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Full text of "Des premiers monuments chrétiens de Genéve : et spécialement d'une lampe en terre cuite avec l'effigie des douze apôtres"

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MÉMOIRES  ET  DOCUMENTS 


PUBLIES  PAR  LA 


SOCIÉTÉ  D'HISTOIRE  ET  D'ARCHÉOLOGIE  DE  GENÈVE 


SÉRIE  IN-4° 


GENEVE.  IMPRIiTERIE  CHARLES  SCHUCHARDT 


MÉMOlliES  ET  DOCUMENTS 


PUBUKS   PAK   LA 


SÉRIE    I\-4° 


TOME      PREMIER 


,.^i=-sc>"f?5i<?*rxr>' 


GENEVE 

J.    J  U  L  L  I  E  N  ,    L  I  B  R  A  I  I!  E  -  É  D  I  T  E  U  R 

PARIS 
LIBRAIRIE  FISCHBACHER 

Société  anonyme 

33,    RUE    DE    SEIKK,    33 

1870—1887 


DES  PREMIERS 


MONUMENTS  CHRÉTIENS 


DE   GENÈVE 


ET  SPECIALEMENT 


D'UNE  LAMPE  EN  TERRE  CUITE 


AVEC  L'EFFIGIE  DES  DOUZE  APOTRES 


J.-B.  DE  ROSSI 


(TRADUIT     DE     L'ITALIKN) 


GENÈVE 

J.    JULLIEN,     LIBRAIRE-ÉDITEUR 

PARIS 

A.  ALLOUARD,  RUE  SERPENTE,  37 
1870 


OESÉVE,    IMPRIMERIE    RAMBOZ    ET    SCHUCHARDl 


TUr  CTÎT'     C'iTFB 


DES 


PREMIERS  MONUMENTS  CHRÉTIENS  IIE  C.ENÈVE 


ET  SPECIALEMENT 


D'UNE   LAMPE    EN    TERRE   CUITE 

AVEC  L'EFFIGIE  DES  DOUZE  APOTRES 


Dans  ma  dissertation  relative  aux  lampes  portant  des  enddèmes  chrétiens, 
découvertes  à  Rome  sur  le  mont  Palatin,  j'ai  t'ait  mention  de  (|iiel(pies  olijels  en 
terre  de  nu'me  nature  Irouvés  ;'i  (ienève,  et  sur  lesquels  mon  attention  avait  été 
attirée  [lar  un  amateur  distingué  des  études  historiques  et  archéologiques,  le 
comte  de  Richemonl.  J'ai  |»romis  d'en  parler  dans  un  article  spécial,  elle  sujet,  il 
tant  en  convenir,  est  digne  de  cette  peine  el  de  cet  hommage. 

Je  dirai  d'abord  pourquoi  les  archéologues  ne  doivent  pas  laisser  passer,  sans  y 
prêter  attenlion,  les  lanqies  de  Genève;  je  chercherai  eiisnile  (piel  est  le  sens 
symbolique  de  Tune  d'entre  elles  cpii  est,  jusqu'à  [irésenl,  un  exenqdaire  iniiipii'. 
et  qui  présente  un  type  dont  linterprétation  mérite  bien  les  quelques  ellorts  (pielle 
peut  coûter. 

Ce  n'est  pas  dans  des  tombeaux,  mais  dans  rinli'rienr  de  la  ville  et  sur  le  s(d 
même  qu'occupaient  les  anciens  habitants  de  la  (Ienève  Helvéto-Romaine,  qu'on! 
été  trouvées  les  lampes  en  terre  cuite  dont  j'ai  l'ail  reproduire  le  dessin'.  Outre 


'  Les  plaiiflies  joiiUe.s  à  cette  tr;uliiLli(iii  lejutnliiisent  les  imniies  clirétiemii's  du  luiisée  de  (îeiiève, 
d'yprès  les  copies  qui  en  ont  été  faites  pai'  M.  Hanimann.  I>a  lampe  figurée  sous  le  w  o,  pi.  II,  a  été 
trouvée  dans  l'église  de  Saint-l'ieiTe,  à  Genève,  postérieurement  au  travail  de  M.  de  Rossi. 


4  PREMIERS   MONUMENTS   CHRÉTIENS   DE   GENÈVE. 

les  photographies  qui  m'ont  été  données  par  mon  oltligeant  ami,  j'ai  vu  les  origi- 
naux mêmes  dans  le  Musée  de  Genève,  et  j"ai  appris  de  viv(>  voix  par  M.  Gosse, 
directeur  de  ce  Musée,  sur  quel  emplacement  et  de  quelle  manière  la  découverte 
s'était  faite.  Ces  lampes  sont  en  argile  de  bonne  qualité,  qui  est  rouge  dans  les 
unes  et  jaunâtre  dans  les  autres.  Elles  appartiennent  à  l'époque  romaine.  Lmus 
formes,  leur  matière,  leur  style  indiquent  que  les  deux  premières  (nos  \  d  2)  sont 
du  (pialiième  siècle  environ,  et  la  troisième  (no  3)  du  siècle  suivant  ou  du  sixième. 
Celle  qui  porte  l'empreinte  (hi  poisson  (no  4)  me  paraît  aussi  être  du  quatrième 
siècle,  approximativement. 

La  découverte  de  ces  quatre  lampes  à  Genève,  et  leur  incontestable  authenticité 
est  un  fait  qui  doit  être  signalé  dans  les  annales  géographiques  des  trouvailles  de 
celte  espèce.  Des  monuments  beaucoup  moins  anciens  et  beaucoup  moins  impor- 
tants, recueillis  dans  les  environs  de  Genève  ou  dans  les  pays  limitrophes,  ont 
attiré  l'attenlidn  des  archéologues  et  des  historiens  qui  recherchaient  les  signes 
matériels  des  origines  chrétiennes  dans  ces  régions-là.  On  a  voidu  attribuer  aux 
premiers  siècles  de  notre  ère  les  plaques  de  métal,  garnies  de  fermoirs,  destinées  à 
des  ceintures  de  cuir,  et  sur  lesquelles  sont  dessinées  et  gravées,  de  la  manière  la 
plus  grossière,  des  croix  et  des  tigures  en  prières,  principalement  celle  de  Daniel 
au  milieu  des  lions'.  Ces  plaques  de  métal  se  trouvent  presque  exclusivement  dans 
les  tombeaux  du  territoire  genevois  et  de  la  Hourgogne.  Quelques-unes  de  ces 
grandes  agrafes  |iortent  des  inscriptions  renfermant  des  foiinules  d'acclamation 
de  l'ancien  style  épigraphi(iue  :  VIVAT  DEO,  VTERE  EELEX,  et  <les  noms  qui 
déterminenl  la  sigiulication  bisloricpie  et  bibliipie  des  figm'es  en  oraison,  à 
l'exenqde  de  ce  qu'on  trouve  sur  les  monuments  |»lus  anciens  :  DAMEE  PUO- 
PHETA.  ABBACV  PnoPIIETA.  Malgn'"  cela,  le  style  barbare  de  ces  objets  et 
l'examen  des  tombeaux  don  ils  sortent  les  ont  fait  reconnaître  pour  des  produits 


'  V(i\.  Trojinn,  RrjircltMs  et  ;i.iri-n^s  aiiticiuos  (dans  Zeitschrift  tirr  antiq.  Gesellschaft  in  Zurkh,  lU. 
Ileft);  le  même,  DoscTiption  ih'>  lomliiMux  anti(iiies  de  Bel-Air.  Lausanne,  1841;  Blavignac,  Histoire  de 
l'AiTliitecture  sacrée  dans  les  iiiiciens  évLH'hos  de  Genève,  Lausanne,  Sion,  pi.  Vf,  p.  3-():  Siirigiiii. 
Agrafes  chrétiennes  mérovingiennes,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  de 
Ghàlons-sur-Saône,  lit,  3.")-43;  Gosse,  Notice  sur  d'anciens  cimetières,  et  Suite  à  la  Notice  sur  d'anciens 
cimetières  (eMiaits  des  tomes  IX  et  XI  des  Mémoires  de  la  Société  d'hisloire  et  d'archéologie  de  Genève); 
Le  Blant,  Inscriptions  chrétiennes  des  (iaules,  1,  492-49.1. 


LAMPE    EN    TERRE    CUITE.  5 

de  répoque  mcrovingicnnc  par  MM.  Le  Blant,  Surigny  cl  Gosse.  Ce  sont  les  der- 
niers anneaux  et  les  réminiscences  à  peine  reconnaissables  des  types  appartenant 
au  symbolisme  chrétien  primitif. 

On  a  attaché  plus  d'importance  aux  inscriptions,  rpiaiid  il  s'est  agi  de  rerliercher 
les  souvenirs  de  l'aiilirpie  église  de  Genève.  Blavignac  a  tiré  des  manuscrits  d'un 
anonyme  l'épitaphe  suivante,  trouvée  en  1690  à  Genève  et  maintenant  disparue': 

HIC  REQUIESCIT 
IN  PAGE  BO^E  ME 
MORIE  L.  E.  QVI 
VIXIT  ANNVS  XIII. 
M.    M.    M.    M.    M. 

Mommsen  a  dit  de  celte  inscription  cju'elle  esta///  recens  aut  /"«/sa"^,- mais  elle  n'est 
ni  fausse,  ni  moderne.  La  fornude  épigraphiquc  par  laquelle  commence  l'épitaphe 
appartient  à  la  fin  du  cinquième  siècle  ou  au  sixième,  surtout  dans  les  Gaules  \  Au 
dix-septième  siècle  un  faussaire  ne  se  serait  point  avisé  de  choisir  précisément  un 
début  de  ce  genre  qui  n'avait  aucune  im|iorlance  pour  son  imposture.  Les  lettres 
L.E.,dont  personne  alors  ne  comprenait  le  sens,  soûl  authentiques  telles  signifient 
laudabilis  femina;  car  souvent  dans  le  cinquième  siècle  l'E remplace  l'F*.  Ces  lettres 
désignent  la  femme  d'un  d('curion  nuuiicipal;  parce  que  c'était  au  corps  des  décu- 
rions que  s'appli((uait  le  litre  de  laudabilis\  Le  |)rouom  l'elatif  masculin,  qui  s'ac- 
corde ici  avec  femina,  n'est  pas  un  olislacle  à  notre  int(>rprétalion;  car  dans  les 
inscriptions  des  bas-temps  l'emploi  de  Q\\  au  lieu  de  Q^'E  est  des  plus  fréquents. 
Il  manipie  le  nom  propre  de  la  d(''finite;  et  ceci  prouve  que  la  pierre  était  brisée  et 
que  l'inhabile  copiste  a  transcrit  rinscription  comme  si  elle  ('tait  entière  et  sans 
distribuer  les  lignes  comme  elles  l'étaient  sur  la  |)ierre.  Au  bas  de  sa  copie  il  a  mar- 
qué, je  pense,  des  :ig~ngs  pour  indiquer  la  cassure;  ces  signes  ont  été  pris  par  un 


'  Ouvrage  cité,  p.  tl. 

^  Inscr.  Helv.  add.  et  emend.,  n.  33.'). 

^  De  Rossi,  Inscr.  clirist.,  I,  cxii;  Le  Blant,  ouvrage  cité,  I,  p.  ix,  xix. 

*  Voy.  Le  Blant,  ouvrage  cité,  p.  xix,  xxiv. 

'  Voy.  De  Rossi,  Bull,  di  Arcli.  crisl.,  i8fi5,  p.  Sfi. 


6  PREilIERS   MOXUJIEXTS   CHRÉTIEXS  DE   GENÈVE. 

second  copiste  plus  iiiliabilo  oncorç.  iioiir  iiii(|  .M  et  ont  provoqué  le  jugement  de 
Mommsen:  aiit  rerens  mil  falsa.  Ces  M  prétendus  pourraient  aussi  être  un  orne- 
ment, connue  la  suite  d'X  qu'on  trouve  au  bas  d'une  ('pitaphe  piihlii'e  par  Bol- 
detti.  p.  377.  Mais  le  texte  de  Vinscription  n'est  pas  complet,  et  il  y  niampie  l'in- 
dication du  jdur  au(iiii'l  la  ({('liiulf  uumnii  (Mi  lui  ciilerrc'e.  ('elle  date,  comme  le 
lail  observer  Le  IJIaiil.  se  caidiilre  ordinairement  daii^  les  iiis(  riplinns  l'uné- 
raires  des  Gaules,  au  commencement  desquelles  se  trouve  la  foiniule  complète  : 
Hic  requiesn'l  in  parc  hoinr  iiiemoriœ.  De  loul  cela  je  conclus  que  répita[»lie  dont  il 
s'agit  appartient  à  rt''poi[ue  où  Genève  conservait  encore  quebiiie-  usages  et  ([uel- 
ques  titres  de  l'administration  romaine;  elle  n'est  cependant  pas  antérieure  à  la  fin 
du  cinquième  siècle,  comme  nous  l'apprend  la  chronologie  épigraphique  de  la 
formule  qui  s'y  trouve. 

Le  même  Blavignac  cite  riiiscription  de  Sion  posée  eu  377  par  les  soins  de 
Pontius  Asclépiodote  prétevu'  rouiain,  comme  le  plus  ancien  monument  du 
cluistianisme  dans  les  trois  diocèses  de  Genève,  de  Lausamie  el  de  Sinn  '.  Celte 
inscription,  où  se  trouve  le  monogramme  du  Cbiisl  \)f^V..  indique  eu  elVel 
(pi'eu  o77  \r<.  priscœ  (l'de.s  t'ureni  reconstruites  el  agiainlii'>-.  \u^<i  plusieurs  érudil^ 
oui  voulu  m  conclure  raiilitinilt'  du  culle  cbn'lieii  el  Af^  T'ililiccv  (pii  lui  l'iaieul 
cousaci(''s  à  Sion  cl  dans  les  pavs  voisins.  Mais  il  y  a  tb'jà  idiisieurs  années  que 
j'ai  fait  observer,  dan-  une  Icllre  à  Mommsen,  que  cette  inscription  me  semblait 
avoir  poni'  (dijel.  non  des  édilices  sacrés,  mais  des  édifices  publics'-.  Augiistas  œdes 
esl  le  nom  par  Icipiil  les  iir^sigue  le  préteur  l'oniain.  ipii  les  dédie  à  la  rcspuhlica. 
11  s'agissail  donc,  --elon  moi.  du  palais  des  pn'lcin-  imp(''riaii\.  el  le  monogramme 
gi'axi'  siir  rinvcripiion  indiipie  ^enlcmenl  la  l'crNciu'  (  InV'lienne  de  l'onlin^  Asclé- 
piodote. ipii   In!   nn   ile^   preuùers  magisirals  romain<  ipii  lirenl  placi'r  le  >igne 

•  DEVOTIOXE-  VIGENS- 
AVr.VSTAS  PONTIVS-   AEDIS   :,)|;«     " 

t{i::srirvir  i>i{aetor- 

LO.NGE-  PRAESTANTIVS-  ILLIS" 
OVAK-  PRISr.AE  STETERANT 
tAUS-  RESPVBLICA-  QVERE' 
l).\-  GRATIANÛ-  AVG.  IlII'  ET  MER-  COS- 
PUNTtVS-  ASCLEtMODOTVS-  V  P  P  D  D. 
'  Inscr.  Ilelv.  ii.  iU.  (^1.  Mozzoïii  Tav.  di  Storia  eccles.  Sec.  iv,  p.  41. 


LAMPE   EX   TERRE    CUITE.  7 

sacré  du  nom  cl  de  la  croix  de  Christ  sur  une  inscription  puldiquc.  relative  non 
à  un  édifice  du  culte,  mais  à  un  monument  civil'. 

Gelpke  regarde  comme  un  argument  |»lus  solide  en  taveni-  de  rinlrodui  lion 
du  christianisme  à  Genève,  Au  lem|»s  des  Riunains.  nn  a\ilre  ni(uiugi;iiiiinc  lonl 
semblable  à  celui  de  l'inscription  de  Sion  et  trouv('  ;i  (ienrvc  mr'mc-.  Il  est  de 
grande  dimension,  de  belles  formes  calligraphiques,  grav»'  sin-  une  «'■Muinie  pierre 
qui  i)orle  encore  deux  lettres  d'une  grandeui- respectable  :  S  I '.  Il  parail  etVecli- 
vement  avoir  t'ait  partie  d'une  inscription  monumentale,  et  il  est  probable  que 
celle-ci  avait  rappoil  à  nn  ('dilice  sacn''  el  à  la  plus  Mocienne  église  catlK'iJrale  de 
Genève.  Malgré  cela,  comme  une  appréciation  chronologique,  [ondée  sur  deux 
seules  lettres  et  sur  un  monogramme,  ne  peut  être  qu'approximative,  et  que  imus 
avons  tout  récemment  recouvré  d'importants  témoignages  iclalifs  à  des  l(asili(pies 
reconstruites  dans  cette  ville  au  commencemeid  du  sixième  siècle,  je  ne  voudrais 
pas  attribuer  avec  certitude  à  ce  fragment  l'honneur  dn  prenuer  rang  parmi  les 
monuments  des  origines  chrétiennes  genevoises.  J'ai  dil  (pie  nous  possé'dions 
aujoiud'luii  des  documeids  nouveaux  et  impoi'taids  sur  les  basiliques  recon- 
struites à  Genève  au  sixième  siècle.  Je  veux  parler  des  fragments  en  papyrus  des 
Homélies  d'Avitus,  archevêque  de  \  ieime,  ({('couverts  par  le  hès-sagace  investi- 
gateur de  tout  trésor  et  de  toute  rareté  cachés  dans  les  anciens  manuscrits, 
M.  Léopold  Delisle  '.  11  a  retrouvé  l'homélie  d'Avitus:  Dicla  in  dedicalione  hasilicœ 
qiiam  Maximus  Episcopus  in  Janavinsis  iirbis  oppido  condedil,  dislrucio  inihi  fano. 
M.  Rilliet,  sous  le  modeste  litre  de  Conjechires,  a  démoidi'é  selon  moi,  par  la 
réunion  des  preuves  les  plus  convaincantes,  que  celte  basili(iue  ('-lait  située  dans 
le  village  d'Annemasse,  à  quelques  milles  de  Genève.  Mais  c'est  h  Genève  même 
qu'a  été  prêchée  l'autre  homélie,  retrouvée  en  partie  dans  les  |iap\rus  par  M.  De- 
lisle :  Dicla  in  dedicalione  basilicœ  Genova  qiiam  hoslis  incenderal.   Le  christia- 


'  Voy.  sur  les  signes  chcétieiis  do,  ce  genre  mar(|iié.s  .sur  les  monnaies  et  les  mesures  légales  du  qua- 
trième siècle,  de  Rossi,  Bull,  di  .\rcli.  crist..  18;)'i.  p.  (12. 

^  Kirchengeschiclite  der  Sclisvciz.  lieru,  I8.')(i,  I,  ;i^. 

^  Blavi(jnac,  oavrage  cil(\  [ilanclie  f.  ii.  ;{;  Momnisi'ii,  ouvrage  cll('.  p.  lli. 

*  Ces  papyrus  ont  été  reproduits  el  inleri)rétés  avec  lieaucoiip  de  soin  dans  le  volume  intitulé  :  Ktudes 
paléograpliiiiues  et  historiques  sur  des  papyrus  du  IV"""  siècle,  en  partie  inédits,  renfermant  des  Homé- 
lies de  saint  Avit  et  des  écrits  de  saint  Augustin.  Genève  et  Bàle,  1866,  1  vol.  in-4°. 


8  PREMIERS   MOXUMEXTS   CHRÉTIENS   DE   GENÈVE. 

nisme  était  si  fier,  si  puissant  et  si  triomphant  ;i  l'époque  d'Avitus  sur  le  territoire 
de  Genève  et  dans  le  voisinage,  que  nous  lisons  dans  un  des  fragments  en  papyrus  : 
«  Sous  le  sceptre  llorissant  de  la  puissaurr  (  alliolique,  on  voit  se  multiplier  les 
lieux  de  prières,  les  ti'iii|ik>  do  martyrs,  les  sacrés  parvis;  les  bourgades  se  parent 
d'églises  non  moins  que  de  patrons,  ou  pour  mieux  dire  d'illustres  patronages 
des  bourgades  t'ont  des  villes.  » 

Les  lampes  dont  j'ai  parlé  en  commençant  me  semblent  appartenir  à  l'époque 
romaine,  et  elles  sont  par  consf'queut  aiiléricures  au  siècle  d'Avitus  et  des  rois 
burgondes  catholiques.  Celle  où  se  Irouve  représentée  la  croix  monogramma- 
lique  gemmée,  ornée  de  petites  croix  grecques  (no  3).  est  plus  récente  que  les 
deux  autres.  Elle  pourrait  être  voisine  ou  contemporaine  de  l'époque  d'Avitus, 
c'est-à-dire  de  la  fin  du  cinquième  siècle  ou  des  débuts  du  sixième.  En  revanche,  les 
deux  premières  (^no*  1  et  2),  et  sui'toul  celle  où  l'on  voit  les  douze  bustes,  image 
et  symbole  du  collège  ajjostolique,  sont  évidennneul  de  fabrique  romaine,  et  je 
les  crois  de  la  fin  du  quatrième  siècle  ou  du  commencement  du  cinquième.  La 
dernière,  dont  je  viens  de  parler  {no  1),  offre  un  type  si  rare  et  si  digne  d'examen, 
et  qui  se  trouve  si  intimement  lié  au  souvenir  des  premières  conversions  et  des 
premiers  néophytes  chrétiens  dans  Genève,  que  je  crois  qu'elle  mérite  une  étude 
particulière. 

A  peine  le  regard  s'est-il  porté  sur  celte  lampe  en  belle  et  bonne  argile  rouge, 
qu'il  est  choqué  d'une  dissonance  et  d'une  singularité  qui  semblent  difficiles  à 
expliquer.  Les  douze  bustes  rangés  en  cercle  autour  de  la  circonférence,  sont 
exécutés  conformément  aux  règles  de  l'art  céramique  et  du  style  chrétien  de 
l'époque  constantiniennc  ou  un  peu  postérieure.  Je  ne  puis  découvrir  dans  ces 
bustes  aucuuL'  liace  d'étude  iconographique  mais  j'y  vois  simplement  l'intention 
de  reproduire  douze  tètes  semblables  ou  prcscjue  semblables,  connue  symbole  de 
l'enseignement  uniforme  des  douze  prédicateurs  de  l'Évangile.  En  revanche,  la 
figure  qui  occui)e  le  centre  de  la  hunpe  est  d'un  caractère,  d'un  goût,  d'un  style 
tout  ditférents  des  ilouze  tètes  susdites.  Elle  représente,  dans  un  dessin  d'exécu- 
tion assez  grossière,  un  homme  d'ai)parence  barbare  dont  les  moustaches  et  la 
barbe,  épaisses  et  mal  soignées,  contrastent  absolument  avec  la  chevelure  bien  en 
ordre  des  apôtres.  Ce  persoimage  est  vêtu,  à  ce  ipi  il  me  semble,  d'une  tunique, 


LAMPE    EN   TERRE    CUITE.  9 

d'une  cuirasse  et  d\in  inaiitcau  niililaii'c  à  la  façon  romaine;  mais  il  csl  toiHi''  d'un 
grand  bonnet  dont  je  ne  jiuis  définir  la  forme  ni  {'('Iode.  11  esl  assis  sm-  un  siège 
(jui  esl  revèln  d'ornemenls.  D'où  provienl  une  (elle  dilIV'rence  sons  le  rajtporl  de 
l'art  enire  le  centre  et  la  circonf(M'ence  de  la  lainj)e\M^)iiel  ra|ip(irl  y  a-l-il  enire  la 
ligure  centrale  etl(^s  douze  tètes  (jui  l'environnent?  La  ri'iioiisr  à  ( es  deux  (|ii('s- 
lions  formera  l'explication  que  j'ai  promise  de  ce  monumcnl  arcli(''ologi(pi('. 

(^)noi(pie  Irès-rares,  les  lampes  ornées  des  lèles  des  douze  apôires  dispos(''es  en 
cercle  ne  sont  cependant  pas  une  chose  inconnue  dans  les  d(''|tôts  d'anliquilés 
chrétiennes.  Boldetli  a  lr(»uv(''  un  fragment  d'une  lampe  de  ce  genre  dans  les  cala- 
combes  de  Rome,  el  il  Ta  publiée  à  la  page  06,  n.  (î,  de  son  précieux  ouviage.  Pour 
autani  qu'on  peni  en  juger  d'après  le  dessin  ((u"il  donne,  les  bustes  des  apôtres 
dans  c<'lle  lampe  romaine  èlaieni  (oui  à  fail  senddables  à  ceux  de  la  lampe  gene- 
voise et  presque  du  même  modèle.  Mais  au  centre,  à  la  place  de  la  grossière  ligui'e 
ci-dessus  décrile.  lîcddelii  trouva  et  co}>ia  un  |)almii'r  presque  senddal)le  à  celui  qui 
se  voit  sur  la  seconde  lampe  de  Genève  (no  2),  sauf  (jue  de  ses  branches  inférieures 
pendeni  deux  grappes  de  raisin,  une  de  chaque  côté.  Dans  le  Muséum  Cortonense, 
à  la  planche  84,  nous  voyons  aussi  une  lampe  en  Icrre  cuite,  oru('e  des  douze 
tètes  du  collège  apostoli(pie,  placées  dans  la  bordure  qui  entoure  le  disque  (cnlral; 
le  musée  Kircher,  à  Home,  possède  un  exemplaire  send)lal>le.  La  lampe  est  entière, 
el  elle  méi'ite  une  atlention  d'anlant  |dns  grande,  (prelle  peut  servir  de  (erme 
précis  de  comparaison  avec  celle  dont  je  ni'occup(ï.  Les  douze  lèles  sont  d'un 
type  identique  ou  presque  identi(pie  à  celui  des  bustes  de  la  bunpe  genevoise  (no  1). 
Elles  ont  le  front  chauve,  la  harhe  longue  el  p(tinlue,  el  elles  iiorlenl  le  nianleau 
civil  sur  la  tunique;  mais  au  milieu  de  la  lanqie  on  ne  honve  poiiil  dessiiu'  le 
palmier  de  l'exemplaire  de  Holdetli,  mais  itien  le  monogramme  genMn('  ave(  la 
courbe  du  P  renversée  sur  la  gaiicbe  au  haul  du  jandiage  pei'pendicidaire  en  guise 
de  G  (sigma).  Ge  monogramme  correspond.  jus(pi'à  un  ( crlaiii  poini,  à  la 
description  du  signe  st.  dfuniée  par  S.  Paulin  de  .Nota,  (pii,  dans  le  re|)li  du  I*. 
voyait  le  G  (sigma)  du  nom  XPIGTOG'.  Le  nuiS('e  Kircher  conserve  un  autre 
fragment  de  lampe  eidoun''  de  lèles  absolument  sendjlables,  mais  le  centre  est 


'  Vo>.  de  RossL  De  Tiliilis  Ciirlli.iuiiiiciisilms.  diiiis  Pitni.  Siiicile^^ium  SiilosintMisf.  IV.  .'i:il. 

TOME    1.  - 


10  PREMIERS    ^roXI.MKXTS    CHRÉTIENS    DE    GEXÈVE. 

occupi'  par  la  croix  inonograiniiiali(iue  genimi'e  au  lieu  du  simple  luonitiiiauuuo. 
Nous  ( oiiiiaissioiis  donc  jusqu'à  prcsoiil  trois  varit-tcs  de  types  pour  remplir  la 
place  enclose  par  la  coiu'omie  des  douze  liusles  apostoliques  uniloimes:  le  palmier, 
le  inoii(\i:ramnie.  la  croix  monogrammalique.  On  peut  en  ajouter  niainlenant  une 
quatrième,  représentée  par  le  grossiei-  dessin  du  persomiaiie  figure-  sur  la  lampe 
de  (jencYC.  Les  observations  priMi-deiiles  e\pli(pieiil  le  molif  des  dilléreiues  (pi'on 
observe  (pianl  à  rexécutioii  eiilre  les  létes  de  la  circonlV'rence  el  la  figure  centrale. 
Les  premières  ont  ('li-  impriuK'es  sur  l'argile  fraîche  an  moyen  d'un  moide  creux 
(|ui  avait  reçu  lempreiide  de  la  matrice  de  ces  lampes  romaines.  La  figure  cen- 
trale a  ét(''  faite  à  la  pointe  par  l'arlisle  indigène. 

La  première  question  étant  vidée,  passons  à  la  seconde.  Quel  est  le  sens  de  cette 
image  que  mous  pouvons  appeler  indigène  et  locale,  placée  au  milieu  du  cercle  des 
tètes  apostoliques?  Le  signe  du  Christ  et  le  palmier  (|ui,  dans  d'autres  lampes, 
sont  placés  à  cet  endroil,  ont  mie  signification  syinboliipie  ('vidente,  et  qui  dérive 
(le  rinterprélalion  naturelle  du  syndjolisme  chn-lien.  An  contraire,  le  personnage 
cuirassé  etdrapi'.  dont  la  main  droite  lien!  peui-iMre  un  rouleau  et  (|ui  est  assis 
sur  un  siège,  ne  rentre  |)oiid  dans  les  types  comms  du  cycle  syndtolique;  il  repré- 
sente sans  doute  un  iMre  ré-el,  un  individu  pailicnlier.  l*onr  n(Mis  rendre  conq)le 
de  son  rapport  avec  les  douze  têtes  (pii  l'enlonrenl,  comparons  les  types  qui  se 
IrouvenI  sur  d'antres  lampes.  Dans  le  nnisée  Kircher  (m  en  voil  une  où  le  imste 
dune  femme,  |torlanl  snr  la  poitrine  le  chrisme  ^,  sori  d'un  vase  à  anses.  Le  husie 
est  aussi  ceini  d'nne  personne  non  symii(di([ue,  mais  ré'elle;  en  le  logeiuM  dans  le 
vase  doid  il  sendde  faire  partie,  on  a  voulu  indi(|ner  (pie  celle  femme  avaii  ('fi' 
nu  I'  vase  d'é-lectitui.  »  C.'esl  ;iinsi  ipie.  dans  une  inscription  du  (  loilre  de  Saiid- 
Lanicnl  hors  des  nnus,  je  lis  :  DlONYSl  VAS  -j^,  c'est-à-dire  «  ô  Denys,  deviens 
un  vase  de  Christ  !  » 

Jai  vn  une  re|tr('senlalion  à  peu  près  sendilahie  snr  une  lampe  en  terre  cuite, 
dans  le  nuisi'e  de  Lyon;  sauf,  ce  qni  est  très-impoilanl  à  constater,  (jne  le  Imste 
qui  sort  du  vase  n'est  pas  celui  d'nne  femme,  mais  d'nn  lioimne  (pii  sendde  ( oimne 
plongé'  dans  ce  vase,  de  même  t\\ui  dans  les  peininres  d'nne  ('qxxpie  |dns  rt'cenle 
nous  voyons  représenlé's  ceux  (pii  reçoivent  le  haptème.  La  diflV'i'enci'  di's  bustes, 
dont  l'on  ie|)ré'senle  une  fennne,  et  r.-uitre  un  personnage  du  sexe  masculin,  dé'- 


LAMPE  EN  TERRE  CUITE.  11 

monlrcnt  que  ces  figures  rentrent  dans  la  catégorie  des  portraits,  cl  iimi  dans 
celle  des  images  purement  symboliques.  Puis  la  répétition  des  deux  ('lémenls 
disparates,  le  buste  et  le  vase,  dans  la  terre  cuite  de  Lyon,  confirme  l'inlerpréta- 
tion  d'après  laquelle  il  faut  y  voir  une  significaliou  secrète;  il  y  a  là  une  éviilcnle 
allusion,  non  pas  aux  âmes  élues  dt'tacbées  des  liens  du  corps,  mais  aux  fidèles 
nés  de  nouveau  par  le  baptême  et  devenus,  par  i'inlluence  de  l'eau  salutaire,  des 
vases  d'éleclio7i. 

,1'ai  démontré  ailleurs  '  que  les  lampes  ornées  de  symboles  sacrés  n'ont  pas  été 
destinées  seulement  aux  tiunbeaux,  et  qu'il  en  est  dans  le  nombre  que  nous  pouvons 
appeler  des  élrennes  baptismales.  C'est  ce  que  prouve  l'exemple  suivant,  rapprocbé 
de  ceux  dont  j'ai  di'jà  parb'.  La  fameuse  lampe  de  bronze,  trouvée  à  Uome  sur  le 
mont  Celius,  et  qui  est  aujourd'bui  au  musée  de  Florence,  porte  pour  inscri|ili(>n  : 
Dominus  legem  dut  Valerio  Severo.  Eulropi  vivas.  J'ai  eu  souvent  l'occasion  d'affir- 
mer que,  dans  le  second,  le  troisième  et  le  quatrième  siècle,  l'usage  des  surnoms 
grecs  fut  fréquent,  surtout  pour  les  grands  personnages.  Cette  règle  de  r(''|)igrapbie 
romaine  donne  la  clef  de  l'inscription  difficile  dont  il  s'agit.  Elle  est  relative  à  un 
personnage  dont  le  nom  régulier  était  Valerius  Severus,  tandis  qu'il  portail  le 
surnom  particulier  et  usuel  d'Eutropius.  .le  dirai  ailleurs  (pii  il  était  et  (piand  il 
a  vécu.  L'inscription  signifie  donc  :  «  Le  Seigneur  donne  sa  loi  à  Valerius  Severus. 
0  Eutropius,  vis!  »  Eutropius  et  Severus  sont  la  même  personne,  à  laiiuelle  on 
adresse  des  félicitations  et  des  vœux,  parce  qu'elle  a  accepté  le  joug  de  la  loi 
évangélique.  La  forme  et  les  dessins  de  la  lanqx'  confirment  le  sens  de  l'acclama- 
tion épigraphique.  Un  bomme  en  prière,  que  l'on  a  i)ris  mal  à  propos  pour  un 
apôtre  prêcbanl,  lève  les  bras  vers  le  ciel  du  milieu  de  la  nef  mystique  (jui  es! 
l'Église.  Cette  lanq)e  de  bionze  offerte  à  Severus  est,  selon  moi,  un  manifeste  et 
très-bel  échantillon  de  cadeau  baptismal.  La  lampe  en  terre  cuite  de  Genève  me 
semble  avoir  eu  la  même  destination.  Le  personnage  assis  au  centre  t>st  un  être 
réel,  et  non  pas  ime  représentation  allégorique  et  imaginaire.  Il  est  entouré  du 
collège  des  apôtres;  signe  évident  qu'il  avait  embrassé  la  foi  cluV'lieniie  prêcliée 
par  eux.  La  h'unpe  genevoise  est  donc  un  souvenir  de  ([uchpu;  néophyte  converti, 

'  Bull,  di  .\rfh.  crisl..  18(i7.  p.  il  l'I  scq. 


12  PREMIERS   MONUMENTS   CHRÉTIENS   DE    GENÈVE. 

peut-être  d'un  personnage  illustre.  L'endroit  même  où  elle  a  été  découverte, 
non  dans  un  tombeau,  mais  dans  des  ruines  d'édilices  destinés  à  l'habitation, 
corrobore  mon  interprétation.  Quant  à  la  qualité  de  la  personne  représentée,  je 
n'ose  me  prononcer,  et  je  m'en  remets  aux  archéologues  [)lus  versés  que  moi  dans 
les  antiquit(''s  gallo-romaines.  Le  siège  sur  lequel  est  assis  le  néophyte  me  fait 
croire  qu'il  occupait  un  rang  élev<''.  Est-ce  un  préleur,  un  général  ou  un  roi  bar- 
bare? Que  d'autres  entreprennent  de  n'-pondre  à  des  questions  pour  la  solution 
desquelles  je  manque  de  matériaux  suffisants.  Je  dirai  seulement  qu'il  me  semble 
qu'on  ne  doit  {)as  descendre  dans  cette  recherche  plus  bas  que  les  vingt  dernières 
années  du  cincpiième  siècle;  c'est  l'extrême  date  probable  des  lampes  découvertes 
jusqu'à  présent  avec  le  type  des  douze  bustes  apostoliques. 

J.-B.  DE  PiOSSI. 


|Cct  ;iilirli'  :i  t'tt'  publié  ]iar  rauteur  dans  son  Bullelino  di  Anheoloffia  crisliami,  anno  i|uiiitii.  I8()7. 
p.  -1^  h  iH.] 


-'<-C*«S^«Éïfcstfc>3— 


PI.  I 


Lampes   Chrétiennes. 


Auf .  Z'Ricou  à  Gsrtève  . 


Prof.  Rûssi. 


PI.  JI 


Lampes   Chrétiennes 


Aul.  l' Bicou  à  Genève, 


Frof.  Rossi. 


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LE 


BAS-REIJEF  DU  COlJillE 


A   GENÈVE 


M.    PICTE'I      JiE    SERGY 

AXCIEX    CONSEILLER    d'kTAT 


^-S^3^£s'r?)*<^'>&£^} 


GENÈVE 

J.    JULLIEN,     LIB  R AIRE  -  É  DITE  UR 

PARIS 

A.  AI.LOUARD,  RUE  StHPEXi'E,  i' 


cjtNtVt,     IlLPRUIERIE    RAMBOZ    ET    SCUlCHAKLiT 


LE 


BAS-RELIEF  DU  COLLÈGE 


A  GENÈVE 


Au-dessus  de  la  poil'.'  qui,  de  la  eonr  du  Collège  péuèlie  dans  les  apparlenieiils 
du  Principal  el  du  Bibliolliéeaire,  et  au  sommet  d'iui  escalier  extérieur,  se  trouve 
enchâssé  dans  la  molasse  brune  et  friable,  qui  l'orme  la  façade,  un  bas-relief  en 
marbre  d'environ  cinq  pieds  de  lonti;  sui'  trois  de  hauteur.  C'est  ce  i)as-relief 
(à  notre  sens  très-remarquable  sous  plus  d'un  rapport  et  suivant  nous  trop  peu 
remarqué)  que  nous  allons  essayer  de  (b'criie. 

Au  milieu  est  l'ëcusson  bien  connu  de  la  République  de  (ienève,  l'aigle  et  la 
clef,  mi-parti  Enq>ire  et  chapitre  de  St-Pierre.  (>et  écusson  a  été  gratté  intention- 
nellement sous  la  domination  étrangère;  tout  ce  (pii  ('lait  en  saillie  sur  le  cliamp 
a  disparu,  mais  la  couleur  plus  claire  des  parties  grattées  a  sufli  pour  ((ue  les 
formes  de  l'aigle  el  de  la  clef  restassent  très-dessinées  el  très-visibles,  ciiniine  si 
elles  voulaient  protester  contre  la  prétention  de  sui)primer  reiiddènic  de  cette 
ville  alors  opprimée. 

On  peut  môme  remarquer  que  le  sculpteur,  d'une  habileté  incontestable  connne 
artiste,  n'avait  pas  une  connaissance  bien  approfondie  de  larl  du  hlasoii.  Son 
aigle,  en  elVet,  ressemble  plus  au  roi  des  airs  Ici  cpic  I;)  ii;ilurc  la  iail.  qu";'i  i.iiii- 

15 


4  LE   BAS-RELIEI" 

mal  de  oonventioii  que  les  héraldistes  désignenl  sous  ce  nom,  cl,  en  oiiliv.  la 
poignée  de  la  clef  envaliil  le  premier  champ  en  dépassant  le  trait  du  parti,  ce  qui 
ne  doit  jamais  avoir  lieu. 

Autour  de  l'écusson  proprement  dit,  se  présentent  divers  ornements  très-carac- 
téristiques qui  rendent  Tensemble  du  monument  beaucoup  plus  digne  d'intérêt. 

A  droite  et  à  gauche  sont  placées  deux  statues  en  demi-relief  très-saillant,  re- 
présentant deux  femmes  ailées,  sculptées  en  pied  et  assises.  L'une  de  ces  statues 
lient  un  livre  dans  sa  main  et  est  entourée  de  tous  les  attributs  de  l'étude,  un 
compas,  une  clepsydre,  des  règles,  des  livres  divers,  des  rouleaux  d'écriture. 
L'autre  statue  tient  une  épée  et  est  entourée  de  tous  les  attributs  de  la  guerre:  la 
cuirasse,  le  casque,  le  bouclier,  la  lance,  le  javelot,  la  hache  d'armes,  le  court 
poignard;  toutes  ces  armes  suivant  les  formes  qu'elles  revêtent  dans  les  monu- 
ments de  l'antiquité  classique.  Chacune  des  deux  statues  tient,  en  outre,  dans  sa 
main  gauche  une  grande  palme. 

Placées  dans  la  position  de  supports  ou  de  tenants  de  l'écusson,  mais  d'une 
dimension  supérieure  à  celle  qu'on  donne  ordinairement  à  ces  accessoires  et  tra- 
vaillées avec  un  soin  spécial,  au  lieu  d'être  la  partie  secondaire  de  l'ouvrage,  les 
deux  femmes  en  sont  la  partie  essentielle  et  principale.  C'est  le  génie  de  l'étude  et 
le  génie  de  la  guerre  protégeant  Genève,  c'est  Genève  s'appuyant  à  la  fois  sur  la 
science  de  ses  enfants  et  sur  leur  patriotique  courage,  les  palmes  sont  destinées  à 
récompenser  ces  deux  genres  de  mérite. 

Au-dessous  de  l'écusson  et  dans  un  cartouche  so  trouve  la  devise  de  la  Répu- 
blique :  Posf  tenebras  lux,  et  le  millésime  lo6i.  Le  cartouche,  d'une  forme  assez 
bizarre,  est  terminé  des  deux  côtés  par  des  têtes  d'aigles  et  de  lions  dont  la  position 
relative  est  assez  singulière.  Enfin,  au-dessus  de  l'écusson  se  voit  une  couronne 
((ui  mérite  quelque  attention.  La  couronne  était  l'emblème  de  la  souveraineté,  elle 
ne  pouvait  être  portée  alors  qu'avec  l'autorisation  expresse  du  souverain.  On  com- 
prend donc  facilement  qu'une  ville  comme  Genève,  qui  s'était  aflranchie  de  toute 
domination,  dût  mettre  une  certaine  importance  à  manifester  cette  indépendance 
par  un  signe  caractéristique.  Effectivement  on  voit  en  plusieurs  occasions  l'écus- 
son genevois  svunionté  do  la  couronne  dont  la  forme  a  été  très-diverse.  C'est  toui' 
à  tour  la  ((mmchiiic  inipiTialc.  la  couronne  marquise,  mais  surhuil  la  couronni-  aii- 

ib 


DU   COLLÈGE   A   GEXÈVE.  5 

tique,  formée  d'un  cercle  d'où  parlent  douze  pointes  avec  ou  sans  ornements  entre 
elles.  C'est  une  coiu'onne  de  ce  dernier  genre  que  nous  voyons  sur  notre  marbre. 
Elle  a  des  pointes  entre  lesquelles  apparaissent  des  fleurs  de  lys.  On  observe  des 
détails  analogues  sur  la  couronne  du  grand -duc  de  Toscane,  mais  celle-ci  offre 
dans  son  ensemble  un  caractère  assez  différent  et  elle  est  d'ailleurs  postérieure  de 
neuf  années  à  notre  bas-relief.  11  est  dilfîcile  d'expliquer  la  présence  de  ces  fleurs 
de  lys  autrement  que  par  un  caprice  de  l'artiste  qui,  du  reste,  comme  nous  l'avons 
vu,  n'était  point  très-versé  dans  l'art  héraldique. 

Au-dessus  de  la  couronne  s'étale  le  soleil,  cimier  des  armes  de  Genève,  avec  le 
monogramme  sacré  IHS. 

A  droite  et  à  gauche  du  bas-relief  sont  des  ornements  de  feuillage  sculptés  sur 
l'extrémité  du  marbre.  On  voit,  sans  effort,  la  moulure  (jui  accompagne  le  tout. 
Le  marbre  a  été  grossièrement  enchâssé  dans  le  grès-molasse  qui  compose  la  fa- 
çade. L'ensemble  du  monument  est  en  plusieurs  morceaux  mal  joints;  il  manque 
déjà  quelques  fragments,  qui  semblent  avoir  été  enlevés  intentionnellement  à 
arêtes  vives;  d'autres  disparitions  semblent  de  simples  écaillures,  ouvrage  du 
temps  ou  de  quelque  accident.  Il  est  même  singulier  que  ces  accidents  n'aient  pas 
été  plus  fréquents  dans  un  lieu  aussi  exposé. 

Ce  monument  a  des  titres  à  l'intérêt  des  amis  de  l'histoire  de  l'art  dans  notre 
pays.  Il  est  le  seul  de  cette  nature,  de  cette  dimension  et  de  cette  époque  que  pos- 
sède Genève,  il  est  l'emblème  complexe  et  presque  contemporain  de  la  fonda- 
tion du  Collège,  et  cependant,  jusqu'ici  il  a  Hc  î\  pou  près  complètement  ignoré, 
malgré  le  grand  nombre  d'écoliers  qui  ont  joué  au  pied  de  l'escalier  et  malgré  les 
générations  de  bibliothécaires  qui  ont  passé  sous  la  |)orte. 

M.  le  syndic  Rigaud  n'en  dit  pas  un  mot  dans  son  remartiuable  travail  sur  la 
Culture  des  beaux  mis  à  Genève;  M.  Blavignac  ne  fait  que  le  mentionner  très-briè- 
vement et  incidemment  dans  son  Armoriai,  page  53',  enlhi  il  a  été  jusqu'ici  impos- 
sible de  trouver  dans  les  documents  de  l'c'potiue  aucun  passage  qui  s'y  rapporte; 
on  ignore  quel  en  est  l'auteur  et  à  ([uelle  occasion  il  fut  exécuté  et  placé.  Les  re- 
gistres du  Conseil  sont  muets  là-dessus  cl  ([uaul  à  la  Vénérable  Compagnie,  corps 

'  Mém.  a.'  I;i  Soi;.  d'Iiisl.  el  il\iirh.  hune  Vi.  page  221. 

17 


6  LK    BAS-RELIEF    Dl'    COLLÈGE   A    GENÈVE. 

(iii'igeaiit  plus  spécialenionl  alors  le  Collège  el  la  Bibliothèque,  et  dans  les  registres 
duquel  ou  aurait  pu  espérer  trouver  quelque  chose,  les  cahiers  de  l'année  1560. 
dans  son  entier,  el  presque  tous  ceux  de  1561  ont  été  égarés. 

Cet  ouvrage  est  digne  pourtant  d'être  sauvé  de  l'oubli;  comme  œuvre  d'art  il 
n'est  point  sans  mérite.  11  est  impossible,  en  le  voyant,  de  ne  pas  y  trouver  quelque 
analogie  avec  les  œuvres  de  Jean  Goujon  qui  vivait  à  cette  époque,  était  protestant, 
et  chef  d'une  école  nombreuse.  Nous  ne  voulons  point  affirmer  que  le  fameux 
sculpteur  ait  lui-même  ciselé  notre  bas-relief,  mais  il  se  pourrait  fort  bien  que 
l'auteur  incomui  fût  de  son  école. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  pensons  que  l'on  nous  saura  gré  d'avoir  attiré  l'atten- 
tion sur  ce  morceau  et  d'en  avoir  fait  faire  un  dessin  soigné,  dû  à  l'habile  crayon 
de  M.  F.  Poggi.  La  vue  de  la  planche  ci-jointe  en  dira  plus  que  la  description  la 
plus  détaillée. 


<-*=ts:Sk^5»«yf  *'>-^' - 


18 


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LE 


BAS-RELIEF  DU  COLLÈGE 


A   GENÈVE 


M.    PICTE'I'     DE    si;  ROY 

AXCIES    CONSEILLEE    d'ETAT 


'  è--2«a3>5> 


GENÈVE 

,).     .lULLlEN,     LIBRAIRK  -ÉDITEUR 

PARIS 

A.  AM.OTJARD,  RUE  SKKPENTE,  37 

|.S7'2 


UKNI.Vr,     IMPRIMERIE    HAJIBOZ    ET    SCIU.CII AHIJl 


LE 


BAS-RELIEF  DU  COLLÈGE 


A  GENEVE 


Au-dessus  de  la  porte  qui,  de  la  cour  du  Collège  pénètre  dans  les  appartements 
du  Principal  et  du  Bibliothécaire,  et  au  sommet  d'un  escalier  extérieur,  se  trouve 
enchâssé  dans  la  molasse  brune  et  friable,  qui  forme  la  façade,  un  bas-relief  en 
marbre  d'environ  cinq  pieds  de  long  sur  trois  île  hauteui'.  C'est  ce  bas-relief 
(à  notre  sens  très-remarquable  sous  plus  d'un  rapport  et  suivant  nous  Irup  peu 
remarqué)  que  nous  allons  essayer  de  décrire. 

Au  milieu  esl  l'écusson  bien  connu  de  la  République  de  dcnève.  l'aigle  el  la 
clef,  mi-parti  Empire  et  chapitre  de  St-Pierre.  Cet  écusson  a  été  gratté  intention- 
nellement sous  la  domination  étrangère;  tout  ce  qui  était  en  saillie  sur  le  champ 
a  disparu,  mais  la  couleur  plus  claire  des  parties  grattées  a  sufli  poiu-  que  les 
formes  de  l'aigle  et  de  la  clef  restassent  très-dessinées  el  très-visibles,  comme  si 
elles  voulaient  protester  contre  la  prétention  de  su[)primer  l'euddèmc  de  (  cite 
ville  alors  opprimée. 

On  peut  même  remarquer  que  le  sculpteur,  d'une  habileté  incontestable  comme 
artiste,  n'avait  pas  une  connaissance  bien  approfondie  de  l'arl  du  blason.  S(»n 
aigle,  en  effet,  ressemble  plus  au  roi  des  airs  lel  que  la  nature  la  lail.  (|u";"i  fani- 

15 


4  LE   BAS-RELIEK 

mal  do  convontion  que  les  héraldistes  désignent  sous  ce  nom.  et,  en  outre,  la 
poignée  de  la  clef  envahit  le  premier  champ  en  dépassant  le  trait  du  parti,  ce  qui 
ne  doit  jamais  avoir  lieu. 

Autour  (le  l'écusson  proprement  dit.  se  présentent  divers  ornements  très-carac- 
téristiques qui  rendent  l'ensemhle  du  monument  beaucoup  plus  digne  d'intérêt. 

A  droite  et  à  gauche  sont  placées  deux  statues  en  demi-relief  très-saillant,  re- 
présentant deux  fennnes  ailées,  sculptées  en  pied  et  assises.  L'une  de  ces  statues 
tient  un  livre  dans  sa  main  et  est  entourée  de  tous  les  attributs  de  l'étude,  un 
compas,  une  clepsydre,  des  règles,  des  livres  divers,  des  rouleaux  d'écriture. 
L'autre  statue  tient  une  épée  et  est  entourée  de  tous  les  attributs  de  la  guerre:  la 
cuirasse,  le  casque,  le  bouclier,  la  lance,  le  javelot,  la  hache  d'armes,  le  court 
poignard  ;  toutes  ces  armes  suivant  les  formes  qu'elles  revêtent  dans  les  monu- 
ments de  l'antiquité  classique.  Chacune  des  deux  statues  tient,  en  outre,  dans  sa 
main  gauche  une  grande  palme. 

Placées  dans  la  position  de  supports  ou  de  tenants  de  l'écusson.  mais  d'une 
dimension  supérieure  à  celle  qu'on  donne  ordinairement  à  ces  accessoires  et  tra- 
vaillées avec  un  soin  spécial,  au  lieu  d'être  la  partie  secondaire  de  l'ouvrage,  les 
deux  femmes  en  sont  la  partie  essentielle  et  principale.  C'est  le  génie  de  l'étude  et 
le  génie -de  la  guerre  protégeant  Genève,  c'est  Genève  s'appuyant  à  la  fois  sur  la 
science  de  ses  enfants  cl  sur  leur  patriotique  courage,  les  palmes  sont  destinées  à 
récompenser  ces  deux  genres  de  mérite. 

Au-dessous  de  l'écusson  et  dans  un  cartouche  se  trouve  la  devise  de  la  Répu- 
blique :  Post  fenehras  lux,  et  le  millésime  io6L  Le  cartouche,  d'une  forme  assez 
bizarre,  est  terminé  des  deux  côtés  par  des  têtes  d'aigles  et  de  lions  dont  la  position 
relative  est  assez  singulière.  Enfin,  au-dessus  de  l'écusson  se  voit  une  couronne 
qui  mérite  quelque  attention.  La  couronne  était  l'emblème  de  la  souveraineté,  elle 
ne  pouvait  être  portée  alors  qu'avec  l'autorisation  expresse  du  souverain.  On  com- 
prend donc  facilement  qu'une  ville  comme  Genève,  qui  s'était  affranchie  de  toute 
domination,  (h'il  mettre  une  certaine  importance  à  manifester  cette  indépendance 
par  un  signe  caractéristique.  Effectivement  on  voit  en  plusieurs  occasions  l'écus- 
son genevois  surmonté  de  la  couronne  dont  la  forme  a  été  très-diverse.  C'est  tour 
à  tour  la  couionne  impériale,  la  couronne  marquise,  mais  surtout  la  couronne  an- 

16 


DU   COLLÈGE  ^   GENÈVE.  5 

tique,  formée  d'un  cercle  d'où  partent  douze  pointes  avec  ou  sans  ornements  entre 
elles.  C'est  une  couronne  de  ce  dernier  genre  que  nous  voyons  sur  notre  marbre. 
Elle  a  des  pointes  entre  lesquelles  apparaissent  des  lleurs  de  lys.  On  observe  des 
détails  analogues  sur  la  couronne  du  yrand-duc  de  Toscane,  mais  celle-ci  offre 
dans  sou  ensemble  un  caractère  assez  différent  et  elle  est  d'ailleurs  postérieure  de 
neuf  années  à  notre  bas-relief.  11  est  dillirilo  d'expliquer  la  présence  de  ces  fleurs 
de  lys  autrement  que  par  un  caprice  de  l'artiste  qui,  du  reste,  comme  nous  l'avons 
vu,  n'était  point  très-versé  dans  l'art  béraldique. 

Au-dessus  de  la  couronne  s'étale  le  soleil,  ciniiei'  des  armes  de  Genève,  avec  le 
monogramme  sacré  IHS. 

A  droite  et  à  gauche  du  bas-relief  sont  des  ornements  de  feuillage  sculptés  sur 
l'extrémité  du  marbre.  On  voit,  sans  effort,  la  moulure  qui  accompagne  le  tout. 
Le  marbre  a  été  grossièrement  enchâssé  dans  le  grès-molasse  qui  compose  la  fa- 
çade. L'ensemble  du  monument  est  en  plusieurs  morceaux  mal  joints;  il  manque 
déjà  quelques  fragments,  qui  semblent  avoir  été  enlevés  intentionnellement  à 
arêtes  vives;  d'autres  disparitions  semblent  de  simples  écaillures,  ouvrage  du 
temps  ou  de  quelque  accident.  Il  est  même  singulier  que  ces  accidents  n'aient  pas 
été  plus  fréquents  dans  un  lieu  aussi  exposé. 

Ce  monument  a  des  litres  à  l'intérêt  des  amis  de  l'histoire  de  l'art  dans  notre 
pays.  Il  est  le  seul  de  cette  nature,  de  celte  dimension  et  de  celle  époque  que  pos- 
sède Genève,  il  est  l'emblème  complexe  et  presque  contemporain  de  la  fonda- 
tion du  Collège,  et  cependant,  jusqu'ici  il  a  été  à  peu  près  couqjlétement  ignoré, 
malgré  le  grand  nombre  d'écoliers  qui  ont  joué  au  pied  de  l'escalier  et  malgré  les 
générations  de  bibliothécaires  qui  ont  passé  sous  la  porte. 

M.  le  syndic  Rigaud  n'en  dit  pas  un  mot  dans  son  remarquable  travail  sur  la 
Culture  des  beaux  arts  à  Genève;  M.  Blavignac  ne  fait  que  le  mentionner  très-briè- 
vement et  incidemment  dans  son  Armoriai,  page  53',  enfin  il  a  été  jusqu'ici  impos- 
sible de  trouver  dans  les  documents  de  l'époque  aucun  passage  qui  s'y  rapporte; 
on  ignore  quel  en  est  l'auteur  et  à  quelle  occasion  il  fut  exécuté  et  placé.  Les  re- 
gistres du  Conseil  sont  muets  là-dessus  et  quant  à  la  Vénérable  Compagnie,  corps 


'  Mém.  de  la  Soc.  d'Iiisl.  el  d'aivli.  tome  VI,  liage  221. 

17 


6  LE   BAS-RELIEF    DU   COLLÈGE   A    GENÈVE. 

dirigeant  plus  spécialement  alors  le  Collège  et  la  Bibliothèque,  et  dans  les  registres 
duquel  on  aurait  pu  espérer  trouver  quelque  chose,  les  cahiers  de  l'année  1560. 
dans  son  entier,  et  presque  tous  ceux  de  1561  ont  été  égarés. 

Cet  ouvrage  est  digne  pourtant  d'être  sauvé  de  l'oubli  ;  comme  œuvre  d'art  il 
n'est  point  sans  mérite.  Il  est  impossible,  en  le  voyant,  de  ne  pas  y  trouver  quelque 
analogie  avec  les  œuvres  de  Jean  Goujon  qui  vivait  à  cette  époque,  était  protestant, 
et  chef  d'une  école  nombreuse.  Nous  ne  voulons  point  affirmer  que  le  fameux 
sculpteur  ait  lui-même  ciselé  notre  bas-relief,  mais  il  se  pourrait  fort  bien  que 
l'auteur  inconnu  fût  de  son  école. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  pensons  que  l'on  nous  saura  gré  d'avoir  attiré  l'atten- 
tion sur  ce  morceau  et  d'en  avoir  fait  faire  un  dessin  soigné,  dû  à  l'habile  crayon 
de  M.  F.  Poggi.  La  vue  de  la  planche  ci-jointe  en  dira  plus  que  la  description  la 
plus  détaillée. 


18 


PEINTURE 


DE    LA 


SAINT -BARTHELEMY 


UN  ARTISTE  CONTEMPOPiAIN 


COMPARER    AVEC    LES    DOCUMENTS    HISTORIQUES 


HENRI  BORDIER 


~c^'a--éi.a^S3'S=M3:'s&û^-4>-i>- 


GENÈVE 

J-    JULLIKN,     LIBRAIRE-ÉD  ITI':  U  H 

PARIS 

A.  AIJ.OUARD,  RUE  SliHPENTE,  a7 

1878 


GESÉVE.— IMPRIMERIE  BAJIB02   ET   ECHUCHABOT. 


PEINTURE 


SAINT -BARTHÉLÉMY 


FRANÇOIS   DUBOIS, 

mr 

SYLYIUS 

PEINTRE    DE   LA    SAINT-BARTHÉLEMY 

Lorsqu'on  entre  au  musée  Arlauil,  à  Lausanne,  et  qu'on  moule  au\  salles  de 
peinture,  arrivé  au  sommet  de  l'escalier,  l'on  se  trouve  eu  face  d'un  tableau  qui 
représente  une  scène  de  carnage.  C'est  un  ouvrage  du  XVI^e  siècle,  sur  panneau 
de  bois,  large  de  1"\55,  haut  de  1™,05,  et  la  scène  est  la  St-Barlhélemy  à  Paris. 

Ce  serait  déjà  par  cela  seul  une  précieuse  relique,  car  si  nous  avons  quelques 
gravures  de  la  St-Barthélemy,  nous  n'en  possédions,  que  je  sache,  aucune  peinture. 
De  plus,  l'auteur  de  cet  ouvrage  était  un  ])ou  dessinateur;  tous  ses  personnages 
sont  bien  posés,  bien  en  mouvement;  les  nus  (il  n'y  en  a  que  trop)  sont  rendus 
avec  exactitude,  sans  emphase;  les  mains  sont  belles  jusque  chez  les  personnages 
les  moins  en  vue.  Alais  l'auteur  n'était  guère  coloriste;  l'air  manque  dans  son 
tableau;  une  même  lueur  matinale,  uniforme  et  blafarde,  en  éclaire  tous  les  coins, 
la  perspective  en  est  très  malheureuse,  et  les  personnages,  au  lieu  d'être  savam- 
ment entremêlés  avec  de  justes  dégradations  de  teinte,  au  fui'  et  à  mesure  que  les 

23 


4  PEINTURE  DE   LA   SAIXT-BARTHELEMY. 

plans  s'éloignent,  sont  semés  par  groupes  entièrement  séparés,  formant  chacun 
un  sujet  à  pari  et  présentant  partout,  dans  les  fonds  comme  au  premier  plan, 
une  extrême  recherche  du  détail.  Ptendons grâce  à  cette  médiocrité  de  talent;  ces 
fautes  contre  le  sentiment  de  l'art  sont,  comme  on  le  verra  plus  loin,  autant  de 
profits  pour  l'histoire  et  la  vérité. 

La  scène  est  immense  :  on  peut  y  compter,  un  à  un,  près  de  cent  soixante 
personnages;  elle  est  prise  sur  la  rive  de  la  Seine,  aux  abords  de  la  grande  entrée 
du  Louvre.  De  l'autre  côté  du  fleuve  s'étend  le  faubourg  Saint-Germain,  dominé 
par  les  pentes  verdoyantes  de  la  montagne  Sainte-Geneviève;  à  l'une  des  extré- 
mités s'élèvent,  vis-à-vis  le  Louvre,  la  tour  de  Nesle  et  la  porte  du  même  nom; 
l)lus  loin,  en  amont,  l'église  des  Grands- Augustins,  rcconnaissable  à  sa  situation 
riveraine  du  quai  et  à  son  iniiqne  petit  clocher;  à  l'autre  extrémité,  apparaît  un 
bout  de  passerelle  en  bois  qui,  par  son  exiguïté,  représente  assez  bien  ce  ([ue  devait 
rtre  le  pont  aux  Meuniers,  aboutissant  sur  le  quai  de  la  Mégisserie  aux  écoles  de 
Saint-Germain-l'Auxerrois.  Sur  la  droite  du  tableau,  au  fond,  on  apenoit  la  porte 
Sainl-Honoré,  et  plus  à  droite,  dans  le  lointain,  le  gibet  de  Montfaucon;  au  centre, 
est  l'hôlel  qu'habitait  l'amiral  Coligny,  rue  de  Béthisy.  C'est  une  topographie 
inexacte  et  inadmissible.  L'auteur  pouvait  bien,  en  se  lenant  à  l'entrée  du  pont 
aux  ^leuniers,  voir  sur  sa  droite  l'hôtel  habité  par  l'amiral,  l'enlrée  (bi  Louvre  et 
la  porte  Sl-IIonon'',  mais  seulement  à  la  condition  de  supprimer  tous  les  autres 
hàtinienis  poui'  ne  laisser  subsister  que  ceux-là.  Peu  lui  imporlaienl  en  effet 
l'architecture  et  le  plan  de  la  ville;  la  seule  chose  qu'il  voulût  c'était  d'exposer 
le  sujet  historique  dans  sa  [ilénitude.  Par  nu  soin  qui  de  son  temps  était  rare, 
et  qui  prouve  combien  il  avait  entendu  faire  une  œuvre  sérieuse,  il  a  signé  son 
tableau.  Sur  une  marche  du  perron  qui  donne  accès  à  la  maison  de  l'amiral  on  lit: 

Fraiiciscus  Sijli'ius  Amhianiis  pin  xi  f. 

Quel  peut  èlre  ce  peintre  inconnu?  Son  nom  rappelle  tout  de  suite  un  célèbre 
médecin  du  XVI"'<^  siècle  dont  on  a  les  couvres  (imprimées  à  Genève,  chez  Jac(pies 
Chouel.  1630)  l'U  un  beau  volume  in-folio,  intitulé  :  Jacobi  Si/ivii  Amhiani  medici 
el  professoris  regii  parisiensis  Opéra.  Les  philologues  français,  qui  s'occupaient,  il 

2-4 


DUBOIS    DIT    SYLVIDS.  5 

y  a  quelque  trente  ans,  de  l'histoire  fie  leur  lano'ue  ',  ont  parlé  de  ce  Jacobus 
Sylvius,  ou  plutôt  de  ce  Jacques  Dubois,  qui  ('-tait  son  vrai  nom,  à  l'occasion  du 
nnérite  qu'il  eut  de  rédiger  le  premier,  ou  l'un  des  premiers,  une  grammaire 
française  '.  C'est,  en  tout  cas,  le  premier  livre  où  l'auteur  ait  eu  l'idée  de  joindre  à 
chaque  mol  français  la  représentation  figurée  de  sa  prononciation.  Jacques  Dultois, 
qui  rassemblait,  dit-on,  jusqu'à  500  auditeurs  '  à  ses  leçons  de  médecine,  avait 
été  amené  à  publier  cet  opuscule  par  le  désir  d'être  utile  auv  nombreux  élèves  de 
nationalité  étrangère  qui  allaient  à  Paris  pour  l'entendre.  Il  était  né  en  1478  et 
mourut  en  1555  sans  laisser  d'enfants  et  sans  avoir  été  marié.  C'était  à  un  frère 
aîné  qu'il  devait  les  éléments  de  sa  culture  littéraire  et  de  son  grand  savoir,  et 
ce  frère  se  nommait  François;  c'était  maître  Franciscus  Sylvius,  professeur 
d'éloquence,  principal  du  collège  de  Tournay  à  Paris,  latiniste  renommé.  Un 
autre  de  ses  frères,  Jean,  devint  chanoine  de  la  cathédrale  d'Amiens.  Leur  père 
était  un  simple  ouvrier  en  draps  *  et  ils  avaient  été  quinze  enfants  dont  douze, 
neuf  fils  et  trois  filles,  vivaient  encore  au  temps  où  Jacques  florissait.  Cette  famille 
était  donc  arrivée  à  la  iiota!)ilité  vers  le  second  tiers  du  XVI™^  siècle,  et  Ton  |)eut 
regarder  comme  vraisemblable  que  le  peinirequi,  vingt  ou  trente  ans  jilus  tard, 
signait  aussi  «  Sijlvius  Ambianus  »  et  |)ortait  le  prénom  de  François  lui  apjiar- 
lenait  '. 

Rien  dans  ce  qui  nous  est  resté  des  l'crits  du  médecin,  ni  dans  le  peu  (pie  les 
biographes  ont  pu  dire  de  lui  ou  d(;  son  frère,  le  professeur  d'éloquence,  ne  se 
ressent  des  idées  de  la  Piéfornie.  Mais  la  g('U('ration  suivaiile  y  fui  peut-être  plus 


'  Genin,  Paris,  Guessaici. 

^  In  liiiguani  galticam  Imgoge,  una  cuin  ejmdem  grammatica  latino-galtica;  Parisiis,  R.  Siepli., 
t53t,in-4°. 

^  Weiss,  Biogr.  Univ.  Miclinud. 

*  Un  pauvre  ouvrier  en  canielol,  d'il  M.  Weiss  (Biogr.  niiiv.  Miditml),  ce  qne  l'édileur  tics  Opéra 
medica  transflgure  élégamment  en  ces  termes  :   «  Nicolao  pâtre  Cilicii  panni  et  unduiali  liislone.  » 

'  Il  existait  à  Amiens  une  coi'poration  île  St-I^uc  (A.  Miciiiels,  La  peinture  en  Flandre,  t.  IV).  —  Il  y 
eut  une  famille  Dubois,  mais  venue  d'Anvers,  iiui  arriva  à  Paris,  en  la  pei'sonne  d'Amliroisc  Dubois, 
vers  1568.  Ami)roise  fui  achnis  à  louer  au  Louvr(>,  puis  en  1590  appelé  à  peindre  à  Fontainebleau,  où 
ses  desceiulanls  cultivèrent  les  ails  jusque  dans  le  coui-s  du  XYIII""  siècle  (C.  Luillier,  Bulletin  de  la 
Soc.  d'arch.  de  Seine-et-Marne,  l«tJ7).  —  Un  autre  groupe  d'artistes  du  nom  de  Duliois  llorissail  à  la 
fm  du  XVI'"'  siècle  à  Cambray  (Durieux,  Mém.  de  la  Soc.  d'émul.  de  Cambrai).  Aucun  lien  commun  qu'on 
sache  entre  ces  Dubois  et  notre  Sylvius. 

25 


6  PEINTURE   DE   LA   SAINT-BARTHÉLEMY. 

disposée,  car\c^  Mémoires  deFeslat  tle  France  sous  CliariesIX',dans  rénuméralion 
des  victimes  delà  Sl-Bartiiéleuiy  à  Paris,  inscrivent  l'article  suivant  :  «  Antoine 
Sylvius,  chirurgien,  tut  tué  dans  sa  maison'.»  11  est  bien  à  supposer  que  cet 
Antoine  était  proche  parent  de  notre  peintre  et  que  celui-ci  fut  un  échappé  du 
massacre.  Eu  tout  cas,  François  était  un  huguenot  réfugié  en  Suisse.  J'ai  long- 
temps espéré  qu'on  le  trouverait  mentionné  à  Lausanne,  soit  aux  archives  canto- 
nales, soit  plutôt  dans  les  actes  de  l'étal  civil  et  ^(Manuaux))  de  cetteville;  plusieurs 
personnes  oui  bien  voulu  s'employer  à  cette  recherche,  mais  vainement;  et  je 
continuais  à  scruter  soigneusement  les  notes  qui  me  sont  souvent  adressées  pour 
la  «  France  protestante  »  sur  les  réfugiés  français  établis  dans  le  canton  de  Vaud, 
lorsque  M.  Théophile  Du  four  m'indiqua  la  présence  de  notre  artiste  à  Genève,- 
dans  la  collection  des  Extraits  des  minutes  de  notaires.  Son  testament  est  dans 
les  protocoles  de  Jean  Crespin.  ]Munis  de  ce  précieux  document,  nous  avons 
aussitôt,  M.  Dufour  et  moi,  compulsé  toutes  les  sources  genevoises  qui  [louvaient 
servir  à  le  compléter,  et  voici  l'ensemble  de  renseignements,  malheru'eusement 
bien  maigre,  qu'il  nous  a  été  doimé  de  recueillir. 
Je  transcris  d'abord  le  testament  dans  son  entier  : 

Testament  de  feu  m.ustke  Fhaxçoys  Du  Bovs  dict  Silvius,  p.uxtre,  .natif  de  la  ville 

D'AmVEXS,  E.\  SON"  VIVA.NT  HABITANT  A  GeNÈVE. 

Au  nom  de  Dieu,  amen.  A  tous  soit  notoire  que  l'an  de  iiostre  seigneur  Jésus-Christ  courant 
mil  cinq  cens  liuictante  quatre  et  le  dix-J^uictième  jour  du  moys  d'aoust,  par  devant  moy,  notaire 
public  jure  de  Genève  soubzsigné,  et  en  présence  des  lesinoingz  après  nommés,  s'est  person- 
nellement estably  maistre  Fraucoys  du  Bois,  dict  Silvyus,  paiutre,  natif  de  la  ville  d'.\niyens, 

'  Mémoires  publiés  en  3  volumes  in-l:2,  iiiipr.  à  .Middelburg  (Genève?)  en  l.i73  et  réimpi'imés  à  plu- 
sieurs reprises  les  années  suivantes.  F..eur  auteur  est  Simon  Goulnrl,  Senlisien  réfugié  à  Genève.  I.,e 
titre  de  Mémoires  donné  à  ce  livi-e  est  inexact;  c'est  moins  un  récit  (lu'une  collection  de  pièces  autlien- 
licjues  ou  même  oITicielles  du  temps. 

'  Simon  Goularl  (le  fils)  a  donné  plus  de  détails  dans  sou  éilitinn  de  VUist.  des  Hiarf//>-s (édition  de  i(Jl'J, 
f"  782)  :  «  Un  chirurgien,  nommé  Antoine  Sylvius,  demeurant  sur  les  fossez  de  Saint  Germain,  enquis 
par  quarante  massacreurs  qui  le  vindrent  prendre  en  sa  chambre,  s'il  estoit  de  la  Relii,don,  repondit 
qu'oui,  mais  que  s'ils  lu\  vouloient  sauver  la  vie,  il  leur  donneroit  trois  cens  escus.  L'hoslesse  craignant 
ce  qui  avint,  pria  inslammenl  les  meurtriers  de  le  mener  hors  de  la  maison.  Ce  (ju'ayans  fait  et  après 
avoir  receu  les  trois  cens  escus  qu'ils  partagèrent  inconlinent,  l'un  d'entre  eux,  despitanl  Dieu  de  ce 
qu'il  n'avait  eu  assez  grande  part,  vint  à  ce  bon  personnage  et  le  tua  en  présence  des  autres  qui  n'en 
firent  autre  semblant.  • 

26 


Dl'BOiS  DIT   SYLVIUS.  7 

habitant  à  Genève,  gisant  en  iing  lit,  malade,  en  la  maison  de  M"  Robert  Martyne,  son  hoste. 
en  une  chambre  haulle  sur  le  dernier,  lequel  de  son  bon  gré,  estant  en  bon  sens  et  entende- 
ment par  la  grâce  de  Dieu,  combien  qu'il  soit  malade  par  indisposition  corporelle,  considérant 
néangmoins  et  sçachant  bien  qu'il  n'y  a  chose  plus  certaine  que  la  mort,  ne  plus  incertaine 
que  l'heure  d'icelle,  pour  obvyer  à  ce  et  que  après  son  décès  ne  se  puisse  mouvoir  aulcuns 
procès  ne  différent  à  l'ocasion  de  ses  biens  par  faulte  de  disposition  testamentaire,  à  ces  causes 
et  autres  bonnes  considérations  à  ce  le  mouvantz,  a  faict  et  ordonné  par  ces  présentes  son 
dernier  testament  nuncupatif  de  dernière  et  extrême  volonté  nuncnpalyve  en  la  forme  et  manyere 
que  s'ensuyt  :  Premièrement,  il  rend  grâces  à  Dieu  de  tant  de  biens  qui  luy  a  faict,  singulièrement 
qu'il  a  heu  pitié  de  luy,  l'aiant  appelle  à  la  congnoissance  de  son  saincl  Evangille,  le  priant  de 
contynuer    ses  bénédictions    envers  luy,  n'aiant  aultre  expoir  ne  refuge  que  k  son  adoption 
gratuyte,  à  laquelle  tout  son  salut  est  fondé,  le  priant  aussi  luy  faire  la  grâce  de  persévérer  en 
l'invocation  de  son  saincl  nom  jusques  au  dernier  souspir  de  sa  vie.  11  désire  et  ordonne  aussi 
que  lorsqu'il  plaira  à  Dieu  l'ajipeller,  son  corps  soit  ensevely  à  la  manyère  accoslumée  en  ceste 
cité  de  Genève  en  actendant  le  jour  de  la  bienheureuse  résurrection.  Et  quant  aux  biens  qu'il  a 
pieu  à  Dieu  hiy  donner  en  ce  monde,  il  en  dispose  et  oi'donne  par  ce  présent,  son  dernier  testa- 
ment, en  la  manyère  suyvante.  En  premier  lieu,  le  dict  testateur  dict  et  déclaire  ne  debvoir 
aulcune  chose  à  personne  et  qu'il  ne  luy  est  rien  dheu;  et  qu'il  ne  doibt  rien  à  noble  Jehan 
Prunas,  ny  à  aultre  quelconque.  Ilem  donne  et  lègue  ;i  l'hospilal  général  de  ceste  cité  de  Genève 
la  somme  de  vingt  florins.  Item  au  collège  de  la  dite  cité  du  dit  Genève  semblable  somme  de 
vingt  florins.  Item  donne  et  lègue  à  .lérosmc  de  Bara,  [lainlre  et  vitrier,  son  bon  amy,  demeurant 
en  ceste  cité,  la  somme  de  cent  florins;  plus,  donne  et  lègue  à  Abraham,  Suzanne  et  Marie, 
enfans  myneurs  de  feu  Jehan  Petit,  en  son  vivant  paintro,  demeurans  en  ceste  dicle  cité,  à  cliascun 
d'eulx  la  somme  de  cinquaiilr  florins  pour  une  foys;  (|u'il  voultet  ordonne  tous  les  dicts  légatz 
susdicts  estre  poyés  par  ses  héritiers  soubznommés  incontinanl  après  .-^on  trespas.  Et  i|M;inl  ans 
dicts  troys  enfans  du  d.  feu  Jehan  Polit,  le  d.  testateur  veult  et  ordonne  estre  poyé  poiu'  l'entre- 
[te]nement  et  apprentissage  des  d.  myneurs  à  la  discrétion  de  ses  d.  héritiers  et  des  s'^  diacres 
de  la  bourse  des  pouvres  estrangiers.  Et  pour  ce  que  le  chef  et  fondement  d'ung  chascun  bon, 
parfaict,  dernier  et  vallable  testament  nuncupatif  et  volonté  extrême  et  [lis.  est]  institution  d'héri- 
tiers, à  ceste  cause  le  dit  M"  Françoys  Du  Boys  dict  Silvyus,  testateur,  en  tous  et  chascuns  ses  aultres 
biens,  droictz,  noms,  raisons  et  actions,  meubles,  immeubles  présens  et  advenir  iiiielzconcpies, 
desquelz  n'a  point  cidessus  disposé  ne  ordonné,  disposera  ne  ordonnera  par  cy  après,  a  faict  et 
institué  ses  héi'itiers  unyverselz  et  de  sa  propre  bouche  les  a  nommés  :  Les  pouvres  estrangiers 
françoys  retirés  en  cesle  dicte  cité  de  Genève  [)our  la  paroUe  de  Dieu,  à  la  charge  qu'ilz  seront 
tenus  payer  tous  ses  légalz  susdits  et  accomplyr  tout  le  conterui  en  .son   présent  testament. 
Exécuteurs  de  ce  présent  son  testament  a  faict  et  nommés,  assavoir  les  s'*  diacres  de  la  boiirsse 
des  d.  pouvres  estrangiers  et  tons  ses  d.  biens  estre  remys  entre  les  mains  des  d.  s"  diacres 
incontinanl  après  le  trespas  du  d.  leslaleur:   ausquelz  et  chascun   douK   seul  le  d.  testateur  a 
donné  et  dounti  pl.iiii  pouvoircl  iiuis>;iMi'(î  de  priMidro  Ions  ses  d.  liions   poui'  rciilicr  accomplie- 

27 


8  PEINTURE   DE   LA   SALNT-BARTHÉLEMV. 

sèment  et  satisfaction  de  tout  le  contenu  en  son  d.  présent  testament.  Cassant,  révocanl.  auiuillant 
et  meclant  entièrement  au  néant  tous  aultres  testamens,  coJicilz,  donnations  à  cause  de  mort  et 
toutes  aultres  dispositions  de  dei'iiyèi-e  volonté  que  [lar  le  passé  il  pourroit  avoir  faiclz.  le  présent 
seul  sien  dernier  testament  imncupalif  et  volonté  extrême  demeurant  en  ses  vertu,  ellicace  et  valleur 
perpétuelz.  El  lequel  a  voulu  et  ordonné  valloir  par  droict  de  dernier  testament  nunciipatif.  Et 
s'il  nevaull  par  droicl  de  testament,  veull  qu'il  vaille  par  droict  de  codicil,  donnalion  à  cause  de 
mort,  fideicomm_vs  el  par  toute  aiillre  disposilion  de  dernière  volonté  et  meilleur  forme  et  manyére 
par  laquelle  mieux  pourra  et  debvra  valloir  tant  do  droict  que  de  costume.  El  si  a  prié  et  recpiis 
les  lesmoiiigz  cy  après  nommés  par  luy  recognus  que  du  contenu  en  son  dit  présent  dernier  testa- 
ment ilz  aient  .souvenance  pour,  en  temps  et  lieu,  en  itouvoir  déposer,  si  rei]uis  en  sont,  et  moy 
notaire  juré  soubzsigné  en  prendre  et  recepvoir  acte  el  instrument  public  pour  l'expédier  el  clauses 
d"icelluy  au  proffit  de  tons  ceulx  qu'il  appartiendra,  Faict  à  Genève  deaas  la  maison  d'habitation 
du  dict  M™  Robert  Marlyne,  son  lioste,  les  an  el  jour  que  dessus.  Présens  spectable  Symon 
Goulart,  ministre  du  sainct  Evangille  à  Genève,  honnorable  Jehan  Truchet,  oste  du  logis  où  pend 
pour  enseigne  Fescu  du  dit  Genève,  le  dicl  Robert  Martyne,  Pierre  Hanneguyer  vitrier,  Jaques 
Cotliel  torneur,  Nycolas  Le  Nyef  menusier,  et  Nycolas  Picolier  cordonnyer,  tant  bourgeoys  que 
habitans  dud.  Genève,  tesmoings  a  ce  appelles  et  requis  ;  et  moy  notaire  public  juré  du  d,  Genève 
soubzsigné.  —  (Signé)  Crespi.x,  —  {Mm.  di^  Jean  Crfsjjin,  2""^  volume,  1584-89,  fol,  5  v^.) 

Pieprenons  quelques-uns  des  ternies  de  ce  testament  et  des  informations  qu'il 
nous  fournil.  Maître  François  Dubois,  le  18  août  158-i,  était  malade  dans  une 
chambre  située  au  haut,  sur  le  derrière,  de  la  maison  de  Robert  Martine,  «  son 
hôte,  »  c'est  dire  qu'il  se  trouvait  dans  une  situation  très-hundile  el  qu'il  iiabitail 
une  auberge  ou  du  moins  une  pension,  11  est  qualilié  «  lialiilanl  do  ('lonève;  »  nous 
aurions  bien  voulu  savoir  à  quelle  date  il  obtint  cette  qualité,  mais  le  seul  IVagment 
du  registre  d'inscription  des  nouveaux  venus  à  Genève,  qu'on  ait  de  cette  époque, 
ne  se  rapporte  qu'aux  années  1572  et  1573.  François  Dubois  ne  s'y  trouve  [las.  Il 
avait  cependant  quelque  bien,  puisqu'il  inslilue  la  Bourse  française  sou  hé'rilière 
et  qu'il  spécifie,  en  outre,  divers  legs',  après  avoir  déclaré  qu'il  ne  doit  rien  à 


'  Les  l'egistres  de  la  Bourse  françoiso  constatent  doux  de  ces  legs  sans  fournir  aucun  détail 
nouveau  :  Registre  des  légats  :  •  François  Silviiis,  piiilre,  dWinven,  lialiitant  de  Genève,  par  son 
leslamenl  receu  Jehan  Cre>iiin  f.in  l.'iS't  cl  le  18  aoust,  a  logiié  aux  painrc-  tU-  rho.spital  général 
de  cesle  cité  vingt  florins,  au  collège  senihlahlc  somme  de  vingt  11,,  et  a  iiisliliié  ses  héritiers  les 
pauvres  estrangiers  françoys  en  ceste  cité,  »  —  Lirre  des  receveurs:  «  Anthoine  de  .Marizy,  diacre  des 
pouvres  de  i'ospital,  par  feu  maistre  François  Du  hois  de  Sei-vieux,  painire.  •  —  Le  legs  fait  au  collège 
est  acquitté  de  môme  par  les  diacres  de  la  Bour.se  le  10  déc,  liiSi  (  l.irre  des  affaires  du  Collège,  f"  43), 

28 


I)UBOÎS   DIT   SYLVIUS.  Ô 

personne,  pas  même  au  riche  banquier  lyonnais,  Je;m  Pournas  de  La  Piemenle, 
qui,  à  en  juger  par  cette  mention,  lui  avait  proltablement  rendu  plus  d'un  service 
d'argent.  Son  princiiial  tt'-moin  est  le  célèbre  Simon  Goularl  ';  ses  piincipaiix 
légataires  :  le  peintre  verrier  Jérôme  de  Bara  «  son  bon  amy,  »  elles  trois  eid'anls 
mineurs  d'un  autre  peintre,  Jean  Petit.  Les  seuls  renseignements  que  nous  ayons 
concernant  le  premier  sont  la  mention  de  deux  mariages  qu'il  contracta  l'i  un  bail 
en  date  du  7  avril  1585,  par  lequel  il  prit  en  location,  moyennant  3*2  (loriiis  jiar 
an,  une  maison  delà  Cité  appaitenant  aux  hoirs  de  feu  Jean  Dumollanl'.  Il  est 
nommé  dans  l'acte  :  »  llierosme  de  Barat,  peintre,  babilant.»  Sa  [tremière  l'enune, 
dont  le  prénom  était  Michée  ou  Michelle,  lui  donna  deux  fils  :  Jean  né  en  L5()9  et 
Abraham, né  en  1571;  la  seconde. Claude,  «  relaissée  dePierreïMeilin,))  (pi'il  ('pousa 
au  temple  de  St-Pierre  le  dimanche  4  janvier  1573,  lui  doima  (piatre  aulics  lils  : 
Jean,  né  en  1574,  mort  le  15  juillet  158i  en  la  Cité,  à  Tàge  de  ncMlaus  cl  six 
mois;  Jean  el  Pierre,  jumeaux,  nés  en  1570;  Sanuiel,  n('  en  1580. 

Quant  à  Jean  Petit,  nous  n'en  savons  guèr(^  davantage,  et  cependant  il  aurait 
droit  à  plus  (ratlention,  car  les  magistrats  de  Genève  avaient  ntilis(''  ses  |iiii«(au\ 
pour  décorer  une  salle  de  rilôlcl  t\c  Ville.  On  lit,  en  ell'et,  dans  les  registres  du 
Conseil,  à  la  date  du  3  décembre  1577,  vol.  72,  l'o  Kîl  ro  : 

Jean  Petit,  hnctiu:.  t{E.\JA.\ii.\  I'epix.  —  Sus  sa  reqiiesle  (requête  de  J.  Petit),  alin  d'oi'- 
(loner  i|ue  la  ninylié  des  ."»()  11.  (Iiniiii's  au  dit  Pepiu,  sou  iieau-fiTie.  du  pris  re>laul  de  S'i  fl. 
d'ung  abergemeut  d'uun  pelile  niaysou  ilevaut  le  temple  Sl-Piei're  cv  devant  abergé  à  .leaii 
Du  Naiil,  des  liériliers  destjuelz  [duquel]  il  l'a  acheté,  soit  pour  acquiler  des  arréraiges  dlieus  de,s 
d.  S4  !1.;  Eslaiil  ouy  le  raport  des  seigneurs  commis  à  la  chambre  des  comptes,  d'aultanl  que  les 
d.  50  11.  oui  esté  donnés  au  d.  Pépin,  qu'où  ne  luy  pcull  duniuuer;  ayans  esgard  à  la  paouvreté 
du  suppliant  et  afui  qu'il  ayt  moyeu  de  rebastir  la  dicte  maysouèle  ruyueuse,  a  esté  arresté  que 
oullre  le  loud  à  luy  desj.à  donné  at  L'sgard  di-  /jnchiurs  ponrlrn/'r/z  fuicl:  pittir  Ir  fiiniiiciiii  de  cémis, 
ou  luy  donne  encoi-  dix  lloi-ins  des  diclz  arréraiges,  à  la  charge  qu'il  paye  content  le  reste.  Arresté 
qu'on  se  tient  à  cest  advis;  et  au  reste,  à  sa  requeste,  luy  a  esté  permis  de  faire  uug  luisiei''  eu  la 
dicte  petite  maysouèle  *. 

'  Précisément  l'éditciu-  Aî^i  Mémoires  del'estat  de  France  cité  |ilu>  li;iiU,  page  (i,  notes. 
^  Minutes  d'Élienne  de  Moutlioux,  ^°"  vol.,  f"  i3'i  v". 
'  Luiset  ou  l'Iiuiset;  lucarne  du  toit. 

'  Livre  du  Conml  «  pour  les  particuliers,  »  vol.  20,  p.  32  :  Dauioiselle  .\I:iryiierile  Eiulé,  vcfve  de 
feu  noble  Guillaunio  Trie,  luésenlc  requeste  à  ce  (jue  défeucc  soil  faite  à  Jean  Petit,  peintre,  de 

TOHB    r.  29  ^ 


lÔ  PEINTURE   DE   LA   SAIXT-BARTHÉLEMY. 

Jean  Petit  était  presque  nii  compatriote  de  Dubois;  il  (Hait  Picard  aussi,  mais 
de  Beauvais.  On  le  voit  lii^urer,  au  26  mars  1573,  sur  le  reiiistre  des  étrangers 
admis  comme  habitants  : 

Du  20^'  de  mars.  Jean  Petit  de  Beaiivois  en  Beauvoisis,  peintre.  S'^'  Jean  Collonda  et  Pierre 
Hanneguyé  verrier,  tesmoings  '. 

Peu  de  temps  après  son  arrivée  à  Genève,  Jean  Petit  .s'y  ('tait  marié.  La 
famille  dans  laquelle  il  entra  l'ut  celle  du  ministre  Ab(^l  Poui>in  dont  il  épousa 
la  lille  Abigaïl,  veuve  de  René  ïriloche,  après  l'avoir  longtemps  demandée. 
«  Jean  Petit,  lit-on  dans  les  registres  du  Conseil  (9  août  1574;  vol.  69,  f»  139  v"). 
a  esté  renvoyé  du  Consistoire  sur  une  requeste  par  luy  au  dit  Consistoire  présentée 
aux  fins  qu'il  luy  soit  permis  de  [laracliever  le  mariage  pronus  à  Elisabeth  [lisez 
Abigaïl],  fille  de  feu  speclable  Abel  Pépin,  ministre  de  ceste  église,  nonobstant 
qu'il  n'ayt  le  consentement  de  sa  mère  cl  autres  personnes,  (pii  sont  papistes. 
Suyvanl  l'advis  du  d.  Consistoire,  d'autant  qu'il  est  desjà  d'eage,luy  a  esté  oultroyée 
sa  requeste.»  —  En  effet,  le  mariage  fut  célébré  le  19  septembre  suivant.  Il  en 
issut  un  fils  et  quatre  filles  :  IMarguerite,  morte  déjà  le  8  janvier  1576;  xVbraham, 
né  le  22  mars  1577;  Suzanne,  née  le  27  octobre  1579,  présentée  au  baptême 
par  Pierre  Hanneguier,  le  peintre  verrier  signataire  du  testament;  Sara,  née  le 
2  août  1581;  Marie,  née  le  25  avril  1583.  On  doit  présumer  ])ar  cette  dernière 
date  que  Jean  Petit  était  mort  de[iuis  bien  peu  de  temps  lorsque  Dubois  men- 
tionna dans  son  testament  d'aofit  1584  les  enfants  que  son  ami  avait  laissés 
et  qui  n'étaient  plus  cjue  trois. 


hausser  sa  maison,  ou  bien  iiu'on  commette  des  seigneui's  [mur  voir  riimovalion  faite  par  ledit  Petit 
en  sa  maison  contre  l'abergement  fait  au  dit  Trie  par  messeigneurs.  ArrcsttÀ  fju'on  renvoyé  le  suppliant 
par  devant  les  seigneurs  commis  aux  visilations  (27  février  1578).  —  On  a  encore  au  sujet  de  la  même 
maison  un  autre  acte,  en  date  du  8  janvier  loSti,  par  lequel  :  «  Abigay,  vefve  de  feu  maistrc  Jehan  Petit, 
en  son  vivant  peintre,  habitant  de  Genève,  »  loue  pour  18  (lorins  de  loyer  annuel  une  sienne  maison  de- 
vant le  temple  de  St-Pierre  (en  se  réservant  toutefois  la  boutique)  à  Raoul  Boucheron,  »  orellogeur» 
(Min.  de  B.  Manlelier,  notaire,  vol.  I,  f"  173  v). 

'  Un  autre  peintre  du  même  nom  s'était  réfugié  à  Genève  vingt  ans  auparavant,  savoir  :  «  Michel 
Petit,  peintre,  natifz  de  Rouan,  »  inscrit  au  registre  des  habitants  le  15  (jctobre  looi.  —  Citons  encore, 
en  passant  :«  Benoist  de  Gormont,  de  Paris,  peintre;  témoins  André  Gentil  et  Émeran  de  Marests, 
libraires,»  inscrit  le  12  avril  1374  au  registre  des  habitants. 

30 


DUBOIS  DIT   SYLVIUS.  11 

Nous  revenons  donc  à  Dubois,  mais  pour  être  obligés  d'avouer  que  la  seule 
mention  que  nous  en  ayons  pu  découvrir,  à  part  son  testament,  est  celle  de  sa  mort. 
On  lit  au  15"'"  volume  des  registres  de  décès  conservés  aux  archives  de  Genève  : 

«  Item  Fransois  du  Bois  dict  Silvieux,  abitant,  e[s]t  mort  d'une  dcfluxions  de 
«  cerveaux  avec  fièvre  contiiuie,  âgé  d'environ  55  ans,  ce  24  aoust  1584,  en  la 
«  rue  de  la  boulongerie.  » 

Cette  pénurie  de  renseignements,  telle  que,  ni  dans  la  collection  des  registres 
du  Conseil  relatifs  aux  particuliers,  ni  dans  l'immense  quantité  des  minutes  des 
notaires,  on  ne  rencontre  pas  une  seule  fois  le  nom  de  notre  peintre,  hors  son 
testament,  jointe  à  la  circonstance  que  son  tableau  s'est  retrouvé  à  Lausanne  (il  y 
gisait  dans  un  galetas  de  l'Hôtel  de  Ville  avant  d'être  transporté  au  musée  Ârlaud), 
nous  font  persister  à  croire  que  des  recherches  plus  approfondies  feraient  retrouver 
ses  traces  dans  le  pays  de  Vaud. 

Quoi  qu'il  en  soit  sur  ce  point,  c'est  bien  à  Genève  que  François  Dubois  mourut 
le  24  août  1584,  juste  au  jour  anniversaire  de  la  St-Barihélemy.  Il  est  bien  évident 
qu'il  n'avait  pu  peindre  que  de  mémoire;  mais,  en  supposant  qu'il  l'ait  fait  le  plus 
tard  possible,  on  voit  que  ce  serait  encore  à  une  époque  peu  éloignée  de  l'événement. 
Son  acte  de  décès  nous  apprend  qu'il  avait  environ  43 ans  au  moment  du  massacre 
et  ceux  qui  voudront  bien  suivre  la  description  délailh'e  que  je  vais  faire  des 
épisodes  qui  composent  son  tableau  conviendront  peut-être  que  cette  peinture  a, 
par  son  exactitude,  le  mérite  d'une  excellente  page  d'histoire,  presque  d'un  procès- 
verjjal  et  que  l'auteur  pourrait  bien  avoir  été  un  témoin  oculaire. 

J'ouvre  le  grand  historien,  Jacques-Auguste  de  Thou,  au  chaititre  LU  de  son 
ouvrage  Uisloria  sui  lemporis,  chapitre  consacré  au  triste  événement  que  le  peintre 
avait  voulu  r('|troduire  et  j'y  lis  à  la  page  579  '  : 

«  Le  jour  suivant  [le  samedi  23  août,  lendemain  de  la  tentative  faile  poui'  assas- 
«  siner  l'amiral],  Coligny  envoya  au  lloi  et  au  duc  d'Anjon  pour  les  siippHer, 

'  Tuinu  IV.  L'cdilioii  (jne  j'ai  sous  la  main  esl  la  Iradurlioii  française  imprimée  à  Basle  en  1742;  dix 
volumes  in-4''.  —  Du  resie,  avec  plus  ou  moins  d'élendue,  les  mêmes  faits  et  les  mêmes  noms  se 
retrouvent  dans  les  autres  historiens,  principalement  dans  Vllistoirc  des  maiijirs  et  les  Mcinoires  de 
/'esM  de  Fra/icp.  On  les  voit  pai-aitre  jiis(iue  sur  les  gravures  du  moment,  comme  le  placard  qui  esl 
cilé  ci-après,  page  22. 

31 


12  TEINTURE   DE    LA   SAIXT-BAETHÉLEMY. 

«  au  nom  de  tous  les  protcstanis  de  vouloir  bien  donner  quelques  troupes  pour 
«  garder  sa  maison...  Ceux-ci  raccordèrent  très-gracieusement;  et  Cosseins,  colonel 
«  des  gardes  françoises  eut  ordre  de  prendre  quelques  soldats  de  son  régiment  et 
«  de  demeurer  sous  les  armes  à  la  porte  de  Goligny'.  Pour  oler  tout  sou|içon,  on 
«  y  joignit  quelques  Suisses  delà  garde  du  Roi  de  Navarre,  mais  en  petit  nombre'. 
"  Pour  [dus  grande  sûreté  encore,  le  roi  ordonna  que  les  seigneurs  i)rotestants 

«  qui  étoient  à  Paris  allassent  se  loger  aux  environs  de  l'amiral »  —  Si  l'on 

regarde  notre  peinture  avant  d'avoir  lu  ce  texte,  on  apercevra  sans  y  faire  attention, 
à  coup  sûr  sans  le  comprendre,  un  ijUelicr  de  longues  piques  aiquiyées  sur  la 
façade  extérieure  de  la  maisonicontiguë  à  celle  de  Coligny  :  c'est  le  corps  de  garde 
improvisé  sous  la  conduite  de  M.  de  Cosseins;  et  certes,  sans  les  textes  impri- 
més, je  ne  l'eusse  pas  remarqué. 

De  Tbou,page  58  i  :  *<  La  Reine  jCatherine],  impatiente  de  voir  ralVaire  engagée, 
«  vint  dire  au  Roi  qu'il  n'était  plus  possible  de  contenir  les  troupes,  qu'il  était 
«  temps  de  faire  donner  le  signal  au  Louvre.  Là-dessus  le  Roi  fit  sonner  le  tocsin 
«  à  St-Cicmiain...  Aussitôt  les  ducs  de  Cuise  et  d'Aumale  et  le  bâtard  d' Angoidème 
<i.  s'avancèrent  vers  la  maison  de  Coligny,  gardée  par  Cosseins.  Coligny  s'élanl 
«  réveillé  au  bruit,  jugea  qu'il  y  avoit  quelque  émeute;  mais  il  ne  craignoit  rien 
«  de  la  part  du  Roi...  Cependant  le  désordre  augmenta;  il  entendit  tirer  un  coup 
«  d'arquebuse  dans  sa  cour.  Jugeant  alors  sainement  de  toute  celle  allaire,  mais 
«  trop  tard,  il  sortit  de  son  lil.  mil  sa  rolx'  de  cbandin',  et  se  tint  debout,  appuyé 
«  contre  la  nuu'aille,  pour  l'aire  sa  prière.  De  Cosseins  avoit  ordoimé,  de  la  pari 
«  du  Roi,  Il  de  Labonne  qui  avoit  les  clefs  de  la  maison,  d'ouvrir  la  jtorte.  Cet 
((  ol'licicr,  ([ui  n'avoil  aucun  soujjyon,  l'ouvrit  sur  le  cbauip  et  lui,  un  moment 


'  «  Quplqiips  lioures  iijtrès,  Cosseins  vient  ;m  logis  de  raniirnl  ncconip.-isnë  de  ."iO  haniueliousiei's  et 
choisit  deux  boutiques  ijrochaines  dans  lesquelles  il  pose  ses  soldais  »  (Mém.  de  t'eslal  de  France  sous 
Charles  IX). 


DUBOIS  DIT   SYLVIUS.  13 

«  après,  poignardé  par  les  soldats  qui  entrèrent  avec  de  Cosseins.  Les  Suisses  qui 
((  étoient  dans  la  cour,  effrayés  de  cet  assassinai,  gagnèrent  la  porte  de  l'escalier, 
«  la  fermèrent  sur  eux  et  la  barricadèrent  avec  des  coffres,  des  tables  et  d'autres 
((  meubles.  Dans  ce  premier  choc,  il  n'y  eut  qu'un  Suisse  de  tué  d'un  coup  d'ar- 
«  quebuse  tiré  par  un  des  soldats  de  Cosseins;  mais,  lorsqu'on  eut  brisé  la  porte, 
«  de  Cosseins,  Attin  et  Corboran  de  Cardillac  sieur  de  Sarlabouz,  colonels  des 
«  gardes  françoises,  avec  Pelrucci,  siénois,  et  Bème,  allemand  qui  avoil  été 
((  domestique  dans  la  maison  de  Guise,  monlèrenl  à  la  chambre  de  Coligny...  » 

Dans  la  peinture,  les  abords  de  la  maison  de  Coligny  sont  encombrés  de  coffres 
et  de  paquets;  des  voleurs  sans  vergogne  les  pillent  et  les  emportent  de  tous  côtés; 
ce  sont  de  vulgaires  larrons,  des  portefaix,  peu  de  soldats;  l'un  d'eux  a  chargé 
sur  ses  épaules  un  riche  bagage  où  l'on  reconnaît  un  manteau  de  velours  à  passe- 
menteries d'or  semblable  à  ceux  que  portent  les  trois  Colinœi  fralres,d-àns>  la  belle 
gravure  due  au  burin  de  Marc  Duval".  Il  nous  semble  qu'ici  Dubois  s'est  trompé, 
mais  en  commettant  une  erreur  qui  prouverait  qu'il  avait  vu  les  choses.  Pour  mon- 
ter l'escalier  de  Coligny  après  avoir  brisé  sa  porte,  il  avait  fallu  que  les  assassins 
commençassent  par  débarrasser  la  barricade  de  «  coffres,  tables  et  autres  meubles  » 
faite  à  la  hâte,  comme  de  Thou  vient  de  le  dire,  par  les  Suisses  du  roi  de  Navarre; 
ces  épaves  devaient  joncher  la  cour  ou  la  rue,  et  notre  peintre  paraîtrait  avoir 
entrevu  ce  désordre  sans  en  deviner  la  véritable  cause.  Les  voleurs  de  toute  espèce 
jouèrent  largement  leur  rôle  dans  cette  longue  saturnale,  et  abondèrent  partout 
aussi  bien  qu'à  la  rue  de  Béthizy. 

Mais  qui  sont  ces  trois  hommes  deltout  auprès  du  corps  de  l'amiral  et  dont 
l'un  s'est  saisi  de  la  tête  coupée;  l'autre,  celui  ihi  milieu,  ccmtempU'  b'  ca(hivr(^  et 
lient  de  la  main  droite  une  écharpc  blanche  dépliée  d'où  le  sang  dégoutte'?  —  De 
Thou  répond,  page  585  :  «  Le  duc  de  Guise,  qui  étoit  demeuré  dans  la  cour, 
«  demanda  à  Bême  si  l'allaire  éloit  llnie'?  Bème  répondit  (luc  oui.  —  Monsieur 
«  d'Angoulème  -',  reprit  le  duc  de  Guise,  ne  le  croira  pas  s'il  ne  le  voit  à  ses  pieds. 
«  En  même  temps  on  le  jeta  parla  fenêtre.  Le  bâtard  d'Angoulème,  conqttant  à 

'  Elle  esl  leiiioiluile  (Unis  l'Histoire  de  France  do  H.  Bonlior  clCIiailon,  t.  H,  p.  (io. 
'  .  Déjà  choisi  et  releiiu  pour  éli'c  umiral  de  Fiance  »  (Capiliipi).  —  C'était  uu  lils  du  roi  Henri  II  et 
d'une  demoiselle  irlandaise;  il  avait  à  peu  près  l'âge  du  duc  de  Guise,  vingt  et  quelques  années. 

33 


14  PEINTURE   DE   LA   SAINT-BARTHÉLEMY. 

«  poine  sur  ses  propros  yeux,  essuya  avec  un  linge  le  sang  dont  le  visage  étoit 
«  couvert.  » 

L'homme  du  milieu  est  donc  le  chevalier  d'Angoulême,  fils  naturel  de  Henri  II, 
et  comme  on  a  vu  plus  haut  ce  grand  seigneur  l'ormer  avec  les  ducs  de  Guise  et 
d'Aumale  le  Iriumvirat  chargé  d'exierminer  Coligny  el  Ions  ceux  qui  l'entouraient, 
il  s'ensuit  rpie  les  deux  autres  personnages  dehout  sont  le  diic  Henri  de  Guise  et 
Claude,  duc  d'Aumale,  son  oncle.  En  efl'el  le  duc  d'Aumale,  honunc  d'âge  (il  avait 
47  ans)  esl  V('lu  d'un  liclic  lial)il  de  corn-,  tandis  que  le  duc  de  Guise  qui  n'en 
avait  que  vingt-deux,  et  son  compagnon,  sont  cuirassés. 

Si,  dans  ce  même  moment,  le  duc  de  Guise  enlève  la  tête  coup('e  et  la  tient  en 
l'air  comme  un  trophée,  c'est  un  anachronisme  auquel  le  peintre  était  condamné 
par  la  nécessité  de  tout  représenter  à  la  ibis,  in  nno  lempore;  de  même  qu'il  a  dû, 
voulant  être  complet,  montrei'  tout  ensemble  Coligny  jeté  par  la  fenêtre,  Coligny 
gisant  sur  le  pavé  et  Coligny  sans  tête  et  sans  mains  traîné  au  gibet.  C'est  une 
licence  artistique.  Le  peintre  ne  pouvait  pas  mieux  désigner  le  duc  de  Guise  au 
milieu  de  toute  la  tragédie  qu'en  lui  mettant  cette  tête  à  la  main;  mais  la  vérité 
est  qu'elle  ne  fut  tranchée  qu'un  peu  a[>rcs. 

En  effet,  de  Thon  continue,  page  585  :  «  La  cloche  de  l'horloge  du  palais  ayant 
«  sonni'  alors,  on  cria  aux  armes  de  tous  ciMés,  cl  à  l'instant  la  populace  accourut 
«  à  la  maison  de  Coligny.  Après  avoir  fait  mille  indignit('s  à  son  corits,  ellele  jeta 
((  dans  une  écurie  voisine  et  lui  coupa  la  tête  '.  On  eut  soin  de  l'envoyer  à  Rome. 

'  «Un  Italien  de  la  garde  du  duc  de  Nevers  coupa  la  lesle  à  rainiial  qui  fui  portée  au  Roy  el  <à  la 
Royne  mère,  puis  eniliaumée  el  envoyée  à  Rome  an  pape  et  au  cardinal  de  Lorraine.  I.a  populace  élanl 
survenue  là-dessus  coujia  les  mains  et  les  (larlies  iiontouses  de  ce  corps,  letiuel  ainsi  niuliié  elsanglani, 
fut  traîné  par  ces  canailles  l'espace  de  trois  jours  par  toute  la  ville  et  linaiement  porto  au  gihel  de 
Montfaucon  »  {Mrnioives  de  l'cstut  de  France).  —  lirantôuie  racdute  la  mêuie  chose  avec  sa  grâce  accou- 
tumée: «  De  descrire  les  ins(dances  elo|)probi'es  ipie  d'autres  tirent  à  son  coi'its,  cida  est  indigne  de  la 
plume  et  escritun;  d'un  liounesie  cavalier.  •  13ranlôme  n'élail  pas  toujours  aussi  honnête  cavalier,  mais 
la  mémoire  do  iM.  l';uuiral  semble  lui  imposer  le  respect.  —  !/ilalien  Capihiiii,  narrateur  de  grande  im- 
portance,est  plus  réaliste  el  dit  (voy.  Lestiataijèineoa  la  ruse  de  Charles  IX,  à  la  suite  de  Lo  Stidtaijema, 
1.^)74,  in-tS",  p.  (W):  .  Le  Roy  dedans  Paris  voyant  toute  la  ville  comme  renversée  sens  dessus  dessous, 
teinte  et  baignant  en  son  sang,  le  mardi  21)  d'août,  deux  jours  ;i|irt\s  (|u"on  eut  commencé  de  tuer,  s'en 
alla  à  l'église  pour  remercier  Dieu,  selon  son  devoir...  puis  au  palais  où  la  Cour  d(i  parlement  esloit 
asseudjlée...  l^eRoy  ayant  parachevé  son  discours,  tous  d'un  accord  approuvèrent  et  déciaiéi'ent  le  tout 
avoir  été  très-bien  entrepris  el  sagement  exécuté.  Kt  [)oui' approliatiou  de  celle  volonté  et  accord 

34 


MTBOIS    DIT   SYLVIÏÏS.  15 

«  Ces  forcenés,  |M'ii  contenis  de  tels  excès,  assoiivirenl  leur  t'iirnir  sur  ses 
«  mains,  ses  pieds  cl  les  parties  que  la  pudeur  enipr-dic  de  nommer;  et  traînèrent 
«  le  tronc  par  les  rues  jusqu'au  boid  de  la  rivière.  Connue  les  enfants  se  dispo- 
se salent  à  le  jeter  dans  le  courant,  on  le  retira  pour  le  porlei-  au  i^ihet  de  Moiil- 
«  faucon  où  il  fut  pendu  |»ar  les  cuisses  avec  des  chaînes  de  ter...  » 

A  la  page  suivante,  58(5  :  «  Après  le  massacre  de  ions  ceux  que  l'on  trouva 
«  dans  la  maison  de  Coliiiuy,  ou  (pie  Ton  pul  liifr  des  endroits  où  ils  s'('toient 
('  cadiés,  le  soldai  se  mil  à  piller,  cassa  les  colfres,  prit  Targenl  et  loni  ce  qui  se 
«  rencontra  de  plus  précieux  '...  Teligny,  gendre  de  Coligny,  s'(''loil  sauvé  sur  les 
«  tuiles  et  avoit  échappé  aux  poursuites  d'une  partie  de  ces  furieux,  lorstpie  les 
((  gardes  du  duc  d'Anjou  raper(;urent  enlin  et  ['('gorgèrent.  » 

Nous  avons  d('jà  pail('  du  pillage;  (piaid  à  Teligny,  le  peintre  en  elle!  le  nimilie 
demi-nu  sur  le  toit  de  la  maison  conliguë  à  celle  de  raniiral. 

Page  587  :  «A  mesure  (pi'on  inassacroit  ces  malheureux  [c'esl-à-dire  les  sei- 
«  gneurs  protestants  (pi'on  trouvait  au  l.(Mivre  ou  aux  environs],  on  jeloil  leins 
«  corps  devant  le  château  sous  les  yeux  du  Roi,  <ie  la  licine  el  de  loiile  la  (ïoiu'  '; 
«  et  les  dames  venoient  en  foule,  avec  encore  plus  d'inquidence  ([ue  de  cnriosili', 
((  considérer  ces  cadavres  nuds,  sans  qu'il  parût  qu'un  si  horrilde  spectacle  lein- 
«  fît  la  moindre  peine.  »  —  Le  peintre,  sur  ce  délail,  ne  parai!  pas  entièremeiil 
d'accord  avec  l'historien.  Il  a  bien  amassé  devant  la  porte  du  Louvre  une  vingtaine 
de  corps  entièrement  nus,  mais  c'est  de  la  feiièire  (pie  (pielques  daines  les  mu- 
tcmplcnt;  une  seule  est  sortie  iiour  aller  jus(prau  lasel  le  voir  de  près.  l*roi)ahle- 
ment  l'auteur  a  voulu  caractériser  ainsi  la  reine  Catherine  de  Médicis  par  une 
distinction  qu'elle  nK'rita  bien,  seule  entre  toutes. 

Page  589  :  «  On  n'épargna  [las  même  ceux  que  le  Roi  de  Navarre  avoil  fait 

universel,  le  corps  de  raïuiral  lut  coinlanuié  (Tôlre  premièn'iin'iil  Iraiiiù  ;i  la  i|ii('iie  il'iiu  clioval  |iar 
toute  la  ville,  puis  après,  avec  une  ijueue  de  veau  ipii  luy  seroil  mise  au  derrière  par  le  fondement, 
d'eslre  pendu  par  un  pié  comme  traislrc  au  gihhet  public  de  Monlfaucon.  là  on  tout  le  peuiilc  estoil  à 
regarder  avec  un  plaisu'  incroyable  et  y  couroil  de  lous  coslez...  » 

'Le  roi  y  réalisa  un  gain  énorme  (lueCapilupi  évalue  à  trois  millions  d'or. 

*  «  Leurs  corps  estoyenl  incontinent  traînez  devant  le  Louvre  el  rangez  près  des  autres,  alln  (pie  les 
meurtriers  saoulassent  leur  veiie  de  ces  morts  ijui  les  avoyenl  tant  elïrayez  en  leur  vivant  [Mémoires 
de  Veslat  de  France). 

35 


16  PEINTURE   DE   LA   SAINT-BARTIIÉLEMY. 

«  entrer  au  Louvre;  carie  Roi,  qui  avoit  conseillé  à  ce  prince  de  les  retirer,  leur 
((  fil  dire  de  sortir  de  l'apparlenienl  de  leur  maître  et  de  descendre  dans  la  cour; 
c<  ils  n'y  furent  pas  plus  loi  tpron  leur  ùta  leurs  épées  et  (|u"(in  les  chassa  (\n 
«  château.  On  en  poignarda  une  partie  dans  le  vestihule;  on  iiii'ii;i  le  reste  un 
«  peu  phis  loin  (u'i  un  les  massacra  Ions,  enlic  autres  Pardaillan,  Saint-Mailin, 
«  Bourses  et  Armand  de  ClermonI  siem-  de  Piles,  illustre  par  la  belle  défense 
«  qu'il  lit  au  siège  de  St-Jean  d'Angely.  Connue  on  le  menoil,  poin'  ainsi  diie,  à 
«  la  houcherie  et  qu'il  vil  les  monceaux  de  morts  dont  il  alloil  augmenter  le 
«  nombre,  on  tlit  '  qu'il  s'c'-cria  :  Est-ee  donc  là  cette  parole  que  le  Roi  nous  a 
«  donnée,  ces  promesses,  celte  paix  (pi'on  nous  a  jurée?  Grand  Dieu,  prenez  la 
«  défense  des  opprimés!  Juste  juge,  vengez  un  jour  une  perlidie  et  une  cruauté 
«  si  détestables!  De  Piles  fui  tm''  d'mi  coup  de  halbdjarde  qu'on  lui  donna 
«  dans  le  côt(\  «  —  La  scène  dv  confusion  (pii.  dans  le  tableau,  se  passe  sous  le 
porche  du  Louvre  est  de  bien  [letite  dimension,  .smiout  dans  notre  lithographie. 
Cependanl  on  y  dislingue  assez  bien  de  Piles  levant  l'index  vers  le  ciel  en  parlant 
aux  soldats  dont  l'un  lui  enfonce  sa  ]ii(pie  dans  le  flanc. 

Page  590  :  «  Il  ('lait  resté  au  fauxhouig  Si-Germain  plusieurs  proteslanis  à 
«  qui  l'on  n'avoit  pu  persuader  d'aller  passer  la  nuit  dans  la  ville.  On  avoit  chargé 
«  Laurent  de  Manairoii  du  massacn^  de  ces  seigneurs,  cl  l'on  avoil  (»rdonn(''  à 
<!  Marcel  [prévôl  des  marchands|  de  lui  envoyei'  jiouicet  eil'el  mille  hommes  des 
«  compagnies  bourgeoises.  Cependanl  mi  vinl  donner  avis  à  Monigomery  que 
«  toute  la  ville  éloit  en  mouvement  et  que  le  peuiile  se  disposoil  à  prendre  les 
«  armes.  Il  le  lit  savoir  au  vidame  de  Chartres  et  à  tous  les  autres.  Ils  ne  savoient 
«  à  quoi  se  dt'terminer.  parce  que  la  plupart,  conqilani  sur  la  parole  du  R(»i,  se 
«  persuadt»ienl  ([Ue  ce  tunndie  venuit  des  Guises  à  ipii  rinsoleiice  d'un  |»euple 
•'  séditieux  doimoil  la  hardiesse  de  tout  enireitrendre;  ainsi  plusieurs  lurent  d'avis 
«  d'aller  liouver  le  Roi  et  de  lui  offrir  leuis  seivices  \Hnu-  repousser  la  jtopulacc 
«  mulinée.  Quoique  les  jtlns  sages  ne  iloutassent  point  (pie  tout  ne  se  fît  par 
«  ordre  du  Roi,  ce[>endaiil   on  [)ass;i  (piebpies  beiu'es  dans  cette  irrésolution 

'  Ce  «  oiiilil  ■  ii'esl  qu'une  sourdine  mise  prudeiiuiient  par  i'iiistoiien  à  sa  liardiesse  trosec  mellce 
ici  le  roi  de  France  en  scène  el  le  proclamer  comme  étant  si  parjure  et  bourreau. 

36 


DUBOIS    DIT  SYLVroS.  17 

«  [Mais]  le  jour  qui  commen(:oil  à  paraîlic  (il  apercevoir  les  Suisses  e(  les  gardes 
((  françoises  qui  Iraversoienl  la  Seine;  on  eiileiidil  en  iiirnir  lenqis  ini  coiiii  de 
«  canon  du  côlé  du  Louvre,  lire  par  ordre  du  Uoi  à  ce  ([u'on  croil.  Il  n'en  Ldliil 
«  pas  davantage  pour  d(''lerminer  les  seigneurs  proleslanls  à  prendic  le  parli  de 
«  la  fuite  el  ils  étoieut  di'jà  loin  loisipie  les  Iroupes  fni'eiU  passives.  \a'  duc  de 
«  Guise  poui'suivil  IMoulgoniery  el  ceux  (|ui  racconipagudienl  jns(pi';'i  Monlorl 
«  TAmaury  sans  pouvoir  les  atteindre.  »  —  I^e  laiileau  nous  nionlrc  sur  la  rive 
du  faubourg  Si-Germain,  non  loin  d'un  ioudier(  au  de  cadavres  (pii  s'avance  sur 
le  quai  ',  une  IVnde  arni('e  (pii  se  presse  à  la  porte  de  Nesie  \umv  se  priVipiliT  ;m 
dehors  el  sur  laquelle  a  pris  l'avance  un  cavalier  qui  s'enfuil  Idiil  seid;  c'est  Irès- 
probableuient,  dans  l'intention  du  peinli'c,  celui  (pie  les  calliuliipies  jutursuivaienl 
d'une  haine  spéciale  comme  auteur  de  l.i  mur!  de  Henri  II  cl  (pii.  maigre''  celle 
fuite,  n'en  resia  pas  moins  le  hiave  Moidgomery.  A  l'angle  opposé  dw   lahlean 
s'élève  une  double  polence  où  «jeux  lionmies  son!  |icndiis,  au\(piels  le  lalenl  du 
peintre  a  su  faire  deux  uobles  cl  belles  figures.  Ge  son!  le  seigneur  de  r.ri(pieni;nil 
et  le  conseiller  Ai'uaiid  de  Gavagnes;  Ions  deux  snbireni  ensend)le  le  supplice. 
afin  de  fournir  à  l'opinion  publique  une  [trt'Iendne  preuve  d'un  pre'lendn  ((unpidi 
des  proleslanls  qu'il  n'aurait  éh'  possible  de  riquimei'  (pie  par  u\\  niass.icre.  Ils 
fiu'enl  coudamn(''s  le  27  ex  lobre  el  pendus  le  29. 

On  peut  s'('toimei'  de  voir,  dw  cùl('  de  IMoidgomery,  snr  la  montagne  Saiide- 
Geneviève,  un  de  ces  moulins  à  veni  (pii,  dans  les  souvenirs  parisiens,  sendtlen! 
exclusivement  réscrvi's  à  labntle  iMontmarIre;  mais  ici  encore  Sylvius  se  montre 
homme  d'exactitude.  Je  trouve  dans  un  recensement  des  liabitanisde  Paris,  lait 
aux  mois  de  mai  et  juin  1571  pour  la  levi'c  d'une  inq)Osilion,  ces  indii  alii>n>  di's 
dixainiers  qui  colleclaieul  dv  rue  (mi  rue  :  «  l\ue  de  la  Gliaire  jde  la  Gliaise|;  rue 
des  Gamelles  [de  Greuellel;  rue  de  <l('V(nil  le  iiiduHv  à  vent,  rue  sainct  l'ère.  ..  etc. 

Il  est  donc  vraisemblable  ou  même  sur,  ajirès  avoir  si  nettement  n'connn  dans 
cette  peinture,  non-seulement  au  [(i-emier  plan  mais  jusqu'aux  derniers  lointains. 


'  «  Les  chnri'llcs  cliiiiyi't's  ilc  coiils  ivinils  ilis  ilaiiioisclh's.  fciiimo^.  lillrs,  Ikuuiiii's  fl  eiif;iiiU,  esloyeiil 
menées  el  (lesrli;irgées  à  la  fivière  rniivcrle  de  corps  innils  el  inule  nuiye  de  sang  ■  {Mémoires  ilc 
restai  (le  Friinci^. 


18  PEINTURE   DE   LA   SAINT-BARTHÉLEMY. 

tant  de  choses  el  de  personnages  dont  la  réalité  est  certaine,  qne  François  Dnbois 
s'est  attaché  à  ne  rien  invenh  r  d  (jn'il  a  voulu  que  chacun  de  ses  groupes  fût  exac- 
tement vrai;  un  grand  nondire  sont  même  des  portraits,  comme  les  ducs  d'Aumale, 
de  Guise  et  d'Angoulème.  C'est  un  portrait  aussi  qu'il  a  peint  dans  ce  vieillard  aux 
longs  vêlements  de  magistrat,  agenouillé  les  mains  jointes  devant  l'épée  d'un 
soudard  prête  à  le  percer.  Est-ce  le  président  Pierre  de  la  Place?  Cela  est  tout 
à  fait  probable;  cependant  Etienne  Chevalier,  Denis  Perrot,  Anne  de  ïerrières 
seigneur  deChappes,élaient  tous  personnages  de  robe  dont  la  fin  tragique  est  men- 
tionnée par  les  historiens?  Serait-ce  quelque  autre  qu'ils  ne  nomment  pas?  Rien 
ne  nous  aide  à  le  déterminer.  D<^  même  le  groupe  de  seigneurs  à  cheval  sur  le  pre- 
mier plan',  celui  des  deux  belles  jeunes  filles  qu'une  bande  de  soldats  pousse  à  la 
Seine,  celui  du  ministre  qui  contemple  avec  tranqnillih'  tiois  juiignards  dirigés 
sur  sa  poitrine,  les  deux  hommes  en  chemise  qui  prient  avant  d'être  jetés  à  l'eau, 
celui  qu'un  hoimne  en  chapeau  à  liaulc  l'oniic  assoinnie  avec  une  massue'',  la 
femme  agenouillée  qu'une  sorte  de  liroche  transperce  de  part  en  part,  celle  un  jien 
plus  loin  <à  droite  (ju'on  égorge  toute  nue  %  cet  entant  au  niaillul  ipie  deux  gamins 


*  C'est  sans  tloute  leduc  deNevers,  «  ....lequel,  par  le  commandemeni  du  Roy  el  de  la  reine  mère, 
monta  à  clieval  fort  bien  accompagné  et,  se  promenant  par  toute  la  ville,  remédia  à  tout  ce  (lu'il  luy 
sembloit  en  avoir  besoin  »  (Gapilupi). 

^  L'assomnieur  est  désigné  dans  plusieurs  récils  comme  un  boucher,  nommé  Pezou,  très-glorieux  des 
exploits  de  l'arme  pesante  à  laijuelle  lui  ou  les  siens  devaient  peul-êlre  leur  nom  (Yoy.  le  Marliirologe 
de  Crespin,  éilil.  do  1()19,  C  781  a).  —  Le  Dialogue  I  du  Rereille-matin  (Basle,  1.j7;J,  p  70)  raconte  que 
le  V>  décembre  (il  veut  diie  septembre)  Pezou  tuait  encore,  en  noyant  des  prisonniers. 

^  Cest  peut-être  la  peisonne  que  vil  un  Allemand  qui.  pai ti  de  Paris  le  30  août.  Ht  en  arrivant  à 
Strasliourg  une  déposition  notariée,  laquelle,  retrouvée  dans  les  archives  de  rÉledeur  Palatin,  a  été 
pujjliée  dans  les  Briefe  Friedrich  des  Frommen  Kurfurslen  vonder  Pfalz  (2  vol.  in-8°,  Munich,  1808-70) 
par  le  prof.  A.  Kluckhohn,  t.  11,  p.  483,  et  traduite  par  .M.  Rod.  Reuss  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  de  riiiat. 
du  prot.  XXI!,  377.  Voici  le  passage  :  «  Le  jeudi,  il  a  vu  une  femme  d'une  grande  beauté,  c'était  une 
comtesse  (ein  gnr  sciton  ueibubilt,  so  ein  grerin  geuesen'),  qu'on  déshabillait  tnule  nue  sui-  le  pont  aux 
Meuniers  {uff  der  Miilbrilcken).  Elle  était  richement  vêtue  et  parée  brillamment  de  précieux  colliers  el 
bracelets  et  dans  un  état  de  grossesse  très-avancée,  tellement  qu'on  voyait  son  enfant  s'agiter  dans  son 
corps.  Après  lui  avoir  ariaché  ainsi  ses  vêtements,  ils  l'ont  renversée  en  lui  ai  radiant  les  cheveux.  Pont 
percée  de  coups,  tandis  qu'elle  les  suppliait  d'une  façon  pitoyable  d'épargner  au  moins  son  enfant  aide 
l'en  délivrer  d'abord,  puis  d'agir  avec  elle  à  leur  guise;  après  quoi  ils  l'ont  jetée  dans  la  rivière  la  tête  la 
première,  et  pendant  qu'elle  y  tombait  on  voyait  encore  remuer  l'enfant  {Briefe,  II,  480).»  —  Le  môme 
h^moin  ajoute  que  le  samedi  30  août,  il  a  encore  vu  traîner  à  la  rivière  trois  personnes  qu'on  venait  de 
mettre  à  mort. 

38 


DUBOIS  DIT   SYLVIUS  l'J 

de  Paris  traînent  au  bout  d'une  ficelle  sur  le  pavé,  en  guisede  joujou  '  ;  celte  femme 
qui  tord  ses  mains  de  désespoir,  sur  le  pas  de  sa  porte...  tous  doivent  être  aussi  his- 
toriques que  les  précédents;  seulement  de  Tliou  ni  autres  n'en  ont  fait  mention, 
ou  bien  nous  n'osons  pas  les  identifier  avec  leurs  récils  *.  Ainsi  sur  le  i)remier 
plan,  an  milieu  du  laMeau,  un  seigneur  âgé,  tout  vêtu  d'écarlale,  semble  s'api- 
toyer sur  le  sort  de  trois  personnes  étendues  à  terre  l'une  sur  l'autre  :  un  homme, 
un  jeune  garçon  et  une  troisième  victime  dont  on  ne  voit  que  le  bras  tendu.  Il 
semble  bien  que  ce  soit  l'histoire  du  jeune  Jacques  de  Caumont,  racontée  par  de 
Thon  (page  588)  comme  s'étant  passée  dans  l'intérieur  d'une  maison'.  Sur  le  pont 
est  une  dame  qu'on  jette  à  l'eau  et  derrière  elle  une  jeune  fille;  il  semble  aussi, 
sans  qu'on  puisse  non  jikis  l'affirmer  que  ce  soit  l'épisode  raconté  par  l'historien 
(p.  592)  en  ces  termes  :  «  IMadelaine  de  Briçonnet,  veuve  de  Thil)aud  de  Longue- 
«  joue,  maître  des  requêtes  et  nièce  du  cardinal  Briçonnet,  femme  de  mérite  et 
«  lettrée,  se  sauvoit  accompagnée  de  .Jean  d'Esi)ina,  ministre  fort  célèbre  qui 
((  demeuroit  chez  elle,  et  tenoil  i)ar  la  main  Françoise  de  Longuejoue  sa  fille, 
«  lorsqu'elle  fut  rencontrée  par  les  meurtriers  publics.  Ceux-ci  l'ayant  reconnue 
«  sous  un  mauvais  habit  ([ui  la  dégnisoit  voulurent  la  forcer  d'abjurer  sa  religion; 
«  mais  n'ayant  rien  pu  gagner,  ils  lui  donnèrent  plusieurs  coups  de  javeline  (>t  In 
«  jetèrent  à  demi  morte  dans  la  rivière.  Des  bateliers,  voyant  qu'elle  floltoit  sur 
«  l'eau,  y  coururent  comme  à  un  chien  enragé  et  lui  donnèrent  lentement,  avec 
«  un  plaisir  barbare,  cent  coups  de  croc  [lour  la  faire  aller  au  fond...  » 

Il  y  a  des  faits  consignés  par  le  peintre  ([ui  ne  sont  |)as  rapportés  par  de  Thon. 
Telle  est  la  présence  de  Charles  IX  à  sa  fenêtre  du  Louvre,  sinistre  ar(|uebusier, 

•  «  Je  dirai  seuiemenl  pour  tlus  ciioscs  lrôs-reinanin;ililes  enlre  celles  qui  le  sont  assez,  tiue  l'uii  \ii 
traîner  des  enfants  au  maillot  par  d'autres  enfans  de  dix  ans  »  (D'Auliignô,  Uist.  Unir.,  col.  .'i.'il}. 

'  L'homme  portant  l'épée  au  côté  et  qui  s'enfuit  chargé  tie  la  riche  houppelande  dont  il  a  été  parlé 
déjà  (p.  13)  et  d'une  grosse  bourse  en  velours  rouge,  paraît  être  celui  que  Gapilupi  désigne  en  ces  ter- 
mes; «  Le  capitaine  Pierre-I'aid  Tosinglii,  llorenlin,  vaillant  soldat,  lequel  avec  un  sien  lils  se  trouva  à 
la  mort  de  l'amiral,  eut  pour  son  huliii  l'escarcelle  et  sa  cliesne,  et  se  trouva  dedans  la  dite  escarcelle 
le  sceau  et  contre-sceau  des  huguenots...  • 

^  A  gauche,  sur  le  premier  plan,  gîl  un  homme  à  iuuiie  noire,  aux  traits  énergiques,  presque  nu.  ipi'on 
traîne  à  la  Seine  et  qui  ressemble  au  liocte  Uanuis.  •  Hamus,  posl  salluni  èsuocuhicuio  mm  mediocriler 
alto,  ac  innumeris  pugionumacceptis  iclWms, udhuc  ninlus  inlitlorejirostnitus  jacel{\.vl[ii' i\njitt\inc  étu- 
diant de  Sl-Gail  el  jésuite,  .LOpior,  d.ias  le  I3ull.  du  jivuU'd.  /'r.  18':)'.),  Vill,2'J2).  G'élail  W  ii.ardi  2()  août. 

39 


20  PEINTURE  DE   LA  SAINT-BARTIIÉLEMY. 

couclian!  011  joue  les  fuyards  qui  se  presseni  de  l'autre  côlc  de  l'eau.  C'est  une 
scèue  qui  se  trouve  aussi  dans  une  des  gravures.  De  ïliou  n'a  point  osé  la 
raconter,  mais  elle  a  été  recueillie  par  d'autres  '. 

Un  dernier  trait  de  ressenddance  pour  achever  cette  longue  comparaison  de 
l'historien  (jui  tenait  la  |dume  avec  l'historien  i|ui  tenait  le  pinceau.  A  l'angle 
d'une  maison,  siu-  la  droite  du  laldeau,  gît  une  femme  nue,  la  face  contre  terre, 
morte  avec  son  enfant  mort  sous  elle  et  ses  entrailles  répandues  tout  autour.  C'est 
le  commentaire  du  dernier  mot  de  ce  passage  du  présidentde  Thon  (p.  591)  :  «  On 
«  n'entendoit  de  toutes  [tarts  que  [ilainles  et  que  hurlements  de  gens  ou  déjà 
«  poignardés  ou  près  de  l'être;  on  ne  voyoit  que  corps  morts  jetés  par  la  fenêtre; 
«  les  chambres  et  les  cours  des  maisons  étoient  pleines  de  cadavres;  on  les  traînoit 
«  inhumainement  dans  les  carrefours  et  dans  les  houes;  h'S  rues  regorgoient  lelle- 
«  ment  de  sang  ([u'il  s'en  formoit  des  torrents'.  Enlin,  il  y  eut  une  nuiltitude  in- 
«  nomltralile  de  personnes  massacrées,  hommes,  femmes,  enfants  et  beaucoup 
((  même  de  femmes  grosses.  » 

Peut-être  ne  verra-t-on  rien  ([ue  d'assez  naturel  dans  la  série  de  rapprochements 
(pii  viennent  d'être  faits.  Si  les  deux  auteurs  sont  véridi(|ues,  rien  d'étonnant,  en 
elVet,  dans  leur  concordance;  mais  c'est  précisément  cette  (pieslion  de  véracité  qui 
s'illumine  d'une  manière  remarq\iable  par  l'analyse  que  nous  venons  de  faire.  Ce 
(pii  peut  éloimer,  c'est  l'autorité  toute  nouvelle  que  ces  rapprochements  confèi'ent 
à  l'inconnu  François  Dubois,  l'affermissement  de  l'autorité  dès  longtemps  illustre 
de  J.-A.  de  Thon,  et  la  justilication  des  nombreux  écrits  où  les  victimes  exha- 
lèrent leur  iilainle.  Il  ne  faut  pas  oublier  que  de  Thou,  cathoHque  fidèle,  mais 
sm'tout  hoiiMiic  (h(»il,  fut  odieusement  blàm('  pour  avoir  écrit  av(^c  une  im- 
pcrlurbable  vé'racilé,  et  (|u'il  est  souvent  rejeté  p.u'  de  prétendus  historiens 
d'aujourd'hui.  Or,  né  en  1553,  il  commença  d'c'crire  son  grand  ouvrage  en 
15S1;  c'est  en  IGOi  seulemeni  ([u'il  en  lit  paraître  les  dix-huit  premiers  livres, 
s'arrêtant  à  la  mort  de  Henri  II;  son  épisode  de  la  St-iîarlhélemy  n'a  vu  le 
jour   (pi'cn    \('){)~.    Dubois    était    mort   à    Cenève,   nous  l'avons  rapporté   plus 

'  SiiiiDii  (Idiilarl,  lJr;inlùiiio,  (rAiiliigné.  * 

^  Lv  Sln^hourKiiis  cili'î  p.  18,  note;],  dil  oiicore  :  "  Il  ii",v  av.iil  l'uiiil  'le  ruelle  dans  l'aris,  si  |ic!ilo 
qu'elle  lïil,  DM  pDii  ifail  assassiné,  el.  le  .sang  coulai!  dans  les  rues  couiuie  l'eau  un  jour  degrande  pluie.  » 

40 


LES   GRAVl'RES   DE   LA   SAINT-BARTHÉLEMY.  21 

haut,  le  2i  août  1584.  Ainsi,  d'une  part,  de  Thon  ne  connut  pas  l'ouvrage  (riiii 
peintre  obscur  réfugié  en  Suisse,  et  le  peintre  connut  encore  moins  un  livre  (|ui 
parut  plus  de  vingt  ans  après  sa  mort.  11  faut  donc  reconnaître  ((ue  la  confor- 
mité de  leurs  témoignages  est  des  plus  remarquables  et  que  le  tableau  de  notre 
Sylvius,  conservé  au  musée  de  Lausanne,  est  beaucou|)  |>lus  précieux  après  ces 
explications  qu'on  n'avait  pu  le  croire  jusqu'ici. 


II 


LES  GRAVURES  DE  LA  SAINT-BARTHELEMY 


Le  tableau  de  Sylvius  parait  n'avoir  jamais  servi  à  la  gravure. 

D'autre  part,  on  a  plusieurs  représentations  gravées  du  massacre,  contempo- 
raines aussi,  mais  très-éloignéesde  ce  caractère  d'exactitude  étudiée  et  recherchée 
qui  dislingue  noire  précieuse  peinture. 

1.  La  plus  ancienne  est  une  eau-forte  ([ue  le  catalogue  ofliciel  de  la  giande 
Bibliolhèquede  Paris  décrit  en  ces  termes  : 

Massacre  de  la  Sl-Barthélemy.  A  gauclie,  au  premier  [ilaii,  I  aiiiiial  île  Culigny  esl  ;i  cheval;  à 
droite,  on  le  voit  assassiné  dans  sa  dianibre;  graviu'e  ii  l'eau-forle,  anonyme  (Catalog.  de  la 
coll.  Hennin,  n"  (j.lO,  à  la  Biblioth.  nal.). 

Coligny  à  cheval  est  une  licence  qu'a  prise  l'artiste,  pioliablcmcnl  parce  (pi'il 
ne  trouvait  jias  im  meilleur  moyen  de  (h'signer  le  priuci|ial  personnage;  mais 
Coligny,  au  moment  du  coup  de  Maurevers,  ('lait  à  pied,  et  même  il  paraît  que  s'il 
ne  reçut  pas  l'arquebusade  en  pleine  poitrine,  ce  fut  grâce  à  un  mouvemenl  eu 
arrière  qu'il  (il   par  hasard  pour  affermir  sa  chaussure.  Cette  planche,   très- 

41 


22  PEINTURE   DE    LA   SAINT-BARTHÉLEMY. 

médiocre,  fut  exécutée  bien  peu  de  temps  après  l'événement,  car  on  en  a  une 
copie  (c'est  \o  ii"  suivant)  qui  fut  gravée  on  Allemagne  avant  la  fin  de  l'année. 

2.  Catalog.  Hennin,  n"  OGI  :  La  même  planclie.  Elle  est  accostée  des  portraits  de  Giiillainne, 
prince  d'Orange  et  de  I^onis,  comte  de  Nassau,  et  accom|)agnée  d'une  très-longue  légende  en 
allemand. 

C'est  une  ('dilion  nllomande  do  la  plandio  n"  1.  Au-dossous  dos  portraits  des 
deux  princes  néerlandais  sont  doux  pièces  de  poésie,  chacune  d'une  quarantaine  de 
vers  à  leur  honneur.  Quant  à  la  légende  en  proso  mentionnée  par  le  catalogue, 
elle  nous  semble  utile  à  recueillir.  Elle  pourrait  se  perdre,  car  celle  gravure  est 
unegrande  rareté.  Or,  elle  offre  col  intérêt  de  montrer  quelle  sorlo  (rimprossion 
le  crime  produisil  sur  l'àme  des  proloslanis  d'Allemagne.  En  voici  la  traduction, 
la  plus  exacte  que  nous  ayons  \m  : 

De  l'ixouï,  inhumain  et  horrible  massacre  arrivé  aux  chrétiens  de  France,  le  24  août  de 
CETTE  année  courante  LXXII,  a  Paris;  avec  le  nombre  et  les  noms  des  seigneurs  qui  y 

ONT  péri. 

Lors(]ne,  conformément  au  ti'aité  de  pacification  que  Sa  iMajesté  royale  avait  conclu  et  ratifié, 
il  y  a  deux  ans,  an  mois  d'août  1570  ',  avec  ceux  de  la  religion  réformée  (ainsi  qu'on  l'appelle) 
en  France,  les  dits  religionnaires  eurent  rendu  et  remis  à  Sa  Majesté  les  villes  et  forteresses  de  I..a 
Rochelle,  Montauban,  Coignac  et  La  Charité,  qu'ils  avaient  occupées  dei)uis  deux  ans,  comme 
garanties  de  l'exécntion  du  lrait('  '.  ils  furent  aussitôt  exposés  (comme  on  le  verra  ci-après)  à  toutes 
sortes  de  vexations  qui  leur  furent  suscitées  par  les  papistes  et  le  parti  des  cardinaux  ou  créatures 
du  pape,  lesquels  formèrent  le  projet  d'amener  ions  les  principaux  membres  de  la  religion  évan- 
gélique  en  un  même  endroit,  où  ils  les  feraient  périr  et  égorger,  dans  le  but  de  faire  mourir  ensuite 
plus  facilement  les  autres  partisans  de  cette  religion.  On  choisit,  en  conséquence,  la  ville  de  Paris 
pour  servir  de  coupe-gorge,  où  devait  avoir  lieu  le  massacre;  et  le  mariage  du  roi  de  Navarre  avec 
la  sœur  du  roi  de  France  parut  l'occasion  la  |»lus  favorable  pour  exécuter  ce  guel-apens. 

Dans  ce  but,  le  parti  des  Guises  s'était  renforcé  secrètement  de  gens  de  guerre,  et  d'accord 
avec  le  frère  du  roi,  avait  réuni,  du  consentement  de  celui-ci,  beaucoup  de  fantassins  et  de 
cavaliers,  que  l'on  disait  destinés  à  proléger  le  royaiune  contre  les  attaipies  elles  conr.ses  des 
gens  des  Pays-Bas  el  des  Espagnols.  Donc,  k  la  Sl-Barlhélemy,  le  dimanche  24  du  mois  d'aoùl. 


'  Le  U-ailé  de  Sl-(u'rin;iin-oii-L;iyt'.  ilii  8  noùt  l.")70. 

^  J)';iprès  ](!  Ir;iilé  les  prok'slanls  ilevaient  garder  (oimiic  lieux  de  refui^e  peiidanl  deux  ans  ces 
qunire  places  tlniil  ils  élaient  en  [lossession  :  mais  dans  leur  al^ohic  Cduliaiire,  ils  les  rendirenl.  sauf 
La  Uoclielle,  enviruii  (juatre  mois  avant  l'expiration  du  délai. 

42 


LES   GRAVURES   DE  LA  SAINT-BARTHÉLEMY.  23 

lorsque  tous  les  principaux  seigneurs  de  la  religion  réformée,  attii'és  parla  bonne  grAce  du  roi,  se 
furent  rendus  au  mariage  et  y  eurent  assisté,  le  matin  de  bonne  lieure,  à  4  heures,  on  les  al(ai|ua 
avec  plusieurs  milliers  d'arquebusiers,  de  cavaliers  et  de  fantassins,  et  on  fusilla,  poignarda  ou 
étrangla  tous  ceux  qui  furent  rencontrés,  sans  distinction  ni  de  rang,  ni  de  sexe.  Comme  la  [tlu- 
[)art  des  victimes  étaient  encore  au  lit  et  endormies,  les  soldats,  ne  trouvant  aucune  résistance, 
exercèrent  sur  elles  toule  leur  méchanceté,  les  traînèrent  hors  du  lit,  les  égorgèrent,  les  hacliércnl 
elles  jetèrent  ensuite  nus  par  les  fenêtres;  ils  ont  traité  ces  hommes  innocents  plus  cruellement 
que  des  Turcs.  Il  péril  ainsi  misérablement  nombre  de  seigneurs,  de  chevaliers,  de  nobles, 
d'élrangei's,  de  bourgeois,  de  seivileurs,  d'iionunes  et  de  femmes,  et  on  en  évalue  le  nombi'e  à 
plusieurs  milliers.  Cependant  on  en  a  d"abord  signalé  les  plus  notables  et  les  plus  connus,  entre 
autres  les  seigneurs  ci-après  nommés,  à  savoir  : 

Le  prince  Rocltefauclmnlt,  de  rare  royale  (ait.sz  liumijlichen  Slammenbûrlùj). 

Momii'ur  l'awiral  de  France,  (pie  l'on  a  égorgé,  tandis  qu'il  était  malade  dans  son  lit,  par  suite 
de  deux  coups  d'ari|uebuso  qu'il  avait  reçus  traîtreusement,  en  lisant  une  lellre,  le  vendredi  aupa- 
ravant. C'est  eu  pai'liculier  ce  vieux  seigneur  (|ui  fui  le  plus  terriblement  maltraité. 

M.  df  TheUgny,  [)etit-fds  de  M.  l'amiral,  fusillé  avec  tous  ses  nobles  (des  Ilcrmi  AdmiKils 
Enclu'l,  mit  allen  Edelvn  evschussen). 

M.  Peidrilm  l'aîné:  M.  Art/nYm le  jeime,  qui  récemment  avait  été  nommé  par  le  roi  chevalier 
de  l'Ordre. 

M.  de  Dasie;  M.  de  Beauvoijs,  lieutenant  ou  gouverneur  du  roi  de  Navarre,  et  deux  autres 
comtes  qui  furent  égorgés  à  ses  cotés.  En  outre,  la  lleui'  de  la  noblesse  de  Gascogne. 

M.  de  DricquemauU ;  M.  de  Broccoil,  bailli  d'Orléans;  le  martiuis  de  Rainu. 

M.  de  Salsed;  M.  de  Mollet. 

Le  commandant  Pilles,  qui  avait  élé  ai)pelé  à  Paris  par  le  rui  lin-mênie. 

Le  capitaine  Pliweaux.  Le  capitaine  Siuille. 

Le  commandant  Moijrion  ou  Moninns. 

Le  commandant  Subisse,  un  vieux  seigneur. 

M.  de  Moiujommerey,  qui  avait  ses  quai'liers  dans  le  faidjoui'g.  En  apprenant  li;  tumulte,  il  se 
sauva  en  toute  hâte. 

Le  roi  de  Navarre  et  le  prince  de  Coudé  ont  été  ari'êlés. 

M.  de  Grandmond  a  été  arrêté  et  conduit  chez  le  roi. 

En  outre,  à  peu  [très  huit  cents  personnes,  parmi  lesquelles  un  ^'"iiid  nombre  de  seigneurs  et 
d'officiers,  la  Heur  de  la  chevalerie  haiiçaise,  qu'il  serait  trop  long  d'éuumérer. 

Donc,  ce  fut  un  massacre  monsti'iieux;  le  sang  n'a  pu  rester  caché  dans  les  maisons;  il  a  coulé 
dans  les  rues,  de  sorte  que  les  assassins  en  eurenl  leurs  pieds  souillés,  el  ahuris  eux-mêmes  par 
leur  bestialité,  ils  ne  savaient  souvent  de  quel  coté  se  tourner. 

On  évalue  le  nombre  des  victimes  du  premier  jour  à  1 2000.  Les  jours  suivants,  ce  nombre 
s'accrut;  car  on  visita  toutes  les  maisons;  personne  ne  fut  épargné,  ni  même  les  femmes,  ni  les 
petits  enfants.  Encore  ([uatre  joui's  après,  le  jour  de  la  Décollation  de  Si-Jean,  qui  était  une 

43 


24  PEINTUEE   DE   LA   SAINT-BAETHÉLEMY. 

fraude  fêle  à  Paris,  on  ronlitma  le  massacre,  en  reeliercliant  Ions  ceux  qui  étaient  désignés.  I.e 
lendemain  de  la  procession  faite  par  le  duc  d'Albe  (den  foUjendm  Tng  nacli  dem  procès:  dfi  Duca 
von  Alba),  un  grand  nombre  de  personnes  furent  conduites  à  la  place  d'exécution  et  sujuili- 
ciées,  etc.  [sic  etc.] 

Que  le  Seigneur  Dieu,  qui  a  sauvé  son  Église  par  Tépreuve  (de  même  qu'elle  a  été  fondée  par 
le  sang  et  qu'elle  a  été  rachetée  par  le  sang  de  son  fils,  dont  nous  devons  être  les  successeurs)  et 
qui  la  fortifie  malgré  tous  les  tyrans  et  chiens  sanguinaires,  ait  pitié  de  nous!  Qu'il  nous  accorde 
son  esprit  de  patience  et  d'espérance,   afin  que  nous  puissions  tout  vaincre  dans  la  foi  vraie  et 

sincère! Que  Dieu  nous  aide,  afin  que  nous  n'ayons  confiance  qu'en  lui,  et  que  ce  terrible 

avertissement  que  le  Seigneur  nous  met  sous  les  yeux  ne  soit  pas  perdu  pour  nous;  mais  que 
nous  nous  réveillions  enfin,  nous,  en  Allemagne  et  que  nous  regardions  à  ce  qui  s'y  peut  préparer! 

3.  Catalog.  Hennin,  n"  (562.  Portrait  de  l'amiral  Coligny  à  mi-corps.  Fecit  Norimbergae  Jost 
.'l;////wH  Tigurinus,  1573. 

Au-dessous  du  poitrail  sontre|>réseut(.'s  divers  épisodes  du  massacre  avec  l'esprit 
(i  I;i  linessc  haliiluels  à  i'iiabile  artiste  zuricois,  mais  en  trop  petite  dimension 
et  trop  fugitivement  pour  prêtera  aucun  renseignement  historique. 

4.  Catalog.  Hennin,  n"  G63.  Massacre  do  la  St-liarllu'lriiiy.  lui  .I;ir  M.  D.  I.XXII.  Gi  aviire  à 
l'eau-foi'le.  anonyme.  [fIomhrr(j  sculpsit.] 

Cette  planche,  qui  porte  le  n°  33  d'un  recueil',  offre  quelque  analogie  dans  sa 
composition  avec  le  tableau  deDubois.  Au  cciitic  est  la  maison  d'où  Maurevers  est 
en  ti'ainde  tirer  par  la  l'enètre  surTamiial  qui  passe  à  cheval.  Agauclie.au  fond,  est 
le  jeu  de  paume  où  joue  le  roi  lorsqu'cui  viciil  lui  annoncer  la  blessure  de  ramiral. 
Des  maisons  voisines  on  jette  les  gens  par  les  fenêtres  el  pai-ilcssus,  dans  le  Idiii- 
taiu  s'élève  une  colline'  où  les  fossoyeurs  sont  à  r(uiviiige.Suria  tlroil(M>sl  l'Iiôtel 
de  Coligny  (pi'oii  v(ùl  au  premier  étage,  assassine'  dans  son  lit.  puis  jt'h'  par  la 
fenêtre;  au  fond,  du  même  cùté,  s'ouvre  une  [torh' de  ville  (pu  coiidiiil  à  Monlfau- 
coii.  Les  rues  sont  pleines  d'assassins  el  de  cadavres.  Au-dessous  se  lisent  treize 
vers  allemands  (///V  /.s7  zii  si'lmi  iv  iras  (irshill^  Vfriicni  das  Ichen  iiturj  n.  ail...)  dont 
voici  le  sens  :  «  Ici  Vou  peu!  voir  coniiiienl  iierdeni  la  vie  les  jeunes  et  les  vieux, 

'  lU'nifil  (le  pl;in(li(>s  gravées  en  .\lleiii;i!.'iie  ir:i[tiès  ïorloii'l   ul  l'cii  i>sin   ;i\ec  luic  suite  ajoiilée  à 
ceux-ci. 
'  l'idhaliiemenl  Cliailiol. 

44 


LES   GRAVURES   DE    LA   SAIXT-RARTIIÉLEMY.  25 

«  à  Paris  en  temps  de  noces,  ce  qui  certainement  un  jour  sera  puni  par  jugement. 
«  Là  est  assassiné  l'Amiral  avec  sa  noblesse  en  très  grand  nombre,  et  les  servi- 
«  teurssont  traités  de  même;  en  sorte  qu'il  y  en  a  trois  mille  d'égorgés.  Le  roi 
«  de  Navarre  et  Gondé  sont  [trisonniers  du  roi-faucbeur.  Les  Huguenots  simples 
«  bourgeois,  femmes  et  onfanis,  sont  là  promplement  dépéchés;  leur  nombre 
«  s'élève  à  cinq  mille.  » 

5.  Biljliolli.  (lo  Ziii'icli.  Onziéino  volume  du  recueil  comiinsé  au  fur  et  à  mesure  des  événements 
par  le  ministre  zurieois  Wick  et.  inlilulé  WHiana:  roté  Ms.  F.  22.  Au  f"  8  de  ce  précieux 
volume  se  trouve  une  gravure  de  la  Sl.-Hai-tliélemy,  au  burin,  sans  nom  d'auleui'  :  haut.  ;J2  cenL, 
larg.  27  cent. 

Cette  plancbe  ressemble  beaucoup  à  la  précédente.  On  y  remarque,  à  droite  et 
non  plus  à  gauche,  l'amiral  à  cheval  passant  devant  la  maison  où  esl  Maurevers;  à 
gauche,  l'amiral  assassiné  dans  sa  chambre,  puis  jeté  par  la  l'enèlre;  à  droite,  au 
fond,  le  jeu  de  paume,  e(  par-dessus,  les  fossoyeurs  de  (^haillol.  Il  y  a  de  parti- 
culier ici  qu'au  centre  du  tableau,  entre  les  deux  groupes  d'édifices,  on  voit  couler 
la  Seine  (wasser,  ressaw),  où  l'on  précipite  les  cadavres.  Les  dates  du  2^2  et  du 
24  août  1572,  ainsi  que  le  litre  d'Amiral,  se  lisent  en  divers  endroits  ;  puis 
toute  la  moitié  inférieiue  de  la  page  est  consacrée  à  une  légende  où  le  massacre 
est  raconté'.  Celte  gravure  a  été  exécutée  si  peu  de  temps  après  l'évcnement  que 
ses  auteurs  ne  savaient  pas  encore  très  bien  les  faits'  et  parliculièrement  les 


'  En  22  lignes,  commençant  :  Inn  diser  figur  isl  augenscheinlicli  zii  selien,  was  for  eine  Ftoclizeil 
zu  Paris  inn  Fnmckreicli  gehalten  isL...  et  finissant:  Gott  sei  inen  vnd  vns  allen  gnedig  vnd  tjarm- 
lierczig.  —  Ce  que  nous  ne  nous  expliquons  pas,  c'est  que  celte  légende  est  répétée  une  seconde  fois 
en  regard,  de  manière  à  être  gravée  sur  deux  colonnes,  mais  (pie  dans  la  seconde  colonne,  où  le  texte 
est  un  peu  dilTérent,  les  cai'actéres  sont  renversés;  de  iiiéuie  (pi'une  partie  du  texte  inscrit  sur  la  gra- 
vure (ainsi  les  mots  :  Der  Admirai;  PARIS  in  Franckreich  ;  Ani  22.  tag  Angu>ti  ist  gewesen  der  anefang, 
und  am  24  Augus  der  ausgang  im  1572.  iar  ;  wasser)  esl  également  retourné. 

^  Voici  la  traduction  de  la  légende  entière  :  •  Sur  cette  planche  on  voit  clairement  ce  qu'on  a  fait  à 
l'occasion  d'un  mariage  à  Paris  en  Fi-ance  et  comment  il  s'est  terminé.  C'est  réellenu^nt  l'un  des  grands 
prodiges  qui  précèdent  le  dernier  jugement  de  Dieu,  car  (ui  n"a  jamais  entendu  ni  vu  une  pareille  tra- 
gédie depuis  que  le  monde  existe.  On  vient  de  répondre  une  lettre  ;'i  l'amiral,  tl  l'a  lue.  Regarde  : 
C'est  alors  que  se  dresse  l'atlaipie  perfide  et  que  d'une  fenêtre  ipielqu'un  tire  sur  l'amiral.  Alors  chacun 
prend  sou  épée,  les  admiralistes  et  les  royalistes  l'un  contre  l'autre,  connue  s'ils  voulaient  venger  cet 
outrage;  mais  il  n'était  pas  sérieux  aux  royalistes  de  faire  le  signe  de  la  croix  avant  l'éclair,  car  ils 
savaient  bien  (pie  ce  n'était  pas  eux  (juc  le  tonnerre  frapperait.  FA  pour  ce  jour   on  en  resta  là, 

ÏOME  I.  45  ^ 


26  PEINTURE  DE  LA  SAlXT-BARTHELEMY. 

outrages  qu'avait  subis  le  corps  de  l'aniiial.'  On  la  vcudail  coloriée  et  elle  l'est 
encore'. 

G.  Bibliollièqne  de  Zuricli,  nu'me  volume,  Wickiana,  XL  La  Saint-Barlhélemy  en  gravure  sur 
bois  coloriée.  Elle  forme  un  placard  de  48  centim.  de  haut  sur  42  de  large,  dont  la  moitié  supé- 
rieure est  occupée  par  les  personnages  et  le  bas  par  une  pièce  de  vers.  I^es  personnages  et  la  dis- 
position, avec  la  rivière  au  centre,  sont  exactement  les  mêmes  que  dans  la  pièce  précédente 
(toutefois,  l'amiral  blessé  est  à  gauche,  l'amiral  tué  à  droite),  (]uoique  d'un  crayon  tout  différent. 
En  tète  on  lit:  «  Erschrecklidie  Inquisition,,  so  sich  auff  der  Koniglicl)en  Hoclizeit  zu  Paris  in 
Franckreich  zugetragen,  im  Monat  Augusti.  des  72.  Jars.  »  I^es  vers  imprimés,  au  nombre  de 
254,  sur  cinq  colonnes,  sont  un  récit  du  massacre.  Il  contient  peu  de  détails.  Le  seul  meurtre 
sur  lequel  il  s'étende  est  celui  de  Pierre  Ramus,  ce  qui  donnerait  à  supposer  que  l'auteur  était 
un  professeur.  11  a  signé  des  lettres  M.  D.  R.  B.  (Voy.  Weller.  p.  80\ 

Voici  les  premiers  et  les  derniers  vers  de  la  pièce  : 

Mercl<  aulT,  erkenn  0  frommer  Clirist. 
Des  Teulïels  Tvrannev  vml  lisl  : 


So  werden  sie  erkennen  docii, 
Das  lia  vnser  Herr  Goll  leliest  nocii, 

Ynd  liilITst  gewaltig  tleiner  scliar, 
Die  sicli  aulï  dich  verlassen  gar. 

M.  D.  B.  B. 


7.  Le  même  recueil  de  \Yick  renferme  encore  une  autre  édition  des  mêmes  vers,  signés  de 
même,  mais  disposés  sur  quatre  colonnes  et  groupés  en  une  quinzaine  de  strophes.  La  gravure, 
dont  cette  pièce  de  vers  formait  la  partie  inférieure,  avait  échappé  au  collecteur  ;  elle  manque. 
Cette  lacune  est  d'autant  plus  regrettable  qu'à  chacune  des  principales  scènes  décrites  en  vers  est 
un  chiffre  (de  1  à  9)  qui  probablement  renvoyait  du  texte  au  dessin;  ce  qui  fait  supposer  une 
gravure  différente  des  précédentes,  lesquelles  n'ont  rien  de  pareil  (Voy.  Weller,  ibid.). 


jusqu''à  ce  que  tout  à  coup,  la  nuit  où  ils  firent  éclater  leur  entreprise,  ils  forcèrent  les  portes  et  firent 
égorger  dans  leurs  maisons  cl  dans  leurs  lits  l'amiral  et  tous  ses  partisans,  puis  les  jeter  parles  fenêtres; 
les  uns  furent  lancés  vivants  iiors  de  leurs  maisons,  massacrés  dans  la  rue  et  précipités  dans  feau;  les 
autres  jetés  à  Teau  étant  encore  en  vie  et  tués  dans  la  rivière.  En  somme,  tout  ce  qui  n'était  pas  catho- 
lique, femmes  et  hommes,  servantes  et  serviteurs,  tous  en  cette  nuit  de  noces  furent  passés  par  Tépée, 
puis  jetés  à  l'eau.  On  assure  comme  vrai  qu'ils  ont  coupé  les  mains  et  les  pieds  à  Pamiral  et  ainsi  mort 
Pont  pendu  au  gibet.  Dieu  leur  donne  et  à  nous  tous  sa  grâce  et  sa  miséricorde.  » 

'  Mail  sngt  ror  umimt  das  sie  dem  ,\dmiral  tieiide  vnd  fusse  fiaben  abgehauen  vnd  also  fodt  an  den 
galgen  gehengt. 

^  M.  Emile  Weller  Ta  indiquée  dans  son  travail  intitulé  «  Die  Lilleralur  der  Barlholomàusnachl,  » 
inséré  au  t.  .\IX  (18o8).  du  S(>r(ipi>um,  \\.  71». 

46 


LES   GRAVURES   DE   LA   SAINT-BARTHÉLEMY.  27 

8.  Catalog.  Hennin,  n"  664.  Portrait  de  l'amiral  Coligny,  en  buste,  de  trois  quarts  dirigé  à 
droite,  dans  une  bordure  cintrée,  sur  laquelle  on  lit:  Gmijar  von  Coligny,  1572.  Au-dessous  du 
portrait  un  épisode  de  la  St-Barthélemy.  Gravure  à  l'eau-forte,  anonyme. 

Cet  «  épisode  »  est  insignifiant.  Il  en  est  de  môme  de  la  planche  suivante  gravée 
au  XVIII"'^  siècle  et  tout  à  fait  insignifiante  aussi,  quoique  d'une  main  espagnole. 

9.  Collect.  Fevret  de  Fontette  (Bibi.  nal.).  «  Masacro  sucedido  a  los  Hugenotes  en  Paris  a  24 
deagosto  1572,  dia  de  S.  Bartolome,  a  mas  de  10,000. —  Entre  ellos,  Gaspar  de  Colini  almirante 
del  mar,  con  mas  de  500  barones  y  seiïores  principales.  Gasp.  Bouttats  fecit  Antuerpia.  » 

10.  Mauvaise  imitation  française  du  n°  9  et  anonyme,  de  la  fin  du  XVIII""'  siècle.  On  lit  au- 
dessous  :  «  Massacre  des  Huguenots,  fait  k  Paris  le  24  août  1572,  jour  de  ia  S.  Barthélémy,  au 
moins  de  dix  mille  d'entre  eux,  entr'autres  de  Gaspard  de  Coligni  amiral  de  France,  et  de  plus 
de  500  Seigneurs  ou  gentilshommes.  »  Suit  une  pièce  de  38  vers,  dignes  de  la  gravure,  et  dont 
voici  la  conclusion  : 

On  les  vil  se  couvrir  du  nom  de  Piété 

Pour  mieux  se  dépouiller  de  louLe  Huiuanilé, 

Barbares,  cruels,  homicides, 

Hommes  exécrables,  perfides, 
Si  vous  eussiez  été  sous  un  gouvernement 

Tel  que  celui  qui  fleurit  à  présent. 

Pleins  d'une  juste  obéissance. 
Suivant  les  lois  d'un  aimable  devoir, 

Cerles,  vous  n'auriez  pas  faire  voir 

Tant  de  rage  et  de  violence. 

11.  Gravure  de  Luicken  insérée  à  la  page  33  de  la  traduction  hollandaise  de  Vllistoire  de  lu 
révocation  de  l'édit  de  Nantes,  par  Élie  Benoit,  imprimée  à  Amsterdam  (2  vol.  in-fol.,  1696)  sous 
ce  titre  :  «De  Moort  van  Parys  gepleegt  anno  1672  op  S.  Barlholomem  dag  en  volgende  dagen.  Jaii  en 
Casper  Luiken.»  C'est  une  grande  planche,  de  76  centimètres  de  long  sur  30  de  haut,  inexacte 
pour  la  topographie  parisienne  et  les  costumes,  mais  magnifique  pour  l'entrain,  la  furie  et  la 
multitude  des  personnages. 

12.  Reproduction  sur  bois  de  la  gravure  ci-dessus  n«  1-2,  insérée  au  t.  Il,  p.  78-79  de  VIMoire 

de  France  d'après  les  documents  originaux  et  les  monuments  de  l'art  de  chMjue  époque  (1859-60), 
par  Henri  Bordier  et  Edouard  Charton. 

Préoccupé  seulement  de  vérité,  je  n'ai  aucun  compte  à  tenir  ici  des  nombreuses 
œuvres  d'art  que  la  Sl-Barthélemy  a  inspirées  après  coup  et  qui  n'ont  aucune 
valeur  au  point  de  vue  historique,  n'étant  que  des  produits  i)lus  ou  moins  mal- 

47 


28  PEINTURE    DE    LA   SAINT- BARTHÉLÉMY. 

heureux  de  rimagination.  La  plus  ancienne  et  peut-être  la  plus  mauvaise'  de  toutes 
ces  œuvres  est  le  tableau  peint  par  Vasari  pour  le  pape  dans  une  salle  du  Vatican. 
Un  auteur  anglais,  M.  Henri  Wliite,  en  a  donné  une  gravure  au  trait  en  tète  de 
son  ouvrage  The  massacre  of  S.  Barlholowew,  1808,  in-8o. 

Donc,  les  gravures  dignes  de  quelque  contiance,  qui  nous  restent,  comme  repré- 
senlalions  de  la  St-Hartliélemy,  sont  au  nombre  de  deux,  pas  davantage  :  le  n»  1 
ci-dessus  (ou  no  2,  sa  copie)  et  les  nos  4  à  7  qui  sont  quatre  variantes  d'un  seul 
type.  Voilà  tout  ce  que  nous  possédons.  El  lorsque  Henri  111,  en  1574,  allant 
prendre  possession  de  son  trône  de  Pologne,  traversa  l'Allemagne  du  nord,  les 
Allemands  qui  lui  donnaient  riios[titalité  se  plurent  (voy.  le  récit  de  son  voyage 
dans  VHistoire  de  France  par  Pierre  Mathieu)  à  décorer  les  chambres  où  on 
le  logeait  de  gravures  et  de  peintures  du  massacre  faites  avec  assez  d'exactitude 
pour  qu'il  pût  s'y  reconnaître  lui-même.  Le  temps  a  donc  presque  tout  détruit? 


Il  a  été  dit  ci-dessus  (page  4)  combien  est  nécessairement  peu  exacte  la  dispo- 
sition des  rues  de  Paris  dans  le  tableau,  puisque  le  peintre  a  voulu  (et  il  le  devait,  se 
faisant  historien)  rassembler  tous  les  faits  notaldes  à  lui  connus  dans  un  seul 
et  même  étroit  espace.  On  voit  seulement  qu'il  a  été  fidèle  lorsqu'il  a  pu  l'être, 
notamment  dans  la  reproduction  du  couvent  des  Grands-Augustins,  du  vert  som- 
met de  la  montagne  Sle-Geneviève',  des  petits  escaliers  descendant  à  la  rivière, 
de  la  porte  de  Nesle,  de  la  porte  St-Honoré,  surtout  du  Louvre.  Son  Louvre  est 
trop  au  bord  de  la  rivière,  mais  l'entrée,  com|ioséo  d'une  ouverture  entre  deux 
tours,  est  bien  la  grande  porte  du  Louvre,  regardant  vers  la  ville;  c'est  précisé- 
ment la  même  entrée  qu'on  voit  aujourd'hui  figurée  dans  la  cour  du  palais  |iar 
des  lignes  de  pierre  qui  dessinent  en  blanc  sur  le  noir  de  l'asphalte  tout  le  péri- 


'  Quelque  louangeuse  que  soil  la  peine  que  prit  le  prince  François  de  Médicis  d'écrire  au  peintre 
le  20  nov.  l.'iTS  :  •  Sa  Sainteté  agit  sagement  en  voulant  qu'un  succès  aussi  saint  et  aussi  remarquable 
que  l'exéculion  faite  conlie  les  liuguenots  de  France  ligure  dans  la  salle  des  Rois.  •  (Gaye,  Caileyijio 
incdilo  (l'arthti;  Firenze,  1839). 

^  Voyez,  page  17. 

48 


LES    GRAVURES    DE    I-A   SAINT-BARTHÉLEMY.  29 

môtre  quadrilatéral  du  Louvre  de  Philippe-Auguste  avec  la  tour-maîtresse  du 
royaume  au  centre. 

Avec  deux  plans  que  nous  offrons  au  lecteur  se  rétablira  facilement  dans  son 
esprit  la  vérité  topographique  troublée  par  la  fantaisie  du  [>eintre.  Le  premier 
est  composé  à  l'aide  du  plan  de  Truschet  et  de  celui  de  Du  Cerceau.  Celui  (pii 
est  signé  Truschet,  nom  d'ailleurs  inconnu,  fut  publié  par  le  libraire  Corrozet  pour 
servir  de  supplément  à  l'édition  des  Anliquités  de  Paris  (ju'il  fil  imprimer  en 
1550,  et  il  fut  suivi  à  quelques  années  d'intervalle  par  l'autre  plan  attribué  au 
célèbre  architecte  Du  Cerceau.  Ce  sont  à  peu  près'  les  plus  anciens  plans  de  Paris 
que  l'on  ait;  mais  Ions  deux  sont  remplis  d'erreurs;  ainsi  la  rue  de  Beauvais,  au 
lieu  d'être  perpendiculaire  à  la  rue  St-Honoré,  lui  était  parallèle  et  longeait  le 
Louvre  ;  la  rue  des  Poulies  s'étendait  de  la  rue  St-Honoré  jusqu'à  la  Seine  et  re- 
cueillait, en  passant,  la  rue  des  Fossés  Si-Germain,  au  lieu  de  se  trouver  entre  le 
Louvre  et  l'hôtel  Bourbon.  De  plus,  le  Louvre  avait  encore  en  1572  ses  fossés 
pleins  d'eau,  et  l'entrée  A  (qui  existait  peut-être  en  1560)  était  bouchée  en  1572.- 
On  a  cru  cependant  utile  de  donner  ce  travail  ici,  parce  qu'il  fournit  une  idée  claire 
de  ce  qu'était,  généralement  parlant,  le  quartier  du  Louvre  et  notamment  de  sa 
situation  à  l'égard  des  Tuileries  dont  il  était  séparé  par  les  remparts  de  la  ville. 
Notre  deuxième  plan  est  l'œuvre  d'un  des  érudits  actuels  qui  connaissent  le  mieux 
l'ancien  Paris,  M.  Hoffbauer.  La  perspective,  au  lieu  de  regarder  à  l'Est,  comme 
dans  le  précédent,  regarde  dans  le  sens  opposé  et  fait  très  bien  comprendre  le 
chemin,  du  Louvre  jusqu'au  logis  de  l'amiral. 

Dans  son  Recueil  des  choses  mémorables  avenues  en  France,  Jean  de  Seri'es  dit 
(éd.  de  1603,  p.  425)  que  l'amiral  reçut  l'arquebusade  de  3Iaurevers  lors([u'il  était 


'  Il  n'y  a  (ranlérieur  que  le  plan  dit  de  hipisserio,  qui  dale  d'environ  l'an  Ui'iO. 

'  Les  erreurs  dans  les  anciens  |ilans  sont  cuntinuelles  el  pour  la  plupail  inexlricables,  parce  ijue 
l'idée,  qui  nous  paiait  si  simple  auiourd'liui,de  représenter  les  choses  telles  qu'elles  existent  au  moment 
où  le  dessinateur  est  à  l'ouvrage,  cette  idée  n'est  (ju'une  l'ésultanle  ac(iuise  par  de  lonirs  tâtonnements. 
Les  anciens  artistes  croyaient  bien  faire  en  mettant  dans  leurs  plans  des  bâtiments  importants  qui 
n'existaient  plus,  mais  dont  ils  avaient  bon  souvenir,  ou  des  dispositions  qui  n'existaient  pas  encore, 
mais  qu'on  avait  résolues  et  qu'ils  connaissaient  par  avance.  C'est  ce  qui  a  été  vérifié  et  expliqué  par 
les  travaux  des  savants  parisiens,  notamment  .MM.  Franidin,  Bonnardot,  Cousin,  HotTbauer. 

49 


30 


PEINTURE  DE   LA   SAIXT-BARTHÉLEMY. 


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LES   ENVIRONS    DU     LOUVRE, 

d  après  le  Plan  de  TruscKet,1550, 
le  Plan  dit  du  Cerceau,  1560,. 


£m.  ûiiUboii,  àd  tt  lit^ 


50 


LES   GRAVURES   DE  LA   SAINT-BARTHÉLEMY, 


31 


Le  quartier  du  Louvre  eu  1572. 


51 


32  PEINTURE   DE   LA   SAINT-BARTITÉLEMY. 

à  environ  cent  pas  hors  du  Louvre'.  Son  chemin  est  marqué  sur  notre  deuxième 
phm  par  un  léger  pointillé.  Les  maisons  du  cloître  St-Germain-l'Auxerrois,  de  l'une 
desquelles  l'assassin  tira,  le  blessant  d'abonl  à  la  main  droite,  puis  au  bras  gauche, 
comme  disent  les  historiens  (manière  de  p.irlcr  (jui  précise  bien  la  direction  qu'il 
suivait)  sont  nécessairement  les  maisons  (jui  se  trouvent  vers  la  lettre  a; 
l'endroit  où  Coligny  fut  IVapp('  est  à  peu  près  au  milieu  de  la  chaussée 
actuelle,  devant  la  grille  de  la  colonnade  du  Louvre,  dans  le  prolongement  de  la 
rue  des  Prètres-Sainl-Germain.  Coligny  devait,  en  continuant  sa  route,  aboutir  à 
la  maison  de  la  rue  Béthizy,  où  nous  avons,  sur  le  [dan,  mis  un  B.  C'était  sa 
demeure.  Seulement  le  plan  n'indique  pas  que  l'entrée  en  était  dans  la  rue  de 
Béthizy  où  elle  était  bien  la  première  entrée,  mais  seulement  de  la  seconde  mai- 
son à  gauche.  Elle  était  masquée^,  sur  la  rue  de  l'Aritre-Sec  par  un  bâtiment  très- 
étroit  qui  faisait  l'angle.  On  peut  encore  se  rendre  compte  aujourd'hui  de  cette 
disposition,  quoique  tout  ce  pâté  de  maisons  ait  été  démoli  en  1853  pour  le  per- 
cement de  la  rue  Rivoli  prolongée,  parce  que  celte  voie  nouvelle  n'a  fait  qu'élargir 
l'ancienne  rue  de  Béthizy  et  que  la  maison  de  l'amiral  occupait  l'emplacement 
que  remplit  maintenant  la  maison  de  la  rue  Rivoli,  n°  IM.  Le  bâtiment  d'angle 
est  le  n°  L40.  C'est  ce  que  disent,  en  d'autres  termes,  les  historiens  de  Paris,  du 
moins  le  plus  docte  d'entre  eux  pour  la  topographie,  .Taillof  ';  cl  ils  appellent  cette 
maison  qu'habita  Coligny,  l'hôtel  de  Montbazon. 


•  Ce  que  tous  les  autres  conlirraent.  «  Allant  à  picil,  fort  accompagné,  lisant  une  lettre,  ciroict  à  son 
logis  à  la  rue  de  Béllii>y,  ii  fut  blessé  au  bras  d'une  arquebusade  qui  luy  fut  tirée  pai'  une  fenêtre 
grillée  (Pan  logis  qui  avait  issue  dans  le  cloître  Sl-(^iermain  »  (Mcni.  de  Cliircnni).  —  ■  Voilà  sur 
quoi  fut  choisi  Monravel  et  ceste  maison  aux  iloislres  St.-Germain  l'Auxerrois  devant  laquelle  il 
faloit  que  l'Amiral  passasl  en  revenant  du  Louvre.  Ainsi  le  vendredi  d'après.  l'Amiral  an  sortir 
du  Conseil  accompagna  le  Roi  jusqu'au  jeu  de  paume  et  vint  à  pied,  lisant  une  lettre  devant  la 
fenestre  où  esloit  Monravel  couverte  d'un  mescliant  linge:  comme  il  lournoit  l'espaulc  pour  enliler  la 
grand'rue,  il  reçoit  une  arquebusade... i>  (D'Aubigné, ///a7.  univ.,  col.  537).  —  Le  Nonce  Saiviali  au 
secrétaire  d'Élat  à  Rome.  2:2  août:  «  Celle-ci  sera  seulement  pour  vous  dire  quViujourd'lmi  l'amiral 
s'en  retournant  du  palais  du  Roi,  c'est-à-dire  du  Louvre,  à  son  logis,  fui  fiappé  d'iiiu^  aniuebusade 
comme  il  arrivnil  à  une  porte  appelé  porte  de  Boui-lion.  située  à  une  portée  d'arbalète  loin  du  Louvre.» 
(Tbeiner.  Ann.  l'crlcsinsliri.) 

^  Recherches  critiques  sur  ta  ville  de  Paris,  i  vol.  in-8°;  t.  I.  177:2;  (juarlier  S;iiiite-Opporlune,  p.  l± 
—  Il  n'y  a  aucun  compte  à  tenir  du  Paris  démoli  de  M.  1:^11.  Fournier,  particulièrement  du  chapitre  spécial 
qui  s'y  trouve  sur  »  Le  logis  de  l'amiral  Coligny  »  où  l'auteur  iloniio  Anne  Du  Bourg,  comme  «  la  pre- 

52 


LES    GRAVURES   DE    LA   SAIXT-BARTHÉLEMY.  33 

Ce  l'ut,  en  elîet,  l'hôtel  de  ^loiilliazon.  mais  seulement  à  iiaifir  de  l'nnni'e  KilT 
où  le  prince  de  Rolian-Monll»azon  Tacliela.  Avant  cellf!  ('pcxiue,  elle  a|»|iailrnail 
à  la  famille  des  du  lîoui'g.  Une  étude  dont  elle  l'ut  l'objet  vers  l'époiiue  de  la 
démolition  ',  nous  apprend  (|ue  la  |)ersonne  (pii  en  était  alors  propriétaire  avait 
entre  les  mains  des  titres  de  propriété  constatant  qu'elle  fut  en  possession  des  du 
Bourg  depuis  l'an  153G  jusqu'en  1617.  Par  contrat  [)assé  devant  Claude  et  Jean 
Horeau,  notaires,  messire  Jehan  Prévost,  conseiller  (hi  roi,  el  (iahiielle  sa  femme, 
l'avaient  vendue,  le  22  octobre  1536,  à  messire  Antoine  du  liourg,  chancelier  de 
France.  Cet  Antoine,  qui  avait  (Hé  nommé  président  au  Parlcincnl  de  Paris  en 
1532  et  qui  mourut,  par  accident,  en  1538,  (Hait  un  grand  oncle  du  mai  lyr  pro- 
testant, le  conseiller  Anne  du  Bourg.  L'hérésie  était  donc  dans  sa  famille  et  il  eût 
été  fort  naturel  que  Coligny  y  eût  choisi  sa  demeure.  Mais  ce  choix  fut  purement 
accidentel  et  la  maison  des  du  Bourg,  qui  n'est  pas  autrement  nommée  dans  les 
récits  de  la  Saint-Barthélémy  que  logis  de  l^imiral,  fut  occupée  par  ( cbii-ci  en 
raison  de  cette  simple  circonstance  qu'elle  était  vide  el  à  lonei-  au  moment  où  il 
vint  pour  demeurer  quelque  temps  à  Paris,  à  portée  de  la  Cour,  au  printemps 
de  l'année  1572.  Il  était  arrivé  de  La  Rochelle  à  Blois  le  12  sept.  1571. 

Un  recensement  des  maisons  et  liabitants  de  Paris,  ('laidi  aux  mois  de  mai, 
juin  et  juillet  1571,  pour  l'assietle  d'une  contribution  extraordinaire,  décrit  delà 
manière  suivante  la  partie  du  vieux  Paris  dont  nous  nous  occupons  : 

«  Dixainedé  Jehan  de  Poix*  commençant  au  coing  de  la  rue  Tirechappe  jus- 


mière  viclime  (en  loo'J!)  ties  rigueurs  conlre  le  c:ilvii)isuie,  •  où  il  repi  oduit  comme  un  ficécieuN  mor- 
ceau une  ridicule  rliapsodie  allemande  de  la  St-Bartliélemy,  publiée  en  1826  dans  le  Bulletin  de  Férussac, 
où  enfin  il  dénonce  Voltaire  comme  ayant  inventé  l'assassin  Besme,  parce  (jue,  dil-il.  Voltaire  •  cour- 
tisan des  grandes  familles,  craignait  d'être  compromis  par  trop  de  vérité,  »  en  sorte  (ju'il  aurait  nommé 
Besme,  obscur  scélérat  (voy.  ci-dessus  p.  12),  au  lieu  du  grand  coupable  le  duc  de  Guise  •  (?).  .M.  Four- 
nier  ne  cesse  d'éire  curieusement  ignorant  des  choses  dont  il  parle  qu'au  XVlir'"  siècle,  ipiand  il 
montre  Taimalile  peintre  Vanloo  Iravaillantet  la  jolie  danseuse  Sophie  Ainould  sautillant,  dans  les  vastes 
chambres  que  l'amiral  avait  iiabilécs. 

*  Dans  la  Revue  archéologique,  t.  VKI  (I8."i2),  p.  TiSO. 

'  La  description  est  établie  |)ar  Quartiers.  Cin(|uanlaines  et  Dixaines,  mais  aucune  de  ces  circonscrip- 
tions n'est  désignée  autrement  que  par  les  noms  des  bourgeois  placés  à  leur  télé.  Dans  chatiuedixaine 
l'on  indique  par  leur  nom  tous  les  conlrii)uables,  même  beaucoup  de  ceux  (pi'on  déclare  exempts  à 
cause  de  leur  hidigence.  Ce  précieux  document  forme  un  gros  volume  in-folio  du  départem.  îles  mss. 
de  la  Biblioth.  nat.,  n"  3352  du  Supplém.  français  (ll()t»2  du  numérotage  administralifj. 

TOME  I.  53  ^ 


34  PEINTURE   DE   LA  SAINT-BARTHELEMY. 

«  ques  au  coing  de  la  croix  du  tirouer  et  de  là  le  long  de  la  rue  de  l'arbre  secq 
((  jusques  au  coing  de  la  rue  Betizy.  » 

Sont  dénommés  sur  cet  espace  cinquante-sept  contriltuables  dont  les  derniers 
s'appellent  :  Pierre  du  Chesne.  xl  s.;  le  sieur  trésorier  Billard.  Ix  liv.;  Claude 
du  Bois,  xl  s.;  la  damoiselle  de  Crécy,  néant;  M.  du  Val,  trésorier,  viij"  I.;  et 
Monsieur  le  président',  ij*'  livres. 

Le  rôle  continue  et  on  suit  très-bien  sur  le  plan  : 

«  Dixaine  de  Jeban  de  Sainct  Leu,  commençant  a  la  rue  de  l'Arbre  secq  au 
«  coing  des  tbssez  S.  Germain  jusques  a  la  croix  du  lirouer  et  mesmes  costé  le 
«  long  de  la  rue  S.  Honnoré  jusques  a  la  rue  d'Autriche  comprins  la  dite  rue  et 
«  la  rue  des  pouUyes.  » 

Et  plus  loin,  appartenant  à  la  circonscription  d'un  autre  quartier  : 

«  Dixaine  de  Gilbert  Bonnet  :  rue  Tirechappe  (18  contribuables);  l'autre  costé 
«  de  ladite  rue  (14  conlr.);  rue  de  Betbizy  (23  contr.);  l'autre  costé  de  la  rue 
«  (53  contr.);  rue  de  la  Monnaie  (4  contr.);  l'autre  costé  de  la  rue  (9  conlr.);  le 
«  dedans  de  la  Monnaie  (G  contr.);  rue  Thibault  au  dé  {\.2  contr.);  l'autre  costé 
«  de  la  rue  (9  contribuables).  » 

On  voit  donc  clairement,  si  l'on  veut  bien  se  guider  sur  le  plan,  que  le  dizenier 
percepteur  entrant  dans  la  rue  de  Béthizy  par  la  rue  Tirechappe  et  recensant" 
d'abord  ce  côté  de  la  rue,  puis  la  traversant  jjour  passer  du  côté  où  se  trouve  la 
Monnaie,  par  laquelle  il  s'en  va,  la  maison  que  nous  recherchons  est  celle  qu'il 
inscrit  la  dernière  du  côté  de  la  rue  de  Béthizy.  Or.  précisément  il  l'inscrit  avec 
une  certaine  abondance  de  détails  que  voici  : 

«  Une  maison  appartenant  au  sieur  de  Villarseau' en  laquelle  est  demourant 
«  monsieur  Dolu.  lequel  tient  l'argenterie  du  Roy;  personne  n'y  demeure  :  néant» 
[à  la  recette]. 


'  Quel  président  ?  On  ne  saii.  ni;iis  ki  maison  dont  s'agit  est  celle  à  l'angle  des  rues  de  IWrbre  Sec  ei 
de  Bélliizy,  (uivnint  sur  la  nie  de  l'Arlue  Sec. 

^  Le  nom  de  Villarceaux  rappelle  la  famille  de  Mornav  el  non  celle  de  du  Bourg,  mais  un  du  Bourg 
pouvait  aisément  posséder  une  seigneur-ie  ainsi  appelée,  car  il  y  a  trois  Villarceau  dans  Seine-et-Oise  et 
Seine-et-Marne,  plus  deux  Villaoeaux  un  peu  plus  loin,  sans  compter  les  Villarsel. 

54 


LES   GRAVURES   DE   LA  SAINT-BARTHÉLEMY.  35 

Celait  donc  une  maison  inhabitée  au  mois  de  juillet  1571.  Ce  fut  elle  qui  fut 
louée  pour  l'amiral  et  qui  devint  un  lieu  funèbre. 

Je  croirais  qu'elle  n'est  pas  représentée  sans  quelque  vérité  partielle  dans  la 
peinture  de  Sylvius.  Si  notre  peintre  avait  habité  Paris,  il  la  connaissait;  et  ce 
qui  ferait  penser  qu'elle  était  assez  dans  son  souvenir  lorsqu'il  l'a  peinte,  c'est 
qu'il  lui  a  donné  quelque  ressemblance  générale  avec  celle  que  donne  la  gravure 
de  1572,  cotée  ci-dessus  1  et  2'.  La  maison  du  peintre  et  celle  du  graveur  sont 
posées  exactement  de  même  par  rapport  au  Louvre;  toutes  deux  sont  à  un  angle 
de  rue  où  elles  forment  un  haut  et  mince  pavillon;  les  fenêtres  de  ce  pavillon  et 
les  pilastres  engagés  qui  le  décorent  sont  ici  et  là  distribués  d'une  manière  très- 
différente,  mais  tous  les  pilastres  sont  surmontés  d'un  même  chapiteau  ionique. 
On  aperçoit  aussi,  dans  l'une  et  dans  l'autre,  des  ouvertures  ou  baies  circulaires, 
percées,  il  est  vrai,  à  des  places  différentes,  mais  d'un  aspect  pareil.  Enfin  l'on 
remarquera  dans  la  gravure  que  la  porte  d'entrée  est  bien  une  porte  de  cour  et 
donnant  sur  la  rue  de  Béthisy. 

Mais  ces  détails  tout  matériels,  quand  même  ils  aboutiraient  à  |)his  de  certitude, 
valent-ils  tant  d'insistance,  et  notre  Sylvius  n'a-t-il  pas  donné  le  bon  exemple 
en  se  souciant  peu  de  l'architecture  ou  de  la  géographie  de  son  sujet,  et  en  met- 
tant tout  son  cœur  dans  l'impression  des  sentiments  qu'il  inspire? 


'  Comme  il  est  facile  de  s'en  assurer  en  regardant  la  copie  de  celle-ci  donnée  dans  l'Histoire  de 
France  par  les  documents  et  les  monuments;  voyez  ci-dessus  n"  12  du  chai)iti'e  des  gravures.  Rien 
dans  la  série  Topoijraphie  de  Paris  au  département  des  estampes  (Bibliollièque  nationale)  où  le  seul 
quartier  Sl-Germain-l'Auxerrois  remplit  cependant  dix-neuf  volumes;  rien  à  la  hibliotliéque  de  la  ville 
(Hôtel  Carnavalet);  rien  dis-je,  sur  l'élal  antérieur  à  l'iiolel  de  Montbazon;  mais  les  renseignements 
sur  ce  dernier  abondent  et  l'on  a  notamment  le  croquis  de  la  maison  levé  par  les  architectes  au  moment 
■de  la  démolition  en  i8o(>. 


t^3>->Ts.  :'^o-— 


55 


36  PEINTUKE    DE   LA   SAINT-BARTHÉLEMY. 


Un  renseigncineiil  que  je  trouve  à  la  deinière  heure  m'oblitie  à  ne  clore  cette  dissertation 
qu'en  offrant  au  lecteur,  avec  la  plus  grande  réserve,  une  conjecture. 

On  a  vu  ci-dessus  (p.  7)  la  place  tout  à  fait  particulière  que  Jehan  Pournas  occupe  dans  le 
testament  du  peintre.  Il  est  désigné  expressément  comme  un  homme  à  qui  le  testateur  ne  doit 
plus  rien.  Il  avait  donc  été  son  créancier  et  l'on  se  rappelle  cette  remarque,  faite  à  la  page  9,  que 
c'était  bien  naturel  puisque  les  Pournas  étaient  de  riches  bantjuiers. 

Mais  je  lis  dans  les  registres  du  Conseil  de  Genève,  séance  du  15  septembre  157^  : 

«  Léonard  Pournas,  sieur  de  la  Piemente,  a  présenté  requeste  afin  d'estre  honoré  de  la  bour- 
«  geoisie  de  la  ville  en  laiiuelle  il  a  délibéré  de  vivre  et  de  mourir.  Arresté  (ju'on  le  reçoive  pour 
«  vingt  éscus  et  le  seillot.  A  juré.  » 

Ce  Pournas  n'était  pas  seulement  un  homme  opulent:  c'était  un  personnage  qui  dans  les 
années  oii  le  Protestantisme  était  puissant  à  Lyon,  avait  été  élu  membre  du  Conseil  de  la  ville 
(1557,  03,  Gi,  65).  Il  fit  son  testament  le  10  juillet  1577  (Min.  J.  Jovenon,  IV,  71),  et  mourut 
le  lendemain,  âgé  de  47  ans,  ne  laissant  qu'un  fils,  nommé  Jean.  C'est  précisément  le  noble 
Jehan  Pournas,  visé  dans  le  testament  de  Sylvius  et  qui  s'était  allié  à  l'une  des  familles  de  Lyon 
les  plus  marquantes  et  dans  le  protestantisme  et  dans  l'échevinage,  la  famille  De  Gabiano. 

Maintenant,  puisque  le  peintre  de  la  Saint-Hnrlhélemy  avait  reçu  de  l'argent  des  Pournas  au 
point  qu'il  craignît  de  passer  pour  leur  en  devoir  encore,  et  qu'on  voit  Pournas  le  père,  huit 
jours  après  les  massacres  de  Lyon,  s'empresser  de  demander,  non  pas  seulement  l'habitation  de 
Genève,  mais  la  bourgeoisie,  qu'il  fallait  jurei',  c'est  donc  qu'il  avait  été  profondément  frappé 
des  événements  qui  ensanglantaient  la  France. 

Dès  lors,  il  semble  impossible  de  ne  pas  proposer  cette  conjecture  que  l'argent  des  Pournas 
reçu  par  Dubois  avait  été  le  prix  d'ouvrages  de  peinture  parmi  lesquels  pouvait  figurer  son 
tableau  de  la  Saint-Barlhélemy. 


PLANCHES 

Des  (ieiix  planclies  ijni  accompagnent  cette  notice,  l;i  phis  ^rjuide  est  une  réduction  au  (|ii;ut  on 
environ  du  talile:ui  de  François  Duhois  qu'un  lialiile  desslualcin-  parisitMi,  .M.  Aiexaudri'  Duruy,  a  repré- 
senté avec  une  tiilélité  remat(|uahlp.  L'autre, en  cluouiolitiioyraplue,  douue  répisode  le  plus  important 
de  la  composition  reproduit  dans  la  giandeur  exacte  et  le  ton  de  la  peinture  oiiginale. 


Iinp.I.emereier  t;  C"  Paris 


LAbAlMi    BARTHELKMY  A  PARIS 
par  François  Dubois  d'Amiens  mort  à  Genève  en  i58* 


"■:r.  jith.  uv^pre^  hàvi. 


^Oib  UuDOï; 


!£  DUC  DE  GUiSE,    LE  CHEVALIER  D'ANG0U1,HMF  ,    LE  DUC  D'AUMALE 


inp  i.r.:îi5n" 


et  le  ropps  de  Coligny 

I  à  la  a:  .nte.  du  Ublcav  î 


HISTOIRE  MONÉTAIRE 


DE 


G  E  N  K  \  E 


DE     1535    A     1792 


EUGÈNE  DEMOLE 

Docteur  en  philosophie, 
Conservateur  du  Cabinet  de  Numismatique  de  Genève. 


«  Sanz  monnoye  ne  pourroit  estre  le  monde  bonnement 
gouvernez,  ne  faire  droite  égaullê  à  chacun  de  ce  qui  est 
sien.  » 

Ordonnances  dex  Rois  de  France  de  la  troiiième 
race,  t.  VIII,  p   103. 


ACGCIMPAGNE    DK    1)    PLANCHES    AVKG    «.^    FIGURES 


GENI':VE 
-I.    -rULLIEN,    LIBRAIRE-KDITEUH 

PARIS 

LlliK.\ir,IK    FI.'^Cll  1!.\(   Il  KR 

(SiiriÉIK    AN"NYMI'1) 

33  ,    K  l'  K    DR    S  K  1  X  K ,    33 

ISS7 


IMPRIMERIE   CHARLES   SCHCCHARBT 


HISTOIRE  MONÉTAIRE 


DE    aE^ÈVE 


INTRODUCTION 

l^hisloire  monélaiie  (\o  (ienève,  envisagée  flans  son  onseniblo,  commence  sous 
les  rois  buigondcs  de  la  |)rcniièrc  race  ponr  se  terminer  en  lHi8. 

Elle  comprend  ainsi,  dans  trois  périodes  snccessives,  l'étnde  des  monnaies  l'rap- 
pées  par  les  rois  l)onri>nignons  ei  mt-rovingiens,  par  les  évèques  de  Genève  et 
pai'  les  magistrats  de  cette  ville  constitnée  en  Etat  indépendant. 

Le  présent  onvrage  est  consacre''  à  la  majenrc  partie  de  la  troisième  période, 
mais  il  importe  de  jeter  tont  d'aliord  mi  rapide  conp  d"(eil  snr  celles  (|ui  Tout 
précédée. 

Le  nombre  des  documents  (|ne  nous  possédons  sur  les  premiers  temps  du 
monnayage  genevois  est  l'oit  restreint. 

Le  code  bourguignon,  connu  sous  le  nom  de  Loi  fiombette  et  promulgué  au 
commencement  du  VI'hp  siècle,  mentionne  une  moiicia  Genavensis'. 

'  De  rnnnpi.is  suliddriiin  ciislodirc,  iil,  nmiio  ;uiriiin  (|iio(liiiin(|in'  pcnsiivorit  ac(i|iialiir.  piu'ler 
i]iiMtUior  tantiun  iiunielas.  Imic  csI.  Vali'iiliani.  (ItMiavcnsis  |iriiu-is.  et  (loliimi,  (pii  tomiiore  Alarici 
régis  adccrati  siinl.  el  AdaiiriaiKis.  OikkI  si  (|iiiiiiiiii|iii'  ihu'Iit  istas  (jualliior  inonetas  aurum 
|ioiisaiil('in  non  accopeiil.  iil  (|ijnii  mikIcit  vuli'iial,  ikhi  acLeplo  precio  perdal.  I.i:r  liiirniindimium. 
Til.  CVIl.  §  0  iéditioii  Uiiidinj,'.  l'atilcs  llrniiii  Hcnirnsiiini.  I.  t.  p.  \'Xi).  M.  iJiiidiiij;.  de  nu'iiio  que 
Bliiiinie  (^Pertz,  Monumenta  Germanid'  liistorim.  Lcijex.  I.  III.  p.  .")7i))  a  désigné  nomme  titre  CVII 
de  la  loi  Vndâîtammlnm  scr)inriitm  des  anciennes  édilimis. 

5!.» 


4  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENEVE. 

On  sait,  d'après  riiislorien  grec  l*rur(»|i(',  (|iii  ('crivail  à  la  iiicnic  (•inxiiic,  (iiic  les 
rois  barbares  n'osaient  pas  mettre  lenr  pro|)re  efliiiie  snr  les  inoiinaies  (pi'ils 
frappaient.  Ponr  qn'elles  pussent  être  aeceplées,  n^hne  dans  leurs  f^^tats,  elles 
devaient  n(k^essaireinenl  s'ins|)irer  du  type  des  monnaies  de  Rome,  ou,  mieux 
encore,  copier  celles-ci  aussi  servilement  (pie  possible.  Les  monnaies  genevoises 
conlcmporaines  de  la  Loi  Gombelte  imilaienl  dduc  probablemcnl  les  pièces  impé- 
riales d'AnasIase  ou  de  Justin,  mais,  jusqu'à  présenl.  rien  n'a  \n\  les  l'aire  recon- 
naître. 

Les  plus  anciennes  monnaies  de  Genève  tpii  nous  sont  parvenues  appartiennent 
à  l'époque  mérovingienne  el  datent  très  probablement  des  Vll>"p  et  Vlllm<^  siècles: 
ce  sont  des  tiers  de  sous  d'or  qui  portent  le  nom  de  la  ville  el  celui  du  monnayeur. 

Sous  la  dynastie  carolingienne,  l'atelier  genevois  ne  parait  pas  avoir  fonctionné; 
tout  au  moins,  aucune  monnaie  de  celle  époque  ne  peul.  sans  contestalion,  lui 
être  attribuée'.  11  en  est  de  même  des  pièces  qu'oui  |iu  frapiier  les  rois  de  la 
Bourgogne  juiane;  mais,  avant  l'exlinclion  de  leur  dynastie,  survenue  en  1032, 
nous  rencontrons  déjà  des  monnaies  frappées  par  l'évêque  de  Genève. 

Les  premières  pièces  épiscopales  connues  remontent  en  eil'et  au  commen- 
cement du  Mme  siècle.  Ce  sont  des  deniers  el  des  oiioles  (jui  présentent  le  temple 
carolingien  avec  le  nom  de  la  ville  et,  au  revers,  une  croix  accompagnée  du  nom 
de  l'évêque".  Ce  fait  se  retrouve  à  peu  près  à  la  même  époque  sur  les  deniers  de 
l'arcbevècbé  de  Vienne.  Genève  dépendanl  du  siège  mélropolilain  de  celle  ville, 
cette  coïncidence  n'est  peut-être  pas  loule  forluile. 

Les  deniers  épiscopaux  frappés  à  Genève  du  Xll'ne  au  XVme  siècle,  ont  un 
type  tout  dilférent  des  premiers;  malgré  des  altérations  successives,  ce  type 
est  demeuré  uniforme.  La  croix  a  remplacé  le  tenqile  carolingien  au  droil  de  ces 

'  l'aniii  les  jiièces  Iroiivécs  ;i  liii|ili\  cii  .Xixcriiiiis  cl  driiilcs  par  M.  A.  (le  Ldii^'iiéi'icr  {llcrnc 
niimisiHali(jnc,  \Wi\i.  \\.  iOil.  on  i('iiiai(|iie  un  (k'iiior  de  l'éi»iii-lo-lir('f  i|iu>  railleur  esliiiie  avoii- élé 
lrai)|)é  à  fleiiève.  l'oiir  divers  iiuitils.  Irap  longs  à  exi)Oser  ici.  celle  aUribiiliun  nous  parait  liasardée. 

''  On  connait  des  deniers  de  Conrad  et  des  olioles  d'Adalgodiis,  son  successeur,  décrits  par 
.M.  A.  de  San  niiiiilino  {Mdiiricdi'l  (Icciino  c  (IcWinulmiini  sccdla,  snijirric  net  flinlorni  di  liomn,  nid 
iS/i:i.  Turin,  IHKi,  in-4",  pi.,  p.  'Hi').  Voyez  aussi  :  Kil.  Mallet.  L'iniiirnnc  iiminiiiic  rpisnijinli-  de 
Génère  (M.D.G.,  1847,  t.  V.  ji.  .'i.'ii)).  On  eonnait  enlin  lui  denier  piidiahlennMil  iiniipie.  ipii  vienl 
d'être  acfjuis  par  le  musée  de  Cienève;  il  est  signé  de  l'rédéric.  ijui  vi\ail  égalcuii'iil  au  \l""'  sié(de. 

60 


INTRODUCTIOX.  5 

monnaies;  ht  lôlc  et  le  noin  de  saint  Picnc  apiiaiaisscnl  au  revers.  Ici  encore  on 
|)Ourrait  croire  à  une  iiispiralion  venue  de  N  ienne.  dont  les  deniers  anonymes, 
d'une  époque  un  peu  anlérieure  à  ceux  ('mis  en  premier  lieu  à  (lenève,  présenlenl 
la  lèle  el  le  vocalile  de  sainl  Maurice. 

Les  documents  écrits  ipii  iictus  oui  (''!('•  conservés  sur  le  monnayage  des  évéques 
de  (ienève  sont  des  plus  rares.  Us  se  réduisent  à  (|uel(iues  contestations  el  accords 
entre  ces  pn'lats  et  des  seigneurs  voisins,  au  sujet  du  droit  de  monnaie,  el  à  une 
ordonnance  de  l'évêque  Martin  (1300),  suivie  d'un  contrat  de  cel  évêque  avec  un 
monnayeur,  pour  l'émission  de  deniers  genevois'. 

Ce  monnayage  lut  certainement  abondant,  si  l'on  en  juge  par  le  nombre  et  la 
variété  des  deniers  parvenus  jusqu'à  nous.  Malheureusement,  le  classement  exact 
en  est  difficile,  surtout  à  cause  de  l'immobilisation  du  ty|)e  (ju'ils  présentent, 
et  il  est  à  craindre  que,  pendant  longtemps  encore,  celte  partie  de  l'histoire 
monétaire  genevoise  reste  inachevée. 

Le  prince-évèque  de  Genève  avait  seul  le  droil  de  battre  monnaie  dans  cette 
ville.  Ce  droit  lui  avait  été  reconnu  dans  le  plail  de  Seyssel  de  1124,  en  ces  termes: 
monelam  in  manu  solius  episcopi  essc\ 

Cependant,  les  citoyens,  tout  en  restant  étrangers  ;i  la  lalirication  et  aux  bént'- 
lices  qu'elle  |)iocmait,  exerçaient,  de  concert  avec  le  pit'-lat  el  son  chapitre,  une 
surveillance  sur  le  cours  des  niomiaies  étrangères  et  sur  les  émissions  de  l'atelier 
genevois.  Ce  droil  est  consacré  par  l'arlicle  ()8  des  i'raiicbises'  et  résulte  déjà  de 
l'accord  de  1300  que  nous  avons  mentioiuK'  '. 

L'évêque  de  Genève,  possesseur  incontesté  de  la  régale  des  moimaies  dans  cette 

'  Spoii,  llisidirc  lie  (irnhr  (étlil.  ilr  i;:i(i.  in  l").  l.  II.  iin'i]\cs  ii'"'  21  cl  iS. 

■  Sjion.  !..  Il,  preuve  u"  1,  p.  0. 

"  Ilem  quoil  dirli  cive.s.  biirgenses  el  incdio  rivil:ilis  iireilicte.  non  leneanlur  in  dicta  civilale,  nec 
liannis  ejiisdeni.  monelam  novani  aliciiius  principis  seu  domini.  recipere.  nec  (luolibel  modo  uli  in 
mercandiis.  nisi  laii  essel  monela.  (pie  l"acli(  esset  et  lei^itime  per  nos  ca|iilid(im  et  (iniversilalem 
dicte  civitatis  ap])robata.  Éd.  Maliet,  Lihnii's,  franrhi.'ir.s.  iiiniiiinilrs.  us  cl  rdiiluiiics  dr  lu  cilr  dr 
C.nih-c  (M.  D.  (1.,  t.  Il,  I84;J.  p.  :».S\ 

■'  NCici  le  passage  de  cet  accord  ainpiel  n(i(is  faisons  alhision  :  La  condicion  de  la  iiionea  de 
(leneva,  en  la  quel  elc  se  doit  batic.  est  lele.  (le  est  a  savoir  que  nos  li  Eve(iin's  de  Ceneva.  per  nos 
e  per  nostres  successors,  don  Conseil  de  nostre  Chapitre  de  C.eneva  e  de  nostres  Morgeis.  donnons 
et  outroyons  a  Benjamin  Thomas,  lombar  de  .'\st,  et  à  ses  compagnions,  les(piez  il  voudroit  mètre 
en  c(?ste  letre.  iiosli-e  mimee  de  (leneva.  rh-.  Spcn.  I.  II.  precve  iS.  p.  SI. 

01 


6  HISTOIRE    MONETAIRE   DE    GENEVE. 

ville,  prélendail,  en  outre,  ;'i  ce  droit  dons  lonte  l'étendue  de  son  diocèse.  Mais  il  dnt, 
dans  le  conrs  du  moyen  âge,  tolérei'  qne  des  princes  el  des  seigneurs  voisins 
établissent  dans  les  limites  de  son  diocèse  des  ateliers  monétaires,  tel  que  celui 
qui  fut  ouvert  à  Nyon,  par  h^  baron  de  \  and  ,  vers  la  tin  du  XTII""'  siècle',  et 
celui  qu'étaldit  le  (omle  de  (ienevois,  à  Annecy,  en  135(5 '. 

Qnaiil  aux  comtes  de  Savoie,  qui  succédèrent  aux  baions  de  Vand  el.  de  ce 
chef,  battirent  monnaie  à  Nyon,  ils  cberchèrenl  aussi  à  paralyser  l'exercice  du 
droit  ii'galien  de  Tévèque  el  à  substituer  aux  monnaies  ('piscopales  celles  de 
plusieurs  ateliers  de  Savoie  ('lablis  à  proximih'  de  (lenève.  La  diversité  el  le  cours 
des  espèces  de  Savoie  devaient  l'endre  aisée  cette  substitution  qui  tut  en  rt'alité 
consoninK'e  en  1  44H  par  l'ouverture  de  l'atelier  de  (lornavin,  aux  portes  mêmes 
de  la  ville. 

L'évêché  de  Genève  se  trouvait  alors  administré'  par  .\médée,  (|ni,a|>iès  avoir  été 
comte  puis  duc  de  Savoie,  avait  renoncé  en  faveur  de  son  tils  Louis  à  la  couronne 
ducale,  pour  l'échanger,  quelques  aiun-es  plus  lard,  i onlic  la  liare  romaine,  el 
devenir  enfin,  de  son  propre  gré,  administrateur  de  l'évêché  de  Genève.  Il  avait 
conlirmé  les  franchises  de  la  communauti',  mais  en  en  retranchant  quelques 
articles,  en  particulier  celui  ipii  accordait  aux  citoyens  le  contrôle  des  monnaies. 
En  s'abstenani  de  battre  monnaie  el  cm  favorisant  l'inlrodnclion  des  espèces  étran- 
gères, l'évêque  ne  pouvait  avoir  dan  Ire  but  qne  dassuier  l'écoulement  des  produits 
de  l'atelier  de  Cornavin  (pii,  désormais,  devait  foniiiir  Genève  de  monnaies. 

En  effet,  les  successeurs  d'Amédée.  tous  nommés  à  l'instigation  de  la  Savoie, 
renoncèrent  comme  lui  à  exercer  le  droit  de  monnaie  et  l'atelier  ne  fut  rouvert 
que  dans  le  premier  tiers  du  XVIme  siècle,  par  les  citoyens  qui  rénnireni  en  leurs 
mains  les  divers  pouvoirs  de  la  ville. 

C'est  ici  le  début  d'une  nouvelle  |)ériode  de  l'histoire  monétaire  de  Genève,  celle 
précisément  qui  fait  roi>jrl  de  cri  ouvrage. 

La  révolution  politique  et  leligieuse  qui  modifia  si  profondément  les  institutions 

'    I'.  I.iillin  !■!  Ch.  I.c  l'iu-l.  lU-ijesIc.  ijciirraix.  ii"-  jj'.lll.   I 'n'(i.   \\V.\,  liiScl  KilT. 
''  V.W'J..    Dt'inoli'.    I.'  \lflicr    innnélairc  dfs   Catiilr-i  de  (ian'Cdis  à    \iiii(Yji.    l-'l.yi-l.'l'.ll .    (^M.   M.  •'■.. 
I.  Wll.  |i.  l-io.s.  fi  liiiigc  à  iiaii.  (Icik'vp.  \m'.i,  in-.S".  avec  doux  planches.) 

62 


INTRODUCTION.  7 

genevoises  fut  consommée  en  anni  1535  el,  dès  la  fin  de  ccnc  même  année,  les 
Conseils  se  préoccnpèreni  de  reslaiirer  l'atelier  monélaiif  de  la  ville,  depuis  si 
longtemps  abandonné. 

La  première  délibération  sur  ce  sujet  eut  lieu  le  10  octobre  1535  :  le  Petit 
Conseil  arrête,  à  cette  date,  de  ballre  monnaie  aux  armes  de  la  ville'.  Le 
24  novembre  suivant,  le  Conseil  des  Deux-Cenis  est  appeb'  à  statuer  sur  cette 
question.  Il  didibère  tout  d'abord  sur  le  moyen  de  payer  les  soldats  qu'on  retient 
pour  la  garde  de  la  ville  et  arr(Me  (pion  les  satisfasse  du  mieux  (pi'il  sera  possible. 
Puis,  après  avoir  couslalé"  que  presque  toute  la  petite  monnaie  est  sortie  de  la  ville 
pour  le  payement  des  vivres,  il  prend  une  décision  dont  il  importe  de  re|)roduire 
les  motifs  : 

«  Considérant,  dit  le  Conseil,  (|ue  la  méchanceté  des  princes  de  celle  ville  nous 
a  injustement  dépouillés  de  nuire  dritit  de  baltre  monnaie  et  (pie,  m'anmoins.  des 
documents  encore  existants  pioiivenl  (pi(>  nous  avons  à  cet  ('gaid  une  pleine  aulo- 
rité;  que,  d'autre  pari,  il  ne  se  trouve  auprès  de  nous  .un un  |»asleui'  lé'gitime  avec 
(jui  nous  puissions  traiter  en  vue  de  lecouvrer  noire  droil  el  de  pctuvoir  frapper 
la  monnaie  dont  nous  avons  nu  pressant  besoin,  et  (pu-,  an  <  ontraire,  celui  qui.  en 
dernier  lieu,  se  disait  notre  prince,  Pierre  de  la  l>aume,  s'est  joint  perfidement  an 
duc  de  Savoie,  l'antique  ennemi  de  noire  ville,  et  (pie  nos  ennemis  conjurés  ne 
recherchent  que  la  destruclion  de  celte  cité,  il  est  arréh'  (pi'oii  balle  de  la  monnaie 
qui  ail  cours  principalemeiil  eiilre  les  luilres.  On  donne  charge  el  pouvoir  au  Con- 
seil ordinaire  d'établir  un  maître  de  Monnaie  el  autres  officiers,  de  faire  battre  la 
monnaie  el  de  la  fair(;  recevoir  \  » 

'  De  soliilidne  liiit  iiilvismii  i|iiimI  ilrliciinnis  Imccic  iiniiirhiiii  miIi  ii(i>tiis  sij;iiis  Pl  ilc  eadem 
solvere  ineliori  mudci  ([iio  lieri  [KitcriL  el,  daliii'  (iiiiiiis  iIicsmuiiis  |irn\  iden,-  dr  iii.ilriia  ad  liiiidi'ndaiii 
diclani  Aloiietam  (Itrul.slirs  du  l'inisi'il.  WV.iy),  vol.  iX,  1"  l.'ii). 

^  Ibidem  fini  loiiuiitiiiii  de  imidd  sali.sl'acieiidi  aniiii:rei'is  hic  relfiilis  |iiii  i;iiardia  civitalis 
sulisliiieiidi(|iie  eos  a  modo,  si  opiis  liieril.  Kl  t'iiil  de  siipei'  ad\i.siim  el  rescdiiliim  (|iiod  eisdem 
.satistial  eo  meliore  modo  (|iio  poleril  pro  liar  sidiilioiic.  i|iiod(|iie  adiiiie  sidisliiieaiitiir.  donee  alia 
receperimus  nova  aiil.  paris  aiil  deteiioris  liclli.  l'.l  ipiia  ciini  \  iriii.ddms  l'ère  lola  |iei-iiiiia  a  rivitale 
iioslra  extrada  exlilil.  adeo  id,  \i\  idiiipciialiir  ipii  moiielaiii  pid  aiireis  dare  \elil.  ipiia  etiam 
priiiripiim  liiijiis  civitalis  iieiinilia  nos  ciidi'iida  inonda  per\erse  niida\il,  el  nos  adhuc  per  scripla 
nostrain  cudendi  nionetam  ani|dain  aiiclmilalrm  ((impciianuis.  ne  sil  (|iie  mdiisciim  débitas  pastof 
cui  de  dictam  noslrani  polcslalrni  rcassnmendo  coii>iilere  d  cinn  co  de  pro  succursu  iiostro  monetam 
cudendo  (îonferre  aut  aliiid  niagis  prupiliiiin  aiixiliiini  evipiirendo.  immo  et  eo,  cpii  se  principem 
idtinid  asseirliiil.  iKiniinr   l'rlio  dr   l!;iiiliiia.  anli(|iio  nosli-r  civilalis  lio,-li.  duci   Saliaiidn  netpies- 


8  HISTOIRE    MONETAIRE    HE    GENEVE. 

On  voit  qu'en  1335  les  citoyens  eslimaienl  avoir  jadis  exercé  le  droit  de  iiattre 
monnaie.  Celte  assertion  n'était  pas  exacte,  car,  ainsi  ([ne  nous  l'avons  dit,  r<'vèqiie 
senl  était  investi  de  ce  droit,  tandis  qne  les  citoyens  se  bornaient  à  snrveiller  les 
(omissions. 

Il  est  probable  que  les  monnaies  épiscopales  elles-mêmes  avaient  provoqué  cette 
erreur.  En  effet,  depuis  deux  siècles  environ,  les  évèques  n'avaient  pas  usé  de 
leur  droit  de  battre  monnaie  qui  était  peu  à  peu  tombé  dans  l'oubli;  la  monnaie 
anciennement  frappi'e  subsistait  ce[tendanl,  el  comme,  à  de  rares  exceptions 
près,  elle  ne  portail  pas  le  nom  de  révè([ue,  mais  seulement  celui  de  la  ville  et 
(le  son  patron,  les  citoyens  purent  facilement  s'imatiiner  que  c'étaient  eux  qui 
l'avaient  autrefois  émise. 

Le  26  novembre',  puis  le  4"  et  le  5'  décembre  1535,  les  Conseils  nomment 

sime  fl  |ii'r  (l;iiiiii;ili>siiiiijni  iMiniMialiniR'iii  jinu'ln.  ilcsliliili  ni.iiM'aiiiiis.  iiisiquc  cinijurali  lio.ste.s 
niliil  aliiid  i|ii,iin  imslir  livilalis  (Icslriictiniiern  rfi|iiiiaiil.  Iiiil  iiilrr  nos  iidvisuiii  i|iiod  nos  qui 
[iriiiiiini.  t'I  aille  laliiim  |iinii-i|iiiiii  ur'iiriiicni.  iiKiiii'la  iidsiia  in  civilale  cM-us.sa.  ut  adluir  plurilms 
pHtiis  iU'LCcnli  iu  iKisInirnin  civiiiiii  uiaiiilais  ii'|ii>ilis  salis  |iali'l.  iili  (-(Uisiiex efanius.  inoiluui  et. 
(irdiiiciu  cuili'iiili^  iniinL'li'.  i|ur  riirsiiiii  |iii'sri  lim  iiilrr  luislriis  liahral  liiiiniis.  ar  laiilcn»  et  excutere 
raijaniiis.  t'auii|ue  exrussam  capi  cl  prii  ca  \icliialia  cl  nierraulias  liari  taciaiiiiis. 

Kl  ul  liujiisuKKJi  (irdo  disiTi'tius  darit  iKissil.  clcrlioni'iii  niai,dslri  cl  alinnini  (inii-iaiiniiiiu  dirle 
rnonele  pei'lii'icndc  iiuslio  miliiiaiio  (iiiisiliii  iciiiisiunis.  ipmd  vcnciis  piMxiiiia  liiliira  advidere 
halieal  super  eadem.  ipsaunpic  (dcidi(Hicin  el  olliciariiiruni  pi'ovisidneui  fafere  et  landcui  luniielani 
excudi  et  pdsica  capi  et  cufsuin  lialicrc  dispdiial.  (irdiuel  el  larial.  cl  nos  omnia  exliiuc  lala  iiaiie- 
niiis  i  Hcij.  ilii  l'diisril.  \',V.V.\.  Mil.  :.'S.  1"  l(i(l'. 

'  .Jiixla  icsidutionem  ronsilii  durcnlcnarii.  fiiiladxisuni  Ai'  eligcndu  uno  nia!,'islro  niouete.  Kl  (pila 
priniipia  sunt  dilllriilia.  luit  arreslahiui  quod  pro  piimipid  cudcndc  niduclc.  daliii'  onus  iu)liili 
Claudio  .Savu\c  de  llcri  facieiido  iin'iidcs  cl  ciiiriios  ad  iiidcuiliiui  cl  laiidcui  ipiani  riiius  |ioleril 
initietur  in  (■udeinio  ipsam  monciani. 

liiideni  luit  expediluui  nobiii  Claudio  .Savoye  ]>\t>  uioneta  Cacienda  una  ciiix  argentea,  admoduni 
ollertorii.  .seu  hasemani.  unus  pes  callicis.  hassi  ai-genli,  lum  una  patina.  Item  una  arcliella 
argentea  apta  ad  teneiiduni  reliipiias.  Iteni  uiium  hesemanum  de  .Sancli  Joliannis  ijiiod  ponderavit 
{llnj.  iht  Consi'il.  j'iSo.  vol.  iX,  1"  \iy2). 

■  Ibidem  luit  lo(pujtum  de  monela  de  (|ua  lu  alio  duccutenario  i-on.siiiio.  cl  audilur  Claudius 
Savoye.  cui  comnii.s.suni  extiterat  negotiuui.  ipii  n(diis  ostendit  inarcliain  monete  fiende.  sic  pro 
ipiaiiis  desciiplam  :  (k'iicra  ririlds  piist  Irnchms  luron",  ah  una:  al)  alia  parte  :  Ikiis  noxter 
piujuul  jini  niiliis  l.l.S.'i.  Et  petit,  si  veliinus  ipiod  facial  nionetam.  advideri  si  velimiis  sihi  dimictere 
magistraliini  pro  se  et  suis  :  i[ise  (dliciuiu  cxcii'chil  \>vi>  Ikuio  civitatis.  Su|iei'  ipui  luit  advisum  et 
resoluluni  ipuid  dicliis  niagistiatus  sihi  diuiilleUir  ad  decenniiini  el  idlerius.  duni  iiene  fecerit  et 
noslrc  liicrit  \(duutalis  i /('■(/.  ilu  Ciuisi'il.  \:V.V.i.  mA.  iH.  !"  I(')8). 

'  IhidcMi    fiiil    cliaiu    loijuiiluni    di'    rudcuda    umiieta   et   audilus  nohilis   Claudius    Savoye,   cui 

•■>  l.c  ltcj;islrr  du  Coiiscn  [lorlait /jiAff  leiii'hrax  spero  lureiii,  m:iis  syie/'o  l'ai  par  la  snili'  hàluiiiié. 

64 


INTRODUCTION.  9 

lin  niaitre  de  Monnaie,  auquel  ils  confèreni  des  privilèges.  Celui-ci  présente  un 
projet  de  légende  pour  la  nouvelle  moiniaie.  On  lui  remet  divers  ornements 
d'église,  en  argeul,  pour  être  fondus  et  monnayés.  La  monnaie  elle-même  est 
soumise  aux  Conseils  le  23'  et  le  2i  '  décembre,  mais,  comme  elle  est  délcctueuse, 

coniTiiissiiin  cxlilcnil  iinliiiiii.  l'^l  l'iiil  aihisiini  (|ii(.mI  ipse  délirai  |iiiis('(|iii  cl  lai  rie  liiiiiaiii  iiioiictaiii 
ttilem  videlicel  (|ii(mI  imn  \alcal  iiiii|iiaiii  ali  aliijMo  i-oiiil('in|inâii.  VA  ipiia  i|ist'  lacil  iiiiiiri|iiiini 
reassiinipliniiis  scn  iTlcxaliiniis  inoiiflaLfii  luisiri  in  (|uo  |ir'iiiriiiiii  i,M'avcs  iiiordirial  ox|ieiisas.  et  ne 
de  sua  mci'si'dc  iid'iiliinim  diiiiilaïc  valeat .  sic  I'imI  aiMsimi  el  r-csoiidiiiii  ([uod  nos  ad  diclain 
ninnêtani  i|isiiiii  Claiidiuin  Savriyo.  [nu  se  et  ejtis  iiheris  iiiasciilis  el  legilimis  nntiiralibus 
ac(:e|il,aiilem.  inaj,'isli'iini  rrcaniiis  el  (ii'diiiaiiiiis  siliii|iie  omriem  aiirldrilalein.  (|iiantiini  possiinuis 
ciiilendi  ninnelaiii  dann:s  el  confeiirniis.  ila  laiiieii  i|ii(iil  iiniiaiii  iimnetain  iri'e|ii-elierisiiiileiii  ciidi 
lacère  di'iieal.  el  se  ali  eri-(ii-e  el  laljaci  i  liilalilei' ali-liiieal.  ila  eliaiii  ijnini  ipse  delieat  nobis  red- 
dere  emidiiiiienla  ipia'  siipeiioriliiis  reddenda  siiiil  pi(i|iler  supeiidrilateiii  nosti-am  iiiiam  nobis 
relinemiis.  el  nosliis  otliciaiiis  piila  magislris  ganlie  tif  Tcv-sr;/.  nionetariis.  opcrariis.  geiierali 
et  aliis  nostris  olliciariis  qiios  ad  dictinii  exerciliuiii  eligendos  ducerimiis.  satisfacei'e  lial)eat,  prinit 
alii  magistri  monetarini  soient,  el  ipse  debeal  suis  soiitis  slipendiis  coiilenlari.  et  nobis.  terminis 
per  nos  sibi  [lostea  staliiendis.  jiixia  arliciilos  nionete  sibi  per  nos  fonnandos.  Iiomiiiu  reddere 
computiim.  sobinKjiie  niagislr'aliis  olliciiini  siib  siilijectione  et  onei'iliiis  s(dilis  ad  se  relinere.  aia- 
baslnim  seu  capsani  ad  ponendiim  petias.  (pie  Donunis  videndum  reservanliir.  iiabere.  neminem 
deffraiidare.  niiiliim  operarionim  seu  oUiciarioiimi  dicli  exercitii  in  suo  exercitio  iierturbare.  immo 
cuni  omnibus  liilelilei-  agece.  al  pi-oiil  el  (pieniadinodiini  inagnoniiu  piincipum  inonetai-ii  facere 
coguntui'.  Déclarantes  (|uod  nos  iiitendinius  ibinlaxat  olliciuiu  ijuod  ibcilur  nini.slir  de  iiiiiiiiijic.  latine 
magister  monete.  cum  soiitis  pi-eniinenliis  iKjnoreipie  el  onere  ac  suh  solilis  slipendiis  ejusdem.  sibi 
Claudio  Savoye  ad  ejus  vilani  naturalem  el  posirernurn  alleri  ex  ejus  liliis  naluralibus  et  legiliuds 
masculis,  videlicel  eideni  qui  diclum  ollicium  pnipiiiiis  execccre  connoveril  el  poleril.  coiniuicleie  el 
conferre,  el  postea  sibi  ofliciarios  juxla  nostram  volunlalem  eligere,  de  (]uo  nobis  oninem  reservamus 
liotestaleiu.  Et  ipse  nobis  bona  lide  promisil  se  tabler  aclurum  (]uo(l  et  nos  et  omnes  ad  quorum 
manus  moneta  i)er  eum  excussa  pervenerit  eadem  lanquam  bona,  immo  el  multo  meliori  (|uani 
vicini  nostri  cudanl.  poterintmerito  contenlari.  .Submidens  se  sponle  omni  casligalioni  iierditionique 
oHicii  bujusmodi  ac  cru-poris  et  bonorum  in  casum  in  quem  ipse  in  dicta  monela  lalsitilalem 
commisisse  l'eperiatui-  in  fulurum.  promictens.  etc.,  renuncians.  etc.  {lieti.daCoim'iL  Io3o,  vol.  ^8, 
f"  169). 

'  Fuit  ibidem  luiiuidum  de  monela  excussa.  el  ipiia  p(qiulu>  numlum  esl  de  lali  excussione  bene 
iidormalus,  el  clarum  sil  quod  vi\  |iolueiil  ipsa  monela  sine  cridali  publicatione  cursum  accipere, 
bdl  advisuni  quodcras  |)roplerlioc  ])etalur  ducenlenarium  Consilium  ul  in  eodem  ail\  idealui-quomodo 
super  eadeni  sil  procedendum  monela  (/îc.'/.  '/"  Cunscil.  \'.VM'>.  vol.  is.  I"  \Hi). 

'  Juxla  hesternam  resolulionem.  Diuiudenarium  Cdusiliuiu  liiil  coiivocatum. 

Ibidem  fiiil  Impiulum  de  monela  et  visa  marca  UKUiele  jam  exciisse  audiloqiie  magistro  monele 
biil  advisum  ipiod  diila  monela  non  esl  sullicienbu'  luarcala  :  proplerea  biil  advisum  qund  eaijue  a 
modo  liel  uudius  impiinialiii-.  el  ueominus  accipiatui-  el  liabeal  cursum  nullusque  relbitare  habeal. 
Cum  aulem  bieril  alia.  melius  imjuessa  eslo.  jam  inqu-essa  reHlciatiir  el  magisler  monete  ad  ,se 
relrabei-edelieal.  ul  promisil  lac(>re  et  lelVundere  et  melius  marcare.  (•'uil  insuper  lo(|uulum.  quod  el 
resolutum,  quod  pro  lulioii  lacluie  dicle  numele.  d<imini  sindici  debeanl  exerceri-  ollicium  quod 
dicilur  generalis  el  eligalur  unus  c.s.s7///c/'.  el  umis  aitpellalin-  lit  iinrdn .  (pii  lideliter  debeanl  sua 
exercere  ollicia.  el  bieruid,  elecli  Claudius  Cbasleaulxm-ufz.  aurilaher.  imur  essajinir.  el  .\ymo  Le\el. 
appolbecarius,  jmo  ollicio  gardie.  el  sic  |)roce(ialur  ad  excussioneiu  dicle  monete,  et  bene  gravenlur 
cugni,  et  operelur  el  imiirimalur  quam  melius  poluerit,  ([uo  sillionor  civilalis(^/{('(/.  du  Cumeil.  l53o. 
vol.  28,  f"  'I8:V). 

TOME    I.  wO  10 


10  IllbTOlKE   MUNÉTAIEK    DE    GENEVE. 

on  arrèle  que  les  coins  seront  gravés  à  nouveau  et  que  tous  les  citoyens  devront 
la  recevoir.  On  arrête  pareillement  que  les  syndics  exerceront  l'office  de  généraux 
de  iMonnaie,  et  l'on  procède  à  l'élection  ti'un  garde  et  d'un  essayeur. 

Tels  furent  les  débuts  du  nouvel  atelier  dont  l'organisation  ne  devint  définitive 
que  quelques  années  plus  tard. 

Cette  organisation  est  étudiée  dans  la  première  jtartie  de  ce  mémoire.  On  y 
trouvera  le  rôle  des  officiers  et  des  employés  de  la  iMonnaie,  les  procédés  de  fabri- 
cation et  les  emplacements  de  l'atelier.  La  seconde  partie  est  consacrée  à  l'activité 
de  l'atelier.  Elle  comprend  l'élude  des  systèmes  monétaires  suivis  à  Genève  de 
1535  à  1792  et  l'énumération  des  diverses  monnaies  frappées,  avec  les  ordon- 
nances qui  en  fixent  le  titre,  le  poids,  le  type  et  la  quantité.  La  troisième  partie 
est  réservée  aux  relations  monétaires  de  Genève  avec  l'étranger  et  la  (|uatrième 
partie  aux  descriptions. 

Disons,  en  quelques  mots,  pourquoi  cette  histoire  s'arrête  en  1792.  De  1535 
jusqu'à  cette  date,  les  systèmes  monétaires  restent  les  mêmes,  connue  aussi  les 
institutions  de  la  République.  En  1792,  survient  une  révolution,  qui,  entre  autres 
choses,  décrète  le  système  décimal  pour  les  monnaies.  En  1798,  Genève  devient 
un  atelier  monétaire  français.  En  1814,  la  restauration  de  la  République  entranie 
le  retour  des  anciens  systèmes  monétaires.  Enfin,  de  1838  à  1848,  le  système 
décimal  français  est  adopté.  Jusqu'en  1792,  il  règne  donc  dans  la  numismatique 
genevoise  une  uniformité  complète;  depuis  cette  date,  les  changements  sont  nom- 
breux; de  là  une  division  naturelle  du  sujet. 

Indépendamment  de  mémoires  consacrés  à  des  points  spéciaux  '  et  d'ouvrages 
traitant  incidemment  de  la  numismatique  genevoise-,  l'iiisloire  monétaire  de 
Genève  a  donné  naissance  à  deux  travaux  d'ensemble  que  nous  devons  signaler: 

'  Frédéric  .Soret,  l.rltrr  à  M.  de  Saulrij  sur  (/i/c/r/i/c.s-  miinnuics  du  miiiicn-àijf  tnnuccs  aiur 
environs  de  Genève  (dans  la  Heiur  numismatique.  l.sU.  p.  Ilili^:  l.ellir  aux  inenihirs  de  la  Société 
d'hislaireet  d'atrlu'oloijie  sur  les  enfouisseiucnts  iniinrlnires  de  (ieni've  et  de  ses  environs.  (ALI). G.,  1840. 
l.  I,  p.  iliO.) 

Henri  Bordiei-,  Notice  .sur  la  tnonnaie  rienevoise  au  temps  des  rois  honr(juiiini)ns  de  lu  première  race, 
et  sur  (luelques  monnaies  m éror indiennes  (}L  D.  (î..  1840.  t.  I.  p.  2o9). 

Frédéric  Soiel,  Lettre  à  .M.  Xardetti  sur  des  moniMies  trouvées  au.r  environs  de  Cenèce  (,M.  l).  G,. 
1843,  t.  II,  p.  4001 

Ed.  Mallet,  L'ancienne  monnaie  épiscopale  de  Genève  (M.  D.  G..  1847,  t.  V.  p.  3oo). 

'  Albert  Escher,  >ielnveizerische  Miinz-  und  Geldtiesehiehte  (Beine.  1877-1881,  in-8").  ji.  i.i  et  38. 

6(i 


INTROUUCTIOX.  11 

G.-E.  (le  Hallei-',  dans  son  (invrago  classique  sur  la  iiuinismaliquc  suisse, 
a  consacié  un  clia|»ilie  aux  monnaies  de  (jenève,  dans  lequel  il  déciil  les  pièces 
d'oc  el  d'ai'genl  connues  à  son  é|iO(iue.  Quelques-unes  sont  acluelleinenl  iulrou- 
vables. 

,1.-1).  Blavignac^  a  n'uiii,  sons  le  l\\\e  (V Armoriai  (J('nc^vois,^\G  nombreux  rensei- 
gnemenls  sur  les  armoiries,  les  sceaux,  les  sociél(''s  militaires,  les  monnaies,  les 
médailles,  elc...  de  Genève.  (^)uoique  la  nolicc  sni-  la  monnaie  genevoise  (jne 
renlerme  cet  ouvrage  ne  soil  pas  exemple  d'erreurs,  elle  a  rendu  de  réels 
services  au  poinlde  vue  de  rt'nnuH'raliou  el  de  la  classirnalion  des  monnaies. 

Lesdocumenls  sur  lesipiels  repose  le  présenl  travail  muiI  esseuliellemenl  lires 
des  Archives  de  Genève'.  Nous  avons  clierclit'  à  faire  rentrer  dans  les  trois 
premières  parties  de  cet  ouvrage  les  renseignemenls  (|ni  en  découlent,  de  façon  à 
laisser  la  partie  descriptive  aussi  brève  que  possible. 


Efl.  Jeiiner.  Die  Minizcn  dcr  Srlnrciz  (  liefiie.  IS7'.).  iii-,S"i,  p.  I  |ii  ri  I  pS. 

IlegillilUI  .Stiltirt  Poolf .     I   ih'scriplirc  rdlalojjiir  af  llu'  sinss  imiis  m  lln'  Simili  KinsnKjtitii  Miisriini 
(Londres.  1878.  iii-8»).  p.  I,so. 

'   Sclurei^trisches  HJintz-  iiiiil  Mnldilh'ii-lMiliiiiii.  lici'iir.  I7m)  I7M.  :;  \ ni.  iii-8".  avec  planches. 
^  Armoriai,  fienerois.  Genève.  I8i9.  iii-S"  i  M.  I>.  C.  i.  \  I  ri  \  Il  . 

'  Xoii.s  userons  des  ahréviations  siiivaiilcs  pdiir  les  sources  ipie  nous  citons  le  ]iliis  souvent;  sauf 
le  Cahier  Mallel.  ces  dociinienis  se  IroiivenI  tous  aux  Ai'chives  de  (ienéve  : 
R.  C.        Hegisties  du  Conseil. 
R.  C.  (1.  Registies  de  la  Cliainhie  îles  Comptes. 
R.  M.       Registres  de  la  Monnaie. 
R.  T.       [Registres  di'  la  Tiésoreric. 
\\  M.        l'oi'tel'i'iiillcs  des  l'ièccs  llisidiiipies. 
<;.  (:oi-ci'S]ioiidance. 

C.  M.  Cahier  Mallel. 
Nous  désignons  sons  le  nom  de  Cahier  Malli't  un  reciu'il  i|iii  appartenait  à  feu  Kdoiiard  Mallel. 
et  qui  se  trouve  aujourd'hui  eu  la  possession  de  .M.  Louis  Micheli.  à  Cenéve.  Il  a  pour  titre  : 
Hecueil  de  cr  (jii'il  ij  a  (/a//.v  les  Hcijishru  pnlihis  dr  linirrr  ri  datis  1rs  lirrcs  de  la  Moiuioic,  romrrnatil 
te  orihifuiaiirrs  pour  Ir.s  fabrirnliitits  dr  iintiiiKiirs.  1rs  In.irs  dit  iiinrr  d'iir  ri  d'iirtjvnl  fin.  el  ci'lli's  rfes 
rsphrs,  la  ni  élranfirrcs  qur  dr  lirnrrr.  rir..  rir.  Ccuuuie  le  titre  riinli(]ue.  ce  recueil  comprend 
l'énumcration  des  faits  les  plus  remaripuddes  relatifs  à  la  numnaie genevoise.  Les  nomhreux  articles 
dont  il  se  compose  sont,  pour  la  plu|iait.  des  extraits  des  Registres  du  Conseil,  nuiis  il  en  est.  parmi 
les  plus  anciens,  qui.  tout  en  étaid  des  déci-ets  du  l'elil  Conseil,  ne  ligurent  pas  dans  ses 
Registies  ni  ailleurs  aux  Archives.  Ktaieut-ils  |ieul-ètre  renfeiniés  <lans  les  jiremiers  volumes 
des  Registres  de  la  Chambre  des  Comptes,  dont  la  série  n'est  cou.servée  aux  Archives  que  depuis 
1594.  Les  premiers  volumes  auraient-ils  été  délriiits  postérieurement  à  la  copie  dont  nous  parlons? 
Ce  sont  autant  de  (]uestioiis  auxipielles  nous  ne  saurions  ivpondre.  Mais,  (pu'hpies-uns  des  docu- 
ments du  cahier  Mallet  étant  importants,  nous  n'avons  pas  pu  les  passer-  sous  silence,  ni  laisser 
ignorer  d'où  ils  pn)\  ieiment. 

67 


12  HISTOIRE    MONÉTAIRE   DE    GENEVE. 

Dans  \e  dessein  de  facililor  aux  personnes  peu  familières  avec  la  numisma- 
tique la  (  onsultalion  de  noire  mémoire,  nous  l'avons  lait  suivre  de  l'explication 
de  tous  les  termes  techniques  (pii  y  sont  employés. 

Nous  désirons  remercier  i(-i  les  dii'ecteurs  de  nuisées,  ainsi  que  les  collection- 
neurs de  la  Suisse  et  de  l'étranger,  qui  nous  ont  mis  à  même  de  décrire  des  pièces 
souvent  rares  et  |)ariois  uniques. 

Nos  remerciements  s'adressent  également  aux  archivistes  de  Genève,  h  MM.  Ch. 
Le  Fort  et  Éd.  Favre,  à  Genève,  et  à  M.  Morel-Falio,  à  Lausanne,  qui,  durant 
la  rédaction  de  cet  ouvrage,  nous  ont  constamment  guidé  de  leurs  hienveillants 
conseils. 


68 


PREMIÈRE  PARTIE 

ORGANISATION   DE   L'ATELIER 


CdAPITKE  I 

OFFICIERS  ET  EMPLOYÉS 


Les  officiers  el  les  employés  de  l'alelier  lormenl,  par  leurs  allributions,  trois 
groupes  distincts  :  le  général  el  le  garde  représentent  les  intérêts  du  gouverne- 
ment ;  le  maître  a  l'entreprise  de  la  Monnaie;  enfin,  le  graveur,  l'essayeur,  le 
prévôt,  les  ouvriers  et  les  monnayeurs  sont  employés  à  la  fabrication. 

1.  Généraux. 

Nous  avons  vu'  qu'à  la  fin  de  1535,  la  fonction  de  géni'ral  de  Monnaie  fui 
dévolue  aux  syndics;  mais,  comme  avant  15i4,  aucun  d'eux  n'est  spécialement 
mentionné  à  cet  office,  on  est  porté  à  croire  que  les  quatre  syndics  l'exerçaient 
simultanément  '.  A  partir  de  1544,  le  général  est  nommé  chaque  année  par  le  Petit 
Conseil  et  confirmé  par  le  Conseil  des  Deux-Cents  ".  Il  est  choisi,  d'habitude, 
parmi  les  syndics  en  charge,  ou  les  anciens  syndics  et  loujoms  dans  le  Conseil, 

'  V'oy.  ci-ilossiis.  ]i;ig('  8. 

^  On  lit  dans  les  liegislres  du  Conseil,  à  lu  d;il,e  du  19  novemlire  Hii;}.  vol.  :{7.  f"  27G  :  «  Pour  ce 
que  là  où  est  la  monoye,  deviinl.  SI.  l'ienc  n'est  lieu  proi)ic(;,  etc.,  ordonné  que  les  (jualtre  seigneurs 
comys  sus  les  monoyes.  le  mayslr(î  de  la  Monoye  el  les  olllciers  el  ovriers  d'icelle  doibge  allé  visité 
le  lieu  pluscoinode.  allinsiis  leur  riîlation  il  advise.  »  elc.  Les  qualre  seigneurs  commis,  mentionnés 
à  côlé  des  ofï](;iers  el  des  onvriei-s  de  la  Monnaie,  ne  sauraienl  élre  cpie  les  (|ualre  syndics. 

'  .Vous  désignerons  à  l'avenic  le  Petit  Conseil,  ou  Conseil  Ordinaiie.  sous  le  nom  de  «  Conseil.  » 
el  le  Conseil  ties  Deux-Cents  pai'  l'expression  hahiluelle  «  le  CC.  » 

TBME    I.  ''J  11 


14  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

•Milit'  los  mains  diKiiu'l  il  pirle  serment  '.  Ses  fondions  consislenl  à  surveiller 
tout  ce  qui  loiiclie  ;"i  la  Monnaie,  il  a  le  [tonvoir  de  nommer  directemenl  le  i^ravenr. 
le  prévôt,  les  ouvriers  et  les  monnayenrs'.  et  il  pri'sente  le  garde  qui  doit  iMre 
nommé  par  le  Conseil  '. 

Le  général  s'assure  que  les  ofdciers  el  employt's  de  la  ÎMonnaie  remplissent  les 
devoirs  de  leurs  charges,  el,  si  (pielqne  désaccord  survenait  entre  eux,  c'est  lui  qui 
a  mission  de  les  pacifier. 

En  cas  d'absence  du  garde  ou  de  l'essayeur,  le  général  est  tenu  de  les  remplacer. 

Les  émoluments  de  cet  officier  consistaient  en  iiii  droit  sur  la  monnaie  frappée. 
En  J56-4,  ce  droit  est  de  1  maille  par  maïc,  sauf  en  ce  (pii  concerne  les  écus  d'or, 
pour  la  frappe  desquels  il  est  nul  '.  En  [CAO.  ce  droit  est  le  même'.  En  16:22,  le 
Conseil  arrête  que  les  émoluments  du  général  ne  pourioni  dépasser  60  IT.  '  par 
an  '.  En  1707.  le  général  perçoit  3  sols  par  marc  '  ;  mais  en  1722,  pour  rémission 
(les  écus  d'argent,  cette  somme  est  réduite  à  2  sols  par  marc  '.  En  1729,  le  Conseil 
arrête  que  le  général  recevra  2  sols  par  marc  lorsque  c'est  la  Seignemie  qui  bat 
elle-même,  et  I  '  ,  sol  lorsque  c'est  un  eiilit'iireneur  '°.  Ces  conditions  furent 
modiliées  par  la  suite,  cai'  on  lit  dans  les  Kegistres  du  Conseil,  en  date  du 
28  décembre  1754  ",  que,  pour  le  billon  qui  se  fiappe,  le  général  reçoit  3  sols  par 
marc,  comme  les  autres  officiers  de  la  Monnaie  ". 

'  NOiri  la  teneur  de  ce  seraient,  (jui  était  le  même  pour  tous  les  olliciers  et  employés  de  la  Munnaie  : 
<•  Vdiis  promectrés  et  jurerés  à  Dieu  et  à  la  Sey^neurie  de  loyallement  exercer  vostie  olîice, 
respectivement  ung  cliascun  île  vous,  jouxte  vostre  charge,  {irocurant  riioiiiieiir.  prolVvt  et  utilité  de 
ladite  Seygiieurie,  el  de  tout  vostre  povoyer  évitant  le  domage;  etseml)laldementeslre  bon  elfeable 
audit  exercisse,  confessant  d'havoyer  tenus  et  exercé  ladite  Monoye  pour  et  ault  nom  et  en  faveur 
de  la  communaulté  de  (lenève.  d'emimys  (pie  l'on  a  liaptii  la  monoye  aiit  ciiiug  de  (ienéve.  et,  en 
outre,  (le  tenir  et  des  icy  en  avant  \ollo\er  teiiyr  l'exercisse  de  la  .Mmioye  de  la  principaulté  et 
souveraineté  de  (lonève  et  iiunt  poinci  d'aultre:  estre  obeyssant  à  Icelle  et  à  ses  commandemens. 
garder  et  observer  les  ordonnances  et  esdyct<.  i]iii.  par  la  .Sevgneiirie.  vous  seront  bailliés.  ■•  li.  (". 
\oii.  vol.  :5(),  f"  i«.) 
«  H.  c.  ichs:-).  \(d.  ts:;.  i-  ii.      ^  it.  i;.  \i:iï.  vol.  i:v.i.  y.  tu. 

•  n.  c.  Il)(ji.  vol.  ;')i),  t"  i-2.    -  '■  H.  .M.  Kilo,  note. 

'^  Voici  les  abré\iations  dont  nous  nous  servirons  poin-  désignei-  les  monnaies  :  11.  =  tlorin  ; 
tV.  =  llorins  :  s.  =  sol  :  den.  -    denici-. 

'  R.  T.  \(Mi,  vol.  100.        '   l{.  C.  C.  1707.  vol.  il.  f'  I ->.•).  —  '  M.  C.  V..  \lii.  vol.  13.  p.  75. 

'"  H.  C.  1729,  Mil.  2iH,  p.  :i(i. 

"  A  r  .ccasion  des  dates  (|ui  .seront  citées  dans  cet  ouvrage,  nous  rappellerons  que  le  calendrier 
grégorien  ne  fut  introduit  à  Genève  ipi'en  l'année  1701  qui  commença,  par  ce  fait,  le  là  Janvier. 

'^  R.  C.  C.  1754,  \ol.  17,  p.  i:û. 

70 


ORGANISATION    DE    L'ATELIER.  15 

Voici  la  liste'  »ics  i;(''iiér;iux  de  Monnaie,  de  IhAi  à  17î)2  : 

Claude  Peileni|ts élu  le  18  février  15ii. 

Jacques  Des  Arts mentionné  comme  général  le  7  ncivcmbre  15i7^; 

il  resta  en  charge  jus(|u';'i  la  (in  de  1566. 

Amblard  Corne de  1567  à  1572. 

Hemi  Aidierl de  1573  à  157f). 

Pierre  Cliapuis <le  1577  à  1579. 

Ami  Varro de  1580  ;i  1587. 

Ami  Piclel de  1588  à  I5i)2;  de  1596  à  I5ilî). 

Ami  Mestrezal de  1600  à  1601. 

Ami  Piclet de  1602  à  1606. 

Ami  Mestrezal de  1607  à  1()11. 

Abraham  Dansse de  1617  à  163(>. 

Pierre  Muss de  1687  à  1648.  ^ 

Pierre  Luilin de  1619  à  1653. 

Jacob  Du|iaM d(!  I(î5iau  5  lévrier  1678  (di'rès). 

Louis  Trembley du  8  mars  1678  à  1681. 

Michel  Trembley de  H)82  au  30  juillet  1710. 

Jean  de  Normendie.  .  .   .  du  30  juillet  1710  au  19  mars  171 1  (décès). 

Ami  Le  1  orl du  31  mars  1711  à  1718. 

Marc  Dupan de  1719  au  18  mai  1728  (décès). 

David  Sartoris {\i\  21  mai  1728  au  5  novembre  1735. 

Gabriel  Grenus du  14  novembre  1735  à  1738. 

Jean-Louis  Chouet .  .  .  .  de  1739  à  1756. 

Piei're  Fabry de  1757  au  17  août  I7(»2  (décès). 

Michel  Luilin du  21  août  1762  à  1781. 

'  Les  noms  des  ollii'iei's  el.  einplnvés  de  la  .Monnaie,  les  dales  de  leurs  nnininalidiis  et  de  la  durée 
de  leurs  fonctions,  sont  imisés  dans  les  Registres  du  Conseil.  Ouant  aux  décès  qui  sont  mentionnés, 
ils  ]uoviennent  des  Hegistres  mortuaires. 

^  On  l'onslateia  paifois  des  lacunes  dans  la  suite  des  ofTiciers  et  des  employés  de  la  Monnaie.  Il  n'en 
faudrait  pas  conclure  à  une  vacance  de  l'olTice:  il  est  plus  ju-ohahle  i]uc.  lorsque  le  titulaire  restait 
le  même,  son  nom  aura  pu  être  parfois  omis. 

71 


16  HISTOIKE    MOXKTAUÎK    DE    (.EXKVE. 

André-.lacqiit'S  Raiiihan   .  .  .  de  I7S2  à  17SS. 
Jeaii-FraïK.ois  Tliôlussoii.  .  .  (le  IVSÎ)  à  1711:2 


"1.   dardes. 

L'élablissemenl  du  garde  de  Monnaie  remonte,  comme  nous  l'avons  dit", 
au  2i  décemliie  1535;  mais,  jusqu'à  1558.  la  nominalion  de  cel  officier  n'est 
mentionnée  que  d'une  façon  irrégulière.  On  voit  aussi  plusieurs  gardes  simultané- 
ment en  charge,  ainsi  de  1544  à  1549.  Le  garde  est  élu  chaque  année  de  la  même 
manière  que  le  général  et  prête  serment  au  Conseil.  Il  est  choisi  parmi  les  mem- 
bres du  ce  et,  parfois  même,  dans  le  début,  parmi  les  membres  du  Conseil.  Ses 
fonctions  consistent  à  surveiller  le  titre  et  le  poids  des  monnaies  et  à  ne  pas  en 
autoriser  la  délivrance  en  dehors  des  remèdes.  Il  conserve  sous  clef  les  poinçons, 
lesdénéraux  et  la  boîte  de  la  Monnaie. 

De  1539  à  1549,  le  garde  reçoit  chaque  annt'e  40  iï.  ''  Depuis  cette  époque,  il 
n'est  plus  fait  mention  de  ces  appointements,  mais  seulement  d'un  droit  sur  la 
monnaie  frappée;  cependant,  rien  n'autorise  à  croire  que  ces  appointements  aient 
été  supprimés.  En  15G4,  le  garde  reçoit  trois  mailles  et  demi  par  marc  sur  toutes 
les  monnaies  frappées,  sauf  sur  les  écus  d'or\  En  1573,  il  reçoit  un  quart  de 
denier  sur  l'argent  frappé '.  En  KHO.  ce  droit  atteint  deux  deniers  et  demi  par 
marc  %  et  en  1622,  le  Conseil  arrête  qu'il  ne  pourra  pas  excéder  60  ff.  par  an'. 
En  1707,  le  garde  reçoit  tiois  sols  par  marc',  et  en  1722,  pour  la  frappe  des 
écus  d'argent,  un  sol  et  demi*  et  deux  sols  à  partir  du  18  janvier  1729".  Enfin, 
en  1754,  ce  droit  est  élevé  de  nouveau  à  tiois  sols'".  Le  28  avril  1617,  le  garde 
de  Monnaie  est  exempté  des  gardes''  delà  ville,  pendant  le  bon  [)laisir  de  la 
Seigneurie". 

'   Voy.  ci-dessii.-.,  pa^'i'  10.  —  •   H.  C.  1039,  vol.  'M,  ("  lOi,  cl  1549.  vol.  4i,  f"  48. 
^  R.  C.  1564,  vol.  59.  f»  H.  —  '  C.  M.,  p.  12.  —   ■  1{.  M.  IfilO,  noie.—  '■  H.  T.  IC.22.  \ol.  )()(). 
'  R.  C.  C.  1707,  vol.  11.  p.  \-2b.  —  '  H.  C.  C.  \lii.  vol.  13,  p.  75. 
»  R.  C.  \~r>[).  vol.  228,  p.  30.  —  '"  R.  C.  C.  I7.il.  vol.  17,  p.  257. 

"  Les  (/an/t's  étaient  un  service  de  faction  ampiel  étaient  a.^treinls  tous  les  citoyens,  mais  pour 
lequel  ils  pouvaient  se  faire  remiilacer. 
"-  R.  C.  1()I7,  vol.  IK;.  f"95. 

72 


i»l;(iA.\I.sA'IIii\    l'K    l/.\iKMKr;.  1' 

Voici  les  noms  des  l'aides  île  Monnaie  : 


»• 


Aimon  Level tMn  le  2i  déceniljre  1535. 

Claude  Perlcmps l'Iu  le  22  juin  15;H7. 

Claude  de  Cliàleanneul'.  .  .  .  élu  le  IS  féviier  I5;)î). 

Amitlard  Corne du  i  avril  1531)  an  I  i  ri'vricr  I5'(l 

Michel  Morel éln  le  II  lévrier  I5il  ;  encore  garde  le  3  sep- 
tembre 1543. 

Cirardin  de  la  Rive du  18  lévrier  15i4  an  19  mars  I5iî). 

Jacques  Des  Arls garde  avant  le  19  mai  1541  jus(in'à  I5i0. 

Thomas  de  la  Rive élu  le  31  décembre  154G. 

Pernet  Des  Fosses élu  le  19  mars  1549. 

Ami  Gervais mentionné  connue  garde  du  15  ti'vrier  1553 

au  10  novembre  de  la  même  année. 

Thomas  de  la  Rive élu  le  10  novembre  1553. 

Antoine  de  la  Rive mentionné  comme  garde  le  12  juin  155<). 

François  de  Chàleauiieul'.  .  .  de  1558  à  15(i(). 

Ami  Chenu de  1508  à  1570. 

François  de  Chàteanncul'.  .  .   1571. 

André  Ramier de  1572  à  157  4. 

Domaine  Maillet 1575. 

François  de  Chàteauneuf.  .  .  1570. 

Domaine  Maillet de  1577  à  1579. 

François  de  Chàteaunenl'.  .  .   1580. 

Ami  Mestrezat 1581. 

Jean  Dupuis de  1582  à  1580. 

Ami  Mestrezat de  1587  à  1588. 

François  de  Chàleauneul'.  .  .  1589. 

Domaine  Maillet de  1590  à  1592;  1594;  de  1590  à  1000. 

Ami  Dénih-ia de  1001  à  1004. 

Jean  Corajod de  1005  au  10  janvier  1011, 

73 


18  HISTOIRE    ^lONKTAIRF.    DE    HENÈVE. 

Odcl  l'xiliiii (In  lîl  mars  A  la  lin  de  KiU  ;  de  l(;i/(;i  KilT);  de 

KilT  au  12  novembre  1(352  (décès). 

André  Palroii du  15  novembre  1652  an  7  septembre  1067  (décès). 

.Ia((|iies  Miissaid du  20  seplembre  lfi67  an  22  aoni  1079  (décès). 

Pierre  Mussard de  la  lin  (rncloliic  I(i7î)  à  1701). 

David  Guainier de  1710  au  23  déeendjre  1733  (décès). 

rraneois  Alléon de  173i  à  1752. 

Jacob  Cha|iiiis de  1753  au  10  (b'cembre  1701. 

Jean-Louis  Malle! ^u  21  déceudire  1701  à  1781. 

Jean-Lonis  Prevosl.  .   .   .  de  1782  à  1702. 

3.  Mailres. 

La  cluui;e  de  luailre  de  Monnaie,  à  (ienève,  a  subi  plnsieuis  Iransloi-malions. 
A  rori|.;ine,  en  1535,  le  maiire  a  une  lirande  liberté  d'action  el  il  iiMoii  des  privi- 
lèges impurlanis.  .Mais,  peu  à  peu,  connne  nous  le  veri'ons  toni  à  llieure,  ces 
privilèges  sont  restreints  el  les  conditions  de  la  charge  de  maître  de  Monnaie 
deviennent  plus  précises.  Pour  le  XVI""^  siècle,  ces  conditions  sont  généralement 
les  suivantes  :  le  maître  est  nommé  par  le  Conseil  el  contirmé  |>ar  le  CC.  Il  prête 
le  serment  de  son  otTice  de  la  même  façon  que  le  g(''néral  el  le  garde;  il  |>aie 
chaque  année  une  somme  qui  varie  de  200  à  300  (1'.  11  est  redevable  du  seigneu- 
riage  et  des  remèdes,  au  moins  dans  leur  presque  totalité'.  Il  paie  aux  officiers  el 
employés  une  certaine  somme  sur  chaque  marc  de  monnaie  frappée,  el  les  essais 
sont  à  sa  charge.  En  revanche,  il  perçoit  un  brassage  qui  varie,  non-seulement 
suivant  les  époques,  mais  encore  suivant  les  monnaies  battues'.  Il  est  tenu  de  se 
procurer  la  plupart  des  outils  et  instruments  nécessaires  au  travail  de  l'atelier;  son 
successeur  devra  les  racheter-.  Le  maiire  de  Monnaie  doit  être  cautionné  et  si, 
durant  le  temps  de  sa  charge,  il  n'a  pas  suflisammenl  émis  de  monnaies,  lui  ou  ses 


'  Nous  ne  luiiiviiiis  entrer  ici  dans  les  deliiils  i|ui  lonceinent  le  seigneuriaire,  le  bra.s.sagc  et  les 
rt'nit'iles:  on  Iroiivei'a  dans  la  seconde  [lartie  de  notre  ouvrage,  à  l'hi.<foire  de  cliai|iie  espèce  île 
monnaie,  des  renseignements  précis  à  cet  égard. 

74 


ORGANISATION    DE    L'aTELIER.  19 

cautions  paient  des  amendes  souvent  consid('ral)les.  Il  peut  battre  toutes  sortes  de 
monnaies,  en  s'en  tenant  aux  ordonnances  de  titre  et  de  poids,  mais  sous  le  bon 
plaisir  (l(^  la  Seii>neurie,  qui  en  limite  fréquenuuent  les  (luanlilc's.  Il  est  exemplt' 
des  gardes. 

A  partir  du  H  janvier  1012,  ces  conditions  se  modilicnl  '.  La  .M(»nnaie  et  le 
Change  '  sont  donnés  à  ferme  cl  adjugés  ensemble  au  plus  oll'ranl.  Celui-ci  doit, 
en  outre,  payer  chaque  année  à  la  Seigneurie  '  une  somme  tixée  d'avance,  ainsi 
que  le  droit  des  officiers  sur  la  monnaie  frappi'e.  Le  7  décembre  1046,  uiu'  troi- 
sième ferme,  celle  du  «  Raftinage,  »  est  créée  et  jointe  aux  deux  premières*,  mais 
le  23  décembre  16G7.  elle  en  est  séparée,  et  la  Seigneurie  la  lai!  désormais 
exploiter  |)our  son  compte'.  Le  fermier  de  la  Monnaie,  du  Change  et  du  «  Haffuiage  « 
ne  jouit  (jue  d'une  portion  des  remèdes,  mais  presque  tout  et  parfois  tout  le  droit 
de  seigneuriage  lui  apparlienl.  Il  peut  émettre  en  quantités  indéfinies  les  grosses 
espècesd'oretd'argent;  quant  aux  petites  monnaies,  il  ne  peut  en  frapper  sans  auto- 
risation '.  Les  autres  condili(»iis  de  la  charge  resleni  les  mêmes  (|ue  précédenunent. 

Enfin,  depuis  1077,  il  n'y  a  plus  à  propiemenl  parler  de  maîtres  de  .Momiaie 
à  poste  fixe,  mais  des  entrepreneurs  tem|)oraires,  avec  lestjuels  la  Seigneurie  signe 
des  contrats,  pour  la  fabrication  des  monnaies  dont  le  Œ  a  décidé  l'émission. 

Les  contrats  signés  avec  les  entrepreneurs  comprennent  principalement  les 
clauses  suivantes  :  la  fabrication  se  fera  dans  un  temps  prescrit,  à  lui  titre  et  à  une 
taille  stipub's;  le  seigneuriage  et  la  majeure  partie  des  remèdes  demeureront  à  la 

■  \{.  c.  \v>\i.,  vol.  10'.).  r  11. 

'  \j'  il  lévrier  15G8,  la  Si'ij^iieiii  ir  ii\ail  crée  un  chaiiKe  |iiililic.  iiiTelie  laisail  exploiter  par  un 
chansieiir  assermenté  {W.  C  1568,  \ol.  (i:{.  1"  10).  et  le  ii)  mars  de  la  niénie  année,  elle  avait  supprimé 
les  changeurs  pai  ticuliei's.  tout  en  conseivaiil  au  inailie  di'  Mduiiaie  le  |ui\  liège  de  cette  fonction 
(^R.  (',.  1o6H,  vol.  fis.  r"2S). 

^  En  \(H'A,  la  stunme  à  pa>er  annuellemenl  pai-  le  lermier  est  de  liOO  IT.  el  le  piix  île  l'amotlialion 
de  130  éciis  par  an  di.  T.  Ifii'o,  vol.  lOOi:  en  l(ii:{.  SOO  IV.  <'t  :W.)  écus  ^It.  T.  IfiHi,  vol.  108);  en 
1fii().  800  ir.  et  HY.i  écus  (lliiiL):  en  1(i;ifi.  800  IV.  et  l-'l)  écus  (15.  T.  Ifiiiti.  vol.  117.  1"  ii\). 

*  Le  fei'iuier  du  ••  Hallinage  »  percevail  un  droit  de  l'  IV.  pai-  marc  sur  le  métal  alliiié  à  Genève  el 
destiné  à  l'étranger  et  de  *\  s.  sur  le  lin  i|ui  restait  à  Cenève.  a|ue>  \  a\oii-  élé  produit  (II.  C.  1646. 
vol.  143,  p.  :J60). 

'•  H.  C.  1667.  vol.  167.  f"  :i-'6. 

"  Cette  restriction  date  du  -il  avril  1621  (W.  C.  1621,  \(d.  120.  I"  llîM.  Klle  n'existait  pas  précé- 
demment et  lut  établie  par  suite  de  la  grande;  (]uantité  dt;  hillon  Irappé  par  les  mailres  de  .Moimaie. 
Nicolas  et  Pieire  ilirard.  durant  le  lenips  île  leur  charge. 

75 


20  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Seigneurie;  reutreproneur  paicia  aux  officiers  de  la  >[onnaie  leur  droit  accoulunié 
sur  In  monnaie  battue. 

Les  maîtres  de  la  Monnaie  genevoise  étaient  choisis  parmi  les  citoyens  et  faisaient 
généralement  partie  du  CC.  Voici  leurs  noms  et  les  faits  principaux  qui  les  concer- 
nent. Nous  mentionnerons,  à  la  suite  de  leurs  noms  et  de  l'indication  de  la  durée 
de  leurs  fondions,  les  marques  dont  ils  signaient  leurs  monnaies  '. 

Claude  Savoie  ',  du  2G  novembre  1535  au  !2i  janvier  1539. 

Maille  a  la  Moiiiiaïc  di'  ('.(Hiiaviii  '  en  l-)2.')  ol  syiulir  de  Genève  en  l-'):i-',  Savoie  l'ut 
appelé  à  prendre  la  dii-eitiim  dn  muivid  alrlii-r  et  reçut,  à  cette  occasion,  des  privilèges  d'une 
certaine  iniportaiiri'  :  le  (^msi'il  le  créa  maître  de  Monnaie  ponr  sa  vie  entière;  cette  charge 
devait,  après  sa  mort,  se  transmettre  à  ses  descendants  masculins  et  légitimes  *.  Nous  ne  savons 
pas  précisément  (pndies  turent  ses  charges  comme  maitii^  de  Monnaie,  et  tout  porte  h  croire 
que  le  Conseil  s'en  remit  avani  loiil  a  sun  e\|iérienc,'  et  à  sa  prohité.  Mais  Savoie  avait  trop  à 
faire,  en  dehors  de  son  oflice  de  maiire.  ponr  appurtiT  an\  choses  de  la  Monnaie  la  diligente 
attentinn  ipTil  anrail  fallu,  t. es  foiiciinn>  d"  svndic.  ipiii  exerça  pendant  Taimèe  lo3(),  absor- 
baient son  lenqis.  .Nous  le  voyons  plus  laid  ambassadeur  à  Berne'  et  en  France'.  En  outre, 
il  dirigeait  une  maniil'acture  de  papier'.  Aussi,  des  plaintes  ne  lardèrriit  pas  à  s'élever  contre  sa 
conduite  comme  maître  de  Monnaie.  Il  ne  rendait  aucun  ciunpte;  il  avait  de  |ilus  réussi  à  renvoyer 
le  garde  et  l'essavriir  nommés  par  le  Consfir.  si  bien  ([uil  travaillait  sans  contrôle.  11  l'ut  enfin 
révoipié  cl  reniplact''  |iar  Henri  ('KUila/.. 

Henri  Goulaz.  du  24  janvier  1530  au  0  décembre  15ifî.     (t 

I.e  successeur  di'  (Claude  S.avoie  avait  (''li''  niailrc  a  la  Monnaie  de  Cornavin,  en  l-iiS".  Sa 
nominati<m  au  nouvel  atelier  genevois  fut  le  point  de  départ  d'utiles  réformes.   Le  Conseil 

'  Les  maîtres  sii,'iiaieiil  ii-éiitMalemeul  leurs  iiKimiaies  :  phisieins.  ceiiemlanl.  sont  dépoiirviies  de 
signatures.  Nous  ren\o\ons.  pniir  ce  ipii  les  i-oiii'erne.  aii\  ilesi-riplinns  de  la  Oiialrièiiie  Partie  de 
ce  travail. 

*  Les  monnaies  frappées  par  Claude  .Savoie  présentent  des  signes  qui  varieiil  d'une  pièce  à  l'autre, 
tels  (pi'iine  étoile  à  rin(|  ou  à  six  jioinles.  une  lleiir  à  cini]  pétales,  des  points  entre  les  mots  de  la 
légende,  etc.  :  ce  sont  des  oineiiieuls  pliilôl  (pie  des  iiianpies,  le  caractère  tbndamenlal  de  celles-ci 
étant  la  lixilé. 

'  I).  i'rouiis,  Moiu'lc.  dei  Rcali  <li  Samia,  t.  I.  p.  :?3. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  8,  les  notes  I.  2  et  :5. 

'  IcC.  1o37.  \ol.  30,  f"  22S.  —  '  W.  C.   liWS.  vol.  .31.  f"  I9i. 

•  15.  C.  i;i38.  vol.  32.  f"  38.  —  ■*   //-('/..  f"  88. 

"  I).  l'roiiiis.  lor.  rit.  La  inai(|iio  de  Henri  ('.(iiila/.  iiiaiire  de  Monnaie  ,i  i:(iina\  iii,  n'est  pas 
cfiiiniie. 

76 


ORGANISATION    DE    L' ATELIER.  21 

comprit  (ju'il  ne  devait  pas  laisser  au  nouveau  niaîlic  de  Moiuiaie  la  liberté  d'action  dont  avait 
joui  et  abusé  son  prédécessonr.  Aussi  ne  renouvela-t-il  |)as  en  laveur  de  (loulaz  les  privilèges 
accordés  à  Savoie,  et  intervint-il  plus  fré(|U('nnni'nt  dans  la  direclion  de  la  Monnaie,  (^est,  en 
efïet,  à  partir  de  celte  é|)0ipie,  ([iir  Idii  vdil  .ipparaitre  les  premières  ordonnances  monétaires 
émanant  du  Conseil.  .Iiis(|u'al()rs,  il  esl  pioliahle  que  le  tilic  et  le  poids  des  monnaies  avaient 
été  lixés  par  le  maître  seul.  En  i-'ilO,  on  apprit  qu'Henri  (loulaz  gardait  chez  lui  les  outils  et 
la  boite  de  l'ancien  atelier  de  Otrnavin,  sans  eu  avoir  inlbinié  le  Conseil';  ce  fut  une  des 
raisons  qui  motivèrent  son  renqtlacemenl  par  les  frères  Bertlielier. 

François-Daniel  d  IMiililierl  nerllielier.  .  *\[\  (>  (li-cembrc  1546  an  10  Jan- 
vier 1548.     15 

Pour  nuire  à  ses  successeurs,  H(MU'i  (loulaz  accapara  peu  à  |ieu  le  billon  (pii  se  trouvait  dans 
la  ville  et  le  vendit  à  Cliaiid)éry.  à  un  prix  (pie  les  liéies  Bertlielier  ne  voulaient  pas  payer  et 
(]ui,  du  reste,  était  snpérieur  à  celui  prescrit  dans  leur  contrat  \  Aussi,  pour  mettre  fin  h  un 
état  dt!  clioses  ipii  enipi'cliait  la  Moiinaii'  de  l'oiicliomier,  le-  Conseil  pensa-l-il  ne  pniivdir  iiiieii\ 
faire  que  d'associer  Iteiiii  (idiilaz  ans  l'ri''ies  lierllielier '. 

François-Daniel  l>erllieiier,  IMiililieil  lierllielier  cl  Henri  (ioiilii/..  du  If»  janvier 
1548  an  23  lévrier  1551.     ^ 

Cette  association  fut  idinpiie  |iar  Mi^nri  (loulaz  qui  dèidara  n'en  jilus  vouloir,  l'.ii  levaiiclic. 
les  frères  Bertlielier  prièrent  instaimiKMit  le  Conseil  de  leur  conserver  leur  cliaige.  olïrant  de 
faire  toutes  les  concessions  vis-à-vis  d(!  (loulaz.  Pour  contenter  les  deux  parties,  le  Conseil 
arrêta  qne  chacune  d'elles  battrait  à  tour  de  rôle  à  la  Monnaie*.  Dès  lors,  ces  maîtres  se  succé- 
dèrent de  la  façon  suivante  : 

Henri  Goulaz dn  23  février  an   23   novembre 

1551.  G 
François-Daniel  el  IMiililierl  lierllielier.  .  dn  23  novembre  1551  au  23  août 

1552.  B 

Henri  Gonlaz du   23  aonl   1552    au     23    mai 

1553.  r. 
François-Daniel  el  IMiilibeil  lierllielier.  .  du  2;»  mai    1553  an   23  février 

1554.  15 

■   H.  C.  t.'iUi,  vol.  il.  f"  -259.—  "-   H.  C.  liiH.  vol.  42.  t"  KS'l.  —  =  n    c    i.i^f^    ^„|    ^j^  |-„  m 
'   l{.  C.  Io.jI,  vol.  45.  I"  204. 

TOMK   I.  77  12 


22  HISTOIRE   MONKTAICF    DF.    OKXÈVK. 

Henri  Goulaz du   23  IV'viier  i55i    au    i  mais 

1555.     G 
François-Daniol  cl  Pliililiorl  Borlliolier.  .  d\i  iiiiars  au  I  i  juillol  1555.     1'. 

Henri  Goulaz.  (Iiiiil  les  luiu'tioiis  ilcvaieiit  [irendre  lin  le  _';{  novendiie  l.'i.'ii',  re-Sla  à  la 
xMoniiaie  jusqu'au  i-  mais  j.'joo,  en  remplacement  de  Francois-Daniel  Berthelier.  (|ui  avait  dû 
s'ah.senter.  A  son  retoui'.  r{'lui-ci  l'epiil  avei'  sou  IViM'e  l.i  iliicclinu  de  l'aleliei-;  mais.  ;i  la  suite 
derénieutedu  l(i  mai  l-'i-'i-'l.  ilse  vit  imi)Ii([ué  dans  une  pom>uileiiiminelle:  arrèl('  le  I  S  juillet, 
il  fut  eond;inni(''  à  mort  le  1  I  se|>ti'ndire  1  •).").■) 


2 


Henri  Goulaz du     18  juillel    1555  au  21)  juin 

1556.     G 


Oiialre  jours  après  l'arrestation  de  Franrois-Daniel  Uei  llieliei-.  le  C.unseil  ordomia  à  Heiu'i 
('■onl.az  de  haltn^  monnaie  et  il  est  jirolialile  ipi'il  fdnclinmia.  mmme  mailie.  in>(pr:i  la  nnmma- 
tion  de  son  successeur.  Tuut  au  moins,  inmiail-on  des  sols  de  I  .■'>.i(l  manpn's  (1.  Hemi  (loula/. 
mourui  le  H  septembre  lo'lS. 

André  Emblerd du    21)  juin    155r»   au    29  juillel 

1557.  iKi 

Ciiarles  Goulaz  et  Andn''  Emiderd du   21)  juillel    1557  au    18    aoùl 

1558.  G 

Charles  Goidaz.  Illsde  Henri  (loulaz.  fut  adjoint  à  André  Kinhleid  parce  (pie  celui-ci  n'avait 
pas  les  ressources  nécessaires  pour  l'acliat  du  hillmi'.  C'était  plutôt  une  suhstitiilion  (pTime 
association.  Le  Conseil  lulérail  iprKmhleid  reslàl  à  la  .Monnaie,  .ilin  qu'il  eût  ainsi  le  imiyen  de 
jiayer  ses  dettes,  (domine  il  ne  put  s'acipiiller  de  ce  qu'il  devait  a  la  Seigneurie,  il  lui  delinitive- 
nient  rem|ilai(''  par  Charles  (loiilaz. 

Cliarles  Gcnilaz du  23  aoùl   1558  au  20  nciidnc 

1559.  (i 

Ilesté  seid  à  l;i  Monnaie,  Charles  (ioiilaz  ne  larda  |ias  à  en  soilir.  à  cause  du  relus  de  la 
Seigneurie  de  lui  aiigmeiiler  sou  hrassage*. 


'  H.  C.  liioi.  v(p|.  iS.  {"  \:\l\.  —  ''  W.  C.  \Vw\.  vol.  il».  !'  ISI.  -  '   lî.  i:.  |:i;i7.  vol.  IV.).  {"  223. 

'  H.  C.  \x\'.).  vol.  :i:i.  I"  ii:i. 

78 


<tl:(iANISAT10.\    l)K    L  ATKLIKi;.  2?> 

(iiiillaiiiiie  Piicm Cl  IMiilippe  Clunlioiinciiii '.  .  du  ^0  oclohiv   lôoîj  yii  :2S 

Jinivicr  I5(ii.     r 

('.es  deux  iniiid'i's  sr  iiMiirriMil  iiis<ilv;ilil('s  ^ 

Cliaiies  (iuiilii/ du    -iS  janvier  I5<»i  au  2i 

IV'vricr  I5HI.     fi 

l'uiir  ;iiigiiit.'nli'i'  ses  icssdiiiccs,  ('.li;iilrs  (1(imI;i/,  s';iss()ci;i  ,lc;iii  Hiissel,  le  It  jiijllt'l  |.')7;i': 
iiKiis  il  sdilil  d'  (liNigc  ili'hilriii'  de  l.i  Sciunnirii'.  Lr  7  jinivicr  l 'lîS  i ,  (lliaiies  (loulaz  lïil  exclu 
du  ('.(',,  |iiiur  être  entré  ;ui  service  ilu  duc  de  Savoie,  coniuic  «  liiMMi'iianl-essayeiu'  »  à  l'atelier 
monétaire  de  ^ex  '. 

Domaine  Maillel du    24   lévrier   1581  au  2(» 

janvier  1585.     .M 

Pierre  Corajod du  2(i  janviei'  1585  au  2f! 

septembre  1588.     c 

Jean  Chenu  el  Jean  Gringalet du   20  septembre  1588  à  la 

lin   de   1592.      CG  ou  (? 

.leau  (llieuu  pai'ail  avoii'  ii'iiiiiiia''  i\  siin  nllici'  lic  uiailri'  de  .Monnaie  ;i  la  lin  de  j-ilti.  \'oici, 
à  (léfaiil  de  rcnscigiicinenls  plus  pivcis,  les  l'ai.sons  i|ui  le  l'ont  croire  ;  à  parlir  de  I  •■)(•:{,  il  u'esl 
plusl'ait  uiention  dans  les  Hegistres  du  Conseil  ipicdu  raaiire  cl  non  pas.coiniui'  précédemment, 
des  maîtres  de  Monnaie.  En  oulre,  dés  l-ii»:!,  la  niar(|uc  (|ui  lii^iiic  sui'  les  monnaies  devient 
unipersonnelle.  Enliii,  Jean  Clicnu  lui  nommé  audileur  poui'  I  •)!»:{  :  celle  l'onction  ne  parail 
ii'uèrc  avoir  été  ccunpalililc  avec  crllc  ilr  maître  de  Moimaie. 


o 


Jean  (Iringalet de    15i);)  au   25  septembre 

UîOI  \      (c,  ou  & 


'  La  liiaripie  îles  iiiallres  l'iieiir  el  Cliarliniiiieaii  se  \nil  sur  IHI  llialer  iiiii'lMiil,  le  millésime  lie 
1507.  amiée  où  (lliarles  (luiilaz  se  tiuiivail  iiiaiire  de  Monnaie.  11  est  |iiulialile  i|ii'iui  ancien  poineoii 
sans  millésime,  gravé  eu  iclief  pour  Prieur  el  portant  la  nianiue  1',  servit  aUu's  à  faire  un  coin  île 
service,  sur  lequel  on  grava  liiGT. 

-  R.  C.  lo6i.  vol.  58,  f"  147.—  '  H.  C.  i;)7:{,  vol.  ()8,  f"  117.  —  '   li.  C.  lo8i,  vol.  70,  f"  t7. 

=■  Sur  les  quarts  de  1601,  1006,  1608  el  160i),  on  voit  une  lleur  à  (piatre  ou  à  cin(|  pétales  à  la 
place  de  la  marque  ordinaire.  Ou  peiil  en  dire  autant  des  quarts  di^  ltil"i.  Kilo  el  ir>'2l. 

7!) 


24  nisTdlHK    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Gédéoii  Morlol du    25     sc|ilriiil)i('     l(i(H      ;"i     iiiic 

{'poiine  anlrriiMiic  au  ()  IV'vricr 
160:2'.     M 

Jean  (iiiiii;al('l |»rol)abl('irioiil  dr   IV'viicf  1(»()2  au  h' 

mars  HilO'.     .x. 

Bien  que  l;i  nominalinii  ilc  .Icm  ('iiiiig;il('l  ne  (ImIc  dans  les  He.uislics  du  (loiiseil ,  (|iie  du 
15  février  KiOi.  loiil,  poric  ,'i  cniiic  qu'il  rouclioniia  ;i  la  Monnaie  (li'|tuis  la  luorl  de  Ciédénn 
Mdiliil.  l'ji  ('H'cI,  il  \  cul  en  I(i0:'  ri  KiOlf  d'iMi|iriiianl.es  (''missions  qui  ilcvairul,  m'ccssilei'  la 
pn'seiii'e  d'ini  luaitrc  de.  Monnaie.  Or,  sur  li's  pirei-s  de  ei's  (''uiissions.  (pii  snul  d(^s  ilorins  et 
dessix-sols,  nniis  li'ouvdiis  la  niénie  marque  (pu'  sur  celles  frappi'rs  par  .Ican  ('iriii_ualet,  de  I  fiOi 
à  1607. 

Jacques  Dansse du  lermarslOlOau^ô lévrier  1012.  D 

Pierre  Caille du  25  lévrier  1012  au  15  avril  1017\ 

c:  ou  c 
Nicolas  el  Pierre  Girard  dit  (iuerie   .  .  du    15  avril  1017  au  4  mai  1621'. 

W.G  ou  M» 
Jean  (jrini;alel du     i   mai    au    0>    novembre    1021 

(décès).   G 
Joseph  (lrinij;alel du    10   novendire    1021  au    i   mars 

1022  '.     fi 


l.e  ()  juin  I()2:î,  .Inseph  ('irin,i^al('l,  lils  de  .Ican  (Irinnalcl.  (ililiiil  du  ('.(luseil  r.auldrisalidii  de 
faire  L;raver.  à  (liuu'vc,  les  fdius  di'slini's  à  l"alcliei'  de  Sion,  iliiul  il  avait  l'Ii'  nonuui'  luailre 
PU  cDinpaj^nic  d'Aniin''  l'alion  ''. 


'  On  ji.'u-le  à  cette  dalr  ilii  (li''C(''.s  de  (iédéun  Morldl  di.  C.  \M)i.  \(il.  97.  f"  i'>\:  mais  luic  lacune 
i|ui  existe  dans  les  lîci^isli'es  UKirlunii'cs.  do  tdoo  à  KiOS.  ne  [icianel  pas  iriiidi(|i]ci'  le  jdiir  de  snu 
décès. 

-.  ^  et  *  Voy.  ci-dessus  la  noir  '■>  de  la  pai^c  i'A.  Sur  une  petite  pièce  de  \(\i\,  i\\n  pai-nit  être  la 
frappe  en  or  d'un  qiini-t,  nu  Icduve  ccmune  niar(|iie  la  lettre  M  (Voy.  ci-aprés.  DeuNiénie  l'artie, 
chapiti'e  II.  Qiiiiris.  et  plauclie  I,  n"  10\ 

=■  i.a  lettre  (i  se  voit,  connne  niai(iiie,  sur  un  sol  de  \{>ii:  .lean  (ji'ingalet  s'occ'upail,  peu  de  jours 
avant  sa  mort,  d'une  émission  de  sols:  il  jioiivnil  donc,  l'année  étani  avancée,  avoii-  adopté  le  mil- 
lésime de  1622. 

'■  li.  C.  l(iL':i.  vdl.  \>i.  f"  Si. 

80 


'  ORGANISATION   DE    L' ATELIER.  25 

Jean  RicliartI  el  François  Gienns.   .   .  dn    i  mars    lf>:22  an    i   aviil    1<):25. 

KG  ou  (il; 
Jérôme  (Hieronymus)  Capitol ilii    20    avril    1025    au     li   janvier 

1633.    liC 

Pierre  du  Mcuricr du  li  janvier  1633  à  1637.      PI 

David  Guaiuier  et  Augustin  Baoonet.  .  de  1638  à  1610.     GB  ou  BG 

Ami  Dénéria  el  Daniel  Sardes de  1641  à  1643.     DS  ou  SD,  A)  el  B) 

ou  i)  el  A) 

Augustin  Baccuel de  H»ii  au  25  décembre  1646.     B 

Joseph  Gringalet du  25  décembre  1646  au  25 décembre 

1649.     G  ou  G 
Jean  Mussard du  25  décembre  1649  au  21  janvier 

1651  (décès).     M 
Augustin  Haccuel du  28  janvier  1651  au  22  drcemltre 

1652'.     M 
Augustin  Hurlebiuel' du  22  décembre  1652  au  10  janvier 

1655.      JiS 

Jacques  Mallel ilu  10  janvier  au  29  décembre  1655'. 

André  Ca|)ilel de  1()5()  à  1664.     .IC 

André  Èmery de  1665  à  1667;  de  1671' à  1674.     .1-: 

JeanÉmery' 1675. 

'  l.e  29  Janvier  Kj))'!,  lo  Con.soil  arrrlc  i|irAiii,'iisliii  lîacciiel  .se  servira  de  la  ni;\ii|iit'  de  feu  son 
gendre,  Jean  Mussard,  de  (m-ow  h  éviter  de  noii\flles  dillicidtés  avec  le  maître  de  Mdiiuaie  deZuricli 
(jui  avait  eu  à  se  plaindre  d'Augnslin  Haci;uel.  lors  île  la  |ircmiére  maîtrise  de  celui-ci,  en  KiUi 
(H.  C.  1651,  vol.  150,  ("n). 

'  Augustin  Baccuel  lut  entrepreneur  pour  une  éiiiission  di'  lui^'es  de  deux-ipiaris.  décrétée  eu 
1654.  On  voit,  sur  les  pièces  de  cette  émission,  lanléi  la  niariiuc  de  Pierre  Caille.  tant(jt  celle 
d'Augustin  ITurtebînet  (H.  C.  165i.  vol.  i:i4,  \\.  20V 

'  On  ne  connaît,  jusipi'à  présent,  poiiant  le  niillésiiuc  de  If..");»,  que  la  pirce  de  deux-quarts  avec 
lamaripie  d'Augustin  Huiirlilucl.  Comme  on  sait  que  du  17  jau\ier  au  i  mars  I600  il  fut  frappé 
1870  marcs  de  pièces  de  deu\-i|uarts.  on  doit  eu  (■(inclMnMpie.laci|ues  Mallel  se  servait  de  la  marque 
de  son  piédécesseur. 

'  11  n'y  a  pas  de  maîtres  indiqués  dans  les  Registres  du  Conseil,  de  1668  à  1670. 

*  Nous  n'avons  pas  encore  vu  de  monnaies  portant  le  millésime  de  1675,  mais  nous  savons  qu'il 
se  lit.  cette  année-là.  une  émission  de  doubles  ducats  <•  au  vieux  coin  et  sans  millésime.  «  Ce  vienx 
coin  péril'  la  marqué  d'André  Kniei'\  (!!.  C.  |(i7."i.  vnl.  17"),  p.  'i'ii). 

81 


26  IIISIdlKH    MONÉTAIRK    DE    (iKXKVE.  * 

Aiidn'' l.iiicry l()7()'. 

Paul  Marcel par  Irailé'  du  25  juin  KiTT,  .Iran  il 

Auiln'"  Èmery  ballaul  uiounaic  pour 

lui.     I E  (ui  -T. 
.loau  fimery ." pai'  IrailT'  ilu  7  scplcuiliie  1(587.     lE 

cl    par    irailr   du    IS    mai    1()89'\ 

gGi:   Qy    i~,y.iy.   Qu    IX  (i  î5 

tîohcil  Rillicl' uomnit' maître  dr  .Monnaie  pour  \Mi(' 

lalirit  alion  deducals,  leSaoùl  \(')\)2. 
David  Camp  cl  Jean-Antoine  Luilin.  .  nommés  maîtres  de  Monnaie  pour  une 

labricalion   de  ducats ^  le  24  sep- 
tembre 1692\     CL 

Jean  Èmery |iar  Iraili' du  17  décembre  1701.     lE 

Jacques  Marcel par  traité  tlu  10  décembre  1707.     IM 

Jeaii-Pieri'c  Diiroveray par  Irailés  du  28  aoùl  170'.l.  ilii  S  août 

17l4eldu27sepleud)rel715.  I.I'.D 

Louis  Marcondjes secrétaire  de  la  Cbambre  des  (Comptes, 

ilirigea  la  Mounaie,  au  iu)m  de  la 
Seigneurie,  de  1720  à  172(5'. 

Jean  l'alry  cl  lils par  liailé  du  S  juilli-l  172(5.     1  I' 

Jean-François  Patry par  Iraih'  du  1''  Ic'Viier  1721). 

Pierre-Antoine  Collavin pai-  Iraih's  ilw     11   mars,   du  (5  uo- 


'  J.cs  monnaies  porlanl  Ir  iiiilir'.^imo  do  KiTCi  holis  sont  inconnues. 

-■  Les  Imités  de  la  Seit:M('iirii'  avec  les  entiT'iiioiieins  siint  tous  rnnieniis  dans  les  Heiristres  de  la 
Cliamlne  des  Comptes. 

'  11  est  dit,  à  propos  de  ce  traita,  que  la  l'aluicalion  se  fera  •>  an  nom  île  Messieurs:  ■>  de  là,  la 
mar(]Me  ^^cifiiiriirir  ou  licipithlinr  (■ciicremis  ScijpKiria. 

'  David  Camp  et  .lean-.\nt(iiiie  l.ullin  ayant  demandé  raiildii.^alidn  de  faire  liatlie  des  ducats,  la 
Sei^'neurie  commit  [lour cette  l'ahrication  lîobeit  Rilllel.  comme  niailre«(/ac/M;/(  (W.  C  Ki'.):!.  vol.  I9i, 
p.  i:ii):  mais  une  dillicullé  étant  survenue  entre  celui-ci  et  David  Camp,  la  Sei.t-'nenrie  dérliargea 
Rol)ert  Fiilliet  de  ses  fonctions  momentanées  de  maître  et  les  confia  aux  entrepreneurs  eux-mêmes 
(///((/.,  p.  m'^  On  ne  connaît  jias  la  nianpie  de  Robert  Killiet.  mais  on  sait  ipiil  hallil  lu  marcs 
1  once  M  den.  de  ducats  (IL  M.  11)92). 

■■'  Les  doubles  ducats  signés  C  L  et  frappés  en  \(i'M  |»oileiit  b'  millésime  de  Ki'.io. 

"  Les  monnaies  de  cette  période  n'ont  pas  de  maïque. 

82 


orptAXIsatiox  de  i/atelier.  27 

vembro  cl  du  9  décembre  1730. 
c  ou  r.A.c 

Jean-Jacques  Gii'od par  Irailés  du  19  mai  et  du  3  oetolire 

1750.     a 

La  Seigneurie  dirigea  la  faliricaliou  des  pisloles  de  175'2  à  1772.  I.cs  IraiN's 
pour  la  fabricaliou  des  deiix-quaris  IVappi-s  eu  1751.  1755  et  1759  ne  soûl  pas 
connus. 

Jean  Gresscl par  Irailés  du  28  aoùl  17(>2,  du  ±2 

avril  17()3  et  du  1"  oclobrc  17()i. 
<!r  ou  Kr 

ftlienne  Terroux  cl  fils par  Iraih's  du  2K  juin  17(55  cl  du  Hî 

juin  17(59. 

Jacques  Oessel par    Irailé-    du    27    décciidjre   1774; 

cnlrcpreneiH'  le  25  aoùl  1775'  (le 
lrait('  manque);  par  Iraili'  du  9 
avril  1776.     Kr 

Paul  lîinci |>ai'  Iraih's  du  15  octobre  1787  cl  du 

1"  octobre  1790.     l' r.  ou  i: 


i.  (ifaveiirs. 

Le  graveur  ou  tailleur  iU'  la  Monnaie  peut  élre  lutiniui'  par  le  général',  mais 
souvent  sa  noniinalion  se  l'ail  par  le  (lonscil,  cnirc  les  mains  (hnpicl  il  prête 
serment.  11  grave  les  poinçons  cl  les  matrices  doul  le  garde  a  la  surveillance. 
Il  fournit  ces  coins  à  ses  frais,  mais,  en  retour,  il  perçoit  nu  droit  sur  la  momiaie 
frappé'e.  En  ontre,  il  jouil  d'un  irailemcnl  annuel.  Nous  sommes  imparfaitement 
renseignés  sur  rimportance  de  ce  Irailemcnl  pour  le  \\l""^  et  le  Xyil'""  siècles; 
en  1720,  il  est  de  300  tî.  ' 


\{.  c.  i:;.'..  viil.  i7C).  p.  i.07.         -   I!.  c.  KiS:-).  \(>\.  IK').  1"  II.  -     '   I!,  c.  ITiil.  \nl.  iMil.  |i.   \.)\. 

83 


28  HISTOIRE    MONÉTAIlîE    DE    GENÈVE. 

Le  (lidil  sur  l;t  iiitiimaic  IVapitée  a  vaiii-  siiivaiil  les  ('poques.  En  1539,  le  graveur 
perçoit  0  deniers  sur  clwKiue  mare  de  nioiuiaie  liallu(>';  en  1563,  ce  droit  est 
égalenirnl  de  (i  deniers  pdur  iargenl  et  le  liillon  cl  de  "2  sols  poiu"  l'or';  vu  1573, 
il  pereoil  sur  la  frappe  du  liillon  un  denier  de  plus  (pir  i  r  (pril  recevait  |)r(''C('- 
deniinenl,  soil.  pndiablenienl,  7  deniers';  en  1586,  il  reçoit  U  deniers';  en 
1593  et  1597,  ce  droit  s'élève  à  1  sol  pour  la  frappe  du  liillon  '"  ;  en  1707,  il  reçoit 
3  sols'  et  en  1715,  4  sols';  en  1722.  pour  avoir  gravé  les  coins  destinés  à  fra|tper 
les  écus  d'argent,  on  ne  lui  donne  que  2  sols  par  marc,  mais,  eu  retour,  les 
coins  lui  sont  payés".  Le  graveur  de  la  Monnaie  ne  paraît  pas  avoir  jamais  été 
e.\enipt(''  dt'S  gardes  de  i;i  ville.  Jusqu'en  1539,  ou  ne  meuliomie  amiin  graveur 
à  la  Monnaie.  11  est  probable  iine,  de  1535  à  1539,  l'essayeur,  Claude  de  Château- 
neuf,  orfèvre,  cumula  ces  deux  charges.  Ce  cumul  se  rencontre  assez  fréquem- 
ment jus((u"à  la  lin  (\u  XVlIn'e  siècle  cl  il  s'e\pli(pie  aisément.  En  elTet,  les 
graveurs,  généralement  choisis  parmi  l.s  orfèvres,  ('taient  aussi  capables  de 
manier  le  burin  que  de  faire  des  essais. 

Voici  la  suc(  essiou  des  graveurs  à  la  ^lonnaie  de  (lenèvc  : 

Louis  Guillard du  2  au  29  août  1539. 

.leau  Droz avant  le  17  se|>tendtre  1549  jux(prau   16 

novemlire  155(5. 

Il  est  probable  rpie  .Tenu  Dm/  succéda  à  I.niiis  ("luillaid  en  l 'i-'îl).  car,  avant  le  I  7  septenihre 
I  .'iiO,  il  avait  (ii\j;i  gravé  des  coins  de  testiiiis\  Dn  X  mais  t  •ti(J  an  S  mars  I  -iiT,  il  l'ut  à  la  luis 
essayeur  cl  graveur. 

Aimé  Des  Arts du  Ki  novendire  1556  à  1570. 

Henri  Barthélémy de  1571  à  1578. 

André  Dénéria de  1579  au  24  juillet  1583  (décès). 


'  ii.  c.  \:v.]{),  vdl.  3:i,  t"  ii.i. 

■  Voyez  à  la  lin  de  ce  chapitre  le  iliMiinifiit  i|iii'  nmis  |iiililions  :  onlonnanre^'i,  etc.  sur  /c  f<iii-l  de 
1(1  iiioniioijf,  à  l'article  O/lice  et  rharife  dit  tailleur. 

^  ('..  M.,  p.  \:i.  —  '  <:.  M.,  p.  -'.'j.  —  ^  (..  M.,  p.  iX  et  :il.  -  '•  Ii.  C.  C.  I7(»7.  vd.  I  I.  t'  \i.\. 

'•  H.  C.  C.  17t:).  V..I.  Il',  [i.  '.):{.  —  "   M.  C.  C.  \'iii.  vol.  |:{.  \\.  T.y^  '■•  ]{.  C.  I.Ui».  \nl.  :{i.  T   iWl. 

S4 


ORGANISATION   DE   L*ATELÎEË.  29 

Dés  1579,  Henri  Bailliélciuy  n'est  plus  mentionné  comme  graveur,  mais  l'on  ne  signale 
son  successeur  qu'en  l-'iSi.  Celui-ci  fut  aussi  essayeur  île  lo72  jus(|u";i  sa  mort. 

Ami  Dénéria du  26  juillet  1583  au  29  aoûl  1587. 

Il  fut  à  la  fois  graveur  et  essayiiur. 

Henri  Barthélémy du  17  janvier  au  29  février  1588. 

Pierre  I  Royaume' du  11  mars  1588  à  novembre  1005. 

Pierre  II  Iioyaume probablement  de|)uis  le  décès  de  Pierre  I, 

ou  avant,  jusqu'au  5  juin  1G46  (décès). 

Pierre  IV  Royaume nommé  graveur  en  survivance  le  18  dé- 
cembre 1G40,  il  succéda  à  Pierre  II  le  5 
juin  1646  et  loncliuMna  juscju'en  1069. 
Du  30  juin  1651  à  la  lin  de  1667  et  pen- 
dant l'année  1669,  Pierre  IV  fui  à  la 
fois  graveur  et  essayeur. 

Pierre  IV  et  Pierre  V  Royaume.  .  de  1670  au  8  septembre  1676  (d('cès  de 

Pierre  IV).  Ils  remplissent  les  fonctions 
de  graveur  et  d'essayeur,  sans  que  l'on 
sache  qui  est  graveur  et  qui  est  essayeur. 

Domaine  Dassier de  1677  au  11  décembre  1719  (dé'cès). 

l.a  iioniiiiation  de  Domaine  Dassier  se  lil  dans  le  coiiranl  de   1(177. 

Jean  Dassier nommé  graveur  en  survivance  le  23  juin 

1711,  il  succéda  à  son  ^lère  de  1720  au 
12  novembre  1763  (décès). 

'  Voici  la  liliation  des  gr'aveiu's  et  des  essayeurs  ilii  nom  >Ui  Hoyaiinie:  nous  l'empruntons  aux 
travaux  de  M.  Louis  Diifour  {La  Mhr  lioijduiiii'  ri  .-m  Marmitr,  (;enè\e,  1880.  br.  in-8".  et  Descendance 
genevoise  de  la  Mhr  lloyauine,  Genève.  1881.  lu.  in  S'\ 

Pierre  I  (f  tOOo). 

Isaac  (15r33  f  1648\  Pierre  II  {\oTi  f  I646\ 

I  I 

Pierre  III  (159o  f  ?).  l'iriiv  l\  ^  IGOii  f  1676). 

I 
Pierre  V  {\(}'M\  7  1678). 

TOME  r.  oO  13 


30  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Antoine  Dassicr de  IHM  à  1780. 

Pliilippe  Ilol.in de  1781  -i  1792. 

5.   Essayeurs. 

L'essayeur  est  nommé  par  le  Conseil  entre  les  mains  duquel  il  prête  serment. 
Il  est  au  service  du  maître  pour  les  essais  de  la  Monnaie,  mais  le  maître  les  paie  : 
en  1564,  le  Conseil  arrête  que  le  maître  payera  à  l'essayeur  1  sol  par  essai 
d'argent  et  2  sols  par  essai  d'or,  lorsqu'il  s'agit  i]u  travail  de  la  Monnaie,  mais 
que,  si  le  maître  fait  faire  des  essais  poiu"  son  propre  compte,  il  les  payera  trois  fois 
plus.  Les  essais  ne  peuvent  se  faire  en  dehors  de  la  Monnaie.  Le  maître  est  tenu 
de  fournir  à  l'essayeur  le  charlion  et  les  outils  qui  lui  sont  nécessaires'.  L'essayeur 
reçoit  20  ff.  de  traitement  annuel  en  1539^  et  40  iï.  en  1540'  et  en  1547  '.  Désor- 
mais, il  n'est  plus  parlé  de  ce  traitement  qui,  peut-être,  fut  supprimé  et  remplacé 
par  le  payement  des  essais  et  le  droit  perçu  sur  la  monnaie  frappée. 

En  1564,  l'essayeur  touche  1  '/,  denier  par  marc  sur  l'argent  ou  le  hillon  frappé, 
mais  il  ne  perçoit  rien  sur  les  espèces  d'or';  en  1573,  il  perçoit  3  '/,  deniers  sur 
le  liillon";  en  1586,  5  '/,  deniers';  en  1610,  6  deniers';  en  1707,  3  sols'  et 
2  sols  en  1722'".  A  partir  de  1729,  le  droit  de  l'essayeur  sur  la  matière  en  œuvre 
est  supprimé  et  cet  employé  est  désormais  payé  à  raison  de  20  sols  courants  par 
essai  ".  L'essayeur  n'était  point  tenu  à  faire  les  gardes  de  la  ville. 

Voici  les  noms  des  essayeurs  qui  se  sont  succédé  à  la  Monnaie  de  1535  à  1792  : 

Claude  de  Chàteauneuf,  du  24  décembre  1535  au  18  février  1539. 

Ndiis  avdiis  ilil  '■  i|iu'  C.l.iiiilr  lie  ('.h.'ili'.iiiiiciir  excrc.'i  iiniliahlciiiriil  l,i  IViin-lidii  ilc  i^ravciir. 
l'ii  iiiriiii'  Icmps  (|U(' crlli' d'essayeiir,  di'  I  •"):(•">  à  l">;{it.  Il  rs|  |iaiii)i^  a|i|M'li''  Clainlr  le  Hnricr. 
ce  (|Mi  s'('\|ilii|ii('  |iai-  II'  l'ail  i|iril  i''lail  m  IV'vrc. 


'   R.  C.  15Gi,  vol.  .ï9,  f  22.—  -   l{.  C.  lo39,  vol.  S^i.  C  104.  —  '  R.  C.  1o46.  vol.  M.  f"  li. 

'  H.  C.  1li47,  vol.  42,  f»  49.  —   '  R.  C.  i:)(i4.  vol.  'M,  f"  22.  —  "  C.  M.,  p.  18. 

'  R.  C.  liiSO.  vol.  81.  f"  91.  —  ■*  R.  M.  Kill).  noie.  —  ■■>  R.  C.  C.  1707.  vol.  II.  1"  I  2:i. 

'"  R.  C.  C.  1722.  \(il.  |:î.  |i.  7;).  —   "   R.  C.  1729,  vol.  iiX.  y.  :i(l.  —  '-  Vdv.  ci-dcssii.-;.  iiai,'c  28. 

86 


ORGANISATION    DE    L'aTELIEK.  31 

Jules  Girbel mentionné  comme  essayeur  le  18  février 

et  confirmé  comme  tel  le  r-S  avril  1539. 
Claude  de  Chàleauneiir prèle  serment  le  2()  novenilire  15i3  et 

meurt  avant  le  5  mai  1545. 
Jean  Droz du  8  mars  1540  au  8  mars  1547  cumula 

les  fonctions  d'essayeur  et  de  graveur '. 

Jean  de  Chàteauneuf du  8  mars  1547  au  i  mai  1551. 

Louis  Guillard du  4  mai  1551  au  13  mai  1552;  il  était 

graveur  en  1539\ 
Louis  Guillard  et  .Vndrc  iMaiilard.  .  du  13  mai  1552  à  septembre  1557. 

Louis  Guillard du  10  septembre  1557  à  1566. 

Louis  Mercier 1567. 

Louis  Guillard 1568;  moit  le  29  septembre  1569. 

Claude  Jullien de  1569  au  24  décembre  1571. 

André  Dénéria du  24  décembre  1571  au  24 juillet  1583'. 

Ami  Dénéria du  26  juillet  1583  au  29  août  1587*. 

Antoine  Degaillon élu  le  29  août  1587,  encore  essayeur  en 

1589,  meurt  en  1591. 

Jacques  Dumolard de  1591  au  23  octobre  1597  (décès). 

Isaac  Royaume" de  1598  à  1644. 

Le  \1  juin  lf)2-'>,  le  iiiMilrc  de  Mdiinaic,  Jérôme  ('ai)itel,  s'étant  [ilaiiit  de  ce  (]iie  Isaac 
ISnvaiime,  essayeur,  demoiirail  en  Vallais  au  service  du  maître  de  Monnaie  d(!  Siôii,  le  Conseil 
arrête  qne  Isaac  l\oyaume  ait  à  revenir  |)romptement,  s'il  ne  veut  perdre  sa  place ^ 

Pierre  III  Royaume probablement  associé  à    sou  père  dès 

1640,  lui  succède  en  1645  et  reste  en 
fonction  jusqu'au  30  juin  1651. 


'  el  ^  Voy.  ci-dessus,  page  iS. 
^  el  *  Voy.  ci-dessus,  jiages  28  el  2i). 

*  Voy.  ci-dessus  page  2'.)  la  flliatidn  des  gimeins  el  des  essayeurs  du  nom  de  Hoyaume.  ainsi  i]ur 
les  noms  de  ceux  qui  tuienl  siuiullaiiérneiil  graveurs  et  essayeurs. 
"  R.  C.  1625,  vol.  124,  f"  124. 

87 


32  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Le  :J0  juin  1(151,  l'icne  IJI  Uoyaume,  essayeur,  voulaiil  aller  travailler  à  la  Moiiiiaii'  île 
Lyon,  où  on  l'appelle,  olitient  du  Conseil  de  conserver  sa  place  d'essayenr  à  Genève,  nioyeiniant 
que  Sun  cousin.  l'ii'iii'  IV  Royaume,  graveur,  le  icinplace  danscelte  fonilion '.  Ceremplarcnient 
parait  avoir  duré  jusqu'à  l,i  lin  de  1 067.  En  I  (itiH,  la  fonction  d'essayeur  est  de  nouveau  dt-volue 
à  Pierre  111  Royaume,  mais,  |iomi-  l'année  1(160,  on  lui  adjoint  Pierre  IV  Royaume,  attendu 
qu'on  se  plaint  de  ses  essais 


; .  2 


Pierre  IV  Royaume du  30  juin  1(351  à  l(>(i7. 

Pierre  111  Uoyaume I(>(i8. 

Pierre  III  el  Pierre  IV  Royaume.  .  IGOl). 

Pierre  IV  el  Pierre  V  Royaume.  .  de  1070  à  1070'. 

Pierre  V  Royauuie de  1077  au  1^  janvier  11)78  (décès). 

Isaac  Mussard du  11  mars  à  la  (in  de  1078. 

Pierre  Mussard 1()7U. 

Jacques  Pellel de  1087  au  20  janvier  10112. 

André  Capitel du  5  aoùl   1092  au   0  novembre   1700 

(décès). 

Jacob  Chevrier de  1707  au  2i  avril  1725. 

Jacob  et  Jean  Cbevriei' du  24  aviil  1725  à  173i. 

Jean  Chevrier de  1735  à  1730. 

Jean-Jacques  Girod de  1737  à  1773. 

Jean-Gabriel  Girod de  I77i  à  1775. 

Jacques  Rou.x de  1770  à  1778. 

Pliilippe  Roux de  1770  à  1792. 

0.   Prévôts,  ouvriers  el  monnaijeurs. 

«  Le  prévôt  des  compagnons  de  la  Monnaie,  »  ainsi  qu'il  se  nommait  autrefois, 
était  en  quelque  sorte  un  chef  d'atelier  (jui  avait  sous  sa  direction  deux  catégories 
de  travailleurs,  les  ouvriers  et  les  mounayeurs.  Le  document  que  nous  publions 
à  la  (in  de  ce  chapitre  prévoit  même  l'existence  d'un  prévôt  des  ouvriers  el  d'un 


R.  C.  1651,  vol.  IIJO,  f  129.  —  '  R.  C.  1GC9,  vol.  109.  p.  .3.  —  ^  Voy.  ci-dessus,  page  29. 

88 


OKGANIISATIOX    I»K    L'ATELIER.  33 

prévôt  des  monnayeurs,  mais  il  est  proliable  que,  dans  la  praliciiic,  un  seul  de  ces 
employés  se  trouvait  en  fonction. 

Le  prévôt  était  nommé  parle  gi'uéral  qui  appelai!  à  celte  diarge  le  plus  ancien 
employé  de  l'atelier'  ;  mais,  on  voit  aussi  sa  nomination  se  l'aire  par  la  Cliambre  des 
Comptes  ^  Son  serment,  ainsi  que  celui  des  ouvriers  et  des  monnayeurs,  était  reçu 
par  le  Conseil'.  Le  piévôt  recevait  du  maître  de  Monnaie  les  fontes  essayées  cl 
poinçonnées  par  l'essayeur.  Il  devait  en  tenir  un  compte  exacl;  le  poids  du  métal 
une  fois  ouvré  et  monnayé,  ajoulé  à  celui  des  cisailles,  devait  égaler  à  peu  de  chose 
près  celui  delà  fonte.  C'était  au  garde  que  le  prévôt  remettait  les  ('missions,  afin 
qu'a|>rès  jugement  celui-ci  en  accordât  la  délivrance. 

Les  ouvriers  avaient  connne  tâche  d'amener  le  uK'Ial  à  ini  degré  d'(''paisseiu' 
convenahle,  de  le  découper  en  llans  et  d'ajuster  ceux-ci  à  leurs  poids  réglemen- 
taires. Les  monnayeurs  donnaient  alors  à  ces  llans,  par  le  moyen  des  coins,  l'em- 
preinte de  la  monnaie. 

La  distinction  entre  ouvriers  et  moiuiayeurs  ne  fui  pas  Idujduis  rigiHneiisiMiienl 
observée.  Ainsi,  le  30  avril  1573,  on  se  plaint  au  Conseil  de  ce  (pie,  par  le  lail  de 
la  peste,  il  y  a  confusion  entre  les  ouvriers  et  les  niouMayeins'.  Il  ne  parait  pas 
cependant  que  l'une  de  ces  foncliuns  (Vit  plus  rétribuée  que  Taulic 

Les  prévôts,  les  ouvriers  et  les  momiayeurs  de  l'atelier  genevois  paraissent 
n'avoir  jamais  joui  des  privilèges  (jui,  dans  d'autres  ateliers,  étaient  conslammeni 
accordés  aux  gens  delà  Monnaie.  Le  10  mai  1541 ,  ils  demandent  au  Conseil  de 
leur  conlirmerles  privilèges  dont  ils  oui  joui  dans  d'autres  ateliers,  «  sur  quoy,  « 
est-il  dit  dans  le  U(wisirc,  «  cellâ  est  demoré  en  sus|»end  '.  »  Le  ;24  septembre  15(13. 
le  Conseil  accorde  aux  monnayeurs  de  se  faire  remplacer  par  des  gens  capables 
pour  le  service  du  guet",  ce  qui  |»rouve  bien  (pi'ils  étaient  l(;nus  de  faire  ce  service. 
Enfin,  nous  trouvons  dans  les  Hegisties  du  Conseil,  à  la  dale  du  :28  aoùl  1584, 
la  requête  suivant(!  : 

Les  conipaignons  (le,  la  inonnoic  oui  ii'iudiilié  |Kir  rc(|iii'sle  (|ireii  Iniis  lieux,  l'raiice.  Italie. 
Allemaigiic,  ceux  qui  Iravailleul  en  la  uiounoie  uni  plusieurs  privilèges,  uiesuie  aucienueuieul 


'  R.  C.  1685,  vol.  185.  f°  11.—  '  H.  C.  ('..  1754.  vcii.  IT,  p.  211.—  '  l{.  C.  t(17(K  vol.  I7(i.  p.  I8:i. 
'  n.  C.  i;373,  vol.  (18.  f"  <)(■).  —    ■  |{.  C.  154L  vol.  :{i,  f"  205.  "  l\.  C.  1503,  vol.  58,  f"  105. 

89 


34  HISTOIKE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

esldVt'iil  cMMiiiilcs  iMi  ceslo  villi;'  ilos  tailles,  gal)ellfs  ri  cliariies  onlinaii'es.  Cependant,  eux 
sont  cliar,ués  tant  de  la  garde  (|u'aulres  charges,  que  siipiuirtent  les  aiitnîs  de  la  ville,  dont 
procède  i|iii'  l;i  niiiiiiinic  n'est  assortie  comme  il  seroit  recpiis;  re(]uièn'nt  kiii'  aiiniiliT  les  privi- 
lèges, cdiniiii'  d'estre  exemptés  de  la  garde,  sinon  en  nécessilè.  et  des  galirlles.  A  esté  aiiesté 
ipi'oii  leiu'  lasse  entendre  (|u'iin  advisera  cy-apiès  siu'  leur  relpleste^ 

Désormais,  il  n'est  plus  fail  mention  de  ces  privilèges,  ce  qui  semblerait  prouver 
qu'ils  ne  furent  jamais  accordés. 

Le  prévôt,  les  ouvriers  el  les  monnayeurs  n'avaient  pas  de  salaire  fixe,  mais  de 
même  que  les  officiers  ils  jouissaient,  sur  les  monnaies  frappées,  d'un  droit  prélevé 
sur  le  brassage  du  maître.  Voici  les  indications  que  nous  avons  trouvées  à  cet 
égard;  elles  commencent  en  1570  pour  se  terminer  en  1597. 

ÉPOUL'ES  MONNAIES  FRAPPÉES  DROIT  PAH  MAHC 

23  mai  J.'jTO^  Tlialeis.  Il  quarts.  soilO  deniers  de 

plus  que  de  coutume. 

7aoùtl57S*.  Trois-sols.  3  sols. 

Id.  Sols  et  deniers.  3  s.  3  den. 

Id.  Quarts  el  forts.  3  s.  3  den. 

:J0  janvier  1376  \  Q'iarts.  3  s.  7  den. 

27  avril  1386^  Troi.s-.sols.  4  .sols. 

Id.  .Sols.  4  s.  3  den. 

li  niivemlu-e  1389'.  Trois-quaris.  3  s.  9  den. 

Id.  Oiifirts.  6  deniers. 

1393*.  .Six-i]uarls.  4  s.  (i  den. 

fi  novemlire  I393\  Trois-sols  et  si\-i|iiaits.  4  s.  9  den. 

Id.  Trois-quarls.  3  s.  3  den. 

td.  .Sols.  4  s.  (j  den. 

19  a\ril  1.397  '".  Deu\-quarls.  6  s.  (>  den. 

La  somme  qui  revenait  à  cbaque  ouvrier  ou  moimayeurdriicndaitnatureliemenl 
(lu  plus  ou  moins  d'activité  imprimée  à  la  fabrication.  Le  30  avril  1573,  les  commis 
à  la  Cbambrc  des  Comptes  rapportent  au  Conseil  que  les  ouvriers,  s'ils  veulent 
travailler,  peuvent  gagner  de  30  sols  à  3  IV.  par  jour". 

A  partir  du  XVII™''  siècle,  ('poque  oi'i  la  Monnaie  est  doiiiit'c  à  ferme,  lesouviiers 
el  les  monnayeurs  ne  sont  plus  payés  par  le  maître  de  Momuiie.  Tout  au  moins, 

'  l'rohablemenl  sous  le  régime  épiscopal.  —  -  1$.  C.  1.381,  vol.  78.  1"  117.  —  ^  C.  .M..  \>.  II. 
'  thid.,  p.  13.—  ^  Ihiil..  p.  13.—  •■•  IhiiL.  p.  .'.3.  —  '  lliiil..  p.  27.  —  »  Ihltl..  p.  28. 
'  ll)i(l..  p.  29.  —  ■"  ///((/..  p.  3(1.  —  "   I?.  C.  1.373,  vol.  08.  I"  90. 

90 


ORGANISATION   DE   L' ATELIER.  35 

les  conlrats  d'amodialion  sont  muets  à  cet  égani,  tandis  qu'il  y  est  conslammeni 
stipulé  que  le  maître  payera,  comme  précédemment,  les  droits  du  général,  (h\ 
garde,  du  graveur  el  de  l'essayeur,  sur  la  monnaie  frappée.  Enfin,  dans  la  plnparl 
des  contrats  signés  au  XVIII""'  siècle  avec  les  entrepreneurs,  on  voil  que  ceux-ci 
sont  tenus  de  payer  la  «  journi-e  du  prévôt.  >>  En  175i,  celle  journée  est  taxée  à 
3  iï.  T)  s.  '  Mais  il  n'est  jamais  fait  mention  dans  ces  contrais  de  la  paye  des  ouvriers 
ou  (les  monnayeurs. 

Nous  ne  pouvons  mieux  faire,  en  terminant  ce  chapitre,  que  de  transcrire  ici 
un  document  du  24  juin  1 563,  qui  fournit  des  détails  circonstanciés  sur  les  devoirs 
et  les  privilèges  des  officiers  el  des  employ(''S  de  la  Monnaie  genevoise.  .\  la  vérité, 
ce  document  émane  des  Archives  de  Ncuchàlel  et  il  n'est  pas  conservé  dans  celles 
de  Genève.  Mais  on  peut  aisément  se  convaincre  qu'il  a  été  primilivemenl  rédigé 
pour  servir  de  règlement  au  personnel  delà  Monnaie  genevoise.  En  effet,  l'atelier 
monétaire  de  Ncuchàtel  se  trouvait  fermé  à  la  date  où  ce  document  fui  écrit.  Gel 
atelier  ne  devait  se  rouvrir  que  vers  1589,  sous  la  régence  de  Marie  de  Bourbon. 
On  peut  même  supposer  qu'à  celte  occasion,  une  copie  du  document  en  question 
fut  expédiée  de  Genève,  sur  la  demande  du  gouvernement  de  Neuchàlel.  De  plus, 
si  ce  document  émanait  du  Conseil  de  Neuchàlel,  il  y  serait  à  coup  sûr  fait  mention 
des  monnaies  en  usage  dans  celle  Principauté,  telles  (|ue  les  pisloles,  les  halz,  les 
kreutzers,  etc.,  tandis  qu'on  n'y  mentionne  que  les  pistolets,  les  trois-sols,  les 
neuf-deniers,  les  quarts,  toutes  monnaies  genevoises  étrangères  à  Neuchàlel.  Enfin, 
cl  c'est  ici  l'argument  décisif,  on  lit  dans  les  Registres  du  Conseil  de  Genève,  à  la 
date  même  que  porte  ce  document  : 

Suivant  in  Iciluiv  f.iili',  l;iiil  inucdyiiiic  iiiijniiid'lmy,  des  iiiilonnaiicos  dressées  sur  la  iiioniKiic 
ot  reiïoriinalioiis  sur  iccllc,  estant  vues,  entendues,  ruminées,  reiiattues,  elles  ont  esté  en  tout  el 
partout  aiiprouvées  et  trouvées  bonnes,  notamment  en  ce  i|ue  le  pénri';!!.  ^ranle  el  essayeur  de  la 
monnoie  auroieut  ci-après  4  deniers  di'  lirassa^'e  à  dislrihucr:  assavoir,  le  huilain  au  ,i,'énéral  el 
le  reste  auxdits  garde  et  essayeur,  à  la  charge,  totesfois.  (|u'i!z  ne  ilruiandcidnl  rien  du  passé\ 

'   W.  C.  (1.  1754,  vol.  17.  ]).  i\\. 

■■'  H.  {'..  i:)G3,  \ol.  5S.  t"  (iS.  —  l.c  diiiil,  t\i-  i  denicis  par  iiiarr  sin-  la  iiiunnaie  lialtiic,  liù  aux 
oITiciers  de  la  .Monnaie,  n'est  pas  mentionné  dans  le  docnnienl  ipie  neiis  piililions,  mais  on  en  trouve 
la  conliriiialiun  dans  les  Itcgistres  du  (àinseil.  à  la  date  liii  17  mars  llidl.  (\{.  C.  liidi.  \id.  i>9.  t"  ii.) 

91 


36  ttlSTOlRE  MONÉTAIRE   t)E  GENÈVE. 

Il  est  probable  que  le  document  que  nous  transcrivons  faisait  autrefois  partie 
d'un  des  volumes  de  la  Cbambre  des  Comptes,  dont  la  série  n'est  plus  conservée 
aux  Archives  de  Genève  qu'à  partir  de  159i. 


OrdoiiiKtni'rs [xissi'cs  ni  Cinisril  onliiKiiirc  If  .Iciiil/i  .r.iiiij''  de  Juin  mil  ciinj  cciilz  siii.nnilc  Irais, 

sur  II'  fiiicl  (II'  hi  Mdiniitijr. 

l'rf'ivii'rcninil .  ilc  l'ujjirr  il  rhariji'  du    Miiisiri'  dr  Mniiiiniir. 

Oiic  ledit  niaislre  soit  tenu  (loniier  à  tous  venaiis.  de  llii  il'nr  et  d'argent,  jouxte  et  an 
fontenn  des  ordonnances  de  la  Seigneurie,  assavoir,  du  lin  ildr  linirlanle  esens  jjistolletz  et  de 
lin  d'argent  la  I  i''  |)artie  de  80  ^.  (|i)i  sont  G  Vj  -^  •  on  la  valeur  d'iceux  en  nionnoie. 

tteni,  sera  terni  su|)[toilei'  loules  charges  oi'dinayres  et  fournil'  Ions  iililz  et  nstensilles  neeces- 
saires,  rései'vé  les  tas  ([iii  a|i|iarlienilriiiit  à  la  Seigneurie,  el  (lelivr;i  payer  les  gages  de  la  garde 
et  de  l'essayeur.  Ii'si|uelz  >eiiiiil  paye/,  par  la  Seigneurie  l'I  les  niaileaiix.  pétilles  sisoires.  inailletz 
et  suppeaiix,  lesipielz  Sdiil  ;i  la  charge  di's  (invriers  el  niiinnnvi'urs.  ;i  chacun  ifeiix.  de  ceux 
(pii  sont  neccessain.'s  pdiir  l'aire  leur  (iuvrag(\ 

Ilein,  Cdiileiilera  les  uian'hand/.  i|ui  lu\  liailli'rniil  du  liillim  l'I  a\i'i'  lesipielz  il  aura  à  faire, 
li'llenii'nl  ipi'ilz  n'ayeiil  aucune  juste  cause,  iiy  ()i'ca>inii  >e  lanieiiler  à  la  Seigneurie. 

ili'in.  ne  pdiira  cniilrainilre  aucun  niarcliand  à  prendre  aucun  payi'ineiil  eslraindge  el  d'aidtre 
iiinnimyi^  (pie  de  celle  ih'  ce>li'  cih'.  siiKin  (pi'il  \iinlle  l'shi'  payi'  piduipleuieiit  el  n'alendre 
pa>  I  ih'  son  liillon  soit  lialii. 

lli'Ui.  n"riii|ilu\  era  auciuir  iiiiinnii\e.  de  l'elle  ipn  ln\  aura  esh'  liailh'e  el  vendue  pour  liilhin 
el  aigeiil  nuniiu,  i-n  aucune  l'aïain.  iiy  niaiiii'ie  (|iie  ce  snil.  mais  icellu\  liilliiu  >iiil  par  liiy 
refondu  el  réduit  en  hillon,  el  île  liillon  en  iiKUinoye  de  reste  cité. 

Item,  hesongnera  en  liaiilt  allny,  h*  plus  (|iie  faire  il  pourra,  lelleineiit  (pie  l'argent  lin  el 
iiillon  (i'aiitr(;  alhiy  \\t'  sdil  rahaissi'  et  pour  faine  liasse  iiKiniioye. 

(tein.  siiyvra  rordonnance  des  espèces  des  moiiimyes  (pi'il  liiy  sera  permises  de  battre,  le  plus 
piès  (pi'ii  liiy  sera  |i(issilile.  sans  s'arrester  aux  remèdes.  Ies(pielz  ne  liiy  seront  aucunement 
permis  exceller  ii\  passer. 

ili'iii.  ipi'il  n'ciiipliiye  piiinl  de  iiinuiutye,  soit  d'iiidii  d'aigeiil.  ipi'clle  n'ayl  e>ir'  premiére- 
iiieiil  \i>ili'e  cl  delivn'e  [lar  la  garde  [de]'  ladile  nioiuinye. 

'  Les  nuits  l'iili'i' riiiriiels  siiiil  ii'iix  ijiii  lÈiainpiaiciil  dans  le  niamisciil  r\  aiixipiels  ikhis  avuns 
cru  piiiiv iiir  siip|il('iT. 

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ORGANISATION    DE    L'aTELIER.  37 

Item,  (|ii'il  n'ayt  ;i  recepvoir,  iiy  cniployer,  ancnnes  moiinoycs  lesgiènis,  courtps  et  rniinjes, 
ny  aultres,  aiis(|iiell('s  n'aura  esté  donné  [coursj  et  mises  [)ai-  la  Seigneurie,  sinon  |ionr  or  et 
argent  rompu. 

I.'OIlke  du  (lénéral. 

Qu'il  surveille  sur  la  monnoye  et  officiers  d'icelle,  comme  maistre,  garde,  essayeur,  tailleur, 
ouvriers  et  monnoyeurs,  (|ue  nidz  d'icenx  ne  soit  défaillant  en  leurs  offices  et  charges. 

One  s'il  se  Ironvoit  que  le  maistie,  la  garde,  (essayeur,  tailleur,  ouvriers  et  monnoyeurs 
fussent  délincquanlz  en  leur  office,  qu'il  en  adverlissc  la  Seigneurie,  quand  la  l'aulte  sera  grande 
et  insuportahle,  aultrement,  ipiand  la  faute  ne  sera  telle,  qu'il  fasse  admonitions  à  telz  délinc- 
([uaiitz,  telles  qu'il  verra  estre  expédient,  et  si  telles  admonitions  ne  leni'  servoyent  eti)roliloyent, 
que  lors  il  les  remettra  devant  la  Seignenric  poin'  esire  punis  el  rliasliez.  jon\le  leurs  il('nn'iiles 
et  comme  rebelles. 

Que  s'il  advenoit  aussy  quelque  disconi  enire  les  compagnons,  ouvriei's  el  nionnoveurs.  nn 
d'iceux  ou  tous  enseml)l(\  et  de  particniii'r  ;i  pailicidliers  eslanl  appelé,  il  se  delivia  tiansporter 
au  lieu  de  la  monnoye,  poiu'  enlendic  leurs  dilïérens,  el  iceux  entendus,  de  l'advisdu  maistre, 
garde,  essayeur  et  aultres  de  ladite  monnoye,  iceux  pacifier  et  accorder. 

Que  s'il  se  trouvoil  aucuns  desdilz  conq)agnons  i\n\  Insl  rebelle  et  ne  vonlust  oblein|ii''rer  à  ce 
(pn  auroit  esté  cognu  par  ledit  général,  maistre,  garde  et  autres  de  ladite  monnoye,  qiu'  lors 
il  luy  puisse  defi'endre  la  besoigne,  poiu'  nn  mois  ou  ipiinze  jours. 

Que  si  cela  ne  servoit  à  tel  rebelle,  et  estant  recourus  à  la  besoingne.  il  i-onlinudil  cunnne 
devant,  iceluy  soit  ri'mis  pai'  devant  la  Si'ignein'ie.  comme  dessus  est  dit. 

(jiianil  la  monnoye  cessera,  il  s'iMKpierra  dilligenuiienl  ipudle  en  esl  la  cause,  el  sy  le  billoii 
se  transiiorle  lioi's  de  ceste  cilé,  el  (pii  son!  ceux  (pii  le  liansporleiil,  et  d(î  ce  en  adverlir  nos 
seigneurs,  i)our  y  mettre  remède  et  punir  ceux  (pii  se  trouveront  en  avoii-  Iranspoilé.  inuxtr 
les  édictz  et  delfenses  sur  ce  faistes. 

Qm-  les  condiscalioiis  el  cduqiositions  de  ceux  (pii  sei'oiit  trouvez  avnir  lians|)ortéz  du  billun 
hors  la  vilhi  sei'onl  applicquées,  assavoir  lis  di'ux  tiers  au  lise,  l'antre  tiers  au  général.  diKpiel 
il  payera  au  révélateur  le  (piart,  et  outre  cela  sera  tenu  payer  et  conliMiter  ceux  ipi'il  aura 
employé,  moyenanl  que  li'dil  tiers  ilesdiles  compositions  n'excède  â-'i  ^. 

Qu'il  surveille  sur  les  inonno\('s  (V^li'angi'res  (pTelles  niî  soyent  mises  ny  employées  poiu'  plus 
que  celles  de  ceste  t\\i\  mais  ipie  d'icelles  il  face  faire  essay  et  esvaluation.  afin  de  scavoir  |tnm' 
combien  elle  s(^  (leb\riMil  melire  l't  avdir  coiu's.  Kl  si  telles  monnoyes  esldyenl  comtes  et  ron- 
snées,  et  non  Cdunne  elles  sont  este  ouvri'es  en  la  momio\('  et  riei're  la  SeiiJiienrii'  (MI  elles 
auront  esl(''  laili's,  qui'  telles  nuiunoyes  soyent  i'(''diiictes  en  billun. 

De  ce.   il  di'b\ia  iiic<iiiliii;inl  aihcrlir  la  Seignenrie.  pour  l'a  ires  ilellenses  et  ne  pernu'ltre  le 

TOME    I.  Jà  1-i 


38  mSTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

cours  et  mise  desilites  espèces,  sinon  pour  leur  vraye  vallenr.  i-l  les  conrti's.  roni,'Miées  et 
icgières,  jtour  or  et  argent  rompu,  avec  dellenses  de  ne  les  mettre,  receijvoir,  ny  eni|)loyer  aul- 
trement.  à  peyne  de  confiscation  d'icelles  et  amende  arbitrayre. 

Oiir  ;i  di'faiit  du  maislre  garde  et  essayeur,  il  face  oflirc  dr  inai>tn' i;aidr  l't  l'ssavi'ur,  jiim|iii's 
à  ce  (|ue  la  Seigneurie  y  aye  ikhiivimi.  (Ui  liim.  jnsiino  ;iii  iviniii-  ih'sdit/.  maistre  garde  et 
essayeur,  s'ilz  estoyent  ahsens  et  hors  la  ville,  alin  (|ur  rien  nr  rii>l  idardé  par  rahscncc  de 
personne. 

Ouant  la  garde  sera  absente  "U  inalladi'.  ipTil  l'ace  pmir  luv.  et  qu'il  se  tnmvf  à  la  ii'ililiiiun 
de  la  hoictc  comme  de  coustiinic. 


L'iilfici'  rt  cluirnr  de  lu  Garde. 

Ou'il  surveille  sus  le  mai.->tre,  essayeur,  tailleur,  ()ii\rier>  e|  iiiuuudyeurs.  que  chacun  d'eux 
face  bien  et  fidellement  son  ilebvoir  et  office,  et  ne  permetli v  ipie  le  maistre  employé  la  monnoye. 
soit  d'ur  ou  d'argent,  que  |iieniiéiviiieiil  il  n'en  aye  l'ail  la  Visitation  et  di'li\rance. 

(jue  s'il  avoit  (piel(|ue  alTaire  dehoi's  la  ville,  et  qu'd  l'ust  contraincl  y  allei'  eu  [lersoime.  ipi'il 
en  advertisse  le  général  et  luy  remette  les  |iilles  et  trosseaux,  ballances,  marcs,  trébuchetz 
et  dénéral  et  la  clef  du  coll're  de  la  dellivrance,  où  il  tient  et  fait  mettre  l'ouvrage,  et  les  pilles 
et  trosseaux  en  son  absence,  alin  de  l'excuser  juscpies  à  .son  retour,  auquel  il  doibje  ini'lliv  l'u 
boite  et  escripture  sur  son  livre  ce  qui  luv  sera  donné  et  rapporté  par  ledit  général. 

Ouand  il  dellivrera  la  monnoye,  suit  dur  ou  d'argent,  (lu'il  advise  d'avou-  hou  et  juste  poix, 
et  ballances  garnies  et  légères,  qu'il  ne  gaigne  d'un  costé  ny  d'autre,  et  laisse  le  traict  de  la 
ballance  au  maistre,  et  advise  de  ne  passer  des  villains  fort/.,  nv  des  villaius  foybles. 

l'oiu'  éviter  qu'il  ne  se  jiasse  des  villains  foitz.  iiy  de>  villains  foybles.  aye  ladite  ganle  un 
dénéral  de  toutes  les  espèces  de  monnoye,  desquelles  sera  jiermis  de  battre  et  tiébuscher  lesdites 
monnoyes,  chacune  selon  leurs  e.spèces,  devant  les  ouvriers,  (piand  ilz  travaillent  et  l'ont  la 
taille  de  ladite  monnoye,  et  aussy  debvant  le  maistie.  premier  que  de  les  délivrer. 

Que  s'il  trouve  des  villains  forlz  et  des  villains  foybles  devant  les  ouvriers,  iju'il  les  face 
recouvrir  et  oster  les  villains  foybles;  et  s'il  en  trouve  devant  le  vuisiiou' ,  (piand  il  fera  la  déli- 
vrance, (pie  lors  il  niivoye  l'ouvrage  ausditz  ouvriers,  pour  icelluy  tresbucher  et  tirer  hors  les 
villains  forlz  et  les  villains  foibles,  lesquelz  soyent  mis  en  sisaillie  et  reffondues. 

Ques'ilse  trouvoit  encoresdes  villains  toi'lz  et  des  villains  foybles.  ajirés  ipie  |iarle>ditz  oiivi'iers 
seront  esté  tresbuchèz.  (|iril  hs  leui-  en\o\i'  ilerechef  et  jusques  à  ce  (pi  il  liniive  la  monnoye  au 
poid  et  comment  elle  doibt  estre  au  contenu  des  urdomiances,  sur  ce  faites,  lelli'iiienl  ipie  ain-iiii 
villains  fort  et  noteinment  villains  foybl(>s  ne  se  passent. 

(jifil  iiielte  en  boitte,  polir  chacun  iiiair  (fesi-ii.  la  diviénie  [laitie  d'iing  esi'ii. 

'  Lisez  maistre. 

t)4 


ORGANISATION   DE    L' ATELIER.  39 

Ou'il  csiiiiivi'  (uni  ce  (|iril  (IclJMcra  cl  le  iKHiilirc  il('s  iikucs,  cl  foiiil)ii'ii  il  iiit'l  en  Ijoile,  l'I 
le  jour  au(|iit'l  il  aura  lail  Irlli'  délivrance,  allin  de  persévérer  le  droit  de  la  Seigneurie. 

Ou'il  l'ace  |i(iiu'  cliaciine  delliviaiicc  les  poid/.  chacun  d'iceux  d'un  marc,  el  sy  lesdil/  trois 
poidz  rencontrent  et  sont  esgaiix.  ipi'il  escri|)ve  ce  (|iril  aura  trouvé;  et  s'il  sont  discordant, 
scavoir  est  les  deux  senihlalili's  el  l'autre  M(iii.  (pi'il  l'scripve  ce  ipiil/.  rap|inrlciil  lis  ilrux  et 
s'ilz  estoyent  discordanl.  (pie  lors  il  regarde  ipi'elle  esl  la  tierce  partie  et  escri|ive  icrile  tierce 
partie,  pourvi'ii  rprelle  ii'exède  le  i'eiiu"'de. 

Ou'il  ne  face  atleiidre  le  niaislrc  a|iivs  luy,  mais  ipTil  soit  Sdigueux  et  dilligenl  de  venir  à  la 
inonnoye,  tant  |)OMr  visiter  l'ouvrage  devant  les  ouvi-iers  el  nioMiiiiyeurs.  ipir  puni'  dT-livrer  la 
Ijesoigne  au  uiaistre,  (puuid  (die  sera  achevé'. 

Ou'il  recepve  les  pilles  el  trosseaux  du  tailleur,  par  inventaire  et  esi'ripve  les  espèces  desdits 
pilles  et  trosseaux  et  le  jour  aiii|iu'l  il  les  aina  receuz  et  se  doinier  garde  (|ue  lesdits  pilles  et 
trosseaux  soyeut  bien  et  nellemeiil  taillez,  et  ne  soullre  que  les  monnoyeursy  besoignent  quand 
il  seront  rompus  et  cassés. 

Ou'il  deslivre  les  |Mlles  el  irosseaux  an  pr(''vosl  di--  niounovem's  el  ipie  d'iceux  il  luy  en  lace 
rendre  bon  compte,  tellemenl  iiu'il  ne  s'imi  puisse  |Miinl  perdi'e  ny  esgarer. 

Qu'il  tienne  les  rebours  des  pilles  el  Irosseaux  lellenient  serré,  qu'il  ne  s'en  perde  point,  mais 
que  iceux,  soyent  rompus  (^t  cassez,  et  (|ue  pour  ci-  l'aire  il  demande  le  maistir  el  laillrur  et 
advise  sy  tout  le  nombre  (|u'il  a  reccn  du  laillem-  se  trouve  en  conh'ontant  son  livre  avec  ccdiuy 
du  tailleur,  tellement  qu'il  soit  seiu'  (pi'il  n'eu  aye  point  de  perdu  ny  esgaré. 

Que  lesdits  pilles  et  trosst^aux,  lompus  comme  dessus  esl  dit,  demeureni  el  soyent  à  la 
garde. 

Qu'il  n'ayt  à  passer  point  d'escus,  tallers  et  testons  et  demy  testons,  (|u'ilz  ne  soyeut  de  poidz 
oiïlonné  pai'  les  ordonnances,  (|u'il  ne  passe  aus.sy  les  pièces  île  trois  solz,  pièces  de  neuf  deniers 
et  i|uartz,  qu'ilz  ne  soyent  de  poidz  contenu  es  ordonnances. 

Item,  qu'il  mette  en  boitte  dès  un  marc  jusqnes  à  II  des  tallers,  demy-tallers,  testons, 
demy-tesloiis,  la  valleiir  de  demy-teston,  et  de  I .")  juscjnes  à  2i-  deux  testons,  et  de  23,3  demy 
testons,  et  ainsv  suivamment  à  rate. 


/.'o///'cc  cl  i-liiinjr  de  l' Exsdijvar. 

Qu'il  lace  les  essavs,  tani  d'or  que  d'argent ,  de  l'ouvrage  ipii  aiiia  esté  fondu,  pdiir  mettre 
en  œuvre,  à  la  momioye,  aux  di'sprinlz  el  cliarbnii  du  maistri'. 

Qu'il  n'emporte  aucuns  ]iaillons,  relaillez.  ny  boiilettesde  la  monnoye,  niais  laisser  Ic  tout  au 
niaistre,  lequel  sera  tenu  luy  donner  pour  chacun  essay,  tant  d'or  que  d'argent,  et  outre  la 
gaigne  qu'il  a  de  la  Seigneurie,  la  somme  de... 

95 


40  IIISTOIRK    MONÉTAIRE    HE    CENÉVE. 

Oiic  s'il  l'alldil  n'Iavir  |iliisii'ais  cssavs  il'iiiii'  iii('>iiii'  Iniili',  i|ii'il  ni'  sml   |ia\i'  iimi  |ilii>  i|ii(' 
d'iiii  essny,  sy  t'Ilc  n'avoil  esté  refoiiiliic  et  saiili'cr  lui  aliliaissiT  l'ii  IdV. 

Oiiil  \iriiiir  (|iiaiiil  If  iiiaisirc  le  mandera  |iuii|-  l'aiiv  l'ssay  et  a(l\iîe  ijiie  rien  se  |ias>e  sans 
eslre  essayi'  el  i|ae  les  (iiivriers  ne  se  l'eposent  par  sa  (h'Iïanle. 

Oii'il  ne  [lennelle  i|iie  aucune  l)es(ii,une  se  [lassi'  hors  le  reiiieile,  mais  (|ii  il  tace  n'Himilie 
quand  il  se  trouvera  linrs  ledit  remède  el  en  advertisse  la  i,'arde. 

Oue  s'il  alloil  dehors,  connue  il  a  esté  dit  en  la  cliari;e  de  la  j^aide,  i|u'il  en  advertisse  le 
général,  ailin  di'  l'excirser  jus(|ues  à  son  retour. 

Oti'il  |)ieniie  |)our  cliaciin  essay  d'or  des  |)articulieis.  .  .  et  pour  chacun  essay  d'ari;ent.  .  . 
el  rendre  les  retailles,  |iailleu.\  et  boulettes,  avec  le  rapport  de  l'essay  iju'il  aura  l'ail. 


L'olficr  ri,  rhurijc  ilti  'Dillli'iir. 

Sera  tenu  assorlir  les  nioimoyems  île  pilles  el  Irosseanx.  Irlii'iin'iil  i|iie  a  dellanl  d'iceux  ilz 
ne  soveiit  lîoniraini/,  de  n'Ianler  la  liesoiii_mie  du  maislre  :  el  Mi\enl  Icsdils  pilles  el  Irosseanx 
bien  et  iieltenicnl  lailh'/..  el  ne  perniellic  1rs  moniiovriiis  s'i'ii  servir  ipiand  ils  seront  rompus 
et  cassez. 

Oii'il  soil  vii;ill,inl  sur  si's  pilles  et  Irosseanx,  poinçons  et  matrices,  lellemenl  (pi'ilz  ne  sortent 
poinl  de  sa  puissance,  et  ipie  aucuns  de  ses  serviteurs  el  d(uneslii|ues  ne  s'en  puissent  siM'vir 
uy  transporter  hors  d(^  l,i  mounoye. 

Oii'il  ne  face  tailler  lesdits  pilles  el  lross(\aux,  poinçons  el  malrices  hors  de  la  mounoye,  ny 
à  genl  estraiigers  el  incogiuis,  allin  i|u'ilz  ne  puisseni  eslii'  conlrel'ailz  el  que  nul  n'eu  puisse 
abuse!'. 

Oii'il  les  deslivre  à  la  uanle  par  inventaire,  les  espèces,  el  le  jdur  qu'il  les  aura  delivn'Z,  allin 
(le  sçavoir  s'il  n'en  sera  point  perdu,  ny  esgaré,  (piand  on  les  rompra  comme  a  esté  dil  en  la 
charge  de  la  garde. 

Oue  s'il  alloil  dehors,  ipi'il  laisse  lelle  pi'ovision  de  [lilles  el  Irosseanx  en  la  garde,  ipie  l'on 
ni'  l'iisl  conirainci  de  se  reposer,  par  l'aulle  d'iceux  el  pour  son  alisenc(\ 

(Ui'il  roiirnisse  desdils  pilles,  Irosseanx.  poinçons  el  malrices  à  ses  des|ienilz,  el  aui'a  pour 
son  salaire,  que  le  maislre  de  inonnoye  sera  lenii  liiy  bailler,  assavoir  deux  solz  pour  chacun 
marc  d'escii.  qui  se  ballront  el  six  deniers  pour  chacun  marc  d'argenl. 

/.((  i-liiir<ir  lies  ('oiiqHiijiioia;,  laiil  (nirrirrs  r/in'  iiiiiiuiniifiirs. 

Oue  les  compagnons,  laiil  ouvriers  ipie  monnoyeui's  ayenl  leur  prr'vosi  i  lequel  se  changera 

96 


OKCJAMSATION    DK    L'aTELIER.  41 

(le  six  iiKiys  cil  six  iiidi^.  (iii  liieii  [sera|  n^'-oiiliriiK')  ;iii(|iii'l  cli.iiiiiciiii'iil  summiI  ;i|i|ii'.I('*/  le  gt'in'- 
r;il,  iiKiisIrc,  i^ardc,  l'ssjiyciir  i'(  hiilli'iir. 

Que  le  |irévost  clos  ninrii'is  rcniivc  l;i  iiesdiiiLinc  el  iiiiviai^r  du  iii.iislii'.  cl  siMvoinlc  rc>Mi\ciir 
sy  l'cssMy  en  csl  l'ail,  cl  sv  clic  csl  liicn  (Mnir  hcsiiiimncr  cl  iiicllic  cii  iciiviv. 

Qll'ilz  le  l'acciil  scavdir  à  hms  li's  cniii|iai^ii()iis  cl  liai\aillaiil  di'  sa  rliarijc,  l'I  \  iciiin'iil.  laiil 
liiy  fjiie  les  aiitn^s  an  maiidenieiil  du  iiiaisire,  sans  prendre  aiiciinc  excuse  sy  elle  n'esluil 
graiideineiit  el  du  toiil  |)ari'in[itiiirc.  lumnie  de  nialladie,  ou  iraciin  île  ses  domeslicjues,  ou 
aultres  senihlables  cas. 

Qu'ilz  ne  |ieiineltcnl  anciines  reniini's  ny  eiilans  se  niiscnei',  en  anlciini'  niaiiieie  i|iie  ce  soit, 
par  dedans  l'ouvrage,  ny  aiilres  personnes  qu'il/,  n'en  ayenl  l'ail  el  preste  le  sereinent  à  la 
Seigneurie. 

One  le  dil  pri'vosl  doiliji'  nii'llrc  les  c(inipai^non>  en  iicsn^nc  cl  Icnr  lan'  i-niiiniaiidciiicnl 
d'aller  chacun  d'eux  en  rdinrage  cl  bcsoini;iicr,  (pi'il  les  coiii^iioislra  csirc  pins  pi(i|ircs.  d 
doibjent  lesdils  compai^iKiiis  liiy  rendii'  ohi'yssance. 

Que  sy  l'ouvrage  el  la  hesongne  en  la(|iii'llc  il  li'>  aura  mis  i'>\n\\  pin-  pc^aiil  ipic  cchiv  a  <{iii 
il  l'aura  liailh''.  cl  ipi'il  se  l'ai-liast  pour  v  eslic  loii,L;iicinciil,  (pi'il  le  diiihji'  rcnnu'rcl  incltiv  un 
autre  en  son  lii'ii  et  place. 

Que  nul  des  ouvriers  ne  sorte  du  lieu  l'I.  plarc  (h'i  il  aura  csh'  iiii-^  pai-  son  pri'vost,  sans  la 
liscence  d'icidiny,  inaisipic  ions  l'ai-cnl  ce  ipiil  li'iir  iiMiiiiicinJeia,  sans  se  miM'iicr  ii\  ili'spili'r 
aucunement. 

Qu'il  ne  donne  hesoingiie  et  ne  perinelte  hesongiier  les  c(unpagiioiis  moings  de  trois  en 
coinpagnie,  mais,  s'il  est  possible,  (jifil/.  besognent  tous  ensemble  el  dung  bon  el  cummung 
accord. 

Que  s'il/,  se  voiiloyenl  diviser  l'I  partir  les  iings  et  les  aiilrcs,  (piil  m'  pcrmcllc  (pic  Idiis  les 
meilleurs  ouvriers  soyent  d'un  cosh',  cl,  au  contraire  Ions  les  nioiiidio  de  raiilre,  iiiai>  (pi  ilz 
soyent  initigm''/  les  iiiigs  avec  les  anllrcs. 

Que  ceux  (pii  sont  moindres  cl  plus  lu\  blcs  don ncnl  (pich pic  gracieux  advciilagc  aux  pins  lortz 
et  meilleurs  ouvriers,  et  anssy  ipic  les  pins  l'orlz  cl  mcillcMirs  ouvriers  se  conlcnlcnl  di'  (pielipie 
gracieuse  récompense. 

Que  s'ilz  ne  poiivovcnl  accorder  cnirc  eux,  (pic  lors  Icdil  pi(''Vosl  face  cssciiiblcr  le  gênerai, 
maistre,  garde,  essayeur  el  tailleur  cl  les  compagnons,  Ic.sipielz  les  diviseroni  el  (Hilonneronl 
combien  les  foybles  seront  leniis  d(î  donner  aux  forts  et  meilleurs  ouvriers,  el.  au  contraire, 
pour  combien  les  pins  lortz  et  meilleurs  ouvriers  se  debvront  contenter,  à  laquelle  onloimance 
seront  leniis  olitcmpi'rcr  cl  jouxte  icelle  demeurer,  lanl  les  iings  ipie  les  autres. 

Que  le  prévosl  doibje  mitigiier  cl  deslimiler  la  hesongne  ipi'il  a  receue  du  maisire  à  toutes  K'S 
compagnies,  et  icelle  retirer  a|iiès  ipielh?  sera  l'aile,  pour  la  deslivrer  et  rendre  an  maistre. 

97 


42  HISTOIRK   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Que  h'ilil  |iii'\n^l  ii'aluisi'  |iuiiil  de  smi  nllii'c.  iikiimiu'iI  muI  dilli.ufiil  cl  \i^ili;iiil  ;i  l,i  li^xniigiie, 
|iiiiii-  fslit'  iwciiipli'  aux  aiitics.  l't  i|iril  iiiriiiic  <i;m]e  sur  lniid's  les  t'ornaises  cl  coin|)a!j;nies, 
lanl  lies  antres  (|iir  ili'  la  sii'Uin'.  i|iiaiiil  il  y  aura  ilivisidii  cl  |iai'cialili''  à  l'aii'i'  laililc  lii'siiii_L!iii', 
(■niiiinc  s'ilz  l'sliiveiil  Ions  cnscnihli'  cl  en  rniniinmiuii  à  l'aiic  Iciu'  hcsoinjin'  cl  ouvraifc. 

Oiic  les  (uiviicrs  ne  [U'csscnt  pas  Inip  Icnr  iiii\iai,'c  cl  ne  passciil  aucune  besongne  au  bnyre, 
(]ue  preniièrcnicnt  elle  n'aye  çslé  passée  à  niaitcaiix  clangiiis,  allin  que  leJil  ouvrage  soil  bien 
ouvré  cl  aiTondy  cl  suil  icelluy  ouvrage  de  raisonnable  grandeur  el  non  excessive,  ny  par  Irop 
peltile. 

On'ilz  rendent  bon  coniplc  de  rniivragc  et  besongne  qn'ilz  oionl  reçeue  du  niaislre  el 
n'excèdent  point  ce  «pii  s'en  suit  pour  s'excuser  sus  les  laveures  et  remettre  les  fautes  sur  icelles 
et  ipu',  par  ce  moyen,  les  laullcs  ne  dcniein  en!  en  anieiv  :  premièrement,  que  dessus  dix  marcs 
d'escu  il  doibjc  rendre  à  li'ois  deiiieis  piés  sans  (]n'il  leui'  .-oil  permis  de  plus  outre  excéder 
ny  faire  |tins  grande  fanlte,  la(pielle  se  iloibt  trouvci'  ipiand  on  fera  ladite  lavcure  à  un  denier 
près  de  faulte. 

Oue  sur  les  testons,  demy  testons,  lallers.  il/,  ne  doibjcnt  rendre  poiu-  le  plus  de  six  deniers 
de  faulte,  dessus  dix  marcs. 

Oue  sur  les  solz,  pièces  de  trois  (]iiarlz.  ils  m^  lioibjenl  rendre  ipic  IS  deniers  de  faulte, 
dessus  dix  marcs. 

(^>ue  dessus  les  cartz,  fortz  et  deniers,  ilz  ne  doibjent  rendre  cprune  once  de  faulte,  pour  le 
|ilus.  dessus  liix  marcs. 

(Jue  toutes  telles  faultes  se  recourent,  ipiand  on  feia  la  laveure,  à  un  pour  cent  près,  et  sy  on 
avoit  travaillé  en  testons,  (|u'il  se  trouve  à  une  once  prés  dessus  cent  marcs,  et  en  pièces  de 
trois  solz  à  une  once  et  demy  dessus  cent  marcs,  et  en  solz,  pièces  de  trois  quartz  et  ipiarlz, 
à  deux  onces  près,  dessus  cent  marcs,  et  en  fortz  et  deniers  à  quattre  onces  dessus  cent  marcs. 

(^)iie  l'ouvrage  cpi'ils  rendront  an  maistre  et  sur  le  iii't  de  la  besongne  ne  soil  trouvé  pour  le 
plus  dessus  dix  marcs  (|u'une  once  de  sisailles  et  besongne  mal  faite  et  non  [)assable,  et  s'il  s'en 

tronvoit  davantage,  il  en  face  l'aire  an  maistre  et  l'en  ivndiiinr>er  s'il  en  avoit  n'cen  l'argent  et 
le  paycinenl. 

Que  les  piévosis  '  des  nionnoyes  et  ses  compagnons  fassent  coinme  a  esté  dit  du  prévost  des 
ouvriers  et  de  ses  compagnons.  Tontesfois.  qu'il  poiu'ra  donnei'  de  la  bi'songne  à  chacun  des 
monnoyeurs  en  particulier  et  à  tons  ensemble  inilitféiiMumenf.  et  seia  tenu  rendre  l'ouvrage  au 
maistre  sans  aucun  deschet. 

Qu'il  pi'cnne  garde,  l.ml  Iny  (pie  .ses  compagnons  de  bien  monnoyer  la  besongne,  soit  d'or  ou 
d'argent  el  (|uelle  soit  bien  assise,  sans  blangues,  ny  enlrenuiliiures,  et  ne  passe  aucune  pièce 
mal  ouvrée  et  cornue. 


'  Lisez  :  Ir  prcrosl. 

98 


ORGANISATION  DE   L' ATELIER.  43 

Ou'il  ne  deslivre  la  besoiiigDc  an  inaistre  après  riuVIle  sera  [a]chevée,  niaisàla  garde,  pour  la 
visiter  et  deslivrer  en  l'absence  en(piel  il  la  mette  en  la  niatrisee,  en  un  eolTre  fenné  à  la  clef, 
avec  les  pilles  et  trosseaux,  de  qnoy  il  si'ia  lenii  rendre  compte  à  la  garde  de  ceux  (lu'il  aura 
reçeu,  toutesfois  et  quantes  (pi'il  en  simm  re(|nis  par  lailite  garde. 

Que  nul  des  comjiagndns.  ouvriers  cl  mnimoyeurs  iif  doihgent  se  mr>liT  ijr  loniirr  ildr  ny 
d'argent,  ne  vendre  billon  il'or  ny  d'ai'gi'iil  londu  et  non  iiionndM',  s'il  ne  l'avoil  Idmln  à  la 
monnoye  et  par  le  sceu  et  consentement  du  inaistre,  |)our  éviter  toutes  occasions  dr  mal  Liin- 
et  estre  hors  de  toutes  supicions  mauvaises. 

Que  tous  les  oiïisiers  de  la  monnoye  rendent  l'ohéyssance  dlieuc  l'un  à  l'autre,  chacun  en 
son  degré,  et  pour  le  regard  de  l'olfice,  où  il  aura  esté  par  la  Seignemii'  oi'donné  en  (ihsiMxant 
les  ordonnances  par  eux  données,  sans  rien  d'icelles  ohmettre  ny  déllaisser. 


L'ordre  (jin  drlimi  estre  fiardé  eiilre  les  ciiniiioniKiiis  de  la  Uniuidi/e. 

Que  nul  ne  soit  reçeu  à  la  UKHinnyi'  ipic  priMniéremenl  ne  soit  reçeu  de  nus  Seigneurs,  el 
fait  le  seremcnt  entre  leurs  mains,  vÀ  ipic  Idus  les  cdmp;igiidiis  ay(!nl  à  relircr  leur  lettre,  pdm- 
les  monstrer  quand  besoing  sera. 

Oiu'  on  n'eslise  prévost,  sinon  de  ceux  (pii  Iravailh^nt  drilinayrcmcnl. 

Qu'il  y  aye  une  boitte  de  commun,  fermant  à  deux  clefs,  les(pu'll('s  les  deux  i)rév(i(z  aurdhl. 

Quand  on  fera  réception  d'mi  cdmiiagnon.  ipi'il  mcltc  nn  llurin  rii  hdilte. 

Que  ciiacune  sepmaini',  (juand  l'un  travaille,  (|ue  chacun  li'tMix  soit  tenu  metlir  six  deniers 
en  la  boitte. 

Que  s'il  y  avoit  un  compagmin  qm  se  Vdliisse  remuer  d'un  coslé  à  anltre,  cdinme  d'diivrier 
cà  monnoyenr,  ou  au  contraire,  (pii'  on  doibje  assemhh'r  le  général,  garde  et  mai>lre  jidur  y 
adviser,  et  luy  estant  permis,  sera  tenu  mi'llre  un  lldcin  en  la  bdille. 

Que  ou  ne  doibge  oiiviir  la  lidilte.  sinon  ipie  ce  soit  pdur  assistei'  à  (pn'lque  paonvre  l'umpa- 
gnon  estrangier,  qui  s'en  volusse  l'elomiiei-  n'ayani  |)dinl  d'aigenl.  dii  qu'il  v  en  en^l  (|iieli|u  un 
malade  ou  en  grande  nécessité,  ou  (|ue  aucuns  de  sesdits  couqiagmins  WiM  murl.  que  ,ddr>  I  (in 
doibge  bailler  sa  part  à  ses  enfans  légitimes,  aulreuient  non. 

Que  tous  soyent  tenus  obéyir  au  géiu'ral,  garde,  en  ce  i|ih'  cdnceiiie  leiu'  diïîce. 

Que  s'il  vendit  (piehpie  cduqiagndn  estiangier  (pii  Vdidusl  Iravaillei',  iiifon  ne  le  receoipve 
point  (jue  premièrement  ne  soit  reç(Mi  de  la  Seigneurie  el  fait  le  seremenl  entre  les  mains,  et 
ce  estant  fait,  que  on  luy  baille  place  cdunne  aux  anitres. 

Que  le  cdinpagndn  (|ui  Vdiddia  esire  de  la  UKinnove.  eslaul  recen  de  la  seigneurie,  sera  lemi 

99 


44  nrsToiEE  monétaire  de  genève. 

payer  aux  iiiiiipagnons  \m\cl  escus  soleil,  et  s'il  isl  lilz  de  maistre.  nu  compagnon  eloiricier  de 

hnlite  iiiiiiiiioye.  si'ra  Iimhi  pavri-  (piallre  esciis  sulcil,  rt  c'ist  pniir  son  apprriilissage. 

Item,  sera  tenu  payer  aux  compagnons  et  iilliciiTs  de  ladite  monnoye.  le  jinir  ipi"ilserareçeu, 
le  banqiii'l.  soil  a  disné.  on  à  soiipé.  ou  pniii-  ic-jnv  rini|  llmins.  cl  li'dil  jour  Itiy  sera  présenté 
un  marteau  pour  ouvrer  et  un  maillet  pour  nioiuioyer.  m  pienant  lequel  luy  |)laira  et  après 

l'i-ra  serement  ciili'i'  les  mains  du  uiMiéral.  on  de  la  Ljardr.  d'i'slre  lovai  rn  tout  rt  partdut. 

Item,  sera  temi  esire  apprenti!'  trois  mois  et  travailler  d'ordinayre  s'il  y  a  de  la  besongne 
dedans,  lesquelz  trois  moys  ne  gagnera  point  d'argent,  et  estant  expirez  pourra  faire  son  essay 
.sv  bon  luy  seudile,  auijnel  jour  sera  tenu  payer  un  haucquet.  ou  pour  iceluy  cint]  llorins. 

Et  pour  son  essay  sera  tenu  rendre  de  net.  s'il  est  ouvrier,  cinq  marcs  d'ouvrage,  soit  quartz, 
.solz,  ou  troitz  solz,  bien  taillés  et  bien  ouvri'z,  cl  c'est  en  liyvers  despuys  cinq  heures  du  matin 
j'isques  à  cinq  heures  du  vespre.  Et  en  été.  iliqiuis  le  soleil  levant  jusques  au  soleil  couchant. 
Et  s'il  est  monnoyeur.  sera  ti'un  rendre  dix  niarr  de  net  liien  monnoyé,  et  leipiel  essay  sera 
présenté  au  général,  garde,  maistre  et  compagnons,  pour  veoiret  visiter  s'il  est  bien  et  dlieue- 
ment  fait  pour  en  cognoistre  et  ordonner  ainsy  que  de  raison.  Ouc  s'il  advenoit  qu'il  ne  fust 
recepvable,  que  allors  sera  tenu  estre  encores  trois  mois  apprentif.  ou  soit  recrochon,  sans  rien 
'faiijner. 

Item,  sera  tenu  Inlil  joui'  (Inmier  à  desjruner.  ou  à  gnusicr  aux  i-om|KiL;uous,  ou  imui'  cela 
qiiatin'  IV..  excepté  que.  sy  du  cosié  où  il  sera,  s'il  l'ail  nqinM'r  les  compagnons.  crain.Liiiant 
(|u'ilz  lie  liiv  cmpeschent  à  faire  son  essay,  sera  tenu  Imw  doimei'  à  disner  millir  cf  que  dessus. 

Iti'iu.  pendant  Ifs  Imis  niuys  qu'il  sera  appreiilif.  du  ju>ques  a  ce  qu'il  aura  l'ail  .-^on  essav, 
sera  leini  de  servii-  les  compagnons  eu  cliosi'S  licites  et  pal'  ce  niuyen  sei'a  franc  de  son  escol 
quand  ilz  Imi\  ninl  iMweinlile. 

Item,  que  nul  a|i|irentil'  a\t  pail  eu  la  ii''iT|iliiin  d'aucun  l'dinpagunn  qui\  pri'niii'Tenient. 
n'aye  lait  son  essay  et  esté  accepté. 

Ileui.  ipie  lnii>  l'i luipaguiius  aveul  à  Sii\    ti'uii'  aiT(iUsti('Z  Inunievleini'iil. 

Item,  que  l'eluv  ipii  aura  i^sté  i-.qirins  et  convaincu  de  larcin  l'I  antres  crimes  ne  soit  recen 
en  la  compagnie. 

Item,  que  nul  desdits  compagnons  ayeid  à  faire  remetti'e  |»ar  devant  la  Seigneurie.  (Ui  Mon- 
sieur le  l.ieiilenanl.  jiniu'  délite,  ou  injure,  aucun  de  sesdits  cnmiiagnons.  i|ue.  i>remiéremenl 
ne  se  soit  [tiaini  par  de\anl  li'  ueniTal.  -arde.  inai>tre  et  conqiagnons.  et  ne  luy  estant  faite 
raisiui.  pourra  suyvre  sou  drnil  p.ir  jn^tici'.  Inntesfois.  sy  c'est  pour  dehle.  sera  tenu  se  payer 
à  movlié  liiiefve. 

Oae  tons  leMlil<  cniupaLiiions  soveni  lenu>  uIh'm-  cl  salisl'aire  à  ee  qui  si-ra  (■oiineii  par  le  gé- 
néral, garde,  maistre  et  conqiagnons,  pourveuipi'il  n'excède  cin(|  solz  en  argent  et  ipiinze  joins 
de  chômage,  et  qui'  l'ariienl  soit  iiu<  en  la  boitte. 

100 


ORGANISATION   DE   l'aTELIER.  45 

(juc  toutes  faillies  et  aiiiiiiiMidos  qui  se  fe.ronl  eiilre  les  comii.'ii^iinns  soyerit  mises  eu  la  lioitte. 

Que  l'apprentif,  soit  recroclioii,  ayaut  lait  sou  essay  counne  il  appartient,  luy  soit  baillé  lettre 
ilattestation  par  sou  ])révost  et  eouipagiious. 

Qu(;  nul  desdits  rouipagnons  aye  à  travailler  à  aultre  nionnoye,  (jueile  qu'elle  soit,  sans  la 
liscence  de  la  Seigneurie  et  congé  de  son  prévost  et  compagnons,  à  peyne  d'estre  privé  de  ladite 
monnoye  et  d'estre  cliastié  selon  le  plaisir  de  la  Seigneurie  '. 


(>iiAi>niîK  II 

EMPLACEMENTS  DE  L'ATPXIEll 

Nous  avons  loiit  lieu  de  supposer  que  rancicn  alclior  cpiscopar,  fermé  au 
XVme  siècle,  se  Irouvail  placé  à  proximité  de  i'éiilise  de  Saint-Pierre  et  de  l'Èvèché. 
Ce  fut  dans  une  maison  située  en  face  de  celle  église  que  l'on  installa  le  nouvel 
atelier  monétaire,  dans  les  derniers  mois  de  1535.  Ce  picmier  élaltlissemenl  ne 
fut  pas  de  longue  durée.  Voici  ce  (iu(>  nous  lisons  à  ce  sujet  dans  les  Registres 
du  Conseil,  à   la  date  du   16  novembre  1543  :  «  IMaclic  pour  fere  la  monoye. 

'  (iniiides  Arcliives  de  Xeiicliiilcl,  <'..  ■>\ .  n"  H. 

^  Nous  avons  liéjà  pailé,  thuis  notre  inlrodiiclion,  de  râtelier  de  la  Croix  de  Cornavin.  ouvert  en 
1448  i)ar  le  duc  Louis  de  Savoie.  Cet  atelier  si-  trouvait  situé  au  nord  de  la  ville  et  en  dehors  des 
portes.  Antoine  Froment.  chroni(]Meur  du  Wl"'"  siècle,  rappelle,  à  ce  sujet,  (pi'autrefois  le  duc  de 
Savoie  faisait  l)atti-e  monnaie  «  dehors  la  ville,  auprès  de  la  porte  Saint-Gervés,  seplante-quatre  pas 
en  tirant  à  Lausanne  »  {Lc^i  Ackx  H  (jeskswerimUinix (Je  la  dlé île  Genève,  éd.  lievilliod,  tSIii,  p.  229). 
D'après  François  l{(inivard,  qui  écrivait  aussi  peu  après  lii  l'.éformalion,  l'atelier  de  Cornavin  aurait 
été  démoli  en  1 .530  :  «  Toutt(!slbis.  la  uuiysou  de  la  Monnoye,  ijuestoit  droict  hors  la  porte  de  Coruevin 
et  appartenait  au  Duc.  et  pour  amour  d'elle,  ciu(|  ou  six,  questoient  autour,  furent  arrasées.  » 
{Clinmiijues  ilr  Cnière,  éd.  Kevilliod,  IHGl,  t.  II,  p.  42(1).  Cette  mention  est  dilTicile  à  concilier  avec 
une  autre,  non  moins  précise,  émanant  des  itegistres  du  Conseil,  en  date  du  19  avril  1339  :  «  Expé- 
dition de  laz  moyson  de  laz  Monoye  estant  eu  St.-Gervex,  230  escus  »  (R.  C.  1539,  vol.  33,  f  92\ 
1,1'  22  avril,  ce  prix  est  ahnissé  à  220  écus,  et  ladite  maison  est  adjugée  an  sieur  de  la  nàlie-Champion 
ilhid.,  f"  93).  Ou  possède,  en  outre,  des  comptes  de  l'atelier  de  Cornavin  jusqu'en  i:)32  (^D.  Promis, 
op.  cit.,  t.  I,  p.  8);  il  parait  doue  prohahh;  que  ce  fut  hien  celte  année-là  i|ue  l'atelier  fut  fermé;  on 
a  de  la  peine,  dès  lors,  à  c(impr(Midre  l'assertion  de  I?iinivard. 

TOMl-:   I.  101  15 


46  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

Pour  ce  que  là  où  est  la  inouoye,  devant  St-Piene,  n'est  lieu  propice,  à  cause  du 
sermon  du  Consistoyi'e  el  de  la  justice  du  Sr  lieutenant.  Ordonné  que  les  (jualties 
S^"  commys  sus  les  nionoyes,  le  maystre  de  la  monoye  et  les  olficiers  et  ovriers 
d'icelle,  doybge  allé  visité  le  lieu  plus  comode,  aftin  sus  leui'  iclalioii  il  advisc  El 
(|u'ils  ayent  à  visité  l'hospilal  du  pont  du  Rosne,  pour  voyer  si  le  lieu  seroy 
propice,  aul  non.  '  » 

L'hôpital  de  Notre-Dame  du  Pont  du  Rhône  «'tait  situé  derrière  l'hôtellerie  des 
Trois-Rois,  au  bas  de  la  Cité.  Comme  il  se  trouvait  fermé  depuis  plusieurs  années, 
le  Conseil  avait  iiatuiellement  soniié  à  l'utiliser  en  y  [daçant  l'atelier  monétaire. 
Ce  fut  aussi  l'avis  des  commissaires,  qui  rapportèrent  sur  ce  sujet  le  19  novem- 
bre 1543  :  «  Lieu  poui-  liashe  la  monoye  de  la  ville.  Les  S^"  députés  sur  cella 
hont  refférus  qu'il  n'on  trouvé  lieu  plus  propice  pour  cella  que  la  moyson  de 
l'hospital  du  pont  du  Rosne  et,  sur  ce  ordoné  que  le  lieu  soyt  mis  en  ordre  el  la 
charge  de  ce  fere  a  esté  donné  au  S^'  Pernet  De  Fosses  ',  etc.  » 

Les  réparations  nécessaires  pour  l'aménagement  de  l'hôpital  du  Pont  du  Rhône 
furent  de  suite  entreprises  et,  avant  la  iîn  de  l'année  1543,  l'atelier  y  était  installé. 
Cette  installation  subsista  pendant  près  d'un  siècle  et  demi,  mais,  vers  la  fin  du 
XVII""'  siècle,  la  vétusté  de  l'édifice  de  la  Monnaie  en  rendit  le  séjour  peu  com- 
mode, sinon  dangereux.  C'est  ainsi  que  nous  lisons,  en  dale  du  1  i  août  1675  ', 
dans  les  Registres  du  Conseil,  qu'une  partie  de  la  Monnaie  est  tombée  en  ruine. 
Cette  partie  fut  vendue  au  sieur  Lacombe,  hôtelier  des  Trois-Rois.  Enfin,  le 
20  juillet  1081  *,  le  Conseil  arrête  que  la  Monnaie  sera  transférée  dans  la  maison 
de  Saint-Apre,  non  loin  de  l'Arsenal.  Cette  maison  qui,  depuis  1557  \  était  la 
propriété  de  la  Seigneurie,  se  trouvait  située  dans  l'espace  aujourd'hui  compris 
entre  la  rue  des  Granges,  la  rue  et  la  rampe  de  la  Treille,  et  non  loin  de  l'ilôlel 
de  Ville.  Malgré  les  avantages  que  présentait  le  nouvel  emplacement  de  l'atelier 
monétaire,  nous  allons  voir  que,  trente-six  ans  plus  tard,  il  se  trouvait  de  nouveau 
condamné  à  un  troisième  déplacement,  qui  devait  être  suivi  de  plusieurs  autres. 


'  R.  C.  1543,  vol.  .37,  ("  276.  —  ''  Ihul.  —  '  H.  C.  KiT.o,  vol.  I7;i,  p.  ;)i8. 

*  R.  C.  1681,  vol.  181,  p.  230. 

*  J.-B.-G.  Giiliffe,  Genèri'  Jiistoriqnr  li  iirrliéolixjitjiic.  Oenove  cl  Hàle  1872:  iii-i".  p.  13o. 

102 


ORGANISATION    DE    LATKLIER.  47 

En  ellel,  le  17  novembre  1717  ',  le  Conseil  donne  l'ordre  au  général  de  Monnaie, 
Ami  Le  P'oit,  de  Caire  transporter  provisoirement  les  balanciers  dans  l'antichambre 
de  la  salle  du  Conseil,  à  l'Hôtel  de  Ville,  jusqu'à  ce  qu'on  puisse  les  placer  dans 
un  local  mieux  ap|troprié  à  leur  destination.  Cependant,  la  fonderie  demeurait  à 
Saint-Apre. 

Le  28  janvier  1718  ',  la  Chambre  des  Comptes  arrête  d'aménager  une  portion 
de  l'Hôtel  de  Ville,  pour  y  placer  l'atelier  de  frappe.  Ce  nouveau  local  se  trouvait 
situé  dans  la  portion  sud  de  l'Hôtel  de  Ville,  au-dessous  de  la  salle  des  fiefs.  Mais 
là  ne  devaient  pas  se  borner  les  pérégrinations  de  la  Monnaie.  Vers  le  milieu  du 
XVIH""  siècle,  nous  ne  savons  ni  à  quelle  date,  ni  pour  quels  motifs,  la  fonderie 
fut  transférée  dans  un  bâtiment  du  bastion  de  Hollande;  en  juillet  1782  '.  le 
matériel  de  celte  fonderie  fut  entreposé  à  l'Hôtel  de  Ville,  probablement  pour 
faire  place  aux  troupes  allii-es  qui  venaient  d'entrer  à  Genève.  En  1785',  Jacques 
Gresset,  maître  de  Monnaie,  obtint  du  Conseil  l'autorisation  de  frapper  chez  lui, 
à  Vandœuvres,  des  pièces  de  deux-quarts.  Une  permission  semblable  fut  octroyée 
à  Paul  Binet,  en  1788.  La  fonderie  fut  alors  installée  chez  ce  dernier,  la  frappe 
se  fit  à  l'Hôtel  de  Ville,  tandis  que  la  chambre  à  blanchir  les  monnaies  se  trouvait 
sur  le  boulevard,  devant  le  corps  de  garde  de  Hivc\  Les  choses  demeurèrent  en 
cet  ('tat  jusqu'en  1702. 

Nous  avons  dit,  dans  un  chapitre  précédent  ",  ((ue  les  privilèges  possédés,  dans 
d'autres  villes,  par  les  gens  de  la  Monnaie,  ne  leur  furent  pas  accordés  à  Genève. 
Toutefois,  la  maison  même  de  la  Monnaie  jouissait,  au  XVI"*  siècle,  d'une  faveur 
spéciale,  dont  bénéficiaient  les  monnayeurs  eux-mêmes  :  il  était  interdit  de  faire 
dans  cette  maison  aucune  exécution  de  jugement  rendu  en  matière  civile  ;  c'est 
ce  qui  ressort  d'une  décision  du  Conseil,  en  date  du  27  avril  1571  : 

Moiioic.  Aiil"  itinn  olliiicr.  t,e  niaisln!  et  compagnons  de  la  nionoie  se  sont  pleinlz  flurlil 
|{i(iii,  (|iie  le  jour  d'Iiyei',  vini  l'aire  exécution  à  la  inayson  de  la  nionoie,  contre  uni;  (les  coni- 
l)agnons  et,  onviieis  d'icelle,  asscavoii-  Anioine  ('liapnis,  conlie  liisance  du  passé,  et  nonolislani 
les  l'cnionliaiices  (|iiilz  luy  en  liieiil  |ireniiécenieiil,  puys  après,  le  S'  Corne,  général  d'icelle 


'   l«.  C.  1717,  vol.  210,  p.  :i9S.  —  -   l{.  C.  C.  171S.  \n\.  \i,  p.  Ifili.  —  '  H.  M.  1782. 
'  II.  M.,  178!).  —  ^  U.  M.  1788.  —  '■  Voy.  ci-dessus,  ji.  :{:!. 

103 


48  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

inonoip,  qui  y  surviiil.  lesquelles  il  niesprisal  et  lit  grand  scandale;  priant  leur  y  pruvoir. 
Iceluy  ouy.  disant  qu'il  ignoroit  ce  privilège,  a  esté  airestc  que  bonnes  remontrances  luy  en 
soient  ftiictes,  et  soit  condamné  à  estre  vingl-(|uatre  heures  en  prison,  au  pain  et  eau.  luy 
défendant  de  faire  cy-aprés  aucune  exécution  es  la  maison  de  la  nionoie  [)our  cas  civile'. 

Ce  privilège  était,  scion  toutes  probaJjililés,  im  vestige  de  l'ancienne  législation 
qui  avait  régi  la  >Ionnaie  épiscopale  ;  comme  on  n'en  trouve,  après  1571.  ni  la 
confirmation,  ni  même  aucune  mention,  on  est  en  droit  de  penser  qu'il  tomlja 
peu  à  peu  en  désuétude. 


CHAiMiia:  III 


PROCÉDÉS  DE  FABRICATION 


L'antiiiuitt'  avait  légué  aux  temps  modcincs  le  monnayage  au  marteau, 
procédé  rudimcntaire  qui  comprenait  les  opérations  principales  suivantes  : 
le  métal,  ime  lois  tondu  et  anuMK'  au  litre  voulu,  était  coulé  en  lames,  dont 
la  largeiu'  et  l'épaisseur  se  Ironvaitiil  un  peu  plus  l'ortcs  (pu'  celles  de  la 
moimaie.  Dans  le  |trincipe.  roiivrier  amenait  à  coups  de  marteau  ces  lames  à 
l'épaisseur  (pic  devait  avoir  la  monnaie,  puis  il  les  découpait  en  carreaux  qu'il 
arrondissait  avec  des  cisailles.  I^es  llans,  ainsi  l'orniés,  devaient  avoir  le  poids  de  la 
monnaie  elle-même;  ils  étaient  alors  confiés  aux  monnayeurs  chargés  d'y  mar- 
quer l'empreinlt^  qui  devait  en  faire  des  monnaies.  Pour  cela,  le  llan  était  posé 
sur  un  coin  nonuné  carré  de  pile  et  recouvert  d'un  autre  coin  nommé  trousseau. 
Le  monnayeur  frappait  alors  à  coups  de  maillet  sur  le  trousseau.  Jusqu'à  ce  (jue 
le  type  de  la  monnaie  fut  visible.  Cet  antique  procédé  avait  pour  lui  le  mérite  de 

'   R.  C.  i;)7l.  vol.  ()G.  f"  6.3. 

104 


OKGANISATIOX    DK    l.Al  KLIEK.  -lît 

la  simplicité  et  du  lion  marcln'',  iiuiis  il  ('t.iil  In's  imparfait.  Si  les  oiiviicis  et  les 
monnayeiirs  n'étaiciit  pas  sut'Iisamment  habiles,  le  diamètre  et  lYpaisscur  de  la 
monnaie  étaient  inégnliers,  l'empreinte  ('tait  plus  on  moins  marquée  et  souvent 
smiVapp(''e,  imperfections  (|ni  favorisaient  l'induslrie  illicite  des  rogneurs. 

En  France,  ce  fut  sous  le  règne  de  Henri  II,  comme  on  le  sait,  ((ue  l'on  tenta 
d'améliorer  la  fabrication  monétaire,  en  faisant  usage  d'un  iirocédé  mécani{|ue, 
le  monnayage  au  moulin.  Au  lieu  d'employer  b;  marteau  pour  amener  les  plaipies 
de  métal  à  l'épaisseur  vonlue,  on  faisait  |»asser  ces  plaques  dans  un  laminoir, 
dont  les  cylindres  étaient  mus,  généralement,  par  des  roues  à  palettes  (|ue  faisait 
tourner  un  cours  d'eau  :  de  là,  le  nom  de  moulin  ou  de  mouliiu't. 

Les  llans  n'(''taient  pas  découp('s  à  coup  de  cisailles,  mais  au  moyeu  dun 
emporte-pièce,  ce  (pii  permettait  de  les  amener  liien  plus  rapidi'mcnl  an  [loids 
réglementaire.  En  outre,  C(!s  llans,  au  lieu  d'cMce  niounayi's  à  cou|is  de  lu.iillet, 
recevaient  leui' double  empreinte  par  la  pression  d'un  balancier  à  vis,  (ju'à  l'origine 
on  appelait  aussi  un  moidinel  (^)iielque  perfectionné  (|u'il  fût,  ce  proc(''d('  n'obtint 
|)as  de  suite  la  faveiu'  qu'il  méritait.  Ea  puissante  corporation  des  momia\eius  au 
marteau  en  condjatlail  l'adoption  et,  du  règne  de  \lcu\\  Il  à  celui  de  Eouis  .Mil. 
le  monnayage  au  moulin  \\c  fut  guère  em[iloy('  en  [■rance  que  pour  la  fabiication 
des  pièces  de  cuivre,  des  jetons,  des  pieds-forts,  etc.  iMais,  sous  les  règnes  de 
Louis  XIII  et  de  Louis  XIW  les  choses  changèrent  conqdèlement.  l'.n  KJiO.  on 
employa  le  balancier  pour  la  frap|ie  des  louis  d'or  et  en  Hiio  le  monnayage  au 
marteau  fut  (b'-linitivemenl  aboli. 

L'atelier  de  (îenève  parait  avoir  suivi  de  loin  (  t-s  divers  perfectionnements;  de 
plus,  il  a  fait  usage  d'un  iroisiènie  procé-dé,  d'origine  germanique.  Voici,  du  reste, 
les  renseignements  que  nous  trouvons  dans  les  llegistres  i\u  Conseil  sur  les  divers 
procédés  de  monnayage  :  le  2  septendtre  15()I  ',  llem'i  Savoie,  (ils  de  Claude  Savoie, 
demande  au  (Conseil  la  permission  de  fair(;  faire  à  ses  frais  «  un  m«din  pmn- 
battre  des  Ihaleis  comme  ceux  de  Zurich.  »  Il  s'agit  ici,  non  pas  du  balancier,  mais 
seulement  du  laminoir,  qui  dormait  au  travail  plus  de  ré-gidarit»'  et  l'accélérait 
sensiblement.  Nous  \u\  savons  pas  si  le  Conseil  acquiesça  à  la  demande  d'Henri 

'  i«.  c.  i.'joi,  vui.  ;ic.,  1"  r.i't. 

105 


50  IIISTdlliK    MONKTAIKE    DK    (iENÈVE. 

Savoie;  on  pcnl  en  doiilor,  cai',  (liiianl  la  lin  dn  Wr""  siôolo.  il  n'csl  plus  l'ail 
mention  {\o  ro  nonvcan  prorédi'.  Au  mois  de  mai  l'iO^'.  la  veuve  de  (Jédéon 
Moilol,  maiire  de  Monnaie,  fail  achever  à  ses  frais  "  un  moulin  à  monnoies,  )) 
que  sou  mari  avait  pris  renoa^cment  de  l'aire  construire.  Ici  encore,  il  n'est 
évidemment  question  (pio  du  laminoir,  construit  à  (ienève  peul-clre  pour  la  pre- 
mière fois,  mais  ipii.  désormais,  ne  cessa  pas  dètre  employé,  .\insi.  dans  la  consti- 
tution de  deu.x  maîtres  de  Monnaie  en  H>22.  il  est  dit  que  a  les  maîtres  fourni- 
ront un  moulinet  accompli  en  toutes  ses  parties,  pour  façonner  de  la  monnoie, 

avec  foite  pièce  pour  couper  de  la  grosse  e(  petite  monnoie  (emporte-pièce) 

ensemble  les  rouages  de  bois  qu'ils  feronl.  poiu'  faire  marcher  sur  un  coins  d'eau 
(ledit  moulinet)'.  »  Celte  descriplidii  ne  peut  s'a|)pliquer  ni  an  balancier,  ni  à  la 
machine  dont  il  va  èti'e  question. 

Le  14  octobre  1687  \  on  |tropose  au  Conseil  (pic  ^(  pour  l'utilité  et  la  commodité 
|)nl(Iiqm\  on  fasse  faire  un  moulinet  jiour  la  fabrique  des  espèces  et  monnoies,  « 
et,  le  14  Janvier  1088',  on  l'ait  prêter  serment  à  Domaine  Dassier.  graveur.  «  de 
ne  montrer  à  personne  la  u)achine  que  construit  le  S'  Lecain.  touchant  la  mon- 
noie. »  Il  s'agit  donc  ici  d'une  invention  bien  dilTérenle  du  sim|ile  laminoir. 

Le  24  juillet  1G89\  le  S""  Lecain  pn'senle  en  Conseil  la  machine  «  qu'il  a  fail 
faire  |)our  battre  de  la  petite  monnoie.  laquelle  ayant  éti'  examinée,  a  été  dit 
qu'avant  de  parachever  de  graver  une  des  roues  (rouleaux),  on  en  fera  l'expé- 
rience, pour  savoir  si  elle  est  d'usage  ou  non.  » 

Ce  passage  indiqm^  ce  ([u'c'lait  celte  nouvelle  machine  :  deux  cylindres  mi'tal- 
liques  tournaient  l'un  contic  l'autre;  ils  présentaierd  chacun,  à  intervalles  ('gaux, 
la  gravure  de  quatre  coins,  de  telle  sorte  (pu*,  lorsque  chacun  des  cylindres  avait  fait 
un  tour  complet,  les  quatre  coins  de  l'im  avaient  lencontré  les  quatre  coins  de 
l'autre  et  fourni  l'empreinte  de  quatre  pièces  de  monnaie.  Celte  machine,  connue 
cl  employée  en  Allemagne  et  en  Suisse  dès  le  XVI"""  siècle,  ne  pouvait  fonctionner 
ipie  pciur  les  petites  monnaies,  à  cpii  elle  im|irimait  une  forme  légèrement  concave. 
Elle  était  d'un  usage  commode;  aussi  fut-elle  employée  à  Genève,  depuis  la  (in  du 


'  n.  <:.  I()02.  vol.  i)7,  r>  20.  —  -  W.  t.  \i\ii.  noI.  IIIO.  —  '  H.  C.  1G87,  m<\.  187.  \-'  11)',». 
'   n.  i:.  C.  I(i88,  vol.  i).  p.  321.  —   '  H.  C.  C.   1(189,  vol.  9.  p.  iOO. 

10(i 


ORGANISATION   DE   L'ATELIER.  51 

XVII""  siècle,  non  seuleinenl  jusqu'à  rintrodiiclion  du  luihuicicr.  hkiin  nu  (hc 
pendant  le  XVIIl""'  siècle  et  dans  ce  siècle-ci. 

Ce  fui  Domaine  Dassier,  graveur  de  Monnaie,  qui  pril  rinilialivc  df  demander 
un  balancier  :  le  14  aoiil  1706',  il  exposait  au  (>onseil  les  avantages  qu'il  y  ;Hir;iil 
à  pouvoir  se  servir  de  cet  instrument,  elle  Conseil  arrêtai!  d'en  taiie  construiir  un 
à  Nuremberg;  vers  la  fin  de  1708,  le  balancier  ariivait  à  Genève  et  on  rinslallait 
à  la  maison  de  Saint-Apre \ 

En  résumé,  il  paraît  probable  que  durant  le  WI'""  siècle  l'atelier  genevois  a 
exclusivement  monnayé  au  marteau;  depuis  1002,  il  a  fait  usage  du  laminoir  et 
de  l'emporte-pièce;  depuis  1689,  il  a  inlriHJuil  l.i  macliine  à  coins  mulliples  et 
depuis  1709  le  balancier. 

■   H.  C.  ITOC.  \(il.  iOC).  |).  aid. 

-'  H.  C.  ITilS.  \ol.  i>(lS.  |i.  .••)SS  ri  1!.  i;.  l/d'.l.  Mil.  :'ii'.l.  |i.  Ijlil). 


Kl"; 


DEUXIÈME  PARTIE 


ACTIVITK    1)1^    1/ATKLII^H 


cil  MM  TUE  I 


SVSTKMES   :\IOXF,TATnES 


Do  1535  à  1792,  deiix  syslômes  moïK'laii'es  (linV-rciils  oui  i'-U''  suivis  à  Genève  : 
le  florin  et  la  livre  courante.  Nous  allons  indiquer  l'origine  »l  la  nalinv  de  ces 
deux  systèmes. 

l.   Le  /huin. 

Frappé  pour  la  première  Ibis  à  Floreiu^e,  en  l:25"2,  le  llorin  d'or  a  joué  ini  rôle 
important  dans  riiisloire  monélairc  des  États  d'Europe.  Tout  d'ahord,  il  fut 
accueilli  avec  une  faveur  marquée,  non-seulement  en  Italie,  mais  dans  la  plupart 
des  autres  pays  où  le  développement  des  transactions  commerciales  rommciiçail 
à  en  faire  sentir  le  besoin;  puis,  on  le  prit  comme  modèle  et  la  [tlupart  des  ate- 
liers d'Europe  placèrent  sur  leurs  monnaies  d'or,  au  \IV""  et  au  XV"'  siècles,  la 
fleur  de  lys  épanouie,  arnu;s  de  Elorence,  et  Saint  Jean-Baptiste,  patron  de 
cette  ville.  A  la  vérité,  ces  «'ndtlèmes  furent  bientôt  abandonnés,  pour  faire  jdace 
à  d'autres,  mais  le  nom  de  llorin  subsista. 

A  roiioine,  et  dans  plusieurs  États,  douze  sols  d'argent  valaient  un  llorin  d'or, 
et  le  cn'dit  et  le  cours  de  celle  espèce  ('taient  tels  i\ut'  l'on  continua  de  compter 
en  llorins  de  douze  sols,  alois  (pie,  de|)uis  longtenqis,  ce  rapport  n'exislail  [ilus  en 

TOME    I.  !*>!'  l(i 


54  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

n 'il lit»';  la  iiiomiaif^  fra|i|ii''('  avait  (loiim''  iiaissanco  à  iiiic  momiaic  de  coiuiilt',  qui 
leiulil  à  sp  subsliliicr.  dans  plusiriirs  pays,  à  ranciciine  livre  carolinfiieniu'  do 
vingt  sols.  A  la  vérité,  oiMtc  sulistilulion  ne  se  fit  pas  partout  :  eertains  Étals  qui 
avaient  nn  grand  commerce,  comme  la  France  et  TEspague,  conservèrent  leurs 
anciens  systèmes  monétaires  et  résistèrent  ainsi  à  cette  influence  du  lldrin  que 
subirent  la  plupart  des  antres  Étals.  Grâce  à  ses  relations  avec  la  Savoie.  (  ienève 
fut  du  nombre  de  cen\-(i.  .\u  XIV  '  et  au  XV"""  siècle,  le  florin  tendit  à  rem|)lacer 
dans  les  comptes  l'ancienne  livre  genevoise  de  vingt  sols  et  en  1535  cette  substi- 
tution était  accom|die.  Le  florin  se  divisait  en  douze  sols  de  douze  deniers;  le 
denier  valait  deu.x  oboles  ou  mailles  et  chaque  obole  valait  deux  poeses'.  De  1535 
à  1702.  les  monnaies  genevoises  furent  frappées  d'après  le  système  du  florin; 
mais,  à  côté  de  celte  monnaie  de  compte,  on  en  vit  ai>paraitre  une  autre  vers  la 
fin  du  XVH"''  siècle  :  la  livre  courante. 

"2.   La  livre  couranle. 

Les  relations  commerciales  de  Genève  avec  la  France  expliquent  l'emploi  dans 
celte  ville,  concurremment  avec  des  valeurs  purement  locales,  de  la  livre  courante. 
Elle  se  nommait,  à  l'origine  «  livre  tournois,  monnaie  courante  en  celle  ville  » 
et  ne  prit  (pie  plus  tard  le  nom  de  «  livre  couranle  »  Elle  se  divisait  en  vingt  sols 
courants  de  douze  deniers  courants  chacun.  La  valeur  de  la  livre  touinois, 
relativement  à  celle  du  florin  de  Genève  a  subi  des  variations  sensibles  jusqu'à  la 
fin  du  XVII'"  siècle.  En  157()\  elle  vaut  '1  If.  (»  s.  de  (ienève;  en  Kîit)'.  elle  vaut 
3  fl".  5  s.  4  den.;  en  1653',  3  ff.  8  s.  ;  en  l(i87  ■,  3  fT.  (>  s.  Enfin,  le  18  tlécembrc 
1689',  le  ce  arrête  que,  malgré  le  snrhaussemenl  des  espèces  en  France,  l'écu 
de  3  livres  vaudra,  comme  précédemment,  10  ff.  6  s.,  ce  qui  laisse  la  livre  à 
3  ff.  6  s. 

A  partir  de  cette  époque,  la  livre  courante  devient  une  monnaie  de  compte 
genevoise,  qui  n'a  plus  rien  à  l'aire  avec  la  livre  toiunois  et  dont  la  valeur  est 


'  Le  terniP  de  poc.sv  ou  quiirl  do  (Ifiiiier,  ne  pimiit  jnis  avnir  élc  ciiiplosé  depuis  \:yx.i. 
»  H.  C.  liiTfi,  vol.  71.  I'  i-.il.  —  '  |{.  C.  I(H().  vol.  I  i.").  \k  :ili.  —  '   ]{.  C.  KilW.  vol.  \M.  p.  IS. 
••  M.  C.  IC.S7.  vol.  1S7,  1"  i»i.  —  ''■  H.  C.  I(i8<l.  vol.  18!».  p.  ili. 

1  1  () 


ACTIVITÉ    DE    1/aTKI.IEK.  55 


pour  l'avoiiir  lixro  à  '^  IV.  (>  s.,  soil  i!2  sols;  elle  siibsislcra  ainsi,  avec  des  iiilermil- 
leiices,  jiis(iir('ii  1838. 


Nous  avons  divisé  les  monnaies  genevoises  en  trois  classes  :  les  monnaies  de 
hillon  cl  de  cuivre,  les  monnaies  d'argent  et  les  monnaies  d'or,  réservant  iionr  un 
chapilre  spécial  l'élude  des  pieds-forts,  des  essais  et  des  monnaies  étrangères 
conlre-marqut'cs  à  Genève. 

Nous  commençons  notre  élude  par  les  monnaies  de  billon,  non-seulement 
parce  (pie  ce  sont  les  plus  anciennes  et  les  plus  nombreuses,  mais  encore  parce  que 
ce  sont  elles  qui  présentent  souvent  la  plus  grande  importance  numismali(pie; 
aussi,  ne  saurait-on  Irop  regretter  que  Haller,  dans  son  ouvrage  de  numismatique 
suisse',  les  ait  |)resque  entièrement  passées  sous  silence. 

Le  nom  que  nous  donnons  à  chaque  momiaie  est,  avant  tout,  celui  (pfcllç  por- 
tait lors  de  son  ('mission.  Ainsi,  de  1557  à  1059,  par  exemple,  on  a  IVappé  à 
(ienève  de  grosses  pièces  d'argent,  constamment  appelées  llialers.  En  1721,  ce 
monnayage  est  rc|)ris,  mais  sous  le  nom  d'écus  et  l'on  voit  désormais,  dans  les 
papiers  publics,  la  désignation  d'écu  être  indifféremment  appliquée  aux  Ihalers 
t'rapp('s  jusqu'en  1659  et  aux  écus  émis  des  1721.  Il  y  a  là  une  confusion  ipii  ne 
saurait  être  reproduite  dans  une  ('tude  consciencieuse  de  la  munismatique  gene- 
voise. Nous  donnerons  donc  le  nom  de  thalersaux  plus  grosses  pièces  d'argent  frap- 
pées de  1557  à  1059  et  le  nom  d'écus  à  ces  mêmes  monnaies  émises  depuis  1721. 

Les  Registres  de  la  Monnaie  et  les  Registres  du  Conseil  présentent,  en  ce  qui 
concerne  les  comptes  de  la  Monnaie,  les  lacunes  suivantes  :  de  1535  au  25  août 
1552;  du  22  février  à  la  lin  de  1553;  de  mai  1556  au  6  juin  1560;  du  25  février 
à  la  fin  de  1561  ;  du  l^^r  janvier  au  6  juillet  1587;  de  1597  à  16()9;de  1612à  1619; 
de  1621  à  1625;  de  1630  à  1632;  de  janvier  à  juin  1641  ;  1656;  de  1()58  à  1673. 
Cette  liste  explique  povnquoi,  alors  même  (pie  certaines  monnaies  existent  et  sont 
décrites  dans  la  quatrième  partie  de  ce  tiavail,  nous  n'avons  pas  pu  indiquer  les 
chiffres  de  leurs  émissions. 

'  :>cliwcizerisches  Miinz-  nnd  Médaille n-Knlniifl. 

111 


56  msTUIKK    MUXKTAIIIK    DK    GENÈVE. 


CIIAPITIU:  Il 

MONNAIES  DE  BILLON  ET  DE  CUI\1!K 

Les  pièces  de  billon  IVappôes  à  Genève  de  1535  à  1792  suiil  ;ui  iiomhie  de  onze. 
Nous  les  avons  réparties  en  trois  groupes  composés  de  telle  sorte  que,  dans  cliaiiue 
groupe,  chaque  monnaie  se  trouve  avoir  une  valeur  douMe  de  celle  qui  la  suit; 
le  dernier  groupe  lait  seul  exception  : 

Premier  groupe  :  Six-sols,  trois-sols,  six-quarts,  Irois-quarls. 

Deuxième  groupe  :  Sols,  deux-quarts,  ipiarls,  forts. 

Troisième  groupe  :  Huit-deniers,  quatre-denieis,  deniers. 

l'HEMIKIl  (iHiiri'E 

1.  Six-sols. 

La  première  meiilion  de  cette  mounaie  se  liouve  dans  les  Uegisties  du  Conseil, 
à  la  date  du  7  septembre  1537  :  (,<  Icy  est  aussi  passé  (piil  puysse  l'aire,  le  maislre 
de  Monoye,  de  pièces  de  six-sols,  de  la  marque  désarmes  de  la  Ville,  d'une  pari, 
et  de  l'aullre,  la  figure  de  Justice  debout  '.  )>  Il  ne  |i;nail  pas  (|ue  Idn  ail  exécuté 
ce  projet;  tout  au  moins,  aucune  de  ces  monnaies  ne  nous  esl  |)arvenue.  Les 
six-sols  apparlieiment  an  XMI"""  et  an  XMll""^  siècles.  iNous  trouvons  dans  le 
contrat  du  maître  de  Monnaie,  Pierre  dn  .Menrier,  à  la  date  du  li  janvier  1033, 
l'ordonnance  suivante  : 

Le  maistre  devra  faire  fabriquer  pour  la  soniine  de  fiO.OOO  fT.  de  nioiiiinie  à  noslre  coing . 
assMvoii'  :  pièces  de  fi  sols,  de  -i  sols  et  IS  deniers,  à  raison  de  7")  iï.  le  inaïc^  dn  lin  el  ■'!(>  sols 


■  i{.  c.  i;i:}7,  vol.  :{|,  r-  iii. 

'  Les  poids  dont  on  se  sorvail  à  la  Monnaie  de  ('■cni've  étaient  le  marc  de  Paris  et  ses  subdivisions  : 
le   marc   valait   8   onces  et  |ies,iii   •2iis™-.7.'):i:  l'once  v;il;iit  iï  deniers  et  jtesail  .30e"°-..ï94  :  le 

112 


ACTivrj'K  DE  l'ateueiî.  '  57 

])oiir  son  brassage,  sur  cliasqiie  marc,  en  payant  par  leilit  Meuiier  (Jeux  sols  pai'  niair  de 
soigiieuriage  et  le  remède  en  tin;  assavoir  :  un  grain  et  demy  pour  nous  et  demy-grain  pour 
ledit  maistre  de  inomioie,  au  cas  que  ledit  défaut  se  renconlre  en  hidilf  nioinidii',  el  i|uanl 
au  remède  en  taille,  il  nous  appartiendra  entièienn'iil  '. 

D'après  les  Regisd'es  de  la  ]Monnaie,  le  litre  de  celle  pièce  do  six-sols  lui.  en 

1633  ',  de  5  dcn.  10  gr.  et  la  laille  de  19  qiicnies,  tandis  que  dans  le  couranl  de 

1634  '  el  jusqu'en  lOil  ',  le  litre  en  esl  réduit  à  5  don.  7  '/,  gi"-,  li<  lai"»^  restant 
la  même  que  précédeninienl.  En  1633',  on  lit  517  n).'  de  |iièees  de  six-sols; 
913  m/  en  163i;  306  m.'  en  1638;  325  m.  4  onces"  eu  1639;  152  ni.'Cn  KiiO 
el  63  ni."  en  1641.  Ce  uionuayage  lui  alors  interrompu  jusqu'au  25  juin  1677'', 
dale  à  laquelle  il  esl  arrêlé  de  ballre  pour  2000  ('eus  de  |)ièces  de  six-sols,  à  i  den. 
de  fin  el  42  ff.  de  laille;  remède  en  laille  :  6  sols  ;  seigueuriage  :  2  11'.  (>elle 
ordonnance  fui  mise  à  exéculiou  l'année  suivanle;  il  se  ballil  486  m.  '  de  celle 
monnaie. 

Les  pièces  de  six-sols  émises  pendant  le  Wll'ue  siècle  pi'éseulenl.  au  droit. 
la  légende  GENEVA  CIVITAS,  suivie  du  niilli'siine.  avec  IVcu  de  Genève,  sur- 
monté de  l'inscription  M.  8.  el  au  revers,  la  li'gende  POST  TENEIÎUAS  LVX, 
avec  une  croix  recercelée. 

Inlerronqni  peiulanl  près  d'iui  siècle,  le  monnayage  des  six-suls  lui  lepris  en 
1764;  voici  les  ordonnances  (pii  s'y  rapporleni  : 

le''  oclobre  176 i".  -  Arrè-h'  de  lialhr  \nu\v  6000  cens  de  pièces  de  six-sols. 
à  3  den.  12  gr.  de  lin,  sans  remède;  à  la  laille  de  86  pièces;  remède  1  pièce; 
seigueuriage  3  11'.  Il  s'en  ballil  ni70  m.  i  onces'  en  17()5. 


denier  vnlail,  24  grains  el  pesnil  \k"«-.-21:\:  le  grain  pcsnil  OB™-.0.'i:i.  Ces  poids  sonml  a  l'axenir 
désignés  dans  cet  oiivriii,'e  par  les  aiirévialions  suivantes  :  marc  -  m.;  denier  -  den.:  grain  ~  gr. : 
gramme  =  grm. 

'   1^.  T.  1633,  vol.  101).^-  =  H.  !\1.  1(i:u.  -   ^  !!.  M.  lOlii.  —  '  I!.  M.  KiU.        "  H.  M.  IM3. 

"^  Dans  les  indiciitions  (p:e  nous  donnons  sur  la  miilière  en  leinie.  nous  taisons  loiijoms  abstrac- 
tion des  pièces  en  hdile.  soil  pai-re  (]iif  celles-ci  ne  sont  pas  loiijoins  indii|iiées.  soit  |iarce  (|ue  le 
ra|i]iort  des  pièces  en  lioite  à  la  matière  en  lenvre  peut  avoir  varié.  Il  est  ceiiemiant  probalile  ipn'  ce 
rap|iort  était.  |ionr  l'or,  de  \  pièce  en  boite  |iar  marc  de  matière  en  o-iivre  el  pour  l'ai-j;ent  et  le 
billon.  de  1  pièce  en  boite  pour  tO  marcs  de  matière  en  u'u\re. 

'   It.  :\1.  1634.  —  «  R.  M.  1638.  —  '■'  H.  M.  1639.  —   '"■  H.  M.  tOiO.  —  "   U.  M.   1611. 

''  M.  C.  1677.  vol.  177,  p.  2115.  —  •''  H.  M.  1678.  —  "  H.  C.C.  1764,  vol.  li»,  p.  29L 

'■■  ]{.  M.  176."). 

113 


58  IIlsrdlKK    MOXKI'AIUK    I)K    (;KNKVE. 

0  iiKiiis  1770".  —  Anèl('  de  Italtrc  1000  ni.  de  pièces  de  six-sols,  ;iii\  niV-iiies 
conditions  que  précédenimenl.  Il  en  lui  hattn  710  m.'  en  177(5  el  iOO  m/  en  1777. 

21  septembre  1790'.  -~  Arrêté  de  luillre  2000  ni.  de  pièces  de  six-sols,  aux 
mêmes  conditions  que  précédemment.  Il  en  lui  battu  2055  m.  1  once'  en  1791. 

Les  pièces  de  six-sols,  frappées  pendant  le  WlIIme  siècle,  présenleni  au  droit 
la  légende  RLSPVBLICA  (ÎENKVENSIS,  avec  les  armes  de  (".enève  surmoiilées 
dïin  soleil  et  au  levers,  la  léiiende  POST  TENEBRAS  LV\.  suivie  du  millésime, 
avec  l'inscription  six-sols,  placée  dans  le  cliamp. 

2.   Truis-sols. 

il  est  parlé  pour  la  première  lois  de  celle  monnaie  dans  les  Uegislres  du  Con- 
seil, le  27  mai  1539,  en  ces  termes  :  ^  Que  le  maysire  de  monoye  ne  doyge  plus 
bacstre  monoye,  synon  de  pièces  de  Iroys  solz,  de  demy  lésion  et  de  lésion  \  »  Tl 
ne  semble  pas  que  le  ma  lire  ail  prolité  de  l'autorisation  qui  lui  était  accordée  touchant 
les  trois-sols,  dont  on  ne  connaît  les  j)ièces  qu'à  partir  de  1554.  On  connaît  cepen- 
dant des  pièces  de  trois-sols  de  1550.  Elles  sont  fausses  et  la  malfaçon  en  est 
extrême.  De  ces  pièces  apocryphes,  on  ne  doit  pas  conclure  à  l'existence  de  pièces 
authentiques,  frappc'es  en  1550.  Nous  eslimons  que  cette  date  esl  un  anachro- 
nisme commis  par  un  faussaire  dont  nous  connaissons  d'autres  [iroduils  encore, 
datés  de  1560  et  de  1501.  La  picmière  ordonnance  relative  aux  trois-sols  est  du 
9  juillel  155-4';  il  y  esl  stipulé  (pie  celte  monnaie  sera  au  lihi'  de  5  den. 
6  gr.,  ;i  la  laille  de  15  '  ,  (piernes  ;  remède  en  loi  :  2  gr.  el  en  [loids  :  8  den.; 
seignenriage  :  (5  den.  el  brassage  :  7  s.  0  den.;  les  remèdes  appartiendionl  à  la 
Seigneurie.  Il  en  fui  frappé  <i7()  m."  en  1554  el  110  m.  '  en  1555. 

20  juin  1500'".— Taille"  :  15  ", ,  quernes;  remède:  1  pièce,  il  s'en  lit  59  m.'^ 


'   lî.  C.   I77(i.  vol.  -211,  p.  \0->.  —  '   I!.  M.  I77(;.  —  '  H.  M.  1777. 

'  i{.  C.  I7'.M),  \oi.  -'iU),  |>.  :5;i(j.  —     I!.  M.  17111.—  "  \{.  (;.  i;i:!'.).  \i>\.  xi.  (■  ii:!. 

'  H.  C.  I.'ioi,  vol.  48.  f"  ,S(i.  —  "   |{.  M.  lool.  —  ■■>  R.  .M.  IIJo.ï.  —  '"  li.  C.  loOO.  vol.  oG,  f"  lyi. 
"  .Nous  ne  menlioniioii.-^  le  lilic.  la  liiillo,  le.-*  remèdes,  le  .seigneuiiafre  et  le  brassage,  que  lors- 
qu'ils ne  sont  jias  i(lentii|iies  à  ceux  de  l'ordouHani-e  précédente. 
'*  1{.  C.  l.'iC)!.  vol.  ;■)(!,  1'  \:,i. 

114 


ACTIVITÉ    DE    l'atelier.  59 

25  jnillcl  1501  '.  -  -  Tilre  :  5  don.  3  i-r. 

9  mars  1502-.  —  Tilre  :  5  don.  2  m.;  I.iillo  :  10  (luernos:  soisncuriaco  :  1  s.  ol 
brassatio  :  8  s.  Il  on  lui  fait  :¥;9i  ni.  '  on  I5(;2;  l)l(i2  nL  '  on  1503;  iSifi  nu  ' 
en  1504;  0000  m."  on  1505;  11103  m.'  on  1500;  3005  nL"  en  1507;  1720  xu.'  on 
1508  ol  Kwî)  m."'  en  1509. 

23  mai  1570  ".  —  Tilro  :  4  don.  23  '/,  Jii'.  ;  seij»neni'iai;e  :  1  s.  3'/,  don.;  I. ras- 
sage:  9  s.  Il  s'en  ballil  1207  m"  on  1570;  1003  m.''  en  1571  el  liii  u\.'  on 
1572. 

7  anùi  1573".  —  Tilie  :  4  den.  23  gr. ;  scignenriago  :  I  s.  4den.;  brassage  : 
9  s.  8  '/.  den.  Il  on  Inl  balln  243  m.'"  en  1573. 

Novembre  I57i  ".  —  Tilro  :  4  den.  21  i^r.;  soignenriai;o  :  I  s.  8  don.;  brassage  : 
9  s.  Il  '/.^  den.  Un  on  ballil  iOil  m.'"  on  1574. 

Septembre  1575''.  —  Taille  :  10  '/,  ([norncs;  soignenriage  :  2  s.  3  don.;  bras- 
sage :  10  s.  0  den. 

20  janvier  1570'".  —  Tilre  :  4  don.  18  gr.  On  en  ballil  803  m.^'  en  1570. 

28  mars  1577"'.  —  Tilre  :  idon.  12  gr  ;  laillo  :  10  \.  tinornes;  soignenriage  : 
1  s.  Odon.  On  on  ballil  1072  nL''  on  1577;  3313  m."  en  1578  el  3315  m."  en 
1579. 

20  janvier  1580"'.  —  Tilro  :  i  don.  11  gi'.;  seigncnriai>e  :  1  s.  9  don.;  brassage: 
12  s.  On  vu  ballil  3915  m.'^  en  1580;  4014  m.'"  en  1581;  2053  m.^^  en  1582  ol 
2907  m."'  en  1583. 

28  janvier  1584- ''.  —  l.'onvortnro  do  la  Monnaio  ilr  dex  l'aisanl  ciainibc  (pic 
tout  le  billon  de  la  ville  n'y  IVil  porh',  le  (Conseil  arrèlc  (|no  lo  lilre  dos  monnaies  de 


'  r.  .\r.,  |i.  ::  —  -  il  c.  i:i(i2.  vuL  '.û,  r-  i\.—  '  il  l.  i:iC);L  \oL  :i.s.  !■  -'9;i. 

•   l{.  r..  VMYi.  vol.  .'18.  1"  Iti  et  R.  C.  VM\L  \o\.  i)9,  1"  l'O.).  —  '■  W.  M.  i:i(;'i..  —  ••■  IL  M.  LW)."). 

'  IL  M.  Lidf).  —  »  l«.  (;.  L')(J7.  voL  (i*,  I"  1)2  et  l{.  C.  \-M\H.  vol.  Oi.  f"  LJT. 

■'   It.  C.  I.")()X.  vol.  filL  f"  99  el  livl.  —  '"  IL  L.  \'MV.).  vol.  fil.  p"  lli  et  179. 

"  C  M..  |i.  11.  —   '■  1!.  C.  L'>70.  vol.  (•,;■).  f"  97  et  IL  C.  i;i7K  Mil.  (V.\.  I"  I9:L  —  ''  IL  M.   1".7I. 

"  IL  M.  i;)7->.  —   '-  C.  M.,  p.  I:L  —  "^  IL  M.  i;i7:L  —   ''  c.  M.,  y.  11.  —  "'  IL  .M.  LiTL 

'^  C.  M.,  p.  Ik  —  '0  C.  M.,  p.  15.  —  "   W.  M.  'i;i7().  —  -■'  C.  M..  \>.  Ki.  —  "  |L  .M.  i:i77. 

'"   W.  .M.  L-ns.   —  ■"  n.  c.  1579,  vol.  74.  f'"^  I  L>:i  el  ■>\\.  —  «"  C.  M.,  [i.  :'0. 

•■'  IL  C.  tilSO,  vol.  75,  r»  liO  el  i'M. 

■'-  IL  C.  i;i8l.  vol.  70,  f"»  40  et  147  el  li.  C.  l5Si.  \ol.  70,  t"  211.  —  -'  U.  C.   LiSiL  vol.  7S.  f"  S. 

■'"  IL  C.  lilS.'L  vol.  78.  f"  125  el  IL  C.   \:Wï.  \ol.  79.  f"  7.  —  ^'   It.  C.  i:i8l.  vol.  79.  I"  12. 

115 


60  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

billoii  sera  abaissé.  Titre  dos  pièces  de  Irois-sols  :  4  deii.  10  gr.;  taille  :  17  quernes; 
seigneuriale  :  1  s.  10  don.;  brassage  :  l  11.  3  s.  On  en  battit  2723  m.' 

1'^'' septembre  1585'.  —  Titre  :  i  don.  8  gr.;  laiHe  :  17  (|nernes  I  pièce; 
seigneuriage  :  1  s.  I  1  den.  On  en  battit  [WO  m.' 

27  avril  158(»'.  —  Taille  :  17  ',,  (luernes;  seigneuriage  :3s.;  brassage  :  lis. 
3  den.  On  en  battit  2038  m. 

28  juillet  1587".  —  Titre  :  i  den.  15  gr.;  taille  :  17  {|uernes.  11  en  fui  battu 
70  m.^  en  1587;  lOO  m.*  en  1588  el  1500  m,    en  1580. 

29  décendti'e  1591  '".  —  Titre  :  iden.  3  gr.;  taille  :  18  quernes;  seigneuriage  : 
3  s.  9  den.;  brassage  :  14  s.  9  den..  On  en  battit  17  4  ni."  en  1592. 

(>  novembre  1593".  —  A  la  suite  d'inic  conférence  tenue  à  Payerne,  entre  les 
États  de  Berne,  Fribourg,  Soloire,  Neucbàlel  et  Genève,  en  vue  d'uniformiser  la 
monnaie  de  ces  filais,  le  Conseil  arrête  (pie.  désormais,  les  pièces  de  trois-sols 
seront  frappées  au  litre  el  au  poids  des  bal/,  s\iisses,  à  savoir  à  4  den.  10  gr.  en  loi 
el  77  pièces  en  taille;  remède  de  loi  :  2  gr. ;  remède  de  taille  :  I  |)ièce.  On  en  battit 
45  m."  en  1593  el  55  m."  en  1594. 

10  avril  1019".  —  Le  tlduseil  accorde  aux  niailres  de  Monnaie  de  Itallre  pour 
500  t'Cus  de  pièces  debillon,  y  compris  des  Irois-sols.  elle  18  janvier  1620"  une 
permission  sendilable  est  accordée  poiu'  la  moili(''  de  celle  valeur.  Taille  :  25  ',,, 
quernes;  remède  en  loi  :  '  ,  gr."  On  en  ballil  UM)  m,"  en  ir>20. 

23janvier'\  26  mai  "'  l'I  2(5  d('cembre  1621  '.  —  Le  Conseil  accoi'de  aux  maî- 
tres de  Monnaie  de  battre  pour  3000  ('lus  de  |)ièc(^s  de  Irois-sols. 

13  mars  1622''.  —  Une  permission  sendilable  ,i  la  pn'ct'deMle  (*sl  accordée  aux 
maiires  poiu'  une  somme  de  1000  l'-cus.  l.e  monlanl.  les  litres  et  les  poids  de  ces 
deux  é'missions  nous  sont  inconnus. 

14  janvier  1(»33'\  —  Nous  avons  vn^'  que  le  maiire  de  Monnaie.  Pierre  du 


'  R.  (:.  1384.  vol.  79,  f"  99  et  H.  C.  L'iSo.  vol.  SU.  1"  C.  —  '  C.  M.,  \\.  î:>. 
'  W.  C.  \:\K>,  vol.  80,  I'""  98  et  182.  —  '  C.  M..  \>.  l'.").  —  '-  \{.  C.  KiSC).  \ol.  Si.  i"'  1  il  et  'M)i. 
<■  C.  M..  |i.  26.—  '  15.  <:.  i:i88,  vol.83,  Mi.  —  ^   It.  M.  1  iiSS.  —  ■■•  \{.  .M.   |.)89.  —  ">  C.  M.,  p.  28. 
<'   li    M.   |:,«.):>._  '«  C.  M.,  j).  29.  —   ''  H.  .M.  i;)9:5.  —   "   15.  M.  I.V.li. 

"  |{.  C.   I(;i9.  vol.  ils.  f"  7(i.  —  '*  li.  c.  IC.2(),  \ol.  119.  1"  17.—   ''   !!.  .M.  ni20.  —   "  //;/(/. 
'*-*"--'  l{.  C.  1(121.  vol.   120,  1-  !;•).  liiM'l  lilO.  —  ■--   n.  C.  IC.22.  \ol.  121.  1"  .lO. 
"  lî.  T.  Kkî:?.  \o1.  nio.  —  -'  Vii\.  li-ili'ssiis.  pa^'O  iWi. 

IKi 


ACîniTK    DE    L'aTELIKH.  G1 

iMeiirier,  reçut  à  celle  dale  l'onlic»  de  fabriquer  pour  00,000  11",  de  diverses  mon- 
naies. Les  pièces  de  Irois-sols  de  celle  émission  furenl  frappées  jusqu'en  mai  163  i 
au  lilre  de  3  den.  13  gr.;  à  la  lailie  de  24  ^|^  quernes;  remède  en  loi  :  Vj  gr.;  seigneu- 
riage  :  2  s.,  cl  de|)uis  mai  1631,  au  litre  de  3  den.  7  y^  gr.  '.  Ces  conditions  de  titre 
et  de  taille  restcreul  les  mêmes  jusqu'en  1689'.  11  fut  frappé  785  m.'  de  pièces 
de  trois-sols  en  1633;  186  m.'  de  janvier  à  mai  1634;  641  m.'  de  mai  à  décembre 
1634  et  96  m.'  en  1(;35. 

13  août  1636'.  —  Le  Conseil  accorde  au  maître  de  Monnaie  de  battre  des  pièces 
de  trois-sols,  mais  nous  ne  savons  pour  quelle  somme.  En  1636,  on  en  lit  1  i3  m.'; 
540  m.'  en  1637;  2007  m.'"  en  1638  et  2853  m."  en  1639. 

2  mars",  13  avril",  11  juillet",  13  novembre"  et  7  décembre  1640".  —  Le 
Conseil  accorde  une  si'iie  de  permissions  semblables,  pour  une  somme  totale 
de  6000  écns.  Ou  en  lit  3309  m."  en  1640;  973  m."  en  1641  ;  1925  m."  en  1642; 
1075  m.^"  en  1643;  417  m."  en  1644  et  1413  m.'^  en  1645. 

25  juillet  1646".  —  Le  Conseil  autorise  le  mailre  de  Monnaie  à  baltic  iOO  m. 
de  pièces  de  trois-sols;  on  en  battit  641  m.^*  en  1646. 

De  1554  à  1646,  le  type  des  pièces  de  trois-sols  reste  à  peu  près  le  même.  Jus- 
qu'en 1584,  ces  pièces  portent  au  droit  la  légende  GENEVA  CIVITAS,  avec  l'écu 
de  Genève,  surmonté  du  millésime,  et  au  revers  la  légende  POST  TENEBUAS  LVX. 
avec  une  croi.K  à  balustres  dans  un  encadrement  formé  de  quatre  demi-cercles. 
De  1585  à  1646,  le  millésime  fait  suite  à  la  légende  du  droit,  sauf  en  1588, 
où  il  occupe  la  même  place  qu'antérieurement  à  1585.  En  1594,  l't'cu  ligure 
au  droit  est  surmonté  d'un  aigle  impérial.  On  conserve  dans  quelques  collections 
une  monnaie  genevoise,  [)orlanl  le  millésime  de  1633,  semblable  aux  pièces  de 
trois-sols  qui  ont  été  frappées  précédemment,  mais  dont  la  croix  du  revers  est 
dénuée  des  ornemenis  qui  l'entourent  d'baijitude.  Le  poids  moyen  de  cette  pièce 


'  l'I  •■'  W.  M.  (Je  l():{3  ;i  1689.  —  ^  W.  M.  1(j:W.  -   '   K.  M.  I<J34.  —  '  Ibul.  —  '  l{.  M.  103.3. 

'   W.  C.  C.  I()3(),  vol.  o,  f"  il.  —  '  n.  M.  If;3().  —  '■'  H.  -M.  1637.  —  '"  R.  M.  1638. 

"  |{.  M.  1639.  —  '^  R.  C.  I6i0,  vol.  139.  T  33.  —  "  Ihid.,  f  o6.  —  "  lliid.,  f"  8i. 

■•'    Ihid.,  ("  IW.  —    '«   IhiiL.  {«   160.  —    "    li.   M.   I6KI. 

'»  R.  .M.  'I6i1.  —  •■•  R.  M.  1642.  —  -'"  R.  M.  1643. 

••"  R.  M.  1644.— ■■'■•' R.  M.  164o.— "  R.  C.  1646.  vol.  14:).  \>.  23. 

■^  R.  Al.  1646. 

TOME    I.  11'  17 


62  '  HISTOIRE   MOXÉTArRE   DE   GEXÈVE. 

est  de  â^^^^O  environ.  Soumise  à  l'essai',  elle  a  fourni  i  don.  9  gr.  de  fin.  soil 
365/1000.  Elle  renferme  donc  0'™-,803  d'argent  lin.  D'après  les  Registres  de  la 
Monnaie  de  l'année  1633,  la  pièce  de  trois-sols  devait  peser  2-™  .47  et  tenir  3  den. 
13  gr.  de  fin,  soil  contenir  un  poids  de  0^"  ,728  d'argent  fin.  On  voit  qu'entre  le 
titre  de  la  pièce  en  question  et  celui  du  trois-sols  ordinaire  de  1633.  l'écart  est 
sensible.  Serail-ce  l'essai  non  adopté  d'une  pièce  de  six-sols?  Cela  ne  parait  guère 
probable,  car,  d'après  les  Registres  de  la  Monnaie  de  1633,  la  pièce  de  six-sols  devait 
peser  3^"", 22  et  tenir  de  fin  5  den.  16  gr.,  c'est-à-dire  contenir  I^^^SIO  d'argent 
fin,  soit  à  peu  près  le  double  de  ce  que  contient  la  pièce  discutée.  Il  est  plus 
vraisemblable,  vu  l'analogie  de  type,  de  module  et  de  poids,  que  cette  pièce 
est  un  essai  non  adopté,  et  probablement  frappé  en  faible  quantité,  du  trois-sols 
de  1633.  La  question  de  titre  devient  alors  secondaire.  On  connaît  encore,  de 
cette  même  année  1633,  un  second  essai  rarissime  d(^  la  pièce  de  trois-sols;  il  sera 
décrit  dans  la  quatrième  partie  de  ce  travail.  Revenons  à  la  suite  des  émissions 
de  pièces  de  trois-sols. 

17  mars  1688'. —  La  Chambre  des  Comptes  arrête  de  faire  faire  un  essai  pour 
la  valeur  d'un  demi-marc  de  pièces  de  trois-sols,  an  millésime  de  1688.  à  3  den. 
de  fin  et  32  ff.  au  marc. 

2  août  1689'.  —  .Vrrèté  de  battre  pour  6000  éciis  de  pièces  de  trois-sols. 
Titre  :  3  den.  6  gr.;  taille  :  32  ff.  On  en  battit  40i  m.  3  onces*  en  1()89.  Les  pièces 
de  cette  émission  portent  au  droit  lanlôl  la  li-gende  (iENEVA  CIN  ITAS,  lanlùt 
nESPVB[LICAl  CENEVENISIS].  Sur  hiiilcs  ces  pièces,  l'écu  est  surmonté  d'un 
aigle  impérial  (|ni  coupe  le  millésime. 

1 1  août  172!  . —  .Vrrètéde  battre  pour  2000  écus  de  pièces  de  trois-sols.  Titre: 
2  den.  18  gr. ;  remède  en  loi  :  2  gr.;  remède  en  taille  :  2  [lièces.  On  en  battit  706 m. 
6  onces  '  en  1722. 

2  juillet  1726  '■.  —  Arrêté  de  battre  pour  2000  écus  de  pièces  de  trois-sols.  Pas 


'  Tous  les  e.^sais  ipie  nous  ritons  ilaiis  ret  ouvrage  oui  été  faits  gratuiltMiieiil  [lai-  MM.  Iiuliger. 
essayeurs-jurés  fédéraux,  que  nous  i-emenions  ici  de  leui-  complaisance. 
»  H.  C.  C.  1688.  vol.  o,  p.  :j:K).  —  '  n.  C.  IfiSa.  vol.  I89,  p.  :M3. 

*  R.  M.  1689.  —  '-   n.  C.  \li\,  vol.  iH),  p.  366.  —  "   H.  M.  1721. 

•  lî.  i:.  1726.  M,\.  iH\.  p.  nv.\. 

lis 


ACTIVITK    I)K    L'aTKMER.  63 

(le  n'iiK'dc  (Ml  loi  ;  ri'iiiôck'  de  laille  :  (>  s.  ;  sciij;ii(Miii;ii:(.'  :  2  11'.  7  s.  (I  dcii.  On  en 
h.iltil  f)i2  III.  "2  onces  l"!  deii.  '  en  II-Hk 

i  avril  17(i3  '.  —  Airèl(''  de  baltie  pour  3000  éciis  de  pièces  de  Irois-sols.  Titre  : 
2  den.  12  oc.  On  en  battit  1290  m.  4  onces'  en  17G3. 

1er  octobre  1704'.  —  Arrête'  de  battre  pour  2000  écus  de  pièces  de  Irois-sols. 
Seigneuriale  :  30  s.  On  en  battit  730  m.  2  onces'  en  1704  et  1427  ni.  4  onces'  en 
1766. 

20  mars  1776  '.  —  Arrèl('  de  iialtrc  KKIO  m.  de  pièces  de  Irois-.sols.  11  en  lui 
Irappi'  1001  ni.  '  en  1776. 

21  septembre  1700'.  —  Arrèl/'  de  batlre  2000  m.  de  pièces  de  Irois-sols.  Sei- 
gneuriage  :  2  If.  10  s.  On  en  hallit  1010  m.  '    en  1700  et  101  (i  m."  en  1701. 

Les  pièces  de  Irois-sols  frappées  au  XVIll""^  siècle  présentent  au  droit  la  légende 
UESPVI5MCA  (jENKVENSIS,  avec  reçu  de  Genève,  surmonté  d'un  soleil  et  au 
revers,  la  légemle  POST  TENEBllAS  LVX,  suivie  du  millésime,  avec  la  croix 
habituelle 

3.  Six-(/uarls  ou  Dix-huil-deniers. 

Ainsi  (|ue  nous  l'avons  vu,  (îenève  prit  part,  en  1502  et  1503, à  plusieurs  coii- 
lerences  moih'taires  avec  les  Canlons  Suisses,  en  vue  d'uniformiser  sa  monnaie 
avec  celles  de  ces  divers  États.  11  en  résulta  (jue  la  pièce  de  trois-sols  de  (jenève 
l'ut,  comme  nous  l'avons  dit,  rcMulue  égale  en  valeur  aux  bal/  suisses  et  (pie  la 
pièce  de  neuf-deniers  devint  l'éipiivalent  des  krenzers.  Aucune  monnaie  genevoise 
ne  coïncidait  avec  les  denii-batz  suisses;  ce  fut  sans  doute  pour  combler  celte 
lacune  que  le  Conseil  décida  en  1503  la  frappe;  des  six-quarts.  Le  maître  de  iMon- 
naie,  Jean  Gringalet,  qui  avait  assisté  aux  conférences  de  Payerne,  devait,  mieux 
que  |»ersonne,  comprendre  l'utilité  de  cette  nouvelle  monnaie,  .\ussi,  ce  fut  lui  (pii 
en  proposa  l'émission  au  Conseil,  le  l^"''  mai  1593  et,  trois  jours  |)lus  tard,  l'arrêté 

'  |{.  M.  I72().  —  '  li.  C.  I7(i:i  vol.  ifV.\.   p.  1*0.  —  ■'  l{.  M.  1763. 

'  li.  (1.  C.  I7()'k  \o1.  I'.).  p.  n'A.  —   "  H.  M.  I7(5i.  —  "  R.  M.  1766. 

'   H.  C.  1776,  vol.  m.  11.  laS.  —  "  l{.  M.  1776.  —  ■'  W.  C.  1790,  vol.  2i)6,  p.  3,i(i. 

'»  I{.  M.  1791».  —  "  It.  M.  17!)!. 

119 


64  iTiSToinK  :\roxKT.\iiiK  i>k  ckxkvk. 

siiiv;tnl  ('lnil  pris  :  «  Le  iiuiislrc  poiin;!  Ii.illic  des  pirccs  de  si\-i|iiails  ;"i  A  dcn. 
9  gf.  (le  lin  el  M)  [(luciiiesl  on  lailie  ;  rcniôdc  en  loi  :  "2  <^v.  cl  on  laillo  2  piôcos  ; 
seigiieuriage  :3s.;  hrassaiie  :  15  s.'  »  \/.\  faliiicalion  romnionra  lo  2(>  mai  ol 
s'éleva  à  7i7  m.'  Mais  il  parail  (pi'ollo  niôoonlonla  MM.  {\v  liorno;  ils  en  éorivironi 
au  Consoil  i\v  (lonèvo  qui  loin'  dôh'iiua,  lo  0  jnillot,  Jean  CriMiialcl  «  pour 
lonr  l'aire  [taioir  la  lionlé  ol  la  valeui"  d'icollos  nionnoios  '.  »  Jean  (iringalel  reviiil 
sans  avoir  réussi  dans  sa  mission,  car,  le  Ip'aoùl  159;},  après  avoii' consullé  leurs 
alliés  de  Fribourg  et  de  Soleure',  MM.  de  Berne  se  plaignent  on  (ormes  assez  vifs 
au  Conseil  de  Genève  du  titre  trop  faible  dos  six-qnarls  nouvellemenl  battus  el 
du  genre  de  croix  qui  se  trouvait  à  leur  revers  «  ...ayez  à  vous  abstenir  d'y  mettre 
(sur  les  six-quarts)  la  croix  usitée  par  nous  et  le  reste  de  nos  alliés,  ains  seulement 
la  marque  de  vos  armoiries,  comme  usez  sur  les  bacbes  (trois-sols)  et  pièces  de 
trois-quarts,  car  nous  sommes  occasionnés  vous  dire  et  déclarer  francbement  que, 
si  ne  cbangez  cette  dite  fabrication  desdits  demi-batz,  somme  résolus  de  les 
décrier,  etc.  '.  » 

La  réclamation  de  MM.  de  Berne  fut  écoutée.  Le  3  août  suivant,  la  Cbambre  des 
Conq)tes  consultée  à  col  effet,  informait  le  Conseil  que  le  titre  des  pièces  de  six- 
quarts  récemment  frappées  était  trop  bas  de  28  s.  par  marc,  ces  pièces  ayant 
été  faites  à  raison  de  7  ïï.  3  s.  l'écu,  tandis  que  le  règlement  de  Payerne  fixait  la 
valeur  de  l'écu  à  7  ff.  \  En  cons(''quenco,  lo  Conseil  écrivit  à  MM.  de  Berne  que 
cette  fabrication  serait  suspendue  jus(|u'à  une  nouvelle  conférence  '.  Celle-ci  eut 
lieu  à  Berne  le  (>  novembre  1593";  on  conformité  des  décisions  qui  y  furent  prises, 
le  Conseil  de  Genève  arrêta  que  les  [uèces  de  six-quarts  équivaudraient  aux  demi- 
batz  en  fin  et  en  poids  et  seraient  par  conséquent  battues  à  3  dcn.  17  gr.  <n\  loi 
el  à  raison  do  131  pièces  au  marc  ;  au  remède  de  loi  de  2  gr.  et  au  remède  de 
taille  de  1  pièce;  scigneuriage  :3s.;  brassage  :  15  s.  G  don."  On  battit  932  m.'" 

'  R.  C.  1593,  vol.  88,  f"  07  et  C.  M.,  ji.  28.  —  -   I{.  M.  i:w:i. 

'  H.  (].  I;i93,  vol.  88,  f"  106. 

*  Amllichc  Sanimliinn  <kr  iUlcni  ciiltiniiissisi-licii     \hsrliif(lr.   I!;iiiil  V,  Ahllioiliing  i    (l.')87-'IGn), 
ji.  'MH^  II"  i>3i). 

-'  n.  C.  \iWi,  vol.  88,  f"  M 7.    -  '•  Ihid.  —  '   lliiil. 

"  Amtlichr  Sammlinui.  Inc.  rit.,  \).  :i.31,  n"  243. 

'  C.  M.,  p.  m.  —  •"  lî.  M.  I.iili. 

120 


ACTlvnK    DE    I/aTELIKII.  (15 

de  pièces  de  si\-f|ii;u'ls  en  159i.  Ia's pièces  porlani  le  milli'siniedt'  I.V.);^  piV'M'iiiciil 
audroillalégende  (jENEVA  ("dVlïAS,  siiivirdn  millésime, aveclesarmesdedeiiève 
surmontées  d'uii  aigle  im|)éii;d  cl  au  r('V(  is,  la  h'-gcude  1H)ST  TENEUUAS  l,\\, 
avec  une  croix  patlée  et  encocliée.  Sur  les  six-quai'tsde  15i)4,  celle  croix  est  n  in- 
placée  par  une  croix  à  balustres.  Ces  émissions  turent  les  seules  du  WI"""  siècid 
mais  la  t'abrication  des  six-quarls  devait  être  repiise  au  siècle  suivant. 

14  janvier  1633  '.  —  Titre  :  2  den.  1(5  gr.;  taille  :  38  '/,  quernes;  seigueuriage  : 
2  s.  Il  en  lut  battu  122  m.  '  en  1033  et  99  m.  '  eu  1634. 

25  juin  1677  '.  —  Arrêté  de  battre  pour  lOOO  écus  de  |»ièces  de  six-ipiaris. 
Titre  :  1  den.  12  gr.  ;  taille  :  2i  fî.  ;  remède  de  taille  :3s.;  seigueuriage  :  2  IT.  On 
en  fit  1448  m.  4  onces'. 

11  août  1721  ^  —  Arrêté  de  battre  pour  1000  ('cus  de  |)ièccs  de  six-(|uarts. 
Pas  de  remède  de  taille.  On  en  til  480  m.  3  onces  '. 

21  août  1750".  —  Arrêté  de  battre  [lour  1000  écus  de  pièces  de  six-([uarts. 
Remède  de  taille  :  4  pièces;  seigueuriage  :  4  iï.  6  s.  Ou  eu  lit  i  il  m.  '. 

28  août  1762  '".  —  Arrêté  de  battre  400  m.  de  pièces  de  six-([uarts.  Ou  en  lil 
417  m.  ". 

10  juin  1765  ".  —  Arrèti'  de  battre  pour  2000  écus  de  pièces  de  six-ipiails.  (  )u 
en  fil  1339  m.  6  onces  ". 

25  novembre  1774  "■.  —  Arrêté  de  battre  500  m.  de  pièces  de  si\-(|uarls. 

25  août  1775". —  Arrêté  de  battre  500  lu.  de  pièces  de  six-quarts.  L'exécution 
de  ces  deux  ordonnances  produisit  563  m.  "  de  celte  monnaie. 

Les  pièces  de  six-quarls  émises  eu  1633  el  1634  ont  un  droit  semblable 
à  celui  des  pièces  de  1593,  sauf  que  l'aigle  impérial  s'y  trouve  supi)rimé; 
en  1678  il  reparait.  Le  levers  des  six-quarls  du  \V11"ip  siècle  est  send)lable 
à  celui  des  pièces  de  1594,  mais  quatre  llanmies  sortent  des  angles  de  la  croix. 
Les  six-quarts  émis  pendant  le  WUl"'"  siècle  présentent  au  droit  la  légende 


'  R.  T.  KJ.'Î.'Î,  vol.   100.  —  -  H.  M.  HVXi.  -    '  it.  M.  Kiiti.         '   H.  <:.  Ili77.  Mil.  177.  p.  2:i:i. 
*  H.  M.  1G78.  —  "  M.  ('..  I7->I.  vol.  2iO.  |i.  :ii9.  —  "   li.  M.   i7->2. 

»  w.  c.  i7;>o,  vol.  2;io.  p.  a'ii».  —  »  w.  m.  17oI.  —  "  n.  <:.  1702,  vol.  i>c.2,  p.  i;-):;. 

"  R.  M.  I7(i:{.  —   ■■"-  R.  C.  I7G;j,  vol.  H)l\,  p.  287.  —  ''  R.  M.  I7(;fi. 

"   li.  C.  177'p,  vol.  27.").  p.  iim.  —  '=  R.  C.  1775,  vol.  27G,  p.  410.  —   "'   R.  M.  l77o. 

121 


66  HISTOIRE    MOXÉTAIKE    JiE    GENÈVE. 

KESl»lIBLiq.\|  (;KM<:VK.\8IS,  avec.  IVcii  de  Geiirve  siimioiili-  tl  un  .soleil,  el 
au  revers,  la  léj-eude  IH)ST  TENEBU.VS  LUX.  suivie  du  niillésiiur,  avec  une 
cioix  l'oruiée  (le  colonnades  jiloljult'-es,  accompajinées  d'oiiienienls. 

4.    Trois-fjuaris  ou  .\euf-ileuicrs  ou  ParjxullDlcs. 

La  première  mention  de  celle  momiaie  se  trouve  dans  les  Uegisli'es  du  Conseil 
à  la  date  du  20  avril  1539  :  <i  Pour  ce  (|ue  le  uiayslre  de  la/  uionnoye  az  laycl 
bacslre  auleunes  pièces  de  troys  ijuarl  el  deniers.  Résoliiz  que  ledit  mayslre  de 
monoye  ne  lasse  plus  bacstre  desdictes  pièces  de  3  quars  et  deniers,  toulelîoys 
que  laz  croys  soyt  droytte  et  non  pas  brésée'  (brisée).  »  Il  est  |)rol)able  (jne  les 
pièces  au.xquelles  le  Registre  du  Ctiuseil  lail  allusion  n'étaient  (iirmi  essai  qui  ne 
nous  a  pas  été  conseivé.  Les  ordonnances  détaillées  de  1542  et  de  1548  ne  font 
|tas  mention  de  cette  monnaie  qui  n"a  régulièrement  pris  naissance  qu'à  la  suite 
d'un  arrêté  du  Conseil  en  date  du  14  septembre  1557';  en  voici  la  substance  : 
les  neui-deniers  seront  happés  au  litre  de  3  den.  di'  rni.  à  la  taille  de  36  quernes 
au  marc;  remède  en  loi  :  2gr.  et  en  taille  :  2  pièces;  seigneuriage  :  6  den.;  bras- 
sage :  7  s.  6  den.  Antérieurement  à  cet  arrêté,  le  Conseil  en  avait  pris  un  autre, 
le  30  août  1557',  {[ui  fixait  la  forme  de  la  croix  destinée  à  ligurer  au  levers  des 
trois-quarts;  cette  croix  devait  traverser  toulc  la  [lièce  et  cou|»er  la  légende. 

21  mai  1560'.  —  Taille  :  36  '/,  quernes.  On  en  fit  313  m.' 

25  juillet  1561  \  —  Titre  :  2  den.  22  gr. 

9  mars  15<)2\  —  Titre  :  2  den.  20  gr.  ;  laille  :  37  (piernes. 

23  mai  1570  \  —  Titre  :  2  den.  18  gr.;  seigneuriage  :  19  '/.  ^I''""-;  bras- 
sage :  9  s. 

16  octobre  1576'.  —  Titre  :  2  den.  12  gr.;  laille  :  39  '/.  (piernes;  seigneuriage  : 
16  den.;  brassage  :  1 1  s.  3  den.  On  en  fit  386  m. "en  1576;  21()0  m."  en  1577; 
263  m.'^  en  1578  et  266  m."  en  1579. 


'  li.  c.  i;i:i9,  \oi.  ;«,  f"  100.  —  ■'  c.  m.,  p.  6.  —  '  n.  c.  \:v.u.  vol.  .•):{.  i"  i\A.  —  *  c.  m.,  p.  6. 

»  l«.  c.  i;i(il.  \ol.  36,  f"  \M.  —  «  c.  M.,  p.  7.—  '  Ihid..  p.  S.—  «  Ibid..  p.  II.—  '  Ihid.,  p.  lo. 
">  R.  M.  l.iTfi.  —  >•   H.  M.  l.iTT.  —  '>  I!.  M.  i:378.  —  ''  M.  M.  ISTO. 

122 


ACTIVITÉ   DE    l'atelier.  67 

26  janvier  1580'.  —  ïiiro  :  2  den.  11  gr.;  taille  :  30  quernes;  seigneuriago  : 
18  (Ion.;  brassage  :  1  11.  3  <len.  On  on  lit  113  ni.  ' 
28  janvier  1584'.  —  Titre  :  2  den.  9  gr.  ;  seigneuriage  :  1  s.  10  dcn.;  brassage  : 

1  fl.  et  1  maille. 

17  mars  1587'.  —  Le  Conseil  envoie  à  MM.  de  Berne  les  litres  et  les  poids 
anxquels  se  battent  les  monnaies  de  (lenève.  Les  Irois-qnarts  son!  :iii  titre  de 

2  den.  4  gr.  ;  taille  :  30  quernes;  seignenriage  :  2  s.  10  den.  et  brassage  :  1  11.  (i  s. 
10  den. 

13  novembre  1580*.  —  Titre  :  2  den.  8  gr.;  taille  :  41  quernes;  remède  en 
poids  :  4  pièces;  seignenriage  :3s.;  brassage  :  1  11.  4  s.  2  den.  On  en  lit  i87  m.  '  en 
1590  et  807  m.'  en  1591. 

31  décembre  1501  '.  —  Titre  :  2  den.  4  gr.;  bi'assage  :  16  s.  On  en  lit  2007  ni.  '' 
en  1502. 

De  1557  à  1502,  la  pièce  de  trois-(piarls  présente  an  droit  la  légende 
GENEVA  CIVITAS,  suivie  dn  milb'siine,  avec  l'i'cn  de  (ienève  dans  nn  encadre- 
ment formé  de  trois  demi-cercles  et  an  revers,  la  b'gende  POST  TENEHUAS  LUX 
avec  une  croix  patlée  traversant  la  b'gende  el  |)(is(''e  sur  nn  eneadrenieiil  formé  de 
quatre  demi-cercles.  Le  type  de  cette  pièce  est  enqtrnnli'  à  celui  de  la  parpaillole 
de  Savoie. 

\  la  suite  des  conféiiMices  de  l'ayeine  '"  en  1503,  lors(pie  la  pièce  de  t rois-quarts 
fut  rendue  ('«gale  aux  kreuzers,  elle  fut  frap|i(''e  à  2  den.  0  gr.  en  loi  e!  178  pièces 
en  taille;  remède  en  loi  :  2  gr.  et  en  taille  :  4  pièces;  seigneuriage  :  3  s.  3  den.; 
brassage:  16  s.  3  den.  "  On  en  lit  4(i36  m.  "  en  1503;  2514  m.  ''  en  1594; 
2245  m.'*  en  1595;  1320  m."  en  1506;  20  m."  en  1610  et  1I2<;  m.'  de  1617  à 
1620. 

10  avril'"  et  0  juillet  1610";  18  janvier  1620'".   —  Le  Conseil  accorde  aux 


•  r.  M.,  p.  H).  —  ■'  H.  C.  l.'iSO,  vol.  ':■),  C  liO.  —  "  W.  (:.  1384.  \nl.  T'.i.  f"  12. 

'   \{.  C.  i:)S7,  \(iL  H->,  I"  i\->.  —  =  |{.  C.  LiSit.  vol.  Si.  f"  22S.  --  "   li.   M.  \'MM.  -   '   H.  M.  \M\. 

^  n.  c.  i:>',ii.  \oi.  so.  {"  -iM.  —  ">  n.  m.  i:w2. 

'"  Voy.  ci-iipiTs.  Troisième  Partie,  lie.lalions  nionrliurf-i  dr  Cmhr  nnr  irlrauiirr. 

"  C.  M.,  p.  29.  —  '■'   \{.  M.  1:)1):î.  —   "  M.  M.  i;)',)l.  —   "     li.  W.  l.i*»:;.  —  '•■   U.  M.   i;i9(i. 

"  li.  -M.   KJIO.—   ''•    li.  <:.  1(120,  vol.   II'.).  1"  1,S2.        '•*   1!.  C.   1(11'.».  Mil.   WX.  1"  7li. 

"■'  Ihid..  I"  121t.  —  ''"  li.  C.   |(;2(i.  viil.  110.  f"  17. 

123 


68  HISTOIRE   MONETAIRE   DE   GENEVE. 

iii.iilrt's  (lo  nioniiaii"  de  ballie  des  pièces  de  Irois-qiiarls;  nous  n'avons  pas  d'autres 
rciiseiiiiiemcnls  sur  ces  ('missions. 

18  janvier  HiiV^'.  —  Le  (Conseil  aiivlc  (|ii('  les  pièces  de  huit-deniers  tVappt'es 
en  I(»I7.  1018  el  in;2(),  seroul  rapporh  es  à  la  ^loiuiaic  el  ie(Vap|)ées  avec  le  coin 
des  pièces  de  li'ois-ijuaiis.  (Irlle  (iidoiiiiaiici'  parait  avdir  cainriK''  à  la  Monnaie 
environ  ioO  m.  de  pièces  de  Iniit-deniers,  (pii  recincnt  renipreiiite  des  pièces  de 
Irois-quarls.  Les  Iniit-deniers  avaient  ('-li''  IVappi's  à  I  den.  11)  '  ,  «if.  de  lin  el 
5 i  (pKMiies  en  taille. 

!,e  tvpe  des  pièces  de  trois-quaris.  de  1593  à  \(VM ,  s'(''caile  peu  de  celui  des 
pièces  pri'ct'dentes.  Le  droit  |)résente  les  armes  de  Cienève  renl'eruK'es  dans  un 
cercle  et  surmonli-es  d'un  aiiile  impè'rial.  I^e  revers  est  le  même. 

30  janvier  1674'.  —  Titre  :  30  j^r.;  laille  :  '21  lir.  par  pièce,  sauf  le  remède. 

25  juin  1077'.  —  Arrête'  de  lialtre  poni'  1000  l'cus  de  pièces  de  neul-deniers^ 
à  18  gr.  de  fin  et  Ki  IV.  de  taille;  remède  de  taille  :  3  s.;  seigneuriagc  :  2  IT.  On 
en  lit  005  m.  2  onces'. 

5  décembre  1707  '.  —  Arrêté  de  battre  pour  5000  11',  de  pièces  de  neuf-deniers, 
aux  mêmes  conditions  que  précédemment,  saut'  le  seigneuriagc,  qui  sera  de  30  s. 
et  le  brassage  de  I  11.  On  en  fit  332  m.' 

7  août  1715'.  —  Arrêli'  de  iialtre  pour  500  (''cus  de  pièces  de  nent-deniers,  aux 
conditions  précédentes,  sauf  le  remède  de  loi  qui  sera  de  1  gi-.  et  le  seigneuriagc 
qui  sera  de  2  tî.  7  s.  0  den.  On  en  lit  307  m." 

Octobre'"  et  0  décendjre  1730".  —  Arrêté  débattre  700  m.  de  pièces  de 
neuf-deniers,  aux  conditions  précédentes.  On  en  lit  230  m.  (i  onces"  en  1730 
el  55  i  m.  1  once  '    en  1731. 

23  août  1702".  —  Arrêté  de  battre  200  m.  de  pièces  de  neuf-deniers  aux  condi- 
tions précédentes,  mais  sans  remède  de  loi;  remède  de  taille  :  i  |)ièces;  seigncu- 
riage  :  3  ff.  On  (mi  lit  197  m." 

Ces  conditions  restèrent  les  mêmes  jusqu'en  1792. 

'  15.  C.  l(j:i'K  \o!.  l:i;i.  p.  21.—  -li.  M.  Kiiii,  K;:):').  I(i:i(i  cl  l()37.—  Mi.  C.  Kûk  \(il.  171.  |i.  i:î. 

'   l\.  C.  i(i77.  \u\.  177,  p.  i.V.y.  —  =■  11.  M.  l(i7S.  —  '    l{.  C.  1707.  \al.  2(17.  p.  KM. 

'  |{.  M.  I70S.  —  »  1{.  C.  I7i:i.  vol.  211,  p.  :{(;4.  —   '  It.  .M.  I7I(). 

•"et  "   15.  C.  \i:w.  \(.l.  22'.),  p.  I i  el  497.  —  "  W.  M.  I7W.  —  "  li.  M.  I7:il. 

"    li.  C.   I7C.2.  \(il.  2(12.  p.   I.'i.'l.   —   '■•   li.   \l.   I7():J. 

124 


ACTIVITÉ   DE   l'atelier.  09 

25  novembre  \11A'.  —  Le  Conseil  anèle  de  ballie  1000  m.  de  pièces  de 
neuf-deniers  el  le  25  aoùl  1775\  la  même  quaiililé  est  décrétée.  On  en  fil  1375  m.' 

31  décembre  178i'  —  Le  Conseil  arrête  de  battre  300  m.  de  pièces  de  neuf- 
deniers.  On  en  fit  1375  m.  ■  en  1785. 

La  pièce  de  trois-quarts  de  1078  ne  porte  pas  d'aigle  au  droit  et  la  (  roix  pattée 
du  revers  se  trouve  dans  l'encadrement  formé  par  les  qnalre  demi-cercles.  En 
Î708,  la  légende  du  droit  devient  CENEVA  riESPVr,L[I(]Al,  avec  Ir  millésime 
en  exergue  etles  armes  de  la  ville  dans  un  cercle.  En  17 15  et  depuis  cette  époque,  les 
pièces  de  trois-qnarls  portent  au  droit  la  légende  RESPVHLllCA]  GENEVENISJSJ. 
avec  les  armes  de  Genève  surmontées  d'un  soleil.  Au  revers,  et  pour  la  pièce  de 
1715  seulement,  on  remarque  une  croi.\  feuillue  et  volulée  qui  coupe  la  légende. 
A  partir  de  1715,  la 'croix  du  revers  de  la  pièce  de  Irois-quaris  est  remplacée  par 
un  aigle  éployé  el  couronné;  depuis  1753,  le  millésime  fait  suite  à  la  légende  du 
revers. 

DEl'XIÈME  GROUPE 

1.  Sols. 

Le  28  janvier  1539",  l'ancien  maître  de  monnaie,  Claude  Savoie,  rapporta  au 
Conseil,  qui  les  lui  avait  demandés,  «  deux  pilles  et  Iroys  trosseaulx  de  solz.  » 
Celle  monnaie  avait  donc  élé  ballue  avant  1539;  nous  croyons  que  ce  fui  une  de 
celles  dont  le  type  ne  devint  délinilif  ipi'après  bien  des  tàlonnemenls.  MM.  de 
Berne,  comme  nous  le  verrons  \  se  plaignirent,  en  1541,  des  perpélinds  cbange- 
ments  de  type  des  monnaies  genevoises  :  «  ...Vous  prions,  écrivaient-ils  au 
Conseil  de  Genève,  vouloir  persister  sus  un  inesnie  coing  el  marque,  soil  de  vos 
armes,  soit  autre,  sans  tant  souvent  icelle  cbanger  el  varier,  allin  t\[U'  ladite 
monnoie  se  ressemble,  et  n'ayant,  ceux  qui  la  manient,  occasion  de  prélV-rer  Lune 
des  pièces  à  l'autre,  à  raison  desdils  marques  et  coing  variables".  "  Il  est  bien 

'  H.  C.  1771,  voL  27;;.  p.  Ilfi.'i.  —  '   l«.  C.  1775,  vot.  -270,  |i.  ilO.  —  '  1!.  M.  I77;i. 
'  H.  C.  178i,  vol.  2.S7,  |i.  1410.  —  '  lî.  M.  178.5.  —  "=  M.  C.  la.TJ.  vot.  :52,  f"  287. 
'  Voy.  ci-niuM's.  Ti-oisirnic  l';iili('.  Ilrldlions  mnnrlnin-s  de  Genèri'  nrcr  l'i'lraïujeT. 
*  V.  II..  Il"  127i. 

TOME    I.  UO  18 


70  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

probable  que  les  sols  étaient  visés  dans  celte  missive;  examinons  quels  en  étaient 
les  «  marques  et  coings  varialtles.  »  Le  premier  sol  frappé  à  (îenève  porte  le 
millésime  de  i53().  11  présente,  au  droit,  la  légende  POSï  TENEBRAS  LUCEM, 
suivie  du  millésime,  avec  l'écu  de  Genève,  surmonté  de  GEINEVA  et,  au  revers, 
MIHI  SESE  FLECTET  OMNE  GNV,  avec  une  croix  feuillue,  portant  en  cœur 
le  monogramme  de  Jésus.  Blavignac'  pense  que  cette  pièce  devait  être  un  quart, 
soit  trois-deniers,  mais  ne  donne  pas  de  preuve  de  cette  assertion  qui  nous  semble 
erronée.  En  effet,  soumise  à  l'essai,  cette  pièce  a  donné  350/l()(H)  de  (in,  soit  i  den. 
4  V,  gr.  Elle  devait  être  taillée  à  36  quernes  environ;  chaque  pièce  renfermait 
donc,  à  l'origine,  ()'"", 595  de  lin.  Nous  verrons  plus  loin'  que  la  pièce  de  un-qnart 
frappée  au  commencemenl  de  153()  renferme  1  den.  22  '/,  g<"-  de  fin.  Le  poids 
original  devait  en  être  de  0*^""  ,903  environ,  ce  qui,  pour  chaque  pièce,  donne  un 
poids  de  fin  de  0'^™,145.  Or,  ce  rapport  de  0,595  à  0,145,  entre  les  poids  de  lin 
des  deux  monnaies  de  I53(),  est  sensiblement  le  même  que  celui  que  nous 
trouvons  dans  l'ordonnance  de  Î542  entre  le  poids  de  lin  des  sols  et  celui  des 
quarts.  La  pièce  portant  la  légende  MIHI  SESE  ELECTET  OMNE  GNV  est  donc 
un  sol,  et  nous  ne  pensons  pas  que  Claude  Savoie  en  ait  émis  d'un  autre  type 
Henri  Goulaz,  successeur  de  Claude  Savoie,  apporta  une  grande  activité  dans  ses 
fonctions,  et  les  produits  variés  qu'il  fabriqua  nous  ont,  pour  la  plupart,  été  con- 
servés. La  pièce  de  un-sol  de  1539  offre  un  type  nouveau  (pii,  |>lus  tard,  après 
quelqjies  changements,  deviendra  définitif.  Au  droit,  cette  pièce  présente  la  légende 
GENEVA  CIVITAS,  suivie  du  millésime,  qui  se  trouve  cou|té  par  l'aigle  impérial 
surmontant  l'écu  dtî  Genève  et  au  revers  POST  TENEBRAS  LVCE[M],  b'-gendc 
suivie  de  la  lettre  G,  avec  une  croix  fourchée  et  évid('e.  I/année  suivante,  la  lettre  G 
est  supprimée,  comme  aussi  l'aigle  éployé  qui  snrmonlait  l'écu;  LVCEN  remplace 
LVCE[M].  Enfin,  très  probablement  entre  1541  el  1542,  apparaît  une  nouvelle 
pièce  de  un-sol,  sans  millésime,  sur  laquelle  figure  de  nouveau  l'aigle  éployé. 
Celte  monnaie  appartient  sans  doulc  à  un(^  émission  d'une  certaine  importance. 
Le  titre  en  est,  d'après  l'essai  qui  a  été  fait,  de  4  den.  15  gr.  et  se  trouve  ainsi 
supérieur  de  15  gr.  au  lilrc  des  sols  prescrit  par  l'ordonnance  de  1542,  ce  qui 


Armoriai.  Ccnci-dis,  p.  'il.  —    '  Vny.  (•i-;)|)n''S.  article  Oiuirls. 

12(1 


ACTIVITE    DE    L  ATELIER.  71 

indique  liicn  que  celle  pièce  esl  anlérieure  à  celte  oidoiuiance.  Nous  placerons 
encore  dans  celle  période  de  1540  à  1542  un  certain  nombre  de  sols  qui  doivent 
èlre  considérés  comme  des  essais.  Toul  d'aliord,  la  pièce  déjà  décrite  par  M.  Morel- 
Falio'.  Elle  présente  audroil  la  légende  MONEïA  NOVA  GEBENAlWMavecl'écu 
de  Genève  surmonté  d'un  aigle  éployé  et  au  revers  POST  ÏENEBRAS  LVCEM, 
suivi  d'une  lettre  qui,  probablement,  esl  un  G.  A  cause  de  son  lype,  celle  moimaie 
doit  être  altribuée  sans  hésitation  à  Goulaz.  il  en  esl  de  même  de  [dusieurs  pièces 
dans  la  légende  desquelles  se  trouve  le  vocai)le  GEBENA  ou  GEVENA,  ou  encore 
GENENA.  On  comprend  que  ces  multiples  tâtonnements  pour  arriver  à  un  lype 
définitif  aient  molivé  la  lettre  de  MM.  de  Berne  citée  plus  baul.  Il  ne  faut  pas,  du 
reste,  s'exagérer  l'imporlance  numismatique  de  ces  changements;  c'était  au  maître 
de  Moimaie  et  parfois  même  au  graveur  ({n'eu  é'tait  laissée  l'initiative,  surtout  dans 
les  premières  années  qui  suivirent  l'ouverture  de  l'atelier.  Il  est  probable  que  ce  l'ut 
à  partir  de  1542  que  le  lype  des  sols  devint  délinilif;  en  voici  les  traits  principau.\: 
au  droit,  la  légende  GENEVA  (jIVITAS,  suivie  du  millésime,  depuis  1550,  avec 
l'écu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  é|)loyé  et, au  revers, POS'I'  TEiNEBllAS  EV.\, 
légende  suivie  de  la  mar(iue  du  maître,  avec  une  croix  fourchée  et  évidée.  Reve- 
nons aux  ordonnances  qui  concernent  les  sols. 

22  juillet  1589\  Le  Conseil  accorde  au  maître  de  Moimaie  la  permission  de 
parachever  50  m.  de  sols,  et,  le  10  septembre  de  la  même  aimée,  il  Taiitorise  à 
battre  30  m.  de  sols  par  mois.  Le  25  mai  1510',  le  Conseil  accorde  au  mailie 
de  battre  pour  200  ff.  de  sols. 

30  janvier  1542'.  —  Titre  :  4  den.;  taille  :  10  s.  8  den.;  remède  en  loi  :  2  gr. 
et  en  taille  :  I  '/,  pièce;  seigneuriage  :  6  den.;  brassage  :  7  s.  0  den. 

13  janvier  1548'.  —  Taille  :  34  ([uernes. 

Le  21  décembre  1540  %  le  parlement  de  Dôle  écrivit  au  Conseil  de  (ienève 
pour  se   [daindre   des  monnaies  de  cette  ville  qui   étaient   fort  eiii|»loyées  en 

'  A.  Morel-Fatio,  Monnaie,^  ituidiks  de  Genève  et  imitatiov^  italiennes  fabriquées  à  Bozzolo,  Dezana, 
l'assernno  et  hfessrniao.  (Imiis  V Indicateur  d'liisli)ire  et  d'antiquités  siiisses.  On/M'mt'  ;iniiéo.  \HfiV>.  ii°  4, 
p.  (U,  cl  tiriij,'e  ;i  jimiI,  bioili.  iii-8".  Zurich.  1866,  |i.  i. 

^  R.  C.  1539,  vol.  33,  f  213.  —  '  R.  C.  1540,  vol.  34,  f  247,  —  '  C.  .M.,  p.  3. 

"■  lliid..  p.  4.  —  '•  1".  n.  Il"  1448. 

127 


72  nrsToiRE  moxktaikf,  dk  ckxkve. 

rraiiclie-Çoiiitt',  mais  dont  on  liouvait  le  poids  tnip  l'aible.  Les  sols  L'iaiciil  du 
noinliie;  voici  le  passage  de  la  icllre  (iiii  les  concerne:  «  Si  désirez  lesdiles  pièces 
avoir  à  Tavenir  cours  en  ce  dil  païs,  vous  les  faicles  faire  de  manièi'e  qu'il  n'y 
ait  que  trenle-lrois  quarnes  audit  marc,  pour  le  plus,  et  que  le  milliaire  y  soil 
insculpé,  pour  cognoistre  en  quelle  annt-e  elles  auront  esté  l'aictes  et  forgées,  etc.'  » 
Celle  demande,  réitérée  le  8  janvier  1550',  fut  écoulée,  car,  le  k'"  mai'  suivant,  le 
Conseil  arrêta  de  remettre  le  millésime  aux  sols.  On  fit  SOSO  m.*  de  sols  en  1552 
et  3724  m.'  en  1554. 

G  mai  1 555  '.  —  Tilre  :  ;>  den.  23  gr.  ;  taille  :  35  quernes ;  remède  en  loi  :  2  gr. 
et  en  taille  1  pièce;  seigneuriage  :  (>  den.;  brassage  :  7  s.  0  den.  On  en  iil  95i  m.' 
en  1555. 

21  mai  1560\  —  Taille  :  35  quernes  2  pièces.  On  en  lit  1732  m.  ' 

25  juillet  15GI  '". —  Tilre  :  3  den.  21  gr.  ;  taille  :  1  42  '/,  pièces;  remède  en  taille: 
2  pièces. 

9  mars  15()2".  —  Titre  :  3  den.  10  gr.;  taille  :  3()  quernes  1  pièce;  remède 
en  loi  :  1  gr. ;  remède  en  taille  :  l  pièce.  On  en  lit  2008  m.'^ 

17  mars  l5G4-'\  —  Titre  :  3  den.  18  V,  gr.;  remède  en  loi  :  2  gr.  el  en  poids  : 
2  pièces;  seigneuriage  :  1  s.  3  den.;  brassage  :  8  s.  On  en  1112559  m."  en  I56i; 
1854  m.''  en  15G5;  125(>  m."  en  I5GG;  Iil3m."  en  15G7;  8l(i  m.'"  en  15G8 
el  100  m. '^  en  15G9. 

23  mai  1570-".  — Titre  :  3  den.  IG  gr.  ;  taille:  .3G  quernes;  seigneuriage: 
lA  den.;  brassage:  9  s.On  en  fil  31(i  m."  en  1570;  l(i02  m.^'  en  1571  et  1958  m." 
en  1572. 

7  août  1573"'.  —  Titre  :  3  den.  15  gr. ;  seigneuriage  :  18  den.;  brassage  :  10  s. 
6  •  .  den.  On  en  fit  iOGO  m." 


'   I'.  II.  Il"  t. lis.  —  '  Ihid.  —  '■  H.  C.  lôJiO.  vol.  ii.  f"  :}7!i.  —  '   t{.  .M.  lo;)2.  —  •■  W.  M.  livli. 

li.  C.  lo.oo,  vol.  49,  f"  67.  —  '  R.  .M.  1555.  —  •*  H.  C.  150(1.  \ol.  50,  f»  il. 
'  R.  C.  1501.  vol.  50.  f"  I5i.—  "  C.  M.,  p.  7.^   "   15.  C.  1502.  vol.  57,  f"  21.  -     '^  I!.  M.  i:')0:?. 
'^  C.  M.,  p.  II).         "   il.  M.  i.iOi.  —  "  R.  M.  1.505.  —  "  R.  M.  1506. 
'•  n.  C.  1.567,  vol.  62,  1"  S»2,  cl  R.  C.  1568,  vol.  62,  f"  1157.  —  "  Und.,  vol.  63,  f°  99. 
"   n.  c.  1569,  vol.  Oi.  f"  179.  —  '"  C.  M.,  p.  11.    -  "   R.  C.  i:)70.  vol.  05.  f"  97. 
=•  R.  M.  1571.    -  '■>  i;.  M.  1572.  -     •'  C.  M.,  p.  Ki. 
'■'  W.  M,  I57:{. 

128 


ACTlVriK  I)F,   l'atki.iki!.  73 

Novembic  i57i'.  —  'raille  :  Mi  '/,  (piPinos;  scii-nciiriai^o  :   I  s.  i  \,,  dcii.  On 

011  ni  3122  m.' 

Soplcmbix'  1575'.  —  Titre  :  '^  deii.  !2  i;i\;  taille  :  M*  '/.  tiuei'nes;  seigncMiriagc  : 

2  s.  Oïl  en  (il  5975  m.  ' 

20  janvier  1570'.  —  Titre  :  3  don.  10  gr.;  taille  :  Mi  '/^  iiueines;  seigneiiriage  : 
1  s.  9  (len.;  brassage  :  1  i  s.  On  en  lit  2SSH  m.  " 

2()  janvier  1580'.  —  Titre  :  3  den.  i  gr.  ;  taille  :  Mi  '.  (|nernes;  brassage  : 

12  s.  3  den.  On  en  lil  193  m.'  en  1580;  770  m.  '  en  1581  ;  <i28  m."  en  1582  cl 
385  m."  en  1583. 

28  janvier  1584". —  Titre  :  3  den.  2  gr.;  seigiienriage  :  I  s.  10  den.;  brassage  : 

I  fl.  7  den.  On  en  lil  870  m.  " 

lei-  septembre  1585". —  Titre  :  3  den.;  taille  :  37  (piernes;  seigneuriage  :  2s. 

II  den.;  brassage  :  12  s.  2  den.  On  en  lil  971  ni." 

27  avril  1580". —  Taille  :  37  '/\  ([uernes;  seigneuriage  :3s.;  brassage  :  1  i  s. 
A  den.  On  en  lil  1018  m." 

17  mars  1587  ".  —  Seigneuriage  :  3  s.  2  den.;  brassage  :  i  11.  2  s.  i  den.  On  en 
lil  1089  m."  en  1587;  2453  m.  i  onces'"  en  1588;  1 193  m.  '  en  1589;  120  ni.^^ 
en  1590  el  19  m.^^  en  1591. 

31  décembre  1591  ".  —  Titre  :  2  den.  19  gr.  ;  laille  :  38  quernes;  seigneuriage  : 

3  s.  0  den.;  brassage  :  14  s.  (i  den. 

0  novembre  1593".  —  Titre  :  2  den.  21  gr.;  taille  :  39  quernes;  seigneuriage  : 
3  s.  3  den.;  biassage  :  Il  s.  9  den.  On  en  lil  1297  m.''  en  1594;  1555  m."  en 
1595  el  1000  m."  en  1590. 

20  décembre  1009".  —  Le  Conseil  accorde  au  mailre  de  Monnaie  de  battre 
25  m.  de  sols. 


'  C.  M.,  [1.  14.  —  -  li.  M.  i:i74.  —  '■'  C.  M.,  (i.  li.  -    '  15.  M.  l'iTo.  —  '  <:.  M.-  V-   i;«. 

"  li.  M.  i;)7(i.  —   ■  C.  M.,  p.  20.  —  "  K.  M.  liiSO.  —   ■  H.  M.  l.'iSI.         '"  H.  M.  1582. 

"  1{.  C.  i;)83,  vol.  78,  f"  12!)  et  I{.  C.  L-iSi.  vol.  7(».  f°  7.  —  '-  H.  C.  i:)84,  vol.  79,  l"  12. 

"  rbid.,  C"  99  et  R.  C.  158!j,  vol.  80.  f"  G.  —  ''  H.  C.  I!i85,  vol.  80,  f"  I2i. 

"  H.  C.  l.-iS"),  vol.  80,  f"  98  et  182.  —  "  C.  M.,  p.  25.    -  "'  H.  C  i;)8().  vol.  81.  f"  lil  et  302. 

"  U.  C.  1o87,  vol.  82,  1"  62.  —  "  H.  C.  i:i88,  vol.  83,  I"  fi.  —   ■"  H.  M.  lo88.  —  ■''   U.  .M.  1589. 

"■'  l\.  M.  i:)90.  —  '•'  R.  M.  1591.  —   ''  R.  C.  1591.  vol.  8fi.  f'  244.  —  "  C.  M.,  p.  29. 

"  R.  :m.  i;;94.  —  "  r.  ai.  1595.  —  -'  r.  m.  1590.  —  •-  n.  c.  igoo.  vdi.  loo.  f  225.     ■    • 

129 


74  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GENÈA'E. 

Eu  IGll,  ou  (it  l()0  lu.  -i  onces'  de  sols,  à  45  quernes  de  laille,  au  seigneu- 
riage  de  3'/,  s.  et  1095  ni.\  de  l(it7  à  1G20.  A  partir  de  celle  dernière  date,  nous 
ne  savons  rien  de  l'exécution  des  ordonnances  relatives  aux  sols. 

10  août  1(321  '.  —  Le  Conseil  accorde  au  maître  de  Monnaie  de  battre  des  sols 
pour  150  écus,  et,  le  26  décembre*  de  celte  mi'me  année,  la  même  permission  lui 
est  accordée  pour  1000  écus. 

13  mars  1622'.  —  Les  maîtres  de  Monnaie  sont  autorisés  à  battre  pour  500  écus 
de  sols. 

15  janvier  1672*.  —  Il  est  ordonné  au  maître  de  Monnaie  de  battre  pour 
300  écus  de  sols.  Cette  ordonnance  ne  paraît  [)as  avoir  été  exécutée.  On  peut 
admettre  que,  de  1622  jusqu'à  la  tin  du  XVIII'"''  siècle,  le  monnayage  des  sols  tut 
interrompu. 

31  décembre  IT84'.  —  Ordonnance  pour  battre  800  m.  de  sols,  au  litre  de 
1  den.  ;  sans  remède;  taille  :  234  pièces;  remède  de  taille  :  i  pièces. 

28  septembie  1787".  —  Ordre  est  donné  par  le  Conseil  de  battre  pour 
2000  m.  de  sols,  à  24  lir.  de  lin,  en  loi;  sans  remède;  à  la  taille  de  234  pièces; 
au  remède  de  4  pièces;  seigneuriage  :  3  IT.  (J  s. 

Nous  avons  dit'  (juel  fut  le  type  de  la  pièce  de  un-sol  depuis  1542.  Ce  type 
ne  subit  aucun  cbangement  notable  pendant  le  XVl""  et  le  WII"*  siècle.  Quant 
aux  sols  frappés  à  la  fin  du  XVIII"'  siècle,  ils  présentent  .ui  droit  la  légende 
RESPVBLICA  CENEVENSIS,  avec  les  armes  de  Genève  surmontées  d'un  soleil  et 
au  revers  POST  TENEBP»AS  LVX,  suivie  du  millésime  et  dans  le  cbamp  :  in  sol. 

2.   Deux-quarls  ou  Six-deniers  ou  Demi-suls. 

On  lit  dans  les  Registres  du  Conseil,  en  dale  du  3  février  1550  :  «  Item,  des 
pièces  de  deux-carts  qui  ne  sont  guère  bonnes.  Est  donné  charge  au  général  qu'il 
en  advise  et  rapporte  avec  le  maislre  de  monnoies'".  »  C'est  la  première  mention 

'   l{.  M.  ICn.  —  '  n.  C.  IMO.  vol.  119,  f°  182. 

U.  C.   \{)i\,  vol.  120,  f"  203.  —  '   Ihitl..  f"  :{1(i.  —  =   li.  C.  IC.22.  vul.  121.  f"  hO. 

'■  H.  C.  1f)72.  vol.  172.  p.  21.  —  '   l{.  C.  17Ni.  \(j1.  2,S7,  [k  IHC. 

'  R.  C.  1787.  vol.  201.  p.  777.  —  '  Voy.  «i-dos.Mis.  page  71.  —  '"  H.  C.  1!)50.  vol.  ii,  f"  rîlo. 

130 


ACTIVITÉ   DE    l'atelier.  75 

qui  soit  faite  de  cette  monnaie,  et,  comme  dans  les  ordonnances  de  15i2  et  de 
1548  il  n'en  est  pas  parlé,  pas  plus  que  dans  les  comptes  du  maître  de  Monnaie 
pour  1552  et  1553,  on  est  en  droit  de  présumer  que  l'arrêt  ci-dessus  se  rapportait 
à  un  essai  plutôt  qu'à  une  émission  régulière.  Les  plus  anciennes  pièces  de 
deux-quarts  portent  le  millésime  de  1554.  Nous  trouvons  en  effet,  le  2  août  de 
celte  année,  Tordre  de  battre  «  des  demi-sols,  à  '.\  den.  de  fin,  en  loi,  et  en  poids  : 
54  quernes,  lesquels  auront  de  remède,  en  loi  :  2  gr.  et  en  poids  :  3  pièces;  pour  la 
Seigneurie  :  0  den.  et  poui'  le  brassage  :  7  s.  6  den.'  »  On  en  fit  1219  m."  en  1554 
et  689  m.'  en  1555. 

19  avril  1597  '.  —  Titre  :  I  den.  18  gr.  ;  taille  :  52  quernes;  remède  en  poids  : 
4  pièces;  seigneuriage  :  3  s.;  brassage  :  1  11.  5  s. 

2  mars  1610'.  —  Taille  :  59  quernes.  On  en  fit  697  m.'  en  1(510;  120  u\/  en 
1611  ;  66  m.'  de  1617  à  1619  et  2068  m.'  en  1620. 

3  septembre  1644'".—  Arrêté  de  battre  500  m.  de  deux-quarts,  à  1  den.  de  fin. 
en  titre,  à  la  taille  de  12  ff.,  outre  le  remède  de  fin  porlt'  par  les  précédentes 
ordonnances  et  2  quernes  de  remède  de  taille.  On  en  fil  H»  m."  en  1(544  el 
153  m."  en  1645. 

26  janvier"  et  25  juillet  1646"  -  Arrêté  de  battre  pour  un  p'oids  lolal  de 
600  m.  de  pièces  de  deux-quarts,  eu  se  tenant  à  l'ordonnance  (probablement 
celle  de  1644).  On  en  fit 891  m.'' 

3  décembre  1647  '".  —  Le  Conseil  accorde  au  maître  de  Monnaie  de  battre  pour 
300  écus  de  deux-quarts,  aux  mêmes  conditions  que  précédenunent.  Il  en  lit 
215  m." 

2  mars  1649".  —  Le  Conseil  autorise  la  frappe  de  300  m.  de  idèces  de  ileiix- 
quarts,  moyennant  la  promesse  avec  serment  qu'il  n'en  serait  pas  battu  davantage. 
On  en  fit  347  m." 

15  janvier  1650'".  —   Le  Conseil  accorde  au  maître  de  Mcnnaie  de   battre 

'  R.  C.  1",!i4,  vol.  48,  f"  99.  —  '  R.  M.  lo.'H.  —  ■'  H.  M.  liioi).  —  *   H.  C  1597.  vol.  9i.  f"  (10. 
'  C.  M.,  p.  3:L  —  '■  R.  M.  Kilo.—   ■   li.  M.  Ifill.  —  '  R.  C.  1020.  vol.  119,  f"  182. 
'  lî.  .M.  1020.  -    '"  H.  C.  lOVt.  vol.  14:{.  I"  IDO.  -    "    U.  M.  1044.  —  '-   H.  M.  1045. 
"  R.  C.  1040,  vol.  145,  1».  39.  —   "   Ihiil..  \i.  iM.         '■   It.  M.  1040. 
'"  l{.  C.  1047.  vol.  140.  1"  175.  —   "   li.  M.  104S.  -     '-   R.  C.  1049.  vol.  US.  y.   Iil7. 
'■'   li.  M.  1049.  —   '"   R.  C.  lOUn.  vol.   149.  \t.  28. 

131 


76  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

500  m.  de  [lièccs  ilc  ilciix-quarls,  aux  mêmes  condilions  (|iie  pK'eedriiiiiiciit.  Il 
en  fil  1»1()  m.'  en  1650  et  1031  m.^  en  1()51. 

30  mars'  el  30  octobre  105*2',  ;2i  janvier  1053'.  —  Le  Conseil  accorde  au 
maître  de  Monnaie  de  battre  pour  une  somme  totale  de  1000  écus  et  pour  un 
poids  de  435  m.  de  pièces  de  deux-quarts.  Il  en  lit  1218  m.  i  onces'  en  105!2  et 
130  m.  4  onces'  en  1653. 

Les  années  1654  el  1655  sont  marquées,  dans  l'histoire  monétaire  de  Genève, 
par  le  projet,  en  |)arlie  exécuU",  d'une  émission  considérable  de  pièces  de  deux- 
quarts'.  On  devait  battre  50,000  m.  de  cette  monnaie,  destinés  à  l'étranger,  au 
litre  de  J  den.  et  à  la  taille  de  14  ff.,  avec  1  fl.  de  seigneuriage.  Celle  monnaie, 
trop  faible  de  taille,  lut  décriée  en  France  dès  le  printemps  de  1655,  et  le  Conseil 
fut  obligé  de  réduire  les  deux-quarts  de  celte  émission  à  4  den.'.  Des  50,000  m. 
projetés,  il  ne  fut  en  réalité  ballu  que  4635  m.'"  dont  1200  m.  renlrèrenl  à  la 
Monnaie  pour  y  être  refondus". 

Les  pièces  de  deu.x-quarts  émises  de  1554  à  1655  présentent  au  droit  la  légende 
GLNEVA  CIVITAS,  avec  l'écu  de  Genève  surmonté  du  millésime  et  au  revers 
POST  TENEBUAS  LVX,  avec  une  croix  fourcliée  et  évidée,  portant  en  cœur  I  H  S 
el  cantonnée  de  llammes. 

30  janvier  1674".  —  Titre  :  20  gr.  ;  taille  :  18  gi.  par  pièce;  remède  de  lin  : 
2  gr.On  en  lit  582  m.  7  onces'en  1671  el  148  m."  en  1675. Pour  cette  émission, 
le  revers  des  pièces  de  denx-(]narls  porte,  dans  le  cbamp  el  à  la  place  de  la  croix, 
l'inscription  six  dexif.us. 

25  juin  1()77".  —  Arrêté  de  battre  pour  3000  t'-cns  de  pièces  de  six-deniers, 
à  12  gr.  de  lin  en  litre  el  12  11',  en  taille;  remède  en  |)oids  :  3  s.;  seigneuriage  : 
2  ir.  On  en  lil  1329  m.  6  onces  12  den."  en  1677  el  531  m.  4  onces"  en  1678. 
Les  pièces  de  ces  émissions  ont  \r  \\\w  des  deux-ipiaris  antérieurs  à  1674, 
à  cela  près  que  sur  les  pièces  de  1678  le  millésime  l'ail  suite  à  la  légende  du  droil. 

'  i{.  M.  ifi.'io.  —  '  i{.  M.  le.-ii.—  '  n.  c  ir.:i2.  vol.  i:>i.  ]..  os.  ^    ■  iin,i..  p.  îm. 

'  n.  c.  \rùVA.  \ni.  i:')-'.  p.  r.i.  —  n.  m.  I(;:)1>.  -    -■  w.  \i..  lo;;:!. 

»  n.  c.  Ki.'i'K  \(il.  liii.  [1.  20.  -    ■*  li.  c.  le.:):).  mA.  \:y.K  ji.  lu;.  —  "■  n.  m.  ic,:ii  ri  n;:!;; 

"  H.  c.  Ki:):'),  vol.  loo.  p.  ;wi.  —  '-  n.  c.  i()74,  vol.  itl  p.  w.  —  "  n.  m.  h;:i. 

"  15.  M.  Kw:').  —  "  R.  c.  I(i77,  vol.  177,  p.  25;").  —  "■■  H.  .M.  1077. 
■'   I!.  M.  IC.7S. 

132 


ACTIVITÉ   DE    l'atelier.  77 

30  juillet  1687  '.  —  Arrêté  de  battre  pour  2000  écus  de  pièces  de  deux-quarts, 
aux  mêmes  conditions  que  précédemment.  Il  s'en  fit  1  ilO  m.  en'  1087  et  1 4G2  m.  ' 
en  1688.  Les  pièces  de  cette  émission  sont  aux  mêmes  types  que  celles  émises  en 
1677  et  en  1678. 

De  1701  à  1729,  les  pièces  de  deux-quarts  ont  un  tilrc  de  12  gr.  et  une  taille 
de  12  ff. ;  le  remède  en  loi  est  de  1  ou  2  gr.  et  le  remède  de  taille  de  3  s.;  le 
seicneuriage  est  de  2  ff .  7  s.  6  den. 

5  décembre  1701  '.  —  Ordonnance  pour  batire  20(K)  écus  de  pièces  de  deux- 
quarts.  Seigneuriage  :  2  ff.  i  s.  6  den.  On  en  fil  15  m.  2  onces  7  '/,  den.'  en  1701 
et  1653  m.  4  onces"  en  1702. 

l^""  juillet  1709'.  —  Même  ordonnance.  Seigneuriage  :  31  s.  6  den.;  brassage  : 

I  n.  On  en  fit  1701  m.  2  onces*. 

7  août  1715'.  —  Même  ordonnance.  Remède  en  loi  :  1  gr.  ;  seigneuriage  :  2  ff. 
7  s.  6  den.  On  en  fit  711  m.  4  onces'"  en  1715  et  1038  m.  4  onces"  en  1716. 
Il  août  1721  ". —  Ordonnance  pour  battre  500  écus  de  pièces  de  deux-quarts. 

II  en  fut  battu  478  m.  4  onces  ''  en  1721  et  520  m.  2  onces"  en  1722. 

15  janvier",  3  juillet",  11  août"  et  10  septembre  1725  '".  —  Arrêté  de  battre 
pour  une  somme  totale  de  6000  écus  de  pièces  de  deux-quarts.  On  en  fit  3650  m. 
3  onces  12den.'^  en  1725. 

6  mai  1726*".  —  Ordonnance  pour  battre  4000  écus  de  pièces  de  deux-quarts. 
On  en  fil  3075  m.  5  onces"  en   I72(). 

26  janvier  Î729''. —  Arrêté  de  battre  2000  m.  de  pièces  de  deux-quarts  au  titre 
de  12  gr.;  taille  :  12  ff.  6  s.;  seigneuriage  :  3  ff.;  brassage  :  I  11.;  pas  de  remède  de 
loi;  remède  de  taille  :  3  s.  On  en  fit  2010  m.  4  onces  ".Les  pièces  de  deux-quarts 
de  1729  jusqu'à  la  fin  de  la  [K'riode  qui  nous  occupe  furent  frappées  aux  mêmes 
conditions  que  celles  de  l'émission  de  1 729. 


'  H.  (].   ir,87.  vol.  I>S7.  f"  i:W.  —  -  It.  M.  KIST.  —  Mi.  M.  1(188. 

•  |{.  C.   1701.  vol.  201.  p.  310.—  '■  lî.  M.  1701.—  «  K.  M.  1702.—  '  K.  C.  1709,  vol.  209.  p.  -24i. 

'  R.  M.  1709.  —  "   W.   C.  171.").  vol.  21  L  p.  :iC.l.  —  '"  M.  M.  niT).  —  "  H.  M.  1710. 

"  R.  C.  1721,  vol.  220.  p.  liBG.  —  '^  R.  M.  1721.  —  "  R.  M.  1722. 

'^  R.  C.  1723,  vol.  224,  p.  29.  —  "■   R.  C.C.  1723.  vol.  1:5,  p.  22i.  —  "  llml..   p.  223. 

'»  R.  C.  1723,  vol.  224.  p.  291.—  '•■>   R.  M.  1723.  —  "  R.  C.  172(1.  vol.  22.").  \>.   194. 

"   R.  M.  1726.  —  "  R.  C.  1729,  vol.  228.  p.  4(1.  —  "  R.  M.  1729. 

TOME  I.  loO  U) 


78  HISTOffiE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Le  Conseil  anête  de  ballre  2000  m.  de  pièces  dedeux-((uarls  le  0  mars  1730'; 
pour  lOOOécus  le  4  mai  i750';  pour  1000  écus  le  25  janvier  1754';  1000  m.  le 
2  octobre  1758'  el  800  m.  le  23  août  1702'.  On  en  lit  2037  m.  4  onces"  en  1730; 
8i2  m.  2  onces'  en  1750;  023  m.  7  onces''  en  1751;  350  m.  2  onces'  en  1755; 
1 195  m.""  en  1758  et  1759;  320  m."  en  1762  et  454  m.  4  onces''  en  1703. 

10  juin  1705"  —  Arrêté  de  battre  pour  1000  écus  de  pièces  de  six-deniers. 
On  en  fit  941  m.  3  onces  ". 

27  décembre  1705  '*.  —  On  rapporte  en  Cbambre  des  Comptes  que  sur  504  m. 
7  onces  de  pièces  de  deux-quarts  récemment  battues  il  s'en  est  trouvé  27  onces 
(environ  1000  pièces)  marquées  au  millésime  de  175G,  au  lieu  de  1765.  par  orreiu' 
du  graveur.  Arrêté  de  leur  donner  cours. 

5  juin  1769 '\ —  Arrêté  de  battre  pour  1500  écus  de  pièces  de  deux-quarts.  On 
en  lit  823  m.  6  onces"'  en  1769  et  815  m.  2  onces'*  en  1770. 

25  novembre  1774"  et  25  août  1775  ".  —  Airêté  de  Itattre  1000  lu.  {\o  pièces 
de  deux-quarts.  On  en  lit  il2  m.-'  en  1775  et  844  m."  en  1776. 

31  décembre  1784''.  — Arrêté  de  ballre  600  m.  de  pièces  de  deux-quarts. 

28  septembi'e  1787".  —  Ordonnance  pour  battre  1000  m.  Ces  deux  ordon- 
nances furent  exécutées,  mais  il  n'en  est  pas  fait  mention  dans  les  Registres 
de  la  Monnaie. 

La  pièce  de  deux-quarts  de  1702  porte  an  droit  la  légende  GENEVA  CIVITÂS, 
ou  GENEVA  RESP|  VBLICA],  suivie  du  millésime.  En  1709.  la  légende  du  droil 
devient  RESPVBL|1CA1  GENEVEN|SIS1,  avec  les  armes  de  G(>nève  surmontées 
d'un  soleil.  En  1720,  jr  uiilb'sime  est  an  revers,  en  1721,  il  est  tanlùl  au  droit, 
lantùl  au  revers;  depuis  1722,  il  est  conslammeni  au  revers.  Endii.  depuis 
1750,  la  croix  du  revers  est  remplacée  |iar  un  soleil. 


'  R.  C.  I ::{(».  Vdl.  ■>i'^,  p.  SI.  —  =   |{.  C.  I7:)0.  vol.  ^.io.  y.  200.  —  '  W.  C.  IT.'ii,  \ol.  r.t'i.  \<.  71 

•  K.  c.  I7:1S.  vol.  iliH,  [).  :{6S.  —    ■   |{.  ce.  I7(i-'.  \nl.   m.  |).  I.i.l.  —  '■■  H.  M.  1730. 

'  I^.  M.  I7;i0.  —  »  H.  M.  I7.ii.  —   '  ]{.  M.  l7o.i.  —   "'  K.  M.  ni)*».  —  "   li.  M.  I7(;i». 

"  W.  M.  I7():5.  —  "  W.  C.  nti.'i,  vol.  -'6.x  [1.  28:{.  —  '*  H.  M.  l76o. 

'■  l{.  ce.  l7(Jo,  vol.  h),  ji.  3;)8.  —  '«  K.  C.  176!).  vol.  270,  \^.  328.  —   '•   lî.  M.  1769. 

'-  K.  M.  1770.  —  ''■>  H.  C  1774.  vol.  27o.  p.  06!).  —  =»  H.  C  I77:i.  vol.  276.  p.  110. 

■-'   l{.  M.  1775.  —  "  li.  M.  177(1.  _  ^3  1^    ,;    |7j<i^  ^.q|    ^87.  ji.  1416. 

^'   W.  C   I7S7.  vol.  2'.ll.  p.  777. 

1  ?,\ 


ACTIVITÉ    DK    I/aTEUER.  79 


3.  Quarts  ou  Tr  ois-denier  s. 

Nous  avons  vu  '  (|u<^  le  i  décomliie  1535  le  mailrc  de  Monnaie,  Claude  Savoie, 
présenta  an  Conseil  un  |>rojet  de  légende  pour  les  nouvelles  monnaies  qu'il  allait 
battre  et  qui  devaient  être  des  quarts.  Il  est  dit  dans  les  Registres  du  Conseil, 
à  [tropos  de  ce  projet  : 

et  aiiililiii'  CLiiiiliiis  S.iVdvr,    riij   i-niiiiiiissiiiii    r\lilcr,il    ncudliiiin .   ijiii   iHilii>  (i>li'ni|j| 

iii;iiTli,itn  iiiiini'li'  liciidc,  sir  pin  i|ii;iiiis  (li'SiTi|ilaiii  ;  Hcitcra  cirilus,  poxl  Iriifhids  burni.  ali 
iliia  ;  ail  alla  |iaili'  :  Ih'iis.  iiiislrr  intijniil  pro  iiohis  l.l.'io'. 

Ce  projet  ne  lut  pas  exécuté  lexInelleincMl,  cai'  voici  la  description  des  légendes 
des  quarts  que  Claude  Savoie  apporla  au  Conseil  le  24  décembre  suivanT  : 
au  (Iroil,  POST  TP:NEIJUAS  LVCEM  et  dans  le  champ  'avn'As  ;  au  revers, 
DEVS  NOSTEll  PVCNxVr  et  dans  \c  champ  y^l\l|^.  Cette  petite  monnaie  ne  satisfit 
|ias  le  Conseil;  il  la  trouva  mal  grav('e  el  il  ordonna  que  les  coins  en  seraient 
rel'aits.  Claude  Savoie  se  conlorma  à  cet  ordre;  les  nouveaux  quarts,  probablement 
rra|ipés  au  début  île  l'année  1536,  sont,  en  elîet,  d'une  exécution  plus  soignée  et 
présentent  (juclques  modilicalions  de  type.  Ainsi,  au  droit  de  cette  monnaie,  les 
armes  de  Genève  remplacent  le  nom  de  la  ville  et  le  millésime;  au  revers,  le  mol 
DEVSoccupe,(lans  le  champ,  la  place  de  ^lf]\l<,  et  NOSTKU  est  supprimi'-.  Les  deux 
sortes  de  quarts  émis  dans  hss  débuts  de  l'atelier  genevois  diffèrent  aussi  par  le 
titre.  La  pièce  portant  le  millésime  de  1535  a  fourni  à  l'essai  2  den.  14  gr.  de  lin, 
tandis  (pie  la  seconde  n'en  a  accusé  que  1  den.  22  '/i  gr. 

Le  5  avril  1538',  on  se  plaint  en  Conseil  de  la  croix  des  (piaris,  ce  (|ui  prouve 
qu'à  celle  époque  déjà  le  second  type  des  quarts  avait  l'ail  place  à  un  Iroisième 
type,  qui  devait  disparaître  à  son  tour.  La  croix  dont  le  Conseil  se  plaignait  nous 
parait  devoir  appartenir  à  la  pièce  tigurée  au  n"  5  de  la  planche  i  :  c'est  une  croix 


'  Voy.  ci-dessus,  page  8.  —  -  H.  C.  I.'i35.  vol.  i8,  f"  168.  —  '  llild.,  f"  l.s:i. 
'   K.  C.  IIWX,  vol.  32;  f"  23. 

135 


80  mSTOIRE    MONÉTAIRE    DK    flEXÈVE. 

feuillue.  Au  droit  de  celle  monnaie,  et  h  la  place  de  GENEVA ,  nous  trouvons 
GEVENA,  vocable  déjà  conslaté  sur  un  sol  de  la  même  époque  et  que  nous  trou- 
verons aussi  sur  le  premier  denier  frappé  par  Henri  Goulaz. 

28  janvier  1539'.  —  Claude  Savoie,  ancien  maîlre  de  Monnaie,  qui  venait  d'être 
congédié,  rapporte  au  Conseil  cinq  piles  et  liuil  trousseaux  de  quarts. 

29  avril  1539.  -  Le  Conseil  prend  l'arrêté  suivant  :  <'  Tous  les  qnars  lesqueul.x 
ne  seront  pas  de  mise,  nommément  les  quart  esqueulx  est  escripl  dung  costé 
GENEVA  CIVITAS  et  de  l'autre  DEYS  PVGNABIT  PRO  NOBIS\  sans  poien 
d'arme  de  laz  ville,  soyent  portés  aux  trésoriers,  pour  les  fere  refondre  en 
mieulx'.  »  Cette  mesure  qui  a  rendu  si  rare  la  monnaie  genevoise  de  1535  n'était 
pas  superflue.  Il  importait  que  cette  monnaie  eût,  dès  l'abord,  un  type  facilement 
reconnaissable  et  national,  ce  à  quoi  ne  pouvait  prétendre  le  piteux  essai  de  1535. 
En  outre,  le  gouvernement  trouvait  son  profit  à  refondre  les  anciens  quarts 
qui,  supérieurs  en  titre  aux  nouveaux,  circulaient  cependant  pour  la  même  valeur 
que  ceux-ci. 

30  janvier  1542'.  —  Titre  :  2  den.  2  gr.;  taille  :  282  pièces;  remède  en  loi  : 
2  gr.  et  en  taille  :  A  den.;  seigneuriage  :  6  den.;  brassage  :  7  s.  6  den.  Celte  ordon- 
nance est  la  première  qui  mentionne  le  titre  des  (puu'ts.  A  celte  époque  déjà 
ceux-ci  possédaient  un  type  qui  ne  fut  plus  modifié  durant  le  cours  du  XVI°"  siècle; 
en  voici  la  description  sommaire  :  an  droit  la  b'gende  GENE  VA  CIVITAS, 
avec  l'écu  de  Genève  surmonté  d'un  aigle  éployé  et  au  revers,  la  légende 
POST  TENEBRAS  LVX  et  une  croix  pallée  et  encocliée. 

13  janvier  1548  \  —  Taille  :  299  pièces. 

En  1551,  on  rtMoil  ,ni\  quarts  le  millésime  de  l'année,  .nKiiicl  on  avait  renoncé' 
depuis  1535.  Il  lui  Imllii  1  iOT  ni.'  de  quarts  en  1552. 

14  septembre  1557  '.  —  Titre  :  2  den.  2  gr. ;  taille  :  77  \i^  quernes;  remède  en 
loi  :  2  gr.  ;  remède  en  taille  :  4  pièces.  On  battit  331  m.'  de  quarts  en  1500. 

25  juillet  I5f)l  ".  —  Titre  :  2  den.  1  gr.;  taille  :  79  quernes. 

'  R.  C.  livJ'J,  vol.  M,  f"  iHl. 

'  rielte  description,  inexacte  et  incomplète,  se  rapporte  cependant  liiiii  aux  quarts  de  to.'ii). 

'  R.  C.  15.39,  vot.  33.  f"  100.  —  *  C.  M.,  p.  2.  —  -  C.  M.,  p.  i.  —  '•  R.  M.  liwâ. 

'  C.  M.,  p.  6.  —  »  R.  r.  1561,  vol.  56,  f  152.  —  '  R.  C.  1561,  vol.  oG,  f"  219. 

136 


ACTIVITÉ    DE    L'ATELIEIî.  81 

9  mars  1562'.  —  Titre  :  2  den.;  taille  :  81  (jncriies;  leiiiède  en  taille  : 
12  pièces;  seigncuriage  :1s.;  brassage  :  8  s. 

23  mai  1570'.  —  Titre  :  1  den.  18  gr. ;  taille  :  7i  (jneriies;  remède  de  taille  : 
8  pièces;  seignenriage  :  13  '/.^  den.;  brassage  :  9s. 

7  août  1573'.  —  Titre  :  I  den.  17  gr.;  brassage  :  10  s.  1  '/.  den. 

20  janvier  1570'.  — Titre:  1  den.  I3gr.  ;  seigneiniage  :  1  s.  (iden.;  brassage: 
12  s.  4  7,  den. 

26  janvier  1580  \  —  Titre  :  1  den.  8  gr.;  taille  :  72  quernes;  brassage:  li  s. 
6  den. 

1"  novembre  1583'.  —  Titre  :  1  den.  23  gr. 

13  novembre  1589'.  —  Titre  :  1  den.  4gr.;  seignenriage  :  3  s.;  brassage  :  I  (1. 
5  s.  1  den. On  en  lit  207  m.'  en  1589;  437  m.^  en  1590  et  364  m."  en  1591. 

31  décembre  1591  ".—  Titre  :  1  den.  2  gr.;  remède  en  poids  :  8  pièces;  bras- 
sage :  1  11.  5  s.On  en  fit  185  m.'- en  1592;  412  m."  en  I59i;  4662  m."  en  1595 
et  10,394  m."'  en  1596. 

11  est  probable  que  le  maître  de  Monnaie  battit  de  son  propre  (  bel' de  grandes 
quantités  de  quarts  en  1597  et  en  1598,  vu  i\w,  en  1599,  ceux-ci  lurent  décriés 
en  Savoie  et  dans  le  Pays  de  Vand  ".  Il  résnlla  de  cette  double  probibilion  (pTun 
très  grand  nombre  de  ces  monnaies  rellua  à  Genève,  où  on  ne  larda  pas  à  refuser 
de  les  recevoir  pour  leur  valeur  noininale.  Aussi,  le  25  juin  1599",  le  Conseil 
établit-il  une  amende  de  25  IV.  contre  (piicon(|ue  réinsérait  de  les  recevoir  à  raison 
de  quatre  pour  un  sol;  puis,  (;omme  cette  mesure  était  insuriisante,  le  Conseil 
ordonna  le  11  juillet'"  suivant  à  ,lean  Gringalet,  nuiitre  de  Monnaie,  de  changer 
à  tout  venant  les  quarts  qu'on  lui  présenterait  contre  dautres  monnaies,  juscpiVi 
un  poids  de  4000  m.  Gringalet  mit  (Widennuent  de  la  mauvaise  volonté  à 
exécuter  cet  ordre,  car,  le  25  juillet  '\  le  Conseil  lui  inilige  une  amende  éven- 
tuelle de  500  écus  s'il  ne  veut  obéir.  Celte  amende  ne  Inl  jamais  exigée  et  il  lui 


'  H.  C.  1562,  vol.  1)7,  f"  21.  —  '  C.  M.,  p.  10.  —  '  Ihiil.,  p.  12.  —  '   Hml..  p.  lo. 
>  Ibid.,  p.  21.  —  ■■■  rhid.,  p.  24.—  '  H.  C  i:>H9,  vol.  8i,  f"  228.—  »  l«.  M.  i;i89. 
»  R.  M.  i;iOO.  —  '"  l{.  M.  i;i91.—  "   |{.  C.  l.'iOl,  vol.  86.  f"  244.—  ''  15.  .M.  i:W2. 
'"  H.  M.  1594.  —  "  ]{.  M.  \mo.  —   '•■■  II.  .M.  liliXi.  —  '"  U.  C  159!),  vol.  94,  t"  74. 
"  Ibid.  —  '"  Ihùl.,  f°81. 
"  Ihid..  f"  85. 

137 


82  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

(Ml  liil  l'ail  li-niissioii  (iiicl(|iies  aiiiu'os  plus  lard.  Au  leslc,  (iiiu;j;al('l ,  (jui  lioiuia 
sou  noui  à  la  pclile  uiouuaie  i|ui  uons  occupe,  ii'avail  eu  d'auliv  loil  (pu;  (remettre 
un  li(>|i  grauil  uouiltrc  de  (piails.  Kii  eiïel,  le  lilie  el  la  laille  d(>  ci's  pièces  restèrent 
couslaninienl  conformes  à  roi'donuance  de  1591,  ainsi  (pie  le  [trouvent  les  essais 
(pie  nous  en  avons  lail  faire  el  dont  voici  les  r(''sullals  :  le  (piarl  de  I51II  lient  de 
lin  1  d(Mi.  5  or.;  celui  de  1505  1  den.  ;»  '  ,  i^r.  ;  celui  de  150(5  I  deii.  i  izr.  el  celui 
de  1508  1  den.  3  gr.  Cependant,  la  (k'faveur  des  «  gringalels  »  l'iait  lelle  que  le 
Conseil  dul  inomenlaïK'menl  en  modifier  le  coin.  Le  13  lévrier  ITiOl',  il  arrèle 
([iw  le  maille  de  Monnaie  battra  pour  100  éiiis  de  (luarls.  auxfjuels  il  changera 
la  marque".  Ce.  nouveau  coin  présente  les  mêmes  l(îgendes  que  l'ancien,  sauf  que 
la  signalure  (à  de  Cringalet  y  est  supprimée.  Les  armes  delà  ville  entourées  d'un 
cercle  figureni  au  droit,  el  au  revers  une  croix  à  balustres  remplace  la  croix  patléc 
et  encocliée.  Ainsi  mo(lili('',  le  nouveau  (piart  circula  sans  difficulté;  le  "Ki  aoûl 
1001%  le  Conseil  arr(Ma  d'en  faire  battre  encore  pour  200  éciis.  Il  est  |»robable 
que  ce  fut  à  la  suilc  de  ces  ord(Mmances  (jne  l'on  frappa,  à  litre  d'essai,  u\\  (piarl 
sans  millésime  dont  un  seul  exemplaire  est  connu  jusqu'à  ce  jour'.  (îetle  monnaie 
présente  au  droit  l'écu  de  Genève  accosté  de  (pialic  aimelels;  ceux-ci  étaient  peul- 
étre  desliiK's  à  rappeler  ([ue  la  monnaie  qui  les  portail  ('lait  le  ([iiail  du  sol,  de  la 
même  manière  ipie  sur  une  pièce  d'argent  française  du  \VI'"' siècle,  les  quatre 
cliiines  1  accostant  l'écu  rappelaient  qu'on  avait  atVaire  à  un  ipiart  d'iVu.  Au  revers 
du  (piart  sans  millésime  se  trouve  une  lellre  gollii(pie  occupant  le  ciiamp;  on  doit 
la  consid(''rer  comme  un  (i.  Les  légendes  du  droit  el  du  revers  sont  les  mêmes 
qu'lialiiluellement,  mais  la  signature  M  se  remarque  après  la  b'gende  du  revers; 
c'esl  la  marque  de  (l(''d(''on  Morlol ,  maître  de  ^Monnaie  du  '25  se|>leiiil»re  KiOl  au 
comiU(mcemeiil  de  1G02.  La  leitre  (i.  ipii  se  trouve  dans  le  cliainp  du  revers  de 
cette  petite  monnaie,  ne  laisse  pas  (pie  d'être  d'une  explication  diflicile.  Abauzit', 
érudil  genevois  du  siècle  passé,  avait  eu  connaissance  de  ce  (piaii  el  il  avait  eiivi- 


'   M.  (;.  I()(l|.  \(il.  iiC).  I"  .'{(I.  —  -'  .\hii-(|ii('  csl  iii  s\îi(iri\iiH_'  de  i-oiii. 

"  M.  C.  KIDI.  \(.l.  \H\.  f"  Uii.  —  '  Vii\.  iihuichi'  I.  n"  9. 

■'•  llaller.  nji.  ril..  1.  Il,  ji.  2i7.  n"  li)7S.  Aliaiizil  el  Ilallcr  ont  eu  coiiniiis.sadcc.  iiod  |>iis  ilii  (]iiarl 
que  nous  vendus  île  déciire.  mais  ilc  la  IVapiuî  en  or  d'un  (juarl  de  I(i2l,  dont  nous  [tatierons 
loid  a  l'JH'inr  el  ({iii  a  \r  iiii'uie  rcNei's. 

138 


ACTIVITÉ    DE    l'atelier.  83 

sagô  colle  leUre  golliiqiie  comme  élant  le  liucliel  (|ni  ligure  sur  les  armes  d'Orange, 
en  souvenir,  disait-il,  des  secours  accordés  par  celle  maison  à  la  ville  de  (ienèvc. 
RIaviguac'  a  cru  y  voir  la  lettre  Q,  ce  (|ui  obligeiail  à  commencer  la  lecture  de 
la  légende  par  la  gauche  de  la  pièce.  Nous  pensons  que  celle  lellre  est  bien  un  G 
gothique.  Est-ce  l'initiale  de  (ieiiève  ou  celh;  de  Gédéon  Morlol?  Est-ce  peul-iMic 
l'initiale  de  Gringalet?  Le  nom  de  ce  mailre  de  ^Iouuai(^  devint  en  cirel,  dès  le 
XVII"""  siècle,  le  nom  usuel  des  quarts;  ou  |)arle  constamment  dans  les  Registres 
du  Conseil  des  anciens  et  des  nouveaux  gringalets. Quoi  (|u'il  en  soit  de  celle  lettre 
G,  la  pièce  qui  la  porte  ne  saurait  être,  vu  sa  rareté,  qu'un  essai  non  adopté. 

11  mai  HM)2-.  —  Arrêté  de  hatti'e  pour  fiOO  lî.  de  quarts. 

29  avril  1003  \  —  Arrêté  de  battre  pour  2000  11.  de  (piarts. 

15  tV'vrier  1605  '.  —  Arrêté  de  battre  pour  100  diicatons  de  (piarts. 

Ces  émissions  lurent  toutes  laites  au  coin  des  quarts  de  1001. 

6  février  1007''.  —  Le  (Conseil  airêle  (pi'oii  reblauchira  les  anciens  gringalets 
et  qu'on  les  rerra|)pera  à  la  nouvelle  niar(pie.  Celle  surrra[)pe  est  effectivement 
visilde  sur  plusieurs  pièces. 

2  mars  1010'.  -  Tilre  :  24  '/,  g»'.;  taille  :  80  7,  (puM-nes. 

25  mai  1(>10\  —  Li'  Conseil  rend,  à  la  r<'quêle  de  Jac(|ues  Dansse,  maître  de 
Monnaie,  une  ordoimance  semblabh^  à  celle  du  0  IV'vrier  KJOT.  Ou  (it  52  m.*  de 
quarts  en  1010  et  30  m.'  en  1011. 

Voici  le  résultat  de  quelques  essais  laits  sm-  les  nouveaux  cpiarls  :  celui  de  1001 
tient  de  fin  1  deu.  1  '/,  gr.  ;  celui  de  KiOfi  :  I  deii.  1  gr.  ;  celui  do  1009  (probable- 
ment un  ancien  gringalet  surfrappé)  :  1  deu.  3  gr. 

2  mai  1615"'.  —  Le  Conseil  accorde  au  maître  de  iMonnaie  de  battre  |UMir 
;>00  écus  de  quarts  au  coin  des  anciens  gringalets".  Les  pièces  de  cette  é'mission 
sont  à  deux  titres  dilIercMits,  à  20  'i\  gr.  et  à  22  gr." 

'  Blavigiiac.  oji.  r'ii..  j,.  :!'.),  n.  i.  —  ''  W.  C.  Kin».  vol.  *I7.  f"  ()8.  —  '  1{.  C.  mx\.  vol.  W.  t"  VM\. 
'  lî.  C.  \MV.\.  \nl.  loi.  I"  :î(i.  —      I!.  C.  I()07.  \o!.  I():{.  1"  :!l.—  "  C.  VI.,  \\.  :î:î. 
'   l«.  c.  Kilo.  \ol.  107.  I"  II.!.—   '   I!.  M.  Kilo.  —    '   li.  M.  Kill. 

'"  u.  C.  1(11  ;;,  \oi.  iiL  1"  io;i. 

"  C'csl  le  rovers  ilc  celle  iiioniiMic  (|iil  csl  .seiul)lal)lo  à  celui  îles  i.'iiiiLralel>;  le  dioil  en  esl  le  inéiiie 
([Ue  celui  lin  ipiarl  île  KiOl . 
"  C.  VI..  |L  :{'p. 

139 


84  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

10  avril  1()19'.  —  Le  Conseil  aulorise  les  maîtres  de  Monnaie  à  frapper  des 
quarts.  On  employa  pour  celle  ('mission  le  coin  des  nouveaux  quarts;  il  en  fut 
fait  97  m.- 

Enlin,  le  :2  juillet  1621  ',  le  Conseil  accorda  une  dernière  fois  au  maître  de 
Monnaie  de  battre  des  quarts  pour  la  valeur  de  100  ('eus  et  au  coin  des  anciens 
arinualels.  L'essai  d'uw  de  ces  monnaies  a  donné  ±2  av.  de  fin.  Le  type  de  cette 
émission  lui  le  même  que  le  type  de  l'émission  des  quarts  de  1615*.  On  connaît 
une  frappe  en  or  d'un  ipiarl  de  1621.  dont  le  droit  est  au  nouveau  coin,  tandis 
que  le  revers  est  identique  à  celui  de  la  pièce  au  G  gothique  que  nous  avons 
décrite'  et  qui  est  de  1601.  Il  faut  considérer  cette  pièce  comme  la  frappe  en  or 
d'un  essai  non  adopté. 

4.  Forts. 

Cette  petite  monnaie,  frappée  à  Genève  pendant  la  seconde  moitié  du  XVI""  siècle, 
est  l'une  de  celles,  malheureusement  trop  nombreuses,  que  nous  n'avons  pu 
retrouver  et  dont  nous  ne  possédons  pas  même  la  description.  On  trouve  dans  les 
Registres  du  Conseil,  en  date  du  3  février  1550.  la  première  mention  de  ce  mon- 
nayage : 

lliMii.  l'sl  |i;iiic  i|iii'  |i;iivri|iii'  \'i\\\  iii'  Innnr  plus  giirrc  di'  |iiiiiii'  iiKiiiiinyï'.  (|ii'il  m'Iu'iI  Iuiii 
(liiun  ti>M'  lies  luil--,  cl  le  urni'ral  a  iii()iislr('  le  |i(irliaii-t  :  sur  i|niiv.  a  esté  arrcsh'  i|ii'(in  fasse 
(li's  toits  cl  i|iic  IcsilciiN  valciil  un  (juaii  cl  (|iril  y  aie  Imuiic  (■(uuiaissaiicc  ilillÏTciitc  aux  cars 
cl  cil  Miil  parli'  au  ('.niiscil  ilcs  ('.('.  ^ 

Ce  passage  montre  bien  que  celle  monnaie  n'avait  |ias  élé  frappée  préct'-dem- 
menl,  mais  il  n'indique  cependant  pas  qu'elle  |iril  naissance  à  la  suite  de  cette 
ordonnance  et  les  Registres  de  la  Monnaie  sont  nuiels  à  cet  égard. 

2  août  1554'.  —  Titre  :  1  den.  2  gr.  ;  taille  :  88  '/,  quernes;  remède  en  loi  :  2  gr. 
et  en  poids  :  8  pièces;  seigneuriage  :  6  den.;  brassage  :  7  s.  6  den. 

'  H.  C.  IfilO.  vol.  1 18,  f"  Tfi.  —  =  R.  r.  1620,  vol.  119.  1^  182. 

'  W.  C.  Kiil.  \ul.  I-'O.  f'  ITi.    -  '  Vuy.  ci-dessus,  [lage  83,  ii.  7.  —  '  Voy.  ci-tiessus.  page82. 

«  |{.  C.  i:>:io.  vol.  II.  I"  ;{i:).  —  ■  c.  M.,  p.  o. 

140 


ACTIVITÉ   DE   l'atelier.  85 

25  juillet  1561  '.  —  Titre  :  1  don.  1  gr.;  laijle  :  89  quernes. 

9  mars  15()2\  —  Tilre  :  1  don.;  taille  :  90  quernes;  remède  en  poids:  12 pièces; 
seigneuriage  :1s.;  Itrassage  :  8  s. 

23  mai  1570'.  —  Titre  :  21  gr.;  taille  :  85  quernes;  seigneuriage  :  19  '/,  den.; 
brassage  :  9  s. 

7  août  1573'.  —  Titre  :  20  gr. ;  seigneuriage  :  18  don.;  brassage  :  10s.  8  den. 

26  janvier  1580'.  —  Taille  :  102  quernes;  seigneuriage  :  1  s.;  brassage  :  15  s. 
1er  novembre  1583'.  —  Tilre  :  19  gr.  ;  brassage  :  1  (1.  4  s.  9  den. 

7  août  1596'.  —  Titre  :  14 gr.;  taille  :  100  quernes;  pas  de  remède  de  loi  et 
2  quernes  de  remède  de  poids;  seigneuiiage  :2s.;  brassage  :  20  s. 

De  toutes  ces  ordonnances,  il  n'y  en  a  qu'une  dont  l'exécution  soit  mentionnée 
dans  les  Registres  de  la  Monnaie  :  le  29  mai  1584,  il  est  fait  délivrance  d'une 
brève  de  forts  pesant  2G  m.,  au  litre  de  20  gr.  el  à  la  laille  de  97  quernes. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  cette  petite  monnaie,  qui  valait  1  '/»  J<?"-'  paraît 
avoir  disparu.  Nous  verrons,  à  propos  des  deniers,  pouiquoi  les  pièces  que  nous 
classons  sous  ce  nom  ne  sauraient  être  des  forts. 


T  11(11  SI  KM  K  r.iiori'ii 


1.   /luit-deniers. 


Cette  monnaie  fut  frappée  pour  la  première  fois  en  1617,  en  même  temps  que 
la  pièce  de  ([uatre-deniers.  l/ordonnance  qui  en  décréta  l'exécution  est  du 
18  décembre  1616^  l.e  litre  (levai!  en  être  de  1  den.  19  '/.  gr.;  la  (aille  de 
54  quernes,  avec  les  remèdes  babituels.  Elle  devait  présenter  au  droit  les  armes  de 
la  ville  et  au  revers  la  valeur  de  la  pièce  eu  cbilVres. 

Assez  basse  de  titre,  cette  monnaie  ne  devait  être  fabriquée  qu'en  petite  quan- 
tité, c'est-à-dire  pour  400  écus,  concuremment  avec  des  quatre-deniers  et  devait 


■  R.  c.  is(;i.  voL  .%.  1"  210.  —  '  lî.  c.  i:)()i>,  vol.  :i7,  i"  21.  —  ^  c.  M.,  p.  10. 

'  Ihul.—  ^  Ihid.  [I.  il.—  '  llniL.  |i.  iï.—  '   lî.  C.  loOCi,  vol.  '.)l,  1"  loi. 
»  M.  C.  KilC,  vol.  II.").  1"  lil'.l. 

TOME    I.  141  20 


86  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

être  remise  aux  caisses  publiques,  ou,  pour  de  faibles  sommes,  aux  artisans  de  la 
ville,  mais  non  aux  étrangers.  On  se  souvenait  encore  de  la  mésaventure 
survenue  aux  gringalets'  et  l'on  n'avait  nulle  envie  de  la  renouveler.  Du  reste, 
l'accueil  que  fit  le  public  aux  huit-deniers  et  aux  quatre-deniers  fut  favorable,  car 
le  10  janvier',  le  16  mai',  le  23  juin*  et  le  11  octobre  1617  \  puis  le  6  avril  161 8'' 
et  le  21  janvier  1620',  le  Conseil  autorisa  le  maître  de  Monnaie  à  frapjier  encore 
des  huit-deniers  pour  une  somme  totale  de  800  écns,  toujours  aux  mêmes  condi- 
tions. Les  Registres  du  Conseil  et  de  la  Monnaie  nous  apprennent  qu'en  1617  et 
en  1618,  on  tit  973  m.'  de  pièces  de  huit-deniers  et  de  quatre-deniers,  et  en  1620, 
520  m."  de  pièces  de  huit-deniers.  Nous  avons  vu'"  que  de  1634  à  1637  on 
rappela  à  la  Monnaie  tous  les  huit-deniers  pour  leur  donner  rem|)reinle  des 
trois-quarts.  Cette  monnaie  est  paifois  dé.signée  dans  les  Registres  sons  le  nom 
de  Cruchets  (kreutzers)  renionnni/és. 

La  pièce  de  huit-deniers  porte  au  droit  la  It'gende  CENEVA  CIVIÏAS,  suivie  du 
millésime,  avec  l'écu  de  Genève,  au  revers,  la  légende  POST  TENEBRAS  LVX, 
et  dans  le  champ  :  puvu  viii  ni:.\  : 

2.   Qiinlre-derners. 

Le  2  mai  1615",  le  Conseil  arrêta  que  l'on  battrait  des  pièces  de  trois-deniers 
et  de  quatre-deniers,  de  même  titre.  La  dernière  de  ces  monnaies  devait  pré.senter 
au  droit  les  armes  de  la  ville  et  au  revers  l'indication  de  sa  valeur.  Cette  ordon- 
nance ne  parait  [tas  avoir  ét(''  exécutée  en  ce  qui  concerne  les  quatre-deniers,  car, 
outre  l'absence  de  cette  monnaie;  an  milh'sime  de  1615  o\i  1616,  nous  trouvons 
une  seconde  ordonnance,  en  dalo  du  18  décemluc  1616",  plus  précise  que  la 
première,  dans  laquelle  on  revient  sur  le  détail  des  coins,  sur  le  coût  et  les  béné- 
fices de  celte  émission,  dt'tails  qui  eussent  ('té  superllus  si,  l'année  précédente, 
on  eût  déjà  procédé  à  cette  fabrication.  L'ordonnance  du  18  décembre  1616  porte 


•  Voy.  ci-dessus,  page  81.  —  '  lî.  C.  IfilT.  vol.  116.  f"  8.  —  '  //</-/..  I"  110.  —  '  Ihiil..  f"  159. 
"  lliiii.,  I"  im.  —  «  ]\.  c.  lois,  \(il.  HT.  1°  92.—    •   li.  C.  I()20.  \(il.  M9,  I"  18.—  '   Ibid..  f"  18l>. 
»  H.  M.  ■1620.  —  '"  Voy.  ci-dessus,  page  68.  —  "   |{.  C.  Iiil5,  vol.  114. ï"  10.">. 
'^  H.  C.  1616,  vol.  Mo.  f"  :{i9. 

142 


ACTIVITÉ    DE    l'atelier.  87 

que  les  qualrc-deniers  seront  frappés  an  titre  de  1  tien.  4  7*  gi-  ^^  ''"  ^'^  <'  1''  l^''"^ 
de  79  qnernes,  sauCles  remèdes  accoutumés.  On  devait  en  battre  concuremmeni 
avec  des  huit-deniers,  pour  400  écus.  Le  Conseil  permit  encore  de  ballre  pour 
100  écus  de  pièces  de  quatre-dcniers,  par  une  ordonnance  du  10  janvier  1617' 
et  50  écus  à  la  suite  d'une  ordonnance  du  23  juin  ir)17\  On  en  lit,  concur- 
remment avec  des  liuit-deniers,  973  m.'  en  1617  el  en  1618.  Cette  petite  monnaie 
présente  au  droit  la  légende  GENEVA  CIVITAS  1617,  avec  l'écu  de  Genève,  au 
revers,  la  légende  POST  TENEBllAS  LV\  el  dans  le  champ  :  povii  un  de.\  : 


3.   Deniers. 

Celle  monnaie,  qui  appartient  au  XW^'-  siècle,  est  la  plus  taihie  eu  valeur  nomi- 
nale de  toutes  les  monnaies  genevoises'.  Elle  ne  parait  pas  avoir  t'-tt'  ('mise  avant 
la  maîtrise  de  Henri  Goulaz.  Ou  lit  eu  ellet  dans  les  Registres  du  Conseil,  à  la  date 
du  29  avril  1539  :  «  Pour  ce  que  le  maystre  de  laz  moimoye  a/,  laycl  hacstres 
aulcunes  pièces  de  troys  quart  et  deniers.  Résolu/  que  ledit  maystre  de  monnoye 
ne  fasse  plus  bacstre  desdites  |iièees  de  3  quarts  et  deniers,  touttefoys  que  laz 
croys  soyt  droytte  et  non  pas  brésée  (brisée)  '.  » 

Celte  ordoimance,  que  nous  avons  déjà  citée  à  propos  des  Irois-quails,  établit 
que,  dès  1539,  l'atelier  genevois  émettait  des  deniers.  Il  est  |)robable  que  la  pièce 
figurée  au  n"  1  de  la  planche  1  représente  un  des  premiers  deniers  frappés  par 
Henri  Goulaz.  On  y  trouve,  au  droit,  le  vocable  GEVENA,  que  nous  avons  déjà 
constaté'  sur  un  sol  et  sur  un  (|uart  de  la  même  «'poque,  puis,  au  revers, 
POST  TENERRAS  LVCE|M|  et  celte  croix  brisée,  ou  fourchée  et  évidée,  dont  le 
Conseil  ne  voulait  pas,  probablement  à  cause  de  sa  lro|>  grande  resseml)lance  avec 
celle  des  quarts.  Cette  pièce  ne  saurait  (Mre  un  lorl,  attendu  que  ceux-ci  ne  furent 


■  R.  C.  irvl7.  vol.  M(i.  f"  I.'IO.  —  '  Iliiil.  --  »  R.  r.  1()20,  vol.  119.  f"  182. 

'  On  il  loiiglcmps  clnssi-  |Kirnii  le.s  monnaies  de  (îentHe  une  pelite  liractéale  iiiii  présenle  le 
demi-vol  d'aijjle  el  la  cief  en  |ial.  M.  Morel-I-'atio  a  fait  observei-  que  celle  pièce  appartenait  à  la  ville 
de  .Salzwedel.  en  Piiisse.  oii  elle  fui  émise  au  XV"""  siècle.  Cienéve  n'a  jamais  frappé  de  liracléates 
(M.  D.  C,  t.  XVI.  'IS()7.  p.  \'M). 

'  H.  r.  1  ;•):!'.».  vol.  :{:!,  1"  lOO.  —  "  Voy.  li-dessus,  p.  71  el  80. 

143 


88  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

décrétés  qiio  plus  lard',  à  une  époque  où  la  légende  P()8Ï  TKNEBRÂS  LVX 
était  adoptée  depuis  plusieurs  années. 

30  janvier  1542\  —  Titre  :  18  gr.  ;  taille  :  3(56  pièces;  remède  en  loi  :  2gr.  el 
en  poids  :  9  den.;  seigneuriage  :  (î  den.  ;  brassage  :  7  s.  6  den.  11  est  probable  que 
ce  fut  à  la  suite  de  cette  ordonnance  que  se  frappa  la  pelile  monnaie  que  nous 
avons  figurée  au  no  2  de  la  plancbe  1  et  dont  le  ty|te  lut  désormais  immobilisé. 

13  janvier  154-8'.  —  Taille  :  DO  quernes. 

14  septembre  1557*.  —  Taille  :  99  quernes;  remède  en  taille  :  6  pièces. 

25  juillet  1561  \  —  Tilre  :  17  gr.;  taille  :  97  y^  quernes;  remède  :  9  pièces. 

9  mars  1562'.  —  Titre  :  16  gr.  ;  taille  :  99  quernes;  remède  :  12  pièces; 
seigneuriage  :1s.;  brassage  :  8  s. 

23  mai  1570'.  —  Titre  :  14  gr. ;  taille  :  96  quernes;  seigneuriage  :  20  Vj  den.; 
brassage  :  9  s. 

7  août  1573*.  —  Titre  :  13  gr.;  seigneuriage  :  18  den.;  brassage  :  10  s.  8  '/,  den. 

1er  novembre  1583'.  —  Titre  :  14  gr.  ;  taille  :  126  quernes;  seigneuriage  : 
9  den.;  brassage  :  1  fl.  4  s.  9  den. 

Les  Registres  du  Conseil  et  ceux  de  la  Monnaie  nous  apprenneni  qu'en  1568 
on  fit  107  m.'"  de  deniers  et  23  m."  en  1584.  En  comparant  la  taille  des  forts  avec 
celle  des  deniers,  on  voit  que  les  poids  de  ces  deux  monnaies  sont  à  peu  près  les 
mêmes.  Il  n'en  est  pas  ainsi  de  leurs  titres,  et  c'est  en  nous  basant  sur  cette  donnée 
que  nous  avons  classé  parmi  les  deniers  les  petites  monnaies  dont  nous  venons  de 
parler.  L'une  d'elles '\  signée  G  (Henri  ou  Charles  Goulaz),  a  ét(''  soumise  à  l'essai; 
elle  renfermait  16  gr.  de  fin.  Par  le  type,  elle  n'appartient  pas  aux  émissions  de 
Henri  (loulaz  et  on  doit  plutôt  la  ranger  parmi  celles  de  Charles  Goulaz.  qui  fut 
maître  de  Monnaie  du  29  juillet  1557  au  20  octobre  1559  et  du  28  janvier  1564 
au  24  février  1581.  Ainsi  que  nous  l'avons  vu  ",  Irois  ordonnances  pour  des  forts 
et  trois  ordonnances  pour  des  deniers  furent  rendues  durant  le  temps  où  Charles 
Coulaz  fut  maître  de  Monnaie,  sans  qu'aucune  délivrance  de  forts  soit  mentionnée; 

'  Voy.  ci-dessus.  pMge  81.  —  -  C.  M.,  p.  :;.  —  ^  //(((/.,  |i.  i.  —   '   llml..  y.  (i. 
'  R.  C.  1561.  vol.  ;)6.  f"  219.  —  ^  l{.  C.  \'M\i.  v<il.  i)7,  f"  il.—   '  C.  M..  |i.  10. 
*  Ibid.,  p.  12.  —  '  [biiL,  p.  24.—  '»  H.  C.  liifiS,  vol.  63,  f"  99.—  "   li.  M.  \->Hï. 
"  Voy.  pi.  I.  Il"  2.  —  "  Voy.  ci-dessus,  pages  83  et  88. 

144 


ACTIVITÉ   DE    L'ATELIKR.  89 

l'unique  émission  connue  de  celle  monnaie  n'eut  lien  ([ur  plus  laid, en  loSi,  alors 
que  les  monnaies  porlaienl  la  lellre  M,  comme  marquedu  mailic,  DoniaiiirMaillii 
Les  Uegislres  de  la  IMonnaie  nous  a|tprennenl,  du  reste,  que  cette  ('mission  lut  déli- 
vrée à  20  gr.  On  voit  donc  que,  tant  à  cause  de  la  signature  (i  (|uVn  raison  du  litre 
de  16  gr.,  la  pièce  discutée  ne  saurait  être  un  lurl  de  l'émission  de  15Si.  Il  est 
également  impossible  delà  rattacher  aux  loris  de  ir)*.in,  ordonnés  à  14gr.  sans 
remède,  et  devant  porter  la  marque  de  Jean  Gringalet  ©  ou  G .  Les  forts  (jui  ont 
pu  être  émis  en  verlu  des  ordonnances  de  1570,  1573  et  1580  devaient  être  au 
titre  de  20  gr.,  au  moins,  de  telle  sorte  que  notre  pièce  ne  saurait  leur  être  assi- 
milée. En  revanche,  nous  la  trouvons  en  tous  points  semhiable  à  ce  (pie  devaient 
être  les  pièces  de  un-denier  émises  en  1568,  en  verlu  de  rordoimance  de  I5()2  : 
le  litre  et  la  taille  sont  les  mêmes  et  la  lettre  G  se  rapporte  à  Charles  (loula/.,  alors 
maître  de  Monnaie.  Jusqu'à  preuve  du  conliaire,  nous  adinetlrons  ddiic  (pie  la 
pièce  figurée  an  no  2  de  la  planche  I  est  un  denier  el  (pie  les  l'orls,  sans  doute 
émis  en  petite  (|uanlité,  nous  sont  jusqu'à  ce  jour  iiicdMiius. 


Les  monnaies  de  cuivre  émises  à  Genève  pendant  la  p('rio(le  (jui  nous  occupe 
appartienneiil  au  \M""  el  au  Wll""  si(''cle;  nous  les  avons  classées  en  deux 


calegones  : 


1.  Florins,  six-sols,  s(ds. 

2.  Deux-deniers,  deniers. 


I .   Florins,  Six-snls,  Sols. 

La  guerre  de  Genève  avec  la  Savoie  el  les  Irais  qu'occasionnait  l'entrelien  de  la 
garnison,  forcèrent,  en  1590,  le  gouvernement  à  ('niellre  ces  monnaies  de  cuivre 
qui,  plus  tard,  furent  échang(''es  contre  de  bonnes  espèces.  Voici  les  renseigne- 
ments que  nous  trouvons  à  cet  égard  dans  les  Registres  du  Conseil  : 

10  jdiii  1590.  —  Messeigiiciii's  se  li(iiiv;iiil  m  iiéccssilé  (rar.Lîciil .  poiii-  piivcc  les  soIiImIs. 

145 


90  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GEXÈVK. 

ont  avisé  ili'  l'aiiv  laiif  des  iiiaiiiiies  de  (■iivvic.  lis  iinus  valaiil  un  S(il  cl   les  autres  trois  sols, 
(|iii  sont  liailli'os  an\  soldais,  pour  los  ([('hili^r  anx  coniniis  sur  les  |>isli'ins  ri  aiilrcs  vivres '. 

I  T  juin   l'I'.H).  Onl  csl»'  ici  ra|i|)(ii  li'cs  N-IO  inai(|iii'>  de  iiiwri'  l'ailrs  pdiir  le  jiain  de 

pniiiliiiii  (^sir).  valaiil  cliai-inii'  (piatrr  suis.  A  csli'  arn'sli'  (pic  M.  le  symliqnc  Diipan  les  reçoive 
cl  les  di'liilc  aiidil  s'  Barrillel  pdiir  (pi,ili-e  >(i|>  cliai-iiiic  '\ 

Nous  avouons  ne  pas  coiiipreiulre  bien  exactemenl  le  sens  de  ces  deux  passages. 
En  effet,  aucune  monnaie  de  cuivre  de  Irois-sols  et  de  quaire-sols  n'est  parvenue 
jusqu'à  nous.  En  revanche,  nous  connaissons  des  florins,  des  six-sols  et  des  sols 
de  cuivre  de  1590  qui,  aujourd'hui  même,  ne  sont  pas  rares.  Trois-sols  et  quatre- 
sols  désigneraient-ils  le  prix  de  revient  des  six-sols  et  des  florins?  Ce  n'est  guère 
probable;  la  valeur  de  cette  monnaie  devait  tout  au  plus  dépasser  quelques  deniers. 
11  n'est  guèie  admissible,  non  plus,  que  ce  fût  le  prix  auquel  la  Seigneurie 
cédât  ces  pièces  ;  car,  donnant  pour  i  s.,  pai-  exemple,  ce  ({u'elle  aurait  |dus  tard 
repris  pour  1  11.,  elle  se  tut  trouvée  en  iici  le  11  est  donc  probable  que  dans  ces 
deux  articles  il  y  a  (juelque  erieur  de  chiffres  commise  par  le  secrétaire  du 
Conseil. 

Ces  monnaies  de  cuivre,  dont  le  montant  de  l'émission  nous  est  inconnu,  eurent, 
paraîl-il,  un  certain  succès,  car  nous  voyons  que,  le  (î  novembre  1590  \  des  mar- 
chands de  blé  consentent  à  élre  payés  de  la  sorte,  à  condition  que  l'échange  contre 
de  bonnes  espèces  se  fasse  Irois  mois  |)lus  lard.  Cet  échange  n'était  pas  encore 
l'ail  le  15  février  1591  *,  mais  il  eut  lieu  sans  ddule  peu  après  et  le  gouvernement 
conserva  longtemps  en  dépôt  ces  niariiues  de  cuivre  (|ui,  plus  lard,  servirent  à  la 
fabrication  de  diverses  monnaies  '. 

Les  floiins,  les  six-sols  et  les  sols  de  1590  présenteni  au  droit  un  soleil  portant 
en  cœur  les  armes  de  Genève  et  au  reveis,  dans  le  champ,  la  valeur  de  la  pièce 
suivie  de  :  P0\  U  LES  SOLDATS  DE  GENÈVE  1590. 


•   l«.  C.  l.'i'.tO.  \<>\.  85,  1"  138.—  -'  Ihiil..  t"  Ki.l 

'  Uiid..  ["  2;i9.  —  '   FI.  C.  i:i!)l.  vol.  80.  f"  :{',». 

^  On  employa  les  monnaies  de  cuiM'e  de  liiito  à  faire  les  pièces  de  dell\-de||ic|•^  et  de  iin-ilenier 
de  1()09.  puis  les  lunt-deniers  elles  <pialre-(i(>niers  de  Kil?.  IGI8  et  I6i0.  J.e  fi  février  178;i,  le 
Conseil  lit  venilre  jiour  la  fonte  tniif  re  ipij  reslail  de  ces  mcmnaies.  I.'éndssion  de  l!)i)0  avait  donc 
une  certaine  impurlance. 

146 


ACTIVITÉ   DE    l'atelier.  91 


2.    Deux-deniers  el  deniers. 


Le  20  septembre  16(H)  ',  le  Conseil  décréla  la  labricalioii  de  pièces  de  deux- 
deniers  el  de  iMi-denier  de  cuivre,  dans  le  i;enre  de  celles  qui  se  faisaient  en  France 
depuis  le  règne  de  Henri  III.  Le  21  octobre'  suivant,  on  donna  coursa  celte 
monnaie,  et  une  amende  de  5  ïï.  lut  ('tablie  contre  ceux  (pii  refuseraient  d'en 
recevoir  jusqu'à  concurrence  de  un  sol.  A  en  juger  pai-  leur  rareli'  actuelle,  les 
deux-deniers  et  les  deniers  de  1609  ne  fiu'enl  pas  émis  en  bien  grand  nombre. 
Nous  savons,  cependant,  que  le  maître  de  Monnaie  reçut  pour  celle  fabrication 
55  livres  de  cuivre,  mais  il  est  probable  qu'il  ne  les  mit  pas  toutes  en  œuvre. 

Celte  émission  el  quelques  autres  de  la  même  époque  avaient  pdur  but  de  rem- 
placer, pour  les  transactions  joui'iialières  du  petit  commerce,  les  quarts  décriés 
quelques  années  auparavant  sous  le  nom  de  gringalets  '. 

Les  deux-deniers  el  les  deniei's  de  1()90  ont  t'ii"  IVap|>és  à  deux  types  différents. 
Le  premier  type  offre  au  droit  la  légende  GENLVA  (MV  ITAS  1G09,  avec  les  armes 
de  Genève  et  au  revers,  la  légende  POVR  I)E\  X  DENIERS  ou  P0V15  VN  DENIER, 
avec  le  chiffre  II  ou  I  dans  le  cbamp.  Le  second  type  présente  au  droit  les  armes 
de  Genève,  sans  légende  et  sans  niilb'sime;  le  revers  n'est  pas  modifié. 


CHAPITRE  111 

MONNAIES    D'ARGENT 

Les   monnaies  d'argent  décrétées  à  (jcnève  de    1535    à    1702  conqirennenl 
dix-neuf  espèces,  indépendamment  des  pieds-forts  el  des  frappes  en  argent  de 

'  H.  ('..  ir.OO.  \(il.  lOC.  f'  177.  —  -   //<;</.,  r-  188.  —  3  Voy.  ci-dessiis,  page  81. 

147 


92  HISTOIEE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

monnaies  de  billon.  Nous  avons  classé  ces  monnaies  en  six  groupes,  en  adoptant 
dans  chaque  groupe  le  même  ordre  que  pour  les  monnaies  de  jjillon. 

Premier  groupe  :  Thalers  ' ,  écus,  demi-lhalers.  ipiarls-de-tlialers, 
huilièmes-de-thalers,  seizièmes-de-lhalers. 

Deuxième  groupe  :  Testons  et  demi-testons. 

Troisième  groupe  :  Testons-blancs. 

Quatiième  groupe  :  Deux-ilorins,  florins,  six-sols,  trois-sols. 

Cinquième  groupe  :  Vingl-ot-un-sols,  dix-sols-el-demi. 

Sixième  groupe  :  lluit-sols,  quatre-sols,  deux-sols  et  sols. 


PREMIER   (ÎROIPE 

1 .   Thalers. 

Celle  monnaie,  la  plus  forte  en  poids  qui  ait  éti'  frappée  à  Genève,  si  on  en 
excepte  les  pieds-forts,  appartient  au  \VI"'<^  et  au  XMI""'  siècle.  Haller''  signale 
un  thaler  portant  au  dioil  le  millésime  de  1526  et  une  croix  au  revers.  Nous  esti- 
mons, avec  Blavignac  \  (jue  ce  millt'sime  est  probablement  1536.  Si  celle  pièce  a 
réellement  existé,  elle  doit  être  considérée  comme  un  essai  ell'on  peut  en  dire  autant 
des  thalers  de  1540  et  de  1542,  également  décrits  par  Haller.  Ils  poitaienl  au 
droit  les  armes  de  la  ville  et  au  revers  un  soleil  avec  I  11  S  en  cœur.  L'ordonnance 
de  1542  ne  mentionne  pas  le  thaler  et  Blavignac  '  fait  à  ce  sujet  une  double 
confusion  :  Les  écus,  dit-il,  en  voulant  parler  des  thalers,  ilevaient  èlre  frappés 
(d'après  cette  ordonnance)  à  23  (ara(s  de  fin,  en  loi  cl  au  poids  de  2  den.  16  gr.; 
est-il  besoin   dr   faire  observer  qu'il  s'agit  ici  de  l'écu  d'or,  qui   devait   peser 

'  Lrs  noms  dr  (hiwlniplc-lhdlcr  ri  ilr  Donlik-thalcr  oui  éti'  donnés  (lar  (inidqiit's  nuniisma- 
tislf's  il  des  iiii'ccs  tra[i]it'fs  avec  le  cdin  du  tlialei'.  mais  possédant  une  jdiis  loilc  épaisseur.  Xous 
ne  pensons  pas  ijue  ees  pièces,  inlinimeul  rares  dn  reste,  puissent  être  considérées  conmie  des 
monnaies.  Ce  sont  bifii  |iliitot  des  pieds-foils.  dont  nous  parlerons  au  clia|iilre  V.  ainsi  ipie  tians  la 
nuatriéiiie  Partie  de  ce  mémoire. 

'  Srinreizcnsclifs  Miitiz-  uni}  Mcdailloi-Kabinct,  t.  II.  p.  ii\. 

^  Armoriai  Genevois,  p.  X-i  et  n.  2.    -  '  Ihid..  p.  s:j. 

148 


ACTIVITÉ    DE    L*ATELIER.  93 

3^™-, 40?  La  plus  ancienne  ordonnance  qui  mentionne  le  Ihaler  est  du  9  juillet 
1554  '.  Tilre  :  10  den.  18  <^r.  ;  taille  :  8  ^/.  pièces  ;  remède  en  loi  :  2  gr.  et  en 
poids  :  3  den.;  seigneuiiage  :  0  den.  ;  brassage  :  7  s.  6  den.  Cette  ordonnance  ne 
parait  pas  avoir  été  mise  à  exécution.  Ilaller'  indique,  il  est  vrai,  un  tlialer  de 
1554,  sans  autre  description,  mais  les  Registres  de  la  Monnaie  sont  muets  à  cet 
égard,  et  cette  pièce,  aujourd'hui  disparue,  doit  encore  être  rangée  parmi  les 
essais.  La  première  émission  de  quelque  importance  date  de  1557.  Nous  en  igno- 
rons le  montant,  mais  les  Ihalers  portant  ce  millésime  se  trouvent  dans  quelques 
collections.  Ce  fut  André  Emltlerd,  maître  de  Monnaie,  qui  prit  l'initiative  de  cette 
frappe  et  qui,  pour  la  faire  agréer  du  Conseil,  offrit  à  chacun  des  conseillers  un 
exemplaire  de  cette  nouvelle  monnaie  : 

7  mai  1557.  Sur  ce  i|ii('  le  maistre  des  inoniioies,  André  Embicr,  a  icy  fait  présenter  des 
talers  nouvellement  faits,  en  faisant  présent  à  cliascun  des  conseillers  ung,  et  requierrant  luy 
|icnnettro  en  faire.  Estant  mis  en  délibération  si  tel  présent  doibt  être  rei^'eu  ou  non,  arresté, 
d'anllant  i|u'il  n'y  a  cause  pour  recevoir  cela  et  que  tel  présent  particulier  pourroit  faire  incliner 
à  llécliir  au  public,  joint  (prou  ne  sait  sa  faculté  qu'est  à  craindre  estre  petite,  arresté  qu'on 
ne  le  reçoive  point,  mais  (|ii'on  l'eu  remercie  bien  fort  de  cela;  au  icslr,  (|u'il  en  soit  fait 
essay  ' . 

Le  thaler  de  1557  présente  au  droit  la  légende  GENEVA  CIVITAS,  suivie  du 
millésime,  avec  l'écu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  impérial  et  au  revers,  la 
légende  POST  TENEHUAS  LVX.  E,  avec  un  soleil  |)ortanl  en  cœur  I  II  S. 

25  juillet  1561  '.  —  On  accorde  au  maître  de  Monnaie  de  battre  des  thalers 
qui  vaudront  3  testons,  soit  45  s. 

11  août  1561  '.  —  Le  Conseil  suspend  la  fabrication  des  thalers,  attendu  qu'ils 
ne  sont  ni  de  poids,  ni  iiien  laits. 

29  août  1561.  —  La  fabrication  dos  thalers  est  re|»rise  ;  voici  ce  qu'on  lit  à  ce 
sujet  dans  les  Registres  du  Conseil  : 

A  esté  monstre  une  \]ii,mr  d  pnuilr.iil  des  lalcis  (pi'on  vcult  battre;  comme  il  n'y  a  point 
d'escusson  aux  arnidiiics.  mais  siMikniiMit  Ir  khhI.  (|u'a  esté  liouvé  [oii  hiiMi  l'aict.  attendu  quoy, 

•  R.  C.  lolji.  vol.  48.  f»  SG.  —  -  Op.  al.,  l.  Il,  p.  iil.  —  "  H.  C.  1557,  vol.  53,  f"  127. 
'   I^  C.  i;i()l.  v(il.  50,  f"  219.  -  '-  rlml.,  f»  226. 

rrrtvtc-     r  14y  21 


94  niSTOIEE   MONÉTAIRE   DE    GEXÈTE. 

a  esté  aiTostP  riu'on  doibge  faire  fabriqin'r  au  plus  liri'l'  ilesdits  talers.  du  poids  dp  ceux  d'Alle- 
magne, et  (ju'ils  pèsent  trois  testons'. 

Celle  cilalinii  nous  apprend  qu'à  la  suile  de  rordonnance  dn  25  juillel  1561, 
les  liialers  qu'on  baltil  se  trouvaient  probablement  au  type  de  ceux  de  1557,  avec 
l'écu  de  Genève  au  droit,  lis  ne  nous  ont  poinl  éh'  conservés  ;  peut-être  ont-ils 
été  refondus,  n'étant  pas  de  poids.  Quant  à  ceux  frappés  depuis  le  29  août  1561, 
nous  en  connaissons  d'assez  nombrenx  spécimens.  Us  diirèrent  de  cenx  de  1557 
en  ce  que  les  armes  de  la  ville  sont  figurées  au  droit  dans  nn  cercle  et  qu'au  revers, 
le  millésime  se  trouve  placé  sous  I  H  S. 

9  mars  1562  '.  —  Titre  :  10  den.  9  gr.  ;  taille  :  8  '/,  pièces;  remède  en  loi  : 
1  gr.  et  en  taille  :  1  '/,  tien.  ;  seigneuriage  :  1  s.  ;  brassage  :  8  s.  On  en  fil  18  m. 
au  même  type  que  précédemment. 

17  mars  1564  '.  —  Ordonnance  sendilable  à  celle  de  1562,  sanf  que  le  remède 
en  loi  est  de  2  gr. 

On  connaît  un  assez  grand  nombre  de  thalers  de  Genève  sans  millésime; 
jusqu'à  présent,  ;i  cause  de  la  marque  G  du  revers  et  de  l'absence  de  niilli'- 
sime,  on  était  convenu  de  les  attribuer  à  Henri  Goulaz  qni  les  aurait  éiuis 
de  15  i2  à  1550.  Nous  avons  dû  aujourd'bui  reconnaître  que  cette  opinion  est 
inexacte. 

Voici  la  brève  description  de  ces  tbalers  :  au  droit,  la  légende  (jENEVÂ  CIVITAS, 
avec  les  armes  de  Genève,  surmontées  d'un  soleil  et  au  revers,  POSÏ  TENEBRAS 
LVX.  G  et  l'aigle  impérial  couronné.  Nous  avons  dit  (jue  les  thalers  frappés  en 
1557,  1561  et  1562  présenteiil  au  droit  l'aigle  impérial  surmonlaul  les  armes 
de  Genève,  fait  qui  se  retrouve  s\u'  la  plupart  des  monnaies  de  celte  é|)oqiu',  écus 
d'or,  lestons,  sols,  etc.  On  ne  connaît  en  somme  aucune  pièce  d(^  la  première 
moitié  du  XVI"""  siècle  où  les  armes  de  la  ville  soient  surmontées  du  soleil.  Pour- 
quoi le  Ibaler  ferait-il  exce|)tion  et  comment  admettre  (pie  de  I5i2  à  1550  on  ei'it 
choisi  un  type  qu'on  eut  ensuite  aliandonné  de  1557  à  1567.  |tour  y  revenir  vers 
la  fin  du  siècle'?  Pour  qui  connaît  la  succession  des  types  dans  l'atelicM'  genevois, 

'   \\.  r.  liKlI.  vol.  ;i(),  f°  2.33.  —  -'  li.  C.  1i;fv2,  vol.  oT,  f'^  21.  —   '  M.  C.  i:i6i,  vol.  IW.  f"  22. 

150 


ACTIVITÉ    DE    l'atelier.  95 

il  y  a  là,  sinon  une  impossibilité,  toiil  an  moins  une  grande  invraisemblance. 
En  outre,  nous  l'avons  dit,  les  thalers  ne  sont  pas  mentionnés  dans  les  ordon- 
nances antérieures  à  1554,  pas  même  dans  celle  de  1542,  cependant  si  détaillée. 
Mais  voici  un  argument  plus  décisif  encore  :  lorsque,  en  1722,  il  fut  de  nouveau 
question,  à  Genève,  de  frapper  des  thalers  qu'on  appela  des  écus,  le  Conseil 
délibéra  sur  le  coin  que  l'on  choisirait  pour  le  revers,  «  les  uns  trouvant  à  propos 
d'y  mettre  un  soleil,  comme  il  est  à  ceux  qu'on  battit  en  1562  et  les  autres  l'aigle 
impérial  qui  est  aux  autres  qui  ont  été  frappés  depuis  '.  »  Il  est  difficile  d'être 
plus  net.  L'aigle  éployé  a  succédé  au  soleil,  sur  le  revers  des  thalers  et,  dès  lors, 
le  soleil  a  pris  la  place  de  l'aigle  éployé  au  droil.  au-dessus  des  armes  de  Genève. 
Cette  transformation  a  dû  s'opérer  à  partir  de  1567,  dernière  année  où  le  ty|)ede 
1561  a  été  maintenu. 

Il  nous  reste  à  examiner  à  quel  maître  de  Monnaie  peut  convenir  la 
marque  G  et  à  cpielle  époque  précise  les  thalers  sans  millésime  furent  émis.  Les 
maîtres  de  Monnaie  de  la  seconde  moitié  du  Wl^e  siècle  qui  ont  fonctionin'' 
à  Genève  et  dont  le  nom  commence  par  la  lettre  G  sont  Charles  Goulaz  et 
Jean  Gringalet.  Charles  Goulaz,  nommé  le  29  juillet  1557,  résilia  ces  fonctions  le 
20  octobre  1559.  NomuK'  de  nouveau  le  28  janvier  1564,  il  conserva  la  direction 
de  l'atelier  jusqu'au  24  février  1581.  Quanta  Jean  Gringalet,  sa  première  maîtrise 
commence  en  1588  pour  se  terminer  en  1601  '.  Il  est  peu  probaide  que  Charles 
Goulaz  ail  frappé  des  thalers  lors  de  sa  première  maîtrise.  Ceux  de  1557  ont  été 
signés  par  André  Emblerd.  On  doit  également  écarter  Jean  Gringalet,  qui  signait 
ses  monnaies  g  ou  ©  et  non  pas  G.  Il  reste  donc  la  seconde  maîtrise  de  Charles 
Goulaz  et  plus  spécialement  la  période  de  1572  à  1578,  durant  laquelle  les  tha- 
lers sans  millésime  furent  certainement  émis.  Les  Registres  de  la  Monnaie  nous 
apprennent  que  durant  ces  sept  anni'cs  on  mit  en  œuvre  6374  m.  de  thalers, 
soit  environ  56,000  pièces.  Comment  admettre  que  d'aussi  fortes  émissions  aient 
totalement  disparu,  alors  que  celle  de  1561  com|)renant  lôM  pièces  et  celle  de 
1590  en  comprenant  285,  soid  encore  représentées  aujourd'hui  par  plusieurs 
exemplaires'?  Or,  comme  nous  ne  connaissons  aucun  Ihaler  portant  le  millésime 

'  R.  ('..  1722,  vol.  22L  p.  139.  —  =  Voy.  ci-dessus,  pages  22  et  23. 

mi 


96  HISTÛIEE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

de  1568  à  1588,  on  doit  en  conclure  que  ceux  qui  Cnronl  frappés  en  si  i»rau(i 
nombre  durant  celle  période  sonl  (h'pourvus  de  millésime.  Nous  lisons  en  date 
du  13  février  1572  dans  les  Registres  du  Conseil  :  «  fitanl  vue  la  forme  des  tlia- 
1ers  que  le  maislre  de  Monnoie  prétend  battre,  icelle  a  esté  approuvé'c  et  ordonné 
qu'on  en  balle  tant  qu'on  |)ourra  '.  )>  Il  est  bien  probable  que  cette  fabrication 
avait  été  interrom|)ue  depuis  1567,  et,  lorsqu'elle  fut  reprise,  en  1572,  ce  fut 
assurément  au  nouveau  type  ayant  au  droit  les  armes  de  la  ville  suimontées  d'un 
soleil  et  l'aigle  im|)érial  au  revers.  Ce  type,  dès  lors  immobilisé,  subsista  jusqu'en 
1659,  dernière  année  de  ce  monnayage  pouile  XVllme  siècle. 

Nous  ignorons  les  raisons  qui  engagèrent  le  Conseil  à  supprimer  le  millésime 
desthalers,  de  1572  à  1588.  Quant  au  titre  cl  à  la  taille  de  cette  espèce,  ils  nous  sont 
révélés  d'une  fai,on  indirecte;  en  1722  %  lors  de  l'émission  des  écus  d'argeid  à 
laquelle  on  allait  travailler,  le  rapporteur  de  la  Cliambre  des  Comptes  dit  au  Conseil, 
à  propos  des  anciens  llialers  :  «  Enfin,  il  s'en  trouve  sans  millésime,  au  titre  de 
10  den.  6  gr.,  semblables  à  ceux  d'aujourd'bui  \  mais  un  |ieu  plus  loris  en  taille, 
savoir  de  8  .  pièces  *  au  marc.  »  D'après  les  Uegistres  de  la  Monnaie  on  (Il 
10m.'  de  tbalers  en  1572;  20  m.'  en  1574;  339  m.  '  en  1575;  1320  m.  '  en 
1576  ;  2525  m.'  en  1577  et  2160  m.  "  en  1578. 

26janviei'  1580". —  Titre:  lOden.  17  gr.;  taille:  8  ',,  pièces;  remède  de  loi  : 
2  gr.  ;  remède  de  taille  :  2  den.  ;  seigneuriage  :  1  s.  9  den.  ;  brassage  :  12  s. 

A  partii'  de  1589,  les  llialers  ixtricnl  de  nouveau  le  millésime.  On  en  fil 
176  m.'^  en  1589;  285  m."^  en  1590;  56  m."  en  1591  ;  62  m."  en  1592;  (A  m.'" 
en  1593  et  7  m.'^  en  159i. 

1595".  —  Titre  :  10  den.  15gr.;  taille  :  8  V,  pièces.  On  en  fit  38  m."  en  1595  et 


•  R.  C.  \"ûi.  vol.  07.  f»  m. 

'  K.  C.  1722,  vol.  221.  ra])|i(irt  In  nu  Coiisoil  le  2  iiiai-s. 

^  C'esl-à-diiT  scinlilalili's  aux  tlialer.s  fia|i|i(''s  inondant  le  XVII'""  sit'ck'. 

*  Celte  tailli'  m-  |iarait  jias  exaclemeiil  iiiilii|iHT  ;  rllr  ilcvail  riic  de  8  '/^  pièces  au  marc,  d'après 
le  jioids  des  exemplaires  à  fleiii-  de  coin  qui-  nous  avons  eus  cnli-e  les  mains. 

■■  R.  M.  l.-wâ.   -    ■=  R.  M.  1574.  —  •   R.  M.  \'6T6.  —  "  R.  M.  I!')76.  —  '  R.  M.  1:177. 

"■  li.  M.  i:i78.  —  "  C.  M.,  p.  20.  —   "'  R.  .M.  1,^89.  —  '-  R.  M.  1590.—  "  R.  M.  1591. 

'=■  R.  .M.  1092.—  "■  R.  M.  \:Wi.  —   '■   R.  M.  1594. 

"*  R.  C.  1722.  \ol.  221.  rapport  Ifi  au  Conseil  le  2  mars. 

'■'  H.  M.  i:i9o. 

152 


ACTIVITÉ    DK    L'aTELIKIî.  97 

208  m.'  en  1598.  Nos  renseigncmenls  sur  lo  nioiiiiayage  des  thalers  s'aniMciil 
à  celte  (laie  poiii'  le  \VI'"<"  siècle  el  ils  soiil  des  pins  iiicoiiiiilels  pour  le  ( oiii- 
meiiceinenl  du  XVlImt'  siècle.  En  KilO,  on  fit  25  m.  de  llialers  an  seigneuriajie 
de  2  s.   Haller  '  mentionne  ini  tlialer  de  l()12. 

2  août  1620'.  -  Titre  :  10  dcn.  10  i;i-.;  lailie  :  22  den.  12  gr.  par  pièce.  Ce  litre 
se  trouvait  ainsi  un  peu  snpf'riein-  ;'i  celui  des  llialers  de  llongiie  cl  (h;  la  Suisse. 
On  en  01126'/,  m.^ 

26  mai  Ui^lW  —  Titre  :  10  den.  8  '/,  gr.;  taille  :  22  den.  12  gr.  par  pièce. 
C'étaient  le  litre  el  la  taille  des  llialers  Frappés  dans  le  Canton  de  Zug  en  1621. 

1er  août  1621  ■.  Titre  :  10  den.  10  gr.  ;  remède  en  poids  :  5  gr.  C'était  le 
litre  des  llialers  de  l'Empire.  Ces  condilicms  restèrent  les  mêmes  jusqu'à  la  lin  de 
ce  monnayage  en  1()50. 

On  fit  1462  m.  4  onces"  de  llialers  el  de  liuilième-de-llialers  en  1()2(i  an  remède 
en  loi  de  'A  g'"-;  1004  m."  de  llialers  el  de  demi-thalers  en  1627;  771  m.  i  oik  es'" 
de  llialers  en  1628;  455  m."  en  1620;  ;)78  m.  i  (inces  "  de  llialers  et  de  deiiii- 
llialers  en  1633;  22  ni.'^  de  llialers  en  1634;  303  m.  4  onces'*  <'n  1635;  402  m  ■' 
en  1638;  (>75  m.  2  onces  "  en  1()39;  1716  m.''  en  KilO;  32i  m.  4  onces  "  en 
1641;  172  m.  6  onces  '"  en  1642;  03  in.'"  en  1643  et  1254  m.  5  onces"  de 
llialers  el  de  deini-lhalers  en  1657.  La  matière  en  œuvre  pour  1650  manque. 

Le  llialer  de  Genève  l'ut  taxé  dans  celle  ville  3  11".  9  s.'',  le  25  juillel  15(>1; 
8  (T.  2s.'\  le  21  décembre  1621  ;  8  iï.",  le  4  avril  1623;  8  IL  2  s.^\  le  18  .ivril 
1636;  8  if.  ()  s.",  le  7  mai  1(>38.  ,lus(|ireii  H'>59,  cetU;  monnaie  conserva  son  nom 
de  llialer. 

A  celte  date,  les  louis  d'argent,   ou  l'cus  blancs,  abondamment   frappés  en 

'  H.  M.  1i596.—  '  H.  M.  IfvH.^  '  Oji.nl..  L  II.  p.  2Ki.      '  li.  C.  Kii'o.  \(il.  II'.).  1"  i;i:icl  U.  .\l.  Kii'd. 

^  R.  M.  1620. —  Dans  ce  cliilTir  ili'  12(1  '/j  ni.  sdnl  iHohiilili'iin'nl  aussi  ('(iniiiris  des  (lomi-tlialcrs. 
I.a  niatiorc  en  d'uvrc  (|iic  nous  iniliiiiicrons  pai-  la  siiilr  coninic  alTccléc  aux  llialers  est  souvi'iil  par- 
tagée cnlrc  llialers.  (leiiii-llialeis.  ipiarls-de-llialers.  Ilorins.  elc,  sans  (ju'il  soil  l'ail  menlion  de  ce 
partage.  Quand  cette  nienlidii  e\isle  ikhis  riiiili(pier(iiis  hnijeiirs. 

<■■  R.  C.  162-1,  vol.  120,  1"  lii).  ~    =  lhi(L,  ("  197.  --    "  U.  M.  1626.  —    '   R.  M.  1627. 

'"  R.  M.  1628.  —   "   R.  M.  1620.  —    '-   R.  M.  16:«.  —   '^-  R.  M.  I6:{4.  -     "   R.  M.  16:i;i. 

'^  R.  M.  1638.  —   "•  R.  M.  1639.  -     "  R.  M.  16i0.  ~  "  R.  M.  1641.  —   "   1!.  M.   \f>'rî. 

'">  R.  M.  1643.   —  "  R.  M.  1657.—   '"  R.  C.  1561.  vol.  56,  1"  219. 

"  R.  C.  1621,  vol.  120.  f"  312.  —   '•   R    C.  1623.  vol.  122,  f"  50. 

"  R.  C.  1636.  vol.  135,  p.  123.  —   "'■  R.  C.   |(KiS.  vol.  137.  y.  309. 

153 


98  lIlyTOIllE    MUNÉTAIUK    JiK    liKXÈVE. 

France,  depuis  IGil,  lendirenl  piobablomcnl  imililc  le  monnayai»e  des  Ihalers, 
(jiii  ne  l'iiiciil  hatliis  de  nouveau  (pfcn  1721,  sous  le  nom  d'écus. 

2.  Éciis. 

On  lit  dans  les  Uegisties  de  la  Clianibie  des  Coni[)les,  eu  date  ih\  !2(}  septembre 
1721  : 

Mdiisii'iii'  le  i^(''ii(''ral  de  l:i  iiKiiioii'  :i  irijuis  l;i  CJi.iinhi'c  ire\;iiiiiii('r  s'il  iir  cniivicinlniil  |t;is 
(Ir  r.'iii'c  lin  essai  |iniir  îles  éciis,  l('si|iii'ls  on  pniii roil  l'airi'  île  ncnl'  an  inai'C  el  an  lilie  île  I  0  ilen. 
()  gf..  an  remède  onlinaire  de  poids  el  de  tilro.  Dnnl  opim''.  l'advis  a  esté  iin'on  |ioiinoit  en 
l'aire  nn  essai  de  i|iieli|nes  renlaines\ 

On  en  fil  39i  '.  avec  le  millésime  de  1721.  Le  IS  l'i'vrier  1722%  le  Conseil  lui 
nanti  du  projet  de  la  (Ibambre  des  Comptes  et  diV-ida  (jue  l'on  continuerait  la 
l'abricatiou  (les  l'cus.  Cette  décision  l'ut  a|(pr(iuvée  par  le  CC  le  2  mars  suivant'. 
Les  écus  devaient  être  battus  aux  mêmes  conditions  que  ceux  de  1721.  Ou  eut 
quelque  peine  à  s'enteinlre  au  sujet  du  revers  à  <lomn^r  à  ces  pièces  ;  nous  avons 
rapporté  les  deux  avis  qui  divisaient  le  Conseil  \  Il  lut  tout  d'abord  décidé  qu'on 
sup|)rimeiait  l'aigle  d'Enqtire,  au  revers,  comme  l'avaient  supprimé  !MM.  de  Berne 
el  (|u'on  mettrait  à  sa  place  un  soleil,  «  parce  qu'il  a  |»lus  de  rapport  à  la  devise',  » 
esl-il  dit  dans  le  lîeiiistre;  mais,  le  24  mars',  «  le  Conseil  s'étant  derechef 
réllécbi,  »  il  lut  «  arrêté,  aUcndu  que  ce  n'est  d'aucune  conséquence,  de  conlinuer 
l'aigle  déployé.  « 

La  fabrication  se  lit  dans  les  années  1722  et  1723  el  comprit  105,221  écus  ". 
Klle  fui  interrompue  à  cause  de  ri'b'vatiou  du  prix  du  lin. 

Les  ('(lis  de  Cenève,  frappi's  de  1721  à  1723,  présentent  au  droit  la  légende 
r.KSPVI'.LlCA  CLNKVLNSIS,  avec  les  armes  de  la  ville  surmontées  d'nn  soleil, 
au  revers,  la  b'gende  POST  TKNEHr.AS  L\  \ ,  suivie  du  millésime  et  dans  le 
cbamp  l'aigle  d'Empire  couronné.  Lors  di;  son  ('mission,  l'écii  de  Cenève  valait 
10  If.  ()  s.,  soil  3  livres  courantes.' 

'  R.  r,.  C.  1721.  vol.  i:{,  |i.  il.    -•  M.  M.  1721.  —  '   lî.  C.  1722.  vol.  221.  p.  110. 
'  Ihid..  \>.   123.  —  •  Voy.  ci-ili'ssus,  p.  11.").  -  '■  \{.  C.  1722,  vol.  221,  p.  KJS). 
'  Jbid.,   p.  1.%.  —  -  R.  M.  1722  et  1723.  —  ■'  R.  C.  1722,  vol.  221,  p.  MO. 

154 


ACTIVITÉ    DE    L'aTELIEIî.  99 

'i.    Deuii-ihulers. 

La  preiriièi'o  mention  des  dcnii-IlNilors  fi^^urc  dans  l(>  cahier  Mallel  en  dnle  dn 
20  janvier  15K()  ';  lilrr  :  10  den.  17  i;r.  ;  taille  :  17  pièces  ;  remède  en  loi  :  2  i:r. 
et  en  poids  :  2  den.  ;  seigneuriaj^e  :  1  s.  il  dcii.  ;  brassage  :12  s.  On  ne  connail 
ponr  le  XVI""  siècle  que  le  demi-tlialer  de  15!)7. 

I  "  août  1()21  '.  —  Le  maître  de  Momiaie  est  antorist'  à  frapper  des  demi-llialers, 
outre  des  tlialers  \  au  litre  de  10  den.  10  gr. 

4  octobre  1022  '.  —  Ordre  est  donné  aux  maîtres  de  Monnaie  de  frapper  des 
demi-lhalers  cl  des  (luarts-de-llialers. 

Nous  avons  dit  '  qu'en  1027  il  fut  fra|)|)é  lOOi  m.  de  Ibalers  et  de  demi-lhalers; 
378  m.  4  onces  en  1033  et  I25i  m.  5  onces  en  1057.  De  plus  amples  lenseigne- 
menls  font  (b'faul  s\n'  les  ordonnances  relatives  aux  demi-lhalers  et  la  matière 
mise  en  a;uvre  pour  les  frap|)er.  (]etle  monnaie  fui  cependant  frécjuenunent  émise 
jusqu'en  1059,  dernière  année  de  ce  monnayage. 

Le  demi-thaler  avait  le  type  du  llialer,  il  en  avait  aussi  le  tilre;  le  poids  en  était 
de  moitié. 

A.   Qii(irls-<l<'-l/i(il('rs  '. 

Celte  monnaie,  frappée  comme  la  précédente  au  litre  du  IliabM'  el  possédant 

un  ly[)e  semblable,  appartient  au  \\\\ siècle. 

Nous  avons  rapport''  rordonnance  du  A  octobre  1022  \  pour  la  frappe  des 


'  C.  M.,  11.  20.  —  -  n.  V..  U\i\.  vol.  120.  (■"  197.  —  '  Vny.  ci-di-ssiis.  pago  07.  ii.  ."). 

'  ]\.  C.  \(yli.  viil.  121.  1'"  lH(i.—  ■•'  Viiy.  ci-dcssiis.  p.  '.)7. 

•■•  On  cliissi'  dans  (pirhpics  cdllrrlidiis  de  iiioiinairs  j^'cncx iiist's  cl  parmi  les  (|iiails-di'-lliaii'rs  une 
sorte  de  jclon  en  ar^'cnt.  appelé  iiuiiisijui'loii.  .Nous  pensons  (pie  le  ni()iis(pie(,on  n'élail  poini  une 
monnaie,  mais  bien  pliilol  une  médaille  i|iii.  pendaiil  hinglcnips.  ta!  donnée  connne  prix  par  la 
Société  des  Exercices  de  rArijiieliiise  ei  île  la  Carahine.  Cetle  pién'  ipii.  à  rons,'ine.  devait  peser 
environ  îie™-.?!).  était  sans  doute  au  litre  du  tlialei-  et  avait  pndialdement  une  valeur  ein(i  fois 
nioindi-e.  Il  en  lut  frappé  un  ;issez  jirand  nondu'c  (rexem|ilaires.  (pii  portent  tous  le  millésime  de 
1()i)7.  Dans  la  remise  ipii  fui  laite,  le  ',l  nu\einlire  1(177.  des  coins  de  la  Monnaie  au  nouveau 
graveur,  Domaine  Dassier,  on  voit  ligurer  ■•  trois  coings  pour  les  pièces  d'argent  de  la  ('.olo\ri'- 
niére.  »  {R.  C.  (',.  1077.  vol.  8,  p.  ;{:{7.) 

'  Voy.  ci-dessus,  p.  ilO.  —  "  M.  C.  \(\->i.  \u\.  \i\.  t'  ISli. 

155 


100  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

demi-thaleis  el  des  qiuirls-do-lhalers.  Les  tilres  de  ces  deux  monnaies  étaient 
semblables  à  celui  du  llialcr  ;  la  taille  des  quarts-de-thalers  était  de  3i  pièces. 

4  juillet  l()23'.  —  Arrélé  de  battre  pour  KÎ.OOO  iï.  de  quarts-de-lhalers. 

23  juillet  1638'.  —  Le  Conseil  accorde  au.\  maîtres  de  Monnaie  de  battre  des 
quarts-(l(-lli,ders  pour  une  somme  de  1000  iî. 

On  ignore  si  cette  permission  tut  mise  à  profit,  les  quaits-de-tlialers  connus  ne 
se  rapportant  qu'aux  années  1(323,  1(525,  IG27  et  1(533 '• 


5.  Huilièmes-de-lhalers  ou    lluikiins. 

Cette  monnaie  fut  frappée  de  1623  à  1(328.  Le  i  juillet  1623',  le  Conseil 
arrête  de  faire  frapper  pour  8000  tf.  de  Imilains  au  titre  du  tlialer.  La  taille  était 
de  (38  pièces.  Le  22  juin  '  ei  le  15  septembre  162i  ',  le  (^lonseil  ordonne  de  conli- 
nuer  cette  fabrication  pour  une  somme  de  5000  thalers.  Nous  avons  vu  '  queii 
1626,  il  fut  fait  délivrance  de  1  i()2  ni.  \  onces  de  llialers  et  de  Imitains  \  .\  celle 
époque,  le  Ihaler  valant  8  IT.,  le  buitain  était  parfois  appelé  florin. 

En  1628,  on  fit  19  '/,  m.'  de  Imitains.  Le  type  de  cette  monnaie  se  trouvait  le 
même  que  celui  du  Ibaler.  sauf  (pii'  le  soleil  du  droit  était  remplacé  par  une 
quarte-feuille. 

6.  Seizihnes-de-ihalers  ou  Seizains. 

Le  29  novembre  1624  '",  le  Conseil  accorde  aux  maîtres  de  .Monnaie  de  battre 
pour  iiOOO  llialers  en  pièces  de  seizièmes-de-lbaler  ".  La  taille  de  cette  monnaie 
était  de  136  pièces.  .\u  droit  du  seizième-de-tlialcr,  se  Irouve  la  valeur  de  la  pièce, 
6  S.,  à  la  place  du  soleil  (pii  figure  sur  le  tlialer. 


'-'  l{.  C.  l(i-':j.  \o\.ii.  f"  loi.  —  ■'  M.  C.  l(i:iS.  vol.  |:{7.  p.  .■ilii. 
^  Vo\.  ciHli'.-^sus.  p.  ;»7,  II.  ;■).  —  •■'  l{.  C.  \[\n.  vol.  123.  1"  1*9. 
"  lUid..  I"  ISi.  —  '  Voy.  ci-dessiis.  p.  97.  —  ^  lî.  M.  IC-iC). 
•  K.  M.  I6i8. 
'"  \{.  C.  ICi'i.  \(ii.  \i^.  f"i?7. 

156 


ACTIVITÉ   DE  L* ATELIER.  lOl 


ni:rxii:ME  groupe 


1.   Testons  et  Demi-leslons. 


Le  lésion,  équivalent  au  tiers  du  llialer,  fui,  selon  toutes  proiiahilités,  la  première 
pièce  d'argent  frappée  à  Genève  dans  les  années  qui  suivirent  l'ouverture  de  l'ate- 
lier, en  1535.  Nous  lisons,  en  effet,  en  date  du  24- janvier  1539,  dans  les  Registres 
du  Conseil,  que  le  maître  de  Monnaie  rapporte  «  une  pille  el  ung  Irosseaulx  de 
lestons.  »  Il  est  cependant  vraisemblable  que  Claude  Savoie  usa  peu  de  ces  derniers, 
car  aucun  lésion  antérieur  à  la  maîtrise  d'Henri  Goulaz  n'a  été  retrouvé  jusqu'à 
ce  jour.  Les  plus  anciens  que  nous  connaissions  sont  signés  d'un  G  el  doivent 
avoir  été  frappés  vers  1539. 

2  août  1539'.  —  Le  Conseil  ordonne  au  maître  de  Monnaie  de  battre  des  les- 
tons valant  13  s.  et  des  demi-testons  valant  6  V,  s.;  le  10  novembre'  de  la  même 
année,  nous  voyons  le  gouvernement  bernois  louer  le  lilre  de  cette  émission. 

30 janvier  1542  '.  —  Titre  :  10  den.  19  gr.  ;  taille  :  2  s.  I  '/.  tien.  ;  remède  en 
loi  :  2gr.;  pas  de  remède  en  taille;  seigneuriage  :  6  den.;  brassage  :  7  s.  0  den. 
Ces  conditions  restent  les  mêmes  jusqu'en  1562. 

9  mars  1562*.  —  Titre  :  10  den.  9  gr.;  taille  :  25  ' /.,  [tièces  ;  remède  en  loi  : 
l  gr.  ;  remède  en  poids  :  l  '/,  t'en.  ;  seigneuriage  :  I  s.  ;  brassage  :  8  s. 

17  mars  1564  '.  —  llemède  en  loi  :  2  gr. 

24  février  1570  '.  —  Tilr(>  :  10  den.  7  gr.;  taille  :  25  '/,  pièces  ;  seigneuriage  : 
1  s.  7  7j  dtî"-  ',  brassage  :  9  s. 

7  août  1573  '.  —  Seigneuriage  :  1  s.  5  den.;  brassage  :  9  s.  2  '/,  den. 

26  janvier  1580  '.  —  Titre  :  10  den.  17  gr.;  remède  en  poids  :  2  den.;  seigneu- 
riage :  1  s.  9  den.;  Inassage  :  12  s. 

Malgré  les  ordonnances  (pie  nous  venons  de  rapporter,  le  teston  ne  paraîl  pas 
avoir  été  émis  après  l'année  1562.  Les  Registres  de  la  Monnaie  indiquent  pour 

■  R.  C.  1539.  vol.  :^:?,  f"  228.  —  "-  lliid..  C  33".  —  =>  C.  M.,  p.  3. 

*  H.  C.  11)62,  vol.  57.  ("  21.  -  ^  I«.  C  1504,  vol.  59,  f  22.  -  "  C.  M.,  [>.  10. 

'  Iliid..  \>.  12.  —  »  llnil..  p.  :'0. 

157  22 


102  HISTOIKE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

cette  année-là  une  émission  de  lestons  se  niontjinl  à  30  m.'  C'est  à  cet  unique 
chiffre  ^  que  se  bornent  nos  renseignements  sur  les  émissions  de  cette  monnaie 
qui  a  dû,  cependant,  lUre  aljondannncnl  IVa|t|»t''<'  pondant  la  maîtrise  de  llctiri 
Gonlaz.  Elle  fiiiure,  en  elïel,  dans  la  plupart  des  placards  monétaires  imprimés 
an  \VI°"  et  an  XVII"'"  siècle  dans  les  Pays-lîas,  en  France  et  en  Alle- 
magne. 

Le  plus  ancien  teston  connu  présente  au  droit  la  It'gende  (IKNEV.X  CIV1T.\S 
avec  l'écu  de  Genève  surmonté'  de  Taigle  impérial;  le  vol  des  aigles  est  abaissé. 
Le  revers  porte  la  légende  POST  TENEBUAS  LUCEM.  G.  avec  une  croix  tourchée 
et  évidée.  Un  peu  plus  tard,  le  vol  des  aigles  se  relève;  enliii  viennent  les  testons 
de  1561  et  de  1502.  (|ui  portent  ces  milh'simes  au  droit  et  L\"\  à  la  place  de 
LVCE^M  an  revers. 

Ce  que  nous  avons  dit  des  lestons  peut  s'appliqneraux  dcmi-leslons,  qui  valaient 
la  sixième  partie  du  ihaler.  Le  type  de  celte  monnaie  fut  d'abord  semblable  à 
celui  du  teston,  mais,  connue  cette  similitude  semblait  amener  de  la  confusion 
entre  ces  deux  pièces,  le  Conseil  arrêta,  le  "IH  janvier  15i!2\  «  qu'il  seroit  fait 
bonne  différence  des  testons  aux  dcmi-teslons.  »  Ce  fut  sans  doute  à  partii-  de 
ce  moment  que  la  croix  {\u  revers  des  demi-teslous  subit  une  transformation  :  les 
angles  des  fourches,  au  lieu  d'être  aigus,  sont  arrondis.  Tels  sont  les  demi-lestons 
de  1550,  1501  et  1502. 

I^e  teston  de  Genève  fut  taxé  dans  cette  ville  13  s.,  le  2  août  1530'  ;  13  s. 
G  den.,  le  20  avril  1540  ■;  13  s.  0  den.,  le  3  février  1550  ';  15  s.,  le  25  juillet 
15()l  ;  IS  s.  G  den.,  le  25  mars  1588'  ;  22  s.,  le  30  août  1591  ";  23  s.  6  den.,  le 
3  août  1596  '". 

Quelques  auteurs  signalent  rexistencc  de  quarts-de-lestons.  Aik  un  docmneut 
émanant  des  Archives  de  Genève  et  aucune  monnaie  ne  peuvent  faire  croire  qne 


'  H.  M.  I.")(i2.  —  ^  Voy.  ci-(lt'ssiis.  piigc  97.  n.  .'i. 

^  H.  C.  i;ji2.  vol.  :jo,  C  473.—  •  W.  C.  1539,  vol.  33,  f  228. 

=•  H.  C.  1549,  vol.  44,  f"  Hi.  —  «  H.  C.  1550.  vol.  44,  f"  315. 

'  R.  C.  1561,  vol.  56,  f"  219.—  *   H.  C.  15SS,  vol.  83.  f»  71. 

''  ]{.  C.  1591.  Vdl.  H6.  1"  158.  —   ">  U.  C.  i:)96.  \i)l.  91.  1"  lis. 

158 


ACTIVITÉ  DE   l'atelier.  103 

celte  pièce  ait  été  battue  '.  Blavignac'  mentionne,  sans  les  décrire,  des  quarts-de- 
teslons  des  années  1562  et  1593.  La  seconde  de  ces  monnaies,  ainsi  que  le  lait 
pressentir  l'auteur  de  V Armoriai  genevois,  est  une  frappe  en  argent  de  la  pièce  de 
six-quarts.  Quant  à  la  première,  celle  de  1562,  il  est  difficile  de  savoir  quelle  est  la 
pièce  qui  a  pu  induire  Blavignac  en  erreur.  Nous  avons  étudié  scrupuleusement 
les  collections  que  cet  auteni'  avait  ulilisc'cs  pour  son  travail  cl  un  grand  nombre 
d'autres,  sans  y  rencontrer  de  monnaie  de  15G2  à  qui  l'on  puisse  donner  le  nom 
de  quart-de-teston. 

THOISIÈMK  (inOll'K 

Testons  blancs. 

Cette  espèce,  pai'lbis  appelée  (luart-de-ducaton,  fut  décrétée  le  10  avril  1619  '. 
Elle  était  au  litre  de  9  den.  2  gr.  et  à  la  taille  de  6  '/,  den.  par  pièce.  Elle  valait  à 
l'origine  22  s.  L'émission  devait  se  monter  à  500  écus.  On  en  fit  32  m.*  en  1619 
et  243  m.  2  onces  '  en  t620. 

9  août  1620  '.  —  Le  Conseil  arrête  de  faire  refondre  tous  les  lestons  blancs  de 
Suisse,  sauf  ceux  de  Berne  qui  sont  contre-marqués  et  d'en  refrapper  au  coin  de 
Genève  pour  la  sonune  de  2000  ducatons,  aux  conditions  précédentes. 

18  janvier  1622'.  —  Le  Conseil  accorde  au  maître  de  Monnaie  de  battre  des 
lestons  blancs  au  litre  el  au  poids  de  ceux  de  1619.  11  ne  parait  |)as  ([ue  le  maître 
se  soit  prévalu  de  celte  autorisation. 

30  juillet  1622  ".  —  Titre  :  9  den.  ;  taille  :  27  '/,  pièces. 

24  décembre  1623  '.  —  Les  maîtres  de  Monnaie  sont  autorisés  à  battre  des 
lestons  blancs  en  se  conformant  à  la  précédente  ordonnance.  Nous  ne  savons  à 
combien  se  monta  cette  émission  dont  les  pièces  nous  ont  été  conservées. 

'  Nous  vorniiis  plus  Idiri  (|ii'rii  l!).")l.  le  iiiailiT  (le  Monnaie  fraiipa  (nioli|iios  pii'res  de  la  valeur 
lie  2  .s.,  avec  le  idiii  des  ilnni-lcslniis.  Ces  [lièces  fiiicnl  imniéiliatcinriil  rermiiliies  (\\.  (',.  Ili.ïl. 
vol.  46,  f  H  S). 

-   Op.  ril..  \).  SI  cl  11.  1.  —  3  |{.  C.  .n;i<),  vol.  I  18.  I"  7(1. 

'   \{.  ('..  1(i->0.  \ul.  II'.».  1"  1S2  el.  li.  M.  l(jl>().  —  ■•  l(.  M.  KiiO. 

«  K.  (1.  Ki2().  vol.  I  l'.l,  1"  KH.  —  '  li.  C.  uni.  vol.  \M,  f"  10. 

"  IIihI..  I"  liO.  —  ■■'  li.  C.  IC.i.'i.  Mil.  \i-L,  ("  iV6. 

159 


104  HISTOIRE   MONÉTAIHK    DE    GEXÈVE. 

30  décembre  1623  '.  —  Le  Conseil  arrêle  que  les  testons  lihnics  (|iii  viennent 
d'être  battns  vaudront  di'sorniais  2  (T.,  attendu  (|u'ils  sont  équivalcnis  à  des  quarts- 
de-thalers. 

La  valeur  piiniitive  de  22  s.  que  possédait  cette  monnaie  devait  en  rendre 
l'usage  moins  commode  que  celui  du  quart-de-lhaler  et  de  la  pièce  de  deux-tlorins. 

Le  teslon  blanc  présente  le  type  du  thaler  et  de  ses  divisions,  sauf  que  le  soleil 
du  droit  se  trouve  remplacé  par  une  Heur  à  cinq  [(étales. 

QUATRIÈME  GUUll'E 

Deux-florins  ou  Teslons-de-deux-florins  ou  Vingl-qualre-sols. 

Cette  monnaie  appartient  à  la  première  moitié  du  XYII""  siècle. 

24  mars  1602  \  —  Le  Conseil  arrête  de  battre  des  pièces  de  deux-tlorins,  de 
un-florin  et  de  six-sols,  pour  une  somme  de  1200  à  1500  ducalons,  de  même  titre 
que  les  ducatons.  Ces  ducatons,  qui  étaient  probablement  des  ducalons  d'Italie, 
tenaient  alors  1 1  den.  (>  gr.  de  lin  '.  Le  seigneuriage  n'est  pas  stipulé.  Cette 
ordonnance  ne  paraît  avoir  été  exécutée  que  pour  les  florins  et  les  six-sols  *. 

28  octobre  1634  '.  —  Sur  la  demande  du  maître  de  Monnaie,  le  Conseil  arrête 
de  battre  des  pièces  de  un-florin  et  de  deux-florins,  jinur  une  sonmie  de  40,000  11"., 
moitié  d'une  espèce  moitié  de  l'autre. 

24  juillet  1635  '.  —  Le  maître  de  Monnaie  obtient  encore  du  Conseil  la  per- 
mission de  battre  pour  2000  écus  de  pièces  de  deux-florins.  Ces  deux  émissions, 
qui  se  firent  dans  les  années  1(534.  1635  et  1636,  étaient  au  titre  de  8  den.  14  gr., 
à  la  taille  de  6  den.  i  gr.  par  pièce  ;  remède  en  loi  :  '/.  gr.  ;  [las  de  remède  de 
poids  :  seigneuriage  :  2  fl'. 

Le  type  de  ces  monnaies  est  uniforme;  elles  présentent  au  droil  la  b'gende 
CENEVA  CIVITAS  et  24  en  exergue,  avec  l'écu  de  Cenève  surmonté  d'im  aigle 
d'Empire;  au  revers,  la  légende  POST  TENERUAS  LVX  suivie  du    millésime 

'   R.  (].  1G2:i  vol.  122,  f"  210.  —  '  R.  C.  1602,  vol.  97,  f°  41.  —  '  R.  C.  1010,  vol.  107,  f°  113. 
*  Voy.  (i-dcssn.s,  p.  <t7.  ii.  a.   —  ■'■  R.  C.  1634,  vol.  133,  p.  229,  et  R.  C.C.  1634,  vol.  5,  f  10. 
s  K.  C.  1635,  vol.  134,  p.  217. 

100 


ACTIVITÉ    DK    L'aTKLIER.  105 

avec  un  soleil  au  ceiilie  duquel  se  liouve  1  II  8.  Ou  (il  1:2 î  ui.  4  uuces'  de  dcux- 
florius  en  \H'M;  1229  ni.  i  onces'  en  1(535  (;ive(' des  lldiius),  cl  210  ni.'  en  \(VM'>. 

3  sepleniliie  Kiii '. —  l.e  Conseil  iii  r(ic  de  ludlrr  iOO  m  de  pirccs  de  drii\- 
lloiins.  Tilie  :  H  '/,  den.  ;  laille  :  5  den.  12  t;i-.  par  pièce  ;  remède  en  taille  :  I  <:r.; 
seigneuriaiie  :  20  s.  Le  Conseil  ari'èle  que  ces  pièces  [torleront  rinscri|)lioii  l'onr 
deux  /lorins  de  Genhe.  Nous  verrons  que  celle  inscriplion  Cul  niodiliéc. 

26  janvier  lOiH  \  —  Arrêlé  de  haltre  iOO  ni   de  pièces  de  deux-florins. 

3  juillet  l()i()  '.  —  Arrêlé  de  ballre  100  ni.  de  pièces  de  deux-llorins. 
26  février  16i7  '.  —  Arrêté  de  battre  80  m.  de  pièces  de  deux-llorins. 

11  avril  1640  '.  —  Arrêté  de  lialtre  1000  m.  de  pièces  de  deux-llorins.  Seia;neu- 
riage  :  10  s.  Celle  ordonnance  ne  |>arail  pas  avoir  élé  exécutée;  on  peut  en  dire 
autant  de  la  suivante. 

4  février  1659  '.  —  Arrèh'  de  hallre  60  m.  de  |>ièces  de  deux-llorins;  seijineu- 
riage  :  2  s.  Les  deux-llorins  frappés  de|iuis  l()i4  oui  le  ni(''nie  litre  el  la  niènie 
taille.  On  en  lit  232  m.  3  onces  '  "  en  I6ii;  268  ni.  6  onces  "  en  1645;  122  m.'- 
en  1646  el  21   m.  3  onces  "  en  1647. 

A  partir  de  1644,  les  deux-llorins  porlenl  au  droit  la  légende  (IKNLN  A  Cl\  IIWS 
suivie  du  millésime,  avec  les  armes  de  Genève  surmontées  d'une  lleur  à  cinq 
pétales,  au  revers,  POST  TENEHUAS  LV\  eldanslecliamp,  POVIÎ  Wllil  SOI.S. 

2.  Florins  ou  Douze-sols. 

Le  florin,  monuaie  d'or  frappi-e  dans  les  |)rincipaux  Etals  d'Europe  au  \IV'"" 
et  au  XV"°  siècle,  devint,  couiuk!  nous  l'avons  dit  ",  une  monnaie  de  coiii|ile 
pour  Genève,  vers  le  XV""  siècle.  Ce  n'est  (pi'au  siècle  suivant  (pie  le  lloriii  lut 
frappé  dans  celle  ville,  d'abord  en  or  vers  1550  sans  doute  comme  essai,  jinis 
en  argent,  vingt  ans  plus  tard.  NOici  les  ordonnances  qui  se  rappoilenl  aux 
florins  d'argent  : 

■  W.  M.  ir,3i.  —  '  I!.  M.  If):}").  —  '  W.  M.  1fi36.  —  *  R.  C.  IGU,  vol.  143.  f"  101. 

■  l{.  C.  Kiili.  vol.  m:!,  p.  39.—   •'■  Ihid.,  p.  232.  —  '   W.  C.  1(ii7.  vol.  146,  I"  in. 

"   W.  C.  IGil».  vdl.  148.  p.  186.—  ■'  l«.  C.  16i)i),  vol.  1159,  |).  '.V.'>  vl  l{.  C.C.  16;W,  vol.  li,  f"  88. 

'"  R.  M.  1644.  —  ■>  R.  M.  164").  --  "  li.  M.  1646.  —  "  R.  M.  1617.—  '*  Voy.  ci-(lt>s.siis,  page  54. 

161 


106  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

23  mai  1570  '.  —  Tilrc  :  10  den.  2  gr.  ;  taille  :  31  '/,  pièces  ;  remède  en  loi  : 
2  i>r.  ;  remède  en  taille  :  1  '/^  den.  ;  seigneuriale  :  11  V,  den.  ;  hrassage  :  9  s. 

8  juin  1570.  —  c  Estant  monstre  l'escusson  des  llorins  que  le  maistre  de  mon- 
noie  prétend  de  battre,  iceluy  a  esté  trouvé  bon  '.  » 

23  juin  1570.  —  «  Estant  icy  raporté  quelque  quantité  des  florins  que  le  maisire 
de  monnoie  a  battus  ces  jours  passés,  lesquels  sont  trouvés  très  mal  battus,  pour 
ce  qu'ils  ne  sont  connue  rien  gravés,  arresté  de  défendre  au  maistre  d'en  employer, 
jusqu'à  ce  qu'on  y  ayt  autrement  advisé  '.  » 

20  juillet  1570.  —  <(  Estant  raporté  le  modèle  des  florins  qu'on  prétend 
battre,  arresté  qu'on  les  fasse  de  ceste  sorte,  en  gravant  un  peu  mieux'.  » 

Malgré  ces  diverses  ordonnances,  il  ne  parait  pas  que  le  florin  de  1570  soit 
sorti  de  la  |tériode  des  essais  que  du  reste  nous  ne  connaissons  pas.  Les  comptes 
de  la  Monnaie  sont  muels  à  cet  égard.  On  en  parle  cependant  encore  dans  les 
Registres  du  C.onseil,  en  date  du  11)  janvier  1571  : 

AyiiK'  ttrs  Ars.  ;uicien  tailleur,  a  |ir(''si'iilé  reijiicstc ,  alliii  iTcsIrc  n'coinpcnsi''  des  grands 
frai/,  (|iril  lus!  (•(inliaiini  sii|i|i(irtei'  il  y  a  I -i  ans.  ([n'il  fiisl  eslalili  en  la  ninnnie.  |alors]  qu'il 
luy  l'iist  coniniandi'  de  refaire  les  poinssons  de  sdlz  ;  aussi  des  pdinssims  qu'il  a  l'ail/,  jinur 
battre  des  llorins,  duni  il  n'a  tiré  lud  iirolfil'.  etc. 

Si  le  graveur  n'eut  pas  de  |)rolit  sur  la  frappe  des  florins  de  1570,  c'est  tout 
siuqibMuent  parce  qu'elle  n'eut  pas  lieu.  Dix  ans  plus  tard,  le  même  sujet  devait 
occuper  le  Conseil  et,  cette  fois,  donner  lieu  à  une  ('inission. 

20  janvier  1580  ".  —  Titre  :  10  den.;  tailbî  :  3(>'/o  pièces;  remède  en  loi  :  2  gr.; 
remède  en  tailb;  :  2  den.;  seigneuriage  :  2  s.  ;  brassage  :  12  s. 

Du  26  janvier  au  18  août  1580',  h;  (iOuseil  délibéra  sur  l'euiprciule  à  doimer 
aux  llorins  (|u'ou  allait  battre  et  linalement  il  fut  airéti'  (pie  cette  monnaie  pi'é- 
sciiteiail  au  droit  ('('cussiui  de  la  ville,  suiniout('' de  1  II  S  (probableuient  au  centre 
d'un  soleil)  et  au  revers,  l'aigle  d'Empire  portant  en  cunu'  le  cliiflVe  \II,  pour 
iudiipier  la  valeur  de  la  pièce.  On  voit  (jue  le  ty|ie  du  florin  devait  fort  ressembler 
à  celui  du  tlialer  de  cette  épotjue.  Ees  llegistres  de  la  Monnaie  nous  apprennent 

'  C.  M..  |i.  II.  '   It.  C.  I.i70.  v(il.  (•..■).  !■"'.)<.).  —  ^   Ihid.,  f"  I  ()«.  —   '   llml.,  1"  \ii. 

'  li.  C.  i:>7l,  \(il.  M\,  ï"  'J.  —  ■■  li.  c.  \:>H{).  \(il.  75,  l"  17.—'  Ibid.,  C"  19,23,  123  etlii. 

102 


ACTIVITK    DE    l'aTKLIER.  1(|7 

qu'on  fil  20  m.'  de  florins^  dans  le  mois  d'aoùl  1580,  soil  723  pièces  dont  ancinic 
n'a  été  retrouvée  jusqu'à  aujourd'hui. 

Nous  avons  rapporté  '  rordonnance  du  2i  mars  1002,  pour  l'émission  t\r 
12,000  il  15,000  ducatons  en  pièces  de  deux-florins,  de  nn-llorin  et  de  six-sols. 
Tilre  :  11  den.  0  i^r. '  ;  laille  des  llorins  :  00  pièces;  pas  de  seiiîiieuriajie \ 

La  Seigneurie  n'avait  aucun  bénéfice  sur  cette  laijrication;  aussi,  ne  larda-l- 
elle  pas  à  la  restreindre"  dans  une  mesure  que  n(»us  iiiiiorons;  cependanl  dlr 
ne  l'arrêta  |)as,  mali^ré  la  réclamation  de  IM.M.  de  l»erne  (pii  reprocliaienl,  à  celle 
occasion,  au  Conseil  de  Genève,  d'avoir  enfreint  un  des  articles  du  rèylemeiil  de 
Payerne  '. 

G  juillet  1002  \  Le  Conseil  autorise  le  maître  de  Mormaie  à  battre  pour 
2000  ducatons  de  pièces  de  douze-sols  et  de  six-sols. 

19  septembre  1003'.  —  Même  |>ermission  est  acconb'e  au  maître. 

15  février  1005  '".  —  Même  permission  pour  1000  du(  aluns. 

25  mai  1010".  —  Titre  :  11  den.  A  ^w 

19  février  1011  '\  —  Titre  :  10  den.  21  i»r.;  sei!.;ueuria!ie  :  A  s.'  Il  fui  balhi 
25  m.  de  llorins  et  de  demi-florins  eu  1011  ". 

Les  florins  frappés  en  1002  el  eu  1003,  les  seuls  retrouvés  d'entre  les 
diverses  émissions  que  nous  venons  de  rapporter,  présentent  au  droit  la  légende 
(iENEVA  CIVITAS,  suivie  du  millésime,  avec  l'écu  de  la  ville  surmonté  de  r.iiiile 
éployé;  au  revers,  la  légende  POST  TENElîRAS  LVX,  et,  dans  le  clianip, 
POVR  XII  SOLS.  Les  lacunes  des  Uegistres  de  la  Monnaie"  nous  empècbeiit  de 
connaître  l'importance  de  ces  émissions  qui,  à  en  juger  jtarle  nombre  de  pièces 
qui  nous  en  sont  conservées,  ont  dû  être  considérables.  Nous  avons  vu  "  (pi'en 
1020,  il  fut  fait  délivrance  de  1402  m.  4  onces  de  tbalers  et  de  builains  ;  ceux-ci 
avaient  alors  la  valeur  de  12  s.  et,  conmie  nous  l'avons  dit  ",  on  les  appelait 
parfois  des  florins,  mais  celte  dénomination  ne  fut  que  momentanée. 


'  R.  M.  1u80.  —  '  Voy.  ci-dessus,  \y.v^t'  97,  n.  !>.  —   '  Voy.  ci-ili'ssus.  [iiigo  loi. 
'  et  "  R.  (',.  1610.  vol.  107,  f»  113.  —  '  ci"  R.  <:.  Hio3.  \(il.  99,  I"  37. 

"  R.  C.  1()0'2,  vol.  97.  f"  'M.  —  '   //»'/.,  1"  73.  -     "  Ihid.,  I"  9").  —  '"  R.  f..  ICO"),  vol.  101.  f"  30. 
'-  R.  C.  1611,  vol.  108,  f"  63.  —  "■  cl  '■'  li.  M.  16M.  —  '=  Voy.  ci-ilessus,  jinge  55. 
"■■  Voy.  ci-dessus,  page  97.  —  "  Voy.  ci-dessus,  page  100. 

1G3 


108  HISTOIRE   MONÉTAIEE  DE    GENÈVE. 

28  oclobro  lG3-i  '.  —  Titre  :  8  deii.  1  i  gr.;  taille  :  3  tien.  2  gr.  par  pièce;  remède 
en  loi  :  '/,  gr-;  pas  de  remède  en  taille  ;  seignenriage  :  2  ff.  Celte  ordonnance,  en 
partie  citée  à  propos  de  la  pièce  de  deux-llorins,  fut  anssi  mise  à  exécution  pour 
les  llorins  ;  il  se  lit  1229  m.  4  onces  ^  de  (lorins  et  de  deux-florins  en  1035. 
Ces  deux  pièces  avaient  un  type  semblable. 

20  janvier  1()54  '.  —  Arrêté  de  battre  pour  3000  écus  de  florins  aux  conditions 
suivantes  :  titre  :  11  den.;  taille  :  1  den.  20  gr.  par  pièce;  seigneuriage:  2  s.  D'après 
les  Registres  de  la  Momiaie,  qui  paraissent  incomplets  pour  celte  année,  oïi 
n'aurait  émis  que  75  m.'  de  florins.  Ce  nombre  a  dû  être  bien  plus  considérable, 
vu  la  grande  ([uanlilé  de  llorins  de  105i  encore  existants  el  les  nombreuses 
variantes  qui  les  distinguent.  Le  type  de  ces  monnaies,  constamment  le  même, 
est  celui  des  florins  de  1(302. 

3.  Six-sols  ou  Demi-florins. 

Cette  monnaie,  décrétée  le  23  mai  1570'  en  même  temps  que  les  florins, 
ne  parait  pas  avoir  été  frappée  à  celte  époque.  Elle  devait  tenir  10  den.  2  gr.  de 
fln  el  être  taillée  à  63  pièces. 

L'ordonnance  de  1580  relative  aux  florins  ne  fait  pas  menlion  des  six-sols,  ce 
([ui  ncM  im|)lique  nullement  la  non-exécution'.  Nous  avons  à  plusieurs  reprises 
mentiomié  ',  à  propos  des  deux-florins  el  des  florins,  les  ordonnances  qui  se  rap- 
portent également  aux  six-sols  el  qui  furent  décrétées  dans  les  années  1602, 
1603,  1005,  1010  et  1011;  nous  n'y  reviendrons  pas,  disons  toutefois  que  les 
émissions  des  si.x-sols  de  1002  el  de  1003  furent  sans  doute  considérables,  tandis 
que  celle  de  1011  ne  lui  (pie  de  25  m.  *  partagés  entre  des  florins  et  des  demi- 
florins.  Nous  rappell(M-ons"  également  qu'en  ir»2i  on  frappa  des  seizièmes-de- 
thaliMs,  ipii,  à  cctle  épu(pie,  avaient  la  même  valeur  que  les  si.v-sols,  mais  dont 
le  ty|)e  était  difl'érenl. 

'  i{.  (1.  \iVM,  vol.  \x],  [>.  îi'^  l'i  H.  ce.  itjiii.  vdi.  ;;,  i"  lo.  —  -  u.  m.  \iv.u\. 

''  I!.  C.  IC.iii,  vol.  IV.i,  p.  29  fl  H.  M.  Kwi.  —  '  li.  M.  ICwi.  —  =■  C.  .M.,  p.  il. 

'^  \()>.  »  i-(l('ssus.  page  97,  n.  l'i.  —   ■  Voy.  ci-di'ssiis,  pages  lOi  et  107.  —  '  H.  M.  KHI. 

''  Voj.  ci-dessus,  page  100. 

1G4 


ACTIVHK  DE  l'atklier.  109 

Les  six-sols  frappés  en  lOO^.  UJOo  cl  HJIl  sont  au  même  lype  que  les  (lorins 
(le  1002,  saulqueles  mots  POVU  SIX  SOLS  ou  POVK  VI  SOLS  reuiplaccnl  au 
revers  POVR  Xll  SOLS. 

4.  Tt'ois-sols. 

Le  (lécri  des  (juails  de  Genève,  appel('s  (phninlels,  el  leur  rclrail  nioincntané. 
avaient,  vers  la  lin  du  XVI""'  siècle,  appauvri  la  Ville  eu  pclilc  uiouuaic.  Ce  fut 
pour  remédier  à  cette  fâcheuse  situation,  que  Ton  proposa  au  Conseil,  le  20  août 
1001  ',  (le  battre  des  pièces  d'argent  de  un-sol,  de  tieux-sols,  de  tiois-sols  et 
de  quatre-sols.  Ces  monnaies,  bien  propres  à  inspirer  de  la  conliance,  restèrent 
à  l'état  de  projet  pendant  deux  ans;  |)uis,  le  29  avril  I00;{  ',  le  Conseil  ancla  de 
battre  seulement  des  Irois-sols.  Ceux-ci  devaient  être  au  litic  des  ducalons.  soit 
à  11  deu.  0  gr.  Ouanl  à  leur  taille,  qui  ne  se  trouve  |)as  niciiti(mn(''c,  clic  ne 
|)Ouvait  être  bien  éloignée  de  2)^)0  à  240  pièces.  Le  seigueuriage  ('tait  sans 
doute  nul. 

14  mars  1007  '.  —  Le  Conseil  arrête  de  frapper  des  trols-sols,  au  titre  prt'cé- 
denl  et  à  la  taille  de  00  ff. 

20  décembre  1009  '.  —  Le  maître  de  Monnaie  est  autorisé  à  battre  3  à  i  m. 
de  trois-sols  d'argent  de  ducaton. 

25  mai  1010  \  —  Titre  :  1 1  deu.  4  gr. 

19  février  1011  '.  —  Titre  :  10  deu.  21  gr. 

Les  ordoiHiances  de  100;>  et  de  1007  furcnl  mises  à  exéculion,  mais  nous  igno- 
rons le  monl.iiil  <W  ces  (■missions.  C(  Ite  iiclitc  monnaie.  (|ui  porte  les  millésimes 
de  1004  et  de  1007,  a  un  type  analogue  à  celui  des  llorins  et  des  six-sols. 

c.iNoriÈMR  nimni'E 

Vinyl-i't-nn-sols  et  Dix-sols-el-demi. 

Ces  deux  espèces  avaient  l'avantage  de  correspondre,  à  Genève,  à  l'une  di^s  mon- 

'  H.  C.  Kiol.  Mil.  '.h;,  f"  I io.—  ^  H.  C.  I(>():i.  \(il.  ils.  1"  l.'iO.  —  ^  li.  (..  I(;ii7.  vul.  I(i:{.  f"  'M. 
"  U.C.  160'.).  vol.  Klli.  1'  s!25.  —   =  1{.  I'..  Kilo.  vdl.  I((7  J"  I IH.  —  ''■  U.C.  101 1,  vol.  lOS.  f"63. 

!*>•'>  2S 


1  10  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

naios  do  compto  :  la  pièce  do  viiiiit-cl-iiii-sols  ("tait  égale  «î  la  demi-livre  courante 
et  celle  de  dix-sols-el-deini  an  ipiart  de  la  livre  courante  ;  elles  ('■quivalaient  à 
plusieurs  pièces  suisses  de  cinq-batz  et  de  dix-kreuzers. 

Les  vingl-et-un-sols  furent  décrétés  le  7  octobre  ITOi)  '  et  l'iappés,  non  sans 
interruptions-jusqu'cn  17:21.  lis  étaient  au  titre  de  9  den.,à  la  taille  deSO pièces; 
remède  en  loi  :  2  gr.  et  en  poids  une  demi-pièce.  On  en  fit  295(î  m.  (>  di^u.' 
en  1710;  18;îO  m.'  en  1714;  964  m.*  eu  1715;  539  m.^  en  171(>;  i(i90  m. 
6  onces  '  en  1720  et  5(il2  m.  i  once  13  den.'  en  1721. 

Les  dix-.sols-et-demi  furent  décn'lés  le  6  août  171  i  "  ;  ils  étaient  au  iiii'uic  titre 
([uc  la  pièce  précédente,  à  la  taille  de  100  pièces.  D'après  les  Registres  de  la 
Monnaie,  on  en  lit  724  ni.  2  onces'  en  17 15  et  303  m.'"  en  1710,  mais  les  pièces 
de  ces  émissions  portent  les  millésimes  de  1714  et  de  1715 

Sauf  quelques  variantes,  le  type  des  vingt-el-un-sols  et  des  dix-sols-el-demi 
reste  constamment  le  même  :  au  droit,  la  b'gende  PiESPVBLlC[ÂJ  GLNEVENS[IS], 
avec  les  armes  de  Genève  surmontées  d'un  soleil  ;  le  rnilh^sime  se  trouve  à 
l'exergue,  ou  entre  l'armoiiie  et  le  soleil;  au  revers  et  dans  le  champ, 
POST  TLNEHRAS  LVX,  avec  la  valeur  de  la  pièce.  La  tranche  des  vingl-et-un-sols 
de  1720  est  cannelée;  ce  fait,  nouveau  pour  les  monnaies  genevoises,  sera 
désormais  la  règle  poiu-  toutes  les  espèces  d'(ir  et  d'argenl. 

sixii;MF.  oKdii'i-: 

1.   Huil-sols  et  QiKilic-sols. 

Le  15décendire  l(i09  "  etle25  mai  KJIO  ",  le  Conseil  arrèl.i  de  ballre  des  huit- 
sols  et  des  (piali'e-sols  d'argent,  en  se  servant  pour  (ela  des  ipiarts-d'i'cus  français, 
frappés  au  WI'""  siècle,  dont  le  titre  se  trouvait  l'tre  à  10  dtMi.  21  gr.  La  pièce  de 
huit-S(ds  devait  (Mre  taillt-e  à  90  \,  pièces  et  celle  de  ipi;itre-s(ds  à  LSI  ';,  pièces; 


'   I!.  C.  17(1'.».  v(,l.  L'ini.  ],.  :i:\H.  -  -    •   i;.  M.  ITIO.  —  '   lî.  M.  I7!l.  —  '   li.  M.  ITI.i. 
="   l{.  M.  171(1.  —  ''  li.  \1.   I7i(l.  —    '   U.  M.  I7-'I.         "   H.  C.  1711.  Mil.  ■>\A.  y.  i'M). 
"  n.  M.  I7i:>.  —   '"   1{.  M.   I7l(i.  —   "   H.  C.  Kiii'.i.  \nl.  liMl.  I"  ■>■>■>. 
'-   I!.  (..  Kilo.  Mil.  1(17.  I"  li:{. 

16B 


"  ACTIVITÉ    DE    l'atelier.  111 

remède  en  Idi  :  '2  gr. ;  seiiiiieuiiage  :  i  s.;  brassage  :  I  (1.  Il  s.  On  fil  75  m.' 
(le  ces  deux  iiioiiiiaies  en  IfilO.  Elles  élaienl  an  même  type  (|U(?  le  florin  de  1602, 
sauf  (|ue  l'aigle  inipéiial  du  droil  se  Irouvail  remplacé  par  un  soleil.  .Malgré 
ce  signe  dislinclil'  et  la  valeur  de  la  pièce  inscrite  au  revers,  ces  monnaies  élaienl 
lacilemenl  conlondnes  avec  d'antres,  ce  qui  engagea  le  (Conseil,  le  3  juillet  KJIO, 
à  prendre  l'arrêté  suivant  :  «  D'autant  qu'on  se  tronq»e  facilement  en  les  |)ièces 
de  quatre  sols  et  huit  sols,  en  les  prenant,  les  unes  pour  8  sols  et  les  antres 
|iour  l  florin,  arresté  que  le  maistre  de  monnoie  n'en  lasse  plus'.  » 

'2.    Deux-sols  et  Sols. 

Nous  avons  vu  '  que,  le  !2f>  aoùl  MJOI.  le  Conseil  arrêta  de;  frapper  des  pièces 
d'argent  de  vni-sol,  de  deux-sols,  de  trois-sols  et  de  quatre-sols. 

15  décemlire  1()09'.  Le  Conseil  arrèle  de  battre  des  deux-sols,  des  quatre- 
sols  el  des  huit-sols  en  argent. 

2  mars  KîlO '.  —  l>e  Conseil  arrête  (jue  les  pièces  de  deux-sols,  ainsi  (|ue 
d'autres,  d'ai'geni  de  du(;alon,  seront  au  même  titre  et  au  même  poids  que  celles 
de  rann(''e  préc('dente. 

Nous  n'avons  aucune  preuve  (jne  le.s  deux-sols  et  les  sols  d'argent  aient  été 
frappés. 


CHAPITRE  IV 

MONNAIES  D'OR 

L'ancienne  Seigneurie  genevoise  a  émis  onze  espèces  de  monnaies  d'or,  sans 

'  K.  .\1.  1(310.  —  ''  I!.  c.  Kilo.  \()l.  1(17.  f"  I'r7.—  '  Voy.  ci-dessus,  page  109. 
'   W.  C.  IC)(J'.).  vdl.  lOC.  1"  223.—  5  c.  M.,  |i.  :{i. 

1G7 


112  HISTOIRP:    MOXKTAIKK    DE    GENÈVE. 

parlor  dos  frappos  on  or  do  plusieurs  ninnn.iios  de  lullon  cl  d';irjiPiil.  Nous  avons 
classé  en  six  groupes  cos  niouuaics  d'or  : 

Premier  groupe  :  Triples-pisloles,  pisloles  de  oo  IV. 

Deuxième  groupe  :  Quadruples,  pisloles,  é<us-|)isloIels. 

Troisième  groupe  :  i)oubles-(lu(als  et  ducals. 

Quatrième  groupe  :  Pisloles  de  -40  iV.  '.\  s. 

Cinquième  groupe  :  Ècus,  demi-écus. 

Sixième  groupe  :  Florins. 


PREMIER  GHOLPE 

1 .  Triples-pisloles. 

Celte  espèce  d'or,  la  plus  Ibrle  en  poids  el  en  valeur  qui  se  soil  trappée  à 
Genève,  fut  décrélée  par  le  CC  le  21  août  1770  '.  Elle  était  au  litre  de  22  carats* 
et  à  la  taille  de  M  '/,,  pièces  ;  remède  en  loi  :  '/,  de  c.  On  en  (il  1910  pièces  en 
1770  el  1771,  suivant  rordonnance  ci-dessus,  reno>ivel(''e  le  1"  juillet  1771  '.  I^a 
triple-pistnle  présente  au  droit  la  légende  liESPl'BLICA  GENEVENSIS,  avec  les 
armes  de  la  ville  surmontées  d'un  soleil  el  au  revers,  P08T  TENEBUAS  LUX.  1771 
ave(   un  soleil  dans  le  diamp. 

2.   Pislole  (le  3S  /[.  ou   Pis  tôle  de  10  livres. 

Eu  1752,  les  monnaies  d'or  ('■laienl  devenues  rares  à  (ienève;  le  Conseil,  pour 
connaître  les  causes  de  cette  rareté',  uonuua  une  commission,  ('elle-ci  constata  (pie 
la  l'rance  n'avait  pas  (l(''cri(''  d'espèces  depuis  172(5  et  que  les  louis  d'oi'  miililons 
battus  dans  ce  |)ays  en  1723,  eonune  aussi  les  anciens  louis,  avaient  été  sortis  de 
France  et  fondus  à  r('tranger,  ce  qui  justifiait  la  raret('  de  ces  espèces  dans  la 


'  il.  n.  1770,  vol.  271.  |i.  y,r^. 

^  Xnns  désignerons  h  Trivcnii-  cai-it  pfir  lu  Iflli-c  c. 
'  15.  r,.  1771.  vol.  i>7l,  p.  :f'.)8. 

108 


ACTIVITÉ    DE    l'atelier.  113 

Ville.  La  commission  proposait  de  IVappor  des  pisloles  an  lilie  de  '■22  e..  dn  poids 
de  5  den.  el  de  la  valcin'  de  1 1  livres  5  s.,  le  lonis  d'or  niiililon  pesant  ô  dm.  2  gr. 
et  tenant  de  lin  21  ""'z^,  c.  l'mn'  (cla  on  ponvait  l'ondic  des  lislionines.  niimnaii' 
d'or  poi'lngaise,  dont  le  titre  était  précisément  de  22  c.'  Le  Conseil  admit  en  prni- 
cipe  le  |>iojet  de  la  conmiission,  (pii  Inl  volé-  par  le  CC  le  15  août  1752%  modili(' 
lontefois  de  la  l'acon  snivanle  :  «  Il  sera  frappé  des  pisloles  à  22  c.  foris.  à  la 
taille  de  43  7^  pièces  an  maïc,  de  la  valenr  de  10  liv.  soil  35  IV.  la  pièce  el 
20  liv.  les  donbles'.  »  On  devait  en  l'aire  ponr  20,000  écus  ;  il  en  tnt  lait 
29  m.'  en  1752.  Ce  monnayage  se  ponrsuivil  à  peu  près  sans  interruption 
jusqu'en  I7(i2;  il  l'ut  repris,  toujours  aux  mêmes  conditions,  dans  les  années 
1770  et  1772.  Voici  la  suite  des  ordonnances  décrétant  la  labricalion  des  pisloles 
de  35  ff. 

10  mars  1753  '.  —  Arrêté  débattre  ponr  20,000  écus  de  pisloles. 

(>  août  1753  '■.  —  Arrét(''  d<'  battre  ponr  20,000  é'cus  de  pistoles.  On  en  lit 
301  m.'  en  1753. 

25  janvier  1754  ".  —  Arrête''  de  battre  poiu'  20,000  ('mus  de  pistoles. 

16  mars  1754".  —  Arrêlf'  de  battre  ponr  20.000  é'cns  de  |»istoles. 

(»  mai  1754  ".  Arréti'  de  battre  pour  20,000  écus  de  pisloles.  On  en  lit  285  m." 
en  1754. 

iei'  se|)tembre  1755  ". —  Arrêté  de  battre  pom-  120,000  livres  de  pisloles. 

()  octobre  1755  ".  —  Arrêté  de  battre  pour  20,000  écus  de  pistoles  On  en  lit 
2H0  m."  en  1755  et  141  m.'^  en  175(). 

4  avril  1757  "\  —  Arrêt(''  de  battre  ponr  (iO.OOO  livres  de  [listoles. 

5  septembre  1757  ".  —  Arrêté  de  battre  pour  (30,000  livres  de  pistoles.  On  en 
m  139  m.'"  en  1757. 

21  lévrier  1758  ''.  —  Arrêté  de  battre  pour  00,0(JO  livres  de  |)istoles. 

'    li.  c.  17!)2,  vol.  'i;j2,  p.  .•J21.—   ''  Ihid..  p.  3i6. 

■*  1!  psL  pi'oliable  cpie  les  (loiililos-pislolos  no  furent  pus  ffnppée.s. 

'  R.  M.  -ITIia.  —  5  R.  C.  I7."):{.  vol.  2;i:{.  p.  121.        '■  //'/(/..  p.  :);)7. --   '  It.  M.  IT.iS. 

»  |{.  c.  'ITiii,  vol.  254.  p.  70.  -    ■'   Ihiil..  p.  I71t.  —   "■   Ihul..  p.  :il2.        "    li.  M.   l7oV. 

'*  H.  C.  1755,  vol.  255,  p.  il2.  —  '^  llinl..  \k  i'Jl.  —   "   li.  M.  1755.  —   "  li.  M.  I75(v. 

'■•  li.  C.  1757,  vol.  257,  p.  217.  —  "  lliid..  p.  461. 

"  H.  .M.  1757.  —  '■■'  R.  C.  1758,  vol.  258,  p.  91. 

IGO 


114  HISTUIRK    MUXÉTAIKE    DE    GENÈVE. 

2  oclobre  1758  '.  —  Ârrèlc'  de  liallic  pour  (>0,000  livres  de  pisloles.  On  en  fil 
425  m.  en  1758\ 

21  décembre  1761  \  —  Arrèlé  de  battre  |)(mii'  120,000  livres  de  pistoles. 

1er  f,'.v,ier  1702  '.  ~  Arrêté  de  battre  pour  20,000  éciis  de  pistoles.  On  en  fil 
425  m.  3  'i\  onces  '  en  1702. 

21  août  1770  \  —  Arrêté  de  battre  pour  120,000  livres  de  |)istoles  simples  el 
et  triples.  On  lit  6611  pistoles'  de  35  ff.  en  1770. 

1er  jiiillci  1771  '.  —  Arrêté  de  battre  poui'  60,000  livres  de  pistoles  simples  et 
triples.  On  fit  6148  pistoles  de  35  ff.  en  1772. 

La  pistole  de  35  ff.  présente  le  même  type  que  la  triple-pistole;  l'émission  de 
1772  fait  seule  exception;  les  pièces  portant  ce  millésime  ont  un  aigle  éployé  au 
revers. 

DEUXIÈME  (iUOUPE 

Ce  groupe  comprend  des  espèces  au  titre  de  21  '/.  c.  L'unité  étant  l'écu-pistolet, 
la  pistole  en  vaut  deu.v  et  le  quadruple  quatre.  Dans  les  comptes  de  la  Monnaie, 
alors  même  que  ces  trois  espèces  ont  été  frappées,  on  se  borne  souvent  à  les 
comprendre  sous  le  nom  (['('■en.  Nous  indiquerons  ici  la  matièi'e  mise  en  œuvre 
pour  les  espèces  frappées  à  21  V»  c.,  de  1633  à  1647,  année  à  partir  de  laquelle 
cette  fabrication  cesse. 

Observons  cependant  qu'on  [ieulavoiil'rap|)é,  en  1633  et  en  1634.  des  écus-pisto- 
lets  et  des  pistoles  et,  depuis  1635,  ces  deux  espèces  plus  des  quadruples.  Quant 
à  la  matière  mise  en  œuvie,  anlérieurenient  à  1633.  pour  la  fabrication  des  écus- 
pistolets,  nous  l'indiquerons  plus  loin  ',  lorsi^i'il  sera  traité  de  cette  espèce.  En 
1633,  on  fit  50  m.  5  '/,  onces  '"  d'écus;  82  m.  3  onces  18  den."  en  1634;  77  m. 
7  onces'^  en  1635  ;  85  u).  "  en  1636  ;  392  m.  5'/,  onces  "  en  1637;  674  m. 
6  onces  "  en  1638;  714  m.  6  onces  "  en  1639;  429  m.  3  onces  "  en  1640;  132  m. 

'  lî.  <:.  1758,  vol.  258,  p.  :}fi7.  —  ^  H.  M.  17:)8.  —  =•  l{.  C.  I7r.1,  vol.  201.  p.  oii.'j. 

'  li.  c.  1762,  vol.  2(V2.  p.  07.  —  '  H.   M.  1702.  —  «  lî.  C.  1770,  vol.  271,  p.  533. 

■  H.  M.  1770.  —  '  M.  C.  1771.  vol.  272.  p.  :{()8.  —  ■  VdV.  ii-;\près,  page  117. 

'"  l{.  M.  1033.—  "  M.  M.  1034.  —  '^  li.  M.  1035.^  "M.  M.  1030.—  '*  R.  .M.  1037. 

"  U.  .M.  1038.  —  "■'   U.  M.  1039.  —  "  l{.  M.  1040. 

170 


ACTIVITÉ    DE    l'atelier.  115 

2  '/,  oncps  '  (chiffre  prohablemenl  incom|)lel ')  en  \()A\;  188  m.  5  '/,  onces' 
en  l()i2;  213  m.  3  '/^  onces  '  en  1f)43;  193  m.  1  '/,  once'  en  1644;  182  m  ' 
en  1645  ;  106  m.  3  onces  6  dm.'  en  1646  el  36  m.  3  onces  '  en  1647. 

1.  Quadruples  ou  Quadruples-éciis. 

Celle  forle  pièce  (Vor  fui  IVapiiéo  dès  1635  '.  Le  poids  en  était  (piatre  lois 
plus  fort  que  celui  de  rècu-pistolel,  soit  de  10  den.  8  gi.'".  ou  de  18  '/:,  pièces; 
les  remèdes,  le  seigneuriage  et  le  brassage  ('taient  vraisemblablement  les  mêmes 
que  pour  les  écus-pislolets  dont  nous  parleions  plus  loin.  Il  est  probable  qu'il  en 
fui  frappé  chaque  année  de  1635  à  1647,  mais  en  petites  quantités,  si  l'on  en  juge 
par  la  rareté  actuelle  de  cette  espèce.  Le  quadruple  présente  au  droit  la  légende 
GENEVA  CIVITAS,  suivie  du  millésime,  avec  l'aigle  d'empire  couronné,  poitant 
en  cœur  l'écu  de  Genève  et  au  reveis,  la  légende  POST  TENEBRÂS  LVX  avec 
un  soleil  porlan!  eu  co'ur  I  IIS;  ce  type  est  le  même  que  celui  des  écus-pistolets. 

2.   IHsIoles. 

L'année  1633  est  une  date  importante  dans  riiisloire  monétaire  de  Genève. 
Pendant  celle  année,  en  effet,  on  recommença  le  monnayage  des  six-quarls,  aban- 
donné depuis  1594,  on  iuaugiua  celui  des  si.v-sols  ainsi  que  celui  des  pistoles  ". 
La  pislole  de  Genève,  d'une  valeiu-  double  de  celle  de  l'écu-pistolel,  pesail  5  den. 
4  gr.  Elle  équivalait  à  la  pislole  d'Italie,  tout  en  étant  un  peu  plus  faible  que  celle 
d'Espagne.  On  en  baltil  de  1633  à  1647  el  iteul-clre  aussi  en  1659 '\  Les  remèdes. 


'   lî.  M.  KiU.  —  -  Vj\v.  ci-dpssiis.  page  55.  —  "  W.  M.  Kili.  —  *  lî.  M.  lilHi. 

'  n.  M.  IGii.  —  '■■  H.  M.  1(14:).  —  '  M.  M.  KiKi.—  '   I!.  M.  I(>i7.  —   '  H.  M.  l()3o. 

'"  ({.  n.  KiU.  vol.  \.U),  1"  148. 

"  Il  rsl.  |ii-(iliahle  (jiie  ces  émission.s  si  diverses  et  si  alMitiihnih's  luii'iil.  un  iikivi'Ii  ii't'iM|M'ctier  les 
mauvaises  iiiûiiiuiies  éti'angères.  {)riiici|ialeinenl  celles  de  l'iaiiclic-Cdinli',  de  iiéiiétrei- à  (Jeiiéve  et 
d'y  occasionner  l'élévalidn  dn  |ii'i\  des  espèces. 

'■'  Hlavignac,  l.oc.  cil.,  ji.  ;i(t.  dil  (iii'anlérieiu'enient a  lOSS  on  IVappaildes  pisl(ili>s.  piiisipTen  Kioi) 
elles  fur-enl  cotées  à  17  IT.  ;  en  tiiiS  à  i'.\  IT.  ;  en  l('i:!;{  cl  l('):{4  à  27  o{  -28  IV.  Ces  laxes  se  l'appoilcnl.  non 
pas  à  une  monnaie  licmnoise.  mais  hien  à  la  pislole  d'Espagne  dont  la  circiilalion  était  ;diondante 
et  (pi'on  di'signail  liiiliiliirllrinrnl  sons  le  nom  ili'  pislole. 

171 


116  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

le  seigneiiiiage  cl  le  brassnge  élaieiil  sans  doute  les  mêmes  que  pour  les  écus- 
pistolets. 

La  pislole  de  Genève  ne  jouit  pas  tout  d'abord  du  crédit  qu'elle  méritait.  Le 
29  septembre  1637  ',  le  Conseil  se  vit  obligV'  de  faire  une  ordonnance  poui' qu'elle 
fût  accept(''e  au  même  prix  que  celle  d'Italie.  A  l'étrangei',  sou  cours  lut  de  même 
l'objet  de  contestations  \ 

Les  pistoles  frappées  de  1033  à  i6i7  sont  au  même  type  que  les  quadruples. 
Une  émission  décrétée  en  1659  devait  èlie  faite  avec  un  coin  semblable  à  celui 
du  thaler\  Cette  innovation  était  réclamée  par  le  maître  de  Monnaie,  dans  le  but 
de  différencier  les  pièces  de  celte  émission  d'avec  les  anciennes  pistoles,  dont  un 
certain  nombre  étaient  légères.  Aucune  de  ces  monnaies  ne  nous  est  parvenue; 
on  peut  même  se  demander  si  elles  furent  frappées. 

La  pistole  de  Genève  fut  taxée  29  ff.,  le  18  avril  1636';  31  ff.,  le  7  mai  1638' 
et  le  5  juillet  1639';  32  IL  6  s.,  le  14  décembre  1640^;  33  ff.  6  s.,  le  13  février 
1647  '  ;  35  tl,  le  6  février  1652^  ;  36  If.  6  s.,  le  4  mars  1653  '";  36  ff.,  le  8  octobre 
1653  "  et  35  ff.,  le  2  janvier  1654  '\ 

3.  Écus- Pistolets  ou  Pislolels  ou  Écus  ". 

L'écu-pistolet  de  Genève,  qui  succéda  en  1562  à  l'i'cu-d'or,  se  trouvait  un  peu 
plus  faible  en  titre  et  en  poids  et  pouvait  ainsi  circuler  sur  le  même  pied  que 
plusieurs  écus-pistolets  étrangers,  nolammenl  que  ceux  d'Italie. 

9  mars  1562  ".  —  Le  Conseil  arrête  qu'il  seia  frappé  des  écus-pistolels  à  21  ViC, 
en  l(»i,  à  la  taille  de  73  '/;  pièces;  remède  en  loi  :  1  octave;  remède  en  poids: 
1  '/,  den.;  seigneuriage  :  '/.  d'écu-pistolet  ;  brassage  :  '/*  d'écu-pistolet. 

■   |{.  C.  I«:{7,  vdl.  i:i(i.  1"  KHi.  —  -  li.  C.  HiiO,  vol.  139,  f"  "23. 

3  H.  C.  \m.),  vol.  159,  p.  17.  —  *   l{.  C.  I(;3(k  vol.  29.  p.  84.  —   '  H.  C.  ir.3S.  \(p|.  137.  p.  3(19. 

•*  |{.  C.  Hi39.  vol.  138.  p.  i4G.  —  '   |{.  C.  Kli-d.  vol.  139.  f"  Kil. 

»  H.  C.  I<i47.  Mil.  14(1.  I"  20.—  ^  \K.  C.  \i\.\i.  vol.  i:)l.  [i.  47. 

'"  li.  C.  |Ci:)3.  \(il.   i:i2.  p.  'li.     -    "   ///(«/..  p.  2(17. 

"  !!.(;.  i(i:)'i..  vol.  i:i3.  p   1:1. 

'^  UlavitriiMi-.  If.  cil.,  p.  89.  .■i>>iMiilr  ri'iii-pisiiilri  ;iii  iliiiiildii.  I.t'  iliiiii  h  iii  iHiiit  uiie  espoce  élran- 
géro.  en  iirgnil.  ilnnl  011  lil  à  iiKiiiilcs  icpii>i's  ilrs  iiiiinii:iir>  ili\  i^iiimi,iii'i'>  L^encvoises. 
"  H.  C.  15(12.  \nl.  ;)7.  1"  21. 

172 


ACTIVITÉ   DE    l'atelier.  1  1  7 

6  octobre  1564'.  —  I.e  Conseil  accorde  au  inaitre  de  Monnaie  1  oclave  de 
plus  de  remède  de  loi. 

Celle  espèce  présenlail,  ;ui  dioil,  la  légende  GENEVÂ  CIV'ITÂS  suivie  du  millé- 
sime, avec  l'aigle  d'empire  couromié,porlanl  en  cœurl'écu  de  Genève  et  au  revers, 
la  légende  POST  TENEHRAS  LVX  avec  un  soleil  portant  au  centre  I  II  S  ^;  le 
type  était  semblable  à  celui  (|u'eurent  plus  tard  le  quadruple  et  la  pistole. 

Le  litre,  la  taille  d  le  type  de  celte  espèce  restèrent  les  mêmes  de  15G2jus(prà 
la  fin  de  ce  monnayage,  c'esl-à-dire  jusqu'au  milieu  du  XVII'"*' siècle.  On  lit  l:2f)  m.' 
d'écus-pislolets  en  1502;  515  m.'  en  1563;  220  m.'  en  1564;  501  m."  vu  1565; 
581  m.'en  1566;  309  m."  en  I5(>7;  234  m.'  en  1568;  129  m."'  en  1569;  171  m." 
en  1570;  197  m.''  en  1571  ;  I0(;  m."  en  1572;  80  m."  en  1573;  i9  m."  en 
1574;  239  m.'"  en  1575;  361  m."  en  1576;  423  m.'^  en  1577;  125  m."  en 
1578;  131  m."  en  1579;  149  m.^'  en  1580;  244  m.'^  en  1581  ;  123  m."  en 
1582  ;  136  m.''  en  1583  ;  73  m."  en  1584  ;  37  m."  en  1585  ;  35  m."  en  158«)  ; 
13  m."  en  1590;  2()  m."^  en  1591  ;  3  m.^"  en  1595;  4  m."  en  1596  et  1  m. 
2  onces  '"  en  1611.  Nous  av(»ns  indicpié  "  quelle  fui,  de  1()33  ;i  HJ'i",  la  matière 
mise  en  œuvre  pour  la  falirication  des  écus,  des  pisloles  et  des  qua(lru|tles. 

L'écu-pislolel  fut  taxé  à  Genève  53  s.  tournois,  le  3  septembre  1573"  ;  (»  11'. 
8  s.,  le  8  octobre  1576  '^  ;  6  IT.  3  s.,  le  15  mars  1585  ";  6  If.  4  s.,  le  30  novend)r.' 


'  R.  C.  liilii,  vol.  59,  I"  H"). 

*  A  l'occasion  des  coins  do  l'écu-iiisldlfl.  il  y  eut.  diverses  |iro|iosilions  émises  dans  le  sein  du 
Conseil.  Les  uns  demandaieni  (in'nn  uni  au  didil  de  celle  pièce  les  armes  de  (ienève  surmontées  de 
l'aigle  d'Emiiire  et  au  levers  inie  cr<ii\  imuIhiiI  eu  cniir  uu  écu.  il?.  C.  1562,  vol.  i)7,  f"  283.)  On  lit 
observer  iiue  si  récu-iiislcdet  présentait  au  dioil  l'aiLîie  d'Kmiiiie  avec  les  armes  de  la  ville  en  cienr. 
il  aurait,  parce  lait,  un  plus  t^rand  cours  à  l'étiauj^'er  {Ihid,  1"  iSC),  et  celte  (ipinion  i)rév;ilut:  le  soleil 
fut  égalenu'Hl  sulislitiié  à  la  croix. 

''  H.  M.  11)6;'.  ^  "  n.  C.  \'M:1  vol.  .'iS.  I"  9't  et  U.  C.  l.'idi,  vol.  .'W,  f"  M'.).  —  '  H.  M.  I.Wii. 

'■  H.  M.  15(;:i.  —  '  I!.  c.  t.'iliC).  \(d.  (il,  1"  7'.)  et  H.  C.  I.%7,  vol.  (y2,  f"  liii. 

«  llnd.,  ("  'ii  el  l{.  C.  loCiS.  vol.  (i2,  I"  li)?.  —  '  II.  C  liiCS,  vol.  Ca,  f»  99  et  151. 

'»  R.  C.  15()9.  vol.  ()i.  1'^  1  l 'i  el  179    -  "   It.  C.  i:i7(),  vol.  ()">,  I"  97  et  H.  C.  i;)7l,  vol.  05,  f"  193. 

'^  R.  M.  ir)71.    -  "   It.  M.  i:)72.    -     "  l{.  \l.  i:>7:i.  —   ''  R.  .M.  1571.  —   '^  R.  M.  1575. 

"  R.  M.  157G.  —   "*  H.  M.  i:)77.—   "  R.  C  'l.'>7S,  vol.  7:i.  I"  Mi  et  R.  C.  1579,  vol.  73,  f"  iW. 

"  R.  M.  1579.  —   "   It.  M.  l.iSO.  —   ■''  R.  M.  15SI.  —   "  |{    ^|    |:„s2.  _   ''   l{.  M.  15S:1. 

"  R.  M.  i;i8!..  —   ■■"'  R.  C.  158:;,  V(d.  75.  l"-  98  et  182.  —  "  R.  C.  1.581),  vol.  81.  1"*  I  U  el  302. 

"  R.  M.  1590.  —  "  R.  M.  1591.—  '"  R.  M.  1595.  —  »'   R.  M.  159(1.    -     -'  I!.  M.  ir.lj. 

"  Voy.  ci-dessus,  page  lli.  —  ^'  R.  C.  1573,  vol.  (58,  1"  170. 

"  R.'C.  137G,  vol.  71,  1"  1.37.  —  "■  R.  C.  1585,  vol.  80,  I"  U. 

TOME    I.  1  '  ''  124 


118  HISTOIBE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

1586  '  ;  5  lî.  5  s.,  le  "25  mars  1588  '  ;  7  fT.  3  s.,  le  7  octobre  15W)  '  ;  7  ff.  G  s.,  le 
30  aoùl  1591  '  et  8  ff.  2  s.,  le  3  août  1596  '.  Nous  avons  indiqiK''  '  les  taxes  de  la 
pistole  durant  le  XVIl"""  siècle  ;  on  i)eul  dniic.  iioiii-  j.i  même  époque,  calculer 
celles  de  Ti'h  u-pistolet. 

TIÎdlSIKMK    r.Rliri'K 
IJoiihli's-dlirtiLs  cl  Ducats. 

Paimi  les  coins  que  le  maître  de  IMonnaie.  Claude  Savoie,  rapporta  le  28  jan- 
vier 1539  '  au  ConseiL  (jui  les  lui  avait  demandés,  on  voit  tigurer  une  pile  et  uu 
trousseau  de  ducats.  Dans  l'ordonnance  du  30  janvier  1542*,  il  est  dit  que  les 
ducals  seront  à  23  V,  c.  de  fin  en  loi  et  à  5  s.  9  den.  de  taille  ;  remède  en  loi  : 
7s  [df  carat  |  ;  pas  de  remède  en  poids  ;  seigneuriale  :  'L  de  ducat  ;  brassage  :  Vj  de 
ducat. 

Le  13  août  1543'.  le  garde  de  Monnaie  présente  au  Conseil  un  ducal  »  pour 
sçadvoyer  le  bon  volloyer  de  la  Seygneurie,  si  Ton  fera  desdilz  ducats,  aut  non. 
Sur  quoy,  résoluz  que  avant  permecltre  fere  le)  ducas,  les  oidonances  sur  cella 
soyent  faycles,  etc.,  «  et,  le  3  septeinbie '",  le  même  garde  «  expose  si  il  sera 
donné  licence  de  fere  des  dobles  ducas  à  23  caralz  7  octaves  fin,  en  loy  et  5  sols 
9  deniers  en  pois,  et  de  remède  en  loy  2  octaves  et  en  pois  ung  quart  de  graien 
pour  pièce;  pour  le  seygneuriage  un  lier  de  ducat  et  pour  le  rnaystre  2  tiers.  »  Le 
terme  de  double-ducal,  employé  dans  cette  ordonnance  pour  désigner  une  monnaie 
d'or  taillée  à  5  s.  9  den.,  est  évidemment  iinpropie.  Le  |)oids  de  5  s.  9  den.  au 
marc  éijuivaut  à  3'""-,547  par  pièce,  poids  ([ui  convieni  au  ducal.  Le  Conseil 
nonuna  une  conuuission  poiu'  éliidicr  la  pitqxtsition  du  garde  de  ^Monnaie,  et 
celle-ci  ayant  rapporté,  il  fut  arrêté,  le  20  iiovemlirc  1543",  (juc  le  maître  ptunrail 
ballre  des  doubles-ducats.  Nous  ne  savons  s'il  piolila  de  celte  autorisation  et  Ton 

'   R.  C.  liiSC).  \ol.  .SI.  1"  iH\.  —  ''  \{.  C.   i:iSH.  vol.  H-.i.  I"  71.   —  '  ii.  <!.  \'Mi\,  mA.  S\\.  f"  ->î:{. 
*   H.  C.  I.WI.  vol.  8(>,  1"  lo8.  —  ■    I!.  C.  l.i'Mi.  M,\.  '.II.  1"  lis.  —  '  Voy.  ci-dessiis.  page  IKl. 
'  H.  C.  1539,  vol.  M,  I"  287.  —  «  C.  M.,  p.  i.  —  »  H.  C.  nii:^.  vol.  37.  I"  190. 
'«  Ibid.,  f-211.  —  "  Ibiil.,  f"  277. 

171 


ACTIVITÉ   DE    l'atelier.  119 

pourrait  en  douter,  car  aucune  monnaie  semblable,  de  cette  époque,  n'est  parvenue 
jusqu'à  nous;  il  n'en  est  fait  mention  mille  part  dans  les  Registres  de  la  Monnaie 
du  XVI""'  siècle  et  tout  porte  à  croire  que  si  elle  fut  frappée,  ce  ne  fut  qu'à  titre 
d'essai. 

Le  ducat  et  le  double-ducal  de  Genève  appartiennent  au  XYll"*  siècle. 
Le  1  i  février  1()44  ',  le  mailre  de  Monnaie  obtint  du  Conseil  l'aulorisalion  de 
frapper  des  ducals  au  litre  et  au  poids  de  ceux  de  l'Empire  ;  ces  ducats  devaient 
présenter,  au  droit,  la  légende  POST  TENEBRAS  LVX,  avec  les  armes  de  la 
ville  surmontées  d'une  aigletle  impériale  couronnée  et  au  revers,  la  légende 
DVCAÏVS  REIPVBLICA  (sic)  GENEVENSIS.  Mais  le  maître  de  Monnaie  lit 
observer  que  le  ducat  aurait  un  plus  grand  coins  à  l'étranger,  s'il  portait  au  droit 
l'aigle  d'Empire,  de  même  que  les  pisloles,  avec  les  armes  de  la  ville  en  cœur,  et 
ce  changement  fut  admis  par  le  Conseil.  Le  ducat  de  1644  était  à  23  '/.  e.  de  fin, 
en  loi  et  du  poids  de  2  den.  17  gr.  par  pièce  ;  seigneuriage  :  '/,,  d'écu\  11  est  pro- 
bable que  le  litre  du  ducal  varia  souvent  par  l'inexacte  observation  des  règlements 
de  la  Monnaie,  si  l'on  en  juge  par  les  réclamations  que  firent  à  ce  sujet  plusieurs 
Cantons  Suisses  '.  Quant  à  la  taille  du  ducat,  on  la  lit  descendre  à  2.  den.  Iti  gr., 
à  [tartir  du  25  mars  1673',  en  considéi'ation  de  ce  que  les  ducals  de  Besancon,  de 
Mayence  et  d'auties  villes  encore,  étaient  du  poids  de  2  den.  15  gr.  Cette  taille  se 
releva,  le  28  août  1675',  à  2  den.  17  gr.,  poui'  une  émission  sans  millésime, 
entreprise  par  un  particulier,  puis  elle  retomba  à  2  den.  16  gr.,  le  12  avril  1679', 
et  ne  fut  plus  modifiée  désormais. 

Les  doubles-ducats,  de  même  titre  et  de  même  type  que  les  ducats,  avaient  un 
poids  et  une  valeur  deux  fois  plus  forts.  H  ne  parait  pas  qu'on  rn  ait  battu  avant 
1654.  Le  monnayage  des  doubles-ducats  et  des  ducals  parait  avoir  cessé  à  partir 
de  1692'. 

Les  Registres  de  la  Monnaie  n'indiquent  pas  le  poids  des  doubles-ducats  battus 
en  même  temps  que  les  ducals.  Au  point  de  vue  de  la  matière  en  œuvre  et  des 

•  15.  (;.  Kii-t.  \<>\.  Ii:{,  1"  i4.  —  ''  li.  M,  l()ii. 

'  n.  {'..  lt)4G,  vol.  U5.  p.  4(i  et  l{.  C.  I60I.  voL  loO,  f"  65. 

'  H.  C.  1fi73.  vol.  173,  I"  39.  —  =■  15.  C.  1675,  vol.  175,  p.  332. 

^  II.  C.  l(i7'J.  vol.  I7'.i.  p.  113.  —  ■"  Voy.  ci-des.su.s.  page  20,  n.  5. 

175 


120  HISTOIEE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

complos  de  la  Monnaie,  on  faisait  simplement  o|)positi()n  entre  l'or  de  ducal,  à 
"26  \\  c.  (pouvant  comprendre  des  donbles-dncals  et  des  ducats)  et  Toi'  d'i'cn.  à 
21  7,  c.  (pouvant  comprendre  des  quadruples,  des  pistoles  et  des  pistolets).  L'or 
(le  ducat  ne  paraît  pas  avoir  été  abondamment  monnayé;  voici  ce  que  nous 
appremienl  à  cet  égard  les  Registres  de  la  Monnaie  :  on  fil  ;{7  m.  1  once  (5  den.' 
de  ducats  en  164i  ;  46  m.  1  once  "  en  16i5  ;  139  m.  5  onces  18  den.'  en  1646  ; 
55  m.  2  onces  10  den.'  en  1647  ;  81  m.  l  once  1:2  den.'  en  1648;  184  m.  4  onces 
10  dcii/  en  1649  ;  123  m.  4  onces  9  den.'  en  1050  ;  78  m.  7  onces  13  den.'  en 
1651  ;  7  m.  l  once  9  den.'  en  1652;  226  m.'"  en  165i  et  105  m.  5  onces"  en 
1()57.  A  partir  de  celte  date,  les  lacunes  sont  nombreuses  dans  les  Registres  de 
la  Monnaie  qui  ne  mentionnent  plus  qu'une  émission  ilc  diicats  en  1692,  du  poids 
de  68  m.  6  onces  23  den.'' 

Le  ducal  de  Genève  esl  confondu,  dans  les  évaluations,  avec  celui  de  l'Empire. 
On  trouvera  ces  évaluations  dans  la  Troisième  Partie. 

Au  droit,  les  doubles-ducats  el  les  ducats  présentent  le  type  des  écus- 
|tislolets,  mais  sans  millésime  et  au  levers,  dans  un  carlouclie,  la  légende 
l)VC.\TVS  RElPVBL[iaï:]  GENEVENSIS  suivie  du  millésime.  Comme  nous 
l'avons  dit  ",  les  pièces  de  l'émission  de  1675  n'ont  pas  de  millésime.  Le  ducat 
de  1667  porte  la  légende  DVC.\TVS  NOVVS  GEN|EVENS1S1. 


Ul'ATHIK.MK  (ilUJLl'li 

Pisloles  do  40  If.  ô  s. 

A  la  lin  de  1722  ",  on  saisit,  à  Genève,  un  certain  nombre  de  louis-d'or,  fabri- 
qu(''s  liors  des  Monnaies  de  France,  et  celte  saisie  donna  l'occasion  ;i  la  Cbanibre 
des  Comptes  de  les  transfornu'r  en  pistoles  de  Gi^nève,  adn  de  voir  s'il  y  am-ait 
avantage  ou   noji   à  poinsuivie  une  semblable  fabrication.  Ces  pistoles  furent 


'  li.  M.  Itiii.  —  •   H.  M.  Kii.i.  —   '  H.  M.  1(U(i.  —  '   i{.  M.  I6i7.  —  '  W.  M.  Kii.S. 

«  R.  M.  KiW.  —   ■   H.  M.  I(>:i0.  —  ~   l{.  M.  1651.  —  ^  H.  M.  IGoS.  ^   "  lî.  M.  IC.:)V. 

■'  li.  M.  1057.—  '-■  W.  M.  I()'.l2.  —  '^  Voy.  ci-dessus,  page  119.—  "II.  C.  C.  \lii.  vol.  \^,  p.  87. 


ACTIVITÉ    DE    L' ATELIER.  121 

frappées  au  titre  de  21  '  ^  c,  an  poids  de  5  deii.  r>  <>r.  par  pièce;  remède  en 
loi  :  7,  <•'  Cliacune  avait  la  valeur  de  iO  11.  ?>  s.  Cet  essai  ayant  été  présenté  an 
Conseil,  le  1)5  novembre  1722%  il  lut  aiièlt-  (pie  celte  fabrication  serait  pouisnivie 
aux  mêmes  conditions;  mais  il  parait  que  les  bénélices  qu'elle  procura  furent 
minimes,  car  on  la  restreiiiiiit  à  un  petit  n()nd)re  de  marcs.  Des  118  pisloles 
l'ra|>pées  en  1722,  il  en  fut,  on  ne  sait  [tonrqnoi,  refondu  17;  elles  s'ajoutèrent  à  la 
fabrication  de  l'année  1723,  qui  comprit  9  m.  7  onces  9  7.  den.'  En  172i,  on  en 
fit  encore  7  m.  4  onces  6  V.  den.* 

La  pistole  de  40  fl".  3  s.  avait  la  même  valeur  que  le  louis  vieux  de  France  et 
que  la  pistole  d'Espagne.  Elle  était  an  type  del'écu  d'argent  genevois  de  1721. 


CINQUUiME  (iltOlPE 

Ëctis  OU   Écus-d'or  ou  Kcus-soleil. 

L'écu  de  Genève  parait  avoir  été  la  première  pièce  en  or  battue  dans  cette  ville 
depuis  1535.  Voici  ce  qu'on  lit  à  ce  sujet  dans  les  Registres  du  Conseil,  en  date 
du  19  novendjre  15i()  : 

Escus  soley.  Le  maystre  de  monoyt;  ;iz  |irésenté  des  csciis  d'or  aflin  que  l'on  advise  si  l'on 
procedderaz  az  en  fere  plus  oultre  aiil  non.  Icyenlx  ayant  [esté|  visité,  ordonné  que  l'on  snyve 
az  en  fere  et  que  d'inig  costé  les  armes  de  laz  ville  il  soyent  mise  et  de  l'aidtre  costé  soyl  my 
Jhesiis  avecque  et  dans  ung  soley  ',  ele. 

Cette  description  se  rapporte  bien  aux  écus-d'or  qui  nous  ont  été  conservés  en 
fort  petit  nombre. 

L'ordonnance  du  30  janvier  1542  '  porte  que  les  écus  seront  à  23  c.  de  fin,  en 
loi  et  en  taille  à  0  s.  ;  remède  en  loi  :  I  octave  ;  point  de  remède  en  poids  ;  sei- 
gneuriage  :  7,  d'écu;  brassage  :  7,  d'écu.  Les  écus-d'or-au-soleil,  frappés  en  France 
depuis  1519,  sous  François  I  et  sous  Henri  II,  sont  à  22  c.  de  fin,  en  loi,  du 


H.  M.  17-22.  —  >  W.  C.  17t>2.  vol.  221.  p.  :Wi.  -   '  It.  M.  172:5.  —  «  H.  M.  I72i. 
K.  C.  1340,  vol.  U,  f"  ;V28.—  "  C.  M.,  p.  If. 

177 


122  HISTOIKE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

poids  de  2  den.  16  gr.  par  pièce'.  Celte  similitude  de  valeur  entre  les  deux 
espèces  d'or  de  France  et  de  Genève  élail  sans  doute  calculée  de  la  part  de 
celte  ville  pour  assurer  un  dt-bouclié  important  à  sa  monnaie  d'or.  Mais, 
s'il  en  était  ainsi,  les  espérances  du  Conseil  furent  rapidement  détruites,  car 
l'écu-d'or  de  Genève  ne  tarda  pas  à  être  interdit  en  France;  on  lit  en  effet  dans 
les  Registres  du  Conseil,  en  date  du  15  avril  15ii,  «  que  dans  Parys  l'on  a 
descryé  les  escus  de  Genève  et  d'Yialie  \  f>  Il  est  possible  que  ce  décri  ait  été 
provoqué  par  un  atïaiblissement  de  l'écu  de  Genève  et  ce  qui  porterait  à  le  croire, 
c'est  ce  passage  des  Registres  du  Conseil,  en  date  du  '2[  avril  156:2  :  «  Pour  ce 
que  les  escus  vieux  de  la  ville  ne  se  peuvent  employer  [hiui'  le  pris  comme  ceux 
de  France,  arreslé  quon  les  renouvelle  et  qu'on  les  fasse  refondre  '.  »  Telle  fut  la 
fin  du  premier  monnayage  d'or  à  Genève.  Rebnlée  du  côté  de  la  France,  celle 
ville  devait  se  tourner  d'un  autre  cùlé  pour  l'écoulement  de  ses  moiniaies  d'or  el 
créer,  comme  nous  l'avons  dil*,  l'écu-pislolel,  en  le  rendant  égal  en  valeur  aux 
pistolets  d'Italie. 

La  refoute  de  l'écu-d'or  justifie  la  rareté  extrême  de  celte  espèce,  dont  nous 
trouvons  de  nombreuses  figures  dans  les  placards  élrangeis  du  \VI'""  siècle. 
Les  regrettables  lacunes  des  Registres  de  la  Moniuiie  nous  privent  du  reste  de  tout 
renseignement  sur  l'importance  de  cette  fabrication. 

L'écu  de  Genève  portait  au  droit  la  légende  GENEVA  CIVIT.\S,  avec  les 
armes  de  la  ville  dans  un  cercle,  surmontées  de  l'aigle  d'Empire  el  au  revers, 
POST  TENEBRAS  LVX,  avec  un  soleil  ayant  au  centre  I  H  S. 

Dans  une  ordonnance  monétaire 'rendue  par  le  roi  de  France,en  15i6,mais  déjà 
en  vigueur  en  15ii,  pour  ce  qui  concernait  la  monnaie  genevoise, on  trouve  figuré 
l'écu  de  Genève,  il  est  taxé  à  50  s.  Cet  .ku  porte  la  légende  GENEVA  LII5ERTAS. 
La  gravure  de  cette  pièce  fut  postérieurement  reproduite  dans  diverses  ordomumces 
émanant  du  roi  de  France.  Il  !ie  peut  être  ici  question  d'une  pièce  fausse,  attendu 

'  Le  Blanr,  Traité  historique  des  Mounoi/es  de  France.  Paris.  1690.  in-i".  p.  'Mfi. 

'  H.  C.  loii,  vol.  38,  f"  162.  —  '  H.  C.  1562,  vol.  o7,  f"  43.  —  *  Vov.  ci-dessus,  page  116. 

'  C'est  le  pi'is  et  cours  que  le  Roy  a  donné  à  certaines  espèces  d'or  et  d'artjent  estranefières.  Et  publiées 
le  samedij  premier  jour  de  maij  mil-rimi-rents-qunrante-sijr.  Paris.  l.'Vifi.  in-12.  r.'iin  i\c>  paragraphes 
(le  cette  ordonnance  porte  ce  litre  :  escu:  de  Genève,  pourtraict:  cfi-dessouhz,  enestdaffendu  le  cours  et 
mise  par  lettres  patentes  du  lioy,  doniu'es  à  Reine  le  .YMP"' jour  de  mars,  mil-cinq-cens-quarante-lrois. 

178 


ACTIVITÉ   DE    l'atelier.  123 

que  le  poids  en  est  normal  el  que  le  prix  auquel  elle  est  taxée  ne  permet  pas  de 
supposer  qu'il  eût  valu  la  peine  d'opérer  cette  contrefaçon.  Tl  n'est  guère  plus 
admissible  que  cette  légende  bizarre  émane  de  l'atelier  genevois.  Henri  Goulaz, 
le  maître  de  Monnaie  de  cette  époque,  n'aurait  pas  osé, surtout  sur  une  pièce  en  or, 
se  permettre  une  innovation  aussi  grave  sans  l'assentiment  du  Conseil,  el  nulle 
part  ce  changement  de  lé'gende  ne  se  trouve  mentionné.  On  peut  dès  lors  présumer 
que  cette  légende  fautive  provient  d'une  erreur  de  copiste.  Ceci  est  d'autant  plus 
probalde  que  l'écu-d'or  de  Genève  dessiné  sur  de  nombreux  placards  des  Pays-Bas 
et  d'Allemagne  de  cette  époque,  porte  toujours  la  légende  GENEVA  CIVITAS. 
Le  13  janvier  1548  ',  l'écu  valait,  à  Genève,  4  fî.  8  s. 

2.   Demi-écus. 

11  ne  nous  est  point  parvenu  de  demi-écus  et  il  n'existe  aucune  preuve  qu'il  en 
ait  été  battu  autrement  que  comme  essai.  Les  passages  suivants  des  Registres  du 
Conseil,  les  mentionnent  d'une  i"a(:on  tout  à  fait  accidentelle  : 

12  mais  I5i;{.  —  Pour  ce  inic  l'un  ha  iiioiislir  uiigih;iiiy  l'scudii  cuiiig  ilc  la  ville,  marquée 
aul  cuing  des  quais,  et  (|ue  telle  chosp  a  esté  faytte  sans  le  coiigée  de  la  Seygneurie.  combien 
(|iril  fusse  ordonné  |aii|iiaravaiil  de  l'ère  eseiis  et  deiny  esciis,  imn  |i(iiii'lanl  lelle  marquée 
n'est  estée  arresté  de  fere  en  Conseyl,  panjuoy  a  esté  résolu/,  de  letyre  tous  lesdict/  demy  escus 
et  qu'il  soyt  fayct  commandement  aux  maistres  de  la  Monnoie  et  aultres  ovrieis  de  ne  bactre 
plus  desdiclz  demy  escus  sans  congée  '. 

19  mai  1544.  —  A  esté  (lidnnne  que  pdiii'  à  présent  soyt  seulemeiil  permys  de  t'eie  escus 
et  demy  escus  \  l'tc. 

On  voit,  d'après  ces  citations,  les  seules  où  il  soit  fait  mention  du  demi-écu, 
qu'on  ne  peut  rien  conclure  de  positif  (piantà  son  existence.  L'essai  incriminé  de 
Henri  Goulaz  fut  évidemment  retiré  et  quant  à  l'ttrdonuance  de  lôii,  ipii  nVsl  en 
somme  (pi'ime  autorisation,  rien  ne  prouve  ipic  b-  niailre  de  Monnaie  en  ait 
profité. 

'  K.  C.  liiiS,  vol.  M.  f"  4o:i. 
'  H.  <:.  i;)4:j.  vol.  :j7.  f"  ao. 
^  K.  C.  l.'Ui.  vol.  :iS.  f"  200. 

179 


124  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 


SIXIKMK  l,H(llPE 


Florins. 

Le  19  ni;ii  1544',  le  ijarde  de  Monnaie  présenta  au  Conseil  une  pièce  d'or 
valant  12  s.,  pour  savoir  s'il  serait  permis  d'en  battre  de  semblables,  ce  que  le 
Conseil  refusa,  tandis  que,  six  ans  plus  lard,  celle  permission  fut  accordée  dans 
les  termes  suivants  : 

2  mai  looO.  —  Icv  est  piiiié  et  Mireslé  (|iie  le  inaislie  de  inimiKiie  jinisse  procédera 
fere  des  pièces  d'or  vallaiit  un  tloriii,  à  raison  de  12  solz,  iiKiveiiiiant  (piil  observe  les  ordon- 
nances et  les  face  de  telle  aloy  et  poids  et  valeur  qu'il  n'y  puisse  avoir  répréhension  \ 

En  1550,  l'écu  de  Genève  devait  valoir  environ  5  IT.,  et  à  supposer  que  le  florin- 
d'or  fut  au  même  titre,  celui-ci  aurait  donc  pesé  environ  0°™  ,G8,  c'est-à-dire  à 
peu  près  cinq  fois  moins  qu'une  pièce  actuelle  de  dix  francs.  L'exigu'ilé  de  celle 
monnaie  devait  en  rendre  l'usage  peu  [pratique;  aussi,  est-il  probable  qu'elle  resta 
à  l'étal  d'essai.  Il  est  intéressant,  néanmoins,  de  constater,  déjà  à  celle  époque,  la 
tendance  à  faire  de  la  monnaie  de  compte  genevoise  une  monnaie  réelle. 


CHAPITRE  V 

PIEDS-FORTS,  ESSAIS. 
■     ;       1.   Pieds- forts. 

Les  officiers  de  la  Cour  des  Monnaies  jouissaient  autrefois,  en  l'rance,  d'un 
droit  appelé  droit  de  pied-fort  ou  denier-forl.  A  cbaciuc  nouvelle  émission,  lors  du 

'   W.  r.  I5il.  vol.  88,  f»206.  —  '  H.  C.  i;').")0.  vol.  44,  f"  37(). 

180 


ACTIVITÉ   DE    L'aTEI-IER.  125 

renouvelleinenl  des  coins,  ;"i  rjivriiciMciil  d'un  inincc  au  Irône,  on  remeltail  à  ces 
officiers  un  exemplaire  de  la  nouvelle  monnaie  qui  allait  èlre  fra|)])ée.  Cet  exem- 
plaire, qiialre  fois  plus  pesant  que  la  monnaie  ell(!-mème,  élail  au  même  litre, 
sans  participer  des  remédias  de  poids  eldeloi.  On  lisait  d'habitude  sur  la  tranche 
des  pieds-forts  :  Exemplnr  proixilœ  monclœ  ou  Exemplnm  prohati  numismalis. 

Les  memhres  du  Conseil  de  (lenève  ont-ils  joui  d'iui  droit  d(;  [lied-forl  ou  d'un 
droit  quelconqiu'  en  nialièi-e  niout-taire'?  Voici  les  textes  (pii  peuvent  nous  éclairer 
à  cet  égard  : 

7  mai  1  557.  —  Sur  ce  (|iii'  le  uinislrc  des  iiioiiiKiics,  Aiidn-  Emlilrr,  a  icy  fait  présenter  des 
talers  nouvellement  faits,  en  faisant  |)rés(Mil  à.  cliascun  des  conseillers  img,  et  rcquierrant  luy 
|iermetlre  en  faire.  Estant  mis  en  déliliération  si  t(îl  ijrésent  parlicnlicr  doiiit  (Mre  reçen  on  non, 
arresté,  d'aullant  (ju'il  n'y  a  cansu  poin-  rectîvoii'  ((îlà  ctqini  tel  présent  parlindier  iiourroit i'aiie 
incliner  à  flécliir  au  pultlic,  jitiiit  qu'on  ne  sait  sa  faculté  (ju'est  à  ciainilic  esire  iietite,  arresté 
qu'on  ne  le  reçoive  point,  mais  ipi'on  l'en  remercie  liieii  lorl  de  cela;  au  reste,  (|ii'il  en  soit 
fait  essay  * . 

24  décembre  1714.  —  Dniit  du  Conseil  en  lai!  d(;  monnoi(\  iNohle  Le  fort,  ancien  prenner 
syndic  et  général  de  la  Monnoie,  a  dil  (pie  la  (piantité  des  pièces  de  i\  sols  prescrite  étant 
battue,  il  ne  savoit  pas  si  le  ('.(inseil  en  agréeioil  (piei(|Mes-unes.  suivaiil  l'aucien  usage  et  le 
droit  de  ce  Conseil.  Sur  i|mii  ,  élanl  opine,  l'avis  a  été  i|ue  l'iiiilreprenant  de  la  dite  falnique 
donne  six  desdites  pièces  de  il  sdis  pour  cliaipn?  membre  do  ce  Conseil. 

Ces  documents  nous  appniuueut  (pie  le  droit  du  (>onseil  sur  les  monnaies 
frappées  n'existait  pas  encore  en  1557,  au  moins  pour  les  pièces  de  valeur, 
mais  qu'il  existait  «  suivant  l'aucien  usai;v  »  en  ITli.  Il  dut  sans  doute  prendre 
naissance  au  commencement  du  WII'"  siècle,  alors  (pi'il  était  défendu  au 
maître  de  frapper  de  petites  monnaies  sans  autorisation.  Vm  pri'sentant  à  ce 
sujet  sa  demande  au  Conseil,  le  maître  l'accompai^iiait ,  sans  doute,  d'un  certain 
nombre  de  pièces,  à  titre  d'échantillon  et  en  cadeau.  Puis,  peu  à  peu,  ce  qui  élail 
facullalif  de  la  part  du  maître,  devint  une  règle  (bî  bnpielle  on  ne  s'écarla  plus. 
Mais,  si  le  droit  de  ided-fort  existait  en  quelque  sorte  à  (ienèvc,  poui'  les  magistrats, 
à  partir  d'une  époipie  relativement  moderne,  b's  |»ie(ls-forts  eu.\-mèmes  ne  furent 
jamais  frappés  que  d'une  fa(,on   tout   e\c(q)tiounelle.  On   n'en   connaît  jusqu'à 


R.  C.  1557,  vol.  53,  f"  127.  -  '   R.  C  1714.  \el.  2i:{.  p.  :î97. 

181  25 


126  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

pi'ésont  qiio  doux  exeinplairos  frappés  à  la  fin  du  XVI'""  si(''(lo  :  le  pied-loil  du 
thalcr  dé  1593,  conservé  au  musée  de  (jollia  et  celui  du  llialec  de  150f>,  (pii  t'.iil 
pallie  de  la  collection  nuinisniatique  des  Archives  de  Zurich.  Ce  lui  sans  doute 
grâce  à  l'initiative  du  maître  de  Monnaie,  Jean  Grini>alel,  que  ces  pièces  lurent 
émises  ;  nous  les  décrirons  dans  la  Quatrième  Partie. 

2.  Essais. 

Si  le  pied-forl  est  une  sorte  d'étalon  monétaire,  rigoureusement  exact,  l'essai 
ne  possède  nullement  cette  qualité;  c'est  tout  simplemerM  nn  ('chantillon  delà 
monnaie  qiii  sera  battue,  échantillon  sans  caractèie  officiel,  d'un  métal  et  d'un 
poids  quelconques.  A  ce  titre,  les  frappes  en  or.  en  argent  et  en  cuivre  des  mon- 
naies de  billon  ne  sont  que  des  essais. 

Nous  avons  vu  '  qu'en  1513,  le  maître  de  Moimaie  s'élant  avisé  de  frapper  un 
demi-écii  d'or  avec  le  coin  des  quarts,  il  reçut  à  ce  sujet  une  admonestation  du 
Conseil,  lu  second  l'ail,  à  |i('ii  près  analogue,  se  ])assa  en  1551  '  :  le  maître, 
Henri  Coulaz,  avait  tVa|ip('  (piehpies  pièces  tie  la  valem-  de  2  s.  avec  le  coin  des 
derrn-leslons;  interrogé  sur  la  liberté  qu'il  avait  prise,  (ioulaz  répondit  ([u'il  savait 
fort  bien  que  ces  pièces  n'étaient  pas  au  liti'e  et  (pi'anssi  elles  ne  devaient  être 
distribuées  qu'aux  <'  compagnons  de  la  .Alonnoie.  »  Le  Conseil  adiessa  des  remon- 
trances à  Henri  Coula/,  et  oidonna  que  toutes  ces  pièces  fussent  refondues.  On  voit 
donc  qu'à  cette  ('poipu'  le  Cniiseil  n'admettait  |»as  (pi'on  put  enqdoyer  les  coins  de 
la  ÎMoimaie  à  tVappiM'  des  pièces  d'autres  tnétaux  que  ceux  aux(piels  ces  coins  étaient 
destinés.  On  interdisait  aussi  bien  la  fra|)pe  de  pièces  d'or  avec  un  coin  destiné 
au  billon.  «pie  la  fra|)pe  de  pièces  de  billon  avec  nn  cdin  deslin(''  à  l'argent  (MI  à  l'or. 

Cependant,  vers  la  lin  du  \\  !""  siècle,  le  CiOnseil  paraît  s'être  relâché  de  sa 
sévéïilé-,  car  plusieurs  essais  apparaissent  à  celte  ('poque.  (rest,  d'abord,  nn  sol 
de  158i,  lrap|ié  en  cuivre  et  d'une  épaisseur  qui  écarte  toute  idée  de  fausse 
monnaie;  puis,  ce  sont  (|uel()ues  pièces  d'argent  fra|)pées  en  1593  avec  le  coin 
des  six-quaris  et  en  159i  avec  celui  des  trois-qnarts;  enfin,  une  frappe  en  or  de 

'   Vii\.  (i-ilf'ssiis.  pa-je  \i:i.  —  -  \\.  C.  loill.  vul.  itl,  f"  IIS. 

182 


ACTIVITÉ    I>K    l'atelier.  127 

I;i  |)i(  rc  (le  liois-sdls  de  159 i.  ('e  iciiiai(ju;il)le  ess;ii  consacrail  uni'  iniiovalioii, 
abaiulonnôe  déjà  l'aiiiK-e  suivante  cl  par  laiiudlc  l'i'cii  du  droit  de  cette  monnaie 
était  surmonté'  de  l'aigle  impérial.  Pendant  le  XVII""  siècle,  l'atelier  de  Genève 
parai!  avoir  frappé'  peu  d'essais  et  l'usage  d'en  faire  ne  devin!  lé'gidier  (pi'à  partir 
du  WllI""  siècle.  Nous  avons  vu  '  (péà  cette  é'po([ue  le  Conseil  avait  nu  droit  sur 
la  mitnnaie  frappé'c  et  {|ue  cliatpie  conseiller  recevait  de  rentre|)reneur  de  Momiaie 
un  ceitain  nonilire  de  pièces  uouvellenienl  émises.  Il  est  probable  (juc,  peu  à  peu, 
ces  pièces  furent  offertes  eu  argent  aux  conseillers  et  eu  or  aux  syndics,  doù  vint 
le  nom,  (pii  leur  ('lai!  parfois  donui',  de  conseillères  et  de  syndicales.  (jClte  frappe 
se  faisait  sans  doule  aux  frais  de  rentreprenenr,  puis([u'elle  in'  ligure  jamais  sur 
le  livre  des  dé'livrances.  Parfois,  la  Cbambre  des  (Comptes  autorisait  l'eutre- 
prenenr  à  fra|»per  un  jtlus  grand  nombre  de  ces  essais  d'or  ou  d'argeul',  dont  il 
faisait  sans  doule  alors  des  objets  de  s|iéculalion. 

Les  essais  en  or,  en  argi^nt  et  en  cuivre  sercnit  décrits  dans  la  (^)ualrième  Partie, 
après  cbacniie  des  UKumaies  dont  ils  portent  l'empreinte. 


CIIAPITIAR  M 

MONNAIES  KTllANGÉliKS  CONTRE-MAUyUEEiS  A  GENÈVE 

Le  grand  cours  ((u'avaient  certaines  monnaies  en  Europe  encouragea  frécim-m- 
ment  les  faussaires  à  les  imiter,  tout  en  eu  alfaiblissanl  le  litre,  ('es  imitations 
étant  parfois  babilemenl  laites,  le  public  avait  de  la  peine  à  distinguer  les  Itonnes 
pièces  d'avec  les  fausses.  Aussi  les  gouvernements  prirent-ils  souvent  le  parti 
d'apposer  une  conli('-mar([ue  bien  visible  à  celles  des  monnaies  dont  le  [loids  et 
le  titre  étaient  réglementaires. 

'  Vii\.  ri-ilcssiis,  iiajre  iilS.  —    ^  li.  C.  C.  I7|.">.  miL  \i.  p.  '.I(i. 

183 


128  HISTOffiE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

La  Seigneurie  de  Genève  eut  plusieurs  fois  recoursà  ce  moyen  delutler  contre  les 
faussaires.  Nous  allons  énumérerles  monnaies  sur  lesquelles  fut  apposée  la  contre- 
marque genevoise  et  citer  les  ordonnances  qui  en  font  luenlion.  Ce  chapitre 
aurait  pu  rentrer  dans  la  Troisième  Partie,  où  il  sera  traité  des  Relations  moné- 
taires de  Genève  avec  l'Étranger,  mais  nous  avons  jiréféré  le  |)lacer  ici,  |uiisque  les 
pièces  étrangères  contre-marquées  à  Genève  devenaient  dans  une  certaine  mesure 
des  monnaies  genevoises. 


s^ 


I.  Par  paillotes. 

On  lit  dans  les  Registres  du  Conseil,  en  date  du  20  octobre  1590  :  «  Estant  vus 
les  derniers  pourtraicts  faits  pour  contre-marquer  les  parpilloles,  a  esté  arrestc 
qu'on  y  mette  à  la  marque  un  b,  qui  fera  bon  '.  » 

Il  csl  tii(il»;ilil('  (ju'il  est  ici  question  d'une  p;u paillolr  de  Savoie,  qu'il  s'agissait 
de  distinguer  d'imitations  ilaliemies,  peut-être  de  celles  l'abriqu(''es  auparavant 
à  Passerano,  pai'  les  Hadicati,  comtes  de  Coconalo,  imitations  qu'a  décrites 
M.  Morel-Fatio\ 

La  contre-mar(iue  devait  s'appliquer  sui'  la  pièce  de  Savoie;  Jusqu'à  ce  jour, 
celte  p;irpaillole  contre-marciuée  ne  p.nail  pas  avoir  été  retrouvée. 

2.  Piynatelles  ou  Six-hlancs. 

Empruntons  d'abord  à  M.  Berry  '  quelques  renseignements  sur  l'origine  de  celle 
mormaie  : 

«  La  pièce  de  six-blancs,  connue  du  leni|)s  de  Henri  il  sous  le  nom  de  (iros-de- 
NesU\  eut  un  autrt!  nom  sous  Henri  III  et  s'appella  Pignatel,  du  nom  de  Jacques 
Pignatel.  monnayeur.  (jui  la  liap|tail  à  cette  épo(pie.  ('ette  momiaie  se  fabriquait 
dans  le  |)rincipe  à  4  dcn.  de  loi,  argenl-le-roi,  à  la  taille  de  53  '/,  au  marc.  Plus 

■  R.  (,.  \:m\.  vol.  s:i,  f"  io3. 

'  A.  Moiel-l'ulio.  Moiniaiea  inédites  <le  Dezmiu,  Frinco  el  Passerano,  dans  la  Hernie  numismatique, 
nouvelle  ^iériê.  t.  X.  186ij,  p.  3o7.  et  tirage  à  part,  brocli.  iii-8".  Paris.  186o,  p.  89. 

''  \ .  II.  lîen  y.  Éludes  el  reelierelies  liisloriques  sur  les  monnaies  de  France,  Bourges.  1853, 1. 11.  p.  460. 

184 


ACTIVITÉ    DE    l'atelier.  129 

tard,  et  en  novembre  1577,  elle  ne  se  faliriqna  plus  qu'à  3  den.  18  gr.  de  loi, 
argent-le-roi  et  à  la  taille  de  152  au  marc.  On  fabiiquail  «'gaiement  au  même 
type,  et  à  la  taille  de  104  au  marc,  sur  un  module  plus  petit,  le  demi-pigtmlel,  ou 
pièce  de  Irois-blancs.  » 

La  pignalelle  était  également  frappée  par  les  légals  ponlificaux,  à  Avignon, 
mais  sous  un  autre  norn.  Ces  sortes  de  [»ièces  jouissaient  d'une  telle  faveur 
qu'elles  ne  tardèrent  pas  à  être  contrefaites,  principalement  par  «pitbines  sei- 
gneurs du  nord  de  l'Italie.  L'abondance  de  ces  contrefaçons  et  rafl'aiblissemcnt 
officiel  des  pignatelles  sorties  des  ateliers  de  France  conduisirent  le  gouvernement 
de  Genève  à  contre-marquer  les  anciennes  pignatelles  pour  les  distinguer  des  nou- 
velles et  des  fausses.  Voici,  dans  l'ordre  chronologique,  les  documents  principaux 
que  l'on  trouve  dans  les  Registres  du  Conseil  à  |)ropos  des  pignatelles  : 

30  iHiveinhir  \  •'»'.)  I  '.  —  Arr(!sl(''  (in'oii  l';ii'i'  des  crircs  (■oiitcii.iiil  i|ii'(iii  ii'iiil  ;i  ,i|i|i(irlrr;iiicmi(' 
telles  novelles  |>iiiatrllrs,  ni  les  employer  on  lecevoir  ;i  |irine  ilr  i-'l  escns,  flemenrant  les 
bonnes  du  poids  d'un  cscus-sol,  ,i  leur  vnleiii'  de  :î  '/^  sols,  elc 

1 1  mai  1592°.  —  (".riées  faites  ce  jour  jiour  l'emploi  îles  i»inalelles.  On  vous  l'ait  assavoir,  delà 
part,  etc.,  d'autant  ijue  depuis  la  dei'uière  criée;  par  la(|uelie  li's  vieilles  pinatelles  de  |)oids 
estoient  évaluées  à  3  s.  6  den.,  ou  a  glissé  en  la  ville  d'autre  n'estant  de  telle  bonté  et  alloy, 
quoi  qu'elles  soient  de  même  poids,  est  déleiKlii  (|ue  ilnn;s  en  a\aiil  nul  n'ait  à  employer  pour 
plus  de  3  sois  lesdiles  nouvelles  pinatelles,  (|ni  devront  peser  le  poids  de  l'escu-sol,  demeurant 
les  vieilles  du  même  poids,  à  3  sols  (î  deniers,  les(pu'lles.  pour  être  l'econnues,  nos  dits  très 
honorés  seigneurs  ont  ordonné  devoir  estre  contre-marquées  par  les  Maisires  de  moimoie,  etc. 

Il  est  encore  fréquemment  fait  mention  de  celte  monnaie  dans  le  courant  de 
l'année  1592,  en  1593  et  même  en  1594  ;  à  partir  de  celte  année,  tous  les  rensei- 
gnements cessent.  Il  est  probable  que  les  faussaires  avaient  renoncé  à  une  opéra- 
tion rendue  désormais  improductive  par  la  vigilance  des  gouvernements  et  s'étaient 
inspirés  d'autres  types  monétaires  pour  leur  détestable  indusliie. 

Les  pièces  françaises  de  six-blancs  sur  lesquelles  se  voit  la  conlrc-marqne 
genevoise  sont  de  Henri  III  et  de  Henri  IN  ,  ei  les  pièces  pontilicales  frap[)ées  à 
Avignon  et  [lorlanl  la  même  contre-marque  sont  de  Grégoire  Mil,  deCrégoireXiV 
et  de  Sixie  V,  avec  le  n(»m  du  U'iiM.  Nous  les  décrirons  dans  la  Quatrième  Partie. 

'    l\.  C.  1501.  \nl.  S«i,  t"  ils.—   »   15.  «:.  I.'l'.li.  \ol.  S7.  f"  97. 

185 


130  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Voici  le  lypc  piiii(i|>;il  de  la  (•oiili('-iii.:ii(|ii('  Jipposc'e  stif  les  pi<.;iial('ll('s  [lar  le  itou- 
vcineint'iil  genevois  :  I  IIS. 

3.    Tesloiis-hhincs. 

F.ii  Ki^O,  les  lésions  de  divers  (lanlons  Suisses  el  cenv  iranlres  l'ilals  luicnt 
li"onv(''s  l'aihles  de  poids,  ce  (pii  enyaiica  le  i^onvernenn'nl  de  (ienève  à  conlie- 
inanpnT  ceux  (pii  avaieni  le  p(»ids  vonlu  el  à  d(''ciier  les  anires  : 

-"i  JIIIIMCI'  l(i:'0  '.  (Jlli'  tnlis  cclIN  (|lll  nul  îles  IcnImIis  jil.llics  le>  |iii|irlil  |iri  illl|il('llirlil  ,il|\ 
M.'iistrcs  lie  iniinniiii',  ;iliii  ijr  les  jL-iirej  (■(iiilii'-in,in|iiei-.  Ui'cLir.iiil  (|iii'  i-eii\  i|iii  ne  sei-iiiil  |i;is 
i'(iiilr('-ni,iii|iii''s  son!  dés  ;i  |iit'seiit  iléi-rii's. 

Le  11  mais  suivant,  le  (Conseil  inlinie  aux  niaiires  de  Monnaie  de  ne  contre- 
niarqner  aucun  lésion  «pii  ne  pèse  pas  (>  '/,  den.,  sauf  ceux  de  lîerne  (|u"ils  pour- 
ronl  conire-niarquer  indislincleinenl. 

Les  lésions  conire-inaïqués,  en  MJ^O,  à  (ienève,  sont  deviMius  Fort  rares;  ceux 
que  Ion  connail  soni  de  Lucerne  el  poileni  les  niilh'sinies  de  Hil  i  el  I(»I7.  La 
conire-niarque  doiit  on  les  a  IVappi's  esl  senddahie  à  celle  des  pi;inalelles. 

En  1()52,  les  réaies  (uioiuiaies  espai;iioles  d'aiiieni)  ayani  éP'  Irouvées  faibles 
de  lilre,  le  CC  décida,  le  7  mai  ',  (pi'elles  seraieni  décric'es  el  refondues,  à 
l'exceplion  de  celles  Ircnivt'es  au  lilie,  ipii  seraieni  conlre-marquées.  Quel(|ues 
jours  après,  le  (lonseil  arrèla  de  surseoir  à  rexi'culion  de  celle  ordonnance  : 

I .')  ni;ii  1  r>52.-  Sur  re  ipii  n  esté  rciM'ésenlc.  (|iril  se  trinive  île  r;iriinrlieiiieiil  en  rexr'niliod 
de  l'iirresl  ijii  iii;i!;iiilii|iie  Cmiseil  îles  (',(',.  |iiililii''  iiiei rieili  ileiiiirr.  |iurl;iiil  que  les  ii'.iles  qui 
sont  ;i  lion  litre  seront  niiii'qnées.  I:i  ni.irqne  |ioin'i'(iil  eslii'  contn'l.iite  l'I  ,-i|qtlii|Mee  .'i  îles  ré;iles 
(|ni  ne  senml  de  nnsO  el  qu'un  ;i|i|ierlei;i  en  reste  cité,  ai'resté  ipi'oii  sinsove  ;'i  l'exeenlion 
dnilil  airesl  *. 

Ce  projel  ne  lui  jias  l'epris.  -  ' 

'   li.  C.  \t\iU,  \(.l.  Il'.l.  r-  :;(l.  -    -  IhnI..  f"  .■•):< .  —  ^  l«.  C.  \{\:\i,  vel.   i:.l.  |i.  l:!l.        '  ////-/..  |i.   lil. 

18  G 


TABLEAUX  DES  ÉMISSIONS 


LATIÎLIER   MOfS'ÉTAIIÎI':   IIK   C.KNKVE 


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TROISIÈME  PARTIE 


RELATIONS  MO^ËTAIKES  l)K  GENÈVE  AVEC  L'ÉTIIÂM.ER 


Les  rolalioiis  moiirlaircs  de  (iciirvc  ;ivt'c  riMiaiiiicr  soiil  iiilliieiRM'es  |i;ir  l.i 
siliialion  g('0^r;i|>lii(|ii('  cl  polili(|ur  de  crllc  ville.  Knclavt'e  eiilic  de  <;raiuls  Elals, 
an  luilieti  d('S(|nels  elle  icsle  indépeiidanle,  (iciirvc  t'iilrcliciil  avec  rii\  iiii  (diii- 
merce  actil'  el  icçoil  iiécessaiieniciil  leurs  monnaies.  lit''ci|»ro(|neiuenl,  les  nion- 
naies  genevoises  cii'enlenl  dans  ces  mêmes  Klals. 

Avant  de  ra|)|Joitcr,  dans  l'onln'  clnonnloi-icine,  les  divers  doeumenls  qni 
lémoiunenl  des  l'elalions  mon('-laires  de  (ienèvc  avec  IT'IranLïcr,  nons  devons  taire 
ressorlir  les  Irails  principanx  de  ces  relations,  en  n'entrant  dans  le  détail  (|ue 
ponr  certains  incidents  qni  ont  parn  pins  dij^iies  d'attention. 

Après  avoir  lait,  en  irVMl  la  loncpièle  des  contrées  avoisinani  Genève  el  pos- 
sédées jnsque-là  |)ar  le  dnc  de  Savoie,  lîerne  songea,  nn  instant,  à  s'approprier 
des  droits  de  sonverainelé  snr  celte  ville.  Mais  la  termet(''  des  magistrats  genevois 
déjoua  ce  projel  cl  Ticnève  demenra  indé'pendantc  et  allii'e  ;i  lîerne.  Les  Hernois 
reconmirenl  en  particulier  le  droit  de  monnaie  de  la  seigneurie  de  Genève,  mais 
ils  amaieid  voulu  qm"  les  monnaies  des  Anw  Ltats  lussent  uniformisées.  Ce 
désii-,  manil'esté  en  1537,  ne  lut  cependant  pris  en  sérieuse  considération  (pi'à  la 

lin  du  XVI""  siècle. 

Vm  loii.  Kribourg  (pii,  pour  cause  île  religion,  avait  renoncé  à  l'alliance  de 
(ienève,  décrie  seci'ètement  les  momiaies  de  cette  ville. 

De   1587   à    1592,   nous  assistons  à  (piehpies  ell'orts  laits   |tar  Genève  pour 

obtenir  que  les  monnaies  de  Savoie  et  l'i'cn  de  France  soient  taxés  de  même 

201 


I4G  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

à  Berne  el  à  Genève.  Ces  teiilalives  parjiissciil  avoir  cilioué,  car,  vers  la  lin  ilc 
1592.  MM.  (le  Berne  convocinèrcnl  à  Paycnic  une  conlërcnce  avec  ([nelcjues 
États  Snisses  et  Genève,  pour  runilorniisation  des  espèces  étrangères.  Cette  con- 
férence ent  lieu  le  18  septembre  1502.11  y  l'ut  arrêté  que  les  nioiuiaies  étrangères 
auraient  désormais  les  mêmes  valeurs  dans  tous  les  États  contractants  el  que  les 
monnaies  de  ces  États  seraient  iniilormisées.  Ces  conclusions  turent  admises  par 
leConseil  de  Genève,  le  l8oclobresuivant,  pourcequiregardail  les  grosses  espèces; 
quant  aux  petites  monnaies,  le  Conseil  arrêta  de  les  laisser  à  leur  valeur  actuelle 
jusqu'à  une  prochaine  conlérence.  Cette  seconde  conférence,  qui  eut  lieu  à  Payerne 
le  20  décembre  1592,  conlirnia  les  arrêtés  de  la  première;  elle  fixa  Ir  prix  d'un 
certain  nombre  île  petites  monnaies  et  arrêta  le  lilrr  cl  ht  taille  auxquels 
devraient  désormais  se  battre  les  kieuzersipdur  (ieuève  les  truis-quarts)  des  États 
contractants.  La  conférence  décida  en  outre  ([ue.  dorénavant,  toutes  les  monnaies 
de  ces  États  porteraient  le  millésime.  Le  30  dt'cembre  1592,  le  Conseil  adopta 
les  résolutions  de  cette  conférence,  en  faisant  (juelques  réserves  au  sujet  de  la 
taxe  de  l'écu  et  de  celle  de  la  parpaillole  à  la  petite  croix. 

Le  23  juillet  1593,  une  conférence  monétaire  eut  lieu  à  Berne,  entre  cet  État, 
Fribourg  et  Soleure  et  il  y  fut  arrêté  d'admonester  Genève  au  sujet  du  titre  des 
six-quarts  et  de  la  croix  qu'ils  portaient  au  revers.  Genève  suspendit  alors  la  fabri- 
cation incriminée. 

Le  6  novembre  1593,  nouvelle  conlérence  monétaire  à  Berne,  entre  quelques 
(ïantons  Suisses  et  Genève.  Il  en  ri'sulla  que,  dé'sormais,  chacun  des  États  conti'ac- 
tants  établirait  un  essayeur-jun'  (pu  ne  iienneiirail  rémission  d'aucune  ukmi- 
naie  avant  qu'elle  n'eût  été  essayée.  Les  décisions  de  la  conférence  du  20  (b'cem- 
bre  1592  furent  conlirmées;  cependant  les  taxes  de  quelques  espèces  lun  iil 
modillées.  Enlin,  le  22  novendjre  1593,  le  Conseil  accepta  les  ré'sohitions  de  la 
dernière  conférence  de  Berne,  en  faisant  toutefois  des  réserves  pour  la  valeur  des 
écus  qui  ne  pouvaient,  à  son  avis,  être  taxés  à  Genève  7  iï.  6  s.,  aussi  longtemps 
qu'en  Savoie  ils  vaudraient  10  iï. 

On  voit  de  quelles  difticultés  étail  enloiu'éo  celle  uniformisaliitii  de  taxes 
entre  les  Cantons  el  Genève.  Mais,  comme  unus  allons  h'  voir,  les  autres  articles 

202 


RELATIONS    MONÉTAIRES    DE    GP^NÈVE    AVEC   L'ÉTRANGER.  147 

du  règlemeiil  de  Payerne  ne  devai(!iil  pas  èlre  observés  |)lus  slricleinenl   par 
Genève,  et  ce  concordat  n'allait  pas  larder  à  tomber  en  (h'suétude. 

En  eiïet,  le  Conseil  de  Genève  ayant,  en  août  1596,  élevé  le  prix  des  grosses 
espèces,  MM.  de  Berne  se  [daignenl  de  cette  élévation,  contraire  aux  règlements 
de  Payerne  et  de  Berne.  Puis,  en  mai  1602,  ils  se  plaignent  d'une  nouvelle  infrac- 
lion  aux  dits  règlements  commise  par  Genève  qui  a  lait  rabri(|uer  de  nouvelles 
pièces  d'argent  sans  le  consentement  des  autres  Klats. 

Ici  s'arrêtèrent  les  réclan)ations  de  Berne  qui  comprit  sans  doute  que  (ienèvc 
avait  des  attaches  commerciales  trop  importantes  avec  la  Savoie,  la  Franche-Comté 
et  la  France,  pour  sacrifier  celles-ci  à  un  concordat  monétaire  avec  les  Cantons 
Suisses  dont  l'expérience  avait  démontré  l'impossibilité. 

L'insuccès  du  concordat  de  Payerne  ne  troubla  guère  les  relations  monétaires 
et  commerciales  de  Genève  avec  la  Suisse;  cependant  il  en  lésiilta  parfois  la 
prohibition  de  certaines  monnaies  suisses  à  Genève  et  de  monnaies  genevoises 
en  Suisse. 

En  1023,  révèque  de  Sion  obtint  du  Conseil  de  Genève  de  recevoir  ses  balz 
sur  le  même  pied  que  les  trois-sols  de  Genève  et  pareillement  ses  demi-thalers 
sur  le  même  pied  que  les  demi-thalers  de  Genève;  mais,  en  1027,  le  titre  des  balz 
du  Vallais  ayant  étV'  affaibli,  (jenève  les  décria. 

En  1040,  des  difficultés  s'élevèrent  enti'e  Zurich  et  Genève  au  sujet  du  titre  el 
du  poids  de  plusieurs  espèces  de  cette  dernière  ville  :  elles  eurent  pour  effet  (rame- 
ner le  Conseil  de  Genève  à  s('vir  contre  le  maitre  de  Monnaie  (pii  était  coupable 
de  la  faiblesse  de  titre  des  espèces  genevoises.  Quelques  années  plus  tard,  MM.  de 
Zurich  réclamèrent  de  ce  maitre  de  Monnaie  les  frais  occasionnés  par  sa  faute 
lors  des  essais  de  la  monnaie  genevoise  faits  à  Zurich,  mais  il  ne  parait  pas  que 
cette  réclamation  aboutit. 

En  1040,  M!M.  de  Zurich  firent  saisir  un  envoi  de  marchandises  accompagné  de 
fausse  monnaie  bernoise,  envoi  elfeclué  à  Zurich  par  des  négociants  genevois  ; 
cette  affaire  n'eut  pas  de  suite. 

Parmi  les  décris  de  la  monnaie  suisse  prononcés  à  Genève,  le  plus  important 

est,  à  coup  sûr,  celui  (jui  lut  [iiddié  au  couunencement  du  W  III""'  siècle.  Nous 

203 


148  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENftVE. 

devons  entrer  à  ce  sujel  d.ins  quelques  détails  el  donner  le  résumé  de  plusieurs 
documents  qui  émanent  des  Archives  de  Neuchàtel,  el  q\ie  nous  avons  jugt'  inu- 
tile de  l'aire  figurer  dans  notre  répertoire  chronologique. 

De  1715  à  1719,  le  gouvernement  neuchàtelois  sollicita  du  icii  de  Prusse 
l'autorisation  de  IVapper  des  monnaies  de  billon  et  le  Roi  finit,  bien  qu'à  regret, 
par  donner  son  consentement,  à  condition,  toutefois,  (pie  l'on  s'assurerait  au 
préalable  de  l'accueil  que  feraient  à  cette  émission  les  villes  de  Herne  et  de 
Genève.  Le  gouvernement  neuchàtelois,  sans  se  préoccuper  de  cette  réserve,  signa 
un  contrat,  avec  i\IM.  Patry,  de  Genève,  confiât  que  le  Pioi  ratifia.  Jean  Patry 
avait  déjà  été  associé  à  la  fabrication  de  la  monnaie  de  Neuchàtel,  en  1713, 
y  étant  autorisé  |)ar  le  Gonseil  de  Genève.  Mais,  pour  cette  seconde  émission 
neuchàteloise,  dont  lui  et  son  fils  étaient  les  entrepreneurs,  ils  crurent  à  tort 
pouvoir  se  passer  de  l'assentiment  de  ce  Conseil.  Lorsque  celui-ci  eut  con- 
naissance du  traité  sigiii'  entre  le  guuvcrnemenl  neuchàtelois  et  MiM.  Patry,  il 
délibéra  longuement  sur  ce;  qu'il  convenait  de  l'air*;  et,  finalement,  il  arrêta  d'inter- 
dire à  l'avenir  toutes  les  monnaies  étrangères  de  vingt-et-un-sols  et  au-dessous. 
Comme  la  Ville  de  Genève  devait  servir  de  principal  dédioucbi''  à  rémission  de  la 
monnaie  neuchàteloise,  l'arrêté'  du  Conseil  la  rendit  im|>ossible  et  le  liMil(''  avec 
MJM.  Patry  fut  rompu.  Le  lioi  ne  l'ut  pas  blessé  de  l'arrêté'  du  Conseil  de  Genève;  il 
en  comprit  même  dans  une  certaine  mesure  l'opporfunité  et  il  lit  enleudre  à 
son  Conseil  d'État  de  Neuchàtel  que  lui  seul  eût  ('lé'  responsable  au  cas  où  le 
traité  ayant  été  e.xécnté,  r(''iuissi(ui  iiCùl  pu  s'écouler. 

I^e  décri  général  du  billon  ('franger.  I'r(''(pieiniii('nt  renouvcb'  à  Genève,  ne  l'ut 
levé  (pTcii  17il"2,  alors  (pie  les  trou|ies  suisses  occupèrent  Genève. 

Les  taxes  et  les  (b'cris  des  uiounaies  suisses  sont  lr(''quents  à  Genève.  On  les 
trouvera  classés  par  ordre  chronologique  dans  le  répertoire  (pii  suivra. 

Jus(|u'au  XVII""  siècle,  les  relations  mon(''taires  de  Genève  avec  la  France  se 
réduisent  à  peu  de  chose,  si  l'on  en  excepte  les  taxes  fréquentes  faites  à  Genève 
des  espèces  fran(;aises. 

Kn  1541,  la  monnaie  d'or  que  Genève  venait  de  frapper  fut  décriée  en  France, 

comme  toutes  celles  portant  l'aigle  d'iMiipire. 

204 


RELATIONS    MONKTAIliES    DE    GENÈVE   AVEC   L'ÉTRANGER.  14!) 

La  France  reccvail  ceilaiiies  espèces  de  Genève,  mais  généralement  le  Ijillon  de 
cette  ville  y  était  décrié.  C'est  ce  qui  arriva  en  1655  :  des  entrepreneurs  étrangers 
avaient  eu  etfet  olitenn,  du  Conseil  de  Genève,  en  1654,  rauturisation  d'émettre  im 
nombre  considérable  de  jiièces  de  deux-quarts  dont  la  valeur  était  plus  faible  que 
celle  des  deux-quarts  IVappés  jusqu'alors.  Cette  émission  devait  s'écouler  eu 
France,  mais  elle  y  fui  décriée  dans  les  premiers  mois  de  1655  et  l'on  dut  abaisser 
à  Genève  la  valeur  des  pièces  de  celte  émission  et  la  i(''(iuire  à  A  deniers. 

En  1666  el  en  1668,  le  Conseil  fui  dcreclief  sollicité  délaisser  frapper  à  Genève 
diverses  monnaies  de  celle  ville,  destinées  au  Levant,  mais  il  i-efusa  celte  fois  et 
avec  raison  :  l'expérience  faite  en  1655  n'avait  pas  été  inutile. 

Vers  la  fin  du  Wll""  siècle,  Genève  recul  dans  ses  nuns  yiw  Hésident  de  France 
el  parmi  les  ennuis  que  |»rocura  cet  agent  à  la  seigneurie  genevoise,  il  en  est  un 
que  nous  devons  menlioimer  :  le  gouvernement  français  repiocliail  constamment 
au  gouvernemenl  de  (îenève  de  laisser  fonctionner  siu'  le  territoire  genevois  de 
faux-monnayeius  (jui  falsifiaient  la  monnaie  française,  soil  en  la  fabriquant 
directement,  soil  en  réforrnanl  les  pièces  anciennes  en  nouvelles.  De  fréquentes 
enquêtes  eurent  lieu  à  ce  sujet;  le  plus  souvent  elles  n'aboulirenl  à  aiu  un  ri'sullal, 
mais  enlrainèrent  parfois  de  sévères  condamnations. 

Les  relations  monétaires  de  Genève  avec  la  Savoie  el  la  Francbe-Comlé  sont  de 
peu  d'importance.  Les  monnaies  de  Savoie,  très  abondantes  à  Genève,  y  étaient 
fréquemment  soumises  à  des  i'('ductions  et  à  des  décris  et  Ton  peut  en  dire  autant 
de  l'accueil  fait  eu  Savoie  aux  monnaies  de  Genève.  l>e  cbange  des  monnaies  de 
Savoie  était  des  |)lus  élevés  à  Genève,  si  on  le  compare  à  celui  des  autres  monnaies 
élrangères. 

Au  XYI'""  siècle,  la  Francbe-Comlé  (b'cria  à  diverses  reprises  les  monniiics 
senevoises,  en  liénéral  aitiès  avoir  solli(il(''  du  (Conseil  une  amélioration  du  litie 
ou  du  poids  de  ces  monnaies.  C'est  en  grande  partie  à  cause  de  la  demande 
faite  par  le  parlemenl  de  Dôle  (juc  le  millésime  bil  remis  aux  sols  de  (ienève,  à 
partir  de  1550.  Les  monnaies  de  Francbe-Conilc'  finviil  fré-tiuemmenl  taxées  à 
Genève. 

Outre  les  monnaies  des  divers  ï^lats  dont  nous  venons  de  parler,  Genève  rece- 

■roMK  1.  _00  28 


150  mSTOtEE   MONÉTAIËE   DE   GENÈVE. 

vait  le  luiniérairo  de  tous  les  États  d'Europe,  ainsi  qu'on  pourra  s'en  convaincre 
en  consultant  les  taxes  qui  suivent. 

Parfois,  la  nnonnaie  genevoise  était  contrefaite  à  l'étranger,  principalement  par 
quelques  seigneurs  du  nord  de  l'Italie. 

Nous  n'avons  pas  cru  nécessaire  d'entrer  sur  ces  divers  sujets  dans  des  détails 
plus  complets  que  ceux  fournis  |iar  la  série  chronologique  des  documents  et 
extraits  de  documents  qui  concernent  les  relations  monétaires  de  Genève  avec 
l'étranger. 


11  mai  1537'.  —  Le  Conseil  charge  Claude  Savoie,  ambassadeur,  de  témoi- 
gner auprès  MM.  de  Berne  du  droit  qu'a  Genève  de  battre  monnaie. 

^2A  mai  1.537  '.  —  (Claude  Savoie,  à  son  retour,  rapporte  que  MM.  de  Berne 
désirent  qu'il  soil  fait  un  règlement  pour  uniformiser  les  monnaies  genevoises 
avec  les  leurs. 

18  février  1539  \  —  Décri  des  quarts  de  Lausanne. 

"29  mars  15il  '.  —  MM.  de  Berne  écrivent  au  Conseil  de  Genève  qu'ils  ont 
trouvé  la  monnaie  de  cette  ville  d'un  titre  convenable,  mais  ils  se  plaignent  des 
perpétuels  changements  de  coins  qu'on  lui  fait  subir. 

2  janvier  154:2  \  —  Le  niaiire  de  Monnaie  de  I^yon  ayant  fait  l'essai  de  la 
monnaie  de  Genève,  le  <>)nseil  arrête  de  lui  envoyer  «  une  Iruyte  suflisante  pour 
les  Roys  )^  el  de  s'informer  officieusement  auprès  de  lui  si  les  testons  de  Genève 
pourraient  avoir  cours  à  Lyon. 

15  avril  I54i'.  —  Le  Conseil  apjirend  (pie  les  écus  de  Genève  el  d'Italie  ont 
été  décriés  à  Paris. 

5  mai  ISi^  '.  —  Le  Conseil  est  informé  cpie  le  roi  de  France  a  fait  décrier  à 
Lyon  la  monnaie  de  Genève,  de  Berne  et  de  Kribourg  et  généralement  toutes  les 
monnaies  portant  l'aigle  inq)érial. 

"   H.  C.  lo:n.  vol.  30,  f"  228.  —  *  lhi(L,  {°  23i>.  —  '  R.  C.  1539,  vol.  33.  f  17. 

'  r.  II.  Hiil.  Il"  1i'74.  —  =•  H.  C.  \:>ïi.  vu!.  35,  f"  449.—  "  H.  C  1544,  vul.  38,  1"  162. 

'   llml..  \"  185. 

2()(i 


RELATIONS  MONÉTAIRES  DE   GENÈVE   AVEC   L'ÉTRANGER.  151 

1er  tlécpmbnî  I54i'.  —  On  rapporte  au  Conseil  que  MM.  de  Fribourg  oui 
secrètement  fait  interdire  la  moiuiaie  de  Genève. 

;21  décembre  1549  '  et  8  janvier  1550  '.  —  Le  parlement  de  Dôle  se  plaint  au 
Conseil  de  la  faiblesse  des  monnaies  de  Genève  et  demande  qu'on  y  remette  le 
millésime,  de  façon  à  pouvoir  distinguer  les  émissions. 

24  aviil  1550'.     -  Décri  des  monnaies  genevoises  à  Dôle. 

22  avril  1552'.     -  Les  sols  de  Savoie  sont  taxés  10  den. 

2  juillet  1555'.        Les  testons  de  Soleure  sont  taxés  13  s.  6  den. 
14  octobre  1555'.     ~  Les  écus"  sont  taxés  5  ff.  moins  5  quarts. 
12  mai  1558".  —  Les  écus  sont  taxés  5  (T. 

lei"  juillet  1558"'. —  Décri  publié  à  Dole  des  deux-quarts,  des  sols  et  des  Irois- 
sols  de  Genève. 

28  août  15()l  ". —  Les  écus-au-suleil  sont  laxé's  5  (T.  3  s.  9  den. 
28  novembre  1566 '\ —  Les  écu.s-sol  sont  taxés  52  s.  tournois. 
12  décembre  1569".  —  Les  écus  sont  taxés  53  s.  tournois. 

9  janvier  1570".  —  Les  écus  sont  taxés  53  s.  tournois. 

21  novembre  1570".  —  Les  écus  sont  taxés  54  s.  tournois. 

3  septembre  1573".  -  Les  écus-sol  sont  taxés  55  s.  tournois.  Les  teslons-de- 
roi  sont  taxés  13  s.  tournois. 

3  juin  1574".  —  Les  écus  sont  taxés  5  ff.  10  s. 

21  août  1576".—  Les  écus-sol  sont  taxés  3  livres  5  s.  tournois. 

10  octobre  1577".  Les  écus-sol  sont  taxés  7  ff.  Les  testons-de-roi  sont 
taxés  21  s. 

30  janvier  1578'  .  —  Les  écus-sol  sont  taxés  6  ff.  3  s.  Les  testons-de-roi  sont 
taxés  18  s.  1  fort. 


'  K.  C.  1544,  vol.  39,  f  51).  —  '  P.  H.  1549,  n"  1448.  —  =  1'.  H.  1550,  n»  1448.  —  '  IhUI. 
"  K.  C.  1552,  vol.  46,  f"  193.  —  »  I^  C.  1555.  vol.  49,  f»  120.  —  '   It.  C.  1555,  vol.  50.  f"  9. 
'  Les  expressions  d'éciis,  d'éciis-il'or-,  d'ociis-sdl,  (l'éous-sok'il,  d'ocus-au-soleil  soiil  syiioiiyint's: 
à  moins  d'une,  mention  s]iéciale,  elles  tlési<,MUMil,  dans  ce  mémoii'e,  l'écii-au-soleil  de  l'rance. 
»  H.  C.  1558,  vol.  54,1"  180.  —  '"  Ihid.,  i"  225.—  "   15.  C.  liiGI,  vol.  56,  1"  233. 
'•■  H.  C.  1566,  vol.  61,  f»  116.  —  ''  H.  C.  1!)69,  vol.  64.  f"  171.  —  '»  R.  C.  1570.  vol.  65.  I"  5. 
'■■■  Ihid..  f»  173.  —  '«  H.  C.  1573,  vol.  68,  f"  176.  —  "  1{.  C.  1574.  vol.  69,  f"  97. 
"  R.  C.  1576,  vol.  71,  1"  115.  —  "  R.  C.  1577,  vol.  72,  f°  134. 
■'"  ]{.  C.  1578.  vu!.  73.  f"  25. 

207 


152  HISTOIRE   MONÉTAIUK    1>E    GENÈVE. 

27  décoinliii^  1580'.  —  Les  ('•(•us-sol  sdiil  l.ixi's  fi  IT.  5  s. 

13  novenilire  1583'.  —  l)(''(ii  fies  l'aiisscs  |>ièces  genevoises  de  Irois-sols, 
porUinl  d'un  (ôlé  :  IVLIVS  CESAR  CO.  I.  S.  W.  I.  M.  et  de  l'autre  C(Mé  : 
POST  TENKP.UAS  I  lET  LVX'. 

15  mars  1585'.  —  Les  écus-sol  sout  laxt's  à  i  teslous-de-roi  jjièce. 

21  dt^cemhie  1585  '.  —  MM.  de  Berne  ayant  décri(''  la  monnaie  de  Savoie  qui 
se  faliriquc  à  (Icx,  le  Conseil  arrête  d'attendre  encore  avant  de  prendre  une  déci- 
sion semblable. 

fi  juin  1586'.  —  Les  lestons-de-roi  sont  taxt^s  ?>  francs  la  (luerne. 

15  août  158<i'.  —   Les  écns-sol  sont  tax(^s  (i  11".  f>  s. 

30  iiovcndire  1586'.  —  Les  (^cus-sol  sont  tax('s  6  IV.  8  s. 

3  août  1587  ".  —  Le  Conseil  arrête  d'envoyer  des  audjassadcurs  à  liciiie,  pour 
l'aire  avec  celle  ville  nu  r(''i;l(Muent  sur  les  monnaies  de  Savoie  el  sm'  la  valeur  de 
l'écu. 

•i  septembre  1587  '".  —  Les  ambassadeurs  i'ap|Ktrl(Mit  que  les  trois  villes  de 
Berne,  Fribourii  et  Solenre  ont  l'ail  ensemble  un  r(''<>lemenl  sur  la  monnaie  de 
Savoie;  ce  règlement  a  été  envoyé  au  Duc.  et  on  attend  sa  réponse.  Quant  à  la 
valeur  de  l'écn,  MM.  de  Berne  estiment  ([ue,  vu  le  pied  sur  lequel  sont  actuelle- 
ment les  monnaies  de  Genève,  il  doit  être  taxé  (>  11'.  6  s. 

8  septembre  1587".  —  Le  Conseil,  selon  l'avis  de  MM.  de  Berne,  arrête  d'at- 
tendre, avant  de  publier  un  r("'glement  sur  les  monnaies,  que  celte  publication  ait 
été  faite  en  Savoie  el  dans  le  pays  de  \  and. 

25  mars  1588".  —  Le  Conseil  des  CG  arrête  de  publier  un  règlement  pour 
taxer  les  monnaies  suivantes  : 


'  i{.  c.  liiso.  vdi.  75.  1"  -r.v.i.  —  -  li.  c.  i:).s:{,  \»\.  7s.  i"  itio. 

'  La  k''£ron(ie  du  droit  nest  pas  exactement  lapportiie  dan.'^  le  Registre  du  Conseil  ;  ces  pièces 
portent  en  effet  :  tYL^VS)  C.K(.S..Mn  r,0\(/.Ar;A^  MuMiCIlIO^  SiACHn  H(OMA\OIU'M^  I  MPERII^ 
PiJllNCKPS)  |.")S3.  .Iules  César  (ionzague,  seigneur  de  l'omponesco.  est.  d'apiés  M.  .Morel-Katio. 
l'auteur  de  cette  pièce.  (Moi'el-Falio.  Mwniinn  et  Pnmpoticsro,  {\aus\'[nilir(ilciir  d'histoire  et  d'nnli- 
(luites  sitiiises.  dixième  année.  1801.  n"  .3  et  tirage  à  part.  Zuricli.  186i. 

•   n.  C.  IliSIl.  vol.  SO,  I"  il.  —  •    //»■-/..  P  175.  —  "  R.  C.  15S().  vol.  81.  f"  115. 

'  IhitL.  f"  lfi«.  —  '  Ihiil..,  I'  27(i.  —  '   H.  C.  t:)S7.  vol.  Hi.  \'-'  I  i8.  —  "  lliiil..  {'  1(17. 

"  R.  C.  I5S7,  vol.  8i,  f"  170. 

•-   R.  C.  1588,  vol.  83,  f  70. 

208 


RELATIONS   MONÉTAIRES   DE    GENÈVE    AVEC    L'ÉTRANGER.  153 

Les  écus-sol (i  11.  8  s. 

Les  écus-pistolets G  fï.  3  s. 

Les  franrs-de-mi  2(t  s.  (1  dcn.  piric,  soi!  pour  Mois  fraiifs (î  ff.    7  s.      6  ilen. 

Les  (juarts-d'éciis  10  s.  !)  dcn.  |ii(''C(',  sdil  |Hiiir  li-s  (|iiatre (1  lï.   7  s. 

Les  testons-de-roi  1!)  s.  pii'cc,  soit  p<Hir  1rs  (|ii:ilrc (i  lï.   4  s. 

Les  pliili[)pe-thalers  o  lï.  2  s.  (i  dcii.  pi(''ci',  soil  pour  le  ciii- 
qiiièioe  I  i  s.  (>  d .t  lï.   2  s.      (>  den. 

Les  diicatOMS  d'argent  de  Milan,  •')  IL  S  s.  pii'cc M  lï.   8   s. 

Les  testons  de  Savoie  et  de  Genève  18  s.  (i  den.  pièce,  soil  pour  les 
cpiatre (»  lï.   2  s. 

Les  testons  de  Solcurc  cl  de  Lorraine  Ki  s.  iiièce,  soit  pnur  les 
quatre 'i  lï.   4  s. 

Les  sols  de  Savoie  liatius  depuis  I  •■)80 Il    den. 

Les  parpailloles  de  Savoie  battues  dès  le  dit  lenips 2  den. 

9  avril  1588  '.  —  Le  Conseil  arrête  de  publier  iiii  règlemenl  sur  le  poids  île 
certaines  espèces,  (|ni  ne  [tourront  s'employer  au-dessous  des  poids  suivants  : 

Les  écus-sol  et  les  éeus-pistolets  au-dessous  de  2  den.  :{  gr.  et  gèuèi'alenient  tontes  autres 
pièces  d'or  au-dessous  de  2  gr.  eu  moins  de  leur  juste  et  légitime  |)oids. 
Et  touchant  les  espèces  d'argent  : 

Les  l'rancs-de-roi pesant    0  gr.  dr  moins  i|ue  leiu'  li'gilimi'   puids. 

Les  quarts-d'ècus »       4  »  » 

Les  testons >^       4  »  » 

Les  pliilip[)e-thalers »      1 2  »  » 

Les  thalers >•      1 2  •>  » 

Les  autres  pièces  à  l'avenant. 

24  juin  1588  \  —  Les  écus  sont  taxés  7  lï.  et  les  testons-de-roi  sont  taxés 
20  s.  11  den. 

7  octobre  1590  '.  —  Les  écus-sol  sont  taxés  7  IT.  fi  s. 
30  août  1591  '.  —  Le  Conseil  taxe  les  espèces  suivantes  : 

Les  écus 8  IT. 

Les  testons ~~  s. 

I-es  quarts-d'écus 23  s. 

Les  francs 30  s. 


'   H.  C.  1oS8,  vol.  83,  I"  8f).  —  "   M.  C.  liiSS.  V(il.  S:!.  I"  \MS.  —  ~  M.  C.  lilllll.  vol.  85.  I"  243. 
«  R.  C.  1591,  vol.  86,  f  158. 

209 


154  lllJSTumK    MO.XÉTAIUE    DE    GENÈVE. 

9  mai  1592  '.  —  Los  pignalolles  du  poids  de  3  den.  sont  taxées  3  s.  M  den. 

Nous  avons  rapporté  dans  la  Deuxième  Parlie,  au  chapitre  V,  les  principales 
ordonnances  relatives  aux  pignatelles;  nous  n'y  reviendrons  pas  ici. 

12  septembre  1592'.  — MM.  de  Berne  ayant  convoqué  Genève  à  une  confé- 
rence monétaire  à  Payerne,  le  Conseil  décide  de  s'y  faire  représenter. 

18  septembre  1592.  — Conférence  monétaire  de  Payerne  tenue  entre  les  États 
de  Berne,  Fribourg,  Genève  et  Neuchàtel. 

En  la  diète  lemie  en  la  villi'  di'  l'ayi'i'iir,  le  (lix-liiiiclièiiic  de  si'pli'iiihi-c  iiiilli'  riiiq  cens 
nouante  et  deux  par  1rs  iinallic  eslalz  licnn'.  Frilioiiig,  diMièvc  cl,  Neucliasd'l.  par  IcMpiclz 
ont  esté  estalilis  l'I  délégnc/,  de  la  ville  de  licrnc  1rs  speclahlcs.  piiissaiis  cl  ifcncrciix  scignenrs 
Michiid  AiigspiM'ger  et  David  Tscliai  ncr,  cl  ilc  Fiilidiir,!,'  .Nicolas  HevIT.  de  Cieiicve  h'ranc.  Vaiid 
et  de  Neucliastel  |(;laiidc|  llosscllid  :  sur  les  plaiiiles  cl  diili'anccs  faich'S  pai'  les  dépliiez  des 
bonnes  villes  et  coiiiiniiiiaiillcz  ilii  [lays  de  Vanlii,  à  cause  du  siiiliaiissenienl,  aiins  et  coiiriision 
qui  se  comineltoyl  es  iiioiiiHiyes,  laiit  i^rosses  ipu'  [lelitles  d'or  el  d'argent,  a  esté  l'advis  desdils 
seigneurs  députez  comme  si'nsuyl,  : 

l'n'iniéreinent,  l'escus  du  c{Miig  du  idv  de  France  a  esté 
évalué  à 7  lï.  (1  s. 

Et  rédiiicl  en  halz  vaull ;{(l  halz. 

I.e  pislolel  à 7  lï. 

et  sera  advisé  sy  (in  piiiiirnil  adjmisli'r  liovs  xdz  :  el  en  halz 

réduil  vaull iS  halz. 

Le  donbldii  d'Espagnii'  haslanl  au  poids  vaiiMia 2  esciis  de  France. 

et  réduit  en  halz  vauldia (iO  halz. 

Le  doublon  de  Millau  vaiililia 2  pistulelz  à  raison  ipic'  dessus. 

et  réduil  en  halz  vaiill .'Kl  halz. 

Le  diicalloii  de  Millau  vaiililra (i  lï.  I  s.  (i  den. 

et  réduil  en  halz  vauldia 2'\  halz  el  deiiiv. 

Le  pliilipe-taltu'   estant   préalahlenient    Iroiivé    haslanl    et 

esproiivé  voiildra (i  lï. 

et  en  halz  ri'diiicl  vaiildra 24  halz. 

Le  franc  pesant 30  s. 

et  léduict  en  hatz  vaull 10  batz. 

Le  teston  de  France  hastani  au  libre 21  s. 

et  reduici  eu  halz  vaull 7  hatz. 

Les  autres  grosses  [)iéces  sont  laissées  à  la  \alleur  el  esliine  poiirlée  par  le  dernier  arresl  et 
réformation  faich'  entre  les  estatz  et  de  cpioy  la  pourtraiture  a  esté  imprimée. 

Les  solz  de  (lenéve  et  de  Savoye  au  tiltre  comme  dict  (>sl  auront  leur  course  accoustiiméi'. 

'  l{.  c.  i.vj-',  \ui.  ST.  I"  yi.  —  ''  ihiiL.  I"  isN. 

210 


RELATIONS    MONÉTAIRES   DE    GENÈVE    AVEC   L'ÉTIIANGER.  155 

Les  pai'pilliole.s  de  Genève  et  celles  de  Siivoye  ;i  l;i  i{r;iiidc  iinix,  h;is!;iiites  au  tiltre,  coiiime 
dessus,  auront  leur  coursse  accoustuinée. 

Quant  aux  aultres  non  bastantes  au  liltre,  ne  vaudidul  (|iie  dnix  cari/.,  luniinf  ndles  à  la 
pétilla  l'i'dix  et  sciniilaliles. 

Ouant  aux  krutzers  de  Valley,  estant  bien  examinés,  se  trdiivi'  (pif  les  cinri  m- 
peuvent  valloir  que  les  ([uattres  des  coiniis  de  Berne,  Fiibourg,  Solleiii'e  l't  .NiMilcliasIi'l  rt  en 
ce  regai'tl,  a  esté  advisi'  (pi'ilz  auront  telle  coiu'se,  assavoir  cimi  pour  une  baclic 

Les  cartz  vicidx  à  resclielli'  et  autres  cail/.  ilu  duc  Einaiiuel.  Iiastaiits  au  liltri',  aiuont  leur 
course  oi'dinayre  et  les  aultres  ne  poiivans  basier  sci'ont  (^ntii'i'i'nii'nl  descriez  et  bannys. 

Les  cartz  de  Genève  auront  leur  courss,^  ordinayrr. 

Quant  aux  solz  de  Mond)elliard  anciens,  bastans  au  liUn;,  vauldront  atdtaiit  cnuune  ung 
des  aultres  solz  de  Savoye  et  de  Genève,  et  les  aultres  loibles,  ipii  ne  sont  du  tillre  susdicl 
seront  entii'rcuicnt  bannys  l't  desciicz. 

Toucbant  les  solz  de  roy  anciens,  désignez  et  ri'iirésentéz  au  pourtraict  de  la  dernière 
rèforniation,  quint;  sont  (pu- de  deux  coings,  auront  cours  pour  deniy  baclie,  mais,  tous  les 
aultres,  tant  [lourti'ays  en  ladite  réfoi-malion  que  aullics  en  généç.il,  dr  quel  coing  que  ce 
soyeiit,  n'auront  coiu's  que  poiu- ung  solz  de  Herne  ipi'i'sl  ung  kruzcrci  demy. 

Et  poiu' ce  mieidx  l'aire,  es!  arreslc  ipi  ■  d(''Sorinais  lesdicts  estatz  couviendront  pour  battre 
lesdictes  es|téces  de  nionnoye,  cluv-^cung  rif'ri^  son  obeyssancc  soubz  luig  tilli'e,  poidz  et  val- 
leur  esgalle. 

En  loiil,  c'esl  advis  réservé  la  corieclion  des  seigneurs  siqx'iicurs  iTuni'  cliesi'une  ville 
capitalle  '. 

25  seplembre  1592'.  —  Arrêté  qu'on  reçoive  les  pignalelles  conlre-iiiarquées 
3  s.  6  den.  pour  13  quarts  el  celles  de  3  s.  |»oiir  II  (iiiaris'. 

18  octobre  15i)2  '.  —  Le  Conseil  adopte  les  r('Solnlions  |)rises  à  la  jonrnc-e  de 
Payerne  touchant  les  giosses  espèces  ;  quant  aux  |)etites  monnaies  étrangères, 
abondantes  à  Genève,  il  arrête  de  les  laisser  encore  au  cours  actuel,  jusqu'à  ce 
qu'il  en  soit  avisé  à  la  prochaine  assemlilée. 

16  décembre  1592'.  —  MM.  de  Herne  ayant  convocpié  (lenève  à  une  seconde 
conférence  monétaire,  à  Payerne,  le  Conseil  décide  de  s'y  l'aire  représenter. 

20  décembre  1592.  —  Conlérence  nioné-taire  de  Payerne  teuiu'  entre  les  États 
de  Berne,  Fribourg,  Vallais,  Genève  cl  Neucliàtel. 

'  Arcliivcs  caiilijiialrs  de  l'riliuMrg,  Ahsrlnnli'.  vul,  t:'i.  —  '  M.  C  \'Mi.  \i>\.  Hl .  T'  l'.iS. 

'  Cet  arlicie  rerail  cruirc  i|iie  les  (lilIV'icnccs  uiiiiiiiit's  dli.M'i-véï's  dans  la  cdnlrc-iiiai-iiiie  des  pigna- 
lelles (•mTes|i(jiidi'nl  à  des  dinV'iences  de  liU'es.  \oiis  exaiiiiiierniis  celle  (|iies|iiiii  ilaii^  |;i  niialrièiue 
l'arlie,  à  pcdiios  de  la  descii|iliuii  des  [lignalelles. 

'   Ihiil..  I"  L'IO.  —  '  11.1,1..  I"  m. 

211 


156  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE   GENÈVE. 

l'iMii'  cdi'iiLjcr  Taillis  i|ui  sr  rniiiiin'llnil  par  le  siiiiiaii>si'iiiriil  ilo  iiHHinnyo,  laiit  grandes 
(jiie  |u'tittes,  d'or  l't  d'argent,  a  csti' d'advis  di'sdirtz  sriginMirs  déléguez  |iiiiir  la  seconde  fois 
tel  i|iir  s'ensiivt  : 

Preniièronieiit  l'esniz  du  iniii^  de  Fi'ance  a  esté  évalué  à 7  11'.  (i  s. 

et  l'édiiict  en  halz  vault :{()  hatz. 

Le  (ioidtldii  d'Espagne  liastant  an  poids  vaiildia  ileiiL\  esi-iisde  France, 

soit i  'i  ir. 

et  rédnict  en  halz  vanlt tid  liatz. 

Les  pistiillctz  il'oi"  d'Espagne,  Maiitoiie,  Feirarc  (Icnnes  et  aiiltres, 
liattiis  des  coings  des  jirinces  ilalliens.  bastans  an  poidz  accoiistiiiné.  à 
telle  fin  qu'ilz  ne  soyent  décryés  du  l'ays   à    cause  du  bas  prix  où  ilz 

estoyent  cy-devant.  sont  estez  évaluez  à 7  11'.  :{  s. 

qui  vallent 511  batz. 

En  cesliiy  aiticle  des  |)istolletz.  n'.i  peu  bDiiniMiient  consentir  le 
s''  ainbassadeiu'  de  VaUry,  aiiis  a  reipiis  ipi'ilz  restassent  en  leur  précé- 
dente valleur.  pour  n'avoir  coiniiiission  de  la  grâce  de  son  souverain 
seigneur  et  snppi''ri('Uis  du  [lays  de  Valley  dr  passer  |ilu>  ouilii'.  ans- 
quelz  toiitt  ■l"oi>  il  fera  rapport  dr  la  n'solulion  ili'>  aiillns  e>latz,  en 
es|:iérance  (pTilz  se  cftiiforineronl  à  li'iirs  icsolnlions. 

Le  doublon  de  Millau  vauldra I  i  H.  li  s. 

et  réduict  en  batz ">N  batz. 

Les  ducattons  d'argent  de  .Milan.  Venise  et  de  Florence,  ensi'inble 
ceux  de  Savoye  et  aiiltres  semblables,  basiauls  au  poiilz  et  libre,  vaiil- 

dront t)  11',  'i  s.  (1  den. 

réduicts  en  batz  vaiildronl 2")  batz  et  deiny. 

Le  phili|i|uis  laller  basiani  vaull (i  IT. 

rédiiicl  eu  b.dz :' 1   batz. 

Les  talers  d'.Vlleniagne  appelles  riciistalei's  resli'ronl  à  l'onue  dn 
libelle  derniéreineiil  inipriiné  et  ainpiel  soit  ndalion. 

Le  franc  pesant  vaiildra 'M)  s. 

(pii  vaull 10  b.dz. 

Le  teston  à  la  croix  (|u'oii  appelh'  quart  de  l'escus  \aiildra ils.',)  den. 

qu'est  justement 7  batz  el   I   kriilzer. 

El  ce,  iKJUr  aiiltaiil  (pie  les  (jualtres  valleul  ju>lement  l'escus  d'or 
pistoUet,  ascendant  h 2!»  balz. 

Le  teston  de  France  basIanI  an  lillre 21s. 

(pii  vauldra 7  balz. 

Le  teston  de  .Navarre,  qui  |esl  j  du  poids  du  ti'ston  de  Francis  vauldra     7  batz. 

Les  testons  de  Berne,  Fribomg,  Solleiire,  .Neufzcliaste!  et  Genève 
vaiililronl G  balz  I   ki . 

Les  lestons  de  l.anrayne  an  grand  poil  valleni  aullaul  que  iing  teston 

de   Suisse fi  balz  I  kr. 

212 


RELATIONS    MOXKTAIUES    DE    GENÈVE    AVEC   L'ÉTRANOER.  157 

Les  testons  de  L;iiii;iyiii'  ;iii  l;i;iiiiI  rtt\  muiI  (■■valiiiv.  ;i Iti  s.  (i  tlrii. 

rédiiicts  en  hatz  valent •'>  batz  et  dcinv. 

Anitres  testons  de  l.ain'ayne  i|tii  se  batlcnl  niiiivi'llnni'nl  dcliviont 
estre  esprouvés  avant  qii'estre  evalliiés. 

Et  au  regard  des  pii-rcs  ili'  (|iialln'  sol/,,  di;  Irois  solz  et  de  dix  rariz, 
elles  resteront  imi  Icnr  piislinr  vallcnr.  le  Idiil  ;i  rminc  di'  la  |i(iiirti'aic- 
tiire  portée  par  le  hillii4  dernirrcnicnt  iinpiine''. 

Les  solz  de  Cienève,  di'  SaNoye  et  de  Besançon,  bastantz  au  lillre 
auront  leurs  coins  coniuie  de  rousliiini'. 

Les  parpillioles  de  Genève  et  celles  de  Savoye  à  la  graiid'iroiv;.  lias- 
tantes  au  tiltre,  comme  dessus,  aninnt  hun' coursse  accoustumée. 

Les  aultres  par|)illioles  non  liaslanles  au  lillre,  cornuK!  cidles  à  la 
petite  croy  et  aultres  sendilablrs,  ne  vauldronl  (pic -2  carlz. 

Les  solz  de  roy,  anciens,  désignés  et  re|)résentés  au  pdiirliaicl  de  la 
dernière  réfornialion.  ipii  ne  sdiil  (|ur  dr  dcnlx  coings,  auront  coiu's 
pour  deniy  batz,  mais  ceulx  (pii  |)rèsent(!ment  se  battent,  avecq  les 
deulx  C  d'ung  costé  et  (pialtre  corones  de  l'aullre  costè,  ne  vauldront 
que I  l^r.  el  demy. 

Comme  aussi  l(ius  li's  aultres  pouitraictz  eu  ladite  rél'iirmaliiin  cl  il('(piel 
coing  qu'ils  soyent  évallui's  coimne  dessus. 

Et  affin  de  tenir  règle  k  ce  que  dessus,  sera  l'aicte  évaluation  desdictes  espèces  susdésignées, 
par  les  maistres  fabricateurs  de  monnoyes  et  bîs  nu'llables  seiont  pourlraictèz  cl  les  iv[»rouvés 
aussi,  at'liu  de  les  bannir  et  desjecter  eutièremeiil. 

Ouaiit  aux  kiui  licrs  du  \alley,  basians  au  tillrc,  ils  aumnl  leur  coins  loiil  aiM>yu  que  eculx 
des  cin(|  estais  Berne,  Fribourg.  Sollcure,  Neul'zcliastel  el  Genève,  à  la  charge  et  condition 
(|ne  le  seigneiu"  souverain  iludict  Valh'y  l't  goiivei-ucurs  diidict  |tays  cl  lien  nietti'out  ordre  de 
retinsr  à  eulx  les  Urucliers  (|ne  naguères  sont  esiéz  battus  audici  pays  de  Valley,  faibles  et 
non  bastants  au  tiltre,  et  désormais  les  deb\ronl  l'ayrc  el  batire  d'ung  mesme  poid>.  d'iuig 
mesmc  lin  el  lillre  ipie  les  aidires  (•in(|  eslalz  ;  en  laiil  ipi'il  plaise  aulx  seigneurs  snppi'ricurs 
d'ung  chescung  dcsdictz  estalz  le  pass(ir  ainsyn,  cl  iiis(pics  à  ce  (pie  ce  laid  Miil  vide,  il/  n'au- 
ront leurcoursse  (|ue  ciu(|  pour  (piallre. 

Les  cai'tz  vieidx  à  rescliclle,  où  il  y  a  [rrl.  el  aiilres  du  duc  Kiiiaiiiicl,  bavl.iuls  au  tilli'c, 
aui'oiil  leur  coiirsse  oi-dinayre  el  les  aiillrcs  ne  poiivaiil/  basler  seroiil  eiiliércmeiil  descrics  cl 
bannis. 

Les  carlz  de  C.cnéve  baslaiilz  au  lillre  auront  leur  coui'sse  ordyiiairc. 

Quant  aulx  monnoyes  esliangcres  ipii  pouridnl  estre  ap|ioilécs  riére  lodiclz  eslalz  el  (pii  ne 
sont  icy  comprinses,  ne  scroiil  par  |)ersiiiiiie  ipic  <■(•■  soil  reçues  (pic  piV'alableiuent,  les  sei- 
gneurs desdictz  eslalz  ii'aycnl  laid  laiic  preuve  cl  cvaliialioii  d'iccllc^.  a  pc\iie  d'c-lre  le  li'ans- 
gresseur  punv  arbitrayrcinenl  selon  l'exigense  du  laid.  ,i  (piov  (bdnroiil  siu\eillei'  les  otlicicrs 
s(Uibalternes,  et  ceulx  (pii  auninl  les  preiuieis  la  iiolicc  décela  en  dclivront  advertii'  les  aul- 

ti'cs,  alTiu  d'y  pourvoir  de  remède  opporluncz 

Ileni,  a  esl(''  arrcsl(''  (pie  dorc-cna\aiil  le-  scigiicins  de  la  cilc  de  ('icim''\c  idiiforiiieronl  leurs 

TOMK    I.  21:3  29 


158  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

pircps  (le  trois  caii/  |i(iiir  les  favics  cy-Mpivs  li;illii'  (l'iiiii;  incsnic  alluv,  piiiilz,  fin.  ikiimIui'  cl 
tillri'  (sir)  (|iii'  cimiIx  des  aiillrcs  ciiK]  cslalz.  cl  i|iic  les  luaislrcs  iiionoyciiis  se  i'iiiiiiiiiiiiii|iiciil 
la  Inriiic  l'iiii^  à  raiillic,  atliii  (|iic  Icsilictz  rini|  cslatz  se  foiilbriiicnt  à  iccilc 

A  c>ti''  aii'oli'  i|iic  icsiiii'lz  cstalz  (•niiiiuaiMJcfDiil  cll^clll|llc.  i-(iiiiiiic  cv  .ipiifcs  sera  cuiilciiii 
el  asijiiic,  |i()iir  l'aire  hallre  iosJii'les  espcres  de  iiiuiioyc.  rlirsi'iiiin  lii'Tc  son  n|ii''\ssaii('c,  smiliz 
uui<  lillrc.  [loiijz  el  vallciir  esiiale 

Kl  piMir  |i:i''\('iiii- à  Idiillcs  IVaiiMcs  l't  i|uc  le  |iii''sciil  l'iliri  >(iil  l.iiil  iiiiciiK  (i|i<ci\{''.  ;i  cslc 
(inliiiiiK'  cl  ari'c>lc  i|iic  (l(ircsciia\aiil  les  iiiai>li'c>  l'aliricaleiirs  de  inoiin\{'  deliMuiil  d'un  en  an 
inelircle  nnlli'>inie  en  Imillcs  sdilcs  el  es|ii''i-cs  de  nidiiuye  (jn'ilz  hallinnl.  I.(S  kiiicliers  des- 
dirlz  eini|  cslalz  scidnl  doicsi'navaiil,  raliriei|ii(''Z  à  l'aison  de  7  11',  li  sdis  l'exiis  sul.  assavoir  à 
deux  deniers  hiiiil  ui'ains  cl  niig  (|nai'l.  l'cvcnaiit  ;'i  lr<ivs  lull  nnu  i|uinllin  cl  nui^  (n-lavc.  el  cfi 
poids  ([iiaranle  rin(|  (piaines.  cl  y  anra  de  icnicde  en  lin  den\  iiiains.  mi  l'orlavc  de  lui!  et 
en  pi(''ees,  tallie.  ipi.illre  piT^ces,  lesipiels  reniédes  apparliendinnl  a  la  seienenric 

l'.l  puni  rnnclnsiiin  a  cslt'"  aiTcsIi''  el  r(''Solln  i|ne  nnu  cliocunL;  desdictz  si'igiiciirs  ainl)assa- 
deurs  et  dclcuncz  eoniinnniipnMa  à  ses  sn|iéi-ieMis  le  préscnl  al■|■e•^l.  allin  d'cnlendre  d'iceidx 
leur  linale  résoliilido  desdiclz  ailirles,  soyl  pour  y  adjoiislei'  ou  dininmci-,  selim  li'ui'  bon 
playsir  et  \(iliinl(''.  Kl  ponr  ce  l'aire  onl  c>tahl\  innince  expivsse  en  la  ville  de  licrne.  sus  li' 
\in,L;licnic  de  janvier  prochain  vehui  le  slille  ancien  ;  ou  ccsl  (|ue  cliescuni'  di'^diclz  seigtieiiries 
incliivivcnicnl  icscrironî  leurs  opinions  an  Si'Mial  diidicl  IJcine  '. 

?>(>  ili'-n'iiibic  i.")!)2  '.  —  Le  Conseil  ailopleles  résolutions  de  l;i  dernière  joninée 
de  l'ayerne.  s.iiii'  .'i  icinonirer  ;'i  iMM.  de  fîenie  (jn'il  ser;iil  prt'r(''i;il»le  ponr  eetie 
ville  (pie  r('(  n  lui  mis  ;"i  S  IV.  ;ni  lien  de  7  il'.  ('»  s.  P;n'eilienient ,  le  (Conseil  serait 
(l'avis  (le  rabaisser  (rnn  cin(iiii("'me  (1(>  leur  val(Mir  les  parpaillotes  à  la  petite  croix. 

23  juillet  151K1  Conférence  monétaire,  à  Berne,  entre  les  Etats  de  lîerne, 
Fribonrji  et  Soleine.  Voici  la  traduction  des  passai^es  du  recès  relatifs  à  Gent'^ve  : 

tj'  but  de  celte  coniï'roiice  est  de  d(''cider  si  l'on  exhortera  fieiK^'c  à  aui(''liori'r  le  titre  de 
SCS  nouveaux  dciui-iialz  j pièces  de  six-ipiartsi  on  de  trouver  ipichpu'  autre  nic>inv  piuir  pré- 
server les  sujets  des  ti'ois  Ktats  des  pertes  el  iliuninaiics  n''Sidlaiit  de  ci'  l'aible  litre. 

tl  est  arrcli''  d'envoyer  une  S(''ricuse  i'eipi("'ti'  an  Conseil  de  CicnèM'  d'avoir  ;i  r(''l'ormcr  le 
litre  de  ses  deiui-balz,  les  lucttanl  an  litre  el  au  poiils  de  ceux  des  trois  Ktats,  sous  uieuac(!  de 
dècri.  De  plus,  il  est  (Mijoiul  au  Conseil  de  (icuève  de  cliaui^i'r  la  croix  des  denii-halz,  attendu 
(pi'elh;  rappelle  celle  (jiie  les  trois  Étals  ont  accoutumé  de  [)lacer  sim-  leiu's  iiiouiiaies  '. 


'  .Aicliives  cantonales  vainlnises.  Xuiivel  inventaire  aualNliipie  dit  /c  hlcit.  u"  1375  (^provisoire). 
Oriloniinnn-s  soun-niini-x.  ficruc. 

'  W.  C.  i;>92.  vol.  S7,  f"  2.")2. 

•''  [nillirlii'  Sniiiiiiliuiji  (1er  hIIitii  l'idijnwssischen  Abschirdr.  Itiuid  \  .  Ahlheihing  I  i^liiST-ICtT). 
ji.  :{i>s.  ir'  iM). 

214 


RELATIONS   MONÉTAIRES    DE    GENÈVE    AVEC    L'ÉTRANGER.  159 

3  août  1503  '.  —  Le  Conseil  ayant  reçu  de  MM.  de  Berne  des  plaintes  au  sujet 
des  demi-balz  battus  dans  celte  ville  et  ayant  constaté  qu'effectivement  le  litre  en 
est  trop  bas,  il  arrête  d'éciire  à  MM.  de  Berne  ([n'en  attendant  une  autre  confé- 
rence, il  cessera  de  faire  battre  lesdits  demi-balz. 

6  novembre  1593  —  Conférence  monétaire  à  Berne,  entre  les  Étals  de  Berne, 
Frihourg,  Soleure,  Genève  et  Neuchàlel.  Voici  la  traduction  des  passages  du  recès 
qui  ont  |dus  parliculièiement  trait  à  l'histoire  monétaire  de  Genève  : 

Cette  conférence  ;i  dé  convni|née  p;ir  Berne  ;i  c;nise  iln  gr.ind  iionil)re  rie  kreiizcrs  hiiltns 
[lar  les  Klalsde  Frihouru  l'I  île  Soiruiv  i|iii  ne  soiil  |>;is  ;in  titre  lixr  |i;ii-  les  précéilcntes  onluri- 
n;inccs 

rti''S(irni;iis  i-|i;ii|iii'  villr  l'I.iMir.i  un  ess.iyrnr  jui'i'  qui  \\r  [lenucllra  (las  i|u'auciine  nininiaie 
sdil  ('mise  avant  ru'il  les  aie  ilt'clariM's  au  titre 

Le  recrs  (le  la  conlV'renci'  de  rayeiiie,  lin  iO  ilrirnilire  \')92,  est  confirnié  sons  i;i  réserve 
que  les  ducatons  (le  iMilan,  de  Venise,  il(!  Hdrenci'  et  de  Savoii;  seraient  estimés  i()  halz  et 
les  bons  piiilipiie-llialiTs  23  batz  o  kreiiz  ■is\ 

"2^2  novembre  1503  '.  —  Le  Conseil  arrête  d'écrire  à  MM.  de  Berne  qu'il  acce|dc 
le  rèi»lemenl  adopté  à  la  conférence  du  6  novembre  dernier,  mais  (pi'il  ne  |ieut 
abaisser  la  valeur  des  écus  à  7  (f.  6  s.,  à  cause  du  voisinage  de  la  Savoie,  où  ils 
valent  10  If.,  bien  que  l'intention  du  Conseil  soit  de  se  confoiiner  plus  tard  à  ce 
prix  de  7  ff.  (5  s. 

3  août  I50G  '.  —  Le  Conseil  arrête  de  publier  un  règlement  [utnr  fixer  la  valeur 
des  monnaies  suivantes  : 

Les  parpailloles  de  Savdic!  à  la  pi'lilc  croix 7  dcn. 

Les  écus-sol 8  11',  (i  s. 

Les  doublons  d'Espagne 2  écus-sol. 

Les  écus-pislolets  d'Italie  et  anlics  et  1rs  doublons 8  11',  i  s. 

Les  lesl(Uis-de-roi 24  s. 

Les  dernis-lestons-de-rni à  i'é(pii|)nlence. 

Les  trois-francs  et  (|naits-d"écusd('  Krance 8  11',  i  s. 

Les  testons  de  Savoie  et  de  Cienéve 2:{  s.  (i  dcn. 

Les  lestons  île  Soleure  el   aulres  semblables 2  I   s.  (i  den. 

'  n.  c.  v:m,  vol.  88,  r-  in. 

'■'  Atiillirlic  Sfimnilinni,  liaiitl  V,  Alitli.  I.  |i.  -'ilil.  ii"  2i:>. 

'  M.  •:.  i;w;i.  vol.  ss,  f  172.  —  '  il  c.  i:i;i(i,  vol.  m.  i"  lis. 

215 


160  HISTOIRE    MONÉTAIKK    DE    GENÈVE. 

I.i's  iliii-;it()ris , ..,,..      7  \'L  i  s. 

I.i's  enlisons.     .  .  , ■">  H.    I  (t  s. 

Les  iiliili|i|K'-lli,iliMs (i  n.    I  0  s. 

"21  anfit  loOf»'.  —  Les  |iarpailloles  à  la  pclilc  croix  sdiil  laxrcs  2  (juails. 

4  seplenil»r('  1596 ^  —  MM.  de  lîcriic  l'i  rivenl  an  r>onseil  en  dalc  du  M)  aoùl 
|)oiir  s(>  plaindre  de  ce  que  Genève  a  haussé  le  prix  des  espères,  conliaiiemenl 
à  rordoniiance  de  Payenie  et  de  Berne,  ec  (pii  pdilc  |tr(''jndiee,  non  seulement 
à  rîerne,  mais  encoi'e  à  ses  alliés,  avec  lesquels  lesdiles  eonlerences  ont  ('té  faites, 
savoir  Fribourg  et  Soleure. 

I^e  Conseil  arrête  de  répondre  graciensemnii  que  Ton  sVsl  loujours  conlorrné 
le  plus  e.xactement  possible  au  cours  des  iiimniaics  (|ui  cxislc  au  [lays  de  Vaud. 

13  novembre  Î598  \  —  JMM.  de  lîernc  ('laMl  sur  le  |iimil  tic  taxer  les  pai- 
pailloles  de  Savoie  à  la  grande  croix  5  pour  '.)  s.,  ces  pièces  ne  valant  que 
2  (|uarts  en  Savoie,  le  Conseil  arrête  de  taxer  lesdites  parpailloles  8den. 

28  novembre  1598'.  —  Le  Conseil  arrête  de  [inblier  le  règlement  suivant  : 

.Nul  ne  sera  Cdiili.iiiil  île  rrrcMiir  m  |i,iiiMiiriii  |ilii>  ilii  i|iiai'l  ilr  l.i  xuiiiiie,  Miil  imi  |iai|)ail- 
Idlrs  ili' Savoie.  la\(''es  S  tien.,  .Miil  imi  i|narls  île  Savoir  à  riTlicllc.  voil  rn  (|narl>  ili'  (irnève, 
el  (|naiil  ,in\  aiilies  i|iiaiis  de  Savoii'.  ils  sitoiiI  laM's  •">  ponr  I  sol. 


5  décembre  1598 \  —  Les  (juarts  de  Savoie  à  TE  el  à  1'!'  sont  taxés  (i  poui' 
1  sol. 

:25  juin  1599'.  —  l.,es  quarts  de  (lenève  ayant  ét(''  dé'criés  en  Savoie  el  dans  le 
pays  de  Vaud,  à  cause  de  leui*  grand  nombre,  le  Conseil  arrête  de  les  laisser  à 
leiu'  valeur  nominale,  mais  pour  un  payemi'nl  e.xcédant  1  s.,  mil  ne  sera  tenu 
d'en  pi'cndre  pour  plus  du  (piart  de  ce  payement. 

17  septembre  IGOO  \  —  Arrêté  que  personne  ne  soit  contraint  à  ê'iic  pay('  en 
pièces  de  deux-tjuarts  récemmeni  battues  en  Savoie,  pas  plus  qu'en  «  sols  à  la 
tête  »  du  même  pays. 

21  mai  H»()2\  —  MM.  de  lîerne  se  sont  plaints,  en  date  {\\\  15  mai.  de  ce  que 

'   H.  C.  \rm,  vnl.  l»l.  f"  I<)1.  —  -  llii(L.  f"  169.  —  »  R.  C.  1598,  vol.  93.  f"  1:59.  —  *  Ibid.,  {"  179. 
■■■   Ihl'l..  (■"  IS2.  —  «^  li.  C.  1599,  vol.  91,  1°  74.  —  '  H.  C.  1()0(),  vol.  93,  f"  loi. 
'  n.  C.  \M-Î,  vol.  97.  1"  73. 

2i(; 


RELATIONS   MONÉTAIRES   DE    GENÈVE    AVEC    L'ÉTRANGER.  161 

Genèv(?  a  fait  fabriqiiei-  de  iionvt'llt's  pièces  d'argeiil  (lloiins  et  six-sols)  qui  se 
Irouvent  être  débilées  à  trop  liaiil  |>ii\.  rappelant  (jue,  d'après  le  règieiiient  de 
Payerne,  aucun  des  Élals  sii>nalaircs  ne  doit  frapper  de  nouvelles  monnaies  sans 
le  consenlemenl  des  autres  Elats.  !MM.  de  IJerne  ileinandeni,  en  (■ons(''(|uence, 
que  (ienève  supprime  ces  nouvelles  monnaies,  ou  l(!ur  indi(|ue  les  raisons  ({ui 
en  oui  niolivé  la  Trappe. 

Le  Conseil  arrête  de  l'aire  connaître  à  MM.  de  Berne  les  motifs  jmjiu'  lesquels 
ces  monnaies  nouvelles  oui  ('h'  fra|ipées. 

li  décembre  1605'.  —  Les  tbalers  de  Manloue  siml  laxt's  i  IL  (i  s. 

•24  janvier  HiîH)\  —  Arrêté  de  rappeler  à  la  Momiaie  tous  les  testons  blancs 
étrangers,  pour  qu'ils  soient  contre-manpiés,  à  défaut  de  (pioi  ils  seront  décriés. 

6  mars  \&H)\  —  Les  doublons  d'Espagne  sont  taxés  ±1  ff.  3  s.;  les  ducatons 
en  espèces  8  ïï.  i  s.;  les  quarls-d'éciis  ;{()  s. 

11  mars  1620'.  —  Le  Conseil  décide  de  ne  conire-marquer  aucun  teslon  blanc 
qui  ne  pèse  6  '/,  den.,  sauf  ceu.x  de  Berne  que  l'on  pourra  contre-marquer  indifTé- 
remmenl. 

4  août  1620'.  —  Les  sols  appelés  tucerners  sont  ta.xés  3  (piaris  et  les  kreuzers 
3  pour  2  sols. 

7  août  1620'.  —  Le  Conseil  arrête  de  publier  un  règlement  par  lequel  les 
espèces  sont  taxées  aux  valeurs  suivantes  : 

Les  doublons  d'Espagne 2-2  11.  (i  s. 

Les  doublons  d'Italie. il  11.  1 0  s. 

Les  quarts-d'écus Kl  11'. 

Les  écus-sol il  IV.  <)  s. 

Les  (lueats \2  11". 

Les  se(|iiins 12  lï.  ){  s. 

Lés  croizats  ou  éius  de  (Icues Kl  11'.  ;{  s. 

Les  batz  ou  pièces  de  3  sols  étrangères,  neuves  et  légères i'  s.  !S  den. 

Lt's  vieilles 3  s. 

A  la  même  date,  le  Conseil  interdit  de  prendre  plus  de  1  sol  de  cliange  par  écu 

'   l{.  (J.  Kio;;,  vol.  101,  f"  288.  —  -  H.  C.  1620,  vul.  119,  I"  20.  —   ■  Ihid.,  f°  oO. 
*  Ibid.,  f"  63.  —  =  Ihiil.,  C  155.  —  '  IbkL,  f"  106. 

217 


162  IIISTOIRK    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

pour  les  espèces  d'or  et  plus  de  (î  (punis  par  floiiu  pour  le  change  de  la  morniaie 
de  Savoie. 

25  août  KVIO  '.  —  >IM.  de  Berne  écrivent  au  Conseil,  en  date  du  21  courant, 
pour  se  plaindre  de  ce  que  la  monnaie  de  Suisse  a,  dans  celte  ville,  un  faible  cours 
el  que  pourlani  les  marchands  genevois,  (piand  ils  la  présentent  en  Suisse,  savent 
bien  lui  donner  un  autre  cours.  Le  Conseil  arrête  de  répondre  à  M.M.  de  Berne 
en  insistant  surtout  sur  le  lait  que  la  monnaie  bernoise  a  été  privilégiée  entre 
toutes  lors  des  taxes  de  la  monnaie  suisse  faites  à  Genève. 

2  septendjre  1620  '.  —  La  Savoie  ayant  taxé  les  llorins  de  Genève  9  s.,  les 
six-sols  A  s.,  les  Irois-sols  2  s.  3  den  ,  les  sols  3  quarts  et  les  demi-sols  3  forts, 
le  Conseil  écrit  à  MM.  de  la  Chambre  des  Cum[iles  tie  Chambéry  |)our  se  plaindre 
de  ces  taxes. 

9  septembre  l()2()  (nouv.  style)'.  —  M.M.  de  la  Cbambre  des  Com|iles  de 
Chambéry  répondent  à  cette  date  (ju'ils  sont  libres  de  taxer  à  leur  véritable  valeur 
toutes  monnaies  étrangères. 

13  mars  1621  '.  —  MM.  de  Berne  ayant  ('cril  en  date  du  7  janvier  q>ie,  par 
suite  du  faible  titre  de  [tlusieurs  monnaies  étrangères,  ils  é'taient  résolus  à  ne 
recevoir  désormais  dans  leurs  États  que  les  testons,  demi-teslons  et  autres  mon- 
naies de  Suisse,  comme  aussi  celles  de  (Jenève,  conmmni(pianl  en  même  temps 
la  liste  de  ces  monnaies,  le  Conseil  en  a  fait  faire  l'essai,  ipii  a  accusé  les  valeurs 
suivantes  : 

Les  testons  de  Zurich  île  I  (lio .  , ,  , j  i  s. 

Les  (leiiii-tesloiis  de  Ziiricli  ilc  l(i:.'0 7  s.  2  ilrii. 

Les  testons  de  fJeriir  ili'  l(i-'(i , I  (i  s. 

Les  ileini-l'stnns  dr  lîi'iiii'  de    I  (k'O 7  s.  I  den. 

Lis  li'stiins  de  S'-C.all  dr  l(i:'0 |  .'i  s.  i  iIimi. 

I.i's  ilenii-testoiis  ili'  S'-C.all  ili'  KliO , 7  s.  I  (Icii. 

Le>  lestons  de  ScliaU'iionse  île   IG;.'().  .     .     .     , L'i  s.  :(  ili'ii. 

Les  domi-testons  de  SiiialTIionse  de  KiiO .  . 7  s.  i  den. 

Les  testons  ilr  Lmi'i  iir  dr   l(k'  I i  ."i  s.  '.•  dm. 

Les  lestons  d'tj-i  de  KJiO Ki  s.  :i  den. 

Les  testons  de  Slrashouri,'  sans  dale 18  s. 

'   li.  C.  IC.:i(>.  Mil.  ll'J.  I"  171.    -  -  Ihiil..  [■■  ISO.    -     '   //;/-/.  —   '   1!.  C.  Ki-'L  \<,\.  lin.  1"  7;i. 

218 


RELATIONS    M()NKTAIRP:S    DE    GENÈVE   AVEC    L'ÉTRANGER.  163 

Les  (leini-tisloiis  de  Sliiishniiig  s.iiis  il.ili' 8  s. 

Les  testons  de  Iwj,  de  1  (liO I  S  s. 

Les  deini-teslons  de  Ziig  de  Ki-'O 8  s. 

Le  Conseil  .iiièle  (jiie  le  iiuiilre  de  Moiiiuiie  .ijoiile  ares  essais  celui  des  lésions 
e(  (les  demi-teslons  de  Genève  el  ([u'il  soil  lenii  niiiin  exacte  à  ce  ([u'iMicun  te>l(iii 
ne  soil  reçu  en  Ville,  s'il  n'es!  du  poids  ordoniK'.  (^)nanl  aux  aniies  lestons,  il  est 
interdit  d'en  recevoir  à  (|in'l  prix  (|ue  ce  soil. 

3  août  1621  '.  —  Le  Oniseil  li\e  la  valeur  des  esiicces  snivaides  : 

Les  dduliliiiis  d'Es|i;i,niie -  4  H.  4  s. 

Les  écus-sol I  -  H-  9  s. 

Les  ducats 1  -i  11. 

Les  sei|iiiiis  de  Veiiisi'  «mi  diicals  à  deux  l(Mt's I  :i  lï.  3  s. 

Les  diicatoiis !•  H-  <i  s. 

Les  qnarls-d'éciis , -  II.  '•'  s. 

21  décenibre  1021  \  —  Arrèli-  analoi^ue  [lour  les  espèces  suivantes  : 

Les  écus-sol 1  :{  11. 

Les  ducats  dr  IIoii,nii(' Mi  11'.  (3  s. 

Les  ducats  à  deux  Irtcs,  vinix I  :i  11'.  9  s. 

Les  se(|uiiis  de  Venise |:{  11.  it  s. 

Les  doidtloiis  (TEspaiini' i ■">  H- 

Les  douhlons  d'Italie il  IT.  i  s. 

Les  doulilons  de  (lènes ~'i  11.  10  s. 

Les  ducatons  en  espèces i>  il.  8  s. 

L(!s  écus  d'argenl  de  (iriics Il  11.  <>  s. 

L(\s  tlialeis  de  Cienève 8  IV.  2  s. 

Les  thalers  d'Enipiic 8  11. 

Li's  l'rancs-de-roi  eu  espèces :{  11'.  8  s. 

Les  i|uails-d'(''cus -i'-i  s. 

Les  teslous-de-ioi :t-  s. 

Les  testons  de  Metz i  11. 


Les  testons  blancs  du  pdids  de  (i  dcn.  cl  demi 


22  s. 


16  septeniltre  1622°.  —  Le  Conseil  est  avis(''  (pie  les   llialers  de  Genève  oui 

'   It.  C.  1(ii>1,  vol.  121).  I"  lus.  -      -   Ilnil..  f"  :il2.  -    '  ]{.  C.  \(rîi.  Vol.  \i\.  [■■  172. 

2i;> 


104  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

été  décriés  en  Allemagno  ot  qiio  les  piôros  que  l'on  n  récomnient  émises  pour  22  s. 
ont  él('  em|)loy(''os  à  Marseille  pour  des  testons,  bien  qu'elles  soient  de  moindre 
valeur. 

4  avril  1()2;}  '.  —  Les  thalers  d'Empire  sont  lax('s  7  if.  Il  s. 

12  jnillel  1()23  '.  —  A  la  reqnèle  de  l'évèque  de  Sion,  les  balz  du  Vallais,  noii- 
vellemenl  lialins,  seront  reens  à  Genève  et  vaudront  3  s.,  tant  qu'ils  seront  an  titre 
actuel. 

29  septembre  1023  \  —  A  la  requête  de  Josepb  riiinj^alet,  maître  de  iNlonnaie 
de  r('vèque  de  Sion,  le  Conseil  décid(^  de  domicr  cours  dans  celte  ville  aux  demi- 
llialers  du  Vallais,  s'ils  se  trouvent  an  même  litre  que  ceux  de  Genève. 

l*"""  mars  1025  '.  —  Le  Conseil  fixe  la  valeur  des  espèces  suivantes  : 

Les  gros  lie  ISourgogne  (Fr.iiiclic-r.ninti') i  s.   (i  ilcii. 

Les  doubles-i'ros  de  Boiu'goii;ne •■)  s. 

Les  carolus  de  Bourgogne I  s.   :i  den. 

[,es  testons  de  Bourgogne I    11.    10  s. 

Les  |)atagous  de  Bourgogne 7  IL     H  s.   (>  diMi. 

2  avril  1027  '.  —  Décri  des  balz  et  des  kreuzers  du  Vallais,  doiii  le  lilre  n'est 
pins  le  même  que  précédemment. 

5  mars  1030  '.  —  Les  pisloles  d'Espagne  sont  taxées  20  IV. 

3  juin  1031  '.  —  Les  bat/,  du  Vallais  sont  tax(''s  10  (piarls  el  les  demidialz  du 
Vallais  5  quarts. 

T)  IV'viicr  l()30  ".  —  Les  j)is|i)li's  d'h^^spagne  sdiil  laxé'es  20  11.  0  s. 
18  avril  1030°.  —  Le  Conseil  li\e  la  valeur  des  espèces  suivantes  : 

Les  pisloles  d'Fspagni' il)  lï.  i)  s. 

Les  pislolrs  de  (ièiit's ■>\)  IL  (i  s. 

Les  pisloli'S  d'Il.ilii'  ri  ilr  (icnèvc ii»  IL 

Lfs  durais Kl  (L  (>  s. 

Les  éciis-sol I  .■■)  IL  (i  s. 

Les  llorins  il'nr  il' Vlli'Miagne 10  IL  (>  s. 

•  l{.  C.  1(ii:{.  \(il.  \ii.  f"  -M).  —  -  //»;</..  I"  MO.        3  ihiiL,  {"  Kii.  —  "  |{.  C.  KliJi,  vol.  \ii.  f"  61. 
=■  i{.  <:.  1(127.  \ol.  k'C.  (■'  4.").  —  «  li.  C.  IC.:{(i.  v(.i.  \i\).  1"  38.  —  '  H.  C.  \m\.  vol.  i:JO.  M2IJ. 
^  H.  C.  !():{(■).  vol.  i:f:..  \<.  U\.  ~  ■  ilml..  p.  k':i. 

220 


RELATIONS   MONÉTAIliES    DE    GENÈVE    AVEC    l/ÉTRANfiER.  165 

Les  croisais  d'argent  de  Ciriics \  2  11'. 

Les  diicatons 10  |ï. 

Les  reichsthalers,  les  llialeis  de  CiciK'vr,  les  ivales H  lï.  *  s. 

Les  francs :{  lï.  9  s. 

Les  (|iiarts-d'éi'us ■>  lT.  I  (I  s. 

Les  testons  de  roi  et  de  Savoie 2  tï.  il  s. 

5  août  1636'.  —  Le  Conseil  (ixe  la  valeur  des  espèces  suivantes  : 

Les  pistoles  d'Espagne 30  fl". 

Les  pistoles  de  (lènes 21»  IL      0  s. 

Les  pistoles  d'Italie  cl  de  (iiMiévi' 2\)  |]'. 

Les  ducats I  d  IV.     H  s. 

Les  écus-sol I  (;  IV. 

Les  llorins  d'or 1 0  lï.    1 0  s. 

Les  croisais  d'argent  de  Ciènes \  2  lï. 

Les  ducatons 10  lï. 

Les  thalers  et  les  réaies H  lï.     4  s. 

Les  francs 4  lï. 

Les  quarts-d'écns :i  lï. 

Les  testons-de-roi 2  lï.    I  I   s. 

Les  sols-de-roi I   s.  9  ili'ii. 

Les  quatre  liards I    s.   G  den. 

7  mai  1638  '.  —  Arrêté  analogue  pour  les  espèces  suivantes  : 

Les  pistoles  d'Espagne 32  lï. 

Les  pistoles  de  Crènes ;{ I  iï.   0  s. 

Les  pistoles  de  Genève  et  d'Italie 31  lï. 

Les  ducals 17  11. 

Les  écus-sol I  (i  tï.   i;  s. 

Les  llorins  d'or Il  lï. 

Les  écus  à  la  cioix |  il  iï. 

Les  ducatons 10  lï.   8  s. 

Les  croisais 12  lï.   9  s. 

Les  réaies 9  lï. 

Les  thalers s  lï.   i;  s. 

Les  pliilip[)e-tlialers 9  lï. 

Les  quarts-d'éciis 3  lï.   2  s. 

I-cs  francs i  lï.    2  s. 

Les  testons-de-roi 3  lï.    I   s. 

'  IhiiL.  \).  23?.  —  -   li.  C.  KiliS,  vol.  \M.  [1.  30'.). 

TOME    I.  221  3Q 


166  riISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

2\  juillet  1038  '.  —  AiTf'lé  aii;ilogue  pour  los  cspècos  snivanlos  : 

l.i's  llorins  de  BoiiigogiiL' 10  s. 

I.i's  si\-snls  (le  Hoiii'gogiie '■'■>  s. 

Les  trois-sols  de  Bourgogne 10  quarts. 

[>e.<  six-(|i]arts  de  Bourgogne ■)  ipiarts. 

7  novemltro  1038'.  —  Les  palagons  sont  taxés  à  8  IT.  0  s. 

5  juillet  1039  '.  —  Le  Conseil  fixe  la  valeur  des  espèces  suivantes  : 

l.i's  pistoles  d"Esiiagne 'M  lï. 

Les  i)ist(>les  di'  (Irnes -il  11.    (i   s. 

Les  pisloles  de  Ccni've  ri  d'Italie :i  1  lï. 

Les  durais 17  11. 

Les  énis-sol Ui  11.   (>  s. 

Ijs  llorins  d'or il  lï. 

Les  écus  à  la  rroix i  (1  tï. 

Les  (luratons I  il  lï.   H  s. 

Les  croisais I  -'  11.   D  s. 

Les  réaies 0  lï. 

Les  tliah'is  ft  palagons .S  lï.    (3   s. 

l.fs  |iliilip|ic-tliali'is 0  lï.    ()   s. 

Les  fran.-s i  lï.    :?  s. 

Les  f|iiarts-d  V'(  Ils :i  lï.    2  s. 

Les  testons-de-roi :f  11.    1    s. 

n  mai  I0i2  '.  —  Les  pistoles  d'Espagne  sont  taxées  34  fî. 

3  ft'vrier  HiHi  iMIM.  de  Znricli  ayant  «'crit  au  Conseil,  on  date  du  :29  jan- 

vier, pour  se  plaindre  de  la  |tisli)le  de  10 'm,  des  ducats  et  des  espèces  d'argent 
valant  '2i  kreuzers  de  Berne,  lontes  monnaies  de  celle  ville  ipii,  snivanl  eii\.  ne 
sont  pas  au  titre,  le  Conseil  arrête  d'en  l'aire  faire  l'essai. 

9  iV'vrier  1010  '.  —  L'essai  îles  monnaies  ci-dessus  nienlionnées  a  démontré 
que  les  ducats  sont  à  "1.»  .  e.  el  que  les  pisloles  sont  à  lenr  jnsie  litre  Le  Conseil 
arrête  d'écrire  promplemeiil  le  n'sullal  de  cet  essai  à  iMM.  de  Zurich. 

'   li.  r.   lli:{S.  Vdl.  i:i7.  p.  .'ill).  —   -   Ihiii.  ji.  77t.—   *  |{.  C.  tll.'iO.  \(>\.  i:!S.  p.  4i(3. 
*  l{.  C.  Iliii,  vol.  in.  p.  l:iT.  —   ■  l(.  C.  HiKi.  vol.  145.  p.  Ui. 

'  Iliiil..  p.  il:?.   Les  durais  di'vaii'nl  eire  à  i'.i  'j^  c.  en  titre,   el   du   poids  de   .*  di'ii.   17  gr.  Les 
pisl(tles  (le\;iii'iit  rlic  à  i\  •'/,  c.  ru  lin-r.  cl  du  |ioids  de  li  den.  l  ^r. 

222 


RELATIONS   MONÉTAIRES    DE    OENÈVE    AVEC   L'ÉTRANGER.  1G7 

23  février  164G  '.  —  MM.  de  Zurich  écriveiil  au  Conseil,  en  date  du  10  février, 
qu'ils  n'ont  pas  reçu  de  réponse  à  leur  lettre  du  20  janvier,  mais  qu'ayant  a|>pris 
que  le  maître  de  Monnaie  de  Genève  avait  fait  essayer  les  pièces  incriminées, 
ils  avaient  derechef  l'ait  faire  l'essai  desdites  pièces  qui  s'était  trouvé  conforme 
au  premier. 

2  mais  [(iiC)  \  —  Le  Conseil  arrête  de  faire  essayer  de  nouveau  les  pièces 
dont  MM.  de  Zurich  se  [daii^nent. 

3  mars  161(5  \  —  Le  nouvel  essai  ayant  cuiicordé  avec  le  premier,  le  (Conseil 
arrête  d'envoyer  à  Zurich  le  maître  et  l'essayeur  d(!  la  Monnaie,  [tour  y  démontrer 
l'exactilnde  desdits  essais. 

7  mars  1616  '.  —  Au  momeni  de  [lailir  pom-  Zurich,  l'essayeui'  avoue  (pi'il  ne 
peut  pas  sontenii'  (pu?  les  tlncals  île  i6i<i  sdieni  h  plus  haut  tihe  (pie  23  ';\  c.  et 
qu'il  ne  saurait  d'où  cela  provient,  sinon  que  le  maître  de  Monnaie  emporte  chez 
lui  les  cisailles  et  en  l'ail  ce  (pie  hoii  lui  senihle,  sans  plus  les  faire  essayer.  Le 
Conseil  arrête  de  faire  faire  un  nouvel  essai  du  ducal  de  1646,  conqiarativement 
au  ducat  de  Zurich  de  la  même  année. 

9  mars  1646  '.  —  L)'a|)rès  le  nouvel  essai,  le  ducal  de  I6i(>  renferme  23  c.  et 
plus  et  d'après  un  autre  essai  23  '/,  c.  ;  ((uant  aux  pisloles,  elles  tieimenl  de  lin 
21  7i  L'-  et  21  7j  C-;  de  plus,  elles  pèsent  un  grain  de  moins  que  toutes  les  autres 
pistoles  étraniières.  Le  Conseil  arrête  de  surseoir  à  envoyer  à  Zurich. 

10  mars  16i6  '.  —  MM.  de  /iiricli  ayant  écrit  que  l'essayeur  de  leur  Monnaie 
a  répété  ses  essais  qui  ont  conlirmé  les  précédents  et  qu'ils  attendent  l'arrivée  du 
maître  de  Monnaie  de  Genève,  le  Conseil  arrête  de  leur  répondre  (pi'après  un 
nouvel  essai  exécuté  en  présence  de  plusieurs  conseillers,  il  a  été  trouvé  que  les 
ducats  de  Genève  sont  à  23  7,  c,  qui  est  le  titre  des  ducats  de  rLuipire,  que  les 
pistoles  sont  à  21  '/.  c,  el  (pie,  dès  lors,  MM.  de  Zurich  veuillent  bien  recevoir  ces 
espèces,  attendu  qu'elles  sont  re(;ues  partout.  Le  (Conseil  arrête  également  de 
faire  répéter  les  essais  des  |)istoles  et  ducats  de  Genève  el  de  Zurich. 

24  mars  1646  7   —    L'essai   fait  à  Lyon   ayant  démontré  que    le  ducat   de 


n.  (].  1646.  vol.  I4i),  p.  70.  —  •■  ll)i(L.  ]).  7i.  —  ^  llii<l..  \>.  77.  —  '  Ihul..  [>.  S:3. 
Ihid.,  p.  85.  —  "  IbuL,  p.  86.—  '  Ibid.,  p.  102. 

223 


168  HISTOIRE    MOXÉTAIHK    1>K    GENÈVE. 

Genève,  comme  oelui  île  Zniicli.  est  à  :2l)'/,  c.  e(  (|ue  la  pistole  de  Genève  «le 
16i5  est  à  "Il  "/j,  ('.,  le  Conseil  écrit  ces  résnllals  à  .MM.  df  /inicli.  Iciir  deman- 
dant de  nouveau  de  donner  cours  à  ces  espèces. 

l"""^  juin  lOiO  '.  —  IMM.  de  Zurich  ayani  ('crit.  en  dalc  du  I  i  mai,  (pTils  iidiil 
pas  voulu,  par  bonne  amitié,  décrier  les  pisloles  cl  les  ducals  de  celle  ville,  mais 
qu'ils  demandent  que  l'essayeur  de  celle  Monnaie  se  transporte  à  Zurich,  le 
Conseil  arièle  que  les  sieurs  Favon  et  Royaume  se  rendionl  à  Zuricli  |ioui'  y 
soutenir  la  justesse  des  essais  des  espèces  de  Genève. 

2  juin  l(>-ir)\  —  Le  Conseil  ap|»rend  que  MM.  de  Sainl-Gall  nul  décrié  les 
ducats  de  Genève,  ainsi  que  ceux  d'Orange. 

23  juin  l(>iH  '.  —  L'essai  fait  à  Zurich  devaut  ressayeui'  de  la  Monnaie  de 
Genève  a  [irouvé  que  les  pièces  portées  par  lui  s(»iil  su|)érieures  eu  iilre  à  celles 
essayées  à  Genève,  mais  que  d'autres,  également  de  Genève  et  prises  à  Zurich,  se 
sont  trouvées  faibles  d'un  carat  et  plus. 

9  oclolire  1640  '.  —  Deux  négociants  d(^  celh^  ville,  MM.  .lacques  Tronchin  et 
André  Patron,  se  plaignent  au  (>onseil  de  ce  qu'ayant  expédie'  à  Zuiieh  des  mar- 
chandises avec  un  paquet  de  batz  de  Berne,  provenant  d'im  marchand  d  Anduze, 
pour  une  valeur  de  5000  livres  tournois,  ces  marchandises  et  ces  batz  ont  été 
saisis  par  .MM.  de  Zurich,  attendu  que  lesdits  batz  s'étaient  trouvés  contrefaits. 

13  octobre  16i6'.  —  Le  Conseil  arrête  d'écrire  à  MM.  de  Zurich  pour  leur 
recommander  les  deux  négociants  genevois  dont  les  marchandises  ont  été  saisies. 

27  octobre  l()i6  '.  —  MM.  de  Zurich  écrivent  au  Conseil  de  rechercher  ceux 

'  R.  c.  ir.Ki.  vol.  li;-).  p.  198.  —  ^  Ihid..  p.  19'.). 

^  //;((/. ,  j).  ii'-i.  \{nd.  iraprès  le  Hegi.^lre  du  (loiiseil;  cuniineiit  ct'llc  alTaiio  se  tniniiia  :  <•  Veiies 
les  réponse.-;  d'.AugusIin  Racuet  finaitre  de  Monnaie],  prisonnier,  accusé  du  défaul  et  niaiiquemenl 
reconnus,  par  les  essais  faits  à  Znricli.  il  y  a  ipielipies  j(uirs.  des  ducats  liattus  iiduvellemenl  en 
celte  ville;  veiies  aussi  les  règlenienls  sur  le  fait  di-  la  nionnoie  et  l'arrest  de  l'an  Kiii,  lorsiiue  les 
premiers  ducats  furent  battus,  ledit  Racuet  a  été  ci.iidamiié  à  reprendre  '.l  mois  durant  toutes  les 
pisloles  et  ducats  liattus  de  son  temps.  ]es(]uels  ne  se  trouvent  au  titre,  à  (]ualre  cents  escus  d'amende 
et  à  t(Uis  dépens,  tant  du  voyage  à  Zurich  (pi'autres.  Noli.  Odet  liidini.  garde  de  .Moiinoie.  appelé  et 
ouï,  a  été  censuré  pour  avoir  permis  de  sortir  de  la  Monnoie  et  de  la  ville  des  pisloles  et  ducats, 
lesquels  ne  se  trouvent  au  titre.  De  même,  Royaume,  essayeur  et  Galot.  prévost.  ont  été  appelés  et 
renvoyés  avec  censures  et  lemontrances.  »  {\{.  V..  IGi6.  vol.  Ii5,  p.  iSS.") 

'  R.  C.  Kiif),  vol.  145.  p.  3i:i. 

^  Ibiil..  p.  :}li. 

'  IhiiL,  p.  322. 

224 


RELATIONS  MONÉTAIRES  DE  GENÈVE  AVEC  I,'ÉTKA.\(.i;i;.  169 

qui  ont  ral»ri(|ii(''  les  laiix  liai/,  ajoiitiiiil  (iiTeiix,  de  leur  eùlé.  l'eionl  ce  qu'ils  pour- 
ront pour  les  négociants  genevois,  en  vue  d'cibliiiei-  MM.  de  (ienève 

3  novembre  16i(j  '.  —  Après  inrorinalions  prises,  le  Conseil  t'-crit  à  MM.  de 
Zurich  (pie  les  Taux  l)al/.  oui  eflectivcmeni  v\i-  livn'-s  aux  deux  iii'gocianls  gene- 
vois par  un  luarcliand  d'Anduze,  pour  la  sonuue  i\v  t^Kli  livres  cl  que  celui-ci 
avait  reçu  lesdils  balz  eu  Suisse,  eu  partie  d'un  niai'cliand  de  Tarenlaise  el  en 
partie  d'un  marchand  suisse. 

5  février  1647  '.  —  Les  pisloles  d'Espagne  sont  laxées  34  fl".  0  s.  el  les  ducalons 
1 1  IT.  0  s. 

2  août  lGi7  '.  —  MM.  de  Zurich,  ayant  réclanu'"  p(inr  leur  garde  et  leur  essayeur 
certains  dédommagements  au  maître  de  Mcuuiaie  de  (ienèvc,  Auguslin  Uaccuet, 
celui-ci  adresse  une  requête  au  (Conseil,  lequel  écrit  à  MM.  de  Zurich  pour  lecom- 
mander  Augustin  Baccuet  à  leur  bienveillance. 

27  mars  1648  '.  —  Lettre  de  MM.  de  Zurich,  par  laipielle  ils  se  plaignent  de  ce 
qu'Augustin  Baccuel  ne  leur'  a  pas  remboursé  les  liais  occasionnés  par  les  essais 
des  espèces  d'or  battues  à  bas  titre;  par  lui.  Le  (Conseil  ainMe  (pi'Auguslin  Baccuel 
donne  satisfaction  à  MM.  de  Zurich. 

3  novembre  1650  \  —  iMM.  de  Berne  voulant  faire  un  règlement  sur  leurs  halz 
et  demi-batz  el  décrier  ceux  de  (îiuiève,  le  Conseil  arrête  (pTon  leur  envoie  un 
certificat  du  litre  auquel  sont  battus  ceux  de  Genève. 

29  avril  1651  ".  —  MM.  de  liàle  s'étant  |)laints  des  ducats  de  Genève  de  l'année 
précédente  qui  sont  à  la  taille  de  67  '/,  au  lieu  de  67  '/,  "'t  :'ii  titre  de  23  c.  au 
lieu  de  23  '/,  c,  le  Conseil  leur  l'ail  iV'pondre,  qu'après  essai,  le  titre  el  la  taille  de 
ces  ducats  ont  été  trouvés  satisfaisants. 

Le  Conseil  apprend  (pi'il  se  fabriipu'  à  Orange  des  ducats  faux  au  coin  de 
Genève. 

6  février  1652'.  —  Le  Conseil  fixe  la  valeur  des  espèces  suivantes  : 

Los  |iistnles  il'Espagiio.    .  ,  •<<>  H- 

'   |{.  (1.  HiH;.  \()l.  liil.  |i.  327.  —  -   li.  C.  Uli7.  vol.  I  ili.  1"  17.  —  ^  lliiil..  f"  1 1  i. 
•  ]{.  C.  I(ii8,  vol.  Ii7,  p.  Ml.   —    ■   I!.  C.  ir,".!).  vol.  149,  p.  oio. 
»  R.  C.  165-1,  vol.  IbO,  p.  72.  —  =   li.  C.  Ui.ii.  \ol.  Wil,  p.  46. 

225 


170  IIISTOIKE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Los  |»isliil('s  iril;ili(i  cl  di'  (ii'ni''V(' :i •">  lï. 

I.cs  |iisl(ih's  (le  ('ii''iii'S :{•")  11.    (')   s. 

Les  (''ciis  il'iir IN  H.   ('>  s. 

Les  iliicils -'()  If. 

Li's  iliicaldiis , , I  -  n. 

Les  (|iiai'ls-(l'ciMs :(  11.   (i  s. 

Les  croisais I  i-  H. 

7  iiKii  1(>5;2'.  —  Inlcnlicliuii  des  réales,  ;i  l'exceiilioii  de  n'Ilus  (|iii  ;iyaiil  été 
trouvées  bonnes  auidiil  (it'  (■(nili('-ni;n(|ii(''('s  \Kiv  le  niailie  de  Monnaie. 
15  janvier  l()5o  \  —  Le  (Conseil  fi.xe  la  valeur  des  espèces  suivantes  : 

Les  Idiiis  irari^eiil ,  .  . Il    11. 

I.i's  [lièces  (Je  i\('iii-lial('l , H»   s. 

Les  liMiis  d'iir  ....,,.. ,  :!7   lï.     (i  s. 

i  mars  1053  '.  —  Arrèh'  analogue  |ii»ni'  les  espèces  suivantes  : 

[.es  [lisliiles  d  Ks|»a_i^iie . :{7  11.    (i   s. 

Les  pisliiles  de  Ciénes :f7  H. 

Les  |iisl(iles  de  Cieiiéve  el  d'ilalie.  ....    Mti  IL    i;   s. 

i.i's  iliirals , :.'()  il. 

Les  (luisais Il  lï.    (i   s. 

Les  diK  aluns ' \  2  lï.    (>   s. 

Les  (|iiarls-dV'ciis :i  lï.    (i   s. 

Le>  ciiis-lilaiiis Il  lï. 

S  (iclobre  1653  '.  —  Airèlé  analogue  |)nnr  les  espèces  suivantes  : 

Les  pist(des  d'Espajiine :i7  lï. 

Les  |iisl()les  de  Cirnes :{(')  lï.    (i   s 

Lis  pisidio  de  (i  'iirvc  el  d'ilalie .iti  lï. 

I.o  diicals l'O  lï. 

Les  éeiis-d'(ir-s<il \\)  lï. 

Les  ciMtisals I  .">  lï. 

Les  diicaloiis I  'l  lï. 

Les  éeiis-hlaiirs,  suit  huiis  d'ar^eiil Il  lï. 

L(;s  (|iiaiis-d'éiiis :t  lï.    (i  s. 

'   li.  C.  Ki.'Vi.  vdi.  llil.  |).  1:M.—  2  |{.  C.  IC)"):{.  vol.  1,")2.  p.  18. 
^  IbiiL,  p.  M.  —  '  llnd.,  p.  267. 

226 


RELATIONS   MONÉTAIRES   DE    GENÈVE    AVEC   L'ÉTRANGER.  171 

31  décembre  ICoo  '.  —  Arrêté  analogue  pour  les  espèces  suivantes  : 

Les  pistoles  (rEs|)agiic  cl  les  luuis  ildr 3(i   IL 

Les  louis  d'argent 10  lï.  !»  s. 

Les  ducats -''•  11"- 

2  janvier  1G54'.  —  Arrêté  analogue  pour  les  espèces  suivantes  : 

Les  [jisloles  d'Ilalie :{ii  11'. 

Les  pistoles  d'Espagne ;iO  11. 

Les  pistoles  de  Genève 35  iï. 

Les  pistoles  de  riênes 3o  IT. 

Les  ducats 3."i  IT.   G  s. 

Les  écus-sol 20  (T. 

Les  ducatons I  -  H. 

Les  écus-blancs 10  11 .  s  s. 

26  juillet  I65i  \  —  Des  entrepreneurs  français  deniandenl  à  faire  raliri(|ner.  à 
Genève,  poui'  un  poids  de  50,000  m.  de  pièces  de  (ieux-cjuarls,  à  I  i  11',  de  laillc,  au 
lieu  de  12  11".,  mais  au  uK^nic  tilre  (|iir  i>ré(  ('deininrul.  avec  I  11.  de  seigneiniage. 
Le  Conseil  arrête  d'accepter  ces  propositions,  d'en  par!»  r  an  Conseil  des  LX  et 
non  pas  au  Conseil  des  CC. 

28  juillet  I054  '.  —  Le  Conseil  des  LX,  consulté,  s'en  lient  à  l'avis  du  Conseil, 
moyennant  que  toutes  les  précautions  nécessaires  soyent  piises  pour  que  les  pièces 
de  deux-quarts,  en  cas  de  décri,  ne  reviennent  à  Cenève. 

4  août  1654  \  --  Le  Conseil  des  CC  manifesicau  Conseil  son  t'IooMCMicnl  de  ce 
qu'il  n'a  pas  été  consulh'  poiu'  le  Irailé'  iclalit  aux  pièces  de  deux-quaits,  attendu 
qu'il  a  le  droil  de  d('lilt(''rer  sur  loiil  ce  (pii  concerne  les  uionnaies.  Le  Conseil, 
par  l'organe  du  g(''n(''ral  de  .Moiniaie,  explique  (pie  celle  allaire  comprenant 
divers  articles  qui  requéraient  le  secrel  id  (pii  ne  pouvaieni  èlre  divulguées  en  si 
nombreuse  compagnie,  il  avait  cru  pouvoir  rapporter  cette  allaire  au  Conseil  des 
LX  qui  avait  donné  son  a|q»robali(ni  et  il  pensait  (po'  le  CC  ne  rim|)rouvei-ail  pas; 
«  cà  quoi,  dit  le  Registre,  a  esté  acquiescé  par  le  silence  de  la  compagnie.  « 


'  |{.  c.  ic.r):i.  \ol.  I.")-'.  |i.  322.  —  ''  li.  c.  i(i:.'K  \(il.  i:>:t,  ii.  i").  -     //'/'/..  [>.  16. 
'   iIihL.  [).  iO.  —  ■'  //-/'/..  p.  :!0. 

007 


172  lIlsroiRK    MONÉTAIlîE    1>K    (lENKVK. 

15  novembre  î()5i'.  —  Le  prociireur  «iV'iii'ral  se  pl.iiiU  de  ce  que  l)eaucoup  des 
nouvelles  pièces  de  deiix-rpi.nls  ciicnlenl  en  ville  ;iu  <:i;ind  nK-eonlenlenient  du 
public;  il  se  plaint  aussi  de  ce  ([n'en  France  on  les  dil  fausses  et  ipi'on  menace 
de  les  renvoyer  tojites  à  Genève. 

18  novembre  1()54l  —  Le  Conseil  apprend  qu'avant  le  mois  de  janvier  pro- 
cliain  plusieurs  monnaies  ('Irangères  sei'onl  probablement  décriées  en  Lrancc  et 
il  arrête  de  ralentir  la  fabrication  des  pièces  de  deux-quarts. 

iO  avril  1655'.  —  Le  Conseil  apprend  que  les  liards  d'Oranfie  et  d'autres 
encore  viennent  d'être  réduits  en  France  à  0  pour  I  sol  et  que,  dès  lors,  les 
deux-quarts  de  Genève  vont  subir  le  même  sort. 

Il  avril  IG55*.  —  Le  Conseil  arrête  de  léduire  à  i  den.  les  pièces  de  deux- 
quarts  battues  depuis  l()5i.  Il  décrie  les  liards. 

9  avril  1G5()  '.  —  Ia^s  pisloles  d'Esitagne  sont  taxées  30  fl".  (>  s. 

22  décembre  l()C5  °.  —  Sur  ce  qui  a  ('té  représenté  (pie  les  espèces  ont  été 
rabaissées  en  France  de  5  s.  pai'  |>istole  et  de  2  s.  par  ('cu,  le  (Conseil  arrête  que, 
nonobstant  ce  rabais,  les  espèces  auront  le  même  cours  que  iirécédenunenl. 

27  août  1006'. —  Le  Conseil  re(;oit  de  particuliers  étrangers  la  demande 
d'entreprendre  une  fabrication  de  50,000  m.  de  pièces  de  huit-sols  et  de  six-sols 
destinées  au  Levant  ;  les  pièces  de  liuit-sols  seraient  au.  titre  de  8  den.,  à  109 
pièces  par  marc;  celles  de  six-sols  seraient  à  0  Avu.  de  lin,  à  111  pièces  par  marc. 
Les  l'emèdes,  jusqu'à  2  gr.  en  fin  et  en  taille,  a|)partiendraient  à  la  Seigneurie. 
Ces  pièces  présenteraient  d'un  c(jlé  le  soleil  et  de  l'autre  «  une  teste  ou  des  armes 
escartelées  avec  deux  aigles  et  deux  clefs.  » 

14  avril  1008*.  -  Un  ('-tranger  ollVe  au  (À)nseil  d'affermer  la  Monnaie  pour 
pouvoir  battre  des  pièces  de  cinq-s(ds  et  de  six-sols,  (lestin('es  au  Levant.  Ces 
pièces,  qui  seraient  battues  au  moulinet,  présenteraient  d'un  calé  la  clef  et  l'aigle 
et  de  l'autre,  ce  (pic  Ton  trouverait  bon  d'y  mettre. 

16  novembre  1074.  ".        Le  Conseil  ariêle  (juil  soit  interdit  à  qui  que  ce  soit 

'  |{.  c.  \i\:\\,  vol.  ir.i.  |i.  i:;s.  —  -■  iiml..  p.  ici.  —     li.  c.  Kiao.  vol.  i:).").  p.  ii:'). 

'  IhiiL,  [>.  IKi.—  ■■  15.  c.  1():)(),  vol.  \")G.  |i.  i'i'i. 

'-■  n.  c.  i()():i.  vol.  le.;'),  i"  lyy.  —  '  i\.  c.  kksi;.  vol.  \m\,  t"  i;i4.  —  '  i{.  c.  loois.  vol.  ig8,  f"  83. 
"  n.  c.  lOTi.  \c,i.  i7i.  |i.  34;;. 

228 


RELATIONS    MONKTAIRKS    DE    fiEXÈVE   AVEC    L'ÉTKANGER.  173 

de  prendre  en  paycincnl  des   monnaies  étrangères  [»oin'  nue  somme  inférieure 
;i  I  11. 

10  octobre  1G75'.  —  Kxpnlsion  <le  J"-Fr'  Dnt'ernel.  dit  Dnmar,  de  llomans  en 
Dan|diiné,  le(inel  a  «  expost'  »  trois  demi-écns  faux  ;  an|>aravant,  il  devra  recon- 
naître sa  faute  devant  le  Conseil,  genoux  en  terre  cl  à  huis-clos. 

17  novembre  l()8!2  '.  —  Les  écns  de  Mourges  (Monaco)  sont  taxés  10  ff.  2  s. 
21  septembre  1687  '.  —  Les  louis  d'or  sont  taxés  11  livres  5  s. 

19  octobre  1687  '.  —  Les  pisltdes  d'Espagne  sont  taxées  38  IV.  6  s. 

14  décembre  1680  '.  —  La  |)islole  ayant  été  taxée  en  France  12  livres  10  s.  et 
l'écu  3  livres  6  s.,  le  Conseil,  conliriuanl  la  décision  prise  le  9  décembre,  arrête 
de  laisser  la  pistole  à  39  ff.  4  s.  6  deu.  et  l'écu  à  10  If.  6  s. 

i'^''  décembre  1690  '.  —  Les  croisais  du  poids  de  29  7,  den.  sont  taxés  15  If.  9  s. 

12  octobre  1694  '.  —  Six  personnes  convaincues  d'avoir,  par  le  moyen  d'un 
faux  coin  <(  réformé  des  louis  d'or  de  la  seconde  maiipie  et  les  avoir  mis  à  la 
troisième  marque,  )>  sont  condamnées,  par  contumace,  aux  galères  perpétuelles, 
à  500  écus  d'amende  chacune,  à  dédommager  ceux  auxquels  ces  louis  d'or  auront 
été  donnés  et  aux  dépens  '. 

18  juillet  1696'.  —  Le  Résident  de  France  s'élanl  plaint  (pi'il  circule  en  ville 
des  louis  d'or  contrefaits,  le  Conseil  fait,  pour  découvrir  les  coupables,  une  enquête 
infructueuse. 

16  novembre  1696'".  —  Nouvelles  plaintes  du  Uésidenl,  nouvelle  enquête  du 
Conseil  et  nouvel  insuccès. 

18  mai  1697  ".  —  Le  nésideni  dr  France  communique  au  Conseil  la  teneur 
d'une  lettre  qu'il  a  reçue  d(!  M.  de  I*ontcliarti'ain,  contrôleur  général  des  linances, 
disant  qu'il  est  certain  qu'on  «  réfoiine  »  dans  cette  ville  des  louis  d'or  vieux  en 
louis  d'or  neufs. 

'   R.  C.  1675,  vol.  ni),  p.  388.  —  ''  It.  C.  1(182,  vol.  182.  |i.  :!12. 

■  n.  C.  1687,  vol.  187,  f"  189.  —  '   lliiil..  I"  2112. 

»   \{.  C.  1089.  vol.  189,  [1.  468. 

'•  H.  C.  1690,  vol.  190.  11.  :i77.—   ■    M.  C.  1694.  vol.  194.  p.  -Mi. 

"  Les  Regi.stres  du  r.on.seil  ilc  l;i  lin  ilii  XVll'""  cldii  inminciiiciniMil  du  \\  lll""'  .sitrle  renlerraenl 
de  nombreuses  phiinles  du  Résident  de  l'iiiinc  ;iii  siijcl  dr  l;i  ■<  réi'onnation  ■■  des  louis  d'oi-  qui. 
suivant  lui.  se  praliquuil  à  ('■enéve;  nous  n'avons  pas  pu  loutes  les  nienlionnei'. 

'  R.  C.  1696,  vol.  198,  p.  268.  —  '"  Ihid,  p.  406.  —   "   R.  C.  1697,  vol.  197,  p.  172. 

Td.MK     I.  ^-y  31 


174  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

28  jnnvicr  l(il)l)'.  —  Nouvelles  plaintes  du  R(''si(lenl  au  sujet  de  la  réloiuialion 
des  louis  d'or. 

22  avril  1700".  —  Le  Conseil  rend  un  jugement  contre  plusieurs  individus 
convaincus  d'avoir  altéré  un  grand  nombre  de  pièces  d'or,  de  les  avoir  «réformées» 
à  un  nouveau  coin,  puis  mises  dans  le  commerce  :  trois  accusés  sont  condamnés 
par  contumace  à  être  pendus  en  cftigie,  un  autre  à  être  fouetté  en  puldic  et 
banni,  un  autre  à  faire  amende  bonorable  à  genoux,  à  payer  500  écus  et  à  être 
l)anni. 

30  avril  ITO^'.  —  Le  Conseil  arrête  de  ne  pas  donner  cours  aux  nouvelles 
pièces  de  4  s.  9  den.  de  France,  sur  lesquelles  il  y  a  25  à  30  "/„  à  perdre. 

3  décembre  1712'  Le  Conseil  autorise  Jean  Patry,  graveur,  de  Genève,  à 
aller  travailler  à  la  Monnaie  de  Neuchàtel. 

17  janvier  1714'.  —  Les  louis  d'or  sont  lax(''s  13  livres  15  s.,  soit  i8  If.  l  s. 

0  den.  Les  écus  neufs  sont  taxés  3  livres  10  s.,  soit  12  iï.  3  s. 

28  octobre  1714'.  —  MM.  de  Berne  ayant  décrié  les  pièces  de  5  batz,  de 

10  kreuzers,  de  i  bat,/,  et  de  demi-batz  de  Fribourg,  le  Conseil  de  Genève  prononce 
le  même  décri. 

6  juillet  17ir»  '.   --    Les  louis  d'or  vieux  et  les  pistoles  d'Espagne  sont  taxés 

1 1  livres  10  s. 

30  novembre  1717  *.  —  Décri  des  pièces  de  vingt-et-un-sols  de  l'évêché  de 
Bàle,  de  Lucerue  et  Au  Vallais;  renouvellement  du  décri  des  pièces  de  Fribourg. 

11  août  1719°.  —  Décri  des  demi-écus  de  Lucerne,  de  1714,  du  poids  de 
10  den.  1  i  gr.,  qui  ne  tiennent  de  fin  que  9  den.  l  gr.  et  sur  lesquels  il  y  a  environ 

1  fl.  de  perle. 

30  décembre  1719  '".  —  Les  louis  d'or  aux  (juatre  écussons,  du  poids  de  9  den. 
13  gr.  sont  laxi's  21  livres  courantes. 

Les  louis  (l'or  à  la  croix  de  Malle,  du  poids  de  7  den.  15  gr.  sont  taxés 
1(>  livres  16  s.  soit  58  ff.  9  s.  0  den. 

'  H.  (].  ir.'.)<).  vol.  199,  p.  ii.  —  -  1{.  (',.  1701).  vol.  HH).  \>.   119.  —  '  Ihul..   |i.  -"il. 

'  H.  C.  1712,  vol.  -211,  |i.  4S9.  —  •  15.  C.  1714,  vol.  2i:{,  p.  :{(;.  -  •  llml..  p.  :'.:{(>. 

'  R.  C.  171(1.  vol.  21;),  p.  292.  -Mi.  C.  1717,  vol.  21(5,  p.  421; 

"  l{.  C.  1719.  \ol.  218.  p.  :isi.   "■  ///(,/..  p.  :-.;h. 

2m 


RELATIONS    MONÉTAIUES    DE    CxENÈVE    AVEC    L'ÉTRANGER.  175 

0  juin  I7!22'.  —  Le  Conseil  ;i|i|ii-eii(l  (|iie  IMM.  Jean  Palry  et  Jeaii-Franeois 
Paliy,  graveiiis,  de  Genève,  uni  signi-  un  liailé  avec  le  gouvernemenl  de  Neu- 
eliàh'l  pour  la  falirii  aliun  d'une  grosse  émission  de  monnaies  de  billon  nencliàle- 
loises,  sans  en  avoir  demandé  l'an lorisa lion  an  Conseil. 

3juillel  17^2".  —  Le  Conseil  des  CC,  après  de  longues  délibéralions,  arrête 
d'inlerdire  les  nouvelles  pièces  de  vingl-el-un-sois  el  au-dessous  qui  se  raljri(|uenl 
ou  se  rabriqueronl  dans  les  Monnaies  étrangères.  Il  arrête  également  (|ue,  à  l'égard 
des  |jièces  de  vingl-d-nn-sols  (jni  oui  cours,  nul  ne  sera  tenu  d'en  recevoir  au 
delà  du  5  "  „  dans  les  payemenis  (pii  seionl  siqx'rieurs  à  10  écus-blaucs. 

2(5  décendjre  1725  '.  —  Décii  des  pisloles  de  Lorraine  (jui  ne  sont  qu'à  21  '/,  c. 
el  de  la  valeur  de  7  écus. 

3  juin  172(>  '.  —  Les  écus  de  Fiance  aux  dcvw  L,  de  10  7,  J>ii  marc,  sont  taxés 
2  livres  15  s.,  argent  courant. 

28  novembre  1733  \  —  Uenouvclb  iiicnl  i\\i  dé'cri  du  billon  étranger. 

8  décembre  1733'.  —  Décri  de;  loules  les  pièces  d'ai'geul  de  Lorraine  (|iii  ne 
sont  (pi'à  9  den.  3  gr.  ou  9  den.  i  gr.,  au  lieu  d'être  à  10  den.  22  gr. 

7  mars  1730  '.  —  Renouvellement  du  décri  du  billon  étranger. 

10  mai  1738  \  —  Renouvellement  du  décri  du  billon  étranger,  avec  la  l'acuité 
de  pouvoir  s'en  défaire  dans  le  délai  d'un  mois. 

13  juin  1746  ".  —  Le  Conseil  lixe  la  valeur  des  espèces  suivantes  : 

Les  livres  de  l'iémonl 2  iï.  '■>  s. 

Les  deiiii-livrc's  do  l'iùiiioiil I  11',  i  s.    0  den. 

Les  testons  d(!  Rome :{  11',  (i  s. 

Les  licrs-dc-losloiis  de  Kdiiic I  11".  2  s. 

Les  sizains  ilc  Kinni! 6  s. 

•   M.  C.  1722,  vol.  i-U,  [K  288. 

^  fl/id.,  \).  310.  Ce  décri  du  billon  (''lranij:er  vis;iil  jivaiil  loiit  les  piôce.s  de  vingl-et-un-sols  que 
Neucliàtel  allait  rabii(]uer.  Le  Conseil  de  CentHe  (•iai,',Miail  en  ell'et  (|iie  celle  émission,  (iiii  devait 
être  considérable,  ne  poiLil  piéjiidice  à  sa  [iroiire  nioiniaie  et,  ne  pouvant  pas  décrier  seules  les 
pièces  de  vingt-et-un-sols  de  Nencliàtel,  plus  foiles  en  poids  ipie  celles  de  Genève,  il  prit  le  parti 
d'interdire  toutes  les  monnaies  étrangères  de  vingt-el-nn-suls  et  au-dessous.  {\ny.  Eiig.  Uemole. 
Mu.séfl  neuchâtclois,  1885,  p.  76.) 

'  n.  c.  1725,  vol.  22i,  p.  385.—   '  l{.  C.  1720,  vol.  225,  p.  230.—  ■-  l«.  C.  1733,  vol.  232,  p.  147. 

'■■  Ihid.,  p.  462.—  '  R.  C.  17.36.  vol.  236,  p.  158.  —  '  H.  C.  1738.  vol.  238,  p.  210. 

■'  11.  C.  1746,  vol.  246,  p.  107. 

231 


176 


HISTOIRE   MONETAIRE    DE    GENÈVE. 


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Les  deux-réaux 


3  s, 
I    s, 


20  juin  1746  '.  —  Les  livres  de  Piémoiil  sont  taxées  2  iï.  i  s.  et  les  demi-livres 
de  Piémont  1  11.  2  s. 

16  janvier  1753  \ —  P»enoiivellenient  du  (h'cii  ilii  liillon  ('Iranger. 

3  décembre  1759',  5  décendire  1763',  2  mai  17(58',  4  août  1777%  15  juin 
1784',  2  janvier  1790%  28  septembre  1791%  —  Renouvellements  du  décri  du 
billon  étranger. 

17  octobre  1792  '".  —  Le  Conseil  arrélc  (juc,  pendaul  que  les  alliés  suisses 
occuperont  Genève,  on  pourra  se  servii-  dans  cette  vill(>  du  billon  de  Zurich  et  de 
Berne. 


'  H.  ( 
'  R.  ( 
»  R.  ( 
'  R.  ( 
Mi.  ( 


17  Ki.  Mil.  iW>.  p 

l7o9,  vol.  2;)9.  p 

I7()8.  vol.  »fi9.  p 

l7St.  vol.  iS(y.  [1 

1791.  \(il.  :'98;  ji 


-'0:i.  —  '  R.  C.  \i:\:i.  vol.  i.V.i.  y.  :iii. 
.')lf).  —  '   R.  c.  I7(i:^.  vol.  HV.i.  p.  448. 
■■U\.  —  ■=  M.  C.  1777.  vol.  -'78.  p.  :{:«. 
7i8.  —   '  R.  C.  1790.  vol.  290.  p.  7(ii. 
i:jo9.  —  '"  I!.  C.  I79i.  vol.  :{()().  p.  i:ii:{. 


232 


QUATRIÈME  PARTIE 


DESCRIPTION  DES  MONNAIES  GENEVOISES 


Les  variétés  principales  des  monnaies  genevoises,  frappées  de  1535  à  1792,  sont 
an  nombre  d'environ  six  cents.  Nous  avons,  pour  les  décrire,  conservé  les  mêmes 
divisions  que  celles  adoptées  iionr  l'étude  des  ordonnances  (pii  les  concernent. 
Cependant,  il  nous  a  paru  préféralde  de  décrire  les  pièces  dans  cIkk  iiiic  de  ces 
divisions,  en  commençant  par  la  pins  faible  poui'  liiiir  par  la  plus  forte. 

Nous  décrirons  les  variétés  principales  des  monnaies  genevoises,  mais  nous 
n'en  décrirons  pas  les  variantes  et  il  convient  d'expliquer  ici  en  quoi  une  variante 
se  distingue  à  nos  yeux  d'une  variété. 

Une  variété  consiste  dans  la  différence  voulue  et  cliercbée  d'une  pièce  avec  une 
autre,  tandis  qu'une  variante  ne  provient  (pie  d'une  dinVsrence  de  coins  très 
minime  qui  n'a  point  été  cherchée.  Ainsi,  l'on  connaît  trois  pièces  de  un-sol  de 
Genève,  portant  le  millésime  de  1551  :  la  première  présente  au  revers  la  légende 
POST  :  TENEBRAS  :  LV\  :  ^  ;  la  seconde  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  G  :  et 
la  troisième  POST  :  TENEBBA8  :  LVX  :  B  :  La  différence  entre  ces  trois  pièces 
ne  consiste  que  dans  la  lettre  G  ou  la  lettre  B  substituées  à  une  étoile.  Ces  pièces 
sont-elles  des  variétés  les  unes  des  antres,  ou  simplement  des  variantes?  Con- 
sultons les  documents.  Fr.-D'.  et  Phililiert  Berthelier  associés  à  Henri  C.onlaz, 
fonctionnèrent,  comme  maîtres  de  Moimaie, du  U>  janvier  1548  an  23  féviier  1551  ; 
ils  signaient  leurs  monnaies  d'une  étoile  de  six  pointes.  A  partir  du  23  février  1551, 
cette  association  fut  rompue  et  Henri  Goulaz  fut  pendant  neuf  mois  seul  maître 

de  Monnaie;  il  signa  ses  pièces  de  la  lettre  G.  Le  23  novcndue  1551,  Lr.-D'  et 

233 


178  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    CENÈVE. 

Pliililierl  Hi'rllielier  siicci'di'iciil  à  Henri  (ioiilaz  et  sigiièi'eiil  d'im  l>  leurs  émis- 
sions, f.a  (liiïérence  onlie  le  sol  de  1551  avec  l'iUoile  el  ceux  de  la  inènie  année 
poiianl  un  (<  on  un  !>  (oiresiiund  doiir  à  un  lail  liisl()i'i(|ue  <|ui  a  son  iinpoilancc. 
Ces  monnaies  sonl  des  variétés  les  unes  des  antres. 

Autre  exemple  :  en  i5U(i,  le  maître  de  Monnaie,  Jean  (irini;ale!,  frappa 
l().3S)-4  m.  de  (piarts,  soit  envirdu  trois  inilliuns  de  pièces.  Il  va  de  soi  (pi'une  sem- 
hlalile  ('mission  exigea  un  i^rand  nomlire  de  coins,  (|ne  l'on  s'ellorca  de  rendre 
aussi  sendilaLiles  que  |)Ossiljle  les  uns  aux  antres,  mais  sans  y  réussir  absolu- 
ment; c'est  pour  celte  raison  que  les  pièces  de  cette  ('mission  présentent  entre 
elles  des  dilTérences  multiples  (|uoiqne  peu  apparentes.  Les  quarts  de  151)6  sont 
tous  faits,  pour  le  titre  et  la  taille,  d'après  l'oidonnance  de  1591;  un  seul  maître 
les  a  fraj)pées;  les  différences  qui  l(^s  distinguent  ne  pioviennent  donc  que  d'un 
man(jue  d'uuiformil(''  des  coins,  lésnltat  inévitable  d'une  tiès  forte  émission.  Ce 
sont  donc  des  variantes  et  non  des  variétés. 

On  voit  (|ue  ce  sonl  les  documents  qui,  le  plus  souvent,  permettent  de  distin- 
guei'  une  variante  d'avec  une  variété.  Si  les  documents  manquent,  cette  distinction 
peut  être  nialais('e.  Dans  la  description  des  monnaies  de  ranti(piil('  et  du  moyen 
âge,  il  faut  entrer  dans  le  détail,  car  les  documents  font,  la  plupart  du  temps, 
d('fant.  Pour  la  numismatique  moderne,  comme  celle  de  Cenève  à  partir  de  1535, 
qui  abonde  en  documents  écrits,  la  descrii>lion  des  variantes  est  inutile.  Tout  au 
plus,  fei'ons-nous  une  exception  pour  les  pièces  qui  ne  portent  pas  de  millésime. 

Lorsque  le  mauvais  étal  d'une  monnaie  laisse  concevoir  des  doutes  sur  les 
détails  de  la  légende,  nous  l'indiquerons  toujours. 

Nous  ne  décrirons  aucune  pièce  qui  n'ait  élé  entre  nos  mains,  ou  dont  nous 
n'ayons  vu  tout  au  moins  rem|)reinte,  mais  nous  indiiiuerons  toutes  celles  que 
llallcr.  IMavigiuic,  Poolc  el  Jenner  '  décrivent  ou  citent  et  (|ue  nous  n'avons  pu 
retrouver. 

Trois  collections  principales  de  monnaies  genevoises  existaient  à  Cenève  à  la 
fiti  du  siè(  le  passt'  :  la  collection  de  Luc,  la  collection  Jallaberl  et  la  collection 
Piilliel.  Celle  dernière,  seule  existe  encore.  Ilaller  a  eu  connaissance  de  ces  collec- 


Voy.  ci-(less(i.s.  |iaj,'e  II. 

234 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  179 

tiens,  il  les  elle  fréqncmmeni,  mais  on  peut  sf  (leniander  s'il  los  a  vues.  Nous 
avons  eu  entre  les  mains  le  calalogue  qui  en  donne  la  description,  dressé  dans 
les  dernières  années  du  \\  III""'  siècle,  peu  après  la  pulilicatiou  de  Touvra^c  de 
Haller,  et  nous  n'avons  pas  pu  nîlrouver  un  ceilain  nonil>re  des  monnaies  que  ce 
savant  a  dit  exisler  dans  ces  collections. 

Les  ornements,  étoiles,  fleurs,  etc.,  qui  enli'enl  dans  les  légendes  des  monnaies 
genevoises  seront  reproduils  aussi  exactemeni  que  possible  dans  nos  descriptions; 
cependant,  comme  ces  ornements  sont  très  variés,  nous  n'avons  pu  tous  les 
reproduire  exactement  dans  noire  texte;  aussi  icra-l-on  bien,  poin-  coiuiailre 
leurs  formes  précises,  de  loujours  consulter  les  plaucbes  auxqnelles  nous  ren- 
voyons. 

Voici  les  abrévialions  dont  nous  ferons  usatic  poiu'  ces  descriptions  :  Hill.  billon; 
ÂR.  argent;  AU.  or;  Cu.  cuivre;  iMod.  niddule;  l»ev.  revers;  (^oll.  collecliun. 


CIIAPITUE  I 


MONNAIES  DE  BILLON  ET  DE  CIJIVRE 


I.  DEMKliS  ' 


I .   Denier  sans  miUhimc. 

GEVENA-  CIVITAS    Légende  peu  distincle. 

Écu  de  Genève^;  le  vol  du  demi-aigle  est  abaissé. 

Rev.  POST  TENERRAS  LVCE.  G.    Légende  peu  distincte 


'  Voy.  ri-tlt'ssiis.  pnjîo  87  cl  siiiviinlcs. 

''  I.;i  ville  (le  (Irnève  iioric  :  ixirli.  nu  I"  i)ii-pnvli  de  ï Empire,  (jui  l'st  dur  à  l'aiylc rpUiyc de siililc. 
un  i"'"'  (le  ijiieiiles.  à  la  elef  d'ar  eniihiiiniir. 

235 


180  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE   GENÈVE. 

Croix  pallée,  fourclK'o'  cl  vidée. 

Poids  0"™  ,700.  —  Mod.  0"  ,015.  —  Bill— Coll.  de  M.  .\lph.  Fievilliod,  à  Genève. 
PI.  I,  11"  1. 

Ce  denier  esl  le  |dns  ancit'ii  (|ne  l'on  connaisse.  Le  lype  el  le  |)oids  de  celle  pièce 
indiipieiil  (pi'ellc  lui  IVappée  aniérienrenieni  à  1542  '  el  [H'ohalilenicMl  en  \Î)'M). 

2.  Denier  sans  millhhve. 

GENEVA.  CIMTAS  : 

Armes  de  Genève  dans  nn  cercle. 

Rev.  POST.  TENEBP.AS.  LVX.  P.. 

Croix  pallée. 

Poids  0'"",5'20.  —  Mod.  0"  .(»I5.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  A.  Revilliod. 

3.  Denier  sans  millhime. 

GENEVA.  CIVITAS.    Après  CIVITAS.  se  Ironve  un  signe  effacé. 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 

Rev.  POST.  TENEBRÂS.  LV.K.  G. 

Croix  pallée. 

Poids  0^™-,5y0.    -  iMod.  0"',015.  -  Bill.  -  Coll.  de  M.  A.  Revilliod. 

PI.  I,  n°  2. 

Les  exein|)laires  du  denier  sonl  rares.  Ils  pr(''senlenl  parfois  enlre  eux  de  peliles 
varianles  que  nous  juiicoiis  iiiiililc  de  signaler.  La  colleclion  de  M.  Maurice  Girod, 
à  Genève,  renfernie  nn  denier  assez  senihlalile  an  n"  3,  ditnl  le  poids  esl  de 
(F™-,fiOO.  Ainsi  que  nous  l'avons  diT,  ce  n"  3  doil  apparlenir  à  Tune  des  émissions 
de  Charles  (joulaz. 


'  Il  esl  sdini'iil,  (lillicilo  (le  IriiiiMT  dos  tonnes  propres  pour  la  (icsciiplioii  ilt's  olijets  que  les  gra- 
veurs (If  Miiiiiiaic  ligui-aienl  sur  Inir.s  coins.  Dans  le  cas  parliciiliiT.  le  teiiiie  de  croix  fourchée 
appliijué  à  la  vvi\\\  du  denier  n'esl,  pas  alis(dunient  cori'ccl  au  poinl  ili'  vue  liéi  alilii|ue.  Nous  l'avons 
cependant  adoplé.  n'en  trouvant  point  d'autre  plus  exact. 

*  Voy.  <i-ilessus.  page  88.  —  ^  Voy.  ci-dessus,  page  89. 

23G 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  181 

Blavignac  a  décrit  comme  étant  des  deniers  les  quarts  de  1535,  ceux  qui  ne 
portent  pas  de  millésime,  ceux  de  1601  et  des  années  suivantes. 

II.  FORTS  ' 

Nous  avons  vu''  que  cette  monnaie,  bien  que  frappée  en  1584,  ne  paraît  pas 
avoir  été  retrouvée. 

m.  QUARTS  ou  TROIS-DENIERS' 

4.  Quart  de  1o3S. 

POST.  TENEBllAS  :  LVCEM.    La  légende  est  en  partie  effacée;  il  se  pourrait 
qu'au  lieu  de  points  il  y  eût  des  doubles-points  entre  les  mots. 

GENEVA 

Dans  le  champ  civitas 
v.m 

Rev.  DEVS  NOSTER  PVGNÂT  :    La  légende  est  peu  distincte. 
Dans  le  champ  ]^^^\^ 

Poids  05™  ,770.  —  Mod.  0™  ,020.  -  Bill.  —  iMusée  de  Genève. 
PI.  L  n°  3. 

5.  Quart  de  1535. 

Le  droit  et  le  revers  sont  seud)lables  à  ceux  du  n"  4,  sauf  que  les  mots  sont 

G EXE VA 

séparés  par  des  doubles-points.  L'inscription  givitas  est  moins  régulière;  il  en  est 


1335 


de  même  de  p^^jg 


Cette  pièce  est  une  variante  de  la  précédente. 

Poids  0'™,840  —  IMod.  0" ,01S.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  Ch.  Salis,  à  Genève. 

G.   Quart  sans  millésime. 
POST.  TENEBRAS.  LVCEM  * 

■  el  -  Voy.  ci-dessus,  page  80.  —  '  Voy.  ci-ilcssus,  page  79  el  suivuiiles. 

TOME  I.  237  33 


182  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Ècu  de  Genève;  le  vol  du  demi-aigle  est  abaissé. 

Rev.  PVGNAT   *  PRO.  NOBIS.    La  légende  est  peu  distincte. 

Dans  le  champ    DEVS 

Poids  O^^'-JfiO.  —  Mod.0'",018.  ^  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  I,  n"  4. 

On  tonnait  plusieurs  variantes  de  cette  monnaie  qui,  ainsi  que  nous  l'avons 
dil  ',  lut  pi'obablement  émise  au  commencement  de  1536. 

Rlavignac  signale  des  quarts  de  1536,  1542,  1543  et  1548,  dont  l'existence  est 
fort  douteuse. 

7.  Quart  sans  millrsime. 

GEVEN.\  CIVIÏAS   *    La  légende  est  peu  distincte. 

Armes  de  Genève  dans  im  carloudie;  le  v(jl  (hi  demi-aigle  est  à  demi  abaissé. 

Rev.  POST.  ÏENElîRAS.  LVCEM  G    La  légende  est  peu  distincte. 

Croix  l'euillue,  portant  en  cccur  un(^  quarte-feuille. 

Poids  0"™-,700.  —  Mod.  0"  ,018.  —  P.ill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  I,  n  "  5. 

Celte  monnaie  paraît  être  unique.  Le  vocable  GEVENA,  déjà  constaté  sur  le 
denier  n"  1,  semlilerail  prouver  que  ces  deux  pièces  sont  contemporaines,  c'est-à- 
dire,  sans  doute,  frappées  en  1539.  Quant  à  la  croix  feuillue,  elle  est  mi  acliemi- 
nemenl  vers  celle  que  portent  les  quarts  dont  la  description  va  suivre. 

8.  Quart  sans  millésime. 

:  GENEVA.  CIVITAS    La  lin  de  la  légende  est  peu  distincte. 
Ècu  de  Genève  surmont(''  de  l'aigle  d'I^uqjire. 

Rev.  POST.  TENEIilîAS.  LV\.  G  : 

Croix  pallée  et  fourcliéi;'. 

Poids  (r™,8(>(),  —  Mod.  (»"'  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  (;enève. 

PI.  I,  n"  6. 

'  Voy.  ci-dessus,  [r.v^i-  7'.). —  ''  Voy.  ci-dessus,  page  IN(I.  ii.  I. 

2.38 


DESCRIPTION   DKS    MONNAIES.  183 

0.  Quart  sans  millhime. 

*  GENEVA.  CIVn  AS. 

Elu  (le  Genève  siirinoiili'  de  l'aii^le  (rEinpiie. 

Kev.  senililable  i\  celui  du  u"  S. 

Poids  ls''"-,020.  -  Mod.()',(nX.        l'.ill.  —  INIus.'ede  Geuève. 

Ces  deux  pièces  oui  piolialdeui»  ni  ('h'  (Muises  avaul  l'ordonnance  de  loi^. 

H).   Quart  fans  millcsime. 

*  GENEVA    *    (JVITAS    * 

Ecu  de  Genève  surmonlé  de  Taiiile  d'Empire. 

Uev.  POST    o    TENEP.PiAS    o    EV\    o    G    o 

Croix  pallée  et  lourchée. 

Poids  0'™  ,770.  —  Mod.  ()'"  ,01X5.        P>ill.  —  Musée  de  Genève. 

1 1 .   Quart  sans  millésime. 

Semlilablc  à  celui  du  n"  10. 

Rev.  POST    *    TENERPiAS    *    EVX    *    G    * 

Croix  pallée  et  i'ourchée. 

Poids  0'™-,720.—  Mod.  0"',019.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  Maurice  Girod,  à  Genève. 

I'2.   Quart  sans  milli'sime. 

.  GENEVA    *    .    *    CIVITAS. 

Ecu  de  Genève  surmonlé'  de  l'aii^le  d'Empire. 

Rev.  POST.  TENEBUAS.  EV.  G 

Croix  pallée  el  fourchée. 

Poids  0'™-,770.  —  Mod.  0"',0I7.  —  Bill.  -  (-oll.  de  M.  M.  Girod. 

Malgré  l'abrévialion  EV.,  (pii  rap|ielle  EVCEM.  celte  pièce,  par  son  style,  est 

probablement  postérieure  à  répo([ue  où  EVCiE.M  tut  remplacé'  par  EVX. 

239 


184  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

13.    (Jiiarl  sans  niill/'siinc. 

.  GENEVÂ.  CIMTAS. 

Ècii  de  Genève  sui'iiionlé  île  l'yigle  d'Em|tire. 

Rev.  POST.  TENEBUÂS.  LVX.  B. 

Croix  patlée  et  foiirchée. 

Poids  (>'M8().  —  Mod.O",OI7.  —  lîill.  -  Coll.  de  M.  Paul  .Marin,  à  (;enève. 

.\  cause  du  style  et  du  poids  des  ii"  10,  li  et  12,  (pic  nous  venons  de 
décrire,  on  peut  admettre,  selon  toutes  |)rol)aliilil('s  (pTiis  ont  cli'  émis  après  l'or- 
donnance de  1542  et  avant  C(>lle  de  15i8.  Ee  n'  13,  qui  porte  la  marque  des  frères 
Bertlielicr,  lut  ('luis  lors  de  leur  première  mailiisc.  [icndant  l'année  1547,  car, 
s'il  avait  t'It'  émis  pendant  leur  seconde  maîtrise,  en  1551.  il  porterait  ce  millésime. 

Les  quarts  sans  millésime,  qui  portent  la  marque  G,  ont  ('dé  abondamment 
frappés  et  l'on  en  connaît  un  assez  grand  nomi>red(  variantes.  .\ous  pourrions  en 
décrire  davantage,  mais  l'intérêt  qui  s'attache  à  ces  petites  diflV'iences  de  coins  ne 
nous  parait  pas  suffisant  pour  motiver  d'autres  descriptions. 

1  i.  Quarl  sans  miUésime. 

:  GENE\  A.  Cl  Ml  AS. 

ECU  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Enq)ire. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.    ♦    : 

Croix  pattée  et  fou  reliée. 

Poids  0^™-,520.  -  Mod.  ()'"  ,018.  -  Bill.  —  iMusée  de  Genève. 

Ce  quart  lui  l'iappt'  pendant  le  temps  où  Henri  (Jovdaz  se  trouvait  associé  aux 
frères  Berthelier,  soit  du  l(i  janvier  1518  au  23  février  1551.  A  jiartir  du  moment 
où  celle  association  fut  ronq)ue,  les  quarts  ont  tous  un  millésime. 

15.  Quart  de  Jo-'H. 

GENEVA    CIMTAS    1551 

ECU  de  Genève  surmont(''  de  l'aigle  d'Empire. 

240 


DESClill'TIoX    DES   MONNAIES.  185 

Rev.  POST  :  TENEBI5AS  :  LVX  :  (1  : 

Croix  paltée  el  l'ourcliéc. 

Poids  Os™-,640.  —  Mod.  ()'"  ,OîS.  —  P.ill.  ^    Miisir  i\v  Cmève. 

On  connail  pliisicuis  vaiianlcs  de  ccIIl'  iiioniiaic 

id.   Oiiarl  (le  IBo2. 

GENEVA    CIVITAS    1552 

Ècu  de  Genève  siiiinoiiU'  de  l'aigle  d'I'jnpiie. 
Ilev.  POST    TENEBPxAS    LVX    15  : 

Croix  palléc  et  fourchée. 

Poids  0»™,900.  -  Mod.  ()'" ,018.       lîill.  —  C(dl.  de  M.  .M.  (iirod. 

Plusieurs  variantes. 

Le  poids  de  eelle  pièee,  ainsi  (pic  cclni  tlu  n  "  suivani,  est  |)lus  élev('  (pif  le  poids 
des  quarts  prescrit  dans  ronloiinaiicc  de  1548',  ce  ipii  p(»iieiail  à  cioiic  (pic  les 
quarts  de  1552  ont  ('l('  lailh's  d'apics  une  ordoiiiiaiice  (pii  ne  nous  est  pas  par- 
venue. 

17.  Quarl  de  1Sù2. 

Semblable  à  celui  du  n"  16. 

Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  C  : 

Croix  patttîe  et  fourchc'c. 

Poids  0="",860.  —  Mod.  ()"',()18.       Bill.  -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

18.  (Juarl  de  lùo3. 

GENEVA-  CIVITAS    1553- 

Ècu  de  Genève  surmonti'  de  l'aigle  d'Empire. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  17. 

'  Voy.  ci-dessiis,  piigc  80. 

241 


186  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Poids  05™-,600.  —  Mod.  0"-,0l6.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieiii's  variantes. 

in.   (Jiiarl  (le  fo-'iÔ. 

Semblable  à  celui  du  ii    IS. 

Rev.  POST  :  TENEBHAS  :  L\\  :  lî  : 

Croix  pattée  et  l'ourcht-e. 

Poids  0'™-,700.  —  Mod.  ()'"  .OIS.  -  Bill.  —  Coll.  de  M.  V.  Marin. 

Plusieurs  variantes. 

-20.    (Jtuut  de  l-'i-U. 

GENKV.V    CIMTAS    155i 

Éeu  de  Genève  surinonb' de  TaiLib'  (rijii|mv. 
Rev.  semblable  à  eeliii  du  n    11). 

Poids  O^^^eSO.  -  Mod.  0™ ,0175.  ~  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Il  se  pourrait  qu'il  e.xistàt  des  quarts  de  1554  avec  la  signature  de  Goulaz,  puisque 
ce  maître  fonctionna  cette  année-là  à  la  xMonnaie'. 
Blavignac  mentionne  des  quarts  de  1555  et  de  1556. 

-2\.   Qui I ri  de  IHH7 . 

Senddable  à  celui  du  n"  20,  sauf  le  milb-sime  1557 
Rev.  POST  :  TKNEBRAS  :  LVX    G 
Croix  paltée  et  l'ourclK'e. 

Poids  h'""-,550.  —  Mod.  0"\0175.  —  Bill.  —  Coll.  de  la  Sociélé  (riiisloire  et 
d'archéologie  de  Genève. 

Le  poids  de  celle  [lièce  paraît  aïKinnal. 
Blavignac  mentionne  un  ipiarl  de  1550. 

'  Voy.  ci-des.sns.  page  22. 

242 


DESCRIPTinx   DES   MONNAIES.  187 

2:2.   Quart  de  ioOO. 

GENEVA-  CIVITAS-   1500 

Ècu  (le  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST-  TENEBRAS    LVX-  P- 

Croix  pattée  et  fourchée. 

Poids  0^""-,610.  —  Mod.  (r-,0l8.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

23.  Quart  de  I06I. 

Semblable  à  celui  du  n''22,  sauf  1501 
Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  P  : 

Croix  pattée  et  fourchée. 

Poids  0^'"-,720.  —  Mod.  0"'-,017.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

24.  Quart  de  iS62. 

Semblable  à  celui  du  n"  22,  sauf  1502 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  23. 

Poids  0*^'"\780.  —  Mod.  ()'"  ,018.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

Blavignac  mentionne  des  (piarls  de  1570,  1573,  1570,  1580,  1583  et  1587. 

25.  Quart  de  IHSU. 

Semblable  à  celui  du  n  "  22,  sauf  1589 

Rev.  POST-  TENEBRAS    LVX    C    G" 

Croix  pattée  et  fourchée. 

Poids  0^""  ,700.  —  Mod.  0'"  ,010.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieuis  variantes. 

243 


188  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

-m.  Quarf  (h  Iù90. 

Semblable  à  celui  dn  n"  22,  sauf  1590 

Rev.  semlilable  à  celui  du  u"  25. 

Poids  0'™  ,7(30.  —  Mod.  0'"-,016.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

27.  QuatU  de  1S91. 

Semblable  h  celui  du  n"  22,  sauf  1591 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°25. 

Poids  O^^^eOO.  —  Mod.  0"  ,010.  —  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

28.  Quarl  de  ^394. 

Semblable  à  celui  du  n"  22.  sauf  1594 

Rev.  POST    TENKURAS    LVX    © 

Croix  patti'e  et  fourchée. 

Poids  0'™  ,580.  —  Mod.  0"  ,0165.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

29.  Oxarl  de  IS9o. 

Semblable  à  celui  du  n"  22,  sauf  1595 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  28. 

Poids  0'""-,730.  —  Mod.  0"  .010.    -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

30.  Quart  de  1o9Ck 

Semblable  à  celui  du  u°  22,  sauf  1590 

Rev.  seudilable  à  celui  du  u'  28. 

244 


DESCRIPTION   r>KS  MONNAIES.  189 

Poids  0'™\880.  —  Mot].  (>"  ,01(5.  —  Bill.  —  Musée  df  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

PI.  I,  ir  7. 

31.   Qiiarl  <\e  1H9H. 

Senriblable  à  celui  du  n"  '22,  sauf  1598 

Piev.  semblable  à  celui  du  n"  28. 

Poids  08™  ,750.  —  Mod.  0™  ,010.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

82.  (JiKul  (le  1601. 

GENEVA.  CIVITAS.  KiOl.  *  . 
Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.    *    . 

Croix  à  balustres. 

Poids  0^"'-,570.  —  Mod.  0™  ,017.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  I,  n  '  8. 

Plusieurs  variantes. 

Blavignac  a  décrit  celte  pièce  ainsi  que  les  suivantes  connue  des  deniers. 

33.   Qiiarl  sans  millrsime. 

GENEVA  :  *  :  CIVITAS  :  »  : 
ECU  de  Genève  entouré  de  quatre  annelels. 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  M. 
Lettre  G,  gothique,  occupant  le  champ. 
Poids  08™-,560.  —  Mod.  0"-,015.  —  Bill.  —  Musé'c  de  Genève. 
PI.  1,  n"  9. 

Cette  pièce,  qui  paraît  être  unique,  a  du,  comme  nous  l'avons  dit  ',  être  frappée 
en  1601,  à  titre  d'essai. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  82. 

TOME  I.  -40  33 


190  HISTOIllE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

ai.  QiKiri  (le  laon. 
GENEVA.  civiTAS.  ir.or;.  *  . 

Armes  de  Genève  chiiis  un  cercle. 

Ilev.  POST.  TENEBKAS.  LV\    * 

Groix  à  l)alnslres. 

Poids  0""",8Î)0.  —  Mod.  0"',01G.  —  Bill.  -  iMuséede  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

35.   Quarl  (le  liJOS. 

Semblable  à  celui  du  n"  34,  sauf  1608 

Rev.  semblable  à  celui  du  w"  34. 

Poids  0'™,G90.  —  Mod.  0"  ,010.  —  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

30.    Quart  ilr  1609. 

Seml)lable  à  celui  du  n"  34,  sauf  lOOi) 

Rev.  semblable  à  celui  du  w°  34. 

Poids  0^™-,e50.  —  Mod.  0"-,OI(>.       Bill.  -  Musée  de  Genève. 

Celle  pièce  a  élé  surIVappée'. 

IMusieurs  variantes. 

37.   (Juuii  cLe  lUiO. 

Semblable  à  celui  du  n°  34,  sauf  1010 

K<'v.  POSÏ.  TENEBKAS.  LVX.  D. 

Croi.x  à  baluslr(!S. 

Poids  O^^^OOO.  —  Mod.  0" ,010.       Bill.  —  Coll.  de  M.  Albert  Billiel,  à  Genève. 


'   \o\.  ci-(lcs.sii.s,  page  83. 

24G 


DESCRIPTION    DES   MONNAIES.  191 

38.  Quart  fie  16iS. 

Semblable  à  celui  du  n"  34,  sauf  1615 
Rev.  POST    TENEBRAS    LV\    x  • 

Croix  pallée  et  fourchée. 

Poids  0^™-,730.  —  Mod.  O^sOlG.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

39.  Quart  de  10 16. 

Semblable  à  celui  du  n"  34,  sauf  1616 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  38. 

Poids  0'™  ,740.  —  Mod.  0  '  ,016.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

40.  Quart  de  1617. 

Semblable  à  celui  du  n"  34,  sauf  1617 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  T^.  (1. 

Croix  à  baluslies. 

Poids  0'™-,850.  —  Mod.  0'"-,018.  —  liill.  —  Musée  de  Genève. 

41.  Quart  de  1619. 

Semblable  à  celui  du  n"  34,  sauf  1619 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  40. 

Poids  0s™-,660.  —  Mod.  0'"  ,017.    -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

42.  Quart  de  1621. 

GENEVA.  CIVITAS.   1621.  x  .  Légende  peu  dislinclc. 

247 


192  HISTOIRE    MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

Armes  de  Genève  clans  un  cercle. 

Kev.  POST.  TENEBRAS.  LVX    x 

Croix  pattée  et  fourchée. 

Poids  0^-,670.  —  Mod.  0"'  ,017.  —  Bill.  —  iMiisée  de  Genève. 

43.  Frappe  en  or  d\m  quarl  de  1621 . 

GENEVA.  CIMTAS.  1621.  x  . 
Arnnes  de  Genève  dans  nn  cercle. 
Piev.  POST.  TENEBUAS.  LVX.  M. 

Lettre  G,  gothique,  occupant  le  champ. 

Poids  1^-,410.  —  Mod.  0"  ,015.  —  AU.  -  Musée  de  Genève. 

PL  L  n"  10. 

Cette  pièce  représente  probablement  la  frappe  en  oi-  d'un  essai  non  adopté. 


IV.  QUATRE-DENIERS  ' 

ii.   Qualre-deniers  de  KU? . 

GENEVA.  CIVITAS.  1617.  *  . 

Écu  de  Genève. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  *  . 

POVR 

Dans  le  champ    un- 

'       DEN: 

Poids  0^™,760.  --  Mod.  0'"  ,016.  —  Bill.  ~  Musée  de  Genève. 
PI.  Il,  n"  11. 

V.  DEUX-QUARTS  mi  SIX  DENIERS  ou  DEMI-SOI.S  - 

Blavignac  signale  des  deux-quarts  de  1536,  1539,  1551,  1552  cl  1553,  mais, 

'  Voy.  ci-dessus,  iniffcs  8()  cl  S7. 

*  Voy.  ci-dessus,  jiage  74  et  suivantes. 

248 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  l'àà 

comme  nous  l'avons  (lir,  la  inemière  oidoiinaiice,  qui  fasse  nienlion  des  deux- 
quarls  esldii  2  aoùl  1554. 

■45.   Deux-qiiaris  de  loSâ. 

GENEVA  :   +  :  CIMTAS  :   ^  : 
ECU  de  Genève  surmoiUé  de  .1554. 
Rev.  POST  :  TENEBIWS  :  EVX  :  G  : 

Soleil  formé  de  douze  rayons  ondulants,  i)Osé  sur  une  croix  pallée,  fourchée  el 
vidée \  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  F™-,140.  —  Mod.  0"',011).  --  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  II,  n°  12. 

i(i.   Deux-quarls  de  ISSS. 

Semblable  à  celui  du  n"  45,  sauf  1555 
Rev.  POST  :  TENERRAS  :   EVX  :  B  : 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  45. 

Poids  0»'"-,870.  —  Mod.  0™  ,020.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

47.   Deux-quarls  de  Iùù7 . 

GENEVA  :  ^  :  CIVIÏAS  :  ^  : 

Écu  de  Genève  siu'monté  de  .1557. 

Rev.  POSÏ  :  TEN ERRAS  :  LVX    i   E  i 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  45. 

Poids  n™-  —  Mod.  0"-,019.  —  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Rlavignac  signale  des  deux-(|nails  de  1558,  15()0,  1570,  1587,  1501.  1595  et 

'  Voy.  ci-dessus,  piige  7't. 
*  Voy.  ci-dessus,  page  180. 

249 


194  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

159fx  II  iKiiis  |i.ir.iil  fM'ii  |ii(»lt;ilili'  {\n\h  cxistoiil.  lovil  ;iii  moins  l;i  |»lii|i;irl  (loiilre 
eux. 

48.   Deit.i-fj)i(irls  (le  lo97 . 

GENEVA.  CIVITAS.  x  . 

Écu  de  Genève  siirnionli'  de  1597. 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  ©  . 

Le  resle  semblable  au  revers  du  n"  i5. 

Poids  F™  —  Mod.  0"',0i8.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

i9.   Deux-quarts  de  ^597. 

Semblable  à  celui  du  n"  48,  sauf  1597 
Rev.  POST.  TENEBRAS,  LVX.  ©  . 

Soleil  formé  de  buit  rayons  ondulants,  posé  sur  une  croix  paltée,  Iburcbée  et 
vidée.  Au  centre  du  soleil  el  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  0^-"  ,990.  —  Mod.  0»  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

50.  Oeux-cjuarls  de  /o\9S. 

Semblable  à  celui  du  n"  48,  sauf  1598 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  i9. 

Poids  0^™  ,990.  —  Mod.  0™-.OI8.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

51.  Iknx-quaris  de  1599. 

Semblable  à  celui  du  n"  48,  sauf  1599 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  49. 

Poids  1^™  ,190.  —  Mod.  0'",018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

250 


DKsrinrTiox  dks  monnaies.  195 

Plusieurs  variaules. 

Blavignac  signale  des  (ipux-f|ii.nis  de  HiOO.  1(101  cl  \('>{)'-2.  Nous  ne  savons  s'il 
les  a  vus. 

52.  l)cn:i-(juarls  de  HJ05. 

Scniblalile  à  celui  du  u"  iX,  sauf  1003 

Rev.  POST.  TENEHUAS.  LVX  x 

Le  reste  semblable  au  revers  du  u°  49. 

Poids  l'^"^MO.  ^  Mod.  0"  ,018.  —  Bill.  —  IMusée  de  Clenève. 

Plusieurs  variantes. 

53.  Deux-qnarls  de  i()04. 

Semblable  à  celui  du  n"  18,  sauf  1604 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  x  . 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants,  posé  sur  une  croix  iialtée,  fourcliée  et 
vidée.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  11  S 

Poids  ls™,100.  —  Mod.  0"  ,019.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  II,  n"  13. 

Plusieurs  variantes. 

Blavignac  menlionne  (b's  tleu\-(|iiarls  de  KiOC»,  KiOT,  I(i08  et  KiO'J. 

54.  Deux-qiiurls  de  1610. 

Semblable  à  celui  du  n"  48,  sauf  IGIO 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LUX.  D  . 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  53. 

Poids  ls™,040.  —  Mod.  0"'-,0185.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Blavignac  mentioime  un  deu\-(i\iarts  de  Kil  I. 

251 


196  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

55.   Deux-quntis  dr  16/2. 

Semblable  à  celui  du  u"  48,  sauf  l(»i2 

Kev.  POST.  TENEBRAS.  EVX.  G  . 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  53. 

Poids  l^'^OSO.  —  Mod.0"',018.  —  Bill.  —  Musôede  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

50.    Deiix-qiuiris  dr  liilÔ. 

Semblable  à  relui  du  n°  48,  sauf  1013 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  55. 

Poids  0^  ,780.  —  Mod.  (r  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

57.  Deux-quarh  de  IG14. 

Semblable  à  celui  du  n'  18,  saut  1014 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  C  . 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  53. 

Poids  0»""  ,930.  —  Mod.  0™  ,0185.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

58.  Deux-qmuis  de  l6iA. 

Semblable  à  celui  du  n"  57. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  G  • 

Le  reste  scmblabb;  au  revers  du  n"  53. 

Poids  l^™-,020.  —  Mod.  0'"-,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

252 


DESCRIPTION    DKS    MONNAIES.  191 

59.  Deux-quarts  de  1615. 

GENEVA.  CIVITAS.  *  . 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  1615 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  58. 

Poids  1^™,050.  —  Mod.  0"',0185.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

GO.  Deux-quarts  de  1616. 

Semblable  à  celui  du  n°  59,  sauf  1616 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  58. 

Poids  0^™  ,950.  —  Mod.  0"-  ,019.  ~  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

61.  Deux-quarts  de  1617. 

Semblable  à  celui  du  n°  59,  sauf  1617 

Rev.  POST.  TENEBKAS.  LVX.  W.G  . 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  53. 

Poids  l^™  ,070.  —  Mod.  0'"-,020.  —  Bill,  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

()!2.   Deux-quarts  de  1618. 

Semblable  à  celui  du  n"  59,  sauf  1618 

Rev.  semblable  à  celui  du  n'Mîl. 

Poids  OS™  ,860.  —  Mod.  0'"  ,0185.  —  l'.ill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

TOMK    1.  ~ôi)  34 


198  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

63.  Deux-quarts  de  1619. 

Semblable  à  celui  du  n"  59,  sauf  1619 

Rev.  semblable  à  celui  du  a'  61. 

Poids  0^™  ,940.  —  Mod.  O'-'^Oig.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


6-4.  Deux-quarts  de  1619. 

GENEVÂ.  CIVITAS.  x  . 

ECU  de  Genève  surmonté  de  169  {sic). 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  61. 

Poids  0=™-,950.  —  Mod.  0"-,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 


65.   Deux-quarts  de  1619 

Semblable  à  celui  du  n°  63. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  N>  . 

Soleil  formé  de  liuit  rayons  ondulants,  posé  sur  une  croix  pattée,  fourchée  et 
vidée.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  II  S 

Poids  0^"',900.  -  Mod.  0™,0I9.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 


66.  Deux-quarts  de  1620. 

Semblable  à  celui  du  n"64,  sauf  1620 

Rev.  semidable  à  celui  du  n°  61. 

Poids  1^™ ,040.  —  Mod.  0'",019.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève 

Plusieurs  variantes. 


254 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  199 

67.  Deux-quarls  de  1620. 

Semblable  à  celui  du  n"  66. 
Rev.  POST.  ÏENEBRAS.  I.VX.  P.  G.  ' 
Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  65. 

Poids  0^"'  ,950.  —  Mod.  0"'  ,019.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 
Blavignac  siguale  des  deu.v-quarls  de  1621.  1630,  1631,  16M,  1633,  I63i, 
16i0  el  1644,  de  l'existence  desquels  nous  doutons. 

68.  Deux-quarls  de  i64o. 

GENEVA.  CIVITAS.  *  . 

Écu  de  Genève  surmonté  de  1645 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  B  . 

Le  reste  semldable  au  revers  du  n"  65. 

Poids  0^™,690.  —  Mod.  0" ,018.  ~  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

69.  Deum-quarls  de  1646. 

Semblable  à  celui  du  n"  68,  sauf  1646 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  68. 

Poids  0'™  ,720.  —  Mod.  0'"-,018.  —  Bill.  —  Mus.  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

70.  Deux-quarls  de  1648. 

Semblable  à  celui  du  u"  68,  sauf  16-48 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  G. 

'  Nous  avons  omis  do  faire  fi),niroi'  lollo  iiiaiMiuo  à  la  pago  2i. 


200  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  65. 

Poids  faible.  —  0"  ,019.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 


71.  Deux-quarls  de  1649. 

Semblable  à  celui  du  u"  08,  sauf  lGi9 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  70.  La  si|inalure  G  est  posée  sur  un  B  uiai  cflact' 

Poids  0^™-,990.  —  Mod.  0"  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

72.  Deux-quurls  de  16-50. 

Semblable  à  celui  du  n"  68,  sauf  1650 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  M. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  u"  65. 

Poids  0^\810.  —  Mod.  0'"  ,018.  —  Bill  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

73.  Deux-quarls  de  1651 . 

Semblable  à  celui  du  n"  68,  sauf  1651 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  72. 

Poids  0^  ,710.  —  Mod.  O""  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


74.  Deux-quarls  de  i6S2. 

Semblaide  à  celui  du  n'CS,  sauf  1652 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  72. 

Poids  0^"  .700.  —  Mod.  O""  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

256 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  201 

75.  Deux-qnarls  de  l(io5. 

Semlilalilc  ;i  celui  du  m"  08,  sauf  1653 
Kev.  POST.  TENEBUAS.  LVX.  m  ■ 

Le  reste  semblable  au  rcvcis  du  u"  65. 

Poids  0'^"",950.  —  Mod.  0™,()18.  -    Hill.  -—  iMuséc  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

76.  Deux-qiiarls  de  IG-'ii. 

Semblable  à  celui  du  u"  68,  sauf  I65â 

Rev.  POST.  TENEBUAS.  LVX.  G  .    Légende  |ieii  disliucle. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  u"  65. 

Poids  0^™  ,500.  —  Mod.  0"  ,015.  -  Bill.  —  Coll.  de  M.  M.  (Jirod. 

77.  Deux-quarls  de  I6S4. 

Semblable  à  celui  du  n"  7(5. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  AB  ■ 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  65. 

Poids  0s™-,560.  —  Mod.  0"',015.  —  Bill.  -   Coll.  de  la  Soc.  d'hisl.  etd'arch.  de 
Genève. 

78.  Frappe  en  argent  du  deux-quarts  de  i6oo. 

GENEVA.  CIVITAS.  *  . 

Êcu  de  Genève  surmonté  de  1655 

Rev.  semblable  ;'i  celui  du  u"  77. 

Poids  ls™-,200.  —  iMod.  0'"  ,015.  —  Al\.  —  Coll.  de  M.  Albert  Cuénod.  à  Vovey. 

Blavignac  mentionne  des  deux-quarls  de  1660  et  1662  dont  Texistence  paraît 

douteuse. 

257 


202  ÎIISTOIEE  MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 


70.   Deux-quarts  de  1674. 

GENEV.X    CIVITAS    * 

ÉCLi  de  Genève  suimonlé  de  107 -i 

Rev.  POST  TENEBr.AS  LV.\  .1/ 

SIX 

Dans  le  champ  de.  m 

KHS 

Poids  l^"-,300.  —  Mo(l.(r.()l8.  -  Bill.  —  Mum'v  de  Cniève 

PI.  II.  n°  14. 

Le  poids  de  celte  pièce  est  un  peu  Irop  (orl. 

Plusieurs  variantes. 


80.  J)eux-([H(uis  de  1677. 

GENEVA    *    CI  VIT  AS   * 

Écu  de  Genève  surmonté  de  1677 
Rev.  POST    TEiNEBRAS  LVX-  .E 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants,  posé  sur  une  croix  pallée,  fourchée  et 
vidée,  kn  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  1  II  S 

Poids  l'™,00l.  —  Mod.  0'",()185.  --  Bill.       Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

81.  Deux-quarts  de  1678. 

GEiNEVA  *  CIVITAS  •  1678  ■     Légende  peu  distincte. 

Ecu  de  Genève. 

Rev.  POST-  TENEBUAS  LV\-    K  :     Légende  pou  distincte. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n  80. 

Poids  faible.  -  Mod.  0'"-,017.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

258 


DKSCHII'TIOX    DES    MONNAIES.  203 

8:2.  Deux-quarts  de  16H7. 

GENEVA    *    CIVITAS     Légende  peu  dislincle. 

Ëcu  de  Genève  surmonté  de  .  1687  . 

Rev.  POST    TENEBRAS    LVX    I   E 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants,  posé  sur  une  croix  pattée,  fourchée  et 
vidée.  Dans  chacun  des  quatre  vides  de  la  croix  se  trouve  un  filet  terminé  par  un 
globule.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  failde.  ^  Mod.  ()'"-,016.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes  de  cette  monnaie  sont  connues.  Ainsi,  les  points  qui  entou- 
rent le  millésime  sont  parfois  remplacés  par  une  tleur  à  cinq  pélales,  placée  au- 
dessus  de  ce  millésime  et  entourée  d'ornements  volutes,  l'arl'ois  aussi,  !•■  point 
supérieur  est  seul  remplacé  par  une  Heur  à  cinq  |)étales,  non  acc()m|)agnée  d'orne- 
ments. Les  points  qui  séparent  les  mots  de  la  légende  du  revers  sont  parfois  rem- 
placés par  des  étoiles  à  cinq  pointes. 

83.  Deux-qnarls  de  '1687. 

GENEVA  CIMTAS-  1()87-  Les  iloux  mois  de  la  légende  sont  séparés  par  un 
ornement  volute. 

Écu  de  Genève  surmonté  d'un  ornement  volute. 

Rev.  sendjiable  à  celui  du  n"  82. 

Poids  0^,800.  —  Mod.  0'" ,015.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes.         x 

84.  Deu'X-quarts  de  1688. 

GENEVA  ^  CIViïAS 

Écu  de  Genève  surmontt 

Rev.  semblable  à  celui  du  w"  82. 


Écu  de  Genève  surmonté'  de  ^  l(iS8  ^ 


2.')  9 


204  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Poids  0^™-,650.  —  Mod.  O^^Olfi.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Poole  décrit  un  deux-quarts  de  lfi88  sur  lequel  on  lit  TERRAS 


85.   Frappe  en  rtrqeiU  du  deux-quarls  de  168H. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n  '  81. 

Poids  1*^,050.  —  :Mod.O"'.Oir).  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

On  connaît  plusieurs  variantes  du  deux-quarts  de  1688.  L'une  d'elles  a  les 
points  du  l'evers  remplacés  par  des  étoiles  à  cinq  pointes.  Elle  pèse  0^"'-,640  et 
se  trouve  au  musée  de  Genève.  Le  même  musée  possède  une  frappe  en  argent  de 
cette  variante,  dont  le  poids  est  de  l^™-,050. 

Rlavignac  signale  un  deux-quarls  de  1701. 


80.   Deux-(]ii(irls  de  U02. 

GENEVA  RESP-  1702  Avant  ."I  après  GENE  VA  et  après  RESP-  se  trouve 
un  cœur. 

Écu  de  Genève  surmonté  d'un  soleil. 
Rev.  POST    TENERRAS    LV\    L  E 

Soleil  formé  de  liuit  rayons  ondulants,  posé  sur  une  croix  pattée,  fourchée  et 
vidée.  Dans  chacun  des  quatre  vides  de  la  croix  se  trouve  un  (ilet  termiin''  par  nu 
globule.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  05™-,7;20.   -  Mod.  0"\0I8.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 


87.  Frappe  en  anp'nl  du  deux-quarls  de  1702. 

Le  droit  et  le  revers  sont  send)lables  à  ceux  du  n''8(>. 

Poids  0'™  ,920.  "    Mod.  0'"-,018.  —  AR   —  Mus(-e  de  Genève. 

On  connail  plusieurs  variantes  du  deux-quarls  de   1702,  Sur  l'une  d'elles  on 

voit  GENEVA  RESIM  l*>  Le  soleil  (pii  surmonte  Ti'm  ii  el   le  cœu!'  qui  S(''pare  les 

2(;() 


DESCRIPTION  DES  MONNAIES.  205 

deux  mois  de  la  légende  sont  remplacés  par  des  tierces- feuilles;  sur  une  autre  on 
voit  GENEVA-  RESPUIV  1702.  Le  soleil  surmonte  l'écu  ;  au  revers,  on  lit 
PPOST-  (sic)  TENERRAS-  LVX- 1-  E-  ;  sur  une  autre  enfin,  le  droit  est  semblalde  à 
celui  du  n"  86,  sauf  que  des  points  se  trouvent  avant  et  après  le  millésime,  et  que 
le  soleil  qui  surmonte  l'écu  est  remplacé  par  un  point.  Cette  pièce  qui,  ainsi  que 
les  précédentes,  se  trouve  au  musée  de  Genève,  pèse  1^"°,500  et  représente  évi- 
demment un  essai  de  billon. 

Plusieurs  autres  variantes 

Blavignac  signale  un  deux-quarts  de  1708. 

88.  Deux-quarls  de  1709. 

RESPUBL-  GENEVEN-  17  09. 

Armes  de  Genève  dans  un  cartouche  surmonté  d'un  soleil  formé  de  neuf  rayons 
droits;  le  soleil  sépare  le  millésime. 

Rev.  POST  TENERRAS  LUX-  I  P  D 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants  et  de  douze  rayons  beaucoup  plus  petits. 
Le  soleil  est  posé  sur  une  croix  pattée,  fourchée  et  vidée.  Dans  chacun  des  quatre 
vides  de  la  croix  se  trouve  un  filet  sans  globule.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un 

t-Tl-H 

cercle  I  H  S 

Poids  0s™-,830.  —  Mod.  0"'-,0l6.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

89.   Frappe  en  anjent  du  ileiix-quarts  de  1709. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  88. 

Poids  0'™  ,930.  —  Mod.  0"',0I().  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

90.  Frappe  en  or  du  deux-quarls  de  1709. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n°  88,  saul  *  a|Mvs  RI'.SPLRL  ; 
point  de  filets  dans  les  vides  de  la  croix. 

TOMK    I.  iiOl  35 


206  FIISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Poids  ls™-,44().  —  IMod.  O^^OIGS.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  II.  n"  15. 

91.   Frappe  en  argenl  ihi  denx-quaris  de  1709. 

RESPUBL    GENEUEN    17  09. 

Armes  de  Genève  dans  un  cartouche  sjumonté  d'un  soleil  formé  de  neuf  rayons 
droits;  le  soleil  sépare  le  millésime. 

Rev.  POST   TENEBRAS    LUX    D  ' 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants  et  de  douze  rayons  beaucoup  plus  petits. 
Le  soleil  est  posé  sur  une  croix  pallée,  fourchée  et  vidée.  Dans  chacun  des  quatre 
vides  de  la  croix  se  trouve  un  filet  terminé  par  un  globule.  Au  centre  du  soleil  et 
dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  0'™'  ,730.  —  Mod.  0™  ,015.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Blavignac  mentionne  des  deux-quarts  de  1710  et  1713. 

9:2.  Deux-ijuarh  de  17 1o. 

RESPUBL.  GEXEVEN. 

.\rmes  de  Genève  dans  un  cartouche  surmonté  de  1715  et  d'un  soleil  formé  de 
neuf  rayons  droits;  le  soleil  sépare  le  millésime. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX    l  P  D 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants,  posé  sur  une  croix  patlée,  fourchée  et 
vidée.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  1  H  S 

Poids  0^™-,700.  —  Mod.  O^-.OIG.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

93.   Frappe  en  argent  du  deux-quarts  de  17  lo. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  9'2. 

Poids  l^"-,290.  —  Mod.  0"  ,016  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

'  C/esl  par  oubli  qiif  nous  ii";ivuns  pas  nu'iilinmic  cfllc  maiijiie  df  .Ifaii-l'ii-rre  l)iii(i\('ia\  à  la 
page  -20. 

262 


DESCRIPTION    DES   MONNAIES.  207 

94.  Frappe  en  or  du  deux-quarls  de  17 IS. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  leiix  du  n"  92. 

Poids  ls™-,450.  —  Mod.  0'",01().  —  ALI.  —  Musée  de  Genève. 

95.   Denx-qnarls  de  /7/5. 

KESPMBLI    GENEVEN    17   15 

Armes  de  Genève  dans  un  caitouclie  surmonté  d'un  soleil  formé  par  de  nom- 
breux rayons  droits.  Ee  soleil  sépare  le  millésime. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  92. 

Poids  0^™,850.  —  iMod.  0"  ,0155.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Blavignac  mentionne  un  deux-quarts  de  1716. 

9().   Deux-qunrts  de  1720. 

RESPUBLIG-  GENEVEN-     Légende  peu  distincte. 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  d'un  sob'il  lormi'-  par  de  nom- 
breux rayons  droits.  Le  soleil  sépare  le  millésime. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX-   1720-     Légende  peu  distincte. 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants,  posé  sur  une  croix  paltée,  fourchée  et 
vidée.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  1  H  S 

Poids  0^™  ,670.  —  Mod.  0''-,0155.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  II,  w"  16. 

97.   Deux-quarls  de  1721. 

RESPUB    GENEVE-  17  21- 

Armes  de  Genève  dans  lui  cercle,  surmontées  d'un  soleil  formé  |>ar  de  nom- 
breux rayons  droits.  Le  soleil  sépare  le  millésime. 

263 


208  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  96. 

Poiils  0^""  ,820.  —  Mod.  0"  ,0l().  —  Bill.  —  IMusée  de  Genève. 


98.    /Jeitx-fjnarls  de  17 21 . 

RESPIBLIC    GENEVEN 

Armes  de  Genève  dans  ini  (•('icl(\  sni'monlées  d'un  s()l(^il  Inrnu'  par  de  n(uuhreux 
rayons  droits. 

Rev.  POST  TEAEBRAS  LUX'   1721 

Le  reste  semblable  au  revei's  du  n°  96. 

Poids  0^™,830.  -  Mod.  0"'-,016.  —  Bill.  —  Coll.  de  AL  Cli.  Salis. 

Le  uuisée  de  Genève  possède  une  variété  de  cette  monnaie,  qui  présente  la 
légende  RESPUBLIC.  GENEVENSL 

Poids  0^™  ,700.  —  Mod.  0°  ,016.  -  Bill. 


99.   Frappe  en  argent  du  deux-quarls  de  1721 . 

Le  droit  et  le  revers  sont  semlilables  à  ceux  du  n"  98. 

Poids  Os™-,970.  —  Mod.  0"^  ,016.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

100.    Deu.v-tpmrts  do  1722. 

Semblable  à  celui  du  n"  98. 
Rev.  POST  TEXEBRAS  LUX    1722- 
Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  96. 
Poids  0^«'-,720.  —  Mod.  0"  ,016.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
M.    Cb.  Salis    possède    une  variante   de   cette    pièce    où   se   lil    la    létiende 
RESPUBLL  GENEVEN. 

Poids  05™,7I5.  —  Mod.  0'"-,016.  —  Bill. 

204 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  209 

101.   f)enx-(juarts  de  172S. 

Senibliiblc  à  cckii  du  n"  i)8. 

Rev.  semblaltlc  à  celui  du  ii    100.  s;iuri725 

Poids  0^™-,720.  ^  Mod.0",016.  —  Bill.  —  Musée  de  Geuève. 

102.   Frappe  en  argeni  du  deii.r-</iiarls  de  i72o. 

Le  droit  cl  le  levers  sont  senibialiles  à  ceux  du  u"  101. 

Poids  ls™-,110.  —  Mod.  0'"-,0l6  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

103.   Deux-quarls  de  1726. 

Semblable  à  celui  du  n°  98. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  100,  sauf  17:26 

Poids  Os™,780.  —  Mod.  0'",016.  —  Bill.  —  Mu.sée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

lOi.  Deux-quarls  de  1729. 

Semblable  à  celui  du  n"  98. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  100,  sauf  1729 

Poids  0^»-,750.  —  Mod.  O^^OIG.  —  P.ill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

105.  Frappe  en  argent  du  deux-quarts  de  1729. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceiix  du  n"  104. 

Poids  l'^^JSO.  —  Mod.  0'"-,01().  —  .\R.  —  Coll.  de  la  Soc.  d'bisl.  et  d'arcb. 

de  Genève. 

265 


210  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

lOO.   Deux-tjiKiils  de  1700. 

UESPiniJC.  C.ENEVEN^ 

Armes  de  (jeiit'vc  djins  un  cercle,  siirinonh'cs  iVun  soleil  ronné  par  de  nom- 
breux rayons  droits. 

Ilev.  POST  'lENEHP.AS  LVX    1730- 

Soleil  formé  de  linil  rayons  ondulants,  posé  sur  une  croix  patlée,  fourcliée  et 
vidée.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  1  II  S 

Poids  0'"°-,750.  —  Mod.  0'".01().  —  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

107.  Frappe  en  argent  du  denx-quarls  de  1750. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblaldes  à  ceux  du  n'  10(1 

Poids  l^""-,080.  —  Mod.  0'",0I().  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 


108.   Deux-quaris  de  1750. 

Semblable  à  celui  du  n"  lOf),  mais  sans  la  si|inatiue  5 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  106. 

Poids  O'^'^^SH^  -  Mod.  O'.OK).  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Rlavignac  mentionne  des  deux-quarts  de  1739,  1716  et  1749. 


109.   Deux-quarts  de  17'50. 

RESPLIREIC    GENEVEN- 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  d'un  s(deil  rdiiiii'  par  de  nom- 
breux rayons  droits. 

Rev.  POST  TENERIWS  EUX    1750    G 

200 


DESCRIPTION  DES   MONNAIES.  211 

Soleil  formé  de  seize  rayons  droits  principaux  el  de  seize  plus  pelils  rayons. 
Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  0s™-J50.  —  Mod.  0-,OI6.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 


110.   Deux-quarls  de  17'iO. 

Semblable  à  celui  du  n"  109. 
Rev.  POSÏ  TENEBRAS  LUX    1750    G- 

Soleil  formé  de  nombreux  rayons  droits  à  peu  près  égaux.  Au  centre  du  soleil 
et  dans  un  cercle  I II  S 

Poids  0s™-,810  —  Mod.  O^.OIG.       Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 
PI.  II,  n"  17. 

111.  Frappe  en  argent  du  deux-qiiarls  de  1750. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblaliles  à  ceux  du  n"  110. 
Poids  1^'°  ,060.  —  Mod.  0--,01(l  —  AR.  -  Musée  de  Genève. 


112    Frappe  en  or  du  denx-quarls  de  '17S0. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n°  110. 

Poids  ls™-,030  (sic).  —  Mod.  O-^^Olfl  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

.lenner  mentionne  un  deux-quarts  de  1752. 


1 13.    Deux-quarts  de  i7S4. 


Semblable  à  celui  du  n"  109. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX. 

2G7 


212  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Exersiie    ITSi' 

Soleil  formé  de  six  rayons  droits  el  de  six  rayons  ondiihinls.  Au  (  rnlrc  du  soleil 
et  dans  un  cercle  pointillé  en  crenx  I  H  S 

Poids  0^""-,8-40.  —  Mod.  0'",0U».  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  II.  n"  18. 
Plusieurs  variantes. 

114.   Frappe  en  anjeiil  du  dettax/narls  de  i7S4. 

Le  droit  el  le  revers  sont  sendjlables  à  ceux  du  n"  113. 

Poids  0'™  ,770.  —  Mod.  0'"  ,016.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Gh.  Borgeaud,  à  Genève. 

1  15.   Deux-quarts  parlant  le  millésime  de  I7S6. 

Semblalile  à  celui  du  n"  109. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n    113,  sauf  1756 

Poids  0'™. 790.  —  Mod.  0"M)  16.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  Duval-Plantamour, 
à  Genève. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit',  celte  pièce  porte  |iar  erreui'  le  millésime  1756 
au  lien  de  17()5. 


1  n».    Deux-quarts  de  17S9. 

Semblable  à  celui  du  n'  109. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u    1 13.  sauf  1759 

Poids  0'™-,7lO.  —  Mod.  (r,OI55.  —  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


•   lii  iiiilkV-iiim-  csl  (lil  en  p\eii.'iio,  liiisi]ii('.  \\\;u'(-  au  lias  de  la  pii'i;f.  il  ne  lail  pa.s  suite  à  la 
légende. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  78. 

268 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  213 

117.  Frappe  en  argent  du  deux-quarts  de  1759. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  \\°  116. 

Poids  F™-,020.  —  Mod.  O^^OISS.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Cb.  Borgeaud. 

Blavignac  mentionne  un  denx-quaris  de  1760. 

118.   Deux-quarts  de  1762. 

Semblable  à  celui  du  n"  109. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  113,  sauf  1762 

Poids  0"™,610.  —  Mod.  0"' ,0155.  —  Rili.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

119.  Frappe  en  argent  du  deux-quarts  de  1762. 

Le  droit  et  le  revers  sont  scmblalilos  à  ceux  du  n"  118. 

Poids  0^™,820.  —  Mod.  0™-,0155.  —  ÂR.  —  Musée  de  Genève. 

Jenner  mentionne  un  deux-quarts  de  1761. 

120.    Deux-qiuirts  de  176-i. 

Semblable  à  celui  \\v\  u"  109. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  113,  sauf  1765 

Poids  O'^'^^SIO.  —  Mod.  0"',0I55.  -    Bill.       Mnsée  (b>  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


121.    Dcu.T-qiuirls  de  176(1. 

Semblable  à  celui  du  n    109. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  1 13,  sauf  1766 

TrrniK    I.  -j\».'  ou 


214  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Poids  0"™-,700.  —  Mod.  ()'" ,()!(;.  —  liill.  —  Coll.  de  M.  A.  Gcssikm-,  ;i  W-kIimisiIi- 
wyl  près  Zurich. 

122.    Deux-quarls  de  17(19. 

Semljlalde  à  celui  du  n"  109. 

Rev.  semlilablo  à  celui  du  u"  113,  sauf  IKiO 

Poids  0»™  ,820.  —  INIod.  0"'  ,016.  —  Bill.  -  Mus.'-e  de  (".cnèvo. 

Plusieurs  variantes. 

123.  Frappe  en  argent  du  deux-quarls  de  1760. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  u"  122. 

Poids  O^-^^STO.  -  Mod.  O^^OIG.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Ch.  Borgeaud. 

124.  Deux-quarls  de  1770. 

Semblable  à  celui  du  n"  109. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  1 13,  sauf  1770 

Poids  0'"^"-,730.  —  Mod.  ()"■, 0155.  —  Bill.  —  Mustr  de  Cenèvc. 

Plusieurs  variantes 

125.  Deux-quarls  de  1773. 

Semblable  à  celui  du  n"  109. 

Rev.  semblable  à  celui  du  \f  1 13,  sauf  1775 

Poids  0^"'-,()80.  —  Mod.  0"'  ,0155.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

12<).    Deux-quarls  de  1776. 

SiMublable  à  celui  du  n"  109. 

270 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  •  215 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  113,  sauf  1776 

Poids  0''™-,680.  —  Mod.  0'"  ,0155.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

127.   Fnippe  en  (injciil  du  dcax-ijitarts  de  1776. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  126. 
Poids  0^™  ,900.  —  Mod.  0"  ,0155.  -  AR.  —  Coll.  de  M.  C.  Baillard,  à  Reignier 
(llaule-Savoie). 

128.   Deux-qmirls  de  f78ù. 

RESPLIBLIC    GENEVEN- 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmonb'H's  d'un  soleil  foruK'  par  denondiri^ux 
rayons  droits. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX. 

Exergue  -1785 

Soleil  formé  de  sept  groupes  de  rayons  séparés  les  uns  des  autres  par  un  rayon 
pointillé.  Au  centre  du  soleil  I  H  S 

Poids  0^^,730.  -  Mod.  0"  ,0155.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  II,  n°  19. 

Plusieurs  variantes. 

129.  Frappe  en  arçjcnl  du  deux-quarts  de  i78S. 

Le  droit  et  le  revers  sont  presque  semblables  à  ceux  du  n"  128. 
Poids  is™,340.  —  Mod.  0"-,0l6.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

130.   Frappe  en  nr  du  deux-quaris  de  I7HS. 

Le  droit  et  le  revers  sont  presque  semltlables  à  ceux  du  n"  128. 

Poids  1^™  ,650.  —  Mod.  0™  ,016.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

271 


216  .  IIISÏOIRK    MONKTAIKK    IIK    GENÈVE. 

131.   Deux-quarts  (Je  i7SS. 

Seiiil)laltl«'  à  celui  du  ii'  128,  sauf  1T8S 

Rev.  POST  TENEBUAS  EUX 

Exergue  -1788 

Soleil  turiiié  de  huit  rayons  droits  el  de  liiiil  rayons  ondnlanls.  An  centre  dn 
soleil  el  dans  un  double  cercle  1  II  S 

Poids  0'"",710.  —  Mod.  O^'^OIO.  —  Bill.        Musée  de  (Jenève. 

On  connaît  plusieurs  variantes  de  cette  nKiiinaie;  une,  entre  autres,  a  un  (mint 
au  centre  du  soleil  dn  droit. 

132.   Frappe  en  argent  du  deux-ijuarts  de  I7S8. 

Ee  droit  et  le,  r(!vers  sont  seniblaldes  à  ceu.\  dn  n"  131. 
Poids  l'î™-,200.  —  Mod.  ()'"  ,()l().  —  AB.  —  Musée  de  Genève. 

133.  Frappe  en  or  du  deux-quarts  de  i7S8. 

Semblable  à  celui  dn  n'  131,  sauf  un  point  an  centre  dn  soleil. 

Uev.  semblable  à  celui  dn  n"  131. 

Poids  1^™  ,7iO.  —  Mod.  0"  ,0165.  —  AE.  —  Musée  de  Genève. 


VI.  HUlT-DK.MKliS' 

131.  Huit-deniers  de  1017. 

GENEVA    GIVITAS    Mil 7    ie  • 

Ècu  de  Genève. 


Voy.  ci-dessus,  pages  8o  el  86. 

070 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  217 

Rev.  POST    TENEBIWS    LVX    * 

PO  vu 
Dans  le  chamn  v  1 1 1 

'       DEN: 

Poids  1"™,090.  —  IMoil.  ()'" ,019.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  II,  11"  20. 
Plusieurs  variantes. 


135.   Huil-deniers  de  161  S. 

Semblable  à  eelui  du  n"  I3i,  sauf  1018 

Rev.  semblable  à  eelui  du  n"  134. 

Poids  ls""-,070.  —  Mod.  O'^OIO.  —  Bill.  —  iMusi-e  de  (Jcnèvc. 

Plusieurs  variantes. 

130.    UuU-deniers  de  I(i20. 

Sendjiable  à  celui  du  n"  134,  sauT  1()20 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  134. 

Poids  1^™,020.  —  Mod.  0" ,019.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


vil.  THOIS-QUARTS  ou  NEUF  DENIERS  ciu  l'ARPAILLOLES  ' 

Blavignac  mentionne  des  Irois-quarls  de  1550,  1551,  1552  et  1555,  dont  l'exis- 
tence nous  paraît  problématique. 

137.   Trois-quarls  de  ISS7. 
GENEVA  :  CIVITAS  :   1557  * 

'  Voy.  ci-dessu.s,  page  GG  el  suivanlcs. 


218  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Ècii  de  Genève  dans  un  trilobé  ;'i  double  bande. 

Uev.    POST  TENE  BRAS  LVX-  G 

Ci'oix  pallée  coupant  la  b'i-cnde,  posée  sur  un  (piadrilobe  à  double  bande 

Poids  h™, 490.  —  Mod.  0'",()215.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  II,  n°2l. 

Plusieurs  variantes. 

138.    'l'rois'fjiKirls  de  /->>S. 

Semblable  à  celui  du  n°  137,  sauf  1558 

Uev.  POST  TEÎSE  BBÂS  LV\    G 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  137. 

Poids  ls™-,3iO.  —  iMod.  0"  ,022.  —  Bill.    -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


139.   Trois-qitarls  de  /ôo'.9. 

Semblable  à  celui  du  n°  137,  sauf  1559 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  138. 

Poids  ls'",690.  —  Mod.  0"-,021.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


1  iO.    Trois-qitarls  de  1oô9. 

GENEVA  :  GIVITAS  :  1559  * 

Ècu  de  Genève  dans  un  trilobé  à  doulile  l)ande. 

Rev.  POST  TENE  BRAS  LV.X  x  V 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  137. 

Poids  l^'"-,580.  —  Mod.  0"-,0220.  —  Bill.  —  .Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

274 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  219 

141.  Trois-qitarls  de  1SG0. 

GENEVA  :  CIVITAS  :  1560  * 

ECU  (le  Genève  dans  un  Irilobe  à  double  hande. 

Rcv.  POST  TENE  BRAS  LVX    P 

Le  resle  semblahlc  au  revers  du  n"  137. 

Poids  1^™  ,480.  —  Mod.  0'"  ,0!22.  —  P,ill.    -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

142.  Trois-quaiis  de  1S6i . 

Semblable  à  celui  du  n"  141,  sauf  1501 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  141. 

Poids  ls™-,420.  —  Mod.  0'"-,021.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

143.  Trois-quarls  de  1576. 

GENEVA    CIVITAS    1570  * 

Écu  de  Genève  dans  un  Irilobe  à  double  bande. 

Rev.  POST  TENE  BRAS  LVX   G 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  137. 

Poids  1^™  ,570.  —  Mod.  0™  ,022.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

144.  Trois-quarls  de  1577. 

GENEVA-  CIVITAS    1577  « 

Ècu  de  Genève  dans  un  trilobé  à  double  bande. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  143. 

Poids  1^™  ,430.  —  Mod.  0'"  ,0225.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

275 


220  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Plusieurs  variantes. 

RIavignac  signale  un  trois-quarls  de  1578. 

145.  Trois-quarls  de  hWO. 

GENEVA     CIVITAS  :  1590  * 

Écu  de  Genève  dans  un  trilobé  à  double  bande. 

Rev.  POST  TENE  RRAS  LVX    © 

Croix  pattée  coupant  la  légende,  posée  sur  un  quadrilobe  à  double  bande  dont 
les  lobes  sont  intérieurement  réunis  par  des  globules. 

Poids  l^-,290.  —  Mod.  O-^^O^O.  —  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes.  Sur  certains  exemplaires,  il  semblerait  que  la  marque  soit  G 
et  non  pas  (h,  mais  ces  exemplaires  étant  frustes,  nous  ne  pouvons  l'aflnmer. 

146.  Trois-quarls  de  iô9I. 

Semblable  à  celui  du  n"  145,  sauf  1591 

Rev.  seudilable  à  celui  du  n"  145. 

Poids  ls™-,3!20.  —  Mod.  0'"  ,0190.  —  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

1  17.    Trois-quarls  de  1S9'2. 

Semblable  à  celui  du  ii'  115,  sauf  1592 

Piev.  semblable  à  celui  du  n"  1  i5. 

Poids  l'^™,i80.  —  Mod.  0' ,0205.        Rill.    -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

148.   Trois-quarls  de  i592. 

Semblable  à  iclui  du  u"  1  i7. 

276 


DESCRIPTION   r)î:s   MONNAIES.  221 

Rev.  POST  TENE  BRAS  EVX    © 

Croix  paltéc,  coupant  la  légonde,  posée  sur  un  quadrilobe  à  double  bande  dont 
les  lobes  sont  intérieurement  r('unis  par  des  gloliules. 

Poids  ls™-,370.  —  Mod.  0"-,OI9.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

149.   Trois-quarls  de  1595. 

GENEVÂ-  CIVITAS    1593 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  148. 

Poids  l*5™-,070.  —  Mod.  0"  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Wintertbour. 


150.   Trois-quarts  de  i39i. 

Semblable  à  celui  du  n"  149,  sauf  1594 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  149. 

Poids  1^  ,070.  —  Mod.  0"  ,020.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  III,  n"  22. 

Plusieurs  variantes. 

151.  Frappe  en  arqenl  du  Irois-quarls  de  l^iOi. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  150. 

Poids  is™,l70.        Mod.  0"',020.  —  AR        iMusi-e  de  Genève. 


1 52.   Trois-quarls  de  1-S9S. 


Semblable  à  celui  M\  u"  149,  sauf  1595 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  1 19. 

277 


222  HlSTOffiE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Poids  1=™-.300.  —  Mod.  0'"  .010.  —  Rill.        Musée  de  Genève. 
IMiisiciiis  v;ii  i.inles. 


153.    Trnis-(iu(iils  de  /■')!>(). 

Soiiiblable  à  celui  du  ii    1  iO,  sauf  I50() 

Rev.  seinlilalile  à  celui  du  ii    IV,). 

Poids  I'"",010.  —  Mod.  0"-,OI9.  —  Fîill.    -  Mns.'-e  de  (;enève. 

Plusieurs  vaiianles. 

Hlavi»;nac  menliomie  nu  liois-(|uarls  de  1507. 

I5i.    Tr(>is-(jii(irls  (le  lo9S 

Semblable  à  celui  t\u  u"  1 19.  sauf  1598 

Rev.  semblable  à  celui  du  u    I  i9. 

Poids  l^™,i60.  —  Mod.  ()-,OI9.        Bill.    -  Musée  de  Genève. 


155.   Tr()is-(jii(iils  (le  lo99. 

Seudilalde  à  celui  du  n    I  19,  saui'  1599 

Rev.  semblable  à  celui  tlu  n"  1  i9. 

Poids  1^"".190.    "  Mod.  0'", 019  -^  Rill.  —  Mumm'  (b-  Genève 

Plu>icui>  variantes. 


15(î.    Trois-quarls  df  1601. 

Semblable  à  celui  du  u"  I i9,  sauT  HiOl 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  l  i9. 

Poids  1^"",310.  —  .Mod.  0"  .019.  —  Bill.  —  Musée  de  Bàle 

Blavignac  menliouue  un  Uois-(juaits  de  1010. 

278 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  223 

157.  Trois-quarls  de  1612. 

GENEVA    CIVITAS    1612 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  de  l'aigle  d'Em|)ire. 

Rev.  POST  TEiNE  BRAS  LVX    G 

Croix  padéc,  coupant  la  légende,  posée  sur  un  quadrilol)e  à  double  bande  dont 
les  lobes  sont  inlérieuremcnl  r(''unis  par  des  globules. 

Poids  1»™  ,100.  Mod.  O-^OIS.  —  Bill.  —  Coll.  de  la  Soc.  d'hist.  et  d'arch.  de 
Genève. 

158.  Trots-quarts  de  1615. 

Semblable  à  cehii  du  n"  157,  saut'  1613 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  157. 

Poids  F™, 010.  —  Mod.  0",01î).  —  liill.—  Miis('-c  (W  (ienève. 

RIavignac  mentionne  un  trois-(|uarls  de  1014. 

159.  Trots-yitarts  de  16 1(1. 

Semblalile  à  celui  dn  n"  157,  saut  llilC) 
Rev.  POST  TENE  RUAS  LVX.     Légende  peu  dislinclc. 
Croix  paltée,  coupant  la  légende,  posée  sur  un  (pia(lrib)lM!  à  double  bande  dont 
les  lobes  sont  intérieiucnient  réunis  par  des  globules. 

Poids  P™,080.  --  Mod.  0" ,011).  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

KiO.    J'rois-qutirls  de  161/. 

Semblable  à  celui  du  n"  157,  sauf  1017 
Rev.  semblalile  à  celui  du  n"  159. 

Poids  0"™-,910.  —  Mod.  0'"  ,019.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

279 


224  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

IGl.   Ttois-quaris  rie  1619. 

GENEVA    CIVITAS    1619 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surnionli-es  de  l'aigle  (rEni[)ire 

Rev.  POST  TENE  BUA8  LVX-  N'. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  159. 

Poids  Os™-,910.  —  Mod.0'",018.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Blavignac  mentionne  des  trois-quarls  de  1030  et  1033. 

102.   Trois-quarls  de  1654. 

Semblable  à  celui  du  n    101,  sauf  1034 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  159. 

Poids  1^™,0I0.  -  iMod.  0'",019.  -    Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

163.   Trois-quarls  de  1656. 

Semblable  à  celui  du  n"  101,  sauf  1030 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  159. 

Poids  l^^'^^OiO.  —  Mod.  0"-,019.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 


164.   Trois-quarls  de  1657. 

Semblable  à  celui  du  n"  101,  sauf  1037 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  159. 

Poids  l5™-,230.  —  Mod.  0'",()I9.        j'.ili.   -  Musée  de  Genève. 


280 


DESCRIPTION   DES   MUXXAIES.  225 

165.   Trois-qtiarls  de  IG-il. 

GENEVA-  CIVITAS-   l()5i      Lc'geiulo  1res  fllact'e,  surtout  le  iiiilir-siini"  qui 
pourrait  bieu  être  103i. 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surinonlées  de  l'aii^le  d'Empire. 
Rev.  semblable  cà  celui  du  u"  1511. 

Poids  faible.  —  Mod.  0'",0185.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  A.  liilliet. 
Blavliinac  signale  des  trois-quaits  de  1054,  1001,  1071  et  1077. 

100.   Trois-qttarls  de  1678. 

GENEVA      *      GIMTAS    1()78 
Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  de  * 
Uev.  I»0ST    TENEBUAS    EVX    I   E 

Le  reste  semblable  au  revers  du  u"  151J,  sauf  nue  croix  plus  courte  cl    *   au 
centre  de  la  croix. 

Poids  0'""-,800.  —  Mod.  0""  ,019.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  111,  n"  23. 

On  connaît  plusieurs  variantes  de  celte  monnaie;  l'une  d'elle  a  une  croi.x  libre. 

1()7.   Truis-quarls  de  1708. 

GENEUA  RESPUB 
Exergue  au-dessous  d'un  liait   1708 
Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 
Rev.    POST  TENEBRAS  LUX 
Exergue  1  •  M 

Croix  paltée  el  ajourée,  dans  un  quailrilobe  à  double  bande  d(tul  les  lobes  sont 
intérieurement  réunis  par  des  tierces-feuilles. 

Poids  0^™  ,890.  —  Mod.  0"  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

281 


226  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

PI.  m.  11"  24-. 

On  connaît  plusieurs  varianlos  do  celle  monnaie;  l'une  d'elles  porle  un  point 
après  (jENEUA  et  des  points  au  lieu  de  tierces-feuilles,  au  revers. 

1G8.   Frappe  en  aryrni  du  Irols-qiiarts  de  IJOS. 

Ij'  droit  et  le  revers  sont  send)lables  à  ceux  du  n"  UiT. 
Poids  0^,890.  —  Mod.0"'-,018.  -  AR.  -  Musée  de  Genève. 
Jeûner  nienlionne  un  trois-quarls  de  1714. 

169.   Troîs-(]uarls  de  17 lo. 

•RESPUBL    GEiNEVEN 

Exergue  P  P  D     1715 

Armes  de  Genève  dans  un  carlouclie  surmonté  d'un  soleil  à  rayons  droits  el 
ondulants.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  1  II  S  en  lettres  incuses. 

Rev.  POST  TENE  BRAS  LUX- 

Croix  l'euilhie,  volnlée  et  pommetlée,  coupant  la  légende.  Au  centre  de  la  croix 
et  dans  un  cercle  1  II  S 

Poids  0^"-,970.  —  Mod.  0™  ,018.  —  Bill.  —  Mus.'c  de  Genève. 

PI.  m,  u°  25. 

Plusieurs  variantes. 

170.   Frappe  eu  arqenl  du  trois-qnarls  de  17 IS. 

Le  droit  el  le  revers  sont  semidables  à  ceux  du  u"  169. 
Poids  l^-,240.  —  Mod.  0™  ,018.  —  AR.  —  Musée  de  (ienève 

171.    Tniis-ijuaris  de  1700. 

RESPl  BL    GENEVEN    17  30- 

282 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  227 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n"  169. 

Rev.  POST  TENEBUAS  El  X    P  A  C 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  l^™-,040.  —  Mod.  0'"-,018.  —  Bill.  doré.  —  Musée  de  Genève. 

Pi.  111,  ivm. 

172.   Troîs-qitarls  de  1730. 

KESPL  BE-  (iENEVEN-     Légende  peu  distincte. 

Exergue  1730 

Le  reste  semblable  au  droit  du  u"  169. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  171. 

Poids  0^™  ,920.  —  Mod.  O""  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

173.   Frappe  en  argent  du  Irois-qiiarts  de  1730. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n'  172. 

Poids  l^",200.  -  Mod.  0'",018.  -   AR.  —  Coll.  de  M.  Cb.  Borgeaud. 

17i.   Trois-qnarts  de  1731 . 

Semblable  à  celui  du  n"  172,  sauf  1731  La  b'gcnde  et  les  détails  (hi  cbamp  sont 
peu  distincts. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  171.  La  légende  et  les  détails  du  cbamp  sont  peu 
distincts. 

Poids  0^'",820.  -  Mod.  0'",0I7.  ~  Bill.  —  Coll.  de  M.  Cb.  Borgeaud. 

175.   Trois-ijuarls  de  1753. 

RESPIBL    GENEVEN- 

283 


228  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Armes  de  Genève  dans  nn  cartoncbe  surmonté  d'un  soleil  formé  de  rayons 
droits  et  ondulants.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  II  S  en  lellres  incuses. 
Rcv.  POST  TENEBHAS  LUX-  1753     Légende  peu  distincte. 
Aigle  d'Empire  couronné. 
Poids  0'™  ,830.  —  Mod.  0"'  ,017.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

176.   Trfyis-quarls  de  1763. 

Semblable  à  celui  du  n°  175. 

Uev.  semblable  à  celui  du  n°  175,  sauf  17()3 

Poids  0«™-,870.  —  Mod.  0™  ,017.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

177.  Frappe  en  nrçjeni  du  Irois-quaris  de  17 (iS. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  170. 
Poids  1^""  ,400.  —  Mod.  0"  .017.  —  .\B.  —  Musée  de  Genève. 

178.   Trois-quaris  de  1775. 

Semblable  à  celui  du  n"  175. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  175,  sauf  1775 

Poids  0"""-,OiO.  —  Mod.  0"  ,018.        Bill.        Mus.'r  de  (Genève 

Plusieurs  variantes. 

170.   Frappe  en  ar<p'Ul  du  Irois-ijiKirls  de  1775. 

Le  droil  cl  le  revers  sont  seinlilables  à  ceux  du  u"  178. 

Poids  L"",Oλ0.        Mod.  (r,018.        AB.    -   Musée  de  r.cuève. 

180.   Trois-qiKirl.^  de  17H5 

.  BESPl  BL    G  EN  E  YEN- 

284 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  229 

Armes  de  Genève  dans  nn  cailonche,  surmonlées  d'un  soleil  formé  de  rayons 
droits  et  ondulants.  Le  soleil  est  ajouré  en  cercle. 
Rev.  POST  TENEBRAS  LUX    17  85 
Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  0^™-,850.  —  Mod.  0"'  ,017.  -  P.ill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 


181.   Frappe  m  arijeni  (la  irois-quaris  fie  17SS. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n°  180,  sauf  qu'entre  les  deux 
têtes  de  l'aigle  se  trouve  la  lettre  E  incuse,  qui  paraît  avoir  été  ajoutée  postérieure- 
ment à  la  frappe. 

Poids  1^""  ,090.  —  Mod.  O-^^OH  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 


VIU.  SOLS  ' 

182.  Sol  (le  ISoG. 

Rev.  POST-  TENERRAS-  LVCEM  ♦   1536  ♦      Légende  peu  distincte. 

ECU  de  Genève  surmonté  de  GENEVA;  le  vol  du  demi-aigle  est  abaissé. 

Rev.  Mllll-  SESE-   ELECTET-  OMNE-  GNV  ♦      Légende  peu  distincte. 

Croix  feuillue,  portant  en  co'iu-  1  II  S 

Poids  l^™-,i20.  —  Mod.  0'", 021.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  m,  n"  27. 

Cette  rare  monnaie  a  é'té  [trise  pom-  un  (|uarl  \\:\v  Rlavigiuic.  Connue  nous 
l'avons  dit',  à  cause  du  tilre  et  du  [toids,  elle  ne  peut  être  classée  que  parmi  les 
sols. 

'  Voy.  ci-dessus,  jinge  (i'.)  cl  siiivniilcs. 
^  Voy.  ci-dessus,  iiage  7(). 

285  38 


230  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 


183.  Sol  ,lr  loôf). 


GENEVA  *  CIMTAS  *   15  39  * 

Ècii  (le  (ienèvo  surmonlé  (h;  l'aigle  d'Emiiire  (|iii  coiiim'  le  milh'siint';  le  vol  des 
aigles  est  abaissé. 

I\ev.  POST  *  TENEBRAS  »  LVCE  »  V.  * 

Croix  palli'e,  Iburcliée  ol  vidée  '. 

Poids  l^™-,850.  —  Mod.  0"-,()2i.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  III,  11"  28. 

On  connail  plusieiiis  variantes  de  celte  monnaie.  L'une  d'elles  porte 
GENEVA  :  GIVIT.XS  °  15  39  :  et  au  revers  POST  *  TENEBKAS  *  LVCEM 
La  lé'iiende  est  en  |>aili('  effacée.  Elle  a  un  poids  de  i^™,720  et  un  module  de 
0'°\d"M;  elle  est  de  billon  et  appartient  à  M.  P.  INIarin,  à  Genève. 

184.  Solde  io40. 

GENE  VA  *  CIMTAS  *  15i0  + 

Eco  de  Genève;  le  vol  du  demi-aigle  est  abaissé. 

Bev.  POST  *  TENEBBAS  *  LVCEN  + 

Croix  paltée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  1^"  ,780.  —  Mod.  (r-,023.  —  Bill.  —  Miiscîe  de  Genève. 

PI.  IIL  n"  29. 

Cette  pièce  termine  la  première  série  des  sols  portant  le  milb'sime;  celui-ci  ne 
réapparaîtra  qu'en  1550.  Enire  15i0  et  1550,  un  assez  grand  nombre  de  sols  sont 
Trappes,  pour  la  descriplion  desquels  nous  entrerons  dans  plus  de  détails  que 
d'Iiabilude,  car,  ici,  les  variantes  |)euveiil  avoir  l'importance  de  variétés. 

185.   Sol  S(ms  millhivie. 
*  GENEYA  *  CI  VIT  AS  * 

'  \o\.  ci-ilt'ssiis.  |iag('  180.  11.  1. 

286 


DESCRIPTION    DES   MONNAIES.  231 

Écli  (le  Genève  siinnnrilé  de  l'aigle  d'Empire;  le  vol  des  aigles  est  abaissé. 

Rev.  POST  *  TENEBIUS  *  LVCEN  + 

Croix  patlée,  foiirchée  el  vidée. 

Poids  1^™  ,750.  —  Mod.  O""  ,021.  —  P.ill.  —  Musée  de  Genève. 

Comme  nous  l'avons  dil',  cette  monnaie  dont  on  connaît  plusieurs  variantes, 
doit  avoir  été  frappée  vers  1511  cl  avant  l'ordonnance  de  1542.  On  peut  en  dii'e 
autant  des  (pialrc  sols  suivants. 

186.  Sol  sans  millésime. 

*  GEVENA  .  CIVITAS  *      Légende  peu  distincte. 

Écu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  EVCEM  *  G  * 

Croix  pattée,  foin-chée  et  vidée. 

Poids  ls™-,iOO.  —  Mod.  0"'  ,022.  —  IJill.  —  Musée  de  Genève. 

187.  Sol  sans  miltésiine. 

GENE^'A  .  CIVITAS     Légende  très  eflacée. 

Écu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVCEM  *  G  * 

Croix  pattée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  ls™-,000.  —  Mod.  0"  ,022.  —  liill.  —  Musée  de  Genève. 

188.  Sol  mus  millésime. 

GEBENA  *  CIVITAS  *      Lt'geude  peu  distincte. 
Écu  de  Genève  surmonte''  de  l'aigle  d'Empire. 
Rev.  POST      TENEBRAS  *  LVCEM  *  G  * 


'  Voy.  ci-i-k's.siis,  page  70. 

287 


232  lllbïOlRE    MONÉTAIUE    1»K    GENÈVE. 

Croix  pallée,  fourchée  el  viflée. 

Poids  1^™,550.  —  Mod.  O^^OSÔ.  —  liill.  —  Coll.  de  M.  A.  Ililli.'l. 


181).   Sol  .sans  iiiillr.siiiic. 

MONETA    NOVA  :  CEBENAUVM 
Ecii  (le  Genève  sui'inoiilé  de  l'iiii-le  d'Empire. 
Uev.  POST  TENEBRAS  •  LVCE^I  •  G  ■     Lrg.'iide  |.eii  disliiiclc. 
Croix  paltée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  is™  ,800.  -  Mod.  0™  ,0235.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  A.  Billiel. 
(]es  deux  [)ièces  ont  été  décrites  par  M.  A.  Morel-Ealio';  nous  avons  déjà  dil  ' 
qu'à  cause  du  type  elles  ne  peuvent  avoir  été  frappées  que  par  Henri  Goulaz. 

100.  Sol  sons  milh'slmc. 

*  GENEVA    *  CIVITAS  * 

Ècu  de  (ienève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 
Rev.  POST  ie  TENEBRAS  *  LVX  •   *  G  * 

Croix  pattée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  1="\760.  —  Mod.  0"^-,023.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  III,  11"  30. 

Celle  pièce,  (|ui  indirpic  à  l'essai  un  titre  de  3  dcn.  22  lir.,  a  été  frappée  en 
vertu  de  l'ordonnance  du  30  janvier  1542.  Ee  ly|M'  en  est  di'sormais  immobilisé 
jusqu'en  1022.  On  connaîl  un  assez  grand  nombre  de  variantes  de  ce  n"  190, 
évidemment  frappées  de  1542  à  1540\  mais  nous  jugeons  inutile  {\i'  les  décrire, 
puisque  [)en(lanlce  laps  de  lem|is  les  conditions  de  titre  des  sols  nont  pas  varié. 

'  Mdiiiiiui's   iiii'ililfs  et   niiil<iliiiii.<    iliiliriiiifs,    i\;\]\>i   V liiilii'iili'iir  d'Iiisloin'  li   iriiiilKjiiilcs  suisse,^. 
Onzir'inc  aiiiU'C.  18();).  ii"  4.  p.  (ii.  cl  lii-a^'c  à  pail.  lunch.  iii-S"  i'/iiiicli.  IS(i(i  .  p.  .1. 
-  Voy.  ci-ilcssus.  page  71. 
'  Voy.  ci-des.sus.  page.<  20  et  21. 

288 


T)KS(TîirTIO\    DES    MONNAIES.  258 

11)1.   Sol  sans  milU'simc. 

*  GENEVA  *  ClVn  AS  * 

Ecii  de  Gt'iiève  siiiinonti'  de  l'iiii^lc  (rEmitirc 

llev.  POST    TENEHIIAS    lAX  *  15  * 

Croix  patlée,  l'ouiclirc  cl  vidi'c. 

Poids  Is™-,810  —  Mod.  0"  .02!2.  ~  Bill.  -  Coll.  dr  iM.  IV  .Miiriii. 

Colle  pièce  a  élé  l'iap|tée  dans  l'amiée  I5i7,  |iar  les  lièics  lîcillielier '. 

102.  Sol  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n"  191. 

Rev.  POST  :  TENEHI\AS  :  LVX  :    ♦    : 

Croix  paltée,  fourcbée  el  vidée. 

Poids  ls™-,680.  —  Mod.  0"',023.  —  Hill.  —  Musée  de  Genève. 

On  connaît  plusieurs  variantes  de  celle  monnaie,  ipii  n'a  pu  (Mre  IVapiK'e  (pie 
de  1548  jusqu'en  mai  1550  par  Eranç.-l)an.  el  Pliilib.  Ilerihelier  associés  à  Henri 
Goulaz'. On  voilque,i»ràceauxmarquesdes maîtres, on  peut, de  1540  à  1550,suivi'e 
les  diverses  émissions  des  monnaies  alors  même  qu'elles  n'ont  pas  de  millésime. 

193.  Sol  (le  iorW. 

GENEVA    CIVITAS    1550 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire.  •  .       - 

Rev.  POST  :  TENEI5RAS  :  EVX  :  ♦  : 

Croix  pattée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  1^™,440.  —  Mod.  ()'", 0225.  ^  l'.ill.  -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

'  Voy.  ci-dessus,  pages  20  et  '21 . 

^  Voy.  ci-dessus,  page 'â-l .  ■•  •      •  ■        '"-'      ■  '•    '  ■      ' 

289 


234  HISTOIRE    -MONÉTAIKE    DE    GENÈVE. 

I9i.  Sol  de  lôoi. 

(iENEVA    CIMTAS    1551 

ECU  de  Genève  siirmoiilé  do  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n   193. 

Poids  l^'"-,650.  —  Mo(l.(>",02l5.  —  Dill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Nous  rappelons  que  l'association  des  IVères  Berihelier  avec  llein'i  Goulaz  se 
rompit  le  23  février  1551  et  que,  désormais,  ces  maîtres  se  succédèrent  à  la  Mon- 
naie de  neuf  mois  en  neuf  mois. 

195.  Sol  de  ISnI. 

Semblable  à  celui  du  n"  19i. 

Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  G  : 

Croi.x  pattée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  l^™-,650.  —  Mod.  O-^.O^^.  —  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

196.  Solde  loùl. 

Semblai)le  à  celui  tlii  u    19i. 

Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  EVX  :  B  : 

Croix  pattée,  fourcbée  el  vidée. 

Poids  l^^-JSO.  —  Mod.0"-,023.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

197.  Solde  1oô2. 

Semblable  à  celui  ^\\\  w"  194,  sauf  1552     Légende  jm'ii  disliiicle. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u'  196. 

290 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  235 

Croix  palUk',  foiirclirn  cl  vidéo. 

Poids  1^°,070  -  Mod.  0",02!2.  —  [Vill.    -  Musée  de  (lenôve. 

Plusieurs  vaiianles. 


198.  Sol  (le  /-V-ïS. 

Semblable  à  celui  du  n"  197.     Légende  peu  dislincle. 

Rcv.  POST  :  TENEBIUS  :  LVX  :  G  : 

Croix  pallée,  Iburcliée  el  vidi-e. 

Poids  l»^™  ,070  —  Mod.  ()'"  .022.  -  I5ill.  —  Musée  de  Genève. 

199.  Sol  de  ISSo. 

GENEVA.  CIVITAS.  1553  : 

Êcu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  198. 

Poids  1^™  ,700.  —  Mod.  0"  ,022.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

200.  Sol  de  1553. 

GENEVA-  CIVITAS    1553- 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Em|)ire. 

Rev.  POST  :  TENElîRAS  :  LVX  :  15  : 

Croix  pallée,  fourchée  el  vidée. 

Poids  ls^"'-,560.  —  Mod.  0"',0225.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variâmes. 

201.  Solde  1554. 

Semblable  à  celui  du  n"  200,  sauf  1554 

291 


236  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE   GENÈVE. 

Rev.  semblable  à  oeliii  du  n°  200. 

Poids  ls™\301.  —  Mo(1.0'-,021.  —  Bill.  --  Musée  de  Lyon. 


202.  Sol  de  ISSâ. 

Semblable  à  celui  du  w°  201. 

Rev.  POST  :  TENERRAS  :  LV\  :  G  : 

Croix  padée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  1^™  ,200.  —  .Mod.  0™-,0225.  —  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

203.  Sol  de  /.5-)o. 

Semblable  à  celui  du  n"  200,  sauf  1555 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  202. 

Poids  l^™-,i70.  —  Mod.  0"-,022.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

20i.  Sol  de  /oo5. 

•GENEVA-  CIMTAS    1555 

Ëcu  de  Genève  surmonb'  de  TaiL^le  d'Eiupiic. 

Rev.  POST  :  ÏENEiîBAS  :  LVX  :  B  : 

Croix  pallée,  l'ourcbée  el  vidée. 

Poids  l^""-,000.  —  Mod.  0'",023.  —  Bill.  —  Coll.  de  .M.  M.  Cirod 

205.  Sol  de  lii^6. 

Semblable  à  celui  du  n°20i,  sauf  1550 

Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  EV\  :  G  : 

Croix  pallée,  fourcliée  el  vidée.  ,     . 

Poids  l^™-,800.  —  Mod.  0"'  ,022  —  Bill.  —  Mus.'e  de  Genève. 

Plusieurs  varianles.  .     ' 

202 


DESCRIPTION    DKS    MONNAIES.  237 


206.  Sol  de  Joo6. 


Semblable  à  celui  du  n"  205. 

Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  i  E  i 

Croix  paltée,  fourcbée  et  vidée. 

Poids  1^""  ,580.  —  Mod.  0"  ,024.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

2D7.  Sol  (le  1oo7. 

Semblable  à  celui  du  n"  105,  sauf  1557 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  206. 

Poids  F™-,810.  —  Mod.  0™-,02l5.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Blavignac  mentionne  un  sol  de  1558. 

208.  Sol  de  loo9. 

GENEVA.  CIVITAS.   1559  :     Eégcnde  peu  distincte. 

Écu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POSÏ  :  TENEBKAS  :  LVX  :  G.     Légende  peu  distincte. 

Croix  pattée,  Iburcliée  et  vidée. 

Poids  faible.  —  Mod.  0'"-,022.    -  Bill.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

Plusieurs  variantes. 

209.  Sol  de  lolU). 

GENEVA   CIVITAS  :   1560 

Écu  de  Genève  siu'monlé  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  P  :     Légende  peu  distincte. 

Croix  pattée,  fourcbée  et  vidée. 

TOMK    T,  Z^O  39 


238  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GEXÈVE. 

Poids  l^"-,3o0.  —  Mod.  O^sO-i-i.  —  Bill.  -  Musé(>  de  Conèvc. 
Poole  signale  un  sol  de  1560,  avec  la  signature  G. 


210.  Solde  lodi. 

GENE  VA    CIVITAS  :   1561- 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 
Rev.  POST  :  TENEBKÂS  :  LVX  •  P 

Groix  paltée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  l^""-,-ilO.  —  Mod.  0™  ,0-22.  -  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

211.  Sol  (h'  l-i62. 

GENEVA  :  CIM'IVS  :  1562 

Écu  de  Genève  surmonlé  de  l'aigle  d'Empire. 

Piev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  P  : 

Croix  pallée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  1°™,040.  —  Mod.  0"  ,023.  —  Bill.  -   Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

212.  Sol  flr  i:Uiô 

Semblable  à  celui  du  n  21 1,  sauf  1563 

Rev.  semblable  à  celui  du  ir  21 1. 

Poids  P™,560.  —  Mod.  0"  .0215.  —  Bill.        Coll.  de  M.  P.  Marin. 

213.  Solde  iù64. 

Semblable  à  celui  du  n"  211,  sauf  1564 

294 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  239 

Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  G  : 

Croix  patlée,  fourcliée  et  vidée. 

Poids  F™-,350.  —  Mod.  O^^O^lô.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

214.  Sol  de  1-565. 

Semblable  à  celui  du  n'Sll,  sauf  1565 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  213. 

Poids  1°™,390.  —  Mod.  0" ,022.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

215.  Sol  de  1566. 

Semblable  à  celui  du  n"  211,  sauf  1566 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  213. 

Poids  l^""-,330.  —  Mod.  0"  ,022.  —  Bill.  —  Musée  de  (îenève. 

Plusieurs  variantes. 

21().  Sol  de  1567. 

Semblable  à  celui  du  n"  211,  sauf  1567     Légende  indistincte. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°213. 

Poids  faible.  —  Mod.  0"-,021.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

217.  Sol  de  1568. 

Semblable  à  celui  du  n"211,  sauf  1568 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  213. 

Poids  1^'"  ,660.  —  Mod.  0"-,021.    -  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

295 


240  HISTOIRE    MOXÉTAIIiK    DE    GENÈVE. 

218.  Sol  de  ^569. 

Semblable  à  celui  du  n"  211.  sauf  1509 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  213. 

Poids  1"'"  ,550.  —  Mod.  0"  .020.  —  Bill.  ^  Musée  de  l.ausamu\ 

» 

219.  Solde  Io70. 

Somblablo  à  celui  {\\\  u"  211,  sauf  1570 

Rev.  semblable  à  celui  dii  n'213. 

Poids  F""-,620.  —  Mod.  0-, 020.  —  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

220.  Sol  de  io7l. 

Semblable  à  celui  du  u'  211,  sauf  1571 

Rev.  semblable  à  celui  du  u''213. 

Poids  P"",3I0.  -  Mod.  0"  .020.  —  Bill.  -  Musée  de  Genève 

Plusieurs  variantes. 

221.  Solde  lo72. 

GENEVA-  CIVITAS    1572 

ECU  (le  Genève  surmonté  de  Taigle  d'Empire. 

Rev.  POST-  TENEBRAS    LV\    G 

Groix  pallée,  fourchée  et  vidi'-c 

Poids  l°"".700.  —  Mod.  0'-.021.       P,ill.       Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

222.  Sol  de  io73. 

GENEVA  ♦  GIMTAS  ♦   1573 

296 


DESrKIPTIOX    DKS   MOXXAIKS.  241 

Ècu  (le  Genève  surmonlé  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  221. 

Poids  l'^™-,410.  —  Mod.  0"  ,021.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


223.  Sol  de  io74. 

GENEVA    CIVITAS-  1574 

Ecu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire,  leipiel  est  accosté  de  deux  aiinclels. 

Rev.  POST-  TENEBRÂS-  LVX    ?  G  ? 

Croix  patlée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  is™  ,120.  -    iMod.  0"  ,021.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

224.  Sol  (le  lois. 

Semblable  à  celui  du  n°  223,  sauf  1575  et  point  d'annelels. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  *  G  * 

Croix  pattée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  P'"'"-,350.  —  Mod.  0",021.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

225.  Sol  (le  JoJd. 

GENEVA-  CIVITAS    1576 

Ecu  de  Genève  surmonlé  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST    TENEBRAS-  LVX    G- 

Croix  pattée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  F™-,600.  —  Mod.  0"'-,022.  -    Bill.        Musée  de  Genève. 


297 


242  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

2-20.  Sol  de  foSO. 

Soriiblable  à  celui  du  ii   225,  sauf  1580 

Uev.  semblable  à  celui  du  n°  225. 

Poids  ls™-,650.  —  Mod.  0'".021.  —  lîill.  —  Coll.  de  M.  1».  .Maiiu. 

227.  Sol  de  iSSi. 

Semblable  à  celui  du  ii"  225,  sauf  1581 

Rev.  POST    TENEBKAS    LVX    M 

Croix  paltée,  fourchée  et  vidée,  chargée  de  X  au  ccnlie. 

Poids  ls""-,510.  —  Mod.  0"  ,021.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

228.  Sol  de  1ôS2. 

Semblable  à  celui  du  ii"  225,  sauf  1582 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  227. 

Poids  l^'"'-,550.  —  Mod.  0"'  ,022.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

229.  Sol  de  IS84. 

Semblable  à  celui  du  n"  225,  sauf  I58i 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  227. 

Poids  1^™  ,800.  —  Mod.  0"'  ,022.  —  Bill.  -   Miis(-e  de  C.i^\\hsi\ 

Plusieurs  variantes. 


230.   Frap/je  en  ciiirre  du  .sol  de  I5H4. 

Le  droit  e(  le  revers  sont  presijue  sendjiables  à  ceux  du  n"  229. 

298 


DESCRIPTION    DES   MONNAIES.  243 

Poids  9'™  ,250.  —  Mod.  0'"  ,023.  —  CH.  —  Musée  de  Genève. 

M.  Morel-Fiitio ',  qui  a  df'cril  celle  pièce,  la  dil  en  ai'iicni  cl  lui  donne  le  nom 
d'essai  ou  pied-forl.  Nous  nous  sommes  assuré  qu'elle  étailen  cuivre  louge;  c'esl 
donc  un  essai  du  sol  de  I58i,  mais  non  |»as  un  [jied-iorl". 

231.  Solde  /.ïS/). 

Semblable  à  celui  du  u"  225,  sauf  1585 

Rev.  POST    TENEBKA8    L\\    G 

Croix  pallée,  fourchée  el  vidée,  chargée  de  X  ;ui  ceuire. 

Poids  1^""  ,790.  —  Mod.  0'"-,022.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

232.  Sol  (le  1SSG. 

Semblable  à  celui  du  n"  225,  sauf  1580 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  231 . 

Poids  le™, 700.  —  Mod.  0'",021.  ~  Bill.        Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

233.  Sol  (le  1587. 

GENEVA    CIVITAS    1587 

Écu  de  Genève  surmonté  de  l'aii^le  d'Empire. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"231. 

Poids  le™-,650.  —  Mod.  0'",021.     -  P.ill.  —  Mus('e  de  Genève. 

234.  Sol  (le  J.'iSS. 
GENEVA  •  CIVITAS  :  1588 

'  Monnaies  inédites  ri  iiullalions  italicniirs.    dans    V hnliralnn-  d'hixliiiir  ri   li' (inliijnilé-^  suisses. 
Onzième  année,  ISG!),  n"  4,  ii.  70  ol.  Vu-v^i-  à  pari..  lirocJi.  iu-S"  (Ziirifli,  IS(iC)),  p.  10. 
'  Voy.  ci-dessus,  page  Mi. 

299 


244  HISTOIRK    MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

Écli  de  Genève  surmoiilé  de  l'aigle  d'Empire. 

Uev.  semblable  à  eehii  du  ir!23l. 

Poids  1"™,500.  —  Mod.  ()M>21.        liill.    -  Musée  de  Genève. 

235.  Sol  de  io88. 

Semblable  à  celui  du  n"  234. 

Rev.  POST-  TENEBR.\S    LVX-  C    G- 

Croix  patlée,  Iburcbée  et  vidée,  chargée  de  X  au  ceulie. 

Poids  l5""-,500.  —  Mod.  0"  ,022.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

236.  Sol  (le  /^S9. 

Semblable  à  celui  du  n"  231,  sauf  1589 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  235. 

Poids  is'"'-,350.  -  Mod.  0'", 021.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  vaiianles. 

237.  Sol  de  lim. 

Semblalde  à  celui  du  n"  234,  saut"  I5U0 

Rev.  send)lable  à  celui  du  n"  235. 

Poids  l'-'™,740.  —  Mod.  0",02l.  —  Bill.    -  Musé-e  de  Genève. 

On  connaît  un  sol  faux  de  15U1.  Blavignac  un  iilicunie  des  sols  de  1591  et  1592. 

238.  Sol  de  l-WÔ. 

(iE\EV.\-  CIVrr.\S-    1593     Er-gende  peu  dislindc;  il  se  pniurait  qm'  ce  fût 

1595. 

.300 


DESCRIPTION   DES   MON^'AIES.  245 

Écli  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 
Rev.  POST    TENEBUAS    LVX    (^3- 
Croix  pattée,  fourchée  el  vidée. 

Poids  1^"  ,500.  ~  Mod.  O^-.O^O.  —  Bill.  —  Musée  de  Soulli  Kensington,  à 
Londres. 

239.  Sol  de  1S94. 

Semblable  à  celui  du  n"  238,  sauf  1594 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  238. 

Poids  ls™,350.  —  Mod.  0",02i.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

240.  Sol  de  1ù9S. 

Semblable  à  celui  du  n"  238,  saut'  1595 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  238. 

Poids  1^™  ,520.  —  Mod.  0'"-,020.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

241.  Sol  de  /o96. 

Semblable  à  celui  du  n"  238,  sauf  1596 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  238. 

Poids  1^™ ,240.  —  Mod.  0"  ,020.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

2i2.  Solde  '1597. 

Semblable  à  celui  du  n"  238,  sauf  1597 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  238. 

Poids  P^""-,490.  —  Mod.  0'"  ,020.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

301  40 


246  IllSTOIHF,    MONKTAUiE    1>K    GENÈVE. 

Plusieurs  variantes. 

Jeûner  menlionne  des  sols  de  1598  et  de  1599. 


^2i;i   S,>1  (le  1604. 

(iENEVA-  CIVITAS    10(M 

Éeu  de  Cieuève  surmonté  de  l'aigle  d'l'",m|)ir(\ 

Kev.  POST    TENEBRAS    LVX    x 

(ii'oix  patlée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  ls™-,a50.  —  >Iod.  0'°-,021 .        P.ill.  ^  Musée  de  Genève. 


tï'l.   S„l  ,lr  llUK'i. 

Semblalile  à  celui  du  n"  243,  sauf  ir.05 

Uev.  semblable  à  celui  (hi  u"  243. 

Poids  l^™,i30.  —  î\lod.<r.0'2l.        Bill        Musée  de  f.encve. 

Plusieurs  variantes. 

2i5.  Sol  de  liWO. 

Semblable  à  crlui  du  n"  243,  sauf  HiOfi 

llev.  sendjlaide  à  celui  du  n"  243. 

l»oi(ls  H™.()0().  —  Mod.()"',02l.  —  Bill.  -  Musée  de  Henève. 

24(!.  Sol  ilr  mil 

S<'ud)lable  à  celui  du  n"  243,  sauf  H!l  I 
Bev.  POST    TENEBB.VS    LVX    I) 
(Iroix  paltée,  fourcbée  et  vidée. 

i»oids  l'^™,IOO.  —  Mod.  0"',()20.  —  Bill.  ~  Coll.  de  M.  .M.  (iirod 

302 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  247 

247.  Sol  de  1612. 

Semblable  à  eelui  (\y\  n"2io,  sauf  Mi  12 

Rev.  POST   TENEBRAS    LVX    G 

Croix  paUée,  foiircbée  et  vidée. 

Poids  1^™  ,280.  —  Mod.  0"  ,020.  —  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

218.  Sol  de  1617. 

Semblable  à  (clui  du  n°243,  saut  1017 

Rev.  POST    TENEBRAS    LVX-  fP.G- 

Croix  pallée,  lourcbée  et  vidée. 

Poids  faible.  —  Mod.  0™  ,020.  -  Bill.        Coll.  de  M.  Cli.  Bori^eaud. 

2I'.>.   Sol  de  li;i!). 

Semblable  à  celui  du  n"  2i3,  sauf  1()19 

llev.  sendjlable  à  celui  du  n"  2i3. 

Poids  P™-,370.  —  Mod.  0"  ,020.  -    Bill.  —  Musée;  de  Cenèvc. 

Plusieurs  variantes. 

Jenner  signale  un  sol  de  1620. 

250.   Soi  de  1621. 

Semblable  à  celui  du  n"2l3,  sauf  1021 

Rev.  POST-  TENEBRAS    EVX    C 

Croix  pattée,  fourcbée  et  vidée. 

Poids  ls'"M50.  —  Mod.  0'"  ,020.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

303 


248  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

251.  Sol  (le  1622. 

Somblahle  à  relui  du  \f  Î2i3,  sauf  H>2!2 

Rev.  semblable  à  celui  du  ii°  250. 

Poids  H™-,050.  —  1M(hI.  0"',01'J.        i'.ill.        Mns(''c  de  (icuève. 

Plusieurs  variantes. 

252.  Sol  (le  1622. 

Scmblalde  à  celui  du  u'  251. 

Rev.  POST    TENERRAS    LV.\    R   i. 

Croix  pallée,  lourchée  el  vidée. 

Poids  faible.  —  Mod.  0'",019.       Rill.  —  Musée  de  (i.-uèv<'. 

Plusieurs  variantes. 

lilavignac  nienlioiine  des  sols  de  l(J3i  el  M'ùM \  .lenner  de  1070;  Rlavijiuac  de 
M>72.  I(i78,  1708  el  1715;  .lenner  de  1731  ;  Rlavii;nac  de  1735;  Jeûner  de  1775. 
L'existence  de  ces  pièces  nous  parait  douteuse,  le  monnayage  des  sols  ayant  été 
interrompu  jusqu'à  la  (in  {\\\  XVIII""'  siècle. 

253.  Sol  (le  /7So. 

RESPrBLICA  GENEVENSIS 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle  perb',  surmontées  d'un  soleil. 
Rev.  POST  TENEBRAS  LUX 
Exergue   1785 

Dans  le  cbamp  et  entouré  d'ornements  ^'^ 

•G- 

Poids  l^™-,020.   -  Mod.  0"',018.  -   Rill.   -  Musée  de  Genève. 
PI.  m,  n  31. 

Plusieurs  variantes. 

304 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  249 

25 i.    Frappe  pu  (inpnl  <hi  sol  de  I7HH. 

I.c  (Iroil  ol  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  !258. 
Poids  l^'™-,740.  —  iMod.  0"'-,()l8.  —  AR.       Musée  (b'  (ieuève 
Plusieurs  variantes. 

255.   Frappe  en  urgent  dtt  sol  de  1780. 

Semblable  à  celui  du  n  '  253. 

Kev.  semblable  à  relui  du  u"  25)^,  sauf  ITSC» 

Poids  ls™-,350.  —  Mod.  ()'"  ,0185.   -  ÂR.  —  Mus.'e  de  C.mèxe. 

Plusieurs  variantes. 

250.   Frappe  en  or  du  sol  de  l/HH. 

Le  droit  et  le  levcrs  sont  seudjlables  à  ceux  du  u'  255. 
Poids  le™  ,480.  —  ÎMod.  0"'-,(H85.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
Nous  n'avons  jamais  vu  de  sols  de  billon  portant  le  milb-sinie  de  1780;  il  se 
pourrait  qu'il  n'eu  ait  été  frappé  qu'eu  argent  et  en  or,  à  titre  d'échantillon. 

257.  Sol  de  i78S. 

Semblable  à  celui  du  u"  253. 
Rev.  POST  TENERRAS  LUX 

Exergue    1788 

* 
Dans  le  champ  et  entoun''  (roruenieuls  ^^^^ 

h' 
Poids  is™  ,020.  -   Mod.  0",018.  —  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


305 


250  HISTOIRE  MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

258.  Frappe  on  urgent  du  sol  fie  1788. 

[j'  tlioil  el  le  revers  soiil  seiiilil;ililes  ;'i  ceux  du  n"  257. 
Poids  l'™-,ilO.  —  Mod.  0"',()I8.  —  AR   —  Musée  de  Genève. 

IX.  SIX -QIARTS  ou  DIXHLIT  DENIERS' 

Jenner  menlioniie  des  six-quarls  SiTus  millésime,  de  1572,  1589  el  1592.  Ainsi 
([ue  nous  lavons  dit",  celle  monnaie  n"a  piis  naissance  qu'en  1593. 

259.  Six-(jttarls  de  lo'Jô. 

GENEVA    CIMTAS    1593 

Aimes  de  Genève  dans  un  cercle,  suriiionlées  de  laiyle  d'Empire. 

Rev.  POST    TENEBRAS    LVX    ©• 

Groix  paltée  el  lourcliée'. 

Poids  l^™-,890.  —  Mod.  0™,()23.  --  lîiil.        Mu^'ede  Genève. 

PI.  IV.  n°32. 

Plusieurs  varianles. 

2(>0.   Frappe  en  unp'nl  du  six-ejiKirls  de  f-'iOS. 

\a'  droil  el  le  revers  soni  senddables  à  ceux  Au  n'  259. 

Poids  4^""-,530.  -  Mod.  0'",()23.  -  AR.  —  Musée  de  Genève. 

On  se  rappelle'  (|U('  la  Idniic  de  la  (  idix  des  six-ipiails  de  1593  domia  lieu  à 
une  ré'clamalion  de  .M.M.  de  Berne  (|ui  ahoulil  au  (lianj^emenl  de  celle  croix  sur 
les  six-quarls  de  Tannée  suivanle. 

'  et  '  Voy.  ci-rlos.sus,  p.igo  (i:i. 
•  Voy.  ci-dessus,  page  180.  ii.  I. 
'  Voy.  (i-tlcssus.  page  Ci. 

306 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  251 

261.  Six-qiiaris  de  io'.i'i. 

Semblable  à  celui  du  n°  260,  sauf  1594 
Rev.  POST-  TENEP.iîAS    LVX    © 
Croi.x  à  balustres. 

Poids  F" ,750.  —  Mod.  0",022.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  IV,  n»  33. 
Plusieurs  variantes. 

Jeûner  mentionne  des  six-qnarls  de  1595  el  de  1597.  Blavignac  menlionne  un 
six-quarts  de  1628. 

262.  Six-f/iKirls  (le  iOÔô. 

GENEVA-  CIVITAS    1633    * 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 

Rev.  POST    TF:NEnRAS    LVX    M 

Croix  à  baluslres,  des  an;;les  de  laquelle  parlent  quatre  rayons  ondulants. 

Poids  l^"-,290.  —  Mod.  0"',021.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  IV,  n°  34. 

Plusieurs  variantes. 

263.  Six-qnarls  de  1654. 

Semblable  à  celui  du  ii"  262,  sauf  1634 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  262. 

Poids  1"™  ,050.  —  Mod.  0"-,020.  —  Bill.  —  Musé.'  de  Genève. 

Plusieurs  variantes,  dont  une  porte  le  millésime  lOlVi. 

Blavignac  mentionne  des  six-quarts  de  1673  el  1676. 

2(ii.   Six-f/iKirls  de  I(i78. 

*  GENEVA  *  CIVITAS  *  H)78  * 

307 


252  HISTOIRR   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  #  I  *  E  * 

Croix  à  baluslres,  des  aiigles  de  laquelle  partent  (piatre  rayons  ondulants. 

Poids  1""",500.   -  Mod.0"',()21.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  IV,  n"  35. 

Plusieurs  variantes. 

Jeûner  mentionne  un  six-quarts  de  1708. 

265.  Six-fjiKirls  de  1722. 

RESPUBLIC    GENEVENSr 

Ècu  de  Genève  surmonté  d'un  soleil,  au  centre  duquel  se  trouve  I  H  S 
Rev.  POST  TENEBRAS  LUX    1722 

Croix  formée  de  colonnettes  aux  extrémités  globulées,  sur  laquelle  broche  en 
sautoir  un  ornement  quadrilolié. 

Poids  1^™-,010.  —  Mod.0'",019.   ^  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  IV,  n»  36. 

266.  Six-cjuaris  de  I7S0. 

RESPUBLIC-  GENEVENSF 

Écu  de  Genève  surmonté  d'un  soleil  au  centre  duquel  se  trouve  im  pctint,  ou 
|)eut-être  un  œil. 

Rev.  POST  TENERRAS  LUX    1750    «• 

Croix  formée  de  colonnettes  aux  e\tré'nut('s  globub'es,  sur  bupudle  broche  en 
sautoir  un  ornement  quadrilolK'.  La  croix  et  roincmeut  ipii  l'acconqiai'ne  sont 
circonscrits  dans  une  losaee  à  buit  lobes. 

INVnls  F"",1(;0.  —  Mod.  0"  ,019.  -  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

2(i7.    FidpjX'  en  (uujciil  (lu  six-(ju(nis  de  1730. 

Le  droit  et  le  revers  sont  sendilables  à  ceux  du  n"  2(>(). 

Poids  U'"".710.        Mod.  0". (Mil.        AR.  —  Musée  de  Genève. 

308 


■      DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  253 

268.   Six-qiiorls  de  1763. 

Semblalile  à  celui  du  n"265. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  265,  sauf  1763 

Poids  ls™-,270.  —  Mod.0'",019.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

269.   Fi(tj)j)('  en  (injent  dit  sia-i/itarls  de  1763. 

Le  droil  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  268. 

Poids  F™-,630.  ^  Mod.  (V",019.  -^  AU.  —  Coll.  de  la  Soc.  d'hisl.  etd'anb.  dr 
Genève. 

270.  Si.x-qnarls  de  1766. 

Semblable  h  celui  du  n"  265. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  265,  sauf  1766 

Poids  l^™  ,200.  —  Mod.  0'"  ,019.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Blavignac  mentionne  un  six-rpiarls  de  1767. 

271.  Six-quaris  de  1773. 

Semblable  à  celui  du  n"  2(>5. 
Rev.  POST  TEN ERRAS  EUX- 

Exergue  -1775 

Croix  formée  de  colonnettes  aux  (>x(rémités  globulées,  sur  laquelle  brocbe  en 
sautoir  un  ornement  qinuh'ifolié. 

Poids  l^™  ,390.  —  Mod.  0"  ,019.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

TOME    I.  •*''<'  41 


254  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GEXÈVE. 

272.  Six-quarts  de  1776. 

Semblable  à  celui  du  n"  205. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u''27l,  sauf  1776 

Poids  1^-^,120.  —  Mod.O",OU).  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 


X.  THOIS-SOLS' 

Jenner  cite  des  Irois-sols  saus  millésime,  de  1550  et  de  1551.  Nous  avous  vu 
qu'il  exisle  des  Irois-sols  faux  de  1550. 

273.    Trois-sols  (le  iùoâ. 

GENEVA  :  «>  :  GIMTA8  :  4>  : 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  .ISS-i. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  :  G  : 

Croix  à  JKilusIres  dans  nu  (inndrilobe  à  double  liande  don!  les  lobes  sont  inl('- 
rieuremeul  réunis  par  des  volutes.  Au  centre  de  la  croix  * 
Poids  3^"  ,820.  —  Moil.  0™  ,029.  —  lîill.       Musé-e  de  Genève. 
PI.  IV,  n"  37. 
Plusieurs  variantes. 

27  i.    Trois-sols  fie  i-'îùS. 

Seuiljlable  à  celui  du  n  273,  sauf  1555 
Kev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  :  B  : 

Croix  à  baluslres  dans  un  quadrilolie  à  double  bande  dont  les  lobes  sont  inti'- 
rieuroment  réunis  par  des  volutes. 
Poids  3=™  ,870.  —  Mod.  0"  ,028.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

'  et  -  Vo\.  ci-dessus,  page  38  el  suivantes. 

31t) 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  255 


275.   Trots-sots  de  ISS? . 


Semblable  à  celui  du  n°  273,  sauf  1557 
Rev.  POST  4>  TENEBUAS  «i  LVX      G  • 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  274. 

Poids  3^™-,870.  —  Mod.  (V"  ,028.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

276.  Trois-sols  de  /SS7. 

Semblable  à  celui  du  n"  275. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX   i  E  i 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  274. 

Poids  3^™,13().  —  Mod.  ()'",028.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

277.  Trois-sols  tir  /ô'-î'tS. 

Semblable  à  celui  du  n"  273,  sauf  1558 

Rev.  sendjiabic  à  celui  du  n"  275. 

Poids  3^™-,780.  -  Mod.  ()'"  ,028.        Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

278.  Trois-sols  de  loùO. 

Semblable  à  celui  du  n°  273,  sauf  1559 
Rev.  POST  *  TENEBBAS  *  LVX  :  V,  : 

Ia'  reste  semblable  au  revers  du  n°  274. 

Poids  3s""-,820.  —  Mod.  0'"  ,029.       Bill.  —  Musée  de  Genève. 


311 


256  HISTOIKE    MONÉTAIRE    DE   GENÈVE. 

279.  Trois-wls  de  1560. 

GENEVA  :  4*  ■  CIMTAS  :  *  : 

Ècu  (le  Genève  surmonté  de  1560 

Rev.  P08T  1»  TENEBRAS  «>  EVX  +  P  4* 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  274. 

Poids  35™-,790.  —  Mod.  0",030.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

On  connaît  un  trois-sols  faux,  de  15(50,  dont  le  style  rappelle  celui  de  1550; 
il  porte  au  revers  la  légende  POST  *  TENEBRAS  *  EOTVX  *  G  *  Une  pièce 
à  peu  près  semblable,  probablement  du  même  faussaire,  porte  le  millésime  de 
156E 

280.  Trois-sols  de  1561. 

Semblable  à  celui  du  n°  279,  sauf  1561 

Rev.  POST  4.  TENEBRAS  +  LVX   •!•   P  + 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  274. 

Poids  3^'"-,820.  —  Mod.  0"-,028.  —  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

281.  Trois-sols  , le  J562. 

GENEVA  :  +  :  GIVITAS  :  4-  : 
Ècu  de  Genève  surmonté  de  .1502 
Rev.  POST  ♦  TENEBRAS  4-   LVX  4-   I'  4- 

Le  reste  scmblalilc  au  revers  du  n"  274. 

Poids  a»^'"  ,750.  —  Mod.  0"  ,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

282.  Trois-sols  de  I06Ô. 

GENEVA  :  X  :  CiVlTAS  :  X  : 

312 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  257 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  .1563. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  281,  saul'  que  les  croisetles  sont  en  sautoir. 
Poids  3s™-,600.  —  Mod.  0"  ,028.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes 

283.  Trois-si'ls  de  1364. 

Semblable  à  celui  du  n°  282,  sauf  1564 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  EVX  *  G  * 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  274. 

Poids  3^'",990  -  iMod.  0'"-,026.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

284.  Trois-sols  de  1S6S. 

Semblable  à  celui  du  u"  282,  saut  1565 

Rev.  semlilable  à  celui  du  n"  283. 

Poids  3^»-,500.  —  Mod.  0'"  ,028.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

285.  Trois-sols  de  1S()6. 

Semlilable  à  celui  du  n"  282,  sauf  1566 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  283. 

Poids  3^'"  ,500  —  Mod.  0"  ,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

286.  Trots-sols  de  1567.  ' 

Semblable  à  celui  du  n°  282,  saut  1567 

Rev.  semblable  à  celui  du  n  283. 

313 


258  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Poi.ls  3»'»',700.  —  Mod.  0'",027.  —  Hill.  -  Musée  de  Genève. 
Plusicuis  vîuiantos. 


287.  J  rois-sols  (h-  lo6S. 

Semhl.tlilc  -i  i-rUÙ  du  u'  282,  sauf  15(38 

l'.cv.  seuddahic  à  celui  du  u"  283. 

Poids  3^'"'-,570.  -  Mod.  ()'"  .02().  —  Bill.  —  Musée  de  Geuève. 

Plusieurs  variantes. 

288.  Trois-sols  (le  lim. 

Semblable  à  celui  i\\\  u'  282,  sauf  I5()0 

Uev.  semblable  à  celui  {\\\  n"  283. 

Poids  3'™-,59().  —  Mod.  ()'"-,()2r).  -    P.ill.  -  Musée  de  Ceiiève. 

28Î).    Trois-sols  de  Io70. 

Senddable  à  c(dui  i\n  n"  282,  sauf  1570 

Uev.  semblable  à  celui  du  n"  283. 

Poids  3^""  ,150.  —  Mod.  0"  ,025.  —  P.ill.   -  Musée  de  (jenève. 

IMusieuis  vaiiaides. 

2i>0.    Trois-sols  (le  f-)7l. 

Seirddable  à  celui  du  u"  282,  sauf  1571  sans  points. 
liev.  POST  :  TEKKHP.AS  :  LVX  :  G  : 

(]roi.\  à  baluslres  dans  un  (juadrilobe  à  dcndtle  bande  ddul  les  lobes  sont  inli' 
rieurement  n'-unis  ])ar  des  volutes. 

Poids  faible.  -  Mod.  0'"-,020  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

;514 


DESCRIPTION  DES   MONNAIES.  259 


-291.   Trois-soUde  lo7l. 


Semblable  à  celui  du  u"  200,  sauf.  1571. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  '283. 

Poids  3^™-,780.    -  Mod.  0'"  ,025.  —  Bill.  -  Coll.  (!<•  .M.  M.  C.irod. 

202.    Trols-sols  de  /-VZâ. 

Semblable  à  celui  du  u"  282,  sauf  1572  sans  |Hnii(s 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  283. 

Poids  3^^,500.  —  Mod.  0"'  ,02«).  —  Bill.   -  Mus('e  de  r.on.'ve. 

Plusieurs  variantes. 

20;{     Trois-sols  (le  IH72. 

Semblable  à  celui  du  n"  292. 

Rev.  POST  X  TKNEBRAS  X  I  V\  X  G  X 

Croix  à  baluslres  dans  un  (|ua(lril(»b('  à  doulile  bande,  dont  les  lobes  sont  iul('- 
rieuremenl  réunis  par  des  volules.  \  is-à-vis  des  v(dul{'s  cl  eu  dtdiors  (hi  ([uadrilobe 
se  trouvent  quatre  points. 

Poids  3s™-,480.    —   Mod.  0"',02(i.  Bill.         Coll.  de  M.  Duval-IMantamour, 

à  Genève. 

294.    Trois-sols  de  lo7(). 

GENE  VA  *  X  *  ClVn  AS  *  X  * 

Écu  de  Genève  surmonté  de  157() 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  EV\  *  G  * 

Croix  à  baluslres  dans  un  (piadrilobe  à  douide  Itandc,  dont  les  lobes  sont  inté- 
rieurement réiuiis  par  des  volutes.  Vis-à-vis  des  volutes  el  en  dcliors  du  (piadrilobe 

se  trouvent  (juatre  * 

315 


260  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Poids  3^'-,770.  —  iMod.  O""  ,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  v.irianles. 


295.    Trois-si,ls  (le  1S77. 

GENEVA  :  X  :  CIVITAS  :  X  : 

ECU  de  Genève  surmonti'  de  1577 

Rev.  POST  X  TENEBUÂS  X  \\\  X  G  x 

Groix  à  halustres  dans  un  (luadrilolte  à  ilonlilc  hande,  doiil  les  lol»es  sont  inlé- 
rieuremenl  réunis  par  des  volutes. 

Poids  2s™-,700.  —  Mud.  0'"  ,025.  —  IVill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

29(1.    Trok-suh  <h'  Ui7S. 


GENEVA  X  GIVITAS  X     Légendi'  peu  dislincle. 

Êcu  de  Genève  surmonté  de  1578 

Uev.  POST  :•  TENEHUAS  :•  LVX  :•  G  :• 

(^roix  à  italustres  dans  un  (piadriiohc  à  doidile  Itandc,  dont  les  lobes  sont  iiih' 
rieuremenl  ri'Miiis  par  des  volulcs.  Vis-à-vis  des  vidutes  el  en  dehors  du  quadriloii 
se  trouvent  quatre  ;• 

Poids  3s™-,180.  —  Mot!.  0'"  ,025.       Bill.  -  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

IMusieurs  variantes. 


297.   Tr ois-sols  de  f579. 

Semblable  à  celui  du  n"  295,  sauf  1579 
Uev.  POSr      TENEBI\AS      LVX  :  G  : 

Le  reste  seinltlable  au  revers  du  n"  293. 

Poids  3^™,530.  —  Mod.  0'" ,02(1.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  261 

^298.  Trois-sols  de  io80. 

GENEVA     X     CIVITAS  :  X  : 

Écn  de  Genève  surmonlé  de  1580 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  "291. 

Poids  2»™-,890.  —  Mod.  0'"  ,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

299.  Trois-sols  de  lo8i. 

(iENEVA      X     CIMÏAS      X 

Êcu  de  Genève  surmonlé  de  1581 

Rev.  POST      ÏENEBRAS      LVX  •  M 

Le  reste  semblable  au  l'evers  du  n°  293. 

Poids  3'""-,5i0.  —  Mod.  0"-,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

300.  Trois-sols  de  1382. 

Semblable  à  celui  du  \f  299,  sauf  1582 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  299. 

Poids  3'™  ,410.  —  Mod.  0"'  ,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

301.  Trois-sols  de  1583. 

Semblable  à  celui  du  n°  299,  sauf  1583 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  299. 

Poids  3^™ ,630.  —  Mod.  0"  ,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève 


317 


262  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

30:2.   Trois-sols  de  loSi. 

*  GENE  VA  .  *  .  CI  VIT  AS  *  .  *  . 

Écu  de  Genève  surmonté  tle  .158i. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n'  -2UU. 

Poids  3^-,660.  —  Mod.  irMS.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  varian  les. 

o03.   Trois-sols  de  loSo. 

GE.NEVA      X      CIVIÏAS      1585  • 

Écu  de  Genève  surmonté  de  •  X  ' 

Rev.  POST  •  TENEBRAS      LV\  •  C  • 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  293. 

Poids  S^-"  .830.  —  .Mod.  0"  .027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

304.  Trois-sols  de  lo86. 

Semblable  à  celui  du  n'  303,  sauf  1586 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  303. 

Poids  3^"-,130.  —  Mod.  0"-,027.  —  Bill.   -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

305.  Trois-sols  de  lo88. 

GENEVA  *  CIVITAS  .  X  •     Légende  peu  di>tincte. 
Ecu  de  Genève  surmonté  de  1588 
Rev.  semblable  à  crlui  du  n'  303. 

Poids  2"™  .890.  —  Mod.  0™-.027.  —  Bill.  —  Musée  de  Winlerlhour. 

318 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  263 


306.    Trois-s„ls  fie  l-ÏSf). 


GENE  VA  *  CIVITAS  *  1589  * 
Ècu  de  Genève  surmonlé  de  .  X  • 
Rev.  POST  •  TENEHRAS      LVX      C      G  • 

Le  resie  semblable  au  revers  du  n°  293. 

Poids  3^"'-,060.  —  Mod.  0"  ,027.  —  Bill.  —  :\lusée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

307.  Trois-sols  de  1o92. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1592  * 

Écu  de  Genève  surmonlé  de  .  JC  • 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  306. 

Poids  3'™-,150.  —  Mod.  0",026.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

308.  Trois-soh  de  1o9ô. 

Semblable  à  celui  du  n"  307,  sauf  1593 

Rev.  POST  •  TENEBRAS      LVX     G  ' 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  293. 

Poids  3°™-,530.  —  Mod.  0"-,025.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

309.  Trois-sols  de  /o94. 

.  GENEVA  .  CIVITAS  .  1594  . 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  308. 

Poids  2^™-,590.  —  Mod.  0"  ,024.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  IV,  n"  38. 

31!) 


264  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GEXÈVE. 

310.  Frappe  en  or  du  Irois-sols  de  IS94. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n°  309. 

Poids  6^"  .700.  —  >lod.  0"-.024.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  Duval-Planlamour 

Blavionac  signale  un  trois-sols  de  1610. 


311.  Trois-sols  de  1619. 

GENE\  A  *  CIVITAS  *  1619  * 

Écu  de  Genève  surmonté  de  .  *  . 

Rev.  POST  .  TENEBRAS  .  LVX  .  î^.G. 

Croix  à  baluslres  dans  un  quadrilobe  à  double  bande,  dont  les  lobes  sont  inh'- 
rieurement  réunis  par  des  volutes.  Vis-à-vis  des  volutes  et  en  debors  (hi  quadrilobe 
se  trouvent  quatre  points. 

Poids  â^^^STO.  —  Mod.  O"" ,025.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

312.  Trois-sols  de  1620. 

Scuiblalile  ;i  celui  du  n"  311.  sauf  1620 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  311. 

Poids  F™-,860.  —  Mod.  0"-,02i.  —  liill.  —  Mus.'-e  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

313.  Trois-sols  de  162/. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1621  * 

Écu  de  Genève  surmonté  de  •  *  • 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  G. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  3L1. 

.S  20 


DESCRIPTION  DES   MONNAIES.  265 

Poids  2"™-,130.  —  Mod.  0"-,0-25.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

314.  Trois-sols  de  ^624. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1624  * 

Écu  de  Genève  surmonté  de  .*. 

Pvev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  R.  G. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  311. 

Poids  2"™-,270.  —  Mod.  0'"  ,025.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

315.  Trois-sols  de  1633. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1633  * 

Écu  de  Genève  surmonté  de  * 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  M- 

Le  reste  semblable  au  revers  du  u°3li. 

Poids  l^"^-,700.  —  Mod.  0"'-,025.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

316.  Trois-sols  de  1633. 

Semblable  à  celui  du  n°  315. 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  M- 
Croix  à  balustres. 

Poids  2^™-,200.  —  Mod.  0"-,024.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  IV,  w"  39. 

Comme  nous  l'avousdit',  cette  pièce  ne  fut  frappée  qu'en  petite  quantité  et 
probablement  à  titre  d'essai. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  61. 

321 


266  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

317.  T rois-sol  S  de  1655. 

Semblable  à  celui  du  n°  315. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX     Le  reste  de  la  légeude  est  effacé. 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle 

uJT-l 

IHS 

•  *  • 

Poids  1-™  ,810.  —  Mod.  0^'  ,025.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Cette  monnaie  doit  être  considérée  comme  un  essai  non  adopté  du  trois-sols 
de  1633.  Elle  est  probablement  unique. 

318.  Trois-sols  de  1654. 

Semblable  à  celui  du  n°  315,  sauf  1634 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  PI. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  311. 

Poids  ls™-,750.  —  Mod.  0"  ,024.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Blaviiinac  mentionne  un  trois-sols  de  1635. 

319.  Trois-sols  de  1656. 

Semblable  à  celui  du  xf  315,  sauf  1636 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  W- 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  31 1 . 

Poids  l^-'^GSO.  —  Mod.  0"^,023.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

320.  Trois-sols  de  1657 . 

Semblable  à  celui  du  n''315,  sauf  1637  et  pas  de  fleur  au-dessus  de  l'écu. 

.322 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  267 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  M- 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  311. 

Poids  1^™  ,870.  —  Mod.  0"-,0!23.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


321.  T rois-sols  (le  1638. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1638  *      Légende  peu  distincte. 

ECU  de  Genève. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  G  *  B. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  311. 

Poids  2'™-,030.  —  Mod.  0™-,024.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

322.  Trois-sols  de  4638. 

Semblable  à  celui  du  n"  321. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  B  *  G. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n''311. 

Poids  F™-,900.  —  Mod.  0'"-,024.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

323.  Trois-sols  de  1639. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1039  * 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  * 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  G  *  B. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  31 1. 

Poids  1^™  ,800.  —  Mod.  0°^  ,024.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


323 


268  HISTOIRE    MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

324.  Trois-sols  de  1639. 

Semblable  à  celui  du  n"  323. 

Rev.  POST.  TENEBKAS.  LVX.  B  *  G. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°311. 

Poids  faible.  —  Mod.  0"-,023.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes.. 

325.  Trois-sols  de  Ki-iO. 

GENEVA  *  CI  VIT  AS  *  1040  * 

Écu  de  Genève  surmonté  de  * 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  G  *  B. 

Croix  à  balustres  dans  un  quadrilobe  à  double  bande,  dont  les  lobes  sont  inté- 
rieurement réunis  par  des  volutes.  Vis-à-vis  des  volutes  et  en  dehois  du  quadrilobe 
se  trouvent  quatre  points. 

Poids  l^"'-,820.  —  Mod.  0"'-,024.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieiu  s  variantes. 

326.  Trois-sols  de  1640. 

Semblable  à  celui  du  n°  325. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  B  *  G. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n'  325. 

Poids  2^,420.  —  Mod.  0"-,024.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

327.  l^rois-sols  de  1641 . 

Semblable  à  celui  du  n   325,  sauf  1641 

Rev.  POST.  TEXEBRAS.  LVX.  D  *  S. 

324 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  269 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  325. 

Poids  2^"  ,150.  —  Mod.  O-"  ,024.  —  Bill.  ~  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


328.  Tr ois-sols  de  16H . 

Semblable  à  celui  du  n°  327. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  S  *  D. 

Le  reste  semblable  an  revers  du  \f  325. 

Poids  1^™  ,770.  —  Mod.  O"  ,023.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

329.  Trois-sols  de  i64L 

Semblable  à  celui  du  n°  327. 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.   B  *  A) 
Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  325. 

Poids  2s™,l00.  —  Mod.  0"-,022.  —  Bill.  —  Coll.  numismatique  des  Archives 
fédérales,  à  Berne. 

330.  Trois-sols  de  16 'il. 

GENEVA.  CIVITAS.   1041. 

Écu  de  Genève  surmonté  de  * 

Rev.  POST.  TENEBRXS.  LVX.  ^  *  E) 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  325. 

Poids  ls'°  ,750.  —  Mod.  ()"'  ,023.  —  Bill.       iMusée  de  Genève. 

331.  Trois-sols  (le  i642. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1012  * 

H2r)  43 


270  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Êcu  de  Genève  surmonté  de  * 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  3:27. 

Poids  2s™-,320.  —  Mod.  0'"  ,023.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève 

Plusieurs  varianles. 

332.  Trnis-sols  de  1642. 

Semblable  à  celui  du  n"  331. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  328. 

Poids  F™,830.  —  Mod.  0"'-,023.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

333.  Trois-sols  de  1643. 

GENEVA  *  CIVIÏAS  *  10i3  *      Ee  i  de  1043  est  mis  à  rebours. 

ECU  de  Genève. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  327. 

Poids  P™-,920.  —  Mod.  0"',()23.        Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

334.  Trols-sols  de  1645. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1(513  * 

Ecu  de  Genève  surmonté  d'un  [)oiut. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  328. 

Poids  1^™  ,850.  —  Mod.  0  "  ,022.  —  Bill.    -   Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

335.  Trois-sols  de  1644. 

(;eneva  *  (jvri AS  *  icii  * 

Ecn  de  Genève. 

326 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  271 

Rev.  POST.  TENEBUÂS.  LVX.  B. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  325. 

Poids  l^^'-^SSO.  —  Mod.  0"-,024.  —  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


330.    Trois-s<»ls  de  HUH. 

Semblable  à  celui  du  n"  335,  sauf  I0i5 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  335. 

Poids  ls™-,;)0().  —  Mod.  ()'"-,023.  —  Bill.        Muséi;  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

337.  Trois-sols  (le  /(J4(). 

Semblable  à  celui  du  n"  335,  sauf  lCi() 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  335. 

Poids  1^™  ,750.  —  Mod.  ()'"  ,022.  —  Bill.       Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Blavignac  mentionne  des  trois-sols  de  1650,  1G57  et  1G59. 

338.  Trots-sols  de  166S. 

GENEVA  (EVITAS  *  .    If)(>5     Légende  |)eu  distincte  sauf  le  millésime. 

Ècu  de  Genève. 

Rev.  POST.  TENEBRÂS.  LVX.  S  *  D 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  325. 

Poids  2«™  ,f>70.  —  Mod.  0"-,024.  —  Jiill.  doré.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

Tant  là  cause  de  sa  mauvaise  facture,  qu'à  cause  de  la  marque  S  *  1)  (|ui  est 
un  anacbronisme,  cette  pièce  peut  être  envisagée  comme  apocrypbe. 

Jeûner  mentionni?  un  trois-sols  de  1083.  Nous  croyons  que  c'est  dans  le  cata- 
logue manuscrit  de  la  collection  du  Musée  de  Winterlbour  qu'il  en  a  pris  l'indica- 

327 


272  HISTOIRE   MONÉTAIKE    DE    GENÈVE. 

lion,  el  nous  avons  pu  nous  assurer  que  les  pièces  de  liois-sols  (iiii  lii^uiviil  dans 
celle  colleclion  comme  clanl  de  1683  sonl  de  1583. 
Blavignac  signale  un  Irois-sols  de  1088. 


339.  Troia-.suLs  de  ^689. 

GENEVA  *  CIMTAS.   I(i    89. 

Ècu  de  Genève  surmonlc  de  l'aigle  trEmpire  tpii  coiiite  le  uniirsinie. 

Rev.  POST  ♦  TENEBRAS  ♦  LVX  ♦  S""   * 

Croix  à  Italuslies  dans  un  quadrilobe  à  double  Itaude,  dont  les  lobes  sonl  iidé- 
rieuremenl  réunis  par  des  volutes. 
,    Poids  faible.  —  Mod.  0™  ,023.  -  Bill.       Coll.  de  M.  P.  Marin. 

340.  TroiS'SoLs  de  1689. 

GENEVA  *  ClViTA8  ♦   l(i  89  ♦ 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Em|>ire  qui  coiqie  le  ndllésime. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  *  " 'S  * 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  339. 

Poids  2s™-,h20.  —  Mod.  0'"-,023.  —  Bill.  -  Musé'c  de  (ienève 


341.   Trots-sols  de  IUS9. 

RESPVB  *  GENEVEN.  \V>  89. 

Ecu  de  Genève  surniont(''  de  l'aigle  d'EmpiiT  (pii  coupe  le  uiilb'sinie 

Rev.  POST  ♦  TENEBRAS  *  LVX  ♦  S'"  ♦ 

Le  reste  semblable  au  icvers  du  n°  339. 

Poids  2^"-,020.  —  Mod.  0"', 023.  —  Bill.  —  Musée  de  (ienève. 

PI.  IV,  nMO. 


328 


DESCIUrTIUN    DES    MONNAIES.  273 

342.   Trois-sols  de  1689. 

Semblable  à  celui  du  if'iA.X. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  340. 

Poids  1^"  ,710.  —  Mod.  0"\023.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Les  quatre  variétés  de  la  pièce  de  trois-sols  de  1689,  qu(!  nous  venons  de  décrire, 
ont  un  intérêt  spécial.  Elles  proviennent,  à  n'en  pas  douter,  de  la  macbine  à  coins 
uudtiples  construite  à  Genève  en  l(i89  et  qui  fournissait  simultanément  quatre 
monnaies  '. 

313.    Truis-suls  (le  1722. 

RESPUBLICA  GENE  YEN  SI  S 

Ecu  de  Genève  surmonté  «l'un  soleil,  au  ceulic  duquel  ^c  Iniuvc   I  II  S 

Rev.  POST  TENEBRAS  Ll  \  .1722. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  339. 

Poids  l^™-,750.  —  Mod.  0"-,02tr>.  —  Bill.  doré.       Musée  de  Genève. 

PI.  IV,  n°  4L 

344.   Trois-sols  île  1726. 

Sendjlable  à  celui  du  n"  343,  sauf  I   P  qui  accosteni  IV'cu. 

Rev.  POST  TENElîP.AS  LUX  .I72(). 

Croix  à  baluslres  dans  un  tpiadiilobe  à  double  bande,  orné  de  volutes.  De 
chaque  angle  saillant  du  quadrilobe  |)artent  trois  globules  qui,  se  dirigeant  vers 
le  centre  de  la  cioix,  semblent  en  former  une  seconde,  [msée  en  sautoir  sous  la 
première. 

Poids  ls^^-,520.  —  Mod.  ()'"  ,022.  —  lîill.  —  Musée  de  (ienève. 

Plusieurs  variantes. 


'   Voy.  ci-dessus,  page  \\(). 

329 


274  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

3-45.  Frappe  en  or  du  Irois-sols  de  1726. 

Le  droit  el  le  rcvei*s  sont  semblables  à  ceux  du  n°344.. 
Poids  3^™  ,890.  —  Mod.  0°-,022.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

346.  Trois-sols  de  176o. 

UESPLBLICA  (.ENEVENSIS.  G^' 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n°  343. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  344,  sauf  1763 

Poids  1^™,590.  —  Mod.  0"-,022.  —  liill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

347.   Frapfw  eu  unjriil  du  Irois-sols  de  1763. 

Le  dioil  el  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  u"  346. 
Poids  2^™, 680.  —  Mod.  0'", 022.  -  AR.  -  Musée  de  Genève. 

348.  Trois-sols  de  1764. 

Semblable  ta  celui  du  n°  343. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  344,  sauf  1764 

Poids  1^^,750.  —  Mod.  0",0215.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Fîlavignac  mentionne  un  trois-sols  de  1765. 

349.  Trois-sols  de  1766. 
Semblable  à  celui  du  n''343. 


'  C'est  [lar  oubli  (jue  nous  n'avons  pas  fait  ligurer-  celle  maniue  à  la  [lage  il. 

3.S0 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  275 

Rev.  semblable  à  celui  tlu  n°  344,  sauf  1766 

Poids  l'^'^sSGO.  —  Mocl.  0"  ,02:2.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  varianles. 


350.  Frappe  en  argent  du  Irois-sols  de  1766. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n°  349. 

Poids  1^™  ,910.  —  Mod.  0"'  ,022.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Éd.  llirzel,  à  Zurich. 

351.  T rois-sols  de  1776. 

RESPUBLICA  GENEVENSIS. 

Ècu  de  Genève  accosté  de  I  G  et  surmonté  d'un  soleil  au  centre  duquel  se 

h-A-H 

trouve  I  H  S 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  344,  sauf  1776 
Poids  l^™-,800.  —  Mod.  0"'-,022  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  varianles. 

352.  Frappe  en  anjeni  du  Irois-sols  de  i776. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  351. 
Poids  2^™-.  ^  Mod.  0'"-,022.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

353.    Trois-sols  de  f7!ll. 

Semblable  à  celui  du  n°  343. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX 

Exergue  .P.  1791.  B. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  u"  344. 

Poids  H™  ,780.  —  Mod.  0'"  ,022.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

331 


276  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

)^5i.    Frappe  en  arqeiil  du  trois-sols  de  1791 . 

Le  (Iroil  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n  "  353. 
Poids  3^"-,300.  —  Mod.  0™  ,023.  —  ÂR.  —  Musée  de  Genève. 


XI.  PIGNATEF.LES  COXTREMARQUÉES  ' 

Nous  avons  vu^  que,  le  25  septembre  1592,  le  Conseil  u  arrête  qu'on  reçoive  les 
pignatelles  contremarquées  3  s.  6  den.  pour  13  quarts  et  celles  de  3  s.  pour 
Il  quarts.  «  A  première  vue,  on  pourrait  croire  qu'il  s'agit  ici  de  deux  contre- 
marques dont  l'une  devait  s'apposer  sur  les  pignatelles  de  3  s.  6  den.  et  l'autre  sur 
celles  de  3  s.  En  réalité,  il  n'en  est  rien,  et  les  |)ignatelles  ne  lurent  jamais  frap- 
pées à  Genève  que  d'une  seule  contremarque.  En  efl'et,  si  on  consulte  l'ordonnance 
du  11  mai  1592  \  on  peut  s'assurer  que  toutes  les  pignatelles  qui  n'ont  pas  la 
valeur  de  3  s.  0  den.  devaient  être  laiss(''es  sans  contremarque.  En  outre,  la 
contremarque  dont  on  s'est  servi  est  constamment  la  même,  sauf  de  très  minimes 
variantes.  Elle  est  toujouis  ap|iosée  du  côti'  de  la  croix  de  la  pignatelle.  Sur  un 
certain  nombre  de  ces  monnaies,  qui  se  trouvaient  au  poids  et  au  litre  prescrit 
et  valaient  3  s.  (>  den.,  nous  avons  pu  constatei-  que  la  contremarque  est  indilVé- 
remment  placi'e  dans  les  cantons  supérieuis  ou  inférieurs  de  la  croix,  parfois 
même  sur  la  croix.  Ainsi,  il  n'y  a  qu'une  contremarque  et  la  place  qu'elle  occupe 
ne  peut  pas  être  une  indication  de  la  valeur  de  la  momiaie;  toutes  les  pignatelles 
contreuïarqnées  oui  la  valcm'  de  3  s.  (î  den.  Nous  nous  bornerons  donc  à  la 
description  d'un  petit  iiondire  d'entre  elles',  émises  par  Henri  HI  t^t  Henri  IV  en 
France  et  [)ar  les  légats  de  Grégoire  \HI,  de  Sixte  \  et  de  Gré-gdire  \l\  dans  le 
Venaissin. 

'  Voy.  ci-(le.ssiis.  pngc  128.  —  -  Voy.  ii-(li>ssiis.  \\\\^o.  \"y.\. 

^  Voy.  (;i-(lessus.  page  12î). 

'  Xous  rappf^ons  (jiic  If  Icniic  de  pi^^ruitclle  él.iiil,  constamnicnl  iloiiiié.  à  (îeiKH'e,  aux  pit"'ce.s  (pie 
nous  allons  (li'ci-irc.  alors  iik'iiii'  (|M('.  parfois.  i-(>s  piri-cs  poilaiciil  d'aiili-cs  noms  ilaiis  les  alcIiiTs 
inii  les  .naiciil  ('■mises. 


DESCRIPTION   DES    MONNAIES.  277 

355.  Piynalelle  d  Henri  11/  (Iù8ù). 

HENRIGUS.  III  D.  G.  FRANC.  ET.  P.  KEX  1585  + 
Grande  II  couronnée,  accostée  de  trois  fleurs  de  lis. 
Rev.  Slï.  NOMEN.  DOMINE  BENEDICTVM   ^B 

Croix  évidée  et  fleurdelisée.    Dans  l'un  des  cantons  de  la  croix  et  dans  un 
cercle,  la  contremarque  I  H  S 

Poids  3^™-,700.  —  iVIod.  0'"-,029.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  V,  n°  42. 

356.  Pùjnatelle  d' Henri  IV  {1592). 

HENRIGUS.  IIII.  D.  G REX...     Légende  peu  distincte. 

Grande  H  couronnée,  accostée  de  trois  fleurs  de  lis. 
Rev.  SIT.  NOMEN.  DNI.  BENEDICTVM  1592     Légende  peu  distincte. 
Croix  évidée  et  fleurdelisée.   Dans  l'un  des  cantons  de  la  croix  et  dans  un 
cercle,  la  contremarque  I  II  S 

Poids  3^™  ,020.  —  Mod.  0"-,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Lausaime. 

357.  Pignalellede  Grégoire  Xlll,  sans  millésime,  frappée  jnir  Charles  de  Bourbon,  légal. 

GREGORIUS.  XIII.  PONTIF.  MAX 
Grand  G  surmonté  de  la  tiare. 

Rev.  CARO.  CA.  L.  GEOR.  CA.  G...  AVEN  +     Légende  peu  distincte. 
Croix  évidée  et  fleurdelisée.   Dans  l'ini   des  cantons  de  la  croix  et  dans  un 
cercle,  la  contremarque  I II  S 

Poids  3s™-,600.  —  Mod.  0"'-,027.  —  Bill     -  iMusée  de  Genève. 

•rnMK    1.  333  44 


278  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

358.   Piijuttlclle  ilc  Sixic  V,  sons  miHvs'uiic ,  (rappre  jxir  Charles  de  Uoinhon ,  Inidl. 

SIXTVS.  V.  PON TIF.  MAX. 
Graïul  S  surmonté  de  la  tiare. 
Hev.  KA.  DE.  BOVRBON.  CAH.  LEGA.  AVEN. 

Croix  évidée  et  fleurdelisée.  Dans  l'un  des  cantons  de  la  croix  et  dans  un 
cercle,  la  contremarque  I  H  S 

Poids  ;>™-,77().  —  Mod.  0™  ,0'27.  —  Bill.  —  Musée  de  Lausanne. 

350.   Piynalellc  de  Gréyoire  XIV  {i59f),  frappée  pur  Charles  de  Bourbon,  lé(jal. 

GREGOB...  PONTI.  M.     Légende  indistincte. 
Grand  G  surmonté  de  la  tiare;  au-dessous  du  G  1591 
Bev.  KAB...  BOVRBON.  CAB...  EGA.  AVEN.     Légende  indistincte. 
Croix  évidée  et  fleurdelisée.   Dans  l'un  des  cantons  de  la  croix   et  dans  un 
cercle,  la  contremarque  I  H  S 

Poids  faillie.  —  Mod.  0"  ,(>2G.  —  Bill.  —  Musée  de  Lausanne. 

Xll.  SIX -SOLS' 

Jenner  mentionne  des  six-sols  sans  millésime,  puis  de  1539,  1550, 1551, 1552, 
1554,  1555,  155(1,  1557,  1558,  1590,  1592  et  1020;  l'existence  de  ces  pièces 
parait  improbable. 

300.  Six-sols  de  1652. 

Nous  trouvons  cette  pièce  d('crite  connue  suit  dans  le  catalogue  de  la  ccdiecliou 
du  chevalier  de  Schullhess-Rechbcrg'  : 

'  Voy.  ci-(les.sus,  page  ">(). 

'■'  Die  liilter  ron  Scltul(lwss'lterliber(fsi-he  Miiii:-  loiil  Mfdiidli'n-Sitiiiiiiliniij.  (.Dixvsden.  IS(iS-l8U'.t, 
in-S".  )  Zweite  Abtlieiliing,  \\.  4o2,  n"  G380. 

334 


DESCRIPTION    DES   MONNAIES.  279 

GENEVx\  *  CIVITAS  .1632. 
Ècu  de  Genève  surinonté  de  VI.  S 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  M 

Croix  recercelée'. 
Poids  1^™  ,380.  —  Bill. 

361.  Six-soLs  (le  I(h33. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1633  * 

Le  reste  semblable  au  dioit  du  u"  360. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  M- 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  360. 

Poids  2s™-,580.  -  Mod.  0'"  ,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  V,  n"  43. 

Plusieurs  variantes. 

362.  Six-sols  de  1634. 

Semblable  à  celui  du  n"  361,  sauf  1634 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°361. 

Poids  2^™-,  180.  —  Mod.  O"'  ,027.       liill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

363.  Six-sols  (le  1635. 

Semblable  à  celui  du  n'  361,  sauf  1635 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°36l. 

Poids  2'™-,600.        Mod.  0"',026.  —  Bill.  —  Coll.  de  M.  de  Loriol-Le  Eorl. 
à  Genève. 

Jenner  mentiomie  un  six-sols  d(!  1636. 

'   \'(i^.  ci-dessus,  page  180.  ii.  I. 

.335 


280  IIISTOIUK    MONElAIltK    liK    (5ENÈVE. 

mi.    Si.T-S(>ls  (le  l()3S. 

Soml)l;ilil('  ;"i  cclMi  dii  n"3(î1,  saiiF  161^8 

Rev.  POST.  TENKIÎRAS.  LVX.  (.  *  1*. 

Croix  recercclée. 

Poids  2^""-,6I().  —  Mod.  0",0!20.  —  lîill.  -  Mnsc'c  de  (Iciirvc 

IMusioiirs  vaii.'inles. 

3()5.  Six-si,ls  ,!<■  II! 3!). 

Semiilal)l(!  à  cfliii  du  n"  301,  saul"  1()39. 

Rev.  somblal)l(^  à  celui  du  n"  364. 

Poids  3^""  ,050.  —  Mod.  0"'-,02r).  —  l'.ill.    -  Musée  de  (ieiiève. 

Plusieurs  variantes. 

300.  Six-sols  de  H)39. 

Seuil)laljle  à  celui  du  u"  305,  sauf  VIS- 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  li  *  <1. 

Croix  recercelée. 

Poids  2^™  ,200.  —  Mod.  0"  ,02().  -   lîill.  -    Coll.  de  la  Soc.  d'Iiist.  el  d'arcli.  de 
Genève. 

307.   Six-sols  (le  f(>40. 

Seu)l)laiile  à  celui  du  u"  301,  sauf  lOiO 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  300. 

Poids  2"^'"  ,300.  —  Mod.  0'"  ,020.  —  Bill.  —  Musée  de  (Jeuève. 

Plusieurs  variantes. 

33fi 


DKSCini'TIOX    DES   MONNAIES.  281 


mn.  Six-sulsde  164  J. 

(iENEVA  *  CIMTAS  *   Mi  il  * 

Écii  de  Genève  surmonté  de  .VI.  S 

Rev.  POST.  TENEBUA8.  LVX.  1)  *  S. 

Croix  recercelée. 

Poids  ls™-,970.  —  Mod.  ()'"  ,027.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

Blavignac  menlioune  un  six-sols  de  1042  el  .Icnucr  des  six-sois  de  Mii'o,  \('>ii, 
1654  el  1670. 


3(ii).  Six-sols  de  1678. 

GENEVA  *  GIVITAS  *   1()78  * 

Ècu  de  Genève  surinonlé  de  .VI.  S. 

Rev.  POST  *  TENEBUAS  *  LVX  *  j:  * 

Croix  recereelée. 

Poids  2^™-,920.  —  Mod.  ()'"  ,028.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

370    Six-sols  de  I67S. 

GENEVA.  *   CIVITAS  *  1678  * 

Le  reste  sendilable  au  droit  du  n°  369. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  *  I  E  * 

Croix  recercelée. 

Poids  2^™-,730.  —  Mod.  ()'"  ,028.  —  Bill.  -  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

371.  Six-sols  de  1678. 

GENEVA  *  CIVITAS.  *  .1678.  *  . 

337 


282  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Le  reste  semblable  au  droit  du  u"  3(30. 
Rev.  POST  *  TENEBRAS.  LVX  *  1.  E  * 

Croix  recercelée. 

Poids  2^^,500.  —  Mod.0^,027.  —  Rill.  —  Musée  de  Genève. 

372.  Frappe  en  argent  du  six-sols  de  1678. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  371. 

Poids  3s™  ,800   -  Mod.  0"^-,027.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Duval-Plantamour. 

Blaviiinac  mentionne  un  six-sols  de  1689  el  Jenner  un  six-sols  de  1722. 

373.  Six-sols  de  176o. 

RESPl  BLICA  GENEVENSI8. 

Armes  de  Genève  dans  un  cartoucbe  suiinonlé   d'un   soleil  ;  au  cenire  du 
soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX.  1765. 

SIX 

Dans  un  ovale  entouré  d'ornements  ^'"^^ 

* 

Poids  2^"  ,790.  —  Mod.  0"  ,0265.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  V,  n°  44. 
Plusieurs  variantes. 

37 i.   Frappe  en  argent  du  six-sols  de  I76S. 

Le  droit  et  le  revers  sont  sendilables  à  ceux  du  n"  373. 

Poids  5^™-,360.  -  Mod.  0"  ,0265.  -  AR.  —  Musée  de  Genève. 

375.  Six-sols  de  176S. 

Semblable  à  celui  du  n  '  373. 

338 


DESCRIPTION    DES   MONNAIES.  283 

SIX 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  373,  sauf  sols 

Poids  2s™  ,700.  —  Mod.  0"  ,0255.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


376.  Six-sols  (le  1776. 

Semblable  à  celui  du  n°  373. 
Rev.  POST  TENEBRÂS  LUX. 
Exergue  .1776 

SIX 

Dans  un  cartouche  très  orné  sols 

I.G 

Poids  2s™  ,800.  —  Mod.  0"  ,0255.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

377.  Frap/ie  en  aryetil  du  six-sols  de  1776. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  376. 

Poids  4^°  ,900.  —  Mod.  O""  ,0255.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Cb.  Borgeaud. 

378.  Six-sols  de  1791. 
Semblable  à  celui  du  n°  373. 

SIX 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  376,  sauf  1791  et  sols 

l'B 

Poids  2s™-,900.  —  Mod.  0™-,026.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

379.  Frappe  en  argent  du  six-sols  de  1791. 

Le  droit  et  le  revers  sont  sendjlablcs  à  ceux  du  u"  378. 
Poids  2^,980.  —  Mod.  0™-,026.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 


339 


284  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Les  monnaies  genevoises  en  cuivre  sont  en  foil  petil  noml)ie;  elles  a|»|)aitieii- 
nenl  aux  années  1590  el  1009. 


I.  DENIERS  DE  CUIVRE  ' 

380.  Denier  sans  millésime. 

Ané|)igraphe. 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 
Rev.  POVR.  VN.  DENIER  * 
Dans  le  champ  le  cliiflVc  I 

Poids  0'™-,920.  —  Mod.  0™  ,015.  —  CU.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  V,  n"  45. 
Plusieurs  variantes. 

Rien  que  celle  pièce  ne  porlc  pas  do  millésime,  il  est  lorl  probable  ([u'elle 
apparlienl  aux  émissions  de  l'année  1009. 

381.    Driiier  (te  KW!). 

GENE  VA.  CI  VIT  AS.  1()09.  *  . 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 

Rev.  POVR.  VN.  DENIER.  *  . 

Dans  le  champ    *  I  * 

Poids  1^™,0!20.  —  Mod.  0'",0I7.  —  CU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  V,  n   40. 

Il     llKI  N-DKMKRS  DK  CI  IVIiK' 

38:2.   Deiu -deniers  sans  millésime. 

Ané|)igra|die. 

'   Voy.  ci-(Jessiis,  jmgi;  '.)!. 
'  Voy.  ci-dessus,  page  91 . 

340 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  285 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 
Rev.  POVR.  DEVX.  DENIERS.  *  . 

Dans  le  cliamp  II 

Poids  l^™-,830.  —  Mod.  0"  ,017.  —  CU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  V,  n»  47. 

Plusieurs  variantes. 

Cette  pièce  appartient  bien  probablement  aux  émissions  de  1609, 


383.  Veux-deniers  de  1609. 

GENEVA.  CIYITAS.  1009.  *  . 
Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 

Rev.  POVR.  DEVX.  DENIERS. 

* 
Dans  le  cliamp  ■  I     I  • 

Poids  2-"" ,430.  —  Mod.  0',019.  -    CU.  —  Musét;  de  Genève. 
PI.  V,  n  •  48. 


111.  SOLS  DE  CUIVHE' 

384.  Sol  de  1590. 

Anépigraphe. 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  an  centre  d'un  soleil  formé'  de  liiiil  rayons 
ondulants. 

■PVN- 
*  SOLS  *    <■■-■"■) 
„  ,  1        ,  l'OVIîLES 

Rev.  dans  le  champ     soldats  de 

GKNEVE 
■I590- 

'  Voy.  ci-dessus,  piiges  89  et  90. 

TOME  I.  o41  45 


286  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Poids  2^™-,240.  —  Mod.  0'"  ,0-23.  —  CU.  —  Musre  île  Genèvo. 
PI.  V,  11°  i9. 
Plusieurs  variautcs. 


IV.  SIX-SOLS  DE  CL'IVIiE 


385.  Six-sob  (le  1590. 
Semblable  cà  celui  du  u°38i.. 

SIX 
♦  SOI.S* 
„  ,  ,        ,  l'OVIi   l,ES 

Hev.  daus  le  cliam|)     soldats.dk 

GEiXEVE 

iriiio- 

Poids  .i"™-,030.  —  Mo(l.0"-,020.  —  CU.  —  Musi'-e  de  C.euève. 

PI.  V,  u"  50. 

Plusieurs  variantes. 

Ilaller  a  di'cril,  sous  le  n°  1930,  une  pirce  de  ueuf-sols  de  (leuève,  qu'il  dit 
être  semblable  au  florin  que  nous  allons  (h'crire,  liormis  rinscriptiou  ix  Sols. 
Comme  Ilaller  ne  possédait  pas  celle  pièce  el  que  nulle  pari  elle  u'exisle,  on  est 
d'accord  poiu'  supposer  qti'il  a  (h'cril  nue  [tièce  de  six-sols  daus  rinscri|)lion  de 
laquelle  le  premier  s  élail  elTacé;  il  ne  restait  elTectivemenl  (|ue  ix  Sols. 


V.   l'LOlU.NS  DE  C.riVIU!:* 

38(>.  Florin  de  1390. 

Kcu  <le  Cenève  au  centre  d'un  soleil  l'nruK'  de  Iniil  rayons  ondulants  aUernaut 
avec  des  iierbes  formées  de  très  pclils  layons.  Daus  les  iulcrvalles  laissi's  lilires 


'  Voy.  ci-ilessus,  pages  H9  el  90. 
'  Voy.  ci-dessus,  pages  89  et  90. 

342 


DESCRIPTION  DES   MONNAIES.  287 

par  les  liiiil  rayons  et  au  bord  de  la  pièce  se  Irouvenl  des  ornements  en  forme 
d'accolades  tleuronnées. 

.p.  XII. 

*  SOLS  * 

Rev.  dans  le  champ     ZwItsÎe 

GENEVE 
.1590. 

Poids  6^™-,340.  —  Mod.  O-^^OSO.  -  Cr.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  V,  n'-Sl. 
Plusieurs  variantes. 


CHAPITRE  II 


MONNAIES  D'ARGENT 


I.  DEl'X-SOLS  et  SOLS' 


Nous  avons  dit^  que  rien  ne  prouve  que  ces  pièces  aient  ('té  frappées. 


II.  TUOIS-SOLS» 


Blavignac  mentionne  des  trois-sols  de  1603. 


387.   Trois-sols  de  1604. 


GENEVA.  CIVITAS.  k  . 

Écu  de  Genève  surmonté  de  1004 

'  et'  Voy.  ci-dessus,  p;ige  111. 
'  Voy.  ci-dessus,  page  109. 

343 


288  HISTOIRE    MOXÉTAIIÎE    DE    GENÈVE. 

Rev.  POST.  TENEBIVAS.  LVX.  x  . 

l'OVIi 

Dans  le  clianin    m 

SOI, s 

Poids  F™-,OiO.  —  Mod.  0"  ,018.  —  AU.  —  Mnsôe  de  Genève. 
PI.  VI,  n"  52. 
Plusieurs  variantes. 


388.  Trois-sols  de  1607. 

GENE  VA.  CIVITAS.  1607 

Écu  de  (îeiiève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  387. 

Poids  0^"-,950.  —  Mod.  0'"-,020.  —  AU.  —  iMusée  de  Genève. 

PI.  VI,  n°  53. 

Plusieurs  variantes. 


TTI.  QUATRE-SOLS  ' 

389.  Qualre-sols  de  1610. 

.GENEVA.  CIMTAS.   1010. 

Écu  de  Genève  surmonté  d'un  soleil  formé  de  quatre  rayons  droits  et  de  quatre 
rayons  ondulants. 

Rev.  POST.  TENEHRAS.  LVX.  I). 

l'oVIl 
Dans  le  chami)    ii  ii 

SOLS 

Poids  l^™-,3i0.  —  Mod.  0™  ,020.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Pi.  VI,  n"  54. 

'  Voy.  ci-dessus,  pages  110  et  111. 


344 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  289 


IV.  SEIZIE\IES-DE-THALERS  ou  SKIZAINS  ' 


390.  Seizième-de-lhaler  de  i624. 


GENEVA.  CIVITAS.  1624.  6  *  .S. 

Armes  de  Genève  dans  un  ceixle. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  G     R. 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  lettres  G  R. 

Poids  !"■'"  ,780.  —  iNIod.  0'"-,0!24.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  VI,  ir  55. 

Plusieurs  variantes. 


V.  DIX-SOLS-ET-DEMP 


391.   Dix-sols-el-demi  de  1714. 

RESPIBLICA  GENEVENSIS. 

Exergue  .I.P.  .D. 

Armes  de  Genève  dans  un  cartouche  très  orné,  surmonté  de  17  I  i  et  d'un  soleil 
foiiné  de  huit  rayons  droits  et  de  huit  rayons  ondulants.  Au  centre  du  soleil  cl  dans 
un  cercle  I  II  S     Le  soleil  sé'pare  le  millésime. 

l'OST 
TENKliUAS 

Rev.  Dans  un  cartouche  orné  d'un  mascaron         i'^;^ 

10 

I 

2 

Au-dessus  du  cailouche  se  trouve  un  soleil;  au  centre  du  s(deil  et  dans  un 
cercle  l1l"s 


'  Yoy.  ci-dessus,  page  100. 

-  Voy.  ci-dessus,  pages  lO'.l  o(  1 10.  Xcms  rapiicloiis  (pic  c'est  d'après  le  poids  de  métal  lin  ren- 
lenné  dans  les  monnaies  (lue  nous  les  dt^'ci-ivons,  en  allant  de  la  plus  laitilc  à  la  plus  forte. 

345 


290  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Poids  2"'"'  ,480.  -  IMod.  iï  M±  --  AR.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  VI,  n"  56. 
Plusieurs  variantes. 


392.  Frappe  en  or  du  dix-sols-el-demi  de  17 14. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semijialiles  à  ceux  du  n"  391. 

Poids  3"'"'  ,755.  —  Mod.  0'"  ,022.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  Arnold  Meyer,  à  Genève. 

393.  Dix-sols-el-demi  de  1716. 

Semblable  à  celui  du  n°39t,  sauf  17  15  et  des  variantes  sans  importance 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  391. 

Poids  2'^""  ,380.  —  Mod.  0'"-,022.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 


VI.  SIX-SOI.S  ou  nEMI-FI.niil.NS  ' 


394.  Six-soh  de  1602. 

GENE  VA.  CIVITAS.   1002 

Ècu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Emiiire. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  k  . 

l'OVIt 

Dans  le  cliamn    six. 

.SOLS 

Poids  1^""  ,850.  —  Mod.  0"  ,023.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  VI,  n"  57. 
Plusieurs  variantes. 

'  Voy.  (■i-(Ie.<.siis.  pagos  108  et  109. 

346 


DESCRIPTIOX    DES    MONNAIES.  291 


305.  Six-sols  (h  1602. 


Semblable  à  celui  du  n°  39i. 

Rev.  POST.  TENElîUAS.  LVX.  *  . 

l'OVIi 

Dans  le  champ     v  i 

SOLS 

Poids  1«""  ,920.  —  Mod.  0"'  ,023.  -  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 


396.  Six-sols  de  1605. 

Semblable  à  celui  du  n"  394,  sauf  1603 

Rev.  scmblaiilc  à  celui  du  n"  394. 

Poids  lf™-,960.  -  iVlod.  O"  ,023.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Rlavignac  signale  des  seizains,  soit  six-sols  d'argent,  dt;  1607  cl  1610. 

397.  Six-sols  de  1611. 

Semblable  à  celui  du  \\°  394,  sauf  1611 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  D. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  394. 

Poids  l^™-,820.  —  Mod.  0'"-,023.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Rlavignac  signale  un  six-sols  de  1624,  mais  c'est  le  seizième-dc-tbalcr  que  nous 
avons  décrit  |)lus  baul  '. 

VII.  HUIT -SOLS  2 

398.  nuit-sols  de  1610. 
.GENE VA.  CIMTAS.  1610. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  '289. 

^  Voy.  ci-dessus,  pages  1  \  0  et  111. 

347 


292  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

f.cu  (l(>  riciièvo  siirnioiili''  d'un  soleil  roriiii'  de  qnalro  rayons  droits  cl  de  (inalrc 
rayons  ondulants. 

llev.  POST.  TENEBRAS.  LVX  *  D  * 

l'dVM 

Dans  le  clianip    vi  ii 

SOl.S 

Poids  2'"" ,020.  —  Mod.  0" ,024.  —  \\\.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  M.  n"  58. 
Plusieurs  variantes. 


VIII.  firiTIEMKS-DE-THALERS  ou  IIUITAIXS  ' 

399.  Huilièine-de-lhaler  de  i624. 

GENEVÂ  *  CiVlTAS  *  1<>24.  X  . 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 

Rev.  POST.  TE^EBHAS.  LVX.  G     R. 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  lettres  (i   R. 
Poids  3-'    .080.  —  Mod.  0"  ,027.  —  ÂR.  -  -  Musée  de  Genève. 
PI.  VI,  n"  59. 
Plusieius  vaiiantes. 

400.  Hmlihne-de-lhahr  de  1624. 

Semblalile  à  celui  du  n"  399. 

Rev.  POST.  TENERRAS.  LVX.  R     (î. 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n'  399. 

Poids  3^'"'  .070.  —  Mod.  0"  .027.  —  Ai;.  ^  .Musée  de  Genève. 

Ai)l.   fliiilièinc-dc-ihalcr  de  leSS. 

Semblable  à  celui  du  u   399,  saul  l(i25 

'  \'ijy.  ci-des.-;iis.  \k\'^v  100. 

348 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  293 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  399. 

Poids  3s™-,500.  —  Mod.  0™-,027.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

402.  /fiiilième-de-llialcr  de  1623. 

Semblable  à  celui  du  n"  399,  sauf  1025 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  HC 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  3^™-,360.  —  Mod.  0"\(>27.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

403.  Huilième-de-thaler  de  1626. 

Semblable  à  celui  du  n»  399,  sauf  1626 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  -402. 

Poids  3^™-,420.  —  Mod.  0"-,027.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

40  i.   Ilnihème-de-lhaler  de  1628. 

Semblable  à  celui  du  n"  399,  sauf  1628 

Rev.  .POST.  TENEBRAS.  LVX.  HC 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  3^™-,510.  —  Mod.  0"'-,027.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

IX.  VINr,T-ET-UX-SOLS> 

■405.    Vit)(]l-et-iin-sols  de  1710. 
RESPUBLIC.  GENEVENS. 

'  Vuy.  ci  dessus,  pages  Id'J  ri  llil. 

TOME    1.  349  40 


294  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Exergue  .17  10. 

Armes  de  Genève  dans  un  (  arlouche  très  orné,  surmonté  d'un  soleil  formé  de 
luiil  rayons  droits  cl  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un 
cercle  I  II  S 

POST 

Rev.  Dans  un  cartouche  accosté  de  palmes     ^^uix'*'^^ 

Le  cartouche  est  surmonté  d'un  soleil,  au  centre  duquel  se  trouve  I  M  S  dans 
un  cercle. 
Poids  ^^^  ,970.  —  iMod.  0"-,0265.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  M,  n"  00. 
Plusieurs  variantes. 


406.   Vingt-et-un-sols  de  17 10. 

RESPUBLIC.  GENEVENS. 

Armes  de  Genève  (huis  un  cartouche  très  orné,  surmonté  de  17  10  et  d'un 
soleil  formé  de  huit  rayons  droits  et  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du 
soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Le  soleil  sépare  le  millésime. 

Rev.  semhlahle  à  celui  du  n°  405. 

Poids  4^™,o60.  —  iMod.  0" ,0265.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod 


407.   Vingt-ct-un-sols  de  1711 . 


RESPUBLTCA  GENEVENSIS. 

Exergue  .17   11. 

Le  reste  semhlahle  au  droit  du  n"  405. 


pnsT 


Rev.  Dans  un  cartouche  orné  d'un  mascaron     "'^'(jx*'  ^ 

21 

Le  cartouche  est  surmonlé'  d'un  soleil,  au  centre  duquel  se  trouve  I  II  S  dans 

un  cei'cle. 

350 


DESCRIPTION    DES   MONNAIES.  295 

Poids  4^"°-,680.  —  Mod.  0"  ,026.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

408.  Vingl-el-un-sols  de  17 14. 

RESPUBLICA  GENEVENSIS. 

Exergue  .IP.  .D. 

Le  reste  semblable  an  droit  du  n°  406,  saut  1714 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  407,  sauf  des  variantes. 

Poids  4^™-,800.  —  Mod.  0"-,026.  —  AR.  -  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

409.  Vimjl-cl-iin-sols  de  171  S. 

Semblable  à  celui  du  n"  408,  sauf  17  15 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  407. 

Poids  4'™-,750.  —  Mod.  O^sOSeS.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes.  L'une  d'elles  a  un  point  sous  LIX 

410.  Vin(jl-el- un-sols  de  1720. 

Semblable  à  celui  du  n"  408,  sauf  1720  et  pas  d'exergue. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  407. 

Poids  4^™-,760.  —  Mod.  0"-,026.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes.  L'une  d'elles  a  le  millésime  inscrit  en  cbilTres  plus  petits; 
une  autre  porte  GENEUENSIS. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit',  le  vingt-et-un-sols  de  1720  est  la  première  pièce 
genevoise  dont  la  tranche  soit  cannelée.  A  partir  de  cette  époque,  toutes  les  espèces 
d'or  et  d'argent  portent  celte  cannelure;  nous  nous  bornons  à  le  dire  ici  une  fois 
pour  toutes,  sans  en  faire  mention  à  chaque  description. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  MO. 

351 


296  HISTOIRE    MOXKTAIRK    DE    GENÈVE. 

411.    Vingl-el -un-sols  de  1721. 

Semblable  à  celui  du  n°  408,  sauf  1721  el  pas  d'exergue. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  407. 

Poids  4^™  ,520.  —  Mod.  0"  ,020.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

412.   Frappe  en  or  du  vimil-ct-un-sols  de  1721 . 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n'  411. 

Poids  8^™  ,090.  —  Mod.  0"  ,026.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  Gustave  Revilliod, 
à  Genève. 

X.  FLORINS  on  DOIZE-SOLS  ■ 

413.  Florin  de  ^602. 

GENE  VA.  CIYITAS.  1602 

ECU  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Em|iire. 

Rev.  POST.  TENEBRÂS.  LYX.  *  . 

rovii 
Dans  le  cliamp    xii 

'      SOLS 

Poids  4s™-,050.  —  Mod.  0'"-,0255.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  VI,  n"  61. 

Plusieurs  variantes;  l'une  d'elles  a  des  points  avant  et  après  la  légende  du  droit 
et  n'en  a  pas  dans  le  cliamp  du  revers. 

414.  Florin  de  1603. 

Semblable  à  celui  du  n"  413,  sauf  1(503 

'  Voy.  ci-dessus,  page  105  et  suivantes. 

352 


DESCRIPTION   DKS   MONNAIES.  297 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  k  . 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  413. 

Poids  4=™  ,130.  —  Mod.  0'"  ,027.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

■415.   Florin  de  1633. 

.GENEVA.      CIVITAS. 

Exereue.  Sous  un  Irait  .12.  S. 
ECU  de  Genève  surmonte  de  l'aigle  d'Empire. 
Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  1035.  PI. 

Soleil  formé  de  six  rayons  droits  et  de  six  rayons  ondulants,  au  centre  duquel 
et  dans  un  cercle  se  trouve  I  II  S 

Poids  3^™-,900.  —  Mod.  0">  ,0265.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  VI,  11°  62. 


416.  Florin  de  165â. 

GENEVA.  CIVITAS.  1654 

ECU  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  m. 

l'OVH 

Dans  le  champ    xii. 

'     SOLS 

Poids  2s"°-,420.  —  Mod.  0™  ,023.  —  AR.  —  Mus('e  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 


417.  Frappe  en  or  du  florin  de  16S4. 

Le  catalogue  de  l'ancienne  collection  .lallabert,  à  Genève,  mentionne  une  frappe 
en  or  du  llorin  de  1654,  sans  en  donner  la  description. 


353 


298  HISTOIRE    MONÉTAIKE    DE    GENÈVE. 


XI.  DEMI  TESTONS 


418.   Demi-lésion  sans  millésime. 

*  GENEVA  *  CIVITAS  * 

Ècu  lie  Genève  surmonté  de  l'aiiile  d'Empire. 

Rev.  P08T  *  TENEBUAS  *  LVCEM  :  G  * 

Croix  patlée,  l'ourchée  el  vidée'. 

Poids  i=™,710.        î\lod.  0"-,027.  —  M{.  —  Coll.  de  M.  !M.  Girod. 

PI.  VU,  n"  (33. 

Plusieurs  variantes. 

Cette  pièce  doit  avoir  él('  frappée  de  1539  à  15il,  car,  ainsi  que  nous  l'avons 
dit',  le  Conseil  arrêta,  le  28  janvier  1542,  «  qu'il  seroit  fait  bonne  différence  des 
lestons  aux  demi-testons.  »  Celle  dilTérence  consista  sans  doute  dans  la  forme  de 
la  croix  des  demi-testons  qui,  à  partir  de  cette  époque,  fut  elTeclivement  modifiée. 

419.  Demi-leslon  de  loùO. 

GENEVA.  CIVITAS.  1550 

Ecu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  ♦  . 

Croix  patlée,  fourchée  et  viilée;  les  angles  des  fourches  sont  arrondis. 

Poids  4s™-,580.  —  Mod.  0"-,020.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Duval-Planlamonr. 

PI.  VII,  n°  64. 

420.  Demi-leslon  de  1561 . 

.GENEVA  :  CIVITAS  :   15(51 

'  Vo).  ci-dessus,  page  102. 

^  Voy.  ci-ilessus,  page  180,  n.  I. 

^  Voy.  ci-dessus,  page  tOi. 

354 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  299 

Écli  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST  :  TENEBRÂS  :  LVX  :  P  : 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  419. 

Poids  4^\780.  —  !Mod.  0"'-,0260.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

421.   Demi-lest 011  de  1S62. 

Semblable  à  celui  du  n"  420,  sauf  1502 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  420. 

Poids  4^™  ,650.  —  Mod.  0™-,02(J.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Blavignac  signale  des  demi-testons  de  1570,  1578  et  1580. 


XII.  DEUX-FLORIXS  ou  TESTONS-DE-DEUX-FLORIXS  nu  VIX(;T-QUATRE-S0LS  ' 

Haller  et  après  lui  Blavignac  onl  souvent  confondu  les  deux-llorius,  les  quarts- 
de-thalers  et  les  testons  blancs,  si  bien  qu'il  est  difficile  de  citer  ces  auteurs  sans 
paraître  partager  leur  erreur.  Nous  ne  les  citerons  que  lorsque  les  unes  ou  les 
autres  de  ces  trois  espèces  sont  neltement  décrites  par  eux. 

Haller  cite  un  quart-de-tbalei'  de  1620,  mais,  d'après  la  description  qu'il  en 
donne  dans  le  sup}tlément  manuscrit  de  son  ouvrage  ',  ce  serait  |tlul(M  une  pièce 
de  deux-florins;  voici  cette  description  : 

GENEVA  CIVITAS 

Armes  de  Genève  surmontées  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LVX  1620 

Le  nom  de  Jésus  rayonnant. 

Haller  décrit  un  deux-llorins  de  1033,  dont  le  type  est  semblable  à  celui  du 
deux-florins  de  1634. 

'  Voy.  ci-dessns,  pages  lOi  et  lOîl. 

^  Ce  manuscrit  est  la  propriété  de  M.  liiiliot-ltliiiner,  à  Wiiilcitlioiir. 

355 


300  HISTOIRE   MONÉTAIRE  DE   GENÈVE. 

4!22.   Deitx-/Iorins  de  1654. 

.GENEVA.     .CIVITÂS. 

Exergue.  Sons  nn  Irait  .!24. 

Écu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  163i.  PL 

Soleil  foroK'  de  six  rayons  droits  et  de  six  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil 

el  dans  un  cercle  I  H  S 
•  *  • 

Poids  7«™  ,510.  —  Mod.  0"'-,030.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 
PI.  VII,  n°  65. 

423.  Deux-florins  de  1655. 

Semblable  à  celui  du  n"  422. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  422,  sauf  1()35 

Poids  7^™-,()80.  —  Mod.  0"'-,030.  —  AR.  —  iMus(-e  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

424.  Deux-/l()rins  de  165(). 

Semblable  à  celui  du  n"  422. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  422,  sauf  103G 

Poids  7^™-,030.   -  Mod.  0"'  ,030,  —  AR.  ~  Musée  de  Genève. 

425.  Deux-llorins  de  1644. 

GENEVA  *  CIMTAS  *  I(>4i    *• 

Armes  de  (ienève  dans  un  cercle. 

Rev.  POST  *  TENEHRAS  *  EVX  *  B  * 

l'OVIi 

Dans  le  cliamii  xmim 

Sdl.S 

356 


DESCRIPTIOX   DES   MONNAIES.  301 

Poids  6s™-,880.  —  Mod.  0"  ,028.  ~  AR.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  VII,  11°  66. 
Plusieurs  variantes. 

426.   Deux- florins  de  I64S. 

Semblable  à  celui  du  n°  425,  sauf  1645 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  425. 

Poids  6s'°'-,960.  —  Mod.  0"  ,029.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

i27.   Deiix-IIorins  de  1647. 

Semblable  à  celui  du  u"  425,  saul'  1647 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  *  G  * 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  425. 

Poids  6^'"  ,850.  -  Mod.  0'"-,030.        AR.  —  Musée  de  Genève. 


XIII.  OIJARTS-DE  TH.\LERS  ' 

Ilallcr  décrit  un  quart-de-lhaler  de  1620.  Nous  avons  vu'  que  celte  pièce  était 
pliilôl  lin  deux-tlorins. 

428.   Quarî-de-lhaler  de  1625. 

GENEVA  *  CIVIÏAS  *  1623 

Armes  de  Genève  dans  un  ceicle,  surmonlt'cs  d'un  soleil  formé  de  six  rayons 
droits  et  de  six  rayons  ondulanls;  an  eenlrc  dn  soleil  el  dans  un  cercle  I  H  S 

'  Voy.  ci-ilcssiis.  jiages  99  ot  ll)():  vos.  Miissi.  piigc  299.  ce  ijiic  mm.s  a\ons  dit  des  iiuarts-de-llialcr.s 
décrits  ou  cités  par  lialler  et  lihiviijiiai-. 
^  Voy.  ci-dossiis.  png(.'  'i99. 

ÏOMK   I.  00  /  47 


302  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  R.  .G. 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  lettres  R  G. 
Poids  6*^-,880.  —  Mod.  0"-,029.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  VII,  n°  67. 
Plusieurs  variantes. 

429.  Quarl-de-thak'r  de  162S. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  1625- 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  d'un  soleil  formé  de  huit  rayons 
droits  et  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Rev.  POST.  TENEBR/VS.  LVX.  HC     Légende  peu  distincte. 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  6»^™  ,300.  —  Mod.  0'"-,029.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Le  catalogue  de  l'ancienne  collection  de  Luc  mentionne  un  quarl-de-tlialer  de 
1626. 

i30.   Quart-de-lhaler  de  1627. 

Semblable  à  celui  du  n"  i29,  sauf  1627 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  429. 

Poids  6^™-,700.  —  Mod.  0'"-,030.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Le  catalogue  de  l'ancienne  collection  de  Luc  mentionne  un  quart-de-llialcr  de 
1628. 

431.   Quarl-de-lhaler  de  1635. 

Semblable  à  cebii  du  n"  429,  sauf  1633 

Rev.  POST.  TENEBRAS.  LVX.  M     Légende  peu  distincte. 
Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  6^™-,900.  —  Mod.  (r-,031.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  de  Loriol-Le  Fort. 

Ilaller  a  d(''crit,  sous  le  n"  2015,  une  frappe  en  (»r  d'un  soi-disant  qnart-de-lbaler 

358 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  303 

de  1641.  Celte  description  répond  tout  à  fait  à  celle  du  quadruple  écu  d'or  de 
1641.  La  signature  B.  D.  doit  être  lue  S.  D. 

Nous  ne  décrirons  pas  la  pièce  de  1657  appelée  mousqueton,  attendu  que  c'est 
une  médaille  et  non  pas  une  monnaie  '. 


XIV.  TESTONS  BLANCS' 

432.  lésion  blanc  de  1619. 

GENEN  A  *  CIVITAS  *  1619.  *  . 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle. 

Rev.  :  POST  •  TENEBHAS      LVX  •  W.G  : 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  8""  ,200.  —  Mod.  O'^OSO.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  VII,  n°  68. 

433.  lésion  blanc  de  1620. 

Semblable  à  celui  du  n°  432,  sauf  1620 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  432. 

Poids  8^'"-,250.  —  Mod.  O^-^OSI.  —  AR.   —  Coll.  de  la  Soc.  d'hist.  et  d'arcli. 
de  Genève. 

434.  lésion  blanc  de  1624. 

Semblable  à  celui  du  n°  432,  sauf  1624 
Rev.  POST  •  TENEBRAS    LVX    II         G  • 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  lettres  R  G. 

'  Voy.  ci-dessus,  ]tage  99,  n.  6. 

-  Vo\.  ci-dessiis,  \\agef.  103  et  lOi:  voy.  inissi.  page  299.  ce  que  nous  avons  dit  des  testons  blancs 
décrits  ou  cités  par  Haller  et  Blavignac. 

359 


304  HISTOIRE    MONETAIRE    DE    GENEVE. 

Poids  8^,280.  -  îMod.  0" ,030.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  varianles. 

\V.  TESTONS  HI.ANCS  I-:TRAN(iKl',S  C.ONTliKMAKnrÉS  ' 

•435.    Tcsiun  hhinr  rie  Lurcrue,  de  16  fi,  ronlre-HKirfjii/'. 

MOIS  +  NO  LVC  ERNENSIS  +  *  + 

Aigle  d'Empire;  au-dessous,  l'écu  de  Lucerne,  lequel  coupe  la  i('iiende;  sur 
l'une  des  lèles  de  l'aigle  se  trouve  apposée  la  (  oiilre-iuarque  1  11  S  dans  un  cercle. 

Rev.  +  SANCT  +  LE0DEGARI9  +  1014  ^  *' 

Buste  de  St-Léger,  mitre  et  nimbé,  à  droite,  leiiaiit  de  la  maiu  droite  la  drille 
qui  repose  sur  son  épaule. 

Poids  9"™  ,200.  —  Mod.  0'"-,032.  —  ÂR.  —  Coll.  de  M.  A.  Revilliod. 

PI.  VU,  n°  69. 

436.   Teston  blanc  de  Lucerne,  de  1616,  contre-marqué. 

MON  +  NO  +  LVC  ERNENSIS  +  *  + 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n"  435. 

Rev.  +  SANCT  -f   LEODIGARI  +  1616  + 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  435. 

Poids  8^""  ,360.  —  Mod.  0'"  ,030.  —  ÂR.  —  Musée  de  Genève. 

XVI.  TESTONS  ' 

i37.   Teston  sans  niillrsune. 

*  GENEVA  *  CIVIÏAS  :  * 

ECU  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Eni[)ire;  le  vol  des  aigles  est  abaissé. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  130. 

'  Voj.  ci-dessus,  page  101  el  suivantes. 

3(30 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  305 

Rev.  I>OST  *  TENEHUAS  *  LVCEM  :  G  * 

Croix  patlée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  O'^^^^TO.  —  Mod.  0'"-,028.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  M.  Ciiod. 
Celte  rare  monnaie  représente  sans  doute  l'un  des  plus  anciens  lestons  rpii 
aient  été  battus. 

438.    Teskm  sons  millésime. 

Semldalile  à  celui  du  n°  i37,  sauf  que  le  vol  dos  aigles  est  relevé  el  que  les 
trois  points  après  GIVITAS  sont  supprimés. 

Rev.  POST  *  ÏENERRAS  *  LVCEAl  G  » 

Ee  reste  semblable  au  revers  du  n"  437. 

Poids  9^™-,390.  —  Mod.  0",028.  -  AR.  -  Musée  de  Genève. 

PI.  Vn,  n"  70. 

Plusieurs  variantes. 

Haller,  qui  a  décrit  cette  pièce  sous  le  w"  1946,  en  lui  donnant  le  nom  allemand 
el  parfaitement  exact  de  dicken,  indique  qu'elle  porte  une  croix  ileurdelisée  (lilien- 
kreuz).  C'est  évidemment  une  erreur,  attendu  que  Haller  renvoie  aux  figures  de 
plusieurs  placards  belges,  où  le  teston  de  Genève  est  figuré  avec  une  croix 
semblable  à  celle  que  nous  avons  décrite.  Blavignac,  qui  s'est  mépris  sur  le  sens 
du  mot  dicken,  considère  le  dicken  sans  millésime,  décrit  par  Haller,  comme  un 
Ihalei'. 

439.   Teslon  de  IS6I. 

X  GENEVA  :  CIVITAS  :   I5()l   x 

Écu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST  4*  TENERRAS  <^   LVX  «l»  P  + 

Croix  pattée,  fourchée  et  vidée. 

Poids  9?""-,370.  —  Mod.  ()'"  .0!29.  —  AR.  -   Musée  de  (Jenève. 

Plusieurs  variantes. 

Haller  a  décrit  cette  pièce  sous  le  n"  1955  a;  il  lui  assigne  un  poids  de  '/,  de 


a 


3til 


306  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

loth,  soit  environ  10  grammes.  Il  inditiiic  que  celte  pièce  est  |trol)ablenienl  un 
(lichen;  cependant  Blavignac,  malgré  le  poids,  la  considère  comme  un  thaler. 


440.  lésion  de  IS62. 

•f  GENEVA  :  GIVITAS      1562  4. 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n°  439. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  439. 

Poids  9^''"-,300.  —  Mod.  0'"  ,029.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

Blavignac  indique  qu'il  a  dû  être  frappé  des  lestons  en  1542,  1543,  1548,  1564, 
1570,  1573  cl  1580.  On  possède  en  effet  des  ordonnances  de  ces  années-là'  don- 
nant le  titre  et  la  taille  auxquels  seront  battus  les  testons,  mais  rien,  jusqu'à  ce  jour, 
ne  prouve  qu'ils  l'aient  été. 

Les  testons  de  Genève,  avec  ou  sans  millésime,  sont  aujourd'hui  fort  rares.  On 
peut  en  dire  autant  des  demi-testons. 


NVll.  I)EMI-TH.\LERS^ 

441.   Demi-lhaler  de  fù97. 

(;ENEVA     *     GlVlTAS  X  15     97  x 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  d'un  soleil  formé  de  luiil  rayons 
droits  et  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 
Le  soleil  sépare  le  millésime. 

Rev.    X  POST  •  TENERRAS      LV.\  x   (.^    x 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  13^,920.  —  JMod.  0'"  ,035.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  101  et  suivantes. 
*  Voy.  ci-dessuS;  page  99. 

362 


DESCRirXIOX   DES    MONNAIES.  307 

PI.  VII,  n"71. 

Haller,  qui  a  décrit  ce  demi-thaler  sous  le  11°  1972,  indique,  par  erreur,  qu'il 
porte  la  signature  G  et  non  pas  Q, 

Blavignac  indique  un  demi-thaler  de  1620. 

442.  Demi-lhaler  de  ^621. 

GENEVA  K  CIVITAS  x  IG    21  x 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n°  441. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  441. 

Poids  14  grm.  —  Mod.  0™  ,036.  —  ÂR.  —  Coll.  de  la  Soc.  d'hist.  et  d'arch.  de 
Genève. 

443.  Demi-thaler  de  1622. 

Semblable  à  celui  du  n°  442,  sauf  IG    22 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  441. 

Poids  U^'^fim.  —  Mod.  0",035.  —  ÂR.  —  Musée  de  Vienne. 

Haller  a  décrit  cette  pièce  sous  le  n"  1983,  d'après  le  catalogue  imprimé  des 
monnaies  du  musée  de  Vienne'.  Le  demi-thaler  de  1G22  est  décrit  dans  ce  cata- 
logue avec  la  signature  G  comme  l'indique  Haller.  Nous  nous  sommes  directement 
assuré,  sur  l'empreinte  de  la  pièce  elle-même,  que  la  signature  était  G  et  non  G. 

444.  Demi-lhaler  de  1622. 

Semblable  à  celui  du  n"  443. 

Rev.  POST  X  TENEBUVS  x  LVX  x  R  x     x  G  * 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  lettres  R  G. 
Poids  14^™  ,310.  —  Mod.  0"  ,037.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

'  Catalogne  des  monnai^'s  en.  arijent  qui  roniposent  une  des  dijférentes  parties  iln  cabinet  impérial,  etc. 
Vienne.  1769,  561  pi.  in-l'ol.  sans  texte;  avec  Snpplément,  Vienne,  1770,  il  pi.  in-foi.  sans  texte. 

3G3 


308  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

445.  Demi-lhuler  de  Hj22. 

GENEVA  X  CIVITAS  X  16     22  X 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n°  441. 

Rev.  POST  K  TENEBRAS  x  LVX  x  G  x     x  R  « 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  444. 

Poids  13^",950.  —  Mod.  O^^OSS.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

440.    Ikmi-lhdler  de  1625. 

GENEVA  .  X     CIVITAS  X  H)     2i  X 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n"  44L 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  444. 

Poids  l4'™-.260.  —  Mod.  0"-,038.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

4i7.    Demi-lhaler  de  16îo. 

Semblable  à  celui  {\\\  n"  445,  sauf"  16    25 

Rev.    X  POST  X  TENEBRAS  x  LVX  x  HC 

Aigle  d'Empire  couronne. 

Poids  13^,730.  -  Mod.  ()",035.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Revilliod. 

448.   Demi-lhaler  de  1626. 

(.EM:VA  x  CIVITAS  X  l'i     20  X 

Armes  de  Genève  dans  mi  cercle,  surmontées  d'im  soleil  Ibrnié  de  six  rayons 
droits  et  de  six  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  1  11  S 
Rev.  sendjlable  à  celui  du  n"  4i7. 
Poids  Ligrm.  —  Mod.  0"'-,035.  —  AR.  —  Musée  de  Berne. 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  309 


44.9.   Demi-lhaler  de  1627. 


Semblable  à  celui  du  n°  4-i8,  sauf  16     27 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  447. 

Poids  13^™-,660.  —  Mod.  0'",036.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

450.  Demi-thaler  de  1633. 

Semblable  à  celui  du  n°  448,  sauf  16    33 
Rev.   *  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  *  pi 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  13^™-,800.  -  Mod.  0'"-,037.  —  AR.  —  Coll.  num.  des  Arch.  féd.,  à  Berne. 

451.  Demi-lhaler  de  f63S. 

GENEVA  *  CIVITAS  *  16     38  * 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n"  448. 

Rev   POST  *  TENEBRAS  *  LVX  •  G  •     •  B 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  lettres  G  B. 

Poids  13^™  ,750.  —  Mod.  0"  ,036.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

452.  Demi-lhaler  de  1640. 

Semblable  à  celui  du  n"  448,  sauf  16     40 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  451. 

Poids  14^™  ,200.  —  Mod.  0"  ,037.  —  AR.  —  Coll.  ninn.  des  Arch.  féd.,  à  Berne. 

453.  Demi-lhaler  de  1641 . 


Semblable  à  celui  du  n"  448,  sauf  16     41 

TOME    I.  OUJ 


48 


310  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Rev.  POST  *  TKNEBRAS  ie  L\\  *  S       D  * 

Aigle  d'Empire  couroniK';  la  coiirunne  sépare  les  lettres  S  D. 
Poids  13'^™,800.  —  Mod.  0" .037.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 


454.  Demi-lhaler  de  164  J. 

Semblable  à  celui  du  n"  453. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX   *     B  .D 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  monogrammes   B)   A) 
Poids  14^"-,080.  —  Mod.  0"'-,038.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

455.  Demi-l/ialer  de  1637 . 

Semblable  à  celui  du  n"  448,  sauf  16     57 

Rev.   *  POSÏ  *  ÏENEBRAS  *  LVX  *  X  * 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  U^"  ,530.  —  Mod.  O""  ,037.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

45G.  Demi-lhaler  de  1639. 

Semblable  à  celui  du  n"  448,  sauf  16    59 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  455. 

Poids  i4^"'-,400.  —  Mod.  0"  ,036.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Haller  mentionne,  sous  le  n"  2051.  un  dcmi-thaler  de  1659  portant  la 
marque  R.  G.  au  lieu  de  J£,  mais  il  ajoute  qu'il  doute  de  l'existence  de  celte 
pièce. 


366 


DESCRIPTION  DES  MONNAIES.  311 


XVIII.  DEMI-ECUS 


457.  Demi-écu  de  1722. 
Lengnich  '  indique  un  demi-écu  de  1722  semblable  à  l'écu  de  la  même  année. 


XIX.  THALEHS' 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  ce  que  nous  avons  déjà  dit'  des  thalers  que  Haller 
cite  ou  décrit  pour  les  années  1526,  1510,  1542  et  1554. 

458.  Thaler  de  ISù7. 

'  GENEVA  «!•  CIVITAS  +  1557  • 

Écu  de  Genève  surmonté  de  l'aigle  d'Empire. 
Rev.  POST  +  TENEBRAS  •!•  LVX      i  E  i 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants  et  de  huit  rayons  droits;  au  centre  du 
soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  27^"',400.  —  Mod.  0"-,039.  —  AR.  —  Musée  de  Berlin. 

PI.  VIII,  n"  72. 

Le  Ihaler  de  1557  est  fort  rare;  nous  n'en  connaissons  que  deux  exemplaires. 

Haller  décrit  très  sommairement  un  thaler  de  1559;  il  indique  que  celte  pièce 
porte  l'aigle  d'Empire,  mais  il  n'est  pas  possible  de  savoir  si  cet  aigle  est  celui  du 
droit  ou  du  revers. 


'  Ciiii-Benjamin  Leiignicli's.  .\eur  Ndclnirliten  :ur  Biirlwr-  und  Munzkunde  (^Daiizig  et  Dossaii. 
1782.  .3  vol.  iii-8").  t.  IL  p.  63.  Xoiis  avons  omis  de  pai'ler  de  cette  pièce;  ci-dessus,  page  98. 
*  et  '  Voy.  ci-dessus,  |)age  92  et  suivantes. 

367 


312  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

Madai  '  a  décrit  de  la  façon  suivante  et  sous  le  n°  i654,  un  thaler  de  1560  : 

GENE  VA  CIVITAS  1560 

Armes  de  Genève  surmontées  de  I  H  S  rayonnant. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LVX.  C.  G. 

Aigle  d'Empire. 

Il  est  probable  qu'il  s'agit  ici  d'un  thaler  de  1590,  que  nous  décrirons  plus  loin 
et  qui  porte  en  effet  la  signature  de  Ghenu  et  de  Gringalet,  à  moins  que  Charles 
Goulaz,  qui  se  trouvait  encore  maître  de  Monnaie  à  la  tin  de  1559,  n'ait  exception- 
nellement signé  C.  G.,  ce  qui  nous  parait  peu  probable. 

459.  Thaler  de  1S6I. 

4»  GENEVA  ^  CIVITAS  4* 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  de  l'aigle  d'Empire. 
Rev.  POST  4»  TENEBRAS  ^  LVX  4»  P  + 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants  et  de  huit  rayons  droits;  au  centre  du 
soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  28'™  ,770.  —  Mod.  0"  ,039.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  VIII,  n'  73. 

Nous  avons  vu^  que  Blavignac  a  pris  pour  un  thaler  le  teston  de  1561. 

460.  Thaler  de  1S62. 

Semblable  à  celui  du  n°  459. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  *  P  * 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  459,  sauf  1562  au-dessous  de  1  II  S 
Poids  28^™  ,500.  —  Mod.  0""-,039.  —  AR.  -  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 


'  \(dlsUitHliijcs  Thiilcr-CdliiiKi.  Kdnigslierg.  l7G.j-17()7,  3  viil.  in-8". 
'  Voy.  ci-dessus,  page  30G. 

368 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  313 


461.   Thaler  de  1567. 


Semlilable  à  celui  du  n"  459. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  460,  sauf  1567  au-dessous  de  I  11  S 

Poids  28^™-,100.  —  Mod.  O^-^OSO.  —  AH.  —  Musée  de  Berne. 

Plusieurs  variantes. 

Nous  avons  déjà  chercbé  à  expliquer'  l'anachronisme  qui  existe  entre  la  signa- 
ture P  et  le  millésime  1567.  Nous  ajouterons  que  sur  certains  tlialers  il  est  fort 
difficile  de  distinguer  si  le  millésime  est  1562  ou  1567. 

462.  Thaler  sans  millésime. 

Nous  avons  précédemment  cherché  à  établir'  que  les  tlialers  sans  millésime 
furent  frappés  de  1572  à  1578.  Ils  sont  aujourd'hui  encore  assez  nombreux  et 
présentent  entre  eux  de  petites  différences  que  nous  signalerons. 

«  GENEVA  «  CIVITAS  « 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  d'un  soleil  formé  d<;  huit  rayons 
droits  et  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  1  II  S 

Rev.  «  POST  *  TENEBRAS  *  LYX  *  G  * 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  28^™-,250.  —  Mod.  0",040.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  VIII,  n"  74. 

463.  Thaler  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n"  462,  sauf  •  *  •  sous  I  II  S 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  462,  sauf  un  point  après  LVX 
Poids  28^™  ,400.  —  Mod.  0",041.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Wunderly-de  Murait, 
à  Zurich. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  2:5.  ii.  I. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  '.)i  et  suivaiiU's. 

369 


314  HISTOIRE   MONÉTAIRE  DE   GENÈVE. 

464.  Tlialer  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n"  462,  sauf  *  sous  I  H  S 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  462,  saui'  un  point  après  TENEBRAS 

Poids  28^,250.  —  Mod.  0"-,040.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Gessner. 

465.  Thaler  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n"  464. 

Rev.  «  POST     TENEBRÂS     LVX     G  « 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  28^™, 110.  -  Mod.  0'",039.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

466.  Thaler  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n"  462. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  465. 

Poids  28^™  ,300.  —  Mod.  0"^  ,038.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

467.  Thaler  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n°  464,  sauf  que  la  Heur  à  cinq  pélales  placée  sous  I  H  S 
est  plus  petite. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  465. 

Poids  28^™  ,050.  —  Mod.  0"\040.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

468.  Thaler  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n"  462,  sauf  une  tierce-feuille  au-dessous  de  I  H  S 

370 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  315 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  465. 

Poids  28^™  ,4-10.  —  Mod.  0"  ,039.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

469.  Tlialer  sans  miUhime. 

Semblable  à  celui  du  n"  462,  sauf  que  dessous  I  H  S  se  trouve  un  signe  effacé 
qui  ressemble  à  un  œil  surmonté  d'un  sourcil. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  465. 
Poids  28^™  ,120.  -  Mod.  0""  ,040.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Gessner. 

470.  Thaler  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  w"  462. 

Rev.    +  POST  *  TENEBRAS  *  LVX      G  + 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  28^™  ,410.  —  Mod.  0'"-,040.  —  AR.  —  Trésor  de  Sl-Cergues  '. 

47 1 .  Thaler  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n"  462,  sauf  "•  sous  I  H  S 
Rev.    +  POST     TENEBRAS      LVX  •  G  4. 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  28^™  ,410.  —  Mod.  0"'-,040.  —  AB.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

472.  Thaler  sans  millésime. 

4*  GENEVA  +  CIVITAS  + 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n°  464. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  470. 

Poids  27^"  ,900.  —  Mod.  0"  ,040.  —  AR.  —  Musée  de  Berne. 

'  Eugène  Demole,  Le  trcxar  dr  Sniiit-Crriiurs  sur  Xiiuii.  (Umi've,  1884.  lir.  in-8°. 

371 


316  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

-473.   Thaler  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n"  i72,  sauf  un  point  sous  I  H  S 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  465. 

Poids  28-™-,500.  —  Mod.  O-'^OSO.  —  ÂR.  —  Trésor  de  Sl-Cemues. 

llaller  mentionne  un  tlialer  sans  millésime  et  sans  la  signature  G. 

474.  Thaler  de  1ù89. 

Haller  décrit  de  la  l'acon  suivante  et  sous  le  n"  1901)  le  tbaler  de  1589: 
GENEVA  CIVIÏAS.  1589. 
Armes  de  la  ville  avec  le  cimier  ordinaire. 
Rev.  POST  TENEBRAS  LVX  C.  i\. 
Aigle  d'Empire  couronné. 

llaller  ajoute  que  ce  tbaler  doit  être  très  rare.  11  faisait  partie  de  l'ancienne 
collection  Jallaberl  et  nous  ne  l'avons  retrouvé  mille  part. 

475.  Thaler  de  fo90. 

GENEVA  .  «  .  CIVITAS  *  15     90  * 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  d'un  soleil  formé  de  bnit  rayons 
droits  et  de  buil  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 
Le  soleil  sépare  le  millésime. 

Rev.  X  POST  *  TENEBRAS  *  LVX    G    G  X 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  28^™  ,420.  —  Mod.  0"'  ,040.  -    AR.  —  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

Le  droit  de  cette  pièce  est  figuré  sous  le  n°  75  de  la  pi.  VIII. 

Plusieurs  variantes. 


372 


DESCRIPTION  DES  MONNAIES.  317 

476.  Pied- fort  du  thaler  de  1595' . 

Ilaller  décrit  sous  le  n°  1969 a  une  pièce  conservée  au  musée  de  Gotha  qu'il 
nomme  un  quadruple-thaler,  ayant  le  module  des  guldens  allemands.  Ilaller  ne 
l'a  cerlainement  pas  vue,  car  le  module  est  supérieur  à  celui  qu'il  indique.  Voici 
la  description  de  cette  pièce  qui  est  encore  aujourd'hui  au  musée  de  Golha  et 
dont  nous  avons  pu  nous  procurer  un  rac-simile  : 

GENEVA  .  X  .  GIVITÂS  *  15     93  * 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n°  475. 

Rev.   X  POST  *  TENEBKAS  *  EVX  *  G  X 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Sur  la  tranche  on  lit  :  DIEV  SVR  TOVT,  PViS  AMYS  DE  COEVIl  *  ANT'' 
GARB  ,  suivi  d'un  ornement.  Cette  inscri|)tion  est  incuse  et  doit  avoir  été  placée 
postérieurement  à  la  frappe  (hi  pied-fort. 

Poids  ll4s™-,080.  —  Mod.  0'"-,042.  —  AR.  —  Musée  de  Gotha. 

477.  Thaler  de  io9o. 

GENEVA     X  •  GIVITAS  *  15     95  * 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n°  475. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  476.     Légende  peu  distincte. 
Poids  28s™-,400.  —  Mod.  0'"-,041.  —  AR.  —  Musée  de  Berne. 
Plusieiu's  variantes. 

478.  Thaler  de  1S96. 

Semblable  à  celui  du  n"  477,  sauf  15     96 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  i76. 

Poids  28^™-,120.  —  Mod.  0'",042.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Edouard  Hiizel, 
à  Zurich. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  124. 

TOME    I.  O  (O  49 


318  HISTOIEE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

479.  Pied-fori  du  ihaler  de  1ô96. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  478. 

Poids  114^-,470.  —  Mod.  0'"-,042.  —  AR.  —  Coll.  uum.  des  Arcli.  de  Zurich. 

Les  pieds-forts  des  Ihalers  de  1593  el  1596  sout  les  seuls  que  nous  ayons 
retrouvés  jusqu'à  ce  jour. 

Blavignac  mentionne  un  tlialer  de  1603  et  llaller  un  thaler  de  1612,  sans  en 
donner  la  description. 

480.  Pied-fort  du  llialer  de  lo98. 

Faber'  décrit  de  la  façon  suivante,  sous  le  n"  2770,  une  pièce  qu'il  nomme 
un  double-thaler  de  Genève  : 

GENEVA  CIVITAS     1598  • 

Êcu  parti  surmonté  du  nom  I  H  S  rayonnant. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LVX 

Aigle  d'Empire. 

Le  poids  de  cette  pièce,  son  module  et  le  lieu  où  elle  se  trouvait  ne  sont  pas  indi- 
qués; on  est  donc  livré  à  des  conjectures  au  sujet  de  sa  dénomination,  mais  il  nous 
parait  probable  que  cette  pièce  est  un  pied-fort  analogue  à  ceux  de  1593  el  de  1596. 

481.   Thaler  de  1620. 

Semblable  à  celui  du  n'  477,  sauf  Mi     20 

Rev.   X  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  *  N'.G     II  se  pourrait  (jue  les  Ib'urs 
qui  séparent  les  mots  fussent  des  points. 
Aigle  éployé  et  couronné. 
Poids  28=™  .560.  —  îMod.  0"  ,040.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyei-. 

'  Wilhelni-Eberliani  l'aber.  Enlinirf  rinir  n>niiis)ii(illsrhe)i  Kihniliiis  dcr  cHnipdischen  Slaatcn,  etc. 
Francfort  et  Leipzig.  ITliO.  iii-8'\ 

.H  74 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  319 


482.  Thaler  de  162L 


Semblable  à  celui  du  n°  477,  sauf  16     21 
Uev.   X  POST    TENEBRAS-  LVX    G  X 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  28^™  ,500.  -  Mod.  0"'-,040.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

Plusieurs  variantes. 

483.  Ihaler  de  1622. 

GENEVÂ     X     CIVITAS  *  16    22  * 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n"  475. 

Rev.  X  POST      TENEBRAS     LVX     G  X 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  28'™  ,330.  —  Mod.  0'"-,040.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

Plusieurs  variantes. 

484.  Thaler  de  1622. 

GENEVA  •  X  •  CIVITAS  X  16     22  X     Légende  peu  distincte. 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n°  475. 

Rev.  POST  »  TENEBRAS  x  LVX  x  R  x       x  G  x 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  lettres  R  G. 
Poids  28^™  ,200.  —  Mod.  0"-,040.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

485.  Thaler  de  1622. 

Semblable  à  celui  du  n"  484. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  484,  sauf  G     R  à  la  place  de  R     G 

Poids  27^™ ,970.  —  Mod.  0'°,041.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusiems  variantes. 

375 


320  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

486.  Thaler  de  1625. 

Semblable  à  celui  dii  n"  484,  sauf  Hi     23 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  484. 

Poids  :28*^™-.270.  —  Mod.  0"'-,042.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

487.  Thaler  de  l62o. 

GENEVA  X  CIVITAS  X  IG     25  X 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  d'un  soleil  l'orme  de  huit  rayons 
droits  et  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 
Le  soleil  sépare  le  millésime. 

Rev.  •  POST  K  TE>EBRAS  x  LVX  X  W 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  28^^"'  .350.  —  Mod.  0"-,042.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

488.  Thtder  de  1626. 

SendjJalde  à  celui  du  n"  487,  sauf  16     26 
Rev.    X  POST  »  TENEBRAS  X  LVX  n  HC 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  487. 

Poids  28-""-,060.  —  Mod.  0"'-,041.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

489.  Thaler  de  1627. 

Semblable  à  celui  (hi  n"  487,  sauf  16     27 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  488. 

Poids  27^"-,600.  —  Mod.  0'"-,042.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieiu's  variantes. 

370 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  321 


490.  Thaler  de  1628. 


Semblable  à  celui  du  n°  487,  sauf  16    28 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  488. 

Poids  28e™-,500.  —  Mod.  0"-,041.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

491.  Thaler  de  1629. 

Semblable  à  celui  du  n°  487,  sauf  16     29 
Rev.    X  POST  X  TENEBRAS  X  LVX  x  HC 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  28s™,120.  -  Mod.  0"-,041.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

492.  Thaler  de  1630. 

Semblable  à  celui  du  n'  487,  sauf  16     30 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°49l. 

Poids  faible.  —  Mod.  O"'^  ,041.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

493.  Thaler  de  '1635. 

Semblable  à  celui  du  n"  487,  sauf  16     33 
Rev.    *  POST  X  TENEBRAS  X  LVX  *  M  * 
Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  26^™-,800.  —  Mod.  0"'-,041.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 
llaller  qui  a  décrit  ce  tbaler  sous  le  n"  1996  indique,  probablement  par  erreur, 
la  signature  M  au  lieu  de  M- 


377 


322  HISTOIKE  MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

494.  Thaler  de  165S. 

Semblalile  à  celui  du  n"  487,  sauf  16     35 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  493. 

Poids  28-™.040.  —  Mod.  0",041.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod 

495.  Thaler  de  1638. 

GENE  VA  •  *  •  CIVITAS     *      16    38     * 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n°  487. 

Rev.  POST  •  *  •  TENERRAS  •  *  •  LVX   R     •  G  ■     Légende  peu  distincte. 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  lettres  R     G. 

Poids  -27^-.950.  —  Mod.  0"'-.040.  —  AR.  —  Coll.  num.  des  Arcb.  de  Zurich. 

496.  Thaler  de  1638. 

GENEVA  .  X  .  CIVITAS  .  X  •  16     38  .  X  . 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n"  487. 

Rev.  POST  X  TENERRAS  X  LVX      G     R  • 

Aigle  d'Empire  couronné;  la  couronne  sépare  les  lettres  G     R. 

Poids  28^"-.;200.  —  Mod.  0'"-.04-2.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  Wund.'rly-dc  .Muiall. 

Plusieurs  variantes. 

497.  Thaler  de  1640. 

Semblable  à  celui  du  n°  496,  sauf  16    40 

Rev.  POST  •  *  •  TENERRAS     *      LVX  •  G        R  • 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  496. 

Poids  28^°'-,270.  —  Mod.  0™  ,041.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

378 


DESCRIPTION  DES   MONNAIES.  323 

498.  Thaler  de  464i. 

GENEVA  *  CIVITÂS  *  10     41  * 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n"  487. 

Rev.  POST  •  *     TENEBRAS     *     LVX  *  S     D  * 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  496. 

Poids  28«™  ,660.  —  Mod.  0"-,042.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

499.  Thaler  de  16ii. 

Semblable  à  celui  du  n°  498. 

Rev.  POST     *     TENEBP.AS     *     LVX  *  E)     Z»  * 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  496. 

Poids  28^™  ,290.  —  Mod.  0"'-,041.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

500.  Thaler  de  1642. 

Semblable  à  celui  du  n"  487,  sauf  16     42 
Rev.  semblable  à  celui  du  u"  498. 

Poids  28^™-,450.  —  Mod.  0"-,042.  —  AR.  —  Musée  de  Berne. 
Haller  décrit,  sous  le  n"  2017,  un  Ibaler  de  1642  avec  la  si<>nalure  probable- 
ment fautive  de  S-  B- 

501.  Thaler  de  I6i2. 

Semblable  à  celui  du  n"500. 

Rev.  POST  X  TENEBRAS  X  LVX  X  D     S  X 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  496. 

Poids  28^", 700.  —  Mod.  0"-,043.  —  AR.  -  Coll.  de  M.  G.  Kevilliod. 

Blavignac  indique  un  tbaler  de  1652. 

379 


324  HISTOIKE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

502.  Thaler  de  1667. 

Semblable  à  celui  du  n"  487,  sauf  10     57 
Rev.  X  POST  X  TE>ERRAS  X  LVX  X  .C  X 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  496. 

Poids  -l'^'^MO.  —  Mod.  O'^Ml.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

503.  Thaler  de  16o9. 

GENEVA  X  •  CI  VIT  AS  X  H5     59  X 

Le  reste  semblable  au  droit  du  n"  487. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  502. 

Poids  28^"-,450.  —  Mod.  0°'-,040.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

XX.  ECUS' 

504.  ECU  de  1721. 

RESPIBLICA  GENEVENSIS- 

Armes  de  Genève  dans  un  cartouche  très  orné,  surmontées  d'un  soleil;  au 
centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  II  S 
Rev.  POST  TENEBRAS  LUX  • 

Exergue  1721  ;  avant  et  après  le  millésime  se  trouvent  des  ornemenls  volutes. 
Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  27^-,170.  —  Mod.  0"-,040.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  MIL  n°  7G. 

505.  ECU  de  f722. 

Presque  semblable  à  celui  du  n  504. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  98. 

380 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  325 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  504,  sauf  1722  et  des  variantes. 
Poids  26^™ ,950.  —  Mod.  0'",040.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

506.  ECU  de  1723. 

Presque  semblable  à  celui  du  n"  505. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX 

Exergue  •1723- 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  26^™  ,950.  —  Mod.  0'"-,040.  —  AR.  —  Musée  de  (knève. 

Plusieurs  variantes. 

507.   Frappe  en  cuivre  de  l'écn  de  1723. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n°  506. 

Poids  32^,290.  —  Mod.  0'"-,040.  —  CU.  —  Musée  de  Genève. 

D'après  un  renseignement,  dont  nous  ne  garantissons  nullement  l'exactitude, 
on  aurait  frappé  des  écus  sans  millésime  au  même  type  que  ceux  que  nous  venons 
de  décrire. 


CHAPITRE  III 


MONNAIES    D'OR 


I.   l'Lom.NS' 


Cette  espèce  n'a  pas  été  retrouvée. 

'  Voy.  ci-des.'ius,  page  \ii. 


381 


TOME    I.  0  O  1  50 


326  HISTOIRE    MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 


II.  DEMI-ECUS  ' 


Celle  espèce  n'a  pas  été  retrouvée. 


III.  ÉCI'S- PISTOLETS,  ou  PISTOLETS,  ou  ECUS» 

Jenner  mentionne  un  écu-pistolet  sans  millésime. 

508.  Écu-pistolet  de  1ù62. 

*  GENEV.\  *  CIVITAS  *  1562  * 

Âiole  d'Empire  couronné,  portant  en  cœur  i'écu  de  Genève. 
Rev.  POST      TENEBRAS      LVX  •  P 

Soleil  forinr'' de  huit  rayons  ondulants  et  de  huit  rayons  droits;  au  centre  du  soleil 
et  dans  un  cercle  1  H  S 

X 

Poids  3^"-,195.  —  Mod.  O^^OSi.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  IX,  n"  77. 
Plusieurs  variantes. 

509.  Écu-pistolet  de  1ù65. 

Semblable  à  celui  du  n°  508,  sauf  1563 

Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  P  : 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  508,  sauf  I  H  S  au  centre  du  soleil. 

* 
Poids  3^"'  ,215.  —  Mod.  0™,023.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 


'  Voy.  ci-dessus,  page  123. 

^  Voy.  ci-dessns,  [lagp  1 1  fi  ot  suivantes. 


382 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  327 

510.  Ecu-pistolcl  de  1S64. 

Semblable  à  celui  du  n°  508,  sauf  1564 
Rev.  POST  :  TENEBRÂS  :  LVX  :  G  : 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"  509. 

Poids  3^™  ,300.  —  Mod.  0"  ,0245.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

511.  Êcu-pistolel  de  1S65. 

Semblable  à  celui  du  n"  508,  sauf  1565 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  510. 

Poids  3s^'"-,295.  —  Mod.  0"'-,024.  —  AT.  -  Musée  de  Genève. 

512.  Écu-inslolel  de  1566. 

Semblable  à  celui  du  n°  508,  sauf  1566 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  510. 

Poids  3^""  ,310.  —  Mod.  0°'-,0235.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

513.  Écu-pislolel  de  fS67. 

Semblable  à  celui  du  n"  508,  sauf  1567 

Rev.  semblable  ta  celui  du  n"  510. 

Poids  3^™-,300.  —  Mod.  0™-,0235.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

514.  Écu-pislolel  de  1ë68. 

Semblable  à  celui  du  n"  508,  sauf  1568 

Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  G  : 

383 


328  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Soleil  foi mé  de  luiil  rayons  ondulants  et  de  luiil  rayons  droits;  au  centre  du 
soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  3"™-,30().  —  Mod.  0™  ,0235.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

515.  Écu-pislolel  de  /ù69. 

Semblable  à  celui  du  n"  508,  sauf  1569 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  514. 

Poids  3-^™  ,310.  —  Mod.  0"-,0-22.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

516.  Écu-pislolel  de  1570. 

Semblable  à  celui  du  n"  508,  sauf  1570 
Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX  :  G  : 

Soleil  l'orme  de  six  rayons  ondulants  et  de  six  rayons  droits;   au  centre  du 

soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

* 

Poids  3^™  ,285.  —  Mod.  0"-,0225.  —  kV.  —  Musée  de  Genève. 

Ea  collection  numismatique  des  Archives  fédérales,  à  Berne,  possède  un  écu- 
pistolet  de  1570  semblable  au  n"  516,  sauf  que  le  soleil  est  formé  de  huit  rayons 
ondulants  et  de  huit  rayons  droits.  Son  poids  est  de  3*^"-,310;  son  module  de 
0'",0220. 

Dans  le  supplément  manuscrit  de  son  ouvrage  sur  les  monnaies  suisses,  Haller 
décrit,  sous  le  n°  1969'',  un  écu-pistolct  qu'il  nomme  pislole,  dont  le  droit  est 
semblable  à  celui  du  n°  516,  mais  dont  le  revers  porte  luie  croix  dans  un  enca- 
drement arqué.  Cette  pièce,  d'après  Haller.  faisait  partie  de  la  collection  de  Eue. 
Le  catalogue  de  cette  collection  ne  renferme  pas  d'écus-pistolets  ou  de  pistoles 
de  1570. 

517.  Écu-pislolel  de  1571 . 


4-  GENEVA  ♦  CIMTAS  ♦    1571   4- 

384 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  329 

Aigle  d'Empire  couronné,  portant  en  cœur  l'écii  de  Genève. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  516. 

Poids  3^™  ,310.  —  Mod.  0™  ,022.  —  M.  -  Coll.  de  M.  M.  Girod. 
Plusieurs  variantes. 

5 1 8.  Écu-pislolel  de  lo72. 

Semblable  à  celui  du  n"  517,  saul'  1572 
Rev.  POST  :  TENEBRAS  :  LVX   *  •;  G  :• 

Soleil  formé  de  douze  rayons  ondulants;  au  centre;  du  soleil  et  dans  un  cercle 

fns 

* 

Poids  3^™ ,3iO.  —  Mod.  0'",0225.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

519.  Écu-pislolel  de  fS74. 

*  GENEVA  *  CIVITAS  *  1574  * 

Aigle  d'Empire  couronné,  portant  eu  cœur  l'écu  de  Genève. 

Rev.  POST  *  TENERRAS  *  LVX  *  G  * 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n"5l8. 

Poids  3^™-,350.  —  Mod.  0'"  ,022.  -  AU.  -  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

520.  Écu-pislolel  de  I57S. 

Semblable  à  celui  du  \f  519,  saul'  1575 
Rev.  POST  *  TENEIÎRAS  *  LVX  *  G  * 

Soleil  lormé  de  ueut  rayons  ondulants;  au  centre  (\\\  soleil  et  dans  un  cercle 

i"hs 

Poids  3^™-,290  —  Mod.  0"'-,022.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

On  connaît  des  écus-pistolets  de  1575  où  le  soleil  du  revers  est  formé  tantôt 

de  dix  et  tantôt  de  douze  rayons  ondulants. 

385 


330  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

521.  Écu-jn.slolel  de  1376. 

Semblable  à  celui  du  n"  519,  sauf  157H 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  520. 

Poids  3'™\340.  —  Mod.  O"»  ,0235.  —  AU.  —  Musée  de  Geuève. 

Plusieurs  variaules. 

522.  Ecu-pislolel  de  lo7S. 

Semblable  à  celui  du  n"  519,  sauf  1578 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°520,  sauf  que  le  soleil  esl  formé  de  huit  rayons 

ondulants  et  qu'au  centre  du  soleil  se  trouve  1  H  S 

* 

Poids  3^™-,310.  —  Mod.  0'°-,024.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  Cli.  Borgeaud. 

523.  Ecu-pislolel  de  1579. 

Semblable  à  celui  du  n"  519,  sauf  1579 
Rev.  POST     TENEBRAS      LVX  :  G  : 

Soleil  formé  de  neuf  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle 

fHS 

* 

Poids  3^""  ,200  —  Mod.  0"  ,022.  —  AU.  —  Musée  de  Milan. 

524.  Écn-pislolel  de  iô80. 

Semblable  à  celui  du  n"  519,  sauf  1580 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  523. 

Poids  3^",330.  —  Mod.  0'",0225.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 


525.   Écn-pislolel  de  1S8I. 

Semblable  à  celui  du  n°  519,  sauf  1581  et  un  point  après  GEINEVA 

386 


DESCRIPTION   DES    MONNAIES.  331 

Rev.  POST     TENEBRAS      EVX  :  M  : 

Soleil  formé  de  huit  rayons  omlulants;  au  cenire  du  soleil  et  dans  un  cercle 

i1fs 

* 
Poids  3^""-,310.  —  Mod.  0"-,0235.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

526.  ÉcH-pislolel  de  i5H2. 

Semblable  à  celui  du  n"  519,  sauf  1582 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  525. 

Poids  as*™  ,300.  —  Mod.  0"  ,0235.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

527.  Écu-pistolet  de  1H8o. 

Semblable  à  celui  du  n"  519,  sauf  1583 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  525. 

Poids  35™-,320.  —  Mod.  0"'  ,023.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

528.  Ècu-pislolel  de  1S8S. 

Semblable  à  celui  du  n"  519,  sauf  1585     Légende  peu  distincte. 

Rev.  POST     TENEBRAS      LVX      C 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants;  an  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle 

iTîs 

•  *  • 

Poids  3^"-,300.  —  Mod.  0"  ,023.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

529.  Écu-pistolel  de  hS86. 

Semblable  à  celui  du  n"  519,  sauf  1586 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  528,  sauf  I  H  S  au  centre  du  soleil. 

Poids  3^"-,300.  —  Mod.  0"  ,022.  —  AU.  -  Musée  de  Genève. 

387 


332  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Le  catalogue  de  raiicieniic  collection  Jallaberl  mentionne  une  pistole  de  1594 
et,  comme  l'auleur  de  ce  catalogue  désigne  sous  le  nom  de  pistole  les  écns- 
pislolets,  on  pourrait  croire  qu'eiïectivement  une  pièce  semblable  a  existé.  Nous 
ferons  cependant  observer  que,  d'après  les  comptes  de  la  Monnaie,  il  ne  fut  pas 
frappé  d'écus-pistolets  de  1591  à  1595.  Peut-être  s'agil-il  de  la  frappe  en  or  du 
trois-sols  de  1594  que  nous  avons  décrit  sous  le  n"  310. 

Blavignac  indique  un  écu-pislolet  de  1603.  Haller  décrit  sous  le  n"  1974  un 
ducal  de  même  année  qui  est  probablement  un  écu-pistolet. 

Le  même  auteur  décrit,  sous  le  n"  19"6  et  sous  le  nom  de  pistole,  un  écu-pislolet 
de  1619;  mais,  dans  le  supplément  manuscrit  dont  nous  avons  parlé  ',  il  considère 
celle  pièce  comme  un  écu-pistolet  de  1039. 

530.  Écu-pistolel  de  1622. 

Celle  pièce  est  citée  dans  le  catalogue  Jallabert  sous  le  nom  de  pistole,  mais  ce 
ne  jieul  être  qu'un  écu-pistolet. 

Haller  cite  sous  le  n"  1988 «  un  ducat  de  lfi'25  (|ui  esl  proltablemenl  un  (^cw- 
pislolet. 

531.  Lcu-pislolet  de  1630. 

Celle  [)ièce  esl  également  cil(''e  dans  le  catalogue  .lallabrri.  Ilallrr  l.i  décrit 
ainsi,  sous  le  n"  1994  : 

CENEVA  CIVITAS   1630 

Aigle  d'Empire,  sur  la  poitrine  duquel  se  trouvent  l(>s  armes  de  la  ville 

Rev.  POST  TENEBRAS  LVX  R.  G. 

Soleil  au  milieu  duquel  se  trouve  I  H  S 

En  1630,  .léiôme  (^apilel  l'Iail  maître  d(»  Monnaie;  il  signait  W  et  non  R.  C., 
signature  des  maîtres  Richard  et  (iiciuis  (pii  furent  à  la  Monnaie  de  I(»22 
à  1625  . 

'  Voy.  ci-ilessii.s.  page  2fi4. 
'•■  Voy.  ci-(les.sus,  page  io. 

388 


DESCRIPTION  DES   MONNAIES.  333 

532.  Écu-pislolel  de  1654. 

+  GENEVA      CIViTAS      1034    + 
Aigle  d'Empire  couronné  poi'tant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 
Rev.  POST     TENEBRAS  •  LVX  *  FI  * 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle 
IHS 

Poids  3^^,240.  —  Mod.  0"'-,023.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

533.  Écu-pislolel  de  1638. 

Haller  appelle  cette  pièce  pistole  et  en  donne  la  description  suivante  sous  le 
n°  2004  : 

GENEVA  CIVITAS  1638 

Écu  de  Genève  sur  la  poitrine  de  l'aigle  d'Empire. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LVX  B.  G. 

Le  monogramme  entouré  de  flammes. 

Celte  pièce  appartenait  à  Haller;  un  exemplaire  se  trouvait  aussi  conservé  dans 
la  colleclion  Jallabert. 

534.  Écu-pislolel  de  1659. 

Haller  décrit  comme  suit,  sous  le  n°  1976,  un  écu-pistoict  de  1619,  qu'il 
reconnaît  être  de  1639,  dans  son  supplément  manuscrit  : 

GENEVA  CIVITAS  1639 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cœur  les  armes  de  Genève. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LVX      IJ      G 

1  II  S  rayonnant. 

Le  catalogue  de  la  collection  Jallahert  mentionne  une  pièce  d'or  de  1639  qui 
est  peut-être  l'écu-pislolet. 

TOME    I.  •'ioJ  Ol 


334  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

535.   Ëcu-pislolel  de  1640. 
Ilallor  cite  celle  pièce  sous  le  n°  2000  comme  élanl  mic  pislole. 

530.  Écu-pislolel  fie  1641. 

llallcr  oile  celle  pièce  sons  le  n'SOlS  comme  élanl  une  pislole  avec  la  signa- 
luie  D.  S. 

537.  Ecu-pislolel  de  1642. 

Ilaller  donne  à  celle  pièce  le  nom  de  pislole  et  la  décrit  ainsi  sous  le  n°20l6  : 

GENEVA  CIVITAS  .  1042. 

.\igle  d'Empire  couronné,  sur  la  poitrine  du(|uel  se  trouvenl  les  armes  de  la 
ville. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LVX  B.  D. 

Le  nom  I  II  S  rayonnanl. 

Collection  Jallaherl. 

Mais,  sous  le  n"  2015a  du  (  alalo"ue  manuscrit,  Haller  rectifie  la  siiinalure  B.  D. 
en  S.  D. 

538.  Ecu-pislolet  de  1644. 

Celle  pièce  est  citée  par  Haller,  comme  une  pislole.  sous  le  n"  2018. 

539.  Ecu-pislolet  de  1646. 

Ilaller  cite  sous  le  n°  2020  uni'  pislole  (écu-pislolel)  de  i()40.  Dans  le  supplé- 
ment manuscrit,  (pie  nous  avons  plusieurs  fois  cité,  il  dit  (pie  ce  n°  2020  esl 
peut-être  semblalile  au  ii  2025.  Or,  ce  n  2025  est  intitulé  par  Haller  double-ducal, 

mais  la  description  qu'il  en  donne  convient  aux  (piadruples,  et  il  n'y  a  pas  de 

390 


DESCRIPTION    DES   MONNAIES.  335 

doute  que  ce  ne  soit  un  quadruple,  puisque  Haller  renvoie  pour  la  fi<>urede  cette 
espèce  à  la  planche  27 ib  du  catalogue  du  musée  de  Vienne',  où  effectivement 
figure  le  quadruple  de  1646  dont  on  trouvera  plus  loin  la  description.  L'écu- 
pistolet  étant  au  même  type  que  le  quadruple,  il  est  dès  lors  bien  probable  que 
l'écu-pistolet  de  164.6  a  effectivement  existé. 

540.  Écu-pislolet  de  1648. 

Cette  pièce  est  citée  par  llaller  comme  une  pistole  sous  le  n°  2030. 

541.  Écu-pislolel  de  1649. 

Cette  pièce  est  citée  par  Haller  comme  une  pistole  sous  le  n°  2033. 

542.  Êcu-pistolel  de  1631. 

Cette  pièce  est  citée  par  Ilalier  comme  une  pistole  sous  le  n°  2036.  Les  écus- 
pistolets  de  1648,  1649  et  1651  ne  figurent  pas  dans  les  comptes  de  la  Monnaie, 
et  comme  Haller  se  borne  à  les  citer,  sans  les  décrire,  ni  indiquer  où  ils  se 
trouvent,  il  est  permis  d'émettre  des  doutes  sur  leur  authenticité. 


IV.  ECUS  ou  ÉCUS-DOH  ou  ÊCLIS-SOLEIL ' 


543.  Écu  sans  millhime. 

:  GENEVA  *  CIVITÂS  * 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  surmontées  de  l'aigle  d'Empire  couronné. 

•  Moiinairs  en  or  qui  (•(iiiiposcnl  nue  des  dilférenles  parties  du  cabinet  de  S.  M.  l'Empereur.  Vienne. 
1759,  avec  315  pi.  in-fol.,  sans  texte;  avec  Sapplemeid,  Vienne,  1769,  avec  98  pi.  in-fol.,  sans  texte. 
'  Voy.  ci-dessus,  page  121  et  suivantes. 

391 


336  HISTOIRE   MONÉTAIRK    DU.    GENÈVE. 

Rev.  POST      TENEBRAS  :  LVX  *  G  * 

Soleil  formé  de  onze  rayons  ondulanls;  au  centre  du  soleil  el  dans  un  cercle 

ifTs 

Poids  3^-,400.  —  Mod.  0'",026  —  AU.  —  Musée  de  South  Kensington. 
PI.  IX,  n"  78. 

544.  Ecu  sans  nnllésinic. 

Semblable  à  celui  du  n"  543. 

Rev.  POST  •  TENEBRAS  •  LVX  :  *  (.  *  La  légende  commence  à  gauche 
de  la  pièce. 

Soleil  formé  de  dix  rayons  ondulanls;  au  centre  ihi  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 
Poids  3^ ,210.  —  Mod.  0",024.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  Éd.  Hirzel. 

545.  Écu  sdîis  millésime. 

*  GEXEYA  *  CIVITAS  * 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle,  siu-montées  de  l'aigle  d'Empire  couronné. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  *  B  * 

Soleil  formé  de  dix  rayons  ondulanls;  au  centre  du  soleil  el  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  3s™-,250.  —  Mod.  0"  ,028.  —  AU.  -  Coll.  de  M.  de  Loriol-Le  Fort  '. 

L'écu  de  Genève  se  trouve  figuré  dans  presque  tous  les  placards  monétaires  du 
XVI""  et  du  XVII"^  siècle  imprimés  en  Belgique  el  en  Allemagne.  On  trouve 
entre  ces  diverses  figures  de  petites  variantes  que  nous  ne  signalerons  pas, 
à  cause  du  peu  de  fidélité  avec  laquelle  étaient  faites  d'habitude  ces  sortes  de 
gravures. 


'  Une  quatrième  pièce  se  trouvait  clans  la  collection  de  l'ancien  grand  conseiller  liurki.  à  Berne. 
Cette  collection  est  aujourd'hui  entre  les  mains  de  M.  l{otl.  Burki-.Marcuard.  à  St-Prex,  mais, 
malgré  tous  les  elïorts  que  nous  avons  faits  pour  la  visiter,  le  propriétaire  nous  en  a  refusé  l'auto- 
risation, avec  une  constance  qu'égalait  seule  sa  mauvaise  grâce. 


392 


DESCRIPTION    DES  MONNAIES.  337 


V.   DICATS^ 


Ualler  a  iléciil,  sons  le  ii'  191;],  un  ducal  sans  niilli-sinir,  d'après  la  figure  qui 
en  est  donnée  dans  le  calalogne  du  nuisée  de  Vieniuî,  pi.  27i,  n"  5.  lîlavignac 
a  fait  observer  que  la  description  donnée  par  llaller  convenait,  non  à  un  ducat, 
mais  à  une  pislole  de  40  (T.  3  s.,  et  il  a  conclu  à  l'existence  d'une  semblable 
pistole  sans  millésime.  En  examinant  avec  attention  la  ligure  de  celte  monnaie, 
dans  le  catalogue  de  Vienne,  on  peut  s'assurer  qu'il  s'agit,  non  d'un  ducal  on  d'ime 
pistole  sans  millésime,  mais  de  la  pistole  de  40  iï.  3  s.  de  1724;  le  millésime  se 
trouve  en  effet  masqué  [lar  les  pattes  de  l'aigle  d'Empire,  mais  il  est  cependant 
visible. 

Haller  donne  aussi,  sous  le  n"  1954,  la  description  suivante  d'un  ducat  de  1561  : 

GENE  VA  CI  VIT  A  S  1501 

Rev.  POST  TENEBRAS  EVX 

Le  reste  comme  d'habitude.  —  (loll.  Escber. 

Nous  ne  savons  ce  que  Haller  entend  par  «  le  reste,  »  puisque  celle  pièce 
en  01'  est  la  première  portant  un  millésime  à  laquelle  Haller  consacre  une  des- 
cription. A  défaut  de  renseignements  plus  précis,  nous  croyons  savoir  que  cette 
pièce  n'est  pas  un  ducat.  En  effet,  la  collection  Escber  où  elle  était  fait 
aujourd'hui  partie,  si  nous  ne  nous  trompons,  de  la  collection  numismatique  des 
Archives  de  Zurich,  et  le  catalogue  de  cette  collection  porte  effectivement  :  ducat 
de  Genève  de  1S61.  Nous  nous  sommes  assuré,  à  Zurich,  que  celle  pièce  n'était 
autre  qu'un  écu-pistolel  de  1581. 

Sous  le  n°  1967,  llaller  indique  une  pislole  (c'est-à-dire  un  é'cu-pistolet)  presque 
semblable,  sauf  le  millésime  1576,  à  l'écu-pislolet  de  1570  que  llaller  décrit  en 
détail  ;  puis,  dans  le  supplément,  il  annonce  que  c'est  un  ducal.  11  est  bien  probable 
que  sa  première  manière  de  voir  t'iail  la  bonne  et  qu'il  avait  affaire  à  l'écu- 
pistolet  de  1576. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  118  et  suivaiilos. 

393 


338  IIISTOIKK    MONKTAllîK    I>K    (iKNÈVE. 

Enfin,  sous  les  n""  1974  et  1988;i,  Ihiller  cile  encore  des  diicals  de  1(503  el  de 
10:25  qu'il  Ijuit  |irol);iljlenienl  envisagei'  aussi  comme  des  écus-pislolels. 

5i0.   Ducal  de  1644. 

POST  *  TENEBKAS  *  LVX      B 

Aigle  d'Empire  couronni'  |)ortant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

nVCATVS 
HEll'UIJL- 

Rev.  Sur  un  cartouche  carre,  entouré  d'ornements     (Jenkve.n 

■SIS- 
1(>44 

Poids  3^™-,350.  —  Mod.  0™  ,0235.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  I\,  n°  79. 

Haller,  qui  décrit  cette  pièce  sous  le  u"  2019,  n'indique  pas  de  légende  au  droit, 
mais  il  comble  celle  lacune  dans  le  supplément  manuscrit. 

547.  Ducal  de  1643. 

Haller  cile,  sous  le  n°  2022,  un  ducat  de  1645  qui.  d'après  le  livre  de  la  Monnaie 
de  Zurich',  a  dû  eiïectivement  exister,  mais  que  nous  n'avons  pu  retrouver. 
D'après  l'essai  lait  à  Zurich,  celte  pièce  se  trouvait  au  titie  de  20  c.  9  gr.  et  à  la 
taille  de  70  pièces  au  marc.  Ce  l'ut  une  de  celles  qui  doimèreut  lien  à  la  r('cla- 
malion  faite  par  MM.  de  Zurich  en  1040'. 

548.  Ducal  de  1646. 

Semhlaltle  à  celui  du  n"5i0,  sauf  un  point  avant  POST 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  540,  sauf  1040 

Poids  3^™  ,390.  —  Mod.  0'"-,022.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

5i9.   Ihnii  de  1647. 
POST      TENERRAS      EVX      di  • 

'  /iirirh  l'roliicrlinrh,  nis.s.  in-f'ul.  l{ilili(illiri|iM'  de  l:i  villi'.  '/iii'icli. 
''  Voy.  ci-dessus,  page  160. 

394 


DESCRIPTION   DES    MONNAIES.  339 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

Rev.  semblable  à  cebii  ûu  n"54G,  sauf  1647 

Poids  3''"  ,350.  —  Mod.  0"  ,022.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

550.  Dncal  de  1648. 

Semblable  à  celui  du  n"  549. 

Kev.  semblable  à  celui  du  n"  540,  sauf  IG48 

Poids  3^™/aO.  —  Mod.  0'" ,022.  -    AU.  —  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

Plusieurs  variantes. 

551.  Ducal  (Je  1649. 

■  POST  *  TENETÎRAS  *  LVX  •  G  • 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  5iC,  sauf  1G49 
Poids  3^™  ,430.  —  Mod.  O'"  ,0225.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  P.  Marin. 
Plusieurs  variantes. 

552.  Ihœul  de  16S0. 

POST  •  TENERRAS  •  LVX  •  M  •     Le  jambage  gaucbe  de  l'M  est  barré.  Il  est 
possible  qu'il  se  trouve  un  point  avant  POST 
Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cceur  l'écu  de  Genève. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  546,  sauf  1650 
Poids  3s™-,400.  -  Mod.  0"'-,023.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

553.  Ducat  de  16ù1. 

Semblable  à  celui  du  n"  552  avec  un  point  avant  POST 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  546,  sauf  1651 

Poids  3«™-,460.  —  Mod.  0'"  ,0225.  —  AU.  —  Musée  de  Winlertbour. 

395 


340  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

554.  Diirnl  de  1652. 

■  POST  *  TENEBRAS  *  LVX      M 

Aigle  d'Empire  coiiroiiné  |»oi'lanl  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  546,  sauf  1652 

Poids  3^™-,420.  —  Mod.  0™-,023.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  A.  Revilliod. 

555.  Ducal  de  1654. 

■  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  •  M 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n'  546,  sauf  1654 

Poids  3^™-,450.  —  Mod.  (r-,022.  —  AU.  —  Musée  de  Berne. 

556.  Ducal  de  1656. 

Haller  décrit  ainsi,  sous  le  n"  2042,  un  ducat  de  1656  : 

POST  TENEBRAS  LVX    X- 

Aigle  d'Empire  couronné  sur  la  |)oitrine  duquel  se  trouvent  les  armes  de  la  ville. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  546,  sauf  1656 

Celte  pièce  se  trouvait,  d'ajirès  Haller,  dans  la  collection  de  Luc,  mais  b;  cata- 
logue d(ï  cette  colleclion  n'en  l'ail  pas  mention.  Haller  indique  un  ducal  (b;  1657, 
sans  en  donner  la  descriplion. 

557.  Ducat  de  1667. 

■  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  •  R)  •     Marque  peu  distincte. 
Aigle  d'Empire  conronni'  portant  en  cnnu"  l'écu  de  Genève. 

DVC.ATVS 

licv.  Sur  un  (■irloucbc  carre-,  enloun'"  (roi'uemenls      ^,.,.v"^ 

I  (i  (i  7 
3UG 


DESCRIPTION  DES   MONNAIES.  341 

Poids  3^"-,500.  —  Mod.  0"  ,0235.  —  AU.  —  Musée  de  South  Kensinglon. 
Ce  dncat,  fiappé  [)ar  André  Èmery,  porte  la  marque  de  Daniel  Sardes'. 


VI.  PISTOLES  DE  :î:j  FLORINS  ou  PISTOLES  DE  10  LIVIIES  ' 

Jenner  mentionne  à  tort  une  pistole  de  35  ff.  sans  millésime. 

558.  Pistole  de  3o  ff.  de  i7S2. 

RESPUBL    GENEVEN- 

Armes  de  Genève  dans  un  cartouche  surmonté  d'un  soleil;  au  centre  du  soleil 
et  dans  un  cercle  I  H  ï 

Rev.  POST  TENEBRAS  EUX- 

Exergue  .1752. 

Soleil  formé  de  huit  rayons  droits  et  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du 
soleil  et  dans  un  cercle  I  H  ï 

Poids  5^-,620.  —  Mod.  0'"-,023.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  IX,  n°  80. 

Plusieurs  variantes. 

559.  Pnlole  de  33  ff.  de  1753. 

Semblable  à  celui  du  n"  558. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX  « 

Exergue  *  1753. 

Soleil  formé  de  huit  rayons  droits  et  de  huit  rayons  ondulants;  l'espace  laissé 
libre  entre  les  rayons  droits  et  ondulants  est  occupé  par  des  faisceaux  de  trois  rayons; 
au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  1  H  S 

Poids  5^™, 660.  —  Mod.  ()'" ,0215.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  25. 

*  Voy.  ci-dessus,  p;ige  112  et,  siiivaiih^s. 

TOME  I.  •^J(  52 


342  HISTOIRE   MOXÉTAmE    DE    GENÈVE. 

Plusieurs  variantes;  l'une  d'elles  a  les  deux  inscriplions  I  H  X  en  creux  au  lieu 
de  les  avoir  en  relief. 

560.  Pistole  de  3ù  ff.  de  1754. 

Semblable  à  celui  du  n"  558,  sauf  qu'il  n'y  a  pas  de  point  après  RESPUBL 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX  * 

Exergue  *  1754 

Ee  reste  semblable  au  revers  du  n"  558. 

Poids  5^"  ,660.  —  Mod.  0"  ,02:2.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

561.  Pislole  de  où  ff.  de  17So. 

Semblable  à  celui  du  n°  558,  sauf  des  variantes  dans  la  forme  du  soleil. 
Rev.  semblable  à  celui  du  w°  560,  sauf  1755  et  *  après  LUX 
Poids  5^™  ,660.  —  Mod.  0°  ,022.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

562.  Pistole  de  3o  ff.  de  1736. 

Ilallcr  décrit  celle  pislole  sous  le  n"  2066,  comme  semblable  à  celle  de  1752, 
sauf  1756;  il  n'indique  pas  où  il  l'a  vue.  Les  collections  Jallabert,  de  Luc  et  Rilliet 
ne  la  possédaient  pas  au  siècle  passé  et  nous  n'avons  pu  la  retrouver  nulle  part; 
cependant,  en  1756,  il  fut  fait  141  m.  de  pistoles  de  35  ff.,  ce  qui  n'implique  pas 
au  reste  que  le  millésime  1756  ait  été  mis  sur  les  pièces  de  cette  émission. 

563.  Pislole  de  33  ff.  de  1737. 

Seudilabli!  à  celui  du  n"  558,  sauf  des  variantes  dans  la  forme  du  soleil. 

Rev.  semblable  à  (fini  du  n°  560,  sauf  1757 

Poids  5^,670.  —  Mod.  0'"-,022.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

398 


DESCRIPTIOK  DES  MONNAIES.  343 

564.  Pialote  de  33  //".  de  1738. 

Semblable  à  celui  du  u"  558,  sauf  des  variantes  dans  la  forme  du  soleil. 
Rev.  semblable  à  celui  du  u"  560,  sauf  1758  et  des  fleurs  à  six  pétales. 
Poids  5^'"-,660.  —  Mod.  0"  ,022.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

565.  Pisiole  de  33  ff.  de  1762. 

Semblable  à  celui  du  n''558,  sauf  des  variantes  dans  la  forme  du  soleil. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  560,  sauf  1762 
Poids  5^™,650.  —  Mod.  0"',022.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variautes. 

566.  Pislole  de  33  jf.  de  1770. 

Semblable  à  celui  du  n"  558,  sauf  des  variantes  dans  la  forme  du  soleil  et  I  H  S 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  560,  sauf  1770,  I  H  S"  et  des  x  au  lieu  de  * 
Poids  5^,670.  —  Mod.  0'"  ,023.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

567.  Pislole  de  33  ff.  de  -1772. 

Semblable  à  celui  du  n"  558,  sauf  des  variantes  dans  la  forme  du  soleil  et  I  H  S 
Rev.  POST  TENEBRAS  LUX  •   1772  • 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Poids  5s™-,660.  —  Mod.  0"-,023.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 


vil.  PISTOLES' 

568.  Pislole  de  163A. 
*  GENEVA     CIVITAS      163-i  * 

'  Voy.  ci-dessus,  pages  M 5  el.  IKi. 

399 


344  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Aigle  d'Eiiipiie  couronné  portant  on  cœur  l'ccu  de  Genève. 
Rev.  POST     TENEBKAS      LVX      M  • 

Soleil  formé  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle 

•  *  • 
Poids  e'^'-^ÔOG.  —  Mod.  O^-.O^G.  —  AU.  —  Musée  de  Wintertliour. 

569.  Pislole  de  1636. 

Semblable  à  celui  du  n'  508,  saut"  163fi 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  568. 

Poids  6^™,65().  —  :Mod.  0",()26.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  A.  Revilliod. 

570.  Pislole  de  1657. 

Haller  décrit,  sous  le  n'^OO^a,  comme  double  pistole,  une  pistole  de  1637; 
voici  celle  description  : 
GENE  VA  CIVITAS    leST- 

Aigle  d'Empire  couronné,  sur  la  poitrine  duquel  se  trouvent  les  armes  delà  ville. 
Rev.  POST  TENEBRAS  LVX  .  M  . 
I  H  S  rayonnant. 
Coll.  Jallabert. 
Cette  pièce  figure  en  effet  dans  le  catalogue  de  la  collection  Jallabert. 

571.  Pislole  de  1638. 

Semblable  à  celui  du  n°  568,  sauf  1638 

Rev.  POST  •  TENEBRAS  •  UVX  •  B*G  • 

Le  reste  semlilable  au  revers  du  n"  568. 

Poids  6'^™-,380.  —  Mod.  0'"-,025.  -  AU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  IX,  n"  8L 

C'est  sans  doute  par  omission  que  Haller,  qui  décrit  cette  pièce  sous  le  n"  2003, 

ue  signale  pas  l'aigle  d'Eni|)ire  au  droit,  mais  seulement  les  armes  de  la  ville. 

400 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  345 

572.  Pistole  de  1659. 

Semblalile  à  celui  du  n"  568,  sauf  1639 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  571. 

Poids  6^™  ,500.  —  Mod.  0"  ,037.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

573.  Pislole  de  HUO. 

Semblable  à  celui  du  n"  568,  sauf  1640 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  571,  sauf  (i     li 

Poids  6^™-,4l0.  —  Mod.  0™-,027.  —  AU.  —  Musée  de  Geuève. 

Plusieurs  varianles. 

574.  Pislole  de  H)4/. 

■  GENEVA  •  CIVITAS  •   1641  ■ 

Aigle  d'Empire  courouné  porlani  eu  cœur  reçu  de  Genève.  Les  serres  de  l'aigle 
d'Empire  sont  à  peines  visibles  et  se  dissimulent  derrière  sa  queue. 
Rev.  POST  ■  TENEBRAS      LVX  •  S*D  • 
Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  568. 
Poids  6'™-,530.  —  Mod.  0™-,027.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

575.  Pislole  de  1642. 

Semblable  à  celui  du  n°  574,  sauf  1642     Les  serres  de  l'aigle  d'Empire  sont 
dans  la  position  normale. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  574. 

Poids  6^™-,510.  —  Mod.  0™-,027.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

401 


346  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE   GENÈVE. 

57(1  Pislole  de  16o9. 

Nous  avons  dit'  (|n'('ii  l()5U,  il  lui  ('mis  des  pisloles  ayant  lo  lyjK^  des  Ihalers. 
Ilailt'i' (It'erit,  sons  le  nV20i7a.  nne  ddulilc-pislole  qui  peni  à  la  rigueur  être 
allrilmée  à  celle  émission;  voici  celle  (lescii|)lion  : 

GENE  VA  GIV1TA8     1059 

Aigle  d'Empire  couronné. 

Rev.  POST  TENEBRAS  LVX      X  • 

Les  armes  de  la  ville  sans  encadrement,  surmontées  d'un  soleil. 

Coll.  .lallai.erl. 

Le  catalogue  de  la  collection  Jallabert  indique  eflectivemenl  une  pièce  d'or  de 
1659,  sans  autre  désignation.  Si  l'on  inlervertil  les  légendes  de  la  pièce  dont  nous 
venons  de  rapporter  la  description,  de  telle  sorte  que  celle  du  droit  soit  mise  au 
revers  et  celle  du  levers  au  droit,  on  obtient  en  effet  le  type  du  llialer  de  celle 
époque  (pii  devait  être,  d'après  l'urdre  du  (Conseil,  celui  des  pisloles  de  1G59. 
Il  faudrait  savoir  si  ce  type  tut  modifié,  comme  semble  l'indiquer  la  description 
faite  par  Haller,  ou  si  les  légendes  de  cette  pièce  ont  été  interveities  |)ar  cet  auteur. 


VIII.  l'ISTOLES  W.  i')  FLOHI.NS  :!  SOLS» 

577.  Pisiole  de  40  jf.  3  s.  de  1722. 

RESPLBL    GENEVEN- 

Armes  de  Genève  dans  un  cartouche  entouré  d'ornements  et  surmonté  d'un 
soleil  formé  de  liiiit  rayons  droits  et  de  huit  rayons  ondulants;  au  centre  du  soleil 
et  dans  un  cercle  1 11  S 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX  • 

Exergue  ■  1722  • 

■•  Voy.  ci-dessus,  page  11(5. 
^  Voy.  ci-dessus,  page  liO. 

402 


DESCRIPTION  DES  MONNAIES.  347 

Aigle  (KEmpire  couronné. 

Poids  6^  ,670.  —  Mod.  O"»  ,0245.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  IX,  n"  82. 

578.  Pislote  de  40  f  5  s.  de  i723. 

Haller,  sous  le  n°  2058,  décrit  celte  pistole  comme  semblable  à  celle  de  1722, 
sauf  1723;  elle  se  trouvait  conservée  dans  la  collection  .lallabert,  ainsi  que  le 
catalogue  de  cette  collection  en  fait  foi,  mais  nous  n'avons  pu  la  retrouver  nulle 
part. 

579.  Pistole  de  40  ff.  3  s.  de  f724. 

KESPUBL  GENEVEN 

Armes  de  Genève  dans  un  cartouche  entouré  d'or'nements  et  surmonté  d'un 
soleil  formé  par  de  nombreux  rayons;  au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I II  S 
frappé  en  creux. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  577,  sauf  1724 

Poids  6^™-,660.  —  Mod.  0'"-,0245.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

Nous  rappelons'  que  cette  pistole,  figurée  dans  le  catalogue  du  musée  de 
Vienne,  pi.  274,  n°  5,  fut  prise  par  Haller  (n"  1943)  jiour  un  ducat  sans  millésime 
el  par  Blavignac  pour  une  pistole  de  40  ff.  3  s.  également  sans  millésime. 


IX.  DOlUïLKS-DllCATS» 

Jeûner  cite  un  double-ducat  de  1G34.  Il  est  probable  qu'il  en  a  pris  l'indication 
dans  le  catalogue  du  musée  de  Winlerlbour;  nous  no»is  sonmies  assuré  que  la 
pièce  ainsi  cataloguée  n'était  autre  qu'une  pislole  de  1634,  que  nous  avons  décrite 
sous  le  n"  568. 

'  Voy.  ci-dessus,  page  337. 

^  Voy.  ci-dessns,  page  118  et.  siiivanl.os. 

403 


348  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

nalI(M-  décrit,  sous  le  n°  2(>2b,  un  doulile-diical  de  l6iG,  (|iii  n'es!  autre  qu'un 
quadruple-écu  dont  la  description  sera  donnée  plus  bas. 


580.   Double-ducat  de  1654. 

■  POST  *  TENEBRAS  *  LV\  •  m 

Aigle  (l'Empire  couronné  portant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

DVC.^TVS 
r,  -  .  .  „  HKIPVBL. 

Kev.  Sur  un  cartouche  carre  entoure  d  ornements    ce.nevex 

•SIS- 
1  f)o4 

Poids  6^"-,870.  —  Mod.  ()"■  ,(>27.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  A.  Rilliet. 


581.  Double-ducat  de  1656. 

■  POST      TENEBRAS      LVX      X  ' 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  580,  sauf  1056 

Poids  6^»-,820.  -  Mod.  0"  ,027.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  IX,  n"  83. 

582.  Double-ducal  de  1657. 

Semblaltle  à  celui  du  n"58I. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  580,  sauf  1657 

Poids  0^- ,740.  —  Mod.  0" ,027.  —  AU.  -  Coll.  de  M.  A.  Revilliod. 

583.  Double-ducal  de  I65H 

StMublable  à  celui  du  n"  581. 

Ilev.  semblable  à  celui  du  n"  580,  sauf  1658 

Poids  6^™.0i().  —  Mod.  0" . 02(5.  —  AU.  -^  Must'c  de  Berne. 


404 


DESCRIPTION   DES    MONNAIES.  349 


584.  Double-ducat  de  1669. 


Kôhler'  décril  de  la  façon  suivante  et  sous  le  n°  2660,  un  double-ducat  de  1659  : 

POST  •  TENEBRÂS  •  LVX  •  A-  C-     {lisez  J£) 

Aigle  d'Empire  couronné  [tortant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

Rev.    Sur  un  cartouche  carré  entouré  d'ornements  :  DVGATVS'  REIPVBL" 

GENEVENSIS-  1659- 

585.  Double-ducal  de  1660 
Celte  pièce  est  citée  par  Haller  sous  le  n"  2052. 

586.  Double-ducal  de  1662. 

Semblable  à  celui  du  n"  581,  mais  sans  point  après  JC 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  580,  sauf  1662 

Poids  6^™-,800.  —  Mod.  0'"  ,027.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

587.  Double-ducal  de  1665. 

Semblable  à  celui  du  n"  581. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  580,  sauf  1663  et  pas  de  point  après  REIPVBL 
Légende  peu  distincte. 
Poids  6^"'-,920.  —  Mod.  0"-,026.  —  AU.  —  Musée  de  Berne. 

588.  Double-ducat  de  1664. 

Semblable  à  celui  du  n"  581. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  580,  sauf  1664 

Poids  6^™-,9i0.  —  Mod.  0™-,026.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  A.  Rillid. 

'  Johan  Tobias  Kohler,  Vollsl((n(liiics  Dnciitnt-Cdhliicl.  Iliiiiovre.  1759.  in-8". 

TOME  I.  4()o  33 


350  HISTOIKE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

589.  Double-ducal  de  I660. 

•  POST     TENEBRAS      LVX  •  .E  • 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cœur  l'écu  de  (Jenève. 
Rev.  semblable  à  celui  du  n^ôSO,  sauf  1665 

Poids  7  iirm.  —  Mod.  0"  ,0275.  —  AU.  —  Autrefois  dans  les  cartons  de 
MM.  L.  et  L.  Hamburger,  à  Francfort;  nous  en  avons  vu  l'empreinte. 

590.  Double-ducal  de  1666. 

Semblable  à  celui  du  n°  589. 

Rev.  semblable  à  celui  du  \t  580,  sauf  1666 

Poids  65™-,900.  —  Mod.  0"'-,026.  —  AU.  —  Coll.  num.  des  Arcli.  de  Zurich. 

591.  Double-ducal  sans  millésime. 

Semblable  à  celui  du  n°  589,  sauf  •  •  avant  POST  et  •  •  après  LVX 
Rev.  semblable  à  celui  du  n"  580,  sauf  qu'il  n'y  a  pas  de  millésime  et  pas  de 
point  après  REIPVBL 
Poids  6^"  ,890.  —  Mod.  0'"-,0!275.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
Ainsi  que  nous  l'avons  dit",  cette  pièce  fut  frappée  en  1675. 

592.  Double-ducal  de  1692. 

*  POST  *  TENEBRAS  *  LVX  CL* 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  ca'ur  lécu  de  Genève. 

DVCATV- 
RP:SPVBL-   (aie) 

Rev.  Sur  un  cartouche  carré  entouré  d'ornements     geneve 

NSIS  * 
1  (j  U  0 


Voy.  ci-dessus,  page  H  9. 

406 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  351 

Poids  6^-,870.  —  Mod.  0"-,026.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
Nous  avons  vu'  que  ce  double-ducat  fut  frappé  en  1692. 


X.  QUADRUPLES  ou  QUAOUUPLES-ÉCUS  « 

593.  Quadruple  de  163S. 

*  GENEVA     CIVITAS      1635  * 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  L\\  *  PI  * 

Soleil  formé  de  six  rayons  ondulants  et  de  six  rayons  droits;  au  centre  du  soleil 

et  dans  un  cercle  I  H  S 
•  *  • 

Poids  13grm.  —  Mod.  0"-,0295.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

594.  Quadruple  de  1637. 

Semblable  à  celui  du  n°  593,  sauf  1637 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  593. 

Poids  13  grm.   —  Mod.  0"'%030.  —   AU.   —   Musée  de   Soutli  Kensington, 
à  Londres. 
PI.  IX,  n°  84. 

595.  Quadruple  de  16oS. 

*  GENEVA  *  CIVITAS  *  1638  * 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  EV\  *  B  *  G  * 

Le  reste  semblable  au  revers  du  n°  593. 

Poids  12s™-,900.  —  Mod.  0™,030.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

'  Voy.  ci-ilessus,  p.  26.  n.  .ï. 
''  Voy.  ci-dessus,  page  Ho. 

407 


352  HISTOIRE  MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

59().  Quadruple  de  1658. 

Semblable  à  celui  du  n"  595. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u°595,  sauf  G  B 

Poids  13  grm.  —  Mod.  O-^^OSO.  —  AU.  —  Musée  de  Berue. 

597.  Quadruple  de  'f640. 

Semblable  à  celui  du  n°  595,  sauf  lOiO 

Rev.  semblable  à  celui  du  u"  595. 

Poids  13^"-,500.  —  Mod.  0"  ,030.  —  AU.  —  Musée  de  Milau. 

598.  Quadruple  de  1640. 

Semblable  à  celui  du  n"  597. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  595,  sauf  que  la  légende  commence  à  droite,  en  bas, 
et  que  le  soleil  est  formé'  de  buit  rayons  droits  et  de  buil  rayons  ondulants. 
Poids  13 grm.  —  Mod.  O^-^OSO.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  0.  Vitalini,  à  Cameriiio. 

599.  Quadruple  de  1641. 

Semblable  à  celui  du  n"  593,  sauf  104.1 

Rev.  POST  *  TENEBRAS  *  UVX  *  S  *  1)  * 

Soleil  formi"  de  buit  rayons  didils  et  de  buit  rayons  ondulants;  an  centre  du  soleil 

et  dans  un  cercle  1  H  S 
■  *  ■ 

Poids  12s™-,720.  —  Mod.  0'"-,030.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

000.  Quadruple  de  1642. 

Semblable  à  celui  du  n'  593,  sauf  1(542 

408 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  353. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  599. 

Poids  13^™,  110.  —  Mod.  O^sOSOS.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

601.  Quadruple  de  1644. 

Semblable  à  celui  du  n"  595,  sauf  I64i 
Rev.  POST  *  TENERRAS  *  LVX  *  B  * 

Soleil  formé  de  six  rayons  droils  el  de  six  rayons  ondulants;   au  centre  du 

soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

•  *  • 

Poids  12^™  ,820.  —  Mod.  0"  ,0305.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  A.  Revilliod. 

602.  Quadruple  de  1643. 

*  GENEVA  *  CIVITAS  *  1615  * 

Aigle  d'Empire  couronné  portant  en  cœur  l'écu  de  Genève. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  601. 

Poids  13^"',130.  —  Mod.  0" ,031.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

603.  Quadruple  de  1646. 

Semblable  à  celui  du  n"  602,  sauf  1646 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  601. 

Poids  12^™, 940.  —  Mod.  O"", 031.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

Cette  pièce  a  été  décrite  par  Haller,  sous  le  n''2025,  comme  un  double-ducal. 
Le  catalogue  du  musée  de  Vienne  à  la  plancbe  duquel  se  réfère  Haller,  doniK^ 
cependant  bien  la  gravure  du  quadruple  de  1646. 

604.  Quadruple  de  1647 . 

Haller  décrit,  sous  le  n°  2027  a,  une  pièce  d'or  de  1617  du  poids  de  deux  anciens 

doublons;  cette  pièce  n'est  autre  qu'un  quadruple,  voici  sa  description  : 

409 


I 


354  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

GENEVA  CIVITAS    1647 

Aigle  d'Empire  ayant  sur  la  poitrine  les  armes  de  la  ville. 

Rev.  POST  TENEBUAS  LVX  •  G  • 

I  H  S  rayonnant. 


XI.  TRIPLES-PISTOLES  ' 

605.  Triple-pislole  de  177 1 . 

RESPLBLICA  GENEVENSIS- 

Armes  de  Genève  dans  un  cartouche  très  orné  surmonté  d'un  soleil;  au  centre 
du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 

Rev.  POST  TEAEBRAS  LUX  *  1771  * 

Soleil  formé  de  sept  faisceaux  de  rayons  droits;  au  centre  du  soleil  et  dans  un 
cercle  I  H  S  ■ 

Poids  17^'^'°-,050.  —  Mod.  0"  .032.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  1\.  11°  85. 

60().  Frappe  en  cuivre  de  la  triple-pislole  de  177 1 . 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  605. 

Poids  li^™-,170.  —  Mod.  0"^ m±  —  CU.  —  Musée  de  Genève. 

'  Voy.  ci-dessus,  paije  \\i. 


410 


TABLEAU  DES  MONNAIES  GENEVOISES 


FRAPPEES  DE   1535  à  1793 


Nous  indiquons  ci-dessous  les  diverses  espèces  de  monnaies  genevoises  frappées 
de  1535  à  1792,  aussi  bien  celles  qui  portent  un  millésime  que  celles  qui  en  sont 
dépourvues. 

Les  millésimes  en  caractères  ordinaires  sont  ceux  des  monnaies  que  nous  avons 
retrouvées  et  décrites;  les  chiffres  surmontant  les  millésimes  représentent  le 
nombre  de  variétés  décrites;  quant  aux  millésimes  en  italique,  ce  sont  ceux  portés 
par  des  monnaies  que  nous  n'avons  pu  retrouver,  mais  dont  l'existence  nous 
paraît  possible,  soit  à  cause  de  la  mention  qu'en  l'ont  divers  auteurs,  soit  par  suite 
des  renseignements  que  fournissent  les  Archives  et  que  nous  avons  résumés  dans 
les  pages  132  à  U3. 

Nous  n'avons  pas  parlé  de  plusieurs  monnaies  qui  nous  paraissent  apocryphes 
ou  dont  l'existence  est  douteuse. 


1  557 

MONNAIES  DE  BILLON 

1559 

1560 

1.  DENIERS 

1561 

Sans  millésime  \ 

1562 

II.  FORTS 

I5S7 

Non  retrouvés. 

1589 

1  590 

m.  QUARTS  ou  TROIS-DENIERS 

1591 

1  535  ' 

159  2 

Sans  millésime'. 

1594 

1551 

1595 

1552' 

1596 

1553' 

1  598 

1554 

1601 

J555 

Sans  millésime. 

4556 

1600 

411 

1008 
I  609 
1610 

ir,ii 
1 6 1  5 
1616 
1617 
1619 
162! 


Bill,  et  AU. 


IV.  QUATRE-DENIERS 
1617 

V.  DEIX-OLARTS  ou  SIX-DE- 
.NIKMS  ,a   DKMI-SOLS 

1554 
1  55-5 
1  557 


356  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

-1597' 
1  598 
I  ."litO 

l(;o:5 
loui 

U06 

U07 

4608 

i(\09 

\  (1 1  0 

4611 

1612 

1613 

1614- 

\  (i  !  o 

1616 

1  6 1  7 

1  Cl  1  8 

1  619' 

1620' 

■lC)4i 

1646 

1(148 

1649 

1650 

1651 

1652 

165:5 

1654" 

1655  AR. 

1674 

1675 

1677 

1678 

1687' 

1688  Bill,  et  AR. 

i7(H 

1702  Bill,  et  AR. 

4708 

412 


1709  Bill..  AH.'. 

et  AU. 

1577 

17 10 

4578 

/7/.Ï 

4579 

1715  Bill.\  AR.  ei 

t  AU. 

4580 

17 16 

1  590 

1720 

1591 

1721  Bill.'  et  AR. 

1592- 

1722 

159:5 

1725  Bill,  et  AR. 

1594  Bill. 

et  AR. 

1726 

1595 

1729  Bill,  et  AR. 

i:)9(i 

17:UI  Bill.'  et  AR. 

i5i)7 

1750  Bill.\  AK.  (■ 

t  Al. 

1  598 

175i  Bill,  et  AR. 

1  599 

1755 

lliOl 

1756 

/  n  1 1) 

1759  Bill,  et  AR. 

1(112 

1762  Bill,  et  AR. 

l(ii:i 

I76:s 

/  6 1  i 

1765 

Kilo 

1766 

1617 

17r>9  Bill,  et  AB. 

1 1)  1 9 

17T0 

4630 

1775 

46.13 

1776  Bill,  et  AB. 

l(;:i'. 

1785  Bill..  AB.  ri 

AU. 

46S5 

1788  Bill..  AU.  et 

AU. 

1  (!:{(•) 

VI.  IlLIT-DEXIERS 

l(i:J7 
165  4 

1617 

4664 

1618 

4674 

1()20 

4  677 

VII.  TiiOIS-QUABIS  ou  JNEUF- 
DE.MEhS  ..u  PABPAILLOLES 

1678 
1708  Bill. 

cl  AB. 

1  557 

17i:i  Bill. 

rt  AB. 

1  558 

4716 

1559' 

17:50  Bill. 

■  fl  AB 

1  5()ll 

17:fl 

1  56  1 

175:5 

I57(i 

176:5  Bill. 

et  AB. 

TABLEAU  DES   MONNAIES   GENEVOISES. 


357 


1775  Bill, 

.  et  AU. 

1584  Bill,  et  eu. 

1785  Bill, 

.  0)  AR. 

1585 
1  586 

VTII.  SOLS 

1  587 

1536 

1  588  ' 

1  539 

1  •••)8',» 

1540 

1590 

Sans  millésime  '. 

1591 

1550 

15'J-2 

1551  ' 

1  593 

1  552  ' 

1594 

1553' 

159.') 

1  554  ' 

1  596 

1555' 

1597 

1356' 

^598 

1557 

4599 

■1558 

1604 

1  559 

1605 

1560 

1606 

1561 

ION 

1562 

1612 

1  363 

1617 

1564 

1619 

1565 

i6W 

1566 

1621 

1367 

1622' 

1568 

1785  Bill,  et  AR. 

1369 

1786  AR.  et  Al'. 

1570 

1788  Bill,  et  AR. 

1571 

1572 

L\.  SlX-ULiAHTS  ou  DIX- 
DENIERS 

H  HT- 

1  573 

1574 

1593  Bill,  et  AR. 

1  575 

1594 

1576 

1633 

1580 

1634 

1581 

1678 

1582 

1  722 

i5S3 

1750  Bill,  et  AR. 

TOMK    1. 

AV.] 

1751 

1763  Bill,  et  AR. 

1766 

1767 
1775 
1776 


X.  TROIS-SGLS 


t  334 
1  333 
1  557  ' 
1  558 
1359 

1 5(;() 

1561 

1  362 

1  563 

1  564 

1565 

1566 

1  567 

1  568 

1  569 

1570 

157r 

1572' 

457:^ 

4574 

1376 

1377 

1378 

1  579 

1  580 

1581 

1582 

1383 

1384 

1583 

1386 


54 


358 


HISTOIRE    MONÉTAIRE    DK    GENÈVE. 


1587 
I  088 
1  08  9 
l.l'.ti 

i:i«»3 

i;)94  Bill,  et  AU. 

llil'.) 

1620 

1621 

1624 

1633"' 

1634 

J635 

1636 

1637 

1638' 

1639' 

1640' 

1641' 

1642' 

1643' 

16  44 

1645 

1646 

'J650 

H57 

4659 

4IJ6,ï 

■16  S  S 

I  689  ' 

1722 

1726  Bill,  ft  AU. 

1763  Bill,  et  AR. 

1764 

4765 

1766  Bill,  et  AU. 

1776  Bill,  et  AK. 


179  1   Bill,  et  AU. 

III.  SOLS  DE  r.ITVRE 

1.'>9(I 

XI.  PIGNATELLES  CONTRE- 

MAHQUÉES* 

IV.  SIX-SOLS  DE  CllVIiE 

1  08:1 

1  :i9 1 

1590 

1592 

Sans  millésime  '. 

V.  FLORINS  DE  CUIVRE 

1  590 

XII.  SIX-SOI.S 

I63l> 

1  633 
1634 

MONNAIES  D'ARGENl 

1635 

1636 

I.  DEUX-SOLS  ET  SOLS 

1638 

>on  retrouvés. 

1639' 

1640 

11    TROIS-SOLS 

1641 

1()()4 

4642 

1607 

1678  Bill.'  et  AR. 

1765  Bill.'  et  AR. 

III.  QUATRE-SOLS 

1776  Bill.  etAR. 

1  6  1  0 

1777 

179  1   Bill,  el  AH. 

IV.  SEIZIÈMES-DE-THALER 

ou  SEIZAINS 


1624 


MONNAIES  DE  CUIVRE 

I.  DENIERS  DE  CUIVRE 

Sans  millésime. 
1  609 

II.  DEUX-DENIERS  DE  CUIVRE 

Sans  millésime. 
1609 


V.  DIX-SOLS-ET-DEMI 

1714  AR.  et  AU. 
1715 

VI.  SIX-SOLS  ou  DE.MI-FLOIUNS 

1602' 

1603 

1611 


*  Nous  rappelons 
marquées. 


que  c'est  à  dessein  que  nous  n'avons  ])as  décrit  tontes  les  pignatelles  contre 

414 


TABLEAU    DES    MONNAIES   GENEVOISES. 


359 


VII.  HUIT  SOLS 


1610 


VIII.   HUITIEMES-UE-THALKUS 
ou  HUITAINS 

1624' 

1625' 

1626 

1628 

IX.  VLNGTET-UN-SOLS 

1710- 

1711 

1714 

l71o 

1716 

1720 

1721  AH.  et  AU, 

X.  FLORINS  (lu  DOUZE-SOLS 

■I5S0 
1602 
160:} 
161i 
163.-) 
16.54  AR.  et  .4/'. 

XI.  DEMI-TESTONS 

Sans  milh'siiiie. 

1550 

1501 

1562 

XII.  DEUX-FLORINS  ou 

TESTONS  DE-DEUX-FLORINS  ou 

VINGT-QUATRE-SOLS 

1633 
1634 
1635 


JCiliO 
1644 
16  45 
/  n  i  6 
1647 

XIII.  QIIARTS-DE-THALERS 

1623 
1625 

1626 
H)27 
1633 


XIV.  TESTONS-BLANCS 


ItiJO 
1620 
1624 


XV.  TESTONS-BLANCS  ETRAN- 
GERS CONTRE-MARQUÉS 


6  I  ', 

i;it) 


XVI.  TESTONS 


Sans  niillrsinic'. 

1561 

I  5(;2 


XVII.  DEMLTHALERS 


1  597 

/  6  '20 

1621 

1622' 

1623 

1625 

1626 

1627 

1633 

I63K 


1640 
1641  ' 
1657 
1659 

XVIII.  DEMLÉCUS 
/722 

XIX    TIIAI.EliS 

1536 
1540 
1542 
1554 
1 537 
I5(;j 

1562 

1  567 

Sans  millésiiiio'". 

15^9 

l.'iOil 

15'.)l 

1592 

1593  (pied-fort). 

1594 

1595 

I.'IOO  (^thalor  l'I  iiied-lbrt). 

159 S   {picd-ftirt). 

1603 

1610 

1612 

1620 

1621 

1  622  ' 

1  623 

1625 

1626 

1 627 

1628 

1 629 


415 


360 


HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 


1630 

1370' 

1633 

137! 

16.^ 

1372 

1633 

1573 

1638' 

1374 

1639 

1373 

1640 

1376 

1641' 

1577 

1643' 

1378 

1643 

1  379 

1652 

1380 

1637 

1381 

1639 

1382 
1  383 

XX.  ECUS 

1584 

1721 

1383 

1722 

1386 

1723 

.\H.  .1  cr. 

1590 
1591 
1594 

MONNAIES  D'OR 

1595 
1596 

1603 

I.  FLORINS 

1611 

iNou  retrouvés. 

1622 

1 6  2.7 

II.  DEMl-ÉCUS 

1630 

ISoii  rt; 

trouvés. 

1634 
1635 

III.  ÉGUS-PISTOLETS  or  PISTO- 
LETS ou  KCL'S 

1636 
1637 

1  362 

163S 

1  363 

1639 

1364 

1640 

1363 

1641 

1366 

1642 

4  367 

1643 

1368 
1  369 

1644 
1645 

1 6  ',  6 
1647 
164S 
1649 

165  1 


IV.  ECUS  ui   ÉCUS-D'dli  nf 
ÉCUSSOLEIL 


San.<  miilé«iiTiP  ' 


V    DIC.MS 


1644 
1645 

i(;i(; 

1647 
1648 
1649 
1630 
1631 
1632 
Ki-.'i 
1656 
1657 
1 667 


VI     l'I.STOLES  DE  ;îS  11",  ou 
FISTOLKS  DE  K»  LIVRES 


732 

733 
734 
733 
1756 
737 
738 
762 
770 


410 


TABLEAU  DES  MONNAIES  GENEVOISES.  361 


1634 

VII. 

PISTOLES 

1723 
1724 

X.   OUAURIPI,ES  ou  QUA- 
DKUI'LESÉCUS 

nuir, 

\{y.v\ 

16:56 

IX 

DOUBLES 

-DUCATS 

1636 

i637 

1654 

1637 

1  638 

1656 

l()38' 

1639 

1657 

163'.) 

164(1 

1658 

H)  40^ 

1641 

1059 

1(141 

1642 

1060 

1()42 

1643 

1  662 

1643 

4(]ii 

1663 

\i\\\ 

J645 

1664 

1645 

if)i6 

1665 

1646 

iC)i7 

1666 

/  6  4  7 

4659 

Sans   inillt'siiiu' 
1675). 

C  II-: 

ippé    en 

XL  TBIPLES-PISTOLES 

VIII.  PISTOLES  DE  40  IT.  3  s. 

1692 

¥■ 

1771   .\li.  (M  Cl'. 

1722 

Ce  (loiihle-diiciiL  fnippé  en  1092.  pinle  le  inillrsinif  i\f  KIOO.  iVo\.  ci-iles.Mis.  ii;igt>  2(5.  n.  ■■>.' 


417 


EXPLICATION  IIKS  TERMES  TECHiNlQUES 


i:.\ll'l.»(Vi;S  DANS  CK  MKMOIRE 


AjlSTEH   LES    FLANS    OU    AJUSTE  H   CaKUEAIX.   — 

Opération  par  laquelle  on  alTranchit  à  coups  de 
cisailles  les  angles  des  caii-éaux. 

Aloi.  —  Vo\.  TrriiE. 

Ai'PuocHEK  cakheaux.  —  Lne  fois  que  les  ca)-- 
reaux  ont  été  ajustés  par  le  moyen  des  cisailles, 
on  les  pèse  en  s'aidant  des  dénéraux  et  on  conti- 
nue à  les  arrondir  de  façon  à  ce  qu'ils  arrivent 
le  plus  près  possible  du  poids  réglementaire. 

Argent  iiOMPr  {monnaie  coarle,  monnaie  ro- 
ijnée).  —  .Monnaie  qui  a  perdu  son  poids  régle- 
mentaire par  la  l'ogniire  nu  l'usiii-e. 

Basse  monnaie.  —  Munnaie  d'un  titrf  faible  : 
synonyme  de  bilion. 

BiLLON.  —  Monnaies  d'or  dont  le  litre  est  in- 
férieur à  12  carats  C°7ioo<.)  ^t  monnaies  d'argent 
dont  le  titre  est  inférieur  à  6  den.  i^°7,„„„).  Se 
dit  également  du  lieu  où  l'on  di>it|iorler  la  mon- 
naie probibée  poin-  la  fondre. 

BiLLONNEii.  —  Se  piend  en  bunin'  «■!  eu  maii- 
vaise  part.  Kn  bonne  pari,  lorstpron  l'ci  lu'i.  lie  !.■> 
espèces  décriées  et  (pi'on  les  envoie  au  bilion. 
ce  qui.  autrefois,  était  permis  à  un  certain  nom- 
bre de  personnes  préposées  à  cet  etïet.  l'ris  m 
mauvaise  part,  billonner  signifie  négocier,  trafi- 
quer des  monnaies  de  bilion  et  surtout  trier  les 
pièces  les  plus  pesantes  d'une  émission,  les  fon- 
dre et  ne  laisser  en  (irciilalion  que  les  monnaies 
légères. 

Blanxhik. —  0|)ération  par  laquelle  après  avoir 
recuit  les  dans  d'or  et  d'argent  au  feu.  on  les 
fait  bouillir  dans  la  solution  de  divers  .sels,  on 

418 


les  lave  ensuite  et  on  les  sèclie.  Cette  opération  a 
pour  but  de  donner  une  couleur  convenable  aux 
i  flans  d'or  et  du  brillant  à  ceux  d'argent.  On  a|i- 
pelait  Idanehimenl  et  parfois  rhumhre  à  hlanrhir. 
le  local  où  se  faisaient  ces  diverses  opérations. 

Blangie  ou  IJLANyiE.  —  Monnaie  mal  frap- 
pée, sur  laiiuelle  le  coin  n'a  pas  laissé  son 
empreinte. 

lîdiTE.  —  i'etit  collre  en  forme  de  tire-lire, 
où  l'on  conser\ait  les  spécimens  des  diverses  sor- 
tes de  monnaies  frapjiées.  Des  spécimens  étaient 
plus  tard  sounns  à  un  jugement:  les  monnaies 
mises  en  boite  devaient  être  trouvées  semblables 
à  celles  de  l'émission  dont  elles  provenaient. 
D'iiaiiitiide.  (in  mettait  les  monnaies  d'argent  et 
de  bilion  en  boite,  à  raison  de  1  pièce  par  1 0  marcs 
de  matière  en  leuvre  et  les  monnaies  d'or,  à  rai- 
son de  I  pièce  par  marc. 

l>iiAssA(.E.  —  Di'oil  accordé  par  le  souverain 
aux  maîtres  de  Monnaie  de  prendre  sur  chaque 
marc  d'or,  d'argent  ou  de  bilion  monnayé  une 
soiinnc  modi(]ue.  dont  le  maître  retient  environ 
la  inoiliè  pour  le  dèciicl  de  la  fnnie.  pour  le 
cbaibon  et  auti'es  fiais  oïdinalres  ;  l'autre  moi- 
tié est  distribuée  aux  officiers  et  aux  ouvriers 
de  la  .Monnaie  ijui  ont  été  employés  à  la  fabri- 
cation. 

BiiF-.\  E.  —  l'oids  des  llans  i|ue  le  maiire  donne 
au  prévôt  des  ajusteurs  pour  les  ajustei',  ou  an 
prévôt  des  monnayeurs  pour  les  monnayer.  Ce 
nom  a  été  donné  du  Uref  étal  que  le  maître  et  le 
prévôt  doivent  dresser  sur  leurs  registres,  le  pre- 
mier du  poids  des  flans  qu'il  donne,  l'autre,  du 
poids  de  ceux  ipi'il  [eçoit.  Le  prévôt  est  obligé  île 


EXPLICATION    DES    TKliMRS    TECHNIQUES. 


363 


rendre  ces  flans  poids  pour  poids,  tant  ceux  qui 
ont  la  pesanteur  re(|uise,  (|ue  ceux  (]ui  ont.  été 
rebutés  comme  faillies;  il  doit  rendre  également 
les  cisailles,  ce  (]iii  s'appelle  remlrc  In  Inrrc. 

On  entend  encore  par  liréve  la  quantité  de 
marcs  ou  d'espèces  délivrées  provenant  d'une 
seule  fonte.  Exemple  :  une  fonte  de  20  m.  ayant 
produit  1200  florins  d'ai-gent,  cette  (|uanlilé  de 
1200  florins  s'appellera  une  hrère. 

Carreaux  ou  QuAiiitEArx. —  Lames  carrées,  en 
métal,  dont  on  aflianchissait  ensuite  les  angles  à 
coups  de  cisailles  pour  les  transformer  en  flans. 

Voy.  AJUSTER  LES  FLANCS  et  APPKOCHEIl  CAHKEAIX. 

Carrés.  —  Voy.  Coins. 

Chambre  a  rlanchir.  —  Voy.  Hlancuh!. 

Cisailles.  —  Débris  des  lames  de  métal  qui 
tombent  des  carreau  \  loi'sijue  les  ouviàers  y  dé- 
coupent les  flans. 

On  entend  aussi  par  ce  mot  di'  gros  ciseaux 
employés  à  couper  les  métaux. 

Coins  orcAitRKS. —  Les  coins. aiiliefois  appelés 
carrés  sont,  d'une  façon  générale,  des  morceaux 
d'acier  fortement  trempés,  sur  lesquels  sont  gra- 
vés avec  le  burin  ou  enfoncés  avec  les  poinçons, 
les  diverses  empreintes  et  ligures  (|iu'  dnivciit 
avoir  les  monnaies  ou  les  médailles. 

On  conq)ien(l  aussi  sous  le  nom  de  rdins  les 
objets  suivants  : 

l'oinnjK  (parfois  apiielé  inàU').  —  Mcu'ceau 
d'acier  sur  lequel  sont  gravés  en  relief  les  di- 
verses tigures,  écus  ou  lettres,  (jui  doivent  servir 
à  faire  les  matrices  avec  lesquelles  seront  frap- 
pées des  monnaies.  On  connaît  des  poinçons 
d'efligie,  des  poinçons  de  croix  mi  d'écussons  el 
des  poinçons  de  légendes. 

Malriix  (appelée  aussi  coin  de  serrice).  — 
Morceau  d'acier  sur  lequel  sont  gravés  ou  enfon- 
cés en  creux  les  divers  détails  (figures,  écussous, 
légendes)  qui  seront  reproduits  en  relief  sur  les 
monnaies.  La  matrice  qui  purUiil  l'efligie  ou  le 
sujet  principal  el  ipii  devait  fournil'  le  droit  de  la 

4 


monnaie  ou  de  la  médaille,  se  nommait  le  troiis- 
■scan.  La  mati'ice  ipii  l'Iait  destinée  au  revers  se 
nommait  la  pilf. 

CoRNLE  ou  l'ii.cE  CORNLE.  —  Vient  de  Cornus, 
s.  lu.  pi.,  sorte  de  monnaie  de  forme  el  de  titre 
ii'réguliers. 

DÉr.ivRANCE.  —  Permission  accordée  par-  le 
garde  au  maître  de  Monnaie  de  donner  cours  aux 
espèces  d'or,  d'argent  et  aux  monnaies  de  billon 
nouvellement  fabriquées,  alors  (ju'elles  se  trou- 
vent aux  litres  el  aux  poids  voidus. 

Dénkhal.  —  l'oids  étalon  ibuil  se  servaient  les 
ouviiers  pour  peser  les  flans.  Le  dénéral  devait 
avoir  le  poids  exact  de  l'espèce.  11  s'appelait  plus 
anciennement  fierlon. 

Dii(UT  (opposé  a  Rems).  —  Il  n'est  pas  tou- 
jours facile  de  distinguer  dans  une  monnaie  le 
droit  du  revers.  On  peut  cependant  poser  à  cet 
égard  (juelques  r-ègles  (]ui  ne  soutirent  guère 
d'exceidions. 

Le  droit  d'une  monnaie  est.  d'une  façon  géné- 
'  raie,  le  côté  (pii  présente  le  jilus  d'importance. 
Une  inscription  {]in  inilique  le  nom  du  piince  ou 
de  l'Étal  qui  a  émis  la  monnaie  a  plus  (rim|)or- 
tance  que  les  autres  inscriptions,  (]ue  l'efligie, 
que  les  armes  et  autres  sujets.  Les  armes  du 
prince  ou  de  l'Klat  ont  plus  d'importance  qu'une 
légende  de  circonstance  ou  qu'une  ligure  quel- 
con(pie.  Ainsi,  poui'  une  monnaie  (pii  présente 
d'un  coté  le  nom  du  prince  (pii  l'a  frappée  et 
ilf  l'aidre  c('ité  son  eflîgie,  ses  ai'mes,  sa  devise 
el  le  millésime,  nous  n'hésiterons  pas  à  dire 
que  le  droit,  le  coté  principal  de  cette  mon- 
naie, est  celui  (lù  SI'  II!  le  nom  du  souverain.  Sur 
iinr  uiiuinaii^  mi  l'on  trouverait  d'un  Côté  l'efli- 
gie du  prince,  le  millésime,  une  devise  de  cir- 
constance ou  celle  de  sa  famille  el  de  l'autre  côté 
ses  armes,  le  droit,  le  côté  primipal.  sera  le  côté 
des  ai'iues,  puisque,  grâce  à  elles,  nous  pouvons 
infailliblement  reli-ouver  le  nom  du  prince  et 
()ue,  sur  une  monnaie,  le  nom  de  celui  qui  l'a 
émise  est  la  chose  essentielle.  Ces  exemples,  (jui 
pourraient  aisément  être  multipliés,  nous  parais- 
sent sullisanls  poui-  établir,  dans  la  giande  ma- 
l'J 


364 


IltSTOIRK   MONÉTAIRE   DR   OENÈVf;. 


jnrité  des  cas,  co  (]ui.  diins  iiii(>  iiKinnaio.  est  le  I      Dans  certains  ateliers,  les  graveurs  avaient 
ihdit  et  ce  (]iii  est  le  revei's.  aussi  leui's  marijues,  mais,  à  Ctent"'ve,  ce  ne  fut 

qu'à  partir  Je  179i  qu'on  vit  les  mar(]ues  des  gra- 
Entrematuke  ou  Entkematière.  -Devait  pro-    yci,.,,  p,g|,rer  sur  les  monnaies  et  encore  d'une 
l)aidemenl  signifier   interversion  d'une  pile   et    (f^^.QJ^  intermittente. 


d'un  li'iiiisseau  élrangers  l'un  à  l'autre,  ou  de  deux 
piles  ou  (le  deux  trousseaux  employés.  [)ar  er- 
reur, sur  les  deux  côtés  de  la  monnaie,  au  lieu 
du  droil   et  du  revers  convenables. 

Essai.  —  Opérations  par  lesquelles  on  déter- 
mine le  poids  de  métal  fin  (pie  renferme  une 
monnaie  ou  tout  autre  objet  de  métal. 

.Se  dit  aussi  de  l'émission  d'une  monnaie  nou- 
velle (pie  l'on  nefraiipe(]u'en  petite  (piantilé.jKUir 
se  rendre  compte  des  bénéfices  qui  pourraient 
résulter  d'une  plus  forte  émission. 

Flans.  —  Dis(]ues  sur  les(piels,  pai-  le  moyen 
des  coins,  on  imprime  le  type  (pii  les  transforme 
en  monnaies. 

Fonte.  —  Poids  d'or,  d'argent  ou  de  billon, 
qui  a  été  fondu  et  amené  au  litre  voulu  et  (]ui  est 
prêt  à  être  ouvré. 

Le  mot  de  fonte  s'emploie  parfois  aussi  dans  le 
sens  d'émission. 

Fonte  saucée.  —  Voy.  Monnaies  lioir.ES. 

•  '■AUDE.  —  La  garde  était  un  olfice  dont  le 
garde  se  trouvait  chargé.  Dans  les  anciens  docu- 
ments, il  est  souvent  fait  confusion  entre  l'of- 
fice et  rolTicier  ;  ainsi,  l'on  disait  fré(|uemment 
la  (jarde  en  voulant  désigner  le  ijurdc. 

l-AVL'ltES  ou  l'Ail, I.ONS  (IN    l'Ail. I.EIV.    —    l'ai'Cel- 

les  d'or  ou  d'argent  (jiie  l'on  retire  des  cendres, 
des  débris  de  creusets  el  des  balayures,  en  les 
lavant  à  plusieurs  reprises,  ou  en  les  faisant  pas- 
ser dans  une  sorte  de  envier  appelé  maidin  aux 
lannrs. 


On  entendait  aussi  par  niai(|ii('  le  tyjte  de  la 
monnaie. 

Matièue  EN  ŒUVRE.  —  Métal  transformé  en  es- 
pèces. La  mature  hors  (purre  était  celle  (jiii  ne  se 
trouvait  pas  encore  transformée  en  espèces. 

Matrice.  —  ^'oy.  Coins. 

Mise.  —  Oualité  d'une  monnaie  (jui  a  cours  : 
on  disait  :  monnaie  de  mise. 

Monnaies  courtes.  —  Voy.  .Ami^ient  rompu. 

Monnaies  rognées.  —  Voy.  Argent  rompu. 

Monnaies  rouges  et  Fonte  saucée.  —  Mon- 
naies de  cuivre,  parfois  recouvertes  d'une  légère 
argenture  destinée  à  faire  croire  qu'elles  sont 
à  un  titre  plus  élevé  :  dans  ce  cas.  on  les  dit 
saucées. 

Une  Imite  saucée  est  une  émission  de  sembla- 
bles monnaies. 

Paillons  ou  pailleux.  —  Voy.  Lavuues. 

Pile.  —  Voy.  Coins. 

Poinçon.  —  Voy.  Coins. 

QuERNE.    —    Réunion  de   (|uatie    pièces.    Ce 
terme  était   fort  usité   pour   [)rescrire   la  taille 
d'une  monnaie  '.  Exemple  :  les  sols  seront  a  la 
taille  de  61  (juernes  au  marc,  c'est-à-dire  : 
244»™, 753 


61  X  4 


IK™.  ()():{. 


Lui. 


\()V.  'rniiK. 


HECROCHON  ou  lîlCdlIKiN  (111   KeCI  ITKUR. —  l.'ap- 

picnti  luonnaycur  pendant  la  premièi'e  année  de 

son  ap]U'('iitissage  s'appelait  rleorhim.  soit  reeui- 

'   A.  ]\loiel-I''atio,  Essai  sur  le  mot  Querne,  employé 


Marches.  —  Lelli-cs.  UKunigraiiunes  ou  signes 
(M-diiiaiieiMent  choisis  pai'  le  maitie  et  (pi'il  était 

tenu  (le  laiie  lii-'incr  sur  les  riuililiaics  i  u'il   l'rap-     parles  monnayeurs  lausannois  an  XVl"^"  siècle.  Laii- 
pail.  saillie,  18(it>,  Ijr.  in-8". 

420 


i<:xpLK  vno.v  dks  termks  techniques. 


leur,  parce  (lu'il  faisait  passer  plusieiiis  Ibis  son 
ouvrage  par  la  cuite. 

Remèdes.  —  En  raison  de  la  diUiciillc  d'arriver 
exactement  au  titre  et  au  poids  prescrits  par 
l'ordonnance,  le  souverain  peruietlail  au  maître 
de  Monnaie  de  s'écarter  dans  une  faible  mesure, 
en  plus  ou  en  moins,  du  titre  et  du  poids  ordon- 
nés. L'écart  permis,  actuellement  désigné  sous 
le  nom  de  tolérance,  se  nommait  remède  de  loi, 
lorsqu'il  était  accordé  sur  le  titre  et  remède  de 
poids,  loi-s(]u'il  était  accordé  sur  la  taille.  Si  le 
maître  restait  en  deçà  des  limites  de  cette  tolé- 
rance, il  en  résultait  un  Iténélice  i|ui,  suivaid  les 
conventions,  l'evenait  au  sou\eraiu  du  a  l'entre- 
preneur. 

Seigneuiuac.e.  —  Droit  i|ue  le  souverain  per- 
cevait sur  les  monnaies,  (|ui  se  trouvaient  ainsi 
affaiblies  d'autant.  Ce  droit  élait  parlnis  cédé  à 
l'entrepreneur  de  l'émissiim. 

SUPPEAU  nns  pouvCepeaii.  —  .Sortede  billotdont 
on  se  servait  pour  la  fabrication  des  monnaies. 

Taille.  —  Division  d'un  marc  d'or,  d'argent, 
de  cuivre,  en  une  certaine  (piantilé  de  pièces 
égales.  On  peut  prescrire  la  taille  de  jilusieurs 
manières  : 

1"  En  indiquant  directement  le  poids  de  la 
pièce. 

2°  En  indiquant  le  nonjbre  de  pièces  au  marc. 

3"  En  indiquant  le  nombre  de  deniei-s  corres- 
pondant au  nondue  de  pièces  ipii  entreront  au 
marc. 

4°  En  indiquant  la  valeur  du  marc  monnayé. 
Le  second  mode  était  le  plus  génèralenu'iit  em- 
ployé. 

Tas  ou  tasseau.  —  Enclume  sur  laquelle  on 
aplatità  coups  de  marteau  lesglobules  mètalli(iues 
provenant  des  creusets  d'essayage,  avant  de  les 
soumettre  à  l'action  de  l'acide  nitrique,  ipii  liis- 
soudra  l'argent  et  bussera  l'or  intact. 


TrrKE  ou  aloi  ou  loi.  —  Quantité  de  métal  fin 
(]ue  renferme  une  monnaie. 

Le  titre  île  l'oi'  se  prescrit  en  carats  ou  eu  mil- 
lièmes :  clia(|ue  carat  vaut  -^-5^  ;  l'or  lin  vaut 
24  carats,  soit  J-™.  Le  carat  se  divise  en  de- 
mis, quarts,  buitièmes,  seizièmes  et  trente- 
deuxièmes. 

Le  titre  de  l'argent  se  prescrit  en  deniers  ou 
en  millièmes  :  cbaipie  denier  vaut  VVo'f  J  ''i''- 
gent  lin  vaid  12  deniers,  soit  '^g^-  Le  denier  se 
divise  en  i'i-  giains  et  cbaque  grain  en  demis, 
quarts,  etc. 

TitKiU'cuANr.  —  L'usiM'e  alïaiblissanl  li^  poids 
[irimitif  de  la  monnaie,  il  est  d'usage  de  rendre 
ce  [loids  légèrement  plus  fort  qu'il  n'est  [irescrit 
par  la  taille.  Cette  augmentation  de  poids,  calcu- 
lée au  marc,  se  répartit  également  sur  cbacune 
des  pièces  et  se  nomme  le  Irehiielutul  ou  le  droit 
de  poids. 

TuorssEAU.  —  Voy.  Coins. 

Villains  forts  et  villains  faibles.  —  Mon- 
naie trop  pesante  et  monnaie  trop  faible.  Exem- 
ple :  dans  une  émission  décrétée  h  l'aison  de  30 
pièces  au  marc,  chaque  pièce  devrait  peser 
SBrm^lljS  et  30  de  ces  pièces  peser  un  marc.  Il 
peut  se  faire  que  30  pièces  pèsent  elTectivement 
un  marc,  mais  (}ue  certaines  d'entre  elles  pèsent 
moins  et  d'autres  plus  que  8«™,'li)8,  ce  qui  fait 
(pi'elles  ari'ivent  à  se  compenser.  Les  pièces  trop 
pesantes  se  nommaient  des  villains  forts  et  les 
pièci^s  trop  légères  des  rillains  faillies. 


'v'  —  Celle  figure  qui  représente  un  écu  de 
forme  primitive  fut  longtemps  employée  pour 
désigner  la  monnaie  d'or  frappée  en  France 
dès  Philippe  VI  et  jusqu'à  Louis  XIII,  monnaie 
(}u'(ui  appelait  un  écu  parce  tpie  l'écu  de  l'rance 
s'y  trouvait.  Dès  1641,1e  inotecu  nesigiulie  plus 
une  moiniaie  d'or,  mais  bien  l'ècu  blanc  (ui  louis 
d'aigeid  frap|)é  fiar  Louis  Mil. 


421 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS 


Page  23,  ligne  15  :  cerlainos  pièces  de  1591  el  1592,  à  la  vérité  usées,  semblent 
porter  aussi  comme  marque  &■  Les  trois-quarts  de  1592  portent  © 
comme  marque. 

Page  24,  ligne   16  :  ajoulez  ou  P. G 

Page  26,  ligne  16  :  ajoutez  ou  D 

Pase  27,  ligne  10  :  au  lieu  de  Gr  ou  I  G  lisez  G"  ou  J  G 

Pane  29,  liiiue  20  :  au  lieu  de  la  nomination  de  Domaine  Dassier  se  fil  dans  le 
courant  de  1677.  lisez  Domaine  Dassier  prêta  serment  en  juillet  1677. 

Page  57,  ligne  6  :  après  19  quernes,  ajoutez  remède  de  loi  2  gr.;  seigneuriage 
2  s.  ;  brassage  30  s. 

Page  61,  ligne     5  :  au  lieu  de  1689,  lisez  1688. 

Page  68,  lisne     9  :  au  lieu  de  1593  à  1637,  lisez  1593  à  1654. 

Page  77,  ligne   18  :  au  lieu  de  6000  écus,  lisez  5000  écus. 

Page  127,  ligne  2  :  an  lieu  de  abandonnée  déjà  l'année  suivante,  lisez  aban- 
donnée déjà  au  commencement  du  siècle  suivant. 

Page  130,  ligne  14  :  au  lieu  de  1614  et  1617,  lisez  1614  et  1616. 

Page  308,  n°  448  :  après  la  description  du  droit,  lisez  le  soleil  sépare  le 
millésime. 

Planche  IX,  fig.  83  :  après  ÏENEBRÂS  ajoutez  un  point. 

Planche  IX,  fig.  85  :  après  GENEVENSIS  ajoutez  un  point. 


422 


TABLE    DES    jSIATIERES 


Pages 

Inthoduction 3 

PREMIÈRE  PARTIE.   OrganiNatiun  de  l'atelier 13 

Chapitre  I.  Officiers  et  employés 13 

1 .  Généraux 13 

2.  Gardes 16 

3.  Maîtres 18 

4.  Graveurs 27 

5.  Essayeurs 30 

6.  Prévois,  ouvriers  et  mounayeurs 32 

Chapitre  II .  Emplacements  de  l'ai elier 45 

Chapitre  III.  Procédés  de  fabrication 48 

DEUXIÈME  P.\RTIE.  Activité  de  l'atelier 53 

Chapitre  I.  Systèmes  monétaires 53 

1 .  Le  florin 53 

2.  La  livre  courante 54 

Chapitre  II.  Monnaies  de  billon  et  de  cuivre 56 

Premier  groupe,  i .  Six-sols 56 

2.  Trois-soJs 58 

3.  Six-quarts  ou  dix-huit-deniers 63 

4.  Trois-quarts  ou  iieut'-deniers  ou  parpaiiioles 66 

Deuxième  groupe.   1 .  Sols 69 

2.  Deux-quarts  ou  six-deniers  ou  demi-sols 74 

3.  Quarts  ou  trois-deniers "9 

4.  Èorts 84 

Troisième  groupe.    1 .  Ihiil-deniers 85 

2.  Quatre  deniers 86 

3.  Deniers 87 

Monnaies  de  cuivre.  \ .  Florins,  six-sols,  suis •  •  89 

2.  Deux-deniers  et  deniers 91 

Chapitre  IIL  Monnaies  d'argent 91 

Premier  groupe.    1 .  Thalers 9- 

2.  ECUS 98 

3.  Demi-thalers 99 

4.  Quarts-de-thalers 99 

5.  Huitièmes- de-thalers  ou  huilains 100 

6.  Seiziènies-de-thalers  ou  seizains ''00 

423 


36S  TAliLE    DKS    MATIKliKS. 

Pages 

Deiirihiic  grimpe,  'l'pstnns  cl  ilpini-teslons 101 

Trnisirmc  iiroupc.  Testons  hlaiii's \Q',i 

Quatrième  iiroiipr.    I.  Deux-lliiiiiis  on  Irslnns-de-ili'iix-lliiriiis  un  \iiii;l-i|iiatii'  sdIs 104 

2.  Florins  011  ilnu/.e-sols 1 05 

3.  Six-sols  iiii  (leiiii-lloiiiis .  .      108 

i.  Trois-sols 109 

(yimptihne  ijrnupe.   Vint^t-iH-nn-sols  el  liix-sols-el-ilenii .        109 

Sixième  groupe.   1 .  Flnit-sols  ri  (|iialrr-sols 110 

2.   Dpiix-sciIs  et  sols 111 

r.llAI'ITIiH    IV.    iMltiNNAIF.S  Il'oR .  111 

Vri'mier  ijrnupe.    I .  Triples-pistolos , 112 

2.  IMstoles  de  35  IV.  ou  pisloios  dp  10  livres 112 

Deuxième  (\roupe.   1.  Oiiadiiiplps  ou  (|ii,idiii|i|ps-priis 115 

2.  Pistolps U5 

3.  Eciis-pistolpts  ou  pistolets  ou  r-mis 116 

Troisième  (jroupe.  Doubips-ducats  et  ducats 118 

(hintrième  (jrnupe.  Pistoles  dp  40  IV.  3  s 120 

Cjnijinème  tjroupe.    I .  Erus  ou  écus-d'or  iiii  pciis-soIpII 121 

2.  Demi-érus 123 

Sixième  (jroupe.   Florius 124 

ClIAlMTHE  V.    PlKDS-I'OriTS,   KSSAIS 124 

1 .  Pieds-lbrts 124 

2.  Essais 120 

CiiAPirnE  VI.  Monnaies  ÉTFtANc.ÈiiKs  con'tiîk-mmioikks  a  (Ienkvk. 127 

1 .  l'arpiiillolps 128 

2.  Piguatelles  ou  six-lilaui's 128 

3.  Testons-ldaucs 130 

i.  Réaies 130 

Tahi.eai'x  fies  émissions  de  l'ateijer  monétaire  de  (Ieneve  de  1535  A  1792  ....    131 

TROISIÈME  PARTIK.   R(>l:itinii<s  nionôtairoN  de  <i«'nèvo  avec  l'étranseï- 145 

(JUATRIl'.ME  P.\RT1E.  Description  «le**  inoiiiiaies  genevoises .  177 

Chapitre  1.  Monnaies  de  iui.i.on  et  he  ciivre 179 

I.  Deniers 179 

11.  Forts 181 

III.  Ouaits  ou  trois-deiiiers 181 

IV.  Quatie-deniers 192 

V.  Dpux-(|iiarts  ou  six-deniers  ou  demi-sols 192 

VI.   Huit-deniers 21(1 

Vil.  Trois-(|uarts  ou  neuf-deniers  ou  parpailloles  ...... 217 

VIII.  Sols 229 

1\.  Six-(piarts  ou  dix-liuit-deuiers 250 

X.  Trois-sols 251. 

XI .   Pignatelles  eontre-iuaripiées 276 

XII.  Six-sols 278 

Monnaies  de  clmvre.   1.  Deiiipis 284 

II.  Deux-deniers 28} 

424 


TAHLK    DES    MATIÈRES.  369 

Pages 

III.  Sols 285 

IV.  Six-sols 286 

V.  Florins 286 

Chapitre  M.  Monnaies  d'argent 28" 

I.  Deux-sols  el  sols 287 

II.  Trois-sols 287 

m.  Ooatrc-sols 288 

l\ .  Seizièmes-de-tlialers  on  spizains 289 

V.  Dix-sols-et-denii 280 

VI.  Six-sols  ou  demi-llorins 290 

VII.  Huit-sols 291 

VIII.   Iluitièmps-de-llialers  ou  liuilaius 292 

IX.  Vingt-et-un-sols 293 

X.  Florins  on  douze-sols 29G 

XI.  Demi-teslons 298 

XII.  Deux-llorins  ou  testons-de-denx-lloiins  on  vingt-quatre-sols 299 

XIII.  Ouarts-de-lhalers 301 

XIV.  Testons  blancs .■iO:{ 

XV.  Testons  blancs  étrangers  contre-marqués 304 

XVI.  Testons 304- 

XVII.  Denii-tbalers 306 

XVIII.  Denii-écus 31 1 

XIX.  Thalers 311 

XX.  ECUS 324 

Chai'itre  III.  Monnaies  n'oR. 325 

I.  Florins 32:^ 

II.  Demi-écus 326 

III.  Écus-pislolets  ou  pistolets  ou  écus 326 

IV.  Écus  ou  écus-d'or  ou  écus-soleil 335 

V.  Ducats 337 

VI.  Pistoles  de  35  iV.  ou  pistoles  de  10  livres 341 

VII.  Pistoles 343 

VIII.  Pistoles  de  40  ïï.  3  s 346 

IX.  Qoubles-ducats 347 

X.  Quadruples  ou  quadruples-ccus 351 

XI.  Triples-pistoles 354 

Tableau  des  monnaies  genevoises  frappées  de  1535  à  1 702 355 

Explication  des  termes  techniques  employés  dans  ce  ménmire 364 

Additions  et  corrections 366 

Table  des  matières 367 

Explication  des  planches 371 


425 


EXPLICATIO^'  DES  PLANCHES 


PLANCHE  I 

Pages  Pages 

Fifj.     I .  Denier  sans  millésime 87  179 

Fig.    2.  Denier  sans  millésime 89  180 

Fig.    3.  Quart  de  153r. 79  181 

Fig.    i.  Quart  sans  millésime 79  182 

Fig.    5.  Quart  sans  millésime 79  182 

Fig.     Ij.  Quart  sans  millésime 80  182 

Fig.     7.  Quart  de  159i) 81  188 

Fig.    .9.  Quart  de  1001 8-2  189 

Fig.     9.  Essai  du  quart  de  iCiOl 8"2  1 89 

Fiq.  10.  Frappe  en  nr  de  l'essai  du  quart  de  1(i2l 84  192 


PLANCHE  H 

Fig.   II.  Quatre-deniers  de  KVl 7 ' 8r.  192 

F/7.  1^2.  Deux-quarts  de  1  nfji 75  193 

Fig    13.  Deux-quarts  de  1(504 75  1 95 

Fig.  li.  Deux-quarts  de  167 i 70  202 

Fig.  ir,.  Deux-quarts  de  1709 77  205 

Fig.  m.  Deux-quarts  de  1 720 77  207 

Fig.  n.  DeuN-quarts  de  1750 78  211 

Fig.  18.  Deux-quarts  de  1 754 78  211 

Fig.  19.  Deux-quarts  de  1785 78  215 

Fig.  m.  Huit-deniers  de  1617 85  216 

Fig.  '21.  Trois-quarts  de  1557 66  217 


PLANCHE  Hl 

Fig.  S3.  Trois-quarts  de  1591 67        221 

Fig.  33.  Trois-quarts  de  1678 68        225 

Fig.  24.  Trois-quarts  de  1708 68        225 

'  Pour  chaque  figure,   nous  renvoyons  à  di'ux  pages  distinctes  :  à   la  |ircniicrc.  on   (ron\t"ra  l'Iiistoin'  lU'  la 
monnaie,  à  la  seconde,  sa  ilescri|ilion. 

427 


372  EXPLICATION   DES   PLANCHES. 

Pages  Pages 

Fiy.  •25.  Trois-quarts  de  i  7 1 5 68  :22G 

Fiy.  26.  Trois-quarts  de  1730 68  227 

Fi(j.  27.  Sol  de  1536 70  229 

fil/.  28.  Sol  de  1539 70  230 

Fi().  29.  Sol  de  1540 70  230 

Fiy.  30.  Sol  sans  millésime 71  232 

Fiy.  ai.  Sol  lie  1 785 78  248 


PLANCHE  IV 

Fiy.  3-J.  Si\-(ni;uls  de  1593 63  250 

Fiy.  3o.  Six-qu;iits  de  1594 64  251 

Fty.  3i.  Six-iiiiarls  de  1633 65  25! 

Fiy.  35.  Six-quarts  de  1 678 65  251 

Fiy.  30.  Six-qiiails  de  1722 65  252 

Fiy.  37.  Trois-sols  de  1554 58  254 

Fiy.  38.  Trois-sols  de  1594 60  263 

Fiy.  39.  Essai  du  trois-sols  de  1633 61  265 

Hy.   iO.  Trois-sols  de  1689 62  272 

Fni.   M.  Trois-sols  de  1 722 62  273 


PLANCHE  V 

Fiy.  M.  Pigiialelle  coiilre-inarquée,  de  1585 128  277 

Fiy.  i3.  Six-sols  de  1633 57  279 

Fiy   U.  Six-sols  de  1 765 57  282 

Fiy.  45.  Denier  de  cuivre  sans  millésime 91  284 

Fiy.  iO.  Denier  de  cuivre  de  1609 91  284 

Fiy.  47.  Deux-deniers  de  cuivre  sans  millésime 91  284 

Fiy.  48.  Deux-deniers  de  cuivre  de  1609 91  285 

Fiy.  49.  Sol  de  cuivre  de  1590 S9  285 

Fiy.  50.  Six-sols  de  cuivre  de  1590 89  286 

/•";.(/.  5).  Florin  de  cuivre  de  1590 89  286 


PLANCHE  VI 

Fiy.  52.  Trois-sols  d.'  1 604 109  287 

Fiy.  53.  Trois-sols  de  1607 109  288 

Fig.  54.  Quatre-sols  de  1610 110  288 

.Fiy.  55.  Seiziéine-de-thaler  de  1624 100  289 

Fiy.  .76'.  Dix-sols-et-demi  de  1 7 14 109  289 

Fty.  57.  Six-sols  de  1602 108  290 

Fiij  58.  lluit-suls  de  1610 1 10  291 

428 


EXPLICATION   DES   PLANCHES.  373 

Pages  Pages 

Fig.  ,59.  Hiiitiérne-de-tlialer  lie  I  l'rli 100  292 

Fig.  60.  Vingt-et-un-sols  de  1710 109  293 

Fig.  67.  Florin  de  1602 10.5  296 

Fig.  6?.  Florin  de  163.T 108  297 


PLANCHE  VII 

Fig.  (Jo.  Demi  -lestoii  sans  millésime 102  298 

Fig.  64.  Demi-teston  de  15ô0 I0"2  298 

Fig.  6,'j.  Deux-tloriiis  de  1C34 104  300 

Fig.  66.   Deux-tlorins  de  16ii 105  300 

Fig.  67.  Oiiart-de-tlialer  de  1623 100  301 

Fig.  68.  Teslon  blanc  de  1GI9 103  303 

Fig.  69.  Teston  blanc  de  Lucerne  de  1614,  contre-marqué l.'JO  304 

Fig.  70.  Teston  sans  millésime 101  .304 

Fig.  71.  Demi-thaler  de  l.".97 99  306 


PLANCHE  VIH 

Fig.  72.  Thaler  de  1.5.57 93  31 1 

Fig.  73.  Thaler  de  1,561 93  312 

Fig.  74.  Thaler  sans  millésime 94  313 

Fig.  7,").  Thaler  de  1 590 90  316 

Fig.  76.  Écii  de  1 72 1 98  324 


PLANCHE  IX 

Fig.  77 .  Fcu-pislolet  de  1 502 116  326 

Fig.  78.  Écu  sans  millésime 121  336 

Fig.  79.  Ducat  de  1644 119  338 

Fig.  80.  Pistole  de  35  ff.  de  1 7.52 112  341 

Fig.  81.  Pistole  de  1638 115  344 

Fig.  8-J.  Pislole  de  40  tî'.  3  s.  de  1 722 120  ,346 

Fig.  8S.  Douhle-ducat  de  1656 119  348 

Fig.  8i.  Quadruide  de  1637 115  351 

Fig.  8.1.  Triple-pistole  de  1 77 1 112  354 


T,PjC^îX^r;^i®r 


429  36 


TABLE  DU  TOME  PREMIER 


Pages 

1.  —  Des  premiers  inoiiuinents  chrétiens  de  Genève,  et  spécialement  d'une  lampe  en  terre 

cuite  avec  Teffio-ie  des  douze  apôtres,  par  J.-B.  de  Rossi,  traduit  de  l'italien  [par 
A.  I!illiet-de  Candolle],  avec  deux  planches  (1870) 1 

2.  —  Le  bas-relief  du  Ccillège  à  Genève,  par  Pictet  de  Sergy,  avec  une  planche  (  1S72) 13 

3.  —  Peinture  de  la  Saint-Barthélémy,  ])ar  un  artiste  contemporain,  com])arée  avec  les  docu- 

ments historiques,  par  Henri  Bordier,  avec  deux  planches  (1878) 21 

4.  —  Histoire  monétaire  de  Genève  de  1535  à  1792,  par  Euf;ène  Demole.  avec  9  planches  (1SS7).     57 


PL 


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10 


11. Il 


14 


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27 


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73 


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TLIX. 


^CÏ>K 


MÉMOIRES   ET   DOCUMENTS 


riBLIKS     PAR    1.  l 


SOCIÉTÉ  D'HISTOIRE  ET  D'ARCHÉOLOGIE  DE  GEiNÊVE 


SÉRIE  IN- 4» 


II 


MÉMOIRES  KT  DOCUMENTS 


PUBI.1KS  \>\n  \.\ 


mm  mmm  et  d" mciiÉOLoiiii  de  mm 


Si': Kit;  ix-i 


TOME      DEUXIEME 


GENÈVE 

J.    JULLIEN,    LIBRAIRE-ÉDITEUR 

PARIS 

ALPHONSE   PICARD,    ÉDITEUR 

Si.    RUE      n  O  N  A  P  A  RT  E  .      S  "^ 

1892 


HISTOIRE  MONÉTAIRE 


flE 


GENÈVE 


DE     1792     A.     1848 


EUGÈNE  DEMOLE 

Doi-tenr  en  philosophie. 
Oonflervateiir  «la  Tabiret  de  NiMniamatique  de  Genève. 


«  .Sanz  monnoye  ne  ponrroit  estre  le  monde  bonnement 
gonvernez,  ne  f.'iire  droite  ei^aulté  à  cl.acan  do  ce  qni  est 
«ien.    » 

Oydojinaures  des  l^ois  dé  France  dé  ta  troisième 
raee,  i.  VIII,  p    V>\ 


AGGOMI'AONE     D  K    rt     PLANCHES     AVEC      iT     FIOIIRRS 


GENÈVE 
J.    JULLIEN,    JLIBRAIRE-ÉDITEUR 

PARIS 

ai.phonsp:  picARn,  kditkuu 

LIBRAIRE  DES  ARCHIVES  NATIONALES  ET  OE  LA  SOCIÉTÉ  0£  L'ÉCOLE  DES  CHARTES 

•■'  2 ,      K  U  K      11  O  N  A  !•  A  K  r  K  ,     S  2 


HISTOIRE  MONÉTAIRE 


DE  qe:n^è:ve' 


INTRODUCTION 

Pour  bien  comprendre  les  multiples  changements  survenus  dans  l'organisation 
et  l'activité  de  l'atelier  monétaire  de  Genève,  de  1792  à  1848,  il  importe  de  con- 
naître, dans  ses  traits  principaux,  l'histoire  politique  de  cette  ville  durant  ces 
cinquante-six  années. 

Vers  la  fin  de  1792,  une  révolution  démocratique,  dès  longtemps  préparée 
décidait  de  l'égalité  politique  de  tous  les  Genevois;  le  12  décembre  elle  fut  consa- 
crée par  un  vote  populaire.  Non  content  de  ce  résultat,  le  parti  révolutionnaire 
extrême  s'empara  de  la  ville  dans  la  nuit  du  27  décembre,  et  provoqua  la  nomi- 
nation d'une  assemblée  nationale,  dont  les  travaux  durèrent  environ  une  année. 
Le  5  février  1794,  la  nouvelle  constitution  genevoise  était  volée;  le  gouvernement 
était  composé  d'un  Comité  législatif  de  quarante  membres  et  d'un. Conseil  admi- 
nistratif de  quatre  syndics  et  de  neuf  administrateurs. 

Ce  nouveau  gouvernement  se  trouva,  dès  le  début,  aux  prises  avec  de  grandes 
difficultés,  suscitées  principalement  par  les  clubs.  Organisés  révolutionnairement, 
comme  ceux  de  Paris,  les  clubs  genevois  avaient,  dès  1792,  pris  une  part  impor- 
tante aux  événements.  Pendant  l'année  1793  leur  pouvoir  s'était  accru,  et  avec  lui 
leurs  prétentions,  si  bien  que  le  nouveau  gouvernement,  issu  de  l'assemblée  natio- 

•  Ce  mémoire  fait  suite  a  ['Histoire  monétaire  de  tienne  de  4535  à  /792J^pr.  dans  les  Hé- 
moires et  Documents  publiés  par  la  Société  if  histoire  et  d'archéologie  de  Genève  (jd|vialion  M.  D.  G.), 
série  in-4»,  t.  [,  18x7,  p.  57  ot  suivantes. 

3 


4  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

nalc,  se  trouva,  dès  l'abord,  en  présence  d'un  pouvoir  égal  au  sien  et  qui  ne  devait 
pas  lardera  l'altsorbcr  en  entier. 

Prétextant  un  soi-disant  complot,  une  partie  des  clubs  s'insurgent  dans  la  nuit 
du  18  au  19 juillet,  s'emparent  de  la  ville  et  font  des  prisonniers;  puis,  le  lende- 
main, ils  nomment  une  Commission  révolutionnaire  qui  se  constitue  en  tribunal 
et  envoie  à  la  mort  un  certain  nombre  de  personnes.  Les  pouvoirs  de  cette  Com- 
mission ayant  expiré  le  10  septembre  1794,  les  clubs  nomment,  le  13  du  même 
mois,  une  nouvelle  Commission  dite  nationale,  cbargée  de  pré[tarer  la  formation 
d'un  comité  liquidateur  de  la  situation  financière  et  d'un  comité  d'industrie,  des 
arts,  du  commerce  et  des  monnaies.  A  partir  de  ce  moment,  tout  rentre  insensi- 
blement dans  l'ordre,  et  les  [)Ouvoirs  sont  peu  à  peu  ramenés  au  gouvernement 
constitutionnel  tel  qu'il  existait  avant  l'insurrection  du  18  juillet. 

Pendant  trois  années,  la  République  vécut  dans  une  tranquillité  relative.  Mais 
les  orages  qui  de,  1792  à  1794,  l'avaient  affaiblie  et  ébranlée  devaient  se  former  de 
nouveau,  non  plus,  cette  fois,  pour  modifier  la  forme  du  gouvernement,  mais  pour 
amener  la  chute  de  la  République  elle-même  et  sa  réunion  à  la  France.  Nous 
n'avons  pas  à  développer  ici  les  causes  de  ce  fatal  événement  qui  survint  en  1798. 
La  Convention  nationale  avait  pris  sous  sa  protection  tous  les  peuples  soi-disant 
opprimés;  Genève  ne  pouvait  échapper  longtemps  à  la  sollicitude  du  Directoire, 
et  pendant  seize  années  cette  ville,  comme  tant  d'autres  nations,  courba  la  tête, 
victime  de  deux  despotismes  également  odieux,  celui  de  la  Révolution  française 
et  celui  de  Napoléon  Bonaparte. 

Pendant  quelques  années  la  ville  de  Genève,  chef-lieu  du  Déjiartemenl  du 
Léman,  reçut  un  atelier  monétaire  et  frappa  des  pièces  de  cuivre  et  d'argent. 

La  restauration  de  la  République  de  Genève  en  1813,  et  son  entrée  dans  la 
Confédération  suisse  comme  vingt-deuxième  Canton,  marquent  les  débuts  d'une 
ère  de  paix  et  de  relèvement.  Au  point  de  vue  monétaire,  Genève  a  recouvré  ses 
droits  d'Etat  souverain;  elle  en  usera  jusqu'en  1848,  époque  à  laquelle  la  nouvelle 
Constitution  fédérale  enlèvera  aux  Cantons  Suisses  la  régale  des  monnaies  pour 
la  remettre  entre  les  mains  du  pouvoir  central. 

La  variété  dés  ri'gimes  politiques  qui  se  sont  succédé  à  Genève  de  1792  à  1848 

4 


INTRODtJCTION.  5 

expliriue  les  changements  multiples  survenus  dans  les  systèmes  monétaires  de  cet 
Êlal,  comme  aussi  les  divisions  adoptées  dans  le  présent  mémoire,  (.a  première 
partie  est  consacrée  à  l'histoire  des  monnaies  genevoises  frappées  de[)uis  la  Révo- 
lution de  1792  jusqu'à  la  réunion  à  la  France,  en  1798.  Dans  la  deuxième  partie, 
on  trouvera  quelques  renseignements  sur  Tatelier  monétaire  établi  à  Genève  par 
le  gouvernement  français  et  sur  l'activité  de  cet  atelier.  Dans  la  troisième  partie, 
il  sera  traité  des  monnaies  émises  de  1813  à  1838  d'après  le  système  du  florin  et 
de  1838  à  1848  d'après  le  système  du  franc.  La  quatrième  partie,  enfin,  est  con- 
sacrée à  la  description  de  toutes  les  monnaies  frappées  à  Genève  de  1792  à  1848'. 
Nous  adressons  nos  sincères  remerciements  à  MM.  Edouard  Favre  et  Jaques 
Mayor,  à  Genève,  pour  l'obligeance  avec  laquelle  ils  ont  revu  les  épreuves  de  ce 
mémoire. 

•  Xoijs  avons  suivi  le  calendrier  grégorien  pour  toutes  les  dates  indiquées  dans  ce  mémoire.  Les 
documents  aux(juels  nous  avons  eu  recours  sont,  pour  la  plupart,  conservés  aux  Archives  île  lîenève. 
Voici  les  abréviations  qui  désigneront  les  séries  les  plus  fréquemment  citées.  Onelques-uaes  de  ces 
abréviations  figurent  déjà  dans  la  première  partie  de  cette  Histoire  mimétaire,  M.  D.  G.,  série  in-i", 
t.  1,  p.  67,  n.  3. 

Registres  du  Conseil. 

Recueil  authentique  des  lois  et  actes  du  gouvernement  de  la  République 
et  (lanton  de  (Jenève. 

Registres  du  Comité  Législatif  (,non  paginés). 

Registres  du  Département  des  Arts,  de  l'Industrie,  du  Commerce  et  des 
Monnaies. 
R.  C.  C.     Registres  de  la  Chambre  des  Comptes. 
R.  D.  F.     Registres  du  Département  des  Finances. 
Les  Registres  de  la  Chambre  des  Comptes  prennent  tin  en  mars  1795  et  sont  remplacés,  jusqu'en 
1798,  pur  ceux  du  Département  lies  Finances.  Lors  de  la  Restauration,  en  1813,  la  Chambre  des 
Comptes  fut  rétablie,  et  ses  Registres  furent  tenus  jusqu'au  22  février  1843.  Depuis  cette  date,  ils 
furent  de  nouveau  remplacés  par  ceux  du  Département  des  Finances. 
R.  M.  Registres  de  la  Monnaie. 

Corr.  Min.  Correspondance  ministérielle. 
R.  S.  É.     Registres  des  séances  de  la  Société  économique. 
P.  H.  Portefeuilles  des  Pièces  historiques. 

.Vous  emploierons  également  les  abréviations  suivantes  :  den.  =  denier;  s.  =  sol;  fl.  =  llorin  ; 
ff.  =  florins;  gr.  =  grain;  grra.  =  gramme;  m.  =  marc. 


R. 

C. 

R. 

D. 

L. 

R. 

C. 

L. 

R. 

D. 

A. 

PREMIÈRE  PARTIE 

ÉPOQUE  KÉVOLUTIONNAIRE  ET  FIN  DE  LA  RÉPLIUJQUE 

(1792-179 


CHAPITRE  I 

SYSTÈMES  MONÉTAIRES 

La  révolution  de  1792  et  la  constilulion  votée  le  5  février  179-J  n'entraînèrent 
aucun  changement  immédiat  dans  le  système  monétaire  genevois.  Mais  bientôt  ce 
changement  fut  mis  à  l'ordre  du  jour  dans  les  Conseils  et  dans  les  clubs;  deux 
systèmes  princi[iaux  furent  proposés  :  le  premier  se  rattachait  encore  aux  mesures 
duodécimales  et  faisait  valoir  l'écu  12  ff.;  le  second,  qui  l'emporta,  introduisait 
le  système  décimal  genevois  avec  un  écu  de  10  décimes  comme  unité. 

Investie  par  les  clubs  insurgés  du  pouvoir  de  régler  les  objets  de  l'adminis- 
tration, la  Commission  révolutionnaire  ne  pouvant,  dans  ces  circonstances,  con- 
sulter le  corps  électoral,  s'adressa  au  Conseil  administratif,  probablement  le  9  août 
1794',  pour  lui  demander  son  préavis  sur  une  moditication  éventuelle  du  système 
monétaire  genevois  et  pour  le  charger  de  la  fabrication  des  monnaies'. 

Le  Conseil  nomma  une  commission  qui  rapporta  le  11  août'.  Les  conclusions 
de  ce  rapport  furent  approuvées  le  12  septembre'  parla  Commission  révolution- 

'  R.  r,.  1794,  vol.  304,  p.  533. 

'  Voici  le  procédé  (ju'employa  la  Commission  révolutionnaire  pour  se  procurer  la  matière  néces- 
saire â  la  fabrication  des  monnaies.  La  caisse  de  l'État  étant  vide,  la  Commission  fit  réijuisitionner 
la  vaisselle  des  particuliers  i  Archives  de  Cenëve,  fnhUailions  ajjkbà's.  t.  VIII.  pièce  ii"  162),  puis 
elle  enjoignit  au  (Conseil  administratif  de  recevoir  cette  vaisselle  provenant  de  dons  patrioti(}ues  et 
de  la  convertir  en  monnaie  (P.  H.,  n"  5419).  En  consultant  au  chapitre  IV  les  poids  de  la  matière 
mise  en  œuvre  en  1794  et  en  1795,  pour  la  fabrication  monétaire,  on  pourra  juger  de  l'importance 
de  ces  «  dons  patrioti(iues.  » 

•  R.  C.  1794.  vol.  304,  p.  .538.  —  '   P.  H.,  n'^  5419. 

7 


8  HISTOIRE  MOKÊTAIEE  DE   GENÈVE. 

naire  el  renvoyées  au  Conseil,  avec  quelques  observations',  pour  êlre  imprimées 
et  distribuées.  Le  même  jour,  les  clubs,  apprenant  qu'on  se  profiosail  de  modifier 
le  système  monétaire,  s'adressèrent  à  la  Commission  révolutionnaire  pour  que  la 
teneur  de  ces  modifications  leur  lût  immédiatement  communiquée  et  que  la 
fabrication  de  la  monnaie  fût  ajournée  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  pris  une  décision  à 
cet  égard'.  La  Commission  nantit  de  cette  demande  le  Conseil  administratif,  et 
celui-ci  arrêta,  le  même  jour  12  septembre,  de  faire  imprimer  et  distribuer  le 
rapport,  selon  le  vœu  des  clubs  et  avec  les  modifications  demandées  par  la  Com- 
mission révolutionnaire".  Les  points  principaux  de  ce  rapport  sont  les  suivants  : 

«  Le  nouvel  écu  genevois  et  l'écu  de  six-livres  auquel  il  sera  intrinsèquement 
égal,  vaudront  12  florins  de  12  sols  chacun. 

«  Celte  division  établit  des  rapports  simples  et  en  nombres  ronds  entre  la 
monnaie  de  Genève  el  celle  de  ses  voisins. 

«  La  livre  de  France  vaudra  deux  florins,  celle  de  Suisse  trois  florins. 

V  Cinq  sols  de  France  feront  exactement  six  sols  de  Genève. 

«  Il  n'y  aura  aucune  perte  à  faire  sur  les  pièces  de  trente-sols  el  de  quinze- 
sols  de  France,  qui  vaudront  exactement,  les  itremières  trois  florins,  les  autres  un 
florin  et  demi. 

«  La  pièce  de  dix-batz  vaudra  trois  florins,  celle  de  cinq-batz  dix-huit  sols,  celle 
de  dix-kreuzers  neuf  sols.  Dès  lors,  la  valeur  des  sols  de  Genève  s'écartera  assez 
de  celle  des  kreuzers  pour  qu'on  ne  soit  pas  tenté  de  recevoir  les  balz  pour  quatre 
sols  et  les  demi-batz  pour  deux  sols,  ce  qui  les  ferait  infailliblement  dis|)araUre  du 
territoire  genevois. 

«  Les  pièces  de  vingt-el-un-sols,  les  anciennes  pièces  de  vingt-sols,  d'un  florin  el 

'  Le  Conseil  administratif  ayant  inscrit  au  revers  des  écus  projetés  :  FRUIT  DU  TRAVAIL,  la 
Commission  révolutionnaire  demantl;i  qu'on  substituât  à  ces  mois  :  PRIX  Dl'  TRAVAIL,  se  basant 
sur  ce  que  le  fruit  du  tnivail  d"un  cbamp  c'est  le  blé,  tandis  que  le  prix  du  travail  c'est  l'ècu.  Cette 
distinction  peut  paraître  subtile  ;  quoi  qu'il  en  soit,  le  Conseil  administratif  modifia  son  rapport 
dans  le  sens  indiqué  par  la  Commission  révolutionnaire. 

L'essai  de  l'écu  de  12  II.  proposé  par  le  Conseil  administratif  et  portant  FRUIT  DU  TRAVAIL 
existe  encore.  Les  papiers  laissés  par  le  peintre  J.-P.  de  Saint-Ours  nous  apprennent  que  ce  fut  lui 
qui  en  fit  les  dessins.  Qw^rW  à  l'écu,  qui  aurait  du  être  frappé  avec  l'ensemble  des  modifications 
demandées  par  la  Commission  révolutionnaire,  il  ne  nous  est  pas  parvenu,  et  il  est  bien  probable 
qu'on  n'eut  pas  le  temps  d'en  graver  les  coins. 

•-•  R.  C.  1794.  vol.  304,  p.  G4S. 

8 


ÉPOQUE   RÉVOLUTIOXNAIEK    ET   FIN    HE    LA    RÉPUBLIQUE    1792-1798.  9 

lie  dix-sols  qui  icslenl  oiicoïc  dans  la  ciiculalion  pourronl  être  achetées  par  le 
gouvernement,  ou  taxées  proportionnellcniciil  à  la  valeur  du  nouveau  florin. 

«  Il  sera  battu  des  pièces  de  cuivre  valant  la  huitième  partie  d'un  sol,  soit  un 
denier  et  demi. 

«  Le  hillon  genevois  sera  retiré. 

«  Le  nouvel  écu,  dont  le  coin  est  déjà  gravé  ',  porte  sur  la  lace  une  figure  repré- 
sentant la  Ré|Mihlique.  Cette  figure  s'appuye  sur  une  colonne  chargée  d'un  méri- 
dien. Elle  tient  un  faisceau,  symbole  de  l'union.  Derrière  elle  est  un  soleil  levant. 
La  légende  porte:  REPUBLIQUE  GENEVOISE;  à  l'exergue:  EG.\L1TE, 
LIBERTE,  INDEPENDANCE.  Sur  le  revers,  dans  le  champ,  on  lit  :  Xll  Elorins; 
au-dessous  :  PRIX  DU  TRAVAIL.  La  légende  porte  :  MONNOYE  REVOLUTION- 
NAIRE 19  JUILLET  1794,  LAN  3e  DE  L'EGALITE.  )> 

Le  nouveau  système  présenté  par  le  Conseil  administratif  avait  quelques  bons 
côtés,  il  est  juste  de  le  reconnaître.  11  conservait  les  anciennes  dénominations, 
chères  à  la  population,  de  llorin  et  de  sol,  sans  changer  les  rapports  entre  les 
valeurs  des  monnaies.  S'il  modifiait  le  pied  de  l'écu,  c'était  pour  le  faire  cadrer 
avec  les  pièces  ayant  cours  dans  les  Etats  voisins.  ÎMais  ce  projet  laissait  subsister 
la  principale  objection  que  l'on  faisait  alors  au  système  ancien,  c'est-à-dire  le 
rapport  incommode  entre  la  monnaie  de  compte  et  la  monnaie  réelle,  entre  la 
livre  courante  et  le  florin. 

Le  18  août  1794,  quelques  semaines  avant  l'impression  de  ce  projet,  la  Com- 
mission révolutionnaiie  avait  ('té'  nantie  d'un  autre  mémoire,  dû  à  la  plume  du 
citoyen  Téron  aîné,  maître  d'aiithmétiquc  el  teneur  de  livres'.  Ce  mémoire, 
impriuK'  le  20  seplend»re,  pi(''conisait  le  système  monétaire  décimal;  il  prenait 
connue  unité  un  écu  d'argent  de  10  If.  ou  10  décimes.  D'après  ce  système,  cent 
florins  genevois  devaient  équivaloir  à  00  livres  de  France  ou  à  40  livres  de  Suisse. 


'  Cela  ni'  pdiivail  rlii'.  Voy.  ci-ilossus.  |Kij<e  S.  n.  1. 

■^  Exti'ail.  ilii  l!iij)j)i)rl  de  lu  Coin  mission  des  iiioinioirs  fuit  nu  Conseil  lulminislmlif  et  coinniuniinié  à 
la  Commission  fi'riilnliiinnnivc.  Wr.  in  S",  s.  L  n.  d..  ini|irimé('  par  aiivlé  du  Cimscil  adrainislralif  en 
date  du  \i  septcnibre  17'.)t. 

'  Mémoire  adressé  à  In  Commission  rémlutionnaire  le  lundi  IS  août  ll'J'i.  l'an  S  de  l'éijalité 
fienemise,  sur  les  moninnies,  jinr  Téron  l'aiaé,  maître  d'arithmélitjne  et  teneur  de  lirres.  Hr.  in-S".  s.  1. 
n.  d.,  imprimée  le  samedi  20  scplemlire,  l'an  'i  de  l'é^'alilé  genevoise. 

TOME   II.  9  2 


10  mSTOIRE  MONÉTAIEE  DE  GENÈVE. 

L'ancienne  livre  courante  genevoise  se  trouvait  remplacée  par  une  livre  nouvelle 
dont  quatre  devaient  faire  l'écu.  On  devait  également  frapper  des  multiples  en  or 
et  des  monnaies  divisionnaires  du  florin,  en  liillon. 

Le  projet  de  M.  Téron,  celui  du  Conseil  administratif  et  d'autres  encore  donnè- 
rent lieu,  dans  le  public,  à  une  vive  discussion,  et  plusieurs  brochures  parurent 
alors  pour  attaquer  ou  défendre  l'un  ou  l'autre  de  ces  systèmes.  On  peut  à  Iton 
droit  s'étonner  que  les  Registres  du  Conseil  administratif  et  ceux  du  Comité  légis- 
latif soient  restés  à  peu  près  muets  à  l'égard  de  projets  si  vivement  débattus  dans 
le  public,  et  l'on  ne  peut  voir,  dans  ce  silence,  qu'une  preuve  de  l'impuissance  des 
Conseils,  réduits  à  enregistrer  les  décisions  prises  par  les  clubs  et  la  Commission 
révolutionnaire.  Le  26  septembre',  le  Comité  législatif  délégua  trois  de  ses  mem- 
bres pour  s'entendre  avec  la  Commission  des  monnaies.  Le  résultat  de  celle 
conférence  est  inconnu,  mais  on  peut  croire  que  le  projet  de  M.  Téron  prévalut. 
En  effet,  le  3  octobre,  le  Comité  législatif  arrêtait  de  soumettre  à  la  volalion 
populaire,  le  17  octobre  suivant,  un  projet  d'édit  sur  les  monnaies.  Dans  ce  projet, 
que  nous  transcrivons  ici,  avec  les  considérants  qui  raccompagnent,  on  retrouvera 
les  principales  idées  de  M.  Téron. 

Extrait  des  Ueyistirs  du  Comité  Législatif  du  3  Octob.  17  94,  l'an  S  de  l'Éyalilé\ 

Le  Comité  Législatif  considérant  que  le  système  monétaire  jusqu'à  présent  usité  dans  la 
République  a  de  grands  inconvéniens,  que  sa  complication  et  son  peu  de  rapport  avec  ceux 
des  États  voisins  tendent  à  mettre  des  entraves  à  l'industrie  et  au  commerce,  ont  fait  naître 
dilïérens  abus,  et  ont  en  particulier  donné  aux  monnoies  étrangères  une  valeur  id«^ale 
inférieure  à  leur  valeur  réelle,  de  toutes  les  fractions  qui  ne  peuvent  être  représentées  par  une 
de  nos  pièces  de  monnoie,  différence  qui  s'élève  jusipi'à  cin(],  et  même  quelquefois  jusqu'à 
dix  pour  cent,  et  dont  les  riches  seuls  profitent  au  préjudice  des  j)auvres: 

Considérant  que  la  division  la  plus  simple,  la  plus  naturelle,  la  plus  propre  à  faciliter  les 
calculs,  est  la  division  Décimale  ;  que  celte  division  est  adoptée  dans  plusieurs  États,  non- 
seulement  pour  leur  monnoie,  mais  encore  |»our  les  poids,  les  mesures,  le  calendrier,  et  en 
général  pour  tous  les  objets  de  calcul  ; 

f'-onsidérant  que  quoique  le  système  monétaire  des  États  Suisses  qui  nous  avoisinenl,  et  avec 
lesquels  nous  sommes  en  relation  de  commerce,  foit  calculé  sur  une  autre  division,  il  est 

'  R.  C.  L.,  t.  I,  n"  77  et  R.  C.  1794,  vol.  304,  p.  7()o. 

-  l'roijmmmf  n"  22  e.rtrail  di's  Id'uisln's  du  Conseil  Lnjisliilif  ilu  :<  nrlolnr  17'.) 'i.  l'an  H  tie  l'éijalilr 
(jcnemise.  Br.  in-8°,  s.  1.  n.  d. 

10 


ÉPOQUE   RÉVOLUTIONNAIRE    ET   FIN    DE   LA    RÉPUBLIQUE    1792-1798.  11 

cependant  susceptible  d'être  mis  en  rapport  simple  avec  un  système  calculé  sur  la  division 
Décimale,  si  la  nionnoie  qui  représente  l'unité  dans  ce  dernier  est  une  nionnoie  commune  aux 
deux  systèmes,  et  que  les  divisions  correspondent  dans  l'un  et  dans  l'autre  ; 

Considérant  que  même  notre  inonnoie  actuelle  est  aussi  susceptible  d'être  mise  en  rapport 
avec  le  système  Décimal,  de  manière  à  éviter  les  fractions  incommensurables,  et  à  en  rendre 
la  comparaison  très  facile,  et  que  si  l'habitude  rend  d'abord  un  peu  pénible  un  changement 
quelconque  dans  la  division  des  monnoies,  les  avantages  qui  résulteront  d'une  division  plus 
simple  et  plus  naturelle  conqienseront  d'autant  mieux  cet  inconvénient,  que  toutes  les  monnoies 
actuellement  en  usage  auront  une  valeur  déterminée  et  facile  cà  calculer  dans  le  nouveau 
système,  sans  donner  lieu  à  une  Loi  impérative  et  nécessairement  jusqu'à  un  certain  point 
vexatoire,  pour  en  proscrire  l'usage  ; 

Considérant  que  le  vrai  moyen  d'expulser  de  notre  territoire  tout  billon  étranger  dont  la 
valeur  intrinsèque  sentit  inférieure  à  la  valeur  idéale  qu'il  acquerroit  par  son  introduction  dans 
notre  système  monétaire,  est  de  le  rappeler  à  sa  valeur  réelle  par  une  division  qui  fasse 
évanouir  les  fractions  non-représentées; 

Considérant  que  si  l'on  conservoit  à  la  nouvelle  nionnoie  les  dénominations  de  l'ancienne, 
quoiqu'avec  une  valeur  différente,  il  pourroit  en  résulter  de  la  confusion  dans  les  transactions 
des  particuliers  enlr'eux,  vu  que  les  uns  pourroient  attacher  à  ces  dénominations  un  sens 
différent  de  celui  que  leur  donneroient  les  autres; 

Considérant  enfin  que  la  nionnoie  est  le  signe  représentatif  de  la  propriété,  que  la  première 
et  la  seule  honorable  origine  de  la  propriété  est  le  travail  joint  à  l'économie,  et  qu'il  importe 
de  ramener  sans-cesse  les  hommes  à  ces  grandes  vérités,  en  leur  présentant  sur  les  monnoies 
des  emblèmes  et  des  légendes  qui  les  leur  rappellent  tous  les  jours,  et  qui  soient  propres  à  leur 
inspirer  de  plus  en  plus  l'amour  de  l'égalité,  de  la  liberté,  de  l'indépendance,  et  l'esprit  de 
concorde  et  de  fraternité;  emblèmes  qui  honorent  riiumanité.  tandis  que  ceux  qu'on  tire  du 
blason  la  dégradent,  en  lui  présentant  l'image  d'une  odieuse  féodalité,  de  l'inégalité  factice  qui 
la  produisit,  et  de  l'esclavage  qui  en  fut  si  long-tems  l'effet  ; 

Arrête  de  convoquer  l'Assemblée  Souveraine  pour  le  Vendredi  17  Octobre  1794,  et  de 
porter  à  sa  sanction  le  Projet  d'Édit  suivant  : 

Projet  d'Édit. 

Article  premier. 

La  Ré|>ublique  de  Genève  adopte  pour  la  division  de  sa  nionnoie  d'argent  la  division 
Décimale,  en  prenant  pour  unité  l'once,  poids  de  marc,  au  titre  de  dix  deniers,  douze  grains, 
de  fin. 

II 

Les  pièces  qui  représenteront  l'unité  seront  les  plus  grosses  pièces  d'argent. 

Elles  seront  subdivisées  en  dix  Décimes,  et  les  Décimes  en  dix  Centimes. 

III 

Les  grosses  pièces  seront  frappées  au  titre  de  dix  deniers  et  demi  de  fin  ;  leur  poids  sera 
d'une  once  poids  de  marc. 

11 


12  HISTOIRE   MONÉTATRE    DE    GENÈVE. 

Mais  la  l'abrication  sera  estimée  ijuiiiie  (|uanil  l'Ilcs  ne  diriéreioiit  (]iie  de  Imis  giains  du  titre 

et  du  poids  prescrits. 

IV 

Les  Décimes  seront  Irappées  (sic)  au  litre  tle  neuf  deniers  et  trois  grains  de  lin  ;  lenr  |)oids 
sera  d'un  marc  pour  72  pièces. 

Mais  la  l'abiication  sera  estimée  bonne  quand  elles  ne  dillÏMeront  rpie  de  trois  grains  du  titie 
|)rescril,  ou  (pinnd  74  pièces  seulement  tMjuivaudi'oiit  au  poids  d'un  marc. 

\ 

Les  Centimes  seront  l'ra|>pées  au  titre  de  :J4  grains  et  '/.i  ^'''  'in:  l''i"'  pnidssera  d'im  marc 
pour  207  pièces. 

VI 

Outre  les  grosses  pièces,  les  Décimes  et  les  ("centimes,  il  sera  frappé  des  pièces  de  demi- 
Deciine,  ou  cinq  Centimes,  et  des  pièces  de  quart  de  Centime. 

VII 

Les  demi-Décimes  seront  frap|)ées  au  titre  de  six  denieis  (h;  lin  ;  Icui-  poids  sera  d'un  marc 
|iour  cent  pièces. 

Mais  la  fabrication  sera  estimée  bonne  quand  elles  ne  dilléreront  (\ne  de  trois  grains  du  litre 
prescrit,  ou  (piand  lOG  [lièces  seulement  équivaudront  au  poids  d'un  marc. 

VIII 

Les  quarts-de-centimes  seront  frappés  en  cuivre.  Ils  devront  peser  im  marc  pour  cent  pièces. 

IX 

Les  grosses  pièces  porteront  pour  euq)reinte  l'ancien  emblème  des  Ué|uibliques,  savoir  une 
tête  de  fenmie  coilïée  d'une  tour,  avec  celle  légende  :  Itépuldiiiue  Genevoise;  et  dans  l'exergue  : 
Efjulité,  Liber  lé,  Indépendance. 

Au  revers,  deux  épis  de  blé,  entre  lesipiels  sera  cette  inscription  :  l'ri.r  du  (rarail;  avec 
cette  légende  :  Après  les  ténèbres  la  lumière;  et  dans  l'exergue  :  17'Ji-,  l'un  3  de  l'Egalité. 

X 

L'empreinte  des  Décimes  sera  un  aigle  déployé  tenant  une  clé  dans  ses  serres  et  entouré 
d'ime  guirlande  de  feuilles  de  cliône,  ou  couronne  civii|in'.  avec  cette  légende  :  Après  les 
ténèbres  la  lumière;  et  dans  l'exergue  :  '1794. 

Au  revers,  trois  abeilles  et  une  Heur;  au  milieu  le  mot  Véeime ;  pour  légende  :  Égalité, 
Liberté,  Indépendance;  et  pour  inscription  :  L'oisiveté  est  un  vol. 

XI 

L'empreinte  des  Centimes  sera  une  tète  d'aigle  an-dessus  d'un  soleil  levant,  avec  cette 
légende  :  Après  les  ténèbres  la  lumière;  ot  dans  l'exiirgne  :  1794. 

Au  revers,  un  faisceau,  avec  celte  légende  :  Égalité,  fraternité;  et  |)our  inscri|)tion  ;  Centime. 

XII 

L'empreinte  des  demi-Décimes  sera  une  ruche  d'abeilles,  avec  celte  légende  :  Travaille  et 
économise;  et  dans  l'exergue  :  Genève.  1794. 

Au  revers,  un  cadran,  avec  celte  légende  :  Les  heures  sont  des  trésors;  prmr  inscription  : 
CitKj  Centimes  ;  et  dans  l'exergue  :  l'an  ;i  de  l'Egalité. 

12 


ÉPOQUE   RÉVOLUTIONlS'AmE    ET   FIN   DE   LA    RÉPUBLIQUE    1792-1798.  13 

XIII 

l/('iii|»reiMte  des  (|ii;irts-ilc'-(;etitiiii('s  scvn  rcnihlèiuc  de  l;i  liberté,  s;iv((ir  un  bonnet  sur  une 
pique,  et  dans  l'exergue  :  Éijnlilr. 

Au  revers,  l'inscri|iti(in  :  (Jiuui  <lr  niilhiif  :  et  dans  l'exergue  :   I7'.).i-. 

XIV 

Les  |iièces  de  cin(|-l)('iinies  seriml  Irajipées  au  inèuie  titre  i|ue  celles  de  dix-Décinies,  et 
auront  la  moitié  de  leur  poids. 

Elles  porteront  la  niénie  ('ni|ireinte,  si  ce  n'est  (pi'à  l'inscription  :  Viir  du  Iravuil.  sera 
substituée  celle  de  leur  valeur  :  l'iiu/  lircinirs. 

XV 

La  dénomination  de  ces  dilléreiites  pièces  se  tii'era  île  l'endilèmi'  qu'elles  représentent,  ou 
de  leur  valeur. 

Les  pièces  de  dix-Décimes  s'appelleiout  (ienrroisn. 

Les  pièces  de  cinq-Décimes,  les  Itécimes  et  les  f.entimi's  l'onserveront  celte  dénomination. 

Les  demi-Décimes  s'appelleidnt,  pour  abréger,  des  iiii-Drcinirs,  et  les  quarts-de-Cenlimes 
des  Minimes. 

XVI 

Les  écus  de  10  11.  6  s.  seront  reçus  pour  84  Centimes. 

Les  pièces  de  21  sols  seront  reçues  pour  14  Centimes. 

Les  pièces  de  10  sols  6  den.  seront  l'eçues  pour  7  Centimes. 

Les  |)ièces  de  6  sols  seront  reçues  pour  4  Centimes. 

Les  pièces  de  3  sols  seront  reçues  pour  2  Centimes. 

Les  pièces  d'un  sol-six-deniers  seront  reçues  pour  une  Centime. 

Les  pièces  de  neuf-deniers  (ou  trois-quarts)  seront  reçues  iionr  ihuix  Minimes. 

Trois  |)ièces  d'un-sol  seront  reçues  pour  2  Centimes. 

Trois  |)iéces  de  six-deniers  seront  reçues  pour  une  Centime. 

XVII 

Dans  les  sti[)ulations  en  niomioie  idéale,  le  change  des  livres  courantes  sera  de  28  Centimes 
poiu'  luie  livre,  et  de  huit  Centimes  pour  un  llorin. 

XVIII 

Le  Conseil  Administratil'  fera  dresser  une  instruction  sur  les  avantages  de  celte  nouvelle 
monnoie,  et  un  tarif  de  ses  rap|iorls  avec  l'ancienne,  ainsi  (pi'avec  celles  des  États  avec  lesquels 
la  Uépublique  est  en  relation  de  comnuirce. 

XIX 
En  réimprimant  la  Loi  sur  les  Contributions  publiques,  les  valeurs  comptées  en  llorins,  sois 
et  deniers  seront  converties  en  Décimes  et  Centimes. 

Vernrs,  Président. 
RociiKTTK,  Secrétaire. 

Cet  édit,  pour  la  volalioii  (liKjiiel  un  pelil  nombre  d'élecleurs  se  présentèrent, 

13 


14  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

n'obtint  ([u'uno  faible  niajoril(''.  Il  est  |nobable  qu'il  n'eûl  pas  ('lé  accepte  si  le 
collège  électoral  eût  été  plus  nomiueux,  mais  le  règne  de  la  Teneur,  inauguré  en 
juillet,  était  encore  de  date  trop  récente  pour  que  la  vie  publique  eût  lepris  l'acti- 
vité et  l'indépendance  d'autrefois. 

Le  système  monétaire  que  la  République  genevoise  venait  de  se  donner  était 
inspiré  de  celui  qu'étudiait  alors  la  Convention  française,  mais  il  n'avait  aucun 
des  côtés  sérieux  et  pratiques  qui  devaient  distinguer  le  système  du  franc.  Il  était, 
tout  au  contraire,  de  natui'e  à  créer  des  entraves  dans  les  relations  commerciales 
avec  la  France,  la  Savoie  et  les  Cantons  suisses,  et  cela  dans  un  moment  de 
crise  financière  aiguë,  où  il  fallait  tout  faire  pour  les  éviter.  Au  reste,  en  quelque 
temps  que  ce  fût,  une  petite  ville  comme  Genève,  dont  une  des  ressources  prin- 
cipales était  le  commerce,  ue  pouvait  avoir  la  pn'tention  de  se  cn-er  un  système 
monétaire  à  part.  Elle  devait,  tout  au  contraire,  laisser  les  États  voisins  prendre 
l'initiative  de  réformes  qu'elle  aurait  suivies  selon  les  convenances  de  sa  situation 
économique. 

C'est  ce  que  ne  comprirent  pas  les  meneurs  de  la  révolution  genevoise.  Le 
jour  même'  de  l'adoption  du  système  monétaire  décimal,  le  Conseil  promulguait 
une  loi  |)our  le  paiement  des  contributions  pidjliipies  d'après  ce  système,  et  le 
1 1  novembre'  suivant,  une  seconde  loi  ordonnait  aux  officiers  publics  de  stipuler 
en  monnaies  nouvelles,  dès  le  l"  janvier  1795.  Lndn,  le  mois  suivant',  le  gouver- 
nement fixait  l'équivalence  des  monnaies  décimales  avec  les  anciennes  monnaies 
de  Genève  et  de  l'étranger. 

Le  nouveau  système  n'était  pas  encore  appliqué  qu'il  rencontra  une  opposition 
très  vive  dans  la  po|)ulatiou.  Le  citoyen  ïé-ron  eut  même  à  se  défendre  dans  les 
rues  de  la  ville,  car  c'était  lui  qu'on  rendait  responsable  de  l'introduction  à  Genève 
des  monnaies  décimales.  Aussi  publia-t-il  au  suj(^t  de  celles-làdes  éclaircissements 
détaillés    qui,  du  reste,  ne  diminuèrent  en  rien  la  défaveur  attachée  à  son  œuvre. 


'  Lois  -sur  les  mnlrilinlioiis  piihUqaes  smictioniiécs  les  2  arril  cl  '20  si'plcinliir  1794.  l'an  H  de  l'rfin- 
lilé  (jenemise,  réimprimées,  ronformémcnt  aiu  édits  des  12  el  17  iirlobre  satcaats. 
''  PubUeations  ajjiehées.  i.  Vil,  n"  212. 

''   fl.  V..  I79i.  vol.  305.  |).  107',)  et  l'iihlieutinns  aljiehée.f.  l.  Vil.  n"  229. 
*  Éclaircissemenl  sur  le  sijsième  décimal  relaticcmcnl  aux  moniioijes,  28  iiovoiiibrc,  l'an  :i  de  l'éga- 

U 


ÉPOQUE   RÉVOLUTIONNAIRE    ET    FIN    DE    LA    RÉPUBLIQUE    1792-1798.  15 

Cependant,  la  fabrication  fies  genevoises  avait  commencé,  les  coins  des 
décimes  et  des  cinq-centimes  étaient  gravés,  mais  les  centimes  el  les  minimes 
faisaient  encore  absolument  défaut,  el  cette  pénurie  de  monnaies  d'appoint  ren- 
dait impossible  l'exécution  de  la  loi  sur  le  système  décimal.  Ce  n'était  pas  que  le 
temps  eût  manqué  pour  les  fabriquer;  on  sait  avec  quelle  rapidité  les  coins 
peuvent  être  gravés,  et  l'on  est  dès  lors  en  dioit  de  s'étonner  de  ce  que,  le  3  jan- 
vier 1795',  alors  que  12,000  genevoises  (Haient  déjà  frappées,  aucun  centime,  ni 
aucun  minime  n'étaient  mis  en  circulation.  C'est  qu'à  mesure  qu'il  s'était  agi 
d'exécuter  la  loi  du  17  octobre  1794,  ou  avait  dû  reconnaître,  trop  tard  malheu- 
reusement, qu'elle  était  tout  à  fait  impraticable.  En  effet,  de  toutes  les  monnaies 
genevoises,  la  plus  répandue,  la  plus  populaire,  était  la  pièce  de  deux-quarts 
ou  six-deniers,  monnaie  d'appoint  jtar  excellence  qui  cadrait  avec  le  prix  des 
moindres  objets;  tel  était  l'emploi  de  cette  monnaie  que,  dans  la  seconde  moitié 
du  XVIII"^^  siècle,  on  en  avait  émis  plus  de  deux  millions  de  pièces.  Le  légis- 
lateur qui,  en  1794,  prétendait  introduite  un  nouveau  système  monétaire,  devait 
donc  porter  toute  son  attention  siu'  rim|)ortance  qu'avait  la  pièce  de  deux-quarts 
dans  le  système  du  florin;  il  devait  lui  trouver  un  é(iuivalent;  or  c'est  préci- 
sément ce  qu'il  avait  négligé  de  faire.  Il  est  vrai  que  la  pièce  de  six-quarls 
cadrait  fortuitement  avec  le  centime,  mais  pour  payer  un  objet  de  la  valeur  de 
un  sol,  il  fallait  donner  2  minimes  V.  et  pour  un  objet  valant  deux  quarts, 
1  minime  'j,;  les  tiers-de-minime  n'existant  |)as,  on  devait  donc  se  trouver  dans 


lilé  genevoise.  I5i'.  iii-8".  Nous  Iroiivons  tliins  celle  liiodiiire  la  note  suivimle  (]iie  nous  transcrivons  : 
«  il  est  si  vrai  que  je  dois  me  leiiii-  en  garde  conire  les  lapideui-s  et  iapideuses.  i]u'un  de  ces  der- 
niers dimanclies  je  fus  assailli,  au  bas  du  J'erion,  près  de  la  rue  ^'uils-^■aise.  par  jdusieurs  citoyen- 
nes ipii  me  dirent  :  iXniis  nU.ona  te  (lonvcr  les  rcnliincs  cl  tes  minimes!  Doucement,  citoyennes,  douce- 
ment, lenr  rriai-je,  ce  -n'est  pas  moi.  ce  n'est  pas  moi,  roas  nuis  trompez,  rous  me  prenez  sûrement  fioiir 
un  autre;  si  les  dèrimes  el  centimes  wus  déplaisent,  allez  vous  en  prendre  aux  Etats-Unis  qui,  après 
acoir  secoué  le  joug  des  Aufilais,  ont  adopté  les  dollars,  les  décimes,  les  centimes,  quart-de-centimes  ;  et 
(juant  au.e  minimes,  c'est  le  eito\ien  Floiirnois-lialle.nrd,  dont  la  tète  n'est  pas  minime  ijin.  au  Comité 
l.éjiislatif,  proposa  de  donner  re  nom  à  noire  plus  petite  pièce  île  monnaie,  au  lieu  de  quart-ile-centimc; 
ainsi  je  n'ai  d'autre  tort  dans  celle  ujluire  que  d'avoir  informé  mes  eoncilotjens  du  système  monétaire 
que  les  treize  Étals-l  nis.  ainsi  que  liauires  pays,  ont  adopté.  Comme,  lieui'eiisemenl,  les  femmes  ne 
sont  pas  difficiles  à  apaiser  quand  on  leur  parle  avec  douceur,  les  citoyennes  me  laissèrent  aller,  de 
sorte  que  me  voici  encoi-e  vivant,  justiu'à  nouvel  (U'di-e.  avec  l'espérance  (pie  1(^  système  décimal 
vivra  plus  que  moi.  » 

'   W.  C.  179i,  vol.  30:i,  p.  1072,  1078.  1082  et  M.  C.  179:j,  p.  109:). 

15 


IG  HISTOIKE   -AIONKTAIKE    DE    GENÈVE. 

robligalion  ou  de  chaiiiier  le  prix  i('el  des  denrées,  on  d'acheler  plusieurs  objets 
semblables  à  la  l'ois,  jusiprà  ce  que  la  valeur  de  ces  objets  alleignîl  deux  ou 
quatre  minimes. 

Maliiré  ces  difficnltés,  les  minimes  étaient  désormais  absolument  nécessaires 
pour  les  transactions  journalières.  iMalbeureusement,  en  en  décrétant  l'c-mission, 
on  avait  n(''glii>é  de  calculer  quel  en  serait  le  revient,  et  il  se  trouvait  que  le  prix 
de  revient  devait  dé|>asser  sensiblement  la  v;de\u'  nominale  de  cette  monnaie; 
donc,  à  moins  de  l'aire  une  opération  désastreuse,  la  Tabricalion  des  minimes 
devenait  impossible.  On  conçoit  quel  devait  être  l'embarras  du  gouvernement  en 
face  de  cette  loi  inexécutable  et  toujours  plus  impopulaire. 

Pour  sortir  de  cette  impasse,  le  moyen  le  plus  court  eùl  ('!•'•  de  l'abroger  imuK-- 
diatement,  mais  les  Conseils  crurent  à  tort  })uiivoir  la  sauver  en  la  modiliant  en 
partie. 

Le  2  janvier  1795',  le  Comité  h'gislatit'  autorisa  le  Conseil  administratif  à 
émettre  des  pièces  de  deux-quarts  aux  conditions  de  l'émission  de  1788.  Les  mon- 
naies de  cette  émission,  destinées  à  subvenir  aux  besoins  pressants  du  petit  com- 
merce, devaient  circuler  pour  des  tiers-de-centimes.  Mais  le  (Conseil  ne  lit  pas 
usage  de  la  faculté  qui  lui  é'tait  accordée,  car  le  lendemain,  3  janvier ',  il  deman- 
dait au  (>omité  législatif  de  soumettre  à  la  volation  populaire  un  projet  de  loi 
modiliant  la  valeur  des  minimes,  et  le  7  '  du  même  mois  il  suspendait  provi- 
soirement l'exécution  de  la  loi  du  17  octobre.  Le  Comité  législatif  accéda  le 
5  janvier'  à  la  demande  du  Conseil,  et  le  8  ,  le  peuple  répondait  afliimalive- 
menl  à  la  qm^stion  suivante  :  Y  a-t-il  urgence  de  statuer  sur  les  cbangements 
proposés  relatifs  à  la  fabrication  des  minimes'.'  Aussi,  le  11  janvier',  était-il 
appelé  à  adoptei'  ou  à  rejeter  le  projcîl  d'édit  suivant  dont  il  avait  déjà  été  nanti  : 

Les  minimes  |torl;int  i'empreinle  prescrite  paria  loi  du  17  octobre  1794  seront  frappées  en 
enivre  allié,  an  même  titre  qne  les  pièces  de  six-deniers,  dites  denx-quarls,  de  1788,  c'est-à- 
dire  an  litre  de  \  i  grains  dtî  lin,  soil  8  deniers  par  marc,  mais  à  la  taille  de  380  pièces  par 
marc,  an  lien  de  300. 

'  H.  <:.  !..  1795,  vol.  1,  n"  77.  séance  du  2  janvier.  —  '  lliid,  .séance  du  3  janvier. 
■'  l'uhlinilioHs  u/licliées,  l.  Vtt,  n»  178.  —  '  1{.  C.  L.  179;),  vol.  1,  n"  77.  .séance  du  ii  janvier. 
=■  Jtfciicil  tlc)i  lois  l'I  actes  du  Consi'il  ijénéml,  vol.  i.  1794-1798,  n"  34.  —  "^  Ihid. 

10 


ÉPOQUE    RÉVOIJITIOXNAIRE    KT    FIN   DE    LA    RÉPUBLIQUE    1792-1798.  17 

Le  but  de  cet  édit  était  de  rétablir  sous  un  autre  nom  la  pièce  de  deux-quarls 
supprimée  parla  loi  du  17  octobre,  eu  la  rendant  égale  en  valeur  au  minime  qui 
devenait  ainsi  un  tiers  de  centime.  Ce  projet  améliorait  donc  celle  loi  et  en  ren- 
dait l'exécution  possible,  mais  il  tut  rejeté  par  le  vote  populaire  à  une  forte 
majorité. 

Il  devenait  évident,  désormais,  que  la  population  ne  voulait  plus  d'un  système 
monétaire  qui  lui  rappelait  les  jours  néfastes  de  la  Révolution.  Un  travail  actif  se 
préparait,  du  reste,  en  dehors  des  Conseils  pour  le  retour  au  système  du  florin. 
Le  14  janvier',  le  Comité  législatif  fut  nanti  d'une  pétition  signée  de  64  citoyens 
qui  demandaient  que  la  loi  du  17  octobre  1794  fût  rapportée;  cette  pétition  fut 
dès  lors  appuyée  par  un  grand  nombre  de  personnes.  Après  avoir  consulté  le 
Conseil  administratif  qui  se  (il  donner  le  préavis  du  Département  des  arls\  le 
Comité  législatif,  dans  sa  séance  du  26  janvier  arrêta  de  soumettre  au  vote 
populaire  l'édit  suivant  : 

Le  Comité  législatif  prenant  en  considération  une  réquisition  qui  lui  a  été  adressée  le 
14  janvier  1795,  et  appuyée  depuis  par  un  grand  nonihre  de  citoyens,  tendant  à  rapporter  la 
loi  du  17  octobre  dernier  sur  un  nouveau  système  nionétain^  ;  considérant  que  l'abrogation 
pure  et  simple  de  la  loi  du  17  octobre  causerait  à  la  nation,  non  seulement  les  19  à  20,000 
florins  do  frais  que  la  fabrication  de  la  nouvelle  monnaie  a  occasionnés,  mais  encore  les  frais 
considérables  qu'occasionnerait  le  rapport  de  la  monnaie  di'gà  mise  en  circulation,  ainsi  que  la 
fonte  de  cette  monnaie  et  surtout  celle  des  flans  déjà  coupés;  considérant  que  la  valeur 
intrinsèipie  des  genevoises  est  pour  le  moins  égale  à  celle  des  écus  de  six  livres,  tandis  que 
celle  des  décimes  lui  est  inférieure  dans  le  rapport  de  480  à  504,  et  que,  quoique  les  frais  de 
fabiication  soient  plus  forts  pour  les  décimes  que  pour  les  genevoises,  cette  dilTérence  de  valeur 
permet  cependant  de  lixtîr  leur  valeur  idéale  à  1  5  sols  en  augmentant  un  peu  la  latitude  du 
remède;  considérant  enfin  que,  si  le  systèmi'  déi'imal  a  de  grands  avantages  pour  le  calcul,  ces 
avantages  ne  seront  bien  réels  que  iors(pie  ce  système  aui'a  été  universellement  adopté,  tant 
pour  les  poids  et  mesin'es  que  pour  les  monnaies,  et  lors(pie  nous  aurons  la  certitude  d'être 
d'accord  avec  nos  voisins  dans  la  détermination  di'  limite  qui  sert  de  base  aux  divisions  décimales  : 

Arrête  de  convoquer  le  Souverain  pour  le  8  février  prochain  et  de  porter  à  sa  sanction  le 
projet  d'édit  suivant  : 

Aht.  1.  La  loi  du  17  octobre  1794  est  abrogée. 

Art.  2.  Les  pièces  actiielliMnent  en  circulation  sous  le  nom  de  genevoises  seront  reçues  sous 
le  nom  de  gros-écus  poiu'  12  If.  9  s. 

'  l«.  (1.  L.  1795,  vol.  1,  n"  77,  séance  ilii  Ht  janviei-.  —  -  P.  II.,  n"  5441. 

TllME    II.  1    (  3 


18  HISTOmE  MONÉTAraE   DE   GEXÈYE. 

Art.  3.  Si  l'on  frappe  des  gros-écus,  ils  seront  au  poids  d'une  onre  ;  remède  3  ttrains  ;  au 
litre  de  1 0  don.  1 2  gr.  d'argent  fin  ;  remède  3  gr. 

Leur  empreinte  sera  d'un  côté  les  anciennes  armes  de  la  UépidjJiqne  ;  de  l'auli  r,  la  désigna- 
tion de  leui'  valeur  qui  sera  de  1  2  ff.  9  s. 

Art.  4.  Si  l'on  frappe  des  petits-écus,  ils  seront  tin  pdids  li'ime  demi-once;  remède  3  gr.; 
au  titre  de  1 0  den.  1 2  gr.  ;  remède  3  gr. 

Leur  empreinte  sera  la  même  que  celle  des  gros-écus  ;  leur  valeur  sera  de  6  ff.  4  s.  (i  den. 

Art.  0.  Le  Conseil  administratif  est  autorisé  à  frapper  des  pièces  de  15  s.  au  titre  de  9  den. 
3  gr.;  remède  3  gr. ;  au  poids  de  72  p.  au  marc  ;  remède  4  pièces. 

Leur  empreinte  sera  un  aigle  déployé  tenant  une  clef  dans  ses  serres  et  entouré  d'une  cou- 
ronne de  feuilles  de  chêne,  avec  cette  légende  :  POST  TE.NEBRAS  LUX  et,  dans  l'exergue,  1 794. 
Au  revers,  un  soleil  portant  au  milieu  la  désignation  de  leur  valeur  et  pour  légende  :  EGALITE, 
LIBERTE,  I.NDEPEiNDANCE. 

Art.  6.  Le  Conseil  administratif  est  autorisé  à  frapper  des  pièces  de  billon  au  titre,  au  puids 
et  à  l'empreinte  en  usage  avant  la  loi  du  17  octobre  1794  '. 

Cet  édit,  accepté  à  une  grande  majorité,  le  8  tV'vrier  1795'.  mil  fin  à  l'existence 
du  système  monétaire  décimal  genevois. 

Créé  de  toutes  pièces  par  des  personnes  incompétentes,  à  peine  étudié  par  les 
Conseils,  voté  par  un  petit  nombre  d'électeurs  encore  sous  l'influence  d'une 
pression  démagogique,  le  système  décimal  de  1794  disparaissait  après  quelques 
mois  d'une  demi-existence,  sans  laisser  ni  traces  ni  regrets. 

De  1795  jusqu'à  l'occupation  française,  en  1798.  d'abondantes  émissions  de 
monnaies  d'argent  et  de  billon  furent  faites,  à  teneur  et  d'après  les  prescriplions 
de  la  loi  du  8  février  1795. 


'  \\.  C.  L.  1795,  vol.  1.  n"  77.  séance  du  26  janvier. 

'  Hemeil  (te  lok  et  actes  du  Conseil  y  encrai,  vol.  i.  1701-1798.  m"  :?9. 


18 


ÉPOQUE   RÉVOLUTIONNAIRE   ET   FIN   DE   LA   RÉrrBLTQLTE   1792-1798.  19 


CMAPITUE  II 

OFFICIERS  ET  EMPLOYÉS 

1.  Généraux,  Commissaires,  Inspecteurs. 

On  lit  dans  les  Registres  du  Conseil,  à  l;i  date  du  3  janvier  1792  '  :  «  Il  n'y 
a  point  de  changement  à  la  Monnoie,  »  ce  qui  semblerait  indiquer  que  les  offi- 
ciers et  les  employés  nommés  l'année  précédente  fonctionnèrent  encore  cette 
année-là;  le  général  était  Jean-François  ïhélusson.  Aussitôt  que  la  révolution 
de  décembre  fut  accomplie,  le  parti  révolutionnaire  supprima  tout  vestige  de 
l'ancien  gouvernement.  Il  nomma  commissaire  sur  les  monnaies  le  citoyen 
C.  Deonna.  Cette  nomination  se  fit  le  31  janvier  1793%  avec  celles  des  autres 
commissaires  «  pour  remplacer,  est-il  dit,  les  ci-devant  seigneurs  commis  sur  les 
diverses  professions  ou  départements.  »  Le  22  octobre  1793',  la  fonction  de 
général  fut  momentanément  rétablie  et  l'on  a|)pela  à  ce  poste  le  citoyen  Janot. 
Mais  après  que  la  loi  introduisant  le  système  décimal  eut  été  votée,  on  nomma, 
le  27  octobre  1794  \  le  conseiller  administratif  Victor,  inspecteur  de  la  frappe 
des  monnaies.  L'inspecteur,  dont  les  fonctions  correspondaient  à  celles  du  géné- 
ral, recevait  1  '/,  centime  par  marc  de  monnaie  frappée',  somme  équivalente  à 
2  s.  de  l'ancienne  monnaie  genevoise;  on  se  rappelle  qu'en  1722"  c'était  précisé- 
ment le  salaire  du  général. 

Le  5  juin  1797  \  nous  trouvons  encore  le  conseiller  administratif  Victor  inspec- 
teur de  la  Monnaie,  ce  qui  ferait  croire  qu'il  fut  maintenu  dans  ces  fonctions 
jusqu'en  1798. 

2.  Gardes. 
La  fonction  de  garde  de  Monnaie,  dévolue  en  1792"  à  Jean-Louis  Prévost,  fut 

'  R.  C.  1792,  vol.  ^99.  p.  10.  —  •  li.  C.   1793.  voL  301,  p.  181).  —  '  M.  C.  1793,  vol.  302.  p.  1061. 
*  H.  C.  1794.  voL  305,  p.  814.  —  '  Ibid.,  p.  775.  —  "  M.  D.  G.,  .série  in-i».  t.  1,  p.  70. 
'  R.  C.  1797,  voL  310,  p.  232.  —  »  R.  C.  1792,  voL  299,  p.  10. 

19 


20  HISTOIRE  MONÉTAIKK   DE   GENÈVE. 

sii|)|>rimée  lors  de  la  révolution  de  cette  année,  puis  nionionlanénicnl  lélaltlie,  le 
22  octobre  1793',  en  faveur  du  citoyen  Ducloux.  .Mais,  à  [larlir  de  la  loi  du 
17  octobre  1794^  sur  les  monnaies  décimales,  le  Conseil  se  chai'gea  des  fonctions 
de  garde  de  Monnaie,  c'esl-à-diie  accorda  ou  refusa  les  délivrances.  Le  15  mars 
1796  ',  il  fut  ari'olé  qu'à  l'avenir  le  Département  des  Arts  fournirait  un  préavis 
sur  toutes  opérations  de  ce  genre. 

3.  Entrepreneurs. 

L'émission  des  monnaies  décimales,  en  179i,  nécessita  la  présence  d'un  entre- 
preneur qui,  selon  toutes  probabilités,  fut  J.-i*.-L.  Darier  .  A  défaut  de  certitude 
absolue,  voici  les  motifs  qui  peuvent  le  faire  croin;  :  J.-P.-L.  Darier  était  l'un 
des  trois  essayeurs  attitrés  de  la  Monnaie;  il  avait  été  nonmié  à  cet  office  au  com- 
mencement de  l'année  .  Le  28  novembre  179i,  on  procéda  au  jugement  d'une 
brève,  la  première  sans  doute,  et  voici  dans  quels  termes  les  llcgislres  du  Conseil 
rendent  compte  de  cette  opération  : 

Il  a  été  pris  au  liasard,  sur  une  masse  de  600  lu.  de  llaiis,  six  pièces,  les(|ueiles  ayant  été 
coupées  en  morceaux,  il  en  avoit  été  remis  six  à  chacun  des  trois  essayeurs,  les  citoyens  Darier, 
Dénéria  et  Binet  ;  (|U(',  d'après  lerap|(ortdu  citoyen  Darier  siu'  l'essai  des  six  morceaux  à  lui 
remis,  il  en  résulte  une  moyenne  de  10  don.  9  '/i  g''-  de  lin,  en  sorte  qu'il  est  resté  dans  les 
limites  du  remède  accordé °. 

Ce  passage  n'aurait  aucun  sens  si  J.-P.-L.  Darier  n'eût  pas  été  enlre|)reneur, 
attendu  que  ce  n'est  que  le  mailie  ou  l'enlrepreneui'  d'une  émission  (pii  pt  ni 
rester  dans  les  limites  inq)Osé(;s  par  le  remède  ou  en  sortir.  En  revanche,  il  est 

■   R.  ('..  Mm,  vol.  302,  p.  1061. 

=  11.  C.  17'.)4,  vol.  30;i.  p.  9.Ï3.  —  ''  l{.  (',.  17!t7,  vol.  :il)7,  p.  12SG. 

'  Voici  la  (ilialioii  (h;  ceux  des  ineiiihi'e.^  lIo  la  raiiiiile  Dnrier  (pii  ont  été  employés  à  la  .Monnaie 
de  Genève  : 

Hugues  (1739  t  25  juillet  1815) 
\ 

.1 
Jean-l'Ieire-l.ouis  (1762  f  27  janvier  1825)  Klie 

I 
Henri-,Toseph  (j  1867^ 
(Communiralion  ilc  M.  l'r.  t'Imponnière.) 
'   l\.  C.  1791,  vol.  303,  p.  31.  —  '    |{.  C.  1795,  vol.  305,  p.  953. 

■20 


ÉPOQUE   RÉVOLUTIONNAIRE    ET   FIN    DE   LA    RÉPUBLIQUE    1792-1798.  21 

certain,  qu'au  comniencemeut  de  1795'  J.-P.-L.  Darier  reuiplissail  cette  fonction, 
de  sorte  que  l'émission  entière  des  monnaies  décimales  peut  lui  être  attribuée. 
Les  conditions  faites  à  l'entrepreneur  pour  la  falirication  de  ces  monnaies  furent 
les  suivantes  : 

«  L'État  fournira  l'argent  tout  essayé,  le  cuivic  pour  allier  et  les  outils  et 
fourneaux  nécessaires. 

«  Le  monnayeur  supportera  tous  les  déchets  de  matière;  il  fournira  le  bois  et  le 
charbon,  la  terre  à  mouler,  les  différents  sels  pour  la  fonte  et  h;  blanchiment  et 
les  creusets;  il  payera  tous  les  ouvriers  et  manœuvres,  et  supportera  tous  les 
frais  de  détail. 

«  Pour  la  frappe  des  yenetoises,  l'État  [layera  au  monnayeur  2  décimes  et  accor- 
dera 6  grains  de  poids  de  remède  |)ar  marc. 

«  Pour  les  décimes,  l'Étal  payera  au  monnayeur  "1  décimes  et  4  centimes; 
12  grains  de  faiblage  par  marc. 

«  On  allouera  à  l'essayeur  2  centimes  par  marc,  au  giaveur  2  centimes  et 
1  7j  centime  au  citoyen  qui  inspectera  la  monnoie. 

«  Il  est  entendu  avec  le  monnoyeur  que  la  proposition  ci-dessus  n'est  consi- 
dérée que  comme  maximum,  et  qu'elle  serait  réduite  de  concert,  si  l'expérience 
en  démontrait  la  justice'.  » 

Après  la  frappe  des  monnaies  décimales,  et  lorsqu'en  exécution  de  la  loi  du 
8  février  1795  on  dut  procéder  à  la  fal»iication  du  billon,  ,I.-P.-L.  Darici- offrit  ses 
services  comme  entrepreneur'.  La  cliambre  arrêta,  le  2  mai  1795  \  de  s'infoimer 
des  conditions  auxquelles  Paul  Binef  se  chargerait  de  cette  fabrication,  et  de 
choisir  entre  Darier  et  Binet  celui  dont  les  propositions  seraient  les  plus  avanta- 
geuses. Le  19  mai,  Paul  Binet  fit  connaître  ses  conditions  à  la  Chambre;  il  était 
disposé  à  donner  7  ff.  par  marc  poiu-  les  six-sols,  le  titre  étant  de  3  den.  et  la  taille 
de  84  pièces;  remède  en  loi  4  gr.  et  en  poids  2  pièces;  7  ff.  par  m.  pour  les  trois- 

'  R.  C.  L.,  vol.  1,  G,  30  janvier  1795. 

-  R.  C.  1794,  vol.  305.  p.  775.  Ces  conditions  ne  sont  pas  identiques  à  celles  ténorisées  dans  le 
texte  de  la  loi  du  17  octobre  1794. 

'-'  R.  C.  C.  1795,  vol.  23,  p.  91. 

''  Paul  Binet  avait  déjà  été  entrcprcucnr  de  Monnaie  (^M.  D.  G.,  série  in-4".  t.  I,  p.  27):  il  mourut 
à  Genève  le  31  juillet  1817.  (Commuaiailiuii  de  M.  L»  Dafuur-Vei'nes.) 

21 


22  mSTOIEE  MONÉTAIRE  DE  GENÈVE. 

sols,  le  litre  étant  de  2  den.  et  la  taille  de  130  pièces;  remède  en  loi  4  gr.  et  en 
poids  4  pièces;  8  ff.  6  s.  par  m.  pour  les  six-quarts,  le  titre  étant  de  1  den.  12  gr. 
et  la  taille  de  210  pièces;  remède  en  loi  3  gr.  et  en  poids  8  pièces;  2  fl'.  6  s.  par  m. 
pour  les  deux-quarts,  le  litre  étant  de  12  gr.  et  la  taille  de  300  pièces;  remède  en 
jtoids  16  pièces.  Il  s'engageait  à  payer  tous  les  ouvriers  et  manœuvres,  de  sup- 
porter tous  les  frais,  soit  bois,  charbon,  creusets  et  fondants,  sable  à  mouler, 
limes  à  éberber,  brosses  à  nettoyer  les  lames,  graisse  et  huile,  de  même  que  les 
frais  de  blanchiment.  11  donnera  3  s.  au  graveur  et  3  s.  à  l'essayeur  par  marc. 
L'Étal  en  revanche  devait  fournir  l'emplacement,  les  outils  et  subvenir  aux  frais 
de  leur  entrelien'. 

Les  conditions  de  J.-P.-L.  Darier  ne  nous  sont  pas  parvenues;  nous  ignorons 
également  lequel  des  deux  entrepreneurs  fut  choisi  par  la  Chambre;  on  peut 
croire  que  ce  fut  Paul  Binet,  puisque  ses  propositions  sont  les  seules  inscrites 
sur  ses  Registres.  Au  reste,  J.-P.-L.  Darier  ne  devait  pas  rester  longtemps  inoccufté, 
car  le  22  avril  1796'  il  signait  avec  le  Département  des  Finances  un  contrat  pour 
la  fabrication  de  1000  m.  de  pièces  de  quinze-sols.  Il  se  chargeait  de  fournir  les 
coins,  de  payer  les  essais  et  le  garde  ',  de  donner  1  tl.  de  seigneuriage  par  marc  et 
de  tenir  compte  du  faiblage  de  litre  et  de  poids. 

Le  12  août  1796'  il  signait  encore  un  contrat  pour  la  fabrication  des  écus  dont 
on  avait  décidé  l'émission.  Il  devait  frapper  les  écus  sur  le  pied  de  53  s.  9  den. 
courants  le  denier  de  fin,  s'engageant  à  rendre  les  espèces  fabriquées  dans 
l'espace  d'un  mois,  en  tenant  compte  à  l'État  du  faiblage  de  titre  et  de  poids. 

Le  13  janvier  1797  nouveau  contrat  passé  avec  J.-P.-L.  Darier:  en  voici  les 
principaux  termes  : 

lo  L'État  fournira  les  emplacements  accoutumés  pour  la  fabrication  et  la 
frappe,  ainsi  que  les  gros  outils  tels  que  balanciers,  laminoirs  et  coupoirs.  L'en- 
tretien de  ces  outils  sera  à  la  charge  de  l'Étal  qui  fournira  aussi  les  fourneaux, 
mais  l'entretien  de  ceux-là  ainsi  que  celui  des  autres  oulils  relatifs  à  la  fonderie 
sera  à  la  charge  du  citoyen  Darier  pendant  la  durée  de  l'entreprise. 

'  i{.  1).  r..  ^~w^,  i.  wiii.  p.  ins.  —  -  n.  d.  i-.,  1790, 1.  xxiil  p.  66. 

^  Nous  rappelons  (pie  c'est  le  (".oiiseil  qui  rempli.s.sail  les  fonctions  de  garde. 
'  H.  D.  1-.  1796,  t.  XXHI,  p.  216.  —  ^  R.  M.  179.0. 


ÉPOQUE   RÊYOLrTTONNAIEE   ET   FIN   DE   LA   RÉPUBLIQTE   1792-1798.  23 

2o  Tous  les  frais  de  fabrication,  la  fourniture  et  gravure  des  coins,  les  essais, 
sauf  ceux  ordonnés  par  l'État,  seront  pareillement  à  la  charge  du  citoyen  Darier. 

3°  Le  citoyen  Darier  payera  à  l'État  un  droit  de  régale  de  7  ff.  6  s.  par  marc, 
indépendamment  de  2  s.  par  marc  pour  la  paie  attribuée  ci-devant  au  garde  de 
Monnaie. 

4°  Le  bénéfice  provenant  des  remèdes  de  poids  et  de  titre  appartiendra  à  l'État. 

5"  Les  matières  d'argent  que  l'Étal  fournira  au  citoyen  Darier,  seront  rem- 
boursées par  ce  dernier  à  raison  de  33  livres,  argent  courant,  le  marc  de  fin'. 

Enfin,  d'après  un  dernier  contrat  passé  avec  J.-P.-L.  Darier,  daté  du  25  novem- 
bre 1797  ',  l'entrepreneur  devait  payer  le  prix  du  fin  à  raison  de  un  sol  courant 
de  plus  que  précédemment,  les  autres  conditions  restant  les  mêmes. 

Les  monnaies  de  Genève  frappées  de  1794  à  1798  ne  portent  plus  la  marque' 
de  l'enti'epreneur  de  Monnaie,  mais  en  revanche,  on  oliservesur  la  plupart  d'entre 
elles  la  signature  du  graveur  des  coins. 

4.  Graveurs. 

Il  a  été  dit'  qu'au  commencement  de  1792,  il  n'y  eut  pas  de  changement 
apporté  au  personnel  de  la  Monnaie.  Philippe  Robin  qui  en  était  graveur  depuis 
1781,  mourut  le  12  octobre  1792,  et,  désormais,  la  Monnaie  n'eut  plus  de  gra- 
veur attitré. 

Le  10  août  1794  \  la  Commission  révolutionnaire  ouvrait  un  concours  pour  le 
dessin  des  coins  destinés  à  l'écu  de  12  ff.  Le  projet  du  peintre  Saint-Ours'  fut 
gravé  et  présenté  à  la  Commission  révolutionnaire  par  le  Conseil  administratif. 
On  a  quelque  raison  de  supposer  que  le  graveur  de  ce  projet  fut  Théodore 
Bonneton';  le  même  artiste  grava  les  coins  de  la  genevoise  et  du  cinq-centimes. 


'  R.  D.  F.,  1797,  t.  XXIV,  p.  15.  —  '  Ihi<l.,  p.  178. 
^  Voy.  M.  D.  G.,  série  in-i",  t.  I,  p.  76  et  n"  1.  —  '  Voy.  ci-dessus,  p.  19. 
'  Livre  des  publicatiom  commencé  le  Sjannier  1794.  fini  le.  31  mars  179.1,  lellre  C,  vol.  9.  f"  34. 
'''  Voy.  ci-dessus,  page  8,  n.  1. 

'  Tiiéodore  Bonnetori,  haiilisé  le  11  juin  17(12.  mourut  à  Genève  lo  5  avril  180b.  (Communication 
de  MM.  Eau.  ailler  et.  1/  Dafoiir-Vrrnes.) 

23 


24  HISTOIEE   MOXÉTAraE  DE    GENÈVE. 

de  1794,  puis  ceux  de  Técu  de  1795;  sa  signature  T.  B.  se  voit  encore  sur  un 
essai  non  adoplé  des  six-sois  de  1795. 

Dans  la  séance  du  15  novembre  1794'  du  Dépailemenl  des  Arts,  on  présenta 
un  projet  du  décime  gravé  par  Perrière,  mais  le  travail  en  étant  défectueux,  il  Tut 
décidé  qu'on  s'adresserait  à  un  autre  artiste.  Le  même  jour',  cette  décision  fut 
soumise  au  Conseil  qui  désigna  Charles  Wiélandy'.  Celui-ci  qui  signait  ses 
œuvres  d'un  W  est  en  effet  l'auteur  des  coins  des  décimes  et  des  pelits-écus 
de  1795. 

Il  est  probable  que  les  autres  monnaies  émises  de  1795  à  1798  sont  dues  au 
burin  de  Bonneton  ou  de  Wiélandy,  mais  ou  ne  saurait  cependant  l'affirmer, 
attendu  qu'elles  ne  portent  |»as  de  signature,  et  que  les  Registres  publics  sont  d'un 
extrême  laconisme  sur  ce  sujet. 

Le  22  octobre  1794',  le  Conseil  ai'rêta  de  donner  au  graveur  2  centimes  soil 
3  s.  par  marc  de  monnaies  frappées.  Mais  le  6  juin  de  l'année  suivante,  Charles 
Wiélandy  ayant  fait  à  cet  égard  une  réclamation,  le  Département  des  Finances 
arrêta  de  lui  donner  200  if.  de  plus  que  ce  qu'il  avait  déjà  reçu,  à  raison  de  3  s. 
par  marc.  Wiélandy  ayant  demandé  qu'on  iionunàl  des  experts',  ceux-ci  rappor- 
tèrent, et  le  Département  conclut  avec  lui  en  lui  accordant  30(3  ff.  '  poiu*  solde  de 
son  ouvrage. 

Le  5  juin  1797",  le  citoyen  Victor,  inspecteur  sui-  la  Monnaie,  recul  l'ordre 
du  Conseil  de  briser  les  coins  hors  d'usage  ayant  servi  à  la  falirication  du  liillon, 
et  de  mettre  de  côté',  aux  grottes  de  riiùiel  de  ville,  après  en  avoir  dressé  l'inven- 
taire, les  coins  ayant  servi  à  frapper  la  monnaie  df'cimale.  Ni  ces  coins,  ni  cet 
inventaire  n'ont  été  retrouvés. 

5.   Essayeurs. 
Le  7  août  1792"',  Paul  Binet  fut  élu  essayeur  de  la  Monnaie  en  remplacement 

'  n.  0.  A.  p.  21.  —  •■  H.  r,.  179k  vol.  303,  p.  901. 

'  Charles  Wiélandy.  né  en  1747.  morl  le  lOIVivrier  18.37  (voy.  M.  D.  (>.,  t.  VI,  1849.  p.  91). 
'  H.  C.  1794,  vol.  30o.  p.  77").  —  '  15.  D.  F.  1790,  vol.  23.  p.  106.  --  ■^  //*((/..  p.  Ml. 
'  llnd.,  p.  114.  —  '  M.  C.  1797.  vol.  310,  p.  232. 

■  l.oral  siliir  dans  la  Idiir  liii  midi  de  rilotol-de-Villc.  -     "  U.  C  1792,  vol.  300,  p.  9o3. 

24 


ÉPOQUE   RÉVOLUTIONNAIRE   ET    FIN    DE   LA    RÉPUBLIQUE    1792-1798.  25 

(le  Philippe  Roux,  décédé  le  27  mai'  de  la  même  année.  Le  22  orlohre  1793", 
le  Conseil  nommait  comme  essayeur  Huiiues  Darier,  mais  il  n'exerça  pas  long- 
tem|is  celte  charge,  attendu  que  le  9  janvier  suivant  ',  un  concours  ayant  été 
ouvert  pour  cette  place,  J.-P.-L.  Darier,  Dénéria  et  Binet  fiu*ent  simullanément 
nommés.  J.-P.-L.  Darier,  grâce  au  concours  de  ses  deux  collègues  pouvait  cumuler 
ces  l'onctions  avec  celles  d'entrepreneur.  Pour  le  jugement  de  chaque  brève,  le 
rapport  des  essayeurs  était  adressé  au  Conseil  qui  en  accordait  ou  on  refusait  la 
délivrance  .  Le  22  octobre  1794',  le  Conseil  arrêta  que  l'essayeur  recevrait  2  cen- 
times, soit  3  s.  par  marc  de  monnaie  frappée,  mais  il  n'est  pas  dit  si  cette  somme 
était  divisée  entre  les  trois  essayeurs  ou  accordée  à  chacun  d'eux. 

0.  Ouvriers  et  Manœuvres. 

L'entrepreneur',  dans  les  divers  contrats,  avait  à  sa  charge  le  payement  des 
ouvriers  et  des  manœuvres;  les  renseignements  sur  le  montant  de  ce  payement, 
ainsi  que  sur  l'organisation  et  le  travail  de  l'atelier  de  1792  à  1798  font  dé'faut. 
Il  n'y  a  pas  lieu  de  supposer  que  cette  organisation  et  ce  travail  aient  été  sensible- 
ment modifiés  par  les  révolutions  de  1792  et  de  1794. 


CIIAPITUE  III 

EMPLACEMENTS  DE  1/ATELlER 

Les  motifs  qui,  eu  1782",  avaient  fait  abandonner  le  local  de  la  Monnaie,  situé 
sur  le  bastion  de  Hollande,  n'existaient  plus  en  1794.  Ce  fut  dans  ce  bâtiment  ' 

'  ComiimiiicMUoii  dr  M.  1/  DiiIdDi-Vcinos.  —   -  l«.  U.  I79:L  vol.  :U)i.  \>.  l'KlL 

''  W.  (',.  179/1.,  vdl.  :{():!.  p.  :i1.         ''  \i>\.  ci-dessus,  paj^c '20.  —  •■  Ihiil. 

"  15.  (]..  179.'(-.  viil.  :i();).  p.  77:').  '   \'(iy.  ci-ilessiis.  piigr.  i\. 

^  M.   I).  ('...  1«S7.  sriic  iii-i".  I.  \.  p.   |(i;f.   -^  "   !!.  C.  1797.  vol.  :i()9.  ji.  .V.W  . 

TOMK    II.  -iO  4 


2(î  IIISTOIKK    MONKTAIKK    DK    (iRNKVK. 

qu'on  inslnlla  à  nouveau  le  matériel  tie  la  fonderie;  le  balancier  demeura  à  l'ilùlel 
de  Ville.  Lorsqu'on  voulut  s'en  servir,  dans  les  derniers  mois  de  1704,  on  ne 
larda  pas  à  se  convaincre  (ju'il  avait  besoin  de  réparations';  la  vis  était  faliiiui-e 
et  l'on  pouvait  prévoir  le  moment  où  elle  serait  hors  d'usage.  Aussi  le  Conseil 
s'adressa-t-il  au  Comité  de  salut  public  de  la  Convention  nationale  pour  qu'il  lui 
fût  permis  de  faire  construire  à  Besancon  une  vis  de  balancier  de  5  pouces  de 
diamètre.  Le  Comité-  de  salut  public  accorda  celte  autorisation,  moyenuaut  que 
le  (Conseil  de  Genève  fournirait  en  retour  le  poids  doulile  du  fer  qui  aurait  é'té 
employé  à  cette  fabrication  '. 

L'installation  de  la  Monnaie  dans  le  bàliment  du  bastion  de  Hollande  ne  fut 
pas  di'finitive;  ce  local  ne  larda  pas  à  être  trouv('  trop  p(Mit  et  le  11  mars  1797  ', 
sur  le  pri'-avis  de  la  Cbambre  des  Comptes,  le  Conseil  arriUa  (pie  le  matt-riel  de  la 
Monnaie  serait  Iransporli-  dans  le  pavillon  du  bani-ar,  situé'  au  coucbani,  et 
occupé  en  partie  jusqu'alors  par  l'aiinurier  de  TLlal.  (>>  pavillon  du  banj^ar, 
a|)pel('  plus  lard  pavillon  Au  Cé'nie,  l'iait  (''i»alemeul  sjMk'  sur  le  bastion  de 
Hollande,  près  du  Hhùne. 


CHAPITHE  IV 

ACTIVITÉ  1)1':  L'ATELIER 

Ce  chapitre  est  divisé  en  deux  paragraphes;  le  premier  comprend  l'élude 
des  monnaies  frappées  en  vertu  de  la  loi  du  17  octobre  1791.  jusipi'au 
8  b'vrier  1795,  le  second,  l'i'tude  des  monnaies  émises  à  partir  de  celle  dale 
jusqu'en  1798. 

•'   !!.  C.  1794.  vol.  304.  \k  '.VXi,  ri  M.  C.  1794.  vol.  :!(»;).  \k  7r,0. 

■  I'.  II..  Il"  .'viao.  —  '  15.  c.  1797.  \oi.  :{09.  p.  :v.i\. 

26 


ÉPOQUE   RÉVOLUTIONNAIRE   ET    FIN    DE    LA    RÉPUBLIQUE    1792-1798.  27 

§  I.  Monnaies  décimales  iiîappëes  en  vertu  de  la  loi  du  17  octobre  1794 

Celle  loi'  prévoyail  la  (rapj)e  de  six  monnaies  différenlcs  :  les  genevoises  ou 
dix-décimes,  qui  l'urenl  seules  régulièrenienl  émises,  les  demi-genevoises  ou  cinii- 
décimes,  les  décimes  ou  dix-cenlimes,  les  mi-décimes  ou  cinq-centimes,  en  argent, 
les  centimes  et  les  minimes  ou  quarls-de-cenlimes  en  billon  et  en  cuivre. 

A.  MONNAIES  D'ARGENT 

1.  Genevoises  on  dix-décimes  '. 

La  genevoise,  iinili'  du  nouveau  syslôme  uiouiUaiie  décimal,  devait  èlie 
frappée  au  litre  tie  10  den.  l'2  gr.  de  fin,  el  à  la  taille  de  8  p.  au  maic.  Le 
remède  de  titre  et  de  poids  était  de  3  gr.  Elle  se  trouvait  ainsi  valoir  autant  que 
l'écu  de  France. 

Le  15  novembre  1794  ',  Théodore  Bounelou,  graveur,  présenta  au  Département 
des  Arts  une  em|)reinle  de  la  genevoise  dont  le  coin  s'était  brisé  lors  de  cette 
frappe  préliminaire.  Le  Département  jugea  cet  échantillon  convenable,  il  était,  à 
peu  de  chose  près,  conforme  à  la  loi,  et  le  coin  fut  gravé  semblable  an  précédent. 
Le  premier  versement  des  genevoises  se  lit  le  29  décembre',  au  nombre  de  5000 
pièces,  portées  à  9000  deux  jours  plus  lard  . 

Frappée  la  première  d'entre  les  monnaies  que  prévoyait  la  loi  du  17  octobre,  la 
genevoise  fut  aussi  la  première  contre  laquelle  se  déclara  la  défaveur  |»ul»lique. 
«  Un  grand  nombre  de  personnes  ne  voulaient  les  recevoir  que  sur  le  pied  de 
12  tî.  6  s.;  d'autres  ne  les  prenaient  iju'avec  répugnance,  d'autres  enfin  les  repous- 

'  Voy.  ci-dessiis.  page  1 1 . 

-  On  se  rappelle  (voy.  ci-ih'ssiis.  page  (>)  (pie  [loiir  oliéir  à  la  Coiniiiissioii  révoliiliniinaire,  le  Con- 
seil arlministralil  lui  avait  présenlé,  le  12  sepleinhre  17'.tl-,  un  projet  de  système  nioiiélair'e  par 
lequel  l'écu  devait  valoir  12  11.  Les  cniiis  avaient  déjà  été  gravés  et  i|uelques  exemplaires  en  cuivre 
et  en  étain  avaient  été  fra|ipés  cfiinine  siiécimens.  Ces  rares  exemplaires  d'une  monnaie  (pii  n'eut 
jamais  cours  ont  été  pi'is  parfois  coinnie  des  essais  de  la  genevoise  :  c'est  à  tort  (pi'on  a  cru  qu'ils  se 
rattachaient  au  système  décimal.  Us  seront  déci-its  dans  la  Oiialiiènie  l'arlii'.  ainsi  qu'un  essai  de  la 
genevoise  qui  ne  fut  pas  adopté. 

'  R.  D.  A.  179k  p.  24.  —  '   IL  C.  1794,  vol.  305,  p.  1072.  —  »  Ilnd.,  p.  1082. 

27 


28  lIIs'rolKK    MiiNKIAllIK    DK   (iKXKVK. 

saieiil  avoc  liviiiieiii-  (d  mépris.  »  Tels  sitiil  les  Iciiiics  cinployi's  par  le  syndic  Gasc 
dans  1111  lappoi'l  lu  le  !)  janvier  1795'  an  Conseil  adniinistralir  el  iinpriiiK'  peu 
après.  Malgré  les  raisons  développées  dans  ee  rappoil,  raisons  (pii  ne  nianipiaienl 
pas  de  justesse,  malgré  l'offre  l'aile  par  des  négociaiils  de  elianger  au  pair  les  gene- 
voises conlre  des  écus  neufs  de  l'rance  \  les  jours  de  celle  mnnnaie  el  du  syslème 
dont  elle  représentait  l'unité  étaient  eompli's.  (]elle  rahricalion.  ipii  (  (»mprit  en  toul 
1(),80()  pièces,  cessa  le  28  IV'vrier  17î)5  '.  On  verra  dans  le  paragraphe  suivant 
qu'après  la  loi  du  S  IV'vricr  1795,  les  genevoises  rureiil  laxées  au  même  prix  (pie 
les  gros  écus  et  circulèrent  pour  12  ff.  9  s. 

2.    Ih'titi-ijnu'voiscs  on  ciiKi-iIrciiiics. 

Cetl(ï  monnaie  ne  parail  pas  avoir  ('lé  ('mise,  mais  un  cerlaiii  iiomlire  de  ilans 
rurent  découpés.  On  lit,  (M1  effet,  dans  les  Registres  du  Déparlemenl  des  Arts,  à  la 
date  du  23  janvier  1795  :  «  les  demi-g(^nevoises  seront  en  conséquence  considé- 
rées comme  des  petits  écus  et  vaudront  l'écii  de  3  livres  de  l'rance  ''.  »  La  mention 
de  celte  monnaie  iraurail  pas  de  raison  (r(Mre  s'il  ne  s'(''lait  agi  que  de  quelques 
pièces,  qu'on  eùl  pu  retondre  à  peu  de  Irais;  il  est  donc  question  d'une  émission 
de  ([uelque  importance,  el,  comme  aucune  demi-genevoise  ne  nous  est  parvenue, 
on  doit  conclure  ipie  celle  monnaie  a  ét(''  d(''coupée  en  Ilans,  mais  (|ue  ceux-ci  ne 
furent  pas  monnayés 

3.   Décimes  ou  dix-ceiilimcs. 

D'après  la  loi  du  17  octobre  I79i  .  les  d(''ciuies  devaient  (Mre  irap|»(''S  an  lilre 

de  9  den.  3  gr.  el  à  la  taille  de  72  pièces;  remède  en  litre  3  gr.  el  en  taille  2  pièces. 

On  lit.  à  la  dalc  du  15  novemliiv  1791,  dans  les  ilegislres  du  I)(''parlement  des 

'  II.  c.  iTiii),  vol.  :{o;).  \>.  III y. 

■  Avifi  di'-  Bonnet,  lUmrddlon  et  l'crrier.  lidhillnrd  jils  cl  ('"'  (jm  irliiiniirnnil  un  jinir  dct  (jcnciDisea 
cunlre.  des  érns  neufs  de  i'runce.,  ces pirees  eonlcnnnl  In  niànr  ijnnntilé  de  ijrnins  de  fin  et  iiiinnl  inlrin- 
skjnenienl  In  même  caleur. 

'   M.  C.  ITiC),  vol.  30r),  11.  i;il7.  —  '   I'.  II..  Il"  .iiil. 

'  On  Ml  ,•^111-  le  Hegi.sli'O.  ces  iimls  iio.-;térii'uii'iiii'iil  li;iliiiuiés  ;  >•  ii  e'te  jnijee  niiinrai.se,  elle  est  l'mi- 
muje  de  Ferrière.  » 

28 


KI'(i(^)IK   KKVitLUTIONXAIKK    KT    FIX   J)K    I.A    KKlTIil.K.HiK    1792-1798.  20 

Arts  :  «  le  coin  de  la  décime  à  doultio  n'a  pas  été  acceptée'  (sic).  On  observe  que 
la  décime  doit  élie  pins  |)articnlièi'ement  soignée,  comme  nionnoye  plus  répandue 
que  la  genevoise  et  d'une  valeur  plus  éloignée  de  la  valeur  intrinsèque'.  »  La 
gravure  du  nouveau  coin  lut  alors  confiée  à  Charles  Wiélandy',  qui  s'acquitta  de 
ce  travail  d'une  façon  satisfaisante. 

Au  commencement  de  1795,  300  m.  de  décimes  étaient  déjà  frappés,  lorsque  le 
retour  au  système  du  llorin  fit  brusquement  suspendre  celte  fabrication.  Invité  à 
donner  son  préavis  sur  ce  qu'il  convenait  de  faire  des  monnaies  décimales,  le 
Département  des  Arts  proposa,  le  23  janviei'  1795  ',  de  refondre  les  300  m.  de 
décimes  et  de  frapper  avec  un  coin  nouveau  les  llans  déjà  découpés,  qui  vau- 
draient alors  quinze  sols.  Ce  préavis  fut  admis,  mais  les  300  m.  de  décimes  ne 
furent  pas  rigoureusement  mis  au  creuset,  car  cette  monnaie  se  voit  encore  assez 
fréquemment  aujourd'hui. 

Il  existe  également  une  pièce  d'argent  semblable  au  décime,  mais  plus  pesante, 
dont  le  poids,  assez  variable  du  reste,  atteint  jusqu'à  65™420;  Blavignac',  à  cause 
du  poids,  appelle  cette  pièce  un  double  décime.  Sorel  ,  eu  égard  au  passage  où  il 
est  fait  mention  du  «  décime  à  double,  »  ne  nie  pas  l'existence  d'un  double  décime, 
mais  il  préfère  envisager  cette  pièce  comme  un  pied-fort  du  décime.  On  peut 
objecter  que  la  loi  du  17  octobre  I79i  ne  prévoyait  |)as  le  double-décime;  que 
l'expression  «  décime  à  double  »  em|doyée  dans  le  registre  du  Département  des 
Arts  peut  fort  bien  s'appliquer  à  un  décime  frappé  sur  un  flan  plus  épais,  comme 
cela  se  faisait  parfois  lorsqu'on  présentait  une  nouvelle  monnaie;  enfin,  que  les 
différences  très  notables  de  poids  que  l'on  observe  parmi  les  rares  échantillons  de 
cette  pièce  éloignent  toute  idée  d'une  frappe  régulière  soumise  au  jugement  de 
l'État.  Cette  pièce  n'est  donc  pas  un  pied-fort  dans  le  sens  rigoureux  du  mot',  c'est 
simplement  un  essai,  frappé  sur  un  flan  épais  à  un  petit  nombre  d'exemplaires. 
Blavignac'  prétend  que  la  pièce  qui  porte  le  nom  de  décime  n'est  qu'une  pièce  de 
quinze-sols,   fra|)pée  en   1795.   et  se  rapportant  à   l'ancien  système  monétaire 

'  K.  \>.  A.,  p.  Ht.  —  -  H.  C.  179i,  vol.  W6.  \k  901.  —  '  1'.  H.,  u*^  oiil. 

*  Armurial  (lenemis,  M.  D.  G.,  t.  VU.  lfSi9.  p.  166. 

*  Iji  pins  nncieime  monnaie  (léciitudr,  à  Genèoe,  M.  I).  (1.  l.  Xlll,  1863,  p.  20. 
'  M.  D.  U.  série  in-4»,  l.  1,  p.  180.  —  '  Op.  cil.,  p.  166. 

29 


30  IIISTOIKK    MONKTAir.K    DE    (JKNKVK. 

gerïevois.  (^e  ((ui  a   éto   dit   plus  liant  de  celte  monnaie  nous  dispense  d'une 
ré  lu  ta  lion. 

Le  type  des  décimes  est  conforme  aux  presciiplions  de  la  loi  du  17  octo- 
bre 1794,  sauf  que  le  millésime  figure  au  revers. 

4.  Mi-décimes  ou  cinq-œn limes. 

Les  mi-décimes  devaient  être  émis  au  titre  de  6  den.  et  à  la  taille  de  100  pièces 
au  marc;  remède  en  titre  3gr.  et  en  poids  6  pièces. 

Les  coins  de  cette  monnaie,  gravés  par  Th.  Bonnelon,  servirent  à  en  fra|)per  un 
petit  nombre  d'exemplaires,  aujourd'hui  fort  rares.  Il  est  bien  probable  que  ces 
exemplaires  furent  frappés  à  litre  d'essai,  car  la  délivrance  des  cinq-centimes  ne 
figure  nulle  pari  et  elle  ne  pouvait  cependant  être  confondue  avec  celle  des 
décimes,  le  litre  en  étant  différenl.  En  outre,  les  poids  des  exemplaires  du  cinq- 
centimes  présentent  entre  eux  des  différences  qui  n'eussent  pas  été  tolérées  dans 
une  émission  régulière.  Celle  irrégularité  de  poids  a  induit  Blavignac  en  erieur  : 
«  les  pièces  à  la  ruche  et  au  cadran,  dit-il,  portant  an  revers  les  mots  cinq-cen- 
limes,  et  qui  étaient  qualifiés  de  mi-décimes,  sont  les  vrais  (h'cimes  de  la  gene- 
voise, leur  poids  étant  de  ^2  den.  9  gr. '.  »  Cette  assertion  mériterait  qu'on  s'y 
arrêtât  si  le  titre  de  la  genevoise  et  du  cinq-centimes  était  le  même.  Mais  le  titre 
de  la  genevoise  est,  comme  on  sait,  de  10  den.  '  ,,  taudis  que  celui  du  cinq-cen- 
times n'est  que  de  6  den.  Dès  lors,  les  poids  de  ces  deux  monnaies  ne  peuvent  pas 
ètr(!  dans  la  proportion  de  "20  à  I  comme  la  valeur  ([u'elles  accusent.  Pour  que  le 
poids  d'argent  fin  contenu  dans  la  pièce  de  cinq-centimes,  soit  la  vingtième  partie 
du  poids  d'argent  fin  conleim  dans  la  genevoise,  il  faut  que  le  cinq-centimes  pèse 
12  'i,  l'ois  moins  ((ue  la  genevoise,  soit  environ  2  'j,  gini.,  ce  qui  est  précis('ment 
le  poids  pii'vu  par  la  loi.  Si  ce  poids  a  lic  (piehpie  peu  dépassé'  lians  lexc'c  ution, 
c'est,  nous  le  rép<''tons,  parce  que  la  pièce  de  cinq-centimes  n'a  pas  été  délivrée. 

Nous  avons  vu'  (juel  devait  être  le  type  du  mi-décime  à  l'article  X  delà  loi  du 
17  octobre  1794. 


'   Oji.  cit..  p.   I(i(i.  —   -   \o\.  li-ilessiis.  pagf  i:i. 

30 


ÉPOQUE   RÉVOLUTIOXNAIEE    ET   EIN    DE    LA    RÉPUBLIQUE    1792-1798.  31 


li.  MONXAIKS  l)K  nil.l.dN   KT  l»K  CI  IVliE 


1.  Ccnhmes. 


Si  celle  moiniaie  fui  frappée,  ce  ne  fui  qu'il  lilre  d'essai;  aucune  pièce  de  ce 
genre  n'est  parvenue  jusqu'à  nous  cl  rien  ne  peul  faire  supposer  que  la  gravure 
des  coins  ail  même  ('té  commencée.  Les  centimes  devaient  èlie  frappi-s  au  lilie  de 
34  gr.  '/,    et  à  la  taille  de  207  pièces  an  marc. 

"1.   Minimes  ou  (jiKnls-de-cenlnnt'H. 

Nous  n'avons  plus  rien  à  ajouter  à  ce  que  no\is  avons  dit'  précédenmienl  sur 
cette  monnaie  qui  ne  vit  pas  le  jour,  mais  (pii  fut  l'occasion,  pour  le  peuple,  de 
manifester  officiellement  son  mécontentement  contre  le  système  dc'cimal.  Les 
minimes  devaient  être  frappés  en  cuivre,  à  la  taille  de  100  pièces  au  marc. 

§11.  Monnaies  frappées  d'après  le  système  duodéclmal  de  1795  a  1798 

Le  législateur  qui  préparait  l'édit  du  8  février  1795'  pouvait  procéder  de  deux 
manières.  11  pouvait  se  borner  à  al)roger  purement  et  simplement  la  loi  du 
17  octobre  1794,  ce  qui  eût  rendu  nécessaire  la  refonte  des  monnaies  décimales 
et  entraîné  d'assez  grands  frais;  il  pouvait  aussi,  tout  en  aluogeant  la  loi  sur  le 
système  décimal,  ne  pas  ordonner  le  retrait  des  genevoises  et  la  refonte  des 
décimes  non  frappés,  mais  les  taxer  en  florins.  Ce  moyen  terme  fut  adopté,  il  ne 
présentait  pas  d'inconvénients.  Les  genevoises  devinrent  de  gros  écus  de  12  ïï.  9  s., 
les  demi-genevoises  non  encore  frappées,  de  petits  écus  de  6  ff.  4  s.  6  den.,  ces 
deux  espèces  cadrant  comme  auparavant  avec  les  écus  de  0  livres  et  de  3  livres  de 
France;  les  décimes  non  frappés  devinrent  des  quinze-sols.  Quant  aux  pièces  de 
billon  dont  la  loi  prévoyait  l'émission,  elles  devaient  être  de  même  geni'e  que  celles 
émises  avant  1794. 

'   V<i>.  ci-ilcssiis,  [liigf.  19.  —  -'  V(i\.  ci-dessiis.  [iiigc  ii. 

31 


32  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

De  1794  à  1798,  on  a  frappé  des  gros-écus,  des  pelils-écus,  des  quin/c-sols,  en 
argeni;  des  si\-sols,  dos  Irois-sols,  des  six-qnaris  el  des  si\-deniers.  en  liillon. 


A.  MONNAIHS  liAHGKNT 
1.   (iros-i'cits  ou  ('rus  de    12  fj.  9  s. 

Le  29  janvier  1795',  rentrepreneiir  de  la  faliiicalion,  J.-P.-L.  Darier,  demanda 
an  Dt'paitemenl  des  Arts  que  le  type  des  ('cus  fùl  définitivement  arrêlé,  allendu 
que  la  loi  qui  allait  être  votée  le  8  février  suivant  n'entrait  pas  dans  le  détail  à  cet 
égard.  Le  Département  des  Arts  ayant  invité  l'entrepreneur  à  lui  présenter  un 
projet,  ,I.-P.-L.  Darier  proposa,  le  31  janvier',  de  frapper  des  écus  où  figin-eiaient 
au  droit  les  armes  de  Genève,  sans  cartouche  el  sans  couronne,  avec  la  légende  : 
GENEVE  REPUBLIQUE,  L'AN  IV  DE  L'EGALITE  et,  au  revers,  un  soleil  avec 
POST  TENEBRAS  LUX.  Le  Département  approuva  ce  projet,  mais  il  chargea  la 
Commission  des  monnaies,  assistée  du  peintre  de  Saint-Ours,  de  rechercher  aupa- 
ravant si,  parmi  les  anciens  hiasons  de  la  ville,  il  s'en  trouvait  sans  couronne. 
Cette  enquête  ayant  conduit  à  un  résultat  allirmatif,  le  projet  de  .l.-P.-L,  Darier 
fut  exécuté  avec  quelques  variantes'.  Les  armes  de  la  ville,  au  vol  de  l'aigle  abaissé, 
furent  placées  dans  un  cercle,  sur  un  champ  Idasonnt',  entouré  d'une  guirlande 
de  chêne.  .\u  revers,  an  centre  du  soleil,  on  mil  la  valeur  de  la  pièce  et  en 
exergue  le  millésime'.  Les  gros-écus  devaient  être  au  titic  de  10  den.  12  gr.  et 
du  poids  de  une  once,  remède  en  fin  3gr.  et  en  poids  3  gr.  .  La  fabiication  ((MU- 
mença  à  la  fin  de  mars  et  fut  achevée  le  1 1  mai  1795.  Il  fut  di'divré  21,081  pièces  . 

Cette  fabrication  fut  reprise  l'année  suivante  avec  des  coins  légèrement  modi- 
fiés. Au  droit,  le  champ  des  armes  est  lisse  et  le  vol  de  l'aigle  est  relevé.  .\u 

'  It.  D.  A.,  ii.7fi. 

-  J.-P.  L.  Darier  SMilrcssa  le  :{()  janvier  ITilii  an  Cdinilé  Législatif  pour  i|iie  l'on  niotliliàt  la  rétlac- 
lion  (le  quehjnes  artiiles  de  la  loi  qui  allait  être  volée,  relatifs  au  litre  et  au  type  des  nouveaux 
écus,  mais  le  C.oniité  passa  à  l'ordie  du  j(Mir  sur  cette  requête  (\{.  C.  1...  30  janvier  1795). 

'  On  connaît  un  essai  en  cuivre  de  cet  écu,  senihlalile  à  celui  (|ui>  nous  venons  de  dôcriie.  mais 
dont  le  droit  eslie  même  que  celui  de  l'écu  de  \i  11.  projelé  en  1791.  avani  rinlrndiiition  ilu  sys- 
tème décimal.  \(Uis  le  décriions  ilans  la  quatrième  partie. 

*   K.  C.  179:1. 

32 


ÉPOQUE    RÉVOIJTTIOWAIRE    1792-1798.  33 

revers,  IHS  prend  place  au  centre  du  soleil,  et  la  valeur  de  la  pièce  ainsi  que  le 
millésime  sont  |)lacés  en  exergue.  La  fabrication  des  gros-écus  dura  d'août  à 
octobre  1796  et  comprit  12,400  pièces  '. 

2.  Pelils-i^cus  ou  écus  de  6  ff.  4  s.  6  den. 

Nous  avons  vu  '  que  les  flans  des  demi-genevoises  servirent  à  la  frappe  des 
petits-écus  ou  écus  de  6  ff.  4  s.  6  den.  La  loi  du  8  f(''vrier  1795  '  stipulait  que  cette 
espèce  devait  être  de  même  titre  et  au  même  type  que  les  gros-écus,  mais  d'un 
poids  de  moitié  moins  fort.  La  fabrication  des  petits-écus  se  fit  du  mois  de  mars 
au  mois  de  mai  1795  et  comprit  62,251  pièces  . 

3.  Quinze-sols. 

Lors  de  l'édit  qui  mit  fin  à  l'existence  des  monnaies  décimales,  le  Département 
des  Arts  eut  l'idée  de  convertir  en  pièces  de  15  sols  environ  3000  marcs  de  flans 
déposés  à  la  Monnaie  et  destinés  à  devenir  des  décimes.  Cette  monnaie  nouvelle  et 
de  création  fortuite  était  nécessairement  de  même  titre  et  de  même  poids  que  le 
décime,  c'est-à-dire  à  9  den.  3  gr.  el  à  72  pièces  au  marc.  Ce  furent  également  les 
conditions  édictées  par  la  loi  du  8  février  1795'  pour  le  cas  où  l'on  battrait  à  nou- 
veau des  quinze-sols.  Le  remède  en  titre  devait  être  de  3  gr.  et  en  poids  de  4  piè- 
ces. Du  21  mars  au  11  mai  1795  \  il  fut  fait  délivrance  de  2986  m.  de  quinze-sols, 
soit  214,992  pièces;  mais  telle  fut  la  faveur  avec  laquelle  le  public  accueillit  cette 
monnaie,  que  le  22  avril  de  l'année  suivante",  le  gouvernement  arrêta  d'émettre 
encore  1000  m.  de  quinze-sols;  celte  émission  comprit  en  réalité  1213  m.  et  fut 
faite  du  3  juin  1796  au  7  janvier  1797  '.  Enfin,  sur  la  proposition  du  Départe- 
ment des  Arts,  le  Conseil  arrêta,  le  25  novembre  1 797  '",  de  frapper  10  à  15,000  m. 
de  quinze-sols.  Commencée  en  janvier  1798,  celte  émission  fut  suspendue  par 
l'arrivée  de  l'armée  française  à  Genève  et  ne  s'éleva  qu'à  652  '/,  m.  ". 

'  l{.  C.  179(3.  —  -  Vus.  cidessiis.  [lage  28.   —  ^  Vuy.  ci-dessiis,  page  18.  —  '  \\.  C.  \'i\).\. 

'  P.  H.,  n"  5441.  —  "  \oy.  ci-dessus,  page  18.  —  '  15.  C.  17i)o! 

'  R.  C.  1796,  vol.  :i()8,  liage  iW.  —  ■'   H.  C.  17'.)(i  ri  1797.    —  '"  K.  D.  A.,  p.  178. 

"    l«.  C.  1798. 

TOME    11.  00  ,  !^ 


;^4  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

La  pièce  de  quinze-sols  porte  au  droit  la  légende  POST  TENEBKAS  ll'X,  avec 
le  millésime  1794  en  exergue.  Dans  le  champ  un  aigle  tenant  une  clef  dans 
ses  serres  est  entouré  d'une  couronne  de  chêne.  Au  revers  EGAUTE  EIHEHTE 
INDEPENDANCE  et  dans  le  champ,  au  centre  d'un  soleil,  ^^ll]^ 

B.  MONNAIES  1)K  BILLON 
1.  Six-sots\ 

Le  22  avril  1795,  d'après  le  rapport  de  la  Commission  des  monnaies  et  sur  le 
préavis  du  Département  des  Arts,  le  Conseil  arrêta  que  les  six-sols  seraient  frap- 
pés à  3  den.  de  fin,  à  la  taille  de  84  [>.  au  marc,  puis,  le  2  mai  suivant  \  il  lut 
arrêté  que  le  remède  serait  en  titre  de  4  gr.  et  en  poids  de  2  pièces  par  marc.  11  n'est 
pas  fait  mention  de  la  délivrance  des  six-sols  pendant  l'année  1795.  mais  il  est 
cependant  probable  que  la  fabrication  commença  cette  année-là,  attendu  que  les 
pièces  de  six-sols  portant  le  millésime  de  1795  se  rencontrent  fréquemment.  Il  est 
(In  reste  fort  possible  que  la  frappe  ait  conunencé  en  1795,  mais  que  la  dédivrance 
n'ait  été  faite  que  l'année  suivante. 

Du  12  février  an  18  mai  1796  ,  il  fut  délivré  1 135  m.  de  pièces  de  six-sols.  Sur 
cette  quantité.  40(1  m.  se  trouvèrent  trop  faibles  de  titre,  mais  le  Conseil  passa 
néanmoins  à  la  délivrance  . 

Le  30  décembre  1796\  on  arrêta  de  frapper  1000  m.  de  six-sols  aux  mêmes 
conditions  que  précédemment.  La  fabrication,  conunencée  le  20  févri(!r,  fut  ache- 
vée le  27  juin  1797  '  ;  elle  s'éleva  à  806  m. 

Enfin,  le  12  août  1797",  le  Conseil  arrêta  d'émeltre  encore  7(K)  m.  de  pièces  de 
six-sols.  Du  9  octobre  au  25  novembre  ,  il  en  fut  frappé-  695  m. 

Les  six-sols  frappés  de  1795  à  1798  présentent  au  droit  GE.M^N  E  lll'PU- 
RLIQLE;  à  l'exergue  L'AN  IV  ou  L'AÎV  (>  DE  L'EGALITE,  ave.   les  armes  de 


'  Voy.  ci-dessus,  p.  5.  —  -  R.  C  1795.  vol.  30i).  p,  7i). —  "  lliiil.,  p.  Ho. 
*  H.  C.  I79G,  vol.  307.  —  "  IbtiL,  p.  1286.  —  '  H.  C.  I7il6,  vol.  308.  p.  i.A. 
'  n.  C.  1797,  vol.  309  et  310.  —  '  [l)i<l..,  vol.  310.  page  ili).  —  "  lln<l. 

34 


Él'OQUE   KÉVOLUTIONNAIKK    Kl   l'IN    J)K    1,A    KKl'L  liLlt^JHE    1792-1798.  35 

Genève  dans  un  cercle;  au  revers  POST  TENEBRAS  LUX;  à  l'exergue  le  millé- 
sime el  dans  le  champ  j^qj^^  dans  une  couronne  de  chêne. 

2.   Truis-sols\ 

Dans  la  séance  du  ^2  avril  171)5  \  le  Conseil  lixa  le  litre  et  le  poids  des  pièces 
de  six-sols  el  airéla  que  le  lilre  cl  le  poids  des  Irois-sols  seraient  dans  les 
mêmes  pioporlions  que  ceux  des  six-sols.  Ce  n'est  pas  à  dire  que  le  lilre  et  le 
poids  de  ces  deux  monnaies  dussent  être  semblables,  mais  seulement  proportionnés 
à  la  valeur  qu'elles  indiquaient.  Ces  conditions  de  poids  des  Irois-sols  nous  ont  été 
conservées  dans  les  registres  de  la  Monnaie,  qui  renferment  l'offre  laite  par  Paul 
Binel,  le  19  mai  1795',  de  se  charger  de  la  l'abrication  du  billon.  Les  trois-sols 
devaient  être  au  lilre  de  2  den.  de  (in  el  à  la  taille  de  130  p.  au  marc;  remède  en 
loi  4 gr.  et  en  poids  4  pièces.  La  première  émission  de  celle  monnaie,  commencée 
en  décembre  1795,  lut  achevée  en  janvier  1791)'  et  comprit  800  m.  de  pièces  de 
trois-sols.  La  seconde  émission  fut  arrêtée  le  12  août  1797  \  Elle  devait  être  faite 
aux  mêmes  conditions  (pre  la  précédente  el  comprendre  300  m.  Elle  en  comprit 
420'.  Commencée  en  février  1798,  elle  fut  terminée  le  l^r  mai  de  cette  même 
année',  alors  que  l'armée  fran(,aise  occrrpait  la  ville  depuis  quiirze  jour's  déjà. 

Sauf  l'indication  de  la  valeur,  le  type  des  trois-sols  est  semblable  à  celui  des  six- 
sols. 

3.  Six-quarls  ou  dix-huit-deniers  \ 

L'émission  de  celle  moruiaie,  qui  date  de  la  liir  de  1795.  lut  l'aile  aux  condi- 
tions suivantes  :  Titre  1  derr.  12  gr.  ;  taille  210  |>.  au  marc;  remède  en  loi  3  gr.  et 
8  p.  en  taille'.  On  err  (il  900  m.  de  seplemhre  à  novembre  1795".  Le  type  est 
semblable  à  celui  des  six-sols  et  des  trois-sols. 

4.  Deux-quarts  ou  six-deniers" . 
La  pénurie  de  |)elites  monnaies  avait,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  ',  eirgagé  le 

'  Voy.  ci-dessus,  pnge  ").—  ''  H.  C.  179."),  vol.  :{0;i,  pnge  75.  —  '  H.  M.  l79o. 
*  R.  C.  179;>  el  179(1.  vol.  :j()7.  —  '  \{.  ('..  1797,  vol.  :5I(),  p.  443.  —  «-'  U.  C.   1798,  Vui.  31 1. 
'-"  li.  C.  179:),  V(il.  306  cl  307.  —  ■"-"  Vov.  ci-ilessiis.  jiage  10.  —  '-'  Voy.  i:i-ilessus,  page  M.    ■ 

35 


36  fflSTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Conseil,  vers  la  fin  de  1794,  à  faire  frapper  des  pièces  de  deiix-qiiarls  avec  le  coin 
de  celles  de  1788,  alors  même  que  la  loi  sur  le  système  décimal  se  trouvait  déjà 
en  vigueur.  Ce  projet  avait  été  sanctionné  par  le  Comité  législatif,  le  2  jan- 
vier 1795',  mais  tout  porte  à  croire  que  cette  fabrication  neut  pas  lieu,  car 
on  n'en  retrouve  aucune  trace  dans  les  registres  de  la  Monnaie  ou  dans  ceux 
(lu  Conseil,  sur  lesquels,  cependant,  l'autorisation  des  délivrances  aurait  dû 
figurer. 

Quatre  mois  et  demi  plus  tard,  nous  trouvons  les  conditions  auxquelles  Paul 
Binel  s'engageait  à  frapper  les  deux-quarts.  Le  titre  devait  être  de  12  gr.  de  fin  et 
la  taille  de  300  p.;  remède  en  taille  16  pièces;  pas  de  remède  de  titre.  Ces  condi- 
tions étaient  les  mêmes,  ou  peu  s'en  faut,  que  celles  ('dictées  en  1787.  Du  15  août 
au  18  septembre  1795',  il  fut  délivré  500  m.  de  pièces  de  deux-quarts,  dont  le 
tvpe  est  semblable  à  relui  des  autres  pièces  de  billon. 

■--  li.  C.  1790.  \ul.  :{or). 


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ÉPOQUE   RÉVOLUTIONNAIRE   ET  FIN   DK   LA   RÉPUBLIQUE   1792-1798.  39 


CHAPITRE  V 

TAXES  ET  RELATIONS  MONÉTAIRES  DE  GENÈVE  AVEC  L'ÉTRANGER 

Pendant  les  dernières  années  de  la  llépublique,  les  relations  monétaires  de 
Genève  avec  les  pays  voisins  se  réduisent  à  peu  de  chose.  Nous  nous  bornerons 
à  indiquer  par  ordre  chronologique  les  rares  documents  retrouvés  sur  ce  sujet. 

17  octobre  1792'.  —  L'interdiction  du  billon  suisse  est  levée. 

17  novembre  1792'.  —  Publication  concernant  les  faux  assignats  français. 

15  janvier  1793'.  —  Interdiction  du  billon  étranger  à  partir  du  25  de  ce  mois 
sous  peine  de  confiscation. 

l*^"^  novembre  1793  ''.  —  Le  Conseil  fixe  la  valeur  des  louis  neufs  à  51  If. 

26  novembre  1793  .  —  Avis.  —  Le  Comité  de  sûreté  prévient  les  citoyens 
qu'il  y  a  en  circulation  des  assignats  de  la  République  française  de  -400  livres  qui 
sont  faux. 

4  décembre  1793'.  —  Publication  concernant  les  faux  assignats  et  leur  vérifi- 
cation. 

6  août  1794'.  —  Interdiction  d'exporter  le  numéraire. 

8  septembre  1794".  —  Défense  levée  de  sortir  le  numéraire  et  liberté  de 
commerce  rétablie  comme  précédemment. 

1er  décembre  1794  '.  —  Le  Conseil  fixe  en  monnaies  di'cimales  genevoises  les 
espèces  suivantes  : 

Les  bat/,  de  Suisse  non  lieniois 2  '; ,  ceiiliines. 

Les  demi-batz  de  Suisse  non  bciiiois I                » 

Les  anciennes  pièces  françaises  qui  avaient  cnurs  [loui-  i()  petits  sols.  .  I  :i  '/,           » 

Les  anciennes  pièces  françaises  qui  avaient  couis  pour  1 2  petits  sols  (111.).  8                » 

'  IL  <;.  179a,  vol.  299,  p.  1313.  —  ^  Ilegistre  des  publications  allicliées,  E.,  vol.  i. 

•  Hcgistre  des  publications  allicliées,  E.,  vol.  7.—  ♦  li.  C.  1793,  vol.  302,  p.  1094. 

^  Hegistre  des  [jublications  allirbéi's,  E.,  vol.  fi.  —  '■  Ihid. 

''  Kegistie  des  publications  allicliées.  E.,  vol.  7.—  ^  Ihid  —  ■'  H.  C.  171)4.  vol.  303,  p.  9l)-2. 

•59 


40  HISTOIRE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

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Les  tlivisions  à  l'oqiiipoleiil. 

Les  sols  de  Piémont I  » 

Les  pièces  plus  fortes  à  i'éipiipoleiit. 

Les  éciis  iH'ul's 1 00  » 

;2  janvier'  1705'.  — -  Le  Conseil  fixe  en  nioiniaies  décimales  genevoises,  et  à 
parlir  du  5  coniant,  la  valeur  des  espèces  snivanles  : 

Aiiriciilics  jiii'i'i's  (jciu'i'oisrs. 

L'éi'ii  (le  I  0  tï.  6  s Ni-  centimes. 

Les  pièces  de  vingt-et-iiii-sois I  i-          » 

Les  pièces  de  dix-sols-six-deniers 7          » 

Les  pièces  de  six-sois i-         » 

Les  pièces  de  trois-sois i 

Les  pièces  de  iiii-snl-six-deniers I 

Les  pièces  de  iin-sol ■/., 

Les  pièces  de  iieiif-deiiiers '/, 

Les  pièces  de  six-deniers '  \ 

lettres  i'Irdinirrcs  ni  iir. 

Les  pièces  de  iH  livres  de  France <S()  décimes. 

Les  pièces  de  24  livres  de  France Vit  » 

Les  pièces  de  'ii  livres  de  Berne NO  » 

Les  pièces  de  1  (1  livres  de  Herne 'i  (l 

Les  |iiéces  de  21  livi'es  de  l'icmnnt IS  >> 

Les  pièces  de  I  2  livres  de  l'ièmonl 


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Pièces  élrdnyèrcs  en  artjnd. 

Les  écus  de  6  livres  de  France 10  décimes. 

Les  petits  èciis  de  '.i  livres  de  France •") 


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Les  pièces  de  :{0  scils  d(;  France 

Les  pièces  de  1  •)  sols  de  Fiance 1  '/*  * 

Les  pièces  de  I  0  hatz  de  Berne 2  '/,  » 

Les  pièces  de  o  hatz  de  Berne I  '/»  *' 

'  l{egislre  des  |inl)lications  alliiliées.  E.,  vid.  7. 

40 


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ÉPOQUE   RÉVOLUTIONNAIRE   ET   FIN  DE   LA   RÉPUBLIQUE   1792-1798.  41 

Les  pièces  de  1 0  kreuzers  de  Berne 6  '/i  cent. 

Les  anciennes  pièces  de  France  qui  valaient  20  s.  de  Genève  .  .  13  '/,      » 

Les  anciennes  pièces  de  France  valant  la  moitié,  soit  10  s 6  '/,      *> 

Les  pièces  de  France  passant  ponr  12  s.  soit  I  11 8  » 

Les  piastres  d'Espagne 9  décimes. 

La  demi-piasli-e  d'Espagne 4  '/^    » 

Le  quart-de-piastre  d'Espagne 2  '/.    » 

L'écii  de  6  livres  du  Piémont 12         » 

Le  demi-écu  du  Piémont 6         » 

Les  pièces  de  30  s.  du  Piémont 3         » 

En  monnaies  de  bilton. 

Les  batz  de  Berne 2  '/,  t"<i"t- 

Les  demi-batz  de  Berne I  '/^  » 

Les  batz  non  bernois 2  '/^  » 

Les  demi-batz  non  bernois I  » 

2  janvier  1795'.  —  Décri  du  billon  de  Piémont. 

1er  juillet  1795  \  _  Décri  du  billon  étranger  à  la  Suisse  à  partir  du  15  juillet. 
Le  Conseil  taxe  les  monnaies  suivantes  : 

Les  batz  suisses 3  s.  6  den. 

Les  demi-batz  suisses Six-quarts. 

Les  kreuzers Troi.s-quarts. 

1er  mai  1798  '.  —  Mesures  relatives  au  paiement  des  créances  stipulées  en 
livres  courantes  ou  en  llorins  de  Genève,  en  vue  de  la  substitution  de  la  monnaie 
française  à  la  nôtre. 

8  mai  1798  \  —  Article  additionnel  au  précédent  extrait  expliquant  ce  que  l'on 
entend  par  haut  billon  et  bas  billon. 

'  r{.  C.  1795,  vol.  :{();;,  [1.  1087.  —  2  |{ogislrf  des  iHiblicalidns  allicliées,  D.,  vol.  K). 
'  Extrait  des  Registres  do  la  Commission  extraordinaire. 
*  Registre  des  publiLatioiis  affichées.  E.,  vol.  H. 


41 


DEUXIÈME  r>ARTIE 

(ICCLIl'ATION  FRANÇAISE  (1798-1813) 


CHAPITUE  I 

ÉTABLISSEMENT  D'UN  HOTEL  DES  MONNAIES  FRANÇAIS  A  GENÈVE' 

Dans  le  Iraité  qui  rciinissail  Genève  à  la  République  française,  un  des  para- 
graphes (le  l'arL  1:2  stipulai!  que  le  Directoire  exéculil'  eni|iloyerait  ses  bons 
offices  auprès  du  Corps  Législatif  pour  faire  placer  un  hôtel  des  Monnaies  dans 
la  Commune  de-Genève  \  Le  18  sepleudjre  de  la  même  année,  le  ministre  des 
finances  posait  à  l'administration  du  département  du  Léman  les  questions  sui- 
vantes :  «  Quelle  est  la  situation  de  l'hôtel  des  Monnaies  de  Genève?  t^es  machines 
et  les  ateliers  sont-ils  en  bon  élaf?  Suffirait-il  d'y  envoyer  des  coins  pour  mettre 
les  ateliers  en  activité?  Quels  sont  ceux  des  employés  qui  y  travaillent  qu'il  con- 
vient de  maintenir  ou  de  nommer  aux  places  créées  par  les  lois  françaises'?  » 

Nous  ne  connaissons  pas  la  réponse  que  fit  le  préfet  à  ces  questions  nuiltiples, 


'  Vous  avons  fuit  de  vaines  reolierclies.  soil  à  l'aris.  soit  à  Genève,  pour  retrouver  les  ai-cliives 
de  riiôlel  des  Monnaies  de  Genève  pendant  la  domination  française.  On  peut  supposer  iprelles 
étaient  conservées  au  ministère  des  Finances,  et  ipi'elles  ont  été  détruites  en  1871  lors  de  l'incendie 
de  ce  ministère.  La  majeure  partie  des  renseignements  ipie  nous  avons  pu  recueillir  sur  l'activité 
de  l'ateliei-  de  Genève  à  cette  é|i()(iuo.  nous  a  été  fournie  par  M.  L.  Sudre.  chef  des  bureaux  de 
l'administration  des  Monnaies  et  Médailles,  à  l'aris;  nous  lui  adressons  ici  nos  sincères  remercie- 
ments. Les  chiffres  fournis  par  M.  Sudre  proviennent  des  dossiei's  de  l'administration  des  monnaies. 
Us  ne  sont  pas  tirés  des  registres  de  faiirication  de  la  Monnaie  de  Genève  ciui  n'existent  plus,  mais 
ils  ont  été  pris  dans  des  relevés  faits  postéiieurement  par  les  soins  de  l'aduanistration. 

'  \\  II..  Il"  ry:m.  —  ■  ihul..  n"  5548. 

43 


44  HISTOIRE   MONÉTAIRE    1>E    GENÈVE. 

mais  on  pciil  sn[»i)oser  qu'elle  l'ut  de  nature  à  l'aiie  pressentir  au  ministre  les 
(lirficullés  qui  allaient  surgir. 

Le  traité  de  réunion  que  nous  avons  mentiomié  sti|)ulait,  article  5,  (jue  les 
biens  déclarés  communaux  apparliendraienl  vu  toute  proprii'-té  aux  Genevois  qui 
en  disposeraient  selon  leurs  convenances.  Une  Société  économique  avait  été'  créée 
dans  le  but  de  gérer  ces  biens,  parmi  lesquels  le  matériel  de  l'ancienne  Momuiie 
de  (lenève  se  li-ouvait  compris.  Dans  sa  séance  du  "21  mai  1799%  celte  Socit'lé 
lu!  nantie  d'une  lettre  émanant  du  ministre  des  Finances  par  laquelle  il  i(''claniail 
les  ustensiles  et  outils  de  l'ancienne  Monnaie  de  (jenève  qui  devaient,  disait-il, 
appartenir  au  gouvernement  rran(:ais.  Le  ministre  |)réten(lait  (|u'en  accordant  à 
Genève  un  hôtel  des  Monnaies,  il  avait  été  sous-enlendu  que  le  matériel  de 
l'ancien  atelier  était  réservé  jjour  le  même  usage.  Mais  la  Société  économique 
n'admit  [)as  celte  prétention,  et  malgré  une  nouvelle  missive  '  du  gouvernement 
Irauçais,  elle  refusa  de  livrer  le  matériel  demandé.  Restait  la  question  du  local. 

Le  bâtiment  du  bastion  de  Hollande  qui,  dans  les  derniers  temps  de  la  Répu- 
blique, avait  servi  d'atelier  monétaire,  se  trouvait  faire  partie  des  fortifications, 
et,  à  ce  titre,  il  n'appartenait  pas  aux  biens  communaux  régis  par  la  Société  éco- 
nomique. Le  ministre  de  la  guerre,  à  (jui  la  demande  en  avait  été  faite,  jugeant 
que  ce  bâtiment  pouvait  servir  à  la  défense  de  la  place,  avait  fait  des  difficultés 
pour  consentir  à  ce  qu'il  fut  distrait  de  sa  destiiuition  primitive.  Aussi  on  jeta  les 
yeux  sur  le  temple  de  la  Fusterie  que  la  Société  économique  refusa  de  vendre  '  ; 
par  deux  fois  le  ministre  des  Finances  revint  à  la  charge  pour  la  cession  de  ce 
temple,  la  Société  demeura  inébranlable.  Pendant  ce  temps,  la  municipalité  de 
Carouge  oflrait  un  local  convenable  '  et  l'on  allait  se  trouver  contraint,  ou  d'accepter 
cette  offre,  ou  de  construire  à  grands  frais  un  bâtiment  spécial  à  Genève,  lorsque 
le  ministre  dt;  la  guerre,  Lazare  (>arnol,  se  trouvant  de  passage  dans  celle  ville, 
consentit  enfin  à  céder  le  pavillon  de  l'Unité  du  bastion  de  Hollande'.  La  nature 
du  bâtiment  nécessitait  du  reste  des  réparations  et  des  agrandissements,  si  bien 


Vuy.  ci-ilessiis,  p.  48.  —  '  H.  S.  E.  vol.  1.  p.  <;0t.  -  -  ■'  IhiiL.  p.  (IH. 

K.  S.  E.,  vol.  1.  p.  701.—  ^  Ibid..  p.  827  et  882.  —  ■*  Ihid..  p.  743.  —   '  Ibid.,  vol.  tL  p.  :{. 

C.  M.,  vol.  \,  2""'  partie,  p.  224  et  suivantes. 

44 


OCCUPATION   FRANÇAISE    171)8-1813.  45 

que  ce  n'est  guère  que  dans  le  courant  de  1803  que  les  locaux  furent  complète- 
ment achevés.  Mais  dès  le  23  juillet  1800',  la  fabrication  avait  commencé. 

M.  Schmidtmeyer  '  fut  nommé  commissaire  du  gouvernement  français  pour  la 
Monnaie  de  Genève;  D'Aibigny  ancien  premiei- commis  et  caissier  de  la  Monnaie 
de  Paris,  fut  nonniié  directeur  de  celle  de  Genève  le  23  février  1799'.  Il  signait 
ses  monnaies  d'un  lion  passant.  Êlienne-Âugusliii  l'ioidevaux.  ancien  manufactu- 
rier d'armes  à  Genève,  lui  succéda  le  5  juillet  1804  '  ;  sa  signature  était  un  poisson. 
Paul  Binel  fut  nommé  caissier  de  la  Monnaie  de  Genève  le  7  février  1800  \ 

L'atelier  monétaire  de  Genève  avait  comme  différent  la  lettre  G.  On  observe 
encore  sur  les  monnaies  françaises  de  cet  atelier  la  signalui'e  d'Augustin  Du  pré, 
graveur  général,  consistant  en  une  petite  figure  debout  et  tirant  de  l'arc,  et  celle 
de  Pierre-Joseph  Tiolier,  successeur  de  Dupré,  qui  sigiuiit  avec  les  lettres  Tr. 
Augustin  Dupré  fut  graveur  général  de  1795  à  1803%  et  Pierre-Joseph  Tiolier 
de  1803  à  1816'. 

L'ateher  de  Genève  fut  fermé  par  arrêté  du  13  février  1805".  Le  7  juin  1811  , 
le  matériel  de  cet  atelier  fut  déiruil. 


CHAPITRE  11 

ACTIVITÉ  DE  L'ATELIER 

Le  gouvernement  français  a  fait  frapper  à  Genève,  de  1800  à  1805,  des  mon- 
naies de  cuivre  et  d'argent. 

'  C.  M.,  vol.  1,  S"""  partie,  p.  224.  —  '  //)/(/..  |i.  289.  —  =  Archives  nationales  de  France.  A.  V. 
m*  189,  n"  129.  Registre  des  Délibénitioiis,  division  des  Finances,  n"  9.  —  *  Ibid..  A.  F.  IV,  I3I. 
dossier  761,  n°  25.  —  =■  Ibid..  A.  F.  IV,  7,  dossier  29. 

*-'  Cf.  L.  Sudre,  Releré  des  Différents  des  iinweurs  (lénéi'aux  et  direcleiirs  des  momiaie^  de  France, 
dans  l'Annuaire  de  la  Société  française  de  nnmismatique  et  d'archéologie,  vol.  IV.  1873-1876,  p.  158. 

'  Archives  nationales  de  France,  A.  F.  IV,  153.  dossier  921.  —  ■'  P.  II.  n°  5688. 

45 


4()  11I8T()I1;K    MdNÉTAlJfK    DK    CKNKVK. 

1.  Monnaies  de  cuivre. 

Ces  monnaies  sont  des  pièces  de  un-décinie  et  de  cinq-centimes.  Elles  présen- 
tent au  droit  la  légende  KEPIIBLIQUE  FRANÇAISE  avec  le  busle  de  la  Ré|.n- 
blique  à  gauche.  Au  reveis  UN  DECIME  L'AN  8  ou  L'AN  9,  ou  CINQ 
CENTIMES.  L'AN  8  ou  L'AN  9.  La  lettre  G  figure  au  bas  du  revers.  Les 
décimes  devaient  peser  20gTm.  de  cuivre;  les  cinq-centimes  lOgrm.  de  cuivre. 

La  fabrication  commença  le  !23  juillet  1800  et  se  termina  dans  le  courant  de 
1802.  Elle  comprit  1,000,384  p.'  de  un-décime  et  2,004,75:2  p.  de  cinq-centimes, 
soit  en  tout  une  somme  de  fr.  200.276. 

2.  Monnaies  d'argenl. 

On  connaît  des  monnaies  d'argenl  frappées  à  Genève  par  la  Répuliliipie  fran- 
çaise, par  le  Consulat  et  par  l'Empire. 

A.  MO.N.NAIRS  DE  L\  l'.Kl'UliLIHl'K 

Ces  monnaies  sont  des  pièces  de  cin({  francs  de  l'an  9,  dont  le  type  est  uniforme. 
Au  droit  REPUBLIQUE  FRANÇAISE;  en  exergue  G  et  dans  le  champ  5  FRANCS 
L'AN  9.  Au  revers  UNION  ET  FORCE  et  dans  le  champ  Hercule  unissant  la 
Liberté  et  l'Égalité. 

Les  pièces  de  cinc]  fiancs  de  la  Rt'puiilitpie  devaient  étie  à  9  dixièmes  de  fin, 
au  remède  de  '/,„„„;  à  la  taille  de  25grm.  par  pièce,  avec  un  remède  de  0'""',I25 
par  pièce  .  Il  en  fut  fait  I  I,i32,  soit  pour  une  sonmie  de  fr.  57,160. 


•  Les  cliillVes  indiqués  dans  ce  cliapilre  représenlanl   la  niali(''ie  mise  en  h'umc  |iar  l'alelier 
français  établi  à  Genève,  sont  tous  tirés  des  dossiers  de  l'administration  des  monnaies  de  France. 
■  llemiin.  Ilislniir  iiiiniisinuliiiiic  df  la  Hrriilitliiin  friinniisr.  Paris.  I8i<).  iri-i".  |i.  '.'>\\K 


46 


OCCUPATION   FRANÇAISK    17'J8-1813. 


B.  MONNAIES  DU  CONSUI.AT  KT  DE  LEMPIKE 


Ces  deux  gouvernenienls  ont  frai>pé  à  Genève  des  cinq-francs,  des  deux-francs, 
des  francs  et  des  demi-francs.  Ces  diverses  monnaies  présentent  an  droit 
REPUBLIQUr.  lRx\NÇÂISE,  en  exergue  \o  millésime  et  la  lettre  (i;  au  revers 
BONAPARTE  PREMIER  CONSUL  ou  NAPOLEON  EMPEREUR  avec  le  buste 
à  droite. 

Le  titre  de  ces  monnaies  était  de  '/,„  avec  un  remède  uniforme  de  7,n„„-  Le 
poids  des  cinq-francs  était  de  25  grm.,  remède  0'''™-,075;  celui  des  deux-francs 
de  10  grm.,  remède  0^"",125;  celui  des  francs  de  5  grm.,  remède  0^"",125;  celui 
des  demi-francs  de  2«""-,5,  remède  0^™  ,175  '. 

Il  a  été  fait  20,279  pièces  de  cinq-francs;  15,736  p.  de  deux-francs;  30,832  p. 
de  un-franc  et  8,588  p.  de  demi-franc,  soi!  poin-  une  somme  totale  de  fr.  167,993. 

'  IJnnneville,  ÏVvu/c'  dis  nionnn.irs  d'ur  ri  d'anjcnl,  l'ui-is,  KS(K),  iii-l",  \\.  18. 


47 


48 


HISTOIRE   MONl'.TAIRE    DE    GENEVE. 


TABLEAUX  DES  ÉMISSIONS 


DE  L  ATEIJER   MONETAIRE  DE  GENÈVE 


riE  1798  A  1813 


TUrc-s. 

Remèdes.           Poids  par  pièce*.           Remèdes. 

i 

Époques.         1 

Valears. 

1.  MONNAIES  DE  CUIVRE 

Dccimes. 

(aiivre 

1 1      20  anii.      1 

1  dSOl)  a  1802  1 

I00.0:i8  tV.  'lO  r. 

Cinq-centime.t. 

(',iii\  ri' 

1 1       10  .i;nii.       1   

1   18  Hl   ;i    18112  j 

ENT 

10(1. 2:t7  IV.  (iO  c.  ! 

-  1 

2.  MONNAIES  D'ARG 

A.  MONNAIES  DK  L.\  lîÉPUBLIQUE 

Cinq- francs. 

""/looa  .... 

1        '/.ooo        1      âSgnii.      1   Ogrm.  ll>5 

i    1800—1801    1 

.■i/.ioo  IV. 

H.  .MONNAIES  DU  CONSULAT  ET 

DE  L'EMPIRE 

Cinq-francs. 

"«/... 00.... 

1         '/looo        1      2.")  frriii.      1    0  grni.  07.") 
Deux-francs. 

1  I80:}— ISO.j  1 

101,. 'tOo  fi-. 

'""/lOOO.... 

1         '/looo        1      10  Knii.      1    0  irrin.  125 
Francs. 

1    I80;!- 180(1   1 

;îI.'i.72  fi-. 

•"o/iooo  .... 

1         ^'looo         1       o  !,'rin.        1   0  gnii.  12."> 
Demi-francs. 

1  18(12—18(1:;  1 

:îo.8:!2  IV. 

""/.ooo.     .. 

1        ''/looo        1     2  grill.  .")     1   0  grill.  17."i 

i8o:t  -i80't 

t.20'1  Ir. 

48 


TROISIÈME  PARTIE 

RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  L'ATELIER 

(1813-1848) 


CIIAPITUE  I 

SYSTÈMES  MONÉTAIRES 

Le  31  décembre  1813,  Genève  détachée  de  la  France  était  rendue  à  elle-même, 
et,  le  12  septembre  1814,  elle  entrait  avec  Neuchàtel  et  le  Vallais  dans  la  Confé- 
dération des  22  Cantons  que  devait  régir  le  pacte  de  1815. 

En  consacrant  la  souveraineté  des  Cantons,  le  pacte  laissait  à  chacun  d'eux  le 
droit  de  battre  monnaie,  si  bien  que  Genève  se  trouvait  au  point  de  vue  monétaire 
et  vis-à-vis  de  la  Suisse  dans  une  situation  assez  semblable  à  celle  qu'elle  occupait 
avant  son  annexion  à  la  France.  Deux  systèmes  monétaires  s'offraient  à  elle.  Le 
premier,  le  plus  ancien,  celui  qu'en  définitive  la  population  n'avait  jamais  aban- 
donné', était  le  florin  et  la  livre  courante.  Le  second,  était  le  système  décima 
français.  Entre  ces  deux  voies,  l'Iiésitalion  ne  pouvait  cire  longue,  la  restauration 
de  l'ancienne  République  entraînait  forcément  le  retour  aux  anciennes  dénomi- 
nations et  aux  anciennes  monnaies. 

Le  21  mars  18M)\  une  loi  établit  la  valeur  précise  de  la  livre  courante  et  le 

'  On  pciil  donner  île  ce  lïiil.  une  preuve  ollieielle.  ['w  onli'e  du  joui'  donné  à  Lu>rnicli,  le  -27  décembre 
1813.  p;ir  le  muréchal  prince  de  Scliwar/.enlierg,  élMliiissait  en  francs  la  valeur  des  espèces  irAiilri- 
clie  et  (le  Prusse.  Le  20  janvier  ISKi,  li>  maire  de  Cenéve  airètail.  de  donner  connaissance  de  ce  larit' 
an  public,  par  la  voie  de  l'impiessioii,  el,  d'y  ajoulrr  la  valmir  en  llorins,  monnaie  de  celle  ville. 
{Retihstir  (li's  {luliliciilioiis.  ISDMSKk  L.  \r  -Mi.  Exirail  des  Uegislres  de  la  Mairie  de  Genève  du 
20  janvier  181 1.) 

^   R.  D.  L.  t.  11.  p.  115. 

TOME    H.  49  7 


50  fTISPniEK    MOXKTAIRK    DK    flKXKVK. 

16  avril'  de  la  mémo  amii'O  une  seconde  loi  donna  pouvoir  au  Conseil  d'Étal  de 
battre  des  monnaies  de  liillou.  c'est-à-dire  des  six-deniers,  d>'s  sous  et  des  sons 
six-deniers '. 

Cependant  un  des  premiers  soins  de  la  Diète,  |)ouvoir  législatif  de  la  nouvelle 
Contedération,  avait  été  de  s'occuper  de  la  question  des  monnaies.  11  devenait 
indispensable  d'établir  en  Suisse  un  pied  monétaire  unique.  Les  auteurs  du  pacte 
de  1815  avaient  t'-viti'  de  toucher  à  celle  délicate  question,  convaincus  sans  doute 
qu'elle  ne  pouvait  être  résolue  d'un  jour  à  l'autre,  mais  que  le  temps  et  la  bonne 
volonté  des  Étals  alliés  en  viendraient  à  bout.  Le  problème  alors  à  l'étude  pouvait 
s'énoncer  ainsi  :  les  États  suisses  font  usage  de  monnaies  fort  diverses,  parfois  sans 
aucun  rapport  entre  elles.  En  laissant  à  chaque  État  le  pouvoir  de  battre  monnaie 
pourra-t-on  amener  tous  les  États  à  convenir  d'une  moimaie  uniforme?  Lu  essai 
de  ce  genre  fait  au  \VI'"^  siècle  entre  quelques  États  de  la  Suisse  et  Genève  avait 
échoué;  pouvait-il  ri'ussir  au  \[\me  siècle,  alors  que  le  nombre  des  intéressés 
était  plus  considérable  et  plus  nombreuses  aussi  les  diverses  sortes  de  monnaies? 
La  souveraineté  cantonale  eu  matière  monétaire  était  incompatible  avec  les  sacri- 
fices que  l'établissement  d'une  momuiie  uniforme  devait  imposer  aux  Cantons,  et 
pendant  trente  aimées  on  allait  assister  dans  les  Diètes  suisses  à  des  efforts  aussi 
louables  que  stériles  pour  atteindre  ce  l)ut  irié-alisable. 

Nous  avons  dit  que  CJenève  rétablissait  son  système  monétaire  duodécimal  au 
commencement  de  18H)  et.  précisément  alois,  la  Diète  suisse  cherchait  à  jeter  les 
bases  d'un  concordai  mon('taire  entre  les  Cantons.  Les  di'putés  genevois  à  la  Diète 
n'ayant  pas  d'instructions  dclinitives  à  cet  égard  avaient  pris  h\  [irojet  de  concordai 
ad  rafificandum,  et  le  27  se|»tendue  181 H  ',  le  Directoire  fédéral  invitait  le  Couver- 
nemenl  de  Genève  à  se  faire  représenler  à  une  conférence  où  les  bases  du  concor- 
dai seraient  développées  el  arrêtées.  Le  Conseil  d'Etat,  après  avoir  demandé  un 
préavis  à  la  Chambre  des  Comptes,  ré[)oudil  au  Directoire,  le  i5  novembre  ',  que 

■  lî.  I).  I..  I.  III.  |i.  nv. 

*  A  [y.niw  lie  hi  Itesliiiiialinn  gciievoi.*!-.  ou  ne  trouve  plu^  dans  le  langage  olUeiel  !e.<  expres-sions 
(Je  (leux-(|iiarts,  tiois-quarls.  .-;i\-i[uai'U.  mai.-;  la  |Pu|piiialioii  le.<  con.sefva  lanl  i|iii>  iliiièrenl  ces 
monnaies.  Les  termes  de  sols,  sols-six-deniers  mil  lait  |ilare  à  eeiiv  de  sous,  sous-si\-deniers,  qui 
ne  llgnient  ceiienilanl  pas  siii-  les  monnaies. 

^   l'i.  il.   ISIG.  p.  :,iO.  —  '    Ihiil.  p.  (JlC. 

50 


RESTAURATION  DE  T,A  nKI'ri:iJ',»T'F,  ET  DERNIERS  TEMrs  DK  I.ATKT.IER  1813-1848.     51 

le  système  monétaire  genevois  étant  étranger  à  celni  des  autres  Cantons,  on  ne 
voyait  pas  que  l'avis  fie  l'État  de  Genève  dans  cette  aiîaire  lût  d'aucune  utilité, 
mais  que,  dans  le  cas  où  les  cantons  viendraient  à  adopter  un  système  uniforme, 
le  Conseil  s'empresserait  de  proposer  au  Conseil  souverain  de  s'y  ranger. 

Cette  réponse  était  parlaitemeiit  correcte;  venu  le  dernier  dans  la  Confédération, 
l'Etat  de  Genève  ne  pouvait  avoir  la  prétention  d'imposer  son  système  monétaire 
aux  autres  cantons,  niais  tant  que  ceux-là  ne  se  seraient  pas  préalablement  mis 
d'accord  pour  le  [)i('(l  uniforme  à  adopter,  Genève  n'avait  aucmi  motif  de  renon- 
cer à  un  système  qui  lui  convenait. 

Malheureusement  l'accord  des  Canluns  était  chose  impossible  en  celte  matière  cl 
déjà  l'on  pouvait  pn-voir  que  tant  que  la  régale  des  monnaies  ne  serait  pas  con- 
centrée entre  les  mains  de  la  Confédération  loules  les  tentatives  de  concordats 
resteraient  illusoires. 

Notre  intention  n'esl  pas  de  retracer  l'histoire  monétaire  de  la  Suisse  jusqu'à 
la  Constitution  de  1848,  Genève  n'y  ayant  pris  qu'une  |)art  indirecte,  mais  il  nous 
reste  à  faire  connaître  comment  cet  État  modifia  le  système  de  ses  monnaies,  en 
1838,  et  lui  substitua  le  système  métrique  décimal  qui,  dix  années  plus  tard  devait 
devenir  celui  de  la  Suisse. 

Bien  que  le  tlorin  et  la  livre  courante  fussent  plus  populaires  à  Genève  que 
toutes  les  autres  monnaies,  il  est  certain  que,  même  au  moment  de  la  Restauration 
genevoise,  bien  des  personnes,  surtout  parmi  les  banquiers,  auraient  préféré  le 
franc  au  florin;  mais,  comme  nous  l'avons  dil,  on  ne  pensait  à  ce  momenl-là  qu'à 
écarter  tout  ce  qui  |)ouvail  rajqjeler  une  é|>oque  malheureuse  et  l'ancien  système 
fut  rétabli.  Cependant  les  inconvénients  qu'il  pn'sentait  pour  le  commerce  étaient 
évidents,  et  si,  dans  les  siècles  précédents,  on  les  avaient  tolérés,  c'est  qu'on  n'avait 
pas  comme  alors  sous  les  yeux  l'exemple  du  système  décimal  avantageusement 
pratiqué  par  la  France,  le  royaume  Sarde  et  les  Ètals-L'nis  d'Amérique. 

Vers  la  tin  de  1827',  le  Conseil  d'État,  guidé  par  l'opinion  publique,  et  prin- 
cipalement, croyons-nous,  par  la  majorité  des  banquiers  de  la  ville,  demanda  à  la 
Chambre  des  Comptes  de  préaviser  siu'  les  avantages  ou  les  inconvénients  qu'il  y 

'    U.  C.  C.  vol.  13;  |i.  \M. 

51 


52  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

auiiiit  à  relircr  l'ancien  numéraire  «enevois  et  à  niodilicr  le  système  moiiélaire. 
Le  13  novembre  1827',  la  (Ihambre  donna  le  pri-avis  demande''.  Suivant  elle,  il 
étail  cxlrèmemenl  nécessaire  de  cliani>er  un  système  monétaire  aussi  vicieux  (|ue 
celui  de  Genève,  auquel  on  pouvait  avantai;eusemenl  substituer  le  système  décimal 
l'ranfj'ais,  en  conservant  le  mol  de  livre  courant(^ 

En  revanche,  la  Cbambi'e  voyait  des  ristjues  sérieux  à  retirer  brusquement 
l'ancien  numéraire  i>enevois.  L'alVaire  en  resta  là.  l/l'Jal  ne  voulait  pas  aiiir  à  la 
légère.  L'adoption  d'un  nouveau  système  monétaire  entraînait  en  ellèt  le  retrait  de 
l'ancieu  uunK'raiie  et  devait  constituer  plutôt,  croyons-nous,  une  dépense  (ju'un 
danger,  mais  le  danger  pouvait  venir  de  ce  (pi'an  point  de  vue  nmnc'taire,  (ienève 
n'f'lait  plus  complètement  isolée.  Si  après  avoir  modifie''  son  système  mone'-taire,  il 
airivait  que  les  ('antons  se  missent  d'accord  pour  adopter  un  pied  uni(|n('  qui  ne 
lïil  pas  celui  de  Genève,  celle  ville  se  trouverait  alors  condanmé'e  à  nu  nouveau 
cbangenienl  el  à  de  nouveaux  Frais.  Or.  en  1825,  se|)l  Cantons  s'étaient  déjà  mis 
d'accord  et  avaient  signé  un  concordat  par  leepiel  le  franc  suisse  renfermerait 
désormais  6gr.  665  d'argent  fin.  A  la  vérité  ce  concordat  ne  satisfaisait  personne 
el  n'f'tait  (ju'un  pis  aller.  Les  États  qui  l'avaitMil  signé  souhaitaient  mieux  el, 
principalement  dans  la  Suisse  occidentale,  on  se  montrait  favorable  au  système 
décimal  français.  L  Ktat  de  Genève  d(''sireux  d(!  renoncer  à  un  système  désormais 
condamui',  devait  donc  agir  avec  prudence  pour  ne  [tas  a\i  dernier  moment  se 
trouver  isolé. 

Cependant  les  rh-gociants  de  la  ville,  impatients  de  voir  se  ré'aliser  un  change- 
menl  qui,  aux  yeux  de  plusieurs,  ne  pouvait  présenter  que  des  avantages,  formè- 
rent une  association  pour  substituer  le  l"""^  janvier  183()  le  franc  à  la  livre  courante 
dans  toutc^s  leurs  transactions,  en  changeant  la  cote  des  changes  qui  s(!  trouvait 
alors  en  ra[)port  avec  l'argent  courant.  Le  Conseil  d'État  fut  nanti  de  celle  associa- 
tion par  une  lettie  de  M.  de  Candolle-Rarahan  '  (jui  prévoyait  de  fr(''(]uentes 
discussions  entre  les  négociants  (}ui  seraient  pour  le  changemeiil  el  ceux  (|ui 
seraient  partisans  du  staln   (juo.  Aussi  M.  d(!  Candolle  pensait-il  (lunn    pareil 


*  H.  C.  C.  vol.  13,  p.  131. 
'  I^.  C.  1835,  vol.  %"'".  p.  .")32. 


52 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  I.'aTELIER   1813-1848.     53 

changemcnl  ne  pouvait  èlic  admis  (|uo  [(''galoinonl.  Le  (lonscil  d'f^lal  s'adressa  à 
'a  (^liainbie  de  Coiiiinerce  et  voiri  le  préavis  (pi'il  en  reeut  :  «  La  Cliaudire  estime 
qu'attendu  que  cette  association  est  le  résultai  d'uni;  convention  particulière,  ([ue 
ceux  qui  l'ont  signée  l'ont  lait  à  raison  de  convenances  réciproques  et  sans  préten- 
die  contraindre  personne,  estime  que  le  Gouverncmeul  ne  doit  pas  s'en  occuper, 
d'autant  plus  ([UC  s'il  en  résultait  des  inconvénients,  ils  retombeiaient  sur  ceux 
qui  ont  adhéré  à  ladite  convention  et  non  sur  le  public.  En  revanche  la  Chambre 
admet  unanimement  le  v(eu  de  voir  le  système  inonélaii'e  décimal  adopté  légale- 
ment dans  le  canlon  de  (leuèvi;,  et,  ayant  (Hé  iniormée,  d'après  le  rapport  de  uoUr 
députation  à  la  Diète,  que  plusieni'S  cantons,  entre  autres  ceux  de  Berne,  Vand, 
Neuchâtel  et  Fribourg,  seraient  favorables  à  cette  introduction,  elle  prie  le  Conseil 
d'État  d'écrire  au  canton  de  Rerne  pour  lui  demander  de  vouloir  bien  s'occuper 
de  cet  objet,  en  le  prévenant  que  nous  serions  disposés  à  adhérer  à  un  concordat 
reposant  sur  cette  base  s'il  était  |)roposé'.  » 

Le  Conseil  arrêta  d'écrire  à  l'État  de  Berne  dans  le  sens  indiqué  par  la  Chambre 
de  Commerce". 

Mais  à  cette  époque,  on  avait  compris,  à  Genève,  que  l'unification  des  monnaies 
tentée  par  des  États  souverains  en  matière  moui'taire  ('tait  impossible,  et,  tandis 
que  la  Diète  poursuivait  un  débat  stérile,  le  Conseil  d'État  genevois  désormais 
certain  de  ne  pas  rester  isolé,  cédait  enfin  au  mouvement  croissant  de  l'opinion 
publique  qui  réclamait  le  système  monétaire  décimal.  Dans  la  séance  du  2G  novem- 
bre 1836',  la  Cbaudjre  des  Comptes,  siu'  la  proposition  de  M.  Prévost-Martin, 
arrêta  de  proposer  au  Conseil  d'État  l'étude  d'un  projet  de  loi  (jui  aurait  pour  but  : 
1«  l'adoption  dans  le  canton  de  Cenève  du  système  métrique  décimal  pour  les 
monnaies,  dont  la  base  serait  le  i'rauc  de  France  de  4  'I,  gr.  d'argent  fin;  2°  le 
retrait  successif  de  l'ancien  billon  gcn(^vois.  Le  13  janvier  1837'.  le  Conseil  d'État 
chargeait  la  Chambre  des  Comptes  de  pré|iarer  un  projet  de  loi  conforme  à  son 
préavis.  L'année  1837  fut  employée  à  préparer  et  à  amender  ce  projet  de  loi  qui 
après  les  débats  du  ('onseil  Uepr('senlatif  reçut  enfin  la  fornu'  suivante  : 

'-■'  n.  C.  1835,  vol.  i.  \>.  (Ml. 
■'  R.  C.  C.  1836,  vol.  22,  p.  425. 
*  R.  C.  1837.  vol.  1".  p.  70. 

53 


54  fflSTOIKE    MOXÉTAIKE    DE    GEXÈYE. 

Loi  sur  l'iiiliiiiliiilidii  du  siisiniir  iiioiirhtlri'  nirlri(jm'  ilrriiiKil.  dit  7  fririrr  /s.ïS. 

Skction    I'k  lm  I  i  li  K. 
Dispositions  géuéralcs. 

Alt.  I".  A  ilalcr  ilii  itrciiiief  janvier  183!).  li'  syslriiii'  iiiclri(|ii(' ileclnial  sera  la  Itase  du 
svsléinc  monétaire  léifai  ilii  Canton. 

\rl.  2.  (;inq  grammes  d'argent,  an  titre  de  niMifilixiènies  de  lin.  i(in>liliieiil  riinilé  innnélaire 
iliii  porlera  le  nom  de  hmic  de  Genèrf. 

l.c  Irane  de  Genève  se  divise  en  cent  cenlinies. 

Art.  ;i.  Dès  le  premier  janvier  1X.39,  les  comptes  de  l'Etal  et  iciix  de>  \ilministraliiiii> 
imhliqnes  devront  être  tenus  en  l'rancs  de  Cienève.  Dès  la  même  époque,  les  actes  sonmis  à 
l'enregistrement  devront  être  stipnles  en  l'rancs  de  Cienève  on  contenir  la  réduction  en  celte 
monnaie. 

Art.  4.  Les  tarifs  actuels  relatifs  à  la  perception  des  droits  reslei'ont  en  vigueur  jusqu'à 
leur  conversion  en  monnaie  nouvelle  par  des  dispositions  législatives. 

Section   II. 
Fabrication  de  la  uouvelle  monnaie  et  autres  dispositions  y  relatives. 

Art.  o.  Il  sera  fabriqué  : 

1".  Des  écus  de  cinq-francs  de  Genève,  au  |)oids  de  vingt-cinq  grammes  et  au  litre  de  neuf 
cents  millièmes  d'argent  tin. 

Ces  écus  devront  porter  rimiii'ation  de  la  valeur  légale  du  litre  et  du  poids,  et  les  armes  de 
la  République. 

2".  Des  pièces  d'argentan  litre  de  900  millièmes  de  lin.  d'un-franc  et  de  demi-franc. 

3".  Des  pièt'es  de  vingt-cinq-centimes  et  au-dessous,  en  liilloii  il'ailiage  et  eu  cuivre. 

Art.  (j.  I.a  tolérance  du  titre  sera  pour  la  monnaie  d'argent  de  trois  millièmes  en  dehors  et 
autant  en  dedans. 

Art.  7.  La  tolérance  du  jioidssera  comme  suit  : 

Pour  les  pièces  de  cin(j-l'rancs,  de  Irois  millièmes  en  dehors  el  autant  en  dedans. 

l'our  les  pièces  d'nn-franc.  de  vinti  millièmes  en  dehors  el  autant  en  dedans. 

i'nui  les  pièces  de  demi-lranc.  de  acpl  millièmes  eu  dehors  et  autant  en  dedans. 

Art.  8.  Le  mode  de  faltricalion,  le  type  et  le  nionlaul  de  chaipie  frappe  de  jnèces  d'urijeiit. 
seront  ultériemement  déterminés  par  la  loi. 

Art.  9.  La  loi  déterminera  pareillement  le  n)ode  de  l'ahrication,  le  type,  la  quotité  d'alliage, 
la  tolérance  de  poids  et  le  montant  de  chaque  frappe  de  billon  ou  de  ruiire. 

Art.    10.  Le  Conseil  d'Étal  est  autorisé  à  doimer,  dans  les  limites  du  principe  établi  par 

54 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPriiT.IQrE  ET  DERXIEIÎS    l'KMl'S  DE  L'aTELIER    1S13-184S.     55 

l'article  2,  cours  légal  aux  iiinnnaies  d'argent  étrangères  frappées  sur  les  bases  du  système 
niétrii|ue  décimal,  en  indiquant  lein-  titre,  leur  poids  et  la  tolérance  légale  de  la  l'rap|)e\ 

Art.  1 1 .  Tonte  autre  monnaie  étrangère,  ainsi  que  les  espèces  d'or,  ne  pourront  être  tarifées 
qu'en  vertu  d'une  loi. 

Art.  12.  Ne  pournmt  être  livrés  en  paiement  : 

a)  Les  pièces  d'argent  d'un-lraur  et  d(^  demi-franc  (pic  dans  une  proportion  qui  n'excédera 
pas  cinq  pour  cent. 

h)  Le  nouveau  Ijillon  tl'alliagi'  cjne  pour  l'onqiifter  les  fiactionsde  l'écn  dt;  cinq-francs. 

c)  La  nouvelle  monnaie  de  cuivri'  qm^  pour  com|(léler  les  fractions  d'un-franc  de  Genève. 

Skctiii.n   in. 
Dispositions  relatives  à  l'ancienne  monnaie. 

Art.  13.  Toutes  les  vaiiîurs  stipulées  en  ancienne  UKinnaie  de  (icnévr  aiilérienrement  au 
premier  janvier  1839,  senmt  ninverlies  en  francs  de  Genève  comme  suit  : 

a)  Celles  en  florins,  <i  raison  de  deux  lloriiis  deux  sous  |iom'  nn-fiaiie  de  Genève. 

b)  Celles  en  argent  courant  à  raison  de  trois  livres  un  sou  n(iul'  deniers  pour  cinq-francs  de 
Genève. 

Art.  14.  Les  écus  de  12  11.  9  sous,  de  lU  tlorins  (»  sous,  et  de  G  llorins  i  sons  (i  deniers, 
ainsi  que  les  pièces  d'ancien  billon  frappées  au  coin  de  la  République,  continueront  à  avoir 
cours  légal  à  raison  de  deux  llorins  tieux  sous  juiur  un-franc  de  Genève. 

Art.  1  5.  La  dispositi(tn  de  la  loi  du  21  mars  18  16,  qui  autorise  à  donner  dans  les  |)aiemonts 
cinq  pour  cent  de  haut  billon  et  deux  pour  cent  de  lias  billon  est  maintenue. 

Cette  quotité  ne  se  cumulera  |ioint  avec  celle  qui  est  mentionnée  en  l'article  12. 

Art.  16.  Cliaciuie  année,  à  comencer  dès  1S38,  le  budget  poi'tera  une  somme  destinée  à 
retirer  l'ancienne  momiaie  jus(pi'à  sa  siqipression  totale. 

Art.  17.  Dans  la  session  de  déiemhre  hs'iO,  au  plus  laiil,  b^Ionseil  d'État  groposera  une 
loi  pour  faciliter  lit  compléter  le  l'etrail  de  raneienne  mniinaie  et  lixer  l'éiioque  de  sa  dénid- 
nétisation. 

CI.ACSK     \Hlioi.\TOIIlK. 

Art.  18.  Au   1"' janvier  1839,  la  lui  du  21  mais  I81(i  ci^sseia  d'être  en  vigueur. 

i'i'rlifié  ronforme, 
Dk  Roches,  Serrétaire  d'Etal'. 

'  Un  arrêté  du  t(i  novemhie  1h:j8.  a  donné  ((iiirs  légal  aux  niuniiaies  d'argent  ci-après  : 

Écu  de  cinq-franc,  et  pièces  de  deiix-fraiiis.  d'tin-rranc  et  de  cinquante-centimes  de  France. 

Kcii  de  cinq-livres  neuves,  et  pièces  d'inie-ijvre  cl  il(>  deux-livres  neuves  et  de  cinqiianle-centi- 
mes  de  Piémont. 

Celles  des  pièces  ci-dessus  qui  sont  iidérieuies  à  l'écii  de  iiM(i-IVains  ne  iieuiriMil  èire  données  en 
paiement  (pie  dans  inu^  proportion  'pii  n'excédera  pas  riiii|  |iiiiii'  cenl. 

'  P..  D.  L.  1838,  I.  WiV,  p.  34. 

55 


5(1  mSTOIKE  MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Pendant  que  celle  loi  ('-lail  éludiée  dans  les  Conseils  de  Genève,  la  queslion 
nionélaire  suisse  avait  l'ail  un  pas  en  avant. 

Le  ^1  août  1837,  la  Commission  fédérale  des  monnaies  assemblée  à  Lucerne, 
avait  élaboré  deux  projets  de  concordai  qui  furenl  envoyés  aux  Gaulons  le  14  oclo- 
bre  suivant;  puis  le  13  janvier  1838'  une  circulaire  du  Directoire  fédéral  invilail 
les  États  à  se  faire  représenter  le  mois  suivant  à  une  conférence  qui  aurait  lieu 
à  Lucerne  pour  la  discussion  et  l'adoption  de  l'un  ou  l'autre  de  ces  projets.  L'État 
de  Genève  répondit  (jue  la  date  fixée  pour  celte  conférence  lui  semblait  bien 
rap|)rochée,  eu  égard  à  ce  que  la  question  monétaire  ne  paraissait  pas  suffisam- 
ment éludiée  dans  certains  cantons,  et  que  peut-être  valait-il  mieux  renvoyer  cette 
affaire  à  la  procbaine  Diète;  que  néanmoins,  le  canton  de  Genève  était  prêt  à  se 
faire  représenter  le  mois  prochain,  à  Lucerne,  si  la  conférence  était  décidée  par 
une  majorité  d'états.  En  outre,  le  Conseil  faisait  savoir  au  Directoire  qu'un  projet 
de  loi  pour  introduire  le  système  décimal  dans  le  caillou  de  Genève  ('tait  alors 
soumis  aux  délibérations  du  Conseil  Représentatif  . 

Ce  projet  de  loi,  lel  que  nous  l'avons  transcrit  l'ut  voté  le  7  février  1838',  et  le 
:28  mars  .  le  Conseil  d'Étal  chargeait  la  Cliancellerie  d'en  faire,  au  Directoire 
fédéral  et  à  tous  les  Cantons,  la  comnuinication  pure  et  simple. 

Celle  loi,  mise  à  exécution  le  l'i  janvier  1839,  ne  lui  pas  longtemps  ap|iliquée. 
Le  Coiistilulion  fédérale,  vol/'iî  par  le  peuple  en  1848,  remit  entre  les  mains  du 
Pouvoir  Central  la  n'-gale  des  monnaies  et,  le  7  mai  1850  ,  les  Chambres  adoptèrent 
pour  les  monnaies  suisses  le  système  décimal  fraisais,  tel  qu'il  avait  été  pratiipié 
à  Genève  dès  1839.  Bien  que  les  monnaies  décimales  fussent  en  harmonie  avec 
les  nouvelles  monnaies  fédérales,  elles  durent  être  retirées  de  même  que  toutes 
les  autres  monnaies  cantonales. 

C'est  ainsi  que  pritih'finitivemenl  lin,  pourtienève,  l'exercice  liuii  ilruii  piati(|ui'' 
(lès  l(ïs  premières  aimétîs  île  son  indépendance. 


•  l{.  C.  IS:is.  vdl.  !■■'.  |i.  *.lii. 
-  //'/(/.  1».  ii;-). 

^  Ihiil.  p.  H)i. 

'  Ihiil.  |).   17('). 

•  lî.  I>.  I..  is.'io,  \(il.  :iii.  |i.  m., 

56 


RESTAUEATION  DE  LA  RÉITBLIQUE  P:T  DERNIERS  TEMPS  DE  l'aTELIER  1818-1848.      57 


CHAPITRE   II 

PERSONNEL  DE  LA  MONNAIE 
1.  Commissaires. 

Pour  les  émissions  de  1817.  1819,  1825  el  1833,  la  Chambre  des  Comples,  par 
le  moyen  de  commissaires  tirés  de  son  sein  et  de  celui  du  Conseil  d'État,  surveilla 
la  fabrication,  accorda  ou  refusa  les  délivrances.  Mais  lors  de  l'introduction  du 
système  décimal  et  en  vertu  de  la  loi  du  18  juillet  1838',  il  fut  créé  une  charge 
de  commissaire  assez  semblable  à  celle  de  l'ancien  garde  de  Monnaie,  (^e  commis- 
saire, nommé  par  la  Chambre  des  Comptes  fut,  de  1838  à  1848,  M.  Abraham 
Girard,  vérilicaleur  des  poids  el  mesures.  Voici  le  cahier  des  charges  de  cet 
(imployé  tel  qu'il  fut  admis  pour  l'émission  de  1838  : 

Article  L  —  Le  commissaire  est  chargé  de  faire  opérer  par  MM.  Bovy  frères  el  C° 
et  sous  sa  surveillance  la  fonte  des  vieilles  monnaies  et  matières  qui  lui  seront 
remises  par  la  Chambre  des  Comptes. 

Ai-l.  2.  —  11  est  chargé  de  faire  essayer  et  constater  par  le  bureau  de  garantie' 
le  litre  des  lingots  piovenant  de  la  susdite  fonte  et  d'en  retirer  le  certificat. 

Art.  5.  —  Il  est  chargé  de  régler,  d'accord  avec  la  Chambre  des  Comples  et 
MM.  Bovy,  le  compte  de  la  valeur  des  monnaies  fournies,  d'après  le  titre  et  le 
poids  des  lingots  dont  MM.  Bovy  se  reconnaîtront  débiteurs  et  dont  ils  pourront 
disposer. 

Art.  4.  —  Le  commissaire  est  dépositaire  responsable  des  coins  qui  lui  seront 
consignés  contre  reçu;  sa  responsabilitc'  cessera  au  moment  où  il  restituera  les 
coins  à  la  Chambre  des  Comples  en  retirant  son  reçu. 

Arl.  ô'.  —  Aussitôt  que  MM.  Bovy  auront  déclaré  être  prêts  à  procéder  à  une 
frappe,  M.  le  commissaire  se  rendra  cbe/  eux  el  leur  remettra  les  coins  néces- 

'  H.  C.  C.  1838,  vol.  n,  p.  (ils. 
"  Voy.  ci-aijrt''.s,  p.  ()3. 

TOME  u.  57  8 


58  fflSTOIKE   MOXÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

saires  ;"i  la  happe;  il  assistera  aux  opérations  de  celle-oi  et,  à  la  fin  de  chaque 
séance,  il  prendra  note  de  la  quantité  de  pièces  frappées  et  retirera  les  coins. 

Arf.  6.  —  Lorsque  la  h'appe  sera  terminée  ^VS\.  Bovy  devront  représenter  en 
un  seul  tas  une  quantité  de  pièces  frappées  égale  à  celle  dont  il  aura  été  tenu 
compte  par  le  commissaire. 

Art.  7.  —  Celle  niasse  de  pièces  sera  divisée  en  trois  ou  plusieurs  las;  de  chaque 
tas  il  sera  extrait  un  ou  plusieurs  kilogrammes,  et  les  pièces  qui  le  composeront 
seront  comptées  une  à  une  par  le  commissaire,  de  manière  à  vérifier  la  taille  et 
à  constater  le  rt'sultal  de  cette  vérification;  et,  pareillement,  de  chaque  tas,  il 
sera  extrait  au  hasard  trois  ou  plusieurs  pièces;  les  pièces  provenant  de  chaque 
tas  seront  essayées  par  le  bureau  de  garantie,  à  la  diligence  du  commissaire,  et 
un  certificat  d'essai  en  sera  retiré;  puis  enfin,  toutes  les  pièces  extraites  des  divers 
tas  seront  essayées  en  bloc,  et  un  second  certificat  d'essai  sera  retiré  pour  cette 
seconde  opération. 

Art.  8.  —  Le  commissaire  tiendra,  jom'  par  jour,  registre  des  oiM-ratinns  de  la 
trappe;  il  remetira  à  la  Chambre  des  Comptes  un  extrait  dûment  signi'  de  sou 
registre  constatant  : 

1°  La  quantité  de  pièces  frappées  chaque  jour. 

2"  Le  nombre  total  des  pièces  frappées  et  l'econnues  à  la  lin  de  l'opération. 

3o  Les  certificats  d'essais  des  pièces  frappées  qui  auront  été  fournis  par  le 
bureau  de  garantie. 

Art.  9.  —  La  Chambre  des  Comptes  prononcera  sur  la  régularité  des  opérations 
de  la  frappe. 

Art.  10.  —  Le  commissaire  recevra  un  traitement  de  H  tVancs  par  jour.  \Mnw 
chaque  jour  où  il  aura  été  en  fonction. 

A  partir  de  1840,  M.  Girard  reçut  en  payement  le  1  ',  „  de  la  valeur  de  la 
monnaie  frappée,  mais  en  18-44  et  jusciu'en  1848.  il  ne  i-ecul  plus  que  le  1  "•„  '  de 
cette  valeur. 

'  Ce  fut  M.  ciranl  i|iii,  en  1842,  siirveillii  ta  frappe  des  monnaies  i|iie  le  gouveniemenl  ile.s  Grisons 
avait  été  autorisé  à  faiiriqiier  à  Oenéve.  Celle  frappe  fut  faite  par  M.  M.-I..  Bovy.  Ce  fut  également 
M.  M.-L.  Bovy  qui  frap|)a  les  médailles  de  prix  ipie  le  Chapitre  de  Beromiiiislei-  avait  obtenu  de  faire 
falir'iipier  à  (lenéve  dans  la  même  année. 

58 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPUm>IQUE  ET  DERNlEIiS  TE^SIPS  DE  I.'ATEI.IER  181o-1848.     59 

2.   Enlrepreneurs. 

Pour  les  émissions  de  1817  el  1819,  il  ne  se  lion  va,  senible-l-il,  personne  ;i 
Genève,  ijui  vonlul  entreprendre  l'ensendjle  des  tiavaux  de  la  fabrication,  et  la 
Commission  des  Moimaies  dnt  s'adi'esser  lonl  d'abord  à  MM.  J.-H.  Ries,  père  el 
tils,  fabricants  d'outils  pour  avoir  livraison  des  flans  prêts  à  être  blanchis.  Le 
contrat  sisné  avec  eux  à  cet  effet  est  du  1er  avril  1817'.  MM.  Ries  devaient  rece- 
voir  de  l'Êlat  l'argent  et  le  cuivre  et  rendre  un  poids  égal  de  tlans  aux  titre  et  poids 
(ixés  par  la  loi.  11  reçurent  pour  celte  fourniture  la  somme  de  2  IT.  9  s.  par  marc 
de  flans,  an  fin-  el  à  mesure  de  la  livraison  de  ceux-ci.  Nous  ne  savons  qui  fut 
chargé,  en  1817, de  l'op/'iation  de  la  frappe,  mais  il  est  assez  probable  que  ce  furent 
MM.  Sandol  et  Rossel,  attendu  que,  le  2  février  1816',  la  Chambre  des  Comptes 
arrête  de  leur  donner  la  pri'férence,  dans  le  cas  où  l'émission  projetée  aurait  lieu. 
Cependant  on  ne  connaît  aucun  contrat  signé  avec  eux.  Les  monnaies  de  1819 
furent  frappées  par  M.  J.-P.-l^.  Darier  '.  Voici  les  termes  du  contrat  passé  avec  lui 
pour  la  frappe  des  monnaies  dont  MM.  Ries'  devaient  fournir  les  flans  : 

«  L'an  mille  huit  cent  dix-neuf  et  le  vingtième  avril,  entre  noble  Jacques  Necker, 
seigneur  syndic,  président  île  la  Chambre  des  Comptes,  M.  Harde-VioUier,  adjoint 
à  la  dite  Chambre,  agissant  en  leur  qualité  de  commissaires  (\u  Noble  Conseil 
d'État  sur  la  fabrication  des  monnaies,  d'une  part,  el  Monsieur  Darier  aîné, 
essayeur  juré,  d'autre  part,  il  a  été  convenu  ce  qui  suit  : 

«  lo  MM.  les  Commissaires  sus-nommés  livreront  à  M.  Darier  seize  cenls  marcs 
environ  de  flans  aux  titres  et  à  la  taille  fixés  par  la  loi  du  5  avril  1819  sur  une 
frappe  de  billon. 

«  2'  M.  Darier  s'engage  à  se  charger  du  blanchiment  et  de  la  fourniture  et  gra- 
vure des  coins  et  de  la  frappe  des  susdits  seize  cents  marcs  de  flans,  pour  le  prix 
de  deux  llorins  et  trois  sols  par  marc,  tous  frais  quelconfjues  à  sa  charge,  sauf 
ceux  qui  pourraient  résulter  des  réparations  au  balancier. 

'-'  Palais  de  Justice,  diamljie  des  Arcliives.  ii"  (iï!,  ciiisse  ii"  7. 

-  I{.  C.  C.  1816,  t.  iî,  [).  18. 

^  Voy.  ci-dessus.  I'''  parlie,  cliap.  Il,  [>.  ii). 

59 


60  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENP':VE. 

«  Il  se  conformera  pour  l'empreinte  des  pièces  à  celles  délenninées  par  Tarlicleâ 
de  la  susdite  loi. 

((.  3"  M.  Darier  s'engage  à  procéder  à  l'opération  du  Itlancliiment  et  de  la  Trappe 
iniinédialemenl  après  que  les  llans  lui  anronl  (■lé  livrés,  et  à  y  travailler  sans 
interruption,  de  manière  que  la  frappe  ne  subisse  aucun  relard  par  son  fait. 

«  4o  M.  Darier  rendra  en  billon  frappé  confor  mémenl  à  l'arlicle'^  ci-dessus,  un 
nombre  de  pièces  égal  à  celui  qui  lui  aura  i''l(''  livré,  déduction  l'aile  des  pièces  de 
rebut;  il  s'engage  de  plus  à  effectuer  la  susdite  frappe  sous  l'inspection  de  MM.  les 
Conuuissaires  auxquels  les  pièces  frappées  seront  livrées  au  lui*  et  à  mesure  de 
leur  fabrication. 

«  Fait  et  signé  à  double,  à  Genève,  les  an  el jour  que  dessus'. 

Bauue-Violijek,         i\i:cKiiK,  Syndic, 
Dahieu  Aini'. 

Dès  1825  jusqu'à  la  fermeture  de  l'alelier,  en  1848,  l'entrepreneur  de  Monnaie 
fut  toujours  un  membre  de  la  famille  iJovy  '.  Pour  les  émissions  de  18:25  et  1838, 
l'entrepreneur  fut  J(;au-Samuel  Hovy;  pour  celles  de  1838  à  1840,  MM.  Bovy  frères 
et  (>  et  depuis  lors,  M.  Marc-Louis  Bovy. 

Voici  les  termes  de  la  convention  signée  le  25  juillet  1825  avec  M.  ,Iean-Sanund 
Bovy,  pour  la  fabrication  du  billon  : 

«  1»  M.  Bovy  se  charge  de  fabriquer,  conform<''ment  à  la  loi  du  5  juillet  1825, 
000  m.  de  pièces  de  un-sou-el-demi.  à  1  den.  8  gr.  de  lin,  à  la  taille  de  210  p., 
au  remède  de  6  p.  par  marc;  1500  m.  de  pièces  de  un-sou,  à  1  den.  de  lin.  (aille 
250  p.,  remède  12  p.  au  marc;  fJOO  m.  de  pièces  de  six-deniers,  à  12  gr.  de  lin,  à 
la  taille  de  300  p.,  remède  12  |).  an  marc. 

«  2"  De  fournir  la  matière,  savoir:  le  cuivre  à  4fl.  65  la  livre  et  l'argent  à  12  den. 
de  fin,  à  14.  ff.  9  s.  l'once. 

«  3"  De  fabriqiMM'  des  flans  avec  des  lingots  coub's  à  la  lingolière  et  de  blancliir 
les  dits  llans. 

«  4o  De  fournir  les  coins  gravés. 

'  Faillis  (le  .Instice,  Chnmhip  des  Anhives.  n"  62.  cnisse  n"  7. 
■^  Voy.  ci-MpiM's.  p.  (13.  la  tilialioii  ilc  la  faniillf  lUivy. 

fiO 


BESTATTRATION  DK  T,A  KÉrTIi;LI(,)Tl':  ET  DERNIERS  ■TF^\VS  DE  I,' ATELIER  1S13-1S48.     61 

«  5»  De  livrer  à  la  Chambre  des  Comptes  on  à  ses  commissaires,  au  fur  cl  à 
mesure  qu'ils  seront  faits,  les  2700  m.  de  hilloii. 

«  6»  Les  commissaires  de  la  Cliaml)re  des  Comptes  constateront  successivement 
sur  une  certaine  quanlité  de  marcs  de  flans,  qui  sera  réglée  d'un  commun  accord, 
si  la  taille  des  dits  flans  a  été  opérée  conformément  à  la  loi,  et  ils  feront  faire  l'essai 
d'un  certain  nombre  de  flans,  à  leur  choix,  pour  connaître  si  leur  titre  est  con- 
forme à  celui  qui  est  prescrit  par  la  loi. 

«  70  Si  les  commissaires  reconnaissent  des  défauts  ou  des  excès  dans  la  taille  et 
le  titre  des  flans,  ou  des  imperfections  dans  la  fabrication,  la  quaidilé  ([u'ils  auront 
examinée  sera  remise  an  creuset  sous  leurs  yeux. 

«  8»  Le  balancier,  les  outils  et  les  ustensiles  nécessaires  à  la  frappe  et  au  blan- 
chiment seront  remis  par  la  Chambre  des  Comptes  à  M.  Bovy;  il  en  sera  dressé 
un  inventaire.  Ces  effets  ainsi  que  les  coins  seront  remis  à  ladite  Chambre  après 
la  frappe. 

«90  M.  Bovv  s'enciai'e  à  ne  faire  ni  dans  ses  ateliers,  ni  ailleurs,  aucune  faiirica- 
tion  de  coins  et  de  flans  analogues  à  ceux  qui  sont  fixés  par  la  loi,  autre  que  celle 
qu'il  se  charge,  jiar  le  |»résenl  acte,  de  faire  pour  le  gouvernement  de  Genève. 

«  lOo  M.  Bovy  procédera  inmiédiatement  à  la  fabrication  et  y  travaillera  sans 
interruption,  de  telle  sorte  que  la  frappe  n'éprouve  aucun  retard. 

«  Ho  Tous  les  frais,  quels  qu'ils  soient,  de  fabrication,  sont  à  la  charge  de 
M.  Bovy  moyennant  le  prix  convenu  de  5  ff.  0  s.  par  marc  '.  )^ 

Voici  encore  les  points  principaux  de  la  convention  passée  en  1843'  avec 
M.  M.-L.  Bovy  ;  cette  convention  est  semblable  à  toutes  celles  passées  depuis  1838  : 
Les  essais  avant  et  après  la  frappe  se  feront  aux  frais  de  M.  Bovy.  11  recevra  par 
kilogramme  de  pièces  de  vingt-cinq-centimes  4  fr.  60;  par  kilogramme  de  pièces 
de  dix-centimes  5  francs  et  4  francs  par  kilogramme  de  pièces  de  un-ccnlime.  11 
fournira  les  coins  nécessaires  contre  une  indemnité  de  25  fr.  par  coin.  Les  outils 
lui  seront  prêtés.  M.  Hovy  se  procurera  un  local  pour  la  fonte  moyennant  une 
indemnité  de  200  francs.  La  fabrication  sera  placée  sous  la  surveillance  d'un 
commissaire. 

'   M.  C.  C.  1821),  vol.  H,  [K  140. 
'  n.  D.  l-'.  1843,  vol.  1,  p.  385. 

61 


62  niSTOIKK   IMONÉTAIEK   DE   GîJNÈVE. 


3.  Graveurs. 

Nous  avons  dil'  que  do  1817  à  1848  roMlrepreneiu"  de  Monnaie  devait  fournir 
les  coins  nécessaires  à  la  l'abricalion.  11  eu  résulte  que  le  liraveur  n'é'tail  donc 
plus  sous  la  direction  de  l'État;  il  se  trouvait  eu  quelque  sorte  être  un  employé 
travaillant  pour  l'enlrepreneur.  Aussi  avons-nous  peu  de  renseignements  sur  ce 
qui  le  concerne. 

Les  pièces  de  1817  frappées  selon  toutes  probabilités  par  MM.  Sandol  et  Rossel 
sont  signées  de  la  lettre  H.,  signature  qui  ne  peut  convenir  qu'au  graveur  dont  il 
n'est  fait  mention  nulle  part  dans  les  registres  publics.  J.-D.  Blavignac'  dit  incidem- 
ment que  les  coins  de  ces  pièces  lurent  gravés  par  M.  Hoyer,  de  Lausaime,  et  nous 
le  croyons  en  effet,  non  seulement  parce  que  Blavignac  pouvait  avoir  obtenu  ce 
renseignement  de  persomies  ayant  connu  Hoyei',  mais  surtout  parce  que  roi)iuion 
de  l'auteur  de  VArmorial  est  corroborée  par  les  souvenirs  d'un  vieillard  qui.  lui, 
avait  connu  Hoyer,  nous  voulons  parler  de  M.  Marc-Louis  Bovy. 

D'après  lui,  Pierre-lsaac  Hoyer  '  serait  bien  l'auteur  des  coins  de  1817.  «  C'était, 
nous  a-t-il  dit,  un  graveur  habile,  travaillant  cliez  mon  père,  M.  Jean-Samuel  Bovy 
lequel,  depuis  son  entrée  dans  l'atelier  ne  l'en  laissa  jamais  sortir,  pas  même  la 
nuit;  aussi  fut-il  peu  comiu.  Il  doit  être  l'auteur  des  coins  avec  lesquels  on  frappa 
les  premières  monnaies  de  la  Restauration,  en  1817,  tandis  ijue  celles  de  1819, 
1825  et  1833  doivent  être  l'œuvre  de  Louis  Fournier  qui  succéda  à  Hoyer  dans 
l'atelier  de  mou  père.  » 

.\  partir  de  1838,  les  coins  de  la  moimaie  genevoise  sont  l'œuvre  d'Antoine 


'    V(i\ .  l'i-ilcssiis.  |i.  .■■)'.). 

■  lîhivjgiiiic.  O/).  nt..  ji.  X'tX. 

•*  l'icrre-lsiiai;  Iloyec  iiiu|iiil  ;i  l,:iii.--aiiii('  Ir  II  ;iiml  I  Tii.'i  ri  mhiiiiiiI  m  (irin'M'  Ir  S  |  m  II  cl  \si\).  Suii 
IM'ii-,  .Ieiin-I''rédéiic  Hoyor,  lils  de  .Jeim-]'iMn(;(iis  IIiimt  dnit  idic  If  iircinicr  i|iii  \iMl  s'clahlii-  an 
I'm\s  iI(>  \:iiid.  H  i'\eii;ail  h  Lausanne  la  pindcssion  di' joaillici-  cl  nioiiriil  ilans  celle  ville  le  24  mai 
1H04.  I.a  famille  Hoyer  ou  Iloicr  élail  originaire  de  Christian-Krlangcii.  principaulé  de  |{a\rciilh. 
(Xoivi  (lerons  ht  plupart  deccs  n'meiijncinrnts  à  J'iihlincnm'c  de  .)/.  <•.  Fari'ij.  de  f.iuisnnni'.) 

*  I^ouis  Fournier  mourid  à  (irange-Canal,  juès  Ciencve.  le  (1  mai  1s:î:{.  âgé  de  (i3  ans  (^('otinninn- 
mlioiidcM.  !..  l)iiji)iir-\ emes.) 

62 


RESTAURATION  DE  I.A  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  L'aTELIER  1813-1848.     63 

Bovy  Ml  faul  cependant  en  excepter  les  coins  des  vingt-cinq-centimes,  dix-centimes, 
cinq-centimes  et  centimes  portant  le  millésime  de  1847  et  la  signatun;  A.  B.  Ils 
sont  dus  au  burin  de  M.  Auguste  Bovet'.  M.  Antoine  Bovy  n'a  signé  que  les 
monnaies  d'argent  de  l'émission  de  1848  consistant  en  dix-l'rancs  et  cinq-francs. 
On  conserve  dans  quelques  collections  des  |)ièces  frappées  en  [tetit  nombre  et 
dont  les  coins  ne  furent  pas  adoptés;  ils  sont  l'œuvre  de  Jules  Bovy,  (i(ellner,  etc. 
Nous  en  parlerons  dans  la  quatrième  partie. 

4.  Essdijcitis. 

V/A  fonction  d'essayeur  attitré  de  la  Monnaie  no  fut  pas  rétablie  lors  de  la 
Restauration.  Dès  1838  le  commissaire  cliargé  de  surveiller  les  opérations  de  la 
frappe  faisait  faire  les  essais  au  bureau  de  garantie  relevant  de  l'Etat.  Il  est  [trobable 
que  précédemment  et  pour  les  émissions  de  1817-1833  il  en  fui  de  même,  le 
bureau  ayant  fonctionné  dès  les  premières  années  de  la  Hestauralion. 

5.    Otwriers  el  Mdiiœuvres. 

Nous  n'avons  rien  à  dire  à  leur  sujet,  sauf  qu'ils  étaient  au  service  de  l'entre- 
preneur et  que  |»arfois,  comme  en  I82<i  et  1833,  l'fitat  leiu'  accorda  une  grati- 
fication. 

'  Voici  lu  Hli;il,ioii  ilos  nit>nil)res  ili'  l;i  rniiiilli.'  ISuvi  i|iii  oui.  (Mé  tcnivniirs  nii  ciilroprcinMirs  de 
Monnaie  : 

.lc;iii-S;iniiii'l   .  l7(i:MS:i7) 

r  I 

Antoine  (1795-1877)  Maic-Loiiis  (ISO.i- 181(0)  .liilieii-Jean,  dil  .liilcs  i  Islii-ISii) 


^  I  I 

Georges  (18:J7-188:))         Hugues,  né  en  1841. 

{(■omnmiiicii.lum  tir  M.  Ir  pmj'fxsi'iir  Ihujiœs  lioivj.) 

''  Auguste  Udvct  iuiiui-ul  ;i  (Icnève  le  KJ  février  'I8(')k  figé  de,  (Il  ans.    [('tiiiiiiiKiticuliiiii  ilr  M.  lattis 

Dtij'titir-  Vt'riics.  ) 


63 


04  IIlSTOmE   MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 


CIIÂPITUE   III 

EMPLACEMENTS  DE  L'ATELIER 

Nous  avons  vu  '  (jue  l'alolier  uioiiétaiio  ouverl  par  le  gouvciiieiucul  lVaiii,ais  à 
(ItMiève  avail  élé  iuslalli'  dans  un  bàlinienl  ili'pendanj  des  forlificalions,  non  loin 
du  Rhône  et  de  la  place  Bel-Air.  Ce  lui  dans  ce  même  local,  alors  appelé  le  pavil- 
lon du  génie  ou  pavillon  du  colonel  Favre.  que  le  nouvel  alelier  genevois  fut 
rouvert  en  1817,  et  que  se  firent  les  émissions  de  1817.  1819,  1825  et  1833.  .\ 
celle  époque,  on  arrêta  la  démolition  du  pavillon  du  gi'uie  et  le  4  juin  1833  \  la 
Chambre  des  Comptes  décida  que  le  matériel  de  l'atelier  sérail  provisoirement 
entreposé  ailleurs.  Pendant  les  cinq  années  qui  suivirent  il  n'y  eûl  pas  d'émi.ssion 
de  monnaie,  mais  lorsqu'en  vertu  de  la  loi  du  18  juillet  1838,  on  dut  à  nouveau 
ouvrir  l'atelier,  la  Chambre  des  Comptes  ne  trouvant  pas  de  local  convenable, 
proposa  '  à  MM.  Bovy  frères  de  frapper  provisoirement  chez  eux.  rue  de  Chevelu, 
n"  51',  el  ceux-ci  acceptèrent.  Vers  la  fin  de  cette  année  1838,  la  Chambre  des 
Comptes  songea  à  établir  l'atelier  dans  un  local  situé  au  rez-de-chaussée  du 
bàlimenl  de  la  machine  hydraulique,  (^e  projet  n'ayant  pas  rencontré  d'opposition 
de  la  pari  de  la  Chambre  munici|)ale,  l'État  l'appiouva  le  i)  février  1839%  el  vola 
un  crédit  pour  les  réparations  nécessaires  (jui  commencèrent  immédiatement. 

Le  peu  de  solidité  de  ce  bâtiment  fil  renoncer  à  y  installer  le  balancier  de  l'Èlal 
qui,  l'année  précédente,  avait  été  transjjorté  près  de  l'alelier  de  MM.  Bovy  el 
qui  conlinua  à  y  demeurer'.  Le  4  mai  1839',  le  soufflet  de  la  fonderie  était  installé 
au  bâtiment  de  la  machine  hydraulique,  et  les  0|>érations  de  la  fonte  pouvaient 
commencer.  Cet  atelier  présentait  Tavantage  d'être  à  proximité  de  la  machine 
hydraulique  dont  la  force  était  utilement  employée  pour  les  travaux  di'  laminage 

'  Voy.  ci-(lessu.s,  p.  4i. 

-  R.  C.  C.  1833,  vol.  19,  |).  157. 

''  fbid.,  1838,  vol.  24,  p.  536.  —  '  lhi<l..  p.  773.  —  =■  ////'/.,  1S39.  \(.l.  il),  p.  (il. 

•^  .Aiijoiird'liui  rue  Roiis.^eau  n"  Ki. 

'   R.  C.  C.  1839,  vol.  "25,  p.  -219. 

04 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMl'S  DE  L' ATELIER  1813-1848.     65 

et  détaille.  Malheureusement  cette  machine  hydraulique  se  trouvant  insuffisante 
pour  les  besoins  de  la  ville,  on  avait  décrété  la  création  d'un  établissement  plus 
vaste,  si  bien  qu'au  commencement  de  1845,  les  locaux  de  l'ancienne  machine 
se  trouvant  vacants  et  allant  recevoir  un  locataire,  le  Département  des  Finances 
dut  songer  à  trouver  un  nouvel  atelier  de  frappe.  Il  fit  à  cet  effet  un  bail  avec 
M.  Matthias  Morhardt  '  pour  la  location  d'un  atelier,  situé  rue  Rousseau  n»  48, 
où  furent  réunis  tous  les  outils  et  instruments  qui  se  trouvaient  répartis  entre 
le  bâtiment  de  la  machine  hydraulique  et  l'atelier  de  MM.  Bovy;  le  balancier 
seul  demeura  dans  le  local  qu'il  occupait  précédemment.  Dans  le  bail  que  le 
Conseil  administratif  passa,  le  28  octobre  1845',  avec  M.  Henri  Darier'  poui- 
la  location  du  bâtiment  de  l'ancienne  machine  hydraulique,  il  fut  stipulé  que, 
dans  le  cas  où  l'État  ferait  battre  monnaie,  le  locataire  s'engageait  à  faire  toutes 
les  opérations  de  taille,  de  laminage  et  de  recuite  nécessitées  par  cette  fabrication. 
Ce  fut  dans  ces  conditions  que  se  firent  les  dernières  émissions  de  monnaies 
genevoises,  en  1846,  1847  et  1848.  Le  7  juin  1848  l'atelier  monétaire  de  Genève 
fut  fermé  par  un  arrêté  du  Conseil  d'État. 

■   l{.  D.  F.  1845,  vol.  3,  p.  68. 
-  Ihid.,  p.  i47. 
'  Voy.  ci-dessus,  p.  20. 
'  R.  C.  1848,  l.  I,  p.  IO.")I. 


G5 


66  inSTOirF    MONÉTAmK    DE    Gf^XÈVE. 


CHAPITRE  IV 


ACTIVITÉ  DE  L'ATELIER 


Nous  diviserons  ce  chapitre  en  deux  paragraphes  qui  comprendront  l'étude  des 
monnaies  frappées  de  1814  à  1838  d'après  le  systènie  du  florin  et  celle  des 
monnaies  frappées  de  1838  à  1848  d'après  le  système  du  franc. 

§  I.  Monnaies  frappées  de  1814  a  1838  u'apkès  le  système  du  florin. 

Pendant  cette  période  il  ne  fut  fabriqué  que  trois  sortes  de  monnaies,  toutes  de 
hillon  ',  des  six-deniers,  des  sous  et  des  sous-six-deniers.  Ces  monnaies  furent 
émises  en  vertu  de  quatre  lois  successivement  votées  en  1817,  1819,  18^5  et 
1833.  Nous  étudierons  chacune'  de  ces  émisssions  en  donnant  le  texte  des  lois  qui 
s'y  rapportent. 

Ensuite  d'un  préavis  de  la  ("hambre  des  Comptes  du  17  novembre  1815',  le 
Conseil  d'État  arrêta  le  lendemain  '  qu'il  serait  frappé  des  six-deniers,  des  sous 
et  des  sous-six-deniers,  et  il  demanda  à  la  Chambre  un  nouveau  préavis  sur  la 
quantité  de  pièces  à  frapper,  sur  le  bénéfice  qui  pourrait  en  résulter  et  sur  les 


'  Quelques  collections  renferment  l'essai  d'une  pièce  de  4-2  sols,  de  4831,  qui  devait  valoir  une 
livre  courante.  Cette  i)i(''ce  ne  fut  pas  régulicrenient  éniise.  Klle  no  parait  mcme  pas  avoir  élé  pré- 
sentée à  la  (lliandjie  des  Comptes.  Nous  la  décrirons  dans  la  (puitriémc  partie  ;  les  coins  de  celle 
monnaie  furent  gravés  par  Louis  Fournioi-  et  non  par  Louis  Kerriére,  comme  le  prétend  HIavignac. 
^€A.  Ulavignac,  0/;.  cit.,  p.  73,  nM.) 

Le  19  novemiire  182i.  M.  Albert  Picot  proposa  à  la  Clianiliro  des  Comptes  de  faire  frapper  des  écus 
de  3  livres  courantes  pour  l'année  18ïJ3.  une  frappe  semblable  ayant  eu  lien  déjà  en  1(123  et  en  1723. 
l'oui'  faciliter  l'opération,  M.  Picot  ollrait  de  fournir  à  ses  frais  les  coins  nécessaires.  La  t.'liaml.re 
n'acce|»la  pas  celte  projiosition.  ^_R.  C.  C.  \s2i.  vol.  8.  p.  "2;');)  et  vol.  9,  p.  18.") 

"  IL  C.  C.  18i;),  vol.  I,  p.  255. 

»  IL  C.  I8LÏ,  p.  ."SOS. 

66 


RESTAURATION  DE  LA  RÉniRLIQUE  ET  DERNIERS  TEMT'S  HE  I.ATELIER  1813-1848.     67 

moyens  d'exécution.  La  (Chambre  ayaiil  préparé  ce  travail,  le  Conseil  rédigea  une 
loi  qui  fut  votée  le  18  avril  1816  par  le  Conseil  Représentatif,  mais  dont  la  promul- 
gation n'eut  lieu  qu'un  an  plus  tard,  le  16  juin  1817  '.  Voici  le  texte  de  cette  loi  : 

Article  premier.  —  Le  Conseil  d'État  est  autorisé  à  faire  l»attre  des  pièces  d'un-sou-six- 
deniers,  des  piè(;es  d'iin-soii  et  des  pièces  de  six-deniers  petite  monnaie,  à  la  taille  et  aux 
titres  suivants  : 

810  m.  de  pièces  d'un-sou-six-deniers,  au  titre  d'un  denier  iniit  grains  de  tin,  à  la  taille 
de  210  pièces  et  au  remède  de  six  pièces  par  marc. 

650  m.  de  pièces  d'un-sou,  an  tilie  d'un  denier  dr  lin,  à  la  taille  de  250  pièces  et  au 
remède  de  8  [lièces  par  marc. 

500  m.  de  pièces  de  six-denieis,  au  titre  et  à  la  taille  qui  siMont  lixès  et  déclarés  par  le 
(Conseil  d'Etat,  entre  les  liuiites  de  9  à  12  grains  de  tin,  par  marc,  |)uur  le  titre  et  de  200  à 
300  pièces  par  marc.  \nnn  la  taille,  au  remède  de   12  pièces  par  marc.  En  tout  1900  marcs. 

Art.  2. — Ces  1900  m.  de  malière  monnayable  sont  imvisagès  ici  comme  un  maximum, 
au-dessus  duquel  ne  dcvia  pas  s'éleviT  la  (piaiititè  de  matière  lia|)pée  ;  cette  quantité  totale 
sera  diminuée  autant  ipie  le  Conseil  d'État  l'estimera  convenabh;. 

Art.  3.  —  L'enq)reiiite  des  |)ièces  sera  généralement  conloniu'  k  celles  des  frappes  ici  spé- 
cifiées ;  pour  les  pièces  (ruii-s(ju-six-deiiiers,  à  celles  îles  |)ièces  d'un-sou-six-deniers  frappées 
en  1775;  pour  les  pièces  d'un-son,  à  celle  des  sons  frappés  en  1788  ;  et  pour  celle  des  six- 
deniers.  aux  pièces  de  six-deniers  lrap|)ées  en  1785. 

Art.  4.  —  Indépendannueut  di^s  légers  cliangemenls  ipie  pourrait  requérir  l'amélioration  de 
la  frappe,  la  légende  Hespubliat  (jeneoensis  sera  renqilacèe  par  celle  de  Uépubliijue  et  canton 
de  Genèoe  en  abrégé. 

Art.  5.  —  l^es  pièces  d'un-son-six-deniers  et  les  pièces  d'un-sou  porteront  sur  rem|)reinte 
l'expression  de  leur  valeiu'. 

Art.  6.  —  Le  Conseil  d'État  déterminera  l'époque  de  la  promulgalicni  et  de  la  mise  à  exé- 
cution de  la  présente  loi. 

L'article  premier  de  cette  loi  fut  complété  par  le  Conseil  d'État  le  '2  avril  1817' 
de  la  façon  suivante  :  «  Les  pièces  (de  six-deniers)  frappées  le  seront  au  litre  de 
12  den.  de  lin,  à  raison  de  300  p.  par  marc  et  au  remède  de  12  pièces.  » 

Voici  le  type  de  ces  trois  sortes  de  monnaies  dont  le  montant  précis  de  l'émission 
nous  est  inconnu  :  Les  sous-six-deniers  et  les  sous  portent  au  droit  UEP.  KT 
CANTON  DE  CENEVE  avec  l'écu  blasonné  surmonté  d'un  soleil.  Au  revers 

'  H.  U.  L.  1817,  vol.  3,  p.  1U. 
»  R.  C.  C.  4819.  voL  5,  p.  20. 

07 


68  HISTOIRE    MONÉIATRK    l>K    GENÈVE. 

POST  TENEBRÂS  IJIX,  avec  le  millésime  en  exergue  el  rindicalion  de  la  valeur 
dans  le  champ. 

Les  pièces  de  six-deniers  ont  un  type;  semblable,  sauf  que  les  armes  de  Genève, 
sur  champ  hlasonné,  sonl  enfermées  dans  un  cercle. 

Les  monnaies  de  celte  première  émission  furent  sans  doute  rapidement  absor- 
bées, et  cela  n'a  rien  de  surprenant  si  l'on  tient  compte  (|ue  depuis  une  vinglaine 
d'années  la  frappe  des  monnaies  genevoises  avait  v\v  interrompue.  Aussi,  la 
Chambre  des  Comptes  proposa-t-elle  au  Conseil  d'Etat,  le  2  février  1819,  de  faire 
battre  200,000  p.  de  un-sou  el  100,000  |».  de  six-deniers.  Le  Conseil  admit  le 
principe,  mais  moditia  le  nombre  des  pièces.  La  loi  (|u'il  présenta  à  ce  sujet  au 
Conseil  Représentatif  fui  volée  le  5  aviil  1819  et  promulguée  le  15'  du  même  mois. 
En  voici  la  teneur  : 

Arlivle  premier .  —  Le  Conseil  (YVAà\  est  .iiihtrisé  à  l'.iire  Itallrc  ili's  pièces  iriiii-soii  et  îles 
pièces  (le  six-denii^rs,  petite  momiaie,  ;i  la  taille  el  aux  tilies  suivants  : 

t  ()(>()  m.  lie  pièces  d'iin-soii.  au  litre  de  1  den.  de  lin,  à  la  taille  de  i'M\  \\.  el  au  remède 
de  8  p.  au  marc. 

600  m.  de  pièces  de  six-deniers,  an  titre  de  I  2  gr.  de  tin,  à  la  taille  de  :i()()  |i.  et  au 
remède  de  12  p.  par  marc. 

An.  2.  —  L'empreinte  des  pièces  seia  la  même  (|ue  celle  dèlerniinèe  par  la  loi  du 
18  avril  1816. 

Art.  3.  •—  Le  Conseil  d'Étal  iliHrrmini'ia  ri']io(|ui'  de  la  lunnud^^alion  cl  de  la  mise  à  exé- 
cution de  la  |)rèseute  loi. 

Celle  émission  fut  commencée  el  achevée  avec  l'année  1819  el  comprit  1021  m. 
de  sous  et  623  m.  4  onces'  de  six-deniers.  Bien  que  les  légendes  de  ces  monnaies 
soient  les  mêmes  que  celles  de  1817,  le  type  de  l'émission  est  cependant  un 
peu  différent  el  présente  |)lus  de  sobriété  dans  les  détails.  Le  chaujp  des  armes 
de  Genève  n'est  pas  blasonné.  Nous  reviendrons  sur  ces  divergences  dans  la  qua- 
trième partie. 

La  troisième  émission  de  monnaies  de  billon  fui  décrétée  par  la  loi  du  2  juillet 
1825,  promulguée  le  8  juillet  '.  Voici  les  trois  articles  de  celte  loi  : 

'  IC  I).  !..  I«I9.  vol.  o,  p.  i8. 
-  I{.  C.  C.  1820,  vol.  6,  p.  22. 
'  H,  D.  L.  182;i,  vol.  Il,  p.  120. 

68 


RESTAURATION  UE  LA  RÉmjKLKJUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  l' ATELIER  1813-1848.     69 

Arlif le  premier.  —  Le  Conseil  (l"Ét;it  est  autorisé  ;i  liiiie  frapper  des  pièces  d'un-sou-six- 
fleiiiers,  des  pièces  d'iiii-son  el  des  |iièci's  de  six-deiiieis,  petile  iiiniiiiaie.  à  la  laiile  el 
au  litre  suivants  : 

000  lU.  de  pièces  d'iin-sou-six-diuiicrs.  au  tilrc  dr  1  drn.  S  gi'.  de  lin,  à  la  laiile  de  210  p. 
et  au  remède  de  6  |t.  par  uiarc. 

1  .'lOO  m.  de  jtièces  d'uii-sou.  au  tilir  de  I  dcn.  dr  lin,  à  la  laiile  de  250  p.  et  au  remède 
de  8  p.  par  marc. 

tiOO  m.  de  pièces  de  si\-deniers,  au  lihv  de  12  gv.  de  lin,  à  la  taille  de  :{00  p.  et  au 
ii'uiède  de  12  pai'  marc. 

(/•/!.  2.  —  L'empreinte  des  pièces  sera  la  mè (pic  celle  (|ui  e.-<l  delermiiièe  par  la  loi  du 

18  avril  I8I(). 

Art.  3.  — Le  Conseil  d'État  d('lerminera  l'èpoipn'  di'  la  p|-omulgalion  et  de  la  mise  à  exécu- 
tion de  la  présente  loi.  Il  esl   autorisé   à  n'émettre  le  bill lans  le   pnMie  qu'au  fur  el  à 

mesure  des  besoins. 

La  fabrication  de  ces  monnaies  se  fil  pendant  l'année  1825  el  jnsqn'en  avril 
1826.  Elle  comprit  18,7-il  tî.  3  s.  de  sous-six-deniers,  31,874.  ff.  9  s.  de  sous  el 
7778  ff.  4  s.  '  de  six-deniers. 

Hormis  quelques  détails  de  peu  d'importance,  le  type  de  ces  monnaies  est  sem- 
blable à  celui  de  l'émission  précédente. 

Enfin  le  31  juillet  1832',  la  Cbambre  des  Comptes  proposa  au  Conseil  d'Etal 
de  frapper  pour  36,000  ff.  de  sous  et  pour  4000  tf.  de  six-deniers.  La  loi  qui 
autorisa  celle  émission  fut  volée  le  21  février  1833  et  promulguée  le  27  janvier 
précédent  '.  Nous  n'en  donnerons  pas  le  texte,  attendu  que  sauf  en  ce  qui  concerne 
le  montant  de  l'émission,  les  prescriptions  de  titre,  de  taille  et  de  type  sont  copiées 
sur  la  loi  de  1825. 

La  fabrication  de  ces  monnaies  fut  achevée  à  la  lin  de  juin  1833  el  comprit 
1754  m.  2  onces  4  den.  de  sous  el  374  m.  1  once  '  do  six-deniers.  Ce  furent  les 
dernières  monnaies  duodécimales  frappées  à  Cencve. 


'  R,  C.  C.  1826,  vol.  12,  p,  ,%, 

■'  Ihid.,  1832.  vol.  18.  p.  1.00. 

^  R.  D.  L.  1833,  vol.  19.  p.  1o, 

*  R.  C.  C.  1833,  vol.  1'.),  p.  173. 


69 


70  HiSTOiEE  :moxétaiee  de  gexète. 

§  n.  .Monnaies  fhapi'èes  dk  1838  a  1848  u'apk^s  le  système  du  franc 

PeiuljJiil  CCS  dix  ans,  l;i  Ui^publiquc  genevoise  a  émis  des  ving1-ciiiq-cenlimes, 
(les  dix-ceiilinies,  des  ciiiq-cenliiucs,  des  quatre-cciilimes  eldes  ceiilimcsde  liilloii. 
des  centimes  de  cuivre,  des  dix-francs  et  des  cinq-francs  d'argent,  i)uis  des  vingt- 
francs  et  des  dix-francs  d'or. 

La  loi  du  7  février  1838'  pour  l'inlroduclion  du  système  monétaire  décimal 
prévoyait  la  frappe  de  pièces  d'argent  de  cinq-francs,  de  deux-francs,  de  un-franc 
et  de  cinquante-centimes,  puis  des  pièces  de  vingt-cinq-centimes  et  au-dessous,  de 
hillon  et  de  cuivre.  Les  articles  8  et  9  de  celte  loi  stipulaient  que  le  mode  de  fabri- 
cation, le  type  et  le  montant  de  chacjue  frappe,  comme  aussi  la  quotité  d'alliage  et 
la  tolérance  de  poids  seraient  ultérienicment  établis  |>ar  une  loi.  Voici  cette  loi 
telle  qu'elle  fut  votée  par  le  Conseil  Représentatif  le  25  juillet  et  promulguée  par 
le  Conseil  d'État  le  4  août  1838^  : 

Article  premier.  — •  Le  Conseil  d'État  est  autorisé  à  faire  fabriquer  deux  mille  kilogrammes 
de  monnaie  de  billon  en  se  conformant  aux  règles  ci-aprés  établies,  savoir  : 

8(JU  Icilogr.  de  pièces  de  io  centimes,  de  2'6        i 


400 

» 

» 

de  1 0 

» 

de  22 

»)00 

» 

» 

de    i 

V» 

de  18' 

,    f 

millimètres  de  diamètre. 

100 

» 

» 

de    2 

» 

de  1 6 

\ 

100 

» 

» 

de     1 

» 

de  li 

Arl.  2.  —  Le  litre  des  pièces  : 

De  25  centimes,  sera  de     . 

De  1 0  centimes,  sera  de     . 

De  4  centimes,  sera  de. 

De  2  cent,  et  de  1  cent. ,  sera  de 

'  Voy.  ci-dessus,  ]>.  54. 

'  R.  D.   L.  t838,  vol.  U,  \).  tlti. 

70 


\  230  millièmes  d'argent  tin. 

l  750        »        de  cuivre, 

i  I  20  miliièntes  d'argent  fin. 

/  880         »        de  cuivre. 

^  75  millièmes  d'argent  fin. 

(  925         y        de  enivre. 
i     40  millièmes  d'argent  fin. 

)  960        »        de  cuivre. 


RESTAURATION  DK  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  L' ATELIER  1813-1848.      71 

Art.  S.  —  La  taille  des  pièces  : 

De  25  centimes,  sera  de    244 i 

De  10         »  »    de    320 i 

De    4        »  »    de    550 ;     au  kildgi'amme. 

De    2        »  »    de    750 \ 

De    1         »  »    de  1 500 | 

Àrl.  i.  —  La  tolérance  du  titre  sera  de  sept  millièmes  en  dehors  et  autant  en  dedans. 
Arl.  ').  —  La  tolérance  de  poids  sera  par  kilogramme  :  pour  les  pièces 


De  25  centimes,  de    6  grammes 


De  10 

» 

de    7 

» 

De     4 

» 

de     !> 

» 

De    2 

» 

de  1  2 

» 

De    1 

» 

lie  l(i 

» 

en  deiiors  et  autant 
en  dedans. 


Art.  6.  —  Le  type  des  cinq  pièces  de  hillon  portera  siu'  la  snii'aci'  |iriiiiip,ili'  les  armes  de 
la  République  avec  la  légeride  :  Post  letiebras  Iw  ; 

Sur  le  revers,  l'indication  de  la  valeur  légale,  du  millésime,  et  la  légende.:  République  cl 
Canton  de  Genève. 

Le  contour  sera  lisse. 

Arl.7 .^  Unesuuiiiie  de  vingt-deux  mille  l'r;in(;s  dedeiiève.est  mise  à  la  disposition  du  Conseil 
d'État  [)(un-  pourvoir  à  la  confection  des  coins  et  à  l'achat  du  matériel  nécessaire  à  la  fabrication. 

Art.  S.  —  Le  Conseil  d'État  est  autorisé  à  passer  sur  les  bases  des  articles  2,  .3,  4,  5  et  6. 
et  dans  les  limites  de;  l'article  7,  une  convention  pour  l'exécution  de  la  présente  Loi. 

Arl.  9.  —  Les  coins  denienreront  en  mains  et  sous  la  surveillance  immédiate  d'un  Commis- 
saire de  l'Administration  qui  assistera  à  toute  la  fabrication  et  tiendra  note  des  quantités  frappées. 

Art.  10.  —  L'essai  delà  matière  avant  la  frappe  se  fera  p<iin'  h^  compte  du  fabricant. 

Art.  il.  —  La  vérilicalion  des  uu)niiaies  frappées  se  fera  à  la  diligence  de  l'Administration, 
il  eu  sera  dressé  procès-verbal  qui  constatera  eu  outre  toutes  les  opérations  de  la  frappe. 

Arl.  12.  —  Le  Conseil  d'État  fiM'a  tous  les  règlements  nécessaires  pour  le  développement 
et  l'application  des  susdites  mesures. 

Comme  on  le  voit,  cette  loi  laissait  pour  le  moment  de  côté  la  fabrication  des 
pièces  d'or  et  d'argent  qui  ne  devait  avoir  lieu  que  10  ans  plus  tard 

Nous  avons  dit'  que  MM.  Bovy  acceptèrent  de  frapper  chez  eux  juscju'à  ce  qu'on 
eût  trouvé  un  local  convenable,  mais  ils  ne  frappèrent  alors  que  des  quatre-cen- 
limes  et  des  centimes, 

'  Voy.  ci-dessiis  |).  (14. 

71 


72  HISTOffiE  MONÉTAIRE  DE   GENÈVE. 

L'émission  des  ceiilimes  prévue  par  la  loi  du  25  juillet  1838  ayant  paru  insuffi- 
sante, le  Conseil  d'État  proposa  au  Conseil  Représentalif.  le  :22  mai  1839,  la  loi 
suivante  qui  fut  acceptée  et  promulguée  le  2  juin  1839  '  : 

Article  unique.  —  Le  Conseil  d'Ktal  est  autorisé  à  faire  fabriquer  cent  kilogrammes  de  pièces 
de  uri-c^entiine  en  billon.  en  se  conforniunt  à  toutes  les  règles  établies  par  la  loi  du 
2.0  juillet  1838. 

Voici  les  résultats  de  ces  deux  émissions  qui  com|trirent  une  somme  de 
80,487  fr.  86  c:  210  kil.  282jirm.de  uu-cenlime,  dont  107  kil.  649 grni.  fabriqués 
chez  MM.  Bovy  et  le  reste  au  local  de  la  machine  hydraulique  :  105  kil.  104  grm. 
de  deux-cenlimes;  601  kil.  532  grm.  de  (juatre-centimes,  dont  204  kil.  093  grm. 
frappés  chez  MM.  Hovy  et  le  reste  au  local  de  la  machine  hydraulique;  403  kil.  632 
grm.  de  di.\-centimes  et  811  kil.  614  grm.de  vingl-cinq-cenlimes'.  Le  coût  des 
coins,  tant  originaux  que  coins  de  service  fut  de  6787  fr.  50  c.  '.  Le  type  de  ces 
monnaies  est  conforme  à  la  loi.  Ces  deux  émissions,  cependant  assez  considérables, 
ne  devaient  pas  suflire  au  besoin  de  nuuK'raire  provoqué  par  le  retrait  graduel  de 
l'ancienne  monnaie,  et  pour  parer  à  ces  exigences,  le  Conseil  d'État  présenta  au 
Conseil  Représentatif  une  loi  pour  l'iMuission  de  pièces  de  un  et  de  cinq-centimes 
dont  l'exécution  devait  avoir  lieu  pendant  les  années  1840,  1841  et  1842.  Voici  le 
texte  de  cette  loi  qui  fut  vott-e  le  5  juin  1840  et  promulguée  le  10  juin  suivant': 

Article  premier.  —  Le  Conseil  d'Fllat  est  autorisé  à  faire  frapper  pendant  les  années  1840, 
t84t  et  1842. 

I  °.  (Juatre  cents  kilogrammes  de  pièces  d'un-centime  ; 

2".  Mille  kilogrammes  de  pièces  de  cinq-centimes. 

Art.  2.  — ■  Le  Conseil  d'État  déterminera  chaque  année  la  quantité  et  la  nature  des  pièces 
qui  seront  frappées,  et  il  rendra  compte,  pour  chaque  exercice,  du  résultat  de  la  frajipe  qu'il 
aura  fait  exécuter  en  vertu  de  la  présente  loi. 

Art.  3.  —  Les  pièces  porteront  pour  em|)reinte  :  sur  la  face  principale,  les  armes  de  la  Répn- 
bliqne  avec  la  devise  :  Post  tenebran  hu,  et  sur  le  revers  l'indication  de  la  valeur  légale,  du 
n)illésime  et  la  légende  :  liépublique  et  Cttnlon  de  Génère. 

'  H.  D.  L.  I8:3'.t,  vol.  2o,  \>.  174. 

--^  l'rappe.s  de  billon  décimal.  Compte  général  des  frappes  exécutées  en  vertu  des  lois  du  '2o  juillet 
1S38eldu  2*  mai  1839. 

*  R.  n.  t..  isio.  vol.  2(1.  p.  i2:i. 

72 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  l' ATELIER  18L3-1848.      73 

Art.  4.  Les  pièces  d'an-centime  seront  en  cuivre;  elles  seront  frappées  à  la  taille  de  mille 
pièces  par  kilogramme,  avec  la  tolérance  de  poids  de  douze  grammes  par  kilogramme,  tant  en 
dehors  qu'en  dedans. 

Art.  5.  Le  titre  des  pièces  de  cinq-centimes  sera  de  73  millièmes  d'argent  fin,  et  de 
925  millièmes  de  cuivre,  avec  une  tolérance  de  sept  millièmes  en  dehors  et  autant  en 
dedans. 

Art.  6.  Le  diamètre  dos  pièces  de  cinq-centimes  sera  de  19  7,  millimètres;  leur  taille  de  500 
pièces  au  kilogramme,  soit  en  dehors,  soit  en  dedans. 

Art.  7.  Une  somme  de  trois  mille  francs  est  mise  à  la  disposition  du  Conseil  d'État  pour  subve- 
nir aux  frais  des  frappes  à  exécuter  en  vertu  de  la  présente  loi. 

Art.  8.  Le  Conseil  d'État  est  autorisé  à  conclure  toutes  les  conventions  nécessaires  pour  l'exé- 
cution de  la  présente  loi  '. 

La  fabrication,  accomplie  pendant  les  années  1840,  1841  et  1842,  comprit 
398  kil.  373  grm.  de  centimes  et  486  kil.  830  grm.  de  cinq-centimes,  faisant 
une  somme  de  16,103  fr.  10  c. '.  Le  type  de  ces  monnaies  est  conforme  à 
la  loi. 

Vers  la  fin  de  1843,  on  reprit  la  fabrication  des  vingt-cinq  centimes  et  des  dix- 
centimes  et  l'on  continua  celle  des  centimes  en  vertu  d'une  loi  votée  le  8  décembre 
1843,  promulguée  le  16  décembre  suivant',  dont  voici  le  texte  : 

Article  premier .  Il  sera  fabriqué  dans  le  courant  de  l'année  1844  une  quantité  de 
800  kil.  de  pièces  de  25  cenL  en  billon; 
400    »  »       de  10    »  » 

400    »  »       de  1      »       en  cuivre. 

Art.  S.  Le  type  des  pièces  sera  le  même  que  celui  employé  pour  la  frappe  exécutée  en 
vertu  de  la  loi  du  25  juillet  1838. 
Art.  3.  Le  diamètre  des  pièces  sera  : 

Pour  les  pièces  de  25  cent,  de  25  millim. 
»  »  10     »  22       » 

»  »  1     »  14       » 

•  R.  D.  L.  1840,  vol.  26,  p.  12.5. 

^  Note  (jénérale  de  toute  la  monnaie  décimale  qui  a  été  frappée  à  Genève  en  remplacement  du  vieux 
billon  retiré  de  la  circulation  et  détruit,  dont  le  tableau  a  été  inséré  dans  le  rapport  sur  les  comptes  du 
Canton  de  Genève  pour  l'année  1846,  pane  4(1.  Ce  tableau  renleime  quelques  erreurs. 

^  IbvL,  1843,  vol.  29,  p.  2()3. 

TOMB  11.  73  10 


74  HISTOraE   MOXÉTAIRE  DE   GENÈVE. 

Art.  4.  La  taille  des  pièces  sera  : 

Pour  les  pièces  de  23  cent,  de  260    au  kilogramme. 

»  »  10      »  363  » 

»  v>  1      »  1000  » 

Art.  ').  i-e  titre  des  pièces  en  billon  sera  : 

.,        ,  ,       {  230  millièmes  d'argent  fin. 

Pour  les  pièces  de  23  cent,  de     ]  ,,  ,         , 

(  730  millièmes  de  cuivre. 

,,       ,  ,       t    120  millièmes  d'artîi'nt  fin. 

Pour  celles  de  IOcent.de     ]  ,,  ,     '^ 

(  880  millièmes  de  cuivre. 

Art.  6.  La  tolérance  du  titre  sera,  pour  les  pièces  de  23  cent,  et  de  10  cent.,  de  sept  mil- 
lièmes en  dehors  et  autant  en  dedans. 

Arl.  7.  La  tolérance  du  poids  sera  par  kilogramme  : 


Pour  les  pièces  de  23  cent,  de    6  grammes 


I. 


»  »  1 0     »  "       **  [  ^'^  dehors  et  autant  en  dedans. 

»  »  I     »  1 2       »  I 

Arl.  S.  Le  Conseil  d'État  est  autorisé  à  conclure  toutes  les  conventions  nécessaires  pour 
l'exécution  de  la  présente  loi,  et  à  déterminer  les  mesures  propres  à  assurer  la  surveillance  et 
la  vérification  des  opérations. 

Art.  9.  Les  conditions  de  la  l'ahrication  devront  rester  dans  les  limites  telles  ipi'il  n'en 
résulte  pas  une  dépense  pour  l'État  et  il  sera  rendu  compte  des  résultats  avec  l'exercice  de 
1844. 

Le  Conseil  d'État  est  chargé  de  faire  jtromulguer  les  présentes  dans  la  forme  et  dans  les 
termes  prescrits. 

En  verlu  de  celte  loi,  il  fut  fait  844  kil.  889  de  pièces  de  vingt-cinq-centimes; 
409  kil.  539  de  dix-centimes  et  401  kil.  454  de  un-centime,  soit  en  tout  pour  une 
somme  totale  de  73.959  22  c.  '. 

Dans  le  cours  de  l'année  1846,  nous  trouvons  trois  lois  relatives  aux  émissions 
de  monnaies.  La  première,  votée  le  26  janvier  et  promulguée  le  31  janvier'  était 
relative  à  la  fabrication  des  centimes.  En  voici  le  texte  : 

Article  premier.  Il  serafaljri(pié.  dans  le  courant  de  l'année  1846,  une  quantité  de  400  kil. 
de  pièces  de  un-centime  en  cuivre. 

Art.  2.  Le  type  des  dites  pièces  portera  sur  la  face  principale  les  armes  de  la  République 
avec  la  légende  Post  lenebras  lux;  sur  le  revers,  l'indication  de  la  valeur  légale,  du  millésime 
et  la  légende  Hépubli'jue  et  canton  de  Genève. 

'  \ote,  fiénéralc  lie  toute  la  monnaie  frappée  â  (ienère,  etc.  (voir  ci-de.ssii.s,  page  73,  n.  2\ 
»  H.  D.  L.  18i6.  vol.  XXXII,  p.  3). 

74 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  L' ATELIER  1813-1848.     75 

Le  contour  sera  lisse. 

Art.  3.  Le  diamètre  des  pièces  sera  de  I  4  millimètres. 

Art.  4.  La  taille  des  pièces  sera  de  1000  au  kilogramme. 

Art.  5.  La  tolérance  de  poids  sera,  par  chaque  kilogramme,  de  12  grammes  en  dehors. 

Art.  6.  Le  Conseil  d'État  est  autorisé  à  conclure  les  conventions  nécessaires  pour  l'exé- 
cution de  la  présente  loi,  et  à  déterminer  les  mesures  propres  à  assurer  la  surveillance  et  la 
vérification  des  opérations. 

Art.  7.  Les  conditions  de  la  fabrication  devront  rester  dans  des  limites  telles  qu'il  n'en 
résulte  pas  une  dépense  pour  l'État,  et  il  sera  rendu  compte  du  résultat  avec  l'exercice  de 
1846. 

En  conformité  de  cette  loi  il  fut  fait  402  kil.  582  de  centimes'. 

Le  1er  juin  1846'  le  Département  des  Finances  proposa  an  Conseil  d'Étal  la 
frappe  de  pièces  de  vingt-cinq-centimes,  dix-centimes,  cinq-centimes  et  un-centime; 
puis  celle  de  pièces  de  trois-cenlimes  qui  devaient  faciliter  les  petites  transactions 
et  ne  présenteraient  pas  l'inconvénient  des  deux-centimes  de  perpétuer  l'habitude 
de  compter  en  sous  de  Genève.  Le  Conseil  d'État  n'admit  pas  cette  innovation, 
mais  il  présenta  an  Grand  Conseil  une  loi  relative  à  la  fabrication  des  autres 
monnaies.  Cette  loi  volée  le  8  juillet  fut  promulguée  le  11  juillet  1846".  En  voici 
le  texte  : 

Article  premier.  Il  sera  fabriqué,  avant  le  31  décembre  1817,  au  millésime  de  1847  une 
quantité  de  : 

800  kilogram.  de  pièces  de  25  cent,  en  billon. 

800        »  »  4  0     »  » 

800        »  »  5     »  » 

600        »  »  1     »       en  cuivre. 

Art.  2.  Le  type  des  pièces  portera  : 

Sur  la  face  principale  les  armes  de  la  République  avec  la  légende  :  Post  tenehras  lux. 
Sur  le  revers,  l'indication  de  la  valeur  légale,  le  millésime  et  la  légende  :   Répiddique  et 
Canton  de  Genève. 
Le  contour  sera  lisse. 
Art.  3.  Le  diamètre  des  pièces  sera  : 

Pour  les  pièces  de  25  centimes,  de  25  millim. 

'  Note  (jénérale  de  toute  la  monnaie  décimale  jrayyée  à  (ienère,  etc.  {\\>\v  ci-detisiis.  page  73,  n.  2.~) 

'  R.  C.  1846,  vol.  1",  p.  723. 

'  H.  D.  L.  1846,  vol.  XXXIl,  p.  170. 

75 


Pour  les  pièces  de  25  cent.  île 
Pour  les  pièces  de  1 0  cent,  de 
Pour  les  pièces  de  3  cent,  de 


7fi  mSTOmE  MONÉTAIRE   DE   GENî^VE. 

Pour  celles  de  .   .    10  centimes,  de  22  niillim. 
Pour  celles  de  .   .5       »  19'/,  millim. 

Pour  celles  de  .   .     I       >^  16  » 

Art.  4.  La  taille  des  pièces  sera  : 

Pour  les  pièces  de  23  centimes,  de  30U  au  kilog. 
Pour  celles  de     .  1 0        »  400       » 

Pour  celles  de     .     5        »  "iGO       » 

Pour  celles  de     .      I         »  730       » 

Art.  5.  Le  litre  des  pièces  en  billon  sera  : 

^     273  millièmes  d'argent  lin. 
/     723         »        de  cuivre. 
123  millièmes  d'argent  tin. 
873         »        de  cuivre. 
()()  millièmes  d'argent. 
9  50        »        de  cuivre. 
Arl.  6.  La  tolérance  du  titre  sera  de  sept  millièmes  en  d^'lims  et  autant  en  dedans. 
Art.  7 .  La  tolérance  du  poids  sera  par  kilogramme  : 

Pour  les  pièces  de  23  centimes,  de  6  '/,  grammes. 
Pour  celles  de     .1 0        »  7       .       » 

Pour  celles  de     .     3        »  8  » 

Pour  celles  de     .      1        »  10  » 

Art.  S.  Le  Conseil  d'État  est  autorisé  à  conclure  toutes  les  conventions  nécessaires  pour 
l'exécution  de  la  présente  loi  et  à  déterminer  les  mesures  propres  à  assurer  la  surveillance  et 
la  vérification  des  opérations. 

Art.  9.  Les  conditions  de  la  fabrication  devront  rester  dans  des  limites  telles  que  les  dépen- 
ses puissent  en  être  couvertes  en  y  comprenant  celles  de  la  confection  de  coins  d'un  nouveau 
modèle,  et  il  sera  rendu  compte  des  résultats  avec  l'exercice  de  1847. 

Nous  croyons  que  cette  loi  ne  fut  exécutée  qu'en  ce  qui  concerne  les  centimes, 
dont  il  fut  fait  602  kil.  578  .  La  révolution  du  6  octobre  étant  survenue,  et  un 
gouvernement  provisoire  ayant  été  établi,  la  loi  du  8  juillet  fut  partiellement 
modifiée,  comme  aussi  celle  du  13  décembre  1844,  sur  le  retrait  des  anciennes 
monnaies,  en  vertu  d'une  nouvelle  loi  votée  le  16  novembre  1846  et  promulguée 
le  18  du  UK-nie  mois',  dont  voici  le  lexte  : 


•  Note  (jénérak,  etc.  (Voir  ci-dessus,  page  73,  n.  i.) 

*  R.  D.  L.  1846,  vol.  \XXII.  p.  238. 

76 


RESTAUEATION  DE'  I.A  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMI'S  DE  L' ATELIER  1813-1848.     77 

Article  premier.  Les  articles  4  et  o  de  la  loi  du  8  juillet  1846  seront  modifiés  comme  suit: 

La  taille  des  pièces  sera  : 
Pour  celles  de  25  centimes,   de  275  au  kilog. 
w        »       «    10         »         de  375  » 

Le  litre  des  pièces  en  billon  sera  : 

(  250  millièmes  d'argent  fin. 

Pour  celles  de  25  centimes  de        _..„  , 

(  7o0         »        de  cuivre. 

(   120  millièmes  d'argent  fin. 

Pour  celles  de  1 0  centimes  de     ]  „„„  . 

(  880  »        de  cuivre. 

Art.  2.  Le  terme  fixé  par  la  loi  du  13  décembre  1884,  |)our  échanger  à  la  Caisse  de  i'Élal 

les  anciennes  monnaies,  sera  prorogé  jusqu'au  1"  février  1847. 

Avant  la  révolulion  du  6  octobre,  le  gouvernement  avait  ouvert  un  concours  de 
gravure  pour  les  coins  des  vingt-cinq  et  des  un-centimes.  Plusieurs  artistes  y  pri- 
rent pari,  mais  le  jury  proposa  de  ne  pas  accorder  de  prix,  atlendu  qu'aucun 
des  projets  n'était  complètement  satisfaisant;  néanmoins  le  Conseil  donna  une 
récompense  de  fr.  140  à  M.  Auguste  Bovet  et  de  fr.  160  à  M.  Antoine  Bovy  et 
il  arrêta  de  demander  à  ce  dernier  de  remanier  son  projet.  Nous  ne  savons  si  le 
gouvernement  issu  de  la  révolution  de  1846  ratifia  cet  arrêté,  mais  tout  porte  à 
faire  croire  le  contraire,  car  les  vingl-cinq  centimes  de  1847  ont  été  frappés  avec 
des  coins  qui  sont  l'œuvre  d'Auguste  Bovet. 

En  vertu  de  la  loi  du  8  juillet  modifiée  par  celle  dti  16  novembre  1846,  il  fut 
frappé  802  kil.  936  de  pièces  de  vingt-cinq-centimes;  804  kil.  404  de  pièces  de 
dix-centimes  et  828  kil.  096  de  pièces  de  cinq-centimes'. 

Le  28  avril  1847,  le  gouvernement  provisoire  proposa  au  Grand  Conseil  la 
frappe  d'une  certaine  quantité  de  pièces  de  cinq-centimes.  Celte  loi  fut  votée  et 
le  gouvernement  la  promulgua  le  5  mai  suivant".  En  voici  les  termes  : 

Article  premier.  Vu  l'urgence,  il  sera  fabriqué  avant  le  :((>  juin  prochain,  au  millésime 
de  1840  (sic)  une  quantité  de  quatre-vingt-cinq  kilogrammes  A^  pièces  Aq  cinq-centimes  an 
sus  de  celle  dont  la  fabrication  a  été  décrétée  par  la  loi  du  8  juillet  1846. 

Art.  2.  Les  pièces  frappées  en  exécution  de  la  présente  loi  devront  être  confoiines  à  ce  (jui 
est  prescrit  pour  le  type,  le  diamètre,  la  taille  et  le  poids  des  pièces  de  cette  valeur. 

'  Note  géné-ide,  etc.  (Voir  ci-dessus,  page  73,  n.  "2.) 
^  R.  D.  L.  1847,  vol.  XXXIII,  p.  72. 

77 


78  HISTOIRE  MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Art.  3.  Le  gouvernement  provisoire  est  autorisé  à  conclure  toutes  les  conventions  néces- 
saires pour  l'exécution  de  la  présente  loi  et  à  déterminer  les  mesures  propres  à  assurer  la 
surveillance  et  la  vérification  des  opérations. 

Arl.  4.  Les  conditions  de  la  fabrication  devront  rester  dans  des  limites  telles  qu'il  n'en 
résulte  aucune  dépense  pour  l'État.  Il  sera  rendu  compte  des  résultats  avec  l'exercice  de 
1847. 

Pour  clore  celte  série  d'émissions',  il  nous  reste  à  parler  des  dernières  mon- 
naies frappées  à  Genève  qui  sont  des  pièces  d'or  et  d'argent.  Le  but  de  cette 
émission  était  non  seulement  de  fournir  de  numéraire  la  ville  qui  à  ce  moment 
en  était  dépourvue,  mais  encore  de  donner  aux  particuliers  la  faculté  de  convertir 
en  monnaies  les  matières  d'or  et  d'argent  dont  ils  pouvaient  être  détenteurs. 

Voici  les  articles  de  cette  loi  qui,  votée  le  3  avril  1848,  fut  promulguée  le 
5  avril  suivant'  : 

Artide  premier.  Le  Conseil  d'État  est  autorisé  à  faire  frapper  pour  le  com|)te  des  par- 
ticuliers des  monnaies  d'or  et  d'argent  ayant  la  même  valeur  intrinsèque  que  les  monnaies 
françaises,  savoir  : 

A.  Des  pièces  d'or  de   20  et  de   10  francs;   l'or  à  750  millièmes  d'or  tin  et  I  oO  mil- 
lièmes d'argent  fin,  soit  à  18  carats; 

les  20  francs  pesant   7  grm.,    (5i2, 
les  10  francs  pesant   3  grm.,  821. 

B.  Des  pièces  d'argent  de  10  et  de  o  francs  ;   l'argent  à  86.')  millièmes  d'argent  tin  et 
i:Jo  millièmes  d'alliages: 

les   10  francs  pesant  52  grm..  022, 
les    3  francs  pesant  26  grm.,  il  I  I . 
Art.  2.  Les  frais  de  cette  fabrication  seront  suportés  : 

A.  Par  l'État  pour  ce  qui  concerne  les  coins. 

B.  Par  les  particuliers  pour  l'excédent  du  coût  de  fonte  et  de  frappe  à  Genève  sur  le 
coût  de  France. 

Art.  3.  Le  Conseil  d'État  fera  un  règlement  en  rapport  avec  les  articles  I  et  2  de  la  pré- 
sente loi. 

'  Nous  ne  rangeons  pas  parmi  les  émissions  monétaires  la  fr:ippe  (jui  l'ut  (aile  en  1851  de  678 
pièces  de  10  francs  au  raènie  type  (|ue  celles  de  1848.  dette  frappe,  pour  l'exécution  de  laquelle  le 
gouvernement  de  Genève  dut  demander  l'autorisalion  au  Conseil  fédéral,  fut  faite  en  vue  du  tir 
fédéralqui  eut  lieu  à  Genève  en  1851.  Le  Conseil  fédéral  autorisa  la  frappe  de  ces  pièces  à  la 
condition  (luedans  aucun  cas  elles  ne  pourraient  être  considérées  comme  des  monnaies,  mais  seu- 
lement comme  des  médailles.  (K.  C.   1851.  t.  I.  p.  u'JO.  .598  et  1228.) 

-  R.   D.   L.   1848,  vol.  XXXIV.  p.  146. 

78 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  L'aTELIER  1813-1848.     79 

Art.  4.  Uoe  somme  de  fr.  2000  est  mise  à  la  disposition  du  Conseil  d'État  pour  la  desti- 
nation ci-dessus  indiquée. 

Cette  somme  sera  portée  à  l'article:  Dépenses  imprévues  et  non  classées  de  l'exercice  1848. 

Un  arrêté  du  Conseil  d'Èlat  en  date  du  1 1  avril  '  de  la  même  année  fixait  les 
dispositions  suivantes  : 

Article  premier.  Les  matières  d'or  et  d'argent  destinées  à  être  converties  en  monnaie 
devront  être  remises  au  bureau  de  garantie  situé  rue  Berthelier.  n°  I  I  ;  elles  seront  ins- 
crites sur  un  registre  au  nom  des  dépositaires. 

Les  matières  d'or  devront  être  au  titre  de  750  millièmes. 

Les  matières  d'argent  ne  devront  pas  être  au-dessous  de  SG.'i  millièmes;  elles  pourront 
être  d'un  titre  supérieur. 

Les  essais  en  seront  faits  gratuitement  par  le  bureau  de  garantie. 

Art.  2.  Le  type  des  pièces  de   10  et  de  20  francs  en  or,   ainsi  que  celui  des  pièces  de  3 
et  de  10  francs  en  argent  portera  sur  la  surface  principale  les  ariiKis  de  la  République  avec 
la   légende    post  tenebras  lux;  siu'  le  revers,   Tindication  (Je  la  valeur  légale,  du  millé- 
sime et  la  légende  république  et  canton  de  genève. 
Le  contour  sera  crénelé. 

Art.   3.   Le  titre  des  pièces  d'or  de  dix  et  de  vingt  francs  sera  d(^ 

750  millièmes  d'or  fin 
150  millièmes  d'argent  fin. 
Celui  des  pièces  d'argent  de  cinq  et  de  div  francs  de 

865  millièmes   d'argent  fin. 
Le  poids  des  pièces  d'or  sera  : 

pour  les  pièces  de  10  francs   de  3  grm.,   821 
»  >>  »    20        >'        »    7      »       H42. 

Le  poids  des  pièces  d'argent  sera  : 

pour  les  pièces  de     5  francs  de  26  grm.,  011 
»  »  »     10        »        »   52       »      022. 

Art.   i.   La  tolérance  en  titre  sera  de  : 

2  millièmes  sur  l'or        )  ,  ,         .         ,    , 

[     en  deliors  et  en  dedans. 

3  millièmes  sur  l'argent  ) 

La  tolérance  en   poids  sera  de  : 

12.5  miligrammes  pour  une  pièce  de  20  francs     ) 

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'   It.   L).  L.   1848,  vol.  XXXIV,  p.  175. 

79 


80  mSTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Art.  .7.    Le  diainèlre  des  pièces  sera  : 

l'oiir  celles  de  10  francs,  de  IS,-")  milliiii.     ) 

;     en  or. 
»        »      »  20      »        »    22  »         ] 

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Art.  fi.   Les  particnliers  paieront  les  frais  de  fonte  et  de  frappe  aux  tan\  suivants: 

a  centimes  par  pièce  de    10  francs     i 

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Ces  prix  représentent  ce  que  la  fabrication  conte  de  plus  ici  qu'en  France. 

Arl.  7.  Le  Département  des  Finances  et  du  Commerce  est  chargé  de  tout  ce  (pii  con- 
cerne la  surveillance  de  la  lra[)pe  et  la  vérification  des  monnaies  ;  à  cet  effet,  il  nommera 
un  commissaire  qui  assistera  à  toutes  les  opérations  de  la  lahrication.  sera  dépositaire  des 
coins  et  recevra  les  espèces  frappées. 

Il  parait  que  l'obligation  pour  les  particuliers  d'apjjorler  les  matières  d'or  et 
d'argent  à  un  certain  litre  lut  un  obstacle  pour  plusieurs  d'entre  en.\,  car  le 
26  avril  1848',  le  Conseil  d'Étal  modifia  son  arrêté  de  la  façon  suivante  : 

Le  Conseil  d'État  : 
Dans   If  lint  d'offrir  de   nouvelles  facilités  aux  personnes   qui  désireni  faire   frapper  des 
monnaies 

Arrèt(^  : 

Les  matières  d'or  et  d'argent  destinées  à  être  conveities  seront  admises,  dès  ce  jour,  à 
tous  les  litres  ;  elles  devront  être  remises  an  Connnissaire  du  Département  des  Finances, 
qui  les  recevra  chaque  jour  non  férié,  de  huit  à  di\  heures  du  matin,  chez  M.  Louis  Hovy, 
entrepreneur  de  la  fabrication,    rue  Rousseau,  n"  -11. 

Les  matières  tl'or  devront  être  présentées  en  lingots,  accompagnées  d'un  bulletin  d'essai, 
indiquant  le  titre  de  ces  lingots. 

Les  matières  d'argent  pourront  êlre  présentées  en  nature  ou  converties  en  lingots 
essayés. 

Les  essais  seront  faits  gratuitement  par  le  bureau  de  garantie. 

La  valeur  des  matières  remises  sera  réglée  en  espèces,  aux  particuliers,  d'après  le  tarif 
suivant  : 

A.   L'or  lin  au  prix  de  francs  3, 434, 44   le  kilogr. 
li.    L'argent  lin        »  »  218,8')  » 

'  IC   D.   L.   1848,  L  \XX1V.  pag.  199. 

80 


on  or. 


en  argent. 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  L'aTELIER  1813-1848.     81 

Il  sera  retenu  sur  le  règlement  de  roinpte  : 

francs  'l8.9opar  kil.  iI'di'  lin  sur  les  pièces  de  francs  20  ) 

»     20.88  »  »  »  »  10  ) 

»       4.4o  »        d'argent  fin  »  »  5  ^ 

»       3.35         »  »  »  »  10  ) 

Ces  retenues  représentent  ce  ipie  l;i  fabrication  des  monnaies  coûte  de  plus  à  Genève 
qu'en  France,  et  elles  correspondent  au  tarif  par  pièce  porté  à  l'article  o  de  la  loi  du 
1 1  courant. 

Ce  tarif  a  été  modifié  comme  suit  : 

Les  frais  de  fonte  et  de   frappe  sont  réduits  à 

6  centimes  par  pièce   de  10  francs 


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[     en  argent. 
15         »  »       »       »    1 0     »         ) 

Malgré  celte  nouvelle  facilité  accordée  aux  particuliers,  il  ne  paraît  pas  que  les 
matières  d'or  et  d'argent  apportées  par  eux  fussent  bien  considérables,  car  le  7  juin 
1848',  le  Conseil  d'État  prenait  l'arrêté  suivant  : 

Le  Conseil  d'État  , 

Considérant  que,  vu  li'  peu  de  malières  qui  sont  présentées  maintenant  à  la  frappe  des 
monnaies,  elle  peut  être  considérée  comme  inutile; 

Vu  la  réapparition  sur  notre  place  d'une  quantité  suffisante  de  numéraire  : 
Vu  les  frais  (|u'entraîne  le  maintien  des  balanciers  et  du  personnel  ; 
Vu  la  proposition  du  Département  des  Finances  et  du  Commerce  ; 

Arrête  : 

Article  premier.  L'atelier  monétaire  ouvert  temporairement  par  la  loi  du  26  aviil  1848  sera 
fermé  le  jeudi  8  courant. 

Art  2.  Le  Département  des  Finances  est  chargé  du  règlement  et  de  la  clôture  des  comptes 
qui  se  rattachent  aux  opérations  du  dit  atelier  pour  la  frappe  des  monnaies. 

L'émission  de  1848  comprit  3421  pièces  de  vingt-francs  et  330  pièces  de 
dix-francs,  en  or;  1176  pièces  de  cinq-francs  et  385  pièces  de  dix-francs  en 
argent'.  Ces  monnaies  sont  aujourd'hui  fort  rares. 


•  R.  C.  18i8,  t.  L  p.  lOol. 
'  R.  C.   1848,  t.  II,  p.  17. 

TOME  U.  81  11 


82 


HISTOIKE  MONETAIRE  DE   GENÈVE. 


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RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  L' ATELIER  1813-1848. 


83 


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84  mSTOIRE  MOXÉTAIKE  DE   GENKVK. 


CHAPITRE  VI 

RETRAIT  DES  ANCIENNES  MONNAIES 

Plusieurs  causes  nécessitent  le  retrait  d'une  monnaie;  les  principales  sont  l'usure 
et  le  changement  tlu  système  monétaire.  L'ancien  numéraire  genevois  a  été  succes- 
sivemeni  soumis,  de  1824  à  1846,  au  retrait  pour  cause  d'usure  et  pour  cause 
de  changement  du  système  monétaire  cantonal. 

Enfin,  les  monnaies  frappées  dès  1838  ont  été  à  leur  tour  retirées  pour  faire 
place  aux  monnaies  fédérales  émises  en  vertu  de  la  constitution  de  1848.  Nous 
rendrons  successivement  compte  de  ces  diverses  opérations. 

I"   RETRAIT    POUR    CAUSE    d'uSURE. 

De  toutes  les  monnaies  genevoises  frappées  au  XVIlIme  siècle,  les  pièces  de 
vingt-et-un-sols  et  de  dix-sols-et-demi  eurent  assurément  le  plus  de  faveur  et  de 
circulation.  Emises  de  1709  à  1721,  l'ensemble  de  ces  monnaies  a  représenté  une 
valeur  de  1.279,930  ff.  soit  365,700  livres  courantes.  Au  commencement  de  la 
Restauration  elles  étaient  de  toutes  les  monnaies  genevoises  celles  qui  se  voyaient 
le  plus,  hormis  peut-être  quelques-unes  des  monnaies  frappées  de  1794  à  1798, 
mais  par  le  fait  de  cette  incessante  circulation  l'usure  en  était  extrême,  à  tel  point 
que  sur  la  plupart  d'entre  elles  toute  trace  d'empreinte  avait  disparu  '.  Le  18  mai 

'  Une  l)rocliure  parue  à  Geuève  en  1828,  due  à  M.  de  la  Rive-Rilliet,  et  intitulée  Sur  notre  sys- 
tème monétaire,  débute  de  la  façon  suivante  :  «  Une  famille  étrangère,  partie  de  son  pays  dans  l'in- 
tention de  séjourner  quelques  mois  en  Suisse,  pour  de  là  se  rendre  eu  Italie,  nous  fut  adressée.  .  .  . 
Quatre  jours  .iprès  leur  arrivée,  le  mari  me  dit  :  Veuillez  m'expliquer  votre  système  moné- 
taire, je  ne  imis  le  comprendre.  Arrivé  ici  avec  des  lettres  de  crédit  dont  je  m'étais  pourvu  à  Paris, 
je  me  suis  adressé  à  l'un  de  vos  banquiers  qui  m'a  pi'ésenté  en  échange  d'une  lettre  de  deux  mille  Jrancs 
une  note  dite  en  livres  courantes;  il  m'en  a  remis  le  montant,  partie  en  écus  d'emjnre,  partie  en  piastres, 
et,  pour  appoint,  deux  rouleaux  de  pièces,  dites  monnaie  genevoise,  qui  ne  se  xont  trouvées  que  de  petites 
p)la(iues  d'argent  sans  marque  ni  titre  quelconque.  » 

Selon  toutes  probabilités,  ces  deux  rouleaux  de  monnaie  genevoise  étaient  composés  de  pièces  de 
vingt-et-uu-sols  ou  de  dix-sols-et-demi. 

84 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  l' ATELIER  I8I3-1848.      85 

1824',  la  Chambre  des  Comptes  proposa  au  Conseil  d'État  de  faire  contre-rnarqiier 
toutes  celles  de  ces  pièces  sur  lesquelles  se  verrait  encore  une  empreinte,  et  de 
retirer  les  autres;  de  cette  façon  on  éviterait  le  cours  de  monnaies  étrangères  de 
bas  litre,  également  usées  qui  circulaient  comme  moimaies  genevoises. 

Le  Conseil  d'État  n'admit  pas  la  partie  de  ce  projet  concernant  les  contre- 
marques; en  revanche,  il  ordonna  aux  caisses  publiques  de  retirer  les  pièces  de 
vingt-et-un  sols  et  de  dix-sols-et-demi  dont  l'usure  avait  effacé  l'empreinte,  et  ce 
retrait  ne  tarda  pas  à  devenir  assez  important,  car  vers  la  fin  de  1828  il  repré- 
sentait une  somme  de  140,000  (F.  '.  Aussi  cette  diminution  de  numéraire  com- 
mença-t-elle  à  se  faire  sentir  dans  la  ville  et  la  Chambre  des  Comptes  dût  momen- 
tanément arrêter  le  retrait  de  ces  monnaies  '. 

Celte  opération  ne  fut  reprise  qu'une  dizaine  d'années  plus  tard,  alors  que  toute 
la  monnaie  duodécimale  allait  être  retirée. 

2"  RETRAIT  POUR  GAUSK  DE  CHANGEMENT  DE  SYSTÈME  MONÉTAIRE. 

On  se  rappelle  que  les  articles  16  et  17  de  la  loi  du  7  février  1838'  pour  l'intro- 
duction du  système  décimal,  à  Genève,  stipulaient  cpie,  chaque  aimée,  à  commen- 
cer dès  1838,  le  budget  porterait  une  somme  destinée  au  retrait  de  l'ancienne 
monnaie  jusqu'à  sa  suppression  totale,  puis  que,  dans  la  session  de  décembre 
1846,  au  plus  tard,  le  Conseil  d'État  proposerait  une  loi  pom'  faciliter  et  complé- 
ter le  retrait  de  l'ancienne  monnaie  et  fixer  l'époque  de  la  démonétisation.  Mais  il 
fallait  au  préalable  fixer  la  valeur  de  l'ancienne  monnaie  en  nouvelle;  c'est  ce  que 
(il  le  gouvernement  en  date  du  28  novembre  1838    : 


'  H.  C.  C.   vol.  \,  p.  1U. 

''  H.  D.  L.   1828,  vol.  XIV,  p.  t>. 

=  R.  C.  C.  1829,  vol. XV,  p.  9. 

*  Voy.  ci-dessus,  p.  35. 

=■   F{.   D.    l.   1838,  vol.  XXIV.  p.  :!09. 

85 


86  histoire  monétaire  de  genève. 

Arrêté  du  Conseil  d'État  sur  lf.  taux  auquel  l'ancien  billon  pourra  être  reçu  dans  la  Caisse 

d'État,  du  28  novembre  1838 

Le  Conseil  d'État,  vu  l'article  I  de  la  loi  du  7  février  dernier,  etc., 

Arrête  : 

Article  premier.  A  dater  du  iin'iiiiiT  janvier  l(S3y.  les  pièces  d'ancien  billon  genevois 
|ioanont  être  reçues  dans  les  Caisses  de  l'État  pmir  les  appoints  inférieurs  à  un  franc,  aux  taux 
ci-après,  savoir  : 

Les  pièces  de  vingt-et-un-sols        pour  80  centimes. 
»  quinze-sols  »     (50  » 

»  dix-sols-six-deniers     »     40  » 

»  six-sols  »     24  » 

»  trois-sols  »     12  » 

»  un-sol-six-deniers      »       6  » 

»  un-sol  »       4  » 

»  six-deniers  »       2  » 

Art.  2.  Dans  les  paiements  de  un-franc  et  au-dessus,  les  pièces  d'ancien  billon  ne  seront 
reçues  qu'à  raison  de  260  pour  un-franc. 

Art.  3.   Le  présent  arrêté  cessera  d'être  en  vigueur  le  31  décembre  1830. 

Cet  arrêté  fui  modifié  par  une  loi  liu  !20  février  1839'  de  la  façon  suivante  : 

LOI 

SUR    LA    CONVERSION    DE    l'aNCIENNE    MONNAIE    DE    (iENÈVE 

DU    20    FÉVRIER    1839 

Article  premier.  Les  écus  de  douze-llorins-neuf-sous,  de  dix-llorins-ilix-sous  et  de  six- 
norins-(|uatre-sous-six-deniers  continueront  à  avoir  cours  légal  à  raison  de  deux-florins- 
deux-sous  |iour  un-franc  de  Genève. 

.1/7.  2.  L'ancien  billon  frappé  au  coin  de  la  liépublique,  aura  cours  légal  en  nouvelle 
monnaie  de  Genève,  conformément   au  tarif  ci-a[)rés,  savoir  : 

La  pièce  de  21    sous  ....     |iour  81   centimes 
»  1  o  sous  ....         »    .58  » 

»  10  sous-six-deniers.         »    40  » 

»  6   sous  ....         »    23         » 

»  3   sous  ....         »    1 1  7,     ** 

■   l{.  [).  L.  I8;W.  vol.   \.\V,  p.  2fi. 

86 


RESTAUEATION  DE  LA  RÉPUBLIQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  L'ATELIER  1813-1848.     87 

La  pièce  de     I    soiis-six-deniers.     [lour    (i    ceiitiiiies. 
»  1    sous  ....         »     4  » 

»  0    deniers    ...         »      2  » 

Art.  3.  Le  Conseil  d'Klat  est  cliargé  de  fixer  ré|)(K|iie  de  la  mise  à  exécution  de  la  pré- 
sente loi'. 

Clnuse  abroijaloire 

Arl.  4.  L'article  14  de  la  loi  du  7  février  18:^8  sera  et  denieiu'era  ahrogé  dés  l'épo- 
que où  la  présente  loi  sera  devenue  exécutoire. 

A  la  fui  de  1839'  il  avait  été  relire  pour  une  somme  de  3,591,169  ff.  d'ancien 
numéraire  et,  comme  les  monnaies  décimales  tardaient  à  être  frappées,  le  Conseil 
d'État,  sur  le  préavis  de  la  Chambre  des  comptes,  remit  en  circulation,  le  9  mars 
1840',  un  certain  stock  de  pièces  de  trois-sols,  six-sols,  quinze-sols  et  vingt-el- 
un-sols  pour  permettre  d'attendre  l'émission  des  nouvelles  monnaies.  Celles-ci 
une  fois  émises,  en  vertu  des  lois  do  1838,  1839,  1840  et  1843,  il  n'y  avait  plus 
de  motifs  pour  ne  pas  procéder  à  la  d(Mnonétisalion.  Aussi,  le  13  décembre  1844', 
le  Conseil  d'Èlat  présenta-t-il  au  Grand  Conseil  un  projet  de  loi  dans  ce  sens,  qui 
fut  adopté  et  dont  voici  la  teneur: 

Lot  liELATIVR  AU  RRTRAIT  ET  A  LA   DKMONÉTISATKlN  DES  ANCIENNES  MONNAIES  DE  CiENÈVE 

du  !  3  décembre  1844 

Arlirle  unique.  A  dater  du  l"  janviei'  I8  4()  les  anciennes  pièces  de  M  ff.  !)  s.,  de 
10  ir.  6  s.,  de  (1  lï.  4  s.  0  den.,  de  21  s.,  de  15  s.,  de  10  '/„  s.,  de  6  s.,  de  3  s.,  de  1  s. 
G  den.,  de  1  s.  et  de  6  den.,  cesseront  d'avoir  cours  forcé  dans  le  Canton.  Néanmoins, 
jusqu'au  31  décembre  1840,  elles  seront  encon^  reçues  en  paiement  des  contributions  pu- 
bliipies,  ou  échangées  à  la  Caisse  de  l'État  contre  des  espèces  décimales,  conlbrméiiK^iit  au 
tarif  annexé  à  la  loi  du  20  février  1839. 

Celte  loi  fut  promulguée  le  28  décembre  1844.  Mais  le  gouvernement  provi- 
soire issu  de  la  révolution  du  7  octobre  1840  jugea   que   l'époque   fixée  pour 

'  Elle  11  été  lixée  au  1"  mars  18:w. 

-  R.  C.  1839,  p.  684. 

''  W.C.   1840,  p.  379. 

'  \{.   D.  L.  1844.  voL  XXX,  p.  44(1. 

87 


88  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

échanger  à  la  caisse  de  l'État  les  anciennes  monnaies  était  trop  ra|)|)rochée,  et  il 
présenta  au  Grand  Conseil  une  loi  qui  fut  votée  le  16  novembre  184(5'  el  promul- 
guée deux  jours  plus  tard. 

Article  premier.  Les  articles  4  cl  o  de  la  loi  du  8  juillet  1846  seront  luoililiés  comme 
suit:  (Voy.  celle  modification  au  cliapilre  IV  ci-dessus,  page  77). 

Art.  2.  Le  terme  fixé  i)ar  l;i  loi  du  13  déceiubre  1844  pour  échangera  la  Caisse  de  l'Étal 
les  anciennes  monnaies  sera,  prdrogé  jusqu'au   1"  févi'iei'  1847. 

3"    RETRAIT    DES    MONNAIES    liENEVOISES    POUR    KAIRE    PLACE    AUX    MONNAIES    FÉDÉRALES. 

A  peine  accomplie,  cette  opéialion  du  retrait  de  l'ancien  numéraire  genevois 
devait  èlre  promptement  suivie  du  retrait  de  la  monnaie  décimale  frappée  depuis 
1838  (lui,  aux  termes  de  la  loi  iï-dérale  du  7  mai  1850  devait  être  échangée, 
comme  toutes  les  monnaies  des  autres  Cantons,  contre  la  monnaie  de  la  Confé- 
dération 

Nous  ne  pouvons  entrer  ici  dans  l'exposé  de  toutes  les  lois,  arrêtés  el  règle- 
ments fédéraux  qui  ont  eu  pour  but  de  rendre  définitive  celte  conversion,  el  nous 
nous  bornerons,  pour  terminer,  à  les  indiquer  par  ordre  chronologique  tels  qu'ils 
sont  contenus  dans  le  Recueil  des  lois. 

Loi  sur  les  monnaies  fédérale.s  du  7   mai  18.-)0  (II.  H.  !..    1850,  vol.  XXXVI,  p.  272.) 
Loi  sur  la  mise  à  exécution  de  la  réforme  monétaire  suisse,  du  7  mai  1850  {Ibid.,  p.  279.) 
Arrêté  du  Conseil  d'Étal  de  Genève,  du   17  mai  1850,   pour  la  promulgation  de  ces  deux  lois 

{Ibid.,  |).  290.) 
Supplément  au   tarif  pour  le  rclr;dt  des  monnaies  suisses,   du  7  ;ioùl  1850.  {Ibid.,  \\.  546.) 
Loi  fédérait!  du    hidéccndirc  1850,   sur  le  pied  d(Méduclion  d'ajtrés  le(|U(d   les  contrats  pé- 
cuniaires doivent  êlre  convertis  en  nouvidles  valeurs.   (ll)id..    1851.  vol.   XX\\I1,   p.  26.) 
Arrêté  de  piomulgation  de  cette  loi,  du  I")  j;invier  1851.   {Ibid..  p.  31.) 
RèglemtMit  sur  le  retrait  des  monnaies  suisses,  du  1 1  mars  1851.  {fbid.,   p.  231.) 
Régkunent  du  11  mars  1851  sur  la  refonte  des  monnaies  suisses  {Ibid.,  p.  236.) 
Pronudgation  de  ces  règlements,  du  28  mars  1851 .  {Ibid.,  p.  240.) 

Kèglement  fédéral  touchant  le  tarif  jiour  l'échange  ou  le  retrait  des  anciennes  monnaies  suisses, 
du  26  mars  1851.  {Ibid.,  p.  361). 

•  l{.  D.  t..  18i().  vol.  XXXII.  JI.2.ÎS. 

88 


RESTAURATION  DE  LA  RÉPUBLrQUE  ET  DERNIERS  TEMPS  DE  L' ATELIER  18L3-1848.     89 

Arrêté  fédéral  sur  le  retrait  des  anciennes  monnaies  suisses  dans  les  cantons  de  Vaud  et  de 
Genève,  du  28  juillet  I80I.  {Jhid.,  p.  366). 

Promulgation  du  règlement  et  de  rarrôté  ci-dessus,  du  7  août  ISol.  {Ibid.,  p.  369.) 

Arrêté  du  Conseil  d'État  qui  charge  les  bureaux  de  la  poste  et  des  péages  du  retrait  des  ancien- 
nos  monnaies  suisses  dans  le  canton  de  Genève,  du  5  août   1851 .  (Ibid.,  p.   370.) 

Arrêté  fédéral  du  20  février  1832.  concernant-  la  désignation  des  Caisses  de  poste  et  de  péages 
chargées  du  retrait  des  monnaies  de  billon  et  de  cuivre.  (Ibid.,  1832,  vol.  XXXVIII, 
p.  303.) 

Arrêté  du  Conseil  d'État,  du  2  mars  1852,  promulgant  le  précodent  arrêté  (Ibid.,  p.  305.) 

Arrêté  fédéral,  du  28  mai  1852,  sur  le  retrait  des  monnaies  genevoises  frappées  d'après  lo 
nouveau  système  monétaire  suisse  (Ibid..  p.  492.) 

Arrêté  du  Conseil  d'État  de  Genève,  du  1"  juin  1852,  promulgant  lo  précédent  arrêté. 
(Ibid.,   p.   494.) 

Arrêté  fédéral,  du  17  mai  1832,  touchant  la  mise  hors  de  cours  des  pièces  de  vingt-cinq- 
centimes  (/6id.,  p.   501.) 

Arrêté  du  Conseil  d'État  de  Genève,  du  8  juin  1852,  sur  le  retrait  dos  monnaies  genevoi.ses 
de  cuivre  et  de  billon,  frappées  selon  le  système  décimal  et  au  coin  du  canton  de  Genève, 
en  échange  des  nouvelles  monnaies  fédérales.  (Ibid.,  p.  503.) 

Arrêté  du  Conseil  d'État,  du  11  juin  1852,  pour  fixer  la  date  à  la(|uelle  les  monnaies  gene- 
voises ne  seront  plus  reçues  dans  la  circulation  (Ibid.,  p.  516.) 

Arrêté  fédéral,  du  23  juillet  1852,  fixant  ini  dornioi'  délai  pour  le  retrait  des  anciennes  mon- 
naies suisses  dans  toute  la  Confédération  (Ibid.,   p.  590.) 

Arrêté  du  Conseil  d'État  de  Genève,  du  30  juillet  1852,  concernant  le  retrait  définitif  des 
anciennes  monnaies  suisses  (Ibid.,  p.  597.) 

Arrêté  fédéral,  du  16  janvier  1852,  concernant  l'admission  au  cours  légal  do  monnaies  étran- 
gères reconnues  on  concordance  avec  le  système  suisse.  (Ibid,  p.  630.) 

Arrêté  fédéral,  du  21  janvier  1832,  concernant  le  tarifage  supplémentaire  d'anciennes  mon- 
naies suisses.  (Ibid.,   p.  632.) 

Tarif  de  retrait  pour  les  monnaies  suisses  mises  hors  de  cours,  du  3  mars   1832  (Ibid., 

■     p.  633.) 

Arrêté  fédéral,  du  17  mai  I8")2.  Idiichant  la  mise  hors  do  cours  des  pièces  de  vingt-cinq- 
centimes.  (Ibid.,  p.  637.) 


89 


12 


QUATRIÈME  PARTIE 


DESCRIPTION  DES  MONNAIES  GENEVOISES 


DK    IT'.lli    A     18+.^ 


Nous  avons  divisé  la  description  des  monnaies  genevoises  émises  de  1792  à 
1848  en  trois  chapitres  con-esptmdant  ;iiix  trois  époques:  révolutionnaire  et  fin 
de  la  République,  occupation  française.  Restauration  ;  nous  resterons  fidèle  aux 
principes  qui  nous  ont  guid(' lors  de  la  description  des  monnaies  genevoises  frap- 
pées de  1535  à  1792,  c'est-à-dire  que  nous  décrirons  les  variétés  de  ces  monnaies 
et  non  les  variantes',  que  cette  description  commencera  pai-  les  pièces  de  plus 
faible  valeur,  et  qu  aucune  monnaie  ne  sera  décrite  i|ui  n'ait  été  entre  nos  mains 
à  l'état  de  nature  ou  d'empreinte. 

Les  numéros  d'ordre  assignés  aux  monnaies  décrites,  ainsi  que  le  numéro  des 
planches  feront  suite  à  ceux  de  l'Histoire  monétaire  de  1535  à  1702.  Nous  ra[»pe- 
lons  que  les  abréviations  dont  il  sera  fréquemment  tait  usage  sont  les  suivantes  : 
Rill.  billon  ;  AR.  argent;  AU.  or  ;  CU.  cuivre;  .Mod.  module;  lAev.  revers;  Coll. 
collection. 

'  Voy.  M.  I).  *'<..  si'iif  iii-V'.  tlcni'vi'  |ss7.  I.  I.  \k  177. 


90 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  91 

CIIAPITIIE  1 

iMONlNAIES   RÉVOIAlTlOiNiNAIRES    DÉCIiVlALES  ET   DE  LA   EIJN   L>E    l,A   UÉrilBLIOUE 

1792-1798 

a.  Monnaies  révolutionnaires  décimales,  1792-1795. 

MONNAIES  DE  BILLON  ET  DE  CUIVRE 

1.  MI.NIMKS  OU  QUAHTS-UE-CENTIMES  ET  CEiNTIMES  > 

Nous  avons  vu  '  que  ces  monnaies,  dont  la  IVaiipe  avail  cependant  étt-  ordonnée, 
ne  pai'aissenl  pas  avoir  vu  le  jour. 

MONNAIES   D'ARCÎENT 
I.  MI-DÉCIMES  OU  CINQ-CEiNTIMES" 

607.  M-idécime  ou  cinq-ceni.imes  de  1794. 

TRAVAILLE  ET  ECONOMISE 

Au-dessous  d'une  ruche  vers  laquelle  deux  abeilles  se  dirigent  : 

(jENEVE 
1794 
Rev.  LES  HEURES  SONT  DES  TRESORS 
Exergue  T.  R 
Dans  le  champ  et  en  quatre  lignes  : 

CINQ 
CENTIMES 

L'AN  III  DE 

L'EGALITE 

'-■  Voy.  ci-dessus,  p.  31. 
^  Voy.  ci-dessus,  p.  30. 

91 


92  HISTOIRE   MONÉTAIKK   DE   GENÈVE. 

Enire  l'iiiscriplioii  du  champ  el  vaA\v  de  l:i  légende  se  Irouvenl  cireoiiscrils, 
tlîins  un  double  cercle,  les  douze  chinVes  romains  du  cadiaii  :  I  II  ili  IV  V  VI 
Vil   VIII   IX  X   XI.   Xll    La  irauche  n'es!  pas  cannelée'. 

Poids  2^™-,970.  —  Mod.  ()'"  ,024.  —  Ali.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  X,  n°  94. 

Soret'  dit  avoir  vu  un  mi-décime  du  poids  el  de  l'épaisseur  tlu  décime,  (lue 
M.  l'antiquaire  Kulin  avait  en  sa  possession. 

Le  mi-décime  à  la  ruche  est  aujourd'hui  des  plus  rares. 

Nous  avons  vu 'que  celte  pièce,  frappée  à  lui  pclii  nombre  d'exemplaires,  ne 
fui  pas  délivrée. 

11.    DÉCIMES  OU  DIX-CENTIMES  * 

608.   Décime  ou  dix-centimes  portant  le  millésime  ^794. 

APRES  LES  TENEBRES  LA  LUiMIERE 

Exergue  W 

Dans  une  couronne  de  chêne,  réunie  en  bas  par  un  nœud,  aigle  au  vol  abaissé 

tenant  dans  ses  serres  une  clef  \ 

Rev.  EGALITE  LIBERTE  INDEPENDANCE 

Exergue  1794 

Dans  le  champ  et  en  (jualre  lignes  : 

DECIME 

L'OISIVETE 

EST  UN 

VOL 

'  Voy.  M.  D.  G.,  série  in-4",  (Jenéve  1887,  L  I,  p.  295  et  n.  1.  IVoiis  ne  ferons  mention  de  la 
Iranclie,  pour  les  pièces  d'or  et  d'argent,  ipie  lorsiju'elle  ne  présente  pus  de  cannelnres.  Pour  les 
frappes  en  or  et  en  ai'gent  des  pièces  de  liillon,  lums  iiiilii|iierons  si  la  tranclie  est  cannelée. 

'  M.  D.  G.  1863,  t.  XIII,  p.  21. 

^  Voy.  ci-dessus,  p.  30. 

»  Voy.  ci-dessus,  p.  28. 

'  Cette  représentation  fantaisiste  des  armoiries  de  Genève  apparaît  ici  pour  la  première  fois.  On 
doit  probablement  la  rattacher  à  l'inlluence  (iu'exer(;a  pendant  quelipies  semaines  le  citoyen 
Térond  aîné,  maître  d'aritliméti(jue  et  teneur  de  livres,  l'inspirateur  du  système  décimal  genevois. 
Dans  une  brochure  que  nous  avons  citée  (p.  9,  n.  3)  Térond  s'exprime  ainsi  :  J'aimerais  voir  dispa- 
raHrr  celle  clef,  il  est  vrai  que  l'on  dit  ijuç  c'est  la  clef  du  })aradis  et  (luelle  représentait  la  fonction  de 
l'apulre  sailli  l'ierre  ;  mais  elle  rappelle  aussi  le  pouvoir  de  ses  prétendus  successeurs,  les  évèques  de 
Genève,  etc. 

92 


])ES('l{ll'ri()N    DKS    MONNAIES.  03 

Le  mot  DECIME  esl  sunnoiité  d'iiiie  aboille  el  il  est  sépai'é  du  mol  suivaiil  par 

un  Irait  en  losange;  au-dessous  du  mot  VOL  se  trouve  une  (leur  vers  laquelle  volent 

deux  abeilles. 

Poids  35^'"-,370.  —  Mod.  0"'  ,024.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  X,n<'95. 

009.  lùsui  en  cuivre  du  décime  ou  dix-centimes  de  179â. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  u»  608. 

Poids  4^'"'  ,210.  —  Mod.  0"-,024.  —  CU.  —  Coll.  num.  des  Arcli.  féd.,  à  Berne. 

610.  Essai  en  argent  du  dnuhle-décime  de  1794  \ 

Le  droit  et  le  revers  offrent  quelques  variantes  avec  ceux  du  u"  608;  entre  les 
mots  DECIME  et  L'OISIVETE  on  n'observe  pas  de  Irait  lozangé. 

Poids  6^™-,420.  —  Mod.  0'"  ,025.  —  AR.  —  Coll.  de  la  Soc.  d'Hist.  et  d'Arcli.  de 
Genève. 

La  collection  de. M.  A.  Meyer  renferme  un  exemplaire  pesant  5^™, 960  et  celle 
de  M.  Marin  un  autre  exemplaire  pesant  6^""-,6-45.  Ces  pièces  sont  à  tleur  de  coin 
et  n'ont  pas  été  mises  en  circulation.  Nous  avons  dit'  que  cette  pièce  était  un 
essai.  Les  différences  de  poids  observées  d'un  exemplaire  à  l'autre  et  le  maïuiue 
de  cannelure  à  la  tranche  semblent  en  être  la  preuve.  La  loi  du  17  octobre 
1794'  ne  fait  pas  mention  du  double-décime,  mais  étant  donné,  d'une  part,  que 
lors  de  la  frappe  de  cette  pièce  on  se  trouvait  en  révolution,  et  qu'en  outre,  le 
diamètre  en  est  sensiblement  plus  fort  (jue  celui  du  décime,  on  doit  admettre (|u'il 
s'agit  ici  d'un  essai,  d'un  projet  non  adopté  du  double-décime  de  1794. 

Cette  pièce  est  fort  rare,  ainsi  que  la  suivante  : 

611.  Essai  en  cuivre  du  double-décime  de  1794. 

Le  droit,  le  revers  el  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  no  610. 
Poids  5^™  ,400.  —  CU.  —  Coll.  de  M.  de  Loriol-Le  Fort. 


'-'  Voy.  ci-dessus,  p.  2it. 
^  Voy.  ci-dessus,  p.  11. 


93 


94  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

III.   l>K.\ll-(;i:.\KVOISES  Ol  CINU-DÉCIMKS  ' 

Colle  iiioiinaic,  décrélée  par  la  loi  du  17  oclobic  1794,  paiMil  avoir  élé.  décoii- 
|)ée  en  llaiis.  mais  aucune  pièce  IVappée  n'élanl  parvenue  jusqu'à  nous,  ou  esl  eu 
dioil  de  piésuiner  qu'elle  esl  restée  à  l'élat  de  monnaie  non  achevée. 

IV.  GENEVOISES  or  DIX-DÉCIMES  * 
<)I2.   Genevoise,  ou  dix-décimes  de  1794. 

UKPLBLIQLE  GENEVOISE 

ECALITK  LIliKlîïE 
Exergue,  en  trois  lignes    INDKPKNDANCE. 
"  "  T.  13. 

Tète  toiu'relée  de  femme,  à  gauche. 

Ilev.  APRES  LES  TENEBRES  LA  LUMIERE 

Dans  le  champ,  accostés  de  deux  épis  et  en  six  lignes  : 

PRIX 

DU 

TRAVAIL 

L'AN  m    1)K 
L'EGALITE 

171)4 

Poids  3()'^"',090.  -  Mod.  0'"  ,040.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
IM.  \I,  u"  100. 
Plusieurs  variantes. 

013.  Frappe  en  cuivre  de  la  (ienevoise  ou  dix-dikimes  de  1794. 

Le  droit,  le  revers  et  h;  module  sont  semblables  à  ceux  du  no  012. 
Poids  28^""  ,030.  —  eu.  —  Musée  de  Genève. 

613a.   Frappe  en  plomb  de  la  Genevoise  ou  dix-décimes  de  1794. 

Sauf  des  variantes,  le  droit  el  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  no  013. 
Poids  31«™  ,500.  —  Mod.  0"  ,04i.  -  Pb.  -  Coll.  de  M.  P.  Slroehlin,  à  Genève. 

'  Voy.  ci-dessus,  p.  i8. 

^  Voy.  ci-dessus,  p.  27  et  n.  t. 

94 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  95 

G!  4.   Ess(i)  de  Cent  de  \ff  /lotins  prhpnl^  à  la  (ornmissinn  r/'roliilioniioire 

en  aoitl  1794   . 

REPUBLIQUE  GENEVOISE. 

EGALITE    LIBERTE 
Exersfiie,  en  Irois  lisfnes       INDEPENDAN 

^  "^  CE. 

Une  femme  dont  la  tète  est  toiirrelée  s'appuie  de  la  main  droite  sur  une  colonne 
portant  un  méridien.  Un  clepsydre,  un  livre  et  un  aigle  accroupi  se  trouvent  dis- 
posés derrière  la  colonne.  La  main  gauche  de  la  femme  repose  sur  un  faisceau 
de  licteurs  surmonté  du  bonnet  phrygien.  A  l'arrière-plan,  un  soleil  levant. 
Rev.  MONNOYE  REVOLUTIONNAIRE     19    JUILLET    1794 
Dans  le  champ,  entre  deux  épis  reliés  par  le  bas  au  moyen  d'un  ruban,  et  en  six 

lignes  : 

XII 

FLORINS 

FRUIT  DU 

TRAVAIL 

L'AN     III      DE 

L'EtxALITE 

Un  trait  en  losange  sépare  la  seconde  el  la  troisième,  comme  aussi  la  qualrième 
et  la  cinquième  lignes. 

Poids  22^™'  ,970.  -  Mod.  0"  ,040.  —  CU.  —  Tranche  lisse.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XL  n"  98. 

Cette  même  pièce  existe  en  étain  au  Musée  de  Genève.  La  tranche  en  est  can- 
nelée. Poids  23^™-,800. 

Endn,  la  collection  de  M.  A.  Revilliod  renferme  un  exemplaire  de  cette  mon- 
naie, en  plomb,  qui  pèse  Sô"^""  ,800. 

Ces  rarissimes  essais  d'une  monnaie  qui  ne  fut  jamais  admise  présentenl  mi 
grand  intérêt  pour  la  numismatique  genevoise  de  l'i-poqucî  révolutiomiaire. 

615.  Essai  non  adopté  de  la  (Genevoise  de  179i. 

Le  droit  est  semblalde  à  celui  ^w  n»  614. 

Rev.  APRES  LES  TENERRES  LA   LUMIERE 

'  Voy.  ci-dessus,  p.  6  pI,  27.  u.  t. 

95 


96  HISTOIRE  MONÉTAIRE  DE   GENÈVE. 


Dans  lo  ch.'imii,  acroslt'  do  deux  épis  et  fn  six  lignes  : 

PRIX 

DU 

TRAVAIL 

LAN  m  •  DE 
LT/ULITE 

ITiU 

Poids  28-™, 2-20.  —  Mod.  0"  ,OiO.  —  CL'.  —  Tninche  lisse.  —  Musée  de  (ienève. 
PI,.  M.  n»  00. 


b.  Monnaies  de  la  fin  de  la  Eépublique,  1795-1798. 

MONNAIES  DE  BILLON 

I.   DKIX-nlAUTS  (ir  SIX-DEMEIIS  ' 

61(5.    Ih'u.r-quaris  <lc  I79H. 

•  GENEVE    REPLB 
Exersue  LAN     4     DE     L'EG.VL 
Armes  de  Genève,  au  vol  abaissé,  dans  un  cercle. 
lUv.  POST  TENERP.AS  LLX 
Exerffue  entre  deux  croiseltes  t705 

Dans  le  champ,  en  deu.x  lignes  et  dans  une  couronne  de  chêne    j^ 
Poids  O^"  ,880.  —  i\Iod.  0™  ,0L3.  —  Bill.    -  Musée  de  Genève. 
PI    .\.  no  8(). 
Plusieurs  variantes. 

La  collection  de  M.  de  Loriol-Le  Fort  renrerint^  un    deux-quarts  unil'ace  du 
droit,  en  cuivre,  du  poids  de  0^™-,750. 


Voy.  ci-di'.-isiis.  p.  Wn. 

96 


]>KS(  IMl'IliiN    DKS    MONNAIES.  97 

II.  SlX-OIAIiTS  or  DIX  liriT  MKMKI'.S  Ol    l'.X-SOL  SIX-DKMKIIS  ' 

(il 7.  Six-quarts  de  i79o. 

GENEVE  REPUB 

Exereue  L'AN  4.  DE  L'EGALITE 

Armes  de  Genève,  au  vol  abaissé,  dans  un  cerclo. 

Uev.  POST  TENEBIIAS  LUX 

Exergue  *    1795  * 

Dans  le  champ,  en  deux  lijines  el  dans  une  coiwonne  de  chêne  i.Tv    k 

Poids  l^'M30.  —  Mod.  (r  ,OIS.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  X,  n«87. 

Plusieurs  variantes. 

018.  Six-qiinrls  de  179S. 

Le  dioil  est  semblable  à  celui  du  n"  (!I7. 
Uev.  POST  TENEBP.AS  LUX 
Exero'ue  *   1795* 

Dans  le  chamn,  en  trois  lignes  el  dans  une  couronne  de  chêne  SOI^ 

(II) 
Poids  0'™,980.  —  M(Mi.  0'"  ,018.  —  Bill.  —  Musée  de  (ienève. 

PI.  X,  no  88. 

Plusieurs  variantes. 

III.    TliOlS  SOLS  « 


(Îl9.    Trois-sols  de  1793. 

GENEVE    REPUBLIQUE 
Exergue  L'AN     IV     DE     L'EGALITE 

Armes  de  Genève,  au  vol  abaissé;,  dans  un  cercle. 

'•'  Voy.  ci-ile.'i.^n.';.  p.  3."). 

TOME  II.  9  /  13 


S>8  IIISTOIRK    MONÉTAIKK    DK    GENÈVE. 


Rev.  POST  TENEBI5ÂS  \A]X 

riîois 


Exergue  1795 


Dans  le  champ,  en  deux  lijincs  ol  dans   une  eonionne  de  clu'ne    !^,)jjf 
Poids  l^""-,800.  —  Mod.  (V".,()2I.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  X,  no  89. 
Plusieurs  variantes. 

(m).  TriHs-sois  (le  ans. 

GENEVE  BEPrBLIQlIE 

Exergu*  L'.\N  7    DE  L'EGAIJTE 

Armes  de  Genève,  au  vol  relevi;,  dans  un  c.ei-cle. 

Ilev.      POST    TENEBI'.AS    LU.X 

Exergue  1798 

Dans  Iccliamp,  eu  deux  ligniîs  et  dans  inii>  couronne  de  dit'ne    JAVc' 

Poids  l«""-,890.  —  Mod.  0"  ,022.  —  liill.  —  Musée  de  (ienève. 

PI.  \.  n"9(). 

Plusieurs  variantes. 

n2I.    l-rdjipr  eu  (ir(/eul  du  Irnis-soh  tic  /79S. 

Le  droit  el  le  revers  sont  sendjlahles  à  ceux  du  n<>  (>2(). 

Poids  2"'M40.  —  Mod.  0'"  .022.  —  Alî.  -  Tranche  non  cannelée.  —  Muséede 
Genève. 

IV    SIX.SOI.S' 

(;22.  Six-sols  tir  179-5. 

GENEVE  BEPl  BI.I(,)L1E 
Exergue  L'AN  IV     DE  L'EilALIT' 

'  Vii\.  ci-dcssiis.  |].  :{i. 

98 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  9!) 

AiiiU's  (le  (jciiiùve,  an  vol  iihaissc',  dans  un  cercle. 

lUv.  POST  TENEBIiAS  LUX 

Exergue  1795 

Dans  le  champ,  en  deux  li<>nes  et  dans  une  couronne  de  clièiie  ^^)ls 

Poids  2^"",530.  —  Mod.  ()'",0-24   —  Bill.  —  Musiîe  de  Genève. 

PI.  X,  110  91. 

Plusieurs  variantes. 

OïJy.   Frappe  eu  aryenl  du  six-snls  de  1796. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  ii"  (>22. 

Poids  3^ '■'  ,i2()().  —  .^lod.  0  '  ,024.  —  AR.  —  Tranche  non  caimelée.  —  Collection 
de  M.  P.  Marin. 

624.   Frappe  en  inujent  du  six-sols  de  179ô. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblabhîs  à  ceux  du  u"  (>22. 

Poids  3'-""'  ,150.  —  Mod.  0'"  ,024.  —  APi.  —  Tranche  cannelée.  —  Collection  de 
.M.  A.  iMeyer. 

{i25.   Frappe  eu  cuirre  du  six-sols  de  '/79ù. 

Le  droit  el  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  u°  622. 

Poids  9^""  ,300.  —  iMod.  0'"-,028.  —  CU.  —  Collection  de  M.  .le  Loriol-Le  Fort. 

62().   Essai  en  arcjeni  du  six-sols  de  1795. 

4>    (JLNLVL     I;LPL]IîLIC)UL    + 
Exergue  L'AN     IV     DE     L'E(iALlTE 
Aiines  de  Cenève  au  vol  abaissé  et  dans  un  «(Mcle,  siu'  champ  blasouné. 

r.ev.  POST    4-    TENE15HAS    +    LUX 

99 


100  fflSTOIRE  MOKÉTAIEE   DE   GENÈA^E. 

Exeigiie  1795 

SIX 
Dans  lo  cliaiiin,  cii  Irois  ligues  v.\  dans  niic  coui'unni'  de  clièno  sols 

T-1! 

Poids  3*-'""  —  Mod.O"'  ,(>23.  —  AK.  —  Tianclic  cann.d.V'.  —  Coll.de  M.  A  Meyer 
PI.  X.  n"  93. 

6:27.  Six-sols  de  1706. 

Senililablc  à  celni  du  n»  &1'2  {sic). 

lu'v.  Semblable  à  celui  du  n»  &l^l,  sanl"  HUO. 

Poids  2^™-,(î;3<).  —  Mod.  ()"'  ,025.  —  IJill.  —  Musée  de  (ienève. 

Plusieurs  varianles. 

627  a.   Frappe  en  cuivre  <lu  si.r-soU  de  17 ',16. 

Le  (boil  (^l  b'  revers  sont  semblables  à  ceux  du  no  627. 

Poids  2'"", 61 5.  —  Mod.  0'"  ,025.  —  CU.  —  Coll.  de  M.  P.  Slrœblin. 

627  h.  Frappe  en  cuivre  du  six-sols  de  1796. 

GENEVE    REPUBLIQUE 
Exergue  L'AN  IV     DE  L  EGALIT^ 

Armes  de  Genève,  au  vol  abaissé,  dans  un  double  cercle. 
Uev.  POST  TENEBIVAS  LUX 
E,vergue  Xl'MS 

Dans  lé  (îtianiji  et  dans  une  couronne  de  chêne  g^j^s 

Le  droit  et  le  r'evers  de  cette  pièce  sont  très  usés. 

Poids  2^™,900.  —  Mod.  0"\025.  -    CU.  -  Coll.  de  M.  P.  Stra'lilin. 

628.  Six-sols  de  1797. 

(.EM:VK  IlEPUHLfQUE 

100 


DESCRIPTION  DES  MONNAIES.  101 

Exergue  L'AN  6     DE  L'EGALITE 

Armes  de  Genève,  au  vol  relové,  ilaus  un  cercle. 

Ilev.  Semblable  à  celui  du  ii°  (522,  saul   *   ITîlT  * 

Poids  2s™-,840.  —  Mod.  0"\025.  —  Bill.  ^  Musée  de  Genève. 

PI.  X,  II"  92. 

Plusieurs  varianles. 

029.  Six-sols  de  1797. 

Semblable  à  celui  du  ii»  028. 
Ilev.  Semblable  à  celui  du  no  622  (sic). 

Poids  2s'-", 500.  —  Mod.  0",025  .  —  Bill.  --  Coll.  de  la  Sociélé  d'iiisloire  el 
d'archéologie  de  Genève. 

029  a.  Frappe  en  cuivre  du  six-suh  de  1797. 

GENEVE    REPUBLIQUE 
Exergue  L'AN  6    DE  L'EGALITE 
Armes  de  Genève,  au  vol  relevé,  dans  un  double  cercle. 
Rev.  *  POST  TENEBRAS  LUX   * 
Exergue  1797 

Dans  le  champ  et  dans  une  couronne  de  chêne  ^^^jls 
Poids  2^™,500.  -  Mod.  0'",0245.  -  CU.  —  Collection  de  M.  P.  Sirtehiin. 

MONNAIES  D'ARGENT 

I    Ul  LNZK  SkLS  1 

On  se  souvient  que  celle  monnaie  eut  une  origine  tbrluile  '.  Il  s'agissait  de  tirer 
parti  d'environ   3000  marcs  de  lïans  découpés  en  vue  de  la  création  des  décimes 

'-*  V<iy.  ci-ilcssiis.  p.  -V.i. 

loi 


102  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

onloiiiiûs  |iar  la  loi  du  17  octobre  1791,  (|iie  celle  An  8  IV'viier  1795  vonail  d'abro- 
licr.  En  se  liasanl  sur  la  valeur  de  ces  tlans,  on  en  créa  des  pièces  de  qninze-sols, 
monnaie  nouvelle  alors,  mais  qui,  relVa|)pée  en  verlu  do  deux  ordonnances  snb- 
scquenles,  conserva  le  même  litre,  la  même  taille  et  le  même  type  que  la  pièce  de 
quinze-sols  au  début. 

Les  quinze-sols  émis  de  1794  à  1798  portent  tous  le  millésime  de  1794.  Sur 
quelques-uns  d'entre  eux  ligure  la  signature  de  Wiélandy,  mais  bon  nombre  ne 
portent  aucune  signature.  Ces  monnaies  présentent  entre  elles  un  grand  nombre 
de  variantes  que  nous  ne  nous  attacherons  pas  à  décrire.  En  ellet,  elles  ne  consti- 
tuent pas  un  changement  de  type  et  ne  correspondent  pas  à  une  modification  du 
titre  ou  du  poids  des  quinze-sols,  que  l'on  s'est  constamment  attaché  à  rendre  aussi 
semblables  (jue  possible  à  ceux  primitivement  émis  en  1794'. 

t)30.  Quinzc-soh  do  /794 

POST  TENEBIÎAS  LL\ 
Exergue  1794 

Dans  une  couromie  de  chêne,  que  rextiémité  des  ailes  dépasse,  aigle  an  vol 
abaissé,  tenant  une  clef  dans  ses  serres. 

Rev.  EGALITE  *  LIBEIITE  ic  INDEPENDANCE 

Exergue  *   W. 

Dans  le  champ,  au  centre  d'un  soleil  aux  rayons  sans  nombre  et  en  trois  lignes  : 

15 
SOLS 

* 

Poids  3''""'-,245.  —  Mod.  ()'"  ,0-245  .  —  AIV.  —  Musée  de  (ienéve. 
Nombreuses  variantes. 


'  l.i-  calalii^Mie  de  la  collcolioii  .1.  {{oiissoaii  (l'aris.  1801,  iii-H'")  lail.  moiitidii  d'im  éi;u  i^sir)  de  15 
sul.s  de  la  l{é|)ulili(|ue  i(eiu;voisc.  portant,  le  millésime  de  I7'J3.  Cette  [liéce,  oolée  i  l'raiins  el  dé-s 
lors  d'une  valeur  bien  éloignée  de  celle  de  l'écu,  ne  peut  être  (lu'un  ()uinze-sols  de  17i)i,  cai-  il  n'esl 
pas  admissible  qu'idle  ail  [iii  (loiler  le  millésime  I7;)l{. 

102 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  103 

631.   Quinze-sols  de  1794. 

Presque  semblable  à  celui  du  uo  030,  sauf  de  peliles  variantes  (\l  à  l'e.vergue 
*   1794  * 
llev.  EGAIJTE   *    LIBERTE   *   INDEPENDANCE   * 
Dans  le  champ,  au  ceuire  du  soleil  au.\  rayons  sans  noniliic  el  en  deux  lignes  : 

15 
SOLS 

Poids  3s""-,240.  —  Mod.  0"\0245  .  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 
Planche  X,  no  96. 
Nombreuses  va  liantes. 

032.    hrapiic  en  or  du  </iiiii:('-s(ds  de  I79i. 

Semblable  à  celui  du  n"  031. 

Hev.  semblable  à  celui  du  \v>  031. 

Poids  5''""'',670.  —  Mod.  ()'",02i5  .  —  AU.  -  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

II.  l'ETITS-ÉCLlS  OU  KCUS  \)K  (i  VV.  'i  S.  (i  DE.\.  ' 

633.   PeAil-i'cii  ou  (^cn  île  (i  ff.  4  s.  6  den.  de  17i)S. 

*   CENEVE   *    r.EPlIBEIQUE   * 
Exergue  L'AN   *    IV    *   DE   *    L'EGALITE 

Dans  un  cercle  et  entourées  d'une  ((luriHinc  de  chêne,  les  armes  de  Genève,  au 
vol  de  l'aigle  abaissé,  sur  fond  blasonué. 

Rev.   *   POST  ie  TENEBRAS  *   LUX   * 

Exergue  1795. 

Au  centre  d'un  soleil  aux  rayons  sans  nombre,  dans  un  cercle  el  en  quatre  lignes: 

VI. 

FLOlilNS 
IV  s  vil) 

W 

'  Voy.  i-.i-(lessiis.  p.  'XA. 

lo:', 


104  IIISTOIRK    MON^'ITATT^K   DE    (iEXftVE. 

Poids  15^"",170.  —  Mod.  ()'\()33.  -  AU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.   M,!!"!)?. 

Plusieurs  variantes. 


III.  (iltOS  ECUS  OU  ECUS  DE  12  V\-.  <t  S.  ' 
nu.    Cros-rn,  ou  /-eu  de  12  (f.  9  s.,  dr  /79.1 

*  GENEVE     P.EPIJBLIOUE  * 
Exergue  E'AN     IV     DE    L'EGÂÏ.ITE 

Dans  un  cercle  entouré  d'une  couronne  de  clii'ne,  les  armes  de  Genève,  au  vol 
de  l'aigle  abaissé,  sur  l'ond  blasonné. 

lîev.   «   POST   *   TENEBP.AS   *    LUX    * 

Exergue  T   1795  B 

Au  centre  d'un  soleil  aux  rayons  sans  noiiiltre, dans  un  cercle  el  en  (|ualre  lignes: 

Xll. 

FLORINS 

IX 

SOLS. 

Poids  2fr'",83().  —  Mod.  0"',0415.  —  AB.  —  Musi-e  de  Genève. 
PI.  XI,  n°  101. 
Plusieurs  variantes, 

635.    (irns-rnt  ou  rru  dv  12  jf.  <l  s.,  dr  1796. 

*  GENEVE  P.EPIBLIQLE   * 

Exergue  E'AN  V     DE  E'EGAEIÏE 

Dans  un  cercle  eiilour(''  d'une  eouroime  de  clièue,  les  armes  de  (ieiiève,  an  vol 
de  l'aiiile  relev(',  sur  fond  uni. 


Vn\.  (i-iicssiis.  p.  ^i. 

104 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  105 

Rev.   *   POST  ÏENKBRAS  LUX   * 

Exergue  XII  florins  1796.  IX  sols. 

Au  centre  d'uu  soleil  ;iux  rayons  sans  nombre,  dans  un  cercle  el  en  trois  lignes  : 

itTs 

Poids  30"™  ,400.  —  Mod.  0  ,OiO.  —  APi.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  XII,  n»  10-2. 
Plusieurs  variantes. 


CHAPITRE  II 


MOiM.NAIES  FRAiNÇAISES  FRAPPÉES  A  GENÈVE 
1798-1814 

a.  Mounaies  de  la  République. 

MONNAIES  DE  CUIVRE 
I.  CINQ  CENTIMES  ■ 

630.   Cinq-centimes  de  l'an  8. 

REPUBLIQUE  FRANÇAISE 

E.xergue  •  Dupré  * 

Tête  de  la  Pvépublique,  à  gauche,  coillée  du  bonnet  phrygien. 

Rev.  Dans  une  couronne  de  chêne,  dans  le  champ  et  en  quatre  lignes 

CINQ 

CENTIMES 

L'AN  8. 
G 

'  Voy.  ci-dessus,  p.  ifi. 

TOME  II.  105  J4 


106  fflSTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

Entre  la  troisième  et  la  quatrième  lignes  se  trouvent  une  petite  figure  tirant  de 

l'arc,  à  gauche,  et  à  droite  un  lion  passant'. 

Poids  10=^™,250.  -  Mod.  0'",0275.  —  GU.  —  Tranclie  cannelée.  —  Musée  de 

Genève. 

PI.  XII,  n»  103. 

Plusieurs  variantes. 

637.  Cinq-oeninnes  de  lan  9. 

Semblable  à  celui  du  no  636. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  636,  saulL'AN  9.  au  lieu  de  L'AN  8. 
Poids  8"""  .250.  —  IMod.  ()'"  ,0275.  —  GU.  —  Tranche  cannelée.  —  Musée  de 
Genève. 

Plusieiu's  variantes. 

II.  DÉCIMES^ 

638.  DMme  de  tan  8. 

Semblable  à  celui  du  n"  636. 

Piev.  Dans  une  couronne  de  chêne,  dans  le  champ  et  en  quatre  lignes  : 

UN 

DECIME 

L'AN  8. 

G 

A  gauche  et  à  droite  de  la  Iroisième  ligne  se  remarquent  la  petite  figure  et  le 
lion  passant. 

Poids  20^™, 200.  —  Mod.  0"'-,032i.  —  GU.  -  Tranche  cannelée.  —  Musée  de 
Genève. 

PI.  XH,  noi04. 

Plusieurs  variantes. 


'  Voy.  ci-dessus,  p.  45. 
'  Voy.  ci-dessus,  p.  46. 


106 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  107 

639.  Dikime  de  fan  9. 

Semblable  à  celui  iln  n"  636. 
Ilev.  semblable  à  celui  du  n°  638,  sauf  L'AN  9. 

Poids  20'™  ,600.  —  Mod.  0'"  ,032.  —  CU.  —  Trancbe  cannelée.  —  Musée  de 
Genève. 

Plusieurs  variantes. 

MONNAIES  D'ARGENT 

CINQ  FlUXCS  ' 

640.  Cinq-francs  de  l'an  9. 

REPUBLIQUE  FRANÇAISE   • 

Exergue     G 

Dans  une  couronne  de  laurier  et  de  chêne,  dans  le  champ  et  en  trois  lignes  : 

5 

FRANCS 

L'AN  9  • 

Entre  la  seconde  et  la  troisième  lignes,  un  trait  lozangé. 

Rev.  Hercule,  vêtu  de  la  dépouille  du  lion,  réunit  deu.v  figures,  dont  l'une,  celle 
de  gauche,  la  Liberté,  tenant  à  sa  droite  une  pique  surmontée  du  bonnet  phrygien, 
donne  la  main  gauche  à  la  figure  de  droite,  qui  symbolise  l'Égalité.  C'est  la  main 
droite  qu'elle  tend  à  la  Liberté,  tandis  que  de  la  gauche  elle  tient  un  niveau  de 
maçon. 

A  gauche  du  champ,  on  observe  la  petite  figure  tirant  de  l'arc,  et  à  droite  du 
champ  le  lion  passant. 

Exergue     Dupré 


'  Voy.  ci-dessus,  p.  47. 

107 


108  mSTOIEE   MONÉTAIRE   DE    GEXÈVE. 

Sur  la  lianche  et  en  creux  :  GARANTIE  NATIONALE,  mots  séparés  par  diverses 
figures. 

Poids  24^™,870.  —  Mod.  0"  ,036.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XIII,  n»  109. 

Plusieurs  variantes. 

Il  convient  de  rappeler  que  l'alelierde  Poitiers  frappait  autrefois  des  monnaies 
marquées  de  la  lettre  G,  mais  cet  atelier  ne  saurait  revendiiiuer  la  pièce  que  nous 
venons  de  décrire,  attendu  qu'il  avait  été  fermé,  ainsi  que  plusieurs  autres,  par  un 
édit  du  roi  du  mois  de  février  ITT"!  '. 

6il.   Essai  en  cuivre  de  la  pièce  de  rinq- francs  de  Fan  9. 

Sauf  quelques  variantes,  le  droit,  le  revers,  la  tranche  et  le  module  sont  sembla- 
bles à  ceux  du  n"  640. 

Poids  20^™-  —  eu.  —  Musée  de  Genève. 


b.  Monnaies  du  Consulat  et  de  l'Empire. 


MONNAIES  D'ARGENT 


I.  DKMI-FKA.NCS  • 


(M±   Demi- franc  de  l'an  XII. 


BONAPARTE  PREMIER  CONSUL 

Exergue  Tiolier 
Buste  à  droite. 


'  l'.-F.  Boniii'ville.   TraiU  des  moiitmies  d'or  H  d'aryciU.  Paris.  1806,  in-f",  -.xy.  pi.,  p.  XXII  de 
de  l'introduclion. 
*  Voy.  ci-dessus,  p.  47. 

108 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  109 

Rcv.     Pii:i>UP>L[QLE  l  !lA?y'ÇAISE 

Exergue  Lion  passant     AN  12  •  G 

Dans  une  couronne  de  laurier,  dans  le  chaini»  el  en  deux  lignes  i,^,(xq  . 

Poids  2"'", 460.  —  Mod.  0  ",011).  —  AH.  -  iMusée  de  Genève. 

PI.  XII,  no  105. 

Plusieurs  variantes. 

11.   IIIA.NCS  ' 

6i3.  Franc  de  Lan  XI. 

BONAPARTE  PREMIER  CONSUL 

Exergue  Tiolier 

Buste  à  droite. 

Rev.     REPUBLIQUE  FRANÇAISE 

Exei'gue  Lion  passant     AN  XI        G 

Dans  une  couronne  de  laurier,  dans  le  champ  el  en  deux  lignes  FRANC 

Poids  4^™  ,710.  —  Mod.  0'"  .0:^3.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XII,  no  106. 

Plusieurs  vaiiantes. 

644.  Franc  de  l'un  Xlï. 

BONAPARTE  PREMIER  CONSUL     Légende  très  effacée. 
Exergue  Tiolier 
Tête  à  droite. 

Rev.  et  exergue  semblables  à  ceux  du  n"  643,  sauf  le  millésime  AN  12    ;  le  tout 
très  effacé. 
Poids  4s"" ,800.  —  Mod.  0'",0235.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

'  Voy.  ci-dessus,  p.  47. 

109 


110  IIISTOIKE    MONÉTAIRE    DK    (iKNÈVE. 

645.   Franc  de  Can  XllI. 

NAPOLEON  EMPEREliU 

Exergue  Tioller 

Buste  à  droite. 

Rev.     IIEPUBLIOIIE  FRANÇAISE 

Exergue  Un  poisson'     AN  13  G 

Poids  5^™  ,010.  —  Mod.  0'"  ,0235.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XII,  n»  107. 

Plusieurs  variantes. 

III.   DEUX-FHAXCS  » 

640.   Deux-francs  de  l'an  XI/. 

BONAPARTE  PREMIER  CONSUL 

Exergue  fiolier 

Tête  à  droite. 

Rev.     REPUBLlOtE  1  RANÇAISE 

Exergue  Lion  passant     AN  12  () 

Dans  une  couronne  de  laurier,  dans  le  clianij)  el  en  dcnix  lignes  FRANCS 

Sur  la  tranche  et  en  creux  DIEU  PROTEGE  LA   FRANCE    ^ 

Poids  9^'™  ,950.  -  Mod.  0'",028.  —  AR.  -  Coll.  de  M.  A.  .M.'yer. 

PI.  XII,  no  108. 

Plusieurs  varianles. 

647.    Deux-frunca  de  l'an  MIL 


NAPOLEON  EMPEREUR 

Exergue  Tiolier 


'  Voy.  ci-dessus,  p.  4i). 
''  Voy.  ci-dessus,  p.  47. 

110 


DESCRIPTION    DES    MONNAIES.  111 

Busle  à  droite. 

Rev.     REPUBLIQUE  FRANÇAISE 

Exergue  Un  poisson     AN  13  G 

2 

Dans  une  couronne  de  laurier,  dans  le  champ  et  en  deux  lignes  francs. 
Sur  la  tranche  et  en  creux  DIEU  PROTEGE  LA  FRANCE   ^      Inscription 
eflacée 

Poids  9^""  ,500.  -  Mod.  0'"-,0:28.   -  AR.  —  Musée  de  (Genève. 
Plusieurs  variantes. 

IV.  CINQ-FRANCS  ' 

648.  Cinq-jrancs  de  tan  \ II. 

BONAPARTE  PREMIER  CONSUL 

Exergue  Tiolier 

Buste  à  droite. 

Rev.     REPUBLIQUE  FRANÇAISE 

Exergue  Lion  passant     AN  12  ■        G 

Dans  une  couronne  de  laurier,  dans  le  champ  et  en  deux  lignes  FRANCS. 

Sur  la  tranche  et  en  creux  DIEU  PROTEGE  LA   ERASCE   ^ 

Poids  -ii^"-"  ,880.  —  Mod.  0"  ,038.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XIII,  no  110. 

Plusieurs  variantes. 

049.   Cinq-fravcs  dp  fan  XIII. 

NAPOLEON  EMPEREUR 

Exergue  J' 

Buste  à  droite. 

Rev.     REPUBLIQUE  FRANÇAISE 

'  Voy.  ci-dessus,  p.  47. 

111 


112  HISTOIRE    MONÉTAIRE    DE    GENÈVE. 

Exergue  Un  poisson     AN  13  (1 

5 

Dans  une  cotiioniiê  de  laiii'icr,  (Lias  le  cli.imi)  el  en  deux  lignes  FRANCS. 
Sur  la  Hanche  el  en  civux   DIEL    PROTEGE  LA   EnA\rE   ^ 
Poids  2i'"\lS0.  -  Mod.  0^^,038.  -  .\[\.  —Musée  de  Genève. 
PI.  XIll,  no  111. 
FMusieurs  variantes. 


CHAPITRE  III 

MO?iiNAIES   l)i:   I.V   HESIAURATIO.N   ET   DES  DER.MEllS  TE-VIPS  M.   l.'ATEI.IER 

1814-1848 

a.  Monnaies  duodécimales,  1814-1838. 

1.  SlXDE.XiEUS  ' 

650.  Six-deniers  de  1817 . 

REP  :  ET  CANTON  DE  GENEVE     Entre  GENEVE  el  REP  :  un  œil  enlouré 
de  rayons. 

Armes  de  Genève  dans  un  double  cercle  et  sur  champ  blasonné. 
Rev.  POST  TENEI5IIA8  LUX 
Exeritue  ♦    1817   * 

Dans  le  cham()  et  an  centre  d'ini  cartouche  6     D 

"h" 

'  Voy.  ci-de.ssiis,  p.  66  el  siiiv.mles. 

112 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  113 

Poids 0'^""-,790.  —  Motl.  0",()16.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  XIV,  no  112. 
Plusieurs  variaiUes. 

051.   Frappe  en  aiçjenl  du  six-fleniers  fie  /S//. 

Le  (Iroil  el  le  revers  sont  semblables  à  ceu.x  du  n»  650. 
Poids  1«"M00.  -  Mod.  0'°,Oir).  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

652.  Six-deniers  de  iS19. 

Semblable  à  celui  du  no  650,  sauf  que  les  armes  de  Genève  reposent  sur  un 
champ  lisse. 

Rev.  POST  TENEBUAS  LUX 

Exergue  *    1819  * 

Dans  le  champ  et  entouré  d'un  cercle    j^' 

Poids  O-^.TOO.  —  Mod.  0" ,016.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XIV,  nMi3. 

Plusieurs  variantes. 

653.   Frappe  en  arçfeni  du  six-deniers  de  1819. 

Le  droit  et  le  revers  sont  s(MTiblaliles  à  ceux  du  n"  652. 

Poids  O'^""  ,990.  -  Mod.  0  '  ,016.  —  Ail.  —  Musée  de  Genève. 

651.  Six-deniers  de  182o. 

REP.  Eï  CANTOX  DE  GENEVE 

Entre  GENEVE  et  REP.  un  soleil. 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle  el  sur  champ  lisse. 


113 


15 


114  HISTOIRE   MONÉTAmE   BE    GEIS'ÈVE. 

Rev.     POST  TENEBRAS  LUX 

Exergue  18"25 

Q  T'Y 

Dans  le  champ  et  dans  un  cercle   ^ 

Poids  0«™  ,800.  —  Mod.  0"'  ,016.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


fi55.   Frappe  en  argent  du  six-âeniers  de  I82S'. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  iio  654. 
Poids  0  ™  ,830.  —  Mod.  O""  ,016.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

65().  Six-deniers  de  i8ô5. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  ii"  654,  sauf  le  millésime,  1833. 
Poids  0^™'  ,790.  —  :Mod.  0'",016.  —  P.ill.  -  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  varianles. 

657.   Frappe  en  argent  dit  six-deniers  de  '/H33. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n»  656. 

Poids  0^™  ,790.  —  Mod.  0",016.  —  AU.  —  Coll.  de  M.  P.  Marin. 


'  Au  sujet  de  la  frapiie  en  argent  et  en  or  des  monnaies  de  liillon,  exécutée  en  1825  par  .I.-S.  Hovy. 
nous  avons  obtenu  do  M.  M.-L.  Bovy,  son  (ils,  et  |)imi  de  temps  avant  sa  mort,  les  renseignements 
suivants  :  «  Le  nonibie  de  ces  |iiéces  d'or  et  d'ari,Tnl  (Mait  fort  petit,  surtout  celles  en  or.  trois  ou 
quatre  seulement,  et  celles  en  argent,  une  quinzaine  tout  au  idus.  Celles  d'or  et  quebiues-unes  de 
celles  d'argent  ont  été  livrées,  en  1825,  à  M.  le  Syudii;  l.uiliii,  président  de  la  Chambre  des  Comptes, 
et  le  reste  de  celles  d'argent  à  M.  Hourdillon,  secrétaire  de  la  dite  Cluunbrc.  » 

Au  sujet  de  la  dénomination  de  ces  pièces,  que  l'on  appelle  encore  aujourd'hui  des  «  syndicales  » 
et  des  «  conseillères.  »  les  souvenirs  très  vivants  d'un  vieillard  aujourd'hui  décétlé,  M.  Piclet  de 
Sergy,  ancien  Conseiller  d'État,  luius  permettent  de  dire  qu'à  i'épo()uede  la  iîcslauration,  ces  termes 
étaient  inconnus.  Nous  pensons  qu'ils  suut  tout  niodemcs  l't  qu'ils  onl  été  inven'.és  par  des  collec- 
Lioiiiieurs  ou  des  niaiiiiands  de  monnaies. 

111 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  115 


11.  SOLS 


658.  Sol  (le  1817. 

REP  :  ET  CANTON  DE  GENEVE 

Entre  GENEVE  et  REP  :  un  soleil. 

Écu  de  Genève  sur  champ  blasonné,  entouré  d'un  cercle  poinlilié 

Rev.     POST  TENEBRAS  LUX 

Exergue  1817 

* 
Dans  le  champ  et  au  centre  d'un  caitouche  goL 

Poids  0^'"'  ,960.  —  Mod.  0'"  ,0185.  —  Rill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  XIV,  n°  1 14. 
Plusieurs  variantes. 


650.   l'idppc  en  aryeni  du  sol  de  1817. 

Le  droit,  le  revers  et  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  u"  658. 
Poids  l^™-,370.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

660.  Sol  de  1819. 

REP  :  ET  CANTON  DE  GENEVE 

Entre  GENEVE  et  REP  :  un  soleil. 

Ècu  de  Genève  sur  champ  lisse,  entouré  d'un  cercle. 

Rev.     POST  TENEBRAS  LUX 

Exergue  1819 


Voy.  ci-dessiis.  p.  67  et  suivantes. 

115 


116  HlSTUlKE   MONKÏAIKE    DE    (iKXÈVE. 

Dans  le  champ  et  dans  un  cercle  gQ^ 

Poiils  0^™  ,930.  —  Mod.  0'"  ,017.  —  Bill.  —  Musée  de  (ienève. 
PI.  XIV,  no  115. 
Plusieui'i-  variantes. 

061.   Frappe  en  arijent  dn  sal  de  ISI9. 

Le  droit,  le  revers  elle  module  sont  souldaljles  à  loiix  du  u»  (UJO. 
Poids  l^"^"  ,070.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

m±  Sol  de  i82o. 

REP.  ET  CANTON  DE  GENEVE 

Entre  GENEVE  et  REP.  un  soleil. 

Êcu  de  Genève  sur  champ  lisse. 

Rev.     POST  TENEBRAS  LUX 

Exergue  1825 

Dans  le  champ  et  entouré  d'un  cercle  ^q^ 

Poids  0"™  ,990.  —  Mod.  0™  ,017.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XIV,  no  116, 

Plusieurs  variantes. 

663.   Frappe  en  argent  du  sol  de  IS2o'. 

Le  droit,  le  revers  et  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  n"  662. 
Poids  1^""  ,070.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 


'  Voy.  ci-tlessus,  n.  1.  p.  114. 

IHi 


DESCEIITIOX    HKs    .MONXAIES.  117 


604.  Sol  de  IH53. 


Sernblablt'  à  celui  du  n»  662. 

Rev.  semblable  à  celui  du  u°  66:2,  saul'  1833. 

Poids  ls'",OlO.  —  Mod.  0",017.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

665.   Frappe  en  anjent  du  sol  de  /S33. 

Le  droit,  le  revers  et  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  n»  (HJi. 
Poids  0^™  ,800  (sic).  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

m.  SOLS-SIX-UKNIKKS  ' 

666.  Sol-six-deniers  de  1H17. 

REP  :  ET  CANTON  DE  GENEVE 

Écu  de  Genève  sur  champ  blasonné  et  dans  un  cercle  surmonli'  d'un  soleil;  au 

centre  du  soleil  1  H  S 

Rev.  POST  TENEBRAS  LUX 

Exergue  *   1817   * 

UN  SOL 
Dans  le  champ  et  dans  un  cercle     6  D  : 

H 

Au-dessous  de  UN  SOL  se  trouvent  trois  é|iis  avec  cinq  feuilles. 
Poids  1^™,170.  —  Mod.  0"  ,0195.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  XIV.  n»  117. 
Plusieurs  variantes. 


'  Voy.  ci  dessus,  p.  fifi  et  suivantes. 

117 


1  1 8  HISTOIRE   MONÉTAIRE  DE    GENÈVE. 

()()7.   Frappe  en  anjeni  du  snl-six-dcuiers  de  1817. 

Lo  droit,  le  revers  el  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  no  OOC. 
Poids  l''™  ,000.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

668.  Sol-sîx-deniers  de  I82S. 

REP.  ET  CANTON  DE  GENEVE  ^^ 

ECU  de  Genève  sur  champ  lisse,  surmonté  d'un  soleil  ;  au  centre  du  soleil  1  11  S 
Rev.  POST  TENEBRAS  LUX 

Exersue  *   1825  * 

1 

Dans  le  champ  el  dans  un  cercle  SOL 

'  6  D. 

Poids  1"™,120.  —  AR.  —  Mod.  0"  ,01iJ0.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  XIV,  no  117. 
Plusieurs  variantes. 

()()1).   Frappe  en  anjeni  du  sol-six-deniers  de  IS2t')\ 

L(  droit,  le  levcrs  et  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  u"  ()(58. 
Poids  l"™  ,100.  -  AR.  —  Musée  de  Genève. 

670.   Essai  de  la  pièce  de  42  sols,  soil  livre  courante,  de  1831  \ 

REPUBLIQUE  ET  CANTON  DE  GENEVE 

Ècu  de  Genève  sur  fond  blasonné,  entouré  de  deux  branches  de  laurier  réunies 
en  bas  par  un  meud,  et  surmonté  d'un  soleil,  au  centre  (hujuel  se  trouve  un  œil. 
Rev.  POST  TENE  l'.RAS  LLJX 
Exergue  *  L  1831  F   * 

'  Voy.  ci-des.sus,  p.  114.  ii.  1. 
'  Voy.  ci-ilos.siis.  p.  <)(i.  ii.  1. 

118 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  119 

Dans  le  champ  el  (Milourée  de  deux  palmes  réunies  par  un  ornement  :  j^(]Lg 
An-dessus  de  cette  inscription  et  en  bas  les  syllabes  TENE  el  BRAS  se  trouve 

un  soleil  au  centre  du([uel  ligure  dans  un  cercle  1  11  S 
Poids  7^'™\9!20.  —  iVlod.  0™.0396.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  XIV,  n°  119. 
La  même  |)ièce,  en  enivre,  du  poids  de  7^'™  ,05  se  trouve  dans  la  collection  de 

M.  M.  Girod. 

b.  Monnaies  décimales. 

1838-1  Sis 

MONNAIES  DE  CUIVRE 

I.  CENTIMES  ■ 

()7I.    rii-ccvhiiic  (le  1H40. 
REP.  ETGANÏ. 
Exeri-ue    DE  GENEVE 

I 
Dans  le  champ    CENTIME 

1840 

Rev.       POSÏ    TENE  BRAS     LUX 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle  surmontées  d'un  soleil  placé  entre  TENE  et 
BRAS,  formé  de  six  rayons  droits  et  de  .six  rayons  ondulants.  Au  centre  du  soleil 

et  dans  un  cercle  I  H  S 

Poids  F'™-.  —  Mod.  0'"  ,014.  —  GLl.  —  Musée  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

672.    Un-cenlitnc  de  '/S44. 

Semblable  à  celui  du  n"  071,  sauf  1844. 

Rev.  semblable  à  celui  du  iio  ()7  !  pour  les  légendes  el  le  resle. 
Plusieurs  variantes. 

'  Voy.  ci-dessus,  p.  72  el.  suiv. 

119 


120  mSTOIEE  MOXÉTAIBE   DE   GENÈVE. 

078.   l'n-(Titlime  de  i846. 

Semblable  à  celui  du  ii»  071,  sauf  1840. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  071  pour  les  légendes  el  le  reste,  sauf  le  poids, 
1«™,050. 

Plusieurs  varianles. 

674.   Essai  non  adoplr  du  cenlimc  de  IS46,  modèle  de  (îœllner. 

REPUBLIQLE  ET  CANTON 

Exeroue    DE  GENEVE. 

UN 
Dans  le  champ  et  entourée  d'une  couronne  de  laurier  CENTIME 

184G 

Rev.    Ècu  de  Genève  à  champ  blasonné   surmonté  de  la  légende  de  la  ville 
inscrite  sur  un  ruban. 

Au-dessus  un  soleil  au  centre  duquel  ,1  II  S 

Au-dessous  de  Técu  la  lettre  G  surmontée  de  deux  palmes. 

Poids  0^  "sQ-iO.  —  Mod.  0"  ,010.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

Le  musée  de  Genève  possède  la  même  pièce   IVappi'e   sur   cnivr»'.  du    poids 
de  (F™  ,850. 

075.   f'n-cenlime  de  1847. 

REPUBLIQUE  ET  CANTON  DE  GENEVE  * 

I 
Dans  le  champ  el  dans  un  cercle  CENTIME 

1847 

Rev.  POST  TENE-  -BRAS  LUX 

Exergue  A.  B. 

Armes  de  Genève  dans  un  cartouche  surmonté  d'un  soleil  au  centre  duquel 

iTÎs 

Poids  l"""-,3!20.  —  iMod.  0"',I00.  —  CU.  —  Musée  de  Genève. 

IM.  W,  n"  L25. 

Plusieurs  variantes. 

120 


DESCRIPTION   DES  MONNAIES.  121 

676.  Frappe  en  argent  du  centime  de  18i7. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblaliles  à  ceux  du  no  675. 

Poids  t'^™,600.  —  Mod.  0'"-,OI60.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

677.  Essai  non  adopté  du  centime  de  1847,  par  A.  Bovet. 

REP    ET     CANT 

Exergue    DE  GENEVE 

I 
Dans  le  champ  CENTIME 

1847 

Rev.     POST     TENE-  -BRAS     LUX 

Armes  de  Genève  dans  un  carlouclio  surmonté  d'un  soleil  qui  se  trouve  oniro 
TENE-  el  -BRAS 

Au  centre  du  soleil    I  H  S 

Au-dessous  du  cartouche  un  petit  ornement. 

Poids  1^™ ,520.  —  Mod.  0"'  ,0145.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  M.  Girod. 

La  collection  de  M.  P.  Marin  renferme  la  même  pièce  frappée  sur  cuivre,  du 
poids  de  0"™  ,830. 

MONNAIES  DE  BILLON 
I.  CENTIMES  ' 


678.  Un-centime  de  1859. 


REP    ET  CANT 

Exergue    DE  GENEVE 

I 
Dans  le  champ    CENTIME 

1839 


'  Voy.  ci-dessus,  p.  70  et  71. 

TOME  II.  121  16 


122  HISTOIRE  MONÉTAIE.E   DE   GENÈVE. 

Rev.     POST     TENE-  -BRAS     LUX  •  » 

Armes  de  Genève,  dans  un  cercle,  surinonlées  d'un  soleil  formé  de  six  i-ayons 
droits  et  de  six  rayons  ondulants.  Au  centre  du  soleil  et  dans  un  cercle  I  H  S 
le  soleil  sépare  TENE-  de  -BRAS. 

Poids  0^'"  ,670.  —  Mod.  O"  ,014  .  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  no  120. 

Plusieurs  variantes. 

679.  Frappe  en  argent  du  cenlime  de  1839. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n^  678. 
Poids  0'™,810.  —  Mod.  0™ ,014.  —  AR.  -  Musée  de  Genève. 

680.  Frappe  en  or  du  centime  de  1859. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n°  678. 

Poids  l^^^SOO.  -  Mod.  0",014  .  —  AU.  —  iNIusée  de  Genève. 

681.  Essai  non  ailopté  du  centime  de  1838  par  Antoine  Bovy. 

R:  C: 

Exergue    GENEVE 

I 
Dans  le  champ  CENTIME 

1838 

Le  chiffre  1  se  trouve  entre  R  :  et  C  : 
Rev.  POST  TENE-  -BRAS  LUX   x 

Armes  de  Genève,  dans  un  cercle,  surmontées  d'un  soleil  qui  se  trouve  entre 
TENE- et  -l>RAS.  Le  soleil  est  formé  de  linil  rayons  droits  disposés  autour  d'un 
cercle  et  séparés  l'un  de  l'autre  par  un  Irait. 

Poids  0'™  ,640.  —  Mod.  0"  ,014.  —  Laiton.  —  Musée  de  Genève. 

La  collection  de  M.  A.  Meyer,  à  Genève,  renferme  la  même  pièce  en  argent,  du 

poids  de  0""",816. 

122 


DESCRIPTION  DES   MONNAIES.  123 


II.  DEUX-CENTIMES  ' 


682.  Deux-centimes  de  1839. 

Semblable  à  celui  du  no  678.  sauf  CENTIMES 

Rev.  Semblable  à  celui  du  n°  678. 

Poids  is™,400.  —  Mod.  0'" ,016.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  n"  121. 

Plusieurs  variâmes. 

683.  Frappe  en  argent  du  deux-centimes  de  1839. 

Le  droit  et  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  iio  682. 

Poids  1^™  ,800.  —  Mod.  O""  ,016.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  A.  Meyer. 

684.  Essai  non  adopté  du  deux-centimes  de  1858,  par  Antoine  Bovy. 

2 

Semblable  à  celui  du  no  681,  sauf  CENTIMES 

Rev.  semblable  à  celui  du  no  681. 

Poids  1""" ,570.  —  Mod.  O^^OH.  —  Laiton.  —  Musée  de  Genève. 

La  même  pièce  en  argent  e.xiste  au  Musée  de  Genève  et  pèse  L''™-,310. 

m.  QUATRE-CENTIMES  « 

685.  Quatre -centimes  de  1839. 

4 

Semblable  à  celui  du  no  678,  sauf  CENTIMES 
Rev.  semblable  à  celui  du  n°  678. 


'  Voy.  ci-dessus,  p.  70  et  71. 
-  Voy.  ci-dessus,  p.  70  et  71. 

123 


124  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE    GENÈVE. 

Poids  1^"",850.  —  Mod.  0'",0185.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  XV,  110  122. 


686.  Frappe  en  argent  du  qualre-ceniimes  de  1839. 

Le  droit  el  le  revers  sont  semblables  à  ceux  du  n"  685. 

Poids  2s""-,190.  -  Mod.  0"',0186    -  AH.  —  Musée  de  Genève. 

IV.  CLNU-CENTIMES  ' 

687.  Essai  non  adopté  du  cinq-centimes  de  1838,  par  Antoine  Bovy. 

R:C: 

E.\ergue    GENEVE 

5 

Dans  le  champ  CENTIMES 

1838 

Le  chiffre  5  se  trouve  entre  R  :  et  G  : 
Rev.  semblable  à  celui  du  n»  631. 

Poids  ls'",920.  —  Mod.  0"  ,018.  —  Laiton.  —  Musée  de  Genève. 
La  même  pièce  frappée  en  argent,  du  poids  de  28*^""  ,500,  existe  au  Musée  de 
Genève. 

688.  Cinq-centimes  de  1840. 
REP    ET  GANT 
Exergue    DE  GENEVE 

5 

Dans  le  champ  CENTIMES 

1840 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  678. 

Poids  1*^™  ,950.  —  Mod.  0"  ,020.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 


Voy.  ci-dessus,  p.  72  el  suivantes. 

124 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  125 

689.  Frappe  en  argent  du  cinq-cenlimes  de  i840. 

Le  droit,  le  revers  el  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  n"  088. 
Poids  2^ ",200—  AR.  —Goll.de  M.  P.  Marin. 

690.  Essai  non  adopté  du  cinq-cenlimes  de  1840. 
POST  TENEBRÂS  LUX 

5 

Dans  le  champ  CENTIMES 

1840 

Le  chiiïre  5  est  accosté  de  deux  ornements. 

Rev.  Armes  de  Genève  entourées,  dans  un  double  cercle,  de  21  points  ou  lunules 
et  surmontées  de  J  H  S,  lequel  sigle  semble  figurer  une  vingt-deuxième  unité. 

Poids  3^'"  ,020.  —  Mod.  O"  ,020.  —  GU.  —  Goll.  de  la  Soc.  d'hisl.  el  d'arcli. 
de  Genève. 

Nous  ne  savons  qui  a  gravé  les  coins  de  celte  monnaie.  A  coup  sûr  ce  n'est  pas 
Antoine  Bovy;  la  lourdeur  de  la  composition  rappelle  un  peu  le  travail  de  Gœllner. 

691.  Cinq-cenlimes  de  1847 . 

Semblable  à  celui  du  n°  675, sauf  1847  +  après  Genève  el  dans  le  cbam|)  5  au 
lieu  de  I. 

Rev.  semblable  au  n"  675. 

Poids  1^™  ,970.  -  Mod.  0"  ,019.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  n»  126. 

Plusieurs  variantes. 

692.  Frappe  en  argent  du  cinq-centimes  de  1847. 

Le  droit,  le  revers  et  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  n»  691. 

Poids  2s™-,l50.  —  AR.  -  Musée  de  Genève. 

125 


126  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 


V.  DIX-CExMlMES 


693.  Dix-centimes  de  1839. 

Semblable  à  celui  du  n»  078,  sauf  CENTIMES 

Rev.  Semblable  à  celui  du  no  678. 

Poids  3^™-,150.  —  Mod.  0"  ,022  .  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  no  123. 

Plusieurs  variantes. 

694.  Frappe  en  argent  du  dix-centimes  de  i839. 

Le  droit,  le  revers  et  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  n"  693. 
Poids  4^™  ,040.  -   ÂR.  —  Musée  de  Genève. 

695.  Essai  non  adopté  du  dix-centimes  de  1838,  par  Antoine  Bovy. 

Semblable  à  celui  du  n°681,  sauf  CENTIMES 

Rev.  semblable  à  celui  du  n»  68i. 

Poids  3^"" ,870.  —  Mod.  0"022.  —  Laiton.  —  Musée  île  (îenève. 

Celle  pièce  présente  des  faces  légèremenl  concaves. 

Le'musée  de  Genève  possède  la  même  pièce  en  argent  du  poids  de  2s'°'-420. 

696.  Dix-centimes  de  1844. 

10 

Semblable  à  celui  du  no  678,  sauf  dans  le  cbamp  CENTIMES 

1844 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  678. 

'  Voy.  ci-dessus,  p.  70  et  suivantes. 

126 


DESCRIPTION   DES   MONNAIES.  127 

Poids  2^™-,750.  —  Mod.  0"\022.  —  Bill.  —  Muséo  de  Genève. 
Plusieurs  variantes. 

697.  THx-cenlimes  de  1847. 

Semblable  à  celui  du  n"  675,  sauf  CENTIMES    dans  le  chami)  et      x      après 
GENEVE. 

Rev.  semblable  à  celui  du  n»  675. 

Poids  2^™-,530.  —  Mod.  0",0'22.  —  P.ill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  n»  127. 

Plusieurs  variantes. 

698.  Frappe  en  argent  du  dix-centimes  de  1847. 

Le  droit,  le  revers  et  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  no  697. 
Poids  3^™  ,030.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

VI.  VINGT-CINQ-CENT  [MES  ' 

699.    Vingt-cinq-centimes  de  1839. 

25 
Semblable  à  celui  du  no  678,  sauf  CENTIMES 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  678. 

Poids  4^™  ,050.  -  Mod.  0"  ,025.  -  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  n«  124. 

Plusieurs  variantes. 

700  Frappe  en  argent  du  vingt-cinq-centimes  de  1839. 

Le  droit,  le  revers  et  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  no  699. 
Poids  5^™  ,400.  —  AR.  -  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

'  Voy.  ci-dessiis  p.  70  et  suivantes. 

127 


128  HISTOIRE   MONÉTAIRE   DE   GENÈVE. 

701.  Essai  non  adopté  du  innql-cinq-cenlimes  de  f  838,  par  Anloine  Bovy. 
REP    ET     CANTON     DE    GENEVE  * 

25 

Dans  le  champ  et  en  trois  lignes  CENTIMES 

1838 

Rev.  Semblable  à  celui  du  n°  681,  sauf  que  le  champ  est  blasonné. 
Poids  5^™-,090.  —  Mod.  0"  ,025  .  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 
Celte  pièce  présente  des  faces  sensiblement  concaves. 

La  collection  de  M.  P.  Slrœhlin  renferme  la  même  pièce  en  bill()n,(lu  poids  de 
2^--500. 

701.    Vingl-cinq-cenlimes  de  i844. 

Semblable  à  celui  du  no  699.  sauf  1844. 

Rev.  semblable  à  celui  du  no  699. 

Poids  3^™, 8 10.  —  Mod.  0"  ,025.  —  Bill.  —  Musée  de  Genève. 

Plusieurs  variantes. 

702.    Vincjl-cinq-cenhmes  de  1847. 
REPUBLIQUE  ET  CANTON  DE  GENEVE  « 

2.T 

Dans  le  champ  et  en  trois  lignes   CENTIMES 

1847 

Rev.  semblable  à  celui  du  n"  675. 

Poids  3^™  ,630.  —  Mod.  0"  ,025.  —  Bill.  -  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  n"  128. 

Plusieurs  variantes. 

703.  Frappe  en  argent  du  vingt-cinq  centimes  de  i847. 

Le  droit,  le  reverset  le  module  sont  semblables  à  ceux  du  n"  702. 
Poids  4^™  ,930.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

128 


DESCEII'TION    DES   MONNAIES.  129 

704.  Essai  non  adopté  du  vingl-cinq-cenlimes  de  18i7,  par  Auguste  Bonel. 

Semblable  sauf  quelques  légères  variantes  au  n»  702. 
Rev.  POST  TENE-  -BRAS  LUX 
Exergue  A  B 

Armes  de  Genève  sur  champ  blasonnë,  dans  un  carlouche  moins  orné  qu'au 
n<>  702,  surmonté  du  même  soleil. 

Poids  4^™ ,920.  —  Mod.  0™  ,025.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

705.  Essai  non  adopté  du  vingt-cinq-cenlimes  de  1847,  par  Auguste  Bovet. 

REPUBLIQUE  ET  CANTON 
Exergue    *    DE  GENEVE    * 

25 
Dans  le  champ  et  en  quatre  lignes    CENTIMES 

^  ^  ^  1847 

Rev.  POST  TENE-  -BRAS  LUX  Entre  POST  et  TENE,  comme  entre 
BRAS  et  LUX  se  trouve  un  petit  ornement  sous  la  forme  d'un  point  entouré  d'un 
cercle. 

Armes  de  Genève  sur  fond  blasonné,  dans  un  cartouche  très  orné,  semblable  à 
celui  du  n°  677,  surmonté  d'un  soleil  aux  rais  sans  nombre,  au  centre  duquel  se 
trouve  I  H  S 

Poids  3^™,300.  —  Mod.  O"' ,025.  —  AR.  —  Coll.  de  M.  P.  Marin. 

La  coUeclion  de  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  de  Genève  renferme  la 
même  pièce,  frappée  en  cuivre,  du  poids  de  3^",740. 

706.  Essai  non  adopté  du  vingl-cinq-cenlimes  de  1847,  par  Gœllner. 

REPUBLIQUE  ET  CANTON 

Exergue  DE  GE.NEVE 

25 
Dans  une  couronne  de  laurier,  dans  le  champ  et  en  trois  lignes   CENTIMES 

1847 

TOME  II  129  17 


130  msToniE  monétaire  de  genève. 

Rev.  Armes  de  Genève  sur  fond  blasonné,  dans  un  cartouche  surmonté  de  la 
légende  POST  TENEBRAS  LUX  et  d'un  soleil  aux  rais  sans  nombre,  au  centre 
duquel  on  lit  J  H  S 

Une  palme  et  un  rameau  d'olivier  réunis  parle  bas  entourent  le  cartouche.  Le 
bas  de  la  pièce  semble  porter  des  caractères  ou  des  ornements  indistincts. 

Poids  5^™,120.  —  Mod.  0"  ,025.  -  AR.  —  Coll.  de  la  Soc.  d'hist.  et  d'arch.  de 
Genève. 

La  collection  de  M.  A.  Meyer  renferme  la  même  pièce,  frappée  en  plomb,  du 
poids  de  T^"  ,500. 

MONNAIES  D'ARGENT 

I.  CliSQ  FKA.NCS  ' 

707.  Cinq-francs  de  iS48. 

REPUBLIQUE  ET  CANTON  DE  GENEVE 

Exergue  ant.  ^t   bovv 

Dans  le  champ,  entourés  d'une  couronne  de  laurier  nouée  par  le  bas  et  en 

5 

trois  lignes  :   FRANCS 

1848 

Rev. 

En  exergue     POST     TENEBRAS     LUX 

Écu  de  Genève  |)lacé  sur  un  cercle  et  le  surpassant  sauf  à  droite  et  à  gauche, 
et  surmonté  d'un  soleil  au  centre  duquel  IHS  dans  un  cercle. 
Poids  26"™.  —  Mod.  0'",037.  —  AK.  —  Musée  de  Genève. 
PI.  XV,  no  129. 

II.  DIX  FRANCS» 

708.  Dix-francs  de  4848. 

10 
Semblable  à  celui  du  n"  707,  sauf  rinscription     FRANCS     placée  au    centre 

1848 

'-'  \o\.  ci-dessiis.  p.  78  à  81. 

130 


DESCRIPTION   DES    MONNAIES.  131 

d'une  couronne  Tormée  d'un  rameau  de  chêne  el  d'un  rameau  de  laurier  noués 
par  le  bas,  et  en  exergue  AN  P   le    HOVY 

Rev.  semblable  à  celui  du  n°  707. 

Poids  85'5"'',51.  —  Mod.  0'°-,048.  —  AR.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  n»  130. 

MONNAIES  D'OR 
I.  niX   KHANCS  ' 

7(m.   Dix-francs  de  1848. 

X    REI»     ET  GANT    x 

Exergue  DE  GENEVE 

10 

Dans  le  champ    FRANCS 

1848 

Rev.  POST     TENE  BRAS     I.UX      x 

Armes  de  Genève  dans  un  cercle  surmontées  d'un  soleil  placé  enln;  TENE  et 
BRAS.  Ce  soleil  est  formé  de  six  rais  droits  et  de  six  rais  ondulés  et  porte  au 
centre  IHS  dans  un  cercle. 

Poids  3^^,820.  —  Mod.  0",0185.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  no  131. 

II.  VINGT  FRANCS  2 

710.  Vingt-francs  de  1848. 

20 
Semblable  à  celui  du  n»  709,  sauf    FRANCS 

1848 

Rev.  semblable  à  celui  du  no709. 

Poids  7^™ ,650.  —  Mod.  0"  ,022.  —  AU.  —  Musée  de  Genève. 

PI.  XV,  no  132. 


'-*  Voy.  L-i-tl(^ssiis,  p.  78  à  SI . 

131 


TABLEAU  DES  MONNAIES  GENEVOISES 


FRAPPEES   DE   17»2  A  18  48 


Nous  résumons,  dans  le  tableau  qui  suit,  les  émissions  des  monnaies  frappées 
à  Genève  de  1792  à  1848.  Les  millésimes  en  caractères  ordinaires  sont  ceux  des 
monnaies  que  nous  avons  eu  entre  les  mains  en  nature  ou  comme  empreintes; 
les  chiffres  surmontant  ces  millésimes  représentent  le  nombre  des  variétés  décrites, 
mais  non  pas  le  nombre  des  variantes  pouvant  exister;  quant  aux  millésimes  en 
italique,  ce  sont  ceux  portés  par  des  monnaies  dont  la  loi  prévoyait  la  frappe  mais 
que  nous  n'avons  pu  retrouver'. 

CHAPITRE  I 

MONNAIES  IlÉVOLUTIONNAlliËS    DÉCIMALES  ET   DE   LA   l't.N    DE  LA   ItÉl'lJBLiyUE 

1792-1798 

a.  Monnaies  révolutionnaires  décimales,  1792-1795, 


MONNAIES  DE  I5ILL0N  ET  MONNAIES  D'ARGENT  IIL  DEMl-GE.NEVOlSESouCINQ- 

DECIMES 


DE  CUIVRE 


l.  MI.MMESou Ql'AUTS  DE-CEN- 
TIMES 

179  4 


17'Ji 


II.  CENTIMES 


I.  MIDECIMES  ou  CLNQ-CEiNTI- 

MES 

1794  (Mi-déciine  et  frappe 
sur  flan  épaia. 

II.  DÉCIMES  ou  DIX-CEiNTIMES 
1794  AR.  et  CU. 


i7'.>4 

IV.  GENEVOISES  ,,u  DIX-DÉCI- 
MES 

1794  AR.  CU.  PB.  (Essai  de 
CU.) 

IV  hts.  ECU  DE  XIIJI' LUIUNS 
1794  CU.  SN.  PB. 


Il  bis.  DOUBLE-DÉCIME 

1794  (essai)  AR.  et  CU. 


•  Les  abréviations  indii]iiant  la  nature  des  métaux  sont  les  suivantes  :  AU.,  or;  AR..  argent; 
Bill.,  billon  ;  CU.,  cuivre  ;  SN.,  ctain;  IML,  ploiul». 

132 


TABLEAU   DES   MdXXAIES   GENEVOISES. 


133 


b.  Monnaies  de  la  fin  de  la  République,  1795-1798, 


MONNAIES  DE  BILLON  1798   Bill,  et  AR. 


I.    DEUX -QUARTS   on  SIX-DE- 
MERS 

i79o   Bill,  et  eu. 


II.    SIX-OUAliTS  ou  DIX-HUIT 
DENIERS  ou  U.N-SOU-SIX-DE- 
MERS   , 


1795' 


III.  TROIS-SOLS 


795 


IV.  SIX-SOLS 

1795  Bill.  eu.  et  AR.  '  Es- 
sai en  argent. 
■1796  Bill,  et  CU.' 
■1797  Bill.'  et  CU. 

MONNAIES  D'ARdEXT 

I.  OUINZE-SOLS 
1794  AR.'  et  AU. 


il.    PETITS-ECUS  ou  ECUS  DE 
fi  FF.  1  S.  fi  DR.N. 

1795 


III.  GROS-ECUS  ou  ECUS  DE 
12  FF.  9  S. 

1795 

1796 


CHAPITRE  II 

MONNAIES  FRANÇAISES  FRAl'PÉES  A  GENÈVE 

I79S-I8I4 


a.  Monnaies  de  la  Eépublique. 


MONNAIES  DE  CUIVRE  II.  DECIMES 

An  VIII 

I.  CINQ-CEXTIMES  .      ,^, 

An  I\ 

An  VIII 
An  IX 


MONNAIES  D'ARGENT 

CIXQ-FR.\XCS 
An  IX.  AR.  et  CU. 


b.  Monnaies  du  Consulat  et  de  l'Empire. 


MONNAIES  D'ARGENT  An  XII 

Au  XIII 


I.  DEMI-FRANCS 


An  XII 


An  XI 


II.  FRAA'CS 


III.  DEUX-FRAXCS 
An  XII 
An  XIII 


IV.   CLNQFRANCS 

An  XII 
An  XIII 


133 


134 


TABLEAU  DES  MONNAIES  OENEVOISES. 


CHAPITRE  III 


MONNAIES  DE  L4   KESTAURATION   ET   DES  DERNIERS  TEMPS  DE  LATELIEU 

1814-1848 


1.  SIX-DEMERS 

1  817    Bill.  elAR. 
1819  Bill,  et  AR. 
1825  Bill.  AR.  .-1  M'. 
1833   Bill,  et  AR. 


a.  Monnaies  duodécimales,  1814-1838 


II.  SOLS 
1817   Bill,  et  AR, 
1819   Bill,  et  AR. 
182.5  Bill..  AR.  et    IT, 
1833   Bill,  et  AR. 


m.  SOLS-SIX-DENIERS 
1817   Bill,  el  AR. 
1825   Bi'i.  AR  el  AU. 


ESSAI  DE  LA  PIECE  DE  42  SOLS 
SOIT  LIVRE  CÔIRANTE 


1831    AR.  et  eu. 


MONIS'AIES  DE  CUIVRE 

CENTIMES 
I84U   eu. 
1844  eu. 
I84G  eu. 

1846  (essai)  eu.  et  AR. 

1847  eu.  et  AR. 
1847  (essai)  CU.  et  AR. 

MONNAIES  DE  BILLON 

1.  CENTIMES 

1838  (essai)  Laiton  et  AR. 

1839  Bill.,  AR.  et  AU. 

II.  DELX-CENTIMES 

1838  (essai)  Laiton  et  AR. 

1839  Bill,  el  AR. 


b.  Monnaies  décimales,  1838-1848. 

m.  (JUATRE-CENTIMES 

1839  Bill,  et  AR. 

IV.  CINQ-CENTIMES 
■1838  (;essai)  Laiton  et  AR. 

1840  Bill,  et  AR. 
1840  (essai)  eu. 
1847  Bill  et  AR. 

V.  DIX-CENTIMES 

1838  (Cessai)  Laiton  et  AR. 

1839  Bill,  et  AR. 
1844  Bill. 
1847    lîill.  ri  AR. 

VI.   VlS(iT  CIXU-CEVTIMES 

1838  (essai')  Bill,  et  AR. 

1839  Bill,  el  AR. 
1844   Bill. 
1847   Bill,  et  AR. 
1847'    (^ essai)  AR.  \    UU, 

et  l'B. 


MONNAIES  D'ARGENT 

I.  CINQ-FRANCS 
1848   AR. 

II.  UIX-FRANCS 
1848   AR. 

MONNAIES  D'Oli 

I.  1)1X|-RANCS 
1848   AU. 

Il     VIM.T  FRANCS 
1848   AU. 


Ti^BLE    DES    MATIERES 


Pages. 

Introduction ri 

l'REMIÉRE  PARTIE.  Époque  révulutioiiiiaire  et  lin  de  la  République,  17.i2-17.lS  7 

Chapitrk  I.  Systè.mes  monét.\ires 8 

Ch.^pitre  II.  Officiers  et  employés 10 

1 .   Généraux,  commissaires,  inspecteurs 10 

i .  Gardes 10 

'.'j .   Entrepreneurs '20 

i.  Graveurs "23 

5 .  Essayeurs 24 

6 .  Ouvriers  et  mamrnvres 2ô 

Ch.\PITRE  m.    E.MPLACEMENTS  DE  l' ATELIER 25 

Chapitre  IV.  Activité  de  l'atelier 26  . 

§  1 .   Monnaies  décimales  frappées  en  vertu  lie  la  loi  du  17  octobre  17'.t4- 27 

A.  Monnaies  d'argent 27 

1 .  Genevoises  ou  dix-centimes 27 

2 .  Demi-genevoises  ou  cinq-décimes 28 

3 .  Décimes  ou  ilix-centimes "28 

4.  Mi-décimes  ou  ciuq-centimes 30 

B.  Monnaies  de  billon  et  de  cuivre 31 

i .  Centimes 31 

2.    Minimes  ou  quarts-de  centimes 31 

§  2.   Monnaies  frappées  d'après  le  système  duodécimal,  de  170')  à  I70S 31 

A .  Monnaies  d'argent 32 

i .   Gros-écus  ou  écus  de  12  tï.  '.I  s 32 

2 .  Pelits-écus  ou  cens  de  6  0'.  4  s.  6  den 33 

3.  Quinze- sols 33 

B .  Monnaies  de  billon 31 

1 .  Six-sols 34 

2 .  Trois-sols 35 

3 .  Six-quarts  ou  dix-huit-deniers 3'i 

4.  Deux-quarts  ou  six-denicrs 35 

Tableau  des  émissions  de  l'atelieh  monétaire  de  Genève  dk  1 702  a  1 798 37 

Chapitre  V.  Taxes  et  relations  monétaires  de  Genève  avec  l'étranger 30 

DEUXIÈME  PARTIE.  Occupation  française  (1798-1813) 43 

Chapitre  1.  Établissement  d'un  hôtel  des  monnaies  français  a  Genève  43 

135 


loG  TAlil-K    DES    MATIÈRES 


Chapitre  II.  Acuvité  dk  l'atelikr 45 

1 .  Monnaies  de  enivre 46 

2 .  Monnaies  d'argent 46 

A .  Monnaies  de  la  Répnbliqiie 46 

I! .  .Munnaies  du  Consulat  et  de  i'Em|iiie 47 

TaBLEAT  DKS  K.MISSIO.NS  IIK  I.'aTELIEK  MONÉTAIUE  de  r.ENÈVE,  r)E  17".I8  A  1813 48 

TfîOISIÉME    l'.VRTIt].    Reslauratîou   de    la   République   et   derniei-s    tenipM   de 

l'atelier  i  lSi3-l<SlS) 49 

Chapiihe  I.  Système-;  mdnktaiues 49 

Chapitre  H.  Personnel  de  la  Monnaie 57 

I .  Commissaires 57 

'1 .  Entrepreneurs 59 

3.  Graveurs 62 

4 .  Essayeurs 63 

5.  Ouvriers  et  nianonivres 63 

Chapitre  III.  Emplacevients  de  l'atelier 64 

Chapitre  IV.  Activité  de  l'atelier 66 

§  I.  Monnaies  frappées  de  1813  à  1838,  d'apris  le  système  du  lloriii 66 

§  II.  Monnaies  frappées  de  1838  à  ISiS,  d'après  le  système  du  franc 70 

Tableai;  des  émissions  de  l'atelier  monétaire  de  Genève,  de  1813  a  1848 82 

Chapitre  VIL  Retrait  des  anciennes  monnaies 84 

1"  Retrait  pour  cause  d'usure 84 

2°  Reirait  pour  cause  de  changement  de  système  monétaire 85 

3°  Retrait  des  monnaies  genevoises  pour  faire  place  aux  monnaies  fédérales 88 

QU.VTRIÉME  PARTIE.  De<$cription  des  moanaie<!i  genevoî>iie!<i,  de  1792  à  1818  90 

Chapitre  I.  Monnaies  révolutoinnaires  décimvle-;  et  de  la  fin  de  la  Répurliule,  1792-1798.  91 

a.  .Monnaies  révolutionnaires  décimales,  179"2-179r) 91 

.Monnaies  de  billon  et  de  cuivre 91 

I.  .Minimes  ou  rpiarts- de-centimes  et  centimes , 91 

Monnaies  d'argent 9 1 

1.  Mi-ilécimes  ou  cinq-centimes 91 

II.  Décimes  ou  dix-centimes 92 

m.   Deini-genevoises  ou  cinq-décimes 94 

b.  .Monnaies  lie  la  liii  île  la  République,  1 79.')-!  798 9(') 

Monnaies  de  rillon 96 

I.  Deux-quarts  ou  six-deniers 96 

II.  Six-(piarts  on  dix-buit-deniers  on  uii-sol-six-deniers 97 

III.  Trois-sols • 97 

IV.  Six-sols 98 

.Monnaies  d'argent lui 

I.  Quinze-siils 101 

II.  Petits-écus  ou  écus  de  6  IT.  4  s.  6  den 103 

III.  Gros-éciis  on  écus  de  12  IT.  9  s 104 

Chapitre  11.  Mdnnme-  frani;aises  frappées  a  Genève.  1798-1813 105 

a.  .Monnaies  de  la  République 105 

136 


TABLE   DES    MATIÈRES.  137 

Pages. 

Monnaies  de  cuivke 105 

I .  Cinq-centimes "105 

II .  Décimes I ÔG 

Monnaies  d'argent 107 

Cinq-francs 107 

b.   Monnaies  du  Consulat  et  de  l'Empire 108 

Monnaies  d'argent 108 

I .  Demi-francs 108 

H.   Francs 109 

III .  Deux-francs 1 10 

IV .  Cinq-francs 111 

Chapitre  III.  Monnaies  de  la  Restauration  et  des  derniers  temps  de  l'atelier.  1813-1848  ...  1 12 

a.  Monnaies  duodécimales,  1813-1838 112 

1 .  Six-deniers 112 

II.  Sols 115 

III .  Sols-six-deniers 117 

b.  Monnaies  décimales,  1838-1848 119 

Monnaies  en  cuivre 119 

I.  Centimes 119 

Monnaies  de  billon 121 

I.  Centimes 121 

II .  Deux-centimes 123 

III.  Quatre-centimes 123 

IV.  Cinq-centimes 124 

V ,  Dix-centimes 126 

VI .  Vingt-cinq-centimef 127 

Monnaies  d'.argent 130 

I .  Cinq-francs 130 

II.  Dix-francs 130 

Monnaies  d'or 131 

I .  Dix-francs 131 

II .  Vingt-francs 131 

Tableau  des  moniistiesii  gonevoises  frappées  de  1  799  à  f  848 132 


EXPLICATION   DES   PLANCHES' 


PLANCHE  X  \ 

Pages.  Pages. 

Fig.  86.  —  Six-denieis  de  1795 35  96 

Fig .  87 .  —  Un-sol-six-deniers  de  1 795 35  97 

Fig.  88.  —  Un-sol-six-deniers  de  1795 35  97 

Fig.  89.  —  Trois-sols  de  1795 35  97 

Fig .  90.  —  Trois-sols  de  l'an  7 35  98 

Fig.  91.  —  Six-sols  de  1795 34  98 

Fig.  92.  —  Six-sols  de  Tan  6 34  100 

Fig.  93.  —  Six-sols  de  1795 34  99 

Fig.  94.  —  Cinq-centimes  de  1794 30  91 

Fig.  95.  —  Décime  de  1794 28  92 

Fig.  96.  —  Quinze-suls  de  1794 33  I0i2 

PLANCHK  XI. 

Fig.  97.  —  Demi-écu  de  1795 33  103 

Fig.  98.  —  ECU  de  XII  florins  de  1794 8  n.  '    95 

Fig.  99.  —  Essai  de  la  Genevoise  de  1794 27  95 

Fig.  100.  —  Genevoise  de  1794 27  94 

Fig.  101.  —  Gros-écu  de  1795 32  104 

PLANCHE  Xll. 

Fig.  10:2.  —  Gros-écu  de  179f. 32  104 

Fig .  103.  —  Cinq-centimes  de  l'an  8 46  105 

Fig .  104 .  —  Un-décime  de  l'an  8 46  106 

l')g.  103.  —  Demi-franc  de  l'an  12 47  108 

Fig.  106.  —  Un-franc  de  l'ail  XI 47  109 

Fig.  107.  —  Un-franc  de  l'an  13 47  110 

Fig.  108.  —  Deux-francs  de  l'an  12 47  1 10 

'  La  numérotation  des  planches  et  des  figures  continue  celle  des  planches  et  des  figures  de  VHistoire  moné- 
taire de  Genève  de  1535  à  1792. 

'  Pour  chaque  figure,  nous  renvoyons  à  deux  pages  distinctes  :  à  la  première,  on  trouvera  l'histoire  de  la 
monnaie,  à  la  seconde  sa  description. 

138 


EXPLICATION   DES   PLANCHES  139 
PLANCHE  XIII. 

Pngos.  Pages. 

Ftij.  109.  —  Cinq-1'iancs  de  l'an  '.) 4t)  107 

Fig.  i  10.  —  Cinq-francs  de  l'an  12 M  111 

Fi(f.  111 .  —  Cinq-francs  de  l'an  13 47  III 

PLANCHE  XIV. 

Six-deniersde  1817 06  à  78  112 

Si.\-deniers  de  1819 GG  à  78  113 

Un-sol  de  1817 66  à  78  115 

Un-sol  de  1819  G6  à  78  115 

Un-sol  de  1825 66  à  78  116 

Un-sol-six-deniers  de  1817 G6  à  78  117 

Un-sol-six-deniers  de  18-25 GG  à  78  H8 

Quarante -deux-sols  de  1831 66  à  78  118 

PLANCHE  XV. 

%.   /S'O.  —Un-centime  de  1830 66  à  78  121 

Fu].  lîl.  —  Deux-centimes  de  183'.» 66  à  78  123 

A^.  /.2?.  —  Quatre-centimesde  183'.l 66  à  78  123 

Fjg.   /23.  —  Dix-centimes  de  183'.t GG  à  78  126 

Fiq .  1M.  —  Vingt-cinq-centimes  de  I83'.l 66  à  78  127 

F'uj .  IÎ5.  —  Un-centime  de  184-7 , (16  à  78  120 

f'«3.  /t^6'.  —Cinq-centimes  de  1847 66  à  78  125 

Fi(j.  127.  —  Vingt-cinq-centimes  de  1847 GG  à  78  128 

Fig.  /2*.  —  Vingt-cinq-centimes  de  1847 66  à  78  129 

Fîg.  /i9.  -Cinq-francs  de  1848 78  à  81  130 

Fifl.  /.«-t».  —Dix-francs  de  1848 78  à  81  13(1 

F(V/.  /,?/.— Dix-francs  de  1848 78  à  81  131 

Fîy.   /.'Î2.  -Vingt-francs  de  1848 78  à  81  131 


Fifj 

112 

Fifi 

113 

Fig 

m 

Fig 

115 

Fig 

116 

Fig 

117 

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119 

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PL.  XV. 


126 


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