MÉMOIRES ET DOCUMENTS
PUBLIES PAR LA
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE DE GENÈVE
SÉRIE IN-4°
GENEVE. IMPRIiTERIE CHARLES SCHUCHARDT
MÉMOlliES ET DOCUMENTS
PUBUKS PAK LA
SÉRIE I\-4°
TOME PREMIER
,.^i=-sc>"f?5i<?*rxr>'
GENEVE
J. J U L L I E N , L I B R A I I! E - É D I T E U R
PARIS
LIBRAIRIE FISCHBACHER
Société anonyme
33, RUE DE SEIKK, 33
1870—1887
DES PREMIERS
MONUMENTS CHRÉTIENS
DE GENÈVE
ET SPECIALEMENT
D'UNE LAMPE EN TERRE CUITE
AVEC L'EFFIGIE DES DOUZE APOTRES
J.-B. DE ROSSI
(TRADUIT DE L'ITALIKN)
GENÈVE
J. JULLIEN, LIBRAIRE-ÉDITEUR
PARIS
A. ALLOUARD, RUE SERPENTE, 37
1870
OESÉVE, IMPRIMERIE RAMBOZ ET SCHUCHARDl
TUr CTÎT' C'iTFB
DES
PREMIERS MONUMENTS CHRÉTIENS IIE C.ENÈVE
ET SPECIALEMENT
D'UNE LAMPE EN TERRE CUITE
AVEC L'EFFIGIE DES DOUZE APOTRES
Dans ma dissertation relative aux lampes portant des enddèmes chrétiens,
découvertes à Rome sur le mont Palatin, j'ai t'ait mention de (|iiel(pies olijels en
terre de nu'me nature Irouvés ;'i (ienève, et sur lesquels mon attention avait été
attirée [lar un amateur distingué des études historiques et archéologiques, le
comte de Richemonl. J'ai |»romis d'en parler dans un article spécial, elle sujet, il
tant en convenir, est digne de cette peine el de cet hommage.
Je dirai d'abord pourquoi les archéologues ne doivent pas laisser passer, sans y
prêter attenlion, les lanqies de Genève; je chercherai eiisnile (piel est le sens
symbolique de Tune d'entre elles cpii est, jusqu'à [irésenl, un exenqdaire iniiipii'.
et qui présente un type dont linterprétation mérite bien les quelques ellorts (pielle
peut coûter.
Ce n'est pas dans des tombeaux, mais dans rinli'rienr de la ville et sur le s(d
même qu'occupaient les anciens habitants de la (Ienève Helvéto-Romaine, qu'on!
été trouvées les lampes en terre cuite dont j'ai l'ail reproduire le dessin'. Outre
' Les plaiiflies joiiUe.s à cette tr;uliiLli(iii lejutnliiisent les imniies clirétiemii's du luiisée de (îeiiève,
d'yprès les copies qui en ont été faites pai' M. Hanimann. I>a lampe figurée sous le w o, pi. II, a été
trouvée dans l'église de Saint-l'ieiTe, à Genève, postérieurement au travail de M. de Rossi.
4 PREMIERS MONUMENTS CHRÉTIENS DE GENÈVE.
les photographies qui m'ont été données par mon oltligeant ami, j'ai vu les origi-
naux mêmes dans le Musée de Genève, et j"ai appris de viv(> voix par M. Gosse,
directeur de ce Musée, sur quel emplacement et de quelle manière la découverte
s'était faite. Ces lampes sont en argile de bonne qualité, qui est rouge dans les
unes et jaunâtre dans les autres. Elles appartiennent à l'époque romaine. Lmus
formes, leur matière, leur style indiquent que les deux premières (nos \ d 2) sont
du (pialiième siècle environ, et la troisième (no 3) du siècle suivant ou du sixième.
Celle qui porte l'empreinte (hi poisson (no 4) me paraît aussi être du quatrième
siècle, approximativement.
La découverte de ces quatre lampes à Genève, et leur incontestable authenticité
est un fait qui doit être signalé dans les annales géographiques des trouvailles de
celte espèce. Des monuments beaucoup moins anciens et beaucoup moins impor-
tants, recueillis dans les environs de Genève ou dans les pays limitrophes, ont
attiré l'attenlidn des archéologues et des historiens qui recherchaient les signes
matériels des origines chrétiennes dans ces régions-là. On a voidu attribuer aux
premiers siècles de notre ère les plaques de métal, garnies de fermoirs, destinées à
des ceintures de cuir, et sur lesquelles sont dessinées et gravées, de la manière la
plus grossière, des croix et des tigures en prières, principalement celle de Daniel
au milieu des lions'. Ces plaques de métal se trouvent presque exclusivement dans
les tombeaux du territoire genevois et de la Hourgogne. Quelques-unes de ces
grandes agrafes |iortent des inscriptions renfermant des foiinules d'acclamation
de l'ancien style épigraphi(iue : VIVAT DEO, VTERE EELEX, et <les noms qui
déterminenl la sigiulication bisloricpie et bibliipie des figm'es en oraison, à
l'exenqde de ce qu'on trouve sur les monuments |»lus anciens : DAMEE PUO-
PHETA. ABBACV PnoPIIETA. Malgn'" cela, le style barbare de ces objets et
l'examen des tombeaux don ils sortent les ont fait reconnaître pour des produits
' V(i\. Trojinn, RrjircltMs et ;i.iri-n^s aiiticiuos (dans Zeitschrift tirr antiq. Gesellschaft in Zurkh, lU.
Ileft); le même, DoscTiption ih'> lomliiMux anti(iiies de Bel-Air. Lausanne, 1841; Blavignac, Histoire de
l'AiTliitecture sacrée dans les iiiiciens évLH'hos de Genève, Lausanne, Sion, pi. Vf, p. 3-(): Siirigiiii.
Agrafes chrétiennes mérovingiennes, dans les Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de
Ghàlons-sur-Saône, lit, 3.")-43; Gosse, Notice sur d'anciens cimetières, et Suite à la Notice sur d'anciens
cimetières (eMiaits des tomes IX et XI des Mémoires de la Société d'hisloire et d'archéologie de Genève);
Le Blant, Inscriptions chrétiennes des (iaules, 1, 492-49.1.
LAMPE EN TERRE CUITE. 5
de répoque mcrovingicnnc par MM. Le Blant, Surigny cl Gosse. Ce sont les der-
niers anneaux et les réminiscences à peine reconnaissables des types appartenant
au symbolisme chrétien primitif.
On a attaché plus d'importance aux inscriptions, rpiaiid il s'est agi de rerliercher
les souvenirs de l'aiilirpie église de Genève. Blavignac a tiré des manuscrits d'un
anonyme l'épitaphe suivante, trouvée en 1690 à Genève et maintenant disparue':
HIC REQUIESCIT
IN PAGE BO^E ME
MORIE L. E. QVI
VIXIT ANNVS XIII.
M. M. M. M. M.
Mommsen a dit de celte inscription cju'elle esta/// recens aut /"«/sa"^,- mais elle n'est
ni fausse, ni moderne. La fornude épigraphiquc par laquelle commence l'épitaphe
appartient à la fin du cinquième siècle ou au sixième, surtout dans les Gaules \ Au
dix-septième siècle un faussaire ne se serait point avisé de choisir précisément un
début de ce genre qui n'avait aucune im|iorlance pour son imposture. Les lettres
L.E.,dont personne alors ne comprenait le sens, soûl authentiques telles signifient
laudabilis femina; car souvent dans le cinquième siècle l'E remplace l'F*. Ces lettres
désignent la femme d'un d('curion nuuiicipal; parce que c'était au corps des décu-
rions que s'appli((uait le litre de laudabilis\ Le |)rouom l'elatif masculin, qui s'ac-
corde ici avec femina, n'est pas un olislacle à notre int(>rprétalion; car dans les
inscriptions des bas-temps l'emploi de Q\\ au lieu de Q^'E est des plus fréquents.
Il manipie le nom propre de la d(''finite; et ceci prouve que la pierre était brisée et
que l'inhabile copiste a transcrit rinscription comme si elle ('tait entière et sans
distribuer les lignes comme elles l'étaient sur la |)ierre. Au bas de sa copie il a mar-
qué, je pense, des :ig~ngs pour indiquer la cassure; ces signes ont été pris par un
' Ouvrage cité, p. tl.
^ Inscr. Helv. add. et emend., n. 33.').
^ De Rossi, Inscr. clirist., I, cxii; Le Blant, ouvrage cité, I, p. ix, xix.
* Voy. Le Blant, ouvrage cité, p. xix, xxiv.
' Voy. De Rossi, Bull, di Arcli. crisl., i8fi5, p. Sfi.
6 PREilIERS MOXUJIEXTS CHRÉTIEXS DE GENÈVE.
second copiste plus iiiliabilo oncorç. iioiir iiii(| .M et ont provoqué le jugement de
Mommsen: aiit rerens mil falsa. Ces M prétendus pourraient aussi être un orne-
ment, connue la suite d'X qu'on trouve au bas d'une ('pitaphe piihlii'e par Bol-
detti. p. 377. Mais le texte de Vinscription n'est pas complet, et il y niampie l'in-
dication du jdur au(iiii'l la ({('liiulf uumnii (Mi lui ciilerrc'e. ('elle date, comme le
lail observer Le IJIaiil. se caidiilre ordinairement daii^ les iiis( riplinns l'uné-
raires des Gaules, au commencement desquelles se trouve la foiniule complète :
Hic requiesn'l in parc hoinr iiiemoriœ. De loul cela je conclus que répita[»lie dont il
s'agit appartient à rt''poi[ue où Genève conservait encore quebiiie- usages et ([uel-
ques titres de l'administration romaine; elle n'est cependant pas antérieure à la fin
du cinquième siècle, comme nous l'apprend la chronologie épigraphique de la
formule qui s'y trouve.
Le même Blavignac cite riiiscription de Sion posée eu 377 par les soins de
Pontius Asclépiodote prétevu' rouiain, comme le plus ancien monument du
cluistianisme dans les trois diocèses de Genève, de Lausamie el de Sinn '. Celte
inscription, où se trouve le monogramme du Cbiisl \)f^V.. indique eu elVel
(pi'eu o77 \r<. priscœ (l'de.s t'ureni reconstruites el agiainlii'>-. \u^<i plusieurs érudil^
oui voulu m conclure raiilitinilt' du culle cbn'lieii el Af^ T'ililiccv (pii lui l'iaieul
cousaci(''s à Sion cl dans les pavs voisins. Mais il y a tb'jà idiisieurs années que
j'ai fait observer, dan- une Icllre à Mommsen, que cette inscription me semblait
avoir poni' (dijel. non des édilices sacrés, mais des édifices publics'-. Augiistas œdes
esl le nom par Icipiil les iir^sigue le préteur l'oniain. ipii les dédie à la rcspuhlica.
11 s'agissail donc, --elon moi. du palais des pn'lcin- imp(''riaii\. el le monogramme
gi'axi' siir rinvcripiion indiipie ^enlcmenl la l'crNciu' ( InV'lienne de l'onlin^ Asclé-
piodote. ipii In! nn ile^ preuùers magisirals romain< ipii lirenl placi'r le >igne
• DEVOTIOXE- VIGENS-
AVr.VSTAS PONTIVS- AEDIS :,)|;« "
t{i::srirvir i>i{aetor-
LO.NGE- PRAESTANTIVS- ILLIS"
OVAK- PRISr.AE STETERANT
tAUS- RESPVBLICA- QVERE'
l).\- GRATIANÛ- AVG. IlII' ET MER- COS-
PUNTtVS- ASCLEtMODOTVS- V P P D D.
' Inscr. Ilelv. ii. iU. (^1. Mozzoïii Tav. di Storia eccles. Sec. iv, p. 41.
LAMPE EX TERRE CUITE. 7
sacré du nom cl de la croix de Christ sur une inscription puldiquc. relative non
à un édifice du culte, mais à un monument civil'.
Gelpke regarde comme un argument |»lus solide en taveni- de rinlrodui lion
du christianisme à Genève, Au lem|»s des Riunains. nn a\ilre ni(uiugi;iiiiinc lonl
semblable à celui de l'inscription de Sion et trouv(' ;i (ienrvc mr'mc-. Il est de
grande dimension, de belles formes calligraphiques, grav»' sin- une «'■Muinie pierre
qui i)orle encore deux lettres d'une grandeui- respectable : S I '. Il parail etVecli-
vement avoir t'ait partie d'une inscription monumentale, et il est probable que
celle-ci avait rappoil à nn ('dilice sacn'' el à la plus Mocienne église catlK'iJrale de
Genève. Malgré cela, comme une appréciation chronologique, [ondée sur deux
seules lettres et sur un monogramme, ne peut être qu'approximative, et que imus
avons tout récemment recouvré d'importants témoignages iclalifs à des l(asili(pies
reconstruites dans cette ville au commencemeid du sixième siècle, je ne voudrais
pas attribuer avec certitude à ce fragment l'honneur dn prenuer rang parmi les
monuments des origines chrétiennes genevoises. J'ai dil (pie nous possé'dions
aujoiud'luii des documeids nouveaux et impoi'taids sur les basiliques recon-
struites à Genève au sixième siècle. Je veux parler des fragments en papyrus des
Homélies d'Avitus, archevêque de \ ieime, ({('couverts par le hès-sagace investi-
gateur de tout trésor et de toute rareté cachés dans les anciens manuscrits,
M. Léopold Delisle '. 11 a retrouvé l'homélie d'Avitus: Dicla in dedicalione hasilicœ
qiiam Maximus Episcopus in Janavinsis iirbis oppido condedil, dislrucio inihi fano.
M. Rilliet, sous le modeste litre de Conjechires, a démoidi'é selon moi, par la
réunion des preuves les plus convaincantes, que celte basili(iue ('-lait située dans
le village d'Annemasse, à quelques milles de Genève. Mais c'est h Genève même
qu'a été prêchée l'autre homélie, retrouvée en partie dans les |iap\rus par M. De-
lisle : Dicla in dedicalione basilicœ Genova qiiam hoslis incenderal. Le christia-
' Voy. sur les signes chcétieiis do, ce genre mar(|iié.s .sur les monnaies et les mesures légales du qua-
trième siècle, de Rossi, Bull, di .\rcli. crist.. 18;)'i. p. (12.
^ Kirchengeschiclite der Sclisvciz. lieru, I8.')(i, I, ;i^.
^ Blavi(jnac, oavrage cil(\ [ilanclie f. ii. ;{; Momnisi'ii, ouvrage cll('. p. lli.
* Ces papyrus ont été reproduits el inleri)rétés avec lieaucoiip de soin dans le volume intitulé : Ktudes
paléograpliiiiues et historiques sur des papyrus du IV""" siècle, en partie inédits, renfermant des Homé-
lies de saint Avit et des écrits de saint Augustin. Genève et Bàle, 1866, 1 vol. in-4°.
8 PREMIERS MOXUMEXTS CHRÉTIENS DE GENÈVE.
nisme était si fier, si puissant et si triomphant ;i l'époque d'Avitus sur le territoire
de Genève et dans le voisinage, que nous lisons dans un des fragments en papyrus :
« Sous le sceptre llorissant de la puissaurr ( alliolique, on voit se multiplier les
lieux de prières, les ti'iii|ik> do martyrs, les sacrés parvis; les bourgades se parent
d'églises non moins que de patrons, ou pour mieux dire d'illustres patronages
des bourgades t'ont des villes. »
Les lampes dont j'ai parlé en commençant me semblent appartenir à l'époque
romaine, et elles sont par consf'queut aiiléricures au siècle d'Avitus et des rois
burgondes catholiques. Celle où se Irouve représentée la croix monogramma-
lique gemmée, ornée de petites croix grecques (no 3). est plus récente que les
deux autres. Elle pourrait être voisine ou contemporaine de l'époque d'Avitus,
c'est-à-dire de la fin du cinquième siècle ou des débuts du sixième. En revanche, les
deux premières (^no* 1 et 2), et sui'toul celle où l'on voit les douze bustes, image
et symbole du collège ajjostolique, sont évidennneul de fabrique romaine, et je
les crois de la fin du quatrième siècle ou du commencement du cinquième. La
dernière, dont je viens de parler {no 1), offre un type si rare et si digne d'examen,
et qui se trouve si intimement lié au souvenir des premières conversions et des
premiers néophytes chrétiens dans Genève, que je crois qu'elle mérite une étude
particulière.
A peine le regard s'est-il porté sur celte lampe en belle et bonne argile rouge,
qu'il est choqué d'une dissonance et d'une singularité qui semblent difficiles à
expliquer. Les douze bustes rangés en cercle autour de la circonférence, sont
exécutés conformément aux règles de l'art céramique et du style chrétien de
l'époque constantiniennc ou un peu postérieure. Je ne puis découvrir dans ces
bustes aucuuL' liace d'étude iconographique mais j'y vois simplement l'intention
de reproduire douze tètes semblables ou prcscjue semblables, connue symbole de
l'enseignement uniforme des douze prédicateurs de l'Évangile. En revanche, la
figure qui occui)e le centre de la hunpe est d'un caractère, d'un goût, d'un style
tout ditférents des ilouze tètes susdites. Elle représente, dans un dessin d'exécu-
tion assez grossière, un homme d'ai)parence barbare dont les moustaches et la
barbe, épaisses et mal soignées, contrastent absolument avec la chevelure bien en
ordre des apôtres. Ce persoimage est vêtu, à ce ipi il me semble, d'une tunique,
LAMPE EN TERRE CUITE. 9
d'une cuirasse et d\in inaiitcau niililaii'c à la façon romaine; mais il csl toiHi'' d'un
grand bonnet dont je ne jiuis définir la forme ni {'('Iode. 11 esl assis sm- un siège
(jui esl revèln d'ornemenls. D'où provienl une (elle dilIV'rence sons le rajtporl de
l'art enire le centre et la circonf(M'ence de la lainj)e\M^)iiel ra|ip(irl y a-l-il enire la
ligure centrale etl(^s douze tètes (jui l'environnent? La ri'iioiisr à ( es deux (|ii('s-
lions formera l'explication que j'ai promise de ce monumcnl arcli(''ologi(pi('.
(^)noi(pie Irès-rares, les lampes ornées des lèles des douze apôires dispos(''es en
cercle ne sont cependant pas une chose inconnue dans les d(''|tôts d'anliquilés
chrétiennes. Boldetli a lr(»uv('' un fragment d'une lampe de ce genre dans les cala-
combes de Rome, el il Ta publiée à la page 06, n. (î, de son précieux ouviage. Pour
autani qu'on peni en juger d'après le dessin ((u"il donne, les bustes des apôtres
dans c<'lle lampe romaine èlaieni (oui à fail senddables à ceux de la lampe gene-
voise et presque du même modèle. Mais au centre, à la place de la grossière ligui'e
ci-dessus décrile. lîcddelii trouva et co}>ia un |)almii'r presque senddal)le à celui qui
se voit sur la seconde lampe de Genève (no 2), sauf (jue de ses branches inférieures
pendeni deux grappes de raisin, une de chaque côté. Dans le Muséum Cortonense,
à la planche 84, nous voyons aussi une lampe en Icrre cuite, oru('e des douze
tètes du collège apostoli(pie, placées dans la bordure qui entoure le disque (cnlral;
le musée Kircher, à Home, possède un exemplaire send)lal>le. La lampe est entière,
el elle méi'ite une atlention d'anlant |dns grande, (prelle peut servir de (erme
précis de comparaison avec celle dont je ni'occup(ï. Les douze lèles sont d'un
type identique ou presque identi(pie à celui des bustes de la bunpe genevoise (no 1).
Elles ont le front chauve, la harhe longue el p(tinlue, el elles iiorlenl le nianleau
civil sur la tunique; mais au milieu de la lanqie on ne honve poiiil dessiiu' le
palmier de l'exemplaire de Holdetli, mais itien le monogramme genMn(' ave( la
courbe du P renversée sur la gaiicbe au haul du jandiage pei'pendicidaire en guise
de G (sigma). Ge monogramme correspond. jus(pi'à un ( crlaiii poini, à la
description du signe st. dfuniée par S. Paulin de .Nota, (pii, dans le re|)li du I*.
voyait le G (sigma) du nom XPIGTOG'. Le nuiS('e Kircher conserve un autre
fragment de lampe eidoun'' de lèles absolument sendjlables, mais le centre est
' Vo>. de RossL De Tiliilis Ciirlli.iuiiiiciisilms. diiiis Pitni. Siiicile^^ium SiilosintMisf. IV. .'i:il.
TOME 1. -
10 PREMIERS ^roXI.MKXTS CHRÉTIENS DE GEXÈVE.
occupi' par la croix inonograiniiiali(iue genimi'e au lieu du simple luonitiiiauuuo.
Nous ( oiiiiaissioiis donc jusqu'à prcsoiil trois varit-tcs de types pour remplir la
place enclose par la coiu'omie des douze liusles apostoliques uniloimes: le palmier,
le inoii(\i:ramnie. la croix monogrammalique. On peut en ajouter niainlenant une
quatrième, représentée par le grossiei- dessin du persomiaiie figure- sur la lampe
de (jencYC. Les observations priMi-deiiles e\pli(pieiil le molif des dilléreiues (pi'on
observe (pianl à rexécutioii eiilre les létes de la circonlV'rence el la figure centrale.
Les premières ont ('li- impriuK'es sur l'argile fraîche an moyen d'un moide creux
(|ui avait reçu lempreiide de la matrice de ces lampes romaines. La figure cen-
trale a ét('' faite à la pointe par l'arlisle indigène.
La première question étant vidée, passons à la seconde. Quel est le sens de cette
image que mous pouvons appeler indigène et locale, placée au milieu du cercle des
tètes apostoliques? Le signe du Christ et le palmier (|ui, dans d'autres lampes,
sont placés à cet endroil, ont mie signification syinboliipie ('vidente, et qui dérive
(le rinterprélalion naturelle du syndjolisme chn-lien. An contraire, le personnage
cuirassé etdrapi'. dont la main droite lien! peui-iMre un rouleau et (|ui est assis
sur un siège, ne rentre |)oiid dans les types comms du cycle syndtolique; il repré-
sente sans doute un iMre ré-el, un individu pailicnlier. l*onr n(Mis rendre conq)le
de son rapport avec les douze têtes (pii l'enlonrenl, comparons les types qui se
IrouvenI sur d'antres lampes. Dans le nnisée Kircher (m en voil une où le imste
dune femme, |torlanl snr la poitrine le chrisme ^, sori d'un vase à anses. Le husie
est aussi ceini d'nne personne non symii(di([ue, mais ré'elle; en le logeiuM dans le
vase doid il sendde faire partie, on a voulu indi(|ner (pie celle femme avaii ('fi'
nu I' vase d'é-lectitui. » C.'esl ;iinsi ipie. dans une inscription du ( loilre de Saiid-
Lanicnl hors des nnus, je lis : DlONYSl VAS -j^, c'est-à-dire « ô Denys, deviens
un vase de Christ ! »
Jai vn une re|tr('senlalion à peu près sendilahie snr une lampe en terre cuite,
dans le nuisi'e de Lyon; sauf, ce qni est très-impoilanl à constater, (jne le Imste
qui sort du vase n'est pas celui d'nne femme, mais d'nn lioimne (pii sendde ( oimne
plongé' dans ce vase, de même t\\ui dans les peininres d'nne ('qxxpie |dns rt'cenle
nous voyons représenlé's ceux (pii reçoivent le haptème. La diflV'i'enci' di's bustes,
dont l'on ie|)ré'senle une fennne, et r.-uitre un personnage du sexe masculin, dé'-
LAMPE EN TERRE CUITE. 11
monlrcnt que ces figures rentrent dans la catégorie des portraits, cl iimi dans
celle des images purement symboliques. Puis la répétition des deux ('lémenls
disparates, le buste et le vase, dans la terre cuite de Lyon, confirme l'inlerpréta-
tion d'après laquelle il faut y voir une significaliou secrète; il y a là une éviilcnle
allusion, non pas aux âmes élues dt'tacbées des liens du corps, mais aux fidèles
nés de nouveau par le baptême et devenus, par i'inlluence de l'eau salutaire, des
vases d'éleclio7i.
,1'ai démontré ailleurs ' que les lampes ornées de symboles sacrés n'ont pas été
destinées seulement aux tiunbeaux, et qu'il en est dans le nombre que nous pouvons
appeler des élrennes baptismales. C'est ce que prouve l'exemple suivant, rapprocbé
de ceux dont j'ai di'jà parb'. La fameuse lampe de bronze, trouvée à Uome sur le
mont Celius, et qui est aujourd'bui au musée de Florence, porte pour inscri|ili(>n :
Dominus legem dut Valerio Severo. Eulropi vivas. J'ai eu souvent l'occasion d'affir-
mer que, dans le second, le troisième et le quatrième siècle, l'usage des surnoms
grecs fut fréquent, surtout pour les grands personnages. Cette règle de r(''|)igrapbie
romaine donne la clef de l'inscription difficile dont il s'agit. Elle est relative à un
personnage dont le nom régulier était Valerius Severus, tandis qu'il portail le
surnom particulier et usuel d'Eutropius. .le dirai ailleurs (pii il était et (piand il
a vécu. L'inscription signifie donc : « Le Seigneur donne sa loi à Valerius Severus.
0 Eutropius, vis! » Eutropius et Severus sont la même personne, à laiiuelle on
adresse des félicitations et des vœux, parce qu'elle a accepté le joug de la loi
évangélique. La forme et les dessins de la lanqx' confirment le sens de l'acclama-
tion épigraphique. Un bomme en prière, que l'on a i)ris mal à propos pour un
apôtre prêcbanl, lève les bras vers le ciel du milieu de la nef mystique (jui es!
l'Église. Cette lanq)e de bionze offerte à Severus est, selon moi, un manifeste et
très-bel échantillon de cadeau baptismal. La lampe en terre cuite de Genève me
semble avoir eu la même destination. Le personnage assis au centre t>st un être
réel, et non pas ime représentation allégorique et imaginaire. Il est entouré du
collège des apôtres; signe évident qu'il avait embrassé la foi cluV'lieniie prêcliée
par eux. La h'unpe genevoise est donc un souvenir de ([uchpu; néophyte converti,
' Bull, di .\rfh. crisl.. 18(i7. p. il l'I scq.
12 PREMIERS MONUMENTS CHRÉTIENS DE GENÈVE.
peut-être d'un personnage illustre. L'endroit même où elle a été découverte,
non dans un tombeau, mais dans des ruines d'édilices destinés à l'habitation,
corrobore mon interprétation. Quant à la qualité de la personne représentée, je
n'ose me prononcer, et je m'en remets aux archéologues [)lus versés que moi dans
les antiquit(''s gallo-romaines. Le siège sur lequel est assis le néophyte me fait
croire qu'il occupait un rang élev<''. Est-ce un préleur, un général ou un roi bar-
bare? Que d'autres entreprennent de n'-pondre à des questions pour la solution
desquelles je manque de matériaux suffisants. Je dirai seulement qu'il me semble
qu'on ne doit {)as descendre dans cette recherche plus bas que les vingt dernières
années du cincpiième siècle; c'est l'extrême date probable des lampes découvertes
jusqu'à présent avec le type des douze bustes apostoliques.
J.-B. DE PiOSSI.
|Cct ;iilirli' :i t'tt' publié ]iar rauteur dans son Bullelino di Anheoloffia crisliami, anno i|uiiitii. I8()7.
p. -1^ h iH.]
-'<-C*«S^«Éïfcstfc>3—
PI. I
Lampes Chrétiennes.
Auf . Z'Ricou à Gsrtève .
Prof. Rûssi.
PI. JI
Lampes Chrétiennes
Aul. l' Bicou à Genève,
Frof. Rossi.
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BAS-REIJEF DU COlJillE
A GENÈVE
M. PICTE'I JiE SERGY
AXCIEX CONSEILLER d'kTAT
^-S^3^£s'r?)*<^'>&£^}
GENÈVE
J. JULLIEN, LIB R AIRE - É DITE UR
PARIS
A. AI.LOUARD, RUE StHPEXi'E, i'
cjtNtVt, IlLPRUIERIE RAMBOZ ET SCUlCHAKLiT
LE
BAS-RELIEF DU COLLÈGE
A GENÈVE
Au-dessus de la poil'.' qui, de la eonr du Collège péuèlie dans les apparlenieiils
du Principal el du Bibliolliéeaire, et au sommet d'iui escalier extérieur, se trouve
enchâssé dans la molasse brune et friable, qui l'orme la façade, un bas-relief en
marbre d'environ cinq pieds de lonti; sui' trois de hauteur. C'est ce i)as-relief
(à notre sens très-remarquable sous plus d'un rapport et suivant nous trop peu
remarqué) que nous allons essayer de (b'criie.
Au milieu est l'ëcusson bien connu de la République de (ienève, l'aigle et la
clef, mi-parti Enq>ire et chapitre de St-Pierre. (>et écusson a été gratté intention-
nellement sous la domination étrangère; tout ce (pii ('lait en saillie sur le cliamp
a disparu, mais la couleur plus claire des parties grattées a sufli pour ((ue les
formes de l'aigle el de la clef restassent très-dessinées el très-visibles, ciiniine si
elles voulaient protester contre la prétention de sui)primer reiiddènic de cette
ville alors opprimée.
On peut môme remarquer que le sculpteur, d'une habileté incontestable connne
artiste, n'avait pas une connaissance bien approfondie de larl du hlasoii. Son
aigle, en elVet, ressemble plus au roi des airs Ici cpic I;) ii;ilurc la iail. qu";'i i.iiii-
15
4 LE BAS-RELIEI"
mal de oonventioii que les héraldistes désignenl sous ce nom, cl, en oiiliv. la
poignée de la clef envaliil le premier champ en dépassant le trait du parti, ce qui
ne doit jamais avoir lieu.
Autour de l'écusson proprement dit, se présentent divers ornements très-carac-
téristiques qui rendent Tensemble du monument beaucoup plus digne d'intérêt.
A droite et à gauche sont placées deux statues en demi-relief très-saillant, re-
présentant deux femmes ailées, sculptées en pied et assises. L'une de ces statues
lient un livre dans sa main et est entourée de tous les attributs de l'étude, un
compas, une clepsydre, des règles, des livres divers, des rouleaux d'écriture.
L'autre statue tient une épée et est entourée de tous les attributs de la guerre: la
cuirasse, le casque, le bouclier, la lance, le javelot, la hache d'armes, le court
poignard; toutes ces armes suivant les formes qu'elles revêtent dans les monu-
ments de l'antiquité classique. Chacune des deux statues tient, en outre, dans sa
main gauche une grande palme.
Placées dans la position de supports ou de tenants de l'écusson, mais d'une
dimension supérieure à celle qu'on donne ordinairement à ces accessoires et tra-
vaillées avec un soin spécial, au lieu d'être la partie secondaire de l'ouvrage, les
deux femmes en sont la partie essentielle et principale. C'est le génie de l'étude et
le génie de la guerre protégeant Genève, c'est Genève s'appuyant à la fois sur la
science de ses enfants et sur leur patriotique courage, les palmes sont destinées à
récompenser ces deux genres de mérite.
Au-dessous de l'écusson et dans un cartouche so trouve la devise de la Répu-
blique : Posf tenebras lux, et le millésime lo6i. Le cartouche, d'une forme assez
bizarre, est terminé des deux côtés par des têtes d'aigles et de lions dont la position
relative est assez singulière. Enfin, au-dessus de l'écusson se voit une couronne
((ui mérite quelque attention. La couronne était l'emblème de la souveraineté, elle
ne pouvait être portée alors qu'avec l'autorisation expresse du souverain. On com-
prend donc facilement qu'une ville comme Genève, qui s'était aflranchie de toute
domination, dût mettre une certaine importance à manifester cette indépendance
par un signe caractéristique. Effectivement on voit en plusieurs occasions l'écus-
son genevois svunionté do la couronne dont la forme a été très-diverse. C'est toui'
à tour la ((mmchiiic inipiTialc. la couronne marquise, mais surhuil la couronni- aii-
ib
DU COLLÈGE A GEXÈVE. 5
tique, formée d'un cercle d'où parlent douze pointes avec ou sans ornements entre
elles. C'est une coiu'onne de ce dernier genre que nous voyons sur notre marbre.
Elle a des pointes entre lesquelles apparaissent des fleurs de lys. On observe des
détails analogues sur la couronne du grand -duc de Toscane, mais celle-ci offre
dans son ensemble un caractère assez différent et elle est d'ailleurs postérieure de
neuf années à notre bas-relief. 11 est dilfîcile d'expliquer la présence de ces fleurs
de lys autrement que par un caprice de l'artiste qui, du reste, comme nous l'avons
vu, n'était point très-versé dans l'art héraldique.
Au-dessus de la couronne s'étale le soleil, cimier des armes de Genève, avec le
monogramme sacré IHS.
A droite et à gauche du bas-relief sont des ornements de feuillage sculptés sur
l'extrémité du marbre. On voit, sans effort, la moulure (jui accompagne le tout.
Le marbre a été grossièrement enchâssé dans le grès-molasse qui compose la fa-
çade. L'ensemble du monument est en plusieurs morceaux mal joints; il manque
déjà quelques fragments, qui semblent avoir été enlevés intentionnellement à
arêtes vives; d'autres disparitions semblent de simples écaillures, ouvrage du
temps ou de quelque accident. Il est même singulier que ces accidents n'aient pas
été plus fréquents dans un lieu aussi exposé.
Ce monument a des titres à l'intérêt des amis de l'histoire de l'art dans notre
pays. Il est le seul de cette nature, de cette dimension et de cette époque que pos-
sède Genève, il est l'emblème complexe et presque contemporain de la fonda-
tion du Collège, et cependant, jusqu'ici il a Hc î\ pou près complètement ignoré,
malgré le grand nombre d'écoliers qui ont joué au pied de l'escalier et malgré les
générations de bibliothécaires qui ont passé sous la |)orte.
M. le syndic Rigaud n'en dit pas un mot dans son remartiuable travail sur la
Culture des beaux mis à Genève; M. Blavignac ne fait que le mentionner très-briè-
vement et incidemment dans son Armoriai, page 53', enlhi il a été jusqu'ici impos-
sible de trouver dans les documents de l'c'potiue aucun passage qui s'y rapporte;
on ignore quel en est l'auteur et à ([uelle occasion il fut exécuté et placé. Les re-
gistres du Conseil sont muets là-dessus cl ([uaul à la Vénérable Compagnie, corps
' Mém. a.' I;i Soi;. d'Iiisl. el il\iirh. hune Vi. page 221.
17
6 LK BAS-RELIEF Dl' COLLÈGE A GENÈVE.
(iii'igeaiit plus spécialenionl alors le Collège el la Bibliothèque, et dans les registres
duquel ou aurait pu espérer trouver quelque chose, les cahiers de l'année 1560.
dans son entier, el presque tous ceux de 1561 ont été égarés.
Cet ouvrage est digne pourtant d'être sauvé de l'oubli; comme œuvre d'art il
n'est point sans mérite. 11 est impossible, en le voyant, de ne pas y trouver quelque
analogie avec les œuvres de Jean Goujon qui vivait à cette époque, était protestant,
et chef d'une école nombreuse. Nous ne voulons point affirmer que le fameux
sculpteur ait lui-même ciselé notre bas-relief, mais il se pourrait fort bien que
l'auteur incomui fût de son école.
Quoi qu'il en soit, nous pensons que l'on nous saura gré d'avoir attiré l'atten-
tion sur ce morceau et d'en avoir fait faire un dessin soigné, dû à l'habile crayon
de M. F. Poggi. La vue de la planche ci-jointe en dira plus que la description la
plus détaillée.
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18
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LE
BAS-RELIEF DU COLLÈGE
A GENÈVE
M. PICTE'I' DE si; ROY
AXCIES CONSEILLEE d'ETAT
' è--2«a3>5>
GENÈVE
,). .lULLlEN, LIBRAIRK -ÉDITEUR
PARIS
A. AM.OTJARD, RUE SKKPENTE, 37
|.S7'2
UKNI.Vr, IMPRIMERIE HAJIBOZ ET SCIU.CII AHIJl
LE
BAS-RELIEF DU COLLÈGE
A GENEVE
Au-dessus de la porte qui, de la cour du Collège pénètre dans les appartements
du Principal et du Bibliothécaire, et au sommet d'un escalier extérieur, se trouve
enchâssé dans la molasse brune et friable, qui forme la façade, un bas-relief en
marbre d'environ cinq pieds de long sur trois île hauteui'. C'est ce bas-relief
(à notre sens très-remarquable sous plus d'un rapport et suivant nous Irup peu
remarqué) que nous allons essayer de décrire.
Au milieu esl l'écusson bien connu de la République de dcnève. l'aigle el la
clef, mi-parti Empire et chapitre de St-Pierre. Cet écusson a été gratté intention-
nellement sous la domination étrangère; tout ce qui était en saillie sur le champ
a disparu, mais la couleur plus claire des parties grattées a sufli poiu- que les
formes de l'aigle et de la clef restassent très-dessinées el très-visibles, comme si
elles voulaient protester contre la prétention de su[)primer l'euddèmc de ( cite
ville alors opprimée.
On peut même remarquer que le sculpteur, d'une habileté incontestable comme
artiste, n'avait pas une connaissance bien approfondie de l'arl du blason. S(»n
aigle, en effet, ressemble plus au roi des airs lel que la nature la lail. (|u";"i fani-
15
4 LE BAS-RELIEK
mal do convontion que les héraldistes désignent sous ce nom. et, en outre, la
poignée de la clef envahit le premier champ en dépassant le trait du parti, ce qui
ne doit jamais avoir lieu.
Autour (le l'écusson proprement dit. se présentent divers ornements très-carac-
téristiques qui rendent l'ensemhle du monument beaucoup plus digne d'intérêt.
A droite et à gauche sont placées deux statues en demi-relief très-saillant, re-
présentant deux fennnes ailées, sculptées en pied et assises. L'une de ces statues
tient un livre dans sa main et est entourée de tous les attributs de l'étude, un
compas, une clepsydre, des règles, des livres divers, des rouleaux d'écriture.
L'autre statue tient une épée et est entourée de tous les attributs de la guerre: la
cuirasse, le casque, le bouclier, la lance, le javelot, la hache d'armes, le court
poignard ; toutes ces armes suivant les formes qu'elles revêtent dans les monu-
ments de l'antiquité classique. Chacune des deux statues tient, en outre, dans sa
main gauche une grande palme.
Placées dans la position de supports ou de tenants de l'écusson. mais d'une
dimension supérieure à celle qu'on donne ordinairement à ces accessoires et tra-
vaillées avec un soin spécial, au lieu d'être la partie secondaire de l'ouvrage, les
deux femmes en sont la partie essentielle et principale. C'est le génie de l'étude et
le génie -de la guerre protégeant Genève, c'est Genève s'appuyant à la fois sur la
science de ses enfants cl sur leur patriotique courage, les palmes sont destinées à
récompenser ces deux genres de mérite.
Au-dessous de l'écusson et dans un cartouche se trouve la devise de la Répu-
blique : Post fenehras lux, et le millésime io6L Le cartouche, d'une forme assez
bizarre, est terminé des deux côtés par des têtes d'aigles et de lions dont la position
relative est assez singulière. Enfin, au-dessus de l'écusson se voit une couronne
qui mérite quelque attention. La couronne était l'emblème de la souveraineté, elle
ne pouvait être portée alors qu'avec l'autorisation expresse du souverain. On com-
prend donc facilement qu'une ville comme Genève, qui s'était affranchie de toute
domination, (h'il mettre une certaine importance à manifester cette indépendance
par un signe caractéristique. Effectivement on voit en plusieurs occasions l'écus-
son genevois surmonté de la couronne dont la forme a été très-diverse. C'est tour
à tour la couionne impériale, la couronne marquise, mais surtout la couronne an-
16
DU COLLÈGE ^ GENÈVE. 5
tique, formée d'un cercle d'où partent douze pointes avec ou sans ornements entre
elles. C'est une couronne de ce dernier genre que nous voyons sur notre marbre.
Elle a des pointes entre lesquelles apparaissent des lleurs de lys. On observe des
détails analogues sur la couronne du yrand-duc de Toscane, mais celle-ci offre
dans sou ensemble un caractère assez différent et elle est d'ailleurs postérieure de
neuf années à notre bas-relief. 11 est dillirilo d'expliquer la présence de ces fleurs
de lys autrement que par un caprice de l'artiste qui, du reste, comme nous l'avons
vu, n'était point très-versé dans l'art béraldique.
Au-dessus de la couronne s'étale le soleil, ciniiei' des armes de Genève, avec le
monogramme sacré IHS.
A droite et à gauche du bas-relief sont des ornements de feuillage sculptés sur
l'extrémité du marbre. On voit, sans effort, la moulure qui accompagne le tout.
Le marbre a été grossièrement enchâssé dans le grès-molasse qui compose la fa-
çade. L'ensemble du monument est en plusieurs morceaux mal joints; il manque
déjà quelques fragments, qui semblent avoir été enlevés intentionnellement à
arêtes vives; d'autres disparitions semblent de simples écaillures, ouvrage du
temps ou de quelque accident. Il est même singulier que ces accidents n'aient pas
été plus fréquents dans un lieu aussi exposé.
Ce monument a des litres à l'intérêt des amis de l'histoire de l'art dans notre
pays. Il est le seul de cette nature, de celte dimension et de celle époque que pos-
sède Genève, il est l'emblème complexe et presque contemporain de la fonda-
tion du Collège, et cependant, jusqu'ici il a été à peu près couqjlétement ignoré,
malgré le grand nombre d'écoliers qui ont joué au pied de l'escalier et malgré les
générations de bibliothécaires qui ont passé sous la porte.
M. le syndic Rigaud n'en dit pas un mot dans son remarquable travail sur la
Culture des beaux arts à Genève; M. Blavignac ne fait que le mentionner très-briè-
vement et incidemment dans son Armoriai, page 53', enfin il a été jusqu'ici impos-
sible de trouver dans les documents de l'époque aucun passage qui s'y rapporte;
on ignore quel en est l'auteur et à quelle occasion il fut exécuté et placé. Les re-
gistres du Conseil sont muets là-dessus et quant à la Vénérable Compagnie, corps
' Mém. de la Soc. d'Iiisl. el d'aivli. tome VI, liage 221.
17
6 LE BAS-RELIEF DU COLLÈGE A GENÈVE.
dirigeant plus spécialement alors le Collège et la Bibliothèque, et dans les registres
duquel on aurait pu espérer trouver quelque chose, les cahiers de l'année 1560.
dans son entier, et presque tous ceux de 1561 ont été égarés.
Cet ouvrage est digne pourtant d'être sauvé de l'oubli ; comme œuvre d'art il
n'est point sans mérite. Il est impossible, en le voyant, de ne pas y trouver quelque
analogie avec les œuvres de Jean Goujon qui vivait à cette époque, était protestant,
et chef d'une école nombreuse. Nous ne voulons point affirmer que le fameux
sculpteur ait lui-même ciselé notre bas-relief, mais il se pourrait fort bien que
l'auteur inconnu fût de son école.
Quoi qu'il en soit, nous pensons que l'on nous saura gré d'avoir attiré l'atten-
tion sur ce morceau et d'en avoir fait faire un dessin soigné, dû à l'habile crayon
de M. F. Poggi. La vue de la planche ci-jointe en dira plus que la description la
plus détaillée.
18
PEINTURE
DE LA
SAINT -BARTHELEMY
UN ARTISTE CONTEMPOPiAIN
COMPARER AVEC LES DOCUMENTS HISTORIQUES
HENRI BORDIER
~c^'a--éi.a^S3'S=M3:'s&û^-4>-i>-
GENÈVE
J- JULLIKN, LIBRAIRE-ÉD ITI': U H
PARIS
A. AIJ.OUARD, RUE SliHPENTE, a7
1878
GESÉVE.— IMPRIMERIE BAJIB02 ET ECHUCHABOT.
PEINTURE
SAINT -BARTHÉLÉMY
FRANÇOIS DUBOIS,
mr
SYLYIUS
PEINTRE DE LA SAINT-BARTHÉLEMY
Lorsqu'on entre au musée Arlauil, à Lausanne, et qu'on moule au\ salles de
peinture, arrivé au sommet de l'escalier, l'on se trouve eu face d'un tableau qui
représente une scène de carnage. C'est un ouvrage du XVI^e siècle, sur panneau
de bois, large de 1"\55, haut de 1™,05, et la scène est la St-Barlhélemy à Paris.
Ce serait déjà par cela seul une précieuse relique, car si nous avons quelques
gravures de la St-Barthélemy, nous n'en possédions, que je sache, aucune peinture.
De plus, l'auteur de cet ouvrage était un ])ou dessinateur; tous ses personnages
sont bien posés, bien en mouvement; les nus (il n'y en a que trop) sont rendus
avec exactitude, sans emphase; les mains sont belles jusque chez les personnages
les moins en vue. Alais l'auteur n'était guère coloriste; l'air manque dans son
tableau; une même lueur matinale, uniforme et blafarde, en éclaire tous les coins,
la perspective en est très malheureuse, et les personnages, au lieu d'être savam-
ment entremêlés avec de justes dégradations de teinte, au fui' et à mesure que les
23
4 PEINTURE DE LA SAIXT-BARTHELEMY.
plans s'éloignent, sont semés par groupes entièrement séparés, formant chacun
un sujet à pari et présentant partout, dans les fonds comme au premier plan,
une extrême recherche du détail. Ptendons grâce à cette médiocrité de talent; ces
fautes contre le sentiment de l'art sont, comme on le verra plus loin, autant de
profits pour l'histoire et la vérité.
La scène est immense : on peut y compter, un à un, près de cent soixante
personnages; elle est prise sur la rive de la Seine, aux abords de la grande entrée
du Louvre. De l'autre côté du fleuve s'étend le faubourg Saint-Germain, dominé
par les pentes verdoyantes de la montagne Sainte-Geneviève; à l'une des extré-
mités s'élèvent, vis-à-vis le Louvre, la tour de Nesle et la porte du même nom;
l)lus loin, en amont, l'église des Grands- Augustins, rcconnaissable à sa situation
riveraine du quai et à son iniiqne petit clocher; à l'autre extrémité, apparaît un
bout de passerelle en bois qui, par son exiguïté, représente assez bien ce ([ue devait
rtre le pont aux Meuniers, aboutissant sur le quai de la Mégisserie aux écoles de
Saint-Germain-l'Auxerrois. Sur la droite du tableau, au fond, on apenoit la porte
Sainl-Honoré, et plus à droite, dans le lointain, le gibet de Montfaucon; au centre,
est l'hôlel qu'habitait l'amiral Coligny, rue de Béthisy. C'est une topographie
inexacte et inadmissible. L'auteur pouvait bien, en se lenant à l'entrée du pont
aux ^leuniers, voir sur sa droite l'hôtel habité par l'amiral, l'enlrée (bi Louvre et
la porte Sl-IIonon'', mais seulement à la condition de supprimer tous les autres
hàtinienis poui' ne laisser subsister que ceux-là. Peu lui imporlaienl en effet
l'architecture et le plan de la ville; la seule chose qu'il voulût c'était d'exposer
le sujet historique dans sa [ilénitude. Par nu soin qui de son temps était rare,
et qui prouve combien il avait entendu faire une œuvre sérieuse, il a signé son
tableau. Sur une marche du perron qui donne accès à la maison de l'amiral on lit:
Fraiiciscus Sijli'ius Amhianiis pin xi f.
Quel peut èlre ce peintre inconnu? Son nom rappelle tout de suite un célèbre
médecin du XVI"'<^ siècle dont on a les couvres (imprimées à Genève, chez Jac(pies
Chouel. 1630) l'U un beau volume in-folio, intitulé : Jacobi Si/ivii Amhiani medici
el professoris regii parisiensis Opéra. Les philologues français, qui s'occupaient, il
2-4
DUBOIS DIT SYLVIDS. 5
y a quelque trente ans, de l'histoire fie leur lano'ue ', ont parlé de ce Jacobus
Sylvius, ou plutôt de ce Jacques Dubois, qui ('-tait son vrai nom, à l'occasion du
nnérite qu'il eut de rédiger le premier, ou l'un des premiers, une grammaire
française '. C'est, en tout cas, le premier livre où l'auteur ait eu l'idée de joindre à
chaque mol français la représentation figurée de sa prononciation. Jacques Dultois,
qui rassemblait, dit-on, jusqu'à 500 auditeurs ' à ses leçons de médecine, avait
été amené à publier cet opuscule par le désir d'être utile auv nombreux élèves de
nationalité étrangère qui allaient à Paris pour l'entendre. Il était né en 1478 et
mourut en 1555 sans laisser d'enfants et sans avoir été marié. C'était à un frère
aîné qu'il devait les éléments de sa culture littéraire et de son grand savoir, et
ce frère se nommait François; c'était maître Franciscus Sylvius, professeur
d'éloquence, principal du collège de Tournay à Paris, latiniste renommé. Un
autre de ses frères, Jean, devint chanoine de la cathédrale d'Amiens. Leur père
était un simple ouvrier en draps * et ils avaient été quinze enfants dont douze,
neuf fils et trois filles, vivaient encore au temps où Jacques florissait. Cette famille
était donc arrivée à la iiota!)ilité vers le second tiers du XVI™^ siècle, et Ton |)eut
regarder comme vraisemblable que le peinirequi, vingt ou trente ans jilus tard,
signait aussi « Sijlvius Ambianus » et |)ortait le prénom de François lui apjiar-
lenait '.
Rien dans ce qui nous est resté des l'crits du médecin, ni dans le peu (pie les
biographes ont pu dire de lui ou d(; son frère, le professeur d'éloquence, ne se
ressent des idées de la Piéfornie. Mais la g('U('ration suivaiile y fui peut-être plus
' Genin, Paris, Guessaici.
^ In liiiguani galticam Imgoge, una cuin ejmdem grammatica latino-galtica; Parisiis, R. Siepli.,
t53t,in-4°.
^ Weiss, Biogr. Univ. Miclinud.
* Un pauvre ouvrier en canielol, d'il M. Weiss (Biogr. niiiv. Miditml), ce qne l'édileur tics Opéra
medica transflgure élégamment en ces termes : « Nicolao pâtre Cilicii panni et unduiali liislone. »
' Il existait à Amiens une coi'poration île St-I^uc (A. Miciiiels, La peinture en Flandre, t. IV). — Il y
eut une famille Dubois, mais venue d'Anvers, iiui arriva à Paris, en la pei'sonne d'Amliroisc Dubois,
vers 1568. Ami)roise fui achnis à louer au Louvr(>, puis en 1590 appelé à peindre à Fontainebleau, où
ses desceiulanls cultivèrent les ails jusque dans le coui-s du XYIII"" siècle (C. Luillier, Bulletin de la
Soc. d'arch. de Seine-et-Marne, l«tJ7). — Un autre groupe d'artistes du nom de Duliois llorissail à la
fm du XVI'"' siècle à Cambray (Durieux, Mém. de la Soc. d'émul. de Cambrai). Aucun lien commun qu'on
sache entre ces Dubois et notre Sylvius.
25
6 PEINTURE DE LA SAINT-BARTHÉLEMY.
disposée, car\c^ Mémoires deFeslat tle France sous CliariesIX',dans rénuméralion
des victimes delà Sl-Bartiiéleuiy à Paris, inscrivent l'article suivant : « Antoine
Sylvius, chirurgien, tut tué dans sa maison'.» 11 est bien à supposer que cet
Antoine était proche parent de notre peintre et que celui-ci fut un échappé du
massacre. Eu tout cas, François était un huguenot réfugié en Suisse. J'ai long-
temps espéré qu'on le trouverait mentionné à Lausanne, soit aux archives canto-
nales, soit plutôt dans les actes de l'étal civil et ^(Manuaux)) de cetteville; plusieurs
personnes oui bien voulu s'employer à cette recherche, mais vainement; et je
continuais à scruter soigneusement les notes qui me sont souvent adressées pour
la « France protestante » sur les réfugiés français établis dans le canton de Vaud,
lorsque M. Théophile Du four m'indiqua la présence de notre artiste à Genève,-
dans la collection des Extraits des minutes de notaires. Son testament est dans
les protocoles de Jean Crespin. ]Munis de ce précieux document, nous avons
aussitôt, M. Dufour et moi, compulsé toutes les sources genevoises qui [louvaient
servir à le compléter, et voici l'ensemble de renseignements, malheru'eusement
bien maigre, qu'il nous a été doimé de recueillir.
Je transcris d'abord le testament dans son entier :
Testament de feu m.ustke Fhaxçoys Du Bovs dict Silvius, p.uxtre, .natif de la ville
D'AmVEXS, E.\ SON" VIVA.NT HABITANT A GeNÈVE.
Au nom de Dieu, amen. A tous soit notoire que l'an de iiostre seigneur Jésus-Christ courant
mil cinq cens liuictante quatre et le dix-J^uictième jour du moys d'aoust, par devant moy, notaire
public jure de Genève soubzsigné, et en présence des lesinoingz après nommés, s'est person-
nellement estably maistre Fraucoys du Bois, dict Silvyus, paiutre, natif de la ville d'.\niyens,
' Mémoires publiés en 3 volumes in-l:2, iiiipr. à .Middelburg (Genève?) en l.i73 et réimpi'imés à plu-
sieurs reprises les années suivantes. F..eur auteur est Simon Goulnrl, Senlisien réfugié à Genève. I.,e
titre de Mémoires donné à ce livi-e est inexact; c'est moins un récit (lu'une collection de pièces autlien-
licjues ou même oITicielles du temps.
' Simon Goularl (le fils) a donné plus de détails dans sou éilitinn de VUist. des Hiarf//>-s (édition de i(Jl'J,
f" 782) : « Un chirurgien, nommé Antoine Sylvius, demeurant sur les fossez de Saint Germain, enquis
par quarante massacreurs qui le vindrent prendre en sa chambre, s'il estoit de la Relii,don, repondit
qu'oui, mais que s'ils lu\ vouloient sauver la vie, il leur donneroit trois cens escus. L'hoslesse craignant
ce qui avint, pria inslammenl les meurtriers de le mener hors de la maison. Ce (ju'ayans fait et après
avoir receu les trois cens escus qu'ils partagèrent inconlinent, l'un d'entre eux, despitanl Dieu de ce
qu'il n'avait eu assez grande part, vint à ce bon personnage et le tua en présence des autres qui n'en
firent autre semblant. •
26
Dl'BOiS DIT SYLVIUS. 7
habitant à Genève, gisant en iing lit, malade, en la maison de M" Robert Martyne, son hoste.
en une chambre haulle sur le dernier, lequel de son bon gré, estant en bon sens et entende-
ment par la grâce de Dieu, combien qu'il soit malade par indisposition corporelle, considérant
néangmoins et sçachant bien qu'il n'y a chose plus certaine que la mort, ne plus incertaine
que l'heure d'icelle, pour obvyer à ce et que après son décès ne se puisse mouvoir aulcuns
procès ne différent à l'ocasion de ses biens par faulte de disposition testamentaire, à ces causes
et autres bonnes considérations à ce le mouvantz, a faict et ordonné par ces présentes son
dernier testament nuncupatif de dernière et extrême volonté nuncnpalyve en la forme et manyere
que s'ensuyt : Premièrement, il rend grâces à Dieu de tant de biens qui luy a faict, singulièrement
qu'il a heu pitié de luy, l'aiant appelle à la congnoissance de son saincl Evangille, le priant de
contynuer ses bénédictions envers luy, n'aiant aultre expoir ne refuge que k son adoption
gratuyte, à laquelle tout son salut est fondé, le priant aussi luy faire la grâce de persévérer en
l'invocation de son saincl nom jusques au dernier souspir de sa vie. 11 désire et ordonne aussi
que lorsqu'il plaira à Dieu l'ajipeller, son corps soit ensevely à la manyère accoslumée en ceste
cité de Genève en actendant le jour de la bienheureuse résurrection. Et quant aux biens qu'il a
pieu à Dieu hiy donner en ce monde, il en dispose et oi'donne par ce présent, son dernier testa-
ment, en la manyère suyvante. En premier lieu, le dict testateur dict et déclaire ne debvoir
aulcune chose à personne et qu'il ne luy est rien dheu; et qu'il ne doibt rien à noble Jehan
Prunas, ny à aultre quelconque. Ilem donne et lègue ;i l'hospilal général de ceste cité de Genève
la somme de vingt florins. Item au collège de la dite cité du dit Genève semblable somme de
vingt florins. Item donne et lègue à .lérosmc de Bara, [lainlre et vitrier, son bon amy, demeurant
en ceste cité, la somme de cent florins; plus, donne et lègue à Abraham, Suzanne et Marie,
enfans myneurs de feu Jehan Petit, en son vivant paintro, demeurans en ceste dicle cité, à cliascun
d'eulx la somme de cinquaiilr florins pour une foys; (|u'il voultet ordonne tous les dicts légatz
susdicts estre poyés par ses héritiers soubznommés incontinanl après .-^on trespas. Et i|M;inl ans
dicts troys enfans du d. feu Jehan Polit, le d. testateur veult et ordonne estre poyé poiu' l'entre-
[te]nement et apprentissage des d. myneurs à la discrétion de ses d. héritiers et des s'^ diacres
de la bourse des pouvres estrangiers. Et pour ce que le chef et fondement d'ung chascun bon,
parfaict, dernier et vallable testament nuncupatif et volonté extrême et [lis. est] institution d'héri-
tiers, à ceste cause le dit M" Françoys Du Boys dict Silvyus, testateur, en tous et chascuns ses aultres
biens, droictz, noms, raisons et actions, meubles, immeubles présens et advenir iiiielzconcpies,
desquelz n'a point cidessus disposé ne ordonné, disposera ne ordonnera par cy après, a faict et
institué ses héi'itiers unyverselz et de sa propre bouche les a nommés : Les pouvres estrangiers
françoys retirés en cesle dicte cité de Genève [)our la paroUe de Dieu, à la charge qu'ilz seront
tenus payer tous ses légalz susdits et accomplyr tout le conterui en .son présent testament.
Exécuteurs de ce présent son testament a faict et nommés, assavoir les s'* diacres de la boiirsse
des d. pouvres estrangiers et tons ses d. biens estre remys entre les mains des d. s" diacres
incontinanl après le trespas du d. leslaleur: ausquelz et chascun douK seul le d. testateur a
donné et dounti pl.iiii pouvoircl iiuis>;iMi'(î de priMidro Ions ses d. liions poui' rciilicr accomplie-
27
8 PEINTURE DE LA SALNT-BARTHÉLEMV.
sèment et satisfaction de tout le contenu en son d. présent testament. Cassant, révocanl. auiuillant
et meclant entièrement au néant tous aultres testamens, coJicilz, donnations à cause de mort et
toutes aultres dispositions de dei'iiyèi-e volonté que [lar le passé il pourroit avoir faiclz. le présent
seul sien dernier testament imncupalif et volonté extrême demeurant en ses vertu, ellicace et valleur
perpétuelz. El lequel a voulu et ordonné valloir par droict de dernier testament nunciipatif. Et
s'il nevaull par droicl de testament, veull qu'il vaille par droict de codicil, donnalion à cause de
mort, fideicomm_vs el par toute aiillre disposilion de dernière volonté et meilleur forme et manyére
par laquelle mieux pourra et debvra valloir tant do droict que de costume. El si a prié et recpiis
les lesmoiiigz cy après nommés par luy recognus que du contenu en son dit présent dernier testa-
ment ilz aient .souvenance pour, en temps et lieu, en itouvoir déposer, si rei]uis en sont, et moy
notaire juré soubzsigné en prendre et recepvoir acte el instrument public pour l'expédier el clauses
d"icelluy au proffit de tons ceulx qu'il appartiendra, Faict à Genève deaas la maison d'habitation
du dict M™ Robert Marlyne, son lioste, les an el jour que dessus. Présens spectable Symon
Goulart, ministre du sainct Evangille à Genève, honnorable Jehan Truchet, oste du logis où pend
pour enseigne Fescu du dit Genève, le dicl Robert Martyne, Pierre Hanneguyer vitrier, Jaques
Cotliel torneur, Nycolas Le Nyef menusier, et Nycolas Picolier cordonnyer, tant bourgeoys que
habitans dud. Genève, tesmoings a ce appelles et requis ; et moy notaire public juré du d, Genève
soubzsigné. — (Signé) Crespi.x, — {Mm. di^ Jean Crfsjjin, 2""^ volume, 1584-89, fol, 5 v^.)
Pieprenons quelques-uns des ternies de ce testament et des informations qu'il
nous fournil. Maître François Dubois, le 18 août 158-i, était malade dans une
chambre située au haut, sur le derrière, de la maison de Robert Martine, « son
hôte, » c'est dire qu'il se trouvait dans une situation très-hundile el qu'il iiabitail
une auberge ou du moins une pension, 11 est qualilié « lialiilanl do ('lonève; » nous
aurions bien voulu savoir à quelle date il obtint cette qualité, mais le seul IVagment
du registre d'inscription des nouveaux venus à Genève, qu'on ait de cette époque,
ne se rapporte qu'aux années 1572 et 1573. François Dubois ne s'y trouve [las. Il
avait cependant quelque bien, puisqu'il inslilue la Bourse française sou hé'rilière
et qu'il spécifie, en outre, divers legs', après avoir déclaré qu'il ne doit rien à
' Les l'egistres de la Bourse françoiso constatent doux de ces legs sans fournir aucun détail
nouveau : Registre des légats : • François Silviiis, piiilre, dWinven, lialiitant de Genève, par son
leslamenl receu Jehan Cre>iiin f.in l.'iS't cl le 18 aoust, a logiié aux painrc- tU- rho.spital général
de cesle cité vingt florins, au collège senihlahlc somme de vingt 11,, et a iiisliliié ses héritiers les
pauvres estrangiers françoys en ceste cité, » — Lirre des receveurs: « Anthoine de .Marizy, diacre des
pouvres de i'ospital, par feu maistre François Du hois de Sei-vieux, painire. • — Le legs fait au collège
est acquitté de môme par les diacres de la Bour.se le 10 déc, liiSi ( l.irre des affaires du Collège, f" 43),
28
I)UBOÎS DIT SYLVIUS. Ô
personne, pas même au riche banquier lyonnais, Je;m Pournas de La Piemenle,
qui, à en juger par cette mention, lui avait proltablement rendu plus d'un service
d'argent. Son princiiial tt'-moin est le célèbre Simon Goularl '; ses piincipaiix
légataires : le peintre verrier Jérôme de Bara « son bon amy, » elles trois eid'anls
mineurs d'un autre peintre, Jean Petit. Les seuls renseignements que nous ayons
concernant le premier sont la mention de deux mariages qu'il contracta l'i un bail
en date du 7 avril 1585, par lequel il prit en location, moyennant 3*2 (loriiis jiar
an, une maison delà Cité appaitenant aux hoirs de feu Jean Dumollanl'. Il est
nommé dans l'acte : » llierosme de Barat, peintre, babilant.» Sa [tremière l'enune,
dont le prénom était Michée ou Michelle, lui donna deux fils : Jean né en L5()9 et
Abraham, né en 1571; la seconde. Claude, « relaissée dePierreïMeilin,)) (pi'il ('pousa
au temple de St-Pierre le dimanche 4 janvier 1573, lui doima (piatre aulics lils :
Jean, né en 1574, mort le 15 juillet 158i en la Cité, à Tàge de ncMlaus cl six
mois; Jean el Pierre, jumeaux, nés en 1570; Sanuiel, n(' en 1580.
Quant à Jean Petit, nous n'en savons guèr(^ davantage, et cependant il aurait
droit à plus (ratlention, car les magistrats de Genève avaient ntilis('' ses |iiii«(au\
pour décorer une salle de rilôlcl t\c Ville. On lit, en ell'et, dans les registres du
Conseil, à la date du 3 décembre 1577, vol. 72, l'o Kîl ro :
Jean Petit, hnctiu:. t{E.\JA.\ii.\ I'epix. — Sus sa reqiiesle (requête de J. Petit), alin d'oi'-
(loner i|ue la ninylié des ."»() 11. (Iiniiii's au dit Pepiu, sou iieau-fiTie. du pris re>laul de S'i fl.
d'ung abergemeut d'uun pelile niaysou ilevaut le temple Sl-Piei're cv devant abergé à .leaii
Du Naiil, des liériliers destjuelz [duquel] il l'a acheté, soit pour acquiler des arréraiges dlieus de,s
d. S4 !1.; Eslaiil ouy le raport des seigneurs commis à la chambre des comptes, d'aultanl que les
d. 50 11. oui esté donnés au d. Pépin, qu'où ne luy pcull duniuuer; ayans esgard à la paouvreté
du suppliant et afui qu'il ayt moyeu de rebastir la dicte maysouèle ruyueuse, a esté arresté que
oullre le loud à luy desj.à donné at L'sgard di- /jnchiurs ponrlrn/'r/z fuicl: pittir Ir fiiniiiciiii de cémis,
ou luy donne encoi- dix lloi-ins des diclz arréraiges, à la charge qu'il paye content le reste. Arresté
qu'on se tient à cest advis; et au reste, à sa requeste, luy a esté permis de faire uug luisiei'' eu la
dicte petite maysouèle *.
' Précisément l'éditciu- Aî^i Mémoires del'estat de France cité |ilu> li;iiU, page (i, notes.
^ Minutes d'Élienne de Moutlioux, ^°" vol., f" i3'i v".
' Luiset ou l'Iiuiset; lucarne du toit.
' Livre du Conml « pour les particuliers, » vol. 20, p. 32 : Dauioiselle .\I:iryiierile Eiulé, vcfve de
feu noble Guillaunio Trie, luésenlc requeste à ce (jue défeucc soil faite à Jean Petit, peintre, de
TOHB r. 29 ^
lÔ PEINTURE DE LA SAIXT-BARTHÉLEMY.
Jean Petit était presque nii compatriote de Dubois; il (Hait Picard aussi, mais
de Beauvais. On le voit lii^urer, au 26 mars 1573, sur le reiiistre des étrangers
admis comme habitants :
Du 20^' de mars. Jean Petit de Beaiivois en Beauvoisis, peintre. S'^' Jean Collonda et Pierre
Hanneguyé verrier, tesmoings '.
Peu de temps après son arrivée à Genève, Jean Petit .s'y ('tait marié. La
famille dans laquelle il entra l'ut celle du ministre Ab(^l Poui>in dont il épousa
la lille Abigaïl, veuve de René ïriloche, après l'avoir longtemps demandée.
« Jean Petit, lit-on dans les registres du Conseil (9 août 1574; vol. 69, f» 139 v").
a esté renvoyé du Consistoire sur une requeste par luy au dit Consistoire présentée
aux fins qu'il luy soit permis de [laracliever le mariage pronus à Elisabeth [lisez
Abigaïl], fille de feu speclable Abel Pépin, ministre de ceste église, nonobstant
qu'il n'ayt le consentement de sa mère cl autres personnes, (pii sont papistes.
Suyvanl l'advis du d. Consistoire, d'autant qu'il est desjà d'eage,luy a esté oultroyée
sa requeste.» — En effet, le mariage fut célébré le 19 septembre suivant. Il en
issut un fils et quatre filles : IMarguerite, morte déjà le 8 janvier 1576; xVbraham,
né le 22 mars 1577; Suzanne, née le 27 octobre 1579, présentée au baptême
par Pierre Hanneguier, le peintre verrier signataire du testament; Sara, née le
2 août 1581; Marie, née le 25 avril 1583. On doit présumer ])ar cette dernière
date que Jean Petit était mort de[iuis bien peu de temps lorsque Dubois men-
tionna dans son testament d'aofit 1584 les enfants que son ami avait laissés
et qui n'étaient plus cjue trois.
hausser sa maison, ou bien iiu'on commette des seigneui's [mur voir riimovalion faite par ledit Petit
en sa maison contre l'abergement fait au dit Trie par messeigneurs. ArrcsttÀ fju'on renvoyé le suppliant
par devant les seigneurs commis aux visilations (27 février 1578). — On a encore au sujet de la même
maison un autre acte, en date du 8 janvier loSti, par lequel : « Abigay, vefve de feu maistrc Jehan Petit,
en son vivant peintre, habitant de Genève, » loue pour 18 (lorins de loyer annuel une sienne maison de-
vant le temple de St-Pierre (en se réservant toutefois la boutique) à Raoul Boucheron, » orellogeur»
(Min. de B. Manlelier, notaire, vol. I, f" 173 v).
' Un autre peintre du même nom s'était réfugié à Genève vingt ans auparavant, savoir : « Michel
Petit, peintre, natifz de Rouan, » inscrit au registre des habitants le 15 (jctobre looi. — Citons encore,
en passant :« Benoist de Gormont, de Paris, peintre; témoins André Gentil et Émeran de Marests,
libraires,» inscrit le 12 avril 1374 au registre des habitants.
30
DUBOIS DIT SYLVIUS. 11
Nous revenons donc à Dubois, mais pour être obligés d'avouer que la seule
mention que nous en ayons pu découvrir, à part son testament, est celle de sa mort.
On lit au 15"'" volume des registres de décès conservés aux archives de Genève :
« Item Fransois du Bois dict Silvieux, abitant, e[s]t mort d'une dcfluxions de
« cerveaux avec fièvre contiiuie, âgé d'environ 55 ans, ce 24 aoust 1584, en la
« rue de la boulongerie. »
Cette pénurie de renseignements, telle que, ni dans la collection des registres
du Conseil relatifs aux particuliers, ni dans l'immense quantité des minutes des
notaires, on ne rencontre pas une seule fois le nom de notre peintre, hors son
testament, jointe à la circonstance que son tableau s'est retrouvé à Lausanne (il y
gisait dans un galetas de l'Hôtel de Ville avant d'être transporté au musée Ârlaud),
nous font persister à croire que des recherches plus approfondies feraient retrouver
ses traces dans le pays de Vaud.
Quoi qu'il en soit sur ce point, c'est bien à Genève que François Dubois mourut
le 24 août 1584, juste au jour anniversaire de la St-Barihélemy. Il est bien évident
qu'il n'avait pu peindre que de mémoire; mais, en supposant qu'il l'ait fait le plus
tard possible, on voit que ce serait encore à une époque peu éloignée de l'événement.
Son acte de décès nous apprend qu'il avait environ 43 ans au moment du massacre
et ceux qui voudront bien suivre la description délailh'e que je vais faire des
épisodes qui composent son tableau conviendront peut-être que cette peinture a,
par son exactitude, le mérite d'une excellente page d'histoire, presque d'un procès-
verjjal et que l'auteur pourrait bien avoir été un témoin oculaire.
J'ouvre le grand historien, Jacques-Auguste de Thou, au chaititre LU de son
ouvrage Uisloria sui lemporis, chapitre consacré au triste événement que le peintre
avait voulu r('|troduire et j'y lis à la page 579 ' :
« Le jour suivant [le samedi 23 août, lendemain de la tentative faile poui' assas-
« siner l'amiral], Coligny envoya au lloi et au duc d'Anjon pour les siippHer,
' Tuinu IV. L'cdilioii (jne j'ai sous la main esl la Iradurlioii française imprimée à Basle en 1742; dix
volumes in-4''. — Du resie, avec plus ou moins d'élendue, les mêmes faits et les mêmes noms se
retrouvent dans les autres historiens, principalement dans Vllistoirc des maiijirs et les Mcinoires de
/'esM de Fra/icp. On les voit pai-aitre jiis(iue sur les gravures du moment, comme le placard qui esl
cilé ci-après, page 22.
31
12 TEINTURE DE LA SAIXT-BAETHÉLEMY.
« au nom de tous les protcstanis de vouloir bien donner quelques troupes pour
« garder sa maison... Ceux-ci raccordèrent très-gracieusement; et Cosseins, colonel
« des gardes françoises eut ordre de prendre quelques soldats de son régiment et
« de demeurer sous les armes à la porte de Goligny'. Pour oler tout sou|içon, on
« y joignit quelques Suisses delà garde du Roi de Navarre, mais en petit nombre'.
" Pour [dus grande sûreté encore, le roi ordonna que les seigneurs i)rotestants
« qui étoient à Paris allassent se loger aux environs de l'amiral » — Si l'on
regarde notre peinture avant d'avoir lu ce texte, on apercevra sans y faire attention,
à coup sûr sans le comprendre, un ijUelicr de longues piques aiquiyées sur la
façade extérieure de la maisonicontiguë à celle de Coligny : c'est le corps de garde
improvisé sous la conduite de M. de Cosseins; et certes, sans les textes impri-
més, je ne l'eusse pas remarqué.
De Tbou,page 58 i : *< La Reine jCatherine], impatiente de voir ralVaire engagée,
« vint dire au Roi qu'il n'était plus possible de contenir les troupes, qu'il était
« temps de faire donner le signal au Louvre. Là-dessus le Roi fit sonner le tocsin
« à St-Cicmiain... Aussitôt les ducs de Cuise et d'Aumale et le bâtard d' Angoidème
<i. s'avancèrent vers la maison de Coligny, gardée par Cosseins. Coligny s'élanl
« réveillé au bruit, jugea qu'il y avoit quelque émeute; mais il ne craignoit rien
« de la part du Roi... Cependant le désordre augmenta; il entendit tirer un coup
« d'arquebuse dans sa cour. Jugeant alors sainement de toute celle allaire, mais
« trop tard, il sortit de son lil. mil sa rolx' de cbandin', et se tint debout, appuyé
« contre la nuu'aille, pour l'aire sa prière. De Cosseins avoit ordoimé, de la pari
« du Roi, Il de Labonne qui avoit les clefs de la maison, d'ouvrir la jtorte. Cet
(( ol'licicr, ([ui n'avoil aucun soujjyon, l'ouvrit sur le cbauip et lui, un moment
' « Quplqiips lioures iijtrès, Cosseins vient ;m logis de raniirnl ncconip.-isnë de ."iO haniueliousiei's et
choisit deux boutiques ijrochaines dans lesquelles il pose ses soldais » (Mém. de t'eslal de France sous
Charles IX).
DUBOIS DIT SYLVIUS. 13
« après, poignardé par les soldats qui entrèrent avec de Cosseins. Les Suisses qui
(( étoient dans la cour, effrayés de cet assassinai, gagnèrent la porte de l'escalier,
« la fermèrent sur eux et la barricadèrent avec des coffres, des tables et d'autres
(( meubles. Dans ce premier choc, il n'y eut qu'un Suisse de tué d'un coup d'ar-
« quebuse tiré par un des soldats de Cosseins; mais, lorsqu'on eut brisé la porte,
« de Cosseins, Attin et Corboran de Cardillac sieur de Sarlabouz, colonels des
« gardes françoises, avec Pelrucci, siénois, et Bème, allemand qui avoil été
(( domestique dans la maison de Guise, monlèrenl à la chambre de Coligny... »
Dans la peinture, les abords de la maison de Coligny sont encombrés de coffres
et de paquets; des voleurs sans vergogne les pillent et les emportent de tous côtés;
ce sont de vulgaires larrons, des portefaix, peu de soldats; l'un d'eux a chargé
sur ses épaules un riche bagage où l'on reconnaît un manteau de velours à passe-
menteries d'or semblable à ceux que portent les trois Colinœi fralres,d-àns> la belle
gravure due au burin de Marc Duval". Il nous semble qu'ici Dubois s'est trompé,
mais en commettant une erreur qui prouverait qu'il avait vu les choses. Pour mon-
ter l'escalier de Coligny après avoir brisé sa porte, il avait fallu que les assassins
commençassent par débarrasser la barricade de « coffres, tables et autres meubles »
faite à la hâte, comme de Thou vient de le dire, par les Suisses du roi de Navarre;
ces épaves devaient joncher la cour ou la rue, et notre peintre paraîtrait avoir
entrevu ce désordre sans en deviner la véritable cause. Les voleurs de toute espèce
jouèrent largement leur rôle dans cette longue saturnale, et abondèrent partout
aussi bien qu'à la rue de Béthizy.
Mais qui sont ces trois hommes deltout auprès du corps de l'amiral et dont
l'un s'est saisi de la tête coupée; l'autre, celui ihi milieu, ccmtempU' b' ca(hivr(^ et
lient de la main droite une écharpc blanche dépliée d'où le sang dégoutte'? — De
Thou répond, page 585 : « Le duc de Guise, qui étoit demeuré dans la cour,
« demanda à Bême si l'allaire éloit llnie'? Bème répondit (luc oui. — Monsieur
« d'Angoulème -', reprit le duc de Guise, ne le croira pas s'il ne le voit à ses pieds.
« En même temps on le jeta parla fenêtre. Le bâtard d'Angoulème, conqttant à
' Elle esl leiiioiluile (Unis l'Histoire de France do H. Bonlior clCIiailon, t. H, p. (io.
' . Déjà choisi et releiiu pour éli'c umiral de Fiance » (Capiliipi). — C'était uu lils du roi Henri II et
d'une demoiselle irlandaise; il avait à peu près l'âge du duc de Guise, vingt et quelques années.
33
14 PEINTURE DE LA SAINT-BARTHÉLEMY.
« poine sur ses propros yeux, essuya avec un linge le sang dont le visage étoit
« couvert. »
L'homme du milieu est donc le chevalier d'Angoulême, fils naturel de Henri II,
et comme on a vu plus haut ce grand seigneur l'ormer avec les ducs de Guise et
d'Aumale le Iriumvirat chargé d'exierminer Coligny el Ions ceux qui l'entouraient,
il s'ensuit rpie les deux autres personnages dehout sont le diic Henri de Guise et
Claude, duc d'Aumale, son oncle. En efl'el le duc d'Aumale, honunc d'âge (il avait
47 ans) esl V('lu d'un liclic lial)il de corn-, tandis que le duc de Guise qui n'en
avait que vingt-deux, et son compagnon, sont cuirassés.
Si, dans ce même moment, le duc de Guise enlève la tête coup('e et la tient en
l'air comme un trophée, c'est un anachronisme auquel le peintre était condamné
par la nécessité de tout représenter à la ibis, in nno lempore; de même qu'il a dû,
voulant être complet, montrei' tout ensemble Coligny jeté par la fenêtre, Coligny
gisant sur le pavé et Coligny sans tête et sans mains traîné au gibet. C'est une
licence artistique. Le peintre ne pouvait pas mieux désigner le duc de Guise au
milieu de toute la tragédie qu'en lui mettant cette tête à la main; mais la vérité
est qu'elle ne fut tranchée qu'un peu a[>rcs.
En effet, de Thon continue, page 585 : « La cloche de l'horloge du palais ayant
« sonni' alors, on cria aux armes de tous ciMés, cl à l'instant la populace accourut
« à la maison de Coligny. Après avoir fait mille indignit('s à son corits, ellele jeta
(( dans une écurie voisine et lui coupa la tête '. On eut soin de l'envoyer à Rome.
' «Un Italien de la garde du duc de Nevers coupa la lesle à rainiial qui fui portée au Roy el <à la
Royne mère, puis eniliaumée el envoyée à Rome an pape et au cardinal de Lorraine. I.a populace élanl
survenue là-dessus coujia les mains et les (larlies iiontouses de ce corps, letiuel ainsi niuliié elsanglani,
fut traîné par ces canailles l'espace de trois jours par toute la ville et linaiement porto au gihel de
Montfaucon » {Mrnioives de l'cstut de France). — lirantôuie racdute la mêuie chose avec sa grâce accou-
tumée: « De descrire les ins(dances elo|)probi'es ipie d'autres tirent à son coi'its, cida est indigne de la
plume et escritun; d'un liounesie cavalier. • 13ranlôme n'élail pas toujours aussi honnête cavalier, mais
la mémoire do iM. l';uuiral semble lui imposer le respect. — !/ilalien Capihiiii, narrateur de grande im-
portance,est plus réaliste el dit (voy. Lestiataijèineoa la ruse de Charles IX, à la suite de Lo Stidtaijema,
1.^)74, in-tS", p. (W): . Le Roy dedans Paris voyant toute la ville comme renversée sens dessus dessous,
teinte et baignant en son sang, le mardi 21) d'août, deux jours ;i|irt\s (|u"on eut commencé de tuer, s'en
alla à l'église pour remercier Dieu, selon son devoir... puis au palais où la Cour d(i parlement esloit
asseudjlée... l^eRoy ayant parachevé son discours, tous d'un accord approuvèrent et déciaiéi'ent le tout
avoir été très-bien entrepris el sagement exécuté. Kt [)oui' approliatiou de celle volonté et accord
34
MTBOIS DIT SYLVIÏÏS. 15
« Ces forcenés, |M'ii contenis de tels excès, assoiivirenl leur t'iirnir sur ses
« mains, ses pieds cl les parties que la pudeur enipr-dic de nommer; et traînèrent
« le tronc par les rues jusqu'au boid de la rivière. Connue les enfants se dispo-
se salent à le jeter dans le courant, on le retira pour le porlei- au i^ihet de Moiil-
« faucon où il fut pendu |»ar les cuisses avec des chaînes de ter... »
A la page suivante, 58(5 : « Après le massacre de ions ceux que l'on trouva
« dans la maison de Coliiiuy, ou (pie Ton pul liifr des endroits où ils s'('toient
(' cadiés, le soldai se mil à piller, cassa les colfres, prit Targenl et loni ce qui se
« rencontra de plus précieux '... Teligny, gendre de Coligny, s'(''loil sauvé sur les
« tuiles et avoit échappé aux poursuites d'une partie de ces furieux, lorstpie les
(( gardes du duc d'Anjou raper(;urent enlin et ['('gorgèrent. »
Nous avons d('jà pail(' du pillage; (piaid à Teligny, le peintre en elle! le nimilie
demi-nu sur le toit de la maison conliguë à celle de raniiral.
Page 587 : «A mesure (pi'on inassacroit ces malheureux [c'esl-à-dire les sei-
« gneurs protestants (pi'on trouvait au l.(Mivre ou aux environs], on jeloil leins
« corps devant le château sous les yeux du Roi, <ie la licine el de loiile la (ïoiu' ';
« et les dames venoient en foule, avec encore plus d'inquidence ([ue de cnriosili',
(( considérer ces cadavres nuds, sans qu'il parût qu'un si horrilde spectacle lein-
« fît la moindre peine. » — Le peintre, sur ce délail, ne parai! pas entièremeiil
d'accord avec l'historien. Il a bien amassé devant la porte du Louvre une vingtaine
de corps entièrement nus, mais c'est de la feiièire (pie (pielques daines les mu-
tcmplcnt; une seule est sortie iiour aller jus(prau lasel le voir de près. l*roi)ahle-
ment l'auteur a voulu caractériser ainsi la reine Catherine de Médicis par une
distinction qu'elle nK'rita bien, seule entre toutes.
Page 589 : « On n'épargna [las même ceux que le Roi de Navarre avoil fait
universel, le corps de raïuiral lut coinlanuié (Tôlre premièn'iin'iil Iraiiiù ;i la i|ii('iie il'iiu clioval |iar
toute la ville, puis après, avec une ijueue de veau ipii luy seroil mise au derrière par le fondement,
d'eslre pendu par un pié comme traislrc au gihhet public de Monlfaucon. là on tout le peuiilc estoil à
regarder avec un plaisu' incroyable et y couroil de lous coslez... »
'Le roi y réalisa un gain énorme (lueCapilupi évalue à trois millions d'or.
* « Leurs corps estoyenl incontinent traînez devant le Louvre el rangez près des autres, alln (pie les
meurtriers saoulassent leur veiie de ces morts ijui les avoyenl tant elïrayez en leur vivant [Mémoires
de Veslat de France).
35
16 PEINTURE DE LA SAINT-BARTIIÉLEMY.
« entrer au Louvre; carie Roi, qui avoit conseillé à ce prince de les retirer, leur
(( fil dire de sortir de l'apparlenienl de leur maître et de descendre dans la cour;
c< ils n'y furent pas plus loi tpron leur ùta leurs épées et (|u"(in les chassa (\n
« château. On en poignarda une partie dans le vestihule; on iiii'ii;i le reste un
« peu phis loin (u'i un les massacra Ions, enlic autres Pardaillan, Saint-Mailin,
« Bourses et Armand de ClermonI siem- de Piles, illustre par la belle défense
« qu'il lit au siège de St-Jean d'Angely. Connue on le menoil, poin' ainsi diie, à
« la houcherie et qu'il vil les monceaux de morts dont il alloil augmenter le
« nombre, on tlit ' qu'il s'c'-cria : Est-ee donc là cette parole que le Roi nous a
« donnée, ces promesses, celte paix (pi'on nous a jurée? Grand Dieu, prenez la
« défense des opprimés! Juste juge, vengez un jour une perlidie et une cruauté
« si détestables! De Piles fui tm'' d'mi coup de halbdjarde qu'on lui donna
« dans le côt(\ « — La scène dv confusion (pii. dans le tableau, se passe sous le
porche du Louvre est de bien [letite dimension, .smiout dans notre lithographie.
Cependanl on y dislingue assez bien de Piles levant l'index vers le ciel en parlant
aux soldats dont l'un lui enfonce sa ]ii(pie dans le flanc.
Page 590 : « Il ('lait resté au fauxhouig Si-Germain plusieurs proteslanis à
« qui l'on n'avoit pu persuader d'aller passer la nuit dans la ville. On avoit chargé
« Laurent de Manairoii du massacn^ de ces seigneurs, cl l'on avoil (»rdonn('' à
<! Marcel [prévôl des marchands| de lui envoyei' jiouicet eil'el mille hommes des
« compagnies bourgeoises. Cependanl mi vinl donner avis à Monigomery que
« toute la ville éloit en mouvement et que le peuiile se disposoil à prendre les
« armes. Il le lit savoir au vidame de Chartres et à tous les autres. Ils ne savoient
« à quoi se dt'terminer. parce que la plupart, conqilani sur la parole du R(»i, se
« persuadt»ienl ([Ue ce tunndie venuit des Guises à ipii rinsoleiice d'un |»euple
•' séditieux doimoil la hardiesse de tout enireitrendre; ainsi plusieurs lurent d'avis
« d'aller liouver le Roi et de lui offrir leuis seivices \Hnu- repousser la jtopulacc
« mulinée. Quoique les jtlns sages ne iloutassent point (pie tout ne se fît par
« ordre du Roi, ce[>endaiil on [)ass;i (piebpies beiu'es dans cette irrésolution
' Ce « oiiilil ■ ii'esl qu'une sourdine mise prudeiiuiient par i'iiistoiien à sa liardiesse trosec mellce
ici le roi de France en scène el le proclamer comme étant si parjure et bourreau.
36
DUBOIS DIT SYLVroS. 17
« [Mais] le jour qui commen(:oil à paraîlic (il apercevoir les Suisses e( les gardes
(( françoises qui Iraversoienl la Seine; on eiileiidil en iiirnir lenqis ini coiiii de
« canon du côlé du Louvre, lire par ordre du Uoi à ce ([u'on croil. Il n'en Ldliil
« pas davantage pour d(''lerminer les seigneurs proleslanls à prendic le parli de
« la fuite el ils étoieut di'jà loin loisipie les Iroupes fni'eiU passives. \a' duc de
« Guise poui'suivil IMoulgoniery el ceux (|ui racconipagudienl jns(pi';'i Monlorl
« TAmaury sans pouvoir les atteindre. » — I^e laiileau nous nionlrc sur la rive
du faubourg Si-Germain, non loin d'un ioudier( au de cadavres (pii s'avance sur
le quai ', une IVnde arni('e (pii se presse à la porte de Nesie \umv se priVipiliT ;m
dehors el sur laquelle a pris l'avance un cavalier qui s'enfuil Idiil seid; c'est Irès-
probableuient, dans l'intention du peinli'c, celui (pie les calliuliipies jutursuivaienl
d'une haine spéciale comme auteur de l.i mur! de Henri II cl (pii. maigre'' celle
fuite, n'en resia pas moins le hiave Moidgomery. A l'angle opposé dw lahlean
s'élève une double polence où «jeux lionmies son! |icndiis, au\(piels le lalenl du
peintre a su faire deux uobles cl belles figures. Ge son! le seigneur de r.ri(pieni;nil
et le conseiller Ai'uaiid de Gavagnes; Ions deux snbireni ensend)le le supplice.
afin de fournir à l'opinion publique une [trt'Iendne preuve d'un pre'lendn ((unpidi
des proleslanls qu'il n'aurait éh' possible de riquimei' (pie par u\\ niass.icre. Ils
fiu'enl coudamn(''s le 27 ex lobre el pendus le 29.
On peut s'('toimei' de voir, dw cùl(' de IMoidgomery, snr la montagne Saiide-
Geneviève, un de ces moulins à veni (pii, dans les souvenirs parisiens, sendtlen!
exclusivement réscrvi's à labntle iMontmarIre; mais ici encore Sylvius se montre
homme d'exactitude. Je trouve dans un recensement des liabitanisde Paris, lait
aux mois de mai et juin 1571 pour la levi'c d'une inq)Osilion, ces indii alii>n> di's
dixainiers qui colleclaieul dv rue (mi rue : « l\ue de la Gliaire jde la Gliaise|; rue
des Gamelles [de Greuellel; rue de <l('V(nil le iiiduHv à vent, rue sainct l'ère. .. etc.
Il est donc vraisemblable ou même sur, ajirès avoir si nettement n'connn dans
cette peinture, non-seulement au [(i-emier plan mais jusqu'aux derniers lointains.
' « Les chnri'llcs cliiiiyi't's ilc coiils ivinils ilis ilaiiioisclh's. fciiimo^. lillrs, Ikuuiiii's fl eiif;iiiU, esloyeiil
menées el (lesrli;irgées à la fivière rniivcrle de corps innils el inule nuiye de sang ■ {Mémoires ilc
restai (le Friinci^.
18 PEINTURE DE LA SAINT-BARTHÉLEMY.
tant de choses el de personnages dont la réalité est certaine, qne François Dnbois
s'est attaché à ne rien invenh r d (jn'il a voulu que chacun de ses groupes fût exac-
tement vrai; un grand nondire sont même des portraits, comme les ducs d'Aumale,
de Guise et d'Angoulème. C'est un portrait aussi qu'il a peint dans ce vieillard aux
longs vêlements de magistrat, agenouillé les mains jointes devant l'épée d'un
soudard prête à le percer. Est-ce le président Pierre de la Place? Cela est tout
à fait probable; cependant Etienne Chevalier, Denis Perrot, Anne de ïerrières
seigneur deChappes,élaient tous personnages de robe dont la fin tragique est men-
tionnée par les historiens? Serait-ce quelque autre qu'ils ne nomment pas? Rien
ne nous aide à le déterminer. D<^ même le groupe de seigneurs à cheval sur le pre-
mier plan', celui des deux belles jeunes filles qu'une bande de soldats pousse à la
Seine, celui du ministre qui contemple avec tranqnillih' tiois juiignards dirigés
sur sa poitrine, les deux hommes en chemise qui prient avant d'être jetés à l'eau,
celui qu'un hoimne en chapeau à liaulc l'oniic assoinnie avec une massue'', la
femme agenouillée qu'une sorte de liroche transperce de part en part, celle un jien
plus loin <à droite (ju'on égorge toute nue % cet entant au niaillul ipie deux gamins
* C'est sans tloute leduc deNevers, « ....lequel, par le commandemeni du Roy el de la reine mère,
monta à clieval fort bien accompagné et, se promenant par toute la ville, remédia à tout ce (lu'il luy
sembloit en avoir besoin » (Gapilupi).
^ L'assomnieur est désigné dans plusieurs récils comme un boucher, nommé Pezou, très-glorieux des
exploits de l'arme pesante à laijuelle lui ou les siens devaient peul-êlre leur nom (Yoy. le Marliirologe
de Crespin, éilil. do 1()19, C 781 a). — Le Dialogue I du Rereille-matin (Basle, 1.j7;J, p 70) raconte que
le V> décembre (il veut diie septembre) Pezou tuait encore, en noyant des prisonniers.
^ Cest peut-être la peisonne que vil un Allemand qui. pai ti de Paris le 30 août. Ht en arrivant à
Strasliourg une déposition notariée, laquelle, retrouvée dans les archives de rÉledeur Palatin, a été
pujjliée dans les Briefe Friedrich des Frommen Kurfurslen vonder Pfalz (2 vol. in-8°, Munich, 1808-70)
par le prof. A. Kluckhohn, t. 11, p. 483, et traduite par .M. Rod. Reuss dans le Bull, de la Soc. de riiiat.
du prot. XXI!, 377. Voici le passage : « Le jeudi, il a vu une femme d'une grande beauté, c'était une
comtesse (ein gnr sciton ueibubilt, so ein grerin geuesen'), qu'on déshabillait tnule nue sui- le pont aux
Meuniers {uff der Miilbrilcken). Elle était richement vêtue et parée brillamment de précieux colliers el
bracelets et dans un état de grossesse très-avancée, tellement qu'on voyait son enfant s'agiter dans son
corps. Après lui avoir ariaché ainsi ses vêtements, ils l'ont renversée en lui ai radiant les cheveux. Pont
percée de coups, tandis qu'elle les suppliait d'une façon pitoyable d'épargner au moins son enfant aide
l'en délivrer d'abord, puis d'agir avec elle à leur guise; après quoi ils l'ont jetée dans la rivière la tête la
première, et pendant qu'elle y tombait on voyait encore remuer l'enfant {Briefe, II, 480).» — Le môme
h^moin ajoute que le samedi 30 août, il a encore vu traîner à la rivière trois personnes qu'on venait de
mettre à mort.
38
DUBOIS DIT SYLVIUS l'J
de Paris traînent au bout d'une ficelle sur le pavé, en guisede joujou ' ; celte femme
qui tord ses mains de désespoir, sur le pas de sa porte... tous doivent être aussi his-
toriques que les précédents; seulement de Tliou ni autres n'en ont fait mention,
ou bien nous n'osons pas les identifier avec leurs récils *. Ainsi sur le i)remier
plan, an milieu du laMeau, un seigneur âgé, tout vêtu d'écarlale, semble s'api-
toyer sur le sort de trois personnes étendues à terre l'une sur l'autre : un homme,
un jeune garçon et une troisième victime dont on ne voit que le bras tendu. Il
semble bien que ce soit l'histoire du jeune Jacques de Caumont, racontée par de
Thon (page 588) comme s'étant passée dans l'intérieur d'une maison'. Sur le pont
est une dame qu'on jette à l'eau et derrière elle une jeune fille; il semble aussi,
sans qu'on puisse non jikis l'affirmer que ce soit l'épisode raconté par l'historien
(p. 592) en ces termes : « IMadelaine de Briçonnet, veuve de Thil)aud de Longue-
« joue, maître des requêtes et nièce du cardinal Briçonnet, femme de mérite et
« lettrée, se sauvoit accompagnée de .Jean d'Esi)ina, ministre fort célèbre qui
(( demeuroit chez elle, et tenoil i)ar la main Françoise de Longuejoue sa fille,
« lorsqu'elle fut rencontrée par les meurtriers publics. Ceux-ci l'ayant reconnue
« sous un mauvais habit ([ui la dégnisoit voulurent la forcer d'abjurer sa religion;
« mais n'ayant rien pu gagner, ils lui donnèrent plusieurs coups de javeline (>t In
« jetèrent à demi morte dans la rivière. Des bateliers, voyant qu'elle floltoit sur
« l'eau, y coururent comme à un chien enragé et lui donnèrent lentement, avec
« un plaisir barbare, cent coups de croc [lour la faire aller au fond... »
Il y a des faits consignés par le peintre ([ui ne sont |)as rapportés par de Thon.
Telle est la présence de Charles IX à sa fenêtre du Louvre, sinistre ar(|uebusier,
• « Je dirai seuiemenl pour tlus ciioscs lrôs-reinanin;ililes enlre celles qui le sont assez, tiue l'uii \ii
traîner des enfants au maillot par d'autres enfans de dix ans » (D'Auliignô, Uist. Unir., col. .'i.'il}.
' L'homme portant l'épée au côté et qui s'enfuit chargé tie la riche houppelande dont il a été parlé
déjà (p. 13) et d'une grosse bourse en velours rouge, paraît être celui que Gapilupi désigne en ces ter-
mes; « Le capitaine Pierre-I'aid Tosinglii, llorenlin, vaillant soldat, lequel avec un sien lils se trouva à
la mort de l'amiral, eut pour son huliii l'escarcelle et sa cliesne, et se trouva dedans la dite escarcelle
le sceau et contre-sceau des huguenots... •
^ A gauche, sur le premier plan, gîl un homme à iuuiie noire, aux traits énergiques, presque nu. ipi'on
traîne à la Seine et qui ressemble au liocte Uanuis. • Hamus, posl salluni èsuocuhicuio mm mediocriler
alto, ac innumeris pugionumacceptis iclWms, udhuc ninlus inlitlorejirostnitus jacel{\.vl[ii' i\njitt\inc étu-
diant de Sl-Gail el jésuite, .LOpior, d.ias le I3ull. du jivuU'd. /'r. 18':)'.), Vill,2'J2). G'élail W ii.ardi 2() août.
39
20 PEINTURE DE LA SAINT-BARTIIÉLEMY.
couclian! 011 joue les fuyards qui se presseni de l'autre côlc de l'eau. C'est une
scèue qui se trouve aussi dans une des gravures. De ïliou n'a point osé la
raconter, mais elle a été recueillie par d'autres '.
Un dernier trait de ressenddance pour achever cette longue comparaison de
l'historien (jui tenait la |dume avec l'historien i|ui tenait le pinceau. A l'angle
d'une maison, siu- la droite du laldeau, gît une femme nue, la face contre terre,
morte avec son enfant mort sous elle et ses entrailles répandues tout autour. C'est
le commentaire du dernier mot de ce passage du présidentde Thon (p. 591) : « On
« n'entendoit de toutes [tarts que [ilainles et que hurlements de gens ou déjà
« poignardés ou près de l'être; on ne voyoit que corps morts jetés par la fenêtre;
« les chambres et les cours des maisons étoient pleines de cadavres; on les traînoit
« inhumainement dans les carrefours et dans les houes; h'S rues regorgoient lelle-
« ment de sang ([u'il s'en formoit des torrents'. Enlin, il y eut une nuiltitude in-
« nomltralile de personnes massacrées, hommes, femmes, enfants et beaucoup
(( même de femmes grosses. »
Peut-être ne verra-t-on rien ([ue d'assez naturel dans la série de rapprochements
(pii viennent d'être faits. Si les deux auteurs sont véridi(|ues, rien d'étonnant, en
elVet, dans leur concordance; mais c'est précisément cette (pieslion de véracité qui
s'illumine d'une manière remarq\iable par l'analyse que nous venons de faire. Ce
(pii peut éloimer, c'est l'autorité toute nouvelle que ces rapprochements confèi'ent
à l'inconnu François Dubois, l'affermissement de l'autorité dès longtemps illustre
de J.-A. de Thon, et la justilication des nombreux écrits où les victimes exha-
lèrent leur iilainle. Il ne faut pas oublier que de Thou, cathoHque fidèle, mais
sm'tout hoiiMiic (h(»il, fut odieusement blàm(' pour avoir écrit av(^c une im-
pcrlurbable vé'racilé, et (|u'il est souvent rejeté p.u' de prétendus historiens
d'aujourd'hui. Or, né en 1553, il commença d'c'crire son grand ouvrage en
15S1; c'est en IGOi seulemeni ([u'il en lit paraître les dix-huit premiers livres,
s'arrêtant à la mort de Henri II; son épisode de la St-iîarlhélemy n'a vu le
jour (pi'cn \('){)~. Dubois était mort à Cenève, nous l'avons rapporté plus
' SiiiiDii (Idiilarl, lJr;inlùiiio, (rAiiliigné. *
^ Lv Sln^hourKiiis cili'î p. 18, note;], dil oiicore : " Il ii",v av.iil l'uiiil 'le ruelle dans l'aris, si |ic!ilo
qu'elle lïil, DM pDii ifail assassiné, el. le .sang coulai! dans les rues couiuie l'eau un jour degrande pluie. »
40
LES GRAVl'RES DE LA SAINT-BARTHÉLEMY. 21
haut, le 2i août 1584. Ainsi, d'une part, de Thon ne connut pas l'ouvrage (riiii
peintre obscur réfugié en Suisse, et le peintre connut encore moins un livre (|ui
parut plus de vingt ans après sa mort. 11 faut donc reconnaître ((ue la confor-
mité de leurs témoignages est des plus remarquables et que le tableau de notre
Sylvius, conservé au musée de Lausanne, est beaucou|) |>lus précieux après ces
explications qu'on n'avait pu le croire jusqu'ici.
II
LES GRAVURES DE LA SAINT-BARTHELEMY
Le tableau de Sylvius parait n'avoir jamais servi à la gravure.
D'autre part, on a plusieurs représentations gravées du massacre, contempo-
raines aussi, mais très-éloignéesde ce caractère d'exactitude étudiée et recherchée
qui dislingue noire précieuse peinture.
1. La plus ancienne est une eau-forte ([ue le catalogue ofliciel de la giande
Bibliolhèquede Paris décrit en ces termes :
Massacre de la Sl-Barthélemy. A gauclie, au premier [ilaii, I aiiiiial île Culigny esl ;i cheval; à
droite, on le voit assassiné dans sa dianibre; graviu'e ii l'eau-forle, anonyme (Catalog. de la
coll. Hennin, n" (j.lO, à la Biblioth. nal.).
Coligny à cheval est une licence qu'a prise l'artiste, pioliablcmcnl parce (pi'il
ne trouvait jias im meilleur moyen de (h'signer le priuci|ial personnage; mais
Coligny, au moment du coup de Maurevers, ('lait à pied, et même il paraît que s'il
ne reçut pas l'arquebusade en pleine poitrine, ce fut grâce à un mouvemenl eu
arrière qu'il (il par hasard pour affermir sa chaussure. Cette planche, très-
41
22 PEINTURE DE LA SAINT-BARTHÉLEMY.
médiocre, fut exécutée bien peu de temps après l'événement, car on en a une
copie (c'est \o ii" suivant) qui fut gravée on Allemagne avant la fin de l'année.
2. Catalog. Hennin, n" OGI : La même planclie. Elle est accostée des portraits de Giiillainne,
prince d'Orange et de I^onis, comte de Nassau, et accom|)agnée d'une très-longue légende en
allemand.
C'est une ('dilion nllomande do la plandio n" 1. Au-dossous dos portraits des
deux princes néerlandais sont doux pièces de poésie, chacune d'une quarantaine de
vers à leur honneur. Quant à la légende en proso mentionnée par le catalogue,
elle nous semble utile à recueillir. Elle pourrait se perdre, car celle gravure est
unegrande rareté. Or, elle offre col intérêt de montrer quelle sorlo (rimprossion
le crime produisil sur l'àme des proloslanis d'Allemagne. En voici la traduction,
la plus exacte que nous ayons \m :
De l'ixouï, inhumain et horrible massacre arrivé aux chrétiens de France, le 24 août de
CETTE année courante LXXII, a Paris; avec le nombre et les noms des seigneurs qui y
ONT péri.
Lors(]ne, conformément au ti'aité de pacification que Sa iMajesté royale avait conclu et ratifié,
il y a deux ans, an mois d'août 1570 ', avec ceux de la religion réformée (ainsi qu'on l'appelle)
en France, les dits religionnaires eurent rendu et remis à Sa Majesté les villes et forteresses de I..a
Rochelle, Montauban, Coignac et La Charité, qu'ils avaient occupées dei)uis deux ans, comme
garanties de l'exécntion du lrait(' '. ils furent aussitôt exposés (comme on le verra ci-après) à toutes
sortes de vexations qui leur furent suscitées par les papistes et le parti des cardinaux ou créatures
du pape, lesquels formèrent le projet d'amener ions les principaux membres de la religion évan-
gélique en un même endroit, où ils les feraient périr et égorger, dans le but de faire mourir ensuite
plus facilement les autres partisans de cette religion. On choisit, en conséquence, la ville de Paris
pour servir de coupe-gorge, où devait avoir lieu le massacre; et le mariage du roi de Navarre avec
la sœur du roi de France parut l'occasion la |»lus favorable pour exécuter ce guel-apens.
Dans ce but, le parti des Guises s'était renforcé secrètement de gens de guerre, et d'accord
avec le frère du roi, avait réuni, du consentement de celui-ci, beaucoup de fantassins et de
cavaliers, que l'on disait destinés à proléger le royaiune contre les attaipies elles conr.ses des
gens des Pays-Bas el des Espagnols. Donc, k la Sl-Barlhélemy, le dimanche 24 du mois d'aoùl.
' Le U-ailé de Sl-(u'rin;iin-oii-L;iyt'. ilii 8 noùt l.")70.
^ J)';iprès ](! Ir;iilé les prok'slanls ilevaient garder (oimiic lieux de refui^e peiidanl deux ans ces
qunire places tlniil ils élaient en [lossession : mais dans leur al^ohic Cduliaiire, ils les rendirenl. sauf
La Uoclielle, enviruii (juatre mois avant l'expiration du délai.
42
LES GRAVURES DE LA SAINT-BARTHÉLEMY. 23
lorsque tous les principaux seigneurs de la religion réformée, attii'és parla bonne grAce du roi, se
furent rendus au mariage et y eurent assisté, le matin de bonne lieure, à 4 heures, on les al(ai|ua
avec plusieurs milliers d'arquebusiers, de cavaliers et de fantassins, et on fusilla, poignarda ou
étrangla tous ceux qui furent rencontrés, sans distinction ni de rang, ni de sexe. Comme la [tlu-
[)art des victimes étaient encore au lit et endormies, les soldats, ne trouvant aucune résistance,
exercèrent sur elles toule leur méchanceté, les traînèrent hors du lit, les égorgèrent, les hacliércnl
elles jetèrent ensuite nus par les fenêtres; ils ont traité ces hommes innocents plus cruellement
que des Turcs. Il péril ainsi misérablement nombre de seigneurs, de chevaliers, de nobles,
d'élrangei's, de bourgeois, de seivileurs, d'iionunes et de femmes, et on en évalue le nombi'e à
plusieurs milliers. Cependant on en a d"abord signalé les plus notables et les plus connus, entre
autres les seigneurs ci-après nommés, à savoir :
Le prince Rocltefauclmnlt, de rare royale (ait.sz liumijlichen Slammenbûrlùj).
Momii'ur l'awiral de France, (pie l'on a égorgé, tandis qu'il était malade dans son lit, par suite
de deux coups d'ari|uebuso qu'il avait reçus traîtreusement, en lisant une lellre, le vendredi aupa-
ravant. C'est eu pai'liculier ce vieux seigneur (|ui fui le plus terriblement maltraité.
M. df TheUgny, [)etit-fds de M. l'amiral, fusillé avec tous ses nobles (des Ilcrmi AdmiKils
Enclu'l, mit allen Edelvn evschussen).
M. Peidrilm l'aîné: M. Art/nYm le jeime, qui récemment avait été nommé par le roi chevalier
de l'Ordre.
M. de Dasie; M. de Beauvoijs, lieutenant ou gouverneur du roi de Navarre, et deux autres
comtes qui furent égorgés à ses cotés. En outre, la lleui' de la noblesse de Gascogne.
M. de DricquemauU ; M. de Broccoil, bailli d'Orléans; le martiuis de Rainu.
M. de Salsed; M. de Mollet.
Le commandant Pilles, qui avait élé ai)pelé à Paris par le rui lin-mênie.
Le capitaine Pliweaux. Le capitaine Siuille.
Le commandant Moijrion ou Moninns.
Le commandant Subisse, un vieux seigneur.
M. de Moiujommerey, qui avait ses quai'liers dans le faidjoui'g. En apprenant li; tumulte, il se
sauva en toute hâte.
Le roi de Navarre et le prince de Coudé ont été ari'êlés.
M. de Grandmond a été arrêté et conduit chez le roi.
En outre, à peu [très huit cents personnes, parmi lesquelles un ^'"iiid nombre de seigneurs et
d'officiers, la Heur de la chevalerie haiiçaise, qu'il serait trop long d'éuumérer.
Donc, ce fut un massacre monsti'iieux; le sang n'a pu rester caché dans les maisons; il a coulé
dans les rues, de sorte que les assassins en eurenl leurs pieds souillés, el ahuris eux-mêmes par
leur bestialité, ils ne savaient souvent de quel coté se tourner.
On évalue le nombre des victimes du premier jour à 1 2000. Les jours suivants, ce nombre
s'accrut; car on visita toutes les maisons; personne ne fut épargné, ni même les femmes, ni les
petits enfants. Encore ([uatre joui's après, le jour de la Décollation de Si-Jean, qui était une
43
24 PEINTUEE DE LA SAINT-BAETHÉLEMY.
fraude fêle à Paris, on ronlitma le massacre, en reeliercliant Ions ceux qui étaient désignés. I.e
lendemain de la procession faite par le duc d'Albe (den foUjendm Tng nacli dem procès: dfi Duca
von Alba), un grand nombre de personnes furent conduites à la place d'exécution et sujuili-
ciées, etc. [sic etc.]
Que le Seigneur Dieu, qui a sauvé son Église par Tépreuve (de même qu'elle a été fondée par
le sang et qu'elle a été rachetée par le sang de son fils, dont nous devons être les successeurs) et
qui la fortifie malgré tous les tyrans et chiens sanguinaires, ait pitié de nous! Qu'il nous accorde
son esprit de patience et d'espérance, afin que nous puissions tout vaincre dans la foi vraie et
sincère! Que Dieu nous aide, afin que nous n'ayons confiance qu'en lui, et que ce terrible
avertissement que le Seigneur nous met sous les yeux ne soit pas perdu pour nous; mais que
nous nous réveillions enfin, nous, en Allemagne et que nous regardions à ce qui s'y peut préparer!
3. Catalog. Hennin, n" (562. Portrait de l'amiral Coligny à mi-corps. Fecit Norimbergae Jost
.'l;////wH Tigurinus, 1573.
Au-dessous du poitrail sontre|>réseut(.'s divers épisodes du massacre avec l'esprit
(i I;i linessc haliiluels à i'iiabile artiste zuricois, mais en trop petite dimension
et trop fugitivement pour prêtera aucun renseignement historique.
4. Catalog. Hennin, n" G63. Massacre do la St-liarllu'lriiiy. lui .I;ir M. D. I.XXII. Gi aviire à
l'eau-foi'le. anonyme. [fIomhrr(j sculpsit.]
Cette planche, qui porte le n° 33 d'un recueil', offre quelque analogie dans sa
composition avec le tableau deDubois. Au cciitic est la maison d'où Maurevers est
en ti'ainde tirer par la l'enètre surTamiial qui passe à cheval. Agauclie.au fond, est
le jeu de paume où joue le roi lorsqu'cui viciil lui annoncer la blessure de ramiral.
Des maisons voisines on jette les gens par les fenêtres el pai-ilcssus, dans le Idiii-
taiu s'élève une colline' où les fossoyeurs sont à r(uiviiige.Suria tlroil(M>sl l'Iiôtel
de Coligny (pi'oii v(ùl au premier étage, assassine' dans son lit. puis jt'h' par la
fenêtre; au fond, du même cùté, s'ouvre une [torh' de ville (pu coiidiiil à Monlfau-
coii. Les rues sont pleines d'assassins el de cadavres. Au-dessous se lisent treize
vers allemands (///V /.s7 zii si'lmi iv iras (irshill^ Vfriicni das Ichen iiturj n. ail...) dont
voici le sens : « Ici Vou peu! voir coniiiienl iierdeni la vie les jeunes et les vieux,
' lU'nifil (le pl;in(li(>s gravées en .\lleiii;i!.'iie ir:i[tiès ïorloii'l ul l'cii i>sin ;i\ec luic suite ajoiilée à
ceux-ci.
' l'idhaliiemenl Cliailiol.
44
LES GRAVURES DE LA SAIXT-RARTIIÉLEMY. 25
« à Paris en temps de noces, ce qui certainement un jour sera puni par jugement.
« Là est assassiné l'Amiral avec sa noblesse en très grand nombre, et les servi-
« teurssont traités de même; en sorte qu'il y en a trois mille d'égorgés. Le roi
« de Navarre et Gondé sont [trisonniers du roi-faucbeur. Les Huguenots simples
« bourgeois, femmes et onfanis, sont là promplement dépéchés; leur nombre
« s'élève à cinq mille. »
5. Biljliolli. (lo Ziii'icli. Onziéino volume du recueil comiinsé au fur et à mesure des événements
par le ministre zurieois Wick et. inlilulé WHiana: roté Ms. F. 22. Au f" 8 de ce précieux
volume se trouve une gravure de la Sl.-Hai-tliélemy, au burin, sans nom d'auleui' : haut. ;J2 cenL,
larg. 27 cent.
Cette plancbe ressemble beaucoup à la précédente. On y remarque, à droite et
non plus à gauche, l'amiral à cheval passant devant la maison où esl Maurevers; à
gauche, l'amiral assassiné dans sa chambre, puis jeté par la l'enèlre; à droite, au
fond, le jeu de paume, e( par-dessus, les fossoyeurs de (^haillol. Il y a de parti-
culier ici qu'au centre du tableau, entre les deux groupes d'édifices, on voit couler
la Seine (wasser, ressaw), où l'on précipite les cadavres. Les dates du 2^2 et du
24 août 1572, ainsi que le litre d'Amiral, se lisent en divers endroits ; puis
toute la moitié inférieiue de la page est consacrée à une légende où le massacre
est raconté'. Celte gravure a été exécutée si peu de temps après l'évcnement que
ses auteurs ne savaient pas encore très bien les faits' et parliculièrement les
' En 22 lignes, commençant : Inn diser figur isl augenscheinlicli zii selien, was for eine Ftoclizeil
zu Paris inn Fnmckreicli gehalten isL... et finissant: Gott sei inen vnd vns allen gnedig vnd tjarm-
lierczig. — Ce que nous ne nous expliquons pas, c'est que celte légende est répétée une seconde fois
en regard, de manière à être gravée sur deux colonnes, mais (pie dans la seconde colonne, où le texte
est un peu dilTérent, les cai'actéres sont renversés; de iiiéuie (pi'une partie du texte inscrit sur la gra-
vure (ainsi les mots : Der Admirai; PARIS in Franckreich ; Ani 22. tag Angu>ti ist gewesen der anefang,
und am 24 Augus der ausgang im 1572. iar ; wasser) esl également retourné.
^ Voici la traduction de la légende entière : • Sur cette planche on voit clairement ce qu'on a fait à
l'occasion d'un mariage à Paris en Fi-ance et comment il s'est terminé. C'est réellenu^nt l'un des grands
prodiges qui précèdent le dernier jugement de Dieu, car (ui n"a jamais entendu ni vu une pareille tra-
gédie depuis que le monde existe. On vient de répondre une lettre ;'i l'amiral, tl l'a lue. Regarde :
C'est alors que se dresse l'atlaipie perfide et que d'une fenêtre ipielqu'un tire sur l'amiral. Alors chacun
prend sou épée, les admiralistes et les royalistes l'un contre l'autre, connue s'ils voulaient venger cet
outrage; mais il n'était pas sérieux aux royalistes de faire le signe de la croix avant l'éclair, car ils
savaient bien (pie ce n'était pas eux (juc le tonnerre frapperait. FA pour ce jour on en resta là,
ÏOME I. 45 ^
26 PEINTURE DE LA SAlXT-BARTHELEMY.
outrages qu'avait subis le corps de l'aniiial.' On la vcudail coloriée et elle l'est
encore'.
G. Bibliollièqne de Zuricli, nu'me volume, Wickiana, XL La Saint-Barlhélemy en gravure sur
bois coloriée. Elle forme un placard de 48 centim. de haut sur 42 de large, dont la moitié supé-
rieure est occupée par les personnages et le bas par une pièce de vers. I^es personnages et la dis-
position, avec la rivière au centre, sont exactement les mêmes que dans la pièce précédente
(toutefois, l'amiral blessé est à gauche, l'amiral tué à droite), (]uoique d'un crayon tout différent.
En tète on lit: « Erschrecklidie Inquisition,, so sich auff der Koniglicl)en Hoclizeit zu Paris in
Franckreich zugetragen, im Monat Augusti. des 72. Jars. » I^es vers imprimés, au nombre de
254, sur cinq colonnes, sont un récit du massacre. Il contient peu de détails. Le seul meurtre
sur lequel il s'étende est celui de Pierre Ramus, ce qui donnerait à supposer que l'auteur était
un professeur. 11 a signé des lettres M. D. R. B. (Voy. Weller. p. 80\
Voici les premiers et les derniers vers de la pièce :
Mercl< aulT, erkenn 0 frommer Clirist.
Des Teulïels Tvrannev vml lisl :
So werden sie erkennen docii,
Das lia vnser Herr Goll leliest nocii,
Ynd liilITst gewaltig tleiner scliar,
Die sicli aulï dich verlassen gar.
M. D. B. B.
7. Le même recueil de \Yick renferme encore une autre édition des mêmes vers, signés de
même, mais disposés sur quatre colonnes et groupés en une quinzaine de strophes. La gravure,
dont cette pièce de vers formait la partie inférieure, avait échappé au collecteur ; elle manque.
Cette lacune est d'autant plus regrettable qu'à chacune des principales scènes décrites en vers est
un chiffre (de 1 à 9) qui probablement renvoyait du texte au dessin; ce qui fait supposer une
gravure différente des précédentes, lesquelles n'ont rien de pareil (Voy. Weller, ibid.).
jusqu''à ce que tout à coup, la nuit où ils firent éclater leur entreprise, ils forcèrent les portes et firent
égorger dans leurs maisons cl dans leurs lits l'amiral et tous ses partisans, puis les jeter parles fenêtres;
les uns furent lancés vivants iiors de leurs maisons, massacrés dans la rue et précipités dans feau; les
autres jetés à Teau étant encore en vie et tués dans la rivière. En somme, tout ce qui n'était pas catho-
lique, femmes et hommes, servantes et serviteurs, tous en cette nuit de noces furent passés par Tépée,
puis jetés à l'eau. On assure comme vrai qu'ils ont coupé les mains et les pieds à Pamiral et ainsi mort
Pont pendu au gibet. Dieu leur donne et à nous tous sa grâce et sa miséricorde. »
' Mail sngt ror umimt das sie dem ,\dmiral tieiide vnd fusse fiaben abgehauen vnd also fodt an den
galgen gehengt.
^ M. Emile Weller Ta indiquée dans son travail intitulé « Die Lilleralur der Barlholomàusnachl, »
inséré au t. .\IX (18o8). du S(>r(ipi>um, \\. 71».
46
LES GRAVURES DE LA SAINT-BARTHÉLEMY. 27
8. Catalog. Hennin, n" 664. Portrait de l'amiral Coligny, en buste, de trois quarts dirigé à
droite, dans une bordure cintrée, sur laquelle on lit: Gmijar von Coligny, 1572. Au-dessous du
portrait un épisode de la St-Barthélemy. Gravure à l'eau-forte, anonyme.
Cet « épisode » est insignifiant. Il en est de môme de la planche suivante gravée
au XVIII"'^ siècle et tout à fait insignifiante aussi, quoique d'une main espagnole.
9. Collect. Fevret de Fontette (Bibi. nal.). « Masacro sucedido a los Hugenotes en Paris a 24
deagosto 1572, dia de S. Bartolome, a mas de 10,000. — Entre ellos, Gaspar de Colini almirante
del mar, con mas de 500 barones y seiïores principales. Gasp. Bouttats fecit Antuerpia. »
10. Mauvaise imitation française du n° 9 et anonyme, de la fin du XVIII""' siècle. On lit au-
dessous : « Massacre des Huguenots, fait k Paris le 24 août 1572, jour de ia S. Barthélémy, au
moins de dix mille d'entre eux, entr'autres de Gaspard de Coligni amiral de France, et de plus
de 500 Seigneurs ou gentilshommes. » Suit une pièce de 38 vers, dignes de la gravure, et dont
voici la conclusion :
On les vil se couvrir du nom de Piété
Pour mieux se dépouiller de louLe Huiuanilé,
Barbares, cruels, homicides,
Hommes exécrables, perfides,
Si vous eussiez été sous un gouvernement
Tel que celui qui fleurit à présent.
Pleins d'une juste obéissance.
Suivant les lois d'un aimable devoir,
Cerles, vous n'auriez pas faire voir
Tant de rage et de violence.
11. Gravure de Luicken insérée à la page 33 de la traduction hollandaise de Vllistoire de lu
révocation de l'édit de Nantes, par Élie Benoit, imprimée à Amsterdam (2 vol. in-fol., 1696) sous
ce titre : «De Moort van Parys gepleegt anno 1672 op S. Barlholomem dag en volgende dagen. Jaii en
Casper Luiken.» C'est une grande planche, de 76 centimètres de long sur 30 de haut, inexacte
pour la topographie parisienne et les costumes, mais magnifique pour l'entrain, la furie et la
multitude des personnages.
12. Reproduction sur bois de la gravure ci-dessus n« 1-2, insérée au t. Il, p. 78-79 de VIMoire
de France d'après les documents originaux et les monuments de l'art de chMjue époque (1859-60),
par Henri Bordier et Edouard Charton.
Préoccupé seulement de vérité, je n'ai aucun compte à tenir ici des nombreuses
œuvres d'art que la Sl-Barthélemy a inspirées après coup et qui n'ont aucune
valeur au point de vue historique, n'étant que des produits i)lus ou moins mal-
47
28 PEINTURE DE LA SAINT- BARTHÉLÉMY.
heureux de rimagination. La plus ancienne et peut-être la plus mauvaise' de toutes
ces œuvres est le tableau peint par Vasari pour le pape dans une salle du Vatican.
Un auteur anglais, M. Henri Wliite, en a donné une gravure au trait en tète de
son ouvrage The massacre of S. Barlholowew, 1808, in-8o.
Donc, les gravures dignes de quelque contiance, qui nous restent, comme repré-
senlalions de la St-Hartliélemy, sont au nombre de deux, pas davantage : le n» 1
ci-dessus (ou no 2, sa copie) et les nos 4 à 7 qui sont quatre variantes d'un seul
type. Voilà tout ce que nous possédons. El lorsque Henri 111, en 1574, allant
prendre possession de son trône de Pologne, traversa l'Allemagne du nord, les
Allemands qui lui donnaient riios[titalité se plurent (voy. le récit de son voyage
dans VHistoire de France par Pierre Mathieu) à décorer les chambres où on
le logeait de gravures et de peintures du massacre faites avec assez d'exactitude
pour qu'il pût s'y reconnaître lui-même. Le temps a donc presque tout détruit?
Il a été dit ci-dessus (page 4) combien est nécessairement peu exacte la dispo-
sition des rues de Paris dans le tableau, puisque le peintre a voulu (et il le devait, se
faisant historien) rassembler tous les faits notaldes à lui connus dans un seul
et même étroit espace. On voit seulement qu'il a été fidèle lorsqu'il a pu l'être,
notamment dans la reproduction du couvent des Grands-Augustins, du vert som-
met de la montagne Sle-Geneviève', des petits escaliers descendant à la rivière,
de la porte de Nesle, de la porte St-Honoré, surtout du Louvre. Son Louvre est
trop au bord de la rivière, mais l'entrée, com|ioséo d'une ouverture entre deux
tours, est bien la grande porte du Louvre, regardant vers la ville; c'est précisé-
ment la même entrée qu'on voit aujourd'hui figurée dans la cour du palais |iar
des lignes de pierre qui dessinent en blanc sur le noir de l'asphalte tout le péri-
' Quelque louangeuse que soil la peine que prit le prince François de Médicis d'écrire au peintre
le 20 nov. l.'iTS : • Sa Sainteté agit sagement en voulant qu'un succès aussi saint et aussi remarquable
que l'exéculion faite conlie les liuguenots de France ligure dans la salle des Rois. • (Gaye, Caileyijio
incdilo (l'arthti; Firenze, 1839).
^ Voyez, page 17.
48
LES GRAVURES DE I-A SAINT-BARTHÉLEMY. 29
môtre quadrilatéral du Louvre de Philippe-Auguste avec la tour-maîtresse du
royaume au centre.
Avec deux plans que nous offrons au lecteur se rétablira facilement dans son
esprit la vérité topographique troublée par la fantaisie du [>eintre. Le premier
est composé à l'aide du plan de Truschet et de celui de Du Cerceau. Celui (pii
est signé Truschet, nom d'ailleurs inconnu, fut publié par le libraire Corrozet pour
servir de supplément à l'édition des Anliquités de Paris (ju'il fil imprimer en
1550, et il fut suivi à quelques années d'intervalle par l'autre plan attribué au
célèbre architecte Du Cerceau. Ce sont à peu près' les plus anciens plans de Paris
que l'on ait; mais Ions deux sont remplis d'erreurs; ainsi la rue de Beauvais, au
lieu d'être perpendiculaire à la rue St-Honoré, lui était parallèle et longeait le
Louvre ; la rue des Poulies s'étendait de la rue St-Honoré jusqu'à la Seine et re-
cueillait, en passant, la rue des Fossés Si-Germain, au lieu de se trouver entre le
Louvre et l'hôtel Bourbon. De plus, le Louvre avait encore en 1572 ses fossés
pleins d'eau, et l'entrée A (qui existait peut-être en 1560) était bouchée en 1572.-
On a cru cependant utile de donner ce travail ici, parce qu'il fournit une idée claire
de ce qu'était, généralement parlant, le quartier du Louvre et notamment de sa
situation à l'égard des Tuileries dont il était séparé par les remparts de la ville.
Notre deuxième plan est l'œuvre d'un des érudits actuels qui connaissent le mieux
l'ancien Paris, M. Hoffbauer. La perspective, au lieu de regarder à l'Est, comme
dans le précédent, regarde dans le sens opposé et fait très bien comprendre le
chemin, du Louvre jusqu'au logis de l'amiral.
Dans son Recueil des choses mémorables avenues en France, Jean de Seri'es dit
(éd. de 1603, p. 425) que l'amiral reçut l'arquebusade de 3Iaurevers lors([u'il était
' Il n'y a (ranlérieur que le plan dit de hipisserio, qui dale d'environ l'an Ui'iO.
' Les erreurs dans les anciens |ilans sont cuntinuelles el pour la plupail inexlricables, parce ijue
l'idée, qui nous paiait si simple auiourd'liui,de représenter les choses telles qu'elles existent au moment
où le dessinateur est à l'ouvrage, cette idée n'est (ju'une l'ésultanle ac(iuise par de lonirs tâtonnements.
Les anciens artistes croyaient bien faire en mettant dans leurs plans des bâtiments importants qui
n'existaient plus, mais dont ils avaient bon souvenir, ou des dispositions qui n'existaient pas encore,
mais qu'on avait résolues et qu'ils connaissaient par avance. C'est ce qui a été vérifié et expliqué par
les travaux des savants parisiens, notamment .MM. Franidin, Bonnardot, Cousin, HotTbauer.
49
30
PEINTURE DE LA SAIXT-BARTHÉLEMY.
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LES ENVIRONS DU LOUVRE,
d après le Plan de TruscKet,1550,
le Plan dit du Cerceau, 1560,.
£m. ûiiUboii, àd tt lit^
50
LES GRAVURES DE LA SAINT-BARTHÉLEMY,
31
Le quartier du Louvre eu 1572.
51
32 PEINTURE DE LA SAINT-BARTITÉLEMY.
à environ cent pas hors du Louvre'. Son chemin est marqué sur notre deuxième
phm par un léger pointillé. Les maisons du cloître St-Germain-l'Auxerrois, de l'une
desquelles l'assassin tira, le blessant d'abonl à la main droite, puis au bras gauche,
comme disent les historiens (manière de p.irlcr (jui précise bien la direction qu'il
suivait) sont nécessairement les maisons (jui se trouvent vers la lettre a;
l'endroit où Coligny fut IVapp(' est à peu près au milieu de la chaussée
actuelle, devant la grille de la colonnade du Louvre, dans le prolongement de la
rue des Prètres-Sainl-Germain. Coligny devait, en continuant sa route, aboutir à
la maison de la rue Béthizy, où nous avons, sur le [dan, mis un B. C'était sa
demeure. Seulement le plan n'indique pas que l'entrée en était dans la rue de
Béthizy où elle était bien la première entrée, mais seulement de la seconde mai-
son à gauche. Elle était masquée^, sur la rue de l'Aritre-Sec par un bâtiment très-
étroit qui faisait l'angle. On peut encore se rendre compte aujourd'hui de cette
disposition, quoique tout ce pâté de maisons ait été démoli en 1853 pour le per-
cement de la rue Rivoli prolongée, parce que celte voie nouvelle n'a fait qu'élargir
l'ancienne rue de Béthizy et que la maison de l'amiral occupait l'emplacement
que remplit maintenant la maison de la rue Rivoli, n° IM. Le bâtiment d'angle
est le n° L40. C'est ce que disent, en d'autres termes, les historiens de Paris, du
moins le plus docte d'entre eux pour la topographie, .Taillof '; cl ils appellent cette
maison qu'habita Coligny, l'hôtel de Montbazon.
• Ce que tous les autres conlirraent. « Allant à picil, fort accompagné, lisant une lettre, ciroict à son
logis à la rue de Béllii>y, ii fut blessé au bras d'une arquebusade qui luy fut tirée pai' une fenêtre
grillée (Pan logis qui avait issue dans le cloître Sl-(^iermain » (Mcni. de Cliircnni). — ■ Voilà sur
quoi fut choisi Monravel et ceste maison aux iloislres St.-Germain l'Auxerrois devant laquelle il
faloit que l'Amiral passasl en revenant du Louvre. Ainsi le vendredi d'après. l'Amiral an sortir
du Conseil accompagna le Roi jusqu'au jeu de paume et vint à pied, lisant une lettre devant la
fenestre où esloit Monravel couverte d'un mescliant linge: comme il lournoit l'espaulc pour enliler la
grand'rue, il reçoit une arquebusade... i> (D'Aubigné, ///a7. univ., col. 537). — Le Nonce Saiviali au
secrétaire d'Élat à Rome. 2:2 août: « Celle-ci sera seulement pour vous dire quViujourd'lmi l'amiral
s'en retournant du palais du Roi, c'est-à-dire du Louvre, à son logis, fui fiappé d'iiiu^ aniuebusade
comme il arrivnil à une porte appelé porte de Boui-lion. située à une portée d'arbalète loin du Louvre.»
(Tbeiner. Ann. l'crlcsinsliri.)
^ Recherches critiques sur ta ville de Paris, i vol. in-8°; t. I. 177:2; (juarlier S;iiiite-Opporlune, p. l±
— Il n'y a aucun compte à tenir du Paris démoli de M. 1:^11. Fournier, particulièrement du chapitre spécial
qui s'y trouve sur » Le logis de l'amiral Coligny » où l'auteur iloniio Anne Du Bourg, comme « la pre-
52
LES GRAVURES DE LA SAIXT-BARTHÉLEMY. 33
Ce l'ut, en elîet, l'hôtel de ^loiilliazon. mais seulement à iiaifir de l'nnni'e KilT
où le prince de Rolian-Monll»azon Tacliela. Avant cellf! ('pcxiue, elle a|»|iailrnail
à la famille des du lîoui'g. Une étude dont elle l'ut l'objet vers l'époiiue de la
démolition ', nous apprend (|ue la |)ersonne (pii en était alors propriétaire avait
entre les mains des titres de propriété constatant qu'elle fut en possession des du
Bourg depuis l'an 153G jusqu'en 1617. Par contrat [)assé devant Claude et Jean
Horeau, notaires, messire Jehan Prévost, conseiller (hi roi, el (iahiielle sa femme,
l'avaient vendue, le 22 octobre 1536, à messire Antoine du liourg, chancelier de
France. Cet Antoine, qui avait (Hé nommé président au Parlcincnl de Paris en
1532 et qui mourut, par accident, en 1538, (Hait un grand oncle du mai lyr pro-
testant, le conseiller Anne du Bourg. L'hérésie était donc dans sa famille et il eût
été fort naturel que Coligny y eût choisi sa demeure. Mais ce choix fut purement
accidentel et la maison des du Bourg, qui n'est pas autrement nommée dans les
récits de la Saint-Barthélémy que logis de l^imiral, fut occupée par ( cbii-ci en
raison de cette simple circonstance qu'elle était vide el à lonei- au moment où il
vint pour demeurer quelque temps à Paris, à portée de la Cour, au printemps
de l'année 1572. Il était arrivé de La Rochelle à Blois le 12 sept. 1571.
Un recensement des maisons et liabitants de Paris, ('laidi aux mois de mai,
juin et juillet 1571, pour l'assietle d'une contribution extraordinaire, décrit delà
manière suivante la partie du vieux Paris dont nous nous occupons :
« Dixainedé Jehan de Poix* commençant au coing de la rue Tirechappe jus-
mière viclime (en loo'J!) ties rigueurs conlre le c:ilvii)isuie, • où il repi oduit comme un ficécieuN mor-
ceau une ridicule rliapsodie allemande de la St-Bartliélemy, publiée en 1826 dans le Bulletin de Férussac,
où enfin il dénonce Voltaire comme ayant inventé l'assassin Besme, parce (jue, dil-il. Voltaire • cour-
tisan des grandes familles, craignait d'être compromis par trop de vérité, » en sorte (ju'il aurait nommé
Besme, obscur scélérat (voy. ci-dessus p. 12), au lieu du grand coupable le duc de Guise • (?). .M. Four-
nier ne cesse d'éire curieusement ignorant des choses dont il parle qu'au XVlir'" siècle, ipiand il
montre Taimalile peintre Vanloo Iravaillantet la jolie danseuse Sophie Ainould sautillant, dans les vastes
chambres que l'amiral avait iiabilécs.
* Dans la Revue archéologique, t. VKI (I8."i2), p. TiSO.
' La description est établie |)ar Quartiers. Cin(|uanlaines et Dixaines, mais aucune de ces circonscrip-
tions n'est désignée autrement que par les noms des bourgeois placés à leur télé. Dans chatiuedixaine
l'on indique par leur nom tous les conlrii)uables, même beaucoup de ceux (pi'on déclare exempts à
cause de leur hidigence. Ce précieux document forme un gros volume in-folio du départem. îles mss.
de la Biblioth. nat., n" 3352 du Supplém. français (ll()t»2 du numérotage administralifj.
TOME I. 53 ^
34 PEINTURE DE LA SAINT-BARTHELEMY.
« ques au coing de la croix du tirouer et de là le long de la rue de l'arbre secq
(( jusques au coing de la rue Betizy. »
Sont dénommés sur cet espace cinquante-sept contriltuables dont les derniers
s'appellent : Pierre du Chesne. xl s.; le sieur trésorier Billard. Ix liv.; Claude
du Bois, xl s.; la damoiselle de Crécy, néant; M. du Val, trésorier, viij" I.; et
Monsieur le président', ij*' livres.
Le rôle continue et on suit très-bien sur le plan :
« Dixaine de Jeban de Sainct Leu, commençant a la rue de l'Arbre secq au
« coing des tbssez S. Germain jusques a la croix du lirouer et mesmes costé le
« long de la rue S. Honnoré jusques a la rue d'Autriche comprins la dite rue et
« la rue des pouUyes. »
Et plus loin, appartenant à la circonscription d'un autre quartier :
« Dixaine de Gilbert Bonnet : rue Tirechappe (18 contribuables); l'autre costé
« de ladite rue (14 conlr.); rue de Betbizy (23 contr.); l'autre costé de la rue
« (53 contr.); rue de la Monnaie (4 contr.); l'autre costé de la rue (9 conlr.); le
« dedans de la Monnaie (G contr.); rue Thibault au dé {\.2 contr.); l'autre costé
« de la rue (9 contribuables). »
On voit donc clairement, si l'on veut bien se guider sur le plan, que le dizenier
percepteur entrant dans la rue de Béthizy par la rue Tirechappe et recensant"
d'abord ce côté de la rue, puis la traversant jjour passer du côté où se trouve la
Monnaie, par laquelle il s'en va, la maison que nous recherchons est celle qu'il
inscrit la dernière du côté de la rue de Béthizy. Or. précisément il l'inscrit avec
une certaine abondance de détails que voici :
« Une maison appartenant au sieur de Villarseau' en laquelle est demourant
« monsieur Dolu. lequel tient l'argenterie du Roy; personne n'y demeure : néant»
[à la recette].
' Quel président ? On ne saii. ni;iis ki maison dont s'agit est celle à l'angle des rues de IWrbre Sec ei
de Bélliizy, (uivnint sur la nie de l'Arlue Sec.
^ Le nom de Villarceaux rappelle la famille de Mornav el non celle de du Bourg, mais un du Bourg
pouvait aisément posséder une seigneur-ie ainsi appelée, car il y a trois Villarceau dans Seine-et-Oise et
Seine-et-Marne, plus deux Villaoeaux un peu plus loin, sans compter les Villarsel.
54
LES GRAVURES DE LA SAINT-BARTHÉLEMY. 35
Celait donc une maison inhabitée au mois de juillet 1571. Ce fut elle qui fut
louée pour l'amiral et qui devint un lieu funèbre.
Je croirais qu'elle n'est pas représentée sans quelque vérité partielle dans la
peinture de Sylvius. Si notre peintre avait habité Paris, il la connaissait; et ce
qui ferait penser qu'elle était assez dans son souvenir lorsqu'il l'a peinte, c'est
qu'il lui a donné quelque ressemblance générale avec celle que donne la gravure
de 1572, cotée ci-dessus 1 et 2'. La maison du peintre et celle du graveur sont
posées exactement de même par rapport au Louvre; toutes deux sont à un angle
de rue où elles forment un haut et mince pavillon; les fenêtres de ce pavillon et
les pilastres engagés qui le décorent sont ici et là distribués d'une manière très-
différente, mais tous les pilastres sont surmontés d'un même chapiteau ionique.
On aperçoit aussi, dans l'une et dans l'autre, des ouvertures ou baies circulaires,
percées, il est vrai, à des places différentes, mais d'un aspect pareil. Enfin l'on
remarquera dans la gravure que la porte d'entrée est bien une porte de cour et
donnant sur la rue de Béthisy.
Mais ces détails tout matériels, quand même ils aboutiraient à |)his de certitude,
valent-ils tant d'insistance, et notre Sylvius n'a-t-il pas donné le bon exemple
en se souciant peu de l'architecture ou de la géographie de son sujet, et en met-
tant tout son cœur dans l'impression des sentiments qu'il inspire?
' Comme il est facile de s'en assurer en regardant la copie de celle-ci donnée dans l'Histoire de
France par les documents et les monuments; voyez ci-dessus n" 12 du chai)iti'e des gravures. Rien
dans la série Topoijraphie de Paris au département des estampes (Bibliollièque nationale) où le seul
quartier Sl-Germain-l'Auxerrois remplit cependant dix-neuf volumes; rien à la hibliotliéque de la ville
(Hôtel Carnavalet); rien dis-je, sur l'élal antérieur à l'iiolel de Montbazon; mais les renseignements
sur ce dernier abondent et l'on a notamment le croquis de la maison levé par les architectes au moment
■de la démolition en i8o(>.
t^3>->Ts. :'^o-—
55
36 PEINTUKE DE LA SAINT-BARTHÉLEMY.
Un renseigncineiil que je trouve à la deinière heure m'oblitie à ne clore cette dissertation
qu'en offrant au lecteur, avec la plus grande réserve, une conjecture.
On a vu ci-dessus (p. 7) la place tout à fait particulière que Jehan Pournas occupe dans le
testament du peintre. Il est désigné expressément comme un homme à qui le testateur ne doit
plus rien. Il avait donc été son créancier et l'on se rappelle cette remarque, faite à la page 9, que
c'était bien naturel puisque les Pournas étaient de riches bantjuiers.
Mais je lis dans les registres du Conseil de Genève, séance du 15 septembre 157^ :
« Léonard Pournas, sieur de la Piemente, a présenté requeste afin d'estre honoré de la bour-
« geoisie de la ville en laiiuelle il a délibéré de vivre et de mourir. Arresté (ju'on le reçoive pour
« vingt éscus et le seillot. A juré. »
Ce Pournas n'était pas seulement un homme opulent: c'était un personnage qui dans les
années oii le Protestantisme était puissant à Lyon, avait été élu membre du Conseil de la ville
(1557, 03, Gi, 65). Il fit son testament le 10 juillet 1577 (Min. J. Jovenon, IV, 71), et mourut
le lendemain, âgé de 47 ans, ne laissant qu'un fils, nommé Jean. C'est précisément le noble
Jehan Pournas, visé dans le testament de Sylvius et qui s'était allié à l'une des familles de Lyon
les plus marquantes et dans le protestantisme et dans l'échevinage, la famille De Gabiano.
Maintenant, puisque le peintre de la Saint-Hnrlhélemy avait reçu de l'argent des Pournas au
point qu'il craignît de passer pour leur en devoir encore, et qu'on voit Pournas le père, huit
jours après les massacres de Lyon, s'empresser de demander, non pas seulement l'habitation de
Genève, mais la bourgeoisie, qu'il fallait jurei', c'est donc qu'il avait été profondément frappé
des événements qui ensanglantaient la France.
Dès lors, il semble impossible de ne pas proposer cette conjecture que l'argent des Pournas
reçu par Dubois avait été le prix d'ouvrages de peinture parmi lesquels pouvait figurer son
tableau de la Saint-Barlhélemy.
PLANCHES
Des (ieiix planclies ijni accompagnent cette notice, l;i phis ^rjuide est une réduction au (|ii;ut on
environ du talile:ui de François Duhois qu'un lialiile desslualcin- parisitMi, .M. Aiexaudri' Duruy, a repré-
senté avec une tiilélité remat(|uahlp. L'autre, en cluouiolitiioyraplue, douue répisode le plus important
de la composition reproduit dans la giandeur exacte et le ton de la peinture oiiginale.
Iinp.I.emereier t; C" Paris
LAbAlMi BARTHELKMY A PARIS
par François Dubois d'Amiens mort à Genève en i58*
"■:r. jith. uv^pre^ hàvi.
^Oib UuDOï;
!£ DUC DE GUiSE, LE CHEVALIER D'ANG0U1,HMF , LE DUC D'AUMALE
inp i.r.:îi5n"
et le ropps de Coligny
I à la a: .nte. du Ublcav î
HISTOIRE MONÉTAIRE
DE
G E N K \ E
DE 1535 A 1792
EUGÈNE DEMOLE
Docteur en philosophie,
Conservateur du Cabinet de Numismatique de Genève.
« Sanz monnoye ne pourroit estre le monde bonnement
gouvernez, ne faire droite égaullê à chacun de ce qui est
sien. »
Ordonnances dex Rois de France de la troiiième
race, t. VIII, p 103.
ACGCIMPAGNE DK 1) PLANCHES AVKG «.^ FIGURES
GENI':VE
-I. -rULLIEN, LIBRAIRE-KDITEUH
PARIS
LlliK.\ir,IK FI.'^Cll 1!.\( Il KR
(SiiriÉIK AN"NYMI'1)
33 , K l' K DR S K 1 X K , 33
ISS7
IMPRIMERIE CHARLES SCHCCHARBT
HISTOIRE MONÉTAIRE
DE aE^ÈVE
INTRODUCTION
l^hisloire monélaiie (\o (ienève, envisagée flans son onseniblo, commence sous
les rois buigondcs de la |)rcniièrc race ponr se terminer en lHi8.
Elle comprend ainsi, dans trois périodes snccessives, l'étnde des monnaies l'rap-
pées par les rois l)onri>nignons ei mt-rovingiens, par les évèques de Genève et
pai' les magistrats de cette ville constitnée en Etat indépendant.
Le présent onvrage est consacre'' à la majenrc partie de la troisième période,
mais il importe de jeter tont d'aliord mi rapide conp d"(eil snr celles (|ui Tout
précédée.
Le nombre des documents (|ne nous possédons sur les premiers temps du
monnayage genevois est l'oit restreint.
Le code bourguignon, connu sous le nom de Loi fiombette et promulgué au
commencement du VI'hp siècle, mentionne une moiicia Genavensis'.
' De rnnnpi.is suliddriiin ciislodirc, iil, nmiio ;uiriiin (|iio(liiiin(|in' pcnsiivorit ac(i|iialiir. piu'ler
i]iiMtUior tantiun iiunielas. Imic csI. Vali'iiliani. (ItMiavcnsis |iriiu-is. et (loliimi, (pii tomiiore Alarici
régis adccrati siinl. el AdaiiriaiKis. OikkI si (|iiiiiiiiii|iii' ihu'Iit istas (jualliior inonetas aurum
|ioiisaiil('in non accopeiil. iil (|ijnii mikIcit vuli'iial, ikhi acLeplo precio perdal. I.i:r liiirniindimium.
Til. CVIl. § 0 iéditioii Uiiidinj,'. l'atilcs llrniiii Hcnirnsiiini. I. t. p. \'Xi). M. iJiiidiiij;. de nu'iiio que
Bliiiinie (^Pertz, Monumenta Germanid' liistorim. Lcijex. I. III. p. .")7i)) a désigné nomme titre CVII
de la loi Vndâîtammlnm scr)inriitm des anciennes édilimis.
5!.»
4 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENEVE.
On sait, d'après riiislorien grec l*rur(»|i(', (|iii ('crivail à la iiicnic (•inxiiic, (iiic les
rois barbares n'osaient pas mettre lenr pro|)re efliiiie snr les inoiinaies (pi'ils
frappaient. Ponr qn'elles pussent être aeceplées, n^hne dans leurs f^^tats, elles
devaient n(k^essaireinenl s'ins|)irer du type des monnaies de Rome, ou, mieux
encore, copier celles-ci aussi servilement (pie possible. Les monnaies genevoises
conlcmporaines de la Loi Gombelte imilaienl dduc probablemcnl les pièces impé-
riales d'AnasIase ou de Justin, mais, jusqu'à présenl. rien n'a \n\ les l'aire recon-
naître.
Les plus anciennes monnaies de Genève tpii nous sont parvenues appartiennent
à l'époque mérovingienne el datent très probablement des Vll>"p et Vlllm<^ siècles:
ce sont des tiers de sous d'or qui portent le nom de la ville el celui du monnayeur.
Sous la dynastie carolingienne, l'atelier genevois ne parait pas avoir fonctionné;
tout au moins, aucune monnaie de celle époque ne peul. sans contestalion, lui
être attribuée'. 11 en est de même des pièces qu'oui |iu frapiier les rois de la
Bourgogne juiane; mais, avant l'exlinclion de leur dynastie, survenue en 1032,
nous rencontrons déjà des monnaies frappées par l'évêque de Genève.
Les premières pièces épiscopales connues remontent en eil'et au commen-
cement du Mme siècle. Ce sont des deniers el des oiioles (jui présentent le temple
carolingien avec le nom de la ville et, au revers, une croix accompagnée du nom
de l'évêque". Ce fait se retrouve à peu près à la même époque sur les deniers de
l'arcbevècbé de Vienne. Genève dépendanl du siège mélropolilain de celle ville,
cette coïncidence n'est peut-être pas loule forluile.
Les deniers épiscopaux frappés à Genève du Xll'ne au XVme siècle, ont un
type tout dilférent des premiers; malgré des altérations successives, ce type
est demeuré uniforme. La croix a remplacé le tenqile carolingien au droil de ces
' l'aniii les jiièces Iroiivécs ;i liii|ili\ cii .Xixcriiiiis cl driiilcs par M. A. (le Ldii^'iiéi'icr {llcrnc
niimisiHali(jnc, \Wi\i. \\. iOil. on i('iiiai(|iie un (k'iiior de l'éi»iii-lo-lir('f i|iu> railleur esliiiie avoii- élé
lrai)|)é à fleiiève. l'oiir divers iiuitils. Irap longs à exi)Oser ici. celle aUribiiliun nous parait liasardée.
'' On connait des deniers de Conrad et des olioles d'Adalgodiis, son successeur, décrits par
.M. A. de San niiiiilino {Mdiiricdi'l (Icciino c (IcWinulmiini sccdla, snijirric net flinlorni di liomn, nid
iS/i:i. Turin, IHKi, in-4", pi., p. 'Hi'). Voyez aussi : Kil. Mallet. L'iniiirnnc iiminiiiic rpisnijinli- de
Génère (M.D.G., 1847, t. V. ji. .'i.'ii)). On eonnait enlin lui denier piidiahlennMil iiniipie. ipii vienl
d'être acfjuis par le musée de Cienève; il est signé de l'rédéric. ijui vi\ail égalcuii'iil au \l""' sié(de.
60
INTRODUCTIOX. 5
monnaies; ht lôlc et le noin de saint Picnc apiiaiaisscnl au revers. Ici encore on
|)Ourrait croire à une iiispiralion venue de N ienne. dont les deniers anonymes,
d'une époque un peu anlérieure à ceux ('mis en premier lieu à (lenève, présenlenl
la lèle el le vocalile de sainl Maurice.
Les documents écrits ipii iictus oui (''!('• conservés sur le monnayage des évéques
de (ienève sont des plus rares. Us se réduisent à (|uel(iues contestations el accords
entre ces pn'lats et des seigneurs voisins, au sujet du droit de monnaie, el à une
ordonnance de l'évêque Martin (1300), suivie d'un contrat de cel évêque avec un
monnayeur, pour l'émission de deniers genevois'.
Ce monnayage lut certainement abondant, si l'on en juge par le nombre et la
variété des deniers parvenus jusqu'à nous. Malheureusement, le classement exact
en est difficile, surtout à cause de l'immobilisation du ty|)e (ju'ils présentent,
et il est à craindre que, pendant longtemps encore, celte partie de l'histoire
monétaire genevoise reste inachevée.
Le prince-évèque de Genève avait seul le droil de battre monnaie dans cette
ville. Ce droit lui avait été reconnu dans le plail de Seyssel de 1124, en ces termes:
monelam in manu solius episcopi essc\
Cependant, les citoyens, tout en restant étrangers ;i la lalirication et aux bént'-
lices qu'elle |)iocmait, exerçaient, de concert avec le pit'-lat el son chapitre, une
surveillance sur le cours des niomiaies étrangères et sur les émissions de l'atelier
genevois. Ce droil est consacré par l'arlicle ()8 des i'raiicbises' et résulte déjà de
l'accord de 1300 que nous avons mentioiuK' '.
L'évêque de Genève, possesseur incontesté de la régale des moimaies dans cette
' Spoii, llisidirc lie (irnhr (étlil. ilr i;:i(i. in l"). l. II. iin'i]\cs ii'"' 21 cl iS.
■ Sjion. !.. Il, preuve u" 1, p. 0.
" Ilem quoil dirli cive.s. biirgenses el incdio rivil:ilis iireilicte. non leneanlur in dicta civilale, nec
liannis ejiisdeni. monelam novani aliciiius principis seu domini. recipere. nec (luolibel modo uli in
mercandiis. nisi laii essel monela. (pie l"acli( esset et lei^itime per nos ca|iilid(im et (iniversilalem
dicte civitatis ap])robata. Éd. Maliet, Lihnii's, franrhi.'ir.s. iiiniiiinilrs. us cl rdiiluiiics dr lu cilr dr
C.nih-c (M. D. (1., t. Il, I84;J. p. :».S\
■' NCici le passage de cet accord ainpiel n(i(is faisons alhision : La condicion de la iiionea de
(leneva, en la quel elc se doit batic. est lele. (le est a savoir que nos li Eve(iin's de Ceneva. per nos
e per nostres successors, don Conseil de nostre Chapitre de C.eneva e de nostres Morgeis. donnons
et outroyons a Benjamin Thomas, lombar de .'\st, et à ses compagnions, les(piez il voudroit mètre
en c(?ste letre. iiosli-e mimee de (leneva. rh-. Spcn. I. II. precve iS. p. SI.
01
6 HISTOIRE MONETAIRE DE GENEVE.
ville, prélendail, en outre, ;'i ce droit dons lonte l'étendue de son diocèse. Mais il dnt,
dans le conrs du moyen âge, tolérei' qne des princes el des seigneurs voisins
établissent dans les limites de son diocèse des ateliers monétaires, tel que celui
qui fut ouvert à Nyon, par h^ baron de \ and , vers la tin du XTII""' siècle', et
celui qu'étaldit le (omle de (ienevois, à Annecy, en 135(5 '.
Qnaiil aux comtes de Savoie, qui succédèrent aux baions de Vand el. de ce
chef, battirent monnaie à Nyon, ils cberchèrenl aussi à paralyser l'exercice du
droit ii'galien de Tévèque el à substituer aux monnaies ('piscopales celles de
plusieurs ateliers de Savoie ('lablis à proximih' de (lenève. La diversité el le cours
des espèces de Savoie devaient l'endre aisée cette substitution qui tut en rt'alité
consoninK'e en 1 44H par l'ouverture de l'atelier de (lornavin, aux portes mêmes
de la ville.
L'évêché de Genève se trouvait alors administré' par .\médée, (|ni,a|>iès avoir été
comte puis duc de Savoie, avait renoncé en faveur de son tils Louis à la couronne
ducale, pour l'échanger, quelques aiun-es plus lard, i onlic la liare romaine, el
devenir enfin, de son propre gré, administrateur de l'évêché de Genève. Il avait
conlirmé les franchises de la communauti', mais en en retranchant quelques
articles, en particulier celui ipii accordait aux citoyens le contrôle des monnaies.
En s'abstenani de battre monnaie el cm favorisant l'inlrodnclion des espèces étran-
gères, l'évêque ne pouvait avoir dan Ire but qne dassuier l'écoulement des produits
de l'atelier de Cornavin (pii, désormais, devait foniiiir Genève de monnaies.
En effet, les successeurs d'Amédée. tous nommés à l'instigation de la Savoie,
renoncèrent comme lui à exercer le droit de monnaie et l'atelier ne fut rouvert
que dans le premier tiers du XVIme siècle, par les citoyens qui rénnireni en leurs
mains les divers pouvoirs de la ville.
C'est ici le début d'une nouvelle |)ériode de l'histoire monétaire de Genève, celle
précisément qui fait roi>jrl de cri ouvrage.
La révolution politique et leligieuse qui modifia si profondément les institutions
' I'. I.iillin !■! Ch. I.c l'iu-l. lU-ijesIc. ijciirraix. ii"- jj'.lll. I 'n'(i. \\V.\, liiScl KilT.
'' V.W'J.. Dt'inoli'. I.' \lflicr innnélairc dfs Catiilr-i de (ian'Cdis à \iiii(Yji. l-'l.yi-l.'l'.ll . (^M. M. •'■..
I. Wll. |i. l-io.s. fi liiiigc à iiaii. (Icik'vp. \m'.i, in-.S". avec doux planches.)
62
INTRODUCTION. 7
genevoises fut consommée en anni 1535 el, dès la fin de ccnc même année, les
Conseils se préoccnpèreni de reslaiirer l'atelier monélaiif de la ville, depuis si
longtemps abandonné.
La première délibération sur ce sujet eut lieu le 10 octobre 1535 : le Petit
Conseil arrête, à cette date, de ballre monnaie aux armes de la ville'. Le
24 novembre suivant, le Conseil des Deux-Cenis est appeb' à statuer sur cette
question. Il didibère tout d'abord sur le moyen de payer les soldats qu'on retient
pour la garde de la ville et arr(Me (pion les satisfasse du mieux (pi'il sera possible.
Puis, après avoir couslalé" que presque toute la petite monnaie est sortie de la ville
pour le payement des vivres, il prend une décision dont il importe de re|)roduire
les motifs :
« Considérant, dit le Conseil, (|ue la méchanceté des princes de celle ville nous
a injustement dépouillés de nuire dritit de baltre monnaie et (pie, m'anmoins. des
documents encore existants pioiivenl (pi(> nous avons à cet ('gaid une pleine aulo-
rité; que, d'autre pari, il ne se trouve auprès de nous .un un |»asleui' lé'gitime avec
(jui nous puissions traiter en vue de lecouvrer noire droil el de pctuvoir frapper
la monnaie dont nous avons nu pressant besoin, et (pu-, an < ontraire, celui qui. en
dernier lieu, se disait notre prince, Pierre de la l>aume, s'est joint perfidement an
duc de Savoie, l'antique ennemi de noire ville, et (pie nos ennemis conjurés ne
recherchent que la destruclion de celte cité, il est arréh' (pi'oii balle de la monnaie
qui ail cours principalemeiil eiilre les luilres. On donne charge el pouvoir au Con-
seil ordinaire d'établir un maître de Monnaie el autres officiers, de faire battre la
monnaie el de la fair(; recevoir \ »
' De soliilidne liiit iiilvismii i|iiimI ilrliciinnis Imccic iiniiirhiiii miIi ii(i>tiis sij;iiis Pl ilc eadem
solvere ineliori mudci ([iio lieri [KitcriL el, daliii' (iiiiiiis iIicsmuiiis |irn\ iden,- dr iii.ilriia ad liiiidi'ndaiii
diclani Aloiietam (Itrul.slirs du l'inisi'il. WV.iy), vol. iX, 1" l.'ii).
^ Ibidem fini loiiuiitiiiii de imidd sali.sl'acieiidi aniiii:rei'is hic relfiilis |iiii i;iiardia civitalis
sulisliiieiidi(|iie eos a modo, si opiis liieril. Kl t'iiil de siipei' ad\i.siim el rescdiiliim (|iiod eisdem
.satistial eo meliore modo (|iio poleril pro liar sidiilioiic. i|iiod(|iie adiiiie sidisliiieaiitiir. donee alia
receperimus nova aiil. paris aiil deteiioris liclli. l'.l ipiia ciini \ iriii.ddms l'ère lola |iei-iiiiia a rivitale
iioslra extrada exlilil. adeo id, \i\ idiiipciialiir ipii moiielaiii pid aiireis dare \elil. ipiia etiam
priiiripiim liiijiis civitalis iieiinilia nos ciidi'iida inonda per\erse niida\il, el nos adhuc per scripla
nostrain cudendi nionetam ani|dain aiiclmilalrm ((impciianuis. ne sil (|iie mdiisciim débitas pastof
cui de dictam noslrani polcslalrni rcassnmendo coii>iilere d cinn co de pro succursu iiostro monetam
cudendo (îonferre aut aliiid niagis prupiliiiin aiixiliiini evipiirendo. immo et eo, cpii se principem
idtinid asseirliiil. iKiniinr l'rlio dr l!;iiiliiia. anli(|iio nosli-r civilalis lio,-li. duci Saliaiidn netpies-
8 HISTOIRE MONETAIRE HE GENEVE.
On voit qu'en 1335 les citoyens eslimaienl avoir jadis exercé le droit de iiattre
monnaie. Celte assertion n'était pas exacte, car, ainsi ([ne nous l'avons dit, r<'vèqiie
senl était investi de ce droit, tandis qne les citoyens se bornaient à snrveiller les
(omissions.
Il est probable que les monnaies épiscopales elles-mêmes avaient provoqué cette
erreur. En effet, depuis deux siècles environ, les évèques n'avaient pas usé de
leur droit de battre monnaie qui était peu à peu tombé dans l'oubli; la monnaie
anciennement frappi'e subsistait ce[tendanl, el comme, à de rares exceptions
près, elle ne portail pas le nom de révè([ue, mais seulement celui de la ville et
(le son patron, les citoyens purent facilement s'imatiiner que c'étaient eux qui
l'avaient autrefois émise.
Le 26 novembre', puis le 4" et le 5' décembre 1535, les Conseils nomment
sime fl |ii'r (l;iiiiii;ili>siiiiijni iMiniMialiniR'iii jinu'ln. ilcsliliili ni.iiM'aiiiiis. iiisiquc cinijurali lio.ste.s
niliil aliiid i|ii,iin imslir livilalis (Icslriictiniiern rfi|iiiiaiil. Iiiil iiilrr nos iidvisuiii i|iiod nos qui
[iriiiiiini. t'I aille laliiim |iinii-i|iiiiii ur'iiriiicni. iiKiiii'la iidsiia in civilale cM-us.sa. ut adluir plurilms
pHtiis iU'LCcnli iu iKisInirnin civiiiiii uiaiiilais ii'|ii>ilis salis |iali'l. iili (-(Uisiiex efanius. inoiluui et.
(irdiiiciu cuili'iiili^ iniinL'li'. i|ur riirsiiiii |iii'sri lim iiilrr luislriis liahral liiiiniis. ar laiilcn» et excutere
raijaniiis. t'auii|ue exrussam capi cl prii ca \icliialia cl nierraulias liari taciaiiiiis.
Kl ul liujiisuKKJi (irdo disiTi'tius darit iKissil. clcrlioni'iii niai,dslri cl alinnini (inii-iaiiniiiiu dirle
rnonele pei'lii'icndc iiuslio miliiiaiio (iiiisiliii iciiiisiunis. ipmd vcnciis piMxiiiia liiliira advidere
halieal super eadem. ipsaunpic (dcidi(Hicin el olliciariiiruni pi'ovisidneui fafere et landcui luniielani
excudi et pdsica capi et cufsuin lialicrc dispdiial. (irdiuel el larial. cl nos omnia exliiuc lala iiaiie-
niiis i Hcij. ilii l'diisril. \',V.V.\. Mil. :.'S. 1" l(i(l'.
' .Jiixla icsidutionem ronsilii durcnlcnarii. fiiiladxisuni Ai' eligcndu uno nia!,'islro niouete. Kl (pila
priniipia sunt dilllriilia. luit arreslahiui quod pro piimipid cudcndc niduclc. daliii' onus iu)liili
Claudio .Savu\c de llcri facieiido iin'iidcs cl ciiiriios ad iiidcuiliiui cl laiidcui ipiani riiius |ioleril
initietur in (■udeinio ipsam monciani.
liiideni luit expediluui nobiii Claudio .Savoye ]>\t> uioneta Cacienda una ciiix argentea, admoduni
ollertorii. .seu hasemani. unus pes callicis. hassi ai-genli, lum una patina. Item una arcliella
argentea apta ad teneiiduni reliipiias. Iteni uiium hesemanum de .Sancli Joliannis ijiiod ponderavit
{llnj. iht Consi'il. j'iSo. vol. iX, 1" \iy2).
■ Ibidem luit lo(pujtum de monela de (|ua lu alio duccutenario i-on.siiiio. cl audilur Claudius
Savoye. cui comnii.s.suni extiterat negotiuui. ipii n(diis ostendit inarcliain monete fiende. sic pro
ipiaiiis desciiplam : (k'iicra ririlds piist Irnchms luron", ah una: al) alia parte : Ikiis noxter
piujuul jini niiliis l.l.S.'i. Et petit, si veliinus ipiod facial nionetam. advideri si velimiis sihi dimictere
magistraliini pro se et suis : i[ise (dliciuiu cxcii'chil \>vi> Ikuio civitatis. Su|iei' ipui luit advisum et
resoluluni ipuid dicliis niagistiatus sihi diuiilleUir ad decenniiini el idlerius. duni iiene fecerit et
noslrc liicrit \(duutalis i /('■(/. ilu Ciuisi'il. \:V.V.i. mA. iH. !" I(')8).
' IhidcMi fiiil cliaiu loijuiiluni di' rudcuda umiieta et audilus nohilis Claudius Savoye, cui
•■> l.c ltcj;islrr du Coiiscn [lorlait /jiAff leiii'hrax spero lureiii, m:iis syie/'o l'ai par la snili' hàluiiiié.
64
INTRODUCTION. 9
lin niaitre de Monnaie, auquel ils confèreni des privilèges. Celui-ci présente un
projet de légende pour la nouvelle moiniaie. On lui remet divers ornements
d'église, en argeul, pour être fondus et monnayés. La monnaie elle-même est
soumise aux Conseils le 23' et le 2i ' décembre, mais, comme elle est délcctueuse,
coniTiiissiiin cxlilcnil iinliiiiii. l'^l l'iiil aihisiini (|ii(.mI ipse délirai |iiiis('(|iii cl lai rie liiiiiaiii iiioiictaiii
ttilem videlicel (|ii(mI imn \alcal iiiii|iiaiii ali aliijMo i-oiiil('in|inâii. VA ipiia i|ist' lacil iiiiiiri|iiiini
reassiinipliniiis scn iTlcxaliiniis inoiiflaLfii luisiri in (|uo |ir'iiiriiiiii i,M'avcs iiiordirial ox|ieiisas. et ne
de sua mci'si'dc iid'iiliinim diiiiilaïc valeat . sic I'imI aiMsimi el r-csoiidiiiii ([uod nos ad diclain
ninnêtani i|isiiiii Claiidiuin Savriyo. [nu se et ejtis iiheris iiiasciilis el legilimis nntiiralibus
ac(:e|il,aiilem. inaj,'isli'iini rrcaniiis el (ii'diiiaiiiiis siliii|iie omriem aiirldrilalein. (|iiantiini possiinuis
ciiilendi ninnelaiii dann:s el confeiirniis. ila laiiieii i|ii(iil iiniiaiii iimnetain iri'e|ii-elierisiiiileiii ciidi
lacère di'iieal. el se ali eri-(ii-e el laljaci i liilalilei' ali-liiieal. ila eliaiii ijnini ipse delieat nobis red-
dere emidiiiiienla ipia' siipeiioriliiis reddenda siiiil pi(i|iler supeiidrilateiii nosti-am iiiiam nobis
relinemiis. el nosliis otliciaiiis piila magislris ganlie tif Tcv-sr;/. nionetariis. opcrariis. geiierali
et aliis nostris olliciariis qiios ad dictinii exerciliuiii eligendos ducerimiis. satisfacei'e lial)eat, prinit
alii magistri monetarini soient, el ipse debeal suis soiitis slipendiis coiilenlari. et nobis. terminis
per nos sibi [lostea staliiendis. jiixia arliciilos nionete sibi per nos fonnandos. Iiomiiiu reddere
computiim. sobinKjiie niagislr'aliis olliciiini siib siilijectione et onei'iliiis s(dilis ad se relinere. aia-
baslnim seu capsani ad ponendiim petias. (pie Donunis videndum reservanliir. iiabere. neminem
deffraiidare. niiiliim operarionim seu oUiciarioiimi dicli exercitii in suo exercitio iierturbare. immo
cuni omnibus liilelilei- agece. al pi-oiil el (pieniadinodiini inagnoniiu piincipum inonetai-ii facere
coguntui'. Déclarantes (|uod nos iiitendinius ibinlaxat olliciuiu ijuod ibcilur nini.slir de iiiiiiiiijic. latine
magister monete. cum soiitis pi-eniinenliis iKjnoreipie el onere ac suh solilis slipendiis ejusdem. sibi
Claudio Savoye ad ejus vilani naturalem el posirernurn alleri ex ejus liliis naluralibus et legiliuds
masculis, videlicel eideni qui diclum ollicium pnipiiiiis execccre connoveril el poleril. coiniuicleie el
conferre, el postea sibi ofliciarios juxla nostram volunlalem eligere, de (]uo nobis oninem reservamus
liotestaleiu. Et ipse nobis bona lide promisil se tabler aclurum (]uo(l et nos et omnes ad quorum
manus moneta i)er eum excussa pervenerit eadem lanquam bona, immo el multo meliori (|uani
vicini nostri cudanl. poterintmerito contenlari. .Submidens se sponle omni casligalioni iierditionique
oHicii bujusmodi ac cru-poris et bonorum in casum in quem ipse in dicta monela lalsitilalem
commisisse l'eperiatui- in fulurum. promictens. etc., renuncians. etc. {lieti.daCoim'iL Io3o, vol. ^8,
f" 169).
' Fuit ibidem luiiuidum de monela excussa. el ipiia p(qiulu> numlum esl de lali excussione bene
iidormalus, el clarum sil quod vi\ |iolueiil ipsa monela sine cridali publicatione cursum accipere,
bdl advisuni quodcras |)roplerlioc ])etalur ducenlenarium Consilium ul in eodem ail\ idealui-quomodo
super eadeni sil procedendum monela (/îc.'/. '/" Cunscil. \'.VM'>. vol. is. I" \Hi).
' Juxla hesternam resolulionem. Diuiudenarium Cdusiliuiu liiil coiivocatum.
Ibidem fiiil Impiulum de monela et visa marca UKUiele jam exciisse audiloqiie magistro monele
biil advisum ipiod diila monela non esl sullicienbu' luarcala : proplerea biil advisum qund eaijue a
modo liel uudius impiinialiii-. el ueominus accipiatui- el liabeal cursum nullusque relbitare habeal.
Cum aulem bieril alia. melius imjuessa eslo. jam inqu-essa reHlciatiir el magisler monete ad ,se
relrabei-edelieal. ul promisil lac(>re et lelVundere et melius marcare. (•'uil insuper lo(|uulum. quod el
resolutum, quod pro lulioii lacluie dicle numele. d<imini sindici debeanl exerceri- ollicium quod
dicilur generalis el eligalur unus c.s.s7///c/'. el umis aitpellalin- lit iinrdn . (pii lideliter debeanl sua
exercere ollicia. el bieruid, elecli Claudius Cbasleaulxm-ufz. aurilaher. imur essajinir. el .\ymo Le\el.
appolbecarius, jmo ollicio gardie. el sic |)roce(ialur ad excussioneiu dicle monete, et bene gravenlur
cugni, et operelur el imiirimalur quam melius poluerit, ([uo sillionor civilalis(^/{('(/. du Cumeil. l53o.
vol. 28, f" 'I8:V).
TOME I. wO 10
10 IllbTOlKE MUNÉTAIEK DE GENEVE.
on arrèle que les coins seront gravés à nouveau et que tous les citoyens devront
la recevoir. On arrête pareillement que les syndics exerceront l'office de généraux
de iMonnaie, et l'on procède à l'élection ti'un garde et d'un essayeur.
Tels furent les débuts du nouvel atelier dont l'organisation ne devint définitive
que quelques années plus tard.
Cette organisation est étudiée dans la première jtartie de ce mémoire. On y
trouvera le rôle des officiers et des employés de la iMonnaie, les procédés de fabri-
cation et les emplacements de l'atelier. La seconde partie est consacrée à l'activité
de l'atelier. Elle comprend l'élude des systèmes monétaires suivis à Genève de
1535 à 1792 et l'énumération des diverses monnaies frappées, avec les ordon-
nances qui en fixent le titre, le poids, le type et la quantité. La troisième partie
est réservée aux relations monétaires de Genève avec l'étranger et la (|uatrième
partie aux descriptions.
Disons, en quelques mots, pourquoi cette histoire s'arrête en 1792. De 1535
jusqu'à cette date, les systèmes monétaires restent les mêmes, connue aussi les
institutions de la République. En 1792, survient une révolution, qui, entre autres
choses, décrète le système décimal pour les monnaies. En 1798, Genève devient
un atelier monétaire français. En 1814, la restauration de la République entranie
le retour des anciens systèmes monétaires. Enfin, de 1838 à 1848, le système
décimal français est adopté. Jusqu'en 1792, il règne donc dans la numismatique
genevoise une uniformité complète; depuis cette date, les changements sont nom-
breux; de là une division naturelle du sujet.
Indépendamment de mémoires consacrés à des points spéciaux ' et d'ouvrages
traitant incidemment de la numismatique genevoise-, l'iiisloire monétaire de
Genève a donné naissance à deux travaux d'ensemble que nous devons signaler:
' Frédéric .Soret, l.rltrr à M. de Saulrij sur (/i/c/r/i/c.s- miinnuics du miiiicn-àijf tnnuccs aiur
environs de Genève (dans la Heiur numismatique. l.sU. p. Ilili^: l.ellir aux inenihirs de la Société
d'hislaireet d'atrlu'oloijie sur les enfouisseiucnts iniinrlnires de (ieni've et de ses environs. (ALI). G., 1840.
l. I, p. iliO.)
Henri Bordiei-, Notice .sur la tnonnaie rienevoise au temps des rois honr(juiiini)ns de lu première race,
et sur (luelques monnaies m éror indiennes (}L D. (î.. 1840. t. I. p. 2o9).
Frédéric Soiel, Lettre à .M. Xardetti sur des moniMies trouvées au.r environs de Cenèce (,M. l). G,.
1843, t. II, p. 4001
Ed. Mallet, L'ancienne monnaie épiscopale de Genève (M. D. G.. 1847, t. V. p. 3oo).
' Albert Escher, >ielnveizerische Miinz- und Geldtiesehiehte (Beine. 1877-1881, in-8"). ji. i.i et 38.
6(i
INTROUUCTIOX. 11
G.-E. (le Hallei-', dans son (invrago classique sur la iiuinismaliquc suisse,
a consacié un clia|»ilie aux monnaies de (jenève, dans lequel il déciil les pièces
d'oc el d'ai'genl connues à son é|iO(iue. Quelques-unes sont acluelleinenl iulrou-
vables.
,1.-1). Blavignac^ a n'uiii, sons le l\\\e (V Armoriai (J('nc^vois,^\G nombreux rensei-
gnemenls sur les armoiries, les sceaux, les sociél(''s militaires, les monnaies, les
médailles, elc... de Genève. (^)uoique la nolicc sni- la monnaie genevoise (jne
renlerme cet ouvrage ne soil pas exemple d'erreurs, elle a rendu de réels
services au poinlde vue de rt'nnuH'raliou el de la classirnalion des monnaies.
Lesdocumenls sur lesipiels repose le présenl travail muiI esseuliellemenl lires
des Archives de Genève'. Nous avons clierclit' à faire rentrer dans les trois
premières parties de cet ouvrage les renseignemenls (|ni en découlent, de façon à
laisser la partie descriptive aussi brève que possible.
Efl. Jeiiner. Die Minizcn dcr Srlnrciz ( liefiie. IS7'.). iii-,S"i, p. I |ii ri I pS.
IlegillilUI .Stiltirt Poolf . I ih'scriplirc rdlalojjiir af llu' sinss imiis m lln' Simili KinsnKjtitii Miisriini
(Londres. 1878. iii-8»). p. I,so.
' Sclurei^trisches HJintz- iiiiil Mnldilh'ii-lMiliiiiii. lici'iir. I7m) I7M. :; \ ni. iii-8". avec planches.
^ Armoriai, fienerois. Genève. I8i9. iii-S" i M. I>. C. i. \ I ri \ Il .
' Xoii.s userons des ahréviations siiivaiilcs pdiir les sources ipie nous citons le ]iliis souvent; sauf
le Cahier Mallel. ces dociinienis se IroiivenI tous aux Ai'chives de (ienéve :
R. C. Hegisties du Conseil.
R. C. (1. Registies de la Cliainhie îles Comptes.
R. M. Registres de la Monnaie.
R. T. [Registres di' la Tiésoreric.
\\ M. l'oi'tel'i'iiillcs des l'ièccs llisidiiipies.
<;. (:oi-ci'S]ioiidance.
C. M. Cahier Mallel.
Nous désignons sons le nom de Cahier Malli't un reciu'il i|iii appartenait à feu Kdoiiard Mallel.
et qui se trouve aujourd'hui eu la possession de .M. Louis Micheli. à Cenéve. Il a pour titre :
Hecueil de cr (jii'il ij a (/a//.v les Hcijishru pnlihis dr linirrr ri datis 1rs lirrcs de la Moiuioic, romrrnatil
te orihifuiaiirrs pour Ir.s fabrirnliitits dr iintiiiKiirs. 1rs In.irs dit iiinrr d'iir ri d'iirtjvnl fin. el ci'lli's rfes
rsphrs, la ni élranfirrcs qur dr lirnrrr. rir.. rir. Ccuuuie le titre riinli(]ue. ce recueil comprend
l'énumcration des faits les plus remaripuddes relatifs à la numnaie genevoise. Les nomhreux articles
dont il se compose sont, pour la plu|iait. des extraits des Registres du Conseil, nuiis il en est. parmi
les plus anciens, qui. tout en étaid des déci-ets du l'elil Conseil, ne ligurent pas dans ses
Registies ni ailleurs aux Archives. Ktaieut-ils |ieul-ètre renfeiniés <lans les jiremiers volumes
des Registres de la Chambre des Comptes, dont la série n'est cou.servée aux Archives que depuis
1594. Les premiers volumes auraient-ils été délriiits postérieurement à la copie dont nous parlons?
Ce sont autant de (]uestioiis auxipielles nous ne saurions ivpondre. Mais, (pu'hpies-uns des docu-
ments du cahier Mallet étant importants, nous n'avons pas pu les passer- sous silence, ni laisser
ignorer d'où ils pn)\ ieiment.
67
12 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENEVE.
Dans \e dessein de facililor aux personnes peu familières avec la numisma-
tique la ( onsultalion de noire mémoire, nous l'avons lait suivre de l'explication
de tous les termes techniques (pii y sont employés.
Nous désirons remercier i(-i les dii'ecteurs de nuisées, ainsi que les collection-
neurs de la Suisse et de l'étranger, qui nous ont mis à même de décrire des pièces
souvent rares et |)ariois uniques.
Nos remerciements s'adressent également aux archivistes de Genève, h MM. Ch.
Le Fort et Éd. Favre, à Genève, et à M. Morel-Falio, à Lausanne, qui, durant
la rédaction de cet ouvrage, nous ont constamment guidé de leurs hienveillants
conseils.
68
PREMIÈRE PARTIE
ORGANISATION DE L'ATELIER
CdAPITKE I
OFFICIERS ET EMPLOYÉS
Les officiers el les employés de l'alelier lormenl, par leurs allributions, trois
groupes distincts : le général el le garde représentent les intérêts du gouverne-
ment ; le maître a l'entreprise de la Monnaie; enfin, le graveur, l'essayeur, le
prévôt, les ouvriers et les monnayeurs sont employés à la fabrication.
1. Généraux.
Nous avons vu' qu'à la fin de 1535, la fonction de géni'ral de Monnaie fui
dévolue aux syndics; mais, comme avant 15i4, aucun d'eux n'est spécialement
mentionné à cet office, on est porté à croire que les quatre syndics l'exerçaient
simultanément '. A partir de 1544, le général est nommé chaque année par le Petit
Conseil et confirmé par le Conseil des Deux-Cents ". Il est choisi, d'habitude,
parmi les syndics en charge, ou les anciens syndics et loujoms dans le Conseil,
' V'oy. ci-ilossiis. ]i;ig(' 8.
^ On lit dans les liegislres du Conseil, à lu d;il,e du 19 novemlire Hii;}. vol. :{7. f" 27G : « Pour ce
que là où est la monoye, deviinl. SI. l'ienc n'est lieu proi)ic(;, etc., ordonné que les (jualtre seigneurs
comys sus les monoyes. le mayslr(î de la Monoye el les olllciers el ovriers d'icelle doibge allé visité
le lieu pluscoinode. allinsiis leur riîlation il advise. » elc. Les qualre seigneurs commis, mentionnés
à côlé des ofï](;iers el des onvriei-s de la Monnaie, ne sauraienl élre cpie les (|ualre syndics.
' .Vous désignerons à l'avenic le Petit Conseil, ou Conseil Ordinaiie. sous le nom de « Conseil. »
el le Conseil ties Deux-Cents pai' l'expression hahiluelle « le CC. »
TBME I. ''J 11
14 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
•Milit' los mains diKiiu'l il pirle serment '. Ses fondions consislenl à surveiller
tout ce qui loiiclie ;"i la Monnaie, il a le [tonvoir de nommer directemenl le i^ravenr.
le prévôt, les ouvriers et les monnayenrs'. et il pri'sente le garde qui doit iMre
nommé par le Conseil '.
Le général s'assure que les ofdciers el employt's de la ÎMonnaie remplissent les
devoirs de leurs charges, el, si (pielqne désaccord survenait entre eux, c'est lui qui
a mission de les pacifier.
En cas d'absence du garde ou de l'essayeur, le général est tenu de les remplacer.
Les émoluments de cet officier consistaient en iiii droit sur la monnaie frappée.
En J56-4, ce droit est de 1 maille par maïc, sauf en ce (pii concerne les écus d'or,
pour la frappe desquels il est nul '. En [CAO. ce droit est le même'. En 16:22, le
Conseil arrête que les émoluments du général ne pourioni dépasser 60 IT. ' par
an '. En 1707. le général perçoit 3 sols par marc ' ; mais en 1722, pour rémission
(les écus d'argent, cette somme est réduite à 2 sols par marc '. En 1729, le Conseil
arrête que le général recevra 2 sols par marc lorsque c'est la Seignemie qui bat
elle-même, et I ' , sol lorsque c'est un eiilit'iireneur '°. Ces conditions furent
modiliées par la suite, cai' on lit dans les Kegistres du Conseil, en date du
28 décembre 1754 ", que, pour le billon qui se fiappe, le général reçoit 3 sols par
marc, comme les autres officiers de la Monnaie ".
' NOiri la teneur de ce seraient, (jui était le même pour tous les olliciers et employés de la Munnaie :
<• Vdiis promectrés et jurerés à Dieu et à la Sey^neurie de loyallement exercer vostie olîice,
respectivement ung cliascun île vous, jouxte vostre charge, {irocurant riioiiiieiir. prolVvt et utilité de
ladite Seygiieurie, el de tout vostre povoyer évitant le domage; etseml)laldementeslre bon elfeable
audit exercisse, confessant d'havoyer tenus et exercé ladite Monoye pour et ault nom et en faveur
de la communaulté de (lenève. d'emimys (pie l'on a liaptii la monoye aiit ciiiug de (ienéve. et, en
outre, (le tenir et des icy en avant \ollo\er teiiyr l'exercisse de la .Mmioye de la principaulté et
souveraineté de (lonève et iiunt poinci d'aultre: estre obeyssant à Icelle et à ses commandemens.
garder et observer les ordonnances et esdyct<. i]iii. par la .Sevgneiirie. vous seront bailliés. ■• li. (".
\oii. vol. :5(), f" i«.)
« H. c. ichs:-). \(d. ts:;. i- ii. ^ it. i;. \i:iï. vol. i:v.i. y. tu.
• n. c. Il)(ji. vol. ;')i), t" i-2. - '■ H. .M. Kilo, note.
'^ Voici les abré\iations dont nous nous servirons poin- désignei- les monnaies : 11. = tlorin ;
tV. = llorins : s. = sol : den. - denici-.
' R. T. \(Mi, vol. 100. ' l{. C. C. 1707. vol. il. f' I ->.•). — ' M. C. V.. \lii. vol. 13. p. 75.
'" H. C. 1729, Mil. 2iH, p. :i(i.
" A r .ccasion des dates (|ui .seront citées dans cet ouvrage, nous rappellerons que le calendrier
grégorien ne fut introduit à Genève ipi'en l'année 1701 qui commença, par ce fait, le là Janvier.
'^ R. C. C. 1754, \ol. 17, p. i:û.
70
ORGANISATION DE L'ATELIER. 15
Voici la liste' »ics i;(''iiér;iux de Monnaie, de IhAi à 17î)2 :
Claude Peileni|ts élu le 18 février 15ii.
Jacques Des Arts mentionné comme général le 7 ncivcmbre 15i7^;
il resta en charge jus(|u';'i la (in de 1566.
Amblard Corne de 1567 à 1572.
Hemi Aidierl de 1573 à 157f).
Pierre Cliapuis <le 1577 à 1579.
Ami Varro de 1580 ;i 1587.
Ami Piclel de 1588 à I5i)2; de 1596 à I5ilî).
Ami Mestrezal de 1600 à 1601.
Ami Piclet de 1602 à 1606.
Ami Mestrezal de 1607 à 1()11.
Abraham Dansse de 1617 à 163(>.
Pierre Muss de 1687 à 1648. ^
Pierre Luilin de 1619 à 1653.
Jacob Du|iaM d(! I(î5iau 5 lévrier 1678 (di'rès).
Louis Trembley du 8 mars 1678 à 1681.
Michel Trembley de H)82 au 30 juillet 1710.
Jean de Normendie. . . . du 30 juillet 1710 au 19 mars 171 1 (décès).
Ami Le 1 orl du 31 mars 1711 à 1718.
Marc Dupan de 1719 au 18 mai 1728 (décès).
David Sartoris {\i\ 21 mai 1728 au 5 novembre 1735.
Gabriel Grenus du 14 novembre 1735 à 1738.
Jean-Louis Chouet . . . . de 1739 à 1756.
Piei're Fabry de 1757 au 17 août I7(»2 (décès).
Michel Luilin du 21 août 1762 à 1781.
' Les noms des ollii'iei's el. einplnvés de la .Monnaie, les dales de leurs nnininalidiis et de la durée
de leurs fonctions, sont imisés dans les Registres du Conseil. Ouant aux décès qui sont mentionnés,
ils ]uoviennent des Hegistres mortuaires.
^ On l'onslateia paifois des lacunes dans la suite des ofTiciers et des employés de la Monnaie. Il n'en
faudrait pas conclure à une vacance de l'olTice: il est plus ju-ohahle i]uc. lorsque le titulaire restait
le même, son nom aura pu être parfois omis.
71
16 HISTOIKE MOXKTAUÎK DE (.EXKVE.
André-.lacqiit'S Raiiihan . . . de I7S2 à 17SS.
Jeaii-FraïK.ois Tliôlussoii. . . (le IVSÎ) à 1711:2
"1. dardes.
L'élablissemenl du garde de Monnaie remonte, comme nous l'avons dit",
au 2i décemliie 1535; mais, jusqu'à 1558. la nominalion de cel officier n'est
mentionnée que d'une façon irrégulière. On voit aussi plusieurs gardes simultané-
ment en charge, ainsi de 1544 à 1549. Le garde est élu chaque année de la même
manière que le général et prête serment au Conseil. Il est choisi parmi les mem-
bres du ce et, parfois même, dans le début, parmi les membres du Conseil. Ses
fonctions consistent à surveiller le titre et le poids des monnaies et à ne pas en
autoriser la délivrance en dehors des remèdes. Il conserve sous clef les poinçons,
lesdénéraux et la boîte de la Monnaie.
De 1539 à 1549, le garde reçoit chaque annt'e 40 iï. '' Depuis cette époque, il
n'est plus fait mention de ces appointements, mais seulement d'un droit sur la
monnaie frappée; cependant, rien n'autorise à croire que ces appointements aient
été supprimés. En 15G4, le garde reçoit trois mailles et demi par marc sur toutes
les monnaies frappées, sauf sur les écus d'or\ En 1573, il reçoit un quart de
denier sur l'argent frappé '. En KHO. ce droit atteint deux deniers et demi par
marc % et en 1622, le Conseil arrête qu'il ne pourra pas excéder 60 ff. par an'.
En 1707, le garde reçoit tiois sols par marc', et en 1722, pour la frappe des
écus d'argent, un sol et demi* et deux sols à partir du 18 janvier 1729". Enfin,
en 1754, ce droit est élevé de nouveau à tiois sols'". Le 28 avril 1617, le garde
de Monnaie est exempté des gardes'' delà ville, pendant le bon [)laisir de la
Seigneurie".
' Voy. ci-dessii.-., pa^'i' 10. — • H. C. 1039, vol. 'M, (" lOi, cl 1549. vol. 4i, f" 48.
^ R. C. 1564, vol. 59. f» H. — ' C. M., p. 12. — ■ 1{. M. IfilO, noie.— '■ H. T. IC.22. \ol. )()().
' R. C. C. 1707, vol. 11. p. \-2b. — ' H. C. C. \lii. vol. 13, p. 75.
» R. C. \~r>[). vol. 228, p. 30. — '" R. C. C. I7.il. vol. 17, p. 257.
" Les (/an/t's étaient un service de faction ampiel étaient a.^treinls tous les citoyens, mais pour
lequel ils pouvaient se faire remiilacer.
"- R. C. 1()I7, vol. IK;. f"95.
72
i»l;(iA.\I.sA'IIii\ l'K l/.\iKMKr;. 1'
Voici les noms des l'aides île Monnaie :
»•
Aimon Level tMn le 2i déceniljre 1535.
Claude Perlcmps l'Iu le 22 juin 15;H7.
Claude de Cliàleanneul'. . . . élu le IS féviier I5;)î).
Amitlard Corne du i avril 1531) an I i ri'vricr I5'(l
Michel Morel éln le II lévrier I5il ; encore garde le 3 sep-
tembre 1543.
Cirardin de la Rive du 18 lévrier 15i4 an 19 mars I5iî).
Jacques Des Arls garde avant le 19 mai 1541 jus(in'à I5i0.
Thomas de la Rive élu le 31 décembre 154G.
Pernet Des Fosses élu le 19 mars 1549.
Ami Gervais mentionné connue garde du 15 ti'vrier 1553
au 10 novembre de la même année.
Thomas de la Rive élu le 10 novembre 1553.
Antoine de la Rive mentionné comme garde le 12 juin 155<).
François de Chàleauiieul'. . . de 1558 à 15(i().
Ami Chenu de 1508 à 1570.
François de Chàteanncul'. . . 1571.
André Ramier de 1572 à 157 4.
Domaine Maillet 1575.
François de Chàteauneuf. . . 1570.
Domaine Maillet de 1577 à 1579.
François de Chàteaunenl'. . . 1580.
Ami Mestrezat 1581.
Jean Dupuis de 1582 à 1580.
Ami Mestrezat de 1587 à 1588.
François de Chàleauneul'. . . 1589.
Domaine Maillet de 1590 à 1592; 1594; de 1590 à 1000.
Ami Dénih-ia de 1001 à 1004.
Jean Corajod de 1005 au 10 janvier 1011,
73
18 HISTOIRE ^lONKTAIRF. DE HENÈVE.
Odcl l'xiliiii (In lîl mars A la lin de KiU ; de l(;i/(;i KilT); de
KilT au 12 novembre 1(352 (décès).
André Palroii du 15 novembre 1652 an 7 septembre 1067 (décès).
.Ia((|iies Miissaid du 20 seplembre lfi67 an 22 aoni 1079 (décès).
Pierre Mussard de la lin (rncloliic I(i7î) à 1701).
David Guainier de 1710 au 23 déeendjre 1733 (décès).
rraneois Alléon de 173i à 1752.
Jacob Cha|iiiis de 1753 au 10 (b'cembre 1701.
Jean-Louis Malle! ^u 21 déceudire 1701 à 1781.
Jean-Lonis Prevosl. . . . de 1782 à 1702.
3. Mailres.
La cluui;e de luailre de Monnaie, à (ienève, a subi plnsieuis Iransloi-malions.
A rori|.;ine, en 1535, le maiire a une lirande liberté d'action el il iiMoii des privi-
lèges impurlanis. .Mais, peu à peu, connne nous le veri'ons toni à llieure, ces
privilèges sont restreints el les conditions de la charge de maître de Monnaie
deviennent plus précises. Pour le XVI""^ siècle, ces conditions sont généralement
les suivantes : le maître est nommé par le Conseil el contirmé |>ar le CC. Il prête
le serment de son otTice de la même façon que le g(''néral el le garde; il |>aie
chaque année une somme qui varie de 200 à 300 (1'. 11 est redevable du seigneu-
riage et des remèdes, au moins dans leur presque totalité'. Il paie aux officiers el
employés une certaine somme sur chaque marc de monnaie frappée, el les essais
sont à sa charge. En revanche, il perçoit un brassage qui varie, non-seulement
suivant les époques, mais encore suivant les monnaies battues'. Il est tenu de se
procurer la plupart des outils et instruments nécessaires au travail de l'atelier; son
successeur devra les racheter-. Le maiire de Monnaie doit être cautionné et si,
durant le temps de sa charge, il n'a pas suflisammenl émis de monnaies, lui ou ses
' Nous ne luiiiviiiis entrer ici dans les deliiils i|ui lonceinent le seigneuriaire, le bra.s.sagc et les
rt'nit'iles: on Iroiivei'a dans la seconde [lartie de notre ouvrage, à l'hi.<foire de cliai|iie espèce île
monnaie, des renseignements précis à cet égard.
74
ORGANISATION DE L'aTELIER. 19
cautions paient des amendes souvent consid('ral)les. Il peut battre toutes sortes de
monnaies, en s'en tenant aux ordonnances de titre et de poids, mais sous le bon
plaisir (l(^ la Seii>neurie, qui en limite fréquenuuent les (luanlilc's. Il est exemplt'
des gardes.
A partir du H janvier 1012, ces conditions se modilicnl '. La .M(»nnaie et le
Change ' sont donnés à ferme cl adjugés ensemble au plus oll'ranl. Celui-ci doit,
en outre, payer chaque année à la Seigneurie ' une somme tixée d'avance, ainsi
que le droit des officiers sur la monnaie frappi'e. Le 7 décembre 1046, uiu' troi-
sième ferme, celle du « Raftinage, » est créée et jointe aux deux premières*, mais
le 23 décembre 16G7. elle en est séparée, et la Seigneurie la lai! désormais
exploiter |)our son compte'. Le fermier de la Monnaie, du Change et du « Haffuiage «
ne jouit (jue d'une portion des remèdes, mais presque tout et parfois tout le droit
de seigneuriage lui apparlienl. Il peut émettre en quantités indéfinies les grosses
espècesd'oretd'argent; quant aux petites monnaies, il ne peut en frapper sans auto-
risation '. Les autres condili(»iis de la charge resleni les mêmes (|ue précédenunent.
Enfin, depuis 1077, il n'y a plus à propiemenl parler de maîtres de .Momiaie
à poste fixe, mais des entrepreneurs tem|)oraires, avec lestjuels la Seigneurie signe
des contrats, pour la fabrication des monnaies dont le Œ a décidé l'émission.
Les contrats signés avec les entrepreneurs comprennent principalement les
clauses suivantes : la fabrication se fera dans un temps prescrit, à lui titre et à une
taille stipub's; le seigneuriage et la majeure partie des remèdes demeureront à la
■ \{. c. \v>\i., vol. 10'.). r 11.
' \j' il lévrier 15G8, la Si'ij^iieiii ir ii\ail crée un chaiiKe |iiililic. iiiTelie laisail exploiter par un
chansieiir assermenté {W. C 1568, \ol. (i:{. 1" 10). et le ii) mars de la niénie année, elle avait supprimé
les changeurs pai ticuliei's. tout en conseivaiil au inailie di' Mduiiaie le |ui\ liège de cette fonction
(^R. (',. 1o6H, vol. fis. r"2S).
^ En \(H'A, la stunme à pa>er annuellemenl pai- le lermier est de liOO IT. el le piix île l'amotlialion
de 130 éciis par an di. T. Ifii'o, vol. lOOi: en l(ii:{. SOO IV. <'t :W.) écus ^It. T. IfiHi, vol. 108); en
1fii(). 800 ir. et HY.i écus (lliiiL): en 1(i;ifi. 800 IV. et l-'l) écus (15. T. Ifiiiti. vol. 117. 1" ii\).
* Le fei'iuier du •• Hallinage » percevail un droit de l' IV. pai- marc sur le métal alliiié à Genève el
destiné à l'étranger et de *\ s. sur le lin i|ui restait à Cenève. a|ue> \ a\oii- élé produit (II. C. 1646.
vol. 143, p. :J60).
'• H. C. 1667. vol. 167. f" :i-'6.
" Cette restriction date du -il avril 1621 (W. C. 1621, \(d. 120. I" llîM. Klle n'existait pas précé-
demment et lut établie par suite de la grande; (]uantité dt; hillon Irappé par les mailres de .Moimaie.
Nicolas et Pieire ilirard. durant le lenips île leur charge.
75
20 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Seigneurie; reutreproneur paicia aux officiers de la >[onnaie leur droit accoulunié
sur In monnaie battue.
Les maîtres de la Monnaie genevoise étaient choisis parmi les citoyens et faisaient
généralement partie du CC. Voici leurs noms et les faits principaux qui les concer-
nent. Nous mentionnerons, à la suite de leurs noms et de l'indication de la durée
de leurs fondions, les marques dont ils signaient leurs monnaies '.
Claude Savoie ', du 2G novembre 1535 au !2i janvier 1539.
Maille a la Moiiiiaïc di' ('.(Hiiaviii ' en l-)2.') ol syiulir de Genève en l-'):i-', Savoie l'ut
appelé à prendre la dii-eitiim dn muivid alrlii-r et reçut, à cette occasion, des privilèges d'une
certaine iniportaiiri' : le (^msi'il le créa maître de Monnaie ponr sa vie entière; cette charge
devait, après sa mort, se transmettre à ses descendants masculins et légitimes *. Nous ne savons
pas précisément (pndies turent ses charges comme maitii^ de Monnaie, et tout porte h croire
que le Conseil s'en remit avani loiil a sun e\|iérienc,' et à sa prohité. Mais Savoie avait trop à
faire, en dehors de son oflice de maiire. ponr appurtiT an\ choses de la Monnaie la diligente
attentinn ipTil anrail fallu, t. es foiiciinn> d" svndic. ipiii exerça pendant Taimèe lo3(), absor-
baient son lenqis. .Nous le voyons plus laid ambassadeur à Berne' et en France'. En outre,
il dirigeait une maniil'acture de papier'. Aussi, des plaintes ne lardèrriit pas à s'élever contre sa
conduite comme maître de Monnaie. Il ne rendait aucun ciunpte; il avait de |ilus réussi à renvoyer
le garde et l'essavriir nommés par le Consfir. si bien ([uil travaillait sans contrôle. 11 l'ut enfin
révoipié cl reniplact'' |iar Henri ('KUila/..
Henri Goulaz. du 24 janvier 1530 au 0 décembre 15ifî. (t
I.e successeur di' (Claude S.avoie avait (''li'' niailrc a la Monnaie de Cornavin, en l-iiS". Sa
nominati<m au nouvel atelier genevois fut le point de départ d'utiles réformes. Le Conseil
' Les maîtres sii,'iiaieiil ii-éiitMalemeul leurs iiKimiaies : phisieins. ceiiemlanl. sont dépoiirviies de
signatures. Nous ren\o\ons. pniir ce ipii les i-oiii'erne. aii\ ilesi-riplinns de la Oiialrièiiie Partie de
ce travail.
* Les monnaies frappées par Claude .Savoie présentent des signes qui varieiil d'une pièce à l'autre,
tels (pi'iine étoile à rin(| ou à six jioinles. une lleiir à cini] pétales, des points entre les mots de la
légende, etc. : ce sont des oineiiieuls pliilôl (pie des iiianpies, le caractère tbndamenlal de celles-ci
étant la lixilé.
' I). i'rouiis, Moiu'lc. dei Rcali <li Samia, t. I. p. :?3.
' Voy. ci-dessus, page 8, les notes I. 2 et :5.
' IcC. 1o37. \ol. 30, f" 22S. — ' W. C. liWS. vol. .31. f" I9i.
• 15. C. i;i38. vol. 32. f" 38. — ■* //-('/.. f" 88.
" I). l'roiiiis. lor. rit. La inai(|iio de Henri ('.(iiila/. iiiaiire de Monnaie ,i i:(iina\ iii, n'est pas
cfiiiniie.
76
ORGANISATION DE L' ATELIER. 21
comprit (ju'il ne devait pas laisser au nouveau niaîlic de Moiuiaie la liberté d'action dont avait
joui et abusé son prédécessonr. Aussi ne renouvela-t-il |)as en laveur de (loulaz les privilèges
accordés à Savoie, et intervint-il plus fré(|U('nnni'nt dans la direclion de la Monnaie, (^est, en
efïet, à partir de celte é|)0ipie, ([iir Idii vdil .ipparaitre les premières ordonnances monétaires
émanant du Conseil. .Iiis(|u'al()rs, il esl pioliahle que le tilic et le poids des monnaies avaient
été lixés par le maître seul. En i-'ilO, on apprit qu'Henri (loulaz gardait chez lui les outils et
la boite de l'ancien atelier de Otrnavin, sans eu avoir inlbinié le Conseil'; ce fut une des
raisons qui motivèrent son renqtlacemenl par les frères Bertlielier.
François-Daniel d IMiililierl nerllielier. . *\[\ (> (li-cembrc 1546 an 10 Jan-
vier 1548. 15
Pour nuire à ses successeurs, H(MU'i (loulaz accapara peu à |ieu le billon (pii se trouvait dans
la ville et le vendit à Cliaiid)éry. à un prix (pie les liéies Bertlielier ne voulaient pas payer et
(]ui, du reste, était snpérieur à celui prescrit dans leur contrat \ Aussi, pour mettre fin h un
état dt! clioses ipii enipi'cliait la Moiinaii' de l'oiicliomier, le- Conseil pensa-l-il ne pniivdir iiiieii\
faire que d'associer Iteiiii (idiilaz ans l'ri''ies lierllielier '.
François-Daniel l>erllieiier, IMiililieil lierllielier cl Henri (ioiilii/.. du If» janvier
1548 an 23 lévrier 1551. ^
Cette association fut idinpiie |iar Mi^nri (loulaz qui dèidara n'en jilus vouloir, l'.ii levaiiclic.
les frères Bertlielier prièrent instaimiKMit le Conseil de leur conserver leur cliaige. olïrant de
faire toutes les concessions vis-à-vis d(! (loulaz. Pour contenter les deux parties, le Conseil
arrêta qne chacune d'elles battrait à tour de rôle à la Monnaie*. Dès lors, ces maîtres se succé-
dèrent de la façon suivante :
Henri Goulaz dn 23 février an 23 novembre
1551. G
François-Daniel el IMiililierl lierllielier. . dn 23 novembre 1551 au 23 août
1552. B
Henri Gonlaz du 23 aonl 1552 au 23 mai
1553. r.
François-Daniel el IMiilibeil lierllielier. . du 2;» mai 1553 an 23 février
1554. 15
■ H. C. t.'iUi, vol. il. f" -259.— "- H. C. liiH. vol. 42. t" KS'l. — = n c i.i^f^ ^„| ^j^ |-„ m
' l{. C. Io.jI, vol. 45. I" 204.
TOMK I. 77 12
22 HISTOIRE MONKTAICF DF. OKXÈVK.
Henri Goulaz du 23 IV'viier i55i au i mais
1555. G
François-Daniol cl Pliililiorl Borlliolier. . d\i iiiiars au I i juillol 1555. 1'.
Henri Goulaz. (Iiiiil les luiu'tioiis ilcvaieiit [irendre lin le _';{ novendiie l.'i.'ii', re-Sla à la
xMoniiaie jusqu'au i- mais j.'joo, en remplacement de Francois-Daniel Berthelier. (|ui avait dû
s'ah.senter. A son retoui'. r{'lui-ci l'epiil avei' sou IViM'e l.i iliicclinu de l'aleliei-; mais. ;i la suite
derénieutedu l(i mai l-'i-'i-'l. ilse vit imi)Ii([ué dans une pom>uileiiiminelle: arrèl(' le I S juillet,
il fut eond;inni('' à mort le 1 I se|>ti'ndire 1 •).").■)
2
Henri Goulaz du 18 juillel 1555 au 21) juin
1556. G
Oiialre jours après l'arrestation de Franrois-Daniel Uei llieliei-. le C.unseil ordomia à Heiu'i
('■onl.az de haltn^ monnaie et il est jirolialile ipi'il fdnclinmia. mmme mailie. in>(pr:i la nnmma-
tion de son successeur. Tuut au moins, inmiail-on des sols de I .■'>.i(l manpn's (1. Hemi (loula/.
mourui le H septembre lo'lS.
André Emblerd du 21) juin 155r» au 29 juillel
1557. iKi
Ciiarles Goulaz et Andn'' Emiderd du 21) juillel 1557 au 18 aoùl
1558. G
Charles Goidaz. Illsde Henri (loulaz. fut adjoint à André Kinhleid parce (pie celui-ci n'avait
pas les ressources nécessaires pour l'acliat du hillmi'. C'était plutôt une suhstitiilion (pTime
association. Le Conseil lulérail iprKmhleid reslàl à la .Monnaie, .ilin qu'il eût ainsi le imiyen de
jiayer ses dettes, (domine il ne put s'acipiiller de ce qu'il devait a la Seigneurie, il lui delinitive-
nient rem|ilai('' par Charles (loiilaz.
Cliarles Gcnilaz du 23 aoùl 1558 au 20 nciidnc
1559. (i
Ilesté seid à l;i Monnaie, Charles (ioiilaz ne larda |ias à en soilir. à cause du relus de la
Seigneurie de lui aiigmeiiler sou hrassage*.
' H. C. liioi. v(p|. iS. {" \:\l\. — '' W. C. \Vw\. vol. il». !' ISI. - ' lî. i:. |:i;i7. vol. IV.). {" 223.
' H. C. \x\'.). vol. :i:i. I" ii:i.
78
<tl:(iANISAT10.\ l)K L ATKLIKi;. 2?>
(iiiillaiiiiie Piicm Cl IMiilippe Clunlioiinciiii '. . du ^0 oclohiv lôoîj yii :2S
Jinivicr I5(ii. r
('.es deux iniiid'i's sr iiMiirriMil iiis<ilv;ilil('s ^
Cliaiies (iuiilii/ du -iS janvier I5<»i au 2i
IV'vricr I5HI. fi
l'uiir ;iiigiiit.'nli'i' ses icssdiiiccs, ('.li;iilrs (1(imI;i/, s';iss()ci;i ,lc;iii Hiissel, le It jiijllt'l |.')7;i':
iiKiis il sdilil d' (liNigc ili'hilriii' de l.i Sciunnirii'. Lr 7 jinivicr l 'lîS i , (lliaiies (loulaz lïil exclu
du ('.(',, |iiiur être entré ;ui service ilu duc de Savoie, coniuic « liiMMi'iianl-essayeiu' » à l'atelier
monétaire de ^ex '.
Domaine Maillel du 24 lévrier 1581 au 2(»
janvier 1585. .M
Pierre Corajod du 2(i janviei' 1585 au 2f!
septembre 1588. c
Jean Chenu el Jean Gringalet du 20 septembre 1588 à la
lin de 1592. CG ou (?
.leau (llieuu pai'ail avoii' ii'iiiiiiia'' i\ siin nllici' lic uiailri' de .Monnaie ;i la lin de j-ilti. \'oici,
à (léfaiil de rcnscigiicinenls plus pivcis, les l'ai.sons i|ui le l'ont croire ; à parlir de I •■)(•:{, il u'esl
plusl'ait uiention dans les Hegistres du Conseil ipicdu raaiire cl non pas.coiniui' précédemment,
des maîtres de Monnaie. En oulre, dés l-ii»:!, la niar(|uc (|ui lii^iiic sui' les monnaies devient
unipersonnelle. Enliii, Jean Clicnu lui nommé audileur poui' I •)!»:{ : celle l'onction ne parail
ii'uèrc avoir été ccunpalililc avec crllc ilr maître de Moimaie.
o
Jean (Iringalet de 15i);) au 25 septembre
UîOI \ (c, ou &
' La liiaripie îles iiiallres l'iieiir el Cliarliniiiieaii se \nil sur IHI llialer iiiii'lMiil, le millésime lie
1507. amiée où (lliarles (luiilaz se tiuiivail iiiaiire de Monnaie. 11 est |iiulialile i|ii'iui ancien poineoii
sans millésime, gravé eu iclief pour Prieur el portant la nianiue 1', servit aUu's à faire un coin île
service, sur lequel on grava liiGT.
- R. C. lo6i. vol. 58, f" 147.— ' H. C. i;)7:{, vol. ()8, f" 117. — ' li. C. lo8i, vol. 70, f" t7.
=■ Sur les quarts de 1601, 1006, 1608 el 160i), on voit une lleur à (piatre ou à cin(| pétales à la
place de la marque ordinaire. Ou peiil en dire autant des quarts di^ ltil"i. Kilo el ir>'2l.
7!)
24 nisTdlHK MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Gédéoii Morlol du 25 sc|ilriiil)i(' l(i(H ;"i iiiic
{'poiine anlrriiMiic au () IV'vricr
160:2'. M
Jean (iiiiii;al('l |»rol)abl('irioiil dr IV'viicf 1(»()2 au h'
mars HilO'. .x.
Bien que l;i nominalinii ilc .Icm ('iiiiig;il('l ne (ImIc dans les He.uislics du (loiiseil , (|iie du
15 février KiOi. loiil, poric ,'i cniiic qu'il rouclioniia ;i la Monnaie (li'|tuis la luorl de Ciédénn
Mdiliil. l'ji ('H'cI, il \ cul en I(i0:' ri KiOlf d'iMi|iriiianl.es (''missions qui ilcvairul, m'ccssilei' la
pn'seiii'e d'ini luaitrc de. Monnaie. Or, sur li's pirei-s de ei's (''uiissions. (pii snul d(^s ilorins et
dessix-sols, nniis li'ouvdiis la niénie marque (pu' sur celles frappi'rs par .Ican ('iriii_ualet, de I fiOi
à 1607.
Jacques Dansse du lermarslOlOau^ô lévrier 1012. D
Pierre Caille du 25 lévrier 1012 au 15 avril 1017\
c: ou c
Nicolas el Pierre Girard dit (iuerie . . du 15 avril 1017 au 4 mai 1621'.
W.G ou M»
Jean (jrini;alel du i mai au 0> novembre 1021
(décès). G
Joseph (lrinij;alel du 10 novendire 1021 au i mars
1022 '. fi
l.e () juin I()2:î, .Inseph ('irin,i^al('l, lils de .Ican (Irinnalcl. (ililiiil du ('.(luseil r.auldrisalidii de
faire L;raver. à (liuu'vc, les fdius di'slini's à l"alcliei' de Sion, iliiul il avait l'Ii' nonuui' luailre
PU cDinpaj^nic d'Aniin'' l'alion ''.
' On ji.'u-le à cette dalr ilii (li''C(''.s de (iédéun Morldl di. C. \M)i. \(il. 97. f" i'>\: mais luic lacune
i|ui existe dans les lîci^isli'es UKirlunii'cs. do tdoo à KiOS. ne [icianel pas iriiidi(|i]ci' le jdiir de snu
décès.
-. ^ et * Voy. ci-dessus la noir '■> de la pai^c i'A. Sur une petite pièce de \(\i\, i\\n pai-nit être la
frappe en or d'un qiini-t, nu Icduve ccmune niar(|iie la lettre M (Voy. ci-aprés. DeuNiénie l'artie,
chapiti'e II. Qiiiiris. et plauclie I, n" 10\
=■ i.a lettre (i se voit, connne niai(iiie, sur un sol de \{>ii: .lean (ji'ingalet s'occ'upail, peu de jours
avant sa mort, d'une émission de sols: il jioiivnil donc, l'année étani avancée, avoii- adopté le mil-
lésime de 1622.
'■ li. C. l(iL':i. vdl. \>i. f" Si.
80
' ORGANISATION DE L' ATELIER. 25
Jean RicliartI el François Gienns. . . dn i mars lf>:22 an i aviil 1<):25.
KG ou (il;
Jérôme (Hieronymus) Capitol ilii 20 avril 1025 au li janvier
1633. liC
Pierre du Mcuricr du li janvier 1633 à 1637. PI
David Guaiuier et Augustin Baoonet. . de 1638 à 1610. GB ou BG
Ami Dénéria el Daniel Sardes de 1641 à 1643. DS ou SD, A) el B)
ou i) el A)
Augustin Baccuel de H»ii au 25 décembre 1646. B
Joseph Gringalet du 25 décembre 1646 au 25 décembre
1649. G ou G
Jean Mussard du 25 décembre 1649 au 21 janvier
1651 (décès). M
Augustin Haccuel du 28 janvier 1651 au 22 drcemltre
1652'. M
Augustin Hurlebiuel' du 22 décembre 1652 au 10 janvier
1655. JiS
Jacques Mallel ilu 10 janvier au 29 décembre 1655'.
André Ca|)ilel de 1()5() à 1664. .IC
André Èmery de 1665 à 1667; de 1671' à 1674. .1-:
JeanÉmery' 1675.
' l.e 29 Janvier Kj))'!, lo Con.soil arrrlc i|irAiii,'iisliii lîacciiel .se servira de la ni;\ii|iit' de feu son
gendre, Jean Mussard, de (m-ow h éviter de noii\flles dillicidtés avec le maître de Mdiiuaie deZuricli
(jui avait eu à se plaindre d'Augnslin Haci;uel. lors île la |ircmiére maîtrise de celui-ci, en KiUi
(H. C. 1651, vol. 150, ("n).
' Augustin Baccuel lut entrepreneur pour une éiiiission di' lui^'es de deux-ipiaris. décrétée eu
1654. On voit, sur les pièces de cette émission, lanléi la niariiuc de Pierre Caille. tant(jt celle
d'Augustin ITurtebînet (H. C. 165i. vol. i:i4, \\. 20V
' On ne connaît, jusipi'à présent, poiiant le niillésiiuc de If..");», que la pirce de deux-quarts avec
lamaripie d'Augustin Huiirlilucl. Comme on sait que du 17 jau\ier au i mars I600 il fut frappé
1870 marcs de pièces de deu\-i|uarts. on doit eu (■(inclMnMpie.laci|ues Mallel se servait de la marque
de son piédécesseur.
' 11 n'y a pas de maîtres indiqués dans les Registres du Conseil, de 1668 à 1670.
* Nous n'avons pas encore vu de monnaies portant le millésime de 1675, mais nous savons qu'il
se lit. cette année-là. une émission de doubles ducats <• au vieux coin et sans millésime. « Ce vienx
coin péril' la marqué d'André Kniei'\ (!!. C. |(i7."i. vnl. 17"), p. 'i'ii).
81
26 IIISIdlKH MONÉTAIRK DE (iKXKVE. *
Aiidn'' l.iiicry l()7()'.
Paul Marcel par Irailé' du 25 juin KiTT, .Iran il
Auiln'" Èmery ballaul uiounaic pour
lui. I E (ui -T.
.loau fimery ." pai' IrailT' ilu 7 scplcuiliie 1(587. lE
cl par irailr du IS mai 1()89'\
gGi: Qy i~,y.iy. Qu IX (i î5
tîohcil Rillicl' uomnit' maître dr .Monnaie pour \Mi('
lalirit alion deducals, leSaoùl \(')\)2.
David Camp cl Jean-Antoine Luilin. . nommés maîtres de Monnaie pour une
labricalion de ducats ^ le 24 sep-
tembre 1692\ CL
Jean Èmery |iar Iraili' du 17 décembre 1701. lE
Jacques Marcel par traité tlu 10 décembre 1707. IM
Jeaii-Pieri'c Diiroveray par Irailés du 28 aoùl 170'.l. ilii S août
17l4eldu27sepleud)rel715. I.I'.D
Louis Marcondjes secrétaire de la Cbambre des (Comptes,
ilirigea la Mounaie, au iu)m de la
Seigneurie, de 1720 à 172(5'.
Jean l'alry cl lils par liailé du S juilli-l 172(5. 1 I'
Jean-François Patry par Iraih' du 1'' Ic'Viier 1721).
Pierre-Antoine Collavin pai- Iraih's ilw 11 mars, du (5 uo-
' J.cs monnaies porlanl Ir iiiilir'.^imo do KiTCi holis sont inconnues.
-■ Les Imités de la Seit:M('iirii' avec les entiT'iiioiieins siint tous rnnieniis dans les Heiristres de la
Cliamlne des Comptes.
' 11 est dit, à propos de ce traita, que la l'aluicalion se fera •> an nom île Messieurs: ■> de là, la
mar(]Me ^^cifiiiriirir ou licipithlinr (■ciicremis ScijpKiria.
' David Camp et .lean-.\nt(iiiie l.ullin ayant demandé raiildii.^alidn de faire liatlie des ducats, la
Sei^'neurie commit [lour cette l'ahrication lîobeit Rilllel. comme niailre«(/ac/M;/( (W. C Ki'.):!. vol. I9i,
p. i:ii): mais une dillicullé étant survenue entre celui-ci et David Camp, la Sei.t-'nenrie dérliargea
Rol)ert Fiilliet de ses fonctions momentanées de maître et les confia aux entrepreneurs eux-mêmes
(///((/., p. m'^ On ne connaît jias la nianpie de Robert Killiet. mais on sait ipiil hallil lu marcs
1 once M den. de ducats (IL M. 11)92).
■■' Les doubles ducats signés C L et frappés en \(i'M |»oileiit b' millésime de Ki'.io.
" Les monnaies de cette période n'ont pas de maïque.
82
orptAXIsatiox de i/atelier. 27
vembro cl du 9 décembre 1730.
c ou r.A.c
Jean-Jacques Gii'od par Irailés du 19 mai et du 3 oetolire
1750. a
La Seigneurie dirigea la faliricaliou des pisloles de 175'2 à 1772. I.cs IraiN's
pour la fabricaliou des deiix-quaris IVappi-s eu 1751. 1755 et 1759 ne soûl pas
connus.
Jean Gresscl par Irailés du 28 aoùl 17(>2, du ±2
avril 17()3 et du 1" oclobrc 17()i.
<!r ou Kr
ftlienne Terroux cl fils par Iraih's du 2K juin 17(55 cl du Hî
juin 17(59.
Jacques Oessel par Irailé- du 27 décciidjre 1774;
cnlrcpreneiH' le 25 aoùl 1775' (le
lrait(' manque); par Iraili' du 9
avril 1776. Kr
Paul lîinci |>ai' Iraih's du 15 octobre 1787 cl du
1" octobre 1790. l' r. ou i:
i. (ifaveiirs.
Le graveur ou tailleur iU' la Monnaie peut élre lutiniui' par le général', mais
souvent sa noniinalion se l'ail par le (lonscil, cnirc les mains (hnpicl il prête
serment. 11 grave les poinçons cl les matrices doul le garde a la surveillance.
Il fournit ces coins à ses frais, mais, en retour, il perçoit nu droit sur la momiaie
frappé'e. En ontre, il jouil d'un irailemcnl annuel. Nous sommes imparfaitement
renseignés sur rimportance de ce Irailemcnl pour le \\l""^ et le Xyil'"" siècles;
en 1720, il est de 300 tî. '
\{. c. i:;.'.. viil. i7C). p. i.07. - I!. c. KiS:-). \(>\. IK'). 1" II. - ' I!, c. ITiil. \nl. iMil. |i. \.)\.
83
28 HISTOIRE MONÉTAIlîE DE GENÈVE.
Le (lidil sur l;t iiitiimaic IVapitée a vaiii- siiivaiil les ('poques. En 1539, le graveur
perçoit 0 deniers sur clwKiue mare de nioiuiaie liallu(>'; en 1563, ce droit est
égalenirnl de (i deniers pdur iargenl et le liillon cl de "2 sols poiu" l'or'; vu 1573,
il pereoil sur la frappe du liillon un denier de plus (pir i r (pril recevait |)r(''C('-
deniinenl, soil. pndiablenienl, 7 deniers'; en 1586, il reçoit U deniers'; en
1593 et 1597, ce droit s'élève à 1 sol pour la frappe du liillon '" ; en 1707, il reçoit
3 sols' et en 1715, 4 sols'; en 1722. pour avoir gravé les coins destinés à fra|tper
les écus d'argent, on ne lui donne que 2 sols par marc, mais, eu retour, les
coins lui sont payés". Le graveur de la Monnaie ne paraît pas avoir jamais été
e.\enipt('' dt'S gardes de i;i ville. Jusqu'en 1539, ou ne meuliomie amiin graveur
à la Monnaie. 11 est probable iine, de 1535 à 1539, l'essayeur, Claude de Château-
neuf, orfèvre, cumula ces deux charges. Ce cumul se rencontre assez fréquem-
ment jus((u"à la lin (\u XVlIn'e siècle cl il s'e\pli(pie aisément. En elTet, les
graveurs, généralement choisis parmi l.s orfèvres, ('taient aussi capables de
manier le burin que de faire des essais.
Voici la suc( essiou des graveurs à la ^lonnaie de (lenèvc :
Louis Guillard du 2 au 29 août 1539.
.leau Droz avant le 17 se|>tendtre 1549 jux(prau 16
novemlire 155(5.
Il est probable rpie .Tenu Dm/ succéda à I.niiis ("luillaid en l 'i-'îl). car, avant le I 7 septenihre
I .'iiO, il avait (ii\j;i gravé des coins de testiiiis\ Dn X mais t •ti(J an S mars I -iiT, il l'ut à la luis
essayeur cl graveur.
Aimé Des Arts du Ki novendire 1556 à 1570.
Henri Barthélémy de 1571 à 1578.
André Dénéria de 1579 au 24 juillet 1583 (décès).
' ii. c. \:v.]{), vdl. 3:i, t" ii.i.
■ Voyez à la lin de ce chapitre le iliMiinifiit i|iii' nmis |iiililions : onlonnanre^'i, etc. sur /c f<iii-l de
1(1 iiioniioijf, à l'article O/lice et rharife dit tailleur.
^ ('.. M., p. \:i. — ' <:. M., p. -'.'j. — ^ (.. M., p. iX et :il. - '• Ii. C. C. I7(»7. vd. I I. t' \i.\.
'• H. C. C. 17t:). V..I. Il', [i. '.):{. — " M. C. C. \'iii. vol. |:{. \\. T.y^ '■• ]{. C. I.Ui». \nl. :{i. T iWl.
S4
ORGANISATION DE L*ATELÎEË. 29
Dés 1579, Henri Bailliélciuy n'est plus mentionné comme graveur, mais l'on ne signale
son successeur qu'en l-'iSi. Celui-ci fut aussi essayeur île lo72 jus(|u";i sa mort.
Ami Dénéria du 26 juillet 1583 au 29 aoûl 1587.
Il fut à la fois graveur et essayiiur.
Henri Barthélémy du 17 janvier au 29 février 1588.
Pierre I Royaume' du 11 mars 1588 à novembre 1005.
Pierre II Iioyaume probablement de|)uis le décès de Pierre I,
ou avant, jusqu'au 5 juin 1G46 (décès).
Pierre IV Royaume nommé graveur en survivance le 18 dé-
cembre 1G40, il succéda à Pierre II le 5
juin 1646 et loncliuMna juscju'en 1069.
Du 30 juin 1651 à la lin de 1667 et pen-
dant l'année 1669, Pierre IV fui à la
fois graveur et essayeur.
Pierre IV et Pierre V Royaume. . de 1670 au 8 septembre 1676 (d('cès de
Pierre IV). Ils remplissent les fonctions
de graveur et d'essayeur, sans que l'on
sache qui est graveur et qui est essayeur.
Domaine Dassier de 1677 au 11 décembre 1719 (dé'cès).
l.a iioniiiiation de Domaine Dassier se lil dans le coiiranl de 1(177.
Jean Dassier nommé graveur en survivance le 23 juin
1711, il succéda à son ^lère de 1720 au
12 novembre 1763 (décès).
' Voici la liliation des gr'aveiu's et des essayeurs ilii nom >Ui Hoyaiinie: nous l'empruntons aux
travaux de M. Louis Diifour {La Mhr lioijduiiii' ri .-m Marmitr, (;enè\e, 1880. br. in-8". et Descendance
genevoise de la Mhr lloyauine, Genève. 1881. lu. in S'\
Pierre I (f tOOo).
Isaac (15r33 f 1648\ Pierre II {\oTi f I646\
I I
Pierre III (159o f ?). l'iriiv l\ ^ IGOii f 1676).
I
Pierre V {\(}'M\ 7 1678).
TOME r. oO 13
30 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Antoine Dassicr de IHM à 1780.
Pliilippe Ilol.in de 1781 -i 1792.
5. Essayeurs.
L'essayeur est nommé par le Conseil entre les mains duquel il prête serment.
Il est au service du maître pour les essais de la Monnaie, mais le maître les paie :
en 1564, le Conseil arrête que le maître payera à l'essayeur 1 sol par essai
d'argent et 2 sols par essai d'or, lorsqu'il s'agit i]u travail de la Monnaie, mais
que, si le maître fait faire des essais poiu" son propre compte, il les payera trois fois
plus. Les essais ne peuvent se faire en dehors de la Monnaie. Le maître est tenu
de fournir à l'essayeur le charlion et les outils qui lui sont nécessaires'. L'essayeur
reçoit 20 ff. de traitement annuel en 1539^ et 40 iï. en 1540' et en 1547 '. Désor-
mais, il n'est plus parlé de ce traitement qui, peut-être, fut supprimé et remplacé
par le payement des essais et le droit perçu sur la monnaie frappée.
En 1564, l'essayeur touche 1 '/, denier par marc sur l'argent ou le hillon frappé,
mais il ne perçoit rien sur les espèces d'or'; en 1573, il perçoit 3 '/, deniers sur
le liillon"; en 1586, 5 '/, deniers'; en 1610, 6 deniers'; en 1707, 3 sols' et
2 sols en 1722'". A partir de 1729, le droit de l'essayeur sur la matière en œuvre
est supprimé et cet employé est désormais payé à raison de 20 sols courants par
essai ". L'essayeur n'était point tenu à faire les gardes de la ville.
Voici les noms des essayeurs qui se sont succédé à la Monnaie de 1535 à 1792 :
Claude de Chàteauneuf, du 24 décembre 1535 au 18 février 1539.
Ndiis avdiis ilil '■ i|iu' C.l.iiiilr lie ('.h.'ili'.iiiiiciir excrc.'i iiniliahlciiiriil l,i IViin-lidii ilc i^ravciir.
l'ii iiiriiii' Icmps (|U(' crlli' d'essayeiir, di' I •"):(•"> à l">;{it. Il rs| |iaiii)i^ a|i|M'li'' Clainlr le Hnricr.
ce (|Mi s'('\|ilii|ii(' |iai- II' l'ail i|iril i''lail m IV'vrc.
' R. C. 15Gi, vol. .ï9, f 22.— - l{. C. lo39, vol. S^i. C 104. — ' R. C. 1o46. vol. M. f" li.
' H. C. 1li47, vol. 42, f» 49. — ' R. C. i:)(i4. vol. 'M, f" 22. — " C. M., p. 18.
' R. C. liiSO. vol. 81. f" 91. — ■* R. M. Kill). noie. — ■■> R. C. C. 1707. vol. II. 1" I 2:i.
'" R. C. C. 1722. \(il. |:î. |i. 7;). — " R. C. 1729, vol. iiX. y. :i(l. — '- Vdv. ci-dcssii.-;. iiai,'c 28.
86
ORGANISATION DE L'aTELIEK. 31
Jules Girbel mentionné comme essayeur le 18 février
et confirmé comme tel le r-S avril 1539.
Claude de Chàleauneiir prèle serment le 2() novenilire 15i3 et
meurt avant le 5 mai 1545.
Jean Droz du 8 mars 1540 au 8 mars 1547 cumula
les fonctions d'essayeur et de graveur '.
Jean de Chàteauneuf du 8 mars 1547 au i mai 1551.
Louis Guillard du 4 mai 1551 au 13 mai 1552; il était
graveur en 1539\
Louis Guillard et .Vndrc iMaiilard. . du 13 mai 1552 à septembre 1557.
Louis Guillard du 10 septembre 1557 à 1566.
Louis Mercier 1567.
Louis Guillard 1568; moit le 29 septembre 1569.
Claude Jullien de 1569 au 24 décembre 1571.
André Dénéria du 24 décembre 1571 au 24 juillet 1583'.
Ami Dénéria du 26 juillet 1583 au 29 août 1587*.
Antoine Degaillon élu le 29 août 1587, encore essayeur en
1589, meurt en 1591.
Jacques Dumolard de 1591 au 23 octobre 1597 (décès).
Isaac Royaume" de 1598 à 1644.
Le \1 juin lf)2-'>, le iiiMilrc de Mdiinaic, Jérôme ('ai)itel, s'étant [ilaiiit de ce (]iie Isaac
ISnvaiime, essayeur, demoiirail en Vallais au service du maître de Monnaie d(! Siôii, le Conseil
arrête qne Isaac l\oyaume ait à revenir |)romptement, s'il ne veut perdre sa place ^
Pierre III Royaume probablement associé à sou père dès
1640, lui succède en 1645 et reste en
fonction jusqu'au 30 juin 1651.
' el ^ Voy. ci-dessus, page iS.
^ el * Voy. ci-dessus, jiages 28 el 2i).
* Voy. ci-dessus page 2'.) la flliatidn des gimeins el des essayeurs du nom de Hoyaume. ainsi i]ur
les noms de ceux qui tuienl siuiullaiiérneiil graveurs et essayeurs.
" R. C. 1625, vol. 124, f" 124.
87
32 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Le :J0 juin 1(151, l'icne IJI Uoyaume, essayeur, voulaiil aller travailler à la Moiiiiaii' île
Lyon, où on l'appelle, olitient du Conseil de conserver sa place d'essayenr à Genève, nioyeiniant
que Sun cousin. l'ii'iii' IV Royaume, graveur, le icinplace danscelte fonilion '. Ceremplarcnient
parait avoir duré jusqu'à l,i lin de 1 067. En I (itiH, la fonction d'essayeur est de nouveau dt-volue
à Pierre 111 Royaume, mais, |iomi- l'année 1(160, on lui adjoint Pierre IV Royaume, attendu
qu'on se plaint de ses essais
; . 2
Pierre IV Royaume du 30 juin 1(351 à l(>(i7.
Pierre 111 Uoyaume I(>(i8.
Pierre III el Pierre IV Royaume. . IGOl).
Pierre IV el Pierre V Royaume. . de 1070 à 1070'.
Pierre V Royauuie de 1077 au 1^ janvier 11)78 (décès).
Isaac Mussard du 11 mars à la (in de 1078.
Pierre Mussard 1()7U.
Jacques Pellel de 1087 au 20 janvier 10112.
André Capitel du 5 aoùl 1092 au 0 novembre 1700
(décès).
Jacob Chevrier de 1707 au 2i avril 1725.
Jacob et Jean Cbevriei' du 24 aviil 1725 à 173i.
Jean Chevrier de 1735 à 1730.
Jean-Jacques Girod de 1737 à 1773.
Jean-Gabriel Girod de I77i à 1775.
Jacques Rou.x de 1770 à 1778.
Pliilippe Roux de 1770 à 1792.
0. Prévôts, ouvriers el monnaijeurs.
« Le prévôt des compagnons de la Monnaie, » ainsi qu'il se nommait autrefois,
était en quelque sorte un chef d'atelier (jui avait sous sa direction deux catégories
de travailleurs, les ouvriers et les mounayeurs. Le document que nous publions
à la (in de ce chapitre prévoit même l'existence d'un prévôt des ouvriers el d'un
R. C. 1651, vol. IIJO, f 129. — ' R. C. 1GC9, vol. 109. p. .3. — ^ Voy. ci-dessus, page 29.
88
OKGANIISATIOX I»K L'ATELIER. 33
prévôt des monnayeurs, mais il est proliable que, dans la praliciiic, un seul de ces
employés se trouvait en fonction.
Le prévôt était nommé parle gi'uéral qui appelai! à celte diarge le plus ancien
employé de l'atelier' ; mais, on voit aussi sa nomination se l'aire par la Cliambre des
Comptes ^ Son serment, ainsi que celui des ouvriers et des monnayeurs, était reçu
par le Conseil'. Le piévôt recevait du maître de Monnaie les fontes essayées cl
poinçonnées par l'essayeur. Il devait en tenir un compte exacl; le poids du métal
une fois ouvré et monnayé, ajoulé à celui des cisailles, devait égaler à peu de chose
près celui delà fonte. C'était au garde que le prévôt remettait les ('missions, afin
qu'a|>rès jugement celui-ci en accordât la délivrance.
Les ouvriers avaient connne tâche d'amener le uK'Ial à ini degré d'(''paisseiu'
convenahle, de le découper en llans et d'ajuster ceux-ci à leurs poids réglemen-
taires. Les monnayeurs donnaient alors à ces llans, par le moyen des coins, l'em-
preinte de la monnaie.
La distinction entre ouvriers et moiuiayeurs ne fui pas Idujduis rigiHneiisiMiienl
observée. Ainsi, le 30 avril 1573, on se plaint au Conseil de ce (pie, par le lail de
la peste, il y a confusion entre les ouvriers et les niouMayeins'. Il ne parait pas
cependant que l'une de ces foncliuns (Vit plus rétribuée que Taulic
Les prévôts, les ouvriers et les momiayeurs de l'atelier genevois paraissent
n'avoir jamais joui des privilèges (jui, dans d'autres ateliers, étaient conslammeni
accordés aux gens delà Monnaie. Le 10 mai 1541 , ils demandent au Conseil de
leur conlirmerles privilèges dont ils oui joui dans d'autres ateliers, « sur quoy, «
est-il dit dans le U(wisirc, « cellâ est demoré en sus|»end '. » Le ;24 septembre 15(13.
le Conseil accorde aux monnayeurs de se faire remplacer par des gens capables
pour le service du guet", ce qui |»rouve bien (pi'ils étaient l(;nus de faire ce service.
Enfin, nous trouvons dans les Hegisties du Conseil, à la dale du :28 aoùl 1584,
la requête suivant(! :
Les conipaignons (le, la inonnoic oui ii'iudiilié |Kir rc(|iii'sle (|ireii Iniis lieux, l'raiice. Italie.
Allemaigiic, ceux qui Iravailleul en la uiounoie uni plusieurs privilèges, uiesuie aucienueuieul
' R. C. 1685, vol. 185. f° 11.— ' H. C. ('.. 1754. vcii. IT, p. 211.— ' l{. C. t(17(K vol. I7(i. p. I8:i.
' n. C. i;373, vol. (18. f" <)(■). — ■ |{. C. 154L vol. :{i, f" 205. " l\. C. 1503, vol. 58, f" 105.
89
34 HISTOIKE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
esldVt'iil cMMiiiilcs iMi ceslo villi;' ilos tailles, gal)ellfs ri cliariies onlinaii'es. Cependant, eux
sont cliar,ués tant de la garde (|u'aulres charges, que siipiuirtent les aiitnîs de la ville, dont
procède i|iii' l;i niiiiiiinic n'est assortie comme il seroit recpiis; re(]uièn'nt kiii' aiiniiliT les privi-
lèges, cdiniiii' d'estre exemptés de la garde, sinon en nécessilè. et des galirlles. A esté aiiesté
ipi'oii leiu' lasse entendre (|u'iin advisera cy-apiès siu' leur relpleste^
Désormais, il n'est plus fail mention de ces privilèges, ce qui semblerait prouver
qu'ils ne furent jamais accordés.
Le prévôt, les ouvriers el les monnayeurs n'avaient pas de salaire fixe, mais de
même que les officiers ils jouissaient, sur les monnaies frappées, d'un droit prélevé
sur le brassage du maître. Voici les indications que nous avons trouvées à cet
égard; elles commencent en 1570 pour se terminer en 1597.
ÉPOUL'ES MONNAIES FRAPPÉES DROIT PAH MAHC
23 mai J.'jTO^ Tlialeis. Il quarts. soilO deniers de
plus que de coutume.
7aoùtl57S*. Trois-sols. 3 sols.
Id. Sols et deniers. 3 s. 3 den.
Id. Quarts el forts. 3 s. 3 den.
:J0 janvier 1376 \ Q'iarts. 3 s. 7 den.
27 avril 1386^ Troi.s-.sols. 4 .sols.
Id. .Sols. 4 s. 3 den.
li niivemlu-e 1389'. Trois-quaris. 3 s. 9 den.
Id. Oiifirts. 6 deniers.
1393*. .Six-i]uarls. 4 s. (i den.
fi novemlire I393\ Trois-sols et si\-i|iiaits. 4 s. 9 den.
Id. Trois-quarls. 3 s. 3 den.
td. .Sols. 4 s. (j den.
19 a\ril 1.397 '". Deu\-quarls. 6 s. (> den.
La somme qui revenait à cbaque ouvrier ou moimayeurdriicndaitnatureliemenl
(lu plus ou moins d'activité imprimée à la fabrication. Le 30 avril 1573, les commis
à la Cbambrc des Comptes rapportent au Conseil que les ouvriers, s'ils veulent
travailler, peuvent gagner de 30 sols à 3 IV. par jour".
A partir du XVII™'' siècle, ('poque oi'i la Monnaie est doiiiit'c à ferme, lesouviiers
el les monnayeurs ne sont plus payés par le maître de Momuiie. Tout au moins,
' l'rohablemenl sous le régime épiscopal. — - 1$. C. 1.381, vol. 78. 1" 117. — ^ C. .M.. \>. II.
' thid., p. 13.— ^ Ihiil.. p. 13.— •■• IhiiL. p. .'.3. — ' lliiil.. p. 27. — » Ihltl.. p. 28.
' ll)i(l.. p. 29. — ■" ///((/.. p. 3(1. — " I?. C. 1.373, vol. 08. I" 90.
90
ORGANISATION DE L' ATELIER. 35
les conlrats d'amodialion sont muets à cet égani, tandis qu'il y est conslammeni
stipulé que le maître payera, comme précédemment, les droits du général, (h\
garde, du graveur el de l'essayeur, sur la monnaie frappée. Enfin, dans la plnparl
des contrats signés au XVIII""' siècle avec les entrepreneurs, on voil que ceux-ci
sont tenus de payer la « journi-e du prévôt. >> En 175i, celle journée est taxée à
3 iï. T) s. ' Mais il n'est jamais fait mention dans ces contrais de la paye des ouvriers
ou (les monnayeurs.
Nous ne pouvons mieux faire, en terminant ce chapitre, que de transcrire ici
un document du 24 juin 1 563, qui fournit des détails circonstanciés sur les devoirs
et les privilèges des officiers el des employ(''S de la Monnaie genevoise. .\ la vérité,
ce document émane des Archives de Ncuchàlel et il n'est pas conservé dans celles
de Genève. Mais on peut aisément se convaincre qu'il a été primilivemenl rédigé
pour servir de règlement au personnel delà Monnaie genevoise. En effet, l'atelier
monétaire de Ncuchàtel se trouvait fermé à la date où ce document fui écrit. Gel
atelier ne devait se rouvrir que vers 1589, sous la régence de Marie de Bourbon.
On peut même supposer qu'à celte occasion, une copie du document en question
fut expédiée de Genève, sur la demande du gouvernement de Neuchàlel. De plus,
si ce document émanait du Conseil de Neuchàlel, il y serait à coup sûr fait mention
des monnaies en usage dans celle Principauté, telles (|ue les pisloles, les halz, les
kreutzers, etc., tandis qu'on n'y mentionne que les pistolets, les trois-sols, les
neuf-deniers, les quarts, toutes monnaies genevoises étrangères à Neuchàlel. Enfin,
cl c'est ici l'argument décisif, on lit dans les Registres du Conseil de Genève, à la
date même que porte ce document :
Suivant in Iciluiv f.iili', l;iiil inucdyiiiic iiiijniiid'lmy, des iiiilonnaiicos dressées sur la iiioniKiic
ot reiïoriinalioiis sur iccllc, estant vues, entendues, ruminées, reiiattues, elles ont esté en tout el
partout aiiprouvées et trouvées bonnes, notamment en ce i|ue le pénri';!!. ^ranle el essayeur de la
monnoie auroieut ci-après 4 deniers di' lirassa^'e à dislrihucr: assavoir, le huilain au ,i,'énéral el
le reste auxdits garde et essayeur, à la charge, totesfois. (|u'i!z ne ilruiandcidnl rien du passé\
' W. C. (1. 1754, vol. 17. ]). i\\.
■■' H. {'.. i:)G3, \ol. 5S. t" (iS. — l.c diiiil, t\i- i denicis par iiiarr sin- la iiiunnaie lialtiic, liù aux
oITiciers de la .Monnaie, n'est pas mentionné dans le docnnienl ipie neiis piililions, mais on en trouve
la conliriiialiun dans les Itcgistres du (àinseil. à la date liii 17 mars llidl. (\{. C. liidi. \id. i>9. t" ii.)
91
36 ttlSTOlRE MONÉTAIRE t)E GENÈVE.
Il est probable que le document que nous transcrivons faisait autrefois partie
d'un des volumes de la Cbambre des Comptes, dont la série n'est plus conservée
aux Archives de Genève qu'à partir de 159i.
OrdoiiiKtni'rs [xissi'cs ni Cinisril onliiKiiirc If .Iciiil/i .r.iiiij'' de Juin mil ciinj cciilz siii.nnilc Irais,
sur II' fiiicl (II' hi Mdiniitijr.
l'rf'ivii'rcninil . ilc l'ujjirr il rhariji' du Miiisiri' dr Mniiiiniir.
Oiic ledit niaislre soit tenu (loniier à tous venaiis. de llii il'nr et d'argent, jouxte et an
fontenn des ordonnances de la Seigneurie, assavoir, du lin ildr linirlanle esens jjistolletz et de
lin d'argent la I i'' |)artie de 80 ^. (|i)i sont G Vj -^ • on la valeur d'iceux en nionnoie.
tteni, sera terni su|)[toilei' loules charges oi'dinayres et fournil' Ions iililz et nstensilles neeces-
saires, rései'vé les tas ([iii a|i|iarlienilriiiit à la Seigneurie, el (lelivr;i payer les gages de la garde
et de l'essayeur. Ii'si|uelz >eiiiiil paye/, par la Seigneurie l'I les niaileaiix. pétilles sisoires. inailletz
et suppeaiix, lesipielz Sdiil ;i la charge di's (invriers el niiinnnvi'urs. ;i chacun ifeiix. de ceux
(pii sont neccessain.'s pdiir l'aire leur (iuvrag(\
Ilein, Cdiileiilera les uian'hand/. i|ui lu\ liailli'rniil du liillim l'I a\i'i' lesipielz il aura à faire,
li'llenii'nl ipi'ilz n'ayeiil aucune juste cause, iiy ()i'ca>inii >e lanieiiler à la Seigneurie.
ili'in. ne pdiira cniilrainilre aucun niarcliand à prendre aucun payi'ineiil eslraindge el d'aidtre
iiinnimyi^ (pie de celle ih' ce>li' cih'. siiKin (pi'il \iinlle l'shi' payi' piduipleuieiit el n'alendre
pa> I ih' son liillon soit lialii.
lli'Ui. n"riii|ilu\ era auciuir iiiiinnii\e. de l'elle ipn ln\ aura esh' liailh'e el vendue pour liilhin
el aigeiil nuniiu, i-n aucune l'aïain. iiy niaiiii'ie (|iie ce snil. mais icellu\ liilliiu >iiil par liiy
refondu el réduit en hillon, el île liillon en iiKUinoye de reste cité.
Item, hesongnera en liaiilt allny, h* plus (|iie faire il pourra, lelleineiit (pie l'argent lin el
iiillon (i'aiitr(; alhiy \\t' sdil rahaissi' et pour faine liasse iiKiniioye.
(tein. siiyvra rordonnance des espèces des moiiimyes (pi'il liiy sera permises de battre, le plus
piès (pi'ii liiy sera |i(issilile. sans s'arrester aux remèdes. Ies(pielz ne liiy seront aucunement
permis exceller ii\ passer.
ili'iii. ipi'il n'ciiipliiye piiinl de iiinuiutye, soit d'iiidii d'aigeiil. ipi'clle n'ayl e>ir' premiére-
iiieiil \i>ili'e cl delivn'e [lar la garde [de]' ladile nioiuinye.
' Les nuits l'iili'i' riiiriiels siiiil ii'iix ijiii lÈiainpiaiciil dans le niamisciil r\ aiixipiels ikhis avuns
cru piiiiv iiir siip|il('iT.
92
ORGANISATION DE L'aTELIER. 37
Item, (|ii'il n'ayt ;i recepvoir, iiy cniployer, ancnnes moiinoycs lesgiènis, courtps et rniinjes,
ny aultres, aiis(|iiell('s n'aura esté donné [coursj et mises [)ai- la Seigneurie, sinon |ionr or et
argent rompu.
I.'OIlke du (lénéral.
Qu'il surveille sur la monnoye et officiers d'icelle, comme maistre, garde, essayeur, tailleur,
ouvriers et monnoyeurs, (|ue nidz d'icenx ne soit défaillant en leurs offices et charges.
One s'il se Ironvoit que le maistie, la garde, (essayeur, tailleur, ouvriers et monnoyeurs
fussent délincquanlz en leur office, qu'il en adverlissc la Seigneurie, quand la l'aulte sera grande
et insuportahle, aultrement, ipiand la faute ne sera telle, qu'il fasse admonitions à telz délinc-
([uaiitz, telles qu'il verra estre expédient, et si telles admonitions ne leni' servoyent eti)roliloyent,
que lors il les remettra devant la Seignenric poin' esire punis el rliasliez. jon\le leurs il('nn'iiles
et comme rebelles.
Que s'il advenoit aussy quelque disconi enire les compagnons, ouvriei's el nionnoveurs. nn
d'iceux ou tous enseml)l(\ et de particniii'r ;i pailicidliers eslanl appelé, il se delivia tiansporter
au lieu de la monnoye, poiu' enlendic leurs dilïérens, el iceux entendus, de l'advisdu maistre,
garde, essayeur et aultres de ladite monnoye, iceux pacifier et accorder.
Que s'il se trouvoil aucuns desdilz conq)agnons i\n\ Insl rebelle et ne vonlust oblein|ii''rer à ce
(pn auroit esté cognu par ledit général, maistre, garde et autres de ladite monnoye, qiu' lors
il luy puisse defi'endre la besoigne, poiu' nn mois ou ipiinze jours.
Que si cela ne servoit à tel rebelle, et estant recourus à la besoingne. il i-onlinudil cunnne
devant, iceluy soit ri'mis pai' devant la Si'ignein'ie. comme dessus est dit.
(jiianil la monnoye cessera, il s'iMKpierra dilligenuiienl ipudle en esl la cause, el sy le billoii
se transiiorle lioi's de ceste cilé, el (pii son! ceux (pii le liansporleiil, et d(î ce en adverlir nos
seigneurs, i)our y mettre remède et punir ceux (pii se trouveront en avoii- Iranspoilé. inuxtr
les édictz et delfenses sur ce faistes.
Qm- les condiscalioiis el cduqiositions de ceux (pii sei'oiit trouvez avnir lians|)ortéz du billun
hors la vilhi sei'onl applicquées, assavoir lis di'ux tiers au lise, l'antre tiers au général. diKpiel
il payera au révélateur le (piart, et outre cela sera tenu payer et conliMiter ceux ipi'il aura
employé, moyenanl que li'dil tiers ilesdiles compositions n'excède â-'i ^.
Qu'il surveille sur les inonno\('s (V^li'angi'res (pTelles niî soyent mises ny employées poiu' plus
que celles de ceste t\\i\ mais ipie d'icelles il face faire essay et esvaluation. afin de scavoir |tnm'
combien elle s(^ (leb\riMil melire l't avdir coiu's. Kl si telles monnoyes esldyenl comtes et ron-
snées, et non Cdunne elles sont este ouvri'es en la momio\(' et riei're la SeiiJiienrii' (MI elles
auront esl('' laili's, qui' telles nuiunoyes soyent i'(''diiictes en billun.
De ce. il di'b\ia iiic<iiiliii;inl aihcrlir la Seignenrie. pour l'a ires ilellenses et ne pernu'ltre le
TOME I. Jà 1-i
38 mSTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
cours et mise desilites espèces, sinon pour leur vraye vallenr. i-l les conrti's. roni,'Miées et
icgières, jtour or et argent rompu, avec dellenses de ne les mettre, receijvoir, ny eni|)loyer aul-
trement. à peyne de confiscation d'icelles et amende arbitrayre.
Oiir ;i di'faiit du maislre garde et essayeur, il face oflirc dr inai>tn' i;aidr l't l'ssavi'ur, jiim|iii's
à ce (|ue la Seigneurie y aye ikhiivimi. (Ui liim. jnsiino ;iii iviniii- ih'sdit/. maistre garde et
essayeur, s'ilz estoyent ahsens et hors la ville, alin (|ur rien nr rii>l idardé par rahscncc de
personne.
Ouant la garde sera absente "U inalladi'. ipTil l'ace pmir luv. et qu'il se tnmvf à la ii'ililiiiun
de la hoictc comme de coustiinic.
L'iilfici' rt cluirnr de lu Garde.
Ou'il surveille sus le mai.->tre, essayeur, tailleur, ()ii\rier> e| iiiuuudyeurs. que chacun d'eux
face bien et fidellement son ilebvoir et office, et ne permetli v ipie le maistre employé la monnoye.
soit d'ur ou d'argent, que |iieniiéiviiieiil il n'en aye l'ail la Visitation et di'li\rance.
(jue s'il avoit (piel(|ue alTaire dehoi's la ville, et qu'd l'ust contraincl y allei' eu [lersoime. ipi'il
en advertisse le général et luy remette les |iilles et trosseaux, ballances, marcs, trébuchetz
et dénéral et la clef du coll're de la dellivrance, où il tient et fait mettre l'ouvrage, et les pilles
et trosseaux en son absence, alin de l'excuser juscpies à .son retour, auquel il doibje ini'lliv l'u
boite et escripture sur son livre ce qui luv sera donné et rapporté par ledit général.
Ouand il dellivrera la monnoye, suit dur ou d'argent, (lu'il advise d'avou- hou et juste poix,
et ballances garnies et légères, qu'il ne gaigne d'un costé ny d'autre, et laisse le traict de la
ballance au maistre, et advise de ne passer des villains fort/., nv des villaius foybles.
l'oiu' éviter qu'il ne se jiasse des villains foitz. iiy de> villains foybles. aye ladite ganle un
dénéral de toutes les espèces de monnoye, desquelles sera jiermis de battre et tiébuscher lesdites
monnoyes, chacune selon leurs e.spèces, devant les ouvriers, (piand ilz travaillent et l'ont la
taille de ladite monnoye, et aussy debvant le maistie. premier que de les délivrer.
Que s'il trouve des villains forlz et des villains foybles devant les ouvriers, iju'il les face
recouvrir et oster les villains foybles; et s'il en trouve devant le vuisiiou' , (piand il fera la déli-
vrance, (pie lors il niivoye l'ouvrage ausditz ouvriers, pour icelluy tresbucher et tirer hors les
villains forlz et les villains foibles, lesquelz soyent mis en sisaillie et reffondues.
Ques'ilse trouvoit encoresdes villains toi'lz et des villains foybles. ajirés ipie |iarle>ditz oiivi'iers
seront esté tresbuchèz. (|iril hs leui- en\o\i' ilerechef et jusques à ce (pi il liniive la monnoye au
poid et comment elle doibt estre au contenu des urdomiances, sur ce faites, lelli'iiienl ipie ain-iiii
villains fort et noteinment villains foybl(>s ne se passent.
(jifil iiielte en boitte, polir chacun iiiair (fesi-ii. la diviénie [laitie d'iing esi'ii.
' Lisez maistre.
t)4
ORGANISATION DE L' ATELIER. 39
Ou'il csiiiiivi' (uni ce (|iril (IclJMcra cl le iKHiilirc il('s iikucs, cl foiiil)ii'ii il iiit'l en Ijoile, l'I
le jour au(|iit'l il aura lail Irlli' délivrance, allin de persévérer le droit de la Seigneurie.
Ou'il l'ace |i(iiu' cliaciine delliviaiicc les poid/. chacun d'iceux d'un marc, el sy lesdil/ trois
poidz rencontrent et sont esgaiix. ipi'il escri|)ve ce (|iril aura trouvé; et s'il sont discordant,
scavoir est les deux senihlalili's el l'autre M(iii. (pi'il l'scripve ce ipiil/. rap|inrlciil lis ilrux et
s'ilz estoyent discordanl. (pie lors il regarde ipi'elle esl la tierce partie et escri|ive icrile tierce
partie, pourvi'ii rprelle ii'exède le i'eiiu"'de.
Ou'il ne face atleiidre le niaislrc a|iivs luy, mais ipTil soit Sdigueux et dilligenl de venir à la
inonnoye, tant |)OMr visiter l'ouvrage devant les ouvi-iers el nioMiiiiyeurs. ipir puni' dT-livrer la
Ijesoigne au uiaistre, (puuid (die sera achevé'.
Ou'il recepve les pilles el trosseaux du tailleur, par inventaire et esi'ripve les espèces desdits
pilles et trosseaux et le jour aiii|iu'l il les aina receuz et se doinier garde (|ue lesdits pilles et
trosseaux soyeut bien et nellemeiil taillez, et ne soullre que les monnoyeursy besoignent quand
il seront rompus et cassés.
Ou'il deslivre les |Mlles el irosseaux an pr(''vosl di-- niounovem's el ipie d'iceux il luy en lace
rendre bon compte, tellemenl iiu'il ne s'imi puisse |Miinl perdi'e ny esgarer.
Qu'il tienne les rebours des pilles el Irosseaux lellenient serré, qu'il ne s'en perde point, mais
que iceux, soyent rompus (^t cassez, et (|ue pour ci- l'aire il demande le maistir el laillrur et
advise sy tout le nombre (|u'il a reccn du laillem- se trouve en conh'ontant son livre avec ccdiuy
du tailleur, tellement qu'il soit seiu' (pi'il n'eu aye point de perdu ny esgaré.
Que lesdits pilles et trosst^aux, lompus comme dessus esl dit, demeureni el soyent à la
garde.
Qu'il n'ayt à passer point d'escus, tallers et testons et demy testons, (|u'ilz ne soyeut de poidz
oiïlonné pai' les ordonnances, (|u'il ne passe aus.sy les pièces île trois solz, pièces de neuf deniers
et i|uartz, qu'ilz ne soyent de poidz contenu es ordonnances.
Item, qu'il mette en boitte dès un marc jusqnes à II des tallers, demy-tallers, testons,
demy-tesloiis, la valleiir de demy-teston, et de I .") juscjnes à 2i- deux testons, et de 23,3 demy
testons, et ainsv suivamment à rate.
/.'o///'cc cl i-liiinjr de l' Exsdijvar.
Qu'il lace les essavs, tani d'or que d'argent , de l'ouvrage ipii aiiia esté fondu, pdiir mettre
en œuvre, à la momioye, aux di'sprinlz el cliarbnii du maistri'.
Qu'il n'emporte aucuns ]iaillons, relaillez. ny boiilettesde la monnoye, niais laisser Ic tout au
niaistre, lequel sera tenu luy donner pour chacun essay, tant d'or que d'argent, et outre la
gaigne qu'il a de la Seigneurie, la somme de...
95
40 IIISTOIRK MONÉTAIRE HE CENÉVE.
Oiic s'il l'alldil n'Iavir |iliisii'ais cssavs il'iiiii' iii('>iiii' Iniili', i|ii'il ni' sml |ia\i' iimi |ilii> i|ii('
d'iiii essny, sy t'Ilc n'avoil esté refoiiiliic et saiili'cr lui aliliaissiT l'ii IdV.
Oiiil \iriiiir (|iiaiiil If iiiaisirc le mandera |iuii|- l'aiiv l'ssay et a(l\iîe ijiie rien se |ias>e sans
eslre essayi' el i|ae les (iiivriers ne se l'eposent par sa (h'Iïanle.
Oii'il ne [lennelle i|iie aucune l)es(ii,une se [lassi' hors le reiiieile, mais (|ii il tace n'Himilie
quand il se trouvera linrs ledit remède el en advertisse la i,'arde.
Oue s'il alloil dehors, connue il a esté dit en la cliari;e de la j^aide, i|u'il en advertisse le
général, ailin di' l'excirser jus(|ues à son retour.
Oti'il |)ieniie |)our cliaciin essay d'or des |)articulieis. . . et pour chacun essay d'ari;ent. . .
el rendre les retailles, |iailleu.\ et boulettes, avec le rapport de l'essay iju'il aura l'ail.
L'olficr ri, rhurijc ilti 'Dillli'iir.
Sera tenu assorlir les nioimoyems île pilles el Irosseanx. Irlii'iin'iil i|iie a dellanl d'iceux ilz
ne soveiit lîoniraini/, de n'Ianler la liesoiii_mie du maislre : el Mi\enl Icsdils pilles el Irosseanx
bien et iieltenicnl lailh'/.. el ne perniellic 1rs moniiovriiis s'i'ii servir ipiand ils seront rompus
et cassez.
Oii'il soil vii;ill,inl sur si's pilles et Irosseanx, poinçons et matrices, lellemenl (pi'ilz ne sortent
poinl de sa puissance, et ipie aucuns de ses serviteurs el d(uneslii|ues ne s'en puissent siM'vir
uy transporter hors d(^ l,i mounoye.
Oii'il ne face tailler lesdits pilles el lross(\aux, poinçons el malrices hors de la mounoye, ny
à genl estraiigers el incogiuis, allin i|u'ilz ne puisseni eslii' conlrel'ailz el que nul n'eu puisse
abuse!'.
Oii'il les deslivre à la uanle par inventaire, les espèces, el le jdur qu'il les aura delivn'Z, allin
(le sçavoir s'il n'en sera point perdu, ny esgaré, (piand on les rompra comme a esté dil en la
charge de la garde.
Oue s'il alloil dehors, ipi'il laisse lelle pi'ovision de [lilles el Irosseanx en la garde, ipie l'on
ni' l'iisl conirainci de se reposer, par l'aulle d'iceux el pour son alisenc(\
(Ui'il roiirnisse desdils pilles, Irosseanx. poinçons el malrices à ses des|ienilz, el aui'a pour
son salaire, que le maislre de inonnoye sera lenii liiy bailler, assavoir deux solz pour chacun
marc d'escii. qui se ballront el six deniers pour chacun marc d'argenl.
/.(( i-liiir<ir lies ('oiiqHiijiioia;, laiil (nirrirrs r/in' iiiiiiuiniifiirs.
Oue les compagnons, laiil ouvriers ipie monnoyeui's ayenl leur prr'vosi i lequel se changera
96
OKCJAMSATION DK L'aTELIER. 41
(le six iiKiys cil six iiidi^. (iii liieii [sera| n^'-oiiliriiK') ;iii(|iii'l cli.iiiiiciiii'iil summiI ;i|i|ii'.I('*/ le gt'in'-
r;il, iiKiisIrc, i^ardc, l'ssjiyciir i'( hiilli'iir.
Que le |irévost clos ninrii'is rcniivc l;i iiesdiiiLinc el iiiiviai^r du iii.iislii'. cl siMvoinlc rc>Mi\ciir
sy l'cssMy en csl l'ail, cl sv clic csl liicn (Mnir hcsiiiimncr cl iiicllic cii iciiviv.
Qll'ilz le l'acciil scavdir à hms li's cniii|iai^ii()iis cl liai\aillaiil di' sa rliarijc, l'I \ iciiin'iil. laiil
liiy fjiie les aiitn^s an maiidenieiil du iiiaisire, sans prendre aiiciinc excuse sy elle n'esluil
graiideineiit el du toiil |)ari'in[itiiirc. lumnie de nialladie, ou iraciin île ses domeslicjues, ou
aultres senihlables cas.
Qu'ilz ne |ieiineltcnl anciines reniini's ny eiilans se niiscnei', en anlciini' niaiiieie i|iie ce soit,
par dedans l'ouvrage, ny aiilres personnes qu'il/, n'en ayenl l'ail el preste le sereinent à la
Seigneurie.
One le dil pri'vosl doiliji' nii'llrc les c(inipai^non> en iicsn^nc cl Icnr lan' i-niiiniaiidciiicnl
d'aller chacun d'eux en rdinrage cl bcsoini;iicr, (pi'il les coiii^iioislra csirc pins pi(i|ircs. d
doibjent lesdils compai^iKiiis liiy rendii' ohi'yssance.
Que sy l'ouvrage el la hesongne en la(|iii'llc il li'> aura mis i'>\n\\ pin- pc^aiil ipic cchiv a <{iii
il l'aura liailh''. cl ipi'il se l'ai-liast pour v eslic loii,L;iicinciil, (pi'il le diiihji' rcnnu'rcl incltiv un
autre en son lii'ii et place.
Que nul des ouvriers ne sorte du lieu l'I. plarc (h'i il aura csh' iiii-^ pai- son pri'vost, sans la
liscence d'icidiny, inaisipic ions l'ai-cnl ce ipiil li'iir iiMiiiiicinJeia, sans se miM'iicr ii\ ili'spili'r
aucunement.
Qu'il ne donne hesoingiie et ne perinelte hesongiier les c(unpagiioiis moings de trois en
coinpagnie, mais, s'il est possible, (jifil/. besognent tous ensemble el dung bon el cummung
accord.
Que s'il/, se voiiloyenl diviser l'I partir les iings et les aiilrcs, (piil m' pcrmcllc (pic Idiis les
meilleurs ouvriers soyent d'un cosh', cl, au contraire Ions les nioiiidio de raiilre, iiiai> (pi ilz
soyent initigm''/ les iiiigs avec les anllrcs.
Que ceux (pii sont moindres cl plus lu\ blcs don ncnl (pich pic gracieux advciilagc aux pins lortz
et meilleurs ouvriers, et anssy ipic les pins l'orlz cl mcillcMirs ouvriers se conlcnlcnl di' (pielipie
gracieuse récompense.
Que s'ilz ne poiivovcnl accorder cnirc eux, (pic lors Icdil pi(''Vosl face cssciiiblcr le gênerai,
maistre, garde, essayeur el tailleur cl les compagnons, Ic.sipielz les diviseroni el (Hilonneronl
combien les foybles seront leniis d(î donner aux forts et meilleurs ouvriers, el. au contraire,
pour combien les pins lortz et meilleurs ouvriers se debvront contenter, à laquelle onloimance
seront leniis olitcmpi'rcr cl jouxte icelle demeurer, lanl les iings ipie les autres.
Que le prévosl doibje mitigiier cl deslimiler la hesongne ipi'il a receue du maisire à toutes K'S
compagnies, et icelle retirer a|iiès ipielh? sera l'aile, pour la deslivrer et rendre an maistre.
97
42 HISTOIRK MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Que h'ilil |iii'\n^l ii'aluisi' |iuiiil de smi nllii'c. iikiimiu'iI muI dilli.ufiil cl \i^ili;iiil ;i l,i li^xniigiie,
|iiiiii- fslit' iwciiipli' aux aiitics. l't i|iril iiiriiiic <i;m]e sur lniid's les t'ornaises cl coin|)a!j;nies,
lanl lies antres (|iir ili' la sii'Uin'. i|iiaiiil il y aura ilivisidii cl |iai'cialili'' à l'aii'i' laililc lii'siiii_L!iii',
(■niiiinc s'ilz l'sliiveiil Ions cnscnihli' cl en rniniinmiuii à l'aiic Iciu' hcsoinjin' cl ouvraifc.
Oiic les (uiviicrs ne [U'csscnt pas Inip Icnr iiii\iai,'c cl ne passciil aucune besongne au bnyre,
(]ue preniièrcnicnt elle n'aye çslé passée à niaitcaiix clangiiis, allin que leJil ouvrage soil bien
ouvré cl aiTondy cl suil icelluy ouvrage de raisonnable grandeur el non excessive, ny par Irop
peltile.
On'ilz rendent bon coniplc de rniivragc et besongne qn'ilz oionl reçeue du niaislre el
n'excèdent point ce «pii s'en suit pour s'excuser sus les laveures et remettre les fautes sur icelles
et ipu', par ce moyen, les laullcs ne dcniein en! en anieiv : premièrement, que dessus dix marcs
d'escu il doibjc rendre à li'ois deiiieis piés sans (]n'il leui' .-oil permis de plus outre excéder
ny faire |tins grande fanlte, la(pielle se iloibt trouvci' ipiand on fera ladite lavcure à un denier
près de faulte.
Oue sur les testons, demy testons, lallers. il/, ne doibjcnt rendre poiu- le plus de six deniers
de faulte, dessus dix marcs.
Oue sur les solz, pièces de trois (]iiarlz. ils m^ lioibjenl rendre ipic IS deniers de faulte,
dessus dix marcs.
(^>ue dessus les cartz, fortz et deniers, ilz ne doibjent rendre cprune once de faulte, pour le
|ilus. dessus liix marcs.
(Jue toutes telles faultes se recourent, ipiand on feia la laveure, à un pour cent près, et sy on
avoit travaillé en testons, (|u'il se trouve à une once prés dessus cent marcs, et en pièces de
trois solz à une once et demy dessus cent marcs, et en solz, pièces de trois quartz et ipiarlz,
à deux onces près, dessus cent marcs, et en fortz et deniers à quattre onces dessus cent marcs.
(^)iie l'ouvrage cpi'ils rendront an maistre et sur le iii't de la besongne ne soil trouvé pour le
plus dessus dix marcs (|u'une once de sisailles et besongne mal faite et non [)assable, et s'il s'en
tronvoit davantage, il en face l'aire an maistre et l'en ivndiiinr>er s'il en avoit n'cen l'argent et
le paycinenl.
Que les piévosis ' des nionnoyes et ses compagnons fassent coinme a esté dit du prévost des
ouvriers et de ses compagnons. Tontesfois. qu'il poiu'ra donnei' de la bi'songne à chacun des
monnoyeurs en particulier et à tons ensemble inilitféiiMumenf. et seia tenu rendre l'ouvrage au
maistre sans aucun deschet.
Qu'il pi'cnne garde, l.ml Iny (pie .ses compagnons de bien monnoyer la besongne, soit d'or ou
d'argent el (|uelle soit bien assise, sans blangues, ny enlrenuiliiures, et ne passe aucune pièce
mal ouvrée et cornue.
' Lisez : Ir prcrosl.
98
ORGANISATION DE L' ATELIER. 43
Ou'il ne deslivre la besoiiigDc an inaistre après riuVIle sera [a]chevée, niaisàla garde, pour la
visiter et deslivrer en l'absence en(piel il la mette en la niatrisee, en un eolTre fenné à la clef,
avec les pilles et trosseaux, de qnoy il si'ia lenii rendre compte à la garde de ceux (lu'il aura
reçeu, toutesfois et quantes (pi'il en simm re(|nis par lailite garde.
Que nul des comjiagndns. ouvriers cl mnimoyeurs iif doihgent se mr>liT ijr loniirr ildr ny
d'argent, ne vendre billon il'or ny d'ai'gi'iil londu et non iiionndM', s'il ne l'avoil Idmln à la
monnoye et par le sceu et consentement du inaistre, |)our éviter toutes occasions dr mal Liin-
et estre hors de toutes supicions mauvaises.
Que tous les oiïisiers de la monnoye rendent l'ohéyssance dlieuc l'un à l'autre, chacun en
son degré, et pour le regard de l'olfice, où il aura esté par la Seignemii' oi'donné en (ihsiMxant
les ordonnances par eux données, sans rien d'icelles ohmettre ny déllaisser.
L'ordre (jin drlimi estre fiardé eiilre les ciiniiioniKiiis de la Uniuidi/e.
Que nul ne soit reçeu à la UKHinnyi' ipic priMniéremenl ne soit reçeu de nus Seigneurs, el
fait le seremcnt entre leurs mains, vÀ ipic Idus les cdmp;igiidiis ay(!nl à relircr leur lettre, pdm-
les monstrer quand besoing sera.
Oiu' on n'eslise prévost, sinon de ceux (pii Iravailh^nt drilinayrcmcnl.
Qu'il y aye une boitte de commun, fermant à deux clefs, les(pu'll('s les deux i)rév(i(z aurdhl.
Quand on fera réception d'mi cdmiiagnon. ipi'il mcltc nn llurin rii hdilte.
Que ciiacune sepmaini', (juand l'un travaille, (|ue chacun li'tMix soit tenu metlir six deniers
en la boitte.
Que s'il y avoit un compagmin qm se Vdliisse remuer d'un coslé à anltre, cdinme d'diivrier
cà monnoyenr, ou au contraire, (pii' on doibje assemhh'r le général, garde et mai>lre jidur y
adviser, et luy estant permis, sera tenu mi'llre un lldcin en la bdille.
Que ou ne doibge oiiviir la lidilte. sinon ipie ce soit pdur assistei' à (pn'lque paonvre l'umpa-
gnon estrangier, qui s'en volusse l'elomiiei- n'ayani |)dinl d'aigenl. dii qu'il v en en^l (|iieli|u un
malade ou en grande nécessité, ou (|ue aucuns de sesdits couqiagmins WiM murl. que ,ddr> I (in
doibge bailler sa part à ses enfans légitimes, aulreuient non.
Que tous soyent tenus obéyir au géiu'ral, garde, en ce i|ih' cdnceiiie leiu' diïîce.
Que s'il vendit (piehpie cduqiagndn estiangier (pii Vdidusl Iravaillei', iiifon ne le receoipve
point (jue premièrement ne soit reç(Mi de la Seigneurie el fait le seremenl entre les mains, et
ce estant fait, que on luy baille place cdunne aux anitres.
Que le cdinpagndn (|ui Vdiddia esire de la UKinnove. eslaul recen de la seigneurie, sera lemi
99
44 nrsToiEE monétaire de genève.
payer aux iiiiiipagnons \m\cl escus soleil, et s'il isl lilz de maistre. nu compagnon eloiricier de
hnlite iiiiiiiiioye. si'ra Iimhi pavri- (piallre esciis sulcil, rt c'ist pniir son apprriilissage.
Item, sera tenu payer aux compagnons et iilliciiTs de ladite monnoye. le jinir ipi"ilserareçeu,
le banqiii'l. soil a disné. on à soiipé. ou pniii- ic-jnv rini| llmins. cl li'dil jour Itiy sera présenté
un marteau pour ouvrer et un maillet pour nioiuioyer. m pienant lequel luy |)laira et après
l'i-ra serement ciili'i' les mains du uiMiéral. on de la Ljardr. d'i'slre lovai rn tout rt partdut.
Item, sera temi esire apprenti!' trois mois et travailler d'ordinayre s'il y a de la besongne
dedans, lesquelz trois moys ne gagnera point d'argent, et estant expirez pourra faire son essay
.sv bon luy seudile, auijnel jour sera tenu payer un haucquet. ou pour iceluy cint] llorins.
Et pour son essay sera tenu rendre de net. s'il est ouvrier, cinq marcs d'ouvrage, soit quartz,
.solz, ou troitz solz, bien taillés et bien ouvri'z, cl c'est en liyvers despuys cinq heures du matin
j'isques à cinq heures du vespre. Et en été. iliqiuis le soleil levant jusques au soleil couchant.
Et s'il est monnoyeur. sera ti'un rendre dix niarr de net liien monnoyé, et leipiel essay sera
présenté au général, garde, maistre et compagnons, pour veoiret visiter s'il est bien et dlieue-
ment fait pour en cognoistre et ordonner ainsy que de raison. Ouc s'il advenoit qu'il ne fust
recepvable, que allors sera tenu estre encores trois mois apprentif. ou soit recrochon, sans rien
'faiijner.
Item, sera tenu Inlil joui' (Inmier à desjruner. ou à gnusicr aux i-om|KiL;uous, ou imui' cela
qiiatin' IV.. excepté que. sy du cosié où il sera, s'il l'ail nqinM'r les compagnons. crain.Liiiant
(|u'ilz lie liiv cmpeschent à faire son essay, sera tenu Imw doimei' à disner millir cf que dessus.
Iti'iu. pendant Ifs Imis niuys qu'il sera appreiilif. du ju>ques a ce qu'il aura l'ail .-^on essav,
sera leini de servii- les compagnons eu cliosi'S licites et pal' ce niuyen sei'a franc de son escol
quand ilz Imi\ ninl iMweinlile.
Item, que nul a|i|irentil' a\t pail eu la ii''iT|iliiin d'aucun l'dinpagunn qui\ pri'niii'Tenient.
n'aye lait son essay et esté accepté.
Ileui. ipie lnii> l'i luipaguiius aveul à Sii\ ti'uii' aiT(iUsti('Z Inunievleini'iil.
Item, que l'eluv ipii aura i^sté i-.qirins et convaincu de larcin l'I antres crimes ne soit recen
en la compagnie.
Item, que nul desdits compagnons ayeid à faire remetti'e |»ar devant la Seigneurie. (Ui Mon-
sieur le l.ieiilenanl. jiniu' délite, ou injure, aucun de sesdits cnmiiagnons. i|ue. i>remiéremenl
ne se soit [tiaini par de\anl li' ueniTal. -arde. inai>tre et conqiagnons. et ne luy estant faite
raisiui. pourra suyvre sou drnil p.ir jn^tici'. Inntesfois. sy c'est pour dehle. sera tenu se payer
à movlié liiiefve.
Oae tons leMlil< cniupaLiiions soveni lenu> uIh'm- cl salisl'aire à ee qui si-ra (■oiineii par le gé-
néral, garde, maistre et conqiagnons, pourveuipi'il n'excède cin(| solz en argent et ipiinze joins
de chômage, et qui' l'ariienl soit iiu< en la boitte.
100
ORGANISATION DE l'aTELIER. 45
(juc toutes faillies et aiiiiiiiMidos qui se fe.ronl eiilre les comii.'ii^iinns soyerit mises eu la lioitte.
Que l'apprentif, soit recroclioii, ayaut lait sou essay counne il appartient, luy soit baillé lettre
ilattestation par sou ])révost et eouipagiious.
Qu(; nul desdits rouipagnons aye à travailler à aultre nionnoye, (jueile qu'elle soit, sans la
liscence de la Seigneurie et congé de son prévost et compagnons, à peyne d'estre privé de ladite
monnoye et d'estre cliastié selon le plaisir de la Seigneurie '.
(>iiAi>niîK II
EMPLACEMENTS DE L'ATPXIEll
Nous avons loiit lieu de supposer que rancicn alclior cpiscopar, fermé au
XVme siècle, se Irouvail placé à proximité de i'éiilise de Saint-Pierre et de l'Èvèché.
Ce fut dans une maison située en face de celle église que l'on installa le nouvel
atelier monétaire, dans les derniers mois de 1535. Ce picmier élaltlissemenl ne
fut pas de longue durée. Voici ce (iu(> nous lisons à ce sujet dans les Registres
du Conseil, à la date du 16 novembre 1543 : « IMaclic pour fere la monoye.
' (iniiides Arcliives de Xeiicliiilcl, <'.. ■>\ . n" H.
^ Nous avons liéjà pailé, thuis notre inlrodiiclion, de râtelier de la Croix de Cornavin. ouvert en
1448 i)ar le duc Louis de Savoie. Cet atelier si- trouvait situé au nord de la ville et en dehors des
portes. Antoine Froment. chroni(]Meur du Wl"'" siècle, rappelle, à ce sujet, (pi'autrefois le duc de
Savoie faisait l)atti-e monnaie « dehors la ville, auprès de la porte Saint-Gervés, seplante-quatre pas
en tirant à Lausanne » {Lc^i Ackx H (jeskswerimUinix (Je la dlé île Genève, éd. lievilliod, tSIii, p. 229).
D'après François l{(inivard, qui écrivait aussi peu après lii l'.éformalion, l'atelier de Cornavin aurait
été démoli en 1 .530 : « Toutt(!slbis. la uuiysou de la Monnoye, ijuestoit droict hors la porte de Coruevin
et appartenait au Duc. et pour amour d'elle, ciu(| ou six, questoient autour, furent arrasées. »
{Clinmiijues ilr Cnière, éd. Kevilliod, IHGl, t. II, p. 42(1). Cette mention est dilTicile à concilier avec
une autre, non moins précise, émanant des itegistres du Conseil, en date du 19 avril 1339 : « Expé-
dition de laz moyson de laz Monoye estant eu St.-Gervex, 230 escus » (R. C. 1539, vol. 33, f 92\
1,1' 22 avril, ce prix est ahnissé à 220 écus, et ladite maison est adjugée an sieur de la nàlie-Champion
ilhid., f" 93). Ou possède, en outre, des comptes de l'atelier de Cornavin jusqu'en i:)32 (^D. Promis,
op. cit., t. I, p. 8); il parait doue prohahh; que ce fut hien celte année-là i|ue l'atelier fut fermé; on
a de la peine, dès lors, à c(impr(Midre l'assertion de I?iinivard.
TOMl-: I. 101 15
46 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Pour ce que là où est la inouoye, devant St-Piene, n'est lieu propice, à cause du
sermon du Consistoyi'e el de la justice du Sr lieutenant. Ordonné que les (jualties
S^" commys sus les nionoyes, le maystre de la monoye et les olficiers et ovriers
d'icelle, doybge allé visité le lieu plus comode, aftin sus leui' iclalioii il advisc El
(|u'ils ayent à visité l'hospilal du pont du Rosne, pour voyer si le lieu seroy
propice, aul non. ' »
L'hôpital de Notre-Dame du Pont du Rhône «'tait situé derrière l'hôtellerie des
Trois-Rois, au bas de la Cité. Comme il se trouvait fermé depuis plusieurs années,
le Conseil avait iiatuiellement soniié à l'utiliser en y [daçant l'atelier monétaire.
Ce fut aussi l'avis des commissaires, qui rapportèrent sur ce sujet le 19 novem-
bre 1543 : « Lieu poui- liashe la monoye de la ville. Les S^" députés sur cella
hont refférus qu'il n'on trouvé lieu plus propice pour cella que la moyson de
l'hospital du pont du Rosne et, sur ce ordoné que le lieu soyt mis en ordre el la
charge de ce fere a esté donné au S^' Pernet De Fosses ', etc. »
Les réparations nécessaires pour l'aménagement de l'hôpital du Pont du Rhône
furent de suite entreprises et, avant la iîn de l'année 1543, l'atelier y était installé.
Cette installation subsista pendant près d'un siècle et demi, mais, vers la fin du
XVII""' siècle, la vétusté de l'édifice de la Monnaie en rendit le séjour peu com-
mode, sinon dangereux. C'est ainsi que nous lisons, en dale du 1 i août 1675 ',
dans les Registres du Conseil, qu'une partie de la Monnaie est tombée en ruine.
Cette partie fut vendue au sieur Lacombe, hôtelier des Trois-Rois. Enfin, le
20 juillet 1081 *, le Conseil arrête que la Monnaie sera transférée dans la maison
de Saint-Apre, non loin de l'Arsenal. Cette maison qui, depuis 1557 \ était la
propriété de la Seigneurie, se trouvait située dans l'espace aujourd'hui compris
entre la rue des Granges, la rue et la rampe de la Treille, et non loin de l'ilôlel
de Ville. Malgré les avantages que présentait le nouvel emplacement de l'atelier
monétaire, nous allons voir que, trente-six ans plus tard, il se trouvait de nouveau
condamné à un troisième déplacement, qui devait être suivi de plusieurs autres.
' R. C. 1543, vol. .37, (" 276. — '' Ihul. — ' H. C. KiT.o, vol. I7;i, p. ;)i8.
* R. C. 1681, vol. 181, p. 230.
* J.-B.-G. Giiliffe, Genèri' Jiistoriqnr li iirrliéolixjitjiic. Oenove cl Hàle 1872: iii-i". p. 13o.
102
ORGANISATION DE LATKLIER. 47
En ellel, le 17 novembre 1717 ', le Conseil donne l'ordre au général de Monnaie,
Ami Le P'oit, de Caire transporter provisoirement les balanciers dans l'antichambre
de la salle du Conseil, à l'Hôtel de Ville, jusqu'à ce qu'on puisse les placer dans
un local mieux ap|troprié à leur destination. Cependant, la fonderie demeurait à
Saint-Apre.
Le 28 janvier 1718 ', la Chambre des Comptes arrête d'aménager une portion
de l'Hôtel de Ville, pour y placer l'atelier de frappe. Ce nouveau local se trouvait
situé dans la portion sud de l'Hôtel de Ville, au-dessous de la salle des fiefs. Mais
là ne devaient pas se borner les pérégrinations de la Monnaie. Vers le milieu du
XVIH"" siècle, nous ne savons ni à quelle date, ni pour quels motifs, la fonderie
fut transférée dans un bâtiment du bastion de Hollande; en juillet 1782 '. le
matériel de celte fonderie fut entreposé à l'Hôtel de Ville, probablement pour
faire place aux troupes allii-es qui venaient d'entrer à Genève. En 1785', Jacques
Gresset, maître de Monnaie, obtint du Conseil l'autorisation de frapper chez lui,
à Vandœuvres, des pièces de deux-quarts. Une permission semblable fut octroyée
à Paul Binet, en 1788. La fonderie fut alors installée chez ce dernier, la frappe
se fit à l'Hôtel de Ville, tandis que la chambre à blanchir les monnaies se trouvait
sur le boulevard, devant le corps de garde de Hivc\ Les choses demeurèrent en
cet ('tat jusqu'en 1702.
Nous avons dit, dans un chapitre précédent ", ((ue les privilèges possédés, dans
d'autres villes, par les gens de la Monnaie, ne leur furent pas accordés à Genève.
Toutefois, la maison même de la Monnaie jouissait, au XVI"* siècle, d'une faveur
spéciale, dont bénéficiaient les monnayeurs eux-mêmes : il était interdit de faire
dans cette maison aucune exécution de jugement rendu en matière civile ; c'est
ce qui ressort d'une décision du Conseil, en date du 27 avril 1571 :
Moiioic. Aiil" itinn olliiicr. t,e niaisln! et compagnons de la nionoie se sont pleinlz flurlil
|{i(iii, (|iie le jour d'Iiyei', vini l'aire exécution à la inayson de la nionoie, contre uni; (les coni-
l)agnons et, onviieis d'icelle, asscavoii- Anioine ('liapnis, conlie liisance du passé, et nonolislani
les l'cnionliaiices (|iiilz luy en liieiil |ireniiécenieiil, puys après, le S' Corne, général d'icelle
' l«. C. 1717, vol. 210, p. :i9S. — - l{. C. C. 171S. \n\. \i, p. Ifili. — ' H. M. 1782.
' II. M., 178!). — ^ U. M. 1788. — '■ Voy. ci-dessus, ji. :{:!.
103
48 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
inonoip, qui y surviiil. lesquelles il niesprisal et lit grand scandale; priant leur y pruvoir.
Iceluy ouy. disant qu'il ignoroit ce privilège, a esté airestc que bonnes remontrances luy en
soient ftiictes, et soit condamné à estre vingl-(|uatre heures en prison, au pain et eau. luy
défendant de faire cy-aprés aucune exécution es la maison de la nionoie [)our cas civile'.
Ce privilège était, scion toutes probaJjililés, im vestige de l'ancienne législation
qui avait régi la >Ionnaie épiscopale ; comme on n'en trouve, après 1571. ni la
confirmation, ni même aucune mention, on est en droit de penser qu'il tomlja
peu à peu en désuétude.
CHAiMiia: III
PROCÉDÉS DE FABRICATION
L'antiiiuitt' avait légué aux temps modcincs le monnayage au marteau,
procédé rudimcntaire qui comprenait les opérations principales suivantes :
le métal, ime lois tondu et anuMK' au litre voulu, était coulé en lames, dont
la largeiu' et l'épaisseur se Ironvaitiil un peu plus l'ortcs (pu' celles de la
moimaie. Dans le |trincipe. roiivrier amenait à coups de marteau ces lames à
l'épaisseur (pic devait avoir la monnaie, puis il les découpait en carreaux qu'il
arrondissait avec des cisailles. I^es llans, ainsi l'orniés, devaient avoir le poids de la
monnaie elle-même; ils étaient alors confiés aux monnayeurs chargés d'y mar-
quer l'empreinlt^ qui devait en faire des monnaies. Pour cela, le llan était posé
sur un coin nonuné carré de pile et recouvert d'un autre coin nommé trousseau.
Le monnayeur frappait alors à coups de maillet sur le trousseau. Jusqu'à ce (jue
le type de la monnaie fut visible. Cet antique procédé avait pour lui le mérite de
' R. C. i;)7l. vol. ()G. f" 6.3.
104
OKGANISATIOX DK l.Al KLIEK. -lît
la simplicité et du lion marcln'', iiuiis il ('t.iil In's imparfait. Si les oiiviicis et les
monnayeiirs n'étaiciit pas sut'Iisamment habiles, le diamètre et lYpaisscur de la
monnaie étaient inégnliers, l'empreinte ('tait plus on moins marquée et souvent
smiVapp(''e, imperfections (|ni favorisaient l'induslrie illicite des rogneurs.
En France, ce fut sous le règne de Henri II, comme on le sait, ((ue l'on tenta
d'améliorer la fabrication monétaire, en faisant usage d'un iirocédé mécani{|ue,
le monnayage au moulin. Au lieu d'employer b; marteau pour amener les plaipies
de métal à l'épaisseur vonlue, on faisait |»asser ces plaques dans un laminoir,
dont les cylindres étaient mus, généralement, par des roues à palettes (|ue faisait
tourner un cours d'eau : de là, le nom de moulin ou de mouliiu't.
Les llans n'(''taient pas découp('s à coup de cisailles, mais au moyeu dun
emporte-pièce, ce (pii permettait de les amener liien plus rapidi'mcnl an [loids
réglementaire. En outre, C(!s llans, au lieu d'cMce niounayi's à cou|is de lu.iillet,
recevaient leui' double empreinte par la pression d'un balancier à vis, (ju'à l'origine
on appelait aussi un moidinel (^)iielque perfectionné (|u'il fût, ce proc(''d(' n'obtint
|)as de suite la faveiu' qu'il méritait. Ea puissante corporation des momia\eius au
marteau en condjatlail l'adoption et, du règne de \lcu\\ Il à celui de Eouis .Mil.
le monnayage au moulin \\c fut guère em[iloy(' en [■rance que pour la fabiication
des pièces de cuivre, des jetons, des pieds-forts, etc. iMais, sous les règnes de
Louis XIII et de Louis XIW les choses changèrent conqdèlement. l'.n KJiO. on
employa le balancier pour la frap|ie des louis d'or et en Hiio le monnayage au
marteau fut (b'-linitivemenl aboli.
L'atelier de (îenève parait avoir suivi de loin ( t-s divers perfectionnements; de
plus, il a fait usage d'un iroisiènie procé-dé, d'origine germanique. Voici, du reste,
les renseignements que nous trouvons dans les llegistres i\u Conseil sur les divers
procédés de monnayage : le 2 septendtre 15()I ', llem'i Savoie, (ils de Claude Savoie,
demande au (Conseil la permission de fair(; faire à ses frais « un m«din pmn-
battre des Ihaleis comme ceux de Zurich. » Il s'agit ici, non pas du balancier, mais
seulement du laminoir, qui dormait au travail plus de ré-gidarit»' et l'accélérait
sensiblement. Nous \u\ savons pas si le Conseil acquiesça à la demande d'Henri
' i«. c. i.'joi, vui. ;ic., 1" r.i't.
105
50 IIISTdlliK MONKTAIKE DK (iENÈVE.
Savoie; on pcnl en doiilor, cai', (liiianl la lin dn Wr"" siôolo. il n'csl plus l'ail
mention {\o ro nonvcan prorédi'. Au mois de mai l'iO^'. la veuve de (Jédéon
Moilol, maiire de Monnaie, fail achever à ses frais " un moulin à monnoies, ))
que sou mari avait pris renoa^cment de l'aire construire. Ici encore, il n'est
évidemment question (pio du laminoir, construit à (ienève peul-clre pour la pre-
mière fois, mais ipii. désormais, ne cessa pas dètre employé, .\insi. dans la consti-
tution de deu.x maîtres de Monnaie en H>22. il est dit que a les maîtres fourni-
ront un moulinet accompli en toutes ses parties, pour façonner de la monnoie,
avec foite pièce pour couper de la grosse e( petite monnoie (emporte-pièce)
ensemble les rouages de bois qu'ils feronl. poiu' faire marcher sur un coins d'eau
(ledit moulinet)'. » Celte descriplidii ne peut s'a|)pliquer ni an balancier, ni à la
machine dont il va èti'e question.
Le 14 octobre 1687 \ on |tropose au Conseil (pic ^( pour l'utilité et la commodité
|)nl(Iiqm\ on fasse faire un moulinet jiour la fabrique des espèces et monnoies, «
et, le 14 Janvier 1088', on l'ait prêter serment à Domaine Dassier. graveur. « de
ne montrer à personne la u)achine que construit le S' Lecain. touchant la mon-
noie. » Il s'agit donc ici d'une invention bien dilTérenle du sim|ile laminoir.
Le 24 juillet 1G89\ le S"" Lecain pn'senle en Conseil la machine « qu'il a fail
faire |)our battre de la petite monnoie. laquelle ayant éti' examinée, a été dit
qu'avant de parachever de graver une des roues (rouleaux), on en fera l'expé-
rience, pour savoir si elle est d'usage ou non. »
Ce passage indiqm^ ce ([u'c'lait celte nouvelle machine : deux cylindres mi'tal-
liques tournaient l'un contic l'autre; ils présentaierd chacun, à intervalles ('gaux,
la gravure de quatre coins, de telle sorte (pu*, lorsque chacun des cylindres avait fait
un tour complet, les quatre coins de l'im avaient lencontré les quatre coins de
l'autre et fourni l'empreinte de quatre pièces de monnaie. Celte machine, connue
cl employée en Allemagne et en Suisse dès le XVI""" siècle, ne pouvait fonctionner
ipie pciur les petites monnaies, à cpii elle im|irimait une forme légèrement concave.
Elle était d'un usage commode; aussi fut-elle employée à Genève, depuis la (in du
' n. <:. I()02. vol. i)7, r> 20. — - W. t. \i\ii. noI. IIIO. — ' H. C. 1G87, m<\. 187. \-' 11)',».
' n. i:. C. I(i88, vol. i). p. 321. — ' H. C. C. 1(189, vol. 9. p. iOO.
10(i
ORGANISATION DE L'ATELIER. 51
XVII"" siècle, non seuleinenl jusqu'à rintrodiiclion du luihuicicr. hkiin nu (hc
pendant le XVIIl""' siècle et dans ce siècle-ci.
Ce fui Domaine Dassier, graveur de Monnaie, qui pril rinilialivc df demander
un balancier : le 14 aoiil 1706', il exposait au (>onseil les avantages qu'il y ;Hir;iil
à pouvoir se servir de cet instrument, elle Conseil arrêtai! d'en taiie construiir un
à Nuremberg; vers la fin de 1708, le balancier ariivait à Genève et on rinslallait
à la maison de Saint-Apre \
En résumé, il paraît probable que durant le WI'"" siècle l'atelier genevois a
exclusivement monnayé au marteau; depuis 1002, il a fait usage du laminoir et
de l'emporte-pièce; depuis 1689, il a inlriHJuil l.i macliine à coins mulliples et
depuis 1709 le balancier.
■ H. C. ITOC. \(il. iOC). |). aid.
-' H. C. ITilS. \ol. i>(lS. |i. .••)SS ri 1!. i;. l/d'.l. Mil. :'ii'.l. |i. Ijlil).
Kl";
DEUXIÈME PARTIE
ACTIVITK 1)1^ 1/ATKLII^H
cil MM TUE I
SVSTKMES :\IOXF,TATnES
Do 1535 à 1792, deiix syslômes moïK'laii'es (linV-rciils oui i'-U'' suivis à Genève :
le florin et la livre courante. Nous allons indiquer l'origine »l la nalinv de ces
deux systèmes.
l. Le /huin.
Frappé pour la première Ibis à Floreiu^e, en l:25"2, le llorin d'or a joué ini rôle
important dans riiisloire monélairc des États d'Europe. Tout d'ahord, il fut
accueilli avec une faveur marquée, non-seulement en Italie, mais dans la plupart
des autres pays où le développement des transactions commerciales rommciiçail
à en faire sentir le besoin; puis, on le prit comme modèle et la [tlupart des ate-
liers d'Europe placèrent sur leurs monnaies d'or, au \IV"" et au XV"' siècles, la
fleur de lys épanouie, arnu;s de Elorence, et Saint Jean-Baptiste, patron de
cette ville. A la vérité, ces «'ndtlèmes furent bientôt abandonnés, pour faire jdace
à d'autres, mais le nom de llorin subsista.
A roiioine, et dans plusieurs États, douze sols d'argent valaient un llorin d'or,
et le cn'dit et le cours de celle espèce ('taient tels i\ut' l'on continua de compter
en llorins de douze sols, alois (pie, de|)uis longtenqis, ce rapport n'exislail [ilus en
TOME I. !*>!' l(i
54 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
n 'il lit»'; la iiiomiaif^ fra|i|ii''(' avait (loiim'' iiaissanco à iiiic momiaic de coiuiilt', qui
leiulil à sp subsliliicr. dans plusiriirs pays, à ranciciine livre carolinfiieniu' do
vingt sols. A la vérité, oiMtc sulistilulion ne se fit pas partout : eertains Étals qui
avaient nn grand commerce, comme la France et TEspague, conservèrent leurs
anciens systèmes monétaires et résistèrent ainsi à cette influence du lldrin que
subirent la plupart des antres Étals. Grâce à ses relations avec la Savoie. ( ienève
fut du nombre de cen\-(i. .\u XIV ' et au XV""" siècle, le florin tendit à rem|)lacer
dans les comptes l'ancienne livre genevoise de vingt sols et en 1535 cette substi-
tution était accom|die. Le florin se divisait en douze sols de douze deniers; le
denier valait deu.x oboles ou mailles et chaque obole valait deux poeses'. De 1535
à 1702. les monnaies genevoises furent frappées d'après le système du florin;
mais, à côté de celte monnaie de compte, on en vit ai>paraitre une autre vers la
fin du XVH"'' siècle : la livre courante.
"2. La livre couranle.
Les relations commerciales de Genève avec la France expliquent l'emploi dans
celte ville, concurremment avec des valeurs purement locales, de la livre courante.
Elle se nommait, à l'origine « livre tournois, monnaie courante en celle ville »
et ne prit (pie plus tard le nom de « livre couranle » Elle se divisait en vingt sols
courants de douze deniers courants chacun. La valeur de la livre touinois,
relativement à celle du florin de Genève a subi des variations sensibles jusqu'à la
fin du XVII'" siècle. En 157()\ elle vaut '1 If. (» s. de (ienève; en Kîit)'. elle vaut
3 fl". 5 s. 4 den.; en 1653', 3 ff. 8 s. ; en l(i87 ■, 3 fT. (> s. Enfin, le 18 tlécembrc
1689', le ce arrête que, malgré le snrhaussemenl des espèces en France, l'écu
de 3 livres vaudra, comme précédemment, 10 ff. 6 s., ce qui laisse la livre à
3 ff. 6 s.
A partir de cette époque, la livre courante devient une monnaie de compte
genevoise, qui n'a plus rien à l'aire avec la livre toiunois et dont la valeur est
' Le terniP de poc.sv ou quiirl do (Ifiiiier, ne pimiit jnis avnir élc ciiiplosé depuis \:yx.i.
» H. C. liiTfi, vol. 71. I' i-.il. — ' |{. C. I(H(). vol. I i."). \k :ili. — ' ]{. C. KilW. vol. \M. p. IS.
•• M. C. IC.S7. vol. 1S7, 1" i»i. — ''■ H. C. I(i8<l. vol. 18!». p. ili.
1 1 ()
ACTIVITÉ DE 1/aTKI.IEK. 55
pour l'avoiiir lixro à '^ IV. (> s., soil i!2 sols; elle siibsislcra ainsi, avec des iiilermil-
leiices, jiis(iir('ii 1838.
Nous avons divisé les monnaies genevoises en trois classes : les monnaies de
hillon cl de cuivre, les monnaies d'argent et les monnaies d'or, réservant iionr un
chapilre spécial l'élude des pieds-forts, des essais et des monnaies étrangères
conlre-marqut'cs à Genève.
Nous commençons notre élude par les monnaies de billon, non-seulement
parce (pie ce sont les plus anciennes et les plus nombreuses, mais encore parce que
ce sont elles qui présentent souvent la plus grande importance numismali(pie;
aussi, ne saurait-on Irop regretter que Haller, dans son ouvrage de numismatique
suisse', les ait |)resque entièrement passées sous silence.
Le nom que nous donnons à chaque momiaie est, avant tout, celui (pfcllç por-
tait lors de son ('mission. Ainsi, de 1557 à 1059, par exemple, on a IVappé à
(ienève de grosses pièces d'argent, constamment appelées llialers. En 1721, ce
monnayage est rc|)ris, mais sous le nom d'écus et l'on voit désormais, dans les
papiers publics, la désignation d'écu être indifféremment appliquée aux Ihalers
t'rapp('s jusqu'en 1659 et aux écus émis des 1721. Il y a là une confusion ipii ne
saurait être reproduite dans une ('tude consciencieuse de la munismatique gene-
voise. Nous donnerons donc le nom de thalersaux plus grosses pièces d'argent frap-
pées de 1557 à 1059 et le nom d'écus à ces mêmes monnaies émises depuis 1721.
Les Registres de la Monnaie et les Registres du Conseil présentent, en ce qui
concerne les comptes de la Monnaie, les lacunes suivantes : de 1535 au 25 août
1552; du 22 février à la lin de 1553; de mai 1556 au 6 juin 1560; du 25 février
à la fin de 1561 ; du l^^r janvier au 6 juillet 1587; de 1597 à 16()9;de 1612à 1619;
de 1621 à 1625; de 1630 à 1632; de janvier à juin 1641 ; 1656; de 1()58 à 1673.
Cette liste explique povnquoi, alors même (pie certaines monnaies existent et sont
décrites dans la quatrième partie de ce tiavail, nous n'avons pas pu indiquer les
chiffres de leurs émissions.
' :>cliwcizerisches Miinz- nnd Médaille n-Knlniifl.
111
56 msTUIKK MUXKTAIIIK DK GENÈVE.
CIIAPITIU: Il
MONNAIES DE BILLON ET DE CUI\1!K
Les pièces de billon IVappôes à Genève de 1535 à 1792 suiil ;ui iiomhie de onze.
Nous les avons réparties en trois groupes composés de telle sorte que, dans cliaiiue
groupe, chaque monnaie se trouve avoir une valeur douMe de celle qui la suit;
le dernier groupe lait seul exception :
Premier groupe : Six-sols, trois-sols, six-quarts, Irois-quarls.
Deuxième groupe : Sols, deux-quarts, ipiarls, forts.
Troisième groupe : Huit-deniers, quatre-denieis, deniers.
l'HEMIKIl (iHiiri'E
1. Six-sols.
La première meiilion de cette mounaie se liouve dans les Uegisties du Conseil,
à la date du 7 septembre 1537 : (,< Icy est aussi passé (piil puysse l'aire, le maislre
de Monoye, de pièces de six-sols, de la marque désarmes de la Ville, d'une pari,
et de l'aullre, la figure de Justice debout '. )> Il ne |i;nail pas (|ue Idn ail exécuté
ce projet; tout au moins, aucune de ces monnaies ne nous esl |)arvenue. Les
six-sols apparlieiment an XMI""" et an XMll""^ siècles. iNous trouvons dans le
contrat du maître de Monnaie, Pierre dn .Menrier, à la date du li janvier 1033,
l'ordonnance suivante :
Le maistre devra faire fabriquer pour la soniine de fiO.OOO fT. de nioiiiinie à noslre coing .
assMvoii' : pièces de fi sols, de -i sols et IS deniers, à raison de 7") iï. le inaïc^ dn lin el ■'!(> sols
■ i{. c. i;i:}7, vol. :{|, r- iii.
' Les poids dont on se sorvail à la Monnaie de ('■cni've étaient le marc de Paris et ses subdivisions :
le marc valait 8 onces et |ies,iii •2iis™-.7.'):i: l'once v;il;iit iï deniers et jtesail .30e"°-..ï94 : le
112
ACTivrj'K DE l'ateueiî. ' 57
])oiir son brassage, sur cliasqiie marc, en payant par leilit Meuiier (Jeux sols pai' niair de
soigiieuriage et le remède en tin; assavoir : un grain et demy pour nous et demy-grain pour
ledit maistre de inomioie, au cas que ledit défaut se renconlre en hidilf nioinidii', el i|uanl
au remède en taille, il nous appartiendra entièienn'iil '.
D'après les Regisd'es de la ]Monnaie, le litre de celle pièce do six-sols lui. en
1633 ', de 5 dcn. 10 gr. et la laille de 19 qiicnies, tandis que dans le couranl de
1634 ' el jusqu'en lOil ', le litre en esl réduit à 5 don. 7 '/, gi"-, li< lai"»^ restant
la même que précédeninienl. En 1633', on lit 517 n).' de |iièees de six-sols;
913 m/ en 163i; 306 m.' en 1638; 325 m. 4 onces" eu 1639; 152 ni.'Cn KiiO
el 63 ni." en 1641. Ce uionuayage lui alors interrompu jusqu'au 25 juin 1677'',
dale à laquelle il esl arrêlé de ballre pour 2000 ('eus de |)ièces de six-sols, à i den.
de fin el 42 ff. de laille; remède en laille : 6 sols ; seigueuriage : 2 11'. (>elle
ordonnance fui mise à exéculiou l'année suivanle; il se ballil 486 m. ' de celle
monnaie.
Les pièces de six-sols émises pendant le Wll'ue siècle pi'éseulenl. au droit.
la légende GENEVA CIVITAS, suivie du niilli'siine. avec IVcu de Genève, sur-
monté de l'inscription M. 8. el au revers, la li'gende POST TENEIÎUAS LVX,
avec une croix recercelée.
Inlerronqni peiulanl près d'iui siècle, le monnayage des six-suls lui lepris en
1764; voici les ordonnances (pii s'y rapporleni :
le'' oclobre 176 i". - Arrè-h' de lialhr \nu\v 6000 cens de pièces de six-sols.
à 3 den. 12 gr. de lin, sans remède; à la laille de 86 pièces; remède 1 pièce;
seigueuriage 3 11'. Il s'en ballil ni70 m. i onces' en 17()5.
denier vnlail, 24 grains el pesnil \k"«-.-21:\: le grain pcsnil OB™-.0.'i:i. Ces poids sonml a l'axenir
désignés dans cet oiivriii,'e par les aiirévialions suivantes : marc - m.; denier - den.: grain ~ gr. :
gramme = grm.
' 1^. T. 1633, vol. 101).^- = H. !\1. 1(i:u. - ^ !!. M. lOlii. — ' I!. M. KiU. " H. M. IM3.
"^ Dans les indiciitions (p:e nous donnons sur la miilière en leinie. nous taisons loiijoms abstrac-
tion des pièces en hdile. soil pai-re (]iif celles-ci ne sont pas loiijoins indii|iiées. soit |iarce (|ue le
ra|i]iort des pièces en lioite à la matière en lenvre peut avoir varié. Il est ceiiemiant probalile ipn' ce
rap|iort était. |ionr l'or, de \ pièce en boite |iar marc de matière en o-iivre el pour l'ai-j;ent et le
billon. de 1 pièce en boite pour tO marcs de matière en u'u\re.
' It. :\1. 1634. — « R. M. 1638. — '■' H. M. 1639. — '"■ H. M. tOiO. — " U. M. 1611.
'' M. C. 1677. vol. 177, p. 2115. — •'' H. M. 1678. — " H. C.C. 1764, vol. li», p. 29L
'■■ ]{. M. 176.").
113
58 IIlsrdlKK MOXKI'AIUK I)K (;KNKVE.
0 iiKiiis 1770". — Anèl(' de Italtrc 1000 ni. de pièces de six-sols, ;iii\ niV-iiies
conditions que précédenimenl. Il en lui hattn 710 m.' en 177(5 el iOO m/ en 1777.
21 septembre 1790'. -~ Arrêté de luillre 2000 ni. de pièces de six-sols, aux
mêmes conditions que précédemment. Il en lui battu 2055 m. 1 once' en 1791.
Les pièces de six-sols, frappées pendant le WlIIme siècle, présenleni au droit
la légende RLSPVBLICA (ÎENKVENSIS, avec les armes de (".enève surmoiilées
dïin soleil et au levers, la léiiende POST TENEBRAS LV\. suivie du millésime,
avec l'inscription six-sols, placée dans le cliamp.
2. Truis-sols.
il est parlé pour la première lois de celle monnaie dans les Uegislres du Con-
seil, le 27 mai 1539, en ces termes : ^ Que le maysire de monoye ne doyge plus
bacstre monoye, synon de pièces de Iroys solz, de demy lésion et de lésion \ » Tl
ne semble pas que le ma lire ail prolité de l'autorisation qui lui était accordée touchant
les trois-sols, dont on ne connaît les j)ièces qu'à partir de 1554. On connaît cepen-
dant des pièces de trois-sols de 1550. Elles sont fausses et la malfaçon en est
extrême. De ces pièces apocryphes, on ne doit pas conclure à l'existence de pièces
authentiques, frappc'es en 1550. Nous eslimons que cette date esl un anachro-
nisme commis par un faussaire dont nous connaissons d'autres [iroduils encore,
datés de 1560 et de 1501. La picmière ordonnance relative aux trois-sols est du
9 juillel 155-4'; il y esl stipulé (pie celte monnaie sera au lihi' de 5 den.
6 gr., ;i la laille de 15 ' , (piernes ; remède en loi : 2 gr. el en [loids : 8 den.;
seignenriage : (5 den. el brassage : 7 s. 0 den.; les remèdes appartiendionl à la
Seigneurie. Il en fui frappé <i7() m." en 1554 el 110 m. ' en 1555.
20 juin 1500'".— Taille" : 15 ", , quernes; remède: 1 pièce, il s'en lit 59 m.'^
' lî. C. I77(i. vol. -211, p. \0->. — ' I!. M. I77(;. — ' H. M. 1777.
' i{. C. I7'.M), \oi. -'iU), |>. :5;i(j. — I!. M. 17111.— " \{. (;. i;i:!'.). \i>\. xi. (■ ii:!.
' H. C. I.'ioi, vol. 48. f" ,S(i. — " |{. M. lool. — ■■> R. .M. IIJo.ï. — '" li. C. loOO. vol. oG, f" lyi.
" .Nous ne menlioniioii.-^ le lilic. la liiillo, le.-* remèdes, le .seigneuiiafre et le brassage, que lors-
qu'ils ne sont jias i(lentii|iies à ceux de l'ordouHani-e précédente.
'* 1{. C. l.'iC)!. vol. ;■)(!, 1' \:,i.
114
ACTIVITÉ DE l'atelier. 59
25 jnillcl 1501 '. - - Tilre : 5 don. 3 i-r.
9 mars 1502-. — Tilre : 5 don. 2 m.; I.iillo : 10 (luernos: soisncuriaco : 1 s. ol
brassatio : 8 s. Il on lui fait :¥;9i ni. ' on I5(;2; l)l(i2 nL ' on 1503; iSifi nu '
en 1504; 0000 m." on 1505; 11103 m.' on 1500; 3005 nL" en 1507; 1720 xu.' on
1508 ol Kwî) m."' en 1509.
23 mai 1570 ". — Tilro : 4 don. 23 '/, Jii'. ; seij»neni'iai;e : 1 s. 3'/, don.; I. ras-
sage: 9 s. Il s'en ballil 1207 m" on 1570; 1003 m.'' en 1571 el liii u\.' on
1572.
7 anùi 1573". — Tilie : 4 den. 23 gr. ; scignenriago : I s. 4den.; brassage :
9 s. 8 '/. den. Il on Inl balln 243 m.'" en 1573.
Novembre I57i ". — Tilro : 4 den. 21 i^r.; soignenriai;o : I s. 8 don.; brassage :
9 s. Il '/.^ den. Un on ballil iOil m.'" on 1574.
Septembre 1575''. — Taille : 10 '/, ([norncs; soignenriage : 2 s. 3 don.; bras-
sage : 10 s. 0 den.
20 janvier 1570'". — Tilre : 4 don. 18 gr. On en ballil 803 m.^' en 1570.
28 mars 1577"'. — Tilre : idon. 12 gr ; laillo : 10 \. tinornes; soignenriage :
1 s. Odon. On on ballil 1072 nL'' on 1577; 3313 m." en 1578 el 3315 m." en
1579.
20 janvier 1580"'. — Tilro : i don. 11 gi'.; seigncnriai>e : 1 s. 9 don.; brassage:
12 s. On vu ballil 3915 m.'^ en 1580; 4014 m.'" en 1581; 2053 m.^^ en 1582 ol
2907 m."' en 1583.
28 janvier 1584- ''. — l.'onvortnro do la Monnaio ilr dex l'aisanl ciainibc (pic
tout le billon de la ville n'y IVil porh', le (Conseil arrèlc (|no lo lilre dos monnaies de
' r. .\r., |i. :: — - il c. i:i(i2. vuL '.û, r- i\.— ' il l. i:iC);L \oL :i.s. !■ -'9;i.
• l{. r.. VMYi. vol. .'18. 1" Iti et R. C. VM\L \o\. i)9, 1" l'O.). — '■ W. M. i:i(;'i.. — ••■ IL M. LW).").
' IL M. Lidf). — » l«. (;. L')(J7. voL (i*, I" 1)2 et l{. C. \-M\H. vol. Oi. f" LJT.
■' It. C. I.")()X. vol. filL f" 99 el livl. — '" IL L. \'MV.). vol. fil. p" lli et 179.
" C M.. |i. 11. — '■ 1!. C. L'>70. vol. (•,;■). f" 97 et IL C. i;i7K Mil. (V.\. I" I9:L — '' IL M. 1".7I.
" IL M. i;)7->. — '- C. M., p. I:L — "^ IL M. i;i7:L — '' c. M., y. 11. — "' IL .M. LiTL
'^ C. M., p. Ik — '0 C. M., p. 15. — " W. M. 'i;i7(). — -■' C. M.. \>. Ki. — " |L .M. i:i77.
'" W. .M. L-ns. — ■" n. c. 1579, vol. 74. f'"^ I L>:i el ■>\\. — «" C. M., [i. :'0.
•■' IL C. tilSO, vol. 75, r» liO el i'M.
■'- IL C. i;i8l. vol. 70, f"» 40 et 147 el li. C. l5Si. \ol. 70, t" 211. — -' U. C. LiSiL vol. 7S. f" S.
■'" IL C. lilS.'L vol. 78. f" 125 el IL C. \:Wï. \ol. 79. f" 7. — ^' It. C. i:i8l. vol. 79. I" 12.
115
60 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
billoii sera abaissé. Titre dos pièces de Irois-sols : 4 deii. 10 gr.; taille : 17 quernes;
seigneuriale : 1 s. 10 don.; brassage : l 11. 3 s. On en battit 2723 m.'
1'^'' septembre 1585'. — Titre : i don. 8 gr.; laiHe : 17 (|nernes I pièce;
seigneuriage : 1 s. I 1 den. On en battit [WO m.'
27 avril 158(»'. — Taille : 17 ',, (luernes; seigneuriage :3s.; brassage : lis.
3 den. On en battit 2038 m.
28 juillet 1587". — Titre : i den. 15 gr.; taille : 17 {|uernes. 11 en fui battu
70 m.^ en 1587; lOO m.* en 1588 el 1500 m, en 1580.
29 décendti'e 1591 '". — Titre : iden. 3 gr.; taille : 18 quernes; seigneuriage :
3 s. 9 den.; brassage : 14 s. 9 den.. On en battit 17 4 ni." en 1592.
(> novembre 1593". — A la suite d'inic conférence tenue à Payerne, entre les
États de Berne, Fribourg, Soloire, Neucbàlel et Genève, en vue d'uniformiser la
monnaie de ces filais, le Conseil arrête (pie. désormais, les pièces de trois-sols
seront frappées au litre el au poids des bal/, s\iisses, à savoir à 4 den. 10 gr. en loi
el 77 pièces en taille; remède de loi : 2 gr. ; remède de taille : I |)ièce. On en battit
45 m." en 1593 el 55 m." en 1594.
10 avril 1019". — Le tlduseil accorde aux niailres de Monnaie de Itallre pour
500 t'Cus de pièces debillon, y compris des Irois-sols. elle 18 janvier 1620" une
permission sendilable est accordée poiu' la moili('' de celle valeur. Taille : 25 ',,,
quernes; remède en loi : ' , gr." On en ballil UM) m," en ir>20.
23janvier'\ 26 mai "' l'I 2(5 d('cembre 1621 '. — Le Conseil accoi'de aux maî-
tres de Monnaie de battre pour 3000 ('lus de |)ièc(^s de Irois-sols.
13 mars 1622''. — Une permission sendilable ,i la pn'ct'deMle (*sl accordée aux
maiires poiu' une somme de 1000 l'-cus. l.e monlanl. les litres et les poids de ces
deux é'missions nous sont inconnus.
14 janvier 1(»33'\ — Nous avons vn^' que le maiire de Monnaie. Pierre du
' R. (:. 1384. vol. 79, f" 99 et H. C. L'iSo. vol. SU. 1" C. — ' C. M., \\. î:>.
' W. C. \:\K>, vol. 80, I'"" 98 et 182. — ' C. M.. \>. l'."). — '- \{. C. KiSC). \ol. Si. i"' 1 il et 'M)i.
<■ C. M.. |i. 26.— ' 15. <:. i:i88, vol.83, Mi. — ^ It. M. 1 iiSS. — ■■• \{. .M. |.)89. — "> C. M., p. 28.
<' li M. |:,«.):>._ '« C. M., j). 29. — '' H. .M. i;)9:5. — " 15. M. I.V.li.
" |{. C. I(;i9. vol. ils. f" 7(i. — '* li. c. IC.2(), \ol. 119. 1" 17.— '' !!. .M. ni20. — " //;/(/.
'*-*"--' l{. C. 1(121. vol. 120, 1- !;•). liiM'l lilO. — ■-- n. C. IC.22. \ol. 121. 1" .lO.
" lî. T. Kkî:?. \o1. nio. — -' Vii\. li-ili'ssiis. pa^'O iWi.
IKi
ACîniTK DE L'aTELIKH. G1
iMeiirier, reçut à celle dale l'onlic» de fabriquer pour 00,000 11", de diverses mon-
naies. Les pièces de Irois-sols de celle émission furenl frappées jusqu'en mai 163 i
au lilre de 3 den. 13 gr.; à la lailie de 24 ^|^ quernes; remède en loi : Vj gr.; seigneu-
riage : 2 s., cl de|)uis mai 1631, au litre de 3 den. 7 y^ gr. '. Ces conditions de titre
et de taille restcreul les mêmes jusqu'en 1689'. 11 fut frappé 785 m.' de pièces
de trois-sols en 1633; 186 m.' de janvier à mai 1634; 641 m.' de mai à décembre
1634 et 96 m.' en 1(;35.
13 août 1636'. — Le Conseil accorde au maître de Monnaie de battre des pièces
de trois-sols, mais nous ne savons pour quelle somme. En 1636, on en lit 1 i3 m.';
540 m.' en 1637; 2007 m.'" en 1638 et 2853 m." en 1639.
2 mars", 13 avril", 11 juillet", 13 novembre" et 7 décembre 1640". — Le
Conseil accorde une si'iie de permissions semblables, pour une somme totale
de 6000 écns. Ou en lit 3309 m." en 1640; 973 m." en 1641 ; 1925 m." en 1642;
1075 m.^" en 1643; 417 m." en 1644 et 1413 m.'^ en 1645.
25 juillet 1646". — Le Conseil autorise le mailre de Monnaie à baltic iOO m.
de pièces de trois-sols; on en battit 641 m.^* en 1646.
De 1554 à 1646, le type des pièces de trois-sols reste à peu près le même. Jus-
qu'en 1584, ces pièces portent au droit la légende GENEVA CIVITAS, avec l'écu
de Genève, surmonté du millésime, et au revers la légende POST TENEBUAS LVX.
avec une croi.K à balustres dans un encadrement formé de quatre demi-cercles.
De 1585 à 1646, le millésime fait suite à la légende du droit, sauf en 1588,
où il occupe la même place qu'antérieurement à 1585. En 1594, l't'cu ligure
au droit est surmonté d'un aigle impérial. On conserve dans quelques collections
une monnaie genevoise, [)orlanl le millésime de 1633, semblable aux pièces de
trois-sols qui ont été frappées précédemment, mais dont la croix du revers est
dénuée des ornemenis qui l'entourent d'baijitude. Le poids moyen de cette pièce
' l'I •■' W. M. (Je l():{3 ;i 1689. — ^ W. M. 1(j:W. - ' K. M. I<J34. — ' Ibul. — ' l{. M. 103.3.
' W. C. C. I()3(), vol. o, f" il. — ' n. M. If;3(). — '■' H. -M. 1637. — '" R. M. 1638.
" |{. M. 1639. — '^ R. C. I6i0, vol. 139. T 33. — " Ihid., f o6. — " lliid., f" 8i.
■•' Ihid., (" IW. — '« IhiiL. {« 160. — " li. M. I6KI.
'» R. .M. 'I6i1. — •■• R. M. 1642. — -'" R. M. 1643.
••" R. M. 1644.— ■■'■•' R. M. 164o.— " R. C. 1646. vol. 14:). \>. 23.
■^ R. Al. 1646.
TOME I. 11' 17
62 ' HISTOIRE MOXÉTArRE DE GEXÈVE.
est de â^^^^O environ. Soumise à l'essai', elle a fourni i don. 9 gr. de fin. soil
365/1000. Elle renferme donc 0'™-,803 d'argent lin. D'après les Registres de la
Monnaie de l'année 1633, la pièce de trois-sols devait peser 2-™ .47 et tenir 3 den.
13 gr. de fin, soil contenir un poids de 0^" ,728 d'argent fin. On voit qu'entre le
titre de la pièce en question et celui du trois-sols ordinaire de 1633. l'écart est
sensible. Serail-ce l'essai non adopté d'une pièce de six-sols? Cela ne parait guère
probable, car, d'après les Registres de la Monnaie de 1633, la pièce de six-sols devait
peser 3^"", 22 et tenir de fin 5 den. 16 gr., c'est-à-dire contenir I^^^SIO d'argent
fin, soit à peu près le double de ce que contient la pièce discutée. Il est plus
vraisemblable, vu l'analogie de type, de module et de poids, que cette pièce
est un essai non adopté, et probablement frappé en faible quantité, du trois-sols
de 1633. La question de titre devient alors secondaire. On connaît encore, de
cette même année 1633, un second essai rarissime d(^ la pièce de trois-sols; il sera
décrit dans la quatrième partie de ce travail. Revenons à la suite des émissions
de pièces de trois-sols.
17 mars 1688'. — La Chambre des Comptes arrête de faire faire un essai pour
la valeur d'un demi-marc de pièces de trois-sols, an millésime de 1688. à 3 den.
de fin et 32 ff. au marc.
2 août 1689'. — .Vrrèté de battre pour 6000 éciis de pièces de trois-sols.
Titre : 3 den. 6 gr.; taille : 32 ff. On en battit 40i m. 3 onces* en 1()89. Les pièces
de cette émission portent au droit lanlôl la li-gende (iENEVA CIN ITAS, lanlùt
nESPVB[LICAl CENEVENISIS]. Sur hiiilcs ces pièces, l'écu est surmonté d'un
aigle impérial (|ni coupe le millésime.
1 1 août 172! . — .Vrrètéde battre pour 2000 écus de pièces de trois-sols. Titre:
2 den. 18 gr. ; remède en loi : 2 gr.; remède en taille : 2 [lièces. On en battit 706 m.
6 onces ' en 1722.
2 juillet 1726 '■. — Arrêté de battre pour 2000 écus de pièces de trois-sols. Pas
' Tous les e.^sais ipie nous ritons ilaiis ret ouvrage oui été faits gratuiltMiieiil [lai- MM. Iiuliger.
essayeurs-jurés fédéraux, que nous i-emenions ici de leui- complaisance.
» H. C. C. 1688. vol. o, p. :j:K). — ' n. C. IfiSa. vol. I89, p. :M3.
* R. M. 1689. — '- n. C. \li\, vol. iH), p. 366. — " H. M. 1721.
• lî. i:. 1726. M,\. iH\. p. nv.\.
lis
ACTIVITK I)K L'aTKMER. 63
(le n'iiK'dc (Ml loi ; ri'iiiôck' de laille : (> s. ; sciij;ii(Miii;ii:(.' : 2 11'. 7 s. (I dcii. On en
h.iltil f)i2 III. "2 onces l"! deii. ' en II-Hk
i avril 17(i3 '. — Airèl('' de baltie pour 3000 éciis de pièces de Irois-sols. Titre :
2 den. 12 oc. On en battit 1290 m. 4 onces' en 17G3.
1er octobre 1704'. — Arrête' de battre pour 2000 écus de pièces de Irois-sols.
Seigneuriale : 30 s. On en battit 730 m. 2 onces' en 1704 et 1427 ni. 4 onces' en
1766.
20 mars 1776 '. — Arrèl(' de iialtrc KKIO m. de pièces de Irois-.sols. 11 en lui
Irappi' 1001 ni. ' en 1776.
21 septembre 1700'. — Arrèl/' de batlre 2000 m. de pièces de Irois-sols. Sei-
gneuriage : 2 If. 10 s. On en hallit 1010 m. ' en 1700 et 101 (i m." en 1701.
Les pièces de Irois-sols frappées au XVIll""^ siècle présentent au droit la légende
UESPVI5MCA (jENKVENSIS, avec reçu de Genève, surmonté d'un soleil et au
revers, la légemle POST TENEBllAS LVX, suivie du millésime, avec la croix
habituelle
3. Six-(/uarls ou Dix-huil-deniers.
Ainsi (|ue nous l'avons vu, (îenève prit part, en 1502 et 1503, à plusieurs coii-
lerences moih'taires avec les Canlons Suisses, en vue d'uniformiser sa monnaie
avec celles de ces divers États. 11 en résulta (jue la pièce de trois-sols de (jenève
l'ut, comme nous l'avons dit, rcMulue égale en valeur aux bal/ suisses et (pie la
pièce de neuf-deniers devint l'éipiivalent des krenzers. Aucune monnaie genevoise
ne coïncidait avec les denii-batz suisses; ce fut sans doute pour combler celte
lacune que le Conseil décida en 1503 la frappe; des six-quarts. Le maître de iMon-
naie, Jean Gringalet, qui avait assisté aux conférences de Payerne, devait, mieux
que |»ersonne, comprendre l'utilité de cette nouvelle monnaie, .\ussi, ce fut lui (pii
en proposa l'émission au Conseil, le l^"'' mai 1593 et, trois jours |)lus tard, l'arrêté
' |{. M. I72(). — ' li. C. I7(i:i vol. ifV.\. p. 1*0. — ■' l{. M. 1763.
' li. (1. C. I7()'k \o1. I'.). p. n'A. — " H. M. I7(5i. — " R. M. 1766.
' H. C. 1776, vol. m. 11. laS. — " l{. M. 1776. — ■' W. C. 1790, vol. 2i)6, p. 3,i(i.
'» I{. M. 1791». — " It. M. 17!)!.
119
64 iTiSToinK :\roxKT.\iiiK i>k ckxkvk.
siiiv;tnl ('lnil pris : « Le iiuiislrc poiin;! Ii.illic des pirccs de si\-i|iiails ;"i A dcn.
9 gf. (le lin el M) [(luciiiesl on lailie ; rcniôdc en loi : "2 <^v. cl on laillo 2 piôcos ;
seigiieuriage :3s.; hrassaiie : 15 s.' » \/.\ faliiicalion romnionra lo 2(> mai ol
s'éleva à 7i7 m.' Mais il parail (pi'ollo niôoonlonla MM. {\v liorno; ils en éorivironi
au Consoil i\v (lonèvo qui loin' dôh'iiua, lo 0 jnillot, Jean CriMiialcl « pour
lonr l'aire [taioir la lionlé ol la valeui" d'icollos nionnoios '. » Jean (iringalel reviiil
sans avoir réussi dans sa mission, car, le Ip'aoùl 159;}, après avoii' consullé leurs
alliés de Fribourg et de Soleure', MM. de Berne se plaignent on (ormes assez vifs
au Conseil de Genève du titre trop faible dos six-qnarls nouvellemenl battus el
du genre de croix qui se trouvait à leur revers « ...ayez à vous abstenir d'y mettre
(sur les six-quarts) la croix usitée par nous et le reste de nos alliés, ains seulement
la marque de vos armoiries, comme usez sur les bacbes (trois-sols) et pièces de
trois-quarts, car nous sommes occasionnés vous dire et déclarer francbement que,
si ne cbangez cette dite fabrication desdits demi-batz, somme résolus de les
décrier, etc. '. »
La réclamation de MM. de Berne fut écoutée. Le 3 août suivant, la Cbambre des
Conq)tes consultée à col effet, informait le Conseil que le titre des pièces de six-
quarts récemment frappées était trop bas de 28 s. par marc, ces pièces ayant
été faites à raison de 7 ïï. 3 s. l'écu, tandis que le règlement de Payerne fixait la
valeur de l'écu à 7 ff. \ En cons(''quenco, lo Conseil écrivit à MM. de Berne que
cette fabrication serait suspendue jus(|u'à une nouvelle conférence '. Celle-ci eut
lieu à Berne le (> novembre 1593"; on conformité des décisions qui y furent prises,
le Conseil de Genève arrêta que les [uèces de six-quarts équivaudraient aux demi-
batz en fin et en poids et seraient par conséquent battues à 3 dcn. 17 gr. <n\ loi
el à raison do 131 pièces au marc ; au remède de loi de 2 gr. et au remède de
taille de 1 pièce; scigneuriage :3s.; brassage : 15 s. G don." On battit 932 m.'"
' R. C. 1593, vol. 88, f" 07 et C. M., ji. 28. — - I{. M. i:w:i.
' H. (]. I;i93, vol. 88, f" 106.
* Amllichc Sanimliinn <kr iUlcni ciiltiniiissisi-licii \hsrliif(lr. I!;iiiil V, Ahllioiliing i (l.')87-'IGn),
ji. 'MH^ II" i>3i).
-' n. C. \iWi, vol. 88, f" M 7. - '• Ihid. — ' lliiil.
" Amtlichr Sammlinui. Inc. rit., \). :i.31, n" 243.
' C. M., p. m. — •" lî. M. I.iili.
120
ACTlvnK DE I/aTELIKII. (15
de pièces de si\-f|ii;u'ls en 159i. Ia's pièces porlani le milli'siniedt' I.V.);^ piV'M'iiiciil
audroillalégende (jENEVA ("dVlïAS, siiivirdn millésime, aveclesarmesdedeiiève
surmontées d'uii aigle im|)éii;d cl au r('V( is, la h'-gcude 1H)ST TENEUUAS l,\\,
avec une croix patlée et encocliée. Sur les six-quai'tsde 15i)4, celle croix est n in-
placée par une croix à balustres. Ces émissions turent les seules du WI""" siècid
mais la t'abrication des six-quarls devait être repiise au siècle suivant.
14 janvier 1633 '. — Titre : 2 den. 1(5 gr.; taille : 38 '/, quernes; seigueuriage :
2 s. Il en lut battu 122 m. ' en 1033 et 99 m. ' eu 1634.
25 juin 1677 '. — Arrêté de battre pour lOOO écus de |»ièces de six-ipiaris.
Titre : 1 den. 12 gr. ; taille : 2i fî. ; remède de taille :3s.; seigueuriage : 2 IT. On
en fit 1448 m. 4 onces'.
11 août 1721 ^ — Arrêté de battre pour 1000 ('cus de |)ièccs de six-(|uarts.
Pas de remède de taille. On en til 480 m. 3 onces '.
21 août 1750". — Arrêté de battre [lour 1000 écus de pièces de six-([uarts.
Remède de taille : 4 pièces; seigueuriage : 4 iï. 6 s. Ou eu lit i il m. '.
28 août 1762 '". — Arrêté de battre 400 m. de pièces de six-([uarts. Ou en lil
417 m. ".
10 juin 1765 ". — Arrèti' de battre pour 2000 écus de pièces de six-ipiails. ( )u
en fil 1339 m. 6 onces ".
25 novembre 1774 "■. — Arrêté de battre 500 m. de pièces de si\-(|uarls.
25 août 1775". — Arrêté de battre 500 lu. de pièces de six-quarts. L'exécution
de ces deux ordonnances produisit 563 m. " de celte monnaie.
Les pièces de six-quarls émises eu 1633 el 1634 ont un droit semblable
à celui des pièces de 1593, sauf que l'aigle impérial s'y trouve supi)rimé;
en 1678 il reparait. Le levers des six-quarls du \V11"ip siècle est send)lable
à celui des pièces de 1594, mais quatre llanmies sortent des angles de la croix.
Les six-quarts émis pendant le WUl"'" siècle présentent au droit la légende
' R. T. KJ.'Î.'Î, vol. 100. — - H. M. HVXi. - ' it. M. Kiiti. ' H. <:. Ili77. Mil. 177. p. 2:i:i.
* H. M. 1G78. — " M. ('.. I7->I. vol. 2iO. |i. :ii9. — " li. M. i7->2.
» w. c. i7;>o, vol. 2;io. p. a'ii». — » w. m. 17oI. — " n. <:. 1702, vol. i>c.2, p. i;-):;.
" R. M. I7(i:{. — ■■"- R. C. I7G;j, vol. H)l\, p. 287. — '' R. M. I7(;fi.
" li. C. 177'p, vol. 27."). p. iim. — '= R. C. 1775, vol. 27G, p. 410. — "' R. M. l77o.
121
66 HISTOIRE MOXÉTAIKE JiE GENÈVE.
KESl»lIBLiq.\| (;KM<:VK.\8IS, avec. IVcii de Geiirve siimioiili- tl un .soleil, el
au revers, la léj-eude IH)ST TENEBU.VS LUX. suivie du niillésiiur, avec une
cioix l'oruiée (le colonnades jiloljult'-es, accompajinées d'oiiienienls.
4. Trois-fjuaris ou .\euf-ileuicrs ou ParjxullDlcs.
La première mention de celle momiaie se trouve dans les Uegisli'es du Conseil
à la date du 20 avril 1539 : <i Pour ce (|ue le uiayslre de la/ uionnoye az laycl
bacslre auleunes pièces de troys ijuarl el deniers. Résoliiz que ledit mayslre de
monoye ne lasse plus bacstre desdictes pièces de 3 quars et deniers, toulelîoys
que laz croys soyt droytte et non pas brésée' (brisée). » Il est |)rol)able (jne les
pièces au.xquelles le Registre du Ctiuseil lail allusion n'étaient (iirmi essai qui ne
nous a pas été conseivé. Les ordonnances détaillées de 1542 et de 1548 ne font
|tas mention de cette monnaie qui n"a régulièrement pris naissance qu'à la suite
d'un arrêté du Conseil en date du 14 septembre 1557'; en voici la substance :
les neui-deniers seront happés au litre de 3 den. di' rni. à la taille de 36 quernes
au marc; remède en loi : 2gr. et en taille : 2 pièces; seigneuriage : 6 den.; bras-
sage : 7 s. 6 den. Antérieurement à cet arrêté, le Conseil en avait pris un autre,
le 30 août 1557', {[ui fixait la forme de la croix destinée à ligurer au levers des
trois-quarts; cette croix devait traverser toulc la [lièce et cou|»er la légende.
21 mai 1560'. — Taille : 36 '/, quernes. On en fit 313 m.'
25 juillet 1561 \ — Titre : 2 den. 22 gr.
9 mars 15<)2\ — Titre : 2 den. 20 gr. ; laille : 37 (piernes.
23 mai 1570 \ — Titre : 2 den. 18 gr.; seigneuriage : 19 '/. ^I''""-; bras-
sage : 9 s.
16 octobre 1576'. — Titre : 2 den. 12 gr.; laille : 39 '/. (piernes; seigneuriage :
16 den.; brassage : 1 1 s. 3 den. On en fit 386 m. "en 1576; 21()0 m." en 1577;
263 m.'^ en 1578 et 266 m." en 1579.
' li. c. i;i:i9, \oi. ;«, f" 100. — ■' c. m., p. 6. — ' n. c. \:v.u. vol. .•):{. i" i\A. — * c. m., p. 6.
» l«. c. i;i(il. \ol. 36, f" \M. — « c. M., p. 7.— ' Ihid.. p. S.— « Ibid.. p. II.— ' Ihid., p. lo.
"> R. M. l.iTfi. — >• H. M. l.iTT. — '> I!. M. i:378. — '' M. M. ISTO.
122
ACTIVITÉ DE l'atelier. 67
26 janvier 1580'. — ïiiro : 2 den. 11 gr.; taille : 30 quernes; seigneuriago :
18 (Ion.; brassage : 1 11. 3 <len. On on lit 113 ni. '
28 janvier 1584'. — Titre : 2 den. 9 gr. ; seigneuriage : 1 s. 10 dcn.; brassage :
1 fl. et 1 maille.
17 mars 1587'. — Le Conseil envoie à MM. de Berne les litres et les poids
anxquels se battent les monnaies de (lenève. Les Irois-qnarts son! :iii titre de
2 den. 4 gr. ; taille : 30 quernes; seignenriage : 2 s. 10 den. et brassage : 1 11. (i s.
10 den.
13 novembre 1580*. — Titre : 2 den. 8 gr.; taille : 41 quernes; remède en
poids : 4 pièces; seignenriage :3s.; brassage : 1 11. 4 s. 2 den. On en lit i87 m. ' en
1590 et 807 m.' en 1591.
31 décembre 1501 '. — Titre : 2 den. 4 gr.; bi'assage : 16 s. On en lit 2007 ni. ''
en 1502.
De 1557 à 1502, la pièce de trois-(piarls présente an droit la légende
GENEVA CIVITAS, suivie dn milb'siine, avec l'i'cn de (ienève dans nn encadre-
ment formé de trois demi-cercles et an revers, la b'gende POST TENEHUAS LUX
avec une croix patlée traversant la b'gende el |)(is(''e sur nn eneadrenieiil formé de
quatre demi-cercles. Le type de cette pièce est enqtrnnli' à celui de la parpaillole
de Savoie.
\ la suite des conféiiMices de l'ayeine '" en 1503, lors(pie la pièce de t rois-quarts
fut rendue ('«gale aux kreuzers, elle fut frap|i(''e à 2 den. 0 gr. en loi e! 178 pièces
en taille; remède en loi : 2 gr. et en taille : 4 pièces; seigneuriage : 3 s. 3 den.;
brassage: 16 s. 3 den. " On en lit 4(i36 m. " en 1503; 2514 m. '' en 1594;
2245 m.'* en 1595; 1320 m." en 1506; 20 m." en 1610 et 1I2<; m.' de 1617 à
1620.
10 avril'" et 0 juillet 1610"; 18 janvier 1620'". — Le Conseil accorde aux
• r. M., p. H). — ■' H. C. l.'iSO, vol. ':■), C liO. — " W. (:. 1384. \nl. T'.i. f" 12.
' \{. C. i:)S7, \(iL H->, I" i\->. — = |{. C. LiSit. vol. Si. f" 22S. -- " li. M. \'MM. - ' H. M. \M\.
^ n. c. i:>',ii. \oi. so. {" -iM. — "> n. m. i:w2.
'" Voy. ci-iipiTs. Troisième Partie, lie.lalions nionrliurf-i dr Cmhr nnr irlrauiirr.
" C. M., p. 29. — '■' \{. M. 1:)1):î. — " M. M. i;)',)l. — " li. W. l.i*»:;. — '•■ U. M. i;i9(i.
" li. -M. KJIO.— ''• li. <:. 1(120, vol. II'.). 1" 1,S2. '•* 1!. C. 1(11'.». Mil. WX. 1" 7li.
"■' Ihid.. I" 121t. — ''" li. C. |(;2(i. viil. 110. f" 17.
123
68 HISTOIRE MONETAIRE DE GENEVE.
iii.iilrt's (lo nioniiaii" de ballie des pièces de Irois-qiiarls; nous n'avons pas d'autres
rciiseiiiiiemcnls sur ces ('missions.
18 janvier HiiV^'. — Le (Conseil aiivlc (|ii(' les pièces de huit-deniers tVappt'es
en I(»I7. 1018 el in;2(), seroul rapporh es à la ^loiuiaic el ie(Vap|)ées avec le coin
des pièces de li'ois-ijuaiis. (Irlle (iidoiiiiaiici' parait avdir cainriK'' à la Monnaie
environ ioO m. de pièces de Iniit-deniers, (pii recincnt renipreiiite des pièces de
Irois-quarls. Les Iniit-deniers avaient ('-li'' IVappi's à I den. 11) ' , «if. de lin el
5 i (pKMiies en taille.
!,e tvpe des pièces de trois-quaris. de 1593 à \(VM , s'(''caile peu de celui des
pièces pri'ct'dentes. Le droit |)résente les armes de Cienève renl'eruK'es dans un
cercle et surmonli-es d'un aiiile impè'rial. I^e revers est le même.
30 janvier 1674'. — Titre : 30 j^r.; laille : '21 lir. par pièce, sauf le remède.
25 juin 1077'. — Arrête' de lialtre poni' 1000 l'cus de pièces de neul-deniers^
à 18 gr. de fin et Ki IV. de taille; remède de taille : 3 s.; seigneuriagc : 2 IT. On
en lit 005 m. 2 onces'.
5 décembre 1707 '. — Arrêté de battre pour 5000 11', de pièces de neuf-deniers,
aux mêmes conditions que précédemment, saut' le seigneuriagc, qui sera de 30 s.
et le brassage de I 11. On en fit 332 m.'
7 août 1715'. — Arrêli' de iialtre pour 500 (''cus de pièces de nent-deniers, aux
conditions précédentes, sauf le remède de loi qui sera de 1 gi-. et le seigneuriagc
qui sera de 2 tî. 7 s. 0 den. On en lit 307 m."
Octobre'" et 0 décendjre 1730". — Arrêté débattre 700 m. de pièces de
neuf-deniers, aux conditions précédentes. On en lit 230 m. (i onces" en 1730
el 55 i m. 1 once ' en 1731.
23 août 1702". — Arrêté de battre 200 m. de pièces de neuf-deniers aux condi-
tions précédentes, mais sans remède de loi; remède de taille : i |)ièces; seigncu-
riage : 3 ff. On (mi lit 197 m."
Ces conditions restèrent les mêmes jusqu'en 1792.
' 15. C. l(j:i'K \o!. l:i;i. p. 21.— -li. M. Kiiii, K;:):'). I(i:i(i cl l()37.— Mi. C. Kûk \(il. 171. |i. i:î.
' l\. C. i(i77. \u\. 177, p. i.V.y. — =■ 11. M. l(i7S. — ' l{. C. 1707. \al. 2(17. p. KM.
' |{. M. I70S. — » 1{. C. I7i:i. vol. 211, p. :{(;4. — ' It. .M. I7I().
•"et " 15. C. \i:w. \(.l. 22'.), p. I i el 497. — " W. M. I7W. — " li. M. I7:il.
" li. C. I7C.2. \(il. 2(12. p. I.'i.'l. — '■• li. \l. I7():J.
124
ACTIVITÉ DE l'atelier. 09
25 novembre \11A'. — Le Conseil anèle de ballie 1000 m. de pièces de
neuf-deniers el le 25 aoùl 1775\ la même quaiililé est décrétée. On en fil 1375 m.'
31 décembre 178i' — Le Conseil arrête de battre 300 m. de pièces de neuf-
deniers. On en fit 1375 m. ■ en 1785.
La pièce de trois-quarts de 1078 ne porte pas d'aigle au droit et la ( roix pattée
du revers se trouve dans l'encadrement formé par les qnalre demi-cercles. En
Î708, la légende du droit devient CENEVA riESPVr,L[I(]Al, avec Ir millésime
en exergue etles armes de la ville dans un cercle. En 17 15 et depuis cette époque, les
pièces de trois-qnarls portent au droit la légende RESPVHLllCA] GENEVENISJSJ.
avec les armes de Genève surmontées d'un soleil. Au revers, et pour la pièce de
1715 seulement, on remarque une croi.\ feuillue et volulée qui coupe la légende.
A partir de 1715, la 'croix du revers de la pièce de Irois-quaris est remplacée par
un aigle éployé el couronné; depuis 1753, le millésime fait suite à la légende du
revers.
DEl'XIÈME GROUPE
1. Sols.
Le 28 janvier 1539", l'ancien maître de monnaie, Claude Savoie, rapporta au
Conseil, qui les lui avait demandés, « deux pilles et Iroys trosseaulx de solz. »
Celle monnaie avait donc élé ballue avant 1539; nous croyons que ce fui une de
celles dont le type ne devint délinilif ipi'après bien des tàlonnemenls. MM. de
Berne, comme nous le verrons \ se plaignirent, en 1541, des perpélinds cbange-
ments de type des monnaies genevoises : « ...Vous prions, écrivaient-ils au
Conseil de Genève, vouloir persister sus un inesnie coing el marque, soil de vos
armes, soit autre, sans tant souvent icelle cbanger el varier, allin t\[U' ladite
monnoie se ressemble, et n'ayant, ceux qui la manient, occasion de prélV-rer Lune
des pièces à l'autre, à raison desdils marques et coing variables". " Il est bien
' H. C. 1771, voL 27;;. p. Ilfi.'i. — ' l«. C. 1775, vot. -270, |i. ilO. — ' 1!. M. I77;i.
' H. C. 178i, vol. 2.S7, |i. 1410. — ' lî. M. 178.5. — "= M. C. la.TJ. vot. :52, f" 287.
' Voy. ci-niuM's. Ti-oisirnic l';iili('. Ilrldlions mnnrlnin-s de Genèri' nrcr l'i'lraïujeT.
* V. II.. Il" 127i.
TOME I. UO 18
70 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
probable que les sols étaient visés dans celte missive; examinons quels en étaient
les « marques et coings varialtles. » Le premier sol frappé à (îenève porte le
millésime de i53(). 11 présente, au droit, la légende POSï TENEBRAS LUCEM,
suivie du millésime, avec l'écu de Genève, surmonté de GEINEVA et, au revers,
MIHI SESE FLECTET OMNE GNV, avec une croix feuillue, portant en cœur
le monogramme de Jésus. Blavignac' pense que cette pièce devait être un quart,
soit trois-deniers, mais ne donne pas de preuve de cette assertion qui nous semble
erronée. En effet, soumise à l'essai, cette pièce a donné 350/l()(H) de (in, soit i den.
4 V, gr. Elle devait être taillée à 36 quernes environ; chaque pièce renfermait
donc, à l'origine, ()'"", 595 de lin. Nous verrons plus loin' que la pièce de un-qnart
frappée au commencemenl de 153() renferme 1 den. 22 '/, g<"- de fin. Le poids
original devait en être de 0*^"" ,903 environ, ce qui, pour chaque pièce, donne un
poids de fin de 0'^™,145. Or, ce rapport de 0,595 à 0,145, entre les poids de lin
des deux monnaies de I53(), est sensiblement le même que celui que nous
trouvons dans l'ordonnance de Î542 entre le poids de lin des sols et celui des
quarts. La pièce portant la légende MIHI SESE ELECTET OMNE GNV est donc
un sol, et nous ne pensons pas que Claude Savoie en ait émis d'un autre type
Henri Goulaz, successeur de Claude Savoie, apporta une grande activité dans ses
fonctions, et les produits variés qu'il fabriqua nous ont, pour la plupart, été con-
servés. La pièce de un-sol de 1539 offre un type nouveau (pii, |>lus tard, après
quelqjies changements, deviendra définitif. Au droit, cette pièce présente la légende
GENEVA CIVITAS, suivie du millésime, qui se trouve cou|té par l'aigle impérial
surmontant l'écu dtî Genève et au revers POST TENEBRAS LVCE[M], b'-gendc
suivie de la lettre G, avec une croix fourchée et évid('e. I/année suivante, la lettre G
est supprimée, comme aussi l'aigle éployé qui snrmonlait l'écu; LVCEN remplace
LVCE[M]. Enfin, très probablement entre 1541 el 1542, apparaît une nouvelle
pièce de un-sol, sans millésime, sur laquelle figure de nouveau l'aigle éployé.
Celte monnaie appartient sans doulc à un(^ émission d'une certaine importance.
Le titre en est, d'après l'essai qui a été fait, de 4 den. 15 gr. et se trouve ainsi
supérieur de 15 gr. au lilrc des sols prescrit par l'ordonnance de 1542, ce qui
Armoriai. Ccnci-dis, p. 'il. — ' Vny. (•i-;)|)n''S. article Oiuirls.
12(1
ACTIVITE DE L ATELIER. 71
indique liicn que celle pièce esl anlérieure à celte oidoiuiance. Nous placerons
encore dans celle période de 1540 à 1542 un certain nombre de sols qui doivent
èlre considérés comme des essais. Toul d'aliord, la pièce déjà décrite par M. Morel-
Falio'. Elle présente audroil la légende MONEïA NOVA GEBENAlWMavecl'écu
de Genève surmonté d'un aigle éployé et au revers POST ÏENEBRAS LVCEM,
suivi d'une lettre qui, probablement, esl un G. A cause de son lype, celle moimaie
doit être altribuée sans hésitation à Goulaz. il en esl de même de [dusieurs pièces
dans la légende desquelles se trouve le vocai)le GEBENA ou GEVENA, ou encore
GENENA. On comprend que ces multiples tâtonnements pour arriver à un lype
définitif aient molivé la lettre de MM. de Berne citée plus baul. Il ne faut pas, du
reste, s'exagérer l'imporlance numismatique de ces changements; c'était au maître
de Moimaie et parfois même au graveur ({n'eu é'tait laissée l'initiative, surtout dans
les premières années qui suivirent l'ouverture de l'atelier. Il est probable que ce l'ut
à partir de 1542 que le lype des sols devint délinilif; en voici les traits principau.\:
au droit, la légende GENEVA (jIVITAS, suivie du millésime, depuis 1550, avec
l'écu de Genève surmonté de l'aigle é|)loyé et, au revers, POS'I' TEiNEBllAS EV.\,
légende suivie de la mar(iue du maître, avec une croix fourchée et évidée. Reve-
nons aux ordonnances qui concernent les sols.
22 juillet 1589\ Le Conseil accorde au maître de Moimaie la permission de
parachever 50 m. de sols, et, le 10 septembre de la même aimée, il Taiitorise à
battre 30 m. de sols par mois. Le 25 mai 1510', le Conseil accorde au mailie
de battre pour 200 ff. de sols.
30 janvier 1542'. — Titre : 4 den.; taille : 10 s. 8 den.; remède en loi : 2 gr.
et en taille : I '/, pièce; seigneuriage : 6 den.; brassage : 7 s. 0 den.
13 janvier 1548'. — Taille : 34 ([uernes.
Le 21 décembre 1540 % le parlement de Dôle écrivit au Conseil de (ienève
pour se [daindre des monnaies de cette ville qui étaient fort eiii|»loyées en
' A. Morel-Fatio, Monnaie,^ ituidiks de Genève et imitatiov^ italiennes fabriquées à Bozzolo, Dezana,
l'assernno et hfessrniao. (Imiis V Indicateur d'liisli)ire et d'antiquités siiisses. On/M'mt' ;iniiéo. \HfiV>. ii° 4,
p. (U, cl tiriij,'e ;i jimiI, bioili. iii-8". Zurich. 1866, |i. i.
^ R. C. 1539, vol. 33, f 213. — ' R. C. 1540, vol. 34, f 247, — ' C. .M., p. 3.
"■ lliid.. p. 4. — '• 1". n. Il" 1448.
127
72 nrsToiRE moxktaikf, dk ckxkve.
rraiiclie-Çoiiitt', mais dont on liouvait le poids tnip l'aible. Les sols L'iaiciil du
noinliie; voici le passage de la icllre (iiii les concerne: « Si désirez lesdiles pièces
avoir à Tavenir cours en ce dil païs, vous les faicles faire de manièi'e qu'il n'y
ait que trenle-lrois quarnes audit marc, pour le plus, et que le milliaire y soil
insculpé, pour cognoistre en quelle annt-e elles auront esté l'aictes et forgées, etc.' »
Celle demande, réitérée le 8 janvier 1550', fut écoulée, car, le k'" mai' suivant, le
Conseil arrêta de remettre le millésime aux sols. On fit SOSO m.* de sols en 1552
et 3724 m.' en 1554.
G mai 1 555 '. — Tilre : ;> den. 23 gr. ; taille : 35 quernes ; remède en loi : 2 gr.
et en taille 1 pièce; seigneuriage : (> den.; brassage : 7 s. 0 den. On en iil 95i m.'
en 1555.
21 mai 1560\ — Taille : 35 quernes 2 pièces. On en lit 1732 m. '
25 juillet 15GI '". — Tilre : 3 den. 21 gr. ; taille : 1 42 '/, pièces; remède en taille:
2 pièces.
9 mars 15()2". — Titre : 3 den. 10 gr.; taille : 3() quernes 1 pièce; remède
en loi : 1 gr. ; remède en taille : l pièce. On en lit 2008 m.'^
17 mars l5G4-'\ — Titre : 3 den. 18 V, gr.; remède en loi : 2 gr. el en poids :
2 pièces; seigneuriage : 1 s. 3 den.; brassage : 8 s. On en 1112559 m." en I56i;
1854 m.'' en 15G5; 125(> m." en I5GG; Iil3m." en 15G7; 8l(i m.'" en 15G8
el 100 m. '^ en 15G9.
23 mai 1570-". — Titre : 3 den. IG gr. ; taille: .3G quernes; seigneuriage:
lA den.; brassage: 9 s.On en fil 31(i m." en 1570; l(i02 m.^' en 1571 et 1958 m."
en 1572.
7 août 1573"'. — Titre : 3 den. 15 gr. ; seigneuriage : 18 den.; brassage : 10 s.
6 • . den. On en fit iOGO m."
' I'. II. Il" t. lis. — ' Ihid. — '■ H. C. lôJiO. vol. ii. f" :}7!i. — ' t{. .M. lo;)2. — •■ W. M. livli.
li. C. lo.oo, vol. 49, f" 67. — ' R. .M. 1555. — •* H. C. 150(1. \ol. 50, f» il.
' R. C. 1501. vol. 50. f" I5i.— " C. M., p. 7.^ " 15. C. 1502. vol. 57, f" 21. - '^ I!. M. i:')0:?.
'^ C. M., p. II). " il. M. i.iOi. — " R. M. 1.505. — " R. M. 1506.
'• n. C. 1.567, vol. 62, 1" S»2, cl R. C. 1568, vol. 62, f" 1157. — " Und., vol. 63, f° 99.
" n. c. 1569, vol. Oi. f" 179. — '" C. M., p. 11. - " R. C. i:)70. vol. 05. f" 97.
=• R. M. 1571. - '■> i;. M. 1572. - •' C. M., p. Ki.
'■' W. M, I57:{.
128
ACTlVriK I)F, l'atki.iki!. 73
Novembic i57i'. — 'raille : Mi '/, (piPinos; scii-nciiriai^o : I s. i \,, dcii. On
011 ni 3122 m.'
Soplcmbix' 1575'. — Titre : '^ deii. !2 i;i\; taille : M* '/. tiuei'nes; seigncMiriagc :
2 s. Oïl en (il 5975 m. '
20 janvier 1570'. — Titre : 3 don. 10 gr.; taille : Mi '/^ iiueines; seigneiiriage :
1 s. 9 (len.; brassage : 1 i s. On en lit 2SSH m. "
2() janvier 1580'. — Titre : 3 den. i gr. ; taille : Mi '. (|nernes; brassage :
12 s. 3 den. On en lil 193 m.' en 1580; 770 m. ' en 1581 ; <i28 m." en 1582 cl
385 m." en 1583.
28 janvier 1584". — Titre : 3 den. 2 gr.; seigiienriage : I s. 10 den.; brassage :
I fl. 7 den. On en lil 870 m. "
lei- septembre 1585". — Titre : 3 den.; taille : 37 (piernes; seigneuriage : 2s.
II den.; brassage : 12 s. 2 den. On en lil 971 ni."
27 avril 1580". — Taille : 37 '/\ ([uernes; seigneuriage :3s.; brassage : 1 i s.
A den. On en lil 1018 m."
17 mars 1587 ". — Seigneuriage : 3 s. 2 den.; brassage : i 11. 2 s. i den. On en
lil 1089 m." en 1587; 2453 m. i onces'" en 1588; 1 193 m. ' en 1589; 120 ni.^^
en 1590 el 19 m.^^ en 1591.
31 décembre 1591 ". — Titre : 2 den. 19 gr. ; laille : 38 quernes; seigneuriage :
3 s. 0 den.; brassage : 14 s. (i den.
0 novembre 1593". — Titre : 2 den. 21 gr.; taille : 39 quernes; seigneuriage :
3 s. 3 den.; biassage : Il s. 9 den. On en lil 1297 m.'' en 1594; 1555 m." en
1595 el 1000 m." en 1590.
20 décembre 1009". — Le Conseil accorde au mailre de Monnaie de battre
25 m. de sols.
' C. M., [1. 14. — - li. M. i:i74. — '■' C. M., (i. li. - ' 15. M. l'iTo. — ' <:. M.- V- i;«.
" li. M. i;)7(i. — ■ C. M., p. 20. — " K. M. liiSO. — ■ H. M. l.'iSI. '" H. M. 1582.
" 1{. C. i;)83, vol. 78, f" 12!) et I{. C. L-iSi. vol. 7(». f° 7. — '- H. C. i:)84, vol. 79, l" 12.
" rbid., C" 99 et R. C. 158!j, vol. 80. f" G. — '' H. C. I!i85, vol. 80, f" I2i.
" H. C. l.-iS"), vol. 80, f" 98 et 182. — " C. M., p. 25. - "' H. C i;)8(). vol. 81. f" lil et 302.
" U. C. 1o87, vol. 82, 1" 62. — " H. C. i:i88, vol. 83, I" fi. — ■" H. M. lo88. — ■'' U. .M. 1589.
"■' l\. M. i:)90. — '•' R. M. 1591. — '' R. C. 1591. vol. 8fi. f' 244. — " C. M., p. 29.
" R. :m. i;;94. — " r. ai. 1595. — -' r. m. 1590. — •- n. c. igoo. vdi. loo. f 225. ■ •
129
74 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈA'E.
Eu IGll, ou (it l()0 lu. -i onces' de sols, à 45 quernes de laille, au seigneu-
riage de 3'/, s. et 1095 ni.\ de l(it7 à 1G20. A partir de celle dernière date, nous
ne savons rien de l'exécution des ordonnances relatives aux sols.
10 août 1(321 '. — Le Conseil accorde au maître de Monnaie de battre des sols
pour 150 écus, et, le 26 décembre* de celte mi'me année, la même permission lui
est accordée pour 1000 écus.
13 mars 1622'. — Les maîtres de Monnaie sont autorisés à battre pour 500 écus
de sols.
15 janvier 1672*. — Il est ordonné au maître de Monnaie de battre pour
300 écus de sols. Cette ordonnance ne paraît [)as avoir été exécutée. On peut
admettre que, de 1622 jusqu'à la tin du XVIII'"'' siècle, le monnayage des sols tut
interrompu.
31 décembre IT84'. — Ordonnance pour battre 800 m. de sols, au litre de
1 den. ; sans remède; taille : 234 pièces; remède de taille : i pièces.
28 septembie 1787". — Ordre est donné par le Conseil de battre pour
2000 m. de sols, à 24 lir. de lin, en loi; sans remède; à la taille de 234 pièces;
au remède de 4 pièces; seigneuriage : 3 IT. (J s.
Nous avons dit' (juel fut le type de la pièce de un-sol depuis 1542. Ce type
ne subit aucun cbangement notable pendant le XVl"" et le WII"* siècle. Quant
aux sols frappés à la fin du XVIII"' siècle, ils présentent .ui droit la légende
RESPVBLICA CENEVENSIS, avec les armes de Genève surmontées d'un soleil et
au revers POST TENEBP»AS LVX, suivie du millésime et dans le cbamp : in sol.
2. Deux-quarls ou Six-deniers ou Demi-suls.
On lit dans les Registres du Conseil, en dale du 3 février 1550 : « Item, des
pièces de deux-carts qui ne sont guère bonnes. Est donné charge au général qu'il
en advise et rapporte avec le maislre de monnoies'". » C'est la première mention
' l{. M. ICn. — ' n. C. IMO. vol. 119, f° 182.
U. C. \{)i\, vol. 120, f" 203. — ' Ihitl.. f" :{1(i. — = li. C. IC.22. vul. 121. f" hO.
'■ H. C. 1f)72. vol. 172. p. 21. — ' l{. C. 17Ni. \(j1. 2,S7, [k IHC.
' R. C. 1787. vol. 201. p. 777. — ' Voy. «i-dos.Mis. page 71. — '" H. C. 1!)50. vol. ii, f" rîlo.
130
ACTIVITÉ DE l'atelier. 75
qui soit faite de cette monnaie, et, comme dans les ordonnances de 15i2 et de
1548 il n'en est pas parlé, pas plus que dans les comptes du maître de Monnaie
pour 1552 et 1553, on est en droit de présumer que l'arrêt ci-dessus se rapportait
à un essai plutôt qu'à une émission régulière. Les plus anciennes pièces de
deux-quarts portent le millésime de 1554. Nous trouvons en effet, le 2 août de
celte année, Tordre de battre « des demi-sols, à '.\ den. de fin, en loi, et en poids :
54 quernes, lesquels auront de remède, en loi : 2 gr. et en poids : 3 pièces; pour la
Seigneurie : 0 den. et poui' le brassage : 7 s. 6 den.' » On en fit 1219 m." en 1554
et 689 m.' en 1555.
19 avril 1597 '. — Titre : I den. 18 gr. ; taille : 52 quernes; remède en poids :
4 pièces; seigneuriage : 3 s.; brassage : 1 11. 5 s.
2 mars 1610'. — Taille : 59 quernes. On en fit 697 m.' en 1(510; 120 u\/ en
1611 ; 66 m.' de 1617 à 1619 et 2068 m.' en 1620.
3 septembre 1644'".— Arrêté de battre 500 m. de deux-quarts, à 1 den. de fin.
en titre, à la taille de 12 ff., outre le remède de fin porlt' par les précédentes
ordonnances et 2 quernes de remède de taille. On en fil H» m." en 1(544 el
153 m." en 1645.
26 janvier" et 25 juillet 1646" - Arrêté de battre pour un p'oids lolal de
600 m. de pièces de deux-quarts, eu se tenant à l'ordonnance (probablement
celle de 1644). On en fit 891 m.''
3 décembre 1647 '". — Le Conseil accorde au maître de Monnaie de battre pour
300 écus de deux-quarts, aux mêmes conditions que précédenunent. Il en lit
215 m."
2 mars 1649". — Le Conseil autorise la frappe de 300 m. de idèces de ileiix-
quarts, moyennant la promesse avec serment qu'il n'en serait pas battu davantage.
On en fit 347 m."
15 janvier 1650'". — Le Conseil accorde au maître de Mcnnaie de battre
' R. C. 1",!i4, vol. 48, f" 99. — ' R. M. lo.'H. — ■' H. M. liioi). — * H. C 1597. vol. 9i. f" (10.
' C. M., p. 3:L — '■ R. M. Kilo.— ■ li. M. Ifill. — ' R. C. 1020. vol. 119, f" 182.
' lî. .M. 1020. - '" H. C. lOVt. vol. 14:{. I" IDO. - " U. M. 1044. — '- H. M. 1045.
" R. C. 1040, vol. 145, 1». 39. — " Ihiil.. \i. iM. '■ It. M. 1040.
'" l{. C. 1047. vol. 140. 1" 175. — " li. M. 104S. - '- R. C. 1049. vol. US. y. Iil7.
'■' li. M. 1049. — '" R. C. lOUn. vol. 149. \t. 28.
131
76 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
500 m. de [lièccs ilc ilciix-quarls, aux mêmes condilions (|iie pK'eedriiiiiiciit. Il
en fil 1»1() m.' en 1650 et 1031 m.^ en 1()51.
30 mars' el 30 octobre 105*2', ;2i janvier 1053'. — Le Conseil accorde au
maître de Monnaie de battre pour une somme totale de 1000 écus et pour un
poids de 435 m. de pièces de deux-quarts. Il en lit 1218 m. i onces' en 105!2 et
130 m. 4 onces' en 1653.
Les années 1654 el 1655 sont marquées, dans l'histoire monétaire de Genève,
par le projet, en |)arlie exécuU", d'une émission considérable de pièces de deux-
quarts'. On devait battre 50,000 m. de cette monnaie, destinés à l'étranger, au
litre de J den. et à la taille de 14 ff., avec 1 fl. de seigneuriage. Celle monnaie,
trop faible de taille, lut décriée en France dès le printemps de 1655, et le Conseil
fut obligé de réduire les deux-quarts de celte émission à 4 den.'. Des 50,000 m.
projetés, il ne fut en réalité ballu que 4635 m.'" dont 1200 m. renlrèrenl à la
Monnaie pour y être refondus".
Les pièces de deu.x-quarts émises de 1554 à 1655 présentent au droit la légende
GLNEVA CIVITAS, avec l'écu de Genève surmonté du millésime et au revers
POST TENEBUAS LVX, avec une croix fourcliée et évidée, portant en cœur I H S
el cantonnée de llammes.
30 janvier 1674". — Titre : 20 gr. ; taille : 18 gi. par pièce; remède de lin :
2 gr.On en lit 582 m. 7 onces'en 1671 el 148 m." en 1675. Pour cette émission,
le revers des pièces de denx-(]narls porte, dans le cbamp el à la place de la croix,
l'inscription six dexif.us.
25 juin 1()77". — Arrêté de battre pour 3000 t'-cns de pièces de six-deniers,
à 12 gr. de lin en litre el 12 11', en taille; remède en |)oids : 3 s.; seigneuriage :
2 ir. On en lil 1329 m. 6 onces 12 den." en 1677 el 531 m. 4 onces" en 1678.
Les pièces de ces émissions ont \r \\\w des deux-ipiaris antérieurs à 1674,
à cela près que sur les pièces de 1678 le millésime l'ail suite à la légende du droil.
' i{. M. ifi.'io. — ' i{. M. le.-ii.— ' n. c ir.:i2. vol. i:>i. ].. os. ^ ■ iin,i.. p. îm.
' n. c. \rùVA. \ni. i:')-'. p. r.i. — n. m. I(;:)1>. - -■ w. \i.. lo;;:!.
» n. c. Ki.'i'K \(il. liii. [1. 20. - ■* li. c. le.:):). mA. \:y.K ji. lu;. — "■ n. m. ic,:ii ri n;:!;;
" H. c. Ki:):'), vol. loo. p. ;wi. — '- n. c. i()74, vol. itl p. w. — " n. m. h;:i.
" 15. M. Kw:'). — " R. c. I(i77, vol. 177, p. 25;"). — "■■ H. .M. 1077.
■' I!. M. IC.7S.
132
ACTIVITÉ DE l'atelier. 77
30 juillet 1687 '. — Arrêté de battre pour 2000 écus de pièces de deux-quarts,
aux mêmes conditions que précédemment. Il s'en fit 1 ilO m. en' 1087 et 1 4G2 m. '
en 1688. Les pièces de cette émission sont aux mêmes types que celles émises en
1677 et en 1678.
De 1701 à 1729, les pièces de deux-quarts ont un tilrc de 12 gr. et une taille
de 12 ff. ; le remède en loi est de 1 ou 2 gr. et le remède de taille de 3 s.; le
seicneuriage est de 2 ff . 7 s. 6 den.
5 décembre 1701 '. — Ordonnance pour batire 20(K) écus de pièces de deux-
quarts. Seigneuriage : 2 ff. i s. 6 den. On en fil 15 m. 2 onces 7 '/, den.' en 1701
et 1653 m. 4 onces" en 1702.
l^"" juillet 1709'. — Même ordonnance. Seigneuriage : 31 s. 6 den.; brassage :
I n. On en fit 1701 m. 2 onces*.
7 août 1715'. — Même ordonnance. Remède en loi : 1 gr. ; seigneuriage : 2 ff.
7 s. 6 den. On en fit 711 m. 4 onces'" en 1715 et 1038 m. 4 onces" en 1716.
Il août 1721 ". — Ordonnance pour battre 500 écus de pièces de deux-quarts.
II en fut battu 478 m. 4 onces '' en 1721 et 520 m. 2 onces" en 1722.
15 janvier", 3 juillet", 11 août" et 10 septembre 1725 '". — Arrêté de battre
pour une somme totale de 6000 écus de pièces de deux-quarts. On en fit 3650 m.
3 onces 12den.'^ en 1725.
6 mai 1726*". — Ordonnance pour battre 4000 écus de pièces de deux-quarts.
On en fil 3075 m. 5 onces" en I72().
26 janvier Î729''. — Arrêté de battre 2000 m. de pièces de deux-quarts au titre
de 12 gr.; taille : 12 ff. 6 s.; seigneuriage : 3 ff.; brassage : I 11.; pas de remède de
loi; remède de taille : 3 s. On en fit 2010 m. 4 onces ".Les pièces de deux-quarts
de 1729 jusqu'à la fin de la [K'riode qui nous occupe furent frappées aux mêmes
conditions que celles de l'émission de 1 729.
' H. (]. ir,87. vol. I>S7. f" i:W. — - It. M. KIST. — Mi. M. 1(188.
• |{. C. 1701. vol. 201. p. 310.— '■ lî. M. 1701.— « K. M. 1702.— ' K. C. 1709, vol. 209. p. -24i.
' R. M. 1709. — " W. C. 171."). vol. 21 L p. :iC.l. — '" M. M. niT). — " H. M. 1710.
" R. C. 1721, vol. 220. p. liBG. — '^ R. M. 1721. — " R. M. 1722.
'^ R. C. 1723, vol. 224, p. 29. — "■ R. C.C. 1723. vol. 1:5, p. 22i. — " llml.. p. 223.
'» R. C. 1723, vol. 224. p. 291.— '•■> R. M. 1723. — " R. C. 172(1. vol. 22."). \>. 194.
" R. M. 1726. — " R. C. 1729, vol. 228. p. 4(1. — " R. M. 1729.
TOME I. loO U)
78 HISTOffiE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Le Conseil anête de ballre 2000 m. de pièces dedeux-((uarls le 0 mars 1730';
pour lOOOécus le 4 mai i750'; pour 1000 écus le 25 janvier 1754'; 1000 m. le
2 octobre 1758' el 800 m. le 23 août 1702'. On en lit 2037 m. 4 onces" en 1730;
8i2 m. 2 onces' en 1750; 023 m. 7 onces'' en 1751; 350 m. 2 onces' en 1755;
1 195 m."" en 1758 et 1759; 320 m." en 1762 et 454 m. 4 onces'' en 1703.
10 juin 1705" — Arrêté de battre pour 1000 écus de pièces de six-deniers.
On en fit 941 m. 3 onces ".
27 décembre 1705 '*. — On rapporte en Cbambre des Comptes que sur 504 m.
7 onces de pièces de deux-quarts récemment battues il s'en est trouvé 27 onces
(environ 1000 pièces) marquées au millésime de 175G, au lieu de 1765. par orreiu'
du graveur. Arrêté de leur donner cours.
5 juin 1769 '\ — Arrêté de battre pour 1500 écus de pièces de deux-quarts. On
en lit 823 m. 6 onces"' en 1769 et 815 m. 2 onces'* en 1770.
25 novembre 1774" et 25 août 1775 ". — Airêté de Itattre 1000 lu. {\o pièces
de deux-quarts. On en lit il2 m.-' en 1775 et 844 m." en 1776.
31 décembre 1784''. — Arrêté de ballre 600 m. de pièces de deux-quarts.
28 septembi'e 1787". — Ordonnance pour battre 1000 m. Ces deux ordon-
nances furent exécutées, mais il n'en est pas fait mention dans les Registres
de la Monnaie.
La pièce de deux-quarts de 1702 porte an droit la légende GENEVA CIVITÂS,
ou GENEVA RESP| VBLICA], suivie du millésime. En 1709. la légende du droil
devient RESPVBL|1CA1 GENEVEN|SIS1, avec les armes de G(>nève surmontées
d'un soleil. En 1720, jr uiilb'sime est an revers, en 1721, il est tanlùl au droit,
lantùl au revers; depuis 1722, il est conslammeni au revers. Endii. depuis
1750, la croix du revers est remplacée |iar un soleil.
' R. C. I ::{(». Vdl. ■>i'^, p. SI. — = |{. C. I7:)0. vol. ^.io. y. 200. — ' W. C. IT.'ii, \ol. r.t'i. \<. 71
• K. c. I7:1S. vol. iliH, [). :{6S. — ■ |{. ce. I7(i-'. \nl. m. |). I.i.l. — '■■ H. M. 1730.
' I^. M. I7;i0. — » H. M. I7.ii. — ' ]{. M. l7o.i. — "' K. M. ni)*». — " li. M. I7(;i».
" W. M. I7():5. — " W. C. nti.'i, vol. -'6.x [1. 28:{. — '* H. M. l76o.
'■ l{. ce. l7(Jo, vol. h), ji. 3;)8. — '« K. C. 176!). vol. 270, \^. 328. — '• lî. M. 1769.
'- K. M. 1770. — ''■> H. C 1774. vol. 27o. p. 06!). — =» H. C I77:i. vol. 276. p. 110.
■-' l{. M. 1775. — " li. M. 177(1. _ ^3 1^ ,; |7j<i^ ^.q| ^87. ji. 1416.
^' W. C I7S7. vol. 2'.ll. p. 777.
1 ?,\
ACTIVITÉ DK I/aTEUER. 79
3. Quarts ou Tr ois-denier s.
Nous avons vu ' (|u<^ le i décomliie 1535 le mailrc de Monnaie, Claude Savoie,
présenta an Conseil un |>rojet de légende pour les nouvelles monnaies qu'il allait
battre et qui devaient être des quarts. Il est dit dans les Registres du Conseil,
à [tropos de ce projet :
et aiiililiii' CLiiiiliiis S.iVdvr, riij i-niiiiiiissiiiii r\lilcr,il ncudliiiin . ijiii iHilii> (i>li'ni|j|
iii;iiTli,itn iiiiini'li' liciidc, sir pin i|ii;iiiis (li'SiTi|ilaiii ; Hcitcra cirilus, poxl Iriifhids burni. ali
iliia ; ail alla |iaili' : Ih'iis. iiiislrr intijniil pro iiohis l.l.'io'.
Ce projet ne lut pas exécuté lexInelleincMl, cai' voici la description des légendes
des quarts que Claude Savoie apporla au Conseil le 24 décembre suivanT :
au (Iroil, POST TP:NEIJUAS LVCEM et dans le champ 'avn'As ; au revers,
DEVS NOSTEll PVCNxVr et dans \c champ y^l\l|^. Cette petite monnaie ne satisfit
|ias le Conseil; il la trouva mal grav('e el il ordonna que les coins en seraient
rel'aits. Claude Savoie se conlorma à cet ordre; les nouveaux quarts, probablement
rra|ipés au début île l'année 1536, sont, en elîet, d'une exécution plus soignée et
présentent (juclques modilicalions de type. Ainsi, au droit de cette monnaie, les
armes de Genève remplacent le nom de la ville et le millésime; au revers, le mol
DEVSoccupe,(lans le champ, la place de ^lf]\l<, et NOSTKU est supprimi'-. Les deux
sortes de quarts émis dans hss débuts de l'atelier genevois diffèrent aussi par le
titre. La pièce portant le millésime de 1535 a fourni à l'essai 2 den. 14 gr. de lin,
tandis (pie la seconde n'en a accusé que 1 den. 22 '/i gr.
Le 5 avril 1538', on se plaint en Conseil de la croix des (piaris, ce (|ui prouve
qu'à celle époque déjà le second type des quarts avait l'ail place à un Iroisième
type, qui devait disparaître à son tour. La croix dont le Conseil se plaignait nous
parait devoir appartenir à la pièce tigurée au n" 5 de la planche i : c'est une croix
' Voy. ci-dessus, page 8. — - H. C. I.'i35. vol. i8, f" 168. — ' llild., f" l.s:i.
' K. C. IIWX, vol. 32; f" 23.
135
80 mSTOIRE MONÉTAIRE DK flEXÈVE.
feuillue. Au droit de celle monnaie, et h la place de GENEVA , nous trouvons
GEVENA, vocable déjà conslaté sur un sol de la même époque et que nous trou-
verons aussi sur le premier denier frappé par Henri Goulaz.
28 janvier 1539'. — Claude Savoie, ancien maîlre de Monnaie, qui venait d'être
congédié, rapporte au Conseil cinq piles et liuil trousseaux de quarts.
29 avril 1539. - Le Conseil prend l'arrêté suivant : <' Tous les qnars lesqueul.x
ne seront pas de mise, nommément les quart esqueulx est escripl dung costé
GENEVA CIVITAS et de l'autre DEYS PVGNABIT PRO NOBIS\ sans poien
d'arme de laz ville, soyent portés aux trésoriers, pour les fere refondre en
mieulx'. » Cette mesure qui a rendu si rare la monnaie genevoise de 1535 n'était
pas superflue. Il importait que cette monnaie eût, dès l'abord, un type facilement
reconnaissable et national, ce à quoi ne pouvait prétendre le piteux essai de 1535.
En outre, le gouvernement trouvait son profit à refondre les anciens quarts
qui, supérieurs en titre aux nouveaux, circulaient cependant pour la même valeur
que ceux-ci.
30 janvier 1542'. — Titre : 2 den. 2 gr.; taille : 282 pièces; remède en loi :
2 gr. et en taille : A den.; seigneuriage : 6 den.; brassage : 7 s. 6 den. Celte ordon-
nance est la première qui mentionne le titre des (puu'ts. A celte époque déjà
ceux-ci possédaient un type qui ne fut plus modifié durant le cours du XVI°" siècle;
en voici la description sommaire : an droit la b'gende GENE VA CIVITAS,
avec l'écu de Genève surmonté d'un aigle éployé et au revers, la légende
POST TENEBRAS LVX et une croix pallée et encocliée.
13 janvier 1548 \ — Taille : 299 pièces.
En 1551, on rtMoil ,ni\ quarts le millésime de l'année, .nKiiicl on avait renoncé'
depuis 1535. Il lui Imllii 1 iOT ni.' de quarts en 1552.
14 septembre 1557 '. — Titre : 2 den. 2 gr. ; taille : 77 \i^ quernes; remède en
loi : 2 gr. ; remède en taille : 4 pièces. On battit 331 m.' de quarts en 1500.
25 juillet I5f)l ". — Titre : 2 den. 1 gr.; taille : 79 quernes.
' R. C. livJ'J, vol. M, f" iHl.
' rielte description, inexacte et incomplète, se rapporte cependant liiiii aux quarts de to.'ii).
' R. C. 15.39, vot. 33. f" 100. — * C. M., p. 2. — - C. M., p. i. — '• R. M. liwâ.
' C. M., p. 6. — » R. r. 1561, vol. 56, f 152. — ' R. C. 1561, vol. oG, f" 219.
136
ACTIVITÉ DE L'ATELIEIî. 81
9 mars 1562'. — Titre : 2 den.; taille : 81 (jncriies; leiiiède en taille :
12 pièces; seigncuriage :1s.; brassage : 8 s.
23 mai 1570'. — Titre : 1 den. 18 gr. ; taille : 7i (jneriies; remède de taille :
8 pièces; seignenriage : 13 '/.^ den.; brassage : 9s.
7 août 1573'. — Titre : I den. 17 gr.; brassage : 10 s. 1 '/. den.
20 janvier 1570'. — Titre: 1 den. I3gr. ; seigneiniage : 1 s. (iden.; brassage:
12 s. 4 7, den.
26 janvier 1580 \ — Titre : 1 den. 8 gr.; taille : 72 quernes; brassage: li s.
6 den.
1" novembre 1583'. — Titre : 1 den. 23 gr.
13 novembre 1589'. — Titre : 1 den. 4gr.; seignenriage : 3 s.; brassage : I (1.
5 s. 1 den. On en lit 207 m.' en 1589; 437 m.^ en 1590 et 364 m." en 1591.
31 décembre 1591 ".— Titre : 1 den. 2 gr.; remède en poids : 8 pièces; bras-
sage : 1 11. 5 s.On en fit 185 m.'- en 1592; 412 m." en I59i; 4662 m." en 1595
et 10,394 m."' en 1596.
11 est probable que le maître de Monnaie battit de son propre ( bel' de grandes
quantités de quarts en 1597 et en 1598, vu i\w, en 1599, ceux-ci lurent décriés
en Savoie et dans le Pays de Vand ". Il résnlla de cette double probibilion (pTun
très grand nombre de ces monnaies rellua à Genève, où on ne larda pas à refuser
de les recevoir pour leur valeur noininale. Aussi, le 25 juin 1599", le Conseil
établit-il une amende de 25 IV. contre (piicon(|ue réinsérait de les recevoir à raison
de quatre pour un sol; puis, (;omme cette mesure était insuriisante, le Conseil
ordonna le 11 juillet'" suivant à ,lean Gringalet, nuiitre de Monnaie, de changer
à tout venant les quarts qu'on lui présenterait contre dautres monnaies, juscpiVi
un poids de 4000 m. Gringalet mit (Widennuent de la mauvaise volonté à
exécuter cet ordre, car, le 25 juillet '\ le Conseil lui inilige une amende éven-
tuelle de 500 écus s'il ne veut obéir. Celte amende ne Inl jamais exigée et il lui
' H. C. 1562, vol. 1)7, f" 21. — ' C. M., p. 10. — ' Ihiil., p. 12. — ' Hml.. p. lo.
> Ibid., p. 21. — ■■■ rhid., p. 24.— ' H. C i:>H9, vol. 8i, f" 228.— » l«. M. i;i89.
» R. M. i;iOO. — '" l{. M. i;i91.— " |{. C. l.'iOl, vol. 86. f" 244.— '' 15. .M. i:W2.
'" H. M. 1594. — " ]{. M. \mo. — '•■■ II. .M. liliXi. — '" U. C 159!), vol. 94, t" 74.
" Ibid. — '" Ihùl., f°81.
" Ihid.. f" 85.
137
82 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
(Ml liil l'ail li-niissioii (iiicl(|iies aiiiu'os plus lard. Au leslc, (iiiu;j;al('l , (jui lioiuia
sou noui à la pclile uiouuaie i|ui uons occupe, ii'avail eu d'auliv loil (pu; (remettre
un li(>|i grauil uouiltrc de (piails. Kii eiïel, le lilie el la laille d(> ci's pièces restèrent
couslaninienl conformes à roi'donuance de 1591, ainsi (pie le [trouvent les essais
(pie nous en avons lail faire el dont voici les r(''sullals : le (piarl de I51II lient de
lin 1 d(Mi. 5 or.; celui de 1505 1 den. ;» ' , i^r. ; celui de 150(5 I deii. i izr. el celui
de 1508 1 den. 3 gr. Cependant, la (k'faveur des « gringalels » l'iait lelle que le
Conseil dul inomenlaïK'menl en modifier le coin. Le 13 lévrier ITiOl', il arrèle
([iw le maille de Monnaie battra pour 100 éiiis de (luarls. auxfjuels il changera
la marque". Ce. nouveau coin présente les mêmes l(îgendes que l'ancien, sauf que
la signalure (à de Cringalet y est supprimée. Les armes delà ville entourées d'un
cercle figureni au droit, el au revers une croix à balustres remplace la croix patléc
et encocliée. Ainsi mo(lili('', le nouveau (piart circula sans difficulté; le "Ki aoûl
1001% le Conseil arr(Ma d'en faire battre encore pour 200 éciis. Il est |»robable
que ce fut à la suilc de ces ord(Mmances (jne l'on frappa, à litre d'essai, u\\ (piarl
sans millésime dont un seul exemplaire est connu jusqu'à ce jour'. (îetle monnaie
présente au droit l'écu de Genève accosté de (pialic aimelels; ceux-ci étaient peul-
étre desliiK's à rappeler ([ue la monnaie qui les portail ('lait le ([iiail du sol, de la
même manière ipie sur une pièce d'argent française du \VI'"' siècle, les quatre
cliiines 1 accostant l'écu rappelaient qu'on avait atVaire à un ipiart d'iVu. Au revers
du (piart sans millésime se trouve une lellre gollii(pie occupant le ciiamp; on doit
la consid(''rer comme un (i. Les légendes du droit el du revers sont les mêmes
qu'lialiiluellement, mais la signature M se remarque après la b'gende du revers;
c'esl la marque de (l(''d(''on Morlol , maître de ^Monnaie du '25 se|>leiiil»re KiOl au
comiU(mcemeiil de 1G02. La leitre (i. ipii se trouve dans le cliainp du revers de
cette petite monnaie, ne laisse pas (pie d'être d'une explication diflicile. Abauzit',
érudil genevois du siècle passé, avait eu connaissance de ce (piaii el il avait eiivi-
' M. (;. I()(l|. \(il. iiC). I" .'{(I. — -' .\hii-(|ii(' csl iii s\îi(iri\iiH_' de i-oiii.
" M. C. KIDI. \(.l. \H\. f" Uii. — ' Vii\. iihuichi' I. n" 9.
■'• llaller. nji. ril.. 1. Il, ji. 2i7. n" li)7S. Aliaiizil el Ilallcr ont eu coiiniiis.sadcc. iiod |>iis ilii (]iiarl
que nous vendus île déciire. mais ilc la IVapiuî en or d'un (juarl de I(i2l, dont nous [tatierons
loid a l'JH'inr el ({iii a \r iiii'uie rcNei's.
138
ACTIVITÉ DE l'atelier. 83
sagô colle leUre golliiqiie comme élant le liucliel (|ni ligure sur les armes d'Orange,
en souvenir, disait-il, des secours accordés par celle maison à la ville de (ienèvc.
RIaviguac' a cru y voir la lettre Q, ce (|ui obligeiail à commencer la lecture de
la légende par la gauche de la pièce. Nous pensons que celle lellre est bien un G
gothique. Est-ce l'initiale de (ieiiève ou celh; de Gédéon Morlol? Est-ce peul-iMic
l'initiale de Gringalet? Le nom de ce mailre de ^Iouuai(^ devint en cirel, dès le
XVII""" siècle, le nom usuel des quarts; ou |)arle constamment dans les Registres
du Conseil des anciens et des nouveaux gringalets. Quoi (|u'il en soit de celle lettre
G, la pièce qui la porte ne saurait être, vu sa rareté, qu'un essai non adopté.
11 mai HM)2-. — Arrêté de hatti'e pour fiOO lî. de quarts.
29 avril 1003 \ — Arrêté de battre pour 2000 11. de (piarts.
15 tV'vrier 1605 '. — Arrêté de battre pour 100 diicatons de (piarts.
Ces émissions lurent toutes laites au coin des quarts de 1001.
6 février 1007''. — Le (Conseil airêle (pi'oii reblauchira les anciens gringalets
et qu'on les rerra|)pera à la nouvelle niar(pie. Celle surrra[)pe est effectivement
visilde sur plusieurs pièces.
2 mars 1010'. - Tilre : 24 '/, g»'.; taille : 80 7, (puM-nes.
25 mai 1(>10\ — Li' Conseil rend, à la r<'quêle de Jac(|ues Dansse, maître de
Monnaie, une ordoimance semblabh^ à celle du 0 IV'vrier KJOT. Ou (it 52 m.* de
quarts en 1010 et 30 m.' en 1011.
Voici le résultat de quelques essais laits sm- les nouveaux cpiarls : celui de 1001
tient de fin 1 deu. 1 '/, gr. ; celui de KiOfi : I deii. 1 gr. ; celui do 1009 (probable-
ment un ancien gringalet surfrappé) : 1 deu. 3 gr.
2 mai 1615"'. — Le Conseil accorde au maître de iMonnaie de battre |UMir
;>00 écus de quarts au coin des anciens gringalets". Les pièces de cette é'mission
sont à deux titres dilIercMits, à 20 'i\ gr. et à 22 gr."
' Blavigiiac. oji. r'ii.. j,. :!'.), n. i. — '' W. C. Kin». vol. *I7. f" ()8. — ' 1{. C. mx\. vol. W. t" VM\.
' lî. C. \MV.\. \nl. loi. I" :î(i. — I!. C. I()07. \o!. I():{. 1" :!l.— " C. VI., \\. :î:î.
' l«. c. Kilo. \ol. 107. I" II.!.— ' I!. M. Kilo. — ' li. M. Kill.
'" u. C. 1(11 ;;, \oi. iiL 1" io;i.
" C'csl le rovers ilc celle iiioniiMic (|iil csl .seiul)lal)lo à celui îles i.'iiiiLralel>; le dioil en esl le inéiiie
([Ue celui lin ipiarl île KiOl .
" C. VI.. |L :{'p.
139
84 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
10 avril 1()19'. — Le Conseil aulorise les maîtres de Monnaie à frapper des
quarts. On employa pour celle ('mission le coin des nouveaux quarts; il en fut
fait 97 m.-
Enlin, le :2 juillet 1621 ', le Conseil accorda une dernière fois au maître de
Monnaie de battre des quarts pour la valeur de 100 ('eus et au coin des anciens
arinualels. L'essai d'uw de ces monnaies a donné ±2 av. de fin. Le type de cette
émission lui le même que le type de l'émission des quarts de 1615*. On connaît
une frappe en or d'un ipiarl de 1621. dont le droit est au nouveau coin, tandis
que le revers est identique à celui de la pièce au G gothique que nous avons
décrite' et qui est de 1601. Il faut considérer cette pièce comme la frappe en or
d'un essai non adopté.
4. Forts.
Cette petite monnaie, frappée à Genève pendant la seconde moitié du XVI"" siècle,
est l'une de celles, malheureusement trop nombreuses, que nous n'avons pu
retrouver et dont nous ne possédons pas même la description. On trouve dans les
Registres du Conseil, en date du 3 février 1550. la première mention de ce mon-
nayage :
lliMii. l'sl |i;iiic i|iii' |i;iivri|iii' \'i\\\ iii' Innnr plus giirrc di' |iiiiiii' iiKiiiiinyï'. (|ii'il m'Iu'iI Iuiii
(liiun ti>M' lies luil--, cl le urni'ral a iii()iislr(' le |i(irliaii-t : sur i|niiv. a esté arrcsh' i|ii'(in fasse
(li's toits cl i|iic IcsilciiN valciil un (juaii cl (|iril y aie Imuiic (■(uuiaissaiicc ilillÏTciitc aux cars
cl cil Miil parli' au ('.niiscil ilcs ('.('. ^
Ce passage montre bien que celle monnaie n'avait |ias élé frappée préct'-dem-
menl, mais il n'indique cependant pas qu'elle |iril naissance à la suite de cette
ordonnance et les Registres de la Monnaie sont nuiels à cet égard.
2 août 1554'. — Titre : 1 den. 2 gr. ; taille : 88 '/, quernes; remède en loi : 2 gr.
et en poids : 8 pièces; seigneuriage : 6 den.; brassage : 7 s. 6 den.
' H. C. IfilO. vol. 1 18, f" Tfi. — = R. r. 1620, vol. 119. 1^ 182.
' W. C. Kiil. \ul. I-'O. f' ITi. - ' Vuy. ci-dessus, [lage 83, ii. 7. — ' Voy. ci-tiessus. page82.
« |{. C. i:>:io. vol. II. I" ;{i:). — ■ c. M., p. o.
140
ACTIVITÉ DE l'atelier. 85
25 juillet 1561 '. — Titre : 1 don. 1 gr.; laijle : 89 quernes.
9 mars 15()2\ — Tilre : 1 don.; taille : 90 quernes; remède en poids: 12 pièces;
seigneuriage :1s.; Itrassage : 8 s.
23 mai 1570'. — Titre : 21 gr.; taille : 85 quernes; seigneuriage : 19 '/, den.;
brassage : 9 s.
7 août 1573'. — Titre : 20 gr. ; seigneuriage : 18 don.; brassage : 10s. 8 den.
26 janvier 1580'. — Taille : 102 quernes; seigneuriage : 1 s.; brassage : 15 s.
1er novembre 1583'. — Tilre : 19 gr. ; brassage : 1 (1. 4 s. 9 den.
7 août 1596'. — Titre : 14 gr.; taille : 100 quernes; pas de remède de loi et
2 quernes de remède de poids; seigneuiiage :2s.; brassage : 20 s.
De toutes ces ordonnances, il n'y en a qu'une dont l'exécution soit mentionnée
dans les Registres de la Monnaie : le 29 mai 1584, il est fait délivrance d'une
brève de forts pesant 2G m., au litre de 20 gr. el à la laille de 97 quernes.
Ainsi que nous l'avons dit, cette petite monnaie, qui valait 1 '/» J<?"-' paraît
avoir disparu. Nous verrons, à propos des deniers, pouiquoi les pièces que nous
classons sous ce nom ne sauraient être des forts.
T 11(11 SI KM K r.iiori'ii
1. /luit-deniers.
Cette monnaie fut frappée pour la première fois en 1617, en même temps que
la pièce de ([uatre-deniers. l/ordonnance qui en décréta l'exécution est du
18 décembre 1616^ l.e litre (levai! en être de 1 den. 19 '/. gr.; la (aille de
54 quernes, avec les remèdes babituels. Elle devait présenter au droit les armes de
la ville et au revers la valeur de la pièce eu cbilVres.
Assez basse de titre, cette monnaie ne devait être fabriquée qu'en petite quan-
tité, c'est-à-dire pour 400 écus, concuremment avec des quatre-deniers et devait
■ R. c. is(;i. voL .%. 1" 210. — ' lî. c. i:)()i>, vol. :i7, i" 21. — ^ c. M., p. 10.
' Ihul.— ^ Ihid. [I. il.— ' llniL. |i. iï.— ' lî. C. loOCi, vol. '.)l, 1" loi.
» M. C. KilC, vol. II."). 1" lil'.l.
TOME I. 141 20
86 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
être remise aux caisses publiques, ou, pour de faibles sommes, aux artisans de la
ville, mais non aux étrangers. On se souvenait encore de la mésaventure
survenue aux gringalets' et l'on n'avait nulle envie de la renouveler. Du reste,
l'accueil que fit le public aux huit-deniers et aux quatre-deniers fut favorable, car
le 10 janvier', le 16 mai', le 23 juin* et le 11 octobre 1617 \ puis le 6 avril 161 8''
et le 21 janvier 1620', le Conseil autorisa le maître de Monnaie à frapjier encore
des huit-deniers pour une somme totale de 800 écns, toujours aux mêmes condi-
tions. Les Registres du Conseil et de la Monnaie nous apprennent qu'en 1617 et
en 1618, on tit 973 m.' de pièces de huit-deniers et de quatre-deniers, et en 1620,
520 m." de pièces de huit-deniers. Nous avons vu'" que de 1634 à 1637 on
rappela à la Monnaie tous les huit-deniers pour leur donner rem|)reinle des
trois-quarts. Cette monnaie est paifois dé.signée dans les Registres sons le nom
de Cruchets (kreutzers) renionnni/és.
La pièce de huit-deniers porte au droit la It'gende CENEVA CIVIÏAS, suivie du
millésime, avec l'écu de Genève, au revers, la légende POST TENEBRAS LVX,
et dans le champ : puvu viii ni:.\ :
2. Qiinlre-derners.
Le 2 mai 1615", le Conseil arrêta que l'on battrait des pièces de trois-deniers
et de quatre-deniers, de même titre. La dernière de ces monnaies devait pré.senter
au droit les armes de la ville et au revers l'indication de sa valeur. Cette ordon-
nance ne parait [tas avoir ét('' exécutée en ce qui concerne les quatre-deniers, car,
outre l'absence de cette monnaie; an milh'sime de 1615 o\i 1616, nous trouvons
une seconde ordonnance, en dalo du 18 décemluc 1616", plus précise que la
première, dans laquelle on revient sur le détail des coins, sur le coût et les béné-
fices de celte émission, dt'tails qui eussent ('té superllus si, l'année précédente,
on eût déjà procédé à cette fabrication. L'ordonnance du 18 décembre 1616 porte
• Voy. ci-dessus, page 81. — ' lî. C. IfilT. vol. 116. f" 8. — ' //</-/.. I" 110. — ' Ihiil.. f" 159.
" lliiii., I" im. — « ]\. c. lois, \(il. HT. 1° 92.— • li. C. I()20. \(il. M9, I" 18.— ' Ibid.. f" 18l>.
» H. M. ■1620. — '" Voy. ci-dessus, page 68. — " |{. C. Iiil5, vol. 114. ï" 10.">.
'^ H. C. 1616, vol. Mo. f" :{i9.
142
ACTIVITÉ DE l'atelier. 87
que les qualrc-deniers seront frappés an titre de 1 tien. 4 7* gi- ^^ ''" ^'^ <' 1'' l^''"^
de 79 qnernes, sauCles remèdes accoutumés. On devait en battre concuremmeni
avec des huit-deniers, pour 400 écus. Le Conseil permit encore de ballre pour
100 écus de pièces de quatre-dcniers, par une ordonnance du 10 janvier 1617'
et 50 écus à la suite d'une ordonnance du 23 juin ir)17\ On en lit, concur-
remment avec des liuit-deniers, 973 m.' en 1617 el en 1618. Cette petite monnaie
présente au droit la légende GENEVA CIVITAS 1617, avec l'écu de Genève, au
revers, la légende POST TENEBllAS LV\ el dans le champ : povii un de.\ :
3. Deniers.
Celle monnaie, qui appartient au XW^'- siècle, est la plus taihie eu valeur nomi-
nale de toutes les monnaies genevoises'. Elle ne parait pas avoir t'-tt' ('mise avant
la maîtrise de Henri Goulaz. Ou lit eu ellet dans les Registres du Conseil, à la date
du 29 avril 1539 : « Pour ce que le maystre de laz moimoye a/, laycl hacstres
aulcunes pièces de troys quart et deniers. Résolu/ que ledit maystre de monnoye
ne fasse plus bacstre desdites |iièees de 3 quarts et deniers, touttefoys que laz
croys soyt droytte et non pas brésée (brisée) '. »
Celte ordoimance, que nous avons déjà citée à propos des Irois-quails, établit
que, dès 1539, l'atelier genevois émettait des deniers. Il est |)robable que la pièce
figurée au n" 1 de la planche 1 représente un des premiers deniers frappés par
Henri Goulaz. On y trouve, au droit, le vocable GEVENA, que nous avons déjà
constaté' sur un sol et sur un (|uart de la même «'poque, puis, au revers,
POST TENERRAS LVCE|M| et celte croix brisée, ou fourchée et évidée, dont le
Conseil ne voulait pas, probablement à cause de sa lro|> grande resseml)lance avec
celle des quarts. Cette pièce ne saurait (Mre un lorl, attendu que ceux-ci ne furent
■ R. C. irvl7. vol. M(i. f" I.'IO. — ' Iliiil. -- » R. r. 1()20, vol. 119. f" 182.
' On il loiiglcmps clnssi- |Kirnii le.s monnaies de (îentHe une pelite liractéale iiiii présenle le
demi-vol d'aijjle el la cief en |ial. M. Morel-I-'atio a fait observei- que celle pièce appartenait à la ville
de .Salzwedel. en Piiisse. oii elle fui émise au XV""" siècle. Cienéve n'a jamais frappé de liracléates
(M. D. C, t. XVI. 'IS()7. p. \'M).
' H. r. 1 ;•):!'.». vol. :{:!, 1" lOO. — " Voy. li-dessus, p. 71 el 80.
143
88 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
décrétés qiio plus lard', à une époque où la légende P()8Ï TKNEBRÂS LVX
était adoptée depuis plusieurs années.
30 janvier 1542\ — Titre : 18 gr. ; taille : 3(56 pièces; remède en loi : 2gr. el
en poids : 9 den.; seigneuriage : (î den. ; brassage : 7 s. 6 den. 11 est probable que
ce fut à la suite de cette ordonnance que se frappa la pelile monnaie que nous
avons figurée au no 2 de la plancbe 1 et dont le ty|te lut désormais immobilisé.
13 janvier 154-8'. — Taille : DO quernes.
14 septembre 1557*. — Taille : 99 quernes; remède en taille : 6 pièces.
25 juillet 1561 \ — Tilre : 17 gr.; taille : 97 y^ quernes; remède : 9 pièces.
9 mars 1562'. — Titre : 16 gr. ; taille : 99 quernes; remède : 12 pièces;
seigneuriage :1s.; brassage : 8 s.
23 mai 1570'. — Titre : 14 gr. ; taille : 96 quernes; seigneuriage : 20 Vj den.;
brassage : 9 s.
7 août 1573*. — Titre : 13 gr.; seigneuriage : 18 den.; brassage : 10 s. 8 '/, den.
1er novembre 1583'. — Titre : 14 gr. ; taille : 126 quernes; seigneuriage :
9 den.; brassage : 1 fl. 4 s. 9 den.
Les Registres du Conseil et ceux de la Monnaie nous apprenneni qu'en 1568
on fit 107 m.'" de deniers et 23 m." en 1584. En comparant la taille des forts avec
celle des deniers, on voit que les poids de ces deux monnaies sont à peu près les
mêmes. Il n'en est pas ainsi de leurs titres, et c'est en nous basant sur cette donnée
que nous avons classé parmi les deniers les petites monnaies dont nous venons de
parler. L'une d'elles '\ signée G (Henri ou Charles Goulaz), a ét('' soumise à l'essai;
elle renfermait 16 gr. de fin. Par le type, elle n'appartient pas aux émissions de
Henri (loulaz et on doit plutôt la ranger parmi celles de Charles Goulaz. qui fut
maître de Monnaie du 29 juillet 1557 au 20 octobre 1559 et du 28 janvier 1564
au 24 février 1581. Ainsi que nous l'avons vu ", Irois ordonnances pour des forts
et trois ordonnances pour des deniers furent rendues durant le temps où Charles
Coulaz fut maître de Monnaie, sans qu'aucune délivrance de forts soit mentionnée;
' Voy. ci-dessus. pMge 81. — - C. M., p. :;. — ^ //(((/., |i. i. — ' llml.. y. (i.
' R. C. 1561. vol. ;)6. f" 219. — ^ l{. C. \'M\i. v<il. i)7, f" il.— ' C. M.. |i. 10.
* Ibid., p. 12. — ' [biiL, p. 24.— '» H. C. liifiS, vol. 63, f" 99.— " li. M. \->Hï.
" Voy. pi. I. Il" 2. — " Voy. ci-dessus, pages 83 et 88.
144
ACTIVITÉ DE L'ATELIKR. 89
l'unique émission connue de celle monnaie n'eut lien ([ur plus laid, en loSi, alors
que les monnaies porlaienl la lellre M, comme marquedu mailic, DoniaiiirMaillii
Les Uegislres de la IMonnaie nous a|tprennenl, du reste, que cette ('mission lut déli-
vrée à 20 gr. On voit donc que, tant à cause de la signature (i (|uVn raison du litre
de 16 gr., la pièce discutée ne saurait être un lurl de l'émission de 15Si. Il est
également impossible delà rattacher aux loris de ir)*.in, ordonnés à 14gr. sans
remède, et devant porter la marque de Jean Gringalet © ou G . Les forts (jui ont
pu être émis en verlu des ordonnances de 1570, 1573 et 1580 devaient être au
titre de 20 gr., au moins, de telle sorte que notre pièce ne saurait leur être assi-
milée. En revanche, nous la trouvons en tous points semhiable à ce (pie devaient
être les pièces de un-denier émises en 1568, en verlu de rordoimance de I5()2 :
le litre et la taille sont les mêmes et la lettre G se rapporte à Charles (loula/., alors
maître de Monnaie. Jusqu'à preuve du conliaire, nous adinetlrons ddiic (pie la
pièce figurée an no 2 de la planche I est un denier el (pie les l'orls, sans doute
émis en petite (|uanlité, nous sont jusqu'à ce jour iiicdMiius.
Les monnaies de cuivre émises à Genève pendant la p('rio(le (jui nous occupe
appartienneiil au \M"" el au Wll"" si(''cle; nous les avons classées en deux
calegones :
1. Florins, six-sols, s(ds.
2. Deux-deniers, deniers.
I . Florins, Six-snls, Sols.
La guerre de Genève avec la Savoie el les Irais qu'occasionnait l'entrelien de la
garnison, forcèrent, en 1590, le gouvernement à ('niellre ces monnaies de cuivre
qui, plus tard, furent échang(''es contre de bonnes espèces. Voici les renseigne-
ments que nous trouvons à cet égard dans les Registres du Conseil :
10 jdiii 1590. — Messeigiiciii's se li(iiiv;iiil m iiéccssilé (rar.Lîciil . poiii- piivcc les soIiImIs.
145
90 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GEXÈVK.
ont avisé ili' l'aiiv laiif des iiiaiiiiies de (■iivvic. lis iinus valaiil un S(il cl les autres trois sols,
(|iii sont liailli'os an\ soldais, pour los ([('hili^r anx coniniis sur les |>isli'ins ri aiilrcs vivres '.
I T juin l'I'.H). Onl csl»' ici ra|i|)(ii li'cs N-IO inai(|iii'> de iiiwri' l'ailrs pdiir le jiain de
pniiiliiiii (^sir). valaiil cliai-inii' (piatrr suis. A csli' arn'sli' (pic M. le symliqnc Diipan les reçoive
cl les di'liilc aiidil s' Barrillel pdiir (pi,ili-e >(i|> cliai-iiiic '\
Nous avouons ne pas coiiipreiulre bien exactemenl le sens de ces deux passages.
En effet, aucune monnaie de cuivre de Irois-sols et de quaire-sols n'est parvenue
jusqu'à nous. En revanche, nous connaissons des florins, des six-sols et des sols
de cuivre de 1590 qui, aujourd'hui même, ne sont pas rares. Trois-sols et quatre-
sols désigneraient-ils le prix de revient des six-sols et des florins? Ce n'est guère
probable; la valeur de cette monnaie devait tout au plus dépasser quelques deniers.
11 n'est guèie admissible, non plus, que ce fût le prix auquel la Seigneurie
cédât ces pièces ; car, donnant pour i s., pai- exemple, ce ({u'elle aurait |dus tard
repris pour 1 11., elle se tut trouvée en iici le 11 est donc probable que dans ces
deux articles il y a (juelque erieur de chiffres commise par le secrétaire du
Conseil.
Ces monnaies de cuivre, dont le montant de l'émission nous est inconnu, eurent,
paraîl-il, un certain succès, car nous voyons que, le (î novembre 1590 \ des mar-
chands de blé consentent à élre payés de la sorte, à condition que l'échange contre
de bonnes espèces se fasse Irois mois |)lus lard. Cet échange n'était pas encore
l'ail le 15 février 1591 *, mais il eut lieu sans ddule peu après et le gouvernement
conserva longtemps en dépôt ces niariiues de cuivre (|ui, plus lard, servirent à la
fabrication de diverses monnaies '.
Les floiins, les six-sols et les sols de 1590 présenteni au droit un soleil portant
en cœur les armes de Genève et au reveis, dans le champ, la valeur de la pièce
suivie de : P0\ U LES SOLDATS DE GENÈVE 1590.
• l«. C. l.'i'.tO. \<>\. 85, 1" 138.— -' Ihiil.. t" Ki.l
' Uiid.. [" 2;i9. — ' FI. C. i:i!)l. vol. 80. f" :{',».
^ On employa les monnaies de cuiM'e de liiito à faire les pièces de dell\-de||ic|•^ et de iin-ilenier
de 1()09. puis les lunt-deniers elles <pialre-(i(>niers de Kil?. IGI8 et I6i0. J.e fi février 178;i, le
Conseil lit venilre jiour la fonte tniif re ipij reslail de ces mcmnaies. I.'éndssion de l!)i)0 avait donc
une certaine impurlance.
146
ACTIVITÉ DE l'atelier. 91
2. Deux-deniers el deniers.
Le 20 septembre 16(H) ', le Conseil décréla la labricalioii de pièces de deux-
deniers el de iMi-denier de cuivre, dans le i;enre de celles qui se faisaient en France
depuis le règne de Henri III. Le 21 octobre' suivant, on donna coursa celte
monnaie, et une amende de 5 ïï. lut ('tablie contre ceux (pii refuseraient d'en
recevoir jusqu'à concurrence de un sol. A en juger pai- leur rareli' actuelle, les
deux-deniers et les deniers de 1609 ne fiu'enl pas émis en bien grand nombre.
Nous savons, cependant, que le maître de Monnaie reçut pour celle fabrication
55 livres de cuivre, mais il est probable qu'il ne les mit pas toutes en œuvre.
Celte émission el quelques autres de la même époque avaient pdur but de rem-
placer, pour les transactions joui'iialières du petit commerce, les quarts décriés
quelques années auparavant sous le nom de gringalets '.
Les deux-deniers el les deniei's de 1()90 ont t'ii" IVap|>és à deux types différents.
Le premier type offre au droit la légende GENLVA (MV ITAS 1G09, avec les armes
de Genève et au revers, la légende POVR I)E\ X DENIERS ou P0V15 VN DENIER,
avec le chiffre II ou I dans le cbamp. Le second type présente au droit les armes
de Genève, sans légende et sans niilb'sime; le revers n'est pas modifié.
CHAPITRE 111
MONNAIES D'ARGENT
Les monnaies d'argent décrétées à (jcnève de 1535 à 1702 conqirennenl
dix-neuf espèces, indépendamment des pieds-forts el des frappes en argent de
' H. ('.. ir.OO. \(il. lOC. f' 177. — - //<;</., r- 188. — 3 Voy. ci-dessiis, page 81.
147
92 HISTOIEE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
monnaies de billon. Nous avons classé ces monnaies en six groupes, en adoptant
dans chaque groupe le même ordre que pour les monnaies de jjillon.
Premier groupe : Thalers ' , écus, demi-lhalers. ipiarls-de-tlialers,
huilièmes-de-thalers, seizièmes-de-lhalers.
Deuxième groupe : Testons et demi-testons.
Troisième groupe : Testons-blancs.
Quatiième groupe : Deux-ilorins, florins, six-sols, trois-sols.
Cinquième groupe : Vingl-ot-un-sols, dix-sols-el-demi.
Sixième groupe : lluit-sols, quatre-sols, deux-sols et sols.
PREMIER (ÎROIPE
1 . Thalers.
Celle monnaie, la plus forte en poids qui ait éti' frappée à Genève, si on en
excepte les pieds-forts, appartient au \VI"'<^ et au XMI""' siècle. Haller'' signale
un thaler portant au dioil le millésime de 1526 et une croix au revers. Nous esti-
mons, avec Blavignac \ (jue ce millt'sime est probablement 1536. Si celle pièce a
réellement existé, elle doit être considérée comme un essai ell'on peut en dire autant
des thalers de 1540 et de 1542, également décrits par Haller. Ils poitaienl au
droit les armes de la ville et au revers un soleil avec I 11 S en cœur. L'ordonnance
de 1542 ne mentionne pas le thaler et Blavignac ' fait à ce sujet une double
confusion : Les écus, dit-il, en voulant parler des thalers, ilevaient èlre frappés
(d'après cette ordonnance) à 23 (ara(s de fin, en loi cl au poids de 2 den. 16 gr.;
est-il besoin dr faire observer qu'il s'agit ici de l'écu d'or, qui devait peser
' Lrs noms dr (hiwlniplc-lhdlcr ri ilr Donlik-thalcr oui éti' donnés (lar (inidqiit's nuniisma-
tislf's il des iiii'ccs tra[i]it'fs avec le cdin du tlialei'. mais possédant une jdiis loilc épaisseur. Xous
ne pensons pas ijue ees pièces, inlinimeul rares dn reste, puissent être considérées conmie des
monnaies. Ce sont bifii |iliitot des pieds-foils. dont nous parlerons au clia|iilre V. ainsi ipie tians la
nuatriéiiie Partie de ce mémoire.
' Srinreizcnsclifs Miitiz- uni} Mcdailloi-Kabinct, t. II. p. ii\.
^ Armoriai Genevois, p. X-i et n. 2. - ' Ihid.. p. s:j.
148
ACTIVITÉ DE L*ATELIER. 93
3^™-, 40? La plus ancienne ordonnance qui mentionne le Ihaler est du 9 juillet
1554 '. Tilre : 10 den. 18 <^r. ; taille : 8 ^/. pièces ; remède en loi : 2 gr. et en
poids : 3 den.; seigneuiiage : 0 den. ; brassage : 7 s. 6 den. Cette ordonnance ne
parait pas avoir été mise à exécution. Ilaller' indique, il est vrai, un tlialer de
1554, sans autre description, mais les Registres de la Monnaie sont muets à cet
égard, et cette pièce, aujourd'hui disparue, doit encore être rangée parmi les
essais. La première émission de quelque importance date de 1557. Nous en igno-
rons le montant, mais les Ihalers portant ce millésime se trouvent dans quelques
collections. Ce fut André Emltlerd, maître de Monnaie, qui prit l'initiative de cette
frappe et qui, pour la faire agréer du Conseil, offrit à chacun des conseillers un
exemplaire de cette nouvelle monnaie :
7 mai 1557. Sur ce i|ii(' le maistre des inoniioies, André Embicr, a icy fait présenter des
talers nouvellement faits, en faisant présent à cliascun des conseillers ung, et requierrant luy
|icnnettro en faire. Estant mis en délibération si tel présent doibt être rei^'eu ou non, arresté,
d'anllant i|u'il n'y a cause pour recevoir cela et que tel présent particulier pourroit faire incliner
à llécliir au public, joint (prou ne sait sa faculté qu'est à craindre estre petite, arresté qu'on
ne le reçoive point, mais (|ii'on l'eu remercie bien fort de cela; au icslr, (|u'il en soit fait
essay ' .
Le thaler de 1557 présente au droit la légende GENEVA CIVITAS, suivie du
millésime, avec l'écu de Genève surmonté de l'aigle impérial et au revers, la
légende POST TENEHUAS LVX. E, avec un soleil |)ortanl en cœur I II S.
25 juillet 1561 '. — On accorde au maître de Monnaie de battre des thalers
qui vaudront 3 testons, soit 45 s.
11 août 1561 '. — Le Conseil suspend la fabrication des thalers, attendu qu'ils
ne sont ni de poids, ni iiien laits.
29 août 1561. — La fabrication dos thalers est re|»rise ; voici ce qu'on lit à ce
sujet dans les Registres du Conseil :
A esté monstre une \]ii,mr d pnuilr.iil des lalcis (pi'on vcult battre; comme il n'y a point
d'escusson aux arnidiiics. mais siMikniiMit Ir khhI. (|u'a esté liouvé [oii hiiMi l'aict. attendu quoy,
• R. C. lolji. vol. 48. f» SG. — - Op. al., l. Il, p. iil. — " H. C. 1557, vol. 53, f" 127.
' I^ C. i;i()l. v(il. 50, f" 219. - '- rlml., f» 226.
rrrtvtc- r 14y 21
94 niSTOIEE MONÉTAIRE DE GEXÈTE.
a esté aiTostP riu'on doibge faire fabriqin'r au plus liri'l' ilesdits talers. du poids dp ceux d'Alle-
magne, et (ju'ils pèsent trois testons'.
Celle cilalinii nous apprend qu'à la suile de rordonnance dn 25 juillel 1561,
les liialers qu'on baltil se trouvaient probablement au type de ceux de 1557, avec
l'écu de Genève au droit, lis ne nous ont poinl éh' conservés ; peut-être ont-ils
été refondus, n'étant pas de poids. Quant à ceux frappés depuis le 29 août 1561,
nous en connaissons d'assez nombrenx spécimens. Us diirèrent de cenx de 1557
en ce que les armes de la ville sont figurées au droit dans nn cercle et qu'au revers,
le millésime se trouve placé sous I H S.
9 mars 1562 '. — Titre : 10 den. 9 gr. ; taille : 8 '/, pièces; remède en loi :
1 gr. et en taille : 1 '/, tien. ; seigneuriage : 1 s. ; brassage : 8 s. On en fil 18 m.
au même type que précédemment.
17 mars 1564 '. — Ordonnance sendilable à celle de 1562, sanf que le remède
en loi est de 2 gr.
On connaît un assez grand nombre de thalers de Genève sans millésime;
jusqu'à présent, ;i cause de la marque G du revers et de l'absence de niilli'-
sime, on était convenu de les attribuer à Henri Goulaz qni les aurait éiuis
de 15 i2 à 1550. Nous avons dû aujourd'bui reconnaître que cette opinion est
inexacte.
Voici la brève description de ces tbalers : au droit, la légende (jENEVÂ CIVITAS,
avec les armes de Genève, surmontées d'un soleil et au revers, POSÏ TENEBRAS
LVX. G et l'aigle impérial couronné. Nous avons dit (jue les thalers frappés en
1557, 1561 et 1562 présenteiil au droit l'aigle impérial surmonlaul les armes
de Genève, fait qui se retrouve s\u' la plupart des monnaies de celte é|)oqiu', écus
d'or, lestons, sols, etc. On ne connaît en somme aucune pièce d(^ la première
moitié du XVI""" siècle où les armes de la ville soient surmontées du soleil. Pour-
quoi le Ibaler ferait-il exce|)tion et comment admettre (pie de I5i2 à 1550 on ei'it
choisi un type qu'on eut ensuite aliandonné de 1557 à 1567. |tour y revenir vers
la fin du siècle'? Pour qui connaît la succession des types dans l'atelicM' genevois,
' \\. r. liKlI. vol. ;i(), f° 2.33. — -' li. C. 1i;fv2, vol. oT, f'^ 21. — ' M. C. i:i6i, vol. IW. f" 22.
150
ACTIVITÉ DE l'atelier. 95
il y a là, sinon une impossibilité, toiil an moins une grande invraisemblance.
En outre, nous l'avons dit, les thalers ne sont pas mentionnés dans les ordon-
nances antérieures à 1554, pas même dans celle de 1542, cependant si détaillée.
Mais voici un argument plus décisif encore : lorsque, en 1722, il fut de nouveau
question, à Genève, de frapper des thalers qu'on appela des écus, le Conseil
délibéra sur le coin que l'on choisirait pour le revers, « les uns trouvant à propos
d'y mettre un soleil, comme il est à ceux qu'on battit en 1562 et les autres l'aigle
impérial qui est aux autres qui ont été frappés depuis '. » Il est difficile d'être
plus net. L'aigle éployé a succédé au soleil, sur le revers des thalers et, dès lors,
le soleil a pris la place de l'aigle éployé au droil. au-dessus des armes de Genève.
Cette transformation a dû s'opérer à partir de 1567, dernière année où le ty|)ede
1561 a été maintenu.
Il nous reste à examiner à quel maître de Monnaie peut convenir la
marque G et à cpielle époque précise les thalers sans millésime furent émis. Les
maîtres de Monnaie de la seconde moitié du Wl^e siècle qui ont fonctionin''
à Genève et dont le nom commence par la lettre G sont Charles Goulaz et
Jean Gringalet. Charles Goulaz, nommé le 29 juillet 1557, résilia ces fonctions le
20 octobre 1559. NomuK' de nouveau le 28 janvier 1564, il conserva la direction
de l'atelier jusqu'au 24 février 1581. Quanta Jean Gringalet, sa première maîtrise
commence en 1588 pour se terminer en 1601 '. Il est peu probaide que Charles
Goulaz ail frappé des thalers lors de sa première maîtrise. Ceux de 1557 ont été
signés par André Emblerd. On doit également écarter Jean Gringalet, qui signait
ses monnaies g ou © et non pas G. Il reste donc la seconde maîtrise de Charles
Goulaz et plus spécialement la période de 1572 à 1578, durant laquelle les tha-
lers sans millésime furent certainement émis. Les Registres de la Monnaie nous
apprennent que durant ces sept anni'cs on mit en œuvre 6374 m. de thalers,
soit environ 56,000 pièces. Comment admettre que d'aussi fortes émissions aient
totalement disparu, alors que celle de 1561 com|)renant lôM pièces et celle de
1590 en comprenant 285, soid encore représentées aujourd'hui par plusieurs
exemplaires'? Or, comme nous ne connaissons aucun Ihaler portant le millésime
' R. ('.. 1722, vol. 22L p. 139. — = Voy. ci-dessus, pages 22 et 23.
mi
96 HISTÛIEE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
de 1568 à 1588, on doit en conclure que ceux qui Cnronl frappés en si i»rau(i
nombre durant celle période sonl (h'pourvus de millésime. Nous lisons en date
du 13 février 1572 dans les Registres du Conseil : « fitanl vue la forme des tlia-
1ers que le maislre de Monnoie prétend battre, icelle a esté approuvé'c et ordonné
qu'on en balle tant qu'on |)ourra '. )> Il est bien probable que cette fabrication
avait été interrom|)ue depuis 1567, et, lorsqu'elle fut reprise, en 1572, ce fut
assurément au nouveau type ayant au droit les armes de la ville suimontées d'un
soleil et l'aigle im|)érial au revers. Ce type, dès lors immobilisé, subsista jusqu'en
1659, dernière année de ce monnayage pouile XVllme siècle.
Nous ignorons les raisons qui engagèrent le Conseil à supprimer le millésime
desthalers, de 1572 à 1588. Quant au titre cl à la taille de cette espèce, ils nous sont
révélés d'une fai,on indirecte; en 1722 % lors de l'émission des écus d'argeid à
laquelle on allait travailler, le rapporteur de la Cliambre des Comptes dit au Conseil,
à propos des anciens llialers : « Enfin, il s'en trouve sans millésime, au titre de
10 den. 6 gr., semblables à ceux d'aujourd'bui \ mais un |ieu plus loris en taille,
savoir de 8 . pièces * au marc. » D'après les Uegistres de la Monnaie on (Il
10m.' de tbalers en 1572; 20 m.' en 1574; 339 m. ' en 1575; 1320 m. ' en
1576 ; 2525 m.' en 1577 et 2160 m. " en 1578.
26janviei' 1580". — Titre: lOden. 17 gr.; taille: 8 ',, pièces; remède de loi :
2 gr. ; remède de taille : 2 den. ; seigneuriage : 1 s. 9 den. ; brassage : 12 s.
A partii' de 1589, les llialers ixtricnl de nouveau le millésime. On en fil
176 m.'^ en 1589; 285 m."^ en 1590; 56 m." en 1591 ; 62 m." en 1592; (A m.'"
en 1593 et 7 m.'^ en 159i.
1595". — Titre : 10 den. 15gr.; taille : 8 V, pièces. On en fit 38 m." en 1595 et
• R. C. \"ûi. vol. 07. f» m.
' K. C. 1722, vol. 221. ra])|i(irt In nu Coiisoil le 2 iiiai-s.
^ C'esl-à-diiT scinlilalili's aux tlialer.s fia|i|i(''s inondant le XVII'"" sit'ck'.
* Celte tailli' m- |iarait jias exaclemeiil iiiilii|iHT ; rllr ilcvail riic de 8 '/^ pièces au marc, d'après
le jioids des exemplaires à fleiii- de coin qui- nous avons eus cnli-e les mains.
■■ R. M. l.-wâ. - ■= R. M. 1574. — • R. M. \'6T6. — " R. M. I!')76. — ' R. M. 1:177.
"■ li. M. i:i78. — " C. M., p. 20. — "' R. .M. 1,^89. — '- R. M. 1590.— " R. M. 1591.
'=■ R. .M. 1092.— "■ R. M. \:Wi. — '■ R. M. 1594.
"* R. C. 1722. \ol. 221. rapport Ifi au Conseil le 2 mars.
'■' H. M. i:i9o.
152
ACTIVITÉ DK L'aTELIKIî. 97
208 m.' en 1598. Nos renseigncmenls sur lo nioiiiiayage des thalers s'aniMciil
à celte (laie poiii' le \VI'"<" siècle el ils soiil des pins iiicoiiiiilels pour le ( oiii-
meiiceinenl du XVlImt' siècle. En KilO, on fit 25 m. de llialers an seigneuriajie
de 2 s. Haller ' mentionne ini tlialer de l()12.
2 août 1620'. - Titre : 10 dcn. 10 i;i-.; lailie : 22 den. 12 gr. par pièce. Ce litre
se trouvait ainsi un peu snpf'riein- ;'i celui des llialers de llongiie cl (h; la Suisse.
On en 01126'/, m.^
26 mai Ui^lW — Titre : 10 den. 8 '/, gr.; taille : 22 den. 12 gr. par pièce.
C'étaient le litre el la taille des llialers Frappés dans le Canton de Zug en 1621.
1er août 1621 ■. Titre : 10 den. 10 gr. ; remède en poids : 5 gr. C'était le
litre des llialers de l'Empire. Ces condilicms restèrent les mêmes jusqu'à la lin de
ce monnayage en 1()50.
On fit 1462 m. 4 onces" de llialers el de liuilième-de-llialers en 1()2(i an remède
en loi de 'A g'"-; 1004 m." de llialers el de demi-thalers en 1627; 771 m. i oik es'"
de llialers en 1628; 455 m." en 1620; ;)78 m. i (inces " de llialers et de deiiii-
llialers en 1633; 22 ni.'^ de llialers en 1634; 303 m. 4 onces'* <'n 1635; 402 m ■'
en 1638; (>75 m. 2 onces " en 1()39; 1716 m.'' en KilO; 32i m. 4 onces " en
1641; 172 m. 6 onces '" en 1642; 03 in.'" en 1643 et 1254 m. 5 onces" de
llialers el de deini-lhalers en 1657. La matière en œuvre pour 1650 manque.
Le llialer de Genève l'ut taxé dans celle ville 3 11". 9 s.'', le 25 juillel 15(>1;
8 (T. 2s.'\ le 21 décembre 1621 ; 8 iï.", le 4 avril 1623; 8 IL 2 s.^\ le 18 .ivril
1636; 8 if. () s.", le 7 mai 1(>38. ,lus(|ireii H'>59, cetU; monnaie conserva son nom
de llialer.
A celte date, les louis d'argent, ou l'cus blancs, abondamment frappés en
' H. M. 1i596.— ' H. M. IfvH.^ ' Oji.nl.. L II. p. 2Ki. ' li. C. Kii'o. \(il. II'.). 1" i;i:icl U. .\l. Kii'd.
^ R. M. 1620. — Dans ce cliilTir ili' 12(1 '/j ni. sdnl iHohiilili'iin'nl aussi ('(iniiiris des (lomi-tlialcrs.
I.a niatiorc en d'uvrc (|iic nous iniliiiiicrons pai- la siiilr coninic alTccléc aux llialers est souvi'iil par-
tagée cnlrc llialers. (leiiii-llialeis. ipiarls-de-llialers. Ilorins. elc, sans (ju'il soil l'ail menlion de ce
partage. Quand cette nienlidii e\isle ikhis riiiili(pier(iiis hnijeiirs.
<■■ R. C. 162-1, vol. 120, 1" lii). ~ = lhi(L, (" 197. -- " U. M. 1626. — ' R. M. 1627.
'" R. M. 1628. — " R. M. 1620. — '- R. M. 16:«. — '^- R. M. I6:{4. - " R. M. 16:i;i.
'^ R. M. 1638. — "• R. M. 1639. - " R. M. 16i0. ~ " R. M. 1641. — " 1!. M. \f>'rî.
'"> R. M. 1643. — " R. M. 1657.— '" R. C. 1561. vol. 56, 1" 219.
" R. C. 1621, vol. 120. f" 312. — '• R C. 1623. vol. 122, f" 50.
" R. C. 1636. vol. 135, p. 123. — "'■ R. C. |(KiS. vol. 137. y. 309.
153
98 lIlyTOIllE MUNÉTAIUK JiK liKXÈVE.
France, depuis IGil, lendirenl piobablomcnl imililc le monnayai»e des Ihalers,
(jiii ne l'iiiciil hatliis de nouveau (pfcn 1721, sous le nom d'écus.
2. Éciis.
On lit dans les Uegisties de la Clianibie des Coni[)les, eu date ih\ !2(} septembre
1721 :
Mdiisii'iii' le i^(''ii(''ral de l:i iiKiiioii' :i irijuis l;i CJi.iinhi'c ire\;iiiiiii('r s'il iir cniivicinlniil |t;is
(Ir r.'iii'c lin essai |iniir îles éciis, l('si|iii'ls on pniii roil l'airi' île ncnl' an inai'C el an lilie île I 0 ilen.
() gf.. an remède onlinaire de poids el de tilro. Dnnl opim''. l'advis a esté iin'on |ioiinoit en
l'aire nn essai de i|iieli|nes renlaines\
On en fil 39i '. avec le millésime de 1721. Le IS l'i'vrier 1722% le Conseil lui
nanti du projet de la (Ibambre des Comptes et diV-ida (jue l'on continuerait la
l'abricatiou (les l'cus. Cette décision l'ut a|(pr(iuvée par le CC le 2 mars suivant'.
Les écus devaient être battus aux mêmes conditions que ceux de 1721. Ou eut
quelque peine à s'enteinlre au sujet du revers à <lomn^r à ces pièces ; nous avons
rapporté les deux avis qui divisaient le Conseil \ Il lut tout d'abord décidé qu'on
sup|)rimeiait l'aigle d'Enqtire, au revers, comme l'avaient supprimé !MM. de Berne
el (|u'on mettrait à sa place un soleil, « parce qu'il a |»lus de rapport à la devise', »
esl-il dit dans le lîeiiistre; mais, le 24 mars', « le Conseil s'étant derechef
réllécbi, » il lut « arrêté, aUcndu que ce n'est d'aucune conséquence, de conlinuer
l'aigle déployé. «
La fabrication se lit dans les années 1722 et 1723 el comprit 105,221 écus ".
Klle fui interrompue à cause de ri'b'vatiou du prix du lin.
Les ('(lis de Cenève, frappi's de 1721 à 1723, présentent au droit la légende
r.KSPVI'.LlCA CLNKVLNSIS, avec les armes de la ville surmontées d'nn soleil,
au revers, la b'gende POST TKNEHr.AS L\ \ , suivie du millésime et dans le
cbamp l'aigle d'Empire couronné. Lors di; son ('mission, l'écii de Cenève valait
10 If. () s., soil 3 livres courantes.'
' R. r,. C. 1721. vol. i:{, |i. il. -• M. M. 1721. — ' lî. C. 1722. vol. 221. p. 110.
' Ihid.. \>. 123. — • Voy. ci-ili'ssus, p. 11."). - '■ \{. C. 1722, vol. 221, p. KJS).
' Jbid., p. 1.%. — - R. M. 1722 et 1723. — ■' R. C. 1722, vol. 221, p. MO.
154
ACTIVITÉ DE L'aTELIEIî. 99
'i. Deuii-ihulers.
La preiriièi'o mention des dcnii-IlNilors fi^^urc dans l(> cahier Mallel en dnle dn
20 janvier 15K() '; lilrr : 10 den. 17 i;r. ; taille : 17 pièces ; remède en loi : 2 i:r.
et en poids : 2 den. ; seigneuriaj^e : 1 s. il dcii. ; brassage :12 s. On ne connail
ponr le XVI"" siècle que le demi-tlialer de 15!)7.
I " août 1()21 '. — Le maître de Momiaie est antorist' à frapper des demi-llialers,
outre des tlialers \ au litre de 10 den. 10 gr.
4 octobre 1022 '. — Ordre est donné aux maîtres de Monnaie de frapper des
demi-lhalers cl des (luarts-de-llialers.
Nous avons dit ' qu'en 1027 il fut fra|)|)é lOOi m. de Ibalers et de demi-lhalers;
378 m. 4 onces en 1033 et I25i m. 5 onces en 1057. De plus amples lenseigne-
menls font (b'faul s\n' les ordonnances relatives aux demi-lhalers et la matière
mise en a;uvre pour les frap|)er. (]etle monnaie fui cependant frécjuenunent émise
jusqu'en 1059, dernière année de ce monnayage.
Le demi-thaler avait le type du llialer, il en avait aussi le tilre; le poids en était
de moitié.
A. Qii(irls-<l<'-l/i(il('rs '.
Celte monnaie, frappée comme la précédente au litre du IliabM' el possédant
un ly[)e semblable, appartient au \\\\ siècle.
Nous avons rapport'' rordonnance du A octobre 1022 \ pour la frappe des
' C. M., 11. 20. — - n. V.. U\i\. vol. 120. (■" 197. — ' Vny. ci-di-ssiis. pago 07. ii. .").
' ]\. C. \(yli. viil. 121. 1'" lH(i.— ■•' Viiy. ci-dcssiis. p. '.)7.
•■• On cliissi' dans (pirhpics cdllrrlidiis de iiioiinairs j^'cncx iiist's cl parmi les (|iiails-di'-lliaii'rs une
sorte de jclon en ar^'cnt. appelé iiuiiisijui'loii. .Nous pensons (pie le ni()iis(pie(,on n'élail poini une
monnaie, mais bien pliilol une médaille i|iii. pendaiil hinglcnips. ta! donnée connne prix par la
Société des Exercices de rArijiieliiise ei île la Carahine. Cetle pién' ipii. à rons,'ine. devait peser
environ îie™-.?!). était sans doute au litre du tlialei- et avait pndialdement une valeur ein(i fois
nioindi-e. Il en lut frappé un ;issez jirand nondu'c (rexem|ilaires. (pii portent tous le millésime de
1()i)7. Dans la remise ipii fui laite, le ',l nu\einlire 1(177. des coins de la Monnaie au nouveau
graveur, Domaine Dassier, on voit ligurer ■• trois coings pour les pièces d'argent de la ('.olo\ri'-
niére. » {R. C. (',. 1077. vol. 8, p. ;{:{7.)
' Voy. ci-dessus, p. ilO. — " M. C. \(\->i. \u\. \i\. t' ISli.
155
100 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
demi-thaleis el des qiuirls-do-lhalers. Les tilres de ces deux monnaies étaient
semblables à celui du llialcr ; la taille des quarts-de-thalers était de 3i pièces.
4 juillet l()23'. — Arrélé de battre pour KÎ.OOO iï. de quarts-de-lhalers.
23 juillet 1638'. — Le Conseil accorde au.\ maîtres de Monnaie de battre des
quarts-(l(-lli,ders pour une somme de 1000 iî.
On ignore si cette permission tut mise à profit, les quaits-de-tlialers connus ne
se rapportant qu'aux années 1(323, 1(525, IG27 et 1(533 '•
5. Huilièmes-de-lhalers ou lluikiins.
Cette monnaie fut frappée de 1623 à 1(328. Le i juillet 1623', le Conseil
arrête de faire frapper pour 8000 tf. de Imilains au titre du tlialer. La taille était
de (38 pièces. Le 22 juin ' ei le 15 septembre 162i ', le (^lonseil ordonne de conli-
nuer cette fabrication pour une somme de 5000 thalers. Nous avons vu ' queii
1626, il fut fait délivrance de 1 i()2 ni. \ onces de llialers et de Imitains \ .\ celle
époque, le Ihaler valant 8 IT., le buitain était parfois appelé florin.
En 1628, on fit 19 '/, m.' de Imitains. Le type de cette monnaie se trouvait le
même que celui du Ibaler. sauf (pii' le soleil du droit était remplacé par une
quarte-feuille.
6. Seizihnes-de-ihalers ou Seizains.
Le 29 novembre 1624 '", le Conseil accorde aux maîtres de .Monnaie de battre
pour iiOOO llialers en pièces de seizièmes-de-lbaler ". La taille de cette monnaie
était de 136 pièces. .\u droit du seizième-de-tlialcr, se Irouve la valeur de la pièce,
6 S., à la place du soleil (pii figure sur le tlialer.
'-' l{. C. l(i-':j. \o\.ii. f" loi. — ■' M. C. l(i:iS. vol. |:{7. p. .■ilii.
^ Vo\. ciHli'.-^sus. p. ;»7, II. ;■). — •■' l{. C. \[\n. vol. 123. 1" 1*9.
" lUid.. I" ISi. — ' Voy. ci-dessiis. p. 97. — ^ lî. M. IC-iC).
• K. M. I6i8.
'" \{. C. ICi'i. \(ii. \i^. f"i?7.
156
ACTIVITÉ DE L* ATELIER. lOl
ni:rxii:ME groupe
1. Testons et Demi-leslons.
Le lésion, équivalent au tiers du llialer, fui, selon toutes proiiahilités, la première
pièce d'argent frappée à Genève dans les années qui suivirent l'ouverture de l'ate-
lier, en 1535. Nous lisons, en effet, en date du 24- janvier 1539, dans les Registres
du Conseil, que le maître de Monnaie rapporte « une pille el ung Irosseaulx de
lestons. » Il est cependant vraisemblable que Claude Savoie usa peu de ces derniers,
car aucun lésion antérieur à la maîtrise d'Henri Goulaz n'a été retrouvé jusqu'à
ce jour. Les plus anciens que nous connaissions sont signés d'un G el doivent
avoir été frappés vers 1539.
2 août 1539'. — Le Conseil ordonne au maître de Monnaie de battre des les-
tons valant 13 s. et des demi-testons valant 6 V, s.; le 10 novembre' de la même
année, nous voyons le gouvernement bernois louer le lilre de cette émission.
30 janvier 1542 '. — Titre : 10 den. 19 gr. ; taille : 2 s. I '/. tien. ; remède en
loi : 2gr.; pas de remède en taille; seigneuriage : 6 den.; brassage : 7 s. 0 den.
Ces conditions restent les mêmes jusqu'en 1562.
9 mars 1562*. — Titre : 10 den. 9 gr.; taille : 25 ' /., [tièces ; remède en loi :
l gr. ; remède en poids : l '/, t'en. ; seigneuriage : I s. ; brassage : 8 s.
17 mars 1564 '. — llemède en loi : 2 gr.
24 février 1570 '. — Tilr(> : 10 den. 7 gr.; taille : 25 '/, pièces ; seigneuriage :
1 s. 7 7j dtî"- ', brassage : 9 s.
7 août 1573 '. — Seigneuriage : 1 s. 5 den.; brassage : 9 s. 2 '/, den.
26 janvier 1580 '. — Titre : 10 den. 17 gr.; remède en poids : 2 den.; seigneu-
riage : 1 s. 9 den.; Inassage : 12 s.
Malgré les ordonnances (pie nous venons de rapporter, le teston ne paraîl pas
avoir été émis après l'année 1562. Les Registres de la Monnaie indiquent pour
■ R. C. 1539. vol. :^:?, f" 228. — "- lliid.. C 33". — => C. M., p. 3.
* H. C. 11)62, vol. 57. (" 21. - ^ I«. C 1504, vol. 59, f 22. - " C. M., [>. 10.
' Iliid.. \>. 12. — » llnil.. p. :'0.
157 22
102 HISTOIKE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
cette année-là une émission de lestons se niontjinl à 30 m.' C'est à cet unique
chiffre ^ que se bornent nos renseignements sur les émissions de cette monnaie
qui a dû, cependant, lUre aljondannncnl IVa|t|»t''<' pondant la maîtrise de llctiri
Gonlaz. Elle fiiiure, en elïel, dans la plupart des placards monétaires imprimés
an \VI°" et an XVII"'" siècle dans les Pays-lîas, en France et en Alle-
magne.
Le plus ancien teston connu présente au droit la It'gende (IKNEV.X CIV1T.\S
avec l'écu de Genève surmonté' de Taigle impérial; le vol des aigles est abaissé.
Le revers porte la légende POST TENEBUAS LUCEM. G. avec une croix tourchée
et évidée. Un peu plus tard, le vol des aigles se relève; enliii viennent les testons
de 1561 et de 1502. (|ui portent ces milh'simes au droit et L\"\ à la place de
LVCE^M an revers.
Ce que nous avons dit des lestons peut s'appliqneraux dcmi-leslons, qui valaient
la sixième partie du ihaler. Le type de celte monnaie fut d'abord semblable à
celui du teston, mais, connue cette similitude semblait amener de la confusion
entre ces deux pièces, le Conseil arrêta, le "IH janvier 15i!2\ « qu'il seroit fait
bonne différence des testons aux dcmi-teslons. » Ce fut sans doute à partii- de
ce moment que la croix {\u revers des demi-teslous subit une transformation : les
angles des fourches, au lieu d'être aigus, sont arrondis. Tels sont les demi-lestons
de 1550, 1501 et 1502.
I^e teston de Genève fut taxé dans cette ville 13 s., le 2 août 1530' ; 13 s.
G den., le 20 avril 1540 ■; 13 s. 0 den., le 3 février 1550 '; 15 s., le 25 juillet
15()l ; IS s. G den., le 25 mars 1588' ; 22 s., le 30 août 1591 "; 23 s. 6 den., le
3 août 1596 '".
Quelques auteurs signalent rexistencc de quarts-de-lestons. Aik un docmneut
émanant des Archives de Genève et aucune monnaie ne peuvent faire croire qne
' H. M. I.")(i2. — ^ Voy. ci-(lt'ssiis. piigc 97. n. .'i.
^ H. C. i;ji2. vol. :jo, C 473.— • W. C. 1539, vol. 33, f 228.
=• H. C. 1549, vol. 44, f" Hi. — « H. C. 1550. vol. 44, f" 315.
' R. C. 1561, vol. 56, f" 219.— * H. C. 15SS, vol. 83. f» 71.
'' ]{. C. 1591. Vdl. H6. 1" 158. — "> U. C. i:)96. \i)l. 91. 1" lis.
158
ACTIVITÉ DE l'atelier. 103
celte pièce ait été battue '. Blavignac' mentionne, sans les décrire, des quarts-de-
teslons des années 1562 et 1593. La seconde de ces monnaies, ainsi que le lait
pressentir l'auteur de V Armoriai genevois, est une frappe en argent de la pièce de
six-quarts. Quant à la première, celle de 1562, il est difficile de savoir quelle est la
pièce qui a pu induire Blavignac en erreur. Nous avons étudié scrupuleusement
les collections que cet auteni' avait ulilisc'cs pour son travail cl un grand nombre
d'autres, sans y rencontrer de monnaie de 15G2 à qui l'on puisse donner le nom
de quart-de-teston.
THOISIÈMK (inOll'K
Testons blancs.
Cette espèce, pai'lbis appelée (luart-de-ducaton, fut décrétée le 10 avril 1619 '.
Elle était au litre de 9 den. 2 gr. et à la taille de 6 '/, den. par pièce. Elle valait à
l'origine 22 s. L'émission devait se monter à 500 écus. On en fit 32 m.* en 1619
et 243 m. 2 onces ' en t620.
9 août 1620 '. — Le Conseil arrête de faire refondre tous les lestons blancs de
Suisse, sauf ceux de Berne qui sont contre-marqués et d'en refrapper au coin de
Genève pour la sonune de 2000 ducatons, aux conditions précédentes.
18 janvier 1622'. — Le Conseil accorde au maître de Monnaie de battre des
lestons blancs au litre el au poids de ceux de 1619. 11 ne parait |)as ([ue le maître
se soit prévalu de celte autorisation.
30 juillet 1622 ". — Titre : 9 den. ; taille : 27 '/, pièces.
24 décembre 1623 '. — Les maîtres de Monnaie sont autorisés à battre des
lestons blancs en se conformant à la précédente ordonnance. Nous ne savons à
combien se monta cette émission dont les pièces nous ont été conservées.
' Nous vorniiis plus Idiri (|ii'rii l!).")l. le iiiailiT (le Monnaie fraiipa (nioli|iios pii'res de la valeur
lie 2 .s., avec le idiii des ilnni-lcslniis. Ces [lièces fiiicnl imniéiliatcinriil rermiiliies (\\. (',. Ili.ïl.
vol. 46, f H S).
- Op. ril.. \). SI cl 11. 1. — 3 |{. C. .n;i<), vol. I 18. I" 7(1.
' \{. ('.. 1(i->0. \ul. II'.». 1" 1S2 el. li. M. l(jl>(). — ■• l(. M. KiiO.
« K. (1. Ki2(). vol. I l'.l, 1" KH. — ' li. C. uni. vol. \M, f" 10.
" IIihI.. I" liO. — ■■' li. C. IC.i.'i. Mil. \i-L, (" iV6.
159
104 HISTOIRE MONÉTAIHK DE GEXÈVE.
30 décembre 1623 '. — Le Conseil arrêle que les testons lihnics (|iii viennent
d'être battns vaudront di'sorniais 2 (T., attendu (|u'ils sont équivalcnis à des quarts-
de-thalers.
La valeur piiniitive de 22 s. que possédait cette monnaie devait en rendre
l'usage moins commode que celui du quart-de-lhaler et de la pièce de deux-tlorins.
Le teslon blanc présente le type du thaler et de ses divisions, sauf que le soleil
du droit se trouve remplacé par une Heur à cinq [(étales.
QUATRIÈME GUUll'E
Deux-florins ou Teslons-de-deux-florins ou Vingl-qualre-sols.
Cette monnaie appartient à la première moitié du XYII"" siècle.
24 mars 1602 \ — Le Conseil arrête de battre des pièces de deux-tlorins, de
un-florin et de six-sols, pour une somme de 1200 à 1500 ducalons, de même titre
que les ducatons. Ces ducatons, qui étaient probablement des ducalons d'Italie,
tenaient alors 1 1 den. (> gr. de lin '. Le seigneuriage n'est pas stipulé. Cette
ordonnance ne paraît avoir été exécutée que pour les florins et les six-sols *.
28 octobre 1634 '. — Sur la demande du maître de Monnaie, le Conseil arrête
de battre des pièces de un-florin et de deux-florins, jinur une sonmie de 40,000 11".,
moitié d'une espèce moitié de l'autre.
24 juillet 1635 '. — Le maître de Monnaie obtient encore du Conseil la per-
mission de battre pour 2000 écus de pièces de deux-florins. Ces deux émissions,
qui se firent dans les années 1(534. 1635 et 1636, étaient au titre de 8 den. 14 gr.,
à la taille de 6 den. i gr. par pièce ; remède en loi : '/. gr. ; [las de remède de
poids : seigneuriage : 2 fl'.
Le type de ces monnaies est uniforme; elles présentent au droil la b'gende
CENEVA CIVITAS et 24 en exergue, avec l'écu de Cenève surmonté d'im aigle
d'Empire; au revers, la légende POST TENERUAS LVX suivie du millésime
' R. (]. 1G2:i vol. 122, f" 210. — ' R. C. 1602, vol. 97, f° 41. — ' R. C. 1010, vol. 107, f° 113.
* Voy. (i-dcssn.s, p. <t7. ii. a. — ■'■ R. C. 1634, vol. 133, p. 229, et R. C.C. 1634, vol. 5, f 10.
s K. C. 1635, vol. 134, p. 217.
100
ACTIVITÉ DK L'aTKLIER. 105
avec un soleil au ceiilie duquel se liouve 1 II 8. Ou (il 1:2 î ui. 4 uuces' de dcux-
florius en \H'M; 1229 ni. i onces' en 1(535 (;ive(' des lldiius), cl 210 ni.' en \(VM'>.
3 sepleniliie Kiii '. — l.e Conseil iii r(ic de ludlrr iOO m de pirccs de drii\-
lloiins. Tilie : H '/, den. ; laille : 5 den. 12 t;i-. par pièce ; remède en taille : I <:r.;
seigneuriaiie : 20 s. Le Conseil ari'èle que ces pièces [torleront rinscri|)lioii l'onr
deux /lorins de Genhe. Nous verrons que celle inscriplion Cul niodiliéc.
26 janvier lOiH \ — Arrêlé de haltre iOO ni de pièces de deux-florins.
3 juillet l()i() '. — Arrêlé de ballre 100 ni. de pièces de deux-llorins.
26 février 16i7 '. — Arrêté de battre 80 m. de pièces de deux-llorins.
11 avril 1640 '. — Arrêté de lialtre 1000 m. de pièces de deux-llorins. Seia;neu-
riage : 10 s. Celle ordonnance ne |>arail pas avoir élé exécutée; on peut en dire
autant de la suivante.
4 février 1659 '. — Arrèh' de hallre 60 m. de |>ièces de deux-llorins; seijineu-
riage : 2 s. Les deux-llorins frappés de|iuis l()i4 oui le ni(''nie litre el la niènie
taille. On en lit 232 m. 3 onces ' " en I6ii; 268 ni. 6 onces " en 1645; 122 m.'-
en 1646 el 21 m. 3 onces " en 1647.
A partir de 1644, les deux-llorins porlenl au droit la légende (IKNLN A Cl\ IIWS
suivie du millésime, avec les armes de Genève surmontées d'une lleur à cinq
pétales, au revers, POST TENEHUAS LV\ eldanslecliamp, POVIÎ Wllil SOI.S.
2. Florins ou Douze-sols.
Le florin, monuaie d'or frappi-e dans les |)rincipaux Etals d'Europe au \IV'""
et au XV"° siècle, devint, couiuk! nous l'avons dit ", une monnaie de coiii|ile
pour Genève, vers le XV"" siècle. Ce n'est (pi'au siècle suivant (pie le lloriii lut
frappé dans celle ville, d'abord en or vers 1550 sans doute comme essai, jinis
en argent, vingt ans plus tard. NOici les ordonnances qui se rappoilenl aux
florins d'argent :
■ W. M. ir,3i. — ' I!. M. If):}"). — ' W. M. 1fi36. — * R. C. IGU, vol. 143. f" 101.
■ l{. C. Kiili. vol. m:!, p. 39.— •'■ Ihid., p. 232. — ' W. C. 1(ii7. vol. 146, I" in.
" W. C. IGil». vdl. 148. p. 186.— ■' l«. C. 16i)i), vol. 1159, |). '.V.'> vl l{. C.C. 16;W, vol. li, f" 88.
'" R. M. 1644. — ■> R. M. 164"). -- " li. M. 1646. — " R. M. 1617.— '* Voy. ci-(lt>s.siis, page 54.
161
106 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
23 mai 1570 '. — Tilrc : 10 den. 2 gr. ; taille : 31 '/, pièces ; remède en loi :
2 i>r. ; remède en taille : 1 '/^ den. ; seigneuriale : 11 V, den. ; hrassage : 9 s.
8 juin 1570. — c Estant monstre l'escusson des llorins que le maistre de mon-
noie prétend de battre, iceluy a esté trouvé bon '. »
23 juin 1570. — « Estant icy raporté quelque quantité des florins que le maisire
de monnoie a battus ces jours passés, lesquels sont trouvés très mal battus, pour
ce qu'ils ne sont connue rien gravés, arresté de défendre au maistre d'en employer,
jusqu'à ce qu'on y ayt autrement advisé '. »
20 juillet 1570. — <( Estant raporté le modèle des florins qu'on prétend
battre, arresté qu'on les fasse de ceste sorte, en gravant un peu mieux'. »
Malgré ces diverses ordonnances, il ne parait pas que le florin de 1570 soit
sorti de la |tériode des essais que du reste nous ne connaissons pas. Les comptes
de la Monnaie sont muels à cet égard. On en parle cependant encore dans les
Registres du C.onseil, en date du 11) janvier 1571 :
AyiiK' ttrs Ars. ;uicien tailleur, a |ir(''si'iilé reijiicstc , alliii iTcsIrc n'coinpcnsi'' des grands
frai/, (|iril lus! (•(inliaiini sii|i|i(irtei' il y a I -i ans. ([n'il fiisl eslalili en la ninnnie. |alors] qu'il
luy l'iist coniniandi' de refaire les poinssons de sdlz ; aussi des pdinssims qu'il a l'ail/, jinur
battre des llorins, duni il n'a tiré lud iirolfil'. etc.
Si le graveur n'eut pas de |)rolit sur la frappe des florins de 1570, c'est tout
siuqibMuent parce qu'elle n'eut pas lieu. Dix ans plus tard, le même sujet devait
occuper le Conseil et, cette fois, donner lieu à une ('inission.
20 janvier 1580 ". — Titre : 10 den.; tailbî : 3(>'/o pièces; remède en loi : 2 gr.;
remède en tailb; : 2 den.; seigneuriage : 2 s. ; brassage : 12 s.
Du 26 janvier au 18 août 1580', h; (iOuseil délibéra sur l'euiprciule à doimer
aux llorins (|u'ou allait battre et linalement il fut airéti' (pie cette monnaie pi'é-
sciiteiail au droit ('('cussiui de la ville, suiniout('' de 1 II S (probableuient au centre
d'un soleil) et au revers, l'aigle d'Empire portant en cunu' le cliiflVe \II, pour
iudiipier la valeur de la pièce. On voit (jue le ty|ie du florin devait fort ressembler
à celui du tlialer de cette épotjue. Ees llegistres de la Monnaie nous apprennent
' C. M.. |i. II. ' It. C. I.i70. v(il. (•..■). !■"'.)<.). — ^ Ihid., f" I ()«. — ' llml., 1" \ii.
' li. C. i:>7l, \(il. M\, ï" 'J. — ■■ li. c. \:>H{). \(il. 75, l" 17.—' Ibid., C" 19,23, 123 etlii.
102
ACTIVITK DE l'aTKLIER. 1(|7
qu'on fil 20 m.' de florins^ dans le mois d'aoùl 1580, soil 723 pièces dont ancinic
n'a été retrouvée jusqu'à aujourd'hui.
Nous avons rapporté ' rordonnance du 2i mars 1002, pour l'émission t\r
12,000 il 15,000 ducatons en pièces de deux-florins, de nn-llorin et de six-sols.
Tilre : 11 den. 0 i^r. ' ; laille des llorins : 00 pièces; pas de seiiîiieuriajie \
La Seigneurie n'avait aucun bénéfice sur cette laijrication; aussi, ne larda-l-
elle pas à la restreindre" dans une mesure que n(»us iiiiiorons; cependanl dlr
ne l'arrêta |)as, mali^ré la réclamation de IM.M. de l»erne (pii reprocliaienl, à celle
occasion, au Conseil de Genève, d'avoir enfreint un des articles du rèylemeiil de
Payerne '.
G juillet 1002 \ Le Conseil autorise le maître de Mormaie à battre pour
2000 ducatons de pièces de douze-sols et de six-sols.
19 septembre 1003'. — Même |>ermission est acconb'e au maître.
15 février 1005 '". — Même permission pour 1000 du( aluns.
25 mai 1010". — Titre : 11 den. A ^w
19 février 1011 '\ — Titre : 10 den. 21 i»r.; sei!.;ueuria!ie : A s.' Il fui balhi
25 m. de llorins et de demi-florins eu 1011 ".
Les florins frappés en 1002 el eu 1003, les seuls retrouvés d'entre les
diverses émissions que nous venons de rapporter, présentent au droit la légende
(iENEVA CIVITAS, suivie du millésime, avec l'écu de la ville surmonté de r.iiiile
éployé; au revers, la légende POST TENElîRAS LVX, et, dans le clianip,
POVR XII SOLS. Les lacunes des Uegistres de la Monnaie" nous empècbeiit de
connaître l'importance de ces émissions qui, à en juger jtarle nombre de pièces
qui nous en sont conservées, ont dû être considérables. Nous avons vu " (pi'en
1020, il fut fait délivrance de 1402 m. 4 onces de tbalers et de builains ; ceux-ci
avaient alors la valeur de 12 s. et, conmie nous l'avons dit ", on les appelait
parfois des florins, mais celte dénomination ne fut que momentanée.
' R. M. 1u80. — ' Voy. ci-dessus, \y.v^t' 97, n. !>. — ' Voy. ci-ili'ssus. [iiigo loi.
' et " R. (',. 1610. vol. 107, f» 113. — ' ci" R. <:. Hio3. \(il. 99, I" 37.
" R. C. 1()0'2, vol. 97. f" 'M. — ' //»'/., 1" 73. - " Ihid., I" 9"). — '" R. f.. ICO"), vol. 101. f" 30.
'- R. C. 1611, vol. 108, f" 63. — "■ cl '■' li. M. 16M. — '= Voy. ci-ilessus, jinge 55.
"■■ Voy. ci-dessus, page 97. — " Voy. ci-dessus, page 100.
1G3
108 HISTOIRE MONÉTAIEE DE GENÈVE.
28 oclobro lG3-i '. — Titre : 8 deii. 1 i gr.; taille : 3 tien. 2 gr. par pièce; remède
en loi : '/, gr-; pas de remède en taille ; seignenriage : 2 ff. Celte ordonnance, en
partie citée à propos de la pièce de deux-llorins, fut anssi mise à exécution pour
les llorins ; il se lit 1229 m. 4 onces ^ de (lorins et de deux-florins en 1035.
Ces deux pièces avaient un type semblable.
20 janvier 1()54 '. — Arrêté de battre pour 3000 écus de florins aux conditions
suivantes : titre : 11 den.; taille : 1 den. 20 gr. par pièce; seigneuriage: 2 s. D'après
les Registres de la Momiaie, qui paraissent incomplets pour celte année, oïi
n'aurait émis que 75 m.' de florins. Ce nombre a dû être bien plus considérable,
vu la grande ([uanlilé de llorins de 105i encore existants el les nombreuses
variantes qui les distinguent. Le type de ces monnaies, constamment le même,
est celui des florins de 1(302.
3. Six-sols ou Demi-florins.
Cette monnaie, décrétée le 23 mai 1570' en même temps que les florins,
ne parait pas avoir été frappée à celte époque. Elle devait tenir 10 den. 2 gr. de
fln el être taillée à 63 pièces.
L'ordonnance de 1580 relative aux florins ne fait pas menlion des six-sols, ce
([ui ncM im|)lique nullement la non-exécution'. Nous avons à plusieurs reprises
mentiomié ', à propos des deux-florins el des florins, les ordonnances qui se rap-
portent également aux six-sols el qui furent décrétées dans les années 1602,
1603, 1005, 1010 et 1011; nous n'y reviendrons pas, disons toutefois que les
émissions des si.x-sols de 1002 el de 1003 furent sans doute considérables, tandis
que celle de 1011 ne lui (pie de 25 m. * partagés entre des florins et des demi-
florins. Nous rappell(M-ons" également qu'en ir»2i on frappa des seizièmes-de-
thaliMs, ipii, à cctle épu(pie, avaient la même valeur que les si.v-sols, mais dont
le ty|)e était difl'érenl.
' i{. (1. \iVM, vol. \x], [>. îi'^ l'i H. ce. itjiii. vdi. ;;, i" lo. — - u. m. \iv.u\.
'' I!. C. IC.iii, vol. IV.i, p. 29 fl H. M. Kwi. — ' li. M. ICwi. — =■ C. .M., p. il.
'^ \()>. » i-(l('ssus. page 97, n. l'i. — ■ Voy. ci-di'ssiis, pages lOi et 107. — ' H. M. KHI.
'' Voj. ci-dessus, page 100.
1G4
ACTIVHK DE l'atklier. 109
Les six-sols frappés en lOO^. UJOo cl HJIl sont au même lype que les (lorins
(le 1002, saulqueles mots POVU SIX SOLS ou POVK VI SOLS reuiplaccnl au
revers POVR Xll SOLS.
4. Tt'ois-sols.
Le (lécri des (juails de Genève, appel('s (phninlels, el leur rclrail nioincntané.
avaient, vers la lin du XVI""' siècle, appauvri la Ville eu pclilc uiouuaic. Ce fut
pour remédier à cette fâcheuse situation, que Ton proposa au Conseil, le 20 août
1001 ', (le battre des pièces d'argent de un-sol, de tieux-sols, de tiois-sols et
de quatre-sols. Ces monnaies, bien propres à inspirer de la conliance, restèrent
à l'état de projet pendant deux ans; |)uis, le 29 avril I00;{ ', le Conseil ancla de
battre seulement des Irois-sols. Ceux-ci devaient être au litic des ducalons. soit
à 11 deu. 0 gr. Ouanl à leur taille, qui ne se trouve |)as niciiti(mn(''c, clic ne
|)Ouvait être bien éloignée de 2)^)0 à 240 pièces. Le seigueuriage ('tait sans
doute nul.
14 mars 1007 '. — Le Conseil arrête de frapper des trols-sols, au titre prt'cé-
denl et à la taille de 00 ff.
20 décembre 1009 '. — Le maître de Monnaie est autorisé à battre 3 à i m.
de trois-sols d'argent de ducaton.
25 mai 1010 \ — Titre : 1 1 deu. 4 gr.
19 février 1011 '. — Titre : 10 deu. 21 gr.
Les ordoiHiances de 100;> et de 1007 furcnl mises à exéculion, mais nous igno-
rons le monl.iiil <W ces (■missions. C( Ite iiclitc monnaie. (|ui porte les millésimes
de 1004 et de 1007, a un type analogue à celui des llorins et des six-sols.
c.iNoriÈMR nimni'E
Vinyl-i't-nn-sols et Dix-sols-el-demi.
Ces deux espèces avaient l'avantage de correspondre, à Genève, à l'une di^s mon-
' H. C. Kiol. Mil. '.h;, f" I io.— ^ H. C. I(>():i. \(il. ils. 1" l.'iO. — ^ li. (.. I(;ii7. vul. I(i:{. f" 'M.
" U.C. 160'.). vol. Klli. 1' s!25. — = 1{. I'.. Kilo. vdl. I((7 J" I IH. — ''■ U.C. 101 1, vol. lOS. f"63.
!*>•'> 2S
1 10 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
naios do compto : la pièce do viiiiit-cl-iiii-sols ("tait égale «î la demi-livre courante
et celle de dix-sols-el-deini an ipiart de la livre courante ; elles ('■quivalaient à
plusieurs pièces suisses de cinq-batz et de dix-kreuzers.
Les vingl-et-un-sols furent décrétés le 7 octobre ITOi) ' et l'iappés, non sans
interruptions-jusqu'cn 17:21. lis étaient au titre de 9 den.,à la taille deSO pièces;
remède en loi : 2 gr. et en poids une demi-pièce. On en fit 295(î m. (> di^u.'
en 1710; 18;îO m.' en 1714; 964 m.* eu 1715; 539 m.^ en 171(>; i(i90 m.
6 onces ' en 1720 et 5(il2 m. i once 13 den.' en 1721.
Les dix-.sols-et-demi furent décn'lés le 6 août 171 i " ; ils étaient au iiii'uic titre
([uc la pièce précédente, à la taille de 100 pièces. D'après les Registres de la
Monnaie, on en lit 724 ni. 2 onces' en 17 15 et 303 m.'" en 1710, mais les pièces
de ces émissions portent les millésimes de 1714 et de 1715
Sauf quelques variantes, le type des vingt-el-un-sols et des dix-sols-el-demi
reste constamment le même : au droit, la b'gende PiESPVBLlC[ÂJ GLNEVENS[IS],
avec les armes de Genève surmontées d'un soleil ; le rnilh^sime se trouve à
l'exergue, ou entre l'armoiiie et le soleil; au revers et dans le champ,
POST TLNEHRAS LVX, avec la valeur de la pièce. La tranche des vingl-et-un-sols
de 1720 est cannelée; ce fait, nouveau pour les monnaies genevoises, sera
désormais la règle poiu- toutes les espèces d'(ir et d'argenl.
sixii;MF. oKdii'i-:
1. Huil-sols et QiKilic-sols.
Le 15décendire l(i09 " etle25 mai KJIO ", le Conseil arrèl.i de ballre des huit-
sols et des (piali'e-sols d'argent, en se servant pour (ela des ipiarts-d'i'cus français,
frappés au WI'"" siècle, dont le titre se trouvait l'tre à 10 dtMi. 21 gr. La pièce de
huit-S(ds devait (Mre taillt-e à 90 \, pièces et celle de ipi;itre-s(ds à LSI ';, pièces;
' I!. C. 17(1'.». v(,l. L'ini. ],. :i:\H. - - • i;. M. ITIO. — ' lî. M. I7!l. — ' li. M. ITI.i.
=" l{. M. 171(1. — '' li. \1. I7i(l. — ' U. M. I7-'I. " H. C. 1711. Mil. ■>\A. y. i'M).
" n. M. I7i:>. — '" 1{. M. I7l(i. — " H. C. Kiii'.i. \nl. liMl. I" ■>■>■>.
'- I!. (.. Kilo. Mil. 1(17. I" li:{.
16B
" ACTIVITÉ DE l'atelier. 111
remède en Idi : '2 gr. ; seiiiiieuiiage : i s.; brassage : I (1. Il s. On fil 75 m.'
(le ces deux iiioiiiiaies en IfilO. Elles élaienl an même type (|U(? le florin de 1602,
sauf (|ue l'aigle inipéiial du droil se Irouvail remplacé par un soleil. .Malgré
ce signe dislinclil' et la valeur de la pièce inscrite au revers, ces monnaies élaienl
lacilemenl conlondnes avec d'antres, ce qui engagea le (Conseil, le 3 juillet KJIO,
à prendre l'arrêté suivant : « D'autant qu'on se tronq»e facilement en les |)ièces
de quatre sols et huit sols, en les prenant, les unes pour 8 sols et les antres
|iour l florin, arresté que le maistre de monnoie n'en lasse plus'. »
'2. Deux-sols et Sols.
Nous avons vu ' que, le !2f> aoùl MJOI. le Conseil arrêta de; frapper des pièces
d'argent de vni-sol, de deux-sols, de trois-sols et de quatre-sols.
15 décemlire 1()09'. Le Conseil arrèle de battre des deux-sols, des quatre-
sols el des huit-sols en argent.
2 mars KîlO '. — l>e Conseil arrête (jue les pièces de deux-sols, ainsi (|ue
d'autres, d'ai'geni de du(;alon, seront au même titre et au même poids que celles
de rann(''e préc('dente.
Nous n'avons aucune preuve (jne le.s deux-sols et les sols d'argent aient été
frappés.
CHAPITRE IV
MONNAIES D'OR
L'ancienne Seigneurie genevoise a émis onze espèces de monnaies d'or, sans
' K. .\1. 1(310. — '' I!. c. Kilo. \()l. 1(17. f" I'r7.— ' Voy. ci-dessus, page 109.
' W. C. IC)(J'.). vdl. lOC. 1" 223.— 5 c. M., |i. :{i.
1G7
112 HISTOIRP: MOXKTAIKK DE GENÈVE.
parlor dos frappos on or do plusieurs ninnn.iios de lullon cl d';irjiPiil. Nous avons
classé en six groupes cos niouuaics d'or :
Premier groupe : Triples-pisloles, pisloles de oo IV.
Deuxième groupe : Quadruples, pisloles, é<us-|)isloIels.
Troisième groupe : i)oubles-(lu(als et ducals.
Quatrième groupe : Pisloles de -40 iV. '.\ s.
Cinquième groupe : Ècus, demi-écus.
Sixième groupe : Florins.
PREMIER GHOLPE
1 . Triples-pisloles.
Celte espèce d'or, la plus Ibrle en poids el en valeur qui se soil trappée à
Genève, fut décrélée par le CC le 21 août 1770 '. Elle était au litre de 22 carats*
et à la taille de M '/,, pièces ; remède en loi : '/, de c. On en (il 1910 pièces en
1770 el 1771, suivant rordonnance ci-dessus, reno>ivel(''e le 1" juillet 1771 '. I^a
triple-pistnle présente au droit la légende liESPl'BLICA GENEVENSIS, avec les
armes de la ville surmontées d'un soleil el au revers, P08T TENEBUAS LUX. 1771
ave( un soleil dans le diamp.
2. Pislole (le 3S /[. ou Pis tôle de 10 livres.
Eu 1752, les monnaies d'or ('■laienl devenues rares à (ienève; le Conseil, pour
connaître les causes de cette rareté', uonuua une commission, ('elle-ci constata (pie
la l'rance n'avait pas (l(''cri('' d'espèces depuis 172(5 et que les louis d'oi' miililons
battus dans ce |)ays en 1723, eonune aussi les anciens louis, avaient été sortis de
France et fondus à r('tranger, ce qui justifiait la raret(' de ces espèces dans la
' il. n. 1770, vol. 271. |i. y,r^.
^ Xnns désignerons h Trivcnii- cai-it pfir lu Iflli-c c.
' 15. r,. 1771. vol. i>7l, p. :f'.)8.
108
ACTIVITÉ DE l'atelier. 113
Ville. La commission proposait de IVappor des pisloles an lilie de '■22 e.. dn poids
de 5 den. el de la valcin' de 1 1 livres 5 s., le lonis d'or niiililon pesant ô dm. 2 gr.
et tenant de lin 21 ""'z^, c. l'mn' (cla on ponvait l'ondic des lislionines. niimnaii'
d'or poi'lngaise, dont le titre était précisément de 22 c.' Le Conseil admit en prni-
cipe le |>iojet de la conmiission, (pii Inl volé- par le CC le 15 août 1752% modili('
lontefois de la l'acon snivanle : « Il sera frappé des pisloles à 22 c. foris. à la
taille de 43 7^ pièces an maïc, de la valenr de 10 liv. soil 35 IV. la pièce el
20 liv. les donbles'. » On devait en l'aire ponr 20,000 écus ; il en tnt lait
29 m.' en 1752. Ce monnayage se ponrsuivil à peu près sans interruption
jusqu'en I7(i2; il l'ut repris, toujours aux mêmes conditions, dans les années
1770 et 1772. Voici la suite des ordonnances décrétant la labricalion des pisloles
de 35 ff.
10 mars 1753 '. — Arrêté débattre ponr 20,000 écus de pisloles.
(> août 1753 '■. — Arrét('' d<' battre ponr 20,000 é'cus de pistoles. On en lit
301 m.' en 1753.
25 janvier 1754 ". — Arrête'' de battre poiu' 20,000 ('mus de pistoles.
16 mars 1754". — Arrêlf' de battre ponr 20.000 é'cns de |»istoles.
(» mai 1754 ". Arréti' de battre pour 20,000 écus de pisloles. On en lit 285 m."
en 1754.
iei' se|)tembre 1755 ". — Arrêté de battre pom- 120,000 livres de pisloles.
() octobre 1755 ". — Arrêté de battre pour 20,000 écus de pistoles On en lit
2H0 m." en 1755 et 141 m.'^ en 175().
4 avril 1757 "\ — Arrêt('' de battre ponr (iO.OOO livres de [listoles.
5 septembre 1757 ". — Arrêté de battre pour (30,000 livres de pistoles. On en
m 139 m.'" en 1757.
21 lévrier 1758 ''. — Arrêté de battre pour 00,0(JO livres de |)istoles.
' li. c. 17!)2, vol. 'i;j2, p. .•J21.— '' Ihid.. p. 3i6.
■* 1! psL pi'oliable cpie les (loiililos-pislolos no furent pus ffnppée.s.
' R. M. -ITIia. — 5 R. C. I7."):{. vol. 2;i:{. p. 121. '■ //'/(/.. p. :);)7. -- ' It. M. IT.iS.
» |{. c. 'ITiii, vol. 254. p. 70. - ■' Ihiil.. p. I71t. — "■ Ihul.. p. :il2. " li. M. l7oV.
'* H. C. 1755, vol. 255, p. il2. — '^ llinl.. \k i'Jl. — " li. M. 1755. — " li. M. I75(v.
'■• li. C. 1757, vol. 257, p. 217. — " lliid.. p. 461.
" H. .M. 1757. — '■■' R. C. 1758, vol. 258, p. 91.
IGO
114 HISTUIRK MUXÉTAIKE DE GENÈVE.
2 oclobre 1758 '. — Ârrèlc' de liallic pour (>0,000 livres de pisloles. On en fil
425 m. en 1758\
21 décembre 1761 \ — Arrèlé de battre |)(mii' 120,000 livres de pistoles.
1er f,'.v,ier 1702 '. ~ Arrêté de battre pour 20,000 éciis de pistoles. On en fil
425 m. 3 'i\ onces ' en 1702.
21 août 1770 \ — Arrêté de battre pour 120,000 livres de |)istoles simples el
et triples. On lit 6611 pistoles' de 35 ff. en 1770.
1er jiiillci 1771 '. — Arrêté de battre poui' 60,000 livres de pistoles simples et
triples. On fit 6148 pistoles de 35 ff. en 1772.
La pistole de 35 ff. présente le même type que la triple-pistole; l'émission de
1772 fait seule exception; les pièces portant ce millésime ont un aigle éployé au
revers.
DEUXIÈME (iUOUPE
Ce groupe comprend des espèces au titre de 21 '/. c. L'unité étant l'écu-pistolet,
la pistole en vaut deu.v et le quadruple quatre. Dans les comptes de la Monnaie,
alors même que ces trois espèces ont été frappées, on se borne souvent à les
comprendre sous le nom (['('■en. Nous indiquerons ici la matièi'e mise en œuvre
pour les espèces frappées à 21 V» c., de 1633 à 1647, année à partir de laquelle
cette fabrication cesse.
Observons cependant qu'on [ieulavoiil'rap|)é, en 1633 et en 1634. des écus-pisto-
lets et des pistoles et, depuis 1635, ces deux espèces plus des quadruples. Quant
à la matière mise en œuvie, anlérieurenient à 1633. pour la fabrication des écus-
pistolets, nous l'indiquerons plus loin ', lorsi^i'il sera traité de cette espèce. En
1633, on fit 50 m. 5 '/, onces '" d'écus; 82 m. 3 onces 18 den." en 1634; 77 m.
7 onces'^ en 1635 ; 85 u). " en 1636 ; 392 m. 5'/, onces " en 1637; 674 m.
6 onces " en 1638; 714 m. 6 onces " en 1639; 429 m. 3 onces " en 1640; 132 m.
' lî. <:. 1758, vol. 258, p. :}fi7. — ^ H. M. 17:)8. — =• l{. C. I7r.1, vol. 201. p. oii.'j.
' li. c. 1762, vol. 2(V2. p. 07. — ' H. M. 1702. — « lî. C. 1770, vol. 271, p. 533.
■ H. M. 1770. — ' M. C. 1771. vol. 272. p. :{()8. — ■ VdV. ii-;\près, page 117.
'" l{. M. 1033.— " M. M. 1034. — '^ li. M. 1035.^ "M. M. 1030.— '* R. .M. 1037.
" U. .M. 1038. — "■' U. M. 1039. — " l{. M. 1040.
170
ACTIVITÉ DE l'atelier. 115
2 '/, oncps ' (chiffre prohablemenl incom|)lel ') en \()A\; 188 m. 5 '/, onces'
en l()i2; 213 m. 3 '/^ onces ' en 1f)43; 193 m. 1 '/, once' en 1644; 182 m '
en 1645 ; 106 m. 3 onces 6 dm.' en 1646 el 36 m. 3 onces ' en 1647.
1. Quadruples ou Quadruples-éciis.
Celle forle pièce (Vor fui IVapiiéo dès 1635 '. Le poids en était (piatre lois
plus fort que celui de rècu-pistolel, soit de 10 den. 8 gi.'". ou de 18 '/:, pièces;
les remèdes, le seigneuriage et le brassage ('taient vraisemblablement les mêmes
que pour les écus-pislolets dont nous parleions plus loin. Il est probable qu'il en
fui frappé chaque année de 1635 à 1647, mais en petites quantités, si l'on en juge
par la rareté actuelle de cette espèce. Le quadruple présente au droit la légende
GENEVA CIVITAS, suivie du millésime, avec l'aigle d'empire couronné, poitant
en cœur l'écu de Genève et au reveis, la légende POST TENEBRÂS LVX avec
un soleil porlan! eu co'ur I IIS; ce type est le même que celui des écus-pistolets.
2. IHsIoles.
L'année 1633 est une date importante dans riiisloire monétaire de Genève.
Pendant celle année, en effet, on recommença le monnayage des six-quarls, aban-
donné depuis 1594, on iuaugiua celui des si.v-sols ainsi que celui des pistoles ".
La pislole de Genève, d'une valeiu- double de celle de l'écu-pistolel, pesail 5 den.
4 gr. Elle équivalait à la pislole d'Italie, tout en étant un peu plus faible que celle
d'Espagne. On en baltil de 1633 à 1647 el iteul-clre aussi en 1659 '\ Les remèdes.
' lî. M. KiU. — - Vj\v. ci-dpssiis. page 55. — " W. M. Kili. — * lî. M. lilHi.
' n. M. IGii. — '■■ H. M. 1(14:). — ' M. M. KiKi.— ' I!. M. I(>i7. — ' H. M. l()3o.
'" ({. n. KiU. vol. \.U), 1" 148.
" Il rsl. |ii-(iliahle (jiie ces émission.s si diverses et si alMitiihnih's luii'iil. un iikivi'Ii ii't'iM|M'ctier les
mauvaises iiiûiiiuiies éti'angères. {)riiici|ialeinenl celles de l'iaiiclic-Cdinli', de iiéiiétrei- à (Jeiiéve et
d'y occasionner l'élévalidn dn |ii'i\ des espèces.
'■' Hlavignac, l.oc. cil., ji. ;i(t. dil (iii'anlérieiu'enient a lOSS on IVappaildes pisl(ili>s. piiisipTen Kioi)
elles fur-enl cotées à 17 IT. ; en tiiiS à i'.\ IT. ; en l('i:!;{ cl l('):{4 à 27 o{ -28 IV. Ces laxes se l'appoilcnl. non
pas à une monnaie licmnoise. mais hien à la pislole d'Espagne dont la circiilalion était ;diondante
et (pi'on di'signail liiiliiliirllrinrnl sons le nom ili' pislole.
171
116 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
le seigneiiiiage cl le brassnge élaieiil sans doute les mêmes que pour les écus-
pistolets.
La pislole de Genève ne jouit pas tout d'abord du crédit qu'elle méritait. Le
29 septembre 1637 ', le Conseil se vit obligV' de faire une ordonnance poui' qu'elle
fût accept(''e au même prix que celle d'Italie. A l'étrangei', sou cours lut de même
l'objet de contestations \
Les pistoles frappées de 1033 à i6i7 sont au même type que les quadruples.
Une émission décrétée en 1659 devait èlie faite avec un coin semblable à celui
du thaler\ Cette innovation était réclamée par le maître de Monnaie, dans le but
de différencier les pièces de celte émission d'avec les anciennes pistoles, dont un
certain nombre étaient légères. Aucune de ces monnaies ne nous est parvenue;
on peut même se demander si elles furent frappées.
La pistole de Genève fut taxée 29 ff., le 18 avril 1636'; 31 ff., le 7 mai 1638'
et le 5 juillet 1639'; 32 IL 6 s., le 14 décembre 1640^; 33 ff. 6 s., le 13 février
1647 ' ; 35 tl, le 6 février 1652^ ; 36 If. 6 s., le 4 mars 1653 '"; 36 ff., le 8 octobre
1653 " et 35 ff., le 2 janvier 1654 '\
3. Écus- Pistolets ou Pislolels ou Écus ".
L'écu-pistolet de Genève, qui succéda en 1562 à l'i'cu-d'or, se trouvait un peu
plus faible en titre et en poids et pouvait ainsi circuler sur le même pied que
plusieurs écus-pistolets étrangers, nolammenl que ceux d'Italie.
9 mars 1562 ". — Le Conseil arrête qu'il seia frappé des écus-pistolels à 21 ViC,
en l(»i, à la taille de 73 '/; pièces; remède en loi : 1 octave; remède en poids:
1 '/, den.; seigneuriage : '/. d'écu-pistolet ; brassage : '/* d'écu-pistolet.
■ |{. C. I«:{7, vdl. i:i(i. 1" KHi. — - li. C. HiiO, vol. 139, f" "23.
3 H. C. \m.), vol. 159, p. 17. — * l{. C. I(;3(k vol. 29. p. 84. — ' H. C. ir.3S. \(p|. 137. p. 3(19.
•* |{. C. Hi39. vol. 138. p. i4G. — ' |{. C. Kli-d. vol. 139. f" Kil.
» H. C. I<i47. Mil. 14(1. I" 20.— ^ \K. C. \i\.\i. vol. i:)l. [i. 47.
'" li. C. |Ci:)3. \(il. i:i2. p. 'li. - " ///(«/.. p. 2(17.
" !!.(;. i(i:)'i.. vol. i:i3. p 1:1.
'^ UlavitriiMi-. If. cil., p. 89. .■i>>iMiilr ri'iii-pisiiilri ;iii iliiiiildii. I.t' iliiiii h iii iHiiit uiie espoce élran-
géro. en iirgnil. ilnnl 011 lil à iiKiiiilcs icpii>i's ilrs iiiiinii:iir> ili\ i^iiimi,iii'i'> L^encvoises.
" H. C. 15(12. \nl. ;)7. 1" 21.
172
ACTIVITÉ DE l'atelier. 1 1 7
6 octobre 1564'. — I.e Conseil accorde au inaitre de Monnaie 1 oclave de
plus de remède de loi.
Celle espèce présenlail, ;ui dioil, la légende GENEVÂ CIV'ITÂS suivie du millé-
sime, avec l'aigle d'empire couromié,porlanl en cœurl'écu de Genève et au revers,
la légende POST TENEHRAS LVX avec un soleil portant au centre I II S ^; le
type était semblable à celui (|u'eurent plus tard le quadruple et la pistole.
Le litre, la taille d le type de celte espèce restèrent les mêmes de 15G2jus(prà
la fin de ce monnayage, c'esl-à-dire jusqu'au milieu du XVII'"*' siècle. On lit l:2f) m.'
d'écus-pislolets en 1502; 515 m.' en 1563; 220 m.' en 1564; 501 m." vu 1565;
581 m.'en 1566; 309 m." en I5(>7; 234 m.' en 1568; 129 m."' en 1569; 171 m."
en 1570; 197 m.'' en 1571 ; I0(; m." en 1572; 80 m." en 1573; i9 m." en
1574; 239 m.'" en 1575; 361 m." en 1576; 423 m.'^ en 1577; 125 m." en
1578; 131 m." en 1579; 149 m.^' en 1580; 244 m.'^ en 1581 ; 123 m." en
1582 ; 136 m.'' en 1583 ; 73 m." en 1584 ; 37 m." en 1585 ; 35 m." en 158«) ;
13 m." en 1590; 2() m."^ en 1591 ; 3 m.^" en 1595; 4 m." en 1596 et 1 m.
2 onces '" en 1611. Nous av(»ns indicpié " quelle fui, de 1()33 ;i HJ'i", la matière
mise en œuvre pour la falirication des écus, des pisloles et des qua(lru|tles.
L'écu-pislolel fut taxé à Genève 53 s. tournois, le 3 septembre 1573" ; (» 11'.
8 s., le 8 octobre 1576 '^ ; 6 IT. 3 s., le 15 mars 1585 "; 6 If. 4 s., le 30 novend)r.'
' R. C. liilii, vol. 59, I" H").
* A l'occasion des coins do l'écu-iiisldlfl. il y eut. diverses |iro|iosilions émises dans le sein du
Conseil. Les uns demandaieni (in'nn uni au didil de celle pièce les armes de (ienève surmontées de
l'aigle d'Emiiire et au levers inie cr<ii\ imuIhiiI eu cniir uu écu. il?. C. 1562, vol. i)7, f" 283.) On lit
observer iiue si récu-iiislcdet présentait au dioil l'aiLîie d'Kmiiiie avec les armes de la ville en cienr.
il aurait, parce lait, un plus t^rand cours à l'étiauj^'er {Ihid, 1" iSC), et celte (ipinion i)rév;ilut: le soleil
fut égalenu'Hl sulislitiié à la croix.
'' H. M. 11)6;'. ^ " n. C. \'M:1 vol. .'iS. I" 9't et U. C. l.'idi, vol. .'W, f" M'.). — ' H. M. I.Wii.
'■ H. M. 15(;:i. — ' I!. c. t.'iliC). \(d. (il, 1" 7'.) et H. C. I.%7, vol. (y2, f" liii.
« llnd., (" 'ii el l{. C. loCiS. vol. (i2, I" li)?. — ' II. C liiCS, vol. Ca, f» 99 et 151.
'» R. C. 15()9. vol. ()i. 1'^ 1 l 'i el 179 - " It. C. i:i7(), vol. ()">, I" 97 et H. C. i;)7l, vol. 05, f" 193.
'^ R. M. ir)71. - " It. M. i:)72. - " l{. \l. i:>7:i. — '' R. .M. 1571. — '^ R. M. 1575.
" R. M. 157G. — "* H. M. i:)77.— " R. C 'l.'>7S, vol. 7:i. I" Mi et R. C. 1579, vol. 73, f" iW.
" R. M. 1579. — " It. M. l.iSO. — ■'' R. M. 15SI. — " |{ ^| |:„s2. _ '' l{. M. 15S:1.
" R. M. i;i8!.. — ■■"' R. C. 158:;, V(d. 75. l"- 98 et 182. — " R. C. 1.581), vol. 81. 1"* I U el 302.
" R. M. 1590. — " R. M. 1591.— '" R. M. 1595. — »' R. M. 159(1. - -' I!. M. ir.lj.
" Voy. ci-dessus, page lli. — ^' R. C. 1573, vol. (58, 1" 170.
" R.'C. 137G, vol. 71, 1" 1.37. — "■ R. C. 1585, vol. 80, I" U.
TOME I. 1 ' '' 124
118 HISTOIBE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
1586 ' ; 5 lî. 5 s., le "25 mars 1588 ' ; 7 fT. 3 s., le 7 octobre 15W) ' ; 7 ff. G s., le
30 aoùl 1591 ' et 8 ff. 2 s., le 3 août 1596 '. Nous avons indiqiK'' ' les taxes de la
pistole durant le XVIl""" siècle ; on i)eul dniic. iioiii- j.i même époque, calculer
celles de Ti'h u-pistolet.
TIÎdlSIKMK r.Rliri'K
IJoiihli's-dlirtiLs cl Ducats.
Paimi les coins que le maître de IMonnaie. Claude Savoie, rapporta le 28 jan-
vier 1539 ' au ConseiL (jui les lui avait demandés, on voit tigurer une pile et uu
trousseau de ducats. Dans l'ordonnance du 30 janvier 1542*, il est dit que les
ducals seront à 23 V, c. de fin en loi et à 5 s. 9 den. de taille ; remède en loi :
7s [df carat | ; pas de remède en poids ; seigneuriale : 'L de ducat ; brassage : Vj de
ducat.
Le 13 août 1543'. le garde de Monnaie présente au Conseil un ducal » pour
sçadvoyer le bon volloyer de la Seygneurie, si Ton fera desdilz ducats, aut non.
Sur quoy, résoluz que avant permecltre fere le) ducas, les oidonances sur cella
soyent faycles, etc., « et, le 3 septeinbie '", le même garde « expose si il sera
donné licence de fere des dobles ducas à 23 caralz 7 octaves fin, en loy et 5 sols
9 deniers en pois, et de remède en loy 2 octaves et en pois ung quart de graien
pour pièce; pour le seygneuriage un lier de ducat et pour le rnaystre 2 tiers. » Le
terme de double-ducal, employé dans cette ordonnance pour désigner une monnaie
d'or taillée à 5 s. 9 den., est évidemment iinpropie. Le |)oids de 5 s. 9 den. au
marc éijuivaut à 3'""-,547 par pièce, poids ([ui convieni au ducal. Le Conseil
nonuna une conuuission poiu' éliidicr la pitqxtsition du garde de ^Monnaie, et
celle-ci ayant rapporté, il fut arrêté, le 20 iiovemlirc 1543", (juc le maître ptunrail
ballre des doubles-ducats. Nous ne savons s'il piolila de celte autorisation et Ton
' R. C. liiSC). \ol. .SI. 1" iH\. — '' \{. C. i:iSH. vol. H-.i. I" 71. — ' ii. <!. \'Mi\, mA. S\\. f" ->î:{.
* H. C. I.WI. vol. 8(>, 1" lo8. — ■ I!. C. l.i'Mi. M,\. '.II. 1" lis. — ' Voy. ci-dessiis. page IKl.
' H. C. 1539, vol. M, I" 287. — « C. M., p. i. — » H. C. nii:^. vol. 37. I" 190.
'« Ibid., f-211. — " Ibiil., f" 277.
171
ACTIVITÉ DE l'atelier. 119
pourrait en douter, car aucune monnaie semblable, de cette époque, n'est parvenue
jusqu'à nous; il n'en est fait mention mille part dans les Registres de la Monnaie
du XVI""' siècle et tout porte à croire que si elle fut frappée, ce ne fut qu'à titre
d'essai.
Le ducat et le double-ducal de Genève appartiennent au XYll"* siècle.
Le 1 i février 1()44 ', le mailre de Monnaie obtint du Conseil l'aulorisalion de
frapper des ducals au litre et au poids de ceux de l'Empire ; ces ducats devaient
présenter, au droit, la légende POST TENEBRAS LVX, avec les armes de la
ville surmontées d'une aigletle impériale couronnée et au revers, la légende
DVCAÏVS REIPVBLICA (sic) GENEVENSIS. Mais le maître de Monnaie lit
observer que le ducat aurait un plus grand coins à l'étranger, s'il portait au droit
l'aigle d'Empire, de même que les pisloles, avec les armes de la ville en cœur, et
ce changement fut admis par le Conseil. Le ducat de 1644 était à 23 '/. e. de fin,
en loi et du poids de 2 den. 17 gr. par pièce ; seigneuriage : '/,, d'écu\ 11 est pro-
bable que le litre du ducal varia souvent par l'inexacte observation des règlements
de la Monnaie, si l'on en juge par les réclamations que firent à ce sujet plusieurs
Cantons Suisses '. Quant à la taille du ducat, on la lit descendre à 2. den. Iti gr.,
à [tartir du 25 mars 1673', en considéi'ation de ce que les ducals de Besancon, de
Mayence et d'auties villes encore, étaient du poids de 2 den. 15 gr. Cette taille se
releva, le 28 août 1675', à 2 den. 17 gr., poui' une émission sans millésime,
entreprise par un particulier, puis elle retomba à 2 den. 16 gr., le 12 avril 1679',
et ne fut plus modifiée désormais.
Les doubles-ducats, de même titre et de même type que les ducats, avaient un
poids et une valeur deux fois plus forts. H ne parait pas qu'on rn ait battu avant
1654. Le monnayage des doubles-ducats et des ducals parait avoir cessé à partir
de 1692'.
Les Registres de la Monnaie n'indiquent pas le poids des doubles-ducats battus
en même temps que les ducals. Au point de vue de la matière en œuvre et des
• 15. (;. Kii-t. \<>\. Ii:{, 1" i4. — '' li. M, l()ii.
' n. {'.. lt)4G, vol. U5. p. 4(i et l{. C. I60I. voL loO, f" 65.
' H. C. 1fi73. vol. 173, I" 39. — =■ 15. C. 1675, vol. 175, p. 332.
^ II. C. l(i7'J. vol. I7'.i. p. 113. — ■" Voy. ci-des.su.s. page 20, n. 5.
175
120 HISTOIEE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
complos de la Monnaie, on faisait simplement o|)positi()n entre l'or de ducal, à
"26 \\ c. (pouvant comprendre des donbles-dncals et des ducats) et Toi' d'i'cn. à
21 7, c. (pouvant comprendre des quadruples, des pistoles et des pistolets). L'or
(le ducat ne paraît pas avoir été abondamment monnayé; voici ce que nous
appremienl à cet égard les Registres de la Monnaie : on fil ;{7 m. 1 once (5 den.'
de ducats en 164i ; 46 m. 1 once " en 16i5 ; 139 m. 5 onces 18 den.' en 1646 ;
55 m. 2 onces 10 den.' en 1647 ; 81 m. l once 1:2 den.' en 1648; 184 m. 4 onces
10 dcii/ en 1649 ; 123 m. 4 onces 9 den.' en 1050 ; 78 m. 7 onces 13 den.' en
1651 ; 7 m. l once 9 den.' en 1652; 226 m.'" en 165i et 105 m. 5 onces" en
1()57. A partir de celte date, les lacunes sont nombreuses dans les Registres de
la Monnaie qui ne mentionnent plus qu'une émission ilc diicats en 1692, du poids
de 68 m. 6 onces 23 den.''
Le ducal de Genève esl confondu, dans les évaluations, avec celui de l'Empire.
On trouvera ces évaluations dans la Troisième Partie.
Au droit, les doubles-ducats el les ducats présentent le type des écus-
|tislolets, mais sans millésime et au levers, dans un carlouclie, la légende
l)VC.\TVS RElPVBL[iaï:] GENEVENSIS suivie du millésime. Comme nous
l'avons dit ", les pièces de l'émission de 1675 n'ont pas de millésime. Le ducat
de 1667 porte la légende DVC.\TVS NOVVS GEN|EVENS1S1.
Ul'ATHIK.MK (ilUJLl'li
Pisloles do 40 If. ô s.
A la lin de 1722 ", on saisit, à Genève, un certain nombre de louis-d'or, fabri-
qu(''s liors des Monnaies de France, et celte saisie donna l'occasion ;i la Cbanibre
des Comptes de les transfornu'r en pistoles de Gi^nève, adn de voir s'il y am-ait
avantage ou noji à poinsuivie une semblable fabrication. Ces pistoles furent
' li. M. Itiii. — • H. M. Kii.i. — ' H. M. 1(U(i. — ' i{. M. I6i7. — ' W. M. Kii.S.
« R. M. KiW. — ■ H. M. I(>:i0. — ~ l{. M. 1651. — ^ H. M. IGoS. ^ " lî. M. IC.:)V.
■' li. M. 1057.— '-■ W. M. I()'.l2. — '^ Voy. ci-dessus, page 119.— "II. C. C. \lii. vol. \^, p. 87.
ACTIVITÉ DE L' ATELIER. 121
frappées au titre de 21 ' ^ c, an poids de 5 deii. r> <>r. par pièce; remède en
loi : 7, <•' Cliacune avait la valeur de iO 11. ?> s. Cet essai ayant été présenté an
Conseil, le 1)5 novembre 1722% il lut aiièlt- (pie celte fabrication serait pouisnivie
aux mêmes conditions; mais il parait que les bénélices qu'elle procura furent
minimes, car on la restreiiiiiit à un petit n()nd)re de marcs. Des 118 pisloles
l'ra|>pées en 1722, il en fut, on ne sait [tonrqnoi, refondu 17; elles s'ajoutèrent à la
fabrication de l'année 1723, qui comprit 9 m. 7 onces 9 7. den.' En 172i, on en
fit encore 7 m. 4 onces 6 V. den.*
La pistole de 40 fl". 3 s. avait la même valeur que le louis vieux de France et
que la pistole d'Espagne. Elle était an type del'écu d'argent genevois de 1721.
CINQUUiME (iltOlPE
Ëctis OU Écus-d'or ou Kcus-soleil.
L'écu de Genève parait avoir été la première pièce en or battue dans cette ville
depuis 1535. Voici ce qu'on lit à ce sujet dans les Registres du Conseil, en date
du 19 novendjre 15i() :
Escus soley. Le maystre de monoyt; ;iz |irésenté des csciis d'or aflin que l'on advise si l'on
procedderaz az en fere plus oultre aiil non. Icyenlx ayant [esté| visité, ordonné que l'on snyve
az en fere et que d'inig costé les armes de laz ville il soyent mise et de l'aidtre costé soyl my
Jhesiis avecque et dans ung soley ', ele.
Cette description se rapporte bien aux écus-d'or qui nous ont été conservés en
fort petit nombre.
L'ordonnance du 30 janvier 1542 ' porte que les écus seront à 23 c. de fin, en
loi et en taille à 0 s. ; remède en loi : I octave ; point de remède en poids ; sei-
gneuriage : 7, d'écu; brassage : 7, d'écu. Les écus-d'or-au-soleil, frappés en France
depuis 1519, sous François I et sous Henri II, sont à 22 c. de fin, en loi, du
H. M. 17-22. — > W. C. 17t>2. vol. 221. p. :Wi. - ' It. M. 172:5. — « H. M. I72i.
K. C. 1340, vol. U, f" ;V28.— " C. M., p. If.
177
122 HISTOIKE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
poids de 2 den. 16 gr. par pièce'. Celte similitude de valeur entre les deux
espèces d'or de France et de Genève élail sans doute calculée de la part de
celte ville pour assurer un dt-bouclié important à sa monnaie d'or. Mais,
s'il en était ainsi, les espérances du Conseil furent rapidement détruites, car
l'écu-d'or de Genève ne tarda pas à être interdit en France; on lit en effet dans
les Registres du Conseil, en date du 15 avril 15ii, « que dans Parys l'on a
descryé les escus de Genève et d'Yialie \ f> Il est possible que ce décri ait été
provoqué par un atïaiblissement de l'écu de Genève et ce qui porterait à le croire,
c'est ce passage des Registres du Conseil, en date du '2[ avril 156:2 : « Pour ce
que les escus vieux de la ville ne se peuvent employer [hiui' le pris comme ceux
de France, arreslé quon les renouvelle et qu'on les fasse refondre '. » Telle fut la
fin du premier monnayage d'or à Genève. Rebnlée du côté de la France, celle
ville devait se tourner d'un autre cùlé pour l'écoulement de ses moiniaies d'or el
créer, comme nous l'avons dil*, l'écu-pislolel, en le rendant égal en valeur aux
pistolets d'Italie.
La refoute de l'écu-d'or justifie la rareté extrême de celte espèce, dont nous
trouvons de nombreuses figures dans les placards élrangeis du \VI'"" siècle.
Les regrettables lacunes des Registres de la Moniuiie nous privent du reste de tout
renseignement sur l'importance de cette fabrication.
L'écu de Genève portait au droit la légende GENEVA CIVIT.\S, avec les
armes de la ville dans un cercle, surmontées de l'aigle d'Empire el au revers,
POST TENEBRAS LVX, avec un soleil ayant au centre I H S.
Dans une ordonnance monétaire 'rendue par le roi de France,en 15i6,mais déjà
en vigueur en 15ii, pour ce qui concernait la monnaie genevoise, on trouve figuré
l'écu de Genève, il est taxé à 50 s. Cet .ku porte la légende GENEVA LII5ERTAS.
La gravure de cette pièce fut postérieurement reproduite dans diverses ordomumces
émanant du roi de France. Il !ie peut être ici question d'une pièce fausse, attendu
' Le Blanr, Traité historique des Mounoi/es de France. Paris. 1690. in-i". p. 'Mfi.
' H. C. loii, vol. 38, f" 162. — ' H. C. 1562, vol. o7, f" 43. — * Vov. ci-dessus, page 116.
' C'est le pi'is et cours que le Roy a donné à certaines espèces d'or et d'artjent estranefières. Et publiées
le samedij premier jour de maij mil-rimi-rents-qunrante-sijr. Paris. l.'Vifi. in-12. r.'iin i\c> paragraphes
(le cette ordonnance porte ce litre : escu: de Genève, pourtraict: cfi-dessouhz, enestdaffendu le cours et
mise par lettres patentes du lioy, doniu'es à Reine le .YMP"' jour de mars, mil-cinq-cens-quarante-lrois.
178
ACTIVITÉ DE l'atelier. 123
que le poids en est normal el que le prix auquel elle est taxée ne permet pas de
supposer qu'il eût valu la peine d'opérer cette contrefaçon. Tl n'est guère plus
admissible que cette légende bizarre émane de l'atelier genevois. Henri Goulaz,
le maître de Monnaie de cette époque, n'aurait pas osé, surtout sur une pièce en or,
se permettre une innovation aussi grave sans l'assentiment du Conseil, el nulle
part ce changement de lé'gende ne se trouve mentionné. On peut dès lors présumer
que cette légende fautive provient d'une erreur de copiste. Ceci est d'autant plus
probalde que l'écu-d'or de Genève dessiné sur de nombreux placards des Pays-Bas
et d'Allemagne de cette époque, porte toujours la légende GENEVA CIVITAS.
Le 13 janvier 1548 ', l'écu valait, à Genève, 4 fî. 8 s.
2. Demi-écus.
11 ne nous est point parvenu de demi-écus et il n'existe aucune preuve qu'il en
ait été battu autrement que comme essai. Les passages suivants des Registres du
Conseil, les mentionnent d'une i"a(:on tout à fait accidentelle :
12 mais I5i;{. — Pour ce inic l'un ha iiioiislir uiigih;iiiy l'scudii cuiiig ilc la ville, marquée
aul cuing des quais, et (|ue telle chosp a esté faytte sans le coiigée de la Seygneurie. combien
(|iril fusse ordonné |aii|iiaravaiil de l'ère eseiis et deiny esciis, imn |i(iiii'lanl lelle marquée
n'est estée arresté de fere en Conseyl, panjuoy a esté résolu/, de letyre tous lesdict/ demy escus
et qu'il soyt fayct commandement aux maistres de la Monnoie et aultres ovrieis de ne bactre
plus desdiclz demy escus sans congée '.
19 mai 1544. — A esté (lidnnne que pdiii' à présent soyt seulemeiil permys de t'eie escus
et demy escus \ l'tc.
On voit, d'après ces citations, les seules où il soit fait mention du demi-écu,
qu'on ne peut rien conclure de positif (piantà son existence. L'essai incriminé de
Henri Goulaz fut évidemment retiré et quant à l'ttrdonuance de lôii, ipii nVsl en
somme (pi'ime autorisation, rien ne prouve ipic b- niailre de Monnaie en ait
profité.
' K. C. liiiS, vol. M. f" 4o:i.
' H. <:. i;)4:j. vol. :j7. f" ao.
^ K. C. l.'Ui. vol. :iS. f" 200.
179
124 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
SIXIKMK l,H(llPE
Florins.
Le 19 ni;ii 1544', le ijarde de Monnaie présenta au Conseil une pièce d'or
valant 12 s., pour savoir s'il serait permis d'en battre de semblables, ce que le
Conseil refusa, tandis que, six ans plus lard, celle permission fut accordée dans
les termes suivants :
2 mai looO. — Icv est piiiié et Mireslé (|iie le inaislie de inimiKiie jinisse procédera
fere des pièces d'or vallaiit un tloriii, à raison de 12 solz, iiKiveiiiiant (piil observe les ordon-
nances et les face de telle aloy et poids et valeur qu'il n'y puisse avoir répréhension \
En 1550, l'écu de Genève devait valoir environ 5 IT., et à supposer que le florin-
d'or fut au même titre, celui-ci aurait donc pesé environ 0°™ ,G8, c'est-à-dire à
peu près cinq fois moins qu'une pièce actuelle de dix francs. L'exigu'ilé de celle
monnaie devait en rendre l'usage peu [pratique; aussi, est-il probable qu'elle resta
à l'étal d'essai. Il est intéressant, néanmoins, de constater, déjà à celle époque, la
tendance à faire de la monnaie de compte genevoise une monnaie réelle.
CHAPITRE V
PIEDS-FORTS, ESSAIS.
■ ; 1. Pieds- forts.
Les officiers de la Cour des Monnaies jouissaient autrefois, en l'rance, d'un
droit appelé droit de pied-fort ou denier-forl. A cbaciuc nouvelle émission, lors du
' W. r. I5il. vol. 88, f»206. — ' H. C. i;').")0. vol. 44, f" 37().
180
ACTIVITÉ DE L'aTEI-IER. 125
renouvelleinenl des coins, ;"i rjivriiciMciil d'un inincc au Irône, on remeltail à ces
officiers un exemplaire de la nouvelle monnaie qui allait èlre fra|)])ée. Cet exem-
plaire, qiialre fois plus pesant que la monnaie ell(!-mème, élail au même litre,
sans participer des remédias de poids eldeloi. On lisait d'habitude sur la tranche
des pieds-forts : Exemplnr proixilœ monclœ ou Exemplnm prohati numismalis.
Les memhres du Conseil de (lenève ont-ils joui d'iui droit d(; [lied-forl ou d'un
droit quelconqiu' en nialièi-e niout-taire'? Voici les textes (pii peuvent nous éclairer
à cet égard :
7 mai 1 557. — Sur ce (|iii' le uinislrc des iiioiiiKiics, Aiidn- Emlilrr, a icy fait présenter des
talers nouvellement faits, en faisant |)rés(Mil à. cliascun des conseillers img, et rcquierrant luy
|iermetlre en faire. Estant mis en déliliération si t(îl ijrésent parlicnlicr doiiit (Mre reçen on non,
arresté, d'aullant (ju'il n'y a cansu poin- rectîvoii' ((îlà ctqini tel présent parlindier iiourroit i'aiie
incliner à flécliir au pultlic, jitiiit qu'on ne sait sa faculté (ju'est à ciainilic esire iietite, arresté
qu'on ne le reçoive point, mais ipi'on l'en remercie liieii lorl de cela; au reste, (|ii'il en soit
fait essay * .
24 décembre 1714. — Dniit du Conseil en lai! d(; monnoi(\ iNohle Le fort, ancien prenner
syndic et général de la Monnoie, a dil (pie la (piantité des pièces de i\ sols prescrite étant
battue, il ne savoit pas si le ('.(inseil en agréeioil (piei(|Mes-unes. suivaiil l'aucien usage et le
droit de ce Conseil. Sur i|mii , élanl opine, l'avis a été i|ue l'iiiilreprenant de la dite falnique
donne six desdites pièces de il sdis pour cliaipn? membre do ce Conseil.
Ces documents nous appniuueut (pie le droit du (>onseil sur les monnaies
frappées n'existait pas encore en 1557, au moins pour les pièces de valeur,
mais qu'il existait « suivant l'aucien usai;v » en ITli. Il dut sans doute prendre
naissance au commencement du WII'" siècle, alors (pi'il était défendu au
maître de frapper de petites monnaies sans autorisation. Vm pri'sentant à ce
sujet sa demande au Conseil, le maître l'accompai^iiait , sans doute, d'un certain
nombre de pièces, à titre d'échantillon et en cadeau. Puis, peu à peu, ce qui élail
facullalif de la part du maître, devint une règle (bî bnpielle on ne s'écarla plus.
Mais, si le droit de ided-fort existait en quelque sorte à (ienèvc, poui' les magistrats,
à partir d'une époipie relativement moderne, b's |»ie(ls-forts eu.\-mèmes ne furent
jamais frappés que d'une fa(,on tout e\c(q)tiounelle. On n'en connaît jusqu'à
R. C. 1557, vol. 53, f" 127. - ' R. C 1714. \el. 2i:{. p. :î97.
181 25
126 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
pi'ésont qiio doux exeinplairos frappés à la fin du XVI'"" si(''(lo : le pied-loil du
thalcr dé 1593, conservé au musée de (jollia et celui du llialec de 150f>, (pii t'.iil
pallie de la collection nuinisniatique des Archives de Zurich. Ce lui sans doute
grâce à l'initiative du maître de Monnaie, Jean Grini>alel, que ces pièces lurent
émises ; nous les décrirons dans la Quatrième Partie.
2. Essais.
Si le pied-forl est une sorte d'étalon monétaire, rigoureusement exact, l'essai
ne possède nullement cette qualité; c'est tout simplemerM nn ('chantillon delà
monnaie qiii sera battue, échantillon sans caractèie officiel, d'un métal et d'un
poids quelconques. A ce titre, les frappes en or. en argent et en cuivre des mon-
naies de billon ne sont que des essais.
Nous avons vu ' qu'en 1513, le maître de Moimaie s'élant avisé de frapper un
demi-écii d'or avec le coin des quarts, il reçut à ce sujet une admonestation du
Conseil, lu second l'ail, à |i('ii près analogue, se ])assa en 1551 ' : le maître,
Henri Coulaz, avait tVa|ip(' (piehpies pièces tie la valem- de 2 s. avec le coin des
derrn-leslons; interrogé sur la liberté qu'il avait prise, (ioulaz répondit ([u'il savait
fort bien que ces pièces n'étaient pas au liti'e et (pi'anssi elles ne devaient être
distribuées qu'aux <' compagnons de la .Alonnoie. » Le Conseil adiessa des remon-
trances à Henri Coula/, et oidonna que toutes ces pièces fussent refondues. On voit
donc qu'à cette ('poipu' le Cniiseil n'admettait |»as (pi'on put enqdoyer les coins de
la ÎMoimaie à tVappiM' des pièces d'autres tnétaux que ceux aux(piels ces coins étaient
destinés. On interdisait aussi bien la fra|)pe de pièces d'or avec un coin destiné
au billon. «pie la fra|)pe de pièces de billon avec nn cdin deslin('' à l'argent (MI à l'or.
Cependant, vers la lin du \\ !"" siècle, le CiOnseil paraît s'être relâché de sa
sévéïilé-, car plusieurs essais apparaissent à celte ('poque. (rest, d'abord, nn sol
de 158i, lrap|ié en cuivre et d'une épaisseur qui écarte toute idée de fausse
monnaie; puis, ce sont (|uel()ues pièces d'argent fra|)pées en 1593 avec le coin
des six-quaris et en 159i avec celui des trois-qnarts; enfin, une frappe en or de
' Vii\. (i-ilf'ssiis. pa-je \i:i. — - \\. C. loill. vul. itl, f" IIS.
182
ACTIVITÉ I>K l'atelier. 127
I;i |)i( rc (le liois-sdls de 159 i. ('e iciiiai(ju;il)le ess;ii consacrail uni' iniiovalioii,
abaiulonnôe déjà l'aiiiK-e suivante cl par laiiudlc l'i'cii du droit de cette monnaie
était surmonté' de l'aigle impérial. Pendant le XVII"" siècle, l'atelier de Genève
parai! avoir frappé' peu d'essais et l'usage d'en faire ne devin! lé'gidier (pi'à partir
du WllI"" siècle. Nous avons vu ' (péà cette é'po([ue le Conseil avait nu droit sur
la mitnnaie frappé'c et {|ue cliatpie conseiller recevait de rentre|)reneur de Momiaie
un ceitain nonilire de pièces uouvellenienl émises. Il est probable (juc, peu à peu,
ces pièces furent offertes eu argent aux conseillers et eu or aux syndics, doù vint
le nom, (pii leur ('lai! parfois donui', de conseillères et de syndicales. (jClte frappe
se faisait sans doule aux frais de rentreprenenr, puis([u'elle in' ligure jamais sur
le livre des dé'livrances. Parfois, la Cbambre des (Comptes autorisait l'eutre-
prenenr à fra|»per un jtlus grand nombre de ces essais d'or ou d'argeul', dont il
faisait sans doule alors des objets de s|iéculalion.
Les essais en or, en argi^nt et en cuivre sercnit décrits dans la (^)ualrième Partie,
après cbacniie des UKumaies dont ils portent l'empreinte.
CIIAPITIAR M
MONNAIES KTllANGÉliKS CONTRE-MAUyUEEiS A GENÈVE
Le grand cours ((u'avaient certaines monnaies en Europe encouragea frécim-m-
ment les faussaires à les imiter, tout en eu alfaiblissanl le litre, ('es imitations
étant parfois babilemenl laites, le public avait de la peine à distinguer les Itonnes
pièces d'avec les fausses. Aussi les gouvernements prirent-ils souvent le parti
d'apposer une conli('-mar([ue bien visible à celles des monnaies dont le [loids et
le titre étaient réglementaires.
' Vii\. ri-ilcssiis, iiajre iilS. — ^ li. C. C. I7|.">. miL \i. p. '.I(i.
183
128 HISTOffiE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
La Seigneurie de Genève eut plusieurs fois recoursà ce moyen delutler contre les
faussaires. Nous allons énumérerles monnaies sur lesquelles fut apposée la contre-
marque genevoise et citer les ordonnances qui en font luenlion. Ce chapitre
aurait pu rentrer dans la Troisième Partie, où il sera traité des Relations moné-
taires de Genève avec l'Étranger, mais nous avons jiréféré le |)lacer ici, |uiisque les
pièces étrangères contre-marquées à Genève devenaient dans une certaine mesure
des monnaies genevoises.
s^
I. Par paillotes.
On lit dans les Registres du Conseil, en date du 20 octobre 1590 : « Estant vus
les derniers pourtraicts faits pour contre-marquer les parpilloles, a esté arrestc
qu'on y mette à la marque un b, qui fera bon '. »
Il csl tii(il»;ilil(' (ju'il est ici question d'une p;u paillolr de Savoie, qu'il s'agissait
de distinguer d'imitations ilaliemies, peut-être de celles l'abriqu(''es auparavant
à Passerano, pai' les Hadicati, comtes de Coconalo, imitations qu'a décrites
M. Morel-Fatio\
La contre-mar(iue devait s'appliquer sui' la pièce de Savoie; Jusqu'à ce jour,
celte p;irpaillole contre-marciuée ne p.nail pas avoir été retrouvée.
2. Piynatelles ou Six-hlancs.
Empruntons d'abord à M. Berry ' quelques renseignements sur l'origine de celle
mormaie :
« La pièce de six-blancs, connue du leni|)s de Henri il sous le nom de (iros-de-
NesU\ eut un autrt! nom sous Henri III et s'appella Pignatel, du nom de Jacques
Pignatel. monnayeur. (jui la liap|tail à cette épo(pie. ('ette momiaie se fabriquait
dans le |)rincipe à 4 dcn. de loi, argenl-le-roi, à la taille de 53 '/, au marc. Plus
■ R. (,. \:m\. vol. s:i, f" io3.
' A. Moiel-l'ulio. Moiniaiea inédites <le Dezmiu, Frinco el Passerano, dans la Hernie numismatique,
nouvelle ^iériê. t. X. 186ij, p. 3o7. et tirage à part, brocli. iii-8". Paris. 186o, p. 89.
'' \ . II. lîen y. Éludes el reelierelies liisloriques sur les monnaies de France, Bourges. 1853, 1. 11. p. 460.
184
ACTIVITÉ DE l'atelier. 129
tard, et en novembre 1577, elle ne se faliriqna plus qu'à 3 den. 18 gr. de loi,
argent-le-roi et à la taille de 152 au marc. On fabiiquail «'gaiement au même
type, et à la taille de 104 au marc, sur un module plus petit, le demi-pigtmlel, ou
pièce de Irois-blancs. »
La pignalelle était également frappée par les légals ponlificaux, à Avignon,
mais sous un autre norn. Ces sortes de [»ièces jouissaient d'une telle faveur
qu'elles ne tardèrent pas à être contrefaites, principalement par «pitbines sei-
gneurs du nord de l'Italie. L'abondance de ces contrefaçons et rafl'aiblissemcnt
officiel des pignatelles sorties des ateliers de France conduisirent le gouvernement
de Genève à contre-marquer les anciennes pignatelles pour les distinguer des nou-
velles et des fausses. Voici, dans l'ordre chronologique, les documents principaux
que l'on trouve dans les Registres du Conseil à |)ropos des pignatelles :
30 iHiveinhir \ •'»'.) I '. — Arr(!sl('' (in'oii l';ii'i' des crircs (■oiitcii.iiil i|ii'(iii ii'iiil ;i ,i|i|i(irlrr;iiicmi('
telles novelles |>iiiatrllrs, ni les employer on lecevoir ;i |irine ilr i-'l escns, flemenrant les
bonnes du poids d'un cscus-sol, ,i leur vnleiii' de :î '/^ sols, elc
1 1 mai 1592°. — (".riées faites ce jour jiour l'emploi îles i»inalelles. On vous l'ait assavoir, delà
part, etc., d'autant ijue depuis la dei'uière criée; par la(|uelie li's vieilles pinatelles de |)oids
estoient évaluées à 3 s. 6 den., ou a glissé en la ville d'autre n'estant de telle bonté et alloy,
quoi qu'elles soient de même poids, est déleiKlii (|ue ilnn;s en a\aiil nul n'ait à employer pour
plus de 3 sois lesdiles nouvelles pinatelles, (|ni devront peser le poids de l'escu-sol, demeurant
les vieilles du même poids, à 3 sols (î deniers, les(pu'lles. pour être l'econnues, nos dits très
honorés seigneurs ont ordonné devoir estre contre-marquées par les Maisires de moimoie, etc.
Il est encore fréquemment fait mention de celte monnaie dans le courant de
l'année 1592, en 1593 et même en 1594 ; à partir de celte année, tous les rensei-
gnements cessent. Il est probable que les faussaires avaient renoncé à une opéra-
tion rendue désormais improductive par la vigilance des gouvernements et s'étaient
inspirés d'autres types monétaires pour leur détestable indusliie.
Les pièces françaises de six-blancs sur lesquelles se voit la conlrc-marqne
genevoise sont de Henri III et de Henri IN , ei les pièces pontilicales frap[)ées à
Avignon et [lorlanl la même contre-marque sont de Grégoire Mil, deCrégoireXiV
et de Sixie V, avec le n(»m du U'iiM. Nous les décrirons dans la Quatrième Partie.
' l\. C. 1501. \nl. S«i, t" ils.— » 15. «:. I.'l'.li. \ol. S7. f" 97.
185
130 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Voici le lypc piiii(i|>;il de la (•oiili('-iii.:ii(|ii(' Jipposc'e stif les pi<.;iial('ll('s [lar le itou-
vcineint'iil genevois : I IIS.
3. Tesloiis-hhincs.
F.ii Ki^O, les lésions de divers (lanlons Suisses el cenv iranlres l'ilals luicnt
li"onv(''s l'aihles de poids, ce (pii enyaiica le i^onvernenn'nl de (ienève à conlie-
inanpnT ceux (pii avaieni le p(»ids vonlu el à d(''ciier les anires :
-"i JIIIIMCI' l(i:'0 '. (Jlli' tnlis cclIN (|lll nul îles IcnImIis jil.llics le> |iii|irlil |iri illl|il('llirlil ,il|\
M.'iistrcs lie iniinniiii', ;iliii ijr les jL-iirej (■(iiilii'-in,in|iiei-. Ui'cLir.iiil (|iii' i-eii\ i|iii ne sei-iiiil |i;is
i'(iiilr('-ni,iii|iii''s son! dés ;i |iit'seiit iléi-rii's.
Le 11 mais suivant, le (Conseil inlinie aux niaiires de Monnaie de ne contre-
niarqner aucun lésion «pii ne pèse pas (> '/, den., sauf ceux de lîerne (|u"ils pour-
ronl conire-niarquer indislincleinenl.
Les lésions conire-inaïqués, en MJ^O, à (ienève, sont deviMius Fort rares; ceux
que Ion connail soni de Lucerne el poileni les niilh'sinies de Hil i el I(»I7. La
conire-niarque doiit on les a IVappi's esl senddahie à celle des pi;inalelles.
En 1()52, les réaies (uioiuiaies espai;iioles d'aiiieni) ayani éP' Irouvées faibles
de lilre, le CC décida, le 7 mai ', (pi'elles seraieni décric'es el refondues, à
l'exceplion de celles Ircnivt'es au lilie, ipii seraieni conlre-marquées. Quel(|ues
jours après, le (lonseil arrèla de surseoir à rexi'culion de celle ordonnance :
I .') ni;ii 1 r>52.- Sur re ipii n esté rciM'ésenlc. (|iril se trinive île r;iriinrlieiiieiil en rexr'niliod
de l'iirresl ijii iii;i!;iiilii|iie Cmiseil îles (',(',. |iiililii'' iiiei rieili ileiiiirr. |iurl;iiil que les ii'.iles qui
sont ;i lion litre seront niiii'qnées. I:i ni.irqne |ioin'i'(iil eslii' contn'l.iite l'I ,-i|qtlii|Mee .'i îles ré;iles
(|ni ne senml de nnsO el qu'un ;i|i|ierlei;i en reste cité, ai'resté ipi'oii sinsove ;'i l'exeenlion
dnilil airesl *.
Ce projel ne lui jias l'epris. - '
' li. C. \t\iU, \(.l. Il'.l. r- :;(l. - - IhnI.. f" .■•):< . — ^ l«. C. \{\:\i, vel. i:.l. |i. l:!l. ' ////-/.. |i. lil.
18 G
TABLEAUX DES ÉMISSIONS
LATIÎLIER MOfS'ÉTAIIÎI': IIK C.KNKVE
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TROISIÈME PARTIE
RELATIONS MO^ËTAIKES l)K GENÈVE AVEC L'ÉTIIÂM.ER
Les rolalioiis moiirlaircs de (iciirvc ;ivt'c riMiaiiiicr soiil iiilliieiRM'es |i;ir l.i
siliialion g('0^r;i|>lii(|ii(' cl polili(|ur de crllc ville. Knclavt'e eiilic de <;raiuls Elals,
an luilieti d('S(|nels elle icsle indépeiidanle, (iciirvc t'iilrcliciil avec rii\ iiii (diii-
merce actil' el icçoil iiécessaiieniciil leurs monnaies. lit''ci|»ro(|neiuenl, les nion-
naies genevoises cii'enlenl dans ces mêmes Klals.
Avant de ra|)|Joitcr, dans l'onln' clnonnloi-icine, les divers doeumenls qni
lémoiunenl des l'elalions mon('-laires de (ienèvc avec IT'IranLïcr, nons devons taire
ressorlir les Irails principanx de ces relations, en n'entrant dans le détail (|ue
ponr certains incidents qni ont parn pins dij^iies d'attention.
Après avoir lait, en irVMl la loncpièle des contrées avoisinani Genève el pos-
sédées jnsque-là |)ar le dnc de Savoie, lîerne songea, nn instant, à s'approprier
des droits de sonverainelé snr celte ville. Mais la termet('' des magistrats genevois
déjoua ce projel cl Ticnève demenra indé'pendantc et allii'e ;i lîerne. Les Hernois
reconmirenl en particulier le droit de monnaie de la seigneurie de Genève, mais
ils amaieid voulu qm" les monnaies des Anw Ltats lussent uniformisées. Ce
désii-, manil'esté en 1537, ne lut cependant pris en sérieuse considération (pi'à la
lin du XVI"" siècle.
Vm loii. Kribourg (pii, pour cause île religion, avait renoncé à l'alliance de
(ienève, décrie seci'ètement les momiaies de cette ville.
De 1587 à 1592, nous assistons à (piehpies ell'orts laits |tar Genève pour
obtenir que les monnaies de Savoie et l'i'cn de France soient taxés de même
201
I4G HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
à Berne el à Genève. Ces teiilalives parjiissciil avoir cilioué, car, vers la lin ilc
1592. MM. (le Berne convocinèrcnl à Paycnic une conlërcnce avec ([nelcjues
États Snisses et Genève, pour runilorniisation des espèces étrangères. Cette con-
férence ent lieu le 18 septembre 1502.11 y l'ut arrêté que les nioiuiaies étrangères
auraient désormais les mêmes valeurs dans tous les États contractants el que les
monnaies de ces États seraient iniilormisées. Ces conclusions turent admises par
leConseil de Genève, le l8oclobresuivant, pourcequiregardail les grosses espèces;
quant aux petites monnaies, le Conseil arrêta de les laisser à leur valeur actuelle
jusqu'à une prochaine conlérence. Cette seconde conférence, qui eut lieu à Payerne
le 20 décembre 1592, conlirnia les arrêtés de la première; elle fixa Ir prix d'un
certain nombre île petites monnaies et arrêta le lilrr cl ht taille auxquels
devraient désormais se battre les kieuzersipdur (ieuève les truis-quarts) des États
contractants. La conférence décida en outre ([ue. dorénavant, toutes les monnaies
de ces États porteraient le millésime. Le 30 dt'cembre 1592, le Conseil adopta
les résolutions de cette conférence, en faisant (juelques réserves au sujet de la
taxe de l'écu et de celle de la parpaillole à la petite croix.
Le 23 juillet 1593, une conférence monétaire eut lieu à Berne, entre cet État,
Fribourg et Soleure et il y fut arrêté d'admonester Genève au sujet du titre des
six-quarts et de la croix qu'ils portaient au revers. Genève suspendit alors la fabri-
cation incriminée.
Le 6 novembre 1593, nouvelle conlérence monétaire à Berne, entre quelques
(ïantons Suisses et Genève. Il en ri'sulla que, dé'sormais, chacun des États conti'ac-
tants établirait un essayeur-jun' (pu ne iienneiirail rémission d'aucune ukmi-
naie avant qu'elle n'eût été essayée. Les décisions de la conférence du 20 (b'cem-
bre 1592 furent conlirmées; cependant les taxes de quelques espèces lun iil
modillées. Enlin, le 22 novendjre 1593, le Conseil accepta les ré'sohitions de la
dernière conférence de Berne, en faisant toutefois des réserves pour la valeur des
écus qui ne pouvaient, à son avis, être taxés à Genève 7 iï. 6 s., aussi longtemps
qu'en Savoie ils vaudraient 10 iï.
On voit de quelles difticultés étail enloiu'éo celle uniformisaliitii de taxes
entre les Cantons el Genève. Mais, comme unus allons h' voir, les autres articles
202
RELATIONS MONÉTAIRES DE GP^NÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 147
du règlemeiil de Payerne ne devai(!iil pas èlre observés |)lus slricleinenl par
Genève, et ce concordat n'allait pas larder à tomber en (h'suétude.
En eiïet, le Conseil de Genève ayant, en août 1596, élevé le prix des grosses
espèces, MM. de Berne se [daignenl de cette élévation, contraire aux règlements
de Payerne et de Berne. Puis, en mai 1602, ils se plaignent d'une nouvelle infrac-
lion aux dits règlements commise par Genève qui a lait rabri(|uer de nouvelles
pièces d'argent sans le consentement des autres Klats.
Ici s'arrêtèrent les réclan)ations de Berne qui comprit sans doute que (ienèvc
avait des attaches commerciales trop importantes avec la Savoie, la Franche-Comté
et la France, pour sacrifier celles-ci à un concordat monétaire avec les Cantons
Suisses dont l'expérience avait démontré l'impossibilité.
L'insuccès du concordat de Payerne ne troubla guère les relations monétaires
et commerciales de Genève avec la Suisse; cependant il en lésiilta parfois la
prohibition de certaines monnaies suisses à Genève et de monnaies genevoises
en Suisse.
En 1023, révèque de Sion obtint du Conseil de Genève de recevoir ses balz
sur le même pied que les trois-sols de Genève et pareillement ses demi-thalers
sur le même pied que les demi-thalers de Genève; mais, en 1027, le titre des balz
du Vallais ayant étV' affaibli, (jenève les décria.
En 1040, des difficultés s'élevèrent enti'e Zurich et Genève au sujet du titre el
du poids de plusieurs espèces de cette dernière ville : elles eurent pour effet (rame-
ner le Conseil de Genève à s('vir contre le maitre de Monnaie (pii était coupable
de la faiblesse de titre des espèces genevoises. Quelques années plus tard, MM. de
Zurich réclamèrent de ce maitre de Monnaie les frais occasionnés par sa faute
lors des essais de la monnaie genevoise faits à Zurich, mais il ne parait pas que
cette réclamation aboutit.
En 1040, M!M. de Zurich firent saisir un envoi de marchandises accompagné de
fausse monnaie bernoise, envoi elfeclué à Zurich par des négociants genevois ;
cette affaire n'eut pas de suite.
Parmi les décris de la monnaie suisse prononcés à Genève, le plus important
est, à coup sûr, celui (jui lut [iiddié au couunencement du W III""' siècle. Nous
203
148 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENftVE.
devons entrer à ce sujel d.ins quelques détails el donner le résumé de plusieurs
documents qui émanent des Archives de Neuchàtel, el q\ie nous avons jugt' inu-
tile de l'aire figurer dans notre répertoire chronologique.
De 1715 à 1719, le gouvernement neuchàtelois sollicita du icii de Prusse
l'autorisation de IVapper des monnaies de billon et le Roi finit, bien qu'à regret,
par donner son consentement, à condition, toutefois, (pie l'on s'assurerait au
préalable de l'accueil que feraient à cette émission les villes de Herne et de
Genève. Le gouvernement neuchàtelois, sans se préoccuper de cette réserve, signa
un contrat, avec i\IM. Patry, de Genève, confiât que le Pioi ratifia. Jean Patry
avait déjà été associé à la fabrication de la monnaie de Neuchàtel, en 1713,
y étant autorisé |)ar le Gonseil de Genève. Mais, pour cette seconde émission
neuchàteloise, dont lui et son fils étaient les entrepreneurs, ils crurent à tort
pouvoir se passer de l'assentiment de ce Conseil. Lorsque celui-ci eut con-
naissance du traité sigiii' entre le guuvcrnemenl neuchàtelois et MiM. Patry, il
délibéra longuement sur ce; qu'il convenait de l'air*; et, finalement, il arrêta d'inter-
dire à l'avenir toutes les monnaies étrangères de vingt-et-un-sols et au-dessous.
Comme la Ville de Genève devait servir de principal dédioucbi'' à rémission de la
monnaie neuchàteloise, l'arrêté' du Conseil la rendit im|>ossible et le liMil('' avec
MJM. Patry fut rompu. Le lioi ne l'ut pas blessé de l'arrêté' du Conseil de Genève; il
en comprit même dans une certaine mesure l'opporfunité et il lit enleudre à
son Conseil d'État de Neuchàtel que lui seul eût ('lé' responsable au cas où le
traité ayant été e.xécnté, r(''iuissi(ui iiCùl pu s'écouler.
I^e décri général du billon ('franger. I'r(''(pieiniii('nt renouvcb' à Genève, ne l'ut
levé (pTcii 17il"2, alors (pie les trou|ies suisses occupèrent Genève.
Les taxes et les (b'cris des uiounaies suisses sont lr(''quents à Genève. On les
trouvera classés par ordre chronologique dans le répertoire (pii suivra.
Jus(|u'au XVII"" siècle, les relations mon(''taires de Genève avec la France se
réduisent à peu de chose, si l'on en excepte les taxes fréquentes faites à Genève
des espèces fran(;aises.
Kn 1541, la monnaie d'or que Genève venait de frapper fut décriée en France,
comme toutes celles portant l'aigle d'iMiipire.
204
RELATIONS MONKTAIliES DE GENÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 14!)
La France reccvail ceilaiiies espèces de Genève, mais généralement le Ijillon de
cette ville y était décrié. C'est ce qui arriva en 1655 : des entrepreneurs étrangers
avaient eu etfet olitenn, du Conseil de Genève, en 1654, rauturisation d'émettre im
nombre considérable de jiièces de deux-quarts dont la valeur était plus faible que
celle des deux-quarts IVappés jusqu'alors. Cette émission devait s'écouler eu
France, mais elle y fui décriée dans les premiers mois de 1655 et l'on dut abaisser
à Genève la valeur des pièces de celte émission et la i(''(iuire à A deniers.
En 1666 el en 1668, le Conseil fui dcreclief sollicité délaisser frapper à Genève
diverses monnaies de celle ville, destinées au Levant, mais il i-efusa celte fois et
avec raison : l'expérience faite en 1655 n'avait pas été inutile.
Vers la fin du Wll"" siècle, Genève recul dans ses nuns yiw Hésident de France
el parmi les ennuis que |»rocura cet agent à la seigneurie genevoise, il en est un
que nous devons menlioimer : le gouvernement français repiocliail constamment
au gouvernemenl de (îenève de laisser fonctionner siu' le territoire genevois de
faux-monnayeius (jui falsifiaient la monnaie française, soil en la fabriquant
directement, soil en réforrnanl les pièces anciennes en nouvelles. De fréquentes
enquêtes eurent lieu à ce sujet; le plus souvent elles n'aboulirenl à aiu un ri'sullal,
mais enlrainèrent parfois de sévères condamnations.
Les relations monétaires de Genève avec la Savoie el la Francbe-Comlé sont de
peu d'importance. Les monnaies de Savoie, très abondantes à Genève, y étaient
fréquemment soumises à des i'('ductions et à des décris et Ton peut en dire autant
de l'accueil fait eu Savoie aux monnaies de Genève. l>e cbange des monnaies de
Savoie était des |)lus élevés à Genève, si on le compare à celui des autres monnaies
élrangères.
Au XYI'"" siècle, la Francbe-Comlé (b'cria à diverses reprises les monniiics
senevoises, en liénéral aitiès avoir solli(il('' du (Conseil une amélioration du litie
ou du poids de ces monnaies. C'est en grande partie à cause de la demande
faite par le parlemenl de Dôle (juc le millésime bil remis aux sols de (ienève, à
partir de 1550. Les monnaies de Francbe-Conilc' finviil fré-tiuemmenl taxées à
Genève.
Outre les monnaies des divers ï^lats dont nous venons de parler, Genève rece-
■roMK 1. _00 28
150 mSTOtEE MONÉTAIËE DE GENÈVE.
vait le luiniérairo de tous les États d'Europe, ainsi qu'on pourra s'en convaincre
en consultant les taxes qui suivent.
Parfois, la nnonnaie genevoise était contrefaite à l'étranger, principalement par
quelques seigneurs du nord de l'Italie.
Nous n'avons pas cru nécessaire d'entrer sur ces divers sujets dans des détails
plus complets que ceux fournis |iar la série chronologique des documents et
extraits de documents qui concernent les relations monétaires de Genève avec
l'étranger.
11 mai 1537'. — Le Conseil charge Claude Savoie, ambassadeur, de témoi-
gner auprès MM. de Berne du droit qu'a Genève de battre monnaie.
^2A mai 1.537 '. — (Claude Savoie, à son retour, rapporte que MM. de Berne
désirent qu'il soil fait un règlement pour uniformiser les monnaies genevoises
avec les leurs.
18 février 1539 \ — Décri des quarts de Lausanne.
"29 mars 15il '. — MM. de Berne écrivent au Conseil de Genève qu'ils ont
trouvé la monnaie de cette ville d'un titre convenable, mais ils se plaignent des
perpétuels changements de coins qu'on lui fait subir.
2 janvier 154:2 \ — Le niaiire de Monnaie de I^yon ayant fait l'essai de la
monnaie de Genève, le <>)nseil arrête de lui envoyer « une Iruyte suflisante pour
les Roys )^ el de s'informer officieusement auprès de lui si les testons de Genève
pourraient avoir cours à Lyon.
15 avril I54i'. — Le Conseil apjirend (pie les écus de Genève el d'Italie ont
été décriés à Paris.
5 mai ISi^ '. — Le Conseil est informé cpie le roi de France a fait décrier à
Lyon la monnaie de Genève, de Berne et de Kribourg et généralement toutes les
monnaies portant l'aigle inq)érial.
" H. C. lo:n. vol. 30, f" 228. — * lhi(L, {° 23i>. — ' R. C. 1539, vol. 33. f 17.
' r. II. Hiil. Il" 1i'74. — =• H. C. \:>ïi. vu!. 35, f" 449.— " H. C 1544, vul. 38, 1" 162.
' llml.. \" 185.
2()(i
RELATIONS MONÉTAIRES DE GENÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 151
1er tlécpmbnî I54i'. — On rapporte au Conseil que MM. de Fribourg oui
secrètement fait interdire la moiuiaie de Genève.
;21 décembre 1549 ' et 8 janvier 1550 '. — Le parlement de Dôle se plaint au
Conseil de la faiblesse des monnaies de Genève et demande qu'on y remette le
millésime, de façon à pouvoir distinguer les émissions.
24 aviil 1550'. - Décri des monnaies genevoises à Dôle.
22 avril 1552'. - Les sols de Savoie sont taxés 10 den.
2 juillet 1555'. Les testons de Soleure sont taxés 13 s. 6 den.
14 octobre 1555'. ~ Les écus" sont taxés 5 ff. moins 5 quarts.
12 mai 1558". — Les écus sont taxés 5 (T.
lei" juillet 1558"'. — Décri publié à Dole des deux-quarts, des sols et des Irois-
sols de Genève.
28 août 15()l ". — Les écus-au-suleil sont laxé's 5 (T. 3 s. 9 den.
28 novembre 1566 '\ — Les écu.s-sol sont taxés 52 s. tournois.
12 décembre 1569". — Les écus sont taxés 53 s. tournois.
9 janvier 1570". — Les écus sont taxés 53 s. tournois.
21 novembre 1570". — Les écus sont taxés 54 s. tournois.
3 septembre 1573". - Les écus-sol sont taxés 55 s. tournois. Les teslons-de-
roi sont taxés 13 s. tournois.
3 juin 1574". — Les écus sont taxés 5 ff. 10 s.
21 août 1576".— Les écus-sol sont taxés 3 livres 5 s. tournois.
10 octobre 1577". Les écus-sol sont taxés 7 ff. Les testons-de-roi sont
taxés 21 s.
30 janvier 1578' . — Les écus-sol sont taxés 6 ff. 3 s. Les testons-de-roi sont
taxés 18 s. 1 fort.
' K. C. 1544, vol. 39, f 51). — ' P. H. 1549, n" 1448. — = 1'. H. 1550, n» 1448. — ' IhUI.
" K. C. 1552, vol. 46, f" 193. — » I^ C. 1555. vol. 49, f» 120. — ' It. C. 1555, vol. 50. f" 9.
' Les expressions d'éciis, d'éciis-il'or-, d'ociis-sdl, (l'éous-sok'il, d'ocus-au-soleil soiil syiioiiyint's:
à moins d'une, mention s]iéciale, elles tlési<,MUMil, dans ce mémoii'e, l'écii-au-soleil de l'rance.
» H. C. 1558, vol. 54,1" 180. — '" Ihid., i" 225.— " 15. C. liiGI, vol. 56, 1" 233.
'•■ H. C. 1566, vol. 61, f» 116. — '' H. C. 1!)69, vol. 64. f" 171. — '» R. C. 1570. vol. 65. I" 5.
'■■■ Ihid.. f» 173. — '« H. C. 1573, vol. 68, f" 176. — " 1{. C. 1574. vol. 69, f" 97.
" R. C. 1576, vol. 71, 1" 115. — " R. C. 1577, vol. 72, f° 134.
■'" ]{. C. 1578. vu!. 73. f" 25.
207
152 HISTOIRE MONÉTAIUK 1>E GENÈVE.
27 décoinliii^ 1580'. — Les ('•(•us-sol sdiil l.ixi's fi IT. 5 s.
13 novenilire 1583'. — l)(''(ii fies l'aiisscs |>ièces genevoises de Irois-sols,
porUinl d'un (ôlé : IVLIVS CESAR CO. I. S. W. I. M. et de l'autre C(Mé :
POST TENKP.UAS I lET LVX'.
15 mars 1585'. — Les écus-sol sout laxt's à i teslous-de-roi jjièce.
21 dt^cemhie 1585 '. — MM. de Berne ayant décri('' la monnaie de Savoie qui
se faliriquc à (Icx, le Conseil arrête d'attendre encore avant de prendre une déci-
sion semblable.
fi juin 1586'. — Les lestons-de-roi sont taxt^s ?> francs la (luerne.
15 août 158<i'. — Les écns-sol sont tax(^s (i 11". f> s.
30 iiovcndire 1586'. — Les (^cus-sol sont tax('s 6 IV. 8 s.
3 août 1587 ". — Le Conseil arrête d'envoyer des audjassadcurs à liciiie, pour
l'aire avec celle ville nu r(''i;l(Muent sur les monnaies de Savoie el sm' la valeur de
l'écu.
•i septembre 1587 '". — Les ambassadeurs i'ap|Ktrl(Mit que les trois villes de
Berne, Fribourii et Solenre ont l'ail ensemble un r(''<>lemenl sur la monnaie de
Savoie; ce règlement a été envoyé au Duc. et on attend sa réponse. Quant à la
valeur de l'écn, MM. de Berne estiment ([ue, vu le pied sur lequel sont actuelle-
ment les monnaies de Genève, il doit être taxé (> 11'. 6 s.
8 septembre 1587". — Le Conseil, selon l'avis de MM. de Berne, arrête d'at-
tendre, avant de publier un r("'glement sur les monnaies, que celte publication ait
été faite en Savoie el dans le pays de \ and.
25 mars 1588". — Le Conseil des CG arrête de publier un règlement pour
taxer les monnaies suivantes :
' i{. c. liiso. vdi. 75. 1" -r.v.i. — - li. c. i:).s:{, \»\. 7s. i" itio.
' La k''£ron(ie du droit nest pas exactement lapportiie dan.'^ le Registre du Conseil ; ces pièces
portent en effet : tYL^VS) C.K(.S..Mn r,0\(/.Ar;A^ MuMiCIlIO^ SiACHn H(OMA\OIU'M^ I MPERII^
PiJllNCKPS) |.")S3. .Iules César (ionzague, seigneur de l'omponesco. est. d'apiés M. .Morel-Katio.
l'auteur de cette pièce. (Moi'el-Falio. Mwniinn et Pnmpoticsro, {\aus\'[nilir(ilciir d'histoire et d'nnli-
(luites sitiiises. dixième année. 1801. n" .3 et tirage à part. Zuricli. 186i.
• n. C. IliSIl. vol. SO, I" il. — • //»■-/.. P 175. — " R. C. 15S(). vol. 81. f" 115.
' IhitL. f" lfi«. — ' Ihiil.., I' 27(i. — ' H. C. t:)S7. vol. Hi. \'-' I i8. — " lliiil.. {' 1(17.
" R. C. I5S7, vol. 8i, f" 170.
•- R. C. 1588, vol. 83, f 70.
208
RELATIONS MONÉTAIRES DE GENÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 153
Les écus-sol (i 11. 8 s.
Les écus-pistolets G fï. 3 s.
Les franrs-de-mi 2(t s. (1 dcn. piric, soi! pour Mois fraiifs (î ff. 7 s. 6 ilen.
Les (juarts-d'éciis 10 s. !) dcn. |ii(''C(', sdil |Hiiir li-s (|iiatre (1 lï. 7 s.
Les testons-de-roi 1!) s. pii'cc, soit p<Hir 1rs (|ii:ilrc (i lï. 4 s.
Les pliili[)pe-thalers o lï. 2 s. (i dcii. pi(''ci', soil pour le ciii-
qiiièioe I i s. (> d .t lï. 2 s. (> den.
Les diicatOMS d'argent de Milan, •') IL S s. pii'cc M lï. 8 s.
Les testons de Savoie et de Genève 18 s. (i den. pièce, soil pour les
cpiatre (» lï. 2 s.
Les testons de Solcurc cl de Lorraine Ki s. iiièce, soit pnur les
quatre 'i lï. 4 s.
Les sols de Savoie liatius depuis I •■)80 Il den.
Les parpailloles de Savoie battues dès le dit lenips 2 den.
9 avril 1588 '. — Le Conseil arrête de publier iiii règlemenl sur le poids île
certaines espèces, (|ni ne [tourront s'employer au-dessous des poids suivants :
Les écus-sol et les éeus-pistolets au-dessous de 2 den. :{ gr. et gèuèi'alenient tontes autres
pièces d'or au-dessous de 2 gr. eu moins de leur juste et légitime |)oids.
Et touchant les espèces d'argent :
Les l'rancs-de-roi pesant 0 gr. dr moins i|ue leiu' li'gilimi' puids.
Les quarts-d'ècus » 4 » »
Les testons >^ 4 » »
Les pliilip[)e-thalers » 1 2 » »
Les thalers >• 1 2 •> »
Les autres pièces à l'avenant.
24 juin 1588 \ — Les écus sont taxés 7 lï. et les testons-de-roi sont taxés
20 s. 11 den.
7 octobre 1590 '. — Les écus-sol sont taxés 7 IT. fi s.
30 août 1591 '. — Le Conseil taxe les espèces suivantes :
Les écus 8 IT.
Les testons ~~ s.
I-es quarts-d'écus 23 s.
Les francs 30 s.
' H. C. 1oS8, vol. 83, I" 8f). — " M. C. liiSS. V(il. S:!. I" \MS. — ~ M. C. lilllll. vol. 85. I" 243.
« R. C. 1591, vol. 86, f 158.
209
154 lllJSTumK MO.XÉTAIUE DE GENÈVE.
9 mai 1592 '. — Los pignalolles du poids de 3 den. sont taxées 3 s. M den.
Nous avons rapporté dans la Deuxième Parlie, au chapitre V, les principales
ordonnances relatives aux pignatelles; nous n'y reviendrons pas ici.
12 septembre 1592'. — MM. de Berne ayant convoqué Genève à une confé-
rence monétaire à Payerne, le Conseil décide de s'y faire représenter.
18 septembre 1592. — Conférence monétaire de Payerne tenue entre les États
de Berne, Fribourg, Genève et Neuchàtel.
En la diète lemie en la villi' di' l'ayi'i'iir, le (lix-liiiiclièiiic de si'pli'iiihi-c iiiilli' riiiq cens
nouante et deux par 1rs iinallic eslalz licnn'. Frilioiiig, diMièvc cl, Neucliasd'l. par IcMpiclz
ont esté estalilis l'I délégnc/, de la ville de licrnc 1rs speclahlcs. piiissaiis cl ifcncrciix scignenrs
Michiid AiigspiM'ger et David Tscliai ncr, cl ilc Fiilidiir,!,' .Nicolas HevIT. de Cieiicve h'ranc. Vaiid
et de Neucliastel |(;laiidc| llosscllid : sur les plaiiiles cl diili'anccs faich'S pai' les dépliiez des
bonnes villes et coiiiiniiiiaiillcz ilii [lays de Vanlii, à cause du siiiliaiissenienl, aiins et coiiriision
qui se comineltoyl es iiioiiiHiyes, laiit i^rosses ipu' [lelitles d'or el d'argent, a esté l'advis desdils
seigneurs députez comme si'nsuyl, :
l'n'iniéreinent, l'escus du c{Miig du idv de France a esté
évalué à 7 lï. (1 s.
Et rédiiicl en halz vaull ;{(l halz.
I.e pislolel à 7 lï.
et sera advisé sy (in piiiiirnil adjmisli'r liovs xdz : el en halz
réduil vaull iS halz.
Le donbldii d'Espagnii' haslanl au poids vaiiMia 2 esciis de France.
et réduit en halz vauldia (iO halz.
Le doublon de Millau vaiililia 2 pistulelz à raison ipic' dessus.
et réduil en halz vaiill .'Kl halz.
Le diicalloii de Millau vaiililra (i lï. I s. (i den.
et réduil en halz vauldia 2'\ halz el deiiiv.
Le pliilipe-taltu' estant préalahlenient Iroiivé haslanl et
esproiivé voiildra (i lï.
et en halz ri'diiicl vaiildra 24 halz.
Le franc pesant 30 s.
et léduict en hatz vaull 10 batz.
Le teston de France hastani au libre 21 s.
et reduici eu halz vaull 7 hatz.
Les autres grosses [)iéces sont laissées à la \alleur el esliine poiirlée par le dernier arresl et
réformation faich' entre les estatz et de cpioy la pourtraiture a esté imprimée.
Les solz de (lenéve et de Savoye au tiltre comme dict (>sl auront leur course accoustiiméi'.
' l{. c. i.vj-', \ui. ST. I" yi. — '' ihiiL. I" isN.
210
RELATIONS MONÉTAIRES DE GENÈVE AVEC L'ÉTIIANGER. 155
Les pai'pilliole.s de Genève et celles de Siivoye ;i l;i i{r;iiidc iinix, h;is!;iiites au tiltre, coiiime
dessus, auront leur coursse accoustuinée.
Quant aux aultres non bastantes au liltre, ne vaudidul (|iie dnix cari/., luniinf ndles à la
pétilla l'i'dix et sciniilaliles.
Ouant aux krutzers de Valley, estant bien examinés, se trdiivi' (pif les cinri m-
peuvent valloir que les ([uattres des coiniis de Berne, Fiibourg, Solleiii'e l't .NiMilcliasIi'l rt en
ce regai'tl, a esté advisi' (pi'ilz auront telle coiu'se, assavoir cimi pour une baclic
Les cartz vicidx à resclielli' et autres cail/. ilu duc Einaiiuel. Iiastaiits au liltri', aiuont leur
course oi'dinayre et les aultres ne poiivans basier sci'ont (^ntii'i'i'nii'nl descriez et bannys.
Les cartz de Genève auront leur courss,^ ordinayrr.
Quant aux solz de Mond)elliard anciens, bastans au liUn;, vauldront atdtaiit cnuune ung
des aultres solz de Savoye et de Genève, et les aultres loibles, ipii ne sont du tillre susdicl
seront entii'rcuicnt bannys l't desciicz.
Toucbant les solz de roy anciens, désignez et ri'iirésentéz au pourtraict de la dernière
rèforniation, quint; sont (pu- de deux coings, auront cours pour deniy baclie, mais, tous les
aultres, tant [lourti'ays en ladite réfoi-malion que aullics en généç.il, dr quel coing que ce
soyeiit, n'auront coiu's que poiu- ung solz de Herne ipi'i'sl ung kruzcrci demy.
Et poiu' ce mieidx l'aire, es! arreslc ipi ■ d(''Sorinais lesdicts estatz couviendront pour battre
lesdictes es|téces de nionnoye, cluv-^cung rif'ri^ son obeyssancc soubz luig tilli'e, poidz et val-
leur esgalle.
En loiil, c'esl advis réservé la corieclion des seigneurs siqx'iicurs iTuni' cliesi'une ville
capitalle '.
25 seplembre 1592'. — Arrêté qu'on reçoive les pignalelles conlre-iiiarquées
3 s. 6 den. pour 13 quarts el celles de 3 s. |»oiir II (iiiaris'.
18 octobre 15i)2 '. — Le Conseil adopte les r('Solnlions |)rises à la jonrnc-e de
Payerne touchant les giosses espèces ; quant aux |)etites monnaies étrangères,
abondantes à Genève, il arrête de les laisser encore au cours actuel, jusqu'à ce
qu'il en soit avisé à la prochaine assemlilée.
16 décembre 1592'. — MM. de Herne ayant convocpié (lenève à une seconde
conférence monétaire, à Payerne, le Conseil décide de s'y l'aire représenter.
20 décembre 1592. — Conlérence nioné-taire de Payerne teuiu' entre les États
de Berne, Fribourg, Vallais, Genève cl Neucliàtel.
' Arcliivcs caiilijiialrs de l'riliuMrg, Ahsrlnnli'. vul, t:'i. — ' M. C \'Mi. \i>\. Hl . T' l'.iS.
' Cet arlicie rerail cruirc i|iie les (lilIV'icnccs uiiiiiiiit's dli.M'i-véï's dans la cdnlrc-iiiai-iiiie des pigna-
lelles (•mTes|i(jiidi'nl à des dinV'iences de liU'es. \oiis exaiiiiiierniis celle (|iies|iiiii ilaii^ |;i niialrièiue
l'arlie, à pcdiios de la descii|iliuii des [lignalelles.
' Ihiil.. I" L'IO. — ' 11.1,1.. I" m.
211
156 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
l'iMii' cdi'iiLjcr Taillis i|ui sr rniiiiin'llnil par le siiiiiaii>si'iiiriil ilo iiHHinnyo, laiit grandes
(jiie |u'tittes, d'or l't d'argent, a csti' d'advis di'sdirtz sriginMirs déléguez |iiiiir la seconde fois
tel i|iir s'ensiivt :
Preniièronieiit l'esniz du iniii^ de Fi'ance a esté évalué à 7 11'. (i s.
et l'édiiict en halz vault :{() hatz.
Le (ioidtldii d'Espagne liastant an poids vaiildia ileiiL\ esi-iisde France,
soit i 'i ir.
et rédnict en halz vanlt tid liatz.
Les pistiillctz il'oi" d'Espagne, Maiitoiie, Feirarc (Icnnes et aiiltres,
liattiis des coings des jirinces ilalliens. bastans an poidz accoiistiiiné. à
telle fin qu'ilz ne soyent décryés du l'ays à cause du bas prix où ilz
estoyent cy-devant. sont estez évaluez à 7 11'. :{ s.
qui vallent 511 batz.
En cesliiy aiticle des |)istolletz. n'.i peu bDiiniMiient consentir le
s'' ainbassadeiu' de VaUry, aiiis a reipiis ipi'ilz restassent en leur précé-
dente valleur. pour n'avoir coiniiiission de la grâce de son souverain
seigneur et snppi''ri('Uis du [lays de Valley dr passer |ilu> ouilii'. ans-
quelz toiitt ■l"oi> il fera rapport dr la n'solulion ili'> aiillns e>latz, en
es|:iérance (pTilz se cftiiforineronl à li'iirs icsolnlions.
Le doublon de Millau vauldra I i H. li s.
et réduict en batz ">N batz.
Les ducattons d'argent de .Milan. Venise et de Florence, ensi'inble
ceux de Savoye et aiiltres semblables, basiauls au poiilz et libre, vaiil-
dront t) 11', 'i s. (1 den.
réduicts en batz vaiildronl 2") batz et deiny.
Le phili|i|uis laller basiani vaull (i IT.
rédiiicl eu b.dz :' 1 batz.
Les talers d'.Vlleniagne appelles riciistalei's resli'ronl à l'onue dn
libelle derniéreineiil inipriiné et ainpiel soit ndalion.
Le franc pesant vaiildra 'M) s.
(pii vaull 10 b.dz.
Le teston à la croix (|u'oii appelh' quart de l'escus \aiildra ils.',) den.
qu'est justement 7 batz el I kriilzer.
El ce, iKJUr aiiltaiil (pie les (jualtres valleul ju>lement l'escus d'or
pistoUet, ascendant h 2!» balz.
Le teston de France basIanI an lillre 21s.
(pii vauldra 7 balz.
Le teston de .Navarre, qui |esl j du poids du ti'ston de Francis vauldra 7 batz.
Les testons de Berne, Fribomg, Solleiire, .Neufzcliaste! et Genève
vaiililronl G balz I ki .
Les lestons de l.anrayne an grand poil valleni aullaul que iing teston
de Suisse fi balz I kr.
212
RELATIONS MOXKTAIUES DE GENÈVE AVEC L'ÉTRANOER. 157
Les testons de L;iiii;iyiii' ;iii l;i;iiiiI rtt\ muiI (■■valiiiv. ;i Iti s. (i tlrii.
rédiiicts en hatz valent •'> batz et dcinv.
Anitres testons de l.ain'ayne i|tii se batlcnl niiiivi'llnni'nl dcliviont
estre esprouvés avant qii'estre evalliiés.
Et au regard des pii-rcs ili' (|iialln' sol/,, di; Irois solz et de dix rariz,
elles resteront imi Icnr piislinr vallcnr. le Idiil ;i rminc di' la |i(iiirti'aic-
tiire portée par le hillii4 dernirrcnicnt iinpiine''.
Les solz de Cienève, di' SaNoye et de Besançon, bastantz au lillre
auront leurs coins coniuie de rousliiini'.
Les parpillioles de Genève et celles de Savoye à la graiid'iroiv;. lias-
tantes au tiltre, comme dessus, aninnt hun' coursse accoustumée.
Les aultres par|)illioles non liaslanles au lillre, cornuK! cidles à la
petite croy et aultres sendilablrs, ne vauldronl (pic -2 carlz.
Les solz de roy, anciens, désignés et re|)résentés au pdiirliaicl de la
dernière réfornialion. ipii ne sdiil (|ur dr dcnlx coings, auront coiu's
pour deniy batz, mais ceulx (pii |)rèsent(!ment se battent, avecq les
deulx C d'ung costé et (pialtre corones de l'aullre costè, ne vauldront
que I l^r. el demy.
Comme aussi l(ius li's aultres pouitraictz eu ladite rél'iirmaliiin cl il('(piel
coing qu'ils soyent évallui's coimne dessus.
Et affin de tenir règle k ce que dessus, sera l'aicte évaluation desdictes espèces susdésignées,
par les maistres fabricateurs de monnoyes et bîs nu'llables seiont pourlraictèz cl les iv[»rouvés
aussi, at'liu de les bannir et desjecter eutièremeiil.
Ouaiit aux kiui licrs du \alley, basians au tillrc, ils aumnl leur coins loiil aiM>yu que eculx
des cin(| estais Berne, Fribourg. Sollcure, Neul'zcliastel el Genève, à la charge et condition
(|ne le seigneiu" souverain iludict Valh'y l't goiivei-ucurs diidict |tays cl lien nietti'out ordre de
retinsr à eulx les Urucliers (|ne naguères sont esiéz battus audici pays de Valley, faibles et
non bastants au tiltre, et désormais les deb\ronl l'ayrc el batire d'ung mesme poid>. d'iuig
mesmc lin el lillre ipie les aidires (•in(| eslalz ; en laiil ipi'il plaise aulx seigneurs snppi'ricurs
d'ung chescung dcsdictz estalz le pass(ir ainsyn, cl iiis(pics à ce (pie ce laid Miil vide, il/ n'au-
ront leurcoursse (|ue ciu(| pour (piallre.
Les cai'tz vieidx à rescliclle, où il y a [rrl. el aiilres du duc Kiiiaiiiicl, bavl.iuls au tilli'c,
aui'oiil leur coiirsse oi-dinayre el les aiillrcs ne poiivaiil/ basler seroiil eiiliércmeiil descrics cl
bannis.
Les carlz de C.cnéve baslaiilz au lillre auront leur coui'sse ordyiiairc.
Quant aulx monnoyes esliangcres ipii pouridnl estre ap|ioilécs riére lodiclz eslalz el (pii ne
sont icy comprinses, ne scroiil par |)ersiiiiiie ipic <■(•■ soil reçues (pic piV'alableiuent, les sei-
gneurs desdictz eslalz ii'aycnl laid laiic preuve cl cvaliialioii d'iccllc^. a pc\iie d'c-lre le li'ans-
gresseur punv arbitrayrcinenl selon l'exigense du laid. ,i (piov (bdnroiil siu\eillei' les otlicicrs
s(Uibalternes, et ceulx (pii auninl les preiuieis la iiolicc décela en dclivront advertii' les aul-
ti'cs, alTiu d'y pourvoir de remède opporluncz
Ileni, a esl('' arrcsl('' (pie dorc-cna\aiil le- scigiicins de la cilc de ('icim''\c idiiforiiieronl leurs
TOMK I. 21:3 29
158 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
pircps (le trois caii/ |i(iiir les favics cy-Mpivs li;illii' (l'iiiii; incsnic alluv, piiiilz, fin. ikiimIui' cl
tillri' (sir) (|iii' cimiIx des aiillrcs ciiK] cslalz. cl i|iic les luaislrcs iiionoyciiis se i'iiiiiiiiiiiiii|iiciil
la Inriiic l'iiii^ à raiillic, atliii (|iic Icsilictz rini| cslatz se foiilbriiicnt à iccilc
A c>ti'' aii'oli' i|iic icsiiii'lz cstalz (•niiiiuaiMJcfDiil cll^clll|llc. i-(iiiiiiic cv .ipiifcs sera cuiilciiii
el asijiiic, |i()iir l'aire hallre iosJii'les espcres de iiiuiioyc. rlirsi'iiiin lii'Tc son n|ii''\ssaii('c, smiliz
uui< lillrc. [loiijz el vallciir esiiale
Kl piMir |i:i''\('iiii- à Idiillcs IVaiiMcs l't i|uc le |iii''sciil l'iliri >(iil l.iiil iiiiciiK (i|i<ci\{''. ;i cslc
(inliiiiiK' cl ari'c>lc i|iic (l(ircsciia\aiil les iiiai>li'c> l'aliricaleiirs de inoiin\{' deliMuiil d'un en an
inelircle nnlli'>inie en Imillcs sdilcs el es|ii''i-cs de nidiiuye (jn'ilz hallinnl. I.(S kiiicliers des-
dirlz eini| cslalz scidnl doicsi'navaiil, raliriei|ii(''Z à l'aison de 7 11', li sdis l'exiis sul. assavoir à
deux deniers hiiiil ui'ains cl niig (|nai'l. l'cvcnaiit ;'i lr<ivs lull nnu i|uinllin cl nui^ (n-lavc. el cfi
poids ([iiaranle rin(| (piaines. cl y anra de icnicde en lin den\ iiiains. mi l'orlavc de lui! et
en pi(''ees, tallie. ipi.illre piT^ces, lesipiels reniédes apparliendinnl a la seienenric
l'.l puni rnnclnsiiin a cslt'" aiTcsIi'' el r(''Solln i|ne nnu cliocunL; desdictz si'igiiciirs ainl)assa-
deurs et dclcuncz eoniinnniipnMa à ses sn|iéi-ieMis le préscnl al■|■e•^l. allin d'cnlendre d'iceidx
leur linale résoliilido desdiclz ailirles, soyl pour y adjoiislei' ou dininmci-, selim li'ui' bon
playsir et \(iliinl(''. Kl ponr ce l'aire onl c>tahl\ innince expivsse en la ville de licrne. sus li'
\in,L;licnic de janvier prochain vehui le slille ancien ; ou ccsl (|ue cliescuni' di'^diclz seigtieiiries
incliivivcnicnl icscrironî leurs opinions an Si'Mial diidicl IJcine '.
?>(> ili'-n'iiibic i.")!)2 '. — Le Conseil ailopleles résolutions de l;i dernière joninée
de l'ayerne. s.iiii' .'i icinonirer ;'i iMM. de fîenie (jn'il ser;iil prt'r(''i;il»le ponr eetie
ville (pie r('( n lui mis ;"i S IV. ;ni lien de 7 il'. ('» s. P;n'eilienient , le (Conseil serait
(l'avis (le rabaisser (rnn cin(iiii("'me (1(> leur val(Mir les parpaillotes à la petite croix.
23 juillet 151K1 Conférence monétaire, à Berne, entre les Etats de lîerne,
Fribonrji et Soleine. Voici la traduction des passai^es du recès relatifs à Gent'^ve :
tj' but de celte coniï'roiice est de d(''cider si l'on exhortera fieiK^'c à aui(''liori'r le titre de
SCS nouveaux dciui-iialz j pièces de six-ipiartsi on de trouver ipichpu' autre nic>inv piuir pré-
server les sujets des ti'ois Ktats des pertes el iliuninaiics n''Sidlaiit de ci' l'aible litre.
tl est arrcli'' d'envoyer une S(''ricuse i'eipi("'ti' an Conseil de CicnèM' d'avoir ;i r(''l'ormcr le
litre de ses deiui-balz, les lucttanl an litre el au poiils de ceux des trois Ktats, sous uieuac(! de
dècri. De plus, il est (Mijoiul au Conseil de (icuève de cliaui^i'r la croix des denii-halz, attendu
(pi'elh; rappelle celle (jiie les trois Étals ont accoutumé de [)lacer sim- leiu's iiiouiiaies '.
' .Aicliives cantonales vainlnises. Xuiivel inventaire aualNliipie dit /c hlcit. u" 1375 (^provisoire).
Oriloniinnn-s soun-niini-x. ficruc.
' W. C. i;>92. vol. S7, f" 2.")2.
•'' [nillirlii' Sniiiiiiliuiji (1er hIIitii l'idijnwssischen Abschirdr. Itiuid \ . Ahlheihing I i^liiST-ICtT).
ji. :{i>s. ir' iM).
214
RELATIONS MONÉTAIRES DE GENÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 159
3 août 1503 '. — Le Conseil ayant reçu de MM. de Berne des plaintes au sujet
des demi-balz battus dans celte ville et ayant constaté qu'effectivement le litre en
est trop bas, il arrête d'éciire à MM. de Berne ([n'en attendant une autre confé-
rence, il cessera de faire battre lesdits demi-balz.
6 novembre 1593 — Conférence monétaire à Berne, entre les Étals de Berne,
Frihourg, Soleure, Genève et Neuchàlel. Voici la traduction des passages du recès
qui ont |dus parliculièiement trait à l'histoire monétaire de Genève :
Cette conférence ;i dé convni|née p;ir Berne ;i c;nise iln gr.ind iionil)re rie kreiizcrs hiiltns
[lar les Klalsde Frihouru l'I île Soiruiv i|iii ne soiil |>;is ;in titre lixr |i;ii- les précéilcntes onluri-
n;inccs
rti''S(irni;iis i-|i;ii|iii' villr l'I.iMir.i un ess.iyrnr jui'i' qui \\r [lenucllra (las i|u'auciine nininiaie
sdil ('mise avant ru'il les aie ilt'clariM's au titre
Le recrs (le la conlV'renci' de rayeiiie, lin iO ilrirnilire \')92, est confirnié sons i;i réserve
que les ducatons (le iMilan, de Venise, il(! Hdrenci' et de Savoii; seraient estimés i() halz et
les bons piiilipiie-llialiTs 23 batz o kreiiz ■is\
"2^2 novembre 1503 '. — Le Conseil arrête d'écrire à MM. de Berne qu'il acce|dc
le rèi»lemenl adopté à la conférence du 6 novembre dernier, mais (pi'il ne |ieut
abaisser la valeur des écus à 7 (f. 6 s., à cause du voisinage de la Savoie, où ils
valent 10 If., bien que l'intention du Conseil soit de se confoiiner plus tard à ce
prix de 7 ff. (5 s.
3 août I50G '. — Le Conseil arrête de publier un règlement [utnr fixer la valeur
des monnaies suivantes :
Les parpailloles de Savdic! à la pi'lilc croix 7 dcn.
Les écus-sol 8 11', (i s.
Les doublons d'Espagne 2 écus-sol.
Les écus-pislolets d'Italie et anlics et 1rs doublons 8 11', i s.
Les lesl(Uis-de-roi 24 s.
Les dernis-lestons-de-rni à i'é(pii|)nlence.
Les trois-francs et (|naits-d"écusd(' Krance 8 11', i s.
Les testons de Savoie et de Cienéve 2:{ s. (i dcn.
Les lestons île Soleure el aulres semblables 2 I s. (i den.
' n. c. v:m, vol. 88, r- in.
'■' Atiillirlic Sfimnilinni, liaiitl V, Alitli. I. |i. -'ilil. ii" 2i:>.
' M. •:. i;w;i. vol. ss, f 172. — ' il c. i:i;i(i, vol. m. i" lis.
215
160 HISTOIRE MONÉTAIKK DE GENÈVE.
I.i's iliii-;it()ris , ..,,.. 7 \'L i s.
I.i's enlisons. . . , ■"> H. I (t s.
Les iiliili|i|K'-lli,iliMs (i n. I 0 s.
"21 anfit loOf»'. — Les |iarpailloles à la pclilc croix sdiil laxrcs 2 (juails.
4 seplenil»r(' 1596 ^ — MM. de lîcriic l'i rivenl an r>onseil en dalc du M) aoùl
|)oiir s(> plaindre de ce que Genève a haussé le prix des espères, conliaiiemenl
à rordoniiance de Payenie et de Berne, ec (pii pdilc |tr(''jndiee, non seulement
à rîerne, mais encoi'e à ses alliés, avec lesquels lesdiles eonlerences ont ('té faites,
savoir Fribourg et Soleure.
I^e Conseil arrête de répondre graciensemnii que Ton sVsl loujours conlorrné
le plus e.xactement possible au cours des iiimniaics (|ui cxislc au [lays de Vaud.
13 novembre Î598 \ — JMM. de lîernc ('laMl sur le |iimil tic taxer les pai-
pailloles de Savoie à la grande croix 5 pour '.) s., ces pièces ne valant que
2 (|uarts en Savoie, le Conseil arrête de taxer lesdites parpailloles 8den.
28 novembre 1598'. — Le Conseil arrête de [inblier le règlement suivant :
.Nul ne sera Cdiili.iiiil île rrrcMiir m |i,iiiMiiriii |ilii> ilii i|iiai'l ilr l.i xuiiiiie, Miil imi |iai|)ail-
Idlrs ili' Savoie. la\(''es S tien., .Miil imi i|narls île Savoir à riTlicllc. voil rn (|narl> ili' (irnève,
el (|naiil ,in\ aiilies i|iiaiis de Savoii'. ils sitoiiI laM's •"> ponr I sol.
5 décembre 1598 \ — Les (juarts de Savoie à TE el à 1'!' sont taxés (i poui'
1 sol.
:25 juin 1599'. — l.,es quarts de (lenève ayant ét('' dé'criés en Savoie el dans le
pays de Vaud, à cause de leui* grand nombre, le Conseil arrête de les laisser à
leiu' valeur nominale, mais pour un payemi'nl e.xcédant 1 s., mil ne sera tenu
d'en pi'cndre pour plus du (piart de ce payement.
17 septembre IGOO \ — Arrêté que personne ne soit contraint à ê'iic pay(' en
pièces de deux-tjuarts récemmeni battues en Savoie, pas plus qu'en « sols à la
tête » du même pays.
21 mai H»()2\ — MM. de lîerne se sont plaints, en date {\\\ 15 mai. de ce que
' H. C. \rm, vnl. l»l. f" I<)1. — - llii(L. f" 169. — » R. C. 1598, vol. 93. f" 1:59. — * Ibid., {" 179.
■■■ Ihl'l.. (■" IS2. — «^ li. C. 1599, vol. 91, 1° 74. — ' H. C. 1()0(), vol. 93, f" loi.
' n. C. \M-Î, vol. 97. 1" 73.
2i(;
RELATIONS MONÉTAIRES DE GENÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 161
Genèv(? a fait fabriqiiei- de iionvt'llt's pièces d'argeiil (lloiins et six-sols) qui se
Irouvent être débilées à trop liaiil |>ii\. rappelant (jue, d'après le règieiiient de
Payerne, aucun des Élals sii>nalaircs ne doit frapper de nouvelles monnaies sans
le consenlemenl des autres Elats. !MM. de IJerne ileinandeni, en (■ons(''(|uence,
que (ienève supprime ces nouvelles monnaies, ou l(!ur indi(|ue les raisons ({ui
en oui niolivé la Trappe.
Le Conseil arrête de l'aire connaître à MM. de Berne les motifs jmjiu' lesquels
ces monnaies nouvelles oui ('h' fra|ipées.
li décembre 1605'. — Les tbalers de Manloue siml laxt's i IL (i s.
•24 janvier HiîH)\ — Arrêté de rappeler à la Momiaie tous les testons blancs
étrangers, pour qu'ils soient contre-manpiés, à défaut de (pioi ils seront décriés.
6 mars \&H)\ — Les doublons d'Espagne sont taxés ±1 ff. 3 s.; les ducatons
en espèces 8 ïï. i s.; les quarls-d'éciis ;{() s.
11 mars 1620'. — Le Conseil décide de ne conire-marquer aucun teslon blanc
qui ne pèse 6 '/, den., sauf ceu.x de Berne que l'on pourra contre-marquer indifTé-
remmenl.
4 août 1620'. — Les sols appelés tucerners sont ta.xés 3 (piaris et les kreuzers
3 pour 2 sols.
7 août 1620'. — Le Conseil arrête de publier un règlement par lequel les
espèces sont taxées aux valeurs suivantes :
Les doublons d'Espagne 2-2 11. (i s.
Les doublons d'Italie. il 11. 1 0 s.
Les quarts-d'écus Kl 11'.
Les écus-sol il IV. <) s.
Les (lueats \2 11".
Les se(|iiins 12 lï. ){ s.
Lés croizats ou éius de (Icues Kl 11'. ;{ s.
Les batz ou pièces de 3 sols étrangères, neuves et légères i' s. !S den.
Lt's vieilles 3 s.
A la même date, le Conseil interdit de prendre plus de 1 sol de cliange par écu
' l{. (J. Kio;;, vol. 101, f" 288. — - H. C. 1620, vul. 119, I" 20. — ■ Ihid., f° oO.
* Ibid., f" 63. — = Ihiil., C 155. — ' IbkL, f" 106.
217
162 IIISTOIRK MONÉTAIRE DE GENÈVE.
pour les espèces d'or et plus de (î (punis par floiiu pour le change de la morniaie
de Savoie.
25 août KVIO '. — >IM. de Berne écrivent au Conseil, en date du 21 courant,
pour se plaindre de ce que la monnaie de Suisse a, dans celte ville, un faible cours
el que pourlani les marchands genevois, (piand ils la présentent en Suisse, savent
bien lui donner un autre cours. Le Conseil arrête de répondre à M.M. de Berne
en insistant surtout sur le lait que la monnaie bernoise a été privilégiée entre
toutes lors des taxes de la monnaie suisse faites à Genève.
2 septendjre 1620 '. — La Savoie ayant taxé les llorins de Genève 9 s., les
six-sols A s., les Irois-sols 2 s. 3 den , les sols 3 quarts et les demi-sols 3 forts,
le Conseil écrit à MM. de la Chambre des Cum[iles tie Chambéry |)our se plaindre
de ces taxes.
9 septembre l()2() (nouv. style)'. — M.M. de la Cbambre des Com|iles de
Chambéry répondent à cette date (ju'ils sont libres de taxer à leur véritable valeur
toutes monnaies étrangères.
13 mars 1621 '. — MM. de Berne ayant ('cril en date du 7 janvier q>ie, par
suite du faible titre de [tlusieurs monnaies étrangères, ils é'taient résolus à ne
recevoir désormais dans leurs États que les testons, demi-teslons et autres mon-
naies de Suisse, comme aussi celles de (Jenève, conmmni(pianl en même temps
la liste de ces monnaies, le Conseil en a fait faire l'essai, ipii a accusé les valeurs
suivantes :
Les testons de Zurich île I (lio . , , , j i s.
Les (leiiii-tesloiis de Ziiricli ilc l(i:.'0 7 s. 2 ilrii.
Les testons de fJeriir ili' l(i-'(i , I (i s.
Les ileini-l'stnns dr lîi'iiii' de I (k'O 7 s. I den.
Lis li'stiins de S'-C.all dr l(i:'0 | .'i s. i iIimi.
I.i's ilenii-testoiis ili' S'-C.all ili' KliO , 7 s. I (Icii.
Le> lestons de ScliaU'iionse île IG;.'(). . . . , L'i s. :( ili'ii.
Les domi-testons de SiiialTIionse de KiiO . . 7 s. i den.
Les testons ilr Lmi'i iir dr l(k' I i ."i s. '.• dm.
Les lestons d'tj-i de KJiO Ki s. :i den.
Les testons de Slrashouri,' sans dale 18 s.
' li. C. IC.:i(>. Mil. ll'J. I" 171. - - Ihiil.. [■■ ISO. - ' //;/-/. — ' 1!. C. Ki-'L \<,\. lin. 1" 7;i.
218
RELATIONS M()NKTAIRP:S DE GENÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 163
Les (leini-tisloiis de Sliiishniiig s.iiis il.ili' 8 s.
Les testons de Iwj, de 1 (liO I S s.
Les deini-teslons de Ziig de Ki-'O 8 s.
Le Conseil .iiièle (jiie le iiuiilre de Moiiiuiie .ijoiile ares essais celui des lésions
e( (les demi-teslons de Genève el ([u'il soil lenii niiiin exacte à ce ([u'iMicun te>l(iii
ne soil reçu en Ville, s'il n'es! du poids ordoniK'. (^)nanl aux aniies lestons, il est
interdit d'en recevoir à (|in'l prix (|ue ce soil.
3 août 1621 '. — Le Oniseil li\e la valeur des esiicces snivaides :
Les dduliliiiis d'Es|i;i,niie - 4 H. 4 s.
Les écus-sol I - H- 9 s.
Les ducats 1 -i 11.
Les sei|iiiiis de Veiiisi' «mi diicals à deux l(Mt's I :i lï. 3 s.
Les diicatoiis !• H- <i s.
Les qnarls-d'éciis , - II. '•' s.
21 décenibre 1021 \ — Arrèli- analoi^ue [lour les espèces suivantes :
Les écus-sol 1 :{ 11.
Les ducats dr IIoii,nii(' Mi 11'. (3 s.
Les ducats à deux Irtcs, vinix I :i 11'. 9 s.
Les se(|uiiis de Venise |:{ 11. it s.
Les doidtloiis (TEspaiini' i ■"> H-
Les douhlons d'Italie il IT. i s.
Les doulilons de (lènes ~'i 11. 10 s.
Les ducatons en espèces i> il. 8 s.
L(!s écus d'argenl de (iriics Il 11. <> s.
L(\s tlialeis de Cienève 8 IV. 2 s.
Les thalers d'Enipiic 8 11.
Li's l'rancs-de-roi eu espèces :{ 11'. 8 s.
Les i|uails-d'(''cus -i'-i s.
Les teslous-de-ioi :t- s.
Les testons de Metz i 11.
Les testons blancs du pdids de (i dcn. cl demi
22 s.
16 septeniltre 1622°. — Le Conseil est avis('' (pie les llialers de Genève oui
' It. C. 1(ii>1, vol. 121). I" lus. - - Ilnil.. f" :il2. - ' ]{. C. \(rîi. Vol. \i\. [■■ 172.
2i;>
104 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
été décriés en Allemagno ot qiio les piôros que l'on n récomnient émises pour 22 s.
ont él(' em|)loy(''os à Marseille pour des testons, bien qu'elles soient de moindre
valeur.
4 avril 1()2;} '. — Les thalers d'Empire sont lax('s 7 if. Il s.
12 jnillel 1()23 '. — A la reqnèle de l'évèque de Sion, les balz du Vallais, noii-
vellemenl lialins, seront reens à Genève et vaudront 3 s., tant qu'ils seront an titre
actuel.
29 septembre 1023 \ — A la requête de Josepb riiinj^alet, maître de iNlonnaie
de r('vèque de Sion, le Conseil décid(^ de domicr cours dans celte ville aux demi-
llialers du Vallais, s'ils se trouvent an même litre que ceux de Genève.
l*""" mars 1025 '. — Le Conseil fixe la valeur des espèces suivantes :
Les gros lie ISourgogne (Fr.iiiclic-r.ninti') i s. (i ilcii.
Les doubles-i'ros de Boiu'goii;ne •■) s.
Les carolus de Bourgogne I s. :i den.
[,es testons de Bourgogne I 11. 10 s.
Les |)atagous de Bourgogne 7 IL H s. (> diMi.
2 avril 1027 '. — Décri des balz et des kreuzers du Vallais, doiii le lilre n'est
pins le même que précédemment.
5 mars 1030 '. — Les pisloles d'Espagne sont taxées 20 IV.
3 juin 1031 '. — Les bat/, du Vallais sont tax(''s 10 (piarls el les demidialz du
Vallais 5 quarts.
T) IV'viicr l()30 ". — Les j)is|i)li's d'h^^spagne sdiil laxé'es 20 11. 0 s.
18 avril 1030°. — Le Conseil li\e la valeur des espèces suivantes :
Les pisloles d'Fspagni' il) lï. i) s.
Les pislolrs de (ièiit's ■>\) IL (i s.
Les pisloli'S d'Il.ilii' ri ilr (icnèvc ii» IL
Lfs durais Kl (L (> s.
Les éciis-sol I .■■) IL (i s.
Les llorins il'nr il' Vlli'Miagne 10 IL (> s.
• l{. C. 1(ii:{. \(il. \ii. f" -M). — - //»;</.. I" MO. 3 ihiiL, {" Kii. — " |{. C. KliJi, vol. \ii. f" 61.
=■ i{. <:. 1(127. \ol. k'C. (■' 4."). — « li. C. IC.:{(i. v(.i. \i\). 1" 38. — ' H. C. \m\. vol. i:JO. M2IJ.
^ H. C. !():{(■). vol. i:f:.. \<. U\. ~ ■ ilml.. p. k':i.
220
RELATIONS MONÉTAIliES DE GENÈVE AVEC l/ÉTRANfiER. 165
Les croisais d'argent de Ciriics \ 2 11'.
Les diicatons 10 |ï.
Les reichsthalers, les llialeis de CiciK'vr, les ivales H lï. * s.
Les francs :{ lï. 9 s.
Les (|iiarts-d'éi'us ■> lT. I (I s.
Les testons de roi et de Savoie 2 tï. il s.
5 août 1636'. — Le Conseil (ixe la valeur des espèces suivantes :
Les pistoles d'Espagne 30 fl".
Les pistoles de (lènes 21» IL 0 s.
Les pistoles d'Italie cl de (iiMiévi' 2\) |]'.
Les ducats I d IV. H s.
Les écus-sol I (; IV.
Les llorins d'or 1 0 lï. 1 0 s.
Les croisais d'argent de Ciènes \ 2 lï.
Les ducatons 10 lï.
Les thalers et les réaies H lï. 4 s.
Les francs 4 lï.
Les quarts-d'écns :i lï.
Les testons-de-roi 2 lï. I I s.
Les sols-de-roi I s. 9 ili'ii.
Les quatre liards I s. G den.
7 mai 1638 '. — Arrêté analogue pour les espèces suivantes :
Les pistoles d'Espagne 32 lï.
Les pistoles de Crènes ;{ I iï. 0 s.
Les pistoles de Genève et d'Italie 31 lï.
Les ducals 17 11.
Les écus-sol I (i tï. i; s.
Les llorins d'or Il lï.
Les écus à la cioix | il iï.
Les ducatons 10 lï. 8 s.
Les croisais 12 lï. 9 s.
Les réaies 9 lï.
Les thalers s lï. i; s.
Les pliilip[)e-tlialers 9 lï.
Les quarts-d'éciis 3 lï. 2 s.
I-cs francs i lï. 2 s.
Les testons-de-roi 3 lï. I s.
' IhiiL. \). 23?. — - li. C. KiliS, vol. \M. [1. 30'.).
TOME I. 221 3Q
166 riISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
2\ juillet 1038 '. — AiTf'lé aii;ilogue pour los cspècos snivanlos :
l.i's llorins de BoiiigogiiL' 10 s.
I.i's si\-snls (le Hoiii'gogiie '■'■> s.
Les trois-sols de Bourgogne 10 quarts.
[>e.< six-(|i]arts de Bourgogne ■) ipiarts.
7 novemltro 1038'. — Les palagons sont taxés à 8 IT. 0 s.
5 juillet 1039 '. — Le Conseil fixe la valeur des espèces suivantes :
l.i's pistoles d"Esiiagne 'M lï.
Les i)ist(>les di' (Irnes -il 11. (i s.
Les pisloles de Ccni've ri d'Italie :i 1 lï.
Les durais 17 11.
Les énis-sol Ui 11. (> s.
Ijs llorins d'or il lï.
Les écus à la rroix i (1 tï.
Les (luratons I il lï. H s.
Les croisais I -' 11. D s.
Les réaies 0 lï.
Les tliah'is ft palagons .S lï. (3 s.
l.fs |iliilip|ic-tliali'is 0 lï. () s.
Les fran.-s i lï. :? s.
Les f|iiarts-d V'( Ils :i lï. 2 s.
Les testons-de-roi :f 11. 1 s.
n mai I0i2 '. — Les pistoles d'Espagne sont taxées 34 fî.
3 ft'vrier HiHi iMIM. de Znricli ayant «'crit au Conseil, on date du :29 jan-
vier, pour se plaindre de la |tisli)le de 10 'm, des ducats et des espèces d'argent
valant '2i kreuzers de Berne, lontes monnaies de celle ville ipii, snivanl eii\. ne
sont pas au titre, le Conseil arrête d'en l'aire faire l'essai.
9 iV'vrier 1010 '. — L'essai îles monnaies ci-dessus nienlionnées a démontré
que les ducats sont à "1.» . e. el que les pisloles sont à lenr jnsie litre Le Conseil
arrête d'écrire promplemeiil le n'sullal de cet essai à iMM. de Zurich.
' li. r. lli:{S. Vdl. i:i7. p. .'ill). — - Ihiii. ji. 77t.— * |{. C. tll.'iO. \(>\. i:!S. p. 4i(3.
* l{. C. Iliii, vol. in. p. l:iT. — ■ l(. C. HiKi. vol. 145. p. Ui.
' Iliiil.. p. il:?. Les durais di'vaii'nl eire à i'.i 'j^ c. en titre, el du poids de .* di'ii. 17 gr. Les
pisl(tles (le\;iii'iit rlic à i\ •'/, c. ru lin-r. cl du |ioids de li den. l ^r.
222
RELATIONS MONÉTAIRES DE OENÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 1G7
23 février 164G '. — MM. de Zurich écriveiil au Conseil, en date du 10 février,
qu'ils n'ont pas reçu de réponse à leur lettre du 20 janvier, mais qu'ayant a|>pris
que le maître de Monnaie de Genève avait fait essayer les pièces incriminées,
ils avaient derechef l'ait faire l'essai desdites pièces qui s'était trouvé conforme
au premier.
2 mais [(iiC) \ — Le Conseil arrête de faire essayer de nouveau les pièces
dont MM. de Zurich se [daii^nent.
3 mars 161(5 \ — Le nouvel essai ayant cuiicordé avec le premier, le (Conseil
arrête d'envoyer à Zurich le maître et l'essayeur d(! la Monnaie, [tour y démontrer
l'exactilnde desdits essais.
7 mars 1616 '. — Au momeni de [lailir pom- Zurich, l'essayeui' avoue (pi'il ne
peut pas sontenii' (pu? les tlncals île i6i<i sdieni h plus haut tihe (pie 23 ';\ c. et
qu'il ne saurait d'où cela provient, sinon que le maître de Monnaie emporte chez
lui les cisailles et en l'ail ce (pie hoii lui senihle, sans plus les faire essayer. Le
Conseil arrête de faire faire un nouvel essai du ducal de 1646, conqiarativement
au ducat de Zurich de la même année.
9 mars 1646 '. — L)'a|)rès le nouvel essai, le ducal de I6i(> renferme 23 c. et
plus et d'après un autre essai 23 '/, c. ; ((uant aux pisloles, elles tieimenl de lin
21 7i L'- et 21 7j C-; de plus, elles pèsent un grain de moins que toutes les autres
pistoles étraniières. Le Conseil arrête de surseoir à envoyer à Zurich.
10 mars 16i6 '. — MM. de /iiricli ayant écrit que l'essayeur de leur Monnaie
a répété ses essais qui ont conlirmé les précédents et qu'ils attendent l'arrivée du
maître de Monnaie de Genève, le Conseil arrête de leur répondre (pi'après un
nouvel essai exécuté en présence de plusieurs conseillers, il a été trouvé que les
ducats de Genève sont à 23 7, c, qui est le titre des ducats de rLuipire, que les
pistoles sont à 21 '/. c, el (pie, dès lors, MM. de Zurich veuillent bien recevoir ces
espèces, attendu qu'elles sont re(;ues partout. Le (Conseil arrête également de
faire répéter les essais des |)istoles et ducats de Genève el de Zurich.
24 mars 1646 7 — L'essai fait à Lyon ayant démontré que le ducat de
n. (]. 1646. vol. I4i), p. 70. — •■ ll)i(L. ]). 7i. — ^ llii<l.. \>. 77. — ' Ihul.. [>. S:3.
Ihid., p. 85. — " IbuL, p. 86.— ' Ibid., p. 102.
223
168 HISTOIRE MOXÉTAIHK 1>K GENÈVE.
Genève, comme oelui île Zniicli. est à :2l)'/, c. e( (|ue la pistole de Genève «le
16i5 est à "Il "/j, ('., le Conseil écrit ces résnllals à .MM. df /inicli. Iciir deman-
dant de nouveau de donner cours à ces espèces.
l"""^ juin lOiO '. — IMM. de Zurich ayani ('crit. en dalc du I i mai, (pTils iidiil
pas voulu, par bonne amitié, décrier les pisloles cl les ducals de celle ville, mais
qu'ils demandent que l'essayeur de celle Monnaie se transporte à Zurich, le
Conseil arièle que les sieurs Favon et Royaume se rendionl à Zuricli |ioui' y
soutenir la justesse des essais des espèces de Genève.
2 juin l(>-ir)\ — Le Conseil ap|»rend que MM. de Sainl-Gall nul décrié les
ducats de Genève, ainsi que ceux d'Orange.
23 juin l(>iH '. — L'essai fait à Zurich devaut ressayeui' de la Monnaie de
Genève a [irouvé que les pièces portées par lui s(»iil su|)érieures eu iilre à celles
essayées à Genève, mais que d'autres, également de Genève et prises à Zurich, se
sont trouvées faibles d'un carat et plus.
9 oclolire 1640 '. — Deux négociants d(^ celh^ ville, MM. .lacques Tronchin et
André Patron, se plaignent au (>onseil de ce qu'ayant expédie' à Zuiieh des mar-
chandises avec un paquet de batz de Berne, provenant d'im marchand d Anduze,
pour une valeur de 5000 livres tournois, ces marchandises et ces batz ont été
saisis par .MM. de Zurich, attendu que lesdits batz s'étaient trouvés contrefaits.
13 octobre 16i6'. — Le Conseil arrête d'écrire à MM. de Zurich pour leur
recommander les deux négociants genevois dont les marchandises ont été saisies.
27 octobre l()i6 '. — MM. de Zurich écrivent au Conseil de rechercher ceux
' R. c. ir.Ki. vol. li;-). p. 198. — ^ Ihid.. p. 19'.).
^ //;((/. , j). ii'-i. \{nd. iraprès le Hegi.^lre du (loiiseil; cuniineiit ct'llc alTaiio se tniniiia : <• Veiies
les réponse.-; d'.AugusIin Racuet finaitre de Monnaie], prisonnier, accusé du défaul et niaiiquemenl
reconnus, par les essais faits à Znricli. il y a ipielipies j(uirs. des ducats liattus iiduvellemenl en
celte ville; veiies aussi les règlenienls sur le fait di- la nionnoie et l'arrest de l'an Kiii, lorsiiue les
premiers ducats furent battus, ledit Racuet a été ci.iidamiié à reprendre '.l mois durant toutes les
pisloles et ducats liattus de son temps. ]es(]uels ne se trouvent au titre, à (]ualre cents escus d'amende
et à t(Uis dépens, tant du voyage à Zurich (pi'autres. Noli. Odet liidini. garde de .Moiinoie. appelé et
ouï, a été censuré pour avoir permis de sortir de la Monnoie et de la ville des pisloles et ducats,
lesquels ne se trouvent au titre. De même, Royaume, essayeur et Galot. prévost. ont été appelés et
renvoyés avec censures et lemontrances. » {\{. V.. IGi6. vol. Ii5, p. iSS.")
' R. C. Kiif), vol. 145. p. 3i:i.
^ Ibiil.. p. :}li.
' IhiiL, p. 322.
224
RELATIONS MONÉTAIRES DE GENÈVE AVEC I,'ÉTKA.\(.i;i;. 169
qui ont ral»ri(|ii('' les laiix liai/, ajoiitiiiil (iiTeiix, de leur eùlé. l'eionl ce qu'ils pour-
ront pour les négociants genevois, en vue d'cibliiiei- MM. de (ienève
3 novembre 16i(j '. — Après inrorinalions prises, le Conseil t'-crit à MM. de
Zurich (pie les Taux l)al/. oui eflectivcmeni v\i- livn'-s aux deux iii'gocianls gene-
vois par un luarcliand d'Anduze, pour la sonuue i\v t^Kli livres cl que celui-ci
avait reçu lesdils balz eu Suisse, eu partie d'un niai'cliand de Tarenlaise el en
partie d'un marchand suisse.
5 février 1647 '. — Les pisloles d'Espagne sont laxées 34 fl". 0 s. el les ducalons
1 1 IT. 0 s.
2 août lGi7 '. — MM. de Zurich, ayant réclanu'" p(inr leur garde et leur essayeur
certains dédommagements au maître de Mcuuiaie de (ienèvc, Auguslin Uaccuet,
celui-ci adresse une requête au (Conseil, lequel écrit à MM. de Zurich pour lecom-
mander Augustin Baccuet à leur bienveillance.
27 mars 1648 '. — Lettre de MM. de Zurich, par laipielle ils se plaignent de ce
qu'Augustin Baccuel ne leur' a pas remboursé les liais occasionnés par les essais
des espèces d'or battues à bas titre; par lui. Le (Conseil ainMe (pi'Auguslin Baccuel
donne satisfaction à MM. de Zurich.
3 novembre 1650 \ — iMM. de Berne voulant faire un règlement sur leurs halz
et demi-batz el décrier ceux de (îiuiève, le Conseil arrête (pTon leur envoie un
certificat du litre auquel sont battus ceux de Genève.
29 avril 1651 ". — MM. de liàle s'étant |)laints des ducats de Genève de l'année
précédente qui sont à la taille de 67 '/, au lieu de 67 '/, "'t :'ii titre de 23 c. au
lieu de 23 '/, c, le Conseil leur l'ail iV'pondre, qu'après essai, le titre el la taille de
ces ducats ont été trouvés satisfaisants.
Le Conseil apprend (pi'il se fabriipu' à Orange des ducats faux au coin de
Genève.
6 février 1652'. — Le Conseil fixe la valeur des espèces suivantes :
Los |iistnles il'Espagiio. . , •<<> H-
' |{. (1. HiH;. \()l. liil. |i. 327. — - li. C. Uli7. vol. I ili. 1" 17. — ^ lliiil.. f" 1 1 i.
• ]{. C. I(ii8, vol. Ii7, p. Ml. — ■ I!. C. ir,".!). vol. 149, p. oio.
» R. C. 165-1, vol. IbO, p. 72. — = li. C. Ui.ii. \ol. Wil, p. 46.
225
170 IIISTOIKE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Los |»isliil('s iril;ili(i cl di' (ii'ni''V(' :i •"> lï.
I.cs |iisl(ih's (le ('ii''iii'S :{•") 11. (') s.
Les (''ciis il'iir IN H. ('> s.
Les iliicils -'() If.
Li's iliicaldiis , , I - n.
Les (|iiai'ls-(l'ciMs :( 11. (i s.
Les croisais I i- H.
7 iiKii 1(>5;2'. — Inlcnlicliuii des réales, ;i l'exceiilioii de n'Ilus (|iii ;iyaiil été
trouvées bonnes auidiil (it' (■(nili('-ni;n(|ii(''('s \Kiv le niailie de Monnaie.
15 janvier l()5o \ — Le (Conseil fi.xe la valeur des espèces suivantes :
Les Idiiis irari^eiil , . . Il 11.
I.i's [lièces (Je i\('iii-lial('l , H» s.
Les liMiis d'iir ....,,.. , :!7 lï. (i s.
i mars 1053 '. — Arrèh' analogue |ii»ni' les espèces suivantes :
[.es [lisliiles d Ks|»a_i^iie . :{7 11. (i s.
Les pisliiles de Ciénes :f7 H.
Les |iisl(iles de Cieiiéve el d'ilalie. .... Mti IL i; s.
i.i's iliirals , :.'() il.
Les (luisais Il lï. (i s.
Les diK aluns ' \ 2 lï. (> s.
Les (|iiarls-dV'ciis :i lï. (i s.
Le> ciiis-lilaiiis Il lï.
S (iclobre 1653 '. — Airèlé analogue |)nnr les espèces suivantes :
Les pist(des d'Espajiine :i7 lï.
Les |iisl()les de Cirnes :{(') lï. (i s
Lis pisidio de (i 'iirvc el d'ilalie .iti lï.
I.o diicals l'O lï.
Les éeiis-d'(ir-s<il \\) lï.
Les ciMtisals I ."> lï.
Les diicaloiis I 'l lï.
Les éeiis-hlaiirs, suit huiis d'ar^eiil Il lï.
L(;s (|iiaiis-d'éiiis :t lï. (i s.
' li. C. Ki.'Vi. vdi. llil. |). 1:M.— 2 |{. C. IC)"):{. vol. 1,")2. p. 18.
^ IbiiL, p. M. — ' llnd., p. 267.
226
RELATIONS MONÉTAIRES DE GENÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 171
31 décembre ICoo '. — Arrêté analogue pour les espèces suivantes :
Les pistoles (rEs|)agiic cl les luuis ildr 3(i IL
Les louis d'argent 10 lï. !» s.
Les ducats -''• 11"-
2 janvier 1G54'. — Arrêté analogue pour les espèces suivantes :
Les [jisloles d'Ilalie :{ii 11'.
Les pistoles d'Espagne ;iO 11.
Les pistoles de Genève 35 iï.
Les pistoles de riênes 3o IT.
Les ducats 3."i IT. G s.
Les écus-sol 20 (T.
Les ducatons I - H.
Les écus-blancs 10 11 . s s.
26 juillet I65i \ — Des entrepreneurs français deniandenl à faire raliri(|ner. à
Genève, poui' un poids de 50,000 m. de pièces de (ieux-cjuarls, à I i 11', de laillc, au
lieu de 12 11"., mais au uK^nic tilre (|iir i>ré( ('deininrul. avec I 11. de seigneiniage.
Le Conseil arrête d'accepter ces propositions, d'en par!» r an Conseil des LX et
non pas au Conseil des CC.
28 juillet I054 '. — Le Conseil des LX, consulté, s'en lient à l'avis du Conseil,
moyennant que toutes les précautions nécessaires soyent piises pour que les pièces
de deux-quarts, en cas de décri, ne reviennent à Cenève.
4 août 1654 \ -- Le Conseil des CC manifesicau Conseil son t'IooMCMicnl de ce
qu'il n'a pas été consulh' poiu' le Irailé' iclalit aux pièces de deux-quaits, attendu
qu'il a le droil de d('lilt(''rer sur loiil ce (pii concerne les uionnaies. Le Conseil,
par l'organe du g(''n(''ral de .Moiniaie, explique (pie celle allaire comprenant
divers articles qui requéraient le secrel id (pii ne pouvaieni èlre divulguées en si
nombreuse compagnie, il avait cru pouvoir rapporter cette allaire au Conseil des
LX qui avait donné son a|q»robali(ni et il pensait (po' le CC ne rim|)rouvei-ail pas;
« cà quoi, dit le Registre, a esté acquiescé par le silence de la compagnie. «
' |{. c. ic.r):i. \ol. I.")-'. |i. 322. — '' li. c. i(i:.'K \(il. i:>:t, ii. i"). - //'/'/.. [>. 16.
' iIihL. [). iO. — ■' //-/'/.. p. :!0.
007
172 lIlsroiRK MONÉTAIlîE 1>K (lENKVK.
15 novembre î()5i'. — Le prociireur «iV'iii'ral se pl.iiiU de ce que l)eaucoup des
nouvelles pièces de deiix-rpi.nls ciicnlenl en ville ;iu <:i;ind nK-eonlenlenient du
public; il se plaint aussi de ce ([n'en France on les dil fausses et ipi'on menace
de les renvoyer tojites à Genève.
18 novembre 1()54l — Le Conseil apprend qu'avant le mois de janvier pro-
cliain plusieurs monnaies ('Irangères sei'onl probablement décriées en Lrancc et
il arrête de ralentir la fabrication des pièces de deux-quarts.
iO avril 1655'. — Le Conseil apprend que les liards d'Oranfie et d'autres
encore viennent d'être réduits en France à 0 pour I sol et que, dès lors, les
deux-quarts de Genève vont subir le même sort.
Il avril IG55*. — Le Conseil arrête de léduire à i den. les pièces de deux-
quarts battues depuis l()5i. Il décrie les liards.
9 avril 1G5() '. — Ia^s pisloles d'Esitagne sont taxées 30 fl". (> s.
22 décembre l()C5 °. — Sur ce qui a ('té représenté (pie les espèces ont été
rabaissées en France de 5 s. pai' |>istole et de 2 s. par ('cu, le (Conseil arrête que,
nonobstant ce rabais, les espèces auront le même cours que iirécédenunenl.
27 août 1006'. — Le Conseil re(;oit de particuliers étrangers la demande
d'entreprendre une fabrication de 50,000 m. de pièces de huit-sols et de six-sols
destinées au Levant ; les pièces de liuit-sols seraient au. titre de 8 den., à 109
pièces par marc; celles de six-sols seraient à 0 Avu. de lin, à 111 pièces par marc.
Les l'emèdes, jusqu'à 2 gr. en fin et en taille, a|)partiendraient à la Seigneurie.
Ces pièces présenteraient d'un c(jlé le soleil et de l'autre « une teste ou des armes
escartelées avec deux aigles et deux clefs. »
14 avril 1008*. - Un ('-tranger ollVe au (À)nseil d'affermer la Monnaie pour
pouvoir battre des pièces de cinq-s(ds et de six-sols, (lestin('es au Levant. Ces
pièces, qui seraient battues au moulinet, présenteraient d'un calé la clef et l'aigle
et de l'autre, ce (pic Ton trouverait bon d'y mettre.
16 novembre 1074. ". Le Conseil ariêle (juil soit interdit à qui que ce soit
' |{. c. \i\:\\, vol. ir.i. |i. i:;s. — -■ iiml.. p. ici. — li. c. Kiao. vol. i:)."). p. ii:').
' IhiiL, [>. IKi.— ■■ 15. c. 1():)(), vol. \")G. |i. i'i'i.
'-■ n. c. i()():i. vol. le.;'), i" lyy. — ' i\. c. kksi;. vol. \m\, t" i;i4. — ' i{. c. loois. vol. ig8, f" 83.
" n. c. lOTi. \c,i. i7i. |i. 34;;.
228
RELATIONS MONKTAIRKS DE fiEXÈVE AVEC L'ÉTKANGER. 173
de prendre en paycincnl des monnaies étrangères [»oin' nue somme inférieure
;i I 11.
10 octobre 1G75'. — Kxpnlsion <le J"-Fr' Dnt'ernel. dit Dnmar, de llomans en
Dan|diiné, le(inel a « expost' » trois demi-écns faux ; an|>aravant, il devra recon-
naître sa faute devant le Conseil, genoux en terre cl à huis-clos.
17 novembre l()8!2 '. — Les écns de Mourges (Monaco) sont taxés 10 ff. 2 s.
21 septembre 1687 '. — Les louis d'or sont taxés 11 livres 5 s.
19 octobre 1687 '. — Les pisltdes d'Espagne sont taxées 38 IV. 6 s.
14 décembre 1680 '. — La |)islole ayant été taxée en France 12 livres 10 s. et
l'écu 3 livres 6 s., le Conseil, conliriuanl la décision prise le 9 décembre, arrête
de laisser la pistole à 39 ff. 4 s. 6 deu. et l'écu à 10 If. 6 s.
i'^'' décembre 1690 '. — Les croisais du poids de 29 7, den. sont taxés 15 If. 9 s.
12 octobre 1694 '. — Six personnes convaincues d'avoir, par le moyen d'un
faux coin <( réformé des louis d'or de la seconde maiipie et les avoir mis à la
troisième marque, )> sont condamnées, par contumace, aux galères perpétuelles,
à 500 écus d'amende chacune, à dédommager ceux auxquels ces louis d'or auront
été donnés et aux dépens '.
18 juillet 1696'. — Le Résident de France s'élanl plaint (pi'il circule en ville
des louis d'or contrefaits, le Conseil fait, pour découvrir les coupables, une enquête
infructueuse.
16 novembre 1696'". — Nouvelles plaintes du Uésidenl, nouvelle enquête du
Conseil et nouvel insuccès.
18 mai 1697 ". — Le nésideni dr France communique au Conseil la teneur
d'une lettre qu'il a reçue d(! M. de I*ontcliarti'ain, contrôleur général des linances,
disant qu'il est certain qu'on « réfoiine » dans cette ville des louis d'or vieux en
louis d'or neufs.
' R. C. 1675, vol. ni), p. 388. — '' It. C. 1(182, vol. 182. |i. :!12.
■ n. C. 1687, vol. 187, f" 189. — ' lliiil.. I" 2112.
» \{. C. 1089. vol. 189, [1. 468.
'• H. C. 1690, vol. 190. 11. :i77.— ■ M. C. 1694. vol. 194. p. -Mi.
" Les Regi.stres du r.on.seil ilc l;i lin ilii XVll'"" cldii inminciiiciniMil du \\ lll""' .sitrle renlerraenl
de nombreuses phiinles du Résident de l'iiiinc ;iii siijcl dr l;i ■< réi'onnation ■■ des louis d'oi- qui.
suivant lui. se praliquuil à ('■enéve; nous n'avons pas pu loutes les nienlionnei'.
' R. C. 1696, vol. 198, p. 268. — '" Ihid, p. 406. — " R. C. 1697, vol. 197, p. 172.
Td.MK I. ^-y 31
174 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
28 jnnvicr l(il)l)'. — Nouvelles plaintes du R(''si(lenl au sujet de la réloiuialion
des louis d'or.
22 avril 1700". — Le Conseil rend un jugement contre plusieurs individus
convaincus d'avoir altéré un grand nombre de pièces d'or, de les avoir «réformées»
à un nouveau coin, puis mises dans le commerce : trois accusés sont condamnés
par contumace à être pendus en cftigie, un autre à être fouetté en puldic et
banni, un autre à faire amende bonorable à genoux, à payer 500 écus et à être
l)anni.
30 avril ITO^'. — Le Conseil arrête de ne pas donner cours aux nouvelles
pièces de 4 s. 9 den. de France, sur lesquelles il y a 25 à 30 "/„ à perdre.
3 décembre 1712' Le Conseil autorise Jean Patry, graveur, de Genève, à
aller travailler à la Monnaie de Neuchàtel.
17 janvier 1714'. — Les louis d'or sont lax(''s 13 livres 15 s., soit i8 If. l s.
0 den. Les écus neufs sont taxés 3 livres 10 s., soit 12 iï. 3 s.
28 octobre 1714'. — MM. de Berne ayant décrié les pièces de 5 batz, de
10 kreuzers, de i bat,/, et de demi-batz de Fribourg, le Conseil de Genève prononce
le même décri.
6 juillet 17ir» '. -- Les louis d'or vieux et les pistoles d'Espagne sont taxés
1 1 livres 10 s.
30 novembre 1717 *. — Décri des pièces de vingt-et-un-sols de l'évêché de
Bàle, de Lucerue et Au Vallais; renouvellement du décri des pièces de Fribourg.
11 août 1719°. — Décri des demi-écus de Lucerne, de 1714, du poids de
10 den. 1 i gr., qui ne tiennent de fin que 9 den. l gr. et sur lesquels il y a environ
1 fl. de perle.
30 décembre 1719 '". — Les louis d'or aux (juatre écussons, du poids de 9 den.
13 gr. sont laxi's 21 livres courantes.
Les louis (l'or à la croix de Malle, du poids de 7 den. 15 gr. sont taxés
1(> livres 16 s. soit 58 ff. 9 s. 0 den.
' H. (]. ir.'.)<). vol. 199, p. ii. — - 1{. (',. 1701). vol. HH). \>. 119. — ' Ihul.. |i. -"il.
' H. C. 1712, vol. -211, |i. 4S9. — • 15. C. 1714, vol. 2i:{, p. :{(;. - • llml.. p. :'.:{(>.
' R. C. 171(1. vol. 21;), p. 292. -Mi. C. 1717, vol. 21(5, p. 421;
" l{. C. 1719. \ol. 218. p. :isi. "■ ///(,/.. p. :-.;h.
2m
RELATIONS MONÉTAIUES DE CxENÈVE AVEC L'ÉTRANGER. 175
0 juin I7!22'. — Le Conseil ;i|i|ii-eii(l (|iie IMM. Jean Palry et Jeaii-Franeois
Paliy, graveiiis, de Genève, uni signi- un liailé avec le gouvernemenl de Neu-
eliàh'l pour la falirii aliun d'une grosse émission de monnaies de billon nencliàle-
loises, sans en avoir demandé l'an lorisa lion an Conseil.
3juillel 17^2". — Le Conseil des CC, après de longues délibéralions, arrête
d'inlerdire les nouvelles pièces de vingl-el-un-sois el au-dessous qui se raljri(|uenl
ou se rabriqueronl dans les Monnaies étrangères. Il arrête également (|ue, à l'égard
des |jièces de vingl-d-nn-sols (jni oui cours, nul ne sera tenu d'en recevoir au
delà du 5 " „ dans les payemenis (pii seionl siqx'rieurs à 10 écus-blaucs.
2(5 décendjre 1725 '. — Décii des pisloles de Lorraine (jui ne sont qu'à 21 '/, c.
el de la valeur de 7 écus.
3 juin 172(> '. — Les écus de Fiance aux dcvw L, de 10 7, J>ii marc, sont taxés
2 livres 15 s., argent courant.
28 novembre 1733 \ — Uenouvclb iiicnl i\\i dé'cri du billon étranger.
8 décembre 1733'. — Décri de; loules les pièces d'ai'geul de Lorraine (|iii ne
sont (pi'à 9 den. 3 gr. ou 9 den. i gr., au lieu d'être à 10 den. 22 gr.
7 mars 1730 '. — Renouvellement du décri du billon étranger.
10 mai 1738 \ — Renouvellement du décri du billon étranger, avec la l'acuité
de pouvoir s'en défaire dans le délai d'un mois.
13 juin 1746 ". — Le Conseil lixe la valeur des espèces suivantes :
Les livres de l'iémonl 2 iï. '■> s.
Les deiiii-livrc's do l'iùiiioiil I 11', i s. 0 den.
Les testons d(! Rome :{ 11', (i s.
Les licrs-dc-losloiis de Kdiiic I 11". 2 s.
Les sizains ilc Kinni! 6 s.
• M. C. 1722, vol. i-U, [K 288.
^ fl/id., \). 310. Ce décri du billon (''lranij:er vis;iil jivaiil loiit les piôce.s de vingl-et-un-sols que
Neucliàtel allait rabii(]uer. Le Conseil de CentHe (•iai,',Miail en ell'et (|iie celle émission, (iiii devait
être considérable, ne poiLil piéjiidice à sa [iroiire nioiniaie et, ne pouvant pas décrier seules les
pièces de vingt-et-un-sols de Nencliàtel, plus foiles en poids ipie celles de Genève, il prit le parti
d'interdire toutes les monnaies étrangères de vingt-el-nn-suls et au-dessous. {\ny. Eiig. Uemole.
Mu.séfl neuchâtclois, 1885, p. 76.)
' n. c. 1725, vol. 22i, p. 385.— ' l{. C. 1720, vol. 225, p. 230.— ■- l«. C. 1733, vol. 232, p. 147.
'■■ Ihid., p. 462.— ' R. C. 17.36. vol. 236, p. 158. — ' H. C. 1738. vol. 238, p. 210.
■' 11. C. 1746, vol. 246, p. 107.
231
176
HISTOIRE MONETAIRE DE GENÈVE.
Les (Jouzaiiis ilc Home
Les deux-réaux
3 s,
I s,
20 juin 1746 '. — Les livres de Piémoiil sont taxées 2 iï. i s. et les demi-livres
de Piémont 1 11. 2 s.
16 janvier 1753 \ — P»enoiivellenient du (h'cii ilii liillon ('Iranger.
3 décembre 1759', 5 décendire 1763', 2 mai 17(58', 4 août 1777% 15 juin
1784', 2 janvier 1790% 28 septembre 1791% — Renouvellements du décri du
billon étranger.
17 octobre 1792 '". — Le Conseil arrélc (juc, pendaul que les alliés suisses
occuperont Genève, on pourra se servii- dans cette vill(> du billon de Zurich et de
Berne.
' H. (
' R. (
» R. (
' R. (
Mi. (
17 Ki. Mil. iW>. p
l7o9, vol. 2;)9. p
I7()8. vol. »fi9. p
l7St. vol. iS(y. [1
1791. \(il. :'98; ji
-'0:i. — ' R. C. \i:\:i. vol. i.V.i. y. :iii.
.')lf). — ' R. c. I7(i:^. vol. HV.i. p. 448.
■■U\. — ■= M. C. 1777. vol. -'78. p. :{:«.
7i8. — ' R. C. 1790. vol. 290. p. 7(ii.
i:jo9. — '" I!. C. I79i. vol. :{()(). p. i:ii:{.
232
QUATRIÈME PARTIE
DESCRIPTION DES MONNAIES GENEVOISES
Les variétés principales des monnaies genevoises, frappées de 1535 à 1792, sont
an nombre d'environ six cents. Nous avons, pour les décrire, conservé les mêmes
divisions que celles adoptées iionr l'étude des ordonnances (pii les concernent.
Cependant, il nous a paru préféralde de décrire les pièces dans cIkk iiiic de ces
divisions, en commençant par la pins faible poui' liiiir par la plus forte.
Nous décrirons les variétés principales des monnaies genevoises, mais nous
n'en décrirons pas les variantes et il convient d'expliquer ici en quoi une variante
se distingue à nos yeux d'une variété.
Une variété consiste dans la différence voulue et cliercbée d'une pièce avec une
autre, tandis qu'une variante ne provient (pie d'une dinVsrence de coins très
minime qui n'a point été cherchée. Ainsi, l'on connaît trois pièces de un-sol de
Genève, portant le millésime de 1551 : la première présente au revers la légende
POST : TENEBRAS : LV\ : ^ ; la seconde POST : TENEBRAS : LVX : G : et
la troisième POST : TENEBBA8 : LVX : B : La différence entre ces trois pièces
ne consiste que dans la lettre G ou la lettre B substituées à une étoile. Ces pièces
sont-elles des variétés les unes des antres, ou simplement des variantes? Con-
sultons les documents. Fr.-D'. et Phililiert Berthelier associés à Henri C.onlaz,
fonctionnèrent, comme maîtres de Moimaie, du U> janvier 1548 an 23 féviier 1551 ;
ils signaient leurs monnaies d'une étoile de six pointes. A partir du 23 février 1551,
cette association fut rompue et Henri Goulaz fut pendant neuf mois seul maître
de Monnaie; il signa ses pièces de la lettre G. Le 23 novcndue 1551, Lr.-D' et
233
178 HISTOIRE MONÉTAIRE DE CENÈVE.
Pliililierl Hi'rllielier siicci'di'iciil à Henri (ioiilaz et sigiièi'eiil d'im l> leurs émis-
sions, f.a (liiïérence onlie le sol de 1551 avec l'iUoile el ceux de la inènie année
poiianl un (< on un !> (oiresiiund doiir à un lail liisl()i'i(|ue <|ui a son iinpoilancc.
Ces monnaies sonl des variétés les unes des antres.
Autre exemple : en i5U(i, le maître de Monnaie, Jean (irini;ale!, frappa
l().3S)-4 m. de (piarts, soit envirdu trois inilliuns de pièces. Il va de soi (pi'une sem-
hlalile ('mission exigea un i^rand nomlire de coins, (|ne l'on s'ellorca de rendre
aussi sendilaLiles que |)Ossiljle les uns aux antres, mais sans y réussir absolu-
ment; c'est pour celte raison que les pièces de cette ('mission présentent entre
elles des dilTérences multiples (|uoiqne peu apparentes. Les quarts de 151)6 sont
tous faits, pour le titre et la taille, d'après l'oidonnance de 1591; un seul maître
les a fraj)pées; les différences qui l(^s distinguent ne pioviennent donc que d'un
man(jue d'uuiformil('' des coins, lésnltat inévitable d'une tiès forte émission. Ce
sont donc des variantes et non des variétés.
On voit (|ue ce sonl les documents qui, le plus souvent, permettent de distin-
guei' une variante d'avec une variété. Si les documents manquent, cette distinction
peut être nialais('e. Dans la description des monnaies de ranti(piil(' et du moyen
âge, il faut entrer dans le détail, car les documents font, la plupart du temps,
d('fant. Pour la numismatique moderne, comme celle de Cenève à partir de 1535,
qui abonde en documents écrits, la descrii>lion des variantes est inutile. Tout au
plus, fei'ons-nous une exception pour les pièces qui ne portent pas de millésime.
Lorsque le mauvais étal d'une monnaie laisse concevoir des doutes sur les
détails de la légende, nous l'indiquerons toujours.
Nous ne décrirons aucune pièce qui n'ait élé entre nos mains, ou dont nous
n'ayons vu tout au moins rem|)reinte, mais nous indiiiuerons toutes celles que
llallcr. IMavigiuic, Poolc el Jenner ' décrivent ou citent et (|ue nous n'avons pu
retrouver.
Trois collections principales de monnaies genevoises existaient à Cenève à la
fiti du siè( le passt' : la collection de Luc, la collection Jallaberl et la collection
Piilliel. Celle dernière, seule existe encore. Ilaller a eu connaissance de ces collec-
Voy. ci-(less(i.s. |iaj,'e II.
234
DESCRIPTION DES MONNAIES. 179
tiens, il les elle fréqncmmeni, mais on peut sf (leniander s'il los a vues. Nous
avons eu entre les mains le calalogue qui en donne la description, dressé dans
les dernières années du \\ III""' siècle, peu après la pulilicatiou de Touvra^c de
Haller, et nous n'avons pas pu nîlrouver un ceilain nonil>re des monnaies que ce
savant a dit exisler dans ces collections.
Les ornements, étoiles, fleurs, etc., qui enli'enl dans les légendes des monnaies
genevoises seront reproduils aussi exactemeni que possible dans nos descriptions;
cependant, comme ces ornements sont très variés, nous n'avons pu tous les
reproduire exactement dans noire texte; aussi icra-l-on bien, poin- coiuiailre
leurs formes précises, de loujours consulter les plaucbes auxqnelles nous ren-
voyons.
Voici les abrévialions dont nous ferons usatic poiu' ces descriptions : Hill. billon;
ÂR. argent; AU. or; Cu. cuivre; iMod. niddule; l»ev. revers; (^oll. collecliun.
CIIAPITUE I
MONNAIES DE BILLON ET DE CIJIVRE
I. DEMKliS '
I . Denier sans miUhimc.
GEVENA- CIVITAS Légende peu distincle.
Écu de Genève^; le vol du demi-aigle est abaissé.
Rev. POST TENERRAS LVCE. G. Légende peu distincte
' Voy. ri-tlt'ssiis. pnjîo 87 cl siiiviinlcs.
'' I.;i ville (le (Irnève iioric : ixirli. nu I" i)ii-pnvli de ï Empire, (jui l'st dur à l'aiylc rpUiyc de siililc.
un i"'"' (le ijiieiiles. à la elef d'ar eniihiiiniir.
235
180 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Croix pallée, fourclK'o' cl vidée.
Poids 0"™ ,700. — Mod. 0" ,015. — Bill— Coll. de M. .\lph. Fievilliod, à Genève.
PI. I, 11" 1.
Ce denier esl le |dns ancit'ii (|ne l'on connaisse. Le lype el le |)oids de celle pièce
indiipieiil (pi'ellc lui IVappée aniérienrenieni à 1542 ' el [H'ohalilenicMl en \Î)'M).
2. Denier sans millhhve.
GENEVA. CIMTAS :
Armes de Genève dans nn cercle.
Rev. POST. TENEBP.AS. LVX. P..
Croix pallée.
Poids 0'"",5'20. — Mod. 0" .(»I5. — Bill. — Coll. de M. A. Revilliod.
3. Denier sans millhime.
GENEVA. CIVITAS. Après CIVITAS. se Ironve un signe effacé.
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. POST. TENEBRÂS. LV.K. G.
Croix pallée.
Poids 0^™-,5y0. - iMod. 0"',015. - Bill. - Coll. de M. A. Revilliod.
PI. I, n° 2.
Les exein|)laires du denier sonl rares. Ils pr(''senlenl parfois enlre eux de peliles
varianles que nous juiicoiis iiiiililc de signaler. La colleclion de M. Maurice Girod,
à Genève, renfernie nn denier assez senihlalile an n" 3, ditnl le poids esl de
(F™-,fiOO. Ainsi que nous l'avons diT, ce n" 3 doil apparlenir à Tune des émissions
de Charles (joulaz.
' Il esl sdini'iil, (lillicilo (le IriiiiMT dos tonnes propres pour la (icsciiplioii ilt's olijets que les gra-
veurs (If Miiiiiiaic ligui-aienl sur Inir.s coins. Dans le cas parliciiliiT. le teiiiie de croix fourchée
appliijué à la vvi\\\ du denier n'esl, pas alis(dunient cori'ccl au poinl ili' vue liéi alilii|ue. Nous l'avons
cependant adoplé. n'en trouvant point d'autre plus exact.
* Voy. <i-ilessus. page 88. — ^ Voy. ci-dessus, page 89.
23G
DESCRIPTION DES MONNAIES. 181
Blavignac a décrit comme étant des deniers les quarts de 1535, ceux qui ne
portent pas de millésime, ceux de 1601 et des années suivantes.
II. FORTS '
Nous avons vu'' que cette monnaie, bien que frappée en 1584, ne paraît pas
avoir été retrouvée.
m. QUARTS ou TROIS-DENIERS'
4. Quart de 1o3S.
POST. TENEBllAS : LVCEM. La légende est en partie effacée; il se pourrait
qu'au lieu de points il y eût des doubles-points entre les mots.
GENEVA
Dans le champ civitas
v.m
Rev. DEVS NOSTER PVGNÂT : La légende est peu distincte.
Dans le champ ]^^^\^
Poids 05™ ,770. — Mod. 0™ ,020. - Bill. — iMusée de Genève.
PI. L n° 3.
5. Quart de 1535.
Le droit et le revers sont seud)lables à ceux du n" 4, sauf que les mots sont
G EXE VA
séparés par des doubles-points. L'inscription givitas est moins régulière; il en est
1335
de même de p^^jg
Cette pièce est une variante de la précédente.
Poids 0'™,840 — IMod. 0" ,01S. — Bill. — Coll. de M. Ch. Salis, à Genève.
G. Quart sans millésime.
POST. TENEBRAS. LVCEM *
■ el - Voy. ci-dessus, page 80. — ' Voy. ci-ilcssus, page 79 el suivuiiles.
TOME I. 237 33
182 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Ècu de Genève; le vol du demi-aigle est abaissé.
Rev. PVGNAT * PRO. NOBIS. La légende est peu distincte.
Dans le champ DEVS
Poids O^^'-JfiO. — Mod.0'",018. ^ Rill. — Musée de Genève.
PI. I, n" 4.
On tonnait plusieurs variantes de cette monnaie qui, ainsi que nous l'avons
dil ', lut pi'obablement émise au commencement de 1536.
Rlavignac signale des quarts de 1536, 1542, 1543 et 1548, dont l'existence est
fort douteuse.
7. Quart sans millrsime.
GEVEN.\ CIVIÏAS * La légende est peu distincte.
Armes de Genève dans im carloudie; le v(jl (hi demi-aigle est à demi abaissé.
Rev. POST. ÏENElîRAS. LVCEM G La légende est peu distincte.
Croix l'euillue, portant en cccur un(^ quarte-feuille.
Poids 0"™-,700. — Mod. 0" ,018. — P.ill. — Musée de Genève.
PI. I, n " 5.
Celte monnaie paraît être unique. Le vocable GEVENA, déjà constaté sur le
denier n" 1, semlilerail prouver que ces deux pièces sont contemporaines, c'est-à-
dire, sans doute, frappées en 1539. Quant à la croix feuillue, elle est mi acliemi-
nemenl vers celle que portent les quarts dont la description va suivre.
8. Quart sans millésime.
: GENEVA. CIVITAS La lin de la légende est peu distincte.
Ècu de Genève surmont('' de l'aigle d'I^uqjire.
Rev. POST. TENEIilîAS. LV\. G :
Croix pallée et fourcliéi;'.
Poids (r™,8(>(), — Mod. (»"' ,018. — Bill. — Musée de (;enève.
PI. I, n" 6.
' Voy. ci-dessus, [r.v^i- 7'.). — '' Voy. ci-dessus, page IN(I. ii. I.
2.38
DESCRIPTION DKS MONNAIES. 183
0. Quart sans millhime.
* GENEVA. CIVn AS.
Elu (le Genève siirinoiili' de l'aii^le (rEinpiie.
Kev. senililable i\ celui du u" S.
Poids ls''"-,020. - Mod.()',(nX. l'.ill. — INIus.'ede Geuève.
Ces deux pièces oui piolialdeui» ni ('h' (Muises avaul l'ordonnance de loi^.
H). Quart fans millcsime.
* GENEVA * (JVITAS *
Ecu de Genève surmonlé de Taiiile d'Empire.
Uev. POST o TENEP.PiAS o EV\ o G o
Croix pallée et lourchée.
Poids 0'™ ,770. — Mod. ()'" ,01X5. P>ill. — Musée de Genève.
1 1 . Quart sans millésime.
Semlilablc à celui du n" 10.
Rev. POST * TENERPiAS * EVX * G *
Croix pallée et i'ourchée.
Poids 0'™-,720.— Mod. 0"',019. — Bill. — Coll. de M. Maurice Girod, à Genève.
I'2. Quart sans milli'sime.
. GENEVA * . * CIVITAS.
Ecu de Genève surmonlé' de l'aii^le d'Empire.
Rev. POST. TENEBUAS. EV. G
Croix pallée el fourchée.
Poids 0'™-,770. — Mod. 0"',0I7. — Bill. - (-oll. de M. M. Girod.
Malgré l'abrévialion EV., (pii rap|ielle EVCEM. celte pièce, par son style, est
probablement postérieure à répo([ue où EVCiE.M tut remplacé' par EVX.
239
184 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
13. (Jiiarl sans niill/'siinc.
. GENEVÂ. CIMTAS.
Ècii de Genève sui'iiionlé île l'yigle d'Em|tire.
Rev. POST. TENEBUÂS. LVX. B.
Croix patlée et foiirchée.
Poids (>'M8(). — Mod.O",OI7. — lîill. - Coll. de M. Paul .Marin, à (;enève.
.\ cause du style et du poids des ii" 10, li et 12, (pic nous venons de
décrire, on peut admettre, selon toutes |)rol)aliilil('s (pTiis ont cli' émis après l'or-
donnance de 1542 et avant C(>lle de 15i8. Ee n' 13, qui porte la marque des frères
Bertlielicr, lut ('luis lors de leur première mailiisc. [icndant l'année 1547, car,
s'il avait t'It' émis pendant leur seconde maîtrise, en 1551. il porterait ce millésime.
Les quarts sans millésime, qui portent la marque G, ont ('dé abondamment
frappés et l'on en connaît un assez grand nomi>red( variantes. .\ous pourrions en
décrire davantage, mais l'intérêt qui s'attache à ces petites diflV'iences de coins ne
nous parait pas suffisant pour motiver d'autres descriptions.
1 i. Quarl sans miUésime.
: GENE\ A. Cl Ml AS.
ECU de Genève surmonté de l'aigle d'Enq)ire.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. ♦ :
Croix pattée et fou reliée.
Poids 0^™-,520. - Mod. ()'" ,018. - Bill. — iMusée de Genève.
Ce quart lui l'iappt' pendant le temps où Henri (Jovdaz se trouvait associé aux
frères Berthelier, soit du l(i janvier 1518 au 23 février 1551. A jiartir du moment
où celle association fut ronq)ue, les quarts ont tous un millésime.
15. Quart de Jo-'H.
GENEVA CIMTAS 1551
ECU de Genève surmont('' de l'aigle d'Empire.
240
DESClill'TIoX DES MONNAIES. 185
Rev. POST : TENEBI5AS : LVX : (1 :
Croix paltée el l'ourcliéc.
Poids Os™-,640. — Mod. ()'" ,OîS. — P.ill. ^ Miisir i\v Cmève.
On connail pliisicuis vaiianlcs de ccIIl' iiioniiaic
id. Oiiarl (le IBo2.
GENEVA CIVITAS 1552
Ècu de Genève siiiinoiiU' de l'aigle d'I'jnpiie.
Ilev. POST TENEBPxAS LVX 15 :
Croix palléc et fourchée.
Poids 0»™,900. - Mod. ()'" ,018. lîill. — C(dl. de M. .M. (iirod.
Plusieurs variantes.
Le poids de eelle pièee, ainsi (pic cclni tlu n " suivani, est |)lus élev(' (pif le poids
des quarts prescrit dans ronloiinaiicc de 1548', ce ipii p(»iieiail à cioiic (pic les
quarts de 1552 ont ('l(' lailh's d'apics une ordoiiiiaiice (pii ne nous est pas par-
venue.
17. Quarl de 1Sù2.
Semblable à celui du n" 16.
Rev. POST : TENEBRAS : LVX : C :
Croix patttîe et fourchc'c.
Poids 0="",860. — Mod. ()"',()18. Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
18. (Juarl de lùo3.
GENEVA- CIVITAS 1553-
Ècu de Genève surmonti' de l'aigle d'Empire.
Rev. semblable à celui du n" 17.
' Voy. ci-dessiis, piigc 80.
241
186 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poids 05™-,600. — Mod. 0"-,0l6. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieiii's variantes.
in. (Jiiarl (le fo-'iÔ.
Semblable à celui du ii IS.
Rev. POST : TENEBHAS : L\\ : lî :
Croix pattée et l'ourcht-e.
Poids 0'™-,700. — Mod. ()'" .OIS. - Bill. — Coll. de M. V. Marin.
Plusieurs variantes.
-20. (Jtuut de l-'i-U.
GENKV.V CIMTAS 155i
Éeu de Genève surinonb' de TaiLib' (rijii|mv.
Rev. semblable à eeliii du n 11).
Poids O^^^eSO. - Mod. 0™ ,0175. ~ Bill. — Musée de Genève.
Il se pourrait qu'il e.xistàt des quarts de 1554 avec la signature de Goulaz, puisque
ce maître fonctionna cette année-là à la xMonnaie'.
Blavignac mentionne des quarts de 1555 et de 1556.
-2\. Qui I ri de IHH7 .
Senddable à celui du n" 20, sauf le milb-sime 1557
Rev. POST : TKNEBRAS : LVX G
Croix paltée et l'ourclK'e.
Poids h'""-,550. — Mod. 0"\0175. — Bill. — Coll. de la Sociélé (riiisloire et
d'archéologie de Genève.
Le poids de celle [lièce paraît aïKinnal.
Blavignac mentionne un ipiarl de 1550.
' Voy. ci-des.sns. page 22.
242
DESCRIPTinx DES MONNAIES. 187
2:2. Quart de ioOO.
GENEVA- CIVITAS- 1500
Ècu (le Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST- TENEBRAS LVX- P-
Croix pattée et fourchée.
Poids 0^""-,610. — Mod. (r-,0l8. — Bill. — Musée de Genève.
23. Quart de I06I.
Semblable à celui du n''22, sauf 1501
Rev. POST : TENEBRAS : LVX : P :
Croix pattée et fourchée.
Poids 0^'"-,720. — Mod. 0"'-,017. — Bill. — Coll. de M. P. Marin.
24. Quart de iS62.
Semblable à celui du n" 22, sauf 1502
Rev. semblable à celui du n" 23.
Poids 0*^'"\780. — Mod. ()'" ,018. — Bill. — Coll. de M. M. Girod.
Blavignac mentionne des (piarls de 1570, 1573, 1570, 1580, 1583 et 1587.
25. Quart de IHSU.
Semblable à celui du n " 22, sauf 1589
Rev. POST- TENEBRAS LVX C G"
Croix pattée et fourchée.
Poids 0^"" ,700. — Mod. 0'" ,010. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieuis variantes.
243
188 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
-m. Quarf (h Iù90.
Semblable à celui dn n" 22, sauf 1590
Rev. semlilable à celui du u" 25.
Poids 0'™ ,7(30. — Mod. 0'"-,016. — Bill. — Musée de Genève.
27. QuatU de 1S91.
Semblable h celui du n" 22, sauf 1591
Rev. semblable à celui du n°25.
Poids O^^^eOO. — Mod. 0" ,010. — Rill. — Musée de Genève.
28. Quarl de ^394.
Semblable à celui du n" 22. sauf 1594
Rev. POST TENKURAS LVX ©
Croix patti'e et fourchée.
Poids 0'™ ,580. — Mod. 0" ,0165. — Bill. — Musée de Genève.
29. Oxarl de IS9o.
Semblable à celui du n" 22, sauf 1595
Rev. semblable à celui du u" 28.
Poids 0'""-,730. — Mod. 0" .010. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
30. Quart de 1o9Ck
Semblable à celui du u° 22, sauf 1590
Rev. seudilable à celui du u' 28.
244
DESCRIPTION r>KS MONNAIES. 189
Poids 0'™\880. — Mot]. (>" ,01(5. — Bill. — Musée df Genève.
Plusieurs variantes.
PI. I, ir 7.
31. Qiiarl <\e 1H9H.
Senriblable à celui du n" '22, sauf 1598
Piev. semblable à celui du n" 28.
Poids 08™ ,750. — Mod. 0™ ,010. — Bill. — Musée de Genève.
82. (JiKul (le 1601.
GENEVA. CIVITAS. KiOl. * .
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. * .
Croix à balustres.
Poids 0^"'-,570. — Mod. 0™ ,017. - Bill. — Musée de Genève.
PI. I, n ' 8.
Plusieurs variantes.
Blavignac a décrit celte pièce ainsi que les suivantes connue des deniers.
33. Qiiarl sans millrsime.
GENEVA : * : CIVITAS : » :
ECU de Genève entouré de quatre annelels.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. M.
Lettre G, gothique, occupant le champ.
Poids 08™-,560. — Mod. 0"-,015. — Bill. — Musé'c de Genève.
PI. 1, n" 9.
Cette pièce, qui paraît être unique, a du, comme nous l'avons dit ', être frappée
en 1601, à titre d'essai.
' Voy. ci-dessus, page 82.
TOME I. -40 33
190 HISTOIllE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
ai. QiKiri (le laon.
GENEVA. civiTAS. ir.or;. * .
Armes de Genève chiiis un cercle.
Ilev. POST. TENEBKAS. LV\ *
Groix à l)alnslres.
Poids 0""",8Î)0. — Mod. 0"',01G. — Bill. - iMuséede Genève.
Plusieurs variantes.
35. Quarl (le liJOS.
Semblable à celui du n" 34, sauf 1608
Rev. semblable à celui du w" 34.
Poids 0'™,G90. — Mod. 0" ,010. — Bill. - Musée de Genève.
30. Quart ilr 1609.
Seml)lable à celui du n" 34, sauf lOOi)
Rev. semblable à celui du w° 34.
Poids 0^™-,e50. — Mod. 0"-,OI(>. Bill. - Musée de Genève.
Celle pièce a élé surIVappée'.
IMusieurs variantes.
37. (Juuii cLe lUiO.
Semblable à celui du n° 34, sauf 1010
K<'v. POSÏ. TENEBKAS. LVX. D.
Croi.x à baluslr(!S.
Poids O^^^OOO. — Mod. 0" ,010. Bill. — Coll. de M. Albert Billiel, à Genève.
' \o\. ci-(lcs.sii.s, page 83.
24G
DESCRIPTION DES MONNAIES. 191
38. Quart fie 16iS.
Semblable à celui du n" 34, sauf 1615
Rev. POST TENEBRAS LV\ x •
Croix pallée et fourchée.
Poids 0^™-,730. — Mod. O^sOlG. — Bill. — Musée de Genève.
39. Quart de 10 16.
Semblable à celui du n" 34, sauf 1616
Rev. semblable à celui du n" 38.
Poids 0'™ ,740. — Mod. 0 ' ,016. — Bill. — Musée de Genève.
40. Quart de 1617.
Semblable à celui du n" 34, sauf 1617
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. T^. (1.
Croix à baluslies.
Poids 0'™-,850. — Mod. 0'"-,018. — liill. — Musée de Genève.
41. Quart de 1619.
Semblable à celui du n" 34, sauf 1619
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. semblable à celui du u" 40.
Poids 0s™-,660. — Mod. 0'" ,017. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
42. Quart de 1621.
GENEVA. CIVITAS. 1621. x . Légende peu dislinclc.
247
192 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Armes de Genève clans un cercle.
Kev. POST. TENEBRAS. LVX x
Croix pattée et fourchée.
Poids 0^-,670. — Mod. 0"' ,017. — Bill. — iMiisée de Genève.
43. Frappe en or d\m quarl de 1621 .
GENEVA. CIMTAS. 1621. x .
Arnnes de Genève dans nn cercle.
Piev. POST. TENEBUAS. LVX. M.
Lettre G, gothique, occupant le champ.
Poids 1^-,410. — Mod. 0" ,015. — AU. - Musée de Genève.
PL L n" 10.
Cette pièce représente probablement la frappe en oi- d'un essai non adopté.
IV. QUATRE-DENIERS '
ii. Qualre-deniers de KU? .
GENEVA. CIVITAS. 1617. * .
Écu de Genève.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. * .
POVR
Dans le champ un-
' DEN:
Poids 0^™,760. -- Mod. 0'" ,016. — Bill. ~ Musée de Genève.
PI. Il, n" 11.
V. DEUX-QUARTS mi SIX DENIERS ou DEMI-SOI.S -
Blavignac signale des deux-quarts de 1536, 1539, 1551, 1552 cl 1553, mais,
' Voy. ci-dessus, iniffcs 8() cl S7.
* Voy. ci-dessus, jiage 74 et suivantes.
248
DESCRIPTION DES MONNAIES. l'àà
comme nous l'avons (lir, la inemière oidoiinaiice, qui fasse nienlion des deux-
quarls esldii 2 aoùl 1554.
■45. Deux-qiiaris de loSâ.
GENEVA : + : CIMTAS : ^ :
ECU de Genève surmoiUé de .1554.
Rev. POST : TENEBIWS : EVX : G :
Soleil formé de douze rayons ondulants, i)Osé sur une croix pallée, fourchée el
vidée \ Au centre du soleil et dans un cercle I H S
Poids F™-,140. — Mod. 0"',011). -- Bill. — Musée de Genève.
PI. II, n° 12.
i(i. Deux-quarls de ISSS.
Semblable à celui du n" 45, sauf 1555
Rev. POST : TENERRAS : EVX : B :
Le reste semblable au revers du n" 45.
Poids 0»'"-,870. — Mod. 0™ ,020. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
47. Deux-quarls de Iùù7 .
GENEVA : ^ : CIVIÏAS : ^ :
Écu de Genève siu'monté de .1557.
Rev. POSÏ : TEN ERRAS : LVX i E i
Le reste semblable au revers du n° 45.
Poids n™- — Mod. 0"-,019. — Rill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Rlavignac signale des deux-(|nails de 1558, 15()0, 1570, 1587, 1501. 1595 et
' Voy. ci-dessus, piige 7't.
* Voy. ci-dessus, page 180.
249
194 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
159fx II iKiiis |i.ir.iil fM'ii |ii(»lt;ilili' {\n\h cxistoiil. lovil ;iii moins l;i |»lii|i;irl (loiilre
eux.
48. Deit.i-fj)i(irls (le lo97 .
GENEVA. CIVITAS. x .
Écu de Genève siirnionli' de 1597.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. © .
Le resle semblable au revers du n" i5.
Poids F™ — Mod. 0"',0i8. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
i9. Deux-quarts de ^597.
Semblable à celui du n" 48, sauf 1597
Rev. POST. TENEBRAS, LVX. © .
Soleil formé de buit rayons ondulants, posé sur une croix paltée, Iburcbée et
vidée. Au centre du soleil el dans un cercle I H S
Poids 0^-" ,990. — Mod. 0» ,018. — Bill. — Musée de Genève.
50. Oeux-cjuarls de /o\9S.
Semblable à celui du n" 48, sauf 1598
Rev. semblable à celui du n° i9.
Poids 0^™ ,990. — Mod. 0™-.OI8. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
51. Iknx-quaris de 1599.
Semblable à celui du n" 48, sauf 1599
Rev. semblable à celui du n° 49.
Poids 1^™ ,190. — Mod. 0'",018. — Bill. — Musée de Genève.
250
DKsrinrTiox dks monnaies. 195
Plusieurs variaules.
Blavignac signale des (ipux-f|ii.nis de HiOO. 1(101 cl \('>{)'-2. Nous ne savons s'il
les a vus.
52. l)cn:i-(juarls de HJ05.
Scniblalile à celui du u" iX, sauf 1003
Rev. POST. TENEHUAS. LVX x
Le reste semblable au revers du u° 49.
Poids l'^"^MO. ^ Mod. 0" ,018. — Bill. — IMusée de Clenève.
Plusieurs variantes.
53. Deux-qnarls de i()04.
Semblable à celui du n" 18, sauf 1604
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. x .
Soleil formé de huit rayons ondulants, posé sur une croix iialtée, fourcliée et
vidée. Au centre du soleil et dans un cercle I 11 S
Poids ls™,100. — Mod. 0" ,019. — Bill. — Musée de Genève.
PI. II, n" 13.
Plusieurs variantes.
Blavignac menlionne (b's tleu\-(|iiarls de KiOC», KiOT, I(i08 et KiO'J.
54. Deux-qiiurls de 1610.
Semblable à celui du n" 48, sauf IGIO
Rev. POST. TENEBRAS. LUX. D .
Le reste semblable au revers du n° 53.
Poids ls™,040. — Mod. 0"'-,0185. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Blavignac mentioime un deu\-(i\iarts de Kil I.
251
196 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
55. Deux-quntis dr 16/2.
Semblable à celui du u" 48, sauf l(»i2
Kev. POST. TENEBRAS. EVX. G .
Le reste semblable au revers du n" 53.
Poids l^'^OSO. — Mod.0"',018. — Bill. — Musôede Genève.
Plusieurs variantes.
50. Deiix-qiuiris dr liilÔ.
Semblable à relui du n° 48, sauf 1013
Rev. semblable à celui du n" 55.
Poids 0^ ,780. — Mod. (r ,018. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
57. Deux-quarh de IG14.
Semblable à celui du n' 18, saut 1014
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. C .
Le reste semblable au revers du n° 53.
Poids 0»"" ,930. — Mod. 0™ ,0185. — Bill. — Musée de Genève.
58. Deux-qmuis de l6iA.
Semblable à celui du n" 57.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. G •
Le reste scmblabb; au revers du n" 53.
Poids l^™-,020. — Mod. 0'"-,018. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
252
DESCRIPTION DKS MONNAIES. 191
59. Deux-quarts de 1615.
GENEVA. CIVITAS. * .
Ècu de Genève surmonté de 1615
Rev. semblable à celui du n" 58.
Poids 1^™,050. — Mod. 0"',0185. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
GO. Deux-quarts de 1616.
Semblable à celui du n° 59, sauf 1616
Rev. semblable à celui du n" 58.
Poids 0^™ ,950. — Mod. 0"- ,019. ~ Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
61. Deux-quarts de 1617.
Semblable à celui du n° 59, sauf 1617
Rev. POST. TENEBKAS. LVX. W.G .
Le reste semblable au revers du n° 53.
Poids l^™ ,070. — Mod. 0'"-,020. — Bill, — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
()!2. Deux-quarts de 1618.
Semblable à celui du n" 59, sauf 1618
Rev. semblable à celui du n'Mîl.
Poids OS™ ,860. — Mod. 0'" ,0185. — l'.ill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
TOMK 1. ~ôi) 34
198 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
63. Deux-quarts de 1619.
Semblable à celui du n" 59, sauf 1619
Rev. semblable à celui du a' 61.
Poids 0^™ ,940. — Mod. O'-'^Oig. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
6-4. Deux-quarts de 1619.
GENEVÂ. CIVITAS. x .
ECU de Genève surmonté de 169 {sic).
Rev. semblable à celui du n" 61.
Poids 0=™-,950. — Mod. 0"-,018. — Bill. — Musée de Genève.
65. Deux-quarts de 1619
Semblable à celui du n° 63.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. N> .
Soleil formé de liuit rayons ondulants, posé sur une croix pattée, fourchée et
vidée. Au centre du soleil et dans un cercle I II S
Poids 0^"',900. - Mod. 0™,0I9. — Bill. — Musée de Genève.
66. Deux-quarts de 1620.
Semblable à celui du n"64, sauf 1620
Rev. semidable à celui du n° 61.
Poids 1^™ ,040. — Mod. 0'",019. — Bill. — Musée de Genève
Plusieurs variantes.
254
DESCRIPTION DES MONNAIES. 199
67. Deux-quarls de 1620.
Semblable à celui du n" 66.
Rev. POST. ÏENEBRAS. I.VX. P. G. '
Le reste semblable au revers du n" 65.
Poids 0^"' ,950. — Mod. 0"' ,019. — Bill. — Coll. de M. M. Girod.
Blavignac siguale des deu.v-quarls de 1621. 1630, 1631, 16M, 1633, I63i,
16i0 el 1644, de l'existence desquels nous doutons.
68. Deux-quarls de i64o.
GENEVA. CIVITAS. * .
Écu de Genève surmonté de 1645
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. B .
Le reste semldable au revers du n" 65.
Poids 0^™,690. — Mod. 0" ,018. ~ Bill. — Musée de Genève.
69. Deum-quarls de 1646.
Semblable à celui du n" 68, sauf 1646
Rev. semblable à celui du n° 68.
Poids 0'™ ,720. — Mod. 0'"-,018. — Bill. — Mus. de Genève.
Plusieurs variantes.
70. Deux-quarls de 1648.
Semblable à celui du u" 68, sauf 16-48
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. G.
' Nous avons omis do faire fi),niroi' lollo iiiaiMiuo à la pago 2i.
200 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Le reste semblable au revers du n" 65.
Poids faible. — 0" ,019. — Bill. — Coll. de M. M. Girod.
71. Deux-quarls de 1649.
Semblable à celui du u" 08, sauf lGi9
Rev. semblable à celui du u" 70. La si|inalure G est posée sur un B uiai cflact'
Poids 0^™-,990. — Mod. 0" ,018. — Bill. — Musée de Genève.
72. Deux-quurls de 16-50.
Semblable à celui du n" 68, sauf 1650
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. M.
Le reste semblable au revers du u" 65.
Poids 0^\810. — Mod. 0'" ,018. — Bill — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
73. Deux-quarls de 1651 .
Semblable à celui du n" 68, sauf 1651
Rev. semblable à celui du n° 72.
Poids 0^ ,710. — Mod. O"" ,018. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
74. Deux-quarls de i6S2.
Semblaide à celui du n'CS, sauf 1652
Rev. semblable à celui du n° 72.
Poids 0^" .700. — Mod. O"" ,018. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
256
DESCRIPTION DES MONNAIES. 201
75. Deux-qnarls de l(io5.
Semlilalilc ;i celui du m" 08, sauf 1653
Kev. POST. TENEBUAS. LVX. m ■
Le reste semblable au rcvcis du u" 65.
Poids 0'^"",950. — Mod. 0™,()18. - Hill. -— iMuséc de Genève.
Plusieurs variantes.
76. Deux-qiiarls de IG-'ii.
Semblable à celui du u" 68, sauf I65â
Rev. POST. TENEBUAS. LVX. G . Légende |ieii disliucle.
Le reste semblable au revers du u" 65.
Poids 0^™ ,500. — Mod. 0" ,015. - Bill. — Coll. de M. M. (Jirod.
77. Deux-quarls de I6S4.
Semblable à celui du n" 7(5.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. AB ■
Le reste semblable au revers du n" 65.
Poids 0s™-,560. — Mod. 0"',015. — Bill. - Coll. de la Soc. d'hisl. etd'arch. de
Genève.
78. Frappe en argent du deux-quarts de i6oo.
GENEVA. CIVITAS. * .
Êcu de Genève surmonté de 1655
Rev. semblable ;'i celui du u" 77.
Poids ls™-,200. — iMod. 0'" ,015. — Al\. — Coll. de M. Albert Cuénod. à Vovey.
Blavignac mentionne des deux-quarls de 1660 et 1662 dont Texistence paraît
douteuse.
257
202 ÎIISTOIEE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
70. Deux-quarts de 1674.
GENEV.X CIVITAS *
ÉCLi de Genève suimonlé de 107 -i
Rev. POST TENEBr.AS LV.\ .1/
SIX
Dans le champ de. m
KHS
Poids l^"-,300. — Mo(l.(r.()l8. - Bill. — Mum'v de Cniève
PI. II. n° 14.
Le poids de celte pièce est un peu Irop (orl.
Plusieurs variantes.
80. J)eux-([H(uis de 1677.
GENEVA * CI VIT AS *
Écu de Genève surmonté de 1677
Rev. POST TEiNEBRAS LVX- .E
Soleil formé de huit rayons ondulants, posé sur une croix pallée, fourchée et
vidée, kn centre du soleil et dans un cercle 1 II S
Poids l'™,00l. — Mod. 0'",()185. -- Bill. Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
81. Deux-quarts de 1678.
GEiNEVA * CIVITAS • 1678 ■ Légende peu distincte.
Ecu de Genève.
Rev. POST- TENEBUAS LV\- K : Légende pou distincte.
Le reste semblable au revers du n 80.
Poids faible. - Mod. 0'"-,017. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
258
DKSCHII'TIOX DES MONNAIES. 203
8:2. Deux-quarts de 16H7.
GENEVA * CIVITAS Légende peu dislincle.
Ëcu de Genève surmonté de . 1687 .
Rev. POST TENEBRAS LVX I E
Soleil formé de huit rayons ondulants, posé sur une croix pattée, fourchée et
vidée. Dans chacun des quatre vides de la croix se trouve un filet terminé par un
globule. Au centre du soleil et dans un cercle I H S
Poids failde. ^ Mod. ()'"-,016. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes de cette monnaie sont connues. Ainsi, les points qui entou-
rent le millésime sont parfois remplacés par une tleur à cinq pélales, placée au-
dessus de ce millésime et entourée d'ornements volutes, l'arl'ois aussi, !•■ point
supérieur est seul remplacé par une Heur à cinq |)étales, non acc()m|)agnée d'orne-
ments. Les points qui séparent les mots de la légende du revers sont parfois rem-
placés par des étoiles à cinq pointes.
83. Deux-qnarls de '1687.
GENEVA CIMTAS- 1()87- Les iloux mois de la légende sont séparés par un
ornement volute.
Écu de Genève surmonté d'un ornement volute.
Rev. sendjiable à celui du n" 82.
Poids 0^,800. — Mod. 0'" ,015. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes. x
84. Deu'X-quarts de 1688.
GENEVA ^ CIViïAS
Écu de Genève surmontt
Rev. semblable à celui du w" 82.
Écu de Genève surmonté' de ^ l(iS8 ^
2.') 9
204 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poids 0^™-,650. — Mod. O^^Olfi. — Bill. — Musée de Genève.
Poole décrit un deux-quarts de lfi88 sur lequel on lit TERRAS
85. Frappe en rtrqeiU du deux-quarls de 168H.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n ' 81.
Poids 1*^,050. — :Mod.O"'.Oir). — AR. — Musée de Genève.
On connaît plusieurs variantes du deux-quarts de 1688. L'une d'elles a les
points du l'evers remplacés par des étoiles à cinq pointes. Elle pèse 0^"'-,640 et
se trouve au musée de Genève. Le même musée possède une frappe en argent de
cette variante, dont le poids est de l^™-,050.
Rlavignac signale un deux-quarls de 1701.
80. Deux-(]ii(irls de U02.
GENEVA RESP- 1702 Avant ."I après GENE VA et après RESP- se trouve
un cœur.
Écu de Genève surmonté d'un soleil.
Rev. POST TENERRAS LV\ L E
Soleil formé de liuit rayons ondulants, posé sur une croix pattée, fourchée et
vidée. Dans chacun des quatre vides de la croix se trouve un (ilet termiin'' par nu
globule. Au centre du soleil et dans un cercle I H S
Poids 05™-,7;20. - Mod. 0"\0I8. - Bill. — Musée de Genève.
87. Frappe en anp'nl du deux-quarls de 1702.
Le droit et le revers sont send)lables à ceux du n''8(>.
Poids 0'™ ,920. " Mod. 0'"-,018. — AR — Mus(-e de Genève.
On connail plusieurs variantes du deux-quarls de 1702, Sur l'une d'elles on
voit GENEVA RESIM l*> Le soleil (pii surmonte Ti'm ii el le cœu!' qui S(''pare les
2(;()
DESCRIPTION DES MONNAIES. 205
deux mois de la légende sont remplacés par des tierces- feuilles; sur une autre on
voit GENEVA- RESPUIV 1702. Le soleil surmonte l'écu ; au revers, on lit
PPOST- (sic) TENERRAS- LVX- 1- E- ; sur une autre enfin, le droit est semblalde à
celui du n" 86, sauf que des points se trouvent avant et après le millésime, et que
le soleil qui surmonte l'écu est remplacé par un point. Cette pièce qui, ainsi que
les précédentes, se trouve au musée de Genève, pèse 1^"°,500 et représente évi-
demment un essai de billon.
Plusieurs autres variantes
Blavignac signale un deux-quarts de 1708.
88. Deux-quarls de 1709.
RESPUBL- GENEVEN- 17 09.
Armes de Genève dans un cartouche surmonté d'un soleil formé de neuf rayons
droits; le soleil sépare le millésime.
Rev. POST TENERRAS LUX- I P D
Soleil formé de huit rayons ondulants et de douze rayons beaucoup plus petits.
Le soleil est posé sur une croix pattée, fourchée et vidée. Dans chacun des quatre
vides de la croix se trouve un filet sans globule. Au centre du soleil et dans un
t-Tl-H
cercle I H S
Poids 0s™-,830. — Mod. 0"'-,0l6. — Bill. — Musée de Genève.
89. Frappe en anjent du ileiix-quarts de 1709.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 88.
Poids 0'™ ,930. — Mod. 0"',0I(). — AR. — Musée de Genève.
90. Frappe en or du deux-quarls de 1709.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n° 88, saul * a|Mvs RI'.SPLRL ;
point de filets dans les vides de la croix.
TOMK I. iiOl 35
206 FIISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poids ls™-,44(). — IMod. O^^OIGS. — AU. — Musée de Genève.
PI. II. n" 15.
91. Frappe en argenl ihi denx-quaris de 1709.
RESPUBL GENEUEN 17 09.
Armes de Genève dans un cartouche sjumonté d'un soleil formé de neuf rayons
droits; le soleil sépare le millésime.
Rev. POST TENEBRAS LUX D '
Soleil formé de huit rayons ondulants et de douze rayons beaucoup plus petits.
Le soleil est posé sur une croix pallée, fourchée et vidée. Dans chacun des quatre
vides de la croix se trouve un filet terminé par un globule. Au centre du soleil et
dans un cercle I H S
Poids 0'™' ,730. — Mod. 0™ ,015. — AR. — Musée de Genève.
Blavignac mentionne des deux-quarts de 1710 et 1713.
9:2. Deux-ijuarh de 17 1o.
RESPUBL. GEXEVEN.
.\rmes de Genève dans un cartouche surmonté de 1715 et d'un soleil formé de
neuf rayons droits; le soleil sépare le millésime.
Rev. POST TENEBRAS LUX l P D
Soleil formé de huit rayons ondulants, posé sur une croix patlée, fourchée et
vidée. Au centre du soleil et dans un cercle 1 H S
Poids 0^™-,700. — Mod. O^-.OIG. — Bill. — Musée de Genève.
93. Frappe en argent du deux-quarts de 17 lo.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 9'2.
Poids l^"-,290. — Mod. 0" ,016 — AR. — Musée de Genève.
' C/esl par oubli qiif nous ii";ivuns pas nu'iilinmic cfllc maiijiie df .Ifaii-l'ii-rre l)iii(i\('ia\ à la
page -20.
262
DESCRIPTION DES MONNAIES. 207
94. Frappe en or du deux-quarls de 17 IS.
Le droit et le revers sont semblables à leiix du n" 92.
Poids ls™-,450. — Mod. 0'",01(). — ALI. — Musée de Genève.
95. Denx-qnarls de /7/5.
KESPMBLI GENEVEN 17 15
Armes de Genève dans un caitouclie surmonté d'un soleil formé par de nom-
breux rayons droits. Ee soleil sépare le millésime.
Rev. semblable à celui du n° 92.
Poids 0^™,850. — iMod. 0" ,0155. — Bill. — Musée de Genève.
Blavignac mentionne un deux-quarts de 1716.
9(). Deux-qunrts de 1720.
RESPUBLIG- GENEVEN- Légende peu distincte.
Armes de Genève dans un cercle, surmontées d'un sob'il lormi'- par de nom-
breux rayons droits. Le soleil sépare le millésime.
Rev. POST TENEBRAS LUX- 1720- Légende peu distincte.
Soleil formé de huit rayons ondulants, posé sur une croix paltée, fourchée et
vidée. Au centre du soleil et dans un cercle 1 H S
Poids 0^™ ,670. — Mod. 0''-,0155. — Bill. — Musée de Genève.
PI. II, w" 16.
97. Deux-quarls de 1721.
RESPUB GENEVE- 17 21-
Armes de Genève dans lui cercle, surmontées d'un soleil formé |>ar de nom-
breux rayons droits. Le soleil sépare le millésime.
263
208 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Rev. POST TENEBRAS LUX
Le reste semblable au revers du n" 96.
Poiils 0^"" ,820. — Mod. 0" ,0l(). — Bill. — IMusée de Genève.
98. /Jeitx-fjnarls de 17 21 .
RESPIBLIC GENEVEN
Armes de Genève dans ini (•('icl(\ sni'monlées d'un s()l(^il Inrnu' par de n(uuhreux
rayons droits.
Rev. POST TEAEBRAS LUX' 1721
Le reste semblable au revei's du n° 96.
Poids 0^™,830. - Mod. 0"'-,016. — Bill. — Coll. de AL Cli. Salis.
Le uuisée de Genève possède une variété de cette monnaie, qui présente la
légende RESPUBLIC. GENEVENSL
Poids 0^™ ,700. — Mod. 0° ,016. - Bill.
99. Frappe en argent du deux-quarls de 1721 .
Le droit et le revers sont semlilables à ceux du n" 98.
Poids Os™-,970. — Mod. 0"^ ,016. — AR. — Musée de Genève.
100. Deu.v-tpmrts do 1722.
Semblable à celui du n" 98.
Rev. POST TEXEBRAS LUX 1722-
Le reste semblable au revers du n" 96.
Poids 0^«'-,720. — Mod. 0" ,016. — Bill. — Musée de Genève.
M. Cb. Salis possède une variante de cette pièce où se lil la létiende
RESPUBLL GENEVEN.
Poids 05™,7I5. — Mod. 0'"-,016. — Bill.
204
DESCRIPTION DES MONNAIES. 209
101. f)enx-(juarts de 172S.
Senibliiblc à cckii du n" i)8.
Rev. semblaltlc à celui du ii 100. s;iuri725
Poids 0^™-,720. ^ Mod.0",016. — Bill. — Musée de Geuève.
102. Frappe en argeni du deii.r-</iiarls de i72o.
Le droit cl le levers sont senibialiles à ceux du u" 101.
Poids ls™-,110. — Mod. 0'"-,0l6 — AU. — Musée de Genève.
103. Deux-quarls de 1726.
Semblable à celui du n° 98.
Rev. semblable à celui du n" 100, sauf 17:26
Poids Os™,780. — Mod. 0'",016. — Bill. — Mu.sée de Genève.
Plusieurs variantes.
lOi. Deux-quarls de 1729.
Semblable à celui du n" 98.
Rev. semblable à celui du n° 100, sauf 1729
Poids 0^»-,750. — Mod. O^^OIG. — P.ill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
105. Frappe en argent du deux-quarts de 1729.
Le droit et le revers sont semblables à ceiix du n" 104.
Poids l'^^JSO. — Mod. 0'"-,01(). — .\R. — Coll. de la Soc. d'bisl. et d'arcb.
de Genève.
265
210 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
lOO. Deux-tjiKiils de 1700.
UESPiniJC. C.ENEVEN^
Armes de (jeiit'vc djins un cercle, siirinonh'cs iVun soleil ronné par de nom-
breux rayons droits.
Ilev. POST 'lENEHP.AS LVX 1730-
Soleil formé de linil rayons ondulants, posé sur une croix patlée, fourcliée et
vidée. Au centre du soleil et dans un cercle 1 II S
Poids 0'"°-,750. — Mod. 0'".01(). — Bill. - Musée de Genève.
107. Frappe en argent du denx-quarls de 1750.
Le droit et le revers sont semblaldes à ceux du n' 10(1
Poids l^""-,080. — Mod. 0'",0I(). — AR. — Musée de Genève.
108. Deux-quaris de 1750.
Semblable à celui du n" lOf), mais sans la si|inatiue 5
Rev. semblable à celui du n" 106.
Poids O'^'^^SH^ - Mod. O'.OK). — Bill. — Musée de Genève.
Rlavignac mentionne des deux-quarts de 1739, 1716 et 1749.
109. Deux-quarts de 17'50.
RESPLIREIC GENEVEN-
Armes de Genève dans un cercle, surmontées d'un s(deil rdiiiii' par de nom-
breux rayons droits.
Rev. POST TENERIWS EUX 1750 G
200
DESCRIPTION DES MONNAIES. 211
Soleil formé de seize rayons droits principaux el de seize plus pelils rayons.
Au centre du soleil et dans un cercle I H S
Poids 0s™-J50. — Mod. 0-,OI6. — Bill. — Musée de Genève.
110. Deux-quarls de 17'iO.
Semblable à celui du n" 109.
Rev. POSÏ TENEBRAS LUX 1750 G-
Soleil formé de nombreux rayons droits à peu près égaux. Au centre du soleil
et dans un cercle I II S
Poids 0s™-,810 — Mod. O^.OIG. Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
PI. II, n" 17.
111. Frappe en argent du deux-qiiarls de 1750.
Le droit et le revers sont semblaliles à ceux du n" 110.
Poids 1^'° ,060. — Mod. 0--,01(l — AR. - Musée de Genève.
112 Frappe en or du denx-quarls de '17S0.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n° 110.
Poids ls™-,030 (sic). — Mod. O-^^Olfl — AU. — Musée de Genève.
.lenner mentionne un deux-quarts de 1752.
1 13. Deux-quarts de i7S4.
Semblable à celui du n" 109.
Rev. POST TENEBRAS LUX.
2G7
212 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Exersiie ITSi'
Soleil formé de six rayons droits el de six rayons ondiihinls. Au ( rnlrc du soleil
et dans un cercle pointillé en crenx I H S
Poids 0^""-,8-40. — Mod. 0'",0U». — Bill. — Musée de Genève.
PI. II. n" 18.
Plusieurs variantes.
114. Frappe en anjeiil du dettax/narls de i7S4.
Le droit el le revers sont sendjlables à ceux du n" 113.
Poids 0'™ ,770. — Mod. 0'" ,016. — AR. — Coll. de M. Gh. Borgeaud, à Genève.
1 15. Deux-quarts parlant le millésime de I7S6.
Semblalile à celui du n" 109.
Rev. semblable à celui du n 113, sauf 1756
Poids 0'™. 790. — Mod. 0"M) 16. — Bill. — Coll. de M. Duval-Plantamour,
à Genève.
Ainsi que nous l'avons dit', celte pièce porte |iar erreui' le millésime 1756
au lien de 17()5.
1 n». Deux-quarts de 17S9.
Semblable à celui du n' 109.
Rev. semblable à celui du u 1 13. sauf 1759
Poids 0'™-,7lO. — Mod. (r,OI55. — Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
• lii iiiilkV-iiim- csl (lil en p\eii.'iio, liiisi]ii('. \\\;u'(- au lias de la pii'i;f. il ne lail pa.s suite à la
légende.
' Voy. ci-dessus, page 78.
268
DESCRIPTION DES MONNAIES. 213
117. Frappe en argent du deux-quarts de 1759.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du \\° 116.
Poids F™-,020. — Mod. O^^OISS. — AR. — Coll. de M. Cb. Borgeaud.
Blavignac mentionne un denx-quaris de 1760.
118. Deux-quarts de 1762.
Semblable à celui du n" 109.
Rev. semblable à celui du n" 113, sauf 1762
Poids 0"™,610. — Mod. 0"' ,0155. — Rili. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
119. Frappe en argent du deux-quarts de 1762.
Le droit et le revers sont scmblalilos à ceux du n" 118.
Poids 0^™,820. — Mod. 0™-,0155. — ÂR. — Musée de Genève.
Jenner mentionne un deux-quarts de 1761.
120. Deux-qiuirts de 176-i.
Semblable à celui \\v\ u" 109.
Rev. semblable à celui du n" 113, sauf 1765
Poids O'^'^^SIO. — Mod. 0"',0I55. - Bill. Mnsée (b> Genève.
Plusieurs variantes.
121. Dcu.T-qiuirls de 176(1.
Semblable à celui du n 109.
Rev. semblable à celui du n" 1 13, sauf 1766
TrrniK I. -j\».' ou
214 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poids 0"™-,700. — Mod. ()'" ,()!(;. — liill. — Coll. de M. A. Gcssikm-, ;i W-kIimisiIi-
wyl près Zurich.
122. Deux-quarls de 17(19.
Semljlalde à celui du n" 109.
Rev. semlilablo à celui du u" 113, sauf IKiO
Poids 0»™ ,820. — INIod. 0"' ,016. — Bill. - Mus.'-e de (".cnèvo.
Plusieurs variantes.
123. Frappe en argent du deux-quarls de 1760.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du u" 122.
Poids O^-^^STO. - Mod. O^^OIG. — AR. — Coll. de M. Ch. Borgeaud.
124. Deux-quarls de 1770.
Semblable à celui du n" 109.
Rev. semblable à celui du n° 1 13, sauf 1770
Poids 0'"^"-,730. — Mod. ()"■, 0155. — Bill. — Mustr de Cenèvc.
Plusieurs variantes
125. Deux-quarls de 1773.
Semblable à celui du n" 109.
Rev. semblable à celui du \f 1 13, sauf 1775
Poids 0^"'-,()80. — Mod. 0"' ,0155. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
12<). Deux-quarls de 1776.
SiMublable à celui du n" 109.
270
DESCRIPTION DES MONNAIES. • 215
Rev. semblable à celui du n" 113, sauf 1776
Poids 0''™-,680. — Mod. 0'" ,0155. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
127. Fnippe en (injciil du dcax-ijitarts de 1776.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 126.
Poids 0^™ ,900. — Mod. 0" ,0155. - AR. — Coll. de M. C. Baillard, à Reignier
(llaule-Savoie).
128. Deux-qmirls de f78ù.
RESPLIBLIC GENEVEN-
Armes de Genève dans un cercle, surmonb'H's d'un soleil foruK' par denondiri^ux
rayons droits.
Rev. POST TENEBRAS LUX.
Exergue -1785
Soleil formé de sept groupes de rayons séparés les uns des autres par un rayon
pointillé. Au centre du soleil I H S
Poids 0^^,730. - Mod. 0" ,0155. — Bill. — Musée de Genève.
PI. II, n° 19.
Plusieurs variantes.
129. Frappe en arçjcnl du deux-quarts de i78S.
Le droit et le revers sont presque semblables à ceux du n" 128.
Poids is™,340. — Mod. 0"-,0l6. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
130. Frappe en nr du deux-quaris de I7HS.
Le droit et le revers sont presque semltlables à ceux du n" 128.
Poids 1^™ ,650. — Mod. 0™ ,016. — AU. — Musée de Genève.
271
216 . IIISÏOIRK MONKTAIKK IIK GENÈVE.
131. Deux-quarts (Je i7SS.
Seiiil)laltl«' à celui du ii' 128, sauf 1T8S
Rev. POST TENEBUAS EUX
Exergue -1788
Soleil turiiié de huit rayons droits el de liiiil rayons ondnlanls. An centre dn
soleil el dans un double cercle 1 II S
Poids 0'"",710. — Mod. O^'^OIO. — Bill. Musée de (Jenève.
On connaît plusieurs variantes de cette nKiiinaie; une, entre autres, a un (mint
au centre du soleil dn droit.
132. Frappe en argent du deux-ijuarts de I7S8.
Ee droit et le, r(!vers sont seniblaldes à ceu.\ dn n" 131.
Poids l'î™-,200. — Mod. ()'" ,()l(). — AB. — Musée de Genève.
133. Frappe en or du deux-quarts de i7S8.
Semblable à celui dn n' 131, sauf un point an centre dn soleil.
Uev. semblable à celui dn n" 131.
Poids 1^™ ,7iO. — Mod. 0" ,0165. — AE. — Musée de Genève.
VI. HUlT-DK.MKliS'
131. Huit-deniers de 1017.
GENEVA GIVITAS Mil 7 ie •
Ècu de Genève.
Voy. ci-dessus, pages 8o el 86.
070
DESCRIPTION DES MONNAIES. 217
Rev. POST TENEBIWS LVX *
PO vu
Dans le chamn v 1 1 1
' DEN:
Poids 1"™,090. — IMoil. ()'" ,019. - Bill. — Musée de Genève.
PI. II, 11" 20.
Plusieurs variantes.
135. Huil-deniers de 161 S.
Semblable à eelui du n" I3i, sauf 1018
Rev. semblable à eelui du n" 134.
Poids ls""-,070. — Mod. O'^OIO. — Bill. — iMusi-e de (Jcnèvc.
Plusieurs variantes.
130. UuU-deniers de I(i20.
Sendjiable à celui du n" 134, sauT 1()20
Rev. semblable à celui du n" 134.
Poids 1^™,020. — Mod. 0" ,019. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
vil. THOIS-QUARTS ou NEUF DENIERS ciu l'ARPAILLOLES '
Blavignac mentionne des Irois-quarls de 1550, 1551, 1552 et 1555, dont l'exis-
tence nous paraît problématique.
137. Trois-quarls de ISS7.
GENEVA : CIVITAS : 1557 *
' Voy. ci-dessu.s, page GG el suivanlcs.
218 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Ècii de Genève dans un trilobé ;'i double bande.
Uev. POST TENE BRAS LVX- G
Ci'oix pallée coupant la b'i-cnde, posée sur un (piadrilobe à double bande
Poids h™, 490. — Mod. 0'",()215. — Bill. — Musée de Genève.
PI. II, n°2l.
Plusieurs variantes.
138. 'l'rois'fjiKirls de /->>S.
Semblable à celui du n° 137, sauf 1558
Uev. POST TEÎSE BBÂS LV\ G
Le reste semblable au revers du n" 137.
Poids ls™-,3iO. — iMod. 0" ,022. — Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
139. Trois-qitarls de /ôo'.9.
Semblable à celui du n° 137, sauf 1559
Rev. semblable à celui du n" 138.
Poids ls'",690. — Mod. 0"-,021. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
1 iO. Trois-qitarls de 1oô9.
GENEVA : GIVITAS : 1559 *
Ècu de Genève dans un trilobé à doulile l)ande.
Rev. POST TENE BRAS LV.X x V
Le reste semblable au revers du n° 137.
Poids l^'"-,580. — Mod. 0"-,0220. — Bill. — .Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
274
DESCRIPTION DES MONNAIES. 219
141. Trois-qitarls de 1SG0.
GENEVA : CIVITAS : 1560 *
ECU (le Genève dans un Irilobe à double hande.
Rcv. POST TENE BRAS LVX P
Le resle semblahlc au revers du n" 137.
Poids 1^™ ,480. — Mod. 0'" ,0!22. — P,ill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
142. Trois-quaiis de 1S6i .
Semblable à celui du n" 141, sauf 1501
Rev. semblable à celui du n" 141.
Poids ls™-,420. — Mod. 0'"-,021. - Bill. — Musée de Genève.
143. Trois-quarls de 1576.
GENEVA CIVITAS 1570 *
Écu de Genève dans un Irilobe à double bande.
Rev. POST TENE BRAS LVX G
Le reste semblable au revers du n" 137.
Poids 1^™ ,570. — Mod. 0™ ,022. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
144. Trois-quarls de 1577.
GENEVA- CIVITAS 1577 «
Ècu de Genève dans un trilobé à double bande.
Rev. semblable à celui du n" 143.
Poids 1^™ ,430. — Mod. 0'" ,0225. — Bill. — Musée de Genève.
275
220 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Plusieurs variantes.
RIavignac signale un trois-quarls de 1578.
145. Trois-quarls de hWO.
GENEVA CIVITAS : 1590 *
Écu de Genève dans un trilobé à double bande.
Rev. POST TENE RRAS LVX ©
Croix pattée coupant la légende, posée sur un quadrilobe à double bande dont
les lobes sont intérieurement réunis par des globules.
Poids l^-,290. — Mod. O-^^O^O. — Rill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes. Sur certains exemplaires, il semblerait que la marque soit G
et non pas (h, mais ces exemplaires étant frustes, nous ne pouvons l'aflnmer.
146. Trois-quarls de iô9I.
Semblable à celui du n" 145, sauf 1591
Rev. seudilable à celui du n" 145.
Poids ls™-,3!20. — Mod. 0'" ,0190. — Rill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
1 17. Trois-quarls de 1S9'2.
Semblable à celui du ii' 115, sauf 1592
Piev. semblable à celui du n" 1 i5.
Poids l'^™,i80. — Mod. 0' ,0205. Rill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
148. Trois-quarls de i592.
Semblable à iclui du u" 1 i7.
276
DESCRIPTION r)î:s MONNAIES. 221
Rev. POST TENE BRAS EVX ©
Croix paltéc, coupant la légonde, posée sur un quadrilobe à double bande dont
les lobes sont intérieurement r('unis par des gloliules.
Poids ls™-,370. — Mod. 0"-,OI9. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
149. Trois-quarls de 1595.
GENEVÂ- CIVITAS 1593
Armes de Genève dans un cercle, surmontées de l'aigle d'Empire.
Rev. semblable à celui du n" 148.
Poids l*5™-,070. — Mod. 0" ,018. — Bill. — Musée de Wintertbour.
150. Trois-quarts de i39i.
Semblable à celui du n" 149, sauf 1594
Rev. semblable à celui du n" 149.
Poids 1^ ,070. — Mod. 0" ,020. — Bill. — Musée de Genève.
PI. III, n" 22.
Plusieurs variantes.
151. Frappe en arqenl du Irois-quarls de l^iOi.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 150.
Poids is™,l70. Mod. 0"',020. — AR iMusi-e de Genève.
1 52. Trois-quarls de 1-S9S.
Semblable à celui M\ u" 149, sauf 1595
Rev. semblable à celui du n" 1 19.
277
222 HlSTOffiE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poids 1=™-.300. — Mod. 0'" .010. — Rill. Musée de Genève.
IMiisiciiis v;ii i.inles.
153. Trnis-(iu(iils de /■')!>().
Soiiiblable à celui du ii 1 iO, sauf I50()
Rev. seinlilalile à celui du ii IV,).
Poids I'"",010. — Mod. 0"-,OI9. — Fîill. - Mns.'-e de (;enève.
Plusieurs vaiianles.
Hlavi»;nac menliomie nu liois-(|uarls de 1507.
I5i. Tr(>is-(jii(irls (le lo9S
Semblable à celui t\u u" 1 19. sauf 1598
Rev. semblable à celui du u I i9.
Poids l^™,i60. — Mod. ()-,OI9. Bill. - Musée de Genève.
155. Tr()is-(jii(iils (le lo99.
Seudilalde à celui du n I 19, saui' 1599
Rev. semblable à celui tlu n" 1 i9.
Poids 1^"".190. " Mod. 0'", 019 -^ Rill. — Mumm' (b- Genève
Plu>icui> variantes.
15(î. Trois-quarls df 1601.
Semblable à celui du u" I i9, sauT HiOl
Rev. semblable à celui du n" l i9.
Poids 1^"",310. — .Mod. 0" .019. — Bill. — Musée de Bàle
Blavignac menliouue un Uois-(juaits de 1010.
278
DESCRIPTION DES MONNAIES. 223
157. Trois-quarls de 1612.
GENEVA CIVITAS 1612
Armes de Genève dans un cercle, surmontées de l'aigle d'Em|)ire.
Rev. POST TEiNE BRAS LVX G
Croix padéc, coupant la légende, posée sur un quadrilol)e à double bande dont
les lobes sont inlérieuremcnl r(''unis par des globules.
Poids 1»™ ,100. Mod. O-^OIS. — Bill. — Coll. de la Soc. d'hist. et d'arch. de
Genève.
158. Trots-quarts de 1615.
Semblable à cehii du n" 157, saut' 1613
Rev. semblable à celui du n" 157.
Poids F™, 010. — Mod. 0",01î). — liill.— Miis('-c (W (ienève.
RIavignac mentionne un trois-(|uarls de 1014.
159. Trots-yitarts de 16 1(1.
Semblalile à celui dn n" 157, saut llilC)
Rev. POST TENE RUAS LVX. Légende peu dislinclc.
Croix paltée, coupant la légende, posée sur un (pia(lrib)lM! à double bande dont
les lobes sont intérieiucnient réunis par des globules.
Poids P™,080. -- Mod. 0" ,011). — Bill. — Coll. de M. M. Girod.
KiO. J'rois-qutirls de 161/.
Semblable à celui du n" 157, sauf 1017
Rev. semblalile à celui du n" 159.
Poids 0"™-,910. — Mod. 0'" ,019. — Bill. — Musée de Genève.
279
224 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
IGl. Ttois-quaris rie 1619.
GENEVA CIVITAS 1619
Armes de Genève dans un cercle, surnionli-es de l'aigle (rEni[)ire
Rev. POST TENE BUA8 LVX- N'.
Le reste semblable au revers du n" 159.
Poids Os™-,910. — Mod.0'",018. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Blavignac mentionne des trois-quarls de 1030 et 1033.
102. Trois-quarls de 1654.
Semblable à celui du n 101, sauf 1034
Rev. semblable à celui du n° 159.
Poids 1^™,0I0. - iMod. 0'",019. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
163. Trois-quarls de 1656.
Semblable à celui du n" 101, sauf 1030
Rev. semblable à celui du n" 159.
Poids l^^'^^OiO. — Mod. 0"-,019. — Bill. — Musée de Genève.
164. Trois-quarls de 1657.
Semblable à celui du n" 101, sauf 1037
Rev. semblable à celui du n" 159.
Poids l5™-,230. — Mod. 0'",()I9. j'.ili. - Musée de Genève.
280
DESCRIPTION DES MUXXAIES. 225
165. Trois-qtiarls de IG-il.
GENEVA- CIVITAS- l()5i Lc'geiulo 1res fllact'e, surtout le iiiilir-siini" qui
pourrait bieu être 103i.
Armes de Genève dans un cercle, surinonlées de l'aii^le d'Empire.
Rev. semblable cà celui du u" 1511.
Poids faible. — Mod. 0'",0185. — Bill. — Coll. de M. A. liilliet.
Blavliinac signale des trois-quaits de 1054, 1001, 1071 et 1077.
100. Trois-qttarls de 1678.
GENEVA * GIMTAS 1()78
Armes de Genève dans un cercle, surmontées de *
Uev. I»0ST TENEBUAS EVX I E
Le reste semblable au revers du u" 151J, sauf nue croix plus courte cl * au
centre de la croix.
Poids 0'""-,800. — Mod. 0"" ,019. — Bill. — Musée de Genève.
PI. 111, n" 23.
On connaît plusieurs variantes de celte monnaie; l'une d'elle a une croi.x libre.
1()7. Truis-quarls de 1708.
GENEUA RESPUB
Exergue au-dessous d'un liait 1708
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exergue 1 • M
Croix paltée el ajourée, dans un quailrilobe à double bande d(tul les lobes sont
intérieurement réunis par des tierces-feuilles.
Poids 0^™ ,890. — Mod. 0" ,018. — Bill. — Musée de Genève.
281
226 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
PI. m. 11" 24-.
On connaît plusieurs varianlos do celle monnaie; l'une d'elles porle un point
après (jENEUA et des points au lieu de tierces-feuilles, au revers.
1G8. Frappe en aryrni du Irols-qiiarts de IJOS.
Ij' droit et le revers sont send)lables à ceux du n" UiT.
Poids 0^,890. — Mod.0"'-,018. - AR. - Musée de Genève.
Jeûner nienlionne un trois-quarls de 1714.
169. Troîs-(]uarls de 17 lo.
•RESPUBL GEiNEVEN
Exergue P P D 1715
Armes de Genève dans un carlouclie surmonté d'un soleil à rayons droits el
ondulants. Au centre du soleil et dans un cercle 1 II S en lettres incuses.
Rev. POST TENE BRAS LUX-
Croix l'euilhie, volnlée et pommetlée, coupant la légende. Au centre de la croix
et dans un cercle 1 II S
Poids 0^"-,970. — Mod. 0™ ,018. — Bill. — Mus.'c de Genève.
PI. m, u° 25.
Plusieurs variantes.
170. Frappe eu arqenl du trois-qnarls de 17 IS.
Le droit el le revers sont semidables à ceux du u" 169.
Poids l^-,240. — Mod. 0™ ,018. — AR. — Musée de (ienève
171. Tniis-ijuaris de 1700.
RESPl BL GENEVEN 17 30-
282
DESCRIPTION DES MONNAIES. 227
Le reste semblable au droit du n" 169.
Rev. POST TENEBUAS El X P A C
Aigle d'Empire couronné.
Poids l^™-,040. — Mod. 0'"-,018. — Bill. doré. — Musée de Genève.
Pi. 111, ivm.
172. Troîs-qitarls de 1730.
KESPL BE- (iENEVEN- Légende peu distincte.
Exergue 1730
Le reste semblable au droit du u" 169.
Rev. semblable à celui du n" 171.
Poids 0^™ ,920. — Mod. O"" ,018. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
173. Frappe en argent du Irois-qiiarts de 1730.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n' 172.
Poids l^",200. - Mod. 0'",018. - AR. — Coll. de M. Cb. Borgeaud.
17i. Trois-qnarts de 1731 .
Semblable à celui du n" 172, sauf 1731 La b'gcnde et les détails (hi cbamp sont
peu distincts.
Rev. semblable à celui du n" 171. La légende et les détails du cbamp sont peu
distincts.
Poids 0^'",820. - Mod. 0'",0I7. ~ Bill. — Coll. de M. Cb. Borgeaud.
175. Trois-ijuarls de 1753.
RESPIBL GENEVEN-
283
228 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Armes de Genève dans nn cartoncbe surmonté d'un soleil formé de rayons
droits et ondulants. Au centre du soleil et dans un cercle I II S en lellres incuses.
Rcv. POST TENEBHAS LUX- 1753 Légende peu distincte.
Aigle d'Empire couronné.
Poids 0'™ ,830. — Mod. 0"' ,017. — Bill. — Musée de Genève.
176. Trfyis-quarls de 1763.
Semblable à celui du n° 175.
Uev. semblable à celui du n° 175, sauf 17()3
Poids 0«™-,870. — Mod. 0™ ,017. — Bill. — Musée de Genève.
177. Frappe en nrçjeni du Irois-quaris de 17 (iS.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 170.
Poids 1^"" ,400. — Mod. 0" .017. — .\B. — Musée de Genève.
178. Trois-quaris de 1775.
Semblable à celui du n" 175.
Rev. semblable à celui du n" 175, sauf 1775
Poids 0"""-,OiO. — Mod. 0" ,018. Bill. Mus.'r de (Genève
Plusieurs variantes.
170. Frappe en ar<p'Ul du Irois-ijiKirls de 1775.
Le droil cl le revers sont seinlilables à ceux du u" 178.
Poids L"",Oλ0. Mod. (r,018. AB. - Musée de r.cuève.
180. Trois-qiKirl.^ de 17H5
. BESPl BL G EN E YEN-
284
DESCRIPTION DES MONNAIES. 229
Armes de Genève dans nn cailonche, surmonlées d'un soleil formé de rayons
droits et ondulants. Le soleil est ajouré en cercle.
Rev. POST TENEBRAS LUX 17 85
Aigle d'Empire couronné.
Poids 0^™-,850. — Mod. 0"' ,017. - P.ill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
181. Frappe m arijeni (la irois-quaris fie 17SS.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n° 180, sauf qu'entre les deux
têtes de l'aigle se trouve la lettre E incuse, qui paraît avoir été ajoutée postérieure-
ment à la frappe.
Poids 1^"" ,090. — Mod. O-^^OH — AR. — Musée de Genève.
VIU. SOLS '
182. Sol (le ISoG.
Rev. POST- TENERRAS- LVCEM ♦ 1536 ♦ Légende peu distincte.
ECU de Genève surmonté de GENEVA; le vol du demi-aigle est abaissé.
Rev. Mllll- SESE- ELECTET- OMNE- GNV ♦ Légende peu distincte.
Croix feuillue, portant en co'iu- 1 II S
Poids l^™-,i20. — Mod. 0'", 021. — Bill. — Musée de Genève.
PI. m, n" 27.
Cette rare monnaie a é'té [trise pom- un (|uarl \\:\v Rlavigiuic. Connue nous
l'avons dit', à cause du tilre et du [toids, elle ne peut être classée que parmi les
sols.
' Voy. ci-dessus, jinge (i'.) cl siiivniilcs.
^ Voy. ci-dessus, iiage 7().
285 38
230 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
183. Sol ,lr loôf).
GENEVA * CIMTAS * 15 39 *
Ècii (le (ienèvo surmonlé (h; l'aigle d'Emiiire (|iii coiiim' le milh'siint'; le vol des
aigles est abaissé.
I\ev. POST * TENEBRAS » LVCE » V. *
Croix palli'e, Iburcliée ol vidée '.
Poids l^™-,850. — Mod. 0"-,()2i. — Bill. — Musée de Genève.
PI. III, 11" 28.
On connail plusieiiis variantes de celte monnaie. L'une d'elles porte
GENEVA : GIVIT.XS ° 15 39 : et au revers POST * TENEBKAS * LVCEM
La lé'iiende est en |>aili(' effacée. Elle a un poids de i^™,720 et un module de
0'°\d"M; elle est de billon et appartient à M. P. INIarin, à Genève.
184. Solde io40.
GENE VA * CIMTAS * 15i0 +
Eco de Genève; le vol du demi-aigle est abaissé.
Bev. POST * TENEBBAS * LVCEN +
Croix paltée, fourchée et vidée.
Poids 1^" ,780. — Mod. (r-,023. — Bill. — Miiscîe de Genève.
PI. IIL n" 29.
Cette pièce termine la première série des sols portant le milb'sime; celui-ci ne
réapparaîtra qu'en 1550. Enire 15i0 et 1550, un assez grand nombre de sols sont
Trappes, pour la descriplion desquels nous entrerons dans plus de détails que
d'Iiabilude, car, ici, les variantes |)euveiil avoir l'importance de variétés.
185. Sol S(ms millhivie.
* GENEYA * CI VIT AS *
' \o\. ci-ilt'ssiis. |iag(' 180. 11. 1.
286
DESCRIPTION DES MONNAIES. 231
Écli (le Genève siinnnrilé de l'aigle d'Empire; le vol des aigles est abaissé.
Rev. POST * TENEBIUS * LVCEN +
Croix patlée, foiirchée el vidée.
Poids 1^™ ,750. — Mod. O"" ,021. — P.ill. — Musée de Genève.
Comme nous l'avons dil', cette monnaie dont on connaît plusieurs variantes,
doit avoir été frappée vers 1511 cl avant l'ordonnance de 1542. On peut en dii'e
autant des (pialrc sols suivants.
186. Sol sans millésime.
* GEVENA . CIVITAS * Légende peu distincte.
Écu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST * TENEBRAS * EVCEM * G *
Croix pattée, foin-chée et vidée.
Poids ls™-,iOO. — Mod. 0"' ,022. — IJill. — Musée de Genève.
187. Sol sans miltésiine.
GENE^'A . CIVITAS Légende très eflacée.
Écu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST * TENEBRAS * LVCEM * G *
Croix pattée, fourchée et vidée.
Poids ls™-,000. — Mod. 0" ,022. — liill. — Musée de Genève.
188. Sol mus millésime.
GEBENA * CIVITAS * Lt'geude peu distincte.
Écu de Genève surmonte'' de l'aigle d'Empire.
Rev. POST TENEBRAS * LVCEM * G *
' Voy. ci-i-k's.siis, page 70.
287
232 lllbïOlRE MONÉTAIUE 1»K GENÈVE.
Croix pallée, fourchée el viflée.
Poids 1^™,550. — Mod. O^^OSÔ. — liill. — Coll. de M. A. Ililli.'l.
181). Sol .sans iiiillr.siiiic.
MONETA NOVA : CEBENAUVM
Ecii (le Genève sui'inoiilé de l'iiii-le d'Empire.
Uev. POST TENEBRAS • LVCE^I • G ■ Lrg.'iide |.eii disliiiclc.
Croix paltée, fourchée et vidée.
Poids is™ ,800. - Mod. 0™ ,0235. — Bill. — Coll. de M. A. Billiel.
(]es deux [)ièces ont été décrites par M. A. Morel-Ealio'; nous avons déjà dil '
qu'à cause du type elles ne peuvent avoir été frappées que par Henri Goulaz.
100. Sol sons milh'slmc.
* GENEVA * CIVITAS *
Ècu de (ienève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST ie TENEBRAS * LVX • * G *
Croix pattée, fourchée et vidée.
Poids 1="\760. — Mod. 0"^-,023. — Bill. — Musée de Genève.
PI. III, 11" 30.
Celle pièce, (|ui indirpic à l'essai un titre de 3 dcn. 22 lir., a été frappée en
vertu de l'ordonnance du 30 janvier 1542. Ee ly|M' en est di'sormais immobilisé
jusqu'en 1022. On connaîl un assez grand nombre de variantes de ce n" 190,
évidemment frappées de 1542 à 1540\ mais nous jugeons inutile {\i' les décrire,
puisque [)en(lanlce laps de lem|is les conditions de titre des sols nont pas varié.
' Mdiiiiiui's iiii'ililfs et niiil<iliiiii.< iliiliriiiifs, i\;\]\>i V liiilii'iili'iir d'Iiisloin' li iriiiilKjiiilcs suisse,^.
Onzir'inc aiiiU'C. 18();). ii" 4. p. (ii. cl lii-a^'c à pail. lunch. iii-S" i'/iiiicli. IS(i(i . p. .1.
- Voy. ci-ilcssus. page 71.
' Voy. ci-des.sus. page.< 20 et 21.
288
T)KS(TîirTIO\ DES MONNAIES. 258
11)1. Sol sans milU'simc.
* GENEVA * ClVn AS *
Ecii de Gt'iiève siiiinonti' de l'iiii^lc (rEmitirc
llev. POST TENEHIIAS lAX * 15 *
Croix patlée, l'ouiclirc cl vidi'c.
Poids Is™-,810 — Mod. 0" .02!2. ~ Bill. - Coll. dr iM. IV .Miiriii.
Colle pièce a élé l'iap|tée dans l'amiée I5i7, |iar les lièics lîcillielier '.
102. Sol sans millésime.
Semblable à celui du n" 191.
Rev. POST : TENEHI\AS : LVX : ♦ :
Croix paltée, fourcbée el vidée.
Poids ls™-,680. — Mod. 0"',023. — Hill. — Musée de Genève.
On connaît plusieurs variantes de celle monnaie, ipii n'a pu (Mre IVapiK'e (pie
de 1548 jusqu'en mai 1550 par Eranç.-l)an. el Pliilib. Ilerihelier associés à Henri
Goulaz'. On voilque,i»ràceauxmarquesdes maîtres, on peut, de 1540 à 1550,suivi'e
les diverses émissions des monnaies alors même qu'elles n'ont pas de millésime.
193. Sol (le iorW.
GENEVA CIVITAS 1550
Ècu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire. • . -
Rev. POST : TENEI5RAS : EVX : ♦ :
Croix pattée, fourchée et vidée.
Poids 1^™,440. — Mod. ()'", 0225. ^ l'.ill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
' Voy. ci-dessus, pages 20 et '21 .
^ Voy. ci-dessus, page 'â-l . ■• • • ■ '"-' ■ '• ' ■ '
289
234 HISTOIRE -MONÉTAIKE DE GENÈVE.
I9i. Sol de lôoi.
(iENEVA CIMTAS 1551
ECU de Genève siirmoiilé do l'aigle d'Empire.
Rev. semblable à celui du n 193.
Poids l^'"-,650. — Mo(l.(>",02l5. — Dill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Nous rappelons que l'association des IVères Berihelier avec llein'i Goulaz se
rompit le 23 février 1551 et que, désormais, ces maîtres se succédèrent à la Mon-
naie de neuf mois en neuf mois.
195. Sol de ISnI.
Semblable à celui du n" 19i.
Rev. POST : TENEBRAS : LVX : G :
Croi.x pattée, fourchée et vidée.
Poids l^™-,650. — Mod. O-^.O^^. — Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
196. Solde loùl.
Semblai)le à celui tlii u 19i.
Rev. POST : TENEBRAS : EVX : B :
Croix pattée, fourcbée el vidée.
Poids l^^-JSO. — Mod.0"-,023. — Bill. — Musée de Genève.
197. Solde 1oô2.
Semblable à celui ^\\\ w" 194, sauf 1552 Légende jm'ii disliiicle.
Rev. semblable à celui du u' 196.
290
DESCRIPTION DES MONNAIES. 235
Croix palUk', foiirclirn cl vidéo.
Poids 1^°,070 - Mod. 0",02!2. — [Vill. - Musée de (lenôve.
Plusieurs vaiianles.
198. Sol (le /-V-ïS.
Semblable à celui du n" 197. Légende peu dislincle.
Rcv. POST : TENEBIUS : LVX : G :
Croix pallée, Iburcliée el vidi-e.
Poids l»^™ ,070 — Mod. ()'" .022. - I5ill. — Musée de Genève.
199. Sol de ISSo.
GENEVA. CIVITAS. 1553 :
Êcu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. semblable à celui du n° 198.
Poids 1^™ ,700. — Mod. 0" ,022. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
200. Sol de 1553.
GENEVA- CIVITAS 1553-
Ècu de Genève surmonté de l'aigle d'Em|)ire.
Rev. POST : TENElîRAS : LVX : 15 :
Croix pallée, fourchée el vidée.
Poids ls^"'-,560. — Mod. 0"',0225. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variâmes.
201. Solde 1554.
Semblable à celui du n" 200, sauf 1554
291
236 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Rev. semblable à oeliii du n° 200.
Poids ls™\301. — Mo(1.0'-,021. — Bill. -- Musée de Lyon.
202. Sol de ISSâ.
Semblable à celui du w° 201.
Rev. POST : TENERRAS : LV\ : G :
Croix padée, fourchée et vidée.
Poids 1^™ ,200. — .Mod. 0™-,0225. — Bill. - Musée de Genève.
203. Sol de /.5-)o.
Semblable à celui du n" 200, sauf 1555
Rev. semblable à celui du n" 202.
Poids l^™-,i70. — Mod. 0"-,022. — Bill. — Musée de Genève.
20i. Sol de /oo5.
•GENEVA- CIMTAS 1555
Ëcu de Genève surmonb' de TaiL^le d'Eiupiic.
Rev. POST : ÏENEiîBAS : LVX : B :
Croix pallée, l'ourcbée el vidée.
Poids l^""-,000. — Mod. 0'",023. — Bill. — Coll. de .M. M. Cirod
205. Sol de lii^6.
Semblable à celui du n°20i, sauf 1550
Rev. POST : TENEBRAS : EV\ : G :
Croix pallée, fourcliée el vidée. , .
Poids l^™-,800. — Mod. 0"' ,022 — Bill. — Mus.'e de Genève.
Plusieurs varianles. . '
202
DESCRIPTION DKS MONNAIES. 237
206. Sol de Joo6.
Semblable à celui du n" 205.
Rev. POST : TENEBRAS : LVX i E i
Croix paltée, fourcbée et vidée.
Poids 1^"" ,580. — Mod. 0" ,024. — Bill. — Musée de Genève.
2D7. Sol (le 1oo7.
Semblable à celui du n" 105, sauf 1557
Rev. semblable à celui du n" 206.
Poids F™-,810. — Mod. 0™-,02l5. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Blavignac mentionne un sol de 1558.
208. Sol de loo9.
GENEVA. CIVITAS. 1559 : Eégcnde peu distincte.
Écu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POSÏ : TENEBKAS : LVX : G. Légende peu distincte.
Croix pattée, Iburcliée et vidée.
Poids faible. — Mod. 0'"-,022. - Bill. — Coll. de M. M. Girod.
Plusieurs variantes.
209. Sol de lolU).
GENEVA CIVITAS : 1560
Écu de Genève siu'monlé de l'aigle d'Empire.
Rev. POST : TENEBRAS : LVX : P : Légende peu distincte.
Croix pattée, fourcbée et vidée.
TOMK T, Z^O 39
238 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GEXÈVE.
Poids l^"-,3o0. — Mod. O^sO-i-i. — Bill. - Musé(> de Conèvc.
Poole signale un sol de 1560, avec la signature G.
210. Solde lodi.
GENE VA CIVITAS : 1561-
Ècu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST : TENEBKÂS : LVX • P
Groix paltée, fourchée et vidée.
Poids l^""-,-ilO. — Mod. 0™ ,0-22. - Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
211. Sol (h' l-i62.
GENEVA : CIM'IVS : 1562
Écu de Genève surmonlé de l'aigle d'Empire.
Piev. POST : TENEBRAS : LVX : P :
Croix pallée, fourchée et vidée.
Poids 1°™,040. — Mod. 0" ,023. — Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
212. Sol flr i:Uiô
Semblable à celui du n 21 1, sauf 1563
Rev. semblable à celui du ir 21 1.
Poids P™,560. — Mod. 0" .0215. — Bill. Coll. de M. P. Marin.
213. Solde iù64.
Semblable à celui du n" 211, sauf 1564
294
DESCRIPTION DES MONNAIES. 239
Rev. POST : TENEBRAS : LVX : G :
Croix patlée, fourcliée et vidée.
Poids F™-,350. — Mod. O^^O^lô. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
214. Sol de 1-565.
Semblable à celui du n'Sll, sauf 1565
Rev. semblable à celui du n" 213.
Poids 1°™,390. — Mod. 0" ,022. — Bill. — Musée de Genève.
215. Sol de 1566.
Semblable à celui du n" 211, sauf 1566
Rev. semblable à celui du n° 213.
Poids l^""-,330. — Mod. 0" ,022. — Bill. — Musée de (îenève.
Plusieurs variantes.
21(). Sol de 1567.
Semblable à celui du n" 211, sauf 1567 Légende indistincte.
Rev. semblable à celui du n°213.
Poids faible. — Mod. 0"-,021. — Bill. — Musée de Genève.
217. Sol de 1568.
Semblable à celui du n"211, sauf 1568
Rev. semblable à celui du n° 213.
Poids 1^'" ,660. — Mod. 0"-,021. - Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
295
240 HISTOIRE MOXÉTAIIiK DE GENÈVE.
218. Sol de ^569.
Semblable à celui du n" 211. sauf 1509
Rev. semblable à celui du n" 213.
Poids 1"'" ,550. — Mod. 0" .020. — Bill. ^ Musée de l.ausamu\
»
219. Solde Io70.
Somblablo à celui {\\\ u" 211, sauf 1570
Rev. semblable à celui dii n'213.
Poids F""-,620. — Mod. 0-, 020. — Bill. - Musée de Genève.
220. Sol de io7l.
Semblable à celui du u' 211, sauf 1571
Rev. semblable à celui du u''213.
Poids P"",3I0. - Mod. 0" .020. — Bill. - Musée de Genève
Plusieurs variantes.
221. Solde lo72.
GENEVA- CIVITAS 1572
ECU (le Genève surmonté de Taigle d'Empire.
Rev. POST- TENEBRAS LV\ G
Groix pallée, fourchée et vidi'-c
Poids l°"".700. — Mod. 0'-.021. P,ill. Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
222. Sol de io73.
GENEVA ♦ GIMTAS ♦ 1573
296
DESrKIPTIOX DKS MOXXAIKS. 241
Ècu (le Genève surmonlé de l'aigle d'Empire.
Rev. semblable à celui du n" 221.
Poids l'^™-,410. — Mod. 0" ,021. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
223. Sol de io74.
GENEVA CIVITAS- 1574
Ecu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire, leipiel est accosté de deux aiinclels.
Rev. POST- TENEBRÂS- LVX ? G ?
Croix patlée, fourchée et vidée.
Poids is™ ,120. - iMod. 0" ,021. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
224. Sol (le lois.
Semblable à celui du n° 223, sauf 1575 et point d'annelels.
Rev. POST * TENEBRAS * LVX * G *
Croix pattée, fourchée et vidée.
Poids P'"'"-,350. — Mod. 0",021. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
225. Sol (le JoJd.
GENEVA- CIVITAS 1576
Ecu de Genève surmonlé de l'aigle d'Empire.
Rev. POST TENEBRAS- LVX G-
Croix pattée, fourchée et vidée.
Poids F™-,600. — Mod. 0"'-,022. - Bill. Musée de Genève.
297
242 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
2-20. Sol de foSO.
Soriiblable à celui du ii 225, sauf 1580
Uev. semblable à celui du n° 225.
Poids ls™-,650. — Mod. 0'".021. — lîill. — Coll. de M. 1». .Maiiu.
227. Sol de iSSi.
Semblable à celui du ii" 225, sauf 1581
Rev. POST TENEBKAS LVX M
Croix paltée, fourchée et vidée, chargée de X au ccnlie.
Poids ls""-,510. — Mod. 0" ,021. — Bill. — Musée de Genève.
228. Sol de 1ôS2.
Semblable à celui du ii" 225, sauf 1582
Rev. semblable à celui du n" 227.
Poids l^'"'-,550. — Mod. 0"' ,022. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
229. Sol de IS84.
Semblable à celui du n" 225, sauf I58i
Rev. semblable à celui du n° 227.
Poids 1^™ ,800. — Mod. 0"' ,022. — Bill. - Miis(-e de C.i^\\hsi\
Plusieurs variantes.
230. Frap/je en ciiirre du .sol de I5H4.
Le droit e( le revers sont presijue sendjiables à ceux du n" 229.
298
DESCRIPTION DES MONNAIES. 243
Poids 9'™ ,250. — Mod. 0'" ,023. — CH. — Musée de Genève.
M. Morel-Fiitio ', qui a df'cril celle pièce, la dil en ai'iicni cl lui donne le nom
d'essai ou pied-forl. Nous nous sommes assuré qu'elle étailen cuivre louge; c'esl
donc un essai du sol de I58i, mais non |»as un [jied-iorl".
231. Solde /.ïS/).
Semblable à celui du u" 225, sauf 1585
Rev. POST TENEBKA8 L\\ G
Croix pallée, fourchée el vidée, chargée de X ;ui ceuire.
Poids 1^"" ,790. — Mod. 0'"-,022. — Bill. — Musée de Genève.
232. Sol (le 1SSG.
Semblable à celui du n" 225, sauf 1580
Rev. semblable à celui du n° 231 .
Poids le™, 700. — Mod. 0'",021. ~ Bill. Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
233. Sol (le 1587.
GENEVA CIVITAS 1587
Écu de Genève surmonté de l'aii^le d'Empire.
Rev. semblable à celui du n"231.
Poids le™-,650. — Mod. 0'",021. - P.ill. — Mus('e de Genève.
234. Sol (le J.'iSS.
GENEVA • CIVITAS : 1588
' Monnaies inédites ri iiullalions italicniirs. dans V hnliralnn- d'hixliiiir ri li' (inliijnilé-^ suisses.
Onzième année, ISG!), n" 4, ii. 70 ol. Vu-v^i- à pari.. lirocJi. iu-S" (Ziirifli, IS(iC)), p. 10.
' Voy. ci-dessus, page Mi.
299
244 HISTOIRK MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Écli de Genève surmoiilé de l'aigle d'Empire.
Uev. semblable à eehii du ir!23l.
Poids 1"™,500. — Mod. ()M>21. liill. - Musée de Genève.
235. Sol de io88.
Semblable à celui du n" 234.
Rev. POST- TENEBR.\S LVX- C G-
Croix patlée, Iburcbée et vidée, chargée de X au ceulie.
Poids l5""-,500. — Mod. 0" ,022. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
236. Sol (le /^S9.
Semblable à celui du n" 231, sauf 1589
Rev. semblable à celui du n° 235.
Poids is'"'-,350. - Mod. 0'", 021. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs vaiianles.
237. Sol de lim.
Semblalde à celui du n" 234, saut" I5U0
Rev. send)lable à celui du n" 235.
Poids l'-'™,740. — Mod. 0",02l. — Bill. - Musé-e de Genève.
On connaît un sol faux de 15U1. Blavignac un iilicunie des sols de 1591 et 1592.
238. Sol de l-WÔ.
(iE\EV.\- CIVrr.\S- 1593 Er-gende peu dislindc; il se pniurait qm' ce fût
1595.
.300
DESCRIPTION DES MON^'AIES. 245
Écli de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST TENEBUAS LVX (^3-
Croix pattée, fourchée el vidée.
Poids 1^" ,500. ~ Mod. O^-.O^O. — Bill. — Musée de Soulli Kensington, à
Londres.
239. Sol de 1S94.
Semblable à celui du n" 238, sauf 1594
Rev. semblable à celui du n° 238.
Poids ls™,350. — Mod. 0",02i. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
240. Sol de 1ù9S.
Semblable à celui du n" 238, saut' 1595
Rev. semblable à celui du n" 238.
Poids 1^™ ,520. — Mod. 0'"-,020. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
241. Sol de /o96.
Semblable à celui du n" 238, sauf 1596
Rev. semblable à celui du n" 238.
Poids 1^™ ,240. — Mod. 0" ,020. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
2i2. Solde '1597.
Semblable à celui du n" 238, sauf 1597
Rev. semblable à celui du n" 238.
Poids P^""-,490. — Mod. 0'" ,020. — Bill. — Musée de Genève.
301 40
246 IllSTOIHF, MONKTAUiE 1>K GENÈVE.
Plusieurs variantes.
Jeûner menlionne des sols de 1598 et de 1599.
^2i;i S,>1 (le 1604.
(iENEVA- CIVITAS 10(M
Éeu de Cieuève surmonté de l'aigle d'l'",m|)ir(\
Kev. POST TENEBRAS LVX x
(ii'oix patlée, fourchée et vidée.
Poids ls™-,a50. — >Iod. 0'°-,021 . P.ill. ^ Musée de Genève.
tï'l. S„l ,lr llUK'i.
Semblalile à celui du n" 243, sauf ir.05
Uev. semblable à celui (hi u" 243.
Poids l^™,i30. — î\lod.<r.0'2l. Bill Musée de f.encve.
Plusieurs variantes.
2i5. Sol de liWO.
Semblable à crlui du n" 243, sauf HiOfi
llev. sendjlaide à celui du n" 243.
l»oi(ls H™.()0(). — Mod.()"',02l. — Bill. - Musée de Henève.
24(!. Sol ilr mil
S<'ud)lable à celui du n" 243, sauf H!l I
Bev. POST TENEBB.VS LVX I)
(Iroix paltée, fourcbée et vidée.
i»oids l'^™,IOO. — Mod. 0"',()20. — Bill. ~ Coll. de M. .M. (iirod
302
DESCRIPTION DES MONNAIES. 247
247. Sol de 1612.
Semblable à eelui (\y\ n"2io, sauf Mi 12
Rev. POST TENEBRAS LVX G
Croix paUée, foiircbée et vidée.
Poids 1^™ ,280. — Mod. 0" ,020. — Rill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
218. Sol de 1617.
Semblable à (clui du n°243, saut 1017
Rev. POST TENEBRAS LVX- fP.G-
Croix pallée, lourcbée et vidée.
Poids faible. — Mod. 0™ ,020. - Bill. Coll. de M. Cli. Bori^eaud.
2I'.>. Sol de li;i!).
Semblable à celui du n" 2i3, sauf 1()19
llev. sendjlable à celui du n" 2i3.
Poids P™-,370. — Mod. 0" ,020. - Bill. — Musée; de Cenèvc.
Plusieurs variantes.
Jenner signale un sol de 1620.
250. Soi de 1621.
Semblable à celui du n"2l3, sauf 1021
Rev. POST- TENEBRAS EVX C
Croix pattée, fourcbée et vidée.
Poids ls'"M50. — Mod. 0'" ,020. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
303
248 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
251. Sol (le 1622.
Somblahle à relui du \f Î2i3, sauf H>2!2
Rev. semblable à celui du ii° 250.
Poids H™-,050. — 1M(hI. 0"',01'J. i'.ill. Mns(''c de (icuève.
Plusieurs variantes.
252. Sol (le 1622.
Scmblalde à celui du u' 251.
Rev. POST TENERRAS LV.\ R i.
Croix pallée, lourchée el vidée.
Poids faible. — Mod. 0'",019. Rill. — Musée de (i.-uèv<'.
Plusieurs variantes.
lilavignac nienlioiine des sols de l(J3i el M'ùM \ .lenner de 1070; Rlavijiuac de
M>72. I(i78, 1708 el 1715; .lenner de 1731 ; Rlavii;nac de 1735; Jeûner de 1775.
L'existence de ces pièces nous parait douteuse, le monnayage des sols ayant été
interrompu jusqu'à la (in {\\\ XVIII""' siècle.
253. Sol (le /7So.
RESPrBLICA GENEVENSIS
Armes de Genève dans un cercle perb', surmontées d'un soleil.
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exergue 1785
Dans le cbamp et entouré d'ornements ^'^
•G-
Poids l^™-,020. - Mod. 0"',018. - Rill. - Musée de Genève.
PI. m, n 31.
Plusieurs variantes.
304
DESCRIPTION DES MONNAIES. 249
25 i. Frappe pu (inpnl <hi sol de I7HH.
I.c (Iroil ol le revers sont semblables à ceux du n" !258.
Poids l^'™-,740. — iMod. 0"'-,()l8. — AR. Musée (b' (ieuève
Plusieurs variantes.
255. Frappe en urgent dtt sol de 1780.
Semblable à celui du n ' 253.
Kev. semblable à relui du u" 25)^, sauf ITSC»
Poids ls™-,350. — Mod. ()'" ,0185. - ÂR. — Mus.'e de C.mèxe.
Plusieurs variantes.
250. Frappe en or du sol de l/HH.
Le droit et le levcrs sont seudjlables à ceux du u' 255.
Poids le™ ,480. — ÎMod. 0"'-,(H85. — AU. — Musée de Genève.
Nous n'avons jamais vu de sols de billon portant le milb-sinie de 1780; il se
pourrait qu'il n'eu ait été frappé qu'eu argent et en or, à titre d'échantillon.
257. Sol de i78S.
Semblable à celui du u" 253.
Rev. POST TENERRAS LUX
Exergue 1788
*
Dans le champ et entoun'' (roruenieuls ^^^^
h'
Poids is™ ,020. - Mod. 0",018. — Rill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
305
250 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
258. Frappe on urgent du sol fie 1788.
[j' tlioil el le revers soiil seiiilil;ililes ;'i ceux du n" 257.
Poids l'™-,ilO. — Mod. 0"',()I8. — AR — Musée de Genève.
IX. SIX -QIARTS ou DIXHLIT DENIERS'
Jenner menlioniie des six-quarls SiTus millésime, de 1572, 1589 el 1592. Ainsi
([ue nous lavons dit", celle monnaie n"a piis naissance qu'en 1593.
259. Six-(jttarls de lo'Jô.
GENEVA CIMTAS 1593
Aimes de Genève dans un cercle, suriiionlées de laiyle d'Empire.
Rev. POST TENEBRAS LVX ©•
Groix paltée el lourcliée'.
Poids l^™-,890. — Mod. 0™,()23. -- lîiil. Mu^'ede Genève.
PI. IV. n°32.
Plusieurs varianles.
2(>0. Frappe en unp'nl du six-ejiKirls de f-'iOS.
\a' droil el le revers soni senddables à ceux Au n' 259.
Poids 4^""-,530. - Mod. 0'",()23. - AR. — Musée de Genève.
On se rappelle' (|U(' la Idniic de la ( idix des six-ipiails de 1593 domia lieu à
une ré'clamalion de .M.M. de Berne (|ui ahoulil au (lianj^emenl de celle croix sur
les six-quarls de Tannée suivanle.
' et ' Voy. ci-rlos.sus, p.igo (i:i.
• Voy. ci-dessus, page 180. ii. I.
' Voy. (i-tlcssus. page Ci.
306
DESCRIPTION DES MONNAIES. 251
261. Six-qiiaris de io'.i'i.
Semblable à celui du n° 260, sauf 1594
Rev. POST- TENEP.iîAS LVX ©
Croi.x à balustres.
Poids F" ,750. — Mod. 0",022. — Bill. — Musée de Genève.
PI. IV, n» 33.
Plusieurs variantes.
Jeûner mentionne des six-qnarls de 1595 el de 1597. Blavignac menlionne un
six-quarts de 1628.
262. Six-f/iKirls (le iOÔô.
GENEVA- CIVITAS 1633 *
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. POST TF:NEnRAS LVX M
Croix à baluslres, des an;;les de laquelle parlent quatre rayons ondulants.
Poids l^"-,290. — Mod. 0"',021. — Bill. — Musée de Genève.
PI. IV, n° 34.
Plusieurs variantes.
263. Six-qnarls de 1654.
Semblable à celui du ii" 262, sauf 1634
Rev. semblable à celui du n° 262.
Poids 1"™ ,050. — Mod. 0"-,020. — Bill. — Musé.' de Genève.
Plusieurs variantes, dont une porte le millésime lOlVi.
Blavignac mentionne des six-quarts de 1673 el 1676.
2(ii. Six-f/iKirls de I(i78.
* GENEVA * CIVITAS * H)78 *
307
252 HISTOIRR MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Armes de Genève dans un cercle, surmontées de l'aigle d'Empire.
Rev. POST * TENEBRAS * LVX # I * E *
Croix à baluslres, des aiigles de laquelle partent (piatre rayons ondulants.
Poids 1""",500. - Mod.0"',()21. — Bill. — Musée de Genève.
PI. IV, n" 35.
Plusieurs variantes.
Jeûner mentionne un six-quarts de 1708.
265. Six-fjiKirls de 1722.
RESPUBLIC GENEVENSr
Ècu de Genève surmonté d'un soleil, au centre duquel se trouve I H S
Rev. POST TENEBRAS LUX 1722
Croix formée de colonnettes aux extrémités globulées, sur laquelle broche en
sautoir un ornement quadrilolié.
Poids 1^™-,010. — Mod.0'",019. ^ Bill. — Musée de Genève.
PI. IV, n» 36.
266. Six-cjuaris de I7S0.
RESPUBLIC- GENEVENSF
Écu de Genève surmonté d'un soleil au centre duquel se trouve im pctint, ou
|)eut-être un œil.
Rev. POST TENERRAS LUX 1750 «•
Croix formée de colonnettes aux e\tré'nut('s globub'es, sur bupudle broche en
sautoir un ornement quadrilolK'. La croix et roincmeut ipii l'acconqiai'ne sont
circonscrits dans une losaee à buit lobes.
INVnls F"",1(;0. — Mod. 0" ,019. - Rill. — Musée de Genève.
2(i7. FidpjX' en (uujciil (lu six-(ju(nis de 1730.
Le droit et le revers sont sendilables à ceux du n" 2(>().
Poids U'"".710. Mod. 0". (Mil. AR. — Musée de Genève.
308
■ DESCRIPTION DES MONNAIES. 253
268. Six-qiiorls de 1763.
Semblalile à celui du n"265.
Rev. semblable à celui du u" 265, sauf 1763
Poids ls™-,270. — Mod.0'",019. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
269. Fi(tj)j)(' en (injent dit sia-i/itarls de 1763.
Le droil et le revers sont semblables à ceux du n" 268.
Poids F™-,630. ^ Mod. (V",019. -^ AU. — Coll. de la Soc. d'hisl. etd'anb. dr
Genève.
270. Si.x-qnarls de 1766.
Semblable h celui du n" 265.
Rev. semblable à celui du n" 265, sauf 1766
Poids l^™ ,200. — Mod. 0'" ,019. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Blavignac mentionne un six-rpiarls de 1767.
271. Six-quaris de 1773.
Semblable à celui du n" 2(>5.
Rev. POST TEN ERRAS EUX-
Exergue -1775
Croix formée de colonnettes aux (>x(rémités globulées, sur laquelle brocbe en
sautoir un ornement qinuh'ifolié.
Poids l^™ ,390. — Mod. 0" ,019. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
TOME I. •*''<' 41
254 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GEXÈVE.
272. Six-quarts de 1776.
Semblable à celui du n" 205.
Rev. semblable à celui du u''27l, sauf 1776
Poids 1^-^,120. — Mod.O",OU). — Bill. — Musée de Genève.
X. THOIS-SOLS'
Jenner cite des Irois-sols saus millésime, de 1550 et de 1551. Nous avous vu
qu'il exisle des Irois-sols faux de 1550.
273. Trois-sols (le iùoâ.
GENEVA : «> : GIMTA8 : 4> :
Ècu de Genève surmonté de .ISS-i.
Rev. POST * TENEBRAS * LVX : G :
Croix à JKilusIres dans nu (inndrilobe à double liande don! les lobes sont inl('-
rieuremeul réunis par des volutes. Au centre de la croix *
Poids 3^" ,820. — Moil. 0™ ,029. — lîill. Musé-e de Genève.
PI. IV, n" 37.
Plusieurs variantes.
27 i. Trois-sols fie i-'îùS.
Seuiljlable à celui du n 273, sauf 1555
Kev. POST * TENEBRAS * LVX : B :
Croix à baluslres dans un quadrilolie à double bande dont les lobes sont inti'-
rieuroment réunis par des volutes.
Poids 3=™ ,870. — Mod. 0" ,028. - Bill. — Musée de Genève.
' et - Vo\. ci-dessus, page 38 el suivantes.
31t)
DESCRIPTION DES MONNAIES. 255
275. Trots-sots de ISS? .
Semblable à celui du n° 273, sauf 1557
Rev. POST 4> TENEBUAS «i LVX G •
Le reste semblable au revers du n° 274.
Poids 3^™-,870. — Mod. (V" ,028. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
276. Trois-sols de /SS7.
Semblable à celui du n" 275.
Rev. POST * TENEBRAS * LVX i E i
Le reste semblable au revers du n" 274.
Poids 3^™,13(). — Mod. ()'",028. — Bill. — Musée de Genève.
277. Trois-sols tir /ô'-î'tS.
Semblable à celui du n" 273, sauf 1558
Rev. sendjiabic à celui du n" 275.
Poids 3^™-,780. - Mod. ()'" ,028. Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
278. Trois-sols de loùO.
Semblable à celui du n° 273, sauf 1559
Rev. POST * TENEBBAS * LVX : V, :
Ia' reste semblable au revers du n° 274.
Poids 3s""-,820. — Mod. 0'" ,029. Bill. — Musée de Genève.
311
256 HISTOIKE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
279. Trois-wls de 1560.
GENEVA : 4* ■ CIMTAS : * :
Ècu (le Genève surmonté de 1560
Rev. P08T 1» TENEBRAS «> EVX + P 4*
Le reste semblable au revers du n° 274.
Poids 35™-,790. — Mod. 0",030. — Bill. — Musée de Genève.
On connaît un trois-sols faux, de 15(50, dont le style rappelle celui de 1550;
il porte au revers la légende POST * TENEBRAS * EOTVX * G * Une pièce
à peu près semblable, probablement du même faussaire, porte le millésime de
156E
280. Trois-sols de 1561.
Semblable à celui du n° 279, sauf 1561
Rev. POST 4. TENEBRAS + LVX •!• P +
Le reste semblable au revers du n" 274.
Poids 3^'"-,820. — Mod. 0"-,028. — Rill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
281. Trois-sols , le J562.
GENEVA : + : GIVITAS : 4- :
Ècu de Genève surmonté de .1502
Rev. POST ♦ TENEBRAS 4- LVX 4- I' 4-
Le reste scmblalilc au revers du n" 274.
Poids a»^'" ,750. — Mod. 0" ,027. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
282. Trois-sols de I06Ô.
GENEVA : X : CiVlTAS : X :
312
DESCRIPTION DES MONNAIES. 257
Ècu de Genève surmonté de .1563.
Rev. semblable à celui du n° 281, saul' que les croisetles sont en sautoir.
Poids 3s™-,600. — Mod. 0" ,028. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes
283. Trois-si'ls de 1364.
Semblable à celui du n° 282, sauf 1564
Rev. POST * TENEBRAS * EVX * G *
Le reste semblable au revers du n" 274.
Poids 3^'",990 - iMod. 0'"-,026. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
284. Trois-sols de 1S6S.
Semblable à celui du u" 282, saut 1565
Rev. semlilable à celui du n" 283.
Poids 3^»-,500. — Mod. 0'" ,028. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
285. Trois-sols de 1S()6.
Semlilable à celui du n" 282, sauf 1566
Rev. semblable à celui du n° 283.
Poids 3^'" ,500 — Mod. 0" ,027. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
286. Trots-sols de 1567. '
Semblable à celui du n° 282, saut 1567
Rev. semblable à celui du n 283.
313
258 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poi.ls 3»'»',700. — Mod. 0'",027. — Hill. - Musée de Genève.
Plusicuis vîuiantos.
287. J rois-sols (h- lo6S.
Semhl.tlilc -i i-rUÙ du u' 282, sauf 15(38
l'.cv. seuddahic à celui du u" 283.
Poids 3^'"'-,570. - Mod. ()'" .02(). — Bill. — Musée de Geuève.
Plusieurs variantes.
288. Trois-sols (le lim.
Semblable à celui i\\\ u' 282, sauf I5()0
Uev. semblable à celui {\\\ n" 283.
Poids 3'™-,59(). — Mod. ()'"-,()2r). - P.ill. - Musée de Ceiiève.
28Î). Trois-sols de Io70.
Senddable à c(dui i\n n" 282, sauf 1570
Uev. semblable à celui du n" 283.
Poids 3^"" ,150. — Mod. 0" ,025. — P.ill. - Musée de (jenève.
IMusieuis vaiiaides.
2i>0. Trois-sols (le f-)7l.
Seirddable à celui du u" 282, sauf 1571 sans points.
liev. POST : TEKKHP.AS : LVX : G :
(]roi.\ à baluslres dans un (juadrilobe à dcndtle bande ddul les lobes sont inli'
rieurement n'-unis ])ar des volutes.
Poids faible. - Mod. 0'"-,020 — Bill. — Musée de Genève.
;514
DESCRIPTION DES MONNAIES. 259
-291. Trois-soUde lo7l.
Semblable à celui du u" 200, sauf. 1571.
Rev. semblable à celui du u" '283.
Poids 3^™-,780. - Mod. 0'" ,025. — Bill. - Coll. (!<• .M. M. C.irod.
202. Trols-sols de /-VZâ.
Semblable à celui du u" 282, sauf 1572 sans |Hnii(s
Rev. semblable à celui du u" 283.
Poids 3^^,500. — Mod. 0"' ,02«). — Bill. - Mus('e de r.on.'ve.
Plusieurs variantes.
20;{ Trois-sols (le IH72.
Semblable à celui du n" 292.
Rev. POST X TKNEBRAS X I V\ X G X
Croix à baluslres dans un (|ua(lril(»b(' à doulile bande, dont les lobes sont iul('-
rieuremenl réunis par des volules. \ is-à-vis des v(dul{'s cl eu dtdiors (hi ([uadrilobe
se trouvent quatre points.
Poids 3s™-,480. — Mod. 0"',02(i. Bill. Coll. de M. Duval-IMantamour,
à Genève.
294. Trois-sols de lo7().
GENE VA * X * ClVn AS * X *
Écu de Genève surmonté de 157()
Rev. POST * TENEBRAS * EV\ * G *
Croix à baluslres dans un (piadrilobe à douide Itandc, dont les lobes sont inté-
rieurement réiuiis par des volutes. Vis-à-vis des volutes el en dcliors du (piadrilobe
se trouvent (juatre *
315
260 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poids 3^'-,770. — iMod. O"" ,027. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs v.irianles.
295. Trois-si,ls (le 1S77.
GENEVA : X : CIVITAS : X :
ECU de Genève surmonti' de 1577
Rev. POST X TENEBUÂS X \\\ X G x
Groix à halustres dans un (luadrilolte à ilonlilc hande, doiil les lol»es sont inlé-
rieuremenl réunis par des volutes.
Poids 2s™-,700. — Mud. 0'" ,025. — IVill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
29(1. Trok-suh <h' Ui7S.
GENEVA X GIVITAS X Légendi' peu dislincle.
Êcu de Genève surmonté de 1578
Uev. POST :• TENEHUAS :• LVX :• G :•
(^roix à italustres dans un (piadriiohc à doidile Itandc, dont les lobes sont iiih'
rieuremenl ri'Miiis par des volulcs. Vis-à-vis des vidutes el en dehors du quadriloii
se trouvent quatre ;•
Poids 3s™-,180. — Mot!. 0'" ,025. Bill. - Coll. de M. P. Marin.
IMusieurs variantes.
297. Tr ois-sols de f579.
Semblable à celui du n" 295, sauf 1579
Uev. POSr TENEBI\AS LVX : G :
Le reste seinltlable au revers du n" 293.
Poids 3^™,530. — Mod. 0'" ,02(1. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
DESCRIPTION DES MONNAIES. 261
^298. Trois-sols de io80.
GENEVA X CIVITAS : X :
Écn de Genève surmonlé de 1580
Rev. semblable à celui du n° "291.
Poids 2»™-,890. — Mod. 0'" ,027. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
299. Trois-sols de lo8i.
(iENEVA X CIMÏAS X
Êcu de Genève surmonlé de 1581
Rev. POST ÏENEBRAS LVX • M
Le reste semblable au l'evers du n° 293.
Poids 3'""-,5i0. — Mod. 0"-,027. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
300. Trois-sols de 1382.
Semblable à celui du \f 299, sauf 1582
Rev. semblable à celui du n° 299.
Poids 3'™ ,410. — Mod. 0"' ,027. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
301. Trois-sols de 1583.
Semblable à celui du n° 299, sauf 1583
Rev. semblable à celui du n" 299.
Poids 3^™ ,630. — Mod. 0" ,027. — Bill. — Musée de Genève
317
262 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
30:2. Trois-sols de loSi.
* GENE VA . * . CI VIT AS * . * .
Écu de Genève surmonté tle .158i.
Rev. semblable à celui du n' -2UU.
Poids 3^-,660. — Mod. irMS. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs varian les.
o03. Trois-sols de loSo.
GE.NEVA X CIVIÏAS 1585 •
Écu de Genève surmonté de • X '
Rev. POST • TENEBRAS LV\ • C •
Le reste semblable au revers du n" 293.
Poids S^-" .830. — .Mod. 0" .027. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
304. Trois-sols de lo86.
Semblable à celui du n' 303, sauf 1586
Rev. semblable à celui du n° 303.
Poids 3^"-,130. — Mod. 0"-,027. — Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
305. Trois-sols de lo88.
GENEVA * CIVITAS . X • Légende peu di>tincte.
Ecu de Genève surmonté de 1588
Rev. semblable à crlui du n' 303.
Poids 2"™ .890. — Mod. 0™-.027. — Bill. — Musée de Winlerlhour.
318
DESCRIPTION DES MONNAIES. 263
306. Trois-s„ls fie l-ÏSf).
GENE VA * CIVITAS * 1589 *
Ècu de Genève surmonlé de . X •
Rev. POST • TENEHRAS LVX C G •
Le resie semblable au revers du n° 293.
Poids 3^"'-,060. — Mod. 0" ,027. — Bill. — :\lusée de Genève.
Plusieurs variantes.
307. Trois-sols de 1o92.
GENEVA * CIVITAS * 1592 *
Écu de Genève surmonlé de . JC •
Rev. semblable à celui du n° 306.
Poids 3'™-,150. — Mod. 0",026. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
308. Trois-soh de 1o9ô.
Semblable à celui du n" 307, sauf 1593
Rev. POST • TENEBRAS LVX G '
Le reste semblable au revers du n° 293.
Poids 3°™-,530. — Mod. 0"-,025. — Bill. — Musée de Genève.
309. Trois-sols de /o94.
. GENEVA . CIVITAS . 1594 .
Ècu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. semblable à celui du n° 308.
Poids 2^™-,590. — Mod. 0" ,024. — Bill. — Musée de Genève.
PI. IV, n" 38.
31!)
264 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GEXÈVE.
310. Frappe en or du Irois-sols de IS94.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n° 309.
Poids 6^" .700. — >lod. 0"-.024. — AU. — Coll. de M. Duval-Planlamour
Blavionac signale un trois-sols de 1610.
311. Trois-sols de 1619.
GENE\ A * CIVITAS * 1619 *
Écu de Genève surmonté de . * .
Rev. POST . TENEBRAS . LVX . î^.G.
Croix à baluslres dans un quadrilobe à double bande, dont les lobes sont inh'-
rieurement réunis par des volutes. Vis-à-vis des volutes et en debors (hi quadrilobe
se trouvent quatre points.
Poids â^^^STO. — Mod. O"" ,025. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
312. Trois-sols de 1620.
Scuiblalile ;i celui du n" 311. sauf 1620
Rev. semblable à celui du n° 311.
Poids F™-,860. — Mod. 0"-,02i. — liill. — Mus.'-e de Genève.
Plusieurs variantes.
313. Trois-sols de 162/.
GENEVA * CIVITAS * 1621 *
Écu de Genève surmonté de • * •
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. G.
Le reste semblable au revers du n" 3L1.
.S 20
DESCRIPTION DES MONNAIES. 265
Poids 2"™-,130. — Mod. 0"-,0-25. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
314. Trois-sols de ^624.
GENEVA * CIVITAS * 1624 *
Écu de Genève surmonté de .*.
Pvev. POST. TENEBRAS. LVX. R. G.
Le reste semblable au revers du n" 311.
Poids 2"™-,270. — Mod. 0'" ,025. — Bill. — Musée de Genève.
315. Trois-sols de 1633.
GENEVA * CIVITAS * 1633 *
Écu de Genève surmonté de *
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. M-
Le reste semblable au revers du u°3li.
Poids l^"^-,700. — Mod. 0"'-,025. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
316. Trois-sols de 1633.
Semblable à celui du n° 315.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. M-
Croix à balustres.
Poids 2^™-,200. — Mod. 0"-,024. — Bill. — Musée de Genève.
PI. IV, w" 39.
Comme nous l'avousdit', cette pièce ne fut frappée qu'en petite quantité et
probablement à titre d'essai.
' Voy. ci-dessus, page 61.
321
266 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
317. T rois-sol S de 1655.
Semblable à celui du n° 315.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX Le reste de la légeude est effacé.
Soleil formé de huit rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle
uJT-l
IHS
• * •
Poids 1-™ ,810. — Mod. 0^' ,025. — Bill. — Musée de Genève.
Cette monnaie doit être considérée comme un essai non adopté du trois-sols
de 1633. Elle est probablement unique.
318. Trois-sols de 1654.
Semblable à celui du n° 315, sauf 1634
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. PI.
Le reste semblable au revers du n° 311.
Poids ls™-,750. — Mod. 0" ,024. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Blaviiinac mentionne un trois-sols de 1635.
319. Trois-sols de 1656.
Semblable à celui du xf 315, sauf 1636
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. W-
Le reste semblable au revers du n° 31 1 .
Poids l^-'^GSO. — Mod. 0"^,023. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
320. Trois-sols de 1657 .
Semblable à celui du n''315, sauf 1637 et pas de fleur au-dessus de l'écu.
.322
DESCRIPTION DES MONNAIES. 267
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. M-
Le reste semblable au revers du n" 311.
Poids 1^™ ,870. — Mod. 0"-,0!23. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
321. T rois-sols (le 1638.
GENEVA * CIVITAS * 1638 * Légende peu distincte.
ECU de Genève.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. G * B.
Le reste semblable au revers du n° 311.
Poids 2'™-,030. — Mod. 0™-,024. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
322. Trois-sols de 4638.
Semblable à celui du n" 321.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. B * G.
Le reste semblable au revers du n''311.
Poids F™-,900. — Mod. 0'"-,024. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
323. Trois-sols de 1639.
GENEVA * CIVITAS * 1039 *
Ècu de Genève surmonté de *
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. G * B.
Le reste semblable au revers du n" 31 1.
Poids 1^™ ,800. — Mod. 0°^ ,024. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
323
268 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
324. Trois-sols de 1639.
Semblable à celui du n" 323.
Rev. POST. TENEBKAS. LVX. B * G.
Le reste semblable au revers du n°311.
Poids faible. — Mod. 0"-,023. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes..
325. Trois-sols de Ki-iO.
GENEVA * CI VIT AS * 1040 *
Écu de Genève surmonté de *
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. G * B.
Croix à balustres dans un quadrilobe à double bande, dont les lobes sont inté-
rieurement réunis par des volutes. Vis-à-vis des volutes et en dehois du quadrilobe
se trouvent quatre points.
Poids l^"'-,820. — Mod. 0"'-,024. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieiu s variantes.
326. Trois-sols de 1640.
Semblable à celui du n° 325.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. B * G.
Le reste semblable au revers du n' 325.
Poids 2^,420. — Mod. 0"-,024. — Bill. — Musée de Genève.
327. l^rois-sols de 1641 .
Semblable à celui du n 325, sauf 1641
Rev. POST. TEXEBRAS. LVX. D * S.
324
DESCRIPTION DES MONNAIES. 269
Le reste semblable au revers du n" 325.
Poids 2^" ,150. — Mod. O-" ,024. — Bill. ~ Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
328. Tr ois-sols de 16H .
Semblable à celui du n° 327.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. S * D.
Le reste semblable an revers du \f 325.
Poids 1^™ ,770. — Mod. O" ,023. - Bill. — Musée de Genève.
329. Trois-sols de i64L
Semblable à celui du n° 327.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. B * A)
Le reste semblable au revers du n" 325.
Poids 2s™,l00. — Mod. 0"-,022. — Bill. — Coll. numismatique des Archives
fédérales, à Berne.
330. Trois-sols de 16 'il.
GENEVA. CIVITAS. 1041.
Écu de Genève surmonté de *
Rev. POST. TENEBRXS. LVX. ^ * E)
Le reste semblable au revers du n° 325.
Poids ls'° ,750. — Mod. ()"' ,023. — Bill. iMusée de Genève.
331. Trois-sols (le i642.
GENEVA * CIVITAS * 1012 *
H2r) 43
270 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Êcu de Genève surmonté de *
Rev. semblable à celui du n° 3:27.
Poids 2s™-,320. — Mod. 0'" ,023. — Bill. — Musée de Genève
Plusieurs varianles.
332. Trnis-sols de 1642.
Semblable à celui du n" 331.
Rev. semblable à celui du n" 328.
Poids F™,830. — Mod. 0"'-,023. — Bill. — Musée de Genève.
333. Trois-sols de 1643.
GENEVA * CIVIÏAS * 10i3 * Ee i de 1043 est mis à rebours.
ECU de Genève.
Rev. semblable à celui du u" 327.
Poids P™-,920. — Mod. 0"',()23. Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
334. Trols-sols de 1645.
GENEVA * CIVITAS * 1(513 *
Ecu de Genève surmonté d'un [)oiut.
Rev. semblable à celui du u" 328.
Poids 1^™ ,850. — Mod. 0 " ,022. — Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
335. Trois-sols de 1644.
(;eneva * (jvri AS * icii *
Ecn de Genève.
326
DESCRIPTION DES MONNAIES. 271
Rev. POST. TENEBUÂS. LVX. B.
Le reste semblable au revers du n" 325.
Poids l^^'-^SSO. — Mod. 0"-,024. — Bill. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
330. Trois-s<»ls de HUH.
Semblable à celui du n" 335, sauf I0i5
Rev. semblable à celui du n" 335.
Poids ls™-,;)0(). — Mod. ()'"-,023. — Bill. Muséi; de Genève.
Plusieurs variantes.
337. Trois-sols (le /(J4().
Semblable à celui du n" 335, sauf lCi()
Rev. semblable à celui du n" 335.
Poids 1^™ ,750. — Mod. ()'" ,022. — Bill. Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Blavignac mentionne des trois-sols de 1650, 1G57 et 1G59.
338. Trots-sols de 166S.
GENEVA (EVITAS * . If)(>5 Légende |)eu distincte sauf le millésime.
Ècu de Genève.
Rev. POST. TENEBRÂS. LVX. S * D
Le reste semblable au revers du n" 325.
Poids 2«™ ,f>70. — Mod. 0"-,024. — Jiill. doré. — Coll. de M. M. Girod.
Tant là cause de sa mauvaise facture, qu'à cause de la marque S * 1) (|ui est
un anacbronisme, cette pièce peut être envisagée comme apocrypbe.
Jeûner mentionni? un trois-sols de 1083. Nous croyons que c'est dans le cata-
logue manuscrit de la collection du Musée de Winterlbour qu'il en a pris l'indica-
327
272 HISTOIRE MONÉTAIKE DE GENÈVE.
lion, el nous avons pu nous assurer que les pièces de liois-sols (iiii lii^uiviil dans
celle colleclion comme clanl de 1683 sonl de 1583.
Blavignac signale un Irois-sols de 1088.
339. Troia-.suLs de ^689.
GENEVA * CIMTAS. I(i 89.
Ècu de Genève surmonlc de l'aigle trEmpire tpii coiiite le uniirsinie.
Rev. POST ♦ TENEBRAS ♦ LVX ♦ S"" *
Croix à Italuslies dans un quadrilobe à double Itaude, dont les lobes sonl iidé-
rieuremenl réunis par des volutes.
, Poids faible. — Mod. 0™ ,023. - Bill. Coll. de M. P. Marin.
340. TroiS'SoLs de 1689.
GENEVA * ClViTA8 ♦ l(i 89 ♦
Ècu de Genève surmonté de l'aigle d'Em|>ire qui coiqie le ndllésime.
Rev. POST * TENEBRAS * LVX * " 'S *
Le reste semblable au revers du n° 339.
Poids 2s™-,h20. — Mod. 0'"-,023. — Bill. - Musé'c de (ienève
341. Trots-sols de IUS9.
RESPVB * GENEVEN. \V> 89.
Ecu de Genève surniont('' de l'aigle d'EmpiiT (pii coupe le uiilb'sinie
Rev. POST ♦ TENEBRAS * LVX ♦ S'" ♦
Le reste semblable au icvers du n° 339.
Poids 2^"-,020. — Mod. 0"', 023. — Bill. — Musée de (ienève.
PI. IV, nMO.
328
DESCIUrTIUN DES MONNAIES. 273
342. Trois-sols de 1689.
Semblable à celui du if'iA.X.
Rev. semblable à celui du u" 340.
Poids 1^" ,710. — Mod. 0"\023. — Bill. — Musée de Genève.
Les quatre variétés de la pièce de trois-sols de 1689, qu(! nous venons de décrire,
ont un intérêt spécial. Elles proviennent, à n'en pas douter, de la macbine à coins
uudtiples construite à Genève en l(i89 et qui fournissait simultanément quatre
monnaies '.
313. Truis-suls (le 1722.
RESPUBLICA GENE YEN SI S
Ecu de Genève surmonté «l'un soleil, au ceulic duquel ^c Iniuvc I II S
Rev. POST TENEBRAS Ll \ .1722.
Le reste semblable au revers du n° 339.
Poids l^™-,750. — Mod. 0"-,02tr>. — Bill. doré. Musée de Genève.
PI. IV, n° 4L
344. Trois-sols île 1726.
Sendjlable à celui du n" 343, sauf I P qui accosteni IV'cu.
Rev. POST TENElîP.AS LUX .I72().
Croix à baluslres dans un tpiadiilobe à double bande, orné de volutes. De
chaque angle saillant du quadrilobe |)artent trois globules qui, se dirigeant vers
le centre de la cioix, semblent en former une seconde, [msée en sautoir sous la
première.
Poids ls^^-,520. — Mod. ()'" ,022. — lîill. — Musée de (ienève.
Plusieurs variantes.
' Voy. ci-dessus, page \\().
329
274 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
3-45. Frappe en or du Irois-sols de 1726.
Le droit el le rcvei*s sont semblables à ceux du n°344..
Poids 3^™ ,890. — Mod. 0°-,022. — AU. — Musée de Genève.
346. Trois-sols de 176o.
UESPLBLICA (.ENEVENSIS. G^'
Le reste semblable au droit du n° 343.
Rev. semblable à celui du n" 344, sauf 1763
Poids 1^™,590. — Mod. 0"-,022. — liill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
347. Frapfw eu unjriil du Irois-sols de 1763.
Le dioil el le revers sont semblables à ceux du u" 346.
Poids 2^™, 680. — Mod. 0'", 022. - AR. - Musée de Genève.
348. Trois-sols de 1764.
Semblable ta celui du n° 343.
Rev. semblable à celui du n° 344, sauf 1764
Poids 1^^,750. — Mod. 0",0215. — Bill. — Musée de Genève.
Fîlavignac mentionne un trois-sols de 1765.
349. Trois-sols de 1766.
Semblable à celui du n''343.
' C'est [lar oubli (jue nous n'avons pas fait ligurer- celle maniue à la [lage il.
3.S0
DESCRIPTION DES MONNAIES. 275
Rev. semblable à celui tlu n° 344, sauf 1766
Poids l'^'^sSGO. — Mocl. 0" ,02:2. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs varianles.
350. Frappe en argent du Irois-sols de 1766.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n° 349.
Poids 1^™ ,910. — Mod. 0"' ,022. — AR. — Coll. de M. Éd. llirzel, à Zurich.
351. T rois-sols de 1776.
RESPUBLICA GENEVENSIS.
Ècu de Genève accosté de I G et surmonté d'un soleil au centre duquel se
h-A-H
trouve I H S
Rev. semblable à celui du n" 344, sauf 1776
Poids l^™-,800. — Mod. 0"'-,022 — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs varianles.
352. Frappe en anjeni du Irois-sols de i776.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 351.
Poids 2^™-. ^ Mod. 0'"-,022. — AR. — Musée de Genève.
353. Trois-sols de f7!ll.
Semblable à celui du n° 343.
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exergue .P. 1791. B.
Le reste semblable au revers du u" 344.
Poids H™ ,780. — Mod. 0'" ,022. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
331
276 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
)^5i. Frappe en arqeiil du trois-sols de 1791 .
Le (Iroil et le revers sont semblables à ceux du n " 353.
Poids 3^"-,300. — Mod. 0™ ,023. — ÂR. — Musée de Genève.
XI. PIGNATEF.LES COXTREMARQUÉES '
Nous avons vu^ que, le 25 septembre 1592, le Conseil u arrête qu'on reçoive les
pignatelles contremarquées 3 s. 6 den. pour 13 quarts et celles de 3 s. pour
Il quarts. « A première vue, on pourrait croire qu'il s'agit ici de deux contre-
marques dont l'une devait s'apposer sur les pignatelles de 3 s. 6 den. et l'autre sur
celles de 3 s. En réalité, il n'en est rien, et les |)ignatelles ne lurent jamais frap-
pées à Genève que d'une seule contremarque. En efl'et, si on consulte l'ordonnance
du 11 mai 1592 \ on peut s'assurer que toutes les pignatelles qui n'ont pas la
valeur de 3 s. 0 den. devaient être laiss(''es sans contremarque. En outre, la
contremarque dont on s'est servi est constamment la même, sauf de très minimes
variantes. Elle est toujouis ap|iosée du côti' de la croix de la pignatelle. Sur un
certain nombre de ces monnaies, qui se trouvaient au poids et au litre prescrit
et valaient 3 s. (> den., nous avons pu constatei- que la contremarque est indilVé-
remment placi'e dans les cantons supérieuis ou inférieurs de la croix, parfois
même sur la croix. Ainsi, il n'y a qu'une contremarque et la place qu'elle occupe
ne peut pas être une indication de la valeur de la momiaie; toutes les pignatelles
contreuïarqnées oui la valcm' de 3 s. (î den. Nous nous bornerons donc à la
description d'un petit iiondire d'entre elles', émises par Henri HI t^t Henri IV en
France et [)ar les légats de Grégoire \HI, de Sixte \ et de Gré-gdire \l\ dans le
Venaissin.
' Voy. ci-(le.ssiis. pngc 128. — - Voy. ii-(li>ssiis. \\\\^o. \"y.\.
^ Voy. (;i-(lessus. page 12î).
' Xous rappf^ons (jiic If Icniic de pi^^ruitclle él.iiil, constamnicnl iloiiiié. à (îeiKH'e, aux pit"'ce.s (pie
nous allons (li'ci-irc. alors iik'iiii' (|M('. parfois. i-(>s piri-cs poilaiciil d'aiili-cs noms ilaiis les alcIiiTs
inii les .naiciil ('■mises.
DESCRIPTION DES MONNAIES. 277
355. Piynalelle d Henri 11/ (Iù8ù).
HENRIGUS. III D. G. FRANC. ET. P. KEX 1585 +
Grande II couronnée, accostée de trois fleurs de lis.
Rev. Slï. NOMEN. DOMINE BENEDICTVM ^B
Croix évidée et fleurdelisée. Dans l'un des cantons de la croix et dans un
cercle, la contremarque I H S
Poids 3^™-,700. — iVIod. 0'"-,029. — Bill. — Musée de Genève.
PI. V, n° 42.
356. Pùjnatelle d' Henri IV {1592).
HENRIGUS. IIII. D. G REX... Légende peu distincte.
Grande H couronnée, accostée de trois fleurs de lis.
Rev. SIT. NOMEN. DNI. BENEDICTVM 1592 Légende peu distincte.
Croix évidée et fleurdelisée. Dans l'un des cantons de la croix et dans un
cercle, la contremarque I II S
Poids 3^™ ,020. — Mod. 0"-,027. — Bill. — Musée de Lausaime.
357. Pignalellede Grégoire Xlll, sans millésime, frappée jnir Charles de Bourbon, légal.
GREGORIUS. XIII. PONTIF. MAX
Grand G surmonté de la tiare.
Rev. CARO. CA. L. GEOR. CA. G... AVEN + Légende peu distincte.
Croix évidée et fleurdelisée. Dans l'ini des cantons de la croix et dans un
cercle, la contremarque I II S
Poids 3s™-,600. — Mod. 0"'-,027. — Bill - iMusée de Genève.
•rnMK 1. 333 44
278 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
358. Piijuttlclle ilc Sixic V, sons miHvs'uiic , (rappre jxir Charles de Uoinhon , Inidl.
SIXTVS. V. PON TIF. MAX.
Graïul S surmonté de la tiare.
Hev. KA. DE. BOVRBON. CAH. LEGA. AVEN.
Croix évidée et fleurdelisée. Dans l'un des cantons de la croix et dans un
cercle, la contremarque I H S
Poids ;>™-,77(). — Mod. 0™ ,0'27. — Bill. — Musée de Lausanne.
350. Piynalellc de Gréyoire XIV {i59f), frappée pur Charles de Bourbon, lé(jal.
GREGOB... PONTI. M. Légende indistincte.
Grand G surmonté de la tiare; au-dessous du G 1591
Bev. KAB... BOVRBON. CAB... EGA. AVEN. Légende indistincte.
Croix évidée et fleurdelisée. Dans l'un des cantons de la croix et dans un
cercle, la contremarque I H S
Poids faillie. — Mod. 0" ,(>2G. — Bill. — Musée de Lausanne.
Xll. SIX -SOLS'
Jenner mentionne des six-sols sans millésime, puis de 1539, 1550, 1551, 1552,
1554, 1555, 155(1, 1557, 1558, 1590, 1592 et 1020; l'existence de ces pièces
parait improbable.
300. Six-sols de 1652.
Nous trouvons cette pièce d('crite connue suit dans le catalogue de la ccdiecliou
du chevalier de Schullhess-Rechbcrg' :
' Voy. ci-(les.sus, page ">().
'■' Die liilter ron Scltul(lwss'lterliber(fsi-he Miiii:- loiil Mfdiidli'n-Sitiiiiiiliniij. (.Dixvsden. IS(iS-l8U'.t,
in-S". ) Zweite Abtlieiliing, \\. 4o2, n" G380.
334
DESCRIPTION DES MONNAIES. 279
GENEVx\ * CIVITAS .1632.
Ècu de Genève surinonté de VI. S
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. M
Croix recercelée'.
Poids 1^™ ,380. — Bill.
361. Six-soLs (le I(h33.
GENEVA * CIVITAS * 1633 *
Le reste semblable au dioit du u" 360.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. M-
Le reste semblable au revers du n° 360.
Poids 2s™-,580. - Mod. 0'" ,027. — Bill. — Musée de Genève.
PI. V, n" 43.
Plusieurs variantes.
362. Six-sols de 1634.
Semblable à celui du n" 361, sauf 1634
Rev. semblable à celui du n°361.
Poids 2^™-, 180. — Mod. O"' ,027. liill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
363. Six-sols (le 1635.
Semblable à celui du n' 361, sauf 1635
Rev. semblable à celui du n°36l.
Poids 2'™-,600. Mod. 0"',026. — Bill. — Coll. de M. de Loriol-Le Eorl.
à Genève.
Jenner mentiomie un six-sols d(! 1636.
' \'(i^. ci-dessus, page 180. ii. I.
.335
280 IIISTOIUK MONElAIltK liK (5ENÈVE.
mi. Si.T-S(>ls (le l()3S.
Soml)l;ilil(' ;"i cclMi dii n"3(î1, saiiF 161^8
Rev. POST. TENKIÎRAS. LVX. (. * 1*.
Croix recercclée.
Poids 2^""-,6I(). — Mod. 0",0!20. — lîill. - Mnsc'c de (Iciirvc
IMusioiirs vaii.'inles.
3()5. Six-si,ls ,!<■ II! 3!).
Semiilal)l(! à cfliii du n" 301, saul" 1()39.
Rev. somblal)l(^ à celui du n" 364.
Poids 3^"" ,050. — Mod. 0"'-,02r). — l'.ill. - Musée de (ieiiève.
Plusieurs variantes.
300. Six-sols de H)39.
Seuil)laljle à celui du u" 305, sauf VIS-
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. li * <1.
Croix recercelée.
Poids 2^™ ,200. — Mod. 0" ,02(). - lîill. - Coll. de la Soc. d'Iiist. el d'arcli. de
Genève.
307. Six-sols (le f(>40.
Seu)l)laiile à celui du u" 301, sauf lOiO
Rev. semblable à celui du n° 300.
Poids 2"^'" ,300. — Mod. 0'" ,020. — Bill. — Musée de (Jeuève.
Plusieurs variantes.
33fi
DKSCini'TIOX DES MONNAIES. 281
mn. Six-sulsde 164 J.
(iENEVA * CIMTAS * Mi il *
Écii de Genève surmonté de .VI. S
Rev. POST. TENEBUA8. LVX. 1) * S.
Croix recercelée.
Poids ls™-,970. — Mod. ()'" ,027. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Blavignac menlioune un six-sols de 1042 el .Icnucr des six-sois de Mii'o, \('>ii,
1654 el 1670.
3(ii). Six-sols de 1678.
GENEVA * GIVITAS * 1()78 *
Ècu de Genève surinonlé de .VI. S.
Rev. POST * TENEBUAS * LVX * j: *
Croix recereelée.
Poids 2^™-,920. — Mod. ()'" ,028. — Bill. — Musée de Genève.
370 Six-sols de I67S.
GENEVA. * CIVITAS * 1678 *
Le reste sendilable au droit du n° 369.
Rev. POST * TENEBRAS * LVX * I E *
Croix recercelée.
Poids 2^™-,730. — Mod. ()'" ,028. — Bill. - Coll. de M. P. Marin.
371. Six-sols de 1678.
GENEVA * CIVITAS. * .1678. * .
337
282 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Le reste semblable au droit du u" 3(30.
Rev. POST * TENEBRAS. LVX * 1. E *
Croix recercelée.
Poids 2^^,500. — Mod.0^,027. — Rill. — Musée de Genève.
372. Frappe en argent du six-sols de 1678.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 371.
Poids 3s™ ,800 - Mod. 0"^-,027. — AR. — Coll. de M. Duval-Plantamour.
Blaviiinac mentionne un six-sols de 1689 el Jenner un six-sols de 1722.
373. Six-sols de 176o.
RESPl BLICA GENEVENSI8.
Armes de Genève dans un cartoucbe suiinonlé d'un soleil ; au cenire du
soleil et dans un cercle I H S
Rev. POST TENEBRAS LUX. 1765.
SIX
Dans un ovale entouré d'ornements ^'"^^
*
Poids 2^" ,790. — Mod. 0" ,0265. — Bill. — Musée de Genève.
PI. V, n° 44.
Plusieurs variantes.
37 i. Frappe en argent du six-sols de I76S.
Le droit et le revers sont sendilables à ceux du n" 373.
Poids 5^™-,360. - Mod. 0" ,0265. - AR. — Musée de Genève.
375. Six-sols de 176S.
Semblable à celui du n ' 373.
338
DESCRIPTION DES MONNAIES. 283
SIX
Rev. semblable à celui du n" 373, sauf sols
Poids 2s™ ,700. — Mod. 0" ,0255. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
376. Six-sols (le 1776.
Semblable à celui du n° 373.
Rev. POST TENEBRÂS LUX.
Exergue .1776
SIX
Dans un cartouche très orné sols
I.G
Poids 2s™ ,800. — Mod. 0" ,0255. - Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
377. Frap/ie en aryetil du six-sols de 1776.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 376.
Poids 4^° ,900. — Mod. O"" ,0255. — AR. — Coll. de M. Cb. Borgeaud.
378. Six-sols de 1791.
Semblable à celui du n° 373.
SIX
Rev. semblable à celui du n° 376, sauf 1791 et sols
l'B
Poids 2s™-,900. — Mod. 0™-,026. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
379. Frappe en argent du six-sols de 1791.
Le droit et le revers sont sendjlablcs à ceux du u" 378.
Poids 2^,980. — Mod. 0™-,026. — AR. — Musée de Genève.
339
284 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Les monnaies genevoises en cuivre sont en foil petil noml)ie; elles a|»|)aitieii-
nenl aux années 1590 el 1009.
I. DENIERS DE CUIVRE '
380. Denier sans millésime.
Ané|)igraphe.
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. POVR. VN. DENIER *
Dans le champ le cliiflVc I
Poids 0'™-,920. — Mod. 0™ ,015. — CU. — Musée de Genève.
PI. V, n" 45.
Plusieurs variantes.
Rien que celle pièce ne porlc pas do millésime, il est lorl probable ([u'elle
apparlienl aux émissions de l'année 1009.
381. Driiier (te KW!).
GENE VA. CI VIT AS. 1()09. * .
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. POVR. VN. DENIER. * .
Dans le champ * I *
Poids 1^™,0!20. — Mod. 0'",0I7. — CU. — Musée de Genève.
PI. V, n 40.
Il llKI N-DKMKRS DK CI IVIiK'
38:2. Deiu -deniers sans millésime.
Ané|)igra|die.
' Voy. ci-(Jessiis, jmgi; '.)!.
' Voy. ci-dessus, page 91 .
340
DESCRIPTION DES MONNAIES. 285
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. POVR. DEVX. DENIERS. * .
Dans le cliamp II
Poids l^™-,830. — Mod. 0" ,017. — CU. — Musée de Genève.
PI. V, n» 47.
Plusieurs variantes.
Cette pièce appartient bien probablement aux émissions de 1609,
383. Veux-deniers de 1609.
GENEVA. CIYITAS. 1009. * .
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. POVR. DEVX. DENIERS.
*
Dans le cliamp ■ I I •
Poids 2-"" ,430. — Mod. 0',019. - CU. — Musét; de Genève.
PI. V, n • 48.
111. SOLS DE CUIVHE'
384. Sol de 1590.
Anépigraphe.
Armes de Genève dans un cercle, an centre d'un soleil formé' de liiiil rayons
ondulants.
■PVN-
* SOLS * <■■-■"■)
„ , 1 , l'OVIîLES
Rev. dans le champ soldats de
GKNEVE
■I590-
' Voy. ci-dessus, piiges 89 et 90.
TOME I. o41 45
286 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poids 2^™-,240. — Mod. 0'" ,0-23. — CU. — Musre île Genèvo.
PI. V, 11° i9.
Plusieurs variautcs.
IV. SIX-SOLS DE CL'IVIiE
385. Six-sob (le 1590.
Semblable cà celui du u°38i..
SIX
♦ SOI.S*
„ , , , l'OVIi l,ES
Hev. daus le cliam|) soldats.dk
GEiXEVE
iriiio-
Poids .i"™-,030. — Mo(l.0"-,020. — CU. — Musi'-e de C.euève.
PI. V, u" 50.
Plusieurs variantes.
Ilaller a di'cril, sous le n° 1930, une pirce de ueuf-sols de (leuève, qu'il dit
être semblable au florin que nous allons (h'crire, liormis rinscriptiou ix Sols.
Comme Ilaller ne possédait pas celle pièce el que nulle pari elle u'exisle, on est
d'accord poiu' supposer qti'il a (h'cril nue [tièce de six-sols daus rinscri|)lion de
laquelle le premier s élail elTacé; il ne restait elTectivemenl (|ue ix Sols.
V. l'LOlU.NS DE C.riVIU!:*
38(>. Florin de 1390.
Kcu <le Cenève au centre d'un soleil l'nruK' de Iniil rayons ondulants aUernaut
avec des iierbes formées de très pclils layons. Daus les iulcrvalles laissi's lilires
' Voy. ci-ilessus, pages H9 el 90.
' Voy. ci-dessus, pages 89 et 90.
342
DESCRIPTION DES MONNAIES. 287
par les liiiil rayons et au bord de la pièce se Irouvenl des ornements en forme
d'accolades tleuronnées.
.p. XII.
* SOLS *
Rev. dans le champ ZwItsÎe
GENEVE
.1590.
Poids 6^™-,340. — Mod. O-^^OSO. - Cr. — Musée de Genève.
PI. V, n'-Sl.
Plusieurs variantes.
CHAPITRE II
MONNAIES D'ARGENT
I. DEl'X-SOLS et SOLS'
Nous avons dit^ que rien ne prouve que ces pièces aient ('té frappées.
II. TUOIS-SOLS»
Blavignac mentionne des trois-sols de 1603.
387. Trois-sols de 1604.
GENEVA. CIVITAS. k .
Écu de Genève surmonté de 1004
' et' Voy. ci-dessus, p;ige 111.
' Voy. ci-dessus, page 109.
343
288 HISTOIRE MOXÉTAIIÎE DE GENÈVE.
Rev. POST. TENEBIVAS. LVX. x .
l'OVIi
Dans le clianin m
SOI, s
Poids F™-,OiO. — Mod. 0" ,018. — AU. — Mnsôe de Genève.
PI. VI, n" 52.
Plusieurs variantes.
388. Trois-sols de 1607.
GENE VA. CIVITAS. 1607
Écu de (îeiiève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. semblable à celui du n" 387.
Poids 0^"-,950. — Mod. 0'"-,020. — AU. — iMusée de Genève.
PI. VI, n° 53.
Plusieurs variantes.
TTI. QUATRE-SOLS '
389. Qualre-sols de 1610.
.GENEVA. CIMTAS. 1010.
Écu de Genève surmonté d'un soleil formé de quatre rayons droits et de quatre
rayons ondulants.
Rev. POST. TENEHRAS. LVX. I).
l'oVIl
Dans le chami) ii ii
SOLS
Poids l^™-,3i0. — Mod. 0™ ,020. — AR. — Musée de Genève.
Pi. VI, n" 54.
' Voy. ci-dessus, pages 110 et 111.
344
DESCRIPTION DES MONNAIES. 289
IV. SEIZIE\IES-DE-THALERS ou SKIZAINS '
390. Seizième-de-lhaler de i624.
GENEVA. CIVITAS. 1624. 6 * .S.
Armes de Genève dans un ceixle.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. G R.
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les lettres G R.
Poids !"■'" ,780. — iNIod. 0'"-,0!24. — AR. — Musée de Genève.
PI. VI, ir 55.
Plusieurs variantes.
V. DIX-SOLS-ET-DEMP
391. Dix-sols-el-demi de 1714.
RESPIBLICA GENEVENSIS.
Exergue .I.P. .D.
Armes de Genève dans un cartouche très orné, surmonté de 17 I i et d'un soleil
foiiné de huit rayons droits et de huit rayons ondulants. Au centre du soleil cl dans
un cercle I II S Le soleil sé'pare le millésime.
l'OST
TENKliUAS
Rev. Dans un cartouche orné d'un mascaron i'^;^
10
I
2
Au-dessus du cailouche se trouve un soleil; au centre du s(deil et dans un
cercle l1l"s
' Yoy. ci-dessus, page 100.
- Voy. ci-dessus, pages lO'.l o( 1 10. Xcms rapiicloiis (pic c'est d'après le poids de métal lin ren-
lenné dans les monnaies (lue nous les dt^'ci-ivons, en allant de la plus laitilc à la plus forte.
345
290 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poids 2"'"' ,480. - IMod. iï M± -- AR. — Musée de Genève.
PI. VI, n" 56.
Plusieurs variantes.
392. Frappe en or du dix-sols-el-demi de 17 14.
Le droit et le revers sont semijialiles à ceux du n" 391.
Poids 3"'"' ,755. — Mod. 0'" ,022. — AU. — Coll. de M. Arnold Meyer, à Genève.
393. Dix-sols-el-demi de 1716.
Semblable à celui du n°39t, sauf 17 15 et des variantes sans importance
Rev. semblable à celui du n" 391.
Poids 2'^"" ,380. — Mod. 0'"-,022. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
VI. SIX-SOI.S ou nEMI-FI.niil.NS '
394. Six-soh de 1602.
GENE VA. CIVITAS. 1002
Ècu de Genève surmonté de l'aigle d'Emiiire.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. k .
l'OVIt
Dans le cliamn six.
.SOLS
Poids 1^"" ,850. — Mod. 0" ,023. — AR. — Musée de Genève.
PI. VI, n" 57.
Plusieurs variantes.
' Voy. (■i-(Ie.<.siis. pagos 108 et 109.
346
DESCRIPTIOX DES MONNAIES. 291
305. Six-sols (h 1602.
Semblable à celui du n° 39i.
Rev. POST. TENElîUAS. LVX. * .
l'OVIi
Dans le champ v i
SOLS
Poids 1«"" ,920. — Mod. 0"' ,023. - AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
396. Six-sols de 1605.
Semblable à celui du n" 394, sauf 1603
Rev. scmblaiilc à celui du n" 394.
Poids lf™-,960. - iVlod. O" ,023. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Rlavignac signale des seizains, soit six-sols d'argent, dt; 1607 cl 1610.
397. Six-sols de 1611.
Semblable à celui du \\° 394, sauf 1611
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. D.
Le reste semblable au revers du n° 394.
Poids l^™-,820. — Mod. 0'"-,023. — AR. — Musée de Genève.
Rlavignac signale un six-sols de 1624, mais c'est le seizième-dc-tbalcr que nous
avons décrit |)lus baul '.
VII. HUIT -SOLS 2
398. nuit-sols de 1610.
.GENE VA. CIMTAS. 1610.
' Voy. ci-dessus, page '289.
^ Voy. ci-dessus, pages 1 \ 0 et 111.
347
292 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
f.cu (l(> riciièvo siirnioiili'' d'un soleil roriiii' de qnalro rayons droits cl de (inalrc
rayons ondulants.
llev. POST. TENEBRAS. LVX * D *
l'dVM
Dans le clianip vi ii
SOl.S
Poids 2'"" ,020. — Mod. 0" ,024. — \\\. — Musée de Genève.
PI. M. n" 58.
Plusieurs variantes.
VIII. firiTIEMKS-DE-THALERS ou IIUITAIXS '
399. Huilièine-de-lhaler de i624.
GENEVÂ * CiVlTAS * 1<>24. X .
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. POST. TE^EBHAS. LVX. G R.
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les lettres (i R.
Poids 3-' .080. — Mod. 0" ,027. — ÂR. - - Musée de Genève.
PI. VI, n" 59.
Plusieius vaiiantes.
400. Hmlihne-de-lhahr de 1624.
Semblalile à celui du n" 399.
Rev. POST. TENERRAS. LVX. R (î.
Le reste semblable au revers du n' 399.
Poids 3^'"' .070. — Mod. 0" .027. — Ai;. ^ .Musée de Genève.
Ai)l. fliiilièinc-dc-ihalcr de leSS.
Semblable à celui du u 399, saul l(i25
' \'ijy. ci-des.-;iis. \k\'^v 100.
348
DESCRIPTION DES MONNAIES. 293
Rev. semblable à celui du n" 399.
Poids 3s™-,500. — Mod. 0™-,027. — AR. — Musée de Genève.
402. /fiiilième-de-llialcr de 1623.
Semblable à celui du n" 399, sauf 1025
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. HC
Aigle d'Empire couronné.
Poids 3^™-,360. — Mod. 0"\(>27. — AR. — Musée de Genève.
403. Huilième-de-thaler de 1626.
Semblable à celui du n» 399, sauf 1626
Rev. semblable à celui du n° -402.
Poids 3^™-,420. — Mod. 0"-,027. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
40 i. Ilnihème-de-lhaler de 1628.
Semblable à celui du n" 399, sauf 1628
Rev. .POST. TENEBRAS. LVX. HC
Aigle d'Empire couronné.
Poids 3^™-,510. — Mod. 0"'-,027. — AR. — Musée de Genève.
IX. VINr,T-ET-UX-SOLS>
■405. Vit)(]l-et-iin-sols de 1710.
RESPUBLIC. GENEVENS.
' Vuy. ci dessus, pages Id'J ri llil.
TOME 1. 349 40
294 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Exergue .17 10.
Armes de Genève dans un ( arlouche très orné, surmonté d'un soleil formé de
luiil rayons droits cl de huit rayons ondulants; au centre du soleil et dans un
cercle I II S
POST
Rev. Dans un cartouche accosté de palmes ^^uix'*'^^
Le cartouche est surmonté d'un soleil, au centre duquel se trouve I M S dans
un cercle.
Poids ^^^ ,970. — iMod. 0"-,0265. — AR. — Musée de Genève.
PI. M, n" 00.
Plusieurs variantes.
406. Vingt-et-un-sols de 17 10.
RESPUBLIC. GENEVENS.
Armes de Genève (huis un cartouche très orné, surmonté de 17 10 et d'un
soleil formé de huit rayons droits et de huit rayons ondulants; au centre du
soleil et dans un cercle I H S
Le soleil sépare le millésime.
Rev. semhlahle à celui du n° 405.
Poids 4^™,o60. — iMod. 0" ,0265. — AR. — Coll. de M. M. Girod
407. Vingt-ct-un-sols de 1711 .
RESPUBLTCA GENEVENSIS.
Exergue .17 11.
Le reste semhlahle au droit du n" 405.
pnsT
Rev. Dans un cartouche orné d'un mascaron "'^'(jx*' ^
21
Le cartouche est surmonlé' d'un soleil, au centre duquel se trouve I II S dans
un cei'cle.
350
DESCRIPTION DES MONNAIES. 295
Poids 4^"°-,680. — Mod. 0" ,026. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
408. Vingl-el-un-sols de 17 14.
RESPUBLICA GENEVENSIS.
Exergue .IP. .D.
Le reste semblable an droit du n° 406, saut 1714
Rev. semblable à celui du n" 407, sauf des variantes.
Poids 4^™-,800. — Mod. 0"-,026. — AR. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
409. Vimjl-cl-iin-sols de 171 S.
Semblable à celui du n" 408, sauf 17 15
Rev. semblable à celui du n° 407.
Poids 4'™-,750. — Mod. O^sOSeS. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes. L'une d'elles a un point sous LIX
410. Vin(jl-el- un-sols de 1720.
Semblable à celui du n" 408, sauf 1720 et pas d'exergue.
Rev. semblable à celui du n° 407.
Poids 4^™-,760. — Mod. 0"-,026. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes. L'une d'elles a le millésime inscrit en cbilTres plus petits;
une autre porte GENEUENSIS.
Ainsi que nous l'avons dit', le vingt-et-un-sols de 1720 est la première pièce
genevoise dont la tranche soit cannelée. A partir de cette époque, toutes les espèces
d'or et d'argent portent celte cannelure; nous nous bornons à le dire ici une fois
pour toutes, sans en faire mention à chaque description.
' Voy. ci-dessus, page MO.
351
296 HISTOIRE MOXKTAIRK DE GENÈVE.
411. Vingl-el -un-sols de 1721.
Semblable à celui du n° 408, sauf 1721 el pas d'exergue.
Rev. semblable à celui du n° 407.
Poids 4^™ ,520. — Mod. 0" ,020. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
412. Frappe en or du vimil-ct-un-sols de 1721 .
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n' 411.
Poids 8^™ ,090. — Mod. 0" ,026. — AU. — Coll. de M. Gustave Revilliod,
à Genève.
X. FLORINS on DOIZE-SOLS ■
413. Florin de ^602.
GENE VA. CIYITAS. 1602
ECU de Genève surmonté de l'aigle d'Em|iire.
Rev. POST. TENEBRÂS. LYX. * .
rovii
Dans le cliamp xii
' SOLS
Poids 4s™-,050. — Mod. 0'"-,0255. — AR. — Musée de Genève.
PI. VI, n" 61.
Plusieurs variantes; l'une d'elles a des points avant et après la légende du droit
et n'en a pas dans le cliamp du revers.
414. Florin de 1603.
Semblable à celui du n" 413, sauf 1(503
' Voy. ci-dessus, page 105 et suivantes.
352
DESCRIPTION DKS MONNAIES. 297
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. k .
Le reste semblable au revers du n° 413.
Poids 4=™ ,130. — Mod. 0'" ,027. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
■415. Florin de 1633.
.GENEVA. CIVITAS.
Exereue. Sous un Irait .12. S.
ECU de Genève surmonte de l'aigle d'Empire.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. 1035. PI.
Soleil formé de six rayons droits et de six rayons ondulants, au centre duquel
et dans un cercle se trouve I II S
Poids 3^™-,900. — Mod. 0"> ,0265. — AR. — Musée de Genève.
PI. VI, 11° 62.
416. Florin de 165â.
GENEVA. CIVITAS. 1654
ECU de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. m.
l'OVH
Dans le champ xii.
' SOLS
Poids 2s"°-,420. — Mod. 0™ ,023. — AR. — Mus('e de Genève.
Plusieurs variantes.
417. Frappe en or du florin de 16S4.
Le catalogue de l'ancienne collection .lallabert, à Genève, mentionne une frappe
en or du llorin de 1654, sans en donner la description.
353
298 HISTOIRE MONÉTAIKE DE GENÈVE.
XI. DEMI TESTONS
418. Demi-lésion sans millésime.
* GENEVA * CIVITAS *
Ècu lie Genève surmonté de l'aiiile d'Empire.
Rev. P08T * TENEBUAS * LVCEM : G *
Croix patlée, l'ourchée el vidée'.
Poids i=™,710. î\lod. 0"-,027. — M{. — Coll. de M. !M. Girod.
PI. VU, n" (33.
Plusieurs variantes.
Cette pièce doit avoir él(' frappée de 1539 à 15il, car, ainsi que nous l'avons
dit', le Conseil arrêta, le 28 janvier 1542, « qu'il seroit fait bonne différence des
lestons aux demi-testons. » Celle dilTérence consista sans doute dans la forme de
la croix des demi-testons qui, à partir de cette époque, fut elTeclivement modifiée.
419. Demi-leslon de loùO.
GENEVA. CIVITAS. 1550
Ecu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. ♦ .
Croix patlée, fourchée et viilée; les angles des fourches sont arrondis.
Poids 4s™-,580. — Mod. 0"-,020. — AR. — Coll. de M. Duval-Planlamonr.
PI. VII, n° 64.
420. Demi-leslon de 1561 .
.GENEVA : CIVITAS : 15(51
' Vo). ci-dessus, page 102.
^ Voy. ci-ilessus, page 180, n. I.
^ Voy. ci-dessus, page tOi.
354
DESCRIPTION DES MONNAIES. 299
Écli de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST : TENEBRÂS : LVX : P :
Le reste semblable au revers du n° 419.
Poids 4^\780. — !Mod. 0"'-,0260. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
421. Demi-lest 011 de 1S62.
Semblable à celui du n" 420, sauf 1502
Rev. semblable à celui du n° 420.
Poids 4^™ ,650. — Mod. 0™-,02(J. — AR. — Musée de Genève.
Blavignac signale des demi-testons de 1570, 1578 et 1580.
XII. DEUX-FLORIXS ou TESTONS-DE-DEUX-FLORIXS nu VIX(;T-QUATRE-S0LS '
Haller et après lui Blavignac onl souvent confondu les deux-llorius, les quarts-
de-thalers et les testons blancs, si bien qu'il est difficile de citer ces auteurs sans
paraître partager leur erreur. Nous ne les citerons que lorsque les unes ou les
autres de ces trois espèces sont neltement décrites par eux.
Haller cite un quart-de-tbalei' de 1620, mais, d'après la description qu'il en
donne dans le sup}tlément manuscrit de son ouvrage ', ce serait |tlul(M une pièce
de deux-florins; voici cette description :
GENEVA CIVITAS
Armes de Genève surmontées de l'aigle d'Empire.
Rev. POST TENEBRAS LVX 1620
Le nom de Jésus rayonnant.
Haller décrit un deux-llorins de 1033, dont le type est semblable à celui du
deux-florins de 1634.
' Voy. ci-dessns, pages lOi et lOîl.
^ Ce manuscrit est la propriété de M. liiiliot-ltliiiner, à Wiiilcitlioiir.
355
300 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
4!22. Deitx-/Iorins de 1654.
.GENEVA. .CIVITÂS.
Exergue. Sons nn Irait .!24.
Écu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. 163i. PL
Soleil foroK' de six rayons droits et de six rayons ondulants; au centre du soleil
el dans un cercle I H S
• * •
Poids 7«™ ,510. — Mod. 0"'-,030. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
PI. VII, n° 65.
423. Deux-florins de 1655.
Semblable à celui du n" 422.
Rev. semblable à celui du n° 422, sauf 1()35
Poids 7^™-,()80. — Mod. 0"'-,030. — AR. — iMus(-e de Genève.
Plusieurs variantes.
424. Deux-/l()rins de 165().
Semblable à celui du n" 422.
Rev. semblable à celui du n" 422, sauf 103G
Poids 7^™-,030. - Mod. 0"' ,030, — AR. ~ Musée de Genève.
425. Deux-llorins de 1644.
GENEVA * CIMTAS * I(>4i *•
Armes de (ienève dans un cercle.
Rev. POST * TENEHRAS * EVX * B *
l'OVIi
Dans le cliamii xmim
Sdl.S
356
DESCRIPTIOX DES MONNAIES. 301
Poids 6s™-,880. — Mod. 0" ,028. ~ AR. — Musée de Genève.
PI. VII, 11° 66.
Plusieurs variantes.
426. Deux- florins de I64S.
Semblable à celui du n° 425, sauf 1645
Rev. semblable à celui du n° 425.
Poids 6s'°'-,960. — Mod. 0" ,029. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
i27. Deiix-IIorins de 1647.
Semblable à celui du u" 425, saul' 1647
Rev. POST * TENEBRAS * LVX * G *
Le reste semblable au revers du n" 425.
Poids 6^'" ,850. - Mod. 0'"-,030. AR. — Musée de Genève.
XIII. OIJARTS-DE TH.\LERS '
Ilallcr décrit un quart-de-lhaler de 1620. Nous avons vu' que celte pièce était
pliilôl lin deux-tlorins.
428. Quarî-de-lhaler de 1625.
GENEVA * CIVIÏAS * 1623
Armes de Genève dans un ceicle, surmonlt'cs d'un soleil formé de six rayons
droits et de six rayons ondulanls; an eenlrc dn soleil el dans un cercle I H S
' Voy. ci-ilcssiis. jiages 99 ot ll)(): vos. Miissi. piigc 299. ce ijiic mm.s a\ons dit des iiuarts-de-llialcr.s
décrits ou cités par lialler et lihiviijiiai-.
^ Voy. ci-dossiis. png(.' 'i99.
ÏOMK I. 00 / 47
302 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. R. .G.
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les lettres R G.
Poids 6*^-,880. — Mod. 0"-,029. — AR. — Musée de Genève.
PI. VII, n° 67.
Plusieurs variantes.
429. Quarl-de-thak'r de 162S.
GENEVA * CIVITAS * 1625-
Armes de Genève dans un cercle, surmontées d'un soleil formé de huit rayons
droits et de huit rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle I H S
Rev. POST. TENEBR/VS. LVX. HC Légende peu distincte.
Aigle d'Empire couronné.
Poids 6»^™ ,300. — Mod. 0'"-,029. — AR. — Musée de Genève.
Le catalogue de l'ancienne collection de Luc mentionne un quarl-de-tlialer de
1626.
i30. Quart-de-lhaler de 1627.
Semblable à celui du n" i29, sauf 1627
Rev. semblable à celui du n" 429.
Poids 6^™-,700. — Mod. 0'"-,030. — AR. — Musée de Genève.
Le catalogue de l'ancienne collection de Luc mentionne un quart-de-llialcr de
1628.
431. Quarl-de-lhaler de 1635.
Semblable à cebii du n" 429, sauf 1633
Rev. POST. TENEBRAS. LVX. M Légende peu distincte.
Aigle d'Empire couronné.
Poids 6^™-,900. — Mod. (r-,031. — AR. — Coll. de M. de Loriol-Le Fort.
Ilaller a d(''crit, sous le n" 2015, une frappe en (»r d'un soi-disant qnart-de-lbaler
358
DESCRIPTION DES MONNAIES. 303
de 1641. Celte description répond tout à fait à celle du quadruple écu d'or de
1641. La signature B. D. doit être lue S. D.
Nous ne décrirons pas la pièce de 1657 appelée mousqueton, attendu que c'est
une médaille et non pas une monnaie '.
XIV. TESTONS BLANCS'
432. lésion blanc de 1619.
GENEN A * CIVITAS * 1619. * .
Armes de Genève dans un cercle.
Rev. : POST • TENEBHAS LVX • W.G :
Aigle d'Empire couronné.
Poids 8"" ,200. — Mod. O'^OSO. — AR. — Musée de Genève.
PI. VII, n° 68.
433. lésion blanc de 1620.
Semblable à celui du n° 432, sauf 1620
Rev. semblable à celui du n° 432.
Poids 8^'"-,250. — Mod. O^-^OSI. — AR. — Coll. de la Soc. d'hist. et d'arcli.
de Genève.
434. lésion blanc de 1624.
Semblable à celui du n° 432, sauf 1624
Rev. POST • TENEBRAS LVX II G •
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les lettres R G.
' Voy. ci-dessus, ]tage 99, n. 6.
- Vo\. ci-dessiis, \\agef. 103 et lOi: voy. inissi. page 299. ce que nous avons dit des testons blancs
décrits ou cités par Haller et Blavignac.
359
304 HISTOIRE MONETAIRE DE GENEVE.
Poids 8^,280. - îMod. 0" ,030. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs varianles.
\V. TESTONS HI.ANCS I-:TRAN(iKl',S C.ONTliKMAKnrÉS '
•435. Tcsiun hhinr rie Lurcrue, de 16 fi, ronlre-HKirfjii/'.
MOIS + NO LVC ERNENSIS + * +
Aigle d'Empire; au-dessous, l'écu de Lucerne, lequel coupe la i('iiende; sur
l'une des lèles de l'aigle se trouve apposée la ( oiilre-iuarque 1 11 S dans un cercle.
Rev. + SANCT + LE0DEGARI9 + 1014 ^ *'
Buste de St-Léger, mitre et nimbé, à droite, leiiaiit de la maiu droite la drille
qui repose sur son épaule.
Poids 9"™ ,200. — Mod. 0'"-,032. — ÂR. — Coll. de M. A. Revilliod.
PI. VU, n° 69.
436. Teston blanc de Lucerne, de 1616, contre-marqué.
MON + NO + LVC ERNENSIS + * +
Le reste semblable au droit du n" 435.
Rev. + SANCT -f LEODIGARI + 1616 +
Le reste semblable au revers du n" 435.
Poids 8^"" ,360. — Mod. 0'" ,030. — ÂR. — Musée de Genève.
XVI. TESTONS '
i37. Teston sans niillrsune.
* GENEVA * CIVIÏAS : *
ECU de Genève surmonté de l'aigle d'Eni[)ire; le vol des aigles est abaissé.
' Voy. ci-dessus, page 130.
' Voj. ci-dessus, page 101 el suivantes.
3(30
DESCRIPTION DES MONNAIES. 305
Rev. I>OST * TENEHUAS * LVCEM : G *
Croix patlée, fourchée et vidée.
Poids O'^^^^TO. — Mod. 0'"-,028. — AU. — Coll. de M. M. Ciiod.
Celte rare monnaie représente sans doute l'un des plus anciens lestons rpii
aient été battus.
438. Teskm sons millésime.
Semldalile à celui du n° i37, sauf que le vol dos aigles est relevé el que les
trois points après GIVITAS sont supprimés.
Rev. POST * ÏENERRAS * LVCEAl G »
Ee reste semblable au revers du n" 437.
Poids 9^™-,390. — Mod. 0",028. - AR. - Musée de Genève.
PI. Vn, n" 70.
Plusieurs variantes.
Haller, qui a décrit cette pièce sous le w" 1946, en lui donnant le nom allemand
el parfaitement exact de dicken, indique qu'elle porte une croix ileurdelisée (lilien-
kreuz). C'est évidemment une erreur, attendu que Haller renvoie aux figures de
plusieurs placards belges, où le teston de Genève est figuré avec une croix
semblable à celle que nous avons décrite. Blavignac, qui s'est mépris sur le sens
du mot dicken, considère le dicken sans millésime, décrit par Haller, comme un
Ihalei'.
439. Teslon de IS6I.
X GENEVA : CIVITAS : I5()l x
Écu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST 4* TENERRAS <^ LVX «l» P +
Croix pattée, fourchée et vidée.
Poids 9?""-,370. — Mod. ()'" .0!29. — AR. - Musée de (Jenève.
Plusieurs variantes.
Haller a décrit cette pièce sous le n" 1955 a; il lui assigne un poids de '/, de
a
3til
306 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
loth, soit environ 10 grammes. Il inditiiic que celte pièce est |trol)ablenienl un
(lichen; cependant Blavignac, malgré le poids, la considère comme un thaler.
440. lésion de IS62.
•f GENEVA : GIVITAS 1562 4.
Le reste semblable au droit du n° 439.
Rev. semblable à celui du n° 439.
Poids 9^''"-,300. — Mod. 0'" ,029. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Blavignac indique qu'il a dû être frappé des lestons en 1542, 1543, 1548, 1564,
1570, 1573 cl 1580. On possède en effet des ordonnances de ces années-là' don-
nant le titre et la taille auxquels seront battus les testons, mais rien, jusqu'à ce jour,
ne prouve qu'ils l'aient été.
Les testons de Genève, avec ou sans millésime, sont aujourd'hui fort rares. On
peut en dire autant des demi-testons.
NVll. I)EMI-TH.\LERS^
441. Demi-lhaler de fù97.
(;ENEVA * GlVlTAS X 15 97 x
Armes de Genève dans un cercle, surmontées d'un soleil formé de luiil rayons
droits et de huit rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle I H S
Le soleil sépare le millésime.
Rev. X POST • TENERRAS LV.\ x (.^ x
Aigle d'Empire couronné.
Poids 13^,920. — JMod. 0'" ,035. — AR. — Musée de Genève.
' Voy. ci-dessus, page 101 et suivantes.
* Voy. ci-dessuS; page 99.
362
DESCRirXIOX DES MONNAIES. 307
PI. VII, n"71.
Haller, qui a décrit ce demi-thaler sous le 11° 1972, indique, par erreur, qu'il
porte la signature G et non pas Q,
Blavignac indique un demi-thaler de 1620.
442. Demi-lhaler de ^621.
GENEVA K CIVITAS x IG 21 x
Le reste semblable au droit du n° 441.
Rev. semblable à celui du n° 441.
Poids 14 grm. — Mod. 0™ ,036. — ÂR. — Coll. de la Soc. d'hist. et d'arch. de
Genève.
443. Demi-thaler de 1622.
Semblable à celui du n° 442, sauf IG 22
Rev. semblable à celui du n° 441.
Poids U^'^fim. — Mod. 0",035. — ÂR. — Musée de Vienne.
Haller a décrit cette pièce sous le n" 1983, d'après le catalogue imprimé des
monnaies du musée de Vienne'. Le demi-thaler de 1G22 est décrit dans ce cata-
logue avec la signature G comme l'indique Haller. Nous nous sommes directement
assuré, sur l'empreinte de la pièce elle-même, que la signature était G et non G.
444. Demi-lhaler de 1622.
Semblable à celui du n" 443.
Rev. POST X TENEBUVS x LVX x R x x G *
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les lettres R G.
Poids 14^™ ,310. — Mod. 0" ,037. — AR. — Musée de Genève.
' Catalogne des monnai^'s en. arijent qui roniposent une des dijférentes parties iln cabinet impérial, etc.
Vienne. 1769, 561 pi. in-l'ol. sans texte; avec Snpplément, Vienne, 1770, il pi. in-foi. sans texte.
3G3
308 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
445. Demi-lhuler de Hj22.
GENEVA X CIVITAS X 16 22 X
Le reste semblable au droit du n° 441.
Rev. POST K TENEBRAS x LVX x G x x R «
Le reste semblable au revers du n° 444.
Poids 13^",950. — Mod. O^^OSS. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
440. Ikmi-lhdler de 1625.
GENEVA . X CIVITAS X H) 2i X
Le reste semblable au droit du n" 44L
Rev. semblable à celui du n" 444.
Poids l4'™-.260. — Mod. 0"-,038. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
4i7. Demi-lhaler de 16îo.
Semblable à celui {\\\ n" 445, sauf" 16 25
Rev. X POST X TENEBRAS x LVX x HC
Aigle d'Empire couronne.
Poids 13^,730. - Mod. ()",035. — AR. — Coll. de M. A. Revilliod.
448. Demi-lhaler de 1626.
(.EM:VA x CIVITAS X l'i 20 X
Armes de Genève dans mi cercle, surmontées d'im soleil Ibrnié de six rayons
droits et de six rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle 1 11 S
Rev. sendjlable à celui du n" 4i7.
Poids Ligrm. — Mod. 0"'-,035. — AR. — Musée de Berne.
DESCRIPTION DES MONNAIES. 309
44.9. Demi-lhaler de 1627.
Semblable à celui du n° 4-i8, sauf 16 27
Rev. semblable à celui du n° 447.
Poids 13^™-,660. — Mod. 0'",036. — AR. — Musée de Genève.
450. Demi-thaler de 1633.
Semblable à celui du n° 448, sauf 16 33
Rev. * POST * TENEBRAS * LVX * pi
Aigle d'Empire couronné.
Poids 13^™-,800. - Mod. 0'"-,037. — AR. — Coll. num. des Arch. féd., à Berne.
451. Demi-lhaler de f63S.
GENEVA * CIVITAS * 16 38 *
Le reste semblable au droit du n" 448.
Rev POST * TENEBRAS * LVX • G • • B
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les lettres G B.
Poids 13^™ ,750. — Mod. 0" ,036. — AR. — Coll. de M. M. Girod.
452. Demi-lhaler de 1640.
Semblable à celui du n" 448, sauf 16 40
Rev. semblable à celui du n" 451.
Poids 14^™ ,200. — Mod. 0" ,037. — AR. — Coll. ninn. des Arch. féd., à Berne.
453. Demi-lhaler de 1641 .
Semblable à celui du n" 448, sauf 16 41
TOME I. OUJ
48
310 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Rev. POST * TKNEBRAS ie L\\ * S D *
Aigle d'Empire couroniK'; la coiirunne sépare les lettres S D.
Poids 13'^™,800. — Mod. 0" .037. — AR. — Musée de Genève.
454. Demi-lhaler de 164 J.
Semblable à celui du n" 453.
Rev. POST * TENEBRAS * LVX * B .D
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les monogrammes B) A)
Poids 14^"-,080. — Mod. 0"'-,038. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
455. Demi-l/ialer de 1637 .
Semblable à celui du n" 448, sauf 16 57
Rev. * POSÏ * ÏENEBRAS * LVX * X *
Aigle d'Empire couronné.
Poids U^" ,530. — Mod. O"" ,037. — AR. — Musée de Genève.
45G. Demi-lhaler de 1639.
Semblable à celui du n" 448, sauf 16 59
Rev. semblable à celui du n° 455.
Poids i4^"'-,400. — Mod. 0" ,036. — AR. — Musée de Genève.
Haller mentionne, sous le n" 2051. un dcmi-thaler de 1659 portant la
marque R. G. au lieu de J£, mais il ajoute qu'il doute de l'existence de celte
pièce.
366
DESCRIPTION DES MONNAIES. 311
XVIII. DEMI-ECUS
457. Demi-écu de 1722.
Lengnich ' indique un demi-écu de 1722 semblable à l'écu de la même année.
XIX. THALEHS'
Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons déjà dit' des thalers que Haller
cite ou décrit pour les années 1526, 1510, 1542 et 1554.
458. Thaler de ISù7.
' GENEVA «!• CIVITAS + 1557 •
Écu de Genève surmonté de l'aigle d'Empire.
Rev. POST + TENEBRAS •!• LVX i E i
Soleil formé de huit rayons ondulants et de huit rayons droits; au centre du
soleil et dans un cercle I H S
Poids 27^"',400. — Mod. 0"-,039. — AR. — Musée de Berlin.
PI. VIII, n" 72.
Le Ihaler de 1557 est fort rare; nous n'en connaissons que deux exemplaires.
Haller décrit très sommairement un thaler de 1559; il indique que celte pièce
porte l'aigle d'Empire, mais il n'est pas possible de savoir si cet aigle est celui du
droit ou du revers.
' Ciiii-Benjamin Leiignicli's. .\eur Ndclnirliten :ur Biirlwr- und Munzkunde (^Daiizig et Dossaii.
1782. .3 vol. iii-8"). t. IL p. 63. Xoiis avons omis de pai'ler de cette pièce; ci-dessus, page 98.
* et ' Voy. ci-dessus, |)age 92 et suivantes.
367
312 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Madai ' a décrit de la façon suivante et sous le n° i654, un thaler de 1560 :
GENE VA CIVITAS 1560
Armes de Genève surmontées de I H S rayonnant.
Rev. POST TENEBRAS LVX. C. G.
Aigle d'Empire.
Il est probable qu'il s'agit ici d'un thaler de 1590, que nous décrirons plus loin
et qui porte en effet la signature de Ghenu et de Gringalet, à moins que Charles
Goulaz, qui se trouvait encore maître de Monnaie à la tin de 1559, n'ait exception-
nellement signé C. G., ce qui nous parait peu probable.
459. Thaler de 1S6I.
4» GENEVA ^ CIVITAS 4*
Armes de Genève dans un cercle, surmontées de l'aigle d'Empire.
Rev. POST 4» TENEBRAS ^ LVX 4» P +
Soleil formé de huit rayons ondulants et de huit rayons droits; au centre du
soleil et dans un cercle I H S
Poids 28'™ ,770. — Mod. 0" ,039. — AR. — Musée de Genève.
PI. VIII, n' 73.
Nous avons vu^ que Blavignac a pris pour un thaler le teston de 1561.
460. Thaler de 1S62.
Semblable à celui du n° 459.
Rev. POST * TENEBRAS * LVX * P *
Le reste semblable au revers du n° 459, sauf 1562 au-dessous de 1 II S
Poids 28^™ ,500. — Mod. 0""-,039. — AR. - Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
' \(dlsUitHliijcs Thiilcr-CdliiiKi. Kdnigslierg. l7G.j-17()7, 3 viil. in-8".
' Voy. ci-dessus, page 30G.
368
DESCRIPTION DES MONNAIES. 313
461. Thaler de 1567.
Semlilable à celui du n" 459.
Rev. semblable à celui du n" 460, sauf 1567 au-dessous de I 11 S
Poids 28^™-,100. — Mod. O^-^OSO. — AH. — Musée de Berne.
Plusieurs variantes.
Nous avons déjà chercbé à expliquer' l'anachronisme qui existe entre la signa-
ture P et le millésime 1567. Nous ajouterons que sur certains tlialers il est fort
difficile de distinguer si le millésime est 1562 ou 1567.
462. Thaler sans millésime.
Nous avons précédemment cherché à établir' que les tlialers sans millésime
furent frappés de 1572 à 1578. Ils sont aujourd'hui encore assez nombreux et
présentent entre eux de petites différences que nous signalerons.
« GENEVA « CIVITAS «
Armes de Genève dans un cercle, surmontées d'un soleil formé d<; huit rayons
droits et de huit rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle 1 II S
Rev. « POST * TENEBRAS * LYX * G *
Aigle d'Empire couronné.
Poids 28^™-,250. — Mod. 0",040. — AR. — Musée de Genève.
PI. VIII, n" 74.
463. Thaler sans millésime.
Semblable à celui du n" 462, sauf • * • sous I II S
Rev. semblable à celui du n° 462, sauf un point après LVX
Poids 28^™ ,400. — Mod. 0",041. — AR. — Coll. de M. Wunderly-de Murait,
à Zurich.
' Voy. ci-dessus, page 2:5. ii. I.
' Voy. ci-dessus, page '.)i et suivaiiU's.
369
314 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
464. Tlialer sans millésime.
Semblable à celui du n" 462, sauf * sous I H S
Rev. semblable à celui du n" 462, saui' un point après TENEBRAS
Poids 28^,250. — Mod. 0"-,040. — AR. — Coll. de M. A. Gessner.
465. Thaler sans millésime.
Semblable à celui du n" 464.
Rev. « POST TENEBRÂS LVX G «
Aigle d'Empire couronné.
Poids 28^™, 110. - Mod. 0'",039. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
466. Thaler sans millésime.
Semblable à celui du n" 462.
Rev. semblable à celui du n" 465.
Poids 28^™ ,300. — Mod. 0"^ ,038. — AR. — Coll. de M. M. Girod.
467. Thaler sans millésime.
Semblable à celui du n° 464, sauf que la Heur à cinq pélales placée sous I H S
est plus petite.
Rev. semblable à celui du n" 465.
Poids 28^™ ,050. — Mod. 0"\040. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
468. Thaler sans millésime.
Semblable à celui du n" 462, sauf une tierce-feuille au-dessous de I H S
370
DESCRIPTION DES MONNAIES. 315
Rev. semblable à celui du n° 465.
Poids 28^™ ,4-10. — Mod. 0" ,039. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
469. Tlialer sans miUhime.
Semblable à celui du n" 462, sauf que dessous I H S se trouve un signe effacé
qui ressemble à un œil surmonté d'un sourcil.
Rev. semblable à celui du n° 465.
Poids 28^™ ,120. - Mod. 0"" ,040. — AR. — Coll. de M. A. Gessner.
470. Thaler sans millésime.
Semblable à celui du w" 462.
Rev. + POST * TENEBRAS * LVX G +
Aigle d'Empire couronné.
Poids 28^™ ,410. — Mod. 0'"-,040. — AR. — Trésor de Sl-Cergues '.
47 1 . Thaler sans millésime.
Semblable à celui du n" 462, sauf "• sous I H S
Rev. + POST TENEBRAS LVX • G 4.
Aigle d'Empire couronné.
Poids 28^™ ,410. — Mod. 0"'-,040. — AB. — Coll. de M. A. Meyer.
472. Thaler sans millésime.
4* GENEVA + CIVITAS +
Le reste semblable au droit du n° 464.
Rev. semblable à celui du n° 470.
Poids 27^" ,900. — Mod. 0" ,040. — AR. — Musée de Berne.
' Eugène Demole, Le trcxar dr Sniiit-Crriiurs sur Xiiuii. (Umi've, 1884. lir. in-8°.
371
316 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
-473. Thaler sans millésime.
Semblable à celui du n" i72, sauf un point sous I H S
Rev. semblable à celui du n" 465.
Poids 28-™-,500. — Mod. O-'^OSO. — ÂR. — Trésor de Sl-Cemues.
llaller mentionne un tlialer sans millésime et sans la signature G.
474. Thaler de 1ù89.
Haller décrit de la l'acon suivante et sous le n" 1901) le tbaler de 1589:
GENEVA CIVIÏAS. 1589.
Armes de la ville avec le cimier ordinaire.
Rev. POST TENEBRAS LVX C. i\.
Aigle d'Empire couronné.
llaller ajoute que ce tbaler doit être très rare. 11 faisait partie de l'ancienne
collection Jallaberl et nous ne l'avons retrouvé mille part.
475. Thaler de fo90.
GENEVA . « . CIVITAS * 15 90 *
Armes de Genève dans un cercle, surmontées d'un soleil formé de bnit rayons
droits et de buil rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle I H S
Le soleil sépare le millésime.
Rev. X POST * TENEBRAS * LVX G G X
Aigle d'Empire couronné.
Poids 28^™ ,420. — Mod. 0"' ,040. - AR. — Coll. de M. P. Marin.
Le droit de cette pièce est figuré sous le n° 75 de la pi. VIII.
Plusieurs variantes.
372
DESCRIPTION DES MONNAIES. 317
476. Pied- fort du thaler de 1595' .
Ilaller décrit sous le n° 1969 a une pièce conservée au musée de Gotha qu'il
nomme un quadruple-thaler, ayant le module des guldens allemands. Ilaller ne
l'a cerlainement pas vue, car le module est supérieur à celui qu'il indique. Voici
la description de cette pièce qui est encore aujourd'hui au musée de Golha et
dont nous avons pu nous procurer un rac-simile :
GENEVA . X . GIVITÂS * 15 93 *
Le reste semblable au droit du n° 475.
Rev. X POST * TENEBKAS * EVX * G X
Aigle d'Empire couronné.
Sur la tranche on lit : DIEV SVR TOVT, PViS AMYS DE COEVIl * ANT''
GARB , suivi d'un ornement. Cette inscri|)tion est incuse et doit avoir été placée
postérieurement à la frappe (hi pied-fort.
Poids ll4s™-,080. — Mod. 0'"-,042. — AR. — Musée de Gotha.
477. Thaler de io9o.
GENEVA X • GIVITAS * 15 95 *
Le reste semblable au droit du n° 475.
Rev. semblable à celui du n° 476. Légende peu distincte.
Poids 28s™-,400. — Mod. 0'"-,041. — AR. — Musée de Berne.
Plusieiu's variantes.
478. Thaler de 1S96.
Semblable à celui du n" 477, sauf 15 96
Rev. semblable à celui du n° i76.
Poids 28^™-,120. — Mod. 0'",042. — AR. — Coll. de M. Edouard Hiizel,
à Zurich.
' Voy. ci-dessus, page 124.
TOME I. O (O 49
318 HISTOIEE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
479. Pied-fori du ihaler de 1ô96.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 478.
Poids 114^-,470. — Mod. 0'"-,042. — AR. — Coll. uum. des Arcli. de Zurich.
Les pieds-forts des Ihalers de 1593 el 1596 sout les seuls que nous ayons
retrouvés jusqu'à ce jour.
Blavignac mentionne un tlialer de 1603 et llaller un thaler de 1612, sans en
donner la description.
480. Pied-fort du llialer de lo98.
Faber' décrit de la façon suivante, sous le n" 2770, une pièce qu'il nomme
un double-thaler de Genève :
GENEVA CIVITAS 1598 •
Êcu parti surmonté du nom I H S rayonnant.
Rev. POST TENEBRAS LVX
Aigle d'Empire.
Le poids de cette pièce, son module et le lieu où elle se trouvait ne sont pas indi-
qués; on est donc livré à des conjectures au sujet de sa dénomination, mais il nous
parait probable que cette pièce est un pied-fort analogue à ceux de 1593 el de 1596.
481. Thaler de 1620.
Semblable à celui du n' 477, sauf Mi 20
Rev. X POST * TENEBRAS * LVX * N'.G II se pourrait (jue les Ib'urs
qui séparent les mots fussent des points.
Aigle éployé et couronné.
Poids 28=™ .560. — îMod. 0" ,040. — AR. — Coll. de M. A. Meyei-.
' Wilhelni-Eberliani l'aber. Enlinirf rinir n>niiis)ii(illsrhe)i Kihniliiis dcr cHnipdischen Slaatcn, etc.
Francfort et Leipzig. ITliO. iii-8'\
.H 74
DESCRIPTION DES MONNAIES. 319
482. Thaler de 162L
Semblable à celui du n° 477, sauf 16 21
Uev. X POST TENEBRAS- LVX G X
Aigle d'Empire couronné.
Poids 28^™ ,500. - Mod. 0"'-,040. — AR. — Coll. de M. M. Girod.
Plusieurs variantes.
483. Ihaler de 1622.
GENEVÂ X CIVITAS * 16 22 *
Le reste semblable au droit du n" 475.
Rev. X POST TENEBRAS LVX G X
Aigle d'Empire couronné.
Poids 28'™ ,330. — Mod. 0'"-,040. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
Plusieurs variantes.
484. Thaler de 1622.
GENEVA • X • CIVITAS X 16 22 X Légende peu distincte.
Le reste semblable au droit du n° 475.
Rev. POST » TENEBRAS x LVX x R x x G x
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les lettres R G.
Poids 28^™ ,200. — Mod. 0"-,040. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
485. Thaler de 1622.
Semblable à celui du n" 484.
Rev. semblable à celui du n" 484, sauf G R à la place de R G
Poids 27^™ ,970. — Mod. 0'°,041. — AR. — Musée de Genève.
Plusiems variantes.
375
320 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
486. Thaler de 1625.
Semblable à celui dii n" 484, sauf Hi 23
Rev. semblable à celui du n" 484.
Poids :28*^™-.270. — Mod. 0"'-,042. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
487. Thaler de l62o.
GENEVA X CIVITAS X IG 25 X
Armes de Genève dans un cercle, surmontées d'un soleil l'orme de huit rayons
droits et de huit rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle I H S
Le soleil sépare le millésime.
Rev. • POST K TE>EBRAS x LVX X W
Aigle d'Empire couronné.
Poids 28^^"' .350. — Mod. 0"-,042. — AR. — Musée de Genève.
488. Thtder de 1626.
SendjJalde à celui du n" 487, sauf 16 26
Rev. X POST » TENEBRAS X LVX n HC
Le reste semblable au revers du n" 487.
Poids 28-""-,060. — Mod. 0"'-,041. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
489. Thaler de 1627.
Semblable à celui (hi n" 487, sauf 16 27
Rev. semblable à celui du n° 488.
Poids 27^"-,600. — Mod. 0'"-,042. — AR. — Musée de Genève.
Plusieiu's variantes.
370
DESCRIPTION DES MONNAIES. 321
490. Thaler de 1628.
Semblable à celui du n° 487, sauf 16 28
Rev. semblable à celui du n" 488.
Poids 28e™-,500. — Mod. 0"-,041. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
491. Thaler de 1629.
Semblable à celui du n° 487, sauf 16 29
Rev. X POST X TENEBRAS X LVX x HC
Aigle d'Empire couronné.
Poids 28s™,120. - Mod. 0"-,041. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
492. Thaler de 1630.
Semblable à celui du n' 487, sauf 16 30
Rev. semblable à celui du n°49l.
Poids faible. — Mod. O"'^ ,041. — AR. — Coll. de M. P. Marin.
493. Thaler de '1635.
Semblable à celui du n" 487, sauf 16 33
Rev. * POST X TENEBRAS X LVX * M *
Aigle d'Empire couronné.
Poids 26^™-,800. — Mod. 0"'-,041. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
llaller qui a décrit ce tbaler sous le n" 1996 indique, probablement par erreur,
la signature M au lieu de M-
377
322 HISTOIKE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
494. Thaler de 165S.
Semblalile à celui du n" 487, sauf 16 35
Rev. semblable à celui du n° 493.
Poids 28-™.040. — Mod. 0",041. — AR. — Coll. de M. M. Girod
495. Thaler de 1638.
GENE VA • * • CIVITAS * 16 38 *
Le reste semblable au droit du n° 487.
Rev. POST • * • TENERRAS • * • LVX R • G ■ Légende peu distincte.
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les lettres R G.
Poids -27^-.950. — Mod. 0"'-.040. — AR. — Coll. num. des Arcb. de Zurich.
496. Thaler de 1638.
GENEVA . X . CIVITAS . X • 16 38 . X .
Le reste semblable au droit du n" 487.
Rev. POST X TENERRAS X LVX G R •
Aigle d'Empire couronné; la couronne sépare les lettres G R.
Poids 28^"-.;200. — Mod. 0'"-.04-2. — AR. — Coll. de M. Wund.'rly-dc .Muiall.
Plusieurs variantes.
497. Thaler de 1640.
Semblable à celui du n° 496, sauf 16 40
Rev. POST • * • TENERRAS * LVX • G R •
Le reste semblable au revers du n° 496.
Poids 28^°'-,270. — Mod. 0™ ,041. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
378
DESCRIPTION DES MONNAIES. 323
498. Thaler de 464i.
GENEVA * CIVITÂS * 10 41 *
Le reste semblable au droit du n" 487.
Rev. POST • * TENEBRAS * LVX * S D *
Le reste semblable au revers du n° 496.
Poids 28«™ ,660. — Mod. 0"-,042. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
499. Thaler de 16ii.
Semblable à celui du n° 498.
Rev. POST * TENEBP.AS * LVX * E) Z» *
Le reste semblable au revers du n° 496.
Poids 28^™ ,290. — Mod. 0"'-,041. — AR. — Musée de Genève.
500. Thaler de 1642.
Semblable à celui du n" 487, sauf 16 42
Rev. semblable à celui du u" 498.
Poids 28^™-,450. — Mod. 0"-,042. — AR. — Musée de Berne.
Haller décrit, sous le n" 2017, un Ibaler de 1642 avec la si<>nalure probable-
ment fautive de S- B-
501. Thaler de I6i2.
Semblable à celui du n"500.
Rev. POST X TENEBRAS X LVX X D S X
Le reste semblable au revers du n° 496.
Poids 28^", 700. — Mod. 0"-,043. — AR. - Coll. de M. G. Kevilliod.
Blavignac indique un tbaler de 1652.
379
324 HISTOIKE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
502. Thaler de 1667.
Semblable à celui du n" 487, sauf 10 57
Rev. X POST X TE>ERRAS X LVX X .C X
Le reste semblable au revers du n" 496.
Poids -l'^'^MO. — Mod. O'^Ml. — AR. — Musée de Genève.
503. Thaler de 16o9.
GENEVA X • CI VIT AS X H5 59 X
Le reste semblable au droit du n" 487.
Rev. semblable à celui du n° 502.
Poids 28^"-,450. — Mod. 0°'-,040. — AR. — Musée de Genève.
XX. ECUS'
504. ECU de 1721.
RESPIBLICA GENEVENSIS-
Armes de Genève dans un cartouche très orné, surmontées d'un soleil; au
centre du soleil et dans un cercle I II S
Rev. POST TENEBRAS LUX •
Exergue 1721 ; avant et après le millésime se trouvent des ornemenls volutes.
Aigle d'Empire couronné.
Poids 27^-,170. — Mod. 0"-,040. — AR. — Musée de Genève.
PI. MIL n° 7G.
505. ECU de f722.
Presque semblable à celui du n 504.
' Voy. ci-dessus, page 98.
380
DESCRIPTION DES MONNAIES. 325
Rev. semblable à celui du n" 504, sauf 1722 et des variantes.
Poids 26^™ ,950. — Mod. 0'",040. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
506. ECU de 1723.
Presque semblable à celui du n" 505.
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exergue •1723-
Aigle d'Empire couronné.
Poids 26^™ ,950. — Mod. 0'"-,040. — AR. — Musée de (knève.
Plusieurs variantes.
507. Frappe en cuivre de l'écn de 1723.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n° 506.
Poids 32^,290. — Mod. 0'"-,040. — CU. — Musée de Genève.
D'après un renseignement, dont nous ne garantissons nullement l'exactitude,
on aurait frappé des écus sans millésime au même type que ceux que nous venons
de décrire.
CHAPITRE III
MONNAIES D'OR
I. l'Lom.NS'
Cette espèce n'a pas été retrouvée.
' Voy. ci-des.'ius, page \ii.
381
TOME I. 0 O 1 50
326 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
II. DEMI-ECUS '
Celle espèce n'a pas été retrouvée.
III. ÉCI'S- PISTOLETS, ou PISTOLETS, ou ECUS»
Jenner mentionne un écu-pistolet sans millésime.
508. Écu-pistolet de 1ù62.
* GENEV.\ * CIVITAS * 1562 *
Âiole d'Empire couronné, portant en cœur i'écu de Genève.
Rev. POST TENEBRAS LVX • P
Soleil forinr'' de huit rayons ondulants et de huit rayons droits; au centre du soleil
et dans un cercle 1 H S
X
Poids 3^"-,195. — Mod. O^^OSi. — AU. — Musée de Genève.
PI. IX, n" 77.
Plusieurs variantes.
509. Écu-pistolet de 1ù65.
Semblable à celui du n° 508, sauf 1563
Rev. POST : TENEBRAS : LVX : P :
Le reste semblable au revers du n° 508, sauf I H S au centre du soleil.
*
Poids 3^"' ,215. — Mod. 0™,023. — AU. — Musée de Genève.
' Voy. ci-dessus, page 123.
^ Voy. ci-dessns, [lagp 1 1 fi ot suivantes.
382
DESCRIPTION DES MONNAIES. 327
510. Ecu-pistolcl de 1S64.
Semblable à celui du n° 508, sauf 1564
Rev. POST : TENEBRÂS : LVX : G :
Le reste semblable au revers du n" 509.
Poids 3^™ ,300. — Mod. 0" ,0245. — AU. — Musée de Genève.
511. Êcu-pistolel de 1S65.
Semblable à celui du n" 508, sauf 1565
Rev. semblable à celui du n° 510.
Poids 3s^'"-,295. — Mod. 0"'-,024. — AT. - Musée de Genève.
512. Écu-inslolel de 1566.
Semblable à celui du n° 508, sauf 1566
Rev. semblable à celui du n° 510.
Poids 3^"" ,310. — Mod. 0°'-,0235. — AU. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
513. Écu-pislolel de fS67.
Semblable à celui du n" 508, sauf 1567
Rev. semblable ta celui du n" 510.
Poids 3^™-,300. — Mod. 0™-,0235. — AU. — Musée de Genève.
514. Écu-pislolel de 1ë68.
Semblable à celui du n" 508, sauf 1568
Rev. POST : TENEBRAS : LVX : G :
383
328 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Soleil foi mé de luiil rayons ondulants et de luiil rayons droits; au centre du
soleil et dans un cercle I H S
Poids 3"™-,30(). — Mod. 0™ ,0235. — AU. — Musée de Genève.
515. Écu-pislolel de /ù69.
Semblable à celui du n" 508, sauf 1569
Rev. semblable à celui du n" 514.
Poids 3-^™ ,310. — Mod. 0"-,0-22. — AU. — Coll. de M. M. Girod.
516. Écu-pislolel de 1570.
Semblable à celui du n" 508, sauf 1570
Rev. POST : TENEBRAS : LVX : G :
Soleil l'orme de six rayons ondulants et de six rayons droits; au centre du
soleil et dans un cercle I H S
*
Poids 3^™ ,285. — Mod. 0"-,0225. — kV. — Musée de Genève.
Ea collection numismatique des Archives fédérales, à Berne, possède un écu-
pistolet de 1570 semblable au n" 516, sauf que le soleil est formé de huit rayons
ondulants et de huit rayons droits. Son poids est de 3*^"-,310; son module de
0'",0220.
Dans le supplément manuscrit de son ouvrage sur les monnaies suisses, Haller
décrit, sous le n° 1969'', un écu-pistolct qu'il nomme pislole, dont le droit est
semblable à celui du n° 516, mais dont le revers porte luie croix dans un enca-
drement arqué. Cette pièce, d'après Haller. faisait partie de la collection de Eue.
Le catalogue de cette collection ne renferme pas d'écus-pistolets ou de pistoles
de 1570.
517. Écu-pislolel de 1571 .
4- GENEVA ♦ CIMTAS ♦ 1571 4-
384
DESCRIPTION DES MONNAIES. 329
Aigle d'Empire couronné, portant en cœur l'écii de Genève.
Rev. semblable à celui du n° 516.
Poids 3^™ ,310. — Mod. 0™ ,022. — M. - Coll. de M. M. Girod.
Plusieurs variantes.
5 1 8. Écu-pislolel de lo72.
Semblable à celui du n" 517, saul' 1572
Rev. POST : TENEBRAS : LVX * •; G :•
Soleil formé de douze rayons ondulants; au centre; du soleil et dans un cercle
fns
*
Poids 3^™ ,3iO. — Mod. 0'",0225. — AU. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
519. Écu-pislolel de fS74.
* GENEVA * CIVITAS * 1574 *
Aigle d'Empire couronné, portant eu cœur l'écu de Genève.
Rev. POST * TENERRAS * LVX * G *
Le reste semblable au revers du n"5l8.
Poids 3^™-,350. — Mod. 0'" ,022. - AU. - Coll. de M. M. Girod.
520. Écu-pislolel de I57S.
Semblable à celui du \f 519, saul' 1575
Rev. POST * TENEIÎRAS * LVX * G *
Soleil lormé de ueut rayons ondulants; au centre (\\\ soleil et dans un cercle
i"hs
Poids 3^™-,290 — Mod. 0"'-,022. — AU. — Musée de Genève.
On connaît des écus-pistolets de 1575 où le soleil du revers est formé tantôt
de dix et tantôt de douze rayons ondulants.
385
330 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
521. Écu-jn.slolel de 1376.
Semblable à celui du n" 519, sauf 157H
Rev. semblable à celui du n" 520.
Poids 3'™\340. — Mod. O"» ,0235. — AU. — Musée de Geuève.
Plusieurs variaules.
522. Ecu-pislolel de lo7S.
Semblable à celui du n" 519, sauf 1578
Rev. semblable à celui du n°520, sauf que le soleil esl formé de huit rayons
ondulants et qu'au centre du soleil se trouve 1 H S
*
Poids 3^™-,310. — Mod. 0'°-,024. — AU. — Coll. de M. Cli. Borgeaud.
523. Ecu-pislolel de 1579.
Semblable à celui du n" 519, sauf 1579
Rev. POST TENEBRAS LVX : G :
Soleil formé de neuf rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle
fHS
*
Poids 3^"" ,200 — Mod. 0" ,022. — AU. — Musée de Milan.
524. Écn-pislolel de iô80.
Semblable à celui du n" 519, sauf 1580
Rev. semblable à celui du n" 523.
Poids 3^",330. — Mod. 0'",0225. — AU. — Musée de Genève.
525. Écn-pislolel de 1S8I.
Semblable à celui du n° 519, sauf 1581 et un point après GEINEVA
386
DESCRIPTION DES MONNAIES. 331
Rev. POST TENEBRAS EVX : M :
Soleil formé de huit rayons omlulants; au cenire du soleil et dans un cercle
i1fs
*
Poids 3^""-,310. — Mod. 0"-,0235. — AU. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
526. ÉcH-pislolel de i5H2.
Semblable à celui du n" 519, sauf 1582
Rev. semblable à celui du n" 525.
Poids as*™ ,300. — Mod. 0" ,0235. — AU. — Musée de Genève.
527. Écu-pistolet de 1H8o.
Semblable à celui du n" 519, sauf 1583
Rev. semblable à celui du n° 525.
Poids 35™-,320. — Mod. 0"' ,023. — AU. — Musée de Genève.
528. Ècu-pislolel de 1S8S.
Semblable à celui du n" 519, sauf 1585 Légende peu distincte.
Rev. POST TENEBRAS LVX C
Soleil formé de huit rayons ondulants; an centre du soleil et dans un cercle
iTîs
• * •
Poids 3^"-,300. — Mod. 0" ,023. — AU. — Coll. de M. M. Girod.
529. Écu-pistolel de hS86.
Semblable à celui du n" 519, sauf 1586
Rev. semblable à celui du n" 528, sauf I H S au centre du soleil.
Poids 3^"-,300. — Mod. 0" ,022. — AU. - Musée de Genève.
387
332 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Le catalogue de raiicieniic collection Jallaberl mentionne une pistole de 1594
et, comme l'auleur de ce catalogue désigne sous le nom de pistole les écns-
pislolets, on pourrait croire qu'eiïectivement une pièce semblable a existé. Nous
ferons cependant observer que, d'après les comptes de la Monnaie, il ne fut pas
frappé d'écus-pistolets de 1591 à 1595. Peut-être s'agil-il de la frappe en or du
trois-sols de 1594 que nous avons décrit sous le n" 310.
Blavignac indique un écu-pislolet de 1603. Haller décrit sous le n" 1974 un
ducal de même année qui est probablement un écu-pistolet.
Le même auteur décrit, sous le n" 19"6 et sous le nom de pistole, un écu-pislolet
de 1619; mais, dans le supplément manuscrit dont nous avons parlé ', il considère
celle pièce comme un écu-pistolet de 1039.
530. Écu-pistolel de 1622.
Celle pièce est citée dans le catalogue Jallabert sous le nom de pistole, mais ce
ne jieul être qu'un écu-pistolet.
Haller cite sous le n" 1988 « un ducat de lfi'25 (|ui esl proltablemenl un (^cw-
pislolet.
531. Lcu-pislolet de 1630.
Celle [)ièce esl également cil(''e dans le catalogue .lallabrri. Ilallrr l.i décrit
ainsi, sous le n" 1994 :
CENEVA CIVITAS 1630
Aigle d'Empire, sur la poitrine duquel se trouvent l(>s armes de la ville
Rev. POST TENEBRAS LVX R. G.
Soleil au milieu duquel se trouve I H S
En 1630, .léiôme (^apilel l'Iail maître d(» Monnaie; il signait W et non R. C.,
signature des maîtres Richard et (iiciuis (pii furent à la Monnaie de I(»22
à 1625 .
' Voy. ci-ilessii.s. page 2fi4.
'•■ Voy. ci-(les.sus, page io.
388
DESCRIPTION DES MONNAIES. 333
532. Écu-pislolel de 1654.
+ GENEVA CIViTAS 1034 +
Aigle d'Empire couronné poi'tant en cœur l'écu de Genève.
Rev. POST TENEBRAS • LVX * FI *
Soleil formé de huit rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle
IHS
Poids 3^^,240. — Mod. 0"'-,023. — AU. — Musée de Genève.
533. Écu-pislolel de 1638.
Haller appelle cette pièce pistole et en donne la description suivante sous le
n° 2004 :
GENEVA CIVITAS 1638
Écu de Genève sur la poitrine de l'aigle d'Empire.
Rev. POST TENEBRAS LVX B. G.
Le monogramme entouré de flammes.
Celte pièce appartenait à Haller; un exemplaire se trouvait aussi conservé dans
la colleclion Jallabert.
534. Écu-pislolel de 1659.
Haller décrit comme suit, sous le n° 1976, un écu-pistoict de 1619, qu'il
reconnaît être de 1639, dans son supplément manuscrit :
GENEVA CIVITAS 1639
Aigle d'Empire couronné portant en cœur les armes de Genève.
Rev. POST TENEBRAS LVX IJ G
1 II S rayonnant.
Le catalogue de la collection Jallahert mentionne une pièce d'or de 1639 qui
est peut-être l'écu-pislolet.
TOME I. •'ioJ Ol
334 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
535. Ëcu-pislolel de 1640.
Ilallor cite celle pièce sous le n° 2000 comme élanl mic pislole.
530. Écu-pislolel fie 1641.
llallcr oile celle pièce sons le n'SOlS comme élanl une pislole avec la signa-
luie D. S.
537. Ecu-pislolel de 1642.
Ilaller donne à celle pièce le nom de pislole et la décrit ainsi sous le n°20l6 :
GENEVA CIVITAS . 1042.
.\igle d'Empire couronné, sur la poitrine du(|uel se trouvenl les armes de la
ville.
Rev. POST TENEBRAS LVX B. D.
Le nom I II S rayonnanl.
Collection Jallaherl.
Mais, sous le n" 2015a du ( alalo"ue manuscrit, Haller rectifie la siiinalure B. D.
en S. D.
538. Ecu-pislolet de 1644.
Celle pièce est citée par Haller, comme une pislole. sous le n" 2018.
539. Ecu-pislolet de 1646.
Ilaller cite sous le n° 2020 uni' pislole (écu-pislolel) de i()40. Dans le supplé-
ment manuscrit, (pie nous avons plusieurs fois cité, il dit (pie ce n° 2020 esl
peut-être semblalile au ii 2025. Or, ce n 2025 est intitulé par Haller double-ducal,
mais la description qu'il en donne convient aux (piadruples, et il n'y a pas de
390
DESCRIPTION DES MONNAIES. 335
doute que ce ne soit un quadruple, puisque Haller renvoie pour la fi<>urede cette
espèce à la planche 27 ib du catalogue du musée de Vienne', où effectivement
figure le quadruple de 1646 dont on trouvera plus loin la description. L'écu-
pistolet étant au même type que le quadruple, il est dès lors bien probable que
l'écu-pistolet de 164.6 a effectivement existé.
540. Écu-pislolet de 1648.
Cette pièce est citée par llaller comme une pistole sous le n° 2030.
541. Écu-pislolel de 1649.
Cette pièce est citée par Haller comme une pistole sous le n° 2033.
542. Êcu-pistolel de 1631.
Cette pièce est citée par Ilalier comme une pistole sous le n° 2036. Les écus-
pistolets de 1648, 1649 et 1651 ne figurent pas dans les comptes de la Monnaie,
et comme Haller se borne à les citer, sans les décrire, ni indiquer où ils se
trouvent, il est permis d'émettre des doutes sur leur authenticité.
IV. ECUS ou ÉCUS-DOH ou ÊCLIS-SOLEIL '
543. Écu sans millhime.
: GENEVA * CIVITÂS *
Armes de Genève dans un cercle, surmontées de l'aigle d'Empire couronné.
• Moiinairs en or qui (•(iiiiposcnl nue des dilférenles parties du cabinet de S. M. l'Empereur. Vienne.
1759, avec 315 pi. in-fol., sans texte; avec Sapplemeid, Vienne, 1769, avec 98 pi. in-fol., sans texte.
' Voy. ci-dessus, page 121 et suivantes.
391
336 HISTOIRE MONÉTAIRK DU. GENÈVE.
Rev. POST TENEBRAS : LVX * G *
Soleil formé de onze rayons ondulanls; au centre du soleil el dans un cercle
ifTs
Poids 3^-,400. — Mod. 0'",026 — AU. — Musée de South Kensington.
PI. IX, n" 78.
544. Ecu sans nnllésinic.
Semblable à celui du n" 543.
Rev. POST • TENEBRAS • LVX : * (. * La légende commence à gauche
de la pièce.
Soleil formé de dix rayons ondulanls; au centre ihi soleil et dans un cercle I H S
Poids 3^ ,210. — Mod. 0",024. — AU. — Coll. de M. Éd. Hirzel.
545. Écu sdîis millésime.
* GEXEYA * CIVITAS *
Armes de Genève dans un cercle, siu-montées de l'aigle d'Empire couronné.
Rev. POST * TENEBRAS * LVX * B *
Soleil formé de dix rayons ondulanls; au centre du soleil el dans un cercle I H S
Poids 3s™-,250. — Mod. 0" ,028. — AU. - Coll. de M. de Loriol-Le Fort '.
L'écu de Genève se trouve figuré dans presque tous les placards monétaires du
XVI"" et du XVII"^ siècle imprimés en Belgique el en Allemagne. On trouve
entre ces diverses figures de petites variantes que nous ne signalerons pas,
à cause du peu de fidélité avec laquelle étaient faites d'habitude ces sortes de
gravures.
' Une quatrième pièce se trouvait clans la collection de l'ancien grand conseiller liurki. à Berne.
Cette collection est aujourd'hui entre les mains de M. l{otl. Burki-.Marcuard. à St-Prex, mais,
malgré tous les elïorts que nous avons faits pour la visiter, le propriétaire nous en a refusé l'auto-
risation, avec une constance qu'égalait seule sa mauvaise grâce.
392
DESCRIPTION DES MONNAIES. 337
V. DICATS^
Ualler a iléciil, sons le ii' 191;], un ducal sans niilli-sinir, d'après la figure qui
en est donnée dans le calalogne du nuisée de Vieniuî, pi. 27i, n" 5. lîlavignac
a fait observer que la description donnée par llaller convenait, non à un ducat,
mais à une pislole de 40 (T. 3 s., et il a conclu à l'existence d'une semblable
pistole sans millésime. En examinant avec attention la ligure de celte monnaie,
dans le catalogue de Vienne, on peut s'assurer qu'il s'agit, non d'un ducal on d'ime
pistole sans millésime, mais de la pistole de 40 iï. 3 s. de 1724; le millésime se
trouve en effet masqué [lar les pattes de l'aigle d'Empire, mais il est cependant
visible.
Haller donne aussi, sous le n" 1954, la description suivante d'un ducat de 1561 :
GENE VA CI VIT A S 1501
Rev. POST TENEBRAS EVX
Le reste comme d'habitude. — (loll. Escber.
Nous ne savons ce que Haller entend par « le reste, » puisque celle pièce
en 01' est la première portant un millésime à laquelle Haller consacre une des-
cription. A défaut de renseignements plus précis, nous croyons savoir que cette
pièce n'est pas un ducat. En effet, la collection Escber où elle était fait
aujourd'hui partie, si nous ne nous trompons, de la collection numismatique des
Archives de Zurich, et le catalogue de cette collection porte effectivement : ducat
de Genève de 1S61. Nous nous sommes assuré, à Zurich, que celle pièce n'était
autre qu'un écu-pistolel de 1581.
Sous le n° 1967, llaller indique une pislole (c'est-à-dire un é'cu-pistolet) presque
semblable, sauf le millésime 1576, à l'écu-pislolet de 1570 que llaller décrit en
détail ; puis, dans le supplément, il annonce que c'est un ducal. 11 est bien probable
que sa première manière de voir t'iail la bonne et qu'il avait affaire à l'écu-
pistolet de 1576.
' Voy. ci-dessus, page 118 et suivaiilos.
393
338 IIISTOIKK MONKTAllîK I>K (iKNÈVE.
Enfin, sous les n"" 1974 et 1988;i, Ihiller cile encore des diicals de 1(503 el de
10:25 qu'il Ijuit |irol);iljlenienl envisagei' aussi comme des écus-pislolels.
5i0. Ducal de 1644.
POST * TENEBKAS * LVX B
Aigle d'Empire couronni' |)ortant en cœur l'écu de Genève.
nVCATVS
HEll'UIJL-
Rev. Sur un cartouche carre, entouré d'ornements (Jenkve.n
■SIS-
1(>44
Poids 3^™-,350. — Mod. 0™ ,0235. — AU. — Musée de Genève.
PI. I\, n° 79.
Haller, qui décrit cette pièce sous le u" 2019, n'indique pas de légende au droit,
mais il comble celle lacune dans le supplément manuscrit.
547. Ducal de 1643.
Haller cile, sous le n° 2022, un ducat de 1645 qui. d'après le livre de la Monnaie
de Zurich', a dû eiïectivement exister, mais que nous n'avons pu retrouver.
D'après l'essai lait à Zurich, celte pièce se trouvait au titie de 20 c. 9 gr. et à la
taille de 70 pièces au marc. Ce l'ut une de celles qui doimèreut lien à la r('cla-
malion faite par MM. de Zurich en 1040'.
548. Ducal de 1646.
Semhlaltle à celui du n"5i0, sauf un point avant POST
Rev. semblable à celui du n" 540, sauf 1040
Poids 3^™ ,390. — Mod. 0'"-,022. — AU. — Coll. de M. M. Girod.
5i9. Ihnii de 1647.
POST TENERRAS EVX di •
' /iirirh l'roliicrlinrh, nis.s. in-f'ul. l{ilili(illiri|iM' de l:i villi'. '/iii'icli.
'' Voy. ci-dessus, page 160.
394
DESCRIPTION DES MONNAIES. 339
Aigle d'Empire couronné portant en cœur l'écu de Genève.
Rev. semblable à cebii ûu n"54G, sauf 1647
Poids 3''" ,350. — Mod. 0" ,022. — AU. — Musée de Genève.
550. Dncal de 1648.
Semblable à celui du n" 549.
Kev. semblable à celui du n" 540, sauf IG48
Poids 3^™/aO. — Mod. 0'" ,022. - AU. — Coll. de M. P. Marin.
Plusieurs variantes.
551. Ducal (Je 1649.
■ POST * TENETÎRAS * LVX • G •
Aigle d'Empire couronné portant en cœur l'écu de Genève.
Rev. semblable à celui du n" 5iC, sauf 1G49
Poids 3^™ ,430. — Mod. O'" ,0225. — AU. — Coll. de M. P. Marin.
Plusieurs variantes.
552. Ihœul de 16S0.
POST • TENERRAS • LVX • M • Le jambage gaucbe de l'M est barré. Il est
possible qu'il se trouve un point avant POST
Aigle d'Empire couronné portant en cceur l'écu de Genève.
Rev. semblable à celui du n" 546, sauf 1650
Poids 3s™-,400. - Mod. 0"'-,023. — AU. — Coll. de M. A. Meyer.
553. Ducat de 16ù1.
Semblable à celui du n" 552 avec un point avant POST
Rev. semblable à celui du n" 546, sauf 1651
Poids 3«™-,460. — Mod. 0'" ,0225. — AU. — Musée de Winlertbour.
395
340 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
554. Diirnl de 1652.
■ POST * TENEBRAS * LVX M
Aigle d'Empire coiiroiiné |»oi'lanl en cœur l'écu de Genève.
Rev. semblable à celui du n° 546, sauf 1652
Poids 3^™-,420. — Mod. 0™-,023. — AU. — Coll. de M. A. Revilliod.
555. Ducal de 1654.
■ POST * TENEBRAS * LVX • M
Aigle d'Empire couronné portant en cœur l'écu de Genève.
Rev. semblable à celui du n' 546, sauf 1654
Poids 3^™-,450. — Mod. (r-,022. — AU. — Musée de Berne.
556. Ducal de 1656.
Haller décrit ainsi, sous le n" 2042, un ducat de 1656 :
POST TENEBRAS LVX X-
Aigle d'Empire couronné sur la |)oitrine duquel se trouvent les armes de la ville.
Rev. semblable à celui du n" 546, sauf 1656
Celte pièce se trouvait, d'ajirès Haller, dans la collection de Luc, mais b; cata-
logue d(ï cette colleclion n'en l'ail pas mention. Haller indique un ducal (b; 1657,
sans en donner la descriplion.
557. Ducat de 1667.
■ POST * TENEBRAS * LVX • R) • Marque peu distincte.
Aigle d'Empire conronni' portant en cnnu" l'écu de Genève.
DVC.ATVS
licv. Sur un (■irloucbc carre-, enloun'" (roi'uemenls ^,.,.v"^
I (i (i 7
3UG
DESCRIPTION DES MONNAIES. 341
Poids 3^"-,500. — Mod. 0" ,0235. — AU. — Musée de South Kensinglon.
Ce dncat, fiappé [)ar André Èmery, porte la marque de Daniel Sardes'.
VI. PISTOLES DE :î:j FLORINS ou PISTOLES DE 10 LIVIIES '
Jenner mentionne à tort une pistole de 35 ff. sans millésime.
558. Pistole de 3o ff. de i7S2.
RESPUBL GENEVEN-
Armes de Genève dans un cartouche surmonté d'un soleil; au centre du soleil
et dans un cercle I H ï
Rev. POST TENEBRAS EUX-
Exergue .1752.
Soleil formé de huit rayons droits et de huit rayons ondulants; au centre du
soleil et dans un cercle I H ï
Poids 5^-,620. — Mod. 0'"-,023. — AU. — Musée de Genève.
PI. IX, n° 80.
Plusieurs variantes.
559. Pnlole de 33 ff. de 1753.
Semblable à celui du n" 558.
Rev. POST TENEBRAS LUX «
Exergue * 1753.
Soleil formé de huit rayons droits et de huit rayons ondulants; l'espace laissé
libre entre les rayons droits et ondulants est occupé par des faisceaux de trois rayons;
au centre du soleil et dans un cercle 1 H S
Poids 5^™, 660. — Mod. ()'" ,0215. — AU. — Musée de Genève.
' Voy. ci-dessus, page 25.
* Voy. ci-dessus, p;ige 112 et, siiivaiih^s.
TOME I. •^J( 52
342 HISTOIRE MOXÉTAmE DE GENÈVE.
Plusieurs variantes; l'une d'elles a les deux inscriplions I H X en creux au lieu
de les avoir en relief.
560. Pistole de 3ù ff. de 1754.
Semblable à celui du n" 558, sauf qu'il n'y a pas de point après RESPUBL
Rev. POST TENEBRAS LUX *
Exergue * 1754
Ee reste semblable au revers du n" 558.
Poids 5^" ,660. — Mod. 0" ,02:2. — AU. — Musée de Genève.
561. Pislole de où ff. de 17So.
Semblable à celui du n° 558, sauf des variantes dans la forme du soleil.
Rev. semblable à celui du w° 560, sauf 1755 et * après LUX
Poids 5^™ ,660. — Mod. 0° ,022. — AU. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
562. Pistole de 3o ff. de 1736.
Ilallcr décrit celle pislole sous le n" 2066, comme semblable à celle de 1752,
sauf 1756; il n'indique pas où il l'a vue. Les collections Jallabert, de Luc et Rilliet
ne la possédaient pas au siècle passé et nous n'avons pu la retrouver nulle part;
cependant, en 1756, il fut fait 141 m. de pistoles de 35 ff., ce qui n'implique pas
au reste que le millésime 1756 ait été mis sur les pièces de cette émission.
563. Pislole de 33 ff. de 1737.
Seudilabli! à celui du n" 558, sauf des variantes dans la forme du soleil.
Rev. semblable à (fini du n° 560, sauf 1757
Poids 5^,670. — Mod. 0'"-,022. — AU. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
398
DESCRIPTIOK DES MONNAIES. 343
564. Pialote de 33 //". de 1738.
Semblable à celui du u" 558, sauf des variantes dans la forme du soleil.
Rev. semblable à celui du u" 560, sauf 1758 et des fleurs à six pétales.
Poids 5^'"-,660. — Mod. 0" ,022. — AU. — Musée de Genève.
565. Pisiole de 33 ff. de 1762.
Semblable à celui du n''558, sauf des variantes dans la forme du soleil.
Rev. semblable à celui du n" 560, sauf 1762
Poids 5^™,650. — Mod. 0"',022. — AU. — Musée de Genève.
Plusieurs variautes.
566. Pislole de 33 jf. de 1770.
Semblable à celui du n" 558, sauf des variantes dans la forme du soleil et I H S
Rev. semblable à celui du n° 560, sauf 1770, I H S" et des x au lieu de *
Poids 5^,670. — Mod. 0'" ,023. — AU. — Musée de Genève.
567. Pislole de 33 ff. de -1772.
Semblable à celui du n" 558, sauf des variantes dans la forme du soleil et I H S
Rev. POST TENEBRAS LUX • 1772 •
Aigle d'Empire couronné.
Poids 5s™-,660. — Mod. 0"-,023. — AU. — Musée de Genève.
vil. PISTOLES'
568. Pislole de 163A.
* GENEVA CIVITAS 163-i *
' Voy. ci-dessus, pages M 5 el. IKi.
399
344 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Aigle d'Eiiipiie couronné portant on cœur l'ccu de Genève.
Rev. POST TENEBKAS LVX M •
Soleil formé de huit rayons ondulants; au centre du soleil et dans un cercle
• * •
Poids e'^'-^ÔOG. — Mod. O^-.O^G. — AU. — Musée de Wintertliour.
569. Pislole de 1636.
Semblable à celui du n' 508, saut" 163fi
Rev. semblable à celui du n" 568.
Poids 6^™,65(). — :Mod. 0",()26. — AU. — Coll. de M. A. Revilliod.
570. Pislole de 1657.
Haller décrit, sous le n'^OO^a, comme double pistole, une pistole de 1637;
voici celle description :
GENE VA CIVITAS leST-
Aigle d'Empire couronné, sur la poitrine duquel se trouvent les armes delà ville.
Rev. POST TENEBRAS LVX . M .
I H S rayonnant.
Coll. Jallabert.
Cette pièce figure en effet dans le catalogue de la collection Jallabert.
571. Pislole de 1638.
Semblable à celui du n° 568, sauf 1638
Rev. POST • TENEBRAS • UVX • B*G •
Le reste semlilable au revers du n" 568.
Poids 6'^™-,380. — Mod. 0'"-,025. - AU. — Musée de Genève.
PI. IX, n" 8L
C'est sans doute par omission que Haller, qui décrit cette pièce sous le n" 2003,
ue signale pas l'aigle d'Eni|)ire au droit, mais seulement les armes de la ville.
400
DESCRIPTION DES MONNAIES. 345
572. Pistole de 1659.
Semblalile à celui du n" 568, sauf 1639
Rev. semblable à celui du n" 571.
Poids 6^™ ,500. — Mod. 0" ,037. — AU. — Coll. de M. M. Girod.
573. Pislole de HUO.
Semblable à celui du n" 568, sauf 1640
Rev. semblable à celui du u" 571, sauf (i li
Poids 6^™-,4l0. — Mod. 0™-,027. — AU. — Musée de Geuève.
Plusieurs varianles.
574. Pislole de H)4/.
■ GENEVA • CIVITAS • 1641 ■
Aigle d'Empire courouné porlani eu cœur reçu de Genève. Les serres de l'aigle
d'Empire sont à peines visibles et se dissimulent derrière sa queue.
Rev. POST ■ TENEBRAS LVX • S*D •
Le reste semblable au revers du n° 568.
Poids 6'™-,530. — Mod. 0™-,027. — AU. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
575. Pislole de 1642.
Semblable à celui du n° 574, sauf 1642 Les serres de l'aigle d'Empire sont
dans la position normale.
Rev. semblable à celui du n" 574.
Poids 6^™-,510. — Mod. 0™-,027. — AU. — Musée de Genève.
401
346 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
57(1 Pislole de 16o9.
Nous avons dit' (|n'('ii l()5U, il lui ('mis des pisloles ayant lo lyjK^ des Ihalers.
Ilailt'i' (It'erit, sons le nV20i7a. nne ddulilc-pislole qui peni à la rigueur être
allrilmée à celle émission; voici celle (lescii|)lion :
GENE VA GIV1TA8 1059
Aigle d'Empire couronné.
Rev. POST TENEBRAS LVX X •
Les armes de la ville sans encadrement, surmontées d'un soleil.
Coll. .lallai.erl.
Le catalogue de la collection Jallabert indique eflectivemenl une pièce d'or de
1659, sans autre désignation. Si l'on inlervertil les légendes de la pièce dont nous
venons de rapporter la description, de telle sorte que celle du droit soit mise au
revers et celle du levers au droit, on obtient en effet le type du llialer de celle
époque (pii devait être, d'après l'urdre du (Conseil, celui des pisloles de 1G59.
Il faudrait savoir si ce type tut modifié, comme semble l'indiquer la description
faite par Haller, ou si les légendes de cette pièce ont été interveities |)ar cet auteur.
VIII. l'ISTOLES W. i') FLOHI.NS :! SOLS»
577. Pisiole de 40 jf. 3 s. de 1722.
RESPLBL GENEVEN-
Armes de Genève dans un cartouche entouré d'ornements et surmonté d'un
soleil formé de liiiit rayons droits et de huit rayons ondulants; au centre du soleil
et dans un cercle 1 11 S
Rev. POST TENEBRAS LUX •
Exergue ■ 1722 •
■• Voy. ci-dessus, page 11(5.
^ Voy. ci-dessus, page liO.
402
DESCRIPTION DES MONNAIES. 347
Aigle (KEmpire couronné.
Poids 6^ ,670. — Mod. O"» ,0245. — AU. — Musée de Genève.
PI. IX, n" 82.
578. Pislote de 40 f 5 s. de i723.
Haller, sous le n° 2058, décrit celte pistole comme semblable à celle de 1722,
sauf 1723; elle se trouvait conservée dans la collection .lallabert, ainsi que le
catalogue de cette collection en fait foi, mais nous n'avons pu la retrouver nulle
part.
579. Pistole de 40 ff. 3 s. de f724.
KESPUBL GENEVEN
Armes de Genève dans un cartouche entouré d'or'nements et surmonté d'un
soleil formé par de nombreux rayons; au centre du soleil et dans un cercle I II S
frappé en creux.
Rev. semblable à celui du n" 577, sauf 1724
Poids 6^™-,660. — Mod. 0'"-,0245. — AU. — Musée de Genève.
Nous rappelons' que cette pistole, figurée dans le catalogue du musée de
Vienne, pi. 274, n° 5, fut prise par Haller (n" 1943) jiour un ducat sans millésime
el par Blavignac pour une pistole de 40 ff. 3 s. également sans millésime.
IX. DOlUïLKS-DllCATS»
Jeûner cite un double-ducat de 1G34. Il est probable qu'il en a pris l'indication
dans le catalogue du musée de Winlerlbour; nous no»is sonmies assuré que la
pièce ainsi cataloguée n'était autre qu'une pislole de 1634, que nous avons décrite
sous le n" 568.
' Voy. ci-dessus, page 337.
^ Voy. ci-dessns, page 118 et. siiivanl.os.
403
348 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
nalI(M- décrit, sous le n° 2(>2b, un doulile-diical de l6iG, (|iii n'es! autre qu'un
quadruple-écu dont la description sera donnée plus bas.
580. Double-ducat de 1654.
■ POST * TENEBRAS * LV\ • m
Aigle (l'Empire couronné portant en cœur l'écu de Genève.
DVC.^TVS
r, - . . „ HKIPVBL.
Kev. Sur un cartouche carre entoure d ornements ce.nevex
•SIS-
1 f)o4
Poids 6^"-,870. — Mod. ()"■ ,(>27. — AU. — Coll. de M. A. Rilliet.
581. Double-ducat de 1656.
■ POST TENEBRAS LVX X '
Aigle d'Empire couronné portant en cœur l'écu de Genève.
Rev. semblable à celui du n" 580, sauf 1056
Poids 6^»-,820. - Mod. 0" ,027. — AU. — Musée de Genève.
PI. IX, n" 83.
582. Double-ducal de 1657.
Semblaltle à celui du n"58I.
Rev. semblable à celui du n° 580, sauf 1657
Poids 0^- ,740. — Mod. 0" ,027. — AU. - Coll. de M. A. Revilliod.
583. Double-ducal de I65H
StMublable à celui du n" 581.
Ilev. semblable à celui du n" 580, sauf 1658
Poids 6^™.0i(). — Mod. 0" . 02(5. — AU. -^ Must'c de Berne.
404
DESCRIPTION DES MONNAIES. 349
584. Double-ducat de 1669.
Kôhler' décril de la façon suivante et sous le n° 2660, un double-ducat de 1659 :
POST • TENEBRÂS • LVX • A- C- {lisez J£)
Aigle d'Empire couronné [tortant en cœur l'écu de Genève.
Rev. Sur un cartouche carré entouré d'ornements : DVGATVS' REIPVBL"
GENEVENSIS- 1659-
585. Double-ducal de 1660
Celte pièce est citée par Haller sous le n" 2052.
586. Double-ducal de 1662.
Semblable à celui du n" 581, mais sans point après JC
Rev. semblable à celui du n" 580, sauf 1662
Poids 6^™-,800. — Mod. 0'" ,027. — AU. — Coll. de M. M. Girod.
587. Double-ducal de 1665.
Semblable à celui du n" 581.
Rev. semblable à celui du n" 580, sauf 1663 et pas de point après REIPVBL
Légende peu distincte.
Poids 6^"'-,920. — Mod. 0"-,026. — AU. — Musée de Berne.
588. Double-ducat de 1664.
Semblable à celui du n" 581.
Rev. semblable à celui du n" 580, sauf 1664
Poids 6^™-,9i0. — Mod. 0™-,026. — AU. — Coll. de M. A. Rillid.
' Johan Tobias Kohler, Vollsl((n(liiics Dnciitnt-Cdhliicl. Iliiiiovre. 1759. in-8".
TOME I. 4()o 33
350 HISTOIKE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
589. Double-ducal de I660.
• POST TENEBRAS LVX • .E •
Aigle d'Empire couronné portant en cœur l'écu de (Jenève.
Rev. semblable à celui du n^ôSO, sauf 1665
Poids 7 iirm. — Mod. 0" ,0275. — AU. — Autrefois dans les cartons de
MM. L. et L. Hamburger, à Francfort; nous en avons vu l'empreinte.
590. Double-ducal de 1666.
Semblable à celui du n° 589.
Rev. semblable à celui du \t 580, sauf 1666
Poids 65™-,900. — Mod. 0"'-,026. — AU. — Coll. num. des Arcli. de Zurich.
591. Double-ducal sans millésime.
Semblable à celui du n° 589, sauf • • avant POST et • • après LVX
Rev. semblable à celui du n" 580, sauf qu'il n'y a pas de millésime et pas de
point après REIPVBL
Poids 6^" ,890. — Mod. 0'"-,0!275. — AU. — Musée de Genève.
Ainsi que nous l'avons dit", cette pièce fut frappée en 1675.
592. Double-ducal de 1692.
* POST * TENEBRAS * LVX CL*
Aigle d'Empire couronné portant en ca'ur lécu de Genève.
DVCATV-
RP:SPVBL- (aie)
Rev. Sur un cartouche carré entouré d'ornements geneve
NSIS *
1 (j U 0
Voy. ci-dessus, page H 9.
406
DESCRIPTION DES MONNAIES. 351
Poids 6^-,870. — Mod. 0"-,026. — AU. — Musée de Genève.
Nous avons vu' que ce double-ducat fut frappé en 1692.
X. QUADRUPLES ou QUAOUUPLES-ÉCUS «
593. Quadruple de 163S.
* GENEVA CIVITAS 1635 *
Aigle d'Empire couronné portant en cœur l'écu de Genève.
Rev. POST * TENEBRAS * L\\ * PI *
Soleil formé de six rayons ondulants et de six rayons droits; au centre du soleil
et dans un cercle I H S
• * •
Poids 13grm. — Mod. 0"-,0295. — AU. — Coll. de M. A. Meyer.
594. Quadruple de 1637.
Semblable à celui du n° 593, sauf 1637
Rev. semblable à celui du n° 593.
Poids 13 grm. — Mod. 0"'%030. — AU. — Musée de Soutli Kensington,
à Londres.
PI. IX, n° 84.
595. Quadruple de 16oS.
* GENEVA * CIVITAS * 1638 *
Aigle d'Empire couronné portant en cœur l'écu de Genève.
Rev. POST * TENEBRAS * EV\ * B * G *
Le reste semblable au revers du n° 593.
Poids 12s™-,900. — Mod. 0™,030. — AU. — Coll. de M. A. Meyer.
' Voy. ci-ilessus, p. 26. n. .ï.
'' Voy. ci-dessus, page Ho.
407
352 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
59(). Quadruple de 1658.
Semblable à celui du n" 595.
Rev. semblable à celui du u°595, sauf G B
Poids 13 grm. — Mod. O-^^OSO. — AU. — Musée de Berue.
597. Quadruple de 'f640.
Semblable à celui du n° 595, sauf lOiO
Rev. semblable à celui du u" 595.
Poids 13^"-,500. — Mod. 0" ,030. — AU. — Musée de Milau.
598. Quadruple de 1640.
Semblable à celui du n" 597.
Rev. semblable à celui du n° 595, sauf que la légende commence à droite, en bas,
et que le soleil est formé' de buit rayons droits et de buil rayons ondulants.
Poids 13 grm. — Mod. O^-^OSO. — AU. — Coll. de M. 0. Vitalini, à Cameriiio.
599. Quadruple de 1641.
Semblable à celui du n" 593, sauf 104.1
Rev. POST * TENEBRAS * UVX * S * 1) *
Soleil formi" de buit rayons didils et de buit rayons ondulants; an centre du soleil
et dans un cercle 1 H S
■ * ■
Poids 12s™-,720. — Mod. 0'"-,030. — AU. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
000. Quadruple de 1642.
Semblable à celui du n' 593, sauf 1(542
408
DESCRIPTION DES MONNAIES. 353.
Rev. semblable à celui du n° 599.
Poids 13^™, 110. — Mod. O^sOSOS. — AU. — Musée de Genève.
601. Quadruple de 1644.
Semblable à celui du n" 595, sauf I64i
Rev. POST * TENERRAS * LVX * B *
Soleil formé de six rayons droils el de six rayons ondulants; au centre du
soleil et dans un cercle I H S
• * •
Poids 12^™ ,820. — Mod. 0" ,0305. — AU. — Coll. de M. A. Revilliod.
602. Quadruple de 1643.
* GENEVA * CIVITAS * 1615 *
Aigle d'Empire couronné portant en cœur l'écu de Genève.
Rev. semblable à celui du n° 601.
Poids 13^"',130. — Mod. 0" ,031. — AU. — Coll. de M. P. Marin.
603. Quadruple de 1646.
Semblable à celui du n" 602, sauf 1646
Rev. semblable à celui du n° 601.
Poids 12^™, 940. — Mod. O"", 031. — AU. — Coll. de M. P. Marin.
Cette pièce a été décrite par Haller, sous le n''2025, comme un double-ducal.
Le catalogue du musée de Vienne à la plancbe duquel se réfère Haller, doniK^
cependant bien la gravure du quadruple de 1646.
604. Quadruple de 1647 .
Haller décrit, sous le n° 2027 a, une pièce d'or de 1617 du poids de deux anciens
doublons; cette pièce n'est autre qu'un quadruple, voici sa description :
409
I
354 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
GENEVA CIVITAS 1647
Aigle d'Empire ayant sur la poitrine les armes de la ville.
Rev. POST TENEBUAS LVX • G •
I H S rayonnant.
XI. TRIPLES-PISTOLES '
605. Triple-pislole de 177 1 .
RESPLBLICA GENEVENSIS-
Armes de Genève dans un cartouche très orné surmonté d'un soleil; au centre
du soleil et dans un cercle I H S
Rev. POST TEAEBRAS LUX * 1771 *
Soleil formé de sept faisceaux de rayons droits; au centre du soleil et dans un
cercle I H S ■
Poids 17^'^'°-,050. — Mod. 0" .032. — AU. — Musée de Genève.
PI. 1\. 11° 85.
60(). Frappe en cuivre de la triple-pislole de 177 1 .
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n" 605.
Poids li^™-,170. — Mod. 0"^ m± — CU. — Musée de Genève.
' Voy. ci-dessus, paije \\i.
410
TABLEAU DES MONNAIES GENEVOISES
FRAPPEES DE 1535 à 1793
Nous indiquons ci-dessous les diverses espèces de monnaies genevoises frappées
de 1535 à 1792, aussi bien celles qui portent un millésime que celles qui en sont
dépourvues.
Les millésimes en caractères ordinaires sont ceux des monnaies que nous avons
retrouvées et décrites; les chiffres surmontant les millésimes représentent le
nombre de variétés décrites; quant aux millésimes en italique, ce sont ceux portés
par des monnaies que nous n'avons pu retrouver, mais dont l'existence nous
paraît possible, soit à cause de la mention qu'en l'ont divers auteurs, soit par suite
des renseignements que fournissent les Archives et que nous avons résumés dans
les pages 132 à U3.
Nous n'avons pas parlé de plusieurs monnaies qui nous paraissent apocryphes
ou dont l'existence est douteuse.
1 557
MONNAIES DE BILLON
1559
1560
1. DENIERS
1561
Sans millésime \
1562
II. FORTS
I5S7
Non retrouvés.
1589
1 590
m. QUARTS ou TROIS-DENIERS
1591
1 535 '
159 2
Sans millésime'.
1594
1551
1595
1552'
1596
1553'
1 598
1554
1601
J555
Sans millésime.
4556
1600
411
1008
I 609
1610
ir,ii
1 6 1 5
1616
1617
1619
162!
Bill, et AU.
IV. QUATRE-DENIERS
1617
V. DEIX-OLARTS ou SIX-DE-
.NIKMS ,a DKMI-SOLS
1554
1 55-5
1 557
356 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
-1597'
1 598
I ."litO
l(;o:5
loui
U06
U07
4608
i(\09
\ (1 1 0
4611
1612
1613
1614-
\ (i ! o
1616
1 6 1 7
1 Cl 1 8
1 619'
1620'
■lC)4i
1646
1(148
1649
1650
1651
1652
165:5
1654"
1655 AR.
1674
1675
1677
1678
1687'
1688 Bill, et AR.
i7(H
1702 Bill, et AR.
4708
412
1709 Bill.. AH.'.
et AU.
1577
17 10
4578
/7/.Ï
4579
1715 Bill.\ AR. ei
t AU.
4580
17 16
1 590
1720
1591
1721 Bill.' et AR.
1592-
1722
159:5
1725 Bill, et AR.
1594 Bill.
et AR.
1726
1595
1729 Bill, et AR.
i:)9(i
17:UI Bill.' et AR.
i5i)7
1750 Bill.\ AK. (■
t Al.
1 598
175i Bill, et AR.
1 599
1755
lliOl
1756
/ n 1 1)
1759 Bill, et AR.
1(112
1762 Bill, et AR.
l(ii:i
I76:s
/ 6 1 i
1765
Kilo
1766
1617
17r>9 Bill, et AB.
1 1) 1 9
17T0
4630
1775
46.13
1776 Bill, et AB.
l(;:i'.
1785 Bill.. AB. ri
AU.
46S5
1788 Bill.. AU. et
AU.
1 (!:{(•)
VI. IlLIT-DEXIERS
l(i:J7
165 4
1617
4664
1618
4674
1()20
4 677
VII. TiiOIS-QUABIS ou JNEUF-
DE.MEhS ..u PABPAILLOLES
1678
1708 Bill.
cl AB.
1 557
17i:i Bill.
rt AB.
1 558
4716
1559'
17:50 Bill.
■ fl AB
1 5()ll
17:fl
1 56 1
175:5
I57(i
176:5 Bill.
et AB.
TABLEAU DES MONNAIES GENEVOISES.
357
1775 Bill,
. et AU.
1584 Bill, et eu.
1785 Bill,
. 0) AR.
1585
1 586
VTII. SOLS
1 587
1536
1 588 '
1 539
1 •••)8',»
1540
1590
Sans millésime '.
1591
1550
15'J-2
1551 '
1 593
1 552 '
1594
1553'
159.')
1 554 '
1 596
1555'
1597
1356'
^598
1557
4599
■1558
1604
1 559
1605
1560
1606
1561
ION
1562
1612
1 363
1617
1564
1619
1565
i6W
1566
1621
1367
1622'
1568
1785 Bill, et AR.
1369
1786 AR. et Al'.
1570
1788 Bill, et AR.
1571
1572
L\. SlX-ULiAHTS ou DIX-
DENIERS
H HT-
1 573
1574
1593 Bill, et AR.
1 575
1594
1576
1633
1580
1634
1581
1678
1582
1 722
i5S3
1750 Bill, et AR.
TOMK 1.
AV.]
1751
1763 Bill, et AR.
1766
1767
1775
1776
X. TROIS-SGLS
t 334
1 333
1 557 '
1 558
1359
1 5(;()
1561
1 362
1 563
1 564
1565
1566
1 567
1 568
1 569
1570
157r
1572'
457:^
4574
1376
1377
1378
1 579
1 580
1581
1582
1383
1384
1583
1386
54
358
HISTOIRE MONÉTAIRE DK GENÈVE.
1587
I 088
1 08 9
l.l'.ti
i:i«»3
i;)94 Bill, et AU.
llil'.)
1620
1621
1624
1633"'
1634
J635
1636
1637
1638'
1639'
1640'
1641'
1642'
1643'
16 44
1645
1646
'J650
H57
4659
4IJ6,ï
■16 S S
I 689 '
1722
1726 Bill, ft AU.
1763 Bill, et AR.
1764
4765
1766 Bill, et AU.
1776 Bill, et AK.
179 1 Bill, et AU.
III. SOLS DE r.ITVRE
1.'>9(I
XI. PIGNATELLES CONTRE-
MAHQUÉES*
IV. SIX-SOLS DE CllVIiE
1 08:1
1 :i9 1
1590
1592
Sans millésime '.
V. FLORINS DE CUIVRE
1 590
XII. SIX-SOI.S
I63l>
1 633
1634
MONNAIES D'ARGENl
1635
1636
I. DEUX-SOLS ET SOLS
1638
>on retrouvés.
1639'
1640
11 TROIS-SOLS
1641
1()()4
4642
1607
1678 Bill.' et AR.
1765 Bill.' et AR.
III. QUATRE-SOLS
1776 Bill. etAR.
1 6 1 0
1777
179 1 Bill, el AH.
IV. SEIZIÈMES-DE-THALER
ou SEIZAINS
1624
MONNAIES DE CUIVRE
I. DENIERS DE CUIVRE
Sans millésime.
1 609
II. DEUX-DENIERS DE CUIVRE
Sans millésime.
1609
V. DIX-SOLS-ET-DEMI
1714 AR. et AU.
1715
VI. SIX-SOLS ou DE.MI-FLOIUNS
1602'
1603
1611
* Nous rappelons
marquées.
que c'est à dessein que nous n'avons ])as décrit tontes les pignatelles contre
414
TABLEAU DES MONNAIES GENEVOISES.
359
VII. HUIT SOLS
1610
VIII. HUITIEMES-UE-THALKUS
ou HUITAINS
1624'
1625'
1626
1628
IX. VLNGTET-UN-SOLS
1710-
1711
1714
l71o
1716
1720
1721 AH. et AU,
X. FLORINS (lu DOUZE-SOLS
■I5S0
1602
160:}
161i
163.-)
16.54 AR. et .4/'.
XI. DEMI-TESTONS
Sans milh'siiiie.
1550
1501
1562
XII. DEUX-FLORINS ou
TESTONS DE-DEUX-FLORINS ou
VINGT-QUATRE-SOLS
1633
1634
1635
JCiliO
1644
16 45
/ n i 6
1647
XIII. QIIARTS-DE-THALERS
1623
1625
1626
H)27
1633
XIV. TESTONS-BLANCS
ItiJO
1620
1624
XV. TESTONS-BLANCS ETRAN-
GERS CONTRE-MARQUÉS
6 I ',
i;it)
XVI. TESTONS
Sans niillrsinic'.
1561
I 5(;2
XVII. DEMLTHALERS
1 597
/ 6 '20
1621
1622'
1623
1625
1626
1627
1633
I63K
1640
1641 '
1657
1659
XVIII. DEMLÉCUS
/722
XIX TIIAI.EliS
1536
1540
1542
1554
1 537
I5(;j
1562
1 567
Sans millésiiiio'".
15^9
l.'iOil
15'.)l
1592
1593 (pied-fort).
1594
1595
I.'IOO (^thalor l'I iiied-lbrt).
159 S {picd-ftirt).
1603
1610
1612
1620
1621
1 622 '
1 623
1625
1626
1 627
1628
1 629
415
360
HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
1630
1370'
1633
137!
16.^
1372
1633
1573
1638'
1374
1639
1373
1640
1376
1641'
1577
1643'
1378
1643
1 379
1652
1380
1637
1381
1639
1382
1 383
XX. ECUS
1584
1721
1383
1722
1386
1723
.\H. .1 cr.
1590
1591
1594
MONNAIES D'OR
1595
1596
1603
I. FLORINS
1611
iNou retrouvés.
1622
1 6 2.7
II. DEMl-ÉCUS
1630
ISoii rt;
trouvés.
1634
1635
III. ÉGUS-PISTOLETS or PISTO-
LETS ou KCL'S
1636
1637
1 362
163S
1 363
1639
1364
1640
1363
1641
1366
1642
4 367
1643
1368
1 369
1644
1645
1 6 ', 6
1647
164S
1649
165 1
IV. ECUS ui ÉCUS-D'dli nf
ÉCUSSOLEIL
San.< miilé«iiTiP '
V DIC.MS
1644
1645
i(;i(;
1647
1648
1649
1630
1631
1632
Ki-.'i
1656
1657
1 667
VI l'I.STOLES DE ;îS 11", ou
FISTOLKS DE K» LIVRES
732
733
734
733
1756
737
738
762
770
410
TABLEAU DES MONNAIES GENEVOISES. 361
1634
VII.
PISTOLES
1723
1724
X. OUAURIPI,ES ou QUA-
DKUI'LESÉCUS
nuir,
\{y.v\
16:56
IX
DOUBLES
-DUCATS
1636
i637
1654
1637
1 638
1656
l()38'
1639
1657
163'.)
164(1
1658
H) 40^
1641
1059
1(141
1642
1060
1()42
1643
1 662
1643
4(]ii
1663
\i\\\
J645
1664
1645
if)i6
1665
1646
iC)i7
1666
/ 6 4 7
4659
Sans inillt'siiiu'
1675).
C II-:
ippé en
XL TBIPLES-PISTOLES
VIII. PISTOLES DE 40 IT. 3 s.
1692
¥■
1771 .\li. (M Cl'.
1722
Ce (loiihle-diiciiL fnippé en 1092. pinle le inillrsinif i\f KIOO. iVo\. ci-iles.Mis. ii;igt> 2(5. n. ■■>.'
417
EXPLICATION IIKS TERMES TECHiNlQUES
i:.\ll'l.»(Vi;S DANS CK MKMOIRE
AjlSTEH LES FLANS OU AJUSTE H CaKUEAIX. —
Opération par laquelle on alTranchit à coups de
cisailles les angles des caii-éaux.
Aloi. — Vo\. TrriiE.
Ai'PuocHEK cakheaux. — Lne fois que les ca)--
reaux ont été ajustés par le moyen des cisailles,
on les pèse en s'aidant des dénéraux et on conti-
nue à les arrondir de façon à ce qu'ils arrivent
le plus près possible du poids réglementaire.
Argent iiOMPr {monnaie coarle, monnaie ro-
ijnée). — .Monnaie qui a perdu son poids régle-
mentaire par la l'ogniire nu l'usiii-e.
Basse monnaie. — Munnaie d'un titrf faible :
synonyme de bilion.
BiLLON. — Monnaies d'or dont le litre est in-
férieur à 12 carats C°7ioo<.) ^t monnaies d'argent
dont le titre est inférieur à 6 den. i^°7,„„„). Se
dit également du lieu où l'on di>it|iorler la mon-
naie probibée poin- la fondre.
BiLLONNEii. — Se piend en bunin' «■! eu maii-
vaise part. Kn bonne pari, lorstpron l'ci lu'i. lie !.■>
espèces décriées et (pi'on les envoie au bilion.
ce qui. autrefois, était permis à un certain nom-
bre de personnes préposées à cet etïet. l'ris m
mauvaise part, billonner signifie négocier, trafi-
quer des monnaies de bilion et surtout trier les
pièces les plus pesantes d'une émission, les fon-
dre et ne laisser en (irciilalion que les monnaies
légères.
Blanxhik. — 0|)ération par laquelle après avoir
recuit les dans d'or et d'argent au feu. on les
fait bouillir dans la solution de divers .sels, on
418
les lave ensuite et on les sèclie. Cette opération a
pour but de donner une couleur convenable aux
i flans d'or et du brillant à ceux d'argent. On a|i-
pelait Idanehimenl et parfois rhumhre à hlanrhir.
le local où se faisaient ces diverses opérations.
Blangie ou IJLANyiE. — Monnaie mal frap-
pée, sur laiiuelle le coin n'a pas laissé son
empreinte.
lîdiTE. — i'etit collre en forme de tire-lire,
où l'on conser\ait les spécimens des diverses sor-
tes de monnaies frapjiées. Des spécimens étaient
plus tard sounns à un jugement: les monnaies
mises en boite devaient être trouvées semblables
à celles de l'émission dont elles provenaient.
D'iiaiiitiide. (in mettait les monnaies d'argent et
de bilion en boite, à raison de 1 pièce par 1 0 marcs
de matière en leuvre et les monnaies d'or, à rai-
son de I pièce par marc.
l>iiAssA(.E. — Di'oil accordé par le souverain
aux maîtres de Monnaie de prendre sur chaque
marc d'or, d'argent ou de bilion monnayé une
soiinnc modi(]ue. dont le maître retient environ
la inoiliè pour le dèciicl de la fnnie. pour le
cbaibon et auti'es fiais oïdinalres ; l'autre moi-
tié est distribuée aux officiers et aux ouvriers
de la .Monnaie ijui ont été employés à la fabri-
cation.
BiiF-.\ E. — l'oids des llans i|ue le maiire donne
au prévôt des ajusteurs pour les ajustei', ou an
prévôt des monnayeurs pour les monnayer. Ce
nom a été donné du Uref étal que le maître et le
prévôt doivent dresser sur leurs registres, le pre-
mier du poids des flans qu'il donne, l'autre, du
poids de ceux ipi'il [eçoit. Le prévôt est obligé île
EXPLICATION DES TKliMRS TECHNIQUES.
363
rendre ces flans poids pour poids, tant ceux qui
ont la pesanteur re(|uise, (|ue ceux (]ui ont. été
rebutés comme faillies; il doit rendre également
les cisailles, ce (]iii s'appelle remlrc In Inrrc.
On entend encore par liréve la quantité de
marcs ou d'espèces délivrées provenant d'une
seule fonte. Exemple : une fonte de 20 m. ayant
produit 1200 florins d'ai-gent, cette (|uanlilé de
1200 florins s'appellera une hrère.
Carreaux ou QuAiiitEArx. — Lames carrées, en
métal, dont on aflianchissait ensuite les angles à
coups de cisailles pour les transformer en flans.
Voy. AJUSTER LES FLANCS et APPKOCHEIl CAHKEAIX.
Carrés. — Voy. Coins.
Chambre a rlanchir. — Voy. Hlancuh!.
Cisailles. — Débris des lames de métal qui
tombent des carreau \ loi'sijue les ouviàers y dé-
coupent les flans.
On entend aussi par ce mot di' gros ciseaux
employés à couper les métaux.
Coins orcAitRKS. — Les coins. aiiliefois appelés
carrés sont, d'une façon générale, des morceaux
d'acier fortement trempés, sur lesquels sont gra-
vés avec le burin ou enfoncés avec les poinçons,
les diverses empreintes et ligures (|iu' dnivciit
avoir les monnaies ou les médailles.
On conq)ien(l aussi sous le nom de rdins les
objets suivants :
l'oinnjK (parfois apiielé inàU'). — Mcu'ceau
d'acier sur lequel sont gravés en relief les di-
verses tigures, écus ou lettres, (jui doivent servir
à faire les matrices avec lesquelles seront frap-
pées des monnaies. On connaît des poinçons
d'efligie, des poinçons de croix mi d'écussons el
des poinçons de légendes.
Malriix (appelée aussi coin de serrice). —
Morceau d'acier sur lequel sont gravés ou enfon-
cés en creux les divers détails (figures, écussous,
légendes) qui seront reproduits en relief sur les
monnaies. La matrice qui purUiil l'efligie ou le
sujet principal el ipii devait fournil' le droit de la
4
monnaie ou de la médaille, se nommait le troiis-
■scan. La mati'ice ipii l'Iait destinée au revers se
nommait la pilf.
CoRNLE ou l'ii.cE CORNLE. — Vient de Cornus,
s. lu. pi., sorte de monnaie de forme el de titre
ii'réguliers.
DÉr.ivRANCE. — Permission accordée par- le
garde au maître de Monnaie de donner cours aux
espèces d'or, d'argent et aux monnaies de billon
nouvellement fabriquées, alors (ju'elles se trou-
vent aux litres el aux poids voidus.
Dénkhal. — l'oids étalon ibuil se servaient les
ouviiers pour peser les flans. Le dénéral devait
avoir le poids exact de l'espèce. 11 s'appelait plus
anciennement fierlon.
Dii(UT (opposé a Rems). — Il n'est pas tou-
jours facile de distinguer dans une monnaie le
droit du revers. On peut cependant poser à cet
égard (juelques r-ègles (]ui ne soutirent guère
d'exceidions.
Le droit d'une monnaie est. d'une façon géné-
' raie, le côté (pii présente le jilus d'importance.
Une inscription {]in inilique le nom du piince ou
de l'Étal qui a émis la monnaie a plus (rim|)or-
tance que les autres inscriptions, (]ue l'efligie,
que les armes et autres sujets. Les armes du
prince ou de l'Klat ont plus d'importance qu'une
légende de circonstance ou qu'une ligure quel-
con(pie. Ainsi, poui' une monnaie (pii présente
d'un coté le nom du prince (pii l'a frappée et
ilf l'aidre c('ité son eflîgie, ses ai'mes, sa devise
el le millésime, nous n'hésiterons pas à dire
que le droit, le coté principal de cette mon-
naie, est celui (lù SI' II! le nom du souverain. Sur
iinr uiiuinaii^ mi l'on trouverait d'un Côté l'efli-
gie du prince, le millésime, une devise de cir-
constance ou celle de sa famille el de l'autre côté
ses armes, le droit, le côté primipal. sera le côté
des ai'iues, puisque, grâce à elles, nous pouvons
infailliblement reli-ouver le nom du prince et
()ue, sur une monnaie, le nom de celui qui l'a
émise est la chose essentielle. Ces exemples, (jui
pourraient aisément être multipliés, nous parais-
sent sullisanls poui- établir, dans la giande ma-
l'J
364
IltSTOIRK MONÉTAIRE DR OENÈVf;.
jnrité des cas, co (]ui. diins iiii(> iiKinnaio. est le I Dans certains ateliers, les graveurs avaient
ihdit et ce (]iii est le revei's. aussi leui's marijues, mais, à Ctent"'ve, ce ne fut
qu'à partir Je 179i qu'on vit les mar(]ues des gra-
Entrematuke ou Entkematière. -Devait pro- yci,.,, p,g|,rer sur les monnaies et encore d'une
l)aidemenl signifier interversion d'une pile et (f^^.QJ^ intermittente.
d'un li'iiiisseau élrangers l'un à l'autre, ou de deux
piles ou (le deux trousseaux employés. [)ar er-
reur, sur les deux côtés de la monnaie, au lieu
du droil et du revers convenables.
Essai. — Opérations par lesquelles on déter-
mine le poids de métal fin (pie renferme une
monnaie ou tout autre objet de métal.
.Se dit aussi de l'émission d'une monnaie nou-
velle (pie l'on nefraiipe(]u'en petite (piantilé.jKUir
se rendre compte des bénéfices qui pourraient
résulter d'une plus forte émission.
Flans. — Dis(]ues sur les(piels, pai- le moyen
des coins, on imprime le type (pii les transforme
en monnaies.
Fonte. — Poids d'or, d'argent ou de billon,
qui a été fondu et amené au litre voulu et (]ui est
prêt à être ouvré.
Le mot de fonte s'emploie parfois aussi dans le
sens d'émission.
Fonte saucée. — Voy. Monnaies lioir.ES.
• '■AUDE. — La garde était un olfice dont le
garde se trouvait chargé. Dans les anciens docu-
ments, il est souvent fait confusion entre l'of-
fice et rolTicier ; ainsi, l'on disait fré(|uemment
la (jarde en voulant désigner le ijurdc.
l-AVL'ltES ou l'Ail, I.ONS (IN l'Ail. I.EIV. — l'ai'Cel-
les d'or ou d'argent (jiie l'on retire des cendres,
des débris de creusets el des balayures, en les
lavant à plusieurs reprises, ou en les faisant pas-
ser dans une sorte de envier appelé maidin aux
lannrs.
On entendait aussi par niai(|ii(' le tyjte de la
monnaie.
Matièue EN ŒUVRE. — Métal transformé en es-
pèces. La mature hors (purre était celle (jiii ne se
trouvait pas encore transformée en espèces.
Matrice. — ^'oy. Coins.
Mise. — Oualité d'une monnaie (jui a cours :
on disait : monnaie de mise.
Monnaies courtes. — Voy. .Ami^ient rompu.
Monnaies rognées. — Voy. Argent rompu.
Monnaies rouges et Fonte saucée. — Mon-
naies de cuivre, parfois recouvertes d'une légère
argenture destinée à faire croire qu'elles sont
à un titre plus élevé : dans ce cas. on les dit
saucées.
Une Imite saucée est une émission de sembla-
bles monnaies.
Paillons ou pailleux. — Voy. Lavuues.
Pile. — Voy. Coins.
Poinçon. — Voy. Coins.
QuERNE. — Réunion de (|uatie pièces. Ce
terme était fort usité pour [)rescrire la taille
d'une monnaie '. Exemple : les sols seront a la
taille de 61 (juernes au marc, c'est-à-dire :
244»™, 753
61 X 4
IK™. ()():{.
Lui.
\()V. 'rniiK.
HECROCHON ou lîlCdlIKiN (111 KeCI ITKUR. — l.'ap-
picnti luonnaycur pendant la premièi'e année de
son ap]U'('iitissage s'appelait rleorhim. soit reeui-
' A. ]\loiel-I''atio, Essai sur le mot Querne, employé
Marches. — Lelli-cs. UKunigraiiunes ou signes
(M-diiiaiieiMent choisis pai' le maitie et (pi'il était
tenu (le laiie lii-'incr sur les riuililiaics i u'il l'rap- parles monnayeurs lausannois an XVl"^" siècle. Laii-
pail. saillie, 18(it>, Ijr. in-8".
420
i<:xpLK vno.v dks termks techniques.
leur, parce (lu'il faisait passer plusieiiis Ibis son
ouvrage par la cuite.
Remèdes. — En raison de la diUiciillc d'arriver
exactement au titre et au poids prescrits par
l'ordonnance, le souverain peruietlail au maître
de Monnaie de s'écarter dans une faible mesure,
en plus ou en moins, du titre et du poids ordon-
nés. L'écart permis, actuellement désigné sous
le nom de tolérance, se nommait remède de loi,
lorsqu'il était accordé sur le titre et remède de
poids, loi-s(]u'il était accordé sur la taille. Si le
maître restait en deçà des limites de cette tolé-
rance, il en résultait un Iténélice i|ui, suivaid les
conventions, l'evenait au sou\eraiu du a l'entre-
preneur.
Seigneuiuac.e. — Droit i|ue le souverain per-
cevait sur les monnaies, (|ui se trouvaient ainsi
affaiblies d'autant. Ce droit élait parlnis cédé à
l'entrepreneur de l'émissiim.
SUPPEAU nns pouvCepeaii. — .Sortede billotdont
on se servait pour la fabrication des monnaies.
Taille. — Division d'un marc d'or, d'argent,
de cuivre, en une certaine (piantilé de pièces
égales. On peut prescrire la taille de jilusieurs
manières :
1" En indiquant directement le poids de la
pièce.
2° En indiquant le nonjbre de pièces au marc.
3" En indiquant le nombre de deniei-s corres-
pondant au nondue de pièces ipii entreront au
marc.
4° En indiquant la valeur du marc monnayé.
Le second mode était le plus génèralenu'iit em-
ployé.
Tas ou tasseau. — Enclume sur laquelle on
aplatità coups de marteau lesglobules mètalli(iues
provenant des creusets d'essayage, avant de les
soumettre à l'action de l'acide nitrique, ipii liis-
soudra l'argent et bussera l'or intact.
TrrKE ou aloi ou loi. — Quantité de métal fin
(]ue renferme une monnaie.
Le titre île l'oi' se prescrit en carats ou eu mil-
lièmes : clia(|ue carat vaut -^-5^ ; l'or lin vaut
24 carats, soit J-™. Le carat se divise en de-
mis, quarts, buitièmes, seizièmes et trente-
deuxièmes.
Le titre de l'argent se prescrit en deniers ou
en millièmes : cbaipie denier vaut VVo'f J ''i''-
gent lin vaid 12 deniers, soit '^g^- Le denier se
divise en i'i- giains et cbaque grain en demis,
quarts, etc.
TitKiU'cuANr. — L'usiM'e alïaiblissanl li^ poids
[irimitif de la monnaie, il est d'usage de rendre
ce [loids légèrement plus fort qu'il n'est [irescrit
par la taille. Cette augmentation de poids, calcu-
lée au marc, se répartit également sur cbacune
des pièces et se nomme le Irehiielutul ou le droit
de poids.
TuorssEAU. — Voy. Coins.
Villains forts et villains faibles. — Mon-
naie trop pesante et monnaie trop faible. Exem-
ple : dans une émission décrétée h l'aison de 30
pièces au marc, chaque pièce devrait peser
SBrm^lljS et 30 de ces pièces peser un marc. Il
peut se faire que 30 pièces pèsent elTectivement
un marc, mais (}ue certaines d'entre elles pèsent
moins et d'autres plus que 8«™,'li)8, ce qui fait
(pi'elles ari'ivent à se compenser. Les pièces trop
pesantes se nommaient des villains forts et les
pièci^s trop légères des rillains faillies.
'v' — Celle figure qui représente un écu de
forme primitive fut longtemps employée pour
désigner la monnaie d'or frappée en France
dès Philippe VI et jusqu'à Louis XIII, monnaie
(}u'(ui appelait un écu parce tpie l'écu de l'rance
s'y trouvait. Dès 1641,1e inotecu nesigiulie plus
une moiniaie d'or, mais bien l'ècu blanc (ui louis
d'aigeid frap|)é fiar Louis Mil.
421
ADDITIONS ET CORRECTIONS
Page 23, ligne 15 : cerlainos pièces de 1591 el 1592, à la vérité usées, semblent
porter aussi comme marque &■ Les trois-quarts de 1592 portent ©
comme marque.
Page 24, ligne 16 : ajoulez ou P. G
Page 26, ligne 16 : ajoutez ou D
Pase 27, ligne 10 : au lieu de Gr ou I G lisez G" ou J G
Pane 29, liiiue 20 : au lieu de la nomination de Domaine Dassier se fil dans le
courant de 1677. lisez Domaine Dassier prêta serment en juillet 1677.
Page 57, ligne 6 : après 19 quernes, ajoutez remède de loi 2 gr.; seigneuriage
2 s. ; brassage 30 s.
Page 61, ligne 5 : au lieu de 1689, lisez 1688.
Page 68, lisne 9 : au lieu de 1593 à 1637, lisez 1593 à 1654.
Page 77, ligne 18 : au lieu de 6000 écus, lisez 5000 écus.
Page 127, ligne 2 : an lieu de abandonnée déjà l'année suivante, lisez aban-
donnée déjà au commencement du siècle suivant.
Page 130, ligne 14 : au lieu de 1614 et 1617, lisez 1614 et 1616.
Page 308, n° 448 : après la description du droit, lisez le soleil sépare le
millésime.
Planche IX, fig. 83 : après ÏENEBRÂS ajoutez un point.
Planche IX, fig. 85 : après GENEVENSIS ajoutez un point.
422
TABLE DES jSIATIERES
Pages
Inthoduction 3
PREMIÈRE PARTIE. OrganiNatiun de l'atelier 13
Chapitre I. Officiers et employés 13
1 . Généraux 13
2. Gardes 16
3. Maîtres 18
4. Graveurs 27
5. Essayeurs 30
6. Prévois, ouvriers et mounayeurs 32
Chapitre II . Emplacements de l'ai elier 45
Chapitre III. Procédés de fabrication 48
DEUXIÈME P.\RTIE. Activité de l'atelier 53
Chapitre I. Systèmes monétaires 53
1 . Le florin 53
2. La livre courante 54
Chapitre II. Monnaies de billon et de cuivre 56
Premier groupe, i . Six-sols 56
2. Trois-soJs 58
3. Six-quarts ou dix-huit-deniers 63
4. Trois-quarts ou iieut'-deniers ou parpaiiioles 66
Deuxième groupe. 1 . Sols 69
2. Deux-quarts ou six-deniers ou demi-sols 74
3. Quarts ou trois-deniers "9
4. Èorts 84
Troisième groupe. 1 . Ihiil-deniers 85
2. Quatre deniers 86
3. Deniers 87
Monnaies de cuivre. \ . Florins, six-sols, suis • • 89
2. Deux-deniers et deniers 91
Chapitre IIL Monnaies d'argent 91
Premier groupe. 1 . Thalers 9-
2. ECUS 98
3. Demi-thalers 99
4. Quarts-de-thalers 99
5. Huitièmes- de-thalers ou huilains 100
6. Seiziènies-de-thalers ou seizains ''00
423
36S TAliLE DKS MATIKliKS.
Pages
Deiirihiic grimpe, 'l'pstnns cl ilpini-teslons 101
Trnisirmc iiroupc. Testons hlaiii's \Q',i
Quatrième iiroiipr. I. Deux-lliiiiiis on Irslnns-de-ili'iix-lliiriiis un \iiii;l-i|iiatii' sdIs 104
2. Florins 011 ilnu/.e-sols 1 05
3. Six-sols iiii (leiiii-lloiiiis . . 108
i. Trois-sols 109
(yimptihne ijrnupe. Vint^t-iH-nn-sols el liix-sols-el-ilenii . 109
Sixième groupe. 1 . Flnit-sols ri (|iialrr-sols 110
2. Dpiix-sciIs et sols 111
r.llAI'ITIiH IV. iMltiNNAIF.S Il'oR . 111
Vri'mier ijrnupe. I . Triples-pistolos , 112
2. IMstoles de 35 IV. ou pisloios dp 10 livres 112
Deuxième (\roupe. 1. Oiiadiiiplps ou (|ii,idiii|i|ps-priis 115
2. Pistolps U5
3. Eciis-pistolpts ou pistolets ou r-mis 116
Troisième (jroupe. Doubips-ducats et ducats 118
(hintrième (jrnupe. Pistoles dp 40 IV. 3 s 120
Cjnijinème tjroupe. I . Erus ou écus-d'or iiii pciis-soIpII 121
2. Demi-érus 123
Sixième (jroupe. Florius 124
ClIAlMTHE V. PlKDS-I'OriTS, KSSAIS 124
1 . Pieds-lbrts 124
2. Essais 120
CiiAPirnE VI. Monnaies ÉTFtANc.ÈiiKs con'tiîk-mmioikks a (Ienkvk. 127
1 . l'arpiiillolps 128
2. Piguatelles ou six-lilaui's 128
3. Testons-ldaucs 130
i. Réaies 130
Tahi.eai'x fies émissions de l'ateijer monétaire de (Ieneve de 1535 A 1792 .... 131
TROISIÈME PARTIK. R(>l:itinii<s nionôtairoN de <i«'nèvo avec l'étranseï- 145
(JUATRIl'.ME P.\RT1E. Description «le** inoiiiiaies genevoises . 177
Chapitre 1. Monnaies de iui.i.on et he ciivre 179
I. Deniers 179
11. Forts 181
III. Ouaits ou trois-deiiiers 181
IV. Quatie-deniers 192
V. Dpux-(|iiarts ou six-deniers ou demi-sols 192
VI. Huit-deniers 21(1
Vil. Trois-(|uarts ou neuf-deniers ou parpailloles ...... 217
VIII. Sols 229
1\. Six-(piarts ou dix-liuit-deuiers 250
X. Trois-sols 251.
XI . Pignatelles eontre-iuaripiées 276
XII. Six-sols 278
Monnaies de clmvre. 1. Deiiipis 284
II. Deux-deniers 28}
424
TAHLK DES MATIÈRES. 369
Pages
III. Sols 285
IV. Six-sols 286
V. Florins 286
Chapitre M. Monnaies d'argent 28"
I. Deux-sols el sols 287
II. Trois-sols 287
m. Ooatrc-sols 288
l\ . Seizièmes-de-tlialers on spizains 289
V. Dix-sols-et-denii 280
VI. Six-sols ou demi-llorins 290
VII. Huit-sols 291
VIII. Iluitièmps-de-llialers ou liuilaius 292
IX. Vingt-et-un-sols 293
X. Florins on douze-sols 29G
XI. Demi-teslons 298
XII. Deux-llorins ou testons-de-denx-lloiins on vingt-quatre-sols 299
XIII. Ouarts-de-lhalers 301
XIV. Testons blancs .■iO:{
XV. Testons blancs étrangers contre-marqués 304
XVI. Testons 304-
XVII. Denii-tbalers 306
XVIII. Denii-écus 31 1
XIX. Thalers 311
XX. ECUS 324
Chai'itre III. Monnaies n'oR. 325
I. Florins 32:^
II. Demi-écus 326
III. Écus-pislolets ou pistolets ou écus 326
IV. Écus ou écus-d'or ou écus-soleil 335
V. Ducats 337
VI. Pistoles de 35 iV. ou pistoles de 10 livres 341
VII. Pistoles 343
VIII. Pistoles de 40 ïï. 3 s 346
IX. Qoubles-ducats 347
X. Quadruples ou quadruples-ccus 351
XI. Triples-pistoles 354
Tableau des monnaies genevoises frappées de 1535 à 1 702 355
Explication des termes techniques employés dans ce ménmire 364
Additions et corrections 366
Table des matières 367
Explication des planches 371
425
EXPLICATIO^' DES PLANCHES
PLANCHE I
Pages Pages
Fifj. I . Denier sans millésime 87 179
Fig. 2. Denier sans millésime 89 180
Fig. 3. Quart de 153r. 79 181
Fig. i. Quart sans millésime 79 182
Fig. 5. Quart sans millésime 79 182
Fig. Ij. Quart sans millésime 80 182
Fig. 7. Quart de 159i) 81 188
Fig. .9. Quart de 1001 8-2 189
Fig. 9. Essai du quart de iCiOl 8"2 1 89
Fiq. 10. Frappe en nr de l'essai du quart de 1(i2l 84 192
PLANCHE H
Fig. II. Quatre-deniers de KVl 7 ' 8r. 192
F/7. 1^2. Deux-quarts de 1 nfji 75 193
Fig 13. Deux-quarts de 1(504 75 1 95
Fig. li. Deux-quarts de 167 i 70 202
Fig. ir,. Deux-quarts de 1709 77 205
Fig. m. Deux-quarts de 1 720 77 207
Fig. n. DeuN-quarts de 1750 78 211
Fig. 18. Deux-quarts de 1 754 78 211
Fig. 19. Deux-quarts de 1785 78 215
Fig. m. Huit-deniers de 1617 85 216
Fig. '21. Trois-quarts de 1557 66 217
PLANCHE Hl
Fig. S3. Trois-quarts de 1591 67 221
Fig. 33. Trois-quarts de 1678 68 225
Fig. 24. Trois-quarts de 1708 68 225
' Pour chaque figure, nous renvoyons à di'ux pages distinctes : à la |ircniicrc. on (ron\t"ra l'Iiistoin' lU' la
monnaie, à la seconde, sa ilescri|ilion.
427
372 EXPLICATION DES PLANCHES.
Pages Pages
Fiy. •25. Trois-quarts de i 7 1 5 68 :22G
Fiy. 26. Trois-quarts de 1730 68 227
Fi(j. 27. Sol de 1536 70 229
fil/. 28. Sol de 1539 70 230
Fi(). 29. Sol de 1540 70 230
Fiy. 30. Sol sans millésime 71 232
Fiy. ai. Sol lie 1 785 78 248
PLANCHE IV
Fiy. 3-J. Si\-(ni;uls de 1593 63 250
Fiy. 3o. Six-qu;iits de 1594 64 251
Fty. 3i. Six-iiiiarls de 1633 65 25!
Fiy. 35. Six-quarts de 1 678 65 251
Fiy. 30. Six-qiiails de 1722 65 252
Fiy. 37. Trois-sols de 1554 58 254
Fiy. 38. Trois-sols de 1594 60 263
Fiy. 39. Essai du trois-sols de 1633 61 265
Hy. iO. Trois-sols de 1689 62 272
Fni. M. Trois-sols de 1 722 62 273
PLANCHE V
Fiy. M. Pigiialelle coiilre-inarquée, de 1585 128 277
Fiy. i3. Six-sols de 1633 57 279
Fiy U. Six-sols de 1 765 57 282
Fiy. 45. Denier de cuivre sans millésime 91 284
Fiy. iO. Denier de cuivre de 1609 91 284
Fiy. 47. Deux-deniers de cuivre sans millésime 91 284
Fiy. 48. Deux-deniers de cuivre de 1609 91 285
Fiy. 49. Sol de cuivre de 1590 S9 285
Fiy. 50. Six-sols de cuivre de 1590 89 286
/•";.(/. 5). Florin de cuivre de 1590 89 286
PLANCHE VI
Fiy. 52. Trois-sols d.' 1 604 109 287
Fiy. 53. Trois-sols de 1607 109 288
Fig. 54. Quatre-sols de 1610 110 288
.Fiy. 55. Seiziéine-de-thaler de 1624 100 289
Fiy. .76'. Dix-sols-et-demi de 1 7 14 109 289
Fty. 57. Six-sols de 1602 108 290
Fiij 58. lluit-suls de 1610 1 10 291
428
EXPLICATION DES PLANCHES. 373
Pages Pages
Fig. ,59. Hiiitiérne-de-tlialer lie I l'rli 100 292
Fig. 60. Vingt-et-un-sols de 1710 109 293
Fig. 67. Florin de 1602 10.5 296
Fig. 6?. Florin de 163.T 108 297
PLANCHE VII
Fig. (Jo. Demi -lestoii sans millésime 102 298
Fig. 64. Demi-teston de 15ô0 I0"2 298
Fig. 6,'j. Deux-tloriiis de 1C34 104 300
Fig. 66. Deux-tlorins de 16ii 105 300
Fig. 67. Oiiart-de-tlialer de 1623 100 301
Fig. 68. Teslon blanc de 1GI9 103 303
Fig. 69. Teston blanc de Lucerne de 1614, contre-marqué l.'JO 304
Fig. 70. Teston sans millésime 101 .304
Fig. 71. Demi-thaler de l.".97 99 306
PLANCHE VIH
Fig. 72. Thaler de 1.5.57 93 31 1
Fig. 73. Thaler de 1,561 93 312
Fig. 74. Thaler sans millésime 94 313
Fig. 7,"). Thaler de 1 590 90 316
Fig. 76. Écii de 1 72 1 98 324
PLANCHE IX
Fig. 77 . Fcu-pislolet de 1 502 116 326
Fig. 78. Écu sans millésime 121 336
Fig. 79. Ducat de 1644 119 338
Fig. 80. Pistole de 35 ff. de 1 7.52 112 341
Fig. 81. Pistole de 1638 115 344
Fig. 8-J. Pislole de 40 tî'. 3 s. de 1 722 120 ,346
Fig. 8S. Douhle-ducat de 1656 119 348
Fig. 8i. Quadruide de 1637 115 351
Fig. 8.1. Triple-pistole de 1 77 1 112 354
T,PjC^îX^r;^i®r
429 36
TABLE DU TOME PREMIER
Pages
1. — Des premiers inoiiuinents chrétiens de Genève, et spécialement d'une lampe en terre
cuite avec Teffio-ie des douze apôtres, par J.-B. de Rossi, traduit de l'italien [par
A. I!illiet-de Candolle], avec deux planches (1870) 1
2. — Le bas-relief du Ccillège à Genève, par Pictet de Sergy, avec une planche ( 1S72) 13
3. — Peinture de la Saint-Barthélémy, ])ar un artiste contemporain, com])arée avec les docu-
ments historiques, par Henri Bordier, avec deux planches (1878) 21
4. — Histoire monétaire de Genève de 1535 à 1792, par Euf;ène Demole. avec 9 planches (1SS7). 57
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MÉMOIRES ET DOCUMENTS
riBLIKS PAR 1. l
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE DE GEiNÊVE
SÉRIE IN- 4»
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MÉMOIRES KT DOCUMENTS
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Si': Kit; ix-i
TOME DEUXIEME
GENÈVE
J. JULLIEN, LIBRAIRE-ÉDITEUR
PARIS
ALPHONSE PICARD, ÉDITEUR
Si. RUE n O N A P A RT E . S "^
1892
HISTOIRE MONÉTAIRE
flE
GENÈVE
DE 1792 A. 1848
EUGÈNE DEMOLE
Doi-tenr en philosophie.
Oonflervateiir «la Tabiret de NiMniamatique de Genève.
« .Sanz monnoye ne ponrroit estre le monde bonnement
gonvernez, ne f.'iire droite ei^aulté à cl.acan do ce qni est
«ien. »
Oydojinaures des l^ois dé France dé ta troisième
raee, i. VIII, p V>\
AGGOMI'AONE D K rt PLANCHES AVEC iT FIOIIRRS
GENÈVE
J. JULLIEN, JLIBRAIRE-ÉDITEUR
PARIS
ai.phonsp: picARn, kditkuu
LIBRAIRE DES ARCHIVES NATIONALES ET OE LA SOCIÉTÉ 0£ L'ÉCOLE DES CHARTES
•■' 2 , K U K 11 O N A !• A K r K , S 2
HISTOIRE MONÉTAIRE
DE qe:n^è:ve'
INTRODUCTION
Pour bien comprendre les multiples changements survenus dans l'organisation
et l'activité de l'atelier monétaire de Genève, de 1792 à 1848, il importe de con-
naître, dans ses traits principaux, l'histoire politique de cette ville durant ces
cinquante-six années.
Vers la fin de 1792, une révolution démocratique, dès longtemps préparée
décidait de l'égalité politique de tous les Genevois; le 12 décembre elle fut consa-
crée par un vote populaire. Non content de ce résultat, le parti révolutionnaire
extrême s'empara de la ville dans la nuit du 27 décembre, et provoqua la nomi-
nation d'une assemblée nationale, dont les travaux durèrent environ une année.
Le 5 février 1794, la nouvelle constitution genevoise était volée; le gouvernement
était composé d'un Comité législatif de quarante membres et d'un. Conseil admi-
nistratif de quatre syndics et de neuf administrateurs.
Ce nouveau gouvernement se trouva, dès le début, aux prises avec de grandes
difficultés, suscitées principalement par les clubs. Organisés révolutionnairement,
comme ceux de Paris, les clubs genevois avaient, dès 1792, pris une part impor-
tante aux événements. Pendant l'année 1793 leur pouvoir s'était accru, et avec lui
leurs prétentions, si bien que le nouveau gouvernement, issu de l'assemblée natio-
• Ce mémoire fait suite a ['Histoire monétaire de tienne de 4535 à /792J^pr. dans les Hé-
moires et Documents publiés par la Société if histoire et d'archéologie de Genève (jd|vialion M. D. G.),
série in-4», t. [, 18x7, p. 57 ot suivantes.
3
4 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
nalc, se trouva, dès l'abord, en présence d'un pouvoir égal au sien et qui ne devait
pas lardera l'altsorbcr en entier.
Prétextant un soi-disant complot, une partie des clubs s'insurgent dans la nuit
du 18 au 19 juillet, s'emparent de la ville et font des prisonniers; puis, le lende-
main, ils nomment une Commission révolutionnaire qui se constitue en tribunal
et envoie à la mort un certain nombre de personnes. Les pouvoirs de cette Com-
mission ayant expiré le 10 septembre 1794, les clubs nomment, le 13 du même
mois, une nouvelle Commission dite nationale, cbargée de pré[tarer la formation
d'un comité liquidateur de la situation financière et d'un comité d'industrie, des
arts, du commerce et des monnaies. A partir de ce moment, tout rentre insensi-
blement dans l'ordre, et les [)Ouvoirs sont peu à peu ramenés au gouvernement
constitutionnel tel qu'il existait avant l'insurrection du 18 juillet.
Pendant trois années, la République vécut dans une tranquillité relative. Mais
les orages qui de, 1792 à 1794, l'avaient affaiblie et ébranlée devaient se former de
nouveau, non plus, cette fois, pour modifier la forme du gouvernement, mais pour
amener la chute de la République elle-même et sa réunion à la France. Nous
n'avons pas à développer ici les causes de ce fatal événement qui survint en 1798.
La Convention nationale avait pris sous sa protection tous les peuples soi-disant
opprimés; Genève ne pouvait échapper longtemps à la sollicitude du Directoire,
et pendant seize années cette ville, comme tant d'autres nations, courba la tête,
victime de deux despotismes également odieux, celui de la Révolution française
et celui de Napoléon Bonaparte.
Pendant quelques années la ville de Genève, chef-lieu du Déjiartemenl du
Léman, reçut un atelier monétaire et frappa des pièces de cuivre et d'argent.
La restauration de la République de Genève en 1813, et son entrée dans la
Confédération suisse comme vingt-deuxième Canton, marquent les débuts d'une
ère de paix et de relèvement. Au point de vue monétaire, Genève a recouvré ses
droits d'Etat souverain; elle en usera jusqu'en 1848, époque à laquelle la nouvelle
Constitution fédérale enlèvera aux Cantons Suisses la régale des monnaies pour
la remettre entre les mains du pouvoir central.
La variété dés ri'gimes politiques qui se sont succédé à Genève de 1792 à 1848
4
INTRODtJCTION. 5
expliriue les changements multiples survenus dans les systèmes monétaires de cet
Êlal, comme aussi les divisions adoptées dans le présent mémoire, (.a première
partie est consacrée à l'histoire des monnaies genevoises frappées de[)uis la Révo-
lution de 1792 jusqu'à la réunion à la France, en 1798. Dans la deuxième partie,
on trouvera quelques renseignements sur Tatelier monétaire établi à Genève par
le gouvernement français et sur l'activité de cet atelier. Dans la troisième partie,
il sera traité des monnaies émises de 1813 à 1838 d'après le système du florin et
de 1838 à 1848 d'après le système du franc. La quatrième partie, enfin, est con-
sacrée à la description de toutes les monnaies frappées à Genève de 1792 à 1848'.
Nous adressons nos sincères remerciements à MM. Edouard Favre et Jaques
Mayor, à Genève, pour l'obligeance avec laquelle ils ont revu les épreuves de ce
mémoire.
• Xoijs avons suivi le calendrier grégorien pour toutes les dates indiquées dans ce mémoire. Les
documents aux(juels nous avons eu recours sont, pour la plupart, conservés aux Archives île lîenève.
Voici les abréviations qui désigneront les séries les plus fréquemment citées. Onelques-uaes de ces
abréviations figurent déjà dans la première partie de cette Histoire mimétaire, M. D. G., série in-i",
t. 1, p. 67, n. 3.
Registres du Conseil.
Recueil authentique des lois et actes du gouvernement de la République
et (lanton de (Jenève.
Registres du Comité Législatif (,non paginés).
Registres du Département des Arts, de l'Industrie, du Commerce et des
Monnaies.
R. C. C. Registres de la Chambre des Comptes.
R. D. F. Registres du Département des Finances.
Les Registres de la Chambre des Comptes prennent tin en mars 1795 et sont remplacés, jusqu'en
1798, pur ceux du Département lies Finances. Lors de la Restauration, en 1813, la Chambre des
Comptes fut rétablie, et ses Registres furent tenus jusqu'au 22 février 1843. Depuis cette date, ils
furent de nouveau remplacés par ceux du Département des Finances.
R. M. Registres de la Monnaie.
Corr. Min. Correspondance ministérielle.
R. S. É. Registres des séances de la Société économique.
P. H. Portefeuilles des Pièces historiques.
.Vous emploierons également les abréviations suivantes : den. = denier; s. = sol; fl. = llorin ;
ff. = florins; gr. = grain; grra. = gramme; m. = marc.
R.
C.
R.
D.
L.
R.
C.
L.
R.
D.
A.
PREMIÈRE PARTIE
ÉPOQUE KÉVOLUTIONNAIRE ET FIN DE LA RÉPLIUJQUE
(1792-179
CHAPITRE I
SYSTÈMES MONÉTAIRES
La révolution de 1792 et la constilulion votée le 5 février 179-J n'entraînèrent
aucun changement immédiat dans le système monétaire genevois. Mais bientôt ce
changement fut mis à l'ordre du jour dans les Conseils et dans les clubs; deux
systèmes princi[iaux furent proposés : le premier se rattachait encore aux mesures
duodécimales et faisait valoir l'écu 12 ff.; le second, qui l'emporta, introduisait
le système décimal genevois avec un écu de 10 décimes comme unité.
Investie par les clubs insurgés du pouvoir de régler les objets de l'adminis-
tration, la Commission révolutionnaire ne pouvant, dans ces circonstances, con-
sulter le corps électoral, s'adressa au Conseil administratif, probablement le 9 août
1794', pour lui demander son préavis sur une moditication éventuelle du système
monétaire genevois et pour le charger de la fabrication des monnaies'.
Le Conseil nomma une commission qui rapporta le 11 août'. Les conclusions
de ce rapport furent approuvées le 12 septembre' parla Commission révolution-
' R. r,. 1794, vol. 304, p. 533.
' Voici le procédé (ju'employa la Commission révolutionnaire pour se procurer la matière néces-
saire â la fabrication des monnaies. La caisse de l'État étant vide, la Commission fit réijuisitionner
la vaisselle des particuliers i Archives de Cenëve, fnhUailions ajjkbà's. t. VIII. pièce ii" 162), puis
elle enjoignit au (Conseil administratif de recevoir cette vaisselle provenant de dons patrioti(}ues et
de la convertir en monnaie (P. H., n" 5419). En consultant au chapitre IV les poids de la matière
mise en œuvre en 1794 et en 1795, pour la fabrication monétaire, on pourra juger de l'importance
de ces « dons patrioti(iues. »
• R. C. 1794. vol. 304, p. .538. — ' P. H., n'^ 5419.
7
8 HISTOIRE MOKÊTAIEE DE GENÈVE.
naire el renvoyées au Conseil, avec quelques observations', pour êlre imprimées
et distribuées. Le même jour, les clubs, apprenant qu'on se profiosail de modifier
le système monétaire, s'adressèrent à la Commission révolutionnaire pour que la
teneur de ces modifications leur lût immédiatement communiquée et que la
fabrication de la monnaie fût ajournée jusqu'à ce qu'ils aient pris une décision à
cet égard'. La Commission nantit de cette demande le Conseil administratif, et
celui-ci arrêta, le même jour 12 septembre, de faire imprimer et distribuer le
rapport, selon le vœu des clubs et avec les modifications demandées par la Com-
mission révolutionnaire". Les points principaux de ce rapport sont les suivants :
« Le nouvel écu genevois et l'écu de six-livres auquel il sera intrinsèquement
égal, vaudront 12 florins de 12 sols chacun.
« Celte division établit des rapports simples et en nombres ronds entre la
monnaie de Genève el celle de ses voisins.
« La livre de France vaudra deux florins, celle de Suisse trois florins.
V Cinq sols de France feront exactement six sols de Genève.
« Il n'y aura aucune perte à faire sur les pièces de trente-sols el de quinze-
sols de France, qui vaudront exactement, les itremières trois florins, les autres un
florin et demi.
« La pièce de dix-batz vaudra trois florins, celle de cinq-batz dix-huit sols, celle
de dix-kreuzers neuf sols. Dès lors, la valeur des sols de Genève s'écartera assez
de celle des kreuzers pour qu'on ne soit pas tenté de recevoir les balz pour quatre
sols et les demi-batz pour deux sols, ce qui les ferait infailliblement dis|)araUre du
territoire genevois.
« Les pièces de vingt-el-un-sols, les anciennes pièces de vingt-sols, d'un florin el
' Le Conseil administratif ayant inscrit au revers des écus projetés : FRUIT DU TRAVAIL, la
Commission révolutionnaire demantl;i qu'on substituât à ces mois : PRIX Dl' TRAVAIL, se basant
sur ce que le fruit du tnivail d"un cbamp c'est le blé, tandis que le prix du travail c'est l'ècu. Cette
distinction peut paraître subtile ; quoi qu'il en soit, le Conseil administratif modifia son rapport
dans le sens indiqué par la Commission révolutionnaire.
L'essai de l'écu de 12 II. proposé par le Conseil administratif et portant FRUIT DU TRAVAIL
existe encore. Les papiers laissés par le peintre J.-P. de Saint-Ours nous apprennent que ce fut lui
qui en fit les dessins. Qw^rW à l'écu, qui aurait du être frappé avec l'ensemble des modifications
demandées par la Commission révolutionnaire, il ne nous est pas parvenu, et il est bien probable
qu'on n'eut pas le temps d'en graver les coins.
•-• R. C. 1794. vol. 304, p. G4S.
8
ÉPOQUE RÉVOLUTIOXNAIEK ET FIN HE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 9
lie dix-sols qui icslenl oiicoïc dans la ciiculalion pourronl être achetées par le
gouvernement, ou taxées proportionnellcniciil à la valeur du nouveau florin.
« Il sera battu des pièces de cuivre valant la huitième partie d'un sol, soit un
denier et demi.
« Le hillon genevois sera retiré.
« Le nouvel écu, dont le coin est déjà gravé ', porte sur la lace une figure repré-
sentant la Ré|Mihlique. Cette figure s'appuye sur une colonne chargée d'un méri-
dien. Elle tient un faisceau, symbole de l'union. Derrière elle est un soleil levant.
La légende porte: REPUBLIQUE GENEVOISE; à l'exergue: EG.\L1TE,
LIBERTE, INDEPENDANCE. Sur le revers, dans le champ, on lit : Xll Elorins;
au-dessous : PRIX DU TRAVAIL. La légende porte : MONNOYE REVOLUTION-
NAIRE 19 JUILLET 1794, LAN 3e DE L'EGALITE. )>
Le nouveau système présenté par le Conseil administratif avait quelques bons
côtés, il est juste de le reconnaître. 11 conservait les anciennes dénominations,
chères à la population, de llorin et de sol, sans changer les rapports entre les
valeurs des monnaies. S'il modifiait le pied de l'écu, c'était pour le faire cadrer
avec les pièces ayant cours dans les Etats voisins. ÎMais ce projet laissait subsister
la principale objection que l'on faisait alors au système ancien, c'est-à-dire le
rapport incommode entre la monnaie de compte et la monnaie réelle, entre la
livre courante et le florin.
Le 18 août 1794, quelques semaines avant l'impression de ce projet, la Com-
mission révolutionnaiie avait ('té' nantie d'un autre mémoire, dû à la plume du
citoyen Téron aîné, maître d'aiithmétiquc el teneur de livres'. Ce mémoire,
impriuK' le 20 seplend»re, pi(''conisait le système monétaire décimal; il prenait
connue unité un écu d'argent de 10 If. ou 10 décimes. D'après ce système, cent
florins genevois devaient équivaloir à 00 livres de France ou à 40 livres de Suisse.
' Cela ni' pdiivail rlii'. Voy. ci-ilossus. |Kij<e S. n. 1.
■^ Exti'ail. ilii l!iij)j)i)rl de lu Coin mission des iiioinioirs fuit nu Conseil lulminislmlif et coinniuniinié à
la Commission fi'riilnliiinnnivc. Wr. in S", s. L n. d.. ini|irimé(' par aiivlé du Cimscil adrainislralif en
date du \i septcnibre 17'.)t.
' Mémoire adressé à In Commission rémlutionnaire le lundi IS août ll'J'i. l'an S de l'éijalité
fienemise, sur les moninnies, jinr Téron l'aiaé, maître d'arithmélitjne et teneur de lirres. Hr. in-S". s. 1.
n. d., imprimée le samedi 20 scplemlire, l'an 'i de l'é^'alilé genevoise.
TOME II. 9 2
10 mSTOIRE MONÉTAIEE DE GENÈVE.
L'ancienne livre courante genevoise se trouvait remplacée par une livre nouvelle
dont quatre devaient faire l'écu. On devait également frapper des multiples en or
et des monnaies divisionnaires du florin, en liillon.
Le projet de M. Téron, celui du Conseil administratif et d'autres encore donnè-
rent lieu, dans le public, à une vive discussion, et plusieurs brochures parurent
alors pour attaquer ou défendre l'un ou l'autre de ces systèmes. On peut à Iton
droit s'étonner que les Registres du Conseil administratif et ceux du Comité légis-
latif soient restés à peu près muets à l'égard de projets si vivement débattus dans
le public, et l'on ne peut voir, dans ce silence, qu'une preuve de l'impuissance des
Conseils, réduits à enregistrer les décisions prises par les clubs et la Commission
révolutionnaire. Le 26 septembre', le Comité législatif délégua trois de ses mem-
bres pour s'entendre avec la Commission des monnaies. Le résultat de celle
conférence est inconnu, mais on peut croire que le projet de M. Téron prévalut.
En effet, le 3 octobre, le Comité législatif arrêtait de soumettre à la volalion
populaire, le 17 octobre suivant, un projet d'édit sur les monnaies. Dans ce projet,
que nous transcrivons ici, avec les considérants qui raccompagnent, on retrouvera
les principales idées de M. Téron.
Extrait des Ueyistirs du Comité Législatif du 3 Octob. 17 94, l'an S de l'Éyalilé\
Le Comité Législatif considérant que le système monétaire jusqu'à présent usité dans la
République a de grands inconvéniens, que sa complication et son peu de rapport avec ceux
des États voisins tendent à mettre des entraves à l'industrie et au commerce, ont fait naître
dilïérens abus, et ont en particulier donné aux monnoies étrangères une valeur id«^ale
inférieure à leur valeur réelle, de toutes les fractions qui ne peuvent être représentées par une
de nos pièces de monnoie, différence qui s'élève jusipi'à cin(], et même quelquefois jusqu'à
dix pour cent, et dont les riches seuls profitent au préjudice des j)auvres:
Considérant que la division la plus simple, la plus naturelle, la plus propre à faciliter les
calculs, est la division Décimale ; que celte division est adoptée dans plusieurs États, non-
seulement pour leur monnoie, mais encore |»our les poids, les mesures, le calendrier, et en
général pour tous les objets de calcul ;
f'-onsidérant que quoique le système monétaire des États Suisses qui nous avoisinenl, et avec
lesquels nous sommes en relation de commerce, foit calculé sur une autre division, il est
' R. C. L., t. I, n" 77 et R. C. 1794, vol. 304, p. 7()o.
- l'roijmmmf n" 22 e.rtrail di's Id'uisln's du Conseil Lnjisliilif ilu :< nrlolnr 17'.) 'i. l'an H tie l'éijalilr
(jcnemise. Br. in-8°, s. 1. n. d.
10
ÉPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE ET FIN DE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 11
cependant susceptible d'être mis en rapport simple avec un système calculé sur la division
Décimale, si la nionnoie qui représente l'unité dans ce dernier est une nionnoie commune aux
deux systèmes, et que les divisions correspondent dans l'un et dans l'autre ;
Considérant que même notre inonnoie actuelle est aussi susceptible d'être mise en rapport
avec le système Décimal, de manière à éviter les fractions incommensurables, et à en rendre
la comparaison très facile, et que si l'habitude rend d'abord un peu pénible un changement
quelconque dans la division des monnoies, les avantages qui résulteront d'une division plus
simple et plus naturelle conqienseront d'autant mieux cet inconvénient, que toutes les monnoies
actuellement en usage auront une valeur déterminée et facile cà calculer dans le nouveau
système, sans donner lieu à une Loi impérative et nécessairement jusqu'à un certain point
vexatoire, pour en proscrire l'usage ;
Considérant que le vrai moyen d'expulser de notre territoire tout billon étranger dont la
valeur intrinsèque sentit inférieure à la valeur idéale qu'il acquerroit par son introduction dans
notre système monétaire, est de le rappeler à sa valeur réelle par une division qui fasse
évanouir les fractions non-représentées;
Considérant que si l'on conservoit à la nouvelle nionnoie les dénominations de l'ancienne,
quoiqu'avec une valeur différente, il pourroit en résulter de la confusion dans les transactions
des particuliers enlr'eux, vu que les uns pourroient attacher à ces dénominations un sens
différent de celui que leur donneroient les autres;
Considérant enfin que la nionnoie est le signe représentatif de la propriété, que la première
et la seule honorable origine de la propriété est le travail joint à l'économie, et qu'il importe
de ramener sans-cesse les hommes à ces grandes vérités, en leur présentant sur les monnoies
des emblèmes et des légendes qui les leur rappellent tous les jours, et qui soient propres à leur
inspirer de plus en plus l'amour de l'égalité, de la liberté, de l'indépendance, et l'esprit de
concorde et de fraternité; emblèmes qui honorent riiumanité. tandis que ceux qu'on tire du
blason la dégradent, en lui présentant l'image d'une odieuse féodalité, de l'inégalité factice qui
la produisit, et de l'esclavage qui en fut si long-tems l'effet ;
Arrête de convoquer l'Assemblée Souveraine pour le Vendredi 17 Octobre 1794, et de
porter à sa sanction le Projet d'Édit suivant :
Projet d'Édit.
Article premier.
La Ré|>ublique de Genève adopte pour la division de sa nionnoie d'argent la division
Décimale, en prenant pour unité l'once, poids de marc, au titre de dix deniers, douze grains,
de fin.
II
Les pièces qui représenteront l'unité seront les plus grosses pièces d'argent.
Elles seront subdivisées en dix Décimes, et les Décimes en dix Centimes.
III
Les grosses pièces seront frappées au titre de dix deniers et demi de fin ; leur poids sera
d'une once poids de marc.
11
12 HISTOIRE MONÉTATRE DE GENÈVE.
Mais la l'abrication sera estimée ijuiiiie (|uanil l'Ilcs ne diriéreioiit (]iie de Imis giains du titre
et du poids prescrits.
IV
Les Décimes seront Irappées (sic) au litre tle neuf deniers et trois grains de lin ; lenr |)oids
sera d'un marc pour 72 pièces.
Mais la l'abiication sera estimée bonne quand elles ne dillÏMeront rpie de trois grains du titie
|)rescril, ou (pinnd 74 pièces seulement tMjuivaudi'oiit au poids d'un marc.
\
Les Centimes seront l'ra|>pées au titre de :J4 grains et '/.i ^''' 'in: l''i"' pnidssera d'im marc
pour 207 pièces.
VI
Outre les grosses pièces, les Décimes et les ("centimes, il sera frappé des pièces de demi-
Deciine, ou cinq Centimes, et des pièces de quart de Centime.
VII
Les demi-Décimes seront frap|)ées au titre de six denieis (h; lin ; Icui- poids sera d'un marc
|iour cent pièces.
Mais la fabrication sera estimée bonne quand elles ne dilléreront (\ne de trois grains du litre
prescrit, ou (piand lOG [lièces seulement équivaudront au poids d'un marc.
VIII
Les quarts-de-centimes seront frappés en cuivre. Ils devront peser im marc pour cent pièces.
IX
Les grosses pièces porteront pour euq)reinte l'ancien emblème des Ué|uibliques, savoir une
tête de fenmie coilïée d'une tour, avec celle légende : Itépuldiiiue Genevoise; et dans l'exergue :
Efjulité, Liber lé, Indépendance.
Au revers, deux épis de blé, entre lesipiels sera cette inscription : l'ri.r du (rarail; avec
cette légende : Après les ténèbres la lumière; et dans l'exergue : 17'Ji-, l'un 3 de l'Egalité.
X
L'empreinte des Décimes sera un aigle déployé tenant une clé dans ses serres et entouré
d'ime guirlande de feuilles de cliône, ou couronne civii|in'. avec cette légende : Après les
ténèbres la lumière; et dans l'exergue : '1794.
Au revers, trois abeilles et une Heur; au milieu le mot Véeime ; pour légende : Égalité,
Liberté, Indépendance; et pour inscription : L'oisiveté est un vol.
XI
L'empreinte des Centimes sera une tète d'aigle an-dessus d'un soleil levant, avec cette
légende : Après les ténèbres la lumière; ot dans l'exiirgne : 1794.
Au revers, un faisceau, avec celte légende : Égalité, fraternité; et |)our inscri|)tion ; Centime.
XII
L'empreinte des demi-Décimes sera une ruche d'abeilles, avec celte légende : Travaille et
économise; et dans l'exergue : Genève. 1794.
Au revers, un cadran, avec celte légende : Les heures sont des trésors; prmr inscription :
CitKj Centimes ; et dans l'exergue : l'an ;i de l'Egalité.
12
ÉPOQUE RÉVOLUTIONlS'AmE ET FIN DE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 13
XIII
l/('iii|»reiMte des (|ii;irts-ilc'-(;etitiiii('s scvn rcnihlèiuc de l;i liberté, s;iv((ir un bonnet sur une
pique, et dans l'exergue : Éijnlilr.
Au revers, l'inscri|iti(in : (Jiuui <lr niilhiif : et dans l'exergue : I7'.).i-.
XIV
Les |iièces de cin(|-l)('iinies seriml Irajipées au inèuie titre i|ue celles de dix-Décinies, et
auront la moitié de leur poids.
Elles porteront la niénie ('ni|ireinte, si ce n'est (pi'à l'inscription : Viir du Iravuil. sera
substituée celle de leur valeur : l'iiu/ lircinirs.
XV
La dénomination de ces dilléreiites pièces se tii'era île l'endilèmi' qu'elles représentent, ou
de leur valeur.
Les pièces de dix-Décimes s'appelleiout (ienrroisn.
Les pièces de cinq-Décimes, les Itécimes et les f.entimi's l'onserveront celte dénomination.
Les demi-Décimes s'appelleidnt, pour abréger, des iiii-Drcinirs, et les quarts-de-Cenlimes
des Minimes.
XVI
Les écus de 10 11. 6 s. seront reçus pour 84 Centimes.
Les pièces de 21 sols seront reçues pour 14 Centimes.
Les pièces de 10 sols 6 den. seront l'eçues pour 7 Centimes.
Les |)ièces de 6 sols seront reçues pour 4 Centimes.
Les pièces de 3 sols seront reçues pour 2 Centimes.
Les pièces d'un sol-six-deniers seront reçues pour une Centime.
Les pièces de neuf-deniers (ou trois-quarts) seront reçues iionr ihuix Minimes.
Trois |)ièces d'un-sol seront reçues pour 2 Centimes.
Trois |)iéces de six-deniers seront reçues pour une Centime.
XVII
Dans les sti[)ulations en niomioie idéale, le change des livres courantes sera de 28 Centimes
poiu' luie livre, et de huit Centimes pour un llorin.
XVIII
Le Conseil Administratil' fera dresser une instruction sur les avantages de celte nouvelle
monnoie, et un tarif de ses rap|iorls avec l'ancienne, ainsi (pi'avec celles des États avec lesquels
la Uépublique est en relation de comnuirce.
XIX
En réimprimant la Loi sur les Contributions publiques, les valeurs comptées en llorins, sois
et deniers seront converties en Décimes et Centimes.
Vernrs, Président.
RociiKTTK, Secrétaire.
Cet édit, pour la volalioii (liKjiiel un pelil nombre d'élecleurs se présentèrent,
13
14 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
n'obtint ([u'uno faible niajoril(''. Il est |nobable qu'il n'eûl pas ('lé accepte si le
collège électoral eût été plus nomiueux, mais le règne de la Teneur, inauguré en
juillet, était encore de date trop récente pour que la vie publique eût lepris l'acti-
vité et l'indépendance d'autrefois.
Le système monétaire que la République genevoise venait de se donner était
inspiré de celui qu'étudiait alors la Convention française, mais il n'avait aucun
des côtés sérieux et pratiques qui devaient distinguer le système du franc. Il était,
tout au contraire, de natui'e à créer des entraves dans les relations commerciales
avec la France, la Savoie et les Cantons suisses, et cela dans un moment de
crise financière aiguë, où il fallait tout faire pour les éviter. Au reste, en quelque
temps que ce fût, une petite ville comme Genève, dont une des ressources prin-
cipales était le commerce, ue pouvait avoir la pn'tention de se cn-er un système
monétaire à part. Elle devait, tout au contraire, laisser les États voisins prendre
l'initiative de réformes qu'elle aurait suivies selon les convenances de sa situation
économique.
C'est ce que ne comprirent pas les meneurs de la révolution genevoise. Le
jour même' de l'adoption du système monétaire décimal, le Conseil promulguait
une loi |)our le paiement des contributions pidjliipies d'après ce système, et le
1 1 novembre' suivant, une seconde loi ordonnait aux officiers publics de stipuler
en monnaies nouvelles, dès le l" janvier 1795. Lndn, le mois suivant', le gouver-
nement fixait l'équivalence des monnaies décimales avec les anciennes monnaies
de Genève et de l'étranger.
Le nouveau système n'était pas encore appliqué qu'il rencontra une opposition
très vive dans la po|)ulatiou. Le citoyen ïé-ron eut même à se défendre dans les
rues de la ville, car c'était lui qu'on rendait responsable de l'introduction à Genève
des monnaies décimales. Aussi publia-t-il au suj(^t de celles-làdes éclaircissements
détaillés qui, du reste, ne diminuèrent en rien la défaveur attachée à son œuvre.
' Lois -sur les mnlrilinlioiis piihUqaes smictioniiécs les 2 arril cl '20 si'plcinliir 1794. l'an H de l'rfin-
lilé (jenemise, réimprimées, ronformémcnt aiu édits des 12 el 17 iirlobre satcaats.
'' PubUeations ajjiehées. i. Vil, n" 212.
'' fl. V.. I79i. vol. 305. |). 107',) et l'iihlieutinns aljiehée.f. l. Vil. n" 229.
* Éclaircissemenl sur le sijsième décimal relaticcmcnl aux moniioijes, 28 iiovoiiibrc, l'an :i de l'éga-
U
ÉPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE ET FIN DE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 15
Cependant, la fabrication fies genevoises avait commencé, les coins des
décimes et des cinq-centimes étaient gravés, mais les centimes el les minimes
faisaient encore absolument défaut, el cette pénurie de monnaies d'appoint ren-
dait impossible l'exécution de la loi sur le système décimal. Ce n'était pas que le
temps eût manqué pour les fabriquer; on sait avec quelle rapidité les coins
peuvent être gravés, et l'on est dès lors en dioit de s'étonner de ce que, le 3 jan-
vier 1795', alors que 12,000 genevoises (Haient déjà frappées, aucun centime, ni
aucun minime n'étaient mis en circulation. C'est qu'à mesure qu'il s'était agi
d'exécuter la loi du 17 octobre 1794, ou avait dû reconnaître, trop tard malheu-
reusement, qu'elle était tout à fait impraticable. En effet, de toutes les monnaies
genevoises, la plus répandue, la plus populaire, était la pièce de deux-quarts
ou six-deniers, monnaie d'appoint jtar excellence qui cadrait avec le prix des
moindres objets; tel était l'emploi de cette monnaie que, dans la seconde moitié
du XVIII"^^ siècle, on en avait émis plus de deux millions de pièces. Le légis-
lateur qui, en 1794, prétendait introduite un nouveau système monétaire, devait
donc porter toute son attention siu' rim|)ortance qu'avait la pièce de deux-quarts
dans le système du florin; il devait lui trouver un é(iuivalent; or c'est préci-
sément ce qu'il avait négligé de faire. Il est vrai que la pièce de six-quarls
cadrait fortuitement avec le centime, mais pour payer un objet de la valeur de
un sol, il fallait donner 2 minimes V. et pour un objet valant deux quarts,
1 minime 'j,; les tiers-de-minime n'existant |)as, on devait donc se trouver dans
lilé genevoise. I5i'. iii-8". Nous Iroiivons tliins celle liiodiiire la note suivimle (]iie nous transcrivons :
« il est si vrai que je dois me leiiii- en garde conire les lapideui-s et iapideuses. i]u'un de ces der-
niers dimanclies je fus assailli, au bas du J'erion, près de la rue ^'uils-^■aise. par jdusieurs citoyen-
nes ipii me dirent : iXniis nU.ona te (lonvcr les rcnliincs cl tes minimes! Doucement, citoyennes, douce-
ment, lenr rriai-je, ce -n'est pas moi. ce n'est pas moi, roas nuis trompez, rous me prenez sûrement fioiir
un autre; si les dèrimes el centimes wus déplaisent, allez vous en prendre aux Etats-Unis qui, après
acoir secoué le joug des Aufilais, ont adopté les dollars, les décimes, les centimes, quart-de-centimes ; et
(juant au.e minimes, c'est le eito\ien Floiirnois-lialle.nrd, dont la tète n'est pas minime ijin. au Comité
l.éjiislatif, proposa de donner re nom à noire plus petite pièce île monnaie, au lieu de quart-ile-centimc;
ainsi je n'ai d'autre tort dans celle ujluire que d'avoir informé mes eoncilotjens du système monétaire
que les treize Étals-l nis. ainsi que liauires pays, ont adopté. Comme, lieui'eiisemenl, les femmes ne
sont pas difficiles à apaiser quand on leur parle avec douceur, les citoyennes me laissèrent aller, de
sorte que me voici encoi-e vivant, justiu'à nouvel (U'di-e. avec l'espérance (pie 1(^ système décimal
vivra plus que moi. »
' W. C. 179i, vol. 30:i, p. 1072, 1078. 1082 et M. C. 179:j, p. 109:).
15
IG HISTOIKE -AIONKTAIKE DE GENÈVE.
robligalion ou de chaiiiier le prix i('el des denrées, on d'acheler plusieurs objets
semblables à la l'ois, jusiprà ce que la valeur de ces objets alleignîl deux ou
quatre minimes.
Maliiré ces difficnltés, les minimes étaient désormais absolument nécessaires
pour les transactions journalières. iMalbeureusement, en en décrétant l'c-mission,
on avait n(''glii>é de calculer quel en serait le revient, et il se trouvait que le prix
de revient devait dé|>asser sensiblement la v;de\u' nominale de cette monnaie;
donc, à moins de l'aire une opération désastreuse, la Tabricalion des minimes
devenait impossible. On conçoit quel devait être l'embarras du gouvernement en
face de cette loi inexécutable et toujours plus impopulaire.
Pour sortir de cette impasse, le moyen le plus court eùl ('!•'• de l'abroger imuK--
diatement, mais les Conseils crurent à tort })uiivoir la sauver en la modiliant en
partie.
Le 2 janvier 1795', le Comité h'gislatit' autorisa le Conseil administratif à
émettre des pièces de deux-quarts aux conditions de l'émission de 1788. Les mon-
naies de cette émission, destinées à subvenir aux besoins pressants du petit com-
merce, devaient circuler pour des tiers-de-centimes. Mais le (Conseil ne lit pas
usage de la faculté qui lui é'tait accordée, car le lendemain, 3 janvier ', il deman-
dait au (>omité législatif de soumettre à la volation populaire un projet de loi
modiliant la valeur des minimes, et le 7 ' du même mois il suspendait provi-
soirement l'exécution de la loi du 17 octobre. Le Comité législatif accéda le
5 janvier' à la demande du Conseil, et le 8 , le peuple répondait afliimalive-
menl à la qm^stion suivante : Y a-t-il urgence de statuer sur les cbangements
proposés relatifs à la fabrication des minimes'.' Aussi, le 11 janvier', était-il
appelé à adoptei' ou à rejeter le projcîl d'édit suivant dont il avait déjà été nanti :
Les minimes |torl;int i'empreinle prescrite paria loi du 17 octobre 1794 seront frappées en
enivre allié, an même titre qne les pièces de six-deniers, dites denx-quarls, de 1788, c'est-à-
dire an litre de \ i grains dtî lin, soil 8 deniers par marc, mais à la taille de 380 pièces par
marc, an lien de 300.
' H. <:. !.. 1795, vol. 1, n" 77. séance du 2 janvier. — ' lliid, .séance du 3 janvier.
■' l'uhlinilioHs u/licliées, l. Vtt, n» 178. — ' 1{. C. L. 179;), vol. 1, n" 77. .séance du ii janvier.
=■ Jtfciicil tlc)i lois l'I actes du Consi'il ijénéml, vol. i. 1794-1798, n" 34. — "^ Ihid.
10
ÉPOQUE RÉVOIJITIOXNAIRE KT FIN DE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 17
Le but de cet édit était de rétablir sous un autre nom la pièce de deux-quarls
supprimée parla loi du 17 octobre, eu la rendant égale en valeur au minime qui
devenait ainsi un tiers de centime. Ce projet améliorait donc celle loi et en ren-
dait l'exécution possible, mais il tut rejeté par le vote populaire à une forte
majorité.
Il devenait évident, désormais, que la population ne voulait plus d'un système
monétaire qui lui rappelait les jours néfastes de la Révolution. Un travail actif se
préparait, du reste, en dehors des Conseils pour le retour au système du florin.
Le 14 janvier', le Comité législatif fut nanti d'une pétition signée de 64 citoyens
qui demandaient que la loi du 17 octobre 1794 fût rapportée; cette pétition fut
dès lors appuyée par un grand nombre de personnes. Après avoir consulté le
Conseil administratif qui se (il donner le préavis du Département des arls\ le
Comité législatif, dans sa séance du 26 janvier arrêta de soumettre au vote
populaire l'édit suivant :
Le Comité législatif prenant en considération une réquisition qui lui a été adressée le
14 janvier 1795, et appuyée depuis par un grand nonihre de citoyens, tendant à rapporter la
loi du 17 octobre dernier sur un nouveau système nionétain^ ; considérant que l'abrogation
pure et simple de la loi du 17 octobre causerait à la nation, non seulement les 19 à 20,000
florins do frais que la fabrication de la nouvelle monnaie a occasionnés, mais encore les frais
considérables qu'occasionnerait le rapport de la monnaie di'gà mise en circulation, ainsi que la
fonte de cette monnaie et surtout celle des flans déjà coupés; considérant que la valeur
intrinsèipie des genevoises est pour le moins égale à celle des écus de six livres, tandis que
celle des décimes lui est inférieure dans le rapport de 480 à 504, et que, quoique les frais de
fabiication soient plus forts pour les décimes que pour les genevoises, cette dilTérence de valeur
permet cependant de lixtîr leur valeur idéale à 1 5 sols en augmentant un peu la latitude du
remède; considérant enfin que, si le systèmi' déi'imal a de grands avantages pour le calcul, ces
avantages ne seront bien réels que iors(pie ce système aui'a été universellement adopté, tant
pour les poids et mesin'es que pour les monnaies, et lors(pie nous aurons la certitude d'être
d'accord avec nos voisins dans la détermination di' limite qui sert de base aux divisions décimales :
Arrête de convoquer le Souverain pour le 8 février prochain et de porter à sa sanction le
projet d'édit suivant :
Aht. 1. La loi du 17 octobre 1794 est abrogée.
Art. 2. Les pièces actiielliMnent en circulation sous le nom de genevoises seront reçues sous
le nom de gros-écus poiu' 12 If. 9 s.
' l«. (1. L. 1795, vol. 1, n" 77, séance ilii Ht janviei-. — - P. II., n" 5441.
TllME II. 1 ( 3
18 HISTOmE MONÉTAraE DE GEXÈYE.
Art. 3. Si l'on frappe des gros-écus, ils seront au poids d'une onre ; remède 3 ttrains ; au
litre de 1 0 don. 1 2 gr. d'argent fin ; remède 3 gr.
Leur empreinte sera d'un côté les anciennes armes de la UépidjJiqne ; de l'auli r, la désigna-
tion de leui' valeur qui sera de 1 2 ff. 9 s.
Art. 4. Si l'on frappe des petits-écus, ils seront tin pdids li'ime demi-once; remède 3 gr.;
au titre de 1 0 den. 1 2 gr. ; remède 3 gr.
Leur empreinte sera la même que celle des gros-écus ; leur valeur sera de 6 ff. 4 s. (i den.
Art. 0. Le Conseil administratif est autorisé à frapper des pièces de 15 s. au titre de 9 den.
3 gr.; remède 3 gr. ; au poids de 72 p. au marc ; remède 4 pièces.
Leur empreinte sera un aigle déployé tenant une clef dans ses serres et entouré d'une cou-
ronne de feuilles de chêne, avec cette légende : POST TE.NEBRAS LUX et, dans l'exergue, 1 794.
Au revers, un soleil portant au milieu la désignation de leur valeur et pour légende : EGALITE,
LIBERTE, I.NDEPEiNDANCE.
Art. 6. Le Conseil administratif est autorisé à frapper des pièces de billon au titre, au puids
et à l'empreinte en usage avant la loi du 17 octobre 1794 '.
Cet édit, accepté à une grande majorité, le 8 tV'vrier 1795'. mil fin à l'existence
du système monétaire décimal genevois.
Créé de toutes pièces par des personnes incompétentes, à peine étudié par les
Conseils, voté par un petit nombre d'électeurs encore sous l'influence d'une
pression démagogique, le système décimal de 1794 disparaissait après quelques
mois d'une demi-existence, sans laisser ni traces ni regrets.
De 1795 jusqu'à l'occupation française, en 1798. d'abondantes émissions de
monnaies d'argent et de billon furent faites, à teneur et d'après les prescriplions
de la loi du 8 février 1795.
' \\. C. L. 1795, vol. 1. n" 77. séance du 26 janvier.
' Hemeil (te lok et actes du Conseil y encrai, vol. i. 1701-1798. m" :?9.
18
ÉPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE ET FIN DE LA RÉrrBLTQLTE 1792-1798. 19
CMAPITUE II
OFFICIERS ET EMPLOYÉS
1. Généraux, Commissaires, Inspecteurs.
On lit dans les Registres du Conseil, à l;i date du 3 janvier 1792 ' : « Il n'y
a point de changement à la Monnoie, » ce qui semblerait indiquer que les offi-
ciers et les employés nommés l'année précédente fonctionnèrent encore cette
année-là; le général était Jean-François ïhélusson. Aussitôt que la révolution
de décembre fut accomplie, le parti révolutionnaire supprima tout vestige de
l'ancien gouvernement. Il nomma commissaire sur les monnaies le citoyen
C. Deonna. Cette nomination se fit le 31 janvier 1793% avec celles des autres
commissaires « pour remplacer, est-il dit, les ci-devant seigneurs commis sur les
diverses professions ou départements. » Le 22 octobre 1793', la fonction de
général fut momentanément rétablie et l'on a|)pela à ce poste le citoyen Janot.
Mais après que la loi introduisant le système décimal eut été votée, on nomma,
le 27 octobre 1794 \ le conseiller administratif Victor, inspecteur de la frappe
des monnaies. L'inspecteur, dont les fonctions correspondaient à celles du géné-
ral, recevait 1 '/, centime par marc de monnaie frappée', somme équivalente à
2 s. de l'ancienne monnaie genevoise; on se rappelle qu'en 1722" c'était précisé-
ment le salaire du général.
Le 5 juin 1797 \ nous trouvons encore le conseiller administratif Victor inspec-
teur de la Monnaie, ce qui ferait croire qu'il fut maintenu dans ces fonctions
jusqu'en 1798.
2. Gardes.
La fonction de garde de Monnaie, dévolue en 1792" à Jean-Louis Prévost, fut
' R. C. 1792, vol. ^99. p. 10. — • li. C. 1793. voL 301, p. 181). — ' M. C. 1793, vol. 302. p. 1061.
* H. C. 1794. voL 305, p. 814. — ' Ibid., p. 775. — " M. D. G., .série in-i». t. 1, p. 70.
' R. C. 1797, voL 310, p. 232. — » R. C. 1792, voL 299, p. 10.
19
20 HISTOIRE MONÉTAIKK DE GENÈVE.
sii|)|>rimée lors de la révolution de cette année, puis nionionlanénicnl lélaltlie, le
22 octobre 1793', en faveur du citoyen Ducloux. .Mais, à [larlir de la loi du
17 octobre 1794^ sur les monnaies décimales, le Conseil se chai'gea des fonctions
de garde de Monnaie, c'esl-à-diie accorda ou refusa les délivrances. Le 15 mars
1796 ', il fut ari'olé qu'à l'avenir le Département des Arts fournirait un préavis
sur toutes opérations de ce genre.
3. Entrepreneurs.
L'émission des monnaies décimales, en 179i, nécessita la présence d'un entre-
preneur qui, selon toutes probabilités, fut J.-i*.-L. Darier . A défaut de certitude
absolue, voici les motifs qui peuvent le faire croin; : J.-P.-L. Darier était l'un
des trois essayeurs attitrés de la Monnaie; il avait été nonmié à cet office au com-
mencement de l'année . Le 28 novembre 179i, on procéda au jugement d'une
brève, la première sans doute, et voici dans quels termes les llcgislres du Conseil
rendent compte de cette opération :
Il a été pris au liasard, sur une masse de 600 lu. de llaiis, six pièces, les(|ueiles ayant été
coupées en morceaux, il en avoit été remis six à chacun des trois essayeurs, les citoyens Darier,
Dénéria et Binet ; (|U(', d'après lerap|(ortdu citoyen Darier siu' l'essai des six morceaux à lui
remis, il en résulte une moyenne de 10 don. 9 '/i g''- de lin, en sorte qu'il est resté dans les
limites du remède accordé °.
Ce passage n'aurait aucun sens si J.-P.-L. Darier n'eût pas été enlre|)reneur,
attendu que ce n'est que le mailie ou l'enlrepreneui' d'une émission (pii pt ni
rester dans les limites inq)Osé(;s par le remède ou en sortir. En revanche, il est
■ R. ('.. Mm, vol. 302, p. 1061.
= 11. C. 17'.)4, vol. 30;i. p. 9.Ï3. — '' l{. (',. 17!t7, vol. :il)7, p. 12SG.
' Voici la (ilialioii (h; ceux des ineiiihi'e.^ lIo la raiiiiile Dnrier (pii ont été employés à la .Monnaie
de Genève :
Hugues (1739 t 25 juillet 1815)
\
.1
Jean-l'Ieire-l.ouis (1762 f 27 janvier 1825) Klie
I
Henri-,Toseph (j 1867^
(Communiralion ilc M. l'r. t'Imponnière.)
' l\. C. 1791, vol. 303, p. 31. — ' |{. C. 1795, vol. 305, p. 953.
■20
ÉPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE ET FIN DE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 21
certain, qu'au comniencemeut de 1795' J.-P.-L. Darier reuiplissail cette fonction,
de sorte que l'émission entière des monnaies décimales peut lui être attribuée.
Les conditions faites à l'entrepreneur pour la falirication de ces monnaies furent
les suivantes :
« L'État fournira l'argent tout essayé, le cuivic pour allier et les outils et
fourneaux nécessaires.
« Le monnayeur supportera tous les déchets de matière; il fournira le bois et le
charbon, la terre à mouler, les différents sels pour la fonte et h; blanchiment et
les creusets; il payera tous les ouvriers et manœuvres, et supportera tous les
frais de détail.
« Pour la frappe des yenetoises, l'État [layera au monnayeur 2 décimes et accor-
dera 6 grains de poids de remède |)ar marc.
« Pour les décimes, l'Étal payera au monnayeur "1 décimes et 4 centimes;
12 grains de faiblage par marc.
« On allouera à l'essayeur 2 centimes par marc, au giaveur 2 centimes et
1 7j centime au citoyen qui inspectera la monnoie.
« Il est entendu avec le monnoyeur que la proposition ci-dessus n'est consi-
dérée que comme maximum, et qu'elle serait réduite de concert, si l'expérience
en démontrait la justice'. »
Après la frappe des monnaies décimales, et lorsqu'en exécution de la loi du
8 février 1795 on dut procéder à la fal»iication du billon, ,I.-P.-L. Darici- offrit ses
services comme entrepreneur'. La cliambre arrêta, le 2 mai 1795 \ de s'infoimer
des conditions auxquelles Paul Binef se chargerait de cette fabrication, et de
choisir entre Darier et Binet celui dont les propositions seraient les plus avanta-
geuses. Le 19 mai, Paul Binet fit connaître ses conditions à la Chambre; il était
disposé à donner 7 ff. par marc poiu- les six-sols, le titre étant de 3 den. et la taille
de 84 pièces; remède en loi 4 gr. et en poids 2 pièces; 7 ff. par m. pour les trois-
' R. C. L., vol. 1, G, 30 janvier 1795.
- R. C. 1794, vol. 305. p. 775. Ces conditions ne sont pas identiques à celles ténorisées dans le
texte de la loi du 17 octobre 1794.
'-' R. C. C. 1795, vol. 23, p. 91.
'' Paul Binet avait déjà été entrcprcucnr de Monnaie (^M. D. G., série in-4". t. I, p. 27): il mourut
à Genève le 31 juillet 1817. (Commuaiailiuii de M. L» Dafuur-Vei'nes.)
21
22 mSTOIEE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
sols, le litre étant de 2 den. et la taille de 130 pièces; remède en loi 4 gr. et en
poids 4 pièces; 8 ff. 6 s. par m. pour les six-quarts, le titre étant de 1 den. 12 gr.
et la taille de 210 pièces; remède en loi 3 gr. et en poids 8 pièces; 2 fl'. 6 s. par m.
pour les deux-quarts, le litre étant de 12 gr. et la taille de 300 pièces; remède en
jtoids 16 pièces. Il s'engageait à payer tous les ouvriers et manœuvres, de sup-
porter tous les frais, soit bois, charbon, creusets et fondants, sable à mouler,
limes à éberber, brosses à nettoyer les lames, graisse et huile, de même que les
frais de blanchiment. 11 donnera 3 s. au graveur et 3 s. à l'essayeur par marc.
L'Étal en revanche devait fournir l'emplacement, les outils et subvenir aux frais
de leur entrelien'.
Les conditions de J.-P.-L. Darier ne nous sont pas parvenues; nous ignorons
également lequel des deux entrepreneurs fut choisi par la Chambre; on peut
croire que ce fut Paul Binet, puisque ses propositions sont les seules inscrites
sur ses Registres. Au reste, J.-P.-L. Darier ne devait pas rester longtemps inoccufté,
car le 22 avril 1796' il signait avec le Département des Finances un contrat pour
la fabrication de 1000 m. de pièces de quinze-sols. Il se chargeait de fournir les
coins, de payer les essais et le garde ', de donner 1 tl. de seigneuriage par marc et
de tenir compte du faiblage de litre et de poids.
Le 12 août 1796' il signait encore un contrat pour la fabrication des écus dont
on avait décidé l'émission. Il devait frapper les écus sur le pied de 53 s. 9 den.
courants le denier de fin, s'engageant à rendre les espèces fabriquées dans
l'espace d'un mois, en tenant compte à l'État du faiblage de titre et de poids.
Le 13 janvier 1797 nouveau contrat passé avec J.-P.-L. Darier: en voici les
principaux termes :
lo L'État fournira les emplacements accoutumés pour la fabrication et la
frappe, ainsi que les gros outils tels que balanciers, laminoirs et coupoirs. L'en-
tretien de ces outils sera à la charge de l'Étal qui fournira aussi les fourneaux,
mais l'entretien de ceux-là ainsi que celui des autres oulils relatifs à la fonderie
sera à la charge du citoyen Darier pendant la durée de l'entreprise.
' i{. 1). r.. ^~w^, i. wiii. p. ins. — - n. d. i-., 1790, 1. xxiil p. 66.
^ Nous rappelons (pie c'est le (".oiiseil qui rempli.s.sail les fonctions de garde.
' H. D. 1-. 1796, t. XXHI, p. 216. — ^ R. M. 179.0.
ÉPOQUE RÊYOLrTTONNAIEE ET FIN DE LA RÉPUBLIQTE 1792-1798. 23
2o Tous les frais de fabrication, la fourniture et gravure des coins, les essais,
sauf ceux ordonnés par l'État, seront pareillement à la charge du citoyen Darier.
3° Le citoyen Darier payera à l'État un droit de régale de 7 ff. 6 s. par marc,
indépendamment de 2 s. par marc pour la paie attribuée ci-devant au garde de
Monnaie.
4° Le bénéfice provenant des remèdes de poids et de titre appartiendra à l'État.
5" Les matières d'argent que l'Étal fournira au citoyen Darier, seront rem-
boursées par ce dernier à raison de 33 livres, argent courant, le marc de fin'.
Enfin, d'après un dernier contrat passé avec J.-P.-L. Darier, daté du 25 novem-
bre 1797 ', l'entrepreneur devait payer le prix du fin à raison de un sol courant
de plus que précédemment, les autres conditions restant les mêmes.
Les monnaies de Genève frappées de 1794 à 1798 ne portent plus la marque'
de l'enti'epreneur de Monnaie, mais en revanche, on oliservesur la plupart d'entre
elles la signature du graveur des coins.
4. Graveurs.
Il a été dit' qu'au commencement de 1792, il n'y eut pas de changement
apporté au personnel de la Monnaie. Philippe Robin qui en était graveur depuis
1781, mourut le 12 octobre 1792, et, désormais, la Monnaie n'eut plus de gra-
veur attitré.
Le 10 août 1794 \ la Commission révolutionnaire ouvrait un concours pour le
dessin des coins destinés à l'écu de 12 ff. Le projet du peintre Saint-Ours' fut
gravé et présenté à la Commission révolutionnaire par le Conseil administratif.
On a quelque raison de supposer que le graveur de ce projet fut Théodore
Bonneton'; le même artiste grava les coins de la genevoise et du cinq-centimes.
' R. D. F., 1797, t. XXIV, p. 15. — ' Ihi<l., p. 178.
^ Voy. M. D. G., série in-i", t. I, p. 76 et n" 1. — ' Voy. ci-dessus, p. 19.
' Livre des publicatiom commencé le Sjannier 1794. fini le. 31 mars 179.1, lellre C, vol. 9. f" 34.
''' Voy. ci-dessus, page 8, n. 1.
' Tiiéodore Bonnetori, haiilisé le 11 juin 17(12. mourut à Genève lo 5 avril 180b. (Communication
de MM. Eau. ailler et. 1/ Dafoiir-Vrrnes.)
23
24 HISTOIEE MOXÉTAraE DE GENÈVE.
de 1794, puis ceux de Técu de 1795; sa signature T. B. se voit encore sur un
essai non adoplé des six-sois de 1795.
Dans la séance du 15 novembre 1794' du Dépailemenl des Arts, on présenta
un projet du décime gravé par Perrière, mais le travail en étant défectueux, il Tut
décidé qu'on s'adresserait à un autre artiste. Le même jour', cette décision fut
soumise au Conseil qui désigna Charles Wiélandy'. Celui-ci qui signait ses
œuvres d'un W est en effet l'auteur des coins des décimes et des pelits-écus
de 1795.
Il est probable que les autres monnaies émises de 1795 à 1798 sont dues au
burin de Bonneton ou de Wiélandy, mais ou ne saurait cependant l'affirmer,
attendu qu'elles ne portent |»as de signature, et que les Registres publics sont d'un
extrême laconisme sur ce sujet.
Le 22 octobre 1794', le Conseil ai'rêta de donner au graveur 2 centimes soil
3 s. par marc de monnaies frappées. Mais le 6 juin de l'année suivante, Charles
Wiélandy ayant fait à cet égard une réclamation, le Département des Finances
arrêta de lui donner 200 if. de plus que ce qu'il avait déjà reçu, à raison de 3 s.
par marc. Wiélandy ayant demandé qu'on iionunàl des experts', ceux-ci rappor-
tèrent, et le Département conclut avec lui en lui accordant 30(3 ff. ' poiu* solde de
son ouvrage.
Le 5 juin 1797", le citoyen Victor, inspecteur sui- la Monnaie, recul l'ordre
du Conseil de briser les coins hors d'usage ayant servi à la falirication du liillon,
et de mettre de côté', aux grottes de riiùiel de ville, après en avoir dressé l'inven-
taire, les coins ayant servi à frapper la monnaie df'cimale. Ni ces coins, ni cet
inventaire n'ont été retrouvés.
5. Essayeurs.
Le 7 août 1792"', Paul Binet fut élu essayeur de la Monnaie en remplacement
' n. 0. A. p. 21. — •■ H. r,. 179k vol. 303, p. 901.
' Charles Wiélandy. né en 1747. morl le lOIVivrier 18.37 (voy. M. D. (>., t. VI, 1849. p. 91).
' H. C. 1794, vol. 30o. p. 77"). — ' 15. D. F. 1790, vol. 23. p. 106. -- ■^ //*((/.. p. Ml.
' llnd., p. 114. — ' M. C. 1797. vol. 310, p. 232.
■ l.oral siliir dans la Idiir liii midi de rilotol-de-Villc. - " U. C 1792, vol. 300, p. 9o3.
24
ÉPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE ET FIN DE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 25
(le Philippe Roux, décédé le 27 mai' de la même année. Le 22 orlohre 1793",
le Conseil nommait comme essayeur Huiiues Darier, mais il n'exerça pas long-
tem|is celte charge, attendu que le 9 janvier suivant ', un concours ayant été
ouvert pour cette place, J.-P.-L. Darier, Dénéria et Binet fiu*ent simullanément
nommés. J.-P.-L. Darier, grâce au concours de ses deux collègues pouvait cumuler
ces l'onctions avec celles d'entrepreneur. Pour le jugement de chaque brève, le
rapport des essayeurs était adressé au Conseil qui en accordait ou on refusait la
délivrance . Le 22 octobre 1794', le Conseil arrêta que l'essayeur recevrait 2 cen-
times, soit 3 s. par marc de monnaie frappée, mais il n'est pas dit si cette somme
était divisée entre les trois essayeurs ou accordée à chacun d'eux.
0. Ouvriers et Manœuvres.
L'entrepreneur', dans les divers contrats, avait à sa charge le payement des
ouvriers et des manœuvres; les renseignements sur le montant de ce payement,
ainsi que sur l'organisation et le travail de l'atelier de 1792 à 1798 font dé'faut.
Il n'y a pas lieu de supposer que cette organisation et ce travail aient été sensible-
ment modifiés par les révolutions de 1792 et de 1794.
CIIAPITUE III
EMPLACEMENTS DE 1/ATELlER
Les motifs qui, eu 1782", avaient fait abandonner le local de la Monnaie, situé
sur le bastion de Hollande, n'existaient plus en 1794. Ce fut dans ce bâtiment '
' ComiimiiicMUoii dr M. 1/ DiiIdDi-Vcinos. — - l«. U. I79:L vol. :U)i. \>. l'KlL
'' W. (',. 179/1., vdl. :{():!. p. :i1. '' \i>\. ci-dessus, paj^c '20. — •■ Ihiil.
" 15. (].. 179.'(-. viil. :i();). p. 77:'). ' \'(iy. ci-ilessiis. piigr. i\.
^ M. I). ('... 1«S7. sriic iii-i". I. \. p. |(i;f. -^ " !!. C. 1797. vol. :i()9. ji. .V.W .
TOMK II. -iO 4
2(î IIISTOIKK MONKTAIKK DK (iRNKVK.
qu'on inslnlla à nouveau le matériel tie la fonderie; le balancier demeura à l'ilùlel
de Ville. Lorsqu'on voulut s'en servir, dans les derniers mois de 1704, on ne
larda pas à se convaincre (ju'il avait besoin de réparations'; la vis était faliiiui-e
et l'on pouvait prévoir le moment où elle serait hors d'usage. Aussi le Conseil
s'adressa-t-il au Comité de salut public de la Convention nationale pour qu'il lui
fût permis de faire construire à Besancon une vis de balancier de 5 pouces de
diamètre. Le Comité- de salut public accorda celte autorisation, moyenuaut que
le (Conseil de Genève fournirait en retour le poids doulile du fer qui aurait é'té
employé à cette fabrication '.
L'installation de la Monnaie dans le bàliment du bastion de Hollande ne fut
pas di'finitive; ce local ne larda pas à être trouv(' trop p(Mit et le 11 mars 1797 ',
sur le pri'-avis de la Cbambre des Comptes, le Conseil arriUa (pie le matt-riel de la
Monnaie serait Iransporli- dans le pavillon du bani-ar, situé' au coucbani, et
occupé en partie jusqu'alors par l'aiinurier de TLlal. (>> pavillon du banj^ar,
a|)pel(' plus lard pavillon Au Cé'nie, l'iait (''i»alemeul sjMk' sur le bastion de
Hollande, près du Hhùne.
CHAPITHE IV
ACTIVITÉ 1)1': L'ATELIER
Ce chapitre est divisé en deux paragraphes; le premier comprend l'élude
des monnaies frappées en vertu de la loi du 17 octobre 1791. jusipi'au
8 b'vrier 1795, le second, l'i'tude des monnaies émises à partir de celle dale
jusqu'en 1798.
•' !!. C. 1794. vol. 304. \k '.VXi, ri M. C. 1794. vol. :!(»;). \k 7r,0.
■ I'. II.. Il" .'viao. — ' 15. c. 1797. \oi. :{09. p. :v.i\.
26
ÉPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE ET FIN DE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 27
§ I. Monnaies décimales iiîappëes en vertu de la loi du 17 octobre 1794
Celle loi' prévoyail la (rapj)e de six monnaies différenlcs : les genevoises ou
dix-décimes, qui l'urenl seules régulièrenienl émises, les demi-genevoises ou cinii-
décimes, les décimes ou dix-cenlimes, les mi-décimes ou cinq-centimes, en argent,
les centimes et les minimes ou quarls-de-cenlimes en billon et en cuivre.
A. MONNAIES D'ARGENT
1. Genevoises on dix-décimes '.
La genevoise, iinili' du nouveau syslôme uiouiUaiie décimal, devait èlie
frappée au litre tie 10 den. l'2 gr. de fin, el à la taille de 8 p. au maic. Le
remède de titre et de poids était de 3 gr. Elle se trouvait ainsi valoir autant que
l'écu de France.
Le 15 novembre 1794 ', Théodore Bounelou, graveur, présenta au Département
des Arts une em|)reinle de la genevoise dont le coin s'était brisé lors de cette
frappe préliminaire. Le Département jugea cet échantillon convenable, il était, à
peu de chose près, conforme à la loi, et le coin fut gravé semblable an précédent.
Le premier versement des genevoises se lit le 29 décembre', au nombre de 5000
pièces, portées à 9000 deux jours plus lard .
Frappée la première d'entre les monnaies que prévoyait la loi du 17 octobre, la
genevoise fut aussi la première contre laquelle se déclara la défaveur |»ul»lique.
« Un grand nombre de personnes ne voulaient les recevoir que sur le pied de
12 tî. 6 s.; d'autres ne les prenaient iju'avec répugnance, d'autres enfin les repous-
' Voy. ci-dessiis. page 1 1 .
- On se rappelle (voy. ci-ih'ssiis. page (>) (pie [loiir oliéir à la Coiniiiissioii révoliiliniinaire, le Con-
seil arlministralil lui avait présenlé, le 12 sepleinhre 17'.tl-, un projet de système nioiiélair'e par
lequel l'écu devait valoir 12 11. Les cniiis avaient déjà été gravés et i|uelques exemplaires en cuivre
et en étain avaient été fra|ipés cfiinine siiécimens. Ces rares exemplaires d'une monnaie (pii n'eut
jamais cours ont été pi'is parfois coinnie des essais de la genevoise : c'est à tort (pi'on a cru qu'ils se
rattachaient au système décimal. Us seront déci-its dans la Oiialiiènie l'arlii'. ainsi qu'un essai de la
genevoise qui ne fut pas adopté.
' R. D. A. 179k p. 24. — ' IL C. 1794, vol. 305, p. 1072. — » Ilnd., p. 1082.
27
28 lIIs'rolKK MiiNKIAllIK DK (iKXKVK.
saieiil avoc liviiiieiii- (d mépris. » Tels sitiil les Iciiiics cinployi's par le syndic Gasc
dans 1111 lappoi'l lu le !) janvier 1795' an Conseil adniinistralir el iinpriiiK' peu
après. Malgré les raisons développées dans ee rappoil, raisons (pii ne nianipiaienl
pas de justesse, malgré l'offre l'aile par des négociaiils de elianger au pair les gene-
voises conlre des écus neufs de l'rance \ les jours de celle mnnnaie el du syslème
dont elle représentait l'unité étaient eompli's. (]elle rahricalion. ipii ( (»mprit en toul
1(),80() pièces, cessa le 28 IV'vrier 17î)5 '. On verra dans le paragraphe suivant
qu'après la loi du S IV'vricr 1795, les genevoises rureiil laxées au même prix (pie
les gros écus et circulèrent pour 12 ff. 9 s.
2. Ih'titi-ijnu'voiscs on ciiKi-iIrciiiics.
Cetl(ï monnaie ne parail pas avoir ('lé ('mise, mais un cerlaiii iiomlire de ilans
rurent découpés. On lit, (M1 effet, dans les Registres du Déparlemenl des Arts, à la
date du 23 janvier 1795 : « les demi-g(^nevoises seront en conséquence considé-
rées comme des petits écus et vaudront l'écii de 3 livres de l'rance ''. » La mention
de celte monnaie iraurail pas de raison (r(Mre s'il ne s'(''lait agi que de quelques
pièces, qu'on eùl pu retondre à peu de Irais; il est donc question d'une émission
de ([uelque importance, el, comme aucune demi-genevoise ne nous est parvenue,
on doit conclure ipie celle monnaie a ét('' d(''coupée en Ilans, mais (|ue ceux-ci ne
furent pas monnayés
3. Décimes ou dix-ceiilimcs.
D'après la loi du 17 octobre I79i . les d(''ciuies devaient (Mre irap|»(''S an lilre
de 9 den. 3 gr. el à la taille de 72 pièces; remède en litre 3 gr. el en taille 2 pièces.
On lit. à la dalc du 15 novemliiv 1791, dans les ilegislres du I)(''parlement des
' II. c. iTiii), vol. :{o;). \>. III y.
■ Avifi di'- Bonnet, lUmrddlon et l'crrier. lidhillnrd jils cl ('"' (jm irliiiniirnnil un jinir dct (jcnciDisea
cunlre. des érns neufs de i'runce., ces pirees eonlcnnnl In niànr ijnnntilé de ijrnins de fin et iiiinnl inlrin-
skjnenienl In même caleur.
' M. C. ITiC), vol. 30r), 11. i;il7. — ' I'. II.. Il" .iiil.
' On Ml ,•^111- le Hegi.sli'O. ces iimls iio.-;térii'uii'iiii'iil li;iliiiuiés ; >• ii e'te jnijee niiinrai.se, elle est l'mi-
muje de Ferrière. »
28
KI'(i(^)IK KKVitLUTIONXAIKK KT FIX J)K I.A KKlTIil.K.HiK 1792-1798. 20
Arts : « le coin de la décime à doultio n'a pas été acceptée' (sic). On observe que
la décime doit élie pins |)articnlièi'ement soignée, comme nionnoye plus répandue
que la genevoise et d'une valeur plus éloignée de la valeur intrinsèque'. » La
gravure du nouveau coin lut alors confiée à Charles Wiélandy', qui s'acquitta de
ce travail d'une façon satisfaisante.
Au commencement de 1795, 300 m. de décimes étaient déjà frappés, lorsque le
retour au système du llorin fit brusquement suspendre celte fabrication. Invité à
donner son préavis sur ce qu'il convenait de faire des monnaies décimales, le
Département des Arts proposa, le 23 janviei' 1795 ', de refondre les 300 m. de
décimes et de frapper avec un coin nouveau les llans déjà découpés, qui vau-
draient alors quinze sols. Ce préavis fut admis, mais les 300 m. de décimes ne
furent pas rigoureusement mis au creuset, car cette monnaie se voit encore assez
fréquemment aujourd'hui.
Il existe également une pièce d'argent semblable au décime, mais plus pesante,
dont le poids, assez variable du reste, atteint jusqu'à 65™420; Blavignac', à cause
du poids, appelle cette pièce un double décime. Sorel , eu égard au passage où il
est fait mention du « décime à double, » ne nie pas l'existence d'un double décime,
mais il préfère envisager cette pièce comme un pied-fort du décime. On peut
objecter que la loi du 17 octobre I79i ne prévoyait |)as le double-décime; que
l'expression « décime à double » em|doyée dans le registre du Département des
Arts peut fort bien s'appliquer à un décime frappé sur un flan plus épais, comme
cela se faisait parfois lorsqu'on présentait une nouvelle monnaie; enfin, que les
différences très notables de poids que l'on observe parmi les rares échantillons de
cette pièce éloignent toute idée d'une frappe régulière soumise au jugement de
l'État. Cette pièce n'est donc pas un pied-fort dans le sens rigoureux du mot', c'est
simplement un essai, frappé sur un flan épais à un petit nombre d'exemplaires.
Blavignac' prétend que la pièce qui porte le nom de décime n'est qu'une pièce de
quinze-sols, fra|)pée en 1795. et se rapportant à l'ancien système monétaire
' K. \>. A., p. Ht. — - H. C. 179i, vol. W6. \k 901. — ' 1'. H., u*^ oiil.
* Armurial (lenemis, M. D. G., t. VU. lfSi9. p. 166.
* Iji pins nncieime monnaie (léciitudr, à Genèoe, M. I). (1. l. Xlll, 1863, p. 20.
' M. D. U. série in-4», l. 1, p. 180. — ' Op. cil., p. 166.
29
30 IIISTOIKK MONKTAir.K DE (JKNKVK.
gerïevois. (^e ((ui a éto dit plus liant de celte monnaie nous dispense d'une
ré lu ta lion.
Le type des décimes est conforme aux presciiplions de la loi du 17 octo-
bre 1794, sauf que le millésime figure au revers.
4. Mi-décimes ou cinq-œn limes.
Les mi-décimes devaient être émis au titre de 6 den. et à la taille de 100 pièces
au marc; remède en titre 3gr. et en poids 6 pièces.
Les coins de cette monnaie, gravés par Th. Bonnelon, servirent à en fra|)per un
petit nombre d'exemplaires, aujourd'hui fort rares. Il est bien probable que ces
exemplaires furent frappés à litre d'essai, car la délivrance des cinq-centimes ne
figure nulle pari et elle ne pouvait cependant être confondue avec celle des
décimes, le litre en étant différenl. En outre, les poids des exemplaires du cinq-
centimes présentent entre eux des différences qui n'eussent pas été tolérées dans
une émission régulière. Celle irrégularité de poids a induit Blavignac en erieur :
« les pièces à la ruche et au cadran, dit-il, portant an revers les mots cinq-cen-
limes, et qui étaient qualifiés de mi-décimes, sont les vrais (h'cimes de la gene-
voise, leur poids étant de ^2 den. 9 gr. '. » Cette assertion mériterait qu'on s'y
arrêtât si le titre de la genevoise et du cinq-centimes était le même. Mais le titre
de la genevoise est, comme on sait, de 10 den. ' ,, taudis que celui du cinq-cen-
times n'est que de 6 den. Dès lors, les poids de ces deux monnaies ne peuvent pas
ètr(! dans la proportion de "20 à I comme la valeur ([u'elles accusent. Pour que le
poids d'argent fin contenu dans la pièce de cinq-centimes, soit la vingtième partie
du poids d'argent fin conleim dans la genevoise, il faut que le cinq-centimes pèse
12 'i, l'ois moins ((ue la genevoise, soit environ 2 'j, gini., ce qui est précis('ment
le poids pii'vu par la loi. Si ce poids a lic (piehpie peu dépassé' lians lexc'c ution,
c'est, nous le rép<''tons, parce que la pièce de cinq-centimes n'a pas été délivrée.
Nous avons vu' (juel devait être le type du mi-décime à l'article X delà loi du
17 octobre 1794.
' Oji. cit.. p. I(i(i. — - \o\. li-ilessiis. pagf i:i.
30
ÉPOQUE RÉVOLUTIOXNAIEE ET EIN DE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 31
li. MONXAIKS l)K nil.l.dN KT l»K CI IVliE
1. Ccnhmes.
Si celle moiniaie fui frappée, ce ne fui qu'il lilre d'essai; aucune pièce de ce
genre n'est parvenue jusqu'à nous cl rien ne peul faire supposer que la gravure
des coins ail même ('té commencée. Les centimes devaient èlie frappi-s au lilie de
34 gr. '/, et à la taille de 207 pièces an marc.
"1. Minimes ou (jiKnls-de-cenlnnt'H.
Nous n'avons plus rien à ajouter à ce que no\is avons dit' précédenmienl sur
cette monnaie qui ne vit pas le jour, mais (pii fut l'occasion, pour le peuple, de
manifester officiellement son mécontentement contre le système dc'cimal. Les
minimes devaient être frappés en cuivre, à la taille de 100 pièces au marc.
§11. Monnaies frappées d'après le système duodéclmal de 1795 a 1798
Le législateur qui préparait l'édit du 8 février 1795' pouvait procéder de deux
manières. 11 pouvait se borner à al)roger purement et simplement la loi du
17 octobre 1794, ce qui eût rendu nécessaire la refonte des monnaies décimales
et entraîné d'assez grands frais; il pouvait aussi, tout en aluogeant la loi sur le
système décimal, ne pas ordonner le retrait des genevoises et la refonte des
décimes non frappés, mais les taxer en florins. Ce moyen terme fut adopté, il ne
présentait pas d'inconvénients. Les genevoises devinrent de gros écus de 12 ïï. 9 s.,
les demi-genevoises non encore frappées, de petits écus de 6 ff. 4 s. 6 den., ces
deux espèces cadrant comme auparavant avec les écus de 0 livres et de 3 livres de
France; les décimes non frappés devinrent des quinze-sols. Quant aux pièces de
billon dont la loi prévoyait l'émission, elles devaient être de même geni'e que celles
émises avant 1794.
' V<i>. ci-ilcssiis, [liigf. 19. — -' V(i\. ci-dessiis. [iiigc ii.
31
32 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
De 1794 à 1798, on a frappé des gros-écus, des pelils-écus, des quin/c-sols, en
argeni; des si\-sols, dos Irois-sols, des six-qnaris el des si\-deniers. en liillon.
A. MONNAIHS liAHGKNT
1. (iros-i'cits ou ('rus de 12 fj. 9 s.
Le 29 janvier 1795', rentrepreneiir de la faliiicalion, J.-P.-L. Darier, demanda
an Dt'paitemenl des Arts que le type des ('cus fùl définitivement arrêlé, allendu
que la loi qui allait être votée le 8 février suivant n'entrait pas dans le détail à cet
égard. Le Département des Arts ayant invité l'entrepreneur à lui présenter un
projet, ,I.-P.-L. Darier proposa, le 31 janvier', de frapper des écus où figin-eiaient
au droit les armes de Genève, sans cartouche el sans couronne, avec la légende :
GENEVE REPUBLIQUE, L'AN IV DE L'EGALITE et, au revers, un soleil avec
POST TENEBRAS LUX. Le Département approuva ce projet, mais il chargea la
Commission des monnaies, assistée du peintre de Saint-Ours, de rechercher aupa-
ravant si, parmi les anciens hiasons de la ville, il s'en trouvait sans couronne.
Cette enquête ayant conduit à un résultat allirmatif, le projet de .l.-P.-L, Darier
fut exécuté avec quelques variantes'. Les armes de la ville, au vol de l'aigle abaissé,
furent placées dans un cercle, sur un champ Idasonnt', entouré d'une guirlande
de chêne. .\u revers, an centre du soleil, on mil la valeur de la pièce et en
exergue le millésime'. Les gros-écus devaient être au titic de 10 den. 12 gr. et
du poids de une once, remède en fin 3gr. et en poids 3 gr. . La fabiication ((MU-
mença à la fin de mars et fut achevée le 1 1 mai 1795. Il fut di'divré 21,081 pièces .
Cette fabrication fut reprise l'année suivante avec des coins légèrement modi-
fiés. Au droit, le champ des armes est lisse et le vol de l'aigle est relevé. .\u
' It. D. A., ii.7fi.
- J.-P. L. Darier SMilrcssa le :{() janvier ITilii an Cdinilé Législatif pour i|iie l'on niotliliàt la rétlac-
lion (le quehjnes artiiles de la loi qui allait être volée, relatifs au litre et au type des nouveaux
écus, mais le C.oniité passa à l'ordie du j(Mir sur cette requête (\{. C. 1... 30 janvier 1795).
' On connaît un essai en cuivre de cet écu, senihlalile à celui (|ui> nous venons de dôcriie. mais
dont le droit eslie même que celui de l'écu de \i 11. projelé en 1791. avani rinlrndiiition ilu sys-
tème décimal. \(Uis le décriions ilans la quatrième partie.
* K. C. 179:1.
32
ÉPOQUE RÉVOIJTTIOWAIRE 1792-1798. 33
revers, IHS prend place au centre du soleil, et la valeur de la pièce ainsi que le
millésime sont |)lacés en exergue. La fabrication des gros-écus dura d'août à
octobre 1796 et comprit 12,400 pièces '.
2. Pelils-i^cus ou écus de 6 ff. 4 s. 6 den.
Nous avons vu ' que les flans des demi-genevoises servirent à la frappe des
petits-écus ou écus de 6 ff. 4 s. 6 den. La loi du 8 f(''vrier 1795 ' stipulait que cette
espèce devait être de même titre et au même type que les gros-écus, mais d'un
poids de moitié moins fort. La fabrication des petits-écus se fit du mois de mars
au mois de mai 1795 et comprit 62,251 pièces .
3. Quinze-sols.
Lors de l'édit qui mit fin à l'existence des monnaies décimales, le Département
des Arts eut l'idée de convertir en pièces de 15 sols environ 3000 marcs de flans
déposés à la Monnaie et destinés à devenir des décimes. Cette monnaie nouvelle et
de création fortuite était nécessairement de même titre et de même poids que le
décime, c'est-à-dire à 9 den. 3 gr. el à 72 pièces au marc. Ce furent également les
conditions édictées par la loi du 8 février 1795' pour le cas où l'on battrait à nou-
veau des quinze-sols. Le remède en titre devait être de 3 gr. et en poids de 4 piè-
ces. Du 21 mars au 11 mai 1795 \ il fut fait délivrance de 2986 m. de quinze-sols,
soit 214,992 pièces; mais telle fut la faveur avec laquelle le public accueillit cette
monnaie, que le 22 avril de l'année suivante", le gouvernement arrêta d'émettre
encore 1000 m. de quinze-sols; celte émission comprit en réalité 1213 m. et fut
faite du 3 juin 1796 au 7 janvier 1797 '. Enfin, sur la proposition du Départe-
ment des Arts, le Conseil arrêta, le 25 novembre 1 797 '", de frapper 10 à 15,000 m.
de quinze-sols. Commencée en janvier 1798, celte émission fut suspendue par
l'arrivée de l'armée française à Genève et ne s'éleva qu'à 652 '/, m. ".
' l{. C. 179(3. — - Vus. cidessiis. [lage 28. — ^ Vuy. ci-dessiis, page 18. — ' \\. C. \'i\).\.
' P. H., n" 5441. — " \oy. ci-dessus, page 18. — ' 15. C. 17i)o!
' R. C. 1796, vol. :i()8, liage iW. — ■' H. C. 17'.)(i ri 1797. — '" K. D. A., p. 178.
" l«. C. 1798.
TOME 11. 00 , !^
;^4 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
La pièce de quinze-sols porte au droit la légende POST TENEBKAS ll'X, avec
le millésime 1794 en exergue. Dans le champ un aigle tenant une clef dans
ses serres est entouré d'une couronne de chêne. Au revers EGAUTE EIHEHTE
INDEPENDANCE et dans le champ, au centre d'un soleil, ^^ll]^
B. MONNAIES 1)K BILLON
1. Six-sots\
Le 22 avril 1795, d'après le rapport de la Commission des monnaies et sur le
préavis du Département des Arts, le Conseil arrêta que les six-sols seraient frap-
pés à 3 den. de fin, à la taille de 84 [>. au marc, puis, le 2 mai suivant \ il lut
arrêté que le remède serait en titre de 4 gr. et en poids de 2 pièces par marc. 11 n'est
pas fait mention de la délivrance des six-sols pendant l'année 1795. mais il est
cependant probable que la fabrication commença cette année-là, attendu que les
pièces de six-sols portant le millésime de 1795 se rencontrent fréquemment. Il est
(In reste fort possible que la frappe ait conunencé en 1795, mais que la dédivrance
n'ait été faite que l'année suivante.
Du 12 février an 18 mai 1796 , il fut délivré 1 135 m. de pièces de six-sols. Sur
cette quantité. 40(1 m. se trouvèrent trop faibles de titre, mais le Conseil passa
néanmoins à la délivrance .
Le 30 décembre 1796\ on arrêta de frapper 1000 m. de six-sols aux mêmes
conditions que précédemment. La fabrication, conunencée le 20 févri(!r, fut ache-
vée le 27 juin 1797 ' ; elle s'éleva à 806 m.
Enfin, le 12 août 1797", le Conseil arrêta d'émeltre encore 7(K) m. de pièces de
six-sols. Du 9 octobre au 25 novembre , il en fut frappé- 695 m.
Les six-sols frappés de 1795 à 1798 présentent au droit GE.M^N E lll'PU-
RLIQLE; à l'exergue L'AN IV ou L'AÎV (> DE L'EGALITE, ave. les armes de
' Voy. ci-dessus, p. 5. — - R. C 1795. vol. 30i). p, 7i). — " lliiil., p. Ho.
* H. C. I79G, vol. 307. — " IbtiL, p. 1286. — ' H. C. I7il6, vol. 308. p. i.A.
' n. C. 1797, vol. 309 et 310. — ' [l)i<l.., vol. 310. page ili). — " lln<l.
34
Él'OQUE KÉVOLUTIONNAIKK Kl l'IN J)K 1,A KKl'L liLlt^JHE 1792-1798. 35
Genève dans un cercle; au revers POST TENEBRAS LUX; à l'exergue le millé-
sime el dans le champ j^qj^^ dans une couronne de chêne.
2. Truis-sols\
Dans la séance du ^2 avril 171)5 \ le Conseil lixa le litre et le poids des pièces
de six-sols el airéla que le lilre cl le poids des Irois-sols seraient dans les
mêmes pioporlions que ceux des six-sols. Ce n'est pas à dire que le lilre et le
poids de ces deux monnaies dussent être semblables, mais seulement proportionnés
à la valeur qu'elles indiquaient. Ces conditions de poids des Irois-sols nous ont été
conservées dans les registres de la Monnaie, qui renferment l'offre laite par Paul
Binel, le 19 mai 1795', de se charger de la l'abrication du billon. Les trois-sols
devaient être au lilre de 2 den. de (in el à la taille de 130 p. au marc; remède en
loi 4 gr. et en poids 4 pièces. La première émission de celle monnaie, commencée
en décembre 1795, lut achevée en janvier 1791)' et comprit 800 m. de pièces de
trois-sols. La seconde émission fut arrêtée le 12 août 1797 \ Elle devait être faite
aux mêmes conditions (pre la précédente el comprendre 300 m. Elle en comprit
420'. Commencée en février 1798, elle fut terminée le l^r mai de cette même
année', alors que l'armée fran(,aise occrrpait la ville depuis quiirze jour's déjà.
Sauf l'indication de la valeur, le type des trois-sols est semblable à celui des six-
sols.
3. Six-quarls ou dix-huit-deniers \
L'émission de celle moruiaie, qui date de la liir de 1795. lut l'aile aux condi-
tions suivantes : Titre 1 derr. 12 gr. ; taille 210 |>. au marc; remède en loi 3 gr. et
8 p. en taille'. On err (il 900 m. de seplemhre à novembre 1795". Le type est
semblable à celui des six-sols et des trois-sols.
4. Deux-quarts ou six-deniers" .
La pénurie de |)elites monnaies avait, ainsi que nous l'avons dit ', eirgagé le
' Voy. ci-dessus, pnge ").— '' H. C. 179."), vol. :{0;i, pnge 75. — ' H. M. l79o.
* R. C. 179;> el 179(1. vol. :j()7. — ' \{. ('.. 1797, vol. :5I(), p. 443. — «-' U. C. 1798, Vui. 31 1.
'-" li. C. 179:), V(il. 306 cl 307. — ■"-" Vov. ci-ilessiis. jiage 10. — '-' Voy. i:i-ilessus, page M. ■
35
36 fflSTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Conseil, vers la fin de 1794, à faire frapper des pièces de deiix-qiiarls avec le coin
de celles de 1788, alors même que la loi sur le système décimal se trouvait déjà
en vigueur. Ce projet avait été sanctionné par le Comité législatif, le 2 jan-
vier 1795', mais tout porte à croire que cette fabrication neut pas lieu, car
on n'en retrouve aucune trace dans les registres de la Monnaie ou dans ceux
(lu Conseil, sur lesquels, cependant, l'autorisation des délivrances aurait dû
figurer.
Quatre mois et demi plus tard, nous trouvons les conditions auxquelles Paul
Binel s'engageait à frapper les deux-quarts. Le titre devait être de 12 gr. de fin et
la taille de 300 p.; remède en taille 16 pièces; pas de remède de titre. Ces condi-
tions étaient les mêmes, ou peu s'en faut, que celles ('dictées en 1787. Du 15 août
au 18 septembre 1795', il fut délivré 500 m. de pièces de deux-quarts, dont le
tvpe est semblable à relui des autres pièces de billon.
■-- li. C. 1790. \ul. :{or).
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ÉPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE ET FIN DK LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 39
CHAPITRE V
TAXES ET RELATIONS MONÉTAIRES DE GENÈVE AVEC L'ÉTRANGER
Pendant les dernières années de la llépublique, les relations monétaires de
Genève avec les pays voisins se réduisent à peu de chose. Nous nous bornerons
à indiquer par ordre chronologique les rares documents retrouvés sur ce sujet.
17 octobre 1792'. — L'interdiction du billon suisse est levée.
17 novembre 1792'. — Publication concernant les faux assignats français.
15 janvier 1793'. — Interdiction du billon étranger à partir du 25 de ce mois
sous peine de confiscation.
l*^"^ novembre 1793 ''. — Le Conseil fixe la valeur des louis neufs à 51 If.
26 novembre 1793 . — Avis. — Le Comité de sûreté prévient les citoyens
qu'il y a en circulation des assignats de la République française de -400 livres qui
sont faux.
4 décembre 1793'. — Publication concernant les faux assignats et leur vérifi-
cation.
6 août 1794'. — Interdiction d'exporter le numéraire.
8 septembre 1794". — Défense levée de sortir le numéraire et liberté de
commerce rétablie comme précédemment.
1er décembre 1794 '. — Le Conseil fixe en monnaies di'cimales genevoises les
espèces suivantes :
Les bat/, de Suisse non lieniois 2 '; , ceiiliines.
Les demi-batz de Suisse non bciiiois I »
Les anciennes pièces françaises qui avaient cnurs [loui- i() petits sols. . I :i '/, »
Les anciennes pièces françaises qui avaient couis pour 1 2 petits sols (111.). 8 »
' IL <;. 179a, vol. 299, p. 1313. — ^ Ilegistre des publications allicliées, E., vol. i.
• Hcgistre des publications allicliées, E., vol. 7.— ♦ li. C. 1793, vol. 302, p. 1094.
^ Hegistre des [jublications allirbéi's, E., vol. fi. — '■ Ihid.
'' Kegistie des publications allicliées. E., vol. 7.— ^ Ihid — ■' H. C. 171)4. vol. 303, p. 9l)-2.
•59
40 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
I.cs jii.islies '.>() »
Les tlivisions à l'oqiiipoleiil.
Les sols de Piémont I »
Les pièces plus fortes à i'éipiipoleiit.
Les éciis iH'ul's 1 00 »
;2 janvier' 1705'. — - Le Conseil fixe en nioiniaies décimales genevoises, et à
parlir du 5 coniant, la valeur des espèces snivanles :
Aiiriciilics jiii'i'i's (jciu'i'oisrs.
L'éi'ii (le I 0 tï. 6 s Ni- centimes.
Les pièces de vingt-et-iiii-sois I i- »
Les pièces de dix-sols-six-deniers 7 »
Les pièces de six-sois i- »
Les pièces de trois-sois i
Les pièces de iiii-snl-six-deniers I
Les pièces de iin-sol ■/.,
Les pièces de iieiif-deiiiers '/,
Les pièces de six-deniers ' \
lettres i'Irdinirrcs ni iir.
Les pièces de iH livres de France <S() décimes.
Les pièces de 24 livres de France Vit »
Les pièces de 'ii livres de Berne NO »
Les pièces de 1 (1 livres de Herne 'i (l
Les |iiéces de 21 livi'es de l'icmnnt IS >>
Les pièces de I 2 livres de l'ièmonl
.)(
»
Pièces élrdnyèrcs en artjnd.
Les écus de 6 livres de France 10 décimes.
Les petits èciis de '.i livres de France •")
.)
Les pièces de :{0 scils d(; France
Les pièces de 1 •) sols de Fiance 1 '/* *
Les pièces de I 0 hatz de Berne 2 '/, »
Les pièces de o hatz de Berne I '/» *'
' l{egislre des |inl)lications alliiliées. E., vid. 7.
40
«
ÉPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE ET FIN DE LA RÉPUBLIQUE 1792-1798. 41
Les pièces de 1 0 kreuzers de Berne 6 '/i cent.
Les anciennes pièces de France qui valaient 20 s. de Genève . . 13 '/, »
Les anciennes pièces de France valant la moitié, soit 10 s 6 '/, *>
Les pièces de France passant ponr 12 s. soit I 11 8 »
Les piastres d'Espagne 9 décimes.
La demi-piasli-e d'Espagne 4 '/^ »
Le quart-de-piastre d'Espagne 2 '/. »
L'écii de 6 livres du Piémont 12 »
Le demi-écu du Piémont 6 »
Les pièces de 30 s. du Piémont 3 »
En monnaies de bilton.
Les batz de Berne 2 '/, t"<i"t-
Les demi-batz de Berne I '/^ »
Les batz non bernois 2 '/^ »
Les demi-batz non bernois I »
2 janvier 1795'. — Décri du billon de Piémont.
1er juillet 1795 \ _ Décri du billon étranger à la Suisse à partir du 15 juillet.
Le Conseil taxe les monnaies suivantes :
Les batz suisses 3 s. 6 den.
Les demi-batz suisses Six-quarts.
Les kreuzers Troi.s-quarts.
1er mai 1798 '. — Mesures relatives au paiement des créances stipulées en
livres courantes ou en llorins de Genève, en vue de la substitution de la monnaie
française à la nôtre.
8 mai 1798 \ — Article additionnel au précédent extrait expliquant ce que l'on
entend par haut billon et bas billon.
' r{. C. 1795, vol. :{();;, [1. 1087. — 2 |{ogislrf des iHiblicalidns allicliées, D., vol. K).
' Extrait des Registres do la Commission extraordinaire.
* Registre des publiLatioiis affichées. E., vol. H.
41
DEUXIÈME r>ARTIE
(ICCLIl'ATION FRANÇAISE (1798-1813)
CHAPITUE I
ÉTABLISSEMENT D'UN HOTEL DES MONNAIES FRANÇAIS A GENÈVE'
Dans le Iraité qui rciinissail Genève à la République française, un des para-
graphes (le l'arL 1:2 stipulai! que le Directoire exéculil' eni|iloyerait ses bons
offices auprès du Corps Législatif pour faire placer un hôtel des Monnaies dans
la Commune de-Genève \ Le 18 sepleudjre de la même année, le ministre des
finances posait à l'administration du département du Léman les questions sui-
vantes : « Quelle est la situation de l'hôtel des Monnaies de Genève? t^es machines
et les ateliers sont-ils en bon élaf? Suffirait-il d'y envoyer des coins pour mettre
les ateliers en activité? Quels sont ceux des employés qui y travaillent qu'il con-
vient de maintenir ou de nommer aux places créées par les lois françaises'? »
Nous ne connaissons pas la réponse que fit le préfet à ces questions nuiltiples,
' Vous avons fuit de vaines reolierclies. soil à l'aris. soit à Genève, pour retrouver les ai-cliives
de riiôlel des Monnaies de Genève pendant la domination française. On peut supposer iprelles
étaient conservées au ministère des Finances, et ipi'elles ont été détruites en 1871 lors de l'incendie
de ce ministère. La majeure partie des renseignements ipie nous avons pu recueillir sur l'activité
de l'ateliei- de Genève à cette é|i()(iuo. nous a été fournie par M. L. Sudre. chef des bureaux de
l'administration des Monnaies et Médailles, à l'aris; nous lui adressons ici nos sincères remercie-
ments. Les chiffres fournis par M. Sudre proviennent des dossiei's de l'administration des monnaies.
Us ne sont pas tirés des registres de faiirication de la Monnaie de Genève ciui n'existent plus, mais
ils ont été pris dans des relevés faits postéiieurement par les soins de l'aduanistration.
' \\ II.. Il" ry:m. — ■ ihul.. n" 5548.
43
44 HISTOIRE MONÉTAIRE 1>E GENÈVE.
mais on pciil sn[»i)oser qu'elle l'ut de nature à l'aiie pressentir au ministre les
(lirficullés qui allaient surgir.
Le traité de réunion que nous avons mentiomié sti|)ulait, article 5, (jue les
biens déclarés communaux apparliendraienl vu toute proprii'-té aux Genevois qui
en disposeraient selon leurs convenances. Une Société économique avait été' créée
dans le but de gérer ces biens, parmi lesquels le matériel de l'ancienne Momuiie
de (lenève se li-ouvait compris. Dans sa séance du "21 mai 1799% celte Socit'lé
lu! nantie d'une lettre émanant du ministre des Finances par laquelle il i(''claniail
les ustensiles et outils de l'ancienne Monnaie de (jenève qui devaient, disait-il,
appartenir au gouvernement rran(:ais. Le ministre |)réten(lait (|u'en accordant à
Genève un hôtel des Monnaies, il avait été sous-enlendu que le matériel de
l'ancien atelier était réservé jjour le même usage. Mais la Société économique
n'admit [)as celte prétention, et malgré une nouvelle missive ' du gouvernement
Irauçais, elle refusa de livrer le matériel demandé. Restait la question du local.
Le bâtiment du bastion de Hollande qui, dans les derniers temps de la Répu-
blique, avait servi d'atelier monétaire, se trouvait faire partie des fortifications,
et, à ce titre, il n'appartenait pas aux biens communaux régis par la Société éco-
nomique. Le ministre de la guerre, à (jui la demande en avait été faite, jugeant
que ce bâtiment pouvait servir à la défense de la place, avait fait des difficultés
pour consentir à ce qu'il fut distrait de sa destiiuition primitive. Aussi on jeta les
yeux sur le temple de la Fusterie que la Société économique refusa de vendre ' ;
par deux fois le ministre des Finances revint à la charge pour la cession de ce
temple, la Société demeura inébranlable. Pendant ce temps, la municipalité de
Carouge oflrait un local convenable ' et l'on allait se trouver contraint, ou d'accepter
cette offre, ou de construire à grands frais un bâtiment spécial à Genève, lorsque
le ministre dt; la guerre, Lazare (>arnol, se trouvant de passage dans celle ville,
consentit enfin à céder le pavillon de l'Unité du bastion de Hollande'. La nature
du bâtiment nécessitait du reste des réparations et des agrandissements, si bien
Vuy. ci-ilessiis, p. 48. — ' H. S. E. vol. 1. p. <;0t. - - ■' IhiiL. p. (IH.
K. S. E., vol. 1. p. 701.— ^ Ibid.. p. 827 et 882. — ■* Ihid.. p. 743. — ' Ibid., vol. tL p. :{.
C. M., vol. \, 2""' partie, p. 224 et suivantes.
44
OCCUPATION FRANÇAISE 171)8-1813. 45
que ce n'est guère que dans le courant de 1803 que les locaux furent complète-
ment achevés. Mais dès le 23 juillet 1800', la fabrication avait commencé.
M. Schmidtmeyer ' fut nommé commissaire du gouvernement français pour la
Monnaie de Genève; D'Aibigny ancien premiei- commis et caissier de la Monnaie
de Paris, fut nonniié directeur de celle de Genève le 23 février 1799'. Il signait
ses monnaies d'un lion passant. Êlienne-Âugusliii l'ioidevaux. ancien manufactu-
rier d'armes à Genève, lui succéda le 5 juillet 1804 ' ; sa signature était un poisson.
Paul Binel fut nommé caissier de la Monnaie de Genève le 7 février 1800 \
L'atelier monétaire de Genève avait comme différent la lettre G. On observe
encore sur les monnaies françaises de cet atelier la signalui'e d'Augustin Du pré,
graveur général, consistant en une petite figure debout et tirant de l'arc, et celle
de Pierre-Joseph Tiolier, successeur de Dupré, qui sigiuiit avec les lettres Tr.
Augustin Dupré fut graveur général de 1795 à 1803% et Pierre-Joseph Tiolier
de 1803 à 1816'.
L'ateher de Genève fut fermé par arrêté du 13 février 1805". Le 7 juin 1811 ,
le matériel de cet atelier fut déiruil.
CHAPITRE 11
ACTIVITÉ DE L'ATELIER
Le gouvernement français a fait frapper à Genève, de 1800 à 1805, des mon-
naies de cuivre et d'argent.
' C. M., vol. 1, S""" partie, p. 224. — ' //)/(/.. |i. 289. — = Archives nationales de France. A. V.
m* 189, n" 129. Registre des Délibénitioiis, division des Finances, n" 9. — * Ibid.. A. F. IV, I3I.
dossier 761, n° 25. — =■ Ibid.. A. F. IV, 7, dossier 29.
*-' Cf. L. Sudre, Releré des Différents des iinweurs (lénéi'aux et direcleiirs des momiaie^ de France,
dans l'Annuaire de la Société française de nnmismatique et d'archéologie, vol. IV. 1873-1876, p. 158.
' Archives nationales de France, A. F. IV, 153. dossier 921. — ■' P. II. n° 5688.
45
4() 11I8T()I1;K MdNÉTAlJfK DK CKNKVK.
1. Monnaies de cuivre.
Ces monnaies sont des pièces de un-décinie et de cinq-centimes. Elles présen-
tent au droit la légende KEPIIBLIQUE FRANÇAISE avec le busle de la Ré|.n-
blique à gauche. Au reveis UN DECIME L'AN 8 ou L'AN 9, ou CINQ
CENTIMES. L'AN 8 ou L'AN 9. La lettre G figure au bas du revers. Les
décimes devaient peser 20gTm. de cuivre; les cinq-centimes lOgrm. de cuivre.
La fabrication commença le !23 juillet 1800 et se termina dans le courant de
1802. Elle comprit 1,000,384 p.' de un-décime et 2,004,75:2 p. de cinq-centimes,
soit en tout une somme de fr. 200.276.
2. Monnaies d'argenl.
On connaît des monnaies d'argenl frappées à Genève par la Répuliliipie fran-
çaise, par le Consulat et par l'Empire.
A. MO.N.NAIRS DE L\ l'.Kl'UliLIHl'K
Ces monnaies sont des pièces de cin({ francs de l'an 9, dont le type est uniforme.
Au droit REPUBLIQUE FRANÇAISE; en exergue G et dans le champ 5 FRANCS
L'AN 9. Au revers UNION ET FORCE et dans le champ Hercule unissant la
Liberté et l'Égalité.
Les pièces de cinc] fiancs de la Rt'puiilitpie devaient étie à 9 dixièmes de fin,
au remède de '/,„„„; à la taille de 25grm. par pièce, avec un remède de 0'""',I25
par pièce . Il en fut fait I I,i32, soit pour une sonmie de fr. 57,160.
• Les cliillVes indiqués dans ce cliapilre représenlanl la niali(''ie mise en h'umc |iar l'alelier
français établi à Genève, sont tous tirés des dossiers de l'administration des monnaies de France.
■ llemiin. Ilislniir iiiiniisinuliiiiic df la Hrriilitliiin friinniisr. Paris. I8i<). iri-i". |i. '.'>\\K
46
OCCUPATION FRANÇAISK 17'J8-1813.
B. MONNAIES DU CONSUI.AT KT DE LEMPIKE
Ces deux gouvernenienls ont frai>pé à Genève des cinq-francs, des deux-francs,
des francs et des demi-francs. Ces diverses monnaies présentent an droit
REPUBLIQUr. lRx\NÇÂISE, en exergue \o millésime et la lettre (i; au revers
BONAPARTE PREMIER CONSUL ou NAPOLEON EMPEREUR avec le buste
à droite.
Le titre de ces monnaies était de '/,„ avec un remède uniforme de 7,n„„- Le
poids des cinq-francs était de 25 grm., remède 0'''™-,075; celui des deux-francs
de 10 grm., remède 0^"",125; celui des francs de 5 grm., remède 0^"",125; celui
des demi-francs de 2«""-,5, remède 0^™ ,175 '.
Il a été fait 20,279 pièces de cinq-francs; 15,736 p. de deux-francs; 30,832 p.
de un-franc et 8,588 p. de demi-franc, soi! poin- une somme totale de fr. 167,993.
' IJnnneville, ÏVvu/c' dis nionnn.irs d'ur ri d'anjcnl, l'ui-is, KS(K), iii-l", \\. 18.
47
48
HISTOIRE MONl'.TAIRE DE GENEVE.
TABLEAUX DES ÉMISSIONS
DE L ATEIJER MONETAIRE DE GENÈVE
riE 1798 A 1813
TUrc-s.
Remèdes. Poids par pièce*. Remèdes.
i
Époques. 1
Valears.
1. MONNAIES DE CUIVRE
Dccimes.
(aiivre
1 1 20 anii. 1
1 dSOl) a 1802 1
I00.0:i8 tV. 'lO r.
Cinq-centime.t.
(',iii\ ri'
1 1 10 .i;nii. 1
1 18 Hl ;i 18112 j
ENT
10(1. 2:t7 IV. (iO c. !
- 1
2. MONNAIES D'ARG
A. MONNAIES DK L.\ lîÉPUBLIQUE
Cinq- francs.
""/looa ....
1 '/.ooo 1 âSgnii. 1 Ogrm. ll>5
i 1800—1801 1
.■i/.ioo IV.
H. .MONNAIES DU CONSULAT ET
DE L'EMPIRE
Cinq-francs.
"«/... 00....
1 '/looo 1 2.") frriii. 1 0 grni. 07.")
Deux-francs.
1 I80:}— ISO.j 1
101,. 'tOo fi-.
'""/lOOO....
1 '/looo 1 10 Knii. 1 0 irrin. 125
Francs.
1 I80;!- 180(1 1
;îI.'i.72 fi-.
•"o/iooo ....
1 ^'looo 1 o !,'rin. 1 0 gnii. 12.">
Demi-francs.
1 18(12—18(1:; 1
:îo.8:!2 IV.
""/.ooo. ..
1 ''/looo 1 2 grill. .") 1 0 grill. 17."i
i8o:t -i80't
t.20'1 Ir.
48
TROISIÈME PARTIE
RESTAURATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE L'ATELIER
(1813-1848)
CIIAPITUE I
SYSTÈMES MONÉTAIRES
Le 31 décembre 1813, Genève détachée de la France était rendue à elle-même,
et, le 12 septembre 1814, elle entrait avec Neuchàtel et le Vallais dans la Confé-
dération des 22 Cantons que devait régir le pacte de 1815.
En consacrant la souveraineté des Cantons, le pacte laissait à chacun d'eux le
droit de battre monnaie, si bien que Genève se trouvait au point de vue monétaire
et vis-à-vis de la Suisse dans une situation assez semblable à celle qu'elle occupait
avant son annexion à la France. Deux systèmes monétaires s'offraient à elle. Le
premier, le plus ancien, celui qu'en définitive la population n'avait jamais aban-
donné', était le florin et la livre courante. Le second, était le système décima
français. Entre ces deux voies, l'Iiésitalion ne pouvait cire longue, la restauration
de l'ancienne République entraînait forcément le retour aux anciennes dénomi-
nations et aux anciennes monnaies.
Le 21 mars 18M)\ une loi établit la valeur précise de la livre courante et le
' On pciil donner île ce lïiil. une preuve ollieielle. ['w onli'e du joui' donné à Lu>rnicli, le -27 décembre
1813. p;ir le muréchal prince de Scliwar/.enlierg, élMliiissait en francs la valeur des espèces irAiilri-
clie et (le Prusse. Le 20 janvier ISKi, li> maire de Cenéve airètail. de donner connaissance de ce larit'
an public, par la voie de l'impiessioii, el, d'y ajoulrr la valmir en llorins, monnaie de celle ville.
{Retihstir (li's {luliliciilioiis. ISDMSKk L. \r -Mi. Exirail des Uegislres de la Mairie de Genève du
20 janvier 181 1.)
^ R. D. L. t. 11. p. 115.
TOME H. 49 7
50 fTISPniEK MOXKTAIRK DK flKXKVK.
16 avril' de la mémo amii'O une seconde loi donna pouvoir au Conseil d'Étal de
battre des monnaies de liillou. c'est-à-dire des six-deniers, d>'s sous et des sons
six-deniers '.
Cependant un des premiers soins de la Diète, |)ouvoir législatif de la nouvelle
Contedération, avait été de s'occuper de la question des monnaies. 11 devenait
indispensable d'établir en Suisse un pied monétaire unique. Les auteurs du pacte
de 1815 avaient t'-viti' de toucher à celle délicate question, convaincus sans doute
qu'elle ne pouvait être résolue d'un jour à l'autre, mais que le temps et la bonne
volonté des Étals alliés en viendraient à bout. Le problème alors à l'étude pouvait
s'énoncer ainsi : les États suisses font usage de monnaies fort diverses, parfois sans
aucun rapport entre elles. En laissant à chaque État le pouvoir de battre monnaie
pourra-t-on amener tous les États à convenir d'une moimaie uniforme? Lu essai
de ce genre fait au \VI'"^ siècle entre quelques États de la Suisse et Genève avait
échoué; pouvait-il ri'ussir au \[\me siècle, alors que le nombre des intéressés
était plus considérable et plus nombreuses aussi les diverses sortes de monnaies?
La souveraineté cantonale eu matière monétaire était incompatible avec les sacri-
fices que l'établissement d'une momuiie uniforme devait imposer aux Cantons, et
pendant trente aimées on allait assister dans les Diètes suisses à des efforts aussi
louables que stériles pour atteindre ce l)ut irié-alisable.
Nous avons dit que CJenève rétablissait son système monétaire duodécimal au
commencement de 18H) et. précisément alois, la Diète suisse cherchait à jeter les
bases d'un concordai mon('taire entre les Cantons. Les di'putés genevois à la Diète
n'ayant pas d'instructions dclinitives à cet égard avaient pris h\ [irojet de concordai
ad rafificandum, et le 27 se|»tendue 181 H ', le Directoire fédéral invitait le Couver-
nemenl de Genève à se faire représenler à une conférence où les bases du concor-
dai seraient développées el arrêtées. Le Conseil d'Etat, après avoir demandé un
préavis à la Chambre des Comptes, ré[)oudil au Directoire, le i5 novembre ', que
■ lî. I). I.. I. III. |i. nv.
* A [y.niw lie hi Itesliiiiialinn gciievoi.*!-. ou ne trouve plu^ dans le langage olUeiel !e.< expres-sions
(Je (leux-(|iiarts, tiois-quarls. .-;i\-i[uai'U. mai.-; la |Pu|piiialioii le.< con.sefva lanl i|iii> iliiièrenl ces
monnaies. Les termes de sols, sols-six-deniers mil lait |ilare à eeiiv de sous, sous-si\-deniers, qui
ne llgnient ceiienilanl pas siii- les monnaies.
^ l'i. il. ISIG. p. :,iO. — ' Ihiil. p. (JlC.
50
RESTAURATION DE T,A nKI'ri:iJ',»T'F, ET DERNIERS TEMrs DK I.ATKT.IER 1813-1848. 51
le système monétaire genevois étant étranger à celni des autres Cantons, on ne
voyait pas que l'avis fie l'État de Genève dans cette aiîaire lût d'aucune utilité,
mais que, dans le cas où les cantons viendraient à adopter un système uniforme,
le Conseil s'empresserait de proposer au Conseil souverain de s'y ranger.
Cette réponse était parlaitemeiit correcte; venu le dernier dans la Confédération,
l'Etat de Genève ne pouvait avoir la prétention d'imposer son système monétaire
aux autres cantons, niais tant que ceux-là ne se seraient pas préalablement mis
d'accord pour le [)i('(l uniforme à adopter, Genève n'avait aucmi motif de renon-
cer à un système qui lui convenait.
Malheureusement l'accord des Canluns était chose impossible en celte matière cl
déjà l'on pouvait pn-voir que tant que la régale des monnaies ne serait pas con-
centrée entre les mains de la Confédération loules les tentatives de concordats
resteraient illusoires.
Notre intention n'esl pas de retracer l'histoire monétaire de la Suisse jusqu'à
la Constitution de 1848, Genève n'y ayant pris qu'une |)art indirecte, mais il nous
reste à faire connaître comment cet État modifia le système de ses monnaies, en
1838, et lui substitua le système métrique décimal qui, dix années plus tard devait
devenir celui de la Suisse.
Bien que le tlorin et la livre courante fussent plus populaires à Genève que
toutes les autres monnaies, il est certain que, même au moment de la Restauration
genevoise, bien des personnes, surtout parmi les banquiers, auraient préféré le
franc au florin; mais, comme nous l'avons dil, on ne pensait à ce momenl-là qu'à
écarter tout ce qui |)ouvail rajqjeler une é|>oque malheureuse et l'ancien système
fut rétabli. Cependant les inconvénients qu'il pn'sentait pour le commerce étaient
évidents, et si, dans les siècles précédents, on les avaient tolérés, c'est qu'on n'avait
pas comme alors sous les yeux l'exemple du système décimal avantageusement
pratiqué par la France, le royaume Sarde et les Ètals-L'nis d'Amérique.
Vers la tin de 1827', le Conseil d'État, guidé par l'opinion publique, et prin-
cipalement, croyons-nous, par la majorité des banquiers de la ville, demanda à la
Chambre des Comptes de préaviser siu' les avantages ou les inconvénients qu'il y
' U. C. C. vol. 13; |i. \M.
51
52 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
auiiiit à relircr l'ancien numéraire «enevois et à niodilicr le système moiiélaire.
Le 13 novembre 1827', la (Ihambre donna le pri-avis demande''. Suivant elle, il
étail cxlrèmemenl nécessaire de cliani>er un système monétaire aussi vicieux (|ue
celui de Genève, auquel on pouvait avantai;eusemenl substituer le système décimal
l'ranfj'ais, en conservant le mol de livre courant(^
En revanche, la Cbambi'e voyait des ristjues sérieux à retirer brusquement
l'ancien numéraire i>enevois. L'alVaire en resta là. l/l'Jal ne voulait pas aiiir à la
légère. L'adoption d'un nouveau système monétaire entraînait en ellèt le retrait de
l'ancieu uunK'raiie et devait constituer plutôt, croyons-nous, une dépense (ju'un
danger, mais le danger pouvait venir de ce (pi'an point de vue nmnc'taire, (ienève
n'f'lait plus complètement isolée. Si après avoir modifie'' son système mone'-taire, il
airivait que les ('antons se missent d'accord pour adopter un pied uni(|n(' qui ne
lïil pas celui de Genève, celle ville se trouverait alors condanmé'e à nu nouveau
cbangenienl el à de nouveaux Frais. Or. en 1825, se|)l Cantons s'étaient déjà mis
d'accord et avaient signé un concordat par leepiel le franc suisse renfermerait
désormais 6gr. 665 d'argent fin. A la vérité ce concordat ne satisfaisait personne
el n'f'tait (ju'un pis aller. Les États qui l'avaitMil signé souhaitaient mieux el,
principalement dans la Suisse occidentale, on se montrait favorable au système
décimal français. L Ktat de Genève d(''sireux d(! renoncer à un système désormais
condamui', devait donc agir avec prudence pour ne [tas a\i dernier moment se
trouver isolé.
Cependant les rh-gociants de la ville, impatients de voir se ré'aliser un change-
menl qui, aux yeux de plusieurs, ne pouvait présenter que des avantages, formè-
rent une association pour substituer le l"""^ janvier 183() le franc à la livre courante
dans toutc^s leurs transactions, en changeant la cote des changes qui s(! trouvait
alors en ra[)port avec l'argent courant. Le Conseil d'État fut nanti de celle associa-
tion par une lettie de M. de Candolle-Rarahan ' (jui prévoyait de fr(''(]uentes
discussions entre les négociants (}ui seraient pour le changemeiil el ceux (|ui
seraient partisans du staln (juo. Aussi M. d(! Candolle pensait-il (lunn pareil
* H. C. C. vol. 13, p. 131.
' I^. C. 1835, vol. %"'". p. .")32.
52
RESTAURATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE I.'aTELIER 1813-1848. 53
changemcnl ne pouvait èlic admis (|uo [(''galoinonl. Le (lonscil d'f^lal s'adressa à
'a (^liainbie de Coiiiinerce et voiri le préavis (pi'il en reeut : « La Cliaudire estime
qu'attendu que cette association est le résultai d'uni; convention particulière, ([ue
ceux qui l'ont signée l'ont lait à raison de convenances réciproques et sans préten-
die contraindre personne, estime que le Gouverncmeul ne doit pas s'en occuper,
d'autant plus ([UC s'il en résultait des inconvénients, ils retombeiaient sur ceux
qui ont adhéré à ladite convention et non sur le public. En revanche la Chambre
admet unanimement le v(eu de voir le système inonélaii'e décimal adopté légale-
ment dans le canlon de (leuèvi;, et, ayant (Hé iniormée, d'après le rapport de uoUr
députation à la Diète, que plusieni'S cantons, entre autres ceux de Berne, Vand,
Neuchâtel et Fribourg, seraient favorables à cette introduction, elle prie le Conseil
d'État d'écrire au canton de Rerne pour lui demander de vouloir bien s'occuper
de cet objet, en le prévenant que nous serions disposés à adhérer à un concordat
reposant sur cette base s'il était |)roposé'. »
Le Conseil arrêta d'écrire à l'État de Berne dans le sens indiqué par la Chambre
de Commerce".
Mais à cette époque, on avait compris, à Genève, que l'unification des monnaies
tentée par des États souverains en matière moui'taire ('tait impossible, et, tandis
que la Diète poursuivait un débat stérile, le Conseil d'État genevois désormais
certain de ne pas rester isolé, cédait enfin au mouvement croissant de l'opinion
publique qui réclamait le système monétaire décimal. Dans la séance du 2G novem-
bre 1836', la Cbaudjre des Comptes, siu' la proposition de M. Prévost-Martin,
arrêta de proposer au Conseil d'État l'étude d'un projet de loi (jui aurait pour but :
1« l'adoption dans le canton de Cenève du système métrique décimal pour les
monnaies, dont la base serait le i'rauc de France de 4 'I, gr. d'argent fin; 2° le
retrait successif de l'ancien billon gcn(^vois. Le 13 janvier 1837'. le Conseil d'État
chargeait la Chambre des Comptes de pré|iarer un projet de loi conforme à son
préavis. L'année 1837 fut employée à préparer et à amender ce projet de loi qui
après les débats du ('onseil Uepr('senlatif reçut enfin la fornu' suivante :
'-■' n. C. 1835, vol. i. \>. (Ml.
■' R. C. C. 1836, vol. 22, p. 425.
* R. C. 1837. vol. 1". p. 70.
53
54 fflSTOIKE MOXÉTAIKE DE GEXÈYE.
Loi sur l'iiiliiiiliiilidii du siisiniir iiioiirhtlri' nirlri(jm' ilrriiiKil. dit 7 fririrr /s.ïS.
Skction I'k lm I i li K.
Dispositions géuéralcs.
Alt. I". A ilalcr ilii itrciiiief janvier 183!). li' syslriiii' iiiclri(|ii(' ileclnial sera la Itase du
svsléinc monétaire léifai ilii Canton.
\rl. 2. (;inq grammes d'argent, an titre de niMifilixiènies de lin. i(in>liliieiil riinilé innnélaire
iliii porlera le nom de hmic de Genèrf.
l.c Irane de Genève se divise en cent cenlinies.
Art. ;i. Dès le premier janvier 1X.39, les comptes de l'Etal et iciix de> \ilministraliiiii>
imhliqnes devront être tenus en l'rancs de Cienève. Dès la même époque, les actes sonmis à
l'enregistrement devront être stipnles en l'rancs de Cienève on contenir la réduction en celte
monnaie.
Art. 4. Les tarifs actuels relatifs à la perception des droits reslei'ont en vigueur jusqu'à
leur conversion en monnaie nouvelle par des dispositions législatives.
Section II.
Fabrication de la uouvelle monnaie et autres dispositions y relatives.
Art. o. Il sera fabriqué :
1". Des écus de cinq-francs de Genève, au |)oids de vingt-cinq grammes et au litre de neuf
cents millièmes d'argent tin.
Ces écus devront porter rimiii'ation de la valeur légale du litre et du poids, et les armes de
la République.
2". Des pièces d'argentan litre de 900 millièmes de lin. d'un-franc et de demi-franc.
3". Des pièt'es de vingt-cinq-centimes et au-dessous, en liilloii il'ailiage et eu cuivre.
Art. (j. I.a tolérance du titre sera pour la monnaie d'argent de trois millièmes en dehors et
autant en dedans.
Art. 7. La tolérance du jioidssera comme suit :
Pour les pièces de cin(j-l'rancs, de Irois millièmes en dehors el autant en dedans.
l'our les pièces d'nn-franc. de vinti millièmes en dehors el autant en dedans.
i'nui les pièces de demi-lranc. de acpl millièmes eu dehors et autant en dedans.
Art. 8. Le mode de faltricalion, le type et le nionlaul de chaipie frappe de jnèces d'urijeiit.
seront ultériemement déterminés par la loi.
Art. 9. La loi déterminera pareillement le n)ode de l'ahrication, le type, la quotité d'alliage,
la tolérance de poids et le montant de chaque frappe de billon ou de ruiire.
Art. 10. Le Conseil d'Étal est autorisé à doimer, dans les limites du principe établi par
54
RESTAURATION DE LA RÉPriiT.IQrE ET DERXIEIÎS l'KMl'S DE L'aTELIER 1S13-184S. 55
l'article 2, cours légal aux iiinnnaies d'argent étrangères frappées sur les bases du système
niétrii|ue décimal, en indiquant lein- titre, leur poids et la tolérance légale de la l'rap|)e\
Art. 1 1 . Tonte autre monnaie étrangère, ainsi que les espèces d'or, ne pourront être tarifées
qu'en vertu d'une loi.
Art. 12. Ne pournmt être livrés en paiement :
a) Les pièces d'argent d'un-lraur et d(^ demi-franc (pic dans une proportion qui n'excédera
pas cinq pour cent.
h) Le nouveau Ijillon tl'alliagi' cjne pour l'onqiifter les fiactionsde l'écn dt; cinq-francs.
c) La nouvelle monnaie de cuivri' qm^ pour com|(léler les fractions d'un-franc de Genève.
Skctiii.n in.
Dispositions relatives à l'ancienne monnaie.
Art. 13. Toutes les vaiiîurs stipulées en ancienne UKinnaie de (icnévr aiilérienrement au
premier janvier 1839, senmt ninverlies en francs de Genève comme suit :
a) Celles en florins, <i raison de deux lloriiis deux sous |iom' nn-fiaiie de Genève.
b) Celles en argent courant à raison de trois livres un sou n(iul' deniers pour cinq-francs de
Genève.
Art. 14. Les écus de 12 11. 9 sous, de lU tlorins (» sous, et de G llorins i sons (i deniers,
ainsi que les pièces d'ancien billon frappées au coin de la République, continueront à avoir
cours légal à raison de deux llorins tieux sous juiur un-franc de Genève.
Art. 1 5. La dispositi(tn de la loi du 21 mars 18 16, qui autorise à donner dans les |)aiemonts
cinq pour cent de haut billon et deux pour cent de lias billon est maintenue.
Cette quotité ne se cumulera |ioint avec celle qui est mentionnée en l'article 12.
Art. 16. Cliaciuie année, à comencer dès 1S38, le budget poi'tera une somme destinée à
retirer l'ancienne momiaie jus(pi'à sa siqipression totale.
Art. 17. Dans la session de déiemhre hs'iO, au plus laiil, b^Ionseil d'État groposera une
loi pour faciliter lit compléter le l'etrail de raneienne mniinaie et lixer l'éiioque de sa dénid-
nétisation.
CI.ACSK \Hlioi.\TOIIlK.
Art. 18. Au 1"' janvier 1839, la lui du 21 mais I81(i ci^sseia d'être en vigueur.
i'i'rlifié ronforme,
Dk Roches, Serrétaire d'Etal'.
' Un arrêté du t(i novemhie 1h:j8. a donné ((iiirs légal aux niuniiaies d'argent ci-après :
Écu de cinq-franc, et pièces de deiix-fraiiis. d'tin-rranc et de cinquante-centimes de France.
Kcii de cinq-livres neuves, et pièces d'inie-ijvre cl il(> deux-livres neuves et de cinqiianle-centi-
mes de Piémont.
Celles des pièces ci-dessus qui sont iidérieuies à l'écii de iiM(i-IVains ne iieuiriMil èire données en
paiement (pie dans inu^ proportion 'pii n'excédera pas riiii| |iiiiii' cenl.
' P.. D. L. 1838, I. WiV, p. 34.
55
5(1 mSTOIKE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Pendant que celle loi ('-lail éludiée dans les Conseils de Genève, la queslion
nionélaire suisse avait l'ail un pas en avant.
Le ^1 août 1837, la Commission fédérale des monnaies assemblée à Lucerne,
avait élaboré deux projets de concordai qui furenl envoyés aux Gaulons le 14 oclo-
bre suivant; puis le 13 janvier 1838' une circulaire du Directoire fédéral invilail
les États à se faire représenter le mois suivant à une conférence qui aurait lieu
à Lucerne pour la discussion et l'adoption de l'un ou l'autre de ces projets. L'État
de Genève répondit (jue la date fixée pour celte conférence lui semblait bien
rap|)rochée, eu égard à ce que la question monétaire ne paraissait pas suffisam-
ment éludiée dans certains cantons, et que peut-être valait-il mieux renvoyer cette
affaire à la procbaine Diète; que néanmoins, le canton de Genève était prêt à se
faire représenter le mois prochain, à Lucerne, si la conférence était décidée par
une majorité d'états. En outre, le Conseil faisait savoir au Directoire qu'un projet
de loi pour introduire le système décimal dans le caillou de Genève ('tait alors
soumis aux délibérations du Conseil Représentatif .
Ce projet de loi, lel que nous l'avons transcrit l'ut voté le 7 février 1838', et le
:28 mars . le Conseil d'Étal chargeait la Cliancellerie d'en faire, au Directoire
fédéral et à tous les Cantons, la comnuinication pure et simple.
Celle loi, mise à exécution le l'i janvier 1839, ne lui pas longtemps ap|iliquée.
Le Coiistilulion fédérale, vol/'iî par le peuple en 1848, remit entre les mains du
Pouvoir Central la n'-gale des monnaies et, le 7 mai 1850 , les Chambres adoptèrent
pour les monnaies suisses le système décimal fraisais, tel qu'il avait été pratiipié
à Genève dès 1839. Bien que les monnaies décimales fussent en harmonie avec
les nouvelles monnaies fédérales, elles durent être retirées de même que toutes
les autres monnaies cantonales.
C'est ainsi que pritih'finitivemenl lin, pourtienève, l'exercice liuii ilruii piati(|ui''
(lès l(ïs premières aimétîs île son indépendance.
• l{. C. IS:is. vdl. !■■'. |i. *.lii.
- //'/(/. 1». ii;-).
^ Ihiil. p. H)i.
' Ihiil. |). 17(').
• lî. I>. I.. is.'io, \(il. :iii. |i. m.,
56
RESTAUEATION DE LA RÉITBLIQUE P:T DERNIERS TEMPS DE l'aTELIER 1818-1848. 57
CHAPITRE II
PERSONNEL DE LA MONNAIE
1. Commissaires.
Pour les émissions de 1817. 1819, 1825 el 1833, la Chambre des Comples, par
le moyen de commissaires tirés de son sein et de celui du Conseil d'État, surveilla
la fabrication, accorda ou refusa les délivrances. Mais lors de l'introduction du
système décimal et en vertu de la loi du 18 juillet 1838', il fut créé une charge
de commissaire assez semblable à celle de l'ancien garde de Monnaie, (^e commis-
saire, nommé par la Chambre des Comptes fut, de 1838 à 1848, M. Abraham
Girard, vérilicaleur des poids el mesures. Voici le cahier des charges de cet
(imployé tel qu'il fut admis pour l'émission de 1838 :
Article L — Le commissaire est chargé de faire opérer par MM. Bovy frères el C°
et sous sa surveillance la fonte des vieilles monnaies et matières qui lui seront
remises par la Chambre des Comptes.
Ai-l. 2. — 11 est chargé de faire essayer et constater par le bureau de garantie'
le litre des lingots piovenant de la susdite fonte et d'en retirer le certificat.
Art. 5. — Il est chargé de régler, d'accord avec la Chambre des Comples et
MM. Bovy, le compte de la valeur des monnaies fournies, d'après le titre et le
poids des lingots dont MM. Bovy se reconnaîtront débiteurs et dont ils pourront
disposer.
Art. 4. — Le commissaire est dépositaire responsable des coins qui lui seront
consignés contre reçu; sa responsabilitc' cessera au moment où il restituera les
coins à la Chambre des Comples en retirant son reçu.
Arl. ô'. — Aussitôt que MM. Bovy auront déclaré être prêts à procéder à une
frappe, M. le commissaire se rendra cbe/ eux el leur remettra les coins néces-
' H. C. C. 1838, vol. n, p. (ils.
" Voy. ci-aijrt''.s, p. ()3.
TOME u. 57 8
58 fflSTOIKE MOXÉTAIRE DE GENÈVE.
saires ;"i la happe; il assistera aux opérations de celle-oi et, à la fin de chaque
séance, il prendra note de la quantité de pièces frappées et retirera les coins.
Arf. 6. — Lorsque la h'appe sera terminée ^VS\. Bovy devront représenter en
un seul tas une quantité de pièces frappées égale à celle dont il aura été tenu
compte par le commissaire.
Art. 7. — Celle niasse de pièces sera divisée en trois ou plusieurs las; de chaque
tas il sera extrait un ou plusieurs kilogrammes, et les pièces qui le composeront
seront comptées une à une par le commissaire, de manière à vérifier la taille et
à constater le rt'sultal de cette vérification; et, pareillement, de chaque tas, il
sera extrait au hasard trois ou plusieurs pièces; les pièces provenant de chaque
tas seront essayées par le bureau de garantie, à la diligence du commissaire, et
un certificat d'essai en sera retiré; puis enfin, toutes les pièces extraites des divers
tas seront essayées en bloc, et un second certificat d'essai sera retiré pour cette
seconde opération.
Art. 8. — Le commissaire tiendra, jom' par jour, registre des oiM-ratinns de la
trappe; il remetira à la Chambre des Comptes un extrait dûment signi' de sou
registre constatant :
1° La quantité de pièces frappées chaque jour.
2" Le nombre total des pièces frappées et l'econnues à la lin de l'opération.
3o Les certificats d'essais des pièces frappées qui auront été fournis par le
bureau de garantie.
Art. 9. — La Chambre des Comptes prononcera sur la régularité des opérations
de la frappe.
Art. 10. — Le commissaire recevra un traitement de H tVancs par jour. \Mnw
chaque jour où il aura été en fonction.
A partir de 1840, M. Girard reçut en payement le 1 ', „ de la valeur de la
monnaie frappée, mais en 18-44 et jusciu'en 1848. il ne i-ecul plus que le 1 "•„ ' de
cette valeur.
' Ce fut M. ciranl i|iii, en 1842, siirveillii ta frappe des monnaies i|iie le gouveniemenl ile.s Grisons
avait été autorisé à faiiriqiier à Oenéve. Celle frappe fut faite par M. M.-I.. Bovy. Ce fut également
M. M.-L. Bovy qui frap|)a les médailles de prix ipie le Chapitre de Beromiiiislei- avait obtenu de faire
falir'iipier à (lenéve dans la même année.
58
RESTAURATION DE LA RÉPUm>IQUE ET DERNlEIiS TE^SIPS DE I.'ATEI.IER 181o-1848. 59
2. Enlrepreneurs.
Pour les émissions de 1817 el 1819, il ne se lion va, senible-l-il, personne ;i
Genève, ijui vonlul entreprendre l'ensendjle des tiavaux de la fabrication, et la
Commission des Moimaies dnt s'adi'esser lonl d'abord à MM. J.-H. Ries, père el
tils, fabricants d'outils pour avoir livraison des flans prêts à être blanchis. Le
contrat sisné avec eux à cet effet est du 1er avril 1817'. MM. Ries devaient rece-
voir de l'Êlat l'argent et le cuivre et rendre un poids égal de tlans aux titre et poids
(ixés par la loi. 11 reçurent pour celte fourniture la somme de 2 IT. 9 s. par marc
de flans, an fin- el à mesure de la livraison de ceux-ci. Nous ne savons qui fut
chargé, en 1817, de l'op/'iation de la frappe, mais il est assez probable que ce furent
MM. Sandol et Rossel, attendu que, le 2 février 1816', la Chambre des Comptes
arrête de leur donner la pri'férence, dans le cas où l'émission projetée aurait lieu.
Cependant on ne connaît aucun contrat signé avec eux. Les monnaies de 1819
furent frappées par M. J.-P.-l^. Darier '. Voici les termes du contrat passé avec lui
pour la frappe des monnaies dont MM. Ries' devaient fournir les flans :
« L'an mille huit cent dix-neuf et le vingtième avril, entre noble Jacques Necker,
seigneur syndic, président île la Chambre des Comptes, M. Harde-VioUier, adjoint
à la dite Chambre, agissant en leur qualité de commissaires (\u Noble Conseil
d'État sur la fabrication des monnaies, d'une part, el Monsieur Darier aîné,
essayeur juré, d'autre part, il a été convenu ce qui suit :
« lo MM. les Commissaires sus-nommés livreront à M. Darier seize cenls marcs
environ de flans aux titres et à la taille fixés par la loi du 5 avril 1819 sur une
frappe de billon.
« 2' M. Darier s'engage à se charger du blanchiment et de la fourniture et gra-
vure des coins et de la frappe des susdits seize cents marcs de flans, pour le prix
de deux llorins et trois sols par marc, tous frais quelconfjues à sa charge, sauf
ceux qui pourraient résulter des réparations au balancier.
'-' Palais de Justice, diamljie des Arcliives. ii" (iï!, ciiisse ii" 7.
- I{. C. C. 1816, t. iî, [). 18.
^ Voy. ci-dessus. I''' parlie, cliap. Il, [>. ii).
59
60 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENP':VE.
« Il se conformera pour l'empreinte des pièces à celles délenninées par Tarlicleâ
de la susdite loi.
((. 3" M. Darier s'engage à procéder à l'opération du Itlancliiment et de la Trappe
iniinédialemenl après que les llans lui anronl (■lé livrés, et à y travailler sans
interruption, de manière que la frappe ne subisse aucun relard par son fait.
« 4o M. Darier rendra en billon frappé confor mémenl à l'arlicle'^ ci-dessus, un
nombre de pièces égal à celui qui lui aura i''l('' livré, déduction l'aile des pièces de
rebut; il s'engage de plus à effectuer la susdite frappe sous l'inspection de MM. les
Conuuissaires auxquels les pièces frappées seront livrées au lui* et à mesure de
leur fabrication.
« Fait et signé à double, à Genève, les an el jour que dessus'.
Bauue-Violijek, i\i:cKiiK, Syndic,
Dahieu Aini'.
Dès 1825 jusqu'à la fermeture de l'alelier, en 1848, l'entrepreneur de Monnaie
fut toujours un membre de la famille iJovy '. Pour les émissions de 18:25 et 1838,
l'entrepreneur fut J(;au-Samuel Hovy; pour celles de 1838 à 1840, MM. Bovy frères
et (> et depuis lors, M. Marc-Louis Bovy.
Voici les termes de la convention signée le 25 juillet 1825 avec M. ,Iean-Sanund
Bovy, pour la fabrication du billon :
« 1» M. Bovy se charge de fabriquer, conform<''ment à la loi du 5 juillet 1825,
000 m. de pièces de un-sou-el-demi. à 1 den. 8 gr. de lin, à la taille de 210 p.,
au remède de 6 p. par marc; 1500 m. de pièces de un-sou, à 1 den. de lin. (aille
250 p., remède 12 p. au marc; fJOO m. de pièces de six-deniers, à 12 gr. de lin, à
la taille de 300 p., remède 12 |). an marc.
« 2" De fournir la matière, savoir: le cuivre à 4fl. 65 la livre et l'argent à 12 den.
de fin, à 14. ff. 9 s. l'once.
« 3" De fabriqiMM' des flans avec des lingots coub's à la lingolière et de blancliir
les dits llans.
« 4o De fournir les coins gravés.
' Faillis (le .Instice, Chnmhip des Anhives. n" 62. cnisse n" 7.
■^ Voy. ci-MpiM's. p. (13. la tilialioii ilc la faniillf lUivy.
fiO
BESTATTRATION DK T,A KÉrTIi;LI(,)Tl': ET DERNIERS ■TF^\VS DE I,' ATELIER 1S13-1S48. 61
« 5» De livrer à la Chambre des Comptes on à ses commissaires, au fur cl à
mesure qu'ils seront faits, les 2700 m. de hilloii.
« 6» Les commissaires de la Cliaml)re des Comptes constateront successivement
sur une certaine quanlité de marcs de flans, qui sera réglée d'un commun accord,
si la taille des dits flans a été opérée conformément à la loi, et ils feront faire l'essai
d'un certain nombre de flans, à leur choix, pour connaître si leur titre est con-
forme à celui qui est prescrit par la loi.
« 70 Si les commissaires reconnaissent des défauts ou des excès dans la taille et
le titre des flans, ou des imperfections dans la fabrication, la quaidilé ([u'ils auront
examinée sera remise an creuset sous leurs yeux.
« 8» Le balancier, les outils et les ustensiles nécessaires à la frappe et au blan-
chiment seront remis par la Chambre des Comptes à M. Bovy; il en sera dressé
un inventaire. Ces effets ainsi que les coins seront remis à ladite Chambre après
la frappe.
«90 M. Bovv s'enciai'e à ne faire ni dans ses ateliers, ni ailleurs, aucune faiirica-
tion de coins et de flans analogues à ceux qui sont fixés par la loi, autre que celle
qu'il se charge, jiar le |»résenl acte, de faire pour le gouvernement de Genève.
« lOo M. Bovy procédera inmiédiatement à la fabrication et y travaillera sans
interruption, de telle sorte que la frappe n'éprouve aucun retard.
« Ho Tous les frais, quels qu'ils soient, de fabrication, sont à la charge de
M. Bovy moyennant le prix convenu de 5 ff. 0 s. par marc '. )^
Voici encore les points principaux de la convention passée en 1843' avec
M. M.-L. Bovy ; cette convention est semblable à toutes celles passées depuis 1838 :
Les essais avant et après la frappe se feront aux frais de M. Bovy. 11 recevra par
kilogramme de pièces de vingt-cinq-centimes 4 fr. 60; par kilogramme de pièces
de dix-centimes 5 francs et 4 francs par kilogramme de pièces de un-ccnlime. 11
fournira les coins nécessaires contre une indemnité de 25 fr. par coin. Les outils
lui seront prêtés. M. Hovy se procurera un local pour la fonte moyennant une
indemnité de 200 francs. La fabrication sera placée sous la surveillance d'un
commissaire.
' M. C. C. 1821), vol. H, [K 140.
' n. D. l-'. 1843, vol. 1, p. 385.
61
62 niSTOIKK IMONÉTAIEK DE GîJNÈVE.
3. Graveurs.
Nous avons dil' que do 1817 à 1848 roMlrepreneiu" de Monnaie devait fournir
les coins nécessaires à la l'abricalion. 11 eu résulte que le liraveur n'é'tail donc
plus sous la direction de l'État; il se trouvait eu quelque sorte être un employé
travaillant pour l'enlrepreneur. Aussi avons-nous peu de renseignements sur ce
qui le concerne.
Les pièces de 1817 frappées selon toutes probabilités par MM. Sandol et Rossel
sont signées de la lettre H., signature qui ne peut convenir qu'au graveur dont il
n'est fait mention nulle part dans les registres publics. J.-D. Blavignac' dit incidem-
ment que les coins de ces pièces lurent gravés par M. Hoyer, de Lausaime, et nous
le croyons en effet, non seulement parce que Blavignac pouvait avoir obtenu ce
renseignement de persomies ayant connu Hoyei', mais surtout parce que roi)iuion
de l'auteur de VArmorial est corroborée par les souvenirs d'un vieillard qui. lui,
avait connu Hoyer, nous voulons parler de M. Marc-Louis Bovy.
D'après lui, Pierre-lsaac Hoyer ' serait bien l'auteur des coins de 1817. « C'était,
nous a-t-il dit, un graveur habile, travaillant cliez mon père, M. Jean-Samuel Bovy
lequel, depuis son entrée dans l'atelier ne l'en laissa jamais sortir, pas même la
nuit; aussi fut-il peu comiu. Il doit être l'auteur des coins avec lesquels on frappa
les premières monnaies de la Restauration, en 1817, tandis ijue celles de 1819,
1825 et 1833 doivent être l'œuvre de Louis Fournier qui succéda à Hoyer dans
l'atelier de mou père. »
.\ partir de 1838, les coins de la moimaie genevoise sont l'œuvre d'Antoine
' V(i\ . l'i-ilcssiis. |i. .■■)'.).
■ lîhivjgiiiic. O/). nt.. ji. X'tX.
•* l'icrre-lsiiai; Iloyec iiiu|iiil ;i l,:iii.--aiiii(' Ir II ;iiml I Tii.'i ri mhiiiiiiI m (irin'M' Ir S | m II cl \si\). Suii
IM'ii-, .Ieiin-I''rédéiic Hoyor, lils de .Jeim-]'iMn(;(iis IIiimt dnit idic If iircinicr i|iii \iMl s'clahlii- an
I'm\s iI(> \:iiid. H i'\eii;ail h Lausanne la pindcssion di' joaillici- cl nioiiriil ilans celle ville le 24 mai
1H04. I.a famille Hoyer ou Iloicr élail originaire de Christian-Krlangcii. principaulé de |{a\rciilh.
(Xoivi (lerons ht plupart deccs n'meiijncinrnts à J'iihlincnm'c de .)/. <•. Fari'ij. de f.iuisnnni'.)
* I^ouis Fournier mourid à (irange-Canal, juès Ciencve. le (1 mai 1s:î:{. âgé de (i3 ans (^('otinninn-
mlioiidcM. !.. l)iiji)iir-\ emes.)
62
RESTAURATION DE I.A RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE L'aTELIER 1813-1848. 63
Bovy Ml faul cependant en excepter les coins des vingt-cinq-centimes, dix-centimes,
cinq-centimes et centimes portant le millésime de 1847 et la signatun; A. B. Ils
sont dus au burin de M. Auguste Bovet'. M. Antoine Bovy n'a signé que les
monnaies d'argent de l'émission de 1848 consistant en dix-l'rancs et cinq-francs.
On conserve dans quelques collections des |)ièces frappées en [tetit nombre et
dont les coins ne furent pas adoptés; ils sont l'œuvre de Jules Bovy, (i(ellner, etc.
Nous en parlerons dans la quatrième partie.
4. Essdijcitis.
V/A fonction d'essayeur attitré de la Monnaie no fut pas rétablie lors de la
Restauration. Dès 1838 le commissaire cliargé de surveiller les opérations de la
frappe faisait faire les essais au bureau de garantie relevant de l'Etat. Il est [trobable
que précédemment et pour les émissions de 1817-1833 il en fui de même, le
bureau ayant fonctionné dès les premières années de la Hestauralion.
5. Otwriers el Mdiiœuvres.
Nous n'avons rien à dire à leur sujet, sauf qu'ils étaient au service de l'entre-
preneur et que |»arfois, comme en I82<i et 1833, l'fitat leiu' accorda une grati-
fication.
' Voici lu Hli;il,ioii ilos nit>nil)res ili' l;i rniiiilli.' ISuvi i|iii oui. (Mé tcnivniirs nii ciilroprcinMirs de
Monnaie :
.lc;iii-S;iniiii'l . l7(i:MS:i7)
r I
Antoine (1795-1877) Maic-Loiiis (ISO.i- 181(0) .liilieii-Jean, dil .liilcs i Islii-ISii)
^ I I
Georges (18:J7-188:)) Hugues, né en 1841.
{(■omnmiiicii.lum tir M. Ir pmj'fxsi'iir Ihujiœs lioivj.)
'' Auguste Udvct iuiiui-ul ;i (Icnève le KJ février 'I8(')k figé de, (Il ans. [('tiiiiiiiKiticuliiiii ilr M. lattis
Dtij'titir- Vt'riics. )
63
04 IIlSTOmE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
CIIÂPITUE III
EMPLACEMENTS DE L'ATELIER
Nous avons vu ' (jue l'alolier uioiiétaiio ouverl par le gouvciiieiucul lVaiii,ais à
(ItMiève avail élé iuslalli' dans un bàlinienl ili'pendanj des forlificalions, non loin
du Rhône et de la place Bel-Air. Ce lui dans ce même local, alors appelé le pavil-
lon du génie ou pavillon du colonel Favre. que le nouvel alelier genevois fut
rouvert en 1817, et que se firent les émissions de 1817. 1819, 1825 et 1833. .\
celle époque, on arrêta la démolition du pavillon du gi'uie et le 4 juin 1833 \ la
Chambre des Comptes décida que le matériel de l'atelier sérail provisoirement
entreposé ailleurs. Pendant les cinq années qui suivirent il n'y eûl pas d'émi.ssion
de monnaie, mais lorsqu'en vertu de la loi du 18 juillet 1838, on dut à nouveau
ouvrir l'atelier, la Chambre des Comptes ne trouvant pas de local convenable,
proposa ' à MM. Bovy frères de frapper provisoirement chez eux. rue de Chevelu,
n" 51', el ceux-ci acceptèrent. Vers la fin de cette année 1838, la Chambre des
Comptes songea à établir l'atelier dans un local situé au rez-de-chaussée du
bàlimenl de la machine hydraulique, (^e projet n'ayant pas rencontré d'opposition
de la pari de la Chambre munici|)ale, l'État l'appiouva le i) février 1839% el vola
un crédit pour les réparations nécessaires (jui commencèrent immédiatement.
Le peu de solidité de ce bâtiment fil renoncer à y installer le balancier de l'Èlal
qui, l'année précédente, avait été transjjorté près de l'alelier de MM. Bovy el
qui conlinua à y demeurer'. Le 4 mai 1839', le soufflet de la fonderie était installé
au bâtiment de la machine hydraulique, et les 0|>érations de la fonte pouvaient
commencer. Cet atelier présentait Tavantage d'être à proximité de la machine
hydraulique dont la force était utilement employée pour les travaux di' laminage
' Voy. ci-(lessu.s, p. 4i.
- R. C. C. 1833, vol. 19, |). 157.
'' fbid., 1838, vol. 24, p. 536. — ' lhi<l.. p. 773. — =■ ////'/., 1S39. \(.l. il), p. (il.
•^ .Aiijoiird'liui rue Roiis.^eau n" Ki.
' R. C. C. 1839, vol. "25, p. -219.
04
RESTAURATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMl'S DE L' ATELIER 1813-1848. 65
et détaille. Malheureusement cette machine hydraulique se trouvant insuffisante
pour les besoins de la ville, on avait décrété la création d'un établissement plus
vaste, si bien qu'au commencement de 1845, les locaux de l'ancienne machine
se trouvant vacants et allant recevoir un locataire, le Département des Finances
dut songer à trouver un nouvel atelier de frappe. Il fit à cet effet un bail avec
M. Matthias Morhardt ' pour la location d'un atelier, situé rue Rousseau n» 48,
où furent réunis tous les outils et instruments qui se trouvaient répartis entre
le bâtiment de la machine hydraulique et l'atelier de MM. Bovy; le balancier
seul demeura dans le local qu'il occupait précédemment. Dans le bail que le
Conseil administratif passa, le 28 octobre 1845', avec M. Henri Darier' poui-
la location du bâtiment de l'ancienne machine hydraulique, il fut stipulé que,
dans le cas où l'État ferait battre monnaie, le locataire s'engageait à faire toutes
les opérations de taille, de laminage et de recuite nécessitées par cette fabrication.
Ce fut dans ces conditions que se firent les dernières émissions de monnaies
genevoises, en 1846, 1847 et 1848. Le 7 juin 1848 l'atelier monétaire de Genève
fut fermé par un arrêté du Conseil d'État.
■ l{. D. F. 1845, vol. 3, p. 68.
- Ihid., p. i47.
' Voy. ci-dessus, p. 20.
' R. C. 1848, l. I, p. IO.")I.
G5
66 inSTOirF MONÉTAmK DE Gf^XÈVE.
CHAPITRE IV
ACTIVITÉ DE L'ATELIER
Nous diviserons ce chapitre en deux paragraphes qui comprendront l'étude des
monnaies frappées de 1814 à 1838 d'après le systènie du florin et celle des
monnaies frappées de 1838 à 1848 d'après le système du franc.
§ I. Monnaies frappées de 1814 a 1838 u'apkès le système du florin.
Pendant cette période il ne fut fabriqué que trois sortes de monnaies, toutes de
hillon ', des six-deniers, des sous et des sous-six-deniers. Ces monnaies furent
émises en vertu de quatre lois successivement votées en 1817, 1819, 18^5 et
1833. Nous étudierons chacune' de ces émisssions en donnant le texte des lois qui
s'y rapportent.
Ensuite d'un préavis de la ("hambre des Comptes du 17 novembre 1815', le
Conseil d'État arrêta le lendemain ' qu'il serait frappé des six-deniers, des sous
et des sous-six-deniers, et il demanda à la Chambre un nouveau préavis sur la
quantité de pièces à frapper, sur le bénéfice qui pourrait en résulter et sur les
' Quelques collections renferment l'essai d'une pièce de 4-2 sols, de 4831, qui devait valoir une
livre courante. Cette i)i(''ce ne fut pas régulicrenient éniise. Klle no parait mcme pas avoir élé pré-
sentée à la (lliandjie des Comptes. Nous la décrirons dans la (puitriémc partie ; les coins de celle
monnaie furent gravés par Louis Fournioi- et non par Louis Kerriére, comme le prétend HIavignac.
^€A. Ulavignac, 0/;. cit., p. 73, nM.)
Le 19 novemiire 182i. M. Albert Picot proposa à la Clianiliro des Comptes de faire frapper des écus
de 3 livres courantes pour l'année 18ïJ3. une frappe semblable ayant eu lien déjà en 1(123 et en 1723.
l'oui' faciliter l'opération, M. Picot ollrait de fournir à ses frais les coins nécessaires. La t.'liaml.re
n'acce|»la pas celte projiosition. ^_R. C. C. \s2i. vol. 8. p. "2;');) et vol. 9, p. 18.")
" IL C. C. 18i;), vol. I, p. 255.
» IL C. I8LÏ, p. ."SOS.
66
RESTAURATION DE LA RÉniRLIQUE ET DERNIERS TEMT'S HE I.ATELIER 1813-1848. 67
moyens d'exécution. La (Chambre ayaiil préparé ce travail, le Conseil rédigea une
loi qui fut votée le 18 avril 1816 par le Conseil Représentatif, mais dont la promul-
gation n'eut lieu qu'un an plus tard, le 16 juin 1817 '. Voici le texte de cette loi :
Article premier. — Le Conseil d'État est autorisé à faire l»attre des pièces d'un-sou-six-
deniers, des piè(;es d'iin-soii et des pièces de six-deniers petite monnaie, à la taille et aux
titres suivants :
810 m. de pièces d'un-sou-six-deniers, au titre d'un denier iniit grains de tin, à la taille
de 210 pièces et au remède de six pièces par marc.
650 m. de pièces d'un-sou, an tilie d'un denier dr lin, à la taille de 250 pièces et au
remède de 8 [lièces par marc.
500 m. de pièces de six-denieis, au titre et à la taille qui siMont lixès et déclarés par le
(Conseil d'Etat, entre les liuiites de 9 à 12 grains de tin, par marc, |)uur le titre et de 200 à
300 pièces par marc. \nnn la taille, au remède de 12 pièces par marc. En tout 1900 marcs.
Art. 2. — Ces 1900 m. de malière monnayable sont imvisagès ici comme un maximum,
au-dessus duquel ne dcvia pas s'éleviT la (piaiititè de matière lia|)pée ; cette quantité totale
sera diminuée autant ipie le Conseil d'État l'estimera convenabh;.
Art. 3. — L'enq)reiiite des |)ièces sera généralement conloniu' k celles des frappes ici spé-
cifiées ; pour les pièces (ruii-s(ju-six-deiiiers, à celles îles |)ièces d'un-sou-six-deniers frappées
en 1775; pour les pièces d'un-son, à celle des sons frappés en 1788 ; et pour celle des six-
deniers. aux pièces de six-deniers lrap|)ées en 1785.
Art. 4. — Indépendannueut di^s légers cliangemenls ipie pourrait requérir l'amélioration de
la frappe, la légende Hespubliat (jeneoensis sera renqilacèe par celle de Uépubliijue et canton
de Genèoe en abrégé.
Art. 5. — l^es pièces d'un-son-six-deniers et les pièces d'un-sou porteront sur rem|)reinte
l'expression de leur valeiu'.
Art. 6. — Le Conseil d'État déterminera l'époque de la promulgalicni et de la mise à exé-
cution de la présente loi.
L'article premier de cette loi fut complété par le Conseil d'État le '2 avril 1817'
de la façon suivante : « Les pièces (de six-deniers) frappées le seront au litre de
12 den. de lin, à raison de 300 p. par marc et au remède de 12 pièces. »
Voici le type de ces trois sortes de monnaies dont le montant précis de l'émission
nous est inconnu : Les sous-six-deniers et les sous portent au droit UEP. KT
CANTON DE CENEVE avec l'écu blasonné surmonté d'un soleil. Au revers
' H. U. L. 1817, vol. 3, p. 1U.
» R. C. C. 4819. voL 5, p. 20.
07
68 HISTOIRE MONÉIATRK l>K GENÈVE.
POST TENEBRÂS IJIX, avec le millésime en exergue el rindicalion de la valeur
dans le champ.
Les pièces de six-deniers ont un type; semblable, sauf que les armes de Genève,
sur champ hlasonné, sonl enfermées dans un cercle.
Les monnaies de celte première émission furent sans doute rapidement absor-
bées, et cela n'a rien de surprenant si l'on tient compte (|ue depuis une vinglaine
d'années la frappe des monnaies genevoises avait v\v interrompue. Aussi, la
Chambre des Comptes proposa-t-elle au Conseil d'Etat, le 2 février 1819, de faire
battre 200,000 p. de un-sou el 100,000 |». de six-deniers. Le Conseil admit le
principe, mais moditia le nombre des pièces. La loi (|u'il présenta à ce sujet au
Conseil Représentatif fui volée le 5 aviil 1819 et promulguée le 15' du même mois.
En voici la teneur :
Arlivle premier . — Le Conseil (YVAà\ est .iiihtrisé à l'.iire Itallrc ili's pièces iriiii-soii et îles
pièces (le six-denii^rs, petite momiaie, ;i la taille el aux tilies suivants :
t ()(>() m. lie pièces d'iin-soii. au litre de 1 den. de lin, à la taille de i'M\ \\. el au remède
de 8 p. au marc.
600 m. de pièces de six-deniers, an titre de I 2 gr. de tin, à la taille de :i()() |i. et au
remède de 12 p. par marc.
An. 2. — L'empreinte des pièces seia la même (|ue celle dèlerniinèe par la loi du
18 avril 1816.
Art. 3. •— Le Conseil d'Étal iliHrrmini'ia ri']io(|ui' de la lunnud^^alion cl de la mise à exé-
cution de la |)rèseute loi.
Celle émission fut commencée el achevée avec l'année 1819 el comprit 1021 m.
de sous et 623 m. 4 onces' de six-deniers. Bien que les légendes de ces monnaies
soient les mêmes que celles de 1817, le type de l'émission est cependant un
peu différent el présente |)lus de sobriété dans les détails. Le chaujp des armes
de Genève n'est pas blasonné. Nous reviendrons sur ces divergences dans la qua-
trième partie.
La troisième émission de monnaies de billon fui décrétée par la loi du 2 juillet
1825, promulguée le 8 juillet '. Voici les trois articles de celte loi :
' IC I). !.. I«I9. vol. o, p. i8.
- I{. C. C. 1820, vol. 6, p. 22.
' H, D. L. 182;i, vol. Il, p. 120.
68
RESTAURATION UE LA RÉmjKLKJUE ET DERNIERS TEMPS DE l' ATELIER 1813-1848. 69
Arlif le premier. — Le Conseil (l"Ét;it est autorisé ;i liiiie frapper des pièces d'un-sou-six-
fleiiiers, des pièces d'iiii-son el des |iièci's de six-deiiieis, petile iiiniiiiaie. à la laiile el
au litre suivants :
000 lU. de pièces d'iin-sou-six-diuiicrs. au tilrc dr 1 drn. S gi'. de lin, à la laiile de 210 p.
et au remède de 6 |t. par uiarc.
1 .'lOO m. de jtièces d'uii-sou. au tilir de I dcn. dr lin, à la laiile de 250 p. et au remède
de 8 p. par marc.
tiOO m. de pièces de si\-deniers, au lihv de 12 gv. de lin, à la taille de :{00 p. et au
ii'uiède de 12 pai' marc.
(/•/!. 2. — L'empreinte des pièces sera la mè (pic celle (|ui e.-<l delermiiièe par la loi du
18 avril I8I().
Art. 3. — Le Conseil d'État d('lerminera l'èpoipn' di' la p|-omulgalion et de la mise à exécu-
tion de la présente loi. Il esl autorisé à n'émettre le bill lans le pnMie qu'au fur el à
mesure des besoins.
La fabrication de ces monnaies se fil pendant l'année 1825 el jnsqn'en avril
1826. Elle comprit 18,7-il tî. 3 s. de sous-six-deniers, 31,874. ff. 9 s. de sous el
7778 ff. 4 s. ' de six-deniers.
Hormis quelques détails de peu d'importance, le type de ces monnaies est sem-
blable à celui de l'émission précédente.
Enfin le 31 juillet 1832', la Cbambre des Comptes proposa au Conseil d'Etal
de frapper pour 36,000 ff. de sous et pour 4000 tf. de six-deniers. La loi qui
autorisa celle émission fut volée le 21 février 1833 et promulguée le 27 janvier
précédent '. Nous n'en donnerons pas le texte, attendu que sauf en ce qui concerne
le montant de l'émission, les prescriptions de titre, de taille et de type sont copiées
sur la loi de 1825.
La fabrication de ces monnaies fut achevée à la lin de juin 1833 el comprit
1754 m. 2 onces 4 den. de sous el 374 m. 1 once ' do six-deniers. Ce furent les
dernières monnaies duodécimales frappées à Cencve.
' R, C. C. 1826, vol. 12, p, ,%,
■' Ihid., 1832. vol. 18. p. 1.00.
^ R. D. L. 1833, vol. 19. p. 1o,
* R. C. C. 1833, vol. 1'.), p. 173.
69
70 HiSTOiEE :moxétaiee de gexète.
§ n. .Monnaies fhapi'èes dk 1838 a 1848 u'apk^s le système du franc
PeiuljJiil CCS dix ans, l;i Ui^publiquc genevoise a émis des ving1-ciiiq-cenlimes,
(les dix-ceiilinies, des ciiiq-cenliiucs, des quatre-cciilimes eldes ceiilimcsde liilloii.
des centimes de cuivre, des dix-francs et des cinq-francs d'argent, i)uis des vingt-
francs et des dix-francs d'or.
La loi du 7 février 1838' pour l'inlroduclion du système monétaire décimal
prévoyait la frappe de pièces d'argent de cinq-francs, de deux-francs, de un-franc
et de cinquante-centimes, puis des pièces de vingt-cinq-centimes et au-dessous, de
hillon et de cuivre. Les articles 8 et 9 de celte loi stipulaient que le mode de fabri-
cation, le type et le montant de chacjue frappe, comme aussi la quotité d'alliage et
la tolérance de poids seraient ultérienicment établis |>ar une loi. Voici cette loi
telle qu'elle fut votée par le Conseil Représentatif le 25 juillet et promulguée par
le Conseil d'État le 4 août 1838^ :
Article premier. — • Le Conseil d'État est autorisé à faire fabriquer deux mille kilogrammes
de monnaie de billon en se conformant aux règles ci-aprés établies, savoir :
8(JU Icilogr. de pièces de io centimes, de 2'6 i
400
»
»
de 1 0
»
de 22
»)00
»
»
de i
V»
de 18'
, f
millimètres de diamètre.
100
»
»
de 2
»
de 1 6
\
100
»
»
de 1
»
de li
Arl. 2. — Le litre des pièces :
De 25 centimes, sera de .
De 1 0 centimes, sera de .
De 4 centimes, sera de.
De 2 cent, et de 1 cent. , sera de
' Voy. ci-dessus, ]>. 54.
' R. D. L. t838, vol. U, \). tlti.
70
\ 230 millièmes d'argent tin.
l 750 » de cuivre,
i I 20 miliièntes d'argent fin.
/ 880 » de cuivre.
^ 75 millièmes d'argent fin.
( 925 y de enivre.
i 40 millièmes d'argent fin.
) 960 » de cuivre.
RESTAURATION DK LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE L' ATELIER 1813-1848. 71
Art. S. — La taille des pièces :
De 25 centimes, sera de 244 i
De 10 » » de 320 i
De 4 » » de 550 ; au kildgi'amme.
De 2 » » de 750 \
De 1 » » de 1 500 |
Àrl. i. — La tolérance du titre sera de sept millièmes en dehors et autant en dedans.
Arl. '). — La tolérance de poids sera par kilogramme : pour les pièces
De 25 centimes, de 6 grammes
De 10
»
de 7
»
De 4
»
de !>
»
De 2
»
de 1 2
»
De 1
»
lie l(i
»
en deiiors et autant
en dedans.
Art. 6. — Le type des cinq pièces de hillon portera siu' la snii'aci' |iriiiiip,ili' les armes de
la République avec la légeride : Post letiebras Iw ;
Sur le revers, l'indication de la valeur légale, du millésime, et la légende.: République cl
Canton de Genève.
Le contour sera lisse.
Arl.7 .^ Unesuuiiiie de vingt-deux mille l'r;in(;s dedeiiève.est mise à la disposition du Conseil
d'État [)(un- pourvoir à la confection des coins et à l'achat du matériel nécessaire à la fabrication.
Art. S. — Le Conseil d'État est autorisé à passer sur les bases des articles 2, .3, 4, 5 et 6.
et dans les limites de; l'article 7, une convention pour l'exécution de la présente Loi.
Arl. 9. — Les coins denienreront en mains et sous la surveillance immédiate d'un Commis-
saire de l'Administration qui assistera à toute la fabrication et tiendra note des quantités frappées.
Art. 10. — L'essai delà matière avant la frappe se fera p<iin' h^ compte du fabricant.
Art. il. — La vérilicalion des uu)niiaies frappées se fera à la diligence de l'Administration,
il eu sera dressé procès-verbal qui constatera eu outre toutes les opérations de la frappe.
Arl. 12. — Le Conseil d'État fiM'a tous les règlements nécessaires pour le développement
et l'application des susdites mesures.
Comme on le voit, cette loi laissait pour le moment de côté la fabrication des
pièces d'or et d'argent qui ne devait avoir lieu que 10 ans plus tard
Nous avons dit' que MM. Bovy acceptèrent de frapper chez eux juscju'à ce qu'on
eût trouvé un local convenable, mais ils ne frappèrent alors que des quatre-cen-
limes et des centimes,
' Voy. ci-dessiis |). (14.
71
72 HISTOffiE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
L'émission des ceiilimes prévue par la loi du 25 juillet 1838 ayant paru insuffi-
sante, le Conseil d'État proposa au Conseil Représentalif. le :22 mai 1839, la loi
suivante qui fut acceptée et promulguée le 2 juin 1839 ' :
Article unique. — Le Conseil d'Ktal est autorisé à faire fabriquer cent kilogrammes de pièces
de uri-c^entiine en billon. en se conforniunt à toutes les règles établies par la loi du
2.0 juillet 1838.
Voici les résultats de ces deux émissions qui com|trirent une somme de
80,487 fr. 86 c: 210 kil. 282jirm.de uu-cenlime, dont 107 kil. 649 grni. fabriqués
chez MM. Bovy et le reste au local de la machine hydraulique : 105 kil. 104 grm.
de deux-cenlimes; 601 kil. 532 grm. de (juatre-centimes, dont 204 kil. 093 grm.
frappés chez MM. Hovy et le reste au local de la machine hydraulique; 403 kil. 632
grm. de di.\-centimes et 811 kil. 614 grm.de vingl-cinq-cenlimes'. Le coût des
coins, tant originaux que coins de service fut de 6787 fr. 50 c. '. Le type de ces
monnaies est conforme à la loi. Ces deux émissions, cependant assez considérables,
ne devaient pas suflire au besoin de nuuK'raire provoqué par le retrait graduel de
l'ancienne monnaie, et pour parer à ces exigences, le Conseil d'État présenta au
Conseil Représentatif une loi pour l'iMuission de pièces de un et de cinq-centimes
dont l'exécution devait avoir lieu pendant les années 1840, 1841 et 1842. Voici le
texte de cette loi qui fut vott-e le 5 juin 1840 et promulguée le 10 juin suivant':
Article premier. — Le Conseil d'Fllat est autorisé à faire frapper pendant les années 1840,
t84t et 1842.
I °. (Juatre cents kilogrammes de pièces d'un-centime ;
2". Mille kilogrammes de pièces de cinq-centimes.
Art. 2. — ■ Le Conseil d'État déterminera chaque année la quantité et la nature des pièces
qui seront frappées, et il rendra compte, pour chaque exercice, du résultat de la frajipe qu'il
aura fait exécuter en vertu de la présente loi.
Art. 3. — Les pièces porteront pour em|)reinte : sur la face principale, les armes de la Répn-
bliqne avec la devise : Post tenebran hu, et sur le revers l'indication de la valeur légale, du
n)illésime et la légende : liépublique et Cttnlon de Génère.
' H. D. L. I8:3'.t, vol. 2o, \>. 174.
--^ l'rappe.s de billon décimal. Compte général des frappes exécutées en vertu des lois du '2o juillet
1S38eldu 2* mai 1839.
* R. n. t.. isio. vol. 2(1. p. i2:i.
72
RESTAURATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE l' ATELIER 18L3-1848. 73
Art. 4. Les pièces d'an-centime seront en cuivre; elles seront frappées à la taille de mille
pièces par kilogramme, avec la tolérance de poids de douze grammes par kilogramme, tant en
dehors qu'en dedans.
Art. 5. Le titre des pièces de cinq-centimes sera de 73 millièmes d'argent fin, et de
925 millièmes de cuivre, avec une tolérance de sept millièmes en dehors et autant en
dedans.
Art. 6. Le diamètre dos pièces de cinq-centimes sera de 19 7, millimètres; leur taille de 500
pièces au kilogramme, soit en dehors, soit en dedans.
Art. 7. Une somme de trois mille francs est mise à la disposition du Conseil d'État pour subve-
nir aux frais des frappes à exécuter en vertu de la présente loi.
Art. 8. Le Conseil d'État est autorisé à conclure toutes les conventions nécessaires pour l'exé-
cution de la présente loi '.
La fabrication, accomplie pendant les années 1840, 1841 et 1842, comprit
398 kil. 373 grm. de centimes et 486 kil. 830 grm. de cinq-centimes, faisant
une somme de 16,103 fr. 10 c. '. Le type de ces monnaies est conforme à
la loi.
Vers la fin de 1843, on reprit la fabrication des vingt-cinq centimes et des dix-
centimes et l'on continua celle des centimes en vertu d'une loi votée le 8 décembre
1843, promulguée le 16 décembre suivant', dont voici le texte :
Article premier . Il sera fabriqué dans le courant de l'année 1844 une quantité de
800 kil. de pièces de 25 cenL en billon;
400 » » de 10 » »
400 » » de 1 » en cuivre.
Art. S. Le type des pièces sera le même que celui employé pour la frappe exécutée en
vertu de la loi du 25 juillet 1838.
Art. 3. Le diamètre des pièces sera :
Pour les pièces de 25 cent, de 25 millim.
» » 10 » 22 »
» » 1 » 14 »
• R. D. L. 1840, vol. 26, p. 12.5.
^ Note (jénérale de toute la monnaie décimale qui a été frappée à Genève en remplacement du vieux
billon retiré de la circulation et détruit, dont le tableau a été inséré dans le rapport sur les comptes du
Canton de Genève pour l'année 1846, pane 4(1. Ce tableau renleime quelques erreurs.
^ IbvL, 1843, vol. 29, p. 2()3.
TOMB 11. 73 10
74 HISTOraE MOXÉTAIRE DE GENÈVE.
Art. 4. La taille des pièces sera :
Pour les pièces de 23 cent, de 260 au kilogramme.
» » 10 » 363 »
» v> 1 » 1000 »
Art. '). i-e titre des pièces en billon sera :
., , , { 230 millièmes d'argent fin.
Pour les pièces de 23 cent, de ] ,, , ,
( 730 millièmes de cuivre.
,, , , t 120 millièmes d'artîi'nt fin.
Pour celles de IOcent.de ] ,, , '^
( 880 millièmes de cuivre.
Art. 6. La tolérance du titre sera, pour les pièces de 23 cent, et de 10 cent., de sept mil-
lièmes en dehors et autant en dedans.
Arl. 7. La tolérance du poids sera par kilogramme :
Pour les pièces de 23 cent, de 6 grammes
I.
» » 1 0 » " ** [ ^'^ dehors et autant en dedans.
» » I » 1 2 » I
Arl. S. Le Conseil d'État est autorisé à conclure toutes les conventions nécessaires pour
l'exécution de la présente loi, et à déterminer les mesures propres à assurer la surveillance et
la vérification des opérations.
Art. 9. Les conditions de la l'ahrication devront rester dans les limites telles ipi'il n'en
résulte pas une dépense pour l'État et il sera rendu compte des résultats avec l'exercice de
1844.
Le Conseil d'État est chargé de faire jtromulguer les présentes dans la forme et dans les
termes prescrits.
En verlu de celte loi, il fut fait 844 kil. 889 de pièces de vingt-cinq-centimes;
409 kil. 539 de dix-centimes et 401 kil. 454 de un-centime, soit en tout pour une
somme totale de 73.959 22 c. '.
Dans le cours de l'année 1846, nous trouvons trois lois relatives aux émissions
de monnaies. La première, votée le 26 janvier et promulguée le 31 janvier' était
relative à la fabrication des centimes. En voici le texte :
Article premier. Il serafaljri(pié. dans le courant de l'année 1846, une quantité de 400 kil.
de pièces de un-centime en cuivre.
Art. 2. Le type des dites pièces portera sur la face principale les armes de la République
avec la légende Post lenebras lux; sur le revers, l'indication de la valeur légale, du millésime
et la légende Hépubli'jue et canton de Genève.
' \ote, fiénéralc lie toute la monnaie frappée â (ienère, etc. (voir ci-de.ssii.s, page 73, n. 2\
» H. D. L. 18i6. vol. XXXII, p. 3).
74
RESTAURATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE L' ATELIER 1813-1848. 75
Le contour sera lisse.
Art. 3. Le diamètre des pièces sera de I 4 millimètres.
Art. 4. La taille des pièces sera de 1000 au kilogramme.
Art. 5. La tolérance de poids sera, par chaque kilogramme, de 12 grammes en dehors.
Art. 6. Le Conseil d'État est autorisé à conclure les conventions nécessaires pour l'exé-
cution de la présente loi, et à déterminer les mesures propres à assurer la surveillance et la
vérification des opérations.
Art. 7. Les conditions de la fabrication devront rester dans des limites telles qu'il n'en
résulte pas une dépense pour l'État, et il sera rendu compte du résultat avec l'exercice de
1846.
En conformité de cette loi il fut fait 402 kil. 582 de centimes'.
Le 1er juin 1846' le Département des Finances proposa an Conseil d'Étal la
frappe de pièces de vingt-cinq-centimes, dix-centimes, cinq-centimes et un-centime;
puis celle de pièces de trois-cenlimes qui devaient faciliter les petites transactions
et ne présenteraient pas l'inconvénient des deux-centimes de perpétuer l'habitude
de compter en sous de Genève. Le Conseil d'État n'admit pas cette innovation,
mais il présenta an Grand Conseil une loi relative à la fabrication des autres
monnaies. Cette loi volée le 8 juillet fut promulguée le 11 juillet 1846". En voici
le texte :
Article premier. Il sera fabriqué, avant le 31 décembre 1817, au millésime de 1847 une
quantité de :
800 kilogram. de pièces de 25 cent, en billon.
800 » » 4 0 » »
800 » » 5 » »
600 » » 1 » en cuivre.
Art. 2. Le type des pièces portera :
Sur la face principale les armes de la République avec la légende : Post tenehras lux.
Sur le revers, l'indication de la valeur légale, le millésime et la légende : Répiddique et
Canton de Genève.
Le contour sera lisse.
Art. 3. Le diamètre des pièces sera :
Pour les pièces de 25 centimes, de 25 millim.
' Note (jénérale de toute la monnaie décimale jrayyée à (ienère, etc. {\\>\v ci-detisiis. page 73, n. 2.~)
' R. C. 1846, vol. 1", p. 723.
' H. D. L. 1846, vol. XXXIl, p. 170.
75
Pour les pièces de 25 cent. île
Pour les pièces de 1 0 cent, de
Pour les pièces de 3 cent, de
7fi mSTOmE MONÉTAIRE DE GENî^VE.
Pour celles de . . 10 centimes, de 22 niillim.
Pour celles de . .5 » 19'/, millim.
Pour celles de . . I >^ 16 »
Art. 4. La taille des pièces sera :
Pour les pièces de 23 centimes, de 30U au kilog.
Pour celles de . 1 0 » 400 »
Pour celles de . 5 » "iGO »
Pour celles de . I » 730 »
Art. 5. Le litre des pièces en billon sera :
^ 273 millièmes d'argent lin.
/ 723 » de cuivre.
123 millièmes d'argent tin.
873 » de cuivre.
()() millièmes d'argent.
9 50 » de cuivre.
Arl. 6. La tolérance du titre sera de sept millièmes en d^'lims et autant en dedans.
Art. 7 . La tolérance du poids sera par kilogramme :
Pour les pièces de 23 centimes, de 6 '/, grammes.
Pour celles de .1 0 » 7 . »
Pour celles de . 3 » 8 »
Pour celles de . 1 » 10 »
Art. S. Le Conseil d'État est autorisé à conclure toutes les conventions nécessaires pour
l'exécution de la présente loi et à déterminer les mesures propres à assurer la surveillance et
la vérification des opérations.
Art. 9. Les conditions de la fabrication devront rester dans des limites telles que les dépen-
ses puissent en être couvertes en y comprenant celles de la confection de coins d'un nouveau
modèle, et il sera rendu compte des résultats avec l'exercice de 1847.
Nous croyons que cette loi ne fut exécutée qu'en ce qui concerne les centimes,
dont il fut fait 602 kil. 578 . La révolution du 6 octobre étant survenue, et un
gouvernement provisoire ayant été établi, la loi du 8 juillet fut partiellement
modifiée, comme aussi celle du 13 décembre 1844, sur le retrait des anciennes
monnaies, en vertu d'une nouvelle loi votée le 16 novembre 1846 et promulguée
le 18 du UK-nie mois', dont voici le lexte :
• Note (jénérak, etc. (Voir ci-dessus, page 73, n. i.)
* R. D. L. 1846, vol. \XXII. p. 238.
76
RESTAUEATION DE' I.A RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMI'S DE L' ATELIER 1813-1848. 77
Article premier. Les articles 4 et o de la loi du 8 juillet 1846 seront modifiés comme suit:
La taille des pièces sera :
Pour celles de 25 centimes, de 275 au kilog.
w » « 10 » de 375 »
Le litre des pièces en billon sera :
( 250 millièmes d'argent fin.
Pour celles de 25 centimes de _..„ ,
( 7o0 » de cuivre.
( 120 millièmes d'argent fin.
Pour celles de 1 0 centimes de ] „„„ .
( 880 » de cuivre.
Art. 2. Le terme fixé par la loi du 13 décembre 1884, |)our échanger à la Caisse de i'Élal
les anciennes monnaies, sera prorogé jusqu'au 1" février 1847.
Avant la révolulion du 6 octobre, le gouvernement avait ouvert un concours de
gravure pour les coins des vingt-cinq et des un-centimes. Plusieurs artistes y pri-
rent pari, mais le jury proposa de ne pas accorder de prix, atlendu qu'aucun
des projets n'était complètement satisfaisant; néanmoins le Conseil donna une
récompense de fr. 140 à M. Auguste Bovet et de fr. 160 à M. Antoine Bovy et
il arrêta de demander à ce dernier de remanier son projet. Nous ne savons si le
gouvernement issu de la révolution de 1846 ratifia cet arrêté, mais tout porte à
faire croire le contraire, car les vingl-cinq centimes de 1847 ont été frappés avec
des coins qui sont l'œuvre d'Auguste Bovet.
En vertu de la loi du 8 juillet modifiée par celle dti 16 novembre 1846, il fut
frappé 802 kil. 936 de pièces de vingt-cinq-centimes; 804 kil. 404 de pièces de
dix-centimes et 828 kil. 096 de pièces de cinq-centimes'.
Le 28 avril 1847, le gouvernement provisoire proposa au Grand Conseil la
frappe d'une certaine quantité de pièces de cinq-centimes. Celte loi fut votée et
le gouvernement la promulgua le 5 mai suivant". En voici les termes :
Article premier. Vu l'urgence, il sera fabriqué avant le :((> juin prochain, au millésime
de 1840 (sic) une quantité de quatre-vingt-cinq kilogrammes A^ pièces Aq cinq-centimes an
sus de celle dont la fabrication a été décrétée par la loi du 8 juillet 1846.
Art. 2. Les pièces frappées en exécution de la présente loi devront être confoiines à ce (jui
est prescrit pour le type, le diamètre, la taille et le poids des pièces de cette valeur.
' Note géné-ide, etc. (Voir ci-dessus, page 73, n. "2.)
^ R. D. L. 1847, vol. XXXIII, p. 72.
77
78 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Art. 3. Le gouvernement provisoire est autorisé à conclure toutes les conventions néces-
saires pour l'exécution de la présente loi et à déterminer les mesures propres à assurer la
surveillance et la vérification des opérations.
Arl. 4. Les conditions de la fabrication devront rester dans des limites telles qu'il n'en
résulte aucune dépense pour l'État. Il sera rendu compte des résultats avec l'exercice de
1847.
Pour clore celte série d'émissions', il nous reste à parler des dernières mon-
naies frappées à Genève qui sont des pièces d'or et d'argent. Le but de cette
émission était non seulement de fournir de numéraire la ville qui à ce moment
en était dépourvue, mais encore de donner aux particuliers la faculté de convertir
en monnaies les matières d'or et d'argent dont ils pouvaient être détenteurs.
Voici les articles de cette loi qui, votée le 3 avril 1848, fut promulguée le
5 avril suivant' :
Artide premier. Le Conseil d'État est autorisé à faire frapper pour le com|)te des par-
ticuliers des monnaies d'or et d'argent ayant la même valeur intrinsèque que les monnaies
françaises, savoir :
A. Des pièces d'or de 20 et de 10 francs; l'or à 750 millièmes d'or tin et I oO mil-
lièmes d'argent fin, soit à 18 carats;
les 20 francs pesant 7 grm., (5i2,
les 10 francs pesant 3 grm., 821.
B. Des pièces d'argent de 10 et de o francs ; l'argent à 86.') millièmes d'argent tin et
i:Jo millièmes d'alliages:
les 10 francs pesant 52 grm.. 022,
les 3 francs pesant 26 grm., il I I .
Art. 2. Les frais de cette fabrication seront suportés :
A. Par l'État pour ce qui concerne les coins.
B. Par les particuliers pour l'excédent du coût de fonte et de frappe à Genève sur le
coût de France.
Art. 3. Le Conseil d'État fera un règlement en rapport avec les articles I et 2 de la pré-
sente loi.
' Nous ne rangeons pas parmi les émissions monétaires la fr:ippe (jui l'ut (aile en 1851 de 678
pièces de 10 francs au raènie type (|ue celles de 1848. dette frappe, pour l'exécution de laquelle le
gouvernement de Genève dut demander l'autorisalion au Conseil fédéral, fut faite en vue du tir
fédéralqui eut lieu à Genève en 1851. Le Conseil fédéral autorisa la frappe de ces pièces à la
condition (luedans aucun cas elles ne pourraient être considérées comme des monnaies, mais seu-
lement comme des médailles. (K. C. 1851. t. I. p. u'JO. .598 et 1228.)
- R. D. L. 1848, vol. XXXIV. p. 146.
78
RESTAURATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE L'aTELIER 1813-1848. 79
Art. 4. Uoe somme de fr. 2000 est mise à la disposition du Conseil d'État pour la desti-
nation ci-dessus indiquée.
Cette somme sera portée à l'article: Dépenses imprévues et non classées de l'exercice 1848.
Un arrêté du Conseil d'Èlat en date du 1 1 avril ' de la même année fixait les
dispositions suivantes :
Article premier. Les matières d'or et d'argent destinées à être converties en monnaie
devront être remises au bureau de garantie situé rue Berthelier. n° I I ; elles seront ins-
crites sur un registre au nom des dépositaires.
Les matières d'or devront être au titre de 750 millièmes.
Les matières d'argent ne devront pas être au-dessous de SG.'i millièmes; elles pourront
être d'un titre supérieur.
Les essais en seront faits gratuitement par le bureau de garantie.
Art. 2. Le type des pièces de 10 et de 20 francs en or, ainsi que celui des pièces de 3
et de 10 francs en argent portera sur la surface principale les ariiKis de la République avec
la légende post tenebras lux; siu' le revers, Tindication (Je la valeur légale, du millé-
sime et la légende république et canton de genève.
Le contour sera crénelé.
Art. 3. Le titre des pièces d'or de dix et de vingt francs sera d(^
750 millièmes d'or fin
150 millièmes d'argent fin.
Celui des pièces d'argent de cinq et de div francs de
865 millièmes d'argent fin.
Le poids des pièces d'or sera :
pour les pièces de 10 francs de 3 grm., 821
» >> » 20 >' » 7 » H42.
Le poids des pièces d'argent sera :
pour les pièces de 5 francs de 26 grm., 011
» » » 10 » » 52 » 022.
Art. i. La tolérance en titre sera de :
2 millièmes sur l'or ) , , . , ,
[ en deliors et en dedans.
3 millièmes sur l'argent )
La tolérance en poids sera de :
12.5 miligrammes pour une pièce de 20 francs )
'^ ' ' [en or.
6 )> >> » » » 10 » }
180 » » » » >v 10 » J
î en argent.
75 » » » » » 5 » )
' It. L). L. 1848, vol. XXXIV, p. 175.
79
80 mSTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Art. .7. Le diainèlre des pièces sera :
l'oiir celles de 10 francs, de IS,-") milliiii. )
; en or.
» » » 20 » » 22 » ]
» » » o » » 37 » 1 en argent.
y> » >» 1 0 » » 48 » \
Art. fi. Les particnliers paieront les frais de fonte et de frappe aux tan\ suivants:
a centimes par pièce de 10 francs i
c, „,, en or.
8 » » » » 20 « )
15 » » » » 5 » i
„„ .,> <"" argent.
25 » » » » 1 0 » 1
Ces prix représentent ce que la fabrication conte de plus ici qu'en France.
Arl. 7. Le Département des Finances et du Commerce est chargé de tout ce (pii con-
cerne la surveillance de la lra[)pe et la vérification des monnaies ; à cet effet, il nommera
un commissaire qui assistera à toutes les opérations de la lahrication. sera dépositaire des
coins et recevra les espèces frappées.
Il parait que l'obligation pour les particuliers d'apjjorler les matières d'or et
d'argent à un certain litre lut un obstacle pour plusieurs d'entre en.\, car le
26 avril 1848', le Conseil d'Étal modifia son arrêté de la façon suivante :
Le Conseil d'État :
Dans If lint d'offrir de nouvelles facilités aux personnes qui désireni faire frapper des
monnaies
Arrèt(^ :
Les matières d'or et d'argent destinées à être conveities seront admises, dès ce jour, à
tous les litres ; elles devront être remises an Connnissaire du Département des Finances,
qui les recevra chaque jour non férié, de huit à di\ heures du matin, chez M. Louis Hovy,
entrepreneur de la fabrication, rue Rousseau, n" -11.
Les matières tl'or devront être présentées en lingots, accompagnées d'un bulletin d'essai,
indiquant le titre de ces lingots.
Les matières d'argent pourront êlre présentées en nature ou converties en lingots
essayés.
Les essais seront faits gratuitement par le bureau de garantie.
La valeur des matières remises sera réglée en espèces, aux particuliers, d'après le tarif
suivant :
A. L'or lin au prix de francs 3, 434, 44 le kilogr.
li. L'argent lin » » 218,8') »
' IC D. L. 1848, L \XX1V. pag. 199.
80
on or.
en argent.
RESTAURATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE L'aTELIER 1813-1848. 81
Il sera retenu sur le règlement de roinpte :
francs 'l8.9opar kil. iI'di' lin sur les pièces de francs 20 )
» 20.88 » » » » 10 )
» 4.4o » d'argent fin » » 5 ^
» 3.35 » » » » 10 )
Ces retenues représentent ce ipie l;i fabrication des monnaies coûte de plus à Genève
qu'en France, et elles correspondent au tarif par pièce porté à l'article o de la loi du
1 1 courant.
Ce tarif a été modifié comme suit :
Les frais de fonte et de frappe sont réduits à
6 centimes par pièce de 10 francs
(!n or.
8 » » » » 20 »
10 » » » » .') » )
[ en argent.
15 » » » » 1 0 » )
Malgré celte nouvelle facilité accordée aux particuliers, il ne paraît pas que les
matières d'or et d'argent apportées par eux fussent bien considérables, car le 7 juin
1848', le Conseil d'État prenait l'arrêté suivant :
Le Conseil d'État ,
Considérant que, vu li' peu de malières qui sont présentées maintenant à la frappe des
monnaies, elle peut être considérée comme inutile;
Vu la réapparition sur notre place d'une quantité suffisante de numéraire :
Vu les frais (|u'entraîne le maintien des balanciers et du personnel ;
Vu la proposition du Département des Finances et du Commerce ;
Arrête :
Article premier. L'atelier monétaire ouvert temporairement par la loi du 26 aviil 1848 sera
fermé le jeudi 8 courant.
Art 2. Le Département des Finances est chargé du règlement et de la clôture des comptes
qui se rattachent aux opérations du dit atelier pour la frappe des monnaies.
L'émission de 1848 comprit 3421 pièces de vingt-francs et 330 pièces de
dix-francs, en or; 1176 pièces de cinq-francs et 385 pièces de dix-francs en
argent'. Ces monnaies sont aujourd'hui fort rares.
• R. C. 18i8, t. L p. lOol.
' R. C. 1848, t. II, p. 17.
TOME U. 81 11
82
HISTOIKE MONETAIRE DE GENÈVE.
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RESTAURATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE L' ATELIER 1813-1848.
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84 mSTOIRE MOXÉTAIKE DE GENKVK.
CHAPITRE VI
RETRAIT DES ANCIENNES MONNAIES
Plusieurs causes nécessitent le retrait d'une monnaie; les principales sont l'usure
et le changement tlu système monétaire. L'ancien numéraire genevois a été succes-
sivemeni soumis, de 1824 à 1846, au retrait pour cause d'usure et pour cause
de changement du système monétaire cantonal.
Enfin, les monnaies frappées dès 1838 ont été à leur tour retirées pour faire
place aux monnaies fédérales émises en vertu de la constitution de 1848. Nous
rendrons successivement compte de ces diverses opérations.
I" RETRAIT POUR CAUSE d'uSURE.
De toutes les monnaies genevoises frappées au XVIlIme siècle, les pièces de
vingt-et-un-sols et de dix-sols-et-demi eurent assurément le plus de faveur et de
circulation. Emises de 1709 à 1721, l'ensemble de ces monnaies a représenté une
valeur de 1.279,930 ff. soit 365,700 livres courantes. Au commencement de la
Restauration elles étaient de toutes les monnaies genevoises celles qui se voyaient
le plus, hormis peut-être quelques-unes des monnaies frappées de 1794 à 1798,
mais par le fait de cette incessante circulation l'usure en était extrême, à tel point
que sur la plupart d'entre elles toute trace d'empreinte avait disparu '. Le 18 mai
' Une l)rocliure parue à Geuève en 1828, due à M. de la Rive-Rilliet, et intitulée Sur notre sys-
tème monétaire, débute de la façon suivante : « Une famille étrangère, partie de son pays dans l'in-
tention de séjourner quelques mois en Suisse, pour de là se rendre eu Italie, nous fut adressée. . . .
Quatre jours .iprès leur arrivée, le mari me dit : Veuillez m'expliquer votre système moné-
taire, je ne imis le comprendre. Arrivé ici avec des lettres de crédit dont je m'étais pourvu à Paris,
je me suis adressé à l'un de vos banquiers qui m'a pi'ésenté en échange d'une lettre de deux mille Jrancs
une note dite en livres courantes; il m'en a remis le montant, partie en écus d'emjnre, partie en piastres,
et, pour appoint, deux rouleaux de pièces, dites monnaie genevoise, qui ne se xont trouvées que de petites
p)la(iues d'argent sans marque ni titre quelconque. »
Selon toutes probabilités, ces deux rouleaux de monnaie genevoise étaient composés de pièces de
vingt-et-uu-sols ou de dix-sols-et-demi.
84
RESTAURATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE l' ATELIER I8I3-1848. 85
1824', la Chambre des Comptes proposa au Conseil d'État de faire contre-rnarqiier
toutes celles de ces pièces sur lesquelles se verrait encore une empreinte, et de
retirer les autres; de cette façon on éviterait le cours de monnaies étrangères de
bas litre, également usées qui circulaient comme moimaies genevoises.
Le Conseil d'État n'admit pas la partie de ce projet concernant les contre-
marques; en revanche, il ordonna aux caisses publiques de retirer les pièces de
vingt-et-un sols et de dix-sols-et-demi dont l'usure avait effacé l'empreinte, et ce
retrait ne tarda pas à devenir assez important, car vers la fin de 1828 il repré-
sentait une somme de 140,000 (F. '. Aussi cette diminution de numéraire com-
mença-t-elle à se faire sentir dans la ville et la Chambre des Comptes dût momen-
tanément arrêter le retrait de ces monnaies '.
Celte opération ne fut reprise qu'une dizaine d'années plus tard, alors que toute
la monnaie duodécimale allait être retirée.
2" RETRAIT POUR GAUSK DE CHANGEMENT DE SYSTÈME MONÉTAIRE.
On se rappelle que les articles 16 et 17 de la loi du 7 février 1838' pour l'intro-
duction du système décimal, à Genève, stipulaient cpie, chaque aimée, à commen-
cer dès 1838, le budget porterait une somme destinée au retrait de l'ancienne
monnaie jusqu'à sa suppression totale, puis que, dans la session de décembre
1846, au plus tard, le Conseil d'État proposerait une loi pom' faciliter et complé-
ter le retrait de l'ancienne monnaie et fixer l'époque de la démonétisation. Mais il
fallait au préalable fixer la valeur de l'ancienne monnaie en nouvelle; c'est ce que
(il le gouvernement en date du 28 novembre 1838 :
' H. C. C. vol. \, p. 1U.
'' H. D. L. 1828, vol. XIV, p. t>.
= R. C. C. 1829, vol. XV, p. 9.
* Voy. ci-dessus, p. 35.
=■ F{. D. l. 1838, vol. XXIV. p. :!09.
85
86 histoire monétaire de genève.
Arrêté du Conseil d'État sur lf. taux auquel l'ancien billon pourra être reçu dans la Caisse
d'État, du 28 novembre 1838
Le Conseil d'État, vu l'article I de la loi du 7 février dernier, etc.,
Arrête :
Article premier. A dater du iin'iiiiiT janvier l(S3y. les pièces d'ancien billon genevois
|ioanont être reçues dans les Caisses de l'État pmir les appoints inférieurs à un franc, aux taux
ci-après, savoir :
Les pièces de vingt-et-un-sols pour 80 centimes.
» quinze-sols » (50 »
» dix-sols-six-deniers » 40 »
» six-sols » 24 »
» trois-sols » 12 »
» un-sol-six-deniers » 6 »
» un-sol » 4 »
» six-deniers » 2 »
Art. 2. Dans les paiements de un-franc et au-dessus, les pièces d'ancien billon ne seront
reçues qu'à raison de 260 pour un-franc.
Art. 3. Le présent arrêté cessera d'être en vigueur le 31 décembre 1830.
Cet arrêté fui modifié par une loi liu !20 février 1839' de la façon suivante :
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SUR LA CONVERSION DE l'aNCIENNE MONNAIE DE (iENÈVE
DU 20 FÉVRIER 1839
Article premier. Les écus de douze-llorins-neuf-sous, de dix-llorins-ilix-sous et de six-
norins-(|uatre-sous-six-deniers continueront à avoir cours légal à raison de deux-florins-
deux-sous |iour un-franc de Genève.
.1/7. 2. L'ancien billon frappé au coin de la liépublique, aura cours légal en nouvelle
monnaie de Genève, conformément au tarif ci-a[)rés, savoir :
La pièce de 21 sous .... |iour 81 centimes
» 1 o sous .... » .58 »
» 10 sous-six-deniers. » 40 »
» 6 sous .... » 23 »
» 3 sous .... » 1 1 7, **
■ l{. [). L. I8;W. vol. \.\V, p. 2fi.
86
RESTAUEATION DE LA RÉPUBLIQUE ET DERNIERS TEMPS DE L'ATELIER 1813-1848. 87
La pièce de I soiis-six-deniers. [lour (i ceiitiiiies.
» 1 sous .... » 4 »
» 0 deniers ... » 2 »
Art. 3. Le Conseil d'Klat est cliargé de fixer ré|)(K|iie de la mise à exécution de la pré-
sente loi'.
Clnuse abroijaloire
Arl. 4. L'article 14 de la loi du 7 février 18:^8 sera et denieiu'era ahrogé dés l'épo-
que où la présente loi sera devenue exécutoire.
A la fui de 1839' il avait été relire pour une somme de 3,591,169 ff. d'ancien
numéraire et, comme les monnaies décimales tardaient à être frappées, le Conseil
d'État, sur le préavis de la Chambre des comptes, remit en circulation, le 9 mars
1840', un certain stock de pièces de trois-sols, six-sols, quinze-sols et vingt-el-
un-sols pour permettre d'attendre l'émission des nouvelles monnaies. Celles-ci
une fois émises, en vertu des lois do 1838, 1839, 1840 et 1843, il n'y avait plus
de motifs pour ne pas procéder à la d(Mnonétisalion. Aussi, le 13 décembre 1844',
le Conseil d'Èlat présenta-t-il au Grand Conseil un projet de loi dans ce sens, qui
fut adopté et dont voici la teneur:
Lot liELATIVR AU RRTRAIT ET A LA DKMONÉTISATKlN DES ANCIENNES MONNAIES DE CiENÈVE
du ! 3 décembre 1844
Arlirle unique. A dater du l" janviei' I8 4() les anciennes pièces de M ff. !) s., de
10 ir. 6 s., de (1 lï. 4 s. 0 den., de 21 s., de 15 s., de 10 '/„ s., de 6 s., de 3 s., de 1 s.
G den., de 1 s. et de 6 den., cesseront d'avoir cours forcé dans le Canton. Néanmoins,
jusqu'au 31 décembre 1840, elles seront encon^ reçues en paiement des contributions pu-
bliipies, ou échangées à la Caisse de l'État contre des espèces décimales, conlbrméiiK^iit au
tarif annexé à la loi du 20 février 1839.
Celte loi fut promulguée le 28 décembre 1844. Mais le gouvernement provi-
soire issu de la révolution du 7 octobre 1840 jugea que l'époque fixée pour
' Elle 11 été lixée au 1" mars 18:w.
- R. C. 1839, p. 684.
'' W.C. 1840, p. 379.
' \{. D. L. 1844. voL XXX, p. 44(1.
87
88 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
échanger à la caisse de l'État les anciennes monnaies était trop ra|)|)rochée, et il
présenta au Grand Conseil une loi qui fut votée le 16 novembre 184(5' el promul-
guée deux jours plus tard.
Article premier. Les articles 4 cl o de la loi du 8 juillet 1846 seront luoililiés comme
suit: (Voy. celle modification au cliapilre IV ci-dessus, page 77).
Art. 2. Le terme fixé i)ar l;i loi du 13 déceiubre 1844 pour échangera la Caisse de l'Étal
les anciennes monnaies sera, prdrogé jusqu'au 1" févi'iei' 1847.
3" RETRAIT DES MONNAIES liENEVOISES POUR KAIRE PLACE AUX MONNAIES FÉDÉRALES.
A peine accomplie, cette opéialion du retrait de l'ancien numéraire genevois
devait èlre promptement suivie du retrait de la monnaie décimale frappée depuis
1838 (lui, aux termes de la loi iï-dérale du 7 mai 1850 devait être échangée,
comme toutes les monnaies des autres Cantons, contre la monnaie de la Confé-
dération
Nous ne pouvons entrer ici dans l'exposé de toutes les lois, arrêtés el règle-
ments fédéraux qui ont eu pour but de rendre définitive celte conversion, el nous
nous bornerons, pour terminer, à les indiquer par ordre chronologique tels qu'ils
sont contenus dans le Recueil des lois.
Loi sur les monnaies fédérale.s du 7 mai 18.-)0 (II. H. !.. 1850, vol. XXXVI, p. 272.)
Loi sur la mise à exécution de la réforme monétaire suisse, du 7 mai 1850 {Ibid., p. 279.)
Arrêté du Conseil d'Étal de Genève, du 17 mai 1850, pour la promulgation de ces deux lois
{Ibid., |). 290.)
Supplément au tarif pour le rclr;dt des monnaies suisses, du 7 ;ioùl 1850. {Ibid., \\. 546.)
Loi fédérait! du hidéccndirc 1850, sur le pied d(Méduclion d'ajtrés le(|U(d les contrats pé-
cuniaires doivent êlre convertis en nouvidles valeurs. (ll)id.. 1851. vol. XX\\I1, p. 26.)
Arrêté de piomulgation de cette loi, du I") j;invier 1851. {Ibid.. p. 31.)
RèglemtMit sur le retrait des monnaies suisses, du 1 1 mars 1851. {fbid., p. 231.)
Régkunent du 11 mars 1851 sur la refonte des monnaies suisses {Ibid., p. 236.)
Pronudgation de ces règlements, du 28 mars 1851 . {Ibid., p. 240.)
Kèglement fédéral touchant le tarif jiour l'échange ou le retrait des anciennes monnaies suisses,
du 26 mars 1851. {Ibid., p. 361).
• l{. D. t.. 18i(). vol. XXXII. JI.2.ÎS.
88
RESTAURATION DE LA RÉPUBLrQUE ET DERNIERS TEMPS DE L' ATELIER 18L3-1848. 89
Arrêté fédéral sur le retrait des anciennes monnaies suisses dans les cantons de Vaud et de
Genève, du 28 juillet I80I. {Jhid., p. 366).
Promulgation du règlement et de rarrôté ci-dessus, du 7 août ISol. {Ibid., p. 369.)
Arrêté du Conseil d'État qui charge les bureaux de la poste et des péages du retrait des ancien-
nos monnaies suisses dans le canton de Genève, du 5 août 1851 . (Ibid., p. 370.)
Arrêté fédéral du 20 février 1832. concernant- la désignation des Caisses de poste et de péages
chargées du retrait des monnaies de billon et de cuivre. (Ibid., 1832, vol. XXXVIII,
p. 303.)
Arrêté du Conseil d'État, du 2 mars 1852, promulgant le précodent arrêté (Ibid., p. 305.)
Arrêté fédéral, du 28 mai 1852, sur le retrait des monnaies genevoises frappées d'après lo
nouveau système monétaire suisse (Ibid.. p. 492.)
Arrêté du Conseil d'État de Genève, du 1" juin 1852, promulgant lo précédent arrêté.
(Ibid., p. 494.)
Arrêté fédéral, du 17 mai 1832, touchant la mise hors de cours des pièces de vingt-cinq-
centimes (/6id., p. 501.)
Arrêté du Conseil d'État de Genève, du 8 juin 1852, sur le retrait dos monnaies genevoi.ses
de cuivre et de billon, frappées selon le système décimal et au coin du canton de Genève,
en échange des nouvelles monnaies fédérales. (Ibid., p. 503.)
Arrêté du Conseil d'État, du 11 juin 1852, pour fixer la date à la(|uelle les monnaies gene-
voises ne seront plus reçues dans la circulation (Ibid., p. 516.)
Arrêté fédéral, du 23 juillet 1852, fixant ini dornioi' délai pour le retrait des anciennes mon-
naies suisses dans toute la Confédération (Ibid., p. 590.)
Arrêté du Conseil d'État de Genève, du 30 juillet 1852, concernant le retrait définitif des
anciennes monnaies suisses (Ibid., p. 597.)
Arrêté fédéral, du 16 janvier 1852, concernant l'admission au cours légal do monnaies étran-
gères reconnues on concordance avec le système suisse. (Ibid, p. 630.)
Arrêté fédéral, du 21 janvier 1832, concernant le tarifage supplémentaire d'anciennes mon-
naies suisses. (Ibid., p. 632.)
Tarif de retrait pour les monnaies suisses mises hors de cours, du 3 mars 1832 (Ibid.,
■ p. 633.)
Arrêté fédéral, du 17 mai I8")2. Idiichant la mise hors do cours des pièces de vingt-cinq-
centimes. (Ibid., p. 637.)
89
12
QUATRIÈME PARTIE
DESCRIPTION DES MONNAIES GENEVOISES
DK IT'.lli A 18+.^
Nous avons divisé la description des monnaies genevoises émises de 1792 à
1848 en trois chapitres con-esptmdant ;iiix trois époques: révolutionnaire et fin
de la République, occupation française. Restauration ; nous resterons fidèle aux
principes qui nous ont guid(' lors de la description des monnaies genevoises frap-
pées de 1535 à 1792, c'est-à-dire que nous décrirons les variétés de ces monnaies
et non les variantes', que cette description commencera pai- les pièces de plus
faible valeur, et qu aucune monnaie ne sera décrite i|ui n'ait été entre nos mains
à l'état de nature ou d'empreinte.
Les numéros d'ordre assignés aux monnaies décrites, ainsi que le numéro des
planches feront suite à ceux de l'Histoire monétaire de 1535 à 1702. Nous ra[»pe-
lons que les abréviations dont il sera fréquemment tait usage sont les suivantes :
Rill. billon ; AR. argent; AU. or ; CU. cuivre; .Mod. module; lAev. revers; Coll.
collection.
' Voy. M. I). *'<.. si'iif iii-V'. tlcni'vi' |ss7. I. I. \k 177.
90
DESCRIPTION DES MONNAIES. 91
CIIAPITIIE 1
iMONlNAIES RÉVOIAlTlOiNiNAIRES DÉCIiVlALES ET DE LA EIJN L>E l,A UÉrilBLIOUE
1792-1798
a. Monnaies révolutionnaires décimales, 1792-1795.
MONNAIES DE BILLON ET DE CUIVRE
1. MI.NIMKS OU QUAHTS-UE-CENTIMES ET CEiNTIMES >
Nous avons vu ' que ces monnaies, dont la IVaiipe avail cependant étt- ordonnée,
ne pai'aissenl pas avoir vu le jour.
MONNAIES D'ARCÎENT
I. MI-DÉCIMES OU CINQ-CEiNTIMES"
607. M-idécime ou cinq-ceni.imes de 1794.
TRAVAILLE ET ECONOMISE
Au-dessous d'une ruche vers laquelle deux abeilles se dirigent :
(jENEVE
1794
Rev. LES HEURES SONT DES TRESORS
Exergue T. R
Dans le champ et en quatre lignes :
CINQ
CENTIMES
L'AN III DE
L'EGALITE
'-■ Voy. ci-dessus, p. 31.
^ Voy. ci-dessus, p. 30.
91
92 HISTOIRE MONÉTAIKK DE GENÈVE.
Enire l'iiiscriplioii du champ el vaA\v de l:i légende se Irouvenl cireoiiscrils,
tlîins un double cercle, les douze chinVes romains du cadiaii : I II ili IV V VI
Vil VIII IX X XI. Xll La irauche n'es! pas cannelée'.
Poids 2^™-,970. — Mod. ()'" ,024. — Ali. — Musée de Genève.
PI. X, n° 94.
Soret' dit avoir vu un mi-décime du poids el de l'épaisseur tlu décime, (lue
M. l'antiquaire Kulin avait en sa possession.
Le mi-décime à la ruche est aujourd'hui des plus rares.
Nous avons vu 'que celte pièce, frappée à lui pclii nombre d'exemplaires, ne
fui pas délivrée.
11. DÉCIMES OU DIX-CENTIMES *
608. Décime ou dix-centimes portant le millésime ^794.
APRES LES TENEBRES LA LUiMIERE
Exergue W
Dans une couronne de chêne, réunie en bas par un nœud, aigle au vol abaissé
tenant dans ses serres une clef \
Rev. EGALITE LIBERTE INDEPENDANCE
Exergue 1794
Dans le champ et en (jualre lignes :
DECIME
L'OISIVETE
EST UN
VOL
' Voy. M. D. G., série in-4", (Jenéve 1887, L I, p. 295 et n. 1. IVoiis ne ferons mention de la
Iranclie, pour les pièces d'or et d'argent, ipie lorsiju'elle ne présente pus de cannelnres. Pour les
frappes en or et en ai'gent des pièces de liillon, lums iiiilii|iierons si la tranclie est cannelée.
' M. D. G. 1863, t. XIII, p. 21.
^ Voy. ci-dessus, p. 30.
» Voy. ci-dessus, p. 28.
' Cette représentation fantaisiste des armoiries de Genève apparaît ici pour la première fois. On
doit probablement la rattacher à l'inlluence (iu'exer(;a pendant quelipies semaines le citoyen
Térond aîné, maître d'aritliméti(jue et teneur de livres, l'inspirateur du système décimal genevois.
Dans une brochure que nous avons citée (p. 9, n. 3) Térond s'exprime ainsi : J'aimerais voir dispa-
raHrr celle clef, il est vrai que l'on dit ijuç c'est la clef du })aradis et (luelle représentait la fonction de
l'apulre sailli l'ierre ; mais elle rappelle aussi le pouvoir de ses prétendus successeurs, les évèques de
Genève, etc.
92
])ES('l{ll'ri()N DKS MONNAIES. 03
Le mot DECIME esl sunnoiité d'iiiie aboille el il est sépai'é du mol suivaiil par
un Irait en losange; au-dessous du mot VOL se trouve une (leur vers laquelle volent
deux abeilles.
Poids 35^'"-,370. — Mod. 0"' ,024. — AR. — Musée de Genève.
PI. X,n<'95.
009. lùsui en cuivre du décime ou dix-centimes de 179â.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du u» 608.
Poids 4^'"' ,210. — Mod. 0"-,024. — CU. — Coll. num. des Arcli. féd., à Berne.
610. Essai en argent du dnuhle-décime de 1794 \
Le droit et le revers offrent quelques variantes avec ceux du u" 608; entre les
mots DECIME et L'OISIVETE on n'observe pas de Irait lozangé.
Poids 6^™-,420. — Mod. 0'" ,025. — AR. — Coll. de la Soc. d'Hist. et d'Arcli. de
Genève.
La collection de. M. A. Meyer renferme un exemplaire pesant 5^™, 960 et celle
de M. Marin un autre exemplaire pesant 6^""-,6-45. Ces pièces sont à tleur de coin
et n'ont pas été mises en circulation. Nous avons dit' que cette pièce était un
essai. Les différences de poids observées d'un exemplaire à l'autre et le maïuiue
de cannelure à la tranche semblent en être la preuve. La loi du 17 octobre
1794' ne fait pas mention du double-décime, mais étant donné, d'une part, que
lors de la frappe de cette pièce on se trouvait en révolution, et qu'en outre, le
diamètre en est sensiblement plus fort (jue celui du décime, on doit admettre (|u'il
s'agit ici d'un essai, d'un projet non adopté du double-décime de 1794.
Cette pièce est fort rare, ainsi que la suivante :
611. Essai en cuivre du double-décime de 1794.
Le droit, le revers el le module sont semblables à ceux du no 610.
Poids 5^™ ,400. — CU. — Coll. de M. de Loriol-Le Fort.
'-' Voy. ci-dessus, p. 2it.
^ Voy. ci-dessus, p. 11.
93
94 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
III. l>K.\ll-(;i:.\KVOISES Ol CINU-DÉCIMKS '
Colle iiioiinaic, décrélée par la loi du 17 oclobic 1794, paiMil avoir élé. décoii-
|)ée en llaiis. mais aucune pièce IVappée n'élanl parvenue jusqu'à nous, ou esl eu
dioil de piésuiner qu'elle esl restée à l'élat de monnaie non achevée.
IV. GENEVOISES or DIX-DÉCIMES *
<)I2. Genevoise, ou dix-décimes de 1794.
UKPLBLIQLE GENEVOISE
ECALITK LIliKlîïE
Exergue, en trois lignes INDKPKNDANCE.
" " T. 13.
Tète toiu'relée de femme, à gauche.
Ilev. APRES LES TENEBRES LA LUMIERE
Dans le champ, accostés de deux épis et en six lignes :
PRIX
DU
TRAVAIL
L'AN m 1)K
L'EGALITE
171)4
Poids 3()'^"',090. - Mod. 0'" ,040. — AR. — Musée de Genève.
IM. \I, u" 100.
Plusieurs variantes.
013. Frappe en cuivre de la (ienevoise ou dix-dikimes de 1794.
Le droit, le revers et h; module sont semblables à ceux du no 012.
Poids 28^"" ,030. — eu. — Musée de Genève.
613a. Frappe en plomb de la Genevoise ou dix-décimes de 1794.
Sauf des variantes, le droit el le revers sont semblables à ceux du no 013.
Poids 31«™ ,500. — Mod. 0" ,04i. - Pb. - Coll. de M. P. Slroehlin, à Genève.
' Voy. ci-dessus, p. i8.
^ Voy. ci-dessus, p. 27 et n. t.
94
DESCRIPTION DES MONNAIES. 95
G! 4. Ess(i) de Cent de \ff /lotins prhpnl^ à la (ornmissinn r/'roliilioniioire
en aoitl 1794 .
REPUBLIQUE GENEVOISE.
EGALITE LIBERTE
Exersfiie, en Irois lisfnes INDEPENDAN
^ "^ CE.
Une femme dont la tète est toiirrelée s'appuie de la main droite sur une colonne
portant un méridien. Un clepsydre, un livre et un aigle accroupi se trouvent dis-
posés derrière la colonne. La main gauche de la femme repose sur un faisceau
de licteurs surmonté du bonnet phrygien. A l'arrière-plan, un soleil levant.
Rev. MONNOYE REVOLUTIONNAIRE 19 JUILLET 1794
Dans le champ, entre deux épis reliés par le bas au moyen d'un ruban, et en six
lignes :
XII
FLORINS
FRUIT DU
TRAVAIL
L'AN III DE
L'EtxALITE
Un trait en losange sépare la seconde el la troisième, comme aussi la qualrième
et la cinquième lignes.
Poids 22^™' ,970. - Mod. 0" ,040. — CU. — Tranche lisse. — Musée de Genève.
PI. XL n" 98.
Cette même pièce existe en étain au Musée de Genève. La tranche en est can-
nelée. Poids 23^™-,800.
Endn, la collection de M. A. Revilliod renferme un exemplaire de cette mon-
naie, en plomb, qui pèse Sô"^"" ,800.
Ces rarissimes essais d'une monnaie qui ne fut jamais admise présentenl mi
grand intérêt pour la numismatique genevoise de l'i-poqucî révolutiomiaire.
615. Essai non adopté de la (Genevoise de 179i.
Le droit est semblalde à celui ^w n» 614.
Rev. APRES LES TENERRES LA LUMIERE
' Voy. ci-dessus, p. 6 pI, 27. u. t.
95
96 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Dans lo ch.'imii, acroslt' do deux épis et fn six lignes :
PRIX
DU
TRAVAIL
LAN m • DE
LT/ULITE
ITiU
Poids 28-™, 2-20. — Mod. 0" ,OiO. — CL'. — Tninche lisse. — Musée de (ienève.
PI,. M. n» 00.
b. Monnaies de la fin de la Eépublique, 1795-1798.
MONNAIES DE BILLON
I. DKIX-nlAUTS (ir SIX-DEMEIIS '
61(5. Ih'u.r-quaris <lc I79H.
• GENEVE REPLB
Exersue LAN 4 DE L'EG.VL
Armes de Genève, au vol abaissé, dans un cercle.
lUv. POST TENERP.AS LLX
Exerffue entre deux croiseltes t705
Dans le champ, en deu.x lignes et dans une couronne de chêne j^
Poids O^" ,880. — i\Iod. 0™ ,0L3. — Bill. - Musée de Genève.
PI .\. no 8().
Plusieurs variantes.
La collection de M. de Loriol-Le Fort renrerint^ un deux-quarts unil'ace du
droit, en cuivre, du poids de 0^™-,750.
Voy. ci-di'.-isiis. p. Wn.
96
]>KS( IMl'IliiN DKS MONNAIES. 97
II. SlX-OIAIiTS or DIX liriT MKMKI'.S Ol l'.X-SOL SIX-DKMKIIS '
(il 7. Six-quarts de i79o.
GENEVE REPUB
Exereue L'AN 4. DE L'EGALITE
Armes de Genève, au vol abaissé, dans un cerclo.
Uev. POST TENEBIIAS LUX
Exergue * 1795 *
Dans le champ, en deux lijines el dans une coiwonne de chêne i.Tv k
Poids l^'M30. — Mod. (r ,OIS. - Bill. — Musée de Genève.
PI. X, n«87.
Plusieurs variantes.
018. Six-qiinrls de 179S.
Le dioil est semblable à celui du n" (!I7.
Uev. POST TENEBP.AS LUX
Exero'ue * 1795*
Dans le chamn, en trois lignes el dans une couronne de chêne SOI^
(II)
Poids 0'™,980. — M(Mi. 0'" ,018. — Bill. — Musée de (ienève.
PI. X, no 88.
Plusieurs variantes.
III. TliOlS SOLS «
(Îl9. Trois-sols de 1793.
GENEVE REPUBLIQUE
Exergue L'AN IV DE L'EGALITE
Armes de Genève, au vol abaissé;, dans un cercle.
'•' Voy. ci-ile.'i.^n.';. p. 3.").
TOME II. 9 / 13
S>8 IIISTOIRK MONÉTAIKK DK GENÈVE.
Rev. POST TENEBI5ÂS \A]X
riîois
Exergue 1795
Dans le champ, en deux lijincs ol dans une eonionne de clu'ne !^,)jjf
Poids l^""-,800. — Mod. (V".,()2I. — Bill. — Musée de Genève.
PI. X, no 89.
Plusieurs variantes.
(m). TriHs-sois (le ans.
GENEVE BEPrBLIQlIE
Exergu* L'.\N 7 DE L'EGAIJTE
Armes de Genève, au vol relevi;, dans un c.ei-cle.
Ilev. POST TENEBI'.AS LU.X
Exergue 1798
Dans Iccliamp, eu deux ligniîs et dans inii> couronne de dit'ne JAVc'
Poids l«""-,890. — Mod. 0" ,022. — liill. — Musée de (ienève.
PI. \. n"9().
Plusieurs variantes.
n2I. l-rdjipr eu (ir(/eul du Irnis-soh tic /79S.
Le droit el le revers sont sendjlahles à ceux du n<> (>2().
Poids 2"'M40. — Mod. 0'" .022. — Alî. - Tranche non cannelée. — Muséede
Genève.
IV SIX.SOI.S'
(;22. Six-sols tir 179-5.
GENEVE BEPl BI.I(,)L1E
Exergue L'AN IV DE L'EilALIT'
' Vii\. ci-dcssiis. |]. :{i.
98
DESCRIPTION DES MONNAIES. 9!)
AiiiU's (le (jciiiùve, an vol iihaissc', dans un cercle.
lUv. POST TENEBIiAS LUX
Exergue 1795
Dans le champ, en deux li<>nes et dans une couronne de clièiie ^^)ls
Poids 2^"",530. — Mod. ()'",0-24 — Bill. — Musiîe de Genève.
PI. X, 110 91.
Plusieurs variantes.
OïJy. Frappe eu aryenl du six-snls de 1796.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du ii" (>22.
Poids 3^ '■' ,i2()(). — .^lod. 0 ' ,024. — AR. — Tranche non caimelée. — Collection
de M. P. Marin.
624. Frappe en inujent du six-sols de 179ô.
Le droit et le revers sont semblabhîs à ceux du u" (>22.
Poids 3'-""' ,150. — Mod. 0'" ,024. — APi. — Tranche cannelée. — Collection de
.M. A. iMeyer.
{i25. Frappe eu cuirre du six-sols de '/79ù.
Le droit el le revers sont semblables à ceux du u° 622.
Poids 9^"" ,300. — iMod. 0'"-,028. — CU. — Collection de M. .le Loriol-Le Fort.
62(). Essai en arcjeni du six-sols de 1795.
4> (JLNLVL I;LPL]IîLIC)UL +
Exergue L'AN IV DE L'E(iALlTE
Aiines de Cenève au vol abaissé et dans un «(Mcle, siu' champ blasouné.
r.ev. POST 4- TENE15HAS + LUX
99
100 fflSTOIRE MOKÉTAIEE DE GENÈA^E.
Exeigiie 1795
SIX
Dans lo cliaiiin, cii Irois ligues v.\ dans niic coui'unni' de clièno sols
T-1!
Poids 3*-'"" — Mod.O"' ,(>23. — AK. — Tianclic cann.d.V'. — Coll.de M. A Meyer
PI. X. n" 93.
6:27. Six-sols de 1706.
Senililablc à celni du n» &1'2 {sic).
lu'v. Semblable à celui du n» &l^l, sanl" HUO.
Poids 2^™-,(î;3<). — Mod. ()"' ,025. — IJill. — Musée de (ienève.
Plusieurs varianles.
627 a. Frappe en cuivre <lu si.r-soU de 17 ',16.
Le (boil (^l b' revers sont semblables à ceux du no 627.
Poids 2'"", 61 5. — Mod. 0'" ,025. — CU. — Coll. de M. P. Slrœblin.
627 h. Frappe en cuivre du six-sols de 1796.
GENEVE REPUBLIQUE
Exergue L'AN IV DE L EGALIT^
Armes de Genève, au vol abaissé, dans un double cercle.
Uev. POST TENEBIVAS LUX
E,vergue Xl'MS
Dans lé (îtianiji et dans une couronne de chêne g^j^s
Le droit et le r'evers de cette pièce sont très usés.
Poids 2^™,900. — Mod. 0"\025. - CU. - Coll. de M. P. Stra'lilin.
628. Six-sols de 1797.
(.EM:VK IlEPUHLfQUE
100
DESCRIPTION DES MONNAIES. 101
Exergue L'AN 6 DE L'EGALITE
Armes de Genève, au vol relové, ilaus un cercle.
Ilev. Semblable à celui du ii° (522, saul * ITîlT *
Poids 2s™-,840. — Mod. 0"\025. — Bill. ^ Musée de Genève.
PI. X, II" 92.
Plusieurs varianles.
029. Six-sols de 1797.
Semblable à celui du ii» 028.
Ilev. Semblable à celui du no 622 (sic).
Poids 2s'-", 500. — Mod. 0",025 . — Bill. -- Coll. de la Sociélé d'iiisloire el
d'archéologie de Genève.
029 a. Frappe en cuivre du six-suh de 1797.
GENEVE REPUBLIQUE
Exergue L'AN 6 DE L'EGALITE
Armes de Genève, au vol relevé, dans un double cercle.
Rev. * POST TENEBRAS LUX *
Exergue 1797
Dans le champ et dans une couronne de chêne ^^^jls
Poids 2^™,500. - Mod. 0'",0245. - CU. — Collection de M. P. Sirtehiin.
MONNAIES D'ARGENT
I Ul LNZK SkLS 1
On se souvient que celle monnaie eut une origine tbrluile '. Il s'agissait de tirer
parti d'environ 3000 marcs de lïans découpés en vue de la création des décimes
'-* V<iy. ci-ilcssiis. p. -V.i.
loi
102 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
onloiiiiûs |iar la loi du 17 octobre 1791, (|iie celle An 8 IV'viier 1795 vonail d'abro-
licr. En se liasanl sur la valeur de ces tlans, on en créa des pièces de qninze-sols,
monnaie nouvelle alors, mais qui, relVa|)pée en verlu do deux ordonnances snb-
scquenles, conserva le même litre, la même taille et le même type que la pièce de
quinze-sols au début.
Les quinze-sols émis de 1794 à 1798 portent tous le millésime de 1794. Sur
quelques-uns d'entre eux ligure la signature de Wiélandy, mais bon nombre ne
portent aucune signature. Ces monnaies présentent entre elles un grand nombre
de variantes que nous ne nous attacherons pas à décrire. En ellet, elles ne consti-
tuent pas un changement de type et ne correspondent pas à une modification du
titre ou du poids des quinze-sols, que l'on s'est constamment attaché à rendre aussi
semblables (jue possible à ceux primitivement émis en 1794'.
t)30. Quinzc-soh do /794
POST TENEBIÎAS LL\
Exergue 1794
Dans une couromie de chêne, que rextiémité des ailes dépasse, aigle an vol
abaissé, tenant une clef dans ses serres.
Rev. EGALITE * LIBEIITE ic INDEPENDANCE
Exergue * W.
Dans le champ, au centre d'un soleil aux rayons sans nombre et en trois lignes :
15
SOLS
*
Poids 3''""'-,245. — Mod. ()'" ,0-245 . — AIV. — Musée de (ienéve.
Nombreuses variantes.
' l.i- calalii^Mie de la collcolioii .1. {{oiissoaii (l'aris. 1801, iii-H'") lail. moiitidii d'im éi;u i^sir) de 15
sul.s de la l{é|)ulili(|ue i(eiu;voisc. portant, le millésime de I7'J3. Cette [liéce, oolée i l'raiins el dé-s
lors d'une valeur bien éloignée de celle de l'écu, ne peut être (lu'un ()uinze-sols de 17i)i, cai- il n'esl
pas admissible qu'idle ail [iii (loiler le millésime I7;)l{.
102
DESCRIPTION DES MONNAIES. 103
631. Quinze-sols de 1794.
Presque semblable à celui du uo 030, sauf de peliles variantes (\l à l'e.vergue
* 1794 *
llev. EGAIJTE * LIBERTE * INDEPENDANCE *
Dans le champ, au ceuire du soleil au.\ rayons sans noniliic el en deux lignes :
15
SOLS
Poids 3s""-,240. — Mod. 0"\0245 . — AU. — Musée de Genève.
Planche X, no 96.
Nombreuses va liantes.
032. hrapiic en or du </iiiii:('-s(ds de I79i.
Semblable à celui du n" 031.
Hev. semblable à celui du \v> 031.
Poids 5''""'',670. — Mod. ()'",02i5 . — AU. - Coll. de M. A. Meyer.
II. l'ETITS-ÉCLlS OU KCUS \)K (i VV. 'i S. (i DE.\. '
633. PeAil-i'cii ou (^cn île (i ff. 4 s. 6 den. de 17i)S.
* CENEVE * r.EPlIBEIQUE *
Exergue L'AN * IV * DE * L'EGALITE
Dans un cercle et entourées d'une ((luriHinc de chêne, les armes de Genève, au
vol de l'aigle abaissé, sur fond blasonué.
Rev. * POST ie TENEBRAS * LUX *
Exergue 1795.
Au centre d'un soleil aux rayons sans nombre, dans un cercle el en quatre lignes:
VI.
FLOlilNS
IV s vil)
W
' Voy. i-.i-(lessiis. p. 'XA.
lo:',
104 IIISTOIRK MON^'ITATT^K DE (iEXftVE.
Poids 15^"",170. — Mod. ()'\()33. - AU. — Musée de Genève.
PI. M,!!"!)?.
Plusieurs variantes.
III. (iltOS ECUS OU ECUS DE 12 V\-. <t S. '
nu. Cros-rn, ou /-eu de 12 (f. 9 s., dr /79.1
* GENEVE P.EPIJBLIOUE *
Exergue E'AN IV DE L'EGÂÏ.ITE
Dans un cercle entouré d'une couronne de clii'ne, les armes de Genève, au vol
de l'aigle abaissé, sur l'ond blasonné.
lîev. « POST * TENEBP.AS * LUX *
Exergue T 1795 B
Au centre d'un soleil aux rayons sans noiiiltre, dans un cercle el en (|ualre lignes:
Xll.
FLORINS
IX
SOLS.
Poids 2fr'",83(). — Mod. 0"',0415. — AB. — Musi-e de Genève.
PI. XI, n° 101.
Plusieurs variantes,
635. (irns-rnt ou rru dv 12 jf. <l s., dr 1796.
* GENEVE P.EPIBLIQLE *
Exergue E'AN V DE E'EGAEIÏE
Dans un cercle eiilour('' d'une eouroime de clièue, les armes de (ieiiève, an vol
de l'aiiile relev(', sur fond uni.
Vn\. (i-iicssiis. p. ^i.
104
DESCRIPTION DES MONNAIES. 105
Rev. * POST ÏENKBRAS LUX *
Exergue XII florins 1796. IX sols.
Au centre d'uu soleil ;iux rayons sans nombre, dans un cercle el en trois lignes :
itTs
Poids 30"™ ,400. — Mod. 0 ,OiO. — APi. — Musée de Genève.
PI. XII, n» 10-2.
Plusieurs variantes.
CHAPITRE II
MOiM.NAIES FRAiNÇAISES FRAPPÉES A GENÈVE
1798-1814
a. Mounaies de la République.
MONNAIES DE CUIVRE
I. CINQ CENTIMES ■
630. Cinq-centimes de l'an 8.
REPUBLIQUE FRANÇAISE
E.xergue • Dupré *
Tête de la Pvépublique, à gauche, coillée du bonnet phrygien.
Rev. Dans une couronne de chêne, dans le champ et en quatre lignes
CINQ
CENTIMES
L'AN 8.
G
' Voy. ci-dessus, p. ifi.
TOME II. 105 J4
106 fflSTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Entre la troisième et la quatrième lignes se trouvent une petite figure tirant de
l'arc, à gauche, et à droite un lion passant'.
Poids 10=^™,250. - Mod. 0'",0275. — GU. — Tranclie cannelée. — Musée de
Genève.
PI. XII, n» 103.
Plusieurs variantes.
637. Cinq-oeninnes de lan 9.
Semblable à celui du no 636.
Rev. semblable à celui du n" 636, saulL'AN 9. au lieu de L'AN 8.
Poids 8""" .250. — IMod. ()'" ,0275. — GU. — Tranche cannelée. — Musée de
Genève.
Plusieiu's variantes.
II. DÉCIMES^
638. DMme de tan 8.
Semblable à celui du n" 636.
Piev. Dans une couronne de chêne, dans le champ et en quatre lignes :
UN
DECIME
L'AN 8.
G
A gauche et à droite de la Iroisième ligne se remarquent la petite figure et le
lion passant.
Poids 20^™, 200. — Mod. 0"'-,032i. — GU. - Tranche cannelée. — Musée de
Genève.
PI. XH, noi04.
Plusieurs variantes.
' Voy. ci-dessus, p. 45.
' Voy. ci-dessus, p. 46.
106
DESCRIPTION DES MONNAIES. 107
639. Dikime de fan 9.
Semblable à celui iln n" 636.
Ilev. semblable à celui du n° 638, sauf L'AN 9.
Poids 20'™ ,600. — Mod. 0'" ,032. — CU. — Trancbe cannelée. — Musée de
Genève.
Plusieurs variantes.
MONNAIES D'ARGENT
CINQ FlUXCS '
640. Cinq-francs de l'an 9.
REPUBLIQUE FRANÇAISE •
Exergue G
Dans une couronne de laurier et de chêne, dans le champ et en trois lignes :
5
FRANCS
L'AN 9 •
Entre la seconde et la troisième lignes, un trait lozangé.
Rev. Hercule, vêtu de la dépouille du lion, réunit deu.v figures, dont l'une, celle
de gauche, la Liberté, tenant à sa droite une pique surmontée du bonnet phrygien,
donne la main gauche à la figure de droite, qui symbolise l'Égalité. C'est la main
droite qu'elle tend à la Liberté, tandis que de la gauche elle tient un niveau de
maçon.
A gauche du champ, on observe la petite figure tirant de l'arc, et à droite du
champ le lion passant.
Exergue Dupré
' Voy. ci-dessus, p. 47.
107
108 mSTOIEE MONÉTAIRE DE GEXÈVE.
Sur la lianche et en creux : GARANTIE NATIONALE, mots séparés par diverses
figures.
Poids 24^™,870. — Mod. 0" ,036. — AR. — Musée de Genève.
PI. XIII, n» 109.
Plusieurs variantes.
Il convient de rappeler que l'alelierde Poitiers frappait autrefois des monnaies
marquées de la lettre G, mais cet atelier ne saurait revendiiiuer la pièce que nous
venons de décrire, attendu qu'il avait été fermé, ainsi que plusieurs autres, par un
édit du roi du mois de février ITT"! '.
6il. Essai en cuivre de la pièce de rinq- francs de Fan 9.
Sauf quelques variantes, le droit, le revers, la tranche et le module sont sembla-
bles à ceux du n" 640.
Poids 20^™- — eu. — Musée de Genève.
b. Monnaies du Consulat et de l'Empire.
MONNAIES D'ARGENT
I. DKMI-FKA.NCS •
(M± Demi- franc de l'an XII.
BONAPARTE PREMIER CONSUL
Exergue Tiolier
Buste à droite.
' l'.-F. Boniii'ville. TraiU des moiitmies d'or H d'aryciU. Paris. 1806, in-f", -.xy. pi., p. XXII de
de l'introduclion.
* Voy. ci-dessus, p. 47.
108
DESCRIPTION DES MONNAIES. 109
Rcv. Pii:i>UP>L[QLE l !lA?y'ÇAISE
Exergue Lion passant AN 12 • G
Dans une couronne de laurier, dans le chaini» el en deux lignes i,^,(xq .
Poids 2"'", 460. — Mod. 0 ",011). — AH. - iMusée de Genève.
PI. XII, no 105.
Plusieurs variantes.
11. IIIA.NCS '
6i3. Franc de Lan XI.
BONAPARTE PREMIER CONSUL
Exergue Tiolier
Buste à droite.
Rev. REPUBLIQUE FRANÇAISE
Exei'gue Lion passant AN XI G
Dans une couronne de laurier, dans le champ el en deux lignes FRANC
Poids 4^™ ,710. — Mod. 0'" .0:^3. — AR. — Musée de Genève.
PI. XII, no 106.
Plusieurs vaiiantes.
644. Franc de l'un Xlï.
BONAPARTE PREMIER CONSUL Légende très effacée.
Exergue Tiolier
Tête à droite.
Rev. et exergue semblables à ceux du n" 643, sauf le millésime AN 12 ; le tout
très effacé.
Poids 4s"" ,800. — Mod. 0'",0235. — AR. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
' Voy. ci-dessus, p. 47.
109
110 IIISTOIKE MONÉTAIRE DK (iKNÈVE.
645. Franc de Can XllI.
NAPOLEON EMPEREliU
Exergue Tioller
Buste à droite.
Rev. IIEPUBLIOIIE FRANÇAISE
Exergue Un poisson' AN 13 G
Poids 5^™ ,010. — Mod. 0'" ,0235. — AR. — Musée de Genève.
PI. XII, n» 107.
Plusieurs variantes.
III. DEUX-FHAXCS »
640. Deux-francs de l'an XI/.
BONAPARTE PREMIER CONSUL
Exergue fiolier
Tête à droite.
Rev. REPUBLlOtE 1 RANÇAISE
Exergue Lion passant AN 12 ()
Dans une couronne de laurier, dans le clianij) el en dcnix lignes FRANCS
Sur la tranche et en creux DIEU PROTEGE LA FRANCE ^
Poids 9^'™ ,950. - Mod. 0'",028. — AR. - Coll. de M. A. .M.'yer.
PI. XII, no 108.
Plusieurs varianles.
647. Deux-frunca de l'an MIL
NAPOLEON EMPEREUR
Exergue Tiolier
' Voy. ci-dessus, p. 4i).
'' Voy. ci-dessus, p. 47.
110
DESCRIPTION DES MONNAIES. 111
Busle à droite.
Rev. REPUBLIQUE FRANÇAISE
Exergue Un poisson AN 13 G
2
Dans une couronne de laurier, dans le champ et en deux lignes francs.
Sur la tranche et en creux DIEU PROTEGE LA FRANCE ^ Inscription
eflacée
Poids 9^"" ,500. - Mod. 0'"-,0:28. - AR. — Musée de (Genève.
Plusieurs variantes.
IV. CINQ-FRANCS '
648. Cinq-jrancs de tan \ II.
BONAPARTE PREMIER CONSUL
Exergue Tiolier
Buste à droite.
Rev. REPUBLIQUE FRANÇAISE
Exergue Lion passant AN 12 ■ G
Dans une couronne de laurier, dans le champ et en deux lignes FRANCS.
Sur la tranche et en creux DIEU PROTEGE LA ERASCE ^
Poids -ii^"-" ,880. — Mod. 0" ,038. — AR. — Musée de Genève.
PI. XIII, no 110.
Plusieurs variantes.
049. Cinq-fravcs dp fan XIII.
NAPOLEON EMPEREUR
Exergue J'
Buste à droite.
Rev. REPUBLIQUE FRANÇAISE
' Voy. ci-dessus, p. 47.
111
112 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Exergue Un poisson AN 13 (1
5
Dans une cotiioniiê de laiii'icr, (Lias le cli.imi) el en deux lignes FRANCS.
Sur la Hanche el en civux DIEL PROTEGE LA EnA\rE ^
Poids 2i'"\lS0. - Mod. 0^^,038. - .\[\. —Musée de Genève.
PI. XIll, no 111.
FMusieurs variantes.
CHAPITRE III
MO?iiNAIES l)i: I.V HESIAURATIO.N ET DES DER.MEllS TE-VIPS M. l.'ATEI.IER
1814-1848
a. Monnaies duodécimales, 1814-1838.
1. SlXDE.XiEUS '
650. Six-deniers de 1817 .
REP : ET CANTON DE GENEVE Entre GENEVE el REP : un œil enlouré
de rayons.
Armes de Genève dans un double cercle et sur champ blasonné.
Rev. POST TENEI5IIA8 LUX
Exeritue ♦ 1817 *
Dans le cham() et an centre d'ini cartouche 6 D
"h"
' Voy. ci-de.ssiis, p. 66 el siiiv.mles.
112
DESCRIPTION DES MONNAIES. 113
Poids 0'^""-,790. — Motl. 0",()16. — Bill. — Musée de Genève.
PI. XIV, no 112.
Plusieurs variaiUes.
051. Frappe en aiçjenl du six-fleniers fie /S//.
Le (Iroil el le revers sont semblables à ceu.x du n» 650.
Poids 1«"M00. - Mod. 0'°,Oir). — AR. — Musée de Genève.
652. Six-deniers de iS19.
Semblable à celui du no 650, sauf que les armes de Genève reposent sur un
champ lisse.
Rev. POST TENEBUAS LUX
Exergue * 1819 *
Dans le champ et entouré d'un cercle j^'
Poids O-^.TOO. — Mod. 0" ,016. — Bill. — Musée de Genève.
PI. XIV, nMi3.
Plusieurs variantes.
653. Frappe en arçfeni du six-deniers de 1819.
Le droit et le revers sont s(MTiblaliles à ceux du n" 652.
Poids O'^"" ,990. - Mod. 0 ' ,016. — Ail. — Musée de Genève.
651. Six-deniers de 182o.
REP. Eï CANTOX DE GENEVE
Entre GENEVE et REP. un soleil.
Armes de Genève dans un cercle el sur champ lisse.
113
15
114 HISTOIRE MONÉTAmE BE GEIS'ÈVE.
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exergue 18"25
Q T'Y
Dans le champ et dans un cercle ^
Poids 0«™ ,800. — Mod. 0"' ,016. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
fi55. Frappe en argent du six-âeniers de I82S'.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du iio 654.
Poids 0 ™ ,830. — Mod. O"" ,016. — AR. — Musée de Genève.
65(). Six-deniers de i8ô5.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du ii" 654, sauf le millésime, 1833.
Poids 0^™' ,790. — :Mod. 0'",016. — P.ill. - Musée de Genève.
Plusieurs varianles.
657. Frappe en argent dit six-deniers de '/H33.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n» 656.
Poids 0^™ ,790. — Mod. 0",016. — AU. — Coll. de M. P. Marin.
' Au sujet de la frapiie en argent et en or des monnaies de liillon, exécutée en 1825 par .I.-S. Hovy.
nous avons obtenu do M. M.-L. Bovy, son (ils, et |)imi de temps avant sa mort, les renseignements
suivants : « Le nonibie de ces |iiéces d'or et d'ari,Tnl (Mait fort petit, surtout celles en or. trois ou
quatre seulement, et celles en argent, une quinzaine tout au idus. Celles d'or et quebiues-unes de
celles d'argent ont été livrées, en 1825, à M. le Syudii; l.uiliii, président de la Chambre des Comptes,
et le reste de celles d'argent à M. Hourdillon, secrétaire de la dite Cluunbrc. »
Au sujet de la dénomination de ces pièces, que l'on appelle encore aujourd'hui des « syndicales »
et des « conseillères. » les souvenirs très vivants d'un vieillard aujourd'hui décétlé, M. Piclet de
Sergy, ancien Conseiller d'État, luius permettent de dire qu'à i'épo()uede la iîcslauration, ces termes
étaient inconnus. Nous pensons qu'ils suut tout niodemcs l't qu'ils onl été inven'.és par des collec-
Lioiiiieurs ou des niaiiiiands de monnaies.
111
DESCRIPTION DES MONNAIES. 115
11. SOLS
658. Sol (le 1817.
REP : ET CANTON DE GENEVE
Entre GENEVE et REP : un soleil.
Écu de Genève sur champ blasonné, entouré d'un cercle poinlilié
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exergue 1817
*
Dans le champ et au centre d'un caitouche goL
Poids 0^'"' ,960. — Mod. 0'" ,0185. — Rill. — Musée de Genève.
PI. XIV, n° 1 14.
Plusieurs variantes.
650. l'idppc en aryeni du sol de 1817.
Le droit, le revers et le module sont semblables à ceux du u" 658.
Poids l^™-,370. — AR. — Musée de Genève.
660. Sol de 1819.
REP : ET CANTON DE GENEVE
Entre GENEVE et REP : un soleil.
Ècu de Genève sur champ lisse, entouré d'un cercle.
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exergue 1819
Voy. ci-dessiis. p. 67 et suivantes.
115
116 HlSTUlKE MONKÏAIKE DE (iKXÈVE.
Dans le champ et dans un cercle gQ^
Poiils 0^™ ,930. — Mod. 0'" ,017. — Bill. — Musée de (ienève.
PI. XIV, no 115.
Plusieui'i- variantes.
061. Frappe en arijent dn sal de ISI9.
Le droit, le revers elle module sont souldaljles à loiix du u» (UJO.
Poids l^"^" ,070. — AR. — Musée de Genève.
m± Sol de i82o.
REP. ET CANTON DE GENEVE
Entre GENEVE et REP. un soleil.
Êcu de Genève sur champ lisse.
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exergue 1825
Dans le champ et entouré d'un cercle ^q^
Poids 0"™ ,990. — Mod. 0™ ,017. - Bill. — Musée de Genève.
PI. XIV, no 116,
Plusieurs variantes.
663. Frappe en argent du sol de IS2o'.
Le droit, le revers et le module sont semblables à ceux du n" 662.
Poids 1^"" ,070. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
' Voy. ci-tlessus, n. 1. p. 114.
IHi
DESCEIITIOX HKs .MONXAIES. 117
604. Sol de IH53.
Sernblablt' à celui du n» 662.
Rev. semblable à celui du u° 66:2, saul' 1833.
Poids ls'",OlO. — Mod. 0",017. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
665. Frappe en anjent du sol de /S33.
Le droit, le revers et le module sont semblables à ceux du n» (HJi.
Poids 0^™ ,800 (sic). — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
m. SOLS-SIX-UKNIKKS '
666. Sol-six-deniers de 1H17.
REP : ET CANTON DE GENEVE
Écu de Genève sur champ blasonné et dans un cercle surmonli' d'un soleil; au
centre du soleil 1 H S
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exergue * 1817 *
UN SOL
Dans le champ et dans un cercle 6 D :
H
Au-dessous de UN SOL se trouvent trois é|iis avec cinq feuilles.
Poids 1^™,170. — Mod. 0" ,0195. — Bill. — Musée de Genève.
PI. XIV. n» 117.
Plusieurs variantes.
' Voy. ci dessus, p. fifi et suivantes.
117
1 1 8 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
()()7. Frappe en anjeni du snl-six-dcuiers de 1817.
Lo droit, le revers el le module sont semblables à ceux du no OOC.
Poids l''™ ,000. — AR. — Musée de Genève.
668. Sol-sîx-deniers de I82S.
REP. ET CANTON DE GENEVE ^^
ECU de Genève sur champ lisse, surmonté d'un soleil ; au centre du soleil 1 11 S
Rev. POST TENEBRAS LUX
Exersue * 1825 *
1
Dans le champ el dans un cercle SOL
' 6 D.
Poids 1"™,120. — AR. — Mod. 0" ,01iJ0. — Bill. — Musée de Genève.
PI. XIV, no 117.
Plusieurs variantes.
()()1). Frappe en anjeni du sol-six-deniers de IS2t')\
L( droit, le levcrs et le module sont semblables à ceux du u" ()(58.
Poids l"™ ,100. - AR. — Musée de Genève.
670. Essai de la pièce de 42 sols, soil livre courante, de 1831 \
REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE
Ècu de Genève sur fond blasonné, entouré de deux branches de laurier réunies
en bas par un meud, et surmonté d'un soleil, au centre (hujuel se trouve un œil.
Rev. POST TENE l'.RAS LLJX
Exergue * L 1831 F *
' Voy. ci-des.sus, p. 114. ii. 1.
' Voy. ci-ilos.siis. p. <)(i. ii. 1.
118
DESCRIPTION DES MONNAIES. 119
Dans le champ el (Milourée de deux palmes réunies par un ornement : j^(]Lg
An-dessus de cette inscription et en bas les syllabes TENE el BRAS se trouve
un soleil au centre du([uel ligure dans un cercle 1 11 S
Poids 7^'™\9!20. — iVlod. 0™.0396. — AR. — Musée de Genève.
PI. XIV, n° 119.
La même |)ièce, en enivre, du poids de 7^'™ ,05 se trouve dans la collection de
M. M. Girod.
b. Monnaies décimales.
1838-1 Sis
MONNAIES DE CUIVRE
I. CENTIMES ■
()7I. rii-ccvhiiic (le 1H40.
REP. ETGANÏ.
Exeri-ue DE GENEVE
I
Dans le champ CENTIME
1840
Rev. POSÏ TENE BRAS LUX
Armes de Genève dans un cercle surmontées d'un soleil placé entre TENE et
BRAS, formé de six rayons droits et de .six rayons ondulants. Au centre du soleil
et dans un cercle I H S
Poids F'™-. — Mod. 0'" ,014. — GLl. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
672. Un-cenlitnc de '/S44.
Semblable à celui du n" 071, sauf 1844.
Rev. semblable à celui du iio ()7 ! pour les légendes el le resle.
Plusieurs variantes.
' Voy. ci-dessus, p. 72 el. suiv.
119
120 mSTOIEE MOXÉTAIBE DE GENÈVE.
078. l'n-(Titlime de i846.
Semblable à celui du ii» 071, sauf 1840.
Rev. semblable à celui du n" 071 pour les légendes el le reste, sauf le poids,
1«™,050.
Plusieurs varianles.
674. Essai non adoplr du cenlimc de IS46, modèle de (îœllner.
REPUBLIQLE ET CANTON
Exeroue DE GENEVE.
UN
Dans le champ et entourée d'une couronne de laurier CENTIME
184G
Rev. Ècu de Genève à champ blasonné surmonté de la légende de la ville
inscrite sur un ruban.
Au-dessus un soleil au centre duquel ,1 II S
Au-dessous de Técu la lettre G surmontée de deux palmes.
Poids 0^ "sQ-iO. — Mod. 0" ,010. — AR. — Musée de Genève.
Le musée de Genève possède la même pièce IVappi'e sur cnivr»'. du poids
de (F™ ,850.
075. f'n-cenlime de 1847.
REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE *
I
Dans le champ el dans un cercle CENTIME
1847
Rev. POST TENE- -BRAS LUX
Exergue A. B.
Armes de Genève dans un cartouche surmonté d'un soleil au centre duquel
iTÎs
Poids l"""-,3!20. — iMod. 0"',I00. — CU. — Musée de Genève.
IM. W, n" L25.
Plusieurs variantes.
120
DESCRIPTION DES MONNAIES. 121
676. Frappe en argent du centime de 18i7.
Le droit et le revers sont semblaliles à ceux du no 675.
Poids t'^™,600. — Mod. 0'"-,OI60. — AR. — Musée de Genève.
677. Essai non adopté du centime de 1847, par A. Bovet.
REP ET CANT
Exergue DE GENEVE
I
Dans le champ CENTIME
1847
Rev. POST TENE- -BRAS LUX
Armes de Genève dans un carlouclio surmonté d'un soleil qui se trouve oniro
TENE- el -BRAS
Au centre du soleil I H S
Au-dessous du cartouche un petit ornement.
Poids 1^™ ,520. — Mod. 0"' ,0145. — AR. — Coll. de M. M. Girod.
La collection de M. P. Marin renferme la même pièce frappée sur cuivre, du
poids de 0"™ ,830.
MONNAIES DE BILLON
I. CENTIMES '
678. Un-centime de 1859.
REP ET CANT
Exergue DE GENEVE
I
Dans le champ CENTIME
1839
' Voy. ci-dessus, p. 70 et 71.
TOME II. 121 16
122 HISTOIRE MONÉTAIE.E DE GENÈVE.
Rev. POST TENE- -BRAS LUX • »
Armes de Genève, dans un cercle, surinonlées d'un soleil formé de six i-ayons
droits et de six rayons ondulants. Au centre du soleil et dans un cercle I H S
le soleil sépare TENE- de -BRAS.
Poids 0^'" ,670. — Mod. O" ,014 . — Bill. — Musée de Genève.
PI. XV, no 120.
Plusieurs variantes.
679. Frappe en argent du cenlime de 1839.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n^ 678.
Poids 0'™,810. — Mod. 0™ ,014. — AR. - Musée de Genève.
680. Frappe en or du centime de 1859.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du n° 678.
Poids l^^^SOO. - Mod. 0",014 . — AU. — iNIusée de Genève.
681. Essai non ailopté du centime de 1838 par Antoine Bovy.
R: C:
Exergue GENEVE
I
Dans le champ CENTIME
1838
Le chiffre 1 se trouve entre R : et C :
Rev. POST TENE- -BRAS LUX x
Armes de Genève, dans un cercle, surmontées d'un soleil qui se trouve entre
TENE- et -l>RAS. Le soleil est formé de linil rayons droits disposés autour d'un
cercle et séparés l'un de l'autre par un Irait.
Poids 0'™ ,640. — Mod. 0" ,014. — Laiton. — Musée de Genève.
La collection de M. A. Meyer, à Genève, renferme la même pièce en argent, du
poids de 0""",816.
122
DESCRIPTION DES MONNAIES. 123
II. DEUX-CENTIMES '
682. Deux-centimes de 1839.
Semblable à celui du no 678. sauf CENTIMES
Rev. Semblable à celui du n° 678.
Poids is™,400. — Mod. 0'" ,016. — Bill. — Musée de Genève.
PI. XV, n" 121.
Plusieurs variâmes.
683. Frappe en argent du deux-centimes de 1839.
Le droit et le revers sont semblables à ceux du iio 682.
Poids 1^™ ,800. — Mod. O"" ,016. — AR. — Coll. de M. A. Meyer.
684. Essai non adopté du deux-centimes de 1858, par Antoine Bovy.
2
Semblable à celui du no 681, sauf CENTIMES
Rev. semblable à celui du no 681.
Poids 1""" ,570. — Mod. O^^OH. — Laiton. — Musée de Genève.
La même pièce en argent e.xiste au Musée de Genève et pèse L''™-,310.
m. QUATRE-CENTIMES «
685. Quatre -centimes de 1839.
4
Semblable à celui du no 678, sauf CENTIMES
Rev. semblable à celui du n° 678.
' Voy. ci-dessus, p. 70 et 71.
- Voy. ci-dessus, p. 70 et 71.
123
124 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
Poids 1^"",850. — Mod. 0'",0185. — Bill. — Musée de Genève.
PI. XV, 110 122.
686. Frappe en argent du qualre-ceniimes de 1839.
Le droit el le revers sont semblables à ceux du n" 685.
Poids 2s""-,190. - Mod. 0"',0186 - AH. — Musée de Genève.
IV. CLNU-CENTIMES '
687. Essai non adopté du cinq-centimes de 1838, par Antoine Bovy.
R:C:
E.\ergue GENEVE
5
Dans le champ CENTIMES
1838
Le chiffre 5 se trouve entre R : et G :
Rev. semblable à celui du n» 631.
Poids ls'",920. — Mod. 0" ,018. — Laiton. — Musée de Genève.
La même pièce frappée en argent, du poids de 28*^"" ,500, existe au Musée de
Genève.
688. Cinq-centimes de 1840.
REP ET GANT
Exergue DE GENEVE
5
Dans le champ CENTIMES
1840
Rev. semblable à celui du n" 678.
Poids 1*^™ ,950. — Mod. 0" ,020. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
Voy. ci-dessus, p. 72 el suivantes.
124
DESCRIPTION DES MONNAIES. 125
689. Frappe en argent du cinq-cenlimes de i840.
Le droit, le revers el le module sont semblables à ceux du n" 088.
Poids 2^ ",200— AR. —Goll.de M. P. Marin.
690. Essai non adopté du cinq-cenlimes de 1840.
POST TENEBRÂS LUX
5
Dans le champ CENTIMES
1840
Le chiiïre 5 est accosté de deux ornements.
Rev. Armes de Genève entourées, dans un double cercle, de 21 points ou lunules
et surmontées de J H S, lequel sigle semble figurer une vingt-deuxième unité.
Poids 3^'" ,020. — Mod. O" ,020. — GU. — Goll. de la Soc. d'hisl. el d'arcli.
de Genève.
Nous ne savons qui a gravé les coins de celte monnaie. A coup sûr ce n'est pas
Antoine Bovy; la lourdeur de la composition rappelle un peu le travail de Gœllner.
691. Cinq-cenlimes de 1847 .
Semblable à celui du n° 675, sauf 1847 + après Genève el dans le cbam|) 5 au
lieu de I.
Rev. semblable au n" 675.
Poids 1^™ ,970. - Mod. 0" ,019. - Bill. — Musée de Genève.
PI. XV, n» 126.
Plusieurs variantes.
692. Frappe en argent du cinq-centimes de 1847.
Le droit, le revers et le module sont semblables à ceux du n» 691.
Poids 2s™-,l50. — AR. - Musée de Genève.
125
126 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
V. DIX-CExMlMES
693. Dix-centimes de 1839.
Semblable à celui du n» 078, sauf CENTIMES
Rev. Semblable à celui du no 678.
Poids 3^™-,150. — Mod. 0" ,022 . — Bill. — Musée de Genève.
PI. XV, no 123.
Plusieurs variantes.
694. Frappe en argent du dix-centimes de i839.
Le droit, le revers et le module sont semblables à ceux du n" 693.
Poids 4^™ ,040. - ÂR. — Musée de Genève.
695. Essai non adopté du dix-centimes de 1838, par Antoine Bovy.
Semblable à celui du n°681, sauf CENTIMES
Rev. semblable à celui du n» 68i.
Poids 3^"" ,870. — Mod. 0"022. — Laiton. — Musée île (îenève.
Celle pièce présente des faces légèremenl concaves.
Le'musée de Genève possède la même pièce en argent du poids de 2s'°'-420.
696. Dix-centimes de 1844.
10
Semblable à celui du no 678, sauf dans le cbamp CENTIMES
1844
Rev. semblable à celui du n" 678.
' Voy. ci-dessus, p. 70 et suivantes.
126
DESCRIPTION DES MONNAIES. 127
Poids 2^™-,750. — Mod. 0"\022. — Bill. — Muséo de Genève.
Plusieurs variantes.
697. THx-cenlimes de 1847.
Semblable à celui du n" 675, sauf CENTIMES dans le chami) et x après
GENEVE.
Rev. semblable à celui du n» 675.
Poids 2^™-,530. — Mod. 0",0'22. — P.ill. — Musée de Genève.
PI. XV, n» 127.
Plusieurs variantes.
698. Frappe en argent du dix-centimes de 1847.
Le droit, le revers et le module sont semblables à ceux du no 697.
Poids 3^™ ,030. — AR. — Musée de Genève.
VI. VINGT-CINQ-CENT [MES '
699. Vingt-cinq-centimes de 1839.
25
Semblable à celui du no 678, sauf CENTIMES
Rev. semblable à celui du n" 678.
Poids 4^™ ,050. - Mod. 0" ,025. - Bill. — Musée de Genève.
PI. XV, n« 124.
Plusieurs variantes.
700 Frappe en argent du vingt-cinq-centimes de 1839.
Le droit, le revers et le module sont semblables à ceux du no 699.
Poids 5^™ ,400. — AR. - Coll. de M. P. Marin.
' Voy. ci-dessiis p. 70 et suivantes.
127
128 HISTOIRE MONÉTAIRE DE GENÈVE.
701. Essai non adopté du innql-cinq-cenlimes de f 838, par Anloine Bovy.
REP ET CANTON DE GENEVE *
25
Dans le champ et en trois lignes CENTIMES
1838
Rev. Semblable à celui du n° 681, sauf que le champ est blasonné.
Poids 5^™-,090. — Mod. 0" ,025 . — AR. — Musée de Genève.
Celte pièce présente des faces sensiblement concaves.
La collection de M. P. Slrœhlin renferme la même pièce en bill()n,(lu poids de
2^--500.
701. Vingl-cinq-cenlimes de i844.
Semblable à celui du no 699. sauf 1844.
Rev. semblable à celui du no 699.
Poids 3^™, 8 10. — Mod. 0" ,025. — Bill. — Musée de Genève.
Plusieurs variantes.
702. Vincjl-cinq-cenhmes de 1847.
REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE «
2.T
Dans le champ et en trois lignes CENTIMES
1847
Rev. semblable à celui du n" 675.
Poids 3^™ ,630. — Mod. 0" ,025. — Bill. - Musée de Genève.
PI. XV, n" 128.
Plusieurs variantes.
703. Frappe en argent du vingt-cinq centimes de i847.
Le droit, le reverset le module sont semblables à ceux du n" 702.
Poids 4^™ ,930. — AR. — Musée de Genève.
128
DESCEII'TION DES MONNAIES. 129
704. Essai non adopté du vingl-cinq-cenlimes de 18i7, par Auguste Bonel.
Semblable sauf quelques légères variantes au n» 702.
Rev. POST TENE- -BRAS LUX
Exergue A B
Armes de Genève sur champ blasonnë, dans un carlouche moins orné qu'au
n<> 702, surmonté du même soleil.
Poids 4^™ ,920. — Mod. 0™ ,025. — AR. — Musée de Genève.
705. Essai non adopté du vingt-cinq-cenlimes de 1847, par Auguste Bovet.
REPUBLIQUE ET CANTON
Exergue * DE GENEVE *
25
Dans le champ et en quatre lignes CENTIMES
^ ^ ^ 1847
Rev. POST TENE- -BRAS LUX Entre POST et TENE, comme entre
BRAS et LUX se trouve un petit ornement sous la forme d'un point entouré d'un
cercle.
Armes de Genève sur fond blasonné, dans un cartouche très orné, semblable à
celui du n° 677, surmonté d'un soleil aux rais sans nombre, au centre duquel se
trouve I H S
Poids 3^™,300. — Mod. O"' ,025. — AR. — Coll. de M. P. Marin.
La coUeclion de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève renferme la
même pièce, frappée en cuivre, du poids de 3^",740.
706. Essai non adopté du vingl-cinq-cenlimes de 1847, par Gœllner.
REPUBLIQUE ET CANTON
Exergue DE GE.NEVE
25
Dans une couronne de laurier, dans le champ et en trois lignes CENTIMES
1847
TOME II 129 17
130 msToniE monétaire de genève.
Rev. Armes de Genève sur fond blasonné, dans un cartouche surmonté de la
légende POST TENEBRAS LUX et d'un soleil aux rais sans nombre, au centre
duquel on lit J H S
Une palme et un rameau d'olivier réunis parle bas entourent le cartouche. Le
bas de la pièce semble porter des caractères ou des ornements indistincts.
Poids 5^™,120. — Mod. 0" ,025. - AR. — Coll. de la Soc. d'hist. et d'arch. de
Genève.
La collection de M. A. Meyer renferme la même pièce, frappée en plomb, du
poids de T^" ,500.
MONNAIES D'ARGENT
I. CliSQ FKA.NCS '
707. Cinq-francs de iS48.
REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE
Exergue ant. ^t bovv
Dans le champ, entourés d'une couronne de laurier nouée par le bas et en
5
trois lignes : FRANCS
1848
Rev.
En exergue POST TENEBRAS LUX
Écu de Genève |)lacé sur un cercle et le surpassant sauf à droite et à gauche,
et surmonté d'un soleil au centre duquel IHS dans un cercle.
Poids 26"™. — Mod. 0'",037. — AK. — Musée de Genève.
PI. XV, no 129.
II. DIX FRANCS»
708. Dix-francs de 4848.
10
Semblable à celui du n" 707, sauf rinscription FRANCS placée au centre
1848
'-' \o\. ci-dessiis. p. 78 à 81.
130
DESCRIPTION DES MONNAIES. 131
d'une couronne Tormée d'un rameau de chêne el d'un rameau de laurier noués
par le bas, et en exergue AN P le HOVY
Rev. semblable à celui du n° 707.
Poids 85'5"'',51. — Mod. 0'°-,048. — AR. — Musée de Genève.
PI. XV, n» 130.
MONNAIES D'OR
I. niX KHANCS '
7(m. Dix-francs de 1848.
X REI» ET GANT x
Exergue DE GENEVE
10
Dans le champ FRANCS
1848
Rev. POST TENE BRAS I.UX x
Armes de Genève dans un cercle surmontées d'un soleil placé enln; TENE et
BRAS. Ce soleil est formé de six rais droits et de six rais ondulés et porte au
centre IHS dans un cercle.
Poids 3^^,820. — Mod. 0",0185. — AU. — Musée de Genève.
PI. XV, no 131.
II. VINGT FRANCS 2
710. Vingt-francs de 1848.
20
Semblable à celui du n» 709, sauf FRANCS
1848
Rev. semblable à celui du no709.
Poids 7^™ ,650. — Mod. 0" ,022. — AU. — Musée de Genève.
PI. XV, no 132.
'-* Voy. L-i-tl(^ssiis, p. 78 à SI .
131
TABLEAU DES MONNAIES GENEVOISES
FRAPPEES DE 17»2 A 18 48
Nous résumons, dans le tableau qui suit, les émissions des monnaies frappées
à Genève de 1792 à 1848. Les millésimes en caractères ordinaires sont ceux des
monnaies que nous avons eu entre les mains en nature ou comme empreintes;
les chiffres surmontant ces millésimes représentent le nombre des variétés décrites,
mais non pas le nombre des variantes pouvant exister; quant aux millésimes en
italique, ce sont ceux portés par des monnaies dont la loi prévoyait la frappe mais
que nous n'avons pu retrouver'.
CHAPITRE I
MONNAIES IlÉVOLUTIONNAlliËS DÉCIMALES ET DE LA l't.N DE LA ItÉl'lJBLiyUE
1792-1798
a. Monnaies révolutionnaires décimales, 1792-1795,
MONNAIES DE I5ILL0N ET MONNAIES D'ARGENT IIL DEMl-GE.NEVOlSESouCINQ-
DECIMES
DE CUIVRE
l. MI.MMESou Ql'AUTS DE-CEN-
TIMES
179 4
17'Ji
II. CENTIMES
I. MIDECIMES ou CLNQ-CEiNTI-
MES
1794 (Mi-déciine et frappe
sur flan épaia.
II. DÉCIMES ou DIX-CEiNTIMES
1794 AR. et CU.
i7'.>4
IV. GENEVOISES ,,u DIX-DÉCI-
MES
1794 AR. CU. PB. (Essai de
CU.)
IV hts. ECU DE XIIJI' LUIUNS
1794 CU. SN. PB.
Il bis. DOUBLE-DÉCIME
1794 (essai) AR. et CU.
• Les abréviations indii]iiant la nature des métaux sont les suivantes : AU., or; AR.. argent;
Bill., billon ; CU., cuivre ; SN., ctain; IML, ploiul».
132
TABLEAU DES MdXXAIES GENEVOISES.
133
b. Monnaies de la fin de la République, 1795-1798,
MONNAIES DE BILLON 1798 Bill, et AR.
I. DEUX -QUARTS on SIX-DE-
MERS
i79o Bill, et eu.
II. SIX-OUAliTS ou DIX-HUIT
DENIERS ou U.N-SOU-SIX-DE-
MERS ,
1795'
III. TROIS-SOLS
795
IV. SIX-SOLS
1795 Bill. eu. et AR. ' Es-
sai en argent.
■1796 Bill, et CU.'
■1797 Bill.' et CU.
MONNAIES D'ARdEXT
I. OUINZE-SOLS
1794 AR.' et AU.
il. PETITS-ECUS ou ECUS DE
fi FF. 1 S. fi DR.N.
1795
III. GROS-ECUS ou ECUS DE
12 FF. 9 S.
1795
1796
CHAPITRE II
MONNAIES FRANÇAISES FRAl'PÉES A GENÈVE
I79S-I8I4
a. Monnaies de la Eépublique.
MONNAIES DE CUIVRE II. DECIMES
An VIII
I. CINQ-CEXTIMES . ,^,
An I\
An VIII
An IX
MONNAIES D'ARGENT
CIXQ-FR.\XCS
An IX. AR. et CU.
b. Monnaies du Consulat et de l'Empire.
MONNAIES D'ARGENT An XII
Au XIII
I. DEMI-FRANCS
An XII
An XI
II. FRAA'CS
III. DEUX-FRAXCS
An XII
An XIII
IV. CLNQFRANCS
An XII
An XIII
133
134
TABLEAU DES MONNAIES OENEVOISES.
CHAPITRE III
MONNAIES DE L4 KESTAURATION ET DES DERNIERS TEMPS DE LATELIEU
1814-1848
1. SIX-DEMERS
1 817 Bill. elAR.
1819 Bill, et AR.
1825 Bill. AR. .-1 M'.
1833 Bill, et AR.
a. Monnaies duodécimales, 1814-1838
II. SOLS
1817 Bill, et AR,
1819 Bill, et AR.
182.5 Bill.. AR. et IT,
1833 Bill, et AR.
m. SOLS-SIX-DENIERS
1817 Bill, el AR.
1825 Bi'i. AR el AU.
ESSAI DE LA PIECE DE 42 SOLS
SOIT LIVRE CÔIRANTE
1831 AR. et eu.
MONIS'AIES DE CUIVRE
CENTIMES
I84U eu.
1844 eu.
I84G eu.
1846 (essai) eu. et AR.
1847 eu. et AR.
1847 (essai) CU. et AR.
MONNAIES DE BILLON
1. CENTIMES
1838 (essai) Laiton et AR.
1839 Bill., AR. et AU.
II. DELX-CENTIMES
1838 (essai) Laiton et AR.
1839 Bill, el AR.
b. Monnaies décimales, 1838-1848.
m. (JUATRE-CENTIMES
1839 Bill, et AR.
IV. CINQ-CENTIMES
■1838 (;essai) Laiton et AR.
1840 Bill, et AR.
1840 (essai) eu.
1847 Bill et AR.
V. DIX-CENTIMES
1838 (Cessai) Laiton et AR.
1839 Bill, et AR.
1844 Bill.
1847 lîill. ri AR.
VI. VlS(iT CIXU-CEVTIMES
1838 (essai') Bill, et AR.
1839 Bill, el AR.
1844 Bill.
1847 Bill, et AR.
1847' (^ essai) AR. \ UU,
et l'B.
MONNAIES D'ARGENT
I. CINQ-FRANCS
1848 AR.
II. UIX-FRANCS
1848 AR.
MONNAIES D'Oli
I. 1)1X|-RANCS
1848 AU.
Il VIM.T FRANCS
1848 AU.
Ti^BLE DES MATIERES
Pages.
Introduction ri
l'REMIÉRE PARTIE. Époque révulutioiiiiaire et lin de la République, 17.i2-17.lS 7
Chapitrk I. Systè.mes monét.\ires 8
Ch.^pitre II. Officiers et employés 10
1 . Généraux, commissaires, inspecteurs 10
i . Gardes 10
'.'j . Entrepreneurs '20
i. Graveurs "23
5 . Essayeurs 24
6 . Ouvriers et mamrnvres 2ô
Ch.\PITRE m. E.MPLACEMENTS DE l' ATELIER 25
Chapitre IV. Activité de l'atelier 26 .
§ 1 . Monnaies décimales frappées en vertu lie la loi du 17 octobre 17'.t4- 27
A. Monnaies d'argent 27
1 . Genevoises ou dix-centimes 27
2 . Demi-genevoises ou cinq-décimes 28
3 . Décimes ou ilix-centimes "28
4. Mi-décimes ou ciuq-centimes 30
B. Monnaies de billon et de cuivre 31
i . Centimes 31
2. Minimes ou quarts-de centimes 31
§ 2. Monnaies frappées d'après le système duodécimal, de 170') à I70S 31
A . Monnaies d'argent 32
i . Gros-écus ou écus de 12 tï. '.I s 32
2 . Pelits-écus ou cens de 6 0'. 4 s. 6 den 33
3. Quinze- sols 33
B . Monnaies de billon 31
1 . Six-sols 34
2 . Trois-sols 35
3 . Six-quarts ou dix-huit-deniers 3'i
4. Deux-quarts ou six-denicrs 35
Tableau des émissions de l'atelieh monétaire de Genève dk 1 702 a 1 798 37
Chapitre V. Taxes et relations monétaires de Genève avec l'étranger 30
DEUXIÈME PARTIE. Occupation française (1798-1813) 43
Chapitre 1. Établissement d'un hôtel des monnaies français a Genève 43
135
loG TAlil-K DES MATIÈRES
Chapitre II. Acuvité dk l'atelikr 45
1 . Monnaies de enivre 46
2 . Monnaies d'argent 46
A . Monnaies de la Répnbliqiie 46
I! . .Munnaies du Consulat et de i'Em|iiie 47
TaBLEAT DKS K.MISSIO.NS IIK I.'aTELIEK MONÉTAIUE de r.ENÈVE, r)E 17".I8 A 1813 48
TfîOISIÉME l'.VRTIt]. Reslauratîou de la République et derniei-s tenipM de
l'atelier i lSi3-l<SlS) 49
Chapiihe I. Système-; mdnktaiues 49
Chapitre H. Personnel de la Monnaie 57
I . Commissaires 57
'1 . Entrepreneurs 59
3. Graveurs 62
4 . Essayeurs 63
5. Ouvriers et nianonivres 63
Chapitre III. Emplacevients de l'atelier 64
Chapitre IV. Activité de l'atelier 66
§ I. Monnaies frappées de 1813 à 1838, d'apris le système du lloriii 66
§ II. Monnaies frappées de 1838 à ISiS, d'après le système du franc 70
Tableai; des émissions de l'atelier monétaire de Genève, de 1813 a 1848 82
Chapitre VIL Retrait des anciennes monnaies 84
1" Retrait pour cause d'usure 84
2° Reirait pour cause de changement de système monétaire 85
3° Retrait des monnaies genevoises pour faire place aux monnaies fédérales 88
QU.VTRIÉME PARTIE. De<$cription des moanaie<!i genevoî>iie!<i, de 1792 à 1818 90
Chapitre I. Monnaies révolutoinnaires décimvle-; et de la fin de la Répurliule, 1792-1798. 91
a. .Monnaies révolutionnaires décimales, 179"2-179r) 91
.Monnaies de billon et de cuivre 91
I. .Minimes ou rpiarts- de-centimes et centimes , 91
Monnaies d'argent 9 1
1. Mi-ilécimes ou cinq-centimes 91
II. Décimes ou dix-centimes 92
m. Deini-genevoises ou cinq-décimes 94
b. .Monnaies lie la liii île la République, 1 79.')-! 798 9(')
Monnaies de rillon 96
I. Deux-quarts ou six-deniers 96
II. Six-(piarts on dix-buit-deniers on uii-sol-six-deniers 97
III. Trois-sols • 97
IV. Six-sols 98
.Monnaies d'argent lui
I. Quinze-siils 101
II. Petits-écus ou écus de 6 IT. 4 s. 6 den 103
III. Gros-éciis on écus de 12 IT. 9 s 104
Chapitre 11. Mdnnme- frani;aises frappées a Genève. 1798-1813 105
a. .Monnaies de la République 105
136
TABLE DES MATIÈRES. 137
Pages.
Monnaies de cuivke 105
I . Cinq-centimes "105
II . Décimes I ÔG
Monnaies d'argent 107
Cinq-francs 107
b. Monnaies du Consulat et de l'Empire 108
Monnaies d'argent 108
I . Demi-francs 108
H. Francs 109
III . Deux-francs 1 10
IV . Cinq-francs 111
Chapitre III. Monnaies de la Restauration et des derniers temps de l'atelier. 1813-1848 ... 1 12
a. Monnaies duodécimales, 1813-1838 112
1 . Six-deniers 112
II. Sols 115
III . Sols-six-deniers 117
b. Monnaies décimales, 1838-1848 119
Monnaies en cuivre 119
I. Centimes 119
Monnaies de billon 121
I. Centimes 121
II . Deux-centimes 123
III. Quatre-centimes 123
IV. Cinq-centimes 124
V , Dix-centimes 126
VI . Vingt-cinq-centimef 127
Monnaies d'.argent 130
I . Cinq-francs 130
II. Dix-francs 130
Monnaies d'or 131
I . Dix-francs 131
II . Vingt-francs 131
Tableau des moniistiesii gonevoises frappées de 1 799 à f 848 132
EXPLICATION DES PLANCHES'
PLANCHE X \
Pages. Pages.
Fig. 86. — Six-denieis de 1795 35 96
Fig . 87 . — Un-sol-six-deniers de 1 795 35 97
Fig. 88. — Un-sol-six-deniers de 1795 35 97
Fig. 89. — Trois-sols de 1795 35 97
Fig . 90. — Trois-sols de l'an 7 35 98
Fig. 91. — Six-sols de 1795 34 98
Fig. 92. — Six-sols de Tan 6 34 100
Fig. 93. — Six-sols de 1795 34 99
Fig. 94. — Cinq-centimes de 1794 30 91
Fig. 95. — Décime de 1794 28 92
Fig. 96. — Quinze-suls de 1794 33 I0i2
PLANCHK XI.
Fig. 97. — Demi-écu de 1795 33 103
Fig. 98. — ECU de XII florins de 1794 8 n. ' 95
Fig. 99. — Essai de la Genevoise de 1794 27 95
Fig. 100. — Genevoise de 1794 27 94
Fig. 101. — Gros-écu de 1795 32 104
PLANCHE Xll.
Fig. 10:2. — Gros-écu de 179f. 32 104
Fig . 103. — Cinq-centimes de l'an 8 46 105
Fig . 104 . — Un-décime de l'an 8 46 106
l')g. 103. — Demi-franc de l'an 12 47 108
Fig. 106. — Un-franc de l'ail XI 47 109
Fig. 107. — Un-franc de l'an 13 47 110
Fig. 108. — Deux-francs de l'an 12 47 1 10
' La numérotation des planches et des figures continue celle des planches et des figures de VHistoire moné-
taire de Genève de 1535 à 1792.
' Pour chaque figure, nous renvoyons à deux pages distinctes : à la première, on trouvera l'histoire de la
monnaie, à la seconde sa description.
138
EXPLICATION DES PLANCHES 139
PLANCHE XIII.
Pngos. Pages.
Ftij. 109. — Cinq-1'iancs de l'an '.) 4t) 107
Fig. i 10. — Cinq-francs de l'an 12 M 111
Fi(f. 111 . — Cinq-francs de l'an 13 47 III
PLANCHE XIV.
Six-deniersde 1817 06 à 78 112
Si.\-deniers de 1819 GG à 78 113
Un-sol de 1817 66 à 78 115
Un-sol de 1819 G6 à 78 115
Un-sol de 1825 66 à 78 116
Un-sol-six-deniers de 1817 G6 à 78 117
Un-sol-six-deniers de 18-25 GG à 78 H8
Quarante -deux-sols de 1831 66 à 78 118
PLANCHE XV.
%. /S'O. —Un-centime de 1830 66 à 78 121
Fu]. lîl. — Deux-centimes de 183'.» 66 à 78 123
A^. /.2?. — Quatre-centimesde 183'.l 66 à 78 123
Fjg. /23. — Dix-centimes de 183'.t GG à 78 126
Fiq . 1M. — Vingt-cinq-centimes de I83'.l 66 à 78 127
F'uj . IÎ5. — Un-centime de 184-7 , (16 à 78 120
f'«3. /t^6'. —Cinq-centimes de 1847 66 à 78 125
Fi(j. 127. — Vingt-cinq-centimes de 1847 GG à 78 128
Fig. /2*. — Vingt-cinq-centimes de 1847 66 à 78 129
Fîg. /i9. -Cinq-francs de 1848 78 à 81 130
Fifl. /.«-t». —Dix-francs de 1848 78 à 81 13(1
F(V/. /,?/.— Dix-francs de 1848 78 à 81 131
Fîy. /.'Î2. -Vingt-francs de 1848 78 à 81 131
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