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Full text of "Diagnostic clinique, examens et symptomes;"

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A.  MARTINET  '-« V  «^;K6t£' . 


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DIAGNOSTIC 
CUNIpUE 


MAssoN  erc'j 

sa  EDITEURS  «» 


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DIAGNOSTIC 


CLINIQUE 


KXAMKNS   KT  SYM1»T0MES  -= 


DU  MÊME  AUTEUR 


Les  Médicaments   usuels.  1  vol.  in- 8  de  la  Bibliothèque  de   Thérapeutique- 
clinique,  Cinquième  édition  entièrement  remaniée (En  préparation.) 

Les  Aliments  usuels  :  Composition^  Préparation.  Deuxième  édition  revue  et 
augmentée,  Paris,  1910.  1  vol.  in- 8  de  la  Bibliothèque  de  Thérapeutique  clinique ^ 
de  vi-352  pages ; 4  fr. 

Thérapeutique  usuelle  des  maladies  de  l'appareil  respiratoire.  Paris, 
1910.  1  vol.  petit  in-8  de  295  pages 3  fr.  50- 

Pressions  artérielles  et  viscosité  sanguine:  circulation^  nutrition^  diurèse. 
Paris,  1912.  1  vol.  in-8  de  273  pages,  avec  102  figures  en  noir  et  en 
couleurs 7  fr. 

Clinique  et  thérapeutique  circulatoires.  Paris,  1914.  1  vol.  in-8  de 
xxiv-592  pages,  avec  222  figures  dans  le  texte 12  fr. 

Éléments  de  biométrie.  Paris,  1916.  1  vol.  in-8  de  192  pages  avec  figures  et 
tableaux (Épuisé.) 

Les  régimes  usuels,  par  Paul  Le  Gendre,  médecin  de  l'hôpital  Lariboisière, 
et  Alfred  Martinet.  1910. 1  vol.  in-8  de  la  Bibliothèque  de  Thérapeutique  clinique^ 
de  iv-435  pages 5  fr. 

Thérapeutique  usuelle  des  maladies  de  la  nutrition,  par  Paul  Le  Gendre, 
médecin  de  Thôpital  Lariboisière,  et  Alfred  Martinet.  Paris,  1912.  1  vol.  in-8 
de  la  Bibliothèque  de  Thérapeutique  clinique,  de  iv-429  pages 5  fr. 

Les  Agents  physiques  usuels  :  Climatothérapie,  Hydrothérapie,  Crénothc- 
rapie.  Kinésithérapie,  Thermothérapie,  Méthode  de  Bier,  Électrothérapie,  Radium* 
thérapie,  par  les  D'«  A.  Martinet,  Mongeot,  Desfosses,  Darey,  Dacroquet, 
Delherm,  Dominici.  Paris,  1909.  1  vol.  in-8  de  la  Bibliothèque  de  Thérapeu- 
tique clinique,  avec  170  figures  et  3  planches  hors  texte 8  fr^ 


D'  A.  MARTINET 


DIAGNOSTIC 
CLINIQUE 


EXAMENS    ET    SYMPTOMES 


AVEC  782  FIGURES  EN  NOIR  ET  EN  COULEURS 


MASSON    ET    Ci%    ÉDITEURS 

LIBRAIRES    DE   l'aCADÉMIE    DE    MÉDECINE 

120,    BOULKVARI)  SAINT-GKRMAIN,  PARIS 


'9 '9 


Tous  droits  de  reproduction, 
d^adaptalion  et  de  traduc- 
tion réservés  pour  tous  pays. 


Copyright  bu  Masson  et  C*. 

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AVERTISSEMENT 


Le  plan  de  ce  volume  est  fort  simple  et,  pensons-nous,  rigou- 
reusement adéquat  aux  besoins  de  la  pratique  médicale  cou- 
rante. 

Un  diagnostic  correct  et  intégral  est  la  condition  sine  qua 
non  d'une  thérapeutique  rationnelle  et  efficace,  but  suprême 
de  la  médecine.  A  se  placer  au  point  de  vue  pragmatique  du 
soulagement  et  de  la  guérison  d'un  patient,  quels  sont  les 
éléments  constitutifs  d'un  diagnostic  correct  et  intégral  ? 
Quelles  sont  les  causes  d'erreur  les  plus  banales,  les  plus 
facilement  évitables  du  fait  d'une  bonne  technique,  les  plus 
condamnables  au  point  de  vue  moral  ?  Trente  pages  ont  été 
consacrées  à  cette  introduction,  à  notre  avis  indispensable,  à 
l'élude  du  diagnostic  clinique. 


Le  processus  diagnostique  comporte  deux  étapes: 
1®  Collation  de  signes  et  symptômes  par  interrogatoire  et 
examen.  C'est  l'objet  de  notre  deuxième  partie:  Techniques. 
On  y  trouvera  décrits  les  moyens  modernes  d'investigation 
clinique. 

2®  Mise  en  œuvre  synthétique  des  éléments  recueillis  au 
cours  de  l'examen  clinique;  processus  mental  d'élaboration, 
de  coordination,  d'intégration  qui  permettra  de  passer  avec 
plus  ou  moins  de  facilité  et  de  rigueur  du  symptôme  à  la 
maladie.  Elle  fait  l'objet  de  la  troisième  partie  :  Séméiologie 
ou  Symptômes. 


Nos  lecteurs  apprécieront  tout  particulièrement  la  colla- 
boration que  nos  excellents  collègues  et  amis  les  D^  Georges 


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71083 


AVERTISSEMENT 

Laurens,  Léon  Meunier,  Saint-Cène  et  Lutier  ont  bien 
voulu  nous  accorder.  Grâce  à  leur  haute  compétence,  les 
chapitres  consacrés  à  Voto-rhino-laryngologie  [D^  Georges 
Laurens),  aux  appareils  et  fonctions  génito-urinaires 
(D^  Saint-Cène),  aux  systèmes  et  fonctions  digestives  {D^^  Léon 
Meunier  et  Lutier),  à  certaines  techniques  hématologiques 
et  bactériologiques  {D^  Lutier),  ont  reçu  les  développements 
en  rapport  avec  Vétat  actuel  de  la  clinique  dans  ces  «  secteurs  ». 

Qu'ils  veuillent  bien  trouver  ici  l'hommage  bien  cordial 
de  nos  remerciements. 


Une  illustration  abondante  (782  figures)  facilitera  singu 
lièrement,  nous  l'espérons,  la  compréhension  du  texte. 


TABLE  ANALYTIQUE 


PREMIÈRE  PARTIE 

GÉNÉRALITÉS  SUR  LE  DIAGNOSTIC 

Chapitre  premier.—  CONDITIONS  ACTUELLES  D'UN  BON  DIAGNOSTIC. 

a)  État  actuel  de  la  science  diagnostique 1 

b)  Évolution  de  la  science  diagnostique 5 

Chapitre  II.  —  LES  ERREURS  DE  DIAGNOSTIC.  —  LEURS  CAUSES. 

I.  Ignorance.  —  a)  Ignorance  grossière  :  b)  ignorance  relative;  c)  l'indiagnosti- 
cable  actuel 11 

II.  Examen  défectueux.  —  a)  Mauvaises   habitudes;  b)  mauvaises  méthodes; 

c)  mauvaises    conditions    d'examen,    d)    mauvais    patients;  e)   mauvaises 
techniques 13 

III.  Erreurs  de  jugement.  —  a)  Ignorance  ;  b)  obsession  ;  c)  raisonnement  faux; 

d)  pusillanimité  ;  e)  amour-propre  et  vanité 18 

DEUXIÈME  PARTIE 
TECHNIQUES   MÉDICALES 

TECHNIQUES    MÉDICALES    SPÉCIALES 
I.  —  Examen  du  tube  digestif. 

(Avec  la  collaboration  des  D"  Léon  Meunier  et  Lutier.) 

cesophage 31 

Estomac.  . 

Topographie.  Inspection.  Palpation.  Percussion.  Auscultation 36 

Insufflation.  Tubage 39 

Examen  du  suc  gastrique 43 

Résultats  normaux  de  Tanalyse  chimique 45 

Étude  de  la  sécrétion  gastrique  sans  utiliser  la  sonde  (Procédés  de  Léon 
Meunier) 46 

Radiologie  gastrique 49 

DUODÉNO-JÉJUNUM 54 

Diagnostic  de  l'ulcère  de  la  région  duodéno-pylcrique  (Procédés  de  Léon 
Meunier) 54 

Intestin 58 

Exploration  physique  et  radioscopie 58 


VIII  TABLE  ANALYTIQUE 

Rectum 63 

Exploration  physique,  radioscopie,  endoscopie 63 

Examen  des  faces 66 

Prélèvement 66 

Examen  macroscopique 68 

Examen  microscopique 69 

Analyse  chimique 72 

Examen  bactériologique  74 

Recherche  des  œufs  de  parasites 78 

Recherche  des  parasites  reconnaissables  à  Tœil  nu. .   80 

Foie 83 

Examen  physique  et  fonctionnel 83 

Pancréas 89 

Examen  physique  et  fonctionnel 89 

Glandes  salivaires 93 

II.  —  Examen  des  voies  respiratoires. 

I.  —  Examen  des  voies  respiratoires  sapérieures  eztrathoraciqaes. 

Par  le  IK  G.  Laurens. 

Examen  du  nez 95 

I.  Examen  des  narines.  Narinoscopie 96 

II.  Examen  des  fosses  nasales.  Rhinoscopie 97 

A.  Rhinoscopie  antérieure 97 

B.  Rhinoscopie  postérieure 100 

III.  Exploration  du  nez  à  la  cocaïne  et  à  l'adrénaline. 104 

IV.  Toucher  naso-pharyngien 105 

Examen  du  pharynx 107 

Examen  du  larynx 109 

II.  —  Examen  des  voies  respiratoires  intrathoraciques. 

1.  Représentation  schématique  des  signes  physiques  caractéristiques 
des  principales  affections  des  voies  respiratoires  (radiologie  com- 
prise)      117 

Bronchites  et  adénopathies  trachéo-bronchiques 118-119 

Pneumonies 120-121 

Tuberculose  pulmonaire 122-126 

Pneumothorax  et  pyopneumothorax 126-127 

Pleurésies 128-131 

Broncho-pneumonies s 1 32-133 

Congestions  pulmonaires  passives 133 

Asthme  et  emphysème 134-135 

Infarctus  pulmonaire 136 

IL  Notions  élémentaires  de  mensuration  thoracique  (diamètres,  am- 
pliation,  cyrtométrie,  spirométrie) 137 

III.  Notions     élémentaires     relatives    aux    ponctions    exploratrices 

PLEURALES 139 

IV.  Albumino-réagtion  des  crachats Ml 

III.  —  Examen  de  l'appareil  circulatoire. 
I.  —  Examen  des  organes  intrathoraciqnes  de  la  circnlation. 

Auscultalion 144 

Représentation  chronologique  des  bruits  du  cœur 144-147 

Diagnostic  différentiel  des  souffles  systoliques  de  la  région  apexienne 149 


TABLE  ANALYTIQUE  ix 

Percussion 153 

Radiologie 156 

Ponction  du  péricarde 165 

IL  —  Examen  des  organes  périphériques  de  la  circalation. 

Sphy^momanométrie 168 

Ponction  veineuse 1 74 

Méthodes  graphiques . .  1 75 

Electrocardiographie 188 

III.  —  Épreuves  fonctionnelles  circnlatoires 193-202 

17.  —  Examen  du  sang  (hématologie). 

A.  Eoximen  physique 202 

Viscosimétrie 202 

Coagulabilité  sanguine 206 

Résistance  globulaire 207 

B.  Examen  chimique 209 

Dosage  de  l'urée  sanguine 209 

Dosage  des  chlorures 212 

Recherche  des  pigments  biliaires 213 

Recherche  de  Tacide  picrique •. 214 

C.  Examen  cytologique  et  bactériologique 215 

Modes  de  prélèvement 215 

Numérations  globulaires 218 

Techniques  parasitologiques 227 

V.  —  Cytologie 230 

IV.  —  Examen  de  l'appareil  génito-urinaire. 

I.  —  Appareil  génito-nrinaire. 

Par  le  D»  Saint-Cène. 

A.  GÉNÉRALITÉS 238 

B.  Le  REIN 240 

Inspection.  Points  douloureux.  Palpation.  Percussion.  Cystoscopie  et  cathé- 

térisme  uretéral  ;  séparation  des  urines.  Examen  radiologique 240 

C.  La  VESSIE 253 

Évacuation.  Sensibilité.  Exploration  instrumentale.  Cystoscopie 253 

D.  Urètre  chez  l'homme 261 

E.  Appareil  génital  chez  l'homme 271 

La  verge.  Les  filaments  de  Turine.  La  prostate.  Les  glandes  de  Cooper 271 

F.  Testicules  et  enveloppes 275 

G.  Urètre  et  appareil  génital  de  la  femme 277 

Vulve.  Vagin.    Utérus 277 

II.  —  Examen  des  urines. 

1  '  Examens  classiques 282-312 

2«  Épreuves  fonctionnelles  provoquées  (diurèse  provoquée) 313 

30  a)  Coefficient  hydrurique 315 

b)  BUan  chloruré 318 

c)  Coefficient  azotémique  (coefficient  d* Ambard) 320 

4^  épreuves  de  perméabilité  rénale  (bleu  de  méthylène) 324 


X  TABLE  ANALYTIQUE 

V.  —  Examen  du  système  nerveux. 

1»  Examen  de  la  sensibililé 328 

2®  Examen  de  la  motricilé 329 

3°  Examen  des  réflexjs 332 

Généralités 332 

Réflexes  tendineux  musculaires 334 

Réflexes  cutanéo-musculaires 34 1 

Réflexes  cutanéo-vaso-moteurs 343 

Réflexes  pupillaires 34& 

Réflexes  circulatoires 34& 

4°  Exploration  des  troubles  de  la  parole 349 

5°  Signe  de  Kernig 350 

6»  Ponction  lombaire 35 1 

VI.  —  Examen  de  l'appareil  tégumentaire  et  ses  annexes. 

Examen  des  poils  et  des  cheveux 356 

Examen  des  squames  épidermiques 358- 


TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

I.  —  Parasitologie. 

Vers  adultes  parasites  de  l'homme 361 

Vers  larvaires  parasites  de  l'homme  (kystes  hydatiques) 362 

II.  —  Bactériologie. 

1«  Ck)mposition  des  colorants  les  plus  usuels 36& 

2°  Préparation  des  spécimens  biologiques  destinés  à  l'examen 372 

3°  Modes  de  coloration  les  plus  usuels 374 

4°  Classification  élémentaire  des  bactéries 37& 

5°  Coloration  et  caractères  des  principales  bactéries  pathogènes 375-385 

6°  Préparation  de  quelques  milieux  de  culture 387 

70  Procédés  diagnostiques  bactériologiques  divers  relatifs  à  la  fièvre  typhoïde,.. .  390 

80  Procédés  diagnostiques  bactériologiques  divers  relatifs  à  la  tuberculose 396 

9°  Procédés  diagnostiques  bactériologiques  divers  relatifs  h  la  syphilis 402 

III.  —  Spectroscopie 417 

IV.  —  Anthropo-biométrie  clinique. 

Mesures  anthropométriques 423 


ORGANISATION  METHODIQUE  DE  L'EXAMEN  MÉDICAL 

I.  Principes  qui  doivent  dominer  la  pratique  de  l'examen  médical 433 

Totum.  Cito.  Exactum.  —  Intégralité.    Rapidité.  Précision 433 

II.  Mise  en  œuvre  clinique  des  techniques  diverses  dexamen  médical..  439 

1"  type  :  Visite  ordinaire  (examen  au  lit  du  malade  avec  une  instrumenta- 
tion rudimentaire) 440 

2«  type  :  Consultation  ordinaire  au  cabinet  du  médecin  (examen  d'un  sujet 

chronique  déambulant) 445 

3^  type  :  Consultation  spécialisée  (examen  au  cabinet  du  médecin  avec  une 

instrumentation  perfectionnée) 447 

III.  Les  desiderata  de  l'organisation  médicale  actuelle 455 

Coup  d'œil  sur  V avenir  médical 455 


TABLE  ANALYTIQUE  xn 


TROISIÈME   PARTIE 


SEMEIOLOGIE    MEDICALE 


LES  SYMPTOMES 


Adénopathies 46r 

Albuminuries 468^ 

Anémies 477 

Angines 481 

Aphonies  (Enrouements) 485 

Arthralgies  (Douleurs  articulaires.  Rhumatismes) 494 

Arythmies 500' 

Rythme  cardiaque  normal 501 

Extrasystoles 506- 

Tachycardies  paroxystiques 512 

Arythmies  respiratoires 514 

Dissociation  auriculo-ventricu taire 517 

Pouls  alternant 527 

Arythmie  perpétuelle 528- 

Ascite 535 

Asthénie  (Fatigue) 544 

Bradycardies 549 

Céphalalgies 554 

Comas 567 

Constipation 573 

Convulsions 580 

Délires 586- 

Diarrhées 590^^ 

Dyspepsies 595 

Dyspnées 605 

Épigastriques  (Douleurs) 617 

Épistaxis 625 

Exanth  èmes 628 

Données  dermatologiques  élémentaires  essentielles 62^ 

Caractères  symptomatiques  et  évolutifs  essentiels  de  la  syphilis 632 

Caractères  symptomatiques  et  évolutifs  essentiels  des  fièvres  éruptives 634 

Expectoration 638 

Frissons 647 

Génitales  (Ulcérations) 649- 

Glycosuries 654 

Hém  atém  èses 659^ 

Hématuries 667 

Hémiplégies 676- 

hémoptysies 689 

Hoquet 697 

Hypertensions  artérielles 700^ 

Hyperthermies 712 

HyPOCONDRE  DROIT  (DoULEURS  DE  L') 721 

Hypocondre  gauche  (Douleurs  de  l') 733^ 

Hypotensions  artérielles 741 

Ictères 746^ 

Iliaque  droite  (Douleurs  de  la  fosse) 754 

Iliaque  gauche  (Douleurs  de  la  fosse) 764 


XII  TABLE  ANALYTIQUE 

Insomnies 767 

Lombaires  (Douleurs) 771 

Membres  inférieurs  (Douleurs  des) 779 

Membres  supérieurs  (Douleurs  des) 790 

Nervosisme 798 

Obésités 807 

Œdèmes 818 

Pléthore 824 

Points  de  côté 827 

Précordiales  (Douleurs) 835 

Prurits 857 

Syncope 866 

Tachycardies 869 

Toux 876 

Tremblements 882 

Vertiges 887 

Vomissements 892 


Table  alphabétique  des  xnatières 90 1 


DIAGNOSTIC   CLINIQUE 


PREMIÈRE  PARTIE 


GÉNÉRALITÉS  SUR  LE  DIAGNOSTIC 


Comprendre  pour  agir. 
CHAPITRE   PREMIER 

CONDITIONS  ACTUELLES  D'UN  BON  DIAGNOSTIC 

a)  Élal  acluel  de  la  science  diagnostique,  —  b)  Évolulion  de  la  science 

diagnostique. 

Diagnostic  et  traitement  sont  les  deux  actes  essentiels  de  la  pratique 
médicale.  Le  traitement  —  raison  d'être  de  la  médecine  — est  évidemment 
subordonné  au  diagnostic.  Le  diagnostic  —  au  point  de  vue  pratique  — 
doit  en  somme  se  proposer  de  comprendre  pour  agir,  c'est-à-dire  et  en 
dernière  analyse  de  rechercher  dans  la  maladie  les  éléments  générateurs 
des  indications  thérapeutiques. 

Qu'est-ce  donc  qu'un  bon  diagnostic?  C'est,  dira-t-on,  un  diagnostic 
conforme  à  la  réalité  et  que  viendront  par  exemple  vérifier,  avec  des 
degrés  divers  de  certitude,  l'exactitude  de  l'évolution  prévue,  l'efficacité 
du  traitement  prescrit,  les  résultats  de  l'ultime  nécropsie.  C'est  l'évidence 
même,  mais,  comme  nous  Talions  voir,  manifestement  insuffisant.  Recher- 
chons en  effet  quels  sont,  à  l'heure  actuelle,  les  éléments  d'un  diagnostic, 
non  seulement  correct,  mais  complet,  c'est-à-dire  renfermant  implicite- 
ment ou  explicitement  l'intégralité  des  éléments  permettant  de  classer 
correctement  le  cas  considéré  et  d'en  déduire  une  thérapeutique  appro- 
priée. Nous  nous  apercevrons  rapidement  que  la  science  diagnostique, 
suivant  les  espèces  cliniques  considérées,  réalise  des  degrés  bien  divers 
de  perfection  et  d'avancement.  Si  nous  pouvons  concevoir  une  manière 
d'idéal  diagnostique  parfois  et  dès  maintenant  accessible,  il  s'en  faut,  et  de 
beaucoup,  qu'il  en  soit  toujours  ainsi,  et  nous  devons  souvent —  et  faute 
de  mieux  et  jusqu'à  plus  ample  informé — nous  contenter  d'approximations 
plus  ou  moins  éloignées.  Conformément  à  une  loi  très  générale  et  d'inces- 
sante application,  les  degrés  divers  actuellement  réalisés  par  la  science 
Diagnoêlie.  1 


2  GÉNÉRALITÉS 

diagnostique  reproduiseni  le»  étapes  mêmes  de  l'évdution  diagnostique 
au  cours  des  âges. 

Le  bref  examen  de  quelques  espèces  cliniques  concrètes  va  éclairer  de 
sa  lumière  pénétrante  la  relative  obscurité  des  notions  précédentes  un 
peu  abstruses  et  d'apparence  théorique,  mais  dont  l'intérêt  pratique  se 
fera  maintes  fois  sentir  au  cours  de  ce  volume. 


Un  patient  adulte  ou  âgé  est  sujet  depuis  quelques  semaines  ou  quelques 
mois  à  des  crises  convulsives  épH^ptoïdes,  se  reproduisant  à  intervalles 
et  avec  une  fréquence  variables.  On  constate,  au  moment  d'une  desdites 
crises,  un  ralentissement  considérable  du  pouls,  qui  peut  tomber  à  40,  32, 
28,  moins  encore.  C'est  un  tableau  clinique  classique  bien  connu,  —  brady- 
cardie  paroxystique  avec  crises  épileptoïdes,  —  c'est  la  maladie  de  Stokcs- 
Adams  ou  n>ieux  le  syndrome  de  Stokes-Adams.^ 

Les  techniques  d'enregistrement  polygraphique  (veines  et  artères)  ont 
démontré  au  cours  de  ces  vingt  dernières  années  que  ladite  bradycardie 
paroxystique  était  sous  la  dépendance  du  «  blocage  du  cœur  »,  cke  la  «  dis- 
sociation auriculo-ventriculaire  »,  c'est-à-dire,  et  en  termes  clairs,  du 
fonctionnement  autonome  et  des  oreillettes  et  des  ventricules  (voir  Aryth- 
mies). Les  expériences  physio-pathologiques,  les  recherches  anatomo- 
pathologiques  ont  de  leur  côté  fait  la  preuve  que  cette  dissociation  auri- 
culo-ventriculaire était  subordonnée  à  un  fonctionnement  défectueux 
(Tun  faisceau  neuro-musculaire,  dit  faisceau  de  His,  situé  dans  la  paroi 
inter-auriculaire  et  qui  assure,  à  l'état  normal,  la  transmission  de  l'exci- 
tation contractile  de  l'oreillette  au  ventricule.  A  l'élément  clinique  pure- 
ment symptoma tique  constitutif  du  syndrome  de  Stokes-Adams,  nous 
sommes  actuellement  en  état  de  superposer,  grâce  au  concours  de  la 
méthode  graphique,  un  élément  physio-pathologique  important  :  la  disso- 
cial ion  auriculaire  par  fonclionnemenl  défeclueux  du  faisceau  de  His. 

L'interrogatoire  nous  apprend  que  notre  sujet  a  contracté  la  syphilis 
plusieurs  années  avant  l'apparition  des  crises  épileptiformes  ;  la  docu- 
mentation anatomo-clinique  acquise  nous  enseigne  d'autre  part  que  le 
syndrome  susdit  est  souvent  réalisé  par  la  formation  d'un  syphilome  ter- 
tiaire (alias  gomme),  au  niveau  du  faisceau  de  His,  dont  il  perturbe,  puis 
annihile  le  fonctionnement  ;  nous  pouvons  avec  une  grande  probabilité 
adjoindre  aux  deux  éléments  cliniques  (syndrome  de  Stokes-Adams)  et 
physio-pathologique  (dissociation  auriculo-ventriculaire),  deux  nouveaux 
élémenls  :  analomique  (lésion  du  faisceau  de  His)  el  éliologique  (d'origine 
syphilitique). 

Le  traitement  spécifique  fait  la  preuve,  en  supprimant  les  accès,  soit 
que  la  bradycardie  disparaisse  (la  lésion  était  à  son  début),  soit  qu'au 
contraire  la  bradycardie,  de  paroxystique,  devienne  permanente  (la  lésion 
était  avancée,  le  syphilome  a  été  résolu  par  le  traitement,  mais  avec 


CONDITIONS   ACTUELLES    BU   DIAGNOSTIC  3 

rupture  cicatricielle  du  faisceau  de  His).  Un  traitement  adrénaline  ultérieur 
peut  améliorer,  atténuer  le  blocage  dn  cœur. 

Tel  est  un  des  exemples  aetuellement  les  plus  accom^plis  d'un  diagnostic 
intrgFai  : 

Syndrome  de  Stockes- Ada ras  {élémenl  clinique) ,  —  par  dissociation 
auriculo-ventrieifllaire  {élénueni pkysio^paiholagiqa^),. —  déterminée  par  une 
lésion  du  faisceau  de  His  (élémeni  anatomo- pathologique) y  —  d'origine 
sypiiiiitique  {élément  éliologiqut)^ 

L'élément  clmique  permet  le  diagno&iic  ;  les  indications  thérapeu- 
tiques sont  posées  par  les  éléments  étiologiqiae  (syphilis)  et  physio-patho- 
logique  (dissociation  auricuto-ventrieulaife). 

Tel  est  ridéal  que  nous  devons  nous  efforcer  d'aitteindre  dans  nos 
diagnostics  : 

Un  diagnostic  intégral  est  la  somme  des  quatre  diagnostics  partiels  : 

Diagnostic  clinique^  syndaromatique  :  caractéristique  d'une  espèce  cli- 
nique donnée. 

Diagneeiic  lésionneL,  anaiomique  :  siège  de  la  lésioa  originelle. 

Diagnostic  fonciionnely  physiologique  :  mécanisme  des  perturbations 
fonctionnelles  constatées-. 

Diagnostic  causal ^  étiologique  :  cause  spécifique  de  Ia  maladie. 

Les  affections  circulatoÎFes  offrent  actuellement  de  nombreux  exemples 
de  ces  diagnostics  compléta  ;  exemple  :  claiidication  intermittente  (dia- 
gnostic clinique),  par  insuffisance  du  débit  circulatoire  dans  la  marche 
'diagnostic  fonctionnel),,  subordonné  à  une  artéritc  non  oblitérante 
(diagnostic  lésionnel),  d'origine  diabétique  (diagnostic  étiologique). 

Nombre  de  diagnostics  renferment  implicitement  lesdits  éléments. 

Exemples  :  Pneumonie  lobaire  aitguë^  renferme  inclus  :  un  élément  cli- 
nkfue  (le  syndrome  classique  de  la  pneumonie  :  point  de  côté,  hyper- 
thermie,  expectoration  caractéristique,  etc.),  un  élément  anatomique 
(hyperémie  avec  exsudation  fibriaeuse,  hépatisation  d'un  ou  plusieurs 
lobes  pulmonaires),  un  élément  étiologique  (pneumocoque),  des  éléments 
physio-pathologiques  multiples  expliquant  la  genèse  de  maints  symptômes 
(Vièwe,  dyspnée,  point  de  côté,  etc.). 

Méningite  cérébro-spinale  :  élément  clinique  (syndrome  :  raideurs  de 
la  auque  et  des  lombes,  signe  de  Kernig,.  hyperthermie,  etc.),  élément 
anatomique  (localisation  de  la  maladie  aux  méninges  cérébro-spinales), 
élément  étiologique  (méningocoque),  éléments  physio-pathologiques  divers 
expliquant  maints  symptômes. 

Inutile  de  continuer  une  énumération  rapidement  fastidieuse.  La  plu- 
part des  maladies  inlectieuses,  à  localisations  précises,  ou  de  forme  pyo- 
liémique  ou  septicémique,  permettent  des  diagnostics  de  ce  genre. 


GÉNÉRALITÉS 


*   *   * 


Il  s'en  faut  qu'il  en  soit  toujours  ainsi.  L'élément  anatomique  manquera 
dans  les  affections  n'ayant  pas  dépassé  le  stade  dit  fonctionnel,  c'est-à- 
dire  dans  lesquelles  les  troubles  constatés  ne  s'accompagnent  pas  de 
lésions  organiques  appréciables  à  nos  moyens  actuels  d'investigation  ; 
l'élément  étiologique  manquera  bien  plus  souvent  encore  ;  souvent  aussi 
l'élément  physio-pathologique  ;  parfois  enfin  seul  ou  presque  subsistera 
l'élément  clinique,  symptomatique  comme  dans  la  plupart  des  cas  éti- 
quetés névroses  et  psychonévroses. 

Voici  la  maladie  de  Graves- Basedow  ou  goitre  exophtalmique  dont  le 
diagnostic  clinique  est  assis  sur  le  trépied  classique  :  goitre,  exophtal- 
mie, tachycardie,  auquel  bien  des  signes  peuvent  être  ajoutés  :  tremble- 
ment, hypercrinies,  etc.,  etc.  ;  après  bien  des  discussions,  l'élément  ana- 
tomique semble  de  même  solidement  établi  :  hypertrophie  primitive  de 
la  thyroïde  avec  hyperplasie  épithéliale  et  altération  concomitante  du 
sympathique  cervical. 

La  physio-pathologie  si  complexe  et  si  intéressante  fait  intervenir 
à  la  fois  l'hyperthyroïdie  avec  exagération  du  métabolisme;  l'hyper- 
sympathicotonie  tenant  sous  sa  dépendance  l'exophtalmie  et  l'hyper- 
crinie,  l'agitation  habituelle  de  ces  sujets  ;  l'hyperépinéphrie  enfin  contri- 
bue à  entretenir  de  façon  permanente  l'excitation  du  sympathique  et 
partant  l'augmentation  des  sueurs,  l'hyperglycémie  et  parfois  la  glyco- 
surie, la  résistance  considérable  des  sujets  à  la  fatigue.  Il  est  peu  de  maladies 
dans  lesquelles  l'analyse  physio-pathologique  ait  été  poussée  aussi  loin, 
quoiqu'elle  ne  soit  pas  encore  arrivée  ici  à  une  formule  définitive,  ne 
uarielur. 

L'étiologie,  en  revanche,  est  encore  très  obscure,  et  probablement  com- 
plexe aussi;  on  peut  la  tenir  pour  inexistante  à  l'heure  actuelle. 

Dans  Vulcère  dit  primilif  de  Vesiomac,  maladie  de  Cruveilhier,  les  deux 
éléments  clinique  (douleurs  tardives  si  caractéristiques  avec  hyperchlor- 
hydrie)  et  anatomique  (ulcère  rond)  sont  des  plus  nets,  l'élément  physio- 
pathologique  est  encore  bien  imprécis,  l'élément  étiologique  manque. 
Le  diagnostic  est  purement  anatomique. 

Dans  le  psoriasis,  il  faut  nous  contenter  de  moins  encore.  L'élément 
clinique  est  très  net  à  l'ordinaire  (dermatite  chronique  récidivante, 
papulo-squameuse,  polycyclique  et  relativement  symétrique)  ;  on  peut 
dire  qu'actuellement,  abstraction  faite  de  l'anatomie  pathologique  de 
la  lésion  cutanée,  tous  les  autres  éléments  manquent.  Le  diagnostic  est 
purement  clinique.  Il  en  est  d'ailleurs  ainsi  de  la  plupart  des  affections 
cutanées,  des  eczémas  en  particulier,  grande  région  désertique  de  la 
dermatologie  à  laquelle  des  investigations  patientes  arrachent  chaque 
jour  quelque  lambeau.  Il  en  est  à  peu  près  de  même  —  pour  ne  pas  dire 
plus  —  des  névroses  et  des  psychonévroses. 

Nous  voyons  que,  partis  d'une  espèce  diagnostique  quasi  idéale  et  inté- 


CONDITIONS   ACTUELLES   DU   DIAGNOSTIC  5 

grale,  nous  avons  graduellement  parcouru  une  gamme  descendante 
de  diagnostics  plus  incomplets,  pour  aboutir  à  des  diagnostics  d'attente 
purement  symptomatiques,  simples  étiquettes  cliniques  de  classifica- 
tion provisoire,  dont  il  ne  faut  se  contenter  que  quand  le  "  plus  avant  » 
est  impossible. 

♦   ♦  ♦ 

Nous  avons  parcouru  ce  faisant,  mais  en  sens  inverse,  le  chemin  même 
suivi  par  la  science  diagnostique  au  cours  des  siècles,  et  rien  n*est  plus 
instructif  et  plus  démonstratif  à  ce  point  de  vue  que  de  jeter  un  coup 
d'oeil  rétrospectif  sur  les  nosologies  successives  (vo<xoç,  maladie). 

La  nécessité  d'une  classification  des  maladies  s'est  fait  sentir  de  tout 
temps  en  médecine. 

La  plus  ancienne,  adoptée,  en  somme,  avec  des  variantes,  depuis  l'anti- 
quité jusqu'au  xix®  siècle,  fit  reposer  la  nosologie  sur  les  symptômes  ou 
syndromes  cliniques,  caractéristiques  ou  prédominants  dans  les  cas 
observés.  C'est  qu'en  effet  ces  symptômes  ou  syndromes  par  lesquels 
s'extériorise  le  trouble  morbide  profond  sont  d'observation  primitive, 
courante,  élémentaire.  La  classification  célèbre  de  Sauvages  [Nosologie 
méthodique,  1731)  est  typique  à  ce  point  de  vue.  Voici  les  dix  classes  de 
sa  nosologie:  l^  vices;  2**  fièvres  ;  3^  phlegmasies;  4^  spasmes;  5<^  anhéla- 
tions ;  6^  débilités  ;  7^  douleurs  ;  8^  vésanies  ;  9**  flux  ;  10^  cachexies. 
Lediagnosiic  esl^  onlevoit^  purement  dinique,  les  subdivisions  étant  com- 
mandées par  d'autres  éléments  cliniques  :  évolution  (aiguës  et  chro- 
niques), principale  localisation  (externes,  internes),  signes  cliniques 
associés  (fièvres  bilieuses,  purpuriques,  etc.).  Cette  classification  est 
au  fond  celle  adoptée  par  le  public.  Nous  avons  vu  d'autre  part  que 
force  était,  dans  notre  ignorance,  de  nous  en  contenter  parfois  (eczéma, 
psoriasis,  névroses)  ;  de  ce  fait  nous  en  devons  nécessairement  tenir 
compte.  «  Mais,  suivant  la  si  juste  réflexion  de  Lancereaux,  elle  a  le  grave 
inconvénient  de  réunir  dans  un  même  groupe  des  affections  d'origine 
différente  et  d'en  séparer  d'autres  de  même  espèce  ».  On  ne  saurait  mieux 
dire.  Le  chapitre  fièvre  groupera  des  espèces  aussi  disparates  que  le 
paludisme  (fièvre  intermittente),  la  fièvre  typhoïde  (fièvre  continue),  la 
fièvre  hectique  des  tuberculeux  (fièvres  hectiques),  et  séparera  d'autre  part 
dans  ses  diverses  catégories  (fièvres,  phlegmasies,  anhélations,  flux,  débi- 
lités, etc.)  les  éléments  constitutifs  de  la  tuberculose  pulmonaire. 

4e  «    « 

Dans  la  première  moitié  du  xix®  siècle,  plusieurs  maîtres  de  l'école  de 
Paris,  au  premier  rang  desquels  il  convient  de  placer  Laennec,  Louis  et 
Rostan,  tentèrent  de  donner  à  la  nosologie  une  base  plus  solide,  tout  à  la 
fois  moins  mouvante  et  moins  fallacieuse.  Le  Traité  de  r auscultation 
de  Laennec  (1819)  marque  nettement  le  début  de  cette  orientation. 
Leur    principe    classifîcateur    fut    anatomique,    organicien ,    lésionnel. 


6  GÉNÉRALITÉS 

La  maladie  e^  caTactérisée  par  un  substratum  matériel,  tangible,  facile- 
ment apprécia'ble.  Les  symptômes  cliniques  observés  ne  devaient  servir 
qn*à  deviner  ies  lésions  organiques.  Une  patiente  inéthode  anatomo- 
clinique,  de  confpoBtation  systématique  des  symptômes  observés  et  des 
lésions  constatées  à  l'autopsie,  aboutit  à  la  nosologie  orgstmcienne  tfe 
base  anatomO'pathologique,  encore  en  partie  au  moins  prédominante 
dans  nos  classifications  actuelles  ;  il  suffît  pour  s'en  convaincre  de  feuil- 
leter un  manuel  quelconque  de  pathologie  (DieuJafqy,  Manuel]  Castai- 
gne,  Livre  du  médecin)  et  d'y  constater  la  charpente  essentielle  :  maladies 
de  l'appareil  respiratoire,  de  l'appareil  circulatoire,  de  l'appareil  uri- 
naire,  etc.,  etc.  Qu'on  se  reporte  à  la  classification  ci-dessus  rappelée  de 
Sauvages,  on  verra  le  chemin  parcouru. 

Il  n'est  pas  douteux  que  cette  notion  engendra  une  véritable  révo- 
lution JuédicaJe  et  fut  l'occasion  pour  la  médecine  d'une  renaissance 
sans  précédent  ;  on  ne  saurait  assez  reconnaître  et  prôner  l'extraordi- 
naire   fructuosité  de  cet   effort. 

Toutefois  cette  classification  purement  anatomique  était,  est  passible 
de  nombreuses  objections  : 

1^  La  lésion  n'est  pas  la  maladie,  mais  en  réalité  une  réaction  de 
l'organisme  contre  l'agent  générateur  de  ladite  maladie;  c'est  un 
symptôme  caché,  plus  matériel  que  les  autres,  mais  comme  les  autres 
ce  n'est  qu'une  manifestation  de  la  maladie  et  ce  n'en  est  pas  la  cause. 

2^  Nous  ne  sonames  pas  toujours  en  état  de  juxtaposer  à  un 
tableau  clinique  donné  une  description  anatomo-pathologique  corres- 
pondante ;  maints  troubles  fonctionnels  ne  s'accompagnent  pas  de 
lésions  actuellement  décelables  (toutes  les  névroses  dites  essentielles 
sont  dans  ce  cas).  Les  organiciens  affirment  que  la  lésion  ne  manque 
jamais  et  que  seuls  nos  moyens  d'investigation  sont  défaillants.  Il  nous 
est  difficile,  en  effet,  de  nous  soustraire  à  cette  attirance  de  logique 
généralisatrice,  mais  enfin  et  en  fait,  actuellement  nous  serions  hors  d'état 
d*en  administrer  la  preuve. 

3^  Les  notions  de  néphrite,  de  gastrite,  d'arthrite,  etc.,  etc.,  ne 
peuvent  être  que  des  termes  génériques  d'une  valeur  médiocre,  s'ils 
ne  sont  pas  complétés  par  un  terme  spécifique  :  scarlatineuse,  éthy- 
lique,  gonococcique^   etc. 

4^  Pratiquement  cette  orientation  purement  anatomique  de  la  pensée 
médicale  fut  néfaste  à  la  thérapeutique  dont  elle  arrêta  certainement 
l'essor;  car,  suivant  la  remarque  de  Lépine,  «d'une  manière  plus  ou 
moins  consciente  l'anatomo-pathologiste  tend  à  considérer  l'incura- 
bilité  de  la  lésion  comme  naturelle  et  en  quelque  sorte  fatale.  C'est 
ce  qu'avait  remarqué  Broussais  et  ce  qu'il  reprochait  à  Laennec  avec 
sa  véhémence  habituelle.  Aussi  ne  peut-on  lui  donner  tort  quand  il 
demande  qu'on  écoute  le  cri  des  organes  souffrants.  Traduisons  en  langage 
moderne  et  nous  dirons  que  l'attention  du  médecin  doit  se  fixer  sur  toute 
modification  fonctionnelle  ». 


CONDITIONS   ACTUELLES    DU   DIAGNOSTIC 


*    *    * 


C'est  en  elTet  une  ëes  grandes  tendances  actuelles  de  la  science  diagnos- 
ticfue,  de  juxtaposer  ou  mieux  de  superposer,  voire  de  substituer  au  «  pen- 
ser »  anatomique  lésionnel  le  «  penser  »  physiologique  fonctionnel  autre- 
ment fécond  au  point  de  vue  thérapeutiq^ie.  C'est  une  -des  orientations 
les  plus  nettes  de  la  médeciae  contemporaine. 

D'abord,  nous  le  répétons,  la  lésion  originelle  nous  échappe  pour  maintes 
espèces  cliniques,  ^lors  que  les  troubles  fonctionnels  sont  évidents,  et  que 
parfois  mêmieleur  reproduction  expérimentale  est  possible.  Le  substratum 
anatomique  nous  est  inconnu;  le  mécanisme  physiologique  nous  est 
jwi  partie  au  moins  accessible  :  la  plupart  des  arythmies  (extra-systoles, 
arythmies  re8$)iratoires,  um  certain  nombre  de  bradycardies  et  de  tachy- 
cardies) sont  dans  ce  cas  ;  il  en  est  de  même  de  toutes  les  manifestations 
des  névroses  cardiaques.  N'en  est-il  pas  de  même  de  la  plupart  des  dys- 
pepsies? Qu'on  se  reporte  d'autre  part  au  succinct  résumé  physio-patlvc- 
logiqve  relatif  au  goitre  exophtalmique  rappelé  ci-dessus. 

Bref  cette  tendanoepbysio-i)atholQgd/que,  sans  avoir,  comme  les  notions 
cliniques  et  anatomiques,  donné  jusqu'ici  naissance  à  une  nosologie  inté- 
grale, n'en  pénètre  pas  moins  progressivement  nos  diagnostics.  Le  Manuel 
de  Dieulafoy  adopte  «encore,  par  exemple  pour  les  néphrites,  la  classifica- 
tion purement  anatomique:  néphrite  interstitielle,  néphrite  épithéliale, 
néphrite  mixte.  Actuellement  la  classification  purement  fonctionnelle 
phyBÎo^atfaologique  :  néphrite  chlorurémique  hydropigène,  néphrite 
azotémique  urémigène,  néphrite  hydrémique  hypertensive,  néphrites 
chloniro-hydrémiqu«6,  chloruro-aw>témiques,  hydro-chloruro-a?oté- 
miques,tencl{à  prédominer.  Le  diagnostic  anatomique  ne  comportait  habi- 
tuellement aucune  sanction  thérapeutique  ;  le  diagnostic  physiologique, 
au  contraire,  implique  des  indications  formelles  :  suivant  les  espèces,  régime 
déchloruré,  négime  hypoazoté,  restriction  des  liquides,  restriction  glo- 
bale, etc.  La  notion  des  viciations  organiques  fonctionnelles  tend  de 
plus  en  pJus  à  dominer  la  pathologie  agissante. 


4e    4e    «c 


Mais  dinique,  anatomique  ou  physiologique,  le  diagnostic  ne  nous  donne 
en  dernière  analyse  aucune  indication  lormelle  sur  les  causes  mêmes  des 
maladies  et  leur  imprimant  des  caractères  véritablement  spécifiques. 
Cette  notion  des  causes  a  toujours  évidemment  préoccupé  les  médecins, 
et  ils  ont  toujours  désigné  par  leurs  causes  les  affections  provoquées  par 
des  agents  physiques  :  brûlure,  gelure,  coupure,  morsure,  etc.,  etc.,  et 
par  certains  agents  chimiques  :  empoisonnements.  Mais  jusqu'à  la 
péricMle  contemporaine,  jamais  aucune  tentative  de  nosologie  intégrale 
basée  sur  l'étiologie  n'avait  été  faite.  II  n'est  pas  douteux  que  c'est  la 
place  extraordinaire  prise  en  médecine  par  les  maladies  infectieuses  et 


8  GÉNÉRALITÉS 

microbiennes,  h  la  suite  des  découvertes  de  Pasteur,  qui  a  donné  à  Tétio- 
logie  sa  valeur  actuelle,  quasi  prépondérante. 

Une  classification  nosologique  intégrale  basée  sur  l'étiologie  a  été  pro- 
posée en  1905  par  Lancereaux  et  Paulesco.  Elle  se  condense  comme  suit  : 

1^  Physinoses,  maladies  déterminées  par  des  agents  physiques, 

Avec  les  subdivisions  : 

PsychrUres,  maladies  déterminées  par  le  froid  ; 

Héliures,  maladies  déterminées  par  le  soleil  ; 

Brûlures,  maladies  déterminées  par  la  chaleur,  etc. 

2^  Chiminoses,  maladies  déterminées  par  les  agents  chimiques, 

Avec  les  subdivisions  :  iodisme,  phosphorisme,  saturnisme,  alcoo- 
lisme, etc. 

3^  Bionoses,  maladies  provoquées  par  des  agents  biosiques  (parasi- 
taires) (zoonoses  :  parasites  animaux;  phytinoses  :  parasites  végétaux; 
zymonoses  :  parasites  ferments),  avec  leurs  espèces  nosologiques  : 
filariose,  actinomycose,  tuberculose,  syphilose,  léprose,  gonocose,  sta- 
phylose,  etc. 

40  Névronoses,  maladies  constituées  par  des  désordres  matériels  ou 
profonds  et  persistants,  localisés  au  système  nerveux,  conséquences 
directes  ou  indirectes  des  maladies  sus-énumérées  :  hystérie,  épilepsie, 
folie,  herpétie,  etc. 

b^  Néoplasinoses,  maladies  caractérisées  par  des  néoplasies.  Leur  étiologie 
reste  obscure  : 

Fibromes,  ostéomes,  lipomes,  adénomes,  épithéliomes,  etc.,  etc. 

Telle  est  Tassiette  essentielle  de  la  classification  purement  étiolo- 
gique  proposée  par  Lancereaux  et  Paulesco.  Elle  est  complétée  par  une 
règle  organicienne  qui  consiste  à  désigner,  le  cas  échéant,  une  localisation 
morbide  par  le  nom  de  Torgane  suivi  de  la  terminaison  pathie  (de  Tiaôoç, 
souffrance,  affection)  et  en  faisant  suivre  le  mot  ainsi  formé  du  déter- 
minant étiologique  tiré  de  la  nomenclature  ci-dessus.  Exemple  :  arthro- 
pathie  tuberculosique,  néphropathie  syphilosique,  cardiopathie  rhuma- 
tosique,  pneumopathie  pneumococcosique,  etc. 

Il  y  a  beaucoup  à  prendre  dans  cette  suggestion  classificatrice  et  termi- 
nologique, mais  qui  ne  voit  que,  comme  les  précédentes,  elle  soulève 
d'assez  graves  objections  et  pèche  par  plus  d'un  point  :  1^  les  deux  der- 
nières catégories  (névronoses  et  néoplasinoses)  ne  sont  nullement  basées 
sur  l'étiologie  et  renferment,  à  s'en  tenir  aux  définitions  mêmes  des  auteurs, 
des  espèces  étiologiques  fort  disparates  :  névronoses  post-traumatiques 
physinosiques,  névronoses  toxiques  chiminosiques,  névronoses  post- 
infectieuses bionosiques,  etc.,  etc.  ;  il  en  est  de  même  des  néoplasinoses  ; 
2^  maintes  affections  d'origine  actuellement  inconnue,  et  nombre  d'affec- 
tions cutanées  sont  dans  ce  cas,  ne  trouvent  pas  place  dans  cette  classi- 
fication ;  30  les  causes  morbides  peuvent  être,  sont  souvent  multiples  : 
tous  les  individus  absorbant  une  même  quantité  d'alcool  ne  deviennent 
pas  alcooliques,  tous  les  sujets  soumis  à  un  élément  contagionnant  ne 
sont  pas    infectés  ;    l'artériosclérose   est    conditionnée   par   des   causes 


CONDITIONS   ACTUELLES   DU   DIAGNOSTIC  9 

multiples  :  alimentaires  (pléthore),  nerveuses  (angiospasme),  infectieuses 
(syphilis,  etc.). 

Il  n'en  reste  pas  moins  que  cette  tentative  marque  la  place  croissante 
que  Tétiologie  occupe  dans  les  spéculations  médicales  et  souligne  celle 
qu'elle  doit  tenir  dans  nos  diagnostics. 

¥    4(    4e 

Bref,  en  fait  et  pratiquement,  l'étude  de  l'évolution  nosologique  nous 
conduit  à  la  même  conclusion  que  celle  de  l'état  actuel  de  notre  pouvoir 
diagnostique.  La  science  diagnostique  est  très  loin  d'être  arrivée  à  un 
état  de  perfection  ne  varieiur.  En  voie  d'incessant  devenir,  elle  est 
au  contraire  encore  fort  imparfaite  et  fort  mouvante.  Elle  doit  tendre 
vers  un  idéal  d'intégralité,  dont  nous  avons  donné  quelques  exemples, 
mais  ne  peut  pas  l'atteindre  toujours  ni  même  souvent.  De  même  qu'il 
n'existe  pas,  actuellement,  de  méthode  générale  d'intégration  des  équa- 
tions difTérentielles,  de  même  il  n'existe  pas  de  méthode  générale  per- 
mettant toujours  un  diagnostic  intégral.  C'est  une  question  d'espèces. 
Il  convient  d'être  éclectique  et  d'adopter,  suivant  les  espèces  considérées, 
tel  ou  tel  principe  classifîcateur,  mais  en  visant  toujours^  autanl  que  faire 
se  pourra,  au  diagnostic  complet,  clinique,  analomique,  physio-pathologique, 
étiologique,  en  tenant  compte  des  possibilités  actuelles  mentionnées  dans 
les  paragraphes  précédents. 

On  devra,  en  tout  cas,  autant  que  faire  se  pourra,  bannir  du  langage 
diagnostique  les  termes  cliniques  vagues  et  insubstantiels  tels  que  rhu- 
matismes, douleurs  rhumatismales,  névralgies,  douleurs  névralgiques, 
nervosisme,  accidents  nerveux,...  tels  quels  à  peu  près  vides  de  sens  et  qui 
ne  prennent  quelque  signification  que  s'ils  sont  déterminés  par  une  men- 
tion localisatrice  et  étiologique  :  rhumatisme  articulaire  aigu,  névralgie 
sciatique  d'origine  diabétique,  nervosisme  moteur  avec  mouvements 
choréi formes,  etc. 

On  se  rappellera  enfin  qu'une  maladie,  en  particulier  chronique,  peut 
être  constituée  par  une  série  de  répercussions  et  de  réactions  s'engendrant 
et  se  succédant,  en  sorte  qu'une  afiection  primitive  peut  en  engendrer 
une  seconde,  d'où  découlera  une  troisième,  etc.,  etc.  Par  exemple  des 
affections  morbides  primitives,  telles  que  la  pléthore  résultant  d'une 
prédisposition  constitutionnelle  et  d'une  alimentation  excessive,  ou 
l'angiospasme  résultant  d'une  prédisposition  constitutionnelle  et  d'exci- 
tations psychosensorielles  excessives  (émotions,  passions,  surmenage), 
ou  les  infections,  au  premier  rang  desquelles  il  faut  placer  la  syphilis, 
ou  pléthore,  angiospasme  et  infections  associées,  peuvent  déterminer 
une  dégénérescence  scléreuse  progressive  secondaire  des  parois  artérielles, 
de  l'artériosclérose.  L'artériosclérose  frappe,  semble-t-il,  toujours  le 
rein  :  néphrite  interstitielle;  cette  néphrite  interstitielle,  par  les  troubles 
fonctionnels    rénaux  qu'elle  engendre,  peut  provoquer  l'apparition  du 


10  GÉNÉRALITÉS 

syndrome  clinique  jadis  désigné  in  iato  »:Ous  le  nom  d'urémie.  Plé- 
thore, angiospasme,  syphilis  étaient  des  affections  primitives  ;  J'iartério- 
sdlérose  était  secondaire  aux  précédentes^*  la  néphrite  tertiaire;  rurémie 
quaternaire. 

Que  Tartériosclérose  donne  naissance  à  un  point  de  moindre  résistance 
cérébrale  et  qu'elle  aboutisse  à  Thémorragie  cérébrale  ou  au  ramollisse- 
ment avec  hémiplégie,  les  mêmes  considérations  s'appliqueront. 

Dans  ces  maladies  chroniques,  le  diagnostic  devra  tenir  le  plus  grand 
compte  de  oe  cycle  évolutif.  Il  jremontera  en  somine  de  façon  rétrospective 
révolution  morbide,  pour  arriver  à  la  cause  initiale  qui,  fj^ar  répercussions 
successives,  a  déterminé  à  longue  échéance  l'élément  final. 

La  même  filiatioB  se  retrouvera  par  «exemple  dans  :  1^  rhumatisme 
articulaire  aigu;  2®  endocardite mitrale  d'origine  rhumatismale;  3^  embolie 
cérébrale  d'origine  endocarditique  ;  4^  hémiplégie. 


Errare  humanum  esi^  sed  perseverare 
diabolicum. 


CHAPITRE   II 


LES  ERREURS  DE  DIAGNOSTIC.  —  LEURS  CAUSES 


/.  IGNORANCE:  a)  lynomnce  grossière  ;  h)  ignorance  relative;  c)  rïndîa- 
gnosHcnbh  actatL  —  II.  EXAMEN  DÉFECTUEUX:  a)  Mauvaises 
habitudes;  h)  mauvaises  méthodes;  c)  mauvaises  conditions  d* examen; 
d")  mauvnis  patiertts;  e)  mmzvaises  techniques,  —  III.  ERREURS  DE 
JUGEMENT  :  a)  lynoranee;  b)  obsession;  c)  raisonnement  faux; 
S)  pusiHanimilé;  e)  amour-propre  et  vanilé. 


On  arrivera  à  ces  diagnostics  corrects  plus  ou  moins  complets  par  une 
série  d'învestîgatioiiB  clîmqucs  et  d'opérations  mentales,  qui  font  préci- 
sément Tobjct  de  ce  volume.  Analyse  dinique  et  processus  mentaux  sont 
infiniment  variés  suivant  les  cas  :  un  simple  examen  visuel  pourra  suffire 
parfois  ;  plus  souvent  la  mise  en  œuvre  de  techniques  p/lus  ou  moins 
«omp/liquées  sera  nécessaire.  Tantôt  le  diagnostic  résultera  d'un  processus 
mental  «frfgurant»,  de  réminiscence,  de  «  déjà  vu»;  le  diagnostic  sera 
abattu  «  comme  un  perdreau  »  ;  beaucoup  plus  souvent  il  nécessitera  ^inté- 
gration rationnelle  plus  ou  moins  laborieuse  des  éléments  cliniques 
multiples  recueflKs  au  cours  d'un  examen  patient  et  méthodique. 

Maïs  il  s'en  faut  que,  fulgurant  ou  laborieux,  résultat  d'un  examen  super- 
ficiel ou  méthodrcfue,  le  diagnosrtic  soit  toujours  exact.  Les  erreurs  de 
diagnostic  sont,  hélas  !  très  nombreuses,  trop  nombreuses.  Rien  n'est  plus 
•înstTuctif  qu'une  erreur  de  diagnostic  reconnue,  analysée  et  méditée  ;  sa 
valeur  édueatrice  est  le  plus  souvent  très  supérieure  à  celle  d'un  dia- 
gnostic correct,  à  condition  que  cette  analyse  soit  sincère  et  méthodique. 
On  peut  même  se  demander  si  une  publication  consacrée  à  ces  erreurs  de 
diagnostic  et  à  leurs  -causes  ne  rendrait  pas  les  plus  grands  services. 

Si  l'on  soumet  à  une  analyse  a!;tentive  les  erreurs  de  diagnostic,  que  ces 
erreurs  soient  naises  en  évidence  par  révolution  ultérieure  du  cas  consi- 
déré, qu'elles  soient  décelées  par  la  mise  en  œuvre  de  techniques  conve- 
nables, qu'elles  soient  enfin  révélées  —  in  extremis  —  par  l'autopsie, 
on  reconnaît  que  leurs  causes  sont  en  définitive  :  l'ignorance,  l'insuf- 
fisance d^examen,  Terreur  de  jugement. 


12  GÉNÉRALITÉS 


ERREURS  DE  DIAGNOSTIC  PAR  IGNORANCE 

L'ignorance  comporte  bien  des  cegrés. 

I.  —  Le  sens  commun  reconnaît  une  ignorance  «  grossière  »,  heu- 
reusement exceptionnelle.  C'est  l'ignorance  des  connaissances  essen- 
tielles, fondamentales,  pour  laquelle  le  médecin  n'a  aucune  excuse.  Elle 
peut  conduire  à  des  erreurs  de  diagnostic  incroyables.  Nous  avons  vu  un 
malade  étiqueté  «  mal  de  Bright  »  à  la  seule  constatation  d'une  douleur 
lombaire  du  type  du  lumbago  (mal  de  rein  !),  sans  aucun  signe  rénal 
généralement  quelconque  (ni  albumine,  ni  hypertension,  ni  œdème,  ni 
azotémie,  ni  phénomènes  chloruro-azoto-hydrémiques  quelconques)  ;  celui 
de  hernie  scrotale  dans  un  cas  de  varicocèle  simple,  avec  anneau  inguinal 
absolument  indemne,  etc.,  etc.  Cabot  cite  un  diagnostic  d'ascite  quatre 
jours  avant  un  accouchement,  celui  de  surdité  pour  un  bouchon  de  céru- 
men, de  grossesse  dans  une  rétention  d'urine,  etc.,  etc.  Nous  avons  vu 
des  malades  étiquetés  «  asystoliques  »  monter  par  deux  marches  et  allègre- 
ment l'escalier  de  l'hôpital.  II  serait  fastidieux,  inutile  et  malséant  de 
multiplier  les  exemples.  Le  remède  ici  est  évident,  et  consiste  exclusive- 
ment en  une  meilleure  éducation  clinique. 

II.  —  Dans  un  deuxième  degré,  l'ignorance  est  relative.  —  C'est 
par  exemple   l'ignorance  d'acquisitions  cliniques  récentes.    Tous, 

ici,  nous  sommes  plus  ou  moins  ignorants.  L'évolution  biologique 
s'accomplit  de  nos  jours  de  façon  tellement  rapide  que  l.a  clinique 
et  le  laboratoire  peinent  à  séparer  le  bon  grain  de  l'ivraie,  qu'ils 
n'y  parviennent  pas  toujours  et  que  le  praticien  s'y  perd  ;  d'où  deux 
tendances  presque  inévitables  :  les  néophytes,  pour  lesquels  nouveauté 
est  synonyme  de  progrès,  acceptent  sans  critique  suffisante  les  innovations 
biologiques  les  plus  discutables  ;  les  néophobes  rejettent  a  priori  toute 
notion  qui  ne  rentre  pas  immédiatement  et  sans  difficultés  dans  le  cadre 
étroit  de  leurs  acquêts  antérieurs.  L'honnête  et  libéral  praticien  :  wait  and 
see,  attend  et  observe,  ne  montrant  aucune  répugnance  à  incorporer  à 
sa  pratique  toute  nouveauté  valable  et  utilisable. 

Mais  enfin,  ici,  nous  sommes  toujours  un  peu  en  deçà  de  l'état  actuel 
de  la  clinique,  surtout  dans  les  «  secteurs  »  qui  ne  sont  pas  les  nôtres, 
c'est-à-dire  qui  ne  sont  pas  l'objet  de  nos  recherches  particulières  et  où 
nos  connaissances  restent  dans  le  domaine  du  «  général  ».  C'est  ainsi,  il 
faut  le  reconnaître,  qu'un  praticien  est  bien  excusable  (et  les  inconvé- 
nients thérapeutiques  sont  d'ailleurs  minimes)  de  ne  pas  distinguer  des 
extrasystoles  auriculaires  et  ventriculaires,  telle  ou  telle  forme  de  leu- 
cémie, la  spirochétose  ictéro-hémorragique  des  autres  espèces  d'ictères 
infectieux  graves,  etc.,  etc. 

C'est  évidemment  ici  que  l'intervention  des  spécialistes  est  légitime. 

Il  en  est  de  même  des  espèces  cliniques  rares^  exceptionnelles  et  que  le 


EBHEUBS   DE   DIAGNOSTIC  13 

praticien  n'aura  [>eut-êtix^  jamais  eu  Toccasion  d'observer,  telles,  par 
exemple,  la  dissociation  auriculo-veniriculaire  (blocage  du  cœur,  partielle 
ou  totale),  certaines  localisations  de  Tactinomycose,  certaines  formes 
frustes  de  la  lèpre,  la  psitt acose,  la  cysticercose  du  rein  ou  du  système  ner- 
veux, etc.,  etc. 

lll. —  Quand  enlin  on  a  fait  le  départ  de  ce  qui  appartient,  dans  les 
eri^eurs  de  diagnostic,  à  l'ignorance  essentielle  «  grossière  »  et  à  l'ignorance 
«  rt»lative  »,  c'est-à-dire  quand,  en  somme,  on  a  éliminé  les  erreurs  de 
diagnostic  évitables  par  la  connaissance  intégrale  de  l'état  actuel  de  la 
pathologie  et  la  mise  en  œuvre  des  techniques  adéquates,  il  reste  un 
pourcentage  encore  assez  élevé  d^erreurs  de  diagnostic  inévitables  dans 
l'état  actuel  de  la  science  :  c'est  le  reliquat  de  Vindiagnosticabte 
actuel.  11  est  constitué  : 

1®  Par  les  cas  que  nous  étudierons  ultérieurement  où  le  «  puzzle  »  pré- 
senté au  clinicien  par  l'ensemble  de  ses  constats  est  insoluble,  paroux  où 
Terreur  reconnue  et  méditée  conduit  à  la  conclusion  sincère,  orgueilleuse 
et  humble,  que  l'on  n'a  péché  ni  par  ignorance,  ni  par  erreur  de  jugement, 
et  que  l'erreur  commise,  actuellement  inévitable,  sera  commise  le  lende- 
main dans  les  mêmes  conditions.  C'est  bien  souvent  le  cas,  par  exemple, 
pour  les  kystes  hydatiques  du  rein  ou  du  système  nerveux  ; 

2^  Par  les  cas  actuellement  indiagnosticahleSy  parce  fii'i/s  son!  encore 
méconnus. 

Au  début  du  siècle,  la  clinique  la  plus  avertie  confondait  systématique- 
ment les  ulcérations  chancreuses  et  chancrelleuses  ;  il  y  a  trente  ans 
Tactinomycose  n'était  pas  soupçonnée  ;  la  nature  spécifique  du  tal>es 
et  de  la  paralysie  générale  fut  établie  de  nos  jours,  etc.,  etc. 

Il  est  bien  certain  que  nous  pratiquons  chaque  jour  maints  états  mor* 
bides  à  l'occasion  desquels  nous  portons  traditionnellement  des  diagnostics 
incomplets  ou  erronés,  et  que  l'évolution  ultérieure  démontrera  tels. 

EXAMEN  DÉFECTUEUX 

L'insuffisance  d'examen  est  de  beaucoup  la  cause  la  plus  frt^quente  des 
erreurs  de  diagnostic. 

Les  causes  de  cette  défectuosité  d'examen  sont  multiples  et  complexes  : 
mauvaises  habitudes,  mauvaises  méthodes,  mauvaises  conditions  d'exa- 
men, mauvais  clients,  mauvaises  techniques,  mauvaise  organisation. 

Mauvaises  habitudes  dérivant  à  l'ordinaire  d'une  certaine  paresse 
naturelle,  d'un  certain  nonchaloir,  d'une  tendance  trop  répandue  au 
moindre  effort.  Elles  se  manifestent  le  plus  souvent  par  un  diagnostic  pure- 
ment symplomatique  et  une  thérapeutique  d'équation.  Vn  sujet  se  plaint 
d'avoir  mal  à  la  tête,  diagnostic  (?)  névralgie,  traitement  :  cachets 
antinévralgiques;  c'était   un  albuminurique,  azotémique  (l»'^»^^  d'urée 


14  GÉNÉRALITÉS 

24 
sanguine),   hj'pertenciu  ^.  Un  autre  se  plaint  d'étoufTer  la  nuit,  il  entre 

à  l'hôpital  avec  un  billet  formulé  :  astibme  ;  la  dyspnée  était  es:  effet 
considérable,  la  face  vultueuse  et  œdématiée,  Texamen  le  plus  superficiel 
décelait  la  présence  d'une  tuméfaction  pulsatile  marquée  de  la  régioo 
sus-claviculaire  droite,  le  bras  droit  était  tuméfié,  Taorte  extrêmement 
dilatée,  bref  il  y  avait  un  gros  anévrysme  de  Taorte  ayant  depuis  long- 
temps franchi  les  limites  du  médiastin,  et  dont  la  rupture  emporta 
d'ailleurs  le  sujet  par  hémorragie  foudroyante  quelques  jours  après. 

Mauvaiae  méthode  que  nous  ne  dissocions,  un  peu  arbitrairement, 
des  mauvaises  habitudes  q.ue  par  nécessité  didactique.  Nous  exposerons 
ultérieurement  les  conditions  sine  qua  non  d'un  examen  correct.  Disons 
simplement  pour  l'instant  qu'un  examen,  pour  être  correct,  doit,  autant 
que  faire  se  pourra  dans  les  conditions  spéciales  delà  pratique,, être  intégval, 
c'est-à-dire  passer  rapidement  ea  revue  l'organisme  tout  entier  et  non 
pas  seulement  tel  organe  signalé  à  l'attention  par  les  dires  du  malade. 
Or  c'est  là  une  méthode  malheureusement  trqp  générale,  et  combien 
défectueuse,  que  de  limiter  l'investigation  à  telle  région,  tel  organe,  tel 
appareil  sur  lesquels  l'attention  a  été  attirée  par  un  symptôme  prédo- 
minant. 

Un  suj,et  tousse,  il  est  ausculté  et  le  diagnostic  de  congestion  pulmo- 
naire est  porté  ;  ses  urines  ne  sont  pas  examinées,  elles  étaient  albu- 
mineuses  ;  ses  membres  inférieurs  non  découverts,  ils  étaient  œdéma- 
tiés  ;  ce  sujet  est  atteint  de  néphrite  chloruro-hydrémique^  hydropigène, 
et  fait  de  l'œdème  pulmonaire  symptomatique.  Un  sujet  vomit,  le  ventre 
est  examiné  avec  soin,  il  semble  que  la  paroi  offre  à  droite  un  peu  plus 
de  résistance,  une  légère  sensibilité  est  accusée  vers  la  région  iliaque  droite, 
il  y  a  de  la  fièvre,  le  diagnostic  d'appendicite  est  posé;  un  examen  plus 
attentif  décèle  de  la  céphalée,  de  la  raideur  de  la  nuque,  le  signe  de  Kernig, 
la  ponction  lombaire  ramène  un  hquide  louche  riche  en  lymphocytes; 
l'évolution  et  la  nécropsie  ultime  vérifient  l'existence  d'une  méningite 
tuberculeuse. 

Il  est  des  cas  plus  lamentables  :  un  de  nos  anciens  externes,  mobilisé 
depuis  août  1914,  est  hospitalisé  en  septembre  1916  et  réformé  im  1916 
pour  tuberculose  pulmonaire.  Il  vient  nous  demander  conseil  au  début 
de  1917.  11  a  engraissé  depuis  sa  réforme,  ne  tousse  pas,  n'a  pas  de 
fièvre,  mais  ne  se  sent  pas  bien,  respire  mal,  dort  mal,  est  inquiet. 
A  l'examen  nous  constatons  en  efTet,  tant  à  l'auscultation  qu'à  la  radio- 
scopie, des  signes  de  sclérose  pulmonaire  ancienne  des  deux  sommets 
remontant  vraisemblablement  à  l'adolescence,  d'après  les  dires  du  patient, 

26 

mais  l'examen  intéjrral  décèle  une   hypertension  considérable   —,  une 

lo 

albuminurie  abondante,  une  azotémie  légère,  de  l'œdème  des  paupières, 

«les  membres  inférieurs,  des  bases,  bref  l'existence  d'une  néphrite  ÎQié- 

j»rale  chloruro-hydrémique  avec  albuminurie  et  énorme  hypertension  ; 


ERREURS   DE   DIAGNOSTIC  15 

le  pauvre  succombe  d'ailleurs  peu  après  à  une  hémorragie  cérébrale. 
D'après  ses  dires,  jamais  ses  urines  ni  ses  crachats  n'avaient  été  examinés, 
jamais  sa  tension  prise,  jamais  son  sang  analysé,  et  il  s'agissait  d'un  con- 
frère !  Il  existe  encore  des  services  d'hôpital  dans  lesquels  les  urines  ne 
sont  pas  systématiquem«ii*  examinées,  et  a  foriioré  iM>mbr.e  de  prati- 
ciens... 

Et  pour  qu'on  ne  croie  pas  qwc  nous  citons  ces  exemples  pour  faine 
valoir  notre  clairvoyance,  norjs^  terminons  ce  paragraphe  par  une  grosse 
errenr  personnelle  de  diagnostic.  Il  y  a  quelque-  vingt  ans,  un  de  nos 
anciens  chefs  recommande  à  nos  soins  une  dame  de  trente-cinq  à  quarante 
ans;  elle  a  totajours  souffert  de  constipation,  mais  cette  constipation  est 
encore  plus  rebelle  depuis  quelque  temps,  ses  digestions  difficiles,  son 
appétit  médiocre,  elle  a  maigri,  son  teint  est  un  peu  blafard;  l'examen 
ne  décèle  qu'un  certain  météorisme  abdominal,  de  l'anémie.  Nous  con- 
cluons à  de  la  constipation  par  spasme  avec  stercorémie  secondaire; 
un  traitement  et  un  régime  appropriés  sont  prescrits  sans  résultat  appré- 
ciable. Après  trois  ou  quatre  consultations  la  patiente  diâpairalt;  nous 
n'aurions  su  que  penser  si,  peu  après,  nous  n'avions  rencontré  notre  ancien 
chef  qui  nous  dit:  a  Vous  savez,  M™«  X...  ?  —  Oui,  eh  biea?  —  Elle  avait 
un  cancer  du  rectum  ;  je  viens  de  l'opérer  ».  Nous  n'avions  pas  pratiqué  le 
toucher  rectal.  Aucune  erreur  de  diagnostic  ne  nous  fut  plus  profitable. 
Pour  ne  jamais  oublier  de  pratiquer,  le  cas  échéant,  cette  technique 
désagréable  mais  si  souvent  indispensable,  nous  postâmes  en  poche 
pendant  des  années  une  bofte  spéciale  où  de  nombreux  doigtiers  voi- 
sinaient avec  notre  thermomètre.  Grâce  à  ce  mémento,  nous  découvrîmes 
à  notre  tour,  au  cours  des  années  qui  suivirent,  maints  cancers  méconnus 
du  rectum-. 

Mauvaises  conditions  d examen.  —  Pour  un  examen  correct,  il 
est  certaines  conditions  matérielles  nécessaires,  ne  fut-ce  que  d'éclairage 
et  d'outillage.  Un  ictère  sera  méconnu  avec  un  éclairage  mauvais  ou  arti- 
ficiel ;  il  en  sera  de  même  de  maintes  éruptions.  Un  examen  abdominal 
correct  ne  pourra  être  pratiqué  que  si  le  sujet  peut  être  placé  au  bord 
d'un  lit  ou  d'une  table  autour  duquel  le  médecin  puisse  tourner.  Comment 
explorer  convenablement  les  bases  pulmonaires  d'un  sujet  obèse  et 
valétudinaire  enfoui  dans  une  pile  d'oreillers  au  milieu  d'un  grand  lit„ 
si  on  ne  se  fait  pas  donner  du  jour  et  de  l'espace  par  une  aide  et  une 
attitude  appropriées,  et  par  l'emploi  d'un  stéthoscope  flexible?  Certaines 
techniques  sont  actuellement  indispensables.  Donnons  comme  minimum 
routinier:  la  thermométrie,  la  sphygmomanométrie  (aussi  indispensable 
chez  les  chroniques  que  la  thermométrie  chez  les  aigus),  les  analyses 
urinaires  courantes.  Bref  il  faut  avoir  un  outillage  et  une  salle  d'exa- 
men convenables.  Nous  développerons  d'ailleurs  ultérieurement  ce  point 
quand  nous  traiterons  de  l'organisation  de  l'examen. 

Mauvais    clients.  —  Nous  entendons  par  là  les  patients  qui,  par 


16  GÉNÉRALITÉS 

pusillanimité,  incompréhension  ou  idées  préconçues,    rendent   Texamen 
si  difficile  et  parfois  si  fallacieux. 

Dans  une  première  catégorie  rentrent  beaucoup  d'enfants  et  de  sujets  dits 
nerveux,  chez  lesquels  Texamen  de  la  gorge,  a  fortiori  du  larynx,  et  même  la 
simple  auscultation  ou  le  palper  abdominal,  prennent  les  allures  d'un  drame. 

Dans  une  deuxième,  une  catégorie  singulière  de  sujets  fermés  à  triple 
tour,  et  dont  on  ne  peut  tirer  aucun  renseignement  valable,  pas  plus  sur 
le  sujet  exact  et  la  nature  de  leurs  malaises  actuels  que  sur  leurs  anté- 
cédents morbides;  sujets  qui  semblent  dire  in  petto:  «Tu  es  médecin, 
c'est  ton  métier  de  voir  ce  que  j*ai;  ce  n'est  pas  le  mien,  débrouille-toi  ». 
On  est  dans  ces  cas  dans  la  situation  du  vétérinaire,  encore  qu'ici  l'entou- 
rage particulièrement  intéressé  ne  ménage  pas  à  l'homme  de  l'art  des 
observations  qu'il  a  pu  faire.  Parfois  ce  mutisme  obstiné  crée  au  dia- 
gnostic des  difficultés  insurmontables. 

Il  existe  enfin  une  dernière  catégorie  de  cas  où  les  patients  égarent 
le  médecin  par  des  renseignements  erronés.  Un  des  plus  beaux  exemples 
que  nous  en  puissions  citer  est  le  suivant  :  jeune  médecin,  nous  soignions 
depuis  quelques  mois  un  quart  de  mondaine,  d'une  trentaine  d'années, 
lorsque  nous  constatons  chez  elle  la  formation  d'une  tumeur  du  médiastin 
à  marche  progressive  se  manifestant  par  les  signes  classiques  :  cyanose  et 
œdème  de  la  face,  des  lèvres  et  du  cou,  gonflement  et  saillie  des  veines 
cervicales  et  sus-claviculaires,  dyspnée  progressive,  signes  de  compres- 
sion trachéo-bronchique.  En  dépit  d'un  examen  par  ailleurs  négatif, 
nous  pensons  à  la  possibilité  d'une  manifestation  syphilitique  et  nous 
en  ouvrons  à  la  patiente  avec  les  circonlocutions  d'usage.  Nous  avons 
encore  dans  l'oreille  la  litanie  des  habituelles  protestations  féminines  : 
«Saine  comme  l'œil...  jamais  le  moindre  bouton...  rien,  absolument  rien, 
jamais  en  aucune  circonstance...  sur  ce  chapitre-là,  rien  à  craindre...  inu- 
tile de  s'embarquer  «  dans  ce  bateau  »,  etc.,  etc.  ».  Tant  d'assurance  fit 
chanceler  notre  jeune  inexpérience,  et  nous  perdîmes  quelques  semaines 
en  hypothèses  fallacieuses  et  en  traitements  inefficaces,  jusqu'à  ce  que, 
notre  bon  sens  clinique  ayant  repris  le  dessus,  nous  pratiquâmes  un 
traitement  spécifique  vigoureux  qui  volatilisa  en  quelques  semaines  les 
syphilomes  médiastinaux.  A  notre  réflexion  faite,  après  cure,  à  la  malade, 
qu'elle  l'avait  échappé  belle,  qu'elle  avait  couru  le  plus  grand  danger  à 
nous  induire  ainsi  en  erreur,  et  qu'il  n'était  que  temps  que  notre  erreur  prit 
fin,  elle  nous  fit  cette  réponse,  trop  flatteuse  pour  nous,  mais  très  peu 
pour  elle  :  «Je  vous  savais  trop  intelligent  pour  ne  pas  vous  en  apercevoir  !  » 
[sic).  Le  chapitre  spécifique  est  extraordinairement  épineux  chez  la  femme, 
et  nous  croyons  pouvoir  affirmer  que  9  fois  sur  10  il  y  a  lieu,  dans  ce 
domaine,  de  ne  tenir  aucun  compte  des  affirmations  du  sujet,  qui,  consciem- 
ment ou  inconsciemment,  plaide  toujours  contre  :  chez  la  femme,  pensons-y 
toujours  et  parlons-en  le  moins  possible.  Il  est  en  tout  cas  une  règle  dia- 
gnostique pratique  que  le  jeune  praticien  ne  doit  jamais  oublier  :  en 
matière  d'avarie  et  de  grossesse,  n'accepter  les  dires  qu'avec  le  plus  grand 
scepticisme^  s'en  tenir  aux  constat  i. 


ERREURS   DE    DIAGNOSTIC  17 

Mauvaises  techniques.  —  Gela  est  l'évidence  même  :  il  faut  savoir 
palper,  percuter,  ausculter;  il  faut  connaître  les  difficultés,  les  particu- 
larités, les  «  tours  de  main  »  des  analyses  et  des  techniques.  Il  faut  savoir 
regarder  une  radioscopie.  Une  palpation  abdominale  brusque  et  brutale 
déterminera  automatiquement  une  résistance  réflexe  invincible  de  la 
paroi  abdominale  qui  rendra  Texamen  impossible  ou  conduira  aux  pires 
erreurs.  L'auscultation  pratiquée  dans  le  brouhaha  d'une  salle  d'hôpital 
mal  disciplinée  ou  au  milieu  d'un  entourage  atteint  de  logorrhée 
incoercible,  sera  toujours  défectueuse.  La  percussion  constitue  un  art 
véritable  et  qu'il  faut  apprendre;  il  ne  suffît  pas  de  taper  comme  un  sourd 
sur  la  région  qu'on  veut  explorer.  Si  l'on  verse  beaucoup  d'urine  sur 
un  peu  de  liqueur  de  Fehling  et  qu'on  chauffe,  il  y  aura  toujours  réduc- 
tion, on  ne  sera  nullement  en  droit  de  conclure  qu'il  y  a  glycosurie.  La 
réaction  de  Wassermann  prête  à  d'innombrables  erreurs  techniques, 
résultant  des  multiples  défectuosités  possibles  au  cours  des  manipulations 
complexes  nécessitées  par  ladite  réaction,  en  sorte  que  la  même  analyse 
confiée  à  des  laboratoires  différents  peut  conduire,  conduit  souvent  à 
des  résultats  contradictoires.  Sauf  cas  exceptionnels,  la  radioscopie, 
voire  la  radiographie  ne  permettent  pas  le  diagnostic  de  la  dilatation  de 
Taorte,  qui  nécessite  l'orthoradiographie  et  l'examen  en  position  oblique. 
Il  ne  suffit  pas,  pour  porter  le  diagnostic  d'ectasie  aortique,  de  constater 
la  présence  d'une  ombre  anormale  para  et  périaortique,  il  faut  encore 
que  cette  ombre  soit  pulsatile,  etc.,  etc. 

«  «  « 

On  voit,  par  ce  bref  exposé,  combien  sont  nombreuses  les  cause?  d'exa- 
men défectueux,  conduisant  à  des  constats  cliniques  insuffisants  et  erronés, 
et  partant  à  des  conclusions  fausses,  combien  aussi  la  plupart  sont  évita  blés. 
Nous  avons  omis  toutefois  la  plus  importante  peut-être  :  l'insuffisance 
du  temps  consacré  auxdits  examens  ;  cela  dérive  assez  souvent  d'une 
mauvaise  organisation  du  travail.  Certains  diagnostics,  beaucoup  même, 
peuvent  être  posés  en  quelques  minutes  ;  d'autres  nécessitent  de  longues 
et  patientes  investigations,  qu'il  faut  bien  en  convenir,  le  praticien  n'a  pas 
toujours  ni  même  souvent  le  temps  de  faire.  Suivant  la  pittoresque 
expression  du  docteur  Austin  : 

«  Ile  drags  oui  his  days  in  irying  io  sil  on  several  chairs  al  once,  wifh  Ihe 
well  know.i  resull  thaï  invariably  follows  Ihal  praclice  ». 

(11  tiraille  sa  journée  s'eiïorçant  de  s'asseoir  en  même  temps  sur 
plusieurs  sièges,  avec  le  résultat  inévitable  en  pareille  occurrence.) 
C'est  là  peut-être  le  plus  gros  problème  de  la  pratique  médicale, 
celui  du  temps,  de  l'emploi  du  temps,  de  l'organisation  individuelle  et 
collective  du  travail  médical  en  vue  d'un  meilleur  rendement,  bref  de  la 
taylorisation  de  la  pratique  médicale.  Nous  en  sommes  fort  éloignés, 
et  bien  peu  nombreux  nous  paraissent  être  ceux  qui,  dans  notre 
profession,  s'en  préoccupent.  Fi  donc!  bon  pour  les  industriels  et  les 
Diagnoslic.  2 


18  GÉNÉRALITÉS 

commerçants.  Nous  avons  esquissé  ailleurs  cette  question,  eUe  nous 
entraînerait  trop  loin  ici  ;  nous  y  reviendrons  toutefois  ultérieurement  dans 
le  chapitre  consacré  à  l'organisation  de  Texamen  médical  en  vue  du 
diagnostic. 


ERREURS  DE  JUGEMENT 

Mais  enfin,  supposons  le  praticien  instruit  et  averti,  Texamen  intégral 
et  correct,  il  reste  à  faire  le  diagnostic  par  la  mise  en  œuvre,  par  Tinté- 
gration  des  multiples  informations  recueillies.  Les  éléments  du  «  puzzle  > 
sont  là  épars,  il  convient  de  les  assembler  en  une  construction  cohérente. 
C'est  ici  qu'interviennent  plus  particulièrement  la  valeur  mentale  du  clini- 
cien, sa  faculté  raisonnante  analytique  et  synthétique,  sa  mémoire,  son  ima- 
gination, et  dans  une  certaine  mesure  ses  tendances,  ses  sentiments,  son 
caractère,  sa  valeur  morale.  Il  est  du  plus  haut  intérêt,  en  collectant  des 
casi  concrets,  d'analyser  les  causes  psychiques  les  plus  fréquentes  des 
erreurs  de  diagnostic.  De  ce  point  de  vue,  on  peut  les  grouper  comme 
suit  :  ignorance  et  paresse,  erreur  de  jugement,  obsession,  pusillanimité, 
andihelasi  bul  nol  ihe  leasi,  Tainour-propre  et  la  vanité.  Si  les  précé- 
dentes sont  dans  une  certaine  mesure  excusables,  ces  dernières  ne  le 
sont  à  aucun  degré,  et  nul  doute  que,  dans  les  cercles  de  Tenfer 
médical,  Dante  ne  les  ait  situées  dans  les  plus  inexpiables. 

L'ignorance  et  la  paresse.  —  Nous  n'y  reviendrons  pas,  leur  ayant 
consacré  un  de  nos  paragraphes.  Rappelons  toutefois  que  l'interprétation 
correrte  de  maints  symptômes  ou  groupes  de  symptômes  locaux  implique 
le  plus  souvent  l'évocation  des  notions  anatomo-physiologiques  relatives 
à  cette  région,  et  qu'il  est  par  exemple  essentiel  d'avoir  présentes  à  l'esprit 
la  constitution  anatomique  si  complexe  de  la  région  lombaire,  et  maintes 
notions  physiologiques  nerveuses  et  rénales  pour  la  résolution  de  maints 
tt  puzzles  ))  diagnostiques  dont  le  symptôme  dominant  est  le  «  lumbago  ». 
Qui  oserait  dire  que  ce  penser  anatomo-pathologique  soit  un  processus 
mental  systématiquement  pratiqué? 

L'erreur  de  jugement  est  souvent  associée  à  ïobsession.  «  Beau- 
coup de  médecins,  écrit  Rist,  ont  un  peu  perdu  leur  sang-froid.  Ils  ont 
la  hantise  de  la  tuberculose.  Si  bien  que  lorsqu'un  malade  tousse  ou  mai- 
grit, ou  présente  des  températures  anonnales,  la  première  question  qui 
se  pose  à  leur  esprit  n'est  pas  celle-ci  :  «  Qu'a-t-il?  »  mais  celle-là  ;  «  Est-il  ou 
n'est-il  pas  tuberculeux?  »  Et  voilà  le  principal  des  vices  de  raisonnement 
dont  je  parlais  tout  à  l'heure. 

«  Est-il  ou  n'est-il  pas  tuberculeux?  Gomme  si  la  tuberculose  était 
nécessairement  par  définition  une  alternative  !  Comme  si  sur  un  plateau 
de  la  ])alance  il  y  avait  la  tuberculose  et  sur  l'autre  tout  le  reste,  ou  rien  ! 
Grave  et  dangereuse  induction,   dans   une  afïaire  où   le  raisonnement 


ERREURS    DE    DIAGNOSTIC  19 

déductif  est  le  seul  guide  fidèle.  A  vouloir  brûler  une  seule  des  étapes  qu'il 
conseille,  le  médecin  le  plus  expérimenté  s'égare.  Il  n'y  a  de  sécurité  que 
si  Ton  pose,  dans  l'ordre  que  dictent  la  logique  et  le  bon  sens,  les  simples 
questions  du  genre  de  celles  que  je  vais  énumérer,  et  si  Ton  s'interdit  de 
répondre  à  la  suivante  avant  d'avoir  répondu  à  la  précédente. 

«  Ce  malade  tousse  et  depuis  trop  longtemps  pour  qu'il  puisse  être  atteint 
d'une  affection  aiguë,  coryza  banal  ou  pneumonie.  A-t-il  une  lésion  des 
voies  aériennes  supérieures  ou  des  organes  respiratoires  intra-thoraciques? 
Dans  ce  dernier  cas,  s'agit-il  de  bronchite  ou  bien  y  a-t-il  une  lésion  paren- 
chymateuse?  Si  c'est  une  bronchite,  quelle  en  est  la  cause?  Car  pratique- 
ment, et  à  part  l'asthme  vrai,  il  n'existe  pas  de  bronchite  primitive.  Si  c'est 
une  lésion  parenchymateiise,  quelle  en  est  la  nature?  Parmi  les  nombreuses 
lésions  du  poumon  proprement  dit,  il  y  a  celles  que  crée  le  bacille  tuber- 
culeux. Elles  sont  à  coup  sûr  les  plus  fréquentes.  Mais  elles  ne  sont  pas 
les  seules,  et  l'on  ne  saurait  arguer  de  leur  fréquence  pour  se  sou-straire  -" 
l'obligation  de  justifier  leur  diagnostic  par  des  preuves  certaines. 

«  Une  série  d'étapes  analogues  jalonne  le  chemin  du  raisonnement 
médical  lorsque  le  symptôme  qui  le  met  en  marche  est  par  exemple 
l'hémoptysie  ou  la  fièvre  ou  l'amaigrissement.  Dans  tous  ces  cas  on  a  trop 
souvent  pris  l'habitude  de  poser  a  priori  la  présomption  de  tuberculose, 
et  cette  présomption  a  pour  effet  de  rendre  insuffisamment  exigeant  sur 
les  démonstrations  positives  que,  seul,  l'examen  physique  peut  apporter  ». 

On  ne  saurait  mieux  dire. 

C'est  à  ce  stade  analytico-synthétique  d'interprétation  que  se  révèlent 
avec  le  plus  de  force  les  tendances,  les  habitudes,  la  valeur  mentale  du 
clinicien  ;  et  le  pourcentage  des  erreurs  commises  est  fonction  de  cette 
valeur. 

♦  «  « 

De  ces  erreurs  de  jugement,  d'interprétation,  les  unes  peuvent  être 
habituelles,  en  quelque  sorte  constitutionnelles,  subordonnées  à  une  défec- 
tuosité permanente  de  la  faculté  raisonnante,  à  un  vice  réel  :  le  clinicien 
a  l'esprit  mal  fait  ;  les  autres  peuvent  être  accidentelles,  subordonnées 
à  un  trouille  passager  des  facultés  mentales  provoqué,  par  iexemple, 
par  un  choc  émotionnel  passager  :  le  clinicien  a  momentanément  perdu 
son  sang-froid. 

Des  premières,  peu  à  dire  :  elles  dérivent  d'un  esprit  faux  et  d'un 
vice  mental  bien  souvent  incurable.  Les  praticiens  qui  en  sont  atteints 
raisonnent  de  travers;  leurs  jugements  sont  nécessairement,  pour  peu  que 
le  cas  ne  soit  pas  «  eau  de  roche  »,  entachés  d'erreur.  Il  est  des  esprits 
pour  lesquels  toute  question  se  présente  sous  une  forme  abstruse  et  com- 
pliquée, les  détails  les  submergent  ;  comme  la  synthèse  n'est  pas  dans 
leurs  moyens,  l'accessoire  les  empêche  de  voir  le  principal.  D'autres, 
écrasés  sous  le  poids  d'une  érudition  fastidieuse,  sont  incapables  de  voir 
autrement  que  par    bouquin  interposé;    parfois    passables    professeurs 


20  GÉNÉRALITÉS 

ils  sont  à  l'ordinaire  de  détestables  cliniciens,  sans  originalité  ni  vigueur; 
d'autres,  au  contraire,  insuffisamment  lestés  d'expérience  et  de  connais- 
sances, moins  lourds  et  balourds,  plus  légers  de  ce  fait,  donnent  trop  libre 
cours  à  leur  imagination,  cette  «  folle  du  logis  »,  leurs  diagnostics  sont 
fantasques  et  inconsistants. 

Il  faudrait  plus  d'espace  que  celui  dont  nous  disposons  pour 
analyser  correctement  les  facultés  mentales  du  bon  clinicien  ;  elles  nous 
semblent  se  condenser  en  ces  trois  essentielles  qualités  :  bonne  mémoire, 
bon  raisonnement,  bonne  imagination^  —  bon  sens. 

10  Bonne  mémoire  permettant  l'enregistrement  d'innombrables  images 
et  notions. 

2®  Faculté  raisonnante  solide  et  bien  assouplie,  également  inductive 
et  déductive. 

3<>  Imagination  et  audace  suffisantes  pour  s'évader,  le  cas  échéant, 
et  sous  la  poussée  d'acquisitions  nouvelles,  des  formules  traditionnelles 
insuffisantes  et  pour  en  créer  d'autres  plus  adéquates,  plus  cohérentes. 

40  Ces  trois  facultés  bien  harmonisées,  bien  équilibrées,  nous  paraissent 
constituer  le  «  bon  sens  »,  ce  véritable  sens  clinique. 

Aux  secondes  nous  sommes  tous  plus  ou  moins  exposés,  pour  peu  que 
notre  émotivité  ne  soit  pas  éteinte;  c'est  ce  qui  rend  maint  médecin  si 
mauvais  juge  relativement  à  ses  misères  ou  à  celles  des  siens  :  le  sentiment 
trouble  le  jugement.  C'est  à  une  perturbation  accidentelle  de  ce  genre 
que  nous  sommes  redev  able  d'une  de  nos  plus  grosses  erreurs  de  diagnostic. 
Nous  suivions  depuis  quelques  mois  le  fils  d'un  de  nos  meilleurs  amis, 
adolescent,  longiligne,  hyposphyxique,  à  tension  très  basse,  à  viscosité 
très  élevée,  h  respiration  manifestement  rude  et  prolongée  au  sommet 
droit,  à  la  vérité  h  l'ordinaire  apy  ré  tique  même  après  exercice,  ne  toussant 
pas,  et  d'appétit  normal.  Nous  le  surveillions  avec  soin,  sans  trop  d'inquié- 
tude, lui  laissant  continuer  ses  études.  En  quelques  mois  il  fait  une 
série  d'infections  subintrantes  :  rubéoles,  érythèmes  se arlatinif ormes, 
angines,  etc.,  etc.,  qui  se  résolvent  normalement;  elles  nous  induisent 
simplement  à  une  surveillance  plus  étroite.  Sur  ces  entrefaites,  le  jeune 
homme  se  met  à  toussoter,  puis  à  tousser,  il  fait  de  la  température,  la  respi- 
ration rude  devient  manifestement  soufflante  aux  deux  sommets,  mais 
surtout  à  droite  ;  il  crachote,  crachats  spumeux  dont  quelques-uns  un  peu 
teintés  ;  nous  sommes  inquiet,  mais  ne  portons  aucun  diagnostic  ferme 
que  celui  de  congestion  des  sommets  subordonnée  à  une  pyrexie  encore 
indéterminée,  ce  qui  était  fort  sage.  L'anxiété  de  nos  amis  était  grande, 
et  notre  affection  telle  que  la  nôtre  était  plus  grande  encore.  Trois  ou  qua- 
tre jours  s'écoulent  sans  apporter  d'amendement  ni  à  la  fièvre,  ni  à  la 
congestion  apexienne;la  toux  s'accentue,  pas  d'éruption,  les  pommettes 
étaient  violacées,  quasi  érythématcuses,  la  gorge  un  peu  rouge,  et  tou- 
jours pas  de  diagnostic  formel.  Notre  ami,  dont  l'inquiétude  était  extrême, 
nous  interroge  avec  une  insistance  haletante  et  impérative,  nous  harcèle 
de  questions  pressantes  ;  il  sent  que  nos  réserves  dissimulent  quelque 
appréhension,  il  veut  connaître  toute  notre  pensée.  Notre  angoisse  est 


ERREURS   DE    DIAGNOSTIC  21 

extrême,  nous  avons  la  sensation  psychique  nette  et  formelle  d'un  chan- 
<  ellemeni  mental,  nous  sentons  que  notre  «  sang-froid  »  nous  abandonne, 
que  notre  jugement  se  déséquilibre,  notre  inquiétude  l'emporte  sur  notre 
raison.  Alors  qu'à  cette  date  le  seul  diagnostic  rationnel  était  bien  :  con- 
gestion pulmonaire  apexienne  subordonnée  à  une  infection  aiguë  encore 
indéterminée,  et  que  la  sagesse  était  :  wail  and  see,  attendons  et  voyons, 
nous  envisageons  l'hypothèse  d'une  bacillose  pulmonaire  aiguë,  et  une 
fois  exprimée,  et  du  fait  même  de  la  crainte,  cette  idée  devient  obsédante, 
et  les  arguments  se  groupent  pressés  en  sa  faveur  :  respiration  suspecte 
antérieure,   habitus  général  de  prédisposé,   existence  dans  l'entourage 
d'une  r.atarrheuse  ultra-suspecte,  infections  subintrantes  des  mois  précé- 
dents, etc.,  etc.,  etc.  Nous  demandons  à  être  assisté  par  un  ami  commun, 
clinicien  éminent,  auquel  nous  faisons  partager  nos  craintes  et  notre 
diagnostic  ;  notre  attention  est  bien  attirée  vers  la  rougeur  érythémateuse 
anormale  des  pommettes,  mais  normalement  le  sujet,  comme  sa  mère, 
était  «  pomme  de  reinette  »,  et  cette  rougeur  des  pommettes  n'est  pas  rare 
d'ailleurs  dans  les  aiïections  pulmonaires  aiguës.  La  désolation  de  tous  est 
à  son  comble.  Un  autre  confrère  et  ami,  voyant  le  malade,  le  soir  de  ce 
même  jour,  quelques  heures  après  nous,  remet  tout  en  place  par  ce  dia- 
gnostic: «Si  c'était  mon  fils,  je  croirais  qu'il  a  la  rougeole».  L'éruption 
discrète  à  ce  moment,  floride  le  lendemain,  confluente  les  jours  suivants, 
confirma  entièrement  ce  diagnostic.  Ceci  se  passait  en  1913  et  le  jeune 
homme,  depuis,  vaillant  poilu,  a  fait  sans  aucun  accroc  toute  la  campagne 
depuis  août  1914.  Jamais  nous  n'avons  eu  personnellement  l'impression  si 
nette  d'une  raison  chancelante  cous  le  choc  de  l'inquiétude  ;  et  nous  sommes 
à  peu  près  sûr  que,  dans  un  milieu  plus  indifférent  et  moins  émotif,  nous 
aurions  évité   cette  erreur,  dont  les  seules  conséquences,  d'ailleurs  fort 
regrettables,  furent  de  plonger  toute  une  famille  pendant  quelques  jours 
dans  un  véritable  désespoir. 

Être  maître  de  ses  nerfs,  conser\'er  son  «  sang-froid  »  est  une  condition 
essentielle,  sire  qua  non,  d'un  jugement  équilibré  et,  partant,  d'un  dia- 
gnostic correct.  Il  faut  savoir,  le  cas  échéant,  refuser  le  périlleux 
honneur  de  soigner  sans  aide  et  sans  contrôle  un  sujet  auquel  nous 
sommes  liés  par  des  liens  d'aiïection  profonde. 

L'obsession  est  extrêmement  fréquente.  Il  est  des  obsessions  générales, 
et  que  patients  et  praticiens  partagent,  telles  la  tuberculose,  la  syphilis 
et  l'artériosclérose  ;  il  en  est  qui  sont  spéciales  aux  «  spécialistes  »  dont 
le  champ  de  conscience  s'est  graduellement  rétréci  au  cercle  étroit  de  leur 
«  spécialité  ». 

L'obsession  de  la  tuberculose,  la  tuberculophobie,  prime  probable- 
ment toutes  les  autres.  «  Après  avoir  longtemps  refusé  de  voir  le  danger 
tuberculeux  de  guerre,  dit  Sergent,  nous  le  voyons  maintenant  au  travers 
d'un  verre  grossissant  ».  Nous  avons  reproduit  plus  haut  le  passage  de 
Rist  relatif  au  symptôme  toux  ;  nous  ne  résistons  pas  au  plaisir  de  repro- 
duire maintenant  celui  de  Le  G?ndre  relatif  au  symptôme  hémoptysie  : 


I 
I 


22  GÉNÉRALITÉS 

«  Avec  quelk  invraisemblable  fréquence  figure  sur  les  billets  des  soldat 
évacués  sur  les  hôpitaux  le  mot  o  hémoptysie  »  !  Combien  exceptionnel 
lement  il  est  corroboré  par  le  mot  «  constatée  »  par  celui  qui  Ta  écrit  ! 

a  Pourtant  l'interrogatoire  attentif  des  soldats  que  j'ai  soignés,  et  qu 
se  considéraient  comme  ayant  craché  du  sang,  m'a  convaincu  qu'i 
s'agissait  le  plus  souvent  de  ces  crachats  rosés  ou  de  ces  filets  sanguinolent 
si  fréquents  dans  tes  pharyngites,  laryngites  et  trachéites  des  fumeur 
immodérés  qu'ils  sont  presque  tous  depuis  deux  ans.  Or  ce  mot,  évocateu 
de  tuberculose  pour  la  grande  majorité  des  médecins,  ayant  une  foi 
figuré  au  dossier  de  l'évacué,  influence  inévitablement  les  médecin 
successifs  dans  les  formations  desquels  il  passe  :  pour  peu  qu'une  auscul 
talion  rapide  dénote  quelque  modification  du  murmure  respiratoire  d'in 
ou  des  sommets,  le  diagnostic  se  eonsolide  en  proportion  du  nombre  de 
évacuations  ;  après  avoir  été  formulé  o  hémoptysie^  sommet  suspect  n,  i 
est  devenu  «  tuberculose  n  ou  même  «  bacillose  »  (sans  examen  des  crachats 
quand  je  prétendu  tuberculeux  arrive  dans  un  service  de  triage,  où  un 
enquête  clinique  minutieuse  ne  trouve  plus  qu'un  tousseur  banal,  conmi< 
ceux  que  M.  Sergent  vient  de  nous  amener. 

<f  Souvent  aussi  sur  les  bulletins  a  figuré  le  mot  «  craquements  »,  et  nou 
demeurons  surpris,  quelques  semaines  ou  quelques  mois  après,  de  ne  plu 
constater  ce  signe  ;  j'ai  pu  m'assurer  dans  quelques  cas  que  des  médecins 
qui  me  disaient  avoir  entendu  des  craquements,  avaient  pris  pour  tel 
des  râles  de  bronchite  plus  ou  moins  fins  ou  plus  ou  moins  fugaces. 

«  Il  n'est  pas  jusqu'à  la  profusion  vraiment  abusive  de  pointes,  zébrure 
et  hachures  de  feu  appliquées  sur  les  sommets  de  la  poitrine  de  tant  d< 
soldats,  qui  n'ait  contribué  à  entretenir  la  suggestion  du  diagnostic  d 
tuberculose  au  cours  de  leurs  évacuations  successives,  débauche  d'igni 
cautérisation  qui  doit  faire  tressaiUir  d'indignation  les  mânes  de  Vemeuil 
Mes  contemporains  se  souviennent  sans  doute  4e  sa  protestation  trè 
vive  à  la  tribune  académique  contre  l'abus  des  révulsifs  et,  particulière 
ment,  des  pointes  de  feu. 

«  Telles  sont  quelques-unes  des  cause  s  d'erreurs  qui  tendent  à  fausse 
les  statistiques  de  la  guerre  actuelle  et  à  encombrer  nos  icurmations  sani 
taires  d'un  grand  nombre  de  faux  tuberculeux.  Les  vrais  sont,  hélas  !  déji 
tissez  nombreux  pour  nous  créer  de  terribles  difficultés  sociales.  » 

<  L'obsession  inconsciente  des  «  spécialisies  »  a  d'autres  origines.   Pou 

peu  qu'ils  se  soient  spécialisés  de  façon  précoce,  leur  bagage  général  es 
I  insuffisant,  leurs  concepts  sont  strictement  limités  au  domaine  de  leu 

I  spécialité,  ils  sont  imperméables  aux  notions  extérieures  qui  leur  son 

étrangères,  ils  ont  de  ce  fait  une  inévitable  tendance  à  faire  tout  rentre 
dans  leur  cadre  étroit.  Le  même  résultat  se  produit  souvent  chez  les  vieu: 
spécialistes  qui  n'ont  pas  su  garder  contact  avec  la  pathologie  générale  pa 
un  travail  continu  ;  ils  subissent  le  processus  inévitable  en  pareil  cas  A 
rétrécissement  progressif  du  champ  de  conscience  clinique.  Ce  rétrécis 
sèment  mental  peut  aller  jusqu'à  la  monomanie  et  au  déhre,  et  pour  cer 


ERREURS   DE   DIAGNOSTIC  23 

tains  esprits  la  tuberculose,  la  syphilis  ou  l'arthritismc  (?)  absorber  toute 
la  pathologie  ou  presque.  En  sorte  qu'on  pourrait  reprendre  pour  la  spécia- 
lisation  en  médecine  Tapologue  célèbre  d'Esope  relatif  à  la  langue:  c'est 
la  meilleure  et  la  pire  des  choses.  Que  le  jeune  praticien  prie  le  ciel  de  se 
spécialiser  le  plus  t^rd  possible,  en  tout  caâ  seulement  après  avoir  acquis 
une  instruction  générale  très  étendue  et  très  solide,  et  qu'il  s'emploie 
toute  son  existence  à  conserver  ccaitact  avec  tous  les  domaines  de  la 
clinique.  L'idéal  serait  de.  pouvoir  dire  toujours  :  MediQU&  sum^  medicinm 
nihil  a  me  alienum  pulo. 

L'obsession  se  manifeste  d'autre  part  par  la  difficulté  avec  laquelle 
souvent  le  clinicien  se  départit  de  son  idée  première  quand  elle  est  mau- 
vaise ;  non  par  amour-propre  ou  mauvaise  foi,  mais  parce  qu'il  a  du  mal  à 
s'évader  lui-même  delà  trame  conjecturale  que  sa  raison  a  tissée.  Pouvoir 
se  départir  de  son  idée,  changer  son  diagnostic,  conserver  sa  liberté  de 
jugement  au  cours  d'une  évolution  morbide  est  pourtant  une  nécessité 
formelle.  Combien  souvent  un  consultant  redresse  un  diagnostic,  simple- 
ment parce  qu'il  examine  sans  idée  préconçue  un  sujet  neuf  pour  lui  ! 

La  pusillanimité j  la  crainle  des  responsabiliiés  peuvent  conduire 
à  des  erreurs^de  diagnostic  par  impuissance  d'affinsQation  ou  impuis- 
sance de  négation.  Le  clinicien  doute  de  tout  non  parce  qu'il  se 
doute  de  tout  du  fait  d'une  érudition  sous  laquelle  sa  raison  succombe, 
mais  parce  qu'il  doute  de  lui-même.  Il  n'a  pas^le  courage  du  «choix» 
entre  les  hypothèses  qui  peuvent  se  présenter  à  son  esprit.  Il  oscille,  bési^ 
tant  comme  Panurge  davant  le  mariage,  sana  parvenir  à  se  décider, 
sans  parvenir  k  réunir  en  un  faisceau  plus  lourd  le  groupe  des  faits  qui 
logiquement  doit  faire  pencher  de  façon  défmitive  le  plateau  de  la  balance. 
La  peur  de  se  tromper,  si  légitime  et  si  honnête,  a  été  érigée  en  un  dogme  : 
le  doute  sckoitifique.  Douter  a  paru  le  fin  du  fm,  la  raison  suprême  :  rien 
n'est  sûr  et  cela  même  n'est  pas  certain.  A  combien  de  défaillances  cette 
émasculante  théorie  n'a-t-elle  pas  conduit  dans  la  pratique,  à  quelle 
dégradation  des  intelligences  et  des  caractères  !  Et  cela  pas  seulement, 
hélas  i  dans  le  domaine  médical.  Elle  a  engendré  le  scepticisme  diagnos- 
tique et  thérapeutique,  la  crainte  des  responsabilités,  l'horreur  de  l'action, 
le  a  pas  d'affaires  d,  t  pas  de  zèle  ».  A  nous  en  tenir  à  notre  terrain  diagnos* 
tique,  il  faut  seulement  savoir  :  1^  que  l'échelle  de  probabilité  des  dia- 
gnostics va  de  la  certitude  absolue»  comme  dans  les  cas  où  le  diagnostic 
est  basé  sur  un  constat  spécifique  :  spirochète  dans  une  ulcération  chan- 
creuse,  bacille  de  Koch  dans  les  crachats,  à  l'incertitude  parfois  quasi 
complète,  comme  dans  maintes  pyrexies  de  nature  encore  indéterminée  ; 
20 qu'il  en  estde  même,  nous  l'avons  vu,  du  degré  d'intégralité;  3®  qu'en 
conséquence  le  taux  de  doute  dont  il  convient  de  tarer  nos  diagnostics  est 
variable  suivant  les  espèces  cliniques  considérées,  et  que  le  doute  systé- 
matique est  une  monstrueuse  doctrine  clinique.  Le  bon  sens,  à  défaut 
d'autre  guide,  indique  qu'il  faut  se  tenir  à  ^ale  distance  des  gens  qui 
doutent  de  tout  et  des  gens  qui  ne  doutent  de  rien  parce  qu'ils  ne  se  doutent 


21  GÉNÉRALITÉS 

de  lion.    II  y   a  un  courage  clinique,  comme  il  y  des  courages  civique 
et  nîilitture. 

He>le,  héla»!  la  dernière  cause  d'erreur  diagnostique,  la  seule  vraiment 
impardonnable  :  V amour-propre  et  la  vanité,  Si  la  vanit<^  et  la  préten- 
tion t'taient  bannies  du  reste  de  la  terre,  on  les  retrouverait  intactes 
dans  lame  de  quelques  médecins.  11  est  peu  de  professions,  sans  doute,  où 
l'on  puisse  rencontrer  à  un  degré  plus  élevé  chez  certains  Tétat  d'ànie 
«  j>ontifical  ».  11  serait  dangereux  pour  le  philosophe  de  méditer  trop  long- 
tomp»  sur  cette  aiïectation  stupide  d'infaillibilité  soumise  trop  souvent, 

héla?  !  à  des  démentis  si  cruels  et  si  douloureux.  «  Quel  est  le  j...-f 

qui  n'a  jamais  eu  peur?  »  disait  Ney.  —  «  Quel  est  l'imbécile  qui  ne  s'est 
jamais  trompé?  »  dira  tout  clinicien  sinc*^re. 

Peut-éire  conviendrait-il  de  jeter  sur  cette  tare  professionnelle  le  voile 
dont  les  fils  de  Noé  couvraient  la  nudité  honteuse  de  leur  père?  Peut^tre 
vaut-il  mieux,  au  contraire,  la  découvrir, et  dire  avec  Dante:  a  Regarde 
et  passe  ».  Les  Grecs  pensaient  —  avaient-ils  tort?  —  que,  pour  les 
hommes  bien  nés  du  moins,  le  spectacle  des  ilotes  préservait  de  l'ivresse. 
Une  jeune  femme  gravide  de  six  mois  est  prise  tout  à  la  fois  et  hrus- 
cpiement  d'accès  de  fièvre  quotidiens  du  type  rémittent  et  de  douleurs 
dans  la  région  thoracique  inférieure  gauche  et  l'hypocondre  du  même 
enté  avec  hyperesthésie  cutanée.  L'exploration  thoracique  est  absolu- 
mont  négalive,  il  en  est  de  même  de  l'examen  des  urines,  rien  n'est  déce- 
lable  en  dehors  des  symptômes  :  gravidité,  accès  de  fièvre  quotidiens, 
douleurs  thoraciques  inférieures  gauches,  byperleucocytose  avec  prédo- 
minance des  polynucléaires.  Le  praticien  qui,  pour  la  première  fois, 
voit  la  malade  en  dehors  du  médecin,  à  ce  moment  absent,  dont  elle 
recevait  alors  les  soins,  fort  embarrassé,  pense  à  quelque  infection  sous- 
diaphragmatique  localisée  à  la  région  gauche,  et  demande  l'assistance  du 
remplaçant  du  médecin,  en  l'espèce  son  chef  de  clinique.  Ce  dernier  par- 
tage l'avis  du  premier  et  pense,  malgré  l'examen  négatif  des  urines,  à 
quelque  iuftelion  rénale  encore  latente,  comme  il  en  a,  dit-il,  observé 
maints  cas  à  cette  période  de  la  gravidité.  Rapidement  la  situation 
s'aggrave,  des  phénomènes  de  péritonite  apparaissent.  Les  deux -pre- 
miers médecins  en  appellent  un  troisième,  médecin  des  hôpitaux  des  plus 
distingués;  il  conclut  de  même,  et  comme  les  précédents,  à  la  vraisem- 
i>lanoe  d'une  infection  péri-rénale  gauche  chez  une  gravidique  avec  exten- 
Mon  ;iu  j»éritoine.  Une  intervention  est  estimée  nécessaire  d'urger.ce  ; 
elle  îi\->t  dilTérée  que  sur  les  instances  de  la  famille  qui  veut  attendre 
le  ret'iir  du  médecin  annoïK^î'  pour  le  lendemain. 

l-»'  lendemain  soir,  ladite  consultation  a  lieu,  \o<  phénomènes  de  péri- 
tunite  se  suîit  accentués  dans  l'intervalle.  Écoutant  l'observation  d'une 
«»reill.  di-traite,  le  médecin  consultant  applitpie  l'extrémité  de  son 
index  sur  la  fosse  iliaque  droite,  y  perçoit  une  résistance,  y  éveille  une 
doulenr  et,  sans  plus,  prononce  un  seul  mot  :  a[>pendicite.  En  vain 
snn  <  lirf  d^.'    clinique   et    le    praticien    invo(|ueiit-ils    l'évolution   de   la 


ERREURS   DE   DIAGNOSTIC  25 

maladie,  son  début  dans  l'hypocondre  gauche,  l'extension  ultérieure  au 
péritoine,  la  régularité  des  selles  jusqu'à  Tapparition  de  la  péritonite, 
l'extension  de  la  défense  de  la  paroi  et  de  la  douleur  à  tout  Tabdomen; 
ils  invoquent  à  Tappui  de  leurs  dires  et  la  feuille  de  température  sur 
laquelle  tous  les  incidents  évolutifs  ont  été  soigneusement  indiqués  et 
Tavis  conforme  du  médecin  des  hôpitaux  appelé  en  consultation.  Sans 
prendre  la  peine  de  discuter,  le  consultant  réitère  :  appendicite,  et  con- 
voque sur  riieure  un  de  ses  collègues  chirurgien  :  examen  tout  aussi 
succinct,  affirmation   non  moins  pércmptoire. 

Le  lendemain  matin,  l'opération  est  pratiquée  :  Tappendice  est 
enlevé,  aucune  adhérence,  pas  trace  de  péri-appendicite;  le  chirurgien 
montre  triomphalement  une  petite  ecchymose  sous-muqueuse;  elle  est 
précisément  à  Tendroit  où  une  pince  (hasard,  calcul?)  a  été  placée  ; 
pas  trace  de  corps  étranger  ou  d'infection  appendiculaire.  Or  quelques 
gouttes  de  pus  crémeux  bien  lié  viennent  sourdre  le  long  du  côlon 
à  la  partie  supérieure  de  l'incision.  D'où  viennent-elles?  La  question 
est  posée  par  les  deux  premiers  médecins  qui  assistent  à  l'intervention. 
Des  monosyllabes  incompréhensibles  sont  la  seule  réponse,  et  sans 
autre  investigation  (l'hypocondre  et  la  région  lombaire  gauche  ne  sont 
pas  même  palpés)  une  contre-ouverture  est  faite  au  niveau  de  la  fosse 
iliaque  gauche,  un  large  drainage  est  établi.  L'intervention  atténue  de 
façon  nette  les  phénomènes  de  péritonite  ;  en  quelques  jours,  les  drains 
ne  rendent  plus  ;  la  cicatrisation  des  plaies  s'effectue  lentement,  mais 
la  situation  générale  n'est  en  rien  modifiée  :  les  crises  de  fièvre  et  la 
douleur  persistent,  un  peu  d'albumine,  quelques  leucocytes  apparaissent 
dans  les  urines.  L'accouchement  prématuré  se  produit  sans  autre 
incident,  sans  modifier  le  moins  du  monde  le  tableau  précédent.  Une 
nuit,  vomique  urinaire  :  la  preuve  d'une  collection  périnéphritique  est 
là  dans  le  bassin  sous  les  espèces  d'un  litre  et  demi  de  pus  franc  et  bien 
lié.  La  superbe  des  deux  compères  n'en  est  aucunement  altérée,  et  comme 
le  médecin,  le  «  petit  médecin  »  du  début,  demande  si  une  intervention  ne 
va  pas  être  pratiquée,  il  lui  est  répondu  {sic):  «Tl  faudrait  savoir  quel  est 
le  rein  malade  )>.  II  rappelle  l'histoire  clinique  pré-opératoire,  le  début  à 
gauche.  Il  rappelle  qu'au  surplus  la  séparation  des  urines,  le  cathétérisme 
des  uretères  entraîneront  la  certitude.  La  suggestion  est  repoussée,  on 
prescrit  du  goménol  ! 

Sur  l'insistance  du  tenace  praticien,  un  médecin  spécialiste  des 
voies  urinaires  appelé  conseille  de  même  séparation  des  uiines  et  cathé- 
térisme des  uretères  en  vue  d'une  intervention  éventuelle  ;  il  n'en  est 
tenu  aucun  compte,  et  les  semaines  s'écoulent  lamentables,  fièvre 
prenant  le  caractère  hectique,  cachexie  s'établissant  lentement.  Un 
matin,  grande  découverte  :  un  des  deux  complices  a  enfin  dépisté  le 
corps  du  délit,  à  droite  sous  le  foie.  Le  praticien  lutte  désespérément 
pour  obtenir  un  examen  sérieux,  séparation,  cathétérisme  ;  un  vilain 
aurait  eu  plus  de  succès  auprès  de  Louis  XIV.  La  malheureuse  est  incisée 
dans  la  région  lombaire  droite:  rien;  l'opérateur,  insatisfait,  incise  l'hypo- 


26  GÉNÉRALITÉS 

condre  droit  ;  l'index  gauche  introduit  dans  la  région  lombaire  rejoint 
rindex  droit  introduit  dans  Thypocondre  droit  :  rien.  Il  n'y  a  rien  à  droite, 
absolument  rien.  Le  malheureux  praticien  supplie  alors  qu'on  incise  h 
gauche  ;  la  suppuration  périrénale  est  certaine,  la  preuve  est  faite  qu'il 
n'y  a  rien  h  droite,  alors...  Rien  à  faire:  il  doit  assister  impuissant  à  cet... 


Tout  commentaire  serait  superflu.  Regarde  et  passe...  et  Us,  si  tu  as  du 
loisir  et  désires  être  autrement  édifié,  le  cruel  et  douloureux  article 
constat  du  docteur  Austin  :  On //le  proc/ica/  uiility  of  ihe  disiinguished  con- 
sultant [Médical  Record,  10  fèbruary  1912)  relatant  un  cas  similaire. 

41  ♦  « 

Le  diagnostic  résultera  donc  en  dernièi*e  analyse  :  l^'  de  la  collection 
par  voie  d'interrogatoire  et  d'examen  d'un  nombre  plus  ou  moins  consi- 
dérable de  données  cliniques  ;  2^  de  la  mise  en  œuvre  desdites  données 
et  de  leur  coordination  rationnelle  et  intégrale,  grâce  à  des  opérations 
mentales  adéquates. 

Nous  avons,  en  conséquence,  consacré  une  partie  de  ce  volume  à  Ytxpomé 
succinct  des  techniques  cliniques  indispensables  et  le  plus  couramment 
employées,  une  autre  à  Vexposé  d'un  certain  nombre  de  diagnosiicê 
concrets. 


Res  non  verba. 


DEUXIÈME   PARTIE 

TECHNIQUES   MÉDICALES 

/.  TECHNIQUES  DIAGNOSTIQUES  MÉDICALES:  Techni- 
ques spéciales  à  chaque  grand  système  physio- pathologique  {sys- 
lèmes  digestif,  respiratoire,  circulatoire,  nerveux,  urinaire,  génital; 
appareil  tégumeniaire  et  annexes). 

II.  TECHNIQUES  GÉNÉRALES:  Parasitologie ;  Bactériologie, 

III.  ANTHROPOMÉTRIE,  Clinique. 


TECHNIQUES  MÉDICALES 


SPÉCIALES 


EXAMEN  DU  TUBE  DIGESTIF 

AVEC     LA     COLLABORATION 

des  Docteurs  Léon  MEUNIER  et  LUTIER 


/.  EXAMEN  DES  ORGANES  DU  TUBE  DIGESTIF  ET  DE  LEURS 
FONCTIONS  :  Œsophage;  estomac;  duodéno  jegunum;  inieslin; 'rec- 
tum. —  Examens  coprologiques.  —  IL  EXAMEN  DES  ORGANES 
ANNEXES  :  foie  ;  pancréas;  glandes  saliv aires. 


ŒSOPHAGE 

TOPOGRAPHIE.  —  L'œsophage  n'est  pas,  sur  le  vivant,  un  tube  aplati, 
à  cavité  virtuelle  ;  c'est  une  cavité  en  fuseau ,  à  lumière  béante,  fermée 
en  haut  par  un  sphincter  (bouche  œsophagienne)  et  en  bas  par  un  autre 
sphincter  (cardia).  —  Sa  direction  est  verticale  et  il  appartient  succes- 
sivement à  la  région  cervicale,  au  médiastin  postérieur  et  à  Tabdo- 
men.  —  Sa  longueur  est  de  22  à  25  centimètres  chez  Thomme  ;  de 
13  centimètres  chez  Tenfant  de  quatre  ans  ;  de  9  centimètres  chez  le 
nouveau-né. 

L'orifice  supérieur  (bouche  œsophagienne)  répond,  en  avant  au  bord 
inférieur  du  cartilage  cricoïde,  en  arrière  au  corps  de  la  sixième  vertèbre 
cervicale.  Il  est  à  15  centimètres  des  incisives  supérieures,  dans  l'atti- 
tude normale  de  la  tête,  chez  l'adulte.  Lorsque  la  tête  est  dans  l'exten- 
sion forcée,  il  est  à  17  centimètres  des  incisives  supérieures  chez  l'adulte 
et  à  7  ou  8  centimètres  chez  le  nouveau-né. 

L'orifice  inférieur  (cardia)  est  situé  à  gauche  de  la  ligne  médiane.  Il 
répond  à  la  dixième  ou  onzième  vertèbre  dorsale  en  arrière.  En  avant,  il 
répond  à  l'extrémité  interne  du  septième  cartilage  costal  gauche  et  du 
sixième  espace  intercostal  gauche  (voir  fig.  1). 

PALPATION.  —  Elle  peut  être  pratiquée  sur  les  parties  latérales  du 
cou  et  spécialement  à  gauche. 


30 


EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 


On  a  pu  reconnaître  ainsi  la  présence  d'un  corps  étranger  volumineux 
ou  l'existence  d'une  tumeur. 


AUSCULTATION,  —  a)  Au  niveau  du  cou.  —  On  applique  le  stétho- 
scope en  arrière  de  la  trachée,  à  gauche.  On  fait  prendre  au  patient  une 

gorgée  de  liquide  dans  sa  bouche  et  on  lui 
recommande  de  ne  l'avaler  qu'au  comman- 
dement. Normalement,  pendant  la  dégluti- 
tion du  hquide,  on  perçoit  un  gargouillement 
très  sonore. 

h)  Au  niveau  du  dos.  —  On  applique  le  st  c- 
thoscope  à  gauche  du  rachis,  au  niveau  des 
premières  dorsales  ;  on  entend  un  bruit  beau  - 
coup  moins  éclatant. 

Ces  bruits  seront  relardés  et  allénués  lors- 
qu'il existe  une  sténose  de  la  partie  supérieur  e 
de  l'œsophage. 

On  peut  percevoir  aussi,  en  auscultant, 
des  gargouillements  qui  se  produisent  au- 
dessus  des  points  rétrécis,  surtout  lorsqu'il 
existe  une  fistule  œsophago-trachéale  ou 
bronchique. 

c)  Ausculiaiion  du  cardia,  —  On  applique 
le  stéthoscope  à  gauche  de  l'appendice 
xiphoïde. 

On  perçoit,  au  moment  où  le  liquide  dégluti 
arrive  dans  l'estomac  vide,  ce  qu'on  appelle 
le  bruit  d'expression.  Ce  bruit  disparaît  lorsque 
l'estomac  est  rempli  ;  il  est  tardif  et  prolongé 
quand  l'œsophage  se  paralyse,  atténué  lors- 
qu'il y  a  sténose  œsophagienne. 

A  l'état  normal,  on  peut  entendre  un  antre 
Fig.  1.  —  Sur  le  vivant,  l'œso-   bruit,  fort  inconstant  :  le  bruit  de  projection^ 

phage,  dans  ses  3/4  Inférieurs,        j  g^  produirait  SOUS  l'influence  de  la  dilata- 
n'est  pas  un  canal,  mais  bien    /.  .       ,      ,  ,.  *   ^     ... 

une  cavité.  ^^^^  spontanée  du  cardia,  au  moment  de  Im- 

gestion  des  aliments. 

d)  Endostélhoscopie.  —  Une  tige  flexible,  terminée  par  un  bouton  métal- 
lique, est  introduite  dans  l'œsophage  ;  elle  est  reliée  à  un  appareil  de  ren- 
forcement de  son  (résonnateur  métallique). 

Ce  procédé  est  utile  pour  apprécier  la  nature  des  corps  étrangers  de 
l'œsophage. 

EXPLORATION    DE   L'ŒSOPH/VGE    PAR    LE    CATHÉTÉRISM  E.   —    Le 

cathétérisine  de  l'œsophage  ne  devrait  être  fait  qu'après  la  radio- 
scopie, qui  permet  de  s'assurer  s'il  ne  s'agit  pas  d'une  compresskni  par 
anévrysme  de  l'aorte.  De  plus,  si  l'on  soupçonne  un  cancer  de  l'œsophage, 


ŒSOPHAGE  31 

il  vaut  mieux  s'abstenir  de  cathétérisme  avec  une  sonde  rigide,  de  crainte 
d'une  fausse  route  :  les  sondes  demi-molles  sont,  dans  ce  cas,  moins  dange- 
reuses. 

Mais,  dans  tous  les  cas  difficiles,  il  ne  faut  jamais  forcer.  La  plus  grande 
douceur  doit  présider  au  cathétérisme,  qui  est  fait  à  Taveugle. 

Si  on  ne  peut  franchir  un  obstacle,  mieux  vaut  ne  pas  insister  et  recourir 
à  la  radioscopie  et  à  l'œsophagoscopie. 

Instrumeiits.  —  1°  Cathéter  à  olives^  qui  comprend  une  série  d'olives 
en  ivoire  ou  en  ébonite,  de  dimensions  progressives,  que  l'on  visse  sur  une 
longue  tige  de  baleine. 

2°  Sondes  (T  Ynnurigaro,  demi-molles,  à  extrémité  mousse,  d'un  emploi 
plus  facile  et  sans  danger  :  ^elles  doivent  être  préférées  à  la  tige  de  baleine. 
Sans  doute,  on  ne  peut  avoir  avec  ces  sondes  les  sensations  de  ressaut 
que  l'on  a  avec  le  cathéter  à  olives,  quand  on  franchit  un  rétrécissement  ; 
mais  la  recherche  de  ce  ressaut  peut  précisément  être  dangereuse. 

On  commence  par  se  servir  d'une  sonde  ou  d'une  olive  de  grosseur 
moyenne.  Si  on  est  arrêté  par  un  spasme,  il  vaut  mieux  employer  une  plus 
grosse  sonde  qu'une  plus  petite  :  on  franchira  ainsi  plus  facilement  l'obs- 
tacle, en  appuyant  doucement.  S'il  s'agit,  au  contraire,  d'un  rétrécisse- 
ment organique,  on  sera  obligé  d'employer,  pour  passer,  une  sonde  plus 
petite. 

Technique.  —  Le  sujet  est  assis,  le  dos  appuyé  contre  le  dossier  d'une 
chaise,  la  tête  légèrement  rejetée  en  arrière. 

Le  médecin  entoure  avec  le  bras  gauche  la  tête  du  patient  pour  la  lui 
fixer  en  bonne  position,,  tandis  qu'avec  la  main  droite  il  tient  le  cathéter 
comme  une  plume,  à  10  centimètres  environ  de  l'extrémité,  qui  a  été, 
au  préalable,  enduite  d'un  corps  grafi  (vaseline  ou  huile). 

Il  fait  ouvrir  la  bouche  du  malade,  y  introduit  le  cathéter  jusqu'au 
fond  du  pharynx.  A  ce  moment,  la  main  droite  relevée  dirige  l'extrémité 
de  la  sonde  en  bas  et  en  arrière  ;  en  même  temps,  l'index  et  le  médius  de 
la  main  gauche,  introduits  dans  la  bouche,  refoulent  la  sonde  vers  le  voile 
du  palais,  et  la  sonde  glisse  sur  eux  comme  sur  une  poulie  de  renvoi. 
On  pousse  le  cathéter  sans  brusquerie. 

Normalement,  quand  on  a  introduit  le  cathéter  de  5  à  6  centimètres  à 
partir  du  fond  de  la  bouche,  c'est-à-dire  quand  l'extrémité  de  la  sonde 
est  à  15  ou  16  centimètres  des  incisives  supérieures,  on  sent  un  obstacle 
léger  :  la  bouciie  oesophagienne  contracturée.  En  appuyant  légèrement, 
mais  d'une  façon  continue,  tandis  qu'on  recommande  au  malade  de  res- 
pirer largement,  on  franchit  aisément  ce  rétrécissement  normal. 

Si  on  entre  dans  le  larynx,  au  lieu  d'entrer  dans  l'œsophage,  on  voit  la 
respiration  s'embarrasser. 

Au  delà  de  la  bouche  œsophagienne,  la  sonde  ne  rencontre  plus  d'obstacle 
jusqu'au  cardia,  lequel  est  aisément  franchi,  en  appuyant  doucement. 

Si  on  est  arrêté  par  un  obstacle  on  retirera  la  sonde  et  on  mesurera  la 
distance  qui  sépare  l'extrémité  de  la  sonde,  du  point  repéré  avec  les 
doigts,  où  la  sonde  affleurait  les  incisives  supérieures.  En  soustrayant 


3-2  EXAMEy   DL     TUBE   DiGESTiF 

ir>  centimètres,  on  aura  la  distance  de  Tobstacle  à  partir  de  l'extrémité 
supérieure  de  Tœsophage. 

RADiOSCOPIE  DE  L'ŒSOPHAGE,  —  L'œsophage  nest  pas  visible 
directement  aux  ravons  X. 

Technique.  —  On  place  le  malade  derrière  Técran  en  position  oblique, 
antérieure  droite  ou  postérieure  gauche  :  on  voit  alors  apparaître  sur 
récran  un  espace  clair,  allongé,  d'une  largeur  de  deux  travers  de  doigt, 
qui  tranche  sur  Tobscurité  du  rachis  d'une  part,  et  de  Tombre  cardio- 
aortiqued'autrcpart.  qui  se  confond  en  haut  avec  lechamp  clair  phar^-ngé 
et  qui  est  limité  en  bas  par  Tombre  diaphragma  tique. 

On  verra  tout  de  suite  si  Tœsophage  renferme  un  corps  étranger 
imperméable  aux  rayons. 

On  examine  ensuite  l'état  de  l'aorte  :  nombre  de  troubles  de  la  déelu- 
tition,  qui  sembleraient  imputables  à  une  sténose  œsophagienne,  sont 
dus  en  réalité  à  une  dilatation  aortique. 

On  notera  aussi  Tinfluence  possible  d'adénopathies  trachéo- bronchiques 
sur  des  troubles  de  déglutition. 

Ensuite,  on  fait  avaler  au  malade,  soit  un  cachet  de  bismuih^  soit  un 
laii  de  bismuth  ^voir  Radioscopie  ga^ique^ . 

a  !  yormalemeni.  un  cachet  de  bismuth  met  quatre  à  six  secondes  à  par- 
courir l'œsophage. 

S'il  existe  un  rétrécissement,  la  tache  sombre  s'arrête,  ou  bien  elle 
s'effile,  se  fragmente  et  passe  lentement.  Mais  le  cachet  peut  être  arrêté 
par  un  spasme  simple,  ce  qui  fait  croire  à  un  rétrécissement  organique  : 
il  faut  alors  faire  boire  un  verre  d'eau  au  patient.  L'eau  dissout  le  cachet 
et  on  obtient  alors  les  mêmes  renseignements  qu*avec  un  lait  de  bismuth. 

Le  lait  de  bismuth  est  donc  préférable  au  cacheta 

b'  Sormalementy  le  lait  de  bismuth  met  deux  à  quatre  secondes  à  par- 
courir l'œsophage  et  dessine  Tœsophage  en  noir  sous  forme  d'une  S  majus- 
cule allongée;  le  liquide  montre  des  temps  d'arrêt  légers,  aux  points  décrits 
comme  rétrécissements  normaux  :  au  niveau  de  la  bouche  œsophagienne, 
au  niveau  de  l'aorte  et  au-dessus  du  diaphragme. 

S'il  existe  une  sténose,  le  lait  de  bismuth  arrive,  en  général,  dans  une 
dilatation  du  conduit  en  amont  du  rétrécissement  :  puis  le  bismuth  passe 
lentement  et  on  peut  juger  alors  du  degré  de  la  sténose  et  de  sa  longueur. 

Si  l'épreuve  du  cachet  et  du  lait  de  bismuth  ne  donne  rien,  alors 
qu'on  soupçonne  un  rétrécissement,  Béclère  conseille  de  faire  avaler 
au  patient  une  bouchée  de  pain  bien  mastiquée,  puis,  quand  il  éprouve 
la  sensation  de  l'arrêt  du  bol  alimentaire,  on  lui  fait  ingérer,  soit  un  cachet, 
soit  un  lait  de  bismuth. 

Le  lait  d**  bismuth  pennet  de  voir  parfois  des  poches  énormes  au-dessus 
dii  diaphragme  dilatation  de  l'œsophage)  ou  des  diverticules  œsophagiens. 


ŒSOPHAGE  33 

ŒSOPHAGOSCOPIE.  —  C'est  la  méthode  de  clioix  d'exploration 
œsophagienne.  C'est  elle  qui  donne  les  renseigaements  les  plus  complets 
Elle  seule  permet  de  voir  la 
lésion,  de  préciser  la  nature 
d'une  sténose,  ce  que  ne  peut 
faire  la  radioscopie  {voir 
fig.  2  à  5). 

Instruments.  —  Il  existe 
plusieurs  modèles  d'œsopha- 
goscopes.  Celui  de  Cuisez, 
entre  autres,  est  constitué  par 
des  tubes  rigides  de  diverses 

longueurs  et  de  divers  calibres,  que  l'on  introduit  d; 
dans  lesquels  on  peut  intro- 
duire   des  mandrins  souples 
ou  des  instruments. 

Les  mandrin;  sont  métal- 
liques jusqu'à  l'extrémité  in- 
f'-rieure  du  tube  ;  ils  se  pro- 
longent au  delà  par  une 
bougie  souple  en  gomme  à 
extrémité  olivaire  (voir  fig-6). 

Tous  ces  instruments  se- 
ront, bien  entendu,  stérilisés 
avant  l'opération. 

L'éclairage,  en  général,  est  externe  et 


Fig.  4.  —  Spasme  du 
cardia.  Vu  à  l'oeso- 
phagoscope  (  Gross  et 
Scncerl). 


Hflrécisse- 
icalriclel  il 
lumière  excentrique, 
vu  à  l'<£Sophago- 
scojie  (Gross  el  Sen- 


fait  par  une  lampe  avec  miroir 


IMW 


Fig.  6.  - 


)  pour  la  tractiéoscople. 


frontal  que  porte  l'opérateur.  Dans  certains  modèles,  un 
éclairage  peut  s'adapter  à  l'extrémité  externe  de  l'œsopha- 
goacope. 

Un   perfectionnement    récent  a   été   apporté   à   l'œsopha- 
goicope    par   Lombard  et  Lemée  :  leur  œsophagoscope   est 
constitué  par  un  tube  à  double  paroi  ;  l'espace  compris  entre 
CCS  deux  parois  sert  à  l'aspiration  des  liquides  encombrant         , 
l'œsophage;  par  sa  partie  supérieure,  il  est  relié  à  une  trompe         i 
il  eau  ;  en  bas,  tout  près  de  l'extrémité  inférieure  du  tube,  il 
communique  laidement  avec  la  lumière  de  celui-ci  ;  l'aspira- 
tion, très  efficace,  agit  sur  des  bouillies  même  épaisses.  En 
outre,  le  tube,  au  lieu  d'affecter  une  forme  entièrement  cylin- 
drique, se  termine  en  bas  par  une  extrémité  légèrement  olivaire,  ce  qui 
facilite  son  introduction  et  son  cheminement  dans  l'cesophage. 

Technique.    —   II  vaut  toujours  mieux  radioscoper  le  malade  avant 
Diagnoilie.  3 


34  EXAMEN   DU    TU^E   DIGESTIF 

rœsophagoscopie,  soit  pour  aider  à  localiser  un  corps  étranger,  soit-pour 
renseigner  sur  Texistence  d-^une  ectasie  acétique,  qui  contre-indiquerait 
rœsophagoscopie. 

Le  malade  sera  à  jeun,  à  moins  d'urgence.  La  veille  au  soir,  il  aura  pris 
2  à  4  grammes  de  bromure  et.trois  quarts  d'heure  avant  l'œsophagoscopie 
on  lui  aura  fait  une  piqûre  de  ^morphine. 

Cinq  minutes  avant  l'exploration,  on  fait  un  badigeonnage,  avec  une 
solution  de  cocaïne  ou  de  novocaïne  à  1/20,  additionnée  de  quelques 
gouttes  dîadrénaline.  On  badigeonne  la  base  de  la  langue,  Tépiglotte, 
Ja  partie  inférieure  du  pharynx,  et  surtout  la  bouche  œsophagienne, 
obstacle  priîicèpal.  Au  bout  de  quelques  minutes,  avec  un  plus  longipoite- 
coton,  on  porte  la  cocaïne  dans  l'œsophage,  après  avoir  franchi  la  bouche 
œsophagienne. 

Souvent,  il  faudra  avoir  recours  à  l'anesthésie  générale,  ce  qui  n'em- 
pêchera pas  l'anesthésie  locale  pour  vaincre  le  spasme  au  niveau  de  la 
bouche  œsophagienne  ou  les  spasmes  qu'on  rencontrerait  en  cours  de 
route. 

La  meilleure  position  est  la  position  couchée,  sur  une  table  d'opération, 
les  épaules  sur  le  bord  de  la  taiUe,  la  tête  très  renversée  en  arrière,  en 
dehors  de  la  table,  et  maintenue  par  un  aide.  Le  malade  ou  l'aide  main- 
tient la  langue  en  dehors  de  la  bouche  avec  une  compresse. 

1°  ŒsophQffoscopie  sQus  le  contrôle  de  la  vue,  —  L'opérateur,  après  avoir 
vérifié  son  éclairage,  chaulTé  légèrement,  puis  lubrifié  le  tube  avec  de  la 
vaseline,  introduit  celui-ci  dans  la  bouche,  vers  la  base  de  ia  langue. 
Il  aperçoit  l'épiglotte,  la  dépasse,  et,  redressant  le  tube,  il  cherche  à  voir 
l'extrémité  postérieure  des  cordes  vocales  et  le  sommet  des  aryténoïdes  : 
ce  repère  est  indispensable  ;  il  donne  la  certitude  que  l'on  est  bien  sur 
la  ligne  médiane. 

L'opérateur  se  dirige  alors  un  peu  en  arrière  et  en  bas,  pour  passer 
derrière  les  aryténoïdes  et  pénétrer  dans  l'hypopharynx.  11  rencontre 
une  résistance  au  niveau  de  la  bouche  œsophagienne  qui  apparaît  comme 
une  fente  transversale.  Il  la  franchit  au  moment  d'une  inspiration,  d'un 
mouvement  de  déglutition  ou  d'une  nausée.  Cette  introduction  du  tube 
'dans  l'orifice  supérieur  de  l'œsophage  est  le  temps  difficile  de  l'œsophc- 
goscopie. 

L'opérateur  entre  alors  dans  l'œsophage  cervical,  qui  se  présente 
comme  un  canal  domt  les  parois  sont  accolées  et  se  déplissent  progressi- 
vement devant  le  tube  ;  ce  déplissement  s'opère  de  façon  qu'on  puisse 
toujours  explorer  la  muqueuse  sur  ime  étendue  de  1  à  2  centimètres  au- 
4essous  de  l'extrémité  inférieure  du  tube. 

Après  une  descente  de  4  à  5  centimètres,  l'opérateur  se  trouve  dans  la 
partie  béante  de  l'œsophage,  et  il  aperçoit  alors  l'œsophage  thoracique 
dans  toute  son  étendue,  sous  forme  d'une  cavité  dont  les  parois  suivent 
les  mouvements  respiratoires,  s'écartant  au  moment  de  l'inspiration, 
et  sont,  de  plus,  animées  d'ondulations  rythmiques  dues  aux  mouvements 
cardiaques.  Deux  voussures  correspondent,  la  supérieure  à  l'aorte,  l'infé- 


ŒSOPHAGE  35 

bronche.  I.a  coloration  de  la  muqueuse  est  rose  clair,  dans 
iute  rrtendiic  de  la  portion  tlioracique. 
BX'opérateur  descend  prudemment,  coraïnisant  l'extrémité  inférieure 
Ê  l'œsophage,  si  cela  est  nécessaire.  L< extrémité  supi^rieure  du  tube  est 
ksuite  inclinée  vers  la  commissure  droite  des  lèvres,  pour  franchir  le 
'dia  qui  est  à  gauche. 
Les  2  ou  3  demieis  centiituUrcs  de  rrosophage  se  préieritenl,  rtinoiivwau. 


un  (Nanelsplati,  On  cocalnise  le  cardia,  et,  par  une  progression  lente, 
on  le  franchit,  et  onrenlrodans  l'estomac  :  on  aperçoit  alors  une  muqueuse 
rouge  foncé  et  ondulée  (voir  fig.  7  à  9). 

Z°Œtopha(iMfopie'ai>ec. mandrin.  —  L'œsophagoscupie,  ainsi  conduite, 
Iait«  fnliêrement   sous  le  contr&le  de  la  vue.  Mais,  si  on  connaît 
'avance  le  wôge  de  la  zone  intéressante,  on  peut  franchir  la  bouche 
msophagienne  à  l'aide-d'un  mandrin  que  l'on  retire  immédiatement  après. 
On  g^iiide  alors'tubc  «b  niandrin  sur  l'index  gauche  qui  a  reconnu  l'épi 
glotte  d'dbord.  les  aryténoïdes  ensuite.  On  peut  aussi  conduire  le  lulie, 
is  le  contrôle  de  la  vue,  jusqu'à  la  bouche  oesophagienne,  et  si  cel 
itractée,  offre  trop  de  résistance,  la  franchir  en  plaçant  le  mandrin, 
fasilile   beaucoup   le   passage.    Cuisez   recommande   également 
l'i-mplfii  du  mandrin  pour  traverser  les  derniers  c«ptiraètrcs  et  francl 
k-eanlia. 
XMitr^indicaUons.   —    Age   avancé   du   sujet . 
iTuWruulu.'W   avanei'e-,  enipliysème  pulmonaire. 

;liiina  oardittques   mal   compensées  ;  anévrysmes  aortiqucs. 
irtstns  goitres  exophtalmiques. 

;tal  de  nervosisme  accentué  ;  état  cachectique  avancé. 
irtains  états  infectieux  de  la   bouche  et  du   pharynx   (stomatiti 

..   ''■ 

,Sléni)*es  iuryngées  «t  tr.aclK'aJss. 


EXAMEN   DU    TUBE    DIGESTIF 


TOPOGRAPHIE. 


Il   faut,   avant   tout   examen,  délimiter    mentale- 


ment l'estomac. 

Los  cinq  sixièmes  environ  de  l'estomac  sont  sitnés  à  gauche  de  la  ligne 
médiane,  l'autre  sixième  est 
situé  à  drott«  de  la  I^^ne 
médiane. 

Le  fond  de  la  grosse  tube- 
rosité  est  en  rapport  avec  la 
coupole  diaphragmatique  et 
répond  au  quatrième  espace 
intercostal  gauche. 

Le  cardia  est  situé  à  l'ex- 
trémité stemale  du  sixième 
espace  intercostal  à  3  centi- 
mètres en  dehors  du  bord 
gauche  du  sternum. 

La  grande  courbure  s'ar- 
rête  à  quelques  centimètres 
au-dessus  de  l'ombilic  (le 
malade  étant  couché). 

La  face  antérieure  de  l'es- 
tomac, en  partie  cachée  par 
la  paroi  thoracique,  répond 
à  l'hypocondre  gauche  ;  dans 
sa  partie  inférieure,  elle  ré- 
pond à  la  région  épigas- 
Irique. 

Le  pylore,  masqué  par  le 
lobe  droit  du  foie,  est,  en 
gént'ral,  à  4  centimètres  en- 
viron à  droite  de  la  ligne  médiane.  Il  répond  it  la  rencontre  d'une  ligne 
verticale  passant  par  le  bord  droit  du  sternum  avec  une  ligne  horizon- 
tale unissant  les  articulations  des  septième  et  huitième  cfites  gauches.  11 
y  a,  d'ailleurs,  selon  les  individus  et  le  sexe,  d'as!<cK  grandes  différences 
dans  la  position  du  pylore. 


Fi^.  10.  —  Schéma  du  foi«,  île  la  raie,  du 
inlesUn  et  de  l'estomac,  vus  par  leur  face 
Heure  (d'après  Lelulle). 


INSPECTION.  —  L  Malade  couché,  abdomen  découvert.  Jambes  6 
demi  fléchies.  Recommander  au  patient  de  respirer  laidement. 

L'élargissement  de  la  base  du  thorax  est  le  plus  souvent  dû  à  la  dila- 
tation de  l'estomac,  surtout  chez  les  enfants. 


ESTOMAC 


37 


Le  gonflement  épigastrique  est  fréquent  et  indique  une  hyposthi^nie 
de  l'estomac. 

La  constatation  par  la  vue  des  tumeurs  de  la  Tace  ant<^rieure  est  rare. 

Les  battements  de  la  région  épigastrique  sont  fréquents  surtout  chez 
le?  névropathes  et  sont  dus  aux  mouvements  de  l'aorte. 

Les  ondulations  péristaltiques  sont  dues  à  une  sténose  pylorique. 

IL  Malade  debout.  — On  note  les  changements  d'aspect  du  ventre  dans 
cette  position.  Chez  les  ptosiques,  dans  la  positiondeboul,  le  ventre  devient 
creux  au-dessus  de  l'ombilic  et  saillant,  globuleux  au-dessous  de  l'ombilic. 


PALPATION.  —  1.  Palpafion  du   malade  couché.  —  On  note  l'état  des 
muscles  de  la  paroi,  contractés  ou  relâchés. 

Le  pylore  à  l'état  normal  n'est  pas  palpable.  Quand  l'estomac  est  abaissé 
ou  dilaté,  on  le  sent  fréquemment  aux  environs  et  !»  droite  de  l'ombilic, 
SOI13  forme  de  masse 
allongée  du  volume 
d'un  doigt,  de  con- 
sistance ferme. 

Le  bord  inférieur 
de  l'estomac  sera 
rarement  perçu  et 
reconnu  à  la  cons- 
tatation d'un  res- 
saut ■  en  marche 
d'escalier  n,  au  bruit 
de  gargouillis  déter- 
miné par  sa  palpa- 
tion. 

Les  tumeurs  se- 
ront d'autant  plus 
facilement  senties 
qu'elles  siégeront 
plus  près  du  bord 
inférieur  ou  du  py- 
lore. 

On  recherchera  le 
clapotage  ■■ 

a)  En  imprimant 
des  secousses  laté- 
rales brusques  au  tronc  du  malade  à  l'aide  des  deux  mains  qui  enserrent 
la  base  du  thorax;  en  même  temps  on  approche  son  oreille  de  la  région 
épigastrique  :  on  entend  un  bruit  comparable  à  celui  que  l'on  .obtient 
en  agitant  une  bouteille  à  demi  remplie  {bruit  de  clapolage  par  succus- 
sion  du  malade). 

b)  En   percutant   brusquement  la   face  antérieure  de  l'estomac  avec 
la    face  palmaire   des  doigta   et   en    approchant    l'oreille,    on  obtient 


Fig.  1 


--  Recherche  de  la  succussioa  gastrique. 


Le  médecin  est  à  droite  du  mdlade  ;  sa  main  droite,  appli- 
quée BU-dessous  de  l'hypocondre  gauche,  embrasse  la  grosse 
tiibérositë;  sa  main  gauche,  appliquée,  elle  aussi,  sur  la 
paroi  abdominale,  déborde,  ù  droite,  la  région  pylorique; 
les  deux  mains  s'envoient,  tour  A  tour,  la  messe  abdomi- 
nale 1  l'estomec  est  secoué  :  gaz  el  liquides  entrent  en  col- 
lision et  produisent  un  clapotement,  que  le  médecin  perçoit, 
à  la  main  et  à  l'oreille. 

Toute  l'étendue  de  la  paroi  abdominale  dans  laquelle  ce 
bruit  de  Ilot  esl  obtenu  correspond  aux  dimensions  de 
l'estomac  (d'après  Lelulle]. 


3a  EXAMEN   DU    TIUjBE   DIGESTIF 

un  bruit   semblable    au  précédent    {bruii   de  dapoiage   par  succussion 
digitale). 

IL  Palpation  du  malade  debout.  —  Épreuve  de  Glenard.  —  Le  médecin 
se  place  derrière  le  malade  et,  de  ses  deux  mains  se  rejoignant  sous  forme 
de  sangle  en  avant  de  l'abdomen  et  exactement  au-dessus  du  pubis,  il 
soulève  la  masse  abdominale  en  refoulant  les  viscères  plus  ou  moins  en 
arrière.  Puis  le  médecin  retire  brusquement  ses  mains- et  laisse  tomber 
d'un  seul  coup  la  masse  abdominale. 

a)  Le  ventre  ne  se  laisse  pas  relever  et  il  n'y  a  aucune  sensation  ni 
agréable  ni  pénible  à  aucun  des  deux  temps  :  les  organes  abdominaux 
sont  suffisamment  soutenus^* 

6)  Le  malade  est  soulagé  par  le  relèvement  de  la  masse  intestinale  et 
n'éprouve  pas  de  douleur  lors  de  la  deuxième  manœuvre. 

c)  Le  relèvement  du  ventre  ne  provoque  pas  de  bien-être  et  cependant 
le  malade  souffre  au  deuxième  temps. 

d)  On  provoque  soulagement  au  premier  temps  et  douleur  au  deuxième 
temps. 

Dans  ces  trois  dernières  éventualités,  il  y  a  relâchement  plus  ou  moins 
prononcé  des  tissus  et  ptôse  plus  ou  moins  accentuée. 

e)  Épreuve  paradoxale  :  le  malade  souffre  au  premier  temps  et  est  sou- 
lagé au  deuxième.  Cela  indique  un  état  gastrique  ancien  et  grave. 

m.  Recherche  des  points  douloureux  gastriques.  —  a)  Hyperesthéaie 
superficielle  diffuse  de  la  région  épigastrique:  le  plus  souvent  il  s'agit  de 
névropathes. 

b)  Rechercher  les  points  douloureux  profonds,  surtout  sur  la  ligne 
ombilico^xiphoïdienne,  soit  à  la  palpation  digitale  profonde,  soit  à  l'aide 
de  Vesthésiométre  gastrique  de  J.-C.  Roux  et  Millon. 

PER0U88ÎOX.  —  Permet  en  général  de  délimiter  l'estomac  de  façon 
RSsecFs.  préoise . 

La  percussion  doit  être  forte,  pour  délimiter  le  bord  supérieur  et  lebord 
gauche  ;  faible  pour  le  bord  droit  et  surtout  pour  le  bord  inférieur. 

Le  son  gastrique  est  bas,  mais  résonnant,  quel  que  soit  le  degré  de  plé- 
nitude ou  de  vacuité  de  l'estomac. 

La  bitonalité  gastrique  est  caractérisée  par  ce  fait  qu'en  percutant  la 
région  sous-manmiaire  gauche  et  la  région  épigastrique  gauche,  pièede 
la  ligne  médiane,  on  obtient  deux  sons  différents  ;  elle  tient  à  un  état 
différent  de  contraction. 

La  percussion  du  gros  intestin  rend  un  son  clair  et  bas,  mais  moiofi 
résonnant  et  moins  bas. que  l'estomac. 

La  percu8sion.de  l'intestin  grôle  donne  un  son  plus  élevé  et  de  moindre 
résonnancc. 

MISOULTATTIONi  —  Avec  le  phonendoscope  de  Bianchi,  onipeut  limiter 
J'efiiomac  siiiyantJft.même  technique  que  pourtout  autre  orapane. 


ESiTOMAC  39 

INSUFFLATJOWi. —  On  fait  pénétrer  le  tube  Faucher  dan»  l'eato- 
mac  et  on  fait  éteiKirc  le  malade  sur  son^lit.  On  adapte  à  Textrônûté^du 
tube  Raucher,  par  Tintermédiaire  d'un  petit  tube  de  verre,  le  tube  de 
caoutchouc  de  la  poire  d*un  thermocautère. 

On  ponesse  alors  la  poire  doucement  et  sans  secousses^  et  Ton  compte 
le  nmfnLbrede  fois  que  llonirépète  la  manœuvre.  Connaissant  là  contenance 
de  cette  poire,  on  saura  la  quantité  d*air  injectée. 

Quamij  r^efitonaac  est  distendu  jusqufàirintolérancev  le  malade  éprouve 
uire  doHleur  qui.  fait. conirajoter  son  visage  et  lui  arrache  une  protesta- 
tion. 

ChoK  un  sujet  adulte,  normal,  l-estomac  ne  tolère  pas  plus  de  700  à 
900  centimètres  cubes  d 'air- 
Dans  les  cas  d ^atonie  :gastrique,  on  .pourra  introduire  12  à  1  500  ceoti- 
mètiBS  cubes.  Dans  les  cas  d£  grande  dilatation  par  sténose,  on  peut 
introduire  })âusde  3. litres. 

DeiprluB  rinsufflatioa  facilite  la  délimitation  de  l'estomac  à  la  vue  et  à 
la  perouasfon. 

TUBAGE  DE  UESTQMAO. — InatrunMitatioii.^  —  Toibe  Fauoher, 
ou  bien  une  simple  sonde  en  caoutchouc  de0"*,75  de  long,  de  1  centimètre 
environ  de  diamètre,  .à  paroi  assez  épaisse  pour  présenter  une  ré&istance 
sulfisancke, munie  à  son  extrémité  dSune  ouverture  terminalie  et  d'un  trou 
latéral*  D'habitude  un  cercle  noir  est  marqué  à  0"^,50  de  l'extrémité  et 
indique,  quand  ce  cercle  est  au  niveau  des  arcades  dentaires,  qu Ion  est, 
habituellement,  dans  l'estomac. 

A  ce  tube,  on  adapte,  par  l'intermédiaire  d'un  tube-raccord  en  verre, 
une  poire  aspirante:  une  simple  poire  dite  Ënema,  doid;  on  enlève  la 
soupape  terminale. 

La  sonde  sera  bouillie  avant  chaque  exploration. 

Teehniiitift  du.  tubage.  —  Le  sujet  doit  être  assis  sur  une  chaise,  enve- 
loppé dans  un  drap  quii l'empêche  de  porter  les  mainsrà  la  sonde,  la  tête 
légèrement  inclinée  en  avant.  On  aura  soin  de  demander  au  malade  de 
faire,.dèaque  la  sonde  sera  à  l'entrée  du  pharynx,  quelques  mouvements 
forcés  de  déglutition,  puis  de  grands  mouvements  respiratoires,  ce  qui 
évite  les  efforts  de  vomissements. 

Il  faut  toujours  opérer  sans  brusquerie,  j-assurer  le  patient  en  lui  affir- 
mantique  le  tubage :n'c8t  que  désagréable  et  non  dangereux.  On  doit  tou- 
jours le  prévenir  qu'il  peut  avoir  une  sensation  d'étouftement  au  moment 
où  le  tube  arrive  dans  le  pharynx,  mais  qu'il  n'a  qu'à  penser  à  respirer 
largement.  On  lui  fera  mênie  faire  à  l'avance  deux  ou  trois îgrand es  inspi- 
rations. 

Le  médecin  se  place  à  la  droite  du  sujet,  le  bras  gauche  entourant 
et  maintenant  la  tête,  la  main  gauche  venant  maintenir. le :tube  au  devant 
de  la  bouche  du  sujet,  entre  l'index  et  le  médius,  pour  T-empêcher  d'être 
expulsé. 

De  la  main  droite,  le  médecin  pousse  doucement  ia.sonde. 


40  EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 

Premier  temps,  —  Franchissement  de  Visthme  du  pharynx,  —  Dès  que 
la  sonde  est  introduite  dans  la  bouche,  on  recommande  au  sujet  de  faire 
des  mouvements  de  déglutition.  On  arrive  ainsi  à  franchir  Tisthme  du 
gosier. 

Deuxième  temps.  —  Franchissement  de  l'œsophage,  —  On  recommande 
alors  les  grands  mouvements  respiratoires,  tandis  qu'on  pousse  vivement 
la  sonde  jusqu'à  l'estomac. 

On  notera  la  longueur  de  la  sonde  introduite  à  partir  des  arcades  den- 
taires, ce  qui  donne  un  renseignement  sur  la  situation  de  la  partie  déclive 
de  l'estomac. 

On  aspirera  le  contenu  gastrique  :  pour  cela,  on  appuie  fortement  sur 
la  poire  avec  la  main  gauche,  pendant  que  l'index  et  le  médius  de  la  main 
droite  compriment  le  tube  au-dessus  de  la  poire,  empêchant  Tair  de 
refluer  de  la  poire  dans  l'estomac  ;  puis,  sans  déplacer  la  main  gauche, 
la  main  droite  vient  comprimer  le  tube  au-dessous  de  la  poire,  la  main 
gauche  cesse  alors  de  comprimer  la  poire  :  le  vide  est  fait  et  la  force  aspi- 
ratrice  attirera  le  contenu  gastrique  dans  la  poire.  On  videra  celle-ci  par 
la  même  manœuvre  que  précédemment  et  le  liquide  sera  reçu  dans  une 
éprouvette  graduée.  Cette  manœuvre  sera  répétée  jusqu'à  évacuation 
complète  de  l'estomac.  Des  mouvements  de  va-et-vient  de  la  sonde  seront 
nécessaires  pour  être  bien  sûr  de  cette  évacuation  complète. 

Si  on  veut  introduire  un  liquide  dans  l'estomac  (lavage,  examen  cyto- 
logique),  on  remplace  la  poire  aspiratrice  par  un  entonnoir  de  verre. 

Tubage  à  jeun. —  Sur  les  liquides  retirés  à  jeun,  on  notera  les  caractères 
suivants  : 

a)  Volume.  —  Chez  des  sujets  non  habitués  au  tubage,  on  peut  trouver, 
accidentellement,  dans  l'estomac  une  certaine  quantité  de  liquide,  parfois 
jusqu'à  50  centimètres  cubes,  et  cela  dans  des  conditions  gastriques  nor- 
males. 

Chez  les  sujets  habitués  au  tubage,  l'estomac  est  normalement  vide  à 
jeun,  ou  ne  contient  que  5  à  15  centimètres  cubes  de  liquide  spumeux 
ou  muqueux. 

Si  l'on  retire  plus  de  20  centimètres  cubes  de  liquide,  acide,  renfermant 
parfois  des  traces  d'HCl  libre,  on  est  en  présence  d'un  fait  patholo- 
gique. 

b)  Couleur.  —  Incolore,  verdâtre,  bilieux,  etc. 

c)  Consistance,  viscosité.  —  Il  est  plus  ou  moins  fluide,  contient  plus  ou 
moins  de  mucosités. 

d)  Résidus  alimentaires.  —  On  note  dans  les  liquides  retirés  à  jeun  la 
présence  ou  l'absence  des  résidus  alimentaires.  Pour  mieux  apprécier 
ceux-ci,  on  fera  ingérer  la  veille  au  soir,  au  cours  du  dîner,  quelques 
carottes  ou  cinq  à  six  pruneaux  cuits.  Les  débris  de  carottes  ou  les  peaux 
de  pruneaux  seront  facilement  reconnus. 

c)  Titrage  acidimétrique  (voir  p.  42). 

f)  Recherche  de  VHCl  libre  (voir  p.  42). 

g)  Concentration  (voir  p.  44). 


ESTOMAC  41 

TUBAQE  APRÈS  REPAS  D'ÉPREUVE.  —  Après  le  tubage  à  jeun  on 
fera  ingérer  le  repas  d'épreuve  d'Ewald,  modifié  par  Winter  : 

Pain  blanc  rassis 60  grammes. 

Sucre 10         — 

Infusion  légère  de  Hié  noir 1/4  de  litre. 

On  pratique  le  tubage  évacuateur,  d'habitude  une  heure  après  le  début 
de  ce  repas. 

Caractères  physiques  du  liquide.  —  Le  liquide  une  fois  extrait  et 
recueilli  dans  une  éprouvette  graduée,  on  note  son  volume. 

Après  un  repos  de  quelques  minutes,  on  note  Taspect  de  la  portion 
liquide  qui  surnage,  l'importance  des  résidus  alimentaires,  plus  ou  moins 
modifiés,  la  couleur,  Todeur,  la  viscosité,  la  présence  de  mucosités. 

Puis  on  filtre  ce  liquide.  On  notera  ensuite  le  volume  du  liquide  filtré. 

C'est  sur  ce  liquide  filtré  qu'on  opérera  les  recherches  suivantes. 

Analyse  chimique.  —  L'analyse  chimique  comprend  le  titrage  acidi- 
métrique,  la  recherche  de  l'acide  chlorhydrique  jibre,  le  dosage  du  chlore 
sous  ses  différentes  formes,  la  recherche  de  la  syntonine,  des  peptones,  des 
acides  organiques,  du  sang,  etc. 

Instruments  nécessaires.  —  Éprouvettes  graduées  de  500  centi- 
mètres cubes  et  de  250  centimètres  cubes,  grands  entonnoirs  de  verre  de 
300  centimètres  cubes  environ,  une  pipette  graduée  en  centimètres  cubes. 

Verres  coniques  à  pied. 

Deux  burettes  de  Mohr. 

Baguettes  de  verre,  les  unes  longues  de  15  centimètres  environ,  les  autres 
de  7  à  8  centimètres. 

Quatre  capsules  de  porcelaine  de  6  à  7  centimètres  de  diamètre. 

Deux  verres  de  montre. 

Deux  becs  Bunsen. 

Une  étuve  à  100°  ou  un  bain-marie. 

Un  support  pour  les  capsules  en  porcelaine.  Sur  ce  support,  on  dis- 
pose une  toile  métallique  percée  d'un  trou  de  4  à  5  centimètres  de  diamètre, 
de  façon  que  le  fond  seul  des  capsules  déposées  sur  le  support  soit  chauffé 
directement  par  la  flamme  du  bec  Bunsen  placé  sous  le  support. 

Réactifs.  —  L  Solution  de  phtaléine  du  phénol.  —  Dans  20  cen- 
timètres cubes  d'alcool  absolu,  on  fait  dissoudre  5  à  10  grammes  de  phta- 
léine du  phénol.  On  ajoute  de  l'eau  distillée  jusqu'.^  ce  que  l'aspect  du 
liquide  soit  louche. 

2.  Solution  de  soude  décinormale. 

3.  Solution  alcoolique  de  phloroglucine-vanilline. 

Pliloroglucine 2  grammes. 

Vanillinc 1  gramme. 

Alcool  absolu 30  grammes. 

4.  Solution  saturée  de  carbonate  de  soude. 


42  EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 

5.  Solution  saturée  de  chromatb  db  potasse. 

6.  Solution  dbcinormale  de  nitrate  d'argent. 

Nitrate  d'argent 17  gsammas. 

Eau  distillée 1  litre. 

Titrage  acidinétrique.  —  Avec  une  pipette  graduée,  on  verse 
5  centimètres  cubes  de  suc  gastrique  dans  ua  verre  conique  à  pied; 
on  ajoute  quelques  gouttes  de  phtaléine  du  phénol. 

On  met  ce  verre  sous  une  burette  de  Mohr  contenant  une  solution  de 
soude  décinormale. 

On  fait  tomber  cette  solution  goutte  à  gouttetdans-le  verre  àexpérienoe, 
en  agitant  continueliomentle  contenu  de  ce  verre,  avec  une  baguette  de 
verre,  jusqu'à  ce  que,  dans  le  liquide,  appacaiase  une  teinte  rosée. 

On  note  quelle  quantité  de  solution  de  soude  a  été  employée. 

Comme  1  centimètre  cube  de  la  solution;  de  soude  neutralfie  0)00365 
d'acide,  exprimé  en  HCl,  il  suffit  de  multiplier  ce  nombre  par  le  chiffre 
représentant  la  quantité  de  solution  employée,  pour  obtenir  l!âoidité 
totale  (A)  exprimée  en  HCL  Gomme  on  a  opéré  sur  a^centimètres  cubes 
de  liquide,  on.multipliera  la  valeur  obtenue  par  20  pour  ramener  le  dosage 
à  100  centimètres  cubes  de  suc  gastrique. 

Recherche  de  l'HCl  libf«.  —  Dans  une  petite  capsule  en  porcelaine 
blanche,  on  verse  IV  à  V  gouttes  <le  suc  gastrique  et  partie  égale  de-aolu- 
tion  alcoolique  de  phlorogluoine-vanilline.  On.  a^ite  de  façon  à  enduite 
du  mélange  une  large  surface  des  parois  de  la  capsule,  on  chaufle  douce- 
ment, et  au  bout  de  quelques  secondes,  s'il  y  a  présence  d'HGl  libre, 
on  voit  se  former  une  oouohe  d'un  rouge  vermillon  d'autant  plus  intense 
qu'il  y  a  plus  d'HCl. 

Recherche  quantitative  de  l'HCl  libre  dans  le  suc  gastnhiue. 
—  Méthode  de  Léon  Meunier.  —  Dans  une  première  mani- 
pulation, on  détermine  approximativement  l'HCl  librc  par  le  procédé 
de  Toppfer  (1). 

La  limite  de  la  réaction,  indiquée  par  le  passage  de  la  couleur  rose  à  la 
couleur  rouge  orangé,  est  difficiknaent  appréciable  et  on  ajoute  généra* 
lement  en  trop  une  quantité  de  soude  décime  variant,  d'après  Léon 
Meunier,  entre  1/10®  et  5/1 0®»  de  centimètre  cube. 

Soit,  par  exemple,  3  centimètres  cubes  la  quantité  de  soude  décime 
nécessaire  pour  arriver  à  un  virage  rouge  orangé. 

Dans  une  deuxième  manipulation,  à  10  nouveaux  centimètres  cuhes 
de  suc  gastrique,  on  ajoute  d'emblée  2^c,6  de  solution  décime  de  soude, 
puis  on  laisse  tomber  la  liqueur  titrée,  par  gouttes,  de  manière  que  le 
suc  gastrique  reçoive  successivement  2<^,6,  2^^',7,  2«^,8,  2^^,9  et  enfin 
3  centimètres  cubes  de  soude. 

A  chacune  de  ces  additions,  on  prélève  une  goutte  du  mélange  dans 
une  petite  capsule  de  porcelaine,  de  manière  à  avoir  cinq  échantillons, 

(Il  Titrage  volumétrique  par  une  solution  xlécinormale  de  soude  en  présence  du  réactif 
de  Toppfer  (solution  de  diraéUiyl'^mido-asorbenxol^ 


ESTOMAC  43 

et  on  ajoute  dans  chaque  capsule  une  goutte  de  réactif  de  Gunzburg.  On 
les-  pojrte  avec  leur  numéio  diordre  sur  un  même  baimmarie  ohauilé 
vecs-60>. 

Auihaut  de  quelques  mimites,  on  observe  les  capsules.. Qn.pi^ndcoimne 
résultat  le  chiiïre  correspondanL  à  la  dernière  capsule  qui. a  nougi.  Dans 
l'exemple  précédent,  si  les  quatre  premières  capsules  ont  donné  une 
réaotion  positive,  le  chiffre  à  noter  sera  2.^<^,9..Ët  on. aura:.  Lu  centimèti^s 
cube6:desuc^astrique  renferment  2,9  X 0,00365  HCl  =  0,011)58,  soit  pour 
1  000  =  1,038. 

Dosago  du  chlore  sous  toutes  s«S:  formes»  —  Méthode  ohloro* 
MÉTRIQUE  d*Hayem-Winter.  —  Daus  trois  petites  capsules  de  porce- 
laine a,  6,  c,  on  verse,  à  l'aide  de  la  pipette  graduée,  5  centimètres  cubes 
de  liquide  gastrique. 

Dans  la  capsule  a  on  ajoute  un  excèSj  c'est-à-dire  5  à  6  centimètres 
cubes  de  solution  saturée  de  carbonate  de  soude. 

On  porte  les  trois  capsules  à  Tétuve  à  LOO^  ou  au  bain-marie;  on  .les 
laisse  jusqu'à  dessiccation  complète. 

A  ce  moment,  on  ajoute  dans  la  capsule  h  un  excès  de  carLonate  de 
soude,  c'est-à-dire  5  à  6  centimètres  cubes  de  la  solution  saturée  de  carbo- 
nate de  soude,  et  on  laisse  à  l'étuv^  jusqu'à  dessiccation  complète. 

On  porte  la  capsule  a  sur  un  support  au-dessus  d'un  bec  Bunsen. 
On  chauffe  progressivement  et  avec  précaution  jusqu'au  rouge  sombre 
naissant,  en  évitant  les  projections*  On  hâte  la  destruction  des  matières 
organiques  et  on  diminuie  l'action  de  la  chaleur  en  agitant  fréquemment 
avec  une  grande  baguette  de  verre.  Dès  que  la. masse  ne  présente  plus  de 
pointe  en  ignition  et  qu'elle  devient  pâteuse  par  commencement  de  fusion 
du  carbonate  de  soude,  la  calcination  est  suffisante.  L'opération  ne  doit 
durer  que  quelques  minutes.  Après  refroidissement,  on  ajoute  de  l'eau 
distillée,  un  petit  morceau  de  papier  de  tournesol  bleu»et  on  verse  goutte 
à  goutte  de  l'acide  nitrique  pur,  en  agitant  avec  une  petite  baguette  de 
verre,  jusqu'à  ce  que  le  papier  devienne  rouge.  On  fait  bouillir  en, agitant 
avec  la  baguette  de  verre,  pour  chasser  l'excèa  d'acide  carbonique.  On 
ramène  alors  la  solution  à  la  neutralité  ou  même  à  une  très  légère  alcali- 
nité, en  ajoutant  des  gouttes  de  solution  de  carbonate  de  soude  jusqu'à 
ce  que  le  papier  de :toumesol  redevienne  bleu,  et  surtout  juaqu'àr abondante 
précipitation  de  sels  calcaires  entraînant  tout  le  charbon. 

La  capsule  h  sera  traitée  de  la  même  façon. 

La  capsule  c  est  soumise  à  la  calcination  directe  sur  la  flamme  du  bec 
Bunsen.  L'opération  doit  être  faite  rapidement  en  évitant  toute  surchauffe. 
A  cet  effet,  la  capsule  chauffée  par  le  fond  est  garantie  latéralement 
par  une  toile  métallique,  et  on  écrase  le  charbon  à  l'aided'une  baguette  de 
verre,  de  manière  à  hâter  la  calcination.  On  s'arrête  dès  que  le  charbon  est 
sec  et  friable.  Quand  la  capsule  est  refroidie,  on  ajoute  de  l'eau  distillée. 

Dosage  des  chlorures*  —  Dans  les  trois  capsules,  on  ajoute  quelques 
gouttes  de  solutionsaturée  dechroraatedepotasse  qui  donnent  au  liquide 
une  coloration  jaune-citron. 


44  EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 

On  porte  successivement  chaque  capsule  sous  une  burette  de  Mohr 
contenant  la  solution  titrée  de  nitrate  d'argent.  On  laisse  tomber  goutte 
à  goutte  la  solution  de  nitrate  d'argent,  en  agitant  soigneusement  avec 
une  petite  baguette  de  verre.  Chaque  goutte,  en  tombant,  forme  dans  le 
liquide  une  tache  grenat  foncé  due  à  la  formation  de  chromate  d'argent. 
Cette  coloration  disparaît  dès  qu'on  agite  le  liquide,  car  le  chromate 
d'argent  ne  peut  former  une  solution  stable  en  présence  de  chlorures 
minéraux.  Lorsque  tous  les  chlorures  sont  saturés,  il  n'y  a  plus  d'obstacle 
à  la  formation  de  chromate  d'argent  et  sa  présence  change  la  couleur 
du  liquide  qui  prend  une  teinte  légèrement  rougeâtre.  Il  faut  s'arrêter 
au  moindre  virement  de  teinte. 

On  lit  sur  la  burette  le  nombre  de  divisions  employées  et  l'on  mul- 
tiplie ce  nombre  par  le  titre  de  la  solution  de  nitrate  d'argent. 

Un  centimètre  cube  de  la  solution  décinormale  de  nitrate  d'argent 
correspond  à  0,00365  d'HCl. 

En  multipliant  le  nombre  de  divisions  trouvées  par  0,00365  on  a  la 
teneur  de  5  centimètres  cubes  de  suc  gastrique  en  HCl.  En  multi- 
pliant la  valeur  trouvée  par  20,  on  a  la  teneur  de  100  centimètres  cubes 
en  HCl. 

La  capsule  a  renferme  tout  le  chlore  à  l'état  de  chlorures  fixes.  Elle 
sert  donc  à  doser  le  chlore  total  T. 

Les  capsules  b  et  c,  exposées  à  une  évaporation  prolongée  à  100^,  sont 
privées,  par  le  fait  de  cette  évaporation,  de  tout  l'HCl  libre. 

Comme  on  a  ajouté  à  ce  moment  dans  la  capsule  b  un  excès  de  carbo- 
nate de  soude,  on  a  fixé  tout  le  chlore  restant.  La  valeur  obtenue  pour 
la  capsule  6,  soustraite  de  celle  qui  représente  le  chlore  total,  donne  donc 
la  valeur  HCl  libre,  a  —  6  =  H. 

Dans  la  capsule  c,  on  a  détruit  toutes  les  combinaisons  organiques 
du  chlore  et  on  y  dose  directement  les  chlorures  fixes  (F). 

Connaissant  le  chiffre  des  chlorures  fixes  (F),  il  suffit  de  le  retrancher 
de  la  valeur  fournie  par  b  (chlore  total  moins  HCl  libre)  pour 
obtenir  la  quantité  de  chlore  combiné  aux  matières  organiques  et  à 
l'ammoniaque.  En  d'autres  termes,  b  —  c  =  HCl  combiné  aux  matières 
organiques  (C). 

Concentration.  —  La  concentration  du  suc  gastrique  est  le  poids 
de  la  matière  dissoute  dans  l'unité  de  volume  du  liquide. 

On  prélève  avec  une  pipette  bien  graduée  2  centimètres  cubes  de  suc 
gastrique,  que  l'on  verse  dans  un  ver<re  de  montre  taré  au  préalable. 

On  expose  ce  verre  de  montre  à  la  vapeur  du  bain  marie  bouillant. 
On  achève  la  dessiccation  en  plaçant  le  vern»  de  montre  pendant  cinq  à 
six  heures  sous  une  cloche  à  acide  sulfnriquo. 

On  pèse  alors  rapidement. 

Du  poids  trouvé,  on  retranche  la  tare  :  on  a  le  poids  du  résidu  aban- 
donné par  les  2  centimètres  cubes  de  suc  gastrique. 

En  divisant  par  2,  on  a  la  quantité  de  matière  dissoute  dans  1  centi- 
mètre cube. 


ESTOMAC  45 

Recherche  des  acides  orgi^niques.  —  Acide  lactique. 
Réactif  d'Uffelmann  fraîchement  préparé  : 

Acide  phénique  en  solution  à  4  p.  100 3  cent,  cubes. 

Perclilorure  de  for I  goutte. 

Eau  distillée 10  cent,  cubes. 

Ce  réactif  a  une  teinte  améthyste.  On  le  met  dans  un  tube  à  essai,  on 
ajoute  quelques  gouttes  de  sur  gastrique.  La  solution  vire  au  jaune-serin 
s'il  y  a  de  l'acide  lactique. 

Acides  gras.  —  Le  liquide  traité  par  le  réactif  d'UfTelmann  prend  une 
teinte  jaune-paille  à  reflet  rougeâtre. 

Recherche  des  matières  albuminoïdes.  —  La  synionine  est,  comme 
Talbumine,  coagulable  par  la  chaleur,  mais  s'en  distingue  parce  qu'elle 
précipite  quand  onneutralise,  avec  un  alcali,  lesliqueurs  qui  la  contiennent. 

Pour  la  recherche  des  propeplones,  on  se  débarrasse  d'abord  de  la  syn- 
tonine  en  la  précipitant  à  froid  par  la  lessive  de  soude,  puis  on  ajoute 
au  liquide  du  chlorure  de  sodium  à  saturation,  enfin  on  chauffe  après 
addition  d'acide  acétique.  Il  se  produit  un  précipité. 

Quant  aux  pepiones,  on  les  met  en  évidence  par  la  réaction  du  hiurel  : 
dans  1  centimètre  cube  de  liquide  gastrique,  on  met  un  cristal  de  sulfate 
de  cuivre,  puis  on  verse  un  léger  excès  de  soude.  Il  se  forme  une  coloi*ation 
d'autant  plus  violacée  qu'il  y  a  plus  de  matières  albuminoïdes,  d'autant 
plus  rouge  pourpre  qu'il  y  a  plus  de  peptones. 

Recherche  de  la  bile.  —  Réadion  de  Gmelin  (voir  p.  86  Exploration 
du  foie). 

Recherche  du  sang.  —  Réaction  de  Weber  (voir  p.  72  Examen  des  fèces). 

RÉSULTATS   NORMAUX    DE  L'ANALYSE  CHIMIQUE 

10  Fonction  évacuatrice.  —  a)  Quantités  de  tiquide  extrait,  —  Avec 
le  repas  d'épreuve  d'Ewald,  si  l'on  tient  compte  de  l'eau  contenue  dans  le 
pain,  on  introduit  dans  l'estomac  270  à  280  centimètres  cubes  de  liquide. 
A  ce  liquide  vient  s'ajouter  le  liquide  de  sécrétion  de  l'estomac  pendant 
la  digestion.  —  Normalement,  le  tubage  permet  d'extraire:  au  bout 
de  soixante  minutes  =100  centimères  cubest. 

b)  Concentration  des  liquides  extraits. 

Liquides  à  jeun.  —  Dans  les  liquides  résiduels  de  fin  de  digestion,  la 
concentration  =  08^,009  à  O^^filO,  ' 

Entre  autres  indications,  la  concentration  fournit  des  données  très 
intéressantes  permettant  de  diiîérencier  à  leurs  limites  les  liquides  de 
stase  et  les  liquides  d'hypersécrétion,  retirés  de  l'estomac  à  jeun.  Alors 
qu'un  liquide  d'hypersécrétion  pure  a  une  concentration  comprise  entre 
0,0090  et  0,0110,  les  liquides  de  stase  ont  une  concentration  plus  élevée, 
plus  ou  moins  suivant  les  ras. 

Après  repas  d^épreuve,  —  Dans  les  liquides  retirés  au  bout  de  soixante 
minutes,  la  concentration  =  O^^jOGO. 


46  EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 

20  Fonction  :oiiimique.  —  Dans  la  :  méthode  chloromélrique  d'Hayeni 
et  Winter,  on  trouve  pourl©0  cehiimè^s^oubes  de-liquide  : 

à  60'. 

Acidité  totale A  0,189 

HGl  Ubrc H  0^044 

HCl  combiné  organique G  0,168 

Chlophydpic H  +  C  0,214 

Chlore  total T  0,321 

Chlore  minéral  ftxe F  0^109 

A--H        ^^ 

Coefficient — p —        0,86 

T 

Cocf  Ocient -  3 

F 

Pcptones  «=  abondantes. 

'Examen   cytologique   des   liquides  gastriques.  —  Technique. 

—  Le  matin  à  jeun,  on  vide  Testomac  par  un  tûh»'^  et  on  lave 
Teétomac  avec  de  Teau  bouillie  jusqu'à  ce  qu'elle  ressorte  parfaitement 
claire. 

Ceci  fait,  sans  retirer  la  sonde,  on  introduit  250  centimètres  cubes 
de  sérum  artificiel  à  9  p.  T  000  et  on  attend  dix  minutes.  Pendant  ce 
temps,  on  fait  prendre  au  malade  différentes  positions,  assis,  coucbé, 
debout. 

Puis  le'liquitle  est  retiré.' On  en  centrifuge  une  partie.  Avec  k' culot, 
on  fait  des  préparations  sur* lames,  qu'on  laisse  sécher,  pour  ensuite 'lés 
fixer,  et  les  colorer  comme  pour  des  préparations  de  sang,  nt^tamment 
à  rhématéine-éosine,  à  la  thionine  et  au  Giemsa.  On  examine  au  micro- 
scope à  imnmersion. 

Cytologie  >  normale.  —  A  Tétat  normal,  on  ne  trouve  qu'un  petit 
nombre  d'éléments  cellulaires  :  cellules  pavimenteuses,  débris  cellulaires 
avec  noyau  plus  ou  moins  net,  noyaux  isolés^ plus  ou  moins  altérés  ; 
tous*  ces  éléments  sont  entourés  de  mucus. 

lé-EUDE   DE  LA  SÉORÉTION    STOMACALE  SANS'UTLLiSER  LA  SONDE 

GASTRIQUE.  (Procédé  de  Léon  Meuniev)  {!).  —  L'étude  delà  sécrétion 
^Lomacale  est  classiquement  basée  sur  les  réactions  précédentes  ^après 
repas  d'épreuve. 

Ces  procéVlés  présentent  de  nombreux  inconvénients  :  :pour  le 
malade,  ils  exigent  l'introduction  toujours  pénible  de  la  sonde- gas- 
trique ;  pour  le  médecin  non  exercé,  il  nécessite  une  extraction  difficile 
«t  souvent  impossible  du  liquide  de  l'estomac,  se  compliquant  d'une 
analyse  chimique  ;  enfin,  même  pour  le  médecin  spécialisé,  il  donne 
seulement  un  renseignement  sur  l'état  de  la  sécrétion  au  moment  du 
tubage,  le  lais  sant  ignorer  ce  qu'est  cette  sécrétion  avant  ou  après  la 
prise  d'essai. 

(1)   Presse  médicile,  IS  janvier   1C03. 


ESTOMAC  47 

Pour  éviter  à  ces  inoonvéïvients,  Léon  Meunier  a  proposé  un  procédé 
Dasé  sur  le  principe  suivant  : 

cr  Le  catçnt,  préparé,  comme  on  le  sait,  avec  la  90u*-muqueuse  de*  Tintes- 
tin  de  mouton,  se  dissout  dans  le  suc  gastrique  et  d'autant  plus-  rapide- 
ment que  ce  suc  est  plue  actif. 

«Partant  de  ces  résultats,  on  fabrique,  arvec  un  mmce  tissu  de  caout- 
chouc, un  petit  sac,  une  sorte  de  capsule,  dans  latpielle  orn  introduit  une 
perle  d'éther.  L'ouverture  de  ce  sac  est  liée,  fermée  au  moyen  d'un  fil 
de  catgut  (catgut  brut  plus  fin  que  le  00  du  commerce  ;  ce  fîl  se  rompt 
sous  une  charge  de  2  kilogrammes,  la  longuerrr  du  bras  de  levier  étant  de 
Ib  centimètres).  Donnons  à  un  malade,  en  période  de  digestion  stoma- 
cale, une  capsule  ainsi  préparée  :  arrivé  dans  Testomac,  le  fîl  de  catgut 
subit  rinfluence  du  suc  gastrique  ;  à  un  moment  donné  la  ligature  cède, 
Tenveloppe  de  caoutchouc  expulse  la  perle  d'éther,  qui,  arrivant  au  contact 
du  liquide  de  1- estomac,  se  dissout  et  éclate.  Cet  instant  précis  est  indiqué 
par  le  malade  lui'-même,  qui  a  alors  une  éructation  d'éther  extrêmement 
caractéristique.  Le  temps  écoulé  entre  la  prise  de  la  capsule  et  Téructa- 
tion  d'éther  indique  la  durée  de  dissolution  du  catgut  dans  le  suc  gas- 
trique ». 

Pour  étudier  la  valeur  des  capsules  ainsi  préparées,  Léon  Meunier  a 
effectué  les  deux  séries  d'expériences  suivantes  : 

«  Digestion  artificielle.  —  1°  Mettons  une  capsule  dams  un  liquide 
n'ayant  aucun  pouvoir  digestif,  dans  de  l'eau  par  exemple,  et  maintenons 
le  tout  à  l'étuve  chauffée  à  37°.  Au  bout  de  plusieurs  heures  d'étuve, 
le  catgut  reste  intact  et  la  perle  d'éther  enfermée  dans  le  sac  ne  subit  aucune 
altération. 

«2^  Mettons  ensuite  une  capsule  dans  un  suc  gastrique  filtré  qu'on 
porte  également  à  l'étuve.  Au  bout  d'un  temps  plus  ou  moins  long,  on 
voit  s'ouvrir  le  sac  de  caoutchouc  et  la  perle  d'éther  éclater.  Le  temps 
mis  au  catgut  pour  se  dissoudre  et  à  la  perle  pour  éclater  sera  d'autant 
plus  court  que  le  suc  gastrique  est  plus  actif.  C'est,  en  effet,  ce  dotit  on 
peill  se  rendre  compte  en  employant  des  sucs  gastriques  à  activité  diffé- 
rente, activité  qui  est  environ  proportionnelle  à  leur  teneur  en  acidité 
chhirhydrique. 

«l'Si  nous  voulons  résumer  les  expériences  avec  des  sucs  gaçJtriques 
différents,  nous  pouvons  mettre  en  regard  les  chiffres  suivants  : 

Teneur  en  HCl  Temps  mis  à  la 

des  sucs  gastriques  employés.  perle  d'éther  pour  éclater. 

HCl  =  1^  p.  .1000 20  minutes. 

HCl  =  0,50      —   50      — 

HCl  =  0,15      —   1  heure  20  minutes  (non  éclatée  au  bout 

HCl  =  0 de  plusieurs  heures). 

a  Digestion  stomacale.  —  Étudions  maintenant  la  dissolution  de  la 
capsule  dans  l'estomac  même.  Pour  cela,  nous  faisons  prendre  à  un  malade 
un  repas  d'Ëwaki  (60  grammes  pain,  250  grammes  d'eau)  et  nous  lui 


48  EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 

donnons  la  capsule  immôdiatoment  après  ce  repas.  Nous  notons  le  temps 
qui  s*écoule  entre  la  prise  de  la  capsule  et  le  moment  où  le  malade  accuse 
une  éructation  d'éther.  A  ce  moment  même,  nous  extrayons  le  liquide 
gastrique,  que  nous  analysons,  et  nous  mettons  en  parallèle  le  chiffre 
d*acidit6  chlorhydrique  trouvé  et  le  temps  noté  de  l'éructation. 

«  Les  chiffres  recueillis  nous  ont  permis  de  constater  que  les  résul- 
tats ainsi  trouvés  dans  la  digestion  stomacale  se  rapprochent  peu 
souvent  de  ceux  fournis  plus  haut  dans  la  digestion  à  l'étuve.  Et  cela  est 
logique. 

«  En  effet,  le  tubage  ne  nous  donne  Tétat  de  la  sécrétion  qu^au  moment 
même  de  la  prise  d'essai  ;  or,  après  un  repas,  cette  sécrétion  varie  à  tout 
instant  :  très  active  au  bout  d'une  demi-heure,  elle  peut  être  nulle  au 
bout  d'une  heure,  au  moment  même  du  tubage,  d'où  une  grossière  erreur 
d'interprétation. 

«  Au  contraire,  avec  la  capsule,  le  cbnicien  est  renseigné  sur  l'acti- 
vité réelle  de  la  digestion  pendant  tout  le  séjour  de  la  capsule  dans 
l'estomac. 

«  Un  autre  avantage  de  la  capsule  est  de  permettre  Tétude  de  la  sécré- 
tion gastrique  après  n'importe  quel  repas.  Toutefois,  à  titre  d'exemple, 
nous  donnons  les  temps  de  dissolution  d'une  capsule  prise  immédiate- 
ment après  un  repas  d'Ewald  ;  ces  temps,  déduits  d'un  certain  nombre 
d'observations,  peuvent  se  résumer  dans  le  schéma  suivant 

ÉRUCTATION    d'ÉTHER  A  LIEU   .*  DIAGNOSTIC   DE   LA   SÉCRÉTION. 

Avant  1  heure Hypersécrétion. 

Entre  1  heure  et  1  h.  1/2 Sécrétion  normale. 

Après  1  h.  1/2 Hyposécrétion. 

Pas  d'éructation Achlorhydrie. 

a  En  résumé,  la  «  capsule  »  nous  parait  présenter  les  avantages  sui- 
vants : 

«  Grande  facilité  pour  le  malade  de  prendre  ces  capsules,  lui  permettant 
de  répéter  ces  expériences  selon  les  nécessités  de  l'examen  gastrique, 

«  Possibilité  pour  le  médecin  de  connaître  l'activité  de  la  sécrétion, 
pendant  toute  la  période  digestive,  avec  tel  ou  tel  repas  d'épreuve  qu'on 
voudra.  Obtention  immédiate  de  ce  renseignement  sans  tubage  ni  mani- 
pulation chimique  consécutive  ». 

Mesure  clinique  de  l'activité  dig^estive  de  Testomac  par  le  procédé 

A    LA    FILANDRE    ET    A    LA     PERLE    d'ÉTHER    DE    LÉON     MeUNIER    (prOCédé 

inédit) .  —  Léon  Meunier  a  encore  perfectionné  le  procédé  ci-dessus 
décrit  et  nous  sommes  heureux  de  pouvoir  donner  à  nos  lecteurs  la 
primeur  de  la  technique  ci-dessous  encore  inédite. 

Choix  du  lien,  —  Après  avoir  adopté  pendant  plusieurs  années  la  corde 
à  catguts,  nous  avons  finalement  choisi  la  corde  a  filandre. 


ESTOMAC 


49 


Ces  deux  cordes  proviennent  de  I  intestin  grêlt  du  mouton  (flg,  12). 

La  première  répond  à  )i  lunique  cellulaire  bOUs  muqueust. 

La  corde  à  filandre  est  formée  de  fibres  musculaires  longitudinales  et  cir- 
culaires. I 

Par  son  homogénéité  ana  .JS[     i\  ^ 

tomique,  elle  oppose  à  la  di 
gestion  une  résistance  rëgu 
lière  et  a  par  suite  sur  le 
catgut,  les  avant-iges  d  cxpé 
rience, 

La  corde  à  fil;  ndre  se  trou\  l 
chez  tous  les  boyaudier»  Ct.Ik 
qui  nous  a  ser\'i  dans  nos  expé 
riences  provient  de  la  phar 
macie  Leclerc. 

PréparaliûTt  de  la  perle  en 
robéf..  —~  Pour  cette  prépar 

lion,  nous  découpons  une  rondelle  de  0"  03  de  diamètre  environ  dans  une 
feuille  mince  de  caoutchouc  vulcanisé.  Nous  plaçons  la  perle  au  centre  de 
cette  rondelle  et,  ramenant  autour  d'elle  les  bords  de 
la  feuille,  nous  emprisonnons  la  perle  dans  une  sorte 
de  sac. 

Nous  fermons,  nous  ligaturons  le  collet  de  ce  sac 
iivec  un  petit  drain  élastique  de  petit  calibre,  dont 
nous  maintenons  les  extrémités  par  une  ligature  failc 
avec  la  corde  à  filandre  (voir  flg.  13), 

Nous  laissons  volontairement  l'excès  de  tissu  caout- 
chouté qui  forme  à  la  perle  une  sorte  de  jupe  ayant 
pour  but  d'augmenter  sa  surface  totale  et  de  lui  éviter 
ainsi  une  évacuation  gaslro-intesliniile. 


Fig.  13.  —  Pprle 
ù'éther  enrobée  Ue 
caoutchouc  liga- 
turé avec  de  la 
nia  ndre. 


Essai.  —  Chez  un  normal,  une  perle  enrobée  prise  avec  un  repas 
d'Ewald  éclate  généralement  au  bout  de  cinquante  à  soixante  minutes. 

Nous  pouvons  résumer  les  résultats  de  nos  observations  dans  le  tableau 
schématique  suivant. 

DIAGNOSTIC.  TEMPS    D'ÉCLATEMENT, 

Ulcère 30  minulea  et  au-deasous. 

Hypertieritinn Au-dessou*  de  50  minuits. 

Normal 50  â  60  minulea. 

HypoaierHiim Au-deuu»  de  60  minuta. 

Cancer Pai  d'iclalemenl  ou  iclatemenl  au 

bout  de  plutieurê  heures. 


RADIOLOGIE  QASTRIOUE.  -     Tout  examen   de   l'estomac 


l'aide 


des  rayons  X  se  fait  à  l'aide  de  deux  procédés  :  la  radioscopie  et  la  radio- 
graphie. L'un  complète  l'autre.  La  radioscopie  nous  montre  l'état  phy- 
siologique de  l'estomac,  ses  contractions,  son  mode  de  remplissage,  son 
évacuation,  sa  mobilité. 

La  radiographie,  surtout  grâce  à  la  radiographie  rapide  à  l'aide  d'écrans 

renforçateurs,  nous  fixera  l'anatomie  de  l'estomac,  sa  situation,  ses  rap- 

Diagnoilie.  4 


50  EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 

port3  et  peut  même  nous  révéler  des  détails  qui  auraient  passé  inaperçus 
à  la  radioscopie,  par  exemple  la  présence  de  diverticules. 

A.  —  Technique  de  la  radioscopie.  —  Premier  temps.  —  Six  heures 
avant  Texamen,  le  patient  prend  300  grammes  de  bouillie  de  farine  de 
gruau  dans  laquelle  on  incorpore  100  grammes  de  sous-carbonate  de  bis- 
muth bien  mélangés.  Du  sucre  et  du  lait  peuvent  être  ajoutés  pour  donner 
du  goiH  ;  s'abstenir  de  toute  autre  nourriture  jusqu'à  l'ejtamen. 

Les  vêtements  sont  enlevés  jusqu'aux  hanches,  l'écran  placé  au  devant 
de  l'abdomen,  le  malade  étant  debout. 

On  note  la  présence  ou  l'absence  de  résidu  bismuthé  dans  l'estomac. 

Normalement  l'estomac  doit  être  vide,  et  le  repas  bismuthé  est  trouvé 
dans  le  ca»cum  et  le  côlon  ascendant. 

L'estomac  n'est  indiqué  que  par  une  zone  claire  (la  chambre  à  air) 
qui  représente  la  portion  sous-diaphragmatique  remplie  de  gaz  et  cor- 
respondant à  la  grosse  tubérosité. 

Deuxiêmf:  temps.  —  On  prépare  un  lait  de  bismuth  : 

40  à  100  grammes  de  carbonate  de  bismuth  (suivant  la  corpulence 
du  sujet)  dans  400  grammes  d'eau  auxquels  on  ajoute  40  grammes  de 
sirop  de  gomme  ;  on  méliange  bien  et  on  fait  avaler  au  malade  par  gorgée?. 

On  peut  remplacer  le  carbonate  de  bismuth  par  du  sulfate  de  baryum 
chimiquement  pur,  pulvérisé,  aux  mêmes  doses. 

Bensaude  recommande  rémulsion  suiv^ante. 
On  fait  un  mucilage  d'après  la  formule  suivante  : 

Gomme  arabique 2«'",50 

Gomme  adraganle T^jBO 

Gluten 1  gramme. 

Agar-agar 2  grammes. 

Glycérine 10  grammes. 

Avec  cette  composition  émulsionnante,  on  mélange  200  grammes  de 
sulfate  de  baryum  en  précipilé  gélalineux  (correspondant  à  100  grammes 
de  sel  se^,  pulvérisé).  On  préparc  ainsi  une  tablette  solidifiée  qui  peut  se 
conserver  plusieurs  semaines. 

Pour  préparer  une  émulsion,  il  suffit  de  faire  fondre  cette  tablette  dans 
un  peu  d'eau  à  chaud  ;  on  quelques  instants,  cet  aggloméré  est  liquéfié, 
et  il  n'y  a  qu'à  ajouter,  en  délayant,  la  quantité  d'eau  nécessaire  pour 
atteindre  le  volume  désiré  (400  centimètres  cubes  en  général). 

On  suit  le  liquide  sur  l'écran.  On  le  voit  franchir  le  cardia,  contourner 
le  bord  droit  de  la  zone  claire  et  pénétrer  dans  la  portion  sous-jacente  à 
la  chambre  à  air,  c'est-à-dire  dans  la  portion  tubulaire. 

Radioscopie  normale.    —  On  étudiera  les  détaib  suivanis  : 

a)  Mode  de  rempligfiage  de  Vesiomac,  —  Normalement,  il  suffit  de  faire 
avaler  30  à  40  centimètres  cubes  de  lait  bismuthé  pour  que  tout  l'estomac 
soit  rempli  :  le  liquide  occupe  toute  la  portion  tubulaire  et  remonte 
jusqu'à  la  chambre  à  air  dont  la  surface,  sous  forme  d'une  ligne  hori- 
zontale, forme  la  limite  inférieure. 

Le  sujet  continuant  à  boire,  on  constate  que  le  niveau  de  )a  chambre 


ESTOMAC 


51 


à  air  ne  varie  pas  et  que  la  limite  inférieure  de  Torgane  ne  s'abaisse  pas. 


FJsr.  14. —  Estomac  normal  adulte.  Exa- 
inen  à  jeun.  —  DD,  diaphragme; 
1, 1,  crOtes  iliaques  ;  O,  ombilic.  En  G, 
zone  claire  qui,  chez  quelques  sujets  ù 
jeun,  indique  la  présence  de  l'estomac 
(Enriquez  et  Gaston  Durand). 


Fijr.  15.  —  Etapes  successives  du  bismuth 
lycopodé.  —  A,  portion  claire  ;  B,  por- 
tion tubulaire  verticale  ;  G,  portion 
horizontale;  D,  Diaphra{jrine  (Enriqi.ez 
et  G.  Durand). 


Mais  les  deux  segments  de  la  portion  tulnilaire  s'écartent  et  la  largeur 
des    segments   vertical    et   juxta-pylorique    s'agrandit   progressivement. 


Fig.  16.  —  Estomac  normal  contenant 
40  centimètres  cubes  de  lait  de  bismuth 
gommé.  — A,  portion  claire  ;  B,  portion 
tubulaire  verticale  ;  G,  portion  hori- 
zontale (Enriquez  et  G.  Durand). 


Fig.  17.  —  Estomac  normal  contenant 
200  centimètres  cubes  de  lait  de  bismuth 
gommé  (Enriquez  et  G.  Durand). 


Au  delà  de  300  centimètres  cubes  le  niveau  du  liquide  s'élèverait  dans  la 


52 


EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 


chambre  à  air.  Ce  mode  de  remplissage  est  la  conséquence  de  la  tonicité 
musculaire  :  les  paroi?  de  Torgane  se  moulent  sur  son  contenu. 

h)  Forme  de  Veslomac.  —  L'estomac  normal  présente  trois  segments: 

Premier  segment,  sous-diaphragmatique,  clair,  dé  forme  ovoïde,  sphc- 
rique  ou  en  dôme  [chambre  à  air). 

Deuxième  segment,  sous-jacent  au  premier,  vertical  ou  légèrement 
oblique  à  droite  {portion  tabulaire)  avec  deux  bords,  droit  et  gaucli<\ 
sensiblement  parallèles. 

Troisième  segment  (segment  juxta-pylorique),  court,  horizontal  ou 
légèrement  ascendant  ou  légèrement  descendant  vers  la  droile. 


Fig.  18.  —  Forme  d'estomac  fréquemment 
rencontrée  chez  les  sujets  sains.  —  D,ligne 
passant  par  le  bord  inférieur  du  pylore  ; 
E,  cul-de-sac  existant  nu-dessous. 


Fig.    19.    —    Kstomac    oblique,    normal 
Type  rare  (Enriquoz  el  G.  Durand). 


L'estomac  normal  est  le  plus  souvent  vertical,  sauf  le  segment  juxta- 
pylorique  {forme  en  J  majuscule).  Il  est  rarement  oblique. 

c)  Situation  de  t* estomac.  —  jo  Sttjet  debout.  —  Normalement,  il  est 
tout  entier  dans  Thypocondre  gauche  ;  seul  le  segment  juxta-pylorique 
peut  déborder  la  ligne  médiane  à  droite,  mais  toujours  très  peu. 

Le  bas-fond  de  l'estomac  répond  à  la  ligne  qui  joint  les  crêtes  ilia(|ues. 

2°  Décubitus  ventrat.  —  L'estomac  est  plus  oblique,  le  pylore  plus  à 
droite  ;  la  masse  bismuthée  parait  fragmentée,  les  bords  plissés. 

3^  Décubitus  dorsal.  —  L'estomac  apparaît  comme  une  masse  globuleuse 
cachée  par  les  fausses  côtes  gauches  dans  sa  plus  grande  partie.  La  région 
pylorique  est  remontée. 

d)  Contractions.  —  Quand  le  sujet  a  bu  250  à  300  grammes  de  lait  bis- 
muthé,  on  voit  des  contractions  se  produire  presque  aussitôt.  Sur  la 
grande  courbure,  un  peu  au-dessus  de  la  partie  la  plus  déclive,  on  voit 
se  produire  un  sillon  plus  ou  moins  profond  qui  se  déplace  lentement 
vers  le  pylore,  tandis  que,  en  face  de  lui,  sur  la  petite  courbure,  se  forme 
un  sillon  moins  perceptible. 


ESTOMAC  53 

Au  voisinage  du  pylore,  les  deux  incisures  viennent  se  rejoindre,  sépa- 
rant du  contenu  stomacal  une  masse  importante  (anlre  pylorique).  A  ce 
moment  le  pylore  s'ouvre,  donnant  passat^e  au  bol  alimentaire.  Une 
petite  partie  de  cette  masse  franchit  le  pylore  et  la  partie  la  plus  consi- 
dcrable  retombe  dans  l'estomac. 

M  y  a  environ  trois  grandes  contractions  par  minute. 

c)  Mobilisalion  de  l'estomac.  —  Valeur  de  la  sangle  nbdominale.  — 
.\près  une   expiration   prolongée,  on   commande   au  malade    de    faire 


Fig.  21.  —  Même  malade  couché. 

une  inspiration  forcée,  mais  en  bouchant  le  nez  et  en  fermant  la 
bouche,  on  palpe  l'abdomen  sous  l'écran.  Sur  un  estomac  normal  on 
obtient  une  ascension  de  la  limite  inférieure  de  l'estomac  variant  de  6  à 
1,">  centimètres. 

f)  EnacuaHon.  —  Chez  un  sujet  normal  l'évacuation  de  250  centimètres 
cubes  de  lait  de  bismuth  est  complète  après  un  temps  qui  varie  de  une 
heure  et  demie  à  trois  heures.  Ce  temp-s  de  trois  heures  dénote  déjà  une 
diminution  notable  du  tonus  stomacal. 


B.  —  Radiographie.  —  La  plaque  est  placée  sur  l'abdomen  du  patient. 

La  netteté  de  l'image  est  en  relation  surtout  avec  la  petitesse  du  foyer 
de  rayons  X  et  avec  l'immobilité  du  sujet.  On  emploiera  un  écran  renfor- 
çateur permettant  d'obtenir  de  bons  clichés  en  quinze  à  vingt  secondes. 


DUOBENO-JEJUNUM 


DIAGNOSTIC   DE   t'ULCËRE   DE    LA   RËGIOM   DUODÉWO-PVLOBiaUE 

{Procédés  de  Léon  Meunier). 


«  Un  symptôme  clinique  de  l'ulcère  duatUno-pylorique.  —  Depubi  quelque:! 
années,  les  travaux  des  chirurgiens  anglais  et  américains  Moynihan, 
F.  Mayo,  CotJman,  ont  mis  au  premier  plan  de  la  pathologie  gastn>- 
intestinale  l'étude  de  l'ulcère  de  la  région  duodéno-pylorlquc.  Si  on  en 
juge  d'après  leurs  milliers  d'iiitci'ventions,  la  fréquence  de  cet  ulcère 
est  comparable  à  celle  de  l'appendicite  et.  supérieure  à  celle  de  l'ulcère 
gastrique  (deux  fois  plus  grande  d'apn'-s  Codman,  de  Boston). 

«Le  grand  mérite  des  chirurgiens  anglo-saxons  est  surtout  d'avoir 

bien  fixé  le  siège  de  cet  ulcère,  qui  se  trouve  sur  le  versant  duodénal 

du  pjlore  et  dans  95  p.  100  des  cas,  d'après  Moynihan,  à  environ  15  mil- 

,  mètres  du  pylore  (rc- 

^\\\   x^^x  ■^  ^x/'i.'fc.''^  '^  'aâ(|      P^  -parlaiipyloric vein 

VVVV  >    V^îèk.W^^^^^^^'^W!     (  g  22).  » 

VM  'fft(='"  %T^^^^  X      ^\  Un  autre  point  ca- 

p     I  ressort  également 

d     eurs   observations  : 

raitement  de  l'ulcère 

du  déno-pyloriquen'cst 

uUement   médical  ;  il 

exclusivement  chi- 

u  gical. 

Tout  ulcère  iluodé- 

,g  S  g  b  "      reconnu,  dit  égale- 

d  blan  g         m  nt  Pauchet,  doit  être 

P       d      0  n  ég  m        è    es  cl  >éré  et  la  gastro-enté- 

"p  P  "    **    "^  omie  est  l'opération 

d     hoix. 

«  fei  1  mtervention  est  absolument  indiqui*L,  il  œt  de  toute  nécessité 

de  pouvoir  nettement  poser  le  diagnostic  de  l'ulcère  duodéno-pylorique. 

H  Les  chirurgiens  anglais  et  américains  nous  apprennent,  il  est  vrai, 
qu'est  atteint  d'ulcère  duodéno-pylorique  tout  malade  qui  présente  d^'s 
douleurs  gastriques  tardives  calmées  parla  faim  (ahungerpain»  de  Moyni- 
han), lorsque  ces  douleurs  surviennent  par  périodes  avec  inter\'alles  do 
guérison  apparente. 

"J'avoue  avoir  rencontré  de  telles  douleurs  chez  des  msilades  présen- 
tant à  l'intervention  des  ulcérriions  du  corps  de  l'estomac,  et  aussi  chez 
un  grand  nomlire  de  malades  dont  l'hypersécrétion  et  surtout  l'hyperesthé- 
sie  stomacale  cédait  à  un  simple  régime  ou  à  une  cure  de  repos. 

«C'est  pourquoi  je  crois  devoir  publier  un  autre  symptôme  que  j'ai 


EkUODÉnO-JÉJ.UNUM  55 

to«»)ours  rencontré  chez  ies  malades  atteiots  d'ulcération  gadico-duodé*- 
nale  reconnue  à  rinterventicm.  Ce  symptôme,  caa  s'ajoutant  ceux  décrits 
par  les  chirui^eas  anglais  et  américains,  n>e  paraît  devoir  confirmer 
le  diagnostic  clinique  et  ipem^ttre  par  suite  au  médeciq  d'envisager  plus 
sûrement  le  diagnostic  opératoire. 

«  Soit  un  malade  présentant  des  douleurs  tardives  gastriques  («  hunger 
pain  »  des  chirurgiens  anglo-saxons). 

«  Examinons  ce  malade  en  pleine  crise.  Son  aspect  est  alors  caraçté- 
ri.stique.  Absorbé  par  sa  douleur,  affaissé,  il  répond  à  peine  aux  questions 
qu'on  lui  pose.  Offrons-lui  une  grande  tasse,  un  demi-^litre  de  lait  qu'il 
accepte  avidement,  et  observons  ce  qui  se  passe  quand  le  malade  boit  ce 
lait. 

«  Deux  cas  se  préaenteait  : 

«  10  Les  douleurs  ont  pour  point  de  départ  le  corps  même  de^'^storaac 
(ulcération  simple  ou  cancéreuse,  hypersécrétion,  hyperesthésie  gas- 
trique...). 

«  Dès  les  premières  gorgées  de  lait,  le  malade  sent  une  modification 
daans  sa  douleur.  Dans  quelques  cas  rares  d'ulcère  récent,  il  y  a  une  exa- 
gération de  la  douleur  aux  premières  gorgées,  mais,  dans  tous  les  cas,  peu 
à  peu  la  douleur  s'atténue  et  proijressivement  le  malade  reprend  son  aspect 
normal, 

«  2^  Les  douleurs  sont  dues  à  un  itilcère  de  la  région  duodéno-pylo- 
rique. 

«  Le  malade  boit  sa  tasse  de  lait  entièrement  et  les  douleurs  conservent 
une  égale  intensité.  Le  patient  présente  toujours  le  même  aspect  angoissé 
et  douloureux.  Cinq,  dix,  quinze  minutes  quelquefois  se  passent,  puis  tout  à 
coup  le  malade  a  une  éructation  gazeuse, 

«  Aussitôt  sa  figure  s'éclaire  :  il  souffre  encore,  mais  il  sait  qu'il  ne  va 
plus  souffrir.  J'ai  vu  un  malade  me  dire  :  «C'est  terminé,  dans  une  minute 
«je  serai  tout  à  fait  bien  »  ;  et  au  bout  du  temps  fixé  la  douleur  disparais- 
sait et  il  reprenait  ses  occupations  jusqu'à  la  prochaine  crise,  qui  évoluait 
exactement  dans  les  mêmes  conditions. 

«  Ce  symptôme,  chez  tous  les  malades  atteints  d'ulcération  duodéno- 
pylorique  chirurgicalement  contrôlée,  nous  l'avons  trouvé  :  après  ta  prise 
d'une  très  grande  lasse  de  lait  [un  demi-titre),  la  crise  gastrique  ne  cesse 
pas  progressivement,  mais  brusquement  après  une  éracialion  gazeusp, 

«  Nous  avons  cherché  à  étudier  le  processus  de  ce  phénomène.  Pour 
cela,  nous  avons  donné  à  un  malade  atteint  d'ulcère  gastro-duodénal,  et 
en  état  de  crise,  du  lait  tenant  en  suspension  du  carbonate  de  bismuth, 
et  nous  avons  observé  son  estomac  devant  l'ampoule. 

a  Pendant  la  période  où  le  malade  continue  à  souffrir  malgré  la  prise 
du  lait  bismuthé,  on  a  devant  Técran  l'impression  qu'aucune  partie  du 
lait  ne  passe  dans  le  duodénum  ;  le  pylore  .parait  en  état  de  spasme,  et 
la  radiographie  A  que  nous  avons  .prwe  à  cette  période  montre  nettement 
la  barrière  établie  par  le  pylore  entre. tes  cavités  gastrique  et  duodénale. 

K  Pendant  la  deuxième  période,  immédiatement  après  Vérualfdion,  alors 


Df.  EAAMEy    DL     TUBE   DIGESTIF 

c|uc  la  douleur  a  brusijuemnnt  dUparu.  l'exameo  i-adlosco pique  montre 
Is  cavité  duodénalc  envahie  ptir  le  lall  bismuthé 

"  La  radiographie  B  prise  à  ce  moment  confirme  l'examen  à  l'écran 
le  spasme  pylorique  est  vaincu,  la  douleur  cesse.  Ce»  observations  sons 


l'écran  permettent  d'expliquer  les  syniptômes  observés  chez  le  i 
en  i^tal  de  crise  gastrique.  Immédiatement  après  la  priae  du  lait,  le  spaS^ 
(lu  pylore,  toujouis  lié  à  l'ulc'^re  duodéno-pylorique,  persiste  et  explique 
In  continuation  de  la  donlnir. 


D  UODÉNO'JÉJ  UN  UM  57 

«  Après  un  temps  plus  ou  moins  long,  survient  une  brusque  contrac- 
tion de  l'estomac  qui  provoque  un  double  effet  : 

a  1°  I /éructation  gazeuse  que  nous  avons  relatée  ; 

a  2^  Le  passage  du  liquide  stomacal  dans  le  duodénum. 

«  A  ce  moment  précis,  le  spasme  pylorique  disparaît  et  la  douleur 
cesse. 

a  En  résumé,  le  diagnostic  clinique  de  l'ulcère  duodéno-pylorique  nous 
paraît  pouvoir  être  posé  chez  les  malades  ayant  des  douleurs  stomacales 
présentant  le  triple  caractère  suivant  : 

ft  Douleurs  survenant  par  crises,  avec  intervalles  de  guérison  apparente  ; 

c(  Douleurs  apparaissant  quelques  heures  après  les  repas  ; 

«  Douleurs,  après  la  prise  d*un  demi-litre  de  tait^  disparaissant  brusque- 
ment après  une  éructation  gazeuse,  » 

*   *   * 

Indépendamment  de  ce  symptôme  clinique  si  précieux,  mais  qui  peut 
être  inconstant,  Léon  Meunier  en  a  donné  un  autre  beaucoup  plus  fidèle. 
Il  est  basé  sur  le  principe  suivant  : 

Si  on  lave  avec  une  solution  au  centième  d'acide  acétique  glacial 
restomacd'un  sujet  chez  lequel  des  douleurs  tardives  paroxystiques  et  un 
examen  coprologique  ayant  décelé  la  présence  desang  permettent  d'affirmer 
l'existence  d'une  lésion  gastrique  ou  duodénale,  deux  phénomènes  peuvent 
se  produire  : 

Sous  l'influence  de  la  solution  acide,  le  sphincter  pylorique  se  contracte, 
ferme  la  cavité  gastrique  et  met  à  l'abri  de  l'eau  de  lavage  le  versant 
duodénal  du  pylore  où  siège  presque  exclusivement  l'ulcère  duodéno- 
pylorique. 

Par  contre,  toute  ulcération  du  corps  de  l'estomac  se  trouve  en  contact 
de  la  solution  acide.  Les  cristaux  d'hématine  qui  existent  toujours  à  la 
surface  de  la  plaie  relativement  fraîche  se  dissolvent  dans  la  solution 
acétique  et  sont  facilement  décelables  chimiquement. 

Il  en  résulte  qu'après  cette  simple  manipulation  la  réaction  positive 
du  sang  dans  l'eau  de  lavage  indique  une  ulcération  du  corps  de  l'estomac 
et  la  réaction  négative  une  ulcération  duodéno-pylorique. 

La  technique  de  celte  méthode  est  d'ailleurs  très  simple:  s'assurer  préala- 
blement de  la  vacuité  de  l'estomac  du  malade,  et,  au  besoin,  faire  un 
lavage  d'estomac  quelques  heures  avant  l'essai. 

Faire  ensuite  un  lavage  avec  200  centimètres  cubes  d'eau  contenant 
2  centimètres  cubes  d'acide  acétique  glacial. 

Mettre  quelques  centimètres  cubes  de  cette  eau  de  lavage  dans  un 
tube  à  essai,  y  ajouter  un  volume  égal  d'eau  oxygénée  et  d'une  solution  al- 
coolique de  benzidine  au  1/100^  (préparée  à  chaud  au  moment  du  besoin). 

En  présence  de  traces  d'hématine,  le  liquide  prend  peu  à  peu  une 
coloration  verte  qui  passe  au  bleu  vert. 


INTESTIN 


PROCÉDÉS  D'INVESTIGATION  nTrESTOTALE 

INSPECTION  DE  L'ABDOMEN.  —  'Gros  ventre  chez  les   dyspeptiques 

gastro-intestinaux,  chez  les  sujets  atteints  de  météorismc,  d'occlusion. 

Ne  pas  confondre  avec  le  gros  ventre  des  ohèses. 

Ventre  en  bateau  avec  rétraction  des  parois  intestinales  chez  les  cadiec- 
tiques,  les  cholériques. 

Dépression  de  Vhijpcgaslre  peut  révéler  rentéroptose.  C'est  surtout 
dans  la  position  génu-pectorale  que  se  manifeste  la  ptôse  de  rintestin. 

Mouvements  péristattiques  et  aniipéristaltiques  pouvant  être  assez 
violents  pour  se  traduire,  sous  une  paroi  amincie,  par  des  saillies  et  des 
dépressions  alternatives. 

PÂLPATION.  —  T)oît  être  pratiquée  d'une  main  légère,  ayant  une 
température  au  moins  égale  à  celle  du  ventre  examiné,  pour  ne  pas 
déterminer,  par  la  sensation  du  froid,  des  contractures  musculaires. 

Rechercher  les  points  douloureux,  les  tumeurs,  les  amas  stercoraux, 
la  corde  colique,  le  cordon  sigmoïdâl. 

On  peut  percevoir  :  des  gargouillements^  surtout  dans  la  fosse  iliaque 
droite,  et  des  battements  de  l'aorte  abdominale  chez  des  ptosiques  à  paroi 
amaigrie. 

PERCUSSION.  —  Elle  donne  un  son  tympanique  éclatant.  La  matiié 
n*est  complète  qu'en  cas  de  tumeur. 

On  perçoit  un  bruit  hydro-aérique  ou  métallique  lorsque  les  anses  intes- 
tinales contiennent  à  la  fois  des  liquides  et  des  gaz. 

SUCCUSSION.  —  Elle  peut  donner  au  voisinage  de  Tombilic  un  brùil 
de  clapolage  comparable  à  celui  de  Testomac,  et  qui  prend  naissance  dans 
le  côlon  transverse  dilaté. 

Elle  peut  encore  révéler  le  syndrome  du  clapolage  abdominal  et  de  la 
fausse  ascite,  décrit  par  Mathieu.  Ce  syndrome  est  constitué  par  du  clapo- 
lage obtenu  par  succussion  digitale  et  surtout  par  succussion  hippo- 
cratiquc,  et  par  des  signes  de  fausse  ascite  (matité  mobile  ;  sensation  de 
flot).  Ce  syndrome  apparaît  souvent  au  cours  de  révolution,  le  plus 
souvent  lento,  mais  aussi  quelquefois  rapide,  de  l'occlusion  intestinale. 
Le  liquide  sécrété  remplit  les  anses  grêles  les  plus  déclives  ;  on  entend 
son  ruissellement  dans  les  déplacements  du  malade. 

La  RADIOSCOPIE  peut  aider  au  diagnostic,  en  montrant  Taccumu- 
lation  hypostatique  du  liquide  dans  certaines  anses,  alors  que  d'autres 


INTESTIN  59 

sont  distendues  par  des  gaz.  Sous  Tinfluence  des  contractions  intestinales, 
on  voit  le  niveau  du  liquide  varier. 

La  radioscopie  évitera  de  confondre  ce  syndrome  avec  une  grande 
dilatation  gastrique  par  sténose  pylorique. 

Elle  pourra  aussi  montrer  si  le  clapotage  n*est  pas  dû  à  la  présence 
de  liquide  dans  un  caecum  dilaté.  Il  est,  en  effet,  souvent  très  difficile  de 
distinguer  le  caecum  dilaté  en  amont  d'un  rétrécissement  colique,  des 
anses  grêles  pouvant  prendre  parfois  des  dimensions  aussi  considérables 
que  le  caecum  dilaté. 

DUODÉNUM 

La  rapidité  du  transit  duodénal  permet  rarement  de  voir  le  duodénum 
dans  son  ensemble. 

Technique.  —  Faire  avaler  au  sujet  400  grammes  de  lait  de  bismuth 
(voir  p.  49  Radiologie  gastrique). 

Observer  attentivement  la  région  pylorique,  dès  Tingestion  des  pre- 
mières  gorgées.  Le  pylore  «  surpris  »  laisse  passer  un  bol  bismuthé  assez 
volumineux,  dessinant  pendant  quelques  secondes  le  duodénum  tout 
entier. 

INTESTIN  GRÊLE 

Faire  ingérer  un  repas  hismulhé  six  heures  avant  l'examen  (voir  p.  49 
rtadiologie  gastrique). 

Normalement,  au  bout  de  six  heures,  le  repas  est  dans  le  caecum. 

Dans  les  cas  de  sténose  du  grêle,  on  a  pu,  dix  à  douze  heures  après 
ingestion,  constater  la  rétention  au  niveau  d'une  anse  très^ dilatée,  môme 
dans  plusieurs  anses  sus-jacentes  à  un  ou  plusieurs  rétrécissements,  don- 
nant alors  l'image  de  tuyaux  d^ orgue  (Béclère). 


GROS   INTESTIN 

1®  Repas  opaque.  —  Faire  prendre,  la  veille  cie  l'examen, 
90. grammes  de  carbonate  de  bismuth,  en  trois  fois  (midi,  quatre  heure?, 
huit  heures),  au  moment  des  repas.  Douze  heures  après  la  dernière  prise, 
on  voit  tout  le  gros  intestin  dessiné  par  le  bismuth,  avec  son  calibre  à  peu 
près  réel. 

Bensaude  recommande  le  repas  opaque  suivant  : 

Sulfate  de  baryum  pulvérisé 100  grammes. 

Gluten   pulvérisé 25         — 

Chocolat  soluble 2  cuillerées  à  soupe. 

Peu  à  peu,  on  ajoute  250  centimètres  cubes  d'eau,  et  on  porte  à  Tébul- 
lition.  Après  refroidissement,  on  a  une  pâte  homogène  et  de  saveur  agréable. 


càlon  trans verse. 


l'ampoule  rectale  est  remplie.  Au  bout  de  quarmilc-huit  heures,  au  ) 
tard,  il  no  reste  aucune  trace  de  sel  opaque  dans  le  gros  intestin. 

2"  Lavement  opaque.  —  Avant  d'administrer  un  lavement  opaque, 
il  est  utile  d''  vider  le  gro.s  intestin  en  donnant  un  lavement  la  veille  et 
un  autre  le  jour  même,  quelques  heures  avant  l'examen.  On  prépare  un 


On  agite  continuellement  l'émulsion  ;  puur  cela  on  : 
ou  k  un  apimreil  homogènëi^eur  électrique,  consiruit  s 
baratte. 


?cours  è  un  l^^H 
le  principe  <^H 


INTESTIN  Gl 

f  Beiisaude  recomniniiclc  Ii>  luvi-ment  au  sulfaLu  de  liîirylc.  On  iicépan'  un 
huciisgc  éniulsionnant  qu'on  mélange  avec  250  grammes  de  sulfate  de 
baryum  en  précipité  yélalineux  (voir  Radioscopie  ga»trique).  On  fait  fondre 
celte  préparation  dans  un  peu  d'eau  chaude,  et  on  ajoute,  en  délayant,  lu 


quiinlité  d'eau  nécessaire  pour  atteindre  le  volume  désiré  (3/4  de  litre  k 
l  litre).  Avec  cette  formule,  on  obtient  un  lavement  (luide,  homogène, 
stable;  l'injection  se  foil,  sous  faible  pression,  aisément  et  régulièrement, 
sans  qu'on  soit  obligé  d'agiter  continuellement  et  sjiiis  qu'un  dépôt  de  sol 
opaque  vienne  jamais  obstruer  tuyaux  et  canule';. 


<Jc  la  fosse  iliaque.  Le  cOlun  ascRndatiL  a  0>°,2lf'(inviron  do  hauÉÏ.  U'an^to 
lii^patitjue  arrive  à  la  première  lombaire.  Le  côlon  Iransverse  forme  une 
guirlande  de  j'en  d'oiselet:)  tepdu  sur  um:  corde  il  concavité  BUpérieurc 
dont  le  bord  droit  correspond  au  bord  inférieur  de  la  première  lombaire, 
'.e  point,  le  plus  di^rlive  au  bord  infiVipur  de  la  quatrième  lombaire,  le 
bord  gautlie  au  bord  inférieur  de  la  douzième  dorsalf.  L'angle  splénîque 
est  au  niveau  du  bord  inférieur  de  la  douzième  dorsale.  Le  côlon  descen- 
dant,, très  élarifi  au  niveau  de  la  crélp  iliariue,  aboutit  an  rfilon  i!éo- 
pelvien  qui  deâsine  avec  le  rectum  un  cœur  à  grand  axe  a  nWro- posté  rieur. 
2"  .Malade  dkfioijt.  —  Le  l.aa-fond  du  ca-cum  oflleuri'  le  détroit  supé- 
il  peut  même  dm-poir  nettement  pelvien.  Le  segment  cœco-coliquu 


INTESTIN  63 

ascendant  diminue  de  hauteur  (12  centimètres).  L'angle  hépatique  est 
au  niveau  du  bord  inférieur  de  la  troisième  lombaire  et  Ton  voit  à  son 
dôme  une  ou  deux  poches  à  air.  Le  côîon  transverse  s'abaisse  et  présente 
une  poilion  droite  horizontale  et  une  portion  gauche  qui  forme  une  con- 
cavité marquée  pour  recevoir  le  bas-fond  de  Testomac.  L'angle  splénique 
est  au  niveau  de  la  partie  moyenne  de  la  première  lombaire.  Le  côlon 
descendant  est  rétréci,  comme  repoussé  par  le  bord  gauche  de  l'estomac. 
Le  côlon  iléo-pelvien  et  le  rectum  présentent  leur  plus  grand  diamètre 
transversal  (Tuffier  et  Aubourg). 

RECTUM 

TOUCHER  RECTAL.  —  Mettre  le  malade  sur  le  côté  gauche,  se  recour- 
bant un  peu  sur  lui-même  pour  bien  faire  saillir  les  fesses,  qu'on  l'aide 
à  amener  tout  près  du  bord  du  lit.  La  cuisse  et  la  jambe  gauches  restent 
dans  l'extension  ;  la  cuisse  droite  est  placée  à  angle  aigu  sur  le  bassin 
et  la  jambe  de  même  sur  la  cuisse.  Le  chirurgien,  après  avoir  recouvert 
son  index  droit  d'un  doigtier  et  l'avoir  enduit  largement  d'un  corps  gras, 
l'introduit  lentement,  progressivement  et  avec  douceur  dans  le  canal  ano- 
rectal.  S'il  est  gêné  par  des  matières  accumulées,  il  faudra  faire  admi- 
nistrer au  préalable  un  lavement. 

Le  doigt  qui  franchit  la  région  sphinctérienne  constate  quelquefois 
la  présence  de  p)etits  repKs  de  la  muqueuse  {valvules  semi-lunaires)  séparés 
par  les  colonnes  de  Morgagni.  Ces  replis  sont,  en  général,  assez  peu 
inarqués  et  ne  donnent  lieu,  alors,  à  aucune  sensation  tactile. 

Dès  que  le  doigt  a  franchi  l'anneau  sphinctérien,  il  se  meut  facilement, 
dans  une  cavité  plus  ou  moins  large  suivant  les  sujets,  Vampoule  rectale. 

A  la  limite  supérieure  de  cette  ampoule,  c'est-à-dire  à  7  ou  8  centi- 
mètres au-dessus  de  l'orifice  anal,  on  constate  quelquefois  la  présence 
d'un  ou  plusieurs  replis  transversaux  {valvules  de  Houston)  qui  rétrécissent 


Vig,  28.  —  Rectoscope  avec  son  éclairage  interne. 

un  peu  le  diamètre  du  rectum  en  ce  point,  d'autant 
mieux  qu'on  rencontre  toujours  au-dessous  d'eux  un 
épaississement  notable  des  fibres  circulaires  {sphincter 
supérieur) . 

RECTOSGOPIE.    8IGMOtDOSCOPIE>  —  Instniments. 

—  Rectoscope   de  Bensaude  :  tube  étroit  de  2  centi- 
mètres de  diamètre  et  de  35  centimètres  de  long.  Un  mandrin  arrondi 
permet  l'introduction  de  l'appareil.  L'éclairage  est  soit  extérieur,  soit 


64  EXAAfEN   DU    TUBE  DIGESTIF 

intérieur,  à   volonté  ;  on  emploie   des  lampes  à  fil  de  charbon  de  6  i 

8  volts. 

Technique.  —  La  veille  de  l'examen,  le  malade  prend  un  lavement. 
On  peut  ensuite  ie  constiper  avec  de  l'opium.  Avant  l'opération,  il  peut 
être  utile  de  faire  un  second  lavage. 

Le  malade  est  placé  dan.s  la  position  gé  nu -pectorale.  On  le  tranquiili* 
et  on  lui  demande  de  respirer  régulièrement. 

On  peut  (mais  cela  en  général  est  inutile)  introduire  dans  l'anus  uof 


Fig.  29,  —  Rectoscope  avec  éclairage 
exUrne  pouvant  f  Lre  éloif nÉ  de  Tori- 
lice  du  liibe  par 

houlette  de  colon  imbibée  d'une  solution  de  cocaïne  à  1/20^  et  la  laisser  I 
quelques  minutes.  1 

Le  rectoscope,  muni  de  son  mandrin,  préalablement  stérilisé  pu  I 
l'ébullition,  légèrement  tiédi  en  k  1 
passant  sur  ime  flamme,  est  e&dnîl  1 
abondamment  de  vaseline.  | 

Premier  temps.  —  On  l'introduit  ' 
■-•^y,    d'abord  horizontalement;  on  fran- 
chit le  sphincter  par  une  pression 
douce  et  prolongée,  en  recomman- 
dant au  malade  de  pousser. 

On  continue  à  avancer  pen> 
dant  C  à  7  centimètres  horizon- 
talcnient.  On  retire  alors  le  man- 
drin et,  maintenant  solidement 
l'appareil  de  la  main  gauche,  on 
introduit  le  -système  d'éclairasc 
avec  la  glace  transparente  deali- 
tiéc  à  protéger  l'opérateur.  Désor- 
mais, on  avancera  après  avoir 
insufllé  doucement,  grAce  à  un 
insuftlateur  adapté  k  l'appareil, 
[lour  déiilisser  la  muqueuse. 

Deuxième  temps.  —  On  abai»« 

l'extrémité  libre  du  tube  et  on  se 

dirige  directement  en  haut  et  en  avant,  vers  la  concavité  sacrée,  pendant 

environ  10  centimètres,  et  l'on  arrive  ainsi  à  l'entrée  de  l'orifice  sigmoldien. 


INTESTIN 


65 


Troisième  temps.  —  On  cherche  alors  l'orifice  du  côlon  pelvien,  en  rele- 
vant l'extrémité  libre  de  Tinstrument,  et  en  dirigeant  l'extrémité  interne 
non  seulement  en  bas,  mais  un  peu  à  gauche.  On  cheminera,  en  dirigeant 
Textrémité  interne  du  tube,  soit  horizontalement,  soit  directement  en 
bas  et  en  avant.  Pour  pénétrer  jusqu'à  sa  limite,  c'est-à-dire  jusqu  à 
35  centimètres,  l'extrémité  du  tube  se  trouve  généralement  ramenée 
tout  à  fait  vers  la  ligne  médiane,  s'étant  coiffée,  peu  à  peu,  des  divers 
repli'^  du  côlon  pelvien. 

On  pourra,  au  cours  de  l'examen,  se  trouver  obligé  d'essuyer  les  parois 
de  l'intestin,  au  moyen  de  petits  tampons  d'ouate  montés  à  l'extrémité 
d'une  baguette. 

On  retirera  l'instrument  avec  une  très  grande  douceur,  en  faisant  une 
endoscopie  rétrograde.  Avant  de  retirer  complètement  le  tube,  on  ouvrira 
l'extrémité  obturée  par  la  glace  pour  permettre  l'évacuation  de  l'air 
insufflé. 


ENDOSCOPIE  NORMALE.  —  On  voit  d'abord  les  plis  radiés  du 
sphincter  ano-rectal. 

Plus  haut,  une  muqueuse  rose  ou  rose  rouge  assez  foncée  ;  sur  cette 
muqueuse  ne  s'observent  jamais  de  dilatations  veineuses. 


// 


Jt  $4 


»»t 


Fig.  31.  —  Schéma  des  images  endoscopiques  normales  a  différentes  profondeurs 

(Bensaude). 


On  aperçoit  aisément  les  grosses  valvules  rectales,  ainsi  que  les  valvules 


sigmoïdiennes. 


Les  parois  du  rectum  sont  relativement  lisses,  au  contraire  les  parois 
coliques  présentent  de  gros  plis  transversaux. 


RADIOSCOPIE.  RADIOGRAPHIE. 


La    radiographie    ne  donne,  ici. 


pas  de  résultats  supérieurs  à  ceux  de  la  radioscopie,  plus  simple. 

L'une  et  l'autre  se  pratiqueront  apr/s  administration  préalable  d'un 
lavement  1  ismuthé  ou  d'un  lavement  au  sulfate  de  baryum  gélatineux 
(200  grammes  de  précipité  gélatineux  de  sulfate  de  baryum  correspondent 
à  100  grammes  de  sel  sec).  Le  dit  précipité  pourra  être  stabilisé  et  homo- 
généisé par  addition  de  sirop  de  gomme  ou  d'un  mélange  en  proportions 
variables  de  glycérine,  de  gomme  et  d'agar. 

Le  lavement  se  donnera  lentement  et  régulièrement  sous  pression 
faible  et,  si  possible,  constante. 


Di(  yw  stic. 


»t 


66 


EXAMEN   DU    TUBE  DIGESTIF 


TYPE   D'ANALYSE  COPROLOQIQUE  NORMALE 


I.  Durée  de  la  traversée  digeslive. 
36  lieures  environ. 


Poids 

Consistance 
Forme 


II.  Caractères  physiques. 

Environ  100  grammes. 
Ferme. 
Moulée. 


m.  Caractères  macroscopiques. 


Restes  de  nourriture. 

Glaires 

Membranes 

Pus 

Sang 

Débris  de  tumeurs. . . 

Vers  intestinaux 

Calculs  intestinaux. . . 
Calculs  biliaires 


Néant. 


1\'.   Examen  microscopique. 


Cellules  végétales 

Grains  d'amidon 

Fibres  musculaires. . . . 

Tissu  conjonctif 

Fibres  élastiques 

Graisses  neutres 

Acides  gras 

Savons 

Globules  rouj:es 

—        blancs 

Cristaux  de  pliospIiat«'> 
ammoniaco  -  mngné  * 
siens 

Crisl.  de  eliolestérine. 

Crist.  (riiématoïdine. . 


Traces. 


Néant. 
Peu  nombreux. 


Rares. 
Rares. 
Rares. 


V.  Examen  chimique. 


Réaction 

Rapport  du  poids  des 
substances  sèches  nu 
poids  des  substances 
fraîches 


Utilisation  de  graisses: 
Poids      des       graisses 

excrétées  p.  100 

Graisses  neutre'^ 

Acides  gras 

Savons 

Recherche     des      iiig- 

ments  biliaires 

Recherche  du  sang. . . .  { 


Neutre. 


78  p.  100  eau. 
22  p.  100 
substances 
sèches. 


4  à  5  p.  100    I 
24,2  p.  100 
38,8     — 
37        — 

0     — 
0     — 


\'l.   Examen  bactériologique  et  parasi' 

tologique. 


(\'oir  Baclériolvgie.) 


I. 


Instrument    pour    prélever   les  selles.   -  -  «  L'oxamen  microscopique 

des  selles  au  point  de  vue  des  anifs  d'helminthes  et  des  protozoaires  entre 
de  plus  en  plus  dans  la  pratique  médicale.  Il  est  probable  qu'après  la  guerre 
cette  méthode  d'inves  livrât  ion  s'imposera  encore  davantage,  en  raison  du 
jrrand  nombre  de  troupes  coloniales  (jui  auront  passé  par  la  France  et  semé, 
avec  leurs  déjections,  de  nouvelles  maladies  parasitaires. 

('  Tous  ceux  qui  ont  fait  des  recherches  de  ce  j^enre  savent  à  queHes  difû- 
cultés  on  se  heurte  dans  la  clientèle  lorsqu'on  demande  aux  malades  d'en- 
voyer un  échanlillon  de  leurs  selles:  relus  des  malades,  vases  mal  joints, 
envoi  de  (luantités  énormes  de  matières  alor^  qu'il  suffît  d'une  petite  par- 
celle grosse  comme  un  pois,  prélevée  au  moyen  d'une  allumette  et  placée 
dans  une  simple  boîte  en  fer-blanc  (boîte  à  vaseline  vide,  par  exemple).  Les 
excréments  envoyés  de  la  sorte  présentent  deux  inconvénients.  D*abord  on 


INTESTIN 


67 


n'y  constatera  jamais  ou,  presque  jamais  la  présence  d'œufs  d'oxyures.  Les 
oxyures,  en  effet,  ne  pondent  pas,  comme  les  ascaris,  les  tricocéphales,  les 
ankyloglomes,  etc.,  leurs  œufs  dans  la  contenu  intestinal,  tout  au  plus  en 
dépo^cnt-jls  quelques-uns  parfois  dans  le  mucus  rectal.  Ensuite  il  se  passe 
forcément  un  temps  plus  ou  moins  long  avant  que  le  médecin  n'examine 
les  matières  envoyées  à  son  domicile,  et  les  protozoaires,  tels 
que  les  amibes,  trichomonas,  larablia,  etc.,  ont  alors  perdu 
leurs  mouvements  ou  se  sont  desséchés,  et  on  ne  les  recon- 
nallra  que  difficilement. 

"  Pour  toutes  ce&  raisons  le  praticien  aura  tout  avantage 
à  prélever  directement  de  l'anus  un  peu  de  matière  fécale  ou 
de  mucus  et  à  l'étaler  aussitôt  sous  le  microscope.  Non  seu- 
lement il  est  renseigné  séance  tenante,  mais  il  sera  à  même  de 
découvrir  tous  les  éléments  qu'il  recherche.  Toute  la  procé- 
dure, d'ailleurs,  ne  demande  que  cinq  à  six  minutes. 

o  On  a  imaginé  différents  instruments  pour  faire  ce  prélève- 
ment. Pour  ma  part  je  me  sers  depuis  plusieurs  années  d'un 
bâtonnet  de  verre  de  7  millimètres  de  diamètre  et  15  centi- 
méfres  de  long,  qui  porte  latéralement  à  3  millimèlres  de 
son  exlrémilé  inférieure  un  petit  renfoncement,  lequel  permet 
presque  toujours  de  ramener  un  peu  d'excrémenla  ou  de  mu- 
cosités du  rectum.  Lorsqu'on  fait  celte  petite  opération  au  lit 
du  malade,  et  qu'on  veut  emporter  h  domicile  les  matières  pré- 
levées, on  n'a  qu'à  passer  le  bâionnet  dans  une  éprouveltc 
munie  d'un  bouchon  de  liégc  percé  au  milieu. 

"  Après  examen  il  suffira  de  plonger  l'instrument  pendaiiL 
quelques  heures  dans  une  solution  de  lysol  [1-2  p.  100)  pour 
qu'il  soit  désinfecté.  Pour  plus  de  sûreté  on  le  fera  bouillir 
dans  de  l'eau  de  soude. 

■  Il  ne  faut  jamais  graisser  l'instrument  avant  de  l'intro- 
duire dans  le  rectum,  mais  simplement  l'humecter.  La  graisse 
complique  l'examen  microscopique. 

»  Six  lifttounels  et  deux  éprouvrtlei  suffisent  en  général  pour  les  besoins 
de  la  pralique.  (D'  nifT,  de  Strasbourg.) 


Is 


FiR.    3Î. 

Analyse 

:opro  logique 

(d'oprèsRift). 


MODES   DE   PRÉLÈVEMENT.  —   I.    Analyse   qualItiUtva    simple.  — 

Quand  on  ne  cherche  qu'a  établir  la  présence  dans  les  sellée  rie  certains 
éléments,  dans  un  cas  pathologique  doterminé  (par  exemple  :  recherche  de 
sang,  d'renfa  de  parasites,  d'amibe?,  etc.),  on  prend  une  selle  quelconque. 

On  peut  pr'îlever  directement  de  l'anus  un  peu  de  matières  fécales,  à 
l'aide  de  l'instrument  décrit  ri-dessus.  H  ne  faut  jamais  frraisser  l'instru- 
ment, ce  qui  complique  l'examen  microscopique,  mais  simplement  l'hu- 
mecter. 

II.  Analyse  qualitative  et  quantitative.  —  a)  Rt:p.\s  d'épreuvi^. 
-—  Repas  logiquement  conipog6  dans  le  but  de  mettre  en  jeu  l'aclivité 
Spéciale  des  différentes  glandes  intestinales. 

On  peut  modifier  les  proportions  r-uivant  les  ex'gences  du  c  is  particu- 
lier. Mais  il  e;l.  nécessaire,  dans  tous  les  cas,  de  peser  exactement  les  divers 
aliments  que  l'on  donne,  de  façon  que,  si  l'on  a  recours  à  l'e.xamen  clii- 


68  EXAMEN  DU    TUBE   DIGESTIF 

mique  des  fèces,  le  médecin  puisse  calculer  approximativement,  d'après 
les  tables  générales,  telles  que  celles  de  Balland,  la  quantité  d'aliments 
simples  contenus  dans  les  aliments  compostas  et  les  comparer  ensuite 
aux  excréta. 

Repas  d'épreuve  de  René  Gaultier. 

Pain  blanc 100  grammes. 

Viande  de  bœuf 60        — 

Beurre 20  à  30        — 

Lait 300  à  500        — 

Pommes  de  terre 100        — 

La  viande  doit  être  préparée  sur  le  gril  et  saignante. 

Les  pommes  de  terre  sont  cuites  à  Teau,  écrasées  en  purée  et  accommodées 
au  beurre  et  au  lait.  Le  reste  du  lait  sert  de  boisson. 

Les  30  grammes  de  beurre  représentent  25  grammes  de  matière  grasse, 
500  grammes  de  lait  représentent  18  grammes  de  beurre.  En  évaluant  le 
reste  à  4  grammes  pour  la  viande,  le  pain  et  les  pommes  de  terre,  on  voit 
que  la  quantité  de  graisse  ingérée  dans  ce  repas  est  d'environ  47  grammes. 

h)  Procédé  de  délimitation  des  fèces. 

Poudre  de  charbon 0«»  ,20. 

Pour  un  cachet  n»  3. 

Prendre  un  cachet  au  commencement,  un  cachet  au  milieu  et  un  à  la 
fm  du  repas  d'épreuve. 

On  peut,  pendant  les  deux  jours  précédant  l'épreuve,  mettre  le  malade 
au  régime  lacté  ;  le  repas  d'épreuve  est  pris  le  matin  du  troisième  jour; 
six  heures  après,  on  reprend  le  régime  lacté  pour  vingt-quatre  heures. 
De  cette  façon  les  selles  noires  correspondant  au  repas  tranchent  mieux 
sur  les  selles  d'avant  ou  d'après,  qui  sont  grises. 

Noter  l'heure  du  repas,  pour  apprécier  la  durée  de  la  traversée  diges- 
tive. 

c)  Façon  de  recueillir  les  matières.  —  On  recueille  la  totalité 
des  matières  colorées  en  noir,  sans  souillure  d'urine,  c'est-à-dire  en  priant 
le  malade  d'uriner  avant  la  défécation. 

On  fera  noter  le  moment  d'apparition  de  la  première  selle  noire  et  de 
la  dernière. 

On  dépose  les  matières  dans  un  vase  hermétiquement  clos  et  on  les 
porte  au  laboratoire. 

*  *  * 

EXAMEN  MACROSCOPIQUE.  ~   a)  Selles   normales  de  nourrisson  au 

sein. 

Nombre  :  1  à  3.  Aspect  :  homogène. 

Consistance  :  demi-molle.  Couleur  :  jaune  d'or. 


INTESTIN  69 

b)  Selles  normales  d'enfant  élevé  au  lait  stérilisé. 
iNombre  :  1  à  2. 

Aspect  :  pâte  molle,  pas  très  bien  liée,  souvent  parsemée  de  petits 
grumeaux  de  caséine. 
Couleur  :  jaune  pâle,  un  peu  grisâtre. 

c)  Restes  de  nourriture,  —  Il  est  facile  de  reconnaître  des  débris  de  végé- 
taux, de  tendons,  etc. 

Dans  les  cas  de  stéarrhée^  les  selles  sont  pâteuses,  argileuses,  et  déco- 
lorées, parsemées  de  petites  boulettes  de  graisse  blanches,  grosses  comme 
un  pois  ou  une  noisette  ;  ou,  si  elles  sont  diarrhéiques,  elles  présentent 
une  couche  huileuse  à  leur  surface. 

d)  Recherche  des  calculs,  —  Mettre  les  matières  sur  un  tamis  et,  sous  un 
mince  filet  d  Vau  coulant  sur  le  tamis,  étaler  les  matières  avec  une  baguette 
de  verre. 

EXAMEN  MICROSCOPIQUE.  —  L*examen  microscopique  des  fèces 
est  des  [»lus  simples,  à  la  portée  de  tout  praticien. 

Technique.  —  Prélever,  avec  un  fil  de  platine,  des  parcelles  de  matières 
fécales,  en  prenant  les  parties  centrales,  et  les  porter  sur  des  lames.  Suivant 
leur  consistance,  on  les  dilue  ou  non  avec  un  peu  d'eau  distillée,  on  recou- 
vre d'une  lamelle,  on  aplatit  bien,  pour  avoir  des  préparations  minces. 

Cet  examen,  à  Tétat  frais,  sans  coloration,  permet  de  reconnaître  tous 
les  éléments. 

Si  Tun  opère  sur  les  selles  correspondant  à  un  repas  d'épreuve,  on  pourra, 
avec  un  peu  d'habitude,  se  faire  une  idée  suffisamment  nette,  en  clinique, 
de  l'excrétion  de  tel  ou  tel  aliment  (graisses,  fibres  musculaires,  hydrates 
de  carbone,  etc.),  d'après  le  nombre  des  fibres  musculaires,  de  cristaux 
d'acides  gras,  etc.,  trouvé  par  champ  de  microscope. 

Pour  faciliter  la  différenciation  de  certains  éléments,  on  pourra,  dans 
certains  cas,  avoir  recours  à  divers  réactifs  colorants  que  nous  signalerons 
au  fur  et  à  mesure. 

1.  Cellules  végétales.  —  Grains  d'amidon,  —  a)  Grains  d'amidon 
cru.  —  On  observe  : 

Soit  des  grains  non  attaqués  par  les  sucs  digestifs,  grains  bien  formée 
avec  leur  stratification  particulière  autour  d'un  point  situé  le  plus  sou- 
vent à  l'une  des  extrémités. 

Soit  des  grains  plus  ternes,  avec  cassures,  stratification  moins  nette. 

b)  Amidon  cuit,  —  Aspect  de  colle  d'amidon,  collée  aux  débris  de  cel- 
lules, reconnaissable  aux  réactions  microchimiques  par  l'iode. 

ColoraUon  par  le  réacUf  de  Lugol. 

Iode 1  gramme. 

lodiire  de  potassium 2  grammes. 

Eau GO        — 

Mettre  une  goutte  de  réactif  sur  le  bord  de  la  lamelle,  et  attendre  quç 
le  réactif  pénètre  par  capillarité  entre  lame  et  lamelle. 


70  EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 

Coloration  do  raniidon  : 

En  bleu  si  l'amidon  est  ri  peine  digérô. 

En  rouge  s'il  est  à  moitié  digéré  (érythrodextrine). 

En  jaune  s'il  est  sncrhariflé. 

Insuffisance  amylolyiique,  —  Ouand  on  constatera  des  granules  d'ami- 
don presque  entiers,  ou  des  débris  de  pain  blanc,  en  assezyrande  ahohdancf, 
on  sei^a  en  présence  d'un  é^at  anornuil,  surtout  d'une  aliéralion  de  rinlettin 
(jn'le. 

Insuffisance  gastrique.  —  Le  suc  gastrique  est  le  seul  suc  digestif  capa- 
ble de  dissocier  les  unes  des  autres  les  cellules  végétales,  en  dissolvant 
la  pectine.  La  constatation,  dans  les  selles,  d'amas  de  cellules  larges  et 
rondes  bourrées  ou  non  d'amidon  indique  une  hypoacidité  du  suc  gas- 
trique. 

2.  Fibres  muscllaires.  —  a)  -l  t'état  frais.  —■  Keconnaissables  à  leur 
coloration  jaunâtre,  à  leui  double  striation  longitudinale  et  transversale. 

Trois  aspects  suivant  le  degré  de  digestion  : 

Les  unes,  à  peine  î>ttaquées  par  les  sucs  digestifs,  sont  longues  et  pré- 
sentent une  striation  transversale  et  longitudinale  très  nette. 

D'autres,  plus  petites,  ont  l'aspect  de  blocs,  plus  ou  moins  arrondis, 
avec  striation  transversale  et  longitudinale  encore  visible. 

Les  autres  sont  de  petits  fragments,  les  uns  bien  striés,  les  autres  sans 
stries,  et  de  formes  des  plus  variées,  ovales,  rondes,  rectangulaires. 
L'absence  de  noy«niix  est  aussi  un  signe  de  digestion  avancée. 

b)  Coloration.  —  Étaler  une  parcelle  de  matières  sur  lame  ;  laisser  sécher. 
Verser  de  l'alcool  ou  du  chloroforme  pour  faire  dissoudre  rhydrobiliru- 
bine  qui  imprègne  les  fi})res  musculaires.  Laisser  évaporer,  colorer  avx*c 
une  solution  faible  d'éosine  aqueuse. 

La  constatation  d'une  quantité  notable  de  fibres  musculaires  indique 
un  étal  patbolotrique  et  surtout  un  amoindrissement  de  la  fonction  pancréa- 
tique. 

3.  Grains  jaunks  di:  Nothnagki..  —  Petits  grains  de  la  grosseur 
d'une  tête  d'épingle  qu'on  trouve  dans  les  selles  ;  sont  considérés  par 
Nothnagel  comme  dQi>  grains  de  mucus  et  par  Schmidt  et  Strassburger 
comme  des  débris  de  fibres  musculaires  à  un  état  de  digestion  trè«*  avancée. 

4.  Tissu  con.jonctif.  —  a)  .1  iétal  frais.  —  Filaments  incolores  de 
longueur  indéterminée,  isolés  ou  réunis  en  amas,  à  contours  plus  nets  que 
les  filaments  de  mucus,  ondulés.  Parfois  on  aperçoit  sur  ces  filaments 
des  taches  jaune  orangé,  i-eprésentant  les  restes  des  insertions  muscu- 
laires. 

1))  Coloration.  —  Se  colorent  [)ar  Téosine  de  façon  moins  intense  que  les 
fibres  musculaires. 

La  présence  en  abondance  de  reste*>  de  tissu  conjonctif,  après  ingestion 
de  viande  crwe,  indique  un  trouble  stomacal  accusé. 

7).  EiBRDs  ÉLASTIQUE^.  —  Filaments  plus  gros  que  ceux  du  tissu  con- 
jonctif, à  bords  nets  et  parallèles,  bifurques,  anastomosés  en  réseaux, 
enroulés  sur  eux-mêmes,  plus  ou  moins  ondulés. 


,^m^ 


La  iirésence  en  abondance  des  fibres  élastiques  indiiiue  une  insuffisance 
,    We  sécrétion  des  sucs  gastriques  et  inleslinaiix. 

fi.  GhAissEs.  —  A.  Analyse  quantitative-  —  Réactif  acétique  bouil- 
lanl.  —  Acide  acétique  officinal  à  33  p.  100. 
■On  ôtalc  un  fragment  de  selle  sur  une  lame;  on  y  ajoute  une  goutte 
h-  fie  réactif  ;  on  chaulTe  jusqu  à  ehn\ 
t'iition;  on  recouvre   dune   lamelle 
«t  on  examine  de  suite 

Toutes  les  graisses  sont  tran^foi- 
mécs  en  gouttes  ou  en  lacs  dt  G  JV 
et  on  peut  juger  de  leur  quanlité 

B.  Analyse  qualitative 

OliAISSES  NEUTRES  — 
a)  A  l'flal  frais:  gouttelettes  isolée 
ou  réunies  en  lacs  à  contour-,  irr( 
guliers, 

b)  Réactif  :  solution  d  acide  o= 
mique  à  20  p.  100.  Colore  les  grusse'- 
neutres  en  noir,  plus  ou  moins  sui 
vant  leurnature. 

ACIDES  GRAS.  —  a)  A  fétal 
frais:  crLsUiux  aciculés,  lancéolés, 
aiguilles  en  :im:is  ; 

b)  Réactif  de  Jacobsohn:  mstlre  IV 
&  V  gouttes  (le  In  solution  de  tuchsini' 


Fig  33  —  ÉlÉmenU  ngurÉs  des  fèces 
[d'après  Deguy  et  Guillaumin). 


1,  poil  vÉgéUI;  2,  cellules  végélnles  iso- 
lées et  en  amas  ;  3,  débris  de  vaisseaux 
spirales  ;  4,  fibres  musculaires  ;  5,  fibres 
élastiques;  6,  globules  Uo  graisse  et  ai- 
guilles d'acides  gras;  7,  i 


phénlquëe  de  Ziehl  dans  un  tube  h     de     phosphate    ammoiiiaco- magnésien  ; 
essai    plein    d'eau     distillée,    ce    mii     9,  crUUux  de  oholestérine  ;    10,  crlsUux 
donne  •■ 
foncé. 

On  Ét:]Ie    un  peu  de  la  selle  sur 
une  lame  ;  on  ajoute   II  gouttes  de  réactit,  on  recouvre  d'une  lamelle. 

Les  graisses  neutres  sont  incolores  sous  forme  de  gouttelettes  ou  de 
lacs. 

Les  acides  gras  sont  rouges. 

Les  savons  gras  sont  roses, 

SAVONS.  —  il)  A  Vétat  frais:  masses  arrondies  ayant  quelque  ressem- 
blance avec  des  œuts  de  parasites. 

b)  Réactif  de  Jacohsotin  :  colore  les  savons  en  rose. 

7,  DÉBHis  VÉGÉTAUX.  —  Poîls,  vsisdeaux,  fibres,  pellicules  et  mem- 
branes épidermiques  dont  l'aspect  microscopique  varie  suivant  la  prove- 
nance, 

8.  Cristaux.  —  Cristaux  de  jifiosphate  ammoniac  o-magnésien.  — ■  Forme 
en  couvercle  de  cercueil  ;  leur  présence  en  abondance  indique  une  putré- 
faction intestinale  intense. 

Criilaux  de  cholexlérine.  —  Lamelles  rectangulaires  obliques,  souvent 
superposées,  avec  cassure  aux  angles  et  côtés  en  gradins.  Leur  présence 
indique  des  perturbations  digestivea  accentuées  dans  les  parties  supé- 


72  EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 

rJeures  de  Tintestin  grêle  avec  augmentation  du  péristaltisme  intestinal. 

Cristaux  d'hémaioîdine,  —  Tablettes  rhombiques  ou  fines  aiguilles 
groupées  de  teinte  rouge-brique. 

Leur  présence  indique  une  hémorragie  intestinal*. 

Cristaux  d*oxaiate  de  chaux,  —  On  s'assure  de  leur  nature,  en  faisant 
glisser  entre  lame  et  lamelle,  d'abord  de  Tacide  acétique  qui  ne  les  dissout 
pas  (les  cristaux  de  phosphate  ammoniaco-magnésien  se  dissoudraient), 
puis  de  Tacide  chlorhydrique  qui  les  dissout,  ou  de  l'acide  sulfurique  qui 
laisse  à  leur  place  des  cristaux  de  gypse  caractéristiques. 

La  constatation  de  ces  cristaux  dans  les  cellules  végétales  indique  une 
insuffisance  gastrique. 

ANALYSE  CHIMIQUE.  —  lo  Réaction.  -  Technique.  —  Diluer 
des  matières  fraîches  avec  de  l'eau  distillée  ;  les  essayer  au  moyen  de 
papier  de  tournesol  bleu  et  rose. 

Réaction  normale  :  neutre. 

2»  Rapport  du  poids  des  substances  sèches  au  poids  des  substances 
fraîches.  —  Technique.  —  On  prélève  une  petite  quantité  de  matières 
fraîches,  que  l'en  pèse  dans  une  capsule  dont  on  connaît  la  tare,  ce  qui 
fait  connaître  le  poids  de  matières  fraîches. 

On  porte  dans  une  étuve  au  hain-marie  à  96®  environ.  Quand  on  jugt* 
la  dessiccation  terminée,  on  pèse  la  capsule  ;  on  la  reporte  à  l'étuve,  puis 
on  la  pèse  à  nouveau,  jusqu'à  ce  que,  à  la  suite  de  deux  pesées  succe-^- 
sives,  on  trouve  le  même  poids.  Par  différence  on  obtient  le  poids  d<8 
matières  sèches. 

Rapport  normal  :  G8  p.  100  d'eau  et  22  p.  100  de  matières  sèches. 

3°  Dosage  des  graisses.  —  Il  n'est  pratiqué  que  dans  un  labora- 
toire muni  d'une  hotte  pour  entraîner  les  produits  volatils  k  odeur  désa- 
gréal>le. 

Inslrumentalion  nécessaire.  —  Étuve  de  d'Arsonval  à  100<>.  Balances, 
capsules  tarées,  mortiers,  filtres,  appareil  de  Soxhlet. 

Prclêvrmenl.  —  Prélever  différentes  parties  de  la  masse  des  matières 
et  faire  un  mélange  de  ces  parties. 

Technique.  —  On  prend  environ  100  grammes  de  ce  mélange,  que  Ton 
sèche,  que  l'on  broie  et  que  l'on  triture  avec  du  sable  fin  dans  un  mortier. 
A  l'aide  de  l'appareil  de  Soxhlet,  de  cette  matière  sèche  on  épuise  la 
graisse  par  l'éther  qui  dissout  les  graisses  neutres  et  les  acides  gras 
dont  on  connaîtra  le  poids  total  par  pesée  après  évaporation.  Cet  extrait 
éthéré  est  redissous  dans  l'éther,  et  dans  cette  solution  on  dose  les  acides 
gras,  avec  une  solution  alcoolique  décinormale  de  potasse  en  présence 
de  la  phénolphtaléine,  chaque  centimètre  cube  de  cette  solution  corres- 
pondant à  08r,0284  d'acide  stéarique  ;  par  différence  on  obtient  les  graisses 
neutres.  Le  résidu  des  fèces  est  traité  par  l'acide  chlorhydrique  dilué, 
lequel  dissout  les  savons  ;  de  la  masse  desséchée  on  extrait  de  nouveau 
avec  l'éther  les  acides  gras  de  ces  savons  ainsi  mis  en  liberté.  Comme 
précédemment,  on  les  do?e  par  la  solution  de  potasse. 


INTESTIN  73 

Uiilisation  normale  des  graisses.  — a)  L'utilisation  normale  pour  100  des 
graisses,  o/est-à-dire  le  rapport  entre  la  quantité  des  graisses  ingérées  et 
celle  excrétée,  autrement  dit  la  quantité  de  graisse  absorbée,  est  de  95  â 
96  /).  100, 

b)  Si  Ton  considère  les  4  à  5  p.  100  de  graisse  non  absorbée,  on  éta- 
blira les  rapports  dans  lesquels  sont  les  diverses  parties  de  ces  graisses 
excrétées  : 

G.  N.  =2^,2  p.  100 
A.  G.  =  38,8      — 
S.  =^  37         - 

Ce  qui  revient  à  dire  que  75  p.  100  de  ces  graisses  excrétées  oni  été  dédou- 
blées. 

\^  Recherche  des  pi^^ments  biliaires.  —  Réaction  de  Triboulet. 
—  Réaction  simple  dont  on  peut  tirer  d'importantes  déductions  cliniques. 

Technique.  —  Il  faut  avoir  quelques  tubes  à  essai  et  la  solution  sui- 
vante : 

Eau  distillée 100  cent,  cubes. 

Sublimé Si'.SD 

Acide  acétique* 1  cent.  cube. 

On  prend  d'une  selle  fraîchement  émise,  gros  comme  une  noisette. 
On  délaie  dans  un  tube  à  essai  renfermant  10  à  15  centimètres  cubes 
d'eau;  on  ajoute  VIII  à  X  gouttes  de  la  solution  de  sublimé  acétique 
et  on  laisse  reposer  le  tube. 

Cet  examen  doit  être  fait  au  jour  le  jour. 

Résultais.  —  En  quinze  minutes  dans  les  cas  accentués,  en  moins  d'une 
heure  dans  la  majorité  des  cas,  on  obtient  une  coloration  définitive,  conser- 
vable  pendant  des  semaines,  et  la  séparation  en  deux  couches. 

Suivant  le  degré  de  transformation  naturelle  des  pigments  dans  les 
voies  biliaires,  suivant  l'action  complémentaire  favorable,  ou  nulle  au 
contraire  du  tractus  digestif,  on  obtient,  avec  le  réactif,  des  colorations 
variables  du  dépôt  et  du  liquide;  et,  soit  un  trouble,  soit  un  état  clair 
transparent  de  ce  liquide. 

1°  Colorations.  —  Répondant  à  des  variations  très  nombreuses  du 
pigment  biliaire,  les  couleurs  obtenues  peuvent  être  ramenées  à  quatre 
types  principaux. 

I.  Rose,  rouge,  lilas,  violacé  (présence  de  stercobiline)  :  état  bilio-iiiteslinal 
normal. 

II.  Vert  :  bilirubine  oxydée,  très  franche,  quand  la  couleur  est  très  verte  ; 
atténuée  quand  la  couleur  est  gris-vert,  blanc-vert,  etc. 

m.  Jaune,  jaune  vert  :  quasi-biliverdine  jaune  pâle,  terne  :  état  grave, 
du  plus  mauvais  augure. 

IV.  Rlanc,  blanc-gris,  blanc-vert,  etc.:  acholie  pigmentaire  :  pronostic 
fatal. 

2®  Trouble  du  liquide. —  Le  liquide  qui  surmonte  le  dépôt  peut  être 


71  EXAMEy   DU    TUBE   DIGESTIF 

ou  tout  h  fait  clair,  ou  tout  à  fait  trouhic,  ou  seulement  à  demi  clair  et 
trouble. 

Ce  trouble  appartient  à  (lu  mucus  intestinal  dilué  dû  à  un  phénomène 
physiologique  normal. 

L*état  clair  ne  se  trouve  que  dans  les  cas  anormaux,  par  exemple  chez 
les  enfants  athrepsiques. 

r>o  Recherche  du  san^.  —  Procédé  de  Weber.  —  Ce  procédé  est  très 
sensible. 

In^lrumenlalion.  —  Un  verre  à  expérience,  une  baguette  de  verre,  quel- 
ques tubes  à  essai. 

Liquidps.  —  Acide  acétique  ^rlncial  on  cristallisable. 

f^th^r. 

Eau  oxyprénée  fraîche  ou  essence  de  térébenthine  ozonisée. 

Tr»inture  de  gaïac  fraîche  ;  on  a  en  réserve  quelques  grammes  de  racine 
de  gaïac  râpée.  Au  moment  de  faire  la  réaction,  on  en  met  une  pincée  dans 
2  à  3  centimètres  cubes  d'alcool  :  en  (luebjues  minutes  Talcool  est  teinté 
en  jaune  et  la  teinture  est  prêle. 

Technique.  —  Mettre  dans  un  verre  à  (expérience  quelques  grammes 
de  matières  fécales.  On  délaye  dans  un  peu  d'eau.  On  ajoute  à  ce  liquide 
une  égale  quantité  d'acide  acétique  glacial  ou  cristallisable  et  Ton  mélange 
soigneusement  avec  une  baguette  de  verre. 

On  ajoute  alors  environ  la  même  ({uantité  d'éther  que  Ton  avait  mis 
d'acide  acétique.  On  agite  de  nouveau,  puis  on  laisse  repo.er  un  moment. 
L'éther  vient  à  la  surface.  On  décante  2  à  3  centimètres  cubes  de  la 
couche  d'éther  dans  un  tube  à  essai. 

On  ajoute  VIII  à  X  gouttes  de  teinture  de  gaïac  et  de  l'eau  oxygénée 
ou  de  Tessence  de  térébenthine  vieille,  goutte  à  goutte,  en  agilanl  le 
lube. 

liésulidls.  —  Si  la  réaction  est  négative,  la  couleur  ne  change  pas.  Si  elle 
est  positive,  le  liquide  prend  une  teinte  bleue.  C(^tte  teinte  est  passagère. 

Causes  d'erreur.  —  Les  matières  ne  doivent  pas  contenir  d'hémoglobine 
alimentaire. 

Aussi  faut-il  (|ue  le  malade  soit  soumis,  pendant  trois  jours,  avant  la 
récolte  des  fèce^,  au  régime  lacto-végél arien. 

EXAMEN   BACTÉRIOLOGIQUE.   —   Bacille    de    la   dysenterie.  —  Se 

trouve  dans  les  selles  surtout  au  début  de  la  maladie,  dans  les  cinq  ou  six 
premiers  jours.  Dans  les  cas  chroniques  on  le  trouve  au  moment  des 
poussées   aiguës. 

Technique,  —  Un  fragment  de  glaires,  après  avoir  été  lavé  plusieurs 
fois  dans  de  l'eau  stérilisée,  est  ensemencé  successivement  par  frotte- 
ment sur  plusieui*s  plaques  de  gélatine  ou  de  gélose  lactosée  toumesolée. 

Aspect  des  cultures.  —  Les  colonies  restent  bleues,  ont  un  centre  un 
I)eu  surélevé,  des  bords  irréguliers,  translucides. 

.1  Vexamen  microscopique^  c'est  un  liàtonnet  très  mobile,  ayant 
à  peu  près  le  même  aspect  que  le  colibacille,  se  décolorant  par  le  Qram. 


INTESTIN  75 

Vibrion  cliolérique  (bacille  virgule).  —  Rechercher  ù  la  surface  des 
selles  un  petit  flocon  blanchâtre,  dit  grain  riziformc. 

Aspect  microscopique.  —  On  en  détache  un  fragment,  on  en  fait  un 
frottis  sur  deux  lames  dont  l'une  est  colorée  par  le  bleu  phéniqué  de 
KOhnc,  recouverte  d'une  lamelle  sans  être  sochée;  l'autre  est  traitée  par 
la  méthode  de  Gram  :  ils  se  décolorent  par  le  Gram. 


Fig.  34.  —  Froginent  de  selle  Je  dysenterie  Fig.  35.  - 

bacillaire  (SUt  frais)  (Dopter).  nâlonnels   trap. 

1,  leucocylcs  (très  nombreux)  ;  2,  héma-     Rule,  en  S  qiielqueti 


lies  ;    3,  cellules    épithéllales    desquamécs. 


On  voit  des  bactéries  incurvées,  souvent  disposées  à 
autres. 


Vibrion  cliolirique. 
i  fllamenleux,  pliiii 

î  file  les  unes  des 


Cultures.  —  Préparer  u 
cubes  du  mélange  suivant  : 


tube  de  culture  renfermant  10  centimètre 


ivcc  un  grain  rizîtorme.  On  porte  à  Téluvc  à  37°.  Au  bout 
de  sept  h  huit  heures  on  voit  à  la  surface  un  léger  voile  qui  contient  de 
nombreux  vibrions. 


Amibes.  —  La  recherche  des  amibes  est  importante  dans  les  cas  de 
dysenterie  aiguë,  car  la  constatation  dans  les  selles  d'amibes  dysentériques 
confirme  le  diagnostic  ;  mais  elle  est  peut-être  plus  importante  dans  les 
cas  frustes  d'amibiase  chronique  ;  dans  ces  cas,  on  trouve  non  plus  des 
amibes  vivantes,  mais  leur  forme  kystique.  H  y  a  grand  intérêt  à  dépister 
]ea  tsemeursd'amibes  ii,\es  tsemeurs  de  kystes  n  si  dangereux  pour  la  société. 

A.  Recherche  des  amibes.  —  l*'  Prélèoemenl  des  matières.  —  Au  lit 
même  du  malade,  dès  l'émission,  on  prélève,  dans  les  selles,  avec  un  fil 
de  platine,  un  peu  de  mucus  sanguinolent. 


76 


EXAMEN   DU    TUBE    DIGESTIF 


On  pcul  aussi,  grAco  k  la  rectoiicopic,  faire  un  prélèvement  direct  sur 
les  ulcérations  rectales. 

On  porte  ce  mucus  sur  une  lame  chaulTëe  au  préalable.  Si  les  matiènt 
sont  solides,  on  en  dilue  une  parcelle  sur  ia  lame  dans  une  goutte  de 
sérum  physiologique  tiédie.  On  recouvre  d'une  lamelle  et  on  aplatit  bien  ; 
on  fait  l'examen  rapidement. 

2"  Hêarliralion  des  mouvements  amibiens.  —  Les  pseudopodes  consti- 
tuant un  caractorc  pn-cit-ux  pour  le  diagnostic,  il  y  a  intérêt,  ai  les  amilies 
sont  immobiles,  à  réiictivcr  leurs  mouvement». 

Pouriflu,  on  utilise  un  insufflaleur  de  dentiste  dont  la  tige,  préalable- 
_  ment  chauffée  dans   un  bec  Bun- 

sen, permet  de  diriger  un  jet  d'air 
t'haud  sur  la  (ace  supérieure  dt 
ta  lame;  pendant  ce  temps,  l'œil 
de  l'observateur  ne  quitte  pas  l'ocu- 
laire. 

3^  Aspect  microscopique  à  PiM 
frais.  —  L'amibe  pathogène  [En- 
lamseba  dysenierix  ou  Ais/o/j/fiM) 
^c  reconnaît  h  ses  grandes  dimen- 
sions qui  dépassent  celles  des  leu- 
cocytes qui  l'entourent,  à  ses  pseu- 
dopodes, à  la  distinction  très  netU 
<<n(re  son  ecloplasma  trit  rifringttd 
<'f  son  endoplaama  bourré  de  ^o- 
fiiiles  ronges,  h  son  noyau  central 
petit,  peu  distinct,  à  sa  mobiliti  fnt 
grande. 

i"  Coloration.  —  Déposer  sur  les 
bords  de  la  lamelle  une  goutte  de 
suinlioii  aqueuse  de  iileii  de  méthylène  i\  1/100. 

Ton.-:  les  éléments  autres  que  les  amiiies  se  colorent  en  bleu,  les  amibef 
se  détachent  en  clair  et  ce  n'est  que  plus  lard  ([u'elles  meurent  et  se 
colorent. 

5"  Diagiwslic.  —  VF.niamœba  coli,  hûte  non  pathogène  de  l'intestin, 
a  un  gros  noyau  subcentral,  très  visible',  elle  ne  contient  jamais  de  ylolmlei 
rouges,  a  un  ectoplasme  i/ui  ne  se  distingue  pas  de  Vendoplaume,  a  uw 
mobilité  très  faible. 

B.  I'<t:cHKni':uK  dks  kystks.  —  I"  Tectiniiiue.  —  L'élimination  de» 
kystes  peut  être  augmentée,  par  la  production  d'une  entérite  artificidlt, 
au  moyen  soit  d'une  purgation  saline,  soit  d'un  lavement  purgatif. 

Les  kystes  restent  intacts  pendant  au  moins  deux  jours.  Mais  ils  se 
conservent  plus  longtemjis  si  on  dilue  les  matières  dans  une  solution  dt 
formol  A  5  p.  100. 

2"  Herherrlte  des  kystes  à  l'étal  frais.  —  l'it-lever  imc  petite  parcelle  de 
niuliéres  férales  avec  un  fil  de  plutine,  la  <iéposer  sur  une  lame,  la  diluer 


l,  BiniheB  avec  l'irtoiilosmc  el  l'endo- 
pla»me;  2,  cpIlllle^•  ^pitliélioles  desquamées 
3,  héiiialics  ;  4,  ([lobules  blancs  rare 
(Dopler). 


INTESTIN 


77 


au  besoin   dans  une  goutte  de  sérum  physiologique,  et  comprimer  forte- 
ment entre  lame  et  lamelle. 

Les  kystes  se  présentent,  à  un  faible  grossissement,  comme  de  petites 


:;^ 


V*v 


;   / 


^T.Vv 


12 


13 


■•v,- 


i 


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14 


■s:  '  r. 


15 


■^m 


16 


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17 


16 


19 


ci^V.--»" 


20 


21 

'-■■-•■■■■   '■■-■■'•■   1 .  »  ■  I     . . 1 ■     -I 
0       t       M      n     20     :•     3J     M     « 

Echc/Ie  en ^ 


22 


23 


Fig.  37.  —  Les  principaux  éléments  contenus  dans  les  selles  de  malades  atteints 

d'amibiase  chronique  (d'après  Ravaut). 

(Toutes  ces  fip^ures  sont  dessinées  d'après  nature,  t  la  chambre  claire  à  l'état  frais, 
entre  lame  et  lamelle  et  au  même  grossissement.) 

1,  Enlamœba  dysenleriœ  à  la  phase  Tetragena  avec  vacuoles  ;  2,  E.  coli  avec  vacuoles. 
A  côté  de  chacune  de  ces  deux  espèces,  qu'il  est  souvent  difiicile  de  bien  déterminer 
à  l'état  frais,  se  voient  les  noyaux  imprégnés  à  l'hématoxyline  ferrique  ;  3,  petite  forme 
amibienne  que  Ton  rencontre  souvent  dans  l'amibiase  chronique  ;  4,  5  et  6,  kystes 
ô*Enlamœba  dysenleriœ  {de  10  à  14  (i)  :  4,  kystes  à  2  noyaux  avec  chromidium  ;  5,  kystes 
mûrs  à  4  noyaux  ;  6,  kystes  en  voie  de  dégénérescence  ;  7,  8  et  9,  kystes  d'Enlamœba 
coli  (de  16  à  25  pi)  :  7,  kystes  à  2  noyaux  avec  faux  chromidium  ;  8,  kystes  à  4  noyaux  ; 
9,  kystes  à  8  noyaux;  10,  Lamblia  {Giardia)  inleslinalis  ;  11,  Telramilus  Mesnili  ; 
12,  Trichomonas  inleslinalis  ;  13,  14  et  15,  kystes  de  Lamblia  avec  petits  noyaux  et 
flagelles  vus  par  transparence  ;  16,  kyste  de  flagellé  ;  17,  18  et  19,  Blaslocyslis  hominis  ; 
20,  globule  de  graisse  ;  21,  globule  rouge  ;  22,  leucocyte  polynucléaire  ;  23,  leucocyte 
éosinophile. 

sphères  réfringentes,  de  couleur  grise,  analogues  à  des  taches  de  bougie. 
Avec  Tobjectif  à  immersion  homogène,  en  ayant  soin  de  diaphragmer 
convenablement,  on  distingue  l'enveloppe  du  kyste  avec  un  double  con- 
tour et,  à  l'intérieur,  des  noyaux  au  nombre  de  un  à  quatre,  ne  dépassant 
jamais  quatre  [caractère  important). 


78  EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 

Le  protoplasma  contient  en  outre,  très  souvent,  des  agglomérations, 
(^n  forme  de  gros  hâlonnets^  d'une  sul)stance  réfringente  décrite  sous  le 
nom  de  chromidium  (autre  caractère  important). 

Enfin  les  dimensions  des  kystes  constituent  un  caractère  essentiel 
On  peut  dessiner  les  kystes  à  la  chambre  claire  et  on  évalue  leurs  dimen- 
sions au  moyen  d'une  échelle  construite  d'après  des  globules  rouge». 
Les  kystes  de  VAmseba  dijsenleriœ  mesurent  en  général  10  jjl  de  diamètre 
et  ne  dépassent  jamais  14,5  [jl. 

3°  Coloration,  —  On  peut  faire  des  colorations  vitales  avec  le  réactif 
suivanl  : 

Iode 0«',50 

lodure  de  potassium 1  gramme. 

Kau  distillée 50  grammes. 

Il  suffit  d'en  déposer  une  goutte  sur  une  lame,  de  diluer  dans  cette 
goutte  une  parcelle  de  matières.  On  aplatit  entre  lame  et  lamelle  assez 
fortement.  Les  granulations  qui  limitent  les  noyaux  deviennent  très 
apparentes. 

40  Diagnostic. —  a)  Kystes  de  lAmœba  coli.  —  Dimensions  :  16  à  25ul, 
jamais  moins  de  16  ^l.  Nombre  de  noyaux  :  1  à  8. 

Pseudo-chromidium  qui  peut  se  présenter  sous  forme  d'amas  irréguliers, 
ou  de  longs  filaments  flexueux,  mais  jamais  sous  l'aspect  de  bâtonnets 
nets. 

1))  Kystes  d'Amasba  Limax.  —  Présence  d'une  volumineuse  vacuole 
qui  se  teinte  en  hrun-acajou  par  l'iode. 

c)  Blastocystis  hominis.  —  La  paroi  présente  dans  son  épaisseur 
1  à  2  noyaux.  Le  protoplasme  ne  contient  ni  noyaux,  ni  granulations. 

d)  Kystes  de  Lamblia  intestinalis.  —  Dimensions  :  10  à  15  jjl  de  long 
sur  8  à  9  [JL  de  large.  Ils  peuvent  pn''senter  parfois  de  très  petits  noyaux 
qui  n'ont  jamais  ta  bordure  yranuteuse  des  noyaux  des  kystes  amibiens. 
Ils  sont  surtout  caractérisés  par  la  présence  de  tignes  flexneuses  en  forme 
<ï arabesques  (llagoUes). 

e)  Kystes  de  Tetramitus  Mesnili.  Extrêmement  petits,  ne  dépassant 
I^as  7  a. 

VALEUR  DIAGNOSTIQUE  DE  LA  PRÉSENCE  DE  PROTOZOAIRES  DAMS 
LES  SELLES.  —  La  présence  en  grande  quantité,  dans  les  selles,  de 
protozoaires,  Amœbn  roli^  de  flagellés  t(îls  que  Trictiomonas  inlesiinalisi 
Tetramitus  liominis,  Lamblia  intestinalis,  etc.,  indique  une  hypoacidité, 
une  insulfisance  du  suc  gastrique,  qui,  normalement,  tue  les  germes  de 
ces  parasites. 

RECHERCHE  DES  ŒUFS  DE  PARASITES.  —  L'examen  des  fèces 
pralicfué  en  vue  de  déceler  la  présence  de  vers  dans  l'intestin  a  une  très 
nVlIe  importance  (jue  beaucoup  de  praticiens  ne  soupçonnent  même  pas. 
Affirmer  l'existence  de  telle  ou  telle  c^spéct;  de  parasites  intestinaux,  c'est 
souvent  donner  rexi)lication  de  troul)les  digestifs  rebelles,  de  troubles 


INTESTIN 


79 


nerveux  Inexp)ical>les,  d'accidents  réflexes  parfois  inquiétants  {Ascaris 
lambricoides).  d'états  anémiques  dont  la  gravité  peut  taire  croire  à  une 
anémie  pernicieuse  et  qui  guérissent  rapidement  après  l'expulsion  du 
parasite  {Bolhriocephale),  d'hémorragies  intestinales  [Ankijloslome),  etc. 
Dans  des  cas  mo 
sérieux,  c'est  la  j 
tificalion  de  Vi 
ministration 
santonine,  n 
aussi  innocente 
qu'on  le  croit  géné- 
ralement et  qu'il 
faut  n'employer 
qu'à  bon  escient. 

Technique  de  re- 
cherche. —  1"  Dé- 
layer 10  à  '20  gram- 
mes   de     matières 

fécales  [obtenues,  de  préférence,  par  purgation)  avec  une  égale  quantité 
d'aldéhyde  formique  (formol)  à  2  p.  100  ; 

2"  Laisser  reposer  et  sédimenter  durant  deux  à  trois  heures  dans  un 
verre  de  laboratoire  ; 

3°  Prélever  un  peu  du  dépôt  à  l'aide  d'une  pipette  à  large  ouverture  ; 

4°  Placer  une  goutte  de  ce  dépôt  sur  une  lame  ;  ajouter  une  goutte  de 
solution  : 


50  giainme». 


'.  lamelle  ;  mettre  sur  la  platine 


pour  éclaircir  les  œufs  ;  recouvrir  d'il 
du  microscope  (objectif  4  ou  6). 

I.   Tricocépbale.  —    l"  Forme   caniclèrisliquc    en    burillet,  en    citron. 

2"  Couleur:  jaune  brunâtre.  Aux  deux  pôles  une  dépression  existe,  sur- 
montée d'une  sorte  de  relief  paie,  translucide. 

3"  Dimensions  :  57  à  61  ji  de  long  sur  25  à  '2&  fi  de  laige. 

!1.  Oxyure  vermiculaire.  —  Forme  «symétrique.  L'embryon  se  dessine 
souvent  trè:;  nol  à  l'intérieur  de  la  coque. 

Dimensions  :  r)9  à  61  (i  de  long  sur  27  à  33  |i  de  large. 

III.  Ankyloslome  daodénal.  —  Coloralion  blanchâtre,  reflet  bril- 
lant, arijcnté.  Fréquemment,  à  l'intérieur  de  la  coque  brillante  et  comme 
nucréo,  on  reconnaît  les  éléments  constitutifs  de  l'embryon  sous  forme  de 
gros  éléments  cellulaires  nucléés. 

Dimen;.ions  :  62  à  60  n  de  long  sur  42  à  47  ii  de  large. 

IV.  BolbriocépbalB.  —  Forme  irrégulièrement  arrondie.  Ligne  de 
rupture  qui  est  loin  de  former  le  clapet  des  descriptions  classiques. 

Dimeniions:  longueur  57à  71  et  même  78  [i,  largeur  42,8  à  47  et  même 
59,5  11. 

V.  Ascaris lombricoidos.  —  Enveloppe  boursoullée,  comme  tomcnteuse. 


m 


EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 


du  couk'ur  ordiiiuin-munt  jaune  bniiiâlre.  A  l'ialériisur  de  la  coque  rugueux- 
(.'t  fort  épaisse,  se  reconnaît  souvent  l'embryon  déjà  formé. 

Dimensions  :  lon^rucur  do  6ô  à  gri  n  ;  largeur  de  -10  à  57  )i. 

VI.  Bilbarsia  bmmatobium.  —  Énormes,  ovitorme;,  munis  presque 
tous  d'un  éperon  latéral.  Dans  les  selles,  ces  CEUfs  se  montrent  presque  tou- 
jours rompus  et  évacués. 

Dimensions  :  l.Ti  à  IdO  |i  de  long  sur  55  à  66  )i  de  large. 

Causes  d'erreur  dans  la  recherche  des  œufs.  —  a)  Butits 
d'air.  —  Généralement  multiples  et  de  volume  très  variable,  nettement 
arrondies  avec  un  centre  incolore,  au  contour  noir,  épais. 

h)  Spores  de  truffes.  —Ovales,  sont  en  général  noires  (parfois  seulement 
brunâtres),  hénssi^s  de  piquants,  aussi  grosses  à  peu  près  que  les  œuf» 
d'Ascaris. 

c)  Crawls  de  pollen  de  conifères.  —  Formés  de  trois  parties  ovaîaires, 
l'une  médiane,  les  deux  autres  latérales  :  ces  dernières  sont  des  vésicults 
pleines  d'air. 


RECHERCHE    DES     PARASITES     RËC0NNAISSABLE8     A     L'ŒIL     NU. 

—    On    examine   les   matières   directement   si   elles   sont   liquides,   ou 
délacées  dans  un  peu  d  <iu  «i  elles  sont  compactes. 

Ver  plal. 
r  rragments  de  chaîne,  et  avec  les  matières 


h'ig.  40.  —  A  ^uuc lie,  anneau  de  Tmnia 
loliiim;  ù  droile,  anneau  de  Tenu 
aaginala.  IVu,  canal  excréteur  (in  R. 
Diane liiiril,  urt.  Paroiilei). 


fénales.  Dans  les  iinneiiux  mûrs,  utérus  à  br.iin 
(■là  10).  Porcs  génitaux  latéraux,  alternes. 

1,11  léle  est  armée  de  crochets  et  présente  ni 

Pus  d'n'ufs  isolés  duos  les  selles. 

rœnia  inerrae  ou  sagioata.  —  \er  iihit. 
■nt  isolés,  et  souvent,  en 


leur  propre  i 
li'Ur  linge. 


■nt  de  I 


hes  liitérules  peu  nombreuse 


dehors  doi  détëcations,  par 


.■pliiliun.  Aussi  les  malades  en  trouvent  dans 


I y  TEST I y 


81 


Dans  Jes  anneiiux  mûrs,  ulérua  ù  branches  latérales  nombreuses  (15  Ji  30). 
■cires  génitaux  latéraux,  alternes. 

Tête  n'ayant  ni  rostre,  ni  crochets. 

Pas  d'œufa  isolés  diiiis  les  selles. 

Botbriocépbale.  ^\cr  plal,  microscopiquement  très  semblable  aux 
êiiijs    L'oxpiiNiiiii  tle  fnigiiienU  du  elialnes  est  beaucoup  plus  rare. 


i'i,  —  l-"aco  d'iraale  ou  uiil  e  d'un 
tioau  de  DihûlhHoeephalui  talus.  T.. 
•UculeB;  V(i.,  canal  dc^térent  (d'après 
■  LandoU). 


■*!i{.    41.     —      Dibulhriucefihatua  __  tulue.         Fig.  43.  - 
Fragmenta  de  chaîne  de  grandeur  nu-  Grand.] 

Lurelle  (in  B.;  Blanchard,  art.  ParoêiCei], 


Dans  les  anneaux  mûrs,  uférus  eu  rosette.  Pores  génitaux,' cn^ilians,  sur 
la  face  ventrale. 

Tële  ayant  deux  longues  fentes  latérales. 

Présence  constante  dans  les  selles  d'œuls  caractérislir(ucs  [voir  plus 
h  lul  p.  78). 

Lombric  (Ascaris  lu mbricoides).  —  Ver  rond,  blanc  laiteux,  â  exlrémilés 
elliltcs,  long  de  I.")  à* 20  cenlimètres. 


D(. 


ign' 


82  EXAMEN    DU    TUBE   DIGESTIF 

Oxyure  vermicu/aire.  —  Blanchâlre.  La  femelle,  que  l'on  trouve  seule 
dans  les  maliOrcs,  a  1  centimètre  de  long,  une  exlrâmité  effilée. 


~  Stron§gloidei  tttrtar^i». 


a,  trinelle  ;  r,  vulve  ; 
A,  ùniis  i  b,  mule  ;  c,  l'x-  pjg.  ^5. 
Irémité  postérieure  en- 
roulée montrant  le  s]i\-  A,  (cmulle  ;  B,  mâle;  C,  animaux  accouplés  ;  D,  embryon 
cule(âp)liI,(Buf [U'a|>iès  enroulé  dans  un  Œuf  Ue  l'utérus;  E,  larve  stfongyloldt ; 
Leucbart)  lto^ms.  IDU.  A,  B,  C  grossis  150.  Original  (d'après  Brumpt). 


Anguillale  intestinale  {Strong  y  laides  slercoralia].  —  N'est  guère 
v^itili:  à  l'œil  tiu:  i-lk'  niMiure  in  peine  2  millimètres  de  long.  On  la  recon- 
iiiill  le  plus  suuvi-nt  à  l'eximcn  inicroiico pique,  et  par  la  constatation  As 
lurvi"*  on  des  teuts. 


FOIE 


DÉLIhUTATIOM  DU  FOIE.  —  Le  foie  occupe  l'hypocondre  droit,  et  une 
partie  de  la  région  épigastrique. 

Oa  le  trouve  dans  le  cinquième  espace  intercostal  gauche  jusqu'à  qua* 
tte  travers  de  doigt  de  la  ligne  médiane,  soua  l'extrémité  stemale  iafé- 
.rteore  et  l'appendice  xiphoïde,  sous  la  paroi  épigastrique  juaqa'à  l'unioB 
du  tiers  supérieur  et  du  tiers  moyen  de  la  ligne  x^ho- ombilic  aie  ;  sur  le 
devant  du  thorax  droit  de  la  cinquième  côte  au  rebord  costal;  sur  le 
côté,  de  la  sixième  à  la  douzième  côte;  en  arrière,  de  l'angle  intérieur  de 


l'omoplate  à  ta  douzième  côte;  et  près  du  rachîs,  delà  huitième  à  la  onzième 
vertèbre  dorsale. 

Mais  le  foie  n'est  pas  accolé  immédiatement  à  la  paroi  de  l'hypocondre  ; 
il  en  est  séparé  par  le  sinus  costo-diaphragmatique. 

La  véakulo  biliaire,  le  point  cystique,  se  trouvent  en  dedans  et  un  peu 
au-dessus  du  dixième  cartilage  {cartilage  saillant  et  mobile),  dans  l'angle 
que  forme  le  bc»^  externe  du.  goaud  dxoit  avec  l'arcade  costale. 

tWSPECT10W> —  Inspecter  la  paroi  abdomittel^  à  droite,  de  face  et 
de  prolil.  Dans  le»  cas  de  gros  foie,  kystes  hydatiques,  grosses  vésicules, 
la  paroi  peut  être  soulevée; 

Examiner  l'état  des  veines  Buperficielles  sus  et  sous-ombilicales,  ce  qui 
permet  de  juger  l'étst  de  la  circulation  portale. 


{1}  Les  ligures  46  et  47  ont  été  dessinées  d'après  nature,  sur  un  cancërenx  émacLé. 


B-l  LXAMEy    DU    TUBE   DIGESTIF 

Inspecter  la  [lartiu  iurOrkurc  de  riiéinithorax  droit.  On  peut  obsener 
un  évaseinenl  de  celle  région. 

PERCUSSION.  —  Sert  à  dOliinller  k-  J>ord  supérieur. 
Technique.  —  l'oreulor  sur  une  série  de  lignes  verticales,  parasteroaic 
droite,  mamelonnaire, 
axillaire ,    dorso  -lom- 
baire. 

Percuter  furttmtri. 
de  haut  en  bas,  par 
le  choc  pesanl  de  l'in- 
dex, du  mddiiis  etd« 
l'annulaire  droits  Eur 
le  médius  de  la  main 
gauche,  étalée  à  plat. 
Résultats.  —  La  li- 
gne supérieure  de  niii- 
tité  part  du  cinquième 
cartilage  droit  et  reslf 
il  peu  près  horizontalt 

jusqu'à    la   ligne  mt- 

Flg.  *8.  —  .ManiEuvre  dunollransthoracique(Cliaurrarcl).    melonnaire     (à    deui 

travers  de  doigt  au- 
dessous  du  niutiieluii)  ;  ù  ce  niveau  la  matili!  verticale  du  foie  est  de 9, 
10,  12  centimètres. 

Dans  l'aisscllc,  la    ligne  supérieure  s'abîiisse  (bauUur   de  1»  outité 

=  7  à  8  centimètres). 
En  arrière,  elle 
s'abaisse  encore  [hau- 
tcur  de  la  matité  =  6 
h  7  centimètres}. 

En  pratique,  une 
matité  franche  re- 
montant au-de«m 
de  la  cinquième  cdte 
en  avant,  au-dessuf 
de  l'angle  de  l'omo- 
plate en  arrière,  té- 
moigne d'une  am- 
pliation  du  foie  au 
niveau  de  sa  face 
convexe. 
Signes  spéciaux  révélés  par  la  percussion.  —  1.  Flot  TRA^s- 
TiioiiACioi'i:.  —  Appliquer  la  iiinjit  gauche  fi  plat,  en  travers,  sous  la 
partie  moyenne  de  l'IiémiUiorax  droit  ;  avec  les  doigts  de  la  main  droite, 
|K<n-n1er  i'i  petits  coup»,  sur  le  devanl  du  Ihurax.  La  main  gauche  sent 
une  vilirHliuii,  un  Hol. 


FOIE 


85 


2.  Ballottement  sus-hépatique.  —  Appliquer  la  main  gauche  sur 
le  devant  du  thorax  à  la  hauteur  des  deuxième  et  troisième  espaces  inter- 
costaux, et,  de  la  main  droite,  accrocher  le  bord  inférieur  du  foie,  et  cher- 
cher, par  une  série  de  petites  secousses,  à  le  refouler  de  bas  en  haut  :  à 
chaque  secousse,  la  main  gauche  perçoit  un  choc  léger,  qui  traduit  le  bal- 
lottement du  foie,  dans  le  sens 
vertical. 

3.  Frémissement  hydatique 
transthoracique.  —  Le  re- 
chercher de  préférence  dans  la 
station  debout,  main  gauche 
placée  transversalement  en  ar- 
rière, au-dessous  de  la  pointe 
de  Tomoplate  ;  on  percute  légè- 
rement en  avant,  avec  Tindex 
droit,  les  cinquième  et  sixième 
côtes,  et  on  perçoit  une  série 
de  petites  vibrations  ondulatoi- 
res très  nettes,  perçues  d'ail- 
leurs par  le  malade. 

Ces  trois  symptômes  ont  été 
signalés  au  cours  des  kystes 
hydatiques. 

PALPATION.  —  Sert  à  déli- 
miter le  bord  inférieur  et  à 
explorer  la  surface  d'un  foie 
hypertrophié  ou  d'une  vési- 
cule. 

Chez  l'enfant,  le  bord  infé- 
rieur du  foie  déborde  largement 
l'arcade  costale  ;  à  six  ans,  il 
l'affleure,  puis  il  se  cache  des- 
sous. Chez  l'adulte,  il  ne  dé- 
passe pas  l'arcade  costale, 
sauf  dans  la  station  debout 
et  l'inspiration  où  il  s'abaisse  de  1  centimètre  à  1  centimètre  et  demi. 

A.  Malade  couché  à  plat,  les  jambes  allongées.  Plusieurs  pro- 
cédés, dont  chacun  peut  avoir  son  utilité. 

1 .  Procédé  de  Chauffard.  —  Se  placer  comme  pour  le  palper  bimanuel 
du  rein.  Main  gauche  introduite  dans  l'angle  costo-lombaire,  tandis  que  la 
main  droite  déprime  légèrement  la  paroi  abdominale  antérieure  en  remon- 
tant progressivement  depuis  la  fosse  iliaque  jusqu'à  l'arcade  costale. 
A  chaque  inspiration  les  doigts  de  la  main  gauche,  par  des  petites  flexions 
brusques,  projettent  le  foie  en  avant  et  la  main  droite,  en  recevant  des 
petits  chocs,  peut  localiser  le  bord  inférieur  du  foie. 

2.  Procédé  de  Gilbert.  —  Les  deux  paumes,  soulevées,  regardent  : 


Fig.  50.  —  Palpation  '  .bimanuelle  du  foie 
(M.  Letulle).  Le  médecin  est,  ici,  à  droite 
du  malade  ;  sa  main  gauche,  pouce  libre, 
doigts  réunis,  est  appliquée  transversale- 
ment, en  arrière  du  flanc,  contre  la  dernière 
côte  droite  ;  sa  main  droite,  en  déprimant  la 
paroi  abdominale,  accroche  le  foie  et  le  palpe. 
—  Le  médecin  appréciera  ainsi  le  volume,  la 
consistance,  la  forme  et  la  mobilité  :  1<*  du 
lobe  droit  du  foie  et  2°  de  la  vésicule. 


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'is^ 

Fig.  DI. 


e  Au  toin  :  procËdé 


86  EXAMEN    DU    TVBE    DIGESTIF 

celle  de  gauche  du  coté  du  thorax,  celle  de  droite  du  côté  du  pli  de  l'aine; 

les  doigts,  en  contact  par  leurs  extrémités,  dépriment  la  paroi  à  petits 

coups,  pendnnt  que  le  malade  respire  lai^ment.  On  remoote  ainsi  de 

la  foBse  iliaque  ven 
l'arcade  costale. 

3.  Procédé  ns 
Mathieu.  - —  Le  mc- 
dccin  ae  place  veri 
la  tête,  à  droite  du 
malade,  aipplique  les 
doigts  infléchis  des 
deux  mains  sur  la 
tosae  iiiaque,  it- 
moste  pour  accn^- 
cher  le  bord  du  /oie 
et  pénètre  ati  besoin 
profoodément  eou! 
les  fausses  côtes. 

4.  Pbocédé    du 

POUCE  DB  GLËnAJID. 

—  Doigts  de  lu  niuiii  gauche,  glissés  en  arrière  jusqu'à  la  colonne  ver- 
tébrale, engainant  la  paroi,  pendant  que  le'pouce  gauche  s'applii^Be  en 
avant  sous  le  rehord  costal,  cherchant  à  heurter  le  bord  du  foie  lors  des 

inspirvtione  for- 
tes. La  main 
droite  déprime  la 
région  ombili- 
cale, 
5.     Pro-cêdé 

DBfi     DEUX    POC- 

CBS. —  Sert  sur- 
tout à  explorer 
^^  la  vésicule.  Où 
encadre  de  la 
main  gauclie  le 
bord  externe  du 
flâne  et  le  pouce 
déprime  la  paroi 
en  dedans  et  un 
peu  au-dessus  dv 
dixième  carti- 
lage ;  le  pouce  de  l'autre  main  se  place  près  du  premier  pouce. 

B.  Poshlon    assise   et   antéfléchie.    —  Le  foie,   absisfé  et  basculé 
en  avant,  se  pn-sente  mieux. 

C.  Station     debout.    —  Serf   surtout  à  explorer  le  point  cystique 
plu»  perceptible  dans  cette  attitude. 


Lee  grosses  vésicules  s'abaissent  et  se  débâchent  mieux. 

D.  Décubitus  latéral  et  surtout  latéral  gauche. 

Résultats    de    la    pa^atton.    —  1<*  Explorer  la  surface  d'un   foie 
hypertrophié, 
constatâF  les  ir- 
régularités, bos- 
selures. 

2"  Chercher  la 
oonsisiance  du 
bord  inférieur  et 
de  la  surface, 
l'épaisseur  du 
lK>rd  inférieur. 

3"  Reconnai- 
Ire  la  vésicule. 

4"  Explorer  la 
santibllilé  hépa- 
Hijae.  —  Res- 
saut douloureux 
du     bord    imfé- 

rieur.  Douleur  à  la  pression  des  derniers  «spaces  intercostaux.  Recher- 
cher oeitaios  points  douloureux  :  point  cystique,  point  épigastrique,  point 
xiphoidimi,  point  costal  (à  l'extrémité  libre  de  la  donzième  côte);  point 
5capulo-«péxien 
(à^'angle  de  l'o- 
moplate); points 
verte braïix  {épi- 
nes des  hui- 
tiè'me,  neu- 
'vième,  dncième 
et  onzième  doi^ 
«des-). 

5"  CftorcAer  la 
mvbilHé'iweprrc- 
foive.  —  "G'-est 
unedesnodileu- 
res  finenves  du 
HÎège  hépatique 
d'une  iomeur. 


Fig.  54.  —  Palper  du  bord  déclive  du  toie  et 

par  le  procéda  des  deux  pouces  {d'aprËa  Lejai 


EXAMEN  RADIOLOOigUE.  —  a)  Radioscopie.  —  Ne  peut  servir 
qu'à  eKfiorer  la  face  «upérieura.  Une  ombre  'superposée  au  dôme  hépa- 
tique, aocmap^née  d'une  pacéaie  du  diaphragme,  peut  faire  penser  A 
un  abcès  du  îmKWnii  un  kyste  hydatique. 

Z^i)  AadlsKDBplile.  —  Rapide,   avec  écran   renforçateur,   en    période 
d''apmée  ;  peut  fournir  des  renseignements  précieux. 

Pour  délimiter  le  bord  inférieur,  il  faut  distendre  l'eeiomac  en  faisant 


88 


EXAMEN   DU    TUBE   DIGESTIF 


avaler  au  malade  de  la  potion  de  Rivière,  et  on  opère  dans  le  décubitus 
dorsal. 

Par  ce  procédé,  on  pourra  également  radiographier  la  vésicule  biliaire 
et  voir  certains  calculs. 
RECHERCHE  DE  LA  BILE  DANS  LES  URINES  (voir  Analyse  des  urines), 
RECHERCHE  DE  LA  BILE  DANS  LE  SANG.  —  Déposer  dans  un  tube  à 
fond  plat  un  peu  de  sérum  à  examiner  au-dessus  de  quelques  gouttes 
d'acide  nitrique  nitreux.  Il  se  forme  un  coagulum  blanc  qui  envahit 
tout  le  sérum  et  qui  prend  une  teinte  jaune  au  point  de  contact  avec 
Tacide  nitrique.  Quand  il  y  a  des  pigments  biliaires  en  abondance,  au- 
dessus  de  cet  anneau  jaunâtre  apparaît  un  anneau  bleu  avec  reflet 
légèrement  vert. 

GLYCOSURIE  ALIMENTAIRE.  —  Faire  prendre,  le  matin  à  jeun. 
lôO  grammes  de  glycose  pure,  dissoute  dans  300  centimètres  cubes  d'eau. 
I /ingestion  ne  doit  pas  dépasser  un  quart  d'heure. 

Depuis  ce  moment,  Turine  est  recueillie  toutes  les  heures,  pendant 
dix  heures,  dans  des  verres  séparés.  Durant  cette  période,  le  malade 
reste  au  réginie  lacté.  On  cherche  ensuite  la  glycose  dans  chaque  verre 
à  l'aide  de  la  liqueur  de  Fehling. 

LIPÉMIE  ALIMENTAIRE.  RECHERCHE  DES  HÉMOCONIES.  —  Faire 
prendre  au  malade  20  à  30  grammes  de  beurre  sur  du  pain.  Au  bout  de 
deux  heures  environ,  on  lui  prend,  par  piqûre  au  bout  du  doigt,  une 
gouttelette  de  sang,  qu'on  dépose  entre  lame  et  lamelle,  en  exerçant  sur 
cette  dernière  une  légère  pression.  On  examine  à  Tultra-microscope. 

A    Vétai   normal^  on   voit, 

100 1 1 1 î 1         I     -^n      entre   les    piles    de    globules 

rouges,  dans  les  espaces  plas- 
matiques,  de  petites  granu- 
lations brillantes,  bien  déta- 
chées sur  le  fond  noir  du 
champ,  et  animées  de  mou- 
vements browniens  incessants 
et  très  marqués  :  ce  sont  les 
hémoconies  (poussières  san- 
Repas  Repos  gumcs),  constituécs  cu  graudc 

r,.     rr        on  i  /     i     *x      majorité  par  dcs  particulcs  dc 

Fig.  55.  —  Hvlhme  unnaire  normal  (en  haut).  •*  ^  j  t»* 

Opsiurie  (en  bas)  (d'après  Gilbert  et  Lereboullet).  graisse émulsionnées dans  1  in- 
testin grêle,  absorbées  par  les 
chylifères,  et  jetées  dans  la  circulation  générale  par  l'intermédiaire  du 
canal  thoracique. 

La  présence  des  sels  biliaires  étant  indispensable  à  l'élaboration  satis- 
faisante des  graisses  dans  l'intestin,  Vabsence  des  hémoconies  fournit  un 
moyen  indirect  d'apprécier  la  réieniion  des  acides  biliaires. 

EXAMEN  DES  MATIÈRES  FÉCALES.  —  Couleur  et  aspect  macrosco- 
ftitjue.  —  Selles  décolorées  «mastic»,  graisseuses,  seront  d'une  grande 
i:ii[»urtancc  diagnostique,  ou  selles  bilieuses  virdf'tres. 


1 

1 

^1 

PANCRÉAS 


89 


liéadion   de  Triboulei.   — 
coprologiqiie) . 
ÉTUDE  DU   RYTKME  URINAIRE.  OPSIURIE. 


Dosage  des  graisses  (voir  p.  66,  Analyse 


L'opsiurie  est  caracti'rî- 


séo  par  un  retard  de  réliniination   aqueuse  de   Turine,  dont  le  maxi- 
mum s'observe  loin  des  repas. 

On  recueille  les  urines  de  quatre  heures  en  quatre  heures  et  on  note 
les  heures  c'es  repas.  Par  exemple,  les  repas  se  faisant  à  midi  et  8  heures 
du  soir,  on  recueille  les  urines  à  12  heures,  16  heures,  20  heures,  24  heures, 
4  heures,  8  heures,  12  heures,  et  on  compare  les  volumes. 


PANCREAS 


INSPECTION.  —  Elle  n'est  généralement  d'aucun  secours  pour  le 
diairnostic  des  alTections  médicales  du  pancréas.  Mais  il  en  est  autrement 
dans  certaines  lésions  volumineuses,  telles  que  les  kystes  du  pancréas, 
pouvant  provoquer  une  déformation  de 
^.oute  la  région  épignstrique. 

Le  siège  de  ces  tumeurs  du  pancréas 
est  variable  :  tantôt  à  l'épigastre  ou  au 
voisinage  de  l'ombilic,  tantôt  sur  la  ligne 
médiane  ou  sur  les  côtés,  plus  particu- 
lièrement à  gauche. 

Dans  tous  les  cas,  elles  sont  séparées  de 
la  paroi  parle  grand  épiploon,  ce  qui  leur 
donne  une  forme  étalée,  sans  limites 
précises. 

Parfois  un  kyste  du  pancréas  est  assez 

volumineux  pour  descendre  vers  le  petit 

bassin   et  simuler  un  kyste  de  l'ovaire. 

Mettre  alors  le  malade  en  plan  incliné,  le 

bassin  surélevé  ;   le  kyste  pancréatique 

remonte  alors  vers  son  lieu  d'origine.  Fig.  56.  —  Les  points  douloureux 

PALPATION.   —  Elle  donne  des  résul-   biliaireset  pancréatiques  (Chauffard). 

tats  beaucoup  plus  intéressants,  mais  est      Py,poinlvésiculaire;  Pp, point pan- 
j-en    t  '         j    1      'j.      j  •  t     ji     créa  tique  de  Desjardins;  Z.pc,  zone 

difficile  en  raison  delà  situation  profonde   pancréatico-cholédocienne. 

de  l'organe. 

Technique.  -  -  !<>  L'estomac  et  l'intestin  doivent  être  vides  :  malade 
ti  jeun,  après  action  d'un  purgatif  ou  d'un  lavement  évacua  leur. 

2°  Malade  placé  dans  le  décubitus  horizontal.  Lui  recommander  de 
respirer  largement  et  Ton  profite  de  l'expiration  pour  déprimer  la  paroi 
sans  brusquerie. 

30  Si  l'exploration  est  difficile,  par  suite  de  la  contracture  de  la  paroi, 
on  peut  recourir  à  l'anesthésie  générale. 

Topographie.  —  La  palpation  se  fera  dans  une  région  délimitée 
par  deux  plan?  horizontaux  passant,  en  haut  è  l'extrémité  antérieure  des 


90  EXAMEN   DV    TUBE   DIGESTIF 

huitièn.eâ  côtes,  en  bas  à  deux  travorâ  de  doit^  au-deasus  de  i'ombilic; 
par  deux  plans  verticaux  passant,  à  droit»  h  deux  travers  de  4oi^  de  la 
ligne  Dif^diane,  it  gauche  à  2  aentimètres  en  ded*na  ée  ia  veoticale 
menée  par  le  mamelon  gauche. 

Résultats.  —  A  Vital  nemiel.  - 
On  peut  parfois  s«ntir  le  pancréas, 
-ou?  fomie  d'une  maEseépaifise,  gra- 
nuleuse. 

On  peut  sentir  ia  transniisMon.dH 

battemenis  aortiques parle  pancréas, 

surtout  quand  le  pancK-as  est  induré. 

A   Vrlnl  pathologique.  —  On  sent 

raremcntune  tumeur  à  contours  nets; 

le  plus  souvent,  on  perçoit  une  wén- 

reté  i  mal  définie,  un  gonflement  de 

la  région,  parfois  uniquement  de  la 

résistance    localisée    au    niveau   de 

l'épigastrc  (fig.  57  à  59). 

Exploration  de  ta  sensibilité  {MS- 

créaH4|ue.  —  a)  Point  pANCBKATiaiiE  de  Dbsjardins.  —  Correspondrait 

au  point  d'abouchement  du  canal  de  Wirsung  dans  le  duodénum.  Sur 

k  paroi  alidominale,  il  se  projette  à  6  centimètres   environ  au-tkasos 


Fig.  67, 


de  l'ombilic,  sur  une  ligne  tirée  de  l'ombilic  au  sommet  de  l'aisaelle,  Je 
bras  restant  pendant  le  long  du  corps, 

b)  ZoNK  PANCRÉ^Tico-cuoLÉDUCiKNNE  DB  CiiAUFFARD.  —  Corres- 
pondant à  la  tête  du  paucri'a!',  traversée  ou  longée  par  le  cholédoque. 

On  la  délimite  en  traçant  h  partir  de  l'ombilic  une  verticale  ot  une 
aorizoataJe  formant  angle  droit,  puis  la  bissectrice  de  cet  angle  ;  la  zone 


PAA'-CRÉAS 


91 


paricréaiico-cholédocieune  serait  comprise  entre  la  ligne  \crt,icale  et  la 
hissectricD  sans  dépasser  par  en  liaut  une  liauleur  de  û  centimètres,  s«r 
la  liissectrice  sans  atteindre  en  has  tout  à  fait  l'ombilic. 

PERCUSSION.  —  Lorsque  le  pancréas  n'est  pas  très  augmenté  t!e 
dimensions,  la  iierrussion  ne  Hvnne  généralement  pas  de  résultat,  en  rai- 
son de  la  présence  des  organes  creux  et  sonores  sus-jacents  (estomac,  côlon). 

Quand  le  pancréas  est  assez  v{Jumineux,  si  le  malade  est  amaigri, 
on  peut  avoir  une  zone  de  matité.  L'insufflation  de  l'estomac  fait  dispa- 
raître cette  matité. 

Lamatité^d'une  turaeurpancréatique  apparaît  rarement  entre  le  foie  et 
l'estomac,  le  plus  souvent  entre  l'estomac  et  le  côlon,  parfois  derrière  le 
côlon  ou  bien  au-dessous  du  câlon,  entre  ce  dernier  et  les  anses  intestinales. 

La  distension  de  [l'estomac  et  du  côlon  permet  de  préciser  leurs 
rapports  avec  la  tumeur. 

On  distend  l'estomac  par  l'ingestion  de  potion  de  Rivière  ou  mieux 
par  insufflation  directe  (voir  p.  39,  Erploraiion  de  l'adomac).  La  disten- 
sion du  côlon  peut  se  faire  par  injection  massive  d'eau. 

ANALYSE  DES    FÈCES  (voir  p.  66,  Anatole  coprologique). 

En  cas  d'insuffisance  pancréatique,  on  constatera  les  modifications 
suivantes  : 

Aspect  macroscopique.  —  La  stéarrhée  a  une  importance  toute  spé- 
ciale. On  peut  constater 
des  restes  de  viande. 

Durée  de  la  traversée 
digeslive.  —  En  géné- 
ral raccourcie  en  cas 
d'insufïîsance  pancréa- 
liqoc. 

Poids  du  résidu  fécal. 
—   L'alKindancf-   anor- 
male des  selles  est  un   pjg.  go 
signe  d'insuffisance  pan- 
créatique. 

Consistance.  —  Selles 
molles. 

Odeur.  —  Nauséa- 
bonde, putride. 

Couleur.    —    Peu    oolorées,    parfois     blanches, 

Examen  microscopique.  —  Très  important. 

Abondance  de  fibres  musculaires  striées  b  peine  digérées  avec  conserva- 
tion du  noyau. 

Abondance  de  gouttelettes  de  graisse  neuta-e  ;  pas  de  cristaux  d'acides 
gras  ni  de  savon. 

Ces  constatations  sont  caractéristiques  d^undifiicii  panœvaliqae. 

Tandis  qu'en  cas  de  déficit  biliaire  on  constatera  :  abondance  de  gout- 
telettes  graiaseuees;  acides  gras  en  cristaux;  savons  de  magnésie,  etc.  Peu 


"  Déficit  bi- 
liaire: abondance  de 
gouttelettes  graisseuses; 
acides  gras  en  cris- 
taux; savon  de  magné- 
iie.  Fibrw  musculaires 
«lfié«e  presque  cnLière- 
menli  digâTËM. 


Fig.  61.  —  2"  Diflcit  pan- 
créatique :  abondance  de 
gouttelettes  graisseuses; 
;>aB  de  cristaux  d'acides 
gras  ni  desavons.  Fibres 
TnuKulatreB  slrtAes  à 
peh»  (HgËFées,  avec  con- 
s«rT«ttïm  do  noywn. 

irdoisées. 


92 


EXAMEN    DU    TUBE   DIGESTIF 


de  fibres   musculaires    striées  qui  sont    d'ailleurs  presque  entièrement 
digérées. 

Analyse  chimique.  —  Dosage  des  graisses.  —  Très  important. 

70  à  85  p.  100  des  graisses  ingérées  se  retrouvent  dans  lea  fèces- 
G.  N.  =  80  0/0.  A.  G.  =  10  0/0.  S.  =   5  0/0. 

Donc   15   p.   100  seulement  des  graisses  excrétées  sont  dédoublées. 

Tandis  que  dans  les  cas  de  suppression  de  la  fonction  biliaire  on  a  : 

35  à  45  p.  100  des  graisses  ingérées  sont  excrétées. 

G.  N.  =  63  0/0.  A.  G.  =  21  0/0.  S.  =  12  0/0. 

Donc  35  à  40  p.  100  des  graisses  sont  dédoublées. 


Q)'@ 


A  droite  de|lii'  fgvie 
i'epre.Lve. 

Enfin,  dans   les   c 


e  auquel  sont  flxte  des  sachels  de  gace  rcoter- 
algiit/arfite  de  poisson,  pomme  de  lerr«,eU- 
>ilc  gélatircuse  rcntermeDt  le  chapeletf  prépart  pour 


Fig.  63. 


Fig.  64.  — Cellules  di 


i  oii  les  fonctions  biliaire  et  pancréatique  sont 
siniiiltancment  suppri- 
mées, on  trouve  : 

90  p.  100    de    graisses 

ingérées    sont  excrétées. 

G.  N.  constituent  les 

neuf    dixièmes     de    ces 

graisses  excrétées, 

1 1  p.  100  seulement  sont 
dédoublées. 

Épreuve  des  noyaus 
Schmidt.  —  Les 
noyaux  des  cellules, 
d'apriis  Schmidt,  ne  se- 
raient dissous  que  par  le  suc  pancréatique.  On  fait  préparer  une  poudre 
de  thymus  de  veau  (ris  de  veau),  que  l'on  colore  d'avance  à  l'héma- 
toxyline  au  fer  ;  cette  poudre,  mélangée  A  du  lycopode,  est  ingérée  par  le 
malade,  et  on  recherche  dans  les  f-''ces  si,  avec  le  lycopode,  les  noyaux 
se  retrouvent  ou  ont  disparu. 

Méthode  des  perles  d'Einhorn  (fig.  62).  —  On  fixe  à  un  chapelet  de 
perles  de  verre  les  substances  alimentaires  suivantes  :  catgut,  arête 
de  poisson,  viande  de  bœuf,  pomme  de  terre  cuite,  graisse  de  mouton. 


Cellules  de  Itiy- 
III UB  avec  leurs  noyaux. 

Déllcit  pancréatique. 


Inlécrilé    ppn- 


GLANDES  SALIVAIRES  93 

thymus;  le  thymus,  le  morceau  de  pomme  de  terre  peuvent  être  enfermés 
dans  un  petit  sac  de  gaze.  La  graisse  de  mouton  sera  fondue  dans  une 
capsule  et  on  y  plonge  une  perle.  La  perle  retirée,  la  graisse  est  figée  dans 
le  canal  intérieur  de  la  perle.  On  renferme  le  tout  dans  une  capsule  géla- 
tineuse et  on  l'administre  avec  le  repas  ordinaire.  On  reprend  le  chapelet 
de  perles  dans  les  matières  fécales  quand  elles  sont  évacuées  et  on  exa- 
mine sous  le  microscope  le  degré  de  digestion  de  chacune  des  substances 
qu'elles  contiennent  encore. 

GLANDES  SALIVAIRES 

TOPOGRAPHIE.  —  1©  Qlandes  parotides.  —  Occupent  la  loge 
parotidienne  limitée  en  avant  par  la  branche  montante  du  maxillaire 
inférieur,  en  arrière  par  Tapophyse  mastoïde  et  le  sterno-cléido-mastoï- 
dien,  en  haut  par  Toreille  et  Tapophyse  zygomatique. 

Des  ganglions  lymphatiques  intraparotidiens  sont,  les  uns  super- 
ficiels recevant  en  haut  les  lymphatiques  temporaux,  en  avant  les  lympha- 
tiques du  sourcil,  des  paupières,  en  arrière  les  lymphatiques  du  pavil- 
lon de  l'oreille  ;  les  autres  profonds  reçoivent  les  lymphatiques  venus  du 
conduit  auditif  externe,  du  voile  du  palais  et  de  la  partie  postérieure  des 
fosses  nasales.  Cette  distribution  des  lymphatiques  explique  que,  parfois, 
on  ait  pris  pour  des  parotidites  de  simples  adénites  intraparotidiennes. 

L'orifice  du  canal  de  Sténon  se  trouve  sur  la  face  interne  de  la  joue, 
un  peu  en  avant  du  collet  de  la  deuxième  grosse  molaire  supérieure. 
Cet  orifice  est  bien  visible  dans  la  bouche  ;  on  peut  y  introduire  un  stylet 
ou  une  sonde  et  faire  le  cathétérisme  du  conduit. 

2^  Qlandes  sous-maxillaires.  —  Occupent  la  région  sus-hyoïdienne, 
contre  la  face  interne  du  maxillaire  inférieur.  La  glande  est  directement 
explorable  sous  la  peau,  au-dessous  du  bord  inférieur  du  maxillaire  ;  elle 
n'est  séparée  de  la  peau  que  par  l'aponévrose  cervicale  superficielle  et 
le  muscle  peaucier. 

Le  long  du  bord  inférieur  du  maxillaire,  contre  la  glande,  se  trouvent 
cinq  à  six  ganglions  lymphatiques  dits  ganglions  sous-maxillaires,  expli- 
quant certaines  erreurs  de  diagnostic. 

L'orifice  du  canal  de  Wharton  se  trouve  sur  les  côtés  du  frein  de  la 
langue,  au-dessus  d'un  petit  tubercule,  et  est  constitué  par  un  tout  petit 
pertuis,  à  peine  visible  à  l'œil  nu  (ostium  umbilicale). 

3°  Qlandes  sublinsfuales.  —  Situées  sur  le  plancher  de  la  bouche 
immédiatement  en  dedans  du  corps  du  maxillaire,  de  chaque  côté  du  frein 
de  la  langue. 

Les  conduits  excréteurs  sont  multiples  ;  le  principal,  canal  de  Rivinus 
ou  de  Bartholin,  s'ouvre  un  peu  en  dehors  de  l'ostium  umbilicale. 

Salive.  —  Chaque  glande  sécrète  une  salive  spéciale,  mais  la  réunion 
des  trois  sécrétions  constitue  la  salive. 

C'est  un  liquide  un  peu  opalescent,  spumeux  et  filant.  Réaction  :  légère- 
ment alcaline. 


EXAMENS 
DES   VOIES    RESPIRATOIRES <'> 


1.  EXAMEN  DES  VOIES  lŒSPIRATOIRES  &UPÊRIEUJRES 
[EXTRATHOBACIQUES):  Bhimscopie;  pkaryngoscopie  ;  larynr 
goscopie,—  IL  EXAMEN  DES  VOIES  RESPIRATOIRES  INTRA- 
THORACIQUES:  !<>  Représeniaiion  schémaiique  des  différeniê  sigma 
physiques  caracléristiques  des  principales  affeclions  des  voies  respirù- 
loires,  y  compris  le  résultai  des  examens  radioscopiques  et  radiogrB- 
phiqaes;  2^  nolions  élémentaires  de  mensuration  Ihoraciqae  (thoran- 
mélrie);  ^^  nolions  élémeniaires  relalioes  aux  pondions  exploratriees  ; 
4^  nolions  élémeniaires  relatives  à  l'examen  des  crachats. 

L'examen  des  voies  respiratoires  comporte  nécessairement  et  systé- 
matiquement : 

10  L'examen  des  voies  respiratoires  supérieures  extrathoraciques, 
(sus-trachéales,  accessibles  à  la  vue)  :  nez,  pharynx,  larynx,  trop  souvent 
négligé  ; 

2^  L'examen  des  voies  respiratoires  inférieures  intrathoraciques  (sous- 
trachénles,  inaccessibles  à  la  vue)  :  bfonches,  poumons,  plèvres. 


I.    —    EXAMEN    DES     VOIES    RESPIRATOIRES 
SUPÉRIEURES  EXTRATHORACIQUES 

Ne  doit  jamais  être  néglige. 

1^  Parce  que  la  fréquence  de  ses  lésions  est  très  grande  (j^hinopharyn- 
gites  diverses,  végétations  adénoïdes,  laryngites,  etc.)  ; 

2^  Parce  qu'on  y  trouvera  la  cause  et  l'explication  de  bien  des  troubles 
respiratoires  (dyspnées,  toux,  expectoration,  manifestations  asthmati- 
formes,  etc.)  par  ailleurs  inexplical»les.  Combien  de  «  tousseurs  »  et  «  cia- 
cheurs  »  chroniques,  respirant  mal,  ont  été  étiquetés  «  tuberculeux  »,  chez 
lesquels  l'examen  rhino-pharyngé  le  plus  élémentaire  et  le  plus  succinct 

il)  Les  e  iiprun'.s  que  nous  faisons  duns  ce  chapitre  au  D'  Laurens  sont  extraits  de 
sjn  excelle  itc  Olo-rhino-laryngtlogie  du  médecin  praticien  (2«  édition). 


ELXAMEN  I>U  FIEZ:  95 

aurait  dépisté  une  rhino-pharyngite  ckponique  bénigne,  cause  de  tout  le  mal. 

LA  TECHNIQUE  PEXAMEN.  —  Elle  ett  des  plus  simples.  —  H  n^en 
est  pas  toujours  de  même  de  rinterprétaiion. 

Instruments  d 'examen.  —  Pour  le  nez.  —  Un  spéculiun  à  deux 
valves  dont  Tune  est  mobile  au  moyen  d'une  vis. 

Pour  le  pharynx,  —  Un  abaisse-langue  ou  au  besoin  une  cuiller. 

Pour  le  larynx.  —  Un  miroir  laryngé  ou  laryngoscope,  petite  glace 
arrondie,  fixée  à  45®  à  l'extrémité  d'une  tige  métallique. 

Un  miroir  fronlal.  —  Pour  réfléchir  la  lumière  sur  l'organe  à  examiner 
(pharynx,  nez)  ou  sur  le  miroir  réflecteur  (laryngoscope). 

Une  source  lumineuse.  —  Lampe  quelconque,  lampe  électrique,  soleil, 
à  la  rigueur  bougie. 

Technique  sfénérale  d'éclairage.  —  Elle  consiste  à  mettre  le 
malade  en  bonne  position,  à  bien  disposer  la  lumière,  à  fixer  le  miroir 
frontal  pour  éclairer  l'organe.  On  trouvera  minutieusement  décrits  tous 
les  détails  de  cette  technique  dans  VOlo-rhino-laryngologie  du  médecin 
pralicien  de  G.  Laurens,  il  les  a  en  somme  quintessenciés  dans  les 
qiratre  règles  fondamentales  suivantes  : 

Par  rapporl  à  la  léle  du  malade^  la  lumière  doit  être  située  :  1°  à  sa 
gauche  ;  2^  au  niveau  de  la  tête  et  un  peu  au-dessus  de  Toreille  ;  3®  le  plus 
près  possible  ;  4®  un  peu  en  arrière. 

En  ce  qui  concerne  la  technique  élémentaire  relative  à  chaque  organe, 
nous  ne  pouvons  résister  à  la  tentation  de  reproduire,  tant  elle  nous 
paraît  lumineuse  et  impeccable,  la  description  de  Georges  Laurens  {loco 
ciiato). 

EXAMEN    DU    NEZ 

(Par   le    D'    G.   LAURENS). 

Il  comprend  trois  temps  :  inspection  extérieure,  palper,  examen. 

Et,  si  besoin  en  est,  on  complète  cette  exploration  par  deux  manœuvres  : 
1°  la  rétraction  de  la  muqueuse  du  nez  avec  la  cocaïne-adrénaline  ;  2°  le 
toucher  avec  un  stylet. 

L'aapecl  exiérieur  du  nez,  soit  dévié,  soit  déformé  par  un  traumatisme, 
peut  déjà  faire  presBenttr  une  conformation  vicieuse  intérieure.  Un  nez 
aminci  indique  une  atrésie  interne,  ou  un  adénoïdien  ;  un.  nez  en 
lorgnette,  un  effondrement  de  la  cloison  souvent  syphilitique  ;  un  nez 
camard  appartient  aux  ozéneux  ;  un  nez  rouge  est  l'indice  d'un  trouble 
circulatoire,  etc. 

Le  palper  du  dos  et  des  ailes  du  nez  révélera  parfois  une  saillie  saus- 
jacente,  due  à  une  déviation  de  la  cloison. 

Cela  fait,  on  procède  à  l'exploration  interne. 

Comme  pour  l'oreille,  deux  temps  principaux  : 

lo  L'examen  des  narines  ou  du  vestibule,  qui  se  fait  sans  instrument  : 
narinoscopie  ; 


96 


EXAMENS   DES    VOIES   RESPIRATOIRES 


2^  L*examen  des  fosses  nasales  proprement  dites,  à  Taide  du  spéculum  : 
rhinoscopic. 

I.  —  EXAMEN  DES  NARINES  OU  NARINOSCOPIE Soulevez  le  lobule 

avec  le  pouce  et  inspectez  le  vestibule.  Vous  constatez  s'il  est  perméable 


■v\-^ 


V 


> 


Fig.  65.  —  Examen  du  vestibule  du  nez  sans      ^^^^'  ^^'  —  Examen  des  narines, 
instrument,  en  soulevant  le  lobule  du  nez  avec  On  aperçoit  la  tête  de  chaque 

le  doigt.  cornet  inférieur. 

Ce  procédé  d'examen  des  narines,  non  seulement  donne  parfois  un  diagnostic  que 
la  valve  du  spéculum  aurait  caché,  mais  encore  renseigne  sur  la  façon  d*introduire 
celui-ci  et  d'éviter  une  douleur  au  malade Jen  heurtant  une  cloison  déviée. 

ou  obstrué  par  une  déviation  du  cartilage,  par  des  polypes  ;  s'il  existe 
de  l'eczéma,  de  la  folliculite,  etc. 


l^'ig.  67.  —  Comment  tenir  le  spéculum? 

Vous  le  prendrez  de  la  main  droite,  par 
la  circonférence  du  pavillon,  tandis  que 
le  pouce  gauche  soulèvera  le  lobule.  La 
vis  destinée  à  Técartement  des  valves 
regardera  la  gauche  du  malade,  quelle  que 
soit  la  fosse  nasale  à  examiner. 


...-.■îr.f......^  .~„.^.,^ 


lïiS'  6b.  —  L'introduction  du  spéculum 
est  commandée  par  la  direction  de 
Taxe  du  nez. 

L'axe  des  fosses  nasales  est  horizontal, 
celui  du  vestibule  est  oblique.  Si  donc 
on  introduit  le  spéculum  suivant  Taxe 
narinaire,  on  ne  verra  absolument  que 
la  partie  supérieure  du  nez. 

Il  est  donc  nécessaire  de  relever  le  spé- 
culum et  de  faire  décrire  au  paviUon  un 
mouvement  d'ascension. 


Attirez,  également  avec  le  doigt,  l'aile  du  nez  en  haut  et  en  dehors 
vers  l'œil,  vous  verrez  mieux  encore. 


EXAMEN  DU  NEZ 


97 


Cet  examen  sera  fait,  soit  à  la  lumière  du  jour,  soit  en  éclairant  le  nez 
ivec  le  miroir  frontal. 

II.  —  EXAMEN  DES  FOSSES  NASALES  OU  RHINOSGOPIE.  —  On  exa- 
nine  les  fosses  nasales  avec  le  spéculum  nasi,  par  voie  narinaire  :  c'est  la 


•    Fig.  69  et  70.  —  Comment  introduire  le  spéculum? 

Comme  pour  le  cathétérisme  de  l'urètre,  par  un  petit  tour  de  main  que  voici  et  qui 
*ésulte  de  la  direction  de  Vaxe  de  la  fosse  nasale  : 

Premier  temps.  —  Pénéiration.  Le  pouce  de  la  main  gauche  soulevant  le  lobule,  on 
Fait  pénétrer  le  spéculum,  valves  fermées^  dans  Taxe  du  vestibule,  c'est-à-dire  paralièle- 
rnent  à  Tarête  dorsale  du  nez  —  pénétration  pacifique  bien  entendu,  sans  éveiller  la 
moindre  douleur.  On  enfonce  doucement  l'instrument,  en  le  glissant  en  quelque  sorte, 
jusqu'à  ce  qu'il  soit  au  contact'  du  rebord  narinaire.  Mais  il  ne  faut  pas  que  ce  dernier 
soit  distendu,  comme  le  ferait  un  trop  gros  béniqué,  par  exemple,  pour  un  petit  méat 
arinaire  ;  ce  serait  une  grosse  faute. 

Deuxième  temps.  —  Relèvement  On  relève  le  pavillon  de  façon  à  rendre  horizontal 
Taxe  du  spéculum. 

Troisième  temps.  —  Écarlemenl  des  valves,  La  main  gauche  abandonnant  le  front 
du  malade  et  le  pouce  quittant  le  lobule,  le  spéculum  est  maintenu  dans  cette  position 
horizontale  entre  l'index  et  le  pouce  gauches.  Puis  la  main  droite  tourne  la  vis  et  écarte 
les  valves  jusqu'à  ce  qu'elles  affleurent  l'une  la  cloison,  l'autre  l'aile  du  nez. 

Ici  encore,  beaucoup  de  légèreté  de  main,  pas  de  brusquerie,  aucune  distension.  Vous 
ne  devez  jamais  entendre  dire  au  malade  :  «  Docteur,  vous  me  faites  mal  >,  sa  physio- 
nomie ne  doit  même  trahir  aucun  mouvement. 


rhinoscopie  antérieure^  et  par  voie  pharyngée  :  c'est  la  rhinoscopie  posté- 
rieure, 

A.  Rhinoscopie  antérieure.  —  Il  faut  explorer  successivement  : 
la  partie  moyenne,  le  plancher,  la  voûte  des  fosses  nasales. 

Pour  compléter  Texamen  rhinoscopique  antérieur,  il  est  souvent 
utile  : 

1®  De  rétracter  la  muqueuse  des  cornets  inférieurs,  hypertendue,  qui 
masque  Texploration  visuelle  des  parties  profondes  ; 

2®  De  pratiquer  le  toucher  intranasal,  à  Taide  d'un  stylet. 

Mais  auparavant,  inspectez  l'orifice  postérieur  du  nez,  c'est-à-dire  les 
choanes,  de  façon  à  voir  leur  aspect  «  nature  »  et  non  modifié  par  une 
rétraction  artificielle. 

Diagnos'ic.  7 


98 


EXAMENS  DES    VOIES   RESPIRATOIRES 


A  droite  de  la  figure,  le  schéma,  qui  est  une  coupe  veriico- transversale  «lu  nez,  repré- 
sente les  parties  éclairées  par  le  spéculum  ;  les  parties  ombrées  échappent  À  la  vue. 


Fig.  71.  —  Exploration  de  la  partie  moyenne  du  nez. 

Technique.  —  La  tête  du  malade  étant  bien  horizontale,  de  môme  que  le  spéculum, 
vous  apercevez  au  delà  du  vestibule  : 

Une  saillie  hémisphérique,  rougeâlre,  en  dehors  :  c*est  la  tête  du  cornet  Inférieur  (1): 


:    1 


Fig.  72.  —  Exploration  du  plancher  du  nez. 


la  cluison,  en  dedans  (2),  plus  ou  moins  plane  et  irréguliéref  et  un-tespaee  libre: qyi  les 
sépare  :  le  méal  inférieur  (4). 

Voilà  les  points  de  repère.  SuivezTles  bien  du  regard.  Vous.voyes  le.iiOKl  Wérievr 


'rï  '.» 


Fig.  73.  —  Exploration   de  la  voùto  des  fosses  nasales^  région  :1a  plua^  Impoiianle 

en  pnt!iologie. 

du  cornet  (3),  le  corps  de  oe  cornet,  que  vous  pouvez  apercevoir  parfois  dans  sa  presque 
totalité  quand  il  est  petit,  rétracté  et  non  en  érection.  De  même,  la  cloison  se  monU» 
tantôt  comme  une  paroi  verticale  rosée,  tantôt  au  contraire  convexe  ou  concave» 
ou  recouverte  de  saillies  obliques  (rrCte,  dévia  lion,  etc.). 


EXAMEN  DU  NEZ  99 

L'espace  qui  sépare  le  oomet  de  la  cloison  est  parfois  minime,  virtuel,  réduit  à  une 
simple  fente  (obstruction  nasale),,  tantôt  tellement  large  'qu*on  peut  apercevoir  le 
pharynx  nasal. 

Cette  direction  du  spéculum  permet  de  voir  seulement  la.paplie  moyenne  du  nez, 
d'avant  en  arrière. 

Pour  rexaminer  et  inspecter  le  méat  inférieur  (1),  relevez  légèrement  en  haut  le 
pavillon  de  l'instrument. 

Pour  rapercevoir;;abei88ez  le  pavillon  du  spéculum  et  vous  verrez  le  cornet  moyen  (1  ) 
sous  forme  d'un  bourrelet  rosé,  moÎDS  volumineux  que  le  cornet  inférieur. 

L'espace  qui  le  sépare  de  ce  dernier  constitue  le  mial  moyen  (2)  (lieu  de  prédilection 
des  polypes,  du  pus  des  sinusites).  De  même,  vous  apercevrez  la  partie  supérieure  de 
la  cloison  et  la  fente  olfaoitve  (3),  espace  minime  compris  entre  le  cornet  moyen  de 
la  cloison  et  qui,  en  haut,  est  limité  par  la  lame  criblée  de  Tethmolde  (4).  Donc,  jamais 
d'exploration  au  stylet  à  ce  niveau. 

Difficultés  é»  la  liiinoscopie  antérieure.    —  Elles    proviennent   : 

a)  Du  médecin  ; 

^}  Du  malade. 

1.  —  Ce  que  le  médecin  doit  éviter.  —  1°  D'introduire  le  spécu- 
lum avant  d'avoir  examiné  les  narines.  —  En  ofTet,  ce  premier 
examen  pratiqué    sans  instrument,    en  soulevant  le  lobule,  est  indis- 
pensable, car  s*il  montre  que  le  vestibule  est  obstrué 
par  une  forte  déviation  de  la  cloison,  vous  ne  blesserez 
pas  celle-ci  en  mettant  le  spéculum  ;  d'autre  part,  si  la 
narine  est  sale,  encombrée  de  mucosités,  de  croûiesy 
vous  la  ferez  nettoyer. préalablement; 

2^  De  provonpier  uneiitonteuret  de  déterminer 
une  épigtaxiM,  en  enlos^ant  trop  profondément  le 
spéculum  ou  en  entr'ouvrant  trop  brusquement  ses 
valves.  Cette  manœuvre  violente,  la  plus  fréquente 
des  fautes  commises  par  lesr  débutants,  en  traumc-  Fig.  74. 

tisant  une  cloison-  déviée,  ime    têt*e   de  cornet,   une      L'introduction  pro- 
muqueuse hémorragipare,  ne  vous  fera  pas  apprécier   'onde  ou  brutale  du 

4_  , ,      X  .,,  i        j.-*      1    j         •  spéculum  risque d'ul- 

par  votwvBiaiBde.  Le  meiUeur  proventifest  de  suivre  ^érer  les  varicoBités 

de   Tœil  la  pénétration  de  riRstrnmenb,  puis  Técar-  capillaires  de  la  cloi- 

teraent  «k  ses  vialves,  et  de  bien  diriger  la  lumière   ^^'J  ®^  ^®  provoquer, 
,,,.....,',  ^  outre    une    douleur, 

dans  1  mtériewr  d«  spéculum .  une  épistaxis. 

2.    —    DlFTICUI^TÉS    PROVENANT    DU  MALADE. 

lo  Étroitesse  de  l'orHice  narinaire,  chez  les  enfants,  les  nourrissons 
surtout.  Pr^^iez^alors  un  petit  spéculum  d'oreille  pour  faire  la  rhinoscopie. 

2<>  Obstacles  gênant  l'expiaration  visu^elÊe.  —  Le  spéculum 
entr'ouvert  montre,  en  particulier  chez  les  enfants,  une  fosse  nasale 
remplie  detmuoosités,  dev  écoutes,  de  concrétions,  etc.  Mouchez  vous- 
ménie  le  malade  «"À  la  paysanne  »,  faites  renifler  de  la  vaseline,  au  besMO 
pour  faire  un  nettoyage  de  ce  nez. et  permettre,  la  rhinoscopie. 

Très  souvent^-enfin,  Tobstacle  est  constitué  par;  une  congestion  de  la 
muqueuse' on  l'hypertrophie  dw  cornet  inférieun,  qui  est  au  contact  de  la 
cloison  et  remplit  tout  le  champ  visuel  :  il  est. alors-  impossible  de  voir 
profondément.  En  pareil  cas jLCocaïnisez  et  adrénalinisez  la  muqueuse  pour 
la  rétracter. 


100 


EXAMENS  DES    VOIES   RESPIRATOIRES 


B.  Rhinoscopie  postérieure.  —  Cette  manœuvre  consiste  à  intro- 
duire dans  le  pharynx,  au-dessous  de  la  luette,  un  petit  miroir  dirigé  en 
haut  et  permettant  l'inspection  de  rorifîce  postérieur  des  fosses  nasales, 

ou  choanes,  de  la  partie  pro- 
fonde des  cornets,  en  même  temps 
que  de  rorifîce  de  la  trompe 
d'Eustache  et  de  tout  le  pharyiLv 
nasal. 

Manœuvre  très  délicate,  exi- 
geant beaucoup  de  souplesse  de 
la  main  du  médecin  et  de  pre» 
tesse  dans  l'exécution  de  ses 
mouvements.  Vous  la  réussirez 
rarement  du  premier  coup,  il  vous 
faudra  plusieurs  séances  d'en- 
traînement. 

Instruments.  —  Un  abaisse- 
langue,  et  un  petit  miroir  laryn- 
gien,  no  0  ou  00,  monté  sur  un 
manche  en  métal. 


Fig.  75.  —  Technique  de  la  rhinoscopie 
postérieure. 


Technique.  —  Trois  temps  :  1®  mise  en  position  du  malade,  du  médecin 
et  de  la  lumière;  2°  éclairage;  3°  introduction  du  petit  miroir. 

Premier  temps.  —  Mise  en  position 
du  malade,  du  médecin  et  de  la  lumière. 

—  C'est  la  position  classique  de  la  laryngos- 
copie.  Mais  il  faut  une  source  lumineuse  très 
puissante,  car  le  miroir  éclairant  est  très  petit. 
C'est  une  des  conditions  de  réussite  pour  bien 
voir  le  rhino-pharynx. 

Deuxième   temps.  —    Éclairage  du 
pharynx,  —  Le  médecin  se  place  à  15  cen 
timètres    environ    de    l'orifice    buccal    du 
„.     „„        , ,.  .     ,    ,,  malade,  celui-ci  ouvre  la  bouche  et  on  pro- 

Fig.  /6.  —  L  introduction         .   ^  '     ^  .  ,        .  .         ,     , 

du  miroir  au-dessous  de  la  hiel le.   jette  un   faisceau,  lummeux  avec  le  miroir 

,,    ,,    ^  .,  ,     ,  ,     .         frontal  sur  la  base  de  la  luette.  Il  faut  que 

On  1  enfonce  d  abord  horizon-  i      i        .  •        .         i..       j 

talement,  puis  on  élève  la  tige  cl   l»  tache  lununeuse  soit  très  nette,  donc  rap- 

on  abaisse   la   surface  rélléchis-    prochez-vous    ou    éloignez-vous  jusqu'à   ce 
santé,  pour  apercevoir  le  rhino-  •    .        •.  . ^.f^:i.^ 

pharvnx  ^"^  VOUS  ayez  une  mtensite  parfaite. 

Troisième  temps.  —  Introduction  du 
petit  miroir.  —  On  prend  celui-ci  par  le  manche,  avec  la  main  droite, 
en  le  tenant  comme  une  jilume  à  écrire; on  chauiïe  sa  surface  réfléchissante 
au-dessus  de  la  flanune  d'une  lampe  (absolument  comme  pour  l'examen 
laryngoscopique)  el  on  recjnimande  i;u  m  lade  d'ouvrir  la  bouche,  sans 
tirer  la  langue  au  dehors. 

On  déprime     alors  celle-ci  avec  un  abaisse-langue  tenu  de  la  main 
gauche,  sans  l'enfoncer  trop  loin  pour  éviter  hs  nausées.  Ne  dépassez 


EXAMEN  DU  NEZ 


101 


pas  Vunion  des  deux  tiers  anlérieurs  avec  le  tiers  postérieur  de  la  langue, 
innervé  par  le  glosso-pharyngien,  nerf  nauséeux.  Abaissez  la  langue  par 
une  pression  lente  et  croissante,  en  surveillant  bien  les  mouvements  du 
voile,  pour  retirer  l'instrument  à  la  moindre  contraction.  Engagez  le 
malade  à  respirer  iranquillemenl  par  le  nez^  de  façon  que  le  voile  reste  pen- 
dant et  inerte. 

Puis,  introduisez  le  miroir  dans  la 
bouche,  en  tenant  la  tige  près  de  la 
commissure  labiale  gauche,  la  surface 
réfléchissante  regardant  en  haut  ;  que  ce 
miroir  ne  touche  aucune  partie  environ- 
nante, langue,  voile,  luette  ;  qu'il  soit 
toujours  dans  le  vide. 

Enfoncez-le,  soit  au-dessous  de  la 
luette  sur  la  partie  médiane,  soit  à  sa 
gauche  ou  à  sa  droite-,  si  elle  est  trop 
longue.  Vous  apercevrez  alors  un  des 
points  de  Timage  rhinoscopique  postérieure;  ce  ne  sera  qu'une  image 
partielle. 

Il  faudra  alors  faire  varier  r inclinaison  du  miroir,  à  gauche  ou  à  droite, 
en  avant  ou  en  haut,  en  déplaçant  le  manche  latéralement,  en  Tabais- 


■-.7i 


Fig.    77.   —    Introdiiclion   normale 
du  miroir. 

Tige  horizontale. 


•»r-'  .'■''•*■.. 


,?o''"".-T'-: 


Fig.  78. —  Inclinaison  du  miroir  en  avant.       Fig.  79. —  Inclinaison  du  miroir  en  haut. 


On  distingue  mieux  Torifice  postérieur 
des  fosses  nasales. 


En  relevant  la  tige,  on  peut  apercevoir 
la  voûte  du  pharynx. 


sant  ou  en  l'élevant,  de  façon  ù  obtenir  des  séries  d'images  qui,  s'addi- 
tionnant,  donneront  Vimage  rhinoscopique  postérieure  lolale. 

En  cas  de  nausées,  retirez  vivement  le  miroir,  n'insistez  pas.  Comme 
pour  la  laryngoscopie,  il  est  préférable  de  faire  des  examens  réitérés, 
de  très  courte  durée,  plutôt  que  de  fatiguer  le  malade. 

Imag:e  rhinoscopique  postérieure.  —  C'est  une  image  vir- 
iuellCf  droite.  La  partie  supérieure  de  l'image  est  la  projection  de  la 
voûte  du  cavum  ;  la  partie  inférieure  correspond  au  plancher  de 
r  arrière-nez. 


102 


EXAMENS  DES    VOIES   RESPIRATOIRES 


Dans  le  haut  de  Timage,  la  muqueuse  est  parfois  bosselée  {oégélaims 
adénoïdes) . 

Sur    les    parties    latérales,    enfin,    apparaît   l'orifice    de   la    Irompe 


Fig.  80.  —  Production  de  l'image 
rhinoscopique. 


Fig.  81.  —  Image  rhinoscopique 
postMoure. 


■  .">  ' 


On  voit  bien  les.oriflocs  ou  choanes,  séparés  par  le  bord  postérieur  de  la  cloison  du 
nez  ou  vomer,  trancliant,  jaunâtre  (1). 

Ces  orifices  (2)  ont  une  teinte  obscure  et  sont  en  partie  comblés  par  da  petites  mânes 
rougeâtres,  représentant  Textrémité  postérieure  ou  queue  des  cornas, 

Pathologiquementy  ces  queues  de  cornets  peuvent  être  renflées  en  massue,  oombtait 
toutes  les  choanes.  On  constate  parfois  des  polypes,  ou  du  pus  unilatéral  :  o-ast  Tindice 
d'une  sinusite  qui  se  déverse  en  arrière. 

On  distingue  l'oriflce  tubnirc  (3)  et  la  face  dorsale  de  la  luette  (4). 

d'Euslache,     jaunâtre,     limité     par     un      gros     bourrelet      rougeâtie. 
Difficultés   de   la   rhinoscopie    postérieure.    —  Elles  proviennent  : 

a)  Du  médecin  ; 
6)  Du  malade. 

1 .  Ce  que  le  médecin  ;doit  «:viter. 
—  G*est  de  commettre  des  erreurs  de 
technique,  dont  beaucoup  sont  com- 
munes à  l'examen  du  larynx  : 

1<>  Il  introduit  Tabaisse-langue  et  le 
miroir  avant  d'avoir  bien  éclairé  le 
j)harynx.  Conséquence  :  le  miroir, 
pc'nétrant  à  Ta^vcuglette,  heurte  tout 
ce  qu'il  rencontre  et  détermine  des 
réflexes  ; 

2°  U abaisse-langue  est  enfoncé  trop 
profondément^  d'où  également  mise  en 
jeu  des  rc^flexes. 

Toutes  ces  difficultés  seront  vain- 
cues en  ayant  présentes  à  l'esprit 
les  règles  de  l'éelainige  et  la  technique  de  hi  rhinoscopie.  Généralement, 
il  faudra  des  exercices  persévérants  sur  des  sujets  ayant  une  sensibilité 
pharyngée  atténuée,  sujets  qui  serviront  de  «  mannequins»,  de  ofantômes  ». 
2.  DiFFicT-LTÉs  PROVENANT  DU  MALADE. — 1°  EstAl pusUlantmc  et  craint- 
il  d'être  hrrdé  par  la  ghicc  que  vous  avez  chauffée?  Donnez-lui  confiance, 


i^' 


Fig.  82.  —  Mauvais  éclairage. 

La  farlïc  lumineuse,  au  lieu  d'être 
placée  sur  la  luette,  éclaire  lu  joue  et 
la  comrai.<:sure  labiale. 


EXAMEN  DU  N£iZ 


103 


appliquez  le  miroir  contre  sa  joue  ou  sur  la  main  pour  lui  montrer  qu'il 
est  tièd«.  Introduisez  le  miroir  dans  sa  cavité  buccale  en  lui  déclarant 
que  vous  avez  parfaitement  vu,  —  alors  qu'il  n'en  est  rien,  —  recommencez 
ta  manœuvre  plusieurs  fois  et  vous.Téussirpes^  ; 

2^  La  iafipue  est  un  obstacte  plus  sérieux,  «oit 
qu'elle  se  ramasse  en  une  grosse  vousswe  char- 
nue, résistante,  soit  qu'elle  se  tortiWe  dérespéré- 
naent.  Calmez  c«t  éréUnsme  «n  appuyiansi  très 
modérément  Ta  baisse-langue  et  en  augmentant 
peu  à  peu  la  pression.  Et  ne  craignez  pas  de 
recommencer  maintes  fois  ; 

3°  Le  réflexe  phmr^Dfféy  fréquent  suptoot 
chez  lies- fumeurs,  chez  les  nerveux,  est  fort  trou- 
blant. Souvent  le  seul  fait  d'ouvrir  la  bouche 
provoque  une  nauaée.  C'est  ici  qu'il  ne  faut  pas 
trop  enfoncer  rabaisserlangue.  Ne  'Soyez  pas 
pressé,  persuadez  au  patient  que  ce  petit  enmn 
est  l'apanage  de  tous  les  malades,  qu'il  ne  fait 
pas  exception  ;  titillez,  la  langue  doucement  avec 
Textrémité  de  l'abaisse-langue,  pour  la  fami- 
liariser avec  Je  contact  de  l'instrument,  fatiguez-la  en  quelque  sorte. 
Comme  ultime  ressource,  avant  d'épuiser  les  dernières  cartouches,  faites 
deux  ou  trois   badigeonftagee  ée  la  base  de  la  langue  avec  un  pinceau 


Fig.  83.—  DifficuUé  «de  la 
rhinoBCQpie  poetécieure. 

La  lang^  se  conti^ete, 
forme  le  «gros  dod-».  Si 
l'^baisse-langue  veut  vain- 
cre oetle  réeistanet,  un 
mouvement  nauséeux  ap- 
paraît. 


Fig.  84.  —    Difflcullé  de  la  rhinoscopie 

postérieure. 

Contraction  du  voile  du  palais  qui  est 
accolé  à  la-peroi  postérieure  du  pharynx. 


Fjg.  85.  —  Dilflculté  de  la  rhinoeeo^ 

peslérieure* 

Luette  trop  longue.  On  y  remédie  en 
plaçant  le  miroir  Buccessi veinent  à  gauche 
tté  droite. 


imbibé  d'un  centimètre  cube  de  solution  de  cocaïne  à  1/20.  Si  vous 
échouez,  enfui,  remettez  Teacamen  à  une  séance  ultérieure  ; 

4^. Des  miicOBités  ou  plutôt  des  bulles  d'air  interposées  entrelevcile 
et  le  pharynx  gênent  l'exploration  visuelle.  Retirez  le  miroir  et  recom- 
mandez aufnuilade  d'avaler  plusieurs  fois  à  vide  ; 

5<>  Parfois,  le  voile  -est  collé  contre  la  paroi  postérieure  du  pharynx  : 
il  est  impossible  d'insinuer  le  miroir.  C'est  que  le  sujet  fait  un  trop  grand 


104 


EXAMENS   DES    VOIES    RESPIRATOIRES 


Fig.  86.  —  Image 
rhinoECo  pique. 

L'exploration  vi- 
suelle eiit  impossible 
en  raison  du  volume 
des  comels  infé- 
rieurs qui  sont  au 
contact  delà  cloison. 


effort  pour  ouvrir  la  bouche  et  de  trop  fortes  inspirations  ;  priez-le  de 
respirer  tranquillement,  sans  effort,  au  besoin  de  faire  une  ou  deux  aspi- 
rations d'air  par  les  fosses  nasales  ; 

60  La  luette  est-elle  trop  longue  et  gêne-t-elle 
l'iulruduction  du  miroir?  Insinuez  ce  dernier  entre 
elle  et  les  piliers,  de  chaque  c6té,  voue  aurez  deux 
images  alternatives  du  rhino-pharynx  ; 

7"  Chez  les  enfants,  énormément  de  patience 
et  de  diplomatie.  Faites  l'examen  sur  vous-même, 
sur  un  de  ses  parents.  Et  sachez,  pour  vous  rassurer, 
(]ue  maintes  fois,  —  comme  beaucoup  de  laryngolo- 
gistes du  reste,  —  vous  échouerez. 

m.  -  EXPLORATION  DU  NEZ  A  LA  COCAÏNE  ET 
A  L'ADRENALINE.  —  C'est  le  complément  obligé  de 
toute   rhinoscopio  antcrieure  ou  postérieure,   lorsque 
le  volume  des  cornets,  surtout  de  l'inférieur,  est  tel  que, 
touchant  la  cloison,  il  masque  la  vue  de  la  fosse  nasale. 
Prenez  un  centimHre  cube  d'une  solution  de  cocaïne  à  1/100,  ajout» 
une  goutte  d'adrénaline  au  millième.  (Cette 
solution  est  à  la   fois  It^gèrement  anesthé- 
sique  et  fortement  vaso-constrictive.]  Imbi- 
bez une  petite  boulette  d'ouate  hydrophile 
et  faites  renifler  deux  ou  trois  fois  de  8Uit«. 
Recommencez  deux  ou  trois  minutes  apris; 
attendez  autant  de  temps  et  faites  la  rhinos- 
copie  antérieure,  et  la  postérieure  au  besoin. 
L'image  sera  toute  différente  de  celle  de 
votre  premier  examen.   La  muqueuse  s'est 
rétractée  au  point  de  se  mouler  sur  la  coque 
osseuse  du  cornet,  toute   la  pituitaire  est 
pâle,  blanche  comme  une  pièce  anatooiique 
conservée  dans  l'alcool,  et  vous  distinguerez 
desdétails  qui  vous  auraient  échappé  et  qu'un 
autre  médecin,  plus  averti,  eût  découvert. 
En  particulier,  vous  pourrez  apercevoir  du 
pus    dfins    les    méats    moyens,    qui    vous 
mettra  immédiatement  sur  la  piste  d'une 
sinusite.  N'oubliez  donc  jamais  ce  procédé 
quand  un  malade  se  plaint  de  moucher  du 
pus,  dont  vous  n'apercevez  pas  trace  dans 
le  nez,  et  qu'il  accuse  concomitammcnt  des 
douleurs  frontales  ou  maxillaires,  ou  de  la 
céphal^^e, 
Exploration  au  stylet.  —  Ëtes-vous  familiarisé  avec  la  rhinologie  ; 
ce   loucher   intranasal   vous     fournira   d'utiles   renseignements   en   per- 
meltant  A<?  percevoir  un  os  dénudi'  au  niveau  d'une  ulcération,  de  difté^ 


Fig.  87. —  Image rhinoscopi que 

après  application  de  cocaljic 

et  d'ndrénDline. 

Des  ddullï  3]>|ianiL»sent  qui 
ne  pouvaient  niênie  pas  t'tn> 
SOup^omi^!.  Ainsi,  après  lii 
rétraction  do  ta  ni<ii[ueuse,  oji 
voit  ta  chUon  présenter  un 
épaississcmcnt  ang-ulaire  tt 
droite  (2),  tandis  qu'à  gauclic 
elle  est  concave,  tes  cornet»  (I) 
iont  rilraclés,  amincis,  pâles,  an 
lieu  d'être  |;onnéii  et  rouges 
comme  dans  la  /Igurc  86  :  la 
paieiir  est  Une  II  l'iscliéniie.  On 
voit  du  pua  (4)  dans  le  méat 
moyen  droit,  un  pulgi,e  (3)  dans 
le  méal  moyen  gauc lie. 

Toiitcscee  lésions  eussent  rUi 
méconnu  es  sans  l'a  p|ilica  lion  iIl' 
l'adrénaline. 


EXAMEN  DU  NEZ 


105 


rencicr  un  polype  muqueux  (pâle  et  mou)  d'avec  un  cornet  {rouge  et 
dur),  etc. 

Pour  cela,  prenez  un  stylet  de  trousse,  boutonné,  entre  le  pouce  et 
l'index,  délicatement,  et  de  l'extrême  pointe  faites  un  toucher  ou  plutôt 
tin  attouchement. 

IV.  -  TOUCHER  NASO  PHARYNGIEN.  —  C'est  l'exploration  de  l'arrière- 
nez  et  du  cavum,  avec  le  doigt. 

Quand  faut-il  le  pratiquer?  Comment?  Quand  faut-il  l'éviter?  Trois 
points  que   le  praticien 
doit  bien  connaître. 

I.  —  Quand  faut-Il 
faire  le  toucher? —  En 
principe,  chaque  fois  que 
l'exploration  du  cavum 
avec  le  miroir  pharyn- 
gien est  impossible,  donc 
surtout  chez  les  en- 
tants. Les  indications 
sont  nombreuses,  car  le 
naso-pharynx  joue  le 
plus  grand  rôle  dans 
la  pathologie  infantile. 
Aussi,  toutes  les  fois 
qu'un  enfant  présentera 
un  ■  nez  suspect  tau  point 
de  vue  respiratoire,  au- 
riculaire, infection,  etc., 
n'hésitez  pas  à  insinuer 
le  doigt  dans  l'arrièrc- 
nez,  et  souvent  vous 
aurez  h   le  faire  suivre 


Pig.  88.  —  Toucher  n 


0 -pharyngien. 

L'enfant  est   assis,    les    mains   tenues    par  un   aide 

i  par  les  parents,  placés  au-devanl  de  luL  S'il  esl 

petit.  Indocile,  frÈtille  eL  glisse  sovis  la  chaise,  un  aide 

placera  l'enfant  entre  ses  jambes  et  lui  mainUeudra  les 

mains. 

Le  médecin,  debout  à  droite  de  l'enranl,  lui  appli- 
quera la  t€te  contre  sa  poitrine  pour  l'immobiliâer. 
Du  pouce  gauche,  il  déprime  la  joue  du  petit  malads 
entre  tes  arcades  dentaires,  de  façon  à  éviter  toute 
morsure.  Puis,  rapidement,  11  introduit  l'index  do  la 
main  droite,  prËelablement  stérilisé,  dans  la  bouche,  en 
de  l'emploi  du  menthol  arrière  de  la  luette,  et  explore  toutes  les  parois  du  naso- 
ou  de  quelques  coups  de  "ar^r^rise"*""'*^  '"  ""'""'"'"'"'**  prestesse, comme 
curette. 

II.  —    Technique.    —     Elle    est    expliquée    par    la     figure     88. 

III.  —  Il  faut  éviter  de  pratiquer  le  toucher.  —  a)  Quand 
il  y  a  rhinite,  amygdalite  et  infection  du  rhi no-pharynx.  Vous  risqueriez, 
en  traumatisant  «  à  chaud  »  cette  région,  de  provoquer  une  infection  de 
voisinage  en  particulier,  une  otite  suppurée.  Attendez  donc  que  l'enfaat 
soit  n  à  froid  n,  c'est  une  règle  capitale. 

*  6)  Avec  brusquerie  et  avec  un  ongle  long,  en  bec  d'oiseau,  non  taillé, 
pour  ne  pas  provoquer  une  hémorragie,  peu  grave  à  la  vérité,  mais  qui 
impressionne  très  désagréablement  l'entourage. 

Chez  le  nourrisson,  ne  faites  jamais  de  toucher.  Si  le  nez  est  bouché, 
au  point  de  gêner  la  respiration,  un  rhinologiste  seul  peut  apprécier  la 
cause  de  l'obstruction. 


EXAMEN  HV   PHARYNX 

(Par  le  Ifi  G.  LAVBEKS). 


I-  -  ANATOMIE.  —  Lm  schémas  89  et  90  rappdtwt  les  notions  a 
tomiques  soffii^antes  pour  la  pratique. 


1,  paroi  f>osl£rieure  du  plierynx. 
—2,  luette.  — 3,  amygdale.  —  4,  pi- 
ittT  antérieur,  —  D,  pilier  postérieur. 

-  6,  tossette  »'ii!i-amygdalieDne. 


Pig.  90.  —  Les  trois  pharynx. 

I,  pharynx  nasal  ou  cavum.  — 2,  plu^ni 

buccal.  —  3,  pharynx  loryn^o.  — V.b'li- 

luilc  antérieare  virtiMlla'du  ptaavyucAutML 


II. 


EXAMEN      DU     MALADE. 


Cet     examen      comporte 


l"  Une  exploration -externe  ; 

2°  Un  c'Nnmen  du  pharj-nx  ; 

3"  L'uiialyse  des  signes  fonctionnels. 

10    Exploration    du  cou.  —  Ne   jamais  ni^^iger  la    recherche  i 
ganglions  sous-jnaxillaires,  qui  est  importante  dans  le  diagnostic  d^a 
do  cancor,  de  syphilis. 

2<>  Examen  du  pharynx.  — lîxplorczrapideinentl'aspect  de  la  cavité 
bnccale,  des  dénis,  du  palais.  Cet  examen  peut  se  faire, -Soit  à  la  tumiètt 
naiarelle  dit  jour,  vis-à-vis  «ne  fenêtre  ;  soit  avec  le  miroir  frontal  et  là 
lumifire  ri^fli^rtiic. 

Le  mii-decin  duil  proo'der  de  lu  sorLc-  :  a)  examen  sans  inslruiaent,  M 
faisant  tirer  la  langue  du  malade;  b)  exploration  ocec  Vabamiealm^m^; 
c)  exploration  des  amygdales,  en  particulier  de  son  pôle  supérieur  et  de 
la  loge  pré-amygdalienne,  avec  un  crochet  k  pointe  mmisra^  d)  iouektr 
du  pharynx,  dans  quelques  cas  spéciaux  ;  —  rhinoaeopie  postérieure  et 
laryngascopie,  pour  inspecter  les  cavités  sus  et  son  s- pharyngées,  qui  panti- 
cipent  souvent  aux  inflammations  du  pharynx  ])uccal. 

a)  L'examen  sans ïnstruineat  est  très  facile.  On  commande  an  malade 
d'ouvrir  la  bouche,  de  tirer  fortement  la  langue,  manœuvre  qui  décoHvre 


■EXMili'EN  mj  PHARYNX 


107 


lesamygdales  (trop  bien  même,  surteutsi  le  malade  a  des  r^exes  nauséeux). 


Fig.   91.  —  Examen  du  pharynx 
sans  i  inairumant, 

1°  Si  le  malade  ouvre  la  bouche  et  tire  la 
langue  au  dehors,  on  aperçoit  le  pharynx 
et  parfois  Tépiglotte. 

2»  Si  Ton  fait  prononcer  la  lettre  i^  la 
luette  se  relève^  les  .amygdales  se  découvrent 
dans  leur  position  normale,  Tépiglotte  appa- 
raît parfois.  J'emploie  fréquemment  ce 
.procédé  chez  les  enfants  pour  examiner  la 
gorge  sans  Je  recours  de  Tabaisse-langue. 


Rig.  02.  —  Le  même  malade  ayant 
un  réflexe  nauséeux. 

Il  faut  éviter  les  mouvements  exa- 
gérés (le  contraction  de  la  gorge,  car 
il  en  résulte  une  saillie  des  amygdales 
qui  sont  propi  l:éei  en  dedans.  Elles 
semblent  se  rejoindre  sur  la  ligne 
méJiane  et  font  cioiro  à  une  liyper- 
Ir jphie  qui  n'existe  po?,  d'où  grave 
erreur  de  diagnostic. 


b)  L'examen  du  pharynx  avec  l'abaisse-dangue  doit  suivre 
immédiatement  la  manœuvre 
précédente.  On  le  fait,  en  Tab- 
sence  de  tout  instrument,  avec 
un  appareil  de  fortune  composé 
d'une  bougie  et  de  deux  cuillers, 
dont     Tune     forme     réflecteur 

(fig.  93). 

De  préférence,  inspectez  le 
pharynx  avec  le  miroir  frontal 
et  V abaisse-langue.  Le  médecin 
et  le  malade  étant  assis  en  face 

Tun  de  Tautre,   la  lumière  à  la    pig.   93.   —  Examen  de  la  gorge  au  moyen 
droite   du   médecin,   celui-ci   re-  d'une  bougie  et  de  deux  cuillers. 

gardera  la  bouche  du  malade,  à       Lamaingauche  tient  entre  Je  pouce  et  l'index 

- i>     'n  i.     1  j  .la  tige  de  la  cuiller  et  une  bougie  entre  l'index 

trovcrs  1  orifice   central  du  mi-    ^^  j^  médius.  La  flamme  de  la  bougie  doit  être 

roir,    Vœil  gauche    élani  fermé]  placée «uxîentte  de  la  cuiller  de  manière  à  bien 

puis,   sans   la  perdre  de  vue,  il  réfléchlrlesrayons-lumineux.  La  main-droite dé- 

^  .      ,      .        ,     ,     ,  .  prime  la  langue  au  moyen  dune  seconde  cuiller, 

fera  pivoter  le  miroir  doucement 

juftcpi'à  ce. que  la  bouche  soit  éclairée. \  on  peut  alors  ouvrir  TœiL  gauche. 

TBaMNjQu.E.  —  De  la  pari  du  médecin  :  de  la  >  patience,  de  la  persua- 


108 


EXAMENS   DES    VOIES   RESPIRATOIRES 


sion  ;  si  la  langue  se  soulève  et  fait  le  gros  dos,  n'employez  pas  la  force, 

ne  luttez  pas. 

Le  malade  sera  rassuré,  il  respirera  tranquil- 
lement, la  bouche  ouverte  sans  elTort,  sans 
tirer  la  langue  au  dehors,  en  prononçant  de 
temps  en  temps  la  lettre  d,  d.  Introduisez,  de  la 
main  droite,  T abaisse-langue,  préalablement 
chauffé,  dans  la  bouche,  «  à  blanc  »  en  quelque 
sorte,  c'est-à-dire  sans  toucher  la  langue,  ou  en 
effleurant  simplement  la  pointe  de  celle-ci  pour 
bien  rassurer  le  malade;  puis  déprimez  la  langue, 
bien  perpendiculairement.  Surtout,  évitez  de  la 
refouler  en  arrière. 

Ne  prolongez  pas  la  manœuvre,  de  peur 
d*éveiller  les  réflexes,  répétez-la  souvent  et 
mettez  Tabaisse-langue  en  place  à  plusieurs 
reprises.  Pas  de  cocaïnisalion  de  la  langue,  dans 
la  pratique  courante. 

c)  L'exploration  avec  un  crochet  coudé,  à 
pointe  mousse,  du  pôle  supérieur  de  la  tonsille 
et  de  la  loge  sus  et  pré-amygdalienne  est  indi- 
quée dans  les  cas  d'angine  à  répétition,  de 
phlegmons  amygdaliens  récidivants.  On  procède 
de  la  façon  suivante.  Pendant  qu'on  déprime  la 
langue  avec  un  instrument,  au  moyen  d'un  stylet  de  trousse  boutonné, 
coudé  à  son  extrémité,  on  soulève  le  pilier  antérieur  en  avant  d'abord, 


Fig.  94.  —  Abaisse-langue. 


/ 


Fig.  95.  —  Introduction  de  i'abaisse-langiic. 

Il  doit  déprimer  la  langue  et  ne  pas  dépasser 
le  tiers  postérieur (2)  qui  est  la  région  nauséeuse. 
En  le  plaçant  sur  les  deux  tiers  antérieurs  (1  ),  il  y 
a  peu  de  clianccs  démettre  en  jeu  le  réfloxe. 


Fig.    96.    —   Exploration   de 
Tamygdale  avec  un  crochet  coudé. 


pour  bien  dégager  la  loge  pré-amygdalicnne  ;  puis  on  soulève  ce  pilier 
à  la  partie  supérieure  en  le  portant  en  dehors.  On  est  alors  frappé  du 


EXAMEN  DU  LARYNX 


109 


volume  souvent  considérableet  insoupçonné  delà  tonsille;on  remarque  aussi 
parfois  des  amas  caséeux  logés  dans  les  cryptes,  véritable  foyer  d'infection 
latent  et  méconnu.  De  cette  explorationdécoule  l'indication  thérapeutique. 

d)  Le  toucher  du  pharynx  pratiqué  avec  un  seul  doigl  peut  parfois 
donner  quelques  renseignements  sur  !a  fluctuation  d'un  abcès  (rétro- 
pharyngien,  par  exemple),  sur  l'induration  d'un  chancre,  d'une  tumeur. 

3°  Analyse  des  signes  fonctionnels.  —  L'analyse  des  troubles 
de  la  déglutition,  de  la  prononciation,  de  la  respiration,  de  la  toux,  de 
l'expectoration,  de  la  voix,  vous  sera  d'un  précieux  secours  pour  com- 
pléter le  résultat  de  l'examen  physique. 

N'omettez  jamais  l'exploration  du  nez,  du  cavum,  l'examen  de  l'état 
général,  pour  faire  œuvre  de  médecin  averti  auquel  rien  ne  doit  échapper 
pour  assurer  le  diagnostic. 


EXAMEN    DU  LARYNX 
(Pur  le  Ef  G.  LAUHENS). 

SON  PRINCIPE.  —  La  laryngoscopie  utilise  le  prmcipe  le  plus  simple 
et  le  plus  élémentaire  de  l'optique,  à  savoir  que  dans  la  réflexion  d 


4L 


Fig.  97.  —  Prmcipe 

de  la  laryngoscopie. 

Elle  consiste  â  concen- 
trer un  faisceau  lumineux 
sur  un  miroir  placé  sur  la 
luelte,  a  45*.  Ce  miroir 
réfléchit  la  lumière  dans 
la  cavité  laryngée  et  donne 
une  image  virtuelle.  cis  '■"' 

rayon  lumineux,   l'angle    d'incidence   est  égal   d  I  angle    de   réflexion 

Pour  réussir  la  laryngoscopie  il  faut  : 

!<■  De  la  pari  du  malade,  une  respiration  calme  et  régulière  :  s'il 
cesse  de  respirer,  il  a  des  nausées  ; 

2°  De  la  paii  du  médecin,  beaucoup  de  patience,  une  douceur  extrême 
et  de  la  précision  dans  les  mouvements.  Neuf  fois  sur  dix,  on  peut  la 
réussir  d'emblée.  Néanmoins,  il  faut  savoir  que  les  chances  de  succès  se 
présentent  dans  des  conditions  différentes,  dans  la  clientèle  hospitalière 
ou  dans  celle  de  la  ville.  A  l'hôpital  et  dans  la  classe  ouvrière,  vous  aurez 
souvent  affaire  à  des  alcooliques  avec  réflexes  pharyngiens  exagérés. 

TECHNIQUE.  —  L'examen  du  larynx  comprend  trois  temps  :  l"  mise 
en  position  du  malade,  du  médecin  et  de  la  lumière  ;  2*»  éclairage  ;  3"  intro- 
duction du  miroir  laryngien. 


10  EXAMENS  DBS   VOtES   REOPIRATOIRES 

Premier  temps.  —  Misa  ea  position, du  maJada,  du  médeeia 


MUc  ei 

et  de  la  lumière.  - 


C'est  la  posilion  classique  décrite  ^récédemmeDl. 


Kig.  100.  —  Deuxièiiic^temps  Je.la  .laryngoscojiie. 
Kclnint^  du  pharynx. 
Le  mMecin,  plaça  ù  Ib  coiitiinËlnt  envinin  do 
['orilICD  buccal  du  malade,  projolte  un. faisceau  lumi- 
neux avec  son  miroir  fronlal,  sur  la  base  de  la 
luette.  11  taul  quo  le  cercle  lumineux  soit  trie 
net,  donc  rapprochei-vous  ou  éloignez-vous  pour 
obleDÏr  une  intensitt  partaile. 


On  le   prend  avec 
droite,  en  le  tenant' 
comme  une  phune  h 
1res  légèrement,  sens 


Deuxième    temps. 


Éclairage     du     pharynx    (fig.     100). 


&XAMBN  D&  LARYNX 

Troiai^ue-Aen^lja.  —  lairodhcUoa  du  miroir. 

le  plus  délicat,  qui  exige  de^Ja-port  du 
médecin  le  plus  d'attentioa  et  de  pré- 
cauUoD.  Le  malade  devra  être  rasturé  ; 
d'autre  part,  sa  reipiration  sera  oo/mr, 
régulière  et  continue,  ce  que  l'on  peut 


C'est  le  temps 


Fig.  102.  —  Lemédecin  chaufTe  le 


Fig.  103.  —  Avanlde  l'introduire  dans 
la  bouche  el  de  risquer  de  brûler 
le  malade,  ie  médecin  apprécie  le 
d^ré  de  chaleur- du  laryngoscope 
en  appliquant  aurle  dos  de  la  main 
la  surface  non  rénèchi séante. 

constater  par  les  mouvements  de  la  luette,  sinon  la  nausée  apparaît. 


Alln  d'éviter  que  la  glace  ne  soit  ternie  et 
ne  se  recouvre  d'une  buée  dans  la  bouche, 
il  faut  chaufTer  le  miroir  très  légèrement,  en 
le  passant  au-dessus  de  laUamme  d'une 
lampe  pendant  trois  à  quatre  secondes. 


F^  104.  —  IVaetlen  de  la  langoe. 
Le  jnalade  doit  UrerlalangueBu  dehors 


Fig.  105. — Pourquoi  f«ttt41tîrBrla'l»nfue 
en    pratiquant    l'exam 

piquB-(fler.  loejt 


Voiei  une  cawità'jbuMO-phaivng»-laijS!- 
gée,  j&liitaL  dotrmI,  .lor»<iiifl  lai  bouelie 
est  ouTerte. 


(voir  la  raison  ligure  106}.  Et.leiAiédecin 
la  maintiendra  ainsi,  bors  de  la  cavité 
buccale,  au  moyen  d'un  mouchoir  engai- 
nant toute  la  pointe,  de  tagon  à  éviter  son 
gllssem  ent-Lepouoeestappliquéau-dessus, 
l'index  transverealement  au-dessous. 

ha  iBMUon  iMbetre  modérée^  dlrigâa  vcn/le^raeiiton,  dans.Je'iaas  delafltebe,  de 
façon  à  éviter  la  section  du  frein.  La  langueidait  simplement  reposer  sur  l'index. 

Dans  le  cas  où  les  incisives  sont  très  coupantes,  interposer  entre  elles  et  la  langue 
un  pli  du  mouchoir.  Et  enfin  si  le  [rein  est  trop  court  ou  très  sensible,  le  .badigeonner 
Avec UB& solution  de  cocalneiA  l/2Dt. 

Le  médecin  prendra,  chaufTera  et  introduira  le  miroir  (fig.  107' et  108. 
La  mise  en  place  du  miroir  comprend  deux  temps  successifs  : 


EXAMENS  DES   VOIES   RESPIRATOIRES 


Premier  mouvemenl.  - 


Introduction  dans  la  cavité  buccale  et  mise 
en  position  sur  la  luette,  —  Soyez 
doux  et  précis  dans  l'exécution  de  ce 
temps,  le  malade  n'aura  pas  de  réflexe, 
même  s'il  est  sensible  (lig.  107  et  108;. 

FIg.  106. 

Si  la  langue  est  projetée  au  dehors  et.  si  \t 
malade  émet  le  son  i,  on  Voit  que:  1*  laluelle 
se  relève  [le  miroir  peut  donc  6tre  placfi  plus 
haut  et  éclairer  plus  facilement  le  larynx)  ; 
1"  le  larynx  subit  un  mouvement  ascensionnel, 
par  conséquent  l'épiglotte  s'élève  (elle  découvre 
mieux  le  larynx)  ;  3'  la  glotte  remonte  [elle  m 
rapprocliederœildel'obMTVateur):  troisraleonBqui  facilitent  l'examen laryngoscopique. 


Fig.  Iu7.  —  Troisième   tempï  de  lu 
laryngoscopie.  —  Premier  mouve- 
ment. Introduction  du  miroir. 
Le  miroir  doit  être  tenu  horlionta- 
lement,  la  surface  rénécliissanle  re- 
gardant directement    la    langue,  la 
tige   située  dans  le  plan   médian.   Il 
sera  maintenu  à  égale  distance  de  la 
vofltc  palatine  et  de  la  langue,  san« 
trOler  ni  l'un  ni  l'autre,  pour  no  pas 
éveiller  les  réilexeg.  Et  il  aéra  porté 
ainsi  jusque  sur  la  base  de  la  luette. 


Fig.  lOB.  —  Deuxième  mouvement.  Rotation 

du  miroir. 
Deux  petites  manœuvres  :  portez  la  tige  du 
laryngoscope  peu  è  peu  en  dehors,  Jusque 
vers  la  commissure  labiale  gauche,  le  miroir 
restant  toujours  horizontal  ;  puis,  relevei-le 
Jusqu'à  ce  qu'il  atteigne  une  inclinaison  de  45o. 


Deuxième  mouvemenl.  —  Rotation  du  miroir.  —  Temps  délicat,  qui 
comprend  deux  manœuvres  (fig.  108). 

Ceci  fait,  ne  remuez  plus  le  miroir. 

Vous  examinez  alors  le  larynx  ;  conmie  il  est  difficile  ou  impossible  de 
le  voir  en  entier,  le  miroir  élunl  trop  petit,  on  l'examine  au  moyen  d'images 
.  Pour  cela,  gariez  la  lêle  (ire,  mais  mobilisez  le  laryngotcope. 


EXAMEN  DU  LARYNX  113 

»t  d'ex'.'cution  difllcilc  pour  les  débutants  ;  aussi  faul-il 

Schéma   indiquant  les  nicii 
du  miroir. 


Cette  mai 
Fig.   109. 


Miroir  horizontal. 

■  Miroir  inclina  à  45°,   pcrmetlar 
la  laryngoscopie. 

Miroir  presque  vertical,  liestini; 

montrer  les  parties  antérieures  du  larj-n! 


choisir  des  malades  faciles,'^  présentant  peu  de  réflexes  :   par  exemple 


du  miroir  per- 
mettent d'apercevoir  les  dilTc- 
rcnles  régions  du  larynx. 

Plus  il  sera  vertical  (A],  plu^ 
vous  verrez  les  parties  hautes, 
antérieures,  du  larynx  ;  au  con- 
traire, plus  la  surface  réfléchis- 
sante se  rapprochera  de  l'hori- 
zontale (B),  mieux  apparaîtra  la 
région  postérieure  de  l'en  do- 
Tous  ces  mouvements  seront 
exécutés  sans  que  le  miroir  cesse 
de  toucher  la  luette. 


des  hystériques,  ou  s'c.xeruer  préalablement  sur  des  sujets  cocaïnés  ou 
des  appareils  laryngo-fanlômes. 

Comment  enlever  le  miroir.  —  Sim- 
plement en  exécutant,  mais  en  sens 
inverse,  les  mêmes  mouvements  que  ceux 
qui  ont  servi  à  son  introduction  ;  lâchez 
doucement  la  langue,  si  un  réflexe  nau- 
séeux apparaît,  soyez  ultra-rapide. 

IMAGE  LARVHGOSCOPIQUE.  —  Pour 
interpréter  sa  signiiication,  il  faut  se 
rappeler  les  deux  conditions  dans  les- 
quelles se  fait  l'examen  :  1"  le  médecin 
est  placé  vis-à-vis  du  malade  ;  2°  il  pra- 
tique la  laryngoscopie  avec  une  glace 
inclinée  à  45". 

Il  en  découle  immédiatement  les  deux 
lois  suivantes  : 

1°  L'image  n'est  pas  iiilereerlie,  tout 
ce  qui  e^t  à  droite  chez  le  malade  se 
réfléchit  à  droite  sur  l'image,  mais  se  tr 
réciproquement  ; 

2"  L'image  est  relevée,  mais  non  renversée  ;  ce  fait  résulte  de  l'inclinaison 
Diagnotlie.  8 


Fig.    111.   _  C 

l'image  laryngée. 

Le  médecin    verra  :   tn  haut   du 

miroir,   les   parties   antérieures   du 

larynx;  en  bas,  la  lone  po^^lérieure. 

uve  à  gauche  du  médecin  et 


114 


EXAMENS  DES    VOIES   RESPIRATOIRES 


2    - 


laryngée  passant  par  le  plan 
glotUque  apparaît  à  peu 
près  droite. 

Fig.  112.  —  La  formation 
de    rimage    laryngoscopique. 

1,  épiglotte.  —  2,  cordes 
vocales  ou  glotte.  —  3,  aiyté- 
noides. 

Tout  ce  qui  est  situé,  ckiex 
le  malade»  en  avant  de  la 
glotte  (épiglotte,  commissure 
antérieure  des  cordes  vocales) 
apparaîtra  dans  le  miroir,  en 
haut  ;  tout  ce  qui  est  situé 
en  arrière  (aryténoldes)  apparaîtra  dans  la  partie  inférieure  du  miroir.  Autrement  dit, 
ce  qui  est  antérieur  devient  supérieur,  ce  qui  est  postérieur  devient  inférieur. 

Exercices  pour  débutants  en  laryngolt^ie.  —  Pour  bien  com- 

Fig.    113.   —  Exeroices  laryngoeco- 
pfquet«  Premtère  «aqiérlence. 

Dessinez  sur  une  feuille  de  papier 
un  triangle  à  baae  potiérieure,  prenez 
un  miroir  laryngien  taieliné  à  4&«  «avi- 
ron et  dont  le  bord  repose  près  de  ta 
base  du  triangle.  Vous  verrez  alors  que 
la  partie  postérieure  AB  du  triangle 
^  se   réfléchit   en  bas  dans  le  miroir; 

au  contraire,  le  sommet  E,  c*est-à-dire  la  partie  antérieure,  se  réfléchira  en  haut,  E'. 

prendre    Tinterprc^tation     de   Tirnage    laryngée,   faites  les   expériences 
ci-contre  (fip.  113,  114,  115,  116,  117,  118). 


Fig.  114.  —  Deuxième  expérience. 

Élevez  le  miroir  ù  3  ou  4  centimètres  au-dessus  de  la  feuille  de  papier,  sans  oliaoger 
Tangle  d'inclinaison  :  l'ima^'c  reste  invariable. 

Procédé  de  la  carie  de  visite.  —  Dessinez  au  revers  d'une  carte  de  visit 
un  cercle  très  petit  et  cherchez  è  l'éclairer. 


EXAMEN  DU  LARYNX  115 

Interprétation    de   l'image  laryngée.  —  Les  preioières  fois  qu'un 
dcbulant  examine  un  larynx,  il  est  fruppé  par  la  blancheur  et  par  le  mou- 


^•tet  de  <Mpart  ite 


Prenez  te  dessin  en  que$[ion,  e'est-à-dire  le 
riniu){c  do  larynx  :  le, sommet  corres- 
pond k  la  commissure  antérieure,  les 
deux  bords  latéraux  aux  cordes  vocales 
intérieures,  la  partie  postérieure  de  celle- 
ei  anx  eartitagss  aryUnoIdes,  la  base  A 
la  région  inleraryténoldieaaa. 

Fig.  117.  —  Cinquième  expérience. 
Placez  un  livre,  c'est-ù-Uiro  "un  écran,       Y^ 
Bii-dcv«Bt  du  dcaain,  et  vtmb  av«i  réalôé  ' 

les   conditions   de   l'examen    Isryngoseo- 


vemcnt  des  cordes  vocales  et,  dans  les  examens  ultérieure,  il  ne  recherche 
que  )a  vue  des  cordet).  Elles  sont,  il  est  vrai,  un  excellent  point  de  repère, 
mtm  ne  constituent  pas  h  el(*r«  seu^s  tout  le  lar>'nx. 


Au  lios  d'une  carte  de  ^-i^ite,  taitin  -ia  'Itf 
«carte  rwlicaleaient  «w  n«  l»We  rt  ewi-î^z-v^-c,  *v-r 
Il — =-  qn*  vows  kvesbût. 

U  en  e»t  du  Wyox  comme  '^  U  fiiaficrt.  4e?  i 
remie,  etc.,   que   l'on  examine  *'/iy,-fr^  -ihu-  l»--. 


•re»  ':reiix,  «stofnic, 
'îeux  tn/,<i-.i  phyi'u/- 


116 


EXAMENS  DES    VOIES   RESPIRATOIRES 


logiques,  à   Tétat  de  vacuité   et  à    Tétat  de  réplétion.  De  même,  le 

4 


--  1 


3 


Fig.    119.    —    Image    du    larynx   pendant 

la  respiration. 

Les  deux  cordes  vocales  se  séparent  et 
délimitent  un  espace  triangulaire  ou  glotte (1) 
dont  le  sommet  forme  la  commissure  anté- 
rieure (2)  et  la  base  la  commissure  posté- 
rieure (3)  ou  région  inleraryténoldienne. 

(4),  ôpiglotte.  (5),  repli  aryténo-épiglot- 
tique.  (6),  cartilage  aryténolde. 


V'iQ.  120.  —  Image  du  larynx  pen- 
dant la  phonation  (quand  le  malade 
prononce  la  lettre  i). 

Les  cordes  se  rapprochent  et  viennent 
au  contact,  ainsi  que  les  aryténoldes; 
la  glotte  est  réduite  à  une  simple 
fente. 


larynx    doit    être    inspecté    dans    ses    deux    temps     physiologiques: 
10  Pendant  la  respiration  ;  2®  pendant  la  phonation. 


IL  —  EXAMEN   DES   VOIES  RESPIRATOIRES 

INTRATHORACIQUES 


En  ce  qui  concerne  les  méthodes  classiques,  traditionnelles  d'investi- 
gation de  l'appareil  respiratoire  :  inspection,  palpation,  percussion, 
auscultation,  nous  ne  pouvons  que  renvoyer  aux  nombreux  traités,  précis, 
manuels,  dont  quelques-uns  excellents,  qui  ont  servi  de  guides  à  de  nom- 
breuses générations  de  médecins  (1). 

Nous  nous  contenterons  de  reproduire  ici,  sous  forme  de  tableaux 
résumés  : 

1°  La  représentation  schématique  des  différents  signes  physiques 
caractéristiques  des  principales  affections  des  voies  respiratoires,  y  compris 
le  résultat  des  examens  radioscopiques  et  radiographiques  ; 

2°  Quelques  données  élémentaires  relatives  aux  mensurations  thora- 
ciques  :  diamètres,  circonférences,  ampliation,  spirométrie  ; 

3°  Quelques  notions  élémentaires  relatives  aux  ponctions  exploratrices 
thoraciques  ; 

4°  Rappelons  enfin  que  l'examen  cytologique  et  bactériologique  des 
crachats  fait  partie  intégrante  et  souvent  indispensable  de  l'explontion 
de  l'appareil  circulatoire  (voir  Expecioralion  :  séméiologie  ei  badériohgiey 

(1)  Faisans.  Maladies  des  organes  respiratoires,  in  CoUection  Aide-mémoire  Léautè, 
Masson,  édit.  —  Lbtulle,  Inspection,  palpation,  percussion,  auscultation.  Maison,  édit, 
11)17.  —  Collet,  Précis  des  maladies  de  V appareil  respiratoire,  Doin,  édit.,  1914. 


REPRÉSENTATION  SCHÉMATIQUE   DES  SIGNES  PHYSIQUES 
CARACTÉRISTIQUES     DES     PRINCIPALES     AFFECTIONS     DES      VOIES 

RESPIRATOIRES 

(y  compris  le  résultat  des  examens  radioscopiques  et  radiograpbiques). 

Signes  schématiques  (Bezançon,  Kuss,  Sahli,  etc.). 

Auscultation. 


L 

l_ 

I 

L... 
U 

u 


Inspiration. 

Expiration . 
Respiration  normale. 

ExpiraUon"prolongée. 

Respiration  afTaiblie  ou  obscure. 

Respiration  abolie. 

Respiration  exagérée   (puérile). 

Respiration  saccadée. 


SSSSS     Râles  ronflants  et  sibilants. 
I  f  }  (       Râles  piaulants. 


•_•  •  •  •* 


oo 


^H 


Râles  crépitants. 

Râles  sous-crépitants  fins. 

Râles   sous-crépitants  moyens 
(craquements). 

Râles  sous-crépitants  gros. 

Gargouillements. 

Frottements. 
Frottements-râles. 


Respiration  rude. 

Respiration   soufflante 

bronchique). 
Souffle  tubaire. 

Souffle  pleural. 
Souffle  caverneux. 
Souffle  tubo-caverneux. 
Souffle  amphorique. 


(souffle  SiGNBS  PARTIGUUBIIS. 

I  A  noler  en  dehors  de  la  ligne  de»  Mu,) 

p  Pectoriloqiiie. 

E  Egophonie. 

B  P  Bronchophonie. 

PA  Pectoriloquie  aphone. 

TM  Tintement  métallique. 

S  H  Succussion  hippocratique. 

RV  '  Résonance  vocale. 

-I-  :  R  V  -f  Résonance  vocale  augmeotéo. 

.:RV.  Résonance  vocale  diminuée. 


Percussion. 

S  s     Sonorité  non  modiflée. 

S  I.     Sonorité  diminuée. 

S-f-     Sonorité  augmentée  (amphorisme). 

^        Sonorité  abo-  \  ou  hachuré  bleu. 
^  lie  (matité  {  ou  teinté  bleu, 

absolue).     (  ou  hachuré  rou?e. 


V-. 
■V- 

v+ 


Palpation. 

Vibrations  non  modifiées. 

Vibrations  diminuées. 
Vibrations  abolies. 
Vibrations  augmentées. 


TECHNIQUE   DES  EXAMENS 


Broncbites  et  AdénopaibieE  tracbéo-broncbiques. 


AtUnopathto  trttohto-lnMtehlqiM. 

La  Bongliont  normaux  ou  ttmplemeni  hjpe- 
trophlé*  ne  lanl  pat  àéetlabla  par  ta  taUr 
tcopit.  Ltur  ombre  niOmteal  mppréciablifoi 
f'ifi  toni  Indurit,  ealclfUM  ou  nuéiflét. 

Leur  rteherthe  nictutlt  remploi  dm  ravora  pa 
pinétranU. 

Les  miuiu  çanjilionnaira  aonl  g^nA-alanniI 
bilaliralet. 

Elite  forment  au  na/iinoec  du  hUt  ia  em\m 
de  grandemr  et  ée  tonne  dlw^tm,  qutliuttali 
autti  ntllet  qu'an  corpt  étranger,  giKlfiu^ 


contraire  dl»poiét$ 


Vadéaoptttdi  tmehlobromltliiin  est  constituée,  comme  son  nom  llndïqii^  pu 
l'byperlroplùo  A  ]'onluiBfa«  inflammatoire,  excepUonneUement  nèopta^iue  des  fUi- 
gtions  lymptiatiques  péri-lrachéo-bronchiques.  Elle  est  certiinement  bMacoup  plui 
fréquente  que  dépisiée.  Elle  accompagne  k  peu  près  sûrement  b  des  degrés  divers  li 
plupart  des  mCecliona  bronc  ho -pulmonaires.  Mais,  en  fait,  on  ne  parïs  fatUnopMii 
trachéo-bronchique  que  quand  elle  est  décelable  à  l'examen  clinique  [matité,  respiration 
bilaire  sourflante,  onliTes  radioscopiques  ou  radiographiques  caractërtsUques)  ou 
Eoupçonuable  [toux  coquelucholde,  adinopalhiea  cervicales  et  sus-clavlculalres,  lignei 
de  compression,  tumétacUon  des  veines  du  cou,  circulation  thoraclque  coDtU- 
rate,  etc.,  etc.),  et  il  faut,  pour  que  ces  signes  se  manifestent,  que  les  tumeurs  adtao- 
pathiqueB  mèdiasUnales  aient  déjà  ua  important  développement. 

On  rencontrera  surtout  l'adénopathle  trachéo-bronchique  : 

1°  Au  coura  ot  au  déooura  des  lulections  broneho-pulmonairMi  «Ipita,  brofl- 
chKe»,  brune  ho- pneumonies,  pneumonies,  rougeole  et  coqueluche.  Ces  deux  dernière) 
aflections  surtout  sont  capables  de  provoquer  une  adénopathie  trachéo-bronchique 
considérable  et  durable  ;' 

V>  Au  cours  et  au  déOdura  d«B  InlecUona  naso-phar^ngiaB,  princlpalemoit  dn 
adénoldiles  i  répétition,  retentissant  progressivement  sur  les  gângUoni  cervicaux, 

carotidiens,  trachéo-bronchiquea; 

3°  Au  eom*  de  la  tnÏM'ctdoBe,  surtout  inlantil& 

De  fa^on  beaucoup  plus  «xceptionnelle  l'nd^iopathic  trachéo-bronchique  peutfilre 
d'origine  syphilitique  ou  néoplaslque. 


VOIES    FESPIBATOIBES  :   BRONCHITES 


y\Jt// 


BrcooliiU  okpUlali*  (Burtout  chez  les  eofanU).  Bruit  de  t«npM«.  A  noUr  la  ûytpait 
coDsidérable,  symptôme  essentiel  [40-60-80). 


AdènopkUd*  traidki^-bronehlqiu. 


sssM  Raies  ronOanta  et  sibilants. 

Hil  RUh  piaulants. 

Sa  Sonoriti  non  modifiée. 

V.  Vibrations  non  modifléi^s. 


^  SouB-crépitanta  fins. 

s.  Diminution  de  la  sonorité, 

■^  Respiration  alTniblie  ou  obscure. 

I—  Respiration  exagérée  (puirile). 


THCHNIQi  !■:   DES    EXAMEi^S 
Pneumonies. 


Jours     1     2 

3     V     5 

[Tl 

rn 

m" 

liol 

,|.2|l3l 

vo'.p 

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4-  - 

-    -j-j-f-l 

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pt  ; 

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p- 

-  -ft  f- 

39°   |f  x 

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-     ■,    1 

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38      1^ 

L 

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37»  É  + 

::  1  = 

— 

- 

4^^ 

^:::d 

H 

--4-T 

^ 

^ 

r^m 

Pneumonk'  tranche  chez 


Crachai  (le  pneutnonique.fVuir 
daui  cet  ouvrage,  &  la  /inrIM 
eemeiol-gique,  pag»  li^?  tl 
suivante»,  le  tableau  illi- 
^iinsllctui?  de?  erachuU.) 


Pneumonie  (période  d'éLat),  examen  re il iofco pique- 
On  n'a  pralitiuemenl  que  bitn  rarrmenl  l'occoiion  de  praliqutr  la  radlotcepU  iTan'-pntiima- 
rtigue  d  ta  période  (Téliit.  L'Image  se  prés^nU  sous  /orme  d'une  ombre  d'tnhntHé  moyenne  i  con 


VOIES    RESPIRATOIRES  :  PNEUMONIES 
Pneunumi*  «n  début. 


PneTunonlo  i  la  période  do  «uppurAtioii  (forte  purulence). 


>>^  Betpiratlon  atlaiblte  ou  obscure. 
E_   Sonorité  diminuée.  Submatité. 
Vs  Vibrations    sans    modlllcations 

légèrement  augmentées. 
_   Souffle  tubaire. 
L^    Raies  crépitants. 


epBronctioplionie  aphone. 
•fi  RUes  sous-crépitants. 
lOe  Gergoulllements. 
S  MatiU. 
VH  Exagération  des  vibrations. 


TECHNIQIE  DES  EXAMENS 

Tuberculose. 


.-^. 


•' 


K/^. 


Type  de  cracliat  de  tuberculeux. 
(Voir,  dans  la  partie  timriologi^ 
de  ceL  ouvrage,  1o  tableau  p.  63^.: 


A  jrouche  (fig.  1).  —  Préparation 
d'un  crachatde  tuberculeux  {b.ta- 
eillei;  e,  cctluUa  épitbilialti}, 

Fig.  2.  —  Préparation  de  paroi  d'imt 
caverne  pulmonaire  luberculeuK 
(c,  etHale  géante  aree  namAnru 
noyaux;  il,  baeillet  dUpoti»  radit- 
Itment;  a,  titiu  palmi 
grigé. 


4       i(    -\^^-^ 


w 


-^ 


Û 


p  n   1  t    n  t   I    r  u    uf:. 


VOIES  RESPIBATOIRES  :  TUBERCULOSE 


Le  lu)  le,  Sergent,  Chauvet,  eLc.)- 


C'etl  au  tommtt  du  poumon, 
il  plu»  touvent  à  droite  fti'd 
gaackt,  que  dibuU  la  laber- 
euloie.  Le  tommtl  pulmonaire 
eorretpond  analomlqaement  à  la 
parile  Interne  de  la  foue  iiu- 
ipineuMe.  C'e*t  là  earloul,  qu'au 
début,  on  devra  rechercher  avec 
le  plut  d'attention  lu  ligne» 
iUlhoteo  pique»  rivilaleur»  de 
l'aduUiration  pulmonaire  (mo- 
dipeation*  du  murmure  oiiieu- 
laire,  augmenlallon  de*  uibra- 
lion»  vocale»,  etc.).  Stipk.  Ctum- 
vet  indigue  plu»  parlicuUire- 
ment  comme  ttine  d'alarme  ' 
le  milieu  d'une  Ugn»  obU^ue 
um»»ant  l'apophyM  ipititute  dt 
tatepUlmc  cervicale  (C)  **ii/Mira 
proim  Intnledletu  bereaSinleme 
HLlUant  (T)  de  ripine  de  Fomo- 
plala.  C'ett  «>  «//el  4aru  etOe 
rigiMi:  1°  fua  le  »onu»^  piU- 
monatre  at  séparé  d*  l'artiUe 
par  le  minimum  de  parllee 
moHu;  2°  flue  la  minceur  rela- 
iiae  rapprwJie  datoMage  dt 
l'oreille  de  l'obteromleur  et* 
tieton»  centrale».  C'e»l  donc  ta 
région  d'éttctiun  pour  fexplora- 
llon  attentive  du  poumon  au 
début  de  la  lubereuiote. 


Itocfaerche  de  la  fignra  dn  wmg  dwu  la  tnberouloae  (Arneth). 

Les  polynucléaires  neutrophiles  peuvent  présenter  les  cinq  variétés,  suivant  qu'ils 
int  I,  2,  3,  4,  5  noyaux  ou  lobes. 


A  l'état  normal,  pour  100  putynucUal 
Normal  :    5.  1.  35.  H. 

Dan»  la  lubcrculotc  la  formule  dévie  v 
b  quelques  unités,  V  ù  0. 
Tuberculose  :  p«r  exemple 


(  la  proportion  est 

41.  m.  17.  IV.  2 

s  la  gauche  :  1,  II  prédominent,  IV  s 


Le  déplacement  est  ea.  qu«lque  sorte  proportimnelà  la  gravité  des  cas. ce  qui  permet, 
dans  une  certaine  mesure,  de  suivre  l'évolution  de  la  maladie  et  d'apprécier  son  aggra- 
vation ou  son  amélioration. 


VOIES  RESPIRATOIRES  :   TUBERCULOSE 


125 


Tuberculose  à  la  phase  de  condensation. 


\JU/ 


C'est  à  ce  stade  de  c  germination  >  et  de  «  conglomération  des  tubercules  >,  où  la 
tuberculose  est  dite  «  fermée  >,  réputée  peu  contagionnante,  et  le  plus  souvent 
curable,  que  la  tuberculose  doit  être  dépistée. 


Tuberculose  à  la  phase  de  ramoUissement. 


A  ce  stade  de  suppuration,  par  fonte  et  ramollissement  des  tubercules  conglomérés, 
la  tuberculose  est  dite  •  ouverte  >  et  contagionnante.  Le  diagnostic  doit  être  ici 
rigoureusement  établi  par  la  recherche  des  c  bacilles  >  dans  les  crachats,  toujours 
positive  à  condition  qu'elle  soit  correctement  pratiquée  (voir  Techniques), 


t.,.  Respiration  rude. 

1^  Respiration  obscure, 

j-...  Respiration  saccadée. 

s.  Diminution  de  la  sonorité. 

v«  Vibrations  non  modifiées. 

v-f-  Vibrations  augmentées. 

t.^  Respiration  soufflante. 

^  Sous-crépitants  fins. 

•A:  Sous-crépitants  moyens. 


Les  signes  physiques  rappelés  ci-contre 
et  ci-dessus  sont  à  peu  près  toujours  accom" 
pagnes,  voire  précédés,  de  troubles  géné- 
raux :  amaigrissement,  asthénie,  anémie, 
fièvre,  anorexie,  etc.,  et  de  symptômes  fonc- 
tionnels :  toux,  dyspnée,  expectoration, 
voire  hémoptysies,  dont  la  valeur  diagnos- 
tique  est  considérable  {voir  la  partie  se' 
méiologique). 


Mèoaniams  du  pyopnsuinothoraK, 
De  la  réunion  dans  une  mi'nie  cavité  d'un'liquideel  d'un  giii  nail  sur  l'écran  une 
ima)^  ai  ^ùnûOCBUve  m  Mn  langage  muet  que  lea  yeux  n'en  snuraienl  voir  de  plus 
éloquenlo.  L*  cfiU  malade  apparaît,  aaivanl  la  comparaison  du  D'  WiUlanii.  conuM 
un  boc»t  dr  verre  à  BMiUiâ  rempli  d'eacre,  soas'la  forme  de  deux  zones  snperpo*!» 
de  t«ènte^  très  (tt(TâieaU«.  L'one  supéneure.  très'ctaire.  correspond  k  l'iir  qui  empDt 
la  CKV'Mâ  pleiind»:  l'aulre  iKlirieure,  ttis  sombre,  traduit  fopacit^  de  répsnehemtot 
liqnid»  awunulâ  b  aa  pnrbie  la  plus  diclive.  La  li^nc  de  séparation  de  ces  deux  loMi 
est  ri^urauseiBenl  boriïoatale.  ËUa  iïanieurc  telle  ei;contrasle  avec  le  ctangem 
de  dinetian  de«  c&les  (piand  k  malade  abandonne  la  |ioail.[oii  verlicale  pour  s' 
lenlcmenl  S  droile  ou  â  paiiche. 


VOIES  RESPIRATOIRES:  TUBERCULOSE,  PNEUMOTHORAX  127 
Tiib«rcalo««  à  la  pluuo  dea  c 


Paeumothoraz . 


Le  pneumothorax  et  le  pyopneumolliorax  ont  pour  ci 

fréquence  :  la  luberculoie  (fi/10  des  cas),  l'emphysèint 
traumatismes  ttioraciques. 


s.  Submalitë. 

v-t  Ausmentation  «les  vibnUms. 

k  Souffle  tuba -caverneux. 

i®  Râles  soua-crépitanU, 

OOO  Gargouillemeuts.      g 


p»  Pectoriloquie  aphone. 
*:■•«*'  nésonance  vocale  augmentée. 
s*  SonoritéaugmeQtëe(amptiorUn)e} 
.'^  AboUlion  des  vibrations. 
l*   Souffle  amphorique. 


i.  Épancliemcnt.  ^^M 


VOIES  RESPIRATOIRES  :  PLEURÉSIES  129 

Maladies  de  la  plèvre. 


TABLEAU    SYNOPTIQUE    DES    SIGNES 
PHYSIQUES    DES    ÉPANCHEMENTS    PLEURAUX. 


Inspection. 


Diminution  d'amplitude  des  mouvements  respiratoires  du  côté  de  l'épanchement. 
Voussure.  Asymétrie  thoracique. 

Percussion. 

Matité  avec  abaissement  du  foie  (pleurésie  droite). 

Matité  avec  suppression  de  l'aire  de  Traiïbe  (pleurésie  gauche). 

Palpation. 

Abolition  des  vibrations  vocales.   « 
Déplacement  du  cœur. 

Auscultation. 

Diminution  ou  suppression  du  murmure  vésiculaire. 
Souffle  pleurétique. 

Egophonie.  ♦ 

Pectoriloquie  aphone. 

Radioscopie. 
Opacité  de  la  zone  inondée. 
Abaissement  et  immobilisation  du  diaphragme. 

Ponction  exploratrice. 

Positive. 


Pleurésies  :  Classification  clinique. 


Au  point  de  vue  des  signes  physiques,  il  convient  de  distinguer  : 

Les  pleurésies  sèches,   sans  épanchement. 

Les  pleiirésies  exsudatives,  avec  épanchement.  L'épanchement  pouvant 
être  séreux,  séro-flbrineux,  hémorragique,  purulent.  La  ponction  exploratrice 
pleurale  (voir  Techniques)  est  la  méthode  de  choix  pour  ce  diagnostic  différentiel. 

Au  point  de  vue  éliologique  et  clinique,  il  est  commode  d'adopter  la  classification 
suivante  : 

Pleurésies  rhumatismales  :  de  cause,  somme  toute,  mal  déflnie,  se  dévelop- 
pant de  façon  aiguë  (refroidissement)  chez  un  sujet  jusque-là  bien  portant  et 
s'accompagnant  de  douleurs  rhumatoldes  articulaires  et  musculaires,  de  flèvre 
élevée,  de  point  de  côté  violent.  Leur  pronostic  est,  à  l'ordinaire,  favorable.  Elles 
guérissent  en  deux  ou  trois  semaines. 

Pleurésies  tuberculeusBs,  très  fréquentes.  L'exsudat  est  séreux,  séro- 
flbrineux  ou  hémorragique.  Le  début  est  plus  sournois,  l'évolution  plus  torpide  que 
dans  les  pleurésies  rhumatismales.  Le  plus  souvent  elles  guérissent,  mais  plus  len- 
tement que  les  précédentes,  en  laissant  toutefois  des  adhérences  pleuro-pulmo- 
naires  et  en  conséquence  les  signes  physiques  ordinaires  d'une  fonction  pleuro- 
pulmonaire  réduite. 

Pleurésies  purulentes,  sous  la  dépendance  des  bactéries  pyogènes  ordinaires 
(streptocoques,  staphylocoques)  ou  facultatives  (pneumocoques,  bacilles  typhiques, 
coli,  etc.).  Elles  sont,  à  l'ordinaire,  secondaires  à  une  infection  primitive  de  même 
nature  (angine  à  streptocoques,  pneumonie,  fièvre  typhoïde,  etc.). 

Les  symptômes  cliniques  sont  beaucoup  plus  graves  que  dans  les  formes  précé- 
dentes; la  flèvre  est  du  type  intermittent  à  grandes  osciflations  avec  frissons, 
sueurs,  etc.,  etc. 

La  ponction  exploratrice  lève  tous  les  doutes  et  précise  la  nature. 

D'.cgnnstic.  9 


TECHNIQUE  DES  EXAMENS- 


Plmrteie  gauch< 


■  Lee^deux  signes  carartérisliques  «ml: 
1°  VnpaciU  plus  ou  moins  étendue 
d'une  plage  pulmonaire,]!Dmbro*UBi 
ù  l'ordinairo  nplteol  il  concsvib^»ip^- 
rieute il" le  diplaoemrnt  pi\ii«n  mov» 
considérable  des  organes  du  m(- 
diagUn.. 

Les  pleurésies  interloba  ires  se  ei- 
raclériBenl  par  la  présence  d'un* 
^time  d'ombre,  à  la'parlie  moyennt, 
de  la  plage  pulmonEirt- 
trois  étages  ;  supérieur  ri  ial*- 
.clairs;  moyen,  opaque. 


Radioscopie   d'épancbsi 


pleuraux.  d'aliondasDe   variablei 


Liquide  pleural  (cytologie). 


PUurtsU  tubereuUute.  Pleurésie  in/ee1*e. 

1,  liémalies;  2,  lymphocytes;,  3,  [poly-  l.  iiémaliesi  2,  polynucléaires  ;  3,  lyui- 

phocytes. 


VOIES.  HSSPIRATOIRES-:  PtLSUBÉSIES 
Plonriale  sich». 


liZl  Frottements, 
ft  MflliLé. 

V  Abolition  des  vibrations, 
1^  nespir.aflaiblieBvecsourne pleural. 
t.-  p«  Egophonie.—  Pcctoriloquie  aphone. 
s+  Sonorilé  augmentie-famphortsmc). 
v-t  Vibrations  augmentées. 
R't'l—.Ftespiralion.ejcagèràe,  puérile. 
t~  Sonorité. diminuée.. 
V-  Vibrations  diminuées. 


Évaluation  e 
(d'après  Barjor 


J  LA  QUANTITÉ 

et   Courmont). 


1°  Au-det*oat-  du  hite;  ligne  de  niveau 
horizonlalt  :  200  d  400  cenlimilrea  cubes. 
—  2°j1u  voisinage  da  hiU;  horizonlalt. puis 
oblique  en  haul  et  en  dehors  .■  50O  d  800  ten- 
tlmHTes  cubes.  —  3"  Au-dessus  du  hiti; 
obligutide  ha^  m  bas,  de  dehors  en  datant: 
1000  à  ÏÛOd'cenUmilee*  cubei.  —  4^- Ri- 
monlanl  vert'ltt  «omml,-  oblique  pnaifmt' 
vtrticaU:  2»00<di440W-eniidn«MrM  eute*,. 


Broncho-pneumonie  post-rubéolique  chez  un  enfant  de  trois  ans 
(guérison). 


Bronclo  rneun  on  e     nodul      r<^r   bronci  qui.    chez    1  unfant       d  apr*s  Ltlull 
6   cavltf  d    nt  bro  cl   u  e  n      p  la  re  d  stendu     ei  ren  pi  n  Jp  n  ueo  pus    /   in 
Irais  leucopylii  res  fusant  hors  des  [«""ois  de  la  bronchiole   /  /  ahioles  pulmonafel 
combWs  p-ir  un  evsudatnbrino  leucocyU  re(Hivéol  leflbrntuse)    h  h  alviolcen 
de  sang  et  de  leiicocjUs  (nlvéol  te  htmocrag  que) 


VOIES  RESPIRATOIRES:  BRONCHO-PNEUMONIES       133 
BroDcbo-pneumonie. 


Cong«*tioiipasalTacanliaqii«dal'lknK»T*toUoat  dal'aay(rtalle[a>dËinecles  bases). 


Gragaatlona  poaaivea.  >—  On  trouve  b 
la  base  des  deux  champs  pulmonaires,  et 
diminuant  de  bas  en  haut,  une  obscurité 
des  champs  pulmonaires  ne  s'iclairant  pas 
ou  mal  par  l'inspiration  et  masquant  plus 
ou  moins  complètement  les  contours  dia- 
phragmât iques,  costo-dlaphragmatique  et 
cardiaque  intérieur. 


SlClNBS  CONVENTIONNELS. 

t-»  Respiration  MutHaDle. 
i-S?.  Crépitants. 
♦  SouB-crépttanls  gros. 
us*  Sibilances. 
vt  Augmentation  des  vibrations. 
s-  SubmaUté. 
"-  Diminution  des  vibrations. 


CONOESTIONS    PASSIVES. 

A  nota-  pour  U  diagnotlic  : 
l°Le  siège  aux  bases.  —  2"  La  bllaléra- 

liti  des  lésions.  —  3»  j\bspnce  habituelle 

de  température. 

Rtchtrr-ht  des  ùgnea  de  VhgposgsMie: 
l"  La  dyspnée  d'effort  ;  la  tachycardie. 

—  2°  Les  (pdèmes  périphériques.  —  3°  La 

congestion   du    foie.  —  4"  L'oliguric.   — 

50  Les  signes  cardiaques,  etc. 


TECHNIffUE  DESSEXAMEPfB 
Emphysème.  Asthme. 


Normal.  Emphyséinate  .x. 

Scbéma  il 'un  lobulo  pulmonaira. 


Scliéma  d'u: 

maie  (A).  Pendant  l'accès  le  spasme  à» 
fibres  circulaires  bronchiques  (B)  pro- 
voque 1b  rétenlion  de  l'air  dans  k$ 
.flLvAolÉe,  ia  dUÛauUé-.ile.l.'eq(ptraltOii. 
la  dilatation. 

tboraciqn**  dans  l'«mphjs4ia«. 


Expiration  torcèe  : 

i:xtiiration  normale  :  O^iSS.      Expiration         j 

[orcée  :  0",88,        i„.„i_«i; 
Inspiration  forcée  :  0-,90.  foreé?  "  ■ 

A  gauchi,  si^et  normnl;  —  à  droite,  empfaygémateux. 


Sujet  normal. 


Iniflmtloa.  Sujet  em^ti7«*rMtM0C 

Eiptratian. 

bn^ga  radioBGQiiiqiu.  —  n  est  ditllcile  de  llgurer  l'image  lOdtMMplqut  dt 
l'emphysème.  Les  trois  siftne*  les  plus  caraclirislique^i  aonl  :  1» .l'augnmtKliMi  d*  h 
clarté  piilmonairo  par  rapport  à  un  poumon  sain  ;  2'  l'élargissement  des  plages  pul- 
monaires; J°  l:i  diminution  d'amplitude  des  mouvements  diapbngmaUquea.  Ce  dit- 
nier  signe  est  le  plus  imirortnnl. 


rDiminuHon   du  miirmu.e  vésicu- 
laire,    expiration    prolongAe    el 
soufOnnU. 
■tuu  SUiilBocas. 

i*  SonoritË  iiugrnenlÉe. 
*,W  unies   ronflants   et   siLiiaiices    gé- 

-.  Diminulion  des  vibrations. 
•  iltnjUMtlDiKiliRiliiiiée  au  vuUe. 
Expiration  pruloiigée  et  alfflanle.  ' 


1,'astlime  ne  peut  plus  être  conaidéré 
que  oonune  un  .syndrome  dy^pnâique 
iparoxyslûfiio^  étiolçgie  variable  aLcom- 
,plexe,     dËpourvu     de     Lotile    ^èciilclté 

{neuro-arlhrilique,  bronctio-pulmonaire, 
nasal,  ciirdio-aftàrio-rénat,  gaStro-hé- 
palo-inlesLinul,       tOKi-liITectfeux)     (v-oir 


TECHNIQUE  DES  EXAMENS 


Infarctus  palmonaire  provoqué  par  l'oblitération  brusqua 

d'an     vaisseau    artériel   palmonaire  par    un   caillot    aanguïB 

(embolUB). 

SobéiuA  do  l'iiilu^otttft  pnlmonAlra.  ^ 
L'emboliis,  ditaohé  d'un  point  queiconqut 
clus>*BtâmcveiDeuxcBveiQférieur(if.c.i.j(iucBvc 
supArieur  (u.e.j.).  tra veraeroreillet  Le  droite  (od'l 
pour  être  lancé  dans  l'erUra  pulmonaira  {a.p.) 
et  aboutir  dans  un  lobe  pulmonaire,  domuuit 
naissance  à  un  infarctus  se  traduisant  par: 

1>  Un  point  de  cAlë  brusque  ; 

S"  Un  crachat  sanglant  ;  hémoptysie. 

3>  Les  signes  physiques  ci-dessous. 

Gaasea  IiabituaUaa  par  ordre  d«  tréqonc*. 

1°  Phlébites  inlectieuses  et  en  particuUtr 
puerpérales. 

2>  Adeclions  cardiaques  à  la  période  d'asp- 
tolie  et  en  particulier  affections  mitrales  k  II 
période  de  dilatation  dea  cavltéa  droiles. 
>  Après  opérations,' surtout  abdominales,  surtout  appendiculaires  et  pelvienne*. 


1^    Respira Uon^fTaiblie  ou  obscure. 
''.■      Couronne  de  râles  crépitants. 


Infareliu,  de  in,  en,  farcire,  farcire  :  infiltration  d'un  tissu  par  un  épanchemcnl 
sanguin.  C'est  dans  ce  sens  qu'on  dit  quelquefois,  incorreclement  d'aUleurs,  apopUn* 
pulmonaire  pour  infiltration  hémorragique  pulmonaire  brusque. 

Embolut,  e  c\i£a'i.ni,  verrou,  piston,  e!i4i).)civ,  enfoncer  :  oblitération  d'un  vaisMta 
par  un  corps  étranger. 

Thromboie.  d«  OpotiSo;,  grumeau,  âpaiiSuii;,  action  de  cailler:  oblitération  d'un  vtii- 
seau  sanguin  par  un  caillot  lormé  sur  place. 


VOIES    RESPIRATOIRES   INTRATHORACIQUES  137 

NOTIONS  ÉLÉMENTAIRES  DE  RADIOSCOPIE  RESPIRATOIRE.  —  L'exa- 
men radioscopique  du  thorax  est  dès  maintenant  entré  dans  la 
pratique  courante.  Il  est  réglementaire  dans  les  hôpitaux  militaires,  en 
particulier  dans  les  services  de  phtisiologie.  Il  est  de  plus  en  plus  systé- 
matiquement pratiqué  dans  les  hôpitaux  civils.  Bref,  il  fait  partie  inté- 
grante de  la  plupart  des  organisations  médicales  collectives. 

Dans  la  pratique  privée,  le  médecin  fait  de  plus  en  plus  appel,  dans 
les  cas  épineux,  à  la  collaboration  d'un  spécialiste  radiologue.  Il  est  fort 
désirable  que  les  praticiens  graduellement  fassent  entrer  l'examen  radio- 
scopique dans  leur  pratique  personnelle,  systématique  et  routinière. 

En  tout  état  de  cause,  soit  que  le  médecin  pratique  lui-même  l'examen 
radioscopique,  soit  qu'il  accompagne  son  client  chez  le  radiologue,  soit 
qu'il  ait  à  interpréter  un  cliché  radiographique,  il  est  nécessaire  qu'il  ait 
un  moins  des  notions  élémentaires  de  radioscopie  respiratoire. 

Renvoyant  aux  ouvrages  spéciaux  et  en  particulier  au  Précis  de  radio- 
diagnostic  de  Jaugeas  (Masson,  édit.)  pour  les  détails,  nous  nous  sommes 
contenté  :  1^  de  rappeler  quelques  notions  élémentaires  et  essen- 
tielles ;  2°  de  faire  figurer  dans  nos  tableaux  schématiques,  avec  de  brefs 
commentaires,  les  images  radioscopiques  et  radiographiques  des  princi- 
pales affections  respiratoires. 

NOTIONS  ÉLÉMENTAIRES  DE  MENSURATION  THORACIQUE 

a)  Circonférence  thoracique.  —  On  la  prend  généralement  à  la  hauteur 

des  aisselles  ou  du  bord  inférieur  des  pectoraux  au  moyen  d'un  double 

centimètre,  en  veillant  simplement  à  ce  que  le  cercle  mensurateur  soit 

sensiblement  horizontal.  On  sait  qu'en  médecine  militaire  on  admet  que 

le  périmètre  d'un  adulte  normal  doit  être  supérieur  à  la  moitié  de  la 

taille  : 

Taille.         Périmètre  thoracique. 

1  >n,68  ^  0,84  X  2 

et  que  la  diminution  relative  de  ce  périmètre  est  un  indice  de  chétivité  : 

b)  Ampliatfon  thoracique.  —  On  l'obtiendra  approximativement  en 
mesurant,  comme  il  a  été  dit  ci-dessus,  la  circonférence  thoracique  succes- 
sivement en  inspiration  et  en  expiration.  Normalement,  chez  un  sujet 
de  taille  moyenne,  elle  peut  atteindre  6  à  9  centimètres. 

c)  Diamètres  tlioraciques.  —  Deux  surtout  sont  intéressants. 

a)  Le  diamètre  transversal  :  d'un  creux  axillaire  ù  l'autre,  diamètre 
bi-axillaire,  mesuré  de  préférence  au  moyen  d'un  compas  d'épaisseur. 
Chez  un  sujet  médioligne  il  est  voisin  du  chiffre  de  la  taille  divisé  par  5,5. 

Taille.        Diamètre  transversal. 

In»  Cv\ 
lm,65  i_gï^0,30. 

La  diminution  relative  de  ce  diamètre  est  un  indice  de  chétivité  (voir 
Anlhropomélrie). 


.138 


EXAM:E1^  DE€    voies  tJtfifiPIRAirOIACS 


p)  Le  âiaoïràlro  laaitéro-postAriMir  :  ?veflébF(>-fltiiiiàal,ide' l'union  du 
corps  et  de  Ja  .poignée  du  siemum  en  <sw«nt  à  la  quatrième  dorsale  en 
arrière,  se  (prend  au  moyen  d'un  compas  sd^paisseur  :à  iàg^  mcuiwétè. 
Chez  lun  Rujet  médioligne.normal  il  (est  voifiînde  it8  à.80jeentiatièfcreB. 

id)  Cyrtométrie.  —  Les  diamètres  précédeztls  .pennetbent  déjà  de 
construire  une  couLbc  ovalaire  approximative  :de  la  forme  du  thorax 
(globuleux  chez  les  emphysémateux,  aplati  chez,  les  toberooleiix). 

On  peut  «ou  moyen  d'un  cyrtomàtre  ^siuproç,  courbe,  .fnxw, 
mesure),  composé  de  deux  lames  de  ipïowah  (unies  '>par  ^une>  chanoière  et 
graduéas  en  centimètres,    obtenir  une  image  beaucoup  plus  fidèle  des 


Section  cyrtom étriqué 

d'un 

thorax  normal. 


Section  cyrlométrique 

d'un  thorax  aplati 

tte  'tUberootenx  Hbro- 

casfeax. 


Section  cyrtométriq  e 

d'un 

•thorax  globuleux 

«d'emphysémateux. 


1^). 


Fig.  f96.  —  Sohémas  des  sections  c^Ttométviques  fAHbeH- 

oontours  Ihoraciques,  par  moulage  du  thorax  :avec  îles  .bEafDcbes  métal- 
liques et  décalque  bu r  iun  papier.  Une  lame  de  plomb  ou  ^'éiain 'de  d«ix 
doigts  de  lai:ge,  de  3  ou  4  nulUmètrcs  d'Qpaiflsetu:,.jde  Sb  icfiiitt»ètres 
xle  long,  constitue  un  çyrlomùtre  de  fortïune  «pratiquemcnit  inif GeanL  Au 
moyen  d'un  iil  on  d'une  ficelle  noircie  et  bien  hoiii2onl;al0meiit ^appliquée 
on  tracera  xl'aLord  sur  le  thupax,  au  niveau  choisi,  unooniour  aouMble- 
ment  horizontal.  En  appliquant  alternativement  à  droite  et  à  gauche 
la  lame  métallique  susdite  et  en  lui  faisant  épouser  le  contour  tracé 
et  reportant  sur  papier  on  obtiendra  des  sections  cyrtométriques  utili- 
sables. 

On  /tvouvera  cndessus  trois  sobémas  cyrtométniqueB  «empmiitéB  ^à  la 
thèse  d'Albert  Bezançon  (voir  fig.  198). 


VOIES    RESPIRATOIRES    INXSATHORACIQUES  139 

-«)£pimnétrle.  —  Il  sera  extrêmementimportaDbde  mesurer  au  moins 
appFoxiraaUvemeiit  la  capacité  Tespiratoire.  Des  oiomhreux  ^appareils  en 
usage  dans  ce  but,  deux  nous  paraissent  paiticuliërement  recom- 
manda blés. 

l)      Le      SPIROMÈTRE      'DE 

Vrrdin  : 
:ft)     Le     BPiRoscop£      de 

PESCHEH. 

Nous  conseillons  de  me- 
surer : 

I»  La  capacité  respira- 
toire habituelle  :  inspiration 
normale,  expiration  nor- 
male sans  effort  ; 

2"  La  capacité  respira- 
toire maxima  :  inspiration 
maxime,  expinitio] 


NOTIONS  ÉLÉMENTAIRES 
RELATI^ffiB  AUX  PONC- 
TlOftS  EXPLORATRICES 
PLEURALES. 

La  ponction  exploratrice 
pleurale  est  formellement 
indiquée  dans  tous  les  cas 
où  l'on  dépiste  ou  soupçonne 
uo  -épanchement  jplaïual. 
Toujours  inolTensive  quand 
elle  est  correctement  pra- 
tiquée, elle  'renseigne  ■a:\'ec 
précision  sur  la  présence 
d'en  épanchement,  sa  con- 
sistance, sa  nature. 

Dne  simple  seringue  hj- 
podermique  de  préférence 
toute  en 'verre,  de  1  ou  S  cen- 
trmètrescubes, montée  d'une 
ai^lllede5à  6  centimètres, 
d'au   moins   un  demi-mîlli- 

mètre  de  diamètre,  fonctionnant  bien  (en  vérifier  la  correcte  aspiration 
in  vitro)  et  piquant  bien,  ooiistitue  tonte  l'instrumentation. 

Seringue  et  aiguille  seront  soigneusement  stérilisées  par  ébuilition. 

La  ré^on  k  ponctionner  et  les  doigts  de  l'opérateur  «ertnrt  ati'-rilisés 
par  badigeonnage'âe~tetrft'»re  ■Ô'iode. 

flB'y  apm-éB  liea  dtflecMcFnpom-la  ponfAion  wepl8PKtrice;on  ponction- 


140 


EXAMENS   DES    VOIES    BESPIRATOIRES 


ncra  lii  où  l'exploration  est  nécessaire.  Toutefois  il  est  un  eertain  nombre 
de  poinU  où  ponctions  exploratrices  et  thoracentèse  se  pratiquent  plus 
fréquemment.  Comme  pour  la  tlioraecntôse,  on  prendra  comme  repère 
dans  J'espace  intercostal  le  rebord  supérieur  de  la  cÔte  inférieure,  de  façon 
à  éviter  plus  sûrement  nerfs  et  vaisseaux  intercostaux. 

La  seringue  année  de  son  aiguille  est  saisie  comme  une  flèche  eutre 
les  trois  premiei-s  doigts  de  la  main  droite  et  prestement  enfoncée,  l'index 


■.''".■ïvX 

i^f/"* 

^v^!*  M 

Arfèrf. 

%]i^'i 

i§ 

interne' 

il   MlMerau/g/ 

h   m     tMtti-ft 

v«™ 

uin 

Mrroc- 
eni^-lio' 

|ti 

^ 

-  Coupe  des  [ntercostaux  {Poirier). 


gauche,  reposant  sur  le  bord  supérieur  de  la  côte  inférieure,  servant  de 
guide  repère. 

On  aspire  alors  en  tirant  légèrement  le  piston  ;  s'il  y  a  un  exsudai  de 
quelque  importance,  la  seringue  se  remplit  avec  la  plus  grande  facilité. 

Si  l'on  ne  tombe  pas  d'emblée  sur  l'épancliement,  on  enfonce  plus  ou 
moins,  le  vide  étant  fait  dans  la  seringue;  on  déplace  l'aiguille  latéralement, 
au  besoin  on  retire  et  on  ponctionne  ailleurs.  Bref,  moyennant  un  peu 
de  patience  et  d'applicalion,  et  eu  cas  d'épanchement,  on  obtient  tou- 
jours peu  ou  prou  de  liquide  dont  l'examen  cytologique  et  bactériologique 
apportera  au  diagnostic  une  contribution  importante. 


IV.  -  EXPECTORATION 

L'examen  des  crachats  est,  de  toute  évidence,  une  des  techniques  les 
plus  essentielles  de  l'examen  de  l'appareil  respiratoire. 

Elle  est  si  importante  qu'on  la  trouvera  traitée  en   plusieurs  endroits 


VOIES    RESPIRATOIRES    INTRATHORACIQUES  141 

de  ce  mémento  :  séméiologie  des  crachais  (in  Séméiologie,  voir  Expecio- 
ration);  recherche  du  bacille  de  Koch,  du  pneumocoque,  etc.  (in  Bactério- 
logie) . 

Pour  ne  pas  allonger  un  manuel  déjà  trop  long,  nous  renverrons  pour 
les  techniques  aux  chapitres  sus-rappelés. 

Nous  nous  bornerons  à  rappeler  ici  une  technique  d'examen  pure- 
ment chimique  (Valbumino-réaction),  de  signification  clinique  encore 
discutée,  en  toute  hypothèse  intéressante  à  pratiquer  et  à  étudier. 

ALBUMINO-RÉACTION  DES  CRACHATS  (1). 

«  Technique.  —  Des  crachats  récemment  émis  et  autant  que  possible  sans 
salive  (ils  ne  doivent  pas  contenir  de  sang)  sont  recueillis  dans  un  verre  à 
pied,  additionnés  d*une  quantité  d'eau  à  peu  près  égale  à  leur  volume  et 
triturés  soigneusement  pendant  plusieurs  minutes  avec  une  baguette  de 
verre.  On  ajoute  quelques  gouttes  d'acide  acétique  pour  coaguler  le  mucus, 
on  triture  encore  un  peu  et  l'on  filtre.  Le  filtrat  doit  rester  clair  par  l'addi- 
tion d'une  goutte  d'acide  acétique,  montrant  que  toute  la  mucine  a  été 
coagulée  avant  filtration  ;  on  y  ajoute  un  ou  deux  cristaux  de  sel  maria 
pour  permettre  la»  coagulation  de  l'albumine. 

«  On  recherche  alors  l'albumine  dans  ce  filtrat  par  le  procédé  ordinaire 
de  la  chaleur,  après  s'être  auparavant  assuré  avec  un  papier  de  tournesol 
que  le  milieu  n'est  pas  trop  acide  ;  on  ajouterait,  dans  ce  cas,  quelques 
gouttes  de  lessive  de  soude. 

«  La  présence,  constatée  à  plusieurs  jours  d'intervalle,  d'albumine  dans 
les  crachats  permet  de  porter  le  diagnostic  de  tuberculose  pulmonaire  en 
activité,  exceptions  faites  pour  la  congestion  pulmonaire,  la  broncho-pneu- 
monie, la  pneumonie,  les  bronchites  rénales  ou  cardiaques,  la  bronchecta- 
sie.  Son  absence  permet  de  rejeter  le  diagnostic  de  tuberculose  pulmonaire 
on  évolution,  l'albumine  semblant  disparaître  des  crachats  en  cas  de  guéri- 
^on  ou  d'inactivité  des  foyers  et  réapparaissant  d'une  façon  passagère  ou 
durable  en  cas  de  rechute. 

«  L'albumino-réaction  ne  décèle  donc  pas  la  simple  infection  bacillaire 
(infection  occulte)  ;  elle  est  un  signe  de  confirmation  des  lésions  tubercu- 
leuses du  poumon  et  permet  de  suivre  leur  évolution.  » 

(1)  Indiquée  par   Roger  et  Lévy-Valensi  (Sociélé  médicale  des  hôpitaux  de  Paris, 
23  juillet  1909). 


EXAMEN 
DE   L'APPAREIL  CIRCULATQIRE 


LES    DIVERSES    METHODES    D'EXPLORATION 

/.  EXPLORATION  INTRATHORACIQUE.  CŒUR  ET  AORTE: 
Palpaiion;  percussion;  auscultation;  radioscopie.  Ponction  du  péri- 
carde. —  IL  PÉRIPHÉRIQUE:  Artères:  palpation ;, sphymomano- 
métrie  ;  méthode^i  graphiques^;  éleàtro-candiogrammes.  Veines:  palpai 
tion;  ponctions  veineuses  [saignée).  —  III.  ÉPREUVES  FONC- 
TIONNELLES :  Variations  circulatoires  provoquées. 

I.  —  EXAMEN  DES   ORGANES  INTRATHORACIQUES 

DE  LA  CIRCULATION 

INSPECTION.  PALPATION.  AUSCULTATION.  —  En  ce  qui  concerne 
les  méthodes  classiques,  traditionnelles,  d'investigation  de  l'appareil 
circulatoire  :  inspection,  palpation,  percussion,  auscultation,  nous  ne 
pouvons  que  renvoyer  aux  traités,  précis,  manuels,  qui  ont  servi  de 
guides  à  de  nombreuses  générations  médicales  (Mercklen,  LetuUe,  Barié). 
Nous  nous  contenterons  de  reproduire  ici  sous  forme  de  tableaux  : 
1°  La  représentation  chronologique  des  bruits  normaux  et  pathologiques 
du  cœur  ;  —  2^  Les  caractères  différentiels  des  souffles  systoliques  orga- 
niques et  anorganiques  de  la  région  apexienne  ;  —  3°  Un  exposé  «  ultime  » 
du  vénéré  maître  Potain  relatif  à  la  percussion  cardiaque. 


INDICATIONS  ANATOMIQUES   DES  FIOURBS  I   A  VIII   SUIVANTES  : 


a,  aorle. 
ap,  artère  pulmonaire. 
od,  oreillette  droite. 
OK«  oreilletît  gmuetwi 
vd,  venir icule^dréiii 


yg,, ventricule  gauche. 
vs».  uaUfules  sigmoldes. 
vm,  valvule  milrale        )  auriculo- 
vti  valwile  trieuspide  ]  ventrieuiaires. 


PRXN  CIPAUX  TBMRS .  OU,  R YTHM  E ,  GARD I AQUR. 

a,  sgstùle  auriculaire.-  |    Vy  fermeture  dés  vaivalè^-Bigm^dem. 

c,  tyslole  ventriculaire  (battement  carotidienj *    1    d).diafl«|<« 


REPRÉSENTATION  CHRONOLOOIQUE  DES  BRUITS  DU  CŒUR 

I.  —  Bruits  normaux  du  eœar. 


„/.«c,    I  Grand     aiUKce  ^^ 


Plut  prolongé  cl  iilut  sourd  Claqiit-  Plut    bref    et   plut    vi-  BwtatLnpi»:  NormaitminllaigiUiltiiii- 

mtnl   lie   fermeture   des    valoulei  btanl.  Claquement  dt  ricu{iilre,iindlc(ur  unGonfiotraiim 

auricutu-uenlriculairts  et  conlrac-  fermeture  de»  valBiiIet  tt  turtout  tur  un  pl^élMçrammi,  n'iH 

lion  de>  vttitrkutci.  sigin'ildia.  pat  perçue  à  f'autcullation 

II.  —  Bruit  de  galop. 


ruits  'Ir  sjutop  sont  dilrrminéii  par  un  ilcd'iubtemenl  apparent  du  premier  fcruil  iB 
a  pereeplion  d'un  bruit  priKjalolique  sunchront  de  ta  sutl'ile  aurkulaire  précédant  iFtnointn  lôdi 
onde  ta  luttole  ventricutairt.  -~  Le  bruit  de  galop  te  rencontre  surtout  dans  lei  grande*  kuperlautoiu 
e  liypertropliic  cardiaque  surhui  gauehe  (tijpe  nfphrile  inlrrttilïelte),  où  la  ii/tlole  auriculaire  fi' 
I  figuurruie.  On  te  reiruupe  déformé  sous  forme  de  snuffle  pi 
il  rélrfcitaemcnt  rendant  prrrepti'Ae  la  si/ilole  aurieiitaire. 


niistollqae  dans  (e  rétritiittmtnl  m 


OHGANES    INTRATHORACIQIES 
m.  —  Insaftisance  aortique. 


IV.  —   Rétrécifsemeat  aortique. 


âge    du  tang   à    Irairri    un    oriftct        Diastole  « 
'tiçue    rétréci.     Sou[ne    eysloltque  niait    ai 


EXAMEX  DE  I.AI-'PAKEll.  CIRCll.ATOIHE. 


V.  —  lasaftisance  et  réirécissemeat  aortiques. 


VI.  —  Insattisance  mitrale. 


OHOANES    INTHATHOFACIQUES 
VU.  -  Rétrécissement  mitral. 


l'  Raulemtnl  diailolique  ;  2°  iou(flf  prrs 
U,!ique  {roniraclion  dt  l'orriltelle)  :  3'  déd- 
blfmtnt  du  deuxième  bruit  {dé/aul  dt  synch 
niime  de  t^rmrlure  dra  fiamoidcs  aocfiflue* 


-  lasuttisance  et  rétrécissement  mitral. 

d 


Paseage  du  iat._ 

milral  intatfUanl.  Soûl 
r.que  (d  (a  pointe). 


1"     Roulement    diattoUque;    3°   «ou/ZIe    présastoUqut 
!•  dtdoubtemeitl  du  deuiîime  bruit. 


148  EXAMEN  DE  L'APPAREIL  CIRCULATOIRE 

LES  BRUITS  DU  CŒUR.  —  Les  schémas  précédents  sont  loins  d*épuiser 
la  gamme  des  signe.-?  d'auscultation  cardiaque.  Nou  s  ne  pouvons,  comme 
nous  l'avons  dit  plus  haut,  que  renvoyer  aux  traités  d'auscultation  sus- 
mentionnés. 

Toutefois  il  est  deux  signes  qui  se  rattachent  trop  intimement  aux 
précédents  et  sont  de  signification  clinique  trop  fréquente  et  trop  haute 
pour  que  nous  ne  leur  accordions  pas,  môm^  ici,  une  brève  mention;  cV^t 
Vexagéralion  du  deuxième  bruit  aorlique  et  le  froilemeni  péricardique.  Nou= 
en  emprunterons  la  description  h  Men^klen  {Examen  et  Sémêioiique  du 
cœur^  Signes  physiques.  Masson,  édit.). 

V exagération  du  deuxième  bruit  aortique  se  traduit  par  un 
retentissement  anormal,  un  claquement  exagéré,  un  choc  «en  marteau» 
du  deuxième  bruit  à  Torifice  aortique. 

«  Signalée  par  Traube  dans  la  néphrite,  elle  a  été  bien  étudiée  par  le> 
auteurs  anglais  dans  la  néphrite  interstitielle  chronique  ;  on  Tobserv»^ 
en  même  temps  que  Thyperlrophie  ventriculaire  et  le  bruit  de  galop  d»- 
Potain.  iMais  elle  existe  aussi  dans  l'artériosclérose  plus  ou  moins  géné- 
ralisée et,  d'après  Huchard,  elle  serait  un  signe  précoce  de  cette  maladie 
traduisant  l'hypertension  artérielle. 

iv  II  ne  faut  pas  confondre  avec  le  renforcement  du  deuxième  bruit  les 
modifications  de  son  timbre.  Bouillaud  avait  signalé  un  timbre  sec,  dur, 
parcheminé  coïncidant  avec  un  a  état  d'épaississement  hypertrophique 
et  de  rigidité  considérable  des  valvules  gauchis».  Dans  le  même  ordre 
d'idées,  Skoda  et  Gairdner  ont  mentionné  le  caractère  mélallique 
du  deuxième  bruit,  coïncidant  avec  Valhérome  de  V aorte.  Mais  c'est  N.Gué- 
neau  de  Mussy  qui  a  nettement  mis  en  lumière  l'importance  de  ce  signe 
qu'il  désigne  sous  le  nom  de  bruil  dvvjoreux,  métallique  ou  tympanique 

ou  plus   simplement  de  caractère  tympanique  du  deuxième  bruit.  » 

(Quelques  réserves  que  l'on  doive  faire  au  sujet  de  la  troisième  conclu- 
sion ci-dessous,  les  conclusions  du  mémoire  déjà  ancien  de  Bucquoy  et 
Marfan  relatif  à  la  valeur  séméiologique  de  cette  accentuation  tympa- 
nique du  deuxième  bruit  aortique  n'ont  rien  perdu  de  leur  valeur  : 

1^  L'éclat  tympanique  est  te  seul  signe  perçu  dans  Faire  des  bruits 
aortiqnes  :  <'ela  prouve  un  état  athéromateux  avancé  des  valvules 
sigmoïdes  de  l'aorte  qui  sont  rigides,  et  incrustées  de  plaques  calcaires  ; 

2^  On  entend  avec  rectal  tympanique  un  souffle  diastotique,  ce  (pii 
signifie  qu'il  y  a  à  la  fois  athérome  de  l'aorte  et  insuffisance  de  ses  val- 
vules. L'éclat  tympanique  est  perçu  au  foyer  aortique,  le  souille  diasto- 
|ique  le  long  du  bord  droit  on  gauche  du  sternum  vers  la  pointe.  Cette 
association  du  soufïle  et  de  l'éclat  tympanique  appartient  en  propre  à 
linsufTisance  aortique  d'origine  athéromateuse  [en  fait,  quatre  fois  sur 
cinq  au  moins  elle  paraît  être  d'origine  syphilitiq  ue  (note  de  l'auteur)] 

*^^  Le  second  bruit  tympanique  s'entend  en  defiors  de  Faire  des  bruits 
aortiques,  jus<jue  vers  l'extrémité  externe  de  la  clavicule  et  dans  la  région 
axillaire.  Cette  diffusion  indique  que  l'athérom  e  est  accompagné  de  dila- 
tation cylindroïde  ou  anévrysmale  de  l'aorte.  (V.  suite  page  150.) 


ORGANES    INTRATHORACIQUES 


149 


Diagnostic   différentiel   des    souffles    systoliques 

de  la   région  apexienne 

d'après  Barié  {Presse  médicale,  19  avril  4902). 


Siège. 


10  Souffle  systoliqub 

DE     l'insuffisance 
MITRALE. 


Au  niveau  même  de   la, 
pointe  du  cœur. 


Moment . 


Timbre. 


!  Tonalité. 


Propagation. 


Frémissement 
cataire 


Durée. 


Influence  de 
l'atUtude  du 
corps. 


Influence    des 
mouvements 
respiratoires. 


Troubles  fonc- 
tionnels  


Rigoureusement    systo- 
lique. 


Sibilant  ou  rude,  râpeux, 
en  jet  de  vapeur. 


Haute. 


Vers  Taisselle  gauche, 
l'angle  inférieur  de 
l'omoplate  et  même 
le  rachis. 


Systolique. 


Permanente,  sauf  à  la 
période  asystolique 
où  il  peut  disparaî- 
tre. 


Quelquefois  souffle  plus 
fort  dans  le  décubitus 
dorsal  ;  mais  nom- 
breuses exceptions  à 
ce  sujet. 


Pas  appréciable. 


Nombreux. 


2»  Souffles  cardio-pulmonaires 
systoliques  de  la  pointe. 


Variable  : 

a)  Apexiens  (sont  méso-systoliques)  ; 
6)  Sus-apexiens      (sont       méso-systo- 
liques) ; 

c)  Parapexiens  (systoliques  comme  le 
souffle  de  l'insuffisance  mitrale  ; 
par  contre,  siègent  non  à  la  pointe, 
mais  à  1  ou  3  centimètres  en  dehors 
d'elle)  ; 

d)  Endapexiens  (variété  rare  ;  sont 
presque  toujours  méso-systoliques). 


Sont  presque  tous  méso-systoliques. 


Doux,  voilé,  aspiratif. 


Moyenne. 


Nulle. 


Nul. 


Mutabilité  extrême.  Souffles  appa- 
raissent, disparaissent  et  peuvent 
changer  de  rythme,  de  siège  et  de 
timbre  pendant  la  durée  d'un  même 
examen. 


Maximum  d'intensité  dans  le  décubitus 
dorsal  ;  diminution  ou  disparition 
totale  dans  la  station  debout. 


Leur  amplitude  fait  disparaître  le  souf- 
fle, qui  se  transforme  souvent  en  bruit 
respiratoire  saccadé. 


Nuls. 


10* 


150  EXAMEN   DE   VAPPAIŒIL    CIRCULATOIRE 

«  Le  frottement  péricardique  est  dû  à  la  présence,  sur  les  feuilleti 
du  péricarde,  d'exsudations  fibrineusos  ou  néomembraneuses  d'origine 
inflammatoire,  lésions  qui  caractérisent  la  péricardite  sèche  n  (Mercklen'. 

Suivant  la  nature  des  néomembranes,  leur  adhérence  et  la  force  de? 
battements  du  conu*,  le  caraclère  du  frottement  sera  celui  d'un  froufrou, 
du  froissement  d'un  billet  de  banque  neuf  (Bouillaud),  d'un  frôlemeni 
plus  accentué,  du  froUemenl  du  cuir  rappelant  le  «  cri  du  cuir  d'une  selle 
neuve  fous  le  cavalier  »  (Laennec)  ;  exceptionnellement  il  revêt  le  caractère 
d'un  bruitde  râpe  à  saccades  nombreuses  et  rapprochées  (Guéneau  de  Mussy;. 

Le  rythme  le  plus  ordinaire  est  celui  d'un  i;/i-e/-i;ien/  semblant  corres- 
pondre grosso  modo  à  la  systole  et  à  la  diastole.  En  fait,  ainsi  que  le  dé- 
montre une  auscultation  attentive,  les  l)ruits  de  frottement  sont  à  cheval 
sur  les  bruits  du  cœur  et  chevauchant  sur  eux.  méso-diasMiques  et  méso- 
systoliques.  Le  rythme  peut  être  plus  compliqué,  triple  et  quadruple  bruit. 

Le  siè(/e  est  habituellement  au  niveau  du  troisième  espace  intercostal, 
en  fait,  dans  une  région  très  limitée  où  le  frottement  naît  et  meurt  sans 
propagation. 

Il  est  enfin  (rès^  variable  comme  intensité  suivant  le  jour,  la  position 
du  malade,  voiro  mémo  parfois  la  pression  plus  ou  moins  grande  de 
l'oreille  ou  du  stéthoacope. 


l^XPLICATION    DE    LA   FIGURE    213. 

La  figure  213  ci-conire  a  pour  bul  de  mellre  en  évidence  les  rapports  res- 
pectifs des  fdans  constitués  par  ta  paroi  et  les  viscères  thoraciques,  savoir,  de 
la  superficie  à  ta  profondeur  : 

Le  s(iueletle  st^TUo-rhondro-costal  en  blanc  sur  fond  ieinié  :  /,  //,  ///, 
1 V,  \\  VI:  1^%  2^',  3%  4^\  J'",  &'  cotes  :  h^,  2^,  3'\  4%  J'*  ;  i«',  2^\  3«,  4^, 5^ espaces 
intercostaux. 

Les  culs-de-sac  pleuraux  :  traits  espacés  routes —   — . 

Les  franges  pulmonaires  antérieures  :  traits  pleins  rouges  — i— — — — 
c/,  d'une  façon  générale,  la  teinte  rouge  pour  le  poumon  en  inspiralion  profonde. 

Le  ctvur  et  les  vaisseaux  de  la  base  en  hachures  et  granité  noirs. 

Ces  notions  anatomiqucs  sont  de  réminiscence  indispensable  à  Vinterpré- 
ialion  correcte  des  résultats  de  maintes  explorations  cardio-putmonaires  : 
percussion  y  auscultation  et  radioscopie  en  particulier.  Elles  permettent  de  com- 
prendre,  sans  autres  commentaires,  le  mécanisme  de  maints  souffles  extra- 
cardiaques et  leur  subnrdination  aux  mouvements  respiratoires,  tes  déforma- 
tions des  ombres  radioscopiques  et  de  ta  malité  cardiaque  dans  tes  hgpertroplùes 
gauches  (tgpe  ccrur-de-bœuf  de  la  néphrite  inierstitielle)  et  dans  tes  dilatations 
de  Voreiltette  droite  au  cours  des  hijposystolieSj  la  localisation  et  les  irra- 
diations de  maintes  douleurs  précordiales ,  etc. 

On  notera  avec  soin  la  projection  sur  la  paroi  des  régions  valvutaires,  les 
foyers  ordinaires  d'auscultalion  des  orifices  mitral,  aortique,  Iricuspide,  pul- 
monaire, la  direction  moyenne  de  propagation  des  souffles. 


oJiiJA\i:s  I yr/iA i houaciques  KiI 


EXAMEN    DE    LAPPAIŒIL    CIRCULATOIllE 


CARACTERES     DIFFERENTIELS    DES    SOUFFLES    ORGANIQUES 
ET   FONCTIONNELS. 

Auscultation    pendant    la    compression    oculaire.    —   Technique J 
OE  P. -Emile  Weil.  —  P. -Emile  Weil,  qui,  comme  tous  les  cardiologues, I 

■a  eu  au  cours  de  cette  guerre  l'occasioa  fréquente  d'observer  dea  cceun  I 
4(  éréthiques  n  et  a  été  aux  prises  avec  les  difricultés  parfois  grandes  de  I 
différencier  lessoufUesorganiques  et  fonctionnels,  a  préconisé  la  technique  I 
d'auscultation  avant  et  pendant  la  compression  oculaire,  que  nous  avons  I 
^drouvée,  et  qui  est  susceptible  de  donner  souvent  des  renseignements  J 
extrêmement  précieux,  voire  de  trancher  parfois  de  fat^on  formelle  la  1 
■question  différentielle. 


n  Normalement,  la  compression  oculaire  ralentit  les  pulsations  de  dix  J 
en  moyenne  ;  très  rarement  elle  les  accélère.  Chez  les  sujets  présentant  1 
des  souffles  fonctionnels,  dont  le  cœur  est  en  éréthismc,  le  rythme  se  J 
ralentit,  pendant  que  le  souffle  s'atténue,  puis  disparaît.  Si  on  a  rendu  le  | 
*œur  tachycardtque,  au  moyen  d'une  petite  course,  la  compression  fait  J 
tomber  le  nombre  des  pulsations  de  120  et  140  à  80,  60,  40,  et  le  souffle  ] 
«'évanouit  encore  plus  vite. 

•  En  thèse  générale:  la  compression  des  deux  yeux  détermine  la  dispa> 
rition  presque  constante  des  souffles  fonctionnels  ;  exceptionnellement 
«lie  les  atténue  seulement,  en  les  modifiant  profondément. 

H  Les    souffles    organiques,    au    contraire    des    souffles    fonctionnels, 
s'accroissent  et  se  précisent  par  la  compression  oculaire  :  les  systoliques 
deviennent  plus  forts  par  disparition  de  l'éréthisme  cardiaque  et  augmen- 
tation d'énergie  des  contractions  cardiaques  ;  pour  les  souffles  diasto-  , 
liques,  la  compression  les  rend  non  pas  plus  intenses,  mais  plus  nets  A   . 
la  suite  de  la  diminution  des  systoles  et  par  l'accroissement  de  durée   ■ 
du  grand  silence. 

«  En  somme,  la  compression  oculaire  rend  le  cœur  plus  facile  à  enten- 
dre. Plus  d'une  foii^  elle  a  fait  disparaître  de  gros  souffles  oxtracardiaques, 
de  base  et  de  pointe,  et  a  permis  d'entendre  un  petit  souffle  d'insuffisance 
mitrale  antérieurement  imperceptible.  Et  non  seulement  elle  permet  d«  1 
différencier  les  souffles  fonctionnels  des  soufiles  oi^aniques,  mais  encore 
elle  permet  de  les  différencier  des  frottements  péricardiques.  " 

Cette  épreuve  nous  a  rendu  souvent  les  plus  grands  services  et  nous  j 
souscrivons  aux  conclusions  de  M.  P.-Émile  Weil  : 

>  Le  procédé,  pour  intéressant  qu'il  soit,  n'est  pas  mathématique  et  ne 
donne  pas  constamment  de  résultats,  pas  plus  que  n'importe  quelle 
autre  méthode.  On  ne  tiendra  compte  naturellement  que  des  faits  positifs. 
Mais  les  cas  où  l'épreuve  se  montre  utile  sont  beaucoup  plus  nombreux 
que  ceux  où  elle  laisse  dans  le  doute.  Il  est  donc  intéressant  d'y  avoir 
recours  dans  tous  les  examens  de  cœur,  et  l'auscultation  pendant  la  com- 


ORGANES    INTRATHOBACIQVES 


pression  oculaire  nous  paraît,  un  procédé  général  d'ausrtillalion  cardiaque 
simplinéc.  » 


PERCUSSION.  —  En  ce  qui  concerne  ta  percussioi)  cardiaque,  noua 
croyons  que  nos  lecteurs  nous  seront  reconnaissants  de  reproduire  ici 
in  extenso  le  texte  suivant  du  vénéré  Potain  : 

1°  Parce  qu'il  semble  qu'il  y  aîL  "énoncé  de  taçon  définitive  les  règles 
fort  claires  et  fori  simples,  et  bien  souvent  méconnues  ou  obscurcies,  de 
la  percussion  cardiaque  ; 

2"  Parce  que  c'est  peut-être  le  dernier  article  écrit  de  la  main  du  regretté 
maître.  Il  était  inlilulé:  "De  la  mensuration  du  cœur  par  la  percussion 
et  par  la  radiographie  ;  comparaison  des  deux  méthodes  "  (1). 

Nous  n'en  reproduisons  exclusivement  que  le  fragment  concernant  la 
percussion  et  qui  n'a  pas  vieilli  ;  le  reste  n'est  plus  au  point. 

<■  Il  est  certain  que,  pour  donner  des  résultais  précis  et  comparables, 
il  faut  que  la  déliniilalion  de  ce  qu'on  appelle  la  matité  précordiale  soit 
faite  avec  méthode,  et  avec  une  méthode  toujours  semblable.  J'ai  décrit 
déjà  celleque  je  crois  la  bonne  et  que  j'emploie  toujours.  Je  veux  y  revenir 
ici,  puisqu'elle  a  été  l'objet  de  quelques  critiques. 

«Pour  la  bien  concevoir,  il  importe  de  se  représenter  que,  en  projection 
sur  la  paroi  thoracique  antérieure,  le  cœur,  couché  sur  le  foie  derrière  les 
bords  antérieurs  des  deux  poumons,  représente  un  large  triangle  à  base 
inférieure,  à  angle  supérieur  très  obtus  et  arrondi,  dont  le  bord  gauche 
monte  très  obliquement  de  la  pointe  du  cœur  vers  le  sommet  du  triangle, 
et  le  bord  droit  se  confond  avec  le  bord  droit  du  sternum  ou  le  déborde 
plus  ou  moins.  Quand  on  veut  délimiter  cette  projection  k  l'aide  de  la 
percussion,  le  point,  essentiel  à  mon  avis,  et  contraire  à  ce  qu'on  fait 
d'habitude,  c'est  qu'il  faut  s'abstenir  de  frapper  sur  la  région  pn^cordiale 
et  se  borner  à  percuter  sur  sa  périphérie,  suivant  une  série  de  lignes  con- 
vergentes qui  commencent  à  quelque  distance  de  la  limite  habituelle  de 
la  matité  précordiale  et  se  dirigent  perpendiculairement  à  la  ligne  qui  la 
circonscrit.  Aussi  longtemps  que  la  percussion  porte  sur  la  parlie  du 
poumon  située  en  dehors  du  cœur,  le  son  est  plein,  grave  et  sensiblement 
égal  partout,  s'il  n'y  a  pas  de  lésion  pulmonaire.  Dés  qu'on  atteint  les 
limites  de  celui-ci,  la  tonalité  du  son  de  percussion  s'élève  tout  à  coup  par 
ce  fait  que  la  profondeur  de  ta  couche  de  poumon  mise  en  vibration  tout 
à  coup  devient  infiniment  moindre.  C'est  cette  élévation  de  la  tonabté  qui 
avertit  qu'on  a  atteint  la  limite  cherchée.  Il  faut  s'arrêter  là  et  marquer 
ce  point  par  un  trait  de  crayon.  Continuer  plus  loin  vers  le  centre  de  la 
région  précordiale  est  temps  et  peine  perdus  et  fatigue  inutile  imposée  au 
malade.  C'est  pourquoi  j'insiste  sur  le  principe  de  la  méthode  qu'on 
pourrait  appeler  méthode  de  percussion  périphérique  et  coiwergenle. 

a  11  importe  de  noter  que  ce  n'est  point  à  une  diminution  nolable  de 

{1)  Semaint  midieale,  15  décembre  1901. 


£'.V.1.\/£'.V    DE    LAPPAtiEIL    ClItCLLATOiliE 


\  du  U 


iimafl  l'j 


Kig.  21-1.  —  Procéili!  de  délimilalii 
par  pprcuSBÎon  péri  pli  Cri  que  l'I 
{d'après  Polain). 


154 

l'inttuiàitù 

où  OD  altei'nl  la  limite  du  cœur,  mais  bien  à  une  modification  de  la  tonn- 
lil<^  dii  bruit.  Cette  modification  est  très  facile  à  percevoir  quand  on  esl 
averti  que  c'est  elle  qu'il  faut  chercher.  ),lue  si.  au  contraire,  on  compte 
sur  une  résonance  moindre,  comme  l'élévation  de  la  tonalité  donne  facile- 
ment l'illusion  d'une  exagération  d'intensité,  on  ne  panaient  à  rien  dis- 
tinguer de  précis. 

«On  commence  donc  par  déterminer,  s'il  est  possible,  à  l'aide  de  la  pal- 
pation,  le  lieu  précis  où  se  trouve  la  pointe  et,  par  la  percussion,  la  ligne 
exaute  qui  circonscrit  cette  pointe,  car  c'est  la  partie  du  périnu^lrc  la  plus 
essentielle  et  la  plus  diffirilr  à  h'n'Vt  préciser,  l'uis  on  établit  la  ligne  corres- 
pondant au  bord  gauche^et 
;iu  bord  droit  de  la  matité; 
enlin,  l'angle  supérieur  très 
arrondi  qui  correspond  à  la 
courliure  de  l'aorte,  puis- 
qu'il est  entendu  que  U 
iiialité  qu'on  peut  dessiner 
comprend  nécessairem^ 
cette  crosse. 

«  Il  reste  h  détermtD«l>] 
limite  inlérieure  du 
celle  qui  se  rapporte  au 
bord  droit  de  cet  organe  et  le  sépare  du  foie  sur  la  face  supérieure 
duquel  il  est  couché.  Mais  la  difficulté  devient  ici  beaucoup  plus  grande  ; 
car,  les  deux  organes  en  contact  étant  également  mats,  il  est  singulière- 
ment délicat  de  saisir  exactement  la  différence  qui  distingue  ces  deux 
matités,  quoique  Fiorry  autrefois  affirmât  déjà  que  cela  se  pouvait  faire. 
Craignant  de  n'y  point  parvenir  avec  une  sécurité  suffisante,  j'adoptai 
sous  ce  rapport  la  méthode  introduite  par  Constantin  Paul  et  qui  con- 
siste il  déterminer  d'abord,  par  la  percussion,  la  limite  supérieure  du  foie, 
comme  on  a  fait  pour  les  bords  du  cœur  ;  puis,  partant  du  point  où  la 
ligne  indiquant  cette  limite  rencontre  celle  du  bord  droit  de  la  matité 
précordiale,  j'en  trace  une  autre  qui  va  joindre  le  liord  inférieur  de  le 
pointe  du  cœur.  Il  est  vrai  que  cette  dernière  limite  est  artiTicielle  et  laisse 
au-dessous  d'elle  une  portion  du  ventricule  droit  qui  s'avance  sur  la 
face  supérieure  du  foie.  Aussi,  cette  façon  de  faire  a-t-clle  été  critiquée  par 
quelques  s éméio légistes,  notamment  par  M.  Cassait  (de  Bordeaux)  dans 
son  excellent  Précis  d'atisciillaUon  el  de  percussion.  M.  Cassaët  con- 
seille de  revenir  à  la  méthode  de  l'iuny.  Ju  ne  pen^e  pas  qu'il  y  ait  lieu 
de  le  faire.  Voici  pourquoi. 

a  Loi-squeM.Bianchi  (de  Naplps)  eut  proposé  la  méthode  de  délimitation 
à  laquelle  il  a  donné  le  nom  de  phonendoscopie,  je  tentai  d'appliquer  cette 
méthode  à  la  détermination  de  la  ligne  qui  sépare  le  foie  du  boi-d  du 
cœur.  Je  vis  qu'on  y  pouvait  parvenir,  surtout  en  pratiquant  les  frictions 
de  la  peau,  non  ensuivant  desligm's  convei^entcs  allant  au  pied  deTinstni- 


sincr 
mCTt       I 


ORGANES    INriiATHOUAClQUES  155 

jnonl  comme  M.  Bianchi  le  fait,  mais  suivant  des  circonférences  avant 
ce  pied  pour  centre  et  coupant  la  ligne  de  séparation  des  deux  organes. 
Je  vis  aussi  (ju'on  obtenait  le  même  résultat  en  se  servant  d'un  stéthoscope 
ordinaire.  Enfin,  reprenant  la  méthode  de  Piorry,  je  constatai  qu'il  y  avait, 
en  réalité,  une  différence  assez  marquée  entre  le  son  rendu  par  le  cœur  et 
celui  donné  par  le  foie  soumis  à  la  percussion  digitale,  (;t  qu'on  pouvait 
tracer  assez  exactement  la  limite  entre  les  deux.  Je  crois  })ien  que  cette 
différence  tient  surtout  à  la  consonance  pulmonaire  produite  par  la 
percussion  du  cœur  et  à  la  consonance  gastrique  et  intestinale  déter- 
minée par  celle  du  foie.  Mais  cela  importe  assez  peu,  du  moment  où  la 
distinction  est  possible.  Ce  qui  me  donne  confiance  dans  ces  résultats 
assez  laborieusement  obtenus,  c'est  que  la  limite  tracée  était  sensil»le- 
ment  identique,  quelle  que  fût  celle  des  trois  méthodes  que  je  misse  en 
usage. 

«  Ceci  obtenu,  je  cherchai  ci  savoir  quelle  était  la  valeur  relative  de  la 
jiortion  de  la  matité  précordiale  soustraite  à  l'estimation  par  la  méthode 
de  Constantin  Paul.  Pour  cela,  après  avoir  recueilli  un  bon  nombre  de 
tracés  où  étaient  inscrites  à  la  fois  et  la  ligne  hépato-apexienne  de  C.  Paul 
et  la  limite  vraie  du  bord  droit  du  cœur,  je  mesurai  les  surfaces  inscrites 
à  l'aide  du  planimètrc  d'Amsler.  Le  résultat  fut  que  la  portion  laissée  en 
dehors  du  tracé  par  la  méthode  de  C.  Paul  était  presque  toujours  sensible- 
ment 1/28®  de  la  surface  totale  de  la  matité,  et  c'est  le  résultat  auquel 
M.  Cassaët  est  arrivé  de  son  côté. 

«  Je  ne  crois  donc  pas  devoir  renoncer  à  la  méthode  que  j'avais  d'abord 
adoptée,  car  il  va  sans  dire  que  nous  ne  saurions  avoir  la  prétention 
d'obtenir,  à  l'aide  de  nos  tracés  de  percussion,  ni  une  figure  vraie  du  cœur, 
puisque  nous  n'avons  qu'une  projection  d'un  cœur  situé  de  biais  ;  ni  ses 
dimensions  exactes,  puisque  nous  y  comprenons  l'aorte  qui  ne  lui  appar- 
tient pas  ;  mais  que  nous  cherchons  seulement  une  figure  qui  soit  dans 
un  rapport  assez  constant  avec  le  volume  vrai  de  l'organe.  Or,  comme  la 
portion  négligée  par  notre  méthode  est  constamment  proportionnelle 
à  la  totalité,  il  en  résulte  que,  avec  ou  sans  elle,  on  estimera  toujours 
de  la  même  façon  les  rapports  de  la  dimension  constatée  avec  la  dimen- 
sion normale.  On  peut  donc  dire  que  l'une  et  l'autre  méthode  sont  égale- 
ment bonnes  au  point  de  vue  des  résultats  qu'elles  donnent.  Mais,  comme 
la  délimitation  du  bord  du  ventricule  droit  est  après  tout  chose  particu- 
lièrement délicate,  qu'elle  demande  beaucoup  d'attention  et  de  soin  et 
qu'elle  peut  assurément  donner  occasion  à  plus  d'erreurs  que  l'autre, 
j'estimai  mieux  de  conserver  celle-ci,  d'autant  que  les  comparaisons  avec 
les  nombreuses  données  précédemment  acquises  ne  seraient  possibles 
qu'à  la  condition  d'y  introduire  une  correction  ;  ou  bien  que,  sous  ce  rap- 
port, tout  serait  à  recommencer. 

«  La  conséquence,  en  tout  cas,  de  la  méthode  nouvellement  introduite, 
c'est  qu'il  faudra  désormais,  en  énonçant  un  résultat  obtenu,  s[)écifier 
toujours  la  méthode  à  l'aide  de  laquelle  il  l'aura  été.  »• 


15G  EXAMEy   DE   LWPPAREIL    CIRCULATOIRE 


idL      idL      idL 


RADIOSCOPIE.  —  La  radioscopie  et  la  radiographie,  avec  leurs 
variét('*s  Torthoradiographie,  la  lélérœntgengraphie,  représentent  par 
exrelhmoe  la  méthode  statique  cardiographique  actuelle.  Elles  nous  four- 
nissent avec  une  extraordinaire  précision  tous  renseignements  utiles 
relatifs  au  siège,  au  volume,  à  la  forme  du  cœur  et  des  gros  vaisseaux. 
Elles  peuvent  bien  accessoirement  fournir  quelques  constatations  fugi- 
tives relatives  au  rythme  des  pulsations  cardiaques,  aux  battements 
anormaux  de  tel  segment  (aorte  ou  oreillette),  mais  inremplaçables  pour 
l'étude  des  phénomènes  circulatoires  qui  se  traduisent  par  des  modifica- 
tions du  siège,  du  volume,  de  la  forme  du  cœur  et  des  gros  vaisseaux; 
elles  sont  presque  inutilisables  pour  Tétude  des  phénomènes  qui  se  tra- 
duisent par  des  modifications  du  rythme  circulatoire  ou  du  déséquilibre 
des  forces  en  présence. 

r/est  dire  que  ces  méthodes  statiques  (percussion  et  radiologie)  devront 
être  surtout  employées  pour  le  diagnostic  et  Tétude  des  aiTections  de 
Taorte  et  plus  spécialement  des  dilatations  et  des  anévrysraes,  des  dépla- 
cements cardiaques  (ectopie,  inversion,  déplacement  par  épanchement 
pleurétique),  des  épanchements  péricardiques,  etc.,  etc. 

Elles  seront  d'un  intérêt  médiocre  ou  nul  dans  Tétude  des  arythmies 
et  des  hyposystolies. 

RADIOLOGIE 

Nous  nous  proposons  simplement  de  rappeler  ici  les  principes  qui 
doivent  présider  à  l'examen  radiologique  du  cœur  et  des  gros  vaisseaux 
et  permettre  au  praticien  l'interprétation  correcte  des  résultats  ainsi 
obtenus  (images  radioscopiques  et  clichés  radiographiques). 

Nous  ne  présenterons  qu'un  très  succinct  exposé  des  techniques  radio- 
logiques  actuellement  en  usage  pour  le  diagnostic  des  affections  cardio- 
aortiques,  renvoyant  pour  les  détails  et  les  développements  complémen- 
taires aux  traités  et  articles  spéciaux. 

l.  —  Radioscopie  et  radiographie.  —  L'examen  radioscopique 
du  cœur  et  du  médiasiin  peut  être  pratiqué  : 

1°  En  posilion  directe  antérieure^  c'est-à-dire  le  sujet  faisant  face  k  l'écran 
et,  appliqué  sur  lui,  étant  traversé  d'arrière  en  avant  par  les  rayons  X; 

2"  En  position  oblique  antérieure  droite^  le  sujet  étant  appliqué  oblique- 
ment sur  l'écran  par  la  partie  antérieure  droite  du  thorax  et  les  rayons 
traversant  le  thorax  de  gauche  à  droite  et  d'arrière  en  avant; 

3°  En  position  oblique  postérieure  gauclie,  le  sujet  étant  appliqué  obli- 
quement sur  l'écran  par  la  partie  postérieure  droite  du  thorax  et  les  rayons 
traversant  le  thorax  de  gauche  à  droite  et  d'avant  en  arrière. 

11  est  d'ailleurs  souvent  utile  d'observer  le  sujet  sous  les  incidences 
les  plus  diverses  et  de  noter,  voire  de  dessiner  sur  l'écran  les  images  ainsi 
obtenues. 


ORGASES    INTBArHOKACIQVES 


L'examen  direct  t 


une  ombrp  niirdiane  encadrée  |iar 
deux  champs  clairs.  L'onilirc  rn<'- 
dianeest  L-onstituéepar  la  projection 
de  la  colonne  vertébrale  dclmrdée  i\ 
droite  et  à  gauche  par  l'ombre  poiLii' 
du  cœur  et  des  gros  vaisseaux  de  la 
base  (flg.216!. 

Le  bord  gauche  de  ladite  ombre 
est  décomposable  en  trois  parties  : 
supérieure  correspondant  à  la  portion 
initiale  descendante  de  la  crosse 
aortique  ;  moyenne  correspondant  à 
l'artère  pulmonaire  et  à  l'oreillette 
gauche;  inférieure  correspondant  au 
bord  du  ventricule  gauche. 

Le  bord  druil  est  de  même  suhdiv 
ciirre'iponddnt  au  bord  dioit  de 
1  dortc  ascendante,  moyenne  cor- 
respondant ala  veine  ca^L  supi'- 


ïiki'H  (fig.  2IÔ)  fournil  rU>-7.   le  .iiijet  i 


ï  \  V 


I  Iroi.-  parties:  siipérict 


Pig.  216.  —  L'ombre  médiane.  Tî?,  VI 7.  —  I  \; n  ijn-iiTnnr. 

rieure,irt/é/'ie«re  correspondant  ou  bord  supt^ro-exiernederureillel  le  droite, 


lire   une   ombre    médiane 


i:>s 


j:XAMEy   DE   L'APPAREIL   CIRCULATOIRE 


i 


II 
II 
•  I 


cfudin'tinrlitftic  oncadm*  par  doux  espaces  clairs,  un  espace  clair  antérieur 
Inr-r{iriliatiuo  inltT-^aniio-rostal  (partie  antérieure  des  poumons),  un 
rsj»nro  ilair  postrritnir  iiitor-rardio-vertébral,  rétro-cardiaque  (fig.  218;. 

I/oiniire  cardiu-aortique  a  un  bord  droit  formé 
par  le  veiiiricule  gauche,  l'artère  pulmonaire  et 
Taorti*  ;  un  bord  gauche  formé  par  Toreillette  droite; 
un  I)ord  inférieur  reposant  sur  le  diaphragme;  un 
^o^lInet  remonta  ni  jusqu'à  Tombre  linéaire  sterne- 
r  laviculaire  et  constitué  par  les  ombres  confondues 
d<'  l'aorte  ascendante,  de  la  crosse  de  l'aorte  et  de 
l'aorte  descendante.  Ce  sommet  est  particulièrement 
intéressant  à  observer  dans  le  dépistage  des  anê- 
vrysnies  aortiques. 

L'iMAct:  oniJOUE  postk.rieure  gauche  ressemble 
en  somme  beaucoup  à  l'image  oblique  antérieure 
droite,  mais  elle  est  inversée  et  plus  confuse  en 
îxénéral  par  suite  de  Téloignement  plus  grand  de 
récran  des  blocs  opa({ues. 

lî.  —  Orthodiagraphie.  —  La  radioscopie  et  la 
radio«;raphie  ordinaires  sont  essentiellement  consti- 
tuées par  Texamen  et  la  photographie  de  l'ombre 
portée  du  médiastin  projeté  sur  un  écran  ou  une 
plaque  i)hotographique.  Cette  ombre  est  évidemment 
rij,..wn.--  Projrrtion  ,i,'.f^ji.,^i,;.^.  ,i„  "fait  de  la  distance  de  la  source  rayon- 

nante  (anqioule)  au  bloc  opaque  cardio-aortique  et 
du  l'ait  di^  la  di>tance  do  ce  l>loc  cardio-aortique  à  l'écran  (fig.  220 
r\  '2'2\\  11  e>l  donc  im]M»ssible  de  mesurer  même  approximativement  la 


1 

\ 


V.. 


\ 


I 


-i  -i 


A'  B* 

liu'.  ■**;.*  I.  —  rrojtM'tion  oblique. 


l'ij;.  \Î2*?.  —  Projection  paraUèle. 


irrandriir  du  «uMir  r\    tirs  gros  vai>seaux.  ou  de  leurs  diamètres  par  la 
radjoLMaphie  ordinaire. 

I/ortlioradio>copie  << insiste  à  n'utiliser,  au  moyen  de  dispositifs  spé- 
ciaux, d'ailleurs  fort  .-impies,  que  des  rayons  normaux,  perpendiculaires 


*<>. 


^^rr^'N 


mu  EA.LMEy    DE    L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 

au  plan  de  iV'cran  et  rendus,  par  déplacement  lent  de  l'ampoule,  succes- 
sivement tariKi'iils  au  conlnurdu  bloc  cardio-aortique  (llg,  222).  I-es  poinis 
^  ain^î  obtenus    et   reporta 

■iUT  l'écran,  réunis  par  un 
trait  continu,  constituent 
une  image  approximati- 
vement exacte  du  contour 
vrai  du  cœur  et  des  gros 
vaisseaux  (fig.  326). 
L'exactitude  même  ap- 
proximative de  cette  mé- 
thode est  fortement  cri- 
tiquée par  maints  rddio- 
logueset  des  plus  autorisée 
(Béclère,  Jaugeas,  Au- 
bourg,  Lebon).  d  On  peut 
affirmer,  écrivent  ces  deux 
derniers  auteurs,  que  deux 
iir.  -i-ih.  —  Figure  ilestinée  à  montrer  la  déforma-  orthodi  a  gramme»  du  cœur 
lion  cuiisidéraLle  de  la  railioRrapliie  du  (ait  de  la  ne  BOnt  jamais  superpo- 
[inijvicUon   conique    inévilabic.  (Ëjireuve  originHlo 


u  iiuarl.) 

Coiilour  de   l'omlire    cardio-aor- 

tiqiiu  en   projection  conique,  la  prdjcction  jicrpcndi- 
ciiluire  Un  foyer  d'6mi^sion  tllanl  en   x. 

:urdit«ramnie  :  prnjoution  ortlio- 


bles  »  [Presse  médicale, 
12    avril    1913,    p.   295, 
col.  3).  «La  précision  re- 
cherchée par  les   auteurs 
qui  ont  attaché  leur  noi» 
à   un  orthodiagraphc  n'a 
porlance  de  nature  à  justifier  l'emploi 
de  tels  appareils  •  (Jaugeas,  Précis 
de   radio-diagnostic,   p.   130).   «  Le 
diagnostic,  le  pronostic  et  le  traite- 
ment des  ufTections  cardiaques  ne 
dépendent  pasd'unécartdequelques 
niillimr'Iresdaiis  le  relevé  orthodia 
(graphique  de  l'aire  du  cœur*  (Bé- 
ilérp,  in  Jau^reas, loco dlalo, p.  !31 }. 
Il  n'eu  est  pas  moins  vrai  que, 
in   tenant  compte  des  erreurs  de 
l'ordre  du  demi-centîmètre  ou  du 
rentiméirc    que    maints    facteurs 
(in^pirali'in  <<t  expiration,  diastole 
et  »y.-lole,  délimitation  exacte  de 
l'ombre,     détennini.sme    imparfait 
ilos  inclinaisons,  etc.)  peuvent  im- 
]iriin<>r    ù  certains   diamètres   lie^ 
radidgrapbiu  peut  rendre  les  plus  grands  ser- 
nt  b's  reprudu['tiiins<M-contioréduitesauquarl. 


La 


ORGANES   INTRATHORACIQUES  161 

radioscopie    et     l'orthoradiographie    sont    pariiculièremeni    pré- 

\  1 


puUêtiii 


Fig.  227.  -  H...,  1838,  1»,75,  72  kilogrammes.  (Obs.   1692.) 

Albuminurie. 
«^21 

Artériosclérose.  —  Ectasie  aortique^avec  insufflsance. 
cieuses  pour  V exploration  de  Vaorle.  M.   Letulle  a  bien  montré  dans  la 


Fij?.  228  et  229.  —  P6ricardit«  postérieure.   H...,  1860,  1",77,  64  kilogramme 

(Obs.  2197.) 

Orthodiagramme    frontal.  Orthodiagramme  en  position  oblique 

g.  d.  (  a    +  antérieure  droite. 

13  1/2     111/2  SU    + 

8  (  W  + 


72 


Presse  médîca/e  (s  Diagnostic  des  anévrysmes  de  Taorte»,  Presse  médica/é», 

Diagnostic.  ^  ^ 


162 


EXAMEN  DE  L'APPAREIL   CIRCULATOIRE 


\7j  mars  lî)13,  p.  21;"))  et  la  fréquence  relative  des  anévrysmes  laienls 


de 


Fig.  230.  —  II...,  1859,  1«,80,  91  kilogrammes.  (Obs.  2139.) 

9G  ~    V   5  2  {^  '^ 

18*  *  S    «    4- 

(W  ? 

Albuminurie.  —  L  =-  172.  —  T  =  170.  —  O  ==  122. 

Artériosclérose  avec    dilatation  aortique  et  hypertrophie    cardiaque  [cor    bjvis). 


l^ig.  231 .  —  F...,  1  •",  67,  58  kilograinnics. 

{Obs.  -2162.)  70  ^i^.  4,9. 

L  =  90.  —  T  =  80.  —  ()  =  70. 
Htjposphyxie     longiligne     héréditaire 
bien  compensée; 2 enfants  bien  portants. 


Fig.   232.    —  F«.,  1880,  1-.62,    49*«,500. 

11  1/2 


(Obs.  2145.) 


V.  =  4,7. 


8  1/2 
L  =  140.  —  T  =  120.  —  G  =.  100. 

Maladie  de  Roger.  Communication  in  ter- 

ventriCTilaire   (3   enfants). 


Taorlc,  et  les  incomparables  serv^iccs  rendus  chaque  jour  par  les  rayons  X 


OHGANES    h\ TUA THORACIQ UES 


163 


dans  le  diagnosUc  de  ces  afrgctions.  Il  n'est  pas  douteux  que  ce  suit  ici 
la  méthode  de  choix.  Il  convient  de  bien  rappeler  qu'il  ne  suffit  pas, 
pour  porter  le  diagnostic  d'anévrysme  aortique,  de  constater  l'existence 
sur  l'écran  d'une  ombre  anormale  localisée  dans  la  région  aortique, 
mais  il  faut  encore  que  cette  ombre  soit  animée  de  mouvements 
d'expansion,  de  battements  synchrones  avec.  les  contractions  vcntri- 
culaires  du  coîur,  bref  il  faut  qu'elle  soil  pulsaiHe.  Une  ombre  non  puisa- 


/"" 


I,  AllODgement  de  l'aorle.  —  II.  dilalation  de  l'aorte. 

lilc  peat  être  déterminée  par  des  ganglions,  par  une  tumeur  du  mcdias- 
tîn,  etc.  Cependant,  s'il  faut  bien  avoir  présente  à  l'esprit  cette  règle 
générale,  il  faut  savoir  aussi  qu'elle  comporte  des  exceptions  et  qu'on 
ne  peut  pas  affirmer  :  "  toute  tumeur  du  médiastin  qui  ne  bat  pas  n'est 
p;i:s  un  anévrysme  x,  Maints  exemples  de  tumeur  nun  pulsatile  du 
médiastin  ont  été  reconnus  ultérieurement,  soit  au  cours  d'une  interven- 
tion, Boit  au  cours  d'une  nécropsie,  comme  étant  des  anévrysmes  à  parois 
indurées,  inextensibles.  Aussi  croyons-nous  devoir  rappeler  les  conclu- 
sions de  M.  Letulle  (loco  cUah)  : 

a)  Les  merveilleux  services  rendus  à  la   clinique  des  anévrysmes   de 
l'aorte  par  l'écran  radiologique  ne  doivent  pas  noua  faire  oublier  l'exîa- 


164  EXAME:^    de    L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 

len<:c  toujours  possible  de  quelques  causes  d'erreur  d 'interprétât ion  des 
signes  obtenus. 

b)  Les  rayons  X  révèlent  maintes  fois  la  présence  d'anévrysmes  intra- 
thoraciques  qui,  faute  d'un  examen  radiolugique,  seraient  demeun's 
al'solumcnt  latents. 

c)  Au  cours  d'examens  radioscopiques  réitéri^s  d'une  turaeurdu  médias. 
iii,   r;i!isencc  de   battements  et  Je  iituuvcnuTils  d'expansion  ne  suflil 


III.  —  Téléradiographie.  —  Pour  réduire  pratiquement  à 

lité  négligeable  les  erreurs  de  la  projcctiim  conique  déterminant 
radiographique,  il  suffit,  employant  des  ampoules  puissantes,  des  pUqiws 
extrasensildes  et  des  écrans  renforçateurs,  de  placer  le  sujet  à  2  ou  3  mètres 
de  l'ampoule  et  de  tirer  un  quasi-instantané  pendant  une  période  diasto- 
lique.  On  obtient  ainsi  d'excellents  clichés.  «L'agrandissement  du 
il  2  mHres  est  certainement  inférieur  à  l'erreur  d'appréciation  dans  !'  oi 
diagrapliie  »  (Belot). 

Telles  sont  les  techniques  radiologiques  actuellement  en  usage  en  car, 
diolugie.  Nous  renvoyons  pour  plus  amples  détails  aux  livres  spéciaux 
lonsHcrés  à  l'étude  de  ces  questions.  On  en  trouvera  un  bon  exposé  darg 


ORGA.yES    INTBATHORAGIQVES  165 

1(!  l'réeis  de  radiodiagnoslic  dej  Jaugi>as  (Masson,  édit.,  1913),  Précis 
de  radiologie  pratique  de  Lonion  et  Ilahn,  Paris,  1913,  et  un  excellent 
n^suiD"'  dans  un  article  de  MM.  Lebon  et  Aubourg  («  Examen  radiolo- 
giquo  du  cœur».  Presse  médicale,  12  août  1913).  MM,  Vaquez  et  Bordet 
¥e[sonl.  comme  on  SHJI.  fmrti.iilitTi'nii'iit  fill;ii-hi''s  !i  celtp  clinlf  ji  tiiqucljf; 


ils  ont  consacrt'  un  volume  très  substantiel  {le  Cœur  el  l'Aorle.  Études 
de  radiologie  clinique,  1913). 

PONCTION  DU  PÉRICARDE.  —  La  ponction  du  péricarde  par  la  voie 
!'■  pi  gastrique,  préconisée  pour  la  première  fois  par  Robcrta  (de  Phila- 
ik'lphie)  en  1882,  exécutée,  systématisée  et  vulgarisée  surtout  par  M.  Mar- 
f  an  depuis  1911,  et  qui  a  fait  l'objet  de  la  thèse  de  son  élève  Blechmano  (I.a 
ponrtionépigastriquede  Marfan,  Thèse  de  Paris,  1912),  est  d'une  technique 
si  Ijien  réglée,  si  simple  et  si  inoiïensive,  qu'elle  mérite  d'entrer   dans  la 


16) 


EXAMEN    DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


pratique    courante   tunl    à    titre    diagnostique    (ponction   exploratrice) 
qu'à  titre  thérapeutique  (ponction  évacuatrice).  En  fait,  nous  avons  eu 
perf^onnclleniciit  l'occasion  de  la  pratiquer  9  fois  chez  des  adultes  cl 
n'avons  pas  eu  à  noter  d'incidents  appréciables. 
En  voici  la  technique  d'après  Blechinann  : 

Technique.  —  «  Le  malade  est  h  demi  assis  dans  son  lit.  La  ponction 
peut  être  prôcédéc  d'anestliésie  locale.  La  main  gauche  est  appuyée  sur 
la  hase  du  tliorax  et  l'extrémité  ongiiéale  de  l'index  est  fixée  sur  le  sommet 
de  l'appendice  xipholde,  qui  est  noti-e  point  de  repère  [fig.  236). 

n  l,B  petit  tmcart  de  l'appareil  Potain  eu  une  aiguille  à  ponction 
h  mbiiire  e>l  enfoncée  immédiatement  aa-deisous  de  Cappendicê  xipkoide 
sur  la  ligne  médiane.  L'instrument  est  dirigé  «ibliquement  de  bas  eo  h.  ut. 

et  dans  le  premier 
temps  de  l'opérati'.n. 
sur  ur.e  loDgaeDr  i!e 
2  centimètres,  on  ra  e 
en  qaelque  sorte  In 
t.' ce  postérieure  de 
l'appendice  xipboïde  : 
on  se  tient  ainsi  lu 
début  de  l'opéra ti (in 
h  un  demi-trav«n  de 
doi^  du  péritoine,  qui 
d'aii!ears  s'éloigne  ra- 
pidement versia  conca- 
vité diaphragmatique. 
■  On  chemine  drmc 
dans  le  tissu  eel!u- 
laire  sonft-péritonénl . 
sans  inlérasser  le  péri- 
toine, et,  après  un  tra- 
jet variable,  on  aborde  les  insertions  sternales  du  diaphragme  pour 
pa^'-er  dans  l'hiatus  musculaire  qu'elles  déterminent  :  par  la  partie 
anliTieiire  do  cet  hiatus,  le  tissu  cellulaire  prépiVicardique  du  médisstin 
antérieur  et  le  ti:-su  sous-péritonéal  se  trouvent  en  communication  directe. 
Il  ne  faut  point  confondre  l'interstice  rétrostemal  avec  les  espaces  de 
Larrey. 

f  Si  l'on  doit  enfoncer  le  trocart  en  se  rapprochant  d'abord  autant  que 
possible  de  la'surtace  osieuso.  il  ne  faut  pas  trop  exagérer  l'application 
de  cette  règle,  car  en  clu-rcliant  à  oljtenir  le  contact  du  trocart  et  de  la 
face  posierieurc  do  l'os,  on  risquerait  de  pénétrer,  non  pas  dans  la  cavité 
péricardiquc,  mais  dans  le  tissu  cellulaire  qui  sépare  le  sac  péricardîque 
du  muscle  triangulaire  du  sternum. 

•  D'ailleurs,  si  l'espace  prûpéric.ardique  mesure  en  haut  de  2  à  5  centi- 
mètres d'épaisseur,  en  bas,  au  contraire,  comme  on  le  voit  nettement 
sur  une  coupe  antéro-postèneurc,  il  ne  mesure  qu'un  centimètre. 


ORGANES    INTRATHORACIQUES 


167 


«  Il  surfit  donc  de  diriger  l'insLrumciit  un  peu  oMiqiiemenl  en  arrière, 
après  les  deux  premiers  centimètres  du  trajet,  pour  pénétrer  dans  le  péri- 
carde par  sa  base  (fig.  337).' 

«La  basedu  péricarde  repose  sur  la  convexité  du  diaphragme,  à  laquelle 
file  adhère  dans    une  étendue  qui  varie 
lie  d  à  II  centimètres  dans  le  sens  tranc- 
versai,  de  û  à  6  centimètres  dans  le  sens 
unti'i-o-postérieur. 

«  Celte  zone  d  idhérence  du  péricarde 
au  diaphragme  rovet  ddns  son  ensemi  h 
la  forme  d'un  o%ale  irregulier  dont  la 
grosse  extrémité  est  située  a  droite  et 
dont  le  grand  axe  se  dirige  obbquement 
d'arrière  en  avant  et  de  droite  à  gauche 
On  peut  encore  la  comparer  à  un  triangle 
curviligne  dont  les  trois  cotés  seraient 
antérieur,  droit  et  gauche  Le  bord  ante 
rieur,  convexe  en  avant  est  au  niveau 
de  la  ligne  m  diane  tout  proche  de  la 
paroi  sterno-cobtale ,  par  contre,  à  son 
extrémité  gauche,  il  en  est  distant  de  3 
à  5  centimètres,  et  à  son  extrémité  droite, 
de  0  à  7  centimètres. 

t  Ce  dernier  point  a  une  certaine  impor- 
tance;  nous  y  reviendrons.    Il  n'est  pas     ^«-  237.  —  Le  trajet  du  irocart 
indispensable  d  enfoncer  I  aiguille  exac-        (d'aprisBiechmann). 
tement   sous  le  sommet   de  l'appendice 

xipholde.  Au  cours  des  dix-sept  ponctions  qui  ont  été  faites  sur  le 
même  malade,  pour  ménager  la  peau  le  trocart  a  été  enfoncé  un  peu  à 
droite  ou  h  gauche  du  sommet  xiphoïdien.  Si  l'on  pratique  la  ponction 
ainsi,  il  faudra  ramener  rapidement  l'instrument  vers  la  ligne  médiant 
(comme  nous  l'avons  fait  ainsi  que  N.  Fiessinger).  On  ne  risquera  pas,  par 
cette  précaution,  de  blesser  les  fibres  diaphragma  tiques  et,  d'autre  paît, 
nous  venons  de  voir  que  si  le  bord  antérieur  du  péricarde  est  tout  proche 
delaparoiau  niveau  delà  lignemédiane.par  contre  cette  distance  augmente 
sensiblement  dès  qu'on  s'éloigne  du  plan  médian. 

«Cette  dernière  raison  explique  que  la  ponction  (aite  suivant  le  procédé 
de  Roberts,  nettement  dans  l'ange  xipho-costal,  donne  des  résultats 
bien  moins  satisfaisants. 

■  Parlapalpation  delà  région  aous-stemaie  on  peut  se  rendre  compte 
que  le  sternum  et  la  septième  côte  se  rejoignent  en  formant  un  angle 
très  aigu.  Les  reliefs  osseux  gênent  et  l'on  n'a  plus  le  plan  de  repère 
extrêmement  précieux  de  la  face  postérieure  de  l'appendice  xiphoïde. 

«  D'autre  part,  quand  l'épanchement  est  tout  k  fait  rétro-cardiaque 
il  sera  aisé,  après  avoir  fidèlement  suivi  l'appendice  xiphoïde  sur  une 
étendue  de  2  centimètres  pour  se  mettre  k  l'abri  du  péritoine,  de  diriger 


168  EXAMEN  DE   VAPPAREIL   CIRCULATOIRE 

franchement  Tinstrument  en  arrière  et  en  haut  vers  une  région  plus  reculée 
de  la  base  péricardique. 

«  Jusiificaiion  du  procédé.  —  Les  recherches  sur  le  cadavre,  les  rensei- 
gnements que  donnent  la  clinique  et  l'examen  radiologique,  les  constata- 
tions opératoires  forment  un  faisceau  étroit  de  preuves  concordantes. 

«  Pour  aller  au-devanl  de  Vépanchemeni^  il  faut  le  chercher  dans  la  région 
où  il  se  collecie  au  maximum,  c'est-à-dire  dans  l'angle  cardio-hépatique 
(angle  de  Rotch)  ou  en  dessous  du  cœur. 

«  Mais  la  ponction  dans  l'angle  de  Rotch,  c'est  la  ponction  «  en  avant  » 
avec  ses  difficultés  et  ses  dangers. 

«  Il  faut  donc  chercher  le  liquide  en  dessous  du  cœur. 

«  Entre  le  sommet  de  l'appendice  xiphoïde  et  le  péricarde,  il  n'y  a  ni 
vaisseaux,  ni  plèvres;  le  péritoine  est  loin;  le  diaphragme,  refoulé  en 
bas  (1)  par  l'épanchement,  se  présente  de  lui-même  vers  la  pointe  de 
l'instrument.  Le  liquide,  collecté  à  ce  niveau  au  maximum,  aura  révélé  sa 
présence  à  Vaspiralion,  bien  avant  que  la  pointe  de  l'aiguille  ait  pu  érafler 
le  cœur. 

«  Ces/  donc  bien  là  qu'il  faul  ponctionner.  » 

Nous  n'avons  personnellement  aucune  expérience  de  la  ponction  du 
péricarde  par  voie épigastrique  chez  l'enfant.  Chez  l'adulte,  nous  l'avons 
pratiquée  neuf  fois  avec  succès  et  sans  incidents,  mais,  pour  diverses  rai- 
sons (inclinaison  interne  de  l'appendice  xiphoïde,  longueur  dudit  appen- 
dice, etc.),  nous  avons  été  amené  à  choisir  comme  lieux  d'élection, 
pour  les  cinq  dernières,  les  angles  xipho-costal  droit  ou  gauche,  en  diri- 
geant la  pointe  ponctionnante  en  dedans  vers  la  ligne  médiane.  Le  trajet 
total  de  l'aiguille,  de  7  à  8  centimètres  au  départ  de  la  pointe  xiphoïde, 
s'est  trouvé  réduit  à  4  ou  5  centimètres.  Comme  instruments,  nous  nous 
sommes  servi  du  petit  trocart  de  Potain  ou  de  l'aiguille  à  ponction  lom- 
baire de  Tuffier.  Dans  un  cas  de  péricardite  à  grand  épanchement  vrai- 
semblablement tuberculeux  (prédominance  des  lymphocytes),  nous  avons, 
après  ponction,  injecté,  comme  l'avaient  fait  antérieurement  Emile  Weil 
et  Loi^eleur,  300  centimètres  cubes  d'air,  sans  aucun  incident  notable 
et,  nous  a-t-il  semblé,  avec  un  résultat  extrêmement  satisfaisant. 


II.  —  EXAMEN  DES  ORGANES  PÉRIPHÉRIQXJES 

DE   LA  CIRCULATION 

ARTÈRES.  —  Sphygmomanométrie.  —  La  mesure  de  la  tension  arté- 
rielle est  à  l'heure  actuelle  une  méthode  d'exploration  clinique  aussi 
nécessaire  que  la  thermométrie.  Toujours  utile,  elle  est  souvent  indis- 

(1)  Rendu  avait  fort  bien  observé  que  «le  lieu  d'élection  pour  la  ponction  péricar- 
dique est  rintervalle  qui  sépare  la  pointe  du  cœur  de  la  voûte  diaphragmatiqueabaissée», 
car,  disait-il,  répanchement  «  s'accumule  vers  les  parties  déclives  et  abaisse  le  diaphragme  > 
{Soc.  méd.  des  hôp.,  22  mars  1901). 


ORGANES  PÉRIPHÉRIQUES 


169 


pensable,  dans  maints  états  chroniques  en  particulier  (Voy.  Hyperten- 
sion artérielle,  Hypotension  artérielle). 

Dans  la  pratique,  trois  méthodes  sont  applicables  : 

La  méthode  palpa toire  (Riva-Rocci)  ; 

La  méthode  oscillatoire  (Pachon)  ; 

La  méthode  auscultatoire  (Ehret). 

L  —  Méthode  palpatoire  (Riva-Rocci).  —  L'appareil  de  Riva-Rocci 
est  essentiellement  constitué  par  un  brassard  circulaire  élastique  pneuma- 
tique que  Ton  peut  fixer  autour  du  bras  et  dans  lequel  on  peut  injecter  de 
Tair  sous  pression  croissante,  grâce  à  une  soufflerie  à  air.  Ce  brassard  est 
en  communication,  par  Tintermédiaire  d'un  tube  en  caoutchouc,  avec  un 
manomètre  qui  permet  par  simple  lecture  d'évaluer  la  tension  à  l'intérieur 
dudit  brassard.  La  manœuvre  est  très  simple  :  le  brassard  étant  appliqué 
autour  du  bra«j.  on  le  gonfle  progressivement  d'air  jusqu'à  disparition 
du  pouls  radial  apprécié  par  palpation  digitale  (ou  au  contraire  réappa- 
rition du  pouls  en  cas  de  décompression  progressive).  Il  suffit  de  lire  au 
manomètre  la  pression  correspondant  à  cette  phase:  elle  indique  la  con- 
tre-pression nécessaire  pour  faire  disparaître  le  pouls  radial,  contre-pression 
qui  serait,  d'après  Riva-Rocci,  équivalente  à  la  pression  artérielle  systo- 
lique  humérale. 

Cette  méthode  et  cet  appareil  ont  eu  un  extraordinaire  succès  et  ont 
fait  l'objet  d'innombrables  modifications  portant  sur  la  hauteur  du  bras- 
sard, le  choix  du  manomètre  (mercure  métallique),  l'appareil  injecteur 
(poire  de  Richardson,  pompe  de  bicyclette,  pompe  de  Recklinghausen),  l'ad- 
jonction d'un  appa- 
reil indicateur  des  pul- 
sations (Vaquez),  etc. 

Ils  sont  encore  très 
généralement  em- 
ployés et  fournissent 
de  la  tension  systo- 
lique  une  approxima- 
tion pratiquement  suf- 
fisante. 

jl    Méthode  os-    ^^'  ^^*  —  Schéma  de  rosciUomètre  sphygmomanomé- 

stt  1  1      /rk     1.      X  trique  de  Pachon. 

cillatoire  (Pachon).  — 

Description  de  L'osciLLOMèrRE.  —  Dans  une  enceinte  rigide  (boîtier 
métallique)  et  parfaitement  hermétique  E  est  enfermée  une  cuvette 
anéroïde  C.  Boîtier  E,  capsule  manométrique  C  et  brassard  B  sont 
normalement  en  communication  par  les  conduits  /,  6,  a.  Une  pompe  P 
permet  d'établir  toute  pression  voulue  dans  le  système  constitué  par  ces 
organes;  le  chiffre  de  pression  est  donné  par  le  manomètre  M  ;  une  valve 
d'échappement  V  permet  de  diminuer  ad  libitum  la  valeur  du  régime 
de  pression  préalablement  établi. 

Étant  donné  un  régime  quelconque  de  pression,  veut-on  faire  une  lec- 
ture, c'est-à-dire  reconnaître  l'amplitude  des  pulsations  artérielles  à  ce 


170 


EXAMEN    DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


régime,  il  suffit  alors  d'agir  sur  un  organe  sèparaleiir  S,  dont  la  manœuvre 
intercepte  la  commun.c  ition  entre  le  boîtier  E,  d'une  part,  et  le  aystème 
composé  du  lirassard  B  et  de  la  capsule  manométrique  c,  d'autre  part. 
A  ce  moment,  les  varia- 
tions de  pression  créées 
dans  le  bra&sard  par  les 
variations  rythmiques  de 
volume  du  segment  de 
membre  exploré  sont 
transmises  exclusive- 
ment à  la  capsule  ma- 
nométrique, qui  les  tra- 
duit nécessairement  ù 
tout  régime  de  contre- 
pression  avec  une  sen- 
sibilité conslanU  et  maii- 
male,  puisque  ces  varia- 
tions de  pression  surprennent  toujours  la  capsule  manométrique  dans 
un  état  de  tension  nulle,  ses  parois  supportant  d  l'extérieur  comme  à  l'inté- 
rieur la  pression  de  régime  à  laquelle  on  fait  la  lecture,  et  donnée  par  le 
manomètre  M  - 

Mode  d'emploi  de  l'oscillomèthe  sphygmouanohétrique.  —  Hap- 
pe/ du  principe  général  de  la  métliode  des  oscilialions.  —  Si  l'on  comprime 
un  segment  de  membre  de  0  à  20  centimètres  de  mercure,  par  exemple, 
et  qu'on  le  décomprime  ensuite  propressivcment,  on  observe  le  diagramme 


Fig.  239.  - 


Kig.  240.  —  Diagramme  des  pulsations  d'un  membre  sous  tXte  ecmpr«*si(iiii 
graduellement  dÊcroissanles  de  ce  membre  (lire  de  droite  â  gauche). 


suivimt  des  pulsations,  au  fur  et  à  mesure  que  se  produit  la  chute  gra- 
duelle de  la  compression  (fig.  240). 

Ce  diaprarame  présente  une  zone  tout  à  fait  caractéristique  d'oscil- 
lations graduellement  croissantes  (de  Ma;  à  Mu  sur  la  figure),  précédée 
d'une  zone  (plus  ou  moins  étendue  suivant  les  sujets),  soit  de  simples 
fîbrillations.  soit  de  pulsations  indifférentes,  c'est-à-dire  sans  différen- 
ciation appréciable  entre  elles.  Or,  la  première  pulsation  diflérenciée  Mx, 
qui  marque  l'entrée  dans  la  aone  croissante,  correspond  à  la  pression 
maxima.  La  première  pulsation  moindre  M/i,  qui  marque  la  sortie  de  la 
zone  croissante,  correspond  à  la  pression  minima. 

I.a    figure    241    fait  -^  sans   qu'il    soit   besoin    d'autres  gloses  — 


ORGANES  PÉRIPHÉRIQUES 


171 


sauter  aux  yeux  les  raisons  d'être  de  ces  zones  d'oscillations  croissantes 
et  décroissantes. 

Manœuvre  de  Voscillomèlre.  —  Le  brassard  radial  étant  placé  sur  le 
poignet  du  sujet,  on  met  la  pompe  P  en  action  jusqu'à  ce  que  le  mano- 
mètre indique  une  pression  franchement  supérieure  à  la  presjjion  nor- 
male maxima  (20  centimètres  cubes  de  Ilg,  par  exemple). 

A  partir  de  ce  moment  la  pompe  devient  inutile.  L'opérateur  fait  alors 
tomber  peu  à  peu  la  pression,  de  centimètre  en  centimètre  environ,  en 
agissant  sur  la  valve  V.  Entre  chacune  de  ces  chutes,  il  appuie  sur  le  sépa- 
rateur S  pour  observer  les  indications  de  l'oscillomètre. 

A  l'apparition  de  la  pulsaiion  différenciée  Mx,  qui  marque  l'entrée  dans 
la  zone  des  oscillations  graduellement  croissantes,  on  lit  le  manomètre  M. 
La  pression  lue  à  ce  moment  est  la  pression  maxima.  On  continue  à  faire 
tomber  la  pression  :  on  parcourt  alors  la  zone  des  oscillations  graduelle- 
ment croissantes,  au  cours  de  laquelle  l'observateur  peut  remarquable- 


Mx.180 


Mn.lQO 


Mx.180 


Mn.lQO 


Fig.  241.  —   Figure  schématique  destinée  à  montrer  comment   l'ondée  systolique 
est  graduellement  amoindrie,  puis  éteinte,  par  une  pression  croissante. 

ment  étudier  les  caractères  du  pouls,  tant  au  point  de  vue  du  rythme 
que  de  sa  forme  et  de  son  amplitude,  grâce  à  la  sensibilité  exceptionnelle 
de  l'oscillomètre.  La  première  oscillation  plus  faible  Mn,  succédant  aux 
plus  grandes  oscillations,  correspond  à  la  pression  minima. 

III.  —  Méthode  auscultatoire  (Ehrct).  —  Le  brassard  élastique  étant 
appliqué  au  ])ras  comme  dans  la  méthode  palpatoire  de  Riva-Rocci, 
la  pression  à  l'intérieur  du  brassard  est  établie  supérieure  à  la  pression 
maxima  du  sujet  ;  un  stéthoscope  est  appliqué  sur  l'artère  au-dessous 
du  brassard,  dans  la  région  de  la  saignée.  Une  décompression  graduelle 
étant  opérée,  les  phénomènes  auditifs  perçus  avec  le  stéthoscope  peuvent 
se  décomposer  comme  suit  : 

La  première  phase  commence  avec  le  premier  bruit  perçu  par  le  sté- 
thoscop)e.  Il  est  admis  qu'elle  correspond  au  premier  passage  de  l'onde 
sanguine  au  delà  du  brassard  et  la  pression  est  nolée  comme  indiquant 
la  pression  maximum  ou  systolique. 

Dans  la  deuxième  phase,  qui  peut  manquer,  le  bruit  prend  le  caractère 
d'un  souffle  discontinu. 

Dansla  troisième  phase,  le  bruit  devient  plus  net, plus  aigu,  plus  vibrant; 
son  intensité  va  croissant  jusqu'à  : 


172 


EXAMEN    DE    L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


La  quatrième  phase,  pendant  laquelle  l'intensité  du  bruit  dimiaiK 
brusquement,  en  même  temps  que  sa  tonalité  devient  plus  sourde  et  plui 
basse. 

On  admet  que  le  passage  de  la  troisième  à  la  quatrième  phase  corre 
pond  k  la  pression  minimum  ou  diaslolique. 

Dans  la  cinquième  phase,  enfm,  tout  bruit  disparaît. 


Critique  des  diverses  méthodes  et  choix. 

Aucune  des  (rois  miîthodes  précédentes  n'est  à  l'abri   de    toute  i 
tique,  et  les  esprits  R^soifffe  d'absolu  ont  belle  occasion  de  donner  libi 
ciiurs  à  leurs  talents. 

Et  qu'on  ne  croie  pas  que  la  deN- 
nière  venue,  la  méthode  ausculta- 
toire,  soit  plus  exempte  de  «subjec- 
livité  0  et  d'une  exactitude  supé- 
rieure, Que  ceux  qui  désirent  se  faire 
une  opinion  —  non  pas  métaphy- 
sique —  niais  concrète  de  la  question 
se  reportent  à  l'étude  si  substantielle 
de  Kilgore  :  «  A  quantitative  déter- 
mination of  the  Personal  fsctor  in 
lilood  pressure  mensurement  by  thc 
auscultatorj'  Method  n  {Archives  of 
iniernal  médiane,  n»  G,  vol.  XVI, 
15  décembre  1915).  Ils  y  verront  que 
b  détermination  auditive  de  la  qua- 
trième pbase  n'est  pas  toujours  là 
facile,  ni  précise,  et  que  les  auteuis- 
ont  dû  éliminer  un  nombre 
dérable  de  lectures,  du  fait  de  la 
diflicile  discrimination  du  passage  d'une  phase  à  l'autre  et  des  grandes 
différences  entre  les  observations  prises  simultanément  par  des  obser- 
vateurs différents.  ■  This  is  shown  in  our  a  Eourth  »  phase  détermination 
bythe  large  number  of  readings  which  were  rejected  because  the  sound- 
changi>â  werc  not  considered  abrupt  enough  to  alTord  clear  readingB 
as  well  as  by  the  comparatively  large  number  of  liigher  discreparecies 
in  Ihe  comparisons  which  were  made,  Our  greatest  différences  in  simul- 
tancous  readings  occured  in  the  «Hfth  phase  »  expérimenta  in  which,  în  one 
instance  we  dillered  by  as  much  as  3S""  Hg  ».  38  millimètres  Hg  est  un 
joli  écart,  même  en  sphygmomanométrie.  C'est  un  chiffre  à  rappeler,  le 
cas  échéant,  aux  abstracteurs  de  quintessence. 

En  attendant  la  méthode  rêvée,  idéale,  automatique  et  rigoureuseï 
force  nous  est  de  nous  contenter  des  méthodes  actuellement  en  usage, 
l'extraordinaire  évolution  clinique  et  thérapeutique  déclanchée  par  lei 
emploi  systématique  au  cours  de  ces  dix  dernières  années  suffirait  à  elli 


[, 

"M 

i 
il 


ORGANES  PÉRIPHÉRIQUES  173 

seule  ù  démontrer  que  dès  maintenant  elles  apportent  au  diagnostic  un 
inappréciable  concours. 

Tarées  à  des  degrés  divers  d'erreurs  inévitables,  écarts  techniques 
dépassés  très  largement  par  les  écarts  pathologiques,  ce  qui  en  légitime 
partant  Temploi,  les  avantages  et  inconvénients  respectifs  des  trois 
méthodes  peuvent  se  résumer  conrmie  suit,  du  pur  point  de  vue  pra- 
tique, le  seul  qui  nous  intéresse  ici. 

La  méthode  palpaloire  peut  donner  de  la  tension  maxima  une  approxi- 
mation cliniquement  suffisante  ;  elle  est  tout  à  fait  incapable  de  donner 
une  indication  utile  relative  à  la  tension  minima.  Elle  est  de  ce  fait  actuel- 
lement inadéquate  à  l'état  présent  de  l'investigation  clinique. 

La  mélhode  oscillatoire  peut  donner  de  la  tension  maxima  et  de  la  ten- 
sion minima  une  approximation  suffisante.  Les  chiffres  donnés  pour  la 
maxima  sont  légèrement  supérieurs  (1  à  3  centimètres)  à  ceux  donnés 
par  les  autres  méthodes.  Comme  toutes  les  techniques,  elle  nécessite 
une  éducation  rapidement  acquise  mais  nécessaire,  une  connaissance 
suffisante  des  conditions  expérimentales  requises  et  des  critères  d'obser 
vation.  Ceci  dit,  elle  se  suffit  à  elle-même. 

Son  réel  impedimenta  est  le  volume  relativement  considérable  de 
Toscillomètre  qui  en  fait  un  instrument  peu  portatif.  En  sorte  que,  à  notre 
avis,  le  meilleur  sphygmomanomètre  actuel  pour  le  cabinet  et  la  consul- 
tation, il  est  «  handicapé  j>  du  fait  de  son  volume  par  la  méthode  suivante 
en  ce  qui  concerne  la  pratique  courante  citadine. 

La  méthode  auscultatoire  permet  à  la  rigueur  une  détermination  approxi- 
mative des  tensions  maxima  et  minima  inférieure  en  précision  à  la 
méthode  précédente,  mais  le  plus  souvent  suffisante  en  clinique. 

Elle  ne  nécessite  pour  tout  appareil  qu'un  brassard  muni  d'un  mano- 
mètre et  un  stéthoscope  flexible,  faciles  à  mettre  en  poche.  De  ce  fait 
elle  peut  rendre  de  réels  services  en  pratique  de  ville. 

Bref,  jusqu'à  nouvel  ordre,  la  méthode  oscillatoire  nous  apparaît  encore 
comme  la  moins  mauvaise  des  méthodes  sphygmomanométriques  et  la 
mieux  adaptée  aux  observations  prises  au  cabinet  de  consultation. 

La  méthode  auscultatoire  peut  rendre  de  réels  services  au  cours  de  l'obser- 
vation citadine.  Un  certain  nombre  de  cliniciens  prennent  en  ce  cas  la  ten- 
sion maxima  par  la  méthode  palpatoire  et  la  minima  par  l'auscultatoire. 

Rappelons  pour  finir  : 

1^  Que  la  maxima  est  généralement  supérieure  de  1  à  3  centimètres 
dans  la  méthode  oscillatoire  ; 

2^  Qu'il  y  a  lieu  autant  que  possible  d'adopter  une  méthode  et  de  s'y 
conformer  si  l'on  veut  avoir  des  observations  comparables  ; 

30  Toutes  les  observations  et  chiffres  rappelés  au  cours  de  ce  volume 
se  rapportent  à  des  observations  prises  par  la  méthode  oscillatoire  au 
moyen  de  l'oscillomètre  de  Pachon  (1). 

(1)  Pour  plus  de  détails  consulter  :  Alfred  Martinet,  Pressions  artérielles  et  viscosité 
sanguine,  1912;  Clinique  et  thérapeutique  circulatoires,  1914;  Éléments  de  biométrie, 
1916.  Masson,  édit. 


174 


EXAMEN   DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


VEINES.  —  L*EXAMEN   DU  SYSTÈME  VEINEUX   ne    comporte  pas  de 

techniques  bien  spéciales. 

L'inspeclion  décèlera  la  pléthore  veineuse,  les  dilatations  variqueuses, 
le  développement  des  circulations  collatérales,  les  pouls  veineux  jugu- 
laires, etc. 

La  palpalion  fera  «  toucher  du  doigt  »    les  empâtements,  épaississe- 

nienfs,  indurations  veineuses  et  péri  veine  uses,  phlébites  et  périphlébites. 

l.Unscripiion  fera   recueillir  (Voy.    Méthodes  graphiques)   des  phlébo- 

grammes  souvent  caractéristiques. 

La  mesure  directe  de  la  tension  oeineiise  n'est  pas  encore  réalisée  d'une 

f-îcon  indiscutable. 

Une  seule  technique  veineuse,  très 
générale,  et  souvent  indiquée,  la 
ponction  veineuse,  mérite  quelques 
lifxnes  de  commentaires. 

Elle  est  d'une  pratique  courante 
pour  recueillir  le  sang  nécessaire  à 
maintes  techniques  sérologiques;  elle 
constitr.e  le  premier  temps  des  in- 
jections intraveineuses  chaque  jour 
plus  pratiquées. 

Elle  peut  être  pratiquée  au  niveau 
d'une  veine  superficielle  quelconque. 
A  la  rigueur  une  aiguille  hypoder- 
mique ordinaire,  de  calibre  au  moins 
moyen,  y  suffît;  le  mieux  est  d'em- 
ployer une  aiguille  à  ponction  vei- 
neuse courte,  de  moyen  calibre,  à 
biseau  court. 

On  fera  «  saillir  »  la  veine  choisie  par  compression  manuelle  ou  au 
moyen  d'une  bande  au-dessus  du  point  choisi.  L'aiguille  ayant  été  stéri- 
lisée par  ébullition,  le  point  de  ponction  par  badigeonnage  de  teinture 
(l'iode,  l'aiguille  est  introduite  obliquement  dans  la  veine  et  le  sang 
recueilli  soit  directement  dans  un  tube  stérilisé  ou  non  (suivant  le  but 
(ju'on  se  propose),  soit  par  aspiration  dans  une  seringue  stérilisée. 

Le  tour  de  main  consiste  essentiellement  à  piquer  la  veine  obliquement 
en  biseau  en  dirigeant  l'aiguille  des  parties  molles  latérales  vers  la  veine  : 
piquer  en  somme  en  dehors  de  la  veine  ;  l'aiguille  rencontre  ainsi  néces^ 
sairemeni  la  veine  qu'elle  pénètre  ;  nous  avons  fait  ainsi  des  ponctions 
veineuses  les  yeux  fermés.  En  piquant  sur  la  veine,  bien  souvent  l'aiguille 
glisse  dessus  et  file  vers  les  parties  molles. 
Deux  petits  incidents  à  signaler  : 

a)  Grosses  veines  très  saillantes:  il  semble  que  la  ponction  soit  des 
plus  faciles,  il  y  a  phlébosclérose,  parois  veineuses  très  épaissies,  l'aiguille 
glisse  sur  les  parois.  Choisir  une  aiguille  à  biseau  un  peu  long  et  piquant 
très  bien  et  bien  fixer  la  veine. 


r-> 


Donne  direction.         Mauvaise  direction. 
Fig.  243.  —  Ponction  veineuse. 


ORGANES   PÉRIPHÉRIQUES 


176 


6)  L'aiguille  pénètre  dans  la  veine  et  la  traverse.  Choisir  une  aiguille 
courte,  à  biseau  court,  de  calibre  moyen. 

CŒUR,    ARTÈRES  ET    VEINES   {Méthodes    graphiques).    —   Les 

méthodes  cinémaiiques  d'exploration  circulatoire  sont  représentées  par 
toutes  les  méthodes  graphiques  susceptibles  de  nous  fournir  des  courbes 
indicatrices  des  mouvements  d'expansion,  de  rétraction  et  de  repos 
dont  sont  animés  les  divers  segments  du  système  circulatoire.  La  plus 

f  1  \    -- j ,  -  Ji  -  -  .  L  j  r"rt-~r~  ini'^'li  '  "  '"*'  ■■■■■■■■ » 


i^M.«***«»MrMi.*M 


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(•2)    •■ 


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J.    D. 


P.  n 


rig.  244.  —  Tracés  polygraphiques  de  la  radiale  et  de  la  jugulaire  droites. 
N.  B.  —  L'échelle  supérieure  marque  le  temps  en  cinquièmes  de  seconde. 

anciennement  connue  et  la  plus  répandue  est  la  méthode  graphique  de 
Marey,  qui  d'abord  presque  exclusivement  appliquée  à  Tinscription  du 
pouls  radial  (sphygmographie  de  Marey),  a  été  rénovée  depuis  une  dizaine 
d'années  par  la  pratique  systématique  de  la  poltjgraphie  (polygraphes 
de  Marey,  de  Jacquet,  de  Mackenzie),  c'est-à-dire  de  l'inscription  simul- 
tanée des  courbes  indicatrices  des  mouvements  de  plusieurs  segments 
du  système  circulatoire  [pouls  radial  ou  pouls  carotidien  et  pouls  veineux, 
pointe  du  cœur  et  pouls  veineux,  oreillette  droite  (œsophago-auriculo- 
graphie)  et  pouls  radial,  etc.]  (fig.  244  et  245).  U éteclro-cardio- 
graphie  d'Einthoven,  la  photographie  des  bruits  du  cœur  (Einthoven, 
Weiss,  etc.),  la  iachographie  de  v.  Kriess,  constituent  en  dernière  analyse 
des  méthodes  graphiques  plus  ou  moins  perfectionnées  qui  fournissent, 


ne 


EXAMEN    DE    L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


comme  les  piiici-dcntes,  des  courbes  indicatrices  chronologiques  des  diva 
temps  de  la  révolution  cardiaque  (fig.  246). 

Ce  sont,  par  essence,  des  méthodes  dnimaliques. 

Elles  s'appliquent  de  façon  parfaite  â  l'étude  de  toutes  les  variéU 


d'arythmie  dans  le  sens  le  plus  large  du  mot,  et  ou  sail ,  en  eUet,  que,  par 
leur  application  à  la  clinique,  cette  partie  de  la  cardiologie  a  été  rénovée. 
les  notions  de  conductibilité  et  d'excitabilité  des  (issus  cardiaques  sin- 
gulièrement précispcs  et,,  introduites  presque  de  toute  pièce,  ces  notions 


si  précieuse  de  la   dissociation   auriculo-venlricuiaire,   de  la   flbrtllatioi 
auriculaire,  elc, 

Mais  elles  sont  d'un  faible  secours  dans  l'étude  des  problèmes  rardi 
logiques  qui  sont  sous  la  dépendance  des  états  d'équilibre  et  de  d 
libre  circulatoire,  parce  qu'elles  ne  fournissent  aucun  renseignement'dire 
sur  la  grandeur  des  forces  en  pr.'sence. 

Sphygmographe  de  Marey.  —  Nous  ne  décrirons  pas  le  sphygmW 


fig.  247.  —  SphygiiiograjjJie  ilc  Marey. 


graphe  de  Marey.  Les  figures  et  la  notice  ci-dessous  reproduite'el  cou 
muniquée  par  la  maison  Boulitte  en  donnent  une  suffisante  comprél 
sion  (fig.  247  et  248). 

La  figure  247  représente  le  sphygmographc  dans  tous  ses  détails. 

La  (Igure  248   représente   le   sphygmographe  dans  son  applicatiod 
ainsi  que  la  crémaillère  porte-papier  vue  devant  et  derrière. 


ORGANES    PÊRIPHÉBIQVES  177 

,    Placer  lu  partie  d'ivoire  H  sur  l'artère  sans  qii'aurune  pressioa  pri^ala- 


B« 


I^Bevii 


ble  soit  faite  sur  le  ressort 
crochets  fixés  aux  ailes  ; 
«^■viterde  l'arrêter  par  des 
nœuds,  maUparunesimple 
boucle  renversée,  comme 
l'indique  la  figure  348. 

Cette  opération  faite, 
mettra    la    vis    tan- 

nle  F,  fixée  à  la  piére 
de  cuivre  H,  en  rapport 
aver  le  galet  faisant  eorpï^ 
avec  Je  levier;  à  ce  moment 
le  pouls  donnera  au  levier 
des  impulsions  peut-être 
faibles,  c'est  alors  qu'en 
tournant  à  droite  le  Itou- 
ton  B  on  exen;era  une 
pression  sur  le  ressort  el, 
par  ce  fait,  la  pastille 
d'ivoire  comprimera  l'ar- 
tère qui  donnera  des  cho<s 
liùe    plus    eu    plus    forts; 

!UX-ei  seront  transmis  au 
t  donc  au 
moyen  du  bouton  B  que 
l'on  cherchera  le  maxi- 
mum d'amplitude  du  batt< 
Dingniitlle. 


(d'après  Boulitle). 
but  sera  atteint. 


17S 


EXAMEN    DE    L'APPAREIL    CIBCULATOIBE 


la  crémaillère  munie  de  sa  handc  de  papier-  sera  mise  sous  les  galél 
d'acier  fixés  de  chaque  côté  des  platines  du  mouvement  ;  on  s'assurera 
que  ce  dernier  est  remonté;  opération  qui  doit  être  faite  même  avant 
l'application  de  l'appareil  pour  qu'il  soit  toujours  prêt  à  fonctionner. 
La  plume  sera  mise,  très  légèrement,  au  contact  du  papier,  surtout  lors- 
qu'il s'agira  de  celle  pour  l'inarription  h  l'encre,  car  le  frottement  exagéré 
suffit  pour  altérer  la  valeur  des  tracés. 

Pour  s'assurer  si  la  plume  est  en  lîtat  d'écrire,  une  (ois  sa  goutfière 
garnie  d'encre,  il  suffit  de  la  faire  frotter  dans  toute  la  largeur  de  la  bande 
de  papier  ;  dans  le  cas  où  le  résultat  serait  négatif,  il  suffira,  au  moyen 
d'une  plume,  de  mettre  un  peu  d'encre  à  la  bande  de  papier  pour  faire 
l'amorçage.  Toutes  ces  précautions  prises,  on  n'aura  plus  qu'à  tirer  â 
droite  le  levier  K  pour  que  la  crémaillère  soit  entraînée  à  raison  d'un 
peu  plus  d'un  centimètre  à  la  seconde. 

On  peut  employer  n'importe  quelle^encre. 

On  peut  aussi  prendre  des  tracés  en  enfumant  la  bande  de  papier  et  eii 
se  servant  de  la  plume  sèche  livrée  avec  l'appareil.  Ces  tracés  donnent  pii 
de  détails  que  ceux  qui  sont  pris  à  l'cRcre,  maïs  nécessitent  la  fixatii 
au  moyen  d'un  vernis  spécial  [lig.  249). 

Polygraphe  de  Jacquet.  —  l.i'  p'iliiijrnjiUf  ou  sphygmocardiographe  df 


eq 


Jac^iiri(fig.2â0)  permet  de  recueillir  simultanément  trois  tracés  différée 
dont  celui  du  pouls  radial,  et  d'enregistr<*r  le  cinquième  de  seconde..! 
Il  est  essentiellement  constitué  par  un  sphygmographe  du  type  DH 
geon  [d]  combiné  à  deux  tambours  de  Marey  (I-I)  et  à  un  chronomit 

graphe  (a). 


OHGANES    PÉRIPHÉRIQUES  179 

En  fait  il  comprend  une  manchelle  B  qu'on  fixera  solidement  à  l'avant- 
ras  (fig.  251),  l'ouverture  iongilit^ne  correspondant  au  bouton  {p)  du 


sphygmographe  et  la  lame  métallique  qui  le  supporte  étant  exacte- 
ment appliquée  sur  la  radiale  préalablement  repérée.  Le  sphygmographe 
est  alors  tixé  â  la  manchette  au  moyen 
de  la  vis  D  et  la  pression  du  bouton 
«8t  réglée  au  moyen  de  l'excentrique  C 
de  façonà  obtenir  l'amplitude  maxinia 
Au  levier  à  coude  {ed).  Un  ou  les  deux 
tambours  (W)  sont  mis  en  connexion 
au  moyen  de  tubes  de  caoutchouc 
avec  des  récepteurs  métallique.*  du 
type  décrit  à  l'occasion  du  Mackenslc 
et  qui,  appliqués  sur  tiae  région  pulsa- 
tile  à  explorer,  liansmeltroiit  au\ 
tambours,  et  partant  aux  leviers  in>- 
oripteurs  6  etc,  les  mouvements  corres- 
jiondants.  Le  chronométrographe  a 
marquera  le  cinquième  de  seconde. 

Des  deux  clefs  fixées  à  la  face  exté- 
rieure de  la  boite  ,\,  l'une  commande 
le  mouvement  du  chronométrographe, 

l'autre  celle  du  laminoir  r  qui  entraînera  la  bande  de  papier  enregis 
treur.  Deux  petits  leviers,  enfin,  saillant  sur  lea  faces  supérieure  et  laté- 
rale, commandent  l'un  la  mise  en  marche  et  l'arrêt,  l'autre  le  change- 
raent  de  vitesse,  le  mouvement  en  comportant  deux  :  lente  et  rapide. 


l'ig.    2!J2.  ^   PolygrBpl 
upplïqué  â  Jo  radiale  cl 


'le  .lacqijf 


I 


180 


EXAMEN   DE   V APPAREIL    CIRCULATOIRE 


la  première  débitant  environ  1  centimètre  à  la  seconde,  la  seconde  en 
débitant  3  et  demi. 

Les  mouvements  du  chronométrographe  et  du  laminoir  sont  préalable- 
ment remontés.  T  " 

Une  bande  de  papier  enregistreur  de  largeur  correspondant  à  celle 
du  bâti  métallique  et  préalablement  enfumée  étant  engagée  dans  le  lami- 
noir r,  le  bouton  p  pressant  exactement  et  de  façon  convenable  sur  l'artère 
radiale,  un  ou  les  deux  tambours  sont  mis  en  connexion  avec  une  région 
pulsatile  (fig.  252)  (jugulaire,  pointe  du  cœur,  foie)  ou  simplement  animée 


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Fijr.  253.  —  Observation  284  hh.  T.,  19  ans  1/2,  1",63,  46kt,150. 

21    juillet    1913,    16    li.  ;    72  ^i-i^  V  =  3,S  ;  sucre  0,   albumine  0,  hyperacidilé. 

Radiale  et  jugulaire  droites. 


d'un  mouvement  quelconque,  en  sorte  que  les  temps,  les  pulsations  radiales 
et  tel  autre  mouvement  choisi  s'inscrivent  de  façon  synchrone  par  Tinter- 
niédiaire  des  pointes  o,  6,  r,  d,  sur  la  bande  enfumée  que  le  laminoir  amène 
à  une  vitesse  régulière  sur  la  table  métallique  sous-jacente  auxdites 
pointes. 

Il  suffira,  ultérieurement,  de  fixer  ledit  tracé  par  passage  de  la  bande 
enfumée  dans  un  bain  de  vernis  à  l'alcool  pour  obtenir  un  tracé  du- 
rable. 

Les  tracés  obtenus  avec  cet  appareil  sont,  ainsi  que  le  démontrent  les 
spécimens  ci-dessous  [W^.  253  et  254),  souvent  plus  fins,  plus  déliés, 
plus  amples,  plus  nuancés  que  ceux  obtenus  avec  le  Mackensie.  Il  permet 


ORGANES   PÉRIPHÉRIQUES 


181 


de  plus  de  prendre  simultanément  trois  tracés  au  lieu  de  deux,  ce  qui 
peut  être  quelquefois  particulièrement  précieux  (arythmies  respiratoires). 


»*w*>»j  »»»■»■  r»^.^'»  ■*" <»iiti  i.iin^i  ^»  I  I  I  ■  ^j[yt'>»  t  »  »  yt 


n^»  »  ■■ 


Fig.  254.  —  Observation  264  ter.  H.,  25  ans,  l^TO,  59''t,200. 

20 
30   juillet  1913,    11  h.  ;    76  ^  V  =  3,5  ;  traces  d'albumine,  insuffisance  aortique. 

Radiale  droite  et  jugulaire  droite. 

Il  a  cependant  par  rapport  au  Mackensie  trois  infériorités:  la  première^ 
c'est  la  nécessité  de  Tenfumage,  du  laquage  et  du  séchage  des  bandes. 

iiiii wMfffwwwnwtw *llHI Ilil|lllt»ll»lllllllill»i» 


Fig.  255.  —  Cardiogrammes  recueillis  avec  le  polygraphe  de  Jacquet. 

La  seconde,  c'est  l'impossibilité  d'obtenir  des  tracés  de  très  longue 
durée. 

La  troisième,  enfin,  c'est  la  déformation  mécanique  considérable  du  tracé 
surtout  radial  conditionnée  par  le  système  assez  compliqué  de  leviers 
employé  pour  l'amplification  des  pulsations  recueillies.  C'est  d'ailleurs 


182 


EXAMEN    DE   L'APPAREIL   CIRCULATOIRE 


un    défaut  commun    à   tous  les    sphygmographes  du   type   Dudgeon. 

Ce  n'en  est  pas  moins  un  excellent  instrument  clinique,  et  si  la  suppres- 
sion de  Tenfumage,  du  laquage  et  du  séchage  nous  fait  à  Tordinaire 
employer  de  préférence  le  Mackensie^  le  Jacquet  est  cependant  un  excel- 
lent instrument. 

Bref^Vunel  Vaulre  sont  parfaitement  adéquats  aux  exigences  de  la  pratique 
médicale  courante. 

Polygraphe  à  encre  de  Mackensie.  —  Objet.  —  Comme  nous 
venons  de  Tindiquer,  le  polygraphe  de  Jacquet  a  le  double  inconvénient 
de  nécessiter  l'enfumage  préalable  et  le  vernissage  ultérieur  du  papier  et  de 
ne  pas  permettre  des  observations  de  longue  durée.  Le  polygraphe  a  encre 
répond  précisément  à  ces  deux  desiderata,  ne  nécessitant  ni  enfumage, 
ni  vernissage  et  permettant  la  prise  de  tracés  de  toute  longueur.  Il  est 
robuste  et  de  maniement  facile.  Possédant  deux  tambours  et  un  enre- 
gistreur de  temps  qui  marque  le  cinquième  de  seconde,  il  permet  l'enre- 
gistrement  simultané  de  deux  mouvements  (pouls  artériel  et  pouls  vei- 
neux, ou  pouls  artériel  et  respiration,  etc.). 

Description  (fig.  256).  —  Les  parties  les  plus  importantes  du  polygraphe 
sont  les  suivantes  : 

Le  corps  A  contenant  le  mouvement  qui  commande  le  déplacement  du 


Fig.  250.  -  -  Polygraphe  à  encre  de  Mackensie. 

pjipior  enregistreur  et  le  mouvement  qui  commande  le  marqueur  des  temps 
(en  cinquième  de  seconde). 

Les  tambours  inscripteurs  H,  B  à  l'extrémité  de  la  barre-support  Bi.' 

Le  tambour  du  poi«:net  C  avec  manchette  fixatrice  C|. 

Support  du  rouleau  de  papier  D  avec  rouleau  de  papier  D|. 

Explorateurs  jugulaires  E. 

Plumes  F,  F,  F. 

Le  corps  A  possède  encore  quelques  détails  nécessitant  des  explications. 
Une  face  de  ce  corps  présente  trois  clefs.  La  plus  grande  (1)  commande  le 


ORGANES  PÉRIPHÉRIQUES  183 

mouvement  qui  actionne  le  papier.  La  petite  clef  supérieure  (2)  est  le  remon- 
toir du  mouvement  du  marqueur  des  temps  ;  celle  de  la  base  (3)  règle  la 
vitesse  du  papier  passant  sur  la  table  inscriptrice.  Au  sommet  de  ce  corps 
on  trouve  la  table  inscriptrice  (4)  et  le  laminoir  (5)  qui  entraîne  et  dirige  le 
papier. 

En  arrière  de  ce  laminoir  se  voit  le  levier  (6)  qui  commande  le  départ  et 
l'arrêt  du  laminoir  et  partant  du  papier  enregistreur.  En  avant,  une  petite 
fourche  (7)  destinée  à  supporter  la  plume  inscriptrice  des  temps.  Cette  four- 
che oscille  à  raison  de  300  mouvements  à  la  minute,  en  sorte  que  chaque 
division  correspondra  à  un  cinquième  de  seconde. 

Deux  petits  tubes  fixés  au  corps  même  supportent  Tantérieur  (8),  les 
tambours  enregistreurs,  le  postérieur  (9),  le  rouleau  de  papier. 

Los  tambours  inscripteurs  avec  leurs  plumes  à  levier  (11)  sont  fixés  avec 
des  pênes  tournants  (10)  permettant  d'ajuster  la  plume  dans  une  direction 
quelconque. 

Los  leviers  des  tambours  sont  munis  à  leur  extrémité  d'une  petite  pince 
à  pression  dans  laquelle  les  plumes  sont  facilement  adaptées. 

Los  membranes  de  caoutchouc  sont  maintenues  en  position  par  l'anneau 
qui  les  encercle.  Les  deux  tambours  sont  munis  d'embouts  (23)  pour  l'adap- 
tation des  tubes  de  connexion   (22). 

Lo  tambour  du  poignet  C  se  compose  de  deux  parties  :  1°  le  support 
(16),  qui  est  fixé  au  poignet,  est  muni  d'une  lame  métallique  flexible  garnie 
d'un  bouton  (19)  qui  s'élève  et  s'abaisse  avec  le  pouls.  Un  excentrique  (20) 
monté  sur  une  vis  régulatrice  (18)  permet  de  faire  varier  la  pression  exercée 
sur  l'artère. 

2"  Le  tambour  avec  son  bras  de  support  (14),  sa  membrane  de  caoutchouc 
<13)  et  son  disque  compresseur  muni  d'un  bouton  (12).  Celle  parlie  ne  doil 
pas  élre  mise  en  posilion  jusqu'à  ce  que  Varlère  ail  élé  correclemenl  repérée 
€/  que  le  maximum  d'impulsion  de  la  lame  mélallique  el  du  boulon  (14)  ail 
élé  oblenu.  Les  deux  parties  sont  alors  mises  en  connexion  et  adaptées  par 
la  vis  do  pression  (15)  dans  le  bras  de  support  (17). 

Los  explorateurs  E,  E  sont  constitués  par  de  petites  coupes  métallique?, 
garnies  en  leur  centre  d'un  bouton  ajouré  auquel  est  fixée  Textrémité  d'un 
tube  de  gutta  dont  l'autre  extrémité  est  adaptée  à  un  des  tambours  enre- 
gistreurs. Quand  ces  explorateurs  sont  appliqués  sur  une  région  pulsatile 
de  façon  qu'il  n'existe  plus  aucune  communication  entre  l'intérieur  de  la 
coupe  réceptrice  et  l'air  extérieur,  la  pulsation  est  transmise  au  tambour 
et  au  levier  inscripteur. 

Les  plumes  F,  F,  F  sont  garnies  à  leur  extrémité  inscriptrice  d'un  petit 
réservoir  linéaire  en  communication  avec  un  mince  pcrtuis  vertical  qui 
conduit  l'encre  à  l'extrémité  inférieure  de  la  plume  reposant  sur  le  papier. 

Le  liquide  employé  usuellement  en  Angleterre  est  une  solution  d'éosine 
à  1/130  environ  additionnée  par  demi-litre  d'une  cuiller  à  thé  de  glycérine 
et  d'alcool  méthylique.  Cette  solution  est  très  fluide  et  donne  des  tracés 
parfaitement  clairs  ;  elle  a  cependant  un  inconvénient  qu'elle  partage  avec 
toutes  les  couleurs  rouges:  elle  vient  très  mal  en  [)hotographie  et  se  prête 
par  conséquent  difficilement  à  la  reproduction. 

Quand  les  tracés  recueillis  sont  destinés  à  être  reproduits,  publiés,  il  est 
préférable  de  se  servir  d'une  encre  bleue  ou  noire.  Les  encres  du  commerce 
livrées  pour  l'usage  des  stylographes  peuvent  très  bien  convenir  à  cet  usage. 


184 


EXAAfEy    DE    LAPPAHEIL    Cl RCl'LATOI RE 


Montage  kt  emploi  de  l'appareil.  —  PlaciT  le  corps  de  l'appart 
sur  une  table  et  remonter  les  deux  mouvements  (papier  et  temps).  FLver 
la  barre  supportant  les  tambours  enregistreurs  h  l'encoche  antérieure 
Fixer  de  iiième  la  barre  supportant  le  rouleau  de  papier  k  l'encoche  posté- 
rieure —  en  ayani  soin  de  placer  le  rouleau  d'une  /açon  telle  que  le  papier 
se  déroule  par  en  haut  et  non  par  en  bas.  Passer  l'extrémité  du  rouleau 
sous  le  laminoir  et  faire  marcher  le  mouvement  jusqu'à  ce  que  cette  extré- 
mité ait  été  entraînée  au  delà  de  la  petite  table  antérieure.  Placer  alors 
les  plumes  à  leurs  positions  respective?,  les  longues  plumes  dans  les  leviers 
des  tambours,  la  petite  plume  sur  la  fourche  oscillante  indicatrice  des  ^ 
temps.   Étiiblir  la   i  onnrxion    entre  les  tHrnbours  et  les  récepteurs    i 


Fig.  257.  —  Puinl  J'applical 

moyen  des  tubes  de  gutta  ;  le  tambour  du  puiijnel  sera  toujours  i 
connexion  avec  le  tambour  récepteur  te  plus  proclie  de  la  barre-supporl. 
Les  plumes  reçoivent  alors  leur  provision  d'encre  au  moyen  d'un  pincea^E' 
ou  d'un  compte-gouttes. 

Fixer  fermement  la  manchette  au  poignet  du  sujet  ;  localiser  l'ort^ri 
et  déplacer  le  petit  excentrique  pressant  sur  la  lame  métallique  jusqu'à 
ce  que  la  meilleure  amplitude  soit  obtenue,  .\dapter  à  la  manchette  le 
bras  supportant  le  tambour  récepteur,  le  fixer  et  abaisser  alors  le  tambour 
jusqu'à  ce  que  son  bouton  repose  sur  la  lame  métallique  de  la  manchette^ 
le  fixer  alors  en  cette  j. 

Si  ces  instructions  ont  été  correctement  exécutées,  la  plume  oscillen 
à  chaque  pulsation  de  l'artère.  Si  l'amplitude  est  insuffisante  on  cherchera 
à  l'augmenter  en  manœuvrant  la  vis  commandant  l'excentrique  de  com- 
pression. On  se  rappettera  que  l'extension  forcée  du  poignet  rend  t'arlire 


on. 
eai|H 

[u'à 
^  le 
lour 


ORGANES  PÉRIPHÉRIQUES 


185- 


plus  proéminente  et  favorise  la  récupération  des  battements  du  pouls  et 
qu'au  contraire  la  flexion  de  la  main  et  du  poignet  est  défavorable. 

Si  Ton  désire  recueillir  en  même  temps  un  tracé  synchrone,  un  récepteur 
sera  ajusté  et  appliqué  sur  la  région  pulsatrice  à  explorer  de  façon  que 
son  mouvement  soit  transmis  à  l'autre  plume  (fîg.  257).  Les  plumes  seront 
alors  abaissées,  leurs  pointes  appliquées  aussi  légèrement  que  possible 


■»    ^    »    «■ 


■^^~^*^^-^ 


<y        <»        ■!» 


M        W  W  «  — 


Jugulaire  droite. 


«'^^-^A.^.^^-^v.vt^^ 


Radiale  droite. 


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^^'-NAA^^y^A^^^^ 


Fig.  258.  —  Obs.  1219  (F..  1867). 

Crise  de  tachycardie  paroxystique  d'une  durée  de  quelques  minutes  (1,  début; 
2,  état  ;  3,  terminaison)  chez  une  basedowienne  améliorée  à  la  période  de  la  ménopause 
(à  noter  :  le  début  brusque,  la  terminaison  brusque,  la  période  terminale  nettement 
exlra-syslolique). 


sur  le  papier  inscripteur  et  les  mouvements  mis  en  marche  par  action  sur 
le  levier  de  départ. 

Comme  pour  toutes  les  techniques,  un  peu  d'expérience  est  nécessaire 
pour  mener  à  bien  la  manipulation,  mais,  si  les  conseils  précédents  sont 
suivis  de  façon  précise,  les  résultats  obtenus  seront  sûrement  satisfai- 
sants. 

Quelques  autres  remarques  techniques  importantes.  —  1^  Tenir 
les  plumes  bien  propres,  éviter  avec  soin  toute  encre  rendue  impure  et 
épaisse  par  une  longue  exposition  à  Tair.  Si  les  plumes  ne  «  coulent  pas  » 
convenablement,  les  laver  à  Teau  chaude.  La  pointe  de  la  plume  doit  tou- 


I8G 


EXAMEN   DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


v*|t' 


jours  être  présentée  au  papier  verticalement;  une  directîen  oblique  pro- 
duirait inévitablement  un  tracé  non  continu. 

2°  Quand  on  tourne  trop  vite  dans  le  sens  du  ralentissement  la  clef 
commandant  la  vitesse,  il  peut  arriver  que  le  mouvement  s'arrête  com- 
plètement et  que  l'appareil  ne  réponde  plus  immédiatement  à  l'appel  du 
levier  de  départ.  Dans  ce  cas  il  suffira  de  tourner  à  nouveau  la  clef  de 
vitesse  dans  le  sens  de  l'accélération  pour  voir  le  mouvement  repartir. 

Nous  donnons  ci-contre  un  spécimen  de  tracés  obtenus  au  moyen  de 
l'appareil  de  Mackcnsie  (fig.  258). 

Cardiographie  en  décubitus  latéral  gauche.  —  La  cardiographie 
avtiit  donné  jusqu'à  une  date  récente  en  clinique  humaine  des  résultats 
souvent  si  médiocres,  voire  si  contradictoires,  qu'elle  avait  été  pratique- 
ment ahjiniionnéc.  M .  Pachon,  iii  encore,  a  rendu  à  la  clinique  l'inappré- 
ciable Her\ice de  préciser  les  conditions 
expérimentales  et  d'indiquer  une 
technique  qui  fournit  des  résultats 
sensiblement  comparables  ;  c'esf  l'ex- 
ploralion  cardiographique  systémaiique 
en  dériibiliis  latéral  gauche.  Le  sujet 
est  élcndu  sur  une  tahie,  comme  dans 
notre  figure,  dans  le  décubitus  latéral 
gauche,  le  bras  droit  étendu  le  long  du 
corps,  le  bras  gauche  replié,  le  coude 
sur  la  table,  la  main  sous  la  tÊte  repo- 
sant elle-même  sur  un  coussin  (fig.  259). 
La  pulsalion  cardiaque  perçue  lar- 
gement en  dehors  du  mamelon  dans 

un  espace  intercostal,  au  niveau  de  sa 
rig.SM.  — {■.or.finirr.iT'Iiii' tn.l(-ciiliitus  .'  j  -   ,-  .  -n- 

initrai  fiaiiche.  partie  la  plus  decIive,  est  recueillie  au 

moyen  d'un  cardiographe  du  type 
de  celui  de  Marey,  modifié  par  Pachon,  de  façon  à  en  réduire  l'épaisseur 
au  luinimuni  cl  à  pernicltre  do  le  disposer  facilement  entre  la  t*ble  et  la 
région  thfiraciquc  déclive  explorée.  Elle  est  enregistrée  par  transmission 
à  un  appareil  à  tambour  (Marey  ou  Jacquet  ou  Mackcnsie), 

"  La  méthode  indiquée,  se.-;  résiilfats  spécifiques  objectivement  démon- 
trés, son  importance  pratique  en  clinique  mise  en  relief,  ces  recherches 
onl  au.<isi  fixé  le  mécanisme  intime  par  lequel  le  décubitus  latéral  gauche 
réalise  l'obtention  constante  du  cnrdiofrraiiimp  typique.  Elles  ont  montré 
que  cette  attitude  place  le  cœur  chez  l'honime  dans  les  conditions  où  le 
place  expériini'ntali'Uipnt  chez  l'animal  soit  la  pince  cardiaque  de  Marey, 
soit  un  niyo-cardi<is;ryphc  du  type  de  celui  de  Ohauveau  ou  de  L.  Fre- 
dericq.  Le  co>ur  pe^^ant  de  toute  sa  masse  contre  la  paroi  tboracique  se 
trouve  intimement  maintenu  par  l'elïet  de  sa  propre  pesanteur  contre 
cette  paroi  :  le  crnur  garde  avec  la  paroi  Ihoraciqiie  un  conlacl  constant 
s'exerçant  en  outre  par  nue  large  sur/ace.  L'est  là  l'élément  essentiel  qui 
détermine  la  caractéristique  du  cardiogramme  de  décubitus  latéral  gauche. 


ORGANES   PÉRIPHÉRIQUES  187 

'  L'ini possibilité  de  ïuite  pour  le  cœur,  la  pei-sistance  oliiig^p  de  sin  contact 
[  par  une  large  surface  avec  la  paroi  thoracique  annihile  tout  efTet  négatif 
(vis-à-vis  de  la  puUalion  cardiaque)  de  la  ditnitiutiun  volunii^trique  subie 
par  les  ventricules  pendant  leur  systole.  Ce  même  état  de  choses  permet 
I  manifestement  au  contraire  la  répercussion  inléijralt  contre  la  paroi 
I  thorarit|ue  et  l'appareil  explorateur  des  mniiiftcalions  de  consistance  des 
hi.uli-t^.  il.'  leur  liiirci.^cmi-nt  i.'l   'h-  leur  n>li\iIicnR-iif .  Or  In  .oiirbe 


Fig.  2W.  —  CanliogrBiii 


:  le  jifllygraplie  de  -laï 


i  valeurs  de  consistance  est  justement  superposablc  à  celle  des  varia- 
tions de  pression  intracardiaques,  pour  la  raison  évidente  que  l'une  et 
l'autre  de  ces  courbes  sont  fonction  d'un  même  élément  :  l'effort  du  myo- 
tarde,  d'où  identité  des  deux  tracés. 

"  Tous  les  accidents  du  tracé  de  pression  intraventriculaire  se  retrouvent 

«dans  le  cardiogramme   de  décubitus  latéral   gauche  :   Vondulntinn   pré- 

'iSyil^ique  correspondant  è  la  systole  auriculaire  continuée  par  l'inter- 

kystole,  la   ligne  d'ascension   brusque  traduisant  l'etTort  du   ventricule 

jjepuis  sa  mise  en  tension  initiale  jusqu'au  moment  oti  il  a  triomphé  de 


188  EXAMEN   DE   L'APPAREIL   CIRCULATOIRE 

la  résistance  artérielle  et  ouvert  les  valvules  sigmoïdes,  le  pliiieau  sysio- 
lique  dont  la  direction  rectiligne,  oblique  descendante  ou  oblique  ascen- 
dante^ renseigne  sur  TefTort  simplement  soutenu^  diminué  ou  augmenté 
par  lequel  le  cœur  accomplit  son  évacuation  ventriculaire,  la  ligne  de  descente 
enfîn  qui  marque  la  plus  ou  moins  grande  brusquerie  de  la  décontraction 
cardiaque,  c'est-à-dire  renseigne  sur  la  valeur  de  Vélasticité  du  myocarde^ 

«  Et  ainsi  parce  qu'il  est  l'expression  directe  et  exclusive  des 
variations  de  consistance  du  cœur  pendant  sa  systole,  le  cardiogramme 
de  décubitus  latéral  gauche  —  cardiogramme  spécifique  —  réalise  en  fait  un 
élément  d'appréciation  directe  de  la  valeur  et  des  modalités  morphologiques^ 
(particularités  de  la  mise  en  tension  et  de  l'évacuation  ventriculaires) 
ou  évolutives  (extrasystoles,  arythmies  diverses)  de  la  contraction  cardiaque^ 
Traduction  apparente  et  expressive  de  Teffort  normal  ou  extraphysio- 
logique par  lequel  le  cœur  accomplit  sa  fonction,  le  cardiogramme  de 
décubitus  latéral  gauche  juge,  en  définitive,  la  valeur  fonctionnelle  du 
cœur,  c'est-à-dire  exactement  ce  qu'il  importe  au  médecin  de  connaître 
pour  fixer  le  pronostic  et  la  thérapeutique  des  cardiopathies.  »  (P'  Victor 
Pachon,  Exposé  des  titres  et  travaux  scientifiques.  Masson,  1911,  p.  49 
à  53). 

Les  spécimens  reproduits  dans  ce  volume  montrent  bien  en  effet  tout 
le  parti  que  la  clinique  peut  tirer  de  cette  cardiographie  systématique. 

Toutefois  il  faut  savoir  qu'il  est  maints  cas,  sujets  obèses  ou  gras,, 
nombre  de  femmes,  sujets  à  espaces  intercostaux  étroits,  grands  dys- 
pnéiques,  etc.,  chez  lesquels  cette  exploration  est  fort  difficile,  voire 
impossible. 

Électro-cardiographie. 

N'ayant  on  l'^^'spèce  aucune  compétence  particulière,  nous  ne  croyons 
pouvoir  mieux  faire  que  d'emprunter  les  développements  qui  vont  suivre 
à  l'excellente  monographie  publiée  par  The  Cambridge  Scientific  Instru- 
ment (;o  L**,  éditri(îe  du  meilleur  appareil  électro^cardiograpbique 
actuolleniont  en  usage. 

Principes  généraux.  —  Il  est  bien  connu  que  toute  contraction  mus- 
culaiir  est  acronipatrui'i'  de  variations  dans  le  potentiel  électrique  de 
la  parti(î  active  par  rapport  à  la  partie  passive.  La  partie  active  devient 
néfrative,  c'est-à-dire,  si  Ton  relie  au  moyen  d'électrodes  un  galvanomètre 
à  un  lïiusclc  excité,  un  courant  électrique  traversera  le  galvanomètre 
par  voie  de  réjcctrode  le  plus  proche  de  la  partie  jjassive  du  muscle  à 
l'électrode  le  plus  proche  de  la  partie  active.  Si  l'on  parvient  donc  à  obte- 
nir un  enregistrement  des  courants  électriques  provenant  de  Taction  du 
cœur,  on  obtiendra  les  renseignements  les  plus  précieux  sur  les  phases 
diverses  de  son  fonctionnement. 

Bien  que  l'on  ait  depuis  longtemps  reconnu  la  possibilité  théorique  de 
ces  déterminations,  ce  n'est  que  depuis  l'invention  du  galvanomètre  à 


ORGANES  PÉRIPHÉRIQUES 


189- 


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corde  par  le  professeur  Einthoven  qu'elles  sont  devenues  réalisables  en 
pratique.  Avant  cette  époque,  c'est-à-dire  en  1856,  Kôlliker  et  Mûller 
avaient  les  premiers  constaté  la  présence  d'un 
•courant  actif  dans  le  cœur  ;  et,  à  l'aide  d'un 
nerf  de  grenouille  mis  en  contact  avec  un  cœur 
battant,  ils  étaient  parvenus  à  déceler  deux 
variations  électriques  distinctes  accompagnant 
■chaque  battement  du  ventricule.  Leurs  déter- 
minations furent  suivies  par  celles  d'autres 
observateurs  qui  se  servaient  d'anciens  types 
<ie  galvanomètres.  Plus  tard  on  employa  l'élec- 
tromètre  capillaire,  et  c'est  à  l'aide  de  cet 
instrument  qu'en  1887  Waller(l)  a  démontré  la 
possibilité  d'enregistrer  les  battements  du  cœur 
humain.  Les  premiers  cardiogrammes  satisfai- 
sants du  cœur  des  mammifères  ont  été  obte- 
nus par  Bayliss  et  Starling  (2). 

Le  s^alvanomètre  à  corde.  —  C'est  en  1903 
<iu 'Einthoven  a  produit  son  nouvel  instru- 
ment, le  galvanomètre  à  corde  (3).  Ainsi  que 
l'indique  son  nom,  la  partie  essentielle  de  ce 
galvanomètre  consiste  en  une  fibre  ou  corde. 
Cette  corde  est  extrêmement  fine  et,  quand  elle 
est  convenablement  suspendue  dans  un  champ 
magnétique,  elle  répond  avec  la  plus  grande 
préciïiion  aux  faibles  courants  électriques  du 
cœur.  Les  mouvements  de  la  corde  sont  fort 
petits,  de  sorte  qu'il  faut  employer  un  micro- 
scope pour  les  déceler  et  les  enregistrer.  Avec 
les  vitesses  et  le  grossissement  exigés  par  les 
travaux  cardiographiques,  il  faut  éclairer  la 
<-orde  au  moyen  d'une  lampe  à  arc.  La  figure  261 
montre  schématiquement  le  dispositif  employé 
pour  photographier  les  mouvements  de  la 
corde,  les  distances  y  indiquées  étant  données 
•en  millimètres. 


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(1)  A  démonstration  on  man  of  electroiiiolive 
•changes  accoinpanying  the  heart's  beat  (Journ.  of 
physiol.,  1887,  VII.  229-234). 

(2)  Bayliss   (W.-M.)  et  Starling  (F.-II.),   On    thc 
•eleclromotive    phenomena   of    the   maminalian    heart    {Monlhly    Internai.   Journ,   of 
Anat.  and  PhtjsioL,   1892.  JX,  256-281). 

(3)  Ein  neiies  Galvanoineler   (Annaien  der  Physik,    1903,   4   folgc,   1059-1071.  — 
Die    Konstruktion     des     Saitengalvanometers     (P/lugers     Archiv,     1909,     CXXX 
1287-321). 

A  NOTER.  —  On  trouve  une  bibliographie  complète  des  recherches  électro-cardio- 
graphiques dans  le  nouvel  ouvrage  du  D'  T.  Lewis  intitulé  :  Clinical  Electrocardio- 
^raphy,  publié  par  M.M.  Shaw  et  Sons,  à  Londres,  Fetter  Lane. 


190 


EXAMEN    DE   L'APPAREIL    CIRCULACTOIRE 


La  corde  est  bien  éclairée  par  )e  cratère  positif  de  la  lampe  à  arc  dont 
la  lumière  est  concentrée  par  les  condensateurs.  Une  cuve  d'eau  est  inter- 
calée pour  protéger  la  partie  optique  et  empêcher  l'échauffement  de  la 
corde.  Le  champ  de  l'objectif  est  projeté  sur  !a  lentille  cylindrique  qui 
en  met  au  point  une  partie  comme  une  très  brillante  bande  de  lumière  sur 
la  plaque  ou  le  papier  sensible.  Devant  la  lentille,  la  corde  a  l'air  d'une 
ombre  allongée  verticale  d'environ  un  millimètre  de  large.  La  partie  de 
cette  ombre  qui  arrive  à  la  lentille  cylindrique  devient  un  point  noir  dans 
la  bande  de  lumière  tombant  sur  la  plaque. 

Donc,  en  déplaçant  la  plaque  (ou  le  papier]  à  angle  droit  par  rapport 
à  la  lentille  cylindrique,  par  exemple  dans  le  .sens  indiqué  par  la  flèche  \, 
toute  la  longueur  de  la  plaque  sera  exposée,  à  l'exception  seulement  de 


cette  partie  sur  laquelle  tombe  l'ombre  de  la  corde.  Les  mouvements 
de  la  corde  se  produisent  toutefois  dans  le  .sens  indiqué  par  la  flèche  C 
parallèle  Si  la  longueur  de  la  lentille  cylindrique  et,  étant  donné  que  la 
position  momentanée  de  la  corde  est  indiquée  par  un  point  non  exposé, 
il  se  fait  un  enregistrement  continu  d(^  ces  positions  sur  la  plaque  ou  sur 
le  papier  en  mouvement.  Ces  enregistrements  sont  dénommés  électro- 
cardiogrammes. 

L' ne  fente  réglai  lie  est  intercalée  entre  la  lentille  cylindrique  et  la  plaque, 
alin  d'as.surer  le  ma.xinuim  de  détails  joints  à  un  éclairage  sufflsant. 

Pour  produire  les  lignes  horizontales  qu'accusent  les  graphiques,  la 
lentille  cylindrique  est  pourvue  de  lignes  gravées  à  des  intervalles  régu- 
liers dans  le  sens  de  sa  largeur  ;  ces  lignes  produisent  des  ombres  se  tra- 
duisant par  des  lignes  lioriï:ontales  sur  les  graphiques.  On  produit  les  lignes 
verticales  en  interrompant  en  B  le  faisceau  de  lumière  mis  au  point. 


ORGANES   PÉRIPHÉRIQUES  191 

de  façon  à  empêcher  pendant  un  instant  la  lumière  de  tomber  sur  la 
plaque  lors  de  son  passage  devant  la  fente  ;  il  s'ensuit  la  production  d'une 
ligne  nette  sur  le  graphique. 

L'action  du  cœur  produit  des  changements  de  potentiel  dans  toutes  les 
parties  du  corps  et,  grâce  à  l'accessibilité  des  membres,  on  réalise  générale- 
ment les  connexions  électriques  au  corps  à  l'aide  de  ces  derniers  (fig.  256). 
Des  connexions  faites  à  l'aide  des  deux  bras  donnent  des  résultats  des 
mouvements  du  cœur  bien  différents  de  ceux  obtenus  au  moyen  des 
jambes.  En  pratique,  il  a  été  établi  que  pour  obtenir  les  meilleurs  résultats 
on  doit  utiliser  lès  connexions  suivantes  :  bras  droit  et  bras  gauche  ;  bras 
droit  et  jambe  gauche  ;  jambe  gauche  et  bras  gauche.  Nous  dénommons 
ces  connexions  J,  II  et  III,  respectivement.  Il  faut  que  les  connexions 
aux  membres  soient  réalisées  à  l'aide  d'électrodes  non  polarisàbles  ;  autre- 
ment, on  obtient  des  graphiques  déformés. 

Outre  les  courants  variables  dépendant  du  cœur,  il  s'en  accuse  ordi- 
nairement un  autre  relativement  fort  et  assez  constant  dû  au  fonctionne- 
ment des  glandes  de  la  peau  et  qui  s'appelle  v  le  courant  de  la  peau  ». 
Il  faut  contre-balancer  ce  courant  :  ce  que  l'on  fait  avec  la  plus  haute 
précision  seulement  en  intercalant  une  différence,  de  potentiel  équi- 
valente et  opposée.  Cette  opération  s'accomplit  au  moyen  [du  tableau 
d'étalonnage  qui  permet  d'appliquer  à  la  corde  une  différence  de  poten- 
tiel définie  et  de  mesurer  et  régler  convenablement  la  déviation  corres- 
pondante. 

Einthoven  est  parvenu  à  la  sensibilité  d'une  déviation  de  10  milli- 
mètres par  millivolt  et  on  a  adopté  cet  étalon  presque  universellement 
de  façon  à  faciliter  la  comparaison  des  cardiogrammes  obtenus  par  dif- 
férents observateurs. 

Le  tableau  d'étalonnage  est  muni  également  d'un  dispositif  pour  mesurer 
la  résistance  électrique  du  corps  du  sujet,  ainsi  que  d'un  commutateur 
pour  réaliser  à  tour  de  rôle  les  connexions  mentionnées  ci-dessus. 

Au  moyen  d'un  dispositif  simplifié  consistant  en  un  stéthoscope,  un 
microphone  et  un  transformateur,  on  parvient  à  transformer  les  bruits  du 
cœur  en  courants  électriques,  lesquels,  mesurés  par  le  galvanomètre  et 
enregistrés  de  la  manière  sus-indiquée,  fournissent  de  précieux  rensei- 
gnements supplémentaires. 

Appareils  électro-cardiographiques.  —  Les  appareils  dont  se 
compose  une  installation  complète  applicable  aux  travaux  généraux,  à 
l'exception  des  électrodes,  sont  montrés  dans  la  figure  263.  Les  organes 
les  plus  importants  d'une  installation  quelconque  sont  : 

Un  galvanomètre  B  dont  la  corde  reçoit  les  impulsions  électriques  éma- 
nant du  cœur. 

Une  chambre  photographique  A  pour  enregistrer  les  déviations  de  la 
corde  produites  par  ces  impulsions. 

Une  lampe  à  arc  G  pour  projeter  l'image  de  la  corde. 

Un  tableau  d'étalonnage  D  pour  permettre  de  réaliser  tous  les  ajuste- 
ments et  essais  électriques  nécessaires. 


192 


EXAMEN   DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


l'n  repère ur  c h ronom étriqué  K  pour  indiquer  la  vitesse  de  la 
plaque. 

Ine  table  pour  supporter  lesdits  appareils,  ainsi  que  les  interrup- 
teurs pour  contrôler  la  lanterne  à  arc,   le  champ  du  galvanomètre,  le 


istallnliiin  ^lcclru-cardiugra|>liiqu« 


repi'i'iir  ilinni(>iiii''hii]iK'  l'I.  iiu    liosnin,    Ii'   iiiolcur  pour   la  rhamlirp  k 
pîipiiT. 

lu  ji'ii  il'i''l'T(n>d'',-  |")iir  iV'iiliMT  li's  coiiiicxions  électriques  avec  le 


[■:mv  n  KLKCTrio-r.AnDintjRAMMKS. 
0.1  S«c 


r-iu.  2:n.     -  SPlii-ii 


ÉPREUVES    FONCTIONNELLES   CIRCULATOIRES         193 


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-  Ëlectro-cardiogrsmme  normal  (d'après  Routier), 


Pig.  2G6.  —  Dissociation  complMe.  Électro-cardiogramme  (Daniel  Roiilii' 
52,  11,   12.  Or.  =  62  ;  venir,  --^  17;  Dur,   l,  ord,   1  centimètre  =  1  millivuH 
2  centimètres  cl  demi  —  1  m. 


III.  —  ÉPREUVES  FONCTIONNELLES  CIRCULATOIRES 

ÉPREUVES  FONCTIONNELLES.  —  ^uil  s'iigisse  (i'<;slinn;r  l'aptitude 
inilitairt^  d'un  appareil  circulatoire  ou  d'c^lablir  le  pronostic  d'une 
afTecliiiii  cardiovasculaire  chronique,  le  problt'me  est  au  fond  toujours 
le  même  :  quelle  est  la  valeur  fonctionnelle  de  l'appareil  circulatoire? 
Quelle  est  la  puissance  de  réserve  du  cœur?  Ou,  en  d'autres  termes,  dans 
quelle  mesure  et  entre  quelles  limites  ledit  appareil,  et  en  particulier  ledit 
cœur,  peuvent-ils  liyperfonctionner  sans  défaillance?  quel  effort  peuvent-ils 
fournir  sans  fléchir?  C'est  l'appréciation  de  leur  résistance  latente. 

Bien  des  signes  cliniques  classiques  :  dyspnée  d'elTort,  oliguiie,  oedèmes, 
congestions  passives,  etc.,  sont  d'excellents  signes  révélateurs  de  la 
défaillance  circulatoire.  Mais  ces  signes,  pour  excellents  qu'ils  soient, 
sont  passibles  de  ti-ois  critiques  ;  ils  sont  :  1°  ou  bien  subjectifs,  non 
contrôlables,  non  mesurables  (dyspnée  d'ellort)  ;  2°  ou  tardifs  (œdèmes 
divers,  hépatomégalie]  ;  3°  ou  non  pathognomoniques  (oligurie,  œdèmes, 
hépatomégalie}. 

Le  mieux  donc  est  de  rechercher  résolument  une  épreuve  fonctionnelle 
circulatoire  susceptible  d'un  contrôle  objectif  mettant  en  évidence 
l'adaptation  d'un  appareil  circulatoire  donné  à  une  épreuve  donnée  et 
nous  renseignant,  di;  ce  fait,  avec  quelque  précision,  sur  la  puissance  de 
réserve  d'un  creur,  sur  ses  possibilités  latentes  d'hypertrophie  et  d'hyper- 
fonction  acconimodatrices. 

Principes  généraux.  —  Ladite  éjireuve  fonctionnelle  doit  s'inspirer 
des  notions  essentielles  suivantes  : 

1"  Cœur  et  vaisseaux  constituent  un  système  mécanique  à  liaisons 

indissolubles.  Toute  réaction  de  l'une  des  parties  du  système  détermine 

Diagnnslie.  13 


194  EXAMEN  DE   V APPAREIL   CIRCULATOIRE 

inévitablement  une  réaction  correspondante  de  l'autre.  Tout  état  normal 
d'équilibre  circulatoire  résulte  précisément  de  la  collaboration  harmo- 
nique et  adéquate  de  toutes  les  parties  du  système. 

2^  L'épreuve  fonctionnelle,  pour  être  cllniquement  utilisable,  devra 
comporter  deux  séries  d'épreuves  :  une  première,  que  nous  dénommerions 
volontiers  épreuve  sialique,  et  qui  consiste  à  étudier  les  réactions  déter- 
minées par  un  changement  d'attitude  corporelle,  l'organisme  étant  au 
repos  ;  une  deuxième  que  nous  dénommerions  volontiers  épreuve  dyna- 
mique^ et  qui  consiste  à  étudier  les  réactions  déterihinées  dans  le  régime 
circulatoire  par  une  série  de  mouvements  déterminés.  Bref,  la  première 
épreuve  sera  une  épreuve  d'aUUuée  (statique),  la  àemàèmt  épreuve  sera 
une  épreuve  de  mouvement  (dynamique). 

3<>  Les  facteurs  circulatoires  particulièrement  convenables  pour  une 
étude  de  comparaison,  parce  que  mesurables,  sont  :  la  fréquence  du  pouls, 
les  tensions  artérielles,  le  débit  urinaire  et  la  viscosité  sanguine.  Pour  une 
épreuve  fonctionnelle  de  courte  durée,  les  deux  prenûères  conviennent 
plus  particulièrement,  parce  que  leurs  variations  sont  plus  rapides  et  plus 
amples. 

40  Enfin,  pour  que  les  résultats  desdites  épreuves  soient  utilisables, 
c'est-à-dire  comparables,  il  convient  de  régler  de  façen  minutieuse  le 
déterminisme  expérimental  quant  à  la  modalité  et  à  l'intensité  de 
l'épreuve  même  et  quant  aux  appareils  de  mesure  employés. 

Parlant  de  ces  principes,  nous  nous  sommes  arrêté  à  la  technique 
suivante  : 

I.  Épreuve  d'attitude  (statique),  —  l^  Le  sujet  étant  couché  bien  à 
plat  en  résolution  complète  : 

a)  Compter  son  pouls  jusqu'à  ce  que  deux  mesures  successives  donnent 
le  même  chiffre  (de  façon  à  éliminer  autant  que  possible  le  facteur  pertur- 
bateur émotif)  ; 

b)  Mesurer  dans  les  mêmes  conditions  les  tensions  maxima  et  minima. 

2^  Le  sujet  se  lève  alors  et  les  mêmes  mesures  (fréquence  du  pouls,  pres- 
sions) sont  prises  dans  la  station  verticale,  après  pause,  repos  et  jusqu'à 
ce  que  deux  mesures  successives  donnent  les  mêmes  chiffres  (de  façon  à 
éliminer  l'élément  mouvement  pour  ne  conserver  que  l'élément  attitude). 
Inutile  d'ajouter  que,  pour  éliminer  l'élément  température  extérieure, 
lesdites  mesures  seront  prises  le  sujet  étant  habillé,  qu'il  soit  dans  la 
station  horizontale  (étendu  sur  un  lit  )  ou  dans  la  station  verticale. 

II.  Épreuve  de  mouvement  [dynamique).  —  Le  sujet  pratique  alors 
à  un  rythme  modéré  (60  à  70  à  la  minute)  vingt  flexions  profondes  sur  les 
membres  inférieurs  :  pouls  et  pressions  sont  pris  ensuite  de  minute  en 
minute  pendant  trois  h  cinq  minutes. 

Le  sujet  se  réétend  alors  et  les  mesures  sont  prises  une  dernière  fois. 

II  est  bon  d'adopter,  autant  que  faire  se  pourra,  une  période  de  la 
journée,  toujours  la  même,  à  assez  longue  distance  des  repas,  pour  éli- 
miner l'influence  perturbatrice  des  réactions  digestives.  Toutes  les  obser- 


ÉPJRBUVES   FON€TWNJ^ELLES   CIRCULATOIRES         106 

vatioûs  mentionnées  ici  ont  été  prises  entre  8  heures  un  quart  et  9  heures 
un  quart  dans  une  salle  modérément  chaufTée,  14  à  15®>  chez  des  sujets 
ayant  pris  un  petit  déjeuner  à  7  heures. 

Pour  faciliter  Tétude  et  la  confrontation  des  résultats  ainsi  recueillis, 
les  données  numériques  sont  disposées  en  une  courbe  évolutive  confor- 
mément aux  règles  générales  des  représentations  graphiques  ;  les  temps 
(minutes)  étant  portés  en  abscisses,  les  grandeurs  (fré<ïueïice  du  pouls, 
pression)  étant  portées  en  ordonnées.  Nous  allons  avoir  Toccàsion  d*eh 
fournir  qttckjues  exemples. 

Notre  matériel  d'études  systématiques  se  réfère  À  60  sujets  adultes  de 
vingt  è  quarante-cinq  ans,  cliniquement  normaux  ou  anormaux  làu  point 
de  vue  circulatoire,  tous  apyrétiques,  et  chez  lesquels  ladite  épreuve  fut 
pratiquée,  à  l'ordinaire,  au  moins  deux  fois  à  intervalles  plus  ou  moins 
éloignés* 

Une  première  constatation  capitale  est  la  suivante  :  chez  un  même 
sujet  normal  ou  anormal,  les  courbes  fonctionnelles  ainsi  obtenues  à  inter- 
valles plus  ou  moins  longs  sont  sensiblement  identiques  si  le  régime  circu- 
latoire est  resté  dans  V intervalle  sensiblement  identique. 

Voici  par  exemple  les  courbes  fonctionnelles  représentatives  de  deux 
séries  d'épreuves  recueillies  à  quelques  jours  d'intervalle  chez  trois  sujets, 
l'un  absolument  normal,  sauf  la  taille,  l'autre  tonvahscenl  d'uiiê  myorar- 
dite  post-infectieuse,  le  dernier  frÉinch«meni  hyposystolique  (flg.  'ÎG?,  268, 
269,  270)  ;  on  voit  que  pour  l'un  et  l'autre  sujets,  lesdites  courbes  corres- 
pondant aux  deux  épreuves  sont  pour  chacun  quasi  identiques.  A  noter 
cependant  que  la  deuxième  courbe  évolutive  du  second  accuse  une  légère 
modification  dont  nous  soulignerons  plus  loin  la  signification. 

Sujets  normaux.  —  Si  maintenant  nous  compulsons  les  observations 
recueillies  chez  des  sujets  normaux  au  point  de  vue  circulatoire,  c'est- 
à-dire  :  1®  n'accusant  aucun  trouble  circulatoire  généralement  quel- 
conque ;  2°  ayant  supporté  sans  manifestation  circulatoire  aucune  des 
épreuves  assez  rudes  (entraînement  militaire  en  particulier)  ;  3*^  ne 
présentant  aucun  signe  fonctionnel  ou  autre  d'affection  dudit  appareil, 
nous  constatons  que  toutes  les  courbes  ainsi  obtenues  présentent  avec  des 
nuances  les  caractères  communs  suivants  (fig.  267  et  268)  : 

I.  —  En  ce  qui  concerne  la  fréquence  du  pouls: 

1<>  Le  passage  de  la  position  horizontale  à  la  position  verticale  provoqvic 
une  accélération  légère  (4  à  8  pulsations)  ; 

2®  Les  20  flexions  profondes  des  membres  inférieurs  déterminent  une 
accélération  moyenne  (16  à  20  pulsations)  ; 

3^  Le  repos  ramène  le  pouls  à  son  taux  primitif,  voire  à  un  taux  inférieur 
en  moins  de  trois  minutes. 

II.  —  En  ce  qui  concerne  les  tensions: 

1<^  Le  passage  de  la  position  horizontale  à  la  position  verticale  déter- 
mine une  légère  élévation  des  tensions  tant  maxima  que  minima  (un  demi 
centimètre  environ). 


196 


EXAMEN    DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


2"  Les  20  flexions  délenninenl  une  éli^vation  notable  de  la  tension 
maxima  (40  millimètres  environ),  et  une  (élévation  légère  de  la  tension 
minima  (10  millimètres  environ)  ; 

3°    Le    rep03    ramène    les    tensions    à    leur    taux    primitif,     voire 


,.., 

:,r$f 

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Ï#° 

* 

:MîcTW54Jt 

Fig.  267  et  268.  —  Sujet  normal. 
1884,   1",49.  —  46^1,500. 

pour     la    minima    à   un   taux    inférieur  en   moins   de   trois    minutes. 
La  réaction  est  absolument  caractéristique. 

CbezltB bypoayBtoliqaeB,  dcbiles cardiaques  cunstituttonnellement  ou 
consécutivement  à  une  afiection  organique  du  cœur,  les  courbes  fonction- 
nelles sont  non  moins  caractéristiques  et  absolument  différentes  de  celles 


;; 

TrlâlTm'    - 

'H    libi'rPl+'-'l 

"■if-îfw'fr'" 

"'■■n  pffl'fy 

"ïSr?&K 

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m  rît      Mi!iini«|_    m 

'"       I*"!"!    r"!'""!"""! 

1915.27-9.  1915,49-10. 

Fig.  260.  —  Convaieflcent  de  myocardile  poal- infectieuse.  Tachycardie  permaoente. 
Tendance  â  l'hyposyslolie. 
1881.  l'»,82 —  100  kilogrammes.  —  Viscosité  4,7. 

recueillies  chez  les  normaux.  Les  figures 270et  271  en  réalisent  un  bon  type. 

l.~  En  ce  qui  concerne  la  fréquence  du  pouls  : 

1"  Le  passage  de  la  position  horizontale  à  la  position  verticale  déter- 
mine une  accélération  considérable  du  pouls  (16  à  2-1)  ; 

2"  Les  20  flexions  déterminent  une  accélération  énorme  qui  peut 
atteindre  et  dépasser  30  ; 

3*»  La  perturbation  accélératrice  peut  persister  cinq,  dix  minutes  et 
plus  après  la  cessation  de  tout  mouvement  et  le  retour  à  la  position 
horizontale. 


ÉPREUVES    FONCTIONNELLES    CIRCULATOIRES         197 

II,  —  En  ce  qui  concerne  les  lensions: 

lo  Le  passage  de  la  position  horizontale  à  la  position  verticale  ne 
détermine  aucune  élévation,  voire  parfois  un  abaissement  de  la  tension 


Fig.  270.  —  Myocardite  chronique.  DégéDârescence  sénile  précoce. 

InauFIlBance  cardia  que.t 
(Les  deux~ApKuvee  onl  été  prises  à  cinq  Jours  d'intervalle.) 
H...,  1870,  1  -.es.  —  57  kilogrammes. 

maxima,  la  minima  subissant  une  élévation  de  10  millimètres  ou'plus 
(d'oùdiminution  plus  ou  moins  considérable  de  la  pression  différentielle)  ; 


30 
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H 

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Fig.  271.  —  Débile  cardiaque. 

H...,  22  ans,  l-,fô  —  60  kilogrammes.  114  -]'^:  viscosité 4,3. 
10  1/2 

2"  Les  20  flexions  déterminent  une  élévation  minime  ou  nulle  de  la 
maxima  avec  élévation  relativement  considérable  de  la  minima  ; 

3"  Les  perturbations  sphygmomanométriques  persistent,  cinq,  dix 
minutes  et  plus  après  la  cessation  de  tout  mouvement  et  le  retour  à  la 
position  horizontale. 


108  EXAMEN   DE    L'APPAFtEtL    CIRCVLATOIRB 

On  voit  que  la  n^action  fonctionnelle  tant  au  changement  d'attitude 
qu'an  nwuvemeHt  wt  radîcalwiwnt  différente  chez  le  nonnal  et  l'hypo- 
systolique  (débite  cardiaque),  et  que  les  courbes  évotutives  font  sauter 


Flg.  274i  —  Dibile  aardiaqut. 
»,T1  —  57  kilogrammes.  108  - 


aux  yeux  cette  différence.  Noue  en  produisons  deux  observations  résumées 
types  (Hg.  271  et  272)  : 

A.  —  Sujet  vingl-deux  ans,  toujours  débile,  incorporé  dans  la  cavalerie  ; 
ne  peut  faire  ni  gymnastique,  ni  pas  de  gymnastique,  ni  galop  sans  crise  de 
dyspnée  violente  avec  cyanose  ;  est  dispensé  de  la  plupart  des  exercices 
et  affecté  à  des  services  sédentuiree  [cuisine,  écurie,  etc.).  Graduellement, 
palpitations,  puis  crises  progressives  de  dyspnâc  nocturne  et  d'effort  ;  est 
évacué  lo  26  mai.  Sujet  de  l^.es.—  60  IcilogrammeE  ;  vioiâtre  ;  extrémités 
lilas,  froides,  humides,  cyanose  unguéale;  dyspnée  paroxystique  au  moindre 
effort  ;  tachycardie  permanente  98-114  (couché)  ;  hypotension  maxima  avec 
mininia  élevée  . ,  ,  .  ;  ni  sucre,  ni  albumine;  épreuve  fonctionnelle  car- 
diaque médiocre  ;  signes  d'auscultation  variables,  parfois  négatifs,  parfois 
vibrance  du  premier  bruit,  exceptionnelleusnt  dédoublement  du  deuxième 
bruit.  Manifestement  inapte, 

B.  —  Sujet  vingt  ans,  hérédité  névropathique  et  débile  ;  débile  lui-mfime, 
afTecté  au  service  auxiliaire  pour  cause  oculaire  (borgne),  fait  sarvicei comme 
convoyeur;  dyspnée  d'effort  progressive.  Un  jour,  après  déchargement 
de  caisses  de  grenades  ;  crise  de  cyanose  avec  dyspnée  modérée  ;  le  très 
distingué  collègue  qui  le  reçoit  à  l'hôpital  pense  d'abord  à  une  maladie 
bleue,  tant  la  cyanose  est  intense  et  générniisée  ;  graduellement  cyanose 
et  dyspnée  s'atténuent.  Hyposphyxique  typique  ;  débile,  longiligne,  hypo- 
trophique,  1  f»,?!  —  57  Itilogrammes  ;  diamètre  bi-axillaire,  0",29  ;  teinte 
livide;  extrémités  iilas,   froides,   humides;   dyspnée  au  moindre  effort; 


ÉPREUVES  FONCTIONNELLES  CIRCULATOIRES        199 

tachycardie  permanente,  108-116;  hypotension  maxlma  13  1/2;  épreuve 
cardiaque  fonctionnelle  médiocre  ;  auscultation  négative.  Manifestement 
inapte. 

Il  est  digne  de  remarque  que,  dans  ces  cas  d*hyposystolie  latente,  l'épreuve 
ci-dessus  détermine,  en  somme,  une  crise  transitoire  d'asystolie  caracté- 
risée présentant  les  caractères  sphygmomanométriques  typiques  du  désé- 
quilibre circulatoire  tels  que  nous  les  avons  définis  dès  1911  (1). 

Tels  sont  les  résultats  absolument  typiques  recueillis  chez  des  sujets 
franchement  normaux,  à  système  circulatoire  manifestement  indemne  et 
ayant  résisté  sans  défaillance  aucune  à  des  épreuves  assez  dures  (entraî- 
nement militaire)  et,  au  contraire,  chez  des  sujets  débiles  cardiaques,  à 
puissance  de  réserve  manifestement  minime  ou  nulle,  ainsi  qu'en  témoi- 
gnaient toute  leur  histoire  et  leurinaptitude  à  supporter  un  entraînement 
quelconque.  Nous  n'avons  pas  pratiqué  lesdites  épreuves  chez  des  asysto- 
liques  ou  chez  les  sujets  en  imminence  d'asystolie,  parce  que  nou»  se 
croyons  pas  qu'un  médecin  soit  moralement  autorisé  à  se  livrer,  dans  un 
simple  but  diagnostique,  à  une  épreuve  qui  pourrait  être  dommageable  à 
un  malade,  et  chez  de  tels  sujets  lesdites  épreuves  ne  seraient  pas  sans 
danger. 

Mais  nous  avons  observé  tous  les  stades  intermédiaires  entre  la  réaction 
normale  franche  et  la  réaction  hyposystolique  que  nous  venons  d'exposer. 
Telle,  par  exemple,  la  réaction  à  tendance  liyposystolique  manifestée  par 
l'observation  de  la  figure  269,  relative  à  un  ancien  obèse,  convalescent  de 
myocardite  post-infectieuse,  et  chez  lequel  on  note  à  un  degré  atténué 
les  réactions  hyposystoliques  :  l'instabilité  du  pouls,  la  lenteur  du  retour 
à  l'état  d'équilibre  antérieur,  l'élévation  relativement  faible  de  la  maxima 
avec  élévation  relativement  forte  de  la  minima  après  mouvement,  etc.,  etc. 
A  noter  l'amélioration  attestée  par  la  deuxième  épreuve^  prise  un  mois 
après  la  première  et  na-traitement  approprié. 

Fort  intéressants  aussi  et  singulièrement  suggestifs  sont  les  résultats 
recueillis  dans  les  cas  de  névroseM  cardiaques,  c'est-à-dire  chez  des  sujets 
qui,  en  dehors  de  toute  lésion  ovganique  aiguë  ou  chronique  du  cœur  ou 
de  ses  enveloppes,  en  l'absence  même  de  toute  dr'*bilité  myocardique  vraie, 
par  exemple,  congénitale,  constitutionnelle,  ou  de  toute  lésion  avérée  du 
système  nerveux,  souffrent  d'un  complexus  symptomatique  à  prédo- 
minance cardiaque.  A  la  vérité,  ce  groupe  n'est  certainement  pas  homo- 
gène, car  oay  peut  a  priori  distinguer  maintes  variétés  (neurasthénie  car- 
diaque,maladiede  Basedow,etc.)  ;  toutefois,  d'une  façon  générale,  l'épreuve 
ci-dessus  décrite  a  donné  des  résultats  bien  typiques  et  qui  peuvent  se 
résumer  comme  suit  :  d'une  façon  générale,  le  névrosé  cardiaque  réagit 
de  façon  exagérée  tant  au  point  de  vue  fréquence  du  pouls  qu'au  point 
de  vue  élévation  des  tensions  ;  par  là  il  manifeste  son  hyperexeitabilité 

(1)  Alfred  Martinet,  Es^ni  de  dynamique  cardiaque.  Les  lois  de  l'équilibre  cardio- 
vasculaire  {La  Presse  médicale^  22  mars  1911).  —  Clinique  et  thérapeutique  circula- 
toires. Masson,  édit.,  1914,  p.  453-461. 


200  EXAMEN    DE    L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 

réflexe  cardiaque  et  vaso-motrice  ;  en  revanche,  sa  réaction  sphy  gmoni  a  no- 
métrique,  franche  quoique  exagérée,  et  son  retour  rapide  à  son  état  d'équi- 
libre antérieur  attestent  l'intégrité  de  son  myocarde. 


30 
24 

130 

116 

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Fig.  273.  —  Névrose  cardiaque. 
H...,  1895.  1  ",69  —  64'i,750. 


FIg.  274. 
H  ...  1878,  1 


-  Névrose  cardiaque. 
,69  —  67  kilogrammes. 


Telles  sont,  grosso  modo,  les  réactions  fonctionnelles,  comme  on  voit, 
vraiment  typiques  et  caractéristiques  des  régimes  circulatoires  normaux, 
hyposthéniques  et  hypersthéniques.  Elles  correspondent  au  plus  grand 
nombre  des  cas  cliniques,  mais,  à  la  vérité,  il  peut  se  présenter  des  cas  plus 


ig.   275.  —  Coeur  d'alhléte.   Erélhisme 

neuro-cardiaque. 

H...,  1893.  I  »,70  —  68  kilogramme'. 


Fig.  276. 

I« épreuve:  DysenLerie.  AsthÉoie  vaso- 
motrice  —  65  kilogrammes. 

2"«  épreuve  :  Convalescent  quasi  normal 
—  70  kilogrammes. 


complexes.  Tel  cardiopalhc  vrai  pourra  être  un  névropathe,  tel  névro- 
pathe vrai  pourra  être  atteint  de  débilité  cardiaque,  de  pléthore  vraie, 
d'affection orponique  du  cœur;  l'épreuve  fonctionnelle  permettra  souvent 
h  elle  seule  de  dépister  la  coexistence  des  deux  troubles  ;  associée  aux 
nutrcs  modes  d'investigation  clinique,  elle  parviendra  presque  toujours 
à  faire  le  départ  de  ce  qui  appartient  en  propre  au  système  nerveux  et  au 
système  circulatoire. 


ÉPREUVES   FONCTIONNELLES   CIRCULATOIRES        201 

Deux  exemples  concrets  vont  bien  mettre  en  évidence  la  valeur  de  cette 
épreuve  : 

La  courbe  évolutive  (fig.  275)  se  rapporte  à  un  sujet  de  vingt-deux  ans, 
de  1™,70  —  68  kilogrammes,  pompier,  véritable  athlète,  atteint  d'hyper- 
trophie cardiaque  d'adaptation,  d'entraînement  avec  hypertension, 
souffrant  de  cardialgie  et  de  palpitations  à  la  suite  d'un  exercice  particu- 
lièrement violent.  La  réaction  tachycardiaque  et  sphygmomanométrique 
exagérée  traduit  bien  l'éréthisme  neuro-cardiaque,  le  retour  rapide  à  la 
normale  et  la  violence  même  de  la  réaction  sphygmomanométrique 
attestent  l'intégrité  du  myocarde. 

Les  courbes  évolutives  (fig.  276)  (1  et  2)  se  réfèrent  à  un  même  sujet. 
La  première  épreuve  fut  pratiquée  en  période  dysentériforme  ;  elle  ne  put 
être  continuée  au  delà  du  simple  passage  à  la  position  verticale  qui  déter- 
mina une  tachycardie,  avec  réaction  hypotensive  et  défaillance  caracté- 
ristiques de  l'asthénie  vaso-motrice  évidente  par  ailleurs  ;  la  deuxième 
épreuve,  pratiquée  trois  semaines  après,  alors  que  le  sujet  convalescent 
avait  repris  5  kilogrammes  et  la  quasi-intégrité  de  ses  forces,  fournit  une 
réaction  quasi  normale. 

Interprétation  des  épreuves  fonctionnelles  : 

L  U  épreuve  slaiique,  réaction  d'adaptation  à  F  attitude,  donne  la  réaction 
au  repos  déterminée  par  le  passage  de  la  position  horizontale  à  la  position 
verticale.  Elle  semble  surtout  caractéristique  du  tonus  vaso-moteur. 
L'asttiénie  ua50-mo/rice  (asthénie circulatoire  neuro-vasculaire)  se  manifeste  : 

1®  Par  l'exagération  de  la  réaction  tachycardique  ; 

2®  La  réaction  sphygmomanométrique  nulle  ou  négative,  inversée. 

Le  D'  Prevet  a  bien  démontré  l'influence  qu'avait  sur  la  produc- 
tion de  la  tactiycardie  orttiostatique  la  chute  plus  ou  moins  prononcée  de 
la  masse  abdominale,  de  l'estomac  surtout,  et  par  opposition  au  réflexe 
oculo-cardiaque  il  a  dénommé  ce  mécanisme  réflexe  tachycardique  : 
réflexe  abdomi no-cardiaque. 

Nul  doute  que  l'accélération  cardiaque  orthostatique  ne  soit  en  partie 
sous  la  dépendance  d'un  mauvais  équilibre  abdominal,  en  particulier  sto- 
macal, et  qu'il  n'existe  une  relation  très  nette  entre  la  forme  tombante 
de  l'abdomen  à  sailHe  sous-ombilicale  et  l'intensité  du  réflexe  abdomino- 
cr.rdiaque. 

IL  U épreuve  dynamique  de  mouvement,  réaction  d'adaptation  à  V effort, 
donne  la  réaction  déterminée  par  l'exercice.  Elle  est  surtout  caractéristique 
de  la  puissance  de  réserve  du  myocarde.  L'asttiénie  myocardique  (débilité 
cardiaque  constitutionnelle  ou  acquise)  se  manifeste: 

1®  Par  l'exagération  de  la  réaction  tachycardique; 

2®  La  réaction  sphygmomanométrique  minime,  ou  nulle,  voire  négative 
(réaction  hyposystolique)  ; 

3°  La  lenteur  du  retour  à  l'état  d'équilibre  circulatoire  antérieur. 

Notons  une  dernière  fois  que  ces  réactions  d'insuffisance  cardiaque  et 


202  EXAMEN   DE  UAPPAREIL   CIRCULATOÎBE 

vaso-motrice  sont  précisément  celles  que  Ton  recueille  au  cours  des  obser- 
vations d'évolution  des  hyposystolies  et  des  asystolies.  Elles  constituent 
de  vérikkblea  épreuves  d'hijposysiolie  provoquée. 

Il  est  bien  évident  que  Ton  peut  —  et  que  Ton  devra  —  systématiser 
d'autres  épreuves  fonctionnelles  circulatoires  basées  sur  des  modes  d'exer- 
cice variés  et  gradués  en  modalité,  en  intensité  et  en  durée  (■sarche, 
montée,  port  de  poids,  course,  etc.,  etc.). 

Voir,  d'autre  part,  aux  techniques  du  système  nerveux  :  les  réadiom 
vaso-molrices. 


IV.   —  EXAMEN  DU  SANG 

i.  HÉMATOLOGIE:  Examen  physique  :  l.  Spectroscopie;  2.  Viseosi- 
mlrie;  3.  Coagulométrie  ;  4.  Résistance  globulaire.  — Examen  clii- 
mique  :  1.  Dosage  de  l'urée  ;  2.  Dosage  des  chlorures;  3.  Recherche  des 
pigments  biliaires;  4.  Recherche  de  T acide  picrique,  —  Examen  cytolo- 
gique  et  bactériologique  :  1.  Numérations  ghhuêaires;  2.  Formule 
leucocytaire;  3.  Hémoglobinimétrie ;  4.  Hémoparasiiologie.  —  //.  CYTO- 
LOGIE :  Cytodiagnoslic  en  général;  Epanchements  fibrineux;  Liquide 
céphalo-rach  idien . 

I.    -    HÉMATOLOGIE 
A.   —  EXAMEN    PHYSIQUc 

SPECTRQSCOPIE-  —  I-e  lecteur  voudra  bien  se  reporter  à  la  page  417, 
où  nous  avons  résumé  le  principe  de  la  méthode  et  les  indications  de 
technique  spéciales  à  la  spectroscopie  en  général  et  à  celle  du  sang  en 
particulier. 

VISCOSIMÉTRIE.  —  Généralités.  —  La  notion  de  la  viscosité  san- 
guine est  évidemment  fort  ancienne  ;  —  on  la  trouve  exprimée,  sinon 
expressément,  du  moins  en  termes  non  équivoques,  dans  presque  tous  les 
protocoles  des  sainées  jadis  si  fréquentes.  —  Elle  n'a  été  quelque  peu 
précisée  vers  le  milieu  du  xix®  siècle  que  par  Poiseuille,  qui  établit,  comme 
on  sait,  les  lois  générales  de  la  viscosimétrie.  Elle  a  fait  depuis  Poiseuille 
et  Gubler  l'objet  d'un  certain  nombre  de  travaux  et  mémoires  qu'il 
serait  fastidieux  «l'énumérer  ici.  En  fait,  on  peut  dire  que,  jusqu'à  une 
époque  tout  à  fait  récente,  la  viscosimétrie  sanguine  n'étaii  pas  entrée  dans 
la  pratique  clinique,  et  ce,  pour  deux  ordres  de  raisons. 

Les  premières,  d'ordre  teclmivjue  :  les  viscosimètres  anciens  étaient 
encombrants,  coûteux,  délicats,  nécessitaient  des  quantités  relativement 
considérables  de  san;^  (plusieurs  centimètres  cubes  au  moins);  la  durée 


EXAMEN   DV  SAJVG  203 

plutôt  longue  (quelques  minutes  au  moins)  de  la  mesure  mettait  l'obser- 
vateur aux  prises  ftvec  qb  facteur  de  perturbation  redoutable  :  la  coagu- 
lation, et  les  moyens  imaginés  pour  écarter  crtte  cause  d'erreur  (étuves, 
addition  d'hirudine,  défibrination,  etc.)  cc»npliquaient  une  technique 
déjà  comf^uée,  adultéraient  le  sang,  bref,  introduisaient  dans  la  mesure 
de  Douvellcs  causes  d'erreur  ;  en  sorte  que  les  mesures  si  péniblement 
acquises  éLaient  pu  surcroît  le  plus  souvent  erronées,  en  tout  cas  non 
homogènes  et  psrtuit  non  comparables. 

D'où  deuxième  ordre  de  raisons  d'ordre  dogmatique  : 

Les  résultats  contradictoires  ainsi  recueillis  n'ont  conduit,  on  pouvait 
le  prévoir,  à  aucune  synthèse  clinique  valable,  &  aucune  application  réelle- 
ment utile,  à  aucune  notion  dont  la  pratique  médicale  pût  faire  état. 

Ainsi  s'explique  le  discrédit  évident,  ou,  mieux,  l'abandon  clinique  6 
peu  prés  absâhi  de  la  viscosimétne  sanguine. 

Nous  espérons  montrer  dans  ees  études  que  la  mesure  rapide  et  simple 
(possible  aujourd'hui)  de  la  viscosité  sanguine  ^  et  surtout  la  confron- 
tation de  la  tension  artéridle  et  de  la  viscosité  sanguine  —  conduit  au 
contraire  à  des  coostatations  intéressantes  et  suggestives,  susceptibles 
d'applications  cliniques  d'une  très  grande  valeur. 

Et  itous  devons  constater  que  l'esprit  scientiiique  n'a  guère  péné- 
tré, dans  certains  milieux  médicaux,  cnr 
maints  mémoires,  revues  générales  et  travaux 
récents  consacrés  k  la  viscoaimétrie  accu- 
mulent encore  pêle-mêle,  sans  discrimination 
aucune,  les  observations  les  plus  disparates, 
recueillies  au  moyen  des  techniques  les  plus 
diverses. 

C'est  vouloir  comparer  des  mesures  numé- 
riques prises  avec  le  système  métrique  et  l'an- 
cien système  britannique,  par  exemple,  sans 
faire  les  corrections  nécessaires  pour  passer 
d'un  système  dans  l'autre.  Nous  avons  trop 
insisté  dans  maints  de  nos  ouvrages  sur  la 
méthode  critique  et  le  déterminisme  de  l'ob- 
servation numérique  pour  y  revenir  ici. 


Le  viscoslmètre.  —  Un  viscosimètre  héma- 
tique  destiné  à  la  clinique  humaine  doit  rem- 
plir a  priori  les  conditions  suivantes  : 

1"  Nécessiler  peu  de  sang  :  quelques  gouttes 


Fig.  277. 


doivent  sufiire,  en  sorte  qu'une  simple  piqûre  digitale  ou  auriculaire  les 
puisse  fournir  ; 

2"  Permeltre  une  menauralian  rapide,  de  façon  à  écarter  à  peu  près  cer- 
tainement le  gros  impédimentum  viscosimétrique  :  la  coagulation.  La 
mesure  proprement  dite  doit  demander  pour  cela  moins  d'une  minute  ; 

3°  Permettre  des  observations  nombreuses  et  précises,  comparables.  Cette 


204 


EXAMEN  DE  L'APPAREIL   CIRCULATOIRE 


condition  sera  remplie  s'il  suffît  de  peu  de  sang,  si  la  mensuration  est 
rapide  et  si  l'appareil  est  facilement  nettoyable  après  une  mesure  ; 
4^  Il  doit  enfin  être  peu  encombrant,  peu  coûteux,  peu  fragile  et  de 

manipulation  relativement  facile. 

Le  viscosiMÈTRE  DE  Walther  Hess,  le  seul 
dont  nous  nous  soyons  servi  dans  nos  recherches, 
remplit  sensiblement  les  conditions  précédentes. 
Notre  expérience  déjà  assez  longue  nous  permet 
d'affirmer  qu'il  est  réellement  clinique.  Nous 
y  avons  apporté  [quelques  perfectionnements  de 
détail  qui  remédient  à  certains  impedimenta  de 
l'appareil. 

I-e  principe  en  est  simple  et  schématisé  par  la 
figure  277  :  un  tube  de  verre  T  à  deux  branches 
est  surmonté  d'une  tubulure  à  laquelle  est  adaptée 
une  poire  en  caoutchouc  à  parois  très  fortes  p;  un 
méat  latéral  o  permet  de  réaliser  à  volonté  l'obtu- 
ration de  la  tubulure  intermédiaire.  Si  les  deux 
branches  du  tube  plongent  dans  deux  récipients  S 
et  E  renfermant  de  l'eau  distillée,  et  qu'après 
pression  de  la  poire  on  obture  le  méat  o,  la  poire 
se  dilatant  exercera  une  aspiration  égale  sur 
l'eau  des  deux  récipients,  et  si,  à  un  moment 
donné,  on  interrompt  l'aspiration  et  qu'on  note 
le  niveau  1  du  tube  T«  et  le  niveau  1  du  tube  Te, 
ces  niveaux  correspondront  évidemment  à  des 
liquides  de  viscosité  égale,  puisqu'il  y  avait  de 
l'eau  dans  les  deux  récipients.  Si  maintenant  on 
remplace,  dans  le  récipient  S,  l'eau  par  du  sang  et  qu'on  répète  la 
manœuvre  précédente  jusqu'à  ce  que  le  sang  ait  atteint  le  niveau  1  du 
tube  Ts,  l'eau  du  tube  Te  se  sera  levée  deux  fois,  trois  fois,  quatre  fois 

plus  haut  que  lorsqu'il  y  avait  de  l'eau  dans  le  tube  Ts. 

I     I  Nous  dirons  que  la  viscosité  sanguine  est  deux  fois,  trois 

r-J     I     L-i      fois,  quatre  fois  plus  forte  que  celle  de  l'eau.  Tel  est  le 

\^^^^^/      principe  du  viscosimètre  de  Walter  Hess.  C'est  donc  la 

^^^^Tp  viscosité  du  sang  relativement  à  celle  de  l'eau  que  donnera 

^M  l'appareil  par  simple  lecture. 

^M  En  fait,  l'appareil  est  constitué  (ûg,  278)  par  un  tubeT 

^Ê  à  deux   branches  Ts  et  Te,  surmonté  d'une  tubulure  à 

1^  I  méat  latéral  o  qu'un  doigt  peut  obturer  ;  une  poire  en 

caoutchouc  à  parois  très  épaisses  permet  après  obtura- 
tion du  méat,  d'exercer  à  volonté  une  aspiration  ou  une 
pression  plus  ou  moins  forte  et  graduée  sur  le  tube  et  ses  branches.  Le 
tube  à  eau  Te  d'une  seule  venue  est  toutefois  divisé  en  trois  parties  :  la 
partie  supérieure  s,  graduée  conformément  aux  principes  énoncés  plus 
haut,  constitue  à  proprement  parler  le  tube  viscosimétrique  ;  un  rohi- 


Fig.  278. 


Fig.  279. 


EXAMEN   DU   SANG  205 

net  R  fixé  à  ia  partie  supérieure  de  **  permet  de  faire  communiquer  ou 
non  ce  tube  à  eau  avec  la  poire  aspiratrice,  bref  de  réaliser  ou  d'empê- 
cher au  contraire  l'aspiration  ;  la  partie  moyenne  m,  vraiment  capillaire, 
fait  communiquer  la  partie  supérieure  avec  la  portion  inférieure  i  qui 
constitue  en  fait  le  réservoir  à  eau  de  l'appareil  ;  il  est  rempli  de  façon 
permanente  d'eau  distillée.  Le  tube  à  sang  Ts  est  tout  à  fait  comparable 
au  tube  à  eau  Te,  la  partie  supérieure  viscosimétrique  porte  seulement 
deux  divisions,  0  et  1,  correspondant  aux  divisions  initiales  0  et  1  du 
tube  à  eau  ;  la  partie  moyenne  est  de  tous  points  comparable  à  la  partie 
moyenne  du  tube  à  eau,  mais  se  termine  par  une  extrémité  libre  olivaire  ; 
la  partie  inférieure^  complètement  amovible,  est  constituée  par  un  tube 
semi-capillaire  de  section  plane  à  une  de  ses  extrémités  et,  à  l'autre,  de 
section  cupuliforme  correspondant  exactement,  comme  l'indique  la 
figure  279,  à  l'extrémité  inférieure  olivaire  de  la  partie  moyenne  pré- 
cédemment décrite.  C'est  ce  tube  amovible  qui  servira  à  la  récolte  du  sang 
et  constituera  véritablement  le  réservoir  à  sang  du  schéma  précédent. 

Technique.  —  Ceci  décrit,  la  viscosimétrie  sanguine  se  pratique  comme 
suit.  La  partie  i  du  tube  Te  étant  remplie  d'eau  distillée,  le  robinet  R 
est  ouvert  et  le  niveau  de  l'eau  amené  par  une  aspiration  graduée  au 
niveau  initial  0  du  tube  Te,  Le  robinet  est  alors  fermé  et  on  procède  à 
la  récolte  du  sang.  Une  extrémité  digitale  ou  le  lobule  de  l'oreille  sont 
lavés  à  l'alcool,  bien  séchés  par  courant  d'air,  piqués  avec  un  vaccino- 
style  ;  une  belle  goutte  de  sang  est  ainsi  obtenue,  on  y  plonge  l'extré- 
mité plane  d'un  des  tubes  amovibles  sus-décrits,  le  sang  y  coule  et  le 
remplit  par  capillarité  ;  on  fait  descendre  le  sang  dans  ledit  tube  jusqu'à 
ce  qu'il  remplisse  parfaitement  la  cupule  de  l'autre  extrémité  ;  cette 
cupule  pleine  de  sang  est  alors  soigneusement  adaptée  à  l'extrémité  infé- 
rieure olivaire  du  tube  Ts,  comme  l'indique  la  figure  279,  et  le  sang  amené 
par  aspiration  graduée  au  niveau  0  du  tube  Ts.  A  ce  moment  le  sang  et 
l'eau  sont  respectivement  au  0  de  leurs  tubes  respectifs.  Le  robinet  R  est 
alors  ouvert  et  une  aspiration  graduelle  exercée  jusqu'à  ce  que  le  sang 
ait  atteint  le  niveau  1  du  tube  Ts  ;  une  simple  lecture  du  tube  Te,  faite 
du  degré  auquel  est  parvenue  l'eau  dans  le  tube  Te,  indique  la  visco- 
sité du  sang  sur  lequel  on  expérimente.  L'ensemble  de  ces  opérations 
nécessite  moins  d'une  minute. 

Il  faut  alors  procéder  sans  tarder  au  nettoyage  de  l'appareil  afin  de 
n'être  pas  surpris  par  la  coagulation  du  sang  qui  «  thromboserait  »  le 
tube  Ts  et  bloquerait  l'appareil.  Par  une  manœuvre  inverse  à  la  pré- 
cédente (obturation  préalable  du  méat  o  et  pression  sur  la  poire  remplie 
d'air)  on  ramènera  le  sang  et  l'eau  au  0  de  leurs  tubes,  puis,  le  robinet  R 
étant  fermé,  on  chassera  le  sang  de  tout  le  système  par  une  forte  chasse 
d'air  exercée  au  moyen  de  la  poire  L.  Le  tube  amovible  sera  alors  enlevé 
et  remplacé  par  un  tube  identique,  mais  rempli  d'ammoniaque  liquide 
qu'on  aspirera  dans  le  tube  Ts,  où  elle  dissoudra  les  traces  de  sang  qui 
pourraient  s'y  trouver  ;  on  videra  l'appareil  de  ladite  ammoniaque  par  une 
manœuvre  identique  à  celle  sus-décrite  :  on  fera,  toujours  au  moyen  de  la 


206  EXAMEN   DE  VAPPAREIL   CIRCULATOIRE 

poire,  passer  un  violent  courant  d'air  dans  le  système,  de  façon  à  bien 
Texpurger  des  traces  d'ammoniaque  qui  pourraient  s'y  trouver.  L'appareil 
ainsi  bien  séché  et  bien  nettoyé  est  tout  prêt  pour  les  mesures  ultérieures. 
Telle  est  la  technique  viscosimétrique,  beaucoup  plus  longue  à  expliquer 
qu'à  pratiquer. 
Le  sang  sur  lequel  porte  la  mesure  est  évidemment  du  sang  capillaire 


Fig.  280.  —  Viscosinièlre  du  D'  Walther  Hess. 

—  ce  n'est  ni  du  sang  artériel,  ni  du  sang  veineux,  —  mais  précisément 
au  point  de  vue  spécial  de  la  dynamique  circulatoire,  c'est  la  viscosité  du 
sang  dans  les  capillaires,  zone  de  calibre  minimum  et  de  frottement  maxi- 
mum, qui  importe  le  plus  (1). 

COAGULABILITÉ  SANGUINE.  —  Appréciation  de  la  durée  de  la 
coas:ulation  sanguine.  —  Des  très  nombreux  procédés  publiés,  nous 
n'en  avons  personnellement  retenu  que  deux. 

Le  premier,  dérivé  de  celui  de  Wright,  peut  être  dénommé  procédé  des 
iubes  capillaires. 

Nous  employons  les  tubes  capillaires  qui  nous  servent  à  la  récolte 
du  sang  pour  la  viscosimétrie.  Ils  sont  d'une  longueur  moyenne  de  7  centi- 
mètres et  d'un  calibre  moyen  de  1  millimètre,  de  section  plane  à  une 
extrémité,  renflés  en  cupule,  évasés  en  embouchure  de  piston  à  l'autre. 

Une  piqûre  étant  faite  à  l'extrémité  digitale,  on  remplit  à  moitié  par 
capillarité  une  douzaine  de  tubes,  l'heure  de  la  récolte  étant  soigneu- 
sement notée  pour  chaque  tube. 

Après  trois  minutes,  on  prend  le  premier  tube  et,  soufflant  par  l'extré- 
mité évasée,  on  en  chasse  le  contenu  sur  du  papier.  On  fait  de  même  à 
une  minute  environ  d'intervalle  pour  les  tubes  suivants.  Il  arrive  un 
moment  où  le  contenu  coagulé  et  adhérent  aux  parois  du  tube  ne  peut 
être  chassé.  La  coagulation  est  totale  et  le  temps  qui  s'est  écoulé  depuis 
le  moment  de  la  récolte  mesure  la  durée  de  la  coagulation. 

Normalement  elle  paraît  comprise  entre  trois  et  six  minutes. 

Le  deuxième,  surtout  étudié  par  P.-Emile  Weil,  peut  être  dénommé  : 
procédé  du  «  lemps  de  saignemenl  ». 

(1)  Pour  plus  (le  dtHails,  voir  :  Martinet,  Clinique  cl  ihérafeulique  circulatoires. 
Masscn  et  C»«,  ^di».,  1914. 


EXAMEN   DU   SANG  HSl 

On  pratique  une  piqûre  au  lobule  de  Toreille  et,  avec  de  petits  carrés 
de  papier  buvard,  on  éponge  toutes  les  trente  secondes  la  goutte  de  sang 
fournie.  Normalement  l'hémorragie  cesse  entre  deux  et  trois  minutes; 
en  sorte  que  Ton  recueille  4  à  6  gouttes  de  grandeur  décroissante. 

Au  cours  des  maladies  hémorragiques,  telles  l'hémophilie  constitu- 
tionnelle ou  les  ictères  graves,  Thémorragie  est  prolongée  et  irréguHére, 
en  sorte  qu'on  peut  recueillir  10,  20....  100  gouttes  et  plus. 

On  ne  connaît  jusqu'à  présent  aucune  relation  nettement  définie  entre 
la  coagulabilité  sanguine  et  les  autres  facteurs  constitutifs  et  caractéris- 
tique- de  l'hématologie,  tels  la  viscosité,  la  résistanceglobulaire,  la  richesse 
globulaire,  la  formule  leucocytaire,  la  richesse  hémoglobinique.  C'est  une 
question  encore  entièrement  à  l'étude,  comme  Test  encore,  en  fa  j^lus 
grande  partie  et  précisément  celle  des  maladies  hémorragipares  sus- 
mentionnées. 

DÉTERMINATION  DE  LA  RÉSISTANCE  GLOBULAIRE.  —  Étude  de 
l^émolyse.  —  On  prépare  : 

Vingt  petits  tubes  de  verre  de  5  centimètres  environ  de  haut  de 
1  centimètre  environ  de  diamètre,  sférilisés  et  rigoureusement  secs,  que 
l'on  dispose  dans  un  porte-tubes. 

Deux  pipettes  à  boule  qu'on  peut  remplacer  par  des  petites  seringues 
de  verre,  stérilisées  ; 

Une  seringue  et  une  petite  aiguille,  siériliséee  et  sèches  ; 

Une  solution  stérilisée  de  NaCl  à  9  p.  1  000,  rigoureusement  titrée  et 
faite  avec  du  chlorure  de  sodium  bien  sec  ; 

Un  flacon  d'eau  distillée  stérilisée. 

Avec  une  pipette  à  boule  ou  avec  une  seringue  de  verre,  on  aspire  une 
certaine  quantité  de  la  solution  de  NaCl  à  9  p.  1  000  et  l'on  fait  tomber  : 
Dans  le  premier  tube  :  18  gouttes  ; 
Dans  le  deuxième  tube  :  17  gouttes. 

Etc.,  etc.  ; 
Dans  le  dix-huitième  tube  :  1  goutte. 

Avec  la  même  pipette  ou  seringue  bien  lavée  à  l'eau  distillée,  ou  avec 
une  autre  pipette  (ou  seringue)  dont  l'extrémité  doit  avoir  le  même 
calibre  (pour  avoir  des  gouttes  de  même  volume),  on  aspire  de  l'eau 
distillée  et  on  fait  tomber  : 

Dans  le  premier  tube  :  0  goutte  ; 

Dans  le  deuxième  tube  :  1  goutte  ; 
Etc.,  etc.  ; 

Dans  le  dix-huitième  tube  :  17  gouttes. 

On  obtient  ainsi  des  solutions  progressivement  décroissantes  : 


208 


EXAMEN   DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


1«  tube 

2«  — 

3«  — 

5«  — 

6«  — 

7«  — 

8«  — 

10«  — 

11«  — 

12*  — 

13«  — 

14e  _ 

15«  — 

16«  — 

17«  — 

18«  — 


SOl.l.TlON    DE    NaCl 
6  0  p.  1000. 


18  goiiltt 
17       — 
k;      -- 
15       -  - 
14 
13 

11 
10 
9  - 

X 

7 

(•> 

5       - 
4 

3         - 


'*; 


EAU    DISTILLÉE. 


0  goutte. 

1  — 

2  gouttes. 

3  — 
4 

T)  -- 

/  — 

H 

9  - 

10  — 
11 
12 

13  — 

14  - 

15  - 
IG  — 
17  — 


TITRE. 


9 

8,5 

8 

7,5 

7 

6,5 

6 

5.5 

5 

4.5 

4 

3,5 

3 

2.5 

2 

1,5 

1 

0,5 


Agiter  légèrement  chaque  tube  pour  que  le  mélange  se  fa^sse. 

Ceci   étant  disposé,  on  procède  au  prélèvement  du  sang  sur  le  sujet. 

Il  faut  une  vingtaine  de  gouttes  de  sang.  On  peut  faire  une  piqûre  pro 
fonde  à  In  pulpe  du  doigt  et  on  recueille  le  sang  avec  une  pipette  à  boule, 
ou  mieux  avec  une  seringue  et  une  petite  aiguille  bien  sèches  (sinon  Teau 
produirait  déjà  de  Thémolyse)  ;  on  peut  recueillir  le  sang  par  ponction 
veineuse. 

On  fait  alors  tomber  une  goutte  de  sang  dans  chaque  tube  et  on  agite 
aussitf)!  pour  mélanger. 

Si  Ton  possède  un  centrifugeur,  les  tubes,  soigneusement  numérotés, 
sont  centrifugés  après  dix  minutes  d'attente,  puis  remis  dans  le  porte- 
tubes,  à  leur  place  respective. 

En  Tab^ence  de  centrifugeur,  on  doit  attendre  au  moins  une  heure 
pour  que  les  globules  se  soient  spontanément  déposés. 

On  constate  alors  une  série  de  teintes  progressivement  plus  intenses  : 
liquide  incolore  pour  les  premiers  tubes  dans  lesquels  Thémolyse  n'a  pas 
eu  lieu  ;  coloration  jaune  dans  l'un  des  tubes  où  l'hémolyse  a  commencé  ; 
dans  les  tubes  suivants,  la  teinte  devient  rose,  de  plus  en  plus  intense. 
pour  devenir  rouge-cerise  dans  les  derniers,  où  l'hémolyse  est  de  plus  en 
plus  intense.  Le  premier  do  ces  derniers  tubes,  dans  lequel  il  n'y  a  plus  de 
culot  rouge,  est  le  tube  représentant  l'hémolyse  totale. 

Le  titre  de  la  solution  contenue  dans  chaque  tube  indique  le  degré  de 
la  résistance  glo])ulaire. 

Si  l'hémolyse  conunence  dans  le  tube  4,5  pour  être  totale  dans  le  tube  3, 
on  dira  que  la  résistance  globulaire  est  de  4,5  (ou  de  0,45  si  l'on  considère 
la  quantité  de  NaCl  pour  100  et  non  plus  pour  1  000)  et  qu'elle  s'étend 
jusqu'à  3  (ou  0,30)  ;  ou  encore  que  la  résistance  minima  est  de  4,5  et  que 
la  résistance  maxima  est  de  3. 


EXAMEN   DU   SANG 


20^ 


Méthode  des  hématies  déplasmatisées.  —  La  méthode  précédente 
s'adresse  aux  globules  laissés  en  contact  avec  leur  plasma  [résistance  des- 
hématies  de  sang  totat). 

La  résistance  peut  être  différente  à  l'état  pathologique  quand  on  les 
sépare  de  leur  plasma.  Dans  certains  cas,  il  y  a  intérêt  à  rechercher  cette 
résistance  des  hématies  déplasmatisées. 

Le  sang  recueilli  par  ponction  veineuse  est  mêlé  immédiatement  à  la 
solution  anticoagulante  : 

Oxalale  de  potasse 0«%28 

Chlorure  de  sodium 0«%45 

Eau  distillée 100  grammes. 

On  centrifuge.  On  jette  le  liquide  que  Ton  remplace  par  de  Teau  salée 
;i  7  p.  1  000.  On  agite,  on  centrifuge  de  nouveau.  On  recommence  le  même 
lavage.  Le  culotdc  globules  obtenu  est  émulsionné  dans  une  petite  quantité 
de  Teau  salée;  c^est  avec  cette  émulsion,  qui  ne  renferme  plus  de  plasma,, 
que    Ton    recherche    la  résistance,    suivant  la    technique    précédente. 

Résistance  {globulaire  normale.  —  Normalement  : 


r  i 


Résistance  minima 0.44  à  0,48 

Résistance  maxima 0,32 

Normalement,    les    chiffres    ne    diffèrent   guère   dans    la 
méthode  des  hématies    déplasmatisées. 


B. 


EXAMEN  CHIMIQUE 


1.  DOSAGE  DE  UURÉE  SANGUINE.  —  Le  dosage  de  Turéc 


sanguine  se  pratiquera  comme  suit,  conformément  à  la  pra- 
tique de  MM.  Ambard,  Carrion  et  Guillaumin  que  nous  avons 
adoptée. 

1®  Récolte  de  20  à  30  centimètres  cubes  de  sang  ou  plus 
par  ponction  veineuse  ou  ventouses  scarifiées. 

2^  Laisser  coaguler  et,  si  la  coagulation  n*a  pas  fourni  une 
quantité  de  sérum  suffisante  (au  moins  10  centimètres  cubes), 
exprimer  le  caillot  dans  un  nouet  de  toile  ou  de  gaze  en 
plusieurs  doubles.  (Le  dosage  portera  alors  sur  un  mélange 
de  sérum  et  de  globules  qui  pratiquement  peut  être  assimilé 
au  dosage  portant  sur  le  sérum  seul.) 

3°  Mesurer  dans  un  verre  conique  ou  un  mortier  de 
verre  10  centimètres  cubes  de  sérum  (ou  du  mélange  sérum- 
globules  obtenu  par  expression)  ;  y  ajouter  lentement,  en 
triturant  avec  soin  au  moyen  de  Textrémité  inférieure  d'un 
tube  à  essai  ou  d'un  petit  pilon  de  verre,  un  volume  égal, 
exactement  mesuré,  d'une  solution  d'acide  trichloracétique  à 
20  p.  100. 

4°  Filtrer  le  mélange  ainsi  obtenu  sur  un  filtre  sans  plis,  placé  sur  ui> 
entonnoir  à  long  tube  du  type  Joulie,  qui  accélère  la  filtration. 

Diagnostic.  14 


Fig.  28K 
Uréomètre 
d'Ambard. 


SI* 

«ta*  •fe  laiBlifciiiM:    Sç.  %l . 


.  Icgnad 
complet  e- 


mHR   «t    nnrr  de    lltjpoWoaiîl« 

tJ^  ^?<i>-f«  -laK  b  pfCîLc  bcancbe  d« 

.\rir    à    Dooveao   Ip 

-T^-endne  Thypotinv 

-       .1  lube: 

j'i^a-l  il    rrst<-  ( 

''  tTanrbc  une  faible  faaiit«ur 

>"    -\Ertcr  alor^  (ot^uemeot    par 

rravrr«nDcDL&  :^art^r^f*   île  l'ur^ 

■■Hrc  fXMir  favorber  l«  d^gagetnml 

g»zrm.  Ue»  UHm  de  vcm  prMaUnneat  pbrfas  Axoa  le  <-jipudMn  de 

c»6«1Hkmm  bv<in««ftt  beaucoup  e«  bcastap  da  Kqaîde. 

9"    Piwter    rarÉ<Muètn>    âur    ium'  enve    à    es»  ;    d^apucbooner  sous 
l'eau. 

K^  FaÎR  comme  à  l'orditiairp  la  le^nn  du  volamc  d'azote  d^agé. 

Il*  '^leuler  la  teneur  du  sang  en  ur^  au  litre  —  en  foni-lton  du 

MtAitmr  d'aziite  (Irçagé  —  cummc  ou  le  laît  |>uur  l'urine.  (Vuir  TecA- 

atque»  urinaireM). 

:-'i  l'on  |H>fï4-dc  une  euve  à  roercurr.  la  lei'hnîqae  suivante  nous  paraît 
pr^'li^raLle, 


Uré«mèlre  à  nwrcnre.  —  Le  Formulairr  pbarmaefotiqae  des  hipilaai 
mititaire»  I  ;  d^rit  de  ta  taço»  suivante  la  méthode  à  suivre  pour  le  dosage 
de  l'urne  duns  le  «ang  : 

Mrsurer  10  c millimètres  cube»  de  sérum  ou  de  sang  et  les  mélanger  à 
10  cvnlimHrm  cul>es  d'acide  trichloraeétique  à  '2»  p.  100  dans  un  vase  bien 
•rc.  Mélanger  le  tout  avec  une  baguette  de  verre.  Filtrer  sur  un  tiltre  plat. 
Eu  qucl<]ues  minutée  on  a  10  û  11  centimèlres  cubes  d'un  liltrat  clair  presque 
exempt  d'nlbiiiniiir.  Doser  l'urée  par  l'hypobromite  de  soude  additionné 
exieraporanémcnl  d'un  peu  de  soude  {2  centûuêlres  cubes  de  lessive  da 
lutude  pour  10  centimètres  cubes  d'hypnbromile). 

L'appareil  ifénémlrmcnt  employé  pour  ce  dosage  est  l'uréomëlre  à 
mercuro  d'Yvon. 


I   (le  eonstroction  facile,    pnr  If  O*  lli 


.  priar- 


EXAMEN   DU   SANG  211 

Le  pharmacien  chargé  de  l'analyse  peut  n'avoir  pas  sous  la  main  cet 
instrument  qui  présente,  d'ailleurs,  malgré  ses  qualités  de  robustesse  et  do 
simplicité,  les  inconvénients  inhérents  à  la  présence  d'un  robinet  de  verre  : 
refus  possible  de  fonctionnement,  risque  de  fermeture  imparfaite. 

Tous  les  uréomètres  spécialement  construits  en  vue  du  dosage  de  l'urée 
sanguine  sont  également  munis  d'un  ou  de  plusieurs  robinets. 

Il  nous  paraît  plus  simple,  et  tout  aussi  pratique,  d'ojiérer  avec  un  tube 
de  verre  fermé  par  un  bout,  gradué  en  dixièmes  de  centimètre  cube  et  d'une 
capacité  d'environ  30  à  40  centimètres  cubes,  c'est-à-dire  avec  une  cloche 
à  gaz  divisée. 

L'uréomèlre  d'Esbach,  ordinairement  réservé  aux  recherches  dites 
■  clinicpies  »,  peut  ainsi  acquérir  une  plus  grande  précision  par  l'emploi  du 
mercure.  Il  est  facile  de  construire  un  appareil  analogue  plus  ou  moins  per- 
fectionné :  on  choisit  un  tube  d'un  diamètre  étroit,  de  façon  à  avoir  des 
divisions  bien  espacées,  on  limite  la  graduation  à  une  quinzaine  de  centi- 
mèlres  cubes  et  on  souffle  une  ampoule  au-dessus,  pour  diminuer  la  longueur 
de  l'appareil. 

Le  mode  opératoire  est  le  suivant  : 

Maintenir  le  tube,  au  moyen  d'un  support  quelconque,  dans  la  position 
verticale,  l'extrémité  fermée  en  bas. 

Introduire  dans  le  tube  10  centimètres  cubes  de  filtrat  (1),  une  goutte  de 
sohitionde  phénolphtaléineet  de  la  lessive  de  soude  jusqu'à  franche  alcalinité. 

S'il  se  produit  quelques  bulles  gazeuses,  attendre  que  le  dégagement  ait 
cessé. 

Verst-r  du  mercure  jusqu'à  ce  que  le  niveau  du  liquide  s'élève  à  1  ou 
2  centimètres  de  Toriflce  ;  achever  de  remplir  le  tube  avec  de  l'eau  distillée 
versée  doucement  à  la  surface,  sans  mélange  avec  la  couche  sous-jacente. 

Boucher  le  tube  avec  le  doigt  et  le  retourner  sur  un  mortier  renfermant 
du  mercure. 

Avec  une  pipette  dont  on  a  deux  fois  coudé  à  angle  droit  l'extrémité 
efRlée,  introduire  dans  l'appareil,  au  travers  du  mercure,  5  ou  6  centimètres 
cubes  d'hypobromite  de  soude  récemment  préparé.  11  sutTit  de  souffler  dans 
la  pipette  remplie  d'hypobromite,  en  s'arrêtant  avant  d'avoir  chassé  tout 
le  liquide.  En  cas  de  besoin,  on  introduirait  ensuite  de  la  même  manière  une 
nouvelle  quantité  de>éactif. 

Boucher  solidement  le  tube  avec  le  doigt,  le  retourner  une  fois  et  le 
replacer  sur  le  mercure. 

Recommencer  cette  manœuvre  (en  retournant  alors  le  tube  plusieurs 
fois),  jusqu'à  ce  que  tout  l'azote  ait  été  dégagé. 

Porter  l'appareil  sur  une  cuve  à  eau  (bocal  ou  éprouvette  à  pied). 

Attendre  que  l'équilibre  de  température  soit  établi  et  que  la  diffusion  des 
liquides  soit  complète. 

Saisir  alors  le  haut  du  tube  avec'une" pince  en  bois;  faire  coïncider  les 
niveaux  intérieur  et  extérieur  du  liquide  et  lire  le  volume  gazeux  :  soit 
n  centimètres  cubes. 


(1)  L'appareil  étant  soigneusement  gradué,  on  peut  recevoir  directement  le  filtrat 
dans  l'uréomètre  et  opérer  avec  une  quantité  supérieure  ou  inférieure  à  10  centimètres 

cubes  ;  on  multiplie  en  ce  cas  le  résultat  par  la  fraction  — ,  p  étant  le  nombre  de  centi- 

P 
mètres  cubes  de  la  prise  d'essai 

14* 


212 


EXAMEN   DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 


Recommencer  Topera tion  avec  5  centimètres  cubes  de  solution  d'urée  à 

1  gramme  pour  500  centimètres  cubes  (1),  ou  avec  1  centimètre  cube  de 

solution  d*urée  à  1  p.  100.  Soit  u  le  nombre  de  centimètres    cubes  d'azote 

dégagé  par  cette  prise  d'essai  renfermant  0«^,01  d'urée. 

2n 
Le  sang  examiné  renferme  —  grammes  d'urée  par  litre. 

Exemple  : 

10  centimètres  cubes  de  filtrat,  correspondant  à  5  centimètres  cubes  de 
sang,  ont  dégagé  0cc,8. 

08^0 1  d'urée  a  dégagé  3cc,8. 
2x0,8 


Il  V  a 


3,8 


=  0«',42  d'urée  dans  le  sang. 


Nous  n'avons  pas  trouvé  la  description  de  ce  procédé  dans  les  manuels 
courants.  C'est  pourquoi  nous  avons  cru  bon  de  le  signaler,  ou  de  le  rappeler, 
à  ceux  de  nos  confrères  qui  se  trouveraient  embarrassés  par  le  manque 
d'instrumentation.  Il  évite  sûrement  toute  déperdition  de  gaz  et  permet  de 
faire  varier  considérablement  la  prise  d'essai  suivant  la  teneur  probable 
en  urée  du  liquide  à  analyser  (urine,  sang,  liquide  céphalo-rachidien, 
sérosités,  etc.). 

2,  DOSAGE  DES  CHLORURES.  —  Recherche  de  la  chlorurémle  (Cas- 

taigne).  —  Le  dosage  du  chlorure  de  sodium  dans  le  sérum  sanguin  se 
fait  de  la  façon  suivante  : 

Matériel  de  recherches  et  réactifs.  —  1°  10  centimètres  cubes  de  sérum 
(5  centimètres  cubes  peuvent  suffire). 

On  obtiendra  ce  sérum  en  retirant  30  à  35  centimètres  cubes  de  sang 


Figr.  282  bis.  —  MattTiel  lu^ccssaire  au  dosnjje  dos  chlorures  (d'après  Castaigne). 

A'.  B.  —  Ku  sus  des  aftpareils  et  réactifs  ci-dessus  figurés,  une  burette  de  Mohr  graduée 
et  un  verre  de  laboratoire  sont  nécessaires. 

prir  {lonction,  avec  une  aiguille  de  platine  grosse  et  courte, d'une  veine  du 
inas  —  ou  par  des  ventouses  scarifiées  (jue  l'on  peut  toujours,  dans  un 
hul  thérapeutique,  faire  appliquer  sur  la  région  lombaire  du  malade. 
Le  sérum  se  séparera  par  coagulation  spontanée. 

"2^  Acide  azotique  pur,  ne  précipitant  pas  le  nitrate  d'argent. 

o"  Solution  de  nitrate  d'argent  décinorniale,  soit  : 

Nitrate  d  argent  pur 4«t,25 

Eau  distillée 250  grammes. 

Cette  solution  est  à  conserver  dans  un  flacon  en  verre  jaune. 


(I)  Formulaire  des  hôpitaux  mililaireSf  II,  p.  430. 


EXAMEN   DU   SANG  213 

40  Solution  de  sulfocyanure  de  potassium  décinormale,  soit  : 

Sulfocyanure  de  potassium  pur : . . .         ^«',425 

Eau  distillée 250  grammes. 

.jo  Solution  d'alun  de  fer  ammoniacal  : 

Alun  de  fer  ammoniacal 5  grammes. 

Eau  distillée 100  — 

()0  a.  Une  pipette  ou  une  éprouvette  graduée  de  20  centimètres  cubes 

b.  Une  burette  de  Mohr  graduée  de  20  centimètres  cubes. 

c.  Un  verre  de  laboratoire  de  125  centimètres  cubes. 

d.  Un  agitateur. 

Technique  de  la  recherche  de  la  chlorurémie,  —  Décanter  dans  l'éprou- 
vette  —  ou  bien  prélever  avec  la  pipette  —  10  centimètres  cubes  de 
sérum.  Rincer  la  pipette  ou  Téprouvette  à  l'eau  distillée  avec  soin. 

WTser  le  sérum  dans  le  verre. 

Ajouter  environ  40  centimètres  cubes  d'eau  distillée. 

I^iis  20  centimètres  cubes  environ  d'acide  azotique. 

Puis  20  centimètres  cubes,  très  exactement  mesurés  dans  l'éprouvette 
graduée,  de  la  solution  de  nitrate  d'argent. 

Puis  2  à  3  centimètres  cubes  de  la  solution  d'alun  de  fer  ammoniacal. 

Le  contenu  du  verre,  après  agitation,  est  devenu  laiteux. 

Placer  le  verre  sous  la  burette  ;  remplir  celle-ci  jusqu'à  0  avec  la  solution 
<le  sulfocyanure  ;  laisser  tomber  dans  le  verre,  goutte  à  goutte,  en  remuant 
constamment,  la  solution  de  sulfocyanure  de  potassium,  jusqu'à  ce  que  la 
niijsse  entière  prenne  une  teinte  rosée,  ou  café  au  lait,  persistante  après 
i<  citation. 

Soit  N  le  nombre  de  centimètres  cubes  nécessaires  pour  arriver  à  ce 
i«  sultat. 

La  teneur  du  sérum  en  chlorure  de  sodium  est  de  : 

(20  —  N)  X  08^,585,  pour  1  000. 

Si  on  a  opéré  avec  5  centimètres  cubes  de  sérum,  la  teneur  en  chlorure 
de  sodium  =  (20  — N)xl,17,  pour  1  000. 

Le  syndrome  chlorurémique  doit  faire  redouter  de  graves  œdèmes 
périphériques  ou  viscéraux  tenant  sous  leur  dépendance  de  sérieux 
iiccidents  du  brightisme  qui,  cliniquement,  relèvent  de  l'urémie  respira- 
toire, de  l'urémie  digeslive,  de  l'urémie  nerveuse. 

Conséquence  pralique:  le  diagnostic  de  chlorurémie  impose  le  régime 
déchloruré  ou  hypochloruré  en  même  temps  qu'une  médication  déchlo- 
rurante. 

3.  PIGMENTS  BILIAIRES  DANS  LE  SANG.  —  Recherche  des  pigments 
biliaires  dans  le  sérum. —  1.  Bilirubinf:.  — On  peut  constater  la  pré- 
sence de  la  bilirubine  dans  le  sérum,  alors  que  l'urine  n'en  contient  pas 
ou  renferme  seulement  de  l'urobiline. 

La  coloration  jaune  d'or  à  reflets  verdâtres  du  sérum  en  est  le  signe 


( 


214  EXAMEN   DE  L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 

le  plus  manifeste,  quand  elle  existe  en  proportion  suffisante.  Mais  il  est 
toujours  utile  de  contrôler  cette  première  iftipression  par  Texamen  spectro- 
scopique  (absorption  de  la  partie  droite  du  spectre  :  voir  Speciroscopie) 
et  par  la  réaction  de  Gmelin. 

Réaction  de  Gmelin,  —  On  peut  la  rechercher,  même  avec  quelques 
gouttes  de  sérum.  On  recueille,  par  piqûre  à  la  pulpe  digitale,  ou  autre- 
ment, 2  à  3  centimètres  cubes  de  sang  ;  on  laisse  le  caillot  se  rétracter 
et  le  sérum  transsuder.  Après  quelques  heures,  celui-ci  est  prélevé  avec 
une  pipette,  et  un  demi-centimètre  cube  de  ce  sérum  est  déposé  dans  un 
tube  de  verre  à  fond  plat  d'un  centimètre  de  diamètre  environ.  Puis,  avec 
une  autre  pipette,  introduite  directement  jusqu'au  fond  du  tube,  on  fait 
avec  soin  arriver,  au-dessous  du  sérum,  un  quart  de  centimètre  cule 
environ  d'acide  nitrique  très  faiblement  nitreux.  L'albumine  du  sérum 
se  coagule  au  contact  de  l'acide.  La  coagulation  progresse  de  bas  en  haut. 
D'abord  blanc,  le  caillot  jaunit  à  sa  partie  inférieure  par  oxydation  due 
à  l'acide  nitrique  ;  puis  apparaît,  immédiatement  au-dessus  du  jaune, 
un  petit  anneau  fin  de  coloration  bleuâtre.  Ce  liséré  bleu,  décrit  par 
Hayem,  fait  place,  lorsque  la  cholémie  est  relativement  intense,  mais 
seulement  alors,  à  la  série  des  teintes  observées  par  Gmelin.  Quand,  au 
contraire,  le  sérum  ne  contient  que  peu  de  pigment  biliaire,  la  réaction 
de  Gmelin  ne  se  manifeste  que  par  cet  anneau  bleu,  plus  ou  moins  étroit, 
parfois  visible  seulement  à  la  loupe,  entre  la  partie  inférieure  jaunie  et 
la  partie  supérieure  blanchâtre  du  coagulum  d'albumine  ;  cet  anneau  bleu 
est  bien  une  caractéristique  de  la  présence  de  bilirubine,  d'après  les 
recherches  de  Gilbert,  Herscher  et  Posternak. 

2.  Urobiline.  — Quand  l'urobiline  existe  seule  en  faible  proportion  dans 
le  sérum,  celui-ci  reste  pâle.  Mais  si  le  scrum  contient  une  forte  proportion 
d'urobiline  et  quelques  pigments  bihaires,  il  devient  jaune  ambré  et 
fluorescent,  si  on  l'examine  à  contre-jour  sur  fond  noir.  Pour  Herscher,  la 
fluorescence  ne  serait  pas  pathognomonique  de  la  présence  d'urobiline. 

Méthode  ctiimique.  —  On  ajoute  au  sérum  une  quantité  égale  d'alcool 
amylique,  on  décante  et  on  verse  quelques  gouttes  de  chlorure  de  zinc 
ammoniacal  ;  il  se  produit  immédiatement  une  fluorescence  verte  (procédé 
Kiva).  Ou  l)ien  on  ajoute  de  l'acide  chlorhydrique  et  du  chloroforme,  on 
décante  et  on  fait  agir  de  l'acétate  de  zinc  en  solution  alcoolique.  Il  se 
produit  une  fluorescence  verte  (procédé  de  Gilbert  et  Herscher). 

Métliode  spectroscopique,  —  Le  sérum  contenant  de  l'urobiline  donne 
au  spectroscope  une  bande  nette  entie  le  bleu  et  le  vert. 

Quand  il  existe  en  môme  temps  de  la  bilirubine,  il  faut  employer  un 
artifice  pour  démasquer  l'urobiline.  Comme  elle  est  plus  diffusible,  il 
suffît  de  verser  un  peu  d'eau  distillée  à  la  surface  du  sérum,  pour  la  voir 
apparaître  dans  la  couche  supérieure  de  l'éprouvette  f.u  bout  d'une  heure 
ou  deux  au  minimum. 

4.  RECHERCHE  DE  L'ACIDE  PICRIQUE  DANS  LE  SÉRUM.  —  Nous 
croyons  utile  [de  donner,  d'après  Castaigne  et  Desmoulières,  une  tech- 


EXAMEN   DU   SANG  215 

nique  très  simple  de  recherche  de  Tacide  picrique  dans  le  sérum  sanguin. 
Elle  nous  a  personnellement  rendu  les  plus  grands  services  pour  le  dépistage 
de  maints  o  ictères  picriques  ». 

1°  Recueillir  par  saignée,  ventouses  scarifiées  ou  ponction  veineuse, 
15  à  20  centimètres  cubes  de  sang  ; 

2^  Mettre  dans  un  tube  à  essai  ;  ajouter  quantité  égale  de  solution 
aqueuse  d'acide  trichloracétique  à  25  p.  100  ; 

3^  Fermer  le  tube  avec  le  pouce  ;  agiter  vigoureusement  ;  jeter  sur  un 
filtre  à  plis  ordinaire  ; 

4°  Recueillir  dans  un  tube  à  essai,  en  ayant  soin  de  repasser  sur  le 
filtre  lés  premières  portions  du  liquide  filtré  si  elles  ne  sont  pas  limpides. 

En  l'absence  d'acide  picrique,  le  liquide  obtenu  est  toujours  parfai- 
tement limpide  et  incolore.  —  En  présence  d'acide  picrique,  le  filtrat, 
non  moins  limpide,  présente  une  teinte  jaune  picriquée  plus  ou  moins 
accentuée.  Une  teinte  jaune,  si  faible  soit-elle,  est  concluante. 

C.  -  EXAMEN  CYTOLOGIQUE  ET  BACTÉRIOLOGIQUE  (1) 

MODES  DE  PRÉLÈVEMENT  DU  SANG.  —  I.  Piqûre  du  doigt.  —  C'est 
la  technique  la  plus  simple,  employée  d'une  façon  courante  pour  la  numé- 
ration des  éléments  du  sang,  pour  la  préparation  des  lames  de  sang  des- 
séché, destinées  à  établir  la  formule  leucocytaire,  ou  encore  pour  rechercher 
le  séro-diagnostic. 

On  procède  au  nettoyage  sérieux  de  la  pulpe  d'un  doigt,  avec  de  l'éther, 
puis  on  sèche  soigneusement.  On  pique  avec  un  vaccinostyle  ou  avec  une 
lancette  spéciale  à  déclic,  préalablement  stérilisés. 

La  première  goutte  de  sang  essuyée  avec  un  linge  ne  sera  pas  utilisée. 

2.  Ventouse  scarifiée.  —  Ce  procédé  est  à  la  portée  de  tout  praticien 
qui  désire  faire  effectuer  dans  un  laboratoire  la  séro-agglutination,  l'épreuve 
de  Wassermann,  la  recherche  des  pigments  biliaires  dans  le  sérum,  le 
dosage  de  l'urée  ou  de  la  glycémie. 

Les  ventouses  auront  été  stérilisées  au  préalable,  la  peau  soigneusement 
nettovée  et  séchée. 

On  laisse  coaguler  le  sang  dans  la  ventouse  en  ayant  bien  soin  de  ne  pas 
l'agiter,  puis,  après  coagulation  complète,  on  recueille  le  sérum  par  décan- 
tation, au  moyen  d'une  pipette  à  boule. 

3.  Ponction  veineuse.  —  C'est  le  procédé  de  choix.  C'est  le  seul  qui 
permette  de  recueillir  le  sang  d'une  façon  absolument  aseptique  et  de 
l'ensemencer  sur  les  milieux  usuels  de  culture.  C'est  le  seul  aussi  qui  per- 
mette de  recueillir  un  sang  non  modifié  par  la  coagulation  ;  il  permet, 
en  effet,  l'adjonction  de  substances  anticoagulantes  ;  dès  lors,  par  centri- 
fugation,  on  aura  d'une  part  les  hématies,  d'autre  part  le  plasma,  dans 
lequel  on  pourra  vérifier  l'existence  d'une  hémoglobinémie,  ou  bien 
pratiquer  certains  dosages,  en  particulier  le  dosage  de  l'urée. 

(1)  En  collaboration  avecle  D' Lutier. 


216  EXAMEN   DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 

On  choisit  une  veine  apparente  quelconque,  en  général  la  médiane 
céphalique.  On  fait  gonfler  la  veine,  en  ligaturant  le  bras  avec  un  tube 
de  caoutchouc  maintenu  avec  une  pince  à  forcipressure.  On  badigeonne 
le  champ  opératoire  à  la  teinture  d'iode.  On  se  sert  d'une  aiguille  courte, 
d'assez  fort  calibre,  stérilisée.  On  pique  d'abord  la  peau,  latéralement  à  la 
veine  ;  puis  on  enfonce  l'aiguille  longitudinalement  dans  la  veine  jusqu'à 
ce  qu'on  voie  le  sang  s'écouler  goutte  à  goutte  rapidement.  On  laisse 
s'écouler,  sans  les  utiliser,  les  premières  'gouttes  de  sang  qui  peuvent  être 
altérées.  On  adaptera  une  seringue  à  l'aiguille,  ou  bien  on  recueillera  le 
sang  directement  dans  des  tubes  ou  des  ballons  stérilisés. 

Techniques  générales  relatives  à  l'étude  du  sang  total.  —  On  a 
comparé  le  sang  circulant  à  un  véritable  tissu,  dans  lequel  la  substance 
interstitielle,  le  plasma^  est  liquide  et  dont  les  éléments  cellulaires  sont 
représentés  par  les  globules  rouges  et  par  les  leucocytes. 

En  faisant  varier  les  conditions  expérimentales,  il  est  possible  d'étudier 
ces  dilTérentes  portions  constitutives  du  sang,  soit  dans  leur  ensemble, 
soit  au  contraire  isolément. 

Par  un  examen  extemporané,  au  moyen  de  la  cellule  à  rigole^  on  étu- 
diera le  sang  frais  total.  Mais  cet  examen  ne  saurait  être  prolongé,  car 
bientôt  le  plasma  abandonne  sa  substance  fîbrinogène,  qui,  transformée 
en  fibrine,  emprisonne  les  éléments  figurés  dans  les  mailles  de  son  réti- 
culum  pour  constituer  le  caillot. 

Le  plasma  transsudé,  dépourvu  de  fibrinogène,  est  devenu  le  sérum. 

Toutefois,  le  sérum  et  le  plasma  sont  loin  de  posséder  des  propriét<^s 
identiques  ;  aussi  est-il  souvent  nécessaire  d'entraver  la  coagulation  du 
sang  au  moyen  d'artifices  de  technique,  pour  dissocier  rigoureusement 
la  substance  interstitielle  et  les  éléments  figurés  du  sang. 

Récolle  du  sérum  et  déplasmatisation  des  hématies  figurent  parmi  les 
méthodes  courantes  en  hématologie. 

Enfin,  pour  apprécier  le  nombre,  la  forme,  les  dimensions,  les  affinités 
tinctoriales  des  éléments  cellulaires,  on  peut  avoir  recours  aux  méthodes 
hémalimétriques  et  à  la  préparation  du  sang  sec  étalé  sur  lame,  fixé  et 
coloré. 

Telles  sont  les  méthodes  élémentaires  qui  se  trouvent  à  la  base  de 
l'étude  du  sang. 

Récolte  du  sérum.  —  On  recueille  du  sang  par  ventouse  scarifiée  ou 
ponction  veineuse. 

La  coagulation  doit  s'opérer  lentement  sans  aucune  agitation  du  vase 
qui  contient  le  sang.  Lorsque  le  sérum  a  transsudé,  on  le  recueille  par 
décantation,  au  moyen  d'une  pipette  à  boule.  On  peut  le  centrifuger,  s'il 
contient  encore  des  globules  rouges. 

Récolte  du  plasma.  —  11  suffît  de  recueillir  le  sang  dans  un  tube  à 
centrifuger  renfermant  une  solution  anticoagulante  (voir  plus  haut  :  Résis- 
tance globulaire)^  dans  la  proportion  de  trois  quarts  de  liquide  pour  un  quart 
de  sang.  On  effectue  le  mélange,   puis  on  centrifuge. 

Le  culot  de  centrifugation  est  constitué  par  des  hématies  déplctsmaliséts^ 


EXAMEN   DU   SANG 


217 


Fig.  283. 


y 


\ 


/ 


-ià^ 


\ 


des  globules  blancs,  et  Ton  peut  recueillir  par  décantation  le  plasma  qui 
surnage,  mélangé  au  liquide  anticoagulant. 

Préparation  de  sang  frais.  —  On  se  sert  de  la  cellule  à  rigole,  qui 
se  compose  d'un  petit  disque  plan,  de  3  à  4  millimètres,  séparé  du  reste  de 
la  lame  par  une  rigole  circulaire.  Son 
niveau  est  un  peu  inférieur  à  celui  de 
la  lame,  si  bien  que  la  lamelle,  une 
fois  placée,  repose  uniquement  sur  la 
lame.  I/espace  libre  entre  la  face  infé- 
rieure de  la  lamelle  et  la  surface  du 
disque  permet  à  la  goutte  de  sang  de 

s'étaler  en  couche  mince  et  d'être  à  l'abri  de  l'air.  Avant  de  faire  la  pré- 
paration, on  enduit  le  pourtour  de  la  rigole  d'un  peu  de  vaseline,  de  ma- 
nière  à   obtenir    l'adhérence   de  la 

lamelle;  on  devra    se    servir  d'une  -  -  -^^. 

lamelle  rodée  (voir  fig.  283). 

Après  avoir  nettoyé  le  doigt  à  l'é- 
ther  et  séché  soigneusement  pour 
éviter  l'altération  des  éléments  du 
*ang,  on  fait  une  piqûre  et  on  re- 
cueille une  goutte  de  sang  sur  le  pe- 
tit disque  de  la  lame,  en  évitant  que 
la  lame  touche  la  peau.  Plus  com- 
modément, on  recueillera  la  goutte 
de  sang  au  bout  d'une  petite  ba- 
guette de  verre  pour  la  déposer  sur 
la  lame.  ^  ^.^ 

La  lame,  la  lamelle  et  la  baguette  ^  ' 

de  verre  doivent  être  d'une  propreté    pj^.  284.  —  Réticulum    fîbrineux  nornia 
absolue,  dégraissées  à  l'alcool  ou  à 
l'éther,  et  essuyées  encore  humides 
avec  un  linge  fin  non  filamenteux. 

Cette  préparation,  facile  et  rapide, 
donne     des     renseignements    d'une 


\ 


(Grossissement  :  500).  Les  globules  rouges 
disposés  en  piles  de  monnaie  n'existent 
que  par  îlots.  Dans  l'interstice  appelé  néo- 
plasmatique  on  voit  un  globule  blanc  et 
des  hématoblastes  d'où  partent  des  ai- 
guilles fibrineuses. 

grande    valeur    diagnostique.    Elle 

permet  d'évaluer  le  nombre  respectif  des  éléments  figurés,  de  constater 
leurs  altérations  morphologiques  (forme,  volume,  pigmentation),  d'appré- 
cier la  viscosité  des  hématies 
et  l'importance  du  réticulum 
fîbrineux,  et  de  dire,  dans  cer- 
tains cas,  si  Ton  a  affaire  à  une 
maladie  phlegmasique  ou  pyré- 
tique,  à  une  leucocytose  ou  à 
la  leucémie,  etc.,  de  déceler  une 
inflammation  méconnue,  une 
suppuration  cachée,  de  décou- 
vrir les  pseudo-parasites  et  les 

vrais  parasites  d'un  certain  volume  (filaire,  hématozoaire,  spirille),  et  le& 
eellules  étrangères  au  sang. 

L'examen  à  la  platine  chauffante  facilitera  l'observation  des  parasites^ 
des  mouvemei^ts  amiboldes  (fig.  285). 


Fig.  285. 


218  EXAMEN   DE   VAPPAR^IL   CIRCULATOIRE 

NUMÉRATIONS  GLOBULAIRES.  —  Pour  la  numération  des  globules 
jouges,  des  globules  blancs  et  des  hématoblastes,  on  se  sert  d'hémati- 
mètres  dont  il  existe  plusieurs  types.  Nous  décrirons  Thématimètre  de 
Hayem. 

Quel  que  soit  rhématimètre  employé,  il  faut  recueillir  le  sang  dans  un 
liquide  qui  conserve  intacts  les  éléments  du  sang  (c'est-à-dire  un  sérum 
isotonique)  et  qui  les  disperse  d'une  façon  uniforme. 

La  plus  grande  propreté  est  indispensable  pour  les  pipettes,  les  lames 
porte-objet  et  les  lamelles,  qui  doivent  être  lavées  à  Teau  distillée  et 
■essuyées  avec  soin. 

Liquides  de  numération.  —  Liquide  A  de  Hayem,  le  plus  employé, 
avec  lequel  on  peut  numérer  tous  les  éléments,  globules  rouges  et  blanc?, 
«t,  dans  certains  cas  pathologiques,  les  plaques  phlegmasiques  ou  cachec- 
tiques. 

Eau  distillée 200  centimètres  cubes. 

Chlorure  de  sodium 1  gramme. 

Sulfate  de  soude 5  grammes. 

Bichlorure  de  mercure 0«',50 

(Filtrer  de  temps  à  autre.) 

On  a  imaginé  des  liquides  colorés  pour  faciliter  la  numération  des  glo- 
bules blancs.  Voici  une  formule  de  M.  Toison  : 

Violet  de  méthyle  5  B 0«%25 

Chlorure  de  sodium 1  gramme. 

Sulfate  de  soude  pur 8  grammes. 

Glycérine  neutre 30  centimètres  cubes. 

Eau  distillée 160  — 

(Filtrer.) 

Pour  faciliter  la  numération  des  leucocytes,  on  peut  employer  des 
licpiirles  qui  dissolvent  les  hématies.  Par  exemple  : 

Aride  acétique  cristallisablo 1   gramme. 

Eau  dislillée 100  à  300  centimètres  cubes. 

(Filtrer.) 

Objicctiis  a  employer.  —  On  emploie  un  objectif  5  ou  6  (Stiassnie) 
avec  un  oculaire  1  ou  2,  ou  un  objectif  6  ou  7  (Leitz)  avec  un  oculaire 
1  ou  2.  On  obtient  ainsi  un  grossissement  de  200  à  300  diamètres. 

Hkmvtimètre  de  Hayem  (Nachet).  —  Le  mélange  du  sang  et  du  sérum 
se  l'ait  dans  une  petite  éprouvette  à  l'aide  de  deux  pipettes  (fig.  287).  On 
emploie  la  première  pipette  pour  recueillir  un  de  mi -centimètre  cube  de 
sérum,  qu'on  laisse  tomber  dans  l'éprouvette.  Puis,  avec  la  seconde  pipette, 
on  recueille2  millimètres  cubes  de  sang  ;  on  essuie  bien  la  pointe  de  la  pipette  ; 
puis  on  mélange  le  sang  avec  le  sérum  dans  l'éprouvette.  Pour  bien  assurer 
le  mélange,  après  avoir  chassé  tout  le  sang  contenu  dans  la  pipette,  on  lave 
celle-ci  avec  le  sérum  de  l'éprouvette,  en  aspirant,  puis  en  soufflant  plu- 
sieurs fois  de  suite.  Enfin,  on  assure  l'homogénéité  du  mélange  en  agitant 
le  contenu  de  l'éprouvette  avec  un  petit  agitateur  en  verre  à  palette, 
djnt  on  fait  rouler  vivement  le  manche  entre  les  doigts.  La  numération 


EXAMEN    DU    SANG 


219 


se  fait  à  l'aide  d'une  lame  à  cellule.  C'est  une  lame  de  veri-e  à  faces  bien 
planes,  sur  laquelle  est  collée  une  lamelle  rigoureusement  plane,  perforée 
à  son  centrp  d'un  trou  de  1  centimètre  de  diamètre,  la  lamelle  mesurant 
un  cinquième  de  millimètre  d'épaisseur  exactement.  Cette  lame-cellule 
repose  sur  un  porte-objet  métallique  muni  d'un  système  de  lentilles  disposé 
de  manière  à  projeter  sur  le  fond  de  la  cellule  l'image  d'un  réseau  qua- 


Fig.  26Q.  —  riËmal'mèlr?  de  llayem  sous  le  nticroscope. 


drille  mesurant  en  tout  un  cinquième  de  millimètre  de  large  et  divisé  en 
seize  petits  carrés.  On  dépose  dans  la  cellule  une  goutte  du  mélange  de 
sang  et  de  sérum,  et  l'on  recouvre  d'une  lamelle  à  faces  rigoureusement 
planes.  Il  faut  bien  faire  attention  de  ne  pas  mettre  un  excès  de  liquide 
dans  la  cellule  ;  autrement,  il  s'insinuerait  entre  la  lame  et  la  lamelle, 
et  les  résultats  seraient  faussés.  11  faut  mettre  une  goutte  assez  petite 
pour  que,  la  lamelle  étant  mise  en  place,  le  liquide  soit  entouré  d'un 
anneau  d'air  complet.  On  assure  l'adhérence  parfaite  de  la  lame  et  de  la 
lamelle  en  humectant  légèrement  le  pourtour  de  celle-ci  de  salive  ou  d'eau  ; 


220  EXAMEN   DE    L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 

une  quanlité  infime  de  liquide  pénètre  sous  elle  par  capillarité  et  empêche 
■tous  les  glissements. 

Pour  (aire  U  numération,  on  attend  quelques  minutes,  afin  que  le? 


fit;.  îfilt. 


slol.nlos  aiont  le  temps  di>  i^<:  déposer  au  fond  de  la  cellule  (fig.  290 . 
Numération  des  globules  rouges.  —  Puis  on  compte  les  globules  rouges 
contenus  dans  ii'  r'''sn;iii  iiuadrillé,  en  suivant  un  ordre  fixe,  pour  ne  pa; 
rompter  deux  fois  les  mÉmep  globu- 
les, et  l'on  ne  compte,  parmi  ceux 
qui  sont  à  cheval  sur  le  quadrillé, 
(ju<i  ceux  qui  sont  à  cheval  sur  les 
trails  limitant  le  carré  à  gauclic  el 
fn  bas,  négligeant  ceux  qui  corres- 
pondent aux  traits  supérieur  et  droil. 
On  connaît  ainsi  !e  nombre  de 
L'Ioliulus  contenus  dans  un  cube  d'un 
cinquième  de  millimètre  de  côté. 
Oimme,  dans  un  millimètre  cube,  il 
y  a  V2T)  cubes  semblables,  il  faudrii 
iriiiHiplicr  le  chiffre  obtenu  par  I2Ô  : 
•Tilln,  il  s'iigit  d'une  dilution  à  2  p.i>00 
!tii|iii)ue.(iit-iiiiiUnitirt'  du  Huyiîrii.)  ou,  plus  exactement,  à  2  p.  490,  en 
Icnunt  compte  du  liquide  perdu  par 
II'  nnmillap;  des  pipelles  (1  millimétrés  cubes  environ).  Il  faudra  donc 
nnilliplier  le  résultat  d'abord  par  125,  puis  par  le  Utre  de  la  dilution, 
soit  2 18  ;  ou,  plus  simplement,  multiplier  le  résultat  par  le  chiffre  31  000. 


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EXAMEN   DU   SANG  221 

Pour  faire  une  numération  exacte,  on  déplace  la  lame-celIule  et  l'on 
recompte  en  un  autre  point  les  globules  contenus  dans  le  carré.  On  compte 
ainsi  plusieurs  carrés.  On  additionne  les  chiffres  trouvés,  on  multiplie 
par  31  000  ce  total  et  l'on  divise  par  le  nombre  de  carrés  comptés. 

Si  l'on  prenait  du  sang  jusqu'au  trait  4,5  ou  2,5  de  la  pipette,  on  ferait 
les  corrections  en  raisonnant  d'après  la  théorie  de  l'appareil. 

Numération  des  globules  blancs.  —  Pour  la  numération  des  leuco- 
cytes, on  déplace  la  lame-cellule,  d'abord  de  droite  à  gauche,  par  exemple, 
en  l'avançant  chaque  fois  d'une  longueur  égale  à  la  largeur  du  carré,  et 
l'on  note  chaque  fois  la  numération  en  notant  aussi  bien  les  résultats 
négatifs  que  les  positifs.  On  arrive  ainsi  à  compter  tous  les  leucocytes  se 
trouvant  suivant  le  diamètre  transversal  de  la  goutte.  Puis  on  agit  de 
même  dans  le  sens  antéro-postérieur.  On  arrive  ainsi  à  compter  au  moins 
f)0  carrés.  On  additionne  les  leucocytes  trouvés,  on  divise  par  le  nombre 
de  carrés  comptés  et  l'on  multiplie  par  31  000. 

Nombre  normal  des  éléments  flg^nrés  du  sang. 


Normalement  : 

li  i-i^K.,i«c../M,r»oc  i  5  000  000  chez  l'homme    I  par  milUmètrc  cube 

j    Globules  rouges (  4  500  000  chez  la  femme  (       de  sang. 

Globules  blancs  =  5  à  10  000  par  millimètre  cube  de  sang. 


Dosage  de  V hémoglobine.  —  On  se  sert  d'appareils  utilisant  les 
propriétés  tinctoriales  de  l'oxyhémoglobine,  appareils  désignés  sous  le 
nom  d'hémochromomètres  ou  hémoglobinomètres. 

I.  Hémochromomètre  de  Hayem.  —  Cet  appareil  se  compose  :  1*^  de 
deux  petits  réservoirs  de  verre,  soudés  l'un  près  de  l'autre  sur  une  lame 
de  verre  polie,  et  pouvant  contenir  chacun  un  demi-centimètre  cube 
d'eau  ;  2^  d'un  cahier  contenant  des  rondelles  coloriées  de  plus  en  plus 
foncées  qu'on  fait  passer  sous  le  réservoir  contenant  de  l'eau. 

On  place  une  égale  quantité  d'eau  dans  chaque  réservoir  (un  demi- 
centimètre  cube),  puis,  avec  la  pipette  de  l'hématimètre  de  Hayem,  on 
dépose  2  à  4  millimètres  cubes  de  sang  dans  l'un  des  réservoirs  ;  on  fait 
y  lors  passer   successivement    la 
série  des  teintes   coloriées  sous 
la  cellule  qui  ne  contient  que  de 
l'eau  pure  et  l'on  s'arrête  quand 
les  teintes  sont  identiques  dans  Fitr. ':.*01. —  Colorimèlre  de  Hayem. 

les  deux  réservoirs  (fig.  291).  On 

îic  reporte  alors  à  la  table  de  Hayem  qui  établit  ce  que  représente  en 
hématies,  ayant  une  valeur  normale  en  hémoglobine  (0,90  à  1  p.  100), 
chaque  rondelle  coloriée.  La  teinte  n^  1  correspond  à  8  649  000  globules 
rouges  normaux  ;  la  teinte  n^  2  à  9  720  125  globules  normaux,  etc.  On 
divise  ce  nombre  de  globules  correspondant  à  la  teinte  trouvée  par  le 
chiffre  de  millimètres  cubes   de  sang  employé.  On  obtient  ainsi  la  ri- 


t22  EXAMEN   DE   V APPAREIL    CIRCULATOIRE 

chesse  globulaire  R  pour  1  millimètre  cube  de  sang,  évaluée  en  globules 
normaux. 

En  divisant  ce  chiffre  R  par  le  nombre  des  globules  rouges  N  dont  la 
numération  a  été  faite  préalablement  chez  le  même  sujet,  on  obtient  la 
valeur  globulaire  G,  c'est-à-dire  la  valeur  individuelle  d'un  globule  du  sang 
examiné. 

II.  Échelle  chromométrique  de  Tallqvist.  —  Cette  échelle  chromo- 
métrique  est  formée  d'une  série  de  papiers  colorés,  de  dix  nuances  diffé- 
rentes. Le  papier  le  plus  pâle  re- 
présente la  couleur  d'un  sang  con- 
tenant 10  p.  100  d'hémoglobin«\ 
Les  papiers  colorés  sont  percés  en 
leur  centre  d'un  trou,  à  travers  le- 
quel on  regardera  la  tache  de  sang. 
/Tjoff.^y/j-  ^S^**"*^™'  La  goutte   de  sang  obtenue  par 

Fig.292.  — HémoglobinimètredeTallqvisl.    piqûre  au   doigt   est    recueillie  sur 

une  feuille  de  papier  buvard  blanc; 
elle  doit  s'élendre  spontanément,  être  complètement  bue  par  le  papier, 
et  donner  une  tache  de  5  à  G  millimètres  de  diamètre.  L'examen  se  fait  à 
un  éclairage  tombant  d'en  haut,  toujours  à  la  lumière  du  jour.  Dès  que 
la  tache  a  perdu  son  éclat  humide,  on  plie  en  deux  le  papier  buvard  et 
on  la  compare  aux  papiers  colorés  (fifr.  l'92). 

Préparation  de  sang  sec.  ■ —  Élalemeni.  —  On  se  sert  de  lames  et  lamelles, 
de  préférence  rodées  sur  leurs  bords  et  bien  planes  ;  elles  seront  bien  net- 
toyées et  déirraissées  par  un  lavage  à  l'alcool  à  90"  ou  à  l'éther  sulfurique,  et 
essuyées  encore  humides  avec  un  linpre  lin  non  filamenteux. 

On  prend  une  lame  rodée,  dont  on  applique  l'extrémité  sur  la  goutte  de 
sang  ol)tenue  [)ar  piqûre  du  doigt,  en  évitant  de  toucher  la  pulpe  du  doigt  ; 
[>uis,  avec  le  bord  rodé  dune  autre  lame,  on  exécute  d'abord  rapidement 
quelques  petits  mouvements  transversaux,  pour  que  le  sang  s'étale  sur  toute 
la  largeur  de  la  lame  ;  puis,  en  appuyant  moyennement,  on  étale  la  goutte 
horizontalement  sur  la  lame,  d'un  seul  coup.  On  agite  ensuite  fortement 
pour  obtenir  une  dessiccation  rapide. 

Fixaiion.  —  On  emploie  l'un  des  moyens  indiqués  à  propos  des  techniques 
bactériologiques. 

Coloralion.  --  On  fera  en  général  trois  colorations: 

lo  A  la  thionine,  après  fixation  à  Talcooi  ou  à  l'acide  chromique  ; 

2°  A  l'hématéine-éosine  aqueuse,  après  fixation  à  l'alcool-éther  ; 

3"  Au  Giemsa,  après  fixation  au  formol  ou  à  l'alcool  absolu  pendant 
trente  minutes. 

Dans  certains  cas,  on  pourra  ajouter  une  coloration  au  triacided'Ehrlich 
(par  exemple  dans  les  leucémies). 

Pour  les  formules  de  colorants  et  les  détails  de  la  méthode  de  coloration, 
nous  renvoyons  à  la  Technique  haclériologique. 

NUMÉRATION  DES  DIFFÉRENTES  VARIÉTÉS  DE  GLOBULES  BLANCS 
(Formule  leucocytaire).    —  11  est  souvent  indispensable   aujourd'hui 


EXAMEN   DU    SAMG  223 

de  pri.lii|Mpr  !■■  jiKiin-fiiLage  des  dilTércnk-s  espèces  de  leucoeylps,  en  un 
mot  d'i'fablir  la  funmile  ieueorytaire,  car,  dans  cerlains  cas  pathologi- 
ques, on  trouve  un  nomlire  total  de  leucocytes  absoUiment  nomifil.mais 
avec  aiignieidation  du  iinmlire  des  lymphocytes  ou  des  c'osinophilfs, 
par  e.\omii|i-.  [liir  raii[nirf  aux  autres  varii'tés  leucocytaire». 

IXIe     riiiiiirralinn    >r  fuit  sur  des  pri^pa rations  sèches    colonies.    On 


I 


Cinq  petils  ot  moyens  moiionucléairea  [lymphocytes}  ; 

Des  polynucléaires; 

Deux  éosino  pli  îles  iJont  l'un  a  ics  granule  lions  esaaimfes  ; 

Des  globules  rouges  dont  quelques-uns  sont  crtncli^s  par  v 
.Des   h  éma  lob  In  s  tes  csrscLérisi^s   par  un  certain   nombre 
rfunis  en  plaquettes  (ils  rormenl  trois  groupes). 

N.  B.  —  Dans  cette  ligure,  le  nombre  des  leucocytes  n'est  pus  du  tout  proportionné 
BU  nombre  des  globules  rouges,  puisqu'ils  Boni  uormiilcnieut  lions  la  proportion  de 
I  p.  lOUO.  —  Nous  avons  groupé  ici  tous  les  6K'meuls  du  sang. 

emploie  un  objectif  à  sec  12,  ou,  le  plus  souvent,  un  objectif  à  immersion 
i  l'huile  de  cèdre  1/12  ou  1/16,  avec  un  oculaire  2  ou  4.  11  est  commode 
d'adapter  sur  la  platine  du  microscope  un  petit  chariot  porte-laine,  mobile 
danslesensanléro-postérieur  et  dans  le  sens  latéral,  au  moyen  de  molettes 
de  rappel.  Une  graduation  dans  les  deux  sens  permet  de  retrouver  rapi- 
>4ement  sur  une  préparation  un  point  particulier. 

Dans  le  eus  de  leucémie,  si   le  nombre  des  leucncytea   pour  chaque 


224  EXAMEN    DE    L'APPATiEIL    CIRCVLATOIRE  ^Ê 

champ  (11'  microscope  est  considérable,  il  est  commode  d'employer  UM 
oculaire  quadrillé.  fl 

Dans  ce  pourcentage,  on  se  contente  le  plus  souvent  de  compter  lefl 
polynucléaires,  les  lymphocytes,  les  grands  mononucléaires,  les  éosin^J 
philes  {fig.  293).  1 

Sur  une  feuille  de  papier,  on  fait  un  taMeau  réservani  une  colonne  pouq 

chaque  espèce.  1 

rolyri.      I      LympJi.      |      Gros  monon.      |      Eosin.  I 

On  déplace  régulièrement  la  préparation  dau.s  ses  divers  j^ens  en  évîLain 
les  zones  peu  distinctes,  mal  fixées  ou  mal  colorées,  et  en  faisant  en  sorti 
de  ne  pas  compter  deux  fois  les  mêmes  leucocytes,  .\u  fur  et  à  mesufl 
qu'on  voit  un  leucocyte,  on  l'inscrit  dans  sa  colonne  respective.  ^ 

Il  faut  compter  au  moins  300  leucocytes,  ou  mieux  500  pour  avoir  on 
résultai  encore  plus  précis.  I 

On  additionne  alors  chaque  colonne.  Puis  on  divise  chaque  total  parX 
si  l'on  a  compté  300  leucocytes  ou  par  5  si  on  en  a  compté  500  ;  on  AI 
ainsi  le  pourcentage.  V 

Les  mastzellen,  les  différentes  espèces  de  myélocytes,  les  plasma zellen,  |iil 
cellules  de  Tûrk  doivent,  lorsqu'elles  existent,  être  comptées  séparément? 

Quant  aux  hématies  nucléées,  on  les  compte  également  séparément,  en 
détaillant,  si  l'on  veut,  suivant  leur  caractère  :  mégaloblastes  ou  normo- 
blastes.  Si,  par  exemple,  en  comptant  300  leucocytes,  on  a  trouvé 
12  hématies  nucléées,  on  dira  qu'il  y  a  4  p.  100  d'hématies  nudéées. 

On  peut,  par  exemple,  pour  un  pourcentage  ilétaillé,  dresser  le  taMeau 
suivant  : 

Nor-  I  Miga- 1  Myè-  1  Neu-  [  Bos.  |  Basa- 1  Lym- 1  Mono  1  Formes  1  Pins- 

mobl.     lobl.      loc.       tr.  ph.      pno.  de  pas-    maz. 

I  I  I  I  I  I  I  I    sage.    I 

Quand  on  veut  avoir  un  pourcentage  exact  des  variétés  leucocytai 
très  peu  abondantes,  comme  les  ptasmazellen,  les  mastzellen, 
compter  1  000  leucocytes. 


Formula 

iBucocytalra   normals. 

? 

fô  â  70  p.   100 

2  ù     4     — 
0.5               — 

15  â  10  p.   100 
12  a  15     — 

3  i     5      — 

—            basophlles.... 
(àlype  de  moslzelien) 

MononucliaTes  (        , 
en  général.      \  ^'i '•>  '^'^  P- 

100 

Lymphocyles  vrais  (petits 
el   grands) 

toldes    (Je    Pnppenheim 

Pappenheitn         (grands 
mono  el  lype  de  transi- 
tion d'Ehrfich) 

\ 


EXAMEN    DU    SANG  225 

Figure  neutrophile  d'Arneth.  —  On  compte   100  polynucléaires 
I   neutrophites  en  les  classant  suivant  le  nombre  de  leurs  noyaux  ;  1,2,3,4, 5. 
)rmalement  on  a  :  ît  polynucléaires  à  1  noyau. 

—  35  polynucléaires  à  2  noyaux. 

—  41  polynucléaires  à  3  noyaux. 

—  17  polynucléaires  à  4  noyaux. 

—  2  polynucléaires  à  5  noyaux. 


1       II       III       IV 


La  flgure  d'Arnetli  sert  surtout  dans  le  pronostic  de  la  tuberculose. 
Si  les  polynucléaires  à  1  et  2  noyaux  augmentent  [formule  à  gauche), 
le  pronostic  est  mauvais  ;  il  s'améliore  si  les  polynucléaires  à  4  et  5 
devieiment  plus  nombreux  (formule  à  droite). 


Formula  normale. 


FormaU 


Formule  amétiorie. 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE 


Ia.  Si  l'on  n'a  besoin  que  d'une  goutte  de  sang,  par  exemple  pour  les 
examens  sur  lames,  on  peut  faire  une  piqûre  au  doigt,  aseptique  m  en  t. 
b.  Si  l'on  veut  une  plus  grande  quantité  de  sang  et  que  l'on  tienne  à 
étudier  le  sang  des  capillaires,  on  a  recours  aux  ventouses  scariBées,  avec 
toutes  les  garanties  d'asepsie.  Il  faut  préférer  au  scarificateur  ordi- 
naire une  lancette,  plus  facile  à  stériliser.  Le  verre  employé  comme 
ventouse  sera  parfaitement  stérilisé.  La  peau  sera  rendue  aussi  stérile  que 
possible. 

»Ce  ne  sont  là  que  des  méthodes  d'exception. 
Pour  les  ensemencements  et  inoculations,  on  a  recours  à  la  ponclion 
veineuse,  la  seule  technique  correcte  en  bactériologie. 

A.  Examen  sur  lames.  —  o.  Ce  n'est  que  dans  de  rares  cas,  infection  par 
la  bactéridie  charbonneuse  ou  le  spirille  d'Obermeier,  que  l'on  peut 
trouver  des  bactéries  sur  des  préparations  de  sang  frais. 

b.  Grâce  à  ViiUramicroscope,  on  peut  voir  sur  des  préparations  de  sang 
I  frais,  des  parasites  à  l'état  vivant,  étudier  leurs  mouvements,  qui,  pour 
{  certains  (spirochètes),  sont  caractéristiques. 

B.  Cultures.  —  Le  procédé  le  plus  précis  pour  le  diagnostic  des  septi- 
pcémies  est  l'ensemencement  d'une  grande  quantité  de  sang. 

Diagnostic.  15 


Î28  EXAMEN  DE   VAPPAREIL    CIPCULATOIBE 

On  fait  une  ponction  veineuse  au  malade,  tin  laisse  s'écouler  le  sang 
goutte  à  goutte,  directement  dans  le  ballon  ou  le  tube  contenant  la  g(-losc, 
le  bouillon,  etc.,  en  tenant  ce  ballon  ou  ce  tube  immédiatement  sous  la 
canule,  pour  éviter  les  souillures  par  les  germes  de  l'air,  de  la  peau  ou  de 
l'instrument. 

Il  est  de  la  plus  grande  importance  d'ensemencer  le  sang  dans  les  cir- 
constances les  plus  favorables  au  développement  des  bactéries,  afin  de 
pouvoir  tirer  une  conclusion,  non  seulement  d'une  culture  positive,  mais 
aussi  d'une  culture  négative,  qui  permettra  alors  d'éliminer  l'infection 
microbienne  supposée.  Mais  il  se  présente  alors  certaines  difficultés: 
d'une  part,  le  sang  possède  des  propriétés  bactéricides,  de  sorte  qui^ 
l'ensemencement  d'une  grande  quantité  de  sang  risque  d'entraver  k 
développement  des  microbes.  D'autre  part,  si  on  ensemence  une  petite 
quantité  de  sang,  on  peut  (nujours  craindre  que  cette  trop  faible  quantitir 
de  sang  ne  contienne  aucun  microorganisme. 

Pour  y  remédier,  on  utilise  la  méthode  suivante  : 

Teciiniclie  de  J.  Courmont.  —  On  ensemence  une  quantité  moyenm- 
de  sang(l  à  3  centimètres  cubes)  dans  des  ballons  d'Erlenmeyer  contenant 
300  à  500  centimètres  cubes  de  bouillon  ou  d'eau  peptonée  ;  grâce  à  celle 
forte  dilution,  on  évite  l'action  empêchante  du  sang.  On  met  à  l'étuve 
à  37"  et  on  examine  au  bout  de  vingt-quatre  heures.  Si  le  bouillon  n'est 
pas  trouble,  il  faut  agiter  le  dépôt,  mettre  de  nouveau  à  l'étuve  et  exa- 
miner le.^  jours  suivants. 

C'est  cette  méthode  qu'on  emploie  dans  la  lièvre  typhoïde,  la  pneu- 
monie, les  septicémies  puerpérales,  etc. 

Hématozoaire  àa  paludisme.  —  Technique,  —  Prélever  le  sans; 
chez  un  malade  n'ayant  pas  pris  récemment  de  quinine  et,  de  préférence, 
immédiatement  avant  l'accès  ou  au  début  de  l'accès. 

Colorer  par  le  Gierasa,  ou  par  la  méthode  de  Laveran  ;  on  mélange, 
au  moment  de  s^en  servir:  ^H 

Solution  aqueuse  d'éosine  a  1/1  UW 2  eenlimètrea  cubes.  ^^Ê 

Azur  II,  solution  aqueuse  â  WIOO' 1   centimètre    cube.  ^^| 

Ehu  disllllëe 8  centimètres  cubef. 

Colorer  dix  minutes.  Laver.  Passer  au  tanin  (solution  de  tanin  h  S/iOO*). 
Laver.  Sécher. 

Aspect.  —  On  peut  rencontrer  (fig.  294, 295,  296,  297)  : 

1"  La  forme  jeune,  amiboïde  :  corps  rond,  pouvant  renfermer  des  grains 
de  pigments,  et  se  trouvant  inclus  dans  un  globule  rouge  ;  plus  ou  moins 
réfringent,  4  contours  nets. 

2"  La  forme  adulte,  ou  corps  sphérîque  :  masse  arrondie  plus  grosse, 
encore  enfermée  dans  le  globule  rouge,  mais  pouvant  aussi  être  libre; 
renfermant  de  plus  nombreux  grains  de  pigments  ;  pouvant  atteindre 
et  même  dépasser  la  dimension  d'une  hématie  normale. 

3"  Le  corps  en  rosace:  c'est  une  segmentation  du  corps  spllériquc, 
avec  un  nombre  varié  de  segments,  disposés  en  rosace  ;  les  grains  de  pig- 
ments sont  réunis  au  centre. 


EXAArEN    DU    SA.\G 


229 


<?^ 


4°  l.e  corps  en  croissaiil  :  cet  élément,  en  forme  de  croissant,  est  LantôL 
accolé  à  un  globule  rouge,  tantôt  libre.  Il  est  un  peu  plus  long  qu'un  glo- 
bule rouge  et  présente  un  noyau   centi-ul, 
avec  une  couronne  de  pigments  tout  autour. 

â"  Le  corps  flagellé  :  ne  se  rencontre  pas 
dans  le  sang  circulant.  Mais,  si  l'on  examine 
au  microscope  du  sang  frais  dilué  dans  du 
sérum  artificiel,  on  peut  voir  apparaître,  au 
bout  de  quelques  instants,  ces  corps  I 
lés  se  détachant  du  corps  sphérique. 

Pilaires  du  sang.  —  TECHNigLE.  —    Manson). 
Certains    emhryons  de  filaires  se  montrent 
ans  le  sang  périphérique  seulement  la  nuit,  pendant  le  sommeil  {Filaria 


Pig,  298.  —  Filaria  Banerofli. 
A  gmichc,  mflle;  b  droite,  fiî- 


it's  micrglilaircs  du  sang. 
1,  F.  Bnncrnlti  ;  2.  F.  pamlan»  ;  3,  F.  l'ia  ;  4.  F,  Drmarqiiogî  (d'après  Manson). 

rofli)  ;  d'autres  seulement  le  jour  {Filaria  loa).  Il  faut  donc,  av 


230  EXAMEN   DE   L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 

de  considérer  le  résultat  comme  négatif,  faire  la  recherche  à  dilTérents 
moments  de  la  journée. 

Sur  une  lame  ordinaire  ou  sur  une  cellule  à  rigole,  on  met  une  goutte 
<le  sang  assez  épaisse.  On  recouvre  d'une  lamelle  et  tout  autour  de  la  lamelle 
on  met  de  la  vaseline  pour  empêcher  le  sang  de  se  dessécher.  On  examine 
à  un  grossissement  moyen. 

Aspect. —  Organismes  en  formes  d'anguilles,  de  la  largeur  d'un  globule 
rouge,  mais  20  à  40  fois  plus  longs,  incolores,  remuant  sans  cesse. 

II.  -  CYTOLOGIE 

EXAMEN  CYTOLOGIQUE.  —  Technique.  —  !<>  Examen  immédiat.  — 

Le  meilleur. 

a)  Liquide  épais  :  étalement  direct  sur  lames,  comme  pour  le  sang 

^p^  ^^  (voir   Technique    badé- 

(g^         ^p         H     f^  ^^      riologique), 

^^    ^P  ^      ^^  ^^  b)  Liquide  séro-fibri- 

^^  — '  ^^"^  neux  :  recueillir  environ 

15  centimètres  cubes  de 


^V  ^^        '^        ^^  ^A  liquide  dans  un  tube  à 

^m  ^^  centrifuger.  Centrifuger 

^^  ^  pendant    dix    minutes. 


Ê^      .g^         ^r  W  0^  On  jette  le  liquide.  On 

^P  ^^       Éj^  aspire  le  dépôt  avec  une 


• 


pipette  très  efGlée  et  on 
Tétale  sur  trois  ou  qua- 
Fig.  299.—  Pleurésie  infectieuse  aiguë  non  tuberculeuse,    i^e  lames,  en  déposant 
Leucocytes  polynucléaires  (d'après  Dieulafoy).  ^^^  chacune  une  goutte 

que  l'on  étale  avec  le  bout  de  la  pipette,  T étalement  couvrant  une  surface 

^  du  diamètre  d'une  pièce 

^Q  de  50  centimes. 

^    ^                     A  W  f^             O^  P^ut  utiliser  le  tube 

^B^                                       ^A  à  centrifuger  de  Baudouin 

^           A  9         ^  A      ^^  Français.  Le  fond  de 

®^^            O    ^        ,^®V  '^ce  tube  est  constitué  par 


^^ 


^  <^       9  S^  A    ^^^  laquelle  la  centrifu- 

®  ra    ia  gation  applique  directe- 

^^  W    ^  ^            ment  les  éléments.  Après 

^^j^             ft  é»         ^  é^         centrifugation,  le  liquide 

A  0^  AM  ®         ®^^     retiré     au      moyen 

A     A         A        ^^  &^  d'une  pipette  et  remplacé 

,,.     „,^       r.,      X  .    .  *.       ,           .  4               par    un  liquide   fixateur 

ViiS.  300.  —  Pleurésie  tuberculeuse  primitive.  ^     ,  ^  ^ 

Lymphocytes.  Quelques  hématies  (d'après  Dieulafoy).    qtl  on   laisse   Cinq    a    six 

minutes    pour    fixer    les 
éléments.  Le  tube  à  centrifuger  est  alors  démonté,  et  la  coloration  est 


EXAMEN    DU    SANG 

le   (iisi.[ue.    Les    cpllules     n'ont     subi 


231 


faite    directement 
altération. 

2"  Examen  tardif.  —  Plusieurs  heures  après  la  récolte  du  liquide, 
il  s'est  formé  un  coagutuni  fibrineux  qui  retient  dans  ses  mailles  le  plus 
grand  nombre  des  ëli^- 
ments  figurés. 

1"  Procédé  des  perles. 
—  Le  liquide  a  été  re- 
cueilli dans  un  tube  à 
essai  ;  on  ajoute  douze  à 
quinze  petites  perles  de 
verre.  On  agite  dix  mi- 
nutes pour  dissocier  le 
caillot  ;  on  décante  dou- 
cement dans  un  tube  à 
centrifuger  pour  se  dé- 
barrasser des  flocons  de 
fibrine;  on  centrifuge  le 
liquide  ainsi  obtenu. 

2°  Procédé  anlicoaijulanl,  ])rèjérable. 


Fig.  301.—  PIcurésia  luéeuriiriui!.  Clacards  endoUiétlaux 
Hvec  lieux  leucocylea  polynucléaires  et  trois  lympho- 
cytes. Quelques  hématies  (d'après  Dieulafoy). 


-  On  ajoute. 


récolte  du  liquide,  une  solution  anticoagulante  dans  hi  proporlio 
—dcii'P^i^i^  <^B  solution  pour  une  partie  de  liquide. 


232 


EXAMEN    DE    L'APPAREIL    CIRCULATOIBE 


3"  Fixaliuii  cl  colornlioii.  —  l.ts  lamt';*  sont  llxi'cs  à  l'aliool-t-ther  mi  ii 
l'nlinol  JibKdhi  ou  ii  l'aiide  iliniinii|HC  ii  l/imi«.  et  colori-t-s  à  l'hi'-mattiiic 
r-osine  uu  »  la  thîonine  pli<''iii(|u<V,  rumme  pour  dt^s  préparations  de  sunu. 
On  <i>nipli'-tera  par  un  examen  liait(-i-ioloffii|UP,  après  coloration  au  (.irani 
t't  au  lilcu  (If  iiiL'tliyli'iK;  t't  à  Ui  futlisîiie  lic  /.iehl,  roniine  pour  k-s  crachutr. 
si  l'on  soupçonne  la  présonoe  de  linrilles  lUr  Kuih. 

On  examine  au  microscope  avci:  un  objectif  ù  immen-ion. 


itil  quatre  boules  rondes  ' 
is  ik  cellule?  mortes. 


■ut  OlOinents  et  on  t-lal.lit  h 


■l"  F"rmiilr  c'jlotiiiii'iiii-,  —  On  coniplf 
pro|.ortioniialité  Je  <-\x:u^iu-  rl.-inuiil . 

l'"Siijiiijii-atioiis  ilii  ciiluiliiupioxlic.-  -a:  (iniinf  nombre  de  globules  muges. 

—  K]iiiiii'lii:tiienl    lirtnnriML'iipn;  ;  i.i'<.|.al>ilité  iJe  tul>erculose  ou  de  cancer. 
!■     l'rrd'iiiiiri'uire  (/'■.<  iiuliiiiiiflc'iirrx  ilaii:'  un  èpancbemenl  sèro-pbrineuj. 

-  ■  AlTfilir.iL  uifjiii'.  l',i>|M>n..l;iiil,  ijiiatid  les  pnlynuflraîres  ont  une  inlé)rrit>- 
jp.uliiih-,  il  |i.;n(  s'iii-'ir  d'un  .-iiiiplr  éliiL  eoii}:i;stif  cliez  un  cardiaque,  pyr 

1-,  l'ièdorni nonce  de  iiinniiniii-lrniri-s  et  de  bjmphocijles  dans  un  t-panclie- 
in<'[il  séro-lijirineux.  —  AITi-itiun  cinoiilipn-,  |U'o!ialiIeuienL  tuljcrcuIoBe. 


Colorallon  par  rbémutoxytinc-ioaiin;  [Gru^issemenl:  700;  ooul.  2;  obj.  imm.  1/15, 
Sliassnie).  Cellules  endoUiélialc;  i]i>  didéreules  grandeurs,  i^ulées  uu  en  placards. 

Quelques-unes  sont  en  voie  de  iiécroEe,  le  noyau  se  colore  niul.  le  proloplasni 
teinté,  les  contours  mal  llmilé?.  Très  rares  lympliocytes. 

Il  peut  y  avoir  en  plus: 

Des  potynucliBires  (hydrocèle  a\guË  de  la  blennorragie)  ; 

Des  polynucléaires  et  des  lymphocytes  (hydrocWe  trauma tique,  liydrocèle  enkystée 
du  cordon)  ; 

Des  polynucléaires,  des  lympliocytea  el  des  globules  rouges  (hydrohémalocèle]  ; 

Des  lymphocytes  (hydrocèle  tuberculeuse,  hydrocèle  d'une  |iuussée  algue  de  sypbilU, 
bydrocèle  trsumatfque)  ; 

Des  éosinophiles  (inlecllon  chronique), 

La  valeur  du  cylodiagnostic  est 
pleuraux. 

Daiiô  \'asciie  chronique,  le  passage  fréquent  de  nombreux  polynu- 
cléaires, venus  de  l'inteBlin,  empêche  d'accorder  à  la  polynucléose  péri- 
tonéale  la  valeur  dlagnosliijue  de  la  pulynucléose  pleurale. 

Dans  les  hgdrocèlts,  les  {liquides  arliculairea  ou  péricardiques,  le  cylo- 
diagnostic donne  des  renseignements  souvent  intéressants.  Mais  l'inocu- 


234  EXAMEN   DE    L'APPAHEIL    CIRCULATOIRE 

laticiii  du  liquide  au  cobaye  restera  toujours  le  meilleur  critérium  de  l.i 
naturt-  lubcrciileuse  d'un  liquide. 

EXAMEN  DU  LIQUIDE  CÉPHALO-RACHIDIEN.  —  I.   Examen  physique, 

—  Couleur  ET  aspfxt.  —  a)  Liquide  Iransparenl  ei  incolore. —  Norma- 
iemeni,  le  liquide  céphalo-rachidien  est  a  eau  de  roche  <■. 

Mais  il  peut  conserver  cet  aspect  à  l'état  pathologique  (tabès,  paralysie 
générale,  méningite  tuberculeuse). 

b)  Liquide  Iransparenl  n 


Fig.  305.  —  Grosses  cellules  snrcomBlcuses'rtu  liquide  c6iilialo-rHChiilieii.  A  gaucbcfi 
eu  haut,  celhile  en  ëlal  de  kHryokinèse.  Eu  bas,  deux  celluleE  nvcc  Uégén^rescHicp 
vuuuolaire  du  protoplasnia.  Les  petites  cellules  sont  des  globules  rouges,  des  globules 
blance  mononucléaires  el  des  polynucléaires  (Slcsrd  et  Gy). 

1°  Présence  de  pigment  biliaire.  —  Réaction  de  Gmelin. 

'2"  Présence  de  sang.  —  Tantôt  le  mélange  de  sang  au  liquide  est  récent, 
et,  dans  ce  cas,  le  liquide  est  non  seulement  jaune,  mais  aussi  trouble,  par 
présence  d'éléments  figurés. 

Mais  parfois,  lorsque  l'épanchement  est  ancien,  les  globules  ont  été 
détruits,  et  le  liquide  ne  renferme  que  de  l'hémoglobine  transformée. 

Ces  cas  se  rencontrent  dans  les  hémorragies  rachidienne  ou  crânienne, 
hémorragie  méningée,  fracture  du  crâne  ou  du  rachis. 

30  En  cas  de  rnémngile  tuberculeuse,  on  peut  rencontrer  cette  teinte 
jaunâtre  due  it  de  petites  hémorragies  avec  mise  en  liberté  d'hémo- 
globine. 


EXAMEN  DU  SANG  235 

c)  Liquide  hémorragique,  —  Trouble,  jaunâtre,  rosé  ou  rouge,  suivant  la 
quantité  de  sang. 

Erreur  à  éviter  :  Taiguille  à  ponction  lombaire  a  pu  traverser  une  veine. 
Emploi  des  irais  tubes:  le  sang  ne  se  montre  que  dans  le  premier,  ou,  en 
tout  cas,  en  quantité  plus  grande. 

d)  Liquide  trouble  ou  franchement  purulent.  —  Se  montre  dans  les 
méningites  aiguës.  Exceptionnellement  il  s*agit  d*un  épanchement  puri- 
forme  aseptique. 

Mode  d'écoulement  et  tension.  —  Normalement,  le  liquide  s^écoule 
goutte  à  goutte.  A  l'état  pathologique,  il  peut  sortir  en  jet,  avec  hyper- 
tension. 

Syndrome  de  coagulation  massive.  —  Coagulation  en  masse,  colo- 
ration jaune,  richesse  plus  ou  moins  grande  de  globules  rouges  et  blancs  ; 
se  rencontre  dans  des  cas  divers  :  méningites,  tumeurs  méningées  et 
surtout  méningo-radiculo-myélites  avec  paraplégie  ;  paraît  signifier  un 
cloisonnement  de  la  cavité  rachidienne  et  exsudation  du  plasma  sanguin 
dans  une  poche. 

II.  Examen  chimique.  —  a)  Dosage  de  l'urée.  —  Se  fait  comme 
dans  le  sang  (voir  page  209). 

Normalement,  on  trouve  0^,15  à  0^^,40  d'urée  par  litre. 

b)  Recherche  du  sucre.  —  Normalement,  le  liquide  céphalo-rachidien 
contient  du  sucre. 

Technique.  —  On  fait  tomber  3  gouttes  de  liqueur  de  Fehling  dans 
2  centimètres  cubes  de  liquide  centrifugé  ou  filtré.  On  porte  à  rébulhtion. 
Lorsque  le  liquide  reste  bleu,  le  résultat  est  négatif  ;  s'il  y  a  précipitation 
franche  et  rapide  d'oxydule  de  cuivre,  la  réaction  est  positive.  En  certains 
cas,  le  liquide  se  décolore  plus  ou  moins  sans  formation  de  précipité  ; 
il  y  a  réduction  sans  précipitation.  Cette  réaction,  très  faiblement  positive^ 
ne  s'observe  pas  avec  le  liquide  normal. 

Résultats.  —  1°  Dans  les  méningites  aiguës,  absence  de  sucre. 

La  persistance  de  sucre  permet,  indépendamment  des  signes  cliniques 
et  microscopiques  (polynucléaires  intacts),  de  distinguer  les  accidents 
sériques  d'une  rechute. 

2^  Dans  les  états  méningés  (association  d'un  syndrome  méningé,  par 
exemple  au  cours  d'une  pneumonie  ou  d'une  para  typhoïde,  avec  un 
liquide  céphalo-rachidien  normal  ou  plus  ou  moins  modifié  dans  son  état 
physico-chimique  ou  cytologique,  mais  aseptique):  non-disparition  du  sucre. 

c)  Dosage  de  l'albumine.  —  Normalement,  le  liquide  en  renferme 
seulement  des  traces  (08»',10  à  0Kr,15  p.  1  000). 

Technique.  —  La  simple  ébullition  par  la  chaleur  peut  donner  des  ren- 
seignements suffisamment  précis  : 

On  fait  bouillir  quelques  centimètres  cubes  de  liquide  dans  un  tube  à 
essai  très  propre  ;  normalement  on  n'obtient  qu'un  louche  très  léger. 

Résultats.  —  En  cas  de  réaction  méningée,  on  obtient  un  louche  plus  ou 
moins  intense. 


236  EXAMEN   DE    L'APPAREIL    CIRCULATOIRE 

On  peut  rencontrer  une  diasocialion  albumino-cylo!ogique  (éléments 
cellulaires  absents  ou  rares  et  augmentation  notable  de  l'albumine)  :  com- 
pression extra-dure-mérienne  de  la  moelle,  mal  de  Pott,  anciens  syphili- 
tiques. 

III.  Examen  cytologique.  —  Technique:  la  même  que  pour  les  cpaii- 
chements  (voir  Examens  cylologiqaes,  pa^e  230). 

Numération  des  éléments  par  la  mélfiode  de  NageoUe.  —  Le  principe  est 
le  même  que  celui  de  rtiématimétrie.  Le  liquide  céphalo-rachidien  est 
coloré  par  une  goutte  de  bleu  basique  (thionine).  La  cellule  de  l'appareil 
est  remplie  et  la  numération  est  faite  comme  avec  l'hématimètre. 


^>&  ^ 


^ 


fi^$ 


Fig.  306.  ~  M6riingoeo(]iies  (il'après  Bezanion). 

Normalement,  on  trouve  à  peine  un  ou  deux  lymphocytes  par  milU- 
mètre  cube  de  liquide. 

liésullalu  r 

1"  Abondance  des  globules  rouges  :  hémorragie  ; 

2°  Lympbocgtose  prédominante  :  méningite  tuberculeuse  ou  syphili- 
tique, paralysie  générale,  tahes  ; 

3°  Mononucléose  à  type  de  plasmazellen  :  présence  de  gros  éléments 
uninucléés,  ù  noyau  excentrique,  et  dont  le  protoplasma,  très  volumineux, 
se  teinte  en  rouge  vif.  Se  rencontro  thez  k'«  syphilitiques  et  indique  un 
processus  méningt'  en  activité  ; 

4°  Polynucléose  :  niéniugiLc  aigué  ; 

r»"  Cellules  cancéreuses  :  méningite  cancéreuse  ; 

(jo  Polynucléose  aseptique  bénigne:  polynucléaires  absolument  intacts. 
Indique  un  état  congestif  (urémie,  syphilis,  alcoolisme  aigu,  hémorragie, 
ramollissement  cérébral,  etc.]. 


EXAMEN  DU  SANG  237 

IV.  Examen  bactériologique.  —  Technique  (voir  Techniques  bacléric- 
logiques). 

Quand  on  soupçonne  la  méningite  tuberculeuse,  il  faut  compléter 
l'examen  par  Tinoculation  au  cobaye. 

V.  Examen  biolojfique. 

a)  Réaction  de  Wassermaun  ; 

b)  Recherche  des  précipitines  ; 

c)  Recherche  des  agglutinines  (séro-diagnostic  de  Widal). 

Ces  recherches  n*ont  rien  de  particulier,  au  point  de  vue  technique, 
dans  le  liquide  céphalo-rachidien,  et  elles  ont  été  indiquées  dans  d'autres 
articles. 


EXAMEN 

DE 

L'APPAREIL  GÉNITO-URINAIRE 

AVEC    LA    COLLABORATION 

du    D'    SAINT-CÈNE    (D 


/.  APPAREIL  GÉNITO-URINAIRE:  A.  GÉNÉRALITÉS.  —  B.LE 
REIN  :  Inspeciion;  points  douloureux;  palpaiion;  percussion;  cys- 
ioscopieei  caihéiérisme  ureléral  dans  les  affections  rénales  ;  séparation  des 
urines  ;  examen  radiologique.  —  C.  LA  VESSIE  :  Évacuation;  sensi- 
bilité; exploration  instrumentale;  cystoscopie,  —  D.  URÈTRE  CHEZ 
L'HOMME  :  Cathétérisme.  —  E.  APPAREIL  GÉNITAL  CHEZ 
L'HOMME  :  La  verge;  les  filaments  de  l'urine;  la  prostate;  les  glandes 
de  Cooper.  —  F.  TESTICULE  ET  ENVELOPPES.  —  G.  URÈTRE 
ET  APPAREIL  GÉNITAL  CHEZ  LA  FEMME  :  Vulve;  vagin; 
utérus.  —  IL  EXAMEN  DES  URINES:  1.  Examens  classiques; 
2.  Épreuves  fonctionnelles  provoquées  (diurèse  provoquée)  ;  3.  Coefficient 
hydrurique  ;  coefficient  azoiémique  [coefficient  d'Ambardj;  uréoméirie; 
bilan  chloruré;  \.  Épreuves  de  perméabilité  rénale. 

Nous  supposons  que  le  médecin,  en  possession  des  renseignements 
recueillis  par  l'interrogatoire  du  malade,  a  été  conduit  à  porter  spécia- 
lement son  attention  sur  l'appareil  urinaire,  sur  le  rein  plus  particu- 
lièrement. 

Rappelons  cependant  les  points  essentiels  de  V  interrogatoire  y  aussitôt 
que  s'éveille  dans  l'esprit  du  clinicien  l'idée  d'une  affection  rénale  pos- 
sible. 

I.  COMMENT  A  DÉBUTÉ  LE  MAL  ACTUEL  7 

Avec  ou  sans  douleur  ? 

Caractères  de  la  douleur: 

1  **  Passanèrc        ^       */       > 

•^      "  '    I  Ou  très  intense  {coliques  néphrétiques  ?). 


(1)  La  première  partie  :  Appareil  génilu-urinairCt  a  été  rédigée  exclusivement  par 
le  ly  Saint-Clne. 


GÉNÉRALITÉS  239 

20  Permanente.    \  ^^"î"''/  '■  . 

/  Ou  très  intense. 

C  Par  la  pression  ; 

3°  Provoquée...    s  Par  les  mouvements: 

V  Par  la  marche,  les  cahots  de  voiture,  les  efforts  violents. 

Vers  Vautre  rein  ; 

4°  Irradiations  de  la  douleur  (voir  plus  loin  :  S  Dans  les  lombes  ; 

Points  douloureux  rénaux) i  Vers  le  testicule  ou   la  verge  {le 

gland  en  particulier). 

II.  MODIFICATIONS  DES  URINES. 

a.  Dans  leur  quantité. . .   i  ^''^"C'«  '  ^  ,       ^ 

'  (  Anurie  passagère  ou  prolongée. 

b.  Dans  leur  aspect \  ^^"'"lî  '  . 

'^  /  Hématurie. 

c.  Dans  leur  qualité. |  Modifications  révélées  par  l'analyse  chimique. 

Nous  renvoyons  aux  chapitres  consacrés  à  ces  importants  symptômes 
pour  une  étude  plus  complète.  Nous  devons  cependant  indiquer  ici 
quelques  caractères  particuliers  de  la  pyurie  et  de  Thématurie  rénales. 

Pyurie.  —  Deux  caractères  principaux  attirent  l'attention  du  clinicien 
sur  Torigine  rénale  pirobable  du  pus. 

lo  L'abondance  du  pus  formant,  par  sédimentation,  un  dépôt  épais 
de  plusieurs  centimètres  au  fond  du  bocal. 

Ce  pus,  dans  certaines  pyonéphroses,  se  sépare  nettement  de  Turine 
et  prend  une  coloration  verdâtre  ;  mais  il  peut  être  moins  dense,  blan- 
châtre; (Tune  manière  générale,  tout  dépôt  purulent  d'une  certaine  abon- 
dance doit  éveiller  l'idée  d'une  suppuration  rénale.  Cette  notion  est 
importante  à  retenir,  car  il  est  courant  de  voir  attribuer  à  la  vessie  une 
suppuration  franchement  rénale  et  les  conséquences  de  cette  erreur  sont 
importantes,  tant  au  point  de  vue  pronostique  que  thérapeutique.  Fré- 
quemment, surtout  chez  les  vieux  prostatiques  atteints  de  pyélonéphrite 
chronique,  il  y  a,  en  même  temps  que  pyurie,  polyurie;  l'urine  est  louche, 
pâle,  pauvre  en  urée. 

2^^  Dans  la  tuberculose  rénale  au  début,  les  urines  ont  souvent  un 
caractère  spécial  ;  la  pyurie  est  minime,  l'urine  est  décolorée,  blanchâtre, 
légèrement  trouble  et  il  se  forme  par  sédimentation  au  fond  du  verre  un 
dépôt  blanc  grisâtre,  pulvérulent. 

Hématurie.  —  Nous  ne  referons  pas  ici  la  séméiologie  clinique  de 
l'hématurie  (voir  troisième  partie  :  Les  Symptômes). 

Mais  il  est  important  de  rappeler  que  toute  hématurie  doit  faire  penser 
à  une  lésion  rénale  possible  et  nécessite  un  diagnostic  précis. 

Aucun  des  caractères  cliniques  décrits  n'a  une  valeur  absolue,  ni  même 
suffisamment  précise^  aussi,  faut-il  poser  comme  règle  essentielle  que 
tout  malade  ayant  une  liématurie  doit  être  confié  aux  soins  d^un  spécialiste 
qui,  par  la  cystoscopie,  et,  au  besoin,  par  le  cathétérisme  uretéral,  fi.xera  le 
point  de  départ  de  r hémorragie. 

III.  ANTÉCÉDENTS  PERSONNELS.  —  On  recherchera  :  1^  Si,  dans  son 
passé,  le  malade  n'a  pas  présenté  des  symptômes  analogues  à  ceux  dont 


240  EXAMEN    DE    L'APPAREIL    GÉNITO-URINAIRE 

il  se  plaint  actuellement  (douleur,  coliques  néphrétiques,  pyurie» 
hématurie)  ; 

2^  Quelles  sont  les  affections  anciennes  dont  il  a  pu  présenter  les 
manifestations  (tuberculose,  blennorragie,  maladies  infectieuses). 

IV.  ANTÉCÉDENTS  HÉRÉDITAIRES.  —  Surtout  intéressants  à  con- 
naître jlans  la  lithiase  rénale. 


EXPLORATION  DU  REIN 

I.  INSPECTION.  —  Règle  générale.  —  Examiner  le  malade  au 
repos,  allongé  sur  un  lit  ou  une  table  d'examen;  s*elTorcer  d'obtenir  de 
lui  un  relâchement  musculaire  complet,  en  le  rassurant  et  en  procédant  à 
l'examen  avec  douceur.  Lui  conseiller  de  respirer  lentement,  profondé- 
ment, et,  au  besoin,  faciliter  le  relâchement  de  la  paroi  abdominale  en 
lui  faisant  mettre   les  jambes  en   flexion. 

Dans  un  très  grand  nombre  de  cas,  Tinspection  ne  donne  pas  de  ren- 
seignements. Cependant,  lorsque  le  rein  est  le  siège  d'une  tumeur  un  peu 
volumineuse,  en  particulier  dans  les  hydronéphroses,  la  région  lombaire 
est  déformée  et  la  tumeur  fait  une  saillie  nettement  apparente  dans  le 
flanc.  La  tuméfaction  peut  soulever  le  rebord  costal,  distendre  la  région 
caecale  ou  de  l'S  iliaque  et  former  une  voussure  très  nette  qui,  en  dedans, 
peut  atteindre  la  ligne  médiane,  d'autant  plus  nette,  naturellement,  que 
l'embonpoint  du  malade  est  moindre. 

L'inspection  nous  révélera  encore  d'autres  signes  :  la  dilatation  vei- 
neuse anormale  fera  plutôt  penser  à  une  tumeur  du  foie,  mais  on  notera 
avec  soin  Vœdème  de  la  région  lombaire  (abcès  périnéphrétiques),  l'épais- 
seur dos  téguments,  on  particulier  dans  la  région  du  triangle  de  J.-L.  Petit. 

IL  POINTS  DOULOUREUX  RÉNAUX.  —  Indépendamment  de  la 
duulour  spontanôt',  indiquée  par  le  malade,  le  médecin  peut  réveiller  par 
la  pression,  en  certains  points  déterminés,  importants  à  connaître,  une 
douleur   caractéristiquo   d'une   afTection   rénale. 

L'étude  précise  des  points  douloureux  rénaux  est  due  surtout  à  Guyon, 
Albarran,  Bazy  et  tout  ]:)articulièroment  Pasteau. 

Parmi  les  points  douloureux  rénaux,  il  en  est  qu'il  est  indispensable  de 
connaître  :  ils  sont  situés  sur  le  rein  ou  sur  le  trajet  de  l'uretère  et  sont 
au  nombre  de  six,  doux  postérieurs,  trois  antérieurs,  un  inférieur. 

Los  autres,  étudiés  par  Pasteau  au  nombre  de  trois,  sont  plutôt  les 
points  douloureux  réfloxos  à  distance. 

A.  Points  douloureux  réno-uretéraux  proprement  dits.  — 
Deux  posléri(*ur$    fig.  il07;  : 

a.  Point  coslo-vcrléhral  (Guyon)  :  à  l'angle  de  la  dernière  côte  et  de  la 
rnlonno  vortobralo  ; 

b.  Point  coslo-musculairc  :  au  niveau  de  l'angle  formé  par  la  dernière 
c'ôto  et  la  masse»  des  muscles  sacro-lombaires. 

Trois  antérieurs  (fig.  308)  : 


EXPLORATION   DU    REIN 


241 


a.  Point  sous'costal  (Albarran,  Bazy):  au  niveau  et  à  la  pointe  de  la 
10®  côte,  immédiatement  au-dessous  du  rebord  costal  ; 

h.  Point  para-ombilical  {Bazy)  ou  uretéral  supérieur  (Pasteau)  :  sur  une 
ligne  horizontale  passant  par  le  nombril,  immédiatement  en  dehors  des 
droits,  c'est-à-dire  à  la  rencontre  d'une  verticale  passant  parle  point  de 
Mac  Burney  ; 

c.  Point  uretéral  moyen  :  correspond  à  Tentrée  de  Turetère  dans  le 
bassin  et  se  trouve  sur  une  ligne  horizontale  unissant  les  deux  épines 
iliaques  antéro-supérieures  au  niveau  de  son  tiers  externe. 

Un  point  inférieur  : 

Point  vésico'vaginal  ou  vésico-redal  (Pasteau)  (réflexe  uretéro-vésicat  de 


Sut-inlra 
rpineiix 


aott*  eotêê/ 


Ùhtflérm/mq^ti 


Fig.  308  Fig.  309.  Fig.  307. 

Fig.  307,  308  et  309.  —  Points  douloureux  réno-uretéraux  (d'après  Pasteau). 


Bazy)  :  correspond  à  la  douleur  éveillée  par  la  pression  à  l'aide  du  toucher 
vaginal  ou  rectal  au  niveau  de  l'abouchement  de  l'uretère  dans  la  vessie. 
B.  Points  douloureux  à  distance. 

a.  Point  sus-intra-épineux  (Pasteau)  :  immédiatement  au-dessus  et 
en  dedans  de  l'épine  iliaque  antéro-supérieure.  La  pression  en  ce  point 
s'exerce  sur  le  nerf  fémoro-cutané  et  indique  par  réflexe  un  état  de  souf- 
france du  rein.  Pasteau  le  considère  comme^  de  tous  les  points  rénaux,  le 
plus  constant  [Vig.  308  et  309)  ; 

b.  Point  inguinal  (Pasteau)  :  au  niveau  de  l'orifice  externe  du  canal 
inguinal  (fig.  309)  ; 

c.  Point  sus-iliaque  latéral  (Pasteau)  :  à  1  centimètre  au-dessus  du 
milieu  de  la  crête  iliaque  (correspond  à  l'émergence  de  la  branche  per- 
forante du  dernier  nerf  intercostal)  (fig.  309). 

III.  PALPATION.  —  Des  renseignements  importants  peuvent  être 
recueillis  par  la  palpation.  Une  notion  capitale  domine  cet  examen  : 
normalement j  le  rein,  entièrement  situé  au-dessous  des  côtes,  n'est  pas  per- 
ceptible à  la  palpation.  Ce  n'est  qu'au  cas  de  mobilité  rénale  ou  d'augmen- 
tation de  volume  de  l'organe  qu'on  arrive  à  le  sentir. 

1«»  Procédé  de  Guyon.  —  Palpation  simple,  puis  double  (palpation 
bimanuelle)  dans  le  décubiius  dorsal.  —  Rechenhe  du  ballottement  rénal, 
DIagni  siic.  1  ^ 


242 


EXAMEN   DE  L'APPAREIL    GÉNITQ-URINAIRE 


Fipr.  310.  —  Heclierchc  du  balloltcment  rénal. 


—  La  palpalion  simple,  par  le  palper  extérieur  de  la  paroi  abdominale 
antérieure,  sera  immédiatement  complétée  par  la  palpaiion  bimanaelle  qui 
comprend  l'importante  recherche  du  balloHemenl  rénal  (Guyon). 

Le  malade  est  placé  dans  le  décubitus  dorsal;  faciliter  le  relâchement 
des  muscles  en  le  rassurant,  en  le  faisant  respirer  largement,  au  besoin* en 

faisant  fléchir  les 
jambes  sur  le  bas- 
sin. 

Après  explora- 
tion attentive  de 
la  région  anté- 
rieure, la  main  du 
coté  à  examiner 
est  placée  bien  à 
plat,  loul  enlière 
en  arrière  du  rein, 
contre  la  paroi  ab- 
dominale posté- 
rieure, tandis  que 

l'autre  main  est  placée  on  avant  au-dessous  des  côtes.  Les  deux  mains 
allant  à  la  rencontre  l'une  de  l'autre  peuvent  déjà  sentir  la  présence  d'une 
tumeur  (fiir.  310).  On  aura  la  certitude  de  l'origine  rénale  en  provoquant 
le  balloHemenl  rénal  :  de  teni])s  à  autre,  la  main  postérieure  imprime  à 
la  paroi  correspondante  une  série   de  petites  secousses   brusques;  on 

éprouve  alors 
la  sensation 
très  nette  que 
le  rein,  repous- 
sé par  la  main 

postérieure, 
vient    heurter 
la   main  anté- 
rieure. 

La     consta- 
tation nette  du 
ballottement 
rénal    a    une 
grande   valeur 
et   permet  de 
diiïérencier  les  augmentations  de  volume  du  rein  de  certaines  tumeurs 
abdominales'(kystes  de  l'ovaire,  fibromes,  tumeurs  du  foie,  etc.). 

2^  Palpation  dans  le  décubitus  latéral  (Israël).  —  Le  malade 
est  couché  sur  le  côté  opposé  au  rein  qu'on  veut  examiner.  Une  main 
est  placée  dans  la  réprion  lombaire,  l'autre  main  en  avant  et  en  regard 
de  la  précédente,  l'extrémité  des  doigt?  atteignant  le  rebord  costal. 
Profitant  d'une  large  inspiration,  on  essaie  de  sentir  entre  les  mains  le 


Fig.  311.  —  Palpation  du  rein  par  k*  i»rocL^d(.^  d'Israël. 


EXPLORATION  I>U   REIN 


243 


rein  et  l'on  réussit  souvent  ainsi  à  apprécier  de  minimes  différences  de 
volume  (ûg.  311). 

On  peut  compléter  ce  mode  d'examen  en  plaçant  un  coussin  sous    le 
c6ié  opposé  de  façon  à  rendre  saillant  l'espace  costo-iliaque. 

3^  Procédé  de  Glénard.  —  Convient  surtout  pour  le  rein  mobile, 
chez  les  femmes  à  parois  minces.  Il  comprend  trois  temps  : 

a.  Temps  d'affût,  —  Une  main  enserre  en  anneau,  au  niveau  du  bord 
inférieur  des  côtes, 
l'ensemble  de  la 
paroi  ;  les  doigts 
de  cette  main  sont 
appliqués  en  ar- 
rière, tandis  que 
le  pouce  se  place 
en  avant,  contre 
le  rebord  costal. 
L'autre  main  est 
placée  tout  entière 
en  avant,  l'extré- 
mité des  doigts 
cote  à  côte  du 
pouce  de  la  pre- 
mière main  ;  le  médecin  attend  une  grande  inspiration  pendant  laquelle, 
enfonçant  plus  profondément  la  main  antérieure  sous  le  rebord  costal, 
il  saisit  au  passage  le  rein  dans  sa  descente  (fig.  312). 

II.  Temps  de  capture.  —  Le  rein,  saisi  entre  les  mains,  est  retenu,  palpé, 
examiné. 

c.  Temps  d'échappement.  —  La  main  antérieure  relâche  sa  pression; 
on  sent  glisser  et  fuir  sous  le  doigt  le  rein. 

IV.  PERCUSSION.  —  La  percussion  nous  fournit  un  signe  important 
dans  les  tumeurs  du  rein;  aussi  ne  doit-elle  jamais  être  négligée. 

\\n  raison  'de  sa  situation  rétro-péritonéale  et  de  ses  rapports  avec  le 
côlon  ascendant  ou  descendant,  le  rein,  même  très  augmenté  de  volume  et 
siège  d'une  tumeur  solide,  est,  en  règle  générale,  séparé  de  la  paroi  abdo- 
minale antérieure  par  une  zone  de  sonorité  :  c'est  là  un  signe  différentiel 
de  premier  ordre  d'avec  les  autres  tumeurs  abdominales. 


Fig.  312.  —  Procédé  de  Glénard. 


41    «    41 


Les  différents  modes  d'examen  que  nous  venons  de  décrire  sont  indispen- 
sables à  connaître  et  nous  fournissent  de  précieux  renseignements.  Mais 
il  est  important  de  savoir  qu'à  eux  seuls  ils  sont  absolument  insuffisants 
pour  fixer  le  diagnostic.  Tout  au  plus,  lorsqu'ils  sont  nettement  constatés, 
nous  autorisent-ils  à  penser  que  le  rein  est  le  siège  du  mal,  sans  que  nous 
puissions   préciser   davantage. 

Bien  plus,  et  le  médecin  ne  doit  pas  oublier  ce  point  capital,  le  résultat 


244  EXAiMEN   DE   L'APPAREIL    GÉNITO-V BINAIRE 

négatif  de  toutes  ces  explorations  ne  prouve  rien  contre  Texistence  d'une 
alTection  chirurgicale  du  rein.  Dans  un  très  grand  nombre  de  cas,  le  rein 
peut  être  le  siège  d'une  affection  grave  (tuberculose,  calcul,  cancer), 
sans  qu'il  soit  modifié  extérieurement,  et  les  examens  précédents  ne 
donnent  absolument  rien.  Ce  serait  une  grosse  faute  de  s'en  tenir  à  cette 
simple  exploration  et,  toutes  les  fois  qu'une  raison  sérieuse  nous  est  donnée 
de  supposer  que  le  rein  doit  être  mis  en  cause  ;  toutes  les  fois,  par  exemple, 
qu'une  hématurie,  une  pyurie  ne  peuvent  être  attribuées  d'une  façon 
certaine  à  une  cause  vésicale,  l'examen  du  rein  doit  être  poussé  plus 
avant  et  au  besoin  confié  à  un  spécialiste,  qui,  par  la  cysioscopie  rt  le 
caihélérisme  ureléral,  pourra  donner  au  diagnostic  le  maximum  de  pré- 
cision. 

V.  CYSTOSCOPIE  DANS  LES  AFFECTIONS  RÉNALES.  —  L'examen  cys- 
toscopique  de  la  vessie  (1)  peut  à  lui  seul  orienter  le  diagnostic  vers 
une  affection  rénale. 

En  premier  lieu,  il  va  de  soi  que  l'absence  constatée  de  lésions  vésicales, 
alors  qu'il  existe  une  hématurie  ou  une  pyurie  nettes,  permet  d'attribuer 
à  ces  symptômes  une  origine  rénale. 

Parfois,  il  est  possible,  en  pleine  hématurie,  de  déterminer  le  côté  qui 
saigne  par  la  constatation  de  visu  des  éjaculations  uretérales  sanglantes. 

De  la  même  façon,  certaines  pyuries  se  localisent  très  nettement  par 
la  constatation  d'un  jet  d'urine  trouble  apparaissant  dans  le  milieu 
vésical  à  chaque  éjaculation  de  l'un  ou  l'autre  uretère. 

La  cystoscopie  fournira  de  précieux  renseignements  dans  la  tuber- 
culose rénale  ;  la  présence  d'ulcérations  au  voisinage  de  l'un  ou  de  l'autre 
uretère,  au  sommet  de  la  vessie,  sera  en  faveur  de  la  localisation  des 
lésions  sur  le  rein  du  même  côté. 

Les  caractères  du  méat  uretéral  sont  de  la  plus  haute  impor- 
tance ;  on  notera  la  forme  du  méat,  son  degré  de  béance,  l'œdème  des 
lèvres,  la  coloration  plus  ou  moins  inflammatoire  de  la  zone  environnante, 
et  parfois  ces  lésions  seront  tellement  intenses  que  ce  n'est  qu'avec  la 
I>lus  grande  difficulté  qu'on  pourra  découvrir  l'orifice  uretéral. 

VI.  CATHÉTÉRISME  URETÉRAL  —  La  cystoscopie  sera  complétée  par 
Ir  cathéter isme  uretéral,  (jui  a  pour  but  de  nous  renseigner  sur  la 
viileur  com})arée  d<' chacun  des  deux  reins. 

La  division  des  urines  avec  les  diviseurs  de  Luys,  Cathelin,  est  à 
peu  près  crnnphMemont  ai^indonnée  ;  elle  compte  à  son  actif  de  nom- 
breuses erreurs  ;  ses  résultats  sont  sujets  à  de  sérieuses  critiques  et 
tous  les  spécialistes  paraissent  unanimes  à  lui  préférer  le  cathétérisme 
uretéral. 

Nous  ne  pouvons  songer  à  décrire  dans  un  précis  élémentaire  la  tech- 
îii<|ue  détaillée  du  cathétérisme  uretéral,  qui  demeure  malgré  tout  une 
méthode  d'examen  délicate,  exigeant  du  médecin  une  pratique  assez 
ét<»ndue  et  une  grande  habitude. 

(I)  Pour  la  pralique  do  la  cystoscopie,  voir  p.  255. 


EXPLORATION   DU    REIN 


245 


Cependant  il  est  nécessaire  d'en  connaître  dans  ses  grandes  lignes  la 
technique  générale  (1). 

Instruments  nécessaires,  —  Le  cathétérisme  uretéral  a  été  rendu 
pratique  et  facile  par  l'adaptation  au  cystoscope  de  Niize  de  l'onglet 
d' Alharran.  Les  instruments  dont  nous  disposons  à  l'heure  actuelle  ont, 
pour  ainsi  dire,  atteint  la  perfection.  En  particulier,  les  fabricants  français 
fournissent  des  instruments  irréprochables  à  tous  points  de  vue. 

Le    CYSTOSCOPE     A    CATHÉTÉRISME     URETÉRAL    d'AlBARRAN    (fig.  313) 

est  essentiellement  constitué  par  un  cystoscope  dont  le  tube  optique  est 


Fig.  313.  —  Cystoscope  à  cathétérisme  uretéral  double. 


Fig.  314.  —  Onglet  d'AIbarran. 


complété  par  une  tubulure  interne  permettant  de  faire  glisser  à  son 
intérieur  des  sondes  spéciales.  L'optique  est  amovible,  de  telle  sorte 
que  l'appareil  sert  à  la  fois  au  lavage  et  au  remplissage  de  la  vessie. 

La  pièce  essentielle  du  cystoscope  à  cathétérisme  est  constituée  par 
Vnwdei  (fig.  314),  situé  près  de  l'objectif 
que  l'on  peut  mobiliser  i\  l'aide  d'une 
petite  roue  placée  près  de  l'oculaire.  Les 
variations  de  position  de  l'onglet  impri- 
ment dans  la  vessie,  sous  la  conduite  de 
l'œil,  les  mouvements  nécessaires  aux 
sondes  pour  assurer  leur  pénétration 
dans  l'uretère. 

Actuellement,  on  se  sert  de  préférence 
du  cystoscope  à  cathétérisme   uretéral 

double,  c'est-à-dire  permettant  l'introduction  simultanée  de  deux  sondes 
uretérales  à  droite  et  à  gauche,  avec  optique  mobile  que  l'on  retire 
momentanément,  une  fois  l'instrument  introduit,  pour  pratiquer  le 
lavage  et  le  remplissage  de  la  vessie  {cystoscope  laveur). 

Les  SONDES  URETÉRALES  (fig.  315)sont  dcs  sondes  en  gomme  de  75  centi- 
mètres de  longueur  environ.  Elles  sont  graduées,  de  centimètre  en  centi- 
mètre, sur  toute  leur  longueur,  ce  qui  permet  de  connaître  leur  degré  de 
pénétration  dans  l'uretère.  Leur  calibre  correspond  au  calibre  de  la 
filière  Charrière  dédoublée  du  10  au  24  (le  n^  10  représente  un  n»  5  Char- 
rière). 

(1)  Pour  plus  de  détails,  consulter  le  Traité  de  cysl'oscopie  et  de  cathélérisme  ureté- 
ral de  Marion  et  Heitz-Boyer  (Masson,  1914)  et  le  Manuel  de  cysloscopie  de  Papin 
(1913). 


EXAMEN   DE   L'APPAREIL    GÉNITO-URINAIRE 

Seringue  vésicale.  — Pour  le  remplissage  de 
la  vessie,  on  se  servira  d'un  des  nombreux  mo- 
dèles de  seringue  qu'on  trouve  dans  it  eommerr^. 
Lee  eeringues  de  Gentile,  de  CoUin,  eont  parti- 
culièremenl  recommandableB  (flg.  316). 

Ces  seringues  serviront  nu  remplissage  de  la 
vessie.  Les  sondes  ureLérales  étant  eo  place  danj 
le  rein,  on  peut  adapter  i  cette  seiingue  un  em- 
bout {phiB  petit  qui  permH  le  lavage  du  bas- 
sinet. 

Renseignetnenta  tourniB  par  le  catbété- 
risme  uretéral.  —  Le  cathétérisme  uretéral 
nous  renseigne,  en  premier  lieu,  sur  le  degré  de 
perméabilité  de  l'uretère.  L'arrêt  de  la  sonde  en 
un  point  quelconque  ^du  canal  permet  de  dia- 
gnostiquer un  rétrécissement  ou  un  calcul  de 
l'uretère. 

La  sonde  ayant  été  introduite  jusque  dans  le 
bassinet  donne  lieu  habituellement  à  un  écoule- 
ment intermittent  de  5  à  6  gouttes  d'urine 
constituant  une  véritable  ijaculation  urtirratt: 
quelques  secondes  se  passent,  une  seconde  éjacu- 
lation  succède  à  la  première,  et  ainsi  de  suite. 

Mais  il  peut  arriver  que  l'une  ou  l'autre  des 
deux  sondes  ne  fonctionne  pas,  soit  passagère- 
ment pur  inhibition  momentanée,  soit  d'une  façon 
relative  ou  absolut*,  par  suite  de  la  lésion  rénale 
causale,  t-oit  pour  toute  autre  cause  (obstruction 
extrinsèque  de  la  sonde  par  un  calcul  du  bassi- 
net, ou  inlrimèque  par  un  caillot  de  sang  ou  un 
bouchon  de  pus). 

Dans  rertains  cas,  au  lieu  d'un  écoulement  in- 
termittent il  se  fait,  par  l'une  des  deax  sondes 
(quelquefois  par  les  deux),  un  écoulemenl  conlinu 
d'importance  variable  :  c'est  qu'alors  la  $onde  éro- 
rur  uni'  collection  d'urine  ou  de  pus  contenue  dans 
le  bassinet.  L'întrrmittence  réapparaît  après  que 
lit  collee.lion  est  évacuée. 

Cette  e'instalalion  a  une  importance  capitale, 
puisqu'cllr  suffit  à  elle  seule  pour  diagnostiquer 
une  rétention  rénale.  Il  serp  bon,  lorsque  ce  phé- 
noiiiénc  se  produit,  de  recueillir  le  liquide  dans 
un  vjiî^f  irnirluf'  pour  en  mesurer  l'importance  et 
ju^i'r  oinsi  de  la  capacité  du  bassinet. 

Dune  manière  fçénérale,  il  est  bon,  dans  les  cas 
I,  de  rechiirher  la  euparilé  du  bassinet.  On  y  arrive 


de  di.-tea^iun  du 


EXP-LOBATtON  D-U    REIN 


247 


en  injeclaul  très  leateinenl  dans  le  batisinet,  par  la  soade  uretérale,  une 
certaine  quantité  de  liquide  aeeptiqEie  ;  on  arrête  au  moment  où  la  dis- 
tension provoque  une  certaine  douleur.  Au-dessus  de  10  ceutimèl,pefi 
cubes,  on  peut,  dire  qu'il  existe  une  dilatation  anormale  du  bassinet. 


Le  cathéter isme  uretéral  associé  &  la  radiographie  constili 
1  nouvoau  mode  d'exploration  du  rein  :  c'est  la  pyélograpbie. 
La  pyélograpbie  réclame  une  installation  assez  compliquée,  el  m-  piM 


Via.  31T.  -  P; 


Boyerl. 


guèrr  étie  mise  en  pratique  (jub  par  des  spécialistes.  1!  nous  suffira  donc 
d'en  indiquer  le  principe. 

Pour  pratiquer  une  pyélograpbie,  la  sonde  uretérale  restant  en  place, 
on  injei'te  dans  le  bassinet  une  certaine  quantité  de  liquide  opaque 


248  EXAMEN   DE   L'APPAREIL   GÊNITO-URINAIRE 

(solution  de  collargol  à  10  p.  100).  En  obturant  rorifice  extérieur  de  la 
sonde  uretérale,  on  laisse  le  liquide  dans  le  bassinet  et  dans  la  sonde 
uretérale  et  le  malade  est  ainsi  porté  sur  une  table  d'examen  pour 
rayons  X. 

L'épreuve  radiographique  nous  donnera  avec  une  grande  exactitude 
la  forme  de  l'uretère,  sa  direction,  ses  coudures,  le  degré  de  distension 
du  bassinet  (fig.  317). 

La  pyélographie  peut  faciliter  le  diagnostic  différentiel  avec  certaines 
autres  affections  (appendicite,  salpingite)  ;  elle  aidera  à  reconnaître  avec 
précision  les  affections  réno-uretérales  ;  de  petites  hydronéphroses 
pourront  être  reconnues  et  leur  cause  mise  en  lumière  au  cas  de  coudure 
ou  de  rétrécissement  uretéral. 

Examen  comparé  des  urines  des  deux  reins.  —  L'utilité  prin- 
cipale du  cathétérisme  uretéral  est  la  précision  très  grande  qu'il  peut 
donner  au  diagnostic  sur  la  nature  des  lésions  de  l'un  ou  l'autre  rein  et  sur 
le  degré  d'altération  fonctionnelle  que  ces  lésions  ont  déterminé  dans  le 
rein  malade. 

En  d'autres  termes,  le  cathétérisme  uretéral  nous  permet  de  connaître  : 

l^  Lequel  des  deux  reins  esl  malade  ou  le  plus  malade; 

2°  Dans  un  grand  nombre  de  cas,  il  permet  de  préciser  la  nature  de  la 
maladie; 

3*>  Enfin,  il  nous  dira  la  valeur  fonctionnelle  réelle  et  comparée  de  chaque 
rein. 

Ces  renseignements  nous  seront  fournis  : 

a.  Par  Vexamen  hisio-baclériologique  des  échantillons  d'urine  prélevés; 

b.  Par  l'examen  chimique  de  l'urine  recueillie  dans  des  conditions  déter- 
minées. 

Examen  histo-bactériolos^que.  —  Les  sondes  uretérales  étant  en 
place,  on  recueillera,  séparément,  dans  deux  tubes  stérilisés,  l'urine  pro- 
venant du  rein  droit  et  du  rein  gauche. 

Quelques  centimètres  cubes  d'urine  suffiront  pour  pratiquer  l'examen 
histo-baciériologique. 

1^  Au  POINT  DE  VUE  HisTOLOGiQUE.  —  La  préscncc,  le  nombre,  la 
forme  des  leucocytes  ont  ici  une  importance  capitale. 

Habituellement,  il  existe  toujours  quelques  leucocytes  dans  la  pro- 
portion normale  du  sang,  c'est-à-dire  un  ou  deux  par  champ  ;  lorsque  les 
leucocytes  sont  en  plus  grand  nombre,  ils  témoignent  de  l'existence  d'une 
suppuration  pyélo-rénale. 

La  constatation  des  cylindres  urinaires  (cylindres  hyalins,  granuleux, 
hématiques)  permet  d'affirmer  l'existence  d'une  lésion  inflammatoire  de 
l'épithélium  des  tubuli-;  elle  est  donc,  au  moins  dans  la  majorité  des  cas, 
synonyme  de  néphrite  (néphrite  vraie  médicale,  néphrite  parcellaire 
accompagnant  certaines  lésions  chirurgicales  unilatérales). 

La  présence  des  cristaux  (acide  urique,  urates,  oxalates,  phosphates) 
prend  surtout  de  l'importance  quand  ces  cristaux  sont  nombreux  et 
persistants,  c'est-à-dire  retrouvés  au  cours  de  différents  examens. 


EXPLORATION   DU    REIN  249 

Les  hémalies  existent  presque  toujours,  parfois  en  nombre  assez  grand, 
dans  les  échantillons  d'urine  prélevés  par  cathétérisme  uretéral.  Elles 
perdent,  par  là  même,  leur  signification,  étant  donné  que,  le  plus  souvent, 
elles  sont  dues  au  traumatisme  produit  par  la  sonde. 

Les  cellules  épithéliales  qu'on  trouve  à  l'examen  microscopique 
n'apportent  généralement  pas  grand  secours  au  diagnostic. 

2"  Au  POINT  DE  VUE  BACTÉRIOLOGIQUE.  —  Le  poiut  capital  est  la 
recherche  du  bacille  de  Koch,  Cependant,  la  présence  des  divers  microbes  de 
la  suppuration,  en  particulier  du  colibacille,  si  fréquent  dans  les  infections 
urinaires,  du  streptocoque,  du  staphylocoque  pourra  être  utilement 
relevée. 

Il  sera  souvent  utile  de  pratiquer  une  inoculaiion  au  cobaye  de  l'urine 
recueillie  aseptiquement. 

Examen  fonctionnel  proprement  dit.  —  Cet  examen  n'est  pas 
compris  par  tous  les  chirurgiens  de  la  même  façon. 

Certains  chirurgiens  (Cathelin)se  contentent  du  dosage  de  l'urée  et  des 
chlorures  dans  l'échantillon  d'urine  recueillie  pendant  quelques  minutes  ; 
accessoirement,  bien  entendu,  on  recherche  l'albumine. 

Cathelin  admet  v  qu'il  faut  considérer  comme  mauvais  taux  d'urée 
les  chiffres  au-dessous  de  10  grammes  au  litre,  et  bons  tous  ceux  qui  sont 
au-dessus  ». 

La  grande  majorité  des  chirurgiens  spécialistes  ont  recours  à  un  mode 
d'examen  qui  n'est  qu'en  apparence  plus  compliqué.  C'est  à  Albarran 
que  revient  le  mérite  d'avoir  introduit  el  fixé  d'une  façon  définilive  ces 
méthodes  d'exploration  fonctionnelle. 

D'une  façon  générale,  on  se  propose  de  déterminer  non  seulement  la 
quantité  d'urée  et  de  chlorures  au  litre,  mais  encore  la  quantité  nette 
de  ces  substances  éliminée  pendant  un  temps  donné,  soigneusement  noté. 
De  plus,  au  cours  de  l'examen,  il  est  d'usage  de  soumettre  le  rein  à  un 
travail  d'épreuve  supplémentaire  ;  c'est  la  polyurie  expérimenlale 
d' Albarran, 

La  polyurie  expérimentale  repose  sur  deux  lois  fondamentales  établies 
par  les  recherches  de  Guyon- Albarran. 

l^  Le  rein  malade  a  un  fonctionnemeni  beaucoup  plus  constant,  beaucoup 
plus  uniforme  que  le  rein  sain  et  sa  fonction  varie  d'autant  moins  d'un 
moment  à  l'autre  que  son  parenchyme  est  plus  détruit; 

2^  Lorsqu'une  cause  quelconque  vient  stimuler  le  fonctionnement  rénal,  la 
suractivité  fonctionnelle  qui  en  résulte  est  toujours  plus  marquée  du  côté 
sain  que  du  côté  malade. 

Il  nous  est,  dès  lors,  facile  de  comprendre  l'application  pratique  de  ces 
données  :  si,  au  cours  de  l'examen,  nous  faisons  absorber  au  rein  une 
certaine  quantité  de  liquide  qui  constitue  un  travail  supplémentaire, 
la  suractivité  fonctionnelle  qui  en  résulte  sera  surtout  marquée  pour  le 
rein  sain  et  se  traduira  de  ce  côté  par  une  polyurie  passagère  plus  ou 
moins  marquée. 

Technique  de  l'examen.  —  Les  sondes  uretérales  sont  en  place.  Par 


EXPLORATION   DU   REIN  -251 

précaution,  et  pour  s'assurer  du  bon  fonctionnement  des  sondes,  une  sonde 
de  contrôle  vésical  est  placée,  en  même  temps,  dans  la  vessie. 

Dans  deux  tubes  stérilisés,  on  recueille  un  échantillon  de  l'urine  de 
chaque  rein.  Cet  échantillon  servira  à  Texamen  histo-bactériologique  de 
Turine  et,  s'il  y  a  lieu,  à  l'inoculation  au  cobaye. 

A  ce  moment,  on  peut  commencer  l'examen  fonctionnel  proprement  dit. 

L'urine  de  chaque  sonde  est  recueillie  dans  un'godet  différent  pendant 
quatre  demi-heures. 

Toutes  les  demi-heures,  on  changera,  pour  chaque  rein,  le  godet  col- 
lecteur, de  telle  sorte  que,  pour  Texamen  complet,  il  faudra  huit  godets 
((jUatre  pour  le  rein  droit,  qualTe  pour  le  rein  gauche). 

Au  bout  de  la  première  demi-hetire,  on  pratiquera  Vépreuve  de  la 
polyurie  expérimenîcde;  poufcela,  il  suffît  ^e  iaire  boire  au  malade  environ 
600  grammes  d'eau  d'Évian  ou  de  tisane  (ti^  verres).  L'action  diurétique 
de  cette  absorption  d'eau  se  traduira  par  xme  augmentation  de  la  quan- 
tité d'urine  émise  par  chaque  rein  à  partir  du  moment  de  l'ingestion, 
et  cette  diurèse  sera  d'autant  plus  marquée,  sur  chaque  rein,  que  ce  rein 
sera  dans  de  meilleures  conditions.  Un  graphique  sur  lequel  seront  repré- 
sentées, de  demi-heure  en  demi-heuFe,  les  quantités  d'urine  émises, 
rendra  très  nettes  les  variations  de  quaiïtîté. 

A  la  fin  de  l'examen,  c'est-à-dire  au  îbout  de  deux  heures,  on  a  ainsi 
huit  flacons  (quatre  à  droite,  quatre  à  gauche). 

Pour  chaque  flacon  on  notera  : 

1°  La  quantité  ; 

2°  L'urée  au  litre  ; 

3°  La  quantité  réelle  d'urée  éliminée  ; 

4°  Les  chlorures  au  litre  ; 

5°  La  quantité  réelle  de  chlorures  éliminés. 

Pour  simplifier,  dans  la  pratique,  on  se  contente  de  pratiquer  les  dosages 
d'urée  et  de  chlorures  sur  les  échantillons  de  la  première  demi-heure 
(rein  droit  et  rein  gauche),  puis,  réunissant  les  échantillons  des  trois  autres 
demi-heures  pour  chaque  rein,  après  avoir  noté,  toutefois,  les  quantités 
émises  à  chaque  demi-heure,  c'est  sur  cette  quanliié  totale  que  l'on  fera 
à  nouveau  1rs  dosages  d'urée  et  de  chlorures.  L'examen  terminé  nous  per- 
mettra d'apprécier  le  fonctionnement  séparé  de  chaque  rein  au  moyen 
d'une  des  feuilles  d'analyse  du  modèle  ci-dessus  (fig.  318). 

VM.  EXPLORATION  RADIOLOGIQUE  DU  REIN  ET  DES  URETÈRES.  —  L'ex- 
ploration radiologique  du  rein  et  des  uretères  a  fait,  à  l'heure  actuelle,  de 
grands  progrès  ;  elle  est  le  complément  indispensable  de  la  plupart  des 
examens  du  rein  ;  en  particulier,  son  rôle  est  de  première  importance 
pour  le  diagnostic  des  calculs  du  rein. 

La  radiographie  urinaire  demande  des  connaissances  spéciales,  tant 
pour  la  pratique  de  l'examen  lui-même  que  pour  l'interprétation  des 
résultats. 

Ce  n'est  pas  le  lieu  d'entrer  ici  dans  de  grands  développements  au  point 
do  vue  de  la  technique  opératoire  de  la  radiographiejdu  rein.  Cependant, 


252 


EXAME.X    DE    LAPPAHEIL    GÉyiTO-U BINAIRE 

liiales  requises  pour  assuret 


tuiil.  iiii-dccin  cjciit  (junnaitre  les  cuiiditjoni 
une  épreuve  radiographique  valable. 

Le  rein  étant  un  organe  moliile,  il  esl  important  que  le  temps  de  posr 
soit  relaliDemenl court  et  que.  pendant  la  durée  de  la  pose,  on  puisse  obtenir 
une  immobHisaiiim  momentanée,  relatii^e  du  rein. 

D'uù  la  nécessité,  d'une  part,  de  placer  au-devant  du  rein  un  cont- 
presseur  et,  d'autre  part,  de  se  servir  <\'icrang  renfori;aleurs. 

Enfin,  il  faut  tenir  compte  du   vnisinage  d'organes  creux  (intestin), 


Fig.  31!).  —  (^tiiHilrilalère  de  i3uz)'-Muirand  (d'après  Marîon). 


qu'il  est  nécessaire  de  maintenir  dans  un  état  de  vacuité  aussi  complet 
que  possible,  pour  éviter  les  erreurs.  Il  en  résulte  que,  pour  tout  examen 
radiologique  urinaire,  le  malade  sera,  au  préalable,  purgé  la  veille,  et, 
avant  l'examen,  on  prendra  la  précaution  de  lui  donner  un  lavement. 

Pour  lire  une  plaque  radiographiquc  (préférable  à  tous  égards  à  une 
épreuve  sur  papier),  il  faut  recommander  tout  spécialement  l'emploi 
des  appareils  dits  négatoscopcs  [constitués  par  une  caisse  contenant  une 
source  lumineuse  et  dont  l'une  des  parois  est  un  verre  dépoli  au-devant 
duquel  on  place,  sur  un  châssis,  la  plaque  k  examiner). 

Dans  un  grand  nombre  de  cas,  il  est  possible,  par  la  simple  radiographie, 
d'être  renseigné  sur  la  /orme  et  le  voluine  du  rein.  Ces  renseignements 
seront  autrement  précis  lorsque  la  radiographie  aura  pu  être  complétée 
par  une  j/i/élographie  (voir  p.  317). 


EXPLORATION   DE  LA  VESSIE  253 

Diagnostic  des  calculs  urinaires.  —  Le  résultat  négatif  d'une 
radioscopie  ne  saurait  avoir  une  valeur  absolue  et  ne  permet  nulle- 
ment de  conclure  à  Tabsence  de  calcul. 

Il  faut  d'ailleurs  se  souvenir  que  les  calculs  d'acide  urique  pur  sont 
difficilement  visibles  ;  par  contre,  les  calculs  phosphatiques,  les  calculs 
uriques  recouverts  d'une  forte  couche  de  carbonate  de  chaux,  les  calculs 
d'oxalate   se   décèlent   facilement. 

Un  calcul  urique  recouvert  de  chaux  apparaît  comme  transparent  à  son 
centre,  tandis  que  si  l'acide  urique  est  extérieur  au  noyau  de  carbonate 
le  calcul  paraîtra  plus  petit  qu'il  n'est  en  réalité. 

La  dimension  et  le  nombre  des  calculs  sont  naturellementessentiellement 
variables. 

La  siluaiion  du  calcul  par  rapport  au  squelette  permet  de  localiser 
le  calcul  :  c'est  ainsi  qu'on  peut  diagnostiquer  un  calcul  du  bassinet  toutes 
les  fois  que  l'ombre  apparaît  dans  un  rectangle  limité  en  dedans  par  la 
colonne  vertébrale,  en  haut  et  en  bas  par  deux  lignes  partant  horizon- 
talement des  1'®  et  2«  vertèbres  lombaires,  et  limité  en  dehors  par  une 
ligne  verticale  qui  réunit  les  deux  précédentes  à  une  distance  de  5  centi- 
mètres de  la  ligne  médiane  (quadrilatère  Bazy-Moirand)  (fig.  319). 

Parmi  les  principales  erreurs  auxquelles  peut  donner  lieu  la  radio- 
graphie, il  faut  citer  les  calculs  stercoraux  et  les  calculs  biliaires. 

La  possibilité  de  ces  erreurs  indique  qu'on  ne  saurait  asseoir  un  dia- 
gnostic certain  sur  un  seul  signe  et  que  l'épreuve  radiographique  doit 
être  complétée  par  les  autres  examens  rénaux;  c'est  à  l'ensemble  des 
signes  cliniques  et  des  constatations  radiologiques  qu'il  faut  demander 
la  certitude  du  diagnostic. 

En  particulier,  pour  les  calculs  de  l'uretère  et  du  bassinet,  dans  les  cas 
douteux,  on  se  trouvera  particulièrement  bien  de  compléter  les  résultats 
d(^  la  radiographie  par  le  cathétérisme  uretéral  et  la  pyélographie. 

EXPLORATION    DE    LA    VESSIE 

Nous  ne  ferons  que  signaler  l'examen  extérieur  de  la  vessie  par  Tinspec- 
tion  (t  la  palpation.  En  dehors  des  cas  (ju'il  faut  bien  connaître,  car  ils 
prêtent  à  de  grossières  erreurs,  où  la  vessie,  distendue  par  une  grosse 
rétention,  forme  une  tumeur  globuleuse,  parfois  dure  et  volumineuse, 
rinspection  et  la  palpation  ne  nous  donnent  que  peu  d'indications  utiles. 

I/interrosfatoire  nous  a  déjà  mis  en  possession  de  renseignements 
importants  :  douleur?  et  fréquence  d^s  m'ctions,  rétention;  aspect  des 
urines  ipyurie,  hématurie). 

Le  médecin  doit  alors  rochenlier  : 

1"  ('omment  se  vide  la  vessie  ; 

'1^  Ouels  sont  son  degré  de  sensibilité  et  sa  capacité? 

1*^  La  notion  de  V évacuation  plus  ou  moins  complète  de  la 
vessie  est  capitale.  Normalement,  la  vessie  se  vide  intégralement  par 


2&4  EXAMEN   DE    V APPAREIL    GÉNITO-URINAIRE 

la  mirtion  spontanée.  Toutes  les  fois  que,  après  avoir  demandé  au  malade 
de  vider  sa  vessie,  on  constate,  en  introduisant,  aussitôt  après,  une  sonde, 
qu'il  reste  encore  une  certaine  quantité  d*urine  dans  la  vessie,  on  en 
conclura  à  l'existence  d'un  résidu  urinaire,  dont  l'abondance  est  essen- 
tiellement variable. 

La  constatation  d'un  résidu  permet  d'affirmer  l'existence  d'un  obstacle 
à  l'émission  (généralement  adénome  prostatique)  et  l'abondance  du 
résidu  marque  en  quelque  sorte  le  degré  de  la  maladie  et  fixe  les  indi- 
cations thérapeutiques.  La  présence  habituelle  d'un  certain  résidu  carac- 
térise la  rélenlion  chronique  incomplêle  qui  se  traduit  cliniquenient,  le  plus 
souvent,  par  l'iniontinenre  d'urine,  surtout  nocturne  (1). 

La  façon  dont  se  fait  l'évacuation  de  la  vessie  doit  être  soigneusement 
notée  :  lenteur  et  difficulté  de  la  miction  spontanée,  faiblesse  du  jet 
(rétrécissement,  hypertrophie  prostatique).  Une  fois  la  sonde  introduite, 
l'urine  s'écoule  avec  plus  ou  moins  de  force;  lorsque  la  vessie  est  épuisée 
par  de  longs  efforts  (chez  les  prostatiques),  le  jet  d'urine  par  la  sonde 
s'écoule  lentement,  sans  aucune  force,  en  bavant.  La  force  du  jet  témoigne 
de  la  puissance  de  contractilité  que  la  vessie  a  pu  conserver. 

2^  Recherche  de  la  senaibilité  et  de  la  capacité  véaicales.  — 
Pour  cela,  la  sonde  étant  introduite  dans  la  vessie  et  l'urine  évacuée, 
on  injecte  leniemeni,  à  l'aide  d'une  seringue  vésicale  spéciale  (voir  fig.  10;, 
une  certaine  quantité  de  liquide  dans  le  réservoir  urinaire. 

Au  cas  de  vessie  très  malade,  la  sensibilité  puis  la  douleur  s'éveillent 
très  rapidement  et  c'est  à  peine  si  l'on  peut  injecter  quelques  granunes  de 
liquide  (10,  20,  30  grammes)  ;  dans  les  cystites  moins  aiguës,  la  capacité 
du  réservoir  est  meilleure  et  la  vessie  peut  recevoir  80,  100,  120, 
150  grammes  de  liquide. 

Normalement,  la  capacilé  physiologique  de  la  vessie  est  de  300  à 
3~)0  grammes,  c'est-à-dire  que  la  vessie  se  laisse  distendre  facilement  sans 
douleur  jusqu'à  ce  point  et  que  ce  n'est  qu'à  partir  de  300  à  350  grammes 
de  liquide  que  s'éveille  le  besoin  d'uriner. 

3^  Exploration  instrumentale  méthodique  de  la  vessie.  —  Sup- 
posons la  vessie  pleine  de  liquide,  150  à  200  grammes  environ  ;  nous 
pK)uvons  en  commencer  l'exploration  méthodique. 

H  fnnt   pour  cela  se  servir  des  calhéters  coudés  métalliques  dits  explo- 


K, 


riHHHiriki 


Kig.  320.  —  Explorateur  métallique  de  Guyon. 

râleurs  de  Guyon  (fig. 320).  Il  en  existe  quotro  numéros  (n^  1  pour  les  enfants, 
n^  2  pour  les  adultes,  n®*»  3  et  4  pour  les  prostatiques). 

(1)  L'inronlineiice  d'urine  due  à  la  préstnce  d'un  résidu  urinaire  sans  obstacle 
mc'cnniqiie,  sans  loin»  médian  prostatique,  doit  éveiller  l'idée  d'une  pirésie  vésicale 
d'origine  tabélique  et  l'examen  devra  être  orienté  dans  ce  sens. 


EXPLORATION   DE   LA   VESSIE  256 

L'explorateur  métallique  peut  nous  renseigner  de  façon  très  précise  : 
1^  sur  r existence  ou  non  d*un  bas-fond  vésiced;  29  sur  la  présence  des 
colonnes  ;  3°  enfin  et  surtout  il  servira  à  constater  la  présence  de  calculs  dans 
la  vessie  :  la  rencontre  du  calcul  et  de  Tinstrumetit  communique  aux 
doigts,  et  à  l'oreille  souvent,  une  sensation  caractéristique  qui  renseigne 
d'une  façon  absolument  nette  sur  l'existence  d'un  calcul. 

Technique  de  Pexamen.  —  Le  malade  est  couché  sur  le  lit,  le  bassin 
relevé  par  un  coussin,  ou  plus  simplement  dites-lui  de  mettre  ses  deux 
poings  sous  les  fesses.  L'opérateur  se  place  à  droite. 

L'explorateur,  préalablement  huilé,  pénètre  dans  l'urètre;  il  est  placé 
alors  dans  la  môme  position  qu'un  béniqué  (voir  p.  258),  c'est-à-dire  la 
concavité  de  sa  courbure  orientée  dans  le  sens  du  pli  de  l'aine  droite.  La 
pénétration  se  fait  lentement,  prudemment,  jusqu'à  ce  que  l'on  se  sente 
engagé  dans  l'urètre  membraneux.  Ramenez  de  la  main  gauche  la  verge 
sur  la  ligne  médiane,  tout  en  la  maintenant  bien  tendue;  accentuez  dou- 
cement la  progression  ;  l'instrument  pénètre  davantage,  le  pavillon  a  ten- 
dance à  s'abaisser  sans  tourner  sur  lui-môme  ;  l'instrument  est  dans  la 
bonne  voie  (s'il  en  était  autrement,  sans  doute  parce  qu'on  aurait  relâché 
la  tension  de  la  verge,  le  pavillon  aurait  tendance  à  tourner  sur  lui-môme 
sans  avancer).  A  ce  moment,  c'est-à-dire  quand  l'engagement  semble  suffi- 
samment effectué,  lâchez  la  verge  et,  de  la  main  gauche,  déprimez  largement 
les  tissus  sus-pubiens,  tandis  que  de  la  droite,  sans  y  mettre  aucune  force, 
se  laissant  guider  par  l'instrument  qui  progresse  de  lui-même  en  s'abaissant 
entre  les  jambes  du  malade,  vous  assurez  définitivement  la  pénétration  de 
l'explorateur  dans  la  vessie. 

L'explorateur  métallique  étant  dans  la  vessie,  ce  que  l'on  reconnaît  à 
la  liberté  des  mouvements  qu'on  lui  imprime,  on  peut  explorer  méthodi- 
quement toute  la  cavité  vésicale.  La  main  gauche  fixe  la  verge,  tandis  que 
la  droite,  par  des  mouvements  de  propulsion,  de  retrait  et  de  rotation 
combinés,  parcourt  successivement  les  différentes  régions  de  la  vessie. 
L'extrémité  recourbée  de  l'instrument  sera  ainsi  portée  d'avant  en  arrière, 
pour  mesurer  le  diamètre  transversal  de  la  vessie  ;  puis,  successivement, 
à  droite  et  à  gauche,  en  même  temps  que  de  la  main  droite  vous  suivrez 
attentivement  les  mouvements  de  l'instrument.  Enfin,  le  manche  légè- 
rement relevé,  tout  en  manœuvrant  par  des  mouvements  de  rotation  l'extré- 
mité vésicale  de  l'instrument,  on  explore  régulièrement  le  bas-fond  vésicaU 

40  Cystoscopie.  —  Tout  examen  de  vessie  doit  être  complété  par  une 
ajsioscopie.  Sans  doute,  il  faut  une  certaine  pratique  pour  apprécier 
exactement  au  cystoscope  la  nature  des  lésions  vésicales.  Cependant  la 
technique  de  l'examen  ne  présente  pas  de  difficultés  particulières  et  le 
nn'îdecin  doit  en  posséder  quelques  notions  générales. 

Pour  procéder  à  une  cystoscopie,  il  faut  : 

l^  Un  bon  cystoscope  de  Nitze  (de  préférence  cystoscope  à  optique 
mobile,  cystoscope  laveur)  ; 

2°  Une  source  d'éclairage  électrique  de  4  à  8  volts  ; 

2^  Une  seringue  vésicale. 

Le  cystoscope  de  NItze  (fig.  321  )  est  constitué  essentiellement  par  un  tube 


256  EXAMEN   DE    L'APPAREIL    GÊNITO-V BINAIRE 

iiiétalliiiue  ayant  la  forme  d'une  sonde-béquille  du  calibre  n"  18  ou  20  Char- 
rière.  A  l'extrémité  vésioale  du  tube,  la  béquille  renferme  une  lampe  con- 


Fit'-  3'iJl.  ^  CjsLoscope  :1e  Nilne. 

tenue  dans  une  peliLe  ampoule  de  verre,  de  8  volts 
(lampes  à  filaments  de  charbon)  ou  de  1  volts  (lampes 
métal}. 

Dans  l'intérieur  du  tube  métallique  ainsi  décrit 
se  glisse  la  partie  optique,  constituée  elle-même  par 
un  tube  creux  renfermant  un  groupe  de  lentilles  au 
nombre  de  trois  : 

\°  Un  objectif  situé  à  l'extrémité  vésicale  ; 
■2"  Un  oculaire  situé  ù  l'orifice  externe  du  tube  : 
3"  Une  lentille  intermédiaire. 

I, 'image  reçue  par  l'objectif  se  rénécbit,  grâce  à  la 
lentille  intermédiaire,  un  peu  en  avant  de  l'oculaire, 
sous  forme  d'une  image  plus  petite  et  renversée,  et  est 
agrandie  par  l'oculaire,  qui,  llnalement,  nous  donne  de 
l'objet  une  image  virtuelle,  droite  et  agrandie. 

La  source  lumineuse  peut  être  fournie  ou  bien  par  un  tableau  électrique 
recevant  directement  le  courant  de  la  ville,  ou  bien  par  un  accumulateur 
de  t  ^  8  volts  (fig,  322),  ou  encore  par 
une  petite  pile  de  poche  de  4  volts 

On  trouve  chez  les  fabricants  spé- 
cialistes (Gentile,  CoIIin,  Drapier)  des 
ii'ducteurs de  volume  réduit, très pra- 
titiues.  permettant  de  prendre  le  cou- 
rant sur  n'importe  quelle  lampe  élec- 
trique de  ville.  Ces  appareils  ren- 
dent facile  la  cystoscopie  en  dehors 
d'une  installation  ad  hoc  compliquiv 
ffig.  323). 

Pour  transporter  le  courant  delà 
sonne  lumineuse  à  la  lampe  du  cysto- 
;.  321)  est  adaptée  à  l'instrument  et 
réunie  par  deux  fils  à  la  aourco  lumineuse. 

l'our  la  stérilisation  du  eysloscope.  le  mieux  est,  après  lavage  soi- 
gneux de  l'appareil  avec  un  peu  d'alcool,  de  le  conserver  dans  une  liolLe 
niélallique  contenant  quelques  pastîlios  de  tri  ox  y  méthylène.  Le  spé- 
cialiste, mieux  outillé,  aura  recours  de  préférence  à  l'étuve  de  Marion 
(voir  p.  3îl). 
Conditions  requises  pour  pratiquer  la  cystoscopie.  —  l"  Il  faudra  en 


[■ij,'.  322.  - 


seope,  une  pince  spéciale  (voi 


EXPLORATION  DE  LA   VESSIE 


257 


premier  lieu  s'assurer  du  calibre  du  canal  et  au  besoin  le  préparer  à  rece- 
voir rinslrumcnt  (n°  20  Charrière)  : 

2"  La  capacité  de  la  vessie  ne  doit  pas  être  trop  réduite.  Il  faut  au 
moins  pouvoir  injecter  70  à  80  grammes  de  liquide. 

Introduction  du  cystoscope.  —  L'introduction  est  semblable  â  celle  de 
l'explorateur  métallique  (voir  p.  2^t.  Le  malade  est  sur  une  table  à 
examen,  le  siège  placé  tout  au  bord  de  la  table,  les  pieds  posés  sur  des 


i porte  qudle  Inmpe  de  ville. 


[it'dales  de  façon  que  les  genoux  dépassent  notablement  le  plan  du 
basi-in  (fig.  324^  325,  326). 

Le  cystosicope  introduit,  on  retire  le  tube  optique  (I)  et  on  procède 
au  rempliiisage  de  la  vessie  à  l'aide  d'une  seringue  vésicale  adaptée  à  un 
«mbout  spécial  qui  se  fixe  au  cystoscope. 

La  vessie  sera  nettoyée  aussi  complètement  que  possible.  Pour  ce 
lavage  il  est  bon  de  procéder  avec  la  plus  grande  douceur  et  à  chaque 
lavage  de  ne  pas  vider  complètement  la  vessie  pour  ne  pas  éveiller  inu- 
tilement les  contractions  vésicales,  ce  qui  rendrait  l'examen  pénible  et 
difficile. 

Lorsque  le  liquide  revient  clair,  l'embout  spécial  est  retiré  et  remplacé 
par  le  tube  optique.  Le  contact  lumineux  est  établi  et  il  ne  reste  plus 
qu'à  procéder  à  l'examen  de  la  vessie. 

17 


(1  )  Nous  supposons  que  le  médecin   a 
udrail  an  préalable  garnir  la  vessie  ave. 

un  cystoscope 
c  une  sonde. 

258  EXAMEN   DE   L'APPAREIL    GÉNITO-VHINAIRE 

Examen  cystoscoplque  de  la  vessie.  —  Cet  examen  doit  être  pratiqué 


ntrodiiction  du  cysloscope. 


méthodiquement.  I.e  cystoscope  étant  placé  bec  en  l'air,  dans  le  sens 
où  il  a  été  introduit,  on  nrherchera  d'abord  la  bulle  d'nir,  facile  à  recon- 


naJtru  par  ^on 
servira  à  nous 


ni  lii  position  ou  sommet  de  ta  vessie 


EXPLORATION  DE  LA  VESSIE 


259 


Successivement,  par  un  mouvement  lent  et  progressif,  d'avant  en  art-ière, 
on  explore  les  parois  antérieure,  supérieure  et  postérieure  de  la  vessie. 
En  inclinant  le  cystoscope  à  droite  ou  à  gauche,  on  examine  les  parois 
latérales. 

Le  point  important  est  l'examen  de  la  paroi  inférieure.  Pour  cela,  l'appa- 
reil est  retourné  sur  lui-même,  la  lampe  dirigée  en  bas  et  successivement 
d'arrière  en  avant,  puis  d'avant  en  arriére  ;  on  reconnaît  les  difTérenles 
zones  de  la  paroi  inférieure.  C'est  d'abord,  en  parlant  du  coi,  la  région  du 
trigone.  Poussant  plus  avant  l'instrument,  on  pénètre  dans  la  zone  la  plus 
éloignée  de  la  paroi  vésicale  postéro-inférieure,  en  ayant  bien  soin  de  recon- 
naître  au  passage  le  muscle  inteniretéiique  qui  sépare  les  deux  régions. 


Fig  326  —  Introduction  du  cyatoscope 


On  cherchera  ensuite  à  reconnaître  les  orifices  uretéraux  :  pour  cela, 
revenant  sur  ses  pas,  jusqu'au  niveau  du  muscle  interuretérique  {ou  liga- 
ment interuretéral),  il  suffira  le  plus  souvent  d'incliner  le  cystoscope  à 
droite  et  à  gauche  à  la  hauteur  de  ce  muscle.  Jusqu'à  ce  que  le  bouton  placé 
en  dehors, sur  l'oculaire  (voir  fIg.  321],  soit  dans  la  position  de  4  heures20  pour 
l'uretère  gauche,  de  8  heures  moins  20  pour  l'uretère  droit.  En  général,  c'est 
dans  cette  position  aux  deux  extrémités  du  muscle  Inlevuretèrlque  que 
l'on  pourra  trouver  les  orifices  uretéraux. 

Nous  ne  pouvons  entrer  ici  dans  dt  trop  longs  détails  pour  étudier 
les  difficultés  de  l'examen.  Noua  renvoyons  pour  cela  aux  traités  spé- 

Nous  nous  contenterons  d'énumérer  rapidement  les  principales  consta- 
tations que  l'on  est  susceptible  de  faire  au  cours  d'un  examen  cvstosco- 
pique. 

.Xormalement,  la  muqueuse  vésicale  apparaît,  au  cystoscope,  iisse,  d'une 
coloration  jaune  orangé,  régulière,  avec  quelques  arborisations  vascu 
laires. 

Sur  la  paroi  inf(^rieure,le  ligament  interuretéral  apparaît  sous  forme  d'une 
bande  transversale;  faisant  une  saillie  plus  ou  moins  apparente. 


(\)\'.MtkaioxelHEm-Bo\-£R,TraiU de cysloscopit.  —  Papin,  Manuel dt cyiloicopit. 


2G0 


EXAMEN    DE    LAPPAREIL    GÉNITO-V RINAIRE 


En  avant  iJu  ligament,  lii  r^^iion  du  trîgone  a  un  aspect  plus  foni 
retirant,   doucement   l'instrument  jusqu'au   col,   celui-ci   apparaît   sous 
fomie  d'un  tToîssant  rouge  (once  à  contours  réguliers. 

L'aspect  normal  de  la  muqueuse  peut  être  modifié.  —  1°  Par  la  pré- 
sence de  colonnes  plus  ou  moins  volumineuses  et  nombreuses,  circons- 
crivant des  zones  de  dépression  plus  ou  moins  marquées  (cellules  tl 
dive-rlicales  vésicaux). 

2<*  Dans  sa  vasculariaation,  extrêmement  intense,  diffuse  ou  limitée  à 
certains  pointa  {cysliles). 

3"  Par  la  présence  d'iilcéralions  de  forme,  d'aspect,  de  grandeur  et  de 
nornlire  variables.  On  distingue  ainsi  des  ulcérations  de  cystite  liana) 


Fia.  327.  ~  r'apillame  vésical.  Fig.  3'28.  —  Corps  élrHnijcrs  Je  la  ' 

r;xBmpIes  d'images  cysloecopiqueâ  (in  Prfcit  d<  PalhilogU  chirurgicale). 


1 

mis. 


des  ulcérations  lubercaleuses.  des  ulcérations  néoptaslques,  syphililitjut 
iraumaliques,  etc. 

î)°  L'œdème  vésical  est  une  lésion  fréquente,  d'aspect  variable,  géné- 
ralement limitée  à  certains  points  de  la  vessie  (en  particulier  au  niveau 
du  cnl). 

fi"»  On  reconnaîtra  l'existence  des  productions  pathologiques:  eégè- 
talions,  papillomes,cancT.  On  pourra  noter  les  caractères  spéciaux  à  cha- 
cune de  ces  formations,  distinguer  celles  qui  sont  pédiculées  des  tumeurs 
spssiles. 

7"  Dans  l'hypertrophie  prostatique,  la  cystoscopie  indiquera  les 
modifications  rfu  col  «isical  et  permettra  d'apprécier  l'importance  Jp 
l'obstacle.  Comme  signe  caractéristique,  la  saillie  du  col  et  les  orifices 
uretéraux  seront  vus  simultanément. 

S"  blnfin,  d'une  façon  générale,  la  cystoscopie  donnera  au  diagnostic 
un  caractère  de  certitude  al>8olue  dans  la  plupart  des  cas  de  calculs,  de 
corps  étrangers  [iig.  327  et  328). 

Une  longue  habitude  sera  nécessaire  pour  arriver  à  se  familiariser 
avec  les  images  cystoscopiques  et  pour  les  interpréter  utilement.  Mais  à 


EXAMEN   DE   V  URÈTRE   CHEZ   L'HOMME  261 

côté  des  cas  difficiles,  il  est  nombre  de  cas  faciles.  Il  faut  bien  savoir 
que  la  cystoscopie  n'offre  pas  de  difficultés  particulières  et  qu'avec  un  peu 
de  persévérance  et  de  méthode,  en  s'aidant  de  certains  traités,  magni- 
fiquement édités,  tels  que  celui  de  Marion-Heitz-Boyer,  on  peut  arriver  à 
un  résultat  pratique  intéressant. 


EXAMEN  DE  L'URÈTRE  CHEZ  L'HOMME 

Règle  générale.  —  Tout  examen  de  r urètre  exige  une  asepsie  parfaite 
et  rigoureuse:  antisepsie  du  malade^  antisepsie  de  l'opérateur,  antisepsie 
de  l'instrument  explorateur  ou  autre  y  telles  sont  les  conditions  primordiales 
d'un  bon  cattiétérisme, 

1°  Antisepsie  du  malade.  —  Laver  le  gland  et  le  prépuce;  a>  ec  la  seringue 
vésicale  (flg.  316),  nettoyer  le  méat  maintenu  béant  avec  les  deux  doigts 
de  la  main  gauche,  puis  envoyer,  dans  les  premiers  centimètres  de  l'urètre, 
une  petite  quantité  de  liquide  (oxycyanure  de  mercure  à  1/4  000,  eau 
boriquée).  On  se  servira  utilement  pour  laver  le  canal  de 
Tembout  olivaire  de  Janet  (fig.  329)  qui  s'adapte  à  toute 
seringue. 

2»  Antisepsie  du  chirurgien,  —  Lavage  et  nettoyage  des 
mains  à  la  brosse  et  au  savon.  „.     ^on 

Flg.  329. 

3<>  stérilisation  des  sondes.  —  Pour  les  sondes  Nélaton  et      Embout    oli- 
d'une  façon  générale   toutes  les  fois  qu'on  ne  dispose  pas       vaire  de  Ja- 
d'un  mode  de  stérilisation  spécial  mieux  approprié,  recou-  "®*" 

rir  à  Tébullition. 

Pour  lubrifier  la  sonde,  se  servir  soit  de  vaseline  stérilisée,  soit  d'huile 
végétale  stérilisée  ou  antiseptisée  (huile  goménolée,  phéniquée),  soit, 
mieux  encore,  d'huile  de  vaseline  stérilisée  (l'huile  de  vaseline,  étant  un 
corps  minéral,  s'altère  moins  facilement  que  l'huile  végétale).  On  peut  aussi 
se  servir  du  savon  de  Guyon  dont  la  formule  est  la  suivante  : 

Poudre  de  savon ^ 

Glycérine >a  11  grammes. 

Eau ) 

Résorcine 1  gramme. 


Après  usage,  la  sonde  sera  nettoyée  avec  soin  à  l'eau  et  au  savon  et 
conservée  dans  un  milieu  antiseptique. 

Le  plus  simple  des  appareils  pour  le  praticien  est  le  tube  à  bouchon  de 
caoutchouc  contenant  une  capsule  perforée  dans  laquelle  on  introduit 
quelques  pastilles  de  trioxyméthylène  (fig.  330). 

Le  médecin  spécialiste  aura  à  sa  disposition  des  instruments  plus  parfaits, 
soit  l'étuve  d'Albarran  à  formol  naissant,  soit  l'étuve  de  Marion  (fig.  331) 
(étuve  électrique  à  température  constante  permettant  au  trioxyméthylène 
de  dégager  des  vapeurs  à  chaud),  soit  enfin  l'étuve  d'Hamonic.  Nous 
donnons  la  préférence  à  l'étuve  électrique  de  Marion. 


562 


EXAMEN    DE   VAPPABEIL    GÉNITO-URINAIRE 

ivaiit  Il's  cas  :  tx/zloraleitr,  évacuateur  0 


Le  caLliéléi-isme  pniil  t-tre,  ; 
thérapeutique  (1). 

a)  CatbétéFisme  explorateur.  —  (_iuyon  en  a  défini  ainsi  les   trd 

grands  principes  : 

]"  '(  Faire  If  l'iucherùraiile  de  rirts//T(ni*'n/ ii,  c'est-à-dire  que  "  le  chirurgien 


Fii{.  33a  —  Tube  de  Desnos. 


m 


a  pour  but  de  sentir  toutes  les  parties  du  trajet  ou  de  la  cavité  qu'itj 
parcourt  comme  il  le  ferait  avec  le  doigt  ".  La  sonde  introduite  Icnlomeiil 
avec  douceur,  doit  transmettre  h  la  main  attentive  toutes  les  sensatini 
recueillies  au  passage. 

2°  "  Savoir  loujours  exaclement  dans  quelle  région  du   canal  se  Iroin 
l'extrémité  cachée  de  l'instrumenl.  » 

11  faut  pour  cela   se  rappeler  que  le  pas&agi'  de  l'inslnimenl  dans 


9 

I 


I 


l"ig.  3ai 


■c  électrique  du  D'  Marion. 
sensitiilité  toute  particulière  et 

.alhélérisme  e[    rester  solQ 


région   prostatique  éveille  u 
ristique. 

3"  «  Les  deux  mains  doivent    participer 
daires.  " 

Tandis  que  la  main  droite  guide  et  pousse  l'instrument,  la  main  ga' 
facilitejes  manœuvres  de  la  main  droite  en  donnant  à  la  verge  la  dirçcUt 
qui  convient. 

BnrrwE  explouathu'i;  \  [uiit  olivaihe,  —  Le  cathélérisme   expli 


I 

i 


<^« 


I  (^ 


râleur   doit  commencer    par  l'emploi  de   la  bougie 
olivaire  (fi  g.  332). 

.ilii|uera  jamuis 


EXAMEN   DE   L'URÈTRE   CHEZ   V HOMME  263 

L'exploration  débute  par  un  numéro  élevé  :  18-20. 

La  verge  maintenue  droite  de  la  main  gauche,  les  lèvres  du  méat 
entr'ouvertes,  on  fait  pénétrer  la  boule  de  l'explorateur,  préalablement 
huilé  ;  puis,  lentement,  progressivement,  on  recueille  les  sensations 
fournies  à  la  main  droite. 

Normalement,  la  pénétration  se  fera  sans  difficulté  jusqu'à  l'urètre 
membraneux  ;  à  ce  moment  on  éprouve  une  certaine  résistance  bientôt 
franchie  et,  en  même  temps  que  la  boule  pénètre  dans  l'urètre  prosta- 
tique, le  malade  accuse  une  vive  sensibilité  caractéristique  ;  encore  un  peu 
et  la  sonde  pénètre  dans  la  vessie  sans  résistance  appréciable. 

Au  retour,  les  sensations  se  précisent  : 

Au  cas  d'uréiriie  chronique,  l'explorateur  permet  de  sentir  les  indu- 
rations, les  irrégularités  du  canal  et,  parfois,  ramène  un  muco-pus  jau- 
nâtre ou  sanguinolent. 

Au  cas  de  rétrécissement,  la  boule  introduite  n'a  pas  tardé  à  être  arrêtée. 
Sans  chercher  à  pénétrer  de  force,  l'opérateur  change  aussitôt  d'explo- 
rateur et,  suivant  le  degré  d'imperméabilité,  prend,  dans  son  arsenal,  un 
explorateur  beaucoup  plus  faible,  n^  10,  8,  etc. 

Une  fois  le  premier  obstacle  franchi,  l'explorateur  poursuit  sa  route 
et  à  nouveau  peut  rencontrer  un  ou  plusieurs  autres  obstacles.  Sur  l'un 
quelconque  de  ces  obstacles,  il  peut  être  arrêté  et  il  faut  à  nouveau  prendre 
une  bougie  exploratrice  plus  faible.  Enfm,  lorsqu'on  aura  réussi  à  pénétrer 
dans  la  vessie,  l'explorateur  sera  ramené  au  dehors,  et,  au  retour,  on  pourra 
nettement  se  rendre  compte  du  nombre  et  de  l'importance  des  rétré- 
cissements en  notant,  à  chaque  fois,  le  ressaut  produit  par  le  passage  de 
rinstrument  sur  les  rétrécissements. 

Il  peut  se  faire  que  tous  les  explorateurs  à  houle  ne  réussissent  pas  à 
franchir  l'obstacle  constitué  par  un  ou  plusieurs  rétrécissements. 

Il  faut  alors  avoir  recours  aux  bougies  fitifornips. 

Cathétérisme  par  les  bougies  fiiiformes.  —  Dans  un  certain 
nombre  de  cas,  la  première  bougie  fiUforme  introduite  pénètre  sans  diffi- 


N 

Fig.  333.  —  Bougies  filiformes. 


culte.  Souvent,  il  n'en  est  pas  ainsi  et  pourtant,  soit  pour  compléter  le 
diagnostic,  soit  pour  remédier  à  une  rétention  aiguë  d'urine,  il  est  de 
toute  urgence  de  faire  pénétrer^ou  de  laisser  à  demeure  une  bougie  fili- 
forme jusque  dans  la  vessie. 

Il  est  essentiel  de  s'armerj[de'patience  ;  l'introduction  peut  être  longue, 
mais,  avec  un  peu  de  douceur  et  de  doigté,  on  réussit  presque  toujours  à 
passer.  Le  médecin  doit  toujours  avoir  à  sa  disposition  une  série  de 
bougies  filiformes  de  grosseur^et  de  forme  variables  (fig.  333). 

Lorsque  la  bougie  filiforme  droite  échoue,  on  essaie  de  franchir  l'obs- 


N 


^::^ 


264  EXAMEN    DE   L'APPAREIL    GÉNITQ-V BINAIRE 

tacle  avec  une  bougie  lorlillée  ou  avec  une  bougie  en  baïonnette  (fig-  334). 

Introduisez  lentement  la  bougie  de  la  main  droite,  tandis  que  la  gauche 

tend  au  maximum  la  verge  ;  arrivé  sur  l'obstacle,  par  des  mouvements 

de  va-et-vient  légers,  ou  encore  en  modifiant  l'inclinaison  de  la  verge,  on 

arrive  par  tâtonne- 
ments successifs  â 
franchir  l'arrêt. 
On  pourra   s'ai- 
,^at      der,  avec  avantage, 
en  injectant  quel- 
— — "  '  ~"  ques      grammes 

I  >n  d'une  bougie    d'une  solution    de 

.  '  cocaïne     adrénali- 

née  à  1  p.  100. 
Au  cas  de  non-réussite,  on  parvient  souvent  au  résultat  par  le  procédé 
du  cathétérisme  en  faisceau. 

C.ATiifcTftnisMK  EN  FAiscKAu.  —  La  verge  est  tenue  bien  droite  et 
tendue.  La  main  droite,  ar- 
mée d'une  sonde  fdiforme, 
est  conduite  lentement  jus- 
qu'au point  rétréci  et  pé- 
nètre le  plus  avant  possible 
dans  le  rétrécissement.  A 
ce  moment,  laissez  la  bou- 
gie en  place  et  prenez  une 
autre  bougie  qui  sera  pous- 
sée le  long  de  la  première. 
Souvent  vous  verrez  la 
deuxième  sonde  pénétrer 
plus  avant  et  franchir  diW 
Tinitivement  les  obstacles: 
parfois  il  faut  introduire  de 
-  Calhélfrlsme  *n  fm.cea.i.  la  même  façon  une  troisième 

et  une  quatrième  sonde, 
toutes  les  autres  restant  en  place,  et  ce  n'est  que  cette  quatrième  sonde 
qui  réussit  k  passer. 


Fn  cas  d'échec,  enlever  les  sDndes  et  reprendre  le  cathétérisme  soit  avec 
une  seule  bougie  droite  ou  tortillée,  soit  en  faisceau.  11  est  bien  rare 


EXAMEN   DE   VU  HÊTRE   CHEZ   V  HOMME 


265 


qu'avec  de  la  patience  on  ne  puisse  arriver  à  franchir  le  rétrécissement 
tfig.  335  et  336). 

Spasme  urétral.  —  Il  arrive  souvent,  surtout  chez  les  nerveux,  qu'après 
avoir  traversé  sans  difficulté  l'urètre  antérieur,  la  sonde  ou  l'explorateur 
soit  arrêté  au  niveau  de  la  portion  membraneuse.  Le  médecin  peu  habitué 
s'y  trompe  souvent  et  diagnostique  un  rétrécissement  là  où  il  n'y  a  qu'un 
spasme  de  l'urètre  membraneux. 

Le  spasme  se  reconnaît  aux  caractères  suivants  : 

1°  Il  cède  souvent  au  bout  de  quelques  instants  en  appuyant,  sans  forcer, 
l'instrument  au  niveau  de  l'obstacle,  au  besoin  en  injectant,  à  ce  niveau, 
quelques  gouttes  de  cocaïne  ; 

2^  On  franchit  aisément  le  spasme  avec  un  instrument  métallique 
{sonde  à  petite  courbure  ou  béniqué)  ; 

30  Au  retour  de  l'instrument,  on  n'éprouve  aucune  sensation  de  résis- 
tance, aucun  nssaui. 

b.  Catbétérisme  évacuateur  ou  thérapeutique,  —  Chez  un  grand 
nombre  de  malades,  le  catbétérisme  évacuateur  se  fera  sans  difficulté  à 
Taide  d'une  sonde  molle  Nélaion  en 
•caoutchouc  rouge.  L'avantage  de  ces 
sondes  est  leur  facile  conservation,  leur 
mode  de  stérilisation  pratique  par  l'é- 
bullition.  leur  résistance  (fig.  337). 

La  sonde  cylindro-ronique  à  bout  oli- 
vaire  (fig.  338)  devrait  être  rejetée  ;  elle 
n'a  que  peu  d'indications  et  peut  faci- 
lement créer  une  fausse  route. 

La  SONDE-BÉQUILLE  (fig.  339)  cst  la  sonde  de  choix  chez  le  prostatique  : 
tout  médecin  doit  posséder  un  nombre  suffisant  de  ces  sondes.  Le  n^  17-18 
•convient  dans  la  majorité  des  cas. 

Pour  comprendre  l'utilité  de  la  sonde-béquille,  il  faut  se  rappeler  que, 


Fig.  337.  —  Sonde  molle  Nélaton. 


.'•^fc 


Fig.  338.  —  Sonde  cylindro-conique. 


Fig.  339.  — -  Sonde-béquille. 


d'une  façon  générale,  l'obstacle  siège  sur  la  paroi  inférieure  de  l'urètre. 
Si  donc  vous  prenez  une  sonde  droite,  elle  vient  buter  par  son  extrémité 
inférieure  en  plein  obstacle. 
Avec  la  béquille,  au  con- 
traire, tandis  que  le  bec  suit 
la  paroi  supérieure  et  ouvre 

progressivement    le    chemin  pig.  340.  —  Sonde  double  béquille. 

au  corps  de  la  sonde,  le  ta- 
lon suit  la  paroi  inférieure  et  glisse  sans  difficulté  sur  la  saillie  prostatique. 
Dans  certains  cas  difficiles,  on  se  trouvera  bien  d'employer  une  sonde 
double  béquille  (fig.  340). 


266  EXAMEN^DE    L'APPAREIL    GÉNITO-V BINAIRE 

FiiHii,  lorsque  tout  échoue,  il  faudra  recourir  à  l'emploi  de  la  sondt 
rigide  forme  béniqué  (flg.  341)  ou  à  la  sonde  molle  ou  béquille,  montée 
sur  un  mandrin j^mélallique  de  forme  béniqué  (voir  plus   loin). 

On  se  souviendra  que  dans  les  cas  difficiles  on  a  tou- 
jours avantage  à  relever  le  siège  du  malade  à  l'aide  d'un 
coussin. 

Calhélérisme    auec    sonde    forme    béniqué.  —  Que  le 
cathétérisme  ait  pour  but  d'évacuer  la  vessie  avec  udc 
sonde  montée  sur  mandrin  à  forme  béniqué  ou  avec 
une  sonde  rigide  béniqué  ou  qu'il  s'agisse  d'une  dila- 
tation du  canal  à  l'aide 
de  béniqué,  la  technique 
de  l'introduction  est  à 
peu  de   chose    près  la 
même  et  se   fait  de  la 
façon  suivante  : 

Le  malade  est  étendu 
lègc  relevé  par  un  coussin,  l'opérateur  à  sa 


Fig.  3J1,  —  Sonde  forme  béniiiu*. 


sur  le   ht,   si  possible 
droite. 

De  la  main  gauche,  la  verge,  méat  entr'ouvert,  est  tendue  vers  l'instni- 
ment.  L'introduction  sefait  progressivement  et  doucement  ea  même  temp^ 
que  l'opérateur  tin;  sur  la  verge  et  l'amène  peu  à  peu  dans  une  situation 


— 

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n  du  béniqué,  1"  lemps. 


imralli'lf"  an  pli  de  l'aîni'  dmilc.  Diins  celle  position,  poursuivez  l'întro- 
fluftion  de  l'instrument  juâqn'à  c<.-  que  vous  le  sentiez,  engagé  au  niveau 
de   lu   réfjion   mi'inbi'iUK'USc. 

Ln  n.ème  temps  (pic  l'enpaifemi'nl  se  fait  et  s'accentue,  amenez  peu  i 
peu  rextrûmilé  de  l'instriiinent  sur  la  ligne  médiane  tout  en  redressant 
la   verge,  el  en  la  mainleiinnl  bien  lendur. 


EXAMEN    DE    V  URÈTRE    CHEZ   L'HOMME  2G7 

Bientôt  on  éprouve  la  sensalion  que  la  sond'.'  ji'ïin'ln'  rt  ■^'i-n^agc  Je 
plus  en  plus  ;  à  ce  raomenl,  oii  ramf-rie  la  vri'^i'  ■■!   \.\  -umlf  (.'ntre   les 


jambes  du  malade,  la  peutlratiu 
(fig.  342,  343,  341  et  345). 


Particularités  propres  aux  différentes  appllc&tions  du  cathétérlsme 
■▼ec  instruments  courbes.  —  a)  Dilatalion  sur  béniqué.  —  L'introduction 
de  la  bougie  métallique  dilatatrice  dite  béniqué  se  tait  dans  les  conditions 
que  nous  venons  de  décrire.  On  se  trouvera  bien  dans  certains  cas,  pour  (aci- 


-268 


EXAMEN   DE   VAPPAREIL    GÉNITO-U BINAIRE 


liter  le  passage,  de  s'aider  d'une  bougie  conductrice  en  gomme  à  vis  (fig.  346). 
La  bougie  introduite  dans  l'urètre  porte  à  son  bout  externe  un  pas  de  vis 


Fig.  345.  —  Introduction  du  béniqué,  4*  temps. 

mâle  sur  lequel  ou  adapte  le  béniqué.  L'introduction  de  l'instrument  se 
fait  alors  sans  difflcullé  dans  les  règles  indiquées  plus  haut. 


Fig.  346.  —  Bouîrie  conductrice  à  vis  pour  béniqué. 

b)  Caihéiérisme  sur  mandrin.  —  On  peut  se  servir  du  mandrin  de  Guyon 
ou  de  celui  de  Freudenberg  (ce  dernier  est  d'un  emploi  plus 
pratique)  (fig.  347  et  348). 


Fig.  347.  —  Mandrin  de  Guyon. 

Le  mandrin  lubrifié  est  introduit  dans  la  sonde  molle  ou  béquille  à  laquelle 
il  dorme  sa  courbure.  Il  faut  avoir  soin  de  veiller  à  ce  que  rextréraité  du 


Fi^.  348.  —  Mandrin  de  Freudenberg  avec  sonde  de  Pezzer  en  placi\ 


mandrin  soit  bien  recouverte  par  la  sonde  et  ne  s'échappe  pas  par  les  yeux 
de  la  sonde. 


EXAMEN   DE   V URÈTRE   CHEZ   V HOMME  269 

Bien  fixé  sur  le  mandrin,  préalablement  huilée,  la  sonde  est  introduite 
dans  le  canal,  puis  dans  la  vessie,  suivant  les  règles  du  cathétérisme  courbe 
{voir  plus  haut). 

Une  fois  dans  la  vessie,  tandis  que  de  la  main  gauche  on  maintient  la 
sonde  en  place,  de  la  droite  on  retire  le  mandrin  de  la  àWde  en  lui  faisant 
suivre  la  marche  inverse  à  son  introduction. 

Sonde  a  demeure.  —  Il  est  souvent  utile  de  laisser  une  sonde  à  demeure 
dans  la  vessie.  Les  principales  indications  sont  les  suivantes  : 

a)  La  sonde  à  demeure  assure  la  mise  au  repos  de  la  vessie  malade. 
Elle  est  indiquée  dans  les  cystites  douloureuses. 

b)  Dans  les  hématuries  vésicales,  elle  assure  Técoulement  du  sang  et 
empêche  ou  diminue  la  formation  des  caillots  ;  elle  diminue  l'hémorragie 
elle-même  par  son  action  décongesUve. 

c)  D'une  manière  générale,  la  sonde  à  demeure  peut  être  considérée 
comme  un  drain  :  en  évacuant  la  vessie  d'une  façon  permanente,  elle 
combat  le  catarrhe  vésical,  supprime  ou  atténue  la  congestion  du  rein  et 
constilue  le  plus  souvent  le  meilleur  traitement  contre  r infection  urinairCy 
du  moins  au  début. 

d)  On  a  tendance  aujourd'hui  à  rejeter  l'emploi  de  la  sonde  urétrale 
h  demeure  dans  les  plaies  des  traumatisme»  de  l'urètre.  La  dérivation 
chirurgicale  des  urines  par  voie  hypogastrique  ou  périnéale  remplit 
ici  plus  efficacement  le  but  que  l'on  se  proposait  autrefois  en  mettant 
une  sonde  à  demeure  pour  empêcher  la  contamination  des  tissus  par 
l'urine. 

Technique  de  la  mise  en  place  d'une  sonde  à  demeure.  —  Suivant  les  cas 
on  aura  recours  : 
Soit  à  une  sonde-béquille  ; 

Soit  à  une  sonde  auto-fixatrice  (sonde  de  Pezzer  en  caoutchouc)  (fig.  349),. 
sonde  de  Le  Breton,  sonde  de  Fiolle  en  soie,  introduites  à  l'aide  d'un 


Fig.  349.  —  Sonde  de  Pezzer. 


mandrin;   une  fois  dans  la  vessie,  elles  restent  en  place  sans  qu'il  soit 
nécessaire  de  les  fixer. 

Avant  de  fixer  la  sonde,  il  faut  s'assurer  qu'elle  est  au  point  ;  la  sonde 
doit  être  enfoncée  suffisamment  dans  la  vessie  pour  bien  drainer  l'urine 
vésicale,  mais  ne  doit  pas  l'être  trop  ;  elle  doit  être  placée  au  niveau  du 
col  vésical  et  l'on  constate  qu'elle  est  bien  au  point  quand  l'écoulement 
se  fait  régulièrement,  goutte  à  goutte.  Pour  être  sûr  de  fixer  la  vessie  au 
point  voulu,  il  faut,  après  avoir  évacué  la  vessie,  injecter  avec  une  seringue 
un  peu  de  liquide  dans  la  vessie,  puis,  laissant  le  liquide  s'écouler,  on 
ramène  lentement  la  sonde  jusqu'à  ce  que  l'écoulement  cesse  ;  à   ce 


270 


EXAMEN   DE    VAPPABEIL    GÊNITO-UBINAIRB 


moment,  la  sonde  a  été  ramenée  au  niveau  des  lobes  prostatiques;  repous- 
sons alors  légèrement  la  sonde  Jusqu'à  ce  que  l'écoulemeob  réapparaisse  ; 
c'est  à  ce  niveau  qu'il  faudra  fixer  la 
sonde  pour  assurer  son  bon  fonction- 
nement. 

Fixation  de  la  sonde  à  demeure.  — 
Le  procédé  classique  pour  maintenir 
une  sonde  en  place  est  le  suivant 
[fig.  3ô0)  :  On  prend  deux  fils  de  coton 
à  repriser  longs  d'un  mètre  environ; 
chacun  est  replié  sur  lui-même,  les 
deux  chefs  terminaux  noués  ensemble 
i  de  façon  à  former  deux  cordons  dou- 
bles de  50  centimètres    de    longueur 


Nouez  un  de  ces  cordons  en  son 
milieu  sur  la  sonde,  exactement  au 
niveau  du  méat,  au  point  qui  nous  est 
apparu  être  celui  de  l'écoulement 
goutte  à  goutte  ;  les  deux  chefs  du  RI 
sont  alors  conduits  du  cAté  opposé  â 
celui  de  l'opérateur,  le  long  de  la  verge, 
jusqu'au-dessous  de  la  couronne  du 
gland.  A  ce  niveau,  solidarisez  par  un 
nœud  les  deux  fils  du  cordon  doublé, 
puis  ramenez  les  deux  chefs  ainsi  for- 
més, l'un  en  avant,  l'autre  en  arriére 
du  gland  de  façon  à  entourer,  pour 
ainsi  dire,  la  vei^e  comme  d'une  bague. 
Arrivé  du  côté  opposé,  c'est-à-dire  en  regard  de  l'opérateur,  solidarise! 
à  nouveau  les  deux  thefs  par  un  nœud  pour  fermier  la  bague,  et  ce  qui 


rfste  du  cordon,  réui 


seul  chef,  est  fixé  solidement  à  une  touffe  de 
poils  du  pubis. 

I.a  même  manœuvre  se  fera  en 
sens  inverse  avec  le  deuxième  cor- 
don ;  au  moment  où  le  deuxième  cor- 
)\  don  rencontre  le  premier,  c'est-à-dire 

'  iui    ntvi'an  de   la  bague,  solidarisez 

*  - T  un  nœud  les  deux  cordons,  puis 

li'uxièmo  bague  formée  par-dessus 
jinniièn',  le  cordon  t'^rminal  seri 
idcmcnt  fixé  aux  poils  du  pubî^  du 
rôle  opposé  à  ce  premier  cordon. 
lioiL  pas  rester  coiiLirMU'Ik'niont  ouverte,  on  met  ui 
[iiiti-,  (le  façon  à  iw  piniK-Urf  l'écoulement  de  l'urinî 


EXAMEN   DE  L'APPAREIL   GÉNITAL    CHEZ   U HOMME    271 

Si  l'écoulement  doit  être  constant,  il  est  bon  de  fixer  à  l'extrémité  de 
la  sonde  une  rallonge  formée  par  un  morceau  de  tube  de  caoutchouc  de 
15  centimètres  environ,  qui  plonge  dans  Turinal. 

Quand  on  peut  se  le  procurer,  le  meilleur  urinai  est  celui  de  Duchastelet 
(fig.  351). 

Urétroscopie.  —  Nous  ne  ferons  que  mentionner  ici  l'exploration 
endoscopique  de  Turètre  dont  la  pratique  doit  être  vraiment  réservée 
au  spécialiste. 

EXAMEN  DE  L'APPAREIL  GÉNITAL  CHEZ  L'HOMME 

Un  malade  se  présente  à  nous  porteur  d'une  urétrite  aiguë  ou  chro- 
nique, comment  procéder  à  son  examen? 

EXAMEN  DE  LA  VERGE 

A)  Interrogatoire,  —  A  combien  de  temps  remonte  l'écoulement? 
Combien  de  temps  après  le  coït  suspect? 

Est-ce  le  premier  écoulement,  est-ce  le  retour  d*un  écoulement  mal 
guéri  ou  une  nouvelle  infection?  Sous  quelle  influence  s'est  réveillé  l'écou- 
lement (coït,  boisson,  fatigue)  ? 

L'écoulement  est-il  douloureux?  La  douleur  persiste-t-elle  en  dehors  des 
mictions?  quelles  sont  ses  irradiations  (dans  la  région  sus-pubienne  ou  vers 
le  périnée,  dans  le  rectum)? 

L'émission  des  urines  est-elle  fréquente,  douloureuse,  accompagnée  ou 
non  d'écoulement  sanguin? 

B)  Inspection.  —  1°  Aspect  de  la  verge  ei  du  méat.  —  Dans  les 
cas  aigus,  la  verge  est  parfois  douloureuse,  tuméfiée  ;  le  fourreau  de 
la  verge  peut  être  le  siège  de  traînées  lymphatiques  ;  le  méat  est 
rouge,  boursouflé,  douloureux  ;  les  lèvres  œdématiées  et  béantes,  dispo- 
sées en  ectropion. 

Le  pus  apparaît  immédiatement  à  l'orifice  ou  au  contraire,  dans  les  cas 
chroniques,  il  faut,  par  l'expression  du  canal,  le  ramener  au  dehors. 

Cette  expression  du  canal  se  fait  de  la  façon  suivante  : 

De  la  main  gauche,  le  médecin  tient  la  verge  tendue,  tandis  que  de  la 
droite  il  ramène  en  quelque  sorte  le  canal  du  périnée  au  méat.  On  voit 
alors  apparaître  une  goutte  plus  ou  moins  abondante. 

2°  Caractères  de  V écoulement,  —  C'est  une  erreur  commune  de  croire  que 
toutes  les  urétrites  ont  une  origine  gonococcique  ;  à  côté  de  la  blen- 
norragie aiguë  et  chronique,  il  existe  toute  une  variété  d'urétrites  pri- 
mitives aiguës  ou  non,  d'origines  diverses. 


272  EXAMEN   DE  VAPPAFtEIL   GÉNITO-U BINAIRE 


EXAMEN    DES   FILAMENTS  DE   L'URINE 

Si  possible,  Texamen  sera  fait  sur  la  première  urine  émise  au  réveil. 

Si  les  urines  sont  uniformément  troubles,  s'assurer,  en  ajoutant  quelques 
gouttes  d'acide  acétique,  que  ce  trouble  n'est  pas  dû  à  la  présence  de 
sels  minéraux  (dans  l'urine  fraîchement  émise,  phosphates  alcalins^ 
solubles  dans  l'acide  acétique  ;  dans  l'urine  refroidie,  urates  solubles  à  la 
chaleur). 

Le  spécialiste  a  recours  à  des  épreuves  plus  ou  moins  compliquées  pour 
fixer  l'origine  des  filaments. 

Le  plus  souvent,  il  suffira  au  médecin  de  recourir  au  procédé  des  deux 
verres.  On  admet  que  le  premier  jet  contient  les  filaments  de  l'urètre 
antérieur,  tandis  que  l'urine  du  second  jet  contient  ceux  de  l'urètre 
postérieur.  Ce  moyen  est  insuffisant  et  de  valeur  discutable.  Cependant, 
la  présence  de  filaments  dans  le  second  verre,  surloul  si  la  plus  grande 
partie  de  l'urine  a  été  émise  dans  le  premier  verre,  indique  sûrement  une 
lésion  de  l'urètre  postérieur,  de  la  vessie  ou  des  glandes  annexes. 

Caractères  des  filaments,  —  Aspect  macroscopique.  —  Filaments 
longs,  muqueux,  filants,  légers  :  inflammation  superficielle. 

Filaments  épais,  lourds,  tombant  au  fond  du  verre  :  lésion  chronique, 
en.  général  localisée  à  l'urètre  postérieur. 

Filaments  en  virgule,  généralement  dans  le  premier  verre  :  urétrite  glan- 
dulaire, lésions  des  glandes  de  Little. 

Examen  instrumental.  —  Au  cas  d'urétrite  chronique,  en  dehors 
des  poussées  aiguës,  on  devra  procéder  à  l'exploration  instrumentale  du 
canal. 

(^ette  exploration  a  pour  but  d'examiner  le  calibre  de  l'urètre,  de  noter 
le  ou  les  points  rétrécis,  les  indurations  de  la  muqueuse. 

L'exploration  se  fera  d'abord  avec  l'explorateur  à  boule  (voir  p.  332), 
qui  nous  renseignera  sur  les  irrégularités  et  le  calibre  du  canal. 

On  complétera  utilement  l'examen  en  introduisant  un  béniqué. 

On  pourra  ainsi,  par  la  palpation  attentive  du  canal  sur  l'instrument» 
apprécier  le  degré  et   l'étendue  des  indurations,  des  adénites  urétrales. 

EXAMEN   DE    LA    PROSTATE,    DES   VÉSICULES  ET  DES   GLANDES 

DE  COOPER 

Pour  ôtre  complet,  l'examen  doit  porter  sur  la  prostate  et  les  vésiculeSy 
.«ans  oublier  les  glandes  de  Cooper  et  les  testicules. 

Examen  de  la  prostate.  —  (Vest  par  le  toucher  rectal  qu'on  apprécie 
les  modifications  de  la  prostate. 

Pour  pratiquer  le  toucher,  le  doigt  est  protégé  à  l'aide  d'un  petit 
doigtier  de  caoutchouc  et  enduit  de  vaseline. 

Le  malade  se  place  soit  dans  le  dccul)itus  dorsal,  soit  dans  la  positios 
debout,  le  tronc  incliné  en  avant,  les  mains  solidement  appuyées  contre 


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VARIÉTÉS  D'ÉCOULEMENT  URÉTRAL 


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274  EXAMEN   DE   VAPPAREIL    GÉNÏTO-VBINAIBE 

une  table.  Les  Américains  emploient  de  préférence  ce  mode  d'examen  ; 
de  fait,  il  nous  parait  souvent  si:- 
""^  k»^  ^  V.-I '.j^-MV'a>^  périeur  au   précédent  ;   en  parti- 

culier, chez  les  hommes    obères, 
le  toucher  prostatique  ne  se  fait 
■irw'M  .jtt_-^  bien    que    dans    cette     positîoD 

.;,)SiKrjfc^    («g.  352). 

^^'■"tat'utiJ/ir  Le  doi|j^  introduit  dans  le  rec- 

tum, la  pulpe  tournée  en  avant 
du  côté  de  la  prostate,  explore  en 
entier  l'organe  et  recueille  toute 
une  série  de  sensations  impor- 
tantes. 

On  redwrchera  successivement: 
Le  volume  de  la  prostat«  ; 
Sa  coruitlance  (molle,    dépresfi- 
ble,  élastique  ou  dure)  ; 

Sa  forme  [irrégoUère,  boaeelëeou, 
au  contraire,  lisse  cl  régulière)  ; 
Ses   connexiona.   Est-elle  adbé- 
renlc  aux  tissus  voisma  ou,  au  contraire,  nettement  déliiHitée?  Les  tissus 
qui  l'environnent  sonl-ils  épaissis  ou   non  [péripr»fitatite)î  Quclssont  ses 
rapports  avec  les  vésicules? 
iBxpresBion    prostati- 
que (1).  —  L'examen  devn 
être  complété  par  l'expr«6- 
fiion  de  la  glande.    Par  uoa 
sériede  pressions,  de  hauleD 
bas  et  de  droite  &  gauctte. 
sur  toute    l'étendue    de  la 
glande,  on  donne  issue  à  un 
liquide  {dus  ou  moins  abou- 
danl,  parfois  très  abondant, 
tantôt    blanchfttre,     tantôt 
francbcment  purulent,  dont 
les   caractéree  extérieurs  et 
microscopiques  sont  impor- 
lanle  à  connaître. 

Examen  des  téaiculei. 
—  Le  doigt,  en  s'eafonranl 
plus  profondément .  dans  le 
rectum,  dépasse  la  .prostate 
et  explore^les  vésicules. 
On  reconnaîtra  Buccessivenicnt  leur  forme,  leur  volume,  leur  cortêistann, 
l'existence  ou  non  de  iwyau.r  iiuliirrs. 

(1)  Le  mot  (le  massage  prmlaliqiie  général  en  eut  employé  «t  défaetneux.  II  i.e 
s'agit  jamnis,  aussi  likn  ilans  un  tmt  diaenoslique  que  thfrereu'lqiie,  de  maaitr  U 
prostate,  mais  li'ixpnmer  Jea  sécrélions  qu'elle  conlieiit. 


EXAMEN  DE  U APPAREIL   GÉmTAL    CHEZ  L'HOMME    275 

Examen  des  glandes  de  Cooper,  —  On  doit  profiter  du  moment  où 
le  doigt  est  dans  le  rectum  pour  examiner  les  glandes  de  Cooper  (fig.  353). 

Tandis  que  le  doigt  rectal  reste  au  niveau  du  bec  de  la  prostate,  tout 
contre  Turètre,  la  main  gauche,  sur  le  périnée,  près  de  l'anus,  explore  ia 
région  des  glandes  de  Cooper.  Lorsqu'elles  sont  malades,  on  les  perçoit 
aisément  à  la  palpation  extérieure. 

Interprétation  des  principales  constatations   fournies 

par  le  toucher  jnrostatique. 


Prostatite  a%uë.  Prostate  augmentée  de  volume,  dans  son  ensemble  ou  seulement  en 
un  de  ses  lobes,  pression  extrêmement  douloureuse,  donnant  lieu  à  un  écoulement 
de  pus  faune  verdâtre  par  Vurètre.  Les  tissus  voisins  participent  plus  ou  moins  à 
V  inflammation. 

PhlegnuMi  prostatiqae.  Introduction  du  do^t  douloureuse;  prostate  1res  augmentée 
en  totalité  ou  partiellement,  consistance  molle  en  certains  points,  bosselures  doulou- 
reuses au  loucher,  empâtement  péri  prostatique, 

Prostatite  chronique.  Prostate  plus  ou  moins  volumineuse  ;  tantôt  lisse  et  régulière, 
tantôt  boêeeUe,  irréguHère,  avec  gros  noyaux  disséminés.  Expression  donnant  un 
liquide  muco-purulent  parfois  abondant. 


ttlea— .  Prostfàe  irrégulièrt,  généralement  QU(fnientée  de  volume, 
avec  participation  fréquente  des  vésicules  que  Von  sent  bosselées,  irrégulières,  comme 
injectées  de  suif. 

Hypertrophie  de  la  prostate .  Prostate  uniformément  lisse,  régulière  et  parfois  volumi- 
neuse, mais  il  est  impartant  de  savoir  que  le  volume  deiaprostute^tBl  qme  nousVappré- 
cions  par  le  rectum  nia  que  peu  de  valeur  pour  juger  de  V&at  d'un  prostatique.  Ce 
qui  constitue  le  prostatisme,  c*esî  la  présence  d'un  résidu  urinaire  vésical  plus  ou 
moine  abondant.  L'abondance  de  ce  résidu  mesure  le  degré  de  la  maladie.  Tel  malade 
peut  avoir  une  grosse  pro^aie  par  le  rectum,  neJaisant  que  peu  de  saillie  dans  la  ves- 
sie, et  par  suite  vider  rtlativemertt  bien  sa  veesie,dlers  que  chez  tel  autre  le  toucher 
rectal  ne  donnera  presque  rien  avec  une  rétention  chronique  incomplète  marquée. 

Cancer  de  ia  prostate.  Prostate  irrégulière,  bosselée  ;  ia  eareKléri^ique  du  eancer 
est  la  dureté  particulière  de  la  glande.  Consistance  éburnée  d'un  ou  plusieurs  noyaux. 
Adhérence  de  la  prostate  aux  tissus  voisins.  Expression  généralement  douloureuse 
ne  donnant  rien  ou  qu'un  peu  de  liquide  eanguinotent. 


EXPLORATION  DU  TESTICULE  ET  DE  SES  ENVELOPPES 

L'examen  des  testicules  portera  successivement  : 

1®  Sur  la  glande  elle-même  et  Vépididyme  ; 

2°  Sur  le  cordon  et  le  canal  déférenl  ; 

3®  Sur  les  enveloppes. 

EXAfWEN  DU  TESTICULE.  —  Il  convient  tout  d'abord  de  rechercher 
si  le  iesiicule  existe,  surtout  chez  les  enfants  (ectopie  iesticulaire) ,  puis 
on  notera  le  volume  lairophie,  hypertrophie),  la  /orme,  les  irrégiHariiés  pos- 
sibleSy  les  bosselures,  Texistence  ou  non  en  certains  points  de  fluctuation, 
et  enfin,  d'une  manière  générale,  la  sensibilité.  Il  faudra^également  tenir 
compte  des  phénomènes  généraux  qui  accompagnent  la  lésion  du  testi* 
cule. 

L'exame/i  de  Vépididyme  est  intimement  lié  à  celui  du  testicule.  On 


276  EXAMEy   DE   VAPPAREIL    GÉNITOU BINAIRE 

recherchera  hi  posiiion  de  l'épididyme  {inversion  possible  du  lesiiculf  . 
Normalement  Tépididyme  et  le  testicule  se  séparent  nettement  Tun  do 
l'autre.  Souvent,  rinflammation  les  confond  en  une  masse  douloureusi- 
commune. 

EXAMEN  DU  CORDON  ET  DU  CANAL  DÉFÉRENT,  —  Prenant  l'en- 
semble du  cordon  entre  les  doigts,  on  Texplore  attentivement  et  Ton 
arrive,  le  plus  souvent,  facilement  à  en  distinguer  les  éléments  :  c*e>t 
d'abord  le  canal  déférent  qui  peut  être  augmenté  de  volume^  irrégulier, 
bosselé.  Le  cordon  peut  être  entouré  d'un  paquet  plus  ou  moins  volu- 
mineux de  veines  variqueuses  (varicocèle)  ;  il  est  fréquemment  le  siège 
de  kystes  ;  enfin,  il  participe  souvent  à  l'inflammation  du  testicule  et  dr 
répididyme  et  on  le  sent  nettement  douloureux  et  augmenté  de  volum*». 
jusque  dans  le  canal  inguinal, qui  peut  être  soulevé  parle  cordon  enflamn  é. 

EXPLORATION  DES  ENVELOPPES.  —  Normalement,  la  peau  du  sciv- 
tum,  lâche  et  ridée,  permet  facilement  l'exploration  des  organes  qu'il 
contient. 

A  l'état  pathologique,  la  vaginale  peut  être  distendue  par  une  collec- 
tion liquide,  les  plis  du  scrotum  sont  effacés  et  l'exploration  directe  dii 
testicule  est  difficile  ou  même  impossible.  Pour  distinguer  un  épanche- 
ment  de  la  vaginale  des  tumeurs  du  testicule,  on  aura  recours  à  l'épreuve 
classique  de  la  translucidité  :  la  tumeur  bien  fixée  entre  les  mains,  la  peau 
déplissée  par  la  traction  des  doigts,  un  stéthoscope  est  appliqué  directe- 
ment sur  le  scrotum,  tandis  que,  du  côté  opposé,  est  placé  un  foyer  lumi- 
neux quelconque.  L'œil,  au  travers  du  stéthoscope,  peut  apprécier  hi 
clarté  du  milieu  liquide  et  distinguer,  par  son  opacité,  le  testicule. 

Enfin,  on  ne  confondra  pas  les  tumeurs  de  la  vaginale  proprement  dite 
avec  les  hernies  scrotales  (réductibilité,  gargouillement  intestinal). 

L'examen  de  la  peau  du  scrotum  mérite  une  attention  spéciale. 
Iréqueinment,  on  y  constate  IVxistence  de  kystes  sébacés;  elle  peut  être 
«pdématiée  (néphrites,  ôléphantiasis)  et  l'effacement  des  plis  du  scrotum 
peut  faire  croire,  à  première  vue,  à  un  épanchement  dans  la  vaginale. 
mais  on  peut  surtout  y  rencontrer  des  ulcérations  ou  des  fistules. 

L' ulcération  est-elle  limitée  â  la  peau?  ou  pensera  d'abord  à  un  chancre 
syphilitique  que  Ton  différenciera  par  les  moyens  ordinaires  (adénite, 
induration,  présence  de  tréponèmes,  réaction  de  Wassermann),  à  un 
chancre  mou  (bords  irréguliers,  taillés  à  pic,  ulcération  creusée  dans  les 
tissus,  présence  du  bacille  de  Ducrey);  ou  à  une  gomme,  parfois  à  «ne 
ulcérai  ion  tuberculeuse. 

La  peau  peut  éln*,  en  certains  points,  rouge,  tendue,  amincie,  adhérente 
au  tcstirule  et.  la  palpation  dénote  l'existence  de  fluctuation  (orchile 
SU] apurée)  ;  l'abcès  ouvert  peut  laisser  à  sa  suite  une  fistule.  On  recherchera 
où  conduit  cette  fistnh»,  (pielles  sont  ses  connexions  et  l'on  pensera  à  la 
lu herculose  lesiicuiairc. 


EXAMEN    DE   L'URÈTRE    CHEZ    LA    FEMME 


EXAMEN  DE  L'URÈTRE  CHEZ  LA  FEMME 


I. 'examen  de  l'urètre  chez  la  femme  doit  être  pratiqué  méthodique- 
ment. 

Après  examen  attentif  de  la  vulve  et  du  vagin,  on  essuie  avec  précau- 
tion et  légèrement  les  mucosités  qui  souillent  l'entrée  du  vagin. 

On  procédera  ensuite  à  l'examen  du  mfal  urinaire  et  on  notera  succes- 
sivement ; 

r^on  aspect  extérieur  ; 

l.a  présence  de  polypes  ou  végétations  qui  peuvent  exister  h  ce 
niveau; 

l.a  présence  de  pus,  en  ayant  bien  soin  de  ne  pas  confondre  le  pus 
urétral  avec  les  sécrétions  vaginales 

O  pus  sera,  au  besoin,  soumis  h  l'examen  bactériologique 

Il  est  de  toute  nécessité, pour  compléter  l'examen,  de  pratiquer  Vexpres- 
siondu  cana/parTintermédiaire 
du  loucher  vaginal  :  b  doigt 
introduit  dans  le  vagin,  pjlpe 
en  haut,  est  ramené  tout  le  long 
du  canal  urétral.  Il  peut  ainsi 
faire  venir  h  l'orifice  une  sé- 
crétion puralente  plus  ou  moins 
abondante  qui  aurait  échappé 
à  un  examen  moins  attentif. 

EnTm,  il  est  Je  la  plus  haute 
importance  de  nt  pas  oublier 
l'examen  des  glandes  de  Skene 
(fig.  354). 

Ces  glandes  s'ouvrent  exté- 
rieurement par  deux  petits  ca- 
naux dont  i^l'orifice  ponctiforme  est  jvisible  à  c'roite  et  à  gauche,  immé 
diatement  au-dessous  du  méat,  

La  blennorragie  urétro-vaginale  se  complique  fréquemment  de  l'infection 
de  ces  glandes  et  cette  infection  entretient  l'écoulement. 

L'expression  du  canal  par  le  vagin  peut  faire  sourdre  un  peu  de  pus  à 
l'orifice  des  glandes. 

Il  est  nécessaire  de  bien  reconnaître  ces  foyers  qu'un  traitement  appro- 
prié détruira  sans  peine. 

Pour  être  complet,  l'examen  de  l'urètre  chez  la  femme  devra  compren- 
dre Vexploralion  de  son  calibre  à  l'aide  d'une  boule  olivaire.  On  pourra 
ainsi  reconnaître  l'existence  des  rétrécisaemenla  de  l'urètre. 


Glandes  de  Skene. 


iT»  EXAMEy    DE    L  APPAHEiL   GÉSiTO-UÊkiSÊJklRE 


EXA3ŒN  DE  L  APPAREIL  GÉHITAL  CHEZ  LA  FEMME 


EXAUO*  DE  lA  VULVE-  —  Là  njAÀMie  aant  pbcêe.  les  jambes  énv 
"r-r.  :  :-:.    rz.  i-:r.:crr.    -i^ns    U    p-i-^itk-n   zynêcologîqu<^.  on  prxédn 

•>r.  :.  'rpd  là  oipi.-miion  d-rlà  vulve  rtdcs  pepli:^  colané^^maqu^ux. 
Lr  ^r^i^drâ^  Icvrrr  Ç"ruvezit  ^ipt  k  £iè««  de  furomeieê^  d'air t'ratiwii  4^- 
•:.:'.•:-:--  : .:  r.'.n   -.i.ciii.rr  ind-r-  vu  ton.  plaque?  muqueuses.  v«çêialioi% 

E.k?  i^uvrr.:  «rtrr  •ilrtrndués' par  unâb»:ês,  cèoêffalemeiil  ailiM  daKh 
"ilari*  dr  Bar:k:l:r  '  !<t  r-rrsîiia  *ur  l'oriâ-re  de  la  siaude  du  côté  ds 
p-stir-rs  l-rvie?  ftiit  T-i'-irir-fr  une  g^iu'-tr  •i-'-  pus^. 

rf  ir  !<-  \~'i':vt  r'r:'pr'r:!;er.:  •iitc.  ozi  peut  noter  un  êconloiie/i/  punàiâ 
tIj-  :-.;  nsioiiL?  ài/->iidàiit.  D'où  viciît  cet  écoulement?  Se  localiserai  à  h 
voivr  vulvitr  ?'.-r*iiii"  ou  sa prophy tique,  ^niivite  des  petites  filles,  f^ 
vi'.r  -.r^»  ^:i.-j-.i: ur:  ':on--i7:utive  à  la  d-rfloration)  ou  pn>vient-il  de  roèhi 
ou  «iu  \a2in    uivîritr  et  vuivo-vasinit»*  gt^nocorrique  ? 

Orx  r:  tvra  êçairment  la  sensibiliié  de  Fanneau  VMilratFe  v  ifciniiT). 
son  rtr.^tesse.  CLez  Cr>rt9ine»  fezïisief.  surtout  âgées,  il  eadsie  unesi6h^ 
resàe  crt  une  irritation  spéciale  'ie  la  \~ulve,  avec  sclérose  do  Aatm- 
La  viiîvr:.  qui  rii  le  siège  d'un  prurit  intense,  a  tendance  à  s'enfoncerdMi 
le  và:2r.n.  à  se  rétracter,  à  s'âtp?phier.  et.  frèquenunent,  il  existe  cd  mêoi 
temps  quelques  tissures  ou  ukérati^ns  douloureuses     kraurosis  rote)- 

EXAMEN   DU  VAGIN.  —  L'e.\à:uen  du  vasin  se  fait  avec  le  doigt  a 

s'&idant  aU  h«=--.»in  d'une  valve  ï/'jr  !nsp»*«;ter  les  parois. 

L'irritation  de   l'orç-dne  de   coloration   rouze   intense,  sa  seniib3Sèy 

une  Srr.  rvt:  n  û:or:da::*e    ûra.vJriî'.nt  Kï  ca*jînite. 

m 

L'exrl'rativn  au  d''i:;t  prrn:>=-t  de  r*:-:onnaItre  la  présence  des  tumcHS 
kvîtei,  il":  r-. m;.-:r.->.   -dn-er  .  r»ctris  •  ertains  cas,  le  col  utérin  est  diS- 
cileii.r-:.-.  «^-  •.e??iMe.  '-r^err^  v^Ar  de?  ^dx.^^.rences  inflammatoires  chroniqati 
r-2::r::'  'zihisi-.'i  .  -Mrlov.t  •.  h-z  îrs  i'r.:r.\rs  âgées. 

F*à:  la  ^i::.:  le  ii. -section  de  Lt  vv.lve  le  plus  souvent,  on  coiBlâtcn 
rexi^ie:.  V  d'.::;  prl ipsus  dr  la  mu-ni^'Ase  vaginale  \cysifKétej  rtdoàUi* 
Etl  •ir:r.d:.'.i.t:i:  o  l,i  iridi.iî*-  de  fiiire  eîT'-rt  ^H:»ur  pousser,  on  accentue  h 
-••rt:r:  d---  ;-*iro:-.  \\._:::..il.-  r- ■:>  d-  l.i  vulw  et  l'on  peut  apprécier  le  dept 
d'.  proUij '-■.:?,  en  ii •.»[■!:.';•  *.v!Vi{«s  *\\\r  l'-ii  vcrifie  la  solidité  du  périnée. 

EXAMEN  DE  L'UTÉRUS  ET  DES   ANNEXES.  —  Le  loucher  oagind  eà 

Iv  l'vi.'it  rr-rentiel  -i'    .et  r\.i:iivii.  11  est  indispensable,  pour  lui  donner 
t"-:*e  îô  vol-*.ir.  de  rass.'vi'.r  .*♦  ia  filpaiion  abdominale, 

D.>ns  q'i' l.jie- .  ;is  de  ir':!or'>v.s.  p«:'Ur  mieux  apprécier  la  descente  de 
:  rj.tT:'.  :■!.  i'.?'.!*  i'iv«t ï-:  i- !'  le  t:u  h'.r  d'août.  Mais,  habituellement,  k 
t    .:  i'.'-r  ?v  [•:,»* iijr.e  >i:r  là  îe:!.:!ie  -.oi:  i.ve,  ropo^nt  bien  à  plat. 


EXAMEN   DE   V APPAREIL   GÉNITAL    CHEZ  LA  FEMME     27^ 

li  est  bon  de  prier  la  malade  de  se  placer  près  du  bord  du  lit,  de  la 
rassurer  en  procédant  à  toutes  les  manœuvres  avec  la  plus  grande  dou- 
ceur, et  de  s*efTorcer  d'obtenir  d^ellc  le  relâchement  musculaire  le  plus 
complet  (au  besoin  faire  fléchir  les  jambes  sur  le  bassin,  conseiller  quelques 
inspirations  profondes).  Dans  quelques  cas  où,  par  suite  de  la  nervosité 
de  la  malade,  de  l'épaisseur  des  parois,  l'exploration  méthodique  est 
impossible,  il  peut  être  indiqué  de  chloroformiser  la  malade.  Une  précau-» 
tion  utile  consiste  à  faire  relever  le  siège  soit  à^Paide  d'un  coussin,  soit  en 
indiquant  à  la  malade  de  mettre  ses  poings  sous  les  fesses. 

Enfin,  il  est  souvent  commode  d'explorer  les  organes,  la  malade  étant 
en  posilion  déclive  :  la  niasse  intestinale  se  trouve  refoulée  en  haut  et  ron- 
perçoit  plus  nettement  les  modifications  de  l'utérus  et  de  ses  annexes. 

Pour  procéder  au  toucher  vaginal,  le  médecin  a  soin  de  recouvrir  sow 
index  et  souvent  aussi  son  médius  d'un  petit  doigtier   de  caoutchouc. 

L'index  est  enduit  de  vaseline  et  introduit  de  champ  dans  le  vagin.- 
La  pénétration  doit  se  faire  lentement,  sans  brusquerie,  en  déprimant 
légèrement  la  paroi  vaginale  inférieure;  le  pouce  embrasse  le  pubis,  tandis 
que  les  autres  doigts  sont  placés  dans  la  rainure  interfessière. 

Il  suflit,  le  plus  souvent,  d'introduire  un  seul  doigt  dans  le  vagin; 
pourtant,  il  est  parfois  commode  et  utile  d'en  faire  pénétrer  deux  accolés 
l'un  à  Tautre,  ce  qui  donne  des  sensations  plus  précises. 

Le  doigt  vaginal  va  recueillir  dans  son  exploration  une  série  de  sensa- 
tions qu'il  faut  connaître. 

On  reconnaît  aisément  et  d'emblée  la  présence  du  col.  On  note  avec» 
soin  sa  forme^  ses  dimensions,  son  orifice,  Vétai  de  ses  deux  lèvres.  Ces  cons- 
tatations seront  ultérieurement  vérifiées  parTexamen  au  spéculum. 

Mais,  dès  ce  moment^  il  convient  d'associer  au  toucher  vaginal  la  pal- 
potion  abdominale.  Nous  ne  concevons  pas  le  toucher  vaginal  sans  pal- 
pation  bimanuelle  ;  aussi  nous  semble-t-il  que  cette  manœuvre  doit 
être  immédiatement  rattachée  à  la  précédente. 

Elle  consiste  essentiellement  à  placer  la  main  gauche  ou  l'extrémité 
des  doigts  de  cette  main  immédiatement  au-dessus  du  pubis.  Cette  main, 
profitant  des  inspirations  de  la  malade,  déprime  les  tissus,  s'enfonce 
progressivement  et  cherche  à  rencontrer  les  doigts  vaginaux  :  on  obtient 
ainsi  des  sensations  combinées  de  la  plus  haute  valeur. 

Successivement,  le  médecin  cherchera  à  connaître  : 

1°  La  forme  et  la  dimension  de  ïutérua^  —  Est-il  régulier, 
bosselé,  volumineux  ou  non?  Le  doigt  vaginal  fixe  avec  soin  le  col,  tandis 
que  l'autre  main  explore,  au-dessus  du  pubis,  le  fond  de  l'organe  et  cher- 
che jusqu'où  il  remonte  ; 

2^  La  direction  de  ratérus,  sa  position  exacte  se  vérifient  dans  le 
même  t^mps.  L'utérus  est*il  en  antéversion  normale  (le  fond  de  l'utérus 
situé  en  avant  contre  la  vessie,  tandis  que  le  col  regarde  le  périnée)  ou 
en  anté flexion  (le  corps  en  avant  fléchi  en  crochet  sur  le  col)  ou  en.rétro^ 
version  (col  dirigé  en  haut  vers  la  vessie,  tandis  que  le  fond  pèse  sur  le 
rectum)  ou  en  rétro flxeionl 


280 


EXAMEN   DE   L'APPAREIL   GÉNITO-V BINAIRE 


3<^  Qiuel  est  le  degré  de  fixité  ou  au  contraire  de  mobilité 
de  l'organe?  Fixe,  il  se  confond  plus  ou  moins  avec  les  organes  voisins  ; 
on  ne  peut  que  difficilement  lui  imprimer  des  mouvements,  soit  de  haut 
en  bas,  soit  latéralement.  Il  en  est  ainsi  lorsqu'il  existe  des  lésions 
annexiellcs  associées  aux  lésions  utérines  ou  lorsque  l'utérus  est  fixé 
par  des  adhérences  anciennes  de  périmétrite,  ou  enfin  dans  les  pelvi- 
péritonitcs   ou   dans   les  suppurations  pelviennes. 

40  L'examen  des  culs-de-sac  :  dans  le  cul-de-sac  antérieur,  peu  pro- 
fond, on  £ent,  à  l'état  normal,  le  fond  de  l'utérus  antéversé;  le  cul-de-sac 
postérieur^  plus  profond,  peut  être  rempli  par  un  utérus  rétroversé  ou  par 
une  collection  liquide  contenue  dans  le  Douglas.  C'est  à  ce  niveau  que 
porte,  généralement,  l'incision  de  la  colpotomie  dans  les  suppurations 
pelviennes. 

Plus  important  encore  est  l'examen  des  culs-de-sac  tatéraux  :  c'est  à  ce 
niveau  que  l'on  explore  les  annexes. 

Normalement,  le  doigt  pénètre  dans  ces  culs-de-sac  sans  éprouver 
autre  chose  qu'une  sensation  de  mollesse  et  de  souplesse. 

Lorsqu'il  existe  une  inflammation  ou  une  tuméfaction  des  annexes, 
le  doigt  reconnaît  aisément  que  le  cul-de-sac  est  comme  obstrué  par  une 
masse,  douloureuse  ou  non;  cette  masse  est  tantôt  facile  à  séparer  de 
l'utérus,  tantôt  elle  est  intimement  liée  à  cet  organe.  La  pression  est 
généralement  douloureuse,  parfois  extrêmement  douloureuse  et,  dans 
les  cas  d'inflammation  aiguë  et  même,  d'une  façon  générale,  dans  tous  les 
cas,  il  est  prudent  d'apporter  dans  cet  examen  une  grande  douceur;  on 
s'exposerait  autrement  à  provoquer  la  rupture  d'une  collection  suppurée 
ou  autre  (grossesse  extra -utérine  par  exemple). 

La  palpation  bimanuelle  peut  se  combiner  utilement  au  toucher  rectal. 
Le  toucher  rectal,  qui,  naturellement,  ne  se  pratiquera  jamais  qu'après 
le  touclier  vaginal,  donne  parfois  d'utiles  précisions  sur  certaines  tumé- 
factions rétro-utérine?,  r^ur  la  fluctuation  du  cul-de-sac  de  Douglas. 

Examen  au  spéculum.  — 

Tout  examen  utérin  doit  être 

complété   par  l'examen  de  la 

malade  au  spéculum.  Mab  il 

faut  bien  savoir  que  cet  examen 

n'a  qu'une  valeur  secondaire  : 

le  spéculum  est  un  instrument 

de    traitement   plutôt   que  de 

diagnostic,  et  ce  n'est   qu'au 

point  de  vue  de  la  constatation 

directe  des  lésions  du  col  qu'il 

a  une  utilité  diagnostique. 

Le  meilleur  spéculum  est  le  spéculum  de  Collin  ou  de  Gentile  à  double 

mouvement,  bien  que  le  plus  souvent  on  se  serve  du  spéculum  de  Cusco 

(à  mouvement  unique). 

La  malade  étant  placée  dans  la  position  gynécologique,  le  doigt  intro- 


Fig.  355.  —  Spéculum  à  double  mouvement. 


EXAMEN   DE   L'APPAREIL   GÉNITAL    CHEZ   LA   FEMME    281 

(luit  dans  le  vagin  va  à  la  recherche  du  col  qu'il  reconnaît,  ce  qui  per- 
incttra  de  donner  à  l'instrument  une  bonne  direction. 

Le  spéculum,  préalablement  stérilisé  et  vaseline,  est  introduit  avec 
précaution  :  avec  un  doigt  de  la  main  gauche  on  déprime  la  fourchette 
et  au  besoin  avec  deux  autres  on  entr'ouvre  l'anneau  vulvaire,  puis  on 
fait  pénétrer  l'instrument  d'abord  verticalemenl,  dans  le  sens  de  la  fente 
vulvaire,  et  ce  n'est  qu'après  qu'il  a  pénétré  dans  le  vagin  qu'on  donne 
aux  valves  une  position  horizontale. 

Si  Tutérus  est  rétroversé,  il  faut,  pour  atteindre  le  col,  diriger  l'instru- 
ment en  haut  ;  au  cas  d'antéversion,  le  spéculum  suit  la  paroi  postérieure 
du  vagin,  le  bec  dirigé  en  bas,  et,  au  moment  où  l'on  atteint  le  fond  du 
cul-de-sac,  on  relève  doucement  la  valve  antérieure. 

Le  spéculum  en  place,  on  peut,  de  visu,  apprécier  le  volume  du  col, 
l'état  de  ses  lèvres,  noter  la  présence  des  écoulements,  des  ulcérations, 
des  kystes  (œufs  de  Naboth^  ;  parfois  aussi,  entre  les  lèvres  du  col,  on 
apercevra  un  polype  utérin  venant  faire  hernie  au  dehors. 

Examen  avec  les  valves.  —  L'examen  avec  les  valves  est  souvent 
préférable  à  l'examen  au  spéculum.  Nombreux  sont  les  modèles  de  valves: 
en  général,  il  convient  d'avoir  deux  valves  plutôt  courtes,  pas  trop  larges. 
Pour  maintenir  en  place  les  deux  valves,  il  est  indispensable  d'avoir  un 
aide,  mais  bien  souvent  une  seule  valve,  antérieure  ou  postérieure,  suffit 
pour  apercevoir  le  col,  déplisser  le  vagin,  et  l'on  peut  tenir  cette  valve 
de  la  main  gauche,  la  main  droite  restant  libre. 

Hystérométrie.  —  Quand  on  est  bien  sur  de   la   non-gravidité  de 
l'utérus,  on  peut  chercher  à  se  renseigner  sur  sa  longueur,  sa  perméabi 
lité,  la  direction  de  sa  cavité,  à  l'aide  de  l'hystéromètre. 

L'hystéromètre  est  une  tige  métallique  malléable,  longue  de  20  centi- 
mètres environ,  ayant  2  à  3  millimètres  de  largeur.  Elle  est  graduée  en 
centimètres  et  porte  généralement  un  anneau  curseur  que  l'on  fixe  en 
le  faisant  glisser  avec  une  pince  au  niveau  du  col  après  que  l'instrument 
a  pénétré  dans  l'utérus.  On  peut  ainsi  connaître  la  longueur  de  la  cavité. 

Pour  faire  pénétrer  l'instrument,  la  malade  étant  en  position  gynéco- 
logique, le  spéculum  en  place,  l'hystéromètre,  auquel  on  donne  par  simple 
pression  une  courbure  correspondante  à  la  courbure  supposée  de  la  cavité 
utérine,  est  poussé  lentement  dans  la  cavité.  Bientôt  il  est  arrêté  au  niveau 
de  l'isthme,  on  attend  un  peu  et  on  pousse  légèrement  à  nouveau  l'instru- 
ment qui  franchit  l'isthme  ;  il  est  ainsi  conduit  avec  douceur  jusqu'au 
fond  de  la  cavité  utérine  où  il  s'arrête. 

La  dimension  moyenne  de  l'utérus  est  de  7  centimètres.  Cette  explo 
ration  est  souvent  impossible  chez  certaines  femmes  nerveuses  ou  par 
suite  de  l'atrésie  du  col.  Il  peut  être  utile  de  fixer  l'utérus  à  l'aide  d'une 
pince  de  Museux,  au  besoin  de  -e  dilater  avec  une  tige  fine  de  laminaire. 


EXAMEN   DES  URINES 


EXAMEN    PHYSIQUE  DES  URINES 

Hydrurimétrie.  —  I.  Volume.  —  Pratiquement,  Thydruriinétrie  se 
confond  avec  la  mesure  du  volume  de  Turine  excrétée  par  les  reins  en  un 
temps  donné.  Un  bocal  correctement  gradué  ou  mieux  une  éprouvette 
graduéey  suffisent.  Toutefois,  pour  cette  simple  lecture,  quelques  recom- 
mandations élémentaires  ne  sont  pas  superflues  :  1^  le  bocal  ou  Téprou- 
vette  doivent  être  posés  sur  un  plan  bien  horizontal,  faute  de  quoi  la  sur- 
face de  l'urine  affrontera  obliquement  la  paroi  graduée  et  il  en  résultera 
une  erreur  de  lecture  d'autant  plus  considérable  que  Tobliquité  sera  plus 
grande  ;  2°  il  conviendra  de  tenir  compte  de  l'existence  inévitable  d'un 


Fi}?.  350. 


Fig.  357. 


ménisque  le  long  de  la  paroi,  et  de  se  bien  rappeler  en  conséquence  que  la 
lecture  doit  se  faire  au-dessous  de  ce  ménisque  (fîg.  356  et  357). 

De  même  qu'il  convient  de  préciser  la  lecture  du  volume,  il  convient  de 
préciser  non  moins  la  durée  de  l'excrétion. 

Uhydruri mairie  quotidienne  consistera  à  recueillir  le  plus  exactement 
possible  l'urine  des  vingt-quatre  heures.  La  technique  la  plus  simple 
consiste  à  recommander  au  sujet  de  ])ien  vider  sa  vessie  un  matin  auani 
son  premier  déjeuner,  à  8  heures  du  matin,  par  exemple,  et  de  recueillir, 
sans  exception,  toutes  les  émissions  des  vingt-quatre  heures  suivantes 
jusqu'au  lendemain  matin  8  heures,  avant  le  premier  déjeuner. 

Si  Ton  voulait  éliminer  absolument  toute  cause  d'erreur,  il  conviendrait, 
particulièrement  chez  les  sujets  âgés  ou  prostatiques  qui  ont  toujours  de 
la  rétention,  de  vider  à  la  sonde  la  vessie  au  début  et  à  la  fin  de  la  période. 
Mais,  à  la  vérité,  pour  l'hydrurimétrie  quotidienne  cette  précaution  est 
superflue,  car  la  rétention  est  sensiblement  la  même  au  début  et  à  la  fin 
de  l'expérience,  et  en  tout  cas  la  différence  de  quelques  centimètres  cubes 
qui  peut  exister  est  négligeable  par  rapport  au  volume  relativement  consi- 
dérable de  l'urine  excrétée. 


EXAMEN   PHYSIQUE    DES    URINES 


2SS 


Tjrpe   d'analyse  clinique  élémentaire. 


A«ALY9E  D'URINE 


iVo. 


L'échantillon   à   examiner  devra   être   prélevé,   autant  que   possible,  à  moins 
d'indications  contraires,  des  urines  mélangées  de  24  heures. 

Nom  du  malade: M 

Dale 


Observations  GÉ^féRALE9 


Quanliié  en  24  heures. 

Couleur  _ 

Consistance 

Odeur 

Réaction 

Densité  _ 

Dépôt 


Constituants  normaux  par  litre 
en  24  heures. 

Constituants  anormaux  par  litre 
en  24  heures. 

A.  Matières  azotées 

Urée 

Albumine 

Sucre 

— 

Acide  urique  et  urates- . . . 
6.  Matières  non  azotées.. 
Chlorures 

Sans 

Bile  :  A.  Pigments 

Phosohates 

Sulfates 

B.  Acides 

Oxalates 

EXAMEN  MICROSCOPIQUE  ET  SPECTROSCOPIQUE 
RAPPORT  : 


Vhgdrurimélrie  diurne  el  nocturne  procure  aussi  des  renseignements 
extrêmement  précieux.  Elle  consiste  à  recueillir  séparément  les  urines 
de  douze  heures  de  jour,  9  heures  du  matin  à  9  heures  du  soir  par  exemple, 
et  de  douze  heures  de  nuit,  9  heures  du  soir  à  9  heures  du  matin.  Les  pré- 
cisions ci-dessus  mentionnées  sont  exactement  applicables  à  cette  obser- 
vation comme  à  toutes  celles  qui  vont  suivre. 


284  EXAMEN   DE   U APPAREIL    GÉNITO-U BINAIRE 

Il  peut  être  parfois  extrêmement  intéressant  enfin  d'apprécier  Vhydru- 
rimélrie  horaire^  c*est-à-dire  le  débit  extemporané  hydrurique  limité  à 
une   période   relativement  courte,  une  à  trois  heures  par  exemple.    Il 
conviendra   simplement   de   faire  vider   avec   soin   la  vessie,   de   noter 
l'heure   au  moyen  d'un  chronomètre  et  de  recueillir  l'urine  après   une 
période    très    précisément   notée   d'une  demi-heure   à    une    heure.    On 
ramènera  par  un  calcul  élémentaire  Thydrurimétrie  à  une  heure  ou  à  vingt- 
quatre  heures  suivant  la  norme  qu'on  aura  adoptée.  Mais  ici,  abstraction 
faite  des  sujets  à  vessie  parfaitement  normale  et  non  spasmodiques,  il 
conviendra,  pour  obtenir  des  résultats  un  peu  rigoureux,  de  vider  la 
vessie  par  sondage.  Le  débit  urinaire  étant  approximativement,  chez 
un  sujet  normal  et  normalement  alimenté,  de  1  centimètre  cube  à  la 
minute,  on  conçoit  que. pour  une  période  de  temps  si  limitée,  il  suffît  d'une 
différence  d'évacuation  de  quelques  centimètres  cubes  pour  introduire 
dans  les  calculs  une  erreur  grossière. 

Ces  observations  hydrurimélriques  spontanées  seront  particulièrement 
intéressantes  si  l'on  est  en  état  de  leur  juxtaposer  le  bilan  approximatif 
de  l'eau  ingérée  (eau  des  boissons,  eau  de  constitution  des  aliments). 
Ce  bilan  sera  d'autant  plus  démonstratif  pour  la  pratique  qu'il  sera 
recueilli  dans  des  conditions  d'alimentation  normale. 

Un  homme  normal  de  taille  et  de  poids  moyens,  soumis  à  l'alimenta  tien 
moyenne  de  nos  climats,  élimine  environ  1^,500  d'urine  dans  les  vingt- 
quatre  heures  ;  les  femmes  un  peu  moins  ;  les  enfants  au-dessous  de  quinze 
ans  moins  encore.  La  sécrétion  urinaire  est  plus  abondante  pendant  le 
jour  que  pendant  la  nuit.  Toute  exception  à  ces  règles  constitue  une 
anomalie. 

Chez  un  sujet  normal,  en  bonne  santé,  l'émission  quotidienne  peut  être 
accrue  :  a)  par  une  absorption  excessive  de  nourriture  ou  de  liquide  ; 
b)  par  le  froid  qui  diminue  la  sécrétion  sudorifique  (polyurie  hivernale). 
Les  conditions  contraires  provoquent  la  réduction  (oligurie  estivale). 

Chez  les  sujets  malades,  une  augmentation  de  la  quantité  d^urine  nor- 
male peut  être  observée  :  1°  dans  la  néphrite  interstitielle  ;  2**  dans  maintes 
maladies  hypertensives:  pléthore,  stades  prémonitoires  de  l'artériosclérose; 
3^  dans  le  diabète  sucré  et  le  dial)ète  insipide  ;  4°  au  cours  de  certaines 
aiïections  nerveuses  :  liystérie,  maladie  de  Basedow  ;  o^  k  l'occasion  de  la 
résorption  d'exsudats,  surtout  ascitiques.  Inversement  on  observera 
une  diminution  :  1°  dans  les  néphrites  aigucs  ;  2°  dans  la  plupart  des 
maladies  hypotensivcs  :  jiyposphyxies,  cardiopathies  au  stade  d'hypo- 
systolie;  3^  dans  les  hypertensions  portales  :  congestions  hépatiques  et 
cirrhoses  ;  \^  dans  les  pyrexies  ;  5^  dans  les  diarrhées  profuses  et  rebelles. 

IL  Couleur.  —  L'urine  normale  a  une  teinte  ambrée  ou  jaune-paille, 
due  à  la  présence  du  pigment  urochrome  et  d'une  petite  quantité  d'urobi- 
line.  En  thèse  générale  la  couleur  pâlit  au  cours  des  polyuries,  et  s'accentue 
au  cours  des  oliguries.  L'urine  acide  est  souvent  plus  foncée  que  l'urine 
alcaline. 

Une  teinte  rougeâtre  ou  brun-orange  peut  déceler  la  présence  de  sang. 


EXAMEN  PHYSIQUE   DES    URINES  285 

de  l)ile,  ou  résulter  de  ringeslion  de  substances  telles  que  la  rhubarbe, 
le  séné,  la  chrysarobine,  Tacide  picrique,  etc. 

Une  teinte  verdâtre  ou  vert  foncé  peut  être  due  à  la  présence  de  la  bile, 
à  l'absorption  d'acide  phénique  ou  d'autres  médicaments. 

Une  teinte  jaunâtre  peut  provenir  de  la  présence  de  bile,  de  pus  ou 
de  graisse,  ces  deux  derniers  communiquant  à  l'urine  un  aspect  laiteux. 

Une  coloration  bleuâtre  peut  être  observée  au  cours  de  la  fièvre  typhoïde 
ou  après  l'absorption  de  bleu  de  méthylène. 

La  présence  de  bacilles  en  suspens  (pyurie)  peut  la  rendre  opalescente. 

Parfois  certaines  urines  hypoacides  précipitent  leurs  phosphates  par 
r^rfroidissement,  voi:e  sont  troubles  à  rémission,  ou  au  contraire  par 
Tcbullition,  lesdites  urines  prenant  un  a^^pect  blanchâtre  lactescent  qui, 
comme  on  sait,  disparaît  par  l'addition  d'acides. 

III.  Odeur.  —  L'urine  normale  a  une  odeur  sui  generis,  bien  difficile 
à  définir. 

L'ingestion  de  térébenthine  lui  donne  une  odeur  de  violette. 
Le  santal,  le  copahu  lui  confèrent  une  odeur  caractéristique  qui  permet 
souvent  de  les  dépister  à  «  fleur  de  nez  ». 

L'urine  diabétique  dégage  parfois  une  odeur  de  foin  fraîchement  coupé. 
L'urine  en  décomposition  a  une  odeur  ammoniacale. 

IV.  Densité.  —  On  l'estime  au  moyen  de  l'urinomètre  (densimètre 
ji:radué  de  1  000  à  1  050),  par  immersion  dans  une  éprouvette. 

Le  poids  spécifique  normal  moyen  de  l'urine  des  vingt-quatre  heures 
est  voisin  de  1  018. 

Une  densité  faible  avec  polyurie  plus  ou  moins  abondante  est  un  signe 
fréquent  de  néphri'e  interstitielle.  Elle  peut  être  un  grave  signe  d'épui- 
sement chez  les  vieillards. 

Une  densité  étevée  est  généralement  due  à  un  excès  d'urée  ou  à  la 
présence  de  sucre.  Une  urine  de  poids  spécifique  supérieur  à  103)  est 
presque  toujours  une  urine  diabétique.  Nous  avons  trou\é  du  sucre 
dans  des  urines  de  densité  inférieure  à  1  020  ;  certaines  u.ines  di:ibc- 
tiqucs  pèsent  1  075. 

Le  tLUx  des  matières  solides  contenues  dans  une  uriae  peut  être  très 
APPROXIMATIVEMENT  évalué  en  doublant  les  deux  derniers  chiffres  expri- 
mant la  densité:  1  018  =  (approximativement)  18x2  =36  (au  litre)  de 
matières  solides,  1  035  =  (approximativement)  35x2  =  70  (au  litre)  de 
matières  solides. 

V.  Dépôts.  —  Après  avoir  reposé  quelque  temps,  l'urine  normale 
présente  un  voile  nuageux  de  mucus  qui,  a  moins  d'une  densité  particu- 
lièrement élevée  de  l'urine,  se  dépose  au  fond  de  l'éprouvette.  La  com- 
position de  ce  mucus  n'a  pu  encore  être  exactement  déterminée. 

J/urine  normale  peut  contenir  : 

10  Des  dépôts  d'acide  iirique  libre  et  d'urates  qui  ordinairement  sont 
rougcâtres  ou  brun  sombre  (couleur  poivre  de  Gayenne,  brique  pilée), 
et  se  dissolvent  sous  l'influence  de  la  chaleur;  2°  des  phosphates  basiques 
(calcium  et  magnésium)  blancs,  floconneux,  insolubles  par  la  chaleur, 


286         EXAMEN   DE   L'APPAREIL   GÊNITO-UHINAJRE 

mais  solubles  dans  les  acides  étendus  (acide  acétique)  ;  3^  des  faibles 
dépôts  d'oxalates  insolubles  dans  les  acides  étendus. 

Des  éléments  anormaux,  tels  que  le  pus,  peuvent  égâlem«nt  se  déposer. 
L*examen  microscopique  du  culot  de  centrifugation  les  décèlera  avec 
certitude. 

EXAMEN  CHIMIQUE 

I.  —  ÉLÉMENTS  NORMAUX.  —  1.  Acidité;  2.  Urée;  3.  Cfilorures; 
4.  Phosphates. 

I.  Acidimétrie.  —  Acidité  uriiiaire. 

Appareils.  —  1°  Un  tube  à  essai  ordinaire  ; 

2°  Un  compte-gouttes  quelconque. 

Solutions.  —  l^  Une  solution  décinormale  de  soude  (1  centimètnr 
cube  de  ladite  sohïtion  correspond  à  0«',0049  d'acide  sulfurique)  ; 

2^  Une  solution  alcoolique  au  centième  de  phénolphtaléine. 

Technique.  —  l^  Faire  tomber  dans  le  tube  à  essai,  au  moyen  du 
compte-gouttes,  20  gouttes  de  la  solution  décinormale  de  soude  (in- 
colore) ; 

2°  Ajouter  2  gouttes  de  la  solution  de  phénolphtaléine,  qtii  colore  la 
solution  en  rouge  ; 

3®  Avec  le  même  compte-gouttes,  verser  goutte  à  goutte  dans  ie  kube, 
en  agitant  de  temps  à  autre,  de  Furine  à  examiner  jusqu'à  disparition  com- 
plète de  la  teinte  rose. 

On  obiiendra  racidiié  urinaire  au  litre,  exprimée  en  acide  sulfurique 
SO^H^,  en  divisant  98  (100  en  chiffre  rond)  par  le  nombrt  "de  gouttes 
d\irine  nécessaire  au  virage. 

Cette  technique  i^t  basée  sur  les  principes  suivants  : 

Av-ec  le  réactif  colorant  phénolphtaléine,  une  molécule  de  soude  NaOU 

est  saturée  par  une  valence  d'acide  -sulfurique  SO*H*  ;  le  poids  naolécu- 

laire  de  l'acide  sulfurique  étant  de  96  (32  +  10  x  4  +  2),  une  unité  de 

poids  moléculyire  de  soude  correspondant  à  1  litre  de  solution  normale 

98 
sera  saturée  par  —  =  49  grammes,  l'acide  sulfurique  étant  l)ivalent. 

f^ 

49 

Un  litre   de  liqueur  décinormale  correspondra  à  — -  =48^,90. 

Si  1  litre  d'urine  sature  1  litre  de  liqueur  décinormale,  son  acidité, 
exprimée  en  acide  sulfurique,  est  de  4fi^,90.  En  d'autres  termes,  si  un 
volume  quelconque  de  liquide  décinormal  est  saturé  par  un  volume 
égal  d'urine,  c'est  que  l'acidité  de  cette  urine,  exprimée  en  SO*H*,  égale 
4»r,90. 

En  conséquence,  si  20  gouttes  de  solution  décinormale  -sont  saturées 
par  20  gouttes  d'urine,  l'acidité  de  cette  urine,  exprimée  en  SO*H*, 
sera  égale  à  4«^,90,  5  grammes  en  chiiïre  rond. 

Si  20  gouttes  de  la  solution  sont  saturées  par  1  goutte  d*urine,  Tacidité 
sera  vingt  fois  plus  forte,  soit  5x20  =  100. 


EXAMEN   CHIMIQUE    DES    URINES  287 

Si    20  gouttes    de  la  solution  sont  saturées  par  n  gouttes,  l'acidité 

sera  n  fois  plus  faible  et  égale  à  . 

n 

D'où  la  règle  précédemment  énoncée. 

Dans  la  pratique,  et  pourgagner  du  temps,  on  peut  opérer  sur  10  gouttes 

—  on  divisera  alors  50  par  le  nombre  de  gouttes  nécessaire  au  virage 

—  pour  obtenir  l'acidité  au  litre  en  acide  sulfurique. 
L'approximation  ainsi   obtenue  est  très  suffisante  *  en  clinique.   Les 

causes  d'erreur  dues  à  l'appréciation  du  moment  du  virage  sont  les  mêmes 
que  celles  des  méthodes  classiques.  Les  causes  d'erreur  inhérentes  à  la 
mensuration  des  volumes  respectifs  de  réactif  et  d'urine  sont  éliminées. 
Le  moment  du  virage  pouvant  être,  avec  un  peu  d'habitude,  évalué  à 
une  goutte  près,  et  le  nombre  de  gouttes  d'urine  nécessaire  au  virage  étant 
relativement  élevé,  toujours  supérieur  à  25,  on  voit  de  suite  que  l'approxi- 
mation est  très  grande. 

Si  l'on  voulait  exprimer  l'acidité  en  fonction  d'un  autre  acide,  il  faudrait 
multiplier  le  chiffre  précédemment  obtenu  par  un  coefficient  fixe,  caracté- 
ristique de  cet  acide.  C'est  ainsi,  par  exemple,  que,  pour  exprimer  l'acidité 
en  acide  chlorhydrique  HCl,  il  faudrait  multiplier  le  chiffre  précédemment 
obtenu  par  0,73  : 

36,5  (poids  moléculaire  de  HGlx2) 

fÔÔ  ' 

3 
Dans  la  pratique  on  en  prendra  les  -. 

Nous  nous  bornons  ici  à  indiquer  cette  technique,  sans  nous  attarder 
à  en  discuter  les  résultats  cliniques.  Disons  seulement  que  cette  évaluation 
est  indispensable  à  l'institutioa  rationnelle  des  médications  alcalines  et 
acides,  trop  souvent  formulées  «au  petit  bonheur  »  pour  le  «grand  mal- 
heur a  du  patient. 

On  peut  simplifier  encore  cette  technique  et  la  rendre  plus  rapide 
(mais  aussi  un  peu  plus  grossière)  en  renversant  l'ordre  des  opérations, 
les  appareils  et  solutions  étant  identiques  à  ceux  nécessités  par  la  tech- 
nique ci-dessus  ; 

1^  Faire  tomber  dans  le  tube  à  essai  20  gouttes  d'urine  ; 

2**  Ajouter  2  gouttes  deia  solution  de  phénolphtaléine  (le  liquide  reste 
de  la  couleur  de  l'urine  ou  un  peu  plus  blanc)  ; 

3°  Avec  le  même  compte-gouttes  (ou  un  compte-gouttes  de  même 
calibre),  verser,  goût  te  à  goutte,  la  solution  décinormale  de -«oude  jusqu'à 
virage  au  rose. 

On  obtiendra  Vacidilé  en  divisant  par  4  le  nombre  de  gouttes  nécessaire 

au  virage.  (Exemple  :  si  7  gouttes  ont  été  nécessaires,  l'acidité  approxi- 

7 
mative  en  SO*H*  sera  égale  à  -;  =  1,75). 


'ZH^         EXAME\   DE   L  APPAREIL    GÉSlTO-VRiSAiRE 


\/,i  r^ijion  d*f*lrr  «!»r  «file  techniqui.»  e^t  la  suivante  : 

Si  un  volume  d'iirim.'  est  raturé  neutralisé,  par  un  volume  dv  7*oIutif.»n 
iJéiMnormale  df  ?ou<Je.  Tacidité  équivalente  de  Turine  égale  vuir  plu> 
haut^  -1.9^»    fjrosso  modo:  T»  . 

Si  2»  îfoiittf*.-  d'urini;  >ont  neutralisées^  par  une  goutte  de  solution  déci- 

5        1 

normale,    l'ar-idité    urinaire    éffale    — -=t. 

2()       4 

.Si  2  >  îrouHes  d'urine  <ont  neutralisées  par  n  gouttes  de  solution  dé^'i- 


normale,  l'aridité  urinaire  sera  ésrale  à  -— . 
D'où  la  rê^le. 

11.  Uréométrie.  —  Urée.  —  En  dépit  des  critiques  en  partie  justifiées 
qu'on  en  peut  faire, c'est, dans  la  pratique, le  procédé  gazeux  volumétrique, 
la  méthode  à  Thypobromite  de  soude,  qui  est  généralement  appliqué  au 
dosage  de  Turée  urinaire  ou  sanguine. 

Il  repose  sur  la  réaction  suivante  :  Turée  en  présence  de  Thypobromite 
de  soude  et  de  soude  en  excès  est  décomposée  conformément  à  la  réaction 
suivante  : 

CO:  NH«;*  +  2BrONa  +  2NaOH  =  CO»Na«  +  2NaBr  +  3H*0  +  N*. 

Urée. 

Si  l'on  recueille  et  mesure  la  quantité  d'azote  (N*)  dégagée  au  cours  de 

la  réaction,  on  peut  par  calcul  évaluer  la  quantité 
d'urée  qui  l'a  fournie. 

Dosage  de  l'urée  urinaire.  —  La  réaction  peut 
s'effectuer  dans  les  uréomètres  à  eau  de  Moreigne. 
Hepnard,  Denigès  ou  à  mercure  d'Vvon,  d'Esbach. 
Nous  dé<Tirons  d'abord  l'uréomètre  de  Moreigne. 

En  voici  la  description  et  le  fonctionnement  que 
nous  empruntons  au  Traité  des  urines  de  Gérard 
(Vigot,  édit.)  et  au  Guide  pratique  pour  T analyse  des 
urines  de  Ronchèzt»  (J.-B.  Baillière,  édit.). 

«  0{  appareil  est  tout  en  verre  et  ne  possède  qu'un 
seul  robinet.  Il  se  compose  de  trois  parties  princi- 
pales (lig.  3r)8;.  : 

«  In  Inbe  A  de  U)  à  17  centimètres  de  long,  d'un 
diiun<'»lre  intérieur  <le  11  à  12  millimètres  et  divisé 
t*n  dixièmes  de  centimètre  cube  et  d'une  capacité 
de  12  à  11  centimètn's  cubes  à  partir  du  robinet  R. 
Ce  tube  communique  avec  le  générateur  de  gaz  BC 
(j;azogènt*!,  le  robinet  R  sépare  ces  deux  parties  de 
rinst ruinent.  ('.(»  gazogène  a  une  longueur  totale  de 
Fi^'.  'i^y^. —  UréoniMre  12  à  1)5  centimètres  et  comprend  deux  parties  de  di- 
(lo  Moroi^'iio.  mensioiis  différentes  :  la  partie  supérieure  B,  dont  le 

diamètre  intérieur  est  1  centimètre  et  demi  et  qui 
a  une  longueur  de  0  centimètres  environ  ;  la   partie   inférieure  C,  dont 


EXAMEN    CHIMIQUE   DES    URINES  289 

le  diamètre  intérieur  est  de  3  centimètres  et  qui  a  une  longueur  d'en- 
viron 7  centimètres.  La  partie  supérieure  du  gazogène  porte,  à  3  centi- 
mètres environ  du  robinet,  une  ouverture  qui  communique  avec  le  tube 
recourbé  mu  y  d'un  diamètre  de  7  millimètres  environ,  lequel  se  continue 
par  le  gazomètre  DM.  Ce  tube  mesureur  est  formé  de  deux  parties  :  Tune 
renflée  D  et  l'autre  constituée  par  un  tube  bien  calibré  d'un  diamètre  égal 
à  celui  du  tube  A.  Le  zéro  du  tube  mesureur  est  placé  au-dessus  de  la 
partie  renflée  et  à  quelques  millimètres  seulement  du  plan  horizontal 
passant  par  le  robinet  R.  L'ampoule  qui  fait  suite  au  zéro  correspond 
sensiblement  au  volume  déplacé  par  le  réactif,  elle  a  pour  objet  de  diminuer 
la  longueur  du  tube  mesureur.  Ce  dernier  est  gradué  en  dixièmes  de  centi- 
mètre cube. 

((  Tout  l'appareil  peut  être  plongé  dans  une  longue  et  large  éprouvette 
remplie  d'eau  jusqu'au  zéro  du  tube  recourbé  mn. 

«  Lorsqu'il  s'agit  de  faire  le  dosage  de  l'urée  dans  une  urine  au  moyen 
de  cet  appareil,  on  opère  de  la  façon  suivante  : 

((  Avec  la  main  gauche,  on  saisit  l'appareil  par  le  tube  mesureur,  un  peu 
au-dessous  de  l'ampoule  D  ;  on  l'incline  légèrement  vers  la  droite,  du  côté 
opposé  à  l'orifice  du  tube  mn.  Le  robinet  R  étant  ouvert,  avec  une  pipette 
exactement  calibrée  on  laisse  couler  le  long  de  la  paroi  du  tube  A,  puis 
dans  le  générateur,  1  centimètre  cube  d'urine,  on  lave  avec  3  centimètres 
cubes  de  lessive  de  soude  au  cinquième,  en  ayant  soin  de  tenir  l'uréomètre 
dans  la  même  position.  Le  lavage  se  fait  très  facilement  et  tout  le  liquide 
se  rassemble  au  fond  de  la  partie  renflée  du  gazogène. 

«  Ceci  fait,  on  porte  l'instrument  dans  l'éprouvette  H,  contenant  de 
l'eau  à  la  température  du  laboratoire,  on  attend  quelques  instants  pour 
que  contenant  et  contenu  aient  une  température  identique.  Au  moyen 
d'une  pipette,  on  fait  alors  affleurer  exactement,  à  l'intérieur  du  tube, 
le  niveau  de  l'eau  au  zéro.  On  ferme  à  ce  moment  le  robinet  R  en  main- 
tenant l'uréomètre  de  la  main  gauche  par  le  tube  A.  Il  n'est  pas  possible, 
dans  cette  manipulation,  de  modifier  le  volume  d'air  de  l'appareil  par 
suite  d'un  échauffement  à  la  main. 

«  Voici,  maintenant,  la  façon  dont  on  procède  à  l'introduction  du 
réactif.  On  remplit  le  tube  A  de  liqueur  hypobromique  jusqu'à  la  dernière 
division  ou  près  de  la  dernière.  On  note  exactement  les  divisions  ou  les 
fractions  de  division  s'il  y  a  lieu.  Puis,  de  la  main  gauche,  saisissant  la 
partie  postérieure  du  robinet  entre  le  pouce  et  les  deux  premiers  doigts, 
on  soulève  l'uréomètre  de  façon  à  diminuer  la  pression  à  l'intérieur  et 
placer  le  gazogène  au-dessus  de  la  surface  de  l'eau.  On  tourne  alors  la  clef 
du  robinet  de  la  main  droite  et  on  laisse  le  réactif  s'écouler  dans  le  gazo- 
gène en  maintenant  l'appareil  dans  une  position  verticale,  ou  plutôt 
en  l'inclinant  très  légèrement  du  côté  du  gazomètre.  On  ferme  le  robinet 
après  avoir  laissé  pénétrer  10  à  11  centimètres  cubes  d'hypobromite  de 
soude.  On  note  très  exactement,  pour  la  seconde  fois,  le  volume  du  réactif 
qui  reste  dans  le  tube  A.  En  agissant  ainsi,  le  réactif,  par  sa  descente 
rapide  le  long  des  parois  de  B,  balaye  tout  sur  son  passage  et,  en  parti- 
Diagnostie,  19 


290         EXAMEN   DE   U APPAREIL   GÉNITO-U BINAIRE 

» 

culier,  rencontre  l'ouverture  du  tube  mn  et  produit  en  cet  endroit  comme 
une  sorte  de  crible  hypobromique,  à  travers  lequel  passe  Tazote  qui  com- 
mence à  se  dégager. 

«  La  main  gauche  n'ayant  pas  changé  de  place  et  Turéomètre  toujours 
soulevé,  on  appuie  avec  la  main  droite  l'extrémité  inférieure  du  tube  M 
contre  la  paroi  de  l'éprouvette,  et  on  imprime  avec  la  main  gauche  des 
mouvements  de  va-et-vîent  dans  le  sens  horizontal.  L'agitation  du  liquide 
dans  le  gazogène  se  fait  alors  très  atsément  ;  la  forme  sphérique  des  extré- 
mités de  C  s'y  prête  beaucoup. 

«  La  réaction,  commencée  dès  l'arrivée  du  réactif,  se  continue  encore 
quelques  instants.  La  diminution  de  pression  produite  dans  l'appareil 
ainsi  soulevé  permet  au  gaz  de  se  dégager  du  milieu  réagissant  avec  plus 
de  facilité. 

«  On  redescend  l'uréomètre  dans  l'éprouvette  ;  on  attend  que  le  contenu 
du  gazogène  et  la  mousse  gazeuse  aient  pris  la  température  de  l'eau. 
On  peut  reconnaître,  par  exemple,  que  ce  point  est  atteint  à  ce  que  le 
volume  du  gaz  reste  invariable  après  plusieurs  lectures  successives  ;  on  fait 
alors  la  lecture  du  volume  gazeux  en  prenant  les  précautions  ordinaires 
et  en  soulevant  l'uréomètre  avec  une  pince  en  bois  et  non  à  la  main.  H  est 
inutile  d'ajouter  qu'une  fois  la  première  partie  de  l'opération  achevée, 
c'est-à-dire  l'urine  introduite,  et  le  robinet  fermé,  on  peut  mettre  une 
nouvelle  quantité  d'eau  dans  l'éprouvette,  à  condition  qu'elle  soit  à  la 
même  température  que  celle  qui  s'y  trouve  déjà.  » 

Soit  K  le  volume  total  fourni  par  la  lecture.  Ce  volume  se  compose  : 
10  d'un  volume  d'axote  dégagé  V;  2^  du  volume  du  réactif  employé  W  qui 
est  connu  ;  et,  par  suite,  pour  avoir  le  volume  d'azote  dégagé,  il  suffit  de 
retrancher,  du  volume  total  K,  fourni  par  la  lecture,  le  volume  V,  soit 
V  =  K  —  V. 

Pour  traduire  ce  résultat  en  uree,  on  fait  dans  les  mêmes  conditions 
un  dosage  comparatif  avec  une  solution  d'urée  pure  à  2  p.  100. 

Réactifs  nécessairks.  —  Hypobromile  de  soude.  —  Formule  Yvon  : 

Brome 5  centimètres  cubes. 

Lessive  de  soude  de  densité  1,33 50  grammes. 

Eau  distillée 100        — 

Mélanger  la  soude  et  Teau,  refroidir  le  plus  possible  le  mélange  et  ajouter 
le  brome  par  petites  portions,  en  refroidissant  et  agitant. 

Cette  solution  doit  être  renouvelée  fréquemment. 

Additionner  la  solution  pour  la  conservation  d'un  cristal  de  camphre  ou 
de  thvmol. 

On  introduira  dans  l'uréomètre  1  centimètre  cube  de  la  solution  d'urée 
à  2  p.  100  et  on  pratiquera  la  réaction  sus-indiquée  à  propos  de  l'urine. 
On  notera  avec  soin  le  volume  d'azote  dégagé  dans  cette  réaction,  soit 
7^*^,2,  par  exemple,  de  volume. 

Le  calcul  est  alors  fort  simple  : 


EXAMEN   CHIMIQUE  DES    URINES  291 

1  centimètre  cube  de  solution  d'urée  à  2  p.  100,  soit  2  centigrammes 
d'urée,  correspond  à  7<^*î,2  d'azote. 

Si  1  centimètre  cube  d'urine  a  donné  un  dégagement  dans  les  mêmes 
conditions  de  température  et  de  pression  de  n  centimètres  cubes  d'azote, 

c'est  que  1  centimètre  cube  d'urine  renferme  •=-^  d'azote  et  un  litre 

M  X  î  000  X  0,02  20  n 

7^ ""    W 


«  ♦  « 


L'uréomètre  Bouriez,  réglementaire  dans  les  formations  militaires,  est 
encore  plus  simple  et  d'une  technique  plus  élémentaire.  Il  répond  peut- 
être  davantage  aux  exigences  de  la  pratique  courante,  aussi  croyons-nous 
en  devoir  donner  ici  la  description. 


Dosage  de  l'urée  au  moyen  de  l'appareil  Bouriez.  —  L'uréomètre 
Bouriez  se  compose  d'un  tube  de  verre  cylindrique  légèrement  renflé  à  la 
base  et  terminé  à  sa  partie  supérieure  par  une  boule  sur- 
montée d'un  tube  capillaire  et  d'une  tubulure  fermée  par 
un  bouchon  de  caoutchouc. 

Le  tube  de  cet  uréomètre  est  gradué  en  grammes  d'urée 
par  litre  et  porte  en  outre  trois  traits  circulaires. 

On  verse  dans  l'uréomètre  rhypobromite  jusqu'au 
trait  E.  On  remplit  d'eau  jusqu'au  trait  D  et,  à  l'aide  d'une 
pipette  jaugée  de  1  centimètre  cube,  on  ajoute  1  centi- 
mètre cube  d'urine. 

On  bouche  avec  soin  la  tubulure  B,  puis,  prenant  l'appa- 
reil par  sa  partie  renflée,  on  obture  à  l'aide  du  pouce 
^orifice  A  du  tube  capillaire  et  on  retourne  le  tout.  Dans 
ces  conditions,  rhypobromite,  qui  par  sa  densité  était  resté 
au  fond  du  tube,  entre  en  contact  avec  l'urine.  Le  dégage- 
ment gazeux  se  produit  et  la  pression  augmente  dans  l'ap- 
pareil. 

Aussitôt  le  dégagement  gazeux  terminé,  on  enlève  le 
pouce  de  l'oriûce  A  et  un  v^ume  de  liquide  égal  au  vokirae 
d'Az  dégagé  est  chassé  de  l'appareil. 

Il  sufllt  alors  de  replacer  l'uréomètre  dans  sa  position 
première  pour  lire  directement  sur  la  tige  graduée  la  quan- 
tité d'urée  contenue  par  litre  d'urine. 

LTne  opération  identique  faite  avec  une  solution  titrée 
d'urée  permet  la  vérification  de  la  graduation  de  l'appareil 
en  tenant  compte  des  conditions  atmosphériques  dti  mo- 
ment (température  et  pression  barométrique). 

Avantages  et  inconvénienls,  —  Cet  appareil  est  simple  et  peu  fragile. 
L'absence  de  robinet  en  verre  ou  d'ajutage  en  caoutchouc  rend  les  fuites  à 
peu  près  impossibles  et  diminue  de  celait  les  causes  d'erreur;  la  manoeuvre 
en  est  excessivement  simple. 


f^lpÊÊmMw 


Figr.  359. 

Uréomètre  de 

Bouriez. 


292         EXAMEN   DE   V APPAREIL    GÉNITO-U BINAIRE 

On  peut  objecter  que  la  chaleur  de  la  main  au  moment  où  Tappareil 
est  renversé  est  suffisante  pour  provoquer  la  dilatation  du  volume  gazeux 
dégagé;  il  suffirait,  pour  éviter  toute  cause  d'erreur,  de  plonger  le  tube  capil- 
laire dans  une  cuve  à  eau  au  moment  de  laisser  échapper  le  liquide  et 
d'attendre  ainsi  que  l'équilibre  de  température  soit  rétabli  pour  redresser 
le  tube  et  faire  la  lecture  du  résultat. 

L'uréomètre  de  Dannecy  est  aussi  très  recommandable. 

Vuréomèlre  à  mercure  de  conslruclion  facile  de  Henri  Martin  est  particu- 
lièrement recommandable  quand  on  dispose  d'une  cuve  à  mercure  (Voy. 
Sang;  uréométrie  sanguine). 

Donnons,  pour  finir,  une  règle  clinique  susceptible  de  donner  une 
approximation  grossière  du  taux  de  Turée  urinaire. 

Le  taux  de  F  urée  au  lilre  est  approximaiivemeni  égal  aux  deux  dernières 
décimales  du  poids  spécifique  de  l'urine: 

Exemple  :  Densité:  1  017  ;  taux  urique  :  17  au  litre  ; 

—         1023,  —  23  au  litre. 

Répétons  que  cette  approximation  est  très  grossière,  et  qu'elle  est  fort 
influencée  el  doit  être  tenue  pour  non  valable:  a)  dans  les  cas  de  fièvre  ; 
b)  lorsqu'on  se  trouve  en  présence  d'urine  renfermant  du  sucre  ou  une 
forte  proportion  d'albumine. 

III.  Cblorurométrie. 

Appareils.  —  1°  Un  tube  à  essai;  2°  un  compte-gouttes  quelconque; 
30  une  solution  de  nitrate  d'argent  à  29  p.  1000  ;4o  une  solution  de 
chromate  de  potasse  à  1/5. 

Technique.  —  1°  Faire  tomber  dans  le  tube  à  essai,  au  moyen  du 
compte-gouttes,  10  gouttes  de  la  solution  titrée  de  nitrate  d'argent  (solu- 
tion incolore)  ; 

2°  Ajouter  une  goutte  de  la  solution  de  chromate  de  potasse  à  1/5. 
Le  liquide  vire  au  rouge  brun  foncé  par  formation  de  chromate  d'argent  ; 

3°  Avec  le  même  compie-gouileSy  dans  lequel  on  aura  fait  passer  au 
préalable  un  peu  d'eau  ordinaire  pour  le  nettoyer,  verser  goutte  à  goutte 
dans  le  tube,  en  agitant  de  temps  à  autre,  de  l'urine  à  examiner,  jusqu'à 
virage  net  au  jaune  clair  (jaune  serin,  jaune  paille). 

On  obtiendra  le  taux  des  chlorures  ur inaires  au  litre  en  divisant  100  par 
le  nombre  de  gouttes  d'urine  nécessaire  au  virage. 

Cette  technique  est  basée  sur  les  principes  suivants  : 

Si,  dans  un  tube  renfermant  une  solution  de  nitrate  d'argent,  on  fait 
tomber  du  chromate  de  potasse,  il  y  a  formation  immédiate  d'une  quan- 
tité de  chromate  d'argent  (rouge  brun),  correspondant  à  la  quantité  de 
nitrate  d'argent  contenue  dans  la  solution. 

Si,  dans  une  solution  de  chromate  d'argent,  on  fait  tomber  goutte  à 
goutte  une  solution  de  chlorure  de  sodium,  le  chromate  d'argent  est 
décomposé,  il  se  forme  du  chlorure  d'argent.  La  fin  de  la  réaction  est 
indiquée  par  la  disparition  de  la  teinte  rouge  brun  et  le  virage  au  jaune 
paille. 


EXAMEN    CHIMIQUE   DES    URINES  293 

Le  poids  moléculaire  du  chlorure  de  sodium  NaCl  est  58,5  (23  -f-  35,5)  ; 
le  poids  moléculaire  de  Tazotate  d'argent,  AgAzO^  est  170  (108  +  14 
+  16  X  3)  ;  588^^5  de  NaCl  sont  saturés  par  170  grammes  de  nitrate  d'argent. 

170 

1  gramme  de  chlorure  de  sodium  est  saturé  par  r^-r  =  28r,90  de  nitrate 

d'argent  ;  1  centigramme  par  2^8r^9. 

En  conséquence,  si  nous  préparons  une  solution  de  nitrate  d'argent  à 
29  p.  1  000,  1  centimètre  cuhe  de  cette  solution  renfermant  précisément 
29  milligrammes  (2^^,9)  de  nitrate  d'argent  correspondra  à  1  centigramme 
de  chlorure  de  sodium. 

Si  1  centimètre  cube  de  la  solution  de  nitrate  d'argent  est  saturé  par 
1  centimètre  cube  d'urine,  c'est  que  ce  centimètre  cube  renferme  1  centi- 
gramme de  NaCl,  et  1  litre  d'urine  0,01  x  1  000  =  10  grammes. 

En  d'autres  termes,  si  un  volume  quelconque  de  réactif  est  saturé  par 
un  volume  égal  d'urine,  c'est  que  cette  urine  renferme  au  litre  10  grammes 
de  chlorure  de  sodium. 

Donc,  si  10  gouttes  de  réactif  sont  saturées  par  10  gouttes  d'urine 
(au  même  compte-gouttes),  cette  urine  renferme  lOgrammes  de  sel  au  litre. 

Si  10  gouttes  de  réactif  sont  saturées  par  1  goutte  d'ufin%  l'urine 
renferme  dix  fois  plus  de  sel,  soit  10  x  10  =  100  grammes  au  litre. 

Si  10  gouttes  de  réactif  sont  saturées  par  n  gouttes  d'urin?,  c'est  que 

100 

l'urine  renferme  grammes  de  NaCl. 

n 

C'est  la  règle  précédemment  énoncée.  On  peut  donc  la  formuler  comme 

suit  :  Compter  dans  un  iube  à  essai  10  gouttes  d'une  solution  de  nitrate 

d'argent  d  29  p.  1  000,  y  ajouter  1  goutte  d'une  sotution  de  chromate  de 

potasse  à  1/5,  verser  de  t'urine  goutte  à  goutte  jusqu'au  virage  au  jaune  clair. 

Le  taux  des  chlorures  au  litre  est  égal  au  quotient  de  100  par  le  nombre  de 

gouttes  d'urine  employé. 

Quel  degré  d'approximation  est-on  en  droit  d'attendre  de  cette  tech- 
nique. 

L'erreur  ici  ne  peut  résulter  que  de  l'appréciation  du  moment  du  virage. 
On  peut  admettre  qu'avec  un  peu  d'habitude,  elle  peut  se  faire  à  une 
goutte  près.  Si  l'urine  est  riche  en  chlorures,  le  virage  nécessitera  un 
nombre  faible  de  gouttes  et  l'approximation  sera  un  peu  large  ;  si  elle  est, 
au  contraire,  pauvre,  le  virage  nécessitera  un  nombre  élevé  de  gouttes 
et  l'approximation  sera  très  approchée. 

Pour  fixer  les  idées,  supposons  que  le  virage  se  fasse  entre  5  et  6  gouttes, 
l'urine  renfermera  de  16  à  20  grammes  de  NaCl  au  litre  ;  s'il  exige  15  à 
16  gouttes,  l'urine  renfermera  6»",6  à  68^,3  de  NaCI  ;  s'il  exige  de  30  à 
31  gouttes,  l'urine  renfermera  S^^S  à  3Kr,2  de  NaCl. 

On  conviendra  que  cette  approximation  est  plus  que  suffisante  en 
clinique. 

Au  surplus,  si,  dans  le  cas  d'urines  riches  en  chlorures,  on  voulait 
obtenir  une  approximation  plus  grande,  il  suffirait  de  pratiquer  la  même 


294  EXAMEN   DE   L'APPAREIL    GÊNITO-U BINAIRE 

technique  avec  20  gouttes  de  réactif  ;  le  taux  des  chlorures  s^obtiendrait 
en  divisant  200  par  le  nombre  de  gouttes  d'urine  nécessaire  au  virage  et 
l'approximation  serait  deux  fois  plus  grande.  Dans  le  cas  d'urines  très 
riches,  on  pourrait  opérer  sur  30  gouttes  de  réactif  et  modifier  la  règle 
ci-dessus  en  divisant  300  par  le  nombre  de  gouttes  employé. 

On  peut  simplifier  encore  cette  technique  et  la  rendre  plus  rapide  (mais 
aussi  un  peu  plus  grossière),  en  renversant  l'ordre  des  opérations,  les  appa- 
reils et  solutions  étant  identiques  à  ceux  nécessités  par  la  technique 
ci-dessus  : 

1^  Dans  le  tube  à  essai,  compter  10  gouttes  d'urine  ; 

2^  Ajouter  1  goutte  de  la  solution  de  chromate  de  potasse  à  1/5.  Le 
liquide  prend  une  teinte  un  peu  plus  jaune. 

3**  Ajouter  goutte  à  goutte,  avec  le  même  compte-gouttes  ou  un  compte- 
gouttes  de  même  calibre,  la  solution  de  nitrate  d'argent  jusqu'à  virage 
persistant  et  net  au  rouge  brun  (formation  de  chromate  d'argent). 

Le  nombre  de  gouiies  nécessaire  au  virage  exprime  en  grammes  le  taux 
des  chlorures  au  litre, 

La  justification  de  cette  technique  est  la  suivante  : 

1  centimètre  cube  de  solution  de  nitrate  d'argent  à  29  p.  1  000  renfer- 
mant 0»",029  de  nitrate  d'argent  sature  0^^,01  de  chlorure  de  sodium. 

Si  un  volume  d'urine  est  saturé  par  un  volume  de  la  solution  de  nitrate 
d'argent,  c'est  que  l'urine  renferme  08^,01  de  chlorure  de  sodium  au  centi- 
mètre cube,  soit  10  grammes  au  litre  (0,01  x  1  000). 

Si  10  gouttes  d'urine  sont  saturées  par  1  goutte  de»solution  argentique, 
c'est  que  l'urine  renferme  dix  fois  moins  de  NaCI,  soit  1  gramme  au  litre. 

Si  10  gouttes  d'urine  sont  saturées  par  n  gouttes  de  solution  argentique, 
c'est  que  l'urine  renferme  n  fois  plus  de  NaCl,  soit  n  grammes  au  litre. 

D'où  la  règle. 

Phosphatométrie.  —  Dosage  clinique  des  phosphates  dans  l'urine. 
—  Voici,  légèrement  modifiée,  d'après  MM.  Valdiguier  et  Cadenat  (de 
Toulouse),  une  méthode  clinique  de  dosage  des  phosphates  urinaires  : 

Matériel.  —  1^  Un  tube  à  essai  ;  2°  un  compte-gouttes  (ou  mieux 
deux  compte-gouttes   de   même   calibre). 

Solutions. —  l^  Solulion  titrée: 

Azotate  d'urane  sec 2  grammes. 

Acétate  de  soude 0«%50 

Kau  distillée Q.  S.  pour     300  centimètres  cubes. 

2°  Réactif  indicateur: 

Acide  acétique  cristallisable 1  gramme. 

Acétate  de  soude 2  grammes. 

Teinture  alcoolisée  de  cochenille 300  centimètres     cubes. 

Faire  dissoudre  à  la  température  de  30°  environ. 

Technique.  —  1°  Compter  10  gouttes  d'urine  dans  le  tube  à  essai  ; 
2o  Ajouter  1  goutte  de  teinture  acéto-acétique  de  cochenille  ; 


EXAMEN   CHIMIQUE   DES    URINES  295 

30  Porter  à  l'ébullition  ; 

4^  Ajouter  n  gouttes  de  la  solution  titrée  jusqu'à  virage  au  vert  olive. 
Le  nombre  n  de  gouttes  nécessaire  au  virage  exprime   en  décigramme^ 
ta  quantité  d'anhydride  phosphorique  par  litre  d*urine. 

II.  —  ÉLÉMENTS  ANORMAUX.  —  I.  Albumine  (Recherche  de  F). 
1^  Recherche  qualitative  de  l*albumine  dans  l'urine.  —  I.  Par  la 

CHALEUR  ET  L*ACiDE  ACÉTIQUE.  —  Mettre  dans  un  tube  à  essai  de  Turine 
(de  préférence  filtrée,  si  elle  est  trouble).  Chauffer  dans  la  région  supé- 
rieure où  l'urine  affleure;  Tébullition  étant  obtenue,  ajouter  1  ou  2gouttes 
d'acide  acétique.  Examiner  par  transparence  de  préférence  sur  fond 
noir.  Le  moindre  louche  blanc  supérieur  est  caractéristique  de  la  présence 
d'albumine. 

10  L'acidification  par  l'acide  acétique  est  destinée  à  dissoudre  les 
précipités  terreux  (phosphate  triealcique),  qui  se  produisent  par  ébuUition 
dans  certaines  urines  neutres  ou  hypoacides  ; 

2^  Un  excès  d'acide  acétique  pourrait  Frdis90udre  certains  précipités 
d'albumines  acéto-solubles.  Il  convient  donc  d'en  ajouter  fort  peu  et  de 
préférence  d'acide  acétique  étendu  ; 

3°  En  cas  de  précipité  terreux,  calcaire,  l'addition  d'acide  acétique 
étendu  dissout  ce  nuage  avec  une  extraordinaire  rapidité  ;  en  cas  de 
précipité  albuminique,  ce  nuage  blaxfechâtre  est  au  contraire,  à  l'ordinaire, 
rendu  plus  marqué. 

II.  Par  l'acide  azotique.  —  Faire  uriner  ou  verser  l'urine  à  examiner 
dans  un  verre  à  expérience.  Faire  arriver,  de  préférence,  au  moyen  d'un 
entonnoir,  de  l'acide  azotique  au  fond  du  verre,  de  façon  que  les 
deux  liquides  se  superposent  sans  se  mélanger.  S'il  y  a  de  l'albumine  il 
se  forme,  au  contact  des  deux  liquides,  un  anneau  blanchâtre  d'autant 
plus  épais  qu'A  y  a  pihis  d'albumine. 

D'après  Talamon,  il  y  aurait  lieu  de  distinguer,  dans  cette  réaction  azo- 
tique, les  variétés  suivantes  : 

1®  Il  se  forme  au-dessus  du  disque  d'albumine  un  anneau  rouge  brun, 
net  et  épais  d'acide  urique.  L'albuminurie  est  bénigne,  subordonnée  à  une 
néphrite  passagère  (maladies  infectieuses),  ou  à.  une  albuminurie  pré- 
goutteuse ; 

2®  Il  se  forme  un  anneau  blanc  mat  et  épais,  surmonté  d'un  anneau 
violet  très  marque  d'indican,  car  il  s'agit  d'une  néphrite  chronique 
grave  ; 

3^  Le  disque  albumineux  est  minime  et  tardif  (lent  à  se  former),  avec, 
au-dessous,  un  anneau  rose  d'uro-hématine  ;  il  s'agit  d'une  néphrite  chro- 
nique hydrurique  ancienne  indélébile. 

III.  Par  le  réactif  de  Tanret.  —  Verser  dans  un  tube  à  essai  5  à 
6  centimètres  cubes  de  réactif  et,  par-dessus,  quelques  centimètres  cubes 
d'urine  qui  surnage.  Si  un  di^ue  se  forme  au  contact  des  deux  liquides, 


296         EXAMEN   DE   U APPAREIL    GÉNITO-U BINAIRE 

chauffer  à  la  lampe  à  alcool.  Si  l'anneau  persiste,  on  doit  admettre  qu'il 
y  a  bien  de  Talbumine  dans  l'urine  à  l'exclusion  des  peptones,  des  albu- 
moses,  de  l'acide  urique,  des  alcaloïdes,  etc. 
La  formule  du  réactif  de  Tanret  est  la  suivante  : 

lodure  de  potassium 3s%32 

Bichlorure  de  mercure 1«%35 

Acide  acétique 20  centimètres  cubes 

Eau  distillée 0-  S.  pour  64  — 

IV.  Par  la  méthode  de  Grimbert  [1res  simple  et  très  précise).  — 
Saturer  quelques  centimètres  cubes  d'urine  de  sulfate  de  soude  pur, 
c'est-à-dire  y  verser  du  sulfate  de  soude  et  agiter  jusqu'à  ce  qu'une  partie 
decesel,ne  se  dissolvant  plus,  reste  précipitée  au  fond  du  récipient.  Ajouter 
quelques  gouttes  d'acide  acétique  dilué  (par  exemple  au  dixième).  Filtrer 
dans  un  tube  à  essai.  Chauffer  au  tiers  supérieur.  S'il  y  a  trouble,  et  à  plus 
forte  raison  s'il  y  a  coagulum,  on  peut  affirmer  la  présence  d'albumine. 

2^  Recherche  quantitative  de  l'albumine  dans  l'urine.  —  I.  Méthode 
DES  PESÉES.  —  C'est  la  seule  vraie  méthode  chimique  précise.  Elle  consiste 
en  dernière  analyse  à  précipiter  l'albumine,  à  recueillir  le  précipité  sur 
un  filtre,  à  le  sécher  et  à  le  peser.  Très  simple  en  théorie,  elle  est  en  pra- 
tique fort  délicate  et  ne  peut  être,  en  tout  cas,  exécutée  que  par  un 
praticien  rompu  à  cette  technique  et  ayant  à  sa  disposition  le  matériel 
adéquat. 

Il  est  rare  que  le  praticien  ait  réellement  besoin  d'une  approximation 
aussi  grande.  A  l'ordinaire  les  besoins  cliniques  sont  largement  satisfaits 
par  une  approximation  très  relative  du  taux  de  l'albumine  urmaire, 
et  surtout  de  ses  variations.  Si  grossière  qu'elle  soit,  la  méthode  d'Esbach 
est  pratiquement  suffisante. 

II.  Procédé  du  tube  d'Esbach.  —  Filtrer  l'urine,  l'acidifier  légè- 
rement avec  2  ou  3  gouttes  d'acide  acétique  dilué  au  dixième.  Verser 
de  l'urine  jusqu'au  niveau  du  tube  d'Esbach  marqué  V  ;  verser  du  réactif 
d'Esbach  jusqu'au  niveau  du  tube  marqué  R  ;  boucher  avec  un  bouchon  de 
caoutchouc  ;  agiter  par  renversements  successifs  de  façon  à  assurer  un 
mélange  intime  de  l'urine  et  du  réactif  ;  laisser  reposer  veriicalenieni 
vingt-quatre  heures.  Une  simple  lecture  du  niveau  du  précipité  dans  ce 
tube  gradué  donne  la  quantité  approximative  d'albumine  au  litre. 

1°  La  formule  du  réactif  citro-picrique  d'Esbach  est  la  suivante  : 

Acide  picrique 10  grammes. 

Acide  citrique 20        — 

Eau  distillée 1  000        — 

2^  Il  existe  dans  le  commerce  des  tul)es  d'Esbach  à  fond  sphérique 
et  des  tubes  d'Esbach  à  fond  cylindrique  conique.  Les  uns  et  les  autres 
ont  leurs  avantages  et  leurs  inconvénients  ;  dans  les  premiers  la  rétraction 
du  coagulum  se  fait  bien,  mais  l'appréciation  des  quantités  d'albumine 
inférieures  à  O^r^oO  est  difficile,  voire  impossible;  dans  les  seconds  la 


EXAMEN   CHIMIQUE   DES    URINES  297 

lecture  des  petites  quantités  est  facile,  mais  la  rétraction  du  coagulum  se 
fait  mal  ; 

3°  Ledit  réactif  précipite,  en  dehors  de  Talbumine,  les  peptones  et  les 
alcaloïdes.  A  la  vérité,  cette  cause  d'erreur  est  à  l'ordinaire  minime  et 
négligeable  ; 

40  Si  l'urine  est  de  densité  élevée,  il  conviendra  de  ramener,  par  dilution 


Fig.  360.  —  Albuminomètre  d'Esbach  modifié  (cylindro-conique). 

graduée,  l'urine  à  une  densité  voisine  de  1  010,  de  doser  l'albumine  dans 
l'urine  ainsi  diluée  et  de  calculer  le  taux  dans  l'urine  originelle. 

30  Recherche  de  l'albuminurie  simulée.  —  Nous  ne  croyons  pouvoir 
mieux  faire  que  reproduire  ici  l'instruction  rédigée  à  ce  sujet  par  M.  le 
D'  Hollande, chargé  decours  à  l'École  supérieure  de  pharmacie  de  Nancy. 

Recherche  rapide  de  ralbumine  d*œuf  dans  Furine  (1).  —  Certains  simu- 
lateurs, dans  le  but  de  faire  admettre  quMls  sont  atteints  d'albuminurie, 
délayent  du  blanc  d'œuf  dans  de  Feau  ou  du  lait  et  additionnent  le  tout  à 
leurs  urines  au  moment  de  leur  émission  ;  parfois  ils  introduisent  ces  liquides 
dans  leur  vessie  ou  dans  le  canal  urétral  au  moyen  de  sondes,  de  seringue 
à  injection  ou  de  compte-gouttes.  De  telles  urines  renferment  tantôt  une  dose 
massive  d'albumine,  tantôt  ne  contiennent  que  des  traces  d'albumine  (0*^,10 
p.  1000  par  exemple). 

On  décèle  facilement  et  très  rapidement  ce  genre  de  simulation  au  moyen 
des  réactions  suivantes  : 

I.  Indice  de  probabilité.  —  De  suite  après  son  émission,  Turine  est  trouble 
et  renferme  de  fins  filaments.  Après  centrifugation,  on  voit  au  microscope  de 
faux  cylindroïdes  en  abondance,  souvent  remplis  de  bactéries  très  mobiles 
{Bacillus  subiilis)  provenant  de  la  fermentation  rapide  de  l'eau  albumineuse. 

II.  Héaciions  d'indication.  —  Dans  deux  verres  à  pied,  on  verse  5  centi- 
mètrescubes  d'urine  à  examiner.  Puis,  au  moyen  d'une  pipette,  on  introduit 
à  la  partie  inférieure  de  V urine: 

Dans  le  premier  verre  :  5  centimètres  cubes  de  réactif  de  Maure!  : 

Soude  caustique  à  33  p.  100 250  centimètres  cube«. 

Sulfate  de  cuivre  à  3  p.  100 50  — 

Acide  acétique 700  — 


Dans  le  deuxième  verre  :  5  centimètres  cubes  de  réactif  acéto-formol. 

Solution  de  formol  du  commerce 

Acide  acétique  pur 


I  û  p.  E. 


La  présence  d'ovalbumine  se  traduit  par  la  formation  en  quelques  minutes 
d'un  précipité  à  la  limite  de  séparation  des  liquides. 

Ces  deux  réactions  ne  seront  considérées  que  comme  indicatrices  et  non 
comme  spécifiques  ;  elles  ne  se  produisent  pas  en  général  avec  l'albumine  et 

(l)Mode  opératoire  parA.-Ch.  Hollande,  cliargé  de  cours  à  l'Écoîc  supérieure  de 
pharmacie  de  Nancy. 


298 


EXAMEN   DE   L'APPAREIL   {mÉNITO-U BINAIRE 


Sérum 
ova/ùum/ne    xk 


•■  1^ 


Urine 

PrecipiH-'  \ 
Sérum 

Fig.  361. 


la  globuline  du  sérum  de  rhomme,  mais  peuvent  avoir  lieu  avec  certaines 
albumines  acélo-solublcs  et  albumoses  de  Turine  humaine. 

III.  Béaclion  d'identification,  —  Lorsqu'une  urine  aura  fourni  des  réac- 
tions positives  avec  les  réactifs  de  Maurel  et  acéto-formol,  on  procédera 

toujours  à  la  réaction  spécifique  des  précipiiines  d'un 
sérum  anti-ovalbumine  avant  de  conclure  à  la  prt- 
sence  d'ovalbumine  dans  Turine. 

A  cet  effet,  dans  deux  petits  tubes  de  verre  on 
verse  : 

Dans  le  premier  tube,  1  demi-centimètre  cube  d'urine 
suspecte  ; 

Dans  le  deuxième  tube,  1  demi-centimètre  cube  de 
sa  propre  urine  (ou,  à  défaut,  de  sérum  physiologique 
NaCl  9  p.  1 000) 

Dans  chacun  de  ces  tubes,  on  fait  tomber  5  gouttes 
de  sérum  anti-ovalbirmine,  soit  le  contenu  d'une  am- 
poisle  (casser  les  deux  pointes  de  l'ampoule  et  accoler 
Tune  d'elles  contre  la  paroi  du  tube). 

Lorsque    V urine  (1)    renferme    de   Vovalbumine,   on 
voit  se  produire  assez  rapidement,  à  la  limite  de  sé- 
paration du  liquide  et  de  l'urine,  un  précipité  qui  va 
en  augmentant  pour  devenir  très  net  en  quelques  minutes;  en  agitant, 
le  trouble  augmente. 

Le  tube  témoin  ne  doit  jamais  présenter  de  précipité  si  le  sérum  est  bien 
conservé. 

Toutes  les  fois'que  l'on  aura  obtenu  un  précipité  avecl'urine  suspecte,  oa 
devra  en  outre  contrôler  l'action  précipitante  du  sérum  avec  une  urine  wi  du 
liquide  physiologique  renfermant  1  centimètre  cube  de  blanc  d'œuf  p.  100 
d'urine. 

Cette  réaction  des  précipitines  est  très  sensible  et  est  spécifique  de  Vovalbu- 
mine. Lorsqu'elle  est  très  positive  et  que  les  tubes  témoins  sont  normaux,  on 
pourra  affirmer  de  façon  absolue  que  le  sujet  a  introduit  du  blanc  d'œuf  dans 
ses  urines. 

La  fouille  du  malade,  le  lavage  de  sa  vessie  ou  sa  mise  en  observation  en 
montreront  le  bien-fondé. 

L'ingestion  de  blanc  d'œuf  cru  ou  cuit  par  voie  buccale  ne  détermine 

jamais  dans  l'urine  une  réaction  positive  avec  le  sérum  anti-ovalbumine. 

Bien  que,   théoriquement,   la   durée  du   pouvoir  précipitant  du  sérum 

paraisse  illimitée,  on  devra  toujours  s'en  assurer  par  un  essai  direct  sur  une 

urine  additionnée  de  blanc  d'œuf. 

II.  Sucre.  —  l®  Liqueur  de  Fehlini^.  —  Recherche  guALïTATivE. 

—  Dans  un  tube  à  essai  introduire  1  à  2  centimètres  cubes  de  Hqueur  de 
Fehling  (solution  de  sulfate  de  cuivre  et  de  tartrate  de  soude),  faire 
bouillir.  Ajouter  l'urine  goutte  à  goutte  en  continuant  en  cas  de  nen- 


(1)  Certaines  uiiiios  déchlorurécs  ou  de  densité  voisine  de  celle  de  l'eau  (albumi- 
ncuses  ou  non)  peuvent  donner  naissance  à  un  léger  louche  ne*  ressemblant  en 
aucune  façon  à  l'abondant  précipité  spécifique  ;  on  évitera  facilement  ce  louche  en 
additionnant  de  telles  urines  de  chlorure  de  sodium  à  la  dose  de  0«',50  à  1  gramme 
pour  100  centimètres  cubes  d'urine. 


EXAMEN   CHIMIQUE  DES    URINES  299 

réaction,  jusqu'à  re  que  le  volume  d'urine  ajouté  soit  au  moins  double  de 
la  quantité  de  Fehling  employé. 

S'il  y  a  du  sucre  dans  l'urine,  il  se  produit  un  précipité  jaune  rouge 
d'oxydule  de  cuivre.  Suivant  la  proportion  relative  de  sucre,  la  couleur 
de  ce  précipité  peut  varier  du  vert  clair  au  brun  rouge. 

L'acide  urique  en  excès  et  les  corps  puriniques  pouvant  en  solution 
suffisamment  concentrée  provoquer,  à  la  vérité  incomplètement,  la 
réduction  du  sulfate  de  cuivre,  on  diluera  au  préalable  l'urine  en  cas  de 
doute. 

Liqueur  de  Fehling, 

Sulfate  de  cuivre  pur 34«%65 

Potasse  caustique 80  grammes* 

Soude  caustique 130        — 

Acide  tartrique  pur 105        — 

Eau  distillée Ç.  S.  pour         1  litre. 

F.  S.  A. 

Recherche  quantitative.  —  Une  molécule  de  glucose  C*H*^0*  ou 

180  grammes  suffit  pour  décomposer  5  molécules  de  sulfate  de  cuivre 

cristallisé    5(S04Cu  +  SIPO)  =  1  247    grammes.    Les    nombres    180    et 

5  (çr. 
1  247  grammes  sont  dans  le  rapport  '  ;  en  d'autres  termes  un  litre 

d'une  solution  de  34»",65  de  sulfate  de  cuivre  sera  complètement  réduit 
par  5  grammes  de  glucose.  1  centimètre  cube  de  liqueur  de  Fehling  con- 
tient 0«r,03465  de  sulfate  de  cuivre  et  correspond  à  0«r,005  de  glucose. 

Pour  le  dosage,  dans  10  centimètres  cubes  de  liqueur  de  Fehling  main- 
tenue à  l'ébullition  on  fera  tomber,  goutte  à  goutte,  la  solution  à  analyser, 
l'urine  en  l'espèce,  jusqu'à  réduction  complète  et  par  conséquent  décolo- 
ration de  la  liqueur.  Soit  18  centimètres  cubes  la  quantité  d'urine  néces- 
saire à  cette  réduction,  ces  18  centimètres  cubes  renferment  Ow^^ô  de  glu- 
cose et  un  litre,  par  conséquent, 

0,05x1000       50       ,^,, 
18  ""18  "       ' 

Mais  comme  il  est  difficile  d'apprécier  à  l'œil  le  moment  où  la  réduction 
est  complète,  on  pourra  simplifier  la  manœuvre  en  employant  une  liqueur 
de  Fehling  ferrocyanurée,  renfermant  2  p.  100  de  ferrocyanure  de  potas- 
sium. La  liqueur  reste  constamment  d'une  transparence  parfaite  sans 
précipitation  d'oxyde  cuivreux;  il  est  donc  assez  facile  de  saisir  le  moment 
où  la  liqueur  bleue  est  exactement  décolorée. 

Nous  confions  à  l'ordinaire  ces  dosages  aux  chimistes  et  aux  pharmaciens 
spécialisés  dans  ces  analyses,  mais  au  lit  du  malade  ou  dans  notre  cabinet 
nous  avons  recours  au  mode  de  dosage  suivant  approximatif,  mais  ultra- 
rapide :  compter  dans  un  tube  à  essai  ordinaire,  avec  un  compte-gouttes 
quelconque,  20  gouttes  de  liqueur  de  Fehling  normale,  faire  bouillir  ; 
avec  le  même  compie-goiiites  ajouter  de  l'urine  jusqu'à  réduction  com- 


300         EXAMEN   DE   L'APPAREIL    GÉNITO-U BINAIRE 

plète.  Le  nombre  de  grammes  de  sucre  est  égal  au  quotient  de  100  par 
le  nombre  de  gouttes  employé. 

Cette  règle  est  basée  sur  les  remarques  suivantes  :  1  centimètre  cube 
de  liqueur  de  Fehling  titrée  est  réduit  par  08r,005  de  glucose  ;  si  1  centi- 
mètre cube  d*urine  réduit  1  centimètre  cube  de  liqueur  de  Fehling,  c'est 
qu'elle  renferme  08^,005  de  glucose  et  un  litre  5  grammes  ;  si  un  volume 
donné  d'urine  réduit  un  volume  égal  de  liqueur  de  Fehling,  c'est  que  cette 
urine  renferme  au  litre  5  grammes  de  sucre. 

En  conséquence,  si  20  gouttes  de  liqueur  de  Fehling  sont  réduites  par 
20  gouttes  d'urine  c'est  que  cette  urine  renferme  au  litre  5  grammes  de 
glucose  ;  si  elles  sont  réduites  par  une  goutte,  c'est  que  l'urine  renferme 
5  X  20  =  100  grammes  de  sucre.  Si  elles  sont  réduites  par  n  gouttes,  c'est 

que  l'urine  examinée  renferme  —  grammes  de  sucre. 

D'où  la  règle. 

Dans  les  cas  nets  la  réaction  ne  prête  à  aucune  confusion.  Dans  certains 
cas  douteux  il  se  produit,  par  refroidissement,  un  précipité  trouble  jaune 
sale,  verdâtre,  qui  peut  être  la  conséquence  soit  de  corps  réducteurs 
(acide  urique,  créatinine,  urates,  etc.),  soit  de  médicaments  (essence  de 
térébenthine,  chloroforme,  chloral,  salol,  acétone,  acide  salicylique,  anti- 
pyrine,  benzoates,  bromoforme,  séné,  rhubarbe,  camphre^  copahu,  etc.). 
Dans  ces  derniers  cas,  déféquer  l'urine  au  moyen  de  son  volume  de  sous- 
acétatede  plomb  au  dixième;  au  besoin,  on  remplacera  parun  quart  de  son 
volume  d'extrait  de  Saturne  ;  agiter,  laisser  reposer  un  quart  d'heure, 
filtrer.  Cette  opération  précipitera  :  acide  urique  et  ses  sels,  albumine, 
phosphates,  sulfates,  chlorures,  pigments,  etc.  On  fera  agir  sur  le  filtrat 
la  liqueur  de  Fehling,  comme  il  a  été  dit. 

2^  Polarimètre.  —  La  recherche  et  le  dosage  du  glucose  dans 
l'urine  peuvent  être  très  facilement  et  très  rapidement  faits  au  moyen 
d'un  polarimètre.  L'emploi  du  polarimètre  est  basé  sur  les  principes 
suivants  : 

Les  ondes  de  la  lumière  ordinaire  se  propagent  dans  toutes  les  directions. 
Los  ondes  de  la  lumière  qui  a  traversé  un  cristal  de  spath,  par  exemple,  ne 
se  propagent  plus  que  dans  un  seul  plan  :  plan  de  polarisation.  La  lumière 
a  été  polarisée. 

Certaines  substances  interposées  sur  le  trajet  de  cette  lumière  pola- 
risée dévient  son  plan  de  polarisation,  et  cette  déviation  est  propor- 
tionnelle à  l'épaisseur  du  liquide  traversé  et  au  titre  de  la  solution. 
L»n  f^lucose  dévie  à  droite  le  plan  de  polarisation. 

Les  polarimètros  sont  des  appareils  qui  permettent  précisément  de 
constater  et  de  mesurer  cette  déviation  de  la  lumière  polarisée.  Nous 
renvoyons  aux  traités  de  physique  pour  la  description  de  ces  appareils, 
l.  ne  table  annexée  à  chaque  appareil  permet  de  passer  rapidement  du 
degré  de  la  déviation  constatée  au  taux  glycosimétrique. 


EXAMEN   CHIMIQUE   DES    URINES  301 

III.  Bile.  —  Pigments  biliaires  normaux.  —  1^  Réaction  de  Gmelin. 
—  Dans  un  verre  à  expérience,  verser  environ  30  centimètres  cubes  d*urine 
bien  limpide  (au  besoin  filtrer)  ;  avec  un  entonnoir,  faire  couler  au  fond  du 
verre  10  centimètres  cubes  d*acide  azotique  légèrement  nitreux  (il  suffit 
de  laisser  un  peu  débouché  le  flacon  d'acide  nitrique).  La  présence  de  pig- 
ments biliaires  se  manifeste  par  la  formation  au  niveau  du  disque  de 
séparation  d'une  série  d'anneaux  diversement  colorés  : 

Anneau  inférieur  vert  émeraude,  caractéristique  des  pigments  biliaires  ; 

Puis  anneau  jaune  ; 

—  rouge  ; 

—  violet  ou  bleu  acier  (caractéristique  de  Tindican). 
(L'urobiline  et  Tiode  donnent  une  coloration  acajou  foncé  qui  noie  les 

anneaux  colorés.) 

2°  RÉACTION  DE  Grimbert.  —  La  réaction  précédente  est  grossière  et 
prête  à  maintes  erreurs.  La  suivante,  due  au  professeur  Grimbert,  est 
infiniment  plus  rigoureuse  (Grimbert,  Société  de  biologie,  28  octobre  1905). 
Elle  consiste  à  recueillir  la  bilirubine  sous  forme  de  sel  de  baryum  inso- 
luble dans  Teau  et  à  la  transformer  par  oxydation  en  biliverdine,  faci- 
lement reconnaissable  à  sa  couleur. 

Matériel.  —  Une  éprouvette  graduée  de  10  centimètres  cubes  ; 

Deux  tubes  à  essai  ; 

Un  entonnoir  de  verre  et  un  filtre  ; 

Un  bain-marie  (une  casserole  d'eau  bouillante). 

RÉACTIFS.  —  Solution  de  chlorure  de  baryum  à  10  p.  100  ; 

Eau  distillée. 

Un  mélange  do  ; 

Alcool  à  90° 95  centimètres  cubes. 

Acide  chlorhydrique  pur 5  — 

Eau  oxygénée  à  10  volumes. 

Technique.  —  lo  Mettre  dans  un  tube  10  centimètres  cubes  d'urine  ; 

2®  Ajouter  5  centimètres  cubes  de  la  solution  de  chlorure  de  baryum  à 
10  p.  100  et  agiter  ; 

3°  Filtrer.  Laver  le  résidu  sur  le  filtre  avec  quelques  centimètres  cubes 
d'eau  distillée  ; 

4°  Placer  l'entonnoir  et  le  filtre  sur  le  tube  à  essai  ;  percer  le  filtre  ;  entraî- 
ner le  précipité  dans  le  tube  avec  5  centimètres  cubes  d'alcool  à  90®  acidulé 
par  l'acide  chlorhydrique  ; 

50  Chauffer  le  tube  au  bain-marie  bouillant  pendant  une  minute  au  plus. 
Laisser  déposer  et  examiner  le  liquide  surnageant. 

a)  Si  liquide  incolore,  pas  de  pigments  biliaires. 

b)  Si  présence  de  pigments  biliaires,  l'alcool  prend  une  coloration  bleu 
verdâtre  ou  verte  plus  ou  moins  foncée. 

c)  La  coloration  verte  est  quelquefois  remplacée  par  une  coloration  bru- 
nâtre. Dans  ce  cas,  ajouter  2  gouttes  d'eau  oxygénée  ;  remettre  au  bain- 
marie  pendant  une  minute.  La  coloration  verte  apparaît  alors  s'il  y  a  des 
pigments  biliaires. 


302         EXAMEN   DE   L'APPAREIL   GÉNITO-VRINAIRE 

(Si  Ton  possède  une  centrifugeuse,  même  à  main,  tentes  les  opérations 
s'efTectuent  très  facilement  dans  un  tube  à  centrifugation.) 
RÉACTION  DE  CONTRÔLE.  —  RéocUfs.  —  Solutîon  A  : 

Acide  sulfanilique 1  gramme. 

Eau  distillée 100  grammes. 

Solution  B  : 

Nitrile  de  soude 1  gramme. 

Eau  distillée 100  grammes. 

Technique.  —  Dans  un  tube  à  essai  :  1  centimètre  cube  de  solution  A, 

1  centimètre  cube  de  solution  B. 

Mélanger,  puis  ajouter  :  1  centimètre  cube  d^urine.  Agiter  pendant  dix  à 
quinze  secondes. 

Coloration  rouge  rubis  de  Turine  =  présence  de  pigments  biliaires. 
Adjonction  d'une  ou  deux  gouttes  d'acide  chlorhydrique  concentré  et  de 

2  centimètres  cubes  d'eau  :  production  d'une  teinte  violet  améthyste  = 
présence  de  pigments  biliaires. 

Autre  réaction.  —  Réactif: 

Diméthylamidobenzaldéhyde 2  grammes. 

Acide  chlorhydrique  pur 50        — 

Eau  distfllée 50        — 

Technique.  —  Dans  un  verre  à  expérience  de  petites  dimensions,  verser 
10  centimètres  cubes  de  l'urine  à  essayer.  Puis,  à  l'aide  d'une  pipette  effilée, 
introduire  au  fond  du  verre  4  centimètres  cubes  du  réactif.  Presque  instan- 
tanément, il  se  produit  à  la  zone  de  séparation  des  deux  liquides  un  anneau 
vert  très  caractéristique.  Très  rapidement  sa  coloration  gagne  la  zone  infé- 
rieure et,  quelques  minutes  à  peine  après  le  début  de  l'opération,  existent 
deux  couches,  l'une  supérieure  possédant  la  teinte  acajou  des  urines  icté- 
riques,  l'autre  inférieure  présentant  une  coloration  vert  émeraude  très 
nette  (1). 

Signification  de  la  présence  de  pigments  biliaires  dans  l'urine. — 
Cholurie.  —  L'aspect  bilieux,  jaune  à  reflétai  verts  des  urines,  ne  peut  que 
lii  faire  supposer  ;  la  présence  des  pigments  biliaires  la  confirme  comme 
elle  la  décèle  dans  une  «rine  d'apparence  normale. 

La  recherche  des  acides  biliaires  est  souvent  utile  à  faire  parallèlement  à 
celle  des  pigments.  En  effet  : 

Ictères  d'orijjine  hépatique  =  pigments  et  acides. 

Ictères  hémolytiques  =  absence  constante  d'acides  biliaires. 

Acides  biliaires  (réaction  de  Pettenkoffer).  —  Dans  un  verre  à 
expérience,  verser  20  centimètres  cubes  d'urine,  quelques  gouttes  de  sirop 
<le  sucre,  ou  une  trace  de  sucre  de  canne.  Ajouter  quelques  centimètres 
cubes  d'acide  sulfurique  pur.  La  présence  d'acides  biliaires  se  manifeste 
par  une  coloration  groseille,  puis  violet  pourpre. 

Acides  et  pigments  biliaires  (réaction  de  Hay).  —  La  présence  glo- 
bale de  bile  (acides  et  pigments)  peut  être  rapidement  mise  en  évidence 

(1)  P.  Travailla.,  Arch.  méd.  d\Angers,  20  mars  1914,  p.  84. 


EXAMEN   CHIMIQUE   DES    URINES  303 

par  le  procédé  élémentaire  dit  de  Hay.  Dans  un  verre  conique,  verser 
50  à  100  centimètres  cubes  d'urine  filtrée  bi^n  limpide  ;  laisser  tomber  k  la 
surface  une  pincée  de  fleur  de  soufre.  S'il  y  a  des  traces  de  bile,  des  parti- 
cules de  soufre  tombent  instantanément  au  fond  du  verre,  le  reste  surnage 
sous  forme  d'une  mince  pellicule  incolore.  A  chaque  agitation  il  se  produit 
une  nouvelle  précipitation  pulvérulente. 

Pigments  biliaires  anormaux  (urobiline).  —  Nous  donnerons  seule- 
ment le  procédé  de  MM.  A.  Morel  et  A.  Policard  (de  Lyon),  qui  s'applique 
indistinctement  à  Turine,  au  sérum  sanguin,  à  un  exsudât  quelconque, 
aux  fèces. 

Recherche  clinique  de  ruroblfine«  —  I.  Préparer  un  mélange  hydro- 
alcoolique : 

a)  Urine 10  œntimàtres  cubes. 

Alcool  éthylique  à  95<» 10  — 

ou 

b)  Sérum 5  à  10  centimètres  cubes. 

Akool  éthylique  èi  9&« 5  à  10  — 

ou 

c)  Exsudât 10  centimètres  cubes. 

Alcool  éthylique  à  95° 10  — 

ou 

d)  Fèces.   Extrait  avec  alcool  éthylique  à 

95<> 20  centimètjes  cubea. 

Eau 20  — 

II.  Sur  le  mélange  hydro-alcoolique  portera  la  recherche  de  rurobiline  : 

l^  Ajouter  une  pincée  d'acétate  de  zinc  en  cristaux  ; 

2°  Filtrer  plusieurs  fois  (on  repasse  sur  le  filtre  jusqu'à  liquide  clair)  ; 

3®  Ajouter  1/10®  du  volume  de  chloroforme.  Agiter  vivement.  Laisser 
déposer  jusqu'à  ce  que  le  chloroforme  soii  parjailemenî  clair, 

A^  Caractériser  Turobiline  ;  couleur  rose,  fluorescence  verte  visible  à  la 
lumière  du  jour  sur  fond  noir.  En  laissant  plusieurs  heures  à  la  lumière, 
rurobilinogène  contenu  dans  le  chloroforme  se  transforme  en  urobiline. 

m.  Interprélaiioa  de  la  présence  d'urobiline  urinalre,  —  celle  qu'on 
recherche  le  plus  souvent,  —  très  discutée. 

Urobilinurie  simple  :  symptôme  de  cholémie  (Gilbert). 

Cependant,  si  beaucoup  d'urobiline,  le  diagnostic  peut  être  orienté  vers 
une  lésion  grave  du  foie,  —  une  fois  éliminées  les  causes  d'hémolyse  impor- 
tante (certains  empoisonnements,  foyer  d'hémorragie  interne  en  voie  de 
résorption,  etc.). 

La  présence  d'urobiline  dans  le  sérum  confirme  l'existence  d'un  état 
pathologique  grave  du  foie. 

Indoxyle  urinaire  (indican).  —  Nous  devons  rapprocher  de  la  recherche 
de  l'urobiline  celle  de  Tindoxyle  urinaire  ou  indican. 

Réaction  de  Renault.  —  Mettre  dans  un  tube  parties  égales  d^urine 
et  d'acide  chlorhydrique.  Faire  tomber  au  fond  1  centimètre  cube  de  chlo- 
roforme. Ajouter  2  gouttes  d'eau  de  Javel.  Agiter  et  laisser  reposer. 
Le  cMoroforme  retombe  au  fond  du  tube  sous  forme  d'un  culot  bku, 
d'autant  plus  foncé  que  l'indican  urinaire  est  plus  abondant. 


304  EXAMEN   DE   L'APPAREIL    GÉNITO-URINAIRE 

Nous  empruntons  à  Gastaigne  (Carnet  du  mois  :  Laboratoire  du  pra- 
ticien) la  technique  suivante  (plus  précise)  et  l'interpréta tion  des 
résultats. 

Recherche  de  Pindoxyle  urinaire  =   Recherche  de  l'indican  urinaire.  — 

L'indoxyle  urinaire   (ancien    indican)   existe   dans  l'urine   sous   forme  de 
combinaisons  susceptibles  de  donner  par  oxydation  de  Tindigotine  bleue. 

Matériel  de  recherches.  —  Une  éprouvette  graduée  de  30  centimètres 
cubes,  un  entonnoir,  deux  filtres,  deux  verres  à  expériences,  un  tube  à 
essais  en  verre  un  peu  épais,  muni  d'un  bon  bouchon  de  liège  ou  de  caout- 
chouc, une  pipette  graduée  de  10  ou  20  centimètres  cubes. 

Réactifs.  —  Extrait  de  Saturne  du  Codex. 

Solution  de  sulfate  de  soude  pur  à  20  p.  100. 
.  Acide  chlorhydrique  pur. 

Chloroforme  ordinaire. 

Solution  de  soude  caustique  à  1  p.  1  000. 

Eau  oxygénée  à  10  volumes  du  commerce,  diluée  à  1/10«. 

Technique  de  la  recherche.  —  1^  Prendre  dans  un  verre  20  centi- 
mètres cubes  d'urine  ;  y  ajouter  2  centimètres  cubes  environ  d'extrait  de 
Saturne  ;  agiter  ;  attendre  une  dizaine  de  minutes  ; 

2°  Filtrer  dans  un  deuxième  verre  ; 

30  Ajouter  au  liquide  filtré  2  centimètres  cubes  environ  de  la  solution 
de  sulfate  de  soude.  Filtrer  ; 

40  Verser  dans  le  tube  à  essais  15  centimètres  cubes  de  liquide  filtré  ;  puis 
15  centimètres  cubes  d'acide  chlorhydrique  pur  ;  puis  2  centimètres  cubes  de 
chloroforme.  Boucher.  Agiter  énergiquement. 

50  Laisser  se  déposer  le  chloroforme.  Si  celui-ci  se  colore  en  bleu,  violet 
ou  rouge,  passer  au  §  7°  ; 

6°  Si  le  chloroforme  est  incolore,  le  décanter  et  lui  ajouter  deux  gouttes 
d'eau  oxygénée  diluée  ;  agiter  ;  laisser  déposer  le  chloroforme  ; 

70  Enlever  par  décantation  la  couche  aqueuse  à  l'aide  de  la  pipette. 
Verser  sur  le  chloroforme  20  centimètres  cubes  de  la  solution  de  soude  ; 
agiter  ;  laisser  déposer. 

Si  cette  opération  fait  disparaître  la  coloration  rouge  violacé  du  chloro- 
forme, c'est  qu'elle  était  due  à  la  présence  d'un  iodure  alcalin. 

8°  Si  le  chloroforme  s'est  coloré  au  §  6»,  ou  est  resté  coloré  au  §  ?<>,  en  bleu, 
violet  ou  rouge,  l'urine  renferme  une  substance  indoxylique. 

On  apprécie  ces  variations  quantitatives  d'après  l'intensité  de  la  colora- 
tion du  chloroforme. 

Autre  rfiaction  (résultats  inférieurs  à  ceux  de  la  précédente).  —  Pren- 
dre 5  centimètres  cubes  d'urine  filtrée  ; 
Ajouter  2  ou  3  gouttes  de  la  solution  : 

Nilrite  de  soude  pur 0«',25 

Eau  distillée 500  centimètres  cubes. 

(Se  conserve  longtemps  en  flacon  bien  bouché.) 

Agiter  pour  mélanger. 

Ajouter  5  centimètres  cubes  d'acide  chlorhydrique  pur  (D  =  1,19)  et 
2  centimètres  cubes  de  chloroforme. 


EXAMEN    CHIMIQUE   DES    UHINES  305 

La  réaction  commence  immédiatement  et  se  manifeste  par  un  change- 
ment de  coloration  du  liquide,  qui  de  clair  devient  violacé.  En  retournant 
plusieurs  fois  délicatement  le  tube  à  essais,  on  voit  le  chloroforme  se  teinter 
pou  à  peu  on  bleu. 

Quand  l'urine  contient  des  iodures,  le  chloroforme  prend  une  teinte  vio- 
Jol  te  qui  peut  masquer  complètement  la  teinte  bleue  de  l'indigo  tine.  L'adjonc- 
tion d'un  cristal  de  thio-sulfate  de  soude,  une  agitation  de  la  solution  et  la 
coloration  duc  à  l'iode  disparaît  (1). 

Interprétation  des  résultats.  —  La  présence  d'indoxyle  dans  l'urine 
oî^t  un  phénomène  normal.  Une  proportion  exagérée  d'indoxyle  urinaire 
présente  un  réel  intérêt  séméiologique.  L'indoxylurie  peut  être  regardée  comme 
l'expression  d'une  désintégration  albuminoïde,  le  plus  habituellement  d'ori- 
«/ine  bactérienne,  en  un  point  quelconque  de  l'organisme. 

Dans  la  très  grande  majorité  des  cas,  V indoxylurie  es!  d'origine  inleslinale, 
Loi*squ'il  en  est  ainsi,  vingt-quatre  à  quarante-huit  heures  de  diète  hydrique 
suivie  de  l'administration  d'huile  de  ricin  font  disparaître  presque  complè- 
1  ornent  l'indoxylurie  (surtout  chez  l'enfant),  — l'indoxylurie  est  au  maxi- 
mum vers  5  heures  de  l'après-midi  ;  —  les  eaux  alcalines  en  augmentent 
Tint  ensilé,  le  sous-nitrate  de  bismuth  la  diminue.  L'indoxylurie  liée  à  une 
infection  intestinale  a  une  intensité  souvent  proportionnelle  à  l'intensité  de 
l'infoction. 

Plus  rarement,  l'indoxylurie  est  due  à  un  processus  d'autolyse  cellulaire 
au  niveau  d'un  foyef  purulent  (empyème,  péritonite,  abcès,  etc.),  et  alors  : 
maximum  constamment  le  soir,  —  aucune  influence  de  l'antisepsie  intesti- 
nale par  le  sous-nitrate  de  bismuth,  action  nulle  des  eaux  alcalines. 

Quelquefois  l'indoxylurie  reconnaît  pour  cause  un  trouble  profond  des 
échanges  organiques^  auquel  cas  on  notera  une  oxalurie  concomitante  intense, 
—  une  élimination  constante  et  uniforme  de  l'indoxyle  urinaire,  —  la  dimi- 
nution de  celle-ci  par  le  régime  lacté  et  par  l'ingestion  d'eaux  alcalines,  — 
l'absence  d'action  du  sous-nitrate  de  bismuth. 

40  Sang.  —  1^  Réaction  au  s:aïac;2^  réaction  de  Meyer;  3^ examen 
spectroscopique  ;  4^  examen  microscopique. 

L'urine  qui  contient  du  sang  a  un  aspect  rouge  ou  brun  foncé.  Le  terme 
hémalurie  signifie  la  présence  dans  Turine  de  sang  à  Tétat  complet  ; 
quand  le  colorant  sanguin  seul,  sans  corpuscules,  apparaît  dans  l'urine, 
on  dit  qu'il  y  a  hémogiohinurie.  Seuls  Texamen  microscopique  du  culot 
de  centrifugation  et  la  constatation  de  la  présence  ou  de  l'absence 
d'hématies  peuvent  établir  cette  distinction.  Les  examens  chimiques  et 
spectroscopiques  sous-désjgnés  ne  font  que  démontrer  la  présence  de 
pigment  sanguin. 

Réaction  au  s^aîac.  —  Matériel.  — lo  Teinture  de  gaïac  fraîchement 
jiréparée  au  moyen  de  résines  non  oxydées  ;  2^  éther  ozonisé  contenant 
on  dissolution  du  peroxyde  d'hydrogène  (H^O-). 

Technique.  —  Dans  un  tube  à  essai,  5  centimètres  cubes  environ 
d'urine  ;  ajouter  II  gouttes  de  teinture  de  gaïac  ;  additionner  de  4  centi- 

(1)  Barberio  (de  Naple«),  Nuevo  metodo  per  la  ricerca  deirindacano  nelle  urine 
(  //  Policlinico,  23  avril  1911). 

Diagw  stic.  20 


306  EXAMEN   DE   L'APPAREIL   GÉNITO-URINÀIRE 

mètres  cubes  d'éther  ozonique.  Si  l'urine  renferme  du  pigment  sangoin, 
une  coloration  bleue  au  niveau  inférieur  de  Téther. 

Nota.  —  a.  L'iodure  de  potassium  dans  l'urine  donne  également  une 
coloration  bleue  avec  Fessai  au  gaïac,  mais  dans  ce  cas  la  couleur  bleue 
apparaît  beaucoup  plus  lentement  qu'avec  le  sang  et  teint  tout  le  liquide 
en  même  temps. 

b.  Le  pus  donne,  avec  le  gaïac  seul,  une  coloration  bleu  verdâtre  qui 
disparaît  par  la  chaleur. 

c.  La  salive  et  le  mucus  nasal  donnent  également  la  réaction  au  gaïac. 
J^éaction  deMcyer.  —  Réactif: 

Phénolphtaléine 2  grammes. 

Potasse  caustique 20        — - 

Eau 100  centimètres  cubes. 

Ajouter  10  grammes  de  zinc  en  poudre,  décolorer  par  ébullition,  flUrer,  conserv^eren 
flacon  bien  bouché. 

Ajouter  à  10  centimètres  cubes  environ  d'urine  suspecte,  1  centimètre 
cube  de  la  solution  précédente.  Ajouter  quelques  gouttes  d'eau  oxygénée. 
La  présence  d'hémoglobine  se  décèle  par  une  coloration  immédiate  d'un 
rouge  plus  ou  moins  intense. 

Examen  spectroscopique  (Voir  Speclroscopie),  —  Cet  examen  est  indis- 
pensable pour  déterminer  d'une  façon  sûre  la  présence  d'oxyhémoglo- 
bine,  d'autres  dérivés  du  sang  tels  que  la  méthémoglobine  et  riicmatc- 
foiphyrinc,  ainsi  que  l'urobiline. 

L'urobiline  donne  une  bande  noire  dans  la  partie  verte  du  spectre  entre 
les  lignes  6  et  F. 

L'hémoglobine  donne  deux  bandes  entre  les  raies  D  et  E,  celle  de 
gauche  un  peu  moins  large  que  la  seconde  dont  les  contours  sont  plus 
fondus.  Une  solution  à  1/10  000  donne  encore  des  bandes  appréciables. 
Se  rappeler  (juc  le  carmin  donne  des  bandes  presque  identiques. 

La  méthémoglobine  est  un  produit  intermédiaire  de  la  transformation 
de  l'hémoglobine  en  hématine  qui  se  forme  précisément  quand  le  sang 
se  putréfie  dans  les  matières  fécales,  dans  les  urines.  Elle  présente  géné- 
ralement les  deux  bandes  de  l'oxyhémoglobine  avec  une  troisième  bande 
mince  dans  le   rouge. 

Pour  rhématoporphyrine,  voir  Examen  du  sang  :  Speclroscopie. 

Rappelons  une  dernii^e  fois  que  V examen  microscopique  du  culot  de 
cenirifugation  de  l'urine  —  s'il  décèle  la  présence  d'hématies  abondantes  — 
est  la  meilleure  technique  et  la  plus  certaine  de  constatation  des  héma- 
turies vraies. 

On  sait  combien  est  importante  pour  le  diagnostic  l'étude  des  mcda- 
lités  des  hématuries  [voir  Hématuries). 


EXAMEJSI  CHIMIQUE  DES   URINES  307 


III.  —  RÉACTIONS   DIVERSES 

Ncus  avons  vu  précédemment  ( Acidimétrie)  comment  on  titrait  Vaci- 
dilé  urmaîre.Si  l'on  voulait  se  dispenser  de  ce  titrage,  on  pourrait  procé- 
der comme  suit,  l'urine  ayant  été  constatée  acide  par  le  rougissement  du 
papier  bleu  de  tournesol:  on  fait  ingérer  au  malade  par  vingt-quatre  heures 
dans  les  jours  qui  suivent,  progressivement  4,  G,  12,  18,  24  grammes,  etc., 
de  bicarbonate  de  soude  jusqu'à  neutralisation  des  urines,  ce  que  l'on 
constatera  au  non-virage  du  papier.  La  quantité  de  bicarbonate  de  soude 
nécessitée  pour  obtenir  ce  résultat  sera  un  bon  critère  du  degré  d'hyper- 
acidité  humorale  du  sujet.  Mais  cette  méthode  peut  n'être  pas  sans  incon- 
vénients. 

/CH» 
La  présence  d'acétone  0  =  Gv  sera  révélée  par  la  rëaciion  dite  de 

Lieben  dont  voici  la  technique  : 

Héadifs  nécessaires.  —  1^  Lessive  de  soude  ; 
2®  Solution  iodo-iod«rée  de  Gram  : 

I  métallique 1  gramme. 

Kl 2  grammes. 

Eau 200  centimètres  cubes. 

Mode  d'emploi. —  1°  Filtrer  l'urine  si  elle  est  trouble. 

2°  Ajouter  dans  un  tube  à  essai,  à  10  centimètres  cubes  d'urine,  4  à 
5  centimètres  cubes  de  lessive  de  soude. 

30  Ajouter  10  à  12  gouttes  de  solution  de  Gram. 

La  présence  d'acétone  se  traduit  par  la  formation  à  la  surface  de  sépa- 
ration des  deux  liquides  d'un  anneau  opaque,  blanc  jaunâtre  d'iodo- 
forme  d'odeur  sui  generis. 

CH'— CO— CH«-h3I0Na     =     CIP— CD— CI»  +  3NaOH 
i  Hypoiodite  de  Triiodo-l.l.l-propanone. 

)  soude. 


i  ! r 

I  CH'— CO— jCP-f  H!—    ONa   =CHI»    +      CH»— CO«— Na 
^  i 1  lodDforme.       Acétate  de  sodium. 

On  admet  généralement  la  posologie  approxintative  suivante  : 
Précipité  immédiat  :  plus  de  15  milligrammes  d'acétone  par  litre. 
Précipité  après  cinq  minutes  :  2  à  3  milligrammes  par  litre. 
Précipité  plus  tardif  :  aucune  conclusion  possible. 

La  présence  d*acide  diacétique  sera  révélée  par  la  réaction  de  Gehrardl 
qui  se  pratiquera  comme  suit  : 

Réactif  nécessaire.  —  Perchlonire  de  fer  liquide. 
Technique.  —  1°  Filtrer  l'urine  si  elle  est  trouble  ; 
2^  Verser  10  centimètres  cubes  d'urine  dans  un  tube  à  essai  ; 
3^  Ajouter  2  gouttes  de  perchlorure  de  fer. 


308  EXAMEN   DE   L'APPAREIL    GÉNITO-U BINAIRE 

La  présence  d'acide  diacétique  dans  l'urine  se  traduit  par  une  coloration 
rouge  foncé,  rouge  porto  au  fond  du  tube. 

Nota.  —  L'antipyrine  et  les  produits  salicylés  donnant  avec  le  per- 
chlorure  de  fer  une  réaction  colorée  du  même  ordre,  il  convient  de  s'assurer 
avec  soin  que  le  sujet  n'a  absorbe  récemment  ni  Tune  ni  Tautre  de  ce? 
substances. 

11  serait  fort  important  en  clinique  de  pouvoir  obtenir  un  dosage  aii 
moins  approximatif  de  l'acide  diacétique.  Le  suivant,  proposé  par  HarL 
aurait  donné  des  résultats  satisfaisants. 

On  emploie  deux  solutions  : 

io  Une  solution  étalon,  consistant  en  :  éther  acétique,  1  centimètre  cube  : 
alcool,  25  centimètres  cubes  ;  eau  distillée,  quantité  suffisante  pour  un  litn*. 

20  Une  solution  de  perchlorure  de  fer  :  100  grammes  de  perchlorure  dis- 
sous dans  100  centimètres  cubes  d'eau  distillée. 

On  prend  deux  tubes  à  expérience  d'égal  calibre  ;  on  met  dans  l'un  10  cen- 
timètres cubes  de  la  solution  étalon  et  dans  l'autre  10  centimètres  cubes  de 
J'urine  à  examiner  ;  on  ajoute  dans  chacun  1  centimètre  cube  de  la  solution 
de  perchlorure  ;  on  laisse  reposer  deux  minutes,  pour  permettre  à  la  réac- 
tion de  se  produire  complètement,  et  l'on  compare  la  teinte  des  deux  tubes  en 
les  examinant  par  transparence.  Si  le  tube  contenant  la  solution  étalon  est 
de  nuance  plus  claire  que  l'autre,  on  dilue  le  contenu  de  celui-ci  jusqu'à 
égalité  de  teintes,  en  notant  le  volume  d'eau  qu'il  a  été  nécessaire  d'ajouter. 
On  obtient  ainsi  ce  qu'on  peut  appeler  Vindice  d'acidose  par  litre,  confor- 
mément au  tableau  suivant  : 

VOLUME  INDICE    D'aCIDOSE 

de  la  dilution  d'urine.  par  litre. 

10  cenlifiièlres  cubes 1 

15  —  1.5 

20  -  2 

50  -  5 

100  -  10 

Pour  obtenir  Tindice  d'acidose  exact,  on  multiplie  par  le  nombre  de  litres 
d'urine  éliminés  eu  vingt -cpiatre  heures. 

Nous  renverrons  aux  traités  spéciaux  d'urologie  pour  la  recherche  dans 
l'urine  des  substances  médicamenteuses,  nous  contentant  de  mentionner 

ici  les  réactions  les  plus  simples  et  les  plus  caractéristiques  des  plus  impor- 
tantes d'entre  elles. 

Anlipijrine.  —  (loloration  rouge  avec  le  f)erchlorure  de  fer. 

Pijramidon.  —  Coloration  violette  avec  le  perchlorure  de  fer. 

Brome  (i»romurcs;.  —  10  centimètres  cul)es  urine  +  2  centimètres  cul»es 
acide  azotique.  Faire  bouillir,  laisser  refroidir.  Ajouter  2  centimètres  cubes 
{\i'  chloroforme.  Agit(»r.  Laisser  déposer  :  le  chloroforme  dépose  au  fond 
(lu  tui)e  coloré  en  rouge  brun  (brome). 

(Jopahu,sanlal.  —  ChautTer  avec  acide  chlorhydrique:  coloration  rouge. 

Iode  (ioduresj.  —  10  centimètres  cubes  urine  +  2  centimètres  cubes 


EXAMEN   CHIMIQUE   DES    URINES  309 

acide  nitrique  -f-  2  centimètres  cubes  chloroforme.  Agiter,  laisser  déposer  : 
le  chloroforme  dépose  au  fond  du  tube  coloré  en  violet  (iode). 

Morphine.  —  Le  réactif  de  Frœde  (molybdate  de  soude,  08^,10  ;  acide 
sulfurique,  10  gr.)  donne 
une  coloration  violette.  ^^^  ^Q^ 

Phénoh     (salols).     —  ^y^t^QX^  ^2^Vf^CK^ 

l^Coloration  violette     c^      S     ""^  /^      "f 

avec    perchlorure  de   fer      \        S^      /  \        5_ 

à  1/10; 

2o    Coloration     rouge         ^^F-Violet  \l^^-Ro"ge 

avec    réactif    de    Millon  v»^^  \m  jjhlj 

(mercure,    20   gr.     acide 

azotique,  40  gr.);  chauffer. 

\^^  Précipité  jaune  avec 

eau  bromée.  ,,,    ,.  ,  ..  _,,     ..  ,  .^ 

.    .  Héaction  produite  Réaction  produite 

(Juimne.        (  -oloration       par  le  perchlorure  de  fer      par  le  perchlorure  de  fer 
rouge  avec  ammoniaque  sur  le  pyraniidon.  sur  l'antipyrine. 

et    ferrocyanurp   de    po-  Fig.  362. 

iassium. 

Acide  salicyliqueeisalicylales.  —  Coloration  violette  intense  avec  per- 
chlorure de  fer. 

La  recherche  de  la  quinine  dans  les  urines  s*est  révélée  particulièrement 
utile  au  cours  de  la  guerre,  «  des  recherches  récentes  entreprises  dans  le 
secteur  médical  de  Marseille,  appuyées  sur  un  contrôle  chimique  irréfu- 
table, suivi  de  l'aveu  des  malades,  ayant  démontré  qu'une  proportion  très 
grande  des  paludéens  (plus  de  40  p.  100)  n'ingérait  pas  la  quinine 
prescrite  ». 

lo  Faire  uriner  les  malades  devant  le  médecin,  au  moment  de  l'examen  ; 

2°  Verser  2  centimètres  cubes  d'urine  dans  un  tube  à  essai  et  ajouter 
quelques  gouttes  de  réactif  de  Tanret  : 

lodure  de  potassium 3«%32 

Bichlorure  de  mercure 1«',35 

Acide  acétique ".  20  centimètres  cubes. 

Eau  distillée Q-  S.  pour  64  — 


3°  Si  l'urine  contient  de  la  quinine,  elle  prend  immédiatement  une 
teinte  opalescente,  d'autant  plus  intense  que  la  quinine  y  est  en  plus 
grande  quantité  ; 

40  Ajouter  quelques  gouttes  d'alcool.  Le  précipité  se  dissout  immé- 
diatement, ce  qui  le  différencie  d'une  façon  absolue  du  précipité  obtenu 
par  le  même  réactif  avec  une  urine  albumineuse  ; 

Tjo  Cette  réaction  extrêmement  sensible  apparaît  deux  heures  environ 
y  près  la  prise  de  quinine  et  persiste  au  moins  vingt-quatre  heures,  même 
pour  de  faibles  quantités  de  médicament  (08^,25),  et  jusqu'à  quarante- 
huit  heures  pour  des  doses  de  18^,50  à  2  grammes. 


Résumé  synoptique  de  Texamen  clinique  d'une  urine 

(d'après  Fleig  et  Pasturaud). 

Vérifier  la  réaction  de  l'urine  : 

L  —  Elle  est,  alcalinet 

V acidifier  par  quelques  gouttes  d*acide  acétique.  Si  on  obtenait  (         Mudnt  oa 
ainsi  un  précipité  soluble  dans  les  carbonates  alcalins  = (  NucléoHUbuminet, 

II.  —  Elle  est  acide: 


I  A.    Précipité     insoluble  \ 

dans    acide    acétique/      p^    ^  ^^^  ^  GhbaUne. 

l' Chaleur.  \      =.A«-b"m'^e  •  Nouv.  V  f 

1     urine    -f    Sulfate    de  V    -^  ^       ^ 

Acide  azotique,      ,      j^gg^   ^  satur j 

Réactif  d'Esbach,  j  r  précipité  par  réactif  d'Esbach  —  soluble  à 

[      chaud.  -^  Réaction  du  biuret  =  Coloration 

rose Peplone- 

«.  Sous-nitraU  de  bismuth  alcalin. . .  )    coloration  noire  à  eheud  ■-=  }  ^, 

Potasse S  J  Glucose, 

Réduction  immédiate  à  chaud  = ) 

.1  (a)  Coloration    rouge   avec 

Liq,  de  Fehling.  \  Réduction  très  lente,  \     perchlorure  de  f er  =  . . .     Acétone. 

\      inconstante j  p)  Bien  avec  le  perchlorure 

f     de  fer  = CkhraL 

3<>  Acide  azotique  fumant  :  Anneaux  de  Gmelin  = Pigmerds  biUairtt, 

A^  A  sj       ^9'         I    i-i./^-^/^-«  <  a)  Coloration  wo/effc  =-- lodures  alcalins, 

40  Acide  azotique  +  Chloroforma. ..  |  ^'^  coloraUon  brun,  = Bromuru  aU^Oin,. 

b^  Acide  chlorhydrique  +  Chloroforme  (  a)  Coloration  bleue  ^ Jndican. 

+  Eau  oxygénée (  b)  Coloration  rose  = ScaioL 

r  a)  Coloration  violette,  aprèa 

60  Perchlorure  de  fer  \    «édition  d'HCl  = Acide  salicglique. 

'    '     I  6)  Coloration  rouge,  pas  de 

^     réduction  du  Fehling  = . .     Anlipyrine, 

Il  existe  un  dépôt  : 


1°  Ammoniaque  +  Urine  =  Liquide  sirupeux  et  filant  = Pus, 

\  r  •  I      .  _    S^'  Phosphate  ammoniaco-magnésien, 
a)  v^riSLaux  —  .  ^  r»     «   •  j        • 
i     '  ^2.  Acide  un  que, 

2°  Une  goutte  du  dépôt  sous  )  b)  Poudre  amorphe  =Urates, 

le  microscope /  l  Cylindres  ;  cellule*  épithéliaUs  ;  globU" 

c)  Autre?  élém.  =  •      les  blancs;  globules  de  pus;  micro- 


\      bes,  etc. 


*   «  * 


3.  EXAMEN  MICROSCOPIQUE.  —  Pour  l'examen  microscopique  de 
Turine,  il  faut  coiumencer  par  la  s<^paration  du  dépôt  au  moyen  de  !a 
centrifugation.  Le  culot  ainsi  obtenu  contient  divers  sels  et  substances 
cristallines  de  l'urine  normale,  tels  que  l'acide  urique  et  lesoxalates,  mais 
au  point  de  vue  clinique  les  seuls  dépôts  présentant  quelque  intérêt  sont 
ceux  dont  la  présence  est  anormale,  et  plus  spécialement  : 

1°  Les  cylindres  urinaires  ; 

2^  Les  hématies  ; 

30  Les  leucocytes  ; 


EXAMEN  MICROSCOPIQUE  DES    URINES 


311 


Fig.  363. 
Ccntrifugeur. 


40  Les  bactéries  pathogènes  et  plus  spécialement  le  gonocoque  et  les 
l)arilles  de  Koch  ; 

50  E>ivers  parasites,  tels  Téchinocoque  et  les  ovules  du  parasite  du  sang 
de  Bilharzia. 

1^ Cylindres  uritiaires. — Nous  empruntons  à  M.Grim- 
berl,  particulièrement  autorisé,  la  technique  de  leur  re- 
cherche, leur  description,  leur  signification  clinique. 

Cylindres.  —  Les  cylindres  sont  de  curieuses  for- 
mations qui  représentent  le  moulage  des  tubes  urini- 
fères.  Ces  cylindres  urinaires  sont  constitués  par  une 
substance  amorphe,  fondamentale,  de  nature  protéique, 
qui  en  forme  le  squelette,  et  cette  matière  albuminoïde, 
qui  serait  de  l'albumine  du  sang  coagulée,  se  moule  sur 
le.s  tubes  sécréteurs  du  rein  dont  elle  conserve  la  forme. 
A  ces  cylindres  ainsi  constitués  viennent  s'ajouter,  du 
reste,  d'autres  éléments  organisés  :  cellules  épithéliales, 
globules  rouges,  leucocytes  et  sels,  ce  qui  permet  d'en  dis- 
tinguer plusieurs  espèces.  Ce  sont  là  les  cylindres  propre- 
ment dits,  qui  sont,  en  réalité,  les  plus  importants.  On 
en  distingue  les  «  cylindroïdes  »,  qui  sont  beaucoup  plus  étroits  et  de 
forme  rubanée,  et  les  «  pseudo-cylindres  »,  qui  sont  caractérisés  par 
l'absence  des  matières  albuminoïdes. 

Le  dépôt  obtenu  par  centrifugation  sera  examiné  sans  lamelle  et  avec 
un  faible  grossissement.  Pour  bien  distinguer  les  cylindres  hyalins,  on  aura 
soin  de  faire  usage  du  miroir  plan  et  d'employer  une  lumière  très  écla- 
tante. On  pourra  encore  les  colorer  par  l'acide  osmique,  la  solution  iodo- 
iodurée  ou  le  bleu  de  méthylène. 

Cylindres  proprement  dits.  —  On  les  divise  en  cylindres  hyalins, 
qui  sont  dissous  par  l'acide  acétique,  et  en  cylindres  cireux,  qui  résistent  à 
l'action  de  cet  acide  ;  de  plus,  les  cylindres  hyalins  sont  incolores  et  transpa- 
rents, tandis  que  les  cylindres  cireux  sont  jaunâtres  et  fortement  réfrin- 
gents. 

10  Cylindres  hyalins.  —  Les  cylindres  hyalins  sont  formés  seulement 
par  la  matière  fondamentale,  d'où  leur  transparence.  Cependant,  on  peut 
en  observer  plusieurs  variétés,  suivant  qu'ils  renferment  des  granulations 
ou  des  éléments  morphologiques.  Il  est  rare,  en  effet,  que  leur  substance 
soit  complètement  homogène  (fig.  364,  2).  Ils  renferment  souvent  des  gra- 
nulations albuminoïdes  ou  graisseuses  accumulées  en  différents  points  ou 
ré|)arties  uniformément  dans  toute  la  masse  ;  on  dit  alors  que  ce  sont  des 
(t  cylindres  granuleux  »  (3).  On  peut  également  trouver  des  globules 
rouges,  des  leucocytes  et  des  cellules  épithéliales  tapissant  leur  surface 
ou  inclus  dans  leur  masse.  Suivant  l'élément  prédominant,  on  les 
appellera  «  cylindres  hématiques  »  (J),  «  cylindres  purulents  »  (6)  ou 
«  cylindres  épithéliaux  »  {4}.  Les  cylindres  hyalins  mesurent,  en  général, 
de  10  à  50  J4.  de  largeur  sur  une  longueur  variable,  rarement  très  consi- 
dérable. 


31i 


EXAMEN   DE    L'APPAREIL    GÉN ITQ-VRINAIRE 


'2°  Cylindres  cireux.  —  Les  cylindres  cireux  ou  colloïdes  (fig.  364  Tj  :-onl 
gonéralenienl  plus  volumineux  que  les  précédents  ;  on  les  en  distingue, 
du  rcsle,  1res  racilement,  en  ce  qu'ils  sont  jaunâtres,  très  réfringents  d 
réi^islenl  »  l'action  de  l'acide  acétique.  Ils  sont  plus  trapus  et  moins 
ilexibleg.  Ils  conlicnnent  plus  rarement  des  granulations  ou  des  élément,' 
morphologiques.  Parfois,  ils  présentent  ù  leur  partie  moyenne  des  sinuu- 
sites  qui  indi- 
quent leur  tasse- 
ment au  niveau 
de  l'anse  dr 
Henle. 

Cylindroïdls. 
—  Les  cylindroî- 
des  (fig.  364.  1 
se  distinguent  deï 
cylindres  parleur 
forme  rubanée 
et  leur  grande 
longueur.  Leur 
largeur  oscille 
entre  5  et  10  a, 
mais  elle  peut 
tomber  à  1  ou 
2  [Ji  et  les  cylin- 
droïdes  se  pré- 
sentent alors  sous 
l'aspect  de  sim- 
ples filaments. 
Les  cylindroïdes 
ont  certaioemenl 
d'étroits  rap- 
ports avec  les 
cylindres  proprement  dits,  car  il  n'est  pas  rare  d'obser\'er  des  cylindres 
hyalins  se  terminant  en  cylindroïdes. 

PsEUDO-CYLiNDHKS.  —  l,os  diiîorents  éléments  que  nous  avons  étudiés 
dans  l'iiriiif  :  celhile,*  épitliélîales,  globules  sanguins  et  sels,  peuvent 
s'ac?lutinei-  en  amas  plus  on  moins  cylindriques  pouvant  simuler  de  vrais 
cylindres  constitués  |iiir  des  urates,  des  phosphates,  des  cellules  épithé- 
liali-.sou  des  globules  sanguins  ;  ils  ont  du  moins  pour  caractéristique  de 
uuinquer  roniplètenient.  de  substance  fondamentale;  aussi  une  goutte 
d'iicide  acélique,  en  cas  de  doute,  suffit  à  la  préparation.  S'il  s'agit  d'un 
j.si'udd-rylindre,  il  reste  intact  ;  s'il  s'agit  d'un  cylindre  proprement  dit, 
l'acide  dissout  la  niatièrc  hyaline  et.  les  corjis  organisés  sont  mis  en  liberté. 
Siijnifirali'iii  r/i/tii/fie.  —  Les  cylindres  sont  te  résultat  de  l'irritation 
inllammatoiro  de  l'épithéliuui  rénal.  C'est  donc  un  phénomène  patliolo- 
îiiquc.  Un  bs  renconire  dans  toutes  les  affections  qui  s'accompagnent 


3G4.  —  l'rinciijaux  cylirulro 
-,  cylindres  liyalïns  ;  3,  cylindres  granule 
Lliùliaiix;  îi,  cylinJn-s  licmuliqucs  ;  6.  ( 
7,  cyllndri'>  cireux;  S,  cylindres  ^rnisse 
drcs  (d'iifirè^  (Irimborl). 


droîdes  ; 
cylindres  Spi- 
res purulents; 
pscudo-cylin- 


EXAMEN   DES    URINES  :  ÉPREUVES  313 

d'albuminurie.  Lorsque  les  cylindres  hyalins  sont  en  petit  nombre,  c'est 
qu'il  s'agit  d'un  simple  trouble  circulatoire  des  reins.  Mais  si  les  cylindres 
hyalins  existent  continuellement  en  grand  nombre,  on  peut  porter  le  dia- 
gnostic de  néphrite,  et  s'il  y  a  en  même  temps  des  cylindres  sanguins,  il  est 
probable  qu'il  s'agit  d'une  néphrite  aiguë  ou  d'une  exacerbation  de 
néphrite  chronique,  mais,  dans  ce  dernier  cas,  on  trouve  un  grand  nombre 
de  cylindres  à  grosses  granulations,  ainsi  que  des  cylindres  cireux  et 
graisseux.  Quant  aux  cylindres  purulents,  ils  sont  l'indice  d'une  suppu- 
ration des  reins. 

Los  cylindroïdes  se  rencontrent  en  même  temps  que  les  cylindres 
hyalins  et  ont  absolument  la  même  signification  et  la  même  importance. 

2^  Hématies.  —  On  les  trouvera  plus  ou  moins  abondantes  dans  le 
culot  de  centrifugation  dans  les  cas  d'hématurie,  et,  comme  nous  l'avons 
déjà  dit,  cette  recherche  permet  précisément  de  différencier  l'hématurie 
de  l'hémoglobinurie. 

Dans  l'urine  alcaline  les  hématies  gonflent  et  se  dissolvent  plus  ou  moins 
rapidement  ;  il  y  aura  donc  grand  intérêt  à  procéder  à  leur  recherche  le 
plus  tôt  possible  après  l'émission. 

Les  hématies  peuvent  être  plus  ou  moins  déformées. 

30  Leucocytes.  —  On  trouvera  de  même  —  et  décèlera  par  les  modes 
de  coloration  ordinaires  —  des  leucocytes  plus  ou  moins  abondants  dans 
les  infections  des  voies  urinaires. 

40  Bactéries  pathogènes. —  Les  plus  fréquemment  rencontrées  seront 
le  gonocoque,  le  Bacierium  coli,  le  bacille  de  Koch  (voir   Badéries). 

50  Divers  par  asiles,  tels  l'échinocrque  et  les  ovules  du  parasite  du  sang 
de  Bilharzia  (voir  Hématuries), 

4>    *     * 

4.  ÉPREUVES  URINAIRES. 

Élimination  bydrurique.  —  Hydrurimétrie.  —  Nous  voulons  nous 
rendre  un  compte  approximatif  des  conditions  de  l'élimination  hydrurique 
chez  un  sujet.  Après  lui  avoir  fait  préalablement  vider  sa  vessie,  nous  lui 
faisons  absorber  le  matin  à  jeun  600  centimètres  cubes  d'eau  —  et  nous 
recueillons  de  demi-heure  en  demi-heure  l'urine  excrétée  irfiwrèseproyo^wée. 

Le  rythme  normal  d'hydrurie  est  le  suivant  :  le  débit  hydrurique 
semi-horaire  passe  de  30  centimètres  cubes  environ  à  150,  225,  100  centi- 
mètres cubes  dans  les  demi-heures  consécutives  à  l'ingestion,  pour  revenir 
au  taux  primitif  au  bout  de  une  heure  et  demie  à  deux  heures,  l'eau  ingérée 
ayant  été  pratiquement  éliminée  (fig.  365). 

Plntre  autres  rythmes  anormaux  d'excrétion  hydrurique,  on  sait  qu'on 
peut  observer:  1^  Vîsftrie,  assez  caractéristique  de  la  sclérose  rénale,  par 
quoi  se  vérifie  la  loi  classique  d'Albarran.  «  Le  rein  malade  a  un  fonction- 
nement beaucoup  plus  constant  que  le  rein  sain  et  sa  fonction  varie 
d'autant  moins  d'un  moment  à  l'autre  que  son  parenchyme  est  plus 
détruit  »  ;  2°  Yopsiurie,  quasi  pathognomonique  du  syndrome  d'hyper- 
tension portale. 


314  EXAMEN   DE   L'APPABEIL    GÉNITO-U BINAIRE 

Au  surplus,  il  nou»  suffira  de  lerminer  ce  chapitre  par  un  bref  résumé 
de  terminologie  et  de  sénul-iologie  hydruriques. 

Polyurie.  —  Taux  d'urine  supérieur  à  celui  considéré  comme  normal; 
elle  se  rencontre  surtout  dans  le  diabète,  la  pIHhore,  la  néphrite  intersti- 
tielle, certaines  alTections  nerveuses. 

Otigiirie.  —  Taux  d'urine  inférieur  à  celui  considéré  comme  normal. 


Opsiu, 


'"^"âi,"" 

Ta^dB 

T 

J' 

'*'' 

ot» 

r^tU 

■C^u 

'¥■3^1 

-= 

0.600 

Z50 

■m 
im 

175 
150 
IZ5 
100 
75 
^0 
2S 

/ 

-^ 

/ 

' 

/ 

V. 

■ 

DGOO 

IDD 
75 
M 
25 

- 

~ 

OGOO 

IZS 

100 
7b 
50 
25 

/ 

\ 

\ 

V 

Fig.  365. 


Elle  se  rencontre  surtout  dans  l'hyposphyxie,  l'asystolie,  l'urémie,  les 
périodes  fébriles. 

L'oligurie  orthosialique  (I.inossier  et  Lemoinc)  est  caractériséeparce  fait 
que  la  quantité  des  urines  et  des  éléments  salins  excrétés  en  un  temps 
donné  est  moindre  dans  la  station  deiiout  que  dans  la  station  couchée. 
Cette  difîéreiiip,  déjà  iiotaldc  quand  le  rein  est  sain,  est  beaucoup  plus 
accentuée  quand  la  pennéabilîté  rénale  est  atteinte.  C'est  donc  un  bon 
signe  d'insuffisance  rénale.  Elle  peut  manquer  dans  les  néphrites  chro- 
niques hydruriques  et  les  néphrlles  hydropigènes. 

Nijclurie.  —  1°  [^mission  d'urine  la  nuit  ;  2°  émission  d'urine  plus  abon- 
dante la  nuit  que  le  jour  (fig.  366}. 

Isurie.  —  Élimination  hydrurique  horaire  relativement  égale,  régulière, 
ne  présentant  pas  les  variations  du  rythme  normal. 


EXAMEN   DES    URINES  :  ÉPREUVES 


315 


Elle  est  la  traduction  clinique  de  la  loi  d'Albarran  :  «  Le  rein  malade  a 
un  fonctionnement  beaucoup  plus  constant  que  le  rein  sain  et  sa  fonction 
varie  d'autant  moins  d*un  moment  à  Tautre  que  son  parenchyme  est 
plus  détruit.  »  L'isurie  constitue  un  excellent  signe  de  sclérose  rénale. 

Opsiurie  (Gilbert  et  Lereboullet). 


ffyfhmaummn 
ttonnm 


ffytkme  lÊrmêin 
Mormal 

Mycturie 


urines 
2 

1 
0 

Jou»" 

Nuit 

1.100 

O.M)0 

2 

1 
0 

Jour 

Nuft 

1.100 

D.MID 

Fig.  366. 


—  Retard  de  Félimination  des  li- 
quides ingérés.  La  nycturie  n'est 
qu'une  variété  de  Topsiurie. 

Elle  relève  de  causes  complexes, 
parmi  lesquelles  la  plus  importante 
est     un     retard     de     Tabsorption 
aqueuse  au  niveau  de  l'intestin,  du 
fait  de   l'hypertension  portale,  re- 
tard qui  entraîne  à  son  tour  celui 
de  l'élimination  aqueuse  au  niveau 
des  reins.   L'opsiurie  est  donc  un 
des   éléments  principaux    du   syn- 
drome d^ hypertension  poriale  et  en  est    un    des    plus   précoces.  Elle  se 
rencontre  à  la  phase  préascitique  des  cirrhoses  alcooliques,  dans  les  cir- 
rhoses biliaires,  dans  certains  cas  de  foie  cardiaque,  même  parfois  dans 
la  Hthiase  biliaire  et  la  cholémie  familiale. 

Elle  se  rencontre  aussi  chez  des  malades  atteints  d'affections  de  l'appa- 
reil cardio-vasculaire  et  des  reins. 

Hydrurie.  —  Si  l'on  considère  simultanément  le  débit  urinaire  et  la 
pression  différentielle  (voir  Sphygmomanomélrie),  on  est  conduit  à  des 
constatations  cliniques  intéressantes.  On  est  amené  à  considérer  la  pression 
différentielle  comme  représentant  la  pression  réelle  exercée  par  le  sang 
sur  le  filtre  rénal  ou,  pour  employer  une  image  peut-être  plus  compré- 
hensive,  comme  représentant  la  hauteur  du  réservoir  sanguin  au-dessus 
du  robinet  rénal. 

En  fait,  considérons  simultanément  la  pression  dilTérentielle  (mesurée 
à  l'oscillomètre  de  Pachon)  et  le  débit  urinaire  quotidien  chez  des  individus 
sensiblement  indemnes  au  point  de  vue  cardio-rénal,  nous  obtenons  des 
chiffres  voisins  de  ceux  reproduits  dans  le  tableau  ci-dessous  : 


PRESSION 

dlflérenUelle 
p. 

DÉBIT  URINAIRE 

quotidien  H 
en  litres. 

DÉBIT    DU    REIN 

par  cm 

de  preision  — 
P 
ea  litres. 

Obs.  I,  M.  L 

5 
6 
6 
6 

8 
8 

1,2 

1,5 

1,6 

1,5 

2 

2.1 

0,24 
0,25 
0,27 
0,25 
0,25 
0,26 

Obs.  II.  M.  M 

Obs.  III,  M.  F 

Obs.  IV,  M'n'G 

Obs.  V,  M.  D 

Obs.  VI.  M.  G 

316  EXAMEN   DE   V APPAREIL    GÉNITOURINAIHE 

On  voit  que,  si  l'on  divise  le  débit  urinaire  quotidien  réel  (1)  H  par  le 
nombre  p  représentant  en  centimètres  de  mercure  la  pression  différentielle, 
on  obtient  un  chiffre  voisin  de  un  quart  de  lUre,  qui  exprime,  en  somme, 
le  rendement  quotidien  moyen  du  robinet  rénal  par  centimètre  de  pression 
chez  un  individu  normal.  Il  peut  être  supérieur  à  ce  chifTre  ;  _nous  ne 
ravons  jamais  vu  inférieur.  C'est  ce  rapport  que  nous  avons  désigné  sous 
le  nom  de  rapport  ou  coefficient  sphygmo-tiijdrurique. 

Établissons  le  même  rapport  dans  des  cas  avérés  .de  néphrite  intersti- 
tielle ;  en  voici  douze  pris  au  hasard  parmi  un. grand  nombre  d'autres: 


PRESSION 

difTé^'cnUelle. 

1 

DÉBIT    URINAIRE 

quoUdien  H 
en  litres. 

1 

DÉBIT   DU    REIN 

par  cm 

de  presiion — 
P 
en  litre.-. 

Obs.  VII.  M  "«"B 

10   1/2 

12 

10 

12 

12 

18 

15 

10 

12 

14 

22 

17 

1.25 
1,50 
1,60 
1,00 
0,90 
1,70 
1.50 
1,10 
1,50 
1,00 
1,50 
2,00 

0,11 

0,12                 1 

0,16 

0,08 

0,075 

0,09 

0,10 

0,11 

0,12 

0,07 

0,07 

Obs.  Vill.  M"»®  C 

Obs.  IX.  M "«D 

Obs.  X.  M.  G 

Obs.  XI.  M.  G 

Obs.  XII.  M.  H 

Obs.  XIII.  M"»*  II 

Obs.  XIV.  M««M 

Obs.  XV.  M.  M 

Obs.  XVI.  M.  P 

Obs.  XVII.  M.  n 

Obs.  XVIII.  M.  W 

On  voit  (jue,  si  Ton  divise  le  déi)it  urinaire  quotidien  par  le  nombre 
représentant  en  centimètres  de  mercure  la  pression  dilTérentielIe,  on 
<ji)fient  un  chifTre  très  inférieur  à  celui  obtenu  chez  les  normaux,  et  qui, 
dans  les  exemples  précédents,  varie  de  un  sixième  à  un  demi-litre  (au  lieu 
(l'un  quart).  Le  débit  du  robinet  rénat  par  centimètre  de  pression  est  beau- 
coup plus  faible  chez  les  scléreux  que  chez  les  normaux.  C'est  la  traduction 
fonctionnelle  objective  de  la  diminution  du  calibre  du  robinet  rénal, 
r'esl-à-dire  de  l'atrésie  et  de  la  sclérose  des  vaisseaux  du  rein.  D'où  une 
règle  simple  et  vraiment  pratique  pour  poser  avec  rigueur  le  diagnostic 
de  néphrite  interstitielle.  On  peut  poser  avec  certitude  le  diagnostic  de 
sclérose  rénale  <piand  le  quotient  du  débit  urinaire  quotidien  par  la  pression 
différentielle  est  de  façon  constante  inférieur  à  un  cinquième  de  litre.  Le  degré 
(le  la  sclérose  est  d'autant  plus  marqué  que  le  chifTre  obtenu  est  plus  faible. 
(Dans  le  tableau  précédent,  les  observations  X,  XI,  XII,  XVI,  XVII, 
<lîms  lcs(iuelles  le  coefficient  de  rendement  est  le  plus  faible,  correspondent 
j)récisément  aux  cas  clinicpiement  les  ]>lus  graves  ;  dans  4  de  ces  cas 
il  y  eut  hémorragie  cérébrale.) 


(I)  Nous  disons  réel  et  non  théorique,  comme  serait  par  exemple  celui  calculé  théo- 
riquement en  j)artant  d'un  débit  urinaire  limité  à  une  demi-heure,  une  heure,  etc. 


EXAMEN   DES    UFI.\ES  :  ÉPREUIES  317 

Ui'S  figurfs  iiclu-iiialisiinL  ces  observations  sous  forme  d'un  rvsen'oir 
ilacé  à  une  hauteur  repn^scntanl  la  pression  diftércnliolle,  d'un  rolùnel 
■('[■résentant  le  caliitrp  dos  vaisseaux  du  rein,  d'un  récipient  recevant  le 


iimérenliellL'  :  i>. 
O^LÎt  urinaire  i]uotiaicii  :  1,5. 


Obs.   VllI.   Pression  diflérentielle  :,I2. 
Débit  iirinaire   quotidien  :   1,5. 
Sujet  Qtleint  de  liciOi^iiu  rèneln. 


Fig.  3C7. 

déliil  uririaire,  fci-ont  sauter  aux  yeux  le  earaelère  de  cette  dénion:.- 
I  ration. 

I.a  ligure  3fi7  montre  que  le  seléreu.v  rénal  de  l'observation  VIII  doil, 
[lour  iiltrer  une  quantité  d'urine  (1'."))  égale  à  celle  du  normal  de  l'obser- 
vîition  II,  déployer  une  pression  double. 

La  figure 3B8  montre  que,  à  pression  égale,  le  scléreux  débite  moins 
li'iirine  que  ie  normal. 

Ces  eonstalation-i  peuvent  se  eoneréter  dans  1rs  doux  lois  cliniques  sui- 
vantes, d'une  grande  imporlam-e  praliquc  : 


318  EXAMEN   DE   L'APPAREIL   GÉNITO-U BINAIRE 

Le  quotient  —  {coefficient  hydruriméirique)  du  débit  ur inaire  quolidien  H, 

par  la  pression  différentielle  moyenne  p  {différence  entre  la  maxima  M,  et 
la  minima  M»  mesurée  au  Pachon,  chez  un  sujet  assis),  est  égal  ou  supérieur 


u 


s 


■ 


"..      ,";... 


^ 


Obs.  II.  Débit  rénal  par  centimètre  cube      Obs.    Vlll.  Débit  rénal    par  centimètre 
de  pression  différentielle  :  0^,25.  cube  de  pression  différentielle  :  0>,12» 


Sujet  normal. 


Sujet  atteint  de  sclérose  rénale. 


Fig.  368. 


d  un  quart  de  litre  {0',2ô0),  chez  un  sujet  normal  vivant  dans  des  conditions 
diététiques  normales. 

Un  coefficient  hydruriméirique  —  se  maintenant  de  façon  constante  au- 

p 

dessous  de  0,200  est  caractéristique  d'une  sclérose  rénale  {néphrite  intersti- 
tielle). [Lois  de  Martinet.] 


Élimination  chlorurée.  —  Chlorurimétrie.  —  On  sait  Timportance 
qu'a  prise  dans  la  pathologie  fonctionnelle  du  rein  l'étude  de  Télimination 
<los  chlorures,  et  combien  la  notion  de  rétention  des  chlorures  a  rénové 
la  pathogénie  des  œdèmes. 

Mais,  pour  des  raisons  multiples,  la  rétention  des  chlorures,  d'une 
constatation  si  capitale,  ne  se  traduit  pas  toujours  ni  même  souvent  par  une 
hyperchlorurémie  évidente.  «  D'une  façon  générale,  le  taux  des  chlorures 
sanguins  subit  fort  peu  de  variations,  toute  modification  étant  assez  rapi- 
dement compensée  aux  dépens  des  liquides  interstitiels  (œdèmes).  Il  faut 
une  imperméabilité  rénale  très  marquée  et  prolongée  pour  que  le  chifTre 
normal  Cl  =  0,70  p.  1  000  augmente  notablement  ;  inversemjent,  il  faut 
un  régime  hypochloruré  longtemps  suivi  pour  abaisser  Cl  sensiblement. 
Néanmoins  la  scléruse  rénale  tend  à  relever  le  taux  des  chlorures  dans  le 
sang;  Iorsi|u'elle  s'accompagne  d'œdèmes,  les  chlorures  se  trouvent  fixés 
par  l'œdème  et  on  not(^  parfois  un  abaissement  très  notable  de  CI,  ce  qui 
peut  surprendre  au  premier  abord,  surtout  si  on  remarque  que  le  taux 


EXAMEN   DES    URINES:  ÉPREUVES  319 

des  chlorures  urinaires  est  également  très  faible.  Il  faut  interpréter  les 
résultats  analytiques.  »  (Castaigne)  (1). 

D'après  ce  qui  précède,  le  dosage  des  chlorures  sanguins,  dont  on  trou- 
vera la  technique  à  l'article  consacré  à  l'examen  du  sang,  sera  d'un 
médiocre  secours  dans  l'flti  de  de  l'élimination  des  chlorures. 

Ce  sont  surtout  : 

10  L/épreuve  de  la  chlorurie  alimentaire  ; 

2°  L'établissement  du  bilan  des  chlorures  ; 

30  La  pesée  quotidienne  du  malade  ; 
qui  jugeront  cette  question. 

1°  L'épreuve  de  la  chlorurie  alimenlaire  préconisée  par  Achard  consiste 
en  ceci  :  le  sujet  étant  soumis  préalablement  à  un  régime  fixe  (2  à  3  litres 
de  lait  par  jour),  ajouter  audit  régime,  quotidiennement,  10  grammes 
de  sel  pendant  trois  à  cinq  jours.  (Ces  chiffres  n'ont  rien  d'absolu  et 
peuvent,  et  doivent,  bien  entendu,  être  modifiés  suivant  les  espèces). 

Chez  un  sujet  éliminant  normalement  les  chlorures,  le  taux  d'élimination 
s'augmente  de  10  grammes  dès  le  premier  jour,  et  le  taux  des  chlorures 
retombe  à  son  chiffre  primitif  le  lendemain  de  la  cessation  de  l'épreuve; 

Chez  un  sujet  faisant  de  la  rétention  chlorurée,  l'augmentation  chlorurée 
urinaire  est  progressive,  lente  et  toujours  incomplète  ;  et  elle  ne  revient 
au  taux  primitif  que  plusieurs  jours  après  la  cessation  de  l'épreuve.  Cette 
chloruration  peut  donner  parfois  naissance  à  des  œdèmes  et  à  une  recru- 
descence des  accidents.  Cette  épreuve  doit  donc  être  faite  avec  beaucoup 
de  prudence  chez  les  sujets  soupçonnés  de  rétention. 

2°  Èiahlissemenl  du  bilan  des  chlorures.  —  Il  consiste  à  établir  le  taux 
des  chlorures  ingérés,  le  taux  des  chlorures  urinaires  excrétés. 

On  ne  pourra  établir  avec  quelque  relative  précision  le  taux  des  chlo- 
rures ingérés  qu'en  établissant  un  régime  lacté  strict.  On  admet  qu'un  litre 
de  lait  moyen  renferme  1«^60  de  sel. 

On  établira  le  Uux  des  chlorures  excrétés  en  recueillant  avec  soin 
r urine  des  vingt-quatre  heures,  et  en  faisant  doser  les  chlorures  par  des 
méthodes  précises. 

L'épreuve  devra  être  faite  plusieurs  jours. 

On  conclura  à  la  rétention  si  le  taux  des  chlorures  urinaires  est  très 
nettement  inférieur  au  taux  des  chloiures  ingérée. 

A  la  vérité,  ce  bilan  est  entaché  de  nombreuses  «causes  d'erreur:  teneur 
du  lait  en  sel,  élimination  de  sel  antérieurement  retenu,  etc. 

30  En  sorte  que  la  méthode  la  plus  rapide  et  la  plus  clinique  de  consta- 
tation de  la  rétention  chlorurée  est  la  méthode  des  pesées  de  Widal  qui  peut 
se  formuler  comme  suit  : 

Tout  sujet  qui  augmente  de  poids  au  cours  d'un  régime  chloruré,,  et  qui, 
inversement,  diminue  de  poids  au  cours  d'un  régime  déchloruré^  est  atteint 

(1  )  Pour  plus  de  détails  sur  la  chlorurémie,  cf.  Widal,  Les  grands  syndromes  fonc- 
tionnels du  mal  de  Bright  (Presse  médicale,  20  novembre  1912).  —  Castaigne,  Les 
maladies  des  reins,  2®  édition,  in  Le  livre  du  médecin.  —  Martinet,  Hydrémie,  azo- 
témie,  chlorurémie  dans  les  néplirites  (Presse  médicale,  22  janvier  1918). 


320  EXAMEN   DE   L'APPAREIL    GÉNITOURINAIBE 

de  néphrite  chloruréniique  hy(lropigèrie,ou,  du  moins,  ce  qui  est  plus  exad, 
fait  de  la  rétention  chlorurée. 

Toutefois  il  faut  savoir  qu*il  y  a  des  rétentions  chlorurées  sèches,  c'est- 
à-dire  sans  aucune  trace  d'œdème,  et  que,  dans  ces  cas,  la  méthode  des 
I>esées  se  trouve  en  défaut. 

*  *  * 

Élimination  uréique.  —  Uréométrie.  —  L'azotémie  est  constituer 
par  la  rétention  dans  le  sérum  sanguin  de  matières  azotées  (urée  et  âi\'er< 
corps  azotés)  autres  que  les  albumines. 

On  la  recherche  en  dégageant  et  en  dosant  l'azote  contenu  dans  ces 
matières  et  en  l'exprimant  conveniionnellemenl  en  urée. 

On  sait  combien  est  capitale,  au  point  de  vue  diagnostique  et  pro- 
nostique, la  constatation  de  la  rétention  azotée,  de  l'hyperazotémie. 
On  ne  peut  que  souscrire  à  ce  sujet  aux  propositions  de  Widal  :  «  Je  préfère 
me  passer  de  la  recherche  de  l'albumine  dans  l'urine  d'un  brightique, 
ijue  du  dosaî^e  de  l'urée  dans  son  sang,  car,  dans  la  question  si  difficile  à 
résoudre  du  pronostic  des  états  urémiques,  c'est  le  seul  élément  de  certi- 
tude que  nous  possédions  à  l'heure  actuelle.  Sa  recherche  doit  être  faite 
systématiquement  ;  nul  ne  doit,  aujourd'hui,  prendre  la  responsabilité 
de  traiter  un  malade  atteint  de  néphrite  sans  s'être  assuré  auparavantde 
l'existence  ou  de  l'absence  de  rétention  azotée...  C'est  dans  le  sang  qu'il 
faut  chercher  à  la  fois  la  preuve  de  la  rétention  azotée  et  sa  mesure. 
L'analyse  des  urines  est  incapable  de  révéler  cette  rétention.  » 

Signification  pronostique  de  Vazotémie  (d'après  Widal).  —  Taux  de  l'urée 
dans  le  sérum  sanguin  : 

()»^,oO  à  1  gramme  :  pronostic  sérieux,  mais  longue  survie  possible  ; 

1  à  2  grammes  :  la  survie  dépasse  rarement  une  année  ; 

2  à  3  granmies  :  survie  de  quelques  semaines  à  quelques  mois  ; 

Plus  de  \\  grammes  :  survie  probal»le  de  quelques  heures  à  quelques 
jours. 

C'est  donc  le  dosœje  de  Vnrêe  sanguine  ([ui  dominera  le  pronostic  des 
néphrites  uréîniquos  (voir    E.vamen  du  sang:  dosage  de  Vurée). 

Mais  il  faut  bien  savoir  que  c'est  seulement  dans  tes  azotémies  chro- 
niques, dural)tes,  persistantes  que  les  indications  pronostiques  ont  quelque 
ra/^ar,  et  (^ue  c'est  surtout  (juand  l'azotémie  est  propres  ive  qu'elle  est  redou- 
table. Il  est  de  constatation  courante  de  \oir  des  azotémies  aiguës 
énormes  régresser  avec  une  étonnante  rapidité.  I^ans  une  de  nos  obser- 
vations, une  azotémie  aiguë  (2k''A'0)  avec  oliaurie  (0,400)  et  albuminurie 
aiiondante  (2«'",30)  régressa  à  0«^54  en  (piinze  jours,  en  même  temps  que 
le  déi»it  urinaire  passiit  à  2i;20()et  que  l'alhuminurie  disparai -^t  ait. 

Coefficient  d'Ambard.   —   Le    dosage   de   l'urée   urinaire  e.st  mani- 
festement insuffi. M^nt  en  bien  (y>  cas  pour  se  faire  une  idée  même  approxi-- 
mative  du  fond  ionneuKînt  rénal,  en  ce  qui  concerne  l'excrétion  uréique. 
Le  taux  uréicpie  et  le  débit  uréique  quotidien  sont  manifestement  subor- 
donnés au  régime  suivi  par  le  sujet,  et  il  est  bien  difficile,  pratiquement, 


EXAMEN   DES    URINES  :  ÉPREUVES  321 

d'établir  un  bilan  précis  des  ingesta  uréogènes.  Cependant,  avec  un  régime 
routinier  ordinaire,  un  débit  urinaire  moyen  ou  fort,  conjugué  à  un  taux 
uréique  moyen  ou  fort,  n'en  constitue  pas  moins  une  présomption  de 
sécrétion  uréique  satisfaisante  ;  un  débit  moyen  ou  faible  conjugué  à  un 
taux  uréique  faible,  une  présomption  de  sécrétion  uréique  déficitaire. 

Le  dosage  isolé  de  l'urée  sanguine  est  passible  des  mêmes  critiques  ; 
ce  taux  est  étroitement  subordonné  au  régime  suivi.  II  n'en  est  pas  moins 
vrai  qu'un  taux  uréique  sanguin  élevé  est  un  indice  précieux  d'urémie, 
ou  mieux  d'azotémie,  et  que  la  gravité  est  en  une  certaine  mesure,  comme 
nous  venons  de  le  rappeler,  proportionnelle  audit  taux  uréique,  c'est- 
à-dire  que  le  pronostic  est  d'autant  plus  mauvais  que  ce  taux  uréique  est 
plus  élevé. 

.Mais  il  est  bien  certain  que  la  confrontation  de  l'urée  sanguine  et  de 
l'urée  urinaire  est  —  a  priori  — plus  intéressante.  Cette  confrontation  a  été 
suggérée  par  maints  biologistes,  dont  Gréhant.  C'est,  sans  contestation  pos- 
sible, M.  Ambard  qui,  en  établissant  la  loi  au  moins  approximative  de  la 
sécrétion  uréique,  a  donné,  jusqu'ici,  de  ce  problème  la  solution  la  plus 
][)récise. 

Sans  entrer  dans  des  détails,  inopportuns  ici,  nous  dirons  seulement 
que  M.  Ambard  a  établi  que  le  débit  uréique  urinaire  D  en  un  temps 
donné  est  proportionnel  au  carré  du  taux,  ou  concentration  de  l'urée 
sanguine  (Ur)  et  inversement  proportionnel  à  la  racine  carrée  du  taux 
de  l'urée  urinaire  (C). 

En  sorte  que  l'on  a  : 

D  =  Kx-r=;, 
V  C 

où  D  est  le  débit  uréique  urinaire  ramené  à  vingt-quatre  heures  ; 

Lt  le  taux  uréique  sanguin  ; 

C  le  taux  uréique  urinaire  ; 

K  une  constante  caractéristique  de  l'individu  normal  ou  anormal 
considéré. 

On  en  tire,  en  posant  (  ï^  =  ^^  î  ), 

1  Ur2 


ou  Kl  = 


D    xvC 
Ur 

V  D  X  V  C 


Telle  est  la  formule  type.  M.  Ambard  l'a  un  peu  compliquée  en  y  intro- 
duisant un  facteur  correctif  du  poids  du  sujet,  et  un  facteur  fixe  repré- 
sentant une  concentration  uréique  urinaire  étalon.  Quelques  réserves  que 
l'on  puisse  faire,  avec  MM.  Onfray  et  Balavoine,  sur  l'utilité  réelle  de  ces 
facteurs  qui  compliquent,  sans  grand  avantage,  semble-t-il,  la  formule 
précédente,  nous  l'accepterons  telle  quelle,  pour  ne  pas  jeter  un  nouvel 
Diagnostic,  21 


322         EXAMEN  DE  L'APPAREIL   GÉNITQ-^RIIVAIRB 

élément  confusionnel  dans  la  lecture  des  travaux  et  mémoires  relatifs  à 
ce  coefficient. 

La  formule  complète  a  donc  la  forme  suivante  : 

wr ^ urée  du  sang  

\/  D  X  I?  X  ^/  £       y/  débit  urOiquc  X  î?  x  J  **"  "réiqueuTi^ 
o%L,  si  l'on  préfère, 


K 


qui,  sous  cette  forme,  a  l'avantage  de  séparer  le  facteur  fixe  et  banal  que 
Ton  peut  calculer  à  Tavance  et  une  fois  pour  toutes  : 


V    V  25  X 

du  facteur  variable  réellement  sj)écilîque 

Ur 


LV  D  X  /cj 


K  est  le  coefficient  uréo-séorétoire  caractéristique,  d'après  Ambard, 
de  l'individu  considéré;  on  voit  que  son  calcul  implique  la  détermination: 

1°  Du  taux  de  l'urée  sanguine  (au  moment  de  la  détermination)  ; 

2°  Du  taux  de  l'urée  urinaire  (au  moment  de  la  détermination,  c'est- 
à-dire  pratiquement  pendant  la  demi-heure  ou  l'heure  de  l'observation)  ; 

3<^  Du  débit  uréique  urinaire  horaire  (c'est-à-dire  au  moment  de  l'obser- 
vai ion),  ramené  à  vingt-quatre  heures.  11  est  évidemment  égal  au  volume 
multiplié  par  le  taux  ; 

4°  Du  poids  du  sujet. 

En  possession  de  ces  éléments  on  procède  au  calcul,  très  facilité  par 
l'usage  des  logarithmes. 

Praliquemenl  on  opère  comme  suit  :  au  début  de  l'observation  on  fait 
évacuer  complètement  la  vessie,  soit  spontanément  s'il  n'y  a  ni  atonie 
vésicale,  ni  rétention,  soit  i»ar  sondage  dans  le  cas  contraire.  L'heure  est 
notée  avec  soin  à  ce  moment.  Vn  quart  d'heure  plus  tard  on  recueille,  par 
ponction  veineuse  ouaumoyende  ventouses  scarifiées,  environ 40 grammes 
de  sang.  Une  <lemi-heure  environ  après  le  début  de  l'observation,  on  vide 
à  nouveau  la  vessie  dont  on  recueille  avec  soin  le  contenu.  On  note  exacte- 
ment le  temps  de  durée  de  l'expérience  et  le  volume  d'urine  recueilli 
que  l'on  ramène  à  vingt-quatre  heures,  par  uree  élémentaire  règle  de 
trois.  Si  V  est  le  volume  recueilli  en  n  minutes,  en  un  jour  ou  .1  440  miautes 
le  volume  V  sera  : 

V  X  1  440 

n 


EXAM£N   DES    URINES  :  ÉPRRUVES 


323 


Le  dosage  de  l'urée  sanguine  et  urinaire  des  échantillons  recueillis 
fournit  tous  les  éléments  nécessaires  au  calcul,  que  l'on  complète  en  iirtro'- 
duisant  le  facteur  correctif  relatif  au  poids^  calculé  ou  donnd  par  une 
table. 

Chez  un  suj.et  normal  ce  coefficient  est  à  Tordinaire  compris  witre  0,06 
et  0,08  ;  il  s'élève  d'autant  plus  que  la  sécrétion  uréique  est  plus  adultérée 
et  la  rétention  uréique  plus  marquée. 

Quoiqu'il  soit  bien  démontré  aujourd'hui  que  ce  coefficient  n'a  pas  la 
fixité  que  lui  attribuait  Ambard  au  début  de  ses  publications,  et  qu'il 
évotue  assez  largement  chez  un  même  sujet  au  cours  d'une  évolution 
pathologique  (ce  qui,  disons-le  en  passant,  était  évident  a  priori,  car  cette 
évolution,  cette  oscillation  est  précisément  une  caractéristique  spéci- 
fique de  la  vie  et  affecte  tous  les  coefficients  biologiques),  il  n'en  est  pas 
moins  vrai  qu'il  donne  de  la  valeur  de  la  fonction  uréo-sécrétoire  rénale 
une  approximation  beaucoup  plus  grande  que  le  simple  dosage  de  l'urée 
sanguine.  Ce  qui  ne  veut  pas  dire  qu'il  donne  pour  le  pronostio  une  approxi- 
mation très  supérieure,  car  ce  pronostic  dépend  de  beaucoup  d'autres 
facteurs  physio-pathologiques  de  premier  ordre,  telles  la  résistance  et  la 
réactivité  des  tissus  (nerveux,  respiratoire,  circulatoire,  etc.)  à  ce  reflux 
toxémique,  que  ni  le  dosage  uréique  sanguin,  ni  le  coefficient  uréo- 
sécrétoire  ne  permettent  d'évaluer.  Mais  il  fournit  un  élément  précis  relatif 
à  une  des  fonctions  primordiales  du  rein j  il  mérite^donc  d'être  retenu. 

Nous  croyons-  utile  de  compléter  ce  succinct  exposé  par  le  suivant, 
emprunté  à  une  com^iunication  de  F.  Cathelin  à  la  Société  de  Biotogie. 

Les  grandes  lois  direotrioes  de  Ift  physiologie  rénale  ohirur- 
gicala  (les  lois  de  Turée).  —  F.  Cathelin  signale  l'antagonisme 
profond  qui  existe  entre  la  médecine  et  la  chirurgie  du  rein,  comme 
le  simple  tableau  suivant  en  donnera  un  léger  aperçu,  diaprés  les 
caractères  propres  à  chacune  des  deux  grandes  classe»  d'affections  : 


Maladies  médicales  du  rein  : 

1.  M.  à  albumine  vraie. 

2.  M.  sans  albumine  pyoïde. 

3.  M.  à  cylindrurie. 

4.  M.  à  œdème. 

5.  M.  à  hypertension. 

6.  M.  à  caractère  bilatéral. 

7.  M.  d'origine  vasculaire  exclusive, 

8.  M.  sans  symptômes  douloureux. 

9.  M.  à  anurie  et  urémie. 

10.  M.  à  troubles  généraux. 


Maladies  chirurgicales  du  rein: 

1.  M.  sans  albumine  vraie: 

2.  M.  àt  albuminurie- pyoïde. 

3.  \L. sans* cylindrurie.. 

4.  M.  sans  œdème. 

5.  M.  sans  hypertension. 

6.  M.  à  caractère  latéral, 

7.  M.  mixte   ascendante  et    des- 
cendante. 

8.  M.  à  douleurs. 

9.  M.  sans  urémie  ni  anurie  ()e 
plusu  souvent). 

10.  M.  sans   répercussion  générale 
impocbante- 


324  EXAMEN   DE   L'APPAREIL    GÉNITO-U BINAIRE 

Clette  première  constatation  montre  qu'il  est  impossible  de  faire  rentrer 
dans  le  domaine  chirurgical  la  plupart  des  idées  modernes  sur  les  néphrites 
dites  urémigènes  et  hydropigènes. 

D'autre  part,  les  recherches  poursuivies  depuis  dix  ans  par  l'auteur, 
en  collaboration  avec  M.  Gauvin,  l'ont  amené  à  poser  comme  exactes 
les  lois  de  physio-pathologie  suivantes,  surtout  pour  ce  qui  a  trait  au 
mode  éliminatoire  de  l'urée,  qui  constitue  pour  lui  le  seul  élément  ayant 
quelque  valeur,  et  le  seul  sur  lequel  on  puisse  tabler  pour  légitimer  les 
interventions  sur  le  rein. 

1®  Loi  de  la  valeur  du  laux  absolu  de  l'urée  (c'est-à-dire  au  litre),  indé- 
pendamment de  la  quantité  d'urine  excrétée  et  du  rapport  qui  peut 
exister  entre  le  taux  d'urée  dans  l'urine  et  le  taux  de  l'urée  dans  le  sang. 

2^  Loi  d'éliminalion  du  lau.r  de  l'urée.  —  Le  taux  d'urée  des  urines 
divisées  est  fonction  de  l'appareil  tubulaire,  conserve  et  représente  le 
degré  d'altération  du  parenchyme  rénal,  s'abaissant  d'autant  plus  que 
le  rein  est  distendu  ou  détruit.  Un  bon  taux  d'urée  absolu  indiquera 
donc  d'avance  la  qualité  de  ce  parenchyme,  intermédiaire  aux  pyramides 
et  à  la  zone  sous-corticale. 

3^  Loi  de  constance  du  laux  de  l'urée.  —  Le  taux  d'urée  des  urines 
divisées  reste  sensiblement  le  même  pour  le  rein  malade  sur  des  urines 
recueillies  de  dix  en  dix  minutes  pendant  toute  la  durée  de  rexploration 
et  représente,  par  conséquent,  le  potentiel  biologique  du  quotient  sécré- 
toire  du  parenchyme  rénal.  Le  taiix  observé  demeure  invariable,  il 
représente  donc  bien  le  maximum  de  ce  que  peut  fournir  le  parenchyme 
de  ce  rein. 

4°  Loi  de  fixité  des  taux  de  l'urée.  —  Le  taux  d'urée  des  urines  divisées 
reste  sensiblement  le  même  pour  le  rein  malade,  quand  on  recueille  ses 
urines  à  des  moments  différents  ou  })»ar  des  méthodes  différentes. 

Ces  lois  s'appliquent  surtout  à  l'élimination  du  rein  malade  qui  inté- 
resse plus  particulièrement  le  chirurgien,  les  valeurs  qu'elles  représentent 
aifjuérant  encore  de  l'importance  par  comparaison  avec  les  chiffres  obtenus 
pour  l'urine  du  rein  sain.  ((.'.  H.  de  la  Sociélé  de  biologie,  1912,  p.  761.) 

ÉPREUVES  DIVERSES  DE  PERMÉABILITÉ  RÉNALE  BASÉES  SUR  L'ÉLI- 
MINATION DE  SUBSTANCES  ÉTRANGÈRES  A  L'ORGANISME. 

Épreuve  du  bleu  de  méthylène  {l),  d'après  Castaigne.  —  L'épreuve 

du  bleu  est  suscrplihle  de  donner  des  renseignements  de  tout  premier 
ordre  sur  l'état  anatomique  et  fonctionnel  du  rein,  et  comme  sa  facilité 
d'erérnlion  la  met  à  la  portée  de  tous  les  praticiens,  il  est  nécessaire  que 
tKnis  V étudiions  ici  dansions  ses  détails  (lerlmique, résultats,  interprétations). 
1«  Technique  de  l'épreuve.  —  Elle  se  recommande  par  sa  sim- 
plirité.  puisqu'il  suffit  d'injecter  au  malade  une  solution  de  bleu  de 
méthylène  et  d'en  surveiller  l'élimination  par  les  urines  qui  se  fait  sous 
forme  de  hleu  en  nature  et  sous  forme  d'un  dérivé  incolore,  le  chromogène. 

(1)  D'après  Castaigne,  Le  livre  du  médecin  {Maladies  des  reins). 


EXAMEN   DES    URIiyES  :  ÉPREUVES  325 

A)  On  injfxte  profondément  clans  la  fesse  5  centigrammes  de  bleu 
de  méthylène  chimiquement  pur,  soit  1  centimètre  cube  d'une  solution 
acjueuse  stérilisée  de  bleu  au  vingtième  (1),  en  ayant  soin  d'avoir  fait 
uriner  le  malade  immédiatement  avant  l'injection. 

B)  On  recueille  l'urine  dans  des  verres  séparés,  à  des  inter- 
valles plus  ou  moins  rapprochés,  soit  une  demi-heure  et  une  heure  après 
l'injection,  puis  ensuite  toutes  les  heures  pendant  la  journée  du  premier 
nyctémère  ;  pendant  la  nuit  et  durant  les  jours  suivants,  on  se  contentera 
de  prélever  un  échantillon  de  chaque  miction,  et  cela  jusqu'à  ce  que 
l'urine  ne  contienne  plus  ni  bleu  ni  chromogène.  (Pour  mettre  en  évidence 
le  chromogène,  il  suffit  de  chauffer,  dans  un  tube  à  essai,  Turine  émise 
additionnée  d'un  peu  diacide  acétique  ;  s'il  existait  dans  l'urine,  on 
obtient,  après  cette  ébullition,  une  coloration  bleue  plus  ou  moins  foncée.) 

Dans  chaque  échantillon  recueilli,  on  recherchera  donc  le  chromogène 
et  le  bleu,  et  pour  savoir,  dans  les  cas  douteux,  s'il  n'existe  pas  des  traces 
de  bleu,  on  agitera  l'urine,  dans  un  tube  à  essai,  avec  un  peu  de  chloro- 
forme qui  se  charge  rapidement  de  toute  la  matière  colorante. 

On  a  ainsi  sous  les  yeux  tous  les  éléments  d'appréciation  qui  sont 
tirés  surtout  de  l'étude  du  début  de  l'élimination,  de  l'irrégularité  du 
rythme  et  de  la  durée  pendant  laquelle  les  urines  restent  bleues. 

C)  Le  début  de  l'élimination.  —  a)  ^  réiai  normal^  il  est  sensible 
dès  la  première  demi-heure,  soit  sous  forme  de  bleu,  soit  sous  forme  de 
chromogène  ;  en  tout  cas  une  urine  qui,  une  heure  après  l'injection  du  bleu, 
ne  contient  pas  de  bleu,  est  éliminée  par  des  reins  qui  n'ont  pas  un  fonc- 
tionnement norfnal. 

b)  A  réiai  pathologique,  l'apparition  de  la  matière  colorante  peut  être 
notablement  retardée  (les  urines  ne  commencent  à  contenir  alors  des  traces 
de  bleu  que  trois  ou  quatre  heures  après  l'injection)  ou,  au  contraire, 
accélérée  (les  urines  de  la  première  demi-heure  sont  déjà  très  fortement 
teintées). 

D)  Le  rythme  de  l'élimination.  —  a)  .4  i*éiai  normai,  il  est  nettement 
cyclique  :  l'intensité  de  la  coloration  augmente  jusque  vers  la  quatrième 
heure  où  elle  devient  maxima  et  le  reste  jusque  vers  la  douzième  heure  ; 
à  ce  moment  elle  décroît  régulièrement  pour  disparaître  vers  la  cinquan- 
tième heure. 

b)  A  réiai  paihoiogique,  la  coloration  bleue  peut  subir  des  alternatives 
de  diminution,  puis  de  renforcement,  ou  même  des  interruptions  com- 
plètes ;  on  dit  alors,  avec  Chauffard,  que  l'élimination  est  poiycyciique 
dans  le  premier  cas,  iniermiiienle  dans  le  second. 

E)  L'intensité  de  la  coloration  de  l'urine  des  premières  vingt- 
quatre  heures  sera  toujours  notée  avec  soin; on  a  môme  proposé  des 
méthodes  de  dosage  du  bleu  éliminé  pendant  ce  laps  de  temps,  mais  il 

(1)  La  solution  injectée  ne  doit  contenir  ni  précipités  ni  grumeaux  ;  le  bleu  doit  s'y 
trouver  dissous  sans  addition  d'alcool.  Les  taches  que  la  matière  colorante  peut  laisser 
sur  les  mains  du  médecin  qui  fait  l'injection  s'enlèvent  aisément  par  lavage  avec  une 
solution  chaude  de  sulfate  de  fer. 


326  EXAMEN    DE   VAPPAREIL    GÊNITO-URINAIRE 

auffil  d'avoir  vu  quelques  éliminations  de  bleu  'Chez  un  sujet  normal 
pour  se  rendre  compte  »i  la  coloration  est  augmentée  ou  diminuée,  car  cbs 
deux  alternatives  pourront  se  présenter  et  devront  être  notées  avec  soin. 

F)  La  DUftKE  DE  l'élimination.  —  a,)  A  l'étal  normal,  elle  varie  entre 
quarante  et  soixante  heures. 

b)  A  Vêlai  palhohgique,  elle  peut  être  augmentée  ou  diminuée. 

J^UAND  l'élimination  EST  PROLONGÉE,  elle  peut  durer  cinq,  six  jours 
et  plus,  elle  indique  toujours  l'existenie  d'une  imperméabilité  rénale; 
l'ÊLiHiNATiON  ABRKCÉE  pourra  èlrc  due  à  ce  que,  dans  les  premières 
heures,  une  quantité  considérable  de  bleu  passe  dans  Iss  urines  :  il  n'en 
reste  plus  alors  à  partir  de  la  vingtième  ouLrcntit^me  heure  ou  même  plus 
tôt  :  on  dit  alors  que  la  pcrméabiliti'  est  augmentée.  Mais  il  peut  se  faire 
que  le  bleu  soit  climiDé  soulement  pendant  quinze  ou  vingt  heures  ou 
même  encore  moins  et  que,  cependant,  les  urines  soient  très  peu  colorées  : 
il  ne  s'agit  pas  alors,  bien  entendu,  de  perméabilité  augmentée,  bien  au 
«on  Ira  ire. 

2°  Interprétation  des  résultats.  —  Oe  l'épreuve  du  bleu  de 
méthylène  on  pourra  tirer  une  des  trois  conclusions  suivantes,  avec  toutes 
les  conséquences  qui  en  découlent. 

.4)    La    PERMÉAnlLITÉ    SERA    CONSIDÉRÉE    COMME    NORMALE    si    le    UeU 

apparaît  dans  les  u 


s  dès  la  première  heure,  s'il  atteint  une  coloration 


Fig.  3<ill.  ■ —  courbe  de  réiimiiiatîi 


le  Ju  bien  eliez  un  sujet  normal. 


tntensf;  vei-s  b  sixième  heure  et  si  toute  leliniimition  est  terminée  vers  la 
i-inquantiènir  heure  en  moyenne. 

I>ire  que  la  ]ii<rini'abiliti''  est  normale  ne  signifie  pas  que  les  reins  soient 
indemnes  de  touli:  lésion,  niiiis  cela  a  une  signilication  très  importante 
au  |)oiiit  de  vue  du  pronoslic  et  du  ti-aitement  :  en  eiTel,  un  malade  dont 
la  pL-rméabiliti^  rénale  esl  normale  doit  être  considéré  comme  n'étant  pas 
menaié  d'aecidenls  d'iiisuriisnnce  rénale,  ol  comme  n'ayant  pas  besoin 
qu'un  le  sounielle  à  un  régime  sévère. 

7*1    La    PKRMÉAniLITÉ    SERA    CI)K~l|l)IiHÉE    COMME    AUGMENTÉE   lorsque. 


une  élimination  intense  du  bleu 
'  per.'ïis^te  que  pendant  quinze  ou 


dès  les  deux  premières  demi- heures,  il 
dont  l'élimination  étant  très  abondant 
vingt  heure.s  et  ini'me  moins. 

Cette  perniéîiliililé  augmentée  est  s^-mptomatiquc  des  néphrites  épithé- 
liwles,  aimii  que  l'ont  montré  les  travaux  de  Léon  Bernard  conftrmatifs 
du  ceux  de  Bard  qui  avilit,  depuis  longtemps,  émis  l'hypothèee  que  dans 


EXAMEN   DES    URINES:  ÉPREUVES  327 

certaines  néphrites  le  filtre  rénal  est  pour  ainsi  dire  percé,  alors  que  dans 
d'autres  il  y  a  imperméabilité  rénale. 

L'épreuve  du  bleu  a  montré  la  réalité  de  cette  conception  et  a  permis 
aussi  d'avoir  une  base  précise  pour  établir  les  régimes  au  cours  des  né- 
phrites ;  aux  malades  qui  ont  une  perméabilité  augmentée,  on  pourra  per- 
mettre un  régime  reconstituant  à  base  d'albuminoïdes  même  «ous  fojnne 
de  viande  (mais  cependant  sans  sel,  car  l'expérience  a  appris  que  dans  ces 
formes  de  néphrites  avec  perméabilité  exagérée  il  y  avait  rétention  chlo- 
rurée). A  ceux  au  contraire  qui  ont  de  l'imperméabilité  rénale,  il  est  indis- 
pensable d'imposer  un  régime  très  restreint,  hypo-azoté  et  déchloruré. 

C)  La  perméabilité  sera  considérée  comme  diminuée  quand  la 
quantité  de  bleu  éliminée  .eât  nettemfiiit  ènférieure  à  œile  que  l'on  trouve 
daitë  leê  urines  d'un  sujet  normal,  ou  quand  il  y  a  une  proLongalion  de 
l'élimination  durant  trois  jours  et  plus. 

Cetie  dernière  constatation  est  constante,  pour  ainsi  dire,  au  cours 
des  uéphri Us  chroniques  hydruriques,  etBrault,  qui  avait  cru  devoir  faire 
des  objections  au  principe  de  la  méikode  du  hleu  de  méthylène,  s'incline 
cependant  devant  les  résultats  obtenus  dans  ces  formes  de  néphrites  et 
déclare  que  «  c'est  dans  ces  circonstances  que  la  méthode  reconnaît  sa 
véritable  application,  en  rendant  évidente,  par  l'élimination  prolongée 
du  bleu,  chez  un  malade  dont  les  reine  faactionaeiLtvaBfiez  bien  par  ailleurs, 
une  néphrite  atrophique  que  les  autres  procédés  d'investigation  n'avaient 
p»s  pu  tlécouvrii*. 

Cette  môme  constatation  se  retrouvîe,  d'ailleurs,  dans  tous  les  (travaux 
d'ensemible  qui  ont  été  publiés  sur  la  question  tant  en  France  qu'à  l'étran- 
ger, codiune  en  fait  preuve  cette  conclusion  de  Pedenko,  basée  sur  l'étude 
de  76  cas  de  néphrites:  «  En  somme,  dit-il,  l'étude  de  l'élimination' du  hleM 
peut  rendre  de  grands  services  à  la  clinique  ;  son  importance  diagnostique 
principale  consiste  dans  la  possibilité  de  reconnaître,  dans  tous  les  icas,  la 
néphrite  interstitielle  atrophique  qui  fréquemment,  dans  une  icrrmc 
latente,  peut  passer  «inaperçue.  » 

En  somme,  répreuve  du  bleu  renseigne  iSur  Véiai  des  fondions  nénaies  au 
cours  des  néphrites  et  aussi  au  cours  des  maladies  infectimjmes  eu  ivanquee  ; 
elle  permet  de  dépister  les  néphrites  chroniques  latentes  ou  de  confirmer  ie 
diagnostic  de  celles  qui  sont  avérées;  elle  donne  enfin  des  renseignements  très 
utiles^  au  point  de  vue  du  pronostic  et  du  traitement  des  néphrites  :  c'est  dire 
de  quelle  utilité  elle  est  pour  le  médecin.  Néanmoins ,  elle  ne  renseigne  que 
sur  la  perméabilité  globale  des  reins;  or,  te  médecin  doit  être  fixé  sur  réUmi- 
nation  particulière  des  chlorures  et  de  Vazole  au  niveau  des  reins,  d'où  la 
nécessité  de  compléter  les  résiiltats  de  l'épreuve  du  bleu  par  les  recherches  que 
nous  cvons  exposé,  s  dans  les  paragraphes  précédents. 

En  Amérique  on  a  beaucoup  prôné,  au  cours  de  ces  dernières  années, 
l'emploi  de  la  phénolsulphophtaléine  comme  indicateur  des  fonntions 
rénales  d'élimination  [PhenolsulpLophtalelrtest) , 

Il  83mble  y  avoir  un  certain  parallélisme  entre  l'éb'nucation  tteTurée 
et  de  la  phé.iolsulphophtaléir.e. 


EXAMEN    DU   SYSTÈME   NERVEUX 


I.  SYSTÈME  NERVEUX  :  2o  Sensibiliié  générale  ;  29  Moliiiié  :  exci- 
tabilité mécanique  et  électrique  des  nerfs  et  des  muscles;  dynamoméirie ; 
marche,  attitude,  paralysie;  3^  Réflexes  :  tendineux,  cutanés,  sensoriels, 
circulatoires  ;  4^  Psychiques  :  troubles  du  langage,  aphasies;  5®  Dysiro- 
phies;  6^  signe  de  Kernig;  7°  Examen  du  liquide  céphalo  rachidien 
[ponction  lombaire).  —  //.  ORGANES  DES  SENS:  sens  iaciile,  nez, 
langue,  yeux,  oreilles:  oloscopie,  acuité  auditive. 

V  EXAMEN  DE   LA  SENSIBILITÉ 

a)  Tactile.  —  On  effleurera  les  téguments  de  la  région  explorée  avec 
rextrémitc  digitale,  un  tampon  d'ouate  ou  de  tissu. 

La  sensation  normale  est  la  perception  d*un  simple  contact,  bien  localisé. 

Exagérée  jusqu'à  la  perception  désagréable,  voire  la  douleur,  elle 
constitue  Vliyperesthésie. 

Perçue  de  façon  obtuse,  elle  constitue  Vhypoesthésie.  Si,  par  exemple, 
l'exploration  est  faite  avec  un  compas  à  deux  pointes,  il  faut  espacer  les 
pointes  plus  que  normalement  pour  ol)tenir  deux  sensations  distinctes. 

Re'ard.'e  ou  mal  localisée,  elle  confAiiiwAa  dysesthésie. 

Supprimée,  elle  constitue  Vanesthésie. 

h)  Douloureuse.  —  On  piquera  plus  ou  moins  profondément  avec  la 
pointe  d'une  épingle  ;  on  pincera  les  téguments. 

On  notera  de  moine  l'hyperesthésie,  l'bypoestbésie,  la  dysesthésie, 
l'anesthésie. 

c)  Thermique.  —  On  explorera  les  tissus  avec  des  objets  chauds  et 
froids  :  tubes  à  essais  remplis  d'eau  froide  et  d'eau  chaude. 

On  notera  de  même  l'augmentation,  la  diminution,  la  perversion,  la 
suppression. 

Parfois,  la  sensibilité  tactile  persistant,  les  sensibilités  thermiques  et 
douloureuses  peuvent  être  abolies.  11  y  a  dissociation  thermo-analgésique, 
surtout  observée  dans  les  formes  nerveuses  de  la  lèpre,  la  syringomyélie, 
l'hématomvélie. 

d)  Stéréognostique.  —  Elle  est  assez  difficile  à  définir  de  façon  élé- 
mentaire ;  elle  constitue  en  somme  le  sens  musculaire  de  l'espace,  qui  nous 


EXAMEN  DE   LA    MOTRICITÉ 


320 


pentiel.  de  donner  à  nos  mouvements  l'amplitude  et  la  direction  iWci- 
si'ment  adiïquates  à  leurs  buts. 

Sirerien:;  stért-ognostiqueest  altéré,  du  fait,  parexeniple, d'une anesthcsie 
olenduc  superficielle  et  profonde,  comme,  par  exemple,  iiu  cours  du  tabès 
(sclérose  des  cordons  postérieurs  de  la  moelle)  et  de  certaines  polynéoriles, 
on  peut  constater  ou  provoquer  maints  symptômes  dont  les  principaux 
sont  les  suivants  : 

1.  Ataxie.  —  La  démarche  est  incertaine,  incoordonnée,  les  mouve- 
ments disproportionnés  au  bnt  à  atteindre  ;  les  jambes  sont  projetées  en 
avant  de  façon  exagérée  et  retombent  en  talonnant. 

Les  mouvements  au  commandement  (demi-tour,  changements  de 
direction,  exercice  a  la  Fournier)  malhabiles,  încoorrfonnés,  mettent 
cette  ataxie  en  évidence  dans  les  cas  légers. 

Aux  membres  supérieurs  l'incoordination  se  manife-^tcra  nettement 
à  l'occasion  des  mouvements  commandés  ;  si  l'on  ordonne,  par  exemple, 
au  sujet  de  toucher  rapidement  avec  son  index  le  bout  de  son  nez,  on  voit 
le  doigt  suivre  un  trajet  anormal,  hésiter,  tâtonner,  avant  d'atteindre  le 
but  proposé. 

2.  Astasie.  —  Sans  le  contrôle  de  la  vue,  la  station  verticale  est  difficile, 
quasi  impossible,  en  sorte  que  si  l'on  tait  mettre  le  sujet  debout,  talons 
joints,  et  si  on  lui  fait  fermer  les  yeux,  il  chancelle,  titube,  tomberait  s'il 

n'était  soutenu  (signe  de  Rom-  

Lergl.  ^     ^ 

2"  EXAMEN 
DE  LA    MOTRICITÉ 

11  comporte  élémentairement: 

1"  L'appréciation  de  la  force 
musculaire  ; 

2"  L'état  des  réactions  élec- 
triques. 

1°  Appréciation  de  la  force 
musculaire.  —  S'il  y  a  para- 
lysie complète,  la  constatation  est 
à  l'ordinaire  évidente.  La  locali- 
sation est  affaire  purement  ana- 
tomique. 

S'il  y  a  paralysie  incomplète, 
parésie,  la  technique  la  plus  sim- 
ple consiste  à  commander  au 
malade  l'exécution  d'un  mouvement  auquel  l'obsei-vateur  opposera  une 
résistance  appropriée  ;  l'appréciation  subjective  de  cette  résistance  par 
l'observateur  permetfra  précisément  l'évaluation  approximative  du  degré 
de  la  parésie,  la  localisation  étant,  comme  ci-dessus,  affaire  anatomique 


Fig.  370.  ~  Mélliode  bipolBirc. 
(Cliché  Zimmem,  Élcclro-diagnoalrc) 


330 


EXAMEN  OU    SYSTÈME  JŒBVEUX 


En  cerLiiines  région»  et  par  cerUine  niniivemcnis,  conlraction  des  I 
cliisseurâ  de  la  main,  par  exemple,  l'emploi  d'un  dynamomêlre  pei 

une  mesure  approchi^c  de  la  force  musculaire  et,  partant .  de  la  parlai 
Si  le  membre  paralysé  est  relâchi^,  inerte,  il  y  a  paralysie  flasque. 
Si  le  membre  paralysa'  est  en  état  de  contracture  (attitude  de  flexion 

pour  le  membre  supérieur,  attitude  d'extension  pour  le  membre  inférieur', 

il  y  a  paralijsie  spasmndlqiie  que  précède  et  accompagne  l'oxag^ation  dw 

réflexes  (voir   Erameii  des  n  /l.-res). 
2°   Exploration    électrique    des    muscles    «f    dea    nerfs. 

Rllc  <i-  pratiqua?  i"!  l'aitl..-  du  courant    taradique  ou  alternatif  (bobine 
HiihmkurlT)  et  du  caura 
vanicjue  ou  continu  (piles 
mulaleiirs,  etc.}. 

Les    électrodes    sont    appUJ 
qii  'eè  sur  les  téguments  en  c 
points    bien    déterorinâG  paHJ 
i'lia((ue  muscle  et  chaque  i 
(voir  figure  37Ij,    Pour  l'ew 
tation  galvanique,   il  «st  i 
<  iirniiiandable    de    plai 
l^iii.'c    diecirode   en   une    zom 
rniitic  qui  n'est  pas  à  exploi 
1  au-devant   du    sternum, 
.  \iinplc)  cl  d'appliquer  l'éle* 
Irmlc  exploratrice,  petite  et  c 
ciilairc,   alt«rnativenrent  ik» 
live  et  négative,  sut  tes  poin 
clectiF»  des  muscles  et  nerfs] 
explorer.  C'est  la  méthode  d.^ 
menopolaire, 

La  méthode  hipolairr.  parfa 
indispensable,  consiste  k  loi 

User  plus  étroitement  l'action  du  courant  sur  un  muscle  ou  un  nerf  4 

reliant  les  deux  pôles  à  deux  électrodes  exploratrices  qu«  l'onappliqd 

plus  ou  moins  espacées  sur  le  trajet  d'un  nwf  ou  sur  le  corpg  ctiama  8 

muscle  à  explorer. 

Normalement  l'excitation  faradique  musculaire  ou   nerveuse   dél« 

mine  une  secousse  musculaire.  Les  excitations  faradiquea  répétées  détfl 

minent  la  contracture  et  la  tétanisation. 

L'excitation  galvanique  détermine  une  svcouMe  lors  de  la  termeture(P 

au  début,  et  une  deuxième  lors  de  l'ouverture  (0)  nu  arrêt  du  c 

Normalement  la  secousse  de  fermeture  est  plus  intense  avec  le  pôle  nëga^ 

qu'avec  le  pôle  positif;  ce  que  l'on  exprime  par  la  formule  elai 

Normalement  :  NF  >  PP. 
A  l'état  pathologique,  les  réactions  électriques  sus-décriles  su! 

des  modilications  plus  ou  moins  profondes  ;  les  plus  marquées  coDstitiH 


Fig.  371.  —  MtLIiodc  |ioUiirc  :  élccLl'inli 
au-devanl  du  sternum.  Électrode  eicplorc- 
Irice  sur  le  biceps. 


EXAMEN  DE  LA  MOTRICITÉ 


331 


la  réaction  de  dégénérescence  (DR),  qui  consiste  dans  le  syndron  e 
i^lcctrO" biologique  suivant  ; 

1*»  Abolition  de  l'excitabilité  faradique  et  galvanique  du  nerf  ; 

2"  Abolition  de  l'excitabilité  faradique  do  muscle  : 


«J      -s  l-ï-ll^,  .  j-i  liYîiriJ   II 

11  Jp4h-sM-3  5i-t|i  hi  =1 


I    s| 


îlfeîiîjasfi  s! 


5f--»j=»-j^-^"afr3-pJCîJ;:  |l 


'.i°  Ri'action  lente  du  muscle  à  l'excitabilité  galvanique  avec  inversion 
de  la  formule  précédente  :  NF  ^  PF. 

Tous  les  degrés  peuvent  s'observer  entre  les  réactions  normales  sus- 
d  écrites  et  la  réaction  de  dégénérescence  ci-dessus  ;  et  cette  évolution  chez 
an  même  individu,  dans  un  sens  ou  dans  l'autre,  permet  de  suivre  et  de 
prévoir  l'amélioration  ou  l'aggravation  de  la  fondion  neuro-muRculaire, 
car  elles  les  précèdent. 


EXAMEN  DU   SYSTÈME  NERVEUX 


3"  REFLEXES 
GÉNÉRALITÉS  SUR  LES   RÉFLEXES 


Les  actions  réflexes  constituent  un  des  pliénomènes  les  plus  généraux 
de  la  physio-pathologie.  Presque  tous  les  actes  vitaux  ne  sont,  en  dernière 


analyse,  que  la  transformation  réflexe  d'une  impression  sensitive,  d'une 
excitation,  en  une  contraction  musculaire,  une  constriction  vasculaire, une 
sécrétion  frl  a  m  lu  la  ire,  etc.  I.es  fonctions  intellectuelles  mêmes  —  au  moins 
dans  certaines  d'i  leurs  modalités  —  ne  sont  que  des  variétés  de  l'acte 
réflexe.  I.ea  actions  réflexes  dominent,  en  conséquence,  tous  les  phéno- 


GÉNÉHALITÊS    SUR    LES    HÉl-LEXES 


333 


mènes  biologiques  et,  on  pai-lleuiier,  les  iiliénomùiiea  dits  de  relttUon,  de 
circulation,  de  respiration,  de  nutrition. 

Au  point  de  vue  clini(|ue,  et  plus  particulièrement  au  point  de  vue 
technique  clinique,  on  donne  nu  mot  "  n'flfxiri'  «  un  sens  limitatif.  C'est 


f  ^1-iJti  Jiîiîy  ijiflâ 


celui  que  nous  conserverons  ici,  nous  contentant  de  décrire  les  «  rèllexes 
les  plus  usuels  »,  ceux  dont  la  recherche  est  courante  et  traditionnelle  en 
clinique. 

.Mais  nous  croyon.s  utile  de  rappeler  que  l'acte  réflexe  e?t  le  plus  général 
de  la  physio -pathologie,  qu'il  en  existe  en  conséquence  une  infinité,  qu'il 


334 


EXAMEN   DU   SYSTÈME  NSMVSUX 


est  loisible  à  chacun  d'en  étudier  de  nouveaux  dans  tous  les  donHiiiies  de 
la  clinique,  de  s'efforcer  d'en  saisir  la  signification,  le  siège,  d'en  apprécier 
la  grandeur  et  les  variations,  de  les  mesurer,  si  possible,  et  de  tirer  de  celle 
.  étude   les   conclu- 

'     ^      ^^  ^-^  '  sions  cliniques  ap- 

propriées. On  trou- 
vera un  exemple 
de  ce  genre  d'étu- 
de^ à  propos  des 
P'  «  réactions  circula- 
toires provoquées  • 
(voir  Appareil  cir- 
culatoire) . 

Les  réflexes  tra- 
ditionnellement 
recherchés  en  cli- 

sur- 
tout  : 

I.  Les  réflexes 
tendineux -muscu- 
laires;   II.  les  r^- 


l'ig.  375.  —  Schéma  d'un  réflexe. 


Cl,  fîhrc  nerveuse  sensitive.  —  6,  cellule  du  ganglion  spinal  nique  sont 
situé  sur  la  racine  postérieure.  —  c,  entrée  de  la  fibre  nerveuse 
sensitive  dans  la  moelle;  une  de  ses  ramifications  collatérales, 
par  la  voie  du  faisceau  collatéral  réflexe  de  Kœlliker,  aboutit 
li  </,  cellule  nerveuse  des  cornes  antérieures.  —  e,  fibre  nerveuse 
nïotrice  qui  en  émane.  —  /,  fibre  musculaire.  —  /',  vaisseau. 
--  /",  cœur. 

flexes  cutanéo- 
nmsculaires  ;  III.  les  n'^flcxes  cuta néo-vaso-moteurs  ;  IV.  les  réflexes  sen- 
soriels, réflexes  pupillaires,  iriens  en  particulier  ;  V.  certains  réflexes  enfin  : 
tels  le  ré/ïjxe  oculo-cardiaque,  tels  les  réflexes  circalaloires  provoquéSy 
(l'observation  beaucoup  plus  rôente. 

Nous  les  décrirons  dans  cet  ordre,  nous  bornant  aux  plus  usuels. 

I.  RÉFLEXES  TENDINEUX  MUSCULAIRES.  —  «  On  appelle  réflexe  ten- 
dineux, réflexe  osseux,  le  phénomène  complexe  que  détermine  la  percus- 
sion d'un  tendon,  d'un 
os  et  qui  se  manifeste 
par  une  contraction 
musculaire  involontaire 
brusque,  de  courte  du- 
rée. 

«  Les  réflexes  tendi- 
neux et  osseux  méritent 
toute  l'attention  des  cli- 
niciens en  leur  qualité  de 
phénomènes  objectifs 
que  la  volonté  est  inca- 
pable de  reproduii-e,  en 
raison  de  la  fréq4ieQce 
(!es  alTections  «jui  les  troul)Ient  et  de  la  valeur  des  renseignement-s  que 
leur  exploration  fournit.  »  (Babinski.) 


c 


■'  .!'  :'ii!: 


::  ::;i'pii;i:i''!i!iiii 


Marteau  percuteur  de  Dejer'ne. 


TTTTr 


-îiiiii',,111  ini'v.mvTTTr.i.iniHfMn^ïîffT? 


Marteau  percuteur  de  Vernon. 
Fig.  370. 


GÉNÉRALITÉS   SV R    LES    RÉFLEXES 


335 


Certainee  règles  générales  doivent,  élre  respecti-i-s  dans  la  recherche  des 
Oits  réflexes  : 

1"  Atilanl  que  possible  la  percussion  lendineusp  doit  êLie  pratiquée  sur 
Id!  membre  nu,  l'inlerposition  de  vêtements  amorttB»anL  le  choe  et  raas- 
4juant.  la  Apcoiisse  muRculaire  ii^llexe  ; 

2"  Les  muscles  du  seijment  de  membre  erploré  doivenl  être  en  état  de  relà- 
rhtmeni,  ce  qiit  est  parfois  difficile  â  obtenir  chez  les  enfanU,  les  vésami|ueii. 
les  névropathe?.  On  y  arrive  généralement  en  détournant  l'atlcntion  du 


idft du  menHtm  exploré,  en  demandant  au  sujet  de  tirer  fortement  1«8 
doigts  entrelacés  des  deux  mains  pendant  l'exploration  des  membres 
inférieurs,  de  fermer  fortement  un  poin^  pendant  l'exploration  du  membre 
tawpérieuT  opposé,  etc.  ; 

B  ^^  De  placer  le  membre  e.i-ploré  dans  la  position  opiima  pour  ladite  expln- 
^hriJon;  c'est  ce  que  nous  indiquerons  au  paragraphe  des  techniques  spé- 
cîa les  ; 

■!"De  percuter,  an/an/ '/M?  posciétei  a^■ec  un  marteau  perculejir  approprié 
et  seulwnent  à  la  rigueur  avec  ie-  bord  cubital  de  la  main  droite,  sins  ho 
dissimuler  ce  quecettemaniére  défaire  a  d« défectueux.  L'opérateur  appli- 
i|uera  sur  le  tendon  à  ex<;iter  un  coup  sec  d'une  intensité  que  seule  rbaV>i- 
tude  apprend  à  mesurer. 


336  fiXAMEN    DU    SYSTÈME    NEHVECX 

i-i's    cinq    réflexes  suivants   paraissent  constanlw.  I.cur  reclu-nrlw 
[nirall  devoir  èLrL-  sysléniaLjquf.  Voici  lus  règles  techniqui-s  (jn'il  i-onvi^H 
df  suivre  pour  leur  n'rhtrclic.  ^^| 

I.  Réflexe  patellaire  (rotulien)  ou  du  triceps  crural.  ^| 

A)  Alliludes  [iiissibles:  a)  jambes  croisi^es  [difricile  chez  les  obèsfsl: 
b\  jiinibes  pcndunles  (sujel.  assis  sur  une  Ulile)  ;  c)  sujet  assis  :  jamU^ 
turmant  avei;  les  cuisses  un  unglt  obtus,  talons  reposant  snr  le  sol  ;  d)  SU» 


1  flexion  sue  Vu 


r  Couché  ;  lalon  reposant  sur  le  lit,  le  creux  poplilé  « 
bras  gauche  de  l'observateur. 
B)  Percussion  assez  forîe  du  tendon  rotulien. 
C)  fiésuUat  normal:  a)  contracture  réflexe  du  triceps  ;  li)  extenMon  de 
la  jambe  et  du  pied. 
Au  besoin,  distraire  le  sujet  pendant  l'épreuve  en  lui  faisant  I  irer  fur- 
Lvment  ses  doi(;f  s  entrelacés. 
3  Réflexe  acbilléen  ou  du  triceps  sural. 
A)  Alliludi-s  p-iSfibtes  :  a)  sujet   !t  genoux    sur    une  chaise  ;    h)    .'^ujhI 
fiiuché  sur  le  cOté.  jnnil.e  li^gèreinent  fléchie  sur  la  cuisse,    extrémité 
Ju  pied  légèrement  soutenue  par  la  main  gauche  de  l'oliservateur. 
B)  Percussion  du  tendon  d'Achille. 

i  { 


RECHERCHE   DES    RÉFLEXES  337 

C)  liésiillal  normal:  a]  contracture  réflexe  du  triceps  aurai  ;  b]  extension 
du  pied. 

Le  cloniis  du  pied  est.  dans  une  certaine  mesure,  un  équivalent  de  l'exa- 
gération du  réflexe  achîlléen.  On  le  recherche  en  fléchissant  fortement  et 
LrusquemenL  le  pied  sur  la  jambe  placée  en  demi-Rexion  sur  la  cuisse. 
Le  pied  réagit  par  une  série  d'exiensions,  de  secousses  rythmiques  et 
saccadées  {Irépidalion  épilephïde). 

3.  Réflexe  du  triceps  brachial  ou  d'extension  de  Vavant-bras. 


^  A;  AllUudes  :  membre  supérieur  en  dehors  et  en  arriére,  le  piî  du  coude 
"lOulenu  par  la  main  gauche  de  l'observateur. 

B)  Percussisn:  le  tendon  du  triceps  brachial  au-dessus  de  l'olécràne. 

C)  BèauUal  normal:  extension  de  l'avanL-bras  (contraction  du  triceps 
brarhial). 

4.  Réflexe  de  flexion  de  l'avant-bras  ou  de  l'extrémité  infé- 
rieure du  radius- 

A)  AHiludes  ;  avanl-bras  en  pai-lie  iléchl  sur  le  bras  en  demi-pronation, 
soutenu  au  niveau  de  l'extrémité  inférieure  par  la  main  gauche  de 
l'observateur. 

B)  Percussion:  le  radius  à  son  extrémité  inférieure. 

C)  ftêsullal  normal:  flexion  de  l'avant-bras  sur  le  bras,  conlrartion  de 
tous  lesfléchisseurs,  parfois  flexion  contemporaine  de  la  main  et  des  doigt». 

DiagnnsUc.  22 


Ï3S  EXAMEN   DU    SYSTÈME   NERVEUX 

5.  Réflexe  cubito-pronateur.  

A)Alliliiili-s  :  nionibrosupiTii'iiicii  partie  llirhi  i!n  •iemi-pronation^ule- 


Fiç.  3bi.  —  Bént\e  oubilo-pronaleiir. 
au  niveau  de  son  exLri'niiléiaférieure  par  la  niain  gauche  de  l'ubi-ervateur. 


■RECHERCHE    DES    RÉFLEXES 


B]  Percussion  :  a)  partie  antéro-inlcrne  du  radius  ou  mieux  :  6)  partie 
posté ro-in[cri«urc  du  culùtus. 


C)  fiéauHai  normal:  a) 
vement  de  pronation  de  1';:- 
vant-bras    avec  :    b)    parfoi- 
neuon  delà  main  et  desdoigls. 

6,  Rétiexe  maBsétérin. 

A)  AUilude  :  bouche  entr'ou- 
v«rte  sans  effort  (mâchoire  ir- 
d^rieiire  «  pendante  »  relâchû'. 

B)  Percuasion:  arcâde  den- 
taire inférieure  par  l'intermt- 
diaire  d'une  lame  placée  sur  les 
dents  inférieures. 

C)  RèsuUal  normal:  ferme- 
ture de  la  mâchoire  par  con- 
tracture du  masséter. 

Le  véflexe  mnmfitArin   doit   être    rapproché   des    précédente  ; 


Fig.  362.  —  H*nexe  n 


AUiludt:  Mâchoire  entr'ouverlc. 
PoifW  rfrpfTcnsiion.-Arcailc'aenlaireinrérieurc. 
Rtfleat  :  Feanelure  de  la  mSclioire  par  co::- 
Iracture  du  massfter. 


Kig.  3d3.  —  Centres  réOexes. 
l'obtient  de  la  façon  suivante:  le  sujet  entr'ouvre  la  bouche  sans  efjorl 


340 


EXAMEN   DU   SYSTÈME  NERVEUX 


une  lame  quelconque  (lame  de  couteau,  coupe-papier,  manche  de  cuiller) 
est  posée  sur  Tarcade  dentaire  inférieure  et  percutée  avec  le  marteau. 
L'arcade,  abaissée  sous  le  choc,  est  soulevée  par  la  contraction  réflexe 
du  masséler  :  c'est  le  réflexe  massétérin. 

L'étude  des  réflexes  nous  donne  des  renseignements,  parfois  sur  la 
nature,  toujours  sur  le  siège  d'une  lésion  atteignant  Taxe  réflexe.  Elle 
nous  permet  de  situer  de  façon  approximative  les  lésions  médullaires 
causales. 

Le  tableau  ci-dessous  groupe  les  principales  données  utilisables  rela- 
tives aux  dits  réflexes  : 

Tableau  des  localisations  médullaires  des  réflexes 

tendineux  et  osseux. 


RÉFLEXES. 

POINTS 

d'excitation. 

MUSCLES     QUI 
RÉAGISSENT. 

SEGMENTS 
MÉDULLAIRES. 

R.  massétérin. 

Mâchoire  inférieure. 

Massé  ter. 

Protubérance. 

R.  de  flexion  de 
l'avant-bras 
sur    le    bras 
(R.     du     ra- 
dius). 

Tendon    du    biceps.    Exlré- 
milé  inférieure  du  radius. 

Biceps.     Brachial 
antérieur.  Long 
siipinateur. 

5«  segment  cer- 
vical. 

R.     de    prona- 
tion. 

Extrémité  inférieure  du  ra- 
dius  ou    du    cubitus    [on 
percute  comme  si  on  voû- 
tait   imprimer    à   l'avant- 
bras    un    mouvement    de 
supination  ). 

Pronateurs. 

6«  segment  cer- 
vical. 

R.    d'extension 
de       l'avant^ 
bras. 

Tendon  du  triceps  brachial. 
Tiers  inférieur  du  cubitus. 

Triceps. 

7«  segment  cervi- 
cal. 

R.  de  flexion  de 
la     main     et 
des  doigts. 

Poignet. 

Muscles       fléchis- 
seurs. 

8'  segment  cervi- 
cal et  le»"  seg- 
ment   dorsal. 

R.  rotulien. 

Tendon  du  quadriceps. 

Quadriceps. 

3«  segment  lom- 
baire. 

R.  achilléen. 

Tendon  d'Achille. 

Triceps  sural. 

1"  segment  sa- 
cré. 

RECHEHCHE   DES    RÉFLEXES  341 

Valeur  semé lo logique  des  réflexes  tendineux. 

L'intensité  des  réflexes  tendineux  n'esl  pas  Jusqu'ici  mesurable.  Elle  varie  chez  un 
«ujet  normal,  diminuant  avec  la  Fatigue,  augmentant  avec  le  travail  musculaire. 
La  pratique,  l'habitude  tont  évaluer  A  l'œil  la  normaUlé  ou  l'anormalité  du  réflexe 
qui  peut  être  exagéré,  diminué,  voire  aboli. 

Réflexes  tendineux  exagérés  : 

1.  Exagération  localités  ànn  cAté  bémlplégique  :  dégénérescence  du  faisceau 

pyramidal  ; 

2.  Localisée  aux    membres  iaférieurs  :  paraplégie  spasmodique   [compression 

de  la  moelle,  myélite  syphilitique,  sclérose  en  plaques,  syringomyélic}; 

3.  Localiser  i  un  meicbra  :  excitation  localisée  méningée  ou  corticale. 

4.  Généralisée:  intoxications;  strychnine,  atropine. 

toxi-intec tiens  :  rage,  téûnos. 
infections  :  (lëvre  typhoïde,  pneumonie  ; 
paralysie  générale  progressive. 


Réflexes  tendineux  abolis  : 

1.  Localisée  aux  membres  inférieurs  :  a)  Tabès. 

b)  Pseudo-tabes  alcooliques,  diabétiques. 

c)  Poliomyélites    aiguës    ou    chroniques 

(paralysie  infantile). 

d)  Paraplégie  A  début  brusque. 

2.  Généralisée  :  maladies  cachée  lisantes  et  adyriamiqucs. 

11.  RÉFLEXES  CUTANËO-MU3CULAIRE3.  —  Les  réflexes  cutanés  sont 
les  réflexes  déterminés  par  l'excitation  de  la  peau.  Les  plus  recher- 
chés sont  :  Le  réflexe  plantaire;  le  r.  crémastérien ;  les  r.  abdominal  et 
épigastrique. 

1°  Le  réflexe  plantaire  est  le  plus  important.  On  le  détermine,  la 
jambe  étant  étendue   ou   en   demi-flexion,  en   frottant,  grattant,   cha- 


ItéOexe  plantaire  inversé;   Réflexe  plantaire  normal  (Babinski). 


touillant  légèrement  le  bord  externe  de  la  plante  du  pied  avec  une  pointe 
(épingle,  plume,  ongle). 

A^orma/emcH/,  les  orteils  se  fléchissent,  c'est-à-dire  se  rabattent  vers  la 
plante  du  pied  ou  ne  manifestent  aucun  mouvement,  le  réflexe  fait  défaut. 

A  Vélal  palhifloi/iqiie,  le  réflexe  est  pei-verf  i,  les  orteils  s'étendent,  c'est- 
à-dire  se  redressent  vers  le  dos  du  pied  ;  c'est  le  phénomène  des  orteils, 
le  signe  de  Babinski.  Parfois  le  mouvement  de  redressement,  d'extension 


34t 


EXAMEN  DU   »YSTÈM£  NMRVBUX 


des  orteils  s'accompagne  d'un  mouvement  d'abduction  en. dedans  et  en 
dehors  ;  les  orteils  s'écartent  ;  c'est  le  réflexe  en  éoeniail  dont  la  signi- 
fication est  d'ailleurs  identique  au  précédent. 

20  Le  réflexe  crémastérien  s'obtient  en  frottant  OArec  Tongle  ou 
une  épingle  la  face  interne  des  cuisses. 

Normalement,  cette  excitation  détermine,  par  contraction  réflejçe  du 
crémaster,  une  élévation  du  testicule  du  côté  correspondant. 

Paiho'ogiqaemenï,  ce  réflexe  peut  être  aboli  ou  exajgéiré. 

3^  Lci  réfiexee  abdominal  et  épigasttii^e  s'obtiennent  en 
frottant  avec  une  pointe,  alternativement  à  droite  et  à  gauche,  la  peau 
du  ventre,  au-dessous  del'ombilic  pour  le  réflexe,  dit  abdoxnindl,  au-dessus 
pour  le  réflexe  dit  épigastrique. 

Normalement,  la  contraction  réflexe  du  grand  droit,  des  obliques  et  des 
transverses  fait  «  rentrer  le  ventre  »  du  côté  excité. 

Pathologiquement,  ce  réflexe  peut  être  aboli  ou  exagéré. 

Localisations  médullaires  des  réfl^xe^  cutanéiB'. 


RÉFLEXES. 

POINT 

d'excitation. 

MUSCLES 
RÉAGISSANTS. 

SEGMENTS 
MÉDUU.AIRES. 

Plazitair«. 
Crémastérien. 
Abdominal. 
Épig^astrique. 

Plante  du  pied. 
Face  interne  de  la  cuisse. 
Région  sous-ombilicale. 
Région  sus  ombilicale. 

Fléchisseurs      ou 

6xlenscurS; 
Crémaster. 

Droits,      obliques 
et  transverses. 

Droits,      obliques 
et  transverses. 

Loc«llBitk>B  nos 

l«r  segment  lom- 
baire. 

11  «  segment  dor- 
sal 

9«  segiueat  dor- 
sal. 

Valeur  séméiologique. 

1.  La  perversion  du  réflexe  plantaire  (signe  des  orteils,  signe  de  Babinski)  per- 
met d'afllrme» l'existence  d'une  perturbation  de  nature  organique  du  faiseeMi>  pyra- 
midal. Il  constitue  de  ce  fait  un  élément  essentiel  du  diagnostic  de  l'hémiplégie  orga- 
nique, par  opposition  à  l'hémiplégie  hystérique. 

11  s'observe  associé  à  la  trépidation  épileptoîde  et  à  l'exagération  des  réflexes  dans 
les  paraplégies  spasmodiques.  On  le  rencontre  dans  l'épilepsie,  ce  qui  permet  parfois 
de  différencier  cette  névrose  de  l'hystérie. 

Il  s'observe  cnfm  dans  toutes  les  adultérations  du  faisceau  pyramidal  :  hémorragies 
méningées,  méningites,  tumeurs  cérébrales,  sclérose  en  plaques,  etc. 

2.  L'exagération  des  autres   réflexes  cutanés  susmentionnés  s'observe  surtout 

dans  tous  les  processus  Irritatifs  médullaires  et  cérébraux,  quelle  qu'en  soit  la 

nature. 

3.  La  diminution  ou  l'abolition  s'observent  : 

a)  Dans  les  lésions  dos  organes  récepteurs  et  des  voies  centripètes,  par  exemple 

dans  les  névrites.  Les  réflexes  persistent  au  contraire  chez  les  hystériques, 
mOme  dans  les  zones  analgésiques. 

b)  Dans  les  lésions  graves  des  centres  réflexes  susmentionnés. 

c)  Dans  les  lésions  des  voies  centrifuges. 

Il  convient  de  rapprocher  des  réflexes  précédents  le  réflexe  conjonelivo- 
palpébralj  d'une  si  grande  importance  pratique  au  cours  des  aneatiiéaies. 


RE<SirRRCH-E   DBS-  REFLETEES  343 

Réflexe-  palpébral,  réiïexe  coméen,  réflexe-  conjonctival.    — 

Technique,  —  Si  l'on  touche  du  doigt  la  conjonctive,  les  orbiculair«s 
des  paupières  se  contractent,  les  paupières  se  ferment. 

L'anesthésie  de  la  conjonctive  et  partant  l'abolition  du  réflexe  palpébral 


Stiulbilili.  Anathétlti, 

Racine  de  la  verge 


RéOexe  bulbo- 


ParUe  lupér»- 

exlerae  de  la  culiie. 

i 

3. 

FaceBaUrieuiedaln 

1 

culsssetdelBjambe. 

1 

Face   exUroe   de  la 

jambe  et  du  pied. 

1 

i 

la  cuisse,  de  la  Jambe 
et  du  pied. 

1 

Keïses.     '  ~  p  5 

s 

1 

ParUe    lu-    *  §■= 

= 

pérolo-       £;-  ^ 

■c 

terne  de  la  ,  ■  £  E 

sJ 

g 

culeie.         i;    ..= 

eâ. 

/~5.= 

Veflïle.     (  ;  3  è 

t-5 

Hectum.    '  S>.Ë 

ii 

Scrotum.   1   '   .5 

û4 

Pénlï.      [.SB^ 

Usn 

31 

5^ 

II 

Fig.  386.  ^  Localisations  raéduUaircs. 


quand  on  touche  du  doigt  la  cornée  sont  un  bon  signe  d'aneathésie  générale. 
•  Il  est  de  règle  de  la  chercher  [au  cours  de  l'anesthésie)  ;  quand  elle  manque, 
c'est  que  le  malade  ne  dort  pus  ;  l'existence  de  cette  anesthésie  ne  prouve 
pasquelemaladesoit  endormi  parfaitement;  c'est  cependant  un  bon  signe 
que  le  chioroformisaleur  ne  saurait  négliger.  Pendant  une  anesthésie  bien 
menée  la  cornée  doit  toujours  rester  insensible.  »  (Tuffler  et  DesfoBses.) 


344  EXAMEN    DU    SYSTÈME    NERVEUX 

III-  RÉFLEXES  CUTANÉO-VASO  MOTEURS.  —  Si  Ion  trotte,  av« 
une  force  modérée,  de  préférence  avec  un  objet  mousse  (porte-plume, 
extrémité  non  taillée  d'un  crayon,  partie  dorsale  de  l'ongle,  etc.),  la 
peau  du  ventre,  de,  façon  à  décrire,  par  exemple,  autour  de  l'ombilic, 
une  manière  de  rectangle,  on  constate  généralement  la  fonnationplusou 
moins  rapide  (quelques  secondes]  d'une  bande  rose  quadrangulaire  figu- 
rant exactement  les  zones  de  friction  ;  ces  bandes  roses  se  développent 
et  disparaissent  en  l'espace  de  quelques  secondes. 

On  admet,  et  il  est  rationnel  d'admettre,  que  cette  formation  desditeî 
zones  colorées  corresponde  lavaso-dilatationréflexe  des  vaisseaux  cutanrs 
de  la  zone  excitée  par  le  frôlement. 

Tel  est  le  réflexe  normal  ciilanêo-uaso-moleur. 

Exagéré,  ce  réflexe  se  traduit  par  la  formation  d'une  raie  rouge  maiii- 


/'A 


i — i  y\        \y  À — [ 


Y  M  Y 


Exagérée  :  f 
(IG  quelques  n 
miningilique). 


Fig.  387.  - 


feste  d'une   persistance  anormalement  longue  —  plusieurs   minutes  i 
plus.  La  réaction  est  anormale  par  son  intensité  et  par  sa  durée, 

Elle  fut  décrite  peut-être  pour  la  première  fois  par  Trousseau  dans  la 
méningite  [raie  méningiliijiie  de  Trousseau).  A  la  vérité  elle  est  d'obser- 
vation banale  au  cours  des  affections  nerveuses,  des  névropatliics  en 
particulier,  et  favorisée  par  les  to xi-infections. 

A  un  degré  extrême  la  réaction  cutanéo-vaso-niotrice  réalise  le  phéno- 
mène décrit  sous  le  nom  de  B  dermograpliismc  B.  Le  simple  frôlement  delà 
peau  avec  une  pointe  mousse  fait  apparaître  immédiatement  une  raie 
blanche  (vaso-cons  trie  tien  primitive),  bientôt  remplacée  par  une  raie  rose 
de  plus  en  plue  foncée  et  plus  ou  moins  saillante,  persistant  de  une  demi- 
heuie  à  plusieurs  heures.  Chez  les  grands  dermograpliiques  même,  un 
simple  contact,  apposition  de  la  main,  fuit  apparaître  en  relief  l'empreinte 
dudit  contact  qui  peut  persister  jusqu'à  vingt-quatre  heures  et  plus. 
Ces  phénomènes  constituaient  les  stigmates  diaboliques  dos  possédés 


RECHERCHE   DES   RÉFLEXES  345 

d'autrefois  ;  ils  constituent  pour  les  contemporains  des  stigmates  de  grande 
névropaihie  portant  surtout  sur  la  sphère  sympathique.  L'interprétation  ^ 
moderne  est,  à  y  bien  réfléchir,  presque  aussi  obscure  que  Tancienne. 

Il  nous  faut  enfin,  pour  finir,  décrire  une  perversion  fort  importante 
du  réflexe  cutanéo-vaso-moteur,  bien  décrite,  et  pour  la  première  fois, 
par  Sergent,  et  qui  doit  être  désignée  sous  le  nom  de  raie  blanche  de 
Sergent. 

Il  consiste  en  ceci  que  si  l'on  frotte  légèrement  et  avec  un  objet  mousse 
(porte-plume,  face  dorsale  de  Tongle,  etc.)  une  région  cutanée,  de  préfé- 
rence celle  de  la  face  ventrale  de  l'abdomen,  on  voit  se  former  —  contrai- 
rement à  la  réaction  normale  —  au  bout  de  quelques  secondes  (10  à  30), 
non  pas  une  raie  rouge,  mais  une  raie  blanche,  non  pas  une  bande  plus 
colorée  que  les  régions  avoisinantes,  mais  une  raie  plus  pâle  qui  persiste 
deux  à  trois  minutes.  Le  phénomène  n'est  pas  discutable  et  s'observe 
parfois  avec  une  absolue  netteté. 

Chez  la  plupart  des  sujets  observés,  le  phénomène  s'accompagne 
d'hypotension  artérielle  et  d'asthénie. 

Pour  Sergent,  cette  réaction  serait  quasi  pathognomonique  de  l'insuffi- 
sance surrénale. 

IV.  RÉFLEXES  PUPILLAIRES.  —  Réflexes  de  riris. 

1°  Réflexe  a  la  lumière.  —  Au  jour:  abaisser  et  relever  rapidement 
la  paupière  supérieure  sans  comprimer  l'œil. 

Dans  V ombre:  l'œil  restant  dans  l'ombre,  dire  au  sujet  de  regarder  assez 
loin  par-dessus  la  tête  de  l'observateur  sans  rien  fixer,  de  façon  à  relâcher 

a  U  lumière     (   Rjpîlles  dans  l'ombre  Pupilles  éclairées 

REFLËXC 


^  un  oli/ectiFéhicfné  un  où/ecfir rapproche 

Fig.  388.  —  Réflexes  pupillaires. 

l'accommodation.  Projeter  alors  sur  l'œil,  de  préférence  au  moyen  d'une 
petite  lampe  électrique  de  poche,  et  latéralement   un   rayon  lumineux. 

Normalement  on  observe  une  contraction  plus  ou  moins  forte  de  l'iris, 
avec  rétrécissement  de  la  pupille. 

2^  Réflexe  a  l'accommodation.  —  Faire  fixer  au  sujet  l'index  très 
éloigné,  le  rapprocher  brusquement  de  l'œil. 

Normalement  la  pupille  se  contracte  pour  s'accommoder. 

Signe  d'Argyll-Robertson.  —  On  désigne  sous  ce  nom  Vabotition 
du  réflexe  pupillaire  à  la  lumière  avec  conservation  du  réflexe  pupillaire  à 
V  accommodation . 

Ce  signe  a   une  très-  grande  valeur  séméiologique  :  Pratiquement,  on 


^H      a*               exjims  mr  rrattmm  ssararx         ^^^^| 

^^ 

^^^^.^_.                  -^-«i^i^SSH 

^^^^^^H^IRI                   ^>«i-*i*^^H 

H^^^^^^^^^^^9k|                        mm^ambM'^H 

I^^^^^^^^^B^^^H                                        a^dbw  a»«i^  ^^^ 

^^^^^^■E                "  1  '  *■'  j'" 

^^^^^^^^^KH      -                           5       r^    '  *V  b 

j^^^^^^^^B    :        ':i-i     Ji'T    1  -  Il 

^^^H  ï  i^Hrl  rStz: 

^^^^^^^^^^^^^^H    -                                 '«tt.  2  faak  ta»- 

^^^^^^B                   E^^L^ 

^^^^H    1 

■^^^^^^^9                                                         RÉFLEXES 

^^^^■1     -      i                             0,.CUL>TO,RES, 

^^^^^^Q                            S          fl«,„eoca/o- 

j^U^^HJl            Fir'^^H 

I^^N^^^B                                       jL'^a'rjq^l.H 

^^■^^^■H    .'                                                    un.  H 

mg^^^^^M  i             I^L^ZkU^U 

W^^^^MSM                                      pendant    dn,    t  H 

^^^^^^^^^^^                   --°-                second».  ^H 

t 

^ 

Mijih'i   l'i  iiMiiM'iiii  !.■-  [minutions  pcndnnt  celle  compression.  (Ll  naia^^^f 

RECHEBCaF.    DES    RÈPLEXES 


gauche  exerce  i»  compres- 
sion oculaire,  la  main  droid' 
pei-çoit  le  fiouls,  li  montre  à 
secondes  est  posée  devant  k-s 
yeux  d«  l'observateur  sur  lo 
lit,  une  table,  etc.). 

BésuUal  normal.  —  1  ,e  plus 
habituellement  on  observe 
chez  le  sujet  normal,  pen- 
dant cette  compression,  un 
ralentissement  dn  5  à  r>  pul- 
sations par  minute. 

I.a-  sifinificaiion  clinique 
exacte  des  anomalies  du  ri}- 
Rexe  oculo-cardiaque  (aboli- 
tion, au(;nientatiun,  perver- 
sion) n'est  pas  encrire  parfai- 
tement établie. 

Ce  réllexc  tlilTcre  de  ceux 
«jue  nous  avons  décrits  jns- 
([u'ici  en  ce  que  lus  voies 
centripètes  (oculo-mésencé- 
phaliques}tK>nt  très  distinctes 
et  distantes  des  voies  centri- 
fuges (mésencéphalocardia- 
ques)  et  que,  partant,  la  ma- 
nifestation réflexe  brady  ou 
taeiiycordique  est  très  éloi- 
gnée de  l'excilation  oculaire. 

II  est  évidemment  appelé 
à  nous  fournir  des  rensei- 
gnements sur  l'état  des  nerfs 
encéphaliques  et  bulbaires  et 
des  centres  mcsencépliali- 
ques  qui  stt  trouvent  le  long 
du  trajet  de  l'arc  réflexe. 
Mais  sa  signification  eliniquo 
précise  est  encore  ii  l't'lude. 
C'est  un  réflexe  «  trîjunieau- 
vaguo-sympathi(|ueiict  c'est 
précisément  le  fait  de  l'exci- 
tation prédominante  possible 
soit  du  système  vague  (uar- 
dio-modérattur),  soit  du  .-^ys- 
tème  sympathique  (cardio- 
accélérateur)    qui    fait   l'in- 


p 

348]                     /i.V.lA/EA' 

DU    SYSTÈME 

iV£:/?K£:t;.v                  ^H 

M^^^^^^m 

=  §  =  ■=  â  -5 1 

U'-vi-t  mais   aussi   la  ditfi^^| 

^^^^^^^^■1 

?   g-Âf^    1    > 

rulttf  d'interprétation  di^^f 

I^^R^^^^HI 

-  -'  i  ^-5  ^  i 

dit  réflexe  qui  semble  ju^^H 

I^Bb^^^^Bs 

i-£  i  =-^^" 

qu'ici  un  moyen  cummo^^^^ 

f^^^Ê^^^^Mm 

2-^=l^ll 

de  dissocier  ces  états  eq^H 

^^^l^^^^ll 

'  2  ^  =  ^  ,S  - 

coresi  obscurs,  mais  qu'c^^^J 

^^^K^^^^HB 

^1  ^-  i.  2  £  c 

[^ressent     si     important^^^f 

I^^Ol^^^^Hn 

d'hyperexcitabilité  dusji^^H 

I^HH^^^^Hk 

tènie  vague  (  va  goto  nie)  ^^^| 

^^^B^^^^Ih  ^ 

d'hyperexcitabilité  dus^^^H 

tème  sympathique   (^yn^^H 

I^I^^^^^hI 

fvillli 

pathicotonie).                      ^H 

I^KjQ^^^^HI 

Les  réflexBB  cutanéo^^Ê 

I^^H^^^^hI  ~ 

-  ~  1  i  =  1  = 

vaso-moteurs  avec   led^H 

I^H[^^^^^HH 

-  -  -"'^  =  S  '= 

perversion  (dermogr^H 

^^^h^^^^hI 

phismc,  raie  inèningitiqi^^H 

l^^l^^^^^il 

-^  -  ~  ^  i^  1 

de  Trousseau,  raie  blanc^^H 

I^Hh^^^HH 

--   ;   1  ï  ^  =  ; 

de  Sergent)  sont  bien  ^ii^^| 

I^^Q^^^^KI 

deniment  des  épreuves  ct^^H 

HHi  1 

calaloires  des  plus  intérej^H 
Les  épreuves  circuli^^Ê 

^■K^^^^hI 

£|||s£s 

toires  provoquées,   b^^M 

Hi^H  - 

aées  surtout  sur  l'oliservII^^H 
tion    de   la    fréquence   <i^^| 

K-im-i 

pouls  et  des  tensions  a ri^^| 

llî-îi'f° 

riolies  que  l'on  trouvera  dl^^l 

^^Hb^^^^^hH 

crites  dans  le  chapitre  COI^^H 

■Hg|3l 

sacré  à  l'étude  des  teeh^^H 
ques  de  l'appareil  cîrcu^^H 
tolre,  sont,  par  ailleurs,  d^^^| 

^^H^^^^^BS 

g-iiï|i 

réflexes  à   la  vérité  asa^^J 

I^Bi^^HI  - 

iitiJÎ} 

complexes,  mais  dont,  Il^^l 
tude  a  déjà  été  assez  pool^l 

sue  pour  qu'il  soit  souvefl^^ 

^^^H^^^^ll 

possible  de  démêler  ce  qui, 

dans  leurs  perturbations, 
appartient  à  l'élément  ner- 
veux d'une  part  et  aux  élé- 

I^^r^^^^hI 

lf8S|Ss| 

ments    circulatoires    cen- 

^^Ha^^BH 

?=î=î!sS 

traux  (cœur)  et  périphéri- 

^^^ffil^B^^i 

-^^l'?4 

ques  (artères,  veines,  capil- 

^^Bh^^H^Bm 

;  -;    :    _z  Z  g  î  :^ 

laires)  di;  l'autre.  On  peut 

^^^^^^^Bll 

^  ^  i  i  '  ^-"  g 

attendre  de  leur  étude  une   ^m 

^^^yjHHl 

^  s  =  g  s  -^  s  s 

fructueuse     moisson     cU^AI 

I 

^H 

EXPLORATION   DES    TROUBLES   DE   LA    PAROLE       349 

4«  EXPLORATION  DES  TROUBLES  DE  LA  PAROLE 

Il  peut  exister  des  troubles  grossiers  et  apparents  du  langage  dont  la 
constatation  est  sans  aucune  difficulté  pour  un  observateur  averti  et  ne 
nécessite  aucune  technique  particulière. 

1.  Troubles  vocaux. 

10  Chuchotement,  nasonnement,  résultant  d'une  lésion  ou  d'une 
malformation  de  l'appareil  phonétique  extérieur  (langue,  lèvres,  dents, 
voile  du  palais,  larynx;  exemple  :  bec-de- lièvre,  laryngite,  etc.)  ; 

2°  Zézaiement,  grasseyement,  bégaiement,  résultant  d'une  défectuosité 
phonétique  congénitale  ou  acquise  ; 

3*^  Scansion,  échappement  de  la  sclérose  en  plaquer  ; 

40  Traînaillement,  empâtement  des  lésions  bulbo-protubérantielles, 
paralysie  de  la  langue  ; 

50  Bredouillement,  achoppements,  faux  pas  phonétiques  de  la  paralysie 
générale. 

2.  Troubles  paraphasiques .  —  Troubles  de  l'utilisation  des  mots  : 
oubli  de  certains  mots,  répétition  incessante  de  certains  mots  ou  syllabes, 
emploi  d'un  mot  pour  un  autre,  de  constatation  élémentaire,  d'inter- 
prétation parfois  difficile  ;  leur  fréquence  est  grande  au  cours  des  arté- 
rites  cérébrales,  du  ramollissement,  de  l'artériosclérose,  mais  on  peut  les 
constater  au  cours  de  maintes  intoxications  et  dans  les  états  délirants  et 
démentiels. 

3.  Les  troubles  à  proprement  parler  aphasiques  demandent 
à  être  recherchés  systématiquement  par  la  technique  suivante  : 

a)  Parler  au  sujet;  il  ne  comprend  pas:  surdité  verbale  (surdité  psychique 
s'il  ne  comprend  plus  la  signification  des  hruiis,  par  exemple  du  chant 
d'un  oiseau); 

h)  Lui  donner  à  lire  mentalement  un  texte  écrit  o  j  imprimé  ;  il  ne 
cjmprend  pas  :  cécilé  verbale  {cécilé  psychique  s'il  a  p.rdu  la  notion  de 3 
images  et  des  objets)  ; 

c)  Le  faire  parler  ;  il  prononce  des  sons  sans  signification  :  aphasie 
molrice  arliculaire\ 

d)  Le  faire  écrire  ;  il  trace  des  signes  sans  signification  :  atjraphie  ; 

e)  Lui  faire  répéter  les  mots  qu'on  articule  ;  il  ne  peut  pas  :  surdité  ver- 
bale ou  aphasie  motrice  ou  rupture  des  communications  entre  ces  deux 
centres  ; 

/)  Lui  faire  lire  à  haute  vo.x  un  texte  écrit  ou  im^)r:m>;  il  ne  peut  pas: 
cécité  verbale  ou  aphasie  motrice  01  rupture  des  communications  entre 
ces  deux  c?ntres; 

g)  Le  faire  écrire  sous  la  dictée  ;  il  ne  peut  pas  :  surdité  verbale  ou 
agraphie  ou  rupture  des  communications  entre  ces  deux  centres  ; 

h)  Lui  faire  copier  un  texte  écrit  ou  imprimé  ;  il  ne  peut  pas  :  cécité 
verbale  ou  agraphie  ou  rupture  des  communications  entre  ces  deux  centres. 

La  question  des  «  aphasies  »  a  fait  l'objet  de  très  nombreux  travaux  et 


350 


EXAMEN   B'V  S-YSTÊME  fiBRVBUX 


discussions  qui  ont  remis  en  question  bien  des  points  a natomo- patholo- 
giques et  physio-patbolo^ques classiques  et  réputés  acquis  (Marie,  Xeje- 
rine,  Grasset,  etc.).  La  technique  analytique  précédente  n'en  conser\'e  pas 
moins  toute  sa  valeur  pratique,  quelque  interprétation  phystopatholc- 
gique  que  l'avenir  c'oive  donner  à  ses  r^^dtats. 

50  SIGNE  DE  KERNIG 

Technique. 

a)    Il  consiste  en    ceci  :  le  patient  étant  <lans   le  décubitus  dorsal, 
on  peut  étendre  le?  jambes  et  les  maintenir  étendues  sans  éprouver  de 


fésistanrc  et  sans  éveiller  de  douleur.  Maia  si  l'on  fait  asseoir  le  malade 
(ce  qui  est  parfois  pénible  du  tait  de  la  raideur  douloureuse  des  muscles 
de  ta  nuque  el  du  dos),  les  jambes  fléchissent  sur  les  cuisses,  les  cuisses  sur 
le  tronc,  en  même  temps  que  la  lëte  a  de  la  tendance  à  se  renverser  en 
arrière  et  que  Icsujet  accuse  une  douleur  plus  ou  moins  violente,  sartotft 
rarhidienne.  Une  pression,  même  forte,  exercée  sur  les  genoux,  ne  peut 


\PONCTIOPf   LOMBAIRE  351 

parvenir  à  obtenir  l'extension  et  aggrave  la  douleur  ressentie.  Si  on  rétablit 
le  décubitus  dorsal,  la  contracture  de  flexion  cesse  et  les  jambes  s'étendent. 

6)  S'il  était  trop  pénible  de  faire  asseoir  le  malade,  on  procéderait  à  la 
manœuvre  inverse.  Le  sujet  restant  étendu  dans  le  décubitus  horizontal, 
on  chercherait  à  redresser  à  angle  droit  sur  le  tronc  les  membres  inférieurs 
maintenus  étendus.  CiCtte  manœuvre  serait  impossible,  déterminant 
infailliblement  :  1^  une  douleur  rachidienne  intolérable  ;  2^  une  flexion 
invincible  des  jambes  sur  les  cuisses. 

Valeur  séfBéiolosfique.  —  Le  signe  die  Kernig  a  été  donné  comme  un 
signe  pathognomonique  des  méningites  aiguës  et  plus  particulièrement 
des  méningites  cérébro-spinales. 

Il  se  rencontre  en  effet,  plus  ou  moins  accentué,  de  façon  h  peu  près 
constante  dans  les  méningites  aiguës  et  au  plus  haut  degré  dans  les  ménin- 
gites cérébro-spinales. 

Mais  il  peut  se  rencontrer,  de  façon  transitoire,  dans  maintes  autres 
affections  :  pneumonie,  pleurésie  purulente,  grippe,  syphilis  aiguë, 
oreillons,  septicémie  éberthienne,  urémie. 

Il  témoigne  vraisemblablement  dans  ces  cas  d'une  hyperémie  méningée 
transitoire,  et  rentre  dans  la  symptomatologie  bien  connue  du  «  ménin- 
gisme  ». 

6^  PONCTION  LOMBAIRE 

«  La  technique  opératoire  de  la  ponction  lombaire  est  aussi  simple  que 
la  technique  de  la  ponction  d'ascitc  ou  de  la  thoracentèse.  Aucun  médecin 
ne  doit  hésiter  à  la  pratiquer  quand  elle  est  indiquée. 

«  La  ponction  lombaire  permet  de  recueillir  le  liquide  céphalo-rachidien 
dont  les  aftérations  ou  les  modifications  établissent  ou  précisent  le  dia- 
gnostic. Elle  permet  encore  d'injecter  dans  les  espaces  sous-arachnoïdiens, 
d'introduire  dans  le  sac  méningé  céphalo-rachidien  divers  agents  théra- 
peutiques ou  anesthésiques.  Les  indications  de  la  ponction  lombaire 
répondent  donc  à  trois  besoins  principaux  d'anesihésie,  de  diagnoslicy  de 
irailemenl.  »  (Tuf fier  et  Desfosses.) 

Refm'es  aitatomk|iies.  —  t  ne  ligne  transversale  réunissant  ie  sommet 
des  deux  crêtes  iliaques  coupe  la  colonne  vertébrale  au  niveau  de  l'apo- 
physe épineuse  de  la  quatrième  vertèbre  lombaire.  Ce  rapport  permet  un 
repérage  facile  et  quasi  infaillible  de  la  région.  Cette  apophyse  épineuse^ 
étant  correctement  repérée,  est  suivie  par  l'index  de  haut  en  lias  jusqu'à 
son  extrémité  inférieure;  immédiatement  au-dessous  et  de  chaque  côté 
se  trouve  le  quatrième  espace  intervertébral  lombaire,  lieu  d'élection  de 
la  ponction. 

L'aiguille  pénétrant  à  ce  niveau  soit  horizontalement  immédiatement 
au-dessous  de  ladite  apophyse,  soit,  et  de  préférence,  légèrement  en  dehors 
(un  demi  à  1  centimètre),  rencontrera  successivement  de  dehors  en  dedans 
la  peau,  le  tissu  cellulaire  sous-cutané,  l'aponévrose  lombaire,  les  muscles 


352 


EXAMEN   DU    SYSTÈME   NERVEUX 


de  la  masse  sacro-lomhaire,  les  ligaments  jaunes  intervertébraux,  le^ 
mi^ninges,  la  dure-mère,  l'arachnoïde. 

Cette  épaisseur  est  très  variable  suivant  l'âge  du  sujet  et  suivant  qu'à 
psI.  musclé  ou  non,  gras  ou  maigre.  En  .■^orte  qu'une  aiguille  de  4  à  5  cent* 
mètres  peut  être  suffisante  chez  les  enfants  ;  chez  un  adulte  gras  ou  musclfl 
il  faut  partnis  introduire  jusqu'à  la  «  garde  n  une  aiguille  de  8  centimètre 
avant  d'atteindre  le  cul-de-sac  méningé. 

Instrumentation. —  A  la  rigueur,  une  qiielcoiu|ue  aiguille  à  injection, 
pourvu    ipi'elli.'  soil    longue,    solide   et  malléable,  peut  être   employée. 


Fig.  333. 


Desfosses). 


Sur  le  schéma  de  gauche,  on  voit  les  rppèree  osseux  :  une  ligne  horizon  Laie,  paesanl  parv 
les  crêles  iliaques,  coupe  la  colonne  verlétirale  au  niveau  de  l'apophyse  épineuse  de  la 
4*  vertèbre  lonibah^.  ~  Le  schéma  de  droite  monlre  que  le  cône  médullaire  [crminafl 
s'arrête   au   niveau   de   la   2'   vertèbre   lombaire  ;   on    voit  l'étendue   du   cut-dc-sati 
arachnoldien  :  c'est  entre  ces  points  que  doit  ^e  faire  la  ponction  ;  le  Irait  noir  iodiquBfl 
son  lieu  d'élection. 


]|  vaut  mieux,  si  la  chose  est  possible,  se  servir  d'une  aiguille  spéciale 
dont  le  type  est  l'aiguille  de  Tufder,  aiguille  en  platine  iridié  àm 
8  centimètres  de  long,  1  millimètre  de  diamètre  extérieur,  6/10  (Jgi{ 
millimètrede diamètre  intéiieur,  à  biseau  court  et  cependant  très  piquantJ 

Attitude  du  sujet.  —  L'attitude  de  choix  est,  si  l'étal  du  sujet  1« 
permet,  la  posilion  assise,  les  cuisses  légèrement  écartées,  les  bras  reposanu 
surles  cuisses,  le  sujet  incliné  en  avant,  faisant  gros  dos,  de  façon  à  obteni 
l'écartcment  maximum  des  lames  vertébrales. 

Sicette  attitudeest  difficile  ou  impossible  à  prendre,  comme  c'est  parfo 
te  cas  chez  les  sujets  atteints  de  méningite  cérébro-spinale,  ou   dans  i 
état  grave,  on  adoptera  le  décuhitus  latéral,  les  cuisses  étant  fortement^ 
fléchies  sur  le  bassin  et  les  jambes  sur  les»  cuisses. 


PONCTION   LOMBAIRE 


353 


Manuel  opératoire.  —  La  région  étant  stérilisée  à  la  teinture  d'iode,  et 
l'aiguille  par  ébullition,  Tespace  intervertébral  est  reconnu  une  dernière 
fois  et  Taiguille  enfoncée  franchement  le  long  du  bord  radial  de  Tindex 
repérant  Tapophyse  épineuse;  elle  est  dirigée  progressivement  sans  à-coups, 
horizontalement  et  légèrement  en  dedans.  A  une  profondeur  variable 
suivant  la  musculature  du  sujet,  une 
résistance  un  peu  plus  grande  est 
ressentie  :  elle  est  fournie  par  les  li- 
gaments jaunes  ;  une  pression  un  peu 
plus  forte  vainc  cette  résistance  et 
Taiguille  pénètre  presque  immédia- 
tement dans  le  canal  rachidien,  ainsi 
qu'en  témoigne  l'apparition  presque 
immédiate  de  liquide  à  l'extrémité 
libre  de  l'aiguille. 

Quand  la  ponction  est  terminée, 
on  retire  l'aiguille  d'un  mouvement 
brusque  et  on  obture  le  point  de  pi- 
qûre avec  un  peu  de  collodion. 

Incidents  possibles.  —  Sauf  chez 
les  sujets  pusillanimes,  l'anesthésie 
locale  est  superflue  ;  chez  les  pusil- 
lanimes, on  projettera  du  chlorure 
d'éthvle. 

Au  moment  môme  de  la  piqûre, 
certains  sujets  «  nerveux  »  ont  un 
mouvement  quasi  invincible  de  re- 
dressement qui  tordrait  l'aiguille  si 
elle  était  profondément  enfoncée.  On  j,j^  394  _  ^  ^^  ^oir,  indique  le  cône 
se  gardera  contre  cet  incident  :  1^  en       médullaire;  N.Q.C  représentent  les  nerfs 

employant,  comme  il  a  été  dit,  une       ^^  ^»  <i"^"^  ^®  ^^'^^^^  î  ^'^  représen- 

•11  ij        .  11  '    I  1        A  tent  les  méninges, 

aifijuille   solide  et  malléable  ;  2°  en 

piquant  en  trois  temps  :  a)  peau  et  ,„,'-Jf-  ^^^^^^^^  p"on' 
tissu  cellulaire   (c'est  à   ce  moment   Uonner  sans  crainte  de  léser  la  moelle, 
que   le    redressement    se    produit)  ; 

b)  aponévrose  et  muscles  jusqu'au   ligament   jaune  dont  la  résistance 
accrue  permettra  d'apprécier  la  présence;  c)  ligament  jaune  et  au  delà. 

Très  exceptionnellement,  il  faut  compter  avec  des  anomalies  ana- 
tomiques  (cxostosos  lamellaires,  ossification  des  ligaments  jaunes),  rendant 
difficile,  voire  impossible,  la  ponction.  On  choisirait,  en  ce  cas,  l'espace 
sus-jacent. 

La  plupart  des  ponctions  blanches  sont  subordonnées  à  l'obstruction 
del'aiguille  par  un  caillot,  un  llocon  fibrineux,  un  débris  de  tissu.  L'intro- 
duction dans  la  lumière  de  l'aiguille  d'un  fil-mandrin,  un  léger  déplacement 
de  l'aiguille  viennent  à  l'ordinaire  à  bout  de  cet  incident. 

Si  la  ponction  ramène  du  sang  pur,  c'est  que  très  vraisemblablement 
Diagnoslic.  23 


354  RXAMEN    DU    SYSTÈME    NEBVEUX 

l'aiguille  a  pénétré  dans  une  veinule  intra-dure-mérieiuip;  on  enfoniv 


l'uiguiDe  un  peu  plus;  si  le  liquide  reste^rrancliemenl,  sanguin,  on  retirera  . 


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Fig,  396.  —  L'index  gauche  du  chirurgien  repère  l'epopliyse  épineusi'  de  la  4"  vertèbi*  l 
lombaire  ;  la  main  droite,  Icnsnl  l'aiguille  cumme  une  ptume  6  âcrire,  s'npprêle  fi 
ponctionner  au  lieu  d'Ëlecllon.  —  Sur  la  table,  h  ctilé  du  malade,  est  plac£  un  verre 
contenant  ducolludlon  et  un  tampon  montt  sur  une  pinc«  (d'après  Tuffieret  Desfosses). 

l'aiguille.  Il  faul.  d'ailleurs  savoir  que  dana  les  héniorragiee  intravenlri- 
culaires  le  liquide  céphalo-rachidien  peut  être  très  (ortemenL  leiitté. 


PONCTION  LOMBAIRE  355 

Accidents.  —  Au  diibul.  de  la  prati(]ue  des  ponctions,  de,*  morts  onl  él6 
signalées,  mais  exclusivement,  dans  des  cas  de  tumeur  rércbralc  ou  aprèH 
évacuation  de  quantités  excessives  de  liquide.  On  a  signalé  aussi,  exception- 
nellement et  de  façon  temporaire  :  céphalées,  vertiges,  rar.hialgies, 
vomissements,  convulsions,  crampes,  engourdissements,  fuurmillpmcnts. 

Précautions.  —  Nous  rappellerons  les  précautions  recommandées  par 
Sicard,  .Minet  et  Lavoix  : 

l"  Refuser  la  rachicent.ése  chez  les  sujets  soupçonnés  de  nénplasie  ou 


chez  lesquels  les  troubles  (céphalée,  nausées,  vertiges)  «'«xngërent  par  le 
décubituB  horizontal  : 

2"  Ponctionner  de  préférence  dans  le  dcbubitns  latéral  ; 

30  Après  la  ponction,  laisser  les  sujets  au  lit,  tête  dans  le  décubiluj 
dorsal,  tète  non  relevée  ; 

i^Sauf  indications  spéciales,  ne  pas  retirer  plus  de  î»  à  10  centimètres 
cubes  de  liquide. 

EXAMEN  DU  LIQUIDE  CÉPHALO-RACHIDIEN  {voir  Cyhlogie,  pa?e  23"). 
Le  liquide  scia  recueilli  dans  un  tube  stérilisé  et  pourra  faire  l'objet 
de  multiples  recherches  : 

Cylologiquee:  recherche  du  ftang,  des  leuci>cytes,  «ic.  ; 
Chimiques  :  dosage  de  l'urée,  des  chlorures,  du  sang,  de  l'albumine,  etc.  ; 
Bactériologiques:  méningocoques,  bacilles  de  Koch,  etc.; 
Sérologiqiies :  réaction  de  Wassermann.  etc. 


TECHNIQUES   D'EXAMEN 
DE  L'APPAREIL  TÉGUMENTAIRE  ET  ANNEXES 


Nous  rappellerons  seulenieiil  d'après  Gasloa  (le  Laboratoire   du  pra- 
ticien) : 

1*>  La  technique  de  l'examen  des  poils  et  des  cheveux; 

2°  La  technique  de  l'examen  des  squames  el  des  produils  épidermiquea. 


TECHNIQUE  DE  L'EXAMEN  DES  POILS  ET  DES  CHEVEUX 


MALFORMATIONS.    DY8TR0PHIES.    TROUBLES    DE    NUTRITION.   — 

l^Prélever  à  la   pince  à  épiler  le  ou  les  cheveux   d'apparence  malade. 


\ 


S 


i.  —  Clifvi^ii  alleiiit  du  Iricliopli- 
\■^l  il  la  loupe  (prépar.iUoD  de  Sa- 
iiid,  ptiatographic  dn  Nuire). 


Fig.  300.  —  r.lievciix  nioiiilifonncs.  Moiii- 
litlirix     (préparation     de     Sabouraud, 

pliotograpliie  do  Noire). 


I.f!?  saisir  prés  delà  surface  du  cuir  chevelu  et  tirer  d'un  coup  sec.  Les 
cheveux  viennent  ainsi  avec  le  bulhe  ; 


TECHNIQUE  DE  L'EXAMEN  DES  POILS  ET  DES  CHEVEUX     357 

2°  Porter  Ii?  cheveu  ou   le  poil  dans  une  goiiKc  do  glyci'rine  : 


k  Fiff.  400.  —  Clievfu  Iriclinphyltquc  de  la  tei|,'iic  londaiili:  b  ^ru^cs  Sjiores  df  l'enfanl. 
Grossisse  m  en  l  de  '2i>Q  diamètrea  (prèparaLioti  île  Sabouraud]. 


teigne  londanto  â  petites  spores.  —  Grossissement  de  30G  d 
[iiètres  (prëparallon  de  SabourBud). 


-1»  ]■: 


EXAMEN    DU    SYSTÈME    NEBVEUX 

ofluvrii'  d'unp  laniplie  ; 

:iiiiiiiu.T  ;i  un  grossis  sein  tut  de  200-600  diamètres  en  faisant  varid 


1  lumière.  Grflce  à  riitle  technique  on  vei-n 
JùtHils  de  la  tigfi  et  de  la  rarine  : 

1"  Exti^rieurenipnt.  la  gaine  ou  épideriiiicule 
formée  de  cellules  [épidermiques  lamelleust 
^nns  noyaux,  ni  pigments  iniliriquês  en  tuiles  <j 


I 

^^^^^^^^^1  ;  eau  distillée,  GO  gr.) 

^^^^^^^^^^^H|  '2°  V  porter  le  le  poil  ou  la  ?qi 

Fie.     t<i'i.  ciiL'vuuv  30  Recouvrir  d'une  lamelle; 

ioChaulTer  doucement,  lentement,  par  à-cou] 
jusqu'à  apparition  de  petites  bulles  ; 

5**  Examiner  avec   un   grossissement   moyei 
de  300  à  400  diamélres  en  diaphragmant  le  ph 
possible.  (Ne  pas  employer  l'objectif  ii  immersion  qui  serait   dessoi 
par  la  potasse.) 

Les  cheveux  ft  les  squames  se  montrent  farcis  de  spores  et  de  filaniei 
spomrs  caracléristiqui'^. 


2"  En  dedans  de  la  gaine,  la  partie  cortitu 
iiii  écorce,  formée  de  cellules  fusiformes  nucl^^ 
fl  ])i^ientées  ; 

i!"  Au  centre,  la  moelle  à  cellules  arrondit! 
Miiclêécs   et   pigmentées,   souvent   remplies    d| 
bulles  d'air. 

L'analyse  clinique, en  montrantia modification 
lie  i'épartition,  la  disparition  du  pigment  ou  M 
iiiioinalies  de  structure  et  de  rapport  des  dilTa 
rentes  partieh  du  poil,  peimctd  ^  faire  le  diagnoi 
tii'  de  la  lésion  ou  de  la  maladif  (voir  GastO' 
Mahtli^f  :l„  cuir  rhev<'l>,,  .I.-B.  Bailli.-re,  IflOSj;^ 

RECHERCHE   DES   PARASITES.    DIAQNOSTIQ 


DES  TEIGNES. 


aLtcintâ  de  leignii'  b  pe- 
tites «pore»  (examinés  b 
lu  tmipt  (|ir*|>iir 
SuliouraiiU). 


TECHNIQUE  D'EXAMEN  DES  SQUAMES  EPIDERMIQUES 


PROCÉDÉ  RAPIDE  SANS  COLORATION. 


.  pu 


La  technique   précédent 
a  recherche  <les  parasites  p«UG| 


fort  bien  convenir. 

Toulefois  il  est  recommanda ble  de  dissocier,  au  préalable,  mécai 
quemcnt,  lesdites  squame<!  etl  de  les  d%raisser  par  immersion  d'une  c 
plusieurs  heures  dans  un  verre  de  monire  rempli  du  mélange  : 

éS:::;::;;:::;;:::;::;:::::;:;::;;;::::  !  "  '^'"•"  *""• 


TECHNIQUE  D' SX  AMEN  DES  SQUAMES  ÉPIDEBM IQVES    359 

Ce  procùdé  permet  cli;  ineLtru  rapideinent  et  simplement  en  évidence 
les  parasites  mycéliens  de  la  peau  et  des  ongles  (triehophytoae,  herpès 
cireiné,  ecz(!nia  margint^  achorions,  onychomycosr'  LricliophyMf|iie,  favus 

de  la  peau  et  des  ongles,  .'js[icrgillii-;. 


EXAMEN  DES  SQUAMES  ET  PRODUITS  EPIDERMIQUES  AVEC  COLO- 
RATION (pyrasite  niycéliuiis  et  (iii<]nl,j.-,w).  —  Mihii..hi;  i.i"  }\vw?.\  u.' 
ET  DE  PiRKET  (d'après 
Gastou,  loc.  cil.}.  — 
1"  Dissocier  les  squames 
avec  des  aiguilles  et  les 
dégraisxer  comme  il  esl 
dit  plus  haut  ; 

2"  Mettre  sur  une  lauiu 
2  gouttes  d'acidfi   acéti- 
que glacial  à  50  p.  UXi.  ■\, 
Y  placer  quelques  frap-  '■    j        ' 
menls  de  squames  ;  rvu-                       '  'i,'  > 
porer     lentement      p;ii                        '.     '       • 
chauSage  doux  et  lent  :                        i^    ,    ik^ 
la   squame  est   fixée   >1                        'j  '      .-j 
collée  ;                                                 -,        1 

a^Colorercinq  minuti'>  "  "; 

au  bleu  de  méthylène  n,  '.-'  ■ 

chaufTant   au    préalable; 

4"    Laver     soigneusf-  ~ 

ment   à   l'eau    et    enle-     [■il-.     I'm.  i  Ji.t.i, 

ver  l'excès  d'eau  au  du-  ''''  '^■'"  'iii'i'ii^i'''"^  'i' 

I   vard; 

5*  Laver  â  l'alcool  absolu  et  laisser  l'alcool  j 
nKRutes  ;  évaporer  l'alcool  ; 

8*  Laver  largement  au  xylol  ;  cvaporer  ; 

7"  Déposer  une  goutte  de  baume  du  Pérou  ; 

8*  Becouvrir  d'une  lamelle. 

La  préparation  est  prête  pour  î'examen. 

Le»  cellules  sont  colorées  en  bleu  pâle  avec  noyau  foncé. 

Les  parasite»  myci'liens  et  les  microbes  sont  colorés  en  bleu  foncé. 

Ce  procédé  met  en  évidence  : 

1"  Les  parasites  mycéliens  (champignons  et  morsissure.»)  : 

a]  Communs  k  la  peau  et  au  cuir  chevelu  : 
Teignes  ; 

Aehorion  Scha-nleinii  :  favus;  Trickopkylon  :   trichophyties  ;  Lcoupm  : 
[«ébon-hécs  ;  Microsporon  Audouini  :  teigne  tondante  à  petites  spores. 

b)  Spéciaux  â  la  prau  : 

Microsporon  furfur  :  pityriasis  ver=icolor;  Microsporon  mimiUssimitm  : 
tirythrasnia  ;  Epîdermopkyion  :  eczéma  marginé. 


trois  ii  cinq 


(60  EXAMEN    DU    SYSTÈME   NERVEUX 

2°  Les  parasites  microbiens  : 

a)  Communs  à  la  peau  et  au  cuir  chevelu  : 

Morocoques :  eczéma  séborrhéique;  Staphylocoques:  pyodermites,  eczé- 


Fig.  405.  —  Eri/lhrasma.  Cellules  épitti^ 
lialea    et    flIamenlB  de    Mierotporum 

\  minuliuimum.  Grossissement  1 000 
(d'après  Deguy  el  Guillauinln). 


Fig.    404.    —   Pityriatii    vtrticolor.     - 
Cellules  épUbèliales.fllamenUniycélIcn 

et  spores  de  Microiportim  fur/ui 
Grossissement  1  000  (d'après  Deguy  e 
Ou  il]  eu  min). 


matisation,  impétiginisation  ;  Slrephcoques  :  impétigo  bulleux  ;  Bacilles  et 
bâtonnets:  infections  cutanées. 


Fig.  40e.  —  Séb-irrhée  associée  au  pili/ria- 
sis.  Cellules  èpitlièliales.  Itacilles  tiou- 
leilles  et  microbaciiies  de  la  isèborrlifo 
grasse.  Grossissement  1  DOO  (d'après 
Deguy  cl  Guillaiiiniii). 


Fig.  407.  —  Pityriasis  aimpltx  tt  caccas 
polymorphe.  —  Grossissement  1  OWJ 
(d'après  Deguy  el  Guillaumin). 


b)  Spéciaux  an  cuir  chevehi  : 

Microbacille  :  pelade  et  séborrhées  ;  Bac.  bouteille  :  pellicules  etséborrhéc 


TECHNIQUES   MÉDICALES 


GÉNÉRALES 


I.  —  PARASITOLOGIE 


Nous  ne  consacrerons  pas  un  chapitre  spécial  à  la  parasitologie.  Seule 
la  bactériologie,  sa  partie  de  beaucoup  la  plus  importante  en  clinique, 
fera  Tobjet  d'un  exposé  succinct  mais  systématique. 

Les  autres  éléments  de  la  parasitologie  se  trouveront  exposés  de  façon 
fragmentaire  dans  les  divers  chapitres  de  cet  ouvrage,  par  exemple  les 
parasites  intestinaux  (amibes,  cestodes  et  nématcdes,  œufs)  à  l'occasion 
de  l'examen  des  fèces,  les  insectes  à  l'occasion  des  prurits,  etc.  Ce  plan 
nous  a  paru  plus  conforme  à  la  pratique  clinique.  Nous  renvoyons  pour 
tous  détails  au  Précis  de  parasitologie  de  Brumpt  (Masson,  édit.). 

Toutefois  il  est  nécessaire  de  grouper  en  une  vue  d'ensemble  les  éléments 
diagnostiques  des  maladies  vermineuses. 

On  peut  les  diviser  en  : 

Vers  adulles  parasii?s  de-lliomme; 

Vers  larvaires  parasites  de  Vhomme, 

\.  VERS  ADULTES  PARASITES  DE   L'HOMME.  —  Ils  sont  représentés 

surtout  : 

1°  Par  des  cestodes  (tœnias  solium  et  saginata),  bothriocéphales  ; 
2°  Par  des  nématodes  divers  :  ascaris,  oxyures,  strongylus,  etc. 

■ 

Ces  affections  vermineuses  n'ont  pas  de  symptomatologie  propre  ; 
elles  donnent  surtout  naissance  à  : 

1°  Des  troubles  gastro-intestinaux^  de  la  modalité  des  dyspepsies  ; 

2°  Des  troubles  hépatiques  de  la  modalité  des  coliques  hépatiques,  de 
l'ictère  intermittent,  dos  cirrhoses  au  début  ; 

3°  Des  troubles  nerveux  : 

Crises  convulsives  épileptiformes,  hystériformes,  choréiformes  ; 

Méningismc  vermineux  ; 

Troubles  bulbaires  :  arythmies,  palpitations,  dyspnée,  aphonie  ; 


i62  TECHNIQUES   MÉDICALES    GÉNÉRALES 

Troubles  divers  des  organes  des  sens. 

40  Des  troubles  généraux  au  type  de  l'anémie  et  de  la  dénutrition. 
En  présence  d'accidents  de  ce  genre,  on  doit  donc  toujours  penser  aux 
iiflerlions  vertnineuses,  surtout  chez  les  enfants. 
Le  diagnostic  de  l' helminthiase  intestinale  se  fera 

par  : 

1°  L'examen  macroscopique  et  microscopique  des  fèces 
(voir   Examen  des  fèces)  ;  recherche  des  œuf»  et  des  para- 


2"  L'examen  du  sang  : 

a)  Examen  quantitatif  :  anùnie  ; 

II]  Examen  qualitatif  :  éosinophilie  très  nette  (normale- 
ment, au  plus,  3  à  4  p.  100  d'cosinophiles)  ;  chez  les  por- 
teurs de  cestodes  on  a  obs^ei-vé  jusqu'à  11  p.  100  (Achard 
et  Lœper),  et  même  34  p.  100  (Leichtenstein). 


II.  VERS  LARVAIRES  PARASITES  DE  L'HOMME.  — iiQua- 
tre  espèces  de  Isenias  {T.  soliam,  T.  echinococcus,  T.  mulU- 
locularis.  T.  cœnurus)  ;  deux  espèces  de  Bothriocéphalidès 
[Sparganum  Mansoni,  S.  proUfer)  peuvent  vivre  à  l'état 
larvaire  dans  l'organisme  de  l'homme. 

"  On  donne  le  nom  de  cyslicercose  ou  ladrerie  à  la  mala- 
die occasionnte  pur  le  développement  accidentel  des  lar\'es  de  Tœnia 
solium  (Cyslicercas  cellulosie],  celui  d' é:hinococcose  ou  de  maladie  hgda- 
lique  a  (.elle  occasionnée  par  l'évolution  des  Tœnias  e:kino(.oceus  dans 
I  organisme  humain  ;  enfin  celui  de  cœnurose  à 
la  très  rare  infection  de  l'homme  causée  par  la 
larve  du  T.  ccrnurus.  n  (Brumpt.) 

-Nous  ne  nous  occuperons  ici,  pour  en  ré- 
umer  les  éléments  diagnostiques,  que  do 
1  échinocoeeose  ou  maladie  hijdalique,  de  beau- 
coup la  plus  fréquente. 

Échinocoeeose.  Maladie  hydatlque.  —  Seule 
I  éctiinococcose  uniloculaire  nous  retiendra  ici. 
C'est  en  elTet  la  seule  observée  dans  nos  ré- 


Fig.  408. 

Tania  echino 

coccui.  Grosf 

15  fois. 


h  ig      409      -       I  orlioii 

1111tq111.11  c     m  les  (m  nie    de 

thicn  avec    de  nombreux    P'ons. 

lœin    (Liiinooocciquesiii-        L'infection  de  l'homme  ou  des  mammifères 

m,ni'(Bnin';p'f  """"'"'''"  "  1'""'"  '^■'"^«  l'ingestion  des  œu/s.  Les  em- 
luynnH  hexîicanthes,  mis  en  liberté  par  la 
digislion,  Iraveriient  la  paroi  de  l'estomac  ou  de  l'inteslin,  pénètrent 
dans  les  vaisseaux  sanguins  ou  lymphatiques  d'où  ils  se  rendent  dans 
les  organes.  Ils  s'y  gi-effent,  provoquant  dans  les  tissus  où  ils  se  fixent 
une  réinliiin  iiillaminalfiire  mal  limitée  que  l'on  désigne  sous  le  nom 
de  membrane  adventice.  En  réalité  cette  membrane  n'existe  pas  à  pro- 
prement j>arler,  car  il  est  impossible  de  lu  détacher  des  tissus  qui  l'ont 
formée.  C'est  à  l'ensemble  formé  par  cette  réaction  et  le  parasite  que 


PARASITOLOGIE 


363 


l'on  donne  le  nom  <lc  kysie  hydatique.  Son  (évolution  est  Irès  lente,  il 
faut  des  mois  ou  des  aimées  à  l'embryon  pour  constituer  l'énorme  larve 
pourvue  de  m'ilii'rs  de  têtes  qui  forme  le  kyste  hydatique. 

L'écliinococose  est  transmise  A  l'homme  et  aux  animaux  domestiques 


l'ig.  410.  —  Cycle  Évolutif  de  la  maladie  hydatique. 


par  le  cliicn  qui  hélicrge  le  tfenia  adulte  et  dissémine  les  œufs  avec  ses 
excréments. 

Ces  œufs  tombent  sur  des  substances  alimentaires  :  tierbages,  lé- 
gumet^,  fruits,  eaux  de  boisson,  et  sont  ingérés  avec  elles.  R.  Blanchard  a 
bien  mis  en  roliet  le  cycle  évolutif  constitué  par  deux  migrations  :  une 
d'aller  du  chien  au  ruminant  ou  à  l'homme  ;  l'autre  de  retour  du  ruminant 
au  chien  (|ui  dévore  les  viscères  infestés. 


364  TECHNIQUES   MÉDICALES    GÉNÉRALES 

Les  kystes  hydatiquea  se  rencontrent  le  plus  habituellement  et  pad 
orrire  de  [réqiienee  au  xiiveau  du  foie,  du  péritoine,  des  poumons,  dlf 
l'appareil  génital  de  la  (emme,  des  reins,  de  la  rate,  du  rervcau,  et  tout  i 


rig.  411.  —  Trois  liyilalideB  grosseur  naturelle  [il'B]irèa  Deguy  el  Guillauinin]. 

faitexceptionnellementdu  coeur,  des  vaisseaux,  des  muscles,  de  la  Tnoell»9 
épinière. 

fl)  D'une  [a<;on  générale  ils  peuvent  donner  naissance  à  quatre  grandes  m 
calégories  de  symptômes  cliniques  : 


Plg.  412.  —  liivi-r»  c)i:tjimU  ub^e^vé3  duiis  un  kysle  li>ila(i'|\ie  du  Fuiu  ;  létes  tli:  t«enia&  J 
invagin^s  cl  ilèvagiinës,  crochets,  crialeux  du  cholestfruie.    —  Grossisseroenl  3'" 
(d'après  Deguy  el  GuUlaumin). 


1"  Existence  d'une  tumeur  fluctuante  présentant  ou  non  le  frémissement | 
hydatique  ; 

2"  Manifestations  fonctionnelles  (hépatiques,  puimonaires,  etc.),  en  rap-jV 
port  avec  l'organe  envahi  ; 

3°  Phénomènes  de  compression,   subordonnés  aux  connexions  anato--| 
miques  de  la  tumeur  hydatique  ; 

4°  Parfois  des  poussées  récidivantes  d'urticaire. 

Parfois  ces  éléments  purement  cliniques  sont  par  eux-mêmes  suffisante 
pour  permettre  un  diagnostic  ferme.  Parfois  ils  manquent  totalement  â 


PARASITOLOGIE  365 

le  kyste  resté  entièrement  latent,  ignoré  du  malade,  méconnu  du  méde- 
cin, est  une  trouvaille  d'autopsie. 

b]  Ajoutons  dfiux  autres  éléments  diagnostiques  : 

]o  L'éosinopkilie  conslanle; 

2"  l'imperméabilité  des  kystes  hydaiiques  aux  rayons  X,  d'où  la  for- 
mation sur  l'écran  radioscopique  d'une  ombre  parfois  caractéristique. 

La  ponction  exploratrice,  jadis  assez  souvent  pratiquée,  doit  être  fran- 
chement déconseillée,  une  ponction,  même  aseptique,  étant  très  souvent 

Cuticule  sLri 

M™b,.rà'S'w,i..       ,«*^^^^^^\      1   ..n  ,.v.t..,„u™i.. 


illon  v.>aiculalre 


infectante  du  [ait  de  la  bile  chargée  de  colibacilles  presque  nécessairement 
inocuke. 

Terminons  enfin  par  l'exposé  succinct  de  deux  méthodes  récentes  de 
diagnostic,  de  séro-diagnnstic. 

]'> Préci[>ilo-diayrw»lic.  —  Fleig  et  Lisbonne  ont  montré  que  le  mélange 
àpartieségalesdcliiiuidehydatique  et  de  sérum  de  sujets  atteints  d'échi- 
nococcose  donnait  un  précipité  à  37°.  Mais  le  résultat  n'est,  positif  que 
flans  un  tiers  îles  cas  d'échinococcose  et,  objection  plus  grave,  le  précipité 
peut  parfois  se  produire  avec  le  sérum  de  sujets  sains. 

En  sorte  qu'on  doit  donner  la  préférence  à  la  méthode  suivante,  plus 
sûre  : 

S"  Déi'iation  du  aimplément  (Wcinbcrg  et  Paron).  —  Elle  est  basée  sur 
le  princi|H'  de  hi  déviation  du  complément  (réaction  de  Bordct^-Gengou), 
qu'on  trouvera  lo.iguemcnt  expo.sée  à  propos  de  la  réaction  dite  deWas- 


366  TECHNIQUES  MÉDICALES    GÊNÊIiALES 

il  faut  pour  y  procéder  : 

i"  Comme  antigène,  du  liquide  hydatique  de  mouton  facile  à  ae  ppo 

2"  Du  sfrum  du  malade  obtenu  par  ponction  veineuse,  piqàre  ou  \ 
touse  scaririOe  ; 

3°  Du  complément  de  cobaye  (sérum),  frais  ou  sec  (après  doseiccatio^^ 
dans  le  vidp)  ; 

4°  Du  sérum  hémolytique  de  mouton  (a nti- mouton),  qui  se  c<; 
très  bien  à  sec  ou  en  petits  tul>es  termes  i\  la  llamnH'  ; 


vésicule  proliRerp. 

Membrane  proll- 
gère  inucMèe]. 
Cuticule  («taati- 
a«e  elanliiïU). 
&«Olex. 


jo  Des  glubuliïs  rouges  de  mouton  ; 

0*»  De  l'eau  salée  physiologique  ii  9  p.  1  (XXl. 

Dans  le  procédé  rapide  on  utilise  le  sérum  de  malade  non  chauiïé  et  o 
se  passe  du  complément  de  cobaye  : 

1"  Le   mélange   liquide   bydatique  +  gérum    suspect    non   chaulTc  -!-■ 
eau  physiologique  est  eliaufTé  à  37°  pendant  une  heure  ; 

2"  On  ajoute  alors  les  jtlobulcs  itiugea  de  mouton  sensibilisée 

On  a  le  résultat  en  une  heure  et  demie  : 

S'il  y  a  hémolyse,  le  résultat  est  considéré  comme  négatif; 

S'il  n'y  a  pas  hémolyse  (les  globules  rouges  restant  intacts),  le  résuit 
est  considéré  comme  positif  :  il  y  a  kyste  hydatique. 

Toutefois  le  résultat  n'est  valable  que  si  l'on  a  vérifié,  au  pi^ 
que  2  centimètres  cubes  de  sérum  suspect  renferment  assez  de  o 


PARASITOLOGIE  307 

ment  pour  hémolyser  1  centimètre  cube  d'émiilsion  de  globules  rouges 
sensibilisés. 

D'autre  part,  en  cas  de  résultat  négatif,  il  faut  contrôler  le  résultat 
par  le  procédé  leni,  plus  long  mais  plus  sûr. 

Dans  le  procédé  lent,  on  utilise  du  complément  titré  de  cobaye  et  on 
vérifie,  au  préalable,  si  Tantigène  et  les  sérums  employés  dans  la  réaction 
ne  fixent  pas  spontanément  et  isolément  le  complément  du  sérum  du 
cobaye. 

On  pratique  alors  comme  suit  :  1*^  chaufTer  le  sérum  suspect  une  demi- 
heure  à  55*^  pour  y  détruire  le  complément  ;  2*^  chaufTer  le  mélange  : 
liquide  hydatique  +  sérum  suspect  chaufTé  +  complément  (sérum  de 
cobaye)  +  eau  physiologique,  une  heure  à  37<>  ;  3*^  ajouter  des  globules 
sensil>ilisés  de  mouton  et  laisser  encore  une  demi-heure  à  l*étuve  à  S?**. 

S'il  y  a  kyste  hydatique:  l*le  sérum  suspect  renferme  des  anticorps  ;  le 
complément  du  cobaye  est  fixé  au  cours  de  l'opération  ;  2®  f/  ^^  p^^/ 
produire  V^hémolyse  au  cours  de  l'opération  ;  3<*  les  globules  rouges  restent 
intacts,  le  liquide  reste  clair. 

S'il  n'y  a  pas  kyste  fiydatique  :  1"  le  sérum  suspect  ne  renferme  pas  d'anti- 
corps, le  complément  de  cobaye  n'est  pas  fixé  au  cours  de  l'opération  ; 
2*^  restant  libre,  il  produit  l'hémolyse  au  cours  de  l'opération  ;  3^  les  glo- 
bules rouges  sont  détruits ,  le  liquide  se  feinte  en  rose. 


IL  —  BACTÉRIOLOGIE 


1®  Composition  des  colorants  les  plus  usuels,  —  2**  Préparation  des 
spécimens  biologiques  destinés  à  V examen.  —  3®  Modes  de  coloration 
les  plus  usuels.  —  4^  Classification  élémentaire  des  bactéries.  —  5®  Colo- 
ration et  caractères  des  principales  bactéries  pathogènes.  —  6^  Prépara- 
tion de  quelques  milieux  de  culture.  —  7®  Procédés  diagnostiques  bacté- 
riologiques divers  relatifs  à  la  fièvre  typhoïde  —  S^  Procédés  diagnos- 
tiques bactériologiques  divers  relatifs  à  la  tuberculose.  —  9®  Procédés 
diagnostiques  bactériologiques  et  sérologiques  divers  relatifs  à  la  syphilis. 

Il  ne  peut  être  évidemment  question  pour  nous  ici  que  de  rappeler  les 
*  notions  élémentaires  et  indispensables  de  bactériologie  usuelle  courante. 

Pour  le  surplus  nous  ne  pouvons  que  renvoyer  aux  traités  spéciaux  de 
bactériologie,  et  aux  manuels  classiques  de  pathologie  interne,  où  Ton 
trouvera  exposés,  avec  tous  les  détails,  techniques  et  résultats. 

Nous  n*avons  pas  cru  devoir  consacrer  de  chapitre  spécial  à  V examen 
ullra-microscopique,  susceptible  cependant  de  rendre  parfois  d^appré- 
ciables  services.  Les  praticiens  désireux  de  s'initier  aux  principes  et  à  la 
pratique  de  cette  technique  trouveront  tous  détails  utiles  dans  la  publi- 
cation initiale  de  Cotton  et  Mouton  (Les  ultra-microscopes,  les  objets 
microscopiques,  Masson,  190G),  dans  diverses  publications  de  Gaston 
[L'nUra-microscope  dans  le  diagnostic  clinique  et  les  recherches  de  labora- 
toire, Baillière,  1910),  Le  laboratoire  du  praticien  (Poinat,  1912),  et  dans 
le  Précis  de  microscopie  de  Langeron  (Masson,  1916). 


NOTIONS    ÉLÉMENTAIRES 
DE   TECHNIQUE   BACTÉRIOLOGIQUE 

I.  COMPOSITION  DES  COLORANTS  LES  PLUS  USUELS.  —  Les  colo- 
rants bactériologiques  et  rytologiques  usuels  .se  trouvent  couramment 
dans  le  commerce,  et  le  praticien  pourra  se  les  procurer  tout  prêts  à 
l'usage. 

Mais  il  peut  être  pratique  et  économique  do  les  préparer  en  petites 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  369 

quantités  au  fur  et  à  mesure  des  besoins,  de  façon  à  éviter  la  décom- 
position d'une  teinture  trop  ancienne  et  le  gaspillage.  Il  existe,  à  ce  point 
de  vue,  dans  le  commerce,  des  petits  comprimés  renfermant  08^,10  de 
matière  colorante  et  qui  se  prêtent  parfaitement  bien  à  cette  préparation 
extcmpDranée.  La  plupart  de  ces  colorants  s'emploient  en  solutions  hydro- 
alcooliques. Nous  emprunterons  au  Vade-mecum  de  la  maison  Burroughs 
We'.comc  la  plupart  des  indications  ci-dessous  : 

Les  couleurs  basiques  d'aniline  servent  surtout  à  colorer  les  microbes. 

Les  couleurs  acides  d'aniline  servent  surtout  à  colorer  le  fond. 

Les  couleurs  les  plus  employées  sont  les  suivantes  : 

Couleurs  basiques  :  rouge  :  fuchsine  ;  violet  :  violet  gentiane,  violet  de 
méthyle,  violet  dahlia  ;  bleu  :  bleu  de  méthylène,  bleu  thionine. 

Couleurs  acides  :  rouge  :  éosine. 

V alcool  le  plus  couramment  employé  est  V alcool  éihylique  absolu 
C^H*.OH,  renfermant  99  p.  100  en  poids  d'alcool  pur.  L'alcool  à  degré 
spécifié,  par  exemple  à  50<^,  renferme  la  proportion  indiquée  d'alcool 
éthylique  pur,  c'est-à-dire,  pour  100  volumes,  50  volumes  d'alcool  éthy- 
lique. 

Les  proportions  d'eau  distillée  et  d'alcool  pur  qu'il  faut  employer  pour 
obtenir  des  solnlions  salaries  [solulions  mères)  de  cerlaines  leinlures  d'usage 
couranl  sont  indiquées  dans  le  tableau  ci-dessous  : 

Comprimé 

renfermant  Alcool 

0,10  de  maUëre      Eau  en  absolu  en 

Col3ra:its.  colorante.      cent,  cubes,  cent,  cubes. 

Bleu  de  méthylène 1  7  7 

Bleu  thionine 1  5  10 

Fuchsine  basique 1  10  2,5 

Hématoxyline 1  2  1 

Violet  gentiane 1  7  7 

Violet  de  méthyle 1  5  1 

Comme  nous  !e  verrons  ultérieurement,  V alcool  mélhylique  pur  CH*.OH, 
obtenu  par  distillation  de  l'esprit  de  bois  du  commerce  (alcool  à  brûler), 
peut  et  doit  être  employé  dans  la  préparation  de  certains  colorants  [éosine, 
azur  (Giemsa),  Leishmann,  Romanowsky]. 

Pour  maintes  colorations  courantes  ordinaires  on  peut  employer  une 
dilution  aqueuse  (dans  eau  distillée)  de  1/10  à  1/20  des  solutions  saturées 
ci-dessus  ;  par  e.x^emple  :  une  goutte  du  colorant  pour  10  gouttes  d'eau 
distillée.  Ces  mêmes  solutions  pourront  évidemment  servir,  après  dilution 
convenable,  à  la  préparation  des  solutions  colorantes  indiquées  ci-dessous. 

Cette  méthode  des  solutions  mères  est  particulièrement  recomman- 
dable  pour  le  praticien  qui  ne  pratique  qu'éventuellement  bactériologie 
et  cvtologie. 

Dans  l'éventualité  d'une  pratique  bactériologique  plus  routinière  et 
intense,  nous  rap[)elons  la  jjréparation  dt'S  principales  solutions  COlO- 

Diagnostic.  24 


^7id  TECffmÇV^JS  MÉDICALES   aÉNÉ^RALES 

rsotosf  bactériologiques  lusuelles  en  partant  toujours  de  l'unité  de 
metière  colorante  (comprimé  de  JOcentigramme«). 

Solutions  colorantes  simples, 
Éosine,  dissoudre  : 

Eosine 0«%10 

Alcool  à'50o 20  centimètves  cubes. 

Bleu  4e  métliylène  alcalin  de  Lcpffler  : 

Bleu  de  méthylène , .       0*^10  )  Dissoudre  le  bleu  (lans 

Alcool  absolu 7  centimètres  cubes.  ]      l'alcooL 

Eau  distillée 25  —  j  Ajouter  successivement 

Solution  de  potasse  ceus-  >      Teau  et   la  solution 

tique  à  .5  p.  100 I  goutte.  ;      de  potasse. 

Bleu  de  méthylène  acide  de  Neisser  : 

Bleu  de  méthylène 0*^10  )  Diflsoudie  le  bteH  dax^ 

Alcool  absolu 2  centimètres  cubes.  )      Talcool. 

.Eau  distillée. 95  ^  S  Ajouter     la     solution 

Acide  acétique  glacial 5  —  (      aqueuse  il  aciae  ace 

Bleu  pliéniqué  de  Kùline  : 

r^M      JM       Ai.n    ,1  .  (  Dissoudre   le    bleu   de 

Bieu  de  méthylène.. 1  gramme.  méthylène  dans 

Al(xool  absolu -     10  centimètres  cubes.  I      r  alcool 

Eau  phéniquée  1/50. 90  -  j  ^^^  F^r/'*"'- 

Violet  «aniline  (Elirlich)  surtout  employé  pour  le  Gram: 

Violet  de^entiane ^ 0«^10 

Alcool  absolu 7  centimètres  cubes. 

Eau  saturée  d'huile  d'aniline  (fraîchement 

filtrée) 63  — 

Violet  de  gentiane  pliéniqué  (NicoUe). 

Violet  de  gentiane '   O*%10  )  Dissoudre  le  violet  dans 

Alcool  absolu 7  centimètres  cubes.  )      l'alcool. 

Solution    aqueuse    d'acide  )  Ajouter     l'eau     phén'- 

phénique  au   1/lDO 63  —  S      quéeau  1/100. 

FiidisâtB0  piiésiiquée  de  Ziehl  : 

Fuchsine ©«'jlO  ^  Dissoudre    la    fuchsine 

AJçooiahsolu 3  centimètres  .cubes.  ^     •  dans  l'alcool. 

KaupMmqué.à5p.lOO..     22  -  j  ^Tb^'IoO.'"'*'''''"'* 

Tlilonine  phéniquée  : 

Thionine 0«M0 

Eau  phéniquée  à  5  p.  100 100  centimètres  cubes. 

Solutions  colorantes  complexes. 

Éosine-Azur  (méthode  Qiemsa). 

Éosine-azur    (comp.  ) 0«%10 

Alcool  méthylique  pur j 

œycérioa  miUm j  «^  ^  »î> 


TECff NIQUE   BACTtmOLO&IQUE  37Î 

Bleu  de  tnéthylèfNKéositit  (méthode  Jcfiner). 

Eosine  bleu  de  méthylène  (comprimé) 0«%10 

Alcool  méibylique  pur 10  aentimètres  cub«M 

Triacide  (Blondi,  Ehrlich,  Heidenhain).  Voici  Tune  des  foimules  qui 
ont  été  données  : 

i  Orange  G 4«%20 

1  )  Fuchsine  acide 6  grammes. 

{  Alcoolà  20O 72        — 

,.  ^  Vert  de  méthyle 5        — 

**  (  Alcool  à  20O 50        — 

Faire  chaufTer  chaque  5K)lution  dans  un  ballon  jusqu'à  rébullitioiV  ; 
attendre  dix  minutes  ;  refaire  bouillir  ;  les  liquides  refroidis  à  30^  ou  35° 
sont  transvasés  deux  fois  Tun  dans-  Tautre. 

Hématéine  alunée  (Solution  de  Bœhmer)  : 

I  \  ^i^"*^*^*K  ^V  *      in  ^®™'"?;      ^  K  .  i  La  dissoltithm  se  toit  à  froid  en  12  heure». 
i  Alcool  absolu .     10  centimètres  cubes.  ) 

l  Alun  d'ammoniaque    ou   de  j  Faire  dissoudre  à  chaud. 

II  ^      potasse 20  gramme».  \  Laisser  refroidir  12  heures. 

\  Eau  ordinaire  filtrée 200  centimètres  cubes.  )  Filtrer. 


Mélanger  alors  les  solutions  I  et  II.  Ramener  à  200  centimètres  cubes 
au  besoin  avec  un  peu  d'eau  ordinaire.  Abandonner  le  mélange  dans  un 
petit  bocal  à  large  ouverture,  non  couvert  ;  la  solution  est  satisfaisante 
au  bout  de  quinze  jours  à  un  mois. 

Liqueur  de  Qram  : 

lodure  de  potassium 2  grammes. 

Iode 1  gramme. 

Eau  distillée 200  grammes. 

Bleu  de  Roux  :  Préparer  les  doux  solutions  suivantes  : 

C  Violet  dahlia I  gramme. 

I.  ]  Alcool  absolu .• 10  grammes. 

C  Eau  distillée Q.  S.  pour  100        — 

(  Vert  de  méthyle * 2)       — 

II.  )  Alcool  absolu !...., 20        — 

^  Eau  distillée Q.  S.  pour  200        — 

.^  Après  vingt-quatre  heures,  les  mélanger.  Filtrer.  Conserver  en  flacon 
bien  bouché. 

Hématéine-éosine  : 

Ilématoxyline 2  gramnaiesi 

Acide  acétique  jçlacial 10        — 

Glycérine 100        — 

Alcool  absolu 100 

Eau  distillée 100        — 

Alun  de  potasse  (en  excès). 

On  filtre.  On  ajoute  O^^^IO  d'éosine  soluble  dans  l'eau. 
Ce  mélange  colore  très  bien  les  préparations  de  sang  fixées  pârr  l'alcodl 
absolu. 


372 


TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 


2.    PRÉPARATION     DES    SPÉCIMENS    BIOLOGIQUES     DESTINÉS     A 
L'EXAMEN. 


♦■■■■■•■•^ 


1**  Sang.  —  a)  Pour  les  recherches  bactériologiques,  Tasepsie  est 
évidemment  essentielle. 

La  peau  (lobule  de  Toreille,  extrémité  digitale)  sera  nettoyée  à  Talcool 
à  90^,  séchée  avec  du  coton  stérilisé,  piquée  avec  une  aiguille  stérilisée, 
pressée  de  façon  à  faire  perier  une  goutte  de  sang.  La  gouttelette  de  sang 

ainsi  obtenue  est  touchée  avec  le 
milieu  d'un  des  bords  d'une  lame 
porte-objet,  nettoyée  préalablement 
à  Talcool-éther  et  séchée.  Ce  bord 
enduit  de  sang  est  mis  en  contact  sur 
toute  son  étendue  avec  la  face  supé- 
rieure d'une  autre  lame  nettoyée  et 
séchée  de  même.  Quand  le  sang  s'est 
bien  étendu  sur  toute  la  longueur  de 
l'angle  formé  par  les  deux  lames,  on 
fait  glisser  rapidement  et  légèrement 
la  première  sur  la  seconde,  soit  en 
poussant  dans  la  direction  de  l'angle 
obtus,  soit  en  tirant  dans  la  direction 
de  l'angle  aigu.  Le  sang  doit  s'étaler 
en  une  couche  mince  et  uniforme.  On 
fera  sécher  rapidement  par  agitaticn 
douce  dans  l'air. 

Suivant  les  colorants  il  conviendra 
ou  non  de  fixer  la  préparation. 

Si  les  colorants  sont  dissous  dans 
l'alcool  méthylique  pur  (.Jenner, 
Leishmann,    etc.),    la    fixation    est 

inutile.  Le  colorant  agit  comme  fixa- 
Fig.  415.  —  a  kd.  Les  quatre  temps  suc-    ^^yp 
cessifs  de  l'exécution    <i*un  frottis  du         ,v    t^  v       i.      //*i   • 

sang.  —  e,  aspect  que  doit  présenter  le        o)  Pour  quelques  recherches  (filai- 

frottis  terminé  (d'après  M.  Langeron).    res),  il  est  nécessaire  d'employer  des 

enduits  épais  de  sang.  Dans  ce  cas 
on  n'étalera  pas  les  gouttes,  mais,  au  contraire,  on  en  réunira  plusieurs 
en  une)  seule  qu*on  laissera  sécher.  On  emploiera  ensuite  divers  artifices 
que  nous  indiquerons. 

2®  Culture.  —  Déposer  avec  les  précautions  d'asepsie  élémentaires 
une  goutte  de  culture  sur  une  lame,  laisser  sécher  ou  étaler  suivant 
les  cas. 

3®  Pus.  — ^[^Procéder  comme  pour  le  sang.  S'il  est  trop  épais,  le  diluer 
avec  une  goutte  de  sérum  artificiel. 

40  Crachats.  —  Placer  une  particule  de  crachat  sur  une  lame  porte- 
objet  ;  écraser  avec  une  seconde  lame  ;  frotter  les  deux  surfaces  en  contact 
jusqu'à  écrasement  et  mélange  parfaits;  séparer  les  deux  lames;  para- 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  373 

chevcr  rétalement  sur  chaque  lame  avec  une  lame  propre  ;  laisser  sécher 
à  Tair  ;  fixer  en  passant  la  lame  (ou  la  lamelle),  enduit  en  haut,  à  travers 
la  flamme  d'une  lampe  à  alcool  ou  d'un  bec  Bunsen. 

Homogénéisation  des  crachats. 

1°  Recueillir  toute  l'expectoration  (100  à  200  centimètres  cubes  ou 
davantage).  Ajouter  une  égale  quantité  d'anliformine»  Laisser  séjourner 
pendant  deux  à  quatre  heures  au  thermostat. 

2^  Centrifuger  à  une  grande  vitesse  tout  ce  qui  a  été  homogénéisé  ; 
décanter  et  laver  à  deux  reprises  différentes  avec  une  solution  physio- 
logique. 

3°  Étendre  en  mince  couche  tout  le  résidu  sur  plusieurs  lames  que  Ton 
colorera  par  la  fuschsine  phéniquée  de  Ziehl.  Puis  décolorer  par  les  acides 
et  Talcool. 

Uaniiformine  que  Ton  peut  préparer  soi-même  est  un  mélange  à  parties 
égales  d*hypochlorite  de  soude  (eau  de  Javcl)  et  de  soude  caustique  à 
15  p.  100. 

50  Exsudais  de  la  gorge»  —  Enlever  un  fragment  d'exsudat  avec 
un  tampon  stérilisé  monté  sur  une  pince  ou  un  porte-coton  (au  besoin 
on  le  stériliserait  extemporanément  par  immersion  dans  Teau  bouillante)  ; 
frotter  le  tampon  sur  une  lame  nettoyée  et  stérilisée  ;  opérer  ensuite 
comme  avec  les  crachats. 

60  Frottis  d'organes.  —  Racler  Torgane  (par  exemple  ulcération 
génitale,  coupe  de  foie,  etc.)  avec  le  bord  d'une  lamelle  de  façon  à  recueil- 
lir un  peu  de  la  matière  à  examiner,  continuer  comme  pour  un  enduit 
de  sang. 

3.  MODES  DE  FIXATION  LES  PLUS  USUELS.  —  Suivant  les  cas  on  fixe 
la  préparation  : 

a)  Soit  par  la  flamme,  en  coupant  ladite  flamme,  quatre  ou  cinq  fois 
avec  la  lame,  face  chargée  en  haut,  de  façon  à  ne  pas  dépasser  (approxi- 
mativement) 70  à  80«  ; 

b)  Soit  par  un  mélange  à  parties  égales  d'alcool-éther  (aa)  ;  verser  2  ou 
3  gouttes  sur  la  préparation  sèche,  laisser  évaporer  ; 

c)  Soit  par  les  vapeurs  de  formol.  Verser  du  formol  (formol  du  com- 
merce à  40  p.  100)  dans  un  verre  de  montre.  Chauffer  jusqu*à  émis- 
sion de  vapeurs.  Exposer  les  lames,  face  enduite  en  bas,  pendant  une 
minute  ; 

d)  Soit  par  Talcool  absolu.  Pour  empêcher  l'alcool  absolu  de  s'hydrater, 
le  mettre  dans  un  flacon  à  large  ouverture,  au  fond  duquel  on  dispose 
une  couche  de  2  à  3  centimètres  de  sulfate  de  cuivre  anhydre.  On  reconnaît 
que  le  sulfate  de  cuivre  est  saturé  d'eau  et  doit  être  changé,  lorsque,  de 
blanc,  il  est  devenu  totalement  bleu. 

On  plonge  les  lames  à  fixer  dans  ce  flacon  pendant  une  à  quinze  minutes, 
suivant  les  cas.  Puis  on  sèche  à  l'air  libre  ; 

e)  Soit  par  l'acide  chromique  à  1  p.  100  (acide  chromique  :  1  gr.  ;  eau 
distillée  :  100  gr.). 


374  TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

On  plonge  la  préparation  dans  le  mélange  pour  la  ressortir  aassilôL 
On  lave  soigneusement,  à  Fesam»  On  laisse  sécheF. 

4.  LES  MODES  DE  COLORATION  LES  PUiS  USUELS  —  ha  pfépara- 
tion,  séchée  et  fixée  comme  il  vient  d'être  dit,  est  colorée.  Nous  rappel- 
lerons seulement  les  deux  modes  de  coloration  élémentaire  les  plus  géné- 
raux :  coloration  générale,  méthode  de  Gram.  Les  méthodes  et  artifices 
particuliers  et  spéciaux  (méthode  dc'Ziehl,  etc.)  seront  décritSj  s'il  y  a 
lieu,  à  l'occasion  de  la  bactérie  pathogène  pour  laquelle  ils  ont  été 
imaginés. 

a)  Coloration  générale.  ^ —  Faire  tomber  sur  la  préparation  séchée 
et  fixée  2  à  3  gouttes  de  la  solution  colorante,  laisser  en  contact  une 
demi  à  une  minute  (ou  plus  suivant  les  cas).  Laver  à  l'eau,  de  préférence 
au  moyen  d!une  pissette,  et  en  ayant  soin  que  le  jet  n'atteigne  pas  la 
partie  colorée,  pour  ne  pas  entraîner  lc8  microbes.  Sécher  de  préférence 
au  papier  buvard.  Examiner. 

En  bien  des  cas^  il  est  indiqué  de  laver  et  de  décolorer  légèrement, 
après  le  lavage  à  l'eau,  au  moyen  de  quelques  gouttes  d'afcool  absolu  ; 
l'assèchement  se  fait  alors  automatiquement  par  évaporation  de  l'alcool. 
On  peut  quelquefois  encore,  après  l'alcool,  clarifier  la  préparation  par 
lavage  au  xylol. 

En  cas  d'examen  avec  un  fort  grossissement  (objectif  à  immersion), 
déposer  sur  la  préparation  une  goutte  d'huile  de  cèdre,  dans  laqu4?lle 
plongera  la  lentille  de  l'objectif  pendant  l'examen.  Après  examen  on 
enlèvera  l'huile  de  cèdre  par  lavage  au  xylol. 

b)  Méthode  de  Gram.  —  Colorer  au  violet  de  gentiane  phénolé 
ou  aniline  environ  30  à  50  secondes.  Sécher  au  papier  buvard,  sans 
laver  ;  verser  la  solution  iodo-iodurée  de  Gram  (iode,  1  gr.  ;  iodure  de 
potassium,  2  gr.  ;  eau  distillée,  200  gr.),  ou  plonger  la  lame  dans  un  réci- 
pient renfermant  ladite  solution.  Laisser  agir  une  minute  ;  retirer  la  lame, 
et  laver  à  l'alcool  absolu  et  goutte  à  goutte,  jusqu'à  ce  que  la  préparation 
ne  se  décolore  plus.  Laver  doucement  à  l'eau,  sécher  au  l»uvard  ;  recolorer 
trente  secondes  à  l'éosine. 

On  dit  qu^un  organisme  u  tient  le  Gram  ^>  lorsqu^il  retient  le  violet  quand 
on  le  traite  par  la  méthode  de  Gram  ;  il  ne  «  lient  pas  le  Gram  »  quandy 
décoloré  par  l'alcool,  il  abandonne  le  violet  : 

Microorganii-m.s    à    Gram     positif     Streptoco  jue ,       Staphylocoque, 
(tenant  le  Giam)  :  Pneumocoque,  B,  diphtérique, 

B.  du  tétanos,  Actinomyces. 
Microorganismos   à    Grom     nrgatif     Gonoco  jue,  Méningocoque,B.  ty- 
(ne  tenant  pas  le  Gnm)  :  phique,  B.  co'i,  B.  de  la  peste, 

Micrococciis  melitensis. 

c)  Bîéthode  de  Ziehl  (voir  ci-dessous   à   Bacille  de  Koch). 


TECHNIQUE   BACTÉRIOLOGIQUE  375 

Classification  morphologique  élémentaire  des  bactéries. 


CLASSIFICATION  DES  BACTÉRIES  ((VapTès  Grimbert). 


Rondes , 


Isolées Micrococcus 

Par  groupe  de  deux Diplococcus ^ 

Bn  amas Siaphylococcus itm 

En   chapelets Stmptococcus •••^ 

Par  groupe  de  quatre Telracoccus tt 

En  amas  cubiques Sarcina 


« 


A  peine  plus  iongues  que  larges.     Baclerium, 


Lonir^ies !  Beaucoup  pk»  longues  que  larges.     Bacillus 

(  Id.  en  chapelets SlrepiohacUlus 


L  En  virgule Vibrio.  ^. 

(  En  spirale  allongée... "Bpirillum 


5.  COLORATION  ET  CARACTÈRES  MICRC3SaOPIQUES  DES  PRINCI- 
PALES BACTÉRIES  PATHOGÈNCS. 

Bacille  de  Koch.  —  La  préparation  (crachats  homogénéisés  ou  non, 
centrifuges  ou  non,  culot  de  liquide -cqphalo-rachîdien  centrifugé,  etc.,  etc.) 
étant  préparée  comme  il  a  été  dit  ci-dessus,  séchée  et  fixée  à  la 
flamme,  verser  fuchsine  de  Ziehl  et  chauffer  sur  flamme  ou  mieux  sur 
plaque  chauffante  jusqu'à  émission  de  vapeurs  (cinq  à  dix  minutes), 
en  remettant  au  besoin  du  Ziehl  pour  éviter  la  dessiccation.  Laver  lar- 
gement et  longuement  à  l'eau.  Décolorer  le  fond  par  immersion  d'envi- 
ron dix  secondes  dans  acide  azotique  au  tiers  ou  acide  chlorhydrique  au 
quart.  Laver  à  nouveau  à  Teau  jusqu'à  teinte  pelure  d'oignon  de 
l'ensemble  de  la  préparation.  Pousser  la  déceioration  par  lavage,  goutte 
à  goutte,  à  l'alcool  éthylique  ou  méthylique  jusqu'à  ce  que  celui-ci  ne 
se  colore  plus.  Rincera  l'eau, sécher.  Colorer  le  fond  en  versant  quelques? 
gouttes  de  solution  aqueuse  de  bieu  de  méthylène  (trente  secondes). 
Laisser  égoutter  le  bain  colorant,  laver  vivement  à  l'eau.  Sécher  au 
buvard  et  à  la  chaleur  douce.  Monter  au  baume  de  xylol.  Examiner  à 
l'immersion. 

Les  bacilles  de  Koch  (acido-résistants)  prennent  une  coloration  rouge, 
les  autres  microbes  et  les  noyaux  cellulaires  sont  colorés  en  bleu. 

Aspect.  —  Petits  bâtonnets  assez  longs  et  grêles,  droits  ou  incurvés, 
iholéstou  en  .petits  amas,  uniformément  colorés  en  rouge  sur  toute  leur  lon- 
gueur ou  au  contraire  granuleux. 


:i2 


376  TECHNIQUES   MÉDICALES    GÉNÉRALES 

Méthode  de  Biol.  —  On  procède  comme  ci-dessus  pour  la  coloration 
parle  Ziehl  et  )a  décoloration  par  l'acide  azotique  et  l'alcool,  puis,  après 
^  un  lavage  à  l'eau,  on  renforce  la  colora- 

\  ï-l  i  =      tion  par  immersion  de  quelques  minutes 

^\  1  S-g  ^      dans  le  formol  pur.  Les  bacilles  prennent 

gi       \  -.2'^  S      une  belle  teinte  violacée,  presque  noire, 

Hk        *  3.  S  2  ^      qui  dispense  de  faire  une  coloration  du 

fond. 
1  gg-  -  5  ■«  ""  g.  Pneumocoques.  —  Préparer  un  mince 

^Ja"  ■*'■>.      enduit  de  crachat,  de  salive  ou  de  sang, 

^  ^  Faire  sécher.  Fixer  par  la  chaleur.  Toutes 
les  couleurs  d'aniline,  le  bleu  de  méthy- 
lène, la  thionine  phéniquée,  le  violet  de 
gentiane  donnent  de  bons  résultats. 
Le  pneumocoque  prend  le  Gram. 
Si  l'on  voulait  mettre  la  capsule  en  évi- 
dence, on  opérerait  de  la  manière  sui- 
vante : 

Verser  sur  la  préparation  quelques 
gouttes  d'acide  acétique  glacial,  égout- 
ter  aussitôt. 

Sans  laver,  traiter  au  violet  de  gentiane 
aniline. 

Laver  dans  une  solution  de  NaCI  à 
10  p.  100. 

Examiner  à  l'état  humide  ou  bien  sé- 
cher et  monter  au  baume. 

Le  coccus  prend  une  coloration  fon- 
cée et  est  entouré  d'une  capsule  violet 
très  p;ile. 

Aspect.  —  Diplocoques  lancéolés  (en 
flamme  de  bougie),  en  capsules,  ayant 
tendance  à  se  meUrc  en  courtes  chalneltes. 

Bacille  de  l'Influenza  (coccobacille  de 
l'feilTer).  —  Frottis  de  sécrétions  nasales 
ou  de  crachats. 

Colorer  trente  secondes  avec  fuchi^il.e 
phéniqué'i  étendue  de  10  fois  son  volume 
d'eau. 

Les  bacilles  se  présentent  sous  forme 
de  petits  corps  surtout  colorés  aux  exti-é- 
mités  ;  beaucoup  sont  inclus  dans  le  cyto- 
plasme des  leucocytes. 

Aspect.  —   Coccobacilles   extrêmement   petits,  à  extrémités  arrondies, 
isolés  ou  en  courtes  chaînettes  de  2  à  4. 


S'a  2 


I 


TECHNIQUE    BACTÉRtOLOGIQVE 


377 


Qonocoque.  —  Pus  étaté  sur  lames. 

r,;i  tliiniiini;  phéniquée  donne  d'excellenles  préparation!!!. 

Le  gunnriiqiie  ne  lient  pas  le  Grani,  ce  qui  en  rend,  le  eus  échéant,  la 


I    •  • 
%  % 


iK_   ^ 


-  Crscliot  tuberculeux  a 


4* 


lugéniUBliun  (d'ajir^B  lJt>xu[Li;oii). 


ditTi'i'enciation   très   facile  avec  les  autres  microbes   de  la   sii]i[niraUnn 
{staphylocoques,  streptocoques),  qui,  eux,  tiennent  le  Grani. 


y 

7- 

■-\ 

A. 

\ 

^            ^K         - 

■  1          _         s 

— ^ 

Fig.  418.—  Crnchat  li 


\  1 

I  ;d'apr6s  Berriiiçuii).  ^^M 


Aspect.  — '  En  grain  de   café,  disposés  par  deux,  se  regardant  par  leui 
mrfaeu  plati-.  En  amas,  jamais  en  chaînettes.  Le  plus  souvent  inlracel 


378  TECH.\ÎQVES   MÉDICALES    CÉNÊIiALES 

Méningite  cérébro-spinale.  —  Liquida  céplialo-rachidicii  centrifuge  : 
culoL  étalé  sur  larties. 


La  thionine  phéniqufic  donne  d'excellentes  préparations. 
Comme  le  gon(iL-o(|uc,  le  rnéTiinyiHTiqnr  nr  lirn'  pris  le  (',\-,,n 


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Fi|r.  420.  —  Pus  â  pneumocoques  (d'après  BPïnricon). 

Aspect.   —  Cocci,  le  plus  souvent  en"  diplotoques,  aplatis  au   nivet 
leur  surface  de  contacl.  Ils  siint  le  plus  souvent  inlracetlulaires.  lis  forment  J 
des  Jimas  plus  ou  moins  nombreux,  mais  pas  do  chaînettes. 

Syphilis.  Treponema  pallidum.  —  Pratiquement,  e'est  dans  le  s 


TECHNIQUE    BACTERIOLOGIQUE  379- 

le  produit  de  raclage  du  chancre  induré  que  le  praticien  aura  surtout  à 
reihcrclier  le  spirochéte  de  la  syphilis. 


l'jg.  m.  —  Pneumocoques  dans  le  pus  (d'après  Bcznnçon). 

û)  La  sérosité  mélangée  de  sang,  obtenue  sur  le  bord  de  la  lame  (ou 
lamelle;,  est  étalée  sur  wm:  luiitc  porli'-cihjct  sois^neusonicnt  dégraissée  à 


Pig.  423.  —  l'nciiinobiioilles, 

l'alc'uol-élher.  La  préparation  est  fixée  en  la  passant  trois  fois  sur  la  flamme 
et  colorée  rapidement  au  moyen  d'un  mélange  préparé  exlemporanément: 

SoluUoD  de  GieniBB X  il  XV  guullea. 

Solution  de  carbonale  de  BOude  ù  I  p.  1000...  X      — 

Ehu  dislillèe 10  centimèlrL'S  cubes. 


380  TECHNIQUES   MÉDICALES^^GÉNÉRALES 

qu'on  verse  sur  la  lame  en'quatre  ou  cinq  fois  en  iliautTant  chaque  fois  ' 
légèrement. 

Les  apii-ochètea  sont  recherchés  à  rimmcrsioii. 


4 

A4 

«• 

•  y 

w 

b)  On   peut  colorer   lentement  par  immersion,   |iondaiil    Irois  quart»   ; 
d'heure  dans  le  même  mi^lange. 

c}  Sabrazf'3  a  recommandé  un  proci^di^  simple  que  voici: 


I 


Co  procédé  consiste  h  utiliser  simplemenl  la  fuchsine  phéniquée  de  ZMilv' 
qui  se  trouve  sur  toutes  les  tahlea  de  lalioratoire  et  qu'on  étend  de  3  à  ^ 
5  parties  d'eau  distillée.  Qu'il  s'agisse  de  préparations  desséchées  depniÉj 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE 

quelques  instants  ou  dtîjà  depuis  plusieurs  heures,  on  met  une  goutte  de 
cette  solution  colorante  au  milieu  d'une  lamelle  et  on  renverse  cette 


r    Vk*^«^ 

•* 

>^ 

r 

i    <v 

•9    •* 

Cf    jf^^ 

4 

ft^»    v*c 

#1 

>il» 

Fig.  425.  —  Méuingocoqiios  (d'iiprÈs  Bezançon). 

lamelle  chargée  sur  le  Trotlis  bien  étalé  à  la  surface  d'une  lame,  sec,  mais 
non  fixé  au  sens  histologique  du  mot.    Instantanément,  les  spirochètes 


r\ 

j"  ^ 

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du  frottis  se  colorent  en  rouge  net  ;  cette  teinte  est  cependant  terne  par 
rapport  à  celle  des  autres  microbes.  L'examen  à  un  fort  éclairage  [bec 


382  TECHNIQUES   MÉDICALES    GÉNÉRALES 

Aller,  IcuLîlie  convergpnte,  Abbe,  diapbragnie  moyen,  immersion  hiiileiise),  i 
à   un  grossissGinent   de  80(1  à    I  (X)n  diamrlri'p.   permet  une   très   facile  ] 


Fig.  427.  —  Bacille  de  Ducroy.  Chancre 


recherche  des  apirochètes  de  Schaudinn  dans  ces  préparations,  dont  lac  ■ 
coloration  se  renforce  encore  dans  les  lifnros  qui  suivent. 


i'ig,  428.  —  Sang.  —  Bncillc  du  fliarlion. 

Aapect.  —  Petit  élément  filiforme,  ayant  10  à  15  tours  de  spires  scrré^  | 
réguliers  et  fins.  Souvent  accolés,  souvent  en  Y, 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE 


383 


Bacille  de  Ducrey  (chancre  inoii).  —  Pus  tJtalc  sur  lame. 

<.!oloration  h  la-Miionine.  Ne  prend  pas  le  Gram. 

Aspect. — ■  Bacille  d'aspect  caraclérislique.  —  Chalneltes  de  court  bâtonnet, 


lé3  arrondies  et  doni  le  centre  se  colore  moins  que  les  ex 

réinilès 

-    r        ^       -      ^l  -  ^ 

taoo 

Fig.   1-29.  —  Tétanos  (d'après  Bezançon). 

Bactéridie  charbonneuse  (charbon).  —  Une  goutte  de  Bviosité  prise 
au  niveau  de  la  pustule  maligne  est,  étalée  sur  lame. 

Coloriilion  fi  la  thionine  phéniquée.  Prend  le  Gram. 

Aspect.  —  Bâtonnet  caraclérislique,  assez'  long    et  épais,    isolé  ou    on 
courtes  '.{chaînettes  ;     extrémités 
nettement  coupées  à  anele  droit. 

Bacille  de  Nicolaler  (téta- 
nos). —  Examen  dirent  du  jius 
étalé  sur  lames. 

Coloration  par  la  thionine. 

Prend  le  Gram. 

Bacilles  allongés  et  fins  (rare- 
ment sporulés). 

Aspect.  —  Dans  les  cultures, 
la  sporulation  est  fréquente  el  l'on 
peut  comparer  le  bacille  à  un  clou 
ou  à  une  baguette  de  tambour. 

Bacille    diphtérique.    —   On 

examine  des  frottis  de  fausses 
membranes,  d'exsudats.  pharyn- 
gés, de  mucus  nasal. 

Coloration  par  la  thionine  ou  le  bleu  de  Roux. 

On  met  sur  la  préparation  une  goutte  de  colorant  et  on  pose  par-dess 


DipUK 


|irè>i    UegLis 


384  TECHNIQUES   MÉDICALES    GÉNÉRALES 

une-  lamelle.  (In  examine  aiissUôi  à  l'immersion  :  le  hacille  de  Lofllcr 
coltirepluB  vile  et  d'une  façon  plus  intense  que  les  autres. 

En  cas  de  doute,  Taire  un  Gram,  sans  trop  déeoiorer  ;  le  l'iicill^  de 
Lûtller  garde  le  Gram. 

Aspect. — On  voit  des  bfitonnets, généralement  assez  tongs,  parfois  courts, 
en  amas  irréguliers. 

F.n  cas  ih  résullal  négalif,  faire  une  eulhire  sur  si!runi  d«  breuf  coagulé. 
Mettre  à  l'étuve  à  37°. 

Au  bout  de  seize  à  dix-huit  heures,  on  voit  de  petites  colonies  grisâtres, 
en  tache  de  liougie. 

Bacille  fusiforine  et  spirille  de  Vincent,  —  Frottis,  sur  lames,  de  i 
fausses  nicniliranes  ou  d'exsuclats  pria  sur  une  ulcération. 

Coloration  à  la  tliiunine  phcnîquée. 

Le  bacille  tusiforme  est  un  bâtonnet  renflé  au  centre,  en  fuseau,  ne  pre- 
nant pas  le  Gram  (le  bacille  de  Lôfller  prend  le  Gram). 


Flg.  431.  —  Angine  de  Vincunl  {d'après  Be^anvon). 

Les  spirilles  que  l'on  trouve  associées  au  bacille  (usiforme  sont  plus  I 
volumineuseiiquele  tréponème  delà  syphilis,  qui,  d'ailleurs,  ne  secolorfi  I 
pas  par  ces  colorations  usuelles. 

Staphylocoque  (furoncles,  anthrax,  phlegmons,  etc.).  —  Pus  étalé  sur 
lames. 

Coloration  par  ta  thionine.  Prend  le  Gram, 

aspect,  —  Cocci  en  amas,  en  grappe  de  raisin. 

Streptocoques  (érysipèle,   fièvre  puerpérale,  etc.),  —  Pus  étalé  sur 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  .185 

Colnraliiiii  pai-  la  thionine.  Pr»?nd  généralement  le  Grani,  mais  pas 
toujours. 


(.  —  ChaliioUes  de  au-rï.  longues  pt  Hpx 

»,<,. 

T'ii;.  432.  —  Pus  à  staphylocoques  (d'après  BezBngnn). 

Peste. —  [.e  liacille  de  la  peste,  surtout  facile  à  obtenir  sur  frottis  tle  la 
pulpe  des  bubons  des  pestiférés,  est  court,  trapu,  se  colorant  faellenient 
par  les  couleurs  d'aniline  et  ne  prenant  pas  le  Gram. 


A 

1» 

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il 

--? 

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Aspect,  —  Le  cenlre  du  bacille  se  colorant  beaucoup  moins  que  les  extrô- 
mités,  il  en  résulte  un  aspect  tout  à  tait  caractéristique  d'un  bâlonnet  court 
légèrement  uvoîde  à  extrémilés  colorées,  à  centre  clair. 


38C  TECHNIQUES   MÉDICALES    GÉNÉRALES 

Inoculation. —1.^  cobayes  et  les  rais,  particuIièrRment  sensibles  à  l'iiiocu-B 

lationpesleuscdela  pulpe'des  btibons  pestiférés,  meurent  en  peu  de  jours  avec  1 
une  septicémie  pesleuse  avec  adéntipalliies  (arcies  de  bacilles  spécifiques.  I 


ei  bouillon  (il'Hprëa  Bczaii^on). 


Choléra,  —  Bechercher  à  la  surlace  des  selles  un  petit  flocon  blanchâtre,  ] 
ayant  l'apparence  d'un  grain  de  riz,  grain  dit  riziforme.  En  détacher  ua  J 


fragment,  en  laire  des  Trottis  :  l'un  sera  coloré  au  bleu  phéniqué  de  KQlutJ 
l'autre  traité  par  la  méthode  de  Gram.  Les  vibrions  cholériques  ne  tiennent 
pas  |p  Gram.  Ils  se  colorent  très  facilement  par  la  fuchsine  de  Ziehl. 

Aspect.  — ^^  Microorçanisme  en  forme  de  bacille  très  court  légèrement^ 
recourbé  sur  Iui-m6me  :  bacille  virgule. 

Il  peut  être  vu  sans  coloration  à  un  fort  grossissement  :  ainsi  examini,! 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  385 

est  lrf«  mobile  ;  des  bncillcs  juxLaposës  bout  à  bout  peuvent  se  préseuti-i 
sous  forme  plus  allungei-  en  torme  it'S. 


■V;----*l'"'-   •■■-. ■     '*■•  -■•.■   ■ 


Kig.  430.  ^  Uysi-nlerie  umibieiiiiu  [pri^làvotneril  dans  les  sfllcs). 

Dysenterie.  —  Bacille  de  la  dysenterie.  —  On  le  trouvera  dans  les  selles 

des    sujets    atteints   de    dyseiitnric  bacillaire,  surtout   dans   la    première 


fe>v 

^ 

, 

"r 

^ 

>4  ^ 

/i  . 

- 

^^ 

Fig.    I.'IT.  —T. 

.,„l,ri,   |..,.' 

h.irc  (]) relèvement  da 

ns  lo>  aolles). 

semaine  de  la  maladie.  Elans  les  cas  chroniques  on  le  trouvera  au  moment 

des  poussées  aiguSs. 


388  TECHNIQUES   MÉDICALES   GÉNÉHALES 

Aspect.  —  Bâtonnet  Irôs  mobile  à  Torl  grossisscmenl.  sans  coluniLionJ 
ayaiil  à  peu  près  le  même  aspect  que  le  colibacille,  II  ne  tient  pas  le  GraïaJ 

Amibes.  —  La  dysenterie  aiiiibiecne  s'est  révi^léc  au  cours  de  la  guerr 
d'une  fréquence  insoupçonnée.  On  trouvera  tous  les  détailb  technique) 
nécessaires  à  la  reehcrche  de  ces  parasites  et  de  leurs  kystes  au  chapitn 
de  la  s^méiologie  du  tube  dî^stit  consacré  A  l'examen  des  selles. 


G.  MILIEUX  DE  CULTURE. 


aiitr. 


Bien  des  praticiens  se  livreraient  peut< 

dans   ries   cas    liien   détermim^  (anginei 

itérites   typhiques,   etc.),  aux   reciierches  pra-^ 


pseud Cl- membraneuses,  i 
tiques  basées  sur  les  cultures  bactériologiques  (hémocultures,  déterm 
nation  de  l'indice  opsunique,  dilTérenciation  du  bacille  diphtérique,  etc.)J 
si  la  préparation  des  milieux  de  culture  ne  rendait  pas  ces  techniquei 
à  peu  prés  impraticables  en  dehors  des  laboratoires  spécialement  outilléaa 
Il  existe  dans  le  commerce  (Burrouglis  Welcomc)  des  comprimés  secajl 
portatifs,  de  petit  volume,  se  conservant  indéfiniment  dans  des  conditioQsl 
convenables  et  qui  permettent  de  préparer,  en  une  heure,  sans  laboratoire^ 
ni  appareil,  un  tube  ou  une  plaque  du  milieu  nourricier  désiré. 


Pour  préparer  un  tube  de  culture,  il  suffit  de; 

]"  l.'n  tube  à  essai  parfaitement  propre  ; 

2"  Un  tampon  d'ouate  ; 

3"  De  l'eau  (de  préférence  distillée)  ; 

■1"  Le  comprimé  sec,  approprié  au  milieu  nourricier  dé 


,iré. 


La  technique  de  préparation  est  des  plus  simples  : 

1"  Mettre  dans  le  (ou  les)  tube  :  le  comprimé  ronvcnablc  ;  la  quantité- J 
d'eau  convenable  (distillée  de  préférence)  ; 

2°  Boucher  avec  le  tampon  d'ouate  (de  préférence  stérilisée).  Stériliser 
à  nouveau  en  passant  et  maintenant  quelques  secondes  dans  la  flammées 

3"  Plonger  le  tube  jusqu'à  un  niveau  supérieur  à  celui  de  l'eau  incluaefi 
dans  un  bain-marie  d'eau  l>ouillante.  Maintenir  l'ébullition  pendant! 
trente  minutes  en  tournant  le  tube  (ou  les  tubes)  de  temps  à  autre  pourT 
faciliter  la  dissolution  du  produit.  Une  ébullition  de  trente  minutes  fis(3 
suffisante  pour  tuer  les  niicroorganismes  (spores  résistantes  exceptées}^! 
et  sera  suffisante  pour  les  besoins  d'un  diagnostic  ordinaire.  Si  l'on  voulaiËf 
obtenir  un  milieu  absolument  stérile,  il  faudrait  chauffer  le  tube  danS^ 
l'eau  bouillante,  vingt  minutes,  trois  joura  de  suite. 

4"  Retirer,  laisser  refroidir  et  coaguler  suivant  les  cas  : 

Soit  en  position  verticale  ;  —  soit  en  position  oblique  ;  —  soit  en 
versant  le  contenu  sur  des  plaques  ou  dans  des  holles  de  rietri  préala* 
blement  stérilisées  par  ébullition. 


Milieux  de  culture  les  plus  courants.  —  Ce  sont  : 

1°   L'agar-agar  (hydrate  de  carbone  extrait   d'une   algue  japonaise)  I 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE 


389 

au  bouillon  de  bœuf  peptonisé.  (.e  milieu,  parfaitement  clair  et  trans- 
parent liirsiiii'il  est  lliiide,  devient  opalesrenl  après  solidiricatioii. 

Tous  les  organismes  ordinain^s  patlingifniques  et  non  pathogéniques 
eroissent  sur  re  milieu.  Il  est  surtout  employé  pratiquement  dans  le  dla- 
gnoslic  de  la  dijihlèrîi-. 

2"  L'agar-agar  aux  sels  de  bile  qui  contient  des  sels  de  liile,  de  la 
peplone,  de  la  lactose  et  du  rouge  neutre.  Les  seh  de  bile  empêchent  la 
croissance  de  presque  toutes  les  bactéries,  sauf  celtes  d'origine  intestinale. 

C'est  un  milieu  solide  utile  pour  isoler  de  l'eau,  du  lait,  de  l'urine,  des 
matières  fécales,  du  sang,  etc.,  les  bactéries  intestinales,  tels  les  bacilles 
coli,  ceux  de  la  fièvre  typhoïde,  des  paratyphoïdes  et  de  la  dysenterie. 

Les  colonies  de  Bacilliis  coli  sont  rouges,  les  autres  sont  incolores. 


-  a)  Type  :  exsudât  pharyngé.  - 

'   préalablement  stcrili:;i'e  i|uclqiii 


Teciinigue  d'ensemencement. 

I"  Recueillir  ;,vrc  une  .■iri..c  ,îi>  pl;>lii 
parcelles  de  l'exsudal  pliaryni;é  ; 

2"  Ensemencer  un  tube  d'agar-agar  au  bimillon  de  bceuf  pepttjnisé, 
ou  mieux  de  sérum  coagulé  (milieu  de  choix),  par  stries  linéaires  parallèles 
à  la  surface  de  l'agar  ou  du  sérum  en  ayant  soin  préalablement,  et  posté- 
rieurement, de  stériliser,  par  passage  à  la  flamme,  l'orifice  du  tube  d'ense- 
mencement et  son  bouchon  d'ouate  obturateur.  Incliner  obliquement 
le  tube  pendant  l'ensemencement  pour  éviter  la  chute  des  germes  de 
l'air. 

iV,  B.  —  Veiller  à  ce  que  l'anse  de  platine  n'entre  en  contact  avec  rien 
d'autre  que  l'agar-agar  au  cours  de  l'ensemencement. 

b)  Type  :  sang  (hémoculture)  : 

1"  Recueillir  par  ponction  veineuse  aseptique  (teinture  d'iode  sur  la 
peau,  seringue  et  aiguille  stérilisées  par  longue  ébullition)  quelques  centi- 
mètres cubes  de  sang  du  sujet  suspect  ; 

2o  Exprimer  ce  sang  avec  les  précauliuns  d'us.ige,  dons  un  lubc  d'agar- 
agar  aux  sels  de  bile. 


Incubation.  Étaves.  Cultures  à  la  température  ordinaire  des 
chambres.  —  Les  tubes  enscTncncê^  sont  portés  dans  une  étuve  à 
température  constante  réglée  à  37°,  et  les  cultures  examinées  après  vingt- 
quatre  heures. 

On  peut,  à  la  rigueur,  improviser  une  étuve  à  température  approxima- 
tivement constante,  avec  une  marmite  dite  norvégienne  constituant 
en  définitive  un  bain-marie.  de  température  relativement  fixe  du  fait  de 
l'isolement  du  récipient  contenant  l'eau  chaude.  L'eau  du  récipient  étant 
portée  h  une  température  voisine  de  39-40°,  les  tubes  y  «ont  disposas 
sur  un  support  métallique  comme  dans  un  bain-niane  le  dispositif  hermé- 
tiquement clos.  La  température  se  maintient  voisine  de  37",  en  tout  cas 
suffisamment  constante  pour  les  cultures  ordinaires. 

Quelques  cultures  d'ailleurs  (microbes  de  la  suppuration)  pe 
rigueur,  s'obtenir  à  la  température  de  la  chambre. 


J 


ma  TEcn?iiQUEs  médicales  gênéhales 

Examens  macroscopique  et  microscopique  :  deux  types  de  culluret.M 
a    Exsudât  pharyngé.  —  Hiifille-  ilii)li(i';ni]iies  cl  associés  : 
Macroscufiique:  Le  li-diiiUii  delà  liipliU-ric  donne  en  nnoins  de  vtngl>-fl 
quatre  heures  des  colonies  trps  apparentes,  aiors  que  l'immense  majoritél 
des  microbes  de  la  bonohe  ont  à  peine  commencé  à  vr'géter.  Il  conviei^l 
donc  d'examiner  les  tubes  au  bout  de  dix-liuit  à  vin^t  heures,  vingt-.W 
quatre  au  plus.  S'il  n'y  a  aucune  colonie  apparente.  la  diphliVie  doit  ètn 
(Oiminée.   Dans  les  cas  positifs,  on  ohi-ipne  le  long  des  stries  un  grandj 
nombre  de  colonies  se  présentant  sous  forme  de  taches  arrondies  blan( 
grisâtre,  dont  le  centre  est  plus  opaque  que  la  périphérie  et  dont  on  i 
comparé  l'aspect  6  relui  de  taches  de  bougie. 

Toutefois,  de  ce  qu'il  existe  des  colonies  après  vingt-quatre  heures^] 
on  n'est  pas  en  droit  do  conclure  nécessairement  à  la  diphtérie,  car  on  peara 
rencontrer  danw  la  bouche  une  bactérie,  le  coccus  de  Brisou,  qui  peut^ 
vers  la  vingtiêmcheure.eu  imposer  pour  le  bacille  de  I.âfllcr.  Maisl'c.ramflJ^ 
microsropiifue  permettra  facilement  la  discrimination,  le  roccus  de  Brisoi^ 
étant  une  forme  ronde  et  le  bacille  de  Lofller  un  bâtonnet.  Enfin  i" 
conviendra  de  taire  le  diagnostic  avec  le  bacille  psoudo-diphtériquçifl 
C'est  heureusement  très  facile,  car,  en  culture,  il  ne  donne  qu'une 
deux  colonies,  alors  que  le  bacille  diphtérique  en  donne  un  grand  nonibreJ 

En  résumé,  on  voit  que  si  les  tubes  de  sénim  ne  donnent  pas  de  colonie; 
après  vingt-quatre  heures,  à  37",  la  diphtérie  peut  être  écartée. 

Si  les  cultures  sont  positives,  on  ne  pourra  affirmer  la  diphtérie  que  s'î}fl 
existe  un  grand  nombre  de  colonies,  constituées  par  des  bacilles  prenanÊfl 
le  Gram  (voir  ci-dessus  :  Bacilles  de  la  diphtérie). 

6.  Hémocultures. —  Bacilles  co'i  ty[ihiqucsel  paratyphiques  {voir  piuB'l 
loin  :  Fièfre  l-jphoïfir,  p.  3941. 

7.  LA  FIÈVRE  TYPHOÏDE.  —  PROCÉDÉS  DIAGNOSTIQUES  BACTÉ*  | 
RIOLOGIQUES    ET    SÉROLOGIQUES   DIVERS 


I.  SÉno-DtAGNOSTIC.  —  En  di5pit  des  difficultés  d'interprétation  délai 
réaction  dite    d'agglutination,    du    fait    de  la    fréquence    croissante  desl 
fièvres  jiaratyphoïdes  et  des  propriétés  agglutinantes  conférées  au  scnimï 
par  les  vaccinations  préventives,  le  séro-diaenostic  n'en  reste  pas  moinf 
d'une  grande  valeur  clinique.  Tout  praticien  doit  pouvoir  le  pratiquer. 

A.  Séro-diagnosiic  macroscopique.  —    Procédé   élémentaire. 

Aiuijeii  simple  permettant  au  pralicîeii  dépourvu  d'éluve  et  de  microscope.^ 
d'effectuer  le  séro-diagiioslir.  de  ta  fièvre  li/phvîde.  —  Le  séro-diagnostic  del 
la  fièvre  typhoïde  peut  être  pratiqué  en  dehors  de  toute  instrumentation 
de  laboratoire,  en  suivant  une  technique  très  simple  qui  le  rend  acccss 
il  tous  les  praliciens. 

Il  faut  seulement  se  procurer  une  culture  de  bacilles  lyptûques  tués,  en  I 
èmulsion  stable.  On  les  trouve  dans  le  commerce  en  ampoules  scellées  d^ 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  391 

10  centimëLres  cubes,  dont  la  conservation  est  indéRnie.  Le  liquide  qu'elles 
renferment  est  uniformément  louehe.  Parfois  quelques  petits  flocons  se 
déposent  le  long  des  parois  de  l'ampoule  ;  il  suffit  d'agiter  celle-ci  pour  les 
voir  disparaître. 

L'ampoule  étant  ouverte,  on  verse,  avec  une  pipette  ou  un  simple  compte- 
gouttes,  50  et  100  gouttes  de  la  culture  dans  deux  petits  tubes  do  verre  ana- 
logues ù  ceux  que  l'on  emploie  couramment  pour  recueillir  le  sang.  On  ajoute 
dans  chacun  d'eux  une  goutte  de  sérum  provenant  du  sang  qui  aura  été  pris 
sur  le  malade  par  ptqftre  du  doigt.  On  a  ainsi  une  dilulion  au  cinquantième 
ùi  au  centième. 

Si  la  séro-réacUon  est  positive,  on  verra  dans  les  tubes  de  verre  de  petits 
flocons  blanchâtres  se  former  qui  ne  lardent  pas  à  se  déposer  sur  les  parois 
et  à  gagner  le  lund  du  tube  pendant  que  la  partie  supérieure  se  clarilie. 
La  réaction  est  1res  nette  au  bout  d'une  he.urc.  Il  faut  toujours  avoir  soin 
de  faire  avec  la  culture  d'Eberlh  un  tube  témoin,  afin  de  pouvoir  étudier 
comparativement  la  réaction.  Dans  les  cas  positifs,  celle-ci  est  des  plus 
nettes  :  impossible  de  s'y  tromper. 

Si  le  sang  n'a  pas  de  propriétés  agglutinantes,  on  verra  que  la  culture 
d'Ebcrth  conserve,  dans  le  lube  de  verre  comme  dans  le  tube  lémoin,  son 
aspect  louche  et  qu'aucune  préci[iitaUon  ne  s'opère. 

Ce  procédé  se  recommande  par  les  avantages  suivants  :  simplicilé  d'exé- 
cution, puisqu'il  ne  faut  ni  microscope,  ni  étuve,  ni  inslrumenlalion  com- 
pliquée quelconque,  exactitude  des  résultats  qui  sont  aussi  sûrs  que  par 
le  procédé  ordinaire,  très  grande  rapidité  dans  son  emploi  (on  peut  être  Ilxé 


■   f 


1'  d 


Procédé  perfectionne  de  Lematte  et  Stassano 

d'êinulsiuns  de  ba    il        II  |       I 

breux  essais  en  np    al  I 

permettent  d'à  rr  n      q 

les    rayons    uit  1  I 

tuent   les   batt  n 

altérer  sensiblfm  nt  i  u 

agglu  tînmes. 

Voici     la     d         [1 
même  de  I.omatt    (Il 

1"  Avec  un  compte- 
gouttes,  mettre  6  gouttes 
d'eau  distill/e  dans  le  pe- 
tit verre  c; 

2°  rir|Ucr  le  doigt  ou  le 
lobe  de  l'oreille  a\er  un 
vacciuostyle  ; 

3<i  Avec  le  deuxième 
compte -gouttes,  aspirer 
le  sang  du  malade  et 
en  mettre  2  gouttes  dans  le  verre  contenant  les  6  çonttes  d' 

pkarmacoiogiqutt. 


TECHNIQUES   MÉDICALES    GÉNÉRALES 


392 

li'iB  ;  faire  un  inrlange  honiogéni;  avec  le  premier  conipLe-goul  l.i 

1"   Verser  4  gouttes  de  mélange  (sang  laqu('')  dans  le  tube  rf  ; 

Verser  2  gouttes  de  mélange  (sang  laqui>)  dans  le  ruî)e  e  ; 

Verser  1  goulte  de  mélange  (sang  laqui'-)  dans  le  tuhe  /. 

On  a  ainsi  des  dilutions  à  :  1/50,  1/100.  il2W  ; 

b"  Bouclier  Ips  tubes,  les  agiter  pour  rendre  les  mélanges  homogènes. 

Réaction  positive.  —  !^i  on  a  une  n^acl  ion  [lositive,  il  se  lorme  des  petits 
amas,  qui  grossissent  et  finissent  par  tomlier  au  fond  du  tulie  comme 
des  flocons  d'ouate,  laissant  le  liquide  surnaE^eaut  très  clair. 

On  doit  comparer  les  tubes  en  expérience  au  tube  tfJmoin. 

Si,  après  trois  heures,  aucun  des  trois  tubes  ne  présente  le  phénomène  i 
d'agglutination,  la  réaction  est  négative. 

Pour  que  l'opérateur  puisse  voir  en  quoi  consiste  le  phénomène  de  I 
l'agglnt ination,  il  peut  ajouter,  dan^  le  cas  de  séro-diognostic  négatif, 
une  goulle  de  sérum  agglulinaiil  ;'i  i'émulsion  des  tubes. 

Diagnostic  différentiel  entre  les  infections  typhlques  ou  paraty- 
phiques.    —  Le  praticien  est  appelé  quelquefois  auprès   d'un  malade  ] 
où  les  symptômes  cliniques  peu  nets  rendent  le  diagnostic  hésitant  :  est- 
on   en   présence   d'une   infection   éberthienne,  paratyphiquc,   ou    d'un 
embarras  gastrique  grippal?  Le  séro-diognostic  enlèvera  le  doute. 

Nous  préparons  des  émulsions  de  culture  d'Eberth  et  de  dillérenta  , 
microbes  des  alTections  paratyphiqueîi  et  des  intoxications  alimentaires, 
tués  par  les  rayons  ullra-violets  (série  du  type  .\,  série  du  type  B). 

La  technique  è  suivre  est  la  même  que  dans  le  cas  du  bacille  d'Eberth, 
Le  sérum  li'un  malade  atteint  d'une  infection  poratyphique  agglutine 
aussi,  mais  1res  peu,  le  bacille  d'ELcr 

Au  contraire,  le  scrimi  d'un  ty]ibique  agglutine  souvent  les  bacilles  , 
paralyphiqucs  et  parfois  même  à  une  ditulion  phts  furie  que  tes  bacilleg 
d'F.herlh.  Il  faut  donc  : 

I*>  Pour  faire  le  diagnostic  des  alTections  paratypbiques,  diluer  une  ; 
goulte  de  sang  ou  de  séium  (au  lieu  de  2  gouttes)  dans  6  gouttes  d'e 
distillée  ; 

2°  Le  s éro- diagnostic  fait  avec  les  émulsions  de  bacilles  d'Eberth  J 
doit  toujours  précéder  celui  fait  avec  les  émulsion.-t  des  bacilles  paraty-* 
phiques. 

Si  on  a  à  sa  disposition  une  étuve  réglée  à  37",  en  y  intruduisant  les 
tubes,  la  réaction  se  fera  beaucoup  plus  rapidement. 


B.  Procédé  microacopique.  —  Le  sang  est  recueilli  comme  il  est  dit  t 
ci-tle,*^us.  11  e.-it  préféra  Me  d'employer  le  sérum  à  la  place  du  sang  complet, 
A  la  rigueur,  la  sérosité  d'un  vésicatoire  peut  servir. 

Sous  le  microscope,  une  culture  vivante  de  bacilles  typhiques  montre  I 
lesdits  bacilles  mobiles  et  isolés  ;  l'addition  de  sérum  typhique  réalisant 
le  phénomène  d'agglutination,  on  assiste  à  la  formation  d'amas  bacillaires  ' 
caractéristiques,  groupés  et  immobiles. 

Mtsure  du  pouvoir  aggluUnanl.  —  Si  l'on  veut,  ce  qui  est  nécessaire, 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  393 

mesurer  le  pouvoir  agglutinant  (Widal  et  Sicard),  au  lieu  d'employer  du 
sérum  pur,  on  dilue  une  goutte  de  sérum  dans  10  gouttes  de  bouillon  ou 
de  sérum  artificiel  ;  on  prélève  une  goutte  de  cette  dilution  à  1/10,  dans 
des  godets  renfermant  3,  5,  10,  15  gouttes  de  culture  de  bacilles 
d'Eberth,  et  après  trois  heures,  soit  à  Tétuve  à  37°,  soit  même  à  la  tem- 
pérature de  la  chambre,  on  recherche  quels  sont  ceux  des  godets  ren- 
fermant   des    amas    agglutinés.    Si    c'est    seulement    celui    renfermant 

3  gouttes,  l'agglutination  sera  dite  au  trentième:  ^ — r;  si  ce  sont  les 

o  X  lu 

tubes  jusqu'à  10,  l'agglutination  sera  diteau  centième:  — rr-;  si  c'est  le 

X  v/     /\      X  v/ 

godet  à  15  gouttes,  l'agglutination  sera  au  cent  cinquantième  :  7= — T7v»®t'C. 

15  X  10 

C.  Remarques.  —  1°  Le  séro-diagnostic  est  tardif;  il  est  rarement 
positif  avant  le  cinquième  jour  apr's  le  début  de  la  maladie. 

2**  Il  ne  peut  être  tenu  pour  positif  qu'au-dessus  de  1/30,  voire  de  1/50. 

3<*  Il  perd  sa  valeur  chez  les  vaccinés  dont  le  sérum  est  agglutinant. 

49  Le  sérum  des  sujets  atteints  d'affections  paratyphiques  agglutine 
aussi  les  cultures  de  bacilles  d'Eberth,  mais  seulement  à  un  faible  degré 
(1/20,  par  exemple),  tandis  qu'il  agglutine  fortement  les  cultures  des 
bacilles  paratyphiques. 


IL  RÉACTION  HÉMOLYTIQUE  BASÉE  SUR  LE  PHÉNOMÈNE  DE  BORDET. — 

Après  plusieurs  injections  intrapéritonéales  de  petites  doses  de  globules 
rouges  d'une  espèce  étrangère,  le  sérum  sanguin  d'un  animal  acquiert 
la  propriété  de  détruire,  in  viiro,  ces  globules  rouges.  S'il  s'agit  d'un 
animal  neuf,  les  globules  rouges  ne  sont  pas  détruits. 

Bordet,  ayant  constaté  ce  fait,  admit  qu'il  se  forme  dans  le  sang  de 
l'animal  préparé  une  substance  spéciale,  hémolytique,  dont  l'action, 
vis-à-vis  des  globules  rouges,  est  analogue  à  celle  des  substances  bacté- 
riolytiques  formées  dans  le  sérum  des  animaux  immunisés  contre  des 
microbes  et  démontrée  par  le  phénomène  de  Pfeiffer. 

Ce  phénomène  montre  donc  qu'un  animal  se  défend  en  les  détruisant 
contre  les  globules  rouges,  toxiques  pour  lui,  d'un  animal  d'une  autre 
espèce,  à  la  condition  qu'il  ait  été  immunisé.  Ce  pouvoir  hémolytique  est 
dû  à  la  présence  dans  le  sang,  en  plus  d'une  substance  banale  toujours 
existante,  mais  nécessaire,  Valexine  ou  complémeni,  d'une  substance  spéci- 
fique, formée  à  la  suite  des  injections  de  globules  rouges,  la  sensibilisatrice 
ou  ambocepieur. 

Le  phénomène  de  Bordet  est  h  la  base  de  la  méthode  de  diagnostic  des 
maladies  infectieuses  par  la  recherche  de  la  fixation  du  complément  de 
Bordet  et  Gengou. 

Cette  réaction  très  générale  a  donné  lieu  à  une  longue  série  d'appli- 
cations pratiques  dont  la  plus  importante,  et  jusqu'ici  la  plus  connue,  est 
la  réaction  dite  de  Wassermann  dans  la  syphilis.  Quoique  peu  appliquée 
Diagnoêlic.  25 


3:94 


TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 


pour  le  diagnostic  de  la  fièvre  typhoïde,  elle  peut  cependant  fort  bien 
servir,  confomiément  au  tableau  schématique  ci-dessous: 


SYSTÈME 
SPÉCIFIQUE. 


CO  .  PLÉMENT. 


BaciHes  d'Eberth  «  an- 
tigène ». 


Sérum       inacUvé       de\ 
malade     lyphique 
c  anticorps  ». 


Sérum 

de 
cobaye. 


Bacilles  d'Eberth  i  an- 
tigène ». 


Sérum  imactivé  de 
malade  non  lyphique 
«  pas  d'anticorps  ». 


SYSTÈME 
HÉMOLYTIOUE. 


Globules  rouges  de  mou- 
ton «  antigène  ». 


Sérum       inactivé       de 
lapin        antimoU' 
ton      anticorps  ». 


RÉSULTAT. 


positif  : 

pas 

d*héxnolyse. 


Sérum 

de 
cobaye. 


'Globules      rouges       de 
mouton    «  antigène  ». 


Sérum  inactivé  de 
lapin  antimoulon 
I  an  t "'corps  ». 


négatif: 
hémolyse. 


On  trouvera  toutes  explications  complémentaires  au  chapitre  consacré 
h  la  réaction  de  Wassermann  (voir  page  4C2). 

III.  HÉMOCULTURE. 

L'hémoculture  dépasse  certainement  les  possilûlités  du  praticien.  Tou- 
tefois nous  croyons  nécessaire  pour  lui  d'avoir  une  idée  nette  des  moyens 
diagnostiques  actuellement  réalisables.  Nous  ne  croyons  pouvoir  mieux 
faire  que  reproduire  à  ce  sujet  le  substantiel  article  de  Chantemesse  : 
'«  Fièvres  typhoïdes  intriquées.  Technique.  Hémoculture  )^  {Presse  médi- 
cale, 22  juin  1916). 

Technique  (1).  —  Nous  ne  rappelons  ici  que  pour  mémoire  deux 
notions  connues  de  tous,  à  savoir  :  que  la  bile  est  un  excellent  milieu  de 
culture  des  germes  typhoïdes  pris  dans  le  sang  des  malades  et  que  la  diffé- 
renciation de  ces  microbes  se  réalise  grnce  aux  modifications  strictement 
personnelles  qu'ils  exercent  sur  les  milieux  contenant  les  uns  du  glucose, 
les  autres  de  l'acétate  de  plomb. 

Le  laboratoire  doit  avoir  à  sa  disposition  de  la  l)ile  stérilisée  ;  des  sérums 
agglutinant  respectivement  le  T,  l'A  et  le  B  ;  des  tubes  de  bouillon  glucose 
d'assez  gros  calibres,  renfermant  les  uns,  en  même  temps  que  le  bouillon, 
un  second  petit  tube  renversé  —  et  dont  par  conséquent  l'extrémité  supé- 
rieure est  fermée  —  rempli  de  ce  liquide  et  dans  lequel  la  fermentation 
—  si  elle  se  produit  après  ensemencement  —  accumulera  des  bulles  de 
gaz  persistantes  ;  les  aulres  gros  tubes  contiendront  en  même  temps  que 
le  bouillon  un  second  tube  en  forme  de  J  ouvert  à  ses  deux  extrémités 

(1  )  A.  Chantemesse  et  A.  Grimbert  Les  fièvres  typhoïdes  intriquées  (Presse  médi- 
cale, 22  juin  1916). 


TECHNIQUE    BACTÉBIOLOGIQUE 


Fig.  439.  Fig.  440. 

Fig.  439.  —  Tube  à  TermenULion. 

Fig.  440.  —  Tube  au  sou^acÉlsLc 

de  plonib. 


39& 

renfermaiiL  dans  son  intérieur  et  sur  une  hauteur  de  4  à  5  centimètres 
<tti  sable  slérilisé  ;  cnliii  des  tubes  de  y^  g 

bouillon  ordinaire  dans  la  partie  su- 
périeure desquels  trempe  l'extrémité 
d'un  njort'eaii  de  papier  buvard  blanc 
stérilisé  et  sur  lequel,  avant  stérilisa- 
tion, a  été  déposée  une  goutte  de  so- 
lution de  sous-acétate  de  plomb.  Par 
capillarité,  ce  papier  au  plomb  s'im- 
bibe de  bouillon  de  culture,  et  si  ce 
dernier  donne  naissance  à  de  l'hydro- 
(îéne  sulfuré,  on  verra  apparaître  à  ia 
place  touchée  par  l'acétate  de  plomb 
la  t«inte  irisée  ei  noire  d'un  sulfure  de 
plumb.  C'est  ce  qu'on  observe  dans 
les  cultures  deT  et  de  B  et  jamais  dans 
les  cultures  de  A. 

Le  siing  du  malade  est  cultivé  dans 
lii  bile  ;  douze  i"i  di\-huit  heures  de  cul- 
ture, l'rii^e  faite  et  cnsfimencement 
dans  trois  tubes  ;  un  de  bouillon,  un 
autre  de  liouillon  glucose  et  le  dernier  contenant  le  papier  à  l'acétate  de 
plomb  ;  douze  heures  de  culture.  On 
obtient  dès  lors  une  première  orien- 
tation :  le  glucose  fermente  ou  non,  le 
papier  au  plomb  présente  ou  non  des 
traces  de  sulfure  irisé  noir,  ce  qui  per- 
met de  soupçonner  la  présence  d'un  ou 
de  plusieurs  germes  typhiques.  Le  tubr 
de  bouillon  simple  sert  à  ensemencer 
trois  autres,  n°  1,  n"  2  et  n"  3  dont  le 
premier  reçoit  du  sérum  agglutinant  leT, 
dont  le  second  reçoit  du  sérum  aggluti- 
nant le  A  et  le  troisième  du  sérum  agglu- 
tinant le  B.  Portés  à  l'étuve,  ces  tubes 
laisseront  les  cultures  se  faire  avec  ces 
particularités  respectives  que  le  tube 
qui  aura  reçu  le  sérum  agglutinant  le  T 
contiendra  éventuellement  à  sa  surface  Fig.  44I.  —  Svws  l'ialluence  du'sé- 
surtout  le  A  et  le  B,  que  le  tube  qui  rumaggIulinant.lesbadllesa'aggIo- 
,, .      ,  ,., ,         .    ,       ,  1   ,  ■         mèrent  au  tond  du  tube  au  fur  el  à 

aura  ete  additionne  de  sérum    aggluti-       mesure  de  tour  développement, 
nant  le  A  pourra  montrer  à  sa  surface   „,      .,„         _.       .■      ^     .     ,„ 
I    T    .  I     u     .         '      r      i      j  .    .        ^^-   **^-   —  Séparation   des   bacilles 

le  T  et  le  B  et  qu  enfin  le  dernier  tube       agglutinés  et  des  bacines  mobiles 
qui  aura  été  muni  de  sérum  B  pourra       P*""  '»  travarsée  du  Oltre  à  sable, 
porter,  dans  sa  partie  supérieure  sur- 
tout, une  culture  de  T  et  de  A.  Au  bout  de  quelques  ëeures,  à  l'aide  d'une 


(% 


Fig.  441. 


Fig.  442. 


396  TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

pipette  on  puise  dans  chacun  de  ces  tubes  et  la  prise  est  introduite  avec 
un  peu  de  bile  et  du  même  sérum  agglutinant  dans  le  petit  tube  contenant 
le  sable  et  qui  est  lui-même  renfermé  dans  un  plus  gros  tube  chargé  du 
bouillon  glucose.  La  culture  en  bile  continue  dans  le  tube  de  sable  et 
sur  ce  sable  le  microbe  agglutiné  par  le  sérum  en  question  se  dépose, 

car  il  est  en  amas  ou,  tout  au  moins,  il 
est  immobilisé.  Quant  aux  germes  que 
le  sérum  n'a  pas  touchés  et  qui  sont 
restés  mobiles,  ils  filtrent  à  travers  le 
sable  et  se  développent  dans  le  bouillon 
circonvoisin,  où    on   peut  les   cueillir. 

Trois  à  cinq  heures  suffisent  pour  cette 

Fig.  443.  —   Grumeaux  d'agglutina-    x_^-,p^„Ap    Par  res   arrêts   sur   un  banc 
tion   formés  en  quantités  inégales   traversée,  i^ar  ces  arrêts  sur  un  Danc 

suivant  la  dose  de  sérum  introduite,    de  sable   que   Ton   impose  à    certains 

germes  agglutinés  ou  immobilisés,  par 
ces  facilités  de  transport  qu'on  octroie,  au  contraire,  à  certains  autres 
auxquels  on  a  laissé  leur  mobilité,  on  arrive  à  séparer  le  bacille  d'Eberth 
du  paratyphoïde  A  et  du  paratyphoïde  B.  Il  ne  reste  plus  qu'à  difTc- 
rencier  les  divers  germes,  à  les  isoler  et  à  les  soumettre  à  l'épreuve  der- 
nière des  sérums  chargés  d'agglutinines  spécifiques. 

8.  LA  TUBERCULOSE,  —  PROCÉDÉS  DIAGNOSTIQUES  BACTÉRIOLO- 
GIQUES  DIVERS. 

I.  DIAGNOSTIC  CLINIQUE  DE  LA  TUBERCULOSE  BASÉ  SUR  L'EMPLOI  DE 
LA  TUBERCULINE.  —  L'injection  hypodermique  de  tuberculine  déter- 
mine une  réaction  hyperthermique  d'autant  plus  violente  que  la  dose 
employée  est  plus  forte  et  que  la  tuberculose  est  plus  évidente.  Tel  csl 
le  principe  des  diverses  méthodes  de  diagnostic   basées  sur  son  emploi. 

Praiiquemenl,  trois  techniques  ont  été  et  peuvent  être  employées  : 

a)  Injection  hypodermique  :  hypodermo-réaction  (Koch)  ; 

b)  Scarification  superficielle  :  cuti-réaction  (von  Pirquet)  ; 

c)  Instillation    oculaire  :    ophtalmo-réaction  (Calmette). 

a)  Hypodermo-réaction.  —  La  tuberculine  employée  était  la  vieille 
tuberculine  de  Koch,  TA  (alcaline),  en  injection  hypodermique  (ou 
intramusculaire). 

Les  doses  indiquées,  convenablement  diluées,  étaient  : 

Adultes  :  0<*c,00020  =  1/5  de  milligramme; 

Enfants  au-dessus  de  cinq  ans:  0^^,00010  =  1/10  de  milligramme  ; 

Enfants  au-dessous  de  cinq  ans  :  0^'^,00005  =  1/20  de  milligramme. 

Les  sujets  tuberculeux  réagissent  dans  les  vingt-quatre  ou  quarante- 
huit  heures,  par  une  élévation  thermique  de  0,8  et  au-dessus  avec  cour- 
bature, malaise  général,  etc. 

Si  la  réaction  est  nulle,  on  administre,  le  troisième  jour,  une  nouvelle 
djse,  sensiblement  plus  forte  que  la  première,  0^^,001,  1  milligranmic  par 
exemple  pour  un  adulte. 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  397 

Si  cette  deuxième  épreuve  est  négative  comme  la  première,  on  pratique, 
le  cinquième  jour,  une  troisième  injection  sensiblement  plus  forte  que  la 
deuxième,  par  exemple  0^^,005,  5  milligrammes  pour  un  adulte. 

L'absence  répétée  de  réaction  conduit  à  la  conclusion  que  te  malade  n'est 
pas  tuhercuteuT. 

Cette  méthode  a  donné  lieu  à  maints  déboires,  voire  à  quelques  cata- 
strophes. Lermoyez  vient  encore  d'en  signaler  les  dangers  en  otologie 
(Diagnostic de  Totorrhée  tuberculeuse,  Presse  médicale^  26  juillet  1917). 
Elle  semble  à  peu  près  généralement  abandonnée  en  France.  On  sait, 
au  contraire,  qu'elle  est  généralement  adoptée  dans  la  pratique  vétéri- 
naire. Reprise  et  modifiée,  elle  constitue  en  somme  la  base  de  la  tuber- 
culinothérapie  en  quelques  cas  si  efficace. 

b)  CuU-réaction.  —  Appliquer  une  ou  deux  gouttes  de  tuberculine 
diluée  TA  (von  Pifviuet),  ou  gros  comme  une  tète  d'épingle  de  pommade 
tuberculinée  (tuberculine,  lanoline,  aa)  (Moro). 

Scarifier  légèrement  la  peau  du  sujet  comme  pour  une  vaccination 
ordinaire. 

Les  sujets  tuberculeux  réagissent  dans  les  vingt-quatre  heures  par 
l'apparition  d'une  papule  d'un  rouge  éclatant.  Parfois  l'infiltration  se  fait 
sur  une  surface  beaucoup  plus  étendue  ou  une  éruption  vésiculaire  se 
produit  autour  de  la  région  inoculée.  Ces  marques  disparaissent  au  bout 
de  quelques  jours,  laissant  une  petite  zone  pigmentée  qui  peut  persister 
pendant  des  semaines. 

Les  sujets  non  tuberculeux  ne  réagissent  pas,  ou  de  façon  insignifiante. 

Cette  réaction  n'a  de  véritable  valeur  diagnostique  que  dans  les  pre- 
mières années  de  la  vie  ;  les  adultes  réagissent  presque  tous. 

(•)  Ophtalmo-réaction.  —  Calmette  recommande  une  solution  pré- 
parée par  précipitation  de  tuberculine  dans  l'alcool  ;  la  tuberculine  pré- 
cipitée sèche  est  dissoute  à  raison  de  08^,01  par  centimètre  cube  d'eau 
stérilisée  ou  de  sérum  artificiel  (solution  à  1  p.  100  ou  à  1  p.  200). 

A  l'aide  d'un  compte-gouttes  stérilisé,  on  instille  une  goutte  entré  les 
paupières  de  l'œil  droit  (ou  gauche). 

Les  sujets  tuberculeux  réagissent  habituellement  dans  les  six  heures, 
plus  rarement  vingt-quatre  ou  quarante-huit  heures,  par  une  hyperémie 
conjonctivo-palpébrale  plus  ou  moins  violente.  Dans  quelques  cas  il  se 
produit  de  l'œdème  palpébral  ;  il  peut  même  y  avoir  une  exsudation  fibri- 
neuse  conjonctivale.  On  appréciera  particulièrement  bien  la  réaction  par 
comparaison  avec  l'œil  témoin  non  instillé.  On  ne  constate  pas  en  général 
d'élévation  thermique. 

On  a  rapporté  des  cas  où  l'instillation  aurait  déterminé  des  lésions 
(onjonctivales  plus  ou  moins  graves  et  durables.  Il  semble  toutefois  que, 
dans  leur  ensemble,  les  ophtalmologistes  aient  déclaré  la  méthode  prati- 
qu<înient  inoffensive.  Il  paraît  du  moins  prudent  de  s'en  abstenir  chez  les 
sujets  porteurs  d'une  aflection  oculaire  quelconque. 


398  TECHNIQUES  MÉDICALES  GÉNÉRALES 

11.    INOCULATION. 

On  voit  que  nous  possédons  maints  procédés  dérivés  de  la  bacté- 
riologie, directs  ou  indirects,  susceptibles  de  nous  permettre  d'établir  le 
diagnostic  de  la  tuberculose  sur  une  base  concrète. 

Il  en  est  d'autres  encore,  telles  celles  basées  sur  la  réaction  de  Bordet- 
Gengou,  sur  la  culture,  mais  qui  ne  sont  pas  encore  mûres  pour  la  pratique 
courante. 

Il  en  est  probablement  de  même  de  Vinoculalion  du  cobaye.  Toutefois, 
à  la  campagne,  cette  méthode  n'est  certainement  pas  impraticable.  Aussi, 
pour  terminer,  nous  donnons  ci-après,  d'après  Gastaigne,  un  exemple 
concret  de  mise  en  œuvre  de  ces  méthodes  bactériologiques  appliquées 
eu  diagnostic  de  la  tuberculose  rénale,  souvent  si  épineux. 

Diagnostic  de  la  tuberculose  rénale  par  des  méthodes  de  laboratoire 
â  la  portée  du  praticiea  (1).  —  Deux  procédés  de  laboratoire  sont  uti- 
lisalles  par  îe  praticien  pour  le  diagnostic  de  la  tuberculose  rénale  : 

l^  La  recherche  des  bacilles  dans  le  sédimnt  urinaire  ; 

2°  L'inoculation  de  Turine  suspecte  au  cobaye. 

L  Recherche  des  bacilles  dans  le  sédiment  uiinaire.  —  Matériel 
nécessaire.  —  1°  Urine  prélevée  aseptiquement  par  sondage  après 
toilette  et  désinfection  soigneuse  du  gland  ou  de  la  vulve,  et  recueillie 
dans  un  récipient  préalablement  bien  flambé,  puis  bouché  avec  soin  une 
fois  rempli  ; 

2°  Une  petite  centrifugeuse  k  main  avec  ses  tubes  spéciaux  que  Ton 
rincera  plusieurs  fois  à  l'alcool  si  on  ne  peut  pas  les  stériliser; 

3°  Une  tige  de  platine,  ou  mieux  une  pipette  ;  h  défaut,  un  simple  fil 
de  fer  flambé  ; 

40  Des  lames  de  verre  porte-objet  neuves  ; 

50  Les  solutions  colorantes  nécessaires  pour  faire  un  Ziehl  ; 

60  De  l'alcool  absolu  ; 

70  Un  bec  Bunsen  ou  une  lampe  à  alcool  ; 

8^  Un  microscope  muni  d'un  objectif  à  immersion. 

Technique  de  la  recherche.  —  1°  Remplir  d'urine  les  tubes  de  la 
centrifugeuse  et  centrifuger  jusqu'à  ce  que  le  liquide  soit  clarifié  ;  le  culot 
s'est  alors  déposé  au  fond  du  tube. 

On  place  les  tubes  dans  la  centrifugeuse,  en  ayant  soin  de  bien  les  équi- 
librer, c-'est-à-dire  de  toujours  mettre  Tun  en  face  de  l'autre  deux  tubes 
également  pleins,  pour  éviter  de  fatiguer  Tappareil.  On  met  Tinstrument  en 
marche  doucement  en  évitant  les  à-coups  et  en  augmentant  progressive- 
ment la  vitesse.  On  centrifuge  jusqu'à  ce  que  la  limite,  soit  de  la  partie  supé- 
rieure, soit  de  la  partie  inférieure,  ne  change  plus,  et  que  le  liquide  soit  tout 
à  fait  clair  et  transparent.  Le  temps  nécessaire  pour  une  centrifugation  ordi- 
naire, avec  une  vitesse  moyenne,  est  d'environ  cinq  minutes.  L'arrêt  doit 
se  faire  graduellement,  sans  à-coups  brusques,  fâcheux  pour  l'instrument, 

(1)  Elles  ont  été  décrites  dans  le  Carnet  du  mois  de  décembre  1913,  auquel  il 
convient  de  se  reporter. 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  399 

et  détruisant  par  contre-coup  reffet  de  la  centrifugation  (Bard,  Précis  des 
examens  de  laboraloire), 

2^  Décanter  le  contenu  des  tubes  en  le  versant  doucement  ;  le  culot 
reste  au  fond  ; 

3°  Avec  la  pipette  ou  la  tige  de  platine,  déposer  une  goutte  de  ce  culot 
sur  des  lames  ;  étaler  ; 

4°  Laisser  sécher  ; 

5°  fixage  de  la  préparation,  soit  en  passant  lentement  trois  fois  la 
lame  dans  la  flamme  bleue  du  Bunsen,  ou  dans  la  flamme  de  la  lampe 
à  alcool,  —  soit  à  l'alcool-éther  ; 

50  Verser  sur  la  préparation  une  dizaine  de  gouttes  de  la  solution  de 
Ziehl.  Mettre  la  lame  sur  la  platine  chauffante  et  chauffer  doucement 
jusqu'à  apparition  des  premières  vapeurs  (60-70°)  ;  puis  laisser  la  coloration 
se  faire  pendant  cinq  à  six  minutes  environ  ;  après  quoi  on  égoutte  l'excès 
de  liquide  colorant  ; 

7°  Sans  laver  à  l'eau,  décolorer  par  l'acide  azotique,  en  versant  sur  la 
lame  quelques  gouttes  de  la  dilution  d'acide  azotique  au  quart,  qu'on 
jette  au  bout  d'une  minute  de  contact  ; 

S^  Décolorer  par  l'alcool  :  une  dizaine  de  gouttes  d'alcool  absolu  qu'on 
laisse  agir  pendant  deux  minutes  environ  ; 

90  Laver  à  l'eau  ; 

IQo  Recolorer  le  fond  de  la  préparation  au  bleu  de  méthylène  qu'on 
laisse  agir  deux  minutes  environ  ; 

11°  Laver  à  l'eau.  Laisser  sécher  à  l'abri  de  la  poussière  ; 

12°  Déposer  une  goutte  d'huile  de  cèdre  directement  sur  la  surface  de 
la  préparation  et  regarder  au  microscope  avec  l'objectif  à  immersion  et 
l'oculaire  n^  1 . 

Ce  que  montre  la  préparation.  —  Les  l^acilles  de  Koch  seul&  sont 
colorés  en  rouge.  Il  y  a  bien  dans  l'urine  des  bacilles  acido-résiatants 
autres  que  le  bacille  de  Koch,  mais  ils  ne  sont  pas  alcoolo-résistants  :  la 
décoloration  à  l'alcool  est  donc  un  point  très  important. 

Valeur  de  cette  recherche.  —  Pour  que  la  recherche  des  bacilles  de 
Koch  dans  les  urines  soit  positive,  il  faut  que  le  malade  en  élimine  beau- 
coup, ce  qui  n'arrive  qu'assez  tard  dans  l'évolution  de  la  tuberculose  rénale. 

Aussi  est'il  souvent  besoin,  poor  dépister  cette  affection  au  début, 
de  ne  pas  s'en  tenir  à  cette  seule  méthode,  mais  de  pratiquer  l'inoculation 
au  cobaye. 

Contrôle  de  la  recherchei  —  A.  Emploi  d'un  sérum  agglulinant  — 
sérum  de  Martnorek  par  exemple  —  pour  enrichir  en  bacilles  le  dépôl  de 
renlrifufjalion. 

10  Ajouter  à  une  quantité  donnée  d'urine  (100  centimètres  cubes,  par 
exemple),  2  gouttes  de  sérum  par  10  centimètres  cubes  ;  puis  abaisser 
la  densité  du  liquide  au-dessous  de  la  densité  minima  du  bacille  tuber- 
culeux (1,010)  par  addition  d'alcool  à  60^  jusqu'à  obtenir  une  densité 
do  0,999  ;  agiter  vivement  ; 


400  TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

2®  Après  sédimentation  de  vingt-quatre  heures,  recueillir  !a  portion 
inférieure  de  Turine  (30  centimètres  cubes)  sur  laquelle  portera  Texamen  ; 

3°  Agir  différemment  selon  les  cas  et  suivant  la  nature  du  dépôt  consti- 
tué par  :  a)  des  phosphates,  alors  clarifier  par  Tacide  acétique  ;  b)  des 
urates,  alors  chauffer  légèrement  ;  c)  du  pus,  alors  traiter  par  la  lessive 
de  soude  (une  goutte  par  centimètre  cube)  ; 

40  Centrifugation  ; 

5°  Coloration  au  Ziehl-Nielsen  rigoureuse,  c'est-à-dire  dix  minutes 
de  coloration  à  chaud  ;  deux  minutes  de  coloration  à  Tacide  azotique 
au  tiers  ;  dix  minutes  de  coloration  à  Talcool  absolu  (1). 

B.  Modification  de  la  technique  de  coloration  (procédé  de  C.  Biot,  de 
Lyon). 

Une  fois  la  décoloration  faite  à  Tacide  (7°)  et  à  Talcool  (8°),  verser  sur 
le  frottis  quelques  gouttes  de  formol  du  commerce  à  40  p.  100  ;  on  le  laisse 
agir  pendant  deux  minutes  environ.  On  ne  recolore  pas  le  fond  de  la  pré- 
paration. 

De  la  sorte  les  bacilles  apparaissent  en  violet-noir  sur  le  champ  clair 
du  microscope  ;  le  formol  a  fait  virer  leur  teinte  rouge  au  noir  et  ils  se 
détachent  avec  une  extrême  netteté  sur  le  champ  lumineux  blanc. 

Utilité  de  la  précédente  méthode  de  lal>oratoire  appliquée  au  dia- 
S^nostic  de  la  tuberculose  rénale.  —  Possibilité  de  faire  un  diagnostic 
précoce  dans  un  cas  simplement  suspect. 

Or  un  malade  atteint  de  tuberculose  rénale  et  opéré  suffisamment  tôt 
peut  être  sauvé  ;  un  malade  chez  qui  la  tuberculose  rénale  est  diagnostiquée 
de  façon  trop  tardive  n*est  plus  justiciable  de  la  néphrectomie  et  se 
Irouve  condamné  à  mort  —  une  mort  particulièrement  atroce. 

La  vie  du  patient  est  entre  les  mains  du  médecin  auquel  il  vient  se 
confier  lors  de  ses  premiers  malaises. 

Mais,  négative,  ou  même  positive,  cette  recherche  des  bacilles  de  Koch 
doit  être  complétée  par  Tinoculation  de  Turine  suspecte  au  cobaye  (Cf.  Car- 
net du  mois,  mars  1914). 

II.  Inoculation  au  cobaye.  —  I.  Préparer  :  l^  urine,  pipettes,  tubes 
à  centrifuger,  etc.,  comme  pour  la  recherche  des  bacilles  dans  Turine  ; 
2°  un  verre  de  montre  flambé  ;  3°  une  seringue  à  injections  hypoder- 
miques en  verre  de  1  centimètre  cube  préalablement  bouillie  durant  cinq 
minutes  avec  son  aiguille  bouillie  et  flambée  ;  4°  un  cobaye  de  300  à 
400  grammes  (il  est  facile  de  s'en  procurer  à  la  campagne). 

Technique  de  l'inoculation.  —  L'urine  une  fois  centrifugée,  on  décante 
le  liquide  clair  surnageant  et  on  prélève  avec  une  pipette  le  culot  que  l'on 
dépose  dans  un  verre  de  montre  bien  flambé. 

Quand  les  urines  sont  très  faiblement  purulentes,  le  culot  obtenu  dans 

(1)  Lucas,  Journal  des  sciences  médicales  de  Lille,  22  novembre  1913.  —  Mercier, 
Thèse  de  LUle,  1913-1914. 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE 


401 

un  seul  tube  serait  insuffisant  ;  on  mélange  donc  le  culot  recueilli  dans 
2,  3,  4  tubes  de  centrifugation,  de  façon  à  avoir  environ  4  ou  5  gouttes 
de  culot.  On  les  dilue  dans  8  ou  10  gouttes  d'urine  et  on  aspire  ce 
mélange  dans  la  seringue. 

L'inoculation  au  cobaye  se  fait  en  général  sous  la  peau  de  la  cuisse, 
préalablement  épilée,  lavée  à  l'alcool  et  à  i'éther.  Si  l'on  a  près  de  soi  un 
aide,  il  maintient  d'une 
main  la  lête  et  les  pal- 
tcs  de  devant  du  cobay, 
de  l'autre  une  patte  di; 
derrière,  si  bien  que  seule 
reste  libre  la  patte  dans 
laquelle  on  fera  l'inoci;- 
lution.  L'opérateur  prend 
cette  patte  de  la  main 
gauche  et  fait  entre  le 
pouce  et  l'index  un  pli  h 
la  peau.  Tenant  la  serin- 
gue de  la  main  droite,  il 
enfonce  l'aiguille  suivant 
l'axe  de  ce  pli  et  pousse. 
l'injection  hypoder- 
mique. 

Si  l'on  est  seul,  on  main- 
tient entre  ses  jambes  le 
corps  du  cobaye,  lêle  en 
bas,  et  on  laisse  dépasser 
en  haut  les  pattes  de  der- 
rière. 

Lorsque  le  liquide  est 
ainsi  inoculé,  il  faut  re- 
tirer l'aiguille  en  prenant  fjg  444.. 
soin  que  le  liquide  ne  re- 
flue pas  au  dehors.  On  évite  cet  inconvénient  en  appuyant  un  doigt  sur 
l'orifice  du  trajet  de  l'aiguille,  tandis  qu'on  la  retire. 

L'animal  inoculé  est  placé  à  part  dans  une  cage  suffisamment  vaste, 
et  isolé  des  Jiutres  cobayes. 

Dès  qu'il  meurt,  on  l'autopsie  pour  chercher  les  signes  de  tuberculose. 
S'il  vit  encore  après  trois  semaines,  on  le  sacrifie  pour  faire  cette  véri- 
fication. Si  deux  cobayes  ont  été  inoculés,  sacrifier  le  second  six  ou  sept 
jours  après  le  premier. 

Signes  de  la  tuberculose  chez  le  cobaye.  — Hypertrophie  du  ganglion 
inguinal  du  côté  inoculé  (a).  Hypertrophie  des  ganglions  lombaires  et 


-  Tuberculose  expérimentale  du  cobaye  (1). 


(I)  D'après  Bahd,  Précii  ûa 
DiagnctUe- 


dt  laboratoirt. 


402  TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

mésentériques.  Masse  caséeuse  dans  les  ganglions.  Granulations  blanches 
sur  la  rate  (b),  très  augmentée  de  volume,  et  sur  le  foie  (c).  Parfois  gra- 
nulations sur  les  poumons.  On  peut  retrouver  le  bacille  de  Koch  sur  des 
frottis  obtenus  avec  ces  lésions  (Cf.  Carnet  du  mois,  décembre  1913). 

9.  SYPHILIS.  —  PROCÉDÉS  DIAGNOSTIQUES  BACTÉRIOLOGIQUES 
ET  SÉROLOGIQUES  DIVERS.  '• 

10  RECHERCHE  DU  SPIROCHËTE  PALUDUM  (surtout  valable  peur  les 
produits   de  raclage  du    chancre). 

a)  Par  coloration  des  frottis  au  Giemsa  (voir  plus  haut). 

(Il  existe  d'autres  procédés  qu'on  trouvera  dans  les  traités' spéciaux. 
Voir  Gaston  :  Laboratoire  du  Praticien, 

b)  Par  examen  â  r ultra-microscope  (Voir  Ibid.). 

Ce  procédé  est  relativement  simple,  facile  et  rapide.  Il  est  relativement 
sûr,  la  distinctiQn;<du  spirochète  spécifique  et  des  autres  variétés  de  spi- 
rilles et  de  spiroenètes  étant,  en  général,  assez  aisée.  Toutefois,  quand  le 
liquide  à  examiner  provient  de  lésions  des  muqueuses  génitales  ou  bue- 
Cîilçs,  le  diagnostic  précis  du  tréponème  reste  souvent  impossible. 

^o  SËRO-DIAGNOSTid.'  MÉTHODE  DITE  DE  DÉVIATION  DU  COMPLÉMENT. 
RÉACTION  DE  WASSERMANN. 

Elle  demeure  encore  jusqu'ici,  en  dépit  des  critiques  qui  lui  sont 
faites,  incomparablement  plus  importante  que  toutes  les  autres  méthodes 
de  diagnostic  de  la  syphilis  par  des  procédés  de  laboratoire. 

11  n'appartient  guère  au  praticien  de  pratiquer  lui-même  ladite  réaction, 
non  qu'elle  soit  particulièrement  difficile,  mais  parce  qu'elle  nécessite, 
au  moins  jusqu'à  présent,  des  réactifs  biologiques  et  une  instrumentation 
(étuves,  centrifugeurs,  etc.)  qui  ne  peuvent  être  réunis  et  conservés  que 
dans  des  laboratoires  spécialisés. 

Toulefois  son  importance  est  telle  que  nous  rappellerons  brièvement  : 

a)  Le  principe  ; 

b)  La  technique  dans  ses  éléments  essentiels  ; 

c)  L'interprétation  des  résultats  obtenus  ; 

d)  Les  indications  pratiques  relatives  au  mode  de  prélèvement  du  sang 
en  vue  de  ladite  réaction. 

a)  Principe  et  définition  de  la  réaction  de  Wassermann.  —  La 

réaction  de  Wasscrmann,  d'un  usage  actuellement  courant  dans  le  dia- 
gnostic de  la  syphilis,  est  basée,  comme  on  sait,  sur  la  réaction  de  Bordct- 
Gengou,  désignée  souvent  sous  le  nom  de  déviation  du  complément. 
Un  bref  exposé  de  cette  réaction  est  nécessaire. 

On  appelle  antigène  toute  substance  (microbes,  éléments  cellulaireç^, 
toxines)  qui,  injectée  dans  un  organisme,  provoque  une  séro-réaction 
humorale  de  défense. 


TECHNIQUE   BACTÉRIOLOGiQVE 


403 


On  appelle  anlicorps  la  substance  développée  dans  un  organisme  an  cours 
de  la  séro-^éaction  de  défense  provoquée  par  Tioatroduction  d*un  antigène. 

Un  sérum  complet  renfermant  un  anticorps  est  bactériolytique,  cyto- 
lytique,  antitoxique  par  rapport  à  l'antigène,  microbe,  cc^Hule,  toxine 
qui  a  provoqué  sa  formation. 

Par  exemple  le  sérum  d'un  sujet  vacciné  au  moyen  d'»%ïiulsions  Ae 
bacilles  d'Eberth  est  bactériolytique  pour  ledit  ibaeilJe  ;  le  sérum  anti- 
diphtérique est  antitoxique  par  rapport  h  la  toxine  diphtérique  ;  le  sérum 
d'un  animal  auquel  on  a  injecté  préalablement  des  hématies  d'une  autre 
espèce  est  hémolylique  par  rapport  auxdites  hématies. 

Le  sérum  d'un  sujet  normal  peut  présenter  d'ailleurs  spontanément 
^^ertaines  ipropriétés  d'anticorps.  €'cst  ainsi  que  sans  aticttnc  pr^^paration 
le  sérum  humain  hémolyse  les  hématies  du  mouton,  du  lapin,  du  cochon 
d'Inde. 

L'expérience  indique  qu'un  sérum  renfermant  un  anticorps  perd  irré- 


Réaction   hémolytique. 


Pas  de  réaction. 


Réaction  hémolytique. 


Sérum  de 

cobaye  préparé 

antimouton) 

4-  Hématies 

de  mouton 

{antigène). 


it^-^ 


Sérum  de 
cobaye  préparé 

Inactivé  par 

chauflage  kbb* 

+  Hématies 

de  mouton 

{antigène). 


\z^ 


Sérum    ordinaire 

(complément) 

+  Sérum  de 

cobaye  .préparé 

inaclivé 

(anticorps) 

4-  Hématies 

de  m:Outon 

-ianiigèm). 


Fig.  445.  —  Réaction  liémolytique  spécifique^ 


médiablement  sa  propriété  spéciliqcie  s'il  -est  «onirais  à  une  tempihrat'ore 
de  80»  ou  au-dessus. 

€ha«ilé  à  »5o  il  perd  de  même  sa  propiTcté  spécifique,  mais  il  suffît 
d'ajouter  au  sérum  ainsi  inactivé  ime  petite  quantité  de  ^énnn  normal 
d'un  animal  quelconque  pwir  ia  lui  faire  rècuT^érer. 

Par  exemple  {fig.,  445),,  le  sérum  d*un  co:baye  auquel  on  a  injecté  préala- 
blement des  héCTBaties  de  nM>ul)on  est  h^otytâque  poBr  lesdites  hématies. 
Il  coBstitu-e  avec  iesdites  hénMities  un  système  héfnolytique,  c'est-à-dire 
que  si,  à  une  émulsion  d'hématies  d'C  mo«tan,  on  ajoute  du  sérum  de 
cobaye  préparé  (sérum  antimouton),  les  hématies  seront  détruites  et 
l'hémoglobine  ratise  en  liberté  teintera  en  roiîigc  le  tiabe  Hl''e!JOpéFience. 

Si  on  mélange  de  même  des  hématies  de  mouton  à  dti  sérum  de  cobaye 
préparé  (antimouton),  mais  préalablement  chauffé  à  55<>,  l^^hémolyse  ne  se 
produira  pas,  le  liquide  rest/era  elair  ;  mais  H  suifira  ^'ajouter  au  mélange 
pi'écédent  une  petite  quantité  de  sérum  de  cobaye  <M»dinaire,  non  préparc, 
non  hémolytique  pour  les  hématies  de  mouton,  pour  qiie  l'hénrolyse  se 


404  TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

produise.  Le  sérum  de  cobaye  préparé  (antimouton)  inactivé  par  la 
chaleur  à  55°  a  été  réactivé  par  addition  de  sérum  de  cobaye  ordinaire, 
sérum  de  cobaye  ordinaire  qui  ne  possède  aucunement  la  propriété  spéci- 
fique d'hémolyser  les  hématies  de  mouton. 

Pour  expliquer  ce  phénomène  et  en  faciliter  Texposé  on  admet  de  façon 
hypothétique  que  le  sérum  de  cobaye  préparé  antimouton,  hémolytique 
pour  les  hématies  de  mouton,  renfermait  deux  substances  : 

Une  substance  spécifique,  Vanticorps,  thermostabile,  non  détruite  par 
la  chaleur  à  55°  ; 

Une  substance  banale,  le  complément^  thermolabile,  détruite  par  la 
chaleur  à  55°. 

Uanlicorps  spécifique  ne  se  rencontre  que  dans  les  sérums  spécifiques 
d'animaux  préparés. 

Le  complément  non  spécifique  se  rencontre  indistinctement  dans  tous 
les  sérums  d'animaux,  préparés  ou  non.  Il  complète  Tanticorps.  L'anticorps 
isolé  (sérum  inactivé)  est  «  en  sommeil  »,  il  a  perdu  momentanément  sa 
propriété  hémolytique  ;  Taddition  de  complément  le  réveille,  le  complète, 
la  lui  fait  récupérer.  L'anticorps  isolé,  sérum  inactivé,  le  complément 
isolé  ne  sont  pas  hémolytiques.  Le  système  anticorps  (sérum  inactivé 
+  complément)  est  hémolytique.  On  admet  que  le  complément  agit  bana- 
lement à  la  façon  d'un  mordant  qui  prépare  et  rend  possible  la  fixation 
de  l'anticorps  spécifique  sur  l'antigène  correspondant,  en  l'espèce  de 
l'anticorps  spécifique  antimouton  sur  l'hématie. 

Ajoutons  que  le  complément  n'existe  dans  un  sérum  quelconque  qu'en 
quantité  limitée  et  que  s'il  a  servi,  par  exemple,  comme  dans  l'expérience 
précédente,  à  l'hémolyse  d'hématies,  il  ne  pourra  plus  réactiver  un  nouveau 
sérum  inactivé,  il  aura  été  dévié,  absorbé,  fixé  au  cours  de  l'hémolyse 
antérieure  :  c'est  ce  phénomène  qu'on  désigne  sous  le  nom  de  fixalion  du 
complément. 

Ajoutons  encore,  pour  terminer  ces  préliminaires,  que  cette  démons- 
tration limitée  à  un  exemple  particulier  :  l'action  hémolytique  d'un 
sérum  préparé  (antimouton)  sur  les  hématies  de  mouton,  est  très  géné- 
rale. La  loi  générale  peut  s'exprimer  de  la  façon  suivante  en  adoptant  la 
terminologie  hypothétique  précédente  : 

Un  sérum  spécifique  complet  donne  lieu  avec  Vantigéne  correspondant 
d  une  réaction  spécifique  {hémolyse^  bactériolyse,  toxityse^  etc.). 

Un  sérum  spécifique  privé  de  son  complément  par  chauffage  à  55°,  mis  en 
présence  de  Vantigène  correspondant,  ne  donne  plus  naissance  à  la  réaction 
spécifique.  Il  est  décomplélé,  inactivé. 

Un  sérum  spécifique  inactivé  par  chauffage  à  55°  est  réactivé  par  addition 
de  sérum  normal  lui  restituant  son  complément.  Son  anticorps  est  complété. 
Le  système  ainsi  réalise  mis  en  présence  de  r antigène  correspondant  donne 
à  nouveau  naissance  à  la  réaction  spécifique. 

Mais  le  complément  employé  dans  la  réactivalion  précédente  a  été  complè- 
tement absorbé,  fixé  par  ladite  réaction  et  ne  peut  plus  servir  à  une  réacti- 
vation ultérieure. 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE 

b)  Technique  de  la  réaction  de  Wassermann,  basée  sur  1 
mène  précédent,  se  réalise  comme  suit  {fig.  446  et  447), 
Dans  un  tube  on  met  en  présence  : 

Éléments  de  la  riaclion  de  Wassermann  (Bordel-Gengou). 


phéno- 


^y 


A.  Aniiatne. 

(Foie    de  nouve 

j-nè  ayphlli- 

B  !    Comme  oi-toQtxe. 

B.  Sérum    suspect 

nacUv«     par 

A'  AntlBbie. 

chauflaee  à  55» 

(Sérum  de  cobaye 

\             llvè  (onfUwpi). 

)        SysWme 

,   hémolytlqae 

'  ^   décomptétè. 


A.  L'anligène  spécifique,  représenté  en  l'espèce  par  une  macération 
de  foie  de  nouveau-né  syphilitique  ; 

B.  Le   sérum   du   sujet  suspect  ;   sérum   privé   de  son  complément, 
■  décomplémcnté  »  par  chaufTage  à  55°; 


Héaeiion  de  Wauermann. 


Pas  d'himolgte. 

Fixation  du  complément. 

Anticorps  spécifique 

dans  le  sérum  suspect. 


Himotgte. 

Pas  de  fixation  du  complément. 

Pas  d'anticorps  spécifique 

dana  le  sérum  suspect. 


Syaléme 
hémolyticiue 
décomplété. 


"^^ 


-*-  y.  Aniigéne.  -*- 
Hématies  mon  Ion. 
-•-  B'.  Antlearp*.  -*- 

Sènim  de  cobaye  antlmoaton 

-4-  C.  Complément.  -^- 

-4-  B.  Anticorps.  Sérum  suspect.  Pas 

d'anlleorps,  -^ 

-*-  A.  Aniigéne  eyphilitlque.  -►- 


Système 

hèmolytique 

complet. 

SysUme 
eyphilltlqae 

incomplet. 


Fig.  447, 

C.  Du  sérum  normal  non  chaufTé  et,  partant,  complet,  de  cobaye  normal; 
bref  le  complémenl. 
Que  va-t^il  se  passer? 
Si  le  sérum  du  sujet  est  normal,  si  le  sujet  n'est  pas  spécifique,  il  ne 


406  TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

renferme  pas  d'anticorp&  spécijBque  correspondra  ni  à  Tantigène,  en  consé- 
quence aucune  réaction  n'aura  lieu  ;  le  complément  ne  sera  pas  absorbé, 
dévié,  fixé,  il  restera  libre  et  pourra  contribuer  à  une  réaction  ultérieure. 
Si  le  sérum  du  sujet  est  anormal,  si  le  sujet  est  spécifique,  il  renferme 
au  contraire  Fanticorps  spécifîque  correspondant  à  Tantigène  ;  un  système 
spécifique  complet  sera  réalisé  par  antigène  +  anticorps  +  complément  ; 
le  complément  sera  absorbé,  fixé  et  ne  pourra  contribuer  à  aucune  réaction 
ultérieure. 

Comment  décélera-t-on  que  le  complément  a  été  fixé  et,  partant,  que  le 
sujet  suspect  est  spécifique,  ou  qu'au  contraire  il  n'a  pas  été  fixé  et,  partant, 
que  le  sujet  nVst  pas  spécifique?  Précisément  en  mettant  le  système  pré- 
cédent (antigène  +  sérum  suspect  +  complément)  en  présence  d'un 
système  hémolytique  décomplété,  réalisé  par  des  hématies  de  mouton 
(antigène'^  additionné  de  sérum  de  cobaye  préparé  antimouton  inactivé 
par  chauffage  à  55°  (anticorps).  Si  le  complément  a  été  fixé  par  la  réaction 
antérieure,  c'est-à-dire  si  le  sujet  est  spécifique  ou,  plus  exactement,  si  le 
sérum  du  sujet  examiné  renferme  actuellement  l'anticorps^  spécifîque, 
ledit  complément  ne  pourra  plus  réactiver  le  sérum  inactivé  de  cobaye  ; 
il  n'y  aura  pas  hémolyse.  Si,  au  contraire,  le  complément  n'a  pas  été  fixé 
par  la  réaction  antérieure,  si  le  sujet  n'est  pas  spécifique,  ledit  complément 
non  fixé  réactivera  le  sérum  inactivé  de  cobaye  :  il  y  aura  hémolyse. 
Tel  est  le  principe  de  la  réaction  de  Bordet-Wassermann. 
En  fait,  la  technique  est  assez  délicate  et  les  résultats  d'une  interpré- 
tation plus  délicate  encore.  Il  intervient  en  effet  des  notions  de  masse 
respective  des  diverses  substances  employées  dans  la  réaction  ;  la  réac- 
tion est  plus  ou  moins  nette  ;  les  techniques  employées  par  différents 
observateurs  ne  sont  pas  identiques.  Il  en  résulte  des  discordances 
tenant  aux  différences  de  techniques,  aux  interprétations  différentes 
des  observateurs.  Il  serait  fort  désirable  d'obtenir  une  relative  unité  de 
technique  et  d'interprétation. 

11  n'en  est  pas  moins  vrai  que  ladite  réaction,  pratiquée  correctement, 
par  un  laboratoire  consciencieux,  avec  une  technique  éprouvée,  fournit 
des  renseignements  précieux,  parfois  indispensables,  et  quelques  faits 
douteux  ou  erronés  ou  incompréhensiJ:)les  ne  peuvent  pas  être  sérieu- 
sement valables  contre  la  masse  des  faits  avérés,  précis  et  homogènes 
recueillis  jusqu'ici. 

Quant  à  l'interprétation,  il  conviendrait  peut-être  d'adopter  une  termi- 
nologie précise. 

Ce  qui  a  singulièrement  compliqué  les  exposés  innombrables  qui  ont 
été  faits  de  la  réaction  de  Bordiet-Gengou.  —  et  celle  de  Wassermann  qui 
n'en  constitue  qu'un  cas  particulier  —  c'est  la  terminologie  très  com- 
pliquée et  très  différente  employée  par  les  auteurs,  une  même  substance 
voire  purement  hypothétique  étant  désignée  par  trois,  quatre  et  plus 
dénominations  différentes. 

Aussi  croyons-nous  utile  de  donner  un  résumé  de  cette  terminologie 
et  de  ces  synonymies. 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  407 

Anlicorps  =  sensibilisatrice  =  ambocepteur  =  substance  intermédiaire 
=  sérum  anti-décomplémenté  =  sérum  inactivé. 
Complémenl  =  alexine  =^  cytase. 
Antigène. 

0}  Technique  dans  ses  éléments  essentiels ^  —  Quant  à  la 
réaction,  elle  se  dispose  de  la  façon  suivante  :  «  Dans  des  tubes  à  réaction 
on  met  en  présence  le  système  syphilitique  (antigène  et  sérum  à  examiner 
pouvant  contenir  l'anticorps  syphilitique)  et  le  complément.  On  porte  à 
l'étuve  à  37^,  pendant  un  temps  qui  varie  de  trente  minutes  à  trois  heures 
suivant  les  auteurs,  pour  donner  le  temps  à  la  fixation  du  complément  de 
s'effectuer  sur  l'antigène,  s'il  y  a  de  l'anticorps  syphilitique  dans  le  sérum 
à  examiner.  On  ajoute  ensuite  au  mélange  précédent  le  système  hémo- 
lytique,  c'est-à-dire  les  hématies  de  mouton  et  le  sérum  hémolytique  inac- 
tivé.  On  reporte  ensuite  à  l'étuve  à  37°.  Si,  après  une,  deux  ou  trois  heures, 
il  n'y  a  pas  d'hémolyse  des  globules  rouges  de  mouton  par  le  sérum  hémo- 
lytique de  lapin  antimouton,  c'est  que  le  complément  a  été  dévié  dans  la 
première  partie  de  l'opération,  c'est  qu'il  a  été  fixé  sur  l'antigène,  c'est 
donc  qu'il  y  avait  de  l'anticorps,  de  l'ambocepteur,  de  la  sensibilisatrice 
syphilitique  dans  le  sérum  k  examiner,  c'est  que  le  sérum  provenait  bien 
d'un  sujet  syphilitique.  Au  cas  où,  au  contraire,  l'hémolyse  se  produit, 
c'est  que  le  complément  était  resté  libre,  n'avait  pas  été  fixé  sur  l'antigène, 
c'est  qu'il  n'y  avait  pas  d'anticorps  dans  le  sérum  à  examiner,  c'est  que  ce 
sérum  n'appartenait  pas  à  un  syphilitique.  Dans  le  premier  cas,  la  réac- 
tion de  Wassermann  est  dite  positive;  dans  le  second,  elle  est  dite  négative, 

«  On  voit  que  le  système  hémolytique  joue  le  rôle  d'un  véritable  réactif 
indicateur,  qui  décèle  la  fixation  ou  la  non-fixation  du  complément  par  le 
système  sy{)hilitique. 

«  La  réaction  est  fort  délicate.  Aussi,  dans  la  pratique,  chaque  opé- 
ration comporte  neuf  tubes,  trois  où  la*  réaction  est  faite  avec  des  doses 
variables  d'antigène  et  six  tubes  témoins  dans  lesquels  les  réactifs  doivent 
se  comporter  de  façon  déterminée  pour  indiquer  la  valeur  de  la  réaction. 
Pour  plus  de  certitude  encore,  on  peut  faire  parallèlement  la  réaction 
avec  un  sérum  normal  et  un  sérum  sûrement  syphilitique.  » 

En  fait,  les  questions  de  préparation  d'antigène,  de  chauffage,  de 
dosage,  ont  donné  naissance  à  d'innombrables  procédés  et  variantes. 
Qui  n'a  pas  son  petit  procédé?  D'où,  il  faut  bien  en  convenir,  une 
certaine  confusion,  et  trop  souvent  des  résultats  discordants  et  diffici- 
lement interpréta  l)le.>. 

Nous  devons  renvoyer  aux  traités  spéciaux. 

Nous  donnerons  seulement  comme  type  de  séro-réaction,  rapide  et 
relativement  élémentaire,  le  procédé  de  Latapie-Levaditi  {Soc.  debioiogiey 
mars  1917). 

La  séro-réaction  de  la  syphilis.  —  M.  A.  La  ta  pie  propose  la  modi- 
fication suivante  au  procédé  de  séro-diagnostic,  dit  rapide,  décrit  nagujère 
par  M.  Levaditi  et  lui-même. 


408  TECHNIQUES   MÉDICALES   GÉNÉRALES 

Le  sang  qui  vient  d'être  aspiré,  au  moyen  d'une  seringue,  dans  la  veine 
du  coude,  est  réparti,  à  raison  de  2  centimètres  cubes  par  tube,  dans 
deux  tubes  à  essai,  dont  un  (tube  A)  renferme  \^^,b  d'antigène  (extrait 
alcoolique  titré  de  foie  de  fœtus  hérédo-syphilitique),  et  Tautre  (tube  B) 
est  vide  et  servira  de  témoin.  Après  douze  et  quarante-huit  heures,  on 
répartit  les  parties  liquides,  exsudées  après  coagulation,  dans  trois  petits 
tubes  de  10  millimètres  de  diamètre,  de  la  façon  suivante  : 

l«r  tube  :  0cc,4  du  liquide  provenant  du  tube  A. 

2®  tube  :  0cc,2  du  liquide  provenant  du  tube  A. 
0cc,2  d'eau  physiologique. 

3®  tube  ;  O^c,!  du  liquide  provenant  du  tube  B. 
0cc^3  d'eau  physiologique. 

On  ajoute  ensuite  dans  les  trois  petits  tubes  O^c,!  de  globules  de  mouton 
à  6  p.  100,  et  on  les  porte  à  Tétuve  à  37°  pendant  une  heure.  Après  une 
nouvelle  heure  de  séjour  au  laboratoire,  on  peut  procéder  à  la  lecture 
des  résultats. 

Cette  technique  a  l'avantage  d'être  plus  simple  que  l'ancienne  et  de 
donner  des  résultats  meilleurs. 

d)  Interprétation  des  résultats.  —  La  réaction  de  Wassermann 
n'est  pas,  à  proprement  parler,  spécifique. 

l^  On  peut,  en  effet,  comme  on  sait,  la  pratiquer  avec  des  antigènes  non 
spécifiques^  lipoïdes  divers.  Elle  paraît,  en  dernière  analyse,  dépendre 
d'une  réaction  biochimique  d'adsorption,  subordonnée  à  la  présence 
dans  le  sang  des  spécifiques  de  lipoïdes  globulaires  particulièrement 
volumineux. 

2®  Elle  peut  être  positive  dans  d'autres  maladies  que  la  syphilis. 

Cette  circonstance  ne  lui  enlève  pas  pourtant  toute  valeur  clinique, 
parce  que,  si  le  fait  est  exact  en  lui-même,  au  point  de  vue  absolu,  en  pra- 
tique, les  résultats  positifs  sont  très  rares  en  dehors  de  la  syphilis.  Ils 
peuvent  être  tels  dans  la  frambœsia,  le  pian,  la  maladie  du  sommeil,  la 
fièvre  récurrente,  quelques  cas  de  paludisme,  la  nagana,  le  mal  de  Cade- 
ron,  la  dourine,  la  scarlatine,  la  lèpre  et  certains  cas  de  fièvre  typhoïde  à 
type  ambulatoire. 

La  confusion  entre  la  syphilis  et  ces  diverses  maladies  est  en  général 
peu  à  craindre,  la  plupart  d'entre  elles  étant  vraiment  par  trop  excep- 
tionnelles et  les  autres  ayant  une  symptomatologie  suffisamment  précise. 

Il  s'ensuit  donc  qu'en  pratique  une  réaction  de  Wassermann  positive 
présente  une  grande  valeur  diagnostique  et  peut  même  suffire  parfois 
pour  permettre  d'affirmer,  selon  la  plus  grande  vraisemblance,  que  l'on  a 
affaire  à  un  sujet  atteint  de  syphilis  et  même  à  un  sujet  probablement 
encore  porteur  de  virus  syphilitique. 

D'autre  part,  il  ne  faut  pas  oublier  en  pratique  qu'une  réaction  de 
Wassermann  négative  n'est  pas  un  indice  certain  d'absence  de  syphilis. 

Aussi,  la  positivité  ou  la  négativité  de  la  réaction  ne  pourrait  servir  de 
critérium  absolu  pour  affirmer  l'existence  ou  l'absence  de  la  maladie; 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  409 

on  voit  que  ce  serait  aller  beaucoup  trop  loin  dans  les  déductions  rela- 
tives à  la  valeur  de  la  réaction  de  Wassermann  que  de  conclure  de  sa 
seule  disparition  à  la  suite  d'un  traitement  par  l'arsénobenzol  à  la  guéri- 
son  parfaite  de  Finfection  syphilitique. 

L'expérience  pratique,  au  surplus,  montre  sans  réplique  qu'il  faut 
s'attendre  souvent,  en  pareils  cas,  à  des  retours  offensifs  de  la  maladie. 

En  somme,  l'examen  des  résultats  donnés  par  les  séro-réactions  de 
Wassermann  montre  que,  tout  en  conservant  une  grande  valeur  clinique, 
cette  réaction  doit  être  interprétée  avec  un  esprit  critique  avisé  et  ne 
doit  pas  être  considérée,  même  si  elle  est  positive,  comme  un  signe  de 
certitude  absolue. 

3®  La  pratique  prolongée  de  la  réaction  de  Wassermann  et  de  ses 
innombrables  variétés  a  démontré,  d'autre  part,  comme  nous  l'avons  vu 
antérieurement  pour  le  séro-diagnostic  de  la  fièvre  typhoïde,  la  nécessité 
du  titrage  des  éléments  de  ladite  réaction  en  vue  d'une  évaluation  bio- 
métrique nécessaire  à  l'interprétation  correcte  des  résultats  obtenus. 

Chaque  procédé,  et,  pourrait-on  dire,  chaque  observateur  a  son  barème, 
malheureusement  pas  toujours  concordant.  Nous  nous  contenterons 
de  donner  ici,  à  titre  d'indication,  celui  proposé  par  Hallion  et  Bauer. 

Notions  pratiques  sur  V interprétation  de  la  réaction  de  Wasser- 
mann (D"  Hallion  et  Bauer).  —  «  Nous  employons  la  méthode  de  Wasser^ 
mann  proprement  dite,  et  nous  y  ajoutons  une  épreuve  avec  sérum  non 
chauffé,  suivant  la  technique  personnelle  que  nous  avons  décrite  à  l'Aca- 
démie de  médecine  et  à  la  Société  de  dermatologie. 

«Nous  distinguons  six  catégories  de  réaclions:  1°  fortement  positives; 
2°  moyennement  positives  ;  S®  faiblement  positives  ;  4^  subpositives  ; 
5°  négatives,  mais  suspectes  ;  ô®  complètement  négatives.  Chacune  de  ces 
nuances  a  sa  signiflcation^  que  nous  allons  indiquer. 

c  Notions  relatives  au  diagnostic.  —  Au  point  de  vue  du  diagnostic,  il 
sufUrait  de  diviser  les  réactions  en  quatre  catégories,  car  les  trois  degrés  de 
réaction  positive  ont  la  même  signification. 

«  L'essentiel  à  retenir  est  ceci  : 

0 10  Toute  réaction  positive  (même  faiblement  positive)  permet  la  conclu- 
sion :  syphilis  (1). 

«2oIl  en  est  de  même,  croyons-nous,  de  la  réaction  que  nous  appelons 
subposiiive.  Elle  permet  pour  le  moins  de  regarder  la  syphilis  comme  presque 
sûre,  nous  dirions  volontiers  comme  sûre,  bien  qu'elle  se  range  parmi  les 
négatives  si  l'on  lient  compte  uniquement  de  l'épreuve  de  Wassermann  pro- 
prement dite  ;  « 

«  30  La  réaction  que  nous  disons  négative,  mais  suspecte,  comporte,  en 
faveur  de  la  présence  de  la  syphilis,  une  probabilité  encore  très  forte  (plus 
de  95  p.  100)  ; 

«  40  La  réaction  complètement  négative  ne  permet  point,  par  elle-même,  et 
à  elle  seule,  de  conclure  que  le  siijet  examiné  est  indemne  de  syphilis.  Mais, 
comme  nous  allons  le  voir,  sa  signification  devient  beaucoup  plus  impor- 
tante lorsque  certaines  données  cliniques  la  viennent  éclairer. 

(1)  Exception  faite  pour  certains  cas  de  lèpre  et  peut-être  de  malaria  aiguë. 


412  TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

e)  Indications  pratiques  relatives  au  mode  de  prélèvement 
du  sang  en  vue  d'une  réaction  de  Wassermann  (d'après  Hallion). 
—  Quand  on  prélève  du  sang  pour  des  examens  hématologiques  tels. que 
dosage  de  l'hémoglobine,  numérations  globulaires,  recherche  de  la  formule 
leucocytaire,  une  technique  toute  spéciale  est  indispensable.  Quand  c'est 
pour  une  recherche  microbienne  par  hémoculture,  une  ponction  intra- 
veineuse et  une  asepsie  des  plus  rigoureuses  sont  requises.  Rien  de  tel 
quand  il  s'agit  d'une  réaction  de  Wassermann,  ou  de  toute  autre  réaction 
de  fixation  (échinococcique,  par  exemple).  Ici,  comme  pour  le  séro- 
diagnostic typhique  ou  paratyphique,  rien  de  plus  simple  que  le  pré- 
lèvement du  sang  nécessaire. 

L'opération  se  résume  en  ceci  :  poser  ou  faire  poser  une  ventouse  scarifiée, 
recueillir  ainsi  la  valeur  d'une  cuillerée  à  soupe  de  sang,  laisser  le  sang 
se  coaguler  et  le  sérum  se  séparer  du  caillot,  prélever  la  plus  grande 
quantité  possible  de  ce  sérum  et  l'envoyer  au  laboratoire. 

A  ces  données  ajoutons  quelques  commentaires. 

Manière  de  prélever  le  sang.  —  La  quinzaine  de  centimètres  cubes 
de  sang  à  prélever  s'obtient  de  la  façon  la  plus  simple,  la  plus  anodine 
et  la  moins  impressionnante,  par  un  procédé  d'autant  mieux  agréé  du 
malade  qu'il  est  très  banal,  presque  absolument  indolore,  et  qu'il  exclut 
la  cause  d'émotion  inhérente  à  la  vue  du  sang  qui  coule  :  nous  voulons 
parler  de  l'application  d'une  ou  deux  ventouses  scarifiées,  bien  propres, 
dans  la  région  lombaire,  par  exemple. 

On  peut  aussi  ponctionner  une  veine  du  pli  du  coude  ;  il  faut  employer 
alors  une  aiguille  assez  forte  pour  que  le  sang  s'écoule  assez  vite  et  ne  se 
coagule  pas  dans  l'aiguille.  On  aspire  le  sang  dans  une  seringue  de  10  à 
20  centimètres  cubes,  que  l'on  déverse  ensuite  dans  un  tube  ou  un  récipient 
quelconque  où  s'opérera  la  coagulation.  A  défaut  de  seringue,  on  laisserait 
le  sang  s'écouler  directement  de  l'aiguille  dans  le  récipient. 

La  simple  piqûre  de  la  pulpe  d'un  doigt  avec  une  lancette,  qui  suffît 
pour  fournir  les  quelques  gouttes  de  sang  nécessaires  au  séro-diagnostic 
typhique  de  Widal,  serait  ici  insuffisante  en  général. 

Quantité  de  sang  à  prélever.  —  Il  est  bon,  sinon  indispensable, 
que  le  technicien  appelé  à  exécuter  la  réaction  de  Wassermann  dispose 
de  plusieurs  centimètres  cubes  de  sérum  du  malade,  de  manière  à  pouvoir 
aisément  faire,  le  cas  échéant,  toutes  les  épreuves  et  contre-épreuves 
utiles. 

Un  volume  de  sang  égal  à  15  centimètres  cubes  (une  cuillerée  à  soupe) 
peut  être  regardé  comme  la  quantité  moyenne  convenable. 

Séparation  du  sérum.  —  Ce  sang  étant  une  fois  recueilli,  on  le  laisse 
tranquillement  se  coaguler,  puis  exsuder  son  sérum.  Au  bout  de  quelques 
heures,  on  recueille  ce  sérum  par  décantation,  puis  on  l'envoie  au  labo- 
ratoire d'analyses.  Si  le  sérum  reste  souillé  et  opacifié  par  un  plus  ou  moins 
grand  nombre  de  globules  rouges,  cela  importe  peu  ;  le  laboratoire  lui  fait 
subir  une  centrifugation  qui  le  clarifie. 

Quelques  précautions  à  prendre  pour  éviter  le  laquage  du  sérum. 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  413 

—  On  peut  aussi  envoyer  le  sang  en  totalité,  sérum  et  caillot,  en  le  trans- 
vasant dans  un  récipient  quelconque.  Si,  pour  ce  faire,  on  est  obligé  de 
morceler  le  caillot,  il  convient  d'opérer  ce  morcellement  avec  quelque 
ménagement,  pour  ne  pas  détruire  un  trop  grand  nombre  de  globule^ 
rouges  et,  par  suite,  libérer  une  trop  grande  quantité  d'hémoglobine. 

Il  importe,  en  outre,  qu'à  aucun  moment  le  sang  ne  soit  en  contact  avec 
de  l'eau,  qui,  même  en  quantité  minime,  pourrait  détruire  des  globules 
rouges.  Il  faut  donc  que  la  ventouse  employée  au  prélèvement,  aussi  bien 
que  le  tube  ou  le  flacon  utilisés  pour  l'envoi,  soient  bien  secs  à  l'intérieur. 
Si  le  prélèvement  était  fait  avec  une  seringue  difficile  à  assécher,  il  suffirait 
de  rincer  cette  dernière  à  l'eau  salée  physiologique,  puis  de  bien  l'expurger, 
car  la  solution  physiologique  ne  lèse  pas  les  globules  rouges. 

Les  précautions  très  simples  qui  précèdent  ont  pour  but  d'éviter  que 
le  sérum  soit  trop  laqué,  c'est-à-dire  trop  chargé  d'hémoglobine  dissoute, 
ce  qui  rendrait  moins  facile  l'appréciation  de  l'hémolyse,  par  laquelle  se 
juge  le  caractère  négatif  ou  positif  de  la  réaction  de  fixation. 

Une  dernière  recommandation,  très  banale,  n'est  peut-être  pas  super- 
flue: il  faut  s'assurer  que  le  récipient  où  l'on  a  inclus  le  sang  est  bien 
bouché.  Tel  bouchon  de  liège,  dont  la  défectuosité  n'apparaît  pas  tant 
que  le  sang  est  en  caillot,  laissera,  dans  le  cours  du  voyage,  suinter  le 
.sérum  au  fur  et  à  mesure  de  son  exsudation. 

oo  PROCÉDÉS  DIVERS. 

a)  Bien  des  procédés  ont  été  étudiés  avec  des  résultats  divers,  tels 
l'inoculation  aux  animaux,  l'intradermo-réaction,  la  cuti-réaction.  La 
première  est  à  peu  près  impraticable,  la  deuxième  s'est  jusqu'ici  montrée 
trop  infidèle.  Mais  il  ne  semble  pas  douteux  que  la  dernière  au  moins 
sera  quelque  jour  cliniquement  utilisable. 

b)  Les  derniers  en  date,  et  qui  paraissent  du  plus  grand  avenir,  sont 
basés  sur  la  conception  d'une  origine  purement  physique  de  la  réaction 
dépendant  exclusivement  du  nombre  et  de  la  grandeur  des  lipoïdes  glo- 
bulaires du  sérum  des  syphilitiques.  C'est  Mac  Donagh  qui  a  poussé  le 
plus  loin  cette  étude  ;  il  lui  a  donné  une  sanction  effective  (gel-réaction). 
L'importance  doctrinale  et  probablement  pratique  de  ces  faits  nouveaux 
est  telle  que  nous  croyons  devoir  en  donner  un  aperçu  à  nos  lecteurs. 
J^ous  en  emprunterons  l'exposé  succinct  à  Burnier. 

La  réaction  de  Mac  Donagh  dans  la  syphilis  (gel-réaction). 
—  Principe  de  la  métiiode.  —  Mac  Donagh  (1),  au  cours  de  ses  recherches 
en  1913-1914  sur  le  principe  de  la  réaction  de  Wassermann,  arriva  à  cette 
conclusion  que  cette  réaction  était  une  simple  réaction  physique  dépendant 
do  la  grandeur  et  du  nombre  des  particules  de  protéines  qui  se  trouvent 
dans  le  sérum  des  syphilitiques. 

L'examen  ultra-microscopique  d'un  certain  nombre  de  sérums  a  montré 

(1)  Mac  Donagh,  The  Médical  Press  and  Circular,  27  juin  1916,  Londres. 


414  TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

à  l'auteur  que  les  sérums  syphilitiques  non  seulement  contiennent  plus  de 
molécules  de  protéine  que  les  sérums  normaux,  mais  que  ces  molécules 
sont  de  plus  grandes  dimensions.  Mac  Dona^  constata  en  outre  que  le 
sérum  syphilitique  contient  plus  de  protéines  nitrogènes,  d'aminés  et 
d'électrolytes  que  le  sérum  normal.  En  comparant  les  temps  de  coagu- 
lation des  divers  sérums,  Mac  Donagh  est  arrivé  à  cette  concliasion  que  les 
parcelles  colloïdes  seraient  une  protéine  ou  plus  exactement  une  lipoïde- 
protéine. 

Ces  m^olécules  de  lipoïde-protéine  existant  dans  le  sérum  dont  elles 
forment  la  substance  protective  (ou  anticorps)  sont  des  émulsoïdes  par- 
faits :  leurs  molécules  contiennent  de  Teau  et  sont  en  partie  en  solulion. 
Étant  en  solution,  elles  restentinvisibies  k  r<Bil  nu,  mais,  si  on  kss  prive 
des  sels  qui  les  accompagnent,  ces  f>arcelles  deviennent  visibles,  se  préci- 
pitent et  deviennent  des  suspensoïdes. 

Mac  Donagh  a  clierché  un  moyen  de  rendre  visibles  -ces  parcelles  en  les 
précipitant,  k  degré  de  ce  précipité  et  la  rapidité  avec  laquelle  il  se  formera 
variant  avec  le  nombre  des  amoiécules  en  solttiion  dans  un  sérum  donné. 

Dans  oe  bat,  Ta^jteur  a  eo  recours  k  Tacide  acétique  glacial,  puis  à  un 
clectrolyic. 

Technique.  —  Retirer  par  ponction  veineuse  ^  à  20  centimètres  cubes 
de  sang  ;  le  laisser  se  coaguler  pour  sépa>ner  le  sérum  ;  la  ceritrifugation 
n'est  pas  à  conseiller.  Ne  pas  se  servir  d'un  sérum  opaque  ou  teinté  d'hémo- 
globine, ni  d'un  sérum  datant  de  quelques  jours. 

Dans  un  but  de  contrôle,  employer  en  même  temps  un  sérum  non 
syphilitique  et  un  sérum  syphilitique  pour  éviter  les  erreurs  qui  peuvent 
dépendre  de  la  température  ou  d'autres  causes. 

Verser  2  centimètres  cubes  d'acide  acétique  glacial  dans  un  tube  sec 
et  propre  et  y  ajouter  0^^,b  du  sérum  à  examiner  ;  agiter  ensuite  le  tube. 

Quatre  tubes  A,  B,  C  et  D  sont  nécessaires  pour  chaque  sérum  à 
examiner. 

Verser  d'abord  1  centimètre  cube  d'acide  acétique  glacial  dans  chaque 
tube,  puis  ajouter  2  gouttes  de  sérum-acide  dans  le  tube  A,  4  dans  le 
tube  B,  6  dans  le  tube  G  et  8  dans  le  tube  D. 

Les  gouttes  doivent  être  aussi  petites  que  possible  :  pour  ce  faire,  se 
servir  d'une  pipette  droite  et  terminée  en  pointe.  La  même  pipette  devra 
être  employée  pour  chaque  série  d'épreuves,  afin  que  les  résultats  ne  soient 
pas  faussés  par  la  dimension  de  la  goutte. 

Agiter  les  tubes  et  ajouter  dans  chaque  tube  0cf^2  d'une  solution 
saturée  de  sulfate  de  lanthanium  dans  Tacide  acétique  glacial  et  agiter  de 
nouveau  les  tubes. 

Les  laisser  ensuite  immobiles  et  observer  les  modifications  apparues. 

Si  la  réadion  est  positive,  un  précipité  apparaît  immédiatement  en  D, 
puis  en  G,  en  A  et  en  B  ou  bien  en  G,  en  B  et  en  A. 

Environ  une  demi-heure  plus  tard,  un  précipité  s'est  formé  dans  les 
quatre  tubes,  et  le  liquide  surnage  clair  en  A  et  D.  Plus  tard  le  liquide 
devient  également  clair  dans  les  deux  autres  tubes. 


TECHNIQUE    BACTÉRIOLOGIQUE  415 

Si  la  réadion  est  négative^  le  précipité  se  forme  lentement,  mais  apparaît 
en  même  temps  dans  tous  les  tubes,  et  le  liquide  surnageant  des  quatre 
tubes  ne  devient  pas  clair,  même  si  les  tubes  sont  laissés  au  repos  pendant 
tonte  la  journée. 

Pour  obtenir  des  résultats  uniformes  dans  les  réactions,  il  -est  bon  de 
n'employer  que  des  séruras  obtenus  le  même  jour,  à  la  même  heure. 
Comme  élcctrolyte,  on  peut  employer,  au  lieu  de  sulfate  de  ianthanium. 
une  solution  saturée  de  sulfate  ou  de  nitrate  de  thorium  dans  l'acide  acé- 
tique glacial. 

Le  précipité  se  forme  plus  rapidement  avec  le  sulfate  de  thorfam. 

Si  le  précipité  apparaît  trop  rapidement  ou  si  l'observateur  doit 
s'absenter  avant  d'avoir  vérifié  les  réactions,  il  suffît  d'ajouter  Occi  ^'eau 
dans  chaque  tube  et  de  les  agiter;  le  précipité  retourne  en  solution^  mais 
plus  complètement  dans  le  «cas  de  sérum  négatif  que  dans  le  «cas  de  sérum 
positif,  car  un  sérum  syphilitique  se  différencie  d'un  sérum  normal  par  une 
opacité  plus  graïKle  dans  les  quatre  tubes. 

^Si  on  ajoute  ensnite  0^%2  de  l'électrolyte  employé,  le  précipité  apparaît 
de  nouveau  rapidement  dans  les  twbes  positifs  (syphilitiques),  lentement 
dans  les  tubes  négatifs  (non  syphilitiques). 

Résultats.  —  Cette  réaction  simple  et  rapide  permet  non  seulement 
de  distinguer  rapidement  le  sérum  d'un  syphilitique  de  celui  d'un  non- 
syphilitique,  mais  aussi  de  constater  les  degrés  de  la  maladie  et  de  régler 
les  effets  du  traitement. 

Mac  Donagh  a  pratiqué  cette  réaction  sur  plus  de  250  sérums,  contrôlant 
les  200  premiers  cas  avec  la  réaction  de  Wassermann. 

Sur  200  sérums  examinés,  1  donna  une  forte  réaction  de  Wassermann 
et  2  une  légère  réaction  positive,  alors  que  les  malades,  autant  qu'on  puisse 
l'affirmer,  n'avaient  jamais  été  syphilitiques  ;  la  gel-réaction  donna  dans 
ces  trois  cas  un  résultat  négatif. 

Dans  37  cas,  on  trouva  une  réaction  de  Wassermann  négative,  alors 
qu'elle  aurait  dû  être  positive.  La  gel-réaction  fut  positive  dans  tous  ces  cas. 


CONCLUSIONS 

Si  nous  essayons  de  condenser  à  fins  pratiques  la  valeur  respective 
des  divers  modes  d'exploration  sus-rappelés,  il  semble  que  l'on  puisse,  que 
l'on  doive  encore  souscrire  aux  conclusions  du  rapport  de  MM.  J.  Nicolas, 
Maurice  Faure  et  Henri  Moutot  (de  Lyon),  au  Congrès  de  l'Association 
pour  l'avancement  des  sciences  de  1911  : 

«  Il  faut  reconnaître  qu'en  pratique  les  différentes  méthodes  peuvent 
être  d'un  grand  secours  pour  le  diagnostic  de  lésions  douteuses  ;  il  faut 
faire  appel  aux  unes  et  aux  autres,  suivant  les  cas  cliniques  : 

«  1°  Pour  les  lésions  cutanées  ou  muqueuses,  primaires  ou  secondaires, 
la  recherche  du  tréponème,  à  l'ultra-microscope  en  particulier,  est  le 
procédé  de  choix.  En  cas  de  résultat  négatif,  pratiquer  l'inoculation  et 


416  TECHNIQUES   MÉDICALES   GÉNÉRALES 

faire  le  séro-diagnostic  de  Wassermann,  mais  savoir  que,  pour  un  chancre, 
celui-ci  ne  donnera  rien  ; 

«  2°  Pour  les  périodes  de  latence,  pour  les  lésions  d^allure  tertiaire,  faire 
le  Wassermann.  Si,  par  l'examen  histologique,  on  constate  des  formations 
tuborculoïdes,  même  les  plus  typiques,  on  n'est  pas  en  droit  de  rejeter 
la  syphilis,  même  si  des  intradermo-réactions  à  la  tuberculose  se  sont 
montrées  positives  ; 

«  3®  Dans  les  cas  de  syphilis  conceptionnelle,  héréditaire,  sans  mani- 
festation, dans  les  manifestations  parasyphilitiques,  surtout  nerveuses, 
le  Wassermann  est  la  méthode  de  choix  ; 

«  AP  On  ne  peut,  à  l'heure  actuelle,  demander  à  la  séro-réaction  de 
Wassermann  une  certitude  absolue  pour  les  questions  de  prophylaxie, 
mariage,  guérison  de  la  syphilis  ; 

«  5°  Peut-être  plus  tard  pourra-t-on,  par  le  procédé  de  l'intradermo- 
réaction  à  la  syphiline,  très  simple  et  à  la  portée  de  tous,  obtenir  les 
mêmes  résultats  qu'avec  la  séro-r<^action  de  Wassermann  ; 

t  6®  Enfin,  quel  que  soit  le  procédé  employé,  un  résultat  négatif  n'a 
aucune  signification  de  non-syphilis.  » 


III. 


SPECTROSCOPIE 


On  sait  que  la  lumière  est  décomposée  par  réfraction  au  moyen 
d'un  prisme  en  ses  différents  éléments  monochromatiques  ;  Tensemblc 
de  ces  éléments  réfractés  constitue  une  bande  lumineuse,  spectre  lumi- 
neux, dans  lequel  on  peut  distinguer  une  infinité  de  nuances  se  muant 
graduellement  l'une  dans  Tautre  et  qu'on  peut  ramener  aux  sept  cou- 
leurs fondamentales  suivantes  :  violet,  indigo,  bleu,  vert,  jaune,  orangé, 
rouge. 

Les     spectroscopes   sont  précisément  construits  pour  l'observation 
précise  et  commode  des  spec- 
tres lumineux.  -  -Ap^i^»™»»* 

Ils     sont     essentiellement 
constitués 

10  Par    un    prisme  réfrin- 
gent ; 

2^  Par  un  collimateur  destiné  à  diriger  sur  le  prisme  un  faisceau  de 
rayons  parallèles  ; 

30  Par  une  lunette  astronomique  à  faible  grossissement  destinée  à 
observer  l'image  du  spectre  formée  à  son  foyer  principal  ; 

40  Par  un  second  collimateur  portant  à  son  foyer  un  micromètre  finement 
tracé,  dont  l'image  est  projetée  par  réflexion  sur  la  face  correspondante 
du  prisme  dans   la  lu- 


Fig.  448.  —  Speclroscope  à  vision  directe. 


nette. 

Dans  les  speclroscopes 
(ï  vision  directe,  les  seuls 
employés  par  les  pra- 
ticiens dans  les  recher- 
ches courantes,  collima- 


TE 


f 


j — r 


m — 

Fig.  449.  —  Coupe  du  speclroscope  à  vision  dirccle. 


teur  et  lunette  sont  sur  le  prolongement  l'un  de  l'autre,  en  sorte  que  l'on 
vise  directement  la  source  de  lumière  adoptée.  Le  micromètre  est  placé 
dans  la  lunette  même  au  point  où  se  forme  l'image  réelle  du  spectre. 

Spectre  solaire.  —  Si  l'on  examine  un  spectre  solaire,  on  voit  que  ce 
spectre,  constitué  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  est  sillonné  de  raies  sombres 
verticales,  très  nombreuses,  dont  les  principales,  plus  visibles,  sont  dési- 
gnées par  les  lettres  A,B,  C,  D,  ...,  et  réalisent  dans  le  spectre  des  points  de 
repère  immuables  et  d'une  recherche  facile. 

DiagwsUc.  27 


418  TECHNIQUES   MÉDICALES    GÉNÉRALES 

Speclres  d* absorption,  —  Si  l'on  interpose  entre  la  source  lumineuse  et 
le  spectroscope  une  substance  gazeuse  ou  liquide,  on  constate  qu'elle 
absorbe  une  ou  plusieurs  parties  du  spectre  lumineux  continu  en  donnant 
naissance,  par  formation  de  raies  ou  bandes  obscures  verticales  plus  ou 
moins  larges  et  nombreuses,  à  un  spectre  lumineux  discontinu,  caracté- 
ristique de  cette  substance. 

C'est  surtout  l'étude  des  spectres  d'absorption  du  sang  et  de  ses  dérivés 
qui  est  intéressante,  indispensable,  pour  le  médecin,  tant  en  pratique  cou- 
rante qu'en  médecine  légale. 

Spectroscopie  du  sang. —  L'hémoglobine  se  combine  facilement,  comme 
on  sait,  avec  l'oxygène  de  l'air  en  donnant  naissance  à  de  Voxy hémoglobine; 
à  l'oxyde  de  carbone  en  donnant  naissance  à  de  V hémoglobine  oxycarbonée  ; 
dans  le  premier  cas  l'addition  d'un  corps  réducteur  (sulfhydrate  d'ammo- 
niaque) donne  de  V hémoglobine  réduite  ;  l'insufflation  de  quelques  bulles 
d'air  retransforme  cette  hémoglobine  réduite  en  oxyhémoglobine  ;  dans 
le  deuxième  cas  la  réduction  n'a  pas  lieu. 

Ces  trois  variétés  d'hémoglobine  donnent  naissance  à  des  spectres 
caractéristiques  dont  on  trouvera  les  images  ci-contre  ;  à  la  vérité, 
oxyhémoglobine  et  hémoglobine  oxycarbonée  ont  des  spectres  très  simi- 
laires, mais  la  première  se  transforme  facilement  en  hémoglobine  réduite 
sous  l'influence  des  substances  réductrices,  la  deuxième  au  contraire  est 
irréductible. 

Sous  l'influence  de  certains  réactifs  ou  de  la  simple  action  prolongée 
de  l'air,  l'oxyhémoglôbine  se  transforme  en  méthémoglobine  dont  le  spectre 
est  constitué  par  trois  ou  quatre  bandes,  suivant  que  cette  substance  est 
en  solution  alcaline  ou  acide. 

Sous  l'influence  de  la  putréfaction,  de  l'humidité,  de  la  chaleur,  des 
fermentations,  le  sang  donne  naissance  à  de  Vhématine.  Les  matières 
vomies,  couleur  de  café,  qu'on  observe  dans  divers  empoisonnements, 
dans  le  carcinome  stomacal,  doivent  cet  aspect  à  la  transformation  de 
l'hémoglobine  en  hématine.  On  rencontre  également  l'hématine  dans  les 
liquides  intestinaux,  la  bile,  l'urine,  etc.  Les  urines  sanglantes  fraîches 
donnent  presque  toujours  le  spectre  de  l'hématine  acide  ;  lorsqu'elles  sont 
anciennes,  elles  présentent  souvent  celui  de  l'hématine  réduite. 

L'examen  se  pratique  directement  sur  l'urine  filtrée.  Dans  certains  cas 
elle  se  prête  assez  mal  à  cette  observation  directe  ;  on  acidifie  alors  l'urine 
avec  de  l'acide  acétique,  et  l'on  agite  avec  du  chloroforme  ;  ce  dissolvant, 
en  se  déposant,  entraîne  avec  lui  l'hématine  et  peut  être  porté  devant  le 
spectroscope  qui  en  révélera  la  présence. 

La  seule  difficulté  réelle  de  la  spectroscopie  hématique  réside  en  ce  fait 
que  les  spectres  spéciaux  aux  diverses  variétés  d'hémoglobine  et  d'héma- 
tine  peuvent  être  superposés,  et,  dans  ce  cas,  d'une  discrimination  presque 
impossible. 

Pour  l'étude  des  spectres  d'absorption  on  introduit  les  solutions  colorées 
dans  de  petites  cellules  rectangulaires  à  faces  parallèles  que  l'on  dispose 


[•■ig.  .|:,0.  --  lli'iiii>îzli}|jim-. 

Le  speclre  tutaire  (violel.  indigo,  bleu,  verl,  jaune,  orangé,  r,)iige)  est  obtcnu"pap  la 
Bipsraiion,  au  moyen  d'im  iirtsme,  des  radielions  coasULutlves  de  la  liiinièrc  solaire  et 
par  leur  réception  sur  un  écran  ou  par  leur  (lerceptlon  directe  au  moyen  d'im  snëc- 
troBcope.  La  vit«s»e  denropagallon  de  ces  diverses  radïalîons  «.-tldirtércnLe  ;  elle  dlinl> 
mie  du  rouge*  au  violeC.  L  InFrorougc  est  sout-ent  marqué  pir  l'indice  700,  le  violet 
par  l'indice  430 :1a  longueur  d'unde  des  diverses  radiations  colorées  varie  dans  le  même 
sens.  C'est  ainsi  qu'on  donne  eourumnient  les  valeurs  suivantes  : 

Rouge'... 0[i,620 

Jaune 0|i,55I 

Bleu -, 0|i,4-5 


N    [li., 


■,     '•. 


■  Mihiire  deB  raiea 
'■nhofer,  désignées 
I'-  ()o  jr  l'éludé  des 


Si  on  interpose  entre  la  lomièru  et  la  fente  d'un  S'Hîclrosoope  un  liquliic  transpa- 
rent, certaines  radiations  sont  absorbées,  il  m  r^ulte  la  tormalion  sur  le  spectre  de 
linndns  noires,  rie  situation,  de  nombre  et  de  largeur  variés,  suivant  les  corps  inter- 
posés, tnui*  rBPBctArkti'iin-  'M-  la  -uii^lnnce  considérée. 

Nous  doiiiKiii-  ti-ili-s-u-,  iiiiiii'--  ili'  Di'sclûens,  les  spectres  d'absorption  caractéris- 
liuuesd.'s-.iiliilinri--:iiy-iiLiji-,  LliTiu]i:.'mi'nlles  plus  inlérrssintes  : 

l«Speclri-  -...t^Mii':   ,'■'.. \v i'I.-i. (solutlo  i  ft  2  n.  ICI),  épaisseur  0,(11}  :  .1"li*mo- 

elobine  nl'ilmN'  ;  i"  ii^mo-ininr vvoiirbo.iié;  &*  inét hémoglobine  (en  solution  aicp- 


lint<) 


27* 


TECHNIQUES   MÉDICALES    GÉNÉRALES 


420 

sur  un  support  devant  lii  fente  de  l'appareil  et  qui  permettent  d'obaerver" 
la  liqueur  sur  deux  épaisaeurs. 

Le9  constructeurs  d'instruments  d'optique  fournissent  de  petits  sup- 
ports qui  se  fivenl  à  t'ejctrémité  du  tube  qui  porte  la  fente  spectrale 
et  permettent  d'appliquer  contre  celle-ci  de  très  petits  tubes  de  verre 
où  l'on  place  le  liquide  coloré.  Il  existe  de  très  nombreux  dispositifs  et 
il  est  loisible  à  chacun  d'en  imaginer  de  nouveaux.  De  simples  tubes  à 
essai  tjue  l'on  maintient  directement  appliqués  contre  la  fente  sont  aussi 
d'un  excellent  usage. 

Le^  liquides  ^  examiner  doivent  être  parfaitement  limpides,  car  un 
simpl^  louche  occasionne  un  affaiblissement  et  une  perte  de  lumière  qui 
nuisent  beaucoup  à  la  netteté  de  l'examen.  On  les  observe  en  premier  lieu 
dans  un  état  de  concentration  aussi  grand  que  possible,  puis  on  dilue 
progressivement  ou  bien  on  observe  sous  des  épaisseurs  décroissantes 
de  façon  à  bien  observer  les  modifications  souvent  très  caractéristiques 
que  subit  le  spectre. 

Recherche  des  taches  de  sang.  —  La  recherche  des  taches  de  sang 
a,  en  ;iiédecine  légale,  une  importance  si  grande  que  nous  croyons  devoir 
reproduire  ici  les  détails  techniques  exposés  à  ce  sujet  par  Guérin  (Analyse 
chimique  el  recherches  loxicologiqaes)  :  m 

Daas  les  rechLTchi's  chimico -légales,  si  le  sang  à  expertiser  esl  une  tache  i 
déposée  sur  du  linge,  on  découpe  eclui-ci  tout  autour  de  la  lâche,  on  en 
dissocie  les  fibres  en  s'aidant  d'une  aiguille  i:i  d'une  pince  à  dissectiou  el 
on  les  met  tremper  dans  un  très  petit  lubc  de  verre,  à  la  surface  d'une 
sohitlon  de  chlorure  de  sodium  à  un  millième  qui  facilite  beaucoup  la 
diffusion  île  lu  matière  colorante. 

Si  la  lâche  se  trouve  sur  du  bois,  des  pierres,  du  parquet,  des  lami-s 
d'inslrumenls  rouilles,  etc.,  on  la  racle  avec  soin  au  moyen  d'un  bistouri 
et  on  place  la  matière  ainsi  obtenue  dans  un  petit  nuucl  de  Une  batiste, 
que  l'on  maintient  suspendu,  par  un  crochet  de  lit  de  fer,  au  milieu  de  la 
solution  de  chlorure  de  sodium  placée  dans  un  verre  de  montre.  On  recouvre 
le  tout  d'une  pclile  cloche  de  verre,  el  au  bout  de  quelques  heures  de  macé- 
ration le  liquide  ne  larde  pas  à  présenter  une  teinte  brun  rose.  On  enlève 
alors  avec  précaution  les  libres  de  l'ëtolTe  ou  le  nouet  de  batiste,  on  introduit 
dans  un  petit  tube,  à  l'aide  d'une  pipette  effilée,  le  liquide  qui  se  trouve 
dans  le  verre  de  montre,  et  on  procède  â  l'examen  speclroscopique  en  pla- 
çant les  tubes  devant  ia  tente  du  spectroscope. 

Si  les  liqueurs  sont  trop  concentrées  pour  laisser  apercevoir  des  bandes, 
on  les  dilue  convenablement  ;  si,  au  contraire,  il  n'y  avait  pas  asse£  de 
matière  colorante  en  dissolution,  on  concentrerait  le  Uquide  en  le  plaçant, 
dans  un  verre  de  monlre,  sous  une  cloche  où  l'on  fait  le  vide  en  présence 
de  l'acide  sulfuïique. 

Cet  examen  étant  terminé,  el  si  l'on  a  constaté  la  présence  des  bandes 
d'absorption  de  l'oxyhémogobinc,  on  verse  dans  l'un  des  tubes  contenant 
une  partie  de  la  liqueur  une  ou  deux  gouttes  de  sulfure  d'ammonium 
(non  polysulfuré)  OU  d'hydrosulUte  de  sodium,  et  on  le  retourne  une  ou 
deux  fois,  après  l'avoir  bouché,  pour  que  la  réaction  puisse  bien  s'accomplir. 
On  observe  cette  lois  la  bande  de  réduction  de  Stockes. 


I 


sPEcrnoscopiE 


421 


On  procède  maintenant  à  la  firéparalion  dfs  cristaux  d'héminc.  Pour 
cpla,  on  concentre  par  évaporalîon,  dans  l'éliive  à  50°,  ce  qui  reste  du 
liilitide,  on  dépose  le  rfsidu  sur  une  lame  porte-objel  cl  l'on  desst-chc  com- 
plètement à  une  douce  chaleur.  I.a  tache  sèche  ainsi  obtenue  est  addi- 
lionnée  d'une  ou  deux  fjoulles  d'acide  acétique  cristaliisable,  puis  recou- 
verte d'une  lamelle  couvre-objet.  Le  tout  est  chauffé  sur  la  llatnmc  de  la 
lampe  à  alcool  avec  grande  précaufion  jusqu'ù  ce  qu'il  se  produise  sous  la 
lamelle  de  petites  bulles,  c'est-à-dire  jusqu'il  ce  qu'on  ait  allcinl  le  point 
d'ébullilion  de  l'acide  acétique,  lequel  doil  disparaître  entièrement.  Après 
re froid issem en t,  on  observera  au  microscope  les  crislaux  très  caracté- 
ristiques de  l'hémine  ou  chlorhydrate  d'hématine  :  ce  sont  le  plus  souvent 
de  petiles  lablellcs  rhomboî- 
dales,  d'une  coloration  brun 
TOugefitru,  parfaitement  vi- 
sibles avec  un  grossissement 
de  300  diamètres  environ. 

Lorsque  la  taclie  que  l'on  a 
à  examiner  a  poursupporl  un 
corps  dur  non  poreux,  inca- 
pable d'absorber  par  capilla- 
rité le  sérum  du  sang  (bois 
polis,  cheveux,  poils,  laines, 
métaux),  il  est  souvent  facile 
(l'en  détacher,  à  l'aide  d'un 
scalpe!,  une  mince  écaille,  dans 
laquelle  on  aura  des  chances 
clo  retrouver  quelques  glo- 
bules s;mguins  intacts.  A  cet 
effet,  on  dépose  celle-ci  sur 
une  lame  porlc-objet  avec 
unegoutle  du  liquide  suivant 
liquide  de  Vilbert)  :  eau, 
100  grammes  ;  chlorure  de 
sodium,  2   grammes;  bichlo- 

rure  de  mercure,  0«^50  ;  cl  on  attend  qu'elle  ait  suffisamment  macéré  pour 
se  ramollir  et  se  di.ssocier;  on  couvre  alors  d'une  lamelle  mince  et  on 
examine  au  microscope.  De  légers  déplacements  imprimés  à  la  lamelle 
facilitent  la  découverte  des  globules.  On  prend  alors  In  dimension  moyenne 
de  ces  globules  à  l'aide  d'un  oculaire  micrométrique  et  d'un  micromètre- 
objectif,  le  pouvoir  amplifiant  du  microscope  ayant  été  au  préalable 
déterminé  avec  la  plus  grande  précision  au  moyen  de  ces  deux  micromètn-s. 
Tous  les  globules  visibles  dans  la  préparation  ne  sauraient  être  mesurés; 
on  ne  doit  prendre  les  dimensions  que  de  ceux  qui  ont  conservé  la  forme 
circulaire   apialic,   biconcave,  avec  des  contours  nets. 

Cette  mensuration,  qui  est  très  délicate,  est  cependant  indispensable 
pour  que  le  chimisle-expert  puisse  affirmer  que  les  globules  sanguins 
découverts  et  examinés  par  lui  sont  ceux  du  sang  humain  et  non  jias  ceux 
d'animaux  domestiques  dont  les  dimensions  sont  un  peu  différentes.  On  sait 
que  le  globule  sanguin  est  circulaire  chez  les  mammifères,  saut  chez  les 
cuméliens,  où  il  est  elliptique,  ainsi  que  chez  les  amammëliens  (oiseaux, 
reptiles  et  poissons),  et  que  les  globules  elliptiques,  sauf  ceux  des  cnmé- 

27" 


Fig.  451.  —  Crialaux  d'himint.  On  retrouve  dans 
celle  préparation  tous  les  types  décrits,  depuis 
le  sablé  jusqa'aux  formes  parfaites  comme  cris- 


422  TECHNIQUES  MÉDICALES   GÉNÉRALES 

liens,  oiif  un  noyau  qui  n'existe  dans  les  globules  dos  mammifères  que  pen- 
dant la  période  fœtale. 

L'expert  ne  devra  déclarer  que  la  tache  de  sang  ne  paraît  pas  être  du 
saii^»-  humain  que  si,  par  une  série  de  mesures,  il  obtient  une  moyenne  de 
1;2(M)  de  millimètre  de  diamètre.  Dans  le  cas  contraire,  il  pourra  déclarer, 
mais  sans  se  prononcer  d'une  manière  trop  affirmative,  que  le  sang  est  très 
probablement  du  sang  humain,  si  le  diamètre  moyen  des  corpuscules  san- 
guins est  compris  entre  1/125  et  1/140  de  millimètre. 

Ces  préparations  microscopiques,  cristaux  d'hémine  et  globules  sanguins, 
convenablement  scellées,  sont  gardées  comme  pièces  à  conviction  pour  être 
soumises  à  qui  de  droit. 

Cerl-aines  matières  colorantes,  telles  que  les  couleurs  d'aniline,  le  picro- 
carmate  d'ammonium,  les  solutions  d'orcanette  dans  l'alun,  le  suc  de  cerises 
et  de  quelques  autres  fruits,  les  infusions  de  roses  trémières,  de  bois  de 
Brésil,  de  garance,  etc.,  possèdent  un  spectre  d'absorption  qui  pourrait 
être,  de  prime  abord,  confondu  avec  celui  du  sang;  mais  ce  ne  serait  là 
(jue  le  résultat  d'un  examen  superficiel  :  les  bandes  d'absorption  de  ces  ' 
colorants  n'occupent  pas  exactement  les  mêmes  positions  que  celles  que 
présentent  l'hémoglobine  et  ses  produits  de  dédoublement,  et  un  examen 
comparatif  ne  permettra  aucun  doute.  D'ailleurs,  aucune  de  ces  substances 
ne  donne  sous  l'action  des  agents  réducteurs  la  bande  de  Stockes  ou  Celles 
de  rhématine  réduite.  Quant  à  la  sensibilité  de  la  méthode  spectroscopique, 
elle  ne  laisse  rien  à  désirer  ;  on  s'en  rendra  compte  en  songeant  qu'un  gramme 
de  sang  dissout  dans  6  à  7  000  parties  d'eau  donne  encore  les  bandes  d'absorp- 
tion caractéristiques  de  l'oxyhémoglobine   et  de  l'hémoglobine  réduite. 

Essai  des  taches  de  sang  par  le  procédé  dit  «  des  empreintes  ». 
—  Taylor  a  fait  connaître  une  réaction,  non  pas  caractéristique,  mais 
d'une  extrême  sensibilité,  qu'on  utilise  quelquefois  lorsqu'on  a  à  sa  dispo- 
sition plusieurs  taches  suspectes,  et  qui  a  le  double  avantage  de  ne  pas  com- 
promettre les  recherches  ultérieures  et  de  fournir  la  presque  certitude  que, 
si  elle  n'a  pas  donné  de  résultat  positif,  les  autres  procédés  de  recherche 
n'en  donneront  pas  davantage,  par  conséquent  que  la  tache  examinée  n'est 
pas  une  tache  de  sang.  Voici  comment  on  l'obtient  : 

On  place  du  papier  à  filtre  blanc,  mouillé  d'eau  distillée,  sur  lé  fragment 
du  tissu  qu'on  étudie,  et  on  comprime  pendant  quelques  minutes  avec  une 
rondelle  de  verre.  On  enlève  le  papier  dès  qu'il  a  pris  une  légère  teinte  jau- 
nâtre, empreinte  de  la  tache  ;  il  suffit  alors  de  verser  sur  cette  empreinte 
quelques  gouttes  de  teinture  de  résine  de  gaïac,  puis  d'y  ajouter  un  peu 
d'essence  de  térébenthine  ;  s'il  y  a  du  sang,  il  se  manifeste  d'une  coloration 
bleue  qui  envahit  la  totalité  de  l'empreinte  presque  immédiatement. 

Pour  que  ce  caractère  conserve  toute  sa  valeur,  il  est  indispensable  de 
s'assurer,  au  préalable,  qu'en  traitant  dans  les  mêmes  conditions  du  papier 
blanc  humecté  d'eau  par  la  teinture  de  gaïac  et  l'essence  de  térébenthine 
il  ne  se  produit  pas  de  coloration  bleue.  D'autre  part,  il  faut  être  certain 
que  les  deux  réactifs  employés  sont  d'une  grande  sensibilité,  ce  que  l'on 
vérifie  en  déposant  une  goutte  de  sang  très  dilué  sur  du  papier  à  filtre,  que 
.  l'on  additionne  ensuite  de   teinture  de  gaïac  et  d'essence  de  térébenthine. 

Dosage  spectroscopique  de  l'hémoglobine  (procédé  de  Hénocque).  — 
Leprincipe  de  la  méthode  de  Hénocque  a  été  formulé  par  lui  comme  suit: 


SPEC  TROSCOPIE  423 

«  Le  sang  pur  normal,  sous  une  épaisseur  de  70  jx,  donne  un  spectre 
d'alisorption  d'oxyhénioglobine  dans  lequel  les  deux  bandes  caracté- 
ristiques de  cette  substance  sont  égales  en  largeur  et  en  intensité.  Ce  phé- 
nomène des  deux  bandes  égales  coïncide  avec  la  présence  dans  le  sang 
d'une  quantité  fixe  de  15  p.  100  d'oxyhénioglobine.  Sous  une  épaisseur 
phis  grande  ou  plus  petite,  les  deux  bandes  cessent  d'être  égales  ;  dès  lors, 
plus  l'épaisseur  de  sang  nécessaire  pour  obtenir  les  deux  bandes  éprales 
s«Ma  grande,  moins  le  sang  examiné  sera  riche  en  oxyhémoglobine.  » 

On  place  le  sang  dans  une  i)etite  cuve  prismatique  simplement  formée 
par  deux  lames  de  verre  entre  lesquelles  le  sang  se  maintient  par  capillarité. 
On  passe  cette  cuve  devant  un  petit  spectroscope  à  vision  directe,  et  l'on 
clierchelepoint  où  les  deux  bandes  paraissent  d'égale  intensité.  Une  gra- 
duation faite  sur  la  lame  de  verre  supérieure  renvoie  à  un  barème  qui 
donne  immédiatement  la  richesse  en  hémoglobine  du  sang  examiné. 

Si,  avec  ce  même  spectroscope,  on  e.xamine  la  lumière  réfléchie  sur 
l'ongle  du  pouce,  on  voit  encore  le  spectre  d'oxyhémoglobine  se  réduire 
peu  à  peu  avec  une  vitesse  variable  selon  l'activité  des  tissus,  et  l'on  peut, 
en  comptant  le  temps  nécessaire  pour  l'apparition  du  spectre  de  Thémo- 
globine  réduite,  en  déduire  l'état  d'activité  de  ces  tissus. 


IV.  —  ANTHROPO-BIOMÉTRIE 
CLINIQUE 


MESURES    ANTHROPOMÉTRIQUES 


Certaines  mesures  anthropométriques,  telles  la  taille,  le  poids,  les  péri- 
mètres thoraciques,  voire  les  diamètres,  sont  indispensables  en  bien  des 
circonstances  cliniques. 

1<*  Taille.  —  La  taille  sera  prise 
à  l'aide  d'une  toise  [double  mètre) 
fixée  verticalement  (s'aider  d'un  ni 
à  plomb)  à  un  mur  vertical,  et  d'une 
équerre.  Nousreproduisonsl'équcrre 


ration»  (il'upi'i'!,  Uv 


perfuctJonnc'e  dn  IScrtillon.  A  la  vc'rilé,  une  simple  «'qucrre  peut  suffire. 
Autant  que  taire  se    pourra,  le  ïujet  se  placera  sans   suulicri;,   talons 
joints,  é]iaulcs  appuyées  au  mur,  tète  droile,  Lras  funiînnl   le  long  du 
corps. 


MESURES    ANTHROPOMÉTRIQUES 


LA    TAILLE    ET    DU    POIDS    AL  X 

VIE  (il'aprfa  Ol'ételet).  d»  ' 


AGE. 

HOMMES. 

FEMMES. 

,...„>.„^ 

PO.OS. 

„..,.„,. 

,.,„. 

mètres. 
0,500 
0,698 

0,864 
0,928 
0,988 
1,047 
1.105 
1,162 
1.219 
1,275 
1,330 
1,385 
1,439 
[.493 
1.546 
1594 
1.634 
1,^8 
1.674 
1,680 
1,684 
1.684 
1,674 
1.639 
1,623 

kiljgr. 

3,20 

9,45 
11.34 
12.47 
14.23 
15,77 
17  24 
19,10 
20,76 
22.65 
24,52 
27,10 
29.82 
34,38 
38,76 
43,62 
49,67 
52,85 
.  57,85 
00.06 
62,93 
63.65 
63.67 
63,46  ,  _ 

«B=M  tir 

59,52 
W33 

mètres. 
0.490 
0,690 

0,852 
0.915 
0,974 

i,iK 

1,248 
1.299 
1.353 
1.403 
1.453 
1,499 
1,535 
1,555 
1,564 
1,572 
1,577 
1,579 
1,579 
1,536 
1,516 
1,514 
/  '.a 

kilogr. 
2.91 

10,67 
1179 
13,00 
14.36 

17.54 
19.08 
21136 
23,52 
25,65 
29,82 
32,94 
36,70 

4o^')t-îr 

S?;lî 

52.28 
53.28 
54  33 
55.23 
56.16 
54.30 
51.51 

-^^ ^1 

1  aanV.;.::::::::::: 

-*: : 

h... 
itn, 

'ri 


:,   POIDS.   SEGMENTS 


te  CORPS  (daprès  Jt  BoucHARD),Cv,'^.t/ ^ 

...■D8    T-. 

POIDS 

GRAISSE 

ili'iiliièlr.'J 

Mlo,,am        Z 

P 

tlu 

II. 

P.            ^ 

■•*"•• 

G- 

I4.U 

45.1-1    -ISl- 

3.27 

435 

5,955 

3,31 

4:iO 

rt.06C 

H  .3 

47,5(    7.M 

3,35 

435 

6,175 

U.3 

.18,3(    Tf* 

3,38 

440 

6.292 

14,4 

49,it    T^f 

3.4a 

6,394 

14,5 

50.05   tïl 

3,45 

449 

6.506 

14.6 

50,8t   14* 

3.49 

453 

6,614 

14,7 

3.52 

14,0 

14,9 

53,4S   im 

4Cr> 

6,S4S 

15.0 

54,32  14i 

3.62 

471 

7,062 

55,21  -rat 

lô,2 

56.0!  •y.'n. 

3.C9 

15.3 

56,93  ^5^ 

... 

*i«>«i;' 


426 


ASTHROPO'BIOMÉTRIE   CLINIQUE 


2o Taille.  POIDS,  segments  anthropométriques  moyens,  graisse  du  segment, 
GRAISSE  DE  TOUT  LE  CORPS  (d*après  M.  Bouchard)  {suile). 


TAILLE 

en 

dk'imètr.?* 

II. 


5.4 
5,5 
5,0 
5,7 

5,s 

5,9 
6,0 
GJ 
6,2 
6,3 
6,4 
6,5 
6,6 
6.7 
6,8 
6,9 
7,0 
7,1 
7,2 
7,3 
7.4 
7,5 
7,6 
7,7 
7,8 
7,9 
8,0 

8,1 

8.2 

8,3 

8,4 
8,5 
8.6 
8,7 
8,« 
8,9 
9,0 
9.1 
9,2 
9,3 
9.4 
9.5 
9.6 
^»,7 
9.S 
9,9 
20.0 


POIDS 

en 
kil  jgra:ni 
P. 


\rkMiA 


e«\ 


1- 

c. 


57.7y 

58.64 

59,50 

60,38 

61, 2B 

62,15 

62,91 

63,76 

64,61 

65,46 

66.26 

67,06 

67,79 

68,55 

69,30 

69,98 

70,69 

71,38^ 

72.07 

72,78 

73,48 

74,11 

/4,/  / 

75.40 

76,04 

76,77 

77,42 

78,08 

78,73 

79,40 

80,06 

80,73 

81,39 

82,07 

82,76 

83.43 

84,11 

84,79 

85,48 

86,17 

86.85 

87,48 

88,08 

88,81 

89,32 

89,87 

90,40 


B.OI 
8.01 

8.Z2. 

8.Z5 
B.V\ 
t,yh 
8.^7 
8.^( 

8.5^3 
8.ysr 

8-51 

a(,o 

».l»5' 
2fJ9 

%yz 

IM 
^80 

^.cx 
9.03 
9.0^' 
*î.0fc 

4.10 

9.ff 


POIDS 

du  segment 
P 
H 


3,75 

3,78 
3,81 
3,85 
3,88 
3.91 
3.93 
3.96 
3.99 
4,02 
4,04 
4,06 
4,08 

4,11 
4.13 
4,14 
4,16 
4,17 
4,19 
4,21 
4.22 
4,24 
4,25 
4,26 
4,27 
4.29 
4,30 
4,31 
4,33 
4,34 
4,35 
4.36 
4,38 
4,39 
4,40 
4.41 
4,43 
4,44 
4,45 
4,47 
4,48 
4,49 
4.49 
4,51 
4,51 
4,52 
4,52 


GRAISSE 

GRAISSE 

en  grammes 

Jl  - 

du 

dî     . 

8egm?nt. 

tout  1  i  corps. 

488 

7,511 

492 

7,623 

496 

7,735 

600 

7,849 

Ô04 

7.964 

508 

8.080 

511 

8,178 

Ô15 

8,291 

518 

8,392 

522 

8,509 

525 

8,610 

528 

8,712 

531 

8,815 

534 

8,912 

536 

9,005 

538 

9,092 

541 

9,197 

543 

9,285 

545 

9,374 

547 

9.463 

549 

9,552 

551 

9,642 

552 

9,715 

554 

9,806 

555 

9,879 

558 

9,988 

559 

10,062 

561 

10,150 

562 

10,228 

564 

10.321 

566 

10,414 

567 

10,489 

569 

10,583 

571 

10,678 

572 

10,759 

574 

10,849 

576 

10,944 

577 

11,021 

579 

11,117 

581 

11,213 

582 

11,291 

583 

11,372 

584 

11,446 

586 

1 1,544 

586 

11,603 

587 

11,681 

588 

11,752 

Si  les  chciussiin's  sont  gardcVs  on  (l»»falquera  en  moyenne  2  centimètres 
flo  tîilon  chez  riiomine,  3  à  4  et  parfois  plus  chez  la  femme. 

'2^  Poids.  —  Sera  pris,  autant  que  possible,  torse  nu,  sans  souliers. 

I.a  tare  moyenne  :  ]«  chaussures  (brodequins),  pantalon  (mi-saison), 
caleroîï,  flanelle   et  chaussettes,   chez  un   homme  de  taille  moyenne,  es?t 


MESURES    ANTHROPOMÉTRIQUES 
>  CliaussurPs   (hoUimsl,   jupons,   panlalori,  chemise, 


■I-;7 


ffinmf  de  taille  moyenne,  est  de  2  kilogrammps. 
3"  Périmètres. 

ai    1  es  périmètres  thoraciques  ^erniif.  pri^  nu   moyen    d'un   ruban 
iii(ri(]iie  inextensible. 
Pour  le  périinèlre  aa^Ulaire  le  rulian  passera    horizontalenn'nt    dans  le 


BrKiliinl^. 


ireux  des  aisselles.  I.e  sujet  étendra  les  Ijras  latéralement.  On  passera  le 
l'uljan  métrique.  I.e  sujet  abaissera  alors  les  bras. 

Four  le  périmèlre  liphoïdien,  le  ruban  métrique  passera  horizontale- 
ment au  niveau  de  l'appendice  xipholdc. 

I.a  différence  entre  les  mesures  en  inspiration  et  en  expiration  fournit  un 
bun  indice  respiratoire. 


A.\THROPO-BJOMÉTRIE    CLINIQUE 
es  périmètres  des  membres  seront  pris,  les  membres  étant  con- 

,  prendre  la  mesure  au  maximum  du  ventre  du  biceps 

Il  rennement  maximum  immédiatement  au-dessous 
du  pli  du  coude  ; 

Pour  la  cuisse,  au  milieu  de  la  ligne 
allant  de  l'épine  iliaque  antéro-supérioure 
à  l'intervalle  fémoro-tibial,  le  sujet  de- 
bout, le  jarret  tendu; 

Pour  le  mollet,  on  prendra  la  mesure 
au  renflement  maxinnutn. 

4"  Indices  de  robuaticité.  d'obé- 
sité, etc.,  etc.  —  o)  Le  rapport  du 
poids  au  nombre  de  centimètres  de 
la  taille  au-dessus  du  mètre  donne 
un  indice  approximatif  d'obésité: 
p 

=- — ; -T-r.  !1  doit  être  cor- 

1  (en  centimètres) — 100 


Fi)[.  4rj6.  —  I.onçiligne, 


rigé  par  la  consjd'Talion  des  périmètres  tlioraciques  ou  mieux  encore  dos 
diamètres  (voir  Obésilé). 

T 

b)  Le  rapport  di;  la  taille  au  périmètre  thoracique  —  donne  un  iitdi<-e 

approj-imtilif  de  nibasiieilé  longtemps  adopté  par  les  conseils  de  revisioH. 

c)  L'indice    de    robusticité    actuellement   adopté    officiellement    est 


MESURES    ASr H ttOPOM ÉTHIQUES  429 

l'indice  de  Pignet  qui  combine  empiriqueiuent  ;  la  taille,  le  poids  et  le 
péi-imèlre  (horacique. 

Indice  de  Pignet.  —  Noter  le  poids  P,  [a  taille  T,  le  périmètre  thora-i 
cique  Ih,  [  J 

Additionner  le  poids  et  le  périmètre  tlioracique  : 


P  -t-  //;. 


Retrancher  de  la  taille  : 


T-[P +  //,]. 
Le  reste  donne  l'indice. 
Soit  un  sujet  de  l^.TO.  pesant  68  kilogr; 
cique  0,90. 

Son  indice  égale  : 

1,70— 1,j8  =  1?, 

L'indice  est  admis,  empiriquement,  être  d'autant  meilleur  qu'il  est  plus 
bas,  avec  un  optimum 
de  10  à  15. 

Il  est  franchement 
mauvais  au-dessus 
de  30,  douteux  de  '^l 
à  30,  bon  de  15  à'  20, 
excellent  de  10  à  15. 

Sa  valeur  est  évi- 
demment très  discu- 
table. 

d)  Les  indices  mor- 
plioioglques  précé- 
dents, ceux  plus  sim- 
ples encore  corabinani 
simplement  la  taille  et 

le  diamètre  biaxlllaire,    permettent  déclasser  les  sujets  eu  Irois  catégo- 
ries morphologiques  : 

,..^    ,  Taille  T 

iMod  longues 


Fi((.  458.  —  OscilloniÈlrc  de  Pachon. 


Bréviligui 
Longilignes  : 


Diamètre  biaxillaire 
T 


Dba 


=  5,Gii  R; 


Dba 
T 
Dba  ' 


<  5,6: 

>6; 


auxquelles  correspondent  certainement,  en  général,  des  tendances  mor- 
bides diUérentes. 

Les  brévilignes  sont  plus  prédisposés  à  la  pléthore  et  au.\  maladies  de  la 
autrition. 


430  ANTHROPO-BIOMÉTRIE   CLINIQUE 

Les  longilignes  sont  plus  prédisposés  à  Thyposphyxie  et  à  la  bacillose. 

Les  médiolignes,  sans  prédispositions  particulières  (du  moins  du  fait  de 
leur  morphologie)  acquièrent  telle  ou  telle  tendance  morbide  du  fait  de 
leur  genre  de  vie. 

A  la  vérité,  bien  d'autres  facteurs  anthropométriques  peuvent  et  doivent 
intervenir  dans  les  études  morphologiques,  tels,  par  exemple  : 

La  hauteur  du  busie,  que  Ton  mesurera  de  fa<^on  très  simple,  le  sujet 
étant  assis  sur  un  siège  de  hauteur  commune,  le  dos  et  les  fesses  appuyés 
à  la  toise.  La  mensuration  étant  faite,  on  obtiendra  très  simplement  la 
hauteur  du  buste  en  défalquant  la  hauteur  du  siège  ; 

I*e  périmètre  abdominal.  On  le  prendra  à  la  hauteur  de  l'ombilic  chez 
le  sujet  debout. 

Il  est  bien  évident,  d'autre  part,  que  pour  que  ces  indices  morpho- 
logiques aient  quelque  valeur,  on  devra  s'assurer,  au  préalable,  que 
le  sujet  n'est  pas  atteint  d'emphysème  ou  porteur  d'une  tumeur  abdo- 
minale. 

La  pratique  de  l'anthropométrie  comporte  bien  d'autres  mesures,  pour 
lesquelles  nous  ne  pouvons  que  renvoyer  aux  ouvrages  spéciaux. 

Quant  à  l'introduction  systématique  de  la  notion  de  mesure  en  biologie 
et  plus  spécialement  en  clinique,  nous  avons  consacré  à  cette  question 
un  volume  spécial  :  Éléments  de  biométrie  (Masson,  1916),  auquel  nous  ne 
pouvons  que  renvoyer  les  lecteurs. 


ORGANISATION    MÉTHODIQUE 
DE   L'EXAMEN   MÉDICAL 

■1 

/.  PRINCIPES  QUI  DOIVENT  DOMINER  L^PRATIQUE 
DE  L'EXAMEN  MÉDICAL.  —  IL  MISE  EN  ŒUVRE 
CLINIQUE  DES  TECHNIQUES  DIVERSES  DE  L'EXA- 
MEN MÉDICAL:  1"  Type:  visite  ordinaire;  2°  Type:  consul- 
ialion  ordinaire  ;  3°  Type  :  consultation  spécialisée,  —  ///.  LES 
DESIDERATA  DE  L'ORGANISATION  MÉDICALE  AC- 
TUELLE: Coup  d'œil  sur  l'avenir  médical. 


Toiiim,  ciio  ei  exadum. 


I.  —  PRINCIPES  QUI  DOIVENT  DOMINER 
LA   PRATIQUE    DE   L  EXAMEN   MÉDICAL 


Los  techniques  rappelées  dans  les  chapitres  précédents  sont  celles 
qifà  notre  avis  le  praticien  doit  nécessairement  connaître  et,  pour  le  plus 
grand  nombre,  pouvoir,  le  cas  échéant,  personnellement  pratiquer. 

Il  nous  reste  à  examiner  succinctement  leur  mise  en  œuvre  synthétique 
au  coursd'un  examen  déterminé.  Il  est,  dans  un  cas  donné,  des  techniques 
cstu'ntielles,  il  en  est  d'accessoires,  il  en  est  de  superflues.  Il  faut  savoir 
rhoisir  et  coordonner.  C'est  à  chacun,  suivant  sa  tournure  d'esprit,  ses  ten- 
dances, son  tempérament,  les  conditions  matérielles  dans  lesquelles  il 
l'xerce,  à  se  familiariser  plus  particulièrement  avec  celles  qu'il  a  choisies, 
oi  qu'il  devra  le  plus  fréquemment  pratiquer.  Mais,  quelles  que  soient  celles 
que  l'on  a  adoptées,  on  peut,  par  une  organisation  méthodique  du  travail 
et  (les  conditions  d'observation,  par  l'application  du  «taylorisme»  à  la 
l,c('hniqno  médicale,  en  décupler  le  rendement.  Cette  mise  en  œuvre  du 
"  taylorisme  »  médical  permet  à  la  pratique  même  courante,  même  isolée, 
mêm:*  strictement  individuelle,  la  plus  générale  encore  à  l'heure  actuelle, 
d'/'voluer  dans  un  sens  intégral  et  rigoureux. 

Pour  donner  tout  son  effet  utile,  son  plein  rendement,  cette  technique 
clinique  doit  être  dominée  par  les  trois  principes  suivants  que  nous  con- 
denserons dans  la  formule  :  Totum,  cito  et  exactum. 

"  TOTUM  "  :  L  PRINCIPE  DE  L'INTÉGRALITÉ,  —  La  technique  médicale 
doit  viser  à  recueillir,  et,  si  possible,  enregistrer  le  plus  grand  nombre 
possible  de  phénomènes  biologiques.  Elle  doit  viser  à  réaliser  un  examen 
inlêgral.  L'examen  ne  doil  êlre  limité  ni  à  un  organe^  ni  à  un  système,  mais 
s'étendre  à  l'organisme  tout  entier.  C'est  qu'en  effet,  en  vertu  de  l'harmonie^ 
de  la  solidarité  fonctionnelle  préétablie  caractéristique  de  la  vie,  le  tout, 
l'orjranisme  ressent  inévitablement  le  contre-coup  d'un  trouble  fonctionnel 
même  localisé  à  son  début. 

C'est  ainsi,  pour  nous  en  tenir  au  système  circulatoire,  c'est  ainsi  que  la 
pathologie  cardiaque  est  absolument  inséparable  de  celle  du  système  cir- 
eulatoire  en  son  entier,  vaisseaux,  capillaires,  veines  ;  que  son  étude  est 
intimement  liée  à  celle  de  la  pathologie  rénale  et  de  la  pathologie  pulmo- 
naire et  hépatique,  et  qu'enfin  circulation  et  nutrition  représentent  deux 
Diagnostic.  28 


434  ORGANISATION   DE   L'EXAMEN  MÉDICAL 

faces  (11.  mt*me  problème,  car,  comme  l'avait  déjà  si  judicieusement  noté 
Claude  Bernard  :  «  activité  circulatoire,  activité  fonctionnelle,  activité 
chimio-calorifique,  sont  des  phénomènes  contemporains  et  corrélatifs.  » 

A  nous  en  tenir  à  un  point  de  vue  plus  élémentaire,  il  convient  d'insister 
sur  cette  notion  qu'il  ne  faut  pas,  obnubilé  par  le  symptôme  le  plus 
«  voyant  »,  limiter  son  examen  à  l'organe  désigné  par  ce  symptôme-signal. 
Une  céphalée  peut  être  d'origine  rénale,  une  toux  d'origine  gastrique,  une 
hématémèse  d'origine  urémique. 

Il  n'est  pas,  d'autre  part,  indifférent  de  eoastater  qu'un  tuberculeux 
est  albuminurique,  qu'un  sujet  atteint  de  gastro-entérite -a  une  exécrable 
dentition,  qu'un  albuminurique  a  de  l'bydrothorax,  etc.,  etc. 

"CITO":ll.  PRINCIPE  DU  «  TAYLORISME  >.  LA  NOTION  DU  TEMPS.  — 


La  tecbaique  médicale,  pour  donner  son  meilleur  rendement,  doit  tenir 
compte  d'un  facteur  esse«tiel  die  la  pratique  :  le  temps.  Elle  devra  viser 
à  enregistrer  le  maximum  de  phénomènes  dans  le  minimum  de  temps. 
Pour  c«la,  par  une  étude  minutieuse  de  l'instrumentation,  de  l'organi- 
sation matérielle,  de  la  méthode  ;  par  une  élimination  systématique 
des  gesi^s  et  des  paroles  inutiles  ;  par  la  réalisation  progressive  chez 
j'observateur  d'un  automatisme  conscieot,  elle  réduira  au  minimum  de 
durée  lefi  temps  d'observation,  triplant,  quadruplant,  quintuplant  le  ren- 
dement technique  d'ua  individu  donné. 

MiBe  en  osuvre  des  techoiqueg  médicales.  Le  «  te^lorisme  >».  — 

Noire  pratique  routinière  est  incoordonnée  ou  du  moins  insuffisamment 
■coordonnée.  Un  temps  con.^idérable  est  gaspillé  en  paroles  vaines  et  en 
manceuvres  stériles.  On  parviendra  à  obtenir  le  meilleur  rendement  : 

1°  En  s^ entraînant  de  façon  métfiodique  à  ta  pratique  des  techniques 
adoptées.  En  s'entraînant  non  pas  de  façon  banale,  irréfléchie;  mais  au 
contraire,  ayant  bien  pénétré  le  principe  de  ladite  technique,  le  condition- 
nement des  appareils,  s'étant  rompu  à  la  pratique  des  divers  temps  de  la 
manipulation,  il  convient  de  préciser  avec  soin  les  moindres  détails: 
position  du  sujet,  poî-ition  de  l'opérateur,  élimination  de  tout  geste  inutile. 
Disposer  chaque  objet  de  la  manière  la  plus  commode  et  toujours  dans  le 
même  ordre,  à  la  même  place;  manipuler  toujours  de  la  même  façon, 
avec  les  mêmes  gestes,  de  façon  à  réaliser  graduellement  un  automatisme 
parfait;  se  rappeler  enfin  que  la  meilleure  façon  d'opérer  bien  et  vite  est 
de  ne  pas  se  hâter,  telles  sont  les  conditions  générales  d'une  technique 
correcte  et  rapide.  Comme  le  pianiste  qui  monte  péniblement  sa  gamme 
au  début  et  graduellement  arrive  à  exécuter  facilement  une  symphonie, 
le  technicien  rompu  par  cet  entraînement  méthodique  exécutera  de  façon 
impeccable  en  deux  minutes  telle  manipulation  dont  l'exécution  défec- 
tueuse en  exigeait  vingt  au  début. 

2^  En  s'enlrcinanl  pour  V ensemble  des  techniques,  comme  on  s'est  entraîné 
pour  chacune  d'elles.  C'est-à-dire,  ayant  adopté  un  ensemble  de  techniques 
réalisant  une  méthode  d'examen  intégral,  grouper  les  techniques  de  façon 


PRATIQUE   DE   VEXAMEN   MÉDICAL  435 

à  leur  faire  rendre  le  maximum,  régler  leur  ordonnance  d'une  façon  telle  que 
l 'opérateur  et  le  sujet  soient  astreints  au  minimum  de  déplacement  et  se  pré- 
sentent pour  chaque  technique  dans  les  conditions  de  commodité  maxima. 
Bref,  arriver  à  réaliser  pour  la  méthode  complète  d'examen  ce  qu'on  est 
parvenu  à  réaliser  pour  chaque  technique  isolée,  un  automatisme  conscient. 

30  Adopter  un  dispositif  adéquat  à  la  mise  en  osuvre  régulière,  routinière 
de  la  méthode  d'examen  adoptée. 

Le  commerçant  a  sa  boutique,  l'industriel  son  atelier,  le  chimiste  son 
laboratoire, le  chirurgien  sa  salle  d'opérations, le  médecin  doit  avoir  sa  salle 
d'examen.  C'est,  actuellement,  une  nécessité  impérieuse,  —  nous  n'insistons 
pas,  —  car  nous  sommes  certain  que  chaque  praticien  en  est  convaincu. 

Cette  salle  d'examen  devra  être  adéquate  à  son  objet,  c'est-à-dire  organi- 
sée en  vue  de  la  mise  en  œuvre  régulière,  routinière  de  la  méthode  d'exa- 
men adoptée.  Chaque  appareil,  chaque  siège,  chaque  meuble  sera  toujours 
à  la  place  qu'il  doit  occuper,  place  déterminée  par  sa  destination  précise. 

Prenons  un  exemple  qui  illustrera  bien  notre  exposition.  On  adoptera 
une  table  et  non  une  chaise  longue,  incommode,  qui  oblige  le  médecin  à 
prendre  des  positions  défectueuses  et  ridicules  et  se  prête  fort  mal  aux 
divers  examens.  Cette  table  d'exanven  devra  répondre  aux  desiderata 
suivants  :  1^  permettre  de  donner  facilement  au  sujet  diverses  positions  : 
assis,  étendu,  couché  à  diverses  inclinaisons  ;  2®  permettre  de  pratiquer 
facilement  certaines  techniques  diagnostiques  :  par  exemple  les  méthodes 
graphiques  ;  3^  permettre  de  pratiquer  l'examen  gynécologique  ou  uri- 
na ire.  l'ne  table  fabriquée  conformément  à  nos  indications  par  la  maison 
Hnngier  répond  parfaitement  à  ces  desiderata.  Cette  table  sera  placée 
au  milieu  de  la  salle  de  façon  que  le  médecin  puisse  facilement  la  con- 
tourner pour  l'exploration  plus  commode  de  telle  ou  telle  région  ;  le  pied 
de  la  table  sera  orienté  du  côté  de  la  baie  d'éclairage. 

En  ce  qui  concerne  la  simplicité,  la  commodité  et  la  rapidité  que  l'emploi 
judicieux  de  ladite  tal^  donne  à  l'examen  clinique,  l'énumération  sui- 
vante en  donnera  une  idée, 

La  tablette  antérieure  étant  abaissée,  le  sujel,  vêtu  seulement  de  son 
pantalon,  de  ses  chaussettes,  de  sa  flanelle,  s'assied  sur  le  bord  de  la  table, 
In  face  tournée  vers  la  baie  lumineuse.  Le  médecin  se  plaçant  devant  lui 
inspecte  le  cuir  chevelu,  la  face,  la  bouche,  la  ^rge,  le  cou,  le  tronc  ; 
il  recherche  les  réflexes  pupillaires  et  patellaires,  le  tremblement  des 
mains  ;  il  procède  à  l'examen  méthodique  par  rinspection,  la  palpation, 
la  percussion,  l'auseultaiioa  des  faces  antérieure  et  postérieure  du  thorax 
(ronir  et  pormon). 

Le  sujet  s'étend  alors,  les  jambes  relevées  par  la  tablette,  le  buste  sou- 
tenu par  incHnaison  convenable  de  la  tablette  postérieure.  Il  est  alors 
admirablement  placé  et  juste  à  la  hauteur  convenable  [)our  l'examen  de 
l'abdomen  qui  est  exploré  méthodiquement  par  inspection,  percussion, 
palpation,  le  médecin  adoptant  pour  chaque  région  la  place  optinia  par 
simple  déplacement  autour  de  la  table.  Les  organes  génitaux  de  l'homme 


436  ORGANISATION    DE    L'EXAMEN   MÉDICAL 

sont  examinés.  L'examen  des  membres  inférieurs  termine  ce  second  stade. 

Le  buste  du  sujet  est  alors  légèrement  abaissé  par  simple  inclinaison 

de  la  tablette  postérieure  :  le  sujet  est  couché.  Le  dispositif  nécessaire  à 


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D.n.>lé.    .      . 
Atidil».     ,      .     ,      .     . 
Cbloruro  <k  SodlBB. 

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Addc  uriqur.     .     . 
Plio.ph.to.    .      .      . 

Albumint.      .     .      . 

Indien.    .     '      .     .     . 
Cjlindrev       .      .     . 
Hdmldc.        .      .      . 
Oiûklc.              .     . 

SANG 

II 

Urtt  s.nguint.    . 

C,  ufto-wcrttoirr..  ,     . 

DIVERS 

Liquid.céphllD-Culùd' 

1 

1 

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_L 

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l'inscription  graphique  (polygraphc  de  Marey,  de  Jacquet  ou  de  Mac- 
kcnzic)  placé  sur  le  plateau  droit  ou  gauche  de  la  tal'le  suivant  que  l'on 
désire  enregistrer  les  mouvements  de  la  pointe  du  cœur  ou  ceux  de  la 
(I)  Les  ngiires  45S,  459  el  460  reproduisent  les  divers  feiiillets  de  la  flîtie  (Maloinr, 
idil.)  sur  laquelle  nous  avous  coutume  de  coltalionue.-  nos  observations. 


PRATIQUE   DE   L'EXAMEN   MÉDICAL 


437 


radiale  et  de  la  jugulaire,  le  sujet,  suivant  le  cas,  étend  son  bras  droit  sur 
une  tablette  convenablement  disposée  ou  se  couche  sur  le  côté  gauche  et 
Tenregistrement  graphique  est  eiïectué. 

Les  étriers  latéraux  sont  alors  amenés  par  simple  rotation  en  position 
convenable,  les  pieds  du  sujet  sont  disposés  sur  lesdits  étriers,  la  tablette 
abaissée,  le  sujet  est  en  position  gynécologique.  On  procède  alors  à  Texamen 
gynécologique,  à  l'examen  rectal,  à  Texamen  urinaire,  suivant  les  cas. 

Ce  simple  exposé  donne  une  idée  de  la  commodité  et  de  la  rapidité  des 
examens  ainsi  groupés  grâce  à  un  dispositif  convenable. 


jt._ 


Fig.  459. 


Chaque  fragment  de  Texamen  total  devra  faire  l'objet  d'une  organi- 
sation aussi  méthodique  et  aussi  méticuleuse. 

"  EXACTUM  "  :  ill.   PRINCIPE  DE  LA    PRÉCISION    MÉTHODIQUE.  — 

11  convient  enfin  de  donner  à  l'observation  toute  la  rigueur,  toute  la 
précision  possibles,  et,  pour  ce,  toutes  les  fois  que  les  circonstances  le 
permettent,  enregistrer,  voire  mesurer  le  phénomène  observé.  Passer 
de  l'observation  banale  d'un  phénomène  à  la  mesure  d'un  ou  de  plu- 
sieurs de  ses  attributs  est  le  seuil  primordial  de  toute  évolution  scienti- 
fique. Cette  discipline  contribue,  d'autre  part,  à  donner  à  l'esprit  une 
singulière  rigueur. 

On  appliquera  en  f>articulier  cette  méthode  biométrique  aux  difTé- 
rentes  caractéristiques  morphologiques  dites  anthropométriques  (taille, 
envergure,  circonférences  diverses,  crâne,  ceinture,  membres,  etc.),  au 
[)oids,  au  taux  des  urines,  à  la  fréquence  du  pouls  et  de  la  respiration  ;  à  la 
température,  aux  tensions  artérielles,  etc.,  etc. 

Nous  avons  consacré  à  la  notion  de  la  mesure  en  biologie  un  volume 
spécial  auquel  nous  n.*  pouvons  que  renvoyer  le  lecteur  (1). 

(1)  Voir  Éléments  de  Biométrie,  Masson,  édit.,  1916. 


438  ORGANÏSATION^DE   L'EXAMEN  MÉDICAL 

LA  NOTION  DE  LA  MéMOIRE  CONSERVATRICE.  —  Il  ne  suffit  pas 
enlin  d'avoir  recueilli  avec  célérité  tt  précision,  à-  la  façon  d'un  auto- 
mate, un  ^rand  nombre  de  données  cliniques,  numériques  ou  graphiques, 
il  faut  encore,  pour  faire  œuvre  sn'ieoti Pique,  les  conifei-ver,  les  confronter. 


JMr\ 

T  II  J.I.JLJ... 

les  coordonner,  essayer  de  fain;  jaillir  la  lueur  tic  la  synthèse  de  t'am»s 
informe  et  obscur  des  faits.  11  faut  en  conséquence  organiser  la  conser- 
valiiin,  r enregistrement,  la  classifii-ation  des  ol.iser\-ati(>ns.  comme  on  en 
;i  rirEanisé  la  perception,  en  vue  du  meilleur  rcndemenl. 

11  y  a  là  encore  loute  une  oi^anisation  mélhodiquo  de  fiches,  de  clas- 
H'urs,   qui  pennel  l'élaboration  quasi  automatique  de  la  synthèse. 


TECHNIQUES   DIVEESES  D'EXAMEN  MÉDICAL         43^ 

Les  firhifirs,  les  classeurs  doivent  graduellement  se  substituer,  se  com- 
biner du  moins  à  la  bibliothèque  de  jadis,  comme  l'atelier  clinirque,  le  labo- 
ratoire, la  salle  d'examen  convenablement  outilk»e,  doivent  se  substituer 
au  cabinet  de  «  conversation  ». 


II.  —  MISE  EN  ŒUVRE  CLINIQUE 
DES  TECHNIQUES  DIVERSES  D'EXAMEN  MÉDICAL 

L'application  de  ces  principes  essentiels  de  tout  examen  clinique  se 
présente  dans  la  pratique  dans  de«  conditions  infiniment  variées. 
Toute  la  gamme  des  difficultés  matérielles  peut  être  réalisée,  depuis  le 
service  idéal  de  clinique  correctement  outillé  où  un  chef  de  service,  assisté 
d'un  nombreux  état-major,  peut  très  aisément  pousser  aussi  loin  et  pro- 
fondément qu'il  le  désire  une  investigation  méthodique,  jusqu'au  prati- 
cien de  campagne  exerçant  isolé  son  sacerdoce  dans  les  granges  et  les 
rhaumières  ;  toute  la  gamme  des  difficultés  diagnostiques  aussi,  de 
l'acné  simple  à  Tanévrysme  latent  de  l'aorte. 

Les  principes  sus-énoncés  demeurant  immuables,  la  mise  en  œuvre 
(Il  sera  évidemment,  et  en  conséquence,  fort  différente,  suivant  que  le  pra- 
ticion  sera  seul  (pratique  individuelle),  ou  qu'il  sera  au  contraire  flanqué 
d'assistants  plus  ou  moins  nombreux  (pratique  collective). 

La  pratique  individuelle  seule  nous  retiendra  ici,  parce  que  ce  livre  est 
précisément  et  plus  particulièrement  destiné  aux  étudiants  et  aux  prati- 
ciens, —  parce  que  ladite  pratique  est  à  l'heure  actuelle,  à  tort  ou  à  raison, 
de  beaucoup  la  plus  répandue,  parce  que  c'est  celle  dont  nous  avons,  et 
de  beaucoup,  la  plus  grande  expérience  :  Ne  snlor  ultra  crepidam. 

Cette  pratique  individuelle  même  prête  à  des  modalités  très  variées, 
suivant  le  lieu  et  les  conditions  de  l'examen,  suivant  les  espèces  cliniques 
ronsidérécs.  Nous  n'en  retiendrons  comme  types  que  les  suivantes  : 

L  Examen  au  lit  du  malade,  avec  une  instrumentation  rudimentaire  : 
type  :  pratique  courante. 

Maladie  du  type  aigu  :  sujet  alité,  scarlatine,  pneumonie,  fièvre 
typhoïde,  appendicite  aiguë,  etc. 

IL  Examen  au  cabinet  du  médecin  avec  une  instrumentation  ordi- 
naire. 

Maladie  du  type  chronique  :  sujet  déambulant,  endocardite  chro- 
nique, ataxie  locomotrice  progressive,  urémie  progressive,  cirrhose 
alrophique,  etc.;  typ(^  :  consuUalion  courante. 

II 1.  Examen  au  cabinet  du  médecin  avec  une  instrumentation  perfec- 
tionnée ;  type  :  consuttation  spécialisée. 


440 


ORGANISATION   DE   U EXAMEN  MÉDICAL 


I.  —  EXAMEN  AU  LIT  DU  MALADE  (INSTRUMENTATION 

RUDIMENTAIRE) 

EXAMEN   D'UNE  MALADIE   DU  TYPE  AIGU  (SUJET  ALITÉ) 

Types  :  fièvre  typhoïde,  pneumonie,  appendicite  aiguë,  etc. 

a.  INTERROGATOIRE 


Il  s'adressera  plus  particulièrement  à  Tentourage  ou  au  malade,  suivant 
que  ce  dernier  sera  ou  ne  sera  pas  en  état  de  répondre  sans  trop  de  fatigue 
aux  questions  qui  lui  seront  posées. 

Se  rappeler  en  cette  circonstance  combien  peuvent  être  erronés  les 
renseignements  ainsi  recueillis,  particulièrement  auprès  de  l'entourage,  cl 
combien  souvent  faussés  par  l'affection,  l'inquiétude,  l'ignorance,  la  stupi- 
dité ou  la  légèreté;  donc  ne  les  recueillir  que  sous  bénéfice  d'inventaire. 

Éliminer  toute  question  oiseuse,  toute  parole  inutile,  tout  discours 
superflu  ;  poser  seulement  et  de  façon  claire  les  questions  indispensables, 
et  s'efforcer,  entreprise  souvent  ardue,  d'obtenir  des  réponses  précises. 
Pour  éviter  toute  omission,  établir  une  fois  pour  toutes  un  plan  schématique, 
succinct,  d'interrogatoire  méthodique  et  le  suivre  toujours  en  y  apportant 
toutefois,  extemporanément,  toutes  modifications  utiles. 

On  peut  par  exemple  adopter  le  suivant,  d'ordre  chronologique  : 


Antécédents  hérédi- 
taires. 


Cette  partie  de  rinterrogatoire 
peut  être  à  l'ordinaire 
omise,  dans  le  cas  de  mala- 
dies aiguës,  quoiqu'il  ne 
soit  pas  mdifférent  de  savoir 
qu'un  typhique  est  fils 
d'alcoolique,  ou  qu'un 
pneumonique  a  un  frère 
tuberculeux  ou  épileptique. 


Antécé  dents  person 
nels. 


Maladie  actuelle 


{Avec  discrétion  chez  la  femme.) 

Père.  Mère. 

frères  et  sœurs. 

Collatérauz. 
{Maladies     constitutionnelles  : 
goutte,  diabète,  dégénéres- 
cences nerveuses,  etc.,  etc.. 
lares  familiales). 

{MaladieSf  formt.tion,  sd'vicc 
militaire  ft  iéiour  aux  colo- 
nies, etc.).  Enfance.  Ado- 
lescence (formation  chez  la 
femme).  Période  militaire 
chez  l'homme.  Age  adulte. 
Ménopause   chez    la  femme. 

Début  approximatif.  Symptômes 

observés.  I 

Ici  on  s'efforcera  de  faire  préciser  :  le  début  du  malaise,  ?a 
modalité,  —  les  symptômes  qui  ont  été  observés  par  le  malade 
ou  son  entourage,  —  les  malaises  ou  douleurs  actuellement 
ressentis.  On  demandera,  bien  entendu,  si  la  température  a  été 
prise,  de  quelle  façon,  quel  en  est  le  degré,  le  type,  et  de  quels 
phénomènes  elle  s'accompagne. 

Si  le  sujet  ou  son  entourage  répondent  de  façon  brève, 
nette,  précise  {rara  avis),  pratiquer  comme  il  vient  d  étic  dit  et 
méthodiquement  l'interrogatoire  ci-dessus  ;  quelques  minutes 
y  suffisent,  sans  salamalecs. 

Si  le  sujet  ou  son  entourage  ne  semblent  pas  comprendre, 
ou  laissent  voir  que  cette  formalité  leur  paraît  inutile  et  fasti- 
dieuse et  répondent  mal  ou  du  bout  des  lèvres,  ?e  contenter 
de  l'interrogatoire  express  suivant  : 


EXAMEN    AU   LIT   DU   MALADE 


441 


Maladie 

[suite). 


actuelle 


lo  Combien  de  fois  avez-vous  vu  un  médecin,  dans  voire 
existence,  avant  cette  maladie  ? 
2o  Pourquoi? 
30  Depuis  quand  soufTrez-vous  et  de  quoi? 

Si,  au  contraire,  le  sujet  ou  son  entourage  remontent  au 
déluge,  prennent  des  chemins  de  traverse,  s'égarent  dans  ics 
incidentes,  parlent  tous  à  la  fois,  s'énervent,  secontredisenl... 
tourner  court,  quand  possible,  et  passer  à  l'examen. 


b.  EXAMEN 

La  mise  en  pratique  du  principe  totum  est  ici  capitale  ;  elle  se  condense 
on  cette  formule,  à  prendre  dans  son  sens  littéral  :  examiner  le  malade  des 
'  pieds  à  la  tête  »,  nous  disons  bien  des  pieds  à  la  tête.  Autant  que  faire  se 
pourra,  on  s'efforcera  d'obtenir  que  la  chambre  où  a  lieu  l'examen  soit 
bien  éclairée  (faire  écarter  les  rideaux,  approcher  le  lit  de  la  fenêtre,  apporter 
des  flambeaux,  etc.),  et  que  l'on  puisse  tourner  aisément  autour  du  lit 
pour  s'y  placer  soit  à  droite,  soit  à  gauche,  suivant  la  région  à  examiner  : 
on  ne  palpe  bien,  par  exemple,  le  foie  ou  la  fosse  iliaque  droite  qu'en  étant 
placé  à  droite  du  malade;  c'est  au  contraire  à  gauche  qu'il  faut  être  pour 
la  région  iliaque  ou  le  rein  gauches.  Se  méfier  des  carpettes  sur  lesquelles  on 
glisse  en  cas  de  parquet  bien  ciré;  réduire,  pour  ne  pas  s'y  perdre,  oreillers 
et  coussins  ;  s'assurer  le  concours  d'une  personne  de  l'entourage  qui  puisse 
éclairer,  soutenir  le  malade,  déplacer  un  objet.  Bref,  avoir  réfléchi  à  ce  qu'on 
voul  faire  et  «  s'organiser  »  pour  le  faire  vite  et  bien. 

Nous  entendons  par  instrumentation  minima  :  un  thermomètre,  un  tube  à  essai, 
une  pastille  de  sulfate  de  cuivre  et  de  tartrate  de  potasse  permettant  la  préparation 
extemporanée  de  liqueur  de  Fehling.  On  trouvera  toujours  auprès  du  malade  un  peu 
d'acide  acétique  (vinaigre)  et  une  flamme  (lampe  à  alcool,  bougie).  Il  nous  semble 
bien  recommandable  d'y  ajouter  :  un  stéthoscope  flexible  qui  facilitera  l'auscultation 
des  bases  et  des  aisselles,  chez  un  sujet  obèse,  enfoui  dans  une  pile  d'oreillers  au 
milieu  d'un  lit  large,  et  un  sphygmomanomètre  de  poche  de  Potain  ou  de  Verdin. 


Le  Bphygznoznanoznètre  de  Bloch- Verdin  se  compose  essentiellement  d'un  cylin- 
dre de  cuivre  contenant  un  ressort  à  boudin  enfermé  dans  un  piston  et  solidaire  d'une 
tige  centrale  terminée  à  une  de  ses  extrémités  par  un  patin  au  moyen  duquel  on  trans- 
met à  l'ongle  du  pouce  ou  de  l'index  explorateur  la  pression  exercée  sur  le  ressort. 

L'exploration  se  pratiquera  comme  suit  :  le  sujet  ayant  l'avant-bras  reposant  sans 
efl"ort  sur  un  coussin,  le  lit,  voire  le  genou  de  l'explorateur,  ce  dernier  repère  la  radiale 


lÊÊm 


'rimfimi^m:^m'^.mBmcjyism^t^ 


B 


T      ^  0 

l'ig.  461.  —  Sphygmomanomètre  de  Bloch-Verdin  gradué  en  centimètres  de  mercure. 


avec  le  pouce  de  la  main  gauche  largement  appliqué  sur  l'artère.  Laissant  ce  pouce 
absolumenl  passif ,  inerte  [ceci  est  capital),  il  applique  sur  l'ongle  dudit  pouce  le  patin 
(le  l'instrument  tenu  bien  verticalement  et,  par  pression  progressive  exercée  sur  le 
cylindre  extérieur,  il  écrase  graduellement  l'artère  sous-jacente  jusqu'à  suppression 
fin  pouls  radial.  Il  lit  alors  sur  le  piston  de  l'instrument  le  chiffre  correspondant  au 
nombre  de  centimètres  de  mercure  équivalents  à  la  pression  exercée  à  ce  moment  par 
le  ressort.  Ce  chiffre  représente  approximativement  la  ter\sion  maximaJ, 

L'explorateur  peut  recouper  sa  première  mesure  par  une  manœuvre  inverse,  —  écra- 
sant tout  d'abord  le  pouls  radial  par  une  pression  manifestement  supérieure  à  la  pres- 
sion artérielle, —  détendant  ensuite  graduellement  la  pression  du  ressort  jusqu'à  ce  qu'il 


442 


ORGANISATION   DE   L'EXAMEN  MÉDICAL 


Ceci  donné,  rexameii  sera  pratiqué  des  pieds  à  la  tête,  chaque  région 
étant  successivement  découverte,  inspectée,  palpée  et  percutée,  aasculiée 
s'il  y  a  lieu.  Quelle  que  soit  la  région,  Texamen  de  la  peau  sera  particulière- 
ment attentif;  on  notera  avec  soin:  sa  coloration  (ictère,  cyanose,  éry- 
thèmes,  etc.),  ses  taches  (éruptions,  exanthèmes  divers,  pigmentations), 
sa  consistance  (œdèmes,  myxœdème,  lichéniûcation),  ses  cicatrices  (adéno- 
pathies,  gommes,  cicatrices  opératoires,  blessures,  brûlures,  etc.). 

L'examen  se  pratiquera  dans  Tordre  suivant  : 


Membres  inttrieura 


Organes  génito-uri- 


Abdomen. 


Thorax. 


Membres 
rieurs. 


supé  - 


Région  cervicale. 


Pieds  :  noter  la  coloration,  la  température  (à  la  main),  l'œdème 
fréquent,  etc. 

Jambes  el  cuisses  :  varices,  atrophies  musculaires,  taches 
pigmentaires,  squelette  (périostites,  gommes),  adénites  ingui- 
nales, etc.,  etc. 

Arficulaiiens  :  regarder  (  tuméfaction,  rougeur,  déformation), 
palper  (douleur,  empâtement,  craquements,  épanchements), 
lléchir  et  mobiliser. 

Rechercher  le  réflexe  patellaire  (lésions  médullaires). 

Rechercher  le  signe  de  Lasègue  (sciatique),  redresser  la  cuisse 
ù  angle  droit  sur  le  bassin. 

Rechercher  le  signe  de  Kernig  (méningites),  redresser  les  mem- 
bres inférieurs  à  angle  droit  sur  le  bassin. 

Palper  le  scrotum  (varicocèle,  orchi^épididymites,  etc.). 
Palper  ie  canal^  l'exprimer  (écoulement  urétral). 
Explorer  les  orifices  inguinaux  (hernies). 

Kxplorer  méthodiquement  les  quatre  points  cardinaux  : 
fosse  iliaque  droite  (appendice),  hypocondre  droit  (foie,  vési- 
cule), hypocondre  gauche  (rate,  angle  splénique  ciu  côlon), 
fosse  iliaque  gauche  (côlons,  S  iliaque)  par  inspection,  palpation» 
percussion. 

Combiner  Vexploralion  des  hgpocondres  avec  celle  des  régions 
lombaires  correspondantes  (reins),  palpa tion  bimapnuelle. 

Terminer  par  Texploration  des  cinq  régions  mineures  :  flancs 
droit  et  gauche  (côlons,  uretères),  épigastre  (lobe  pr^uche  du  foie,. 
plexus  solaire),  région  ombilicale  (estomac,  pancréas,  intestin )« 
iiypogastre  (vessie). 

Face  antérieure  :  cœur  et  vaisseaux  par  inspection,  palpation,. 
percussion,  auscultation. 

Poumons  et  plèvres  par  inspection,  palpation,  percussion^ 
auscultation. 

Face  postérieure  :  poumons  el  plèvres  par  inspection,  palpa- 
lion,  percussion,  auscultation. 

Médiastin,  colonne  vertébrale,  par  inspection,  percussion, 
mobilisation. 

Faces  latérales  :  aisselles. 

Maina  :  coloration,  température,  déformation  des  ongles» 
ankyloses,  nodosités,  tremblements,  œdème  exceptionnel,    etc. 

Bras  et  avant- bras  :  circulation  veineuse,  atrophies,  tache:»,, 
squelette,  g'anglions,  etc. 

Articulations. 

Face  antérieure  :  corps  thyroïde  (atrophie,  hypertrophie); 
région  rétro-sternaie  (crosse  de  l'aorte). 


perçoive  à  nouveau  la  limite  perceptible  du  poultà  radial.  Pour  un  observateur  entraîné 
les  deux  valeurs  recueillies  sont  très  voisines. 

L'approximation  ainsi  obtenue  de  la  tension  artérielle  est  grossière.  Elle  donne  cette 
tension  à  1,  '2,  3,  parfois  4  centimètres  de  mercure  pour  les  tensions  élevées.  Elle 
est  bien  soiivent  suffisante  en  clinique  courante.  Huchard  s'en  contentait  à  l'ordinaire 
en  ville. 

Le  gros  avantage  pratique  de  ce  |"K?tit  appareil  c'est  que,  gros  comme  un  crayon,  il 
présente  certainement  le  minimum  d'encombrement  par  rapport  à  tous  les  autres 
spliygmornanomèlres. 


EXAMEN   AU    LIT   DU   MALADE 


443 


Béfi^n  cervicale 

{suite). 


Tôte. 


Fuces  iaiéraies  :  muscle  sterno-cléido-mastollien  (torticolis). 
Vaisseaux. 
Ganglions. 

Régions  9us-claviculaires  :  gros  vaisseaux. 
Ganglions. 

Face  pcsiérieure  :  muscle  trapèze  (torticolis),  enii)âternent>, 
sclérose. 

Colonne  vertébrale  (mal  de  Pott,  spoudylites). 

Habttus  général  :  émaciation,  cyanose,  boufn>sure,  excava- 
tion des  yeux,  érythèmes,  malformations,  etc.,   etc. 
Puis  méthodiquement  : 

Bmehe  :  Langue  :  rouge,  blanche,  saburrale;  muguet,  ulcéra- 
tions, ffommes,  etc.,  etc. 

Denis':  malformations,  caries. 

Pharynx  :  anginee,  végétations. 

Joues,  voile  du  palai»,  glandes  salivaire«^  :  régions  sous-maxil- 
laire et  parotidienne. 

Nez  :  Regarderies  narines  en  bonne  lumière,  faire  souffler  par 
l'une  et  l'autre  narine,  l'une  d'elles  étant  bouchée;  noter  le 
coryza. 

Bref,  rechercher  les  signes  de  rhinite. 

Oreilles  :  Regarder  le  conduit  en  bonne  lumière,  tirer  le  tragus, 
palper  la  mastofde,  }q  creux  inter-mnstoïdo-maxillair.*. 
Bref,  rechercher  les  signes  d'otite. 

Yeux  :  Rechercher  les  signes  de  conjonctivite,  le  strabisme, 
l'exophtalmie;  vérifier  le  fonctionnement  des  muscles  (diplopie, 
dans  certaines  positions),  etc. 

Explorer  les  réflexes  (Argyll  Robertson). 

Crâne  :  Rechercher  surtout  les  alopécies,  les  exostoses,  les 
affectiom»  pilaires  parasitaires. 

Terminer  Texamori  par  : 

L'examen  de  l'appareil  génital  de  la  femme,  par  toucher,  presque  toujours  indis- 
pensable, et,  si  besoin  est,  le  toucher  rectal,  nécessaire  en  certains  cas. 

Le  taux  du  pouls,  qui  se  sera  apaisé  au  cours  de  l'examen.  On  évitera  ainsi  la  tachy- 
cardie émotive,  le  «  pouls  du  médecin  ». 

La  prise  de  la  température  rectale  ou  buccale,  si  elle  n'a  déjà  été  prise.  Pour  éviter 
toute  perte  de  temps  et  toute  pause  inutile,  cette  prise  sera  faite  pendant  l'interro- 
1,'atoire,  ou  pendant  l'examen  des  urines,  de  la  tension,  du  pouls  et  la  rédaction  de 
l'ordonnance. 

L'examen  des  urines  :  couleur  et  précipités  (à  l'œil),  albumine  (chaleur  et  acide 
acétique),  sucre  (liqueur  de  Fehling). 

La  mesure  de  la  tension  artérielle. 

O  type  d'examen  intégral  élémentaire,  au  cours  duquel  tout  l'organisme 
:i  été  passé  en  revue,  et  qui  permet  dès  le  premier  examen  l'établissement 
tl'un  bilan  physio-pathologique  sérieux,  a  été  relativement  Ion?  à  décrire; 
il  est  sans  doute  pesant  et  fastidieux  à  lire.  En  fait  il  peut  se  pratiquer,  tel  que 
décrit,  en  une  douzaine  de  minutes^  quinze  au  plus  (nous  l'avons  cent  fois 
chronométré),  mais  à  la  condition  d'observer  les  règles  d'un  «taylorisme» 
strict  :  opérer  méthodiquement,  de  façon  posée  et  régulière,  sans  parole  et 
sans  gcr.le  inutiles;  ne  pas  consacrer  cinq  minutes  (comme  nous  l'avons  vu 
luire)  à  la  constatation  d'un  œdème  évident;  ne  pas  percuter  une  région 
trente  fois  de  suite,  si  cinq  sont  suffisantes;  ne  pas  fléchir  dix  fois  une 
articulation  pour  y  percevoir  un  craquement  une  fois  constaté;  ne  pas 
rechercher  le  sucre  avec  10  centimètres  cubes  d'urine,  mais  avec  2  centi- 
mètres cubes  qui  demanderont  cinq  fois  moins  de  temps  pour  être  portés 
à  l'ébullition;  ne  pas  «s'endormir»  dix  minutes  dans  l'auscultation  «con- 


444  ORGANISATION   DE   L'EXAMEN   MÉDICAL 

templalive  »  et  négative  d'un  sujet  qui  ne  respire  pas  ou  très  mai,  mais 
lui  apprendre  ou  le  forcer  à  respirer,  le  faire  tousser,  etc.,  etc.,  et  deux 
minutes  y  sufliront,  etc.,  etc.  Bref,  s'entraîner  rigoureusement  conformé- 
ment à  la  règle  :  Tolum,  cilo  el  exactum. 

Il  est  d'autre  part  évident  : 

lo  Que,  suivant  la  nature  de  la  maladie,  l'exploration  de  telle  ou  telle 
région  devra  l'emporter  sur  les  autres  :  abdomen  dans  l'appendicite,  thorax 
dans  les  affections  pulmonaires,  bassin  et  membres  inférieurs  dans  les 
infections  puerpérales,  etc.  L'examen  de  telle  région  sera  allongé,  celui 
des  autres  relativement  réduit.  Il  y  a  là  une  question  d'opportunité  mor- 
bide sur  laquelle  il  serait  puéril  d'insister  ;  l'examen  de  la  gorge  est  secon- 
daire et  le  plus  souvent  négligeable  dans  l'appendicite  aiguë,  etc.  ; 

2®  Que  cet  examen,  princeps  et  intégral,  pourra  être  très  notiiblement  sim- 
plifié et  abrégé,  au  cours  des  visites  suivantes,  et  une  fois  le  diagnostic 
établi  ; 

30  Que  l'examen  précédent  devra  être  au  contraire  et  nécessairement 
complété,  s'il  y"a  lieu;  par  telle  exploration  complémentaire,  que  le  praticien 
aura,  après  son  premier  examen,  le  loisir  de  réaliser  avec  le  concours  d'un 
spécialiste  ou  d'un  laboratoire  : 

1®  Examen  bactériologique  des  crachats  en  cas  d'affection  suspecte  des  poumons. 

2^  Séro-diagnoslic  ou  hémoculture  en  cas  de  fièvre  continue. 

3*>  Ponction  lombaire  et  examen  du  liquide  céphalo-rachidien  en  cas  de  méningite. 

4«  Examen  bactériologique  des  exsudats  pharyngés  en  cas  d*angine  pseudo-mem- 
braneuse ou  simplement  suspecte. 

5»  Dosage  de  Turée  sanguine  si  l'urémie  est  soupçonnée. 

6»  Réaction  de  Wassermann  si  la  syphilis  est  probable,  comme  par  exemple  en  cas 
d'artérite  cérébrale. 

7<*  Examen  hématologiquc  (formule  leucocytaire,  numération  des  globules,  recherctie 
des  parasites)  en  maintes  circonstances,  etc.,  etc. 

Ce  sont  là  les  examens  complémentaires  le  plus  souvent  indiqués  chez  les 
aigus.  C'est  à  chaque  praticien  à  s'organiser  eu  conséquence,  en  faisant 
état  de  ses  ressources  professionnelles  personnelles,  de  ses  loisirs,  et  des  con- 
cours privés  ou  ofllciels  (laboratoires  municipaux)  sur  lesquels  il  peut 
compter  dans  sa  région. 

c.  CONCLUSIONS  DIAGNOSTIQUES 

Pour  la  mise  en  œuvre,  à  fins  de  conclusion,  des  renseignements  mul- 
tiples recueillis  au  cours  des  interrogatoire  et  examen  susdits,  nous  ne  pou- 
vons que  renvoyer  aux  chapitres  ultérieurs  consacrés  précisément  à  l'étude  de 
l'élaboration  rationnelle  des  diagnostics.  Donnons  seulement,  pour  finir, 
ce  conseil  pratique  :  essayer  d'obtenir  le  calme  et  le  silence  pendant  l'exa- 
men, la  méditation  et  la  rédaction  de  l'ordonnance;  s'efforcer  d'autre  part, 
par  un  entraînement  mental  méthodique,  à  enregistrer  avec  soin  les  sym- 
ptômes importants  recueillis,  à  négliger  les  autres  ou  du  moins  à  les  laisser 
dans  l'ombre  au  second  plan  ;  se  recueillir  une  ou  deux  minutes  après 
l'examen,  avant  l'ordonnance,  et  concentrer  l'effort  de  sa  méditation,  en 
la  réminiscence  claire  et  nette  desdits  symptômes,  en  leur  groupement 
logique  en  vue  d'un  diagnostic  probable,  travail  d'ailleurs  déjà  eu  partie 
fait  consciemment  ou  inconsciemment  au  cours  de  l'ex  nnen. 


EXAMEN    AU    LIT   DU   MALADE  445 

EXAMEN  D'UN  SUJET  CHRONIQUE  DÉAMBULANT 
(CONSULTATION   COURANTE). 

Types  :  artériosclérose,  ataxie  locomotrice,  urémie  progressive, 

cirrhose  atrophiquc. 

Interrogjtoiic  et  examen  seront  dans  l'ensemble  In's  comparables  h 
ceux  pFvC^demment  exposés  à  Toccasion  des  aigus.  Toutefois  le  type 
chronique  de  ralTection,  le  fait  que  le  sujet  peut  déambuler  amènent 
à  y  appoiter  les  modifications  suivantes  : 

a,  INTERROGATOIRE 

Ici  r interrogatoire  a  une  importance  capitale,  la  maladie  chronique  étant 
toujours  l'aboutissant  d'une  série  plus  ou  moins  longue  d'affections  anté- 
rieures, voire  de  prédispositions  héréditaires. 

On  recherchera  toujours  avec  soin  : 

a)  Les  tares  héréditaires  et  plus  particulièrement  : 

Les  tares  diathésiques  :  goutte,  diabète,  gravelle,  obésité,  pléthore, 
scrofule,  hyposphyxie. 

Les  tares  infectieuses  :  syphilis,  tuberculose. 

Les  tares  toxiques  :  alcoolisme. 

Les  tares  névropathiques  :  névroses  et  vésanies. 

h)  Les  tares  acquises  et  plus  particulièrement  : 

Les  grandes  infections  :  tuberculose,  syphilis,  paludisme  et  maladie^ 
infectieuses,  fièvre  typhoïde,  scarlatine,  etc. 

Les  grandes  intoxications  :  alcoolisme,  tabagisme,  morphinomanie,  cocaï- 
nomanie  et  saturnisme. 

Les  grandes  diathèses  :  goutte,  diabète,  gravelle,  obésité,  pléthore,  scro- 
iulc,  hyposphyxie. 

Les  grandes  névropathies  :  hystérie,  épilepsie,  neurasthénie,  vésanies. 

On  se  fera  décrire  avec  soin  l'évolution  et  la  chronologie  des  accidents. 

On  fera  préciser  enfin  les  symptômes  actuels,  en  s'efforçant  de  recueillir 
méthodiquement  des  indices  fonctionnels  des  différents  systèmes  (circula- 
luire,  respiratoire,  digestif,  urinaire,  nerveux). 

L'interrogatoire  se  pratiquera  comme  suit  : 

Le  sujet  étant  assis,  la  face  tournée  vers  la  lumière,  sera  prié  de  raconter 
Non  histoire  pathologi([ue. 

Si  l'on  se  trouve  en  présence  d'un  de  ces  sujets  précis  et  méthodiques 
comme  sont  souvent  les  ingénieurs,  les  comptables,  etc.,  qui  feraient  d'excel- 
Irnts  chefs  de  clinique,  il  n'y  a  qu'à  les  laisser  exposer  leur  cas,  quitte  à 
compléter  à  la  fin  par  quelques  questions  visant,  conformément  aux  indi- 
cations rappelées  plus  haut,  des  sujets  restés  dans  l'ombre. 

Si,  au  contraire,  on  se  trouve  en  présence  d'un  de  ces  sujets  verbomanes, 
<liffus  et  confus,  dont  les  discours,  surchargés  d'incidente-^,  très  caractéris- 
li(iues  au  point  de  vue  psychique,  sont  dépourvus  de  signification  au  point 
<le  vue  somatique,  il  convient,  à  la  première  accalmie,  d'interrompre  cette 
logorrhée  et  d'y  substituer  un  interrogatoire  méthodique  et  serré.  Si  Ton 


446 


ORGANISATION   DE   L'EXAMEN  MÉDICAL 


obtient  des  réponses  précises,  utilisables,  on  poussera  cet  interrogatoire 
conformément  à  un  plan  préétabli,  soit  du  type  de  celui  eonseiilé  à  rocca- 
sion  des  maladies  aigués,  soit  inspipé  par  la  stiggestion  d'enquête  exposée 
ci-dessus. 

Si  enfin  le  sujet  est  rebelle  mém<?  à  T interrogatoire,  s'il  ne  «rend  »  pas, 
fuyant  devant  la  question,  échappant  à  l'étreinte  verbale,  se  dérobant, 
répondant  à  côté,  inutile  d'insister  :  l'interrogatoire  ne  sera  qu'une  for- 
malité inutile  et  dangereuse,  les  réponses  seront  erronées  et  fallacieuses  ;  il 
convient,  dès  que  la  chose  est  opportune  et  avec  tact,  de  couper  court  o1 
de  passer  à  l'examen  direct. 


b.  EXAMEN 

L'examen  pourrait  à  la  rigueur  être  identique,  ou  presque,  à  celui  exposé 
pour  les  affections  aiguës.  Toutefois,  le  fait  que  le  sujet  est  «déambulant  », 
que  la  mesure  de  la  tension  artérielle  est  chez  les  chroniques  aussi  impor- 
tante que  celle  de  la  température  chez  les  aigus,  amène  à  conseiller  deux 
modifications  importantes  : 

10  Examiner  le  sujet  successivement  :  debout,  assis,  couché  ; 

2°  Adopter  une  méthode  sphygmomanométrique  permettant  la  me^ur/ 
des  tensions  maxima  et  minima  (méthodes  oscillatoire,  ausculta to ire  oi 
palpatoire,  ou  mixte). 

Ceci  donné,  l'examen  peut  se  pratiquer  comme  suit  : 

Malade  debout.  1°  Stabilité  yeux  ouverts,  yeux  fermés;  sur  les  deux  jambes, 

sur  une  jambe;  au  repos  et  en  marche,  «exercice  à  la  Fournier». 

2°  Amener  le  sujet  devant  une  fenêtre,  et  examiner  la  tête  : 

a)  Crfine. 

h)  Yeux  :  réflexes  à  la  lumière,  à  la  distance,  opacités,  diplo- 
pie,  etc.,  etc. 

c)  Nez  et  oreilles. 

^0  Bouche  :  langue,  dents,  pharynx,  voile  du  palais,  joues  et 
glandes  salivaires. 

3^  Fréquence  du  pouls. 

Près  d'une  table  sur  laquelle  aura  été  disposé  l'inslrunietrt 
sphygmomanométrique  : 

lô  Mesure  des  tensions  artérielles  maxima  et  minima  ; 
2°  Fréquence  du  pouls  ; 

.3<*  Examen  des  régions  cervicale  et  sus-claviculaires 
4<*  Recherche  des  réflexes  patellaires. 

(\oir  Examen  des  maladies  aiguës.) 

\^  Examen  des  membres  inférieurs  ; 

'Z°  Examen  des  organes  génitaux  de  l'homme  ; 

.3°  Examen  méthodique  de  l'abdomen  par  région,  conjugué 
à  celui  des  régions  lombaires  ; 

4"  Examen  du  thorax,  face  antérieure,  le  sujet  restant  étendu  ; 

5»  Examen  du  thorax,  face  postérieure.  Je  sujet  étant  assis  ; 

6°  Examen  de  la  colonne  vrrtéhrale  et  des  régions  loniho- 
sacrées  ; 

7°  Examen  des  appareils  génital  (de  la  femme),  vésical  et 
reclal  ; 

s»  Compter  à  nouveau  le  pouls,  et  prendre  à  nouveau  la  tension 
artérielle;  au  besoin  même  se  livrer  une  dernière  fois  à  ces  men- 
surations après  quelque  exercice  (épreuve  fonctionnelle  circu- 
latoire). 

L  examen  sera  complété  par  l'analyse  extemporanée  des  urines  au  point 
de  vue:  eolorulion,  précipités  (à  Toeil),  albumine  et  sucre. 

Comm^  pour  les  aiguSj  le  diagnostic  étant  «  aiguillé  »par  les  explorations 


Malade  aseis. 


Malade  couché. 


EXAMEN   AU   CABINET   DU   MÉDECIN 


447 


et  constats  précédents,  rexamen  sera,  le  cas  échéant,  complété  à  loisir,  et  le 
diagnostic  assis  par  des  examens  spéciaux  complémentaires  : 


lo  Examen  des  crachats. 

2°  Ponction  lombaire  et  examen  cytolo- 
i^ique  et  sérologique  du  liquide  obtenu. 

3°  Dosage  de  l'urée  sanguine. 

4°  Réaction  de  Wassermann. 

5°  Analyse  complète  de  l'urine  recueillie 
avec  les  précautions  convenables. 

0°  Examens  hématolo^iques  :  numé- 
ration globulaire,  hématimétrie,  viscosi- 
niétrie,  etc.,  etc. 


7®  Analyse  du  suc  gastrique,  dos  fèces 
après  repas  d'épreuve. 

&o  Examens  radioscopiques. 

9»  Tracés  polygraphiques. 

10«  Examens  spéciaux  des  organes  des 
sens  :  yeux,  nez,  oreilles  et  larynx,  etc., 
etc. 


Ce  type  d'examen  correspond  sensiblement  au  type  do  la  consultation 
courante  au  cabinet  du  médecin. 


II.  —  EXAMEN  AU  CABINET  DU  MEDECIN 

AVEC  UNE  INSTRUMENTATION  PERFECTIONNÉE 

TYPE  :  CONSULTATION  SPÉCIALISÉE 


Nous  prenons  ici  comme  type  le  cas  du  sujet  étant  ou  se  croyant 
atteint  d'une  affection  de  tei  ou  tel  appareil  et  allant  consulter  un  prati- 
cien spécialisé  dans  Tétude  de  ce  groupe  d'affections.  L'outillage  dudit 
praticien  doit  nécessairement  être  adéquat  à  l'exercice  de  sa  spécialité  ; 
il  doit  posséder  une  salle  d'examen  correctement  installée. 

Et  d'abord  il  nous  parait  difficile  que  des  consultations  de  ce  genre 
aient  lieu  autrement  que  sur  rendez-vous,  le  consultant  organisant  son 
♦emploi  du  temps  de  façon  à  pouvoir  consacrer  aux  sujets  le  temps  stricte- 
ment nécessaire,  sans  être  obsédé,  et  son  jugement  troublé,  parla  pensée 
d'un  salon  débordant  ou  d'une  visite  urgente. 

D'autre  part  il  est  bon  que  le  sujet  médite,  le  cas  échéant,  sur  son  c^s, 
et  fournisse  de  façon  convenable  tous  renseignements,  constats,  impres- 
sions estimés  utiles.  II  le  fera  bien  souvent  mieux  chez  lui  à  tête  reposée, 
qu'au  cabinet  du  médecin,  en  proie,  surtout  les  dames,  à  l'émotion  iné- 
vitable d'une  première  rencontre. 

Pour  obtenir  ce  résultat,  on  pourra  adopter  une  formule  du  type 
ci-après  (voir  page  448). 


Si  ie  8Uf€l  apporte  une  ohêervaiion  complète,  correcle^ 
tout  est  pour  le  mieux. 


cela  arrive,  — 


Si  r ohservaiion  est  incomplète,  incorrecte,  on  la  complétera,  on  la  cor- 
rigera par  un  interrogatoire  approprié  conforme  aux  interrogations 
méthodiques  exposées  page  445. 

Si  le  sujet  n'a  rien  compris,  apporte  page  blanche  ou  même  rien  du  tout, 
—  cela  arrive  aussi,  —  l'indice  psychokDgique  n'est  pas  négligeable,  et 
l'examen  immédiat,  sans  prolégomènes,  le  plus  souvent  indiqué. 

11  n'est  pas  jusqu'à  l'écriture  qui  ne  fournisse  uniindice  utilisable. 


448 


ORGANISATION   DE   V EXAMEN   MÉDICAL 


Rendez-vous  et  demande  d'observation  : 


Nom 


Date  de  naissance  :. 


Le   Docteur 


ses   compliments   à    A/. 


présente 


et  aura  Vhonneur  de  le  recevoir. 


Antécédents  béréditcdres  (âge,  état 
de  santé). 

{Père) 

(Mère) 

(Frères  et  Sœurs) 

Antécédents  personnels  (maladies, 
formation,  service  militaire) 

Enfance 

Adolescence 

Age  adulte 

Enfants  (nombre,  âge,  santé) 

Maladie  actuelle 

Début 

Symptômes 

N.  B.  —  Pour  faciliter  l'examen  et  le  rendre  tout  à  la  fois  plus  méthodique  et 

plus  pénétrant,  M est  prié  de  bien  vouloir  remplir 

lisiblement  la  notice  ci-dessus,  de  rapporter  lors  de  la  consultation  et  d*y  joindre 
au  besoin  une  note  complémentaire  mentionnant  tous  renseignements  estimés 
utiles. 


(Prière  ds  bien  Touloir  confirmer  oe  rendes-Tons.) 


Nous  donnerons  comme  type  d'examen  celui  que  nous  pratiquons 
nous-même,  ayant  simplement  à  notre  disposition,  attenant  à  notre  cabi- 
net, une  salle-laboratoire  spi^cialement  aménagée  surtout  pour  Texamen 
de  Tappareil  circulatoire. 

L'outillage  est  constitué  essentiellement  par  : 


1°  Mesures  anthropomélriques  :  toise, 
bascule,  centimètre,  pied  à  coulisse. 

2*»  Mesures  circulatoires  :  chronomètre, 
sphygmomanomètre,  spiromètre  ; 

3°  Mesures  hématimétriques  :  hémoglo- 
bininiètrc,  hématimètre,  viscosimètre  ; 

4°  Appareils  enregistreurs  :  polygraphes; 

0°  Stéthoscopes  divers  ; 

6°  Réactifs  et  appareils  nécessaires  à  la 
niesure  de  la  densité  urinaire,  àlareciier- 
chc  et  au  dosage  du  sucre,  de  ralbuniine, 


de  l'acidité,  des  chlorures,  des  phospha- 
tes, à  la  recherche  des  pigments  biliaires, 
de  Tacétone,  de  Pacide  diacétique. 

70  Uréomètres  pour  le  dosage  de  Turée 
urinaire  et  sanguine  ; 

8°  Réactifs  et  appareils  nécessaires 
(microscope,  centrifugeur,  etc.)  pour  un 
examen  cytologique  et  bactériologique  ; 

90   Installation  radioscopique  ; 

10°  Table  spéciale  d'examen  ; 

1 1  "  Sièges  divers  aiipropriés. 


Chaque  partie  de  cet  outillage  a  fait  l'objet  d'une  étude  spéciale 
destinée  à  en  obtenir  le  meilleur  rendement  (voir  Clinique  el  thérapeu- 
tique circulatoires).  Le  tout  a  été  disposé  méthodiquement  dans  ladite 
salle-laboratoire,  hélas  !  trop  exiguë,  de  façon  à  nécessiter  du  sujet  le 
minimum  de  déplacements  tout  en  lui  donnant  toujours  la  place  et 
l'attitude  optima  pour  un  examen  déterminé  et  à  donner  à  l'opérateur  le 


EXAMEN    AU    CABINET   DU    MÉDECIN  449 

niiixiiiiuiii  lio  (.'oiiimodilé  et  à  la  technique  le  maximum  do  rapidité  el  de 
précigion.  Toute  l'organisation  tend  à  éviter  tout  geste  inutile,  toute 
fausse  manœuvre,  toute  perte  de  temps.  C'est  ainsi,  par  exemple,  pour 
ne  donner  que  trois  détails,  —  c'esl  ainsi  que  :  1°  la  baie  d'éclairage  est 
condamnée  pendant  toute  la  durée  de»  consultations,  la  salle  étant 
éclairée  à  la  lumière  électrique  :  un  tour  de  commutateur  suffît  l>  obtenir 
l'obscurilé  nécessaire  à  l'examen  radioscopique  (il  est  plus  rapide  de  tourner 
un  commutateur  que  de  tirer  un  rideau)  ;  2"  le  siège  sur  lequel  s'assied 
le  sujet  est  un  tabouret  à  hauteur  variable  [à  vis)  permettant  de  donner 
au  bras,  quelle  que  soit  la  taille  du  sujet,  l'attitude  convenable,  à  la 
hauteur  du  cœur  {précision  de  la  technique)  ;  3°  la  table  spéciale 
d'irxamen  adoptée   (voir  plus  haut),  i,  double  crémaillère  h  son  extré- 


mité cervicale,  permet  de  donner  aux  tablettes  sur  loaquelles  reposant 
la  tête  et  la  région  cervico-dorsale  toutes  inclinaisons  désirées  ;  simple- 
ment pour  éviter  d'avoir  à  placer  des  coussins  sous  l'occiput  des  sujets 
,  âgés  qui,  tous  plus  ou  moins  lordo'.iques,  ne  peuvent  s'étendre  com- 
plètement (élimination  d'un  geste  inutile].  Il  en  est  ainsi  de  tous  les 
détails  et  de   leur  somme. 

Il  est  fort  dillicile  de  donner  par  description  une  idée  un  peu  exacte 
d'une  technique  ou  d'une  méthode  d'examen;  seul  l'enseignement  direct 
y  parvient.  L'énumération  et  les  figures  qui  vont  suivre  en  donneront 
une  idée  approximative. 

L'examen  se  pratique  dans  l'ordre  suivant  : 

I.  Le  malade  étant  debout  : 

1°  Taille  (fig,  462)  ;  —  •2<^  piids  (lig.  463)  ;  —  :i°  circonférence  ou  dia- 
mttrea  thoraciques  ;  capacité  respiratoire  [fîg.  471)  ;  —  4°  stabilité,  vfux 
ouverts  et  yeux  clos,  au  repos  et  en  marche. 

Diognottie.  29 


450  ORGANISATION    DE    L'EXAMEN   MÉDICAL 

II.  Le  malade  t'assifd  sur  un  siège  k  côté  d'une  pptile  talile  supportant 
l'oscillcmèLre  (Hg.  464)  :  "^^ 

50  Fréquence  du  pouls  ;  —  6"  tonsions  arliViolIcs. 


HT.  Le  malade  s'assied  sur  la  table  d'examen  : 
7°   Réflexes   (pupillaires,   tendineux,  etc.).   TrenihlfineuLs   da 
niiti'S  (tig.  46ô)  ; 

8"  Inspection  do  la  lëte  et,  du  cou  [iliiAeux.  tact',  yeux,  n<-z. 


fi  •  - 

Fig.  4«r.  pi  nn;. 

bouche  (langue,  dents),  colonne  vcrtt'rlirale,  pliiiryjix,  cou  (Kunglioi^s, 
thyroïde,  muscles),  réf^ions  sug-«iavtcuUire,  ?us  et  rétro-sternalc  (vais- 
seaux,   ganglions)]  (fig.  466)  ; 

9"  Examen  niéthodiqun  du  |horax.  facn  nntérinurc  ei  po.-téridw 
(cœur  et  p'iumuns)  par  inspection,  palpation,  percu^^iion,  au.scultatil 
(fig.  467). 


--tcri(Hffig^ 


EXAMH.\    AU    CABIXET   DU   MÉDECIN  451 

IV.  Le  malade  s'êleiid  sur  la  labif  d'examen  : 

10°  Exâmon  de  l'abdumcn  par  régions  (Inspection,  percusMoo,  palpa- 
Ition,  etc.)  (fig.  468).  —  Les  quatre  points  cardinaux  :  fosse  iliaque  droite, 
Blosse  iliaque  gauche,  hypocondre  droit  et  hypocondre  gauche,  ce.i~<leux 
■derniers  conjoîntpment  avor  les  riiginn'!  lombaires  correspondantes. 


Les  cinq  répons  mineur>^'i<  :  Oai 
istre,  région  oinliilicale. 
Il»  Exanii-n  di's  ..rpirn-s  gcnitaux  tli>  riio 


it,  liane  gHUclii-,  (■ptiraslre,  liypti- 


12**  Ejcamen  des  membres  intérieurs  (fig.  469,  (œdème,  varices,  érup- 
l^onsi  tachvs  suspectes,  cicatrices,  articulations,  mùsclc;'). 


V.  Le  maladc^fc  cniiehc  sur  la  lable  d' e-iameii  : 

13"  Inscription  polygrapliiqiic  ou  cardiographiqiic  (fig.  470  et  471). 


1 


ORGANISATION    DE    L'EXAMF.N    MÉDICAL 
VI.  le  malade  prend  la  position  gynécoloijiiiitc: 
14°  Kxam«ii  gynt'cologique,  recUl,  v^sioal. 

Vn.I.e  mnladi'  se  lève  et  s'assied  sur  un  siège  |in>s  d'une  table  à  n'iirtifs 
sur  laquelle  sont  dinpos^s  le  viscoBiniêtre.  rhèinogloliinimHre,  les  réactifs 
nécessaires  à  l'analyse  d'urine  : 

!>  Recherche  de  la  viscosité  sanguine  (fig.  472}  ;  ^^h 

I60  Recherche  du  taux  hémogloljinique.  ^^^| 

VIII.  Le  malade  se  place  derrière  l'écran  radioseopii/ae  :  ^^^| 

17"  Examen  radîoscopique  : 

a)  Kxanien  frontal  :  c  rur  et  vaisseaux  ;  —  piu nions  :  somme!;*,  diu- 
phragmc.  ^^ 

b)  Examen  oblique  :  aorte  ;  —  oreillette  droite.  ^^H 

c)  Examen  dorsal  ;  pjunions  :  sommet,  hases,  partie  moyenne.  ^^H 

d)  Si  utile  :  orthoradiographie.  ^^H 


i-itdant  i[u'il  se  rliahille 


pro- 


IX.  Le  malade  urine  el  se  rhabille. 
tiida  à  : 

18"  Examen  urinaire  comportant:  densité,  sucre,  albumine,  acidil<^, 
chlorures  et  accessoirement  l'acétone  et  l'acide  diacétlque  (fig.  473). 

La  durée  chronométrée  de  cet  examen  est  de  vingt-cinq  h  trente  minulcs 
exactement. 

Nous  avons  donné  là  un  type  d'examen  complet,  intégral  (du  moins 
au  point  de  vue  circulatoire),  qui  convient  h  un  mi^decin  spécialisé  et  &  un 
premier  examen.  Dans  la  pratique  ordinaire  et  au  cours  des  examcDs 
ultérieurs,  on  peut  .«ans  inconvénient  supprimer  :  1"  la  taille  ;  2"  la  circon- 
férence thoracique  et  la  capacité  respiratoire;  3°  la  recherche  de  la  stabi- 
lité ;  4°  l'examen  des  oi^anes  génitaux;  5"  l'inscription  pol  y  (graphique; 
6' les  examens  gynécologique,  rectal  et  vcsical.  Les  autres  examens  peuvent 


EXAMEN    AU    CABINET    DU    MÉDECIN  4 

i-lvv  K'duits  et  simplifiés  et  l'exainen   total   ramené  de  cetli.-   manière 
ijouzp  ou  quinze  minutes  environ.  Il  noua  semble  que  c'est  là  un  n 


De  mO'me  pour  la  prescrîp'.ion  et  son  commentaire. 

Bref,  interrogatoire,  oxamon,  proscription  liuivcnt^fairoll  objet  d'une 


^^Ip^i^P^ 

PP 

imlonnanci!  préétablie,  métliodique,  minutieuse,  visant  toujours  au  un'Mie 
:  lolum,  cit'i  el  exactnin  :  iritigralilé,  prêcisiuii,  rapidUé.  Heeudllir 
laxinium  d'informations    et  dunner  le  maxinuiiii   de  eonseila   utiles 


dans  le  minimum  de  temps,  et  pour  ce  faire  pousser  l'organisation  et  la 
prévoyance  jusqu'à  la  minutie,  à  la  condition  toutefois  que  cette  minutie 
même  soit  méthodique,  évolutive  et  n'aboutisse  pas  à  un  automatisme 
sans  issue,  mais  au  contraire  à  une  progression  technique  continue. 


On 


remarquera  que  te  type  d'examen,  pour  spécialisé  qu'il  soit  plu! 


454 


ORGANISATION    DE    L'EXAMEN   MÉDICAL 


particulièrement  à  la  circulation,  n'en  a  pas  moins  été  intégral  et  qu'aucui 
appereîl,  aucune  région  n'ont  été  négligés.  Tous  les  systèmes  (circulatoire 
respiratoire,  digestif,  urinaire,  nerveux,  moteur,  cutané,  etc.)  ont  ét< 
pax.Kés  e 


Il  est  Jiien  l'-vidtnt,  d'autre  part,  (pu-,  ce  premier  bilan  étant  établi,  el 
une  piste  diagnostique  découverte  ou  soupçonnée,  on  pourra,  on  devrî 
demander  un  supplément  d'information  à  UiWi-  ou  (elle  Icchnique  appro 
priée  :  réni-tion  de  Wassermann,  dosage  di^  l'urée  sanguine,  numération  glo 


COUP  D'ŒIL   SUR   VAVENIR  MÉDICAL  455 

bulaire,  établissement  de  la  formule  leucocytaire,  rechercht  le?  éléments  pa- 
rasitaires, examen  de  la  rétine,  du  suc  gastrique,  des  selles,  de. 

Le  médecin  les  pratiquera  de  préférence  lui-même  s'il  en  i  le  loisir,  la 
connaissance  et  la  possibilité  ;  on  n'est  jamais  si  bien  servi  que  par  soi- 
même.  Dans  le  cas  contraire  il  en  confiera  l'exécution  à  tel  confrère 
chimiste,  sérologiste,  cytologiste  ou  bactériologiste,  ou  spécialiste. 

L'examen  pourra  alors,  et  vraiment,  être  dit  intégral. 

L'examen  ci-dessus  correspond,  nous  l'avons  dit,  plus  spécialement 
à  Tétude  des  affections  de  l'appareil  circulatoire  ;  bien  peu  de  modifications 
seraient  à  apporter  pour  l'orienter  dans  le  ^ens  des  affections  de  l'appa- 
reil respiratoire  et  de  la  nutrition;  au  contraire,  l'étude  spéciale  des  affec- 
tions de  l'appareil  digestif  et  du  système  nerveux  nécessiterait  des  modi- 
fications plus  importantes,  maiâ  qui  rentreraient  toutefois  bien  facilement 
dans  le  cadre  ci-dessus  décrit. 


III.  —  LES  DESIDERATA  DE  L'ORGANISATION 

MÉDICALE  ACTUELLE 

COUP  D'OEIL  SUR  L'AVENIR  MÉDICAL 

Terminons  par  l'examen  des  objections,  d*ordre  pratique^  relatives  à 
rimpossibilité  pour  le  praticien  d'incorporer  à  sa  pratique  courante  la 
plupart  des  techniques  sus-énumérées. 

Il  convient  d'abord  de  distinguer  et  de  reconnaître  franchement  que 
nombre  de  techniques,  comme  de  théories,  sont  superflues  et  qu'il  con- 
vient de  faire  un  choix  judicieux,  pour  ne  garder  que  les  techniques 
réellement  utiles,  voire  indispensables  à  l'heure  actuelle,  à  l'établissement 
d'un  diagnostic  rigoureux.  C'est  à  chacun,  suivant  sa  tournure  d'esprit 
et  son  tempérament,  à  faire  ce  départ,  à  se  familiariser  avec  lesdites 
techniques,  à  les  grouper  en  vue  du  meilleur  rendement.  On  ne  peut  pas 
tout  faire. 

Ajoutons  d'ailleurs  qu'à  l'instar  de  la  langue  dont  parlait  Esope,  la 
technicologie  a  ses  écueils  dont  le  premier  et  non  le  moindre  est  justement 
Tabus.  II  est  aussi  extravagant  d'asseoir  un  diagnostic  de  rétrécissement 
mitral  sur  la  radiographie,  alors  qu'une  auscultation  d'une  demi-minute** 
y  suffît  sans  aucun  appareil,  que  d'employer  un  marteau-pilon  pour 
casser  une  noisette.  II  y  a  là  une  question  d'opportunité  technique  que 
le  praticien,  guidé  par  son  robuste  bon  sens  et  talonné  par  le  temps,  résout 
le  plus  souvent  infiniment  mieux  que  le  spécialiste  obnubilé  par  la  néo- 
manie et  la  crainte  du  handicap. 

II  est  donc  des  techniques  essentielles,  il  en  est  de  secondaires,  il  en 
est  d'accessoires,  il  en  est  de  superflues.  Il  faut  savoir  choisir  et  coordonner. 
Mais  quelles  que  soient  celles  que  l'on  a  adoptées,  on  peut,  par  une  organi- 


456  ORGANISATION   DE   V EXAMEN  MÉDICAL 

sation  méthodique  du  travail  et  des  conditions  d'observation,  par  Tappli 
cation  du  «taylorisme  »  à  la  technique  médicale,  en  décupler  le  rendemenl 
et  nous  croyons  avoir  montré,  dans  les  chapitres  précédents,  la  mise  ei 
œuvre  de  ce  «  taylorisme  »  et  comment  il  permet  à  la  pratique  mêm 
courante,  même  isolée,  même  strictement  individuelle,  d'évoluer  dans  ui 
sens  intégral  et  technique. 

Mais  enfin,  et  tout  compte  fait,  il  faut  regarder  bien  en  face  et  d'ui 
œil  clair  la  pratique  médicale  telle  qu'elle  est,  la  pratique  médicale  tell 
qu'elle  devrait  être  d'après  l'état  actuel  de  nos  connaissances  biologiques 
son  évolution  possible  et  désirable. 

L'évolution  biologique  si  rapide,  si  vertigineuse  même  de  ces  demièrei 
années  nous  a  dotés,  nous  dote  chaque  jour  de  méthodes  plus  pénétrantes 
permettant  des  diagnostics  plus  précoces,  plus  précis,  des  traitements  pluî 
rigoureux  et  plus  efficaces.  La  radiographie,  les  analyses  urinaires,  cer- 
taines réactions  biologiques  (la  réaction  de  Wassermann,  par  exemple),  cer- 
taines recherches  bactériologiques  ou  cytologiques,  la  sphygmo-viscosi- 
métrie,  pour  ne  citer  que  les  plus  essentielles,  peuvent  être  considérées 
actuellement  comme  indispensables.  Qui  oserait  dire  que  tout  médecin 
est  à  même  de  les  pratiquer?  Il  a  la  ressource,  il  est  vrai,  d'adresser  son 
sujet  à  un  radiographe,  à  un  urologue,  à  un  bactériologue,  à  un  spécia- 
liste, etc.,  mais  qui  ne  voit  immédiatement  l'inconvénient  de  ce  système, 
la  perte  de  temps  et  d'argent,  sans  compter  le  disconfort  physique  et 
moral  qui  en  résulte  pour  le  patient  ?  Qui  ne  voit  que  c'est  à  cet  incon- 
vénient en  particulier  que  tient  en  grande  partie  l'abus  que  la  classe 
moyenne  fait,  à  Paris  du  moins,  des  consultations  hospitalières,  où,  dans 
certaines,  elle  peut  trouver  réunies  quelques-unes  des  techniques  indis- 
pensables, dont  elle  connaît  l'utilité,  et  dont  le  praticien  ne  peut  pas  tou- 
jours lui  offrir  l'équivalent  ? 

Et  qu'on  se  le  dise  bien  :  chaque  jour  mieux  informé,  par  la  grande 
presse  et  la  vulgarisation  scientifique  à  laquelle  le  médecin  même  participe 
pour  une  si  large  part,  le  public  sera  plus  exigeant  pour  l'emploi  desdites 
techniques  et  desdits  procédés.  Il  ne  se  résignera  pas  à  être,  à  son  avis, 
insuffisamment  examiné  et  traité. 

Au  surplus,  n'est-il  pas  paradoxal  de  constater  que  le  malade  aisé  de  la 
clientèle  citadine,  peut-être,  est  souvent  placé,  au  point  de  vue  examen  et 
traitement,  dans  des  conditions  moins  favorables  que  l'indigent  de  la 
clientèle  hospitalière  échouant  dans  un  service  convenablement  outillé  ? 
La  clientèle  citadine  a  droit  d'exiger  au  moins  égalité  de  traitement.  La 
question  de  conscience  est  hors  de  doute,  il  n'en  est  pas  toujours  de  même 
de  la  question  technique  et  de  l'outillage.  Qu'un  bon  praticien  puisse 
suppléer  à  cette  insufiisance,  par  du  dévouement,  de  l'expérience,  du 
bon  sens,  cela  n'est  pas  douteux,  et  à  tout  prendre  ces  qualités  valent  mieux, 
le  plus  souvent,  que  toutes  les  techniques  du  monde,  mais  pourtant  elles 
n'y  suppléent  pas  toujours  et,  au  surplus,  elles  ne  s'y  opposent  pas,  tout 
au  contraire. 

•Le  goût  de  la  précision,  de  la  rigueur,  substitué  à  celui  de  l'à-peu-près 


COUP   D'ŒIL    SUR   V AVENIR   MÉDICAL  457 

et  du  petit  bonheur,  ne  peut  être  qu'une  marque  de  conscience,  de  dé- 
vouement, d'expérience  et  de  bon  sens. 

Nous  avons  parlé  ailleurs  de  la  nécessité  d'une  réforme  de  l'enseigne- 
ment médical  basée  sur  l'adoption  de  méthodes  d'enseignement  réelle- 
ment modernes  ;  nous  devons  aborder  de  même  la  réforme  de  la  pratique 
médicale  basée  sur  l'adoption  de  méthodes  d'examen  et  de  traitement 
réellement  modernes,  up  io  dale.  C'est  aux  praticiens  mêmes  qu'il  appar- 
tient d'accomplir  l'une  et  l'autre. 

Nous  sommes  à  un  point  critique,  à  un  tournant  de  la  pratique  médi- 
cale. Conditionnée  par  des  siècles  de  tradition  et  de  routine,  si  elle  a 
évolué  dans  ses  méthodes,  elle  est  restée  figée  dans  ses  moyens  et  ses  habi- 
tudes. Elle  ne  s'est  pas  adaptée  en  fait  à  la  situation  scientifique  créée  par 
l'évolution  moderne.  Étriquée,  elle  craque  sous  l'influence  d'une  crois- 
sance imprévue. 

La  pratique  médicale  est  dans  la  position  où  était  il  y  a  cinquante  ans 
la  pratique  commerciale  avant  la  fondation  des  grands  magasins.  Chaque 
praticien  débite  son  expérience  dans  son  petit  cabinet,  comme  chaque 
petit  commerçant  de  jadis  débitait  sa  marchandise  dans  sa  petite  bou- 
tique. Son  achalandage  était  nécessairement  limité;  il  était,  pour  certains 
articles,  obligé  d'adresser  son  client  à  d'autres  petites  maisons  identiques 
à  la  sienne  ;  ses  frais  généraux  étaient  relativement  considérables.  Parfois 
médiocrement  servi,  obligé  à  des  déplacements  multiples  et  dispendieux, 
le  client,  de  plus,  payait  relativement  très  cher  et  le  commerçant  faisait 
de  médiocres  affaires.  La  fondation  des  grands  magasins  marqua  la 
décadence  irrémédiable  du  petit  commerce,  pour  le  plus  grand  avantage 
du  client  qui,  dans  des  conditions  de  confort  et  de  commodité  inouïes, 
trouva  un  stock  de  marchandises  complet,  à  des  prix  très  avantageux.  Et 
le  commerce  n'y  perdit  rien,  tout  compte  fait,  bien  au  contraire. 

Il  en  sera  nécessairement  de  même  quelque  jour,  en  médecine.  L'acha- 
landage de  chacun  de  nous  est  nécessairement  limité  ;  bien  des  techniques 
lui  sont  peu  familières,  voire  impraticables  ;  il  doit  de  plus  en  plus  souvent 
adresser  son  client,  qui  commence  à  l'exiger,  à  tel  ou  tel  spécialiste,  à  tel 
ou  t?l  technicien  ;  le  client,  médiocrement  servi,  est  obligé  à  des  déplace- 
ments désagréables  et  onéreux,  et  de  plus  la  coordination  nécessaire  à  la 
mise  en  valeur  des  différentes  techniques  employées  n'est  pas  toujours  ni 
même  souvent  assurée. 

L'évolution  inévitable  aboutira  fatalement  à  la  constitution  d'organi- 
sations médicales  collectives,  groupant  des  praticiens  rompus  aux  diverses 
méthodes  d'examen  et  de  traitement  et  où  le  patient  aura  la  certitude  de 
trouver  réunies  l'ensemble  des  compétences  et  des  techniques  utiles,  dans 
des  conditions  satisfaisantes  de  confort,  de  commodité  et  de  prix. 

Qu'il  y  ait  des  difficultés,  des  écueils  à  prévoir  dans  cette  évolution, 
que  sa  pratique  et  son  esprit  ne  soient  pas  toujours  ni  même  souvent 
impeccables,  cela  est  de  toute  évidence  ;  mais  elle  est  inévitable  ;  elle 
existe  à  l'état  latent;  elle  se  traduira  inéluctablement  en  fait  quelque  jour. 

Cette  comparaison  de  la  médecine  et  du  commerce  paraîtra  déplacée. 


458  ORGANISATION   DE   L'EXAMEN   MÉDICAL 

voire  irrévi^rencieuse,  à  certains,  mais  l'industrie,  la  science  pure  et 
appliquée  ont  suivi  la  même  évolution.  Prenons  comme  exemple  la 
chimie  appliquée,  et  plus  particulièrement  la  pharmacodynamie  synthé- 
tique qui  n'est  en  somme  qu'une  branche  de  la  médecine  ;  rincontesiable 
supériorité  qu'avait  conquise  l'Allemagne  à  ce  sujet  tenait  essentiellement 
à  l'édification  de  ces  organisations  scientifico-industrielles  synthétiques 
où  la  science,  le  progrès  s'élaboraient  de  façon  quasi  automatique,  inéluc- 
table. On  y  fabriquait  du  progrès  pharmacodynamique  comme  une 
raffmerie  fabrique  du  sucre. 

Les  praticiens  se  plaignent  de  la  concurrence  désastreuse  qui  leur  est 
faite  par  les  hôpitaux,  la  maison  municipale  de  santé,  certains  hôpitaux 
ou  maisons  de  santé  subventionnés  par  la  charité  privée.  Ont-ils  des 
organismes  collectifs,  scientifiques,  bien  outillés  et  bien  coordonnés 
adaptés  aux  exigences  modernes?  A  la  vérité,  quelques  cliniques  et  hôpi- 
taux privés  ont  déjà  réalisé  des  organismes  synthétiques  de  grande  valeur. 
Chacun  de  nous  a  présents  à  l'esprit  des  exemples  particulièrement 
démonstratifs  en  laryngologie,  urologie,  ophtalmologie,  syphiligraphie,  etc. 
Ils  constituent  d'heureuses  innovations. 

Cette  évolution  qui  nous  paraît  inévitable  constituera  un  stade  que 
l'on  peut  dénommer  V indusirialisaiion  de  la  médecine.  Elle  est,  remar- 
quons-le, réalisée  depuis  longtemps  pour  toutes  les  autres  sciences  appli- 
quées. Dans  un  article  récent  relatif  à  la  science  et  à  la  recherche  scienti- 
fique, M.  Emile  Picard  constatait  que  les  poussées  utilitaires  qui  dominent 
actuellement  l'évolution  sociale  tendent  de  plus  en  plus  à  faire  des  univer- 
sités les  collaboratrices  de  l'industrie  et  de  l'agriculture  et  que  de  bons 
arguments  peuvent  défendre  cette  orientation.  En  médecine,  l'essor  prodi- 
gieux de  la  pharmacodynamie  synthétique,  qui  nous  dote  chaque  jour 
d'agents  médicamenteux  plus  puissants  (analgésiques,  hypnotiques, 
composés  arsenicaux  organiques,  hectine,  palyl,  arscnobenzih,  etc.,  etc.), 
n'est-il  pas  du  précisément  à  l'industrialisation  de  cette  branche  de  la 
médecine?  Le  talent,  voire  le  génie  peuvent  et  doivent  y  conserver  tous 
leurs  droits  avec  des  moyens  d'action  incomparablement  supérieurs. 

L'individu,  le  praticien  qui  a  de  l'exercice  de  la  médecine  la  conception 
très  haute,  très  élevée,  d'une  manière  de  sacerdoce,  trouvera  à  l'appliquer 
dans  des  conditions  qui  satisferont  infiniment  mieux  sa  conscience  et  sa 
rectitude  scientifique,  dans  un  milieu  parfaitement  adaptée  l'exercice  mé- 
thodique et  rationnel  de  sa  profession,  que  dans  les  conditions  étriquées, 
précaires  et  insufilsantes  de  la  plupart  de  nos  organisations  individuelles. 

La  science  même,  et  la  plus  haute,  et  la  plus  élevée,  et  la  plus  noble,  n'y 
p'^rdra  rien,  et  les  savants  moins  encore.  La  scienc?  et  les  savants,  au  lieu 
d'avoir  à  quémander  misérablement  aux  pouvoirs  publics  ou  à  la  charité 
privée  des  crédits  trop  .souvent,  hélas!  mésusés,  la  science  et  les  savants, 
tirant  des  applications  utilitaires  de  leurs  travaux  la  rémunération  la  plus 
légitime,  en  emploieront  le  surplus  à  une  proffression  régulière  continue. 
La  science  et  la  médecine  se  suffiront  à  elles-mêmes.  La  science  fora  da  se. 

Qu'y  aura  perdu  la  dignité  humaine? 


«  Félix  qui  poiuit  rerum 
cognoscere  causas.  » 


TROISIÈME  PARTIE 

LES   SYMPTOMES 

Dans  la  pratique,  LE  PROBLÈME  DIAGNOSTIQUE  se  pose  de 
la  façon  suivante:  Un  sujet  consulte  à  V occasion  d'un  malaise 
concret:  il  tousse,  il  maigrit,  il  ne  dort  pas,  il  a  vomi  du  sang, 
il  est  «  jaune  »,  //  souffre  des  «  reins  »,  il  a  des  démangeaisons,  il  a 
des  accès  de  fièvre,  il  a  mal  à  la  tête,  il  se  sent  fatigué,  etc.  Il  faut 
remonter  de  ce  symptôme  à  la  maladie  causale.  On  y  parviendra 
grâce  à  un  interrogatoire  et  un  examen  qui  permettront  de  grouper 
autour  du  symptôme  principal,  au  moins  pour  le  malade,  les 
autres  notions,  signes,  symptômes  indispensables,  grâce  enfin 
à  la  coordination  mentale  desdites  données. 

C'est  une  méthode  étroitement  inspirée  de  la  pratique  courante  que  nous 
avons  suivie  dans  Vexposé  ci-après.  Nous  y  avons  réuni  LES 
SYMPTOMES  les  plus  fréquemment  observés,  et  à  F  occasion  de 
chacun  d'eux,  après  un  rappel  des  notions  analomo-physiologiques 
essentielles,  nous  nous  sommes  efforcé  d'exposer  comment,  avec 
le  secours  des  symptômes  accessoires  antécédents  ou  concomitants  et 
à  la  lumière  desdites  notions,  on  pouvait  arriver  à  un  diagnostic 
concret. 

Toutes  les  fois  que  la  chose  nous  a  paru  possible,  nous  avons  résumé 
le  chapitre  en  un  tableau  mnémotechnique  schématique. 


ADENOPATHIES 


ytr,s,  glande.  Tuméfaclions~\ 


r 


ganglionnaires. 


l.'adénopatbie  e^t  constituée  par  une  tuméfaction  anormale  d'un  ou 
plusieurs  ganglions  lymphatiques. 

Il  est  assez  difficile  de  dire  où  commence  cliniquement  ladénopathie. 
En  fait,  chez  les  sujets  gras,  tous  les  ganglions,  même  superficiels,  sont 
normalement  imperceptibles  ;  chez  les  sujets  très  maigres,  au  contraire, 
ils  sont  fanilement  perceptibles  dans  certaines  régions  :  inguinales  et  par- 
fois   axillaires  ;    chez 
tous  les  siijrïts   ils  ne 
sont  pas  normalement 
perceptililes   dans  les 
aufrps  régions. 

I.e  diagnostic  tfa- 
dénopatbie  ne  prêle 
u;ui;rei'i  <-onfusion.  Les 
lipomes  ont  une  con- 
sistance molle  et  lo- 
hulaire  tout  à  fait 
différente  ;  les  kystes 
sébacés  sont  inclus 
dans  lu  peau  même, 
leur  siège  est  h  l'ordi- 
naire tout  à  fait  dis- 
tinct des  localisations 
ganglionnaires;  les  i/i- 
fillralions  cutanées  ar- 
tinomijrosiques  sont 
intradermiques. 

I.es      tuméfactions 
anormales  desdits  gai 
glions     correspondent 
on  général  à  des  zones,  à  des  régions  anatomiques   bien  déterminées. 

.\  s'en  tcnir«ux  régions  ganglionnaires  facilement  et  réellement  accessibles. 
un  peut  admettre  qu'en  général  les  régions  ganglionnaires  engorgées  cor- 
respondent comme  suit  aux  régions  anatomiques  : 


Fig.  477. 


itomiqiies 


462  LES   SYMPTOMES 

Adénopathies  ins:uinales.  —  Appareil  génital,  membre  inférieur, 
très  exceptionnellement  aiïcctions  pelviennes  ou  abdominales. 

Adénopathies  axillaires.  —  Paroi  thoracique  (sein),  membre  supc'- 
rieur,  très  exceptionnellement  tumeurs  thoraciqiies, 

Adénopathies  cervicales  postérieures  (nuque).  —  Bouche,  gorge,  face, 
crâne. 

Adénopathies  sous-maxillaires.  —  Maxillaire  inférieur. 

Adénopathies  sus-claviculaires.  —  Exceptionnellement  métastase  de 
cancer  stomacal. 

Mai'  il  faut  bien  sa/oir  que  le  plus  grand  nombre  des  tuméfac- 
tions ganglionnaires  échappent  à  nos  investigations  par  leur 
situation  profonde. 

C'est  ainsi  que  les  tumeurs  et  les  infections  abdomino-pelviennes 
donnent  presque  nécessairement  naissance  à  des  adénopaihies  abdominales 
profondes  mésenlériques  et  préverlé braies  inaccessibles  et  exceptionnelle- 
ment à  des  adénopathies  inguinales  ;  les  tumeurs  et  les  infections  thora- 
ciques  donnent  presque  nécessairement  naissance  à  des  adénopaihies 
irachéO'bronchiques  inaccessibles  et  i^xceplionneUQment  à  des  adénopathies 
axillaires  et  cervicales. 

Et  c'est  en  somme  la  règle  :  le  cancer  de  l'estomac,  la  péritonite  tuber- 
culeuse, les  infections  biliaires,  les  ulcères  stomacaux  et  duodénaux,  la 
plupart  désaffections  abdominales  de  diagnostic  difficile  ne  s'accompagnent 
d'aucune  adénopathie  superficielle  appréciable.  C'est  fort  exceptionnelle- 
ment et  terminalemont,etseuIement  dans  certaines  formes,  que  l'on  trouve 
des  ganglions  sus-claviculaires  dans  le  cancer  de  l'estomac. 

r)n  Sciit  que  les  amygdales,  comme  les  follicules  intestinaux,  peuvent, 
doivent  être  considérées  cumnic  de  véritables  ganglions  lymphatiques  sous- 
muqu«nix,  pharyngés  et  intestinaux.  On  sait  d'autre  part  avec  quelle 
fréquence  ils  sont  touches  et  la  l)analité  des  angines  et  des  folliculiles 
intesiinales  spécifupies  ou  non.  Le  <ont-ils  plus  habituellement  par  la  voie 
sanguine  ou  par  la  voir  digestive?  S  >nt-ils  plus  souvent  porte  d'entrée  que 
localisation  s.M'ondaire?  Ce  point  est  d'une  importance  doctrinale  et  pra- 
tique tliérapeu!iqiie)  considérable;  à  notre  point  de  vue  purement 
sénn''i(îl(>gi<[iio,  il  l'est  Ix'aucoup  moins. 

Mentionnons  enfin  les  Ijfniphadénonies,  hy])ertrophies  néoplasiques  de 
foyers   lymphatiques   normalement    ina|>préciables. 

Noms  ne  pouvons  nous  proposer  ici  ijue  de  collectionner  un  certain 
nombre  d'observations  r'lini(|ues  élémentaires  d'application  courante 
dan>  le  dia2:nostic  éliologiq  ;c  des  adénopathies. 

Ouell»'  que  soit  la  région  d«'  \  adénopathie,  celle-ci  peut  se  présenter  à 
l'examen  sous  l'une  des  (juatre  formes  suivantes  : 

a  Hypertrophie  glandulaire  simple,  adénopathie  indolore  de 
volume  moyon.  à  l'ordinaire  pluri-ganglionnaire  :  c'est  le  cas  des  adéno- 
paihies sijphililiques,  des  lymphadénies  avec  ou  sans  leucémie,  des  adéno- 


ÂDÉNOPÂTHIES  463 

paihies  bacillaires  froides^  et  d' adénopaihies  qu'il  faut  bien  appeler 
cnjplogènes,  puisqu  en  dernière  analyse  leur  nature  exacte  nous  échappe, 
telles  les  adénopathies  dos  convalescences,  du  «lymphatisnie  »,  etc. 

Les  adénopathies  syphilitiques  méritent  une  mention  spéciale  tant 
à  cause  de  leur  fréquence  que  de  leur  signification  diagnostique  parfois 
quasi  pathognomonique. 

Uadénopalhie  esl  le  salellile  conslanl  du  chancre,  syphililique.  Elle  est 
constituée  soit  par  un  ganglion  unique,  volumineux,  dur,  indolent,  ne 
suppurant  jamais  ;  soit  par  une  pléiade  ganglionnaire  au  milieu  de  laquelle 
un  ganglion  plus  volumineux  que  les  autres,  «  le  préfet  de  F  Aine  ». 

.4  la  période  secondaire,  les  ganglions  de  taules  les  régions  s'hyperiro- 
phient,  non  seulement  les  ganglions  correspondant  à  des  lésions  secon- 
daires cutanéo-muqueuses,  mais  aussi  ceux  des  autres  régions  :  le  ganglion 
épitrochléen,  les  ganglions  de  la  nuque  offrent  une  importance  diagnostique 
de  premier  ordre. 

b)  Hypertrophie  glandulaire,  inflammatoire,  adénopathie  doulou- 
reuse, uni  ou  pluri-gangliohnaire  avec  ou  sans  suppuration.  C'est  le  type 
haliituel  des  adénites  septiques  consécutives  à  une  infection  localisée  : 
adénopathies  cervicales,  sous-maxillaires,  etc.,  des  angines  et  alTections 
septiques  bucco-pharyngées;  adénopathies  inguino-crurales  des  plaies  et 
infections  des  membres  inférieurs,  des  affections  génitales  septiques 
(gonorrhée,  balano-posthites,  chancre  mou);  adénopathies  axillaires  des 
infections  des  membres  supérieurs  ;  adénopathies  parasites  des  furoncles 
et  anthrax  quel  qu'en  soit  le  siège.  Elles  peuvent  aboutir  à  la  formation 
d'adcnophlezmons  ou,  ce  qui  est  le  plus  ordinaire,  elle?  peuvent  se  résorber. 

Les  infections  générales,  du  type  grippal,  peuvent  déterminer  la  tumé- 
faction et  Tendolorissement  temporaires  de  «  glandes  »  en  sommeil  depuis 
de  longues  années. 

c)  Adénopathie  oaséeuse,  ramollissement  ganglionnaire.  (l'est  à 
l'ordinaire  l'aboutissant  d'une  tuberculose  ganglionnaire^  origine  habi- 
tuelle des  a  abcès  froids  »  qui,  incorrectement  traités,  adhèrent  à  la  peau 
(ju  elles  ulcèrent,  laissant  ces  cicatrices  indélébiles,  si  caractéristiques, 
(ju'on  rencontre  encore  assez  fréquemment  à  la  région  cervicale. 

Les  adhérences  adéno-cutanées  s'observent  surtout  dans  les  adénites 
septi([uef.  et  tul^erculeurcs. 

d  Adénopathies  dures,  nodulaires,  squirreuses.  —  Le  plus  soa- 
v(»ril  mélaslases  néoplasiques  de  cancers  parfois  évidents,  parfois  latents  ; 
rr  sont  en  somme  et  à  l'ordinaire  des  adénopathies  néoplasiques  secon- 
daires. Ouelques-unes  sont  classiques  :  telle  l'adénopathie  axillaire  néo- 
plasique  secondaire  des  carcinomes  du  sein,  telle  l'adénopathie  sus- 
claviculaire  exceptionnelle  des  néoplasies  stomacales. 

Mention  particulière  doit  être  accordée  aux  néoplasies,  en  apparence 
primitives,  des  tissus  lymphatique  et  adénoïdien  :  c'est  la  longue 
série  des  lymphom.»s,  lymphadénomes,  lymphosarcomes,  avec  ou  sans 
leueéinie. 


464  LES   SYMPTOMES 

Ces  lymphadénopathies,  en  général,  sont  constituées  par  des  ganglions 
hypertrophiés  dont  la  structure  revêt  plusieurs  types  : 

1^  Un  premier  type,  le  plus  habituel,  est  caractérisé  par  Thyperplasie 
d'un  tissu  lymphoïdc,  analogue  au  tissu  normal  des  ganglions,  c'est-à-dire 
par  la  multiplication  des  lymphocytes  (lymphocytomatose). 

2^  Un  second  type,  plus  rare,  reproduit  le  tissu  nivéloïde,  tissu  de  la 
moelle  osseuse,  et  est  caractérisé  par  la  présence  de  myélocytes  et  d'héma- 
ties nucléées  (myélomatose). 

3®  Plus  rarement,  les  tumeurs  sont  constituées  par  des  grands  mono- 
nucléaires à  protoplasma  basophile  non  granuleux  et  à  noyau  clair  (macro- 
lymphocytes  ou  cellules  primordiales),  comme  on  en  voit  dans  la  leu- 
cémie aiguë. 

4^  Un  dernier  groupe  réunit  des  lésions  t rès  disparates,  mais  dont  l'évo- 
lution présente  une  malignité  spéciale  (lymphadénie  mali^^e  ou  aty- 
pique). On  y  distingue  : 

a)  Le  lymphosarcome,  avec  des  cellules  sarcomateuses. 

b)  Les  STfAnulomes,  dont  la  structure  hybride  est  un  mélange  d'hyper- 
plasie  lymphoïdc  et  myéloïde,  avec  des  caractères  néoplasiques  et  inflam- 
matoires. 

Uétat  du  sang  reflète,  en  général,  celui  des  organes  bémato- 
poiétiques;  d*où  nécessité  de  Vexamen  hématologique  pour  le 
diagnostic  des  lymphadénopathies. 

La  farililf*  de  la  lechnique  rend  ce  mode  d'exploraiion  accessible  aux  pra- 
ticiens : 

« 

Une  siin})le  numération  leucocytaire  indi([uo  si  on  est  en  présence  d'une 
leucrinie. 

Miiis  IVxanien  (jnalitatif  est  aussi  indij^ptnsable  ])0ur  révéler  une 
lymphocytémio  ou  une  myvMéinie,  qui,  nv'me  sans  leucémie,  devient  alors 
le  point  capital. 

De  simples  colorations  de  préparations  sèches  permettent  d'établir 
aisément  la  formule  leucocytaire. 

Mais  la  réaction  sanguine  typique  peut  manquer  (quoique  rarement), 
surtout  à  la  période  initiale  :  une  biopsie,  suivie  de  Texamen  histologique 
d'un  fragfïient  ganglionnaire,  pourra  alors  rendre  de  grands  service.*^. 

Cliniquement^  avec  le  secours  de  l'examen  héniatologique,  on  pourra 
distinguer  : 

a)  La  lymphadénie  STAnglionnaire  aleucémique  (lymphadénonie, 
adénie  de  Trousseau,  maladie  de  Ilodgkin). 

La  tuméfaction  ganglionnaire  s'est  développée  lentement,  au  niveau 
de  l'anc^lc  de  la  mâchoire,  de  la  région  sous-maxillaire,  de  la  chaîne  caro- 
tidienne,  souvent  symétriquement  ;  d'autres  ganglions  se  sont  montrés 
et  fusionnés  avec  la  première  masse,  de  façon  à  atteindre  un  volume 
parfois  assez  considérable  (jusqu'à  une  mandarine),  «4.  cela  en  l'espace  de 
plusieurs  mois  ou  même  de  plusieurs  années.  Les  ganglions  roulent  sous 


ADÉNOPATHIES 


465 


la  peau  et  sur  les  plans  profonds,  ne  s'ulcèrent  et  nt  suppurent  jamais. 
On  rencontre  dca  ganglions  analogues  dans  les  aisselles,  les  plis  de  l'aih^^ 
On  peut  constater  l'hypertrophie  de  la  rate  et  du  foie,  des  amygdale*, 

du  testicule,  etc. 

Examen  HÉMATOLor.iauE.  —  Numération,  —  Globules  rougrs  :  hypo- 
globulle  légère  (4  ù  5  raillions). 

Globules  Lianes  :  pas  d'hyperleucocytose  (3  A  5000). 

Ou  bien  hyperleucocytose  légère  (autour  de  25  000)  :  sithleucémie. 

Formule  ieucocytaibe.  —  En  général  lymphocytémie  : 

Lymphocytes  vrais  :  TO  à  90  p.  100. 

Polynucléaires  :  moins  de  10  p.  100, 

Rarement  myélémie  (présence  de  myélocytcs  ou  mononucléaires  gra- 
nuleux et  d'hématies  nucKées). 

Rarement  polynucléose  banale. 

Rarement  aucune  altération  de  la  formule. 


Le  DIAGNOSTIC  de  l'adénie  de  Trousseau  se  pose  surtout  avec  : 

1"  Les  adenopalhies  infeclifures. 

Ici  Ips  modilicationf)  sanguines  sont  nulles,  ou  bien  il  existe  de  l'hyper- 
leucocytose  avec  poiynucIéosB. 

2°  Les  adenopalhies  iub'rcalfusf». 

Ici,  tantôt  la  formule  héinatologique  reste  à  peu  près  normale  ;  tantôt 
on  constate  une  hyperleurorytose  avec  polynucléose. 

b)  La  leucémie  lympholde,  dont  la  forme  classique  est  la  forme 
spléno-gangliounaire,  se  manifeste  surtout  par  des  adénopathies  lente- 
menl  ou  rapidement  progressives,  au  cou,  k  la  région  sous-maxillaire,  h  la 
nuque,  aux  aisselles,  plus  tard  dans  le?  aines. 

La  splénoniégalie  n'est  ni  constante,  ni  très  marquée. 

Diagnot'ie.  30 


466  LES   SYMPTOMES 

Examen  HhMATOLor.iQui;.  —  Numération,  —  Globules  rouges  :  hypo- 
globulie  souvcnL  It'gùre. 


FiR.  im.  —  Lpucéniic  lyniji 


Fig.  481.  —  Leucémie  myélolde. 

1.  niyéloc]'leneulrophile;2,  ntyélocyte 
éosinophile  ;  3,  petit  lymphocyte  ;  4,  grand 
lymphocyte  ;  5,  hémaUc  nucléée;6,  poly- 
nucléaire nevilrophile. 


Olobulcs  blancs  ;  hyperleucocytose.  souvent  moins  lorte  que  dans  la 
leiircmie  niy/:loïde  (100  à  250  000,  parfois  jusqu'à  900  000). 


ror.MUM 


.-I.VMipl, 


!'.ilynui-lraii.-.s  :  ;i  [K-ini-  10  |..  inii. 
Éosiriojibili's  :  alif^onre. 
c)  l.a  leucémie  myéloïde,  nirLoicnl . 
I.'ltypiTplîisiti  t'f<"tr'iiniiiiiiiT  est  raii;  ()iiiis  la  li>i 
l(-risi'f.sur!oiit  par  une  s]i!*'iioiui-Kali(',  un  {,'ros  fuie 


,-  :  00  à  90  p.  100. 


ADÉNOPATHIES  467 

Examen  hkmatolqgique.  —  Numération.  —  Globules  rouges  :  liypo- 
globulie  accentuée  (autour  de  3  millions). 

Globules  blancs  :  autour  de  300  000  et  jusqu'à  1  million. 

Formule  leucocytaire.  —  Myélocytes  (mononucléaires  granuleux)  : 
prédominants. 

Hématies  nucléées  :  plus  ou  moins  abondantes. 

d)  La  leucémie  aïgaë.  —  Les  difTérents  groupes  ganglionnaires,  surtout 
les  cervicaux  et  les  sous-maxillaires,  sont  envabis,  mais  atteignent  à  peine 
le  volume  d'une  amande.  Tuméfaction  peu  marquée  de  la  rate. 

Hypertrophie  amygdalienne  simulant  une  angine  aiguë. 

Hémorragies,  anémie  marquée  et  fièvre. 

Examen    hématqlogique.   —    Numération.    —    Globules    rouges  : 

Globules  blancs  :  50  à  100  000,  parfois  200  000,  même  900000. 
Formule  leucocytaire.  —  Polynucléaires  :  moins  de  10  p.  100. 
Éosinophiles  :  ajjsence. 

Macrolymphocytes  ou  cellules  primordiales  :  80  à  90  p.  100. 
(Mononucléaires  non  granuleux  à  protoplasma  volumineux,  basophile, 
^1  noyau  clair). 

e)  Le  lymphosarcome.  —  La  tumeur  ganglionnaire,  le  plus  souvent 
cervicale,  a  évolué  rapidement,  a  pris  des  dimensions  considérables  en 
quelque?  mois,  fait  une  saillie  arrondie,  recouverte  d*un  réseau  veineux 
très  développé,  parfois  ulcérée  en  surface  et  pouvant  donner  lieu  à  des 
hémorragies  abondantes. 

Examen  hématologioue.  —  État  du  sang  peu  modifié.  Hyperleuco- 
cyto-e  modérée  avec  polynucléose,  accompagnée  ou  non  d'éosinophilie. 

/)  La  granulomatose  gans^lionnaire.  —  Il  s*agit  ici  de  ganglions 
hypertrophiés,  formant  des  masses  plus  ou  moins  considérables,  à  évolu- 
tion assez  rapide,  maligne. 

Examen  hématologique.  —  En  général,  hyperleucocytose  de  30  à 

5(rûUâ 

Formule  leucocytaire.  —  Polynucléaires  neutrophiles  :  augmentés, 
rolynuckajri.s  éo.smupliiles  :  augmentés. 
Myélocytes  :  parfois  présents. 


ALBUMINURIES         fAlbumen,  blanc  d*œuf  — oip€iv,uriner.'l 
L      Présence  d'albumine  dans  F  urine.     J 


L* albuminurie  est  un  symptôme  qui  ne  doit  jamais  passer  inaperçu, 
cor  la  recherche  de  l'albumine  dans  l'urine  doit  être  une  pratique 
aussi  systématique  et  routinière  que  l'auscultation  thoracique  ou  la  palpa- 
tion  abdominale.  Deux  chiffres  donneront  une  idée  de  sa  banalité.  Sur 
1  000  sujets  des  deux  sexes  et  de  tout  âge,  en  trè»  grande  majorité  atteints 
d'affections  chroniques,  ex<'^m'n's  dans  notre  cabinet,  nous  avons  trouvé 
204  fois  de  l'albumine,  soit  dans  environ  un  cinquième  des  cas;  dans  plus 
de  la  moitié  l'albuminurie  était  méconnue.  Sur  1  000  sujets  militaires 
de  vingt  à  quarante-huit  ans  en  tr^s  grande  majorité  atteints  d'affections 
aiguës  ou  subaiguës,  observés  à  l'hôpital,  noud  avons  relevé  128  albu- 
minuries transitoires  ou  permanentes,  soit  dans  environ  un  huitième  des 
cas. 

L'albuminurie  se  rencontre  donc  avec  une  extraordinaire  fréquence  et 
dans  les  circonstances'cliniques  les  plus  variées.  Sa  valeur  séméiologique — 
parfois  quasi  nulle  —  peut  être  considérable.  Pour  nous  y  retrouver  dans 
le  dédale  étiologique  et  pathogénique  des  albuminuries,  nous  ferons  les 
plus  larges  emprunts  à  l'exposé  didactique  qui  en  a  été  fait,  à  fins  pra- 
tiques, par  Castaigne,  dans  son  Livre  du  médecin  (Les  maladies  des  reins), 

Cliniquement,   les  albuminuries  se  présentent  sous  forme  : 

1*  D* albuminuries  aiguës^    toujours    symptomatiques  d'une  néphrite 

aiguë  ou  subaiguë,  infectieuse  ou  toxique,  d'un  diagnostic  relativement 

facile. 
2^  D'albuminuries  chroniques,  qui,  tout  au  contraire,  et  comme  nous 

Talions  voir,  sont  d*étiologie  très  variée  et  de  diagnostic  souvent  fort 

délicat. 

ALBUMINURIES   MQUËS 

Les  ALBUMINURIES  AIGUËS  <e  rencontreront  à  peu  près  exclu- 
sivement dans  les  quatre  catégories  de  cas  suivants  :  a)  néphrite  aiguë 
superficielle  et  passagère  ;  b)  n^^phrite  aiguë  typique  ;  c)  néphrite  suraiguë  ; 
d)  poussée  aiguë  au  cours  d'une  néphrite  chronique. 

a^  La  néphrite  aiguë  superficielle  et  passagère  constitue  un  type 
morbide  atténué  et  très  frécfuent  qui  demande  à  être  recherché  par 
l'examen  systématique  des  urines  au  cours  de  toutes  les  maladies  infec- 


ALBUMINURIES  469 

iieuses  ou  toxiques  (angines,  grippes,  pneumonies,  embarras  gastriques, 
entérocolites,  etc.,  etc.). 

L'albuminurie  en  est  le  symptôme  constant  :  elle  varie  en  général  de 
Osr^lO  à  03^,50  par  litre,  mais  peut  devenir  plus  considérable.  Elle  persiste 
pendant  toute  la  période  d'état  de  la  maladie  infectieuse  ou  toxique,  mais 
disparaît,  en  général,  un  peu  avant  le  début  de  la  convalescence.  Tout  se 
borne  à  une  albuminurie  modérée  et  transitoire,  s'accompagnant  de  très 
légers  troubles  passagers  des  fonctions  rénales  (globules  rouges,  leucocytes 
et  cylindres  granuleux  passagèrement  dans  le  sédiment).  La  guérison 
absolue  et  définitive  est  la  règle,  quoiqu'il  faille  faire  des  réserves  au  sujet 
du  passage,  d'ailleurs  exceptionnel,  de  ces  néphrites  à  l'état  chronique. 

b)  La  néphrite  aiguë  typique  se  rencontre  dans  des  conditions  iden- 
tiques aux  précédentes,  c'est-à-dire,  et  généralement,  à  l'occasion  et  au 
cours]  d'une  infection  aiguë  définie  ou  non.  Elle  est  caractérisée  par  les 
trois  ordres  cardinaux  de  symptômes  qui  permettent  de  la  reconnaître  faci- 
lement et  dont  nous  empruntons  le  schéma  à  Castaigne. 

a)  Le  syndrome  urinalre  que  l'on  peut  schématiser  de  la  façon  sui- 
vante :  les  urines  sont  peu  abondantes,  hautes  en  couleur,  comparables  à 
du  bouillon  trouble,  quelquefois  rougeâtres  et  môme  parfois  hématu- 
riques.  Leur  densité  est  «Mevée  ;  leur  réaction  est  franchement  acide  ; 
le  dosage  de  l'urine  montre  en  général  une  diminution  notable  de  l'urée 
et  des  chlorures  et  une  forte  dose  d'albumine.  L'examen  histologique  du 
sédiment  uriuaire  fait  constater  l'existence  de  globules  rouges,  de  leuco 
cytes,  de  cylindres  de  toute  espèce,  parmi  lesquels  on  reconnaît  toujours 
des  formes  granuleuses.  Les  diverses  méthodes  actuellement  classiques 
(tension  artérielle,  épreuve  du  bleu  de  méthylène,  dosage  de  l'urée  san- 
guine) décèlent  une  imperméabilité  rénale  manifeste. 

p)  Les  œdèmes  manquent  rarement  dans  les  formes  typiques  :  ils  sont 
parfois  localisés  (membres  inférieurs,  paupières  ou  même  glotte),  mais  le 
plus  souvent  ils  affectent  le  type  de  Tanasarque  généralisée  avec  suffu- 
sion  dans  les  séreuses  (plèvre,  péricarde,  péritoine)  et  même  dans  les  vis- 
cères (cerveau,  foie  et  reins  en  particulier). 

y)  Les  symptômes  dus  à  rimperméabilité  rénale  sont  presque  de 
règle,  ma?s  en  général  ils  se  bornent  h  des  signes  atténués,  tels  que  cépha- 
lée, crampes,  bourdonnements  d'oreille,  troubles  oculaires,  dyspnée, 
vomissements,  etc.  ,  mais  quelquefois  on  peut  constater  tous  les  signes  de 
la  grande  urémie  (attaques  éclamptiques,  délire  aigu,  coma). 

S)  Des  phénomènes  d'ordre  infectieux  peuvent  s'ajouter  aux 
symptômes  précédents  et  peuvent  affecter  soit  les  reins,  soit  l'ensemble 
de  Torganisme. 

C'est  à  l'infection  qui  se  localise  sur  les  reins  qu'est  due  la  douleur  lom- 
baire, parfois  très  violente  et  qui  peut  être  le  premier  symptôme  en  date; 
de  même  la  palpation  permet  de  constater  une  augmentation  de  volume 
des  deux  reins. 

L'infection  de  tout  l'organisme  se  traduit  par  de  la  fièvre  plus  ou  moins 
élevée,  de  l'augmentation  de  volume  du  foie  et  de  la  rate,  de  la  leucocytose,  ^ 


470  LES   SYMPTOMES 

tout  cela  montrant  que  le  gemie  morbide  ne  s'est  pas  exclusivement 
localisé  siîr  les  reins. 

C'est  l'albuminurie  de  la  fièvre  typhoïde^  de  la  pneumonie,  des  angines^ 
de  la  scarlatine,  de  la  grippe,  etc.,  etc. 

c)  Les  néphrites  suraiguës  sont  surtout  causées  par  Vinioxicalion 
qu'entraînent  les  fortes  doses  de  substances  très  nocives  pour  les  reins 
(sublimé,  phosphore,  cantharides,  etc.).  Il  s'agit  de  sujets  en  pleine  santé  qui 
ingèrent  unequantiténotabledeTun  de  ces  poisons  et  qui  présentent  le  jour 
même  une  anurie  presque  totale  :  on  obtient  néanmoins  quelques  gouttes 
d'urine  par  le  cathétérisme  et  Ton  constate  qu'elles  sont  très  riches  en 
albumine  et  en  cylindres. 

Le  plus  habituellement,  l'anurie  reste  absolue  malgré  tous  les  efforts 
thérapeutiques  et  le  malade  meurt  dans  le  coma  de  cinq  à  dix  jours  après 
le  début  des  accidents  sans  avoir  présenté,  en  général,  ni  œdème,  ni 
accidents  convulsifs. 

On  le  voit  donc  :  anurie,  coma  et  mort,  tel  est  le  résumé  du  tableau 
clinique,  le  tout  survenant  sans  que  le  malade  présente  ni  œdème,  ni 
signes  de  grande  urémie.  Le  taux  de  l'urée  sanguine  peut  être  énorme. 
"      Nous  avons  constaté  5k^,60  d'urée  au  litre  dans  un  cas  de  ce  genre. 

Et  cela  est  vrai  aussi  bien  de  la  néphrite  suraiguc  consécutive  à  une 
intoxication  aiguë  survenue  en  bonne  santé,  que  de  celle,  beaucoup  plus 
rare,  qui  peut  apparaître  à  la  période  d'état  d'une  maladie  aiguë  (fièvre 
typhoïde,  scarlatine,  pneumonie,  etc.). 

La  guérison  est  tout  à  fait  exceptionnelle.  Rappelons  en  passant  de  quel 
précieux  secours  est,  dans  ces  cas,  le  sérum  glucose  ou  lactose  isotonique 
ou  hypertonique. 

d)  Poussées  aiguës  au  cours  d'une  néphrite  chronique.  —  «  On 
pourrait,  si  l'on  n'était  prévenu,  les  confondre  avec  une  néphrite  aiguo. 
Or  il  s'agit  là  de  cas  où  le  pronostic  est  le  même  que  celui  de  la  variété  de 
néphrite  chronique  sur  laquelle  est  venue  se  greffer  la  poussée  de  conges- 
tion. »  (Castaigne.) 

ALBUMINURIES    CHRONIQUES 

'(  L*es  circonstances  ctiologiques  au  cours  desquelles  on  peut  observer 
l'albuminurie  chronique  sont  complexes  et  méritent  d'être  classées  en 
groupes  principaux,  auxquels  le  médecin  pourra  songer  quand  il  se  trou- 
vera en  face  d'une  albuminurie  chronique.  Ce  sont  :  1°  les  néphrites  chro- 
niques ;  2^  les  injections  chroniques  ;  3^  les  intoxications  et  auto-intoxications 
chroniques  ;  4°  les  troubles  circulatoires  n  (Castaigne). 

1^  Albuminurie  des  néphrites  chroniques.  —  L'albuminurie 
étant  constatée,  il  sera  essentiel  de  reconnaître  de  quelle  variété  de 
néphrite  chronique  il  s'agit,  et  quelle  est  la  valeur  des  fonctions  rénales  ; 
on  recherchera  donc,  et  systématiquement  : 

a)  L'élimination  des  chlorures,  par  la  recherche  des  œdèmes  et  au 
besoin  l'établissement  du  bilan  des  chlorures. 


ALBUMINURIES  471 

b)  L'élimination  azotée,  par  la  recherche  des  signes  habituels  de  la 
rétention  azotée  et  surtout  par  le  dosage  de  l'urée  sanguine  et  au  besoin 
!e  calcul  du  coefficient  d'Ambard. 

c)  L'élimination  hydrurique,  par  la  mesure  des  pressions  artérielles 
et  la  confrontation  du  taux  hydrurique  des  vingt-quatre  heures  et  de  la 
pression  différentielle  et  au  besoin  par  le  calcul  du  coelticient  de  Martinet  : 

lïijdrurie  des  vingl-qualre  heures 
Pression  différentielle. 

L'étude  systématique  de  ces  trois  groupes  d'élimination  amènera  logi- 
quement à  classer  comme  suit  les  néphrites  chroniques  : 

a)  Néphrites  chroniques  albumineuses  simples,  dans  lesquelles  on 
ne  constate,  en  dehors  de  Talbuminurie  chronique,  aucun  signe  de  chlo- 
rurémie,  d'azotémie  ou  d'hydrémie  ;  ni  œdème,  ni  signes  azotémiques, 
ni  hypertension. 

fi)  Néphrites  chroniques  chlorurémiques  de  Widal,  ou  hydropigènes 
de  Castaigne,  où  il  y  a  surtout  rétention  chlorurée  se  traduisant  dinique- 
ment  par  des  œdèmes^  sans  hypertension  artérielle  ou  rétention  azotée 
appréciable. 

y)  Néphrites  chroniques  azotémiques  (Castaigne  écrivait  jadis  uré- 
migènes)  où  il  y  a  surtout  rétention  azotée  se  traduisant  par  l'élévation 
du  taux  de  l'urée  sanguine  et  par  un  grand  nombre  des  symplômes  claa* 
siques  du  syndrome  de  Vurémie  (céphalées,  voire  raideur  de  la  nuque, 
névralgies,  vertiges,  dyspnées,  torpeur,  myasthénie,  coma,  convulsions, 
délire,  anorexie,  nausées,  vomissements,  diarrhée,  etc.). 

o)  Néphrites  chroniques  hydrémiques  (de  Martinet),  hyperlensives 
(de  Potain  et  Widal),  où  il  y  a  surtout  rétention  hydrique  se  traduisant 
par  de  l'hypertension  artérielle,  de  Vhydrémie  (anémie,  hypoviscosité 
sanguine)  et,  partant,  par  des  phénomènes  cardio-vasculaires  prédomi- 
nants [accentuation  du  deuxième  bruit  aortique,  parfois  bruit  de  galop, 
hémorragies  diverses  par  ruptures  vasculaires  (épistaxis,  hémorragies 
rétiniennes,  méningées,  cérébrales,  etc.);  à  la  longue,  fléchissement  car- 
diaque, dilatation,  tachycardie,  arythmie,  asystolie,  etc.],  La  maladie 
débute  par  la  sclérose  cardio-rénale  et  aboutit  à  l'asystolo-urémie. 

A  rencontre  des  formes  albumineuse  simple  et  chlorurémique,  les  deux 
dernières  formes,  azotémique  et  hydrémique,  se  symbiosent  fréquemment, 
en  sorte  que,  les  deux  syndromes  azotémique  et  hydrémique  se  superposant, 
le  tableau  clinique  est  constitué  par  le  syndrome  urémique  classique  sus- 
rappelé  et  le  syndrome  cardio-artériel  non  moins  classique  des  scléroses 
cardio-rénales.  Nous  avons  aujourd'hui,  avec  les  triples  mesures  possibles  : 
1^  du  taux  de  l'urée  sanguine  ;  2^  des  tensions  artérielles  ;  3<>  des  degrés 
del'hydrémie  et  de  l'anoxémie  (viscosité  sanguine,  réfractométrie,  dosage 
des  albumines  sériques,  etc.),  la  possibilité  de  faire  la  discrimination  de 
ce  qui  appartient,  dans  ces  processus  complexes  ultimes,  à  la  rétention 
azotée,  à  la  rétention  hydrique,  à  l'anoxémie,  à  la  défaillance  cardio- 
pulmonaire  et  à  l'insuffisance  cardio-rénale. 


472 


ALBUMINURIES 


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474  LES   SYMPTOMES 

2^  Albuminurie  des  infections  chroniques.  —  L'albuminurio  se 

constate  avec  une  grande  fréi|uence  au  cours  des  infections  chroniques 
(tuberculose,  syphilis,  paludisme,  etc.)  et  il  n*est  pas  négligeable,  au  point 
de  vue  des  indications  thérapeutiques,  d'établir  la  coexistence  d'une  albu- 
minurie chronique  et  d'une  des  infections  chroniques  ci-dessus,  mais  il 
semble  que  le  pronostic  soit  surtout  basé,  comme  pour  les  néphrites  chro- 
niques, sur  la  variété  fonctionnelle  (néphrite  albumineuse  simple,  hydrc- 
mique,  chlorurémique,  azotémique). 

30  Albuminuries  des  intoxications.  —  «  On  peut,  à  ce  point  de  vue, 

dit  Castaigne,  distinguer  trois  sortes  d'actions  toxiques  : 

«  Les  toxiques  forts  (cantharide,  sublimé,  arsenic  à  dose  élevée)  qui  pro- 
duisent les  néphrites  aiguës  et  surtout  suraiguës. 

«i  Les  toxiques  faibles,  mais  d^adion  rapide  et  non  répétée  (pris  une  seule 
fois)  qui  produisent  de  l'albuminurie  passagère. 

«  Les  toxiques  pris  d  dose  faible,  mais  répétée,  et  agissant  d^une  façon  lente 
(plomb)  :  ils  donnent  lieu  à  toutes  1ns  variétés  que  nous  avons  signalées 
pour  les  albuminuries  des  néphrites  chroniques,  si  bien  qu'on  peut  dire 
que,  pour  les  intoxications  comme  pour  les  infections,  la  notion  étiologique 
ne  suffît  pas  pour  éclairer  le  pronostic.  » 

40  Albuminuries  des  auto-intoxications.  —  Représente' es  surtout 
par  les  albuminuries  de  la  grossesse,  du  diabète  et  de  la  goutte. 

a)  Albuminuries  de  la  g^ssesse.  —  Nous  en  distinguerons,  avec 
Castaigne,  une  série  de  variétés,  de  signification  et  de  gravité  très 
variables  : 

a)  Albuminuries  des  femmes  enceintes,  qui,  déjà  avant  la  grossesse, 
avaient  de  l'albuminurie. 

p)  Alhunùnmks  gravidiques  proprement  dites,  dan?  lesquelles  ce  sont  les 
auto-intoxications  de  la  grossesse  qui  provoquent  l'albuminurie.  Leur 
pronostic  est  subordonné  à  l'étude  des  fonctions  rénales. 

y)  Albuminurie  liée  d  la  pyélonéphrite  gravidique  (pus  dans  les  urines) 
et  dont  la  gravité  est  subordonnée  à  l'intensité  des  phénomènes  de  réten- 
tion et  d'infection. 

0)  Albuminurie  passagère  et  bénigne  du  tra\ail. 

c)  Albuminurie  post-puerpérale,  subordonnée  en  somme  h  l'infection  et 
dont  le  pronostic  est  celui  dos  néphrites  infectieuses  aiguës. 

b)  AlbumiAuries  goutteuses.  —  On  recherchera,  comme  il  a  été  dit 
plus  haut,  s'il  s'agit  : 

1®  D'une  néphrite  chronique  albumineuse  simple  ;  2^  d'une  néphrite 
hydrémique  hypertensive  subordonnée  au  spasme  ou  à  la  sclérose  cardio- 
rénale  ;  30  d'une  pyéloncphrile  calculeuse. 

c)  Albuminuries  diabétiques.  —  Dont  la  signification  est  très  ana- 
logue à  celle  des  albuminuries  goutteuses. 

50  Albuminuries  chroniques  dorigine  circulatoire.  —  On  les 


ALBUMINURIES  475 

rencontre  surtout  subordonnées  à  deux  ordres  de  causes  :  cardiaque  et 
nervo-motrice  (Castaigne). 

a)  Albuminurie  cardiaque.  —  C'est  celle  qui  survient  au  moment 
des  crises  d'hypo  ou  d*asystoIie  et  semble  subordonnée  à  la  gêne  de  la  circu- 
lation en  retour,  à  la  stase  veineuse.  Elle  disparaît  à  Tordinaire  avec  la 
crise  de  stase,  d'asystolie.  Si  elle  persiste,  il  conviendra  de  Tétudier 
comme  à  l'occasion  des  néphrites  chroniques. 

b)  Albuminurie  nervo-motrice.  —  C'est  celle  qui  survient  à  la  suite 
de  troubles  vasculaires  consécutifs  à  des  lésions  nerveuses  :  crises  d'épi- 
lepsie,  hémorragies  cérébrales,  traumatismes  crâniens,  etc. 

«  Les  faits  de  ce  genre  peuvent  être  d'une  interprétation  difficile,  et  il 
ne  faudra  pas  s'empresser  de  porter  le  diagnostic  d'urémie  parce  que 
des  malades  présentent  de  l'albuminurie  en  même  temps  que  des  accidents 
cérébraux  ;  seules  les  épreuves  classiques  permettent  de  préciser  le  pro- 
nostic de  ces  accidents  associés.  »  (Castaigne.) 

ALBUMINURIES  CRYPTOGÉNES  (DITES   FONCTIONNELLES) 

En  dehors  des  groupes  susmentionnés  d'albuminuries  aiguës  et  chro- 
niques que  l'on  peut  plus  ou  moins  facilement  subordonner  à  une  étiologie 
connue,  il  existe  un  nombre  relativement  considérable  d'album inîiries 
encore  incomplètement  déterminées,  et  auxquelles  la  tradition  conserve 
la  dénomination  bien  vraisemblablement  défectueuse  d'albuminuries 
fonctionnelles  ;  le  terme  albuminuries  crypiogcnes^  qui  constate  notre  . 
ignorance  de  leur  origine,  sans  préjuger  de  leur  nature,  nous  paraît  plus  . 
rationnel. 

Renvoyant  pour  les  détails  au  livre  précité  de  Castaigne  {les  Maladies 
des  reins,  in  Collection  le  Livre  du  médecin),  nous  rappellerons  avec  lui  que  . 
les  plus  fréquentes  de  ces  albuminuries  cryptogènes  sont  les  albuminuries 
de  fatigue,  digestive,  cyclique,  orthostatique,  intermittente  et  minima. 

I/albuminurie  dite  de  fati^^e,  intermittente  et  peu  abondante, 
n'apparaît  qu'après  un  exercice  prolongé  et  fatigant  (marche,  course, 
cheval,  etc.)  et  disparaît  à  l'ordinaire  avec  le  repos. 

Les  albuminuries  digestives  sont  celles  qui  naissent  ou  augmentent 
à  l'occasion  des  actes  de  la  digestion,  que  les  sujets  soient  dyspeptiques, 
entéritiques  ou  non.  Seule  l'analyse  répétée  et  en  série  d'échantillons 
urinaires  recueillis  aux  divers  stades  de  la  digestion,  et  toutes  précautions 
étant  prises  pour  éliminer  l'albuminurie  orthostatique,  permettra  d'établir 
le  rapport  de  causalité. 

Les  albuminuries  cycliques  sont  celles  qui  se  produisent  cyclique- 
ment,  à  certaines  heures  du  jour,  habituellement  de  13  à  15  heures.  Décrites 
surtout  par  J.  Teissier  et  Pavy,  elles  semblent  devoir  être  sous  la  dépen- 
dance d'un  certain  degré  d'insuffisance  (débilité)  hépatico-rénale. 

Dans  l'albuminurie  orthostatique,  la  station  verticale  est  la  seule 
condition  nécessaire  et  suffisante  de  l'albuminurie,  qui  disparaît  dans  la 
position  horizontale.  Elle  est  particulièrement  fréquente  dans  l'enfance 


476  LES   SYMPTOMES 

Les  albuminuries  intermittentes  et  minima,  bien  caractérisées  par 
leur  dénomination,  sont  des  albuminuries  minimes  (0,10  kOfiO)^  intermit- 
tentes, apparaissant  et  disparaissant,  sans  rythme  aucun,  en  dehors  de 
toute  fatigue,  de  tout  acte  digestif,  de  toute  attitude  ;  ce  sont  les  albu- 
minuries les  plus  cryptogènes  de  toute  la  série. 

liOngtemps  considérées  comme  de  nature  «  fonctionnelle  >  sine  maieria 
et  bénigne,  les  albuminuries  susmentionnées  ont  été  l'objet  d'un  long 
procès  en  revision,  d'où  il  résulte  qu'en  somme,  de  même  que  pour 
tous  les  autres  groupes  d' albuminuries ,  ces  catégories  cliniques 
peuvent  être  symptomatiques,  d'espèces  cliniques  fort  variées»  depuis 
le  trouble  fonctionnel  le  plus  bénin  et  fugace,  jusqu'à  la  néphrite  chro- 
nique la  mieux  caractérisée  et  que  seule  l'étude  systématique  des  fonc« 
tions  rénales  (hydrurie,  chlorurie,  azoturie)  par  les  moyens  appropriés 
(10  bilan  hydrurique,  tension  artérielle,  débit  urinaire  quotidien,  viscosité 
sanguine  ;  2^  bilan  chloruré,  épreuve  des  chlorures,  recherche  des  œdèmes; 
30  bilan  azoté,  dosage  de  l'urée  sanguine)   permettra  d'asseoir  sur  un 
diagnostic  fonctionnel  rigoureux,  une  thérapeutique  appropriée,  ration- 
nelle et  eiTicace. 

Mentionnons  les  albuminuries  simulées,  dont,  au  cours  de  la  guerre,  on 
a  observé  un  certain  nombre  de  cas.  La  simulation  d'albuminurie  s'obtient 
en  mélangeant  du  blanc  d'œuf  à  l'urine,  soit  après,  soit  au  moment  même 
de  l'émission,  soit  même  par  injection  intra-urétrale,  voire  intravésicale 
d'une  solution  d'ovo-albumine.  li'isolement  rigoureux  du  sujet  suspect, 
une  surveillance  étroite,  le  prélèvement  de  visu  des  échantillons  urinaires 
destinés  aux  analyses,  dépistent  facilement  la  simulation  (voir  Analyeee 
d* urines.  Technique), 

Ace  sujet,  un  mot,  pour  finir,  des  rapports  de  l'albuminurie  et  de  l'apti- 
tude militaire.  La  synthèse  du  chapitre  précédent,  c'est  qu'en  somme, 
au  point  de  vue  pronostique,  et  partant  aptitude  militaire,  l'albuminurie 
est  peu  de  chose,  le  fonctionnement  rénal  est  tout.  C'est  donc  ce  fonc- 
tionnement qu'il  conviendra  d'établir.  Aussi  souscrivons-nous  entièrement 
à  ce  sujet,  avec  quelques  légères  modifications,  aux  conclusions  de  M.  Gil- 
bert [Uéunion  médico-chirurgicale  de  la  F®  armée,  28  octobre  1916)  :  Un 
albuminurique,  pour  être  maintenu  dans  le  service  armé,  doit  répondre  aux 
conditions  suivantes:  1<>  quantité  d'albumine  fixe  non  influencée  parle 
froid,  la  station  verticale,  l'alimentation,  la  fatigue  ;  2®  absence  de 
cylindres  ;  3^  urée  sanguine  normale,  urée  urinaire  parallèle  à  l'alimenta- 
tion azotée  ;  4°  absence  d'œdèmes,  bilan  chloruré  normal  ;  5<>  pas  d'hyper- 
tension artérielle  marquée  (moins  de  18),  pas  de  bruit  de  galop.  Cette 
décision  nécessite  donc  une  observation  prolongée  et  attentive. 


ANÉMIES  r      ^^'  ^^  *^^'  privatif;  alaa,  sang,     1 
l_pas  de  sang,  peu  de  sang,  sang  pauvre. j 


En  règle  la  pâleur  anormale,  les  «  pâles  couleurs  »,  si  elles  sont  accom- 
pagnées de  «  pâleur  »  des  muqueuses  (lèvres,  gencives,  conjonctives),  sont 
dues  à  Vanémie,  mais  ce  qui  est  vrai  c'est  que  Tanémie  simple,  Tanémie 
essentielle,  l'anémie  primitive,  est  très  rare,  alors  que  la  pâleur  morbide 
est  au  contraire  très  fréquente;  c'est  que,  et  de  beaucoup  le  plus  souvent, 
sinon  toujours,  l'anémie  est  secondaire,  symptomatique  d'une  autre 
aiïection,  et  qu'en  dernière  analyse  le  problème  diagnostique  posé  par  la 
constatation  de  la  pâleur  est  celui  de  la  recherche  de  l'afTection  causale 
de  ladite  anémie. 

Il  faut  bien  convenir  qu'en  dépit  des  recommandations  des  classiques 
il  faudrait  être  bien  inattentif  pour  confondre  la  pâleur  habituelle  de 
l'anémie  avec  la  teinte  jaunâtre  du  subictère  ou  la  pâleur  fugace  de 
l'angiospasme  émotif.  Ce  qui  est  plus  exact,  au  contraire,  à  notre  avis, 
c'est  que,  comme  chez  les  hyposphyxiques  et  comme  chez  maints  tuber- 
culeux, une  anémie  vraie  peut  être  masquée  par  un  certain  degré  de  livi- 
dité, de  cyanose,  voire  d'ictère,  dans  les  ictères  hémolytiques  en  parti- 
culier. Donc,  en  règle,  l'examen  du  sang  s'impose,  en  présence  du  diagnostic 
pâleur.  Il  est  basé  surtout  sur  la  numération  des  globules  et  sur  l'approxi- 
mation de  la  richesse  hémoglobinique  (voir  Examen  du  sang).  On  adopte 
en  général  la  classification  de  Hayem:  N  {nombre  dés  hémalies),  R  (laux 

hémoglobinique),  G  =  —  (valeur  globulaire). 

Normalement,  N  =  5000000,  R  =  5  000  000,  G  =  1. 


ÉTATS   ANÉMIQUES 

l*'  degré  :  N  et  R,  et  partant  G,  sont  très  légèrement  diminués. 

2«  desrré  :Ni=  5à300000;R=^3à2000000;G  =  0,80  à  0,30  Umites  extrêmes. 

3*  degré  :N=  3àlOOOOOO;R=2000000à800000;G  =  0,84  à  1,00. 

4*  degré  :  N  =  1  000  000  à  300  000;  R  =  800000à300000;G  =  0,88  à  1,7a 

A  ce  dernier  degré  appartiennent  surtout  les  anémies  du  type  dit 
•  anémies  pernicieuses  »,  certainement  encore  incomplètement  déterminé 
et  certainement  non  homogène.   Il  sera  toujours  indispensable  ici  de 


478  LES   SYMPTOMES 

rechercher  la  formule  hémoleucocytaire.  Le  nombre  des  globules  blancs 
est  rarement  augmenté  ;  beaucoup  plus  souvent  la  proportion  reste  nor- 
male, voire  est  diminuée  :  il  y  a  leucopénie.  Grosso  modo  on  dira  que 
Vanémie  est  plastique  quand  la  réparation  sanguine  se  traduit  par  l'appa- 
rition de  cellules  jeunes  ou  incomplètement  développées;  il  peut  y  avoir 
hyperleucocytose  avec  myélocytes  granuleux  ;  globules  rouges  nucléés  en 
quantité  plus  ou  moins  forte  :  érythroblastes  à  noyau  mitosique,  à  noyau 
en  pycnose,  nombreuses  hématies  à  déformations  multiples  et  évidentes, 
globules  rouges  nains  ou  géants,  etc. 

Dans  Vanémie  aplaslique^  beaucoup  plus  rare,  il  y  a  absence  de  réaction 
défensive  dans  la  moelle  et  partant  dans  le  sang.  Il  y  a  leucopénie  avec 
mononucléose  prédominante.  On  note  l'absence  d'hématies  nucléées  et 
de  myélocytes. 

ANÉMIES 


I.  —  Spoliatrices. 


lo  Hémorragies  trauxnatiques  oii  opératoires. 

*2o  Hémorragies  spontanées   des   affections    liémorragipares   (hémophilie, 

purpura,  métrorragies,  etc.). 
30  Hémorragies  gastro-intestinales  évidentes  ou  occultes  (ulcères  et  néo- 

plasics  digestifs). 


II.  —  Toxi-infectieuses. 


A.  Infectieuses. 

Chroniques  : 

1°  Paludisme, 
i'o  Syphilis. 
.*^o  'riihcrciilosc. 

Aiguës  I 

1°  Hhiinialisme  nrliculairc   aigu. 
*2°  l''ièvre  lyfjjioïde. 
'A°  Suppurations. 


H.  Toxiques. 

lo  Oxyde  de  carbone. 

2o  Saturnine. 

r.o  Hydrargyrique  (?). 


III.    —   Autotoxiques. 


]o  Brightisme. 
*2^  Hépatisxne. 


IV.  —  Insuffisance  des  fonctions  hématopoiétiques 

afîeotions  des  organes  hématopoiétiques. 

V.    —  Cryptogènes.     


P  Aiiôiuios  dites  «  primitives»,  esstMitiellos. 
x'*^  Chlorose. 


ANÉMIES  479 

L'anémie  dûment  constatée,  reste  à  en  déterminer  la  cause,  car,  nous 
ne  saurions  assez  le  répéter,  l'anémie  primitive,  essentielle,  est  excessive- 
ment rare. 

La  classification  de  A.  Jousset  nous  paraît  particulièrement  recom- 
mandable  parce  qu'elle  réunit  les  trois  vertus  cardinales  des  classifications 
cliniques  :  elle  est  pratique,  étiologique,  pathogénique.  Elle  réalise  tout 
à  la  fois  le  diagnostic  causal  et  celui  (capital)  des  indications  thérapeu- 
tiques rationnelles. 

L  Anémies  par  spoliation  consécutives  à  toute  hémorragie  irauma- 
tique,  chirurgicale  ou  spontanée.  On  y  trouve  en  particulier  toutes  les 
anémies  secondaires  des  affections  hémorragiques:  hémophilie,  purpura, 
scorbuly  épislaxis,  mélrorragies,  hémoplysies,  hémalémèses,  ankylosto- 
miase,  etc. 

Le  diagnostic  causal  est  ici  bien  souvent  évident.  A  noter  cependant 
les  hémorragies  gaslro-inleslinales  occultes  des  ulcéreux  et  des  néoplasiques, 
qui  devront  être  dépistées  par  l'examen  systématique  des  fèces  (voir  Exa- 
men des  fèces,  Recherche  du  sang).  Les  œufs  des  ankylostomes  ne  pourront 
être  de  même  dépistés  que  par  l'examen  des  fèces;  en  général  on  sera 
orienté  par  la  notion  du  milieu  (mineurs). 

IL  Anémies  par  altération  toxique  des  hématies.  —  Ané- 
mies infectieuses  et  post-infectieuses. 

Dans  un  premier  groupe  on  rencontrera  les  trois  grandes  infec- 
tions CHRONIQUES  !  paludismc,  tuberculose,  syphilis.  Ce  sont  là  trois  des 
causes  les  plus  fréquentes  des  anémies  chroniques  ;  il  sufTira  d'y  penser 
toujours  pour  ne  se  tromper  jamais  sur  l'origine  de  maintes  anémies 
chroniques  apparemment  cryptogéniques  pour  un  observateur  superficiel. 
L'anémie  cancéreuse  doit-elle  être  logiquement  classée  à  côté  des  précé- 
dentes? En  tout  cas  elle  doit  et  peut  l'être  cliniquement,  que  ladite 
anémie  soit  la  conséquence  d'hémorragies  évidentes  ou  occultes  ou  d'une 
altération  toxique  des  hématies  ou  des  deux  mécanismes  conjugués. 

Dans  un  deuxième  groupe  les  trois  grandes  infections  aiguës  :  fièvre 
typhoïde,  rhumatisme  articulaire  aigu,  affections  suppuratives  diverses. 
Ici  le  rapport  de  causalité  est  à  l'ordinaire  évident. 

Anémies  toxiques  vraies.  —  Les  trois  intoxications  banales  sont  : 
les  intoxications  oxycarbonée,  saturnine,  mercurietle. 

La  première,  oxf carbonée,  est  d^^  beaucoup  la  plus  fréquente.  On  peut 
dire  qu'elle  sévit  à  l'état  endémique  dans  nos  cités,  pendant  toute  la 
périodes  du  froid  et  partant  du  chauffage.  Le  médiocre  tirage  de  la  plu- 
part de  nos  cheminées,  l'emploi  quasi  universel  des  poêles  à  combustion 
lente  ou  ralentie,  rinsullisante  ventilation  des  appartements  en  sont  les 
causes  efïirientes.  Anémies  hivernales  oxycarbonées  avec  leur  cortèixe  cli- 
nique habituel  de  vertiges,  céphalées,  bourdonnements  rebelles  à  tous 
traitements. 

L\incmie  saturnine  vient  ensuite  comme  fréquence.   La  notion  pro- 


480  LES   SYMPTOMES 

fessionnelle  (peintres,  plombiers,  etc.),  la  recherche  des  autres  signes  de 
saturnisme  (liséré  gingival,  tremblement,  hypertension),  parfois  les 
antécédents  entéralgiques  (coliques  saturnines),  imposeront  le  diagnostic. 
Uanémie  hydrargyrique  nous  paraît  beaucoup  plus  rare,  au  moins  dans 
nos  régions,  si  tant  est  qu'elle  existe. 

III.  Anémies  autotoxiques.  —  Le  brighiisme  vient  ici  en  première 
ligne,  Vhépalisme  en  deuxième. 

Le  brighiisme  est  générateur  d'anémie  par  un  mécanisme  hydrémique 
et  autotoxique.  C'est  de  lui  qu'est  justiciable  la  pâleur  des  artériosclé- 
reux  (vieillards)  et  des  néphrites  aiguës  et  chroniques  avec  ou  sans 
œdème.  C'est,  avec  le  cancer,  la  cause  de  beaucoup  la  plus  fréquente 
d'une  pâleur  anormale,  durable  et  croissante  survenant  après  quarante- 
cinq  ans.  Chez  un  sujet  pâle  on  recherchera  toujours  :  l'albumine,  les 
œdèmes,  l'hypertension  artérielle. 

Uhépalisme  est,  comme  on  sait,  particulièrement  dangereux  pour  les 
hématies;  il  suffît  de  rappeler  la  notion  fort  ancienne  et  entièrement 
rénovée  des  ictères  hématiques,  ictères  hémolytiques,  pour  indiquer  la 
fréquence  de  ces  anémies  cholémiques  (voir  Ictères), 

IV.  Anémies  par  régénération  insuffisante  des  hématies.  — 

Peut-être  convient-il  de  classer  ici  les  anémies  secondaires  aux  affections 
des  organes  hématopoiétiques  :  splénomégalies,  polyadénopathies,  leu- 
cémies, lésions  de  la  moelle  osseuse  ;  déchéances  organiques  neuro- 
digestives  avec  dénutrition  ;  insuffisances  pluriglandulaires? 

V.  Anémies  cryptogéniques  de  causes  obscures  ou  encore  inconnues; 
ce  sont  celles  qui  ne  rentrent  dans  aucune  des  catégories  précédentes. 
Il  est  plus  rationnel  d'avouer  franchement  notre  ignorance  par  la  quali- 
fication «  cryplogénique  »  que  de  la  masquer  par  l'épithète  «  essentielle  j». 
C'est  peut-être  dans  ce  groupe  qu'il  convient  de  classer  jusqu'à  nouvel 
ordre  la  chlorose,  anémie  d'évolution,  apparaissant  à  la  puberté  et  dispa- 
raissant avec  elle;  l'oligochromémie  remporte  sur  l'hypoglobulie  souvent 
minime. 


ANGINES  r  Maux  de  gorge,  1 
Langina,  de  angerc,  suffoquer, j 


Une  classification  tout  à  la  fois  clinique  et  rationnelle  des  angines 
n'est  pas  encore  possible.  Une  classification  purement  bactériologique, 
Ihéoriquemeni  si  séduisante,  se  manifeste  inadéquate  aux  besoins  de  la 
pratique,  c'est-à-dire  à  rétablissement  solide  de  directives  d'action, 
d'un  traitement  rationnel  ;  il  en  est  exactement  de  même  d'une  classi- 
fication purement  clinique,  pratiquement  si  simple.  Tous  les  cadres  bâtis 
sur  un  seul  principe  ne  résistent  pas  à  Tusage,  ils  pèchent  tous  en  plus 
d'un  point  ;  il  convient,  pour  la  pratique,  de  combiner  au  moins  mal  les 
données  cliniques  évolutives  et  bactériologiques.  Le  suivant,  assez  géné- 
ralement adopté,  est  actuellement  un  des  moins  mauvais. 

Les  angines  aiguës  peuvent  être  primitives,  c'est-à-dire  extérioriser 
une  infection  frappant  d'abord  le  pharynx,  ou  secondaires,  c'est-à-dire 
la  manifestation  pharyngée  d'une  infection  plus  générale,  qu'elle  en 
soit  le  premier  ou  le  dernier  symptôme. 

Primitives  ou  secondaires,  elles  se  présentent  à  l'observateur  soit  sous 
formes  d'angines  rouges,  rougeur  plus  ou  moins  diffuse,  plus  ou  moins 
intense  des  amygdales  et  du  pharynx,  sans  taches  blanches  ; 

Soit  sous  forme  d'angines  blanches,  se  traduisant  par  la  présence 
d'exsudats  blanchâtres  ou  grisâtres  d'autant  plus  visibles  qu'ils  se  déta- 
chent mieux  sur  le  fond  rouge  de  la  muqueuse  pharyngée  enflammée. 

Ces  angines  blanches  peuvent  se  présenter  sous  les  quatre  modalités 
visuelles  suivantes  : 

a)  Pultacées.  —  L'amygdale  est  parsemée  de  points  blancs  ou 
tapissée  d'un  enduit  blanchâtre,  crémeux,  puriforme,  friable, non  adhérent, 
que  le  seul  contact  de  l'abaisse-langue,  d'un  tampon  monté  suffit  à  déta- 
cher. 

b)  Vésiculeuses.  —  Le  pharynx,  le  voile  du  palais,  les  amygdales 
sont  le  siège  au  début  d'une  éruption  vésiculaire  plus  ou  moins  étendue 
et  confluente,  dont  la  rupture  donne  naissance  à  de  petites  ulcérations 
circulaires  ou  de  petites  plaques  pseudo-membraneuses. 

c)  Pseudo-membraneuses.   —  Le  pharynx,  rouge,  tuméfié,  est  tapissé 

Diagnostic,  31 


482 


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484  LES   SYMPTOMES 

de  fausses  membranes  jaune  grisâtre,  adhérentes  à  la  muqueuse,  épaisses, 
ne  se  détachant  qu'avec  difficulté  en  faisant  saigner  la  muqueuse,  et  se 
reproduisant  plus  ou  moins  rapidement  après  ablation. 

d)  Ulcéro-tnetnbraneuses.  —  Elles  évoluent  en  deux  stades  : 
Premier    stade  :    fausse    membrane    amygdalienne,    blanchâtre,    peu 
adhérente,  se  reproduisant  facilement; 

Deuxième  stade:  ulcérations  à  bords  taillés  à  pic,  entamant  le  pilier, 
creusant  Tamygdale  dont  le  fond  renferme  un  exsudât  pseudo-membra- 
neux ;  pas  d'induration. 

*  *  * 

lo  L'examen  bactériologique,  surtout  nécessaire  dans  les  formes  pseudo- 
membraneuses et  ulcéro-membraneuses  ;  2^  les  signes  cliniques  associés  ; 
30  les  caractères  visuels  sus-rappelés,  permettent,  comme  le  montrera  le 
tableau  des  pages  482-483,  une  discrimination  assez  complète  et  fort 
clinique  des  diverses  angines  aiguës. 


APHONIES,  ENROUEMENTS 


[<k,  privatif;  9ci)vyî,  sonfl 
privé  de  voix,         J 


U aphonie  est  rarement  caractérisée  par  la  suppression  totale  de  la 
phonation,  que  Ton  n'observe  guère  que  dans  la  surdi-mutité  et  le  mutisme 
hystérique,  mais  bien  plutôt  par  de  la  dysphoniej  de  Venrouemeni,  par  le 
caractère  sourd,  enroué,  discordant  de  la  voix. 

En  pratique  courante,  les  aphonies  peuvent  rapidement  se  clas- 
ser en  : 

Aphonies  aiguës^  transitoires,  habituellement  bénignes  ; 

Aphonies  chroniques  et  durables,  habituellement  graves. 

Aphonies  aiguës,  —  Laryngites  aiguës,  —  Grosso  modo,  on  peut  les 
diviser  en  : 

a)  Laryngites  aiguës  post-vocales,  iraumatiques  en  somme  :  laryngites 
des  orateurs,  des  acteurs,  des  avocats,  des  a  crieurs  »,  des  professionnels 
de  la  voix,  des  «  gueulards  ».  C'est  Tentorse  des  cordes  vocales. 

b)  Laryngites  aiguës  calarrhales  des  infections  :  «  rhume  »,  fièvres 
éruptives,  rougeole,  scarlatine,  grippe,  etc. 

c)  Laryngites  aiguës  congesiives^  irritatives  :  des  fumeurs,  des  alcoo- 
liques. 

Aphonies  chroniques.  —  Elles  reconnaissent  trois  groupes  de  causes 
essentielles  : 

1^  Laryngites  chroniques  ;  2®  les  maladies  organiques  du  larynx  ;  3®  les 
paralysies  par  compression  des  nerfs  du  larynx. 

1^  Laryng:ites  chroniques,  dont  les  causes  les  plus  fréquentes  sont 
la  fatigue  chronique  du  larynx  (crieurs,  vendeurs,  orateurs,  etc.),  les 
infections  chroniques  descendantes  du  rhino-pharynx;  c'est  ce  que  Laurens 
dénomme  si  justement  la  «  goutte  militaire  du  larynx  », 

2^  Les  maladies  ors^aniques  du  larynx  sont  essentiellement  repré- 
sentées par  la  tuberculose,  la  syphilis,  les  tumeurs  bénignes  ou  malignes. 
On  trouvera  condensés  dans  le  tableau  pages  490  à  493  les  caractères 
cliniques  et  laryngoscopiques  de  ces  différentes  affections.  Quant  à 
leurs  caractères  différentiels,  nous  emprunterons  à  Georges  Laurens 
[Olo-rhino-laryngologie  du  praticien,  p.  380)  le  substantiel  résumé 
suivant  : 

«  Certes,  pour  un  médecin  averti,  le  résultat  de  V auscultation  pulmonaire, 
l'analyse  bactériologique  des  crachats,  le  traitement  spécifique,  Texamen 
histologique  d'un  fragment  endolaryngé  peuvent  faciliter  le  diagnostic 


486 


LES   SYMPTOMES 


difTf'TenticI  de  ces  laryngopathies  :  syphilis,  cancer,  tubeitrulose  ;  mais 
l'imace  laryngoscopique  le  précise  singulièrement. 

«  Les  trois  afTections  se  caractérisent  par  une  tuméfaction,  une  tumeur 
ou  y»ar  des  ulcérations. 

«  a  ;   Tumeur  ou  iuméfaclions  du  larynx, 

u  La  gomme  syphilitique  se  reconnaît  à  son  siège  (elle  se  localise  dans 
le  larynx  antérieur  :  épiglotte,  cordes  vocales  supérieures),  à  son  aspect  : 
nmirc,  lissr,  circonscrit  ;  à  sa  rapide  évolution. 

«  Les  réffélalions  tuberculeuses  sont  multiples,  irrégulières,  s'accompa- 
giiîiiit  de  Ir'-sions  du  voisinape. 

tf  L«'  cancer  forriic  une  t  uni«*nr  non  pédiculéc,  unique^  afTectant  la  corde 
vocale  ou  l'épiglotte,  sans  lésion  de  la  muqueuse  voisine,  immobilisant  la 
rord«'. 

<'  !►     Ulcérations  lorywjées. 

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à  pji-  ;iv<m;  infiltration  périphérique. 

"  L«'.-  ulcérations  tuberculeuses  offrent  des  contours  dentelés,  irréçuli ers, 
déclii(inet<'-s  ;  elles  sont  multiples. 

A  Le  cancer  uleéré  est  bourgeonnant,  fongueux,  sanieux,  saignant, 
douloureux  et  unilatéral.  » 

\V*  Paralysies  du  larynx.  —  C'est  encore  à  Georges  Laurens  {Olo- 
rhino-larynf/olofjie  du  médecin  praticien)  que  nous  empruntons  intégrale- 
ment l'art i^h*  didactique  modèle  relatif  aux  paralysies  du  larynx. 

PARALYSIES   DU    LARYNX 

Par  le  I.t'  d.  /..W/Z/^AS 


Hiippelez-vous  les  deux  fonctions  du  larynx  :  respiratoire,  phonatoire. 
Pendant  la  resi)iration,  les  cordes  vocales  s'écartent,  la  glotte  s*entr*ouvre; 
pendant  la  phonation,  les  cordes  te  rapprochent  et  vibrent,  la  glotte  se 


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Fijr.  4î?l.-  -  raralysicrrcurroniiclledroitc       Vifs.A^ï).-  -I*oralysicrécurrcnlielle  droite. 


Pciulynt  la  respiration,  on  voit  la  rordo 
vocale  irauclnî  sr  drplarer,  tandis  (\\iv.  la 
droite  rrste  iinrnobih*. 


Pendant  la  phonation,  on  voit  les  deux 
rondes  au  contact  présentant  une  image 
laryntroscopique  normale. 


ferme.  Tous  ces  niouvenienls  sont  dus  au  jeu  des  muscles  du  larynx,  dont 
les  uns  sont  constricteurs  'fernu'nt  la  glotte),  les  autres  dilatateurs  (Tentr'- 
ouvrent). 


APHONIES.  —  ENROUEMENTS 


487 


Un  dernier  mot  enfin.  Dans  l'épaisseur  même  des  cordes,  il  existe  des 
muscles  [muscles  tenseurs  des  cordes  vocales)  dont  le  fonctionnement  assure 
la  voix,  et  le  relâchement  produit  renrouement. 

Tous  les  muscles  du  larynx,  sauf  un,  sont  in- 
nervés par  les  nerfs  récurrents.  11  peut  y  avoir  des 
paralysies  d'origine  centrale,  myopathique,  récur- 
renlielle  (fig.  493).  Ces  dernières  sont  les  plus  fré- 
quentes. 

I.  Paralysies  récurrentielles.  —  Elles  peuvent 
être  uni  ou  bilatérales.  , 

a)  Paralysies    unilatérales  :    un   anévrysme   de  t. 

l'aorte,  par  exemple,  comprimant  le  récurrent  gau-    Fig.  486.  —  Paralysie  des 
che.  Dans  ce  cas,  la  vocale  correspondante  restera  ^^"^  récurrents, 

immobile.  Comme  symptôme  :  renrouement. 

b)  Paralysies  bilatérales  :  compression  du  récurrent  par  une  tumeur 
de  l'œsophage,  du  corps  thyroïde  (rare).  Dans  ce  cas,  Técartement  des 
cordes  est  impossible.  Elles  restent  absolument  au  contact. 

Comme  symptômes  :  enrouement  et  dyspnée. 

IL  Paralysies  isolées  des  muscles  du  larynx.  —  Très  souvent  myopa- 


Fig.  487.  —  Paralysie  isolée  des  muscles 

laryngés. 


Fig.  488.  —  Paralysie  isolée  des  muscles 

laryngés. 


Les  muscles  tenseurs  des  cordes  (thyro-aryténoldiens)  sont  paralysés,  les  cordes 
sont  flasques,  la  glotte  a  une  forme  dite  «  en  boutonnière  ». 


Fig.  489.  —  Paralysie  partielle  des 
muscles  postérieurs  du  larynx  (muscles 
ary-aryténoïdiens). 

Formation  d'un  triangle  isocèle  rétro- 
glottique. 


Fig.  490.  —  Paralysie  des  muscles  ten- 
seurs des  cordes  (muscles  crico-thy- 
roldiens). 

L'aspect  des  cordes  vocales  est  sinueux. 


thiques,    consécutives  à  une  laryngite,  ou  hystériques,   ces  paralysies  se 
traduisent  par  de  l'enrouement. 

Les  figures  487  à  490  donnent  Timage  glottique  de  ces  paralysies. 


488 


LES    Si'MPTOMES 


INTERPR^ATION  D'UNE  PARALYSIE  LARYNGÉE-  —  Un  malade  vous  a 
consulté  pour  un  enrouement  ou  une  dyspnée,  l'image  laryngoscopique  vous 
a  révélé  une  paralysie  laryngée. 

Quelles  données  allez-vous  en  tirerau 
point  de  vue  diagnostic,  pronostic,  thé- 
rapeutique. 

Procédez  par  exclusion,  du  eimplo  au 
complexe. 

Premier  cas.  — S'agit-il  d'une  paraly- 
sie unilatérale,  affectant  la  totalIU  de  le 
corde  avec  intégrité  du  larynx,  absence 
d'hypcrémie  :  c'ettt  une  paralysie  du  ré- 
current. Rappelez  vos  souvenirs  ana- 
tomiques  et  cherchez  quel  est  l'oi^ane 
compresseur,  au  moyen  d'un  examen 
cervical  et  thoracique.  Donc  auscultez, 
radiographiez,  cesophagoscopiez,  etc. 
et  vous  trouverez  un  organe  suspect. 


Voici  les  causes  de  leur  compression  et  par 
-iiite  des  paralysies  du  larynx  : 
1,  Récurrent  droit.  — Z.  Récurrent  fcauche- 

'■i.  Canrer  de  l'tr»nph/ige.  —  Le  nerf  récurrent  gauclie  est  situé  derrière  la  trachée, 
dons  l'nniçle  qu'elle  forme  avec  IV^sopliuge.  Par  suite,  loute  tumeur  de  cet  organe 
coinprimvra  ic  nerf  et  déterminera  une  pnralysîc  laryngée. 

-1.  l^rps  thyroïde.  —  [.'liypertroptiie  du  corps  tliyrolde,  un  goitre,  développés  aussi 
hien  dnns  le  lobe  fCK'ielie  que  dans  le  lubc  droit,  compriment  le  nerf  récurrent  et  le 
paralysent.  Il  arrive  aussi  que  dans  les  tliyruldectoinies  le  ner[  peut  être  blessé. 

h.  Anévrysme  de  Vaurle.  —  La  crosse  aorlique  ntTecte  dos  rapports  intimes  avec  le 
ri^arrent.  Son  ccUisie  risque  de  le  paralyser. 

0.  L'adénopalhie  trach^i-bruiichique,  développée  au  niveau  de  la  biFureation  de  la 
Iraetiée,  comprime  fréquemment.  L's  nerfs  laryngés. 

Il  faut  retenir,  an  point  de  vue  clinique,  la  phis  grande  /riquence  des  paralysies 
récurrcrti elles  g-aucbes,  en  raison  de  leur  ori)^ne  lesopliaito-nortique. 

La  significntion  de  cette  paralysie  est  capitula,  au  point  de  vue  diagnostic 
puthogi^iiiqup  cl  pronoslif    Lu  enrouement  vous  aura  fait  découvrir  un 
anévrysmede  la  crosse  aortique  ou  delà 
sous-clavière  droîtel  Traitement  =0. 

Fig.  <19'2.  —  Coupe  liorizonlale  du  cou  avec 
la  situation   schématique  des  récurrents 
l't  leurs  organes  compresseurs. 
1.  Tracbéo,  —  2.   Récurrent  gauche.  — 
3.    Hécurrent   droit.  —  4.   Œsophage-   — 
;').  Cancer  de  l'cesopliage.  —  6.  Goitre. 
On    voit    que  le    récurrent   gauche    est 
■ntre  deu\  fi-u\. 

tie  l'xpliirutiim  i-iTvii-o-llior.iciqui.'  est-elle  négative, 
rOLriili's  du  riVuiTi'iil  qui  sont  en  cause.  Donc,  exa- 
IX  îiu  point  di-  vue  lalies,  sclérose  en  plaques,  etc.,  etc. 
vous  mellni  le  dokrl  sur  le  point  de  départ  de  la  para- 
mpporl  avee  la  causi\ 


Deuxiimc  cas.  ■ — -  ■ 
■e  sont  les  origines 
ni'ii  du  système  ner^ 
..e  neuro-pulhologisl 
ysie.  --  Pronostic  e 


APHONIES.  -  ENROUEMENTS 


489 


Troisième  cas.  —  L'enrouement  est-il  apparu  au  cours  d'une  grippe, 
d'une  laryngite  aiguô,  se  traduit-il  par  une  paralysie  isolée  des  muscles 
d'une  ou  des  deux  cordes,  la  mu- 
queuse laryngée  est-elle  encore  en- 
flammée: pas  de  doute,  il  s'agit 
d'une  paralysie  myopathique.  Pro- 
nostic bénin. 

Fi^.   493.   —   Les    trois    causes    des 
paralysies  des  muscles  du  larynx. 

1.  Les  paralysies  récurrenlielles  sont 
de  beaucoup  les  plus  fréquentes  ;  ilsulTit 
d'une  compression  quelconque  sur  Tun 
des  points  du  trajet  nerveux.  Sur  la  fi- 
gure 493,  on  voit  le  trajet  sous,  pré,  et 
sus-aoriique  du  récurrent  gauche. 

2.  Les  paralysies  myopalhiques  s'ob- 
servent assez  souvent.  Voici  leur  ori- 
gine :  à  la  suite  d'une  laryngite  aiguë, 
catarrliale,  banale,  le  malade  est    pris 

d'enrouement.  C'est  que  Tinflammationide  la  muqueuse  a  gagné  le  muscle  sous-jacent 
<il  provoqué  une  myosite,  en  quelque  sorte.  Le  pronostic  de  ces  paralysies  est  bénin. 

3.  Les  paralysies  d'origine  centrale,  consécutives  h  des  affections  cérébrales  et  médul- 
laires, sont  beaucoup  plus  rares. 

TRAITEMENT.  —  Inefficace  dans  les  paralysies  d'origine  centrale,  et 
bien  souvent  aussi  dans  les  paralysies  récurrent ielles  par  compression. 

Utile  dans  les  affections  myopathiques,  c'est-à-dire  dans  les  paralysies 
consécutives  à  une  laryngite  aiguë  :  dans  l'hystérie,  dans  les  intoxications, 
dans  la  syphilis. 

Vous  prescrirez  alors  le  repos  vocal,  des  inhalations  (s'il  y  a  encore  des 
traces  de  catarrhe  et  d'hyperémie  laryngée), de  la  strychnine,  l'électrisation, 
<iu  bromure  avec  suggestion  (hystérie),  au  besoin  du  massage  vibratoire 
externe.  Un  conseil  pour  terminer  :  Dans  les  cas  de  paralysie  où  la  cause 
échappe,  n'hésitez  pas  à  prescrire  le  traitement  antisyphilitique  :  il  ne  peut 
que  réserver  à  votre  malade  d'heureuses  surprises. 

Les  paralysies  récurrenlielles  sont  de  beaucoup  les  plus  fré- 
quentes, représentant  peut-être  95  p.  iOO  des  laryngoplégies. 

Les  T)  p.  100  restants  sont  représentés  par  : 

Des  névrites  périphériques  (diphtérie,  alcoolisme,  syphilis,  diabète). 

Des  lésions  médullaires  (tabès). 

Des  lésions  bulbaires  (syphilis,  tumeurj,  ramollissement,  pachy- 
méningite,  paralysie  lahio-glosso-laryngée,  sclérose  en  plaques,  tabès,  etc.). 

Des  lésions  cérébrales  du  pied  de  la  troisième  frontale  et  des  fibres 
imni«'»diates  sous-jacentes. 

Pour  terminer,  deux  mots  de  Vhystérie  et  de  la  simulation. 

L'aphonie  est  un  des  symptômes  les  plus  faciles  à  simuler  et  une  simula- 
tion de^  plus  faciles  à  dépister  grâce  au  signe  de  Zuber.  Si  on  ordonne  de 
sifTler  au  simulateur  aphone,  il  affirme  ne  pouvoir  le  faire  ;  Taphone  non 
simulateur  siffle  à  l'ordinaire  sans  difficulté,  car,  dans  cet  acte,  c'est  le 
facial  qui  est  en  j*îu,  nerf  que  les  affections  génératrices  de  l'enrouement 
n'intéressent  pas. 


490 


APHONIES.  —  ENROUEMENTS 


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ARTHRALGIES 


ARTICULAIRES  (DOULEURS)  p^'^t^a-^^^f^^^'  de  pcujAa,  fluxion.l 


RHUMATISMES 


Les  douleurs  articulaires,  les  arthralgies,  sont  de  fréquence 
•si  grande,  de  localisations  si  multiples,  de  natures  si  diverses,  qu'un  exposé 
séméiologique  analytico-synthétique  paraît  une  gageure,  d'autant  qu'il 
soulève  la  question  encore  si  obscure,  et  par  plus  d'un  point,  des  t  rhuma-- 
iismes  ».  C'est  pourquoi,  rompant  avecla  manière  habituelle  des  chapitresde 
ce  volume,  nous  croyons  devoir,  non  pas  tant  analyser  ici  lest  arthropathies 
innombrables  et  protéiformes  »,  que  les  grouper  au  contraire  en  catégories 
physio-paihologiques  rationnelles,  et  rappeler,  d'ensemble,  les  règles  cli- 
niques  les  plus  générales  qui  permettent  d'aboutir  à  un  diagnostic  concret. 

Douleurs  articulaires,  —  Rhumatismes.  —  Si  l'on  s'entend  —  à  peu 
près  —  quant  aux  concepts  anatomo-cliniques  exprimés  par  les  mots  : 
<liabète,  goutte,  obésité,  —  il  n'en  va  plus  de  même  pour  le  mot  rhuma- 
tisme. L'usage  a  donné  à  ce  terme  un  sens  vague,  imprécis,  extrêmement 
défectueux  parce  que  beaucoup  trop  compréhensif  —  que  nous  accepte» 
rons  cependant  sans  gloses  inutiles,  notre  programme  essentiellement 
pratique  nous  obligeant  à  écarter  les  discussions  terminologiques  subtiles 
et  stériles. 

On  parle  donc  couramment  —  nous  entendons  les  médecins  —  de  rhu- 
matisme articulaire  aigu,  de  rhumatisme  blennorragique,  de  rhuma- 
tisme tuberculeux,  de  rhumatisme  goutteux,  de  rhumatisme  déformant, 
<le  rhumatisme  trophonéviotique,  de  rhumatisme  musculaire,  etc.,  etc. 
Il  n'est  pas  douteux  qu'il  serait  de  beaucoup  préférable  d'employer  dans 
Ja  plupart  des  cas  les  termes  anatomiques  rigoureusement  concrets  et 
bien  déterminés  d'arthrites,  ostéo-arthrites,  névralgies,  myalgies,  etc.,  etc., 
en  faisant  suivre  du  qualificatif  spécifique  (goutteux,  gonococcique, 
tuberculeux,  saturnin,  traumatique,  etc.,  etc.)  et  de  faire  précisément  du 
<}ualificatif  rhumatismal  une  appellation  spécifique  correspondant  c^  cer- 
taines entités  cliniques  relativement  bien  définies,  comme  la  polyarthrite 
rhumatismale  aiguë  franche,  la  polyarthrite  rhumatismale  déformante 
progressive.  Mais,  nous  le  répétons,  l'usage  nosologique  en  a  décidé  autre- 
ment et  a  donné  au  terme  rhumalisme  le  sens  1res  vayiie  cV affection  carac" 
dérisée  surtout  par  des  douleurs  articulaires  —  c'est  ainsi  que  nous  l'accep- 


ARTHRALGIES  495 

tons,  si  défectueux  qu'il  soit  —  et  ceci  d'autant  plus  volontiers  que  dans 
la  pratique  le  diagnostic,  —  et  il  est  souvent  épineux,  —  se  pose  constam- 
ment entre  les  arthropathies  les  plus  diverses,  infectieuses  et  diathésiques, 
et  qu'il  nous  paraît  utile,  essentiellement  pratique,  de  tenter  une  classifi- 
cation d'ensemble  et  un  exposé  général  de  la  clinique  usuelle  des  arthro- 
pathies le  plus  ordinairement  observées. 

Pour  se  reconnaître  et  se  conduire  dans  le  labyrinthe  des  arthropathies, 
il  est  essentiel  de  remonter  à  l'étiologie  toutes  les  fois  que  la  cause  pa- 
thogonique  est  déterminable.  Elle  ne  Test  pas  toujours  ni  même  le  plus  sou- 
vent; force  est  donc  d'accepter,  faute  de  mieux,  la  classification  hybride 
suivante,  basée  partie  sur  l'étiologie,  partie  sur  la  modalité  clinique. 

I.  Arthropathies  aiguës. 

A.  nhumalisme  articulaire  aigu. 

B.  Pseudo-rhumatismes  infectieux  ou  mieux  arthrites  infectieuses  [infec- 
îieuses  banales,  infectieuses  spécifiques,  toxi-infectieuses)  : 

blennorragiques,  diverses   (post-grippales,  post- 
tuberculeuses, pneumoniques,  puerpérales, 
syphilitiques,  post-angineuses,  post-typhi- 
scarlatineuses,  ques,  etc.). 
polymicrobiennes, 

C.  Arthrite  goutteuse  aiguë, 

II.  Arthrites  chroniques. 

A.  Arthrites  goutteuses  chroniques. 

B.  Rhumatisme  chronique  généralisé. 

a)  A  manifestations  erratiques  (articulaires,  musculaires,  névral- 
giques, etc.). 

h)  A  manifestations  localisées  (nodosités  d'Heberden,  camptodactylie, 
doigts  en  baguettes  de  tambour,  spondylose  rhizomélique,  etc.). 

c)  Polyarthrite  rhumatismale  déformante  progressive  (rhumatisme 
noueux). 

C.  Arthrite  déformante  mono-  ou  oligo-arliculaire. 

III.  Trophonévrotiques.  —  Neurotrophiques. 

a)  Arthropathies  consécutives  aux  névrites  (zonas),  aux  myélites 
(labes),  aux  encéphalopathies  (hémiplégie),  etc. 

b)  Arthropathies  amyotrophiques  par  lésion  médullaire,  primitives  ou 
secondaires  au  retentissement  de  l'inflammation  articulaire  sur  le  névraxe. 

c)  Dystrophio  généralisée. 

IV.  Traumatiques. 

(  Entorses,  fract  ures  para-articulaires,  plaies  articulaires,  corps  étrangers) . 

Clos  dernières  ne  nous  intéressent  que  quand  le  traumatisme  est  l'occa- 
sion d'une  localisation  consécutive  infectieuse  ou  diathésique. 

Cotte  classification  simple  rend  de  réel?  services  dans  la  pratique,  elle 
est   sutHscimmcnt  clinique,  elle  nour  paraît  H'ecommandable,  mais  à  la 


496  LES   SYMPTOMES 

condition  qu'on  en  connaisse  bien  la  valeur,  toute  relative.  En  d'autres 
termes,  l'emploi  clinique  de  ce  tableau  doit  être  subordonné  à  la  connais- 
sance des  trois  lois  cliniques  suivantes. 

I.  Il  n'y  a  pas  de  rapports  nécessaires  entre  Vétiologie  dune 
arthropatbie  et  la  modalité  clinique  quelle  revêt.  —  C'est  ainsi 
que  l'arthropathie  blennorragique  peut  revêtir  les  formes  : 

D'arthrite  aiguë  fébrile  (rhumatisme  blennorragique)  ; 

D'arthrite  suppurée  ; 

De  polyarthrite  plastique,  fibreuse,  ankylosante. 

C'est  ainsi  que  l'arthropathie  tuberculeuse  peut  revêtir  les  fornie.^  de  : 

L'arthrite  aiguë  fébrile  (rhumatisme  tuberculeux)  ; 

L'arthrite  subaiguë  séreuse  (hydarthrose)  ; 

L'ostéo-arthrite  suppurée  (tumeui  blanche)  ; 

I.'ostéo-arthritc  fibreuse  plastique  ankylosanle. 

On  a  même  prononcé  le  mot  d'arthritisme  tuberculeux. 

Par  voie  de  conséquence  : 

II.  Une  même  modalité  clinique  dartbropathie  peut  relever  de 
causes  patbogéniques  différentes,  —  C'est  ainsi  que  la  yoUjarlhrUe 
déformanle  progressive  peut  être  l'aboutissant  du  rhumatisme  articulaire 
aigu,  de  la  gonococcie,  de  la  bacillose,  et  plus  fréquemment  encore  de 
causes  jusqu'ici  mal  définies  parmi  lesquelles  on  mentionne  principalement 
le  froid  humide,  et  accessoirement  l'insuflisance  thyroïdienne. 

C'est  ainsi  que  Varthriie  aiguë  exsudaiive  fébrile  peut  être  réalisée  à 
l'ordinaire  par  le  rhumatisme  articulaire  aigu,  assez  souvent  par  la  gono- 
coccie,  exceptionnellement  la  bacillose,  etc. 

in.  Il  n'y  a  aucune  division  nettement  tranchée  entre  les  trois 
ordres  d arthropathies  {toxi-infectieuses,  dyscrasiques,  neurotro- 
pbiques),  —  Ou  du  moins,  s'il  existe  quelques  espèces  cliniques  parfai- 
tement définies,  —  tels  le  rhumatisme  articulaire  aigu,  les  arthropathies 
goutteuses,  les  arthropathies  tabétiques  par  exemple,  —  en  revanche  la 
plupart  des  espèces  cliniques  susmentionnées,  d'étiologie  obscure  et 
diverse,  ne  constituent  pas  des  entités  cliniques  définies,  mais  de  simples 
syndromes,  —  que  peuvent  réaliser  des  causes  patbogéniques  diverses 
[toxi-infcctieuses,  humorales  (exogènes  et  endogènes],  neurotrophiques]. 

Au  surplus,  on  conçoit  fort  liien  qu'une  toxi-infection,  frappant  dans 
leurs  fonctions  les  glandes  endocrines,  par  exemple,  ou  les  cellules  neuro- 
trophiques, puisse  précisément  réaliser  les  dégénérescences  humorales  ou 
trophonévrotiques,  que  l'on  reconnaît  ou  que  l'on  pressent  cliniquement  à 
l'origine  de  la  plupart  des  arthropathies  chroniques  dites  diathésiques, 
des  diverses  modahtés  du  rhumatisme  chronique. 

Comme  pour  le  diabète,  comme  pour  robésité.  on  arrive  donc  à  la  con- 
ception (lu  rhumalisme  chronique  —  syndrome  clinique  Irophonévrolique  â 
prédominance  arliculaire —  d' origine loxi-injeclieuse  ou  dyscrasique^  ces  deux 
ordres  de  cause  palhogénique  pouvanl  cire  isolés,  conibin'^s  ou  subordonné^. 

En  somme,  les  tissus  articulaires  n'ont  à  leur  disposition,  quel  que  soit 
l'agent  pathogène,  qu'un  petit  noml)re  de  réactions  :  douleur,  congestion, 


ARTHRALGIES  497 

iiiflaiiimation,  exsudation  séreuse,  suppuration,  transfurniation  fibreuse. 

Toute  lésion  articulaire,  quelle  qu'en  soit  la  cause  (traumatique,  infec- 
tieuse, dyserasique  ou  nerveuse),  peut  passer  par  trois  stades  distincts: 
stade  aigu,  stade  chronique,  stade  déformant. 

Ort aines  formes  s'arrêtent  au  stade  aigu  (c'est  le  cas  le  plus  ordinaire 
pour  le  rhumatisme  articulaire  aigu)  ;  —  d'autres  au  stade  chronique  (cas 
fréquent  dans  l'arthrite  tuberculeuse)  ;  —  quelques  aiïections  débutent 
par  le  stade  aigu  et  se  terminent  au  stade  déformant  (cas  fréquent  dans 
l'arthropathie  blennorragique)  ;  —  certaines  lésions  sont  déformantes 
d'emblée  (rhumatisme  noueux).  Toutes  ces  variétés  sont  d'observation 
courante. 

Les  lésions  peuvent  atteindre  d'emblée  ou  successivement  la  synoviale, 
les  aponévroses  péri-articulaires,  les  muscles  et  les  tendons  juxta-articu- 
Jaires,  les  surfaces  osseuses  péri-articulaires,  les  nerfs,  l'axe  médullaire  ; 
tous  les  tissus  enfin  —  peau,  tissu  cellulaire,  vaisseaux  —  peuvent  être 
atteints  par  la  dégénérescence  tropho-névrotique,  —  et  le  fait  est  d'obser- 
vation courante  dans  Itïs  rhumatismes  chroniques. 

Nous  croyons  devoir  reproduire  ici  un  extrait  do  la  conmiunication  à 
TAcadémie  de  médecine  (9  mai  1911)  de  P.  l.eGenc're,  relative  à  la  patho- 
génie et  à  la  prophylaxie  des  aiïections  dites  rhumatismales  : 

11  y  a  lieu  d'invoquer,  pour  expliquer  la  genèse  des  alTectioiis  rhuma- 
tismales et  leurs  recrudescences,  deux  séries  parallèles  d'influences: 
1°  ceMe  des  intoxir-ations  et  des  toxi-infections,  — ^2^  celle  de  la  mauvaise 
hygiène  de  l'appareil  locomoteur. 

Cette  dernière  serait  initiale  et  primitive,  constituerait  le  terrain  favo- 
rable aux  agents  de  la  première  ;  elle  planerait  sur  toute  l'histoire  du 
rhumatisme,  sur  toutes  les  espèces  du  genre,  sur  celles  qu'on  a  isolées  sous 
le  nom  de  pseudo-rhumatismes,  comme  sur  celles,  de  moins  en  moins 
nombreuses,  auxciuelles  on  accorde  encore  la  qualité  de  vrai  rhumatisme. 

Pour  celles-ci,  M.  Bouchard  a  fait  ressortir,  par  l'étude  des  coexistences 
avec  d'autres  états  morbides,  \euT  parenté  avec  les  maladies  par  ralentisse- 
ment  de  la  nutrition  (obésité,  diabète,  goutte,  migraines,  lithiases, 
asthme,  etc.),  avec  les  maladies  dites  arthritiques.  C'est  dire  qu'elles  sont 
aussi  gouvernées  par  l'arthritisme,  la  diathèse  bradytrophique  de  M.  Lan- 
douzy,  ou  dystrophique,  pour  employer  l'expression  propoFévi  par  M  Fer- 
net.  Cette  parenté  nous  paraît  aussi  ressortir  de  l'observation  clinique  des 
antécédents  personnels  et  des  commémoratifs  familiaux. 

Mais  ne  pourrait-on  pas  concevoir  cette  parenté  comme  la  tonséquenre 
d'une  influence  de  la  mauvaise  hytjiène  de  l'appareil  locomoteur  sur  la  nutri-  - 
lion  (jénrrale  ? 

11  n'est  pas  possible  qu'un  appareil  aussi  important  dans  l'organisme 
ne  joue  pas  un  rôle  très  grand  dans  l'activité  des  échanges  inteistiti<»ls. 
Nous  voyons  en  lui  et  dans  le  tube  digestif  et  dans  le  système  nerveux 
les  trois  grands  générateurs  des  troubles  de  la  nutrition  par  des  méca- 
nisnu^s  différents,  souvent  conjugués. 

Cne  alimentation  défectueuse  par  excès  ou  mauvais  choix  des  aliments^ 
Diagncslic.  ^-^ 


498  LES   SYMPTOMES 

une  mauvaise  élaboration  de  ceux-ci  par  des  digestions  viciées,  l'aulo- 
intoxication  par  les  poison?  d'origine  gastro-intestinale  résultant  d'une 
stase  prolongée  des  résidus  digestifs  dans  tel  ou  tel  segment  (dilatation 
de  Testomac,  dyspepsie  avec  stase  iléo-cœcale,  coprostase  colique  liquide 
ou  solide),  fonctionnement  défectueux  du  foie,  voilà  sans  doute  des  causes 
d'arthritisme. 

Un  fonclionnemeni  excessif,  déréglé,  du  système  nerveux,  inhibant  les 
échanges  interstitiels  ou  l'élaboration  par  les  glandes  endocrines  qui  four- 
nissent les  ferments  indispensables  à  ces  échanges,  doit  aussi  être  pris 
en  considération  dans  la  genèse  de  certaines  maladies  arthritiques,  et  nous 
avons  eu  à  l'invoquer  dans  la  pathogénie  de  l'obésité,  du  diabète,  de  la 
goutte,  suivant  qu'il  s'agit  des  processus  lipo,  glyco,  uricopoiétiques  ou 
lipo,  glyco,  uricolytiques. 

Parallèlement  à  ces  influences,  nous  admettrons  qu'il  existe  une  vari<^té 
d'affections  d'ordre  bradytrophique  qui  découlent  d'un  dérèglement  pri- 
maire de  Vappareil  locomoleur  et  que  c^est  ce  dérèglement  qui  engendre  les 
affeclions  dites  rhumatismales  vraies,  —  en  prédisposant  les  diverses  parties 
constituantes  de  cet  appareil  à  ressentir  d'une  manière  excessive  les 
influences  cosmiques  ainsi  que  les  influences  toxiques  endogènes,  et  à 
réagir  contre  elles  par  des  manifestations  douloureuses,  congestives, 
exsudât ives  ou  proliférantes. 

Peut-être  cette  dystrophie  des  systèmes  séreux,  fibro-conjonctif,  ostéo- 
cartilagineux,  musculaire,  les  prédispose-t-elle  aussi  à  subir  avec  moins 
de  résistance  les  agressions  microbiennes  ou  toxiques  d'ordre  exogène, 
et  à  réagir  contre  elles  par  des  altérations  diverses  qui  peuvent  aller  jus- 
qu'à la  suppuration. 

La  diathèse  bradytrophique  a  parmi  ses  con.séquences  caractéristiques 
une  excessive  sensibilité  de  l'appareil  vaso-moteur  ;  c'est,  comme  l'ont 
dit  Cazalis  et  Sénac,  une  diathèse  congestive  qui  favorise  les  hyperémies, 
les  œdèmes,  les  hypersécrétions  ;  elle  manifeste  aussi  une  excessive  ten- 
dance aux  phénomènes  douloureux,  aux  algies.  Elle  porte  donc  avec  elle 
la  disposition  à  réagir  d'une  manière  excessive  aux  influences  cosmiques 
par  les  congestions,  les  œdèmes,  les  hydropisies  des  séreuses  articulaires 
et  des  gaines  synoviales,  et  à  traduire  par  la  douleur  tous  les  troubles  fonc- 
tionnels des  parties  constitutives  de  l'appareil  locomoteur. 

En  résumé,  l'appareil  du  mouvement  contribue  à  deux  points  de  vue 
au  fonctionnement  général  de  l'organisme. 

Par  ses  séreuses,  ses  tissu?  conjonctifs  et  fibreux,  son  tissu  osseux  médul- 
laire, il  fait  partie  du  sijslhne  défensif  conjonctif,  lymphatique,  hémoleuco- 
cytaire ;  il  sert  de  lieu  de  décharge  et  de  destruction  pour  les  agents  micro- 
biens, les  poisons  microl^iens  solubles  ou  organiques,  ou  minéraux. 

Par  le  fonctionnement  de  ses  masses  musculaires,  il  prend  part  aux 
pfîénomènes  de  nuiriiion  ;  il  conson-me  du  glycogène,  il  fabrique  de  l'acide 
lactique  et  bien  d'autres  substances  de  désintégra tirn. 

Au  premier  point  de  vue,  il  est  voué  à  être  le  siège  des  rhumatismes  infec- 
tieux, des  pseudo-rhumaiismes. 


ARTHRALGIES  499 

Au  second j  il  peut  contribuer  à  engendrer  la  dialhèse  bradylrophique  et, 
quand  il  en  subit  lui-mcmc  !cs  conséquences,  il  devient  le  siège  de  ce  qu'on 
appelle  encore  le  rhiimaiisme  vrai  avec  son  extraordinaire  sensibilité  aux 
agents  cosmiques. 

Mais  toujours,  à  l'origine,  existe  une  mauvaise  hygiène  de  l'appareil 
locomoteur. 

Cette  conception  pathogénique  n'est  peut-ctrc  pas,  à  vrai  dire,  une 
théorie  nouvelle  ;  c'est  une  interprétation  en  tout  cas  plus  compréhensive 
des  faits  connus  et  des  notions  courantes,  capable  de  servir  de  trait  d'union 
entre  des  théories  antérieures  qui  ne  sont  discordantes  qu'en  apparence  : 
c'est  un  terrain  de  conciliation. 

Elle  oiïre  surtout  l'avantage  de  servir  de  base  à  des  indications  théra- 
peutiques et  surtout  prophylactiques. 

En  eiïet,  au  point  de  vue  de  la  prophylaxie  de  la  dystrophic  arthritique 
et  des  maladies  de  la  nutrition,  —  à  côté  des  règles  concernant  l'hygiène 
alimentaire,  sur  lesquelles  on  a  beaucoup  insisté,  et  avec  raison,  dans  les 
travaux  contemporains,  —  à  côté  de  l'hygiène  du  système  nerveux  qui 
a  été  un  peu  plus  négligée,  nous  voyons  des  indications  fort  importantes 
consistant  : 

\^  A  réijlenienier  avec  le  plus  grand  soin  V hygiène  de  V appareil  loco- 
moteur dès  le  jeune  âge,  chez  tous  les  enfants  et  plus  spécialement  chez  les 
descendants  de  rhumatisants  :  exercice  suffisant,  mais  jamais  excessif, 
régulier  surtout,  quotidien^  de  tous  les  organes  du  mouvement  ; 

2°  A  mettre  en  état  de  défense  ces  organes  contre  les  agents  cosmiques 
et  plus  particulièrement  contre  le  refroidissement,  j)ar  un  entraînement 
méthodique,  progressif  à  r accoutumance  au  froid,  par  la  stimulation  des 
fonctions  cutanées  :  au  lieu  de  se  défendre  passivement  contre  les  influences 
cosmiques,  il  vaudrait  mieux  activer  le  jeu  des  réflexes  vaso-moteurs  et 
des  excrétions  cutanées  par  les  frictions  sèches  et  alcooliques,  les  lotions 
froides,  l'hydrothérapie  d'endurcissement. 

D'autre  part,  quand  la  disposition  rhumatismale,  c'est-à-dire  la  dimi- 
nution de  résistance  de  l'appareil  locomoteur  aux  agents  cosmiques  et 
aux  agressions  endogènes,  s'est  révélée,  il  faut  rechercher  et  tarir,  dans  la 
mesure  où  cela  est  possible,  les  sources  d^ infection  et  d'intoxication  que  peut 
receler  l'organisme.  On  les  découvrira  par  un  examen  clinique  attentif 
du  fonctionnement  du  tube  digestif  et  de  ses  glandes  annexes,  des  cavités 
naso-pharyngiennes,  des  organes  génitaux,  des  glandes  endocrines,  par 
l'analyse  du  sang  et  des  urines.  S'il  y  a  des  rhumatisants  à  hyperacidité 
urique,  lactique  ou  oxalique,  il  paraît  y  en  avoir  d'hypoacides. 

On  tarira  les  sources  d'intoxication  par  les  moyens  les  meilleurs  actuel- 
lement connus  ;  on  favorisera  l'activité  des  émonctoires  ;  on  modifiera 
dans  la  mesure  possible  l'état  chimique  défectueux  des  humeurs. 

Tout  cela,  sans  préjudice  des  médications  qui  peuvent  modérer  les 
réactions  rhumatismales  ou  agir  sur  leurs  conséquences  anatomiijues, 
médications  empruntées  à  la  pharmacie  et  surtout  à  la  physiothérapie. 


ARYTHMIES  fa,  de  ol  privatif,  f-'Oji.o;,  mesurée] 

{Irrégularilés  cardiaques)  [_        Irrégularités  cardiaques,        J 


Les  arythmies  cardiaques  se  traduisant,  lors  de  rexamen  clinique 
élémentaire,  par  des  irrégularités  plus  ou  moins  nettes  et  accen- 
tuées du  poulSj  sont  d'une  très  grande  fréquence.  Leur  valeur  séméiolo- 
gique  est  toujours  grande,  parfois  considérable.  Leur  étude  a  été  complè- 
tement rénovée  au  cours  de  ces  dernières  années.  La  clinique  a  très  large- 
ment bénéficié  de  cette  rénovation.  Si  certaines  arythmies,  dont  Tétude 
est  encore  inachevée,  restent  d'une  interprétation  extraordinairement 
délicate,  la  plupart,  en  revanche,  comportent  dès  maintenant  une  compré- 
hension physic-pathologique  très  pénétrante.  Nous  nous  attarderons  peu 
à  l'exposé  des  difficultés  encore  insolubles,  ne  retenant,  comme  il  convient 
dans  ce  volume,  que  les  acquisitions  dès  maintenant  susceptibles  de 
déductions  pratiques,  j'entends  agissantes,  thérapeutiques. 

L'observation  digitale  attentive  et  informée  du  pouls,  associée  à  une 
auscultation  correcte  et  à  une  étude  judicieuse  des  phénomènes  cliniques 
associés,  sulïit  neuf  fois  sur  dix  à  l'interprétation  des  arythmies  les  plus 
couramment  rencontrées.  La  méthode  graphique  (voir  aux  techniques), 
toujours  recommandable  quand  elle  est  aisément  praticable,  est  parfois 
indispensable.  (î'est  la  méthode  de  choix  pour  l'étude  des  arythmies.  La 
brève  étude  ci-dessous  fera  un  large  et  légitime  emploi  des  résultats  acquis 
par  cett(^  méthode. 

Nous  ne  pul)lierons  dans  ce  chapitre  que  quelques  exemples  typiques 
des  cas  d'arythmie  les  plus  fréquemment  observés  dans  la  pratique,  que 
tout  médecin  aura  certainement  l'occasion  d'observer,  qu'il  peut  déceler 
assez  fac  ilement  —  et  qu'il  doit  en  conséquence  connaître. 

Kn  fait  les  arythmies  les  plus  fréquemment  rencontrées  sont  : 

1^  Les  e.rira-si/slolcs  ou  systoles  ju'ématurées. 

2'^  Les  lachijrardirs  pnro.njsliques. 

3^  Les  (irtjlhmies  respiratoires. 

4^  Les  dissocialions  auriciilo-venirieulaires  ou  bloraijes  du  cœur^ 

r)0  Les  j)ouls  (jllernanls. 

()^  Les  arijlhmies  perprluelles. 


RYTHME  CARDIAQUE  NORMAL 

l'rnir  iiitcrprétpr  avec  quelque  précision  la  plupart  de  ces  arythmies, 
il  iimvient  de  rappeler  en  quelques  mots  les  notions  acquises  actuellement 
relatives  au  mécanisme  de  contraction  du  cœur  normal. 

La  révolution  cardiaque  est,  comme  on  sait,  représentée  par  une  succes- 
sion de  mouvements  rythmiques,  contractions  ou  systoles  alternées 
avec  des  périodes  de  repos  ou  diastoles.  Les  divers  mouvements  constitu- 
liTs  de  la  révolution  cardiaque  se  succèdent  régulièrement  comme  suit  : 
systole  auriculaire,  systole  ventriculaire,  diastole  générale,  systole  auri- 
culaire, systole  ventriculaire,  diastole  générale,  etc. 

Toutes  les  recherches  nnatomiques,  physiologiques  et  pliysio-patholo- 


V  C,  veine  cavp. 

\  P.,  veine  pulmonaire. 

P.  artère  pulmonaire. 

A,  artère  aorte. 

A  D.,  oreillette  droite. 

A.C.,  oreillette  gauche. 

V.D.,  ventricule  droit. 

V.G,  ventricule  gouclic. 


I''i^'.  DIT.  —  Schéma  du  faisceau  de  transmission  des  excitations  neuro-myocardiqueï 
[Faisceau  de  Hisl. 
I,  noyau  $ino-uuriciilaire 
S.  Iiandc   auriculo  scntnculaire 

3,  noyau  auriculo-venlriculaire. 

4,  4',  lirnnclics  de  distribution  terminales  neuro-myocardi ques  du  faisceau, 

t;iqiies  arluellea  tendent  à  faire  admettre  que  cette  succession  rythmique 
de-  mouvements  du  creur  est  déterminée  par  une  excitation  de  nature 
encore  inconnue  qui.  prenant  naissance  à  la  partie  supérieure  de  l'oreil- 
leUedrnileau  voisinage  du  sinus  veineux  cave  supérieur,  sie  propage  de 
ce  poiid  à  travers  le  septum  auriculo-ventriculaire  aux  fascicules  muscu- 
laires constitutifs  du  myocarde.  C'est  à  ce  système  de  propagation  de 
l'intliix  excito-mnsculaire,  à  ce  faisceau  de  transmission  neuro-myocar- 
diqui'  que  l'on  donne  le  nom  de  faisceau  de  lit»,  du  nom  de  l'analomistc 
ijiii  le  pj-cruier  le  décrivit. 

Si-liérnaliquement  on  peut  se  le  représenter  comme  .'suit  {lig.  517)  :  il 
juend  miissanre  dans  le  nœud  sino-auriculaire,  petite  masse  de  lissu  spi- 
cialisé  de  ce!lnle:i  musculaires  intri<(uées  avec  un  riche  réseau  de  termî- 
naisfm.'i  nerveuses  émanant  des  nerfs  du  cœur  et  qui  fiège  dans  ta  partie 


502 


LES   SYMPTOMES 


supérieure  de  roreillelte  droite,   au  voisinage  de  l'abouchement   cave 
supérieur. 

L*excitation  rythmique  de  nature  inconnue   élaborée  dans  ce  centre 
se  propage  le  long  d'une  étroite  bande  neuro-musculaire,  bande  auriculo- 


■»»»t»  <»»i»i»^>»»' 


fTT 


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Jd. 


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^A/-^^'^^^-^''^^^^ 

*/ 


lid. 


Fig.  518.  —  Obs.  157.  Pouls  normaL 
Jd.f  Jugulaire  droite.  —  Rd.,  radiale  droite. 

veniriculaire  à  un  centre  secondaire,  noyau  auriculo-venlriculaire  —  d'où 
elle  est  transmise  aux  fascicules  myocardiques  ventriculaires  de  chaque 
ventricule  par  deux  branches  principales  et  leurs  subdivisions. 

Schématiquement  on  peut  dire  que  Vexcilalion  systolique  prend  nais- 


■^^■— i^^""^~<«     <« 


X  I»  >  »  w  » 


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//(/. 


Fig.  519.  —  Obs.  504.  Pouls  normal. 
Jd.,  jugulaire  droite.  —  Ed.,  radiale  droite. 

sance  à  intervalles  réguliers  (une  seconde  environ)  au  niveau  du  noyau 
sino-auriculaire  (1)  ;  qu'elle  détermine  à  ce  moment  la  systole  auriculaire 
(droite  et  gauche)  ;  qu'elle  se  propage  alors  le  long  de  la  bande  auriculo- 
ventriculaire  au  noyau  auriculo-venlriculaire  (2),  la  durée  de  cette  pro- 
pagation étant  normalement  de  un  cinquième  de  seconde  ;  qu'elle  déter- 
mine alors  la  systole  ventriculaire  par  transmission  de  l'influx  excito- 
contractile  aux  fascicules  myocardiques  par  l'intermédiaire  des  branches 


(1)  Nœud  sino-anricnlaire  =  nœud  de  Keith  et  Flach. 

(2)  Nœud  auriculo-ventriculaire  =  nœud  de  Tawara. 


de  division  du  faisceau  sus-décrit.  Oreillettes  et  ventricules  entrent  alors 
en  repos  et  sont  inexeitables  pendant  une  période  d'une  durée  de  deux  à 
trois  cinquièmes  de  seconde  après  laquelle  le  cycle  contractile  sus-df^crit 


La  représentation  objective  de  ce  cycle  est  bien  donnée  soit  par  les 


Fig.  520.  —  ÉlËClro-cardiogramme  normal  (d'après  le  D'  Daii[el  Routier). 

polygrammes  inscrivant  contemporainement  une  pulsation  artérielle 
[radiale]  par  exemple,  qui  enregistre  franchement  la  systole  venlriculairc 
avec  un  retard  approximatif  de  un  dixième  de  seconde  {durée  de  trans- 
mission de  l'impulsion  cardiaque  à  la  radiale)  et  les  pulsations  de  la  jugu- 


nomsl 

l'\t!.  b'i].  -^,  Dingramme  représentant  la  succession  des  mouvemenU  du  cœur  normal. 

L'oreillette  A  se  contracte  la  première  et  transmet  son  Impulsion  au  ventricule  V  par 
le  fiiisceau  F.  Le  ventricule  entre  en  systole  aussitôt.  La  durée  de  transmission,  sen- 
siblement égale  à  celle  de  la  systole  auriculaire,  est  d'environ  I  /5°  de  seconde. 

H,  tracé  radial. 

J.  tracé  juRulaire.  ■ 

Divisions  supérieures  :  temps  en  cinquièmes  de  seconde. 

liiire  droite,  pratiquement  représentatives  des  pulsations  de  la  veine  cave 
suj)*'Tieure  et  de  l'oreillette  droite  —  soit  par  un  bon  cardiogramme  pris 
en  dt'cubitus  latéral  gauche  (Pachon). 

Nous  reproduisons  ci-contre  quelques  spécimens  de  polygrammea 
ryllimiquement  normaux  et  typiques  à  ce  point  de  vue. 

Sur  un  polygramme  le  début  de  l'expansion  systolique  radiale  est  très 
forile  à  repérer,  c'est  le  point  de  départ  de  la  ligne  ascensionnelle  ;  si. 


504  LES    SVMPrOMES 

tenaiil  toinph'  tiu  Icnips  de  transinisHÎon  de  la  toiilratlion  sy^loliijue  v 
triouliiiiv  il  la  radiale  (un  dixième  de  seconde  environ!,  on   se  reporte  <! 
It'iii-i'>  rndiiil  au  traci^-  jugulaire  à  un  poinl  anLi^'Hcur  de  un  dixième  i 


Fig.  &a2.  —  Les  pneuniogaslriqucg  (il'aprôs  Landoip). 


secondeau  point  susdit,  on  oliHent  le  point  correspondant  c1irono1<>gi(|uc- 
ment  et  pratiquement  h  la  systole  vcntriculaire.  Le  tracé  jugulaire  est 
alors  des  plus  faciles  à  diîcliitTrer  [tiR.  âl8  et  519).  Chaque  révolution  car- 
diaque (ic  manifeste  sur  îe  tracé  jugulaire  par  trois  élévations  : 

1"  t  ne  élévation  ijrésijslulique  a,  correspondant  à  la  systole  aurii  iilairc 


ARYTHMIES 


505 


{présystuliqui?  par  rupport  à  la  syslolt^  vcnlriculaire).  Elle  est  ù  l'urdinairu 
désignée  par  la  lettre  a  (auriculaire). 

2°  Une  élévalion  sysMique  c  qui  suit  immédiatement  la  précédente  dont 
«Ile  n'est  à  l'ordinaire  séparée  que  par  une  très  légère  dépression  ;  elle 
correspond  à  la  systole  ventriculaire.  EUe  esl  à  l'ordinaire  désignée  par  la 
lettre  c  (cnro/ide)  parce  que  les  premiers  observateurs,  Mackenzie  entre 
autres,  l'attribuaient  à  la  pulsation  carotidienne,  ce  qui  ne  parait  pas 
toujours  exact.  Quoi  qu'il  en  soit,  noua  conserverons  cette  annotation. 

3°  Une  troisième  élévation  posl-sysloiique  d,  nettement  séparée  de  celle 


[a  cnrd     jjes  (d  aririH  llii-vchleid). 


qui  la  précède  c  etde  celle  qui  suita,  dans  la  nouvelle  révolution  cardiaque, 
par  deux  dépressions  franches  j;  et  y.  On  désigne  d'ordinaire  cette  éléva- 
tion, avec  Mackenzie,  par  la  lettre  c  (ventriculaire)  parce  que  Mackeizic 
l'attribuait,  du  moins  sa  terminaison,  au  relâchement  du  ventricule  droit 
et  k  l'ouverture  de  la  tricuspide.  On  a  beaucoup  discuté,  on  discute  beau- 
coup encore  sur  sa  signification  exacte  ;  eu  fait  c'est  un  des  points  les  idu* 
fixes,  les  plus  constants  et  souvent  les  plus  accusés  de  la  courbe  veineuse, 
—  il  correspond  sensiblement  au  ressaut  diastolique  du  pouls  radial,  à 
l'ouverture  de  la  valvule  tricuspide  et  à  la  fermeture  de»  sigmoïdes,  en 
sorte  que  la  désignation  v  lui  convient  très  bien,  à  la  condition  d'y  attacher 
la  signification  valvulaire  qui  parait  plus  corapréhensive  ;  il  marque  en 

'  fait  la  fin  de  la  systole  ventriculaire  et  le  commencement  de  la  diastole 

]  générale  du  cœur. 

L'électro-cardiogrammenormal  prêteaux  mêmes  considéra tions{fig.&2i)). 
On  peut  rcpré.sonler  la  succession  des  mouvements  du  cosur   normal 


506 


LES   SYMPTOMES 


et  la  transmission  de  Tinflux  neuro-myocardique  par  un  diagramme  qui 
nous  simplifiera  beaucoup  l'exposé  des  arythmies  (fig.  521). 

Le  système  de  conductibilité  intracardiaque  peut  être,  est  sûrement 
influencé  et  en  partie  contrôlé  par  le  pneumogastrique  et  le  sympathique. 
Un  certain  nombre  d'arythmies  cardiaques  ont  sûrement  leur  origine  dans 
le  système  nerveux  extracardiaque   représenté  surtout  par  le  bulbe,  le 


ât»^ 


tersT 


Hua  anù 
atêtiés 
et  sidkripaMi 


V 


Fig.  755. — Système  nerveux  circulatoire.  Connexions 
du  nerf  vague  et  du  sympathique. 


pneumogastrique  et  le  sympathique;  aussi  croyons-nous  utile  de  reproduire 
et  de  schématiser  la  répartition  de  ces  systèmes  (fig.  522  à  524).  Ces  figures 
rendront  plus  facile  la  compréhension  de  certaines  formes  d'arythmies. 


RYTHMES  ANORMAUX 


EXTRA-SYSTOLES 

Le  rythme  normal  du  cœur  est  donc  produit  par  une  excitation  qui, 
prenant  naissance  à  intervalles  réguliers  dans  le  nœud  sino-auriculaire 
(de  Keith  et  Flach)  —  parcourt  successivement  le  système  de  conducti- 
bilité sus-décrit  —  déterminant  successivement  la  contraction  de  Toreil- 
lette,  puis  la  c::itraction  du  ventricule.  Tout  se  passe  en  somme  comme 
si  tout  le  rythme  cardiaque  était  commandé  par  les  contractions  ryth- 
miques primaires  de  roreilletlc,  déclenchant  les  contractions  rythmiques 
secondaires  du  ventricule. 

Une  exirsi'Sysiole  est  une  systole  extraordinaire, prématurée,  se 
produisant  en  dehors  de  la  série  régulière  rythmique  susdécrite. 

Tout  se  passe  comme  si  l'excitation  initiale  prenait  naissance  extraordi- 
nairemeiit  —  en  dehors  du  nœud  sino-auriculaire  —  soit  au  niveau  de 
l'oreillette  —  soit  au  niveau  du  ventricule  —  soit  au  niveau  du  nœud 
intermédiaire  auriculo-ventriculaire;  d'où  trois  espèces  d'extra-systoles  : 

extra-systoles  auriculaires,  extra-systoles  venir iculair es,  extra- 


29lllofmbra19tr 


•  ^fxp^fxj^'XT'^xr^'W^ 


Siminrie*  mf 


BÙéemmbrtlSfl 


ISOécembra  1911 


Fig.  5'25.  —  KxUa-^yslolcs  au  cours  d'un  accta  Ue  goulte. 
Pouls  bigËminé  (a|  el  trlgém[n£  (b). 

systoles  auricuio-renfrJcuJaires  —  d'une  distinction  d'ailleurs  par- 
ffiiri  assez  délicate. 

I. 'extra-systole  est  à  l'ordinaire  perçue  par  te  sujet  sous  forme  d'un 


508 


LES  SYMPTOMES 


choc  précordial,  s'accompagnant  d^une  légère  sensation  d'angoisse  et 
d*une  tendance  fugace  à  la  défaillance. 

Elle  est  perçue  par  le  médecin  lors  de  la  palpation  du  pouls  —  sous 
forme  d'une  intermittence  du  pouls  —  d'une  pause  d'une  longueur  anor- 
male —  de  la  suppression  d'une  pulsation  —  d'un  «  faux  pas  du  cœur  ». 
Parfois  à  une  pulsation  ordinaire  succède,  très  rapprochée,  une  pulsation 
minime  suivie  d'une  longue  pause  ;  d'autres  fois  il  n'y  a  qu'une  pulsation 
ordinaire  suivie  d'une  longue  pause. 

L'auscultation  est  fort  intéressante  (fig.  526  et  527).  Si  l'extra-systole 
est  assez  puissante  (et  assez  tardive  par  rapport  à  la  précédente)  pour 


'111(11111 


t   I   I   I   1  I   I   I   I   1   I   I   I   I  I   I  I  I   I   I   I 


Figr.  520.  —  Kxtra-systole  ventriculaire.  La  3«  systole  ventriculaire  est  anticipée 
(extra-systole  ventriculaire \  La  3®  systole  auriculaire,  se  produisant  pendant  la 
période  d  inexcitabilité  ventriculaire,  ne  détermine  pas  de  contraction  du  ventri- 
cule. 

J,  jugulaire.  —  ft,  radiale.  —  A,  auscultation. 


forcer  les  valvules  sigmoïdes,  le  double  l)ruit  de  la  systole  précédente  est 
suivi  iinrnédiatement  d'un  double  bruit  en  écho  dû  à  l'cxtra-sysLole.  puis 
d'un  long  silence;  le  rythme  est  dédoublé;  c'est  un  rythme  à  quatre  temps. 
Si  l'extra-systole  est  trop  fail)le  (et  trop  précoce  par  rapport  à  la  précé- 
dente; p(»ur  pouvoir  soulever  les  valvules  sigmoïdes,  le  double  bruit  de  la 
systole  précédente  est  suivi  d'un  seul  l>ruit  du  à  la  contraction  ventricu- 
laire de  l'extra-systole  (c'est  un  rytlime  à  trois  temps),  puis  d'une  longue 
pause. 

(les  <*xtra-systoles  [)euvent  se  reproduire  à  intervalles  tout  à  fait  irré- 
guli(»rs,  sans  aucun  rythme.  Si,  au  contraire, elles  se  reproduisent  en  séries, 
à  intervalles  réiiuliers,  elles  eonstituent  des  allorylhinics.  Si  chaque  systole 
régulière  est  suivie  d'une  extra-systole,  le  pouls  prend  le  caractère  bigé- 
miné  ;  si  l'extra-systole  se  reproduit  régulièrement  après  deux  systoles 
réfîulières,  le  pouls  est  trigéminé  ;  après  trois  systoles  régulières,  le  pouls 
est  quadrigéminé,  etc.  (fîg.  52c)). 


ARYTHMIES 


50î> 


Telles  sont  les  constatations  cliniques  les  plus  simples  et  les  plusesscn- 
ti<'lle;>  que  l'on  puisse  faire  sans  le  secours  d'aucune  instrumentation. 


I   I   I   I   I 


I   I   t  I   I   I   I   I   I   I 


I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I 


J. 


H. 


A 


Il     I  I    I  I  II 


I    I     I  I 


Fig.  527. 
J,  jugulaire.  - 


-  Extra-systole  auriculaire. 

R,  radiale.  —  Aj  auscultation. 


Les  (liap:ranHiies  précédents  rendent  bien  compte  de  la  nature  du  phé* 
noméne  (flg.  7)26,  527  et  528). 
La  distinction  entre  les  diverses  variétés  d' extra-systoles  est 

I  I  I  I  I  I  I  I  I  t  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I  I 


Il     II 


I  III 


I    I    I  i 


Fii'.  5'2.-<.  —  Kxtra-svstole  auriculo-venlriculaire. 

[»liis  délicate  ;  elle  nécessite  l'emploi  de  la  méthode  graphique  ;  elle  peut 
élrc  dilïicile  même  avec  l'emploi  de  ces  procédés. 

Lrs  extra-systoles  ventriculaires  se  distinguent  des  extra-systoles  auri- 
culnires  aux  trois  caractères  suivants  : 


510 


.LES  SYMPTOMES 


10  La  durée  totale  du  cycle  formé  par  une  systole  ordinaire  el  une 
extra-systole  ventriculaire  est  égale  à  celle  du  cycle  formé  par  deux  systoles 
ordinaires  ;  cette  durée  est  sensiblement  moindre  pour  le  cycle  formé  par  une 
systole  ordinaire  et  une  extra-systole  auriculaire.  Ce  signe  est  le  plus  simple, 
le  plus  constant,  le  plus  facile  à  constater  des  signes  de  différenciation  entre 


Fig.  529.  —  Obs.  205.  Extra-systole  ventriculaire. 

Pouls  =  74  y. 

ces  deux  variétés  d*extra-systoles.  11  est  reconnaissable  même  sur  un  tracé 
radial  simple  (fig.  529). 

2°  Sur  les  polygrammes,  si  Fextra-systole  a  forcé  les  sis^moldes,  elle  se 
traduit  sur  le  tracé  radial  par  une  pulsation  prématurée  suivie  d'une  pause 
plus  ou  moins  longue,  mais  en  tout  cas  sensiblement  plus  longue  que  la 

y-y     ovvyvV»VW»    y^r'vv     ^     ¥    V  V    V  V  VW^^'V    VV    v     »    »■  V    >     V    ¥    »     »     V    V    »  V'V    V  V    V 


éC 


Fig.  530.  —  Extra-systole  ventriculaire  (Daniel  Routier). 

pause  diastolique  normale  {Vig.  529,  531).  Si  l 'extra-systole  n'a  pas  forcé 
les  sigmoïdes,  le  tracé  radial  ne  porte  pas  trace  d'élévation  prématurée 
intercalaire  ;  on  constate  seulement  ral)sence  d'une  pulsation,  une  pause 
diastolique  delongueurmanifestemont  anormale.  Le  tracé  jugulaire,  quand 
il  est  net,  est  assez  caractéristique  de  l'une  et  l'autre  variété  d'extra- 


Fig.  531. 


Extra-systole  auriculaire  el  auriculo-ventriculaire  (Daniel  Routier). 


systoles  :  dans  Y  extra-systole  ventriculaire  on  constate  pendant  la 
pause  anormale  en  coïncidence  avec  l'extra-systole  une  élévation  syn- 
chrone de  l'élévation  extra-systolique  radiale  ;  dans  V extra-systole 
auriculo-ventriculaire,  l'élévation  jugulaire  extra-systolique  occupe 
souvent  exactement  la  place  qu'aurait  dû  occuper  l'élévation  auriculaire, 
et  comme  elle  conjugue  simultanément  les  systoles  auriculaire  et  ventri- 


ARYTHMIES 


511 


culairo,  elle  est  unique  et  souvent  sensiblement  plus  élevée  que  les  systoles 
normales  qui  la  précèdent  et  qui  la  suivent  ;  dans  Vextra-systole 
auriculaire,  le  tracé  jugulaire  extra-systolique  intercalé  reproduit  en 
diminutif  les  accidents  d'une  révolution  cardiaque  ordinaire  avec  ses  trois 
élévations:  a,  présystolique  (auriculaire);  c,  systolique  (ventriculaire)  ; 
V,  post-systolique  (valvulaire)  (fig.  529,  530,  531,  532). 

iNe  dissimulons  pas  que  parfois  les  tracés  sont  d'interprétation  délicate, 
c'est  alors  que  l'électrocardiographie  peut  être  utile. 

3°  D'autre  part,  alors  que  dans  les  extra-systoles  ventriculaircs  le  rythme 


<^^^^r^^»^^^^"^^^ 


p^^p^^^^p^i^^  v^m  ir-^r^^^v  y^^^^^^p^^Firv^^rv^^^^  9  w  <*  ¥  9"^  »v  »^^»  »  w^r^nr^  ^  i^^^^vv^  * 


Fig.  532.  —  Obs.  72.  —  Extra-systole  a uriculo- ventriculaire. 

normal  du  cœur,  en  dehors  de  l'extra-systole  même,  n'est  pas  modifié, 
il  n'en  est  pas  de  même  dans  les  extra-systoles  auriculaires,  où,  en  dehors 
même  de  l'extra-systole,  le  rythme  du  cœur  peut  se  montrer  plus  ou  moins 
irré^ulier. 


L'extra-systole  est  l'arythmie  de  beaucoup  le  plus  souvent  rencontrée 
dans  la  pratique  cardiologique.  On  a  vu  à  quel  degré  de  précision  on  peut 
à  l'heure  actuelle  pousser  le  diagnostic  physio-pathologique.  En  revanche 
on  discute  encore  beaucoup  sur  le  pronostic  —  c'est  que  Vextra-sysiole 
esl  un  symplôme  banal  de  réaction  myocardique  qui  peut  être  rencontré  dans 
les  circonstances  tes  plus  diverses,  La  dyspepsie,  l'aérophagie  déterminent 
fréquemment  des  extra-systoles  d'origine  réflexe  à  peu  près  dépourvues 
de  signification  au  point  de  vue  cardiaque  ;  mais  ces  mêmes  extra-systoles 
peuvent  traduire  une  dégénérescence  plus  ou  moins  marquée  du  myocarde. 

Bref ,  e/2  soi,  V extra-systole  ne  possède  aucune  valeur  pronostique;  tout 
dépend  des  symptômes  circulatoires  qui  l'accompagnent. 

Pratiquement,  on  peut  distinguer  : 

10  Les  extra-systoles  fonctionnelles,  réflexes  (aérophagie,  dys- 
f)opsie,  névropathie)  ou  toxiques  (goutte),  extra-systoles  intermittentes, 
temporaires,  ne  s'accompagnant  d'aucun  trouble  circulatoire  générale- 
ment quelconque,  sauf  parfois  d'une  hypertension  passagère  (éréthisme 
nourocardiaque)  et  dépourvues  de  toute  signification  pronostique  cardio- 
logique et  circulatoire. 

20  Les  extra-systoles  lésionnelles,  à  l'ordinaire  quasi  perma- 
nentes, accompagnant  une  lésion  myocardique  et  s'accompagnant  des 
signes  ordinaires  de  la  dégénérescence  myocardique  et  vasculaire  que  nous 


512 


LES   SrMPTOMES 


i'iuiin(''ierons  à  maintes  reprises  au  cours  de  ces  études  (modifications 
des  tensions  artérielles,  phénomènes  de  stase,  dyspnée  d'effort,  signes 
de  dégénérescence  aortique,  etc.,  etc.).  Dans  ce  cas  l'extra -systole  est  un 
symptôme  de  dégénérescence  myocardique  qui,  ajouté  aux  autres,  com- 
porte le  pronostic  réservé  habituel  des  myocardites. 

Bref  la  constatation  d' extra-systoles  doit  nous  inciter  à  un  examen 
méthodique  complet  de  la  circulation.  Si  cet  examen  est  négatif,  ie  pronos- 
tic sera  franchement  favorable,  celui  de  l'aérophagie  ou  de  la  dyspepsie 
ou  de  la  goutte  génératrices  ;  si,  au  contraire,  il  nous  conduit  à  la  consta- 
tation des  signes  habituels  de  la  myocardite  —  notre  pronostic  sera  celui 
de  la  myocardite.  Il  n'est  pas  douteux  que  l'extra-systole  puisse  être  pour 
le  sujet  le  premier  symptflme  révélateur  d'une  myocardite  dégénêrative  — 
c'est  à  L'i  point  de  vue  qu'elle  est  si  intéressante  à  dépister  pour  le  cardio- 
logue, 

TACHYCARDIES    PAROXYSTIQUES 

Si  nous  plaçons  l'étude  des  tachycardies  paroxystiques  immédiatement 
après  celle  des  extra-systoles,  c'est  que  toutes  les  recherches  cardiologiques 
Gonlcmporaines  conduisent  à  considérer  les  tachycardies  paroxystiques 
comme  coiisliliièeK  par  des  e-rira-sijsloies  le  plus  sauoeni  auriculaires,  se 
répélanl  en  séries,  sans  inlerruplion  pendant  une  période,  un  paroxysme 
qui  peut  durer  de  quelques  secondes  à  quelques  semaines. 

Le  diagramme  suivant  n-nd  bien  compte  de  ce  mécanisme  et  peut 
tenir  lieu  de  définition  (fig.  533). 

Sun  diagnoslic  est  rclativcmeiiL  facile  :  on  peut  poser  en  principe  que 


D:U,  ~  l>in|,'ruiiLiiiit  rp|irOsenliiiiL  uiit'  allnquc  brève  ilc  Incliycardie  paroxystique 
)M>UluÉc  |>,ir  uno  mtIct  du  S  extra-sysluti-s  niimuluircs.  A  clmquc  cxcilalion  auri- 
ilaire  oorruspond  uni'  syslulc  venlrieiilairi-.  .\  tJoler  le  Mbiil  Urusquc  et  la  cessa- 
on  tirii!?qiic  Uc  l'nccèx,  c-L  rultonj^umciil  injuriuul  de  la  pau^c  turiiiinale. 


toute  taclivi-ardic  ilépassant  IH),  dont  li-  il^'luil  e>l  brusque,  qui  no  s'ac- 
coiupagne  pas  de  goitre  exophlalmiiiuc.  qui  ue  surviinl,  pas  k  l'occasion 
d'un  épisode  fébrile  *-/  dont  le  taux  ii'esl  pas  xeusihlemenl  modifié  par  le 
passwje  de  la  position  liorizimlnle  à  In  pimiU'iii  verticale,  est  une  tachycardie 


ARYTHMIES  513 

I)i»roxystiqiie.  La  seule  ditliculté  se  rencontre  chez  les  sujets  que  l'on  voit 
pour  la  première  fois,  dont  on  ignore  les  antécédents  et  qui,  avec  une 
ta<'liycardie,  une  tachy-arythmie  plus  ou  moins  considérable,  présentent 
(I<'s  signes  évidents  de  défaillance  cardiaque  (dilatation  du  cœur,  œdème 
juilinonaire,  congestion  hépatique  et  splénique,  oligurie,  œdème,  etc.). 
Il  peut  être  diflicile  de  savoir  si  la  tachycardie  paroxystique  a  été  le  début 
des  accidents  ou  si,  au  contraire,  la  tachy-arythmie  constatée  n'est  qu'un 
symptôme  secondaire  de  l'asystolie.  Le  début  brusque,  l'étude  graphique 
précise,  l'épreuve  thérapeutique  trancheront  la  question. 

Le  début  est  toujours  brusque  —  et  souvent  perçu  par  le  sujet  sous 
forme  d'un  choc  précordial  subit,  d'une  sensation  de  déclenchement  car- 
diaque, de  grosse  palpitation  avec  sensation  générale  de -malaise; — parfois, 
au  contraire,  il  n'est  pas  perçu  par  le  sujet. 

La  durée  peut  être  extrêmement  brève  —  la  crise  étant  constituée 
seulement  par  une  série  plus  ou  moins  longue  de  quelques  extra-systoles 
ou  (fuelques  dizaines.  Le  plus  ordinairement  elle  dure  de  quelques  heures 
à  (fuelques  jours,  plus  rarement  quelques  semaines. 

Parfois  la  crise  ne  s'accompagne  pour  le  sujet  d'aucun  symptôme 
ai»préciable.  Le  plus  habituellement,  au  contraire,  on  constate  des  troubles 
diffcslifs  (flatulences,  régurgitations,  nausées,  vomissements)  et  des  troubles 
cardiaques,  les  uns  du  type  angineux  (dyspnée  douloureuse,  sensation  de 
ronstriction,  de  grilTe,  de  barre,  d'étreinte),  les  autres  du  type  asystolique 
(engouement  hépato-pulmonaire,  cyanose,  engorgements  veineux,  etc.). 

A  l'ordinaire  la  crise  se  lermine  brusquement  comme  elle  a  commencé  — 
et  c'est  le  cas  de  beaucoup  le  plus  fréquent.  Très  exceptionnellement  on 
a  noté  la  mort  subite;  parfois,  mais,  nous  le  répétons,  rarement;  en  somme, 
on  assiste  à  la  défaillance  progressive  du  myocarde  et  à  la  mort  par  asys- 
tolie. 

Comme  pour  les  extra-systoles,  le  pronostic  des  tachycardies  paroxys- 
ticjues  est  beaucoup  moins  subordonné  à  la  tachycardie  paroxystique  même 
(ju'aux  facteurs  associés  et  plus  particulièrement  à  l'état  antérieur  du 
mvorarde. 

Pratiquement  on  pourrait,  comme  pour  les  extra-systoles,  distinguer  : 

Les  tachycardies  paroxystiques  fonctionnelles  des  émotifs,  des 
impressionnables,  des  sphygmolabiles,  sans  substratum  anatomique 
appréciable,  avec,  dans  l'interv^alle  des  crises,  un  équilibre  circulatoire 
parfait  et  l'absence  de  tout  symptôme  durable;  — elles  sont  à  l'ordinaire 
bénigne^. 

Les  tachycardies  paroxystiques  lésionnelles  associées,  sinon 
subordonnées  à  des  lésions  myocardiques  ou  endocardiques  évidentes 
dont  les  plus  fréquentes  sont  la  sclérose  cardio-artério-rénale  et  la  sténose 
iiiitrale.  Le  pronostic  est  celui  de  la  maladie  causale  aggravé  par  une  crise 
qui  peut,  par  sa  durée  même,  constituer  une  cause  d'épuisement  rapide 
du  nivocarde. 

C'est  dans  ces  conditions  que  nous  avons  vu  survenir  la  mort  par  insuflî- 
san(  (»  cardiaque  progressive  en  sept  jours  chez  une  patiente  de  quatre- 
Diagnoslic.  33 


514 


LES   SYMPTOMES 


vingts  ans  atteinte  de  sclérose  cardio-artério-rénale  bien  compensée  qui 
fut  prise  un  soir  de  tachycardie  paroxystique  (170  à  180).  La  dyspnée 
était  assez  marquée,  22  à  46  suivant  les  moments  ;  les  bruits  sourds  et 
inégaux  ;  pas  de  toux,  pas  de  fièvre,  pas  d'expectoration,  pas  d'œdènie, 
pas  de  congestion  hépatique  ou  pulmonaire  ;  des  borborygmes  abondants, 
du  météorisme  et  une  recrudescence  des  phénomènes  dyspnéiques  et 


■  w<^*^r  <^^> "^^"^^^^    »    ^>    V    ^   ^^■"^r" 


V    V    V    V  '  w  v    V  " 


TachycfêroKjs  262.  f3,      *^ 

J 


Fig.  534.  —  Tachycardie  paroxystique  (Daniel  Routier). 

arythmiques  à  la  moindre  ingestion  ;  étreinte,  barre,  oppression,  syn- 
drome angineux  au  moindre  effort. 

Sans  être  complètement  ineflicace,  la  thérapeutique  (enveloppements 
sinapisés,  digalène,  huile  camphrée,  spartéine,  injections  d'oxygène,  etc.) 
fut  insuflisante.  On  assista  à  la  défaillance  cardiaque  progressive  :  encom- 
brement des  bases  pulmonaires,  crises  paroxystiques  de  dyspnée  cardiaque, 
oligurie,  polypnée.  La  mort  survint  au  septième  jour. 

Nos  autres  cas  guérirent  après  des  crises  d'une  durée  de  quelques  heures 
à  quelques  semaines. 

Bref,  les  lésions  associées  au  syndrome  et  la  durée  de  la  crise  sont  les 
facteurs  qui  dominent  le  pronostic.  Habituellement  il  est  —  quant  à  la 
vie  —  favorable  même  avec  des  lésions  scléreuses  avancées. 

LES  ARYTHMIES   RESPIRATOIRES 

Les  arythmies  respiratoires  sont,  après  les  arythmies  extra-systo- 
liques,  les  plus  fréquemment  observées  dans  la  pratique;  elles  sont  à  coup 
sûr  les  plus  bénignes. 

L'exposé  que  nous  avons  fait  précédemment  du  rythme  normal  du 


Radiale  droite. 


Fig.  535.  —  Obs.  236.  Arythmie  respiratoire. 

cœur  nous  en  facilitera  singulièrement  la  compréhension.  D'après  les 
constatations  physio-pathologiques  sus-rappelées,  le  rythme  normal  du 
cœur  est  conditionné  par  des  excitations  régulières  prenant  naissance 
rythmiquement  au  niveau  du  noyau  sino-auriculaire  (nœud  de  Keith  et 


ARYTHMIES 


515 


P'Iach;  et  propagées  de  là  successivement  au  myocarde  auriculaire,  puis 
veutriculaire,  par  le  système  de  conductibilité  sus-décrit.  Mais  ce  noyau 


^^•^^^i^mm0^^ 


i'*^^Wfi^^>^W^»wi iiitrrv^^-rr^'^mvmmummm^itam 


Respiration 


inspinatjon 


»  I  »   11»! 


Fi^.  536.  —  Obs.  236.  Arythmie  respiratoire. 

sino-auriculaire  est  manifestement  contrôlé  par  le  nerf  vague,  par  le  pneu- 
.mogastrique  qui  exerce  sur  lui  une  influence  inhibitrice  :  la  destruction 

[g    I  \s 


•    I   •    •   t^-TP^-*^^^^»»"^!   •••    llllltll 


ijifci  itii»»fi»iiit»ftnimt»in  i»iiiitiiiilii>itiiii 


Fig.  537.  —  Obs.  236.  Arythmie  respiratoire. 

du  pneumogastrique,  plus  particulièrement  de  la  branche  droite,  ou  sa 
suppression  physiologique  par  administration  d'atropine  qui  le  paralyse, 


516 


LES  SYMPTOMES 


accélère  de  ce  fait  les  battements  du  pouls  ;  son  excitation,  au  contraire^ 
les  ralentit. 

Le  plus  souvent,  chez  l'homme,  cette  action  frénatrice,  inhibitrice  du 
vague  est  inappréciable.  Chezcertains  sujets,  au  contraire,  et  en  particulier 
chez  la  plupart  des  enfants,  chez  quelques  adultes  (et  chez  tous  les  chiens), 
cette  aotion  est  manifeste  et  se  traduit  par  une  arythmie  considérable 


■  ■  I  »  1 1 1 


♦'/♦i  * 


i»»i>iiiiii»i 


I  I  1 1  [Il {i  ■  1 1  I  ■  »  iji  f  t  >  »  I  ii  I  1 1 


■  •  I  • 


£  /  £ 

Fip.  r).'^>5.  —  Obs.  263.  Arytlimie  respiratoire.  Cardiogramme. 
E,  expiration.  —  /,  inspiration. 

portant  tant  sur  la  fréquence  que  sur  Tintensitc  des  systoles  cardiaques 
et  nettement  subordonnée  à  la  respiration.  Un  examen  même  superficieU 
la  simple  observation  synchrone  des  pulsations  radiales  et  du  temps 
respiratoire  (inspiration  et  expiration)  permettent  d'établir  une  relation 
évidente  entre  l'arythmie  et  le  moment  respiratoire  et  de  constater  que 
l'arythmie  circulatoire  consiste  en  une  accélération  du  pouls  contempo- 
raine de  l'inspiration  et  un  ralentissement  contemporain  de  rexpiration. 
Les  graphiques  reproduits  ci-dessus  (fig.  D3  >,  536,  537,  538)  mettent 
bien  en  évidence  cette  dépendance  étroite  de  la  circulation  et  de  la  respi- 


'/5 


I      I      I      I 


I      I      I      I      I      I      I      I      I      I      I      I     I      1      I      I      I      I      I      I 


-\/J\^-Jr\J\jry^ 


Fig.  G.'il).  —  Diagramme  repn'sentant  une  arythmie  du  sinus  (arythmie  respiratoire)^ 
A  et.  \'  représentent  respectivement  les  systoles  auriculaire  et  ventriculaire  se  suc- 
cédant normalement.  L'arvthmie  consiste  ici  en  une  accélération  et  un  ralentis- 
fccment  des  cycles  auriculo-ventriculaires  dont  le  point  de  départ  est  dans  l'arythmie- 
mOme  de  l'excitation  initiale  parlant  du  sinus. 

nition.  A  la  vérité,  ils  ne  sont  que  l'exagérai  ion  d'un  phénomène  physio- 
lo^'irpic  et  qu'on  enregistre  de  façon  à  peu  près  constante  pour  peu  que 
l'on  fasse,  au  cours  d'un  enregistrement  graphique,  amplifier  le  mouvement 
respiratoire  de  l'inspiration  profonde  à  l'expiration  forcée. 


ARYTHMIES  517 

(It'lte  arythmie  —  exagération  tout  au  plus  d'un  phénomène  normal  — 
indique  peut-être  une  certaine  hyperexcitabilité  du  noyau  sino-auricu- 
laire  ;  elle  est  en  tout  cas  sûrement  dépourvue  de  toute  signification  pro- 
nostique, et  ne  comporte  qu'une  seule  indication  thérapeutique  :  celle  de 
ra>surer  complètement  le  sujet  et  son  entourage  et  de  n'ins.'ituer,  de  ce 


^t^F^f^ ^  , 


■  ■  ■  ■  ^ — p-j--^.^__^__^  ■■■Ti,  i-,.r-ii *" 


L 


Vv  wvw^v^^j^ 


Fïg,  540.  —  Obs.  36  ter.  Rythme  de  Cheynes-Stockes. 
H.,  61  ans,  28  février  1913  (position  assise),  100  (?)  ~  V«.  =  6,4. 

fait  du  moins,  aucune  thérapeutique  qui  ne  pourrait  qu'inciter  le  malade 
à  croire  et  à  craindre  que  son  cas  ne  soit  réellement  pathologique. 

Le  diagramme  ci-dessus  fait  bien  saisir  le  mécanisme  probable  de  cette 
arythmie  (fig.  539). 

A  titre  documentaire,  nous  reproduisons  d'autre  part  un  cas  d'arythmie 


Fig.  541.  —  Obs.  36  ter.  Rythme  de  Cheynes-Stockes  (suile). 

(A  lire  de  droite  à  gauche.) 

respiratoire,  à  la  vérité  tout  à  fait  différent  des  précédents  et  recueilli  chez 
un  azotémique  au  moment  d'une  crise  de  dyspnée  cardio-respiratoire  du 
type  dit  de  Cheyne-Stockes  (fig.  540  et  541). 

DISSOCIATION    AURICULO-VENTRICULAIRE 

Les  diagrammes  dont  nous  nous  sommes  déjà  servis  pour  exposer  la 
nature  du  rythme  normal  du  cœur,  des  extra-systoles  et  des  tachycardies 


518 


LES   SYMPTOMES 


paroxystiques  nous  seront  d'un  bien  plus  grand  secours  encore  pour  définir 
et    schématiser    les  dissociations  auriculo-veniriculaires  ou   blocages   du 


cœur. 


Le  rythme  normal  du  cœur  est  subordonné  à  la  transmission  régulière 


»/ 


'/i 


I   I   I 


I   I   I 


•   •  •   I   I  i   I   I   I   I   I   I 


normal 


Axy^^xTSvyWsT 


Fig.  54.?.  —  Rythme  normal. 

de  l'oreillette  au  ventricule  le  long  du  faisceau  de  His  d'une  excitation 

contractile  émanée  du  noyau  sino-auriculaire  (de  Keith  et  Flach)  (fig.  542). 

Que  cett^  transmission  soit  plus  longue,  qu'elle  soit  retardée  par  une 

propagation  plus  ditïicile,  comme  dans  le  schéma  543,  il  y  aura  tendance 

I   I   I   •   I   I   I   i   I   •   I  I   I   I   I   I  I   i   I   I   I   I   I  I   I   I   I 


Fig.  54. 'J. —  Tendance  à  la  dissociation  auriculo-ventriculaire.  Retard  de  conductibilité. 

A.llongement  de  la  période  ac. 

au  blocage  tjui  se  traduira  sur  les  graphiques  })ar  l'allongement  de  l'es- 
pace a  —  r  et  [)ar  raj>pariti(>n  d'une  courte  pause  entre  la  fin  de  la  systole 
auriculaire  et  le  commencement  de  la  systole  ventriculaire.  Ce  sera  le 
premier  degré  de  la  dissociation  auriculo-ventriculaire  ou  mieux 
la  tendance  au  blocage  du  cœur  (fig.  543). 

Que  cette  transmission  soit  par  moments  interrompu*',  que  la  propaga- 


ARYTHMIES 


51^ 


lion  plus  dilficile  soit  supprimée  de  temps  à  autre,  un  certain  nombre  de 
systoles  auriculaires  ne  transmettront  pas  leur  excitation  contractile  au 
ventricule. 

Il  y  aura  suppression  d'un  certain  nombre  de  systoles  ventriculaires. 

I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I    I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I 


\ 


Il    II        I  I  1 1 

Fig.  544.  —  Blocage  partiel.  Dissociation  auriculo-ventriculaire  incomplète. 

Ce  sera  le  deuxième  degré  de  la  dissociation  auriculo-ventriculaire 
ou  le  blocage  incompletdu  cœur  (fig.  544).  Si  cette  interruption,  d'acci- 
dentelle et  irrégulière,  augmentant,  devient  régulière  et  rythmique,  on 
pourra  exprimer  par  un  chiffre  le  degré  de  cette  dissociation.  Si,  par 

I   I   I   I   I   I   I  I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I  I   I   I  f   I 

\   \    \    \   \   \   \ 


Fie.  54rv  —  Dissociation  auriculoventriculaire  complète.  Oreillettes  et  ventricule*  se 
contractent  sans  coordination  aucune  de  façon  autonome. 

exemple,  le  ventricule  ne  répond  qu'une  fois  sur  deux  à  l'incitation  auri- 
culaire, on  dira  que  le  blocage  est  comme  deux  est  à  un,  s'il  ne  répond 
qu'une  fois  sur  trois  comme  trois  est  à  un,  etc. 
Le  dernier  degré  de  la  dissociation  auriculo-ventriculaire,  le 


520  LES  SYMPTOMES 

blocage  complet  du  cœur,  est  réalisé  quand  toute  transmission  est 
supprimée  entre  Toreillette  et  le  ventricule,  comme  dans  le  diagramme 
(fig.  545)  ;  oreillettes  et  ventricules  se  contractent  séparément;  leurs 
rythmes  sont  absolument  dissociés  et  sans  aucune  correspondance.  Le 
rythme  auriculaire  est  d'environ  72  à  la  minute,  le  rythme  ventriculaire 
de  30.  Il  y  a  bradycardie  par  dissociation  auriculo-ventriculaire. 

Telle  est  l'idée  la  plus  simple  que  l'on  puisse  donner  de  la  dissociation 
auriculo-ventriculaire,  du  blocage  du  cœur  (fig.  542,  543,  544,  545). 

Le  siège  de  cette  arythmie  est  manifestement  le  faisceau  de  His  ;  il  a 
été  trouvé  altéré  dans  la  plupart  des  cas  de  dissociation  auriculo-ventri- 
culaire où  l'autopsie  a  été  pratiquée  ;  toutefois  cette  recherche  systéma- 
tique a  été  absolument  négative  dans  un  certain  nombre  d'observations. 
On  est  donc  conduit  à  admettre,  comme  pour  les  extra-systoles  ou  les 
tachycardies,  l'existence,  à  côté  des  dissociations  aurlculo-ventricu- 
laires  lésionnelles  permanentes  par  altérations  du  faisceau  de  His 
(gommes,  scléroses,  dégénérescences  post-infectieuses,  post-rhumatis- 
males), de  dissociations  auriculo-ventriculaires  fonctionnelles  transi- 
toires (dissociation  digitalique,  dissociation  temporaire  du  rhumatisme 
et  des  maladies  infectieuses,  stimulation  du  vague,  etc.). 

Pratiquement,  la  syi)hilis,  le  rhumatisme  et  les  dégénérescences  sclé- 
reuses  dominent  Tétiologie  des  dissociations  auriculo-ventriculaires. 

Ajoutons  enfin  qu'au  point  de  vue  de  la  séméiologie  des  bradycardies 
il  y  a  lieu  de  distinguer  les  bradycardies  qu'on  pourrait  appeler  fascicu- 
laires  par  lésion  ou  fonctionnement  défectueux  du  faisceau  de  His  sous 
la  dépendance  de  la  dissociation  auriculo-ventriculaire  et  les  bradycardies 
nodales  ou  totales,  dépendant  d'un  ralentissement  du  processus  excitatif 
au  niveau  même  du  noyau  sino-auriculaire,  elles  ne  s'accompagnent  pas 
de  dissociation  auriculo-ventriculaire. 

Diagnostic.  —  Le  diagnostic  de  la  dissociation  auriculo-ventriculaire, 
tel  qu'il  se  pose  pour  le  praticien  non  spécialisé,  nous  paraît  se  pré- 
senter comme  suit  : 

Le  diagnostic  de  la  dissociation  auriculo-ventriculaire  incomplète  ne 
se  pose  guère  qu'avec  r extra-systole,  L-d  palpation  radiale  et  l'auscultation 
simultanée  du  cœur  permettent  de  trancher  facilement  et  presque  à  coup 
sûr  la  question.  Dans  la  dissociation  auriculo-ventriculaire,  la  pause 
perçue  à  la  radiale  se  conjugue  à  un  silence  cardiaque  complet,  puisqu'il 
n'y  a  pas  de  contraction  ventriculaire  (fig.  544);  dans  l 'extra-systole,  au 
contraire,  la  pause  radiale  se  conjugue  à  un  ou  deux  bruits  cardiaques 
provoqués  par  la  contraction  ventriculaire  extra-systolique  surajoutée 
(fig.  546).  Dans  le  premier  cas  il  y  a  le  rythme  ordinaire  simplement  ralenti 
à  deux  temps,  ou  plutôt  constitué  par  les  deux  bruits  systolique  et  diasto- 
lique  ;  dans  le  deuxième  cas  il  y  a  un  rythme  à  trois  temps  constitué  par 
les  deux  bruits  systolique  et  diastolique  normaux  suivis  du  bruit  systo- 
lique de  l'extra-systole  ou  à  quatre  temps  (rythme  en  écho)  si  l'extra- 
systole,  ayant  forcé  les  sigmoïdes,  s'accompagne  d'un  second  bruit  diasto- 
lique (i\g.  546  et  547). 


ARYTHMIES 


521 


Le  din(jnnslic  de  la  dissociation  auriculo-ventriculaire  complète  qui  se 

Iraduil  objeclivenienl  par  une  bradijcardie  1res  accentuée  (30  à  40)  se  pose 
comme  suit  : 

1°   Yia-l-il  bradijcardie  ou  bradifsphygmie? 

1   I    I    I   I   I    I   I   I    I    I   I    I   I    I   I   I   I    I   I   I   I   I   I   I   I    I   I   I   I    I   I 


U 


Fig.  546.  —  Exlra -systole. 

2°  La  dissociation  est-elle  fonctionnelle  (le  plus  souvent  d'origine  extra- 
cardiaque  subordonnée  à  une  excitation  anormale  et  à  un  fonctionnement 
défectueux  du  pneumogastrique)  —  ou  lésionnelle   (d'origine    intracar- 

I  I   I  I  I   I   I  I   I   I  I  I  I   I  I  I   I   I   I   I   I   I   I  I   I   I   I 


\ 


\ 


\ 

\ 


I    I 


Il  II 

Fig.  547.  —  Blocage  partieL 


I   I 


diaque  subordonnée  à  une  lésion  syphilitique,  rhumatismale,  scléreuse 
du  faisceau  de  His)? 

L'auscultation  tranchera  immédiatement  la  première  question  comme 
elle  l'a  fait  pour  les  extra-systoles.  La  palpation  radiale  et  Tauscultation 


LES  SYMPTOMES 


combinées  démontreront  que  pour  une  pulsation  radiale  perçue  il  y  a 
deux  systoles  cardiaques  (une  systole  et  une  extra-systole). 

Pour  trancher  la  seconde  on  s'inspirera  des  données  cliniques  suivantes  : 


Fig.  548.  —  Retard  de  conductibilité  (Daniel  Routier). 

10  La  l>radycardie  fonctionnelle  (d'origine  extracardiaque)  est  à 
Tordinaire  temporaire,  elle  cesse  avec  la  cause  qui  lui  a  donné  naissance; 
la  bradycardie  lésionnelle  (d'origine  intracardiaque)  est  permanente. 


v'^'X-w    w  jft'v  V  ^^   w   y.  y.  vv  y^i^^r* 


•'&'•  -A-iia  ÈlocagtpaAià 
J  ' 


ywww^^wwwwyw" 


ywMv^^yy* 


Fig.  549.  —  Blocage  partiel  (Daniel  Routier). 

2^  L'administration  de  2  milligrammes  d'atropine  paralysant  les  ter- 
minaisons cardiaques  du  pneumogastrique  fait  à  l'ordinaire  disparaître 


■v^   V»  V   v¥"v    V    »    vvvv'»    <*    ^^■y^^ 'y  V    »   w   v' v"^    v  W"v    V  V   V  v  ^    »»■■»    V   V    VV  V  V  >^^> '^    <»    <y  ^^'^^^  ^ 


/  5  /J.  Z'/ss^  complétt 

Fig.  550.  —  Dissociation  complète  (Daniel  Routier). 

momentanément  la  l)radycardie  fonctionnelle  ;  elle  n'influence  pas  sensi- 
Moment  la  bradvcardie  lésionnelle. 

3*^  Les  modifications  de  position  ([>assage  de  la  station  couchée  à  la 


«       »WVV*»»»WV^^»VV»'VS»«<<^»^^'*'' 


■vvvvv^wwo^vv^ 


ac 


ac 


Fig.  551.  —  Bradycardie  totale  (Daniel  Routier). 

station  debout  et  inversement),  les  oITorts,  l'inspiration  profonde  ou  l'ins- 
piration forcée,  la  fièvre,  la  marche  altèrent  sensiblement  le  rythme  de 
la  bradycardie  fonctionnelle  ;  ils  n'exercent  pas  d'action  appréciable  sur 
la  bradvcardie  h'*sionnelIe. 


ARYTHMIES  553 

Maints  travaux  rOcents  semblent  di^montrer  que  ces  signes'n'ont  pas 
iine  valeur  absolue. 

Pour  le  praticien  spécialisé,  la  question  diagnostique  sera  souvent  siii- 
gnliérenient  faciliti5e  et  précisée  par  les  méthodes  graphiques  qui  inscri- 
ront surles  tracés  jugulaires,  radiaux  et  cardiaques  la  dissociation  auriculo- 
vpntriculaire,  ainsi  qu'en  témoignent  les  graphiques  ci-contre  que  nous 
(levons  il  l'obligeance  de  notre  très  distingué  collègue  le  D''  Daniel  Routier 
(fig.  &48.  iji9,  odO,  551),  à  la  thèse  duquel  nous  ne  pouvons  que  renvoyer 
le  lecteur  désireux  d'avoir  une  documentation  up  lo  date  de'l'état  actuel 
de  la  (pipstion  (Daniel  Routier,  Élude  critique  sur  les  dissocialions  aurt- 
ailo  venir iculaires.   Paris,  J.-B,   Baillière,    1915),   I/électro-cardiographie 


t'ig.  55'.'.  —  Dissociation   complète.   Ëectro-cardiogramme   (Daniel  Routier). 
52.  11.  12.  Or.  =  62;  ventr.  =  17;  Dér.  1,  ord,  1  centimèlrs»  ImilUvolt;  absc  2  ci 


tranchera  presque  à  coup  sur  et  en  dernier  ressort  les  cas  douteux  (fig.  552). 
Les  signes  graphiques  les  plus  caractéristiques  sont  ; 

I"  L'allongement  anormal  de  la  période  a-c. 

■2°  La  pause,  si  minime  soit-elle,  entre  la  fin  de  a  et  le  commencement 
de  c  dans  les  dissociations  incomplètes. 

3"  La  dissociation  des  rythmes  auriculaires  a  du  tracé  jugulaire  et  ven- 
tricuiaire  (élévation  radiale,  choc  apexienj  dans  les  dissociations  cora- 
l>lètes. 

.\  noter  dans  cette  dissociation  complète  Vadaplalion  souvent  parfaite 
de  l'organisme  d  ce  nouveau  régime  circutaloire,  le  ralentissement  des 
systoles  étant  compensé  par  leur  puissance  qui  se  traduit  objectivement 
par  la  plénitude,  l'amplitude  du  pouls  (si  impressionnante  à  la  palpation, 
ai  évidente  sur  les  tracés)  et  l'élévation  des  tensions  tant  maxima  que 
dilTérentielle.  Le  ventricule  bien  rempli  au  cours  d'une  diastole  prolongée 
se  vide  pleinement  grâce  à  une  systole  puissante. 

Le  diagnostic  de  la  dissociation  auriculo-ventriculaire  présente  une 
grande  importance  pronostique  et  thérapeutique  ;  —  fonctionnelle,  elle 
est  à  l'ordinaire  bénigne  et  cesse  avec  la  cause  qui  lui  a  donné  naissance; 
—  léaioDDelle,  elle  est  soit  l'indice  d'une  dégénérescence  myocardique 
grave  dont  elle  ne  constitue  qu'une  localisation  particulièrement  redou- 
table, soit  l'indice  de  la  localisation  au  niveau  du  faisceau  de  His  d'un  pro- 
cessus destructif  ou  dégénératit  (syphilis,  rhumatisme,  infection}. 

L'élude  des  dissocialions  auriculo-veniriculaires  et  plus  parliculiêrement 


524 


LES  SYMPTOMES 


des  bradycardies  esl  élroitemenl  liée  à  celle  du  syndrome  de  Stockes- 

Adams.  On  sait  en  quoi  il  consiste.  Le  patient  qui  en  est  atteint  est  sujet 
à  des  crises  syncopales  ou  épilepti formes  ou  syncopo-épilepti formes.  La 
crise  est  annoncée  par  une  sorte  d'aura  :  malaise  général,  bourdonnement 
d'oreille,  pâleur  du  visage,  etc.  ;  elle  s'accompagne  d'un  ralentissement 
paroxystique  du  pouls  avec  pauses  —  asystolies  vraies  au  sens  absolu  du 
mot  —  qui  peuvent  atteindre  dix  secondes  et  plus.  La  maladie  peut 


Fig.  5r,;i.  —  16  octobre  1911.  Obs.  263  bis.  11...,  59  ans.  Bradysphygm le  supprimé*  par 
la  belladone.  Grosse  dilatalion  aortiquc.  Hypertrophie  cardiaque.  Élévalion  des  souS' 
clavïères. 


présenter  tous  les  degrés  —  et  toutes  les  fréquences  —  depuis  la  simple 
obnubilatiun  tujîaco  analogue  à  celle  que  provoque  chez  certains  sujets 
une  extra-systole  — -jusqu'à  la  crise  ayncopale  grave  avec  arrêt  prolongé 
du  cœur  —  jusqu'à  la  mort  subite. 

Avant  Charcot  on  incriminait  surtout  le  myocarde  qu'on  avait  parfois 
trouvé  dégénéré  ;  avec  Charcot  on  incrimina  surtout  le  système  nerveux 
«xtracardiaque  (bulbe  ou  pneumogastrique)  ;  après  la  découverte  du  blo- 
cage du  cœur  on  incrimina  exclusivement  la  dissociation  auriculo-ventri- 
-culaire  par  lésion  du  faisceau  de  His.  Aclucllement  on  revient  à  une  con- 
ception beaucoup  plus  éclectique  et  on  admet  que  le  syndrome  de  Stockes- 
Adams  (ralentissement  du  pouls  avec  crises  syncopales  ou  épilepti  formes) 


ARYTHMIES 


525^ 


pr'iit  être  provoqué  par  tout  trouble  fonctionnel  ou  toute  lésion  susceptible 
de  déterminer  un  ralentissement  considérable  du  pouls  : 

1^  Lésion  ou  trouble  fondionnel  du  bulbe  ou  du  pneumogastrique . 

l?o  Lésion  du  faisceau  de  His  et  parfois  plus  spécialement  du  nœud  de 
Keilh. 

30  FA  même  lésions  étendues  et  graves  du  myocarde  sans  siège  spécial. 

En  fait  nous  l'avons  rencontré  en  deux  cas  où  toute  dissociation  auri- 
culo-ventriculaire  semblait  bien  pouvoir  être  écartée. 


Ui.ll  1911. 


IG.ll  1911. 


10.4  1912. 

,,,,.'UJJ»D-.----l'''''l"  ■■  !■  -■■■■ ■  ■  ■  ■  ■i...'..Wi^<«  K-^w^^ 


58 

Fig.  Wo\, 


18 


12.2  1913.  8 


Obs.  203  bis.  Cardiogramme  et  sphygmogramme  à  différentes   phase9^ 
de  l'évolution  du  cas  de  la  figure  553. 


Dans  le  premier  cas  (fig.  553,  554)  il  s'agissait  d'un  patient  de  cinquante- 
neuf  ans,  rhumatisant  et  ictérique  ancien,  porteur  d'une  grosse  lésion 
aortiijue,  présentant  à  la  base  un  gros  soufïle  systolique  prolongé  en  rou- 
lement pendant  tout  le  petit  silence,  qui,  pendant  plusieurs  années,  avait 
constaté  au  réveil  un  ralentissement  du  pouls  (à  55)  ;  qui  depuis  sept  ou 
liuit  mois  était  sujet  à  des  vertiges  et  des  éblouissements  contemporains- 
d'un  ralentissement  du  pouls  à  48,  et  qui  enfin  depuis  six  mois  était  sujet 
à  des  crises  subites,  alarmantes,  quasi  syncopales,  avec  pâleur  subite^ 
amnésie  transitoire  qui  l'avaient  obligé  à  interrompre  complètement  ses 
occupations.  Obligé  à  ce  moment  de  garder  le  lit  pendant  sept  semaines- 


526  LES   SYMPTOMES 

par  impossibilité  absolue  de  se  lever  sous  peine  de  syncope,  il  avait  cons- 
taté que  couché  il  était  très  bien  et  en  pleine  possession  de  ses  facultés, 
assis  il  était  défaillant  et  atteint  d'amnésie  complète.  Un  régime  sévère 
«et  une  cure  combinée  d'adonis  et  de  théobromine  avaient  plutôt  aggravé 
son  état  ;  un  régime  plus  libéral  lui  avait  permis  de  sortir  du  lit  ;  un  séjour 
•en  Savoie  lui  avait  procuré  un  mieux  relatif.  Bradycardie  (?)  et  crises 
syncopales  persistaient  et  c'est  dans  ces  conditions  que  le  patient  se  pré- 
sentait à  notre  examen.  Il  était  porteur  d'une  grosse  et  évidente  lésion 
portique  (gros  souffle  systolique  prolongé  en  roulement  pendant  le  petit 
silence,  claquement  diastolique  en  marteau).  Le  pouls  était  remarquable- 
ment lent  (33),  mais  les  battements  cardiaques  étaient  doubles  (66).  L'aus- 
•cultation  révélait  le  rythme  en  écho  si  caractéristique  toc  toc,  ioc  ioc. 
L'inscription  radiale  était  typique  —  pouls  bigéminé  par  extra-systoles 
avec  seconde  pulsation  inappréciable  à  la  palpation,  d'où  la  bradysphygmie. 
Maxima  16  1/2,  minima  81/2,  viscosité  sanguine  4,  pas  d'albumine. 

Bref,  aoriiie  el  dégénérescence  myocardique,  brcuiysphygmie  par  extra- 
systoles  higéminées  avec  crises  syncopales  —  tel  était  le  diagnostic. 

Nous  prescrivons  simplement  avec  un  régime  libéral  les  pilules  sui- 
vantes : 

Extrait  de  belladone 1  centigramme. 

Extrait  d*adonis 10  centigrammes. 

Pour  une  pilule.  —Cinq  par  jour. 

De  façon  quasi  immédiate,  vertiges,  malaise  disparaissent  en  même 

temps  que  le  pouls  remonte  autour  de  60  par  disparition  des  extra-systoles. 

17  1/*^   18 
La  tension  remonte  légèrement  à  -^^  — -.  Le  sujet  reprend  graduel- 

O    1/<C        o 

lement  ses  occupations.  Cet  état  a  persisté  depuis  six  ans. 

Dans  un  second  cas  (obs.  164  bis)  observé  chez  un  patient  de  cinquante- 

<iuatre  ans  porteur  de  môme  d'une  lésion  aortique  et  sujet  à  des  crises 

tantôt  syncopales,  tantôt  épileptoïdes,  avec  ralentissement  considérable 

du  pouls,  la  méthode  graphique  ne  révélait  dans  Tintervalle  des  crises 

aucune  altération  du  rythme  cardiaque  qu'une  légère  tendance  au  ralen- 

/14  1  /2\ 
lissement  (hS)  et  des  tensions  sensiblement  normales  (         '^  )  avec  une 

viscosité  un  peu  forte  (  1,0). 

Pronostic.  —  Lf  pronostic  dépend  : 

1°  De  la  nature  de  la  dissociation  :  fonctionnelle,  elle  est  à  l'ordinaire 
bénigne  et  cesse  avec  la  cause  toxique  ou  diathésique  ou  infectieuse  (rhu- 
matisme, pneumonie,  typhoïde)  qui  lui  a  donné  naissance. 

2^  De  son  deg^;  il  est  bien  évident  que  les  formes  légères,  incomplètes 
«t  temporaires  sont  moins  graves  que  les  formes  accentuées,  complètes 
■et  permanentes. 

3^  Des  autres  lésions  myocardiques  ou  endocardiques  qui  l'accompa- 
gnent. La  dissociation  auriculo-ventriculaire  complète  et  permanente 
comporte  un  pronostic  grave,  d'abord  parce  qu'elle  traduit  une  localisa- 


ARYTHMIES  527 

lion  particulièrement  redoutable  de  la  myocardite,  ensuite  et  surtout 
parce  qu'elle  est  à  l'ordinaire  accompagnée  de  lésions  de  dégénérescence 
myocardique  profondes  et  étendues. 

40  Des  crises  syncopales  et  épileptiformes  qui  peuvent  l'accompagner  : 

a)  A  un  premier  degré,  on  note  de  brèves  attaques  de  défaillance  avec 
perte  momentanée  de  conscience,  pâleur  de  la  face  et  arrêt  très  limité 
du  pouls. 

h)  A  un  degré  plus  avancé,  à  la  perte  de  connaissance  s'ajoute  la 
cyanose,  le  stertor,  les  mouvements  convulsifs  de  la  face  et  des  membres 
supérieurs  ;  —  à  noter  l'absence  habituelle  de  l'incontinence  d'urine  et  de 
la  morsure  linguale.  La  circulation  se  caractérise  à  ce  moment  par  l'absence 
des  mouvements  ventriculaires  se  traduisant  par  l'abolition  du  pouls  et 
la  persistance  des  mouvements  auriculaires  se  traduisant  par  les  ondula- 
tions rapides  des  veines  du  cou. 

c)  La  mort  enfin  peut  être  observée  —  exceptionnellement  à  la  vérité 
—  au  cours  d'une  attaque  ou  d'une  série  d'attaques  du  type  sus-décrit. 

POULS  ALTERNANT 

Toutes  les  arythmies  sus-décrites  (extra-systoles,  tachycardies  paroxys- 
tiques, arythmies  sinusales,  bradycardies)  n'avaient  en  soi  aucune  signi- 
fication pronostique  formelle  ;  nous  avons  suffisamment  insisté  sur  ce  fait 

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Fig.  555.  —  Schéma  de  pouls  alternant. 
Une  pulsation  forte  alterne  avec  une  pulsation  faible. 

qu'elles  ne  constituaient  pas,  isolées,  un  facteur  pronostique  précis,  que 
chacune  de  ces  variétés  d'arythmies,  suivant  qu'elle  était  purement  fonc- 
tionnelle ou  au  contraire  lésionnelle,  avait  une  signification  tout  à  fait 
différente,  et  qu'en  somme  le  symptôme  n'avait  de  valeur  et  de  significa- 
tion qu'en  fonction  de  ceux  qui  l'accompagnaient.  Il  en  est  tout  autrement 
des  deux  arythmies  qui  nous  restent  à  décrire  :  le  pouls  alternant  et 
V arythmie  perpétuelle  qui  l'un  et  l'autre  ont  une  signification  pré- 


528  LES  SYMPTOMES 

cise  et  grave.  Le  premier  étant  l'expression  d'une  dégénérescence  myocar- 
dique  profonde,  c'est  pour  Gallavardin  «  un  signe  très  important  — 
le  meilleur  peut-être  —  de  l'insuffisance  vcntriculaire  gauche  »,  le  second 
de  la  fibrillation  auriculaire. 

Le  pouls  alternant  est  essentiellement  constitué  par  la  succession  alter- 
nante à  intervalles  sensiblement  normaux,  réguliers,  équidistants,  d'une 
pulsation  forte  et  d'une  pulsation  faible.  Il  n'y  a  pas  arythmie  à  propre- 
ment parler,  mais  alternance  régulière  de  deux  pulsations  inégales.  Tout  au 
plus  la  pulsation  faible  peut  être  retardée  légèrement  du  fait  d'une  pro- 
j)agation  cardio-périphérique  légèrement  ralentie  (fîg.  555). 

A  la  rigueur  un  pouls  bigéminé  par  extra-systoles  pourrait  prêter  à  la 
confusion,  car  il  présenterait  de  même  une  alternance  de  pulsations  fortes 
et  de  pulsations  faibles.  Mais,  à  l'inverse  du  pouls  alternant  vrai,  l'extra- 
systole  (systole  faible)  est  plus  rapprochée  de  la  systole  précédente  que 
dé  la  suivante  ;  dans  le  pouls  alternant,  la  pulsation  faible  est  plus  rappro- 
chée de  la  suivante  que  de  la  précédente.  Si  la  palpation  et  l'auscultation 
attentives  ne  parvenaient  pas  à  trancher  la  question,  un  simple  sphygmo- 
gramme  assoirait  sans  discussion  le  diagnostic. 

Le  pouls  alternant  vrai  a  une  signification  pronostique  des  plus  graves 
et  Lewis  n'hésite  pas  à  le  mettre  en  parallèle  avec  les  soubresauts  tendi- 
neux, la  névrite  optique  et  le  rictus  sardonique  comme  signe  du  plus 
mauvais  augure.  Il  est  d'ailleurs  souvent  associé  à  la  dyspnée  cardiaque, 
aux  accès  angineux,  au  rythme  de  Cheynes-Stockes.  Mais,  même  isolé,  il 
conserve  une  signification  pronostique  très  sombre  :  c'est  l'indice  certain 
d'une  dégénérescence  myocardique  profonde,  d'un  épuisement  très  avancé 
du  muscle  cardiaque. 

Quelques  observations  récentes,  de  Gallavardin  entre  autres,  semblent 
de  nature  à  atténuer  la  sévérité  de  ce  pronostic.  Nous  avons  personnelle- 
ment observé  trois  cas  nets  de  pouls  alternant  avec  survie  de  six  mois, 
sept  mois  et  demi,  quinze  mois. 

ARYTHMIE   PERPÉTUELLE 

L'arythmie  perpétuelle,  delirium  cordis  des  anciens,  a  longtemps 
dérouté  la  sagacité  des  cardiologues.  C'est  l'électro-cardiographie  qui  en 
a  donné,  sinon  la  signification  absolue,  intégrale,  du  moins  l'explication 
qui  correspond  au  plus  grand  nombre  des  cas  et  qui  en  explique  le  mieux 
le  mécanisme. 

L'arythmie  perpéluelle  est,  comme  son  nom  l'indique,  constituée  par 
une  arythmie  permanente  d'une  irrégularité  extrême  et  qui  déjoue  toute 
description.  Les  systoles  se  succèdent  irrégulières  quant  à  leur  durée  et 
(juant  à  leur  force. 

On  a  discuté  longtemps  relativement  à  sa  pathogénie  exacte; —  l'élec- 
tro-cardiographie semble  avoir  nettement  démontré  que  cette  arythmie 
était  conditionnée  par  un  état  particulier  de  la  contraction  auriculaire 
qu'exprime  bien  le  terme  :  fibrillation  auriculaire. 


ARYTHMIES  529 

Nous  en  empruntons  la  description  à  Th.  Lewis.  «  Quand  nous  exami- 
nons les  battements  cardiaques  d'un  animal,  les  systoles  auriculaire 
t't  ventriculaire  sont  parfaitement  distinctes.  La  systole  auriculaire 
consiste  en  une  rapide  contraction  rythmique,  particulièrement  percep- 
tible dans  le  sens  de  la  longueur  où  le  raccourcissement  est  le  plus 
grand.  Quand  l'oreillette  est  en  état  de  fibrillation  ou  de  délire,  le  phé- 
nomène est  tout  à  fait  différent.  Les  parois  musculaires  restent  comme 
fixées  dans  la  position  diastolique  ;  une  systole  complète  ou  incomplète 
n'est  jamais  réalisée  ;  dans  l'ensemble  l'oreillette  paraît  immobile  ;  mais 
une  observation  attentive  de  la  surface  musculaire  révèle  son  activité 

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Fig.  556.  —  Les  flbres  auriculaires  ne  se  contractent  pas  de  façon  coordonnée 
et  rythmique,  mais  au  contraire  le  tissu  auriculaire  est  dissocié  en  un  grand  nombre 
de  petites  aires  contractiles  indépendantes.  Quelques-unes  des  impulsions  auri- 
culaires, à  intervalles  absolument  irréguliers,  atteignent  le  ventricule,  y  déterminani 
des  contractions  tout  à  la  fois  rapides  et  irréguliéres. 

J,  jugulaire.  —  /?»  radiale. 

extrême  et  incessante,  sous  forme  d'ondulations  rapides  et  minimes  de 
chacun  de  ses  points. 

«  C'est  comme  si  la  masse  du  tissu  auriculaire  avait  subi  une  fragmen- 
tation fonctionnelle  et  s'était  dissociée  en  un  grand  nombre  de  petits 
foyers  indépendants  donnant  naissance  à  des  impulsions  locales. 

((  L'effet  de  la  confusion  auriculaire  sur  l'activité  ventriculaire  est 
double.  D'une  part  les  contractions  auriculaires  régulières,  normales, 
coordonnées,  étant  supprimées,  les  ventricules  ne  reçoivent  pas  les  exci- 
tations régulières  correspondantes  qui  déterminent  leurs  contractions 
normales.  Elles  sont  remplacées  par  des  impulsions  nombreuses  et 
incoordonnées,  dont  quelques-unes  seulement  parviennent  aux  ventricules: 
le  changement  apporté  au  travail  ventriculaire  est  en  conséquence  pro- 
fond. La  fréquence  des  contractions  ventriculaires  s'élève  considérable- 
ment et  elles  se  succèdent  sans  ordre  aucun.  » 

Le  diagramme  ci-dessus  donne  une  idée 'schématique  du  processus 
(fig.  556). 

En  fait,  l'électro-cardiographie  met  bien  en  évidence  la  réalité  du  méca- 
Diagnoslic.  34 


,  —  (D'après  In  Cambridge-  atirciaUnn].  Éleclro-cardioarammes  dwa  Iro 
connexions  dans  un  cas  de  rélréciesemcnt  milral  aves  (Ibrlllalion  aurbulatr 
L'ondulation  H  dans  la  connexion  I  est  bien  petite,  alors  que  S  est  profonde  :  danC* 

e  la  plus  haule.  11  y  a  des  sliniei>  d'hypertrophie  du  ven-^ 
(ricute  droit.  Le  rythme  ventriculaire  est  trèa  Irrjttutler.  Il  n'y  n  pas  d'ondulation  P, 
mais,  en  revanche,  l'on  constate  un  certain  nombre  d'oscillations  rapides  /.  f  produites 
par  la  (Ibrittallon  des  oreillettes. 

fibrillaires  de  l'oreillette  sur  un  bon  tracé  polygraphîque  [flg,  558,  559)J 
Seule  l't^lecti'o-cardîoprapliie  peut  conduire  A  la  constatation  objectivé'! 


Rbnllêtion  auneukîre 
Fi?.  5De,  - 


à  l'enregistrement  i^ertiiiii  île  Va  filirillalinn  auriuula 
perpétuelle. 

CïiDiquement  et  pratiquement  on  peut  en  faire  le  diagnostic  aveel 
ou  sans  le  concours  de  la  niêthodc  graphique. 

On  peut  donner  les  trois  rt^gles  prallque*  suivantes  : 

1"  Toute  larhij'arylltniie  donl  le  laus  dépasse  120  est  prei^que  toujouEfl 
lii^e  à  la  flbiillatlon  auriculaire  et  à  l'arythmie  perpétuelle  (la  notiol 
de  l'irrcgulsrilé  de  l'arythinic  élimine  les  tachycardies  léhriles,  ém») 
tionnelles,  nerveuses,  paroxystiques,  etc.). 

2"  Toute  arythmie  permanente  conjuguée  à  des  riigncs  de  défaillance 


ARYTHMIES  531 

cardiaque  avancée  est  à  peu  près  sûrement  dépendante  de  la  fibrillation 
auriculaire.  La  probabilité  devient  une  quasi-certitude  si  Tarythmie  est 
associée  à  la  tachycardie  ; 

3°  Toute  arythmie,  même  non  accompagnée  de  signes  actuels  évidents 
<le  défaillance  cardiaque,  toute  arythmie  qui  s'exagère  par  l'accélération 
du  pouls  provoquée  par  exemple  par  un  exercice  modéré,  est  vraisembla- 
l)lement  une  arytlimie  perpétuelle.  A  l'ordinaire,  en  effet  et  au  contraire, 
les  autres  arythmies,  et  en  particulier  les  arythmies  extra-systoliques, 
s'atténuent,  voire  disparaissent  sous  l'influence  de  l'accélération  du  pouls. 

La  polygraphie  enregistre  une  arythmie  extrême  et  permanente.  Le 
tracé  radial  est  constitué  par  des  systoles  inégales  et  irrégulières,  de  durée 
et  de  force  incessamment  variables  ;  le  tracé  jugulaire  prend  à  l'ordinaire 
le  type  dit  ventriculaire,  présentant  une  série  d'oscillations  synchrones 
aux  systoles  ventriculaires,  l'ondulation  a  caractéristique  de  la  systole 
auriculaire  est  absente;  quelquefois,  sur  des  tracés  très  réussis,  on  note 

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Fi?.  559.  —  Obs.  248.  H.,  56  ans,  l^.ôO,  64^1,800.  Arythmie  perpétuelle. 
23.6  1913.  72  (?)  |~|^  Ws  =  4,3.  H  =  I  200,  alb.  «  0. 

une  série  de  petites  ondulations  présystoliques  minimes  et  rapides  tra- 
<luisant  précisément  la  fibrillation  auriculaire  (fig.  558  et  559). 

L 'électro-cardiographie  enregistre  plus  ou  moins  nettement  cette  fibril- 
lation auriculaire  (fig.  557). 

Y  a-t-il  toujours  insuffisance  tricuspidienne  en  cas  d'arythmie  perpé- 
tuelle? et  reconnaître  l'existence  de  l'arythmie  perpétuelle  serait-il  recon- 
naître, ipso  facto,  la  présence  d'une  insuffisance  tricuspidienne  ?  Certains 
auteurs  croient  pouvoir  l'affirmer.  Nous  avons  observé  maints  cas  d'aryth- 
mie perpétuelle  dans  lesquels  nous  n'avons  pas  constaté  de  signes  nous 
permettant  de  reconnaître  l'existence  d'une  insuffisance  tricuspidienne. 
Elle  nous  a  paru  relativement  fréquente,  mais  non  constante. 

La  fibrillation  auriculaire  et  l'arythmie  perpétuelle  sont  toujours  asso- 
ciées et  probablement  sous  la  dépendance  d'une  dégénérescence  profonde 
-du  myocarde  et  d'une  insuffisance  cardiaque  avancée.  On  en  trouvera 
<ionc  les  signes  associés  à  ceux  de  la  dégénérescence  myocardique  et  de 
l'insuffisance  cardiaque  (dyspnée  d'effort,  cyanose,  stase  veineuse,  con- 
gestions passives,  engorgement  hépatique,  œdèmes,  oligurie,  etc.,  etc.) 
et  il  est  bien  difficile  de  dire  si  quelqu'un  de  ces  symptômes  en  dépend  ou 
même  s'ils  sont  exagérés  par  l'existence  de  la  fibrillation  et  de  l'arythmie 
(ce  qui  est  toutefois  bien  vraisemblable).  ^^ 


532 


ARYTHMIES  CARDIAOUES 


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534  LES    SYMPTOMES 

On  peut  noter  des  crises  de  fibrillation  paroxystique  avec  recrudes- 
cence manifeste  et  de  Tarythmie  et  des  symptômes  associés  (dyspnée,. 
cyanose,  œdème,  etc.).  D'autres  sujets,  au  contraire,  en  semblent  à  peine 
affectés.  Il  en  est  d'ailleurs  de  même  dans  les  tachycardies  paroxystiques; 
il  est  probable  que  ces  réactions  si  différentes  sont  sous  la  dépendance 
de  Tétat  du  myocarde  ;  est-il  peu  altéré,  la  circulation  générale  est  rela- 
tivement peu  influencée  par  la  recrudescence  de  Tarythmie  ;  est-il  au  con- 
traire profondément  dégénéré,  les  signes  habituels  de  Tinsuflisance  car- 
diaque apparaissent  rapidement. 

C'est  la  sténose  mitrale,  la  dégénérescence  myocardique,  les  scléroses 
artério-rénales  que  Ton  rencontre  à  peu  près  toujours  accouplées  à 
l'arythmie  perpétuelle. 

Le  pronostic  de  ïarythmie  perpétuelle  est  donc  toujours 
réservé,  parce  que  la  fibrillation  auriculaire  constitue  en  soi  un 
signe  certain  de  dégénérescence  plus  ou  moins  avancée  du  myocarde  et 
un  signe  probable  de  dégénérescence  étendue.  Toutefois  —  et  ici  l'épreuve 
thérapeutique  est  souvent  décisive  —  certaines  arythmies  perpétuelles 
sont  considérablement  réduites  par  une  médication  correctement  dirigée^ 
d'autres  sont  absolument  irréductibles.  Le  pronostic  en  est  évidemment 
profondément  influencé.  On  arrive  en  somme  toujours  à  la  même  conclu- 
sion :  c'est  l'étude  de  la  contractilité  myocardique  beaucoup  plus  que  sa 
conductibilité  qui  domine  le  pronostic. 


ASCITE  r  xTAÔ^,  outre, 


Hydropisie  abdominale. 


r  3^7x6;,  outre,  1 

\_venlre  en  forme  d'outre, j 


L'ascite,  de  à<Txo;,  outre,  en  raison  de  la  ressemblance  avec  une 
outre  du  ventre  distendu  par  la  sérosité,  est  constituée  par  l'épanchement 
séreux  intrapéritonéal  (hydropéritonie,  hydropisie  du  péritoine,  hydro- 
pisie, etc.). 

Constatation  de  ï'ascite-  —  D'ordinaire  raccumuLation  du  liquide 
dans  le  péritoine  est  lente  et  graduelle  ;  dans  les  cas  exceptionnels  d'ascite 
dite  a  jrigore,  d'oblitération  brusque  de  la  veine  porte,  Tépanchement  peut 
être  rapide. 

De  constatation  parfois  évidente,  surtout  quand  elle  a  acquis  un 
certain  volume,  que  la  paroi  est  relativement  mince,  que  le  liquide  est 
très  mobile,  elle  est  parfois  fort  délicate  si,  ce  qui  est  fréquent,  la  paroi 
abdominale  est  épaisse  et  infiltrée,  si  Tépanchement  est  minime  ou  modéré, 
si  des  adhérences  en  limitent  la  mobilité,  etc. 

En  fait  on  procédera  pour  la  constater  à  un  examen  méthodique  : 

Inspection. 

a)  Forme  du  ventre,  —  l®  Position  verticale:  relief  anormal  de 
l'hypogastre  et  des  fosses  iliaques. 

2^  Position  horizontale  :  les  flancs  s'élargissent,  s'étalent  (ventre  de 
batracien)  ;  le  liquide  se  déplace  en  somme  suivant  les  lois  de  la  pesan- 
teur, d'où  présence  du  liquide  du  côté  déclive  dans  le  décubitus  latéral. 

30  Parfois  V ombilic  retourné  en  doigt  de  gant  forme  une  petite  tumeur 
molle,  fluctuante,  dépressible,  transparente. 

fj)  État  de  la  peau.  —  Souvent  lisse,  blanche,  unie,  polie,  luisante  ; 
quelquefois  épaissie,  infiltrée,  œdémateuse  ;  parfois  érythémateuse. 
On  peut  y  voir  des  vergetures  comparables  à  celles  de  la  grossesse. 

y)  Circulation]  veineuse  superficielle.  —  Les  veines  portes  accessoires, 
normalement  très  peu  développées,  acquièrent,  dans  le  cas  d'obstacle 
au  courant  de  la  veine  porte,  un  volume  parfois  considérable  ;  c'est  par 
elles  que  se  rétablit  en  partie  la  circulation,  d'où  dilatation  des  veines 
sous-cutanées  abdominales  :  réseau  veineux  très  développé  entre  le  pubis 
et  l'appendice  xiphoïde,  surtout  à  droite,  plexus  veineux  péri-ombilical. 

l)  Quelquefois  hydrocèle  concomitante  par  persistance  du  conduit 
va  gi  no-péri  tonéa  1 . 

Palpation.  —  Tuméfaction  uniforme,  tendue,  quelquefois  élastique, 
réni  tente. 


536  LES   SYMPTOMES 

Le  liquide  masque  la  masse  intestinale  et  s'oppose  à  l*examen  minu- 
tieux des  viscères  abdominaux,  d*où  nécessité  de  la  ponction  dans  les  cas 
où  cet  examen  s'impose. 

Percussion.  —  La  matité  est,  naturellement,  d'autant  plus  complète 
que  le  liquide^épanché  est  plus  abondant. 

1®  Siège  primitif,  les  fosses  iliaques,  l'hypogastre  ;  puis  l'abdomen  est 
envahi.  Quand  le  malade  est  couché,  la  matité  est  à  son  maximum  vers 
les  flancs  et  l'hypogastre  (liquide)  :  les  régions  ombilicale  et  épigastrique 
sont,  d'ordinaire,  le  siège  d'une  sonorité  tympanique  (intestins),  la  tran- 
sition est  graduelle  entre  la  matité  et  la  sonorité. 

2^  Unjépanchement  peu  abondant  peut  échapper  à  la  percussion,  mais, 
en  faisant  incliner  le  malade  sur  le  côté,  on  peut  y  réunir  le  liquide  et 
obtenir  la  matité. 

3®  Cettematité[ades  limites  mobiles,  varia  blés  avec  la  position  dumalade, 
si  Tascite  est  mobile  et  libre  ;  elle  est  fixe  si  l'épanchement  est  enkysté, 
cloisonné  (ïig,  567). 

Palpation  et  percussion  combinées.  —  Elles  permettent  d'obtenir 
un  des  signes  les  plus  importants  de  l'ascite  :  la  fluctuation  ou  la  sensation 
de  flot. 

L'une  des  mains  étant  appliquée  à  plat  sur  un  des  côtés  du  ventre, 
on^rappe  légèrement  avec  l'autre  sur  le  côté  opposé,  soit  par  percussion 
légère,  soit  parj^chiquenaude  ;  la  première  reçoit  la  sensation  d'un  choc  ou 
d'une  ondulation.  Il  est  souvent  utile  qu'un  témoin  applique  le  bord 
cubital  de  la  main  le  long  de  la  ligne  blanche,  afin  d'arrêter  la  transmis- 
sion des  ondulations  pariétales  qui  est  une  cause  d'erreur. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  sensation  de  flot  est  presque  pathognomonique 
de  l'ascite,  puisqu'elle  ne  se  montre  en  dehors  d'elle  que  dans  certains  cas 
rares  de  kystes  de  l'ovaire  à  parois  minces. 

Toucher  vaginaL  —  On  constate  parfois  de  l'empâtement  des  culs- 
de-sac,  de  la  rénitence. 

Quelquefois  le  toucher  vaginal  peut  rendre  des  services  en  faisant  poser 
un  diagnostic  précoce  d'ascite  (abaissement  et  diminution  de  poids  de 
l'utérus,  mobilité  extrênio  du  col). 

Signes  fonctionnels. 

a)  Surtout  phénomènes  de  distension  et  de  compression. 

a)  Augmentation  du  volume  du  ventre  :  le  malade  ne  peut  plus  bouton- 
ner son  pantalon. 

ji)  Troubles  digestifs.  —  (Jlonstipation  par  compression  des  intestins  et 
paralysie  (loi  de  Chopart  :  tout  muscle  sous-jacent  à  une  séreuse  enflammée 
est  paralysé).  Dyspepsie,  tympanisnie. 

y)  Troubles  urinaires:  dysurie,  diminution  de  la  sécrétion  urinaire, 
oligurie,  opsiurie  surtout  à  cause  de  la  déperdition  de  liquide  dont  l'ascite 
est  la  cause. 

o)  Dyspnée  cardio-pulmonaire  par  refoulement  du  diaphragme,  tasse- 
ment des  poumons,  déviation  du  cœur. 


ASCITE 


537 


s)  Œdème  des  membres  inférieurs ,  soit  produit  par  la  cause  même  de 
l'ascite,  soit  provoqué  par  la  compression  des  veines  caves  inférieures. 

b)  Troubles  fonctionnels  de  Taffectlon  causale  (cirrhose,  périto- 
nite, etc.,  etc.). 


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Décubitus  dorsal. 


Décubitus  latéral. 


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Avec  quelles  affections  pourrait-on  confondre  Vascite?  — 
<i)  Le  météorisme  abdominal.  —  Ici,  au  contraire,  la  sonorité,  le  tym- 
panisme  sont  exa- 
gérés, mais,  à  la 
vérité,  l'ascite 
s'accompagne 
souvent  de  météo- 
risme :  le  météo- 
risme peut  mas- 
•quer  une  ascite. 
Le  meilleur  signe 
ù  notre  avis,  dans 
■ces  cas,  est  le  dé- 
placement de  la 
matité  par  décu- 
bitus latéral,  la 
matité  apparais- 
sant au  point  dé- 
<*live,  en  un  point 
qui  était  sonore 
antérieurement. 

b)  L'œdème  de 
la  paroi.  —  Le 
doigt  laisse  son 
emprfîinte  dans  la 
paroi  ;  la  matité 
est  uniforme  ;  il 
n'y  a  pas  de  fluc- 
tuation. Mais  la 
<;o incidence  de 
l'œdème  abdomi- 
nal et  de  l'hydro- 
pisie  est  fré- 
•quente. 

c)  Rétention 
d'urine.  —  La 
tuméfaction  et  la 
matité  sont  fran- 
chement hypogas- 

t  riques,  à  convexité  supérieure  (c'est  le  contraire  dans  Tascite) .  Le  sujet  urine 
[)ar  regorgement;  le  palper  hypogastrique  est  plus  ou  moins  douloureux. 


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538  LES   SYMPTOMES 

En  cas  de  doute,  rarement  excusable,  le  cathétérisme  vésical  fait 
disparaître  simultanément  doute  et  tuméfaction. 

d)  Grossesse.  —  La  tuméfaction  est  dure,  médiane,  arrondie,  glo» 
buleuse,  hypogastrique.  Le  toucher  en  précise  Torigine  utérine.  La  con- 
vexité est  supérieure  (c'est  le  contraire  dans  Tascite).  Il  suffit  en  somme 
d*y  penser  pour  éviter  Terreur  :  si  un  doute  subsistait,  on  rechercherait 
les  autres  signes  gravidiques  (cessation  des  menstrues,  sécrétion  de  colos- 
trum,  ligne  brune,  évolution  régulière  et,  à  partir  de  quatre  mois  etdemi^ 
les  signes  fœtaux   pathognomoniques). 

e)  Kystes  de  Tovaire.  —  Il  est  bon  de  rappeler  nettement  les  signes 
différentiels  : 

a)  Forme  du  ventre.  —  Globuleux,  ombilic  normal  en  cas  de  kyste. 

Étalé,  ombilic  saillant  en  cas  d'ascite. 

fi)  Matité.  —  Dans  l'ascite  :  matité  lombaire,  région  ombilicale  sonore^ 
flancs  mats,  dans  l'ensemble  matité  à  convexité  inférieure  :  zones  de  matltë 
mobiles  variables  avec  la  position  du  malade. 

Dans  le  kyste  :  régions  lombaire,  iliaque  et  épigastrique  sonores  ;  matité 
plutôt  médiane  et  hypogastrique,  parfois  ombilicale  à  convexité  supé- 
rieure ;  non  modifiée  par  Tattitude  du  sujet. 

y)  Sensationj  de  flot.  —  Quasi  constante  dans  Tascite  ;  exceptionnelle 
dans  les  kystes  de  l'ovaire. 

8)  Antécédents.  —  Souvent  négatifs  dans  les  kystes  de  l'ovaire. 

Toujours  positifs  dans  les  ascites  [troubles  hépatiques  (cirrhoses),  trou- 
bles cardiaques  (cardiopathies),  altération  de  l'état  général  (péritonite 
bacillaire),  affection  organique  grave  (cachexie),  etc.]. 

Malgré  tous  ces  signes  différentiels,  maintes  erreurs  sont  encore  com- 
mises ;  la  coexistence  possible  d'une  ascite  et  d*un  kyste  vient  encore  com- 
pliquer le  problème. 

Causes  de  Vascite.  —  En  présence  d'une  ascite,  il  faut  surtout  penser 
au  foie,  au  péritoine  et  au  cœur. 

Le  diagnostic  sera  principalement  basé  sur  les  antécédents,  les  signes 
concomitants,  l'évolution  de  l'ascite,  les  caractères  du  liquide  retiré  par 
ponction. 

a)  Ascite  d'origine  hépatique  {type  :  cirrhose  atrophiquer 
ascite  type).  —  Le  début  est  lent,  graduel,  plus  rarement  brusque, 
rapide  après  refroidissement;  le  liquide  est  libre,  mobile,  facilement  fluc- 
tuant. 

Il  a  été  précédé  d'une  période  précirrhotique  plus  ou  moins  bien  carac* 
térisée  [signes  d'hypertension  portale  (hémorroïdes,  circulation  colla- 
térale), troubles  dyspeptiques,  gastro-intestinaux,  pituites,  météorisme, 
diarrhée,  congestion  hépatique  et  subictère,  oligurie,  etc.,  etc.]. 

lo  La  marche  est  progressive. 

2o  Le  foie  est  toujours  altéré,  à  l'ordinaire  petit  (cirrhose  atrophique 
de  Laennec),  parfois  hypertrophié  (cirrhose  hypertrophique  ou  alcoolique 
de  Hanot  et  Gilbert),  la  rate  augmentée  de  volume,  le  syndrome  d'hyper- 


ASCITE  539 

tension  portale  manifeste,  .la  dénutrition  évidente.  On  peut  la  rencontrer 
dans  la  syphilis  hépatique  et  le  cancer  noduiaire  primitif  ou  secondaire 
du  foie. 

3*  Le  liquide  retiré  par  ponction  est  séreux,  pauvre  en  fibrine,  en  élé- 
ments figurés,  en  matières  albuminoïdes. 

40  Toutefois  il  est  bon  de  se  rappeler  que  la  péritonite  peut  accom- 
pagner, accompagne  fréquemment,  maintes  formes  de  cirrhoses,  et  que 
les  hépatites  scléreuses,  éthylîques,  tuberculeuses  et  syphilitiques  sont 
bien   souvent  associées  à   des   péritonites   localisées   (périhépatites)   ou 


Btmgt  e*/^'. 


Fig.  568.  —  Ln  eau, 
-  Hépatique.—  Pértlonéale. - 


M  de  l'asciU. 
Pyléphlibitique.  ■ 


généralisées  similaires  ou  hybrides  (éthylisme  et  tuberculose,  éthy- 
lisme  et  syphilis,  syphilis  et  tuberculose,  voire  éthylisme,  tuberculose  et 
syphilis), 

b)  Ascite  d'origine  péritonéale  {type:  péritonite  taberculeuse). 
—  1"  L'ascite  est  d'abondance  moyenne,  souvent  peu  fluctuante,  procé- 
dant par  poussées  progressives  et  régressives. 

Le  liquide  est  peu  mobile,  souvent  enkysté.  Parfois  coexistant  avec  des 
empâtements  mats  et  durs  (gâteaux  péHtonéaux),  surtout  appréciable 
après  ponction. 

2°  On  recherchera  les  signes  coacomltants  :  frottements  péritonéaux 
<t  pleuraux,  épanchement  pleural,  ganglions,  signes  de  bacillose  pleuro- 
pulmonaire  ou  génitale  ou  articulaire  ou  typhobaciIlo:e,  fièvre,  vomis- 
sements, etc.,  etc. 

30  Le  liquide  ascitique  est  séro-fibrineux,  beaucoup  plus  riche  en 
fibrine,  en  albumine  ou  éléments  figurés  que  dans  les  ascites  mécaniques. 


S40 


LES    SYMPTOMES 


Bref  il  présente  les  caractères  généraux  des  exsudais  inflammatoires. 
L'inoculation  au  cobaye  sera  positive  en  cas  de  tuberculose.  Certains 
artifices  permettent  de  rechercher  le  bacille  de  Koch  dans  le  liquide 
ascitique  (inoscopie  de  Jousset). 

4"  H  convient  de   remarquer  que  la  tuberculose  pMtoniale  repré- 
u^^  sente,  et  de  beaucoup,  le  plus 

nfparent'on  r^r  grand  nombre  des  cas  d'ascile 

pirilonilique,  mais  que  cepen- 
dant il  faudra  penser  k  la  pos- 
sibilité d'un  cancer  du  piri- 
loine  chez  un  sujet  âgé,  ca- 
chectisé.  Les  réactions  gan- 
glionnaires, l'examen  du  li- 
quide habituellement  hémor- 
ragique, les  antécédents, 
l'évolution  affirmeront  rapi- 
dement le  diagnostic,  k  con- 
dition qu'on  y  pense. 

Il  ne  faut  pas  oublier  non 
plus  que  la  pirilonile  labereu- 
lease  avec  ipanckement  asci- 
iique  peut  présrater  tous  les 
degrés,  des  plus  bénins,  telle 
l'ancienne  ascite  idiopathique 
des  jeunes  filles  évoluant  len- 
tement, sans  fièvre,  sans  trou- 
ble géniraux,  et  aboutissant 
quasi  toujours  à  la  guérlson 
spontanée  (hydarthrose  du 
p^'rîLoine),  •  jusqu'aux  plus 
grave?,  telles  ces  formes  ul- 
céro-caséeuses  qui  aboutissent 
si  rapidement  et  si  fatale- 
ment au  contraire  à  l'hecticité. 
Rappelons  enfin  la  partiiif-alicn  si  friquenle,  pour  ne  pas  dire  constante, 
de  la  plèvre  aux  proressus  de  bacillose  péritonéale,  presque  toujours  à 
proprement  parler:  bat- il/ose  pleuro-périionéale.  En  tout  cas  et  comme 
sanction  pratique,  en  prisence  d'une  manifestation  péritonéale  suspecte, 
il  convient  d'explorer  systt'maliquement  les  plèvres  et  d'y  pratiquer  tow 
jours  une  ponclion  exploratrice  ;  elle  donnera  la  solution  du  problème 
dans  le  plus  giand  noniln-e  des  cas. 

c)  Ascite  d'origine   cardiaque  {type  :  aaystolie]- 

1°  Un  de  ses  caractères  les  plus  spécifiques  c'est  qu'ici  l'ascite 
succède  manifestement  aux  autres  hydropisies  (œdèmes  des  membres 
inférieurs,    du   :crotum,  des  lombes],  contra  in  ment  à  ce  qui  se  passe 


Fig.  566. 


ASCITE  541 

dansl'ascite  cirrhotiqueelpéritonitique,et  qu'elle  s'associe  fréquemment 
à  l'hydro thorax. 

2°  Les  conditions  dans  lesquelles  elle  se  produit,  l'asystolie  concomi- 
tante, la  constatation  de  la  lésion  cardiaque,  imposent  le  diagnostic.  Tout 
au  plus  pourrait-on  hésiter  dans  les  cas  très  avancés  où  —  la  cirrhose 
du  foie  primitive  s'étant  compliquée  de  forcement  cardiaque  secondaire, 
ou  au  contraire  la  cardiopathie  primitive  ayant  engendré  une  cirrhose 
cardiaque —  la  symbiose  défaillance  cardio-hépatique,  asystolie  et  cirrhose 
est  réalisée.  L'étude  attentive  des  antéiiédents  [cardiaques  et  hépatiques), 
de  l'évolution  des  œdèmes,  des  bruits  du  cceur  résoudra  à  peu  près 
toujours  la  question  de  priorité,  à  cette  période  d'ailleurs  pragniatique- 
ment  assez  théorique,  les  in- 
dications thérapeutiques  se  10 
Eymbiosant  comme  les  trou-  f 
blés  fonctionnels.  ^1 

Autres   causes.    —    En     , 

dehors  de  ces  trois  causes  car- 
dinales de  l'ascite.il  faut  men- 
tionner ; 

1»  L'ascite  des  brigtati- 
ques.  —  Peu  fréquente,  en 
somme,  et  s'accompagnantdes 
signes  habituels  du  brightisnie 
(Voy.  Albuminuries  et  œdèmes). 
A  noter  le  taux  élevé  de  l'urée  dans  le  liquide  ascîtique  des  azotémiques. 

Il  ne  faut  en  accepter  le  diagnostic  qu'en  l'absence  bien  constatée  de 
toute  cirrhose  hépatique,  de  toul«  inflammation  péritonéale,  de  toute 
déraillance  cardiaque. 

A  noter  particulièrement,  comme  éléments  diagnostiques  ■  l'albumi- 
nurie et,  en  l'absence  de  toute  défaillance  cardiaque,  la  précession  des 
œdèmes  (des  paupières,  des  membres,  du  scrotum)  ; 

2°  L'ascite  des  cachectiques.  —  Exceptionnelle  aussi  et  qui,  correc- 
tement analysée,  rentre  aussi  presque  toujours  dans  une  des  trois  caté- 
gories: hépatique,  péritonéale  (bacillaire  ou  néoplasique),  cardiaque,  sus- 
mentionnées. 

3°  L'ascite  chyleuse.  —  Très  rare  aussi,  au  moins  dans  nos  contrées, 
et  d'une  pathogénie  sans  doute  hétérogène  et  complexe. 

Le  liquide  retiré  est  blanchie tre,|opale3cent,  d'apparence  laiteuse,  pauvre 
en  albumine,  riche  en  graisse  que  l'éther  dissous,  clarifiant  le  liquide. 
Sa  composition  se  rapproche  de  celle  du  pus  (hyperleucocytose). 

On  y  a  trouvé  de  la  filariose  [Lancereau.\],  de  la  tuberculose  [Gourtois- 
Surnt),  de  l'innammation  chronique  du  péritoine  (Letulle),  la  compres- 
sion du  canal  thoracique  par  une  adénite  médiastinale  [Strauss). 

4"  L'ascite  pyléphlébitique.  —  Tout  à  fait  exceptionnelle,  qui  se 
dislingue  par  sim  début  brusque,  sa  reproduction   ultra-rapide    après 


Fie  570. -- Rythme  m 


54-i  /,£S    Sy^fPTOMES 

ponction,  les  douleurs,  la  diarrhée,  les  vomissemenU,  les  hémorragies  di{ 


Fig.  571.  —  TeiTitoiru  de  la  veine  porlc  (d'oprès  Bérard  el  VIgnard). 
I,  veine  mammulre  interne  ;  2,  veine  cave  supérieure  ;  3,  veine  cave  infËrieure  ; 
4,  veine  sus-hépatique  ;  5,  foie  ;  6,  tronc  de  In  veine  porte  ;  7,  veines  gaetro-diiadénalee  : 
8,  pancréas  ;  S,  duodénum  ;  10,  mésentËre  ;  1 1,  veine  iléo-colique  ;  iS,  angle  îléo-caKSI; 
13,  veines  eppendiculairea  ;  14,  appendice  ;  1&,  raie  ;  16,  eslomac  ouvert  ;  17,  rameaux 
portes  in  Ira -hépatiques;  IS,  tronc  artériel  cceliaque  ;  19,  queue  du  pancréas  ;  20,  veines 
pancréatiques  ;  21,  veine  mésaralque  inférieure  ;  23,  mésocûlon  ;  23,  cAlon  descendant  ; 
24,  veine  coloslgmolde  ;  25,  S  iliaque. 

lives  qui  raccompagnent,  la  splénomégalie  et  le  développement  ( 
rabie  de  la  circulation  abdominale  collatérale. 


sloppement  considi^^| 


ASCITE 


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L  Privé  de  force,  J 


La  fatigue  est  un  terme  correspondant  à  une  sensation  trop  corn- 
mune  et  bien  caractérisée  pour  qu'une  définition  en  soit  nécessaire.  Tout 
au  plus  doit-on  dire  qu'on  en  peut  observer  tous  les  degrés,  depuis  la 
simple  sensation  légère  et  temporaire  de  fatigue,  presque  agréable,  se  tra-^ 
duisant  par  un  besoin  de  repos,  jusqu'à  l'épuisement  profond,  persistant 
et  durable,  annihilant  presque  complètement  le  «  vouloir  »  et  le  «  pouvoir  ». 
Enfin,  il  convient  de  distinguer  la  «  paralysie  »,  abolition  des  mouvements 
volontaires  d'une  partie  du  corps,  de  la  «  fatigue  »  qui  les  rend  simplement 
pénibles,  voire  douloureux  ;  mais,  à  la  vérité,  la  «  parésie  »  est,  par  certains 
points,  bien  proche  voisine  de  la  «  fatigue  ». 

Le  symptôme  «  fatigue  »  est  trop  banal,  manifestation  courante  de 
la  plupart  des  états  infectieux,  toxiques  et  dépressifs,  pour  qu'il  soit  inté- 
ressant d'en  esquisser  même  un  essai  de  séméiologie  intégrale.  Nous  nous 
bornerons  dans  ce  chapitre  : 

10  A  rappeler  les  conditions  cliniques  les  plus  ordinaires  du  symptôme 
fatigue  ; 

2^  A  rappeler  qu'en  quelques  circonstances  la  «  fatigue  »  prend,  par  sa 
ténacité,  son  intensité,  ses  modalités,  une  valeur  clinique  parfois  quasi 
pathognomonique. 

La  sensation  de  «  fatigue  »  peut  être  physiologique  (normale),  après 
un  effort  "prolongé  physique  ou  intellectuel,  après  un  shock,  un  état 
émotif  violent,  une  épreuve  prolongée.  Elle  est,  en  ce  cas,  accidentelle  et 
temporaire.  Elle  cède  facilement  au  repos,  au  sommeil  et  à  la  suppression 
de  la  cause  provocatrice. 

Elle  se  manifestera  anormale,  pathologique  : 

Par  son  intensité  (épuisement,  asthénie  profonde)  ; 
Par  sa  durée  (ne  cédant  ni  au  repos,  ni  à  la  cessation  de  la  cause)  ; 
Par  ses  modalités,  parfois  rythmiques  ; 
Par  ses  localisations,  souvent  lombaires. 
Nous  rappellerons  rapidement  que  les  causes  les  plus  habituelles  de- 
là fatigue  pathologique  peuvent  être: 


ASTHENIE&  -   FATIGUE 


546  LES   SYMPTOMES 

I.  Nerveuses.  —  Elle  est  conditionnée  de  façon  normale  par  le  sur- 
menage et  les  émotions  répétées,  et  surtout  par  Tinsomnie,  quelle  qu'en 
soit  la  cause. 

On  la  rencontrera  de  façon  quasi  constante,  à  titre  épisodique  ou  pré- 
dominant, dans  la  plupart  des  affedions  organiques  du  système  nerveux^ 
et  en  particulier  dans  tous  les  états  paralytiques  qui  ne  nous  arrêteront 
jas  plus  longtemps. 

C'est  surtout  dans  toutes  les  psychonévroses  dépressives  (états  neu- 
rasthéniques et  neurasthéniformes,  névrose  d'angoisse,  névropathie  céré- 
bro-cardiaque, psychasthénies,  asthénie  générale  avec  atonie  gastro- 
intestinale,  ptôse  et  dénutrition,  sympathicotomie,  etc.,  etc.)  que  sa 
signification  diagnostique  peut  être  très  grande.  Elle  est  constante  dans 
tous  ces  états  et  parfois  prédominante  et  obsédante  ;  elle  est  à  peu  près 
toujours  associée  à  l'insomnie.  On  trouvera  toujours  à  l'origine  le  sur- 
menage (quel  qu'il  soit:  physique,  intellectuel),  les  excès  sexuels,  un  shock 
émotionnel,  le  sujet  généralement  n'établissant  pas  de  lui-même  une 
relation  de  dépendance  entre  les  deux  groupes  de  phénomènes.  Mais  une 
fois  ce  cycle  établi  :  hyperexcitabilité  (u  émotionnalisme  »,  suggeslibilité)  et 
asthénie  (insomnie),  il  tend,  véritable  cercle  vicieux,  à  persévérer, 
r  «  émotionnalisme  »  et  la  suggestibilité  engendrant  ou  exagérant  l'asthénie 
et  l'insomnie,  l'asthénie  et  l'insomnie  engendrant  ou  exagérant  Ta  émo- 
tionnalisme »  et  la  suggestibilité. 

Le  diagnostic  est  à  l'ordinaire  facile,  l'investigation  psychique  démons- 
trative. Rappelons  toutefois  que  le  diagnostic  d'une  psychonévroso 
essentielle,  quelle  qu'elle  soit,  ne  doit  jamais  être  qu'un  diagnostic  d'exclu- 
sion, et  qu'il  faut  toujours  s'assurer  qu'elle  n'est  pas  symptomatique 
d'une  afTection  somatique:  tuberculose,  artériosclérose,  syphilis,  azo- 
témie,  etc. 

H.  Les  causes  humorales  de  fatigue  sont  innombrables.  Toutes  les 
i'ilo.ricalionSy  qu'elles  soient  endogènes  ou  exogènes,  toxiques  ou  toxi- 
ni(iues,  peuvent  être  asthéniantes.  Quelque  défectueuse  que  soit  la  classi- 
fication suivante,  et  sans  se  dissimuler  que  maintes  catégories  «  che- 
vauchent »  Tune  sur  l'autre,  on  peut  l'adopter,  ne  fut-ce  qu'à  titre  mnémo- 
techni((ue. 

a)  États  anémiques.  —  La  fatigue  est  ici  continue,  associée  aux  signes 
classiriues  de  l'anénne  :  décoloration  des  nmqueuses,  hypoglobulie,  hypo- 
liémoglobinémio,  etc.,  anorexie,  dyspepsie,  etc.  Mais  il  faudra  remonter 
;i  la  cause  de  l'état  anémique  (voir  Anémies). 

b)  États  hyposphyxiques.  —  Ils  sont,  comme  on  sait,  constitués  par 
un  syndrome  circulatoire  particulier  essentiellement  caractérisé  par  une 
tension  liasse,  une  viscosité  sanguine  relativement  élevée,  d'où  tous  les 
signes  classiques  de  la  eiirulation  défectueuse  :  eyanose,  refroidissement^ 
dyspnée,  asthénie  facile  (voir  Hifijoletisians  arlérielles). 

c)  États  d'insuffisance  ^glandulaire.  —  Nous  retiendrons  surtout  la 
maladie  d'Addison  et  le  my.vœdêmc. 


ASTHÉNIE.  -  FATIGUE  547 

lo  Maladie  d'Addison  (insuffisamc  surrénale).  —  La  maladie  d'Addison- 
ne  représente  qu'une  modalité  très  grave,  mais  à  la  vérité  exceptionnelle, 
(le  V insuffisance  surrénale  que  les  recherches  contemporaines,  celles  de 
Sergent  en  particulier,  ont  révélée  si  banale,  dans  tous  les  états  infectieux 
et  post-infectieux  (fièvre  typhoïde»,  scarlatine,  dysenterie,  paludisme, 
choléra,  tuberculose,  etc.),  au  cours  desquels  on  recherchera  systémati- 
(juement  la  triade  cliniijue  :  aslhénie^  hijpolension  arl}rielle^  raie  blanche 
de  Serge  ni. 

2^  Myxœdème.  —  L'empâtement  si  caractéristi(iue  des  tissus 
(niyxœdème),  les  retards  évolutifs  multiples,  l'asthénie  permanente  feront 
faire  le  diagnostic. 

d]  États  diathésiques. 

1^  Obésité.  —  Elle  est  précirémcnt  souvent  sous  la  dépendance  d'une 
insuffisance  polyglandulaire  et  plus  particulièrement  thyroïdienne,  qui 
lui  confère,  pour  certaines  modalités,  quelque  parenté  avec  le  myxœdèm?. 
\.\islhénie  la  fera  soupçonner  (vo!r  Ohésilés), 

2^  DiABÈrK. —  A  l'ordinaire,  le  diabétique  est  «n  surnormal,  suractif, 
infatigable.  Uaslhénie^  de  cause  inconnue,  fera  parfois  dépister  un  diabète 
au  début  chez  un  sujet  jusque-là  indemne;  l'acétonémie  ou  Tazotémie 
chez  un  glycosurique  ancien  (voir  Glycosuries). 

e)  États  autotoxiques. 

10  Urémie  (et  surtout  azotémie).  —  Uaslhénie  permanenle^  invincible^ 
so  rencontre  de  façon  quasi  constante  associée  à  la  torpeur  dans  Vazo- 
léniie. 

2^  Artériosclérose  (dégénérescerice  sénile).  —  Il  en  est  de  même  pour 
l'artériosclérose. 

111.  Les  causes  infectieuses,  manifestement,  déterminent  la  «  fatigue  i>^ 
l'asthénie,  par  intoxication  toxinique  du  système  neu ro- musculaire- 
<'t  par  insuffisance  surrénale.  Elles  doivent  donc  rentrer  logiquement 
dans  les  catégories  précédentes  (aussi  rappelons-nous  une  fois  de  plus 
<|ue  la  classification  adoptée  ici  sacrifie,  de  propos  délibéré,  la  «  logique 
dogmatique  »  au  «  pragmatisme  pratique  »). 

Les  espèces  infectieuses  sont  souvent  évidentes  ;  c'est  le  cas  de  la  plupart 
d(  s  asthénies  contemporaines  des  infections  aigui^s  (asthénies  typhiques 
et  post-typhi(iues,  grippales  et  post-grippales,  diphtériques  et  post- 
diphtériques, etc.).  Tout  au  plus  devra-t-on  rechercher  avec  soin  :  1®  si 
cette  asthénie  post-infectieuse  ne  masque  pas  une  bacillose  commen- 
çante ;  2*^  si  elle  s'accompagne  de  signes  marqués  d'insuffisance  surré- 
nale (hypotension,  asthénie,  ligne  blanche  de  Sergent). 

(le  sont  surtout  les  asthénies  chroniques,  torpides,  cryptogènes,  qui 
doivent  retenir  l'attention.  C'est  à  leur  occasion  surtout  qu'il  n^  faudra  pas 
se  contenter  des  diagnostics  de  moindre  efTort  d'  <«  anémie  »,  de  «  neu- 
rasthénie »,  mais  au  contraire  rechercher,  de  propos  délibéré,  les  trois 
grandes    infections   chroniques  (tuberculose,    syphilis,  malar'.a]^    et  lea 


o48 


LLj    SYMPTOMES 


trois   grandes   int(>xicalions  chroniques  susmentionnée.^  (urémie,  glyco- 
surie, lifji)Osphy.rie}. 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  les  signes  classiques  de  ces  afTeclions. 
Happelons  cependant  pour  finir  que  toute  asthénie  persistante  ci  inexpli- 
cable doit  faire  penser  surtout  à  la  possibilité  d'une  tuberculose  coniincn- 
cante,  dont  on  recherchera  avec  soin  ler^  signes  :  1°  fonclionnels  :  faiblesse, 
lais'itude,  dyspnée  d'eiïort,  anorexie,  amaigrissement,  fébricule  vespéral, 
sueurs  nocturnes,  toux,  tachycardie,  hémoptysies  ;  2°  physiques  :  dimi- 
nution de  la  capacité  respiratoire,  submatité  légère  h  un  sommet,  reten- 
tissement exagéré  de  la  voix,  modifications  persistantes  de  la  respiration 
à   un  sommet  (inspiration  rude,  saccadée  ;  expiration  rude,  prolong*^e, 
soufflante  ;  frottements,  etc.). 

La  radioscopie,  si  précieuse,  n'a  rien  enlevé  à  la  valeur  des  signes  clas- 
siques ci-dessus  rappelés. 

L'examen     clinique     systématique     résoudra     automatiquement     les 
questions  précédentes,  à  condition  qu'il  soit,  qu'il  tende  à  être  intégral. 

Examen  clinique  systématique  des  asthénies. 


1  o  Mesure  des  tensions  arté- 
rieUes. 

Hypertension. 
!  Hypotension. 


\  2"  Examen  du  sang. 

I 
Hypofjlobnlie. 

I  '  Hyperviscjfsitê. 

;    Hypernz'dêmie. 

':  Hé  iction  de  Wassermann. 

1! 


3  '^  Tempér  atiire . 

Hyperihermie. 


4"  Auscultation. 

Poumons. 
Cœur. 


b'^  Examen  des  iirines. 

'    Sucre,  ncélonc 
Albumine. 


\ 


A»*lério8cl6roso,  mal  île  Brighl,  azolémie. 
Ilyposphyxie,  tuberculose,  insuflisance  surrénale. 


Anémie. 

Ilyposphyxie.  a/.oléiiiie.  t  iherculoso,  insufnsaiicc  ! 

siirréiiale,  aeétonéiiiie. 
Azoténiie.  :  » 

Positive  :  syphilis. 


Élat  infectieux  (luherculose,  paludisme,  etc.). 


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I  UhiTCUlox'. 

Accentuai  ion  du  dctixièmc  hruit.  hruilde  ^alop 
mal  lie  Rriirhl,  artcrioscU'Tost;. ) 


Diahèlc,  acclonémic. 
Albuminurie  la/.olémie  i. 


(')>    Examen    des     réflexes, 
des  réactions  nerveuses. 


I«  Psyclionêv  ro-^iv-. 

vîo  Haie  blanche  do  Seii<oiil  :  in^'iflisance  surrénale. 


BRADYCARDIES 


tJicxSO:.  lenL  /-xf^tx,  cœur,  1 
ralentissempnl  du  cœur.  J 


I-a    bradycsrdie   vniie   est    caracU'risc'e  par   le   ralentis. cinen     des 

/5        I     i     i     I     I     (     I     I     i     I     I     I     I     I     I     I     I     I     I     I     I 


normal 

Fi'^.  57'2.  —  Rvllnni*  norm»l. 

liallcninits  dn  («eur,  r»0  <»t  au-dessous  à  la  minute.  La  pal[>ation  du  pouls, 
I   I   •   •   •   I   •   I   i   •   i   i  i   I   I   I  I   I   I   I   I   I   I   I   I   I   I 


Ml'.  r>73.  -  -  Ti'Uiiruio»*  à  la  <li^s:>L'iuti«):i  a:iri":ilo-vrntrkMilair('.   Holanl  de  coinhicli- 

liilit»'*.  Alloii^ciiii'iit  «il'  la  i»t'riO(i«  ar. 

(onihinr'e  à  rau>«;ult<âliûn  du  «unir,  permet  seule  la  eonslatalion  de  la 


550  LES   SYMPTOMES 

bradyardie  crfiie.  Il  peut  y  avoir  bradycardic  fausse,  bradysphygmin, 
c'cst-ii-dirc  ralentissement  du  pouls  fana  ralentissement  vrai  du  cœur  : 
dans  le  pouls  alternant  et    le  bigt^mini^nie  extra systolique   quand    la 


lig.  574.  —  Blocage  parlii'l.  Di 


deuxième  pulsation  trop  faible  n'est  pas  pergue;  une  pulsation  est  perçue 
pour  deux  battements  cardiaques  [vo>  Arylbiaies). 

OuoiqueU's  ti;ivauxlesp!u!ii-étents, ceusde  Daniel  Routier, de Fiédériq, 


\   \    \    \    \    '    \ 
\       \       \       \ 


dR  Pct/clakis.  fil  parlirulicr,  aient  dAint.ntr.^  que  les  divisions  classiques 
n'olaienl,  pas  absolues  et  qu'il  existait  d'assez  nombreux  rjis  ambigus 
ou  de  h-ansilion.  la  pratique  coiiran'i'  peiil  t^ 'accommoder  du  tablenu 
schématique  ci-cimlrc 


551 


BRADYGA.RDIES 


(.\iiactp:hi:s 

CI.IMOl  KS. 


CARACTEREô 
(JHAPHI<^)rES. 


RÉACTIONS 
DIVERSES. 


ANTÉCÉDENTS. 


Par  lésion  intracardiaque. 

Lésion  fin  faisceau    de  His  (gomme).  Lésion  myocardique  venlriciilaire 
(rare)  ( mij Kordiie  scléreuse  ou  rhumatismale). 


Bradycardie. 

Jo  Très  marquée 
(30- 10  et  mo/ns 
à  la  mi  mile). 
I  t?o  Permanente 
(fil  paroxys- 
tique. 


Désliannonie  com- 
plète entre  les 
balteinenls  au- 
riculaires dont 
le     taux     reste 

sensiblement 

normal    et    les 

battements 

ventriculaires 
dont  le  taux  est 
fortement      ré- 
duit. 

{Blocaqe  dû  cœur. 
Dissociation  au- 
riculo  -  venlricu- 
taire.  ) 


Béaclion  nulle  à 
Vatropine. 

Réaction  nulle 
aux  mouve  - 
mcnts  respi- 
ratoires, aux 
efforts  et  aux 
attitudes,  à  la 
fièvre. 


Antécédents  spécifiques 
les  plus  fréquents. 

Parfois  coexistence  : 
ictère,  urémie. 

Pendant  la  période  de 
début  (bradycardie 

paroxystique)  :'  atta- 
ques nerveuses  graves 
et  prolongées,  épilepti- 
formes  (maladie  de 
Stokes-Adams). 


Par  lésion  ou  fonctionnement  défectueux  du  pneumogastrique. 


Bradycardie.      |.\  l'ordinaire  :  bra- 
lo  Modérée  :  50  à      dvcardit*    totale 


40. 
*^o   Pn.ssriijère. 


1 1 


sans 
tioii. 


dissocia- 


Réaction    marquée 
{accélération) 
à  Vatropine, 
Réaction  positive 
(accélération    à 

mouvements, 
attitudes,     res- 
piration, efforts, 
llèvTe. 


Dépression  nerveuse  : 

fatigue,  épuisement, 
shock,  neurasthénie, 
psychoses. 

Hépatique  :  ictère. 

Médicamenteuse  :  stro- 
phantus,  digitale. 

Auto-intoxication  :  uré  - 
mie. 

Lésions  nerveuses  attei- 
gnant : 

Noyau  bulbaire  :  hémor- 
ragies, ramollissement, 
artériosclérose,  etc. 

Émergences  :  m  é  n  i  n  - 
gites. 

Trône:  adénopathio  tra- 
chéo-bronchique,  tu- 
meurs médiastinales, 
anévrysmes. 


('.♦'tte  division  schématique  est  commode  en  clinique,  mais  à  la  condi- 
iiori  de  savoir  qu'il  existe  encore  bien  des  points  obscurs  incomplètement 

rlll(i<li's. 

1^  Anatomiques  :   il  existe  des  faisceaux  auriculo-ventriculaires  en 
drlior-  du  faisceau  de  His  (Stanley  Kent). 

oo  Physiologiques  :  persistance  de  la    transmission   auriculo-ventri- 
(iilfUrc  après  section  du  faisceau  de  His  (Stanley  Kent). 


-ro'Z 


LES   SYMPTOMES 


î^  Physio-pathologiques  :  a]  rJ«*l»lorage  de  certains  cœurs  par  Tadré- 
nîiliiu^  (\).  Routier). 


*V  vvyv<»»»V¥Vwvyvvvwir    ww    *vwv^    w    >vw    vw   ^^    w    w    ¥    w 


•y^^f  »r^> 


Fiç.  r>7(>.  —  lU'tanl  do  conduclihilité  (Daniel  Poulicr). 
h    Blocage  de  certains  cœurs  par  compression  oculaire  (P<»tzet;ikis> 
l^'épreuve  de  ïatropine  consiste  à  injecter  au  sujet  bradycanJique 


J." 


-V  v^v   »  w  y  y    0    «»  y    !»■<»»■'»<  i^^r* 


y  y   ^  w  y  <>  <* 


Fig.  577.  —  Blocage  partiel  (Daniel  Roiilier). 

Ok'jOOI  de  sulfate  d'atropine  (1  centimètre  cube  d'une  solution  au  mil 
lième)  et  ultérieurement,  les  jours  suivants,  2  centimètres  cubes  si  la  pro- 
mien» épreuve  a  été  négative,  mais  bien  supportée  par  le  sujet. 


ww^^wv  w^  "w"^  *^v  "^  "v  "^   *    V    v^    »^v    w    V  ^^^'"w    v~v  ■  V"  w  "^"v    V  ^r  «*— w  ^   V   V  v^^  ^^^r^<  v  v   v   *  v   v^  v 


i.ôJS.Ûissoc  complète 


V\V^.  57»^.  —  Di-soeialioii  complète  (Daniel  Houlier). 

r    L'épreuve  est  considérée  couime  négative  si,  dans  l'heure  qui  suil,  Tar 
célération  est   inférieure  à  dix  puisât i<jns. 


-VV     v»<»vyo<»y     ^"^r 


^C 


^c 


l'ijr.  079.  -     nriMiv«s«nlii*  lnlai"'  'Daniel  Routifri. 


1/épreuve  est  (•()n>idéié('  ronmi»'  p<»-iliv«'  si.  dans  l'heure  (jui  suil.  Taccé- 
lération  est  supérieure  i\  vingt  pulsations. 

L'épreuve  e>t  eonsich'rée  rrininn-  d<»uteu>e  .--i.  dans  l'heure  qui  suit, 
l'arrélération  <'st  e()nipri>e  enfr«*  «iix  ff  vinirt  pul>ations. 


BRADYCARDIES 


En  ivgl(*  on  admet  qu'une  bradyrardie  qui  ne  s'est  pas  modifiée  par 
l'épreuvi*  de  Tatropine  ne  peut  être  consdién^e  comme  une  bradyrardie 


^^-^^-^^»*^^^^— ^^ii^^^i^^-^^*^i^^^^"^^ 


Fiî?.    hm. 


—    Rradycardic    par    dissociation    auriculo-vcntriculaire    consécutive     à 

une  gomme  du  faisceau  de  His. 

25 
Obs.  1-257.  H...,  1855,  27   — .  Spécificité  ancienne.  W  +. 


nerveuse.  L'atropine,  «  curare  des  nerfs  du  cœur»  (Fr.  Franck),  inhibe 
l'action   frénatrice,    bradycardique  du  pneumogastrique.  Toutefois  cette 


Rd 


1917.29.11 


23<9.H.iMt.i'*^  es" 
Fig.  581.  —  Bradycardie  totale  consécutive  à  une  psyclionévrose  dépressive. 

r^gle  est  actuellement  fort  discutée  et  ne  peut  être  acceptée  qu'à  titre 
provisoire  et  sous  bénéfice  d'inventaire. 


CEPHALALGIES 


[-*?«> 


^KÂifl.  têle,  i^yo(,  douleur. 


doiilur  de  fêle. 


La  céphalalgie  est  un  des  symptômes  les  plus  communs  de  la  svint.M<ilo- 
gie  médicale.  Ce  terme  n'a  guère  besoin  d'être  défini  ;  il  désiyne,  en 
somme, d'une  façon  générale,  lesdouleura  le  plus  souvent  difTuBe^iessenties 
dans  quelque  partie  de  la  région  crânienne. 

Ladite  région  comprend  : 

1"  Le  contenu  encéphalique  :  cerveau,  cervelet,  leurs  enveloppes,  les 
vaisseaux  et  les  nerfs  intracraniena  ; 

2"  La  cavité  crânienne  avec  ses  dépendances  :  sinus  frontaux,  maxil- 
laires, ethmoïdaux,  cavités  auriculaires  et  orbitaires  ; 

3"  Les  lissas  péricraniens  :  muscles,  insertions  et  aponévroses  pcr- 
«raniens  (frontaux,  occipitaux,  temporaux)  et  particulièrement  les  masses 


\-if.  jb'Z.  —  Figure  muiilranl  Ips  ni[i|)orlf 
(Hruils  (les  sinus  frontaux,  ellniioldaiix 
ri  sptiËnoIdaux  et  «les  niombratics  c^ré- 
hrales.  Les  sinus  etlimolduiix  sont  r<'- 
|»r*sentfï  scliéma  tique  ment. 


urrninntraiil  ti-s: 

iinuf  ethiiiiilijaux   <'t  itc^ 

c^r^bmlcs. 


occipitales  (muscles  de  la  nuque)  et  temporales  ;  la  peau  et  le  tissu  cellu- 
laire des  régions  frontale,  temporale  et  du  cuir  chevelu. 

Tous  CCS  tissus,  à  l'exception  de  la  niasse  encéphalique,  sont  pourvus 
4Je  nerfs  sensilifs  ;  au  surplus,  si  la  masse  encéphalique  même  est  en  fait 
insensible,  les  artères  cérébrales  sont  pourvues  de  plexus  synq)athiqucs, 
la   durc-mèrc,  la  jiie-mére  et  leurs  prolongemenls  riuheinenL  innervé-!, 


CÉPHALALGIES 


Oi)D 


Fig.  584. 


—  Zones  crâniennes 
de  Head. 


en  sorte  que  maintes  afTections  cérébrales  profondes  (tumeurs,  par  exem- 
ple) peuvent  donner  naissance  à  des  céphalées  tenaces,  peut-être  par 
irritation  méningée  ou  vasculaire. 

Cette  complexité  de  structure  explique  au  moins  en  partie  la 
fréquence  extraordinaire  des  réactions  céphalalgiques,  dont  Ténuméra- 
tion  ci-des  ous  ne  donnera  qu'une  incomplète  idée  : 

1«  Le  cuir  chevelu  même  peut  être  le  point  de  départ  des  excitations 
pathogènes   :   parasites,    perruque,   chapeau, 
teintures. 

2«  La  masse  musculaire  et  aponévrotique  de 
la  nuque  peut  être  le  siège  de  sclérose,  d'in- 
flammation, d'infiltrations  douloureuses,  dont 
nous  verrons  plus  loin  Timportance. 

3<*  Les  sinus  crâniens,  frontaux,  ethmoï- 
daux,  auriculaires  (oreilles  moyennes),  du  fait 
(le  leur  contiûuïté  avec  la  muqueuse  rhino- 
pharyngée,  sont  particulièrement  exposés  aux 
catarrhes  et  aux  infections  qui  frappent  si  fré- 
quemment celle-ci. 

40  Les  membranes  inlracraniennes  (ménin- 
gées, vasculaires)  sont  de  même  fréquemment 
sujettes  à  des  processus  douloureux  conges- 
tifs  ou  inflammatoires. 

>  La  région  du  trijumeau,  hypersensibilisée, 
semble-t-il,  par  les  raffmements  de  la  civili- 
sation, est  soumise  aux  excitations  anor- 
males des  afTections  oculaires,  nasales,  den- 
taires. Et  on  peut  dire  d'ailleurs,  semble-t-il, 
av(M.*  une  approximation  suffisante,  que  le 
centre  principal  de  la  sensibilité  céphalique, 
'(  le  centre  de  la  céphalalgie  »,  si  nous  osons 
ainsi  nous  exprimer,  est  principalement  cons- 
titué par  les  «  centres  trijumeaux  ». 

«)"  Nombre  d'observations  obligent  à  admettre  l'existence  de  céphalées 
réflexes  provoquées  par  l'excitation  anormale  de  régions  exlracraniennes, 
parfois  fort  éloignées,  du  fait,  probablement,  de  connexions  plus  ou  moins 
intimes  entre  les  centres  pneumogastriques  et  la  cinquième  paire.  C'est 
ainsi  que  Head  a  décrit  des  zones  céphaliques  qui  seraient  particulière- 
nn'nt  «  attendries  »  et  douloureuses  au  cours  des  affections  viscérales 
f  horaco-abdominales.  On  sait  que  les  afTections  desdits  viscères  déter- 
minent une  hyperesthésie  et  une  douleur  réflexe  de  zones  déterminées 
de  la  paroi  thoraco-abdominale.  Mais  si  cette  douleur  dépasse  une  certaine 
intensité,  une  hyperesthésie  et  une  douleur  similaire  tendraient  à  appa- 
raît re  dans  une  zone  crânienne  correspondante.  La  loi  générale  de  distri- 
bution serait  la  suivante  :  plus  élevée  est  la  zone  afTectée  du  tronc,  plus 
antérieure  est  la  zoneafTectée  de  l'encéphale.  C'est  ainsi  que,  d'après  Head, 


NF,  naso-frontale  =  6*"  ré- 
gions thoraciques  supérieures. 

T,  temporale  =  7«  région 
thoracique. 

Affection  des  sommets  pul- 
monaires et  de  la  base  duca'ur. 

Affection  de  la  base  des  pou- 
mons, du  ventricule  gauche, 
de  la  région  stomacale  supé- 
rieure. 

AP,antéro-pariélale  =  8*  ré- 
gion thoracique. 

PP,  postéro-pariétale  = 
9*  région  thoracique. 

G,  occipitale  =  10®  région 
thoracique. 


556  LES   SYMPTOMES 

les  correspondances  douloureuses  tronculo-cranicnnes  s'établiraient  comme 
suit  : 

G    premières  régions  ttioracique'?,  aires  iiaso-frontales. 

7«  ri'gion    Ihoraoiqiie     aire  temporale  (ce  sérail  une  des  plus  fréquentes). 
jn'-'      —  —        aire  verticale  (antéro-pariétale). 

y«      —  —        aire  pariétale. 

10«      —  —         aire  occipitale. 

La  zone  hyperesthésic  de  la  septième  région  thoracique,  qui  correspond 
à  une  affection  viscérale  de  la  base  des  poumons,  de  la  région  supérieure 
de  Testomac  ou  du  cœur  gauche,  et  plus  particulièrement  de  la  mitr«le, 
.s'accompagne  en  effet  souvent  de  céphalée  temporale. 

On  a  signalé  des  céphalées  réflexes  d'origine  plus  éloignée,  par  exem- 
ple utérine,  ovarienne. 

7°  Les  connexions  étroites  existant  entre  les  centres  corticaux  et  soui.- 
corticaux  de  la  sensibilité  céphalique  et  les  centres  sensoriels  (visuels, 
auditifs,  gustatifs  etj  olfactifs  en  particulier),  Thyperesthésie  générale 
et  sensorielle  des  hyper-civihs^s,  expliquent  enfin  ces  céphalées  d'origine 
sensorielle  provoquées  chez  les  algiques-hyperesthésiques  par  une  excita- 
tion sensorielle  violente  ou  prolongée  :  luminosité  trop  grande  (céphake 
et  névralgie  de  la  Côte  d'Azur),  bruits  violents  ou  discordants,  odeui-s 
fortes  ou  nauséeuses,  saveurs  désagréables,  etc. 

Si  Ton  ajoute  que  toutes  les  excitations  céphalalgo-génétiques  pré- 
citées peuvent  être  directes  ou  indirectes,  circulatoires,  inflammatoires,, 
toxiques,  etc.,  on  conçoit  l'extraordinaire  fréquence  du  symptôme, 
la  multiplicité  de  ses  causes  et  la  quasi  impossibilité  d'en  donner  une 
classification  complète,  pratique  et  logique. 

Faute  de  mieux,  et  sans  nous  dissimuler  tout  ce  que  cette  classifica- 
tion a  de  défectueux,  et  combien  sont  artificielles  en  bien  des  cas  les 
séparations  établies  entre  les  groupes  de  céphalalgies  ainsi  cataloguées, 
nous  adopterons  la  suivante,  la  moins  incommode  : 

(Céphalalgies  d^origine  toxique  et  ioxinique  (toxines  infectieuses}. 

Céphalalgies  d'origine  névralgique  et  névropathiqne. 

Céphalalgies  par  compression  (inflammatoire,  méningo-encéphalique  ou 
ncoplasique). 

Céphalalgies  d'origine  réflexe. 

Céphalalgies  d'origine  musculaire. 

Les  céphalalgies  d  origine  toxique  sont  In's  fréquentes  et  d'un 
diagnostic  souvent  délicat,  Ifurs  modalités,  l<nir  sévérité,  leurs  localisa- 
tions, leur  durée  étant  fort  variables. 

Dans  cette  catégorie  on  peut  mentionner  les  céphalalgies  prodro- 
miques  des  maladies  infectieuses.  En  rèule,  elles  sont  nud  localisées, 
d'une  violence  moyenne;  elles  >'atténuent  habituellement  dans  la  matinée 
«•t  augmentent  au  contraire  d'intensité  dans  l'après-midi  et  la  soirée  ; 
elles  sont  souvent  associées  à  une  rb'vation  gradin*lle  de  la  température; 
a])rès  la  période  prodromique,  elles  cessent   ou   s'atténuent  en  général. 


CÉPHALALGIES 


;jo/ 


<'.t'flf^  <(''phalal*jio  lu'odroniique  est  spécialemoiiL  accusée  dans  la  fièvre 
li/fthoïde,  la  mniœin  ef  la  grippe.  La  jjremière  do  ces  affections  peut 
rtrc  soujïconnt'e  par  l'examen  attentif  de  la  eour'ue  Hi.?rmoniétrique  et 
la  riM-licnhe  des  autr<*s  signes  prodromiques  (épistaxis,  vertiges,  diarrhée, 
a  })«'rt  de  la  laniruc,  s}d  «mi  oméga  lie,  etc.'  et  ultérieurement  vérifiée  par  h' 
sérodiagnostir  et  riiémorulture.  La  malaria  sera  reconnues  à  la  périodicité 
(les  accès  félnilcs  avcr  leurs  stades  caraetéristiques;  la  recherche  de  la 
plasmodic  pourra  tran<dier  la  question  de  façon  rigoureuse.  La  grippe 
sera  à  l'ordinaire  caractérisée  par  l'épidémie  régnante,  le  début  hrusque 
de  l'alYectitm.  le  catarrhe  respiratoire,  l'évolution  rapide. 

I  es  céphalals^ies  d'crigine  urémique  semblent  surtout  le  plus 
marquées  dans  Vaznlémie.  Souvent  on  constatera  une  rémission  matinale 
relative.  Stmvent  associées  à  la  forme  digestive,  elles  s'accompagneront 
de  nausées,  de  vertiges,  d'hébétude,  parfois  de  vomissements;  elles  revêtent 
souvent  le  mas(|uede  la  migraine;  l'hypertension  artérielle  est  à  peu  près 
constante  ;  le  dosage  de  l'urée  sanguine  tranchera  la  question  sans  appel. 
Danii  les  fi^rmes  hyperlensives  sans  azolémie  marquée,  qui  semblent  assez 
souvent  réalisées  par  les  formes  interstitielles  avec  polyurie  de  faible  den- 
sité, sans  albumine,  avec  grosse  hypertension,  Ja  ioxémie  est  souvent 
moins  marquée,  la  céphalalgie  en  dépend  peut-être  moins  que  du  manque 
d'élasticité  des  artères  avec  élévation  de  la  pression  sanguine  dans  la 
cavité  crânienne.  De  semblables  conditions  provoquent  une  céphalalgie 
qui  varie  avec  chaque  modification  circulatoire  et  qui  prend  souvent  le 
type  pulsatile.  Renon  a  signalé  une  forme  spéciale  de  céphalalgie  matinale 
iWi^  hypertendus  s'accompagnant  de  polyurie,  de  nycturie,  d'albuminu- 
rie aiguë,  d'hypertrophie  du  ventricule  gauche. 

La  céphalalg^ie  de  la  stercorémie,  de  la  constipation,  est  généralement 
du  type  toxique,  et  l'association  répétée  de  la  cause  et  de  l'efTet  est  le 
j)lus  souvent  reconnue  par  le  patient  lui-même. 

l'n*»  céphalalgie  beaucoup  plus  violente  est  la  céphalalgie  bilieuse 
qui,  cht»/.  certains  individus, reparaît  à  intervalles  irréguliers  et  varie  depuis 
la  simple  lourdeur  frontale  persistante  jusqu'à  la  douleur  lancinante,  pui- 
sât i  h',  perforante.  Elle  est  communément  associée  à  des  nausées,  des 
vomi.-sements  ;  les  premières  matières  rendues  sont  des  aliments  plus  ou 
nnûns  digérés,  et  ensuite  du  mucus  et  de  la  bile.  Cette  céphalalgie  est 
due  en  partie  à  la  présence  de  substances  toxiques  dans  le  sang,  mais 
surtout  à  la  congestion  cérébrale  résultant  de  vomissements  répétés. 
Des  symptômes  concomitants  très  conmiuns  et  très  désagréables  de 
cette  céphalalgie  sont  les  palpitations  et  les  vertiges. 

L'ne  céphalalgie  qui  se  manifeste  régulièrement  le  matin,  habituelle- 
ment peu  violente,  et  qui  se  dissipe  après  le  déjeuner  et  la  marche  au 
jirand  air,  est  due  à  Vinsuffisanle  aération  de  la  chambre  à  coucher.  En 
pareils  cas  les  conduites  de  gaz,  les  cheminées  doivent  être  l'objet  d'un 
examim  des  plus  attentifs,  car,  outre  les  dangers  mortels  qu'une  telle 
intoxication  peut  faire  courir  (cas  de  Zola,  de  Tarbé  des  Sablons;,  une 
intoxication  légère  mais  continue  peut  provoquer  à  la  longue  une  cépha- 


558  LES   SYMPTOMES 

lalgie  très  pei^sistante  et  une  altération  profonde  du  sang.  Rentrent  très 
vraiseml)lablement  dans  cette  même  catégorie  ces  céphalées  hivernales 
rebelles  des  citadins^  qui  coïncident  avec  la  mauvaise  saison  et  le  chauffage 
des  appartements  et  cessent  pendant  toute  la  belle  saison  et  le  séjour  à  la 
campagne. 

Les  céphalalgies  loxiques  provoquées  par  le  labac  el  l'alcool  sont  généra- 
lement facilement  reconnues. 

Mentionnons,  pour  finir,  la  céphalalgie  parfois  si  caractéristique  des 
hypotendus,  des  hijposphijxiques  (voir  Hypotension  artérielle)  :  céphalal- 
gie occipitale  exagérée  par  la  position  horizontale,  tenace,  rebelle  à  tous  les 
traitements  anticéphalalgiques  usuels,  non  influencée  i)ar  les  saisons 
ou  la  digestion,  toujours  associée  à  une  tension  basse  et  à  une  viscosité 
sanguine  relativement  élevée. 

Le  terme  de  céphalalgies  {Torigine  nerveuse  n'est  évidemment 
qu'un  pis  aller  pour  désigner  les  céphalalgies  dont  l'origine  parait  con- 
sister en  un  trouble  fonctionnel  du  système  nerveux  même,  quoiqu'à  la 
vérité  une  analyse  clinique  attentive  dépiste  presque  toujours  une  cause 
prochaine  réflexe,  congestive,  anémique  ou  toxique. 

La  plus  caractéristique  est  la  migraine  :  céphalalgie  unilatérale  se 
reproduisant  à  intervalles  réguliers  ou  irréguliers  chez  des  patients 
manifestement  névropathes  et  dont  l'histoire  familiale  décèle  la  fréquence 
de  la  migraine  chez  les  ascendants  et  les  collatéraux,  surtout  chez  les 
femmes.  La  migraine  est  une  céphalalgie  très  violente  du  type  perforant, 
pulsatile,  s'accompagnant  généralement  de  symptômes  oculaires  très 
nets.  Quelquefois  la  douleur  commence  dans  un  œil  et  s'étend  à  tout  le 
côté  correspondant  de  la  tête,  d'autres  fois  c'est  l'inverse.  Le  patient 
a  souvent  l'impression  de  particules  lumineuses  dans  l'œil  alTecté^  les 
vaisseaux  cutanés  sont  engorgés,  il  y  a  communément  des  nausées  et 
des  vomissements. 

Ces  attaques  peuvent  durer  plusieurs  jours  et  sont  regardées  par  les 
neurologistes  comme  des  «  décharges  nerveuses  »  pour  la  production 
desquelles  une  prédisposition  héréditaire  et  une  cause  provocatrice  sont 
nécessaires.  Dans  un  grand  nombre  de  cas,  il  existe  des  troubles  de  la 
réfraction  et  de  la  motilité  oculaires  qui  nécessitent  un  examen  attentif^ 
car  beaucoup  peut  être  fait  dans  cette  voie  pour  diminuer  la  fréquence  des 
attaques.  Mais  si  la  migraine,  comme  répilcf>sie,  peut  être  regardée  comme 
résultant  d'une  instabilité  nerveuse  héréditaire,  il  n'en  est  pas  moins 
digne  de  remarque  que,  chez  un  même  individu,  la  crise  est  souvent 
]>rovoquée  par  la  même  cause.  Le  traitement  est  des  plus  hasardeux  <'t 
c'est  une  grande  consolation  pour  le  patient  (jue  de  savoir  que  ses  crises 
deviendront  beaucoup  moins  fréquentes  dans  la  deuxième  moitié  dt* 
la  vie. 

Les  névralgies  faciales  j^ruvoqueiit  souvent  des  douleurs  qui 
peuvent  simuler  la  céphalalgie.  La  douleur  peut  être  violente,  lancinante,, 
avoir  un  début  brusque,  s'accompagner  de  points  douloureux  à  la  près- 


CÉPHALALGIES  059* 

siun  sur  le  trajet  du  nerf  malade.  Dans  les  cas  sévères,  elles  peuvent 
s'accompagner  d'un  œdème  local  considérable.  Il  faut  toujours  se  rappeler 
(jue  les  névralgies  et,  d'une  façon  générale,  toutes  les  céphalalgies  d'ori- 
gine nerveuse  peuvent  être  purement  toxiques  ou  anémiques. 

La  neurasthénie  et  l'hystérie  s'accompagnent  souvent  de  céphalal- 
i:ie  dont  la  caractéristique  est  une  sensation  de  pression  ou  d'engour- 
dissement du  sommet  de  la  tète,  ou  de  compression,  de  constriction  des 
régions  latérales  (sensation  de  casque).  Rappelons  en  passant  cette 
variété  de  neurasthénie  si  bien  caractérisée  par  Krishaber  sous  le  nom  de 
ncrropalhie  cérébro-cardiaque ^  à  cause  de  la  prédominance  des  phénomènes 
cérébraux  (céphalée,  insomnie,  dépression)  et  cardiaques  (palpitations,^ 
f  jH'hycardie,  angoisse,  etc.). 

On  trouve  associés  à  l'oFdinaire  d'autres  symptômes  névropathiques 
fris  (pie:  épuisement  facile,  alternati\es  d'exaltation  et  de  dépression  et^ 
(Tune  façon  générale,  irritabilité  nerveuse.  Il  ne  faut  pas  oubher,  comme 
nous  l'avons  déjà  dit,  que  ces  céphalalgies  dites  d'origine  nerveuse  et 
leurs  causes  prochaines  mêmes  sont  souvent  l'expression  d'une  irritatior^ 
réflexe  d'un  système  nerveux  affaibli,  et  que  céphalalgie  et  neurasthénie 
peuvent  avoir  pour  cause  quelque  hyperesthésie  latente  des  yeux,  ou 
nez  ou  de  l'estQmac. 

Céphalalgies  par  compression  du  fait  : 

D'une  inflammation  :  méningo-encéphaiite,  syphilis  ; 

D'une  tumeur; 

D'un  alKès  endocranien  ; 

De  glaucome. 

Leur  diagnostic  différentiel  soulève  souvent  de  grandes  difficultés  et 
exige  parfois  l'intervention  d'un  neurologiste.  En  i*ègle,  elles  se  dis- 
tinguent par  leur  continuité,  leur  violence  croissante,  leur  exacerbation 
nocturne  ;  elles  s'accompagnent  de  fièvre  dans  les  maladies  aiguës, 
telle  la  méningite  ;  exceptionnellement,  toutefois,  m'^me  dans  le  ca& 
d'aiïcès  cérébral,  elles  peuvent  être  accompagnées  d'hypothermie. 
L'examen  du  liquide  céphalo-rachidien,  la  recherche  du  signe  de  Kernig 
s'imposent  dans  tous  les  cas.  Un  secours  très  efficace  peut  être  apporté, 
tant  au  point  de  vue  du  diagnostic  causal  que  de  la  localisation,  par 
l'examen  du  fond  de  l'œil  ou  la  constatation  d'une  paralysie  localisée. 

Une  céphalalgie  très  violente  est  provoquée  par  le  glaucome  aigu  qui 
est  souvent  confondu  avec  la  névralgie.  La  possibilité  de  cette  erreur  est 
accrue  par  ce  fait  qu'il  y  a  souvent  de  l'a^dèîue  avec  points  hyperesthé- 
siques  autour  de  l'orbite  et  que  le  patient  a  l'illu^ûon  de  points  lumi- 
neux. Cette  erreur  est  très  grave,  car  un  glaucome,  même  correctement 
fraité,  peut  provoquer  des  troubles  profonds  de  la  vision,  et  un  glaucome 
méconnu,  et  par  suite  non  traité,  peut  déterminer  en  quehpies  heures 
la  perte  complète  delà  vue.  Dans  le  glaucome,  l'ceil  est  rouge  et  la  sécré- 
tion lacrymale  profuse,  mais  les  points  cardinaux  du  diagnostic  sont  la 
tension  douloureuse  du  globe  oculaire,  l'état  trouble  et  insensible  de  la 


560  LES   SYMPTOMES 

cornée,  la  dilatation  large  de  la  pupille  qui  réagit  trè.^  mal  à  la  lumière 
et  aux  niyotiques. 

iMention  spéciale  doit  être  faite  de  la  céphalée  syphilitique,  d'une 
si  grande  importance  diagnostique.  A  ce  point  de  vue,  il  convient  de 
rappeler  le:)  deux  modalités  les  plus  ordinaires  de  ladite  céphalée  :  1°  la 
ci':phalée  syphilitique  secondaire  profonde,  gravati\e,  continue,  à 
exacerba tions  vespérales,  qui  semble  liée  en  somme  à  un  véritable  pro- 
cessus de  méningo-encéphalite  congestive  syphilitique  secondaire  avec 
liy})ertension  céphalo-rachidienne,  ainsi  que  le  démontre  la  ponction 
lombaire  ;  2^  la  céphalée  syphilitique  tertiaire,  circonscrite,  téré- 
brante,  persistante,  à  exacerbations  nocturnes,  subordonnée  à  une  néo- 
plasie  gommeuse.  La  réaction  de  Wassermann,  l'efficacité  du  traitement 
spécifique  emporteront  la  conviction. 

La  céphalée  des  tumeurs  de  Tencéphale  est  souvent  localisée,  exagérée 
par  la  percussion,  assez  intense  pour  arracher  des  cris  aux  patients;  elle 
se  manifeste  sous  forme  d'accès  paroxystiques  et  s'accompagne  à  Tordi- 
naire  de  vomissements,  de  vertiges,  de  troubles  pupillaires. 

Céphalalgies  (Torigine  réflexe.  —  Elles  sont,  nous  l'avons  dit, 
-d'une  fréquence  chaque  jour  croissante,  du  fait,  semble-t-il,  d'un  déve- 
loppement progressif  delà  civilisation,  qui,  accroissant  l'acuité  sensitive, 
développant  les  spécialisations  fonctionnelles,  provoque  la  formation 
d'une  série  de  réflexes  normaux  ou  pathologiques  inexistants  chez  le 
sauvage.  Une  longue  et  patiente  étude  permettra  au  médecin  de 
reconnaître  si  une  céphalalgie  est  sous  la  dépendance  réflexe  d'une  irri- 
tation oculaire,  digestive,  génitale  ou  autre. 

De  telles  céphalalgies  sont  parmi  les  symptômes  les  plus  fréquents  des 
•affections  oculaires,  et  cette  cause  peut  être  soupçonnée  quand  la 
douleur  est  surtout  localisée  à  la  région  sourcilière,  à  la  région  frontale 
ou  aux  tempes;  (piand,  absente  au  lever,  elle  croît  ensuite  graduellement 
à  mesure  que  le  travail  des  yeux  augmente  et  s'exaspère  par  T usage 
continu  des  yeux  pour  un  travail  délicat.  La  violence  de  ces  céphalalgies 
est  sans  aucun  rapport  avec  le  degré  du  trouble  oculaire  ;  de  légers  trou- 
bles de  la  réfraction  provoquent  souvent  des  céphalalgies  beaucoup 
plus  violentes  que  des  troubles  accentués.  Des  patients  ont  souvent  des 
vices  évidents  de  réfraction  sans  aucun  symptôme  de  fatigue  oculaire, 
du  fait  d'une  réaction  instinctive  de  correction.  Par  exemple  les  hyper- 
métropes sont  très  nombreux  qui,  sans  fatigue  oculaire  apparente,  voient 
les  ol>jets  distinctement  par  une  contraction  contenue  des  muscles  ciliaires. 
Mais  s'ils  sont  surmenés  ou  s'ils  perdent  leur  hypertroi)hie  des  muscles 
ciliaires  par  usure  ou  par  maladie,  la  vision  est  pénii)le  et  le  travail  à 
petite  distance  impossible. 

Les  myopes  dont  la  vision  à  distance  est  la  meilleure  quand  les  muscles 
ciliaires  sont  complètement  relâchés  et,  en  conséquence,  pie^iue  atro- 
phi«'*s,  ont  de  même  des  céphalalgies  fréquentes  à  l'occasion  de  tout  tra- 
vail continu  exigeant  quelque  efïort  d'accommodation.  Un  résultat  iden- 


CÉPHALALGIES  561 

tique  est  souvent  provoqué  par  V  «  hypercorrection  »  de  la  myopie  éva- 
luée seulement  d'après   les  méthodes  objectives  des  opticiens. 

Des  céphalalgies  tcès  douloureuses  sont  aussi  provoquées  par  un  degré 
même  léger  d'astigmatisme. 

Normalement  les  muscles  oculaires  maintiennent  le  globe  dans  une 
position  telle  que  les  rayons  lumineux  d*un  objet  distant  tombent  direc- 
tement sur  les  macula  sans  nécessiter  aucun  effort  de  la  part  de  Tindividu, 
Très  souvent  un  groupe  de  muscles  est  trop  fort  ou  trop  faible,  en  sorte 
que  le  parallélisme  des  globes  oculaires  n'est  obtenu  que  grâce  à  une 
hypercontraction  des  muscles  trop  faibles.  En  général  le  muscle  est  adé- 
quat  à  sa  tâche  et  il  n'est  pas  possible  de  déceler  la  tendance  à  la  dévia- 
tion, sauf  par  des  épreuves  particulières  ;  mais  Teffort  constant  nécessité 
par  la  vision  binoculaire  peut  provoquer  toute  une  série  de  symptômes 
nerveux  douloureux  et  en  particulier  la  céphalalgie.  Quelquefois  les 
muscles  les  plus  faibles  sont  momentanément  insuffisants  et  on  constate 
un  strabisme  temporaire  ;  en  d'autres  cas  le  strabisme  est  permanent. 
Quand  il  y  a  strabisme  continu,  permanent,  le  patient  arrive  à  négliger 
entièrement  une  des  images,  et  il  faut  alors  une  grande  patience  pour 
arriver  à  le  convaincre  qu'il  «  voit  double  »  ;  il  n'y  a  aucun  effort  pour 
superposer  les  deux  images  et,  partant,  aucune  asthénopie,  et  à  l'ordinaire 
aucune  céphalalgie. 

Les  céphalalgies  d'origine  nasale  sont  moins  fréquentes  que 
celles  d'origine  oculaire.  Elles  sont  habituellement  localisées  à  la  région 
frontale,  et  associées  à  quelque  trouble  nasal  évident.  Elles  résultent  de 
l'irritation  des  terminaisons  de  la  cinquième  paire  dans  la  membrane 
pituitaire.  Par  exemple  le  gonflement  du  revêtement  mu  queux  des  cornets 
dans  les  rhinites  aisées  est  accompagné  d'une  céphalalgie  sourde,  en< 
particulier  si  les  cavités  nasales  sont  trop  exiguës  pour  permettre  sans 
compression  cette  expansion  muqueuse  ;  cette  céphalalgie  est  très 
soulagée  par  l'emploi  de»  astringents  vaso-constricteurs,  tels  la  cocaïne 
ou  l'adrénaline.  Une  céphalalgie  revenant  régulièrement  à  telle  ou  telle 
saison  ou  quand  le  vent  a  telle  ou  telle  direction  est  très  souvent  une 
céphalalgie  réflexe  d'origine  nasale.  Dans  la  rhinite  subaiguë  la  céphalalgie 
est  plus  accusée  le  matin  par  suite  de  l'accumulation  des  sécrétions 
muqueuses  dans  les  fosses  nasales  pendant  la  nuit.  Une  ulcération  de 
la  piiuilaire  qui  met  à  nu  les  terminaisons  nerveuses  peut  être  la  cause 
d'une  céphalalgie  réflexe.  C'est  aussi,  comme  on  sait,  un  symptôme 
important  des  inflammations  des  sinus. 

Head,  avons-nous  dit,  a  fait  une  étude  spéciale  des  zones  d'hy pères thésie 
cutanée  et  des  zones  crâniennes  céphalalgiques  correspondantes,  au  cours 
des  affections  viscérales  tboraco-abdominales  sous  la  dépendance  du. 
vague.  Le  tableau  ci-après  quintessencie  ses  conclusions  : 


DiagnosUc.  36 


LES    SYMPTOMES 

Zones  de  Hesd. 


3*  et  4*  cervicales. 


8*  et  9"  dorsales. 
10*  dorsale- 


Anléro-pariitaU  et  parié- 


vise  EUES  ï 

COR  RELATION   AT 
CBS   ÏDtfSa. 


estomac,  oriflce  aortique. 

Poumon,  cœur,  arc  aorlique. 

Partie  moyenne  et  base  du 
poumon,    rigion      mitrale. 

Base  des  poumons,  ventricule 
gauche,  région  stomacale 
supérieure. 

Estomac,  foie,  région  supé- 
rieure de  l'intestin  gréte. 

Foie,  intestins,  ovaires,  testi- 


Les  affectioDS  utéro-ovariennes  sont  une  cause  fréquente  d 
céphalalgies  réflexes,  qu'il  s'agisse  d'ulcération  ou  de  déplacement.  Ce 
céphalées^  sont  souvent  localisées  à  l'occiput  et  s'exaspèrent  pendan 
les  périodes  raenstruelles.  En  lait  l'existence  de  céphalalgie  à  cette  périod 
est  d'une  fréquence  telle  qu'elle  ei 
parait  presque  normale. 
Enfin  bien  des  individus  peuven 
/, .  /  A        avoir  de  temps  à  autre  des  céphalée 

'!  9  '     —  jX       légères,  peut-être  en  partie  réflexe! 

provoquées  par  le  froid,  une  émolior 
une  erreur  diélélîque. 


Cette   énumération,   pour    longu 

et  fastidieuse   qu'elle  soit  déjà,   es 

pourtant  bien  loin  d'avoir  épuisé  li 

nomenclature  des  causes  possibles  d 

céphalalgie.    Il    est  un   groupe   noi 

encore  énuméré  et  qui  a  fait,  au  cour 

de  CCS  dernières  années,  l'objet   d' 

nombreux    travaux  ;  ce  sont  les  ce 

phalées    d'origine    musculaire 

subordonnées,   semble-t-il,  à  l'infîl 

tralion  fibreuse  des  muscles  du  cou,  d 

la  nuque  en  parliculier,  el  de  la  têle 

s'accompagnant     presque    toujours 

du  tou.  d'hypertonie    musculaire   avec    ten 

dance  à  la  raideur  et  souvent  d'ar 

thrite  sèche  des   articulations  vertébrales.  La  palpation  des  régions  di 

la  nuiiue  et  du  cou,  du   crâne   surtout   au  nivean  des  insertions  apo- 

névrutiques,    fait    nettement    constater    l'existence    de    ces   épaississe 


Fi^.  5»j.  - 


CÉPHALALGIES 


&63 


ments  fibreux.  Ces  céphalées  peuvent  revêtir  les  trois  types  (Hartenberg)  : 

1**  Migraine  franche  avec  douleur  unilatérale,  battements  artériels, 
scotomes,  vomissements  ; 

2°  NÉvrali^e  à  localisations  précises  avec  points  douloureux  ; 

3"  Céphalée  vai^ue  avec  sensation  de  lourdeur,  d'écrasement,  de 
tiraillement. 

Hartenberg,  qui  a  particulièrement  étudié  cette  variété  de  céphalalgie, 
attribue  ces  infiltrations  à  une 
myocellulite  cervicale.  «Je  suis, 
dit-il,  disposé  à  incriminer, 
comme  cause  provocatrice 
principale  de  ces  mfiltrations, 
une  insuffisance  de  la  circula 
tion  artérielle,  veineuse  et  Ij  m 
pha  tique  consécutive  elle 
même  à  l'insuffisance  de  1  ac 
tivité  musculaire  En  effet,  le 
froid  local  et  l'abaissement  de 
la  température,  qui  diminuent 
à  la  fois  les  échanges  nutntifs 
et  la  circulation,  favorisent 
nettement  la  production  des 
lésions.  D'autre  part  je  les  ai 
constatés  surtout  chez  des  su 
jets  menant  une  Me  séden 
t  aire,  et  ceux  qui  «e  livrent  aux 
exercices  corporels  en  sont 
indemnes. 

Il  La  cellulite  nous  apparaît 
ainsi  comme  une  sorte  de 
rouille  des  tissus  par  insuffi- 
sance d'activité  physique.  Elle 
est  une  tare  de  sénihté  pré- 
coce chez  des  sujets  trop  civi- 
lisés qui  ont  abandonné  le  tra- 
vail des  muscles  pour  le  travail  du  cerveau,  «(Hartenberg,  Presse  médicale, 
14  février  1912,  p.  134.) 

La  très  longue"  énumération  précédente  démontre  suffisamment 
comi'icn  sera  parfois  difficile  le  diagnostic  différentiel.  A  la  vérité,  il  est 
souvent  évident  et  ne  nécessite  pas  un  bien  long  examen  (céphalées  des 
maladies  infectieuses,  des  méningites  aiguës,  migraines,  etc.).  D'autres 
fois,  au  contraire,  il  exige  une  investigation  chnique  minutieuse.  Il  est 
en  tout  cas,  dans  ledit  examen,  un  certain  nombre  de  points  qu'il  con- 
viendra de  ne  jamais  oublier  et  qui,  correctement  élucidés,  assiéront 
correctement  95  p.  100  des  diagnostics  de  céphalées  chroniques  rebelles. 


CÉPHALALGIES 


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566  LES  S  YMPTOMES 

Histoire  de  la  maladie. 

lo  Y  a-t-il  des  paroxysmes,  parfois  rythmiques  (mensuels)  avec 
troubles  oculaires,  nausées,  etc.  (migraine)? 

2<>  La  céphalée  est-elle  périodique,  accompagnée  d'accès  fébriles  (palu- 
disme) ? 

30  Y  a-t-il  des  antécédents  spécifiques  évidents  (syphilis)  ? 

40  Y  a-t-il  des  manifestations  antérieures  de  psychonévrose  (neu- 
rasthénie)? 

Dans  l'examen  même,  ne  négliger  jamais  Vexamen  : 

lo  Des  yeux,  y  compris  la  Vétine  (rétinites  albuminuriques,  troubles 
vasculaires,  symptômes  des  lésions  endocraniennes)  ; 

Les  pupilles  (réaction  à  la  lumière,  Argyll  Robertson  :  méningo-encé- 
phalites  spécifiques)  ; 

La  tension  oculaire  (glaucome)  ; 

2®  Des  oreilles  moyenne  et  interne  (otites,  abcès  du  cerveau); 

3°  Du  nez  et  de  ses  annexes  (sinus  maxillaires  et  frontaux)  ; 

40  De  la  température  (céphalalgies  toxi-infectieuses)  ; 

50  De  la  tension  artérielle  (céphalalgies  des  hypertendus,  des  urémiques, 
des  hyposphyxiques)  ; 

60  Des  urines  (céphalalgies  albuminuriques,  indicanuriques,  acétoné- 
miques)  ; 

70  Du  sang  [dosage  de  Turée  sanguine  (urémiques),  réaction  de  Wasser- 
mann  (syphilitiques)]; 

8°  Au  besoin,  du  liquide  céphalo-rachidien  [hypertension,  formule  leu- 
cocytaire (lymphocytose  des  méningites  tuberculeuses,  polynucléose  des 
méningites  ordinaires,  etc.,  etc.)]; 

9®  Des  insertions  musculaires  du  crâne  et  de  la  nuque  (céphalées  muscu- 
laires). 


COMAS 


[Xw(x.<x.  Assoupissemenl,  suspen'~^ 
sion  des  fondions  de  Vâme.     J 


Le  coma  est  constitué  par  un  état  de  somnolence  profonde  avec  perte 
plus  ou  moins  complète  de  la  conscience,  de  la  sensibilité,  de  la  motilité. 
C'est  le  phénomène  le  plus  frappant  du  syndrome  apoplexie,  mais  il  peut  se 
rencontrer  et  se  rencontre  fréquemment  en  dehors  de  ce  syndrome. 

On  ne  pourrait  guère  le  confondre  qu'avec  le  sommeil  profond  des  con- 
valescents et  des  hystériques,  la  syncope  et  l'asphyxie. 

Le  sommeil  profond  des  convaiescents  est  calme,  le  pouls  régulier, 
la  respiration  normale  ;  il  est  rare  qu'il  soit  assez  profond  pour  qu'une 
excitation  violente  ne  puisse  l'interrompre  ;  les  commémoratifs  suffiront  à 
l'ordinaire  à  écarter  l'idée  de  coma. 

Le  sommeil  hystérique  pourrait  plus  facilement  prêter  à  confusion. 
Il  est  toutefois  rare  que  les  antécédents,  le  début  de  l'attaque  ne  mettent 
pas  sur  la  voie  du  diagnostic,  que  l'excitation  systématique  des  zones 
hystériques  élucidera  complètement. 

On  peut  dire  que  le  diagnostic  systématique  du  pseudo-coma  hysté- 
rique repose  sur  la  série  des  constatations  cliniques  suivantes  : 

1®  Si  le  début  a  été  brusque  avec  chute,  la  chute  s'est  produite  sans  heurt 
sérieux,  sans  blessure,  sans  trauma  ;  pas  de  morsure  de  la  langue,  pas 
de  relâchement  des  sphincters. 

2°  Souvent  on  constate  contracture,  tremblement,  clignement  des  pau- 
pières, mouvements  divers  des  globes  oculaires,  absents  dans  le  vrai 
coma. 

3° Le  sujet,  apparemment  insensible  à  la  douleur,  au  bruit,  à  la  lumière, 
le  sera  au  contraire  et  de  façon  exagérée  à  la  compression  d'une  zone 
hystérogène,  à  une  ablution  froide,  à  une  suggestion  opportune  faite  à 
haute  voix.  Nous  avons  vu  maintes  crises  de  ce  genre,  suffisamment 
impressionnantes  pour  inquiéter  un  personnel  hospitalier  expérimenté, 
cesser  brusquement  à  la  suggestion  de  «  l'isolement  immédiat  dans  le 
service  spécial  »  ou  à  celle  de  t  l'emploi  des  pointes  de  feu  ».  Bien  plus  sou- 
vent encore  elle  cédait  à  l'occlusion  très  brève  des  narines  et  de  la  bouche. 

4°  Souvent  enfin  ces  états  hystériques  pseudo-comateux  s'accompa- 
gnent d'attitudes  en  apparence  inconscientes,  mais  nettement  semi- 
volontaires  pour  un  observateur  attentif  ;  il  en  est  de  même  des  pseudo- 
délires de  ces  sujets. 

La  syncope  est  à  l'ordinaire  de  courte  durée.  La  perte  subite  de  con- 


568  LES   SYMPTOMES 

naissance,  la  pâleur,  la  faiblesse,  voire  le  quasi-arrêt  des  battements  du  cœur, 
l'influence  rapidement  favorable  du  décubitus  horizontal,  de  Télévation 
des  jambes,  des  injections  stimulantes,  etc.,  ne  permettront  pas  une  longue 
hésitation. 

Dans  Vasphyxie,  les  commémoratifs,  la  cyanose,  la  lividité  et  le  refroi- 
dissement  des  extrémités  éviteront  Terreur. 

Les  causes  habituelles  des  comas  peuvent  pratiquement  se  cata- 
loguer  comme  suit  : 

Causes  toxiques  :  exogènes  :  alcool,  opium. 

endogènes  :  urémie,  acétonémie,  acidose  (diabète). 
Causes  cérébrales  :  vasculaires  :  apoplexie,  hémorragie,  thrombose, 

épilepsie. 
inflammatoires  :  méningo-encéphalites. 
néoplasiques  :  tumeurs  cérébrales, 
traumatiques  :  fractures  du  crâne. 
Causes  infectieuses  :  paludisme,  rhumatisme,  dothiénentérie,  ictères 

infectieux. 
Causes  circulatoires  :  syndrome  de  Stockes-Adams. 
En  fait  et  cliniquement  le  coma  étant  constaté,  le  diagnostic  causal, 
capital  tant  au  point  de  vue  du  pronostic  qu'il  commande,  que  du  trai- 
tement dont  il  pose  les  indications,  repose  essentiellement  sur  les  com- 
mémoratifs (histoire  de  la  maladie)  et  surtout  sur  Vexamen  clinique. 
Histoire  et  constatations  doivent  être  recueillies  systématiquement. 

L'importance  des  commémoratifs  est  capitale. 

10  Y  a-t-il  eu  trauma,  chute,  contusion  avant  le  coma  ?  Fracture  du 
crâne. 

2^  Le  sujet  a-t-il  eu  des  crises  semblables  antérieures,  est-il  sujet  à  des 
crises  convulsives?  Épilepsie,  éclampsie,  urémie. 

3<^  Le  sujet  a-t-il  des  habitudes  d'intempérance?  a-t-il  fait  un  excès 
de  boisson  avant  son  coma?  Éthylisme. 

49  Le  sujet  a-t-il  eu  la  syphilis?  a-t-il  subi  des  traitements  antérieurs? 
était-il  en  traitement?  Syphilis  cérébrale. 

5<^Le"sujet  avait-il  de  la  nycturie,  des  vertiges,  de  l'albuminurie,  etc.,  etc.? 
Néphrite  interstitielle,  artériosclérose,  urémie,  etc.,  etc. 

6^  Le  sujet  était-il  altéré,  urinait-il  beaucoup,  avait-il  des  démangeai- 
sons, des  troubles  digestifs  depuis  quelques  jours,  etc.,  etc.?  Diabète. 

Etc 

Bref  recueillir  avec  soin  tous  renseignements  commémoratifs  fournis 
par  l'entourage  ;  ce  seront  souvent  de  très  précieux  indices. 

L'examen  systématique  clinique  direct  est  beaucoup  plus  impor- 
tant encore. 

11  devra  être,  comme  toujours,  systématique  et  complet.  Toutefois 
les  investigations  suivantes  sont  particulièrement  essentielles  : 


COMAS.  569 

1^  T  a-t-il  hémiplégie?  (voir  ce  moi),  diminution  unilatérale  de  la 
tonicité  musculaire  ;  parfois  déviation  conjuguée  de  la  tête  et  des  yeux, 
exagération  du  réflexe  patellaire  d'un  côté,  signe  de  Babinski  (réflexe 
plantaire).  L'hémiplégie  sera  le  plus  souvent  l'expression  clinique  d'une 
hémorragie  cérébrale  ou  d'un  ramollissement,  elle  peut  se  rencontrer  dans 
l'urémie,  et  dans  certaines  méningites  de  l'enfance. 

2^  Y  a-t-il  fièvre?  Et  dans  ce  cas  la  fièvre  était-elle  antérieure  au 
coma?  (dothiénentérie,  rhumatisme  cérébral,  méningite  tuberculeuse, 
méningite  cérébro-spinale)?  contemporaine?  (fièvre  pernicieuse  palu- 
dique)?  postérieure?  (certaines  formes  d'hémorragie  cérébrale)  ? 

30  T  a-t-il  du  sucre  ou  de  l'albumine  dans  les  urines?  La  pré- 
sence de  sucre  suggérera  l'idée  de  coma  diabétique  ;  elle  devra  dans  ce  cas 
être  complétée  par  la  recherche  de  l'acétone,  de  l'acide  diacétique,  la 
mesure  de  l'acidité  urinaire  (voir  Techniques)  qui  assoiront  le  diagnostic. 
La  présence  d'albumine  suggérera  l'idée  de. coma  urémique,  que  confir- 
mera ou  infirmera  le  dosage  de  l'urée  sanguine  ;  un  taux  d'urée  sanguine 
supérieur  à  1  gramme  (il  a  atteint  plus  de  5  grammes  dans  une  de  nos 
observations)  emportera  le  diagnostic. 

40  Y  a-t-il  hypertension  artérielle?  Une  tension  maxima  supé- 
rieure à  22  (à  l'oscillomètre  de  Pachon),  a  fortiori  si  elle  s'accompagne 
d'hypertrophie  cardiaque  manifeste,  de  bruit  de  galop,  d'albuminurie, 
peut  faire  sûrement  porter  le  diagnostic  :  urémie  avec  ou  sans  hémor- 
ragie cérébrale,  artériosclérose,  néphrite  interstitielle,  etc.  La  constata- 
tion du  liséré  gingival  saturnin  chez  un  professionnel  du  plomb  conduit 
en  somme  aux  mêmes  déductions? 

50  Y  a-t-il  quelque  stigmate  évident  de  syphilis?  ostéopériostites, 
adénites,  exanthème  caractéristique,  cicatrices  pigmentées  sus- 
pectes, etc.,  etc.,  qui  pourront  conduire  à  l'idée  d'artérite  cérébrale  spéci- 
fique ? 

60  Le  ralentissement  marqué  du  pouls  ferait  penser  à  une  ma- 
ladie de  Stockes-Adams,  à  une  tumeur  cérébrale,  à  l'intoxication  par 
l'opium. 

70  L'examen  du  sang  (taux  de  l'urée,  réaction  de  Wassermann), 
el,  dans  les  cas  difficiles^  Vexamen  du  liquide  céphalo-rachidien  (examen 
cytologique,  réaction  de  Wassermann),  seront,  si  la  chose  est  possible, 
systématiquement  pratiqués  :  ils*  permettront  souvent  de  poser  à  coup 
sûr  le  diagnostic  d'urémie  (taux  uréique  sanguin  supérieur  à  1  gramme), 
de  syphilis  cérébrale  (Wassermann  positif),  d'hémorragie  cérébro- 
méningée (hématies  abondantes  dans  le  liquide  céphalo-rachidien),  de 
méningite  tuberculeuse  (lymphocytose),  de  méningite  cérébro-spinale,  etc. 


570 


COMAS. 


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572  LES   SYMPTOMES 

Les  causes  les  plus  ordinaires  des  comas  sont  dans  la  pi^atique 
par  ordre  de  fréquence  : 

Les  comas  urémiques  ; 

Les  comas  apoplectiques  (hémorragies  et  ramollissement  cérébral)  ; 

Les  comas  alcooliques  ; 

Les  comas  posl-épilepliques  ; 

Les  comas  diabétiques. 

Ils  peuvent  évidemment  se  symbioser,  les  associations  éthylisme-uré- 
mie,  éthylisme-apoplexie,  éthylisme-acétonémie  (diabète),  urémie-apo- 
plexie étant  les  plus  fréquentes. 

Ils  représentent  certainement  plus  de  95  p.  100  des  cas  de  la  pratique 
-courante. 

Les  5  p.  100  restants  sont  principalement  représentés  par  : 

Les  comas  infectieux  et  post-infectieux  (dothiénentérie,  ictères  infec- 
tieux, paludisme)  ; 

Les  comas  post-traumatiques  (fractures  du  crâne)  ; 

Les  comas  inflammatoires  méningo-encéphalitiques  ; 

Les  comas  toxiques  (opium,  morphine)  ; 

Les  comas  néoplasiques  (tumeurs  cérébrales)  ; 

Les  comas  démentiels  (démence  paralytique). 

M.  le  professeur  P.  Marie  fait  ^ouer  un  rôle  très  important  à  la  compres- 
-sion  du  cerveau  dans  le  mécanisme  du  coma  post-hémorragique  ;  pour  lui 
{Presse  médicale,  6  juin  1914)  dans  ce  cas  le  coma  complet  est  fonction 
-d^hémorragie  cérébrale  et  nous  croyons  devoir  reproduire  ici  les  conclu- 
sions pratiques  qu'il  croit  pouvoir  tirer  de  cette  notion  : 

Chez  un  malade  présentant  les  symptômes  d'une  hémorragie  cérébrale 
<iui,  trois  heures  après  l'ictus,  est  dans  un  coma  profond,  on  peut  poser 
la  question  de  trépanation  décompressive  (il  s'agit  selon  toute  vraisem- 
blance d'un  volumineux  épanchement  de  sang). 

Chez  tout  malade  atteint  d'hémorragie  cérébrale  qui,  après  n'avoir  pré- 
senté qu'un  coma  d'abord  incomplet,  tombe  progressivement  quelques 
heures  ou  quelques  jours  plus  tard  dans  un  coma  profond,  il  faut  sérieuse- 
ment penser  à  faire  une  trépanation  décompressive  et  la  faire  le  plus  tôt 
possible  (ici  il  s'agit  plutôt  de  la  production  d'un  œdème  secondaire). 

Cette  opération  décompressive  sera  largement  pratiquée  au  niveau  de 
V hémisphère  du  côté  sain  et  non  pas  au  niveau  de  l'hémisphère  dans  lequel 
s'est  produite  l'hémorragie  cérébrale. 

4c    4(     4( 

Le  tableau  synoptique  (  i-contre  résume  et  condense,  à  fins  pratiques, 
les  données  précédentes. 


CONSTIPATION  \  Coi^stipatio,  de  constipare,"l 
L  resserrer.  j 


La  constipation  est  caractérisée  par  la  rareté  des  évacuations  intesti- 
nales et  la  consistance  anormalement  dure  des  matières  fécales.  Où  com- 
mence et  où  finit  la  constipation?  C'est  ce  qu'à  notre  connaissance  per- 
sonne n'a  encore  nettement  défini,  et  c'est  ce  que  nous  n'aurons  pas 
routrecuidance  de  tenter,  pas  plus  d'ailleurs  que  la  séméiologie  intégrale- 
du  dit  symptôme.  Nous  nous  bornerons,  tout  au  contraire,  à  établir  un 
très  schématique  tableau  des  modalités  cliniques  les  plus  essentielles. 

Il  semble  que  la  constipation  soit  en  général  sous  la  dépendance  : 
Ou  d'une  diminution  des  contractions  péristaltiques  (hypotonie),  ou  au» 
contraire  d'un  spasme  ; 
Ou  d'une  diminution  des  sécrétions  intestinales  (hypocrinie)  ; 
Ou  d'une  augmentation  de  la  résorption  du  contenu  intestinal. 

Nous  insisterons  peu  sur  la  constipation  accidentelle  dont  la  cause  est- 
à  l'ordinaire  assez  aisément  dépistée. 

Il  n'en  est  pas  de  même  de  la  constipation  habituelle,  «  péril  social  »^ 
beaucoup  plus  certainement  que  la  purgation,  dénoncée,  non  sans  quelque- 
raison  d'ailleurs,  par  Molière  et  M.  Burlureaux,  et  dont  il  convient  au» 
contraire  de  dépister  avec  soin  la  cause  et  surtout  la  modalité  atonique 
ou  spasmodique. 

Constipation  accidentelle. 

a)  Des  occlusions  :  hernie  étranglée,  brides  péritonéales  ; 

h)  Des  aiïections  abdominales  aiguës  ; 

1^  Appendicites  ; 

2»  Péritonites  ; 

3«  Coliques  hépatiques  ou  néphrétiques,  etc.  ; 

c)  Du  saturnisme  (coliques  de  plomb)  ; 

d)  De  certaines  affections  aiguës  du  système  nerveux  :  méningites,  etc. 

Constipation  habituelle, 

1^  Elle  peut  être  subordonnée  à  une  caus^  loccde  abdominale,  suscep- 
tible de  déterminer  une  constipation  habituelle  mécanique  (compression 
ou  coudure),  ou  réflexe. 


574  LES   SYMPTOMES 

2^  Elle  peut  relever  d'un  ordre  de  causes  plus  général. 

1°  Causes  locales.  —  Ce  seront  toutes  les  affections  abdominales 
susceptibles  de  déterminer  une  compression  de  Tintestin,  sa  coudure  ou 
un  spasme  réflexe. 

a)  Compression.  —  La  gravidité,  la  rétroversion,  un  fibrome,  un  kyste 
de  l'ovaire  chez  la  femme  ;  l'hypertrophie  de  la  prostate  chez  l'homme  ; 
une  tumeur  du  rein,  de  la  rate,  du  mésentère,  une  sténose,  une  bride  cica- 
tricielle, une  adhérence  péritonéale  chez  l'un  et  l'autre,  peuvent  être,  et 
trop  évidemment,  des  causes  de  constipation  rebelle  pour  qu'il  soit  utile 
d'insister. 

6)  Coudures.  —  L'influence  de  l'entéroptose,  quelle  qu'en  soit  l'ori- 
gine :  amaigrissement,  grossesse,  obésité,  effondrement  périnéal,  brides 
péritonéales,  malformations  congénitales,  n'a  jamais  été  méconnue.  Mais  la 
pratique  systématique  de  la  radioscopie  abdominale  l'a  mise  hors  pair 
dans  la  pathogénie  de  la  constipation  habituelle.  Le  relâchement, 
l'absence  de  tonicité,  l'atonie  de  la  paroi  abdominale  conjuguent,  à 
l'ordinaire,  leur  action  à  celle  de  la  coudure. 

e)  Spasme  réflexe.  —  C'est  le  mécanisme  trop  évident  de  la  consti- 
pation subordonnée  aux  affections  douloureuses  de  l'intestin  ou  des 
organes  voisins  (fissures  à  l'anus,  hémorroïdes,  appendicite  chronique, 
cystite,  salpingo-ovarites,  pyélo-néphrites,  prostatites,  etc.). 

2»  Causes  générales. 

a)  Les  plus    fréquentes  sont  peut-être  simplement  l'habitude  et    la 
sédentarité.  L'éducation  entraîne  rapidement  les  civilisés  à  refréner  en 
maintes   circonstances   le  besoin   de   défécation.    Les    convenances,     les 
occupations,  les   exigences   professionnelles,    l'idée  basse  et  répugnante 
attachée   à  cet  acte  exercent  une  action  inhibitrice,  consciente  ou   non, 
qui   graduellement    supprime    la  fonction  :  la    constipation  est   établie. 
Ajoutons-y   maintes   actions    adjuvantes   :    malpropreté  dégoûtante  de 
maintes  «  feuillées  «civiles  ou  militaires,  fausse  pudeur,  sans  doute  regret- 
table, mais  bien  légitime,  des  jeunes  filles,  sédentarité  de  maints  emplois, 
port    du    corset,    absence    dVxercices    physiques,    qui    engendrent    gra- 
duellement un  degré  plus  ou  moins  marqué  d'atonie  de  la  musculature 
de  la  paroi  abdominale,  ultérieurement,  chez  la  femme,  la  grossesse  et 
relïondrement  consécutif  et  fréquent  de  la  ]»aroi  abdominale,  du   moins 
chez   \o<    civilisi's.    et    nous    comprendrons    [jourquoi    la    constipation 
exceptionnelle    chez    les    animaux    et    lc>    >auvages,    modérément   fré- 
quente chez  l'homme,  est  quasi  constante  chez  la  femme,  et  en  parti- 
culier chez  les  citadines. 

b)  L'alimentation  presque  toujours  anormale  des  citadins  :  pain  blanc, 
viande,  volaille,  poisson,  œufs,  pommes  de  terre,  riz,  pûtes,  entremets, 
pâtisseries,  confiseries,  fromages,  vin  ou  eau,  qui  laisse  trop  peu  de  résidus: 
«  où  il  n'y  a  rien,  comme  le  roi,  l'intestin  perd  ses  droits  'j.  11  en  est  de 
même  d'ailleurs  de  l'alimentation  insuffisante. 

c  Maintes  diathèses  et  affections  chroniques  peuvent  enfin,  par  des 
mécanismes  divers,  engendrer  la  constipation  : 


CONSTIPATION  575 

a)  Assez  fréquente  chez  les  neuro-arthritiques  :  goutte,  diabète  ; 

p)  Régulière  dans  les  maladies  astliénisantes  et  cacliectisantes  :  chlo- 
rose, anémie,  sénilité,  cachexies  diverses,  maladies  infectieuses  (le  cli- 
nostatisme  n'est  pas  non  plus  négligeable  dans  ces  cas). 

y)  La  dyspepsie  atonique,  astliénique,  ^^tro-intestinale,  si  fré- 
quente chez  la  femme  et  qu'accompagne  presque  toujours  la  ptôse  et  la 
dilatation,  est  encore  une  des  causes  les  plus  banales  de  constipation  par 
le  triple  mécanisme  :  hypocrinie,  hypotonie,  coudures  avec  formation  de 
«  points  morts  »  dans  le  circuit  digestif. 

Il  convient  d'entendre  dyspepsie  gaslro-inleslinale  dans  son  sens  le  plus 
étendu  :  insuffisance  (motrice,  sécrétoire  ou  sécréto-motrice)  du  tube 
digestif  (estomac,  duodénum,  intestin)  et  des  glandes  annexes  (foie  et 
pancréas).  On  sait  l'importance  reconnue  par  les  travaux  modernes  aux 
dyspepsies  duodénales,  par  exemple. 

o)  Enfin  maintes  affections  nerveuses  fonctionnelles  (hystérie,  neu- 
rasthénie, surmenage)  ou  lésionnelles  (tabès,  myélites,  etc.)  s'accom- 
pagnent de  constipation  habituelle. 

Le  diagnostic  étiologique  et  pathogénique  est  de  toute  première  impor- 
tance, puisque,  mettant  les  causes  en  évidence,  il  impose  bien  souvent  le 
traitement  :  psychothérapie,  myothérapie,  mécanothérapie,  électro- 
thérapie, diététique,  etc.;  mais,  quelle  que  soit  la  cause,  il  faudra  toujours 
chercher  à  faire  la  discrimination  des  modaliiés , atonique  et  spasmodique 
de  la  constipation  :  discrimination  parfois  évidente,  parfois  difficile,  voire 
impossible,  les  deux  processus  pouvant  coexister  dans  le  temps  et  dans 
Tespace,  c'est-à-dire  se  succéder,  voire  coexister  en  des  segments  divers 
du  tube  digestif:  «  atonie  en  deçà,  spasme  au  delà  ».  La  radioscopie  rendra 
ici  les  plus  grands  services. 

Pour  donner  une  idée  élémentaire  et  pratique  du  traitement  usuel  de 
la  constipation,  nous  reproduisons  ici  un  article  publié  par  nous  en  1915 
(Presse  médicale). 

LA  CONSTIPATION  ET  SON  TRAITEMENT  DANS  LA  PRATIQUE  MILITAIRE 

Si  nous  en  jugeons  par  notre  expérience  hospitalière  et  les  lettres  de 
nos  correspondants,  la  constipation  sévit  aux  armées  de  façon  endémique. 
Los  causes  en  sont  trop  évidentes  :  alimentation  surcarnée,  pénurie  de 
lé^xuines  verts  et  de  fruits,  sédentarité  relative  inhérente  à  la  vie  des 
tranchées,  inhibition  psychique  sur  l'origine  de  laquelle  nous  aurons  à 
revenir,  etc.,  etc.  Nous  tenterons  d'esquisser  un  bref  exposé  —  non  pas 
du  traitement  de  la  constipation,  un  volume  n'y  suffirait  pas  —  mais  de 
quelques  mesures  simples  plus  particulièrement  recommandables  en 
campagne. 

Il  n'est  pas  douteux  que  le  régime  alimentaire  des  troupes,  inévita- 
blement composé  surtout  de  viandes  fraîches  ou  de  conserves,  de  légumes 


576  LES   SYMPTOMES 

secs,  de  riz,  de  fromage,  de  pain  et  de  vin  rouge,  est  le  facteur  prédo- 
minant de  la  constipation.  Il  est  à  peu  près  complètement  dépourvu  d'ali- 
ments draineurs,  déficitaire  en  cellulose,  laissant,  en  dernière  analyse,  trop 
peu  de  résidus.  Il  n'est  guère  possible  de  penser  à  le  modifier,  autrement 
qu'exceptionnellement  par  addition  de  légumes  verts,  de  salades  et  de 
fruits.  Mais  peut-être  ne  serait-il  pas  absolument  illusoire  de  conseiller 
l'introduction  dans  la  ration  de  fruits  secs  :  pruneaux,  raisins  secs,  poires 
et  surtout  pommes  «  tapées  »  qui  apporteraient  au  régime,  avec  de  la 
variété  et  de  l'agrément,  l'apport  cellulosique  indispensable  à  la  régula- 
risation des  fonctions  intestinales.  Il  ne  nous  semble  pas  qu'aucune 
objection  sérieuse  puisse  être  faite  à  cette  introduction,  dont  nous  possé- 
dons sur  le  sol  national  les  précieux  éléments. 

Dans  cet  ordre  d'idées,  il  y  a  lieu  d'espérer  une  heureuse  influence  de  la 
loi  récemment  votée  (25  avril  1916),  —  mieux  vaut  tard  que  jamais,  — 
portant  de  74  à  77  p.  100  le  taux  du  blutage  des  blés.  Il  faut  avoir  toujours 
présente  à  l'esprit  la  phrase  si  suggestive  de  Lauder  Brunton  relative  aux 
trois  grands  exterminateurs  des  Peaux-Rouges,  savoir  :  l'alcool,  la  vérole 
et  la  farine  blanche,  cette  dernière  étant  considérée  comme  génératrice 
de  la  constipation  et  de  ses  séquelles.  Les  «  Peaux  blanches  »,  mieux 
adaptées  qu'elles  soient  à  ces  trois  fléaux,  ne  leur  en  paient  pas  moins 
un  très  lourd  tribut.  Nous  ne  pouvons  que  saluer  l'apparition  du  paiui 
un  peu  bis  (il  ne  l'est  pas  assez  encore  à  notre  gré  et  à  notre  avis),  comme 
l'indice  d'un  retour  à  l'hygiène  et  à  la  raison.  A  quand  des  mesures  simi- 
laires pour  l'alcool  et  la  vérole? 

Pour  en  finir  avec  l'hygiène  alimentaire,  anticonstipante,  à  défaut  des 
modifications  et  additions  diététiques  ci-dessus,  on  pourrait —  j'entends  les 
médecins  —  incorporer,  le  cas  échéant,  aux  repas,  des  exonéra teurs simples, 
mécaniques,  qui  ne  sont  à  proprement  parler  que  des  aliments  draineurs  : 
graine  de  lin,  semences  de  psyllium,  et  surtout  agar-agar  (gélose).  Cette- 
dernière  est  particulièrement  recommandable,  comme  on  sait,  à  cause  de 
ses  propriétés  hydrophiles.  Ces  substances  ont,  de  plus,  l'avantage  de  se 
présenter  sous  la  forme  solide  et  de  petit  volume  si  parfaitement  adéquate 
aux  transports  en  campagne. 

L'ingestion  d'un  verre  d'eau  pure  le  matin  à  jeun  ou  le  soir  au  coucher, 
voire  dans  la  nuit,  est  enfin  fort  recommandable  quand  on  dispose  d'une 
source  d'eau  non  suspecte.  L'eau  pure  prise  à  jeun  est  (abstraction  faite 
de  ses  autres  propriétés)  un  excellent  excitant  du  péristaltisme  intestinal. 

Nous  croyons  inutile  de  rappeler  l'influence  de  l'exercice,  de  la  gym- 
nastique, sur  l'excitation  des  fonctions  abdominales  évacuatrices.  C'est  un 
sujet  qui  semble  épuisé,  et  qu'ont  cependant  su  rénover  récemment 
MM.  Carnot  et  Glénard.  Il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  si  l'accord  doctrinal 
est  fait  sur  l'utilité,  voire  la  nécessité  des  contractions  des  muscles  péri- 
abdominaux  (diaphragme  y  compris),  pour  le  fonctionnement  intestinal, 
la  notion  n'est  pas  entrée  encore  dans  la  pratique,  au  moins  sous  forme 
d'ordonnance  concrète  courante.  A  la  vérité,  ce  n'est  pas  l'exercice  qui 
manque  à  l'ordinaire  aux  combattants,  mais,  à  l'analyse,  seuls,  un  petit. 


CONSTIPATION 


577 


nombre  de  mouvements  mettent  en  jeu  les  muscles  dont  la  contraction 
e^t  précisément  et  particulièrement  favorable  à  rexcitation  des  muscles 


1,  -1 


II 


1,  4 


III 


1,  4 


2,3 


IV 


1,  4 


2,  3 


I,  4 


Fig.  587. 

intestinaux  ;  d'autre  part,  il  faut  compter  avec  le  grand  nombre  des  occu- 
pations sédentaires  tant  à  Tavant  qu*à  Tarrière.  Pour  les  uns  et  les  autres 

Diagnostic^  37 


578  LES   SYMPTOMES 

nous  croyons  utile  de  préconiser  la  pratique  systématique  matin  et  soir 
de  la  série  des  cinq  exercices  figurés  ci-contre  que  Ton  exécutera  à  un 
rythme  lent  de  quatre  à  douze  fois  en  moyenne.  Le  IV  est  un  exercice  de 
gymnastique  respiratoire  (voir  figure  587). 

Ce  sont,  nous  a-t-il  semblé,  cinq  des  exercices  synthétiques   les    plus 
efficaces. 

Il  n'est  pas  douteux  qu'il  faudra  toujours  tenter  d'obtenir  la  régu- 
larisation des  fonctions  intestinales  par  les  moyens  purement  hygiéniques 
sus-rappelés.  Sans  être  un  «  danger  social  »,  il  est  bien  certain  que  l'emploi 
dei»  laxatifs  et  des  purgatifs  n'est  jamais  qu'un  pis  aller.  Mais  mieux  vaut 
souvent  un  «  pis  aller  »  qu'un  «  pas  aller  »  —  qu'on  nous  pardonne  cet 
afTreux  à  peu  près.  Quel  est  le  praticien  qui  a  pu  toujours  s'en  passer? 
Donc,  si  l'hygiène  est  insuffisante,  force  nous  sera  d'avoir  recours  aux 
exonérateurs  intestinaux  artificiels  pharmacologiques,  alias  laxatifs  et 
purjzatifs.  On  pense  bien  qu'il  n'est  pas  dans  notre  idée  de  les  passer  ici 
en  revue.  Nous  nous  contenterons  de  rappeler  les  quatre  dont  nous  nous 
.sommes  exclusivement  servis  dans  notre  pratique  militaire  hospitalière  ; 
ils  ont,  à  notre  avis,  le  quadruple  mérite  d'être  :  1^  inoiTensifs,  du  moins 
dans  les  cas  adéquats  ;  2^  économiques  ;  3°  efficaces  et...  4^  réglemen- 
taires. Ce  sont  : 

1*^  L'hl  ILE  DE  VASELINE.  —  Nous  écHvions  le  24  juin  1914  :  «  L'action 
exonérât  rire  de  l'huile  de  vaseline  est  incontestal>le,  mais  inconstante. 
Elle  paraît  surtout  manifeste  et  sans  inconvénient  chez  les  constipés 
liyperclilorhydriques  ou  hypersthéniques  à  intestin  rétracté  et  spasme, 
et  (  (*ci  c\i)lique  probablement  le  succès  de  l'huile  de  vaseline  choz  les 
An^lo-Scixons,  grands  mangeurs  de  viande  et  buveurs  d'alcool.  »  Ces 
conditions  sont  particulièrement  fré({uentes  aux  armées.  L'huile  de 
vaseline  est  donc  d'autant  plus  reconiniandable  qu'on  la  trouve  facilement 
à  riieure  actuelle  à  un  degré  de  pureté  absolument  compatible  avec  son 
enii»lf»i  interne. 

(  )n  la  prescrira  à  la  dose  quolidienne  (Continuée  de  1  à  4  cuillerées  à  café 
au  réveil  (ou  au  contraire  une  heure  avant  le  repas  du  soir).  On  n'en 
attendra  pas  un  résultat  immédiat,  mais,  dans  les  jours  qui  suivront  la 
première  prise,  une  régularisation  des  selles  par  lubrification  progressive 
de  ^inte^tin  et  des  matières. 

2^  La  BELLADONE.  —  Dc  la  belladone  contre  la  constii>ation,  qu'ajouter 
aux  lignes  que  lui  consacraient,  il  y  a  plus  de  cinquante  ans.  Trousseau  et 
Pidoux  :  «  Une,  deux,  quatre  pilules,  contenant  (^liacnne  1  centigramme 
d'extrait  et  autant  de  poudre,  sont  ordinairement  suffisantes  ;  quelquefois 
une  -impie  cuillerée  d'huile  de  ricin  ou  de  magnésie  prise  le  soir,  en  sus  de 
la  belladone,  complète  TelTet  que  l'on  n'obtiendrait  pas  avec  celle-ci. 
Lorsque  les  gard(?-robes  sont  régularisées  et  que,  chaque  jour,  en  se 
présentant  à  la  garde-robe  tous  les  jours  à  la  même  heure,  le  malade 
obtient  une  évacuation,  on  suspend  l'emploi  de  l'huile  de  ricin  et  succes- 
sivement on  diminue  la  dose  de  la  belladone,  puis  on  cesse  l'usage,  » 


CONSTIPATION  579 

30  L'huile  de  ricin  susmentionnée  est  aussi  fort  recommandable, 
soit  de  la  manière  indiquée  par  Trousseau  et  Pidoux,  soit  plutôt  comme 
exonérateur  de  début,  de  a  mise  en  train  ».  On  en  fera  suivre  l'admi- 
nistration soit  d'huile  de  vaseline,  prise  quotidiennement  ou  tous  les 
deux  jours,  ou  de  façon  plus  espacée,  soit  d'huile  de  vaseline  associée  à  la 
belladone  (10  et  20  grammes  d'huile  de  vaseline,  1  à  3  pilules  d'extrait  et 
poudre  de  belladone  ââ  0»^01). 

4^  Le  sulfate  de  soude.  —  11  nous  a  surtout  semblé  indiqué  dans 
tous  les  cas,  et  ils  sont  légion,  où  la  congestion  hépatique  était  marquée. 
Si  l'on  recherche  surtout  l'action  éliminatrice,  diurétique  et  dérivatrice, 
laxative,  excito-stimulante,  gastro-hépato-intestinale,  comme  dans  l'enté- 
rite, la  constipation  habituelle,  la  pléthore  et  la  congestion  hépatique, 
ou  prescrira  de  petites  doses  quotidiennes  de  4  à  6  grammes  (une  cuillerée 
à  café)  en  solution  légèrement  hypotonique,  dans  un  demi-litre  d'eau  à 
prendre  en  deux  fois,  le  matin  à  jeun  et  dans  la  matinée. 

Si  l'on  veut  obtenir  une  action  purgative  franche,  exonératrice  et  déri- 
vatrice, comme  dans  les  congestions,  l'intoxication  gastro-intestinale, 
riiypertension,  l'urémie  menaçante,  etc.,  on  emploie  des  doses  fortes  en 
solutions  hypertoniques  froides.  Par  exemple,  on  prescrira  :  sulfate  de 
soude,  25  à  60  grammes  à  prendre  dans  200  à  250  centimètres  cubes 
d'euu,  sucrée  ou  non. 

(  >s  quatre  drogues  réglementaires  ont  fait  tous  les  frais  de  notre  théra- 
peutique anticonstipante  et  exonératrice. 

5*^  Nous  y  ajouterions  volontiers,  le  cas  échéant,  à  titre  exceptionnel, 
l'n-Mge  des  pilules  suivantes,  dites  des  frères  Saint-Martin  : 

Exira't  de  jusquiame 2  centigp. 

—  de  rhubarbe 5       — 

—  de  cascara  sagrada 5      — 

Evonymiri 5       — 

Savon  médicinal Q.  S. 

F.  S.  A.  pour  1  pilule. 

l'eux  à  trois  par  jour  à  prendre  au  moment  des  repas. 

Tels  sont,  à  notre  avis,  les  agents  divers  les  plus  recommandables  contre 
lo  constipation,  dans  la  pratique  militaire.  Qu'on  nous  permette  toutefois 
d'y  ajouter  une  dernière  suggestion:  l'établissement,  toutes  les  fois  que  les 
conditions  le  permettront,  de  feuillées  soignées,  correctes,...  engageantes 
Peut-être  n'a-t-on  pas  toujours  présente  à  l'esprit,  lors  de  l'édification 
d<^  ees  «  néressités  »,  l'influence  inhibitrice  exercée  sur  les  fonctions  éva- 
cuai triées  par  un  dispositif  répugnant  et  inabordable.  Il  peut  suffire  à 
r«'-fréner  les  dispositions  les  meilleures.  Il  suffirait,  de  ce  côté,  de  se  con- 
fonner  strictement  aux  instructions  du  service  en  campagne,  fort  précises 
<>[  parfaitement  adéquates. 


CONVULSIONS 
(CRISES  CQNVULSIVES) 


Comulsîo,  de  convellere,  secouer; 

conlraclions  brusques 

el  involonlaires  des  muscles. 


On  désigne  couramment  sous  le  nom  de  convulsions  des  contractions 
brusques  et  involontaires  des  muscles.  Les  convulsions  toniques  con- 
sistent en  des  contractions  relativement  durables,  déterminant  une 
rigidité  presque  permanente,  combinées  à  des  secousses  n^entraînant  que 
des  déplacements  de  peu  d'étendue.  Les  convulsions  doniques  sont  au 
contraire  constituées  par  des  contractions  plus  ou  moins  régulières  d'alter- 
nance rapide,  se  traduisant  par  des  mouvements  involontaires  d'ampli- 
tude plus  ou  moins  grande. 

Certains  types  convulsifs  :  chorée,  athétose,  tics^  tremblements,  revêtent 
une  physionomie  tellement  caractéristique  que  Jeivir  diagnostic  s'impose 
sans  difficulté.  Nous  ne  les  engloberons  pas  d^fi^  ce  chapitre,  pas  plus 
que  les  convulsions  partielles,  tels  le  bléplj^fospasme,  le  torticolis 
spasmodique  et  la  crampe  des  écrivains,  et  d'unie  j^i^çon  générale  les  spasmes 
professionnels.  Nous  n»*  nous  occuperons  ici  ^^i^e  ij,es  convulsions  vraies  plus 
ou  moins  généralisées. 

La  seule  erreur  sérieuse  possible  de  ^Mf^stftt  est  la  simulation,  mal- 
heureusement trop  fréquente.  Il  est  jttî^cjeptionnel  qu'elle  échappe  à  un 
observateur  averti  et  avisé;  elle  pècl)j«  toujours  par  excès  (le  sujet  «  dra- 
matise )))  ou  par  défaut  (le  sujet  est  MO  «  ftovice  »).  Nous  avons  cependant 
rencontré  des  «  artistes  accompli;»  w  qui  ne  se  sont  laissés  que  très  diffi* 
cilement  dépister. 

Le  constat  de  convulsion  réelle,  non  simulée,  étant  correctement  fait> 
reste  à  franchir  la  seconde  et  capitale  étape,  remonter  à  la  cause. 

Le  plus  souvent,  l'histoire  clinique,  recueillie  auprès  du  malade  lui-même 
ou  de  son  entourage,  permet  de  classer  les  faits  en  deux  catégories  : 
a)  les  convulsions  se  montrent  à  l'état  aigu  ;  ou  b)  à  l'état  chronique,  c'est^ 
à-dire  habituel,  avec  des  pauses  plus  ou  moins  longues. 


CONVULSIONS  581 


I.  —  A  L'ÉTAT  AIGU 

A.  —  S*il  s^agit  d'un  enfant,  on  pensera  surtout,  et  les  circonstances 
^u  milieu  (lesquelles  les  convulsions  sont  apparues  mettront  à  l'ordinaire 
;sur  la  voie  du  diagnostic,  à  : 

a)  Convulsions  d*oris^ne  réflexe.  —  Le  plus  souvent  apyrétiques  : 

Dentaires  ; 

Digesiives,  particulièrement  coliques  et  vers  intestinaux  ; 

Auriculaires,  corps  étrangers  de  Toreille,  otite  moyenne. 

l^'oliie  moyenne  aiguë  est,  chez  Tenfant,  une  des  causes  les  plus  fréquentes 
tics  convulsions  réflexes;  elle  est  d'ailleurs,  comme  on  sait,  des  plus  banales 
v[  des  plus  méconnues.  //  fie  faut  jamais  oublier  de  palper  les  masloïdes  et 
de raminer  les  oreilles  d'un  enfant  qui  fait  de  V éclampsie, 

h)  Convulsions  d'orij^ne  fébrile.  —  Si  souvent  contemporaines  des 
fièvres  éruptives  et  en  général  bénignes. 

c)  Convulsions  d'oris^ne  méninsfo-encéphalique.  —  Non  seulement 
pyrétiques,  mais  encore  accompagnées  de  phénomènes  méningo-encépha- 
lir}ues  (signe  de  Kernig,'  céphalée,  vomissements,  troubles  respira- 
toires, etc.).  On  sait  le  précieux  secours  apporté  dans  ces  cas  par  la  ponction 
lombaire. 

d]  Convulsions  d*oris^ine  névropathique. 

1°  L'éclampsîe  infantile,  très  fréquente,  s'observe  chez  les  enfants  comme 
uu  symptôme  de  diverses  maladies  ou  comme  une  névrose,  constituant  à 
^lle  seule  toute  l'affection  ;  » 

•1^0  Dans  ce  dernier  cas,  dans  Téclampsie  idiopathique,  il  existe  toujours 
lui  fond  neuropathique,  la  spasmophilie,  constituée  par  la  sensibilité 
l'xagérée  du  système  nerveux  ; 

3°  La  spasmophilie  est  due  souvent  à  une  intoxication  acide  du  sang 
qui  se  produit  à  la  suite  de  troubles  digestifs  variés  qui  déterminent  peu  à 
peu  l'intoxication  de  l'organisme  ; 

4»  L'acidose  trouble  le  métabolisme  des  sels  de  chaux  qui  sont  pour  ainsi 
dire  la  condition  essentielle  du  fonctionnement  normal  des  cellules  ner- 
veuses ; 

o<»  Dans  la  pathogénie  de  Téclampsie  interviennent  aussi  des  altérations 
de  certaines  glandes  endocrines,  spécialement  les  para  thyroïdes,  qui  déter 
minent  une  insuffisance  de  ces  glandes  ; 

6*>  Cette  insuffisance  donne  lieu  à  l'éclampsie,  parce  que  les  glandes 
pîirathyroïdes  n'exercent  plus  leur  rôle  antitoxique  dans  l'organisme,  en 
même  temps  qu'est  troublée  l'assimilation  des  sels  de  chaux. 

Il  est  bien  certain  que,  quelle  que  soit  la  cause  déterminante  de 
l'éclampsie  infantile,  certains  sujets  y  sont  particulièrement  prédisposés^ 
qu'il  existe  un  véritable  tempérament  spasmophile  évoluant  sur  un  fond 
névropathique  avec  sensibilité  exagérée  du   système  nerveux  et  bien 


582  LES   SYMPTOMES 

souvent  accompagné  d'une  hyperacidité  humorale,  d'une  acidose  proba- 
blement favorisée  par  une  insuffisance  congénitale  des  glandes  endocrines. 

B.  —  Il  8' agit  d'un  adulte. 

a)  Le  syndrome  convulsif  s'accompagne  d'un  syndrome  pyrexique  anté- 
cédent. Il  s'agit  de  fièvre  lyphoîde  (forme  ataxo-adynamique),  de  chf>- 
léra,  de  paludisme  (accès  pernicieux  à  forme  convulsive). 

b)  Il  y  a  ou  non  de  la  lièvre,  mais  manifeslemeni  épisodique,  et  les  corn- 
mémoralifs  imposent  le  diagnostic: 

a)  Les  convulsions  sont  consécutives  à  un  traumatisme  du  crâne  : 
fracture,  épanchement,  hématome  méningé,  etc. 

b)  Les  convulsions  sont  consécutives  à  : 

1®  La  morsure  d'un  chien:  rage  (accès  dits  «  hydrophobiques  »,  spasmes 
viscéraux,  etc.)  ; 

2®  Une  blessure  souillée  :  tétanos  (trismus,  conscience  entière)  ; 

c)  Les  convulsions  sont  consécutives  à  une  intoxication  aiguë  volontaire 
ou  accidentelle: 

10  Strychnine^  c'est  l'intoxication  convulsivante  type  ; 
2®  Opium,  cocaïne,  théobromine,  où  elles  représentent  une  modalité 
beaucoup  plus  exceptionnelle. 

d)  Les  convulsions  surviennent  au  moment  de  l'accouchement,  chez 
une  albuminurique  :  éclampsie  puerpérale, 

c)  La  crise  convulsive  aXgixé  se  développe  au  cours  d*un  état  patho- 
lofi^lque  chronique  sans  fièvre.  Il  s'assit  toujours  d'une  Intoxication 
chronique. 

a)  Urémie.  — (^ue  dépisteront  rall)uminuri»%  l'iiypertension  artériell»\ 
l'hypertrophie  cardiaque,  parfois  avec  bruit  de  galop,  les  œdèmes,  souvent 
absents  cependant,  le  taux  élevé  de  l'urée  sanguine  quasi  pathogn j- 
monique,  les  antécédents  (céphalée,  vertiges,  vomissements,  insomni»'). 

h)  Saturnisme.  —  Que  feront  soupçonner  la  profession  du  sujet  (peint  r»^, 
cérusier,  etc.),  le  liséré  gingival  saturnin  caractéristique,  parfois  la  para- 
lysie des  extenseurs  de  l'avant-bras,  l'hypertension  artérielle,  souvent 
les  antécédents  (céphalée,  insomnie,  coliques  de  plomb). 

c)  Diabète.  — Dont  les  épisodes  aigus  revêtent,  à  la  vérité,  surtout  la 
forme  comateuse  ;  en  tout  état  de  cause,  Vexamen  des  urines,  tou- 
jours indispensable,  mais  plus  particulièrement  peut-être  chez  b's 
comateux  et  les  ronvulsifs,  la  recherche  du  suere,  de  l'albumine,  de  l'aeé- 
tone,  de  Taeidité,  imposera  le  diagnostic. 

d)  Alcoolisme.  —  Si  fréquent  et  convulsivant  <*n  maintes  modalit»'*< 
et  pour  maintes  raisons:  erises  convulsives  au  cours  du  delirium  tremen<, 
crises  urémiques  convulsives  entées  sur  l'aleoulisme  (cirrhose,  néphrite 
interstitielle),  erises  hystéro-épileptiformes  des   névropathes  alcooliqu^'<. 

C'est  un  problème  dont  il  est  inutile  de  souligner  l'intérêt  pratiqu»% 
pour  tous  les  confrère*  que  leurs  fonctions  amènent  précisément  à   lu 


CONVULSIONS  ^B3 

constatation  si  fréquente  de  tels  accès  convulsifs  :  internes  et  médecins  de 
garde  des  services  d'hôpitaux,  d'asiles,  de  refuges,  de  dispensaires,  de 
postes  de  police. 

a)  L'absence  d'albumine  dans  l'urine,  un  pouls  modérément  tendu, 
permettront  d'éliminer  Vurémie  avec  très  grande  probabilité  ;  le  dosage 
de  l'urée  sanguine,  ultérieurement  pratiqué,  rectifiera  au  besoin  le  dia- 
gnostic. 

fj)  Un  excès  alcoolique  peut  évidemment  déterminer  une  crise  épi- 
leplique chez  un  prédisposé;  la  morsure  de  la  langue  au  cours  de  l'accès  et,, 
partant,  la  bave  sanguinolente,  l'incontinence  d'urine,  la  violence ,. des 
mouvements  convulsifs,  le  cri  initial,  la  brusquerie  de  l'attaque  avec 
souvent  l'ecchymose  déterminée  par  soudaineté  de  la  chute,  la  constatation 
de  stigmates  dystrophiques  héréditaires,  le  coma  profond  qui  succède  à 
la  crise  convulsive,  sont  autant  de  signes  de  présomption. 

y)  Une  crise  hystérique  peut  enfin  être  déclenchée  par  une  débauche 
alcoolique.  L'absence  de  coma  profond  après  la  crise,  le  caractère  semi- 
volontaire,  semi-conscient  des  mouvements  au  cours  desquels  le  sujet 
ni  ne  se  blesse,  ni  ne  se  heurte  sérieusement  ;  parfois  l'incohérence  des 
propos,  la  résistance  opposée  à  l'écarlement  des  paupières,  l'absence 
d'aura  et  de  cri  initial,  de  morsure  de  la  langue,  de  relâchement  des 
sphincters,  et  ce  je  ne  sais  quoi  «  d'artificiel  »,  «  d'excessif  »,  «d'exagéré», 
'<  de  théâtral  »  qui  frappe  un  observateur  averti,  sont  en  faveur  de  la 
nature  hystérique  de  l'accès. 

l)  L'urémie,  l'hystérie,  l'épilepsie  étamt  écartées,  reste  le  diagnostic 
de  crise  convulsive  toxique  éthylique  simple, 

II.  -  A  L'ÉTAT  CHRONIQUE 

Les  convulsions  peuvent  se  présenter  à  l'état  chronique  ou  du  moins 
récidivant.  Le  paragraphe  précédent  (crises  convulsives  aiguës  au  cours 
d'un  état  pathologique  chronique  sans  fièvre)  devrait  faire  en  somme 
logiqtiement  partie  intégrante  du  chapitre  actuel  dont  nous  ne  l'avons 
distrait  que  parce  que,  dans  la  pratique,  le  problème  clinique  se  poge 
dans  des  conditions  tout  à  fait  différentes.  Dans  les  cas  envisagés 
au  paragraphe  précédent,  le  médecin  est  en  présence  d'une  crise 
convulsive  aiguë  au  sujet  de  laquelle  il  n'a  que  peu  ou  pas  de  rensei- 
gnements, que  le  sujet  soit  recueilli  sur  la  voie  publique  ou  frappé  pour 
la  première  fois  par  une  crise,  qui  surprendra  son  entourage  inavisé  et 
inaverti.  Dans  les  cas  que  nous  envisageons  maintenant,  des  crises  simi- 
laires se  sont  produites  antérieurement.  Un  diagnostic  a  été  fait  exact  ou 
erroné  ou  décevant,  mais  en  tout  état  de  cause  maints  renseignements  utiles 
peuvent  être  obtenus  soit  du  malade  même,  soit  de  son  entourage,  tou- 
chant l'état  antérieur;  ici,cen'est  pas  l'absence  de  renseignements  qui  sera 
réeueil,  mais  bien  souvent  leur  surabondance  contradictoire,  voire  erronée, 
de  bonne  ou  de  mauvaise  foi. 

La  plupart  deë  cas  de  convulsions]^chroniques[^ou  récidivantes  relèTent 


584  LES   SYMPTOMES 

de  V urémie,  de  Vépilepsie,  de  V hystérie,  du  diabète,  de  Vatcoolisme^  de  la 
paralysie  générate  progressive  et  du  syndrome  de  Stoclces-Adams  (pouls  lent 
paroxystique). 

L'urémie  â  forme  convulsive  est  d'une  très  grande  fréquence.  On  y 
pensera  toujours  chez  un  sujet  d'âge  moyen  ou  élevé,  chez  un  syphili- 
tique ;  la  présence  de  Talbumine  dans  Turine,  la  constatation  ordinaire 
d'une  tension  artérielle  élevée,  la  coexistence  des  signes  habituels  de 
l'urémie  chronique  (céphalées,  vomissements,  prurit,  insomnie  ou  au  con- 
traire somnolence  anormale,  etc.),  orienteront  le  diagnostic  ;  le  dosage  de 
l'urée  sanguine  l'affirmera. 

h'épiïepsie,  que  feront  soupçonner  les  tares  dystrophiques  héréditaires 
(malformations  crâniennes,  dentaires,  etc.).  les  antécédents  familiaux 
(épileptiques,  éthyliques,  démentiels,  syphilitiques),  les  antécédents  infan- 
tiles (arrêts  de  développement,  crises  convulsives  de  l'enfance,  terreurs 
nocturnes,  incontinence  d'urine),  et  que  confirmeront  les  caractères  de 
l'accès  sus-déçrit. 

L'hystérie.  —  On  sait  combien  cette  question  a  été  rénovée  au  cours 
de  ces  dernières  années  et  combien  peu  il  reste  des  conceptions  classiques. 
C'est  seulement  une  étude  attentive  des  réactions  psychonévropathiques 
du  sujet,  de  sa  suggestibilité,  la  constatation  d'une  mythomanie  invin- 
cible, qui,  rapprochée  des  caractères  sus-décrits  de  lacrise,  permettra  de 
porter  le  diagnostic  de  crise  convulsive  hystérique. 

Le  dÎBbète.  —  Ici  l'examen  de  l'urine,  qui  doit  être  systématique,  impo- 
sera le  diagnostic.  Toutefois  il  faut  bien  savoir  que  le  diabète  simple  ne 
(i(»nne  jamais  lieu  à  des  crises  convulsives.  et  que  les  dites  crises,  au  cours 
du  diabète,  sont  l'indice  à  peu  près  certain  d'une  des  deux  compHcations 
suivantes  :  hyperacidose  ou  urémie.  Le  dosage  systématique  de  l'acidité 
urinaire,  la  recherche  de  la  réaction  de  l'acétone  et  de  l'acide  diacétique 
(voir  Anatyse  de  V urine),  permettront  de  solutionner  la  question  acidose 
et  de  prévoir  et  parfois  d'empêcher  le  coma  menaçant  et  si  souvent  fatal  ; 
la  recherche  de  l'albumine  et  des  cylindres,  la  mesure  de  la  pression  arté- 
rielle, le  dosage  de  l'urée  sanguine  solutionneront  celle  de  l'urémie. 

L'alcoolisme  chronique  se  révélera  par  les  stigmates  habituels  : 
treml^lement  des  extrémités,  exagération  des  rétlexes,  douceur  «satinée  >» 
anormale  de  la  peau,  en  particulier  de  la  peau  du  ventre  (ce  signe,  men- 
tionné par  Cabot,  est  en  elTet  très  fréquent;  il  semble  surtout  caracté- 
ristique chez  les  sujets  à  profession  manuelle,  à  épidémie  normalement 
épai«it*t  rude),  troubles  gastro-hépatiques  et  cardio-rénaux.  L'alcoolisme 
chronitpie  ne  donne  naissance  à  des  crises  convulsives  ou  qu'à  l'orrasion 
d'un  excès  alcoolique  aigu  ou  que  chez  un  hystérique,  un  épileptit]u<% 
un  uréniique  (voir  plus  haut;. 


CONVULSIONS  585 

La  paralysie  générale  progressive  se  décèlera  par  l'étude  atten- 
tive des  modifications  intellectuelles  et  affectives  du  sujet  que  signalera 
presque  toujours  l'entourage;  modification  de  l'écriture  parfois  illisible; 
incapacité  de  se  livrer  correctement  à  certaines  opérations  psychiques  élé- 
mentaires, comme  une  addition,  une  multiplication  ;  optimisme  singulier 
non  justifié  par  la  réalité,  incapacité  de  fixer  longtemps  l'attention  sur  un 
sujet  donné;  absences  singulières,  bizarrerie,  étrangeté,  défaillances  de  la 
mémoire.  Ultérieurement,  inconscience,  mégalomanie,  phénomènes  para* 
lytiques  ;  presque  toujours  antécédents  spécifiques. 

La  période  de  torpeur,  voire  de  coma,  qui  suit  presque  toujours  une 
forte  crise  convulsive,  s'accompagne  à  l'ordinaire  d'un  ralentissement  plus 
ou  moins  marqué  du  pouls  qui  peut  descendre  à  60,  56,  54,  sans  qu'il  y 
ait  lieu  d'y  attacher  une  signification  particulière.  Mais  si  la  crise  convul- 
sivo-comateuse  s'accompagae  d'une  bradycardie  inférieure  à  40,  on  peut 
porteravec  une  quasi-certitude  le  diagnostic  de  inaiadie  de  Stokes-Adams. 
Cette  appellation  doit  être,  à  notre  avis,  momentanément  conservée,  parce 
qu'elle  désigne  précisément  le  syndrome  clinique:  bradycardie  paroxystique 
avec  crises  convulsivo-syncopales,  sans  préjuger  de  sa  nature  qui  ne  semble 
pas  univoque  (voir  Arylhmies,  Bradycardies) . 


DÉLIRES  r^^  ^^'  ^^^^  ^^'  "^^^^  sillonn 
l^hors  du  sillon,  divaguer. j 


Nous  ne  pouvons  évidemment  avoir  ici  pour  objet  que  de  rappeler 
lee  notions  cliniques  essentielles  relatives  aux  «  délires  »,  c'est-à-dire 
celles  que  doit  nécessairement  posséder  tout  praticien  non  spécialisé  dans 
la  psychiatrie. 

Il  est  assez  difficile  de  bien  définir  le  délire.  Nous  accepterons  la  défi- 
nition de  Grasset  ;  «  On  peut  appeler  délires  les  troubles  du  raisonnement 
et  du  jugement  avec  conclusions  erronées  que  le  sujet  croit  justes  et 
exactes.  »  Seglas,  cité  par  le  même  auteur,  fait  remarquer  que  les  con- 
ceptions délirantes  peuvent  être,  suivant  les  cas,  vagues,  indéterminées 
ou  précises  et  nettes  ;  fixes  ou  mobiles,  polymorphes  ou  uniformes  ; 
diffuses,  monotones,  systématisées  (jusqu'à  la  cristallisation  et  à  la 
stéréotypie)  ;  vraisemblables,  impossibles,  niaises,  extravagantes,  absurdes^ 
incohérentes,  contradictoires,  contrastantes,  antagonistiques...  et  il  les 
étudie  successivement  sous  les  formes  d'auto-accusation,  de  persécution^ 
de  défense,  de  grandeur,  d'hypocondrie,  de  négation,  d'énormité,  dr 
mysticisme,  d'érotisme,  de  métabolisme,  de  transformation  corpo- 
relle, etc. 

Pour  les  besoins  de  la  clinique,  l'énorme  groupe  des  délires  peut  être 
dissocié  en  les  trois  sous-groupes  suivants  :  délires  oniriques,  délires 
partiels  ou  sijslémalisés,  délires  d'inlerprélalion. 

1°  Les  délires  oniriques  ou  délires  de  rêve  sont,  et  de  beaucoup^ 
ceux  qu'aura  le  plus  souvent  à  observer  le  praticien  non  spécialis»'. 
Le  malade  est  alors  constamment  comme  s'il  dormait  :  il  rêve.  Le  deliriuni 
tremens  en  est  le  type.  On  se  rappelle  la  définition  célèbre  de  Lasègue  : 
«Le  delirium  tremens  est  un  rêve  vécu  )>,  c'est  tout  le  consensus  du  délire 
onirique.  Nous  en  emprunterons  à  Régis  les  éléments  descriptifs  caracté- 
ristiques :  «  Le  délire  onirique  est  un  véritable  état  soinnami)ulique,  un 
état  second.  Comme  tout  état  second,  il  est  formé  par  la  mise  en  jeu  dr 
l'activité  subconsciente  ou  inconsciente  ;  il  domina;  le  sujet  au  point  de  lui 
faire  vivre  et  agir  sa  vie  subconsciente  ou  inconsciente...  H  est  enfin  tou- 
jours, comme  un  état  second,  susceptible  d'être  infiuencé  par  l'hypnose. 
Ce  délire  est,  dans  toute  l'acception  du  terme,  un  délire  de  rêve.  Il  naît  et 
évolue  en  effet  dans  le  sommeil  ;  il  est  constitué  par  de^  associations  ft»r- 
tuites  d'idées,  par  des  reviviscences  halluci  notoire  s  d'images  «t  de  sou- 


DÉLIRES  587 

venirs  antérieurs,  par  des  scènes  de  la  vie  familiale  ou  professionnelle,  par 
des  visions  le  plus  souvent  pénibles,  par  des  combinaisons  étranges, 
impossibles,  éminemment  mobiles  et  changeantes  ou  douées  au  contraire 
d'une  certaine  fixité,  qui  s'imposent  plus  ou  moins  complètement  à  la 
conviction.  Au  degré  le  plus  faible,  ce  délire  est  exclusivement  nocturne 
et  momentané  ;  il  cesse  au  réveil  et  ne  reparaît  que  le  soir,  soit  dès  le 
crépuscule,  soit  seulement  plus  tard  après  le  vague  assoupissement. 
A  un  degré  plus  marqué,  il  es  *  encore  au  réveil,  mais  incomplètement  et 
se  reproduit  dans  la  journée  dès  que  le  malade  a  les  yeux  fermés  et  som- 
nole. Enfin,  à  son  degré  le  plus  élevé,  le  délire  ne  cesse  pas  au  matin  et  il 
se  continue  le  jour  tel  quel,  comme  un  véritable  rêve  prolongé.  » 

CVst  le  délire  type  des  intoxications  et  des  infections  aiguës  ou  sub- 
ais^uës.  C'esl  celui  des  psychoses  toxiques  et  infectieuses  en  général,  des  auto- 
inloxicaiions  gastro-intestinales ,  de  Valcoolisme.  des  intoxications  médica- 
menteuses (opium,  salicylate,  belladone,  etc),  de  la  pneumonie,  de  la  fièvre 
typhoïde,  du  paludisme,  de  l'urémie,  de  Véclampsie,  etc. 

C'est,  nous  le  répétons,  le  délire  commun,  banal,  que  le  praticien  aura 
de  beaucoup  le  plus  souvent  à  observer. 

On  connaît  particulièrement  son  extraordinaire  fréquence  chez  -les 
enfants  ;  le  «  délire  de  rêve  »  est  un  des  attributs  les  plus  fréquents  des 
infections  infantiles  ;  il  marche  de  pair,  dans  ces  cas,  avec  Thyperthermie 
et  la  tachvcardie. 

2o  L»'s  délires  systématisés,  partiels  (paranoïa),  à  Tordinaire 
chroniques,  tout  à  fait  distincts  des  précédents,  sont  constitués  par  «  des 
étals  psychopathiques  fonctionnels  caractérisés  par  dea  idées  délirantes  per- 
manentes^ flceSy  méthodiquement  liées  entre  elles,  se  développant  dans  un 
sens  déterminé  et  suivant  une  évolution  logique  »  (Arnaud). 

Arnaud  en  donne  la  classification  suivante  : 

1°  Délires  systématisés  aigus  :  paranoïa  aiguë  ; 

2o  Délires  systématisés  chroniques  :  paranoïa  chronique. 

a)  Dépressifs,  —  Persécutés  à  évolution  systématique. 
Persécutés  auto-accusateurs  et  mélancoliques. 

Délire  d'auto-accusation  systématisé  primitif. 
Délire  hypocoïidriaque  systématisé. 

b)  Expansifs.  —  Ambitieux  (mégalomanes). 
Religieux. 

Erotiques. 

L'évolution  clinique,  aujourd'hui  classique,  du  délire  systématisé  chro- 
nique est  la  suivante,  d'après  Grasset  : 

A.  Période  d'inquiétude  ou  d'analyse  subjective  (folie  hypocondriaque), 
caraeiérisée  par  des  troubles  étranges,  anesthésiques  ;  le  sujet  s'auto- 
analyse  beaucoup,  découvre  à  ces  troubles  quelque  ressort  caché,  quelque 
allusion  à  sa  personne  ou  à  sa  situation. 

B.  Période  d'explication  délirante  (délire  de  persécution,  délire  religieux, 
délire  erotique,  délire  politique,  délire  jaloux,  etc.)  ;  le  sujet  imagine  une 


^88  LES   SYMPTOMES 

explication  de  ses  souffrances,  de  ses  inquiétudes,  de  l'attention  surpre- 
nante dont  il  se  croit  l'objet.  Il  trouve  la  «  formule  de  son  délire  »  ;  c'est 
l'hallucination  qu'il  interprète  :  période  d'explication  délirante. 

C.  Période  de  transformai  ion  de  la  personnalité  (délire  ambitieux)  ; 
de  persécuté,  le  sujet  devient  anil>itieux  ou  mégalomane^;  sa  personnalité 
entière  est  transformée  ;  il  devient  prince,  roi,  prophète.  Dieu. 

D.  Magnan  admet  une  quatrième  période  de  démence,  mode  de  termi- 
naison commun  à  cette  psychose  et  à  beaucoup  d'autres. 

Cest  le  délire  type  des  infections  clironiques  avec  dégénérescences 
secondaires  des  centres  nerveux.  La  paralysie  générale  progressive^  beau- 
coup moins  systématisée  et  cohérente  que  le  délire  systématisé  chronique 
sus-décrit,  n'en  réalise  pas  moins  quelques  phases  assez  caractéristique^, 
les  troisième  et  quatrième  en  particulier. 

3®  Le  délire  (Tinterprétation,  p^jychose  systématisée  chronique 
à  bases  d'interprétations  délirantes,  détaché  en  1902,  par  Sérieux  etCapgras, 
du  groupe  des  déUres  systématisés,  est  ainsi  défini  et  caractérisié  par  ces 
auteurs  : 

((  Le  délire  d'interprétation  est  une  psychose  chronique  dans  laquelle 
la  prolifération  d'interprétations  multiples  et  le  rayonnement  progressif 
d'une  conception  prédominante  déterminent  l'organisation  d'un  roman 
délirant  compUqué,  susceptible  d'entraîner  des  réactions  variables.  Le 
délire  d'interprétation  est  une  psychose  constitutionnelle,  dont  Torigine 
doit  être  cherchée  non  pas  dans  l'action  d'un  agent  toxique,  mais  dans 
une  <  prédisposition  psychopatliique,  dans  les  anomalies  du  développement 
des  centres  cérébraux  qui  tiennent  sous  leur  dépendance  les  perversions  du 
jugement,  les  lacunes  du  sens  critique,  les  troubles  de  r affectivité  :  elle  relève 
essentiellement  d'une  malformation  congénitale. 

«  Tandis  que  certaines  psychoses  systématisées  reposent  sur  des  troubles 
sensoriels  prédominants  et  quasi  perimnients,  le  délire  d'interprétation  est 
constitué  par  un  système  délirant  où  les  hallucinations  restent  toujours 
épisodiqueset,  habituellement,  font  même  entièrement  défaut.  La  lucidité 
et  l'activité  psychique  persistent  durant  toute  la  maladie  ;  rafïaiblisseinent 
intellectuel  n'apparaît  à  la  longue,  que  sous  l'influenre  de  l'évolution 
sénile  ;  on  voit  des  sujets  conserver  toute  leur  vivacité  d'esprit,  trente  ans 
après  le  début  des  troubles  mentaux.  Tl  s'ajïit  donr  d'une  alïection  incu- 
rable, mais  non  progressivement   d  MUiMilielle. 

V  Quand  onse  trouve  en  présence  d'un  sujet  atteint  de  délire  d'interpré- 
tation, on  est  tout  d'abord  frappé  i>ar  son  allure  correcte  ;  on  est  quel- 
quefois séduit  par  le  brio  de  sa  conversation  et  la  logique  serrée  de  se^ 
raisonnements,  on  a  quelque  tendance  à  ne  voir  en  lui,  tout  au  plus,  qu'un 
raisonneur  à  l'esprit  faux,  porté  à  envisager  tous  les  événements  sous  un 
angle  spécial,  à  systématiser  tous  les  phénomènes  extérieurs  ou  internes 
en  partant  d'un  préconcepte  contestable. 

«  Le  besoin  impérieux  de  tout  rapporter  à  soi  et  de  tout  interpré- 
ter dans   un   même  sens,  de   n'émettre  en   somme   ([ue   de>  jugements 


DÉLIRES  589» 

îillVrlifs  entaclléé  (rerreur,  apparaît  le  seul  trouble  morbide  de  ce  sujet. 
(  L'interprétation  fausse,  le  délire  de  signification  personnelle  est  bien, 
«Ml  clîet,  le  symptôme  fondamental  de  la  psychose.  Mais  ce  n'est  pas  sur 
nn  seul  signe  que  Ton  peut  fonder  l'autonomie  d'une  entité  morbide. 
L'interprétation  délirante  joue  un  rôle  important  dans  nombre  d'autres 
psychoses  et  même  dans  de  simples  états  passionnels.  Pour  établir  le  dia- 
gnostie  du  délire  d'interprétation,  il  faut  tout  un  ensemble  de  caractères. 
Ce  sont  :  1^  la  multiplicité  et  l'organisation  d'interprétations  délirantes  ; 
2^  l'absence  (ou  la  pénurie)  d'hallucinations,  leur  contingence  ;  3^  la 
persistance  de  la  lucidité  et  de  Tactivité  psychique  ;  4^  l'évolution  par- 
extension  progressive  des  interprétations  ;  5^  Tincurabilité  sans  démence- 
t«*rminale.  » 

«  *  * 

Si  nous  avons  tenu  —  avec  et  d'après  Grasset  [Physiopalhologie  clinique,, 
t.  IIL.  à  rappeler  les  notions  cliniques  essentielles  relatives  aux  déhres,. 
rnnsidérés  de  façon  très  large  comme  «  troubles  du  raisonnement  et  dui 
jugement  >,  c'est  que  la  définition  et  la  limitation  des  délires  sont  fort 
diflieiles,  que  les  catégories  sus-rappelées  et  décrites  condensent  nombre  de- 
notions  de  psychiatrie  indispensables  à  la  pratique  la  plus  courante,  qu'elles, 
rappellent  maintes  analyses  psychologiques  cliniques  élémentaires  et 
in  lispensables. 

En  fait,   en   pratique   générale,   la  dénominaiion   it  délire  ))  s'applique- 
siirloul  au  délire  commun,  banal,  à  la  confusion  des  idées  et  des  images, 
avec  interprétations  erronées  et  souvent  hallucinations,  —  au  délire  oni-- 
tique,  à  l'origine  duquel  une  analyse  clinique  attentive  dépistera  tou-^ 
jours  une  cause: 

1^  Toxique  (alcool,  opium,  belladone,  salicylate)  ; 

2^  Auto-toxique  (urémie)  ; 

30  Ou  infectieuse  (fièvre  typhoïde,  pneumonie,  paludi&me»  etc.). 


DIARRHÉES  ptappeCv,  coulerl 


[diappeîv,   coulerl 
à  travers.     J 


La  diarrhée  est  essentiellement  constituée  par  l'expulsion  de  selles 
liquides. 

Il  ne  peut  être  question  ici  que  de  rappeler  brièvement  les  notions 
pratiques,  élémentaires,  essentielles,  nécessaires  à  l'interprétation  cor- 
recte de  ce  symptôme  d'une  extrême  banalité. 

La  diarrhée  est  donc  constituée  par  l'expulsion  de  selles  liquides  plus 
ou  moins  fréquentes.  Il  semble  que  la  diarrhée  soit  en  général  sous  la 
dépendance  : 

Ou  d'une  exagération  des  contractions  péristaltiques  (hyperpéristal- 
tisme,  hypersthénie  intestinale)  ; 

Ou  d'une  exagération  des  sécrétions  intestinales  (hypercrinie)  ; 

Ou  d'une  diminution  de  la  résorption  du  contenu  intestinal. 

Au  point  de  vue  clinique,  la  diarrhée  peut  se  rencontrer  au  cours  des 
affections  suivantes. 

I.  Lésions  de  la  paroi  intestinale,  qu'il  y  ait  irritation  ou  alté- 
ration de  la  muqueuse  intestinale,  comme  c'est  le  cas  dans  toutes  les 
enléro-coliles  toxiques  infeclieuses  ou  ioxi-infeciieuses. 

A.  Entéro-colites  infectieuses  ou  parasitaires. 

a)  Tels  sont  les  enléro-coliles  aiguës  banales,  la  fièvre  lyfjhoïde,  le  cho- 
léra, que  nous  nous  contenterons  de  mentionner.  Il  convient  d'ailleurs 
de  rappeler  expressément  que  le  plus  grand  nombre  des  entéro-colites 
aiguës  banales  sont  de  cause  encore  indéterminée,  le  syndrome  carac- 
téristique se  résumant  comme  suit  :  diarrhée,  fièvre,  hyperleucocytose, 
albuminurie. 

b)  Les  diarrhées  dijsenléri formes  parasilaires  chroniques  à  rechules  pa- 
roxystiques qui  nous  retiendront  davantage.  A  l'hi^ure  actuelle,  ces  diar- 
rhées dysentériformes  semblent  pouvoir  pratiquement  se  classer  comme 
suit  : 

Diarrhées  dysentériformes  banaes  c(dibacHlaires  aigur\s  ou  chroniques  ; 
elles  céderont  à  la  diète  hydrique,  à  l'huile  de  ricin,  à  la  lactose. 

Diarrhées  dysentériformes  amibiennes  aiguës  ou  chroniques.  Ravaut 
et  Mautéont  bien  montré  dans  ces  cas  l'action  élective  de  léniétine  et  de 
l 'a  rséno  benzol. 


DIARRHÉES  591 

Diarrhées  dyseniérifortnes  bacillaires  (dysenterie  aiguë  ou  chronique), 
justiciables  des  lavements  aux  sels  d'argent  et  du  sérum  antidysentérique. 

Diarrhées  dysenlérifornies  à  trichomonas  (flagellés). 

Diarrhées  dysenlérifornies  tuberculeuses  à  bacilles  de  Koch. 

Ces  diagnostics  étiologiques  actuellement  indispensables,  comme  le 
montre  assez  la  spécificité  des  traitements  curateurs,  ne  pourront  être 
4!'tablis  que  par  l'examen  bactériologique  des  selles  (voir  Examen  des 
selles). 

c  Mentionnons  —  pro  memoriam  —  le  cancer  intestinal  qui  détermine 
d'ailleurs  bien  plus  souvent  —  sauf  dans  les  formes  basses  — l'obstruction 
que  la  diarrhée. 

B.  Entéro-colites  toxiques.  —  Nous  y  rencontrerons  les  enter o-cotites 
toxiques  vraies  et  médicamenteuses  (entéro-colites  hydrargyriques,  arseni- 
<ab»s,  digitaliques,  colchiciques,   etc.)  et  alimentaires  (botulisme,  etc.)  ; 

Et  les  entéro-colites  autotoxiques  ou  diathésiques  de  l'urémie,  de  la  goutte, 
du  diabète. 

Certaines  gastro-entéro-colites  suraiguës  réalisent  un  syndrome  bien 
mis  en  évidence  par  le  professeur  Lesieur  (état  cholériforme,  oligurie, 
urémie),  superposable  à  des  lésions  inflammatoires  intenses  mais  diffuses 
<^t  superficielles  du  tractus  digestif  et  surtout  de  l'intestin  grêle  (congestion 
hémorragique,  psorentérie) . 

La  nature  bactériologique  de  l'entérite  paraît  variable  (associations 
microbiennes  diverses);  ce  qui  est  constant,  c'est  la  fragilité,  l'insuffisance 
hcpatico-rénale.  C'est  cette  fragilité  constitutionnelle  ou  acquise  qui 
transforme  parfois  le  tableau  d'infection  gastro-intestinale  en  celui  de 
l'auto-intoxication  et  de  l'azotémie.  D'où  le  nom  judicieux  proposé  par  le 
I)rofesseur  Lesieur  de  «  gastro-entérites  urémigènes  ». 

Dans  tous  ces  cas,  ce  sont  les  commémoratifs  ou  les  phénomènes  dia- 
thésiques concomitants  qui  éclaireront  le  diagnostic. 

IL  Diarrhées  d'origine  nerveuse  et  vaso-motrice.  —  Entéro- 
névroses.  —  Très  fréquentes. 

Les  diarrhées  émotives,  Ventérorrhée  de  la  maladie  de  Basedow,  sont 
comme  la  vérification  expérimentale  des  flux  diarrhéiques  névropathiques 
que  l'on  pourra  rencontrer,  alternant  souvent  avec  la  constipation,  au 
cours  de  la  plupart  des  névroses.  Maintes  crises  fluxionnaires  diarrhéiques 
paroxystiques  attribuées  à  un  écart  de  régime  n'ont  pas  d'autre  origine. 

Dans  la  plupart  de  ces  cas,  la  cause  de  la  diarrhée  reste  absolument 
inconnue.  On  ne  trouve  ni  infection  (pas  de  fièvre,  pas  de  leucocytose), 
ni  ulc»'*ration  (pas  de  sang  dans  le§  selles),  ni  empoisonnement  alimen- 
taire (pas  d'écart  de  régime).  Le  flux  diarrhéique  peut  survenir  au  cours 
fies  régimes  les  plus  stricts,  mais  presque  toujours  à  l'occasion  de  sur- 
menage, d'insomnie,  de  shocks  nerveux,  d'épreuves  prolongées.  Il  est  diffi- 
cile, à  tout  esprit  non  prévenu,  d'échapper  à  la  conclusion  :  entéro-névrose 
et  de  soupçonner  au  point  de  vue  pathogénique  une  diminution  du  tonus 
vaso-moteur  par  excitation  anormale  du  splanchnique,  ainsi  qu'en  semblent 


592  LES   SYMPTOMES 

témoigner  :  rhypotension  artérielle,  la  tachycardie,  Thypierémotivité, 
Tasthénie  générale,  la  tendance  à  la  défaillance,  les  troubles  vaso-moteurs 
(singuliers  rapports  avec  le  basedowisme  !)  Il  semble  y  avoir  quelque 
relation  physio-pathologique  entre  l'hyperpéristaltisme  et  Thypotension 
artérielle  périphérique,  en  coïncidence  avec  la  vaso-dilatation  de  Taire 
splanchnique. 

Il  paraît  bien  vraisemblable  que  Tentérite  muqueuse  n'est  pas  une  colite 
vraie,  mais  une  entéro-névrose  spasmodique  avec  alternatives  de  diarrhée 
et  de  constipation  et  hypersécrétion  muqueuse. 

Les  diarrhées  d'origine  circulatoire  sont  non  moins  connues,  telle  celle 
de  la  cirrhose  atrophique  qui  faisait  dire  à  Portai  :  «  Les  vents  précèdent 
la  pluie  »,  rappelant  la  succession  du  météorisme  et  de  la  diarrhée  au  cours 
de  la  cirrhose.  Il  peut  en  être  de  même  au  cours  des  affections  cardiaque, 
rénale,  cardio-rénale  et  cardio-hépatique,  quoiqu'il  soit  toutefois  assez 
fréquent  de  relever  la  constipation. 

Il  convient  de  mentionner  la  diarrhée  parfois  profuse  qui  peut  accom- 
pagner la  résorption  des  œdèmes,  de  l'hydrothorax,  de  Tascite,  ce  qui 
légitime  grandement  la  médication  purgative  au  cours  desdits  accidents. 

III.  Diarrhées  d'origine  digestive  —  D'une  pathogénie  complexe 
et  variée. 

Tout  processus  de  dyspepsie  gastro-infestinale,  surtout  s'il  s'accom- 
pagne   d'intolérance    des    matières    grasses    (dyspepsie    hyposthénique. 
insuffisance  hépatico-pancréatique),  s'accompagne  presque  nécessairemen 
de  diarrhée  avec  hyperstéatorrhée. 

Les  diarrhées  d'origine  digestive  gastro-intestinale  sont  donc,  en  somme, 
l'extériorisation  de  véritables  indigestions  que  l'on  peut  essayer  de  cata- 
loguer comme  suit  : 

\^  Botulisme,  intoxication  atimentaire,  ptoniaïnes.  —  C'est  à  ce  méca« 
nisme  qu'il  faut  évidemment  rattacher  les  ras  indubitables  et  nombreux 
d'empoisonnements   collectifs   (choux   à   la   crème,  gil)ier,  etc.). 

2^  Suralimentation.  —  La  limite  de  digestion,  la  capacité  digestive  est 
dépassée:  c'e<t  l'indigestion  classique  de  sortie  des  collégiens  et  des  per- 
missionnaires. 

3°  Intolérance  des  graisses.  —  Traduisant  une  insuffisance  hépatico- 
pancréatique. 

4^  Achylie  gastrique. 

b^  Chasse  biliaire  violente  et  brusque  au  cours  de  l'hyperhépatie,  déter- 
minant une  diarrhée  impérieuse,  matinale,    post-prandiale. 

D'après  Cabot,  la  fréquence  relative  des  causes  diverses  de  Ist 
diarrhée  serait  la  suivante  : 
10  Entérites  aiguës  : 

a)  Cryptogènes  :r>/6  des  cas). 

b)  Spécifiques     (typhiques,   dysentériques,    cholériques,     toxiques) 
(1/6  des  cas.) 


DIARRHÉES  593 

2^  Enlériles  chroniques  ; 

a)  Cnjplotjènes  (9/10  des  cas). 

b)  De  cause  reconnue:  insuffisance  digestive  (1/10  des  cas). 
3^  (lancer  de  r intestin  ; 

4^>  Anémies  pernicieuses  ; 

h^  Colite  muqueuse  ; 

Go  Entéro-névroses,  goitre  exophtalmique  ; 

7^  Tuberculose  ; 

8°  Intolérance  des  graisses, 

Ouelques  signes  et  symptômes  accompagnant  la  diarrhée  permettent 
})arfois  une  localisation  assez  précise  de  TafTection  causale. 

La  présence  dans  les  selles  de  sang^  et  de  pus  (selles  sanguinolentes^ 
glaireuses)  est  caractéristique  d'une  ulcération  du  gros  intestin,  quelle  qu'en 
soit  la  nature  (infectieuse  ou  néoplasique). 

La  présence  de  mucus  et  de  membranes  est  bien  souvent  caracté- 
ristique d'une  entéro-névrose. 

On  connaît  la  signification  habituelle  des  selles  ^graisseuses  (stéatorrhée  : 
insuffisance  hépatico-pancréa tique). 

La  radioscopie  bismuthée  d'une  part,  la  procloscopie  de  l'autre 
permettent  d'ailleurs  une  investigation  extrêmement  précieuse  du  segment 
intestinal  (du  tube  digestif)  (voir  Techniques). 

Bien  souvent,  d'ailleurs,  l'examen  direct,  grossier,  macroscopique 
des  selles  fournira  les  plus  précieuses  indications.  Cet  examen  clinique 
le  f)lus  élémentaire  est  tout  aussi  indispensable  que  celui  des  urines,  de  la 
température  ou  du  pouls.  Il  faut  toujours  se  faire  présenter  le  «  corps  du 
délit  »  ou  du  moins  la  «  preuve  »  et  le  <c  témoin  ». 

On  fera  donc  toujours  recueillir  et  garder  les  selles. 

On  en  notera  : 

Le  NOMBRE  :  4,6,  ...,  100,  quand  il  y  a  ténesme  rectal,  comme  dans  les^ 
dysenteries. 

L'abondance  :  de  quelques  centaines  de  grammes  à  plusieurs  litres, 
comme  dans  le  choléra  et  les  diarrhées  cholériformes,  d'où  Textraordinaire- 
déshydratation  des  tissus. 

La  CONSISTANCE  *.  séreusc,  glaireuse,  boueuse,  pûteuse. 

La  COULEUR  :  brune,  comme  dans  les  selles  normales  ; 

Vert  foncé  :  polycholie  de  certains  ictères,  certaines  diarrhées  infantiles,. 
:i[)res  administration  de  calomel  ; 

Décolorée,  grise,  argileuse  :  ictères  par  rétention  ; 

Hou^'e,  rouillée  :  dysenterie  ; 

Noire,  «  marc  de  café  »  :  melaena,  bismuth,  ratanhia  ; 

Incolore,  séreuse,  aqueuse  avec  grains  riziformes  :  choléra  et  diarrhées 
cholériformes. 

L'odeur  :  toujours  plus  ou  moins  fétide. 

D'une  fétidité  extrême  :  diarrhées  putrides  du  botulisme,  des  dyspepsies 

Diagw.slic.  38 


594  LES   SYMPTOMES 

gastro-intestinales  avec  putréfactions,  des  égoutiers,  des  anatomisies,  des 
vidangeurs  ; 

Franchement  acide:  des  dyspepsies  gastro-intestinales  avec  fermentations; 

Nulle  des  selles  séreuses. 

La  NATURE  :  fécaloïde  habituelle  ; 

Bilieuse  ; 

Séreuse  ; 

Aqueuse  ; 

«  Pierreuse  »  :  entérolithes  et  coprolithes,  calculs  biliaires. 

Ledit  examen  macroscopique  permettra  bien  souvent  de  relever  la  pré- 
sence d'éléments  anormaux  : 

Vers  intestinaux  :  taenias,  lombrics,  oxyures. 

D* aliments  non  digérés  (lientérie)  :  indigestion  aiguë,  hyperpéristal- 
tisme. 

De  graisses  (selles  graisseuses)  :  sous  forme  de  gouttelettes  huileuses, 
de  boulettes,  de  pois  graisseux  (affections  hépatico-pancréa tiques). 

De  sang: 

Rouge  (hémorroïdes)  ; 

Noir  (melaena)  ; 

Raclure  de  boyaux  :  dysenteries; 

Glaires  sanguinolentes  :  néoplasies  ; 

De  pus  :  entéro-colites  infectieuses  et  néoplasiques. 

De  mucus  et  de  membranes:  entéro-colites  muco-membraneuses,  entéro- 
névroses. 

De  grains:  entéro-colites  glaireuses. 

De  glaires  riziformes:  flocons  de  cellules  épithéliales  :  choléra  et  diar- 
rhées choh^rif  ormes. 

Ce  très  bref  «  mémento  »  montre  l'extraordinaire  signification  séméiolo- 
gique  du  simple  examen  macroscopique  des  selles.  Confronté  aux  cominé- 
moratifs  morbides,  aux  autres  manifestations  cliniques  (température,  état 
général,  troubles  digestifs  associés,  manifestations  urinaires,  etc.),  à  Texa- 
men  des  organes  (foie,  estomac,  intestin,  etc.),  il  permettra  le  plus  souvent 
un  diagnostic  rapide  et  correct. 

Dans  les  cas  difficiles  il  sera  complété  par  l'examen  chimique,  microsco- 
pique, bactériologique  des  selles  (voir  Examen  des  selles),  qui  s'impose 
souvent. 


DYSPEPSIES  '  ^' 


fôuç,  mal;  ^re^iç,  coclion,  digestion;  trouble^ 
L  de  la  digestion  spécialement  stomacale,  J 


Le  mot  «  dyspepsie  »  est  pris  ici  au  sens  séméiologique  du  mot,  et 
s'applique  d'une  faron  générale  à  tout  trouble  de  la  digestion  stomacale 
accusé  parle  patient  ou  constaté  par  le  traitant.  Nous  n'aurions  certai- 
nement pas  eu  la  présomption  d'aborder  un  pareil  sujet  diagnostique 
^t  si  vaste  et  si  complexe,  —  du  moins  sous  cette  rubrique  en  apparence 
intégrale,— ^ si  nous  n'en  avions  trouvé  en  partie  quelques  éléments  ras- 
semblés dans  un  article  de  Cabot,  in  Differential  Diagnosis,  auquel  nous 
emprunterons  quelques-uns  des  développements  qui  vont  suivre,  et  si 
notre  excellent  collègue  le  D*"  Léon  Meunier  n'avait  d'autre  part  consenti  t^ 
nous  rédiger  un  substantiel  schéma  du  diagnostic  de  l'ulcère  et  du  cancer. 

Notre  but  serait  rempli,  si  le  praticien  était  convaincu,  après  cette  lec- 
ture, que  les  manifestations  dyspeptiques,  l'indigestion,  le  vomissement, 
sont  le  plus  souvent  d'origine  extrastomacale,  qu'une  investigation 
soignée  et  intégrale  de  tous  les  organes  est  nécessaire,  principalement 
dans  tous  les  cas  d'indigestion  chronique,  et  que  chez  un  sujet  se  plaignant 
desdits  troubles  on  n'a  rien  fait,  ou  pis  encore,  quand  on  a  collé  l'éti- 
quette de  <(  dyspepsie  »  et  formulé  un  vague  traitement  antidyspeptique. 


*  «  « 


La  très  grande  majorilé  des  causes  de  F  indigestion  n'ont  rien  d  voir  avec 
reslomaCy  ou  du  moins  avec  une  maladie  quelconque  de  l'estortiac.  En 
revanche  il  n'y  a  pas  dans  le  corps  humain  un  seul  organe  qui  ne  puisse 
être  V origine  de  symptômes  gastriques.  Les  vomissements  de  la  grossesse, 
de  l'urémie,  des  tumeurs  cérébrales  constituent  des  exemples  familiers 
de  cet  aphorisme  clinique.  En  fait  le  cœur  et  l'estomac,  et  avec  une  égale 
fréquence  et  un  degré  égal,  peuvent  être  perturbés  par  des  causes  orga- 
niques éloignées  et  légères.  L'estomac  est  aussi  souvent  exempt  de  lésions 
chez  les  sujets  se  plaignant  de  dyspepsie,  que  le  cœur  chez  les  sujets  se 
plaignant  de  palpitations  ou  chez  lesquels  nous  constatons  de  la  tachy- 
cardie. 

Les  causes  vraiment  i*  gastriques  «  d'indigestion,  de  dyspepsie  peuvent 
presijue  être  réduites  à  deux:  le  cancer  et  V ulcère.  La  dyspepsie  nerveuse, 
la  n 'vrose  gastrique  est  extraordinairement  fréquente  ;  son  ori^jine  est 
exceptionnellement  stomacale.  Il   en  est  de  même   de    maintes  autres 


596  LES   SYMPTOMES 

variétés,  telles  la  dyspep.-ie  hyperchlorhydrique,  la  dyspepsie  dépendant 
de  la  constipation  ou  symptomatique  d*une  appendicite^  la  ptôse  sitoma- 
cale  dépendant  à  l'ordinaire  d'une  atonie  générale  avec  ptôse  viscérale 
multiple,  la  gastrite  éthylique.  etc.,  etc.  Bref,  la  plupart  des  variétés  de 
dyspepsie  ne  .'ont  pas  à  proprement  parler  d'origine  gastrique,  ne  consti- 
tuent pas  des  maladies  gastriques. 

Quelles  possibilités  cliniques  doivent-elles  donc  se  présenter  à  notice 
esprit  quand  un  sujet  se  plaint  de  symptômes  gastriques ,  et  seulement 
de  symptômes  gastriques? 

1«>  S'il  s'agit  d'une  fenmie  n'ayant  pas  atteint  la  ménopause,  on  pensera 
toujours  et  d'abord  à  une  gravidité  possible.  On  sait  que  dans  ce  caa. 
tout  peut  s'observer,  depuis  le  simple  état  naus('eux  matutinal  jusqu'aux 
vomissements  incoercibles,  comme  d'ailleurs  dans  maints  états  tox*- 
miques  (alcoolisme,  urémie,  saturnisme,  etc.).  Ces  symptômes  digestifs 
sont  si  fréquents  qu'ils  méritent  de  figurer  comme  petits  signes  de  la  gros- 
sesse. On  recherchera  alors  les  signes  classiques  (aménorrhée,  augmenta- 
tion de  volume  de  l'utérus,  sécrétion  de  colostrum,  etc.,  etc.). 

2°  Uurémie   ou  évidente  ou  larvée  est  aussi  d'une  très  grande  fré- 
quence, et  réalisme  bien  plus  souvent  que  diagnostiquée.  Maints    troubles 
dyspeptiques   rebelles,   ou   bénins   (nausées,   anorexie,    dégoût   des    ali- 
ments) ou  graves  (vomissements,  hématémèses)  n'ont  pas  d'autre  origine. 
On  y  pensera  toujours,  en  présence  de   dyspepsie  chronique  coïncidant 
avec  la  présence  d'albumine  dans  les  urines,  des  (edèmes,  une  hyperten- 
sion artérielle  manifeste,  et  a  fortiori  quand  l'analyse  du  sang  décèlera 
un  taux  élevé  d'un'c;  sanguine.   Mais  il  faut  y  })enser  surtout,  a  ijriori^ 
chez  tout  sujet  (|ui,  "ayant  franchi  la  quarantaine,  et  ayant  eu  jusque-l:'i 
«  bon  estomac  »,  j>er(l  l'appétit ,  a  des  nausées,  voin^  d(i:i>  vomissements, 
jaunit    et   déj)érit,    et  ch^^z  lequel  l'examen  gastrique  est  pratiquement 
négatif.  On  recherchera  avec  soin  les  signes  précédents  (albumine,  hyper- 
tension,   cedèmes,    hyp(^razotémie),    et    le    traitement    anti-néphrétique 
ap[)rô[)rié  lèvera   bms   les  rloutes  sur  l'origine    n'nale  des  troubles  dys- 
pe[>ti(|ues. 

!>o  L.a  tuberculosej  pulmonain?  ou  autre,  peut  de  même  être  la  cause 
de  bien  des  indigesti(Uis,  en  l'absence  de  toute  cause  gastrique  int«;rne 
(canc<'r  ou  ulcère ;i  ou  externe  (intoxication  alimentaire  ou  médicamori- 
teiis(ij.  On  sait  combien  frétjuenmumt,  à  sou  stades  prémonitoire,  la  tuber- 
culose revêt  le  uiciStjUJ'  de  l'anémie,  de  la  dyspepsi»*  ;  combien  l'anorexicî, 
l'amaigrissement,  sont  conuiiuns  à  cette  j)ério(le.  On  procédera  donc,  dans 
ces  cas  de  dysjjepsie  »  cryptogène  »,  à  une  investigation  soignée  dans  cettti 
direction  :  températun^  matin  <^t  soir,  examen  stét hacousiquc^  attentif 
en  chambre  silencieuse,  examen  radioscopi(pi<\ 

A  la  vérité  l'erreur  inverse  est  aussi  commis»»,  et  une  crise  de  dyspepsio- 
névro{)athi(jue  avtîc  anémie  et  amaigrisseim'nt   trop   souvient  étiquetée 


DYSPEPSIES  597 

•sans  aucune  raison  valable  :  tuberculose  pulmonaire.  Nous  ne  saurions 
^^sez  le  répéter  :  il  faut  être  «  réaliste  »  en  clinique,  et,  comme  saint 
Tliomas,  il  faut  vouloir  toucher  du  doigt,  c'est-à-dire  vérifier  par  le 
contact  de  nos  sens,  les  misères  de  nos  sujets  et  les  hypothèses  de  notre 
-c^sprit. 

4°  Chez  les  femmes,  un  grand  nombre  d'indigestions  sont  le  résultat 
•de  V inanition.  Ici  nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de  traduire  textuel- 
lement le  chapitre  de  Cabot,  car  nous  n'avons  trouvé  nulle  part  ime  meil- 
leure et  plus  sagace  critique  de  l'abus  des  régimes  chez  les  dyspeptiques. 
«  Cotte  inanition  se  produit  comme  suit  :  quelque  chose,  il  est  inutile 
maintenant  de  savoir  quoi,  provoque  une  perturbation  digestive.  La 
patiente  l'attribue  à  un  certain  aliment,  probablement  celui  ingéré  le 
dernier,  précisément  avant  l'accident.  Conformément  à  cette  observa- 
tion, elle  supprime  cet  aliment  de  son  régime  habituel.  L'indigestion  se 
reproduit,  un  nouvel  aliment  est  «  accusé  »  et  rayé  à  son  tour  de  l'alimen- 
tation. De  cette  façon,  aliments  après  aliments  sont  proscrits  jusqu'à 
ce  que  le  sujet  soit  réduit  à  un  régime  hydrique,  d'infusions  ou  d'équi- 
valents. Nous  avons  maintenant  un  cercle  vicieux  type.  La  patiente  est 
mal  nourrie  parce  qu'elle  est  dyspeptique  et  elle  est  dyspeptique  parce 
qu'elle  est  mal  nourrie.  Nous  pouvons  rompre  ce  cercle,  en  la  forçant 
à  se  nourrir  en  dépit  de  ses  plaintes  et  de  ses  souffrances.  Un  estomac 
mal  nourri  se  plaindra,  il  doit  être  nourri  néanmoins.  Si  nous  pouvons 
convaincre  le  sujet  de  supporter  ses  malaises,  nous  pouvons  sincèrement 
espérer  qu'à  la  fin  il  rompra  sa  chaîne,  améliorera  sa  nutrition  et  se 
libérera  de  ses  misères.  Le  malheur  est  qu'ordinairement  le  praticien  ne 
croit  pas  cela  lui-même.  Il  n'a  pas  vu  assez  de  cas  dans  lesquels,  en  forçant 
le  dyspeptique  à  manger,  cet  heureux  résultat  a  été  obtenu;  mais  quiconque 
a  l'expérience  d'un  hôpital  très  actif  sait  que  ce  qui  est  appelé  la  «  diète  », 
c'est-à-dire  la  suppression  dans  l'alimentation  de  la  plupart  des  aliments 
usuels,  est  à  l'ordinaire  une  pratique  des  plus  pernicieuses  et  conduit  à  un 
grand  nombre  de  mis^ères  longues  et  inutiles.  La  plupart  des  cas  de  ce 
type  ne  peuvent  être  guéris  par  rien  autre  au  monde  qu'une  alimentation 
forcée. 

«  Le  plus  grand  progrès  que  j'aie  constaté  dans  le  traitement  des  affec- 
tions de  l'estomac  au  cours  de  ces  vingt  dernières  années  a  été  la  con- 
naissance des  causes  extrastomacales  des  troubles  digestifs  et  la  direc- 
tion de  la  thérapeutique  contre  ces  causes.  Ensuite,  le  plus  grand  progrès 
4i  été  la  proscription  progressive  de  ces  régimes  étroits  et  stricts  d'où 
résulte  nécessairement  une  inanition  chronique  plus  ou  moins  prononcée. 
Çuoi  que  nous  fassions  pour  un  gastropathe,  nous  ne  devons  pas  le  faire 
mourir  de  faim.  Nous  devons  lui  fournir  une  quantité  d'aliments  suffi- 
sante pour  satisfaire  à  ses  besoins  caloriques  et  la  plus  grande  erreur  du 
[)assé  a  été  la  méconnaissance  de  cette  nécessité  élémentaire  »>. 

r>*   La  lithiase  biliaire  est    une   cause  très  commune  de   douleurs 


598  LES   SYMPTOMES 

;  paroxystiques,  très  souvent  attribuées  à  l'estomac.  Quand  le  cancer  et 

,  Tulcère  ont  été  et  correctement  éliminés,  on  peut  dire  que  c'est  presque 

>  toujours    une  erreur   de  rapporter   à   Testomac  une  douleur   vraiment 

i  violente.  En  d'autres  termes,  les  seules  affections  gastriques   génératrices 

'  de    douleurs    violentes    sont    le  cancer   et   l'ulcère.   Toutes    les   autres 

variétés  de  dyspepsie  évoluent  avec  leur  cortège  habituel,  et  leurs  com- 
binaisons variées  de  flatulence,  brûlures,  malaise,  nausées,  constriction. 
pression,  vomissements,  mais  sans  douleurs  violentes. 

La  lithiase  biliaire  provoque  souvent  des  crises  douloureuses  siégeant 
au  creux  de  l'estomac  et  non  dans  la  région  de  la  vésicule.  La  méconnais- 
sance de  ce  fait  banal  conduit  à  maintes  erreurs.  Si  le  patient  a  de: 
attaques  répétées,  quelques-unes,  tôt  ou  tard,  se  localisent  ou  s'irradieni 
.  à  rhypocondre  droit,  mais,  dans  les  stades  préliminaires  de  la  maladie 

'  une  telle  localisation  manque  bien  souvent. 

I  6<>  Uangine   de  poitrine  peut   être   méconnue   et  traitée    conim< 

]  dyspepsie,  quand  la  douleur  siège  à  l'épigastre,  qu'elle  est  précédée  ei 

;  accompagnée  de  flatulence  et  de  renvois,  ce  qui  est  fréquent,  et  qu'elle 

j  survient  après  les  repas.  Ces  trois   constats    d'ordre   digestif,     surtou 

I  conjugués,   conduisent  à   maints   diagnostics   erronés   de   gastropathiei 

{  diverses.  L'examen  de  la  pression  artérielle,  une  auscultation  soignée 

\  une  enquête  attentive  relative  aux  antécédents  et  aux  conditions  provo- 

catrices de  la  crise  révèlent  à  l'ordinaire  et  d'évidente  façon  l'existence 
de  l'angine  de  poitrine.  Une  des  caractéristiques  les  plus  constantes  d< 
l'angine  de  poitrine  est  sa  production  presque  fatale  sous  l'influence  ai 
la  fatigue  corporelle  et  de  l'émotion,  sa  sédation  par  le  repos  et  le  calme 
Les  troubles  d'origine  gastrique  n'ont  pas  ce  caractère.  Dans  la  inajoriU 
des  cas,  dans  l'angine  de  poitrine,  la  douleur,  si  elle  débute  à  l'épigastre  e\ 
y  atteint  son  acmé,  s'irradie  à  la  région  précordiale  et  parfois  même  dan< 
le  bras  gauche. 

Mais,  à  la  vérité,  le  diagnostic  est  parfois  fort  délicat,  du  moins  au 
moyin  d'un  examen  clinique  élémentaire.  C'est  que:  1^  maints 
malaises  de  localisation  manifestement  gastrique,  l'aérophagie  en  parti- 
culier et  les  névroses  gastriques,  s'accompagnent  fréquemment  de  syn- 
dromes angineux  ;  2°  le  syndrome  angineux  (voir  Douleurs  précordiales) 
est  d'origine  et  de  gravité  fort  diverses,  mais  si  l'on  admet  que  l'angine  de 
poitrine  vraie  extériorise  toujours  une  défaillance  myocardique  ou  une 
lésion  aortique  et  périaortique  ou  la  symbiose  si  fréquente  de  ces  deux 
tares  morbides,  c'est  dans  cette  voie  concrète  que  l'on  orientera  l'exa- 
men clinique.  On  recherchera  les  signes  objectifs  de  la  défaillance  car- 
diaque et  des  lésions  aortiques,  et,  si  cet  examen  est  négatif,  on  écartera 
résolument  l'hypothèse  d'angor. 

7°  Crises  gastralgiques  d'origine  tabétique.  —  Nous  devons  tou- 
jours suspecter  la  possibilité  de  l'origine  tabétique  de  crises  gastral- 
giques violentes,  paroxystiques,  incoercibles,  à  début  brusque,  à  cessa- 


DYSPEPSIES  599 

tion  brusque.  En  fait,  si,  conformément  aux  préceptes  énoncés  à  Tocca- 
sion  de  l'organisation  de  Texamen  clinique,  nous  procédons  à  un  examen 
intégral,  si,  en  particulier,  nous  n'omettons  jamais  de  rechercher  les  réflexes 
patellaires  et  le  signe  d'Argyll-Robertson  chez  tous  nos  sujets,  nous  dépis- 
terons bien  des  tabès  méconnus  et,  partant,  rattacherons  à  leur  vraie 
cause  tabétique  maintes  gastralgies  traitées  comme  des  ulcères  de 
l'estomac  ;  a  fortiori  devrons-nous  y  penser  pour  les  gastralgies  survenant 
chez  des  tabétiques  avérés.  Toutefois,  ulcère  ou  cancer  de  l'estomac 
peuvent  coexister  avec  le  tabès  ;  on  peut  avoir  le  «  Mérite  agricole  et  la 
Légion  d'honneur  ».  Le  fait  de  constater  le  tabès  ne]  dispensera  pas  de 
rechercher  les  signes  de  Tulcère  ou  du  cancer. 

Signalons  en  passant,  à  titre  exceptionnel,  l'existence  possible  de 
gastralgies  d'origine  syphilitique  résultant  soit  de  la  configuration  dite 
«en  sablier»  probablement  par  bride  cicatricielle  reliquat  d'une  lésion  spé- 
cifique guérie,  soit  d'ulcérations  spécifiques  qui  semblent  rares. 

8<)  Les  dyspepsies  fit  gastralgies  saturnines  sont  beaucoup  plus 
fréquentes  que  diagnostiquées.  Peintres,  imprimeurs,  caoutchoutiers  y 
sont  particulièrement  sujets  ;  il  n'y  a  guère  à  y  penser  au  contraire  chez 
les  sujets  appartenant  aux  classes  non  manuelles.  Toute  dyspepsie  sans 
cause,  toute  perte  d'appétit  sans  raison  valable  survenant  chez  un  sujet 
manipulant  le  plomb,  doit  être  présumée  d'origine  saturnine.  Si  la  dys- 
pepsie s'accompagne  de  colique,  d'anémie  marquée,  si  le  rebord  gingival 
présente  le  liséré  saturnin,  gris  plombé,  caractéristique,  l'erreur  de 
diagnostic  est  sans  excuse.  Mais  dans  les  stades  prémonitoires  on  ne  peut 
aller  au  delà  d'une  présomption  ;  en  tout  état  de  cause,  l'application  du 
principe  classique  asublalacausâ,  lolliiur  effeciusu  s'imposera;  l'abstention 
de  toute  manipulation  saturnine,  une  diète  et  un  traitement  diurétique 
et  laxatif  amèneront,  en  cas  de  saturnisme,  une  amélioration  rapide.  Le 
sujet  averti  prendra  ultérieurement  telles  précautions  ou  mesures  qu'il 
jugera  opportunes. 

90  Le  cancer  du  gros  intestin  déçoit  maints  cliniciens,  même 
très  avertis,  quand  il  se  manifeste,  comme  c'est  souvent  le  cas,  par  des 
périodes  irrégulières  de  nausées,  de  douleurs,  voire  de  vomissements 
sans  symptômes  intestinaux  notables  ou  appréciables.  Seuls  une  bouillie 
ou  un  lavement  bismuthés  et  une  exploration  radioscopique  méthodique 
consécutive  trancheront  parfois  le  diagnostic. 

La  simple  obstruction  stercorale  des  atoniques  et  des  vieillards  peut 
d'ailleurs  donner  naissance  à  des  accidents  de  tous  points  similaires.  Nous 
garderons  toujours  le  souvenir  d'un  malade  que  nous  observâmes  dans  le 
service  du  regretté  Landrieux  dont  nous  étions  à  ce  moment  l'interne. 
Agé  d'une  soixantaine  d'années,  ce  sujet,  cachectique,  anémié,  jaune  paille, 
présentait  à  la  palpation  une  tumeur  grosse  comme  le  poing  entre  l'ombilic 
et  l'hypocondre  droit;  les  troubles  digestifs  étaient  très  accusés:  ano- 
rexie, dégoût  de  la  viande,  vomissements  fréquents,  constipation,  etc.,  etc. 


600  LES   SYMPTOMES 

Dieulafoy,  du  service  duquel  il  sortait,  avait  porté  le  diagnostic  de  cancer 
de  l'estomac,  qui  nous  semblait  évident.  Les  mois  s'écoulèrent  sans 
apporter  de  changement  notalile  à  la  situation,  quand,  un  jour,  une  forte 
dose  d'huile  de  ricin  détermina  l'évacuation  de  plusieurs  vases  de  «  boules 
stercorales  »,  la  disparition  de  la  tumeur  abdominale  et  T amélioration 
rapide  des  troubles  digestifs.  Nous  revîmes  le  sujet  dans  les  années  qui 
suivirent  ;  l'amélioration  s'était  maintenue. 

lOo  Les  affections  organiques  du  système  nerveux,  V artério- 
sclérose,  sont  bien  souvent  génératrices  d'indigestion  :  les  céphalée?, 
les  vertiges,  qui  accompagnent  fréquemment  les  indigestions  dans  ces 
cas,  devront  attirer  l'attention  sur  les  artères,  les  reins,  le  cerveau.  On  w 
rappellera  que  les  lésions  cérébrales  scléreuses,  spécifiques,  néoplasiques. 
peuvent  provoquer  pendant  des  semaines,  voire  des  mois,  des  céphalées 
du  type  dit  «  bilieuses  »  et  attribuées  à  l'indigestion  ou,  si  elles  sont  uni- 
latérales, décorées  du  nom  de  «  migraines  ».  Ces  erreurs  seront  évitées 
par  un  interrogatoire  attentif,  la  mesure  de  la  tension  artérielle,  l'examen 
des  urines,  l'examen  du  fond  de  l'œil,  la  recherche  des  signes  si  souvent 
méconnus  du  malade  ou  dissimulés  (paresthésies  des  extrémités,  petites 
crises  transitoires  de  parésie,  d'aphasie,  d'obnubilation,  de  secousses 
convulsives,  etc.). 

11°  La  gastrite  étbylique  si  extraordinairement  fréquente  en  cer- 
taines classes  de  la  société,  et  pas  exclusivement  chez  les  plus  humbles, 
se  diagnostiquera  aisément  pour  peu  qu'on  y  pense  :  a)  par  la  constata- 
tion des  signes  ordinaires  de  l'éthylisme  chronique  :  tremblement  des 
extrémités,  excitabilité  anormale,  modifications  diverses  du  côté  des 
muqueuses,  etc.,  etc.  ;  b)  par  la  notion  des  commémoratifs  d'intempé- 
rance habituelle,  qui  doivent  être  recherchés  avec  beaucoup  de  soin,  el 
en  Ions  milieux,  par  une  enquête  minutieuse  relative  à  la  diététique  des 
boissons  ;  c)  par  la  nature  des  troul)]es  dyspeptiques  :  anorexie,  dégoût 
des  aliments,  et  surtout  vomissements  muqueux  matutinaux  (pituites) 
souvent  si  carartéristiques  ;  d]  parfois  enfin  par  la  coexistence  d'autres 
manifestations  viscérales  dérivant  directement  ou  indirectement  de 
l'éthylisme  :  cirrhoses  du  foie,  artériosclérose,  dégénérescence  mentale 
progressive,  etc.,  etc. 

1*2«  In  type  clinique  des  plus  fréquents,  surtout  chez  la  femme,  est 
enfin  le  syndrome  dyspeptique  gastro-intestinal  suivant  : 

Appétit  faible  ou  capricieux,  sensation  de  gène,  de  pesanteur,  de  ten- 
sion stomacale,  pendant  la  période  digestive  se  prolongeant  un  temps 
variable  ;  stase  alimentaire  stomacale  s'accusant  en  clinique,  outre  les 
sensations  précédentes,  par  des  régurgitations  alimentaires  plusieurs 
heures  après  les  repas,  par  du  clapotage  de  l'estomac  le  matin  à  jeun  ; 
fermentations  gastro-intestinales,  ballonnement  apn's  les  repas,  éructa- 
tions. Les  malades  se  disent  grandement  soulagés  par  les  «  renvois  >»  et 


DYSPEPSIES  601 

insistent  beaucoup  sur  ce  point.  Le  plus  souvent  la  paresse  intestinale 
est  manifeste,  la  constipation  .habituelle,  coupée  parfois  de  crises 
diarrhéiques,  l'entéro-colite  muco-membraneuse  est  fréquente,  ainsi  que 
les  retentissements  hépatiques  (subictère,  congestion  douloureuse  du 
foie,  etc.)  ;  souvent  les  malades  viennent  consulter  pour  des  troubles 
cardiaques  (palpitations,  tachycardie,  etc.),  pour  des  troubles  nerveux 
plus  ou  moins  bien  définis  :  migraines,  malaise  général,  vertiges,  cépha- 
lalgie, asthénie  générale,  psychasthénie. 

A  l'examen  on  constate  de  façon  à  peu  près  constante  le  relâchement 
de  la  paroi  abdominale,  la  diminution  de  la  tension  normale  de  l'abdo- 
men ;  la  palpation  donne  une  sensation  particulière  de  mollesse,  d'ato- 
nie ;  elle  ne  détermine  aucune  réaction  de  défense,  de  tension  réflexe. 
Inutile  d'ajouter  que  les  ptôses  viscérales  sont  constantes  :  abaissement 
du  rein,  du  foie,  de  l'estomac,  voire  de  l'utérus. 

L'hypotension  artérielle  estquasi  constante;  le  syndrome hyposphyxique 
fréquent  ;  l'insuffisance  respiratoire  est  la  règle. 

A  se  placer  au  pur  point  de  vue  clinique  il  semble  que  l'on  puisse  éti- 
queter :  dyspepsie  gastro-intestinale  byposthénique  (hypomotrice 
et  hyposécrétoire),  avec  stase,  fermentations,  ptôse  et  retentissements 
divers  (hépatiques,  cardiaques,  rénaux,  nerveux). 

Nous  le  répétons,  peu  de  types  cliniques  sont  aussi  fréquents  chez  la 
femme  et  les  travaux  multiples  qu'ont  inspirés  les  ptôses  viscérales,  la 
dilatation  de  l'estomac,  le  rein  mobile,  la  dyspepsie  flatulente,  etc.,  etc.,  cas 
particuliers  du  grand  type  précédent,  le  prouvent  assez. 

A  la  vérité,  ces  types  sont  des  insuffisants  circulatoires,  respiratoires, 
ncuro-musculair«s  au  même  titre  qu'insuffisants  jiigestifs  ;  ce  sont  des 
hyposthéniques  généraux,  toutes  leurs  fonctions  organiques  sont  infé- 
rieures à  la  normale  (voir  Hyposphyxies). 

«  *  « 

Après  cette  longue  énumération,  si  longue  et  si  incomplète,  des  causes 
possibles  de  dyspepsies  et  de  gastralgies,  il  nous  reste  à  mentionner 
les  causes  et  les  plus  banales  et  les  plus  importantes  à  notre  avis; 
c'est  par  elles  que  nous  terminerons. 

Les  quatre  premières  sont  fonclionnelles  ;  ce  sont  : 

1^  La  mauvaise  dentition  ; 

*2^  La  tachyphagie  ; 

3"  L'aérophagie  ; 

4"  Les  psychonévroses  et  les  dépressions  mentales,  le  surmenage. 

Les  deiLT  dernières  sont  lésionnelles  ;  ce  sont  : 

1^  L'ulcère  ; 

'2^  Le  cancer  de  l'estomac. 

La  mauvaise  dentition  si  extraordinairement  fréquente,  en  parti- 
culier dans  les  classes  non  aisées  de  la  population,  est  une  cause  banale 
et  trop  évidente  de  dyspepsie,  et  il  faut  malheureusement  le  dire,  trop 


602  LES   SYMPTOMES 

souvent  méconnue.  Des  sujets  vous  arriveront  porteurs  des  prescripiioi 
diététiques  les  plus  rigoureuses  et  des  formules  de  cachets  les  plus  savanU 
chez  lesquels  on  n'aura  oublié|qu'un  point,  celui  d'examiner  la  mâchoir 
premier  stade,  et  nécessaire,  de  tout  examen  de  l'appareil  digestif. 

La    tacbypbagie  marche  de   pair  avec  la  mauvaise  dentition; 
rappeler  à  ce  sujet  les  pénétrantes  et  tenaces  études  de  Fletcher.  I 
rééducation  masticatoire  sufHra  à  guérir  un  très  grand    nombre  de  d; 
pepsies. 

L'analyse  clinique  la  plus  élémentaire  permet  en  effet  d'établir 
deux  lois  suivantes  : 

Un  individu  masiiquani  corredemenl  ses  aliments  n'est  presque  janu 
un  dyspeplique  (exception  faite  des  écarts  trop  manifestes  de  régime). 

Un  individu  masiiquani  insuffisamment  ses  aliments  est  toujours 
dyspeptique. 

Conclusion  pratique  :  chez  tous  les  dyspeptiques,  et  quelle  que  soit 
forme  de  leur  dyspepsie,  commencer  la  prescription  par  la  formule  qu 
traditionnelle  et  souvent  négligée  parce  que  banale  :  manger  tenterm 
mastiquer  longuement,  insaliver  avec  soin  les  aliments. 

L'aéropbagie  est  bien  souvent  associée  à  la  tachyphagie,  et  doi 
naissance  à  des  accidents  dyspeptiques  similaires  de  lourdeur,  de  g< 
flement,  de  météorisme,  avec  parfois  des  manifestations  cardiaques, 
dyspnée,  de  palpitations,  voire  d 'extrasystoles,  qu'expliquent  ti 
facilement  les  rapports  de  la  grosse  tubérosité  de  l'estomac  et  du  d 
phragme.  La  constatation  du  réflexe  aérophagique  inconscient,  la  p 
cussion  de  l'aire  de  Traube,  assurent  rapidement  le  diagnostic. 

Les  psychonévroses,  les  dépressions  mentales,  le    surmena 

enfin  donnent  lieu  à  des  manifestations  dyspeptiques  banales,  soit  eh 
niques,  soit  au  contraire  oscillantes  comme  l'  «  humeur  »  même.  Ç 
les  causes  morales  influent  puissamment  sur  la  digestion  stomacale 
qu'inversement  les  troubles  digestifs  stomacaux  influent  puissamm< 
sur  le  «  moral  »,  sur  V  «  humeur  »,  c'est  une  évidence  clinique  que  le  vie 
mot  d'  «  hypocondrie  »  exprime  bien  et  que  l'observation  la  plus  ban 
démontre. 

Les  anciens  auteurs,  Ghomel  et  Grisolle,  par  exemple,  faisaient  de 
dyspepsie  une  névrose  de  l'estomac.  Les  études  organicistes,  anaton 
pathologiques  et  chimiques  ont  pendant  longtemps  écarté  cette  concc 
tion  qui  n'a  cependant  jamais  été  complètement  abandonnée.  Les  ti 
vaux  les  plus  récents  y  ramènent  ;  il  est  incontestable  que  le  systèr 
nerveux  règle  dans  la  plus  large  mesure  la  sécrétion  et  la  motricité  si 
macales,  que  l'estomac  est  un  des  organes  les  plus  sensibles  de  l'éconon 
et  sur  lequel  retentissent  plus  fréquemment,  par  l'intermédiaire  du  plex 
solaire,  toutes  les  causes  de  perturbation  nerveuse,  dépressives  ou  ex 
tatrices. 


ULCERE  ET  CANCER  DE  L'ESTOMAC 


603 


CATHÉTÉRISME   DE  L'ESTOMAC  A  JEUN. 


a)  Slase  alimenlaire. 


Eau  (Je  lavage  contient  de 
.     rna  Ubre. 
b)    Pas    de   «/a.s^lF.au  de  lavage  avec  solution 
alimentaire.       j    acétique   1    p.    100  con- 
tient du  sang  chimique- 
ment décelable. 


Rétrèoissament  pyloriqua  et,  li 
stase  vraie,  cancer  dn  pylore. 

Reichmann  (▼r&is^m^l&^lomont 
ulcération  du  pylore). 

Ulcération  du  corps  de  l'es- 
tomac (simple  on  cancérense). 


EXAMEN  DE  L'ESTOlftAC  APRÈS  REPAS  D'ÉPREUVE. 


a)    H  Cl   libre  en 
excès. 


b)  HCl  Ubre  tend 
vers  0. 


Dissolution  de  la  capsuh 
d'éther  au-dessous  d'unt 
heure. 


Pas   de    dissolution    de  la 
capsule  d'éther). 


Probabilité  d'ulcération. 


Probabilité  de  cancer. 


EXAMEN  DES  IftATIÉRES  FÉCALES  APRÈS  RÉGIlfE 

LACTC -VÉGÉTARIEN. 


Sang  disparaît  au  bout  de 
quelques  jours  de  repos. 


Présence  de  san^jsang  persiste. 
chimiquement 
décelable. 


Sanç  existe  dans  les  ma- 
tières fécales  et  n'existe 
pas  dans  Teau  acidulée 
de  lavage  gastrique. 


Probabilité  d'ulcère 


Probabilité  de  cancer. 

Ulcération  du  duodénum  on 
du  versant  dnodénal  dn 
pylore. 


EXAMEN  RADIOSCOPIQUE  (principaux  types). 


Petit  estomac 

rétracté  avec 

diminution 

des 
contractions 
péristaltiques 


Cancer 
en  nappe. 


Image  lacunaire 

(image  de 

soustraction 

à  Tombre 

stomacale). 


Amputation 
de    fa    région 

pylorique 
et  évacuation 

retardée  du 
repas   opaque. 


Cancer 
localisé. 


Cancer 
du   pylore. 


Estomac   à 

aspect 

biloculaire 

(dû  au  spasme). 


I 


Ulcère 

de  la  petite 

courbure. 


Image 

diverticulaire 

(image  par 

addiuon   à 

Tombre 
stomacale). 


Ulcère 
calleux. 


EXAMEN  DU  jSANG. 
Pouvoir  antitryptique  du  sérum  élevé 


•• 


Cancer. 


EXAMEN  ICTTOLOGIQUE. 


Examen    microscopique     de     Teau    de    lavage    de     l'estomac 

(sérum). 
Recherche  sur  le  culot  de  centrifugation. 
Présence  de  cellules  néoplasiques Cancer. 


Tableau  synoptique  composé  d*aprés  les  indications  du  D'  Léon  Meunier. 


•604  LES   SYMPTOMES 

En  fait,  le  plus  grand  nombre  des  dyspeptiques  sont  des  psychopathe?. 
Bourget  estimait  que  les  «  dyspeptiques  par  troubles  psychiques  »  repré- 
sentent les  trois  quarts  de  la  clientèle  des  médecins  spécialistes  des  voies 
digestives.  Mathieu  et  Roux  écrivent  que  les  dyspepsies  nerveuses  sont 
fréquentes.  Dubois  (de  Berne)  affirme  que  «90  p.  100  des  dyspeptiques  sont 
des  psychonévrosés  ».  Ce  dernier  chiffre  nous  paraît  fort  et  s'expliq» 
probablement  par  sa  spécialité  de  neurologiste.  Notre  pratique  person- 
nelle nous  amène  à  admettre,  avec  Bourget,  que  les  dyspepsies  psycho^ 
pathiques  représentent  environ  les  trois  quarts  des  dyspepsies. 

L'influence  des  passions  contrariées  et  des  soucis  constants  est  consi- 
dérable. Combien  d'employés  «  hypocondriaques»  retrouvent  gaieté  et 
eupepsie  par  simple  promotion  à  une  situation  longtemps  convoita. 
Combien  de  dames,  horriblement  dyspeptiques,  ayant  une  fille  «  à  placer». 
voient  leurs  digestions  s'améliorer  brusquement  au  banquet  de  mariage! 
Malheureusement,  ici,  célibataires  exceptés,  notre  rôle  est  forcément  hiea 
:restreint. 

Ulcère  et  cancer  de  ïestomac.  —  Les  diagnostics  de  l'ulcère 
let  du  cancer  de  l'estomac  sont  d'une  importance  qu'il  est  inutile  de 
souligner.  A  notre  demande,  le  D*"  Léon  Meunier  a  bien  voulu  établir  le 
vade  mecum  des  examens  de  laboratoire  indispensables  au  diagnostic 
des  affections  ulcéro-cancéreuses  que  l'on  trouvera  à  la  page  précédente. 

En  dehors  des  symptômes  classiques  de  l'ulcère  et  du  cancer  de  Testci- 
mac,  douleurs  tardives,  vorpissements,  hématémèses,  cachexie,...  il  est  im- 
portant de  pouvoir  poser  un  diagnostic  au  début  de  ces  lésions,  puisque  de 
ce  diagnostic  précoce  découle  la  seule  sanction  thérapeutique  efficace, 
l'intervention  rapide. 

Nous  donnons  les  différents  examens  qui  doivent  être  pratiqués  quand 
on  soupçonne  cliniquernent  un  ulcère  ou  un  cancer  de  l'estomac  et  les 
résultats  qu'ils  f)euvent  donner. 

Disons  de  suite  qu'un  seul  de  ces  examens  est  rarement  capable  d'en- 
traîner la  certitude,  mais  que  leur  résultante  donne  souvent  une  forte 
probabilité. 


['îù<,  mal;  irvfiv,  respirer. j 


Lii  dyspnée  ost  css<!nliellciiient  caractérisi-e  par  la  difficulté  de  respirer  ; 
ell*'  s  jiirompagne  à  l'ordinaire  de  fréquence  exagérée  des  respirations 
(polypnée)  et  parfois,  coiiinic  nous  le  verrons,  de  modifications  de  l'ampll- 
tiidi;  rcspiraloire.  ("est  en  somme  l'elTort  respiratoire  pénible,  parfois 
nir^me  douloureux,  qui  earactérise  la  dyspnée. 

T'ius  li'S  degrés  sont  observables,  depuis  la  dyspnée  d'fffort  se  manî- 
ff^laiit  seulement  à  l'occasion  d'un  elTort  plus  ou  moins  violent  ou  pro- 
l'inp-,  jusqu'à  l'orthopnée  dans  laquelle  la  dyspnée  extrême  oblige  le 
piilii-nt  H  s'are-bouter  à  un  meuble,  à  uns  fcnêlre  ouverte  pour  respirer 
iive.'  p.îini'. 

Nous  n'examinerons  pas  ici  spécialement  ces  crises  de  dyspnée  paroxys— 
ti<|uis  déniimmées  asthmes. 


J'iitriii^i^iik  •  lies  crii!(-it  ilyspnfiriues  et  u3tlll[laliqllK^:  •. 

le    pus   dans    notre   cadre   d'esquisser  la    physiologie    de  la 
(lu  rythme  respiratoire  et  la  physio-patliolugie  de  la  dyspuéi-. 

uns  cependant  rappeler  que  l'autorégulation   respiratoire  est 

une  douille  aclion  chimique  et  nerveuse. 

litjue.  —  La  concentration  de  l'acide  carbonique  dans  le  sana;. 


«06 


LES    SYMPTOMES 


2°  Nerveuse.   — ■  Par  l'intermédiaire  des   pneumogastriques 
ferinenl  deux  espèces  de  fibres  :  a)  les  fibres  înhibitrîces  de  l'iaspiratif 
«tsliraulatricesde  l'expiration  qui  sont  exoitées  par  l'expansion,  la  i~ 
tation  des  poumons  ;  b)  les  fibres  inhibitrices  de  l'expiration  et  stioB 
latrices  de  l'inspiration  qui  sont  excitées  par  les  expirations   profon 
€Oinme  dans  la  plupart  des  dyspnées  ;  elles  sont  inopérantes  au  ( 
la   respiration  ordinaire.   Toute  condition   pathologique   qui    détemiîii| 
une  roncentration  excessive  de  l'acide  carbonique  dans  le  sang  ( 
parunevoîe  quelconque,  excite  directement  le  centre  respiratoire  laéi 


^ 

i^'-^   "b 


i 


d'aslhme  (B)  (d-aprè-  Abnini^). 
Pendant  l'accès  d'asthme,  le  Epasme  des  nbres  rirculaires  bronchiques  fB]  provi 
ta  rétention  de  l'ytr  dans  les  alvéoles,  la  difacultè  de  respiration,  la  dUaUtlon. 

la  ire  OU  indirectement  par  l'intermédiaire  des  vagues,  est  suscepiibti 
provoquer  la  dyspnée  au  sens  physio- pat  ho  logique  du  mot. 

I.e  nombre  eï  la  variété  des  causes  de  dyspnée  sont  tels 
la  valeur  sémi-iologique  de  ce  signe  est  assez  réduilf.  En  général,  cej 
dant,  on  peut  dire  : 

1"  Ou  qu'il  existe  une  lésion  évidente  ou  latente  de  l'appareil 
respiratoire  : 

Ou  qu'il  existe   une  léaioa    évidente   ou   latente   de  l'appareil 
circulatoire  ; 

Ou  qu'il  existe  une  toxi-infectioa    grave  (urémie,   acétonéi 

Comme  pour  la  plupart  des  syiiiptômes,  il   faut  encore  admetl 
possibilité  de  dyspnées  névrosiques  (par  inhibition  nerveuse). 

2"  La  dyspnée  a  une  signification  d'autant  plus  formelle  et   pi 
qu'elle  est  plus  isolée,  c'est-à-dire  qu'on  la  constate  en  l'absence  de 
d'altérations   pulmonaires   ou   cardiaques,   d'accélération   du    pouls, 
stigmates  névropathiques.  On  peut  presque  affirmer  que  toute  dyspi 


DYSPNÉES  607 

sine  maleria,  au  sens   classique  du  mot,  est  une  dyspnée  toxique  le 
plus  habituellement  urémique  ou  acétonémique. 

3^  Certains  types  de  dyspnée  ont  enfin  et  en  soi  une  signification 
plus  ou  moins  caractéristique  : 

A)  C'est  ainsi  que  parfois  la  dyspnée  porte  plus  nettement  sur  le  temps 
inspiratoire  ou  au  contraire  sur  le  temps  expiratoire  : 

a)  La  dyspnée  inspiratoire  est  caractéristique  de  Tobstruction  des  voies 
respiratoires  supérieures  ;  c'est  ainsi  qu'on  la  rencontrera  dans  l'œdème 
de  la  glotte,  le  croup,  la  diphtérie,  les  spasmes  laryngés,  les  tumeurs  du 
larynx,  les  corps  étrangers  du  larynx,  de  la  trachée,  des  premières 
bronches,  les  suppurations  post-pharyngées,  les  angines  de  Ludwig,  les 
compressions  trachéales  (goitre  plongeant,  anévrysmes  aortiques,  etc.). 
L'inspiration  particulièrement  difficile  peut  être  bruyante  et  prendre  le 
caractère  du  «  cornage  »  quasi  pathognomonique  des  compressions  laryngo- 
trachéales. 

b)  La  dyspnée  expiratoire  s'accompagne  souvent  de  sifflements  ;  on  sait 
qu'elle  est  un  des  symptômes  les  plus  caractéristiques  de  l'emphysème  et 
de  l'asthme.  On  la  rencontre  exceptionnellement  dans  l'œdème  pulmonaire. 

c)  Les  dyspnées  mixtes  portant  sur  les  deux  temps  de  la  respiration  sont 
de  beaucoup  les  plus  fréquentes  et  aussi  les  moins  caractéristiques. 

B)  Dyspnées  cinétiques  et  statiques.  —  Il  convient  de  distinguer 
aussi  avec  soin  : 

a)  Les  dyspnées  cinétiques,  d^ effort,  de  mouvement,  d^ exercice  qui  ne  sont 
que  l'exagération  d'un  phénomène  normal  et  qui  ne  se  produisent  qu'à 
l'occasion  d'un  effort  (marche,  montée,  exercice,  etc.).  Leur  signification 
clinique  est  fort  nette  et  très  précieuse.  Tout  exercice,  tout  effort,  toute 
contraction  musculaire  nécessite  un  fonctionnement  accru  du  système 
cardio-pulmonaire,  qui  se  traduit  normalement  en  clinique  par  une 
tachycardie  temporaire,  de  l'hypertension  artérielle,  une  augmentation 
de  fréquence  et  d'amplitude  des  mouvements  respiratoires,  une  augmen- 
tation de  l'élimination  pulmonaire  d'acide  carbonique.  La  tachycardie 
et  la  polypnée  d'exercice  sont  donc  absolument  normales,  mais,  normales, 
elles  ne  s'accompagnent  ni  de  cardialgies,  ni  de  palpitations,  ni  de  dyspnée 
et  cessent  rapidement  après  la  cessation  de  l'exercice  lui-même.  Que 
l'exercice  soit  trop  violent  ou  trop  prolongé,  ou  que  la  puissance  de  réserve 
cardio-pulmonaire  du  sujet  considéré  soit  minime,  il  y  aura  dyspnée  et 
palpilalion. 

Les  dyspnées  cinétiques  d^ effort  constituent  un  des  premiers  symptômes, 
et  des  plus  précieux,  de  l'insuffisance  fonctionnelle  cardio-pulmonaire. 
Le  sujet  s'aperçoit  qu'il  ne  peut  plus  faire  sans  gêne  respiratoire,  sans 
dyspnée,  une  marche  un  peu  prolongée,  une  montée  d'escalier  qu'il 
accomplissait  auparavant  sans  gêne  aucune.  La  dyspnée  d'effort,  d'abord 
accidentelle  (après  un  repas  copieux)  ou  minime  (ne  se  produisant  qu'après 
un  exercice  relativement  violent),  devient  graduellement  habituelle  et 
marquée,  ne  nécessitant  pour  se  produire  qu'un  exercice  des  plus  modérés. 

Qu'on  la  recherche  et  on  la  trouvera  dans  toutes  les  insuffisances  cardio- 


608  LES   SYMPTOMES 

pulmonaires  chroniques  :  hyposystolies,  anoxémies,  alTections  cardiaques 
insuffisamment  compensées,  affections  broncho-pulmonaires  chroniques 
(emphysème,  bronchite  chronique,  sclérose  pulmonaire). 

b)  Les  dyspnées  slaiiques  permanentes  de  repos  ou  bien  représentent  If 
slade  ultime  des  dyspnées  précédentes  ou  sont  caractéristiques  d*  une  ioxémit. 

Mentionnons  en  passant  Vinfluence  de  la  position  et  de  la  nuit. 

D'une  façon  presque  constante  la  dyspnée,  quelle  qu'en  soit  rorigine. 
est  augmentée  par  la  position  horizontale,  diminuée  ou  soulagée  par  la 
position  assise.  Dans  les  cas  extrêmes  même,  les  patients  se  penchent  en 
avant,  accoudés  sur  leurs  genoux,  ou  s'assoient  au  bord  du  lit  ou  ne  peuvent 
reposer  qu'assis  dans  un  fauteuil.  Bien  des  éléments  doivent  intervenir 
dans  ce  phénomène  et,  au  premier  plan,  le  refoulement  de  la  niasse  abd«)- 
minale  et  le  refoulement  du  diaphragme. 

En  ce  qui  concerne  Vinfluence  de  la  nuit,  on  peut  dire  qu'à  l'exception 
des  «  dyspnées  d'efTort  »  qui,  par  définition  même,  cessent  avec  le  repos, 
la  plupart  des  dyspnées,  qu'elles  soient  d'origine  cardio-pulmonaire  ou 
toxi-infectieuses,  sont  aggravées  la  nuit.  Dans  un  certain  nombre  de  «s 
on  peut  invoquer  l'influence  défavorable  de  la  position  horizontale  habi- 
tuelle la  nuit  ;  toutefois  cette  recrudescence  de  la  dyspnée  est  la  règle 
même  chez  les  sujets  qui  restent  assis.  Tel  est  le  fait.  Les  explications 
données  et  plausibles  sont  multiples  :  influence  angoissante  de  la  nuit 
et  de  l'obscurité  sur  les  processus  imaginatifs,   période    d'intoxication 
organique  maxima,  tendance  à   l'inhibition,  au  «  sommeil  »,    du   centre 
respiratoire,  etc. 

C)  Rythme  de  Cheyne-Stokes.  —  Tne  mention  spéciale  doit  être 
accordécî  à  un  rythme  spécial  de  dyspnée  dénommé  rythme  de  Cheyne- 
Stokes,  du  nom  d(*s  deux  auteurs  (('heyne,  1816, et  Stokes,  1854)  qui  l'ont 
particulièrement  étudié.  11  est  constitué  par  une  série  de  respirations  de 
plus  en  plus  fréquentes,  amples  et  bruyantes  (stade  d'accroissement', 
f>uis  au  contraire  de  plus  en  plus  espacées,  petites  et  silencieuses  (stade 
de  décroissiincc),  auxquelles  succède  une  période  d'apnée  complète,  pen- 
dant lacpieile  toute  respiration  cesse  (période  d'apnée),  après  quoi  le  cycle 
|:)récédent  recommence. 

On  n'obsiM've.  ce  ryt-liUK^  dans  toute  sa  pureté  que  si  le  sujet,  complè- 
teuKînt  détendu  et  inconscient,  dort  profondément.  A  l'état  de  veille  il 
est  toujours  plus  ou  moins  modifié  par  les  réacti(»ns  psychiques  d'angoisse, 
de  douhîur,  etc.  ;  à  l'état  de  ctuna,  le  rythme  est  altéré  par  les  compli- 
cations de  cette  période  (congestion  de/'  bases,  encombrement  pharyn^o- 
laryngé.  phénomènes  paralyti(|ue-;,  etc.).  Il  est  toutefois  à  l'ordinaire 
fM<ilernent  recoimaissable,  pour  peu  (ju'on  y  prête  la  moindre  attention. 
Les  phases  d'ajuiée  sont  particulièrement  caractérisli(pi(îs. 

(Juand  on  pt^ut  l'observer  dans  Icî  sommeil  à  l'état  pur  on  est  toujours 
frappé  du  déterminisine  étroit  <'t  rigoureux  qui  préside  à  l'évolution  du 
])bénomène  (|ui  st^  repr<»duit  avec  une  régularité  mathématique  comme 
dans  robservation  résumée  ci-contre. 

Paifois  —  nuiis  exceptionnellement  —  le  rythme  précédent  existe,  mais 


DYSPNÉES 


609 


sans  période   d'apnée   (rythme  de   Biot).    La  signification  cLnique  est 
identique. 

Le  rylhme  de  Cheyne-Slokes  est  à  peu  près  unanimement  interprété 
comme  un  signe  d'altération  grave  des  noyaux  bulbaires,  qui  ont^tendance 

Goxna  urtoiiqiM.  Bythme  de  CSlieyiie-Stokes. 


5: 


J5. 
Apnée 


^L 


5-  10"  niô"   L^  15" 


I  si/eifc/eas 


l*^«^  //>ft^»^ 


I 
I 
I 
'I— 


Sfinee 


Fréifuence. 


Fitr.  Ô91.  —  Rythme  de  Cheyne-Stokes  observé  pendant  un  sommeil  profond"el  tran- 
({uillc.  L'observation  méthodique  prolongée  dix-huit  minutes  permit  de  noter 
10  <  phases  •  respiratoires  absolument  stéréotypées  sur  celle  figurée  ci-dessus,  commo 
(hiréc,  rythme,  amplitude,  phénomènes  acoustiques  constatés. 

Obs.  613.  V  :  albuminurie,  6  grammes  au  litre;  urée  sanguine,  2i',10;  tensions 

26 
artérielles  ^\   pas  d*œdème.  Autres   signes  urémiques  :  céphalée,   vomissements» 
16 

exsudation  salivaire  visqueuse,  crises  convulsives,  etc.,  etc. 


à  «  s*endormir  »  et  dont  Tactivité  n'est  «  réveillée  »  que  par  la  stimulation 
carl)onique  d'une  asphyxie  commençante. 

La  cause  de  beaucoup  la  plus  fréquente  est  Vurémie  et  son  pronostic 
e.st  à  Tordinaire  des  plus  graves. 

A  considérer  la  question  du  pur  point  de  vue  séméiologique,  on  peut 
classer  les  dyspnées  en  : 


DYSPNÉES  DE  CAUSE  RESPIRATOIRE. 


Type  :  pneumonie. 


Corps  étrangers  des  voies  respiratoiret. 
Ck)mpression  (pharyngée,  cervicale  ou  médias- 

tinale),   afTectious  pleuro-pulmonaires  aiguës 

et  chroniques. 


DYSPNÉES  DE   CAUSE  CIRGULlATOIRE. 


a)  Cardiaques; 
Type  :  asy&tolie. 


b)  Dyscrasiques. 
Type  :  nrémie. 


Insuffisance  cardiaque,  hyposystolie,  hypo- 
sphyxies,  afTections  cardiaques  mal  com- 
pensées   (pseudo-asthme   cardiaque). 

Anémies,  anoxémie.  , 

Urémie,  acétonémie. 

Intoxications  (certains  gaz  asphyxiants). 

Affections  fébriles. 


Type  :  bystéiie. 


DYSPNÉES  DE  CAUSE  NERVEUSE. 

INévroses.  Eréthisme  neuro-cardiaque. 
Asthme  (certaines  formes  d'). 
Affections  bulbaires. 


Diagnostic. 


39 


610  LES   SYMPTOMES 


\.  —  DYSPNÉES  RESPIRATOIRES 

Elles  sont  à  l'ordinaire  évidentes,  le  rapport  de  cause  à  elTet  s'éta- 
blissant  le  plus  souvent  de  piano. 

Tel  est  le  cas  des  corps  étrangers  des  voies  respiratoires,  des  com- 
pressions et  obstructions  pharyngo-larynjro-trachéales  (rhino-pharyn- 
giles,  végétations  adénoïdes,  diphtérie  laryngée,  tumeurs  du  larjTix. 
tumeurs  et  adénopathies  cervicales),  des  bronchites  et  en  particulier  de> 
bronchites  capillaires,  des  broncho-pneumonies,  des  congestions  pulmo- 
naires, des  pneumonies,  des  pleurésies,  des  pleuro-pneumonies,  etc.,  sur 
lesquels  il  nous  paraît  bien  superflu  d'insister. 

Ces  dyspnées  pleuro-broncho-pulmonaires  relèvent  en  somme  d'un 
même  mécanisme  :  suppression  d'une  partie  plus  ou  moins  étendue  du 
champ  hémalosiquc^  par  compression  (pleurésie,  pneumothorax),  par 
encombrement  des  bronches  (l>ronchites),  par  encombrement  des  alvéoles 
(pneumonies  et  l^roncho-pneumonies;,  par  insuffisance  des  niouvenienls 
cosio-diaphragmatiques  (emphysème,  etc.;. 

Les  crises  paroxystiques  de  dyspnée  désignées  communément  sous  le 
nom  de  crises  d'asthme,  dont  l'origine  peut  être,  comme  nous  l'allons 

voir,  si  variée,  ne  se  différencient  pas  sensiblement  les  unes  des  autres 
d'après  leur  origine  ;  les  deux  éléments  essentiels  et  caractéristiques  sont  : 
un  trouble  pneumo-spasmodique,  la  d'jspnée  paroxystique,  —  un  trouble 
excilo-sécréloire.  le  catarrhe.  Nous  ne  nous  étendrons  pas  sur  leur  descrip- 
tion. C'est  dans  la  reclierrhe  de  la  rause  génératrice  de  l'état  asthma- 
lifornie  ijue  le  tljéraj)eute  devra  déployer  h»  plus  de  sens  clinique  et 
f l'investigation  patiente,  car  c'est  de  cette  rech«Tche  que  dépend  essen- 
lit'llenient  la  thérapeutique  curatrice.  Aucunt^  recherche  n'est  plus  déli- 
r;de,  et  si  parfois  il  arrive  de  dépister  du  premier  coup  l'épine  excitatrice, 
il  faudra  |>lus  souvent  une  longue  et  iniinitieuse  enquête  pour  y  arriver, 
car  <' tout  est  possible  dans  rasthnie,  et  même,  en  [)résence  de  certaines 
bizarreries,  le  scepticisme  aurait  tort  x  (Hrissaud  . 

Dans  la  pratique  clinique  on  recherchera  d'abord  les  six  groupes  de 
causes  suivants,  de  beaucoup  les  j)lus  fréquents  Moncor-:é)  :  lo  le  neurt»- 
arthritisme  ;  2°  les  causes  pulmonairt's  ;  'A^  les  causes  cardio-artério- 
rénales;  1"  h»s  causes  gastru-héj)ato-intt'stinales  ;  T)»  les  causes  toxi-infec- 
tieuses  ;  iV^  l'hyperexcitabilité  nasale.  On  voit  que  c'est  la  pathologie 
presijui*   entière  (ju'il  faufira  parler  en  revue. 

Mt^itionnons  seulement  à  nouveau  que  h's  atlertiuns  broncho-pulmo- 
naires chroniques  —  l'emphysème,  l'asthme,  les  bronchites  chroniques, 
en  particuher  —  retentissent  inévitablement  sur  le  ccpur  droit,  et  qu'à 
une  période  plus  ou  moins  avancée  la  dyspnée  est  d'origine  tant  cardiaque 
que  pulmonaire. 

Rappelons  d'autre  part  que  maintes  manifestations   pulmonaires   ne 


DYSPNÉES  611 

sont  que  l'expression  symptomatique  d'un  état  morbide  général  (urémie, 
a^ystolie),  tels  les  congestions  passives  des  bases  pulmonaires,  les  œdèmes 
aigus  et  subaigus  des  poumons,  maintes  bronchites  chroniques,  maintes 
manifestations  asthmatiformes.  L'insuffisance  cardio-rénale  esl  à  l'origine 
il  un  1res  grand  nombre  de  nianifeslalions  respiratoires  aiguës  el  chroniques. 
Pour  toutes  ces  raisons  l'étude  séméiologique  des  dyspnées  associées 
à  une  localisation  respiratoire  implique  nécessairement  l'examen  attentif 
du  système  cardio-rénal,  tant  au  point  de  vue  diagnostique  qu'au  point 
de  vue  pronostitpie. 

II.  —    DYSPNÉES  CARDIAQUES 

En  ce  qui  concerne  les  «  dyspnées  cardiaques»,  nousne  saurions  mieux 
Ici  ire  que  de  reproduire  le  racctourci  si  pénétrant  et  si  parfaitement  cli- 
iii(|Ué  qu'en  a  fait  le  professeur  Ribierre  : 

<  Dès  lo  début,  la  dyspnée  d'efforl  (qui  se  caractérise  lors  de  la  montée 
de-  escaliers,  des  rues  en  pente,  etc.)  s'accompagne  de  sensalions  doulou- 
reuses rétro-sternales  et  épigastriques  et  ces  sensations  douloureuses  ont, 
(lès  le  début,  un  caractère  angoissant,  quoique  éphémères  et  rapidement 
(il huées  par  le  repos. 

u  l*uis  c'est  la  dyspnée  de  décubilus,  survenant  brusquement  à  l'approche 
ou  au  cours  du  sommeil,  accompagnée,  elle  aussi,  de  douleurs  angoissanles 
précordiales,  fréijuemment  irradiées  dans  le  dos,  les  épaules,  les  bras. 
Parfois  l'élément  dyspnéique  prédomine  nettement  sur  l'élément  dou- 
h»ureux  :  c'est  une  dyspnée  asthmatiforme  ou,  suivant  l3  terme,  si  discu- 
i  II  hic,  mais  consacré  par  l'usage,  un  pseudo-asthme  cardiaque. 

<  yuand  on  considère  les  caractères  de  ces  phénomènes  douloureux, 
un  mot  vient  sur  les  lèvres  :  celui  d'angine  de  poilrine.  Faut-il,  au  nom 
<\v  nuances  symptomatiques,  portant  sur  la  durée,  l'intensité  d'un  sym- 
]>tûme,  perpétuer  les  anciens  errements  et  séy)arer  ces  douleurs  angineusci, 
<('tle  prétendue  a/îgfi/ia  niinor  (dont  on  ne  devrait  pas  mourir!),  de  l'angine 
vraie,  celle  dont  on  meurt?  L'évolution,  là  encore,  va  rétablir  la  vérité. 
11  n'est  pas  rare,  en  effet,  de  voir  survenir  chez  des  sujets  ayant  présenté 
jusqu'alors  ce  syndrome  relativement  atténué,  les  accidents  majeurs  de 
l'insuffisance  ventriculairc  gauche  :  V angine  de  poilrine  la  plus  caracté- 
ristique et  aussi  Vœdènie  pulmonaire,  sur  la  description  desquels  nous  ne 
pouvons  insister  ici.  Depuis  les  travaux  de  Merklen,  il  n'est  plus  possible 
de  méconnaître  la  parenté  qui  unit  la  dyspnée  douloureuse  des  hyper- 
t -ndus,  l'angine  de  poitrine,  l'œdème  pulmonaire  et  la  relation  de  ces 
syndromes  avec  l'insuffisance  ventriculaire  gauche.  » 

Ce  tableau  caractérise  surtout  la  dyspnée  cardiaque  des  hypertendus ^  des 
aorliques,  des  cardio-rénaux,  des  brightiques. 

Dans  V insuffisance  ventriculaire  droite,  la  dyspnée  d'effort  s'établit  pro- 
gressivement sans  douleurs  précordiales  concomitantes.  Puis  la  dyspnée 
devient  continue,  rendant  impossible  le  décubitus  dorsal  et  s'accompagnant 
trraduellement    des    symptômes    classiques    de    l'hyposystoHe  :    hépato- 


61-2  LES    SYMPTOMES 

mégiilit!  douloureuse,  stases  jugulaires,  cyanose  progressive,  oligurie, 
ipdènn':^,  albuiniiiuriD,  elc,  pour  aboutir  plus  ou  moins  rapidement  » 
lasystolie.  Ce  tableau  caraetérise  surtout  la  dyspnée  des  rétrécissemenlt 
inUraii-c  et  des  affections  putmonaires  clironiques  {sctéroses  pulmonaires, 
sijmphijses  pleurales,  dilalalion  des  bronches,  emptiysème,  etc.,  etc.). 

A  la  vérilc,  à  nn  slade  avancé  des  affections  cardiaques  les  insuffisance: 
cardiaques  droite  et  gauche  se  synibiosent  pour  réaliser  le  tableau  clas- 


■t    vcntriculair.\ 


L'asthme  cardiaque.  —  l.'a^fliiiic  i^inli;ii|iii'  lA.  suivant  la  {U-tinitinii 
de  Merkifii  :  nin'  ilij^pnrr  i-iinui/sHipii-  rotiipli'jii'inl  des  Iroiil/les  de  In 
nrndnli.m  fmlmonmrr  ,-l  .!.-  In  fuiidion  .■aniio.pn: 

l."a,-lliirir  .-aMlia'iUi;  survicul  fr/luraU-itUTil  rh<-/.  île*  suj.its  prt-st-ntauP 
.l'-s  >\L'ur<.  u<m  <l>n,t<-UK  .l'iiisuflisaii.-,-  ,lii  r.i'ur  h^l-  .lu.-  difficullo  de  h. 
irianlir.  th<]n,r.:  .l'.dïni'l,  dyspnée  d-  déruhilii.-.  anliélal.ion  habituelle. 
nieiiiii  !■>  .l'ci'd-'TiLi-  luilniunaire  se  Iriiduisaiil  par  <le  l'expccloration  aibu- 
iniiieiit^i;  léfrèrenieTit  ronée,  bruit  de  fralop  eardiafpu-,  abaissement  de  la 
jiressinn  artérii'lii\  ele. 

l'arfiiis  ils'îifril  d'allaqiies  ébaurhéc-slé};rres  se  produisant  de  temps  en 
(emps,  soil  lorsque  le  malade  sr  courbr,  <i(iit  pendant  la  nuit,  soit  plu- 


DYSPNÉES  613 

sieurs  fois  dans  la  même  nuit.  Elles  sont  sous  la  dépendance  d'une  faiblesse 
du  myocarde  favorisée  par  l'asthénie  circulatoire  qui  existe  toujours  pen- 
dant le  sommeil,  et  qui  se  dissipe  au  réveil.  Ces  crises  se  répètent  quelque- 
fois dès  que  le  malade  tente  de  se  rendormir.  Parfois,  après  un  froid,  un 
repas  copieux,  une  émotion,  c'est  une  grande  crise  dramatique  et 
anp:oissante. 

L'oppression  est  plus  vive  dans  l'asthme  cardiaque  que  dans  l'asthme 
nerveux,  et  cela  tient  à  une  gêne  de  la  circulation  pulmonaire  qu'il  n*est 
pas  toujours  facile  de  constater.  Souvent,  en  effet,  on  ne  trouve  à  l'auscul- 
tation que  de  la  sonorité  exagérée,  due  à  une  sorte  d'emphysème  aigu 
du  poumon  par  spasme  des  muscles  respiratoires.  D'autres  fois,  il  y  a 
o3dème  pulmonaire  plus  ou  moins  étendu,  le  plus  souvent  localisé  aux 
bases.  La  transsudation  séreuse  peut  être  assez  abondante  pour  donner 
lieu  à  une  expectoration  albumineuse  teintée  de  sang  qui  soulage  le 
malade.  Dans  ce  cas,  il  y  a  association  de  l^aethme  cardiaque  avec  l'œdème 
pulmonaire. aigu.  On  peut  encore  observer  le  râle  trachéal  en  l'absence  de 
râles  pulmonaires. 

L'asthme  cardiaque  peut  se  compliquer  d'angine  de  poitrine^  et  cette 
<'omplication  se  rencontre  particulièrement  chez  les  sujets  intoxiqués  par 
le  tabac  ou  atteints  de  sclérose  et  d'athérome  des  coronaires  ou  soumis 
à  un  surmenage  violent.  Le  cœur  gauche  réagit  à  la  distension  comme  tou^ 
les  réservoirs  musculeux,  comme  la  vessie,  par  exemple,  d'où  les  douleurs 
re-^sentics  par  le  sujet.  Ces  douleurs  cessent  quand  le  cœur  est  dilaté. 

Pendant  la  crise,  l'auscultation  du  cœur  est  le  plus  souvent  impossible. 
<  Ml  peut  quelquefois  constater  du  bruit  de  galop  qui  traduit  l'insuffisance 
du  coHir  ou  bien  une  insuffisance  mitrale  par  dilatation  qui  disparaît 
quand  le  cœur  a  repris  ses  dimensions  normales. 

L'asthme  cardiaque  peut  se  terminer  par  une  syncope  mortelle  :  les 
extrémités  se  refroidissent,  il  y  a  de  l'incontinence  des  urines  et  des 
matières  fécales,  le  malade  est  couvert  de  sueur,  son  regard  devient  vague 
<'t  la  mort  survient  très  rapidement.  Souvent  ce  n'est  qu'au  bout  de  une  à 
deux  heures  que  se  produit  la  terminaison  fatale.  Certains  sujets  abou- 
tissent au  coma.  Le  plus  généralement,  cependant,  le  malade  ne  succombe 
}>a.s  >\\  reçoit  à  temps  les  soins  nécessaires,  et  il  faut  toujours  espérer  la 
fin  de  l'accès,  même  dans  les  situations  les  plus  compromises. 

L'asthme  cardiaque  est  sous  la  dépendance  d'une  insuffisance  subite 
du  ventricule  gauche;  il  résulte  d'une  aggravation  soudaine  d'une  cardio- 
pathie   latente. 

Les  accès  asthmatiques,  dit  Merklen,  sont  préparés  par  des  altérations 
anatomiques  ou  des  troubles  fonctionnels  du  myocarde  dont  les  causes 
principales  sont  :  le  tabagisme,  l'alcoolisme,  le  surmenage,  les  troubles 
d'irrigation  des  coronaires.  Ils  sont  provoqués  par  toutes  les  causes  qui 
tendent  à  produire  ou  à  augmenter  la  dilatation  cardiaque.  Les  principales 
de  ces  causes  sont  celles  qui  amènent  les  vaso-constrictions  périphériques, 


614  LES   SYMPTOMES 

rt;froiMi.ssements,  émotions,  écarts  alimentaires,  les  excès  de  marche,  d»* 
travail,  les  excès  sexuels,  les  maladies  intercurrentes,  grippe,  pneumoni*». 

La  question  des  dyspnées  cardiaques  serait,  comme  on  voit,  lumineux»*, 
si  elle  n'était  obscurcie  par  celle  des  névroses  cardiaques,  c'est-à-dir»* 
de  ces  «  sujets  qui,  en  dehors  de  toute  lésion  organique  aiguë  ou  chronique 
du  cœur  ou  de  ses  enveloppes  (endocardite,  péricardite,  myocardite),  en 
l'absence  même  de  toute  débilité  myocardique  vraie,  par  exemple  con- 
génitale, constitutionnelle,  ou  de  toute  lésion  avérée  du  système  nerveux. 
soufTrent  d'un  complexus  symptomatique  à  prédominance  cardiaque». 
En  fait,  ce  sont  ces  névroses  cardiaques  qui  s'accompagnent  des  sym- 
ptômes cardiaques  ou  pseudo-cardiaques  les  plus  nombreux  et  les  plu* 
pénibles,  au  premier  rang  desquels  il  faut  précisément  mentionner  :  la 
dyspnée,  les  sensations  d'étoulTements,  d'angoisse  avec  irradiations  dou- 
loureuses brachio-cervicales  (angor  nerveux),  etc. 

Le  diagnostic  n'est  pas  toujours  facile  entre  la  névrose  cardiaque  et 
TaiTection  organique.  L'auscultation  peut  être  délicate  et  fallacieuse, 
diverses  arythmies  (extra-systoles,  arythmie  respiratoire,  etc.)  peuvent 
se  constater  dans  les  deux  cas  ;  il  en  est  de  même  de  Thypertrophie  habi- 
tuelle du  ventricule  gauche  et  plus  encore  des  phénomènes  subjectifs: 
dyspnée  d'tîiîort,  sensation  de  constriction,  voire  syndrome  angineux 
palpitations,  phn'nucardie,  etc.,  etc.  Mais  il  est  cependant  bien  des  signes 
di  lièrent  iels. 

a)  Le  premi(M*  et  le  plus  important,  c'(^st  peut-être  le  fond  névropcUhique 
sur  lequel  évolue  toujours  la  névrose  cnnliaque.  Le  complexus  cardiaque» 
sus-rappelé  n'ost  (pTun*^  ]>arli('  d'un  tableau  névropathique  toujours 
plus  nu  moins  ncrnsé  et  qn<'  virrulrorit,  souli<2:ner  à  l'ordinaire  rhérédité 
»'t  l(^s  manifestations  névropat lii(|u<*s  extracardiaques,  digestives  »^l 
l>syflii(iues  en  parLlculirr. 

/>;  Le  d«Mi\icnie,  la  fréijucure  et  Vimjjnrlniu'e  <ies  arridenls  nociurnes  : 
riii,  oniiii(\  l'angoisse,  la  dyspnée,  voin;  Tanger  et  le  pseudo-asthmo 
cardiaque  inconi]>arablement  |)lus  frtWpients,  plus  bruyants  et  d'appa- 
rence plus  «  drainati([inî  »  à  l'ordinaire  que  chez  les  cardiopathes  orira- 
nicjth's.  Ces  troui»les  nocturnes  psyclio-somaticjues  sont  très  caractérisés 
chez   les  neuro-cardiaques. 

(' .  \/in!<lahilili\\î\  /«/;////(''/7C{/ro-rr;rJ/o-ra6'r///a//'e qui  extériorisent Thvper- 
énioti\itê  :  fn-ijucnco  du  pouls  et  tensions  artérielles  sont  étonniuunient 
variai)les  sous  rinlluence  des  causes  les  plus  léirrre:;.  Il  en  est  souvent 
de  niênn*  des  signes  d'auscultation  cjui  sont  loin  d<'  |>rcsentor  la  lixité 
et  la  constance  relatives  des  >i^nes  acousti([ues  des  léiionr.  organiques. 

(i  On  note  à  l'ordinaire  Vahsenrr  ilrs  causes  él'utUujiquen  habiluelles 
des  rardinpaihies  onjaniques  linfecl ion.,  rlninuitisniale;;.  typhiqiies,  syphi- 
liti(|ue,  diphtérique,  etc..  ])léthor«*  et  nuto-inloxication,  goutte,  uri- 
ç<'*inie,  etc.i. 

c;  bvnlin  V épreuve  fnnrlinnnrllr  vivcuUdoire  '\«  ir  Techniques  circula^ 
ioires]   met   en  «'vidence  r<'x;ie:<''riition  des  réactions  vaso-motrices  et  la 


DYSPNÉES  615 

inar^M^  Iiahituelloment  considérable  de  la  puissance  de  réserve  myocar- 
di(pn'. 

III.  -  DYSPNÉES  DYSCRASIQUES 


l  ne  de  leurs  caractéristicjues  les  yilus  nettes  c'est  qu'elles  sont  long- 
temps sine  maleria  et  que  ni  l'examen  classique  et  déjà  un  peu  fossile 
de  la  circulation,  ni  celui  de  la  respiration  ne  décèlent  de  trouble  ou  de 
l/'sion  qui  permette  de  les  interpréter  rationnellement. 

Mais  si  les  signes  objectifs  cardio-pulmonaires  et  les  symptômes  clas- 
siques précédemment  énumérés  manquent  à  l'ordinaire,  et  si,  ju^rées 
fxchisivement  de  ce  point  de  vue  déjà  vétusté,  ces  dyspnées  sont  sine 
mnleria,  il  est  loin  d'en  être  de  môme  si  on  les  étudie  et  les  catalogue 
en  s'aidant  des  techniques  modernes. 

En  fait  le  plus  grand  nombre  desdites  dyspnées  se  rangent,  au  point 
dr  vue  clinique,  dans  les  trois  catégories  suivantes  : 

1*^  Anoxémie.  —  Au  fond  il  s'agit  d'insuffisance  cardio-puîmonaire 
fonctionnelle  sans  lésion  classique,  mais  dans  laquelle  l'examen  moderne 
décèle  à  l'ordinaire:  1^  l'insuffisance  respiratoire  (la  spirométrie  donnant 
(les  capacités  inférieures  à  2  litres,  pour  une  taille  normale)  ;  2*^  l'iiypo- 
trnsion  artérielle,  12  maximum  et  au-dessous,  avec  des  différentielles  de 
1  12  à  3  1/2  ;  30  l'hyperviscosité  sanguine,  4,5  et  au-dessus,  ou  tout  au 
moins  une  viscosité  forte,  4,2  et  au-dessus.  La  radioscopie  et  l'ortho- 
radiographie  mettent  cette  hypofonction  et  cette  hypotrophie  cardio- 
}»ulmonaires  plus  rapidement  encore  en  évidence  :  microcordie  (petit  cœur 
«eu  goutte»),  insuffisance  respiratoire  se  traduisant  surtout  par  la  fai- 
blesse d'amplitude  des  mouvements  diaphragmatiques,  la  faiblesse  du 
suréclairement  des  plages  pulmonaires  au  moment  de  l'inspiration,  l'exis- 
tonre  dans  ces  plages,  surtout  vers  les  bases,  de  zones  s'éclairant  à  peine 
par  l'inspiration.  Ce  sont  des  hyposphyxiques  (voir  Hypotensions  arlérielles), 

2**  Urémie.  —  Patente  ou  latente,  c'est  peut-être,  après  l'hyposphyxie, 
hi  cause  la  plus  fréquente  des  dyspnées  dyscrasiques.  En  dehors  des  signes 
rlas::i(pies  et  souvent  trompeurs  de  l'urémie  :  céphalées,  nausées,  déman- 
jxeaisons,  crampes,  doigt  mort,  insomnie,  albuminurie,  etc.,  nous  possédons 
à  riieure  actuelle  quelques  signes  quasi  pathognomoniques,  dont  Tun 
surtout,  l'hyperazotémie,  le  taux  excessif  de  l'urée  sanguine,  0,00  et 
au-dessus,  devra  être  recherché  par  dosage  de  l'urée  sanguine,  dans  tous 
les  ras  suspects.  L'hypertension  artérielle,  20  et  au-dessus,  la  présence 
(!«'  traces  d'albumine,  l'existence  d'une  nycturie  à  densité  basse,  chez  un 
sujet  (lyspnéique,  sont  déjà  quasi  pathognomoniques  d'azotémie  et  parti- 
cuhèrement  si  la  dyspnée  prend  à  certains  moments  le  caractère  dit  de 
Cheyne-Stokes.  Dans  le  bloc  urémique  l'azotémie  est  beaucoup  plus 
dyspnéisante  que  la  chlorurémie  qui  semble  agir  surtout  de  façon  méca- 
nique (pléthore  hydrémique  et  œdème  pulmonaire). 


616  LES   SYMPTOMES 

3<>  Acétonémie.  —  On  sait  que  certaines  dyspnées,  d'un  pronostic 
d'ailleurs  des  plus  graves,  s'accompagnent  de  présence  d'acétone  «ians 
Turine  et  d'hyperacidité  urinaire  (voir  Analyses  d'urine).  Il  en  est  aiiLM, 
comme  on  sait,  des  dyspnées  parfois  fatales  qui  se  manifestent  aux  stades 
ultimes  de  certains  cas  de  diabète.  On  discute  encore  beaucoup  sur  k 
mécanisme  intime  de  ces  dyspnées.  Il  nous  suffît  ici  de  rappeler  qu'elles 
s'accompagnent  toujours  d'acidose^  manifestée,  entre  autres  choses,  par 
Vhyperacidité  urinaire,  et  û* acétonémie  (recherche  de  racétone),  et  qu'on 
les  rencontre  surtout  aux  phases  ultimes  du  diabète  [comas  diabétiques . 

On  voit  quelle  est  l'importance  des  analyses  urinaires  et  sanguine  a'i 
cours  des  états  dyspnéiques  qui  ne  font  pas  leur  preuve  cardio-pulmonaire. 

Mentionnons  comme  causes  possibles  de  dyspnées  dyscrasiques  : 

1^  Certaines  intoxications:  gaz  asphyxiants  ; 

2°  Certaines  pijrexies. 


IV.  -  LA  DYSPNÉE  D'ORIGINE  NÉVROPATHIQUE 


Celte  dyspnée  est  surtout  représentée  par  la  polypnée  hystérique  qu* 

l'on  distinguera  en  général  assez  facilement  aux  caractères  suivants  : 

1°  La  polypnée  est  considérable  ;  son  taux  atteint  et  dépasse  celui 
que  l'on  constate  aux  stades  ultimes  des  afïections  cardio-pulmonaire*. 

2°  Elle  se  produit  en  l'absence  de  toute  lésion  importante,  voire  appré- 
ciable, du  cœur  ou  du  poumon  ;  la  toux  ost  insignifiante,  rexpectoration 
nulle. 

3^  C<^fto  polypnée  poui  être  très  atténuée,  voire  interrompue  par  la 
distraction,  une  cunvei^atiun  iiiiére^sanlt:' ;  elle  peut  cesser  au  cours  di»? 
répon.  <*s  que  1:î  sujet  fait  aux  (juestions  qui  lui  sont  posées  ;  elle  n'est, 
<'n  tout  ca^,  jamais  ponnimenle.  mais  i>aroxyslique.  survenant  eu  accès, 
<MHiinie  une  crise. 

V^  Ce  syndrome  cuïncide  avec  rêtat  psychopathiquc   caractéristique 
de  ces  sujets  :  sujrgestibilité,  ail  «''rat  ions  de  la  vérité,  mythomanie,  etc. 

50  Abs(^nce  liabituelle  des  autr«'s  ^iimes  de  la  dyspnée  vraie  :  pas  de 
cyunosc,  peu  ou  pas  de  tarliyr-ardie.  pas  d'oligjrie,  j>as  d'<i?doine,  pas 
d'azotémie,   etc. 


ÉPIGASTRIQUES  (DOULEURS) 


[;::- 


sur;  vï-ïrr.î,  esiumacl 
dessus  de  l'psfvmac.j 


Le  troux  ùpigastrique,  Vépigastre,  région  limitée  en  haut  par  l'appen- 
flitc  xiplioîde  et  le  bord  intérieur  des  côtes,  en  bas  par  une  ligne  inti^r- 
niédiairo    ;i  l'ombilir  et    au    dit    a])pendice,  est  en  rapport  d'avant  en 


Topographie  générale  de  l'abdomen  {in  Poirier). 


urriC-ri'  ;ivoc  la  face  antérieure  du  foie,  la  face  antérieure,  le  bord  supérieur, 
lu  face  postérieure  de  l'estomac,  le  pancréas,  le  tronc  cœliaque  et  liî 
|jle.\u.-i  solaire  ;  plus  en  arrière,  l' arrière-cavité  des  épiploons,  l'aorte  enfin 


ciâ 


LES    SYMPTOMES 


que  l'on  voit  ou  ([tic  l'on  sent  si  fréquemment  battre  au  creux  épigasLrique 
riiez  les  sujets  maigres  à  musculature  atone. 

Il  fât  le  "^iî'pe  de  douleurs  fréquente:  soit  sourdes,  <  pesantes  »,  surtout 
après  l<*s  repa-  comme  chfz  maints  dyspeptiques,  —  soit  aiguës,  quasi 
iHiK'iuiinte.^  \oire  ten  hrintes  quelques  heures  après  les  repas  ou  sans 
j-appiirt  avec  iesrepa*  comme  dans  1  ulcus  stomacal,  les  crises  lithiasiqueî 
à  forme  ga-lralgique   les  crise-,  stomacales  tabétiques,  —  soit  seulement 


jiri.\i>i|iii'i'    j    1  1     jt      I  n     u  1     ]    I  11    I  n     <  iiiine  dans  maintes  i-on- 
L."'.-(iiiri-   h  I  iliiiui-^     u   ]iMiiil       IL  M  ^L  liiqMcs  (Il vperesthésie   du 

|J,.XM.-„l„i,-,.    . 

!..■;  i|i.iil.-iii-.-  i'[iiLM-trii|iiis  sniil  i'i  rordiriLiiiT  symiilninjiliquos  dune 
affection  gastro-hépatique  l'ontrcslions  guslro-ln'imliqties,  syndrom.; 
liv[>rivlL|..r:iv,ln.|m-.  u.-vru.r  um^I  riqui'.  iilcus  sh.niiiriil,  cancer  de  l'es- 
lnti,;M-.  lilliji'.M-  l.ilii.ir,-  fi  f"i-in-  -.i^tn.liri.pL.-;. 

Hraihi.ii].  [ihi;^  .•\.r],liiiiuii>lli-iiLrtil.  fllr>  i-xl ^■l■iol■i^l■Lll  une  affection 
d'un  organe  voisin  'l'inniviililrs,  [n'Ti'Mriiitcs,  iiM>'>vrysine  abdominal), 
d'un  organe  distant   iqiiirntHiili';. 


ÉPIGASTRIQUES  (DOULEURS) 


619 


Il  convient  enfin  de  mentionner  comme  possibilités  patliogéniques  le 
tabès  (crises  gastralgiqiies  du  tabès)  et  ces  crises  épigastriques  souvent  si 
dramatiques  et  de  pathogénie  encore  assez  obscure,  auxquelles  a  été 
appliquée  l'étiquette  d'ans^or  abdominal. 

Syndromes  hépatiques.  —  La  douleur  des 
congeslions  hépaliques  actives  ou  passives  est  à 
l'ordinaire  latente.  Elle  est  réveillée  par  la  pal- 
pat  ion  ou  la  percussion.  C'est  au  creux  épigas- 
Irique  qu'elle  est,  dans  ces  cas,  la  plus  constante. 
Au  point  de  vue  séméiologique,  elle  équivaut  à 
amtjeslion  douloureuse  du  joie.  Une  fois  constatée 
on  recherchera  les  signes  de  nature  à  en  élucider 
la  cause. 

10  AfTections  biliaires,  lithiase  (coliques,  sensi- 
bilité vésiculaire,  ictère,  syndrome  hyperchlorhy- 
d  ri  que)  ; 

2^  Alîcctions  hépatiques  (congestion  dyspep- 
tique par  excès  de  vin  et  de  viande,  congestion 
})r<'cirrhotiquc,  abcès,  ictères  infectieux,  syphilis, 
j)aludisnie)  ; 

3"  AfTections  cardiaques  surtout,  la  congestion 
passive  douloureuse  du  foie  étant  un  des  signes 

b's  plus  «  palpables  »  et  les  plus  «  constants  »  de  Tinsuffisance  cardiaque 
(liyposystolie  et  asystolie). 


Fig.  59S.  —  A,  région  qui 
correspond  à  l'appen- 
dicite. —  P,  région  qui 
correspond  à  la  pan- 
créalile.  —  V,  région 
qui  correspond  à  la 
cholécystite. 


Syndromes  gastriques.  —  Cette  douleur  se  rencontre  avec  des  carac- 
tcrcs  bien  ditîérents  au  cours  de  deux  syndromes  gastriques  quasi  opposés  : 
le  si/ndr  orne  dît  hyperchlorhijdrique  et  la  névrose  gastrique  avec  plose  et  atonie 
f/aslro-intestinate.  A  la  vérité,  les  syndromes  gastriques  sont  si  protéiformes 
(juc  lout  peut  se  rencontrer,  même  l'apparente  association  des  deux  syn- 
dromes susmentionnés. 

Nous  n'insisterons  pas  sur  le  «  syndrome  dit  hyperchlorhydrique  » 
riassique    (douleurs    de    l'évacuation   stomacale,    douleurs    de    la    faim, 

<  lumger  pain  »  des  Anglais),  qui  consiste  essentiellement  en  l'association 
rl«'  douleurs  (jastriques  tardives  parfois  fort  vives  et  du  type  «  brûlant  », 
h'rébrant,   survenant  périodiquement  plusieurs  heures  après  les  repas, 

<  jihnéos  à  l'ordinaire  par  les  alcalins  ou  les  aliments  non  irritants,  et  d'une 
iiypcrchlorhydrie  stomacale  plus  ou  moins  marquée,  parfois  môme  de  la 
présence  d'un  ulcus  stomaco-duodénal. 

La  douleur  dans  ces  cas  était  attribuée  à  l'irritation  des  nerfs  sensitifs 
d'i  l'estomac,  parfois  mis  à  nu  par  une  ulcération,  par  le  contenu  gastrique 
liypc^racide.  Comme  tous  les  faits  cliniques  bien  observés,  l'observation 
rcst(^,  seule  l'interprétation  a  été  l'objet  d'un  procès  en  revision.  La 
constatation  du  syndrome  dit  «  d'hyperchlorhydrie  «chez  des  sujets  dont 
l'acidité  est  normale,  les  expériences  des  physiologistes,  les  observations 


€20  LES   SYMPTOMES 

radioscopiques  tendent  à  démontrer  que  Thypertonie  gastrique,  le 
spasme  du  pylore,  le  péristaltisme  exagéré  jouent  un  rôle  important. 
peut-être  prédominant,  dans  la  genèse  de  ces  douleurs.  Si  elles  sont  à 
Tordinaire  tardives,  c'est  qu'elles  apparaissent  surtout  à  la  période  d'éva- 
cuation gastrique  en  coïncidence  avec  des  contractions  pyloriques  parti- 
culièrement énergiques.  Ainsi  s*explique,  d'autre  part,  l'observance  dudit 
syndrome  au  cours  de  maintes  afTections  chroniques  de  Tintestin  et  des 
voies  biliaires  génératrices  d'hyperpéristaltisme.  L'examen  du  dossier  cli- 
nique et  expérimental,  singulièrement  volumineux  d'ailleurs,  conduit 
en  tout  cas  à  cette  conclusion  que  Vhypertonie  gasiro-inlestinale  et  Vhyper- 
acidité  gastrique,  le  plus  souvent  combinées,  sont  les  fadeurs  essentiels 
du  syndrome  hyperchlorhydrique. 

Et  si  nous  avons  donné  à  l'exposé  de  ces  «  théories  »  un  léger  développe- 
ment, c'est  qu'elles  conduisent  à  des  sanctions  thérapeutiques  essentielles  : 
rhyperpéristaltisme  indique  la  médication  belladonée,  l'hyperacidité,  la 
médication  alcaline,  l'une  et  l'autre  si  souvent  remarquablement  agissante.-. 

Ces  considérations  s'appliquent  de  tous  points  au  diagnostic  et  au  trai- 
tement de  l'ulcus.  Le  syndrome  hyperchlorhydrique,  l'examen  radio- 
graphique,  la  recherche  systématique  du  sang  dans  les  selles  après  régime 
spécial  sont  les  éléments  essentiels  du  diagnostic  qu'une  hématénièse 
viendra  parfois  extérioriser.  Le  pansement  stomacal,  le  pansement 
bismuthé  viendra  s'ajouter  ici  aux  médications  sus-indiquées. 

Quant  à  la  névrose  s^astrique  avec  ptôse  (dilatation  d'estomac),  atonie 
gastro-intestinale,  souvent  hypoacidité,  bref,  dyspepsie  à  Vordinaire 
liyposthénique,  son  syndrome  douloureux  est  bien  différent  :  douleurs 
sourdes,  immédiatement  après  l'ingestion  des  aliments,  hyperesthésie 
mar([uée  du  plexus  solaire  (épigasiralgie  provoquée  permanente),  pesan- 
teurs, ballonnements,  malaises,  troubles  vaso-moteurs,  etc.,  le  tout  évo- 
luant sur  un  habitas  astliénique,  névro  et  psychopathique,  souvent 
caractéristique.  Mais  il  faut  bien  savoir  que  parfois,  de  façon  accidentelle, 
les  douleurs  peuvent,  dans  quelques-uns  de  ces  cas,  revêtir  la  forme  du 
(i  syndrome  hyperchlorhydrique  »  et  c'est  une  des  surprises  de  la  radio- 
scopie que  de  voir  tel  estomac  ptosé  et  habituellement  atone  se  contracter 
avec  une  extraordinaire  violence  au  moment  de  l'évacuation.  Et  ces 
constatations  sont,  au  moins  ici.  en  faveur  de  la  théorie  hyperpéristaltique 
des  douleurs,  véritables  «  coliipies  stomacales  ». 

La  douleur  du  cancer  de  Testomac  est  fort  variable,  parfois  sponta- 
nément quasi  nulle,  à  peine  réveillée  par  la  palpation,  parfois  sourde, 
sensations  do  lourdeur,  de  pesanteur  épigastrique  avec  gonflement, 
ballonnement  épigastrique  ;  elle  a  })lus  rarement  les  caractères  tardifs  et 
térébrants  de  l'ulcus  auquel  il  succède  (ulc\is  dégénéré).  Ici,  l'étude  de  la 
douleur  peut  donc  être  fallacieuse.  Le  diagnostic  se  basera  surtout  sur  la 
constatation  de  sang  dans  les  selles  (avec  un  régime  non  carné),  les 
résultats  de  l'examen  radioscopique  souvent  pathognomonique,  l'âge 
du  malade,  la  dénutrition  et,  plus  lai'divenient,  la  constatation  d'une 
tumeur  ga'-trique  (voir  Dyspepsies. 


ÉPIGASTRIQUES  (DOULEURS)  6*21 

La  lithiase  biliaire  s'accompagne  fréquemment,  comme  nous  Tavons 
dit  plus  haut,  du  syndrome  hyperchlorhydrique,  et  le  diagnostic  sera 
souvent  épineux  avec  l'ulcus  duodénal  et  la  dyspepsie  hypersthénique^ 
Seule,  la  recherche  attentive  des  signes  vésiculaires  :  douleur  vésiculairo 
spontanée  et  provoquée,  irradiation  de  la  douleur  à  l'épaule  droite,  ictère 
ou  subictcre,  coliques  hépatiques  franches,  antécédents  infectieux  (fièvre 
typhoïde,  etc.),  permettra  parfois  un  diagnostic  ferme. 

Toutes  les  espèces  cliniques  précédentes  génératrices  d'épigastralgies, 
de  modalités  diverses,  sont  d'une  grande  fréquence.  Les  suivantes  sont 
beaucoup  plus  rares,  à  proprement  parler  exceptionnelles. 

l^'épigastr algie  des  péricardites  n'a  absolument  rien  de  caracté- 
ristique ;  elle  est  sourde,  voire  latente,  facilement  réveillée  par  la  pression. 
Ouand  on  a  eu  l'occasion  de  voir  et  de  suivre  des  péricardites  «  dia- 
gnostiquées)^, on  y  pense  toujours  ;  dans  le  cas  contraire  on  n'y  pense  jamais. 
La  dyspnée,  la  tachycardie,  parfois  la  douleur  précordiale  attireront 
l'attention.  L'n  examen  méthodique,  la  radioscopie  a.^sureront  le  diagnostic. 

Les  douleurs  épigastriques  d'origine  pancréatique  se  pré- 
sentent à  l'observation  dans  deux  conditions  cliniques  absolument  diffé- 
rentes : 

1"  A  l'état  chronique  ;  c'est  souvent  le  syndrome  paner éaiico-hiliaire 
de  Dieulafoy  (lithiase  biliaire  ancienne,  ictère  par  rétention,  amaigrisse- 
ment, douleurs  et  parfois  tumeur  pancréatique,  inter-costo-ombilicalo 
droite).  Mais,  comme  le  dit  si  justement  Dieulafoy,  «  à  supposer  même  que 
Ton  constate  le  maximum  de  douleur  au  point  pancréatique,  c'cst-à-dirc 
à  1  ou  5  centimètres  à  droite  au-dessus  et  en  dehors  de  l'ombilic  (région 
panrréatico-cholédocienne),  il  n'est  pas  toujours  aisé  de  savoir  s'il  faut 
attribuer  cette  douleur  à  la  pancréatite  ou  à  des  calculs  du  cholédoque». 
L'hésitation  peut  persister  même  après  intervention.  No\is  observâmes, 
il  y  a  vingt-cinq  ans,  avec  le  regretté  Guinard,  un  ictère  chronique  par 
rétention  avec  grande  dénutrition,  chez  une  lithiasiquc  évidente;  l'inter- 
vention mit  en  évidence  un  gros  calcul  bloquant  le  cholédoque,  qui  fut 
enlevé,  et  une  tumeur  squirreuse  de  la  tête  du  pancréas.  De  visii^  le  dia- 
gnostic de  cancer  de  la  tête  du  pancréas  fut  porté  avec  le  pronostic  qu'il 
comporte.  La  patiente  non  seulement  guérit,  mais  «  refleurit  »  et  survécut 
quinze  ans.  Il  s'agissait  d'une  pancréatite  scléreuse  secondaire  à  un  calcul 
(lu  cholédoque  inconnue  ou  presc^ue  à  cette  époque,  et  que  les  travaux 
de  Dieulafoy  ont  vulgarisée  depuis. 

2^  Douleurs  épigastralgiques  suraiguës,  hémorragies  pancréatio- 
pcrilonéales.  —  Ici,  il  faut  relire  le  «  drame  pancréatique  »  de  Dieulafoy. 
«  A  une  période  qui  semble  donner  peu  d'inquiétude,  et  chez  des  gens  qui 
pour  le  moment  n'ont  pas  d'ictère,  des  accidents  terribles  et  le  plus  souvent 
mortels  éclatent  soudainement.  Le  malade  est  pris  de  douleurs  atroces 
à  la  région  ombilicale,  à  l'épigastre,  aux  hypocondres.  Ces  douleurs 
angoissantes  et  excruciantes  sont  accompagnées  de  vomissements,  de 
prostration,  de  tendance  à  la  syncope  ;  l'hyperesthésie  abdominale  est 


ۥ22 


ÉPIGASTRIQUES  (DOULEURS) 


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Souvent     afTection 
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aortique  au  stade 
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sion artérielle. 

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pathie,  dénutrition,  trou- 
bles vaso-moteurs. 

Aigreurs,    parfois   vomisse- 
ments,    voire      hématé- 
mèses.  Sanff  dans  les  selles 
(réaction  de  Weber). 

Dénutrition,  parfois  vomis- 
scriients,     hémalémèses, 
tumeur  stomacale.  Sang 
dans  les  selles. 

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624  LES   SYMPTOMES 

généralisée,  la  constipation  est  absolue,  il  n*y  a  pas  la  moindre  émission 
de  gaz.  En  fare  d'une  pareille  situation  on  pense  à  une  péritonite  aiguë, 
à  un  empoisonnement,  à  la  perforation  de  l'estomac,  du  duodénum  ou 
de  la  vésicule  biliaire  ;  on  pense  à  une  appendicite,  à  une  occlusion  intesti- 
nale, mais  ce  n'est  rien  de  tout  cela  et  j'ai  donné  à  cet  épisode  le  nom  de 
«  drame  pancréatique  »  afin  de  bien  le  distinguer  de  tout  ce  qui  peut  lui 
ressembler.  Et  en  effet,  soit  à  l'opération,  soit  à  l'autopsie,  on  trouvt». 
non  pas  une  péritonite,  non  pas  une  perforation  d'organe,  non  pas  une 
aj>pendicite,  non  pas  une  occlusion  intestinale,  mais  on  trouve  les  grands 
témoins  anatomiques  du  drame,  c'est-à-dire  les  îlots  blancs  (taches  de 
bougie)  de  nécrose  graisseuse  auxquels  sont  souvent  associées  les  hémor- 
raîries  pancréatico-péritonéales,  lésions  consécutives  à  une  poussée  de 
pancréalile  aiguë  prescjue  toujours  greffée  sur  une  pancréaiUe  chronique.  » 
Le  diagnostic,  bien  rarement  fait,  s'appuie  en  somme  sur  les  antécédent^ 
paiicréatico-biliaires,  le  syndrome  «dramatique»  sus-décrit,  et  surtout 
sur  l'examen  de  visu  des  lésions  au  cours  d'une  laparotomie,  indiquée,  en 
toute  hypothèse. 

L'anévrysme  aortique  abdominal  ne  peut  iiu'ètre  soupçonné  —  au 
mnins  a\i  début  —  en  présence  de  la  symbiose  :  douleurs  épigastriques. 
batlenieiils  éf)itrasl ri([ues  étalés  ot  profonds.  Seule  une  radioscopie  atten- 
tive en  position  obli(pie  affirmera  le  diagnostic. 

L  appendicite  tant  aiguë  que  chronique  peut  s'accompagner 
d'épigastralgie,  voire  de  nausées  et  de  vomissements,  épiphénomènes  d'un 
syndrome  de  péritonite  ou  de  péritonisine  ou  d'hyperpéristaltismc  dont 
nous  avons  mentionné  phis  haut  la  frécpience.  Mais  il  est  bien  exceptionn»*! 
qu'un  examen  cliniiîue  attentif  ne  décèle  j)as  la  fosse  iliaque  droite  corami» 
point  de  déi)art.  probal)l(î  de  l'affection.  Nous  ne  pouvons  que  ren- 
voyer à  l'arlieb'  \'omiss' mcnls,  y)«>nr  y  trouver  les  brefs  développements 
nécessaires. 

Nous  dirons  dt'<  cri.^.'s  ;:astriquîs,  des  gastralgies  tabétiques,  ce  que  nous 
avons  dit.  des  é]>igastralsries  péricardicpies  :  qui  en  a  vu  et  suivi  une, 
y  pensera  toujours  ;  qui  n'en  a  pas  vu  n'y  pensera  jamais.  Le  début  en  est 
liabit uellenient-  brus([ue,  la  violence  extrénuî,  rappelant  de  tous  points 
celle  (le  l'ulcus,  \(>ire  de  la  colique  hépatique,  la  ténacité  extraordinaire, 
la  niorpliin(î  niènie  ne  les  calmant  (ju'en  j)artie,  les  vomissements  souvent 
iucnercibles,  la  durée  quelijues  heures  à  quelques  jours,  la  cessation 
brusque  comme  le  début.  (Ws  caractères  mettront  sur  la  voie  l'observateur 
avi>é.  Au  surplus,  \  examen  systématique  du  sujet  [qui  doit  toujours 
être  pratiqué)  cb'céjcra  s<>uvent  maints  sijrnes  caractéristiques  :  anté- 
cédents spécifiques,  suj)pression  des  réth*xes  patellaires,  signe  dWrgvll 
Hobertson,  instabilité,  ataxie,  etc.  Les  crises  sont  souvent  stéréotypées, 
début,  évolution,  durée,  et  il  arrivera  cjue  le  sujet,  éclairé  par  un  dia- 
gnostic antérieur,  fera  lui-même  son  diaprnostic. 


ÉPISTAXIS  P'^'m  sur;  (7T4:;6tv,  couler  goutte  à  goutte. ~] 
L  Hémorragie  nasale.  J 


L'épistaxis  est  rhémorragie  des  fosses  nasales. 

I^e  symptôme,  quand  il  existe,  est  évident,  et  ne  peut  être  confondu 
avec  aucun  autre,  à  moins  que,  dans  Tépistaxis  postérieure,  d'ailleurs  rare, 
le  sang  dégluti  inconsciemment  soit  rejeté  ultérieurement  par  vomisse- 
ment (simulant  l'hématémèse)  ou  par  les  selles  (simulant  le  melaena). 
Il  suffit  vraiment  de  penser  à  ces  erreurs  tout  à  fait  exceptionnelles  pour 
les  (-viter  à  coup  sûr  ;  en  cas  de  doute,  Texamen  rhinoscopique,  toujours' 
utile  d'ailleurs,  souvent  indispensable,  lèverait  toute  difficulté. 

Les  causes  possibles  de  Vépistaxis  sont  multiples. 

Localement^  Tépistaxis  peut  être  d'origine  traumaiique  (heurt,  coup 
de  poing)  ;  opératoire  (consécutive,  par  exemple,  à  Tablation  d'un  cor- 
net, etc.)  ;  il  est  vraiment  inutile  d'insister  sur  ces  évidences.  Dans  90  p.  100 
des  cas,  d'après  G.  Laurens,  Vépistaxis  est  due  ()  une  érosion  locale  et  vari- 
queuse de  la  partie  antéro-inférieure  de  la  cloison.  C'est  une  notion  anatomo- 
clinique  qu'il  faut  avoir  bien  présente  à  l'esprit  :  tout  traitement  local 
(cautérisation,  tamponnement,  compression,  etc.),  s'appuie  nécessairement 
sur  cette  donnée. 

Les  causes  d^ordre  général  peuvent  se  ranger  en  deux  groupes: 
mécaniques  (circulatoires)  ;  dyscrasiques  (sanguines).  Gomme  toutes 
les  classifications  mnémo-schématiques,  celle-ci  est  très  discutable, 
la  plupart  des  causes  agissant  de  façon  mixte  [mécaniques  (hypertension, 
moindre  résistance  des  parois  vasculaires)  et  dyscrasiques  (hydre- 
mie,  hypoviscosité,  troubles  de  la  coagulabilité  sanguine,  etc.)],  comme 
c'est  le  cas  dans  le  mal  de  Bright  ou  l'artériosclérose.  Elle  est  commode 
au  point  de  vue  didactique  ;  c'est  ici  l'essentiel. 

Les  causes  mécaniques,  ce  sont  toutes  les  causes  de  la  congestion  de 
la  pituilaire,  si  extraordinairement  vascularisée  et  érectile. 

a)  Congestions  passives,  veineuses,  dé  la  pituitaire,  par  hypertension 
veineuse  cave  supérieure.  Ge  sont  les  affections  mitrales  et  tricuspides 
décompensées,  les  états  asystoliques,  les  compressions  veineuses  cervi- 
cales et  médiastinales,  causes  en  somme  rares  d'épistaxis  et  que  la  cyanose,, 
la  turgescence  des  veines,  la  dyspnée,  la  tachy-arythmie,  un  examen  thora- 
ci([ue  même  succinct,  mettent  facilement  en  évidence. 

DiagnusUc,  40 


626  LES  SYMPTOMES 

b)  Les  congestions  actives,  artérielles  de  la  pituitaire,  par  hyper- 
tension artérielle,  constituent,  et  de  beaucoup,  les  causes  les  plus  fré- 
quentes des  épistaxis.  Toutes  les  affections  liypertensives,  la  pléthore, 

la  goutte  et,  à  un  degré  plus  avancé,  Y  artériosclérose,  V  insuffisance  aortique. 
le  mal  de  Bright,  sont,  par  excellence,  des  maladies  à  épistaxis,  et  à  épistaxis 
récidivantes  et  parfois  impressionnantes  par  leur  abondance.  Rentrent  dans 
la  même  catégorie,  les  épistaxis  supplément^aires  ou  mieux  suppléantes  dei 
règles,  des  hémorroïdes,  de  la  ménopause  et,  dans  une  certaine  mesure, 
celles  de  la  puberté.  L'épistaxis  est  Thémorragie  la  plus  fréquente  de  ce$ 
états  hypertensifs  hémorragipares,  parce  que,  semble-t-il,  et  fort  heureu- 
sement, les  vaisseaux  pituitaires  constituent  un  locus  minoris  resistenlix 
vasculaire,  véritable  soupape  de  sûreté  réalisant,  en  cas  d'hypertension 
dangereuse,  une  «  saignée  providentielle  »  et  un  «  garde  à  vous  »  souvent 
salutaire  quand  il  est  compris  des  médecins  et  des  patients.  Mais  elle  peut 
alterner  chez  le  même  sujet  avec  les  hémorragies  les  plus  diverses,  comme 
chez  ce  sujet  scléreux  hypertendu  que  nous  suivîmes  plus  de  dix  ans, 
et  qui   chaque   année,  vers  le  printemps,  faisait  épistaxis,  hémoptysie 
ou  fluxion    hémorroïdaire    et  qu'une    hémorragie  cérébrale  rendit  enfin 
hémiplégique.   Dans  tous  ces  cas  la  sphygmomanométrie  méthodique 
posera  le  diagnostic,  établira  le  pronostic,  réglera  les  modalités  diverses  du 
traitement.  L'examen  systématique  des  urines,  la  mesure  de  la  viscosité 
sanguine,  et,  bien  entendu,  l'examen  clinique  général  s'imposent  dans 
tous  ces  cas. 

Les  causes  dyscrasiques,  les  altérations  sanguines    (hypocoagu- 

labilité,  hydrémie,  etc.),  se  symbiosent  bien  souvent  avec  les  précé- 
dentes pour  réaliser  les  modalités  graves  des  épistaxis. 

Certaines  maladies  sanguines  :  anémies,  leucocyihémies,  sont,  comme 
on  sait,  fréquemment  hémorragipares.  Les  numérations  globulaires,  le 
dosage  de  l'hémoglobine,  l'établissement  de  la  formule  leucocytaire, 
seront  ici  les  éléments  essentiels  du  diagnostic. 

D'autres,  les  purpuras,  les  étais  hémophiliques  sont  encore  assez  mal 
définis  au  point  de  vue  de  l'hématologie.  On  notera  toujours  un  retard 
marqué  de  la  coagulabilité.  Ils  seront  souvent  liés  à  des  insuffisances  plus 
ou  moins  manifestes  des  fonctions  hépatiques  et  rénales  et  pluri-glandu- 
laires.  En  fait,  et  cliniquenient,  la  notion  héréditaire,  la  répétition  souvent 
stéréotyp<''e  des  manifestations  hémorragiques  imposeront  ce  diagnostic... 
d'attente,  car  nous  sommes  ici  en  présence  d'espèces  cliniques  complexes 
et  probablement  non  homogènes. 

On  a  noté  depuis  la  plus  htuite  antiquité  les  épistaxis  symptomatiques 
de  maintes  affections  hépatiques,  épistaxis  dont,  à  la  vérité,  la  pathogénie 
est  fort  complexe: 

l^  Épistaxis  dyscrasiques  infectieuses  des  ictères  infectieux  dits 
graves  ; 

2°  Épistaxis  dyscrasiques  non  infectieuses  des  insuffisances  glandulaires 
hépatiques  ; 


ÉPISTAXIS 


627 


3°  Épistaxis  dyscrasiques  et  mécaniques  des  cirrhoses  et  plus  particu- 
lièrement des  cirrhoses  atrophiques  ; 

40  Épistaxis  mécaniques  des  congestions  du  foie  :  congestion  passive, 
hypertension  veineuse  du  foie  et  des  cirrhoses  cardiaques  :  congestion 
active,  hypertension  artérielle  des  hépatomégalies  pléthoriques,  gout- 
teuses, etc. 

États  infectieux.  —  EnOn,  maints  éiats  infectieux  ou  sont  particu- 
lièrement et  essentiellement  hémorragipares,  ou  peuvent  revêtir  une  telle 
forme.  Mentionnons  surtout  : 

\^  La  fièvre  typhoïde.  —  L' épistaxis  est,  comme  on  sait,  un  signe  pré- 
curseur fréquent.  Dans  les  formes  hémorragiques,  V épistaxis  peut  aller  de 
pair  avec  l'hémorragie  intestinale  ; 

2°  Les  fièvres  éniptives,  et  plus  particulièrement  la  rougeole,  la  vari- 
celle, la  varioloïde,  la  scarlatine  ; 

3<>  Les  «  rliuinatisines  »  et  «  pseudo-rhumatismes  infectieux  »  dans  cer- 
taines de  leurs  formes  «  purpuriques  »• 

ÉPISTAXIS 


1  o  Traumatisme 

2 ou.  opératoire 

30  G.  inflammatoire .... 


a)  Congestions  paasivea 
veineuses. 


' 


b)  Contestions  actÎTes 
(de  beaucoup  les  plus 
fréquentes). 


c)  Dyscrasies. 


Causes  locales  : 

{Evident.) 
(Evidente.  ) 

(Erosion  de  partie  antéro-inférieure  de  cloison  ;  examen 
rhinoscopique.  ) 

Causes  générales  : 

!•  Cardiopathie  décompensée,  hyposy^tolie  (cyanose, 
auscultation,  souvent  hypotension). 

2o  Compression  dans  secteur  de  veine  cave  supérieure, 
tumeur  cervicale  ou  médiastinale  (cyanose,  parfois 
œdème,  circulation  collatérale,  signes  de  tumeur). 

1»   Toutes  les  maladies  hyperiensives  :   pléthore,  goutte, 

artériosclérose,  mal  de  Bright. 
2«  Certaines  phases  physiologiques  :  ménopause,  puberté. 
3»  Suppléances  des  règles,  dès  Hémorroïdes. 

1»  Anémies,  leucocythémies,  purpuras,  états  hémophi- 

liques. 
2»  Affections  hépatiques  :   ictères  infectieux,  cirrhoses, 

congestions  hépatiques. 
3«  Etats  infectieux  hémorragipares  :  fièvre  typhoïde,  fièvres 

éruptives,  rhumatismes  infectieux,  etc. 


EXANTHÈMES  fè^^»  dehors;  àvfloç,  fleur;   èçâvôcj^x 


[6;o),  dehors;  àvfloç,  /leur;   èçâvÔcjAx,  de] 
èCavôgîv,  ef fleurir.   Éruption    cutanée,  j 


Les  éruptions  cutanées  sont  d'une  si  extraordinaire  fréquence 
clinique  qu'il  nous  a  semblé  impossible  de  ne  pas  consacrer  un  chapitre 
séméiologique  à  Texposé  succinct  de  leurs  modalités  ;  mais  ces  modalités, 
par  leur  banalité  même  et  leurs  variétés,  ne  se  prêtent  guère  à  une  con- 
densation pratique  en  un  article  synthétique  bref  et  substantiel  ;  après 
avoir  tourné  vingt  fois  la  plume  dans  Técritoire  et  avoir  eu  Timpression 
que,  pour  nous  du  moins,  une  telle  tentative  était  plus  téméraire  et  falla- 
cieuse que  la  quadrature  du  cercle,  nous  nous  sommes  arrêté  au  plan 
suivant  : 

10  Donner,  d'après  un  maître  en  la  matière.  —  nous  avons  nommé 
Sabouraud,  —  un  exposé  didactique  des  données  dermatologiques 
élémentaires  ; 

2^  Rappeler,  en  un  bref  raccourci,  les  caractères  évolutifs  essentiels 
de  la  grande  dermatose  infectieuse  chronique  de  nos  climats:  la  syphilis: 

3"  Rappeler,  on  un  bref  lahleau,  le  mémento  indispensable  des  fièvres 
éruptives  ; 

4^  Renvoyer  pour  le  surplus  aux  traités  spéciaux. 

1"  DONNÉES  DERMATOLOGIQUES  ÉLÉMENTAIRES  ET  ESSENTIELLES 

(d'îif)rès  Sabouraud). 

Nous  enipruiitoroiis  i\  Sabouraud  la  substau<-ef't  même,  le  plus  souvent, 
la  lettre,  du  chapitre  suivant  (voir  Derjualoloqif*  lopoqraphique,  p.  r>8r). 

11  existe  des  maladies  éruptives  généralisées  à  toute  la  surface  du  corps 
ou  à  la  })lus  grande  partie  de  celte  surfaee.  Ainsi  les  fièrres  e.ranihémaiiques. 

Il  y  a,  d'autre  j»art,  des  dermatoses  (|ui,  sans  se  généraliser  jamais 
à  L()ut(î  la  surface  eutanée,  n'ont  ]>as  de  localisation  élective  absolue  et 
peuvent  s'observer  en  tous  }>oinls  du  corps.  Ainsi  les  éjjiihèliotnas. 

Au  contraire,  il  y  en  a  qui  ont  i\o^  locidisations  électives,  mais  qui, 
pourtant,  se  généralisent  à  toute  la  surface  tlu  corps  r't  demandent ,  par 
conséquent,  une  description  d'ensemble.  Ainsi  la  gale. 

Ces  maladies  sont  encore  très  nombreuses  et  obligent  à  un  classement. 
Et  ce  classement  doit  avoir  des  règles  assez  simples  pour  qu'un  médecin 
même  sans  étude  derinalologi<[ue  préalable,  puisse  retrouver  sans  peine 
quel  est  le  type  dermatologique  devant  lequel  il  se  trouve. 


EXANTHEMES 


62Ô 


ÉLÉMENT     PRIMAIRE 
CARACTÉRISTIQUE. 


r- 


1°  //  //  (i  des  maladies  cutanées 
caractérisées  exclusivement 
par  la  squame  sèche^  par 
i exfoliation  cornée,  sans  rou- 
geur, sans  suintement. 


2^  Élevure  plate,  prurigineuse, 
identique  à  une  piqûre  d'or- 
tie. 


3°  Lésions  parasitaires,  lésions 
de  grattage,  vermineuses, 
démangeantes,  faciles  à 
confondre  avec  les  prurigos 


4°     Papule     prurigineuse, 

petite  lésion  sèche,  saillante, 
plate,    isolée,    circulaire    en 
<(  pastille  r>,    ou   groupée    en 
placards  épais  quadrillés. 


50  Vésicule,  minime  collection 
claire  soulevant  légèrement 
Vépiderme  superficiel,  »  petite 
perle  b  enchâssée  dans  Vépi- 
derme. La  vésicule  excoriée 
devient  exsudative. 


6"  Pustule,  vésicule  purulente. 
Les  éléments  pustuleux  ou- 
verts deviennent  des  ulcéra- 
tions plus  ou  moins  super- 
ficielles. 


TERMINOLOGIE 
DERMA- 
TOLOGIQUE. 


Derxnatoses 

squameuses 

simples. 


Dermatoses 
urticariennes. 


Dermatoses 
vermineuses. 


Dermatoses 
papuleuses  et 
lichénoldes. 

Prurigos 
(prurit,      pa- 
pules,    lichè- 
nification). 


Dermatoses 

vésiculeuses    et 

exsudatives. 


Dermatoses 
pustuleuses  et 
ulcéreuses. 


3ÉMÉ10LOGIE. 


Ichtyose   (congénitale). 
Desquamation  des  pyrexies,  des 

fièvres  éruptives  (scarlatine). 
Pityriasis  divers  : 

—  simplex. 

—  versicoior  (mycosique). 

—  rosé  de  Gibert  (en  cocarde). 

—  rubra  pilaire. 
Eczéma  sec. 
Psoriasis. 


Piqûre  d'ortie. 

Dermoçraphisme  (névrose  vaso- 
motrice). 

Urticaires  toxiques. 

Intoxications  alimentaires. 

Intoxications  médicamenteuses. 

Urticaires  essentielles  de  cause 
inconnue. 


Voir  Prurits. 

Gale.  Phtiriase.  Puces.  Punaises. 
Moustiques. 


Syphilides  papuleuses. . 
Lichens  plans. 

Tuberculides  papulo-nécrotiques. 
Prurigos  : 

—  symptomatiques; 

—  >éniles; 

—  diathésiques  ; 

—  régionaux,  circonscrits. 


Eczéma  (vésicule  eczématique 
initiale,  placard  eczématique, 
prurit,  suintement  et  croûtes, 
dessiccation,  lichénisation). 

Miliaire  sudorale. 

Varicelle. 

Urticaire  vésiculeuse. 

Impétigos  généralisés. 

Pemphigus  foliacé. 


Pustule  staphylococcique. 

Furoncles.  Anthrax. 

Pustules  d*acné. 

Phlyctène  streptococcique. 

Ecthyma. 

Variole.  Varioloïde.  Varicelle. 


EXANTHÈMES  {»uite) 


ÉLÉMENT       PRIMAIRE 
CARACTÈBISTigijE. 

TKDMINOI.OOIE 
TOl^OIQUB. 

SËHÊIOI.OGIE. 

7°     Bull*.     eiticuU     géante. 

des  èrupttum  dila  pemphi- 

•joUts. 

ËrupUona   bol- 
IraMBatpem- 

pbiffOld.*. 

Urticaire  buUeuse. 

Brytiièmes  polymorphes  bulJeux. 

teuses. 

Pemphigus  Rigus  infecUeux. 

Pemphigus  divers  (vé^éUnt, 
foliacé,  Iraumalique,  hysté- 
rique). 

Dermatltes  polymorphes  dou- 
loiireiiaes  (Dufiring,   Brocq).      i 

go   Parpnraa.    mactilti    son- 
guinia,  taches  conluailorme», 
ipanchcmenls    sanyiiins   in- 
Iraciilanéi   que   la    pression 
du  doigl  n'efface  p'H. 

purlqu... 

Hémophilie, 

Purpura     rhumatismal      (pélio4«  ' 

rhiimalismalp). 
Maladiede  WcrlhofT. 
Purpura  aigu  fébrUe. 

Purpuras  toxiques. 

Formes   purpuriques    des    nèvrw  1 

OruplivcB  ^fièvres   exaiithéma-  , 

tiques   pourprées). 

1 

tarhen  hyp-Téniiqiim   que  la 
pression  du  d;i.jl  e/face  un 
iuilaul. 

1 

Rougeol*    Bt 
éruptiona 

Roupcok. 

Kiilii'ole. 

BoBfoies   piirriiquea     (fièvre    tv-  . 
piiolde.  variole,  (i*vre  pucrpé- 
role,  etc.).                           ^        ^ 

~  mMicamcnleuses. 
érothéra  piques. 

1 

10"   Érythéma  diffus,  rvuqe 
criirlaU,  plus  ou  nfing  tfen- 

Scarlatine    at 
éruptioiu 
■carlattoi- 

tOXVM». 

Scarlatine. 

Rush  scartaliniforme  Je  la  va- 
riole. 

Erylhème  acarla  liniforme  de*- 
qiiamutir  rËcidivanU 

Erylhèmes    toxiques     scarlalini- 

Hyarart'yrie. 

II»  ÉniUir;dennies  cmulilacrs 
en   somme   par   dru   Usions 
rnjlhémaltusfs  mec  inlittra- 

Érj.j.41.   .• 

iirysi]ii-Jt  pjTÈtique. 

!•  tk'néraliaées,  apyrétiques.  pri- 

■2"  Secondaires    (éruptions     trau- 
lualiques,  hydrargyrie,  arsiiii- 

EXANTHÈMES  {suite) 


631 


1 1 


I , 


ÉLÉMENT     PRIMAIRE 
CARACTÉRISTIQUE. 

TERMINOLOGIE 
DERMA- 
TOLOGIQUE. 

SÉMÉIOLOGIE. 

12°    Difschromies,    mélanoder- 
mies,  vililigos,  sclérodermies 
el  morph'ii.'s. 

DyschromieB. 
Sclérodermies . 

Dyschroniies  évolutives  (albi- 
nisme, naevi  pigmentaires,  len- 
tigo,  éphélidcs,  xéroderma 
pigmentosum,  neuro-fibronia- 
tose). 

Dyschromies  nerveuses  (maladie 
d'Addison,  mélanodermie  tu- 
berculeuse, syphilis  pigmen- 
taire,  dyschromies  lépreuses, 
vililigos). 

Dyschromies  hématiques  (lym- 
phadénies,  leucémies,  mycosis 
longolde,  cachexie  paludéenne, 
diabète  bronzé). 

Dyschromies  toxiques  (arsenic, 
antipyrine,  argyrie,  satur- 
nisme). 

Dyschromies  de  cause  locale 
(chaleur,  révulsifs,    phtiriase). 

Sclérodermies. 

13»  Tumeurs  de  la  peau,  néo- 
pliisies  cutanées. 

Tumeurs  de  la 
peau. 

Kystes  par  rétention  et  tumeurs 
similaires  bénignes  :  iniliaire, 
kystes  sébacés,  loupes,  liygro- 
mas,  etc. 

Petites  néoplasies  bénignes  con- 
tagieuses :  moUuscum  contagio- 
sum,  verrues,  papillomes. 

Tumeurs  parasitaires  :  ladrerie, 
blastomycoses,  botriomycose, 
chéloldes. 

Difformités  cutanées  congénitales 

circonscrites   ou   nœvi  :   naevi 

>igmentaires,  nœvi  vasculaires, 

ympliangiomes     verruqueux , 

libromateux. 

Dermatomyomes. 

Kystes  dermoïdes. 

Fibromes. 

Lipomes. 

Xanthomes. 

Sarcomes. 

Mycosis  fongoïde,  lymphadénie 
cutanée;  épithéliomas  papil- 
laires,  perlés,  cancroïdes,  ulcus 
rodens,  etc. 

On  trouvera  condensés  dans  les  tableaux  des  pages  suivantes  : 

Les  caractères  symptomatiques  et  évolutifs   essentiels  de  la 

syphilis. 

Les  caractères  symptomatiques  et  évolutifs  essentiels  des  fièvres 
éruptives. 


63-2 


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CARACTÈRES  SYMPTOMATIQUES  ET  ÉVOLUTIFS 


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ESSENTIELS  DE  LA  SYPHILIS 


633 


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3° 


CARACTÈRES  SYMPTOMATiaUES  ET  ÉVOLUTI 


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EXPECTORATION 


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rejet  hors  de  rappareil  respiratoire 

des  sécrétions  pathologiques. 


L'expectoration  est,  avec  la  loux^  le  phénomène  le  plus  banal  des  aiïec- 
lions  de  l'appareil  respiratoire.  Parfois  sans  grande  valeur  diagnostique, 
elle  prend  au  contraire  en  quelques  circonstances  une  signification  extrê- 
mement caractéristique  (hémoptysies,  crachats  putrides,  pseudo-menibra- 
neux, etc.).  Elle  peut  même  être  quasi  pathognomonique  (crachats  rouilles). 

U examen  clinique,  macroscopique  est  bien  souvent  —  associé  aux  autres 
signes  cliniques  —  tout  à  fait  suffisant  pour  asseoir  le  diagnostic. 

L'examen  microscopique,  cytologique,  apportera  de  fort  utiles  précisions. 
Il  est  rarement  indispensable. 

Vexamen  microscopique,  bactériologique,  la  recherche  du  bacille  de 
Koch  en  particulier,  est,  au  contraire,  à  Tordinaire,  le  complément 
indispensable  de  Texamen  clinique.  A  la  vérité,  la  présence  du  bacille  de 
Koch  dans  les  crachats  est  le  symptôme  d'une  infection  pulmonaire  tuber- 
culeuse déjà  avancée,  et  tous  nos  efforts,  toutes  nos  techniques  (stéthosco- 
piques,  radioscopiques,  hématiques,  etc.),  doivent  tendre  à  faire  un  dia- 
gnostic beaucoup  plus  précoce.  Il  n'en  reste  pas  moins  que  la  présence 
de  bacilles  de  Koch  dans  rexpectoration  doit  être  recherchée  presque 
systématiquement,  même  dans  maintes  bronchites  banales  et  dans  toutes 
les  bronchites  chroniques. 

Le  tableau  ci-après  collationne  les  diverses  modalités  de  Texpectoration, 
leurs  caractères  macroscopiques  et  microscopiques,  leur  valeur  séniéiolo- 
gique. 

Mentionnons,  pour  finir,  une  méthode  chimique  très  simple  d'examen 
des  crachats  (albumino-réaction),  dont  la  valeur  séméiologique  n'est  pas 
encore  nettement  établie  (voir  Techniques), 


FRISSONS  fFrictionem,  de  frigere,"! 

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Le  frisson  est  essentiellement  constitué  par  un  tremblement  brusque, 
plus  ou  moins  généralisé,  d'une  durée  plus  ou  moins  longue,  s'accom- 
pagnant  à  l'ordinaire  d'une  sensation  de  froid  et  suivi  d'une  sensation  de 
chaleur. 

On  peut  en  distinguer  au  moins  trois  degrés  : 

La  cryesthésie  :  sensation  désagréable  de  froid,  avec  très  légers  trem- 
blements ; 

Le  frissonnement  ; 

Le  s^rand  frisson  classique,  généralisé  avec  claquements  des  dents, 
tremblement  généralisé  et  violent,  sensation  de  froid  intense. 

Tous  les  frissons  vrais,  à  Texception  des  frissons  nerveux  (émotifs), 
sont  suivis  de  fièvre.  En  thèse  générale,  le  frisson  net  s'accompagnant  d'une 
élévation  brusque  de  température  est  symptomatique  du  début  d'une 
infection,  les  plus  fréquentes  de  beaucoup  étant  :  la  pneumonie,  la  grippe, 
la  malaria,  les  angines,  les  septicémies. 

Les  causes  les  plus  fréquentes  de  frisson  peuvent  se  cataloguer  comme 
suit  : 

Infections  pyogéniques  et  septicémiques  : 
Pneumonie,  tuberculose^  appendicite  ; 
Blessures  sepliques  ; 

Suppurations  hépatiques  et  rénales.  Infections  biliaires  et  urinaire^  ; 
Angines; 

Endocardites  végétantes  ; 
Phlébites  ; 
Empyèmes  ; 
Er  y  si  pèle. 
Malaria. 

Coliques  néphrétiques,  hépatiques. 
Inutile  d'insister  sur  : 
Le  frisson  a  a  frigore  »  ; 

Le  frisson  émotifs  frisson  «  d'horreur  »,  «  d'épouvante  »s  ou  simplement 
psychonévropathique.  Certains  dégénérés  névropathiques,  véritables 
<i  frissonnants  diathésiques  »,  sont  toujours  en  imminence  de  frissonnement. 


640 


LES   SYMPTOMES 


FRISSONS 


CAUSES. 

FIÈVRE. 

EXAMEN 

DU    SANG. 

SIGNES 
CLINIQUES. 

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GUÉRI  SON    PAR  : 

NervoBisxne. 

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Négatif. 

Stigmates    néura- 
pathiques. 

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Septicèznies. 

Rémittente. 

Hyperleucocy- 

Infection      locale 

Pansement,  opé- 

tose avec  poly- 

ou         viscérale 

ration,     drai-   . 

nucléose. 

profonde. 
Endocardite      in- 
fectieuse. 

nage. 
Injections        de 
coUargol. 

Phtisie. 

Rémittente. 

Leucocytose   fré- 

Signes   stélhosco- 

Traitement    gé- 

quente. 

piques  et  radio- 
scopiques    pul- 
monaires. 
Bacilles  dans  les 
crachats. 

néral  et  local, 
hygiène. 
Evolution  spon- 
tanée. 

Pneumonie. 

Continue. 

Leucocytose    fré- 

Signes   stéthosco- 

Hygiène.     Trai- 

quente. 

piques. 
Expectoration  ca- 

tement   géné- 
ral. Evolution 

ractéristique. 

spontanée. 

Ck>li(iue     hé- 

Rémittente 

Non  caractéris- 

Coliques       hépa- 

Morphine.   Opé- 

patique. 

ou      inter- 

tique. 

tiques   ou   gas- 

ration.  Diété- 

mittente. 

tralgiques. 
Souvent  ictère. 
Douleur  .       dans 

Vhypocondre 

droit. 

tique. 

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Malaria. 

Intermittente 

Leucupénie. 

Splénomégalie. 

Quinine.      Arse- 

(accès       à 

Sporozoaires. 

nic. 

stades  clas- 

siques). 

Fièvre 

Continue. 

Leucopénie. 

Etat  lyphoïde. 

Traitement    gé- 

t3rphoSde. 

Réaction       d 'ag- 

Taches rosées. 

néral. 

glutination. 
Hémoculture. 

Splénoméga- 

Diététique. 

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Balnëothérapie. 

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SÉMÉIOLOGIE  DES  CRACHATS  {xuHe) 


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Le  diagnostic  dos  uk-i^rations  génitales  est,  du  fait  de  la  syphilis, 
d'une  impurtance  cliniqu«  capitale;  aussi  croyons-ntius  devoir  en  donner 
ci-aprcs  un  tableau  succinct. 


I.  1,  Ih«  deux giDgliaiii  \et  plui  iii»rifim  ila  pli  At  ['«ïne,  rsnirquabtct  I  un  H  laulrc  pu-  leur  roluinc — 

Mnilum,  du  pirin**.  de  la  région  laate  ei  de  U  partie  •up^rc-iolerne  Jes  (gKuniaali  de  li  cuiiia.  —  *.  IJau- 
glioD  înguinxiluptricurcliolanie;  il  nttàt  Isi  vaiiieam  pruvenul  du 

[>«iiibrtd«  lr«i>  ou  ijualra,»  rMdaill  lu  raiiHaui  d«  li  purlion  aDus-onitiiliulc  as  lilxlainnD.  —  D,  D.  '■»- 
■uoi  lymplialii|gea  de  la  portion  anUro-Inlernede  la  cuisii^,  — .7,  T.  V(li»aui  de  U  partie  nlerncd*  la  cuiue, 

ptrlie  KHI  l'Ombilicale  de  U  parai  anliriFurede  l'abdumen.—  Il,  II.  Vaiiicnui  limphatiqura  du  leretuRi.  — 
11.  VaiHcaui  IjrmphaliqDBidii  prépuii:.  —  U.  13.  Vaiiiraut  l>niphaliqnetd«  liginnnUdu  piiiii.  — II.  fraie 


Diagnoilie. 


41 


GÉNITALES  (ULCÉRATIONS) 


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GÉNITALES  (ULCÉRATIONS) 


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QTYCOSURIES  ry^^'jîtui;,  c/ios€  douce  ;o'jp6îv,  uriner.l 
[^Présence  de  sucre  dans  les  urines.] 


L'analyse  de  Turine  devant  être  systématiquement  pratiquée  au  cours 
de  l'examen  d'un  malade,  la  glycosurie  est  un  symptôme  qui  ne  doit  pas 
passer  inaperçu.  On  dépistera  même  presque  à  coup  sûr  la  glycosurie 
accidentelle  ou  alimentaire  si  la  recherche  est  répétée  comme  elle  doit  Vélrt 
à  chaque  examen. 

En  cas  de  doute,  cliniquement  on  peut  admettre  qu'il  y  a  glycosurie 
quand  il  y  a  réduction  franche  de  la  liqueur  de  Fehling  (voir  Techniques], 

Deux  chilTres  donneront  une  idée  de  la  fréquence  du  symptôme 
glycosurie  : 

Sur  2000  sujets  des  deux  sexes  atteints  d'affections  chroniques  diverses, 
examinés  dans  notre  cabinet,  106,  soit  1/23,  étaient  glycosuriques  ;  la 
glycosurie  était  méconnue  dans  les  2/3  des  cas. 

Sur  1000  sujets  militaires  atteints  pour  la  plupart  d'afTe:*tions  aiguës, 
examinas  dans  un  service  hospitalier,  6,  soit  1/2  )0  environ,  étaient  gly- 
cosuriques; la  glycosurie  rtait  méconnue  chez  4  des  sujets,  soit  dans  les 
2/3  d<'S  cas. 


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Le  diabète  sucré  est  un  syndrome  clinique  caractérisé  par  une  glyco- 
surie pernianenle  ou  tout  au  moins  durable,  associée  le  plus  souvent  à  la 
poljfurie,  â  la  polydipsie,  à  la  polijphagie^  d  Vaulophayie,  étant  bien  entendu 
qu'aucun  de  ces  symptômes  n'est  indispensable  à  toutes  les  périodes  et 
qu'en  somme  le  symptôme  essentiel,  caractéristique  est  la  glycosurie  habi- 
tuelle avec  hyperglycémie. 

Nous  disons  le  diabète  est  un  syndrome  clinique  et  non  une  maladie, 
parce  que  le  diabète  (glycosurie  permanente;  —  de  même  d'ailleurs  que 
les  glycosuries  accidentelles  et  temporaires  —  ne  reconnaît  ni  une  cause 
unifjue,  ni  i\vii^  lésions  constantes. 

La  clini(iue  et  l'expérimentation  enseignent  en  effet  qu'il  peut  y  avoir 
glycosurie  temporaire  ou  permanente  (diabète)  : 

10  Par  hyperglycophagie  (glycosuries  dites  alimentaires),  —  par 
fWP^U^U^^^^^U^^  musculaire  (insuffisance  d'exercice). 


GLYCOSURIES  655 

2»  Par  lésions  de  divers  organes. 

a)  Foie.  —  Diabète  hépatique  avec  ses  deux  modalités  (Gilbert  et 
Carnet)  :  hyperhépatie  (hypertrophie,  congestions,  etc.)  ;  hypohépatie 
(cirrhoses,  oblitération  de  la  veine  porte,  etc.). 

b)  Pancréas  (insuffisance  pancréatique).  —  Diabète  pancréatique  bien 
connu  cliniquement  et  réalisé  expérimentalement  (von  Mehring  et 
Minkowski). 

c)  Rein  (insuffisance  rénale).  —  Diabète  rénal  démontré  expérimen- 
talement par  le  diabète  phloridzique. 

d)  Glandes  surrénales  (hyperépinéphrie).  —  JDia6é/e  surréna/ démontre 
expérimentalement  par  le  diabète  adrénalique. 

e)  Thyroïde  (hyperthyroïdie).  —  Diabète  thyroïdien  (hyperthyroïdie, 
maladie  de  Basedow). 

30  Par  lésions  du  système  nerveux.  —  Mécanisme  démontré  expé- 
rimentalement par  Cl.  Bernard  (1849)  :  glycosurie  provoquée  par  lésion 
du  bulbe. 

fi)  Maladies  organiques  surtout  bulbo-médullaires  :  tumeurs  cérébrales, 
paralysie  générale,  sclérose  en  plaques,  tabès,  etc. 

b)  Névroses  et  psychoses  :  chorée,  maladie  de  Basedow,  etc. 

c)  Traumatismes. 

10  Par  trouble  nutritif  général. 

a)  Diabète  neuro-arthritique  subordonné  à  une  dystrophie  générale 
chronique  habituellement  héréditaire,  et  associé  ou  combiné  diversement 
aux  diverses  modalités  pathologiques  dites  arthritiques  :  la  goutte, 
l'obésité,  la  lithiase,  etc. 

b)  Intoxications  aiguës  ou  chroniques  :  les  plus  connues  en  clinique, 
d'ailleurs  à  l'ordinaire  fugaces,  sont  provoquées  par  le  chloroforme  ou  le 
chlorat  ;  les  plus  importantes  à  connaître,  parce  que  plus  souvent 
méconnues,  sont  les  glycosuries  plus  ou  moins  durables,  provoquées  par 
les  intoxications  si  sournoises  et  si  fréquentes  dues  au  gaz  d'éclairage  et  à 
V oxyde  de  carbone, 

La  simple  classification  étiologique  précédente  suffit  à  faire  com- 
prendre que  toutes  les  théories  pathogéniques  du  diabète  proposées 
classiquement  :  théorie  hépatique,  théorie  pancréatique,  théorie  ner- 
veuse, théorie  glycolytique,  conviennent  à  certains  cas  particuliers, 
expliquent  certaines  modalités  cliniques  du  diabète,  mais  sont  insuffi- 
samment compréhensives.  Elles  s'appliquent  à  quelques  groupes,  mais 
non  à  tous. 

Actuellement,  si  l'on  fait  état  de  toutes  les  données  cliniques  et  expé- 


656  LES   SYMPTOMES 

rimentales,  il  faut  ou  bien  se  borner  à  l'étude  particulière  des  innom- 
brables variétés  du  diabète  ou,  élargissant  la  conception  pathogéniquc. 
reconnaître  que  le  syndrome  diabétique  manifeste  la  réponse  organique 
à  la  lésion  ou  à  la  viciation  fonctionnelle  d'un  point  quelconque  du 
système  nutritif  glycotrophique. 

Ce  système  nutritif  glycotrophique  extrêmement  complexe  est  présidé, 
coordonné  par  le  système  nerveux  cérébro-spinal  organique  qui  assure  la 
synergie  fonctionnelle  dudit  système,  d'où  la  possibilité  d'un  diabète 
d'origine  nerveuse  par  incoordinalion  glycotrophique. 

Il  est  surtout  représenté  par  une  série  d'appareils  glandulaires  (foie, 
pancréas  et  à  la  vérité  tout  le  tube  digestif,  capsules  surrénales,  thy- 
roïde, etc.),  chargés  d'élaborer  la  matière  sucrée,  d'en  régir  la  conservation 
(glycogénie)  et  la  destruction  (glycolyse)  et  dont  l'hyperactivité  ou  au  con- 
traire l'insuffisance,  réalisant  la  glycodystrophie,  provoquent  le  diabéie 
d'origine  glandulaire. 

Mais  cette  propriété  glycolytique,  quoique  plus  spécialement  dévolue 
à  certains  organes,  semble  être  un  attribut  fonctionnel  des  noyaux  cellu- 
laires en  général,  en  sorte  que  tout  vice  général  de  la  nutrition  cellulaire, 
combiné  d'ailleurs  à  l'ordinaire  aux  troubles  glandulaires  susmentionnés, 
peut  provoquer  le  diabète,  diahèle  difslrophique  d'origine  arthritique  ou 
toxique. 

Signalons  en  passant  l'ingénieuse  hypothèse  relative  au  rôle  des  glandes 
endocrines  (thyroïde,  surrénales,  pancréas  en  partie)  :  elle  suppose  que  la 
réaction  nucléaire  glycolytique  ne  peut  s'effectuer  qu'en  présence  de 
réactifs  catalysants,  ou  compléments,  déversés  dans  l'économie  par  les 
glandes  endocrines  :  en  l'absence  de  ces  ferments  complémentaires 
indispensables,  la  réaction  glycolytique  ne  pourrait  avoir  lieu  et  le  diabète 
serait  réalisé.  A  la  vérité  cette  théorie,  si  elle  a  contre  elle  les  faits  de 
diabète  précisément  provoqué  par  hyperépinéphrie  et  hyperthyroïdie, 
s'appuie  au  contraire  sur  les  faits  bien  mis  en  évidence  par  Minkowski 
et  conduisant  à  admettre  que  le  diabète  peut  être  provoqué  par  la  sup- 
pression de  la  sécrétion  interne  du  pancréas,  qui  chez  l'animal  normal 
va  exercer  son  action  sur  les  autres  organes  glycotrophiques  par  l'inter- 
médiaire de  la  circulation. 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'exposé  étiologique  ot  pathogénique  succinct  que 
nous  venons  de  faire  met  bien  en  évidence  la  notion  du  diabète  syndrome^ 
relevant  de  causes  diverses  et  dont  la  thérapeutique  pathogénique  —  la 
seule  rationnelle  —  devrait  être  adaptée  à  chaque  espèce  clinique. 

Quelque  imparfaites  que  soient  encore  nos  connaissances  à  ce  point  de 
vue,  il  n'en  est  pas  moins  indispensable  d'étudier  chaque  cas  avec  méthode 
et  de  s'efforcer  de  remonter  à  la  cause  initiale  de  la  dystrophie. 

«  Avant  d'entreprendre  de  soipjner  un  diabétique,  il  faut  l'étudier  avec 
soin  non  seulement  au  point  de  vue  de  la  recherche  des  symptômes 
existants,  mais  dans  ses  habitudes  et  son  caractère.  Le  résultat  qu'on 
obtiendra  dépend  en  eflet  d'une  foule  de  circonstances,  la  nature  même 


GLYCOSURIES  657 

du  diabète  étant  mise  à  part  :  la  profession,  les  goûts,  l'esprit  de  l'entou- 
rage sont  souvent  autant  d'obstacles  à  la  réussite  des  conseils  que  nous 
donnons  (1)  »  (Le  Gendre). 

Cette  enquête  préalable  minutieuse  permettra  parfois  de  faire  dispa- 
raître le  plus  simplement  du  monde  le  diabète  au  début.  «  J'ai  été  con- 
sulté, il  y  a  quelques  années,  écrit  M.  Lépine,  par  un  industriel  d'une  cin- 
quantaine d'années  exempt  de  tares  héréditaires.  Il  menait  une  vie  nor- 
male et  n'avait  pas  de  soucis  ;  son  diabète  s'était  manifesté  depuis 
deux  ans. 

«  Après  un  long  interrogatoire,  je  finis  par  apprendre  que  depuis  trois  ans 
il  avait  apporté  à  ses  habitudes  une  modification  qu'il  jugeait  à  tort  insi- 
gnifiante :  il  était  venu  habiter  son  usine,  tandis  qu'auparavant  il  faisait 
quotidiennement,  pour  s'y  rendre  deux  fois  par  jour  et  en  revenir,  une 
marche  de  8  kilomètres.  En  possession  de  ce  renseignement,  je  lui  prescrivis 
de  se  promener  deux  heures  par  jour.  Je  réglai  en  même  temps  son  régime. 
La  glycosurie  disparut.  » 

Les  cas  aussi  faciles  sont  l'exception.  On  en  rencontre  cependant  un 
certain  nombre  dans  la  pratique.  L'exemple  ci-dessus  montre  combien 
l'enquête  pré-thérapeutique  doit  être  avisée  et  minutieuse. 

De  toutes  façons  une  classification  anatomo-clinique  des  diabètes, 
pour  imparfaite  qu'elle  soit  encore  à  l'heure  actuelle,  rendra  de  grands 
services  en  précisant  les  grandes  lignes  générales  de  la  thérapeutique  anti- 
diai)étique. 

Nous  accepterons,  faute  de  mieux,  la  moins  mauvaise,  la  plus  ancienne, 
la  plus  pratique. 

Le  diabète  gras  sans  dénutrition.  —  C'est  le  plus  souvent  un  dia- 
bète neuro-arthritique,  ou  hépatique  par  hyperhépatie  ;  c'est  le  diabète 
des  pléthoriques,  des  goutteux  florides  à  foie  gros  et  congestionné,  à 
intestin  paresseux,  à  exercice  réduit.  Lesdits  diabétiques  sont  à  l'ordinaire 
florissants,  gras,  colorés,  résistants  ;  gros  mangeurs,  grands  buveurs, 
bons  vivants. 

Dans  ces  cas  le  poids  est  nettement  supérieur  à  la  normale,  il  en  est  de 
même  du  taux  quotidien  de  l'urée  supérieur  à  0«',40  par  kilogramme  ; 
le  taux  de  la  glycosurie  est  moyen,  0  à  60  grammes.  Si  l'on  recueille  l'urine 
méthodiquement  à  des  intervalles  assez  réguliers  après  et  dans  l'inter- 
valle des  repas,  on  constate  que  la  glycosurie  est  intermittente  ou,  si  elle 
est  continue,  qu'il  y  a  une  recrudescence  marquée  post-prandiale. 

Ce  sont  les  cas  les  plus  fréquents,  ce  sont  aussi  les  meilleurs  au  point  de 
vue  thérapeutique  et  auxquels  suffit  à  l'ordinaire  une  hygiène  générale  et 
alimentaire  correcte,  bien  étudiée.  L'influence  de  la  restriction  alimen- 
taire globale,  de  la  réduction  spéciale  du  taux  des  hydrates  de  carbone, 
de  l'entraînement  musculaire  méthodique  est  considérable. 

(1)  Diabète,  in  Traité  de  médecine,  t.  I.  Masson  et  G'«. 


658  LES   SYMPTOMES 

Le  diabète  maigre,  diabète  avec  dénutrition.  —  C'est  le  diabète 
des  sujets  jeunes,  des  lésions  graves  du  pancréas,  de  certaines  lésions 
du  foie. 

C'est  un  diabète  avec  amaigrissement  rapide,  asthénie  progressive,  ten- 
dance à  la  cachexie.  L'aspect  est  misérable,  la  résistance  à  la  fatigue 
minime. 

Le  poids  est  nettement  inférieur  à  la  normale  ;  la  polyurie  et  la  glyco- 
surie sont  très  élevées  (plus  de  3  litres,  plus  de  100  grammes).  Le  taux 
du  sucre  excrété  peut  être  supérieur  à  celui  des  hydrates  de  carbone  ingérés. 
Si  Ton  recueille  l'urine  à  intervalles  réguliers,  on  constate  que  la  glyco- 
surie est  continue  et  que  l'influence  des  repas,  pour  réelle  qu'elle  soit, 
est  beaucoup  moins  marquée  que  dans  les  cas  précédents. 

Ce  sont  les  cas  les  plus  mauvais  au  point  de  vue  thérapeutique.  Il  est 
souvent  impossible  d'enrayer  la  dénutrition  et  d'empêcher  la  cachexie. 
Le  pronostic  est  des  plus  sombres. 

Le  diabète  nerveux.  —  Il  renfemuî  à  la  vérité  des  espèces  fort 
disparates  ;  mais,  si  on  en  écarte  les  cas  manifestement  liés  à  une  lésion 
évidente  du  système  nerveux  et  dans  lesquels  il  convient  de  ne  considérer 
la  glycosurie  que  comme  un  symptôme  bulbaire  de  la  maladie  organique, 
il  subsiste  un  type  (•Iini([ue  assez  bien  caractérisé  —  diabète  des  citadins, 
des  gens  d'affaires  surmenés  par  des  travaux  intellectuels,  soumis  à  des 
émotions,  à  des  préoccupations  professionnelles  incessantes.  La  dominante 
clinique  est  le  nervosisme,  l'irritabilité.  Les  signes  urologiques  sont  de 
même  très  instables,  la  polyurie  et  la  glycosurie  oscillent  d'une  semaine 
à  l'autre,  d'un  jour  à  l'autre  dans  des  proj)ortions  considérables,  sans 
parallélisme  aucun  avec  le  régime  suivi  —  et  souvent  on  pourra  établir 
une  relation  évident <^  (;t  directe  entre  le  surmenage,  les  préoccupations, 
—  la  glycosurie  <'t  l'état  général.  L'oxalurie  ot  la  phosphaturie  sont  fré- 

(|UCIlt*îS. 

H  est  bien  évident  ([u'ici  Thygiène  générab',  le  repos  intellectuel  s'il  est 
possible,  la  campagne,  la  régularisation  de  la  vie  et  la  médication  nervine 
seront  les  indications  dominantes. 

Ces  espèces  cataloguées,  il  reste  un  certain  nombre  de  cas  indélenninés, 
d'étiologie  et  de  syni|)tomatol(>gie  variai>l(\s  :  diabètes  post-in factieux, 
diabètes  toxiques,  diabètes  traumatiques,  etc.,  de  pathogénie  com- 
plexe et  qui  ne  rentrent  pas  précisément  dans  les  cadres  schématiques 
précédents.  C'est  dans  ces  cas  que  l'investigation  clinique  devra  être  la 
|)lus  rigoureuse  et  la  plus  sagace,  parce  (jue  de  la  découverte  de  la  cause 
efficiente  du  (lial)èle  pourra  découler  une  thérapeutique  pathogénique 
rationnelle  et  parfois  i^flicace. 

Nous  reconnaissons  que  bîs  cadres  précédents  sont  factices  et  ne  peuvent 
s'appuyer  rigoureusement  ni  sur  la  clinitjue,  ni  sur  l'anatoniie  patho- 
logique ;  ils  n'en  sont  pas  moins,  jusqu'à  nouvel  ordre,  utiles  à  conserver 
an  [>oint  d«î  vue  j)rati(iue,  c'est-à-dire  pronostique  et  thérapeutique. 


HÉMATÉMÈSES  ['''^''^  ^^^3'  ^^•'^''  vomir.-] 
[_  Vomissement  de  sang.  J 


l.'hémâtémèse  est  essentiellement  un  vomissement  de  sang.  La  pré- 
sence du  sang  dans  un  vomissement  est  souvent  évidente;  si  elle  est 
douteuse,  on  la  recherchera  par  les  méthodes  habituelles  [voir  Recherche 
du  sang  :  examen  microscopique  (globules  sanguins,  cristaux  d*héma- 
tine)  ;  examen  spectroscopique  (spectre  de  T hémoglobine),  examen  chi- 
mique (réaction  de  Meyer)]. 

Le  diagnostic  se  posera  comme  suit  : 
A.  Y  a-t'il  bématémèse? 

a)  Et  d'abord  est-ce  du  sang  qui  a  été  rendu? 

a.  S'il  est  rouge  rutilant,  pas  de  difficultés,  il  suffira  d'éliminer  Thypo- 
thèse  de  supercherie  hystérique. 

^.  S'il  est  marc  de  café,  on  pourra  le  confondre  avec  (cas  bien  rare) 
les  vomissements  noirs  d'un  malade  prenant  successivement  une  potion  à 
l'ergotine  et  à  l'acide  gallique,  puis  du  perchlorure  de  fer  (formation 
d'encre  dans  l'estomac);  avec  des  vomissemenls  noirs  biliaires, 

lo  Le  microscope  permet  de  reconnaître  des  globules  rouges  plus  ou 
moins  déformés,  des  cristaux  d'hématoïdine  ou  d'hématine. 

2°  Le  speciroscope  permet  une  différenciation  aisée. 

3°  D'ailleurs  la  coexistence  de  melœna  évite  souvent  ces  recherches. 

40  Quelquefois  il  n'y  en  a  que  des  traces. 

Dans  ce  cas,  de  tous  les  procédés  le  plus  clinique  consiste  à  mélanger  dans 
un  tube  de  la  teinture  de  galac,  de  l'essence  de  térébenthine  ozonisée,  et  le 
suc  gastrique.  S'il  y  a  du  sang,  même  en  petite  quantité,  il  se  produira  une 
coloration    bleue   caractéristique   (voir   Recherche  [du   sang  :\  réaction    de 

Weber). 

b)  C'est  du  sang.  Quel  est  le  siège  de  rhémorragie  ?      ^  ^ 

a)  Il  provient  du  pharynx,  du  nez,  de  la  tiouche;  l'inspection  de 
la  région  permet  de  trancher  la  question. 

fi)  Il  provient  de  l'œsophage  : 

Seuls  les  symptômes  anciens  d'une  lésion  de  ce  conduit  (dysphagie, 
douleur  rétro-sternale,  radioscopie  biemuthée)  permettent  de  faire  ce 
diagnostic. 


660 


LES   SYMPTOMES 


Ces  causes  étant  éliminées,  cette  question,  la  plus  importante  en  cliiûqM.^ 
«e  pose  : 

y)  Provient-il  de  Testomac  ou  des  voles  resplnitolres  ?  Y  a-t-il  AéwMJ- 
mise  ou  hémoptysie  ? 

lo  Ceci  est  d'autant  plus  important  que  rirruption  de  quelques  gouUei: 
de  sang  dans  le  larynx  au  cours  de  rhématémèse  suffit  &  provoquer  h 
toux,  et  qu'inversement,  dans  Thémoptysie,  du  sang  peut  Stre  dégialt 
puis  expulsé  par  un  vomissement.  C'est  dire  que  si,  d'ordinaire,  le  sang  de 
l'hémoptysie  est  rouge,  spumeux,  mêlé  de  mucosités  aérées,  ce  signe  ml 
cbsolumeni  trompeur. 

2^  Ce  sont  donc  les  signes  concomitants  qui  feront  faire  le  diagnostic. 
Dans  l'hémoptysie,  on  notera  les  signes  ordinaires  des  maladies  héno- 
ptoTques  (tuberculose,  congestion,  apoplexie  pulmonaires,  lésions  orificialki 
du  cœur)  ;  dans  Thématémèse,  les  phénomènes  gastriques  prédomineil 
(dyspepsie,  douleur  épigastrique,  dilatation  de  l'estomac,  etc.). 

3^  L'embarras  peut  être  extrême  dans  les  cas  de  coïncidence  da 
affections  gastriques  et  pulmonaires  (ulcère  rond  et  tuberculose  pulmh 
naire). 

4^  Théoriquement,  on  peut  schématiser  comme  suit  les  signes  diflé- 
rentiels  de  Thématémèse  et  de  l'hémoptysie. 


HÉMOPTYSIE. 


Antéoéd«nts  pulmonaires. 

Le  sang  est  craché. 

Sang  ronge  et  spumeux,  mousseux. 

Le  sang  peut  être  mélangé  à  des  cra- 
chats. 

L*hémoptysie  est  souvent  annoncée  par 
un  picolement  du  larynx. 

Elle  peut  s'accompagner  de  nausées  et 
de  douleurs  pectorales. 

Elle  est  rarement  suivie  de  melaena. 


hêmatAmèsk. 


AntéoédM&Ui  gastriquiM^  ta^p«llqiiM 
ou  spléniquos. 

Le  sang  est  vomi. 

Sang  noir  compact,  non  aérél 

Le  sang  peut  être  mélangé  à  de  la  bile, 
à  des  aébris  alimentaires. 

L'hématémèse  est  souvent  précédée  on 
accompagnée  d*une  sensaUon  de  ver- 
tige, de  défaillance. 

Elle  peut  s'accompagner  de  nausées  et 
de  douleurs  épigastriques. 

Elle  peut  être  suivie  de  melasna. 


M^ 


B.  Il  y  a  bématémèse,  quelle  en  est  la  cause? 


a)  L'hématémèse  survient  dans  des  conditions  toutes  spéciales, 
en  dehors  de  toute  affection  locale,  qui  permette  de  trouver  facile* 
ment  les  causes  de  raccident. 

a)  Elle  survient  au  cours  d'une  maladie  infectieuse:  maladies  hémorra- 
gipares  (scorbut,  purpura,  variole  hémorragique,  endocardite  infectieuse, 
typhus,  peste,  fièvres  pernicieuses,  ictère  grave,  fièvre  jaune). 


ULCÈRE  ET  CANCER  DE  L'ESTOMAC 


66  > 


CATHÉTÉRISBiE   DE  L'ESTOUAC  A   JEUN. 


a)  Stase  alimentaire. 


Eau  do  lavage  contient  de 
HCl  libre. 


(£.ai 
y 
.TTqi 


b)    Pas    de   s/asc  iF.au  de  lavage  avec  solution 
alimentaire.       )    acétique   1    p.    100  con- 

I     tient  du  sang  chimique- 
V     ment  décelable. 


RétrècisBexnent  pylorique  et»  ti 
stase  vraie,  cancer  du  pylore. 

Reichmann  (vraisemblablement 
uloération  du  pylore). 

Ulcération  du  corps  de  l'es- 
toxnao  (simple  ou  cancéreuse). 


EXAMEN  DE  L'ESTOMAC  APRÈS  REPAS  D'ÉPREUVE. 


a)    HCl    libre  en 

excès. 


b)  HCl  libre  tend 
vers  0. 


Dissolution  de  la  capsule 
d'éther  au-dessous  d'une 
heure. 

Pas  de  dissolution  de  la 
capsule  d'éther). 


Probabilité  d'ulcération. 


Probabilité  de  cancer 


EXAMEN  DES  MATIÈRES  FÉCALES  APRÈS  RÉGIME 

L.ACTO- VÉGÉTARIEN. 


Sang  disparaît  au  bout  de 
quelques  jours  de  repos. 


Présence  de  sa//^  )saiig  persiste. 
chimiquement 
décelable. 


San^  existe  dans  les  ma- 
tières fécales  et  n'existe 
pas  dans  l'eau  acidulée 
de  lavage  gastrique. 


Probabilité  d'ulcère. 


Probabilité  de  cancer. 

Ulcération  du  duodénum  ou 
du  versant  dnodénal  du 
pylore. 


EXA.MEN   BADIOSCOPIQUE  (principaux  types). 


Petit  estomac 

rétracté  avec 

diminution 

des 
contractions 
péris  taltiques. 


Cancer 
en  nappe. 


Image  lacunaire 

(imago   de 

soustraction 

à  l'ombre 

stomacale). 


Amputation 
de    la    région 

pylorique 
et  évacuation 

retardée  du 
repas    opaque. 


Cancer 
localiaë. 


Cancer 
du   pylore. 


Estomac   à 

aspect 

biloculaire 

(dû  au  spasme}. 


Image 

diverticulaire 

(imagée  par 

addition    à 

l'ombre 
stomacale). 


Ulcère 

de  la  petite 

courbure. 


Ulcère 
calleux. 


EXAMEN  BU   SANG. 

Pouvoir  antitryptique  du  sérum  élevé 


Cancer. 


I  EXA.MEN  CYTOL.OGIQUE. 

I  Examen    microscopique     de     l'eau    de     lavage    de 
(sérum). 
Recherche  sur  le  culot  de  centrifugation. 
Présence  de  cellules  néoplasiques 


l'estomac 


Cancer. 


Tableau  sijnoplique  composé  d* après  les  indications  du  D*  Léon  Meunier. 


K(2  LES    SYMPTOMES 

p.  Elle  est  consécutive  à  une  Intoxlcatloa 

T.  Elle  survient  en  remplacement  du  flux  hémomrtdalre  oui 

S.  Chez  des  prédisposés,  hystériques  Burtout,  elle  survient  apris  v 


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FIg.  629.  —  Artères  de  l'eitoinae. 

émotion  vive,  un  traumatisme  léger  épigastrique,  Tinipression  du  (roid; 
Je  diagnostic  se  fait  dans  ce  caa  par  : 

1"  La  pcraistance  en  dépit  de  tout  traitement  ; 

20   L'atteinte    minime  de 


BteMu  cap.  HT  il.  e1- 


Veinc  iniH-muri. 


Ftg.  G30.  —  V'Hisïieaiix  sungLiins  à 
gaslriqup  (d'0|irts  UrInI 


l'état  général  malgré  leur 
abondance  ; 

3»  La  coexistence  des  stig- 
mates permanents  de  rh)t- 
térie  (anesthésie,  rétr^is»- 
iiient  du  champ  visuel). 

Il  faut  d'ailleurs  se  rappe- 
ler que  l'ulcère  rond  n'est 
pas  rare  chez  les  névropathe. 


t)  Rappelons  enfin  la  poï- 

sihililé   d'hématêmése    dan* 

certains  cas  de   brusque  dé- 

lutfueuae     pression    almosphérique   (ca- 

lastroplie  du  ballon  du  Xè- 

nilh). 

Z)  Citons  ciilin  les  hé  m  atones  es  de  l'urémie  cl  celles' de  l 'étrangement 

herniaire  méconnu  chez  le  vieillard  (Robin). 


HÉMATÉMÈSES  6r>3 

f>]  Dans  des  cas  exactemenl  inverses,  l'hématémèse  est  reconnue 
de  cause  locale,  et  le  siège  de  l'hémorragie  esl  localisé  à  l'estomac, 
à  ses  annexes,  à  d'autres  organes. 


ai  Estomac  ;  1°  Citons  comme  causes  rares:  les  traumatismes  internes 
on  externes,  les  anévi-ysmes  miliaires,  les  thromboses,  les  embolies,  la 
déiri''ni'rcscence  amyloïde,  la  stase  veineuse  d'origine  cardiaque. 

2"  Conune  causes  ordinaires  :  le  cancer  et  l'ulcère  rond  (voir 
p.  661j. 

3°  In  diagnostic  difficile  est  celui  des  hémalémèses  par  ulcérations 
stomacales  an  cours  des  gas- 
trites chroniques,  uremi que- 
en  [>[uticuliei-.  Tous  le-  sym 
ptôines  s'accumulent  pour  er  - 
f  rainer  l'erreur;  —  c'est  le  i.i- 
de  se  rappeler  le  précepte  de 
Hobin  :n  Vous  ne  devez  fane 
le  diagnostic  de  cancer  que 
quand  vous  ne  pouvez  pas 
faire  autrement.  » 


fs)  Annexes  du  tube  diges- 


1"    I.fts 


U.  exiikéralion  formée  aux  dépens  de  la  tu- 
nique muqueuse  M  et  de  la  muscularis  niii- 
cos»  mm;  a,  arlérîole  sous-muqueuse  détruite 
au  point  h  où  se  trouvent  une  quantité  de  glo- 

sont  faites  les  hémorragies  niorlelles;  vjh,  veine 
Ihrombosée  ;  sm.  tunique  sous- mu  que  use  ; 
mir  et  ml,  tunique  miisculeuse  ;  s,  tunique  sé- 
reuse ;  1,  2,  3,  aljcès  niiiîHires  situés  dans  la 
profondeur  de  la  muqueuse. 


iMins  la  firriiKse  du  foie,  sur- 
tout cirrhose  atrophique,  les 
liématémèses  surviennent  à 
une  période  peu  avancée,  dans 
la  période  pré-ascitique,  et 
sont  alors  accompagnées  des 
signes  ordinaires  de  la  période 
pré-cirrho tique  ;  elles  sont  par- 
fois très  abondantes  et  ont  pu, 
<laus  certains  cas,  amener  la 

mort.  Elles  semblent  sous  la  double  dépendance  de  varices  œsopha- 
giennes et  d'altérahons  dyscrasiques.  Elles  sont  certainement  très  fré- 
quentes. Comme  les  suivantes,  elles  sont  en  grande  partie  sous  la  dépen- 
dance du  syndrome  d'hypertension  portale  (voir  fig.  632  . 

Cirrhose  hyperlrophique,  cancer  du  foie  ;  rappelons  Viclére  ijrnve 
qui  produit  l'hématémè.se  pour  des  causes  multiples  d'ordre  local  et 
général. 

"3°  CoMpnKSSiON  DE  LA  VEINE  POBTE  par  dcs  tumcurs  du  hile,  ou  du 
voisinage  (pancréas,  elc.^. 

3°  Embolies  des  .artères  mèsentérique,  hép.vtiqll.  spléniqlt:, 
au  cours  d'une  endocardite  infectieuse  par  exemple. 


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664 


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Diagnostic. 


42 


66e  LES    SYMPTOMES 

■[]  Affections  des  organes  voisins. 

1»  DvoDètiVM  :  YOii  Dyipepiie». 

L'ulcire  de  cet  oi^ane  peut  s'accompagner  d'hémorragie  refluant  vtts 
l'estomac.  On  se  basera,  pour  faire  le  diagnostic,  sur  la  fréquence  éi 
meleena,  le  siège  dilTérent  des  douleurs,  le  résultat  de  l'exploration  dt 
Meunier  (voir  p.  57). 

Les  vaiiifn  du  duodénum  di'  ni^nie  origine  que  les  varices  eesoph^ 


Hj^ltnsiçit  apfinr/k 


■iiilromc  clliypertension  porlato. 


gienncs  ou  .sli>uiafiile3  (syndrome  d'hypertension  portale),  les  ulcéraiioni 
consécutives  aux  grandes  brûlures  de  la  surface  du  corps. 

'jp  ŒsopiiMiE  : 

Varices  surtout  au  cours  de  cirrhose  du  foie  ou  de  cancer  :  signes  onii- 
naires  des  tumeurs  de  l'œsophage  (dysphagie,  douleur,  régurgitation. 
cathétérisme,  etc.). 

S"*  Syst^mf.  cinr.t'LATOiniv  : 

AsystoHc,  anOvrysmes  de  l'aorte,  du  tronc  cœliaque  ;  diagnostic  tout 
basé  sur  les  symptômes  ordinaires  de  ces  afTections.  L'hémorragie  de 
l'anévrysme  de  l'aorte  est  d'ordinaire  foudroyante. 


HÉMATURIES  P^!'*  ~  ^"^P^^l 


Faiita   —   oùpeîv"! 
l_uriner  du  sang,j 


L'hématurie  est  un  des  symptômes  urologiques  les  plus  fréquents  et  les 
plus  importants.  Cliniquement  parlant,  nous  réserverons  le  terme 
d'hématurie  aux  cas  dans  lesquels  le  sang  est  visible  à  Tœil  nu  dans  l'urine 
émise  (1). 

Il  importe  tout  d'abord  d'être  fixé  sur  la  réalité  de  l'hématurie  en  exa- 
minant soi-même^  si  possible,  et  directement  l'échantillon  d'urine  suspecte 
émise  par  le  malade. 

On  éliminera  donc,  soit  par  l'examen  direct,  soit  par  l'examen  micro- 
scopique ou  spectroscopique,  les  pseudo-hématuries  d'origine  médicamen- 
ieuse  (vo!r  plus  loin),  Vhémgiobinurie,  et  il  faudra  également  se  prémunir 
contre  une  confusion  grossière  lorsque  le  sang  provenant  des  voies  géni- 
tales chez  la  femme  est  mélangé  à  l'urine  (règles  ou  métrorragies). 

La  certitude  du  diagnostic  hématurie  étant  obtenue,  il  faut  s'efforcer 
de  connaître  l'origine  du  sang  et  la  cause  de  l'hémorragie,  sans  attendre 
l'apparition  d'autres  symptômes. 

L'hématurie  apparaît  souvent  brusquement,  en  pleine  santé  apparente, 
chez  un  individu  qui  n'a  présenté  jusque-là  aucun  symptôme  urinaire. 
Elle  devient  alors  un  véritable  symptôme  d'alarme,  une  manifestation 
(juasi  bienfaisante  d'un  mal  encore  latent  ou  limité,  auquel  un  diagnostic 
et  une  thérapeutique  précoces  pourront  apporter  un  remède  décisif,  dans 
des  conditions  d'autant  plus  favorables  qu'on  aura  pu  ainsi  devancer  les 
étapes  les  plus  pénibles  de  la  maladie. 

Il  arrive  trop  souvent  que  le  médecin,  rassuré  par  l'absence  d'autres 
signes  cliniques,  se  borne  à  constater  l'existence  de  l'hématurie,  et  ce 
n'est  que  beaucoup  plus  tard,  quand  l'hématurie  se  répète,  quand  elle 
inquiète  le  malade,  quand  d'autres  symptômes  surviennent  (tumeur, 
fièvre,  douleurs)  qu'il  songe  à  faire  faire  un  examen  complet  de  son 
malade. 

Cette  pratique  est  d'autant  plus  regrettable  que,  grâce  à  une  analyse 
clinique  méthodique  et  surtout  aux  moyens  d'investigation  modernes, 

(1)  Il  faut  pourtant  bien  connaître  ces  hématuries  microscopiques  qui,  parfois, 
jouent  un  rôle  important  dans  le  diagnostic  des  calculs  du  rein,  suivant  que  l'examen 
histologique  de  l'urine  après  centrifugation,  avant  ou  après  ia  marche,  décHe  la  présence 
d  hématies  en  plus  grande  abondance  dans  l'urine  recueillie  après  l'efTort  ou  la  fatigue. 


I 


{a'aprfc  Puirier). 

provient  de  ie\  ou  tel  segment  de  l'appareil  urinaîre  et  les  modalité 

que  lui  iiuprinienl  les   dilîérentes  causes  susceptibles  de    la    provoquer. 

I.  —  Le  sang  vient  de  l'urètre  ou  de  la  prostate.  ^   L'hémoiTagK 

apparaît  au  début  de  la  miction.  Elle  est  initiale  :  le  sang  répandu 
dans  le  canal,  chassé  par  l'urine,  apparaît  avec  les  premières  gouttes  d'urine. 

Ces  hématuries  iniliales  sont  de  petites  héniaturios,  et  succèdent  soiti 
un  traumatisme  du  canal  (urétrite  aiguë,  Taux  pas  du  coït,  rupturr. 
fausse  route  au  cours  du  cathétérisme),  soit  à  une  lésion  de  l'urètre  prosU* 
tique  (varices  de  la  région  prostatique,  cancer  de  la  prostate).  Le  diagnoàti>' 
se  fera  surtiuL  grAce  aux  commémorât: fs. 

Lorsque  l'hématurie  initiale  est  plus  importante,  le  sang  apparaît  au 
méat  en  dehors  des  mictions  ;  il  s'agit  alors  d'une  véritable  urétror- 
ragie  dont  l'abondance  est  en  rapport  avec  la  gravité  de  la  cause.  C« 
métrorragies  se  voient,  principalement  à  la  suite  d'une  rupture  de  l'urètrt 
soit  par  traumatisme  externe  [chute  ou  coup  sur  le  périnée)  ou  interne 
(fausse  rout-e-grave). 


HÉMATURIES  ^6& 

Parfois  1p  sang  venant  de  l'urètre  postérieur  ou  de  la  prostate,  en  dehors 
des  mictions,  reflue  dans  la  vessie  et,  si  l'hémorragie  est  un  peu  abondante, 
l'urine  peut  être  colorée  en  totalité;  mais,  en  sondant  le  malade,  l'urine 
vésicale  s'éciaircira  rapidement  par  le  lavage. 


Kig.  634.  —  Origi 


(Farabeul). 
i  veseie  sépare  les  Jeux  CoiironU  v 


II.  —  Le  sang  vient  de  la  vessie.  —  L'hématurie  vésicalc  peut  être 
terminale  ou  totale.  L'hématurie  terminale,  caractérisée  par  l'appa- 
rition di^  sang,  généralement  en  quantité  modérée,  à  la  lin  de  la  miction, 
au  moment  où  la  vessie  achève  de  se  vider  par  quelques  contractions 
énergiques,  est  symptomatique  d'une  lésion  du  col  (cystite  hlennor- 
ragique).  ' 

Les  lestons  du  corps  de  la  vessie  donnent  lieu  à  des  hémorragies  plus 
abondantes  ;  le  sang  alors  peut  être  complètement  mélangé  ^  l'urine  qui 


r>70 


LES   SYMPTOMES 


sort  rougf^  du  coinnicncement  à  la  fin  de  la  miction  et  dont  la  coloration 
peut  être  intense. 

]J origine  vésicale  de  Vhémalnrie  lolale  s'établira  surtout  par  les  constata- 
lions  suivantes  : 

Lorsque  le  sang  provient  de  la  vessie,  la  coloration  de  l'urine  est  d'au- 
tant plus  marquée  qu'on  s'approche  de  la  fin  de  la  miction.  Si  Ton  fait 
uriner  h'  malade  dans  trois  verres,  1rs  deux  premiers  verres  sont  moins 


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Trois  verres  étralement  liématurique«. 
Hématurie  iolale  =>  //.  rénale. 


Dernier  verre  teinté  ou  plus  t-*intf. 
Hématurie  terminale  ^  //.  vésicale. 


1«  verre  teinté. 
Hémetturiv  initiale 


—  H.  ttrélralr. 


Fijr.  030. 


fortement  trintés  «jue  le  troisième  ;  enfin,  signe  important,  une  vessie  qui 
saigne  est  dilïi<'ile  à  laver. 

Voici,  par  exemple,  un  malade  qui  saigne.  Vous  introduisez  la  sonde 
ol,  en  injectant  lentement  du  liquide  dans  sa  vessie  plusieurs  fois  de  suite, 
Iran  de  lavage  a  tendance  à  redevenir  claire  au  début  de  l'expulsion, 
mais,  au  fur  et  à  mesure  que  la  vessie  se  vide,  la  fin  de  l'eau  de  lavage  se 
rol(»ro  à  nouveau  de  plus  en  plus  et  d'autant  plus  fortement  que  vous 
laisserez  se  vider  plus  complètement  la  vessie.  Si  même  on  attend  que  la 
vessie  soit  complètement  vide,  l'hémorragie  se  reproduit  aussitôt,  parfois 
sous  forme  ii'un  écoulement  sanglant  prestjue  pur. 

Lliématiirie  vésicale  s'observe: 

a  Dans  les  Iraumalismes  de  la  vessie  (ici  les  circonstances  mêmes  dans 
lesquelles  a  lieu  l'hématurie  en  précisent  l'origine)  ; 

h]  l)an>  les  cystites  (cystites  tuberculeuses,  calculeuses,  néoplasiques  ; 
cyslitt»  hémorragique  simple)  ; 

C;  Kn  l'absence  de  tout  signe  de  cystite,  dans  certaines  tumeurs, 
j)a}»illomes,  angiomes.  <'ancer  au  début  ; 

</i  Dans  rertaines  form**s  d'hypertrophie  prostatique  congestive  où 
l'hémorragie  se  fait  dans  la  vessie. 

En  règle  générale,  il  ne  faut  jamais  se  contenter  du  diagnostic 
d'hématurie  d'origine  vésicale  en  se  basant  sur  la  constatation  d'autres 
phénomènes  vésicaux  (douleur,  ténesme,  pyurle,  etc.);  les  phénomènes 
vésicaux  peuvent  «'oexister  avec  une  hématurie  d'origine  rénale  et  l'on 
s'exposerait  à  de  graves  erreurs. 


La  seule  règle  absolue  qu'il  faut  retenir  comme  un  'axiome, 
c'est  que  toute  bém  turie  totale  supposée  vésicale  nécessite 
l'examen  de  la  vessie  au  cystoscope. 


III.  —  Le  sang  vient  du  r^lnou  de  l'uretère.  —  L'hématurie  d'origine 
rénale  est  une  bématurie  totale  dans  laquelle  l' urine  est  uniformément 
teintée  du  début  à  la  fin  de  la  miction.  Contrairement  à  ce  qui  se  passe - 
dans  l'hématurie  vésicale  totale,  l'eau  de  lavage  finit  par  devenir  claire 
ou,  si  le  suintement  rénal 
est  continu,  le  lavage  sera 
toujours  assez  complet 
pour  permettre  immédia- 
tement une  cysloscopic. 

L'hématurie  rénale  a 
trois  grandes  causes,  qui 
doivent  tout  d'abord  se 
présenter  à  l'esprit  :  (u- 
berculose,  calcul,  can- 
cer. 

Dans  chacune  de  ces 
trois  affections,  elle  peut 
apparaître  brusquemenl 
sans  aucun  symptôme  an- 
térieur ou  concomitant. 
11  est  essentiel  d'être  pé- 
nétré de  cette  vérité,  car 
c'est  dans  ces  cas  que 
l'hématurie  précoce  cons- 
titue un  véritable  bien- 
fait, puisqu'elle  permet- 
tra d'agir  de  bonne  heure 
et  dans  les  meilleures  con- 
ditions possibles. 

Le  plus  souvent  il  se 
joint  à  l'hématurie  d'au- 
tres signes  qui  aident  au 
diagnostic. 

Dans  la  tuberculose  rénale  au  début,  il  existe  certains  phénomènes  véai- 
caux  l^ers  (pollakiurie,  léger  dépôt  pulvérulent  au  fond  du  vase,  cystalgie 
légère)  et  parfois,  du  côté  du  rein,  on  constate  une  augmentation  du 
volume  et  de  la  sensibilité  (voir  Examen  du  rein,  points  douloureux 
rénaux,  p.  241). 

Dans  la  tuberculose  rénale  plus  avancée,  il  existe  de  la  polyurie,  de  la 
pyurie,  des  antécédents  de  cystite  plus  ou  moins  anciens,  de  l'augmen- 
tation de  voliune  du  rein. 
Dans  le  calcul  du  rein,  l'hématurie  est  souvent  brusque,  sans  aucune 


Kig.  636.  —  Schéma  de  le  structure  du  rein. 

F.n  gris,  une  pyramide  de  Malpighi,  dont  le  soinine( 
plonge  dans  un  calice,  et  dont  la  base  envoie  plusieurs 
prolongements  [les  pyramides  de  Ferrein]  dans  la 
substance  corticale  (en  blanc}. 

En  rouge,  les  artères  (art.  Interlobalre,  voûte  arté- 
rielle, art.  interlobulaires  el  glomtrulalres). 

En  noir,  quelques  tubes  urinifères,  dont  on  peut 
suivre  te  trajet  depuis  le  glomArule  jusqu'au  sommet 
de  la  [lyramidc  de  Malpighi  (d'après  Lœdericti). 


672  LES    SYMPTOMES 

crise  douloureuse  antérieure.  Certains  calcula  du  rein  restent  absolu- 
ment indolores.  Parfois,  au  contraire,  la  douleur  revêt  uoe  grande 
impori^ance  (douleur  sourde  au  niveau  du  rein,  coliques  néphrétiques, 
expulsion  de  calculs).  Enfin  l'hématurie  rénale,  d'origine  calculeuse, 
est  souoenl  (mais  non  toujours)  provoquée  par  la  fatigue,  la  marche, 
l'équitation,  etc. 

Dans  le  cancer  du  rein,  l'hématurie  peut  être  très  précoce  et  être  le 
seul  symptôme.  Mais  à  une  période  avancée  elle  coexiste  avec  la  douleur, 
l'augmentation  de  volume  du  rein,  la  cachexie. 

En  dehors  de  ces  trois  grandes  causes  d'hématurie  rénale,  il  en  est  une 
autre  relativement  fréquente,  c'est  la  néphrite  himaiurigue,  doulourtutt 
on  non.  Ces  néphrites  ne  s'accompagnent  parfois  que  d'un  minimum  de 
signes  généraux  et  le  diagnostic  en  sera  fait  surtout  par  le  cathétérisme 
uretéral  :  on  constatera,  par  l'examen  séparé  des  urines,  que  l'hémorragie 
ost  souvent  bilatérale  (soit  simultanément,  soit  alternativement  à  droite 
ou  à  gauche),  que  les  deux  reins  sont  inférieurs  comme  fonctionnement, 
qu'il  existe  des  cylindres.  La  douleur  de  ces  néphrites  disparaît  souvent 
k  la  suite  de  la  décapsulation  du  rein. 

IV.  L'hématurie  eat  d'origine  sanguine.  —  Elle  a  évidemment  les 
caractères  de  l'hématurie  d'origine  rénale,  mais  sa  cause  ne  relève  pa^ 
tant  de  l'adultération  du  rein,  presque  toujours  présente,  que  d'une  dy$- 
crasie   sanguine   d'origine   infectieuse   ou    toxique,   telles  : 

l'^hes  afjeclions  bémorragi pares  du  type  des  purpuras,  de  l'hémophilie,  du 
scorbut,  des  leucémies.  On  a  constaté  récemment  l'existence  de  véritable; 
•  purpuras  vésicaux  n,  soit  en  coexistence  avec  du  purpura  cutané,  soit 


2°    Les    j ormes    hé'iwrraiji pares    de     maintes    injections,    tels    la    fîèfre 
typhoïde,  le  paludisme,  la  variole,  le  typhus,  la  fiéore  jaune,  les  septicémies, 
la  spirochélose  icléro-kémorragique. 

30  Certaines  intoxications  hémorragi- 
pares,  telles  l'intoxication  cantharidienne 
(vésicatoires),  l'intoxication  pbosphorée 
(bien  exceptionnelle  en  dehors  des  centrer 
industriels  spéciaux). 

11  faut  enlln  faire  une  place  à  part  aux 
hématuries  d'origine  paraaitaire   du 

Fig.  637.   —  Œufs  iip  Biilian.in.   type  de  la  Bilbarzia  exclusivement  cons- 
tatée  dans    les   pays  tropicaux    ou  chei 

des  sujets  venant  de  ces  contrées.  Seule  la  constatation  dans  les  urines 

d'œufs  du  parasite  permet  le  diagnostic. 


HEMATURIES  673 

Restent  enfin  les  hématuries  cryptogènes,  de  cause  inconnue  :  héma- 
turies supplémentaires  (remplaçant  un  flux  menstruel),  hématuries  dia- 
thésiques,  etc.,  etc,  «  épistaxis  »  rénales. 

*  *  * 

En  présence  d'une  hématurie  totale,  le  médecin  doit  absolument 
s'eiïorcer  de  déterminer  l'origine  et  la  cause  de  l'hémorragie. 

Une  simple  cystoscopie  permettra  le  plus  souvent  de  reconnaître  l'origine 
vésicale. 

Le  cathétérisme  des  uretères,  en  nous  permettant  de  recueillir  l'urine 
séparée  des  reins,  nous  dira  la  valeur  fonctionnelle  réelle  de  chaque  rein, 
les  caractères  histo-bactériologiques  de  l'urine  séparée  et  nous  conduira 
avec  une  grande  précision  au  diagnostic  de  la  cause. 

La  radiographie  sera  également  fort  utile. 


*  *  * 


PSEUDO-HEMATURIES 

Rappelons  enfin  les  pseudo-hématuries,  coloration  des  urines  en  rouge 
par  divers  médicaments. 

Cotoration  des  urines  en  rouge  par  divers  médicaments 
{pseudo-urines  sangtantes)  (1)  : 


Analgésine               =  ce 

)loration  rouge-sang. 

Antipyrine 

—        rouge-sang. 

Pyramidon 

—        rouge-cerise  ou  saumon. 

SULFONAL                           — 

—        rouge  brun. 

Phénol  et  ses  sels 

—        brun  rougeâtre. 

Cryogénine              — 

—        jaune  foncé  rougeâtre  avec 
de  fluorescence. 

une  sorte 

Cascara                     — 

—        jaune  ou  brun  rougeâtre 
urine  alcaline). 

(rouge  si 

Séné                           - 

—        jaune  ou  brun  rougeâtre 
urine  alcaline). 

(rouge  si 

Rhubarbe                  = 

—        jaune  ou  brun  rougeâtre 
urine  alcaline). 

(rouge  si 

*  *   * 


Cliniquement  padant,  les  causes  les  plus    fréquentes  d'hématuries 
semblent  être  celles  indiquées  dans^  le  tableau  .ci-après  : 

■-       •  ■  I  r  ■  ;        .  , . 

1.    '  :  «  '  < 

(\)  D'après  Jacqvot,  Union  pharmaceuU que,  19\6.  -. 


674 


HÉMATURIES 


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HÉMATURIES 


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HEMIPLEGIE 


vîjjL'ff^jç,  demi  \  T:\r,f5f5VM ^  frapper  \ 

abolition  plus  ou  moins  complèle  des 

mouvements  dans  une  moitié  du  corps. 


On  donne  le  nom  dliéniiplégie  à  la  paralysie  limitée  à  une  moitié 
latérale  du  corps  (droite  ou  gauche).  L'hémiplégie  peut  être  complète  ou 
incomplète  selon  l'intensité  de  la  pardysie.  Elle  est  à  Tordinaire  d'une 
constatation  des  plus  faciles. 

Dans  la  pratique  le  diagnostic  de  l'hémiplégie  comporte  la  solution  des 
deux  problèmes  suivants  : 

1°  Quel  est  le  siège  de  la  lésion? 

2^  Quelle  en  est  la  nature? 

I.  Siège  de  la  lésion.  —  La  lésion^  siégeant  à  l'ordinaire  en  un 
point'  du  faisceau  pyramidal  peut  être  :  cérébrale  (corticale  ou  capsii- 
laire),  mésocéphalique  (pédonculaire  ou  protubérantielle),  bulbaire  ou 
médullaire.  Cliniquement  les  hémiplégies  d'origine  cérébrale  l'emportent 
de  beaucoup  par  la  fréquence  sur  toutes  les  autres  variétés  réunies.  Ce* 
diverses  hémiplégies  se  différencient  d'ailleurs  assez  facilement  par  les 
caractères  suivants  : 

A.  Les  paralysies  d'origine  cérébrale  revêtent  la  forme  hémi- 
plégique,  frappant  plus  ou  moins  complètement  la  face  et  les  membres 
supérieurs  et  inférieurs.  Elles  débutent  souvent  par  un  ictus  apo- 
plectique ;  s'accompagnent  parfois  de  déviation  conjuguée  de  la  tête 
et  des  yeux  ;  elles  épargnent  les  muscles  à  mouvements  bilatéraux 
synergiques. 

La  sensibilité  est  rarement  affectée  ;  les  réflexes  tendineux  sont  ordi- 
nairement exagérés  ;  le  réflexe  plantaire  est  inverti  (voir  fié flexe,'  Phéno- 
mène des  orteils^  Signe  de  Bahinski),  Il  n'y  a  jamais  au  début  atrophie 
musculaire  et  rarement  plus  tard.  Il  y  a  au  contraire  fréquemment  con- 
tracture secondaire  au  bout  de  deux  ou  trois  mois. 

»i 

L'hémiplégie  corticale,  habituellement  provoquée-  par  1er  rhmol' 
lissement  cérébral  par  embolie  ou  thrombose,  se  différencie  de  V hémiplégie 


HÉMIPLÉGIE  677 

capsulaire  habituellement  provoquée  par  Vhémorragie  cérébrale  par  les 
caractères  suivants  : 

Hémiplégie  d'origine  corlicale  [ramollissemeiil  cérébral)  : 

Hémiplégie  incomplète  ou  non. 

Aphasie  fréquente. 

Tendance  à  la  régression  dans  les  premiers  jours. 

Hémiplégie  d'origine  capsulaire  {hémorragie  cérébrale)  : 

Hémiplégie  totale  et  durable.  '. 

Pas  d'aphasie. 

Tendance  à  l'extension  dans  les  premiers  jours. 

Abaissement  initial  de  la  température. 

Contractures  précoces. 

Déviation  conjuguée  de  la  tête  et  des  yeux. 

Localisation  plus  fréquente  à  droite. 

Ces  caractères  différentiels  ne  sont  d'ailleurs  pas  absolus. 

B.  Les  paralysies  d'origine  mésocéphalique,  relalivemenl  rares, 
affectent  la  forme  d* hémiplégie  alterne  en  ce  sens  que  les  membres  sont 
paralysés  d'un  côté,  alors  qu'il  y  a  paralysie  faciale  ou  oculaire  de  l'autre 

côté. 

1^  L'hémiplégie  alterne  d'origine  pédonculaire  [prôlubérâniiélle  supé- 
rieure) réalise  le  syndrome  dit  de  Weber  (paralysie  de  la  face  et  des  membres 
d'un  côté  opposé  à  la  lésion),  paralysie  du  moteur  oculaire  commun  de 
l'autre  côté.  Comme  l'indique  la  figure  ci-contre,  la  lésion  : 

a)  Du  faisceau  pyramidal  et  du  faisceau  géniculé  avant  leur  décussa- 
tion  détermine  la  paralysie  de  la  face  et  des  membres  du  côté  opposé 
à  la  lésion  ; 

'b)  Du  moteur  oculaire  commun  (3®  paire)  à  son  origine  détermine  du 
côté  de  la  lésion  la  paralysie  des  muscles  droit  supérieur,  droit  inférieur, 
droit  interne,  petit  oblique,  constricteur  pupillaire,  releveur  palpébral, 
c'est-à-dire  cliniquement  :  blépharoptose,  mydriase,  strabisme  divergent, 
paralysie  de  l'accommodation,  diplopie  horizontale  croisée. 

2"^  L'hémiplégie  alterne  d'origine  protubérantielle  {prôlubérâniiélle 
inférieure)  réalisa  le  syndrome  dit  de  Millard-Gubler  (paralysie  des  membres 
du  côté  opposé  à  la  lésion,  paralysie  de  la  face  et  du  moteur  oculaire 
interne  de  l'autre  côté).  Comme  l'indique  la  figure  ci-contre,  la  lésion  : 

a)  Du  faisceau  pyramidal  avant  sa  décussation  détermine  la  paralysie 
des  membres  du  côté  opposé  à  la  lésion  ; 

b)  Du  facial  (Vil©)  à  son  origine  détermine  la  paralysie  de  la  face  du 
côté  de  la  lésion  ; 

c)  Du  moteur  oculaire  externe  (  VI«)  à  son  origine  détermine  la  paralysie 
du  muscle  droit  externe  du  côté  de  la  lésion,  c'est-à-dire  cliniquement 
strabisme  convergent  avec  diplopie  homonyme  (fausse  image  du  même 
côté). 


LES  SYMPTOMES 
Bémiplégie  d'origine  oérébrmle. 

P«r«)y*i*  do  tatikl  il 


LaollaBllMu  anBtamlqnM. 


ltS}jli!ius.~*.Arl, 


■opiiquf.— lit.  Ca, 


.  ArUre  si/tvienne.  — 
frontale  Inftriturt,  - 

ritla'lf   inlérUure.   —  7. 
Krlira  lemi 


■  if  m  h 


orbilaire.  —  3.  Artm 

fronlale  ateendtnl'- 

6,  Arlin  pi 

Irlére  du  pli   courbe,  — 

r.  —  11.  Prit  de  fcrit'" 

arlita  ptr/aranla. 


12.  CapiuU  en 
rinaula.  —  M. 
'ruvou  txlra-iien 


Il  csl  à  remarquer  que.  dans  Ir  eol  (TtniMu 
t/ragmenl  de  ealeule.  efçélalion,  coaaulam) ,  le  ccfH 
étranger  obliltranl  s  engage  raremenl  dont  le  (raAC  tr*- 
ehio-erphalique  droit  gui  l'ouvrt  obligutmenl  data  (• 
croiie  aorlique.niaii  au  contraire  pretque  lou/ouri  duu 
Ja  earolide  gauche  qui  prolonge  presqut  direeleKWtt  l'tn 
aorlique.en  *orle  que  la  himlplégiei  por  embolie  urwil 
à  peu  prii  loujoura  da  himipligiet  droitet  en  ropporl 
avec  une  jài'u'i  de  l'himiiptiire  gaaeht. 


HÉMIPLÉGIE 


679 


Le  faisceau  de  l'aphasie  descend  de  la  circo:ivolulioii  de  Broca  vers  la 
partie  antérieure  de  la  capsule  interne  et  de  là  aux  noyaux  bulbo-protubé- 
rsmtiels  du  langage  articulé. 

Le  faisceau  géniculé  descend  du  pied  de  la  frontale  ascendante,  traverse 
la  capsule  interne  au  niveau  du -genou,  s'entre-croise  au  niveau  de  la  pro- 


tubérance (voir  plus  loin)  et  se  termine  dans  les  noyaux  du  tacial  et  de 
l'hypoglosse. 

Le  faisceau  pyramidal  descend  des  circonvolutions  centrales,  traverse  la 
capsule  interne  à  la  partie  postérieure  moyenne,  en  arrière  du  genou, 
s'entre-croise  avec  le  faisceau  pyramidal  du  côté  opposé  au  niveau  des 
pyramides  bulbaires  après  avoir  émis  un  faisceau  direct  qui  reste  dans  la 
moitié  correspondante  de  la  moelle. 

Le  faisceau  sensUif  provenant  des  faisceaux  postérieurs  de  la  moelle 
remonte  vers  le  bulbe  où  il  s'entre-croise  à  la  partie  postérieure  des  pédon- 
cules, traverse  la  capsule  interne  à  sa  partie  postérieure  et  aboutit  aux 
circonvolutions  occipitales. 


LES  SYMPTOMES 

Hémorragie  pédonculairû. 
Syndrom»  da  W*b*r  on  htmlpUda  altoma  «aptrlmu*. 


I.  l'aruluaic  dei  mfftibrrs  du  c6lt  opposé  d  la  lision.  —  2.  Parali/tie  du  moltar  (h 
cJu  côlèd^la  liston.  —  a)  Chute  de  la  paupiire;' —  b)  Divlalion  àt  l'ail  enr**^- 
aclion  pridominaiitt  du  pailiclique  cl  du  moteur  oculaire  externe  Inlael*. 


—  b)  Dévtùlion  <ie  l'ail  en  d^ort  tien  haatpt' 


Hémorragie  protubérantielle  intérieure. 

Syndrotn^  de  MlUard-GUblar.  Htanlpligla  altant*  InMrlmir*. 


par  liivialiun  de  (' 


■2.  Paralysie  de  la  laee  du  eôU  dt  la  li 
i  de  (a  (éiion,  d  ol)  ttrabltme   mnve 


HÉMIPLÉGIE 
LocBllsaUons  anatomlqiMa. 


Fgénicule  d^i J 


f/j^/oss^)afT. 


F^rainida/  i/roié. 


Pétioncuks 


. .  /Moteur  ocukire     ^ 


SA 


(^  Lésion  pédoncuisire-proluJbérantieJie  «upérieure. 

Hëmlpléxlc  alterne  mpërienre. 

Lésion  du  pyramidal  avant  la  dieustatïon  :  Paralgiit  de*  membre*  du  cÔU  oppoté  à  la  tislon. 
Lésion  du  facial  avant  sa  diciuiatlon:  Parali/iie  du  faefal  du  cité  oppoté  d  lu  léiion. 
Lésion  du  moteur  oculaire  commun  du  c9ti  de  (a  lésion  :  Paralysie  diCmaleur  acu(alre  commun 
lu  cûlé  de  la  lésion  {droit  lapirieur,  droit  intérieur,  droit  Interne,  petit  oblique,  consiricleur 
lupillaire.  releiieur  palpébral),  d'où  : 
Blépharoptote,  mi/driate,  paralysie  de  i'aetommodation,  strabisme  divergent,  dlplopie  horl- 


(^  Lésion  protubérantielle  intérieure. 
HémJpléKla  alteiM  Inférienre. 


u  pyramidal  avant  au  décusiation  :  Paralusie  des  membre»  du  c6U  apposé  à  la  léilon. 

u  laciai  après  ta  décuttation  :  Paralysie  du  facial  du  cité  de  la  lésion. 

lu  moleur  oculaire  externe  i  ion  origine:  Paralysie  du    moteur  oculaire  exlerne  du 

I  lésion,  d'où: 

ime  convergent  avec  dip\opie  hamanyme  [fausse  Image  du  mime  ctlé). 

(3)  Lésion  bulbaire. 
Trtamv. 


u  voisinage  de  l'olive  fr 


u  pyramidal  aeant  ta 


2.  Lésion  du  pyramidal  avant  sa  dieastation .-  Paraigtie  du  membres  du  c6lé  opposé  d  [a  lition. 

3.  Lésion  de  l'hgpogloise  d  Ion  origine:  Paralysie  de  {a  langue  du  ctli  de  {a  (étion. 

Dtagnoslie.  43 


LES  SYMPTOMES 
Lésion  bulbaire. 


1.  PafalB*lt  .dei  mcmbrei  d'un  cité.  —  2.  Patal\itie  de  la  iangua  du  Mi  oppoté. 


Section  de  la  moelle  cervicale  (excessivement  rare). 
Hémiplégie  médullaire. 

STndrom*  d*   Brown-Séqnanl, 


oppoti  é  la  (difon. 


II.  N.opH^ue 

IlIN.molttiraculiire  commun^ 

VIM-mnieiiroctilairt  txt' 

VII.A/.fâdal  -  , 
XJ/.ppeumo  gasfnifut 
XJlMgrend  hpoghss« 
XI.N.spin^ 

LM.cervkaL 


Bulbe  et  protubérance. 


C.  Les  hémiplégies  d'origine  bulbaire  sont  excess'wtmenl  rares. 

Le  type  le  plus  courant  des  paralysies  bulbaires  supérieures  est  fourni 
par  la  polio- encéphalomyéUle  dont  le  syndrome  capital  est  l'ophtalmo- 
plégie  externe,  c'est-à-dire  la  paralys  e  de  tous  les  muscles  de  l'œil,  à 
l'exception  des  pupillaires. 

Le  type  le  plus  courant  des  paralysies  bulbaires  inférieures  est  réalisé 
par  la  parobjsie  labio-glosso-lari/ntiée  (paralysie  avec  atrophie  des  lèvres, 
de  la  langue,  des  muscles  masticateurs,  du  voile  du  palaii^,  des  muscles 
du  larynx  avec  troubles  progressifs  de  la  déglutition,  de  la  respiration, 
de  la  circulation), 

La  lésion  (voir  p.  631]  : 

a)  Du  pyramidal  avant  sa  décussation  détermine  la  paralysie  des 
membres  du  côté  opposé  à  la  lésion  ; 

b)  De  l'hypoglosse  à  son  origine  détermine  la  paralyt^ie  de  la  langue 
du  côté  de  la  lésion. 

D.  Les  hémiplégies  d'origine  médiillairs,  tout  à  fait  txceplionnellet 
en  dehors  d'une  lésion  traumatique  de  la  moelle  cervicale,  réalisent  le 
sijiidrome  dit  de  Brown-Séqaard  :  paralysie  des  membres  du  côté  opposé 
ù  la  lésion,  anesthésie  de  la  région  opposée,  intégrité  de  la  face  et  des 
yeux. 


684 


LES   SYMPTOMES 


E.  Il  faut  enfin  ne  par  oublier  la  possibilité  d'hémiplégies  purement 
névropathiques  sans  lésions. 

Hémiplé^es  hystériques,  qui  se  différencient  des  hémiplégies  orga- 
nicjues  sus-décrites  par  les  caractères  suivants  : 

DIAGNOSTIC  DIFFÉRENTIEL 


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HÉMIPLÉGIES    ORGANIQUES. 


Les  réflexes  tendineux  et  cutanés  sont 
modifiés:  exagération  du  réflexe  rolu- 
lien,  abolition  ou  diminution  des 
réflexes  cutanés,  inversion  du  réflexe 
plantaire  (phénomène  des  orteils,  signe 
de  Babinski). 


Les  troubles  de  la  sensibilité  vont  décrois- 
sant de  l'extrémité  des  membres  à 
leur  racine. 


Le   sujet  est   un   cardiaque,   un  artério- 
acléreux,     un     syphilitique,     un     uré 
mique,  etc. 


HÉMIPLÉGIES  HYSTÉRIQUES. 


Les  réflexes  tendineux  et  cutanés  ne  sonï 
pas  modifiés.  Le  phénomène  de»  orteils  '] 
fait  défaut.  ' 


L'anesthésie   ou    Vhypoesthésie    revêt  la 
forme  hémi-anesthésique. 


11  n'y  a  pas  à  Tordinaire  de  paralysie  i 
faciale,  mais  parfois  spasme  glosso-  j 
labié  du  côté  opposé. 


Le  sujet  est  à  l'ordinaire  jeune^  plus  sou- 
vent du  sexe  féminin,  porteur  de 
stigmates  hystériques,  de  tares  névro- 
pathiques. 

L'apparition  du  syndrome  est  brusque. 
souvent  consécutive  à  une  émotion. 


II.  Quelle  est  la   cause  de  r hémiplégie  ? 

Rappelons  tout  d'abord  ces  notions  générales  de  pathogénie  ner- 
veuse. 

Le  cerveau  est  plus  fréquemment  atteint  par  des  troubles  d'origine 
vasculaire  (thrombose,  hémorragie)  que  par  des  désordres  inflamma- 
toires (méningo-encéphalites). 

La  moelle  est  plus  fréquemment  atteinte  de  dégénérescences  inflam- 
matoires aiguës  (myélites)  ou  chroniques  (scléroses  systématiques)  que  de 
lésions  vasculaires. 

Les  nerfs  périphériques  sont  plus  fréquemment  atteints  par  les  intoxi- 
cations (alcoolisme,  saturnisme,  etc.),  les  infections  (diphtérie,  fièvre 
typhoïde,  etc.),  les  traumatismes. 

Il  est  impossible  et  il  serait  fastidieux  de  passer  en  revue  toutes  les 
causes  possibles  d'hémiplégie. 

Rappelons  que  pratiquement  95  p.  100  des  hémiplégies  dépendent  de 
i^ariériosclérose,  du  brifjhlisme,  de  la  syphilis,  de  Valcoolisme^  du  rhuma- 
lisme  {endocardile),  et  que  l'onj  arrivera  à  peu  près  toujours  à  dépister 
ces  causes'par  la  recherche  systématiciue  suivante  : 


HÉMIPLÉGIE  685 

1^  Commémoratifs  :  âge,  vertiges,  fléchissement  psychique  (artério- 
sclérose; : 

Polyurie,  nycturie,  albuminurie,  etc.  (brightisme)  ; 

Antécédents  fracastoriens  (syphilis)  ; 

Habitudes  d'intempérance  (alcoolisme)  ; 

Rhumatisme  articulaire  aigu  ou  infection  aiguë  antérieure. 

2^  Auscultation  :  signes  aortiques  (artériosclérose,  aortites  spécifiques); 
Signes  aortiques,  bruit  de  galop  (brightisme)  ; 
Signes  mitraux  ou  mitro-aortiques  (rhumatisme). 

30  L'examen  des  urines  :  albuminurie  et  cyUndrurie  (brightisme, 
artériosclérose). 

40  La  mesure  de  la  tension  artérielle  :  particulièrement  élevée 
dans  l'artériosclérose  et  le  brightisme. 

50  Les  caractères  mêmes  de  l'hémiplégie  : 

10  Hémiplégie  droite  sans  cause  apparente,  après  une  courte  période 
d'étourdissement,  avec  ou  sans  ictus  apoplectique,  sans  modifications  de 
la  température,  est  généralement  l'indice  d'un  ramollissement  cérébral  par 
thrombose  chez  un  artérioscléreux. 

2°  Hémiplégie  (droite  ou  gauche),  après  une  attaque  d'apoplexie,  chez 
un  sujet  d'âge  moyen  ou  âgé,  est  généralement  subordonnée  à  une  hémor- 
ragie cérébrale  dont  les  causes  les  plus  habituelles  sont  le  brightisme  et 
V  artériosclérose. 

A  noter  ici  l'influence  favorisante  de  la  pléthore  chez  l'homme  et  de  la 
ménopause  chez  la  femme. 

30  Hémiplégie  droite  incomplète,  brusque,  sans  ictus,  chez  un  sujet 
jeune  ou  adulte  porteur  d'une  endocardite  mitrale  ou  mitro-aortique,  est 
provoquée  par  une  embolie  cérébrale  au  cours  (Vune  endocardite, 

40  Hémiplégie  droite  progressive,  sans  ictus  apoplectique,  chez  un  sujet 
jeune  ou  adulte,  syphilitique,  est  habituellement  sous  la  dépendance  d'une 
artérile  syphilitique, 

50  Une  hémiplégie  survenant  plus  ou  moins  brusquement  chez  un 
sujet  jeune  ou  adulte,  alcoolique,  et  s'accompagnant  rapidement  de 
contractures,  voire  de  crises  convulsives  du  type  jacksonien,  doit  orien- 
ter le  diagnostic  vers  l'idée  de  pachyméningite  hémorragique  chez  un 
alcoolique, 

6<>  L'examen  du  sang  (prélevé  par  ventouses  ou  ponctions  veineuses). 

a)  La  réaction  de  Wassermann,  si  elle  est  positive,  affirmera  le  diagnostic 
d'artérite  syphilitique  s'il  a  été  porté  ;  il  orientera  dans  cette  direction, 
dans  les  cas  douteux. 

b)  Le  dosage  de  l'urée  sanguine:  un  taux  d'urée  sanguine  supérieur  à 
80  centigrammes  fera  admettre  l'existence  de  l'urémie. 


686 


HÉMIPLÉGIE 


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HÉMIPLÉGIE 


687 


688  LES   SYMPTOMES 

Il  y  aurait  beaucoup  à  dire  sur  les  rapports  de  Turémie  et  de  Thémi- 
plégie.  Il  était  presque  classique  jadis  d'admettre  un  relatif  antagonisme 
entre  les  deux  termes.  Il  est  impossible  aujourd'hui  de  ne  pas  constater 
que  les  deux  syndromes  ont  les  rapports  cliniques  les  plus  étroits  et  que 
les  hémorragies  (y  compris  Thémorragie  cérébrale),  Thypertension  arté- 
rielle, Tazotémie,  Talbuminurie  sont  des  symptômes  quasi  communs  de 
V arlériosclérose  et  du  brighiismcEn  fait,  la  coexistence  est  la  règle  clinique. 
La  plupart  de  nos  hémiplégiques  scléreux  étaient  azotémiques  ;  beaucoup 
de  nos  urémiques  ont  fini  hémiplégiques.  Tel  est  le  fait. 

70  L'examen  du  liquide  céphalo-rachidien.  —  Il  sera  surtout 
précieux  pour  dépister  : 

1°  Les  syndromes  hémorragiques  (hémorragies  cérébrales  et  méningées)  : 
hématies  dans  le  liquide  céphalo-rachidien. 

2°  Les  syndromes  inflammatoires  :  méningites  (leucocytose,  bactéries 
pathogènes). 

Le  tableau  clinique  récapitulatif  ci-contre  condense  les  notions  sus- 
rappelées. 


HÉMOPTYSIKS      [  al;/.a.  sang;  xtotk;,  crachement,  ~j 
[^Crachement  de  sang,  (Voir  Expectoration.) J 


L'hémoptysie,  c'est-à-dire,  et  par  définition,  Texpectoration  de  sang 
épanché  dans  les  voies  aériennes,  est  très  souvent  évidente,  mais  assez 
souvent  aussi  l'origine  broncho-pulmonaire  du  sang  expectoré  demande 
à  être  recherchée,  vérifiée,  démontrée.  Hémoptysie  et  hématémèse  sont 
fréquemment  confondues;  et  bien  plus  fréquemment  encore  sont 
étiquetées  hémoptysies  des  expectorations  plus  ou  moins  sanguinolentes 
d'origine  nasale,  linguale,  gingi  aie,  laryngée. 

Épistaxis.  —  Il  est  très  fréquent  de  voir  une  épistaxis,  surtout  posté- 
rieure, provoquer  une  expectoration  sanguinolente.  Si  l'expectoration 
sanguinolente  est  contemporaine  d'une  épistaxis  antérieure  «externe», 
le  diagnostic  va  de  soi  ;  si^  au  contraire,  elle  ne  s'accompagne  pas  de  «  sai- 
gnement de  nez  »•,  l'examen  du  pharynx,  voire  du  naso-pharynx,  sera 
nécessaire.  Les  hémorragies  rhino-pharyngées  sont  à  l'ordinaire  d'origine 
dyscrasique  (hémophilie,  hypertension)  ou  provoquées  par  une  ulcération, 
une  rupture  variqueuse,  une  inflammation  adénoïdienne  qu'un  examen 
attentif  ne  peut  pas  ne  pas  déceler. 

La  seule  réelle,  mais  l>ien  minime  difficulté  diagnostique,  réside  en 
ce  fait  qu'éventuellement  le  sang  émanant  du  nez  ou  du  pharynx  peut 
être  dégluti  ou  se  coaguler  dans  le  rhino-pharynx  même  et  n'être  évacué 
qu'à  l'occasion  d'une  quinte  de  toux.  Le  sang  est  alors  plus  ou  moins 
mélangé  à  du  mucus  stomacal  bu  rhino-pharyngé  et  peut  être,  à  un 
examen  superficiel,  estimé  d'origine  pulmonaire  ou  stomacale.  L'erreur 
inverse,  qui  consiste  à  attribuer  bénévolement  au  rhino-pharynx  l'origine 
d'une  hémorragie  ou  stomacale  ou  pulmonaire,  est  beaucoup  plus  grave. 

Répétons  une  dernière  fois  qu'un  examen  général  attentif  —  y  compris 
celui  du  rhino-pharynx  —  doit  nécessairement  et  rapidement  conduire  à 
un  diagnostic  correct  de  l'origine  du  sang  expectoré. 

L'origine  ling^uale  du  sang  expulsé  par  la  bouche  peut  se  constater 
à  l'occasion  d'une  morsure  de  la  langue  soit  traumatique,  soit  «  épilep- 
tique  »,  soit  d'une  ulcération  tuberculeuse  ou  néoplasique.  La  symétrie 
didactique  logique  et  traditionnelle  oblige  à  mentionner  cette  cause 
d'expuition  sanguine  qui  ne  pourrait  réellement  mettre  en  défaut 
qu'un  clinicien  bien  inattentif  ou  inexpérimenté. 

L'origine  gingivale  est  extrêmement  fréquente  —  en  dehors  même 
de    toute    affection    scorbutique    ou    hémophilique,    exceptionnelle    au 


690  LES    SYMPTOMES 

moins  dans  nos  climats.  La  pyorrhée  alvéolo-dentaire  si  banale,  maintes 
affections  diathésiques,  voire  même  Tabus  des  soins  dentaires  peuvent 
lumtTier,  «  enflammer  »  les  gencives  et  les  rendre  tout  à  la  fois  sensibles 
et  «  saignotantes  ».  En  ces  circonstances,  le  plus  léger  attouchement  sera 
la  cause  d'un  saignotement  qui  teintera  de  sang  toute  expectoration  et 
"donnera  naissance  à  de  «  pseudo-hémoptysies  ».  Le  plus  superficiel  examen 
des  gencives  dépistera  Torigine  vraie,  gingivale  du  sang. 

Une  hémorras^ie  laryng^ée  peut  résulter  ou  d*un  traumatisme  ou 
d'une  ulcération.  Le  traumatisme  est  facilement  éliminé.  L'ulcération  est 
toujours  syphilitique  ou  tuberculeuse,  ou  carcinomateuse;  elle  s'accom- 
pagne toujours  d'enrouement,  de  douleurs  locales  ;  elle  a  toujours  été 
précédée  d'une  période-,  plus  ou  moins  longue,  pendant  laquelle  l'attention 
a  été  attirée,  «  Vixvc  »  sur  le  larynx  ;  un  examen  laryngé  au  miroir  mon- 
trera toujours  l'origine  laryngée  de  l'hémorragie. 

La  seule  réelle  difficulté  diagnostique  réside  parfois  dans  la  discrimi- 
nation entre  une  hémoptysie  et  une  hématémèse^  et  qui  peut  être 
fort  délicate  (voir  Hémalémèse^).  • 

En  général  il  y  a  peu  de  difficultés  : 

Les  phénomènes  précurseurs  sont  différents  : 

Digestifs  dans  Thématémèse,  respiratoires  dans  l'hémoptysie. 

La  manière  dont  le  sang  est  rejeté  est  aussi  différente. 

Dans  l'hémoptysie,  il  y  a  efforts  de  toux,  le  sang  est  fluide,  rouge, 
spumeux. 

Dans  l'hématémèse,  il  y  a  efforts  de  vomissements,  le  sang  est  caillé, 
noir,  non  aéré,  mélangé  de  matières  alimentaires;  il  y  a  parfois    melsna. 

Mais  tous  ces  signes  sont  trompeurs. 

Dans  l'hémoptysie,  on  peut  avoir  du  sang  noir  (hémorragie  pulmo- 
naire), et  dans  l'hématémèse  du  sang  rouge  (ulcère). 

Dans  l'hémoptysie,  les  efforts  de  toux  préalables  peuvent  manquer  et 
il  peut  y  avoir  vomissements  concomitants  et  par  suite  mélange  du  sang 
aux  matières  alimentaires. 

Dans  riiématénièse,  le  sang  peut  être  non  mélangé  à  de  la  bile  ou  des 
matières  alimentaires. 

D'une  discussion  diagnostique  serrée,  d'un  examen  prolongé,  résultera 
en  d(Tnière  analyse  la  conclusion  :  c'est  une  hémoptysie. 

n^  *  * 

Le  diagnostic  d'à  hémoptysie  vraie  »  étant  correctement  posé  —  et  nette- 
ment vérifié,  —  c'est-à-dire  et  en  somme  la  présence  de  sang  dans  l'expec- 
toration étant  ou  évidente  ou  démontrée  par  les  recherches  hématolo- 
giques appropriées, —  l'hypothèse  hématémèse  étant  écartée,  élimination 
parfois  délicate,  car  nous  avons  vu  l'erreur  commise  (et  ultérieurement 
démontrée)  par  des  cliniciens  très  avisés,  —  l'origine  bucco-pharyngée, 
gingivale  ou  linguale  ou  rhino  pharyngée  étant  facilement  éliminée  par 
l'examen  le  plus  élémentaire,  à  condition  qu'it  soit  pratiqué,  —  la  cause 


HÉMOPTYSIES  691 

de  l'hémoptysie  est  ù  l'ordinaire  des  plus  faciles  à  dépister,  à  condition 
qu'on  ne  perde  pas  de  vue  les  quelques  propositions  élémentaires  suivantes: 

1°  Lee  onze  douzièmes  des  bémo- 
ptyaies  vraies  sont  d'origine  c  rdio- 
pulmonaire  et  reconnaissent  une  des 
deux  causes  suivantes  : 

a)  Tuberculose  pulmonaire  à  une 
quelconque  des  phases  de  son  évolution, 
de  la  phase  congestive  prégranuleuse  à 
la  période  des  cavernes, 

b)  Infarctus  pulmonaire  le  plus 
souvent  subordonné  soit  à  une  affec- 
lion  milrale,  et  plus  particuhèrement  au 
rélrécissemenl  milrai,  soit  à  une  affection 
cardio-arlérielle  quelconque  arrivée  à  la 
période  de  décompensation  avec  stases, 
soit  à  une  affection  phlébitique  k  une 
période  quelconque  de  son  évolution,  de 

veineux 
d^intégrVtion  du  caillot  oblilérant.         ;;*7  ^^^^  "t.JiZmtm^i 
La    lubercalose   pulmonaire  l'emporte    (o.d.)    pour  être   lancé    dans    Tarlèra 
de  beaucoup  en  fréquence  sur  Vinfarc-    pulmonaire  (o.p.)  et  abouUr  dans  un 
,  ,  .        _  .  lobe   pulmonaire,  donnant  naissance 

hiK  pulmonaire.  En  ce  qui  concerne  ce  ^  „„  infarctus  se  traduisant  par  : 
dernier,  sa  cause  est  presque  toujours       1°  Un  point  de  c0t6  brusque  ; 
évidente,  pour  peu  que  l'examen  soit     j^°,^^"    '="""'*'   ««"81»»'  -   "émo- 
tant  soit  peu  attentif  (rétrécissement      3'  Les  signes  physiques  ci-dessous. 

OjiupXbeam». 


n  point  quel- 


le   Respiration  affaiblie  ou  obscure. 

iS'     Couronne  d«  raies  crépitants. 

ç.  648  et  649.  —   Infarctus  pulmonaire. 


mitral,  asystolie,  phlébite  puerpérale,  infectieuse,  post-opératoire,  etcJ, 
d'autant  plus  que  souvent  l'infarctus  s'accuse  par  un  point  de  côté 
brusque  avec  toux,  dyspnée,  voire  orthopn:e,  foyer  de  râles  fins,  etc. 


692  LES   SYMPTOMES 

lîn  sorte  que  toute  hémoptysie  qui  n'a  pas  fait  sa  preuve  cardio- 
vasrulaire  (affection  cardiaque  ou  phlébite)  peut  être  avec  la  plus  grande 
proliabilité  tenue  pour  tuberculeuse.  Au  surplus,  l'hémoptysie  tuber- 
culeuse des  périodes  avancées  (ramollissement  ou  cavernes)  ne  peut  pas 
faire  question,  son  diagnostic  est  trop  évident. 

11  ne  peut  y  avoir  doute  que  pour  les  hémoptysies  prémonitoires  de 
l'extrême  début,  ne  s'acconipagnant  que  de  peu  de  signes  généraux  ou 
stéthoscopiques,  voire  se  produisant   h   une  période  où  la  maladie  e$t 


— '•  — 
Letutle   el   Natlan-LarriM). 


encore     ali-iohunent     liilnnle.     Tol'te    hémoptysie    vraie,     d'origine 

ORSCIIU;,    CIlVPTOilÈNE,    DOIT   ÉTHE     CONSIDÉRÉE    COMME    TUBERCIÎLEUSE 

jusqu'à  I'Heuve  du  contr\ibf.  et  le  sujet  placé  en  observation  atten- 
tive aux  points  de  vue  poids,  température,  état  général,  examen  pul- 
monaire; telle  est  la  règle  clinique  dont  il  ne  faut  jamais  se  dépar- 
tir, NOUS   peine  d'encourir   la  plus  grosse  respnusahilité  et  les  plus  gros 

La  seule  réelle  dilïiculté  en  ces  cas  résifle  dans  la  coexistence  possible 
4'un  rétrécissement  mitral  et  de  tiiberculose  pulmonaire;  mais  il  est 
vraiment  bien  rare  que  l'oliser\'aliun  attentive  de  l'état  général,  de  la 
température  et  que  l'auscultation  pulmonaire  méthodique  et  répétée  ne 


HEMOPTVSIES  693 

porniotte  pas  dm  faire  plus  ou  moins  rapidement  le  départ  de  ce  qui 
;t[j|iartient  ii  l'une  et  à  l'autre  de  ces  afTections. 

Toutefois,  certaines  hémoptysies  subordonnées  exclusivement  à  un 
rélrécissenionl  mîtral,  et  s' accompagnant  d'une  congestion  durable  et 
marquée  d'un  sommet  pulmonaire,  peuvent  tenir  quelque  temps  le  dia- 
gnostic en  suspens. 

2"  Un  douzième  des  hémoptysies  vraies  peuvent  reconnaître  des 
causes  exceptionnelles  ou  évidentes  ou  au  contraire  plus  ou  moins 
difficiles  à  dépister  : 

Comme  causes  écidenles,  les  Iraumatismes  viennent  au  premier  rang  :  une 
plaie  de  poitrine,  une  contusion  du  thorax,  une  fracture  de  côte,  une 
intoxication  par  les  gaz,  sont  des  diagnostics  qui  s'imposent. 

La  plupart  des  affections  aiguës  et  surtout  chroniques  des  pou- 


-  Scliéiiia  du  lobule  pulmonaire  (d'après  Miller). 


MONs  peuvent  éventuellement  s'accompagner  d' hémoptysies.  A  ce  titre, 
on  pourra  les  rencontrer  au  cours  des  pneumonies,  des  bronchites  chro- 
niques avec  dilatation,  des  abcès  du  poumon,  de  la  gangrène  broncho- 
pulmonaire, de  la  syphilis  et  du  cancer.  Bien  souvent  les  signes  cliniques 
associés  à  l'hémoptysie  seront  tels,  surtout  dans  les  bronchectasies,  les 
suppuration.'?  pulmonaires  et  la  gangrène,  que  le  diagnostic  s'imposera  ; 
mais  la  syphilis  et  le  cancer  demanderont  une  investigation  avisée,  et 
surtout  qu'on  y  pense. 

Les  AFFECTIONS  HÉMORRAGiPARES,  Ics  purpuras  infcctieux,  les  ictères 
infectieux,  l'hémoptysie,  les  états  leucémiques,  etc.,  certaines  formes 
graves  de  la  fièvre  typhoïde  et  du  paludisme  peuvent  de  même  donner 
naissance  à  des  hémoptysies,  mais  ici  l'hémorragie  se  produit  au  cours 
d'une  évolution  clinique  si  caractérisée  qu'il  y  a  peu  de  place  pour  une 
difliculté  réelle.  Un  de  nos  patients  scléreux  hypertendu  a  fait  chaque- 
année  au  printemps,  d'avril  à  mai,  pendant  plus  de  dix  ans,  les  hémor- 


€94  LES    SYMPTOMES 

ragies  les  plus  variées,  le  plus  souvent  épistaxis,  quelquefois  hémo- 
ptysies,  plus  rarement  des  hémorragies  hémorroîdaires  impressionnantes 
par  leur  importance  ;  la  dixième  année,  il  fit  une  hémorragie  cérébrale 
grave  déterminant  une  hémiplégie  durable. 

A  côté  de  ces  affections  hémorragipares,  il  convient  de  mentionner  les 
hémoptysies  fluxionnaires  diathésiques  des  goutteux;  nous  en  avons  observé 
quelques  cas.  La  notion  antérieure  de  la  goutte,  le  caractère  fluxionnaire 
de  la  poussée  pulmonaire  habituellement  localisée  aux  bases  et  revêtant 
parfois  le  caractère  de  Tœdème  aigu,  l'aspect  florissant  du  sujet  feront 
faire  le  diagnostic.  Uurémie  peut  donner  naissance  à  des  accidents  simi- 
laires dont  la  mesure  de  la  tension  artérielle,  le  dosage  de  Turée  sanguine 
dépisteront  la  cause. 

Les  ANÉvRYSMEs  DE  L* AORTE  sout  dc  même  susceptibles  de  donner 
naissance  à  des  hémoptysies  en  doux  conditions  fort  différentes  :  ou  bien 
du  fait  d'une  simple  fissure  au  niveau  d'une  adhérence  trachéo-anévrj's- 
mal(^  il  y  aura  petites  hémoptysies  intermittentes  compatibles  parfois 
avec  une  survie  plus  ou  moins  longue,  ou  bien  rupture  aaévrysmale  dans 
une  bronche  ou  la  trachée  et  hémorragie  foudroyante.  Au  point  de  vue 
diagnostic,  ou  Tanévrysme  sera  depuis  longtemps  diagnostiqué  au  moment 
de  l'hémoptysie  dont  là  signification  sera  fort  claire,  ou  au  contraire 
l'anévrysme  aura  été  latent  jusque-là  soit  du  fait  d'examens  finaufflsants, 
soit  du  fait  de  la  tolérance  parfois  incroyable  d'un  patient  qui  n*t]ara  pas 
consulté  jusque-là.  Il  n'est  pas,  à  notre  connaissance,  de  cas  de  ce  genre  où 
un  examen  clinique  attentif  n'ait  décelé  quelque  signe  de  tumeur  médiasti- 
nale  (souffle  bronchique,  circulation  thoracique  supérieure  collatérale, 
phénomènes  de  compression,  inégaUté  pupillaire,  élévation  ou  élargis^ 
sèment  de  la  crosse  aortique,  inégalité  des  pouls  droit  et  gauche,  etc.,  etc.!. 

Peu  de  symptômes,  on  le  voit,  ont  une  valeur  séméiologique  aussi 
i.'aractérisée  que  l'hémoptysie.  De  façon  tjuasi  constante,  elle  extériorise 
un(î  affection  pulmonaire  ou  cardiaque,  ou  une  diathèse  hémorragique 
ou  tluxionnaire  évid(Mit«*  ou  latente. 

L'HÉMOPTYSIE  ESSENTIELLE  SUPPLÉMENTAIRE  DES  RÈGLES  EXISTE- 
T-ELLE7  —  Nous  voulons,  pour  finir,  mentionner  une  modalité,  à  la 
vérité  très  exc<'ptionneUe,  d'hémoptysie,  sur  laquelle  on  a  beaucoup 
discuté  et  dont  la  signification  diagnostique  et  pronostique  peut  être 
toute  différente  :  c'est  Vhémorragie  supplémentaire  des  règles. 

Nous  nous  excusons  des  développements,  hors  de  proportion  avec 
le  reste  du  chapitre,  que  nous  donnons  à  ce  paragraphe,  mais  il  s^agit 
ici  d'un  synchronie  clini((ue  curieux,  très  contr.)versé  encore,  et  la  petiti» 
contribution  ci-d«issous  nous  parait  légitime,  à  la  condition  que  le  lecteur 
sache  bien  (jue  c'est  là  une   modalité  très  exceptionnelle  d'hémoptysie. 

Pour  nombre  d'auteurs,  de  i)htisiologues,  en  particuHer,  cette  hémo- 
ptysie supplémentaire  des  règles  serait,  de  façon  constante,  sympto- 
matique  d'une  bacillose  pulmonaire  évidente  ou  menaçante. 

On   observe,    en  effet,    ce    symptôme,    soit    isolé,    soit    répété,    dans 


HÉMOPTYSIES  695 

maints  cas  de  baciUose  pulmonaire  féminine;  Tobservation  en  est  banale. 

Mais  il  nous  est  arrivé  aussi  de  Tobserver  dans  des  cas  où  toute  idée 
d'affection  organique  pouvait  être  cliniquement  écartée  et  où  une  obser- 
vation ultérieure  très  prolongée  ne  permit  de  constater  l'existence  d*au- 
cune  manifestation  morbide. 

Nous  n'en  citerons  qu'un,  entre  beaucoup  d'autres,  parce  que  l'obser- 
vation a  été  suffisamment  prolongée  pour  être  probante.  Il  s'agit  d'une 
dame  de  vingt  ans  environ,  n'ayant  aucun  antécédent  pathologique  géné- 
ralement quelconque,  d'apparence  robuste,  ayant  un  enfant  de  dix- 
huit  mois  et  un  de  trois  mois  qu'elle  allaitait,  et  qui,  en  novembre  1901, 
sans  raison  apparente,  vit  ses  menstrues  s'arrêter  brusquement  le  deuxième 
jour  et  s'établir  une  hémoptysie  abondante  qui  dura  deux  jours  et  disparut 
comme  elle  était  venue,  sans  cause  apparente.  La  patiente,  que  nous 
connaissions  à  cette  époque  depuis  trois  ans,  n'avait  eu  pendant  cette 
période  aucun  malaise  ;  ses  couches  avaient  été  normales,  sans  incident 
notable.  L'hémoptysie  susdite,  à  part  une  inquiétude  bien  légitime  et 
rapidement  dissipée,  ne  s'accompagna  d'aucun  trouble  appréciable  : 
ni  fièvre,  ni  accélération  du  pouls,  ni  dyspnée  ;  l'auscultation  la  plus  atten- 
tivç  fut  absolument  négative. 

L'allaitement  ne  fut  pas  interrompu  ;  aucun  traitement  spécial  ne  fut 
institué.  La  patiente,  soumise  à  une  observation  attentive  et  prolongée, 
ne  manifesta  aucun  autre  symptôme  morbide.  Nous  l'avons  vue,  plus  ou 
moins  régulièrement,  depuis  près  de  dix-huit  ans,  à  l'occasion  de  maladies 
de  son  mari  ou  de  ses  enfants,  sans  qu'à  aucun  moment  nous  ayons 
constaté  la  moindre  atteinte  à  sa  santé.  L'hémoptysie  ne  s'est  jamais 
reproduite.  Il  nous  paraît  difficile  de  fournir  une  observation  plus  probante 
cliniquement. 

Nous  constatâmes  un  tableau  clinique  sensiblement  identique  chez 
une  dame  de  trente-cinq  ans  ;  l'ophtalmo-réaction  fut  négative.  Notons, 
en  passant,  que,  du  15  au  17  mai  1908,  nous  eûmes  Toccasion  de  constater 
6  hémorragies  spontanées  :  2  épistaxis  abondantes  chez  des  artériosclé- 
reux,  1  hémorragie  cérébrale,  1  hémoptysie  chez  un  bacillaire,  l'hémo- 
ptysie supplémentaire  sus-rappelée  et  une  épistaxis  supplémentaire  des 
menstrues.  Il  y  avait  là  plus  qu'une  coïncidence  ;  nous  y  reviendrons 
quelque  jour. 

Si  l'on  pouvait  conserver  quelques  doutes  sur  la  réalité  de  l'hémoptysie 
essentielle,  supplémentaire  des  règles,  l'observation  de  Ventura  [Gaz, 
degii  osped,,  n^  129,  1907)  les  lèverait  certainement.  Cet  auteur  publia,  en 
effet,  l'histoire  d'une  famille  dans  laquelle  la  suppléance  des  menstrues 
par  des  hémoptysies  périodiques  se  manifesta  dans  trois  générations.  La 
première  génération  était  composée  de  troL^  sœurs  ;  une  d'entre  elles  vit 
ses  menstrues  remplacées  par  des  hémoptysies  mensuelles.  Une  des  deux 
sœurs  normales  eut  cinq  filles  dont  deux  présentèrent  la  même  anomalie 
que  leur  tante.  Une  de  ces  dernières  enfin  eut  quatre  filles  dont  deux  pré- 
sentèrent la  même  inversion.  Chez  aucun  de  ces  sujets  la  tuberculose,  la 
syphilis,  l'hémophilie  ou  une  cardiopathie  ne  fut  décelée. 


696  LES   SYMPTOMES 

Nous  citerons,  pour  finir,  à  titre  documentaire  et  quoiqu'il  ne  s'agisse 
plus  ici  d'hémoptysie,  un  exemple  tout  à  fait  typique  et  extraordinaire  de 
suppléance  menstruelle  que  nous  avons  enregistré  à  la  Maison  municipale 
de  santé,  alors  que  nous  étions  externe  de  M.  Danlos. 

Il  s'agissait  d'une  femme  d'une  quarantaine  d'années,  petite,  grasse^ 
qui  avait  eu  dix  ans  auparavant  un  enfant  qu'elle  avait  allaité  fort  long- 
temps (jusqu'à  deux  ans  environ),  qui  depuis  cette  époque  n'avait  pas  eu 
de  périodes  menstruelles,  mais  qui,  en  revanche,  avait  conservé  une 
sécrétion  lactée  permanente  à  recrudescences  périodiques  dont  nous 
constatâmes  la  persistance  lors  de  son  séjour  à  Dubois.  Cette  dame  décéda 
d'une  tumeur  cérébrale.  A  l'autopsie,  on  trouva  un  utérus  sain  et  des 
annexes  atrophiées. 

On  doit  donc  admettre  la  réalité  des  hémoptysies  essentielles,  supplé- 
mentaires des  règles,  en  l'absence  de  toute  lésion  organique,  pulmonaire 
ou  cardiaque  et  de  toute  viciation  humorale  hémorragique,  et  l'on  conçoit 
l'importance  pronostique  de  cette  notion. 


HOQUET  [Dérivé  de  hoc;  onomatopée  (?)] 


Le  «  hoquet  »  est  constitué  par  une  contraction  clonique  du  dia- 
phragme. Il  consiste  essentiellement  en  une  brusque  contraction  inspi- 
ratoire  du  diaphragme  contemporaine  d'une  fermeture  rapide  de  la 
glotte  ;  d'où  spasme  abdominal,  appel  et  chasse  brusque  d'air,  vibration 
sous  cette  influence  de  la  glotte  fermée  ou  quasi,  bruit  de  hoquet  qui  peut 
parfois  prendre  le  caractère  de  l'aboiement. 

On  trouvera  ci-contre  le  tableau  synoptique  schématique  de  la  patho- 
génie habituellement  réflexe  du  hoquet. 

Le  noyau  bulbaire  est  voisin  de  celui  du  pneumogastrique  et  partant 
des  centres  vomitif  et  respiratoire  (tussigène). 

Il  paraît  être  directement  excité,  peut-être  par  voie  sanguine  au  cours 
des  «  infections  graves  »  et  des  «  états  agoniques  »  :  hoquets  ultimes. 

Les  voies  excitatrices  centripètes  (afférentes)  sont  principalement 
représentées  par  le  pneumogastrique ^  accessoirement  par  le  sympathique 
et  certains  faisceaux  cortico-butbaires. 

Par  le  pneumo  gastrique  (si  bien  nommé). 

Le  centre  pourra  être  mis  en  œuvre  par  djs  excitations  partant  : 

a)  De  I'abdomen  (région  sous-diaphragmatique)  : 

1°  De  Vestomac:  4  fois  sur  5  l'origine  du  hoquet,  comme  c'est  le  cas 
banalement  chez  les  nourrissons  après  une  tétée,  dans  les  dyspepsies 
surtout  névropathiques,  la  dilatation  gastrique,  l'aérophagie,  la  tachy- 
cardie, l'ingestion  d'aliments  ou  trop  chauds  ou  trop  froids,  et  beaucoup 
plus  rarement  l'ulcère  et  le  cancer  de  l'estomac.  Dans  ce  cas,  le  hoquet 
peut  être  continu  ou  intermittent,  paraissant  et  disparaissant  sans  cause 
appréciable  ou  quand  le  sujet  ingère  un  aliment  ou  quelques  gouttes  de 
liquide. 

2^  De  V intestin:  helminthiase. 

30  Du  péritoine:  péritonites  surtout  sous-hépatiques. 

40  Des  organes  génitaux  de  ta  femme:  affections  génito-urinaires  et 
utérines. 

b)  Du  THORAX  (région  sus-diaphragmatique)  : 

10  Pteurésie  diaphragmatique  :  à  la  vérité,  très  rare,  l'excitation  étant 
Diagnostic,  44 


69S 


LES   SYMPTOMES 


à  Tord  in  ni  ri'  inliibi-e  par  la  douleur.  Il  en  est  de  même  dans  la  pneumonie. 
2"  Affecliaits  cardio'péricardiqiies  :  c'est  surtout  au  cours  de  la  piri- 
cardile  qu'on  pourra  rol)server,  et  particulièrement  au  début,  alors  que 
prédominent  les  phénomènes  irritatifa.  Noua  l'avons  très  exception- 
nellement noté  danâ  les  lésions  de  la  crosse  de  l'aorte,  les  aortites,  les  ané- 
vr\'8mes.  Il  en  a  été  de  même  au  cours  des  afTections  cardiaque»  (endo- 
Ciirdites  uign^s  et  rhroniques,  myocarditcs,  etc.). 

Lh  voiK  svMPATmoLK  p^ut  tn'-s  vraisemblablement  être  une  des  voies 


Canir*  bulbair*. 


VeiM    MotHpèMa 


l'ipalenient  au  cours  des 


Les  i-iirxd'i'.nilnli'in  rnrliai-biillniircx  t^nfiii  ."enirit  les  voies  excilatrii'.« 
(11-;.  /)\r/r/i'i-/iécr(.sf.i  ;li(iqiii'ls-lirs  .  <1(-  V h'/slérie  (hoqnet-aboiemenP.  di-s 

Li;s  voies  motrices  centrifuges  afférentes  sont  essentiellement  n- 
jnésentéu's  juir  !•■  nerf  phrénique  qui  est  le  nerf  moteur  du  dÎHphragine 
<;t  (InnI  il  l'st  Imn  iraviiir  toujours  pn'sents  à  l'dsprit  les  gros  rap|>orts: 
éin;iné  du  pl.'xm  ci-rviial.  il  se  dirip'  fn  bas,  croise  la  face  antérieure  du 
scalènc  anlériniir,  lôloii'  lit  bord  iiitiTiif  kU'  ce  muscle,  pénétre  dans  \f 
tliora.v,  [liissi;  à  droite  enirc  l'arlcrc  et  la  vcini'  sous-claviére  *ii  dehors 
du  ])tieimifi<;aslni(ui',  l't  côtoie  la  veine  cave  supérieure,  pasi<e  à  gauclie 
derriort'  1«  tronc  lirailiio-céplialiqui^  et   croise  la  crosse  de  Vaorte.   Il  wJ 


HOaUET  699 

plare  alun  de  parL  et  d'autre  entre  plèvre  et  péricarde  et  vient  s'épanouir 
à  la  face  supérieure  du  diaphragme. 

Il  regoib  les  excitations  émanées  du  pneumogastrique  : 
1°   Par    l'intermédiaire    du  noyau  bulbaire'  de   ce  |nerf_et    par    les 
cornes  grises  antérieures  ; 

"i**  i'ar  le  plexus  cervical  (d"où  natt  le  nerf  phrénique  par  trois  rameaux), 


/f^»^ 


Nerfs  phrénique!!  (d'après  Hirschteld). 


jinasloniosé  au  pneumogastrique  par  le  plexus  gangliforme  au  moyen 
d'un  ou  deux  filets  nerveux. 

il  peut  rcrevoir  les  excitations  du  sympathique,  grâce  aux  anastomoses 
nombreuses  du  plexus  cervical  et  du  sympathique. 

Les  voies  cortico-buibaires  sont  mal  connues. 


I.e  diagnostic  de  la  cause  du  hoquet  repose  essentiellement  sur  les  signes 
ou  syndromes  physiques  associés  :  gastropathie,  péritonismc,  méningisme, 
psycho-névropathie,  etc. 


HYPERTENSIONS  ARTÉRIELLES 


Il  suffit  de  regarder  une  courbe  sphygmographique  de  pouls,  ielte  h 
suivante  (fig.  654),  courbe  qui  extériorise  et  enregistre  les  variations  de  h 
pression  sanguine  à  l'intérieur  de  Tartëre  explorée,  pour  voir  que  celte 
pression  est  variable  et  qu'elle  passe  par  un  maxima  correspondant  à  h 

/\J\/\/Z 

Fig.  654.  —  Tracé  schématique  d*un  pouls  traduisant  les  variattons  de  la  piwiijB 

à  rintérieur  de  Tartère. 

systole  (tension  maxima  ou  systolique)  et  par  un  minima  correspondant 
à  la  diastole  (tension  minima  ou  *diastolique).  Il  n*y  a  donc  pas  ime 

pression  artérielle,  mais  des  pressions  artérielles.  La  tension  maxima  ne 
correspond  qu'à  une  période  très  brève  du  rythme  cardiaque,  point  cul- 


$1 


16 

I 


k»«7.;»»«^WV\      /\/\     /\/\    /\^ 


Tension  minima  \  iQi 


iÇv 


Fig.  655.  —  Tension  maxima,  minima,  diffèrenUeUe. 


minant  de  la  systole.  La  tension  minima^  au  contraire,  est  la  base  pe^ 
manente  au-dessous  de  laquelle  la  tension  ne  s'abaisse  jamais  ;  on  voit 
de  suite  que  cette  dernière  est  au  moins  aussi  importante  à  connaître, 
peut-être  même  plus  que  la  tension  maxima.  La  différence  entre  la  tension 
maxima  et  la  tension  minima,  tension  différentielle,  est  en  rapport 
évident  avec  la  force  du  pouls  et,  partant,  l'impulsion  cardiaque.  Le  schéma 
ci-dessus  fait  sauter  aux  yeux  la  signification  et  l'importance  de  ces  diffé- 
rentes grandeurs  (fig.  655). 

Ces  trois  grandeurs  doivent  être  considérées,  si  l'on  veut  se  faire  une 
idée  approximative  d'un  régime  circulatoire. 

La  tension  maxima  a  été  longtemps,  elle  est  encore,  à  l'heure  actuelle, 


HYPERTENSIONS  ARTÉRIELLES 


701 


la  tension  artérielle  étudiée  par  la  plupart  des  cardiologues.  Elle  est 
cependant  certainement  insuffisante  à  caractériser  un  état  d'équilibre 
cardio-vasculaire.  Et  il  est  facile  d'en  administrer  une  preuve  péremptoire. 
Voici  deux  courbes  sphygmomanométriques  [fig,  656)  prises  chez  le  même 
individu  en  pleine  crise  d'asystolie,  lors  de  la  première  mensuration  ; 


iAy\/\/\i 


P  ig.  656.  —  Mensurations  sphygmomanométriques  recueillies  chez  le  môme  individu 
à  quelques  jours  d'intervalle,  asystolique  en  A,  en  état  d'équilibre  cardio-vascu- 
Inire  en  B. 


convalescent  et  en  état  d'équilibre  circulatoire  lors  de  la  deuxième  ; 
la  tension  maxima  est  cependant  la  même,  20  dans  les  deux  cas,  mais  la 
tension  minima  et  la  tension  différentielle  se  sont,  en  revanche,  profon- 
dément modifiées.  Ce  seul  exemple,  pris  entre  tant  d'autres,  suffit  à 
démontrer  qu'il  faut  dorénavant  pouvoir  mesurer  la  tension  maxima 
et  la  tension  minima,  et  c'est  une  des  raisons,  et  peut-être  la  plus  impor- 
tante, qui  nous  a  décidé  à  adopter  Toscillomètre  de  Pachon. 

Normalement,  la  pression  maxima  peut  varier  d'un  individu  à  l'autre, 
de  14  à  16  ;  exceptionnellement,  nous  avons  noté  13  et  17. 

Cette  simple  constatation  a  une  réelle  importance  pratique,  en  ce  qu'elle 
nous  enseigne  que  la  notion  d'hypertension  artérielle  est  toute 
relative^  toute  individuelle...  Un  individu  dont  la  tension  maxima 
normale  était  de  13  sera  déjà  très  hypertendu  à  19  ;  19  sera,  au  contraire, 
un  chiffre  d'hypertension  très  modéré  chez  un  individu  ayant  norma- 
lement 17. 

L'hypertension  maxima  commence  donc  pour  nous  à   18. 

Pratiquement,  on  peut  en  distinguer  trois  degrés  : 

Hypertension  faible  de  18  à  20,  le  plus  souvent  constatée  chez  les 
pléthoriques^  sanguins,  obèses,  goutteux,  diabétiques;  conséquence  le  plus 
souvent  de  la  suralimentation. 

Hypertension  moyenne  de  21  à  25,  constatée  encore  chez  beaucoup  de 
pléthoriques  suS'énumérés,  mdiis  aussi  chez  un  certain  nombre  de  scléreux 
artériels  et  rénaux.  ;^ 

Hypertension  forte  de  26  à  35,  à  peu  près  exclusivement  constatée 
chez  les  scléreux  rénaux  et  artériels  ;  dans  V artériosclérose  et  la  néphrite 
interstitielle. 

Cette  simple  et  schématique  nomenclature  montre  que  l'équation  : 
hypertension  artérielle  =  artériosclérose  est  en  grande  partie  erronée  et 
que,  à  côté  de  Y  hypertension  lésionnelle  (vasculo-rénale),  il  existe  une 
hypertension  fonctionnelle  (neuro -sanguine).  Et  cette  nuance  est  d'impor- 


702  LES   SYMPTOMES 

lanoc,  car  la  conduite  à  suivre  est  toute  différente  dans  l'un  etj'autre  cas. 

Il  faut  d'ailleurs  bien  savoir  :  1^  que  la  tension  maxima  artérielle, 
comme  tous  les  coeffîcients  biologiques  d'ailleurs  (fréquence  du  pouls, 
température,  débit  urinaire,  etc.),  varie  normalement  de  2  à  3  centimètres 
de  mercure  au  cours  de  la  journée,  s'élevant  du  matin  au^  soir,  après 
les  repas,  après  les  exercices,  etc.  ;  2°  que  chez  certains  sujets  sphygmo- 
labiles,  angiospasmodiques,  on  peut  assister  à  des  «  sautes  de  pression  > 
brusques,  transitoires  et  considérables,  4  à  5  centimètres  et  même 
plus. 

D'où  deux  déductions  pratiques  :  1^  prendre,  autant  que  faire  se  peut, 
chez  le  même  individu  la  tension  artérielle  à  la  même  heure  de  la  journée, 
à  égale  distance  des  repas,  pour  avoir  des  chiffres  comparables  ;  2°  ne 
conclure  à  l'hypertension  vraie  permanente  qu'après  que  plusieurs  men- 
surations, pratiquées  à  plusieurs  jours  d'intervalle,  ont  en  effet  démontré 
qu'elle  était  telle. 

La  tensiOB  miaima,  tension  diastolique,  tension  constante,  varie 
dans  des  limites  beaucoup  plus  étroites  que  la  tension  maxima. 

Chez  un  individu  normal,  elle  oscille  à  l'ordinaire  entre  8  et  10  ;  8  cor- 
respondant aux  tensions  maxima  normales  faibles  (13  à  14),  10  correspon- 
dant aux  tensions  maxima  normales  fortes  (15  à  17).  Elle  est,  conune  on 
voit,  relativement  constante  par  rapport  à  la  maxima. 

L'hyperiension  minima  s'observe  dans  les  quatre  conditions  suivantes  : 

lo  Chez  les  grands  hypertendus  maxima  bien  compensés  (26  et  au-dessus), 
chez  lesquels  la  tension  minima  d'équilibre  peut  atteindre  12,  exception- 
nellement 13. 

2°  Chez  les  asysloliques,  l'asystolie  étant  beaucoup  plus  souvent 
caractérisfc  par  un  relèvement  de  la  minima  que  par  un  abaissement 
de  la  maxima  ;  <m\s  deux  signes  sphygmomanométriques  pouvant  d'ailleurs 
coïncider,  coïncidant  même  à  l'ordinaire. 

3^  Chez  h's  urémiques. 

4«  CIk^z  les  plélhori ques-vei neu,r,  surtout  chez  les  individus  présentant 
le  syndrome  de  Vhyperlension  porlale. 

Bn»f,  l'hypertension  minima  est  le  plus  souvent  associée  —  si  elle  n'en 
est  même  l'expression  sphygmomanométrique  —  à  l'hypertension  vei- 
neuse, au  déséquilibre  cardio-vasculaire,  à  l'hyposystolie  ou  à  l'asystolie. 

Le  chiffre  le  plus  élevé  que  nous  ayons  observé  est  19  chez  un  urémique 
asystolique. 

On  voit  (juc  kl  tension  minima  a  une  signification  diagnostique  et  pro- 
nostique au  moins  aussi  importante  que  la  tension  maxima. 

Si  nous  devions  résumer  en  une  formule  schématique,  brève,  presque 
brutale,  la  signification  des  deux  hypertensions  maxima  et  minima,  nous 
dirions  : 

L' hypertension  maxima,  cesf  Vhyperlension  balistique  de  rupture^  c'est 
Vhypertension  hémorragipare,  c'est  Vhyperlension  de  Vhémorragie  céré- 
brale. 


HYPERTENSIONS   ARTÉRIELLES  703 

L'hyperiension  minima,  c'est  ihyperlension  siaiique,  de  déséquilibre, 
c'est  r hypertension  de  déséquilibre  cardio-vasculaire,  de  la  pléthore  veineuse^ 
de  Vasystotie. 

V.i\  tension  différentielle,  différence  de  la  tension  maxima  et  de 
la  tension  ininima,  varie  à  l'ordinaire  dans  le  même  sens  et  presque  de  la 
même  grandeur  que  la  tension  maxima  chez  les  individus  en  état  d'équi- 
libre cardio-vasculaire  ;  en  sorte  qu'd  la  rigueur  la  courbe  des  variations 
de  la  tension  maxima  sensiblement  parallèle  à  celle  des  variations  de  la 
tension  différentielle  peut  suffire  à  suivre  l'évolution  circulatoire  d'un 
sujet  en  état  d'équilibre. 

Au  contraire,  chez  un  individu  évoluant  vers  l'asystolie,  la  tension 
différentielle  décroît  beaucoup  plus  vite  ou  croît  beaucoup  moins  vite 
(jue  la  tension  maxima.  Il  y  a  discordance  entre  l'évolution  de  ces  deux 
tensions.  Pour  juger  de  l'évolution  d'une  asystolie,  la  pression  différen- 
tielle nous  paraît  essentielle. 

En  sorte  qu'on  arrive  k  considérer  cette  pression  différentielle  comme 
le  reflet,  l'expression  sphygmomanométrique  de  la  puissance  cardiaque. 
En  fait ,  les  débiles  constitutionnels  à  petit  cœur  congénital  ont  une  faible 
pression  différentielle  (2  à  4)  ;  les  scléreux  bien  compensés  à  cœur  hyper- 
trophié «  de  bœuf»  ont  une  énorme  pression  différentielle  (10  à  25)  ;  les 
asystoliques  à  faible  pression  différentielle  voient  à  l'ordinaire  leur 
pression  différentielle  croître  au  fur  et  à  mesure  que  leur  cœur  rééupère 
sa  puissance  fonctionnelle  et  que  leur  diurèse  croît  en  proportion,  etc. 

On  a  fait  à  cette  adéquation  de  la  pression  différentielle  et  de  la  puis- 
sance cardiaque  une  objection  bien  amusante  qui  a  tout  au  moins  \^  n^ite 
de  faire  sauter  aux  yeux  l'importance  de  la  tension  minima,  et  ir«&t  au 
moins  curieux  de  constater  qu'elle  a  précisément  été  faite  par  ceux  qui 
ont  méconnu  cette  dernière.  On  a  dit  :  il  est  absurde  de  penser  qu'il 
existe  un  rapport  quelconque  entre  la  tension  différentielle  et  la  puissance 
cardiaque.  Voici  en  effet  deux  sujets  :  le  premier  a  16  comme  maxima 
et  9  comme  minima,  7  comme  pression  différentielle,  il  est  en  parfait 
état  d'équilibre  circulatoire  ;  le  deuxième  a  26  comme  maxima  et  19 
comme  minima,  donc  7  aussi  comme  pression  différentielle,  il  est  en  pleine 
période  asystolique  et  cependant  la  tension  différentielle  est  la  même  dans 
lesdeuxcas.  Rien  de  plus  exact.  L'observation  estdemême  ordre  —  exacte- 
ment —  que  celle  que  l'on  pourrait  faire  en  disant  :  chose  curieuse>  un 
déménageur  «  a  poi*té  »  sans  aucune  défaillance  une  malle  du  rez-de-chaussée 
au  premier  étage,  et  il  a  au  contraire  fléchi  du  cinquième  au  sixième;  la 
malle  était  pourtant  la  même  et  le  nombre  des  marches  identique  aux 
deux  étages  ;  évidemment,  mais  le  porteur  était  épuisé  par  les  cinq  étages 
préalablement  gravis.  Il  en  est  de  même  du  cœur:  pour  gravir  les  7  degré» 
de  19  à  26,  il  a  dû  au  préalable  monter  les  19  degrés  de  la  minima  et 
en  est  épuisé  ;  il  était  encore  tout  dispos  au  contraire  pour  gravir  les 
7  degrés  de  9  à  16,  n'en  ayant  encore  monté  que  9.  Rien  ne  nous  paraît 
au  contraire  plus  démonstratif  de  l'importance  de  la  tension  minima. 


704 


LES    SYMPTOMES 


En  fait  —  et  en  clinique  courante  —  les  hypertendus  artériels 
peuvent  se  classer  rapidement  en  les  quatre  catégories  suivantes  : 

lo  Les  pléthoriques  ; 

2°  Les  nerveux  (angiospasmodiques)  ; 

30  Les  rénaux  (infectés  et  intoxiqués). 

Et  l'aboutissant  do  révolution  normale  de  ces  trois  catégories  est 
représenté  par  la  dernière  catégorie  : 

4^  Les  scléreux,  qui  représentent  le  stade  ultime  des  trois  précé- 
dentes. 

Les  trois  premières  catégories  correspondent  à  des  espèces  cliniques 


▲      ,  Sëno  àa  ¥imcoaité  nortnmh 

î?  * 

^  \  normala      S 


Débit  urinaire  quotidien  H  normal 

Coefficient  hgdrurique  : 
H        ISOO 


ISOO  ix» 


6 


--   260  ceniimètreê  cubes. 


Reins. 


Urine  wirmale   —  1500  centimèlres  cubes. 
Schéma  1  bis. 

Y'\\l.  ()r>7.  -  -  SujtM  normal. 


parfaitement  «lillÏTciHircs,  i\  d<^s  pal  ho^énies  distinctes,  et  partant  à  des 
indications  IhrraptMiliqufîs  précist^s.  Liuiite  «lassification  est  donc  r(^«lle- 
irientprali(iii<\  Mais,  à  la  véritr,  elh^s  ptiuvont  fort  bien  se  combiner:  tel 
pléMiori<|in'  (HM)  kilo^nanîiin's  par  exemple)  j)eut  être  angiospasmodique 
(hyperémotif)  et  infeelr  isyj)hililique).  11  a,  dans  ce  cas,  les  plus  grandes 
chances  (!<»  lnùh'i*  les  étapes  (jui  conrluisent  à  la  sclérose  artério-rénale 
(artériosclérose),  abcKitissanl  normal,  stade  pré-ultime  des  hypertensions 
artéri(îlles  <hroni({n<is.  On  trouvera  ci-après  un  schéma  évolutif  de  ces 
scléroses  cardio-rénales.  Mais  on  voit  <iue  ce  stade  quasi  dernier,  Tartério- 
sclérose,  ipiasi  incurable,  est  j>récédé  de  longues  périodes  d'hypertension 


HYPERTENSIONS  ARTÉRIELLES  705 

fonctionnelle  (pléLhorique,  angiospasmodique,  rénale),  sur  lesquelles 
nous  avons  au  contraire  l'action  la  plus  efficace.  Le  diagnostic  difTérentiel 
dès  hypertensions  artérielles  n'a  donc  rien  de  théorique. 


I.  -  LES    PLÉTHORIQUES 

Le  terme  pléthorique  correspond  &  un  type  en  somme  très  net  et  très 
fréquent.  On  ne  le  rencontre  pas  dans  les  livres  de  pathologie  classique 
parce  que  la  nosologie  traditionnelle  ne  comporte  guère  que  les  afTectionn 


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Scft-i/nn  t  bi». 

Fig.  658.  —  Sujet  pitlhorique. 

s'accompagnant  de  lésions  organiques  déterminées  ou  de  troubles  humo- 
raux déAnis  ou  de  syndromes  symptomatiques  formels. 

Le  pléthorique  n'est,  à  la  vérité,  nullement  un  malade  au  sens  classique 
du  mot  ;  il  jouit  au  contraire,  abstraction  faite  de  petits  malaise»!  inter- 
mittents (efitorescences  cutanées,  hémorroïdes,  etc.),  d'une  santé  floria- 
santé  et  en  apparence  parfaite  ;  il  a  même  une  suractivité  fonctionnelle 
caractéristique  d'une  vitalité  plus  intense  ;  il  est  polyphage  et  ses  (onctions 
digestives  s'accomplissent  k  merveille  (comme  chez  le  diabétique,  le  gout- 
teux et  l'obèse  d'ailleurs)  ;  il  est  polydipsique  et  polyurique  (comme  le 
diabétique  et  le  goutteux)  ;  son  teint  est  coloré,  son  apparence  avanta- 
geuse ;  sans  être  à  proprement  parler  obèse,  son  poids  n'en  est  pas  moins 
franchement  supérieur  à  la  normale  (96  kilogrammes  pour  l'",87,  74  kilo- 


706  LES   SYMPTOMES 

grammes  pour  1™,66,  etc.)  ;  sa  résistance  à  la  fatigue  est  considérable, 
il  est  suractif  et  la  somme  de  travail  qu'il  fournit  peut  être  très  supérieure 
à  la  moyenne  (comme  chez  beaucoup  de  goutteux  et  de  diabétiques). 

Bref,  sans  être  aucunement  malade,  on  aurait  presque  tendance  à  dirc^ 
au  contraire:  le  pléthorique  est  un  sumormal,  un  «surhomme»  au  point 
de  vue  physiologique.  Son  cœur  plus  puissant,  hypertrophié,  fournit  une 
systole  plus  vigoureuse  se  traduisant  par  (fes  tension»  maxima  et  diffé- 
rentielle élevées  ;  son  sang  plus  riche,  moins  dilué,  accuse  une  viscosité 
sanguine  plus  forte  ;  ses  reins,  adaptés  à  une  circulation  et  à  une  nutrition 
plus  intenses,  éliminent  des  quantités  anormalement  élevées  d'eau,  de  sel, 
d'urée,  d'acide  urique,  etc.  ;  ses  glandes  digestives  richement  irriguées 
sécrètent  de  façon  hyperactive  déterminant  la  polyphagie,  la  polydipsie, 
la  polyurie,  la  pléthore,  etc. 

Le  pléthorique  est  donc  un  sujet  non  pas  à  proprement  parler  anormal, 
mais  surnormal,  caractérisé  cliniquement  par  son  apparence  florissante, 
son  poids  supérieur  à  la  normale,  sa  tension  et  sa  viscosité  élevées.  C'est 
un  hypertendu,  hypervisqwîux. 

Mais  c'est  un  candidat  à  l'obésité,  au  diabète,  à  la  goutté  dont  il  pré- 
sente déjà  tant  de  manifestations  morphologiques  et  fonctionnelles  ;  c'est 
un  candidat  aux  scléroses  vasculo-rénales;  et  c'est  précisément,  à  notre 
avis,  la  grande  supériorité  des  techniques  sphygmo-visco-hydrurimét^ques 
associées  d'être  assez  pénétrantes  pour  dépister,  bien  avant  toute  tùani- 
festation  pathologique  av(r('e  et  cataloguée,  les  tendances  morbides,  et  de 
pouvoir,  en  conséquence,  les  redresser  beaucoup  plus  sûrement. 

II.  -  LES   NERVEUX-ANGIOSPASMODIQUES 

Tout  concourt  à  démont  rer  que  cette  phase  constitue  souvent  la  phase 
intermédiaire  entre  la  pléthore  simple  et  la  sclérose  cardio-rénale,  qu'elle 
représente  en  partie  ce  que  Huchard  avait  si  justement  dénommé  le 
stade  de  présolérose. 

Dans  riiistoire  pathologique  de  l'évolution  des  scléroses,  en  partant 
du  sujet  pléthorique  simi>le,  le  stade  actuel  de  présclérose  pourrait  être 
éti^iueté  :  cinq  ans  après,  et  celui  de  sclérose  confirmée  irréductible:  dix 
à  quinze  ans  après. 

11  arrive  même  de  pouvoir  juxtaposer  les  deux  types  de  façon  quasi 
rigoureuse,  tel  ce  fils  de  trente  et  un  ans,  obèse  et  lithiasique  (l",71t 
12,3  kilogrammes),  lloride  et  bien  compensé  avec  un  pouls  à  98,  une 
maxima  à  2."),  une  minima  à  12,  une  viscosité  à  4,8,  et  sa  mère  de  cin- 
quante et  un  ans.  ol^èsc  dégénérée  (l'",^^),  87  kilogrammes),  scléreuse 
avérée,  nycturique,  all>uniinurique,  avec  un  pouls  à  120,  une  maxima 
à  28,  minima  IG,  viscosité  sanguine  4,1. 

Une  (les  caractéristiques  de  celle  période,  qu'il  s'agisse  de  la  fréquence 
du  pouls,  de  la  tension  maxima  et  dilTérentielle,  de  la  viscosité  sanguine, 
du  débit   urinaire.  est  [>réci*iément  une  imlahiliié,  une  variahUiié  tout  à 


HYPERTENSIONS  ARTÉRIELLES  707 

fait  anormales,  que  Ton  ne  constate  ni  dans  la  période  antérieure  quasi- 
normale  au  point  de  vue  circulatoire,  ni  dans  la  période  ultérieure  où 
l'adultération  lésionnclle  est  définitive. 

Dans  la  première  période,  l'équilibre  se  maintient  en  vertu  d'une 
hypertrophie  fonctionnelle  générale,  harmonique,  régulière  ;  dans  la 
troisième  période,  l'organisme  s'est  adapté,  bien  ou  mal,  à  des  lésions 
définitives,  à  une  infirmité  indélébile  ;  il  continue  sa  marche  évolutive  en 
boitant,  de  façon  permanente,  régulière  pourrait-on  dire.  Dans  la  période 
que  nous  envisageons  ici,  l'organisme,  non  encore  irrémédiablement 
adultéré,  n'est  pas  «  résigné  »,  ne  s'avoue  pas  vaincu  ;  il  lutte  contre  la 
déchéance  qui  s'approche  par  des  hypertrophies  compensatrices  ;  mais, 
par  instants,  l'adaptation  fonctionnelle  est  insuffisante,  il  y  a  affolement 
fonctionnel,  réactions  désordonnées,  angiospasmes,  insuffisances  diverses 
survenant  sous  forme  de  crises  paroxystiques  :  hydrémie,  angor,  hypo- 
systolie,  etc.  A  l'ordinaire,  sous  la  seule  influence  de  la  diète  instincti- 
vement pratiquée,  tout  rentre  dans  Tordre.  Mais  les  crises  temporaires 
d 'hydrémie  avec  oligurie,  hypertension  et  hypoviscosité  sanguines  se 
traduisant  par  un  relèvement  brutal  du  coefficient  sphygmoviscosi- 
métrique  et  décelant  une  réaction  cardiaque  brutale  contre  un  blocage 
vasculo-rénal  brusque  par  angiospasme,  sont  tout  à  fait  significatives  et 
caractéristiques.  C'est  I4;  dentier  «  garde  à  vous  »  à  l'entrée  du  défilé  sans 
issue  de  la  sclérose. 

La  caractéristique  dominante  de  cette  période  est  Véréihisme  nerveux, 
Vémoiiviié,  la  tendance  exagérée  â  r angiospasme  qui,  chez  les  prédisposés, 
joue  un  rôle  important,  comme  Tavaient  fort  bien  vu  et  enseigné  Lan- 
cereaux,  Bouveret,  Potain,  Huchard,  dans  la  pathogénie  de  la  sclérose 
vasculaire.  Certains  peuvent  même  arriver  à  îa  sclérose  uniquement  par  la 
voie  angiospasmodique.  Le  plus  grand  nombre  y  arrivent,  comme  nous  venons 
de  le  voir,  par  la  voie  pléthorique  ;  la  dégénérescence  est  favorisée  par  V angio- 
spasme et  les  infections. 

III.  —  LES  RÉNAUX.  -  LES  NÉPHRITIQUES 

Quelque  mécanisme  que  l'on  invoque  pour  l'expliquer,  il  est  un  fait 
clinique  patent,  c'est  l'action  hypertensive  considérable  des  néphrites 
(exception  faite  de  formes  très  rares  d'hyperméabilité  rénale).  Que  la 
néphrite  soit  aiguë  ou  chronique  —  d'origine  infectieuse  ou  toxique  — 
elle  s'accompagne  quasi  toujours  d'hypertension  :  minime  ou  nulle  dans 
la  néphrite  albumineuse  simple,  modérée  dans  les  formes  chlorurémiques, 
elle  est  constante  et  parfois  considérable  dans  les  formes  azotémique  et 
hydrémique  —  on  sait  du  reste  que  cette  dernière  a  été  longtemps  dénom- 
mée hypertensive,  l'hypertension  étant  précisément  un  des  symptômes 
cardinaux  de  cette  modalité  (voir  Albuminuries). 

Que  cette  néphrite  soit  la  conséquence  d'une  affection  diathésique 
(goutte),  d'une  intoxication  (saturnisme)  ou  d'une  infection  (scarlatine, 
fièvre  typhoïde),  l'hypertension  sera  un  de  ses  attributs  symptomatiques 


708 


LES   SYMPTOMES 


les  plus  constants,  et  souvent  même  elle  en  épousera  les  modalités  évolu- 
tives. 

C'est  Tétude  systématique  des  fonctions  rénales  (hydrurie,  chlorurémie, 
^zotémie,  albuminurie,  etc.),  qui,  jointe  à  celle  de  la  tension  artérielle, 
permettra  la  classification  rationnelle  de  ces  cas. 

IV.  -  ARTÉRIOSCLÉROSE 

Pléthore,  angiospasme,  infection,  qu'ils  déterminent  ou  non  au  préa- 
lable une  adultération  rénale,  qu'ils  soient  ou  non  conjugués,  détermi- 


Poumons 


Sang  d9  viSGoailé 
^^\nortnatB  ou  fkibfe 
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Reins 


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Schéma  3  bis. 

Fiï.  059.  —  Sujet  scléreux. 


ncront,  à  la  longue,  la  dôgôuéresctînce  artérielle,  la  sclérose  ariério-réncJej 
V artériosclérose,  si  frôqnentc  «3t,  au  cours  de  laquelle,  l'hypertension  artr- 
rielle  permanonto  ctant  la  règle,  on  a  longtemps  établi  la  relation  hyper- 
tension artérielle  =  arlérioselérose,  nianifesteuient  erronée,  comme  nous 
l'avons  rappelé  plus  haut. 

On  recherchera  systématiquement  : 

Les  signes  de  sclérose  périphérique:  temporales  llexueuses,  induration 
des  radiales,  des  humérales,  des  temporales,  claudication  inter- 
mittente, etc. 

Les  signes  d'aorlile  chronique  el  d'hypertrophie  cardiaque  :  accentuation 


HYPERTENSIONS  ARTÉRIELLES  70» 

du  deuxième  bruit  aortique,  bruit  de  galop,  augmenlation  de  la  matitè 
cardiaque. 

Les  signes  de  néphrite  inlerslilielle:  polyurie  à  densité  basse,  hypo- 


Fig.  660.  —  Évolution  des  scléroses  cardio-rénales. 
I.  —  Normel. 
2.~  Eusyslolie.  —  Plélhore  simple.  —  Compensation  cardio-rénale. 

3.  —  Hypersphyxie.  —  Hydrémie.  —  InsufAsance  rénale. 

4.  —  Hyposyatolie.  —  Hydrémie  et  anoximie.  —  InsufAsance  cardio-rénale. 
Mx.  —  Tension  maxima. 

Mn.  —  Tension  minima. 

V.  —  Viscosité  san(;iiine. 

H.  —  Débit  urinaire  quotidien. 

Coefdcient  tiydrurique. 

azoturie,  hypertension  artérielle,  petite  albuminurie,  diminution  du  coef- 
ficient hydrurique,  hydrémie  (hypoviscoaité  sanguine]. 

Rappelons  la  fréquence  des  accidenls  hémorragiques  :  épistaxis,  hémo- 
ptysies,  hématémëses. 

On  trouvera,  rappelées  dans  le  tableau  ci-joint  (page  710},  les  données^ 
essentielles  du  diagnostic  de  ces  affections. 


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HYPERTENSIONS  AI^TËmCLL£t 


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HYPERTHEFMIE  (FIÈVRE)  [Febris,  de  9«6o;xat,-l 
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En  tliiii(|iie  (Oiuiiiile,  on  tcnfcrd  et  s^ans  inccnvc'nients  les  mot* 
«  fièvre  »  eL  «  hyperpyrexie  >»,  «  hyperthermie\». 

On  dit  donc  qu'un  sujet  a  de  la  «  fièvre  »  quand  il  a  d'une  façon  continue 
une  température  sujn*rieure  à  la  normale. 

Le  rectum  et  le  plancher  buccal  sont  les  lieux  d'élection  pour  prendre  la 
iempéralure  dite  centrale.  Chez  un  adulte  la  température  centrale  normale 
est  de  37^  à  37^,6,  les  oscillations  physiologiques  diurnes,  écarts  entre  les 
températures  minima  (matinales)  et  maxima  (vespérales),  pouvant 
atteindre  5  à  6/10  de  degré. 

L'aisselle  et  le  pli  de  Taine  sont  les  lieux  d'élection  pour  prendre  la 
Iempéralure  dile  périphérique.  Chez  un  adulte  cette  température  périphé- 
rique normale  est  de  36<^,4  à  37^  avec  des  oscillations  diurnes  de  5  à  6/10 
de  degré.  Il  y  a  donc  un  écart  moyen  de  1/2  degré  entre  les  températures 
centrale  et,  périphérique.  Mais  les  causes  d'erreur  :  sueurs,  refroidissement 
périphérique,  mauvaise  application  du  thermomètre,  sont  beaucoup  plus 
grandes  à  la  ï»ériphérie. 

On  devra  donc,  toutes  les  fois  que  la  chose  sera  possible,  donner  la  pré- 
férence à  la  température  centrale.  A  l'ordinaire  les  températures  centrales, 
rectale  et  buccale  sont  identiques;  parfois  elles  sont  très  différentes  ; 
il  faut  bien  savoir  qu'une  inflammation  ou  une  congestion  locale  (rectite, 
hémorroïdes,  hypertension  portale,  etc.,  etc.)  peut  donner  lieu  à  une 
hypertherniie  locale,  ne  s'accompagnant'  pas  de  fièvre  à  proprement 
parler  (j>as  d'hyj)erpyrexie).  Nous  avons  vu  des  malades  considérés 
comme  fébricitants  et  t  enus  au  lit  depuis  des  semaines,  voire  des  mois,  à 
cause  d'une  température  lectale  persistante  voisine  de  38°,  et  n'ayant  à 
proprement  parler  aucune  fièvre,  ainsi  que  le  démontraient  ultérieurement 
la  notation  systématique  et  attentive  de  la  température  buccale  absolu- 
ment normale  (37  à  37^,4),  du  pouls  (GO  à  72),  et  l'absence  de  tout  sym- 
ptôme morbide,  avec  cependant  persistance  d'une  température  rectale 
élevée  voisine  de  38*^.  Dans  tous  ces  cas  on  rencontrait  de  la  rectite,  des 
hémorroïdes,  de  l'hypertension  portale,  de  la  congestion  du  foie.  Parfois 
l'introduction  répétée,  deux  ou  plusieurs  fois  par  jour,  du  thermomètre, 
le  contact  de  substtinces  antiseptiques  irritantes  semblent  être  la  cause 
efficiente  de  l'irritation  locale. 

D'une  façon  générale,  comme  on  sait,  ta  fièvre  est  Vindice  d*une  infeciion. 
Cliniquement,  10  fois  sur  20  on  peut  poser  l'équation  fi èvree=  infection. 


HYPERTHERMIE  (FIÈVRE) 


713 


Il  rcôlf  loiitcfois  un  If'ger  pourcentage  de  fièvres  non  infectieuses  dont 
nous  dirons  quelques  mots  ultérieurement.  Passer  en  revue  toutes  les 
i;atisi-s  de  fièvre  serait  donc  faire  la  nomenclature  fastidieuse  de  toutes  les 
infeitions  en  y  ajoutant  quelques  pyrexies  non  infectieuses, 

Kii  fait  la  solution  du  problème  clinique  est  parfois  évidente  :  l'érj'sî- 
pèle,  l'herpès,  les  lièvres  éruptivcs,  etc.,  «  sautent  aux  yeux  ",  tôt  ou  tard, 

D'auln-s  fois  la  cauîe  reste  longtemps,  sinon  toujours,  obscure,  et  la 
solution  nécessite   la  mise  en  œuvre  des  techniques  les  plus  modernes. 

Pratiquement,  à  se  placer  au  pur  point  de  vue  diagnostic,  il  est  clinique 
df  divisiT  les  lièvres  très  simplement  en  : 

Fièvres  de  courte  durée,  dont  la  durée  totale  n'excède  pas  deux 
semaines. 

Fièvres  de  longue  durée,  dont  la  durée  excède  deux  semaines  sans 
revenir  i'i  la  normale. 

Fièvres  intermittentes,  fièvre  à  rechute,  constituée  par  des  stades 
plu;;  ou  mriins  longs  d'iiyperpyrexie  avec  stades  intercalcaires  d'apyrexie. 

Les  fièvres  de  courte  durée  ne  nous  attarderont  pas,  car,  ou  le 
diagnostii;  est  tôt  ou  tard  plus  ou  moins  évident,  ou,  si  la  cause  reste 
obscure  [et  il  en  i'=t 
souvent  ainsi),  la  gué- 
rison  plus  ou  moins 
rapide  vient  en  tout 
cas  trancher  la  ques- 
tion pratique  essen- 
tielle pour  le  malade 
et  même  pour  le  mé- 
decin. 

C'est  dansce  groupe 
de  lièvres  que  l'on 
rencontrera  : 

Les  fièvres  érup- 
tives  (  exanthémati- 
ques)  :  rougeole,  «car- 
lutine,  rubéole,  etc.  ; 
la  diphtérie. 

Les  infections  ba- 
nales ou  spécifiques 
des  voies  respiratoi- 
res :  catarrhes,  bron- 
chites aiguës,  angi- 
nes, pharyngites,  pneumonies,  broncho-pneumonies,  etc.  ;  iniluenza,  etc. 

Les  infections  banales  gastro-intestinales  :  embarras  gastriques  fébriles, 
gastro- entérite  s  aiguj's,  appendicites,  etc. 

Les  infections  aiguës  des  divers  autres  systèmes  et  appareils:  arthrites 
aiguës,  lymphangites,  infections  pelviennes,  sinusites,  érysipèle,  polio- 
myélites, etc..  etc. 

Diagnostic.  ^ 


Fig.  661.  —  Grippe  à  forme  respiraloi 


714 


LES    SYMPTOMBB 


A  la  vérité,  la  plupart  de  ces  Sevrai  de  courte  durée  sont,  en  somme 
d'étiologie,  d'origine  inconnue,  en  tout  cas  c  non  spécifique  a,  et  un  grand 
nombre  des  termes  qui  les  caractérisent  :  ■  rhume  *,  grippe,  inilnenzs, 
courbature  fébrile,  fièvre  éphémère,  flévra  riiumatolde,  etc.,  etc.,  ne  sont 
pas  autre  chose  que  des 
«  étiquettes  cliniques  ■  de 
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Fig.  662.  —Pneumonie  franche  chez  un  adulte. 


Ajoutons  que  qudques- 
uns  de  ces  états  se  pro- 
longeant anormalement 
peuvent  rentrer  dans  la 
catégorie  des  flëvres  de 
longue  durée  dont  nous 
allons  parler  maintenant, 
et  qu'inversement  qud- 
ques-nnes  des  espèces  «Ji- 
niques  s'accompagnant  à  l'ordinairo  de  fièvre  de  longue  durée  peuvent 
anormalement  tourner  court  et  rentrer  dans  la  catégorie  actueUe.  Ce  sont 
U  exceptions  qu'il  faut  connaîtra.  Dans  la  pratique  la  division  élémentaire 
8Us-énonc^e  n'en  conserve  pas  moins  sa  pleine  valeur  clinique. 

Les  tiévroB  de  longue  durée  imposent  davantage  la  nécessité  d'un 
diagnostic,  car  ici  la  guérison  ne  vient  pas,  quelle  que  soit  l'incertitude, 
solutionner  rapidement  le  problème  clinique. 

Dans  90  p.  100  des  cas  il  s'agit  de  tuberculose,  de  fièvre  typhoïde,  de 
septicémies  ou  de  suppurations  profondes. 

Les  10  p.  100  restants  se  rapportent  aux  aftections  les  plus  diverses  : 
rhumatisme  articulaire  aigu,  influenza,  méningites,  appendicites  chro- 
niques, leucémies,  syphilis,  cancer,  etc. 

La  statistiquede Cabot,  relative  à  784  cas  pyrétîques  recueillis  A  rhfipital 
de  MassachusscUs,  est  la  suivante  : 

Typhoïde 586 

Septicémies  diverses 70 

Tuberculose 54 


710  (90  p.    100). 


MÊninRite:^ 

Induen^a 

Flhumatisme  articulnire.. . 

Leucémies 

Cancer 

Syphilis 

Tricliiiiiase 

Cirrliose. 

Gonorriiée 

Divers 


HYPERTHERMIE  (FIÈVRD  713 

Cette  statistique  ne  correspond  évidemment  en  rien  à  celle  de  la  pra- 
tique citadine  ;  le  taux  démesurément  élevé  des  typhoïdes  tient  à  ia  spé- 
cialisation de  l'hôpital  de  Massachussetts.  En  ville,  la  tuberculose,  les 
septicémies  profondes,  les  infections  mal  définies  étiquetées  influenza. 


le  rhumatisme,  l'emportent  de  beaucoup  sur  la  fièvre  typhoïde.  Mais,  en 
somme,  en  ville  comme  dans  cette  statistique,  on  peut  dire  que  : 

98  p.  100  des  cas  de  fièvre  de  longue  durée  se  groupent,  par  ordre  de 


-  Përicardite  intectiei 


fréquence,  sous  les  cinq  rubriques  :  tuberculose,  seplicéinie  d'origine  viscé- 
rale, influenza,  rhumalisme,  fièvre  typhoïde. 

Dam  l&  tuberculose,  certaines  localisations  sont  quasi  évidentes  :  tuber- 
culoses ostéo-articulaires,  ganglionnaires,  péritonéales,  méningées,  géni- 
tales, pleurales.  Ce  sont  surtout  les  formes  pulmonaires  et  rénales  qui 
peuvent  rester  assez  longtemps  latentes.  On  sait  les  ressources  que  pré- 


716  LES   SYMPTOMES 

scnlenL  au  clinicien  les   lechniques  modernes  :  auscultation,  radioscopie, 
inoscopie,  inoculation,  etc. 

Dans  les  sepiicèmies  (in  devra  penser  : 

1"  Aux  endocardites  infectieuses  végélanles,  malignes,  septiques,  si  sour- 
noises, mais  que  diVéleront  à  coup  sûr  une  auscultation  attentive  et 
la  courbe  si  caractéristique  de  la  température  (grandes  oscillations  sepli- 
cémiq^ues)  et  parfois  les  complications  (embolies]. 

2"  Aux  infections  puerpérales  et  post- puerpérales,  à  l'ordinaire  évi- 
dentes. 

'   3°  Aux  infeclioiis  riscèrales,  par  ordre  de  fréquence  : 
Infections  appendiculaires  et  péri-appendiculaires  ; 
Infections  vésiculaires,  péri-vésiculaires  et  hépatiques  ; 
Infections  u'rinaii-es  (néphrétiques  et  péri-néphrétiques}  ; 
Infections  génitales  (pelviennes,  prostatiques,  etc.)  ; 
Infections  gasiro-inteslinalcs. 
4°  Aux  infections  pleurales. 

b°  Aux  infections  lymphatiques  :  lymphangites,  érysipèle,   phlegmons. 

Les  abcès  viscéraux  profonds,  ceux  du  rein  et  du  foie  en  particulier, 

sont  parfois  les  plus  difficiles  à  dépister  parce  que  des  symptômes  locaux 


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sont  souvent  absents,  il  y  fout  déployer  toutes  les  ressources  de  l'explo- 
ration clinique  moderne.  C'est  à  leur  occasion  que  nous  avons  fait  et  vu 
fairt'  les  plus  grosses  erreui^s  de  diagnostic.  Il  convient  d'y  toujours  penser 
dans  les  cas  de  lièvre  longue  ucryptogénique  «. 

Dans  linfluenza  à  lièvre  prolongée,  le  seul  probicnie  consiste  en  somme 
à  reconnailru  si  quelque  bacillose  menaçante  ne  se  dissimule  pas  derrière 
le  rideau  de  l'inteclion  aiguë  ou  si  qiielque  complication  profonde  (foie, 
rein,  elc.j  nesl  pas  venue  modifier  l'évolution  normale.  Le  problème 
diagnostique  se  confond  avec  celui  posé  plus  haut. 

Dans  le  rliumaiisnie  articulaire  alyu  et  les  rhumniismes  posl-infeclieux, 
les  localisations  articulaires,  les  connnénioratifs,  rendent  à  l'ordinaii'e  le 
diagnostic  évident. 

Lu  dia-jnostic  des  typhoïdes  et  des  paratyphoïdes  se  basera  sur  l'évolution 


HYPERTHERMIE  (FIÈVRE)  717 

tliermique  souvent  typique,  le  tableau  clinique  parfois  tort  net,  et  sur- 
tout li.'s  doiini^es  hé  m  a  to  logiques  modernes  (aéro-diagnostic,  hémo- 
cultures). 


Les  espèces  cliniques  pyrétiquea  ci-dessus  représentent,  avons-nous  dit, 
OS  p.  100  des  cas^de  fièvres  de  longue  durée.  Les  2  p.  100  restants  colla- 


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pensons-y  toujours  !),   méningites   rapidement  évidentes^  (céphalée,  Ker- 


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foie  en  particulier,  maladie  de  Hodgkin). 

Mentionnons  encore  les  espèces  exceptionnelles  et  à  l'ordinaire  évi- 
dentes :  blessures  et  maladies  du  cerveau  (hémorragies  cérébrales,  délire 
aigu,  tumeurs,  fractures  du  crâne),  intoxication  belladonée  et  par  les 
gaz  asphyxiants  (inspiration). 


718  LES    SYMPTOMES 

La  plupart  de  ces  espèces  cliniques  sont,  comme  on  voit,  non  iofec- 
tieuses. 

Il  convient  d'en  rapprocher  l'hyperpyrexie  de  la  maladie  de  Basedow, 


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si  raractt-ristiquc,  toujours  inodcrrr^  '.^fi  i;t  au-dessous,  marchant  de  pair 
avec  la  tachycardif,  à  l'ordinaire  maxima  le  matin  (comme  la  tachy- 
cardie) et  minima  le  soir. 

Cette  lièvre  d'origine  nrvropathiiitie  est  à  rapprocher  des  fièvres 
dites  purement  «  nerveuses  ",  «  hyatcriiiuea  »,  «  psychiques  »,  encore  bien 
obscures.  (Jui;  penser  de  la  «  lièvr-e  d'entrée  »  à  l'hôpital,  qui  parait  bien 
réelle,  et  de  la  ■<  fièvre  ilu  dimanche,  jour  de  visite  »?  A  la  vérité,  ici,  bien 
des  facteurs  peuvent  entrer  en  jeu. 


FIÈVRES  DE  LONGUE  DURÉE 


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720  LES   SYMPTOMES 

Les  fièvres  intermittentes.  —  Pratiquement  elles  sont  représentées 
dans  nos  climats  par  le  paludisme^  la  malaria,  que  dépisteront  les  anté- 
cédents (séjour  dans  un  milieu  paludéen),  le  rythme  intermittent  de 
la  fièvre,  la  splénomégalie,  la  recherche  dans  le  sang  de  rhématozoaire 
causal. 

La  fièvre  récurrenie  est  tout  à  fait  exceptionnelle  en  nos  régions. 

Mais  il  ne  faut  pas  oubUer  que  ce  caractère  intermittent  ou  rénitent 
ou  récurrent  de  la  fièvre  peut  être  réalisé  par  des  infections  autochtones 
non  spécifiques,  au  premier  rang  desquelles  il  faut  mentionner  : 

Les  fièvres  intermittentes  hépaliques  (fièvres  biUo-septiques),  surtout 
fréquentes  au  cours  des  angiocholites  et  reproduisant  fort  exactement 
le  tableau  de  la  fièvre  intermittente  palustre  avec  même  parfois,  et 
comme  au  cours  de  cette  dernière,  un  maximum  matinal,  réalisant  un 
type  de  fièvre  inverse  (Gilbert  et  LerebouUet).  La  fièvre  peut  être 
rémittente,  parfois  même  continue  (voir  page  718). 

Les  fièvres  intermittentes  urinaires  (fièvres  urino-septiques),  surtout 
fréquentes  au  cours  des  pyélo-néphrites,  prêtent  exactement  aux  mêmes 
considérations. 

Mais,  à  la  vérité,  si  ces  infections  peuvent  présenter  le  caractère  d'accès 
à  début  brusque,  à  évolution  plus  ou  moins  rapide,  à  rénitence  com- 
plète, à  rechutes  typiques,  elles  ne  présentent  jamais  Taspect  si  caracté- 
ristique des  intermittences,  à  rythme  régulier,  des  accès  paludiques  francs. 


HYPOCONDRE    DROIT 
(DOULEURS  DE  L') 


pj-o,  suus]  yivSzo;,  cartilage;~] 
L  sous  les  côles.  J 


CliniqueineiiL,  [' hypocondre  droit  est,  conformément,  à  t'étymologk' 
et  sans  qu'il  soit  besoin  de  la  délimilcr  yulrenient,  la  répinn  de  l'abdomon 


Rapports  du  foie 


loua-jacente  au  bord  inférieur  et  antérieur  droit  de  la  cage  thoracique. 
Normalement  elle  répond  au  bord  inférieur  et  à  la  face  antérieure  du  foie 
dans  toute  son  étendue.  En  fait,  les  quatre  cinquièmes  des  manifestations 


72-2  LES    SYMPTOMES 

douloureuses  de  celle  rêtjion  snnl  d'origine  hépatique  ou  vésiculaire;  il  s'en 
fniit  toulefoU  quf^  les  douleurs  de  l'hypocondre  aient  toujours  cett«  origine. 


Un  bref  iHppel  des  notions  d'anatoiiiic  régionale  suffit  à  évoquer  toutes 
les  possiMlités  d'intorpri-lalion  des  algies  de  cette  région. 

L'iiypiicondre  droit  ost  (-a  rapport  dans  sa  totalité  avec  la  ftMce 
antérieure  et  le  bord  inférieur  du  foie,  avec,  en  son  milieu,  le  fond  de  la 
vésicule  biliaire.  Les  affections  hépatico-billaires  sont  par  excellence  les 


—  Pal|iolio:i  <iu  foie. —  ProciiUé 
Ipaliuii  btiiiHiiunlIo  K\  Ju  ballot- 
(CtiiinfTnnl,  Lrlnllc). 


jifTecliun.s  algiqiies  di^  l'hypoi/findru  driiil.  Les  douleurs  aiguës,  paroxys- 
tiipii's,  à  Umni:  An  ciiliiiues,  sont  surtout  .■.irjictéristiques  de  la  lilkitue 
biliuire  simple  ou  rompliquéi\  II  ('st  liinii  exi  r|itionnel  que,  pendant  plus 
III)  moins  lungteuips  dans  l'iiilt'rvidli:  rti^s  cnsiis,  la  palpation  n'éveille  pas 
\\i\n.  diiuleiir  laraftérislique  uu  nive.iii  du  fond  de  |y  vésicule.  Les  douleurs 
d'iirigiue  liépaU<[iii-  sont  i'i  l'urdiniiirt;  plus  sourdes,  parfois  même  seu- 
lement provoquées  piir  lii  palpalion  ou  la  percussion.  Ce  sont  des  douleurs 
qu'il  faut  rechercher;  elles  sont  .■^oiiveiil  latentes  :  la  congestion  active  ou 
/xi.isfi'Cf'u/uEcest.delicaui'oiip  la  plus  fréquente  des  atTections  «sensibles» 
du  foie  ;  elle  accompagni',  précède,  annonce  la  jihipart  des  cirrhoses. 
Klle  iisl,  curimie  on  sait ,  un  des  sympi  ômes  les  plus  constants  de  Vinsuf fi- 
nance cardiaque,  de  l'/iE/posi/s/o/ic,  de  Vasyslotie.  Il  faut  enfin  penser 
toujours  il  la  si/ijliitis  du  foie  assez  fréquente,  aux  abcès  [antécédents  palu- 


ZONES  DE  MATITÉ  DANS  LES  DOULEURS  DE  L'HYPOCONDRE  DROIT     7^3 


724  LES    SYMPTOMES 

tliquea,  fièvre,  ictère,  etc.),  et  au  cancer,  heureusement  beaucoup  plus  rare. 
Dans  tous  ces  cas,  ce  n'est  pas  le  caractère  de  la  douleur,  mais  les  signes 
■et  symptômes  associés  et  l'évolution  qui  assoient  le  diagnostic,  ainsi  qu'on 
le  verra  dans  le  tableau  récapitulatir  ci-apr's. 

Immédiatement  derrière  le  foie  se  rencontrent  l'angle  formé  par  les 
râlons  ascendant  el  transuerse  (angle  sous-hépatique  du  c6Ion),  et  le  pre- 
mier angle  duodénal,  avec  lesquels,  d'ailleurs,  la  vésicule  contracte  si 
souvent  des  adhérences  au  cours  des  péricholécystites.  Il  en  résulte  qu'une 


Itujiports  antérieurs  <lc$  viscères  ubdoiiiiiiuux. 


douleur  hypocondriaque  droite  pouira  être  symptomaLique  d'une  appendi- 
€ile  baul  siluie  pré  nii  rélrocolique,  et  le  suliictère  si  fréquent  dans  ces  cas 
peut  aupnentcr  les  difficultés  diagnostiques.  Hn  fait,  nous  avons  vu  corn- 
mettre  les  deux  erreurs  :  cholécystite  prolahée  prise  pour  une  appen- 
dicite, appendicite  haute  prise  pour  une  cholécystite.  L'appendicite  peut 
d'ailleurs  être  l'origine  d'un  abcès  sous-hépatique.  .\  l'ordinaire,  et 
abstraction  faite  des  épisodes  particulièrement  aigus  où  le  péritonisme 
ou  la  péritonite  empêchent-  toute  localisation  précise,  la  palpation  permet 
de  reconnaître  la  localisation  prédominante  de  la  fosse  iliaque  droite. 

Quant  aux  ulcères  duodénaux  {voir  Dyspepsies),  le  caractère  spécial 
des  douleurs,  spontanées,  rythmiques,  en  rapport  régulier  avec  les  repas, 
le  syndrome  de  dyspepsie  byperchlorhydrique  qui  les  accompagne  à 
l'ordinaire,  le  siège  plus  bas  de  la  douleur  provoquée  par  la  palpation 


HYPOCONDRE  DROIT  (DOULEURS  DE  L') 


entre  l'hypocondre  droil  et  l'iniib 
facile  qu'une  hématéniésG  vîont  i 
lithiase  biliaire  qu'il  se  posera. 


^ttent  souvent  un  cliagu 
inclier.  C'est  surtout  av' 


En  arrière  enfin  de  la  face  inférieure  du  foie,  de  l'angle  du  côlon  et  du 
duodénum  se  trouve  le  rein  droil  dont  maintes  alTections  peuvent  a'exté- 
rioriserdouluureuseraent  dans 
l'hypocondre  droit.  11  con- 
vient de  nu  ntionnei  plus  par- 
tit iihèrenient  la  lilktase  rénale 
et  les  suppuralion^  néphréti- 
ques [pyonéphroses)  ou  péri- 


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énofiue  de 
lion  du  duodénum  Lnc  h^ 
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II  !i  agit  d  une  malade  \  enue  dani  le  service  du 
professeur  Terrier  avec  des  accidenls  qui  ont 
fflit  pen^r  â  de  I  obitructiun  mleslmale  Flti 
n  succombé  aprè<i  quelques  jours  sans  avoir 
élé  op*r6e  et,  à  l'autopsie,  les  seules  lésions  Irou- 
véessonlcelles  figurées  ici  ;  l"  p-d^i"  porliondu 
duodânum  très  dilatée  au-dèsfus  de  la  coudure 
qui  est  en  e.  Remarquer  les  adhérences  ad.c.d. 


rem  droit  : 
1  angle  liépalique  du  cOton  et 
le  duodénum  Le  pôle  mfé- 
rieur  du  rein  est  habilucllemenl 
derrière  1  an^le  hépatique  Ex- 
cep  t  Ion  nellemeni  cet  angle  est 
au-dessous  dit  rem  (d  après  Al- 
glave} 


néfibréliqiies  (abi-ès  périnéphréliques] .  En  dehors  des  crises  paroxystiques, 
coliques  néphrétiques,  pendant  lesquelles  il  peut  y  avoir  quelques  mo- 
ments d'hésitation  avec  les  coliques  hépatiques,  du  fait  d'un  examen 
rendu  presque  impossible  par  la  violence  de  la  douleur,  le  diagnostic  de 
la  tiihiase  urinaire  se  fera  facilement  par  la  localisation  maXiraa  de  la 
douleur  spontanée  ou  provoquée  dans  la  région  lombaire,  par  les  irra- 
diations uretérales  et  testiculaires,  par  les  manifestations  urinaires  et 
parfois  par  la  cunstatation  de  graviers  urinaires.  Il  en  sera  de  même  des 
pijonéphroses  et  des  abcès  périnéphréliques,  mais,  pour  ces  derniers,  s'ils 
fusent  sous  le  foie  (éventualité  rare),  le  diagnostic  peut  être  fort  épineux; 
il  est  cependant  capital,  puisque  d'un  diagnostic   exact  découlera  une 


726 

intervention  correcte 


LES    SYMPTOMES 

1  lombaire  ou  laparotomie  s 


hépatique. 


Fig.  684.  —  Coupe  antéro-poslériaure  du  foie  (Charpy). 
Lo    coupe  passe  par  l'hypocondrc  droit. 

On  devra  surtout  penser,  pour  les  éliminer,  si  possible,  par  une  analyse 
clinique  judicieuse  :  aux  penchait- 
rystites,  aux  abcte  sous-hépatiques 
d'origine  appendirulaire,  aux  abcèîi 
s-phréniques. 

Toutes  les  affections  susniention- 

os  et  susceptibles  de  donner  lieu 

■onmie  signe  important,  voire  prê- 


ondre  droit,  sont  d'origine 


Fig.  G87  el  68^.  —  l'oints  clouloiiroiix  de  niy|)ocondrc  droit. 
Origine?  cl  irrudialion^. 


7-iS 


LES    SiMPTOMES 


abdominale  (hcpatico-biliaires,  colo-duodénales, néphrétiques),  Deuxaffec- 
tions  thoraciques,  la  pleurésie  et  la  pneumonie  droiles,  peuvent  de  même 
donner  naissante  a  la  même  localisation  algique  Pour  la  pneumonie 
cette  localisation  est  la  règle  dans  les  pneumonies  du  lobe  inférieur  droit 
et  pnrfois  du  lobe  moyen,  en  particulier  chez  les  enfants  D  ailleurs  dans 


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h  idriaque  droKc  ii,  le  plus  souvent,  une  triple 

h     leresthésie    supcrriciclle    [zone    de    projection 

); 

fonde  de  confiestion  active  infectieuse  hépa- 

g  ion   d'inflammation   pleurale   par  corticalite. 

n  bien  rare  qu'une  pneumonie  laisse  longtemps 

n    u  p  n       I  en  est  de  même  des  pleurésies,  sauf  pour  les- 
d    ph  agn  a      us.  d'un  diagnostic  souvent  fi  délicat. 


HYPOCONDRE  DROIT  (DOULEURS  DE  L')  729 

Il  nous  faut  mentionner  pour  finir  une  variété  anatomique  d'abcès  sous- 
phrênique  précisément  localisée  à  l'hypocondre  droit,  dans  la  loge  inter- 
hépato-diaphragmatique  droite  et  limitée  en  haut  par  le  diaphragme, 
à  gauche  par  ie  ligament  falciforme  et  l'épiploon  gastro-hépatique,  en  bas 
par  la  partie  droite  du  côlon  transverse  et  un  double  repli  transversal 
du  péritoine  étendu  de  la  partie  inférieure  du  côlon  ascendant  à  la  paroi 
abdominale  un  peu  au-dessous  de  l'extrémité  de  la  onzième  côte.  C'est  une 


Pig.  691.  —  Loges  qui  peuvent  être  occupées  par  le  pus  des  périlonlles  ((bcd)  ;  1,  loge 
souE-mËsenlérique  ;  2,  loge  pelvienne  ;  3,  loge  suK-mésentérique  ;  4,  loge  paracoUquc 
droite;  5,  loge  interhëpato-colique  ;  loge  B0us-phr6nique  droile  (6)  el  gaucbe  (8} 
séparée  de  la  précédente  par  le  ligament  ralcitorme  (7)  ;  loge  paracolique  gauche  (9) 
(Kelly,  in  Berard  el  Vignard). 


des  variétés  les  plus  fréquentes  d'abcès  soua-ph réniques.  Lors  d'une  étude 
déjà  ancienne  des  variétés  anatomiques  d'abcès  sous-phréniques  (Mar- 
tinet, Des  variétés  analomiques  d'abcès  sous-phréniques,  Paris,  1898), 
nous  l'avons  relevée  60  fois  sur  146  cas.  Ces  abcès  sont  consécutifs 
tantôt  à  une  alTection  hépatique  :  lithiase  biliaire,  abcès  ou  kyste  hyda- 
tique  suppuré  du  lobe  droit,  tantôt  à  une  perforation  d'un  ulcère  duo- 
dénal. 

Diagnoêlie.  46 


730 


HYPOCONDRE  DROIT  (DOULEURS  DE  L1 


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HYPOCONDRE  DROIT  (DOULEURS  DE  L') 


731 


732  LES   SYMPTOMES 

Le  diagnostic  se  basera  sur  la  douleur  initiale  prédominante  dan? 
l'hypocondre  droit  irradiée  souvent  vers  Tépaule  droite,  sur  la  voussure 
épigastrique  étendue  surtout  vers  la  droite,  sur  l'augmentation  de  la 
matité  hépatique  ou  au  contraire,  dans  les  cas  d'abcès  gazeux,  sur  la  sono- 
rité pré-hépatique  et  l'abaissement  du  foie,  sur  Timmobilisation  complète 
ou  incomplète  de  la  moitié  droite  du  thorax,  sur  la  coexistence  fréquente 
d'une  pleurésie  droite,  voire  d'une  névralgie  phrénique  de  ce  côté.  Le  dia- 
gnostic causal  sera  surtout  basé  sur  les  antécédents. 

Terminons  en  signalant  trois  éventualités  plus  rares  : 

a.  Une  localisation  exceptionnelle  de  zona^  qu'un  examen  de  visu 
de  la  région  douloureuse,  examen  qui  est  de  règle  pour  toutes  les 
RÉGIONS,  mettra  en  évidence. 

b.  Une  localisation  de  «  douleurs  en  ceinture  »  d'origine  iabétiquCj  à 
laquelle  il  suffit  de  penser,  mais  à  laquelle  il  faut  toujours  penser  dans 
les  douleurs  des  hypocondres  droit  ou  gauche  ou  de  l'épigastre,  et  qu'un 
examen  systématique  des  réflexes  et  de  la  stabilité  —  et  il  doit  toujours 
être  fait  et  systématiquement  —  suffit  à  établir. 

c)  Le  kyste  hydatique  du  foie  est  habituellement  indolore,  même  quand 
il  atteint  un  volume  relativement  considérable.  Mais  exceptionneJlement 
il  peut  donner  naissance  à  des  anses  douloureuses  d'aspect  pseudo- 
chotélithiasiques  de  pathogénie  extrêmement  obscure  :  peut-être  un  réflexe 
se  produit-il  au  niveau  des  voies  biliaires,  sorte  de  biliospasme  doulou- 
reux (Prof.  Chauffard). 

Le  diagnostic  de  kj^ste  hydatique  à  forme  pseudo-lithiasique  est 
extrêmement  difficile  et  parfois  impossible  quant  les  signes  cliniques  de 
kystes  sont  absents. 


HYPOCONDRE  GAUCHE 
(DOULEURS  DE  L) 


C'est  dans  la  région  de  l'bypOCOBdre  gauche  que  viendront  surtout 
s'extérioriser  les  aiTectiona  douloureuses  de  la  grosse  tubérosité  de  l'esto- 
mac, de  la  rate,  du  rein  droit,  de  Tangle  splénique  du  côlon. 


Fig,  692.  —  Loge  sptënique. 

FS,  loge  splénique.  ■ — ■  E,  cslomac  érigné  à  droite.  —  R,  exlrémilé  supérieure  du 
rein  gauche  el  capsule  surrénale  en  dedans.  —  F,  coupe  de  la  queue  du  pancréas.  ~ 
dE.angle  colique  attiré  en  bas.  —  cd,  portion  initiale.  —  ï.épiploon  du  cOlon  descendant. 

—  Ipc,  ligament  phrénocolique.  —  g,  gouttière  formée  par  le  rein  et  la  paroi  costale. 

—  D,  diaphragme.  —  p,  paroi  thoraco-abdominale.  —  S,  sternum  (Picou,  d'après 
Conatantinesco,  in  Poirier-Charpy), 


Description  clinique-  —  Les  neuf  dixièmes  des  douleurs  de  l'hypo- 
condre  gauche,  en  coïncidence  avec  des  douleurs  de  la  région  thoracique 
inférieure  (sous-cardiaque)  gauche  sont  d'origine  stomacale  et  sympto- 
matiques  de  la  distension  par  des  gaz  de  la  grosse  tubérosité,  bref  de  la 
flatulence,    du    méléorisme,  de   Vaéropkagie.  La   percussion   indique  une 


734  LES    SYMPTOMES 

extcasion  marquée  de  l'espace  de  Traube,  souvent  avec  sonorité  tympj 
nique.  I.e  sujet  accuse  à  l'ordinaii-e,  en  même  temps  que  des  douleufl 
del'hypocoiidrc  et  du  thorax  gauche,  des  troubles  cardiaques:  palpîtatioai 
dyspnée,  voire  «  faux  pas  du  cœur  »,  extra -systoles  ;  il  se  dit  souvcnl 
soulagé  par  les  renvois  de  gaz,  les  (éructations:  il  n'est  pas  rare  enriii,  c 
au  moment  même  de  ses  discours, de  le  surprendre  en  flagrant  délit  d'aéro- 
phagie. Ces  sujets  viennent  bien  plus  souvent  encore  consulter  pour 
des  troubles  cardiaques  [palpitations,  douleurs  précordiales,  "  faux  pas  du 
cœur  »,  angoisse,  dyspnée,  etc.)  que  pour  leur  hypocondre,  et  pour  eux 


se  justilie  fort  bien  l'aphorisme  cbnique  ancien     «  Quand  un  patient  t 
plaint  de  son  cœur,  il  y  a  neuf  chances  sur  dix  pour  que  ce  aoit  un  dyspep-  ' 
tique  névropathe    ".  Bien  des  fausses  angines  de  poitrine  n'ont  pas  d'au- 
tre origine.  Le  météorisme  stomacal  dépiste  re<iteia  à  en  dépister  l'origine  : 
névrose  gastrique,  hypersihénie  stomacale    affeilton  chronique  de  t'înleslin^ 
Doire  lithiase  biliaire  ou  appendicite  sans  oui  lu  r  Id  plus  fréquente,  i'aér 
phagie. 


Fréquence-  —  Par  ordre  de  fréquence,  ce  sont  les  affections  chi- 
rurgicales du  rein  gauche  (hthiase,  pyo  et  hydronéphrose,  phlegmons 
périnéphrétiques,  tuberculose  rénale,  néoplasie)  qui  viennent  er 
Nous  ne  pourrions  que  répéter  à  leur  occasion  ce  que  nous  avons  déj&_ 
dit  au  sujet  des  douleurs  de  l'hypocondre  droit,  auquel  nous  prions  1 
lecteur  de  se  reporter.  Le  plus  souvent  la  douleur  provoquée  esfcl 
plus  marquée  dans  la  région  lombaire;  elle  s'irradie  le  long  de  l'uretèrttl 


HYPOCONDRE  GAUCHE  (DOULEURS  DE  L')  735 

gauche,  au  niveau  de  la  fosse  iliaque,  voii-e  du  testicule.  La  palpatîon 
birnanuelle  peut  parfois  déceler  l'existence  d'une  tumeur  rénale;  l'examen 
des  urines,  enfin,  rend  parfois  le  diagnostic  évident.  Le  diagnostic  des 
phlegmons  péri  néphrétiques  nécessite  souvent  une  réelle  sagacité  et  nous 
ne  pouvons  pas  ne  pas  nous  rappeler  le  cas  lamentable  d'un  abcès  péri- 
jiéphrétique    gauche    survenu    sournoisement   chez    une    gravidique   et 


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Fig.  694.  —  Coupe  sagitlale  de  l'hypocondre  gauche,  passant  au  milieu  de  l'espace  qui 
sépare  les  lignes  paraslemalo  el  mamlllaire,  sur  un  sujet  dont  l'estomac  élait  très 
dilaté  (d'après  Luschka). 


Iiileitin  stt\e. 

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^^*  et  des  derniers  espaces  intercostaux,  avec  état  télirile  et  sensibilité  à  la 
pression  de  la  région  lombaire  gauche,  puis  par  un  syndrome  de  périto- 
nisme  alarmant,  sans  troubles  rénaux  appréciables  à  ce  moment,  et  qui 
cependant  soupçonné  d'origine  rénale  ou  périrénale  par  les  trois  premiers 
médecins  appelés,  dont  un  chef  de  clinique  et  un  médecin  des  hôpitaux, 
fut  entièrement  méconnu  par  deux  éminents  consultants  qui  opinèrent 
pour  une  appendicite  et  auxquels  ultérieurement,  et  après  une  appendi- 


736 


LES    SYMPTOMES 


cectomie  inelTicace,  ni  un  état  pyohémique  chaque  jour  plus  grave,  ni 
même  une  vomique  urinaîre  abondante  ne  parvinrent  à  éclairer  la 
religion.  Ce  fut  un  des  épisodes  les  plus  moralement  douloureux  de 
notre  carrière  médicale,  et  auquel  nous  ne  pouvons  nous  reporter  san> 
quelque  amertume.  L'amour-propre,  l'orgueil,  la  prétention  absurde  k  une 
manière   d'infaillibilité   peuvent  conduire  des  médecins  à  de  véritables 

Mais  quoique  relativement  moins  fréquentes,   les  alTections  les  plus 


Veine  i/ia<fue  int.'" 


Fis.  G95.  —  Organes  prolonds  des  liypocondres  droit  el  gaucbe. 


spét'iHques  de  l'hypocondre  gauche  sunt  les  affections  splèniques. 
Toutes  le^  splénomégalies,  qu'elles  soient  leucémiques,  anémiques, 
malariques,  syphilitiques  ou  polycythémiques,  qu'elles  soient  associées 
ou  non  à  une  cirrhose  hépatique  ou  à  l'hyposystolic,  s'accompagnent  à  de» 
degrés  divers  de  tension  douloureuse  de  l'hypocondre  gauche.  La  spléno- 
mégalie  étant  constatée,  restera  à  faire,  par  les  méthodes  ordinaires  d'inves- 
tigation [antécédents,  examen  du  sang,  examen  du  foie,  examen  des 
urines,  réaction  de  Wassermann,  etc.),  le  diagnostic  de  leucémie,  palu- 
disme, syphilis,  cirrhose,  asystolie,  etc. 


Les    abcès     sous- ph  réniques     gauches     nous     paraissent     mériter 
quelques  développements,  parce  qu'ils  sont  en  général  beaucoup  moins 


HYPOCONDRE  GAUCHE  (DOULEURS  DE  L't  737 

<-l.iidi(iï^,  et  parce  qu'ils  sont,  quoique  rares,  beaucoup  moiii.s  rares  qu'on 
ne  poiirraif  croire,  puisque  nous  en  avons  observé  personnellement  uni- 
douzaine  de  cas,  sans  compter  les  méconnus. 

Il  est  deux  variéiês  anahmiques  d'abcès  sous-phréniques  qui  peuvent 
venir  se  manifester  par  des  signes  et  en  particulier  des  douleurs  de  l'Iiypo- 
fondre  gaucbe.  Ce  sont  : 

l"  Surtout  les  abcès  de  la  loge  péri-splénicl'e  (gastro-spléniqiic 
de  Dieulafoy)  limitée  en  haut  par  le  diaphragme  et  l'extrémité  gauche 
du  lobe  gauche  du  foie,  en  dedans  par  la  grosse  tubérosité  stomacale 
el  !e  pancréas,  en  arrière  par  le  diaphragme  et  le  rein,  en  avant  par  le 
diaphragme  et  l'épiploon,  en  dehora  par  le  diaphra^^me  et  les  côtes,  en 
bas  par  le  coude  gauche  du  côlon  et  le  repli  mcsocolîque  gauche. 

I.es  abcès  qui  s'y  collectent  sont  consécutifs,  soit  à  des  abcès  de  la  raie 


-  Entants  arabes  d'Algérie  atteints  d'hypertrophie  splénique  paludéenne. 
La  +  indique  l'appendice  xipholde  (d'après  Bnjmpt). 


(infardus,  paludisme),  soit  à  une  perforalion  alomacale  siégeant  près  du 
cardia  ou  sur  la  paroi  postérieure  de  la  grosse  tubérosité. 

Dans  ces  cas  la  douleur  siège  profondément  dans  l'hypocondre  gauche, 
la  tuméfaction  a  peu  de  tendance  à  envahir  l'épigastre,  il  y  a  augmenta- 
tion considérable  de  la  matité  splénique,  la  pleurésie  gauche  est  presque 
constante  ;  il  y  a  souvent  sous  les  fausses  côtes  gauches  un  véritable 
gâteau  périspiénique. 


2°  Accessoirement  les  abcès  de  la  loge  inter-hépato-di^ 
TIQUE  GAUCHE  limitée  à  droite  par  le  ligament  suspenseur,  en  arrière  par 
le  ligament  triangulaire,  en'  bas  par  la  face  supérieure  du  lobe  gauche  du 
foie  et  une  portion  de  la  face  antérieure  de  l'estomac,  en  haut  et  à  gauche 
par  le  diaphragme,  en  avant  par  des  adhérences  pathologiques  entre  le 
diaphragme  et  la  base  antérieure  du  lobe  gauche  et  par  une  portion  varia- 
ble de  la  paroi  abdominale  antérieure. 

C'est  ia  perforation  de  la  paroi  stomacale  antérieure  qui  est  la  cause 
constante  de  cette  variété  d'abcès. 


738  LES    SYMPTOMES 

Dans  cette  variété  d'abcès,  la  douleur  initiale  prédomine  à  gauche 
et  s'irradie  quelquefois  vers  i'épaule  gauche,  la  voussure  est  surtout 
marquée  à  gauche,  l'espace  de  Traube  est  toujours  modifié;  il  y  a  souvent 
des  signes  de  pleurésie  gauche,  du  déplacement  de  la  pointe  du  cœur 
en  haut  et  en  dedans,  la  formation  d'un  véritable  plastron  sous-costal 
gauche,  l'immobilisation  de  la  moitié  gauche  du  thorax. 


Fig.     697.    —    Abcès    inler-hépato-din- 

phragma tique  gauche. 
Perforation  stomacale  ;  ulcère  de  l'estomac. 


Fig.  698.  —  Abcès  pèri-Bplénique. 
Abcès  de  la  raie  :  infarctus,  paludisme, 
perroration  stomacal  a. 


Fig.  699.  —  Abcts  rétro-stomacal. 


i!,'.  700.  —  Abcès  inter-hépato-stomacal. 


L'angle  spiénique  du  côlon,  extrêmement  aigu  comme  on  sait,  est 
un  des  points  critiques  de  l'intestin  ;  c'est  un  des  sièges  les  plus  fréquents 
des  néoplasies  intestinales.  A  la  vérité  la  néoplasie  de  l'angle  spiénique 
du  côlon  ne  donne  pas  souvent  naissance  à  des  douleurs  locales  ;  toutefois 
la  palpiition  profonde  attentive  de  l'hypocondre  gauche  peut  être  signi- 
ficalive  et,  rapprochée  d'un  syndrome  plus  ou  moins  marqué  d'obstruc- 
tion, conduire  au  diagnostic,  que  la  recherche  du  sang  dans  les  selles  et 
ta  radioscopie  bismuthée  confirmeront. 


HYPOCONDRE  GAUCHE  (DOULEURS  DE  U) 


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740  LES   SYMPTOMES 

Mais  il  est  un  syndrome  encore  mal  décrit  :  douleur  chronique  à  exacer- 
bations  périodiques  de  Thypocondre  gauche,  qui  semble  lié  à  l'accumu- 
lation de  gaz  au  niveau  dudit  angle  et  à  un  transit  colique  défectueux 
par  suite  d'une  coudure  trop  aiguë  du  côlon  splénique,  et  que  décèle 
.à  merveille  Texamen  radioscopique. 

La  possibilité  de  douleurs  de  l'hypocondre  gauche  dans  les  cas  de  pneu- 
monie  du  lobe  inférieur  gauche  ou  de  pleurésie  prête  aux  mêmes  consi- 
dcrations  que  celles  exposées  à  l'occasion  de  Thypocondrc  droit. 


HYPOTENSIONS  ARTERIELLES 


Si,  après  l'hypertension  artérielle,  nous  consacrons  un  bref  article  à- 
y  hypotension  artérielle^  c'est  que  :  !<>  ce  symptôme  est  d'une  grande 
fréquence  ;  2°  sa  signifîcation  clinique  est  souvent  considérable  ;  3<>  chez 
les  chroniques,  au  moins,  la  mesure  de  la  tension  artérielle  nous  parait 
aussi  indispensable  à  l'heure  actuelle  que  celle  de  la  température  ou  du 
pouls  chez  les  aigus. 

Renvoyant  à  l'article  précédent  (Hyperlensions  arlérielles)  pour  la 
signification  des  termes  :  tensions  maxima,  minima,  différentielle,  nous 
nous  contenterons  de  mentionner  brièvement  la  valeur  séméiologique 
des  hypotensions  maxima,  minima,  différentielle. 

L'hypotension  artérielle  maxima  commencera  pour  nous  à  12-13 
au  Pachon.  Les  chiffres  les  plus  bas  que  nous  ayons  observés  chez  des 
adultes  sont  7  et  8. 

L'hypotension  arlérielle  maxima  permanente  se  rencontre  à  peu  près 
exclusivement  chez  les  anémiques,  les  tuberculeux,  les  neurasthéniques, 
dans  Vinsuffisance  surrénale  (maladie  d'Addison,  surrénalites  post- 
infectieuses, etc.),  et  dans  un  groupe  fort  important  de  cas  non  cata- 
logués de  façon  formelle  jusqu'à  une  époque  récente,  hypotendus  par 
débilité  fonctionnelle  cardio-artérielle,  congénitale  ou  familiale,  entre- 
tenue ou  aggravée  par  le  genre  de  vie  exclusif  de  tout  entraînement 
physique  et  que  nous  avons  décrits  sous  la  dénomination  d'hyposphyxiques. 

L'hypotension  artérielle  est  un  des  attributs  quasi  constants  des  affec- 
tions cacheclisanles  :  tuberculose,  cancer,  dénutrition  ;  une  hypotension 
progressive  est  à  l'ordinaire  un  signe  prémonitoire  de  la  mort. 

L'hypotension  arlérielle  maxima  temporaire  peut  s'observer  au  cour» 
des  maladies  infectieuses  et  pendant  leur  convalescence,  après  les  hémor- 
ragies, les  shocks  opératoires.  On  sait  l'importance  pronostique  qu'elle 
a  dans  ces  derniers  cas  ;  —  on  peut  dire  que  dans  les  plaies  thoraco- 
abdominales  toute  hypotension  progressive  est  l'indice  d'une  hémorragie 
continue. 

L'hypotension  artérielle  minima,  Set  au-dessous  (méthode oscilla- 
toire ou  ausculta toire),  ne  s'observe  guère  que  dans  l'hypotension  maxima 
des  anémiques  et  des  cachectiques  et  dans  l'insuffisance  aortique.  Le  chiffre 
le  plus  bas  que  nous  ayons  observé  chez  un  adulte  est  5,  dans  un  cas 


742  LES   SYMPTOMES 

d*anémie  pernicieuse.  Elle  n'a  de  valeur  séméiologique  que  dans  l'insuffi- 
sance aortique,  mais  ici  elle  est  formelle  et  peut  s'exprimer  sous  forme 
de  loi  :  Toute  hypotension  minima  (8  et  au-dessous)  coïncidant  avec  une 
hypertension  maxima  [Il  et  au-dessus)  est  pathognomonique  d^une  insuffi- 
sance aortique. 

Quant  à  la  signification  de  Vhypotenaion  différentielle,  voici  ce 
qu'on  peut  en  dire  de  plus  bref.  La  pression  diiTérentielle  est  dans  une 
certaine  mesure  le  reflet,  l'expression  sphygmomanométrique  de  la  puis- 
sance cardiaque.  En  fait,  les  débiles  constitutionnels  à  petit  cœur  congé- 
nital ont  une  faible  pression  différentielle  (2  à  4),  les  scléreux  bien  com- 
pensés à  cœur  hypertrophié  «  de  bœuf  »  ont  une  énorme  pression  diffé- 
rentielle (10  à  25).  Les  asystoliques  à  faible  pression  différentielle  voient 
à  l'ordinaire  leur  pression  différentielle  croître  au  fur  et  à  mesure  que  leur 
cœur  récupère  sa  puissance  fonctionnelle  et  que  leur  diurèse  croît  en 
proportion,  etc. 

Trois  points  relatifs  à  l'hypotension  nous  paraissent  —  au  point  de  vue 
pratique  —  mériter  quelques  développements.  Ce  sont  : 
1°  L'hypotension  des  tuberculeux  ; 
2°  L'hypotension  des  insuffisances  surrénales  ; 
3°  L'hypotension  des  hyposphyxies. 

lo  L'hypotension  est  si  constante  chez  les  tuberculeux  que  : 
1^  on  peut  la  considérer  comme  un  symptôme  de  tuberculose  au  même 
titre  que  la  toux,  l'amaigrissement,  la  fièvre,  l'anorexie,  la  fatigue,  etc.; 
isolée,  sa  valeur  est  minime  ;  conjuguée  aux  précédents,  elle  prend  une 
signification  fort  importante  ;  2°  la  constatation  d'une  tension  normale 
ou  exagérée  permet  de  conclure  ou  à  l'absence  de  tuberculose,  ou  à 
l'existence  d'une  complication,  à  l'ordinaire  rénale  ;  tous  les  sujets  tuber- 
culeux chez  lesquels  nous  avons  relevé  de  l'hypertension  étaient  atteints 
de  néphrite. 

Toutefois,  et  cette  remarque  s'applique  à  l'étude  de  toutes  les  hypo- 
tensions, il  faut  toujours  tenir  compte  de  la  réaction  hypertensive  d'origine 
émotive  inévitable  au  cours  d'une  première  mensuration  sphygmomano- 
métrique. D'où  les  règles  : 

1°  De  pratiquer,  lors  du  premier  examen,  deux  mensurations  succes- 
sives à  quelques  minutes  d'intervalle  [la  différence  parfois  considérable 
entre  la  première  et  la  deuxième  mesure  (toujours  plus  basse)  constitue 
un  bon  coefficient  d'émotivité]  ;  on  ne  tiendra  pour  valable  que  la  deuxième 
mensuration  ;  2^  de  pratiquer  des  mensurations  au  cours  des  examens 
ultérieurs.  On  éfiminera  ainsi  le  facteur  émotif  accidentel  et  temporaire, 
hypertensif,  pour  ne  garder  que  le  facteur  pathologique  essentiel  et  per- 
manent. 

2°  L'hypotension  est  un  des  trois  facteurs  permanents  de  l'insuffisance 
surrénale.  On  peut  dire  que  le  syndrome  :  hypotension,  asthénie,  raie 


HYPOTENSIONS  ARTÉRIELLES  743 

blanche  de  Sergenl  est  pathognomonique  de  l'insuffisance  surrénale  dont 
les  travaux  contemporains  ont  décelé  l'extraordinaire  fréquence.  Elle 
est  réalisée  au  maximum  par  le  syndrome  classique  célèbre  :  maladie 
d'Addison,  rattachée  dès  longtemps  à  la  dégénérescence  des  capsules 
surrénales  et  s'accompagnant  de  dégénérescences  pigmenlaires  culanéo- 
muqueuses  si  caraclérisliques  (voir  Pigmenlalion).  Il  semble  résulter  des 
recherches  contemporaines  susmentionnées  que  la  plupart  des  hypo- 
tensions infectieuses,  post-infectieuses  et  cachectiques  relèvent  en  tout 
ou  partie  de  l'insuffisance  surrénale,  qu'il  y  ait  surrénalite  vraie  ou  sim- 
plement insuffisance  temporaire  (Lœper). 

30  L'hyposphyxie  est  un  syndrome  circulatoire  au  sujet  duquel  nous 
croyons  devoir  donner  quelques  développenients,  parce  que  sa  connais- 
sance et  sa  description  sont  de  date  relativement  récente. 

Tensions  arlérielles  el  viscosilé  sanguine,  —  Nous  croyons  avoir  démontré 
au  cours  de  ces  dernières  années  que  chez  les  sujets  dont  le  système  cardio- 
vasculaire  bien  équilibré  n'est  adultéré  en  aucun  de  ses  points  il  existe 
un  rapport  assez  étroit  entre  la  tension  artérielle  différentielle,  reflet  de 
la  puissance  d'impulsion  cardiaque,  et  la  viscosité  sanguine,  reflet  de  la 
résistance  opposée  par  le  sang  à  la  circulation.  A  viscosité  faible  comme 
chez  les  anémiques  correspond  une  tension  faible,  à  viscosité  moyenne 
comme  chez  les  normaux  correspond  une  tension  moyenne,  à  viscosité 
forte  comme  chez  les  pléthoriques  sanguins  correspond  une  tension  forte. 
Bref,  r individu  normal  au  point  de  vue  cardio-vasculaire  ou  mieux  circu- 
latoire a  la  tension  de  sa  viscosité^  la  réciproque  n'étant  pas  toujours  vraie 
pour  des  raisons  que  nous  avons  longuement  exposées  dans  un  ouvrage  : 
Pressions  arlérielles  et  viscosité  sanguine  (1),  consacré  à  l'étude  de  cette 
question. 

Au  surplus,  cette  relation,  que  nous  ne  sommes  arrivé  à  établir  que  par 
des  observations  nombreuses,  paraîtra  évidente  à  quiconque  voudra  bien 
se  rappeler  que  la  force  à  déployer  pour  faire  circuler  un  liquide  dans  un 
système  canaliculaire  donné  est  proportionnelle  à  la  résistance  de  ce 
liquide,  c'est-à-dire  et  précisément  à  sa  viscosité. 

Tel  est  le  rapport  normal  de  la  tension  différentielle  et  de  la  viscosité 
sanguine. 

L'observation  clinique  permet  de  déceler  deux  types  sphygmo-viscosi- 
métriques  anormaux  radicalement  opposés  chez  lesquels  il  y  a  discor- 
dance entre  la  tension  différentielle  et  la  viscosité  sanguine. 

Les  premiers  ont  une  tension  élevée  par  rapport  à  leur  viscosité  nor- 
male ou  basse  :  ce  sont  des  hypersystoliques,  des  hypersphyxiques, 
l'hypcrsphyxie  permanente  étant  représentée  surtout  par  la  sclérose 
artério-rénale. 

Les  seconds,  qui  font  l'objet  de  cette  brève  étude,  ont  au  contraire  une 

(1)  Alfred    Martinet,  Pressions   artérielles    el   viscosité   sanguine.    Paris,    1912, 
Masson,  Mil. 


744  LES    SYMPTOMES 

viscosité  élevée  par  rapport  à  une  tension  normale  ou  basse  :  ce  sont  des 
hyposphyxiques. 

Le  syndrome  hyposphyxique.  —  L'hyposphyxie  est  constituée  par 
l'association  d'une  tension  vasculaire  diflérentielle  faible  absolument  ou 
relativement,  et  d'une  viscosité  sanguine  élevée.  Ces  deux  facteurs  com- 
binés réalisent  au  maximum  le  type  de  la  circulaiion  ralentie  si  fréquenî 
chez  les  jeunes  filles,  les  sédentaires,  les  préluberculeux,  etc.,  et  caractérisé 
surtout  par  la  faiblesse  du  pouls,  la  lividité,  le  refroidissement  habituel  avec 
cyanose  des  extrémités,  la  tendance  à  la  pléthore  veineuse,  aux  variceSy 
au  gonflement  du  foie,  la  sensibilité  au  froid,  etc. 

L'hyposphyxie  est,  de  façon  à  peu  près  constante,  combinée  à  V insuffi- 
sance pluriglandulaire  qu'elle  domine  et  conditionne.  On  constate  en  effet 
chez  les  hyposphyxiques  de  la  dyspepsie  gastro-intestinale  par  insuffi- 
sance pluriglandulaire  digestive  et  des  troubles  variés  rattachés  depuis 
longtemps  à  l'insuffisance  des  glandes  à  sécrétion  interne  (thyroïde^ 
ovaire,  glandes  surrénales,  hypophyse,  etc.),  savoir  :  céphalée,  migraines^ 
dysménorrhée,  asthénie,  asthme,  dystrophies  pilaires,  etc.,  etc. 

D'ailleurs,  inversement,  le  syndrome  hyposphyxique  se  trouve  expressé- 
ment mentionné  dans  la  plupart  des  descriptions  des  syndromes  d'insuffi- 
sance glandulaire. 

Il  convient  d'insister  sur  cette  notion  que  Vhyposphyxie  n'est  qu'un 
syndrome  et  non  une  entité  morbide  et  qu'on  peut,  dès  maintenant^ 
distinguer  des  hyposphyxies  lésionnelles  et  des  hyposphyxies  fonction- 
nelles, des  hyposphyxies  constitutionnelles,  héréditaires,  et  des  hypo- 
sphyxies accidentelles  (post-infectieuses,  par  exemple).  Il  en  est  exacte- 
ment de  même  du  syndrome  d'insuffisance  pluriglandulaire.  Le  sujet  est 
assez  vaste  pour  que  nous  ayons  l'occasion  d'y  revenir. 

Cette  emprise  de  l'élément  circulatoire  sur  l'élément  trophique  neuro- 
musculo-nutritif  avait  d'ailleurs  été  parfaitement  exprimée  par  Bris- 
saud  à  l'occasion  du  chétivisme  (Bauer)  et  du  nanisme  mitral.  «  Dès 
qu'il  existe,  disait-il,  un  certain  degré  d'angustie  artérielle,  les  tissus 
et  les  organes  mal  nourris  peuvent  se  développer  sans  doute,  mais  ils- 
restent  petits,  «  chétifs  ».  L'individu  «rabougri»  qui  en  résulte  parvient 
bien  à  son  développement  complet,  mais  à  la  croissance  près  »  (Henry 
Meige). 

Au  point  de  vue  pathogénique,  ce  syndrome  extériorise  en  dernière 
analyse  un  trouble  de  la  circulation  se  traduisant  par  de  V hypertension 
veineuse  avec  stase  dépendant  soit  d'un  obstacle  au  niveau  du  cœur 
gauche  (affections  mitrales)  ou  du  cœur  droit  (affections  tricuspidiennes), 
soit,  et  c'est  le  cas  le  plus  habituel,  d'une  hypotrophie  cardiaque  congé- 
nitale (débilité  cardiaque  constitutionnelle),  d'un  obstacle  au  niveau  du 
poumon  (pneumopathies  chroniques,  tuberculeuses),  au  niveau  du  foie 
(cirrhoses,  congestion  passive),  au  niveau  des  veines  (varices,  phlébites^ 
cyanose  cutanée). 


HYPOTENSIONS  ARTÉRIELLES  745 

La  faiblesse  absolue  ou  relative  de  la  systole,  de  Timpulsion  cardiaque 
(cœur  central  refoulant),  hyposphyxie,  !a  faiblesse  de  la  musculature,  la 
myasthénie  (cœur  périphérique,  cœur  veineux),  la  faiblesse  de  la  respi- 
ration (cœur  aspirant)  se  rencontrent  isolées  ou  associées  dans  tous  ces 
états. 

Ce  régime  dynamique  circulatoire,  faible  tension  différentielle,  visco- 
sité élevée  (hypotension,  hyperviscosité)  est  Tindice  certain  soit  d'une 
faiblesse,  d'une  hypotrophie  congénitale  du  système  cardio-artériel 
(débilité  cardiaque  constitutionnelle),  soit  d*un  obstacle  à  la  circulation  en 
amont  du  cœur  gauche  (mitral,  poumons,  cœur  droit,  foie).  La  pléthore 
veineuse  en  est  la  conséquence  nécessaire  et  constitue  un  mode  d'adapta- 
tion, une  réaction  de  défense,  à  des  conditions  circulatoires  nouvelles. 

Nous  avons  constaté  l'existence  de  ce  syndrome  à  l'état  chronique, 
constituant  un  régime  circulatoire  habituel  :  hyposphyxie  chronique  : 

1°  Chez  des  sujets  atteints  de  certaines  lésions,  surtout  cardio-pulmo- 
naires évidentes  et  rentrant  dans  des  catégories  nosologiques  nettement 
défmies  :  hyposphyxies  lésionnelles  secondaires. 

2°  Chez  des  sujets  indemnes  en  apparence  de  toute  affection  orga- 
nique,  cardiaque  ou  pulmonaire,   du  moins  actuellement  cataloguée  : 

HYPOSPHYXIES    FONCTIONNELLES    PROTOPATHIQUES. 

3°  Nous  avons  constaté  l'existence  de  ce  syndrome  à  l'état  aigu  ou 
subaigu,  accidentel  temporaire  :  hyposphyxie  aiguë  temporaire. 

Nous  avons  constaté  l'hyposphyxie  lésionnelle  : 

1°  Chez  les  tuberculeux  aigus  ou  chroniques,  exception  faite  de  ceux  qui 
présentaient  des  complications  rénales. 

2®  Chez  les  miiraux  compensés  ou  non.  C'est  le  rétrécissement  mitral 
congénital  ou  acquis  qui  fournit  les  plus  beaux  types  de  cette  catégorie. 
II  en  est  vraisemblablement  de  même  du  rétrécissement  tricuspidien, 

3®  Chez  le  plus  grand  nombre  des  pneumopathes  chroniques  emphysé- 
mateux et  bronchitiques, 

4^  Chez  les  cyphotiques, 

7y^  Chez  un  certain  nombre  d'urémiques  ou  plus  exactement  d'azoté- 
miques. 

Nous  avons  noté  l'hyposphyxie  fonctionnelle  avec  une  très  grande 
fréquence. 

Ce  type  est  presque  la  règle  chez  les  jeunes  filles  et  un  grand  nombre 
de  femmes  sédentaires  par  tempérament  ou  par  profession  (couturières, 
pianistes,  employées,  etc.),  à  capacité  respiratoire  faible,  à  musculature 
débile.  Nous  l'avons  rencontré  aussi  chez  maints  jeunes  gens,  écoliers 
ou  étudiants  anti-sportifs. 

Il  est  d'ailleurs  fréquemment  héréditaire  et  sous  la  dépendance  d'une 
véritable  hypotrophie  cardio-vasculaire  congénitale  et  familiale.  Dans 
une  de  ces  familles,  le  grand-père,  porteur  de  varices,  a  toujours  été  un 
cyanose  aux  extrémités  froides  et  humides  ;  la  mère,  variqueuse,  est  de 
même  hyposystolique  et  hypervisqueuse  ;  l'oncle  présente  des  varices, 
Diagnoêlie.  47 


746 


LES   SYMPTOMES 


de  la  cyanose  de  la  face,  des  lèvres  et  des  extrémités  ;  une  tante  cyanosée 
et  ayant  des  ulcères  variqueux  est  considérée  comme  atteinte  d'une 
aiïection  cardiaque  ;  une  seconde  tante  est  dans  une  situation  analogue  ; 
quant  à  notre  sujet,  c'est  un  cyanose  sédentaire  hypomusclé  aux  extré- 
mités froides  et  humides,  au  foie  congestionné  ;  sa  tension  différentielle 
est  de  3,  sa  viscosité  de  5,5. 

Cette  dystrophie  accompagnée  de  maintes  autres  malformations  (den- 
taires, palatines,  abdominales,  etc.)  fait  bien  souvent  partie  du  syndrome 
hérédo-syphiliiique. 

HYPOTENSIONS  ARTÉRIELLES 


Anémies. 


Neurasthèxiies. 


Hypofflobulie,  décoloration  des  muqueuses,  souffles  cardio- 
artériels anorganiques. 


Trauma tiques  ou  post-opératoires. 

{Toute  hypotension  progressive  après  un  trauma  ou  une 
intervention  est  le  signe  d'une  hémorragie  persistante,) 


Syndrome  névropathique  :  céphalée,  insomnie,  constipa- 
tion, asthénie,  inquiétude,  angoisse. 


Cachexies. 


Tuberculose. 


Insuffisance 
nale. 


sorré- 


Cancers,  sénilité,  phtisies. 


Toux,  lièvre,  amaigrissement,  signes  stéthoscopiques. 

ou    faire    éliminer    le    diagnostic 

,  ,.         ,  j  :•    ;      tuberculose, 

L  hypertension    doit    {  ^^  f^^^^  dépister  une  complication 

rénale. 


Hjrposphyxies. 


Syndrome    pathognomonique    :    hypotension,    asthénie, 
raie  blanche  de  Servent. 

Î  depuis  la  malcniie  d'Addison  ou  la  surré- 
nalite  aiguë  avec  mort  rapide 
jusqu'aux   insuffisances  surrénales  post- 
infectieuses  temporaires  et  bénignes. 


Circulation  ralentie  (hypotension,  hyperviscosité),  bien 
souvent  associée  à  l'insuffisance  pluriglandulaire  [hypo- 
crinie). 

(Pouls  petit  et  rapide,  lividité,  cryesthésie,  refroidisse- 
ment et  cyanose  des  extrémités,  pléthore  veineuse,  etc.). 


Lésionnelles. 


Fonctionnelles. 


1°  Tuberculeux. 

2"  Mitraux. 

3®  Pneumopathes  chroniques. 

4»  Cyphotiques. 

5®  Azotémiques. 

6o  Dyslrophies  cardio-vasculaires  congénitales  (hérédos). 


Sédentarité,  débilité  cardio-musculaire,  etc. 


ICTÈRE  (JAUNISSE)  [ly^rtfo^,  jaunisse.  \ 


On  donne  le  nom  d'ictère  à  tous  les  cas  dans  lesquels  —  que  l'urine   et 
les  selles  soient  modifiées  ou  non  —  les  conjoncti  vesetla  peau  ont  une  teinte 
jaune  ou  jaunâtre.  Pour  nous  donc  le  mot  ictère,  conformément  à  son 
•origine  (ïxTspoç,  jaunisse),  est  synonyme  de  jaunisse  et  ne  préjuge  nulle- 
ment de  son  origine  biliaire,  hépatique  ou  non . 

Les  ictères,  les  jaunisses  sont  provoqués  : 

1^  Par  la  rétention  et  la  résorption  de  la  bile  et  de  ses  pigments  nor- 
maux :  ictères  hépatiques  ; 

2^  Par  une  altération  particulière  du  sang  (hémolyse)  :  ictères  hé  ma- 
nques (hémolytiques)  ; 

30  Par  une  intoxication  spéciale  (acide  picrique)  :  ictères  picrique  s . 

I.  -    ICTÈRES   HÉPATIQUES 

Les  ictères  hépatiques,  subordonnés  à  la  rétention  et  la  résorption 
de  la  bile  et  de  ses  pigments,  sont  ceux  qui  réalisent  au  maximum  le  syn- 
Kjrome  classique  de  Tictère  classique  avec  ses  symptômes  cardinaux  :  jau- 
nisse cutanée  et  conjonctivale,  jaunisse  uriûaire  (du  serin  à  l'acajou, 
•<lécoloration  plus  ou  moins  marquée  des  selles)  et  ses  symptômes  associés 
4 'intoxication  biliaire:  bradycardie,  prurit,  amaigrissement,  dépression, 
suintement  des  plaies,  etc. 

Ajoutons  de  suite  que  ce  syndrome  classique,  dont  l'origine,  comme  nous 
Talions  voir,  est  très  variée,  et  que  l'intensité  de  l'ictère  cutané,  conjonc- 
tival  et  urinaire,  vont  décroissant  dans  les  trois  groupes  suivants  : 

Intensité  maximum:  lithiase  biliaire,  cancer  du  pancréas,  obstruction 
•chronique  du  cholédoque. 

Intensité  moyenne  :  ictère  catarrhal,  ictères  infectieux  bénins,  ictères 
ipicriques.       • 

Intensité  minimum  :  ictères  infectieux,  cirrhotiques,  syphilitiques,  hémo- 
Jytiques. 

Les  ictères  hépatiques  peuvent  être  déterminés  par  une  obstruction, 
■un  obstacle  au  cours  de  la  bile,  ou  par  une  dislocation  des  travées  hépa- 
tiques, une  dyshépatie. 

Causes  intrinsèques  d'obstruction  (intra-canaliculo -biliaires).  — 
La    lithiase   biliaire    (vésiculaire,     mais  surtout    bien    entendu   cana- 


748  LES   SYMPTOMES 

liculaire,  cholédocienne)  tient  et  de  beaucoup  la  première  place  dans  les 
causes  possibles  de  Tictère  :  la  sensibilité  vésiculaire,  les  crises  à  caractère 
de  coliques  hépatiques,  les  antécédents  imposeront  à  Tordinaire  le  dia- 
gnostic. 

L'ictère  catarrhal  vient  ensuite  avec  son  cortège  habituel  d'embarras 
gastrique  fébrile  et  son  évolution  en  un  ou  deux  septénaires ;[son  dia- 
gnostic ne  présente  le  plus  souvent  aucune  difficulté. 

Exceptionnellement  on  a  signalé  :  des  corps  étrangers  émigrés  de 
l'intestin  (noyaux  de  fruits,  pépins  de  raisin,  parasites  ascarides);  le  dia- 
gnostic ne  peut  otre  qu'une  surprise  d'opération  ou...  d'autopsie  ;  un 
réirécissement  cicatriciel  consécutif  à  un  ulcère  duduodénum,  les  antécédentêi^ 
les  symptômes  duodcnaux  assoiront  le  diagnostic.^. 

Causes  [extrinsèques  dobstiuction  (extra-canaliculaires).  — 
!<>  Hors  du    foie  :    habituellement  le^  cancer  de  la  tête  du  pancréas 

(de  beaucoup  la  cause  la  plus  fréquente  des  ictères  d'origine  extra- 
hépatique)  ;  exceptionnellement  :  les  néoplasies  ganglionnaires  secon- 
daires tuberculeuses  ou  néoplasiques  du  hile  hépatique,  les  brides  péri- 
tonéales,  adhérences  bilio-sous-hépatiques  et  coliques  droites,  les  tumeurs 
du  rein,  les  anévrysmes  de  l'aorte  abdominale. 

2^  Dans  le  foie  :  les  cancers  bilio-hépatiques,  les  abcès  et  les  kystes 
du  foie. 

La  dislocation  des  travées  héj  atiifues^  la  dyshépatie,  peut  être  le  résultat 
d'une  intoxication  ou  d'une  infection  adultérant  la  cellule  hépatique. 
Elle  est  le  plus  souvent  réalisée  par  la  longue  gamme  des  ictères  infec- 
tieux que  nous  devons  nous  contenter  d'énumérer  : 

Ictère  catarrhal  simple  ou  prolongé,  toujours  bénin,  sporadique,  au- 
tochtone. 

Ictères  infectieux  bénins:  ictère  infectieux  pseudo-catarrhal. 

Ictère  pléiochromique. 

Ictère  infectieux  à  rechutes. 

Ictères  graves,  d  Vordinaire  secondaires  à  un  état  hépatique  antérieur 
(cirrhoses,  etc.),  à  une  maladie  infectieuse  (fièvre  typhoïde,  staphylococ- 
cie,  paludisme,  etc.),  exceptionnellement  primitif  (intoxication  phos- 
phorée,  fièvre  jaune,  spirochctose  ictéro-hémorragique,  etc.). 

Ils  sont  essentiellement  caractérisés  cliniquement  par  la  triade  sympto- 
matique  :  1<>  ictère  ;  2^  état  typhoïde;  3<>  hémorragies  diverses.  Suivant 
les  espèces  étiologiques,  ils  sont  hypothermiques  (colibacille,  intoxica- 
tion phosphorée)  ou  hyperthermiques  (fièvre  jaune,  staphylococcie^ 
streptococcie). 

Lairey  avait  déjà  signalé  dans  ses  Mémoires  un  typhus  ictéroïde  qui 
sévissait  sur  les  troupes  de  l'armée  d'Egypte  en  1800.  Pendant  la  guerre 
de  sécession,  plus  de  70  000  soldats  américains  furent  atteints  d'ictère. 
En  Macédoine,  les  armées  belligérantes  ont  présenté  de  nombreux  cas 


ICTÈRE  (JAUNISSD  749 

de  bilieuses  paludéennes  graves  (bilieuses  intermittentes,  bilieuses  hémor- 
ragiques, bilieuses  hémoglobinuriques,  etc.). 

Il  convient  de  mentionner  expressément  ici  une  variété  d'ictère  infec- 
iteux  en  apparence prtmt/i/ et  de  connaissance  relativement  récente:  ictère 
infectieux  fébrile  à  rechutes,  s'accompagnant  à  Tordinaire  de  myalgies 
•et  d'hémorragies  et  produit  par  un  spirochète  découvert  et  étudié  en 
1913-1915 par  deux  auteurs  japonais:  Inada  et  Ido,  d*oii  le  nom  de  spi- 
rochélose  iciéro-hémorragique  généralement  adopté  à  Theure  actuelle. 

Cette  variété  d'ictère  infectieux  souvent  grave  est  probablement 
identique  au  typhus  ictéroïde  de  Larray,  à  la  fièvre  rémittente  bilieuse 
épidémique  de  Laveran,  à  Tictère  grave  essentiel  de  Kelsch. 

Elle  se  manifeste  par  un  ensemble  symptomatique  caractérisé  par  un 
début  brusque,  une  fièvre  élevée  (39-40o),  un  état  typhique  marqué, 
un  ictère  progressif  plus  ou  moins  intense,  des  courbatures,  des  myalgies 
<notammentaux'îuissesetaux  mollets)  et  des  arthralgies,  de  l'albuminurie , 
une  azotémie  progressive  qui  peut  devenir  énorme.  Dans  une  de  nos  obser- 
vations fatales,  le  taux  azotémique  ultime  atteignit  6,80.  L'hypothèse 
de  spirochétose  ne  peut  être  vérifiée  que  par  d'îs  méthodes  micro  biolo- 
giques. 

A  la  vérité,  la  spirochétose  ictéro-hémorragique  peut  présenter  tous  les 
degrés  de  gravité,  depuis  la  forme  ictère  catarrhal  jusqu'à  la  forme  ictère 
infectieux  grave.  Mais  dans  l'ensemble  on  peut,  dans  l'évolution  clinique, 
y  distinguer  trois  phases  :  l^  phase  préictérique  avec  prédominance  des 
phénomènes  généraux  allant  de  la  simple  courbature  à  la  fièvre  continue 
d'allure  typhique  ;  29  phase  ictérique  avec  jaunisse  plus  ou  moins  intense 
€t  prolongée  et  albuminurie  quasi  constante  ;  3^  rétablissement  lent  avec 
retour  graduel  à  la  normale,  ou  au  contraire  aggravation  avec  azotémie 
progressive  et  terminaison  fatale. 

Le  diagnostic  de  nature  relève  évidemment  de  la  recherche  du  spiro- 
chète. C'est  surtout  l'inoculation  au  cobaye  qui  permet  la  démonstra- 
tion :  injection  sous-cutanée  à  un  cobaye  de  5  centimètres  cubes  de  sang 
et  à  un  autre  cobaye  de  5  centimètres  cubes  d'urine.  Dans  les  cas  positifs  : 
mort  de  l'animal  en  une  semaine  environ  avec  coloration  jaune  des  scléro- 
tiques, oreilles,  muqueuses  ;  pigments  biliaires,  albumine,  spirochètes 
abondants  dans  l'urine  et  dans  les  coupes  d'organes. 

Dans  les  ictères  hépatiques,  mécaniques,  par  rétention,  les  pigments 
biliaires  retenus  dans  le  sang  et  évacués  par  l'urine  sont  des  pigments 
biliaires  normaux  (voir  Techniques)  ;  rictère  ^st  orlhopigmenlaire. 

Dans  les  ictères  infectieux,  djshépaiiques,  par  dislocation  et  altéra- 
tion  cellulaire,  les  pigments  biliaires  retenus  dan^  le  sang  et  évacués  par 
Furine  sont  des  pigments  biliaires  normauxet  anormiux  (voir  Techniques)  ; 
l'ictère  est  métapigmentaire. 


750  LES   SYMPTOMES 


II.  —  ICTÈRES  HÉMATIQUES 

Les  ictères  h«'matic^ues,  subordonnés,  semble-t-il,  surtout  à  une  alté- 
ration sanguine  qui,  en  tout  cas,  les  accompagne  et  les  caractérise,  avaient 
été  nettement  vus  dès  le  xviii«  siècle.  Le  texte  si  précis  de  Bianchi  (1710)^ 
cité  par  Boix,  ne  laisse  aucun  doute  à  cet  égard.  «  Sunt  duo  primaria  ideri 
gênera  :  prima  classis  iclerus  e  vilio  hepaiis,  allerius  speciei  uieri  a  causa  solu- 
tiva  sanguinis  ».  Tout  le  monde  a  présentes  à  Tesprit  les  pénétrantes  études 
de  Gtibler  sur  les  ictères  hémaphéiques.  La  question  a  été  complètement 
rénovée  au  cours  de  ces  dernières  années  et  plus  spécialement  par  \e^ 
travaux  français  de  Chauffard,  Gilbert,  Widal  et  leurs  élèves,  relatifs  aux 
ictères  hémoly tiques . 

Caractères  clixiiques  des  ictères  hèmolytiques  : 

l^  L*ictère  généralement  léger  ou  moyen  ; 

2°  La  coloration  des  selles  : 

3<>  Le  caractère  «  hémaphéique  »  des  urines  (voir  Urines)  :  absence 
de  pigments  biliaires  vrpis,  présence  d*urobiline  (ictères  acholémiques, 
orthopigmentaires)  ; 

4®  Absence  des  signes  ordinaires  de  l'intoxication  biliaire  (absence  de 
bi^adyçardie,  de  prurit,  de  xanthélasma,  d'amaigrissement). 
..(Caractères  hèmatiques  : 

1®  Anémie. 
.    2®  Diminution  de  la  résistance  globulaire  (réaction  hémolytique)  ; 
.    30  Hématies  granuleuses,  auto-agglutination  des  hématies. 
.   Espèces  cljjiiques  (les  moins  mal  connues)  des  ictères  hèmolytiques: 
.   ,1°  Les  ictères  hèmolytiques  congénitaux,  familiaux  (cholémie  familiale 
de  Gilbert,  ictère  congénital  de  l'adulte  de  Chauffard).  En  fait,  tout  ictère 
congénital  de  l'adulte  doit  être  présumé  non  hépatique  ; 

2»  Les  ictères  hèmolytiques  acquis  :  ictère  simple  des  nouveau-nés, 
ictères  hèmolytiques  simples  post -infectieux,  ictères  hèmolytiques  du 
type  de  l'anémie  j)(;rnici(Mise,  ictères  de  l'hèmoglohinurie  paroxystique, 
essentielir. 

III.  -  ICTÈRES   PICRIQUES 

Les  ictèies  jiicr  qu(S  sont,  coniuie  leur  nom  l'indique,  déterminés 
par  l'intoxication  pirriqur,  rinp:f^stion  d'înide  picrique.  Ils  sont  caracté- 
risés : 

1°  Par  la  coloration  jiiiine  ictèriciue  iU"  la  peau,  de  la  conjonctive,  des 
urines  ; 

2°  Par  la  coloration  des  niatièr<'s  ; 

30  Par  raJ>sence  hahiluplle  de  pigjnents  biliaires  dans  les  urines  et  dans 
le  sérum  sanguin  et  au  cuntrairc  par  la  présence  d'acide  pierique  (voir  Ejh- 
nien  des  urines)  ; 

40  Par  l'absence  habituelle  des  signes  classiques  de  l'intoxication 
i^iliaire  (al)senee  de  bradycardie,  de  prurit,  d'amaigrissement). 


ICl^lE  <MlfNKniP  75 1 

La  technique  de  Castaigne  et  DestYiodins,  qui  permet  de  déceler  Tacide 
picrique  dans  le  sérum  des  malades  atteints  d'ictère,  est  particulière- 
ment recommandable  par  sa  simplicité,  sa  stk»eté  et  sa  r^rpkKté  :  recueillir 
par  ventouses  scarifiées  ou  ponction  veineuse  15  Jk  "ÎO  centimètres  cubes 
de  sang.  Le  mettre  dans  un  tube  à  essai.  Ajouter  une  quantité  équi- 
valente d'acide  trichloracétique  en  solution  aqueuse  à  25  p.  100.  Fermer 
le  tube  avec  le  pouce,  agiter  fortement,  jeter  le  mélange  sur  un  filtre  à 
plis  ordinaire,  recueillir  le  filtrat  dans  un  tube  à  essai  bien  propre. 

En  l'absence  d'acide  picrique,  le  filtrat  est  limpide  et  incolore. 

La  présence  d'acide  picrique  se  décèle  par  une  teinte  jaune  picriquée 
plus  ou  moins  accentuée  (regarder  sur  fond  bien  blanc). 

IV.   —    FRÉQUENCE  RELATIVE  DES   DIVERS   ICTÈRES 

Cliniquement,  l'ordre  de  fréquence  des  diverses  variétés  susmentionnées 
d'ictères  paraît  être  la  suivante  : 

Ictères  infectieux  (de  catarrhal  à  grave)  ; 

Lithiase  biliaire  (simple  ou  compliquée); 

Ictères  hémolytiques  ; 
'  Néoplasies  hépatiques  ; 

Cirrhoses  et  syphilis  du  foie  ; 

Cancers  du  pancréas  et  des  voies  biliaires,  etc.  (néoplasies  extra-hépa- 
tiques) ; 

Abcès  et  kystes  hydatiques  ; 

Ictères  picriqlues.  . 

Ce  sont  les  seuls  dont  nous  présenterons  le  diagnostic  diilérentiel  dans 
le  tableau  ci-contre. 


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ILIAQUE  DROTIE  r        m^^  les  flancs  ;         1 

(DOULEURS  DE  LA  FOSSE)        Iqui  appartient  aux  flancs.] 


La  séméiologie  de  la  fosse  iliaque  droite  est  dominée  par  le  dia- 
gnostic de  l'appendicite  aiguë  et  chronique. 

Toutefois  elle  n'est  pas  Tunique  affection  algique  de  la  fosse  iliaque 
droite. 

Il  nous  paraît  intéressant  à  ce  point  do  vue  de  reproduire  à  titre  sug- 
gestif la  statistique  de  Cabot  [Differenlial  diagnosis). 

Fréquence   des  affecUnns   algiques  de  la  fosse  iliaque  droite  {Cabot,  l  747  cas). 

Appendicite 1 .  169  cas.  66  1/2  p.   100. 

Salpingo-ovarite  (infection  pelvienne) 427  —  24  — 

Dysménorrhée 81  —  4   1/2  — 

Grossesse  extra-utérine 23  —  11/2  — 

Kystes  de  l'ovaire 21  —  ll/t  - 

Psychonévrose.   Appendicophobie 17  —  11/3  — 

Colite  niuqueuso r>  —  1/3  — 

Lithiase  liretéralo 1  —  1/3  — 

1.747~câs. 

il  eonvit^ndrait  d'y  ajouter  (luelques  cas  rares  de  hernie  inguinale  ù\or 
n^lcntissenirnt  olffique  iliaque,  et  maints  cas  plus  fréquents  d'ohstrur- 
tioii  iIéo-rHMal<^  par  néoplasie,  tuberculose,  adhérences  pathologiques 
ou  post-opératoirrs,  position  anormale  du  caecum  (ptôse,  mégacôlon,  etc.), 
maiïf  à  h»  vérité,  dans  res  cas,  la  douleur  est  à  l'ordinaire  minime  et  rare- 
ment locahsér  à  la  fosse  iliaque. 

1 /exploration  de  ciitlr  région  abdominale  est  d'une  i^i  extraordinaire 
import  a  ni(^  «pu»  nous  croyons  devoir  en  rappeler  ici  la  pratique  systé- 
matitjue. 

]j'  sujet  étant  liicn  détendu,  à  plat,  découvert  : 

On  e.ranii liera  J 'abdomen  dans  son  enseîmble,  notant  la  «  voussure  •> 
possibb'  d'une  région  (météorisme,  coUection  purulente,  tumeur)  ;  notant 
si  les  deux  côtés  «  respirent  »  inégalement  (inhibition  diaphragniatique 
nui  latérale  en  eas  de  péritonite  sous-jacente).  On  verra  si  la  respiration» 
la  Inux  «'Veille  une  douleur  Irualiséc^  et  (publie  et  en  quel  point. 


ILIAQUE  DROITE  (DOULEURS  DE  LA  FOSSE) 


755 


La  sensibilité  cutanée  sera  explorée  comparativement  des  deux 
côtés  par  frôlement,  piqûre,  pincement,  chaud  et  froid.  On  notera  l'anes- 
Ihéeie,  la  dysesthésie,  l'hypereethésie.  Si  ces  troubles  de  la  sensibilité  sont 
unilatéraux   (hémianesthé^ie  ou  hémidysesthésie],  on  devra  rechercher 


Face  anUrlrure. 


Poirier-Charpy)_ 


les  stigmates  habituels  des  névroses  (hystérie).  Si  ces  troubles  ont  une 
distribution  métamérique  correspondant  à  une  zone  de  Head,  on  devra 
penser  qu'il  s'agit  d'une  extériorisation  cutanée  d'une  inflammation 
viscérale  profonde. 


La  palpation  est  ici  l'exploration  fondamentale,  à  laquelle  on  nc- 
saurait  apporter  assez  de  soin  et  d'attention.  Elle  sera  superricielle  et 
profonde.  Dans  les  périodes  aiguës,  fébriles,  péritonéales,  elle  devra  être 
particulièrement  légère  et  prudente.  Elle  sera  faite  du  bout  des  doigts, 
progressive.  Une  palpation  brusque,  brutale,  détermine  toujours,  même 
chez  un  sujet  normal,  en  l'absence  de  toute  douleur,  une  réaction  de 


756 


LES   SYMPTOMES 


défense  de  la  paroi  ;  les  muscles  abdominaux  se  contractent,  font  barrage; 
s'opposent  à  la  dépression  :  c'est  ce  qu'il  faut  éviter. 

Le  sujet  étant  bien  étendu,  rassuré,  les  jambes  si  possible  légèrement 
fléchies,  on  palpera,  on  déprimera  légèrement  et  progressivement  les 
diverses  régions  abdominales  (fosses  iliaques  gauche,  droite,  hypocondres, 
hypogastre,  ombilic)  en  commençant  par  les  régions  manifestement  indo- 
lores. Si  le  sujet  est  bien  détendu  on  déprimera  plus  ou  moins  profon- 
dément, sans  trop  de  résistance,  les  diverses  régions  abdominales,  par- 


Fig.  702.  —  Topographie  de  Tabdomen. 
pp,  point  pancréatique;  App,  point  appendiculaire. 


venant  ainsi  souvent,  par  une  dépression  lente,  «caressante»,  progres- 
sive, à  palper  les  organes  profonds.  S'il  existe  une  affection  viscérale, 
inflammatoire,  et  plus  particulièrement  dans  l'appendicite,  le  doigt 
explorateur  se  heurte,  au  niveau  de  la  région  douloureuse,  à  une  résis- 
tance invincible,  à  une  contracture  réflexe  incoercible,  à  un  «  ventre  en 
bois  ».  (^e  signe,  qui  ne  manque  jamais,  est  le  plus  précoce  et  peut-être  le 
plus  sur  de  l'appendicite,  étant  bien  entendu  qu'il  doit  être  analysé  avec 
^oin  et  que  chez  certains  sujets  nerveux,  pusillanimes,  cette  réaction  de 
défense  est  générale,  qu'on  ne  peut  palper  de  ce  fait  aucune  région 
abdominale,  et  qu'elle  perd  alors  toute  valeur;  qu'il  en  est  de  même 
des  réactions  déterminées  par  une  palpation  brutale.  Mais  iouie  palpa- 
iion  correcte  qui,  après  une  dépression  possible  des  autres  régions  abdo- 
minales, se  heurte  en  une  région  déterminée  d  une  contracture  invincible. 


ILIAQUE  DROITE  (DOULEURS  DE  LA  FOSSE) 


757 


est  palhognomonique  d'une  iffeclion  viscérale  inflammatoire  sous-jacenle. 

On  cherchera  par  cette  même  palpation  unidigitale  â  localiser  le  siège 
maximum  de  la  douleur.  Il  est  inutile  d'insister  sur  la  signification  du 
point  dit  de  Mac  Burneg. 

La   palpation   pourra   d'ailleurs   taire   reconnaître   parfois   l'existence- 


Fig.  "03.  —  Topographie  des  abcès  d'origine  eppendiculsire  par  ordre  de  fréquence 
décroissante  :  1 ,  abcès  les  plus  cominiins  de  la  tosse  iliaque  droite  ;  2,  abcès  pelviens  ; 
3,  abcès  rétro-cEBcaux  et  prèrénaux  ;  4,  abcès  de  la  Fosse  iliaque  gauche  ;  5,  abcèï 
méso-cœliaqiies  et  sous-ombilicaiix  ;  6,  abcès  sous-iliaque  gauche;  7,  auppuralioiis 
porlales  et  intra -hépatiques  ;  S,  pleurésie  purulente  droite  ;  9,  abcès  prérènaux 
gauches  ;  10,  abcès  intrasplèniqucE  ;  1 1,  pleurésie  purulente  gauche  (d'après   Kelly]. 


d'une  masse  plus  ou  moins  volumineuse,  douloureuse  et  régulière  (amas 
stercoral,  collection  purulente,  tumeur)  dont  l'examen  complet  fera  recon- 
naître la  nature. 

«  Au  deuxième,  troisième  ou  quatrième  jour  de   l'appendicite   aiguë, 
le   palper   découvre   dans    la  fosse  iliaque  droite  un  empâtement,  un& 


758 


LES    SYMPTOMES 


induration  en  nappe  qui  s'étale,  semble  faire  corps  avec  la  paroi  abdo- 
minale et  figure  une  sorte  de  plaslron  épais  et  dur.  Ce  plastron,  s'il  a  et 
conserve  ces  caractères,  révèle  le  processus  d'enkystement,  la  barrière 
d'adhérences  qui  se  crée  et  s'étend  autour  du  foyer  :  k  ce  titre  il  est 
d'une  heureuse  signification. 

«  Vers  le  cinquième  ou  sixième  jour,  la  température  s'abaisse  et  tombe 
plus  ou  moins  vite  à  la  normale,  le  pouls  se  ralentit  du  même  pas;  le 
plastron,  qui  s'est  diffusé  parfois  sur  une  large  zone,  ne  e'accroU  plus, 
durcit  encore  à  sa  partie  centrale,  en  s'afTaissant,  en  s'assouplissaot 
à  son  pourtour  et  devient,  au  palper,  de  moins  en  moins  douloureux'. 
(Lejars,  Chirurgie  d'ur- 
gence, p.  496.) 

Il  conviendra  enCn, 
sans  trop  y  insister,  de 
pratiquer  la  palpation  dé- 
compressive  qui  consiste, 
après  dépression  plus  ou 
moins  profonde  d'une  ré- 
gion de  l'abdomen,  à  enle- 
ver brusquement  le  doigt 
compresseur  de  façon-àdè- 
terminer  une  décompres- 
sion brusque.  On  constate 
parfois  que,  la  pression 
étant  peu  douloureuse,  la 
décompresûon  l'est  au 
contraire  beaucoup.  II 
semble  bien  que  ce  soit 
un  bon  signe  de  l'inflam- 
mation du  péritoine  soua- 
jacent  à  l'exploration. 
La  percussion,  dans  certains  cas  où  la  palpation  est  quasi 
impossible,  pourra  être  d'un  grand  secours  en  dépistant  une  zone 
mate  anormale.  Elle  peut  réaliser  par  ailleurs  une  manière  de  palpation 
discrète. 


F%.  704.  — Appenclicilcel  annpxlle.  L'appendice  (A) 
fil  accolË  ail  pavillon  (P)  de  la  trompe  terme  el 
distendu  par  du  pus.  Kyslo  inflammatoire  (K) 
parliellomi-nt  recouvert  par  l'épiploon  (E)  (d'après 
Bérard). 


Cette  exploration  de  la  fosse  iliaque  droite  devra  être  enfin  complétée 
par  les  trois  investigations  suivantes  : 

a)  Palpation  manuelle  et  bimanucllc  de  la  région  lombaire  droite  : 
pour  dépi.ster  les  fusées  possibles  d'une  alïection  rétro-cœcale,  pour  éli- 
miner la  possihilitf'  d'une  affection  rénale,  etc. 

b)  Tiiiifher  vapnal  chez  la  femnit^  lafTcctions  annexielles,  infiltrations 
pelviennes  d'origine  appendiculaire;.  toucher  rectal  chez  l'homme  (pros- 
tatite,  affections  uretérales,  fust'es  pelviennes  appendiculaires). 

c)  Exploration  discrèle  de.^  psoas  :  par  flexion,  extension,  abduction, 
adduction  des  membres  inférieurs  aviT  légère  opposition,  ai  le  psoas  est 


ILIAQUE  DROITE  (DOULEURS  DE  LA  FOSSE>  759 

intéressé,  si   rinUmnmation  appendii-ulaire  conlinc  à   ce  muscle,  celle 
expluralion  «tst  douloureuse. 

Ajoutons,  pour  linir,  qu'il  est  toujours  prudent  d'explorer  une  dernière 
Suh  ladite  région,  sous  anesthésie,  immédiatement  avant  l'opération. 

"  Avant  d'opérer,  on  ne  négligera  jamais  une  dernière  exploralion  sur 
le  malade  bien  endormi  et  dans  la  résoluMoii  iiiusi'ulaire  complète.  Sou- 


d'ime  tiouillie  bismutlièe  :  le  œcum  (1)  el  \e  côlon  ascendanl  (2)  sembleiil  {tilat^ 
et  segmenlés  par  ili»  brides  de  péncolile.  L'appendice  (3)  apparat!  rn  poailion 
la léro-ln terne  (d'aprJ^  Bérard). 

vent  l'aiTaissement  de  la  paroi  abdominale,  qui  ne  se  défend  plu»,  laissera 
se  dessiner  dans  la  fosse  iliaque  droite  une  voussure  plus  ou  moins  nette 
ou  encore  voua  reconnaîtrez  à  Vinspeclion  oblique  une  asymétrie  notable 
*ntre  les  deux  moitiés  du  ventre, 

«  L'examen  au  palper  fournira  des  données  plus  précises  ;  vous  trou- 
verez le  plus  souvent  l'une  ou  l'autre  des  dispositions  suivantes  :  une 
poche  bien  fluctuante,  tendue,  eireonscrite,  bien  limitée  en  dedans;  un 
boudin  épais,  compact,  de  fluctuation  obscure  ou  partielle,  ou  bosselé  ii 
sa  surface  et  de  contours  mal  défmis,  en  bas  et  vers  la  ligne  médiane; 
une  petite  masse  indurée  arrondie  ou  noueuse,  bien  détachée  et  qu'on 
prendrai!    volontiers  pour  l'appendice  lui-même. 

■  Quelquefois  la   tumeur  pergue  à  l'état   de  veille  semblera   presque 


760 


LES    SYMPTOMES 


di.apariic.  Ajoutons  que  si,  una  fois  Ib  malade  endormi,  la  palpatio» 
iliaque  (;onLinue  à  donner  l'impression  d'un  fmpâlenunl  diffus,  que  !'■ 
ventrR  no  s'affaisse  pas,  qu'il  reste  gros  et  tendu,  Ifs  crainte?  de  pi'ritonili- 

îrfnéralisée  s«  con- 
lirment  îingulièrf- 
ment,  n  (Lejars,  t'Ai- 
niryie  it'iiri/ence.) 


-Nous  empruntons 
.1  Cabot  {Differenliat 
di'f/nosis)  les  brèves 
i  iinsidérationâ  sui- 
\imtes,  qui  ti-ouvc- 
nint  d'ailleurs  appli- 
aition  dans  le  dia- 
:;iiustic  des  airectîon* 
al.dominalus  en  gé- 
Ki'-ral. 

Huoiqu'il  soit  lf>- 
t,'ique  et  conforme  â 
\i\  pratique  coui-antc 
liiî  séparer  les  caus^.-^ 
di'lerminantes  des 
'l'iuleurs  alidomi- 
iiules  localisées  el 
ai'ni^ra Usées,  en  fait 
ladite  snparatiun 
n  existe  pas  toujours. 
l'is  affections.  IcIIi^ 
I  appondititL'j  dont 
l;i  douleur  appartient 
I  lu'oriquement  à  la 
f"ssB  iliaque  droite. 
jK^uvent  très  bien 
déterminer  des  dou 
leurs  localisi'-es  au- 
dessus  même  de  la 
ceinture.  D'autre 
part,  l'intoxication 
sèches  ,en  ceinture. 


antérieure  projeli's  sur  la  ré(;ion  deco-appendiculairii  : 
MB,  point  de  Mac  Bumey  ;  M.  point  de  Morris;  L,  point 
de  Lanz.  La  ligne  poîntillËc  veri  MB  indique  le  tracË 
de  l'incision  Mac  Biimey.  La  ligne  poinlillée  ML  indique 
le  tracÉ  de  l'incision  Jalaguier  (d'uprès  Birard). 


saturnine,    qui  cause    ordinairement  des   douli 

très  étendues,  coliques  saiurnines,  peut  très  bien  donner  naissance  à  une 

douleur  beaucoup  plus  localisée. 

En  conséquence,  tel  lecteur  qui  cherche  dans  un  chapitre  tel  type 
de  douleur  décrit  couramment  comme  localisé  en  telle  région  peut 
s'étonner  de  son  absence  et  être  surpris  de  le  rencontrer  ailleurs.  D'autre 
part,  quelques  causes  atgiques  ae  rencontreront  en  deux  chapitres  dilTé- 


k.lAQUE  DROITE  (DOULEURS  DE  LA  FOSSD  761 

rents  (kyste  de  l'ovaire  tordu,  grossesse  ectopique,  etc.)  parce  qu'elles 
sont  également  communes  à  droite  et  à  gauche. 

«  «  « 

D'une  façon  générale,  quand  nous  cherchons  à  délerminer  la  cause  pro- 
bable d'une  douleur  abdominale,  nous  devons  êlre  guidés  par  les  refiles 

suivantes  : 

1°  Suspecter  avant  tout  le  tractus  gastro-intestinal,  et  si  ses  troubles  les 
plus  simples  (tels  constipation,  colite)  peuvent  être  éliminés,  penser  ?pé- 
cialement  à  l'appendicite,  l'ulcère  peptique,  les  néoplasmes  de  Vestomac 
ou  du  gros  intestin  et  aux  consé'fuences  éloignées  de  ces  lésions  (péritonite, 
obstruction  intestinale). 

2"^  Suspecter  ensuite  (chez  la  femme)  le  tractus  génital  [salpingite, 
kyste  de  V ovaire,  fibrome  utérin,  grossesse  ectopique), 

3^  La  vésicule  biliaire  et  ses  canaux  doivent  être  particulièrement 
examinés  chez  les  sujets  ayant  dépassé  Tâge  moyen. 

4°  Le  tractus  urinaire,  spécialement  chez  les  hommes  âgés  et  les  jeunes 
filles,  vient  ensuite  dans  la  série  des  causes  de  douleur  abdominale. 

L'examen,  les  antécédents,  la  palpation,  l'analyse  du  sang,  de  l'urine, 
la  radioscopie,  la  cytoscopie  sont  les  éléments  les  plus  utiles  au  diagnostic. 


Diagnostic.  48 


762 


ILIAQUE  DROITE  (DOULEURS  DE  LA  FOSSE) 


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ILIAQUE  DROITE  (DOULEURS  DE  LA  FOSSD 


763 


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ignés  de  g 
dite. 

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ou           p 
néphrite. 

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de  paroi. 

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^    0^ 

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Du  type  de  la  coliqu 
au   début   des   mens 
trues. 

Nulle  ou  légère  jusqu* 
la  rupture. 

C 
« 

1 

absente,       seulemen 
réveillée    par    palpa 
tion  profonde. 

Pas  de  défense  «vraie 

de  la   paroi,   pas  d 
douleur    de    décom 
pression. 

Plus  marquée  debou 

et    après    effort    qu 
couché  et  au  repos. 

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9^ 

ILIAQUE  GAUCHE 
(DOULEURS  DE  LA  FOSSE) 


Les  douleurs  de  la  fosse  iliaque  gauche  prêtent  sensiblement 
aux  mêmes  considérations  que  celles  de  la  fosse  iliaque  droite,  avec  les 


—  l.c  côlon  iliaqiii-,  le  cûloti  pelvien  ct,lc  rccliiiii  ;  situation  et  roiiport» 
X  Rlicï  l'ailiiltc.  —  Le  JDassin  a  010  largcmpnt  ouvert  en  avant  par  une  seclion 
Tronlalc  pat'snrit  pnr  le  centre  des  CHvil6s  cotyloldes  {in  Poirier). 

snules  et  iiii)iortantes  modifications  subordonnées  à  droite  à  la  présence 
de  l'appendice  H  du  cwiiim,  à  gauche  à  celle  du  côlon  iliaque. 

Nous  nous  contenterons,  en  conséquence,  de  donner  une  bonne  figure 
de  la  région,  et  un  lalilcau  diagnostique  schématique. 


ILIAQUE  GAUCHE  (DOULEURS  DE  LA  FOSSD 


765 


.....__                      .         _                             .                    , 

TOUCUER    VAGINAL 
ET    RECTAL. 

Tumeur    annexielle 
douloureuse. 

o 

TunuMir       kystique 
arrondie,        élas- 
tique, parfois  fluc- 
tuante. 

Tumeur        doulou- 
reuse   au    niveau 
d'une  annexe. 

o 

Parfois     envahisse- 
ment du  pelvis. 

o 

Toucher  inguinal. 
Hernie  inguinale. 

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a 

Douloureuses 
ou    absentes. 
Leucorrhée. 

Difficiles        et 
douloureu- 
ses. 

Rien    de    spé- 
cial. 

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Rien    de    spé- 
cial. 

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cial. 

Rien    de    spé- 
cial. 

Rien    de    spé- 
cial. 

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coccique. 

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Tumeur  kystique 
ancienne. 

Aménorrhée. 
Signes  de  gravi- 
dité. 

Entérocolitc,  dy- 
senterie,  palu- 
disme,   intoxi- 
cation hydrar- 
gyrique. 

Constipation  pro- 
gressive    avec 
crises      d'obs  - 
truction. 

Lithiase      rénale 
ou  pyélo  -  né- 
phrite. 

Efforts .         Fai- 
blesse de  paroi. 

CARACTÈRES 
DE    LA    DOULEUR. 

Douleur  sourde  plutôt 
réveillée   par  le   tou- 
cher vaginal. 

Du  type  de  la  colique 
au   début   des   mens- 
trues. 

Violente,  apéritonéale  » 
avec  intermittences. 

Nulle  ou  légère  jusqu'à 
la  rupture. 

Violente    avec    hyper- 
esthésie          cutanée, 
«  ventre  en  bois  ^,  etc., 
c  appendicite    à    gau- 
che». 

Parfois  nulle  en  dehors 
des   crises   d'obstruc- 
tion. 

c 
« 

i 
1 

1 

1 

absente,       seulement 
réveillée    par    palpa- 
tion  profonde. 

Plus  marquée  debout 

et  après  effort. 

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Surtout    pelvienne    avec 
irradiations  iliaques. 

Variable       suivant       le 
volume  et  le  siège  du 
kyste. 

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Variable     du     rein     au 
pdvis,     parfois     coli- 
ques  du   type  néphré- 
tique. 

Parfois  iliaqucy  mais  plu- 
tôt inguinale  avec  irra- 
diations   abdominales. 

• 

en 

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U 

Salpingite.       Suppuration 
pelvienne. 

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cule tordu. 

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Cancer  de  l'anse  sigmoXde. 

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Hernie  inguinale. 

• 

766 


LES    SYMPTOMES 


La  palpatiun  abdominale,  le  toucher  rectal  (et  vaginal  chez  la  femme" 
la  radiographie  après  repas  ou  lavement  bismuthés,  l'examen  macrosco- 
pique et  microscopique  des  selles  constituent  les  techniques  essentielles 
de  l'exploration  de  la  Tosse  iliaque  gauche. 

L'enléro-cùlils  muco-membraneuse  si  banale,  si  fréquente,  donne  rare- 


rig.  71)8.  —  Radiographie  liii  gros  inleslin  [Tutder,  Aiilioiirg). 


ment  naissance  à  une  douleur  spontanée  lo?alisi;e  Ji  la  fosse  iliaque  gauche  ; 
elle  est  plus  souvent  située  au  cfecum  et  au  cBlon  transverse.  Mais,  eu 
revanche,  la  palpation  de  la  fosse  iliaque  gauche  fait  bien  souvent  perce- 
voir lecfiion  descendant  etl'è  iliaque  contractures  et  diminués  decalibiv. 
donnant  la  sensation  d'un  «  boudin  -  élastique  et  roulant  sous  le  doigt. 
Ce  symptôme,  rapproché  diïs  alternatives  de  diarrhée  et  de  constipatû 
avec  rejet  de  glaires  et  do  fausses  membranes,  permet  à  rordinaire<Ji 
diagnostic  facile.  Les  douleurs  sont  inconstantes. 


INSOMNIES  r^"^'  négatif,  somnum,  sommeil  ;~1 
L        privation  de  sommeil.        J 


L'insomnie  ou  agrypnie  est  constituée  par  la  perte  plus  ou  moins 
complète  et  durable  du^sommeil.  Elle  s'observe  à  tous  les  degrés,  depuis  la 
simple  hyposomnie  constituée  par  un  sommeil  plus  bref,  plus  léger,  plus 
agité,  moins  reposant,  jusqu'aux  formes  rebelles  et  invétérées  d* insomnie 
totale,  d'un  pronostic  parfois  si  grave. 

Les  causes  de  l'insomnie  sont  innombrables.  Dans  la  pratique  on  peut 
les  grouper  dans  les  trois  catégories  suivantes  : 

Insomnies  déterminées  par  la  douleur  ; 

Insomnies  déterminées  par  rhyperexcitabilité  nerveuse] 

Insomnies  déterminées  par  des  troubles  de  la  circulation  ou  de  la  respi- 
ration. 

Les  insomnies  douloureuses,  «  algiques  »,  peuvent  être  déter- 
minées par  toutes  les  algies,  quels  qu'en  soient  le  siège  et  la  nature  : 
névralgies,  arthralgies,  viscéralgies  les  plus  diverses.  Il  serait  fastidieux 
et  bien  superflu  d'en  tenter  l'énumération.  Tout  au  plus  convient-il  de 
faire  remarquer  que  certaines  insomnies  a  algiques  »,  soigneusement 
analysées,  feront  dépister  des  «  algies  »  à  recrudescence  nocturne  de 
signification  spéciale  :  douleurs  «  ostéocopes  »  spécifiques,  quelquefois 
névralgies  tabétiques,  plus  souvent  myalgies  et  arthralgies  goutteuses 
(arthritiques?). 

Notons  encore  que  les  démangeaisons  et  les  prurits  (voir  Prurits), 
quelle  qu'en  soit  la  cause  (parasitaire  ou  toxique),  peuvent  être  l'origine 
d'insomnies  fort  rebelles.  Correctement  interprétées,  elles  feront  dépister 
maints  cas  frustes  de  diabète,  d'urémie  et  de  cholémie. 

Notons  enfin  que  les  insomnies  déterminées  par  l'hyperesthésie  sen- 
sorielle et  la  névrose  psycho-splanchnique  nous  conduisent  par  une 
insensible  transition  à  la  catégorie  suivante,  tant  il  est  vrai  que  les  espèces 
cliniques  aux  variétés  infinies  débordent  toujours  les  cadres  dans  lesquels, 
pour  notre  commodité,  nous  cherchons  à  les  faire  tenir. 

Insomnies  par  byperexcitabilité  anormale  du  système  ner- 
veux. —  Cette  hyperexcitabilité  anormale  du  système  nerveux  peut  être 
sous  la  dépendance  : 


768  LES   SYMPTOMES 

l^  D'une  alléralion  organique  du  système  nerveux  (type:  niénins:ites) ; 
2^  D'une  surexcitation  d'origine  fonctionnelle  (type  :  psychonévroscs)  ; 
H»  D'une  intoxication  ou  d'une  infection  (types  :  caféinisme,  dothié- 
nentérie). 

.  Dans  le  premier  groupe  on  trouvera  rinsomnie  des  méningites,  des 
tumeurs  cérébrales,  de  la  paralysie  générale,  de  la  syphilis  cérébrale. 
Dans  tous  ces  cas  on  notera  la  symbiose  :  céphalée,  insomnie. 

Le  deuxième  groupe,  celui  des  psychonévroses ,  est  beaucoup  plus  fré- 
quent. On  y  trouvera  toutes  les  insomnies  dites  nerveuses  sous  la  dépen- 
dance du  surmenage,  de  Thyperidéation,  des  préoccupations  («  les  idées 
noires  font  les  nuits  blanches  >>),  de  l'excitation  mentale  (faiblesse  irri- 
table, émotivité,  émotions),  de  la  manie,  des  psychonévroses,  des  hysté- 
riques, des  neurasthéniques,  des  obsédés,  des  phobiques,  des  anxieux. 
«  Dans  les  accès  aigus  dés  psychoses,  dit  Régis,  Tinsomnie  est  un  des 
premiers  symptômes  qui  apparaissent  ;  elle  se  traduit  surtout  par  de 
Tagitation,  des  rêves  et  des  cauchemars.  Par  contre  le  retour  du  sommeil, 
à  la  fin  d*une  manie  ou  d'une  mélancolie,  est  d'un  excellent  augure.  »  Dans 
les  psychoses  chroniques,  Tinsomnie  est  rare,  excepté  chez  les  aliénés, 
atteints  d'hallucinations  ou  illusions  cénesthésiques.  Le  symptôme 
insomnie  doit  être  combattu  avec  soin  dans  tous  les  états  psycho-névro- 
pathiques  :  un  malade  qui  dort  est  à  moitié  guéri. 

Le  troisième  groupe,  insomnie  des  toxi-infections,  est  plus  complexe. 

Dans  ce  groupe  certaines  insomnies  semblent  être  des  insomnies  toxiques 
vraies  par  excitation  directe  des  cellules  cérébrales;  telles  sont  les  insomnies 
conditionnées  par  l'abus  du  thé,  du  café,  de  l'alcool,  du  tabac,  de  la 
morphine,  de  la  cocaïne,  etc. 

Quant  aux  insomnies  infectieuses  et  post-infectieuses,  leur  pathogénie  est 
certainement  beaucoup  plus  complexe.  Les  unes  semblent  être  des 
insomnies  algiques  subordonnées  à  un  symptôme  douloureux  dominant 
(céphalée,  arthralgie,  point  de  côté),  comme  dans  la  méningite,  le  rhu- 
matisme articulaire  aigu,  la  pneumonie.  D'autres  semblent  être  de? 
insomnies  toxi-infeclieuses  vraies,  d'origine  dyscrasique,  déterminées  par 
l'action  des  toxines  infectieuses  sur  les  centres  nerveux,  telles  les  insomnies 
du  début  de  la  dothiénentérie,  de  la  grippe,  de  l'érysipèle.  Les  dernières 
enfin,  surtout  contemporaines  de  la  convalescence,  semblent  sous  la  dépen- 
dance de  l'hyposthénie  ncuro-vasculaire  :  insomnies  des  anémiques  et  des 
aslhéniques  (inanitiés,  ronvalesconts,  séquelles  infectieuses,  etc.). 

Insomnies  par  troubles  de  la  circulation  et  de  la  res- 
piration. —  Insomnies  subordonnées  d  une  affection  vardio- pulmonaire, 
—  Ce  sont  les  insomnies  de  l'asystolie,  de  la  décompensation  cardiaque, 
(les  alTections  cardio-pulmonaires  tussigènes  et  dyspnéiques,  de  l'asthme, 
dos  bronchites  chroniques,  etc.  Leurs  causes  sont  multiples  et  au  premier 
plan  :  la  toux,  la  dyspnée,  l'intoxication. 

L'insomnie  est  donc,  comme  on  voit,  un  symptôme  d'une  grande  bana- 


INSOMNIES  769 

lité  et,  partant,  d'une  minime  valeur  diagnostique,  hors,  peut-être,  dans 
les  psychonévroses.  Toutefois,  si  sa  valeur  séméiologique  est  restreinte, 
il  n'en  est  pas  de  même  de  son  diagnostic  causal,  car  c'est  de  ce  diagnostic 
que  découlera  inévitablement  une  thérapeutique  rationnelle  et  efficace. 
C'est  en  rétablissant  l'équilibre  circulatoire  qu'on  fera  dormir  un  hypo- 
systolique  ;  c'est  en  supprimant  le  café  qu'on  rendra  le  sommeil  à  un 
caféinomane  ;  c'est  en  instituant  le  traitement  spécifique  qu'on  guérira 
un  agrypnique  syphilitique. 

Mais,  même  à  s'en  tenir  à  des  catégories  beaucoup  moins  étroitement 
définies,  l'emploi  rationnel  de  tel  ou  tel  hypnotique  est  subordonné  à  une 
connaissance  relative  du  mécanisme  physiopathologique  de  l'insomnie, 
et  il  nous  paraît  intéressant  de  rappeler,  à  titre  d'exemple,  les  indications 
respectives  du  chloral  et  de  la  morphine. 

INDICATIONS  ET  CONTRE-INDICATIONS  DU  CHLORAL  ET  DE  LA  MORPHINE 

COMME  SOMNIFÈRES 

Le  chloral  et  la  morphine  sont  probablement  les  deux  hypnotiques  les 
plus  employés,  et  à  juste  titre.  Il  ne  faudrait  pas  croire,  toutefois,  qu'ils 
sont  interchangeables.  Si  on  peut  quelquefois  les  associer  avec  avantage^ 
le  plus  souvent,  en  revanche,  ils  répondent  à  des  indications  très  différentes 
et  ne  doivent  être  prescrits  quli  bon  escient. 

Le  chloral  et  la  morphine  sont  des  hypnotiques  et,  semble-t-il,  des  hypno- 
tiques  direcls,  c'est-à-dire  provoquant  le  sommeil  par  action  élective,  directe, 
sur  la  cellule  nerveuse.  C'est  là,  à  peu  près,  leur  seule  propriété  commune. 
En  effet  : 

lo  L'opium  el  son  dérivé^  la  morphine  y  sonl,  à  doses  modérées,  et  Syden- 
ham  l'avait  déjà  bien  vu,  des  loni-cardiaques  ;  sous  leur  influence,  les  batte- 
ments du  cœur  deviennent  plus  amples  et  plus  puissants  ;  la  tension  arté- 
rielle s'élève  ;  les  circulations  viscérales  sont  plus  actives. 

Le  chloral,  au  conlraire,  est  un  dépresseur  cardio-vasculaire  ;  sous  son 
influence,  les  battements  du  cœur  deviennent  plus  faibles  et  plus  lents,  la 
tension  artérielle  s'abaisse,  les  circulations  viscérales  sont  ralenties  ; 

2°  Dans  un  premier  stade,  tout  au  moins,  V opium  et  la  morphine  provoquent 
des  phénomènes  d'excitation  cérébrale  (mise  précisément  à  profit  par  les 
morphinomanes),  vraisemblablement  par  hyperémie  cérébro-méningée 
et  action  nerveuse  directe.  Le  sommeil  provoqué  s'accompagne  souveiil 
de  rêves  ;  il  revêt  parfois  le  caractère  du  sommeil  vigile. 

Le  sommeil  chloralique  n'est,  au  contraire,  précédé  d'aucune  période  d'exci- 
tation ;  il  est,  de  tous  points,  comparable  au  sommeil  normal,  comme  carac- 
tère et  comme  durée  ; 

S*»  La  morphine  est,  enfin,  un  analgésique  de  premier  ordre;  c'est  le  médi- 
cament-type de  la  douleur. 

Le  chloral  n'est,  au  contraire,  ni  analgésique,  ni  anesthésique  ;  les  douleurs 
empêchentle  sommeil  chloralique  de  se  produire,  les  bruits  violents  réveillent 
le  malade. 

Telles  sont  les  caractéristiques  différentielles  les  plus  spécifiques  du  chlo- 
ral et  de  la  morphine.  Indications  et  contre-indications  respectives  en 
découlent  logiquement. 

La  morphine,  toni-cardiaque  et  vasculaire,  stimulant  au  moins  temporaire 


770  LES   SYMPTOMES 

des  fondions  cérébrales,  analgésique  de  premier  ordre,  sera  spécialemenl 
indiquée  dans  les  insomnies  subordonnées  ou  associées  à  une  hyposlhénie 
neuro-vasculaire  ou  à  une  affection  douloureuse, 

A  ce  titre,  elle  trouvera  son  emploi  dans  les  insomnies  douloureuses 
en  général  sous  la  dépendance  de  névralgies  ou  de  viscéralgies,  dans  le 
tabès,  dans  le  cancer,  etc.  Toutefois,  dans  ces  cas,  afin  d'éviter  ou  de  retarder 
le  plus  possible  le  risque  de  la  morphinomanie,  il  sera  bon  de  n'y  recourir 
qu'après  avoir  épuisé  la  gamme  des  analgésiques  purs  (exalgine,  phéna- 
cétine,  antipyrine,  salipyrine,  etc.). 

Dans  les  insomnies  des  anémiques  el  des  aslhéniques  (inanitiés,  conva- 
lescents, typhiques,  pneumoniques,  etc.),  des  hgposgsloliques,  des  hypo- 
tendus, la  morphine,  associée  ou  non  à  des  toni-cardiaques,  sera  encore 
l'hypnotique  de  choix. 

Dans  ces  cas,  le  chloral,  au  contraire,  se  montre  inefiicace  et  sera  le  plus 
souvent  nocif. 

En  revanche,  dans  les  insomnies  dites  nerveuses,  sous  la  dépendance  du 
surmenage,  de  V  hyper  idéal  ion,  des  préoccupations,  de  l'excitation  mentale,  de 
la  manie,  de  l'alcoolisme,  de  la  congestion  méningée,  de  l'hypertension 
artérielle,  la  morphine  non  seulement  sera  inefficace,  mais  souvent  dan- 
gereuse. Le  chloral,  au  contraire,  sera  Vhgpnotique  de  choix. 

Il  existe,  enfin,  maintes  espèces  cliniques  hybrides,  maintes  insomnies 
mixtes,  qui  légitiment  plus  ou  moins  l'association  des  deux  drogues. 

Telles  sont,  par  exemple,  les  insomnies  des  anémiques  surmenés,  les 
insomnies  douloureuses  des  hypertendus  (névralgies  chez  un  scléreux),  etc. 
Dans  ce  cas,  l'association  chloral-morphine  ne  réalise  peut-être  pas  la  solu- 
tion pharmacodynamique  idéale,  mais  c'est  une  solution  logique. 

Si  l'on  voulait  résumer  en  une  phrase  concise  les  notions  précédentes, 
on  pourrait  dire  : 

L'opium  et  la  morphine  sont  indiqués  dans  les  insomnies  associées  à  Vhgpo- 
sthénie  neuro-vasculaire  ou  à  la  douleur;  le  chloral,  dans  les  insomnies  liées  à 
Vhyperslhénie  neuro-vasculaire  sans  algies. 


LOMBAIRES  (DOULEURS) 
RACHIALGIES 


[px^i^,  épine  du  dos;~\ 
a>.Yo;,  douleur.     J 


l'eu  de  symptômes  fournissent  un  pourcentage  d'erreurs  plus  élevé 
{[ue  les  douleurs  lombaires,  «  maux  de  reins  o  du  public,  «  back-ache  » 
fies  Anglais.  Nous  avons  vu  personnel- 
lement —  le  fait  est  à  peine  croyable 
et  pourtant  rigoureusement  authen- 
tique —  un  «  lumbago  a  simple  éti- 
queté mal  de  Bright  (inutile  de  dire 
que  l'examen  ne  décela  ni  albuminurie, 
ni  cylindrurie,  ni  hypertension,  ni  aug- 
mentation du  taux  de  l'urée  san- 
guine, etc.}  et  inversement  un  u  mal  de 
Pott  »  évident  de  la  région  dorsale  in- 
férieure «  avec  abcès  par  congestion  s 
étiqueté  «  lumbago  n. 

Les  raisons  de  ces  erreurs  sont  mul- 
tiples : 

D'abord  et  surtout,  la  déplorable  et 
très  courante  habitude  de  ne  pas 
explorer  directement  et  de  visa  la  ré- 
gion douloureuse.  11  est  exceptionnel 
de  voir  explorer  méthodiquement  la 
région  lombaire  chez  un  sujet  se  plai- 
gnant de  M  douleurs  de  reins  ».  Or  il 
est  peu  de  régions  qui  nécessitent  un 
examen  plus  complet  et  plus  métho- 
dique, car  en  bien  peu  peuvent  s'exté- 
rioriser douloureusement  des  affections 
de  siège  et  de  nature  plus  divers.  C'est 
qu'en  effet,  si  une  des  caractéristiques 
analomiques  de  ladite  région  est  h 

sence  de   l'énorme  masse  musculaire     je^  spinaux  du  côté  rciadié  (P.  Dcs- 
sacro-lombaire,  véritables  muscles  de     fosses). 
la  station  verticale,   si   fréquemment 

rendue  douloureuse  par  les  processus  les  plus  variés,  il  convient  d'avoir 
présents  à  l'esprit  les  systèmes  anatomiques  régionaux  suivants  : 


Fig.  709.  —  Musculature  lombain 


■72  LES    SYMPTOMES 

1°  Région  musculaire  :  masse  musculaire  sacro-lombaire  ; 
"i"  Système  osseux  vertébral  et  articulations  sacro-iliaques  ; 

3"  Moelle,  rachis,  système 
nerveux  ; 

4"  Organes  para  vertébraux: 
aorte,  ganglions  ; 

5°  Viscères  abdominaux  et 
plus  particulièrement  :  reins, 
rate,  foie,  côlons,  utérus. 

En  présence  d'un  sujet  se 
plaignant  de  douleurs  de 
reins,  on  découvrira  donc  la 
n'gion  lombaire,  et  on  pro- 
cédera à  l'examen  systéma- 
tique des  divers  systèmes 
sus-énumérés. 

1°  La  paau,  parfois  siège 
d'un  zona  plus  ou  moins 
étendu, 

2°  Le  ayatème  muscu- 
laire sacro-lombaire  :  la 
palpation,  l'inspection  dans 
diverses  positions,  en  particulier  verticale,  les  mouvements  d'anlé- 
flexioii,  d'extension,  de  toi-sion,  de  latéro-llexion,  mettront  souvent  en  évi- 
dence le  .«iégc  réellciiient  musculaire  de  la  douleur,  douleur  lombaire  mus- 


ri)f.   710.  —  Muscles   spinaux. 


cuiaire  vraie  pour  laquelle  sembla  devoir  être  réserve  le  nom  de  lumbago, 

mais  qu'on  jieut  rencontrer  dans  des  circonstances  cliniques  très  diverses  : 
a)  LrM[iA<;o  aigu  après  elTort  de  redressement  violent,  après  soulève- 


LOMBAIRES  (DOULEURS)  773 

moïit  d'un  poids  lourd  (malle,  otc.)  ;  c'est  le  «  tour  de  reins  u  des  ouvriers; 

b)  Lumbago  sudaigu  après  marche  prolongée,  fatigue,  épuisement; 
c'est  le  «  muscle  forcé  »  douloureux  par  surmenage,  qu'on  pourrait  sans 
trop  forrer  faire  rentrer  dans  la  catégorie  des  «rhumatismes  résultant 
d'un  fonctionnement  défectueux  de  l'appareil  locomoteur  »,  si  magis- 
tralement décrits  parle  D^Le  Gendre  {Académie ie  médecine,  9  mai  1911). 

U  existe  d'ailleurs,  à  n'en  pas  douter,  des  lumbagos  aigus  ou  subaigiis  d'ori- 


Fifc.  7I'2.  —  Rapports  des  reins  en  arrière.  On  voit  du  cftlè  gauche  la  masiîe  sacrO' 
lombaire  {teinlÉe  en  gris)  déborUéc  en  bas  par  le  carré  des  lombes;  du  cflté  droit, 
cette  masse  se  cro- tomba  ire  a  été  enlevée,  on  voit  le  carré  des  lombes  et  le  liga- 
ment loiiibo-eostal. 

giiie  rhumatismale  très  heureusement  influencés  par  le  salicylate  de  soude  ; 

c)  Lumbago  subaigu  ou  chronique  des  psychonéeroses,  qui  sem'ble 
ta  traduction  clinique  locale  d'une  véritable  asthénie  neuro-musculaire 
constitutionnelle  et  qui  peut  revêtir  le  masque  :  1"  d'une  douleur  loca- 
lisée, véritable  topoalgie;  2°  d'une  dysestliésie  régionale,  sensations  anor- 
males de  pression,  d'élancements,  de  chaleur,  de  froidure,  avec  souvent 
sensibilité  anormale  de  la  région  à  la  palpation,  syndrome  neuro-muscu- 
lain.'  mal  défini  ;  3'>  brisement,  asthénie,  «  éreintemcnt  ",  avec  douleurs 
musculaires  lombaires  après  les  chocs  émotionnels,  véritable  lumbago 
émotionnel  paroxystique  évoluant  sur  un  tond  chronique  de  lumbago 
psychonévrotique  par  asthénie  habituelle. 

L'absence  de  lésions  anatomiques,  les  antécédents,  l'habitus   névropa- 


774  LES  SYMPTOMES 

thiqueja  psyctiasthénie  habituelle,  la  chronicité  des  accidents,  leur  recru- 
descence post-émotionnelle  seront  les  éléments  les  plus  sûrs  du  diagnostic. 
3"  La  colonne  vertébrale,  et  plus  particulièrement  les  verlèbrts  lom- 
baires qui  nous  intéressent  ici  spécialement,  peuvent  être  le  sî^  de 
maints  processus  pathologiques  générateurs  de  douleurs  lombaires. 

a)  .A.u  premier  rang  il  faut  placer  les  inflammations  chroniques,  spon- 
dylltes  des  vertèbres  et  de  leur  périoste  et  des  articulations  vertébrales 
aboutissant  h  ces  néo  formation  s,  exostoses,  adhérences,  ankyloses,  si 
fréquentes  chez  les  sédentaires  après^la  quarantaine.  On  en]  trouvera 
quelques  figures  caracté- 
ristiques ci-contre.  Ces 
spondylites  se  rencontrent 
dans  tous  les  cas  habituels 
de  rhumatismes  défor- 
mants et  post-infectieux 
(pneumonie,  angines,  liè- 
vre typhoïde,  etc.).  Ce 
sont  en  somme  des  oslio- 
arthrites  vertébrales,  des 
lombarthriea  diformanles 
et  posl'infedieuses. 

La  limitation  des  mou- 
vements, la  raideur  de  la 
région  lombaire,  la  dou- 
leur provoquée  au  niveau 
de  la  colonne  vertébrale 
lombaire  par  les  flexions, 
c.\ te n irions  ou  torsions^du  tronc,  les  sensiiUoiis  de  craquements  perçues 
par  i(-s  patients,  l'évolution  chronique  ou  subaigur  des  accidents,  la  notion 
lies  antécédents,  l'examen  radiographiquf  surtout  feront  faire  le  diagnos- 
tic [1)  qui  se  posera  surtout  avec  le  mal  île  Poil  : 


4.  —  Ustfo-siioiidylitcs 


(I)  Bi-clére,  cité  par  Li- 
fiiniiulc  <lilTt'ri.'iJliclli;  siiiv 
(lyluïD  rliizuiti(lii]uc  : 

!■>  RHUHATISHB  VEItTËDR; 


(Pz-cii 


lOXIQl-E. 

Premier cararlm-  ;  déroniiutiun  .liiriir[is 
des  verlèiiiTs  |iiir  OlarKisseiiieiit  ili's  vxitè- 
niilte  suiiiTiciirc  et  inKricitre  el  jiiir  i>\a- 
gératioii  de  lu  cunni^liire  circiihiii'i:'. 

DeuxièniPciiriiclèrpMcsiUsqucsiiiti'rvcr- 
lÈbraux  soiil  iiLunifi'Slenient  plus  Iraiis- 
liarents  qne  les  corps. 


Troisième  curactère  : 
(ii-inc,  de  bundo  opa'|iii 
jiondnnl  aux  ligntiit-nts 


Troisièiiio  canicli^rc  ;  les  unsel  lr$aiitr«« 
i)[it  ni'uiivcrle  |i!ir  une  iarf^  bande  ti  bords 
inrulli'kï  ;  en  dehors  de  celle  bande 
lé|iiissL'Nl  les  piirlies  les  |>lii<i  externes  des 
cor]i5verU'brau:t;le8opo|ihyse5srHilrem8r. 
liles  par  leur  lrens]iarence  Hnormale, 


LOMBAIRES  (DOULEURS)  77â 

b)  Mal  de  Pott  dont  il  est  inutile  de  rappeler  ici  les  signes  classiques  : 
douleur  localisée  maxima  au  niveau  d'uncjvertèbre,  irradiations  doulou- 
reuses dans  les  membres  inférieurs,  cessation  de  la  douleur  par  repos  hori- 
zontal et  immobilisation  de  la  région  et,  ultérieurement,  déformation  angu- 
laire de  la  région,  troubles  parétiques  des  sphincters  et  des  membres 
inférieurs  avec  exagération  des  réflexes,  abcès  par  congestion,  etc.,  etc. 

//  faut  toujours  penser  au  mal  de  Poit  en  présence  d'une  douleur  lombaire 
chronique. 

c)  Ostéo-arthrites  iliaques  et  sacro-iliaques  que  localisera  nue 
palpation  attentive. 

4<>  Les  processus  inflammatoires  de  la  moelle    et   du   racbis 

provoquent  des  rachialgies  bien  connues.   On  les  rencontrera  surtout  : 

a)  Dans  les  méningo-myélites]  aiguës  (méningites  aiguës,  ménin- 
gites cérébro-spinales)  dont  le  diagnostic  sera  établi  par  la  [coexistence 
d'un  état  infectieux  (hyperpyrexie,  leucocythémie),  coïncidant  avec  le 
syndrome  méningé  (céphalée,  rachialgiô,  signe  de  Kernig,  etc.,  etc.)  et 
sera^confirmé  par  l'examen  du  liquide  céphalo-rachidien  (lymphocytose 
ou  polynucléose,  présence  de  méningocoques,  etc.,  etc.,  méningite  bacil- 
laire). 

b)  Le  début  de'  maintes  maladies  infectieuses,  la  grippe,  la 
variole,  la  pneumonie  en  particulier,  est,  comme  on  sait,  souvent  marqué 
par  une  rachialgie  d'une  rare  violence.  Un  certain  nombre  d'examens 
de  liquides  céphalo-rachidiens  pratiqués  dans  ces  conditions  conduit  à 
penser  que  le  début  desdites  affections  s'accompagne  souvent  d'une  con^ 
gestion  méningée  violente  et  temporaire,  comme  la  rachialgie  sympto- 
matique. 

c)  Mentionnons;ici  cette  expression  de  notre  nosologie  militaire  :  courbature 
fébrile,  assez  heureuse  en  somme,  puisqu'elle  met  en  évidence  les  deux 
symptômes  courbature  (rachialgie)  et  pyrexie  prédominants  constitutifs 
du  syndrome  qu'elle  entend  désigner.  Qu'elle  corresponde  à  des  espèces 
cliniques  fort  différentes,  et  qu'une  investigation  attentive  puisse  y 
déceler  maints  cas  de  paratyphoïdeô,  voire  de  typhoïdes  frustes,  cela  n'est, 
pas  douteux.  Mais  il  est  par  ailleurs  certain  que,  quand  on  aura  passé 
au  crible  et  éliminé  les  espèces  cliniques  actuellement  cataloguées,  il 
restera,'comme  pour  la  grippe  d'ailleurs,  un  pourcentage  élevé  d'infections 
indéterminées,  cryptogènes,  à  l'ordinaire  fugaces  et  bénignes,  mais  que 
nous  serions  bien  en  peine  de  dénommer  de  façon  rigoureuse. 

d)  Nous  avons  rencontré  ce  même  processus  de  réaction  méningée 
violente  temporaire  avec  rachialgie  et  fièvre  au]  début  de|  la  période  secon- 
daire dans  certaines  syphilis  à  évolution  aiguë,  pyrétique. 

e)  Nous  avons  été  amené  à  considérer  comme  symptoma tiques  de  congés- 
lion  veineuse  des   plexus  rachidiens  et  périrachidiens  certains  lumbagos, 
chroniques    chez    des    sujets    hémorroïdaires,     hypertendus     veineux, 
hypotendus  artériels,  la  douleur  lombaire  subissant  des  exacerbations 
quotidiennes   quasi  rythmiques,  et  qui,  en  fait,  furent  grandement  sou-». 


776 


LES   SYMPTOMES 


kigés  par  de  la  révulsion  lombaire  (mouches  et  ventouses  scarifiées]  et 
une  médication  veineuse  (adrénaline,  strychnine,  hamamelis).  Elle  doit 
jouer  un  rôle  important  dans  les  lumbagos  des  psycbonévroses. 

/)  N'oublions  pas  enfin  que  la  douleur  tant  spontanée  que  provoquée 
de  certaines  algies  scialiques  peut  remonter  au-dessus  de  la  grande  échan- 
crure,  aux  alentours  de  l'articulation  sacro-iliaque,   au  voisinage  des 


PL  du  trou  de  c 


ypophyscs  fransverscs  verti' lira  les  lombaires  et  des  masses  musculaires 
sacro-lombairt'S. 

La  rpchcrchn  du  signe  dr.  Lasègue  sera  ici  de  la  plus  grande  valeur. 

Dans  les  sciatiqnes  si  fréquentes  îivoc  cypho-scoliose  ou  scoliose, 
l'hyperesthwieet  l'hyperkinésiedelamassesacro-lombairesontconstantis; 
mais,  fuit  digne  de  remarque,  celte  hyperkinésie  et  cette  hyporesthésie 
de  la  niasse  sacro-lomliaire  sont  tanlût  Jiomologues  (du  côté  de  l'algie  scia- 
tique)  et  tantôt  opposées,  sans  qu'il  soit  possible  d'indiquer  actuellement 
avec  certitude  les  raisons  de  celle  anomalie. 

Le  fait  est  d'importance  dans  ledépislage  des  simulations.  Quand,  avec 
la  constatation  de  symptômes  d'une  sciatique,  on  constate  de  l'hyperes- 
lliésie  .sponlanée  ou  ]'rovoqiiée  de  la  région  lomliaire  opposée,  à  moins 
d'être  en  présence  d'un  sujet  réellement  au  courant  de  la  clinique  scia- 
tique  la  plus  avertie,  on  peut  presque  à  coup  sur  écarter  la  simulation. 


LOMBAIRES  (DOULEURS)  777 

Nous  (ispt-roji'^  d'Hilloiirs  iitn;  rcs  lignes  m;  toitihei'Oiil  pas  sous  les  yeux 
tl«siiiHilatt'urs. 

'.t°  1.;t  ilt^i^iintiuii  populaii-it  "  mauz  de  reina  «  su^i>i-e  en  somnii; 
f(irl.  riirrwli'iii.-nl,  les  rfippurls  tiiiti|(iiiii(|u(<s  des  reins  et  de  la  région 
li.iiiliaiic.  Kn  fait  U  en  elTet. 
iiiaiiil-^M  «ITi:ctiyns  i'<^nale,-i 
s'iiftdiiipafçnRnt  de  douleurs 
ioniliinriis  dont  nous  eniprun  ■ 
Nirons  il  (.lalhelin  )a  descrip- 

I.r  prr'injiT  :^i^'nf'  dis  iLffnc- 

(M.ii~  r.^m,-ur.-tfTi.l..s  j.me 

poiii'  h-  niiiliiiii-  le  rfili*  prépuii- 

ifiTiiiil,  cesl    hi    douleur    nui 

[n'iil  êlri'  spiuilniiéi'  ou  provo- 

ijiiéi-  |Hir  des  mouvemenls  ou 

pur  d.s  [iressions  diins  l'angle 

c'ii>.li)-viTU'bnil,  et  vn  particu- 

liiT  :\u  siimmel  de  cet  angle. 

l-;i|('  existe  niremeiil  en  avant. 

luai-i,  [>:ir  ciinlpe,   irradie  soit 

d:.ns   hi   direction   de  Tun-lère  Ues  vertèbres.' 

'ijilicpi'-metit  en  has  et  en  de- 

diiris,  siiil  le  long  des  nerfs  abdomino-génitaux  en  contournant  le  corps, 

■'  ICaulres fois, elle  a  sa  répercussion  jusqu'au  col  vésicnl  ou  dans  le  cor- 
iloii  spermatique,  comme  dans  le  cas  de  calcul,  ce  qui  s'explique  par  la  pré- 
srnrr  du  lilel  génital  de  l'abdomino-génilal. 

i4:elle  douleur  peut  siéger  par  sympathie  {rét[cxp  réno-rénal  deGuyou) 
d:ins  l'iiulre  rein,  apportant  ainsi  un  élément  troublant  d'appréciation. 
Il  est  fréquent  qu'un  malade  porteur  d'un  calcul  du  rein  droit  souffre 
<liiMs  le  rein  gauclie.  De  même  cela  s'observe  dans  les  congestions  rénales. 

•  Celli'  douleur  peut  êlre  légère,  sourde,  protonde  ou  survenir  par  crises 
paroxystiques  déterminant  le  syndrome  de  la  colique  rénale  (hydronéphrose) 
iiu  de  la  colique  néphrétique  [migration  d'un  calcul);  nulle,  le  plus  souvent, 
(/uns  les  néphrites,  dans  les  cancers  et  dans  quelques  larmes  communes  de  tuber- 
culone  rénale,  elle  existe  surtout  dans  certains  cas  de  rein  mobile,  dans  t'fiydro- 
nêphmse  et  dans  la  caleulose,  où  elle  est  exagérée  par  la  marche,  la  voiture,  les 
ejri-ri-ires  violents  el  les  mouvement»  en  général. 

l.KXAMEN  ci.iMQiE  l'iiYSHjuK  dcs  reins,  qui  doit  venir  se  surajouter 
Il  l'élude  des  signes  fomlionnels,  est  surtout  basé  sur  le  palper  dit  rein 
et  sur  la  présence  ou  d'un  rein  mobile,  ou  d'un  rein  distendu,  sous-eos- 
lal,  ou  d'un  rein  eancéreux,  souvent  dur,  irrégulier  et  mobile. 

Cette  étudo  de  la  tumeur  des  hypocondres  est  quelquefois  d'inter- 
prélation  ditlicile,  à  eau.se  du  foie  à  droite  et  de  la  rate  à  gaiirhe. 

Un  i)eut  ainsi  juger  de  la  situation  exacte  du  rein  hypertrophié  thora- 
eique  oit  sous-custal,  de  sa  mobilité,  de  son  aspect  lisse  on  lobule,  de  sa 
flnreté  ou  de  sa  mollesse  (fluctuation  des  hydronéphros^s),  de  son  irré- 
Kularilé  (eerlaines  formes  de  cancer). 

Ili'Uin'islii:  19 


778  LES   SYMPTOMES 

Signalons  encore,  parmi  les  contributions  qu'apporte  l'étude  du  palper, 
la  notion  des  points  douloureux  ureléraux  qui  sont  au  nombre  de  trois  : 
le  point  douloureux  supérieur,  para-ombilical ,  répondant  au  bassinet  ;  te 
point  douloureux  moyen,  iliaque^  répondant  au  point  de  croisement  de 
Turetère,  et  des  gros  vaisseaux  iliaques  externes;  enfm,  le  point  doulou- 
reux inférieur  ou  vésical  répondant  à  la  portion  interstitielle  intravésiealo, 
de  l'uretère,  perçu  par  le  vagin  chez  la  femme  et  par  le  rectum  chez  l'homme. 

60  La  ptôse  abdominale,  maintes  affections  utérines^  la  gravidilé, 
sont  la  cause  souvent  évidente  de  maints  lumbagos.  Il  sufTit  vraiment 
d'y  penser  pour,  souvent,  établir  le  rapport  de  causalité  entre  les  deux 
phénomènes.  Combien  avons-nous  vu  de  lumbagos  rebelles  céder  au 
port  d'une  bonne  ceinture  abdominale  ! 

70  Formes  exceptionnelles.  —  Mentionnons  pour  finir  des  possibi- 
lités vraiment  exceptionnelles  de  douleurs  lombaires  :  cholélithiaset 
anévrysmes  aortiques,  néoplasies  vertébrales  et  paravertébrales. 

*  *  * 

Un  rapide  examen  clinique  «  débrouillera  »  souvent  le  plus  aisément 
du  monde  la  cause  de  la  douleur  lombaire.  Les  quelques  questions  sui- 
vantes seront  parfois  décisives  : 

1^  Depuis  quand  le  sujet  souffre-t-il  des  lombes  ? 

a)  Le  sujet  souffre  depuis  quelques  jours,  le  début  a  été  brusque  après 
un  elTorl,  une  marche  forcée  :  lumbago  musculaire  vrai  ou  rhumatismal. 

b)  Le  sujet  souffre  de  façon  chronique,  avec  exacerbations,  habitua 
fistliéniquc  :  ps[fchonévroses  dépressives,  spondjliles,  mal  de  Poil,  con- 
gestion veineuse  rachidienne  et  périrachidienne,  affections  abdominales 
chroniques,  néphrite  chronique. 

2^  La  rachialgie  s'accompagne  d'un  état  infectieux  avec  lequel 
elle  coïncide  :  méningo  myélites,  début  de  maladies  infectieuses  (grippe, 
variole,  j)n('iiin()ni<',  rlci.  courbatures  fébriles,  oti*.  ; 

30  La  douleur  des  lombes  est  aggravée  par  la  station  verti- 
cale, les  mouvements  de  flexion  et  d'extension  :  le  siège  d^ 
la  douleur  est  la  colonne  vertébrale  (mal  de  Potl,  ostéo-arthrites  verté- 
brales, etc.)  ou  la  masse  sacrc>-lomhaire  (traumatisme,  «  tour  de  reins  ». 
rhumatisme  . 

V^  Y  a-t-il  douleur  à  la  pression  ou  à  la  percussion,  et  où? 

Au  niveau  d'une  vertèbre:  ostéo-arthrile  vertébrale,  mal  de  Poil. 

De  l'angle  costo-verlébral  :  a/fection  rénale. 

D'une  articulation  sacro-ilia([ue  :  ostéoarlhrile  sacro-iliaque. 

D<"s  dernières  loinbaire>  et  le  long  du  nerf  sciatique  :  algie  sciatique. 

./'L'urinerenfermede  l'albumine,  dusang  OU  dupas?  Affection  rénale . 


MEMBRES  INFÉRIEURS  (DOULEURS  DES) 


Lo  diagiioslic  de  leur  cause  est  souvent  évident  (arthrite  rhumatismale, 
phl»*hito  post-infectieuse,  accès  dégoutte  aiguë,  etc.);  il  présente  parfois 
<l'insurniontables  difïïcùltés.  Peu  de  régions  sont  en  fait  plus  accessibles 
<'t  facilement  explorables,  peu  sont  plus  complexes,  aucune  ne  peut 
l'f  rc  le  siège  d'algies  de  causes  plus  nombreuses  et  plus  variées. 

Tous  les  tissus,  os,  articulations,  muscles,  veines,  artères,  nerfs,  peuvent 
Hre  l'origine  d'affections  douloureuses  ;  la  moelle  épinière,  la  colonne 
vertébrale,  maintes  affections  tropho-névrotiques,  maintes  affections 
-abdomino-pelviennes  peuvent  de  même  déterminer  des  algies  plus  ou 
nif)ins  rebelles  des  membres  inférieurs.  Le  diagnostic  nécessite  parfois  une 
investigation  clinique  extrêmement  attentive  et  une  analyse  très  subtile. 

Tous  les  tissus,  avons-nous  dit,  peuvent  être  Torigine  d'affections 
-douloureuses.  Nous  les  passerons  rapidement  en  revue  : 

I.  Les  OSj  le  squelette.  —  Nous  éliminerons  de  parti  pris  les 
affections  Iraumaliques  (fractures,  contusions,  entorses),  à  l'ordinaire  évi- 
-i lentes,  pour  ne  retenir  que  les  ostéopériosliles,  les  ostéomyélites,  les 
•iKstéosan'omes,  une  malformation  squelettique  d'une  extraordinaire  bana- 
lité, le  pied  plal,  mais  à  laquelle  il  faut  toujours  penser  à  cause  même  de 
sa  banalité,  et  les  affections  osseuses  vertébrales  au  premier  rang  desquelles 
il  faut  placer  le  mal  de  Poil, 

a)  Ostéopériostites.  —  Elles  se  caractérisent  par  l'existence  d'un  point 
douloureux,  plus  ou  moins  localisé  le  long  de  la  diaphyse  d'un  des  os  de  la 
jambe,  fémur  ou  tibia  de  préférence,  avec  tuméfaction  plus  ou  moins 
volumineuse.  Elles  peuvent  être  : 

Sifphililiques  [antécédents,  recrudescence  nocturne  des  douleurs 
(osléoeopes),  Wassermann  positif,  action  efïicace  du  traitement  mixte]  ; 

Tuberculeuses,  à  la  vérité  beaucoup  moins  fréquentes  que  les  ostéo- 
arth  rites  ; 

Posl-infeclieuses,  post-typhiques  par  cxinnple  ;slaphijlococciques  au  cours 
de  furonculoses,  à  répétition,  après  une  angine. 


780  LES   SYMPTOMES 

h)  Ostéomyélites.  —  Caractérisées  par  des  doulours  plus  vives  et  plus 
étendues,  des  oscillations  thermiques  plus  grandes  ;  elles  sont  surtout 
post-infectieuses,  éberihiennes  (post-typhiques)  ou  siaphylococciques  (post- 
angineuses  ou  post-furonculeuses). 

c)  Ostéosarcomes.  —  Heureusement  beaucoup  plus  rares,  exceptionnels 
môme,  et  caractérisés  par  une  tuméfaction  fatalement  et  rapidement 
progressive  et  douloureuse  le  plus  souvent,  localisée  à  la  diaphyse  fémo- 
rale. Nous  les  mentionnerions  simplement,  si  nous  ne  devions  signaler 
l'erreur  possible  avec  les  gommes  osseuses  syphiliiiques.  En  fait,  dans  un 
cas  de  sciatique  rebelle  à  tout  traitement,  où  le  développement  progressif 
d'une  tumeur  fémorale  avait  fait  porter  le  diagnostic  d'ostéosarcome 
et  conclure  à  l'amputation  et  où  de  fait  (c'était  avant  la  réaction  de 
déviation)  les  dénégations  d'un  malade  instruit  et  «  bona  fide  »,  l'absence 
de  stigmates  vénériens,  l'existence  de  grands  enfants  ne  présentant  pas 
de  tares  appréciables  semblaient  permettre  d'écarter  le  diagnostic  de 
syphilis,  nous  vîmes  la  tumeur  fondre  comme  du  beurre  au  soleil  sous 
l'influence  de  frictions  mercurielles. 

il)  Penser  au  pied  plat  valgus  douloureux  chez  un  adolescent 
se  plaignant  de  douleurs  des  jambes  et  de  contracture  à  l'occasion  de  la 
fatigue,  et  le  diagnostic  sera  fait  par  la  méthode  des  empreintes  qui  con- 
siste ti  faire  poser  les  pieds  du  malade  sur  des  feuilles  recouvertes  de 
noir  do  fumée  ou  de  fusain.  L'empreinte  ainsi  obtenue  décèlera  que  le 
bord  interne  du  pied  est  complètement  alTaissé,  que  le  pied  repose  sur  le 
sol  (Ml  totalité  et  non  sur  ses  trois  piliers  normaux  :  postérieur  (calcanéeni» 
antérieur  (orteils)  et  externe  (bord  externe  du  pied). 

e)  ('et  extunen  rapide  et  essentiel  du  squelelle  ne  devra  pas  négliger 
la  colonne  vertébral»^  et  j)arti(uiièrenient  la  région  dorso-lombaire. 
C'rsl  surtout  la  possibilité  du  mal  de  Pott  qui  impose  cette  exploni- 
tion  : 

Soit  qu'il  s'agisse  d'un  enfant  qui  accuse  de  l'incrertitude  de  la  marcli»*, 
de  la  faiblesse  (\i*i>  jîinibes,  doi^  douleurs  plus  ou  moins  bien  caractérisée'-i 
au  niv(*au  iics  membres  inférieurs,  une  altération  de  l'état  général  ; 

Soit  qu'il  s'agisse  d'un  sujet  chez  lequel  les  parents  ont  constaté 
une  déviation  de  la  colonne  vertébrale  avec  douleurs  dans  les 
jambes  ; 

Soit  enfin  et  surtout,  ehez  un  aduitt»  algique,  qu'un  abcès  par  ron- 
«.a'stion  venant  j)ointer  à  l'aine  viennt^  rendre  évident  un  mal  de  Pott 
([u'une  exploration  attentive  de  la  colonne  vertébrale  (inspection,  p«T- 
(  iission,  mouvements,  radioscopie)  aurait  pu  et  du  dépister  bien  des  mois 
avant. 

/)  Pens'T  onWn  à  la  |>ossil)ililé  1res  rare  d'une  ostéomalacie  au  début, 
«pie  les  déformations  ultérieures  et  si  caractéristiques  viendraient  ulN'- 


MEMBRES  INFERIEURS  (DOULEURS  DES) 


rieiirenieiit  rt^nlirjui^r 
marche,  cloiilour^  i 


'iafçiinilioii  di'?  courliurcs  normale?,   troubles 
I  marclie,  ii  la  fatigue,  à  la  pressifuil. 


II.  Les  articulationa.  —  Noui^  ne  passiTùnti  pas  en  revue  toutes  les 

l  causes  ppssililes  de  douleurs  articulaires,  consacrant  à  cette  question  un 

chapitre    spt^cial    (voir    Dnuleurx    nrlirulnires).     L'examen    méthodique 


.;i./Hr.    1>I95.) 


L{in:3{)ection,  palpation,  mobilisation  et  au  besoin  radioseopie)  localisera 
L  lout  d'abord  la  douleur  â  une  deii  articulations  du  inembre.  Les  carac- 
(  tires  de  l'arthropathic,  les  antécédents,  le  début,  l'évolution,  la 
uCflexistenec  d'autres  manifestations  morbides  permettront  à  rordinaîre 
I  rapidement  de  la  classer  dans  une  des  catégories  :  rhumatismes  articu- 
res  aigus,  rhumatismes  blennorragiquei,  rhumatismes  post-infectieux 
|><{scarlatine,  typhîtiue.  etc.),  rhumatismes  diathéaiques  (goutte,  rhuma- 
^itismu  déformant.  Hc,,.  Nous  ne  saurions  assez  recommander  ici, 
jq^iRie  toujoui-s,  d'examiner  avec  soin  et  de  visu  la  région  douloureuse, 
la   palper,  de  la  mobiliser,  bref  de  localiser  avec  stiin  la  douleur  et 


782  LES   SYMPTOxMES 

la  lésion,  d'en  préciser  si  possible  la  nature,  de  ne  pas  surtout  se  con- 
tenter du  terme  vague  de  «  rhumatisme  »,  en  lui-même  aussi  inconsis- 
tant au  point  de  vue  diagnostic  que  celui  de  «  céphalée  »  ou  de  «  point 
de  côté  ». 

Quelques  localisations  articulaires  des  membres  inférieurs  -sont  assez, 
électives  : 

La  goutte  frappe  avec  une  très  grande  fréquence  les  arliculaliom 
du  gros  orteil  (métatarso-phalangiennes)  ; 

Le  rhumatisme  articulaire  aigu  des  membres  inférieurs  est  quatn- 
fois  sur  cinq  localisé  aux  genoux.  lien  est  à  l'ordinaire  de  même  de  la 
blennorragie  ; 

La  tuberculose  frappe  à  peu  près  indistinctement  toutes  les  articu- 
lations ;  toutefois  on  connaît  sa  prédilection  pour  le  genou  (tumeur 
blanche)  et  pour  la  hanche  (coxalgie)  ; 

Le  malum  coxœ  senilis,  de  pathogénie  encore  mal  connue  et  qui,  coninn^ 
son  nom  l'indique,  se  localise  à  la  hanche  chez  les  vieillards. 

Ne  pas  oublier  Texistence  des  arlhropalliies  labéliques  si  caractéristiqu  > 
avec  leurs  déformations  énormes,  leur  laxité  extrême,  Jeur  indolence. 
Ou'on  y  pense  seulement  et  le  diagnostic  sera  fait  par  la  constatation 
des  autres  signes  de  la  série  tabétique  [antécédents  spécifiques,  troubles- 
réflexes  (Arg^^ll  Robertson),  abolition  des  réflexes  patellaires,  etc.  ;  astasie, 
abasie,  ataxie,  douleurs  fulgurantes,  troubles  sphinctériens,  etc.]. 

111.  Les  muscles.  —  Les  atTections  musculaires  tendineuses  et  séreuses  : 
niyosiles,  ténosites,  bursites,  sont  des  localisations  possibles  de  processus 
douloureux  mal  définis  rlont  la  genèse  est  l)ien  souvent  celle  indiqué<r 
[Kir  , M.  Le  (iondre  :  «un  foncliunnement  défectueux  de  l'appareil  locn- 
inoteur  soit  par  défaut  (sédcMitarité),  soit  par  excès  (surmenage)...)^  qui 
\r  rnid  sensible  à  des  iuflucnccs  on  particulier  cosmiques  ,normalçniciît 
non   ])crcucs. 

Mciilionnons  les  niijdlffics,  souv<'nt  accompagnées  iï arlhraUjies  sans 
manifeslnlions  objectives,  (jui,  associées  à  un  état  quasi  typhique  à  début 
lirusque  avec  albuniiuuri(%  caract('M'isent  souvent  la  première  ])base 
f)réictéri(iue  de  l'ictère  infectieux  ])rimitif  (spirochétose  hémorrap:i(|ue  . 
Ces  nlgi(^s  peuvent  êlrr'  assez  prédominantes  pour  décevoir  un  clinicien 
mal  averti,  ('/est  ainsi  que  nous  avons  pu  observer  un  cas  d'ictère  infee- 
fieux  primitif  fatal,  entré  à  l'hôpital  au  troisième  jour  de  son  afîectior^ 
av<'c  le  diagnostic  de  «  rhuniatisuies  ».  Il  se  plaignait  en  elTet  et  presque 
exclusivement  de  douleurs  avec  contraclures  des  cuisses,  et  de  constric- 
tion  en  étau  des  «reuoux,  sans  i-out^eur,  ni  t^onflement  aucun,  avec  '10'\ 
MU  pouls  à  \'M\,  (h'  l'albuminurie,  un  t'oie  jietit,  du  subictère.  11  fut  emporté 
en  dix  jours  avec  h;  syndrome  classi(pie  de  l'ictère  grave  infectieux  pri- 
niitil'  (foie  i)etit,  ictère  j)ro<rn'ssif,  albuminurie,  hémorragies,  hypother- 
mie proirressiveK  Les  uiyaliries  disi>nrurent  en  même  temps  que  l'ictère 
s'aceeiitua.  Ouehpies  r.ires  spirochètes  furent  décM'Iés  dans  le  sang  et  dans- 
!<'-  urines. 


MEMBRES  INFERIEURS  (DOULEURS  DES)  7>i3 

_     Mcnlionnciis  puur  uViimir.:  les  uoiilractiiies  iloiilyuctrus-'*  ■!(■*  iiiiiladics 
nrnpiises,  du  t^taiios,  etc. 

IV.  Lea  veines.   —I        nllan      ati     a  v    n    i       j  II     s  I  h  idgies 

dcsniemlircsiiif.'rù  n      le  |      11  s  >;  nt  1 1  n  I  ii    i  a\        n   \      rmlircs 


supt'rivuj;-.  !.-^  i:hi.-hih-s  i-)îiiil,  iri  hcaiu'ij|i|j  |ilu!^  cunimiirips,  soiL  .i  r<-tat 
chroniqiii'  ;  iihlél/Ucs  rhroiûqiies  déaénérallnes  {iiarires),  phléliiles  iiifer- 
lieusrs  a'njiiH  ou  mihaiiiui's,  surtout  post-infpctiituses  ou  opératoiivs  ou 
pucrpt'ralps.  Leur  diagutiâlic  est  ("i  l'ordinaire  aisé  ;  la  constata tion^de 
dilatations  veineusVs  surtout  trÉs  «aillantes  dans  la  station  virticale, 
dant!  Icsfurnicg  chroniques,  la  constatation  par  la  palpation  dp  phli^bo- 
scWrose  et  souvent  d'induration  périphttibitique,    et    de  troubles  trc- 


7S.1  y.fS    SiMPTOAtES 

lihi(]ucs  de  !a  peau  Icninl  faiiv  le  (liagno.«tic  dans  li-.-  fi»riin'S  clironiqui 
Pour  les  ptik-^ites  aiguë»  el  tiiibaigui'S,    les  anttW-deiils  [infeoiioit,  inln>- 
vention  chiiurgitalc,  aci-oiirhemcntl,  l'hyperlhcrmie,  l'œdêtiic.  In  svrisrhi- 


lilé  maxima  le  long  d'un  trajel  vcîneiix.  parFfiis  la  ei>n^l;ilation  i 
eordon  veineux  assureront  le  diagnostii'. 


V.  Lea  artères.  —  Les  duulmirs  li^us  à  dos  lésions  urlérîflles  (Im 
membres  inférieurs  ne  sont  pas  très  fréquentes,  mais  elles  sont  en  revanclio 
ti-és  rebelles.  Elles  dépendent  d'artérites  de  la  fémorale  ou  des  rameaux 
liblo-péroniers.  La  sclérose,  la  goutte,  la  spécificité,  les  maladies  intiMT- 
fjeuses.  la  fièvre  typhoïde  en  partieulier,  sont  de  beaucoup  les  causm-lr^ 
plus  fréquentes,  les  seules  en  tout  cas  que  nous  ayons  eu  r<w-caMon 
d'observer.  Mentionnons  comme  bons  signes  : 

La  dilTérencp  manifeste  des  tensions  aux  deux  membres  inlérienj 


MEMBRES  INFERIEURS  (DOULEURS  DES) 


7S5 


.iiLiiiiiuli..ii   -rraditt-ll.-  dei~    l.atl.ciiK-iiLs  iiii-ili-stous   dc'    lu    lr.«i..rî  art.^- 

klle,  la  claudication  interiniLLerile  (linns  li^s  (ormt'ii  c (ironiques J.  l'abais- 

kenient  de  U  lenipératurp  locale  du  membre  malade,  le  refroidissement 

àleur;  el  parfois,  quand  un  territoire  vasculaire  est  franchement 

iblitcrf  et  que  la  circulation  collatérale  ne  .s'i'-tHi)lil   |)ii<,  l'Iiypnlh.Tmie 

pivec    troubles   vaso-mo- 

beurs  et  la  cyanose  afi- 

lonceront      l'apparition 

;  placai-ds  de  sphacèlc 

^lui'  uu  iiioin»  ^lenduH, 

ilioutir  »  de  vt- 

lulilatinn*. 

\  I.Leanerfs.^iri-sl 

■uup  le  ritrf  si-ÎG- 

Ulif  ■[!)>  est  le  plus  fri^-- 

^ucntmcnt  inlcretisé  aux 

nembreâ  intérieurs.  Un 

ubliera    pas    que    le 

KÎatique  a  un  trajet  ra- 

fhîdien  naissant  des 

s  anlWeuresdt's 

•uxderniêres  lombaires 

tdes  quatre  premières 

Wcrées,  un  trajel  prleieii 

lequel    le    plexus 

lAcré  formé  par  la  con* 

l,*vei^ncp,  puis  la  fusion 

.   six    racines   préc^- 

lentes    se    trouvera    en 

tapportdirectuu  indirect 

;  la  plupart  des  or- 

ranes  pelviens  :  un  irajel 

/fssier  s'Hendant  de  la 

)ïrande  échancrure  scia- 

liquc     d'où     émei^e     le 

tmnc   alors    unique 

nerf  sciatiqueau  pli  fes- 

,  el  logé  à  ce  niveau 

s  une  gouttière  musculo-osseuse  limitée  en  dedans  par  l'ischion,  en 

[hoi-s  par  le  grand  trochanter;  un  trajet  fémoral  profond,  intramuscu- 

re,  logé  dans  une  gouttière  musculaire  verticale  limitée  en  dehors  par 

ft  longue  portion  du  triceps,  en  dedans  par  le  demi-tendineux  et  le  demi- 

jbcmbraneux;  et  qu'enfin  dan»  son  /ra/W  lerminal  il  se  divise,  à  quatre 

E&vers  de  doigt  au-dessus  de  l'interligne  articulaire  tibio- fémoral,  en  ses 

c  branches  terminales  ;  scialiqiie  poplilé  fj-lirne  qui,  après  avoir  con- 

i  le  condyle    externe  du  fémur  et  la    face    interne   de  h  tête  du 


I    nerf  a 


■  SiipiH-: 


;lit   nerf  scialiquir   est    consliliié  [lar   1rs   ili'iix 
hrunclius  indiquées  bous  les  iionis  <Ip.  N.  fessier  inltripiir 
itont  jmstêrlcur  dr  la  cuisse. 


786 


LES_S  YMPTOMES 


jK-roin!',  se  prolonge  dans  l'ppaisseur  du  long  p^ronicr  latéral  et  à  la  farc- 
extemo  l't  dorsale  du  pied  ;  ttciaUifue  poplité  interne  qui  traverse  vcrti- 
i-aleinont  en  diagonale  lo  creux  poplité,  passe  au- 
du  soléaire  (nerf  tiliiai  postérieur)  qui  >r 
prolonge  jusqu'à  la  faoe  plantaire  du  pied  qu'il 
inncr/e  presque  en  entier. 

r.ps  notions  brèves  dcvaR-nt  être  nécessaireiiKnl 
rappelées,  pane  que  : 

1°  Le  nerf  sciatique  doit  Ctre  exploré  en  tous 
les  points  de  ce  parcours,  des  vertèbres  lonilm- 
saerêes  au  lalrantum  et  à  la  plante  du  pied  ;  qu'il 
l'xisle  des  points  qui.  du  fait  des  rapports  anat»- 
niiques  régionaux,  se  piTtent  mieux  à  l'exploration. 
i'i  la  rocben-he  de  la  douleur  ;  que  Vallelx  s'est  pln.- 
partieulièreitient  attaché  j'i  la  recherche  de  i.'es  poiiil-i 
l'-leclifs  d'exploration,  d'où  le  nom  de  «  (toinls  f/c 
Valteico  qui  leur  est  demeuré.  On  les  trouveni 
ligures  dans  le  schéma  ci-contre. 

RappeUuis  la  inana'urre  rlaKgi'/ue.^gi  simple  et  fi 
erjiétiilire  île  Lasi'g  le  ipii  consiste,  la  jamlie  étant 
dans  l'extcusion.  à  fléchir  la  cuisse  sur  le  bassin. 
cette  nuuireuvre.  de  quasi  rectilipn'- 
diins  l'exleiisiim  LOiuplète,  le  nerf  sciatique,  se  cou- 
•  liint  au  niveau  du  trajet  fessier  du  fait  de  la 
flexion,  se  tend,  s'allonge  comme  une  corde  di* 
vinlon  dont  on  relève  le  chevalet,  dette  distension 
révi-ille  imniédialernciit  ime  douleur  caraetérisliqui' 
le  limg  du  niTf,  fu  c;is  d<'  sciatique. 

plus  iMiuiiuile  des  maiiiriirres  il' éhnifi:- 


■f    .-^ciali. 

le.    .Ici 

noinard.  eu    cas    de 

ui^rf,  un.' 

J'é;<i'tif>n 

doulouieuse.  Mais  il 

deid    qm 

t..uL  n 

luvi'nient.  quel  qu'il 

ué  un  ]>i'c 

voqué,  , 

li  déterminera  ladit<- 

i.t.  rtii  iK 

r;i  ladite 

donieur.  ou  nneutti- 

érUliqu,- 

■  vaut    p 

écisément   pour    but 

île  é|,>iiL': 
niMiKled. 

!■  sujet  est  debout  .-1 
■unobjelàterrc.  W 

LJLt    éh>tul 
■cnl  cl   in. 

Miellé    H 

ics  sur 
vilaMci, 
■iére  p.M 

.'S  cuisse<=.  il  llécl.ini 
ent  la  jambe  malade. 
r  .  vilcr  l'élougati.oi. 
i    ilemande   de   sas- 

MEMBRES  INFÉRIEURS  'DOULEURS  DES) 


m 


:la  Boiilïrynci>;.Ju  nv 
rogé  au   point  de 
qu'au    point  de    vue   sy 
Riatique. 

Dans  le  trajet  iivcri 


Ce  trajet  devra  être  aussi  attentivement  Jnter- 
e  causai 


recherchera  surtout  les  all-- 

oits  osseuses:  mal  lîe  Pull. 
fxostoses,  spondytites,  gommes, 
cancer  vertébral  ;  les  alliralions 
méningéfs ,  méningo  -  myélites 
aiguisa  ou  chroniques,  les  hyper- 
(■mies  méningr^es  si  fréquente;;, 
l'ne  cnuse  non  démonliahli', 
mais  qui  paraît  pi-ohaliie  et  fiV- 
quente  si  nous  en  jugeons  pur 
le  pourcentage  de  nos  constats 
et  l'efficacité  de  l'hamainelis  h 
doses  élevées,  c'est  l'hyperémJe 
intrarachidienne,  les 
iiitraractiidiennes  <>, 
avec  compression ,  étrangle* 
ment  des  racines  li   leur  émergence  osseuse  (vu:r  Douleurs  lombaires). 


l'ig,  723.  - 


I  ilucôLë  Dlgii^lG. 


■■  du  r 


.  .le  J: 


Dans  le  TRA.ikt  peuvikn.  les  alTectir 
la  vessie,  di-s  annexes  salpingo-ovr- 
riennes,  <le  l'ulérus,  peuvent  è!re,  sont 
fréquemment  l'origine  de  névralgii^ 
ou  de  névrites  sctatiques  par  le  qua- 
druple mécanisme  possible  :  I"  de  I;i 
compression  [tumeurs  primitives,  gnn- 
gliumi  secondaires)  ;  2"  de  l'hyperémie 
(congeslitjns  pelviennes  inflamma- 
toires, poussées  hémorrfJÏdaires);3''d'' 
l'excitation  réflexe  {excitation  à  dis- 
tance :  urétrite.  orcliite,  répercussion 
sr-îalique)  ;  4"  de  I  invasion- propag)!- 
tion  néoplasique  ou  inHaminatoîri' 
(néoplasies  rectalps  ou  utérines,  iiai 
exemple). 

On  voit  l'importance  de  cette  explo- 
ration pelvienne  systématique  au  cou is 
des  flciatiques. 

nAMSLRTnA.iT;T  FÉMORAL,  (I  la  frssf, 
ce  sont  les  Iraiimati.imes  (chutes, 
eliocs,  coups)  et  les  arlhrUea  el  périar- 

Ikrile»  eoxo-fémorales  qu'on  rencontrera  le  plus  souvent  comme  cause  pro- 
chaine de  la  sciatique  ;  dans  la  réijion  fimnrale 


I 


iali.)Uii    «Hiii'l 

is,  |ie[i<lB]iL  la 

BcJntnt^iqim 
r  sponUiiément  en  arrière  to 
inrériciiralteint  (G.Rot'S^y). 


1  recherchera  surtout  h 


788 


LES   SYMPTOMES 


•ak-r 


■nt  osseuses  (ostéu-|uTioslites,   got 

iix  })0}jlilé.    les  kystes,  ie**    a 

il    It's  iHiisfs  dél^rminantes  les  plnij 


ciiuseâ  du  fompressiun.  Eifi 
mi.'s,  oslën-aaifonios]  ;  dan; 
mes,  les  arthrites  foagiieiisi 
hubîtuelles. 

Si  enfin  toutes  ce»  causes  lorales  tic  niHi-algies  et  ih:  r 
être  éliminées,  on  rech (.'reliera  les  causas  générales 
<?nrore  liien  ohscures  : 


Ni^vralgies  a  frigore; 
Névralgies  rhumaLism 
Névralgies  diaUiésiqii 


iWr 


le  .lial.ètf:  est  iino  cîium-  frf 
unie  de  sciatiquc  relielle  : 
Névralgies     post-infec! 


l'iC.  T!b.  —  Si'inilqiie  droilu.  —  Le  scialul- 
jfiqiie  assis  est  diins  l'impossitiilité  d'ôlendrti 
cumplèleineni  le  memlire  inlÉrieiir  ilouloii- 
rpiix  (d'ajifès  O.  Roiissy). 

causal  eorrei't  pourra   êlru  l'a 
«urateur. 

On  recherchera  toujours  avec  soin  Tatrophie  musculaire  et  les  réactions 
électriques  qui  permettent  de  distinguer  les  sciutiqups,  névralgies  .'i  l'ortli- 
naire  l>énigncs,dessriatiques-névritcs.  tuujuurs  graves,  parfois  incurali 


.Névralgies  toxiques:    i 
I  lienhera    surtout    l'élli!lli»mr 
!ivec  ses  douleurs  dilTuscs, 
ii]i\Texie,    lalisem-e    d'înflai 
iii:itiou  locale,  de  signes  Uibl 
liqiii's,  et  parfois  son  stepiia 
■  lnK  un  éttiyliqiiP  invétéré. 

Si  enfin  on   ni'    trouve  rien, 
nii  étiquettcra  :  sciatîque  sim- 
|ili',  primaire,  idiopatliîque.  itui^ 
ne   préjuge   rien  de   la    natl 
ini.'onuue  de  l'alTeetîon. 

il  est  liien   évident  qu'ah»-^ 
traction    faite    du    traitement 
s^-mptoniatique  palliatif  anti- 
névralgique,  d'ailleurs  souvent.,, 
sullisanl.    seul     le    diagnosi 
olide  d'un   traitement    réelîemrt 


rien, 
sim- 

latuM^I 

ment 
anti- 
ivenl,^ 
losliaS 


Le  plexus  lombaire,  formé  .des  anastomoses  des  Uanclies  antériet 
<les  quatre  derniers  nerfs  lonil>aires,  et  ses  filiales  (grand  et  petit  abi 
mino-génitaux,    fémoro-cutanê,    génito-crural,    obturateur    et    surt 
crural)  sont,  semhle-t-il,  bien  moins  souvent  atteints  que  te  sciattqi 
Toutefois  la   névralgie  lombo-abdomiiiale  avec    ses    points    doulourad 
(lombaire,  iliaque. abdominal  et  scrotalj  que  l'on  rencontre  si  souvent  ■_ 
tours  des  alTections  pyélo- néphrétiques,  la  névralgie  fémnro-cutanéti  aV|l 
son  point  douloureux  interiliaque  supérieur,   la  névralgie  cruralf  surtoSf 


MEMBRES  INFÉRIEURS  <DOULEURS  DES)  ~S9 

Hvci-  ycs  |)uinLs  douloureux  étantes  le  long' dit  la  face  a n té ro- interne  de 
lu  <-iiissc,  de  la  jamiic  et  du  pied  (points  douloureux  de  l'aine,  de  la  région 
i-Tiirali',  du  londylo  interne,  de  la  malléole  interne,  du  bord  interne  du 
pii'd)  ne  sont  pas  tivs  rares,  rette  dernière  surtout. 


Lii 


.llgie 


I  o-Jilii!omiiinle 


st. 


i  de  dire, 


iatellite 


Tronc  lombD-sacri^, 


rlini(|ue  quasi  ronslant  de  maintes  affections  pyêlo-néphrétiques.  de  la 
coliiiue  néphrétique  en  particulier. 

Pour  la  névralgie  crurale  on  recherchera  surtout  le  mal  de  Pott,  le 
[isoïtis,  l'appendicite,  la  typhlite,  les  hernies  inguinales  et  crurales  et 
d'une  façon  générale  les  alfeetions  du  petit  hassin,  mais  surtout  les  ailcc- 
lions  annexielles  (salpingo-ovaricnnes). 

Rappelons  enfin  les  douleurs  fulgurantes  du  taJies,  de  caractères  déjà 
si  hien  tranchés,  par  leurs  paroxysmes,  leur  caractère  lancinant,  fulgu- 
rant, léréhrant,,  mais  dont  le  diagnostic  sera,  en  somme,  surtout  basé 
sur  la  pléiade  clinique  tahétique  :  antécédents  spécifiques,  troubles  réflexes 
(abolition  du  léllese  palellaire,  signe  d'Ai^yll  Robertson,  etc.),  troubles 


790  LES   SYMPTOMES 

de  la  station  et  de  l'équilibre  (astasie),  troubles  de  la  motilité  (ataxie), 
troubles  des  sphincters,  etc.,  etc. 

Si  longue  et  fastidieuse  qu'ait  été  l'énumération  précédente,  elle  est 
certainement  encore  incomplète  (ne  pas  oublier  par  surcroît  :  les  jarre- 
telles serrées,  les  cors,  les  œils-de-perdrix,  les  maux  perforants,  les  chaus- 
sures défectueuses,  les  abcès,  lymphangites,  phlegmons  et  leurs  adénopn- 
^hies  satellites,  d'un  diagnostic  d'ailleurs  évident,  etc.),  mais  elle  résume 
en  tout  cas  le  plus  grand  nombre  des  variétés  algiques  des  membres 
inférieurs. 

Finissons  par  un  dernier  conseil.  Quelle  que  soit  la  variété  d'algie  du 
membre  inférieur  pour  laquelle  on  est  consulté,  n'omettre  jamais  d'exa- 
miner : 

a)  La  colonne  vertébrale  ; 

b)  L'articulation  coxo-fémorale 
•c)  La  région  appendiculaire  ; 
d)  La  région  rénale  ; 

-e)   Les  urines. 


MEMBRES  SUPÉRIEURS  (DOULEURS  DES) 

ALGIES    BRACHIALES 


C'est  avec  un  peu  d'appréhension  que  n  )us  abordons  le  chapitre  des 
douleurs  des  membres  supérieurs,  d'allure  vraiment  bien  peu  «  patho- 
Bogie  interne  ».  Nous  avons  cependant  été  personnellement  maintes  fois 
•embarrassé  par  l'interprétation  de  certaines  de  ces  algies.  Souvent  de 
nature  évidente  comme  dans  le  zona  ou  le  rhumatisme  articulaire  aigu, 
4»Iles  sont  parfois  énigmatiques,  comme  dans  maints  troubles  vaso  moteurs 
•cJ 'origine  encore  bien  obscure. 

II  faut,  dans  ces  cas,  se  résoudre  à  une  analyse  anatomo-clinique 


le  médian  à  la  teinte  plate  noire. 


Dans  les   flzures  suivantes, 

oinpruntées    à    M»"«   Bcnisly, 

•ot  schématisant  l'innervation 

<Jii      membre    supérieur,      on 

ri^connallra  : 


fîWf 


le    radial  aux    hachures    fines    et 
serrées  de  droite  à  gauche. 

le    musculo'Cutané    aux    hachures 
plus  espacées  de  gauche  à  droite. 

l.e  cubital  aux  hachures  épaisses. 
Il'  circonflexe  aux  points  noirs. 


Fiîf.  727. 


systématique    fastidieuse,    mais    indispensable    et,    hélas  !    pas    toujours 
•démonstrative. 


Tous  les  tissus  constitutifs  du  membre  supérieur  peuvent  être  l'origine 
•d'affections  algiques  ;  maintes  algies  brachiales  sont  l'extériorisation 
•d'une  affection  médullaire  ou  viscérale  profonde,  ordinairement  médiasti- 
nale  et  le  plus  souvent  aortique  ou  péri-aortique. 

Abstraction  faite  des  affections  posl-lraumaiiques  (fractures,  luxations, 
•entorses,  plaies,  contusions),  d'un  diagnostic  à  l'ordinaire  évident,  ce 
sont  \es  affections  articulaires  qui  l'emportent,  et  de  beaucoup,  comme 
fréquence  dans  les  algies  du  membre  supérieur,  qu'elles  soient  localisées 
à  l'épaule,  au  coude,  aux  articulations  du  carpe  ou  du  métacarpe  ou  des 
phalanges.  Nous  ne  passerons  pas  ici  en  revue  toutes  les  causes  possibles 


79-? 


LES    SYMPTOMES 


do  douleurs  arliciilaires,  consacrant  à  celte  question  un  chapitre  spécial 
auquel  nous  renvoyons  (voir  Douleurs  arliculaires).  L'examen  méthodique 
(inspection,  palpation,  mobilisation)  localisera  tout  d'abord  la  douleur  à 
une  des  articulations  susdites.  Les  caractères  de  l'arf^^ropathie,  les  anté- 
cédents, le  début,  l'évolution  permettront  à  l'ordinaire  rapidement  de 
la  classer  dans  une  des  catégories  :  rhumatismes  articulaires  aigus,  rhuma- 
lismi;  blennorragique,  rhumatisme  tuberculeux,  rhumatisme  post- 
infoctieux  (post-typhique  par  exemple],  rhumatisme  diathésique  (goutte. 


Siisclaviculalrt 

/ 

CirconfleKe 

Br.Susc/avicufaire.-  

Accessoire 

u 

\..^ 

BMereostavx 

Circonflexe-  — \    A 

-«■ -'l 

Radial 

fiadial 1 

M 

Musculocutanè 

\j. 

Brachial 
cutané  intera» 

Musco/o-catané- 

fj 

V-     Radial 

w 

A      C^à'tal 

ffadia/ -- 

Médian -.. 

\ 

rnhrc    siipérifur   [fitr 


rliuuinlisnic  (b'forniarit,  ftc).  Nous  n.-  saur 
iiiruim-  toujouo,  d'examiner  avec  soin  et  de  c 
lapalper,  de  In  moliiliser,  bref  de  ificaliser  ave 
^l'ell  jiréciscr  si  possible  la  nature,  de  ne  pa; 
terme  vafTue  de  «rhumatisme)',  en  lui-même 
di-  vu<'  diaeniislir  que  celui  de  «  céphalée  «  ou  de  n  point  de  cûté 

Ne  pas  uiililier  l'existence  des  arlhropalhiex  labélii/iies,  exceptionneiiesj 
mais   si    laraeléristiiiues   avec   leurs   dcliirmalions    énormes,    leur   laxité- 


iiis  assez  recommander  ici, 
■Il  la  réfjion  douloureuse,  de 
soin  la  douleur  et  la  lésiou. 
n  surtout  i>  se  contenter  du 
aussi  inconsistant  au  point 


MEMBRES  SUPÉRIEURS  <DOULEURS  DES) 


793 


extrême,  leur  indolence  ;  qu'on  y  pense  seulement  et  le  diagnostic  sera 
fait  par  la  constatation  des  autres  signes  de  la  série  tab'tique  :  antécédents 
spécifiques,  troubles  réflexes  (Argyll  Robertson,  abolition  des  réflexes 
patellaires,  etc.),  astasie,  ataxie,  douleurs  fulgurantes,  troubles  sphinc- 
tériens,  etc. 

Les  affectioos  osseuses  —  ostéites,  ostéo-périoslites,  ostéo- arthrites, 
ostéomyélites  —  sont  par  ordre  de  fréquence  : 

Tuberculeuses:  périostites,  ostéo- arthrites  (tumeurs  blanches)  ; 


Fig.  730  eL  731.  —  Deux  modalilés  Tréquentes  de  la  dis  tribu  lion  iJes  troubles  sensilitt 
en  cas  de  section  complète  du  radial.  ■ —  En  noir  ;  aneslhésie  il  tous  tes  modes,  sauf 
â  la  piqûre  protonde  qui  souvent  est  sentie  eom me  contact.  —  En  griaâ  :  hypoesthèsie 
très  marquée  à  la  piqûre,  anesthésieau  chaud,  autroidetau  toucher  très  su  perflclei.  — 
En  pointillé:  hypoesthésîepcu  marquée  au  toucher,  au  chaud  Plau  Froid(M"Benisty). 


Syphililiques  :  ostéo-périostites,  gommes  ; 

Posl-infeciieuses:    staphylococciques   [ostéomyélites)  ; 

Néoplasiquea  :  ostéo -sarcomes. 

lo  Les  antécédents  :  lymphatiques,  spécifiques,  infectieux  (fièvre 
typhoïde,  staphylococcie)  ; 

2"  La  fièvre  (généralement  absente  <hins  la  syphilis  et  les  néoplasies); 

3°  La  localisation  plutôt  juxta-articulaire  dans  la  bacillose  ; 

4"  L'évolution  plus  torpide  dans  la  tuberculose  et  la  syphilis  ; 

&>  Le  caractère  des  douleurs  à  exacerbations  nocturnes  dan;  la  syphilis  ; 

6"  Les  réactions  spéciales  (Wassermann)  et  l'épr.'uve  thérapeutique 
eflicace  {ioduro-hydrargyrique}  dans  la  syphilis  assureront  le  diagnostic. 


Les  affections  musculaires  et  séreuses  :  myosile,  bursile  sous-acro- 
miale,  rhumatisme  delloïdien,  sont  des  localisations  possibles  de  processus 
douloureux  mal  définis,  mais  dont  la  genèse  paraît  bien  être  celte  indi- 
quée par  M.  Le  dendre  :  u  un  fonctionnement  défectueux  de  l'appareil 
locomoteur,  soit  par  défaut  (sédentarité),  soit  par  excès  (surmenage)...  ■ 
Cette  viciation  par  déséquilibration  fonctionnelle,  u  quand  elle  a  existé 
Diagnoilic.  50 


794 


LES    SYMPTOMES 


chez  des  individus,  doit  mettre  les  diverses  parties  de  l'appareil  loco- 
moteur dans  un  état  défectueux,  où  il  devient  accessible  à  des 
influences  qui  d'ordinaire  ne  sont  pas  perçues  par  les  gens  bien  portants  ; 
ce  sont  les  influences  du  milieu  dans  lequel  nous  sommes  plongés,  les 
influences  cosmiques.  Parmi  ces  influences,  la  mieux  étudiée  est  celle  du 
froid  que  l'on  considère  même  comme  ébiologique  :  froid  humide  surtout 
et  longtemps  prolongé  ou 
refroidissement.  » 

Le  membre  supérieur  peut 
être,  est  évidemment  le 
siège  de  névralgies  et  de 
névrites  de  localisations 
(cubital,  radial,  médian)  et 
de  causes  diverses  [trauma- 
tiques  (contusions,  plaies, 
blessures),  toxiques  [satur- 
nisme, alcoolisme,  etc.), 
compressives  (ostéo-périos- 
tite,  ostéo-sarcome,  «  cal  vi- 
cieux M  de  l'humérus,  para- 
lysi?  radiale  des  amou- 
reux, etc.),  infectieuses]. 
L'exploration  attentive  de 
la  sensibilité  (voir  la  figure 
dr  disLribulion  des  filet* 
sensitifs),  de  la  motricité 
(paralysies:  voir  la  iioure  de 
distribution  des  filets  mo- 
letirs]  localisera  la  lésion. 
Les  antécédents,  la  locali- 
sation même  de  la  névrite 
permettront  souvent  de  re- 
ipliérique  monter  à  la  cause. 

Mentionnons  enfin  les 
troubles  vaso-moteurs  représentés  au  maximum  par  la  maladie  de 
Bagnaiid  (asphyxie  locale  des  extrémités),  si  souvent,  semble-t-il,  d'ori- 
gine spécifique  acquise  ou  héréditaire  ou  subordonnée  à  une  malformation 
mitrah-. 

Exceptioimellcnicnt,  en  particulier  chez  les  Sénégalais,  on  pourra 
constater  des  manifeslalions  lépreuses  à  forme  nerveuse  ou  anesthésique, 
lésions  nerveuses  manifestées  dans  un  stade  prodromique  par  une  tumé- 
faclionmoniliforme  souvent  considérable  des  troncs  nerveux  très  sensibles 
à  la  pression  ;  ultérieurement  la  douleur  du  type  ncvral.iique  est  continue, 
spontanée,  avec  d'intolérables  paroxysmes;  elle  s'accompagne  de  dyses- 


MEMBRES  SUPÉRIEURS  (DOULEURS  DES)  79Ô 

thésies  (démangeaisons,  fourmillements,  etc.),  <Ie  troubles  vaso-moteurs 
(doigt  mort)  ;  elle  aboutit  à  l'anesthésie  avec  troubles  trophiqucs,  atrophies 
musculaires,  mutilations.  Ces  manifestations  Lépreuses  présentent  de 
grandes  analogies  cliniques  avec  la  syringomyélie  et  la  maladie  de  Moroaii 
ou  panaris  analgésique. 


Les  algies  brachiales  en  l'absence  de  toute  lésion  locale  [musculaire, 
articulaire,  osseuse,  nerveuse  ou  vasculaîre)  peuvent  enfin  être  Vexiério- 
risalion  de  lésions  à  dislance  dont  les  plus  impcrtantes  sont   : 


■  Paume  de  la 


Fig.  733. 
Distribution   des    troubles    sensitifs   au    cour 
inesthésie  complète  i  tous  les  modes. 


Fig.  734.  —  Dos  de  la  main. 


.   des  lésions  graves  du  médian.  — 
—  En  grisé  :  tiypoeslhésîe  â  la  piqQre, 
anesthésie  au  chaud  et  au  froid.  —  En  pointillé  :  hypoesttiésie  moins  marquée. 

a)  Les  lisions  aorliques  el  péri-aortiqaes  (irradiations  brachiales  do 
l'angor  pectoris,  anévrysmes)  ; 

b)  Certaines  formes  haut  placées  de  sclérose  des  cordons  postérieurs 
(douleurs  fulgurantes  du  labes  cervical)  ; 

c)  Des  lésions  du  plexus  brachial  ; 
(/)  Certaines  tumeurs  médiaslinales. 

a)  La  douleur  de  l'angor,  et  d'une  façon  générale  des  aiïections  aortiques 
et  péri- a  optiques,  est  habituellement  localisée  à  la  zone  de  distributiou 
t h oraco- brachiale  du  quatrième  nerf  dorsal  gauche  ;  elle  peut  descendre 
et  s'irradier  jusqu'à  l'épigastre  dans  les  zones  de  distribution  des  cii- 
quième  et  sixième  dorsaux  ;  plus  souvent  elle  remonte  et  s'irradie  le  long 
des  premier,  deuxième,  troisième  nerfs  dorsaux,  voire  des  septième  et 
huitième  cervicaux,  c'est-à-dire  le  long  du  bord  cubital  de  l'avant-bras 
etdeiamain.  C'est  la  zone  de  distribution  classique  de  la  douleur  de  l'angor: 
précordiale  (mamellaire),  thoracique  supérieure  gauche  (axillaire)  et  cubi- 
tale. 

Exceptionnellement  elle  s'étend  aux  zones  similaires  droites  {princi- 
palement dans  les  cas  d'ectasie),  au  cou  et  à  la  nuque. 


796 


LES   SYMPTOMES 


C'est,  comme  on  sait,  avec  la  constriction  de  la  poitrine  (serrement,  sufTo- 
cation]  et  la  sensation  de  mort  imminente,  le  symptôme  cardinal  de 
l'angor  pecloris.  Mais  il  faut  bien  savoir  que  maints  états  névropathiques, 
entés  ou  non  sur  une  aflection  cardio-aortique,  peuvent  réaliser  un  syn- 
drome de  névrose  d'angoisse  de  tous  points  comparable  au  syndrome 
angineux,  mais  d'une  signification  pronostique  infiniment  plus  bénigne. 


Muscles. 

NERrs. 

Hacincs. 

Jv-M 

Dvlloldv. 

Circun/Î. 

C'.'. 

.-.---i 

^*-* 

(irand  p«ctoriil. 

Circonp. 

C'.c'.i:'. 



^ 

■  Trlce  t 

Radial. 

Mutculo-cul. 

Muscuto^ut, 

ce 
ce. 

1 

1 

Bicep!. 

Biachial  snUricur. 

Bond  pronaleur. 

Médian. 

ce. 

s 

Long  suplnaleur. 

Badiat. 

ce. 

/tt 

mI 

l-.!*  radial  «xl. 

Radial. 

ce. 

^^ 

Grand  palmaire. 

Médian. 

c.  D'. 

w 

P«litpa1maire. 
Flicliisseur  sup. 

\Udian. 

CD'. 

CU'. 

f 

Nous  renvoyons,  pour  la  discussion  de  cp  diagnostic  dilTiVcnticI,  à  l'ar- 
ticle Douleurs  précordiales. 

b)  ■..■-s  anévrysmes  aorliquet  jifiivcnt  détonninur  dfs  ik»uieurs  bracliiaks 
d'une  triple  origine  : 

1"  Douleurs  angineuscs  du   type   sus-décriL  ; 

2°  Douleurs   névralgiques   ou  névriliqucs  de  compression  ; 

3"  Douleurs  de  stase  par  compression  du  système  veineux. 

Elles  peuvent  être  intolérables  et  nécessiter  l'usage  de  la  morphine. 
Souvent  les  signes  cliniques  :  tumeur  anôvrysriiale,  signes  de  compres- 
sion veineuse  {rùseau  veineux  cave  supérieur,  gonflement  du  cœur, 
œdème  de  la  face,  inégalité  des  pouls,  etc.)  sont  évidents  ;  la  radioscopie 
lèvera  tous  les  doutes. 


MEMBRES  SUPÉRIEURS  (DOULEURS  DES> 


797 


c]  Il  en  est  de  même  dans  les  tumeurs  du  médiasiin.  L'associalion 
des  douleurs  du  ou  des  bras  avec  signes  de  gène  de  circulation  en  retour 
dans  la  zone  cave  supérieure  (cyanose,  développement  de  la  circulation 
veineuse  superficielle,  gonflement  du  cou  et  de  la  face,  saillie  des  yeux, 
œdèmes  de  la  face)  est  quasi  pathognomo nique 
de  tumeur  médiastinale  (ectasie  aortique,  péri- 
cardite  avec  épanchement,  tumeur  ganglion- 
naire, etc.)- 

d)  Le^  algies  labéliqiies,  quoique  beaucoup 
plus  rares  qu'aux  membres  inférieurs,  zone 
d'élection,  peuvent  affecter  le  caractère  de  dou- 
leurs fulgurantes,  rapides,  brusques,  «  étince- 
lantes  »  comme  «  l'éclair  »  ;  parfois  isolées,  «  so- 
litaires n,  parfois  groupées  en  a  crises  paroxys- 
tiques »  de  durée  variable,  un  à  plusieurs  jours. 
Elles  affectent  particulièrement  le  bord  interne 
des  avant-bras,  le  petit  doigt,  l'annulaire.  Elles 
peuvent  prendre  le  caractère  térébrant,  ardent, 
lancinant;  parfois  enfin  elles  prennent  le  carac- 
tère de  constriction,  de  serrement,  «  douleur  en 
bracelet  ».  Ce  caractère  si  spécial  des  algies 
tabétiques,  quoiqu'il  ne  leur  soit  pas  absolument 
propre,  puisqu'on  peut  le  rencontrer  dais  les 
névrites  périphériques  (par  exemple  alcooliques 
et  lépreuses)  et  les  compressions  radiculaires, 
n'en  est  pas  moins  à  l'ordinaire  très  suggestif. 
Qu'on  pense  seulement  au  tabès,  —  et  comment 
n'y  pas  penser  dans  ces  cas?  —  et  le  diagnostic 

sera  rapidement  assis  par  la  recherche  de  la  série  morbide  (antécédents 
spécifiques,  troubles  réflexes,  troubles  moteurs,  troubles  viscéraux, 
en  particulier  génito- urina  ires,  etc.). 


Fig.  736.  ~  Dtetribution 
de  la  douleur  et  de  l'hy- 
peratgésie  cutanée  après 
des  accèe  répétto  d'ao- 
gine  de  poitrine. 


La  revision  nomenclature  précédente  est,  certes,  loin  d'épuiser  la 
matière.  Maintes  éventualités  cliniques,  à  la  vérité  exceptionnelles  [côte 
cervicale  supplémentaire,  poliomyélîles,  etc.),  ont  été  volontairement 
omises  pour  ne   pas  surcharger  un  chapitre  déjà  bien  lourd.  ' 

II  en  a  été  de  même  des  abcès,  panaris,  lymphangites,  phlegmom, 
et  de  leurs  adénopalhies  satellites,  d'observation  courante,  mais  dont  le 
diagnostic  ne  soulève  à  l'ordinaire  aucune  difriculté  et  que  nous  men- 
tionnons seslement  pour  mémoire. 

Formulons  un  souhait  pour  finir,  savoir  :  que  le  lecteur  éprouve  moins 
d'ennui  it  lire  et  à  méditer  ce  chapitre  que  nous  n'en  avons  éprouvé  à 
le  composer  et  ii  l'écrire. 


NERVOSISME 


Le  terme  «  nervosisme  »,  pour  banal  qu'il  soit,  et  justement  à  cause 
de  sa  banalité,  aurait  grand  besoin  d'être  défini.  Qu'est-ce  qu'être  ner- 
veux? On  peut  l'être  de  bien  des  façons,  et  il  suffît  d'essayer  de  faire 
préciser  leurs  symptômes  (entreprise  souvent  insurmontable)  aux  patients 
qui  se  disent  «  nerveux  »  pour  s'apercevoir  que  ce  terme  a  communé- 
ment des  significations  ou  bien  vagues  ou  bien  diverses,  en  tout  cas 
inadéquates  à  une  correcte  utilisation  clinique. 

Il  convient,  à  n'en  pas  douter,  de  résoudre  le  «  nervosisme  »  en  ses  éléments 
et  de  rechercher  systématiquement,  chez  un  sujet  réputé  «nerveux  m,  les 
stigmates  et  symptômes  essentiels  d'ordre  moteur,  sensitivo-sensoriel, 
psychique,  viscéral  et  vaso-moteur. 

1°  Le  ('nervosisme  »  moteur  se  traduira  surtout  par  V agitation,  V exagé- 
ration des  réactions  motrices.  Dans  une  première  catégorie  de  faits,  le 
sujet  sera  «remuant»,  «agité»,  «incapable  de  rester  en  place»,  il  aura 
liltôralenient  la  «  hougeoMe  ».  Cette  excitation  motrice  est,  comme  on 
sait,  quasi  normale  chez  les  enfants.  Elle  s'associe  fréquemment  chez 
l'adulte  à  l'c^xt-itation  psychique,  à  Finsoninie,  aux  états  anxieux,  etc. 
C'est  un  des  attributs  de  la  constitution  émotive. 

Dans  une  d(uixième  catégorie  de  faits,  le  sujet  ne  peut  réfréner  des 
ronLraclions  de  rythmes  divers  de  quelque  partie  du  corps  :  secousses, 
contractures,  tics,  tremlJements  (voir  ce  mot). 

Ce  nervosisme  moteur  se  rencontrera  dans  la  clwrée  de  Sifdenfiam,  les 
élats  clwréif ormes,  \(i^  lies,  maintes  névropathies.  On  recherchera  surtout  : 

Les  causes  somatiques,  au  premier  rang  desquelles  il  faut  mentionner: 
1»  Les  intoxications  :    alcoolisme  principalement,  cocaïnomanie,    opio- 

manie,  saturnisme,  etc. 

2"    Lliijperl/iijroïdie  :    maladie    de    Basedow,    goitre    exophtalmique, 

basedowi-me   fruste. 

Les  causes  psychiques  :  shocks  émotionnels,  surmenage,  états  pas- 
sionnels générateurs  des  psychonévroses.  Ce  nervosisme  moteur  exté- 
riorise souvent  une  plaie  morale  profonde.  Le  patient  a  une  épine 
dans  le  cœur.  11  s'agite  et  la  douleur  le  mène.  Qu'on  se  rappelle  le  cas 
hist(irique  de  rimj)ératrice  errante,  la  si  meurtrie  Elisabeth. 


NERVOSISME  799 

2^  Le  iinervosismesensitivo-sensoriel  »  se  traduira  par  une  hypereslhé- 
sie  ou  générale  ou  élective  aux  excitations  ambiantes,  soit  que  les  impres- 
sions tactiles,  gustatives,  auditives,  olfactives,  visuelles,  cutanées,  soient 
ressenties  de  façon  excessive,  voire  douloureuse,  soit  même  qu'elles 
déterminent  des  réflexes  pénibles,  moteurs  ou  viscéraux. 

Les  faits  sont  surtout  évidents  dans  la  sphère  auditive.  Le  sujet  tres- 
saille au  moindre  bruit,  sursaute  pour  une  porte  qui  s'ouvre,  accuse 
de  rhyperacousia.  Souvent  le  même  sujet  ne  pourra  supporter  une  lumière 
trop  vive,  un  soleil  trop  éclatant  :  névralgies  faciales  rebelles  de  la  Côte 
d'Azur.  Parfois  l'hyperesthésie  olfactive  se  traduira  par  ce  fait  que  le 
sujet  percevra  des  odeurs  inappréciables  pour  les  sujets  réputés  nor- 
maux et  que  l'analyse  démontrera  en  effet  existantes.  Il  n'est  pas  rare  de 
constater  dans  ces  cas  une  hyperesthésie  cutanée  manifeste  à  la  piqûre, 
au  simple  frôlement  et  une  surréflectivité  tendineuse  et  cutanée. 

Ce  «  nervosisme  sensitivo-sensoriel  »  est  bien  souvent  associé  à  des 
algies  diverses.  Il  y  a  là  une  véritable  diathèse,  un  véritable  tempérament 
algique  hyperesthésique. 

Mention  spéciale  doit  être  accordée  au  «  nervosisme  sensitivo-senso- 
riel »  se  traduisant  par  une  véritable  «  hyperesthésie  cosmique  ».  Ces 
malades  sont  de  véritables  esthésiomètres  cosmiques  ou,  comme  ils  disent 
souvent  eux-mêmes,  de  véritables  «  baromètres  ».  Ils  sont  hypersensibles 
aux  variations  thermiques,  aux  variations  barométriques,  aux  variations 
hygrométriques,  aux  variations  électro-magnétiques  et  certainement 
à  bien  d'autres  variations  cosmiques  encore  inconnues.  Certains  prédisent, 
sentent  les  «  changements  de  temps  »,  les  sautes  barométxiques,  les  chan- 
gements de  direction  des  vents,  la  formation  des  brouillards,  etc.,  avec 
une  extrême  netteté  et  dans  des  conditions  d'observation  excluant  toute 
idée  de  supercherie.  Nous  avons  vu  maintes  fois  une  rhumatisante, 
névralgisante,  enfermée  le  soir  dans  une  chambre,  volets  clos,  rideaux 
tirés,  sans  aucun  contact  direct  ou  indirect  avec  l'extérieur,  nous  annoncer 
avec  une  infaillible  précision  une  hausse  ou  une  baisse  barométrique  de 
quelque  ampleur  (5  à  10  millimètres)  ou  un  changement  de  direction  dû 
vent  ou  une  chute  de  neige,  etc.,  etc.  Chacun  observera  facilement  dans 
son  entourage  des  faits  de  ce  genre.  Tout  se  passe  comme  si  la  plupart  des 
variations  cosmiques  déterminaient  une  rupture  d'équilibre  humoral, 
se  traduisant  objectivement  par  des  accidents  variés,  subjectivement 
par  une  douleur. 

Quelque  idée  qu'on  se  fasse  de  la  pathogénie  intime  de  ces  affections,  il 
est  difficile  de  ne  pas  se  les  représenter  comme  étant  sous  la  dépendance 
d'un  état  d'équilibre  électro-chimique  (humoral)  particulièrement  insta- 
ble, une  sorte  d'état  de  sursaturation  en  imminence  de  précipitation  dans 
lequel  il  suffit  du  moindre  choc,  de  la  moindre  perturbation  pour  déter- 
miner une  réaction  intra-organique  de  précipitation  d'un  élément  nocif 
soit  au  niveau  des  terminaisons  nerveuses  (névralgies) ^  soit  au  niveau  des 
articulations  (arthralgies),  soit  au  niveau  de  certains  viscères  (viscéral- 
gies).  Ainsi  s'esquissent  les  rapports  entre  les  groupes  à  contours  encore 


800  LES   SYMPTOMES 

mal  définis  des  «  rhumatisants  »  et  des  «  névralgisants  »,  trop  lâchement 
réunis  dans  la  conception  du  ((  neuro-arihriiisme  i>, 

3°  Le  «  nervosisme  psychique  »  est  peut-être  le  plus  banal.  Sa  carac- 
téristique est  en  somme  l'instabilité  psychique  avec  toutes  ses  modalités. 
Le  sujet  est  «émotif»,  la  moindre  difficulté  lui  fait  perdre  son  a  sang- 
froid  »  ;  il  n'est  pas  «  maître  de  lui  ».  Souvent  des  périodes  d'excitation 
enthousiaste,  d'optimisme  exagéré,  alterneront  avec  des  périodes  de 
dépression,  de  pessimisme  irrationnel.  Dans  ces  formes  d'excitation 
le  sujet  sera  facilement  irritable,  voire  impulsif  ;  prompt  à  la  colère,  voire 
à  la  violence.  Dans  les  formes  dépressives,  le  sujet  sera  triste,  angoissé, 
aboulique,  accessible  à  la  crainte,  voire  à  la  peur. 

Ilfaudrait  aborder  ici  la  questiondesa  névroses  »et  des  «  psychonévroses». 
Nous  nous  en  garderons  bien,  nous  bornant  à  rappeler  que  la  tâche  essen- 
tielle du  praticien  général  en  ces  cas  nous  paraît  être  de  rechercher  : 

1°  Si  cette  perturbation  psychopathique  n'est  pas  la  manifestation 
d'un  état  somatique  concret,  au  premier  rang  desquels  il  convient  de 
placer  la  paralysie  générale  progressive,  et  accessoirement  d'un  état  mor- 
bide latent  ou  méconnu,  généralement  quelconque  :  diabète,  artériosclé- 
rose, intoxication  (éthylisme,  etc.),  etc.;^tuberculose  à  sa'période  sournoise. 

2^  Si  cette  perturbation  psychopathique  n'est  pas  la  conséquence  néces- 
saire et  peut-être  inévitable  d'une  désharmonie  morale  d'ordre  quel- 
conque :  douleur  intime,  comme  cela  est  si  fréquemment  le  cas  chez  la 
jeune  fille  et  chez  la  femme; déboires  professionnels,  déceptions,  etc.,  qui 
fournissent  un  pourcentage  si  élevé  d'excités  aigris  et  anxieux,  etc. 
Les  milieux  politiques  et  littéraires  en  fourmillent. 

3^  Si  enfin  ce  nervosisme  psychique  n'est  pas  à  proprement  parler 
constitutionnel,  congénital,  souvent  héréditaire.  Rien  n'est  plus  instructif 
à  ce  point  de  vue  que  d'examiner  en  même  temps  mère  et  fîUe,  la  seconde 
multipliant  par  2  ou  3  les  manifestations  psychopathiques  de  la  pre- 
mière. Nous  y  reviendrons  plus  loin  à  l'occasion  de  la  constitution  émotive 
et  de  la  névrose  de  guerre. 

La  conception  psychologique  si  suggestive  de  l'hystérie  considérée 
comme  essentiellement  caractérisée  par  un  rétrécissement  du  «  champ  de 
conscience  »  ne  permettant  au  sujet  de  grouper  à  un  moment  donné 
qu'un  nombre  extrêmement  restreint  de  sensations,  souvenirs, 
explique  bien  cette  variété  de  «  nervosisme  psychique  »  avec  ses  moda- 
lités d'instabilité,  d'impulsivité,  d'incoordination  psychique  et  morale, 
de  suggestibilité,  etc.,  une  idée,  une  image,  une  sensation  suffisant  à 
encombrer  le  champ  de  conscience,  —  une  idée  chasse  Tautre. 

4*^  Le  «  Dervosisme  viscéral  et  vaso-moteur  ».  —  Ce  sont  ici  les  phéno- 
mènes iispasmodiquesn  et((paréiiqiies)^  qui  prédominent, que  la  spasmophilie 
soit  surtout  viscérale,  pouvant  donner  lieu  aux  phénomènes  les  plus 
variés  (œsophagospasmo,  niétéorismc,  régurgitations,  dyspepsie,  consti- 
pation, rétention  d'urine,  etc.),  ou  cardiovasculaire  (syndrome  d'angor, 
éréthismo  neuro-cardiaque,  névrose  tachycardique,  angiospasmes,  hyper- 


NERVOSISME  801 

idrose,  dermographisrae,  acrocyanose,  troubles  de  la  calorifîcation  cuta- 
née, etc.).  Ici  ce  sont  les  désordres  sympathiques  qui  prédominent. 

Épreuve  clinique.  —  Il  existe  d'ailleurs  des  épreuves  cliniques 
élémentaires  qui  permettent  de  constater  cette  hyperexcitabilité  du 
sympathique;  ce  sont: 

a)  Les  réaclions  vaso-motrices  cutanées,  provoquées  par  la  friction  de  la 
peau,  r application  de  chaleur  ou  de  froid.  Exagérées,  elles  donnent  lieu 
au  rfprmogfrap/iisme  (raie  méningitique,  etc.);  perverties,  elles  donnent  lieu 
aux  réactions  inverses  :  rougeur  après  application  de  froid,  pâleur  après 
application  de  chaud. 

b)  Les  réactions  de  fréquence  cardiaque  provoquées  par  la  respiration. 
Normalement,  l'influence  de  la  respiration  sur  le  pouls  est  quasi  nulle, 
Anormalement,  le  pouls  devient  irrégulier,  arythmique  pendant  la  respi- 
ration; c'est  l'arythmie  respiratoire  des  jeunes  sujets  et  de  maints  névro- 
pathes. 

c)  Les  réactions  trigémi no-cardiaques  dont  la  moins  inexplorée  est  la  réac- 
tion oculo-cardiaque.  Normalement,  ralentissement  du  pouls  par  com- 
pression des  globes  oculaires.  Anormalement,  le  taux  du  pouls  n'est  pas 
modifié,  voire  s'accélère. 

Ces  épreuves  sont  d'extrême  importance  dans  le  diagnostic  souvent 
si  épineux  des  névroses  cardiaques  (névroses  tachycardiques). 

Isolés  ou  groupés,  ces  différents  symptômes  nerveux,  parfois  associés 
à  l'insomnie,  à  des  troubles  parétiques  ou  convulsifs,  à  la  céphalée,  à 
l'asthénie,  à  l'obnubilation,  à  des  troubles  divers  de  la  réflectivité  tendi- 
neuse et  cutanée,  voire  à  certains  états  confusionnels  avec  amnésie, 
délire  et  agitation  onirique,  constituent  les  éléments  essentiels  des 
névroses  et  des  psychonévroses  (hystérie,  neurasthénie,  névropathie  céré- 
bro-cardiaque de  Krishaber,  constitution  émotive  de  Dupré,  névrose 
d'angoisse,  névrose  cardiaque,  névropathie  psycho-splanchnique  de 
Grasset).  Parfois  les  syndromes  cliniques  donnés  classiquement  comme 
caractéristiques  de  ces  diverses  névroses  et  psychonévroses  sont  suffi- 
samment réalisés  et  différenciés  pour  que  l'on  puisse  en  effet  appliquer 
sur  le  cas  une  étiquette  assez  précise  :  neurasthénie  (avec  ses  stigmates  : 
céphalée  spéciale,  amyosthénie,  dépression  cérébrale,  etc.),  hystérie  (avec 
son  pithiatisme  caractéristique),  névropathie  (avec  ses  stigmates  :  cépha- 
lée spéciale,  amyosthénie,  dépression  cérébrale,  etc.),  névropathie  psycho- 
splanchnique  (avec  la  débilité  de  son  psychisme  supérieur,  son  hypercé- 
nesthésie,  et  son  interdépendance  [psycho-splanchnique),  constitution 
émotive,  névrose  d* angoisse;  mais  les  symptômes  de  ces  affections  s'in- 
triquent,  se  superposent,  rendant  souvent  toute  discrimination  fort 
difficile. 


802  LES   SYMPTOMES 


*  *  * 


Des  travaux  récents  ont  particulièrement  att'ré  Tatlention  sur  deux 
modalités  —  chevauchantes  d'ailleurs  —  du  nervosisme,  la  constitution 
émotive  et  la  névrose  d'angoisse,  d'une  importance  clinique  consi- 
dérable et  dont  nous  croyons,  en  conséquence,  devoir  donner  un  bref 
aperçu,  d'après  Dupré  pour  la  première,  d'après  Heckel  pour  la  seconde. 

I.  —  LA  CONSTITUTION   ÉMOTIVE 

M.  Dupré  [Acad.  de  méd.,  2  avril  1918)  a  proposé,  depuis  plusieurs 
années,  d'individualiser,  sous  le  nom  de  consliiulion  émotive,  un  mode 
particulier  de  déséquilibre  du  système  nerveux,  caractérisé  par  l'éréthisme 
diffus  de  la  sensibilité  générale,  sensorielle  et  psychique,  par  l'insufïîsance 
de  l'inhibition  motrice,  réflexe  et  volontaire,  et  se  traduisant  par  des 
réactions  anormales  dans  leur  degré,  leur  diiïusion,  leur  durée,  leur  dispro- 
portion avec  les  causes  qui  les  provoquent. 

L'hyperémotivité,  normale  chez  le  nourrisson,  très  fréquente  chez 
l'enfant  (nervosisme  infantile),  disparaît  chez  l'adulte  par  le  dévelop- 
pement progressif  des  voies  d'inhibition,  qui  assurent  l'équilibre  et  la 
stabilité  du  système  nerveux.  Le  plus  souvent  constitutionnelle  et  d'origine 
héréditaire,  l'émotivité  morbide  peut  être  acquise  et  relever  de  causes 
pathogènes  infectieuses,  toxiques  et  surtout  traumatiques  :  commotions 
et  émotions  intenses  ou  répétées. 

L'émotion,  en  effet,  sensibilise  souvent  le  système  nerveux  vis-à-vis 
des  émotions  ultérieures,  et,  par  une  sorte  d'anaphylaxie  émotive,  peut 
créer  Témotivité  constitutionnelle.  A  l'opposé  de  ces  cas,  on  peut  observer, 
chez  des  sujets  bien  équilibrés,  une  accoutumance  progressive  à  toute  une 
série  d'émotions,  conférant  ainsi,  par  la  répétition  même  des  chocs  affec- 
tifs, une  remarquable  immuniié  émotive. 

La  constitution  émotive  se  caractérise  par  une  double  série  de  signes 
permanents,  physi(jues  et  psychiques  : 

Signes  physiques.  —  Ilijperréflectivité  diffuse  tendineuse,  cutanée  et 
pupillaire.  Hyperestliésie  sensorielle,  avec  réactions  motrices  vives,  éten- 
dues et  prolongées,  principalement  dans  les  domaines  mimique  et  vocal. 
Déséquiiibre  moteur  :  spasmodicité  viscérale  :  pharyngo-œsophagisme, 
gastro-entérospasme,  cystospasme  avec  pollakiurie,  palpitations.  Trem- 
blement émotif  sous  ses  multiples  aspects  :  trémulation  des  extrémités, 
tressaillements,  tressautements,  sursauts,  frissonnements,  claquements 
de  dents,  bégaiements,  myoclonies  passagères,  tics,  etc.  Intiihitions 
fonctionnelles  et  impotences  motrices  transitoires  :  dérobement  des 
jambes,  mutisme,  relâchement  des  sphincters.  Déséquilibre  circulatoire  : 
tachycardie  occasionnelle,  souvent  permanente  et  paroxystique  ;  insta- 
bilité du  pouls.  Alternatives  de  vaso-constriction  et  de  vaso-dilatation 


NERVOSISME  803 

périphériques,  dermographisme.  Les  rapports  de  ces  troubles  circulatoires, 
principalement  de  la  iachycardie  permanente^  avec  certaines  formes 
d'hypertension  artérielle,  restent  à  déterminer,  surtout  chez  des  sujeb^i 
indemnes  d'artériosclérose  et  de  lésions  rénales.  Déséquilibre  thermique  : 
variations  objectives,  appréciables  à  la  thermométrie  locale,  et  sensations 
subjectives  de  chaleur  et  de  refroidissement,  principalement  aux  extré- 
mités. Déséquilibre  gtandutaire  :  variations,  spontanées  et  provoquées 
par  les  chocs  émotifs,  des  sécrétions  sudorale,  salivaire,  lacrymale,  gastro- 
intestinale, urinaire,  génitale,  biliaire.  Troubles  de  la  réflectivité  inler- 
viscérale,  pSiT  association,  dans  le  domaine  des  grands  appareils,  de  spasmes, 
de  troubles  sécrétoires,  d*excitation  ou  d'inhibition  fonctionnelles,  déter- 
minés par  des  réactions  réflexes  anormales  s'exerçant  d'un  organe  sur  un 
autre,  le  long  des  voies  vago-sympathiques  ou  cérébro-spinales. 

Signes  psychiques.  —  Impressionnabilité,  énervement,  inquiétude, 
anxiété,  irritabilité,  impulsivité.  Plus  ou  moins  continus  ou  rémittents, 
souvent  paroxystiques,  ces  états  morbides  alternent  ou  s'associent  entre 
eux,  et  constituent  un  fonds  permanent,  un  terrain,  sur  lequel  appa- 
raissent et  se  développent  les  syndromes  émotifs  :  timidité,  scrupules, 
doutes,  obsessions,  phobies,  états  anxieux  simples  ou  délirants,  angoisses, 
anomalies  émotives  psycho-sexuelles.  Dans  les  cas  plus  graves  apparaissent 
des  accès  de  mélancolie  anxieuse,  des  états  obsédants  chroniques  avec 
passage  aux  délires  incurables  d'auto-accusation,  d'hypocondrie,  de 
négation. 

L'émotivité  constitutionnelle,  qui  peut  s'allier  d'ailleurs  aux  états 
normaux  ou  supérieurs  de  l'esprit  et  de  l'afTectivité,  s'associe  fréquem- 
ment à  d'autres  états  névro-psychopathiques,  notamment  à  la  neura- 
sthénie et  à  l'hystérie,  avec  lesquelles  elle  présente  d'intéressants  rapports 
de  combinaison  et  de  succession,  mais  dont  elle  doit  nettement  être 
distinguée. 

II.  —  ANGOISSE 

En  ce  qui  concerne  la  séméiologie  de  l'angoisse  et  plus  particulièrement 
la  névrose  d'angoisse,  nous  en  emprunterons  les  éléments  à  Heckel 
{Névrose  d'angoisse,  Masson,  édit.,    1917). 

Physiologie  pathologique.  —  L'anxiélé  et  Vangoisse  existent  norma- 
lement en  tant  que  fonction  et  phénomène  physiologiques.  La  première, 
V anxiété j  caractérisée  par  une  inquiétude,  une  agitation  et  un  désordre 
psychique  d'intensité  variée,  se  produit  normalement,  accidentellement, 
dans  les  émotions,  dans  la  peur  et  dans  toutes  les  circonstances  où  la  vie 
et  la  conservation  de  l'individu  sont  menacées.  Elle  est  accompagnée 
ordinairement  de  ses  manifestations  concomitantes  (physiques,  orga- 
niques ou  somatiques).  Ce  sont  ces  concomitants  qui  caractérisent 
Vangoisse,  c'est-à-dire  une  sensation  pénible  d'étreinte,  de  constriction 


804  LES    SYMPTOMES 

(du    mot   grec  |avxio,  jj'étreins)  [dans    diiïérents  territoires    organiques. 
Ce  sont  : 

a)  L'angoisse  respiratoire,  faite  d'une  sensation  de  gêne  thoracique, 
de  poids  sternal,  de  resserrement  de  la  musculature  thoracique  interne  et 
externe,  de  resserrement  de  l'appareil  bronchique  ;  d'où  l'oppression,  la 
crainte  d'asphyxie,  l'aiïre,  les  spasmes  respiratoires,  les  soupirs,  Taphonie, 
ia  toux,  émotives  et  anxieuses. 

b)  L* angoisse  cardio-vasculaire  simulant  à  tous  les  degrés  l'angine  de 
poitrine  (pseudo-angine  de  poitrine  émotive  ou  anxieuse)  s'exprimant 
par  des  sensations  de  griiïe  cardiaque,  de  cœur  serré  ou  de  cœur  trop  gros, 
par  des  battements  de  cœur,  des  palpitations,  de  l'arythmie,  un  état 
lipothymique  précédé  de  vertiges,  des  phénomènes  vasculaires  de  refroi- 
dissement des  membres,  des  battements  artériels,  des  rougeurs  ou  des 
pâleurs  du  visage  ou  du  corps. 

c)  Uangoisse  digesiive  est  caractérisée  par  la  gêne  de  la  déglutition,  la 
boule  émotive,  l'angoisse  épigastrique  avec  pesanteur  stomacale,  la 
gastralgie  anxieuse  avec  ou  sans  pyrosis,  des  nausées  et  même  des  vomis- 
sements, des  coliques,  du  ténesme,  de  la  constipation  ou  de  la  diarrhée, 
l'arrêt  ou  l'excès  des  sécrétions  biliaires,  décoloration  des  selles  ou  colo- 
ration excessive,  cholémie  ou  parfois  ictère. 

d)  L'angoisse  cérébrale  a  une  expression  céphalique  d'étreinte  des 
tempes,  de  rétrécissement  du  crâne,  de  vide  dans  la  tête  et  consécuti- 
vement de  fuite  des  idées  ;  elle  a  aussi  une  expression  mimique.  Le  masque 
de  l'émotivité  anxieuse  est  caractérisé  par  le  front  ridé  de  plis  transversaux 
coupés  des  deux  plis  verticaux  des  muscles  de  l'arcade  sourcilière  et  par 
l'accentuation  des  plis  naso-géniens,  l'abaissement  des  commissures  des 
lèvres  et  des  paupières,  parfois,  dans  la  grande  terreur,  par  la  saillie  des 
globes  oculaires.  L'expression  d'attention  préoccupée,  de  chagrin,  de 
crainte  et  le  masque  concentré,  préoccupé  ou  tragique  de  l'anxieux  sont 
dus  au  resserrement  des  orifices  du  nez,  des  yeux  et  de  la  bouche  par  les 
muscles  contractés,  à  l'amincissement  de  l'ensemble  du  visage  et  à  la 
traction  verticale  des  lignes  et  creux  musculaires,  ainsi  qu'au  regard  mobile, 
inquiet,  égaré,  et  parfois  à  la  dilatation  des  pupilles;  c'est  dans  les  grandes 
émotions  et  les  grandes  terreurs  que  ce  masque  anxieux  est  le  plus  marqué. 

Enfin,  l'angoisse  cérébrale  ou  anxiété  a  une  expression  psychique  qui  se 
traduit  par  des  phénomènes  :  1^  mentaux  :  l'inquiétude,  le  désordre  des 
idées,  l'incohérence  des  associations  ou  même  la  sidération  mentale  avec 
amnésie  ou  délire  ;  2^  cette  anxiété  s'exprime  encore  par  des  phénomènes 
moteurs,  une  agitation  de  tout  le  corps,  l'impossibilité  de  rester  en  place, 
des  mouvements  précipités  sans  but,  contradictoires,  saccadés,  inter- 
rompus, le  piétinement,  le  trépignement,  parfois  des  gesticulations  limi- 
tées ou  exubérantes,  parfois  une  fuite  éperdue,  ou,  au  contraire,  l'immo- 
bilité, la  stupeur,  le  reploicment;  il  y  a  des  exclamations,  des  plaintes, 
des  gémissements. 

I>es  réactions  motrices  peuvent  encore  s'exprimer  par  du  spasme,  de  la 
contracture  des  muscles  lisses  et  striés,  des  tremblements  localisés  ou 


NERVOSISME  80i> 

généralisés  avec  claquement  de  dents  et  même  des  convulsions  toniques  et 
cloniques  qui  constituent  la  crise  spasmodique  (T émolivilé  anxieuse  qui 
n'est  pas  autre  chose  que  la  classique  crise  de  nerfs  autrefois  confondue 
avec  l'attaque  d'hystérie. 

30  La  crise  d'anxiété  a  enfin  une  expression  sécréloire  sous  forme  de 
larmes,  de  sueurs  profuses,  d'émission  des  urines  ou  de  polyurie  claire^ 
de  salivation,  de  diarrhée,  quand  il  y  a  excitation  sécrétoire,  ou  au  contraire 
d'inhibition  sécrétoire  sous  forme  de  sécheresse  buccale,  constipation^ 
acholie,  anorexie,  apepsie,  etc. 

Tous  ces  phénomènes  moteurs  ou  sécrétoires  qui  traduisent  le  corable^ 
de  l'angoisse,  en  déterminent  la  cessation  par  un  véritable  phénomène  de^ 
détente. 

40  Enfin  les  manifeslalions  sensiiives  de  l'anxiété  sont  des  dou- 
leurs névralgiques  sur  les  trajets  nerveux,  thoracique,  intercostaux, 
sciatiques,  trijumeaux,  etc.,  de  la  céphalée,  des  douleurs  rhumatoïdes  qui, 
lorsqu'elles  sont  isolées,  dans  les  formes  rudimentaires,  sont  méconnais- 
sables et  causent  de  nombreuses  erreurs  de  diagnostic. 

On  voit  donc  que  Vanxiélé  esl  un  étal  émotif  surtout  affectif ,  fait  de 
douteur  morale,  d'inquiétude,  de  doute  avec  une  sensat'.on  de  constriction 
physique  qui  est  justement  t'angoisse.  Les  éléments  essentiels  de  celle-ci 
sont  doBc  d'abord  une  sensation  de  contracture,  un  état  spasmodique  non 
seulement  des  muscles  volontaires,  mais  surtout  des  muscles  lisses  viscé- 
raux, et  ensuite  une  modification  pénible  de  la  sensibilité  interne  ou 
cénesthésie. 

*  *  * 

Dans  les  conditions  physiologiques,  l'anxiété  suit  toute  émotion  née 
des  conflits  extérieurs  ou  intérieurs  auxquels  elle  reste  adéquate  et  pro- 
portionnée. 

A  l'état  pathologique,  les  réactions  des  émotions  morbides  sont  exces- 
sives et  anormalement  prolongées,  alors  que  les  causes  qui  leur  donnent 
naissance  sont  futiles  et  apparemment  absentes  ;  dans  ce  dernier  cas, 
l'émotivité  anxieuse  ou  anxiété  semble  donc  spontanée,  mais  il  n'en  est 
rien,  car  l'appareil  de  la  sensibilité  émotive  est  toujours  mis  en  branle  par 
des  excitations,  souvent  réflexes  et  inconscientes,  dont  les  unes  sont 
d'origine  psychique,  les  autres  d'origine  organique. 

Bref,  Tangoisse  est  un  phénomène  d'origine  bulbaire,  s'exprimant  par 
des  réactions  somatiques  consécutives  à  un  ébranlement  des  noyaux  du 
pneumogastrique  ou  plus  exactement  des  origines  bulbaires  du  vague  et 
du  sympathique.  Cet  ébranlement  peut  atteindre  le  bulbe  en  descendant 
du  cerveau  où  il  a  pris  son  origine  dans  le  psychisme,  c'est  l'angoisse  des- 
cendante d'origine  psychique,  ou  remonter  des  profondeurs  de  l'orga- 
nisme vers  le  centre  bulbaire  d'angoisse  par  les  branches  viscérales  du 
pneumogastrique  et  du  sympathique,  c'est  l'angoisse  ascendante  d'ori-^ 
gine  organique.  Souvent,  les  deux  voies  de  propagation  ascendante  vago- 
sympathique  sont  excitées  à  la  fois  par  l'ensemble  de  ces  petits  ébran- 


806  LES   SYMPTOMES 

lements  viscéraux  dont  la  connaissance  d'ensemble  par  le  cerveau  constitue 
la  cénesthésie  (conscience  obscure  de  l'état  favorable  ou  défavorable  du 
fonctionnement  organique  intime). 

Cependant,  si  l'angoisse  bulbaire  d'origine  psychique  vient  du  cerveau 
primitivement  ébranlé  par  une  émotion  extérieure,  déterminant  l'anxiété 
cérébrale,  celle-ci  peut  provenir  aussi  de  la  propagation  jusqu'au  cerveau 
d'une  angoisse  organique  ascendante.  Le  plus  souvent,  l'angoisse  cérébrale 
psychique  ou  anxiété  est  si  étroitement  mélangée  à  l'angoisse  bulbaire 
somatique  et  viscérale,  qu'il  est  souvent  difficile  de  distinguer  l'origine 
de  ces  phénomènes. 

Aussi  l'anxiété  et  l'angoisse  sont-elles  des  symptômes  d'un  grand  intérêt 
clinique  dont  tout  médecin  doit  savoir  tirer  des  indications  diagnostiques 
et  thérapeutiques  de  première  importance  dans  la  pratique  quotidienne. 

Clinique.  —  Il  résulte  des  recherches  de  Heckel  que  le  médecin  doit, 
pour  se  guider  dans  le  diagnostic,  reconnaître  trois  grandes  classes 
d'angoisses  et  d'anxiétés  :  1^  angoisse  consécutive  aux  troubles  fonc- 
tionnels ou  aux  lésions  des  organes  ;  2^  i  ngoisse  dans  les  troubles 
nutritifs  généraux  ;  3^  angoisse  essentielle  ou  névrose  d'angoisse. 

Résumé  étiolos^que.  —  En  dehors  de  l'influence  favorable  de  l'héré- 
dité (constitution  émotive  de  Dupré)  et  de  la  race  (sémites  et  latins  médi- 
terranéens), l'angoisse  et  l'anxiété  symptomatiques,  comme  la  névrose 
d'angoisse,  peuvent  être  consécutives  à  l'hérédité  du  type  nutritif  (goutte, 
diabète,  obésité,  etc.,  arthritisme  héréditaire)  et  à  toutes  les  causes  provo- 
catrices d'émotion  (émotion  sentimentale,  insatisfaction  génésique).  Les 
chocs  émotifs,  le  traumatisme,  le  choc  nerveux,  le  surmenage,  la  fatigue 
sont  les  causes  habituelles  de  l'angoisse  et  de  l'anxiété  acquises;  certaines 
maladies  infectieuses  ou  toxiques  y  prédisposent.  Heckel  a  montré  les 
rapports  de  la  tuberculose  et  de  l'angoisse  comme  ceux  des  maladies  de  la 
nutrition.  Des  causes  occasionnelles  légères,  comme  la  colère,  les  chan- 
gements de  temps,  suffisent  à  en  déterminer  des  accès  chez  les  prédisposés. 

Au  sujet  en  particulier  des  névroses  et  psychonévroses  de  guerre,  de 
la  névrose  d'angoisse,  etc.,  consulter  : 

Professeur  Grasset,  Les  grands  types  cliniques  des  psijchonévroses  de 
guerre  [Péunion  médico-chirurgicale  de  la  XVI^  région,  1917,22  janvier, 
analysé  in  Presse  médicale,  22  août  1917,  p.  495). 

Dupré,  Conslituiion  émolive  [Acad.  de  médecine,  2  avril  1918). 

J.  Babinski  et  J.  Froment,  Hystérie,  pithiatisme  et  troubles  nerveux 
d'ordre  réflexe  en  neurologie  de  guerre  (Masson,  édit.,  1916). 

F.  Heckel,  La  névrose  d'angoisse  (Masson,  édit.,  1917). 

Devaux  et  Logre,  Les  anxieux  (Masson,  édit.,  1916). 

s 

*  *  * 

Mais  nous  répéterons  pour  finir  et  plus  instamment  encore  ici  ce  que 
nous  avons   déjà  dit  maintes  fois  au  cours  des  chapitres  antérieurs  :  le 


NERVOSISME  807 

diagnostic  de  névrose  ou  de  psifchonévrose^  voire  avec  un  déterminant 
syndronia tique  mais  sans  qualification  étiologiquc,  est  un  diagnostic 
«  d'exclusion  »  et  de  «  pis  aller  »  qui  ne  peut  pas  nous  satisfaire.  Il  faut 
toujours  rechercher  et  systématiquement  la  cause  occasionnelle,  provo- 
catrice   ou    déterminante  du  syndrome  «  psycho-névropathique  ». 

L'examen  méthodique  sera  comme  toujours  inlégral,  mais  portera  plus 
spécialement  sur  le  système  nerveux,  les  tensions  artérielles,  les  urines 
{toujours  indispensable),  le  sang  (urée,  Wassermann),  le  corps  thy- 
roïde, etc. 

Avant  quarante  ans  on  pensera  surtout  :  à  l'anémie,  à  la  tuberculose 
latente,  à  la  syphilis,  au  basedowisme,  aux  excès  sexuels,  aux  troubles 
nutritifs. 

Après  quarante  ans  on  pensera  surtout  à  l'artériosclérose,  au  diabète, 
à  la  ménopause,  à  la  paralysie  générale. 

Avant  comme  après  quarante  ans  on  recherchera  avec  soin  les  causes 
psycho-émotives:  surmenage,  excès  psycho-vénériens,  shocks  émotionnels. 


OBÉSITÉS  [Obesus,  gms;  trop  bien  nourri] 


Obésité  vient  du  latin  obesus  qui  signifie,  dit  Littré,  un  homme  trop 
bien  nourri.  C'est  un  mauvais  terme,  puisque  l'obésité  n'est  pas  toujours 
causée  par  Texcès  de  l'alimentation. 

En  fait,  l'obésité  est  essentiellement  caractérisée  par  un  dévelop- 
pement excessif  et  général  du  tissu  cellulo-adipeux  par  rapport  aux  autres 
tissus  (muscles  en  particulier). 

II  est  opportun  de  noter  qu'il  y  a  une  certaine  affinité  entre  les  phéno- 
mènes d'accumulation  de  graisse  dans  l'organisme,  et  les  phénomènes 
d'accumulation  du  sucre,  comme  dans  le  diabète,  ou  d'accumulation  des 
albuminoïdes,  comme  dans  la  goutte.  Toutes  ces  métamorphoses  se  font 
par  l'intermédiaire  de  ferments  spéciaux.  Trois  ferments  oxydants  ou 
oxydases  président  aux  transformations  chimiques  du  sucre,  de  la  graisse 
et  des  albuminoïdes.  Si  l'une  d'elles  vient  à  manquer  ou  à  se  montrer 
insuffisante,  il  s'ensuit  un  trouble  de  la  nutrition  caractérisé  par  l'appa- 
rition du  diabète,  de  la  goutte  ou  de  l'obésité.  Donc,  dans  la  goutte,  dans 
le  diabète  e'  dans  l'obésité,  on  peut  invoquer  les  causes  qui  règlent  la 
production  des  ferments  par  les  organes  et  les  conflits  entre  les  ferments 
et  les  substances  qu'ils  transforment.  Mais,  à  la  vérité,  la  vie  anaérobie 
des  cellules  et  la  notion  des  hormones  et  des  hormozones  endocrines 
est  venue  «  complexifier  »  singulièrement  la  question  au  cours  de  ces 
dernières  années.  Quoi  qu'il  en  soit,  l'étiologie  et  la  pathogénie  de  l'obé- 
sité rappellent,  par  certains  côtés,  celles  du  diabète  et  de  la  goutte  ; 
on  <»st  amené  à  y  faire  intervenir  pour  une  part  les  glandes  endocrines 
ou  vasculaires  sanguines  eÉ,  pour  une  plus  large  part  encore,  le  système 
nerveux. 

Comme  l'a  fort  nettement  établi  lleckel,  les  obésités  sont  des  syn- 
dromes à  extension  progressive,  faciles  à  corriger  dans  leur  première 
phase  (petites  obésités),  qui  sont  produits  par  des  troubles  exogènes  et 
endogènes  de  l'adipo- régulation,  et  sont  caractérisés  par  : 

a)  La  surcharge  et  la  dégénérescence  graisseuses,  plus  ou  moin.s  abon- 
dantes, du  tissu  conjonctif  et  même  des  autres  tissus  ; 

b)  Par  des  troubles  fonctionnels  concomitants  (avec  ou  sans  lésions)^ 
nerveux,  digestifs,  endocriniques,  cardiovasculaires,  rénaux,  etc. 

c)  Par  un  accroissement  du  coefficient  adipomusculaire,  c'est-à-dire  du 

rapport  ^^ ,-  qui  vaut  normalement  un  dixième. 

muscle 


OBÉSITÉS  809 

La  valeur  pronostique  des  obésités  est  déterminée  par  Timportanoc, 
Text^însion,  la  gravité  des  troubles  fonctionnels  concomitants. 

Vohésité    est    vn   syndrome   clinique   et   non    une    maladie, 

parce  qu'elle  ne  reconnaît  ni  une  cause  unique,  ni  une  pathogénie  con^- 
tante. 

11  peut  y  avoir  obésité  temporaire  ou  permanente  : 
1^    Par  suralimentation,   par  hyperphagie^   puisque  la  graisse  peiM. 
s'accumuler  dans  les  tissus  à  la  suite  d*une  alimentation  trop  abondante, 
riche  en  albumines  ou  en  hydrates  de  carbone. 

Par  hypolipolijse  [musculaire  et  sanguine  :  insuffisance  d'exercice  chez 
les  sédentaires,  les  impotents,  etc.  ;  —  insuffisance  de  l'oxygénation, 
anoxémie,  chez  les  hyposphyxiques,  les  anémiques,  les  sédentaires  en  air 
confiné,  etc. 

2^   Par   troubles   de   divers  organes   : 

a)  Insuffisance  des  fonctions  digesiives,  dyspepsies  gasiro-inleslinalea. 
Les  graisses,  dans  ce  cas,  non  ou  insuffisamment  dédoublées,  demeurent 
k  l'état  de  graisses  neutres  moins  facilement  oxydables  et  plus  facilement 
accumulables  dans  les  tissus. 

b)  Insuffisance  de  V ensemble  des  glandes  vasculaires  sanguines  el  prin- 
cipalement de  la  thyroïde,  qui  seraient  inférieures  à  leur  rôle  de  glandes 
oxydantes  ou  lipolytiques. 

Le  rôle  de  l'insuffisance  du  corps  thyroïde  est  indiscutable  (obésité  des 
animaux  éthyroïdés,  obésité  des  premières  étapes  du  myxœdème,  amai- 
grissement parfois  considérable  provoqué  par  la  médication  thyroï- 
dienne). 

Le  rôle  des  glandes  génésiques  paraît  encore  plus  évident  (obésité  des 
animaux  châtrés,  chapons,  porcs),  obésité  des  eunuques,  obésité  liée  à 
l'insuffisance  ovarienne  (maladie  de  Dercum,  obésité  de  la  ménopause, 
obésité  des  ovariotomisées,  obésité  de  la  puberté  chez  les  chlorotiques 
à  menstrues  irrégulières,  obésité  des  premiers  mois  de  la  grossesse,  etc.). 

3^  Par  troubles  du  système  nerveux.  Cette  étiologie  est  évidente 
au  moins  dans  certaines  adiposes  localisées,  adiposes  nerveuses  de  Grasset 
(paralysie  pseudo-hypertrophique  de  Duchenne,  lipomatose  symétrique, 
adipose  douloureuse  ou  maladie  de  Dercum,  etc.). 

Elle  est  vraisemblable  dans  certaines  formes  de  l'obésité  associées  à 
d'autres  symptômes  nerveux  (zona,  arthropathies,  sclérodermie,  goitre 
exophtalmique,  etc.)  ; 

4^  Par  trouble  nutritif  général  : 

a)  Obésité  neuro-arthritique,  subordonnée  à  une  dystrophie  générale 
chronique  généralement  héréditaire  et  associée  ou  combinée  diversement 
aux  diverses  modalités  pathologiques  dites  arthritiques,  la  goutte,  le 
diabète,  la  lithiase,  etc.  Nous  prenons  d'ailleurs  le  mot  neuro-arthritique 
comme  pis  aller  traditionnel  sans  dissimuler  que  l'arthritisme  n'est  pour 
nous  qu'un  syndrome  nutritif  sans  spécificité. 

b)  Intoxications,  —  Certaines  intoxications,  et  en  particulier  certaines 

Diagnostic,  51 


810  LES   SYMPTOMES 

intoxications  faibles  et  répétées,  déterminent  Tobésité.  Au  premier  rang 
se  place  V alcoolisme^  et,  par  ordre  d'activité  décroissante  :  Varsenic,  h 
phosphore  et  \e  plomb. 

c)  Infeclions.  —  Les  plus  intéressantes  sont  les  infections  éberlhienne 
et  tuberculeuse.  L'engraissement  parfois  excessif  observé  pendant  la  con- 
valescence des  typhiques  est  d'observation  courante,  h'obésiié  tubercu- 
leuse —  moins  exceptionnelle  qu'on  ne  le  croit  en  général  —  a  trois  ori- 
gines :  la  suralimentation  irrationnelle  (elle  est  facilement  curable,  au 
début  du  moins),  l'hérédité  neuro-arthritique  et  enfin  Taction  complexe 
du  bacille  même  et  de  ses  toxines,  dans  certaines  formes  et  chez  cer- 
tains prédispo^«»s  (obésité  tuberculeuse  expérimentale  de  Camot). 

Si  l'on  fait  :*tat  do  toutes  les  données  cliniques  et  expérimentales,  il 
faut,  élargissant  les  conceptions  pathogéniques  antérieures,  reconnaître 
que  Vobésilé  manifeste  la  réponse  organique  à  la  lésion  ou  â  la  viciaiiwi 
fonctionnelle  d'un  point  quelconque  du  système  nutritif  lipolrophique. 

Ce  système  nutritif  lipotrophique,  extrêmement  complexe,  est  présidé, 
coordonné  par  le  système  nerveux  cérébro-spinal  et  sympathique  qui 
assure  la  synergie  fonctionnelle  dudit  système  ;  d'où  la  possibilité  d'une 
hyperadipose  d'origine  nerveuse  par  incoordination  lipotrophique  (le  fait 
est  cliniquement  certain  pour  les  hyperadiposes  localisées  ou  symétriques, 
vraisemblable  pour  l'obésité).  Il  est  surtout  représenté  par  une  série 
d'appareils  glandulaires  (muqueuse  gastro-intestinale,  foie,  pancréas, 
thyroïde,  glandes  génitales,  etc.)  chargés  d'élaborer  les  matières  grasses  et 
d'en  régir  la  conservation  (lipogénie)  et  la  destruction  (lipolyse)  et  dont 
la  suractivité  ou  au  contraire  l'insulUsance,  réalisant  la  lipodystrophie, 
provoijuenl  Vobésilé  d  origine  glandulaire. 

Mais  cette  propriété  lipo!ytique,  quoique  plus  spécialement  dévolue 
à  certains  orj^anes  ou  tissus,  semble  être  un  attribut  fonctionnel  des  cel- 
lules en  général,  eu  sorte  que  tout  vice  général  de  la  nutrition  cellulaire, 
combiné  d'ailleurs  à  l'ordinaire  aux  troubles  glandulaires  susmen- 
tionnés, peut  provoquer  l'obésité  :  obésité  dyslrophique  d'origine  neuro- 
arlhrilique  ou  io.ri-injeclieuse. 

*  *  * 

L'obésité  est  parfois  évidente.  L'inspection  la  plus  superficielle  décèle 
que  le  sujet  est  trop  gros  pour  sa  taille.  Mais  ce  diagnostic  est  par  trop 
subjectif;  en  somme,  un  sujet  est  obèse  quand,  étant  donnée  sa  taille, 
son  poids  est  supérieur  à  la  normale.  Quelle  est  cette  normale?  On  peut 
se  reporter  aux  tables  de  Quételet  et  de  Bouchard. 

On  peut  adopter  cette  règle  clinique  élémentaire  très  simple  :  le  poids 
normal  d'un  sujet  adulte  est  égal  en  kilogrammes  au  nombre  de  centi- 
mètres dont  sa  taille  dépasse  le  mètre;  exemple:  l'",54  =  54  kilogrammes, 
\^fi7)  =  65  kilogrammes,  1"*,72  =  72  kilogrammes. 


OBÉSITÉS  sn 

LesdiLes  tables  cl  ladite  r^gle  sont  cliniquemcnt  fort  sulftsantes,  à  1» 
<-ondition  qu'on  y  apporte  les  corrections  suivantes  nécessitées  par  les 
disparités  morphologiques  individuelles.  Grosso  modo,  les  sujets  peuvent 
se  ranger  en  : 

Médiolignes  :  type  moyen,  les  diamè- 
tres transversaux  et  verticaux  sont  en 
rapport  moyen  normal: 
Taille 


=  5,6  à  6. 


Diamètre  biaxillaire 
Longilignes  :  type  anormal  allongé,  les 
diamètres  verticaux  l'emportent  manifes- 
tement sur  les  transversaux  : 

Taill.  ,  g 

DiamèUe  biaxillaire 
Brévilignes  :  type   anormal  trapu,  les 
diamètres  transversaux  l'emportent  rela- 
tivement sur  les  verticaux  : 

Taille  ^.g 

Diamitre  biaxillaire 
Pour  les  médiolignes  la  règle  :  tant  de 
centimètres  au-dessus  du  mètre,  tant  de 
kilogrammes,  est  très  sufHsante  dans  la 
pratique  (exemple  :  l'",69,  poids  normal 
•liy  kilogrammes). 

Pour  les  longilignes,  on  peut,  on  doit 
admettre  pour  l'obtention  du  poids  ré- 
puté normal  une  réduction  de  1/10 
^exemple  :  1"',69  (longiligne),  poids  nor- 

mal69— Y^  =  62*«,100]. 

Pour  les  brévilignes,  on  peut,  on  doit 
admettre  au  contraire  pour  l'obtention 
du  poids  réputé  normal  une  augmenta- 
tion de  l/10[exeraple:  l'",69(bréviligne), 


poids  F 


lal  69  + 


10 


TSk^QOO]. 


■37.  —  Longiligne. 


Quand,  ces  corrections  étant  logiquement  faites,  le  poids  obtenu  est  sensi- 
blement supérieur  au  poids  théorique, on  peut  porter  le  diagnostic  d'obésité, 
Lesseules  notionsquiimportentréellementau  pointde  vue  pratique  sont: 
]<>  La  calégorie  de  l'obésité  (pléthorique,  anémique)  ; 
2"  Son  association  à  tel  sjndrome  morbide\ipparenlé  : 

a)  Goutte,  diabète,  lithiase 

b)  Hyposphyxie,  insufEisance  pluriglandutaire  ;  basedow  fruste. 

c)  Asthme,  emphysème,  rhume  de*  foins. 

3°  L'existence  d'une  complication  qui,  à  la  vérité,  est  une  conséquence 
régulière  de  l'évolution. 


112  LES    SYMPTOMES 

a)  Cardiaque  ou  cardio-vasculaire  ; 

b)  Pulmonaire  ou  cardio-pulmonaire  ; 

c)  fténale  ou  oasculo  rénale. 

d)  Hépatique. 

Car  ce  sont  réellement  ces  données  qui  commandent  le  traitement. 


-  M  éd  loi  igné. 


l'ig.  739. 


ClassificatioD  cliaiqae-  —  A  se  placer  au  point  de  vue  purement 
clinique,  la  cJassification  suivante  nous  semble  la  meilleure,  parce  qu'elle 
pose  ipso  /ado,  ce  qui  est  après  tout  l'essentiel,  les  indications  thérapeu- 
tiques. 

Les  obèses  se  présentent  en  clinique  sous  deux  formes  exactement 
opposées  : 

Lcfl  obèses  florides,  pléthoriques,  sanguins  ; 

Les  obèses  atoniques,  aslhéniques,  anémiques. 


OBÉSITÉS 


813 


TaIU.EAU  des  moyennes  de  la  taille  et  du  poids  aux  différents  AGES  DE  LA    VIE 


1 

1 

/l    /  fo^é^C^.'KJt  rs  i 

HOMMES                  1 

FEMMES          ^       Il 

AGE 

> ' ^ 

-— 

hér      ÎX^.    ^.,U 

HAUTEUR 

POIDS 

HAUTEUR 

POIDS 

.. — '-  -y* 

mètrw 

lilogr. 

mètres. 

kilogr. 

0 

o,5oo 

3.ao 

0.490 

a.9» 

1  an.    .     .     . 

0.698 

9.45 

0,690 

8.j6 

?1? 

a  ans.  . 

• 

oVi 

11.34 

0.7V 

10,67 

TCff      121 

3   - 

o,864 

ia,47 

0.863 

ï'.79 

4  - 

o.gaS 

i4.a3 

0,9l5 

i3,oo 

5  — 

0.988 

15.77 

0.974 

i4.36 

.  /  ^  « 

6  — 

1.047 

i7»a4 

U*«3 

i6.c>i 

ioii         i^'-^ 

i.ioS 

19.10 

Ui46^  • 

17.54 

to?^ 

8  - 

1.163 

ao.76 

..i/i 

19.08 

tlH 

9  — 

i.ai9 

33.65 

1.195 

31.36 

10  — 

1,375 

34.53 

1.348 

33.53 

11  — 

i.33o 

37.10 

«.399 

35.65 

la  — 

1.385 

39.8a 

1.353 

39.83 

i3  — 

1.439 

34.38 

i.4o3 

33.94 

i^  - 

1.493 

38.76 

1.453 

36,70 

i5  - 

1.546 

43.63 

1.499 

40.39 

4^37 

i6  - 

1.594 

49.67 

1.535 

43.57 

17  — 

1.63.4 

53.85 

1,555 

47.31 

«?- 

1.658 

57.85 

1.564 

5i/3 

^7c3  6 

ao  — 

1.674 

60.06 

1.573 

53.38 

a5  — 

1.680 

63.93 

i.577 

53.38 

3o  — 

1.684 

63.65 

i»579 

54..*^ 

4o  - 

1.684 

63.67 

'.579 

55.3? 

5o  — 

1.674 

63.46 

1.536 

56.16 

60  - 

1.639 

62. 9U 

i.5i6 

54. 3o 

{  \^\  ^r 

70  — 

i.6a3 

59,53 

i.5i4 

5i.5t 

80                      1         l.{.,3 

„-';.i> 

/  .iTcL 

it^.^l 

Dans  ces  deux  groupes  l'obésité  peut  se  présenter  à  Tétat  pur,  c'est-à- 
dire  sans  association  morbide  et  sans  complication,  ou  au  contraire  elle 
peut  se  présenter  .associée  aux  syndromes  morbides  qui  lui  sont  appa- 
rentés ou  compliquée.  En  sorte  qu'en  dernière  analyse  nous  proposons 
aux  cliniciens  la  classification  suivante  : 


I.  Obésité  pléthorique  simple. 

Obésité  pléthorique  associée  (goutte,  diabète,  lithiase,  etc.). 

II.  Obésité  atonique  simple. 

Obésité  atonique  associée  (insuffisance  pluriglandulaire,  hyposphyxie). 

III.  Obésités  pléthoriques  ou  atoniques  compliquées  (complications  car- 
diaques, pulmonaires,  rénales,  etc.). 

Quoiqu'à  la  vérité  la  plupart  de  ces  a  complications»  soient,  chez  Tobèse, 


814 


LES   SYMPTOMES 


absolument  fatales  à   un  certain  stade  de  son  évolution,  si  elle  n'est 
enrayée  h  temps. 

I.  L'obésité  pléthorique  simple,  c'est  la  pléthore  simple  non. com- 
pliquée (voir  ce  mot).  Le  pléthorique  est  un  surnormal  dont  tous  les  critères 
sont  hyper  :  hypergravidité,  hypertension,  hyperviscosité,  polyphagie^ 
polydipsie,  polyurie,  tout  en  conservant  des  rapports  normaux. 
C'est  un  obèse  floride,  sanguin,  dont  les  fonctions  digestives,  nutritives. 

Taille,    poids,    segments    anthropométriques    moyens,    graisse    du    segmbkt^ 

GRAISSE  DE  TOUT  LE  CORPS  (d'après  Bouchard). 


TA'ILLB 

en 

décimètre» 

II. 


(OlDS 

en 

kilogrammen 


i4.o 

i4.i 

i4.s 

i4.3 

i4.4 

i4.5 

i4.6 

«4.7 

i4.« 

i4,9 

i5,o 

i5.i 

l5.2 

i5,S 

i5.4 

i5,5 

i5.6 

«5.7 

i5.8 

i5,9 

i6,o 

i6,i 

lO.Q 

i6,3 

i6.4 

i6.p 

i6.6 

i6.7 

45.81 

46.66 
47.50 
48.36 
49,18 
5o.o5 
5o.88 
51.73 
52.f>8 
53. '45 
54.33 
55.31 
56 .  09 
56 ,  93 
57.78 
58.6'i 
59,50 
60. 38 
6 1 ,  26 
6i,  i5 
63.91 
63 .  76 
64. Cl 
65,40 
66,36 
67,06 

67  «79 
68,55 


l'OlOS 

du  sogment 
P 


3.37 
^v3l 

3.35 
3.38 

3.4i 
3.45 

3.49 
3.53 

•> .  ;>o 

3.59 

3.63 

H ,  0<> 

3.6(j 

3,72 

3.75 

3,78 

3. Si 

3.85 

3,88 

3,91 

3,93 

3.96 

3.99 

4.03 

4.o4 
4.06 
4.08 
4,11 


GRAISSE 

en  graiome» 

du 

segment. 


4s5 
43o 
435 
44o 
444 
449 
453 

463 
463 
466 
471 
475 
480 
483 
488 

49a 
496 
5oo 
5o4 
5o8 
5ii 
5i5 
5i8 
52a 
535 
5aS 
53i 
534 


CRAIPSR 
d« 

lout  le  corp^. 


5,955 
6.060 
6,175 
6.393 
6,394 
6,5o6 

6,6i4 
6,735 
6.835 
6.948 
7,063 
7.173 

7-292 
7.401 
7,5n 
7,6a3 
7,735 

7.849 
7.964 
8,080 

8.178 
8,391 
8.393 
8.509 
8.610 
8.712 
8.8i5 
8,913 


I 


'' 


l 


OBÉSITÉS 


815 


Taii-le,    poids,    segments    anthropométriques    moyens,    graisse    du    segment 

GRAISSE  DE  TOUT  LE  CORPS  {suitc)  (d'après  Bouchard). 


TAILLS 

POlDi» 

POIDS 

GRAISSE 

GRAISSK 

•• 

en 

du  teginenl 

en  gramme» 

do 

dédinarM 

P^ 

du 

H. 

P 

H* 

scgmrnt. 

tout  le  corps 

i6.8 

59,30 

4.i3 

:»36 

9,oo5 

16.9 

6<».98 

4.i4 

538 

9-093 

17.0 

70.  ('»9 

4.1G 

54i 

9. '97 

17.1 

71,38 

4.17 

5^3 

9.385 

17. a 

73,07 

4.19 

.545 

9.374 

17.3 

72.78 

4.31 

547 

9.463 

17.4 

73.48 

4.33 

549 

9,553 

.7.5 

74.11 

4.3'| 

55 1 

9.643 

.7.6 

74.77 

4.35 

55  i 

9.715 

«7.7 

75,40 

4.36 

.554 

9.806 

17.8 

76.04 

4.37 

•555 

9-879 

«7.9 

76.77 

4.39 

558 

9.988      , 

18. Q 

77'Vi 

4.3o 

55«j 

lo.oOa 

•       18,  1 

78,08 

4.3i 

56 1 

10, i5o 

i8.a 

78,73 

4.33 

50a 

10,338 

18.3 

79. 4o 

4,34 

564 

lu, 331 

■8.4 

80.  «i; 

4.35 

566 

io.4i4 

18.5 

80.73 

4.30 

567 

io.489 

18.6 

81.39 

4.38 

5O9 

10.583 

i8.7 

83.07 

4.39 

571 

io.678 

t8.8 

83,76 

4.4o 

573 

10.759 

18,9 

83,43 

4.4i 

574 

10.849 

19.0 

84.11 

4.43 

576 

10.944 

•9j' 

84.79 

4.44 

577 

11,031 

i9.> 

85,48 

4.45 

5/9 

11.117 

.9.3 

86.17 

4.47 

58 1 

ii.ai3 

19.4 

86,85 

4.48 

583 

11.391 

i9>^ 

87.48 

4.49 

583 

...373 

19.6 

88,08 

4.49 

584 

11,446 

'9.7 

88.81 

4,5i 

586 

ii.54'i 

.9.8 

89,33 

4.5i 

580 

ii,6o3 

«9.0 

89.87 

4.53 

587 

11,681 

ao.u 

90,40 

4.33 

588 

11.753 

circulatoires,  urinaires,  etc.,  sont  exagérées,  mais  en  somme  excellentes; 
les  forces  et  Tintelligence  sont  intactes. 
Mais  c'est,  et  on  ne  çaurait  assez  le  répéter,  un  prédisposé  aux  affections 


816  LES   SYMPTOMES 

dites  neuro-arthritiques  cataloguées  (goutte,  diabète,  lithiase,  etc.),  un  can- 
didat aux  dégénérescences  scléreuses  viscérales,  surtout  artério-rénales. 

C'est  à  ce  titre  que  le  diagnostic  doit  être  fait  et  les  précautions  prises, 
même  dans  la  «petite  adiposité»  sur  laquelle  insiste  Heckel,  car,  comme 
écrit  si  judicieusement  cet  auteur  :  «  Il  est  absurde,  sous  prétexte  d'éti- 
quette, d'attendre  qu'un  être  soit  déformé  par  l'accumulation  graissetuse 
pour  lui  montrer  le  péril  ». 

On  rencontre  ici  le  plus  souvent  dans  l'étiologie  la  surnutritiort  et 
l'hérédité  arthritique. 

L'obésité  pléthorique  s'associe  très  fréquemment  à  la  goutte^  au  dia- 
bète, à  la  gravelle  dont  la  pathogénie  semble  étroitement  liée  à  la  pléthpre. 
Tout  obèse  pléthorique  devra  donc  être  soigneusement  étudié  dans 
cette  direction  :  recherche  des  attributs  goutteux  (articulaires  ou  viscé- 
raux), diabétiques  (glycosurie),  lithiasiques  (hypergravidité,  hyper^ci- 
dité,    hyperuricémie  urinaires)  et  prévenu  contre  ces  éventualités. 

II.  L'obèse  anémique,  atonique,  asthènique,  au  contraire,  a  le 
teint  pâle,  l'apparence  parfois  cirrheuse  ;  l'appétit  est  souvent  médiocre, 
les  fonctions  digestives  sont  altérées,  la  constipation  fréquente,  les  forces 
inférieures  à  la  normale,  la  mollesse  et  l'apathie  habituelles,  la  circula- 
tion défectueuse,  l'hyposphyxie  fréquente,  l'élimination  des  chlorures 
souvent  troublée.  Tous  ses  critères  sont  hypo  :  hypotension,  hypo- 
pepsie,  etc.,  sauf  le  poids  et  la  viscosité  (hypergravidité,  hyperviscosité). 

On  rencontre  le  plus  souvent  ici  dans  l'étiologie  la  dyspepsie,  Tanoxé- 
mie,  les  intoxications,  les  infections,  les  dégénérescences  glandulaires 
(thyroïdes,  testicules,  etc.).  Les  obésités  éberthienne  et  tuberculeuse 
rentrent  dans  cette  catégorie. 

L'obésité  anémique,  atonique,  équivalent  habituel  d'une  nutrition  et 
d'une  circulation  ralenties  et  viciées,  se  conjugue,  s'associe  très  fréquem- 
ment, sinon  toujours,  à  l'insuffisance  pturigtandulaire  et  à  Vhyposphyxie, 
qu'on  rerherclieri  toujours  systématiquement  (goitre,  dystrophies génitales, 
myxœdèmc,  etc.,  d'une  part;  hypotension,  hyperviscosité,  lividité, 
cryesthcsie,  dyspnée  d'effort  de  l'autre).  On  en  tirera  des  indications 
pathogéniqu(^s  et  partant  thérapeutiques  des  plus   précieuses. 

III.  Complications     cardiaques,     rénales     et     pulmonaires.     — 


L'une  et  l'autre  de  ces  modalités  d'obésité  peuvent  se  compliquer,  se 
compliquent  souvent:  le  cœur,  les  reins,  les  poumons  sont  les  organes 
les  plus  fréquemment  adultérés,  et  dont  l'investigation  s'impose  plus 
particulif' rement  chez  tout  obèse. 

a)  Ait  point  dk  vue  cvrdio-rénal.  —  Les  obèses  pléthoriques  sont. 
nous  le  rv!*pétons,des  candidats  aux  scléroses  cardio-artério-rénales  (OirtéTiO' 
sclérose,  néphrite  interstitielle),  qu'on  dépistera  par  l'examen  des  ten- 
sions   artérielles    (hypertension),    des    urines    (albuminurie,    diminution 

H\ 

du  coefficient   hydrurique  —  j,  du  cœur  (hypertrophie,  bruit  de  galop). 


OBÉSITÉS  817 

Les  obèses  atoniques  sont  des  prédisposés  aux  stases  veineuses  (varices, 
*pdèmes),  à  la  dilatation  cardiaque  et  à  l'hyposystolie  (tachycardie, 
hypotension,  dyspnée  d*efTort,  cyanose,  oligurie,  à  la  rétention  chlo- 
rurée. 

Les  uns  et  les  autres  aboutissent  à  Vasysiolo-urémie  par  insuffisance 
<ardio-rénale  progressive. 

Heckel  a  le  premier  insisté,  dans  son  livre  sur  l'obésité,  sur  la  grande 
fréquence  des  néphrites  chroniques  chez  les  obèses,  puisqu*il  disait  que 
<«  presque  tous  les  obèses  sont  des  petits  urémiques  ».  Marcel  Labbé  est 
arrivé  aux  constatations  suivantes  :  «  La  proportion  des  néphrites  scié- 
rouses  chez  les  obèses  est  de  22  p.  100  avant  Tâge  de  cinquante  ans,  et 
do  77  p.  100  après  cinquante  ans.  C'est  dire  que  chez  un  obèse  âgé  la  sclé- 
rose rénale  est  presque  fatale  ».  Nous-même  avons  montré  les  rapports 
rappelés  ci-dessus  de  la  pléthore  des  obèses  et  des  néphrites  chronique 
hydrémique  (hypertensive)  et  azotémique  (urémigène)  et  donné  les  règles 
basées  sur  l'observation  des  tensions,  de  la  viscosité  sanguine,  du  débit 
urinaire  quotidien  qui  permettent  de  se  rendre  compte  du  moment  où  les 
sujets  passent  du  stade  de  pléthore  simple  à  celui  de  néphrite  chronique 
(voir  Hypertensions  artérielles), 

b)  Au  POINT  DE  VUE  PULMONAIRE.  —  Lcs  obèscs  sont  sujets  à  de  mul- 
tiples complications. 

Insuffisance  respiratoire,  anoxémie,  asthme,  emphysème,  quasi  régu- 
liers à  un  certain  degré  d'obésité. 

Congestions  actives,  poussées  fluxionnaires,  œdèmes  aigus  chez  les 
pléthoriques  et  plus  particulièrement  au  stade  cardio-rénal. 

Congestions  passives,  œdème  des  bases,  hydrothorax,  chez  les  ato- 
niques et  plus  particulièrement  au  stade  hyposystolique.  Chez  ces  der- 
niers, d'ailleurs,  l'évolution  cardio-pulmonaire  est  beaucoup  plus  fréquente 
que  l'évolution  cardio-rénale. 

Ce  diagnostic  des  complications  de  l'obésité  est  en  somme,  avec  le 
<iia.îçnostic  étiologique,  le  diagnostic  essentiel  de  l'obésité,  et  on  ne  doit 
l>as  attendre  pour  le  poser  l'établissement  de  lésions  irréparables.  Atten- 
<lre  l'apparition  d'un  bruit  de  galop  pour  faire  le  diagnostic  d'une  néphrite 
interstitielle,  c'est  attendre  l'arrivée  des  gendarmes  pour  couper  la  corde 
d'un  pendu.  Comme  l'écrit  Heckel:  «  Ce  n'est  pas  la  quantité  de  surcharge 
graisseuse  qui  permet  d'établir  un  pronostic,  mais  bien  le  degré  des  trou- 
bles fonctionnels  qui  accompagnent  l'obésité,  grande  ou  petite»  (1). 

(I  )  Pour  tous  détails  complémentaires  relatifs  à  cette  question,  consulter  F.  Heckel, 
Cl  rondes  et  petites  obésités^  Masson,  édit.,  191*2. 


ŒDÈMES  [oïSr.^aa,  de  otSciv,  grossir.] 


L'œdème  (de  cîoeîv,  grossir)  est  constitué  par  rinfiltration  séreuse 
du  tissu  cellulaire  sous-cutané  et  viscéral  [œdème  méningé  (pie-mérien), 
pulmonaire,  etc.].  Nous  ne  nous  occuperons  ici  que  de  l'œdème  banal  du 
tissu  cellulaire  sous-cutané.  Son  signe  caractéristique  est  la  dépression 
durable  de  toute  région  œdématiée  par  toute  pression  (dépression  en 
godet  après  pression  du  doigt,  dépression  en  sillon  par  les  plis  des  vête- 
ments ou  de  l'oreiller,  dépression  avec  sillon  central  par  le  pincement, 
dépression  en  masse  par  le  décubitus  sur  une  région  œdématiée,  etc.). 

Parfois  évident  quand  la  tuméfaction  modifie  de  façon  évidente  la 
morphologie  d'une  région,  il  demande  souvent  à  être  recherché  avec 
soin  :  à  la  jambe  il  apparaît  surtout  à  la  partie  antérieure  prétibiale,  aux 
régions  malléolaires,  a  la  partie  postérieure  de  la  cuisse  ;  chez  cer- 
tains sujets  les  paupières  inférieures  sont  un  lieu  d'élection,  formant 
des  poches  caractéristiques  ;  chez  les  sujets  alités  on  n'oubliera  pas 
«rexplorer  la  région  sacrée  ;  chez  les  sujets  qui  continuent  à  se  lever  et 
à  marcher,  il  n'apparaît  souvent  qu'après  une  station  verticale  plus  ou 
moins  longue,  en  sorte  que,  nul  au  lit  le  matin,  il  est  au  maximum  le 
soir  au  coucher.  A  l'extrême  début  il  peut  parfois  ne  se  déceler  que  par 
une  sensibilité  anormale  au  toucher  du  tissu  cellulaire,  véritable  hyperes- 
thésie  i)ré  œdémateuse. 

Dans  l'œdème  av/ré,  la  peau  est  à  l'ordinaire  tendue,  luisante  et  déco- 
lorée (œdème  blanc  des  rénaux)  ;  chez  les  cardiaques,  asystoliques,  hypo- 
sphyxiques,  la  peau  peut  i>rendre  une  couleur  livide,  violacée  (adènie 
bleu  des  cardiaques)  ;  dans  les  cas  d'œdème  inflammatoire  (phlegmons, 
lymphangites)  la  teinte  peut  varier  du  rose  au  rouge  [adème  rouge  des 
infeclés)  ;  dans  les  œdèmes  durs  chroniques,  la  couleur  peut  se  foncer. 
se  bronzer  (a dénie  bronzé  des  chroniques). 

La  consistance  habituelle  est  molle,  le  doigt  enfonce  comme  dans  du 
«  beune  »  ;  si  la  maladie  <se  prolonge,  si  l'œdème  devient  chronique,  le 
tissu  cellulaire  se  sclérose,  l'œdème  devient  dur  (œdème  dur).  Il  en  est 
ainsi  en  particulier  dans  les  œdèmes  chroniques  des  variqueux,  des  lym- 
phangitiques,  des  myxœdémateux,  des  éléphantiasiques. 


ŒDÈMES  B19 


Ht    Ht     « 


La  cause  de  l'œdème  saute  souvent  aux  yeux  :  c'est  un  asystolique, 
cyanose,  dyspnéique,  oligurique,  à  cœur  forcé  désordonné,  et  arytl.-^ 
mique  ;  c'est  un  brightique  blême,  à  bruit  de  galop  et  albuminurie  plus 
ou  moins  abondante;  c'est  un  néoplasique  stomacal,  squelettique, 
cachectisé,  aux  jambes  énormes;  c'est  une  phlébitique  puerpérale, 
fébricitante,  leucorrhéique,  etc. 

Parfois,  souvent,  il  y  faut  plus  d'application  ;  un  clinicien  entraîné 
ira  presque  toujours  droit  au  but  en  vertu  de  l'expérience  acquise.  Un 
débutant  fera  bien  de  parcourir  les  étapes  diagnostiques  éU'mentaires^ 
suivantes  : 

L'œdème  peut  être  de  cause  locale  ou  générale. 

Les  causes  locales  des  œdèmes  devront  être  recherchées  : 

a)  Peau  et  tissu  cellulaire.  —  Infections  ei  ioxi-infeclions  de 
ces  tissus.  —  Furoncles,  anthrax,  tymphangites,  phlegmons,  érysipèles,. 
s'accompagnent  toujours  d'œdème  local.  Les  trois  signes  cardinaux  des 
infections,  connus  dès  la  plus  haute  antiquité,  ne  sont-ils  pas  précisé- 
ment :  la  tuméfaction,  la  rougeur,  la  douleur.  Il  suffit  vraiment  d'y 
penser.  Il  convient  d'en  rapprocher  certaines  affections,  rares  en  nos 
contrées,  des  tissus  lymphatiques  (compression  ou  oblitération,  micro- 
biennes ou  parasitaires,  filaires)  déterminant  des  œdèmes  du  type  éléphan- 
tiasique. 

Certaines  piqûres  venimeuses  (moustiques,  serpents,  etc.)  agissent  de 
même. 

Les   eczémas   aigus   peuvent  s'accompagner  d'œdème. 

Rappelons  pour  mémoire  les  œdèmes  post-traumatiques  consécutifs 
aux  fractures  en  particulier. 

h)  Veines.  —  Les  phlébites,  qu'elles  soient  primitives  ou  secondaires^ 
infectieuses  (ce  qui  est  la  règle)  ou  dyscrasiques  (ce  qui  est  beaucoup  moins 
fréquent),  ou  néoplasiques  (ce  qui  est  encore  beaucoup  plus  rare),  s'accom- 
pagnent à  peu  près  toujours  d'œdème  localisé  au  membre  envahi.  Il 
manque   bien  rarement,  même  pendant  les  périodes  pré-oblitéranles. 

La  douleur  plus  ou  moins  localisée  le  long  d'un  trajet  veineux  ;  parfois 
la  perception  du  cordon  veineux  caractéristique  ;  la  constatation  d'un 
œdème  plus  ou  moins  étendu  ;  la  notion  d'une  infection  antécédente 
(infection  puerpérale,  fièvre  typhoïde,  rhumatisme  articulaire,  etc.)^ 
ou  d'une  constitution  goutteuse  ou  d'une  affection  cachectisante  tuber- 
leuse  ou^  néoplasique  (phlegmatia  alba  dolens)  sont  précisément  les  élé- 
ments essentiels  du  diagnostic  des  phlébites. 

Causes  générales.  —  Ces  causes  locales  étant,  et  comme  on  voit,, 
facilement  éliminées,  il  reste  à  élucider  les  causes  générales  possibles. 
En  présence  d'un  œdème  nettement  constaté,  on  pensera  principale- 


820  LES   SYMPTOMES 

ment  aux  trois  causes  habituelles  :  cardiaque,  rénale,  sanguine  (dyscra- 
sique),  et  accessoirement,  les  précédentes  étant  éliminées,  aux  trois  causes 
exceptionnelles  :  hépatique,  nerveuse,  dystrophique, 

I.  Œdème  cardiaque,  —  Il  est  caractéristique  de  V insuffisance  car- 
diaque, de  Vhijposystolie.  Son  diagnostic  est  évident  à  la  phase  d'asystolie  : 
œdème  marqué,  dyspnée  continue,  tachy-arythmie,  oligurie,  œdème  des 
hases,  congestion  passive  du  foie,  dilatation  cardiaque,  et  souvent  consta- 
tation d'une  lésion  cardiaque  avérée. 

On  devra  rechercher  au  début  avec  soin  les  petits  signes  de  Vhyposyslo- 
lie  :  dyspnée  d'effort,  nycturie,  oligurie  osthostatique,  œdème  vespéral 
déclive,  tachycardie  persistante  après  TefTort  (voir  Épreuves  circula- 
toires). 

Il  y  a  souvent  dans  ces  cas  parallélisme  étroit  entre  la  rétention  aqueuse 
et  la  rétention  chlorurée. 

IL  Œdème  rénal.  — C'est  peut-être  la  variété  la  plus  fréquente  des 
œdèmes  ;  bien  souvent  d'ailleurs  associée  à  la  précédente. 

Ici  de  même,  le  diagnostic  est  parfois  évident,  comme  dans  la  néphriie 
<iiguè  où  il  sUnstalle  brutalement,  accompagné  de  fièvre,  de  grosse  albu- 
minurie, voire  d'hématurie,  et  dans  les  néphrites  chroniqies  anciennes  et 
avérées. 

Il  demande  souvent  à  être  recherché  au  début  :  aux  paupières,  aux 
joues  (cartes  géographiques  du  matin  dessinées  par  les  plis  de  l'oreiller), 
aux  malléoles.  Il  est  en  général  précédé  d'une  période  de  préœdème  ou 
mieux  d' œdème  interne,  invisible,  qu'on  mettra  en  évidence  par  la  pesée 
régulière  et  le  dosage  des  chlorures  qui  décèleront  de  façon  parallèle  et 
contemporaine  l'augmentation  de  poids  et  la  rétention  des  chlorures. 

On  devra  en  tout  cas  procéder  toujours  à  un  examen  systématique 
complet  des  fonctions  rénales  (voir  Examen  de  r appareil  urinaire)  : 
recherche  de  l'albumine  et  des  cylindres,  taux  et  rythme  du  débit  uri- 
naire, tensions  artérielles,  élimination,  chlorurie,  dosage  de  l'urée  san- 
guine. Cet  examen  s'impose  particulièrement  au  cours  et  au  décours 
des  maladies  infectieuses,  de  la  scarlatine  en  particulier. 

L'œdème  rénal  est,  comme  on  sait,  principalement  lié  à  la  rétention  des 
chlorures. 

III.  Œdème  sanguin,  dyscrasique.  —  D'un  mécanisme  encore 
fort  discuté,  c'est  celui  que  l'on  constate  au  cours  des  anémies  du  type 
pernicieux,  et  surtout  à  la  phase  ultime  des  affections  cachectisantes 
(tuberculose  et  néoplasmes).  Histoire  ou  légende,  on  raconte  que  Trous- 
seau, atteint  depuis  longtemps  de  troubles  digestifs  avec  dépérissement 
et  douleurs,  affirma  à  Dieulafoy,  son  élève,  l'existence  d'une  néoplasie  sto- 
macale et  pronostiqua  une  issue  fatale  et  prochaine,  sur  la  constatation 
d'un  œdème  des  membres  inférieurs  que  ne  pou /ait  expliquer  ni  l'état 
du  cœur,  ni  celui  des  reins,  diagnostic  et  pronostic,  hélas  !  trop  exacts. 


ŒDÈMES  821 

On  devra  toujours  se  méfier,  chez  les  sujets  âgés,  de  ces  œdèmes  s'instal- 
lant  sournoisement  et  qui  ne  font  pas  leur  preuve  cardiaque  ou  rénale. 
Beaucoup  plus  exceptionnellement,  on  aura  à  relever  : 

1®  Œdème  d'origine  hépatique ,  reconnaissant  presque  toujours  une 
origine  mécanique,  compression  de  la  veine  cave  inférieure  à  une  période 
avancée  des  cirrhoses.  Gilbert  a  décrit  par  ailleurs  un  œdème  préasciiique 
s'observant  d'une  façon  précoce  au  cours  de  la  cirrhose. 

2°  Œdèmes  d'origine  nerveuse.  —  L'œdème  peut  s'observer  au 
cours  des  névrites  périphériques,  des  affections  médullaires  (tabès, 
syringomyélie),  des  hémiplégies,  de  Tépilepsie,  de  la  maladie  de  Parkinson, 
du  goitre  exophtalmique.  Mais  en  général,  si  Ton  élimine  avec  soin  les 
œdèmes  d'origine  cardio-rénale,  pouvant  coexister  avec  les  susdites 
affections,  on  constate  qu'il  s'agit  le  plus  souvent  de  pseudc-œdcmes 
dystrophiques  ne  présentant  pas  lé  signe  caractéristique  du  godet. 

i  4 

3°  Œdèmes  dystrophiques,  —  Ce  sont  les  irophocdlmes  de  Hemij 
Meige  :  «Le  terme  de  irophadême,  sans  épithète,  peut  être  employé  d'ure 
façon  générale  pour  désigner  les  œdèmes  dystrophiques  de  cause  encore 
inconnue,  mais  vraisemblablement  d'origine  nerveuse. 

«  Le  trophœdème  chronique  est  caractérisé  par  un  œdème  blanc,  dur, 
indolore,  occupant  un  ou  plusieurs  segments  d'un  ou  de  plusieurs 
membres  et  persistant  la  vie  entière  sans  préjudice  notable  pour  la  santé. 
Parfois  il  s'agit  d'un  accident  isolé.  D'autres  fois  il  est  héréditaire  et  fami- 
lial. Il  peut  être  aussi  congénital. 

«  On  peut  qualifier  de  trophœdèmes  aigus  les  œdèmes  dits  névro- 
pathiques,  circonscrits,  angio-neurotiques,  névro-vasculaires,  intermit- 
tents, etc.,  affections  œdémateuses  transitoires  accompagnées  parfois 
de  phénomènes  thermiques,  de  troubles  de  la  sensibilité,  de  douleurs,  de 
•hangements  de  couleur  de  la  peau  et  souvent  aussi  de  troubles  trophiqucs 
cutanés,  éruptions,  exulcérations.  Ce  groupe  constitue  la  maladie  de 
Quincke.  »  (Henry  Meige.) 

Localisations  spéciales.  —  Certaines  localisations  des  œdèmes 
méritent  enfin  de  retenir  notre  attention  :  œdèmes  des  membres  inférieurSy. 
œdèmes  des  membres  supérieurs,  œdèmes  de  la  face  et  des  paupières, 

a)  Bouffissure  de  la  face  et  des  paupières, 

lo  Une  certaine  bouffissure  de  la  face  et  un  léger  degré  d'œdème  des 
paupières  sont  normaux  chez  certains  individus  au  réveil.  Cela  tient  cer- 
tainement à  une  consistance  différente,  plus  lâche,  plus  flasque  des  tissup.. 
En  fait  cet  œdème  quasi  normal  s'observe  plus  fréquemment  chez  les 
femmes  et  les  obèses. 

2^  La  bouffissure  de  la  face  est  classique,  au  réveil,  après  les  débauches 
alcooliques. 


S22  LES   SYMPTOMES 

3°  Elle  est  de  même  fréquente  au  cours  de  la  grossesse,  et  semble  être 
un  des  traits  du  masque  de  la  grossesse.  Comme  dans  les  cas  précédents, 
d'ailleurs,  il  n'en  sera  pas  moins  sage.de  rechercher  Talbumine. 

4°  On  l'observe  de  même  au  cours  des  eczémas,  des  érysipèles, 
des  rubéoles,  des  insolalions. 

5®  Les  conjoncliviles  et  surtout  les  blépharo-conjoncliviles  s'accompagnent 
quasi  constamment  de  bouffissure  des  paupières. 

6®  La  fl'ixion  des  abcès  denlaires  est  caractéristique. 

7°  Les  furoncles  des  narines  déterminent  fréquemment  un  œdème  cofi- 
sidérable  des  régions  faciales  sous-palpébrales,  voire  palpébrales. 

8°  Les  lumeurs  du  cou  et  du  médiaslin  {dLiïéyrysmes  de  l'aorte),  les  péri- 
cardites  postérieures,  le  lymphoblastème  (maladie  de  Hodgkin),  l'angine 
de  Ludwig  et  beaucoup  plus  exceptionnellement  la  thrombose  de  la  veine 
cave  supérieure  déterminent  un  œdème  parfois  considérable  de  la  face, 
du  cou  s'étendant  parfois  à  la  partie  supérieure  du  thorax  et  à  Torigine 
des  membres  supérieurs  (œdème  en  pèlerine).  De  toutes  ces  causes,  les 
anévrysmes  de  l'aorte  et  les  péricardites  sont  de  beaucoup  les  plus  fré- 
quentes. 

9^  Rappelons  pour  mémoire  le  faciès  empâté  du  myxœdème, 

IQo  On  sait  que  certaines  intoxications  médicamenteuses  (iode,  brome, 
antipyrine)  peuvent  déterminer  de  la  congestion  des  muqueuses  avec 
œdème  de  la  face. 

ll^*  Mentionnons  pour  finir  les  œdèmes  angioneurotiques  encore  mal 
définis  (maladie  de  Quincke,  caractérisée  par  l'apparition  subite  aux 
extrémités  d'œdèmes  accompagnés  d'œdèmes  des  muqueuses).  Souvent 
cette  affection  est  localisée  aux  paupières  (œdème  essentiel  des  pau- 
pières). 

b)  Œdèmes  des  membres  supérieurs.  —  On  les  rencontrera  surtout 
au  cours  : 

1°  Des  affeclions  sepliques  des  membres  supérieurs  et  de  l'aisselle; 

2°  Des  phlébites,  beaucoup  plus  rares  toutefois  qu'aux  membres  infé- 
rieurs; 

3°  De  la  goutte,  beaucoup  plus  rare  aussi  qu'aux  membres  inférieurs; 

4®  Des  compressions  cervicales  el  médiastines  : 

a)  Tumeurs  ganglionnaires,  cervicales  et  médiastinales  ; 

fi)  Tumeurs  malignes  du  sein  et  du  médiastin  ; 

y)  Anévrysmes  de  l'aorte  ; 

S)  Lymphoblastème  médiastinal  (maladie  de  Hodgkin)  ; 

5°  Des  métastases  néoplasiques,  médiastinale  et  axillaire. 

Il  est  à  noter  que  : 

1°  L'œdème  rénal  est  très  rare  aux  membres  supérieurs,  et  ne  s'observe 
qu'à  une  phase  ultime,  à  la  période  d'anasarque  ; 

2°  Qu'il  en  est  de  même  de  l'œdème  d'origine  cardiaque,  que  l'on 
n'observe  qu'exceptionnellement  chez  des  sujets  couchés  et  reposant  sur 
le  bras,  d'où   compression  veineuse  et  gêne  de  la  circulation  en  retour. 


ŒDÈMES  823 

C'est  qu'il  faut   bien  se  rappeler  que  l'œdème  cardiaque  est  un  cedème 
•déclive,  de  «  gravidité  »,  de  «  pesanteur  ». 

c)  Œdèmes  des  membres  inférieurs.  —  Contrairement  à  ce  qui 
vient  d'être  dit  de  l'œdème  des  membres  supérieurs,  c'est  au  contraire  aux 
membres  inférieurs  qu'apparaîtront  presque  toujours  au  début  : 

1°  Les  œdèmes  d'origine  cardiaque  ; 

2®  Les  œdèmes  d'origine  rénale. 

Comme  aux  membres  supérieurs  on  rencontrera  les  œdèmes  au  cours  : 

1®  Des  affections  sepiiques  des  membres  inférieurs,  des  pieds  en  particu- 
lier, si  fréquentes  ; 

2°  Des  phlébites,  relativement  fréquentes  ici  (phlébites  puerpérales 
^n  particulier,  phlegmatiaalbadolens,  phlébites  post-opératoires,  etc.,  etc.). 

Mais  beaucoup  plus  fréquents  encore  les  œdèmes  variqueux  (phlébo- 
«clérose),  presque  toujours  nuls  au  lever  après  décubitus  dorsal,  maxima 
^u  contraire  au  coucher  après  station  verticale  prolongée  ; 

3®  Delsi  goutte,  dont  le  foyer  d*élection  est  précisément,  comme  on  sait, 
le  gros  orteil  ; 

4®  Des  compressions  abdomino-pelviennes  : 

a)  Tumeurs  et  kystes  utéro-ovariens  (kystes,  fibromes,  néoplasies 
malignes  ou  inflammatoires); 

fl)  Tumeurs  malignes  recto-vésicales  : 

y)  Tumeurs  ganglionnaires  pelviennes  et  abdominales  primitives  ou 
secondaires  ; 

o)  Tumeurs  et  kystes  abdominaux  divers  (kystes  hydatiques,  néo- 
plasies diverses) ; 

5^  Des  métastases  néoplasiques  ; 

6°  C'estenfînle  lieu  d'élection  des  œdèmes  dihs  cachectiques  de  pathogé- 
jiie  multiple  et  complexe. 

La  pathogénie  des  œdèmes,  leur  signification  physio-pathologique  ont 
fait  l'objet  de  très  nombreux  travaux  au  cours  de  ces  dix  dernières  années. 
Il  n'entre  aucunement  dans  notre  cadre  d'en  tenter  ici  la  plus  brève  esquisse, 
si  important  que  soit  le  sujet,  et  l'occasion  si  tentante.  Nous  conseil- 
lerons au  lecteur  désireux  de  se  mettre  à  peu  près  au  courant  de  l'état 
actuel  de  l'étude  pathogénique  des  œdèmes  de  se  reporter  au  numéro 
spécial  que  le  Journal  médical  français  a  consacré  à  cet  exposé  [Journal 
médical  français,  «  Les  œdèmes  »,  15  janvier  1914]. 


PLÉTHORE  M'/îOeiv,  être  plein 


On  chercherait  vainement  dans  les  traités  et  manuels  classiques  parus 
au  cours  de  ces  quarante  dernières  années  le  terme  <i  pléthore  y*j  ^<  plé- 
thorique »,  si  courant  dans  la  clinique  ancienne.  Nous  touchons  là  du 
doigt  une  des  inévitables  défaillances  de  la  nosologie  traditionnelle  qui, 
solidement  bâtie  sur  la  notion  anatomo-pathologique  de  l'adéquation 
exacte  d'un  tableau  clinique  donné  à  une  lésion  organique  définie,  s'est 
trouvée  fort  dépourvue  pour  classifier  correctement  les  syndromes  fonc- 
tionnels physio-pathologiques.  Elle  dut  s'y  résoudre,  de  mauvaise  grâce, 
pour  certains  d'entre  eux,  s'obstinant  à  accoler  au  syndrome  une  lésion 
définie  et  n'y  parvenant  pas  toujours  ni  même  souvent.  Qu'on  se  rappelle 
seulement  les  innombrables  théories  «  lésionnelles  »  de  l'angor  pectoris, 
théorie  de  la  névrite,  de  la  coronarite,  de  l'aortite,  de  la  myocardite,  etc. 
Pour  d'autres,  tels  les  tempéraments  morbides,  les  prédispositions  mor- 
bides constitutionnelles,  les  périodes  «  prélésionnelles  »  des  maladies, 
Ies((  frontières  de  la  maladie  »,  suivant  la  si  juste  expression  de  Héricourt, 
ils  furent  délibérément  éliminés  de  la  nosologie  classique. 

Cette  opposition  entre  ce  que  nous  appelons  de  propos  délibéré,  et  sans 
nous  dissimuler  ce  que  ces  ternies  ont  de  défectueux  dans  leur  sens  absolu, 
cette  opposition  entre  ce  que  nous  appelons  la  nosologie  fonctionnelle 
et  la  nosologie  lésionnelle  explique  en  partie  la  discordance  souvent 
signalée  entre  la  pratique,  la  cHnique  hospitalière  et  laj.ratique  de  clien- 
tèle, la  clinique  citadine,  La  clinique  hospitalière  se  recrute  presque 
exclusivement  parmi  les  lésionnels  atteints  soit  d'affections  aiguës,  soit 
d'affections  chroniques  anciennes,  lésionnelles,  invétérées,  incurables, 
arrivés  à  la  phase  de  décompensation  organique  (tuberculoses  avancées, 
artériosclérose,  néphrite  interstitielle,  cirrhoses,  néoplasies,  etc.).  La 
clinique  citadine,  au  contraire,  est  principalement  représentée  par  des 
fonctionnels  atteints  d'affections,  de  tendances  morbides,  relativement 
récentes,  le  plus  souvent  curables  (prétuberculose,  hyposphyxie,  plé- 
thore, insuffisances  cardio-rénales  transitoires  ou  légères,  congestions 
hépatiques  actives  ou  passives,  etc.).  La  clinique  hospitalière,  qui  a  fourni 
jusqu'ici  le  plus  clair  de  la  substance  de  nos  classiques,  renferme  surtout 
des  types  extrêmes,  très  souvent  parfaitement  déterminés,  à  contoui-s 
nettement  définis.  La  clinique  citadine  présentera  le  plus  souvent  à  notre 
observation  des  types  cliniques  de  début,  des  gammes  pathologiques 


PLÉTHORE  825 

infiniment  plus  variées,  des  tendances  morbides  parfois  à  peine  indiquées, 
mais  qui  ne  voit  que  c'est  précisément  du  dépistage  de  ces  stades  pré- 
monitoires de  présclérose,  de  prétuberculose,  d'insuffisance  cardiaque, 
rénale,  hépatique,  etc.,  latente  ou  débutante,  que  dépend  Tefficacité  de 
notre  thérapeutique. 

L'étude  succincte  de  \a  pléthore  illustrera  cette  thèse  d'un  exemple  cli- 
nique concret. 

La  pléihore  (:rXYj6u)pa,  de  ttayjÔsiv,  être  plein)  correspond  à  un  type 
clinique  très  net  et  très  fréquent.  Dans  sa  forme  simple,  non  compliquée, 
elle  saute  aux  yeux  par  l'aspect  florissant,  souvent  coloré,  surnormal, 
«  surplein  »,  «  pléthorique  »  du  sujet. 

Le  pléthorique  n'est  à  la  vérité  nullement  un  malade  au  sens  classique 
du  mot;  il  jouit  au  contraire,  abstraction  faite  de  petits  malaises  inter- 
mittents (efflorescences  cutanées,  hémorroïdes,  etc.),  d'une  santé  flo- 
rissante en  apparence  parfaite;  il  a  même  une  suractivité  fonctionnelle 
caractéristique  d'une  vitalité  plus  intense  ;  il  est  polyphage  et  ses  fonctions 
digestives  s'accomplissent  à  merveille  (comme  chez  le  diabétique,  le 
goutteux  et  l'obèse  d'ailleurs)  ;  il  est  polydipsique  et  polyurique  (comme 
le  diabétique  et  le  goutteux)  ;  son  teint  est  coloré,  son  apparence  avan- 
tageuse; sans  être  à  proprement  parler  obèse,  son  poids  n'en  est  pas  moins 
franchement  supérieur  à  la  normale  (96  kilogrammes  pour  1™,87,  74  kilo- 
grammes pour  l'",66,  etc.,  etc.)  ;  sa  résistance  à  la  fatigue  est  considé- 
rable: il  est  suractif  et  la  somme  de  travail  qu'il  fournit  peut  être  très 
supérieure  à  la  moyenne  (comme  chez  beaucoup  de  goutteux  et  de  diabé- 
tiques). 

Bref,  sans  être  aucunement  malade,  on  aurait  presque  tendance  à  dire, 
cui  contraire,  le  pléthorique  est  un  surnormal,  un  «  surhomme  »  au  point 
(le  vue  physiologique.  Son  cœur  plus  puissant  hypertrophié  fournit  une 
systole  plus  vigoureuse  se  traduisant  par  une  tension  maxima  et  diffé- 
rentielle élevées.  Son  sang  plus  riche,  moins  dilué,  accuse  une  viscosité 
sanguine  plus  forte  et  souvent  de  l'hyperglobulie.  Ses  reins,  adaptés  à 
une  circulation  et  à  une  nutrition  plus  intenses,  éliminent  des  quantités 
anormalement  élevées  d'eau,  de  sel,  d'urée,  d'acide  urique,  etc.,  d'urine 
souvent  hyperaride  et  de  densité  exagérée.  Ses  glandes  digestives  riche- 
ment irriguées  sécrètent  de  façon  suractive,  déterminant  la  polyphagie, 
la  polydipsie,  la  polyurie,  la  pléthore,  etc. 

Le  pléthorique  est  donc  un  sujet  non  pas  à  proprement  parler  anormal, 
mais  surnormal,  caractérisé  cliniquement  par  son  apparence  flo- 
rissante, son  poids  supérieur  à  la  normale,  sa  tension  et  sa  visco- 
sité élevées.  C'est  un  hypertendu,  hypervisqueux . 

Mais  c'est  un  candidat  à  l'obésité,  au  diabète,  à  la  goutte,  à  la  gravelle 
dont  il  présente  déjà  tant  de  manifestations  morphologiques  et  fonction- 
nelles. C'est  un  candidat  à  plus  ou  moins  longue  échéance  aux  scléroses 
cardio-vasculo-rénalos.  Et  c'est  précisément  l'intérêt  du  diagnostic  de 
Diaynostir.  •>''i 


826  LES  m'MPTOMES 

pléthore  vraie  basée  sur  la  triade  (bypergravidité,  hypertension  r 
hyperviscosité  et  acecssoirement  hyperacidité  et  hypergravidité  uri- 
naires,  etc.),  de  dépister  bien  avant  toute  manifestation  pathologique 
avérée  et  Cataloguée  une  tendance  morbide  relativement  facile  à  redresser 
avant  toute  irréparable  lésion  (voir  Hypertensions  artérielles). 

Dans  plus  de  la  moitié  des  cas  de  pléthore  dûment  vérifiée  (surpoids, 
hypertension,  hyperviscosité),  on  constatera  que  cette  pléthore  est 
associée  à  une  maladie  cataloguée  de  la  nutrition  :  diabète  (voir  Gly- 
cosuries), obésité -(voir  Obésités),  s^outte  (voir  Douleurs  articulaires), 
gravelle  (voir  Douleurs  lombaires  et  hypocondriaques). 

La  pléthore  constitue  par  ailleurs  un  stade  prémonitoire  de  la  sclérose 
artério-rénale,  de  l'artériosclérose,  qu'elle  précède,  annonce  et  prépare. 
Quand  le  pléthorique  a  épuisé  sa  puissance  de  réserve  cardio-artério- 
rénale,  qui  a  permis  et  assuré  son  surfonctionnement  physiologiquie,  il 
entre  graduellement  dans  une  phase  de  présclérose  angiospasmodique  pen- 
dant laquelle  il  iait  des  crises  intermittentes  d'insuffisance  rénale  avec 
rétention  se  traduisant  par  de  l'hypertension  paroxystique,  de  l'hydré- 
mie  et  leurs  conséquences  cliniques  (angor,  étouffements,  pseudo-asthme-, 
oligurie  transitoire,  etc.).  S'il  n'est  mis  bon  ordre  à  cet  état  préscléreux, 
ENCORE  EN  GRANDE  PARTIE  RÉDUCTIBLE,  la  sclérose  artério-rénale  s'éta- 
blit définitive  et  quasi  irréductible.  Le  sujet  a  cessé  d'être  un  malade; 
c'est  un  infirme. 

Ce  bref  exposé  fera  toucher  du  doigt  l'importance  capitale  de  ce 
syndrome  pléthorique,  qui,  correctement  interprété  et  traité,  évitera  à 
tant  de  ^sujets  une  dégénérescence  par  ailleurs  inéluctable  (1). 

(1)  l*our  plus  (le  détails,  voir  Martinet,   Pressions  artérielles  et  viscosité  sanguin*'. 
Masson,  édlL,  1912;  Clinique  el  thérapeutique  circulatoires.   Masson,   ôdit.,   1914;  et' 
dans  ce  volume  :  i\r{\c\^  Hypertensions  artérielles.  -  ^^ 


POINTS  DE   CÔTÉ  ^ 


On  réserve  couramment  le  nom  de  «  points  de  côté  »  aux  (louleurs, 
aiguës  spontanées  de  la  région  thoracique,  plus  ou  moins  comparables 
à  un  coup  de  «  pointe  »  dans  le  côté.  C'est  un  signe  banal  de  maintes  afTec- 
lions  thoraciques,  mais  qui  peut  avoir  dans  la  pleurésie  et  la  pneumonie 
une  valeur  quasi  pathognomonique. 

« 

Il  est  commode  en  clinique  de  diviser  les  «  points  de  côté  »  en  «  points 
de  côté  »  d'origine  viscérale  et  «  points  de  côté  »  d'origine  pariétale. 

Les  points  de  côté  d'origine  viscérale  sont  essentiellement 
pleurO' pulmonaires. 

Les  pleurésies  sont  une  cause  habituelle  de  «  point  de  côté  ». 

La  pleurésie  aiguë  séro-fibrineuse  donne  de  façon  générale  naissance  a 
un  point  de  côté  assez  étendu,  parfois  généralisé  à  la  moitié  du  thorax, 
plus  ou  moins  aigu,  exaspéré  par  la  toux,  les  inspirations  fortes,  Téter- 
nuement,  souvent  par  les  mouvements  et  le  décubitus  sur  le  côté  malade. 
Il  «  handicape  »  la  respiration  qui  devient  plus  superficielle.  On  recher- 
chera les  signes  classiques  de  la  pleurésie  :  matité,  abolition  des  vibrations, 
obscurité  respiratoire,  égophonie,  etc.r  en  cas  d'hésitation,  une  ponction 
<;xploratrice  lèvera  tous  les  doutes. 

La  pleurésie  purulente,  outre  les  signes  habituels  des  pyohémies  (alté- 
ration de  l'état  général,  caractères  de  la  fièvre)  s'accusera  parfois  par  le 
<:aractère  plus  superficiel  de  la  douleur,  plus  sensible  à  la  pression  du 
doigt.  Ici  encore  la  ponction  exploratrice  lèvera  toute  incertitude. 

La  formation  d'un  pneumolhorax  (vomique)  s'accuse  à  l'ordinaire  par 
une  douleur  vive,  violente,  brusque,  quasi  syncopale. 

C'est  dans  la  pleurésie  diaphragmatique  que  la  douleur  est  le  plus  vio- 
lente, arrachant  des  cris  au  patient,  lui  «  coupant  »  littéralement  la  res- 
piration. La  douleur  siège  plus  bas  que  dans  les  pleurésies  ordinaire.s. 
On  recherchera  avec  soin  les  cinq  points  classiques  de  Peter  et  Guéneau 
de  Mussv  : 

1^  Entre  les  deux  chefs  du  sterno-cléido-mastoïdien  ; 

2^  Le  long  du  bord  du  sternum  dans  les  premiers  es^paces  intercostaux  ; 

3°  Le  bouton  diaphragmatique  à  l'intersection  de  la  ligne  sternale 
(bord  droit  ou  gauche)  et  du  prolongement  de  la  partie  osseuse  de  la 
dixième  côte  ; 


POINTS  DE  COTE  829 

la  hauteur  des  troisième  et  quatrième  eûtes  marquant  la  naissance 
de  la  grande  sriasure,  existe  le  point  ofrlébral  ;  à  l'extrémité  antérieurfi 
<le  la  grande  scissure,  vers  la  sixième  eôte,  existe  le  point  anléro-infirieiir. 
En  outre,  du  côté  droit,  par  suite  du  dédoublement  de  l'intertohe,  il  y  a 
un  point  réiro-axillaire  répondant  i'i  la  naissance  de  la  petite  scissure 
horizontale  et  un  point  aniéro-supérieur  répondant  à  la  terminaison  ster- 


nale  de  cette  petite  scissure.  Ce  sont  là,  vraiment,  les  seuls  foyers  margi- 
naux intéressants  ». 

Ces  points  douloureux  sont  spontanés,  s'exagérant  dans  les  raouvementji, 
les  grandes  inspirations,  les  quintes  de  toux,  etc.  ;  ils  sont  en  outre  réveillés 
par  la  pression  du  doigt. 

Mention  spéciale  doit  être  faite  d'une  pletirile  sèche  localisée  au  eiil-de-sac 
précordial  et  qui  donne  naissance  à  un  point  de  côté  précordial,  souvent 
générateur  d'angoisse,  de  dyspnée,  d'extra-syatoles,  bref  de  manifesta- 
lions  pseudo-cardiaques  de  voisinage.  Une  auscultation  attentive  et  bien 


I 
4 


R30  LES    SYMPTOMES 

localisée  décèlera  l'existence  des  frottements  caractéristiques  rythmé» 
par  la  respiration  ;  on  pourrait  hésiter  parfois  avec  une  péricardite  sèche, 
qui  peut  d'ailleurs  l'accompagner  {voir  Douleurs  précordiales}. 

Les  inflammations  pulmonaires  sont  de  même  génératrices  de 
points  de  cftté.  D'ailleurs,  qu'il  s'agisse  de  pneumonie  ou  de  bacillose. 
lesdites  inflammations  revêtent  bien  souvent  le  caractère  de  «  corlicaliles  <• 
pleuro-pulmonairtB  et  la  plèvre  participe,  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  à  la 
genèse  de  la  douleur. 

La  pneumonie  lobaire  aiguë  franche  est  le  type  classique  des  maladies 
à  point  de  côté.  Il  est  à  l'ordinaire  plus  brutal,  plus  violent,  plus  anté- 
rieur (souvent  mamelonnaire). 
plus  en  «  coup  de  poignard  ", 
partant  plus  insupportable,  que 
celui  de  la  pleurésie.  Il  s'accom- 
pagne habituellement  d'un  grand 
frisson,  suivi  d'une  rapide  éléva- 
tion thermique  qui  inciteront  à 
rechercher  les  symptômes  clas- 
siques (matité,  exagération  des 
vibrations,  souflle  et  râles  cré- 
pitants, expectoration  caracté- 
ristique), souvent  beaucoup  plu> 
tardifs,  surtout  dans  les  pneu- 
monies centrales  qui  mettent 
parfois  plusieurs  jours  avant 
d'atteindre  le  cortex  et  de  s'olii- 
jectiver  par  des  signes  stétho- 
scopiques  évidents. 

On  sait  en   revanche  que  c<- 
»  manque  chez  le  vieillard  où  il  laut  de  parti  pris 
rechercher  les  signes  d'une  pneumonie  bien  souvent  quasi  latente;  il  en 
est  de  même,  mais  pour  des  raisons  contraires,  chez  l'enfant. 

A  dos  degrés  divers,  les  coiigeslions  pulmonaires,  les  broncho-pneumonii'»: 
peuvent  donner  naissance  à  des  points  de  côté  diversement  localisés. 

La  notion  ancienne  de  la  fluxion  de  poitrine  décrivait  un  état  intlani- 
matoire  thoracique  intéressant  les  muscles  (pleurodynie),  les  nerfs  (névral- 
gies), la  plèvre  (pleurésie),  le  poumon  (pneumonie,  congestion  inflamma- 
toire). Si  ce  syndrome  clinique  a  disparu  de  nos  traités,  il  n'a  pas  ces  c  de 
se  manifester  eu  clinique. 

Mais  c'est  surtout  dans  la  tuberculose  pulmonaire  que  l'étude  des  point» 
de  côté  mérite  d'être  faite  avec  soin.  Us  se  manifestent  surtout  dans  deux 
conditions  fort  ditîérenlos  :  I"  à  l'orcasion  des  poussées  aiguës  pneumo- 
ni'iues  et  broncho-pneumoniques  (à  prédominance  apexienne)  où  ils  ne  se 
<iillérencient  pas  de  façon  notable  des  points  de  côté  pneumoniques. 
et  iironrho-pneumoniques  banaux  ; 


.Jnttrçatl»/ 


n  nerf  inlereaslal. 


début  «  dramatiqui 


POINTS  DE  COTÉ 


831 


2"  De  façon  quasi  permanente  et  chronique,  ù  toutes  périodes,  voire 
■  latentes  de  la  tuberculose.  lU  sont  parfois  spontanés  et  intermittents, 
mais  presque  toujours  réveillés  ou  exacerbés  par  la  pression  ou  la  per- 
cussion des  régions  sous-claviculaire  et  aus-épineuse  (sommet  du  poumon). 
Ils  sont,  à  n'en  pas  douter,  en  rapport  avec  ces  eorlicaliles  pleuro-pulmo- 
naires,  pleuriles  des  sominels,  quasi  constantes  chez  les  bacillaires. 


Fi(-.  740  et  747.  —-  Zones  de  Hcad. 


Le  pneiimolhorac  enfin  débute  de  mémo  pur  un  point  de  ci'ilé  subit  et 
violent  survenant  à  l'ordinaire  A  l'occasion  d'une  quinte  de  toux  ou  d'un 
effort,  localisé  vers  la  pointe  de  l'omoplate  ou  le  mamelon  et  s'accom- 
pagnant  d'une  dyspnée  très  vive  avec  accélération  considérable  dos  mou- 
vements respiratoires.  Le  tympanisme, l'abolition  des  vibrations  vocales,  la 
disparition  du  murmure  vésiculaire  et  parfois  le  souffle  amphorique,  le 
bruit  d'airain,  le  tintement  métallique,  les  antécédents  à  l'ordinaire 
bacillaires  ou  emphysémateux,  mais  parfois  absolument  négatifs,  per- 
mettront l'assiette  rapide  du  diagnostic. 


832 


LES    SYMPTOMES 


Maintes  affections  abdominales,  mais  surtout  les  affections  sous- 
diaphragniatlqties,  peuvent  donner  naissance  à  des  points  de  c6té.  Men-  * 
tionnons  seulement  le  point  de  côté  scapulaire  droit  de  la  lithiase  biliaire, 
les  points  de  côté  thoraciqiies  inférieurs  gauches  et  pricordiaux  de  la  flatu- 
lence et  surtout  de  l'aérophagie,  les  points  de  côté  thoraciques  inférieurs 
droits  ou  gauches  suivant  les  variétés  des  abcès  sous-ph réniques. 


*  pointa  de  côté  ihoraciqaea  d'origine  pariétale  tirent  h-iir 
origine  d'un  des  plans  constitutifs  de  la  paroi  thoracique. 

1"  La  peau  où  un  zona  peut  extérioriser  une  afl'ection  nerveuse  \>r<>' 

2°  Les  muscles  dont  l'inflammation  provoque  les  pleurodynies,  dou- 
leurs surfout  exacerliées  par  les  mouvements,  par  la  palpation  muscft- 
laire;  douli-ursde  distriliution  large  plus  musculaire  que  nerveuse. n'ayant 
en  tout  las  ni  les  caractères,  ni  le  trajet  des  névralgies  intercostales  ; 

>  Lrs  OS.  côles  et  rarhi.^^  :  ostéites,  ostéo-périostites  (le  plus  souv<'nt 


POINTS  DE  COTE 


833 


bacillaires  ou  spécifiques),  ostéo-arthrites  chondro-sternales  ou  costo- 
vertébrales,  donnant  à  la  vérité  naissance  plutôt  à  un  point  localisé 
d 'exacerba tion  douloureuse  à  la  pression,  qu*à  un  «  point  de  côté  »  vrai. 
Nous  dirons  un  mot  ci-dessous  des  affections  du 
rachis  ; 

4°  Les  nerfs.  —  a)  La  névralgie  inlercoslale  des- 
sinant un  espace  intercostal  avec  les  trois  points 
classiques  d'hyperesthésie  de  Valleix  :  l^  posté- 
rieur, un  peu  en  dehors  de  ^apophyse  épineuse 
<:orrespondante;  2®  moyen,  sur  la  ligne  axillaire  ; 
3°  antérieur,  un  peu  en  dehors  du  sternum  ; 

6)  Le  zona,  que  nous  avons  mentionné  ci-dessus 
comme  manifestation  cutanée,  est  à  la  vérité 
<t  une  névralgie-névrite  à  distribution  néVritique 
ou  nerveuse  (nerf)  ou  radiculaire  (ganglion)  ou 
segmentaire  (zone  horizontale)  avec  de*  vésicules 
d'herpès  qui  forment  une  demi-ceinture  brûlante» 
(Grasset)  ; 

c)  Les  pseudo-névralgies  (névrites)  du  mal  de 
Poil,  du  cancer  vertébral,  des  spondyliles  vertébrales, 
de  Vanévrysme  de  l'aorte  abdominale,  des  cancé- 
reux sans  localisations  rachidiennes,  sont  à  Tordi- 
Tiaire  bilatérales,  avec  hyperesthésie,  exaspération 
des  douleurs  par  percussion  d'une  zone  vertébrale 
déterminée;  > 

;>  A  la  moelle  épin^ère,  enfin,  le  tahes,  les  mé- 
ningo-myélites  dorsales,  peuvent  donner  naissance 
i\  des  douleurs  en  ceinture,  à,  de  la  constriction 
thoracique  avec  ou  non  ddnleurs  fulgurantes, 
crises  gastriques,  et  les  signes  classiques  du  tabès 
(Argyll  Robertson,  ataxie,  astasie,  abolition  des 
réflexes  patellaires,  etc.). 


y" 


Cas  exceptionnels.  —  Il  est  impossible  de 
clore  un  article  séméiologique  «  point  de  côté  » 
sans  rappeler  les  zones  liyperestfiésiques  de  Head, 
Head  démontra  qu'au  cours  de  maintes  aiïec- 
tions  viscérales,  l'exploration  de  la  sensibilité 
•cutanée  mettait  en  évidence  l'existence  de  zones 
hyperesthésiques  (hyperalgiques)  nettement  déli- 
mitées correspondantes,  et  par  voie  de  consé- 
quence et   de   réciprocité   Head    conclut   que  la 

■constatation  d'une  telle  zone  hyperalgique  permettait  d'aiïirmer  l'exis- 
tence d'une  affection  de  l'organe  profond  correspondant.  En  fait  ses 
travaux  expliquent  bien  des  algies  autrement  inexplicables  et  rendent 
par  ailleurs  de  très  réels  services  dans  l'exploration  clinique  de  maintes 


-  (Ihaiiii)S  cu- 
tanés segrinentairos  dos 
nerfs  du  tronc  (d'ai»rè.s 
Head  h 


P34  LES   SYMPTOMES 

affertionii  visciTales  plus  ou  moins  latentes.  Aus^i  croyons-nous   devoir 
rapfHer  ici  Icç  principales  correspondances   ruta no- viscérales,   thoracc- 


■ts  (d'aj-rès  Huirierj. 


;.i>.l.>mm:i[r..    | 

iv\istciifc  !]••  I 
il  r.'iir  i»t<-nis. 


Ik'    iiciu.«    ^i  iicriiii:^   maintes     fois    d'alTirm<  i 
iiiMialioii  pleiii-o-pulnioiiuires  par  ailleurs  toKi 


Son-  t]..ii.-r;,iliili.'  I.  s  rvdii.  s.  i.'.Li 
jiri'i-iTilf'r  il  iiiijiortaui.c  ]iiMli(inc  - 
in  esli-risu.  4';. près  Hcacl,  le  l;il'l>'ciii 
liHi,.'--  .•iiti.n.'o-visr.'.ral'-s. 


(fvm.s- —  timl  le  sujet  nous  parait 
tvi>ir  foii-e  reproduire  ci-contn' 
iipiluliilif  g('n''ral  €Îe=  curiespon- 


POINTS  DE  COTÉ 


835 


Tableau  indiquant  les  relations  qui  existent  entre  les  viscères  thoraoiques  et 
abdominaux,  les  segments  médullaires,  et  les  nerfs  périphériques  du  tronc 
(d'après  Head  in  Poirier). 

Les  poiiils  d'interrogation  qui  suivent  les  indications  de  certaines  paires  nerveuse-? 
si^'nifient  que  les  irradiations  douloureuses  ne  se  font  pas  d'une  façon  constante  duns 
le  champ  de  distribution  de  ces  nerfs. 


OnCANE**. 


PAIRES  NERVEUSES  SUIVANT  LES- 
QUELLES SE  FONT  LES  IRRADIA- 
TIONS DOULOUREUSES  PARIÉ- 
TALES DANS  LES  LÉSIONS  VIS- 
CÉRALES. 


REMARQUES. 


\ 


Dans  Fangine  de  poitrine,  les  réflexes  dou- 
loureux s'étendent  d'une  part  dans  le  bras, 
suivant  les  territoires  de  distribution  de  D,» 
de  D,  et  de  D,,  et  d'autre  part  dans  la  région 
thoracique  suivant  les  segments  D«,  D«,  D,, 
D^etD^ 

Le  point  de  côté  de  la  pneumonie  est  plus 
spécialement  localisé  dans  les  4*  et  5«  espaces 
intercostaux  ;  accessoirement  les  irradiations 
douloureuses  peuvent  s'étendre  dans  les 
champs  segmentaires  D«  et  D,. 


Estonïac. 


Région  cardiaque.^ 
Région    pyloriquc» 


Intestin  grêle  et  gros  intestin... 


(  S,. 
Hectuin l  S,. 

I  S,. 

(   D,. 
Foie D^ 

\  <'î?icule  biliaire \   J^»*     \ 

Hein  et  bassinet ]  D^.    \ 

f  D,,.    ) 

Uretère D,.. 

i  ^»-  ) 

{   Tunique  musculcuse.  ;  D,,.    ' 
Vessie.  J  (  L,.      ^ 

/  (  ^«-      ) 

l   Tunique  muqueuse.   {  S3.      / 


Point  xipholdien  et  point  rachidien  dans 
l'ulcère  de  l'estomac. 


Douleurs  dorso-lombaires  dans  le  cancer  de 
l'intestin  ou  du  mésentère. 


Les  irradiations  douloureuses,  dans  les  cas 
de  calculs  biliaires,  se  font  surtout  dans  les 
8*  et  9*  espaces  intercostaux,  plus  rarement 
dans  les  9«  et  10*. 


Douleurs  en  ceinture  dans  le  cancer  du  rein. 

Douleurs  en  ceinture  et  irradiations  vers  les 
nerfs  du  plexus  lombaire  dans  les  coliques 
néphrétiques. 

Douleurs  dorso-lombaires  dans  les  cystites. 


Douleurs  consécutives  aux  irritations  par 
les  corps  étrangers  (calculs,  etc.). 


:836  LES   SYMPTOMES 

PAIRES  NERVKLSES  SUIVANT  LES- 
QUELLES SE  FONT    LES  IRRADIA- 
ORtlANES.  TIONS     DOL'LOUREISES      PARIÉ- 

TALES   DANS     LES    LÉSIONS  VIS-  REMARQUES. 

CÉRALES. 

■'   Corps \   Dji.    r   Douleurs  dorso-loinbaires  de»  parturieriles. 

\  f   ^»«-    { 

llénis.  <,  Li-      ; 

/  1   S,.      )       Douleurs  produites  par  Ie>  inflammations 

(    Col ■   S:,.      ;   et  les  néoplasmes  du  coi. 

(   S..      ) 

;'       Douleurs    dorso-lombaires    dans    les    néo- 
\  plasmes  ou  dans  la  tuberculose  des  glandes 

Testicule  ou  ovaire Di«.    <  g'énitales. 

/       irradiations  douloureuses  en  ceinture  dans 
V  les  kvsles  de  l'ovaire. 

Epididyme (  ^n-    )       Douleurs     dorso-lombaires     dans     lorclii- 

Trompe  de  Fallope )  l\*'    i  épididyinite  ou  dans  les  salpingites suppurces. 

/  L  ? 

(    ^11»  \   s  *' 

Prostate J   D„.  et  )  g|; 

Les    irradiations   douloureuses    se    localisent   sui- 

Plèvres  et  néritoinc  ^  ^'^"*  *^  ^''"j^^  **^^  ^^^^^  périphériques,  et  sont    asso- 

*  f  ciée^i  à  la  touffrance  profonde,  mais  seulement  au 

niveau  de  points  afTectés. 


PRECORDIALGIES 
PRÊCORDIALES  (DOULEURS) 


Nombii'ux    sfiril  lus  piitients  ijui  sp  plaipn<'iit    de   douleurs  de  la 
région  cardiaque  ■'(  rroient  d<r  ce  fait  être  oUeinIs  de  maladies  de  cfriir. 
\',  iu\ ,  Aorl",  <Esa|>,  N.  phr. 


dorsale  (fl'aprè^  Poirier). 


En  fait,  tes  douli-urs  précordiales  sont  quelquefois  d'origine  cardiaque» 
mais  beaucoup  plus  souvent  d'origine  extracsrdiaque.   De  ces   causes 


838  LES   SYMPTOMES 

extracardiaques,  les  plus  habituelles  sont  la  dyspepsie,  Taéropha^ie,  les 
névroses  et  plus  particulièrement  la  névrose  psycho-splanchnique  ; 
quantité  d'autres  peuvent  éventuellement  intervenir. 

C'est  qu'en  eiïet  la  région  précordiale  est  anatomiquement  fort 
complexe. 

La  paroi  précordiale  présente  successivement  à  l'observateur,  d'avant 
en  arrière  : 

1°  La  peau,  le  tissu  cellulaire  sous-cuiané,  les  glandes  mammaires,  lés  muscles 
sous'jacenls,  grand  pectoral  en  particulier. 

2*  La  paroi  musculo-osso-cartilagineuse,  sternum,  côtes,  cartilages,  espaces 
Intercostaux  avec  leurs  vaisseaux  et  leurs  nerfs. 

3*  Le  péricarde,  le  cœur. 

49  En  avant,  des  languettes  pleuro- pulmonaires  s'insinuent  entre  le  péricarde 
et  la  paroi  iHoracique, 

5**  En  arriére,  le  cœur  repose  dans  sa  loge  médiaatinalé  en  rapport  plus  ou 
moins  direct  avec  l'œsophage,  V aorte  descendante,  les  ganglions  médiastinaux. 

6°  En  haut,  il  est  prolongé  par  les  gros  vaisseaux  de  la  base  :  aorte  et  vais- 
seaux pulmonaires. 

7"  En  bas,  il  repose  sur  le  diaphragme  mince  qui  seul  le  sépare  de  la  grosse 
tubérosité  stomacQle. 

8°  Latéralement,  il  entre  en  rapport  avec  les  plèvres  médiasiinales,  les  pou- 
mons, lesi  nerfs  phréniques  et  les  vaisseaux  diaphragmait ques. 

Il  ii'çst  pas  un  seul  de  ces  organes  qui  ne  puisse  être  le  point  de  départ 
d'unio  douleur  de  là  région  précordiale,  certains  à  titre  habituel  (estomac), 
certàih$  à  titre  exceptionnel  (glandes  mammaires). 

Cliniquement,  on  arrivera,  en  général,  rapidement,  à  un  diagnostic 
exact  par  la  triple  considération  :  du  caractère  de  la  douleur,  du  moment 
de  sa  production,  des  signes  associés. 

\  a)  CARACTÈRES    DE    LA    DOULEUR 

Pour  la  commodité  clinique,  on  peut  les  cataloguer  dans  les  six  catr- 
^ories  suivantes  : 

1°  Sensation  de  «faux  pas»,  d'arrêt  momentané  du  cœur,  accompagnée 
souverit^^de  choc  précordial  avec  légère  sensation  de  pincement  à  la  pointe 
-et  de  défaillance  fugace,  et  parfois  précédée  d'une  sensation  de  constrictioii 
«psophagienne. 

C'est^  l'extra-systole  classique,  qu'on  pourra  souvent  constater, 
enregistrer.  C'est  plus  un  malaise  fugitif  qu'une  douleur  vraie.  Pour  son 
interprétation  clinique,  voir  Arijlhmies,  Irrégnlariiés  cardiaques. 

2^  Douleur  localisée  vers  la  pointe  du  cœur,  avec  recrudescence  syn- 
chrone aux  battements  cardiaques,  et  exacerbation  localisée  dans  la  même 
région,  par  une  respiration  un  peu  profonde;  c'est  le  type  de  la  douleur 


PRÉCORDIALGIES  839 

de  la  pleurésie  du  cul-de-sac  précordial,  bien  souvent  facilement 
<*onstatable  par  Tauscultation  (frottements  localisés  inspiratoires  et 
<\\piratoires,  cessant  pendant  les  périodes  d'apnée). 

La  douleur  parfois  assez  similaire  de  la  péricardile  sèche  se  distinguera 
f  icilement  à  Tordinaire  par  la  persistance  des  frottements  même  pendant 
l'apnée  et  leur  synchronisme  avec  les  systole*  cardiaques. 

Elles  peuvent  s'eccompagner  de  douleurs  localisées  à  la  pression. 

3®  Douleur  plus  ou  moins  localisée  à  la  pointe,  avec  élancements, 
irradiations  superficielles  vers  la  région  latérale  et  postérieure  gauche  du 
thorax;  c'est  le  type  de  la  névrals^ie  intercostale.  On  recherchera 
Jes  trois  points  douloureux  caractéristiques  à  la  pression. 

On  recherchera  ses  origines  possibles  :  rhumatisme  articulaire  aigu, 
mal  de  Pott,  début  de  méningomyélite,  ostéopériostite,  etc.,  etc. 

4°  Douleur  de  meurtrissure  superfîciejle,  de  courbature  musculaire 
localisée  à  la  région  gauche  du  thorax,  s'acçompagnant  de  douleur  à  la 
pression  et  au  pincement  des  masses  musculaires,  s'exagérant  par  les 
mouvements  du  bras  gauche,  s'apaisant  par  le  repos  de  ce  membre, 
(..e  peut  être  une  myals^ie  des  pectoraux  dépendant  de  surmenage  local, 
d'un  traumatisme,  d'unç,  exposition  au  froid. 

3°  Sensation  de  distension  intrathoracique,  de  «  cœur  gros  »,  de  poi- 
trine trop  étroite,  s'acçompagnant  souvent  d'une  certaine  angoisse,  de 
dyspnée  exagérée  par  l'effort,  la  marche,  les  montées.  Tous  les  degrés 
peuvent  s'observer,  depuis  la  douleur  rétro-sternale  légère  et  passagère, 
ne  survenant  qu'à  l'occasion  des  grands  efforts  et  cessant  avec  eux,  jus- 
qu'à la  douleur  continue  avec  angoisse  persistante  et  dyspnée  progres- 
sive. Ici  l'attention  doit  être  nettement  orientée  du  côté  du  myocarde  ; 
il  y  a  myocardials^ie  probable  ;  c'est  la  dyspnée  d'effort  classique  ; 
mais  seules  une  analyse  clinique  concrète  et  des  épreuves  appropriées 
permettront  d'en  apprécier  le  degré,  la  signification  et  la  gravité.  Elle 
peut  être  aussi  bien  déterminée  par  de  l'aérophagie  gênant  par  refoule- 
ment l'expansion  du  myocarde,  que  par  une  névrose  cardiaque  détermi- 
nant une  crise  angiospasmodique  avec  travail  exagéré  du  cœur,  que  par 
une  dégénérescence  vraie  du  myocarde  déterminant  une  insuffisance 
cardiaque  progressive. 

6**  Sensation  de  constriction  thoracique  violente,  de  serrement  de 'la 
poitrine  dans  un  étau,  avec  douleur  constrictive,  sensation  de  griffe,  de 
spasme,  d'étranglement  s'étendant  de  la  région  rétro-sternale  à  la  région 
•Uioracique  supérieure,  avec  parfois  irradiations  vers  le  bras  gauche  dans 
la  région  cubitale,  plus  rarement  dans  les  deux  bras  ou  seulement  à  droite, 
paroxystique,  s'acçompagnant  d'angoisse  plus  ou  moins  vive  pouvant 
aller  jusqu'à  l'impression  de  mort  imminente.  C'est  la  douleur  du  type 
ang^ine  de  poitrine  qui  peut  s'observer  à  tous  les  degrés.  Seule,  comme 


840  LES    SYMPTOMES 

la  précédente,  une  analyse  clinique  correcte  en  déterminera  la  significa- 
tion,' le  degré  et  la  gravité.  L'angine  de  poitrine  ou  mieux  le  syndrome 
angineux  peut  s'observer  en  effet  à  tous  les  degrés  et  être  provoqué  par 
les  causes  les  plus  variées,  depuis  Taérophagie  la  plus  bénigne  jusqu'aux 
aortitesavec  coronarites  et  myocardites  les  plus  graves.  De  là  cette  classi- 
fication si  critiquée  des  anciens  en  fausses  angines  de  poitrine  qui  laissent 
vivre  et  vraies  angines  de  poitrine  qui  tuent.  Cette  formule  lapidaire  est 
fausse  en  ce  qu'une  pareille  division  schématique  est  pratiquement  impos- 
sible et  ne  correspond  en  aucune  façon  à  la  réalité  des  faits  cliniques^. 
Mais  ce  qui  est  vrai  c'est  qu'il  appartient  au  clinicien  de  dépister,  par  une 
analyse  clinique  soignée,  ce  qui  se  cache  derrière  le  syndrome  angineux, 
et,  avec  l'intensité  et  la  cause,  la  bénignité  ou  la  fatalité,  bref  d'en  évaluer 
la  gravité  extrêmement  variable. 

Le  diagnostic  d'angine  de  poitrine  est  porté  souvent  avec  une  légèreté 
déconcertante.  On  ne  saurait  assez  prémunir  le  praticien  contre  la  double 
responsabilité  morale  qui  consiste  tant  à  méconnaître  la  gravité  d'un 
syndrome  angineux  symptomatique  d'une  affection  cardio-aortique  fatale 
qu'à  suspendre  la  terrible  épée  de  Damoclès  de  la  mort  subite  sur  la  tête 
d'un  névropathe  ou  d'un  aérophage.  Donc  analyser  avec  soin  le  sym- 
ptôme avant  de  porter,  même  in  petto,  le  diagnostic  d'angor  et  ne  formuler 
un  pronostic  quelconque  qu'après  examen  soigné,  répété  et  prolongé. 
Nous  avons  vu  des  sujets  atteints  de  grosses  lésions  aortiques  et  sujets 
à  des  crises  angineuses  d'apparence  inquiétante  survivre  dix,  douze, 
quinze  ans  et  plus,  avec  parfois  même  des  accalmies  complètes  durant 
plusieurs  années  (voir  Martinet,  Clinique  et  ihérapeulique  circulatoires, 
Masson,  édit.). 

On  a  pu  remarquer  combien  il  nous  a  été  difficile  de  dissocier  d'uno 
façon  bien  tranchée  les  douleurs  du  type  myocardialgie  et  les  douleurs 
du  type  angine  de  poitrine.  C'est  qu'en  effet  la  parenté  semble  étroite 
rX  les  transitions  insensibles.  Et  c'est  ce  qu'a  fort  bien  exprimé,  et  avec 
beaucoup  de  force,  M.  Esmein  dans  les  lignes  suivantes  : 

u  Voici,  en  effet,  que  survient  le  symptôme  capital  de  l'insufTlsance 
veiUriculaire  gauche  :  la  dyspnée  douloureuse.  Ce  terme,  que  certains  esprits 
.systématiques  pourraient  être  tentés  de  critiquer,  est  celui  qui  convient  le 
mieux  pour  caractériser  le  trouble  fonctionnel  primordial  qui  existe  chex 
ces  sujets.  Dès  le  début,  la  dyspnée  d' effort  (qui  se  caractérise  lors  de  la  montée 
des  escaliers,  des  rues  en  pente,  etc.)  s'accompagne  de  sensations  doul^u- 
/!<u«es-rètrostf*m«les  et-épigasiriques,  et  ces  sensations  douloureuses  ont,, 
dès  le  début,  un  caractère  angoissant,  quoique  éphémères  et  rapidement 
calmées  par  le  repos. 

u  Puis,  c'est  la  dyspnée  de  décubilus,  survenant  brusquement  à  rapproch»»- 
ou  au  cours  du  sommeil,  accompagnée,  elle  aussi,  de  douleurs  angoissantes 
précordiales,  fréquemment  irradiées  dans  le  dos,  les  épaules,  les  bras.  Par- 
fois rélément  dyspnéique  prédomine  nettement  sur  l'élément  douloureux  : 
c'est  une  dyspnée  asthmatiforme  ou,  suivant  le  terme  si  discutable  mai^ 
consacré  par  l'usage,  un  pseudo-asthme  cardiaque. 

«Quand  on  considère  les  caractères  de  ces  phénomènes  douloureux,.un  nioL 


PRÉCORDIALGIES  841 

vient  sur  les  lèvres  :  celui  d'angine  de  poitrine.  Faut-il,  au  nom  de  nuances 
symptomatiques  portant  sur  la  durée,  l'intensité  d'un  symptôme,  per- 
pétuer les  anciens  errements  et  séparer  ces  douleurs  angineuses,  cette  pré- 
tendue angina  minor  (dont  on  ne  devrait  pas  mourir  I)  de  Tangine  de  poi- 
trine vraie,  celle  dont  on  meurt?  L'évolution,  là  encore,  va  rétablir  la 
vérité.  Il  n'est  pas  rare,  en  effet,  de  voir  survenir,  chez  des  sujets  ayant  pré- 
senté jusqu'alors  ce  syndrome  relativement  atténué,  les  accidents  majeurs 
de  l'insufllsance  ventriculaire  gauche  :  Vangine  de  poitrine,  la  plus  caracté- 
ristique, et  aussi  Vœdème  pulmonaire  sur  la  description  desquels  nous  ne 
pouvons  insister  ici.  Depuis  les  travaux  de  Merklen,  il  n'est  plus  possible 
de  méconnaître  la  parenté  qui  unit  la  dyspnée  douloureuse  des  hypertendus, 
l'angine  de  poitrine,  l'œdème  pulmonaire,  et  la  relation  de  ces  syndromes 
avec  l'insufllsance  ventriculaire  gauche.  » 

Toutefois,  dans  le  syndrome  angineux,  s'il  semble  que  Ton  puisse  à 
Tordinaire  rattacher  Tangoisse,  la  dyspnée,  la  sensation  de  constriction 
thoracique  à  l'insuffisance  ventriculaire  gauche  avec  dilatation  ou  ten- 
dance à  la  dilatation,  la  sensation  de  griffe  rétro-sternale,  d'étrangle- 
ment, de  douleur  interscapulaire  avec  irradiations  trachéales  semble 
plutôt  subordonnée  au  tiraillement  des  plexus  nerveux  périaortiques. 
Et  le  syndrome  angineux  résulte  à  l'ordinaire  et  précisément  de  la  sym- 
biose de  ces  deux  éléments  :  aortico-nerveux  et  myocardique. 

b)    LE  MOMENT   DE  PRODUCTION   DE   LA  DOULEUR 

Son  rythme,  les  conditions  de  son  apparition  apporteront  parfois  au 
diagnostic  des  éléments  extrêmement  précieux. 

Une  douleur  précordiale  s'accompagnant  de  dyspnée  n'apparaissant 
qu'à  Voccasion  des  efforts  (marche  montée,  port  de  poids,  etc.)  et 
disparaissant  par  le  repos,  est  presque  toujours  l'indice  d'une  insuffi- 
sance au  moins  relative  du  myocarde.  Il  en  est  souvent  de  même  d'une 
dyspnée  continue  avec  sensation  de  barre  thoracique  exagérée  par  l'effort  ; 
€'est  celle  qu'on  rencontrera  toujours  aux  stades  avancés  de  décompen- 
sation des  affections  cardio- pulmonaires  (emphysème,  tuberculose,  bron- 
<;hites  chroniques,  endocardites  chroniques,  scléroses  cardio-rénales,  etc.). 
Cette  notion,  d'ailleurs  classique,  de  la  dyspnée  d'effort  a  la  plus 
grande  valeur,  à  la  condition  qu'on  la  précise  bien,  qu'on  la  constate,  voire 
qu'on  la  mesure  (voir  Épreuves  fonctionnelles  cardiaques). 

Un  repas  copieux  agit  dans  le  même  sens  qu'un  effort  violent,  et  peut 
faire  apparaître,  chez  les  insuffisants:  dyspnée,  barre  thoracique,  angoisse, 
voire  crise  angineuse.  La  dyspnée  postr-prandiele  peut  donc  avoir 
la  même  signification  que  la  dyspnée  d'effort.  Beaucoup  plus  souvent  elle 
n'est  que  l'expression  symptomatique  d'une  dyspepsie  névropathique, 
dans  laquelle  le  contact  des  aliments  avec  une  muqueuse  hyperesthésiée 
détermine  par  voie  réflexe  des  troubles  cardiaques  divers  (palpitation, 
tachycardie  douloureuse,  extra-systoles,  angoisse,  dyspnée,  crises  angi- 
neuses) ou  d'aérophagie^  déterminant,  par  refoulement  du  diaphragme 
Diagnostic.  53 


842 


LES    SYMPTOMES 


et  compression  du  cœur,  une  gêne  mécanique  à  l'expansion  cardiaque 
Les  émotions  agissent  de  même  par  l'angiospasme  qui  constitue  une 
de  leurs  essentielles  manifestations.  La  sensation  du  u  cœur  gros  »,  du 
u  cœur  serré  n  est  un  des  attributs  constants  des  émotions  dépressives  : 
inquiétude,  appréhension,  tristesse,  douleur  ;  la  tachycardie  doulou- 
reuse, le  cœur  «  palpitant  »,  «  forcé  »,  «  battant  la  charge  ».  est  un  des  attri- 
buts constants  des  émotions  brusques  et  violentes  :  surprise,  choc  émotion- 
nel, peur,  etc.  Syndrome  angineux  et  angoisse  morale  forment  souvent 
un  couple  réversible.  C'est  dire  que  la  dyspnée  douloureuse  émotioa- 
nelle  est  banale,  physiologique,  sans  grande  signification  pathologique. 
Toutefois,  à  l'analyse,  elle  pourra  se  révéler  comme  ayant  ia  signification 
myocardasthénique  de  la  dyspnée  d'ef- 
fort, ou  la  signification  d'une  viscéral- 
gie  névropathique.  Mais  c'est  seulement 
l'analyse  clinique  complémentaire  et  la 
collection  des  signes  associés  qui  per- 
mettront de  faire  ce  départ. 

Reste  enfin  la  très  grosse  considéra- 
tion des  douleara  à  prédominance 
diurne  oa  nocturne.  Elle  est  parfois 
d'une  interprétation  bien  délicate.  Si  en 
effet,  et  dans  ses  stades  préliminaires, 
la  dyspnée  douloureuse  de  l'insuflisance 
cardiaque  incipicns  est  calmée  par  le 
repos  et  le  décubitus,  à  une  période  plus 
avancée  on  peut  voir  au  contraire  ap- 
paraître, surtout  chez  les  cardio-rénaux, 
une  dyspnée  de  décubitus  survenant 
brusquement  à  l'approche  ou  au  cours 
du  sommeil  et  pouvant  s'accompagner 
d'angoisse  et  de  crises  a  st  h  ma  M  formes. 
D'autre  pari  ci^s  accidents  nocturnes  :  insomnie,  angoisse,  dyspnée, 
voire  angor  cl  pseudo-asthme  cardiaque  sont  incomparablement  plus 
fréquents  et  plus  bruyants  et  d'apparence  plus  "dramatique"  à  l'ordi- 
naire chez  les  névropathes  (névroses  cardiaques]  que  chez  les  car- 
diopathes  organiques.  Ces  troubles  nocturnes  psycho-somatiques  sont 
particulièroinent  caractéristiques  chez  les  neuro-cardiaques  (voir  plus 
loin). 

Cest  dire  que  cette  analyse  des  éléments  subjectifs  des  douleurs  pré- 
cordiales  et  de  leurs  modalités,  si  précieuse  qu'elle  soit  et  méthodique 
qu'elle  doive  être,  doit,  quant  au  diagnostic,  au  pronostic  et  au  traite- 
ment, céder  le  pas  à  l'examen  concret  objectif,  à  la  recherche  des  signes 
assticiés  dont  la  constatation  et  la  confronlution  permettront  seules  une 
cnncliisinn  fondée  et  solide. 


-  Prfeoriljalitie. 


...  1  !>()'),  I">,7^-    îill",?iliO.  9-;  ■ ^■ 

A£ropliagii>.  Dypnée  dVtlnrl, 


PRÉCORDIALGIES  843 


c)   SIGNES   ASSOCIÉS  A   LA  DOULEUR    PRÉCORDIALE 

Étant  rapidement  éliminées,  et  à  l*ordinaire  très  facilement,  les  trois 
variétés  particulièrement  anodines  des  douleurs  précordiales,  myalgiques, 
névralgiques,  pleuro-péricardiques,  on  reste  en  présence  des  trois  moda- 
lités classiques  :  l^  extra-systoles  ;  2^  dyspnée  d'effort  ;  3^^  syndrome 
angineux,  sus-décrites,  qui  seules  présentent  parfois,  et  même  souvent, 
de  grandes  difficultés  quant  au  diagnostic  causal. 

Les  signes  associés  seuls  permettent  ce  diagnostic,  les  symptômes 
précédents  n'ayant  en  soi  qu'une  signification  très  restreinte. 

Les  extra- systoles  ne  possèdent  aucune  valeur  diagnostique  for- 
melle ;  tout  dépend  des  symptômes  circulatoires  qui  les  accompagnent. 

Pratiquement  on  distinguera  plus  ou  moins  facilement  : 

Les  extra-systoles  fonctionnelles  réflexes  (aérophagie,  dyspep- 
sie, névropathie)  ou  toxiques  (goutte),  extra-systoles  intermittentes, 
temporaires,  ne  s'accompagnant  d'aucun  trouble  circulatoire  générale- 
ment quelconque,  sont  dépourvues  de  toute  signification  cardiologique 
et  circulatoire.  Elles  sont  à  l'ordinaire  la  traduction  symptomatique  d'une 
névrose  cardiaque  ou  d'une  dyspepsie,  ou  des  deux.  Elles  constituent  un 
des  attributs  les  plus  fréquents  de  la  névrose  psycho-splanchnique. 

Les  extra-systoles  léslonnelles,  à  l'ordinaire,  quasi  permanentes, 
accompagnent  une  lésion  myocardique  et  s'accompagnent  des  signes 
ordinaires  de  la  dégénérescence  myocardique  et  vasculaire  que  nous  avons 
énumérés  à  maintes  reprises  au  cours  de  ces  études  (modifications  des 
tensions  artérielles,  phénomènes  de  stase,  dyspnée  d'effort,  signes  de 
dégénérescence  aortique,  oligurie  orthostatique,  nycturie,  œdèmes  de 
stase,  etc.,  etc.).  Dans  ce  cas  l'extra-systole  est  ici  un  symptôme  de  dégé- 
nérescence myocardiaque  qui,  ajouté  aux  autres,  comporte  le  pronostic 
habituel  des  myôcardites. 

La  dyspnée  d'effort,  du  fait  de  sa  banalité  même,  ne  vaut  que  par 
les  signes  objectifs  dont  elle  est  accompagnée.  Elle  peut  être,  elle  est  sou- 
vent la  manifestation  subjective  d'une  insuffisance  cardio-pulmonaire 
organique,  conditionnée  par  exemple  par  une  lésion  endocarditique 
(affection  valvulaire)  ou  myocarditique  (dégénérescence  scléreuse),  ou 
pulmonaire  (emphysème,  bronchite  chronique,  etc.);  elle  peut  n'être  que 
l'extériorisation  d'une  aérophagie  ou  d'une  névropathie. 

On  recherchera  donc  avec  soin  : 

1°  Les  signes  ordinaires  des  affections  valvulaires,  mitro-aortiques  en 
particulier  (voir  Techniques  circulatoires)  ; 

2°  Les  signés  ordinaires  des  affections  pulmonaires,  emphysème,  bron- 
chites chroniques,  congestion  (voir  Techniques  respiratoires)  ; 

3°  Les  signes  ordinaires  de  la  décompensation  cardiaque  :  œdème 
vespéral,  œdème  latent  des  bases  pulmonaires,  tachycardie  orthosta- 


844  LES   SYMPTOMES 

tique,  oligurie  orthostatique.  On  s'aidera  au  besoin,  dans  cette  recherche, 
de  répreuve  fonctionnelle  circulatoire  (voir  Techniques  circulatoires). 

Et,  somme  toute,  cette  investigation  méthodique  et  nécessaire  conduira, 
comme  pour  les  extra-systoles,  à  la  discrimination  de  : 

Dyspnées  d'effort  fonctionnelles  sine  materia,  sans  lésions  cardio- pulmo- 
naires (aérophagie,  dyspepsie,  névropathie)  conditionnées  par  le  refoule- 
ment mécanique  du  cœur  (poche  aérienne  stomacale)  ou  par  son  exci- 
tation réflexe  (dyspepsie)  ou  par  une  prédisposition  éréthique  psycho- 
splanchnique  (névrose  psycho-splanchnique)  ; 

Dyspnées  d'effort  lésionnelles,  d'insuffisance  cardio-pulmonaire,  subor- 
données à  une  lésion  consiatable^  tangible  de  l'appareil  cardio-pulmonaire 
(affection  cardio-pulmonaire),  syndrome  hyposphyxique  (voir  Hypoten- 
sions artérielles), 

La  parenté  ci-dessus  soulignée  entre  la  dyspnée  d'effort  et  le  syndrome 
ansrineux  fait  prévoir  a  priori  que  les  mêmes  considérations  s'applique- 
ront à  l'angor,  et  c'est  au  fond  ce  que,  très  probablement,  sous-entendaient 
les  anciens  auteurs  dans  leur  classification  si  critiquée  de  «  fausses  angines  » 
et  d'  «  angines  vraies  ».  Nous  nous  garderons  bien  d'entrer  dans  aucune 
discussion  doctrinale,  dans  ce  volume  purement  pratique. 

La  classification  suivante,  exclusivement  clinique,  nous  semble  recom- 
mandable  : 

1^  Les  anii^ines  de  poitrine  subordonnées  à  une  lésion  aor- 
tique  (anévrysme  de  l'aorte,  maladie  valvulaire  aortique,  aortite  sclé- 
reuse  ou  spécifique,  dégénérescence  artérioscléreuse,  scléroses  cardio- 
rénales), bien  souvent  associées  à  une  dégénérescence  chronique  du  myo- 
carde, fournissent  un  premier  groupe,  assez  homogène,  d'angines  graves 
pouvant  être  mortelles,  obligeant  en  tout  cas  à  formuler  un  pronostic 
très  réservé,  quoiqu'à  la  vérité  nous  ayons  constaté  des  survies  de  dix 
ans,  quinze  ans  et  plus,  même  avec  lésions  aortiques  très  avancées  (voir 
Hypertensions  arlérielleSy   Clinique  et  thérapeutique  circulatoires)  ; 

2^  Les  ang^ines  de  poitrine  de  la  pléthore,  de  la  présclérose, 
de  l'ans^ospasme,  du  nicotinisme,  de  la  g^outte,  à  l'ordinaire  beaucoup 
plus  bénignes  que  les  précédentes,  et  bien  souvent  curables,  pour  peu 
que  le  patient  se  soumette  à  une  hygiène  appropriée  (voir  Pléthore, 
Hypertensions  artérielles,  etc.)  ; 

3^  Les  angines  de  poitrine  des  aérophagies,  bien  décrites  par 
A.  Robin  et  Ch.  Fiessinger,  que  nous  avons  en  effet  assez  souvent  ren- 
contrées ;  quoique  isolées,  elles  revêtent  rarement  la  forme  du  grand 
angor,  de  l'angor  vrai  ; 

4^  Les  angines  de  poitrine  des  névropathies,  des  psychoné- 
vroses, essentiellement  bénignes  au  point  de  vue  cardiaque,  mais  dont 
l'importance  pratique  est  si  grande  que  nous  croyons  devoir  consacrer 
à  leur  étude  au  cours  de  ce  chapitre  une  place  considérable  et  reproduire 
ici  in  extenso  un  article  relatif  aux  névroses  cardiaques  que  nous  avons 
publié  dans  la  Presse  médicale  le  4  novembre  1915. 


PRÉCORDIALGIES  845 

d)  LES  NÉVROSES  CARDIAQUES 

La  question  des  névroses  cardiaques  a  été  posée  par  la  guerre  avec  une 
singulière  acuité.  Plus  des  deux  tiers  de  nos  hospitalisés  catalogués  «  car- 
diaques »  —  mettons  «  cardiopathes  »  pour  les  puristes  —  rentraient  dans 
cette  catégorie. 

Et  d'abord  que  faut-il  entendre  par  névrosés  cardiaques?  La  défini- 
tion pratique  clinique  nous  parait  simple:  ce  sont  les  sujets  qui,  en  dehors 
de  toute  lésion  organique  aiguë  ou  chronique  du  cœur  ou  de  ses  enve- 
loppes (endocardite,  péricardite,  myocardite),  en  Tabsence  même  de  toute 
débilité  myocardique  vraie,  par  exemple  congénitale,  constitutionnelle, 
ou  de  toute  lésion  avérée  du  système  nerveux,  souffrent  d'un  complexus 
symptomatique  à  prédominance  cardiaque.  Cette  définition  élimine, 
d'une  part,  toutes  les  affections  organiques  du  cœur,  toutes  les  manifes- 
tations cardiaques  subordonnées  à  une  affection  nerveuse  organique 
centrale  ou  périphérique,  toutes  les  manifestations  cardiaques  tempo- 
raires et  fugaces  d'origine  réflexe,  extra-systoles  accidentelles  par  exemple 
d'origine  digestive. 

Quand  on  a  ainsi  déblayé  le  terrain  nosologique  par  une  élimination 
clinique  relativement  facile,  il  reste  encore  un  large  groupe  cliniquement 
assez  homogène,  encore  que  l'étude  pathogénique  puisse  facilement  le 
résoudre  en  sous-groupes  de  pathogénie  et  d'évolution  fort  variables 
(neurasthénie  cardiaque,  maladie  de  Basedow,  etc.,  etc.).  Tous  ces  sujets 
ont  ce  point  commun  de  souffrir  de  manifestations  violentes,  multiples 
et  rebelles  de  la  région  cardiaque,  et  plus  généralement  de  troubles  d'ordre 
circulatoire,  en  présentant  à  l'examen  une  intégrité  en  apparence  com- 
plète de  l'appareil  circulatoire. 

En  fait,  ce  sont  précisément  ces  névroses  cardiaques  qui  s'accompagnent 
des  symptômes  cardiaques  ou  pseudo-cardiaques  les  plus  nombreux  et  les 
plus  pénibles  :  étreinte,  constriction  cardiaque,  sensation  pénible  de  bat- 
tements artériels,  voire  de  faux  pas  du  cœur,  sensation  d'angoisse  avec 
irradiations  douloureuses,  brachio-cervicales  (angor  nerveux,  dyspnée, 
constrictions  œsophagienne  et  cervicale,  sensations  d'étouffements,  etc.), 
et  de  signes  objectifs  non  moins  nombreux ^  sinon  impressionnants,  tachy- 
cardie, tachy-arythmie,  extra-systoles,  instabilité  vaso-motrice  con- 
sidérable (instabilité  de  la  fréquence  du  pouls,  instabilité  de  la  tension 
artérielle),  lipothymies,  transpirations  profuses,  souvent  hypertrophie 
cardiaque,  vibrance  particulière  du  premier  bruit,  parfois  même  souffle 
systolique  intermittent  de  la  pointe  irradié  vers  l'aisselle  et  le  bord 
gauche  du  sternum,  souvent  accentuation,  quelquefois  dédoublement 
du  deuxième  bruit  pulmonaire,  etc. 

Elles  sont  enfin  accompagnées  à  l'ordinaire  de  symptômes  névropathiques 
indubitables  :  insomnie,  nervosisme,  exagération  des  réactions  émotives 


846  LES    SYMPTOMES 

et  réflexes,  instabilité  cénesthésique,  céphalée,  voire  migraines,  asthénie 
et  hyperexcitabilité  (faiblesse  irritable  du  système  nerveux,  etc.},  et  par- 
fois manifestations  d' hyperexcitabilité  nerveuse  asthénique  d'autres 
systèmes  (dyspepsie  gastro-intestinale,  manifestations  asthmatif ormes, 
dermographisme,  crises  sudorales,  etc.,  etc.). 

Ce  tableau  morbide  d'une  extraordinaire  fréquence,  soit  qu'il  existe 
à  peine  esquissé,  soit  qu'au  contraire  ses  traits  en  soient  poussés  jusqu'à 
la  charge,  comme  dans  le  "goitre  exophtalmique»,  traduit,  extériorise 
mieux  que  ne  saurait  le  taire  l'expérience  physiologique  la  plus  parfaite. 


Les  nerFs  cardiaques  {d'après  Hirsctifeld]. 


la  symbiose  étroite  des  systèmes  nerveux  et  circulatoire.  En  l'état  actuel 
de  nos  connaissances,  cette  symbiose  neuro-circulatoire  peut  être  sché- 
matisée comme  suit  : 

Le  fonctionnement  cardio-vasculaireest  (fig.  754  et  755)  contrôlé,  régu- 
larisé dans  son  ensemble  par  le  système  nerveux  dit  végétatif,  constitué, 
comme  on  sait,  par  le  vague  et  le  sympathique  avec  leurs  noyaux  bul- 
baires. Le  vague  et  le  sympathique  sont  en  grande  partie  antagonistes. 
L'excitation  du  sympathique  provoque  l'accélération  du  pouls  (tachy- 
cardie), l'élévation  de  la  tension  systolique  (hypertension),  le  raccourcis- 
sement de  ia  systole  cardiaque  ;  exagérée,  elle  peut  provoquer  une  tachy- 
cardie excessive,  voire  extra-systolique  du  type  de  la  tachycardie  paroxys- 
tique. L'excitation  du  vague  provoque,  au  contraire,  le  ralentissement 
du  pouls  (bradycardie),  l'abaissement  de  la  tension  systolique,  l'allon- 
gement tout  à  la  fois  de  la  diastole  et  de  la  systole  ventriculaires  ;  l'exci- 


PRÉCORDI  ALGIES 


847 


tation  exagérée  peut  provoquer  un  ralentissement  considérable  de  la 
conductibilité  intracardiaque,  voire  la  dissociation  auriculo-ventriculaire 
par  inhibition  du  faisceau  de  His,  comme  dans  la  bradycardie  et  la  disso- 
ciation digitaliques.  L'inhibition  desdits  centres  produit  les  résultats 
inverses,  ce  qui  n'est  pas  fait  pour  faciliter  toujours,  dans  les  analyses 
cliniques,  la  recherche  de  ce  qui  appartient  àTun  et  à  l'autre  de  ces  nerfs. 
Ajoutons  que  cette  action  de  l'un  et  l'autre  nerf  s'étend  au  système 
circulatoire  périphérique,  déterminant,  suivant  les  cas,  des  phénomènes 
de  vaso-constriction  (voire  d'angiospasme)  ou  de  vaso-dilatation  (voire 
de  vagoparésie),  retentissant  à  leur  tour  de  façon  directe  mécanique  ou 
indirecte  réflexe  sur  le  cœur. 

Les   noyaux   bulbaires   d'une   part,   les    relais    myélo-ganglionnaires 


Bvibt 


plions  nr^ému 


f- 


V»^  moteurs    ■■ 
et  sudanpaati, 


yioomUmaz 
Cour 


cttmaut 


Brondms 
mlêstinaia 

O  Bstomêc 
^O  Fois 

intmtins 


Fi*?.  755.  —  Système  nerveux  circulatoire.  Connexions 
du  nerf  vague  et  du  sympathique. 

d'autre  part,  sont  manifestement  influencés  tant  par  les  excitations  d'ori- 
gine psychique  et  sensorielle  (excitations  et  représentations  sensorielles, 
images,  souvenirs,  émotions,  etc.,  etc.),  que  par  les  excitations  cénes- 
thésiques  d'origine  sensitivo-viscérale,  agréables  ou  pénibles,  voire  dou- 
loureuses. 

Il  en  résulte  une  symbiose  neuro-circulatoire  extrêmement  étroite, 
qui  fait  du  système  circulatoire  un  réactif  d'une  extraordinaire  sensibilité 
à  toute  excitation  nerveuse  latente  ou  évidente,  consciente  ou  inconsciente. 
C'est  dire  que  plus  que  tout  autre,  peut-être,  il  ressentira  les  effets  de  ces 
traumas  nerveux  incessants,  caractéristiques  de  la  guerre.  Conmient  y 
réagira-t-il?  De  façon  fort  diverse,  suivant  les  individus. 


Chez  le  plus  grand  nombre  des  sujets  réputés  normaux  la  réaction 
neuro-cardiaque  ou  mieux  neuro-circulatoire  ne  dépassera  pas  le  stade 
d'insomnie  temporaire  avec  tachycardie,  hyperexcitabilité  nerveuse 
avec  exagération  des  réflexes,  angoisse  et  tremblement  passagers,  quelques 
manifestations  fugaces  vaso-motrices  et  sécrétoires  (pâleur  et  bouffées  de 
chaleur,  chair  de  poule,  crises  sudorales,  flux  intestinal  transitoire,  etc.)  ;  en 


848  LES   SYMPTOMES 

quelques  jours,  raccouturaance  plus  ou  moins  parfaite  sera  un  fait  accom- 
pli, le  système  nerveux  végétatif  sera  adapté,  les  réactions  circulatoires 
cardiaques  et  vaso-motrices  réduites  au  minimum  physiologique. 

Chez  d*autres  le  choc  émotionnel  persistera,  déterminant  un  déséqui- 
libre neuro-circulatoire  prolongé  ou  permanent,  caractérisé  par  les 
symptômes  sus-décrits  constitutifs  de  la  névrose  cardiaque. 

Ici  comme  pour  la  puissance  de  réserve  du  myocarde  même,  la  puis- 
sance de  réserve  de  résistance  nerveuse,  la  possibilité  de  résister  sans 
défaillance,  voire  de  s'adapter  à  telle  épreuve  psycho-physiologique,  est 
extrêmement  variable  suivant  les  individus;  — tel  résistera,  s*  y  adaptant, 
aux  pires  épreuves,  à  Tinstar  de  ce  paysan  resté  enseveli  vingt-cinq  jours 
dans  les  débris  d'un  éboulement  et  dont  le  premier  mot  lors  de  sa  déli- 
vrance fut  :  «  Les  bestiaux  ont-ils  été  sauvés?  »  La  seule  transplantation 
à  la  caserne  suffira  à  afToler,  à  détraquer  tel  autre. 

Aussi,  avons-nous  observé  tout  autant,  sinon  plus  de  névroses  car- 
diaques chez  des  sujets  affectés  à  des  services  de  tout  repos  de  l'arrière 
que  chez  des  sujets  ayant  été  réellement  éprouvés  par  la  rude  vie  du 
front. 

Huchard  disait  que  «  le  cœur  physique  est  doublé  d'un  cœur  moral  ». 
Nous  lisions  récemment  dans  une  publication  italienne  (1)  cette  phrase 
naïve  et  profonde  à  propos  de  sujets  atteints  d'affections  organiques  du 
cœur  et  conscients  de  leur  infirmité  :«  Soutenus  par  de  petites  doses  de 
digitale  et  surtout  par  leur  âme  valeureuse  (sostenuti  da  leggere  dosi  di 
digitalina  prese  ad  intervalli  et  piu  ancora  dal  loro  animo  valoroso),  ils 
purent  accomplir  des  missions  longues  et  fatigantes,  voire  comme  avia- 
teurs ». 

Quelle  belle  paraphrase  du  mot  sublime  de  Turenne  à  sa  bête,  nous 
entendons  sa  «carcasse»:  «Tu  trembles,  carcasse;  tu  tremblerais  bien 
davantage  si  tu  savais  où  je  vais  te  conduire  ».  Mot  profond  au  point  de 
vue  physiologique  ;  nous  sommes  impuissants  à  réfréner  les  réflexes  de 
notre  système  bulbaire  et  médullaire  végétatif,  mais  une  «  âme  énergique, 
valeureuse  »  peut  toujours  faire  marcher  sa  bête,  fût-elle  «  frissonnante  » 
et  «  palpitante  ». 

Il  est  même  des  cas  où  le  stimulus  de  la  vie  dangereuse  exerce  une  action 
favorable  sur  une  névrose  cardiaque  antérieure;  tel  le  cas  personnel  du 
Dr  Longhi,  traducteur  italien  du  livre  classique  de  Stockes  et  qu'il  relate 
ainsi  dans  sa  traduction  (Stockes,  Malaliie  del  cuore  e  delVaorla,  Prima 
traduzione  italiana  del  dott.  A.  Longhi,  Torino,  1858,  p.  223). 

«Pendant  l'hiver  de  l'année  1848,  j'étais  perpétuellement  tourmenté 
par  des  palpitations  et  par  cette  mélancolie  (umore  iristissimo)  qui  accom- 
pagne de  façon  quasi  constante  les  cardiopathies.  Fatigué  de  souffrir, 
je  consultai  un  éminent  collègue,  spécialiste  des  affections  thoraciques, 
qui  me  déclara  que  j'avais  une  hypertrophie  cardiaque,  peu  grave  à  la 

(1)  Mendes,  Manuale  di  medicina  chirurgia  di  guerra,  Roma,  1915. 


PRÉCORDIALGIES  84» 

vérité,  mais  incurable  comme  celle  qui  dépend  d'une  lésion  organique. 
Ilm'indiqua  un  traitement  destiné  à  modérer  Faction  du  cœur  et  me  recom- 
manda de  ne  pas  me  laisser  aller  à  la  mélancolie,  car  mon  affection  n'était 
pas  grave  et  me  permettait  une  longue  vie,  encore  que  traversée  de  petites 
misères. 

«  Précisément  le  lendemain  de  la  consultation  éclata  à  Milan  la  révo- 
lution à  laquelle  je  pris  une  part  plutôt  active.  Aux  premiers  coups  de 
feu  que  je  vis  et  entendis,  mon  cœur  battit  si  fort  qu'il  s'en  fallut  de  peu 
que  je  tombasse  à  terre  et  que  je  craignis  d'être  obligé  contre  mon  gré 
de  me  retirer  du  combat  non  par  peur,  mais  par  défaillance  physique. 
Peu  de  temps  après,  le  cœur  se  calma  et  je  me  trouvai  entraîné  dans  une 
escarmouche  au  cours  de  laquelle  je  n'eus  pas  le  loisir  de  penser  à  mon 
cœur.  Après  cette  journée,  je  menai  au  camp  une  vie  très  active  d'abord 
comme  volontaire,  puis  comme  officier  piémontais  de  bersagliers,  sans  plus 
jamais  sentir  mon  cœur.  Actuellement,  depuis  neuf  ans,  je  jouis  d'une 
santé  excellente  et  ne  soufïre  d'aucune  douleur  précordiale.  Je  suis 
convaincu  qu'en  1848  mes  misères  dépendaient  surtout  d'un  engorgement 
temporaire  du  cœur  {iemporario  ingorgo  al  cuore)  par  suite  de  la  vie  séden- 
taire que  je  menais  à  cette  époque,  passant  à  ma  table  de  travail  huit  à 
dix  heures  par  jour,  alors  que  j'étais  habitué  dans  ma  jeunesse  à  une  vie 
très  active  ». 

Nous  connaissons  maints  neuro-cardiaques  qui  ne  «  sentent  plus  leur 
cœur  j>  depuis  la  mobilisation,  tel  ce  lieutenant  d'artillerie  de  complément,, 
âgé  de  quarante-huit  ans,  qui,  palpitant,  douloureux,  angoissé,  vivait 
depuis  1908  avec  l'obsession  d'anévrysme,  d'angine  de  poitrine,  et  qui 
consulta  à  ce  sujet,  à  notre  connaissance,  une  dizaine  de  confrères  pari- 
siens qui  ne  constatèrent  que  de  l'éréthisme  neuro-cardiaque  avec  hyper- 
trophie modérée.  Nous  l'avons  revu  après  un  an  de  front,  dont  trois 
mois  de  tranchées,  en  service  d'infanterie,  ayant  complètement  oublié 
son  cœur  et  ne  conservant  qu'un  peu  de  dyspnée  après  le  galop. 

Cette  réaction  n'est  pas  exceptionnelle;  elle  est  cependant,  hâtons-nous 
de  le  dire,  beaucoup  plus  rare  que  l'inverse. 

As'en  tenir  aux  seuls  symptômes  cardiaques,  le  diagnostic  n'est  pas  tou- 
jours facile  entre  la  névrose  cardiaque  et  l'affection  organique.  L'ausculta- 
tion peut  être  délicate  et  fallacieuse,  diverses  arythmies  (extra-systoles, 
arythmie  respiratoire,  etc.)  peuvent  se  constater  dans  les  deux  cas;  il  en 
est  de  même  de  l'hypertrophie  habituelle  du  ventricule  gauche  et  plus 
encore  des  phénomènes  subjectifs  :  dyspnée  d'effort,  sensation  de 
constriction,  voire  syndrome  angineux,  palpitations,  phrénocardie,  etc. 
Mais  il  est  cependant  bien  des  signes  différentiels  : 

a)  Le  premier  et  le  plus  important,  c'est  peut-être  le  fond  névropaihique 
sur  lequel  évolue  toujours  la  névrose  cardiaque.  Le  complexus  cardiaque 
sus-rappelé  n'est  qu'une  partie  d'un  tableau  névropathique  toujours  plus 
ou  moins  accusé  et  que  viendront  souligner  à  l'ordinaire  l'hérédité  et  les 


-850 


LES    SYMPTOMES 


Niorott  cardiaque.  - 

96 


viscosité  4. 


manifestations  névropathiques  extracardiaques  digestives  et  psychiques 
en  particulier. 

b)  Le  deuxième,  la  fréquence  et  Vimporlance  des  accidenta  nocturnes: 
i'insomnie,  l'angoisse,  la  dyspnée,,  voire  l'angor  et    le    pseudo-asthme 

cardiaque,     incompara- 

•  <.,»>.•>        /-     .  »  blement  plus  fréquents 

et  plus  bruyants  et  d'ap- 
parence plus  «dramati- 
ques »  à  l'ordinaire  que 
chez  les  cardiopathes  or- 
ganiques. Ces  troubles 
nocturnes  psycho-soma- 
tiques  si  caractéristiques 
et  si  intéressants  des 
neuro -cardiaques  méri- 
teraient à  eux  seuls  une 
longue  étude. 

c]  L'instabilité,  la  labi- 
liti  neuro  -  cardio-vascu- 
laire  qui  extériorisent 
l'hyperémotivité.  Fré- 
quence du  pouls  et  ten- 
sions artérielles  sont  étonnamment  variables  sous  l'influence  des  causes 
les  plus  légères.  Il  en  est  souvent  ainsi  des  signes  mêmes  d'ausculta- 
tion qui  sont  loin  de  présenter  la  fixité  et  la  constance  relatives  des 
signes  acoustiques  des  lésions  organiques.  La  labilité  des  arythmies  e^il 
encore  plus  caractéristique  peut-être  (fig.  756). 


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Les  deux  tracëB  polygraphiques  ci-dessus  ont  été  pris 
4  environ  une  minute  et  demie  d'intervalle.  Le  premier 
met  en  évidence  des  extra-Bystoles  donnant  au  pouls  un 
«gpect  bigéminè.  Dans  lé  deuxième,  toute  extra-systole 
a  disparu. 


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Fig.  757.  —  Sajel  normal.  —  H...,  1893,  1  "',73  —  70  kilogrammes. 

d)  On  peut  noter  souvent  Vabsence  des  causes  éliologiques  habituelles 
des  cardiopalliies  organiques  (infections  rhumatismale  typhique,  syphi- 
litique, diphtérique,  etc.,  pléthore  et  auto-intoxication,  goutte,  uricé- 
mie, etc.,  etc.). 

e]  L'hypertension  tant  syslolique  que  diastolique  est  de  beaucoup  le  plus 


PRÉCORDIALGIES 


851 


souvent  constatée,  contrairement  à  une  opinion  très  répandue  ;  toutefois, 
il  y  a  des  névroses  cardiaques  avec  hypotension  (beaucoup  plus  tares)  ; 
elles  correspondent  à  deux  espèces  cliniques  différentes  de  névroses  car- 
diaques. C'est  un  sujet  que  nous  exposerons  quelque  jour. 


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-  73  kilogramines. 


H...,  1893,  1»,65  —  60  kilogrammea. 


/)  Enfin  l'épreuve  fonctionnelle  circulatoire,  qui  consiste  k  noter  les  varia- 
tions de  la  fréquence  du  pouls  et  des  tensions  artérielles  systolique  et 
diastolique  lors  du  passage  de  la  position  horizontale  à  la  position  verti- 
cale et  après  une  série  d'exercices  minutieusement  réglés  (20  flexions  sur 


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Nivroit  cardiaque. 
H...,  1878,  1",69  — 67kil<^am 


les  membres  inférieurs),  met  bien  en  évidence  dans  les  cas  nets  l'exagé- 
ration des  réactions  vaso-motrices  (hyperexcitabilité  réflexe),  et  la  marge 
habituelle  considérable  de  la  puissance  de  réserve  myocardique,  ainsi 
qu'en  témoignent  les  cinq  épreuves  figurées  ci-dessus,  recueillies  chez  deux 
normaux,  chez  un  débile  cardiaque  et  chez  deux  névrosés  cardiaques 
(fig.  757,  758.  759,  760,  761). 


852  LES    SYMPTOMES 

Bref,  le  cardiopathe  vrai,  organique  bien  compensé,  réagira  à  la  façon 
d*un  sujet  normal  ;  mal  compensé,  hyposystolique,  il  réagira  comme  un 
débile  cardiaque,  il  fournira  une  courbe  caractéristique  d'insuffisance 
cardiaque  :  faible  réaction  sphygmomanométrique,  voire  réaction  inversée, 
lenteur  du  retour  à  Tétat  d'équilibre  primitif. 

Le  névrosé  cardiaque  réagira  de  façon  exagérée  tant  au  point  de  vue 
fréquence  du  pouls  qu'au  point  de  vue  élévation  des  tensions  ;  par  là,  il 
manifestera  son  hyperexcitabilité  réflexe  cardiaque  et  vaso-motrice  ; 
sa  réaction  sphygmomanométrique,  en  revanche,  ne  décèlera  aucune  ten- 
dance à  rinsuffîsance  myocardique. 

Mais,  à  la  vérité,  tel  cardiopathe  vrai  pourra  être  névropathe,  tel  névro- 
pathe vrai  pourra  être  atteint  de  débilité  cardiaque,  de  pléthore,  voire 
d'affection  organique  du  cœur  ;  l'épreuve  fonctionnelle  permettra  sou- 
vent à  elle  seule  de  dépister  la  coexistence  des  deux  troubles  ;  associée 
aux  autres  modes  d'investigation  clinique,  elle  parviendra  presque  tou- 
jours à  faire  le  départ  de  ce  qui  appartient  en  propre  au  système  nerveux 
et  au  système  circulatoire,  à  porter  de  ce  fait  un  pronostic  substantiel,  et 
à  instituer  un  traitement  rationnel  basé  sur  une  conception  physio-patho- 
logique  précise. 

En  ce  qui  concerne  V aptitude  mititairCy  ce  n'est  pas,  comme  on  voit, 
la  puissance  de  réserve  cardiaque  qui  permettra  de  l'apprécier,  —  elle  est 
à  l'ordinaire  excellente.  C'est  la  puissance  de  résistance  et  de  réaction 
nerveuse  qui  devra  être  étudiée  avec  des  méthodes  appropriées. 

Le  complexus  cardio-vasculaire  ne  constitue  ici  qu'une  manifestation 
—  à  la  vérité  fort  importante  —  d'un  état  morbide  psycho-névropathique 
qui  domine  et  commande  toute  la  symptomatologie  et  le  pronostic. 

*  *  * 

L'exposé  précédent  a  fait  toucher  du  doigt,  nous  l'espérons  du  moins, 
tout  à  la  fois  la  complexité  et  la  relative  simplicité  du  problème 
diagnostique  posé  par  les  douleurs  précordiales.  Sa  solution  peut  en  somme 
se  concréter  comme  suit  : 

1°  Analyser  avec  soin  les  caractères,  la  modalité  de  la  douleur  précor- 
diale.  Cette  première  enquête  orientera  a  priori  l'investigation  dans  telle  ou 
telle  direction,  mais,  quelque  pénétrante  que  soit  cette  analyse,  elle  ne 
conduira  jamais  à  un  diagnostic  ferme  que  seul  l'examen  objectif  pourra 
asseoir  ; 

2°  Seul  V examen  objectif  intégral,  conduit  comme  il  a  été  dit  au  chapitre 
Organisation  de  V examen  clinique,  permettra  la  solution  plus  ou  moins 
rapide  du  «  puzzle  »  diagnostic. 

Il  nous  paraît  utile,  pour  finir  ce  chapitre,  de  reprendre  succinctement 
par  voie  de  recoupement  la  question  des  douleurs  précordiales,  en  partant 
cette  fois  des  espèces  cliniques  pour  redescendre  vers  le  symptôme  dou- 
loureux. 


PRÉCORDIALGIES  853 


AttectioBS  cardio^aortiques. 

l''  Maladies  orificielles  du  cœur.  Endocardites.  —  a)  A  la 
période  de  compensation,  les  endocardites  ne  sont  guère  algiques. 
On  sait  avec  quelle  fréquence  elles  sont  méconnues  des  patients  en  dehors 
des  périodes  de  décompensation.  Toutefois  il  est  possible  que  chez  cer- 
tains sujets  nerveux  et  hyperesthésiés  on  constate  éventuellement  des 
extra-systoles  et  une  sensation  de  distension  cordiale,  d'hyperesthésie  pré- 
cordiale, de  précordialgie  chronique.  C'est  évidemment  à  ces  cas  que 
Mackensie  fait  allusion  quand  il  écrit:  «Beaucoup  de  sujets  atteints  de 
lésion  cardiaque  vraie,  comme  celle  des  valvules  mitrale  ou  aortique, 
présentent  des  phénomènes  de  sensibilité  précordiale  exagérée.  Cela  se 
voit  surtout  chez  les  femmes...  Des  accès  de  douleur  très  intenses  peuvent 
être  ressentis  dans  la  poitrine...  Plus  souvent  c'est  une  sensation  désagréa- 
ble, sourde...  L'hyperalgésie  peut  s'étendre  à  une  zone  très  étendue  et 
quelquefois  très  prononcée...  La  douleur  peut  ne  pas  être  aussi  accusée 
que  dans  les  formes  plus  graves  d'angine  de  poitrine,  mais  elle  persiste 
plus  longtemps...  Elle  est  souvent  associée  à  une  extrême  sensibilité  à 
la  pression  des  tissus  du  cou  et  du  côté  gauche  de  la  poitrine,  surtout  du 
sein  gauche.  Lorsqu'on  a  cherché  l'état  de  la  sensibilité  de  la  peau  et  des 
muscles  en  les  pinçant  entre  le  pouce  et  l'index,  la  partie  devient  d'une 
sensibilité  qui  dure  plusieurs  heures  ». 

A  la  vérité,*ces  précordialgies  chroniques  nous  ont  paru  tout  à  fait  excep- 
tionnelles chez  les  endocardiliques  bien  compensés  et  non  névropathes.  Elles 
sont  au  contraire  la  règle  dans  les  névroses  cardiaques  (voir  plus  haut),  les 
hyposphyxies  (voir  Hypotensions  artérielles),  les  insuffisances  cardiaques 
(quelle  qu'en  soit  l'origine).  Pour  ces  dernières,  elles  semblent  relever 
surtout  du  mécanisme  de  la  distension  cardiaque. 

b)  A  la  période  de  décompensation  cardiaque,  s'étendant  de 
la  simple  réduction  de  la  puissance  de  réserve  cardiaque  à  l'asystolie 
vraie,  on  observera  surtout  le  syndrome  dyspnéique  allant  de  la  dyspnée 
d'efTort  à  la  dyspnée  permanente  avec  phénomènes  anginif ormes  plus 
ou  moins  accusés,  avec  les  signes  habituels  de  la  défaillance  cardiaque  : 
oligurie  orthostatique,  cyanose,  œdèmes,  etc.,  etc. 

2®  Myooardites.  —  Ce  sont  les  signes  de  décompensation,  d'insuffi- 
sance cardiaque  sus-énumérés  qui  prédomineront  ici,  avec  parfois  extra- 
systoles et  crises  angineuses. 

3°  Péricardites.  —  Elles  peuvent  être  latentes  ou  ne  s'accompagner 
que  de  douleurs  assez  légères  et  fugaces  pour  que  certains  sujets 
les  estiment  négligeables.  Le  plus  souvent  la  péricardite,  surtout  la  péri- 
cardite  sèche,  provoque  une  précordialgie  localisée  à  la  région  para- 
pexienne  ou  parasternale  et  parfois  rythmée  par  les  battements  du  cœur. 
L'exploration  peut  révéler  l'existence  de  points  douloureux  à  la  pression 


854 


LJÎS    SYMPTO^fl;S 


résultant,  de  l'iiTarlialion  le  long  Ju  nerf  phrénique  {poirtls  de  Giiénrau 
de  Miissy)  :  pnint  inférieur,  entre  l'appendice  xiphoïde  et  le  rebord  des 
fausses  cftles  gauches;  poinfe moyens,  à  la  partie  antéro-interne  des  espaces 
intercostaux  gauches,  le  long  du  bord  du  sternum  ;  point  supérieur,  entre 
lest  chefs  steinal  et  clavieulaire  du  sterno-cléido-niastoïdien. 


4°  Aortites.  —  Dilatation  de  l'aorte.  ^  Anévrysmeg. —   lU  peuvi 
s'accompagner  de  trois  espèces  de  douleurs  : 

a)   Douleurs    rétro-sternales    et    thoraciques,    avec    ou    non 
diations,  soit,  ce  qui  est  le  plus  fréquenl,  vrs  l'aisselle  et  le  bras  gaucbl 


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soit  vers  l'aisselle  et  le  bras  droit,  soitjvers  les  deux  bras  suivant  le  siège- 
et  lo  volume  de  la  déformation  aortique.  Elles  semblent  surtout  d'origine 
périaortique,  neuro-vasculaire,  en  rapport  avec  l'InHammation  et  la  dis- 
tension des  plexus  nerveux  périaortiques. 

b)  Douleurs  de  constriction  thoracique  avec  étreinte,  angoisse. 
sensation  de  mort  imminente,  constituant  l'élément  essentiel  du  syn- 
drome dit  angine  de  poitrine,  les  douleurs  précédentes,  qui  les  accom- 
pagnent si  souvent,  étant  l'élément  contingent.  Ces  douleurs  semblent 
subordonnées  au  fonctionnement  défectueux  du  myocarde,  à  une  insair 
fisance  aiguë  du  ventricule  gauche,  luttant  douloureusement  pour  vaiai 
une  résistance  épuisant  sa  puissance  de  réserve. 

La  dyspnée  d'effort  accompagne  nécessairement  cette  modalité  de  doi 
leur.  Nous  l'avons  vu  manquer,  au  contraire,  avec  les  précédentes  en  parti- 
culier, dans  un  cas  d'anévrysme  de  l'aorte,  de  la  portion  ascendante- 


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PRÉCORDIALGIES  855^ 

ayant  rongé  le  sternum  et  donné  naissance  à  une  tumeur  pulsatile  de 
la  grosseur  d'un  œuf  et  à  des  douleurs  thoraciques  droites  avecirradiations- 
axillaires  et  brachiales  droites. 

c)  A  la  période  de  décompensation  s'ajouteront  la  dyspnée  permanente^ 
paroxystique  et  les  signes  ordinaires  de  Thyposystolie. 

50  Artériosolérose.  Maladies  hypertensives.  —  Les  douleurs 
ressenties  dans  ces  cas  présentent  la  plus  grande  analogie  avec  celles 
énumérées  à  l'occasion  des  afïections  de  l'aorte,  si  souvent  d'ailleurs 
adultérée.  On  observe  donc  : 

a)  Des  douleurs  du  type  de  la  dyspnée  d'effort,  les  premières  de 
toutes  ; 

b)  Des  douleurs  du  type  de  la  précordialgie  permanente  paroxys- 
tique avec  dyspnée,  angoisse,  etc.,  d'origine  myocardique  ; 

c)  Des  douleurs  a  en  griffe  »  rétrosternales  avec  irradiations 
d'origine  périaortique. 

La  néphrite  interstitielle,  l'urémie  s'accompagnent  souvent  de  mani- 
festations similaires. 

6»  Crises  angiospasmodiques  vaso-motrioes.  —  Les  crises  hyper- 
tensives vaso-constrictives  déterminées  chez  certains  sujets  par  :  le 
surmenage,  l'émotion,  le  tabac,  peuvent  s'accompagner  de  façon 
éventuelle  de  symptômes  précordialgiques  et  anginiformes  de  tous  points 
identiques  aux  précédents.  C'est  seulement,  répétons-le  une  fois  de  plus, 
l'anamnèse  et  surtout  l'examen  objectif  méthodique  et  intégral  qui  per- 
mettront de  rattacher  ces  manifestations  subjectives  à  leurs  causes  réelles^ 

70  Névroses  cardiaques.  —  Nous  l'avons  trop  longuement  déve- 
loppé plus  haut  pour  y  revenir  ici.  Tout  peut  s'observer,  de  la  dyspnée 
d'effort  à  la  crise  anginiforme,  de  l'extra-systole  à  la  dyspnée  continue 
paroxystique. 

Affections  para-cardiaques. 

1^  Pleurésie  du  diverticule  pleural  précordial.  —  C'est  une 
douleur  localisée  vers  la  pointe  du  cœur  avec  recrudescence  synchrone 
aux  battements  cardiaques  et  exaspérée  par  une  respiration  un  peu  pro- 
fonde. 

Chez  les  nerveux  elle  peut  donner  naissance  à  des  extra-systoles  réflexes. 

2^    Aérophagie,     dyspepsie     avec     distension     stomacale.     — 

C'est  une  des  causes  les  plus  banales  et  les  plus  méconnues  des  précor- 
dialgies,  d'autant  que  lesdits  sujets  sont  à  l'ordinaire  des  névropathes. 
Dyspnée  d'effort  au  maximum  après  les  repas,  sensation  de  distension 
douloureuse  au  voisinage  de  la  pointe  du  cœur,  extra-systoles,  crises  de 
faux  angor  (angines  de  poitrine  des  aérophages)   peuvent  s'observer^ 


856  LES   SYMPTOMES 

Le  moment  des  accidents  (après  les  repas),  le  tympanisme  et  l'augmen- 
tation d'étendue  de  l'espace  de  Traube,  la  constatation  de  l'aérophagie, 
l'absencede  signes  objectifs  cardiaques  font  facilement  faire  le  diagnostic, 
pour  peu  qu'on  y  pense. 

L'orthoradioscopie  de  la  page  842  donnera  uneidée  précise  du  refoulement 
possible  du  cœur  par  la  poche  à  air  stomacale. 

3^  Dilatation  gazeuse  colique.  —  L'accumulation  assez  fréquente 
encore  de  gaz  au  niveau  de  l'angle  gauche  du  côlon  déterminera,  et  par 
le  même  mécanisme  de  refoulement  du  diaphragme,  les  symptômes  sus- 
énumérés.  Les  sujets  sont  des  constipés  spasmodiques  ;  la  percussion 
accuse  une  sonorité  colique  exagérée  ;  la  radioscopie  permet  parfois  de 
voir  la  collection  gazeuse.  De  l'huile  de  vaseline  et  de  l'extrait  de  bella- 
done assurent  à  l'ordinaire  dans  ces  cas  diagnostic  et  traitement. 

4^  La  mastodynie,  quand  elle  est  localisée  au  sein  gauche,  peut  simuler, 
quoique  bien  grossièrement,  la  précordialgie.  L'examen  le  plus  superficiel, 
la  palpation  de  la  mamelle,  la  constatation  d'une  induration  diffuse  ou  de 
petits  nodules  disséminés,  l'absence  de  tout  phénomène  cardiaque  vrai, 
évitent  facilement  l'erreur  possible. 

5<'  Les  névralgies  intercostales  se  reconnaîtront  à  l'ordinaire  à 
leurs  trois  points  caractéristiques,  points  de  Valleix  :  antérieur  juxta- 
sternal,  latéral  dans  la  ligne  axillaire,  postérieur  paravertébral.  Elles  ne 
prêteraient  d'ailleurs  à  confusion  que  si  elles  étaient  précisément  loca- 
lisées aux  régions  précordiales.  Se  rappeler  d'ailleurs  que  le  terme  névral- 
gie intercostale,  purement  anatomique,  ne  préjuge  en  rien  de  la  cause  qui 
doit  être  recherchée  et  qui  peut  être  :  toxique  :  saturnisme,  goutte,  etc.  ; 
infectieuse:  rhumatismes,  fièvre  typhoïde,  etc.;  osseuse:  ostéopériostite, 
mal  de  Pott,  etc.;  pleuro-pulmonaire  :  pleurésie,  pneumonie,  etc.;  voire 
cardio-médiastinale  :  anévrysme  aortique,  hypertrophie  cardiaque,  tumeur 
médiastinale,  etc.  Ne  jamais  hésiter  à  pratiquer  la  radioscopie  dans  les 
cas  obscurs. 

60    A  titre    exceptionnel,    mentionnons     les    douleurs    tabétiques. 

A  la  vérité  le  tabès  s'accompagne  souvent,  comme  on  sait,  de  lésions 
aortiques  plus  ou  moins  graves,  et  tel  tabétique  peut  de  la  façon  la  plus 
légitime  soulîrir  de  crises  d'angine  de  poitrine  d'origine  franchement 
aortique.  Mais  nous  avons,  chez  deux  tabétiques  au  moins,  observé  des 
crises  précordiales  douloureuses,  paroxystiques  et  fugaces,  que  leur  alter- 
nance avec  d'autres  crises  algiques  paroxystiques,  gastriques  et  des  mem- 
bres inférieurs  obligeaient  à  considérer  comme  d'origine  tabétique. 


•* 


PRURITS  r    P^^^'it^s»  ^^  prurire,     ~| 
\_démangerjdémangeaisons,j 


La  moins  mauvaise  définition  du  prurit  nous  paraît  être  relie  de  Jac- 
quet :  le  prurit  est  Tensemhle  des  sensations  qui  éveillent  le  désir  et  le 
l^<^soin  de  grattage. 

L'association  si  fréquente  du  prurit  et  des  troubles  vaso-moteurs 
(dermographisme)  a  fait  rapporter  Torigine  de  la  manifestation  pruri- 
i^ineuse  à  une  lésion  ou  à  un  trouble  fonctionnel  des  nerfs  sympathiques. 

Bien  des  classifications  pathogéniques  et  cliniques  des  prurits  ont  été 
proposées.  La  plus  pratique  nous  paraît  être  la  suivante  : 

Prurits  toxiques  (et  diathésiques). 

Prurits  dermatosiques  (par  lésions  cutanées). 

Prurits  parasitaires. 

Prurits  névropathiques. 

Les  prurits  toxiques  comprennent  en  somme  tous  les  prurits  dont 
la  cause  parait  à  proprement  parler  une  adultération  humorale  ou  san- 
guine, que  ladite  adultération  soit  diathésique  (auto-toxique),  ou  toxique 
vraie,  alimentaire  ou  médicamenteuse  (exo-toxique). 

Les  prurits  diathésiques  auto-toxiques  sont  extrêmement  fré- 
quents. On  les  rencontrera  dans  le  diabète  (prurit  diabétique),  la  goutte^ 
y  urémie  j  la  stercorémie  (constipation),  la  cholémie  (prurit  de  Tictère), 
V artériosclérose  [prurit  sénite),  les  dyspepsies,  les  dysménorrhées.  Ils  sont 
manifestement  dominés  par  la  notion  de  l'adultération  humorale  consé- 
<utive  à  rinsuffisance  hépatico-rénale  caractéristique  de  la  plupart  des 
aiïections  sus-énumérées. 

Les  prurits  d'origine  alimentaire  sont  non  moins  fréquents,  et 
on  sait  combien  certains  sujets  y  sont  prédisposés  :  les  aliments  plus 
.spécialement  prurigènes  sont  :  les  crustacés,  les  coquillages,  la  charcu- 
terie, les  salaisons,  le  gibier,  le  poisson  insuffisamment  frais,  les  épices, 
les  conserves,  l'afimentation  carnée  excessive,  les  fromages  fermentes, 
les  fraises.  Un  certain  degré  d'insuffisance  hépatico-rénale  semble  être 
souvent  à  l'origine  de  ces  intolérances.  Peut-être  faut-il  faire  intervenir 
aussi,  comme  dans  les  prurits  suivants,  la  notion  d'anaphylaxie. 

Les  prurits  d'origine  médicamenteuse  :  le  café,  le  thé,  Valcool, 
la  belladone,  la  cocaïne,  l'antipyrine,  le  mercure,  les  bromures,  lechloral, 
l'opium  et  ses  dérivés,  les  balsamiques.  Leur  abus  chez  certains,  leur 
Diagnostic.  *>4 


è58  LES   SYMPTOMES 

simple  usage  chez  beaucoup,  peuvent  être  générateurs  de  prurits  avec  ou 
sans  dermatose. 

A  noter  enfm  dans  cette  même  catégorie  les  prurits  d'oris^ine  hyda- 
tique. 

Les  prurits  dermatosiques.  Il  faudrait  mentionner  ici  toutes  les:^ 
dermatoses  prurigineuses.  Les  plus  fréquentes  sont  :  les  prurigos,  les  urti- 
caires, les  lichens,  les  eczémas,  le  mycosis  fongoïde,  la  varicelle,  les 
séborrhées,  Thyperidrose,  la  dermatite  herpétiforme  de  Duhring,.  les- 
trichophyties,  etc.  Nous  ne  pouvons  résister  à  la  tentation  de  reprodnirer 
ici  la  belle  leçon  de  M.  Brocq  relative  aux  dermatoses  prurigineuses  ; 

«  Je  vous  rappelle  en  quelques  mots  comment  on  peut  comprendre  et' 
classifier  les  dermatoses  prurigineuses  qui  rentrent  dans  mon  groupe  des 
réactions  cutanées  pures  à  prurit  pré-éruptif  (Jacquet). 

ulo  Quand  un  sujet  est  atteint  de  prurit  et  qu'il  se  gratte,  les  téguments^ 
bien  qu'ils  soient  soumis  aux  traumatismes  des  grattages  et  des  frotte- 
ments, peuvent  garder  leur  aspect  naturel  ;  ils  ne  présentent  aucune  alté- 
ration de  leur  structure  appréciable  à  Tœil  nu,  aucune  éruption.  Ils  ne- 
réagissent  donc  point  d'une  manière  visible.  C'est  le  prurit  pur  ou  prurilus^ 
sine  materiâ.  Ce  sont  les  prurits  dits  essentiels,  qui  sont  assez  fréquents,, 
surtout  dans  la  clientèle  de  ville,  chez  les  névropathes  ;  le  prurit  sénile 
rentre  dans  cette  catégorie. 

«20  Sous  l'influence  des  grattages  et  des  frictions,  la  peau  peut  subir 
avec  plus  ou  moins  de  rapidité  des  modifications  d'aspect  ;  elle  prend  une 
teinte  un  peu  brunâtre  ;  ses  plis  s'exagèrent,  deviennent  plus  visibles,, 
plus  profonds,  se  croisent  en  losanges  plus  ou  moins  réguliers  ;  l'aspect 
devient  d'abord  comme  velvétique,  puis  comme  rugueux,  par  exagéra- 
tion des  papilles  dermiques  et  de  l'épiderme  ;  il  se  produit,  en  effet, 
histologiquement,  une  hyperacanthose  des  plus  marquées.  Tout  peut 
en  rester  là,  et  c'est  ce  qui  se  passe  presque  toujours  lorsque  le  prurit 
est  généralisé  ;  mais  quand  il  est  circonscrit  les  lésions  cutanées  s'exa- 
gèrent encore  et  simulent  d'abord  des  sortes  de  papules  par  hypertrophies 
papillaires  et  épidermiques,  puis  de  véritables  placards  infiltrés,  épaissis^ 
quadrillés,  plus  ou  moins  squameux  et  excoriés.  Ce  sont  là  les  lésions  de 
lalichénification  pure,  laquelle,  comme  le  prurit  lui-même,  peut  être  diffuse 
ou  circonscrite  ;  et,  comme  je  l'ai  montré  il  y  a  vingt-deux  ans  en  indivi- 
dualisant ces  types  morbides,  ce  sont  là  des  lésions  d'origine  purement 
traumatique,  pouvant  être  pures,  c'est-à-dire  se  développer  d'emblée 
sur  la  peau  saine,  pouvant  être  secondaires,  c'est-à-dire  se  développer 
sur  toute  autre  dermatose  prurigineuse  préexistante.  Quand  elles  sont 
pures,  elles  constituent  les  lichens  simplex  des  anciens  auteurs,  nos  prurits 
diffus  ou  nos  prurits  circonscrits  avec  lichénification. 

«  3°  Sous  l'influence  des  grattages  et  des  frictions,  la  peau  peut  réagir 
par  de  Vuriicaire  vulgaire  banale  ;  elle  peut  réagir  par  de  Vurticaire  petite^ 
minuscule,  papuleuse,  et  l'on  a  alors  une  série  de  faits  allant  vers  les  pru- 


%  PRURITS  859 

rigos  (voir  plus  loin)  ;  elle  peut  réagir  par  de  Vuriicaire  huileuse,  et  i'on 
a  alors  une  série  de  faits  allant  vers  les  derraatites  polymorphes  (voir 
plus  loin). 

«40  Sous  rinfluence  des  grattages  et  des  frictions,  surtout  quand  le 
prurit  est  localisé  à  la  face  interne  des  doigts,  le  malade  peut  voir  se  pro- 
duire presque  immédiatement  des  soulèvements  de  Tépiderme  par  de  la 
sérosité  citrine,  transparente,  sans  rougeur  périphérique,  de  telle  sorte 
quMl  semble  que  la  peau  soit  criblée  de  grains  de  sagou  cuits,  situés  les 
uns  à  côté  des  autres,  pouvant  parfois  confluer  de  manière  à  former  des 
soulèvements  épidermiques  assez  considérables,  presque  toujours  discrets 
ou  simplement  cohérents  :  c'est  le  type  morbide  auquel  on  doit  vrai- 
ment réserver  le  nom  de  dysidrose  ;  mais  il  coexiste  fort  souvent  chez  le 
même  sujet  avec  le  suivant,  d'où  des  confusions  regrettables. 

«  50  Sous  rinfluence  des  grattages  et  des  frictions,  il  se  développe  sur 
les  téguments,  quelquefois  sans  rougeur,  presque  toujours  avec  une  rou- 
geur érythémateuse  plus  ou  moins  vive  concomitante,  de  fines  vésicu- 
lettes,  inégales  de  dimensions,  de  la  grosseur  moyenne  d'une  tête  d'aiguille, 
et  qui  criblent  l'épiderme  de  la  manière  la  plus  irrégulière.  Le  meilleur 
procédé  pour  les  bien  observer  est  de  sécher  d'abord  la  peau  soit  avec  un 
morceau  de  fine  toile,  soit  avec  de  la  ouate  imprégnée  d'éther  sulfurique, 
puis  d'appliquer  sur  la  surface  malade  une  feuille  de  papier  à  cigarettes 
par-dessus  laquelle  on  met  un  compresseur  de  verre.  On  voit  alors  à  tra- 
vers le  compresseur  la  sérosité  qui  sourd  des  vésiculettes  ouvertes  s'impri- 
mer sur  le  papier,  décelant  ainsi  avec  la  dernière  netteté  la  forme  et  la 
disposition  de  ces  vésiculettes.  Si  les  vésicules  ne  sont  pas  ouvertes, 
on  n'a  qu'à  donner  superficiellement  quelques  coups  fort  légers  avec  la 
curette  d'exploration,  après  quoi  on  applique  le  papier  à  cigarettes  et  le 
compresseur.  C'est  à  cette  forme  morbide  objective  ainsi  nettement 
définie  par  cette  lésion  élémentaire  vraiment  spéciale  que  j'ai  réservé 
pour  ma  part  le  nom  d'eczéma  vulgaire,  ou  à!eczéma  vésiculeux  vrai,  ou 
d'eczéma  amorphe. 

«  6<>  Sous  l'influence  des  grattages  et  des  frictions,  il  se  développe  de 
tout  petits  éléments  d'un  rouge  assez  vif,  faisant  une  légère  saillie  au- 
dessus  du  niveau  des  téguments,  portant  à  leur  centre  un  soulèvement 
de  l'épiderme  par  de  la  sérosité  citrine,  c'est-à-dire  une  petite  vésicule  ; 
ces  éléments  peuvent  être  disséminés  çà  et  là  sans  ordre  aucun,  surtout 
sur  les  membres,  mais  ils  ont  une  tendance  marquée  à  s'agminer,  à 
confluer,  et  à  donner  ainsi  naissance  à  des  placards  rouges,  criblés  de  vési- 
cules minuscules  analogues  à  celles  du  type  précédent  et  plus  ou  moins 
suintants.  C'est  le  type  morbide  qui  est  vraiment  digne  du  nom  d'eczéma 
papulo' vésiculeux.  Il  est  constitué  par  une  série  de  faits  de  passage  qui 
relient  d'une  manière  insensible  l'eczéma  vésiculeux  vrai  vulgaire  ou 
amorphe  aux  prurigos  vrais  dont  nous  allons  maintenant  parler. 

«  7^  Sous  l'influence  des  grattages  et  des  frictions,  ia  peau  réagit  par 
des  papules  d'un  rouge  vif,  acuminées,  plus  ou  moins  urticariennes,  et 
portant  à  leur  sommet  un  soupçon  de  soulèvement  de  l'épiderme  par  un 


860  LES    SYMPTOMES 

peu  de  sérosité  citrine.  Comme  le  prurit  est  des  plus  vifs,  presque  toujours 
cette  papulo-vésicule  urticarienne  (séro-papule  de  Tommasoli)  est  exco- 
riée par  les  ongles  du  malade,  mais,  quand  elle  évolue  sans  être  traumatisée, 
il  se  produit  spontanément  à  son  centre  une  minuscule  croûtelle  d*un 
jaune  brunâtre  par  dessiccation  de  la  petite  vésicule  du  sommet.  Telle 
est  la  lésion  élémentaire  caractéristique  des  prurigos.  Et,  comme  je  Tai 
dit  en  discutant  le  diagnostic  difïérentiel  d'un  de  nos  malades,  si  ces 
éléments  éruptifs  restent  isolés,  discrets,  on  a  le  type  morbide  prurigck 
simplex  ;  s'ils  ont  de  la  tendance  à  s'agminer  et  à  former  des  placards 
eczématisés  et  lichénifiés,  on  a  le  type  morbide  prurigo  de  Hébra;  s'ih 
sont  très  volumineux,  on  a  le  type  morbide  prurigo  ferox  Vidali. 

«  8^  A  la  suite  du  prurit  et  des  grattages  il  peut  ne  se  produire  chez  le 
malade  que  de  la  lichénifîcation  plus  ou  moins  accentuée,  plus  ou  moins 
diffuse,  avec,  par  crises,  des  poussées  de  vésicules  eczématiques.  E.  Bes- 
nier  a  autrefois  fait  rentrer  ce  type  morbide  dans  ses  prurigos  diathésiques. 
D'après  la  notation  que  nous  avons  adoptée,  on  ne  peut  le  qualifier  de 
prurigo,  puisqu'on  n'y  trouve  pas  la  lésion  élémentaire,  la  papulo- 
vésicule  urticarienne,  caractéristique  de  ce  groupe.  Nous  lui  conser- 
verons donc  le  nom  de  prurit  avec  lichénificaiion  et  eczémaiisaiion. 

«  90  Sous  l'influence  des  grattages  et  des  frictions,  la  peau  peut  enfin 
réagir  d'une  manière  beaucoup  plus  complexe.  Par  places  il  se  forme  des 
plaques  d'érythème,  par  places  des  éléments  d'urticaire,  par  places,  soit 
d'emblée  sur  la  peau  saine,  soit  sur  des  plaques  préexistantes  d'érythème, 
des  vésicules,  des  bulles  plus  ou  moins  volumineuses,  parfois  même  des 
pustules  d'emblée.  Ces  diverses  formes  éruptives  peuvent  coexister  en 
un  même  moment  chez  le  même  sujet,  formant  l'éruption  polymorphe 
par  excellence  ;  elles  peuvent  se  succéder  chez  lui,  c'est-à-dire  qu'une 
poussée  éruptive  est  urticarienne,  une  autre  érythémateuse.  une  autre 
érythémato-vêsiculeuse,  une  autre  l)ulleuse,  une  autre  vraiment  poly- 
morphe, etc.  De  plus,  les  lésions  éruptives  peuvent  être  disséminées  sans 
ordre  ;  elles  peuvent  être  groupées,  et  simuler  soit  l'herpès  vulgaire,  soit 
les  circinations  de  la  trichophytic;,  et  dans  ce  cas  elles  sont  dignes  du 
nom  de  dermaliles  herpélif ormes  (Duhririg).  L'enseml)le  du  groupe  morbide 
doit  être  dénommé  dermaliles  polifmorphes. 

((  Tel  est,  bien  résumé,  le  vaste  schème  des  dermatoses  prurigineuses 
à  prurit  pré-éruptif  (Jacquet)  du  groupe  des  réactions  cutanées  pures. 

«  Mais  il  faut  ajouter  que,  sous  l'influence  du  prurit  et  des  grattag^^s 
consécutifs,  d'autres  éruptions  que  l'on  ne  peut,  jusqu'à  plus  ample  informé, 
ranger  purement  et  simplement  dans  les  dermatoses  à  prurit  pré-éruptif, 
peuvent,  elles  aussi,  sedévelopperavec  une  rapidité  et  une  facilité  extrêmes. 
Au  premier  rang,  parmi  elles,  nous  devons  signaler  ces  curieuses  affections, 
intermédiaires  aux  eczémas  et  aux  psoriasis,  qui  ont  soulevé  tant  de  discus- 
sions dans  ces  derniers  temps  et  auxquelles  nous  avons  donné  le  nom  de 
parakéraloses  psoriasiformes  ;  or,  parmi  ers  parakératoses  psoriasiformes, 
il  en  est  surtout  une  que  l'on  voit  souvent  survenir  d  ans  les  circonstance 
auxquelles  nous  faisons  allusion  :  cette  variété  est  essentiellement  carac- 


PRURITS 


8(il 


ti'risée  au  point  de  vuo  ol>jertif  par  des  plaques  plus  ou  moins  étendues, 
d'un  rouge  plus  ou  moins  vîf,  parfois  pâle,  parfois  un  peu  bistré,  squa- 
meuses, et  sur  lesquelles  se  forment  des  vi^sicules  analogues  à  celles 
de  l'eczéma  vésiculeux  vrai  ;  elle  est  donc  vraiment  digne  du  nom  d'eczôma  : 
c'est  ce  que  la  plupart  des  auteurs  désignent  sous  le  vocable  d'erzéma 
séborrhéique  psoriasiforme,  c'est  ce  que  nous  avons  désigné  sous  celui  de 
parakéralose  psoriasiforme  eczémalisée,  voulant  indiquer  par  là  que,  dans 
nombre  de  cas,  cette  forme  morbide  n'a  rien  à  faire  avec  la  séborrhée,  h 

Il  convient  de  rap- 
procher de  ces  prurits 
dermatiques  les  pru- 
rits subordonnés  aux 
lésions  variqueuses  des 
membresintérieurs.Ils 
s'accompagnent  tou- 
jours de  troubles  tro- 
phiques. 

Il  en  est  de  même 
(les  prurits  localisés, 
tels  certains  prurits 
vu  I  va  ires  ou  péri- 
anaux  subordonnés  à 
un  écoulement  local 
utérin,  vaginal  (leu- 
corrhée), urétral,  anal 
ou  périanal  (fistule, 
hémorroïdes) . 

I.cs  prurits  para- 
Bitaires,  surtout  re- 
[>résentés  pratique- 
ment par  la  gale  et  les 
pMiriases.  On  doit  y 
penser  toujours,  pour  réservé  qu'on  doive  être  souvent,  même  après  dia- 
(;nostic  assis.  Le  diagnostic  de  la  gale,  si  important,  se  fera  surtout  par 
la  nolion  de  contagion  prurigineuse  (le  sujet  suspect  «  a  couché  avec  quel- 
qu'un qui  se  grattaitnl,  par  la  localisation  prédominante  du  prurit  el  des 
lésions  aux  lieux  d'éteclion  (iffurés  sur  la  figure  ci-conlre  et  eu  besoin  par 
la  consialalion  microscopique  des  sarcoptes  :  on  ouvrira  un  sillon  avec  une 
aiguille,  on  enlèvera  avec  ladite  aiguille  le  petit  point  blanc  terminal  : 
c'est  la  femelle  dont  la  loupe  ou  le  microscope  préciseront  les  formes. 

Nous  empruntons  à  Sabouraud  {Presse  médicale,  21  juin  1917)  la  des- 
cription du  fameux  «sillon  ». 

"  Le  sillon.  —  Je  parie  donc  pour  la  première  fois  du  fameux  «  sillon 
galeux  11,  C'est  qu'en  vérité,  dans  une  consultation  externe  un  peu  nom- 
breuse, un  dcrmatologiste  aura  fait  vingt  fois  le  diagnostic  de  la  gale  par 


862  LES    SYMPTOMES 

ses  localisationà  avant  d'avoir  cherché  un  sillon.  On  cherche  le  sillon  dans 
les  cas  récents  ou  douteux  que  les  commémora  tifs  n'éclairent  pas.  Qu'est 
donc  le  sillon  de  gale?  Une  comparaison  le  dira  de  suite,  car  chacun  con- 
naît, pour  l'avoir  vu  dix  fois,  le  sillon  de  la  taupe  à  flour  de  terre  dans  un 

champ  Les  'aillons 
de  I  aca  e  sont  faiLs 
de  même  On  les 
vo  t  m  eux  hez  les 
ge  s  sa  es  man  ant 
des  I  qu  de  sales, 
I  a  e  que  ces  I  qui- 
de  y  pénet  ant  par 
ap  l  ar  te  I  im- 
prègnent de  noir. 
Pour  es  b  en  voir 
quand  on  net  con- 
naît pas,  choisir  et 
examiner  la  paume  de  la  main  chez  les  enfants  du  peuple.  Je  compare- 
rais très  exactement  les  sillons  à  la  figure,  popularisée  par  la  photogra- 
phie et  le  dessin,  du  tréponème  de  la  syphilis  coloré  au  nitrate  d'ar- 
gent. C'est  un  linéament  sinu(>ux  noir.  Quand  le  sillon  n'est  pas  noirci,  il 


S<u 


Fig     85  —S 


c^t  dilTicil*:  à  voira»  point  qui'  le  rlicn'iiciir.  pour  le  niotlre  hors  de  dotilo, 
l'imprégnera  d'encrt^  ou  d<:  liàntiiry  d'iu.l.'  d.'piisw  en  goutte,  et  essuyée 
l'instant  d'après,  procédé  siiiipii-,  .-oiivenl  ulilf. 


'I  sillon  lilanc  ii 
:  qui'  vous  axez  pa 


pnfori'  plus  difficile  à  décrire 
uni-  aiguille  dans  l'épaisseur 
"igt.  par  exemple,  sans  faire 


pRURrrs 


865 


saigner.  Retirez  l'aiguille,  vous  verrez  son  trajet,  l'épiderme  soulevé  y  est 
devenu  mat  et  blanchâtre  ;  seulement  le  trajet  que  vous  avez  fait  est 
rectlligne  et  celui  du  sarcopte  toujours  sinueux.  Autrement  l'aspect  blanc 
.et  mat  de  l'épiderme  qui  le  signale  est  identique.  Ce  sillon-là  est  très 


F'tg.  768.  —  Pedicitlue  capilis  mâle. 
Grossi  25  fois  (d'après  Bnimpt). 

•dilTicile  à  voir  et  c'est  ce  qui  rend  !e  diagnostic  si  épineux  ailleurs  qu'à 
l'hôpital.  Plus  ordinairement  les  lésions  de  la  gale  sont  des  élevures,  ou 
■des  papules  et  des  vésicules  souvent  décapitées  par  grattage  et  dont  la 
:saillie  est  allongée  suivant  la  direction  du  pli  oii  on  les  rencontre^  » 

Le    diagnostic  de   la  phti- 

riase  se  pose  de  même  :  localisa- 
tion des  lésions  [voir  ci-contre), 
■examen  morphologique  du  pa- 
rasite. N'oublions  pas  que  les 
■dits  parasites  sont  non  seule- 
ment désagréables,  mais  dan- 
gereux, vecteurs  certains  de 
maintes  (lèvres  récurrentes  et 
du  typhus  exan  thématique. 
Rappelons  les  fameuses  taches 
ombrées  sus-pubiennes  carac- 
téristiques des  poux  du  pubis.    S/,siigmale;rr,trachi'es (d'après H.  Blanchard). 

Les  prurits  névropatbîques  que  l'on  rencontre  surtout  dans  les, 
Itrois  circonstances  suivantes  ; 

a)  Les  psychoses,  les  névroses,  la  maladie  de  Basedow,  à  l'occasion  du- 
ïiurmenage,  des  chagrins,  des  émotions  morales  violentes, 

b)  Les  lésions  des  nerfs  périphériques  (causalgies). 

c)  Comme  manifestation  réflexe  d'une  excitation  viscérale  profonde, 
tel  le  prurit  de  l'helminthiase  intestinale. 


LES    SYMPTOMES 


1  pratique  subordonné  aux 
I  moins  ^5  p.  100  des  ca?. 
dans  ces  cas  le  diagnostic 


En  somme  el  en  résumé  :  le  prurit  est  dans  h 
cinq  groupes  de  causes  suivants  représentant  a 

l"  Le  parasitlBine  :  gale  et  phtiriases  ; 
sera  basé  sur  : 

a)  Le^  localisations  prurigineuses  :  tête  et  nuque  pour  la  phtirinsi' 
commune;  face  dorsale  des  mains  et  des  avant-bras,  face  antérieure  des 
aisselles,  aines  et  prépuc*  pour  la  gale  ;  pubis  pour  le  phtirius  pubis. 

b)  Les  lésions  de  grattage. 

c)  La  constatation  directe  du  parasite  :  bonne  loupe  ou  microscope. 
2"  Les   dermatoses    prarigineuses  :    la     constatation   du    type  ûk 

la  dermatose  per- 
mettra un  dia- 
gnostic immédial 
à  l'expert  derma- 
tologique. 

3°  L'insuffi- 
sanoe  bépatico- 
rénale  :  la  cholé- 
mie  et   Vazoiémie. 

a)  La  mesure 
de  la  tension  ar- 
térielle, l'examen 
des  urines,  la  con- 
statation d'aulre,- 
phénoniènes  azo- 
téniiques  (v^'rli- 
ges,cranlpl'S.^■Ili^- 
taxis,  nycturit-l, 
et  surtout    le    ilo- 


'  feront  porlei 


;ans  hésitation  le  diagnostic  d'azi- 
[•  dépister  la  tbolé- 


snge  de  l'urée  sanfjuin 

h)  Le  prurit  de  l'iclére  est  classique.  Mais  il  faut  s 
mie  fruste  dont  le  prurit  ost  précisément  un  bon  signe. 

4''  Les  diathèses,  au  premier  rang  desquelles  il  faut  placer  le  diabète. 
Certaines  localisations  prurigineuses,  tel  le  pruril  vuloaire  rebelle  d"-  la 
femme,  sont  particulièrement  révélatrices.  On  n'oubliera  jamais  d"'-xa- 
miner  lurinc  des  prurigineux  au  quadruple  point  de  vue  (sucre,  allm- 
mine,  bile,  acidité)  :  la  glycosurie,  le  brightisme,  la  clioléuiie,  l'hypei- 
acidilé  hiimorale  étant  des  causes  de  prurit  extrêmement  fréquentes. 

r><*  Les  névropathles  :  le  prurit  est  en  ce  cas  une  véritable  dysc— 
tliésie  cutanée  qu'ucrompagneront  les  signes  caractéristiques  ordinaires 
des  névropathles.  Mais  on  ne  devra  se  rallier  au  diagnostic  de  prurit 
uévropathique  que  par  exclusion  et  après  avoir  éliminé  niéthodiquenu'iit 
li-s  causes  sus-énumén;cs:  parasitisme,  dermatose,  c.holémie,  azolémie, 
glycnsui'ic,  intoxication  alimentaire  ou  médicainent<'usc. 


'  „„„. 

CAHACT^.HES 
ET     LOCAI.IKATIUNS 

l'ttWES. 

ASSOCIÉS. 

Phtiriaie       ba- 
1      nale. 

;  6ali{iiH"n). 

Lisions  <lr'jr<illa-ir, 
Paratile  fpidpqiu. 
TiU  fl  nuque. 

Faee     ilnruale     maint. 

jwanl-iirai. 
Face     anlirinurt     .««- 

Paniigimei  nncturne». 

" 

DsrmatiqusB. 

Dermalone      caractirlu- 
ligue:  pFuriaat,  urti- 
eaires,    licheni.   eczé- 
ma», >^borrkiet.  iri- 
rhaphutiei.    varietUe. 
mycosit,  elc. 

OiJPlqiiefois  Hlbii- 
mlne,      si       ta 

KCnfraliséc. 

^ 

l'ruril    qiniralifi    i^ine 
Riatena,  parlait  pri- 

brea  inférieur*. 
Lisioni  de  grallage  tar- 
dive: 

Purfuis  piKiiienU 
iiiliaircs. 

vfinlglycoBiirie 
HliraenlHirf. 

Ictère  ou  «ibiclère.         1 
BradycaMIe.                   i 
Cbotémie  tamilialc 

AsoUmiquAs. 

1 

Prurit    tjintraliM    sine 

Parl'iis  paroijjamet  noe- 

lurnes. 
Lestant  dt  grallage  lar- 

Alhiiminc       M- 

qiirnle. 

Signe»    <lu    brightiime     , 
tle  l'arlériosclérose.       > 

Hypertension         arté- 
rielle. 

CÈphBlées,         vertiges.    ! 
^nis  taxis,          nyctu- 

DiabètiquBS. 

Prurit  fiiucnl   healité 
à  ta  vuti-e.  aux  plia  de 
/IfTian.     <Vnne     rare 
intenaili,   dane   rare 
tênatiU. 

Glyw^urio. 

Les  signes  habituels  du 
Polyurie,      polydi|i*ic. 

1  Taxiqaaa. 

Prurit    giniraliii    sine 
lualerfa     au     urtiea- 
rien  nu  dermattte  mi- 
liicamenleuae     («x.    : 
ilermuiite  rj-lolialrice 
hijdrorrjuri-qur). 

l) 

Ou     slliuniinurie 

transitoire. 

Intoxication  alimenlairt 

l.lus   uu    j.ioin*   éil. 
(leute. 
Cède  ]>liis  ou  moins  ru-  |, 
pidement  k  1»    sup- 

i 

1 



Prurit  minéralisé  ou  hca- 
liti  iinemalfTia. 

u 

o)  Pigehiipatliir,       uù-  I, 
vropalhie,   Busedow, 
émotion,          siirnie- 

h)      ^lévrile      pèriplK- 

rique    (caiisalgiei. 
r)  Excitation   viscérnie 
«oiimée        (lielmin. 

Iliin-'o). 

ÎSYNCOPÊ  r^^  '^^^  avec,  et  ^ok^v.^, couper,! 


rde  Tuv,  avec,  et  ^ok^v."^, couper,! 
L  Défaillances,  lipothymies.  J 


l^a  syncope  est  constituée  par  un  arrêt  subit  et  momentané  des  mou- 
Aements  du  cœur.  La  syncope  vraie  est  excessivement  rare.  Il  est  en 
revanche  assez  fréquent  de  constater  la  défaillance,  le  demi-évanouis- 
sement, la  lipothymie  (de  Xeiweiv,  manquer,  ôujjloç,  courage)  caractérisin» 
par  une  perte  plus  ou  moins  complète  de  la  connaissance  sous  la  dépen- 
dance, semble-t-il,  d'une  diminution  plus  ou  moins  grande  de  rirrigatioii 
sanguine  encéphalique.  La  symbiose  des  systèmes  nerveux  et  circulatoirt^ 
•«st  si  étroite  que  les  phénomènes  psychiques  et  circulatoires  sont 
t^onnexes,  et  le  meilleur  signe  de  la  syncope  et  de  la  lipothymie,  et 
qui  permet  précisément  de  les  distinguer  immédiatement  des  comas,  de 
4'asphyxie,  etc.,  réside  dans  l'association  de  la  perte  plus  ou  moins 
complète  de  connaissance  en  coïncidence  avec  un  affaiblissement  et  par- 
fois un  ralentissement  du  cœur  pouvant  aller  presque  jusqu'à  l'arrêt 
pendant  une  période  plus  ou  moins  longue.  Les  états  syncopaux  seront 
donc  caractérisés  : 

1^  Par  un  état  plus  ou  moins  profond  d'évanouissement,  de  perte  de 
eonscience,  avec  résolution  plus  ou  moins  complète  des  muscles  ; 

2°  Par  un  afTaiblissement  marqué  du  pouls  (pouls  petit,  misérable) 
et  des  battements  du  cœur  ; 

3^  Par  un  certain  nombre  de  troubles  associés  vaso-moteurs  et  sécré- 
toires  (pâleur  de  la  face  et  des  lèvres,  sueurs  froides,  refroidissement  des 
extrémités,  etc.),  qui  contribuent  à  donner  à  la  syncope  le  masque  de 
la  mort. 

Notons  qu'on  observe  fréquemment,  juste  avant  la  fin  de  la  syncope, 
rune  courte  crise  convulsive  généralisée  même  en  dehors  de  toute  épi- 
lepsie. 

Il  suffira  d'avoir  bien  présentes  à  l'esprit  ces  trois  caractéristiques  cli- 
niques essentielles  des  états  syncopaux.  pour  dépister,  et  habituellement 
H  première  vue,  les  «  attaques  simulées  »,  les  «  évanouissements  théâ- 
traux »,  les  «  états  syncopaux  suggestifs  ».  si  courants  dans  certains 
mondes,  et  semble-t-il  de  tous  les  temps,  si  Ton  en  juge  par  le  pourcen- 
tage élevé  des  ((  pertes  de  connaissance  »  que  l'on  relève  dans  les  romans 
de  toutes  les  époques  et  de  toutes  les  latitudes. 


SYNCOPE  867 

La  syncope  et  les  états  syncopaux,  lipothymiques  s'ol»serveront surtout 
dans  les  conditions  suivantes  : 

1^  Évanouissement  banal,  probablement  par  anémie  cérébrale 
iiiguè  (vaso-constriction,  inhibition  cardio-vasculaire  émotive)  des  sujets 
prédisposés  se  trouvant  dans  une  salle  confinée  ou  mal  ventilée,  dans  une 
foule,  assistant  fortuitement  à  quelque  accident,  à  une  hémorragie. 
La  vue  du  sang  déclanche  automatiquement  la  défaillance  chez  certains 
sujets,  véritables  n  hémophobes  n ,  a  fortiori  une  douleur  ou  une  hémorragie 
personnelle.  Le  port  d'un  corset,  d'un  vêtement  serré,  la  période  de 
digestion  ou  au  contraire  de  jeûne  est  manifestement  prédisposante  chez 
<^ertains  sujets.  Bref,  à  l'origine  on  trouve  toujours  :  1°  un  shock  émo- 
tionnel (angoisse,  appréhension,  douleur,  peur,  terreur,  etc.)  ;  2^  une 
prédisposition  émotive,  neuro-cardio-vasculaire.  se  traduisant  en  dernière 
analyse  par  une  exagération  des  réflexes  émotifs  vaso-moteurs. 

Il  faut  en  rapprocher  les  défaillances  et  les  lipothymies  des  hypo- 
tendus, des  convalescents,  des  infectés,  des  ptosiques,  à  l'origine  desquelles 
on  relève  une  hyposthénie  neuro-vasculaire  évidente. 

2°  On  a  coutume  d'en  rapprocher  certaines  formes  mineures  de 
l'épiiepsie,  mais,  à  la  vérité,  il  leur  manque  à  l'ordinaire  le  syndrome 
vaso-moteur  (petitesse  du  pouls,  refroidissement  des  extrémités,  etc.), 
caractéristique  des  états  syncopaux.  Toutefois  il  faut  bien  convenir  que 
<!ertaines  de  ces  formes  s'en  rapprochent  beaucoup.  Il  faudra  toujours 
y  penser  en  présence  d'états  pseudo-lipothymiques  à  rechutes,  d'évanouis- 
sements répétés  et  de  cause  obscure. 

3»  Certaines  formes  cérébro-cardiaques  d'artériosclérose,  surtout 
isi  elles  s'accompagnent,  et  c'est  la  règle,  d'aortite,  peuvent  donner  nais- 
sance à  des  états  syncopaux  particulièrement  redoutables.  La  syncope 
fatale  des  formes  majeures  de  l'angor  pectoris  rentre  dans  cette  catégorie. 
C'est  la  possibilité  de  cette  éventualité  qui  assombrit  surtout  le  pronostic 
de  cette  dernière  affection.  Toutefois  il  convient  de  dire  et  de  répéter 
que,  nvême  dans  les  formes  majeures  d'angor  pectoris,  môme  en  présence 
de  lésions  aortiques  formelles  et  étendues  (dilatation,  voire  ectasie), 
même  avec  une  hypertension  assez  forte,  la  syncope  mortelle  est  exception- 
nelle et,  en  tout  cas,  peut  être,  est  à  l'ordinaire  très  tardive.  Nous  avons 
suivi,  nous  suivons  de  tels  sujets  depuis  dix,  douze  ans  et  plus. 
En  pratique,  on  peut  adopter  en  général  la  formule  suivante  : 
La  syncope  est  à  l'ordinaire  bénigne  chez  les  jeunes  gens;  elle  est  tou- 
jours sérieuse,  parfois  redoutable,  quelquefois  fatale  chez  les  vieillards. 

40  La  syncope  de  la  bradycardie  paroxystique  (maladie  de 
Stocke-Adams)  est  d'un  diagnostic  évident,  pourvu  qu'on  prenne,  et 
c'est  bien  le  moins,  la  peine  de  compter  le  pouls  (voir  Arythmies,  Disso- 
dation  auricuto-veniricutaire).  Un  examen  complet  ultérieur  et  au  besoin 
un  bon  tracé  polygraphique  lèveront  tous  les  doutes. 


8^,^^  LES    SYMPTOMES 

.>  Lîi  syncope  chloroformique,  incident,  comme  on  sait,  redou- 
table. Voici  les  sip:n(V';  d'alarme  rappelés  par  Desfosses. 

a)  Hospiralion  :  arrôl  de  la  respiration  coïncidant  avec  la  pâleur  de 
la  face. 

h)  État  de  la  face  :  «  Voit-on  le  visage  devenir  tout  d'un  coup  hlênie. 
!»lafard,  et  la  pupille  dilatée,  c'est  que  la  respiration,  peut-être  le  pouls, 
vient  de  s'arrêter;  c'est  la  syncope  blanche.  Le  malade  est  en  extrême 
danger  ». 

r)  État  du  pouls:  «Le  pouls  s'arrête-t-il,  c'est  qu'il  y  a  syncope  car- 
diaque, syncope  très  grave,  syncope  blanche,  mais  le  plus  souvent  l'arrêt 
de  la  respiration  aurait  prévenu  le  chloroformisateur  attentif  ». 

d)  Examen  de  l'œil  :  «  Si  la  pupille,  étant  contractée,  se  dilate  brusque- 
ment, il  faut  rechercher  immédiatement  le  réflexe  cornéen;  s'il  existe,  il 
faut  craindre  le  vomissement,  le  réveil;  s'il  n'existe  pas,  il  faut  craindre, 
une  syncope  grave  ». 

f)0  Toutes  les  maladies  asthéniantes,  épuisantes,  débilitantes,  déter- 
minent une  prédisposition  évidente  à  la  défaillance  pouvant  aller  jusqu'à 
la  syncope.  Le  simple  passage  de  la  position  horizontale  à  la  position  ver- 
ticale sulïit  chez  maints  convalescents  à  déterminer  une  lipothymie  plus 
ou  moins  profonde.  L'étude  sphygmomanométrique  de  ces  cas  décèle 
à  cette  occasion  une  tachycardie  considérable  avec  grande  hypotension. 
On  sait  que  l'on  dépiste  presque  toujours  ici  de  V insuffisance  surré- 
nale post-infectieuse  (hypotension,  asthénie,  raie  blanche  de  Sergent;. 
Tel  semble  être  surtout  le  cas  dans  les  accès  de  fièvre  pernicieuse  (à  form«^ 
syncopale). 

70  On  a  si<j:ri;ilc  la  syncope  au  cours  des  pleurésies  abondantes. 

dvs  [)bMiivsies  à  «grosse  matité.  «  N'attendiez  pas  la  syncope  f)our  faire 
la  thorarcnlèse  »,  écrivait  Trousseau.  C'est  probal>Iement  à  <*ause  de  cela 
(jue  nous  n'on  avons  jamais  observé,  j)as  plus  d'ailleurs  qu'au  cours  de  la 
tlioracentèsc. 

H'>  Toute  grande  hémorragie  (hémorragie  intestinale  de  la  flèvr.- 
typhoïde,  hémorragie  péritonéale  <1(î  la  grossesse  extra-utérine,  hémor- 
vixffïo  du  post-f)artuin,  hémorragie  «  interne  »  consécutive  à  une  l>lessure 
tlioraco-alxlominale,  hémorragie  ((externe»  non  jugulée)  détermine  un 
<''lat  syncopal,  pouvant  alIcM' jusqu'à  la  syncope  mortelle. 

Les  états  syncopanx  s(*  distingueront  à  l'ordinaire  facilement,  comme 
imusl'avonsdit  an  dél)nt,  des  crises  liystérigues  «  syncopomorphiques  > 
par  leur  moins  longue  durée»  (le  coma  hystérique  dure  des  minutes.  d'*s 
lienn»s,  la  syncope  des  secondes),  la  réalité  de  leur  caus*^  provocatrice  et 
surtout  la  constatation  réelb»  de  tronHles  cardiaques  et  vaso-moteurs 
(ralentissement  ou  suppression  du  pouls,  pâleur,  sueurs  froides,  refr(»i- 
dissements,  etc.). 


TACHYCARDIES  (LES)  [tx/^;,  rapide.] 


La  tachycardie  est  constituée  par  Taccélération  plus  ou  moins  rapide 
et  durable  des  battements  du  cœur.  Normalement,  chez  un  sujet  assis  ou 
cour.hé,  la  fréquence  du  pouls  peut  osciller  d*un  individu  à  Tautre  et  sui- 
vant les  périodes  de  la  journée,  la  distance  des  repas,  etc.,  de  60  à  80. 
Pratiquement,  on  ne  peut  guère  parler  de  tachycardie  que  lorsque  la 
fréquence  dépasse  90  ;  elle  peut  atteindre  et  dépasser  200. 

C'est  un  symptôme  d'une  constatation  banale  et  élémentaire.  Sa  signi- 
fication est  parfois  évidente  et  de  peu  d'importance  clinique  ;  en  d'autres 
circonstances  sa  valeur  est  telle  qu'elle  constitue  une  entité  clinique, 
tachycardie  paroxystique,  qui  a  vivement  excité  la  sagacité  des  cliniciens 
modernes  ;  assez  fréquemment  elle  peut  présenter  des  difficultés  sérieuses 
d'interprétation. 

Pratiquement,  on  peut  dire  que  les  tachycardies  se  présentent  au  pra- 
ticien sous  trois  modalités  qui  en  permettent  une  rapide  discrimination  : 
1^  tachycardies  plus  ou  moins  permanentes  ;  2<>  crises  de  tachycardies 
paroxvî^tiques  ;   3°  crises    de   tachycardies   temporaires,   accidentelh-s. 

Tachycardies  plus  ou  moins  permanentes.  —  On  les  ren- 
contrera en  deux  groupes  de  circonstances,  parfois  fort  bien  délimitées, 
parfois,  au  contraire,  conjuguées. 

a)  En  coïncidence  avec  une  lésion  cardiaque  avérée  :  myocardite,  péri- 
cardite,  affections  valvUlaires,  surtout  aortiques  : 

b)  En  Tabsenre  de  toute  lésion  cardiaque  avérée  : 

a)  Maladie  de  Basedow  (goitre  exophtalmique)  ; 
ft)   Névroses  tachycardiques. 

a)  l.L^:>  tachycardies  symptomatiques  des  lésions  organiques  car- 
diaques doivent  être,  en  somme,  le  plus  souvent  interprétées  comme 
4*,aractéristiques  d'une  myocardasthénieplus  ou  moins  prononcée,  d'hypo- 
systolie,  pour  employer  le  terme  classique.  La  diminution  de  la  tachy- 
<iardie  par  le  repos,  une  bonne  hygiène,  la  digitale  correctement  admi- 
nistrée en  sont  une  première  preuve.  Les  résultats  de  l'épreuve  circula- 
toire d'attitude  et  de  mouvement  en  constituent  une  vérification  expé- 
rimentale. On  la  rencontrera  donc  associée  aux  myocardites  (post- 
infertieuses  en  particulier),  aux  péricardites,  aux  endocardites,  surtout 


870 


LES   SYMPTOMES 


aorliques.  Le  diagnosUc  sera  basé  :  !>>  sur  la  conslalalion  des  ^igne^ 
rliniques  caractéristiques  de  ces  afTectiona  ;  2°  sur.  les  résultats  de 
l'épreuve  circulatoire  sus-rappelée  ;  3"  sur  les  résultats  thérapeutiques 
(repos,  réjîime,  digitale).  Le  reliquat  tacliycarHique  sera   l'indice,   soit 


MtH 


^ 


P^ 


Fig.  772.  —  Diagramme  représentant  une  attaque  brève  de  tachycanli»  paroxystique 
constituée  par  8  ex  Ira- systoles  auriculaires.  A  chaque  excitalioD  auriculaire  cortex 
pond  une  syalole  ventriculaire.  A  noter  le  début  brusque  et  la  cessation  brusque  de 
l'accès  et  l'allonKenient  anormal  de  la  pause  terminale- 

de  la   myocard asthénie  (hyposystolie)  irréductible,  soit  d'une  névrose 
tachycardîquecoexistante. 

Il  faut,  d'ailleurs,  bien  savoir  que  chez  certains  individus  on  peut  voir 
SI-  succéder  les  formes  de  tachycardie  les  plus  variées  (tachy-arythmie. 
tachycardie  paroxystique, 
tachycardie  permanente  du 
type  Basedow,  extra-sys- 
loles,  etc.).  A  la  vérité,  ces 
cas  sont  exceptionnels.  — 
mais  nous  en  possédons  ce- 
pendant maintes  observa- 
tions. 

b)  «  Mais,  comme  l'écrit 
si  justement  Gallavardin,  il 
faut  liien  convenir  qu'en 
marge  de  ces  tachycardies 
sinusales  de  cause  connue, 
il  existe  un  vaste  groupe 
de  tac/iiicardies  d'origine  mat 
dêUrminée,  survenant  ordi- 
lairoment  chez  des  sujets  jeunes  ou  adultes  et  sur  lesquelles  on  connaTL 
lissez  peu  de  chose.  Certains  de  ces  cas  ressortissent  indubitablement  à 
me  ma'adie  de  Basedow  fruste,  car,  malgré  l'absence  de  tout  symptfinu^ 
cutaire,  l'examen  attentif  révèle  souvent  un  petit  goitre  nodulaire  ou 
implenirnt  un  rou  un  peu  élargi  à  la  ba.se  avec  une  M-gère  bypertrophii^ 


Kig.  773.  —  Débile   cardiaque. 
(H...,     Ift93,      l-,65,    60    kilogrammes). 
Tachycardie  expérimentale  provoquée. 


TACHYCARDIES  (LESA 


8TÎ1 


Tlïftùsë  d'uA  lobe  thyroïdion  (le  droit  de  préféreitae)'.  MbiS^  d'âulres  fois,, 
on  De  trouve  absolument  rien  à  l'exploration  Utymldiô»!».  Ges-faita  sont 
connus,  il  n'est  pas  de  médecin  qui  n'en  ait  observé  et  il  y  asnit  iai^êt 
à  les  grouper  provisoirement  sous  la  dénoimaation.'générique  de  néBro$e»< 
lackycardiques.  L'accélération  cardiaque,  uk  cortëga  de  symptômes  fonc- 
tionnels parfois  très  pénibles  (palpitations,  essoufflement  d'efTort,  réac- 
tions douloureuses  diverses)  et  enfin  l'abscoce  de  toute  lésion  cardiaque- 
appréciable  :  tel  est  le  trépied  symptomalique  fondamental  qui  peut 
hervir  de  base  à  tous  les  faits  de  cette  espèce,  i 

La  tachycardie  d'orlsim  basedowleMS*  se  manifestera  par  le  syn-. 
drome  classique  :  tachycardie,  exophtabnie,  hypertbyroJdîe  et  accessoi- 
rement tremblements  et  troubles  vaso-moteurs. 

Les  tachycardies  d'origine  cryptegétie  (névroses  tachycardlques>> 


Mai  iâi6                                     il 

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sus-rappelées  sont,  abstraction  faite  de  l'exopbtalmie  et  de  l'hyper- 
thyroïdie  inexistantes,  identiques  aux  tachycardies  basedowiennes  (1). 

Les  unes  et  les  autres  sont  accélérées  par  l'exercice,  s'accompagnent 
très  rarement  de  dyspnée  ou  d'extra-systolës,  sont  peu  ou  pas  influencées 
par  la  compression  oculaire  ou  le  traitement  digitalique  ;  une  hyper- 
iension  modérée  est  à  peu  près  constante.  II  y  a  lieu  de  noter  aussi  ua 
phénomène  très  fréquent,  sinon  constant,  c'est  l'inversion  de  la  tempé- 
rature et  du  rythme  cardiaque  (type  inverse  rythmique  et  thermique),  1% 
fréquence  du  pouls  s'abaissant  quand  la  température  corporelle  s'élève, 
Gallavardin  a  particulièrement  étudié  ce  phénomène;  nous  l'avons- 
souvent  vérifié.  De  ce  fait  les  tachycardies  de  ce  groupe  sont  au  maximum, 
dans  la  matinée,  au  minimum  le  soir. 

Nous  ne  croyons  pouvoir  mieux  faire  que  de  reproduire  les  conclusions- 
de  Gallavardin,  auxquelles  nous  nous  rallions  entièrement. 

(1)  Voir  Martinet,  Guerre  et  névroses  cardiaques  (Presse  mèdicalf,  A.  novembre- 


872  LES   SYMPTOMES 

;(  Dans  les  deux  cas  (maladie  de  Basedow  fruste  et  névrose  tachycar- 
diques),  le  syndrome  clinique  est  vraiment  identique.  Même  variabilité 
de  Taccélération  du  cœur,  même  type  matutinal  de  la  tachycardie,  même 
altération  du  cycle  thermo-rythmique,  mêmes  formes  cliniques,  à  tachy- 
cardie continue  ou  épisodique.  Le  tableau  peut  toujours  se  résumer 
dans  une  excHalion  intense  du  sympathique ^  avec  action  non  plus  seule- 
ment cardio-accélératrice,  mais  vaso-constrictive  et  hypertensive,  ther- 
mique même.  Il  faut  avoir  le  courage  de  le  dire  :  ces  deux  sortes  de  malades 
ne  diffèrent  que  par  le  cou, 

«  Dès  lors  deux  interprétations  sont  permises.  S'agit-il  là  de  deux  affec- 
tions thyroïdiennes  :  Tune  à  goitre  apparent,  l'autre  à  altération  thyroï- 
dienne cachée  (adénomes  minuscules,  viciations  de  la  sécrétion  interne), 
ou  seulement  de  deux  syndromes  d'excitation  sympathique  pathogéni- 
quement  distincts,  l'un  d'origine  thyroïdienne,  l'autre  de  cause  inconnue? 
Bien  que  la  première  de  ces  deux  hypothèses  soit  la  plus  vraisemblable 
et  que  nombre  d'jauteurs  aient  déjà  parlé  de  maladies  de  Basedow  frustes, 
sans  goitre,  avec  tachycardie  solitaire,  il  est  sage,  avant  de  conclure, 
d'attendf'e  dès  preuves  décisives.  » 

2^  Crises  de  tacbycardies  paroxystiques,  survenant,  comme  leur 
nom  l'indique,  par  salves  paroxystiques,  à  début  et  à  terminaisons  habi- 


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Tachycparoxjs  26.2.  A3,      «  • 

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Fiir.  775.  —  Tachycardie  paroxystique  (Daniel  Hou  lier). 

tuellement  l.rusques.  Le  caractère  même  des  cri.<es  ta('hycardi(|ues,  leur 
individualité  très  marquée,  leur  pathogénie  ass«'z  clairement  élucidée  au 
cours  de  ces  dernières  années  et  qui  en  fait  de  véritables  crises  extra- 
systoliques  déclenchées  par  l'entrée  en  scène  d'un  rentre  anormal  d'exci- 
tations cardiaques,  tout  contribue  à  en  constituer  un  groupe  spécial  de 
tachycardies  vraiment  anormales,  arythmiques,  facilement  distinguables 
à  l'ordinaire. 

Son  diagnostic  est  relativement  facile  :  on  peut  poser  en  principe  que 
toute  tachycardie  dépassant  110,  dont  le  début  est  lirusque,  qui  ne 
s'accompagne  pas  de  goitre  exophtalmique,  qui  ne  survient  pas  à  l'occasion 
d'un  épisode  fébrile  et  dont  le  taux  n'est  pas  sensiblement  modifié  par  le 
passaqe  de  la  position  liorizontale  à  la  position  verticale,  est  une  tachycardie 
paroxysti(iue.  La  seule  difficulté  se  rencontre  chez  les  sujets  que  l'on  voit 
I)Our  la  première  fois,  dont  on  ign(>re  les  antécédents  et  qui,  avec  une 
tachycardie,  une  tachy-arythmie  plus  ou  moins  considérable,  présentent 
des  signes  évidents  de  défaillance  cardiaque  (dilatation  du  cœur,  œdème 
pubnonaire,  congestion  hé{)atique  et  spb''nomçgalique,  oligurie,  œdème). 


TACHYCARDIES  (LES) 


873 


Il  peut  être  difficile  de  savoir  si  la  tachycardie  paroxystique  a  été  le  début 
des  accidents  ou  si,  au  contraire,  la  tachy-arythmie  constatée  n*est  qu'un 
symptôme  secondaire  de  Tasystolie.  Le  début  brusque,  Tétude  graphique 
précise,  Tépreuve  thérapeutique  digitalique  trancheront  la  question. 


Jugulaire  droite. 


Radiale  droite. 


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Fig.  776.  —  Obs.  1219,  18  mars  1915  (F...,  1867,  1«,58,  48  kilogrammes). 

Crise  de  tachycardie  paroxystique  d'une  durée  de  quelques  minutes  (1,  début; 
2,  état  ;  3,  terminaison)  chez  une  basedowienne  améliorée  à  la  période  de  la  méno- 
pause (à  noter  :  le  début  brusque,  la  terminaison  brusque,  les  périodes  prémoni- 
toire et  terminale  nettement  extra-systoliques). 

30  Crises  de  tachycardie  temporaires,  accidentelles,  accélé- 
ration simple  du  rythme  normal  et  dont  il  suffit  de  rappeler  rapidement 
les  causes  les  plus  banales  et  les  plus  évidentes  : 

a)  La  fièvre  :  la  tachycardie  et  Thyperthermie  sont  les  deux  éléments 
caractéristiques,  cliniques,  essentiels  de  la  fièvre.  On  sait,  d'ailleurs,  que, 
dans  certaines  modalités  de  fièvre  (méningites,  péritonites,  etc.),  il  peut  y 
avoir  discordance  entre  Thyperthermie  et  la  tachycardie  et  que  cette 
discordance  constitue  précisément  un  signe  clinique  d'une  valeur  non 
négligeable.  Il  faut  savoir  aussi,  et  nous  y  reviendrons,  que  l'hyper- 
thermie  peut  exercer  une  action  ralentissante  sur  certaines  tachycardies 
habituelles  (maladie  de  Basedow,  crises  tachycardiques).  Dans  un  cas  de 
péricardite  avec  gros  épanchement  (ponctionné)  que  nous  avons  eu  l'occa- 
Diagnoslic.  50 


874 


LES    SYMPTOMES 


siOD  de  suivre  longtemps  et  avec  grand  soin,  deux  attaques  successives 
d'otite  moyenne  aiguj^  supputée  déterminèrent,  en  même  temps  qu'une 
hyperthermie  marquée  (39-40"),  un  ralentissement  non  moins  marqué 
du  pouls  qui  s'abaissa  au  cours  des  deux  accès  de  124  à  104  pendant  la 


période  fébrile  pour  remonter  à  120  et  au-dessus  dans  l'intervalle  et  dan« 
la  suite.  Il  y  a  là  une  bien  curieuse  application  de  l'aphorisme  fameux  : 
similia  sintitibii^  curanlur. 

b)  Les  efforts.  —  Il  est  de  constatation  banale  de  voir  le  pouls  s'accé- 
lérer au  cours  d'un  ellort  et  d'autant  plus  que  cet  elTort  est  plus  violent 

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Fig.  7T8.  —  Sujet 
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il  (II...,  1384,  1",.19,  4O.50CI). 


ol  plus  prolonge.  Nous  avons  établi  sur  ce  fait  une  épreuve  de  tachycardie 
provoquée  par  un  elîi)rt  correctement  standardisé,  suscc]'!  ible  de  rensei- 
gner dans  une  certaine  mesure  sur  la  puissance  de  réserve  d'un  cœur 
donné.  D'une  façon  générale,  on  peut  dire  qu'après  un  cflort  moyen  l'accé- 
lération du  pouls  (par  rapport  au  taux  de  repos)  est  d'autant  moindre  et 


TACHYCARDIES  (LES)  875 

le  retour  au  statu  quo  ante  après  cessation  de  Texercice  d'autant  plus 
rapide,  que  la  puissance  de  réserve  cardiaque  est  plus  grande  —  et  inver- 
sement. 

c)  L'attitude  :  Taccélération  du  pouls  par  le  passage  de  la  position 
horizontale  à  la  position  verticale,  tachycardie  orlhostatique,  est  aussi  bien 
connue.  Le  D^*  Prevel  semble  bien  en  avoir  déterminé  un  facteur  essentiel 
quand  il  Ta  subordonnée  en  grande  partie  à  la  ptôse  viscérale,  qu'il 
en  a  fait  un  réflexe  abdomino-cardiaque  et  qu'il  a  montré  qu'on  pouvait 
l'atténuer  ou  le  supprimer  par  le  port  d'une  bonne  sangle. 

d)  Les  émotions.  —  Le  fameux  o  pouls  du  médecin  »,  tachycardie 
émotionnelle  que  nous  constatons  toujours,  surtout  lors  de  nos  pre- 
mières visites,  ne  doit  pas  nous  induire  en  erreur  ;  elle  cesse  à  l'ordinaire 
sprès  quelques  minutes  d'entretien.  La  tachycardie  est  un  des  signes 
somatiques  les  plus  constants  du  syndrome  émotionnel.  Il  existe  une 
constitution   émotive   tachycardique,  véritable  névrose  tachycardique. 

e)  La  douleur.  —  Maintes  viscéralgies  déterminent  une  tachycardie 
réflexe  transitoire  dont  l'origine  pourra  se  trouver  aussi  bien  à  l'utérus 
qu'à  la  plèvre. 

f)  Certaines  intoxications,  au  premier  rang  desquelles  il  faut  placer 
le  caféisme  et  le  théisme^  le  caféinisme  (caféine)  et  le  Ihéohrominisme  (théo- 
bromine).  Au  début,  la  tachycardie  est  transitoire,  en  coïncidence  avec 
l'intoxication  ;  à  la  longue  on  peut  voir  se  développer  une  véritable 
névrose  tachycardique.  D'où  la  règle,  somme  toute,  souvent  justifiée, 
d'interdire  le  thé  et  le  café  aux  <  excités  »  cardiaques. 

TACHYCARDIES 


I.  Paroxystiques. 

II.  Temporaires.  Accidentelles  :  facilement  subordonnées  aux  causes  sui- 
vantes : 

l»  Fièvre:  tachycardie  fébrile. 

2<»  Efforts  :  taciiycardie  d'effort.  j  Tachycardie  expérimentale  (épreuve  f onc- 

3<»  >l////«i(/c;  tachycardie  orthostatique.  \      tionnelle  cardiaque). 

40  Emotions  :  tachycardie  émotive. 

50  J3ou/eur;  tachycardie  algique. 

6®  Intoxications:  tachycardies  toxiques  (thé,  café,  caféine,  kola,  théobromine). 

III.  Permanentes. 

A.  Avec  lésion  cardiaque  avérée:  souvent  réaction  d'hyposystolie  ou  d'asystolie. 

B,  Sans  lésion  cardiaque  avérée. 
B^,  Maladie  de  Basedow: 

a)  S.  cardinaux  :  tachycardie,  exophtalmie,  hyperthyroïdie  (goitre). 

b)  S.  accessoires  :  tremblements,  troubles  vaso-moteurs,  hyperémotivité. 

B*.  Névroses  tachycardiques.  Car acibr es  identiques  à  ceux  de  la  maladie  de  Basedow, 
sauf  goitre  et  parfois  exophtalmie.  «  Ces  deux  sortes  de  maladies  ne  diffèrent  que 
par  le  cou.  »  (Gallavardin.) 


TOUX  [Tussis,  loux,] 


La  toux  est  un  symptôme  d'une  telle  banalité  au  cours  des  afTections 
des  voies  respiratoires,  que  nous  établissons  un  rapport  quasi  nécessaire 
entre  ces  deux  termes  et  que  presque  fatalement  nous  posons  Tégalité  : 
toux  =5  affection  des  voies  respiratoires. 

La  toux  d'origine  respiratoire,  c'est-à-dire  subordonnée  à  une  aflection 
des  voies  respiratoires,  est  en  effet  de  beaucoup  la  plus  fréquente  et  repré- 
sente environ  neuf  dixièmes  des  cas  de  toux  qui  se  présentent  à  notre 
observation.  Nous  y  insisterons  peu,  car  l'attention  du  clinicien  dans  ces 
cas  est  toujours  violemment  attirée  du  côté  de  l'appareil  respiratoire  et  il 
dépend  seulement  d'une  investigation  méthodique  de  cet  appareil  d'en 
dépister  les  causes. 

Il  n'en  est  pas  de  même  des  toux  d'origine  extra-respiratoire. 

De  temps  à  autre,  un  malade  se  présente  à  nous,  toussant,  chez  lequel 
l'examen  le  plus  attentif  ne  décèle  rien  d'anormal  dans  l'arbre  laryngo- 
trachëo-bronchique.  Le  plus  souvent  c'est  une  toux  fatigante,  quinteuse, 
une  toux  désespérante  pour  le  malade  et  le  médecin,  la  thérapeutique 
ordinaire  du  symptôme  toux  échouant  pitoyablement. 

On  a  créé  pour  ces  faits  la  rubrique  de  «  toux  réflexes  w,  terme  certai- 
nement impropre,  car  la  toux  est  toujours  réflexe  ;  c'est  une  réaction  de 
défense  de  l'organisme  à  une  excitation  périphérique  dont  I3  point  de 
dépari  est  presque  toujours  une  des  terminaisons  sensitives  du-  pneu- 
mogastrique étalées  de  la  muqueuse  des  cordes  vocales  aux  dernières 
ramifications  bronchiques,  mais  qui  peut  être  très  différent. 

On  ne  viendra  à  bout  de  ces  toux  dites  «  réflexes  »  ou  mieux  d'origine 
extra-respiratoire,  qu'en  en  connaissant  le  mécanisme,  qu'en  en  dépistant 
la  cause  et  qu'en  instituant  une  médication  rigoureusement  patho- 
génique. 

Caractères  cliniques.  —  Il  est  un  certain  nombre  de  caractères 
qui  donnent  à  la  toux  d'origine  extra-respiratoire  une  physionomie  cli- 
nique parliculière. 

C'est  une  toux  sèche,  une  toux  «  inutile  »,  si  l'oii  entend  par  là  qu'elle 
est  sans  Init,  qu'elle  n'aboutit  pas,  qu'elle  ne   peut  pas  aboutir  (sauf  le 
cas  de   broncliite  concomitante)   à   l'expulsion  d'un  crachat  véritable  ; 
tout  au  plus  peut-elle  être  suivie  quelquefois  de  l'expectoration  de  quelques - 
mucosités  ou  d'un  peu  de  salive. 


TOUX  877 

C'est  une  toux  souvent  quinleuse,  c'est-à-dire  habitue  Ile  me  ni  consti- 
tuée par  des  séries  de  secousses  cxpiratoires  nombreuses,  répétées,  fré- 
quentes, brèves,  séparées  par  des  reprises  inspiratoires  espacées,  relati- 
vement rares  ;  elle  est  parUculièremenl  pénible  du  tait  de  la  durée  des 
quintes  et  de  leur  répétition. 

C'est  une  toux  enfin  dont  les  condiiions  de  production  snnl^  ordinaire- 
ment iris  spécialisées.  Chf, 7.  le  pleiirétlque  (la  toux  pleurétique  rentre,  en 
erfet,  dans  cette  catégorie,  la  plèvre,  enveloppe  du  poumon,  étant  phy- 
siologiquement  extra-respiratoire),  chez  le  pleurétique,  ce  sera  un  chan- 
gement d'attitude  du  malade  ;  chez  certains  dyspeptiques  elie  sera  pro- 
voquée par  la  stase  alimentaire  (toux  gastrique);  la  toux  vermineuse 
d'origine  intestinale  est  bien  connue  chez  les  enfants  ;  les  laryngologistes 
décrivent  une  toux  nasale  et  une  toux  pharyngée.  Chez  une  de  nos  ma- 
lades sans  tare  névropathique  appréciable,  des  quintes  de  loux  intermi- 
nables étaient  provoquées  par  les  odeurs  u:i  peu  for'.es,  la  violette  et  le 
musc  en  particulier. 

Mécanisme  de  la  toux.  —  L'étude  physiologique,  clinique  et  expé- 
rimentale de  la  toux  amftne  A  en  concevoir  le  mécaniume  de  façon  assez 


précise.  Elle  est  constituée  par  une  excitation  périphérique  transmise  à 
un  ou  plusieurs  centres  nerveux  et  réfléchie  par  voie  centrifuge  aux 
muscles  expirateurs. 

Le  centre  nerveux  se  confond  vraisemblablement  avec  le  centre  bulbaire 
respiratoire  au  niveau  du  noyau  d'origine  du  pneumogastrique,  avec  le 
plancher  du  troisième  ventricule  et  les  tubercules  quadrijumeaux,  quelques 
centres  accessoires. 

Les  voies  eenlripiles  sont  principalement  représentées  par  le  pneumo- 
gastrique, d'où  la  toux  quasi  constante  dans  les  alTections  de  la  muqueuse 
des  voies  respiratoires  innervée  par  ce  nerf.  Mais  l'excitation  détermi- 
nante peut    avoir  aussi  son  origine  au  niveau  des  rameaux  pleuraux, 


878  LES   SYMPTOMES 

pharyngés,  œsophagiens,  stomacaux  ou  intestinaux  de  ce  nerf  ;  d'où  la 
possibilité  d'une  toux  symptomatique  des  affections  de  ces  divers  organes 
(toux  pleurale,  pharyngée,  œsophagienne,  stomacale,  vermineuse,  etc.). 

D'une  part,  comme  pour  les  autres  réflexes,  on  peut  concevoir  que 
tous  les  nerfs  sensitifs,  y  compris  les  nerfs  sensoriels,  puissent  agir  sur  le 
centre  expira toire  à  la  façon  du  pneumogastrique  et  que  leur  excitation 
puisse  être  le  point  de  départ  de  réflexes  excito-expiratoires.  En  pratique, 
après  le  pneumogastrique  c'est  le  trijumeau  qui  a  les  relations  les  plus 
intimes  avec  le  centre  respiratoire  ;  c'est  lui  qui  préside  à  la  sensibilité 
de  la  face  et  de  la  portion  nasale  des  voies  respiratoires  ;  c'est  dans  sa 
sphère  qu'il  faudra  le  plus  souvent  chercher  les  causes  provocatrices  de 
la  toux  quand  l'examen  du  pneumogastrique  sera  resté  négatif.  Au  glosso- 
pharyngien  peut  revenir  aussi  un  rôle  important  dans  la  pathogénie  du 
réflexe  tussigène.  L'intervention  du  glosso-pharyngien  dans  les  phéno- 
mènes respiratoires  avait  été  méconnue  et  ignorée  jusqu'au  moment 
où  elle  a  été  mise  en  évidence  par  M.  Laborde,  à  la  suite  de  ses  expériences 
sur  les  tractions  rythmées  de  la  langue  d'où  il  résulte  que  la  part  de  ce 
nerf,  à  titre  de  source  excitatrice  de  la  toux,  quelles  qu'en  soient  les  condi- 
tions pathogènes,  ne  saurait  être  négligée,  d'autant  que  ses  filets  sensitifs 
se  trouvent  en  relation  immédiate  avec  les  causes  d'excitation  locale  qui 
peut  se  produire  dans  toute  la  sphère  du  vestibule  pharyngo-laryngien. 

L'éternuement  est  la  réaction  réflexe  la  plus  fréquente  de  la  muqueuse 
nasale;  mais,  cliniquement,  l'éternuement  précède  souvent  la  toux,  le 
mécanisme  physiologique  des  deux  réflexes  est  sensiblement  identique, 
la  plupart  des  physiologistes  admettent  l'existence  d'un  centre  nerveux 
commun,  la  toux  nasale  enfin  est  reconnue   par  tous  les  cliniciens. 

Les  voies  centrifuges  sont  multiples,  et  il  ne  nous  convient  pas  d'en 
faire  l'énumération.  Mentionnons  surtout,  comme  voies  centrifuges  expi- 
ratrices,  le  pneumogastrique  (nerf  moteur  des  muscles  lisses  bron- 
chiques) et  les  nerfs  intercostaux  ;  et  comme  voies  centrifuges  inspira- 
trices, le  nerf  plirénique  (nerf  moteur  du  diaphragme),  le  spinal  pour  le 
sterno-cléido-mastoïdicn,  les  plexus  cervical  et  brachial  pour  le  trapèze, 
les  scalènes  et  les  intercostaux. 

Enfin,  l'action  inhibitrice  évidente  de  la  volonté  ou  des  émotions 
sur  la  toux  nous  conduit  à  admettre  que  des  excitations  parties  des  centres 
cérébraux  se  rendent  par  des  voies,  à  nous  encore  inconnues,  aux  centras 
réflexes  et  automatiques  de  la  moelle  allongée.  Et  cette  action  centrate 
peut  être  aussi  bien  provocatrice  (toux  hystérique),  quinliibitoire  (cessa- 
tion de  la  toux  «  inutile  «des  tuberculeux  sous  l'influence  d'un  comman- 
dement énergique). 

Indications  thérapeutiques.  —  La  complexité  du  mécanisme  de  la 
toux,  la  multiplicité  des  voies  centripètes  conductrices  de  l'excitation 
déterminante  nous  font  pressentir  qu'il  n'y  a  pas,  qu'il  ne  peut  pas  y 
avoir  de  traitement  «  spécifique  »  du  phénomène  toux. 

D'autre  part,  la  toux  qui  aboutit  à  l'expectoration,  au  désencombre- 


TOUX  879 

ment  des  bronches,  est  une  toux  utile  qu'il  faudra  savoir  respecter  en  la 
modérant  tout  au  plus  ;  il  en  est  ainsi  de  la  plupart  des  toux  d'origine 
respiratoire  ;  en  revanche,  la  toux  réflexe  est  un  phénomène  le  plus  sou- 
vent inutile,  voire  nuisible,  qu'il  faut  résolument  combattre. 

Logiquement,  la  thérapeutique  devra  tendre  :  1°  à  diminuer  la  S3nsi- 
bilité  de  la  muqueuse  point  de  départ  du  réflexe  ;  2°  à  diminuer  l'excita- 
bilité du  centre  nerveux  qui  préside  au  réflexe  ;  3°  à  agir  si  possible  sur 
les  voies  centrifuges  :  4°  à  essayer  enfin  d'inhiber  la  toux  en  provoquant 
l'action  de  l'encéphale  sur  le  centre  bulbaire,  par  suggestion  par  exemple. 

La  première  indication,  qui  consiste  à  agir  sur  la  muqueuse  ou  la  séreuse 
point  de  départ  du  réflexe,  se  confond  le  plus  souvent  avec  le  traitement 
causal.  C'est  celle  qui  exige  le  plus  de  sens  clinique  ;  elle  ne  peut  être 
remplie  qu'après  un  diagnostic  rigoureux.  Chez  un  vermineux,  un  ver- 
mifuge en  feya  tous  les  frais  ;  chez  un  dyspeptique,/ un  bon  régime  sera  la 
meilleure  des  potions.  Quand  la  muqueuse  malade  sera  accessible  aux 
applications  externes,  un  anesthésique  local  fera  le  plus  souvent  mer- 
veille ;  c'est  ainsi  que,  dans  deux  cas  de  toux  ultra-rebelle  ayant  résisté 
à  la  pharmacopée  la  plus  active,  nous  avons  obtenu  un  résultat  quasi 
instantané  par  l'introduction  momentanée  dans  les  fosses  nasales  d'un 
tampon  d'ouate  hydrophile  imbibé  d'une  solution  au  centième  de  chlor- 
hydrate de  cocaïne.  Dans  les  toux  d'origine  gastrique,  une  potion  chloro- 
formée-cocaïnée  remplit  la  même  indication. 

L'indication  consistant  à  diminuer  r excitabilité  réflexe  du  centre  bul- 
baire est  remplie  ordinairement  par  l'opium  et  ses  dérivés  ;  c'est  lui  qui 
constitue  la  base  des  innombrables  préparations  officinales  contre  la  toux. 
Il  est  souvent  impuissant,  sinon  funeste,  dans  les  toux  dites  réflexes,  la 
toux  pleurale  exceptée.  Nous  avons  observé  une  malade  atteinte  de'toux 
quinteuse  d'origine  naso-pharyngée ,  chez  laquelle  quelques  centigrammes 
d'extrait  thébaïque  provoquaient  des  crises  paroxystiques  avec  une 
constance  qui  excluait  l'idée  de  simple  coïncidence.  L'éloge  des  bromures 
dans  ces  cas  n'est  plus  à  faire.  Les  pilules  dites  de  Méglin  nous  ont  donné 
aussi  de  fréquents  succès  : 

Extrait  de  semence  de  jusquiame , 

Extrait  de  valériane [  a*    5  centigrammes. 

Oxyde  de  zinc ; 

F.  S.  A.  pour  une  pilule  ;  en  prendre  trois  par  jour,  matin,  midi  et  soir. 

La  troisième  indication,  agir  sur  les  voies  centrifuges,  est  d'une  expli- 
cation physiologique  plus  discutable,  mais  l'expérience  indique  que 
souvent  deux  mouches  de  Milan  placées  sur  le  trajet  du  nerf  phrénique, 
l'une  au  niveau  de  la  région  cervicale,  au-dessus  de  la  clavicule,  entre  les 
deux  chefs  du  sterno-cléido-mastoïdien,  l'autre  au  niveau  du  rebord 
inférieur  des  côtes,  sur  le  «  bouton  phrénique  »,  exercent  l'action  la  plus 
heureuse  sur  certaines  toux  spasmodiques,  sur  celles  en  particulier  qui 
s'accompagnent  d'hyperesthésie,  sur  le  trajet  du  nerf  phrénique,  et  le 
fait  est  fréquent. 

Enfin,  Vaction  inhibitoire  centrale  est  exercée  par  suggestion  à  l'état  de 


880  LES   SYMPTOMES 

veille,  le  médecin  affirmant  au  malade  l'inutilité  de  sa  toux  et  le  convain- 
quant de  la  possibilité  et  de  la  nécessité  pour  lui  de  l'arrêter  par  l'exercice 
de  sa  simple  volonté.  L'anecdote  suivante,  rapportée  par  Troisier,  est  bien 
typique  à  ce  point  de  vue  ;  c'est  par  elle  que  nous  finirons  :  «  Lors  de  ma 
visite  à  Falkenstein,  j'étais  assis  à  la  table  du  dîner  ;  on  m'avait  donné 
la  place  d'honneur,  près  du  maître  ;  pas  loin  de  nous  était  assis  un  con- 
frère phtisique.  Il  toussait,  toussait  et  continuait  à  tousser.  M.  Dettweiler  . 
me  dit  à  voix  basse  :  «  Vous  voyez  ce  confrère  quinteux  ;  eh  bien  !  je  lui 
«  dirai  après  dîner  de  ne  plus  tousser  ou  de  prendre  seul  ses  repas  chez  lui, 
a  car  il  n'a  pas  besoin  de  tousser  ».  Le  soir  même,  pendant  le  souper,  notre 
malheureux  confrère  était  à  sa  place,  mais  il  ne  toiissa  pas  une  seule  fois 
pendant  toute  la  durée  du  repas  ». 

En  somme,  et  de  par  sa  banalité  même,  la  toux  est  un  symptôme  qui 
n'a  pas,  isolé,  grande  signification  séméiologique.  Il  ne  vaut 
en  général  en  clinique  que  parles  symptômes  qui  l'accompagnent:  expecto- 
ration, signes  stéthoscopiques,  fièvre,  etc.,  etc. 

Cependant  quelques  variétés,  quelques  modalités  de  toux  méritent 
une  brève  mention  :  on  peut,  on  doit  tout  d'abord  opposer  : 

1®  La  toux  facile,  expulsive,  expectorante  des  affections  respi- 
ratoires à  la  période  de  coction,  à  la  : 

20  Toux  pénible,  ((  inutile  »,  sèche  [du  début  des  infections 
broncho-pulmonaires  (avant  le  stade  de  coction)]  et  des  affections 
extra-respiratoires  (iy^ie  pleurite,  pleurésie,  toux  vermineuse). 

Il  convient  ensuite  de  mentionner  : 

30  La  toux  à  la   fois  sourde  (de  tonalité  basse)  et  retentis- 
sante, «  cuivrée  »,  métallique,  accompagnée  à  l'ordinaire  de  cor 
nage,  des  compressions  trachéo-bronchiques  (anévrysmes^  goitre 
plongeant,  tumeurs  du  médiastin)  ; 

40  Là  toux  nerveuse,  toux  d'habitude,  «  toux  tic  »,  des  psycho- 
pathes. 

Elle  se  produit  surtout  en  deux  circonstances  : 

a)  Toux  de  «  défense  »,  de  «  dissimulation  »  consciente  ou  inconsciente, 
quand  le  patient,  embarrassé,  cherche  une  pause. 

b)  Toux  de  «  suggestion  »,  après  que  le  médecin,  au  cours  de  son  inter- 
rogatoire, aura  demandé  au  sujet  s'il  tousse. 

Il  y  a  lieu  d'ailleurs  de  se  garder  ici  contre  deux  interprétations  sugges- 
tives personnelles  ou  familiales  également  néfastes.  Elles  se  manifestent 
en  deux  sens  : 

a)  Un  tuberculeux  au  début,  ne  voulant  pas  être  malade,  attribue  sa 
toux  à  l'habitude  (faux  psychopathe)  ; 

b)  Un  psychopathe,  obsédé,  attribuant  sa  toux  à  la  tuberculose  exa- 
gère (faux  phtisique). 


TOUX  881 

o^  La  toux  a  striduleuse  »,  aboyante,  rr  croupale  »,  bien  connue 
du  croup  (dipbtérie)  et  du  faux  croup  (laryngite  striduleuse)  ; 

6^  La  toux  cbronique,  habituelle,  banale,  des  affections  broncho- 
pulmonaires :  tu}»orculose,  emphysème,  bronchite  chronique,  dilatation 
des  bronches,  congestion  pulmonaire  chronique,  emphysème,  hyposysto- 
lie,  etc. 

7°  La  toux  «  d'effort  »,  habituellement  subordonnée  à  une  alTection 
cardiaque  et  provoquée,  semble-t-il,  par  la  dilatation  du  cœur  et  plus 
particulièrement  de  l'oreillette  droite.  A  la  vérité,  chez  les  sujets  âgés  il 
est  souvent  difficile  de  faire  le  départ  entre  ce  qui,  dans  la  toux,  revient 
au  cœur  et  revient  au  poumon,  entre  la  «  toux  cardiaque  »  et  la  «  toux 
pulmonaire  ».  La  faiblesse  cardiaque  en  effet  favorise  la  stase  et  l'infection 
pi'Imonaircs;  d'autre  part,  toute  affection  broncho-])ulmonaire  contribue  à 
exagérer  l'insuffisance  cardiaque  et  la  dilatation  des  cavités  droites  du 
cœur.  La  toux  est  vraiment  et  littéralement  d'origine  «  cardio-pulmo- 
naire ». 

S^  La  toux  ((  d'attitude  a  avec  expectoration  correspondante.  Le 

sujet  tousse  surtout  s'il  se  couche  sur  un  côté  (droit  ou  gauche)  et  cette 
toux  s'accompagne  d'une  expectoration  abondante.  Ce  syndrome  est 
assez  pathognomonique  d'une  cavité  bronchique  (dilatation,  caverne} 
dont  l'attitude  favorise  l'évacuation. 

9^  La  toux  ((  pharyngée  n  des  fumeurs^  des  buveurs,  s'accompa- 
gnant  de  «  raclage  »,  de  a  hemmage  »,  parfois  de  pituites,  et  plus  marquée 
le  matin  par  suite  de  l'accumulation  dans  le  cavum  [«endant  la  nuit  des 
sécrétions  naso-pharyngées. 


TREMBLEMENTS  [Tremulare,  trembler. 


Les  tremblements  sont  constitués  par  des  mouvements  réguliers 
(oscillations)  de  rythme  plus  ou  moins  rapide,  d'amplitude  plus  ou  moins 
grande,  du  corps  ou  de  quelque  membre,  symétriques  de  part  et  d'autre 
de  leur  position  d'équilibre.  Leur  pathogénie  est  encore  fort  obscure  et 
très  discutée. 

Les  tremblements  peuvent  être  accidentels  (transitoires)  ou  essentiels 
(permanents). 

L  Les  tremblements  accidentels  (transitoires)  sont  surtout  : 

a)  Émotionnels  :  facilement  rapportés  à  leur  cause  :  peur,  émotion. 

b)  Pyrexîques  :  marquant  souvent  le  début  d'une  infection  aiguë 
(voir  Frissons). 

Les  «  frissons  »  du  début  de  la  pneumonie,  au  premier  stade  de  raccès 
paludéen,  sont  classiques  et  à  l'ordinaire  facilement  rapportés  à  leur 
cause. 

c)  Cryogéniques  :  provoqués  par  le  froid,  le  premier  stade  des  fièvres  : 
u  Tu  trembles,  Bailly?  —  Oui,  mais  c'est  de  froid  !  ^^ 

IL  Les  tremblements  permanents  se  rangent  en  deux  catégories  : 
Tremblements  dans  les  mouvements  (cinétiques,  intentionnels);  type: 
sclérose  en  plaques  ; 

Tremblements  au  repos  (statiques);  type:   maladie  de  Parkinson. 

m 

A.  Tremblements  dans  les  mouvements.  —  Charcot  attribuait 
ces  tremblements  à  la  persistance  habituelle  du  cylindraxe  dépourvu  de 
sa  gaine  de  myéline  au  milieu  des  plaques  de  sclérose.  Pierre  Marie  com- 
pare ledit  cylindraxe  à  un  fil  électrique  dépouillé  de  sa  gaine  isolante 
et  le  long  duquel  se  produisent  des  fuites  génératrices  des  tremblements. 

a)  Ce  type  de  tremblement  est  réalisé  au  maximum  et  dans  toute  sa 
pureté  par  la  sclérose  en  plaques.  Nul  au  repos,  il  naît  au  moment  des 
actes.  Il  s'accélère,  se  dévelop[)e,  augnient(^  d'amplitude,  au  cours  de  l'exé- 
cution ou  de  la  répétition  de  l'acte.  Son  rythme  est  toujours  modéré  :  six 
à  sept  oscillations  à  la  seconde.  Son  amplitude  croissante  au  cours  de 
l'acte  peut  devenir  considérable  :  5,  10,  30  et  40  centimètres. 

11  s'accompagne  dans  cette  maladie  :  de  vertiges  ou  d'attaques  apo- 


TREMBLEMENTS  S83 

plectiformes,  de  troubles  oculaires  et  de  nystagmus,  d'exagérations  des 
réflexes  et  quelquefois  de  paralysie  spasmodique,  de  lenteur  et  de  scan- 
sion de  la  parole. 

b)  On  conclura  au  tremblement  héréditaire  (hérédité  similaire  ou  névro- 
pathique),  quand  le  tremblement  est  nul  à  Tétat  de  repos  complet,  à 
oscillations  rapides,  se  développant  à  l'occasion  des  mouvements,  mais 
ne  s'exagérant  pas  au  cours  de  leur  exécution,  occupant  surtout  les  mem- 
bres supérieurs,  les  paupières,  les  lèvres,  la  face,  et  a  débuté  lentement 
dans  l'enfance  ou  à  l'âge  adulte.  Il  existe  parfois  légèrement  à  l'état  de 
repos. 

c)  Les  tremblements  toxiques  (alcool,  café,  thé,  plomb,  mercure,  etc.), 
sont  rémittents  et  intentionnels,  de  rythme  moyen,  peu  marqués  ou 
absents  au  repos  ;  une  enqXiête  commémorative  rapide  asso-ra  à  l'ordinaire 
le  diagnostic.  Ce  sont  de  beaucoup  les  plus  fréquents  de  tous  les  trem- 
blements. 

B.  Les  tremblements  au  repos  (statiques)  sont  peu  ou  pas  influencés 
par  les  mouvements  volontaires. 

a)  Ce  type  de  tremblement  est  réalisé  sous  sa  forme  la  plus  caractéris- 
tique par  la  maladie  de  Parkinson.  Contrairement  au  précédent,  il  est 
permanent  pendant  le  repos  et  cesse  (au  moins  au  début  de  la  maladie) 
pendant  l'exécution  des  mouvements  volontaires.  C'est  un  tremblement 
lent,  quatre  à  cinq  oscillations  à  la  seconde,  de  faible  amplitude,  coor- 
donné, simulant  l'exécution  infiniment  répétée  de  mouvements  volon- 
taires (roulage  de  pilules,  dévidage  de  fil,  émiettement  de  pain,  mastur- 
bation, etc.,  etc.). 

Il  prédomine  aux  membres  supérieurs,  le  cou  et  la  tête  étant  relative- 
ment indemnes.  Il  s'accompagne  d'une  rigidité  musculaire  particulière, 
d'une  lenteur  de  mise  en  train,  qui  donnent  à  la  marche  une  allure  lente 
et  scandée  tout  à  fait  spéciale.  A  noter  une  sensation  subjective  de  chaleur 
et  un  besoin  maladif  de  locomotion. 

Grasset  attire  l'attention  sur  deux  régions  anatomiques  fréquem- 
ment trouvées  altérées  : 

1°  Région  de  la  myélite  péri-épendymaire  (avec  oblitération  du  canal 
central)  ; 

2°  Centres  bulbo-protubérantiels  automatiques  et  région  capsulo- 
thalamique. 

b)  Le  plus  fréquent  de  ces  tremblements  est  peut-être  le  tremblement 
SÉNILE,  qui,  par  définition  môme,  frappe  surtout  des  sujets  âgés,  est  d'un 
rythme  relativement  lent  et,  frappant  surtout  la  tête  et  le  cou,  donne  au 
tremblement  l'allure  si  originale  d'une  afiirmation  sans  trêve  ou  d'une 
négation  continue  (tremblements  d'  «  affirmation  »  ou  de  «  négation  »). 

c)  La  MALADIE  deBasedow. — Ici  le  tremblement  est  de  rythme  rapide. 
Il  coïncide  à  l'ordinaire  avec  la  triade  symptomatique  :  tachycardie, 
goitre,  exophtalmie.  La  triade  peut  manquer  ou  être  fruste  ;  dans  ce 
cas   on   recherchera    les    autres    signes    d'hyperthyroïdie     (tachycardie, 


884  LES   SYMPTOMES 

tremblement,  hyperidrose,  exagération  des  réflexes,   flux  diarrhéique). 

d)  Tumeurs  du  pédoncule.  —  Dans  les  tumeurs  du  pédoncule,  le 
tremblement  présente  les  caractères  du  tremblement  parkinsonien,  mais 
le  plus  souvent  le  tremblement  est  unilatéral. 

e)  Le  TREMBLEMENT  POST-HÉMIPLÉGIQUE  scra  suflisammcnt  caracté- 
risé par  les  antécédents  hémiplégiques  et  l'exagération  des  réflexes. 

/)    Le  TREMBLEMENT  DE  LA  PARALYSIE  GÉNÉRALE  PROGRESSIVE  CSt   de 

rythme  rapide;  il  s'accompagne  d'un  embarras  spécial  de  la  parole,  de 
troubles  pupillaires  (signe  d'Argyll  Robertson),  d'altérations  particulières 
et  caractéristiques  de  l'intelligence. 

in.  Tremblement  hystérique.  —  Une  place  à  part  doit  être  faite 
aux  iremblemenls  hystériques.  Ils  ne  rentrent  dans  aucune  des  catégories 
susdécrites.  Leurs  différentes  modalités  imitent  en  effet  à  s'y  méprendre 
la  plupart  des  autres  tremblements.  Comment  donc  les  différencier 
des  divers  tremblements  et  plus  particulièrement  des  tremblements 
toxiques,  basedowiens,  parkinsoniens,  etc.,  etc.?  Le  problème  est  souvent 
d'autant  plus  délicat  que  l'hystérie  est  fréquemment  associée  aux  intoxi- 
cations et  aux  névroses  les  plus  diverses. 

Dans  l'ensemble  le  diagnostic  se  basera  sur  deux  séries  de  symptômes  : 

Les  premiers  positifs:  début  brusque,  à  la  suite  d'attaques  convulsives, 
chez  un  sujet  porteur  de  stigmates  sensitivo-sensoriels,  modification  pos- 
sible de  la  modalité  des  tremblements,  action  curative  de  la  suggestion. 

Les  autres  négatifs:  absence  des  signes  habituels  de  l'hyperthyroîdie, 
de  la  sclérose,  de  l'exagération  des  réflexes,  etc.,  etc. 

*     ♦     4e 

Dans  la  pratique,  la  fréquence  relative  des  divers  treml^leinents 
nous  paraît  être  la  suivante  : 

Tremblements  toxiques  (alcool,  thé,  café). 

Tremblements  basedowiens. 

Tremblements  névrosiques,  hystériques. 

Tremblements  séniles. 

Tremblements  héréditaires. 

Tremblements  parkinsoniens. 

Tremblements  sclérosiques  (sclérose  en  plaques). 


TREMBLEMENTS 


88& 


TREMBLEMENTS 


I.  —  Accidentels. 

Facilement  rapportés  à  leur  cause 

a)  Émotionnels  :  peur,  joie,  émotion  vive. 

b)  "PyréHqvLeB  (voir  Frissons). 

c)  A  Irigore. 

II.   —  Permanents. 

A.  Dans  les  mouvements  (type  :  Sclérose  en  plaques). 


a)  Sclérose  en  plaques. 


b)    Tremblement   hérédi- 
taire. 


c)  Tremblements  toxiques 


1®  Tremblement  nul  au  repos,  naît  et  s'accentue 

au  moment  des  actes. 
2®     Vertiges,    attacjues    apoplectiformes,    nys- 

tagmus,  exagération  des  réflexes,  scansion  de 

la  parole. 

1^  Nul  ou  minime  au  repos,  naît,  sans  s*accen- 

tuer,  au  cours  des  mouvements. 
2^  Aucun  des  symptômes  associés  précédents, 

souvent  début  dans  Tenfance. 

1°  Moins  amples  et  plus  rapides  que  les  précé- 


{thé,  café,  alcool,  etc.)  (del     dents. 

beaucoup  les  plus  fréquents).  \2°  Commémoratifs  toxiques. 

B.  Au  REPOS  (type  Maladie  de  Parkinson). 
a)    Mcdadie    de     Parkin- 


son. 

b)  Mcdadie   de   Basedow. 

c)  Tremblement         post- 
hémiplé^que. 

d)  Parcdysie  g^nércde  pro- 
gressive. 


1<>  Permanent  au  repos,  B*atténue  ou  disparaît 

pendant  les  mouvements. 
2^  Rigidité  musculaire  particulière,  allure  lente 

et  scandée,  faciès  et  attitude  caractéristiques. 

Tremblement  associé  à  tachycardie,  goitre, 
cxophtalmie. 

Antécédents  hémiplégiques,  exagération  des 
réflexes. 

Embarras  spécial  de  la  parole,  troubles  pupil- 
laires  (signe  d'Argyll  Robertson),  altérations 
particulières  et  caVactéristiques  de  l'intelli- 
gence, antécédents  syphilitiques. 


III.   —  Tremblements  hystériques. 

a)  Début  brusque,  après  attaque  convulsive,  stigmates  seiisitivo-sensoriels, 
modalité  variable  du  tremblement. 

b)  Absence  do  signes  somatiques  concrets. 
f)  Mythomanie. 


r 


VERTIGES  rVertigo,  de  verteren 
L  tourner.  J 


Le  vertige  [veriere,  tourner)  consiste  en  une  sensation  subjective, 
erronée,  en  vertu  de  laquelle  le  malade  croit  tourner  alors  qu*il  est  immo- 
bile ou  voir  tourner  les  objets  environnants  alors  qu'ils  sont  fixes.  Per- 
sistant ou  très  accentué,  si  le  sujet  est  debout,  il  peut  déterminer  la  perte  de 
l'équilibre  et  la  chute.  Il  peut  s'accompagner,  il  s'accompagne  souvent,  de 
nausées,  voire  de  vomissements,  de  nystagmus,  voire  de  déviation  des  yeux. 

La  pathogénie  fort  complexe  de  ce  symptôme  semble,  à  l'heure 
actuelle,  assez  bien  condensée  dans  la  formule  suivante  de  Grasset  : 
le  vertige  est  le  symptôme  de  V insuffisance  fonctionnelle  [claudication  inter- 
mittente) des  centres  automatiques  [mésocé pliai iques  et  cérébelleux)  de  l'équi- 
/i6ra/ion.  On  sait,  d'autre  part,  avec  quelle  pénétration  Bonniera  poursuivi 
l'étude  physio-pathologique,  clinique  et  thérapeutique  de  ce  symptôme. 

Ces  centres  automatiques  mésocéphalique  et  cérébelleux  de  l'équi- 
libration : 

1°  Reçoivent: 

a)  Des  fibres  vestibulaires  venant  des  canaux  semi-circulaires  par  le 
nerf  acoustique  ; 

b)  Des  fibres  visuelles  provenant  de  la  rétine  par  le  nerf  optique  ; 

c)  Des  fibres  de  la  sensibilité  musculaire  provenant  des  colonnes  de 
Clarke  et  des  cordons  postérieurs. 

2°  Envoient  : 

a)  Des  fibres  aboutissant  à  la  zone  rolandiquc  opposée  agissant  sur 
les  centres  moteurs  ; 

b)  Des  fibres  a l)0u tissant  au  noyau  de  Deiters  relié  aux  oculo-moteurs 
qui  commandent  les  muscles  de  l'œil  ; 

c)  Des  fibres  aboutissant  aux  cornes  antérieures  de  la  moelle  d'où  partent 
des  fibres  motrices  destinées  aux  muscles  ; 

d)  Des  fibres  destinées  à  d'autres  noyaux  bull)aires  (glosso-pharyngien, 
pneumogastrique) . 

Ces  connexions  analomo-physiologiques  des  centres  mésocéplialiques 
et  cérébelleux  expliquent  : 

a)  L'association  clinique  du  vertige,  des  troubles  de  l'équilibre,  des 
nausées  et  des  troubles  oculaires  (nystagmus,  déviation  des  yeux).  (L'équi- 
libre est  le  résultat  de  la  concordance  des  notions  rétiniennes,  labvrin- 
thiques,   musculaires.) 


VERTIGES 


887 


b.  Les  causes  habituelles  du  vertige  : 

a.  Troubles  et  lésions  des  centres  de  réquilil)re  (cervelet  et  pédon- 
cules) ; 

p.  Notions  erronées  ou  dis- 
cordantes fournies  par  les  ap- 
pareils récepteurs  (rétine,  la- 
byrinthe, sens  musculaire)  ; 

y.  Excitations  anormales  de 
la  zone  du  pneumogastri- 
que (gastropathies,  helmin- 
thiase, etc.). 

On  pressent,  par  cette  brève 
et  schématique  énumération, 
quelle  pourra  être  la  fréquence, 
et  combien  nombreuses  les 
variétés  des  vertiges,  et  quelle 
perspicacité  clinique  il  faudra 
bien  souvent  mettre  en  œuvre 
pour  en  dépister  les  causes 
(vertiges  auriculaires,  artérioi 
scléreux,  cérébraux,  névropa- 
thiques,  migraineux,  oculaires, 
épileptiques,  toxiques,  etc.). 

Physiologiquement.le 
vertige  pourra  être  déclanché 
par  un  changement  brusque 
d'attitude  (passage  de  la  po- 
sition couchée  à  la  position 
debout),  par  un  changement 
brusque  de  direction,  de  mou- 
vement, par  une  rotation  ra- 
pide, par  une  ascension,  le  fait 
de  regarder  en  bas  d'un  lieu 
élevé  (vertige  des  hauteurs). 
On  sait  que  le  déplacement  en 
chemin  de  fer,  en  tramway 
suffit  à  donner  le  vertige  à  cer- 
tains sujets.  Le  vertige  est  un 
élément  essentiel  du  mal  de 
mer.  Le  courant  électrique,  la 

galvanisation  céphalique,  une  percussion  vive  de  l'oreille  moyenne  par 
seringuage  sont  générateurs  de  vertige  chez  les  prédisposés. 

Cliniquementj  nous  ne  pouvons  que  rappeler  en  un  bref  tableau  les 
causes  les  plus  habituelles  de  vertiges,  que  seule  la  recherche  des  sym- 
ptômes concomitants  permettra  d'identifier  : 


Fig.  780.  —  Palhogénie  du  vertige 
(d'après  Bonnier). 

Le  cervelet  apparaît  comme  le  «centre  du 
vertige  »,  d'où  la  fréquence,  pour  ne  pas  dire  In 
quasi-constance,  du  vertige  dans  les  affections 
cérébelleuses. 


-,  voies  afférentes; 
-,  voies  effjrentes. 


1.  Fibres  vestibulaires. 

2.  Canaux  semi-circulaires. 

3.  Noyaux    acoustiques    de    Bechterew    et 

Deiters. 

4.  Fibres  visuelles. 

5.  Tubercules   quadrijumeaux. 

6.  Fibres  sensitives. 

7.  Colonnes  de  (Harke. 

8.  Fibres      commissurales      cérébello-rolan- 

diques. 

9.  Fibres  cérébello-acoustiques. 

10.  Fibres  cérébello-oculo-motrices. 

11.  Fibres  cérébello-médullaires. 

12.  Fibres  cérébello-bulbaires. 

13.  Muscles. 

14.  Rétine. 


888  LES    SYMPTOMES 


1.  —  CENTRALES. 


//  se  produit  surtout  lors  des  changements  d'attitude^  par  exemple  au 
passage  de  la  position  horizontale  d  la  position  verticale  {vertige  du  saut 
du  lit). 

Artériosclérose.  —  Il  faut  attacher  la  plus  grande  importance  aux 
vertiges  survenant  sans  cause  provocatrice  apparente  chez  les  gens  âgés 
qui  en  avaient  été  exempts  jusque-là.  Vieillesse,  vertiges,  hypertension 
associés  signifient  presque  toujours  artériosclérose.  Les  vertiges 
peuvent  être  bénins,  même  dans  cette  catégorie  de  cas,  et  demeurer 
tels  pendant  des  années  ;  parfois,  trop  souvent,  ils  constituent  le  «  signal 
d'alarme  »  d'une  attaque  d'apoplexie  approchante  et  menaçante. 

Tumeurs  cérébrales.  —  Le  vertige  est  constaté  dans  la  plupart  des 
cas  de  tumeurs  frontales  et  dans  plus  d'un  tiers  des  tumeurs  des  autres 
régions  ;  et  les  paroxysmes  vertigineux  semblent  en  rapport  avec  les 
périodes  d'accroissement.  On  ne  négligera  jamais  de  faire  l'examen  du 
fond  d'œil  dans  les  cas  suspects  (stase  papillaire),  et  on  recherchera  les 
autres  signes  (vomissements,  etc.). 

Tumeurs  cérébelleuses.  —  Le  vertige  est  à  peu  près  constant, 
comme  on  sait, dans  les  tumeurs  cérébelleuses  ;  il  est  à  peu  près  constam- 
ment associé  à  des  troubles  de  l'équilibre,  déterminant  une  titubation 
dans  la  marche,  une  latéro-pulsion,  une  démarche  de  «  pseudo-ivresse  », 
démarche  cérébelleuse  si  caractéristique  pour  un  œil  exercé. 

Sclérose  en  plaques  (sclérose  multiple).  —  C'est  un  des  signes  les 
plus  fréquents  de  la  sclérose  en  plaques,  associé  au  nystagmus  et  au 
tremblement  «  intentionnel  »  si  caractéristique  de  cette  affection. 

Démence  paralytique.  —  Il  survient  à  deux  périodes  de  cette  incurable 
affection  :  au  début,  dans  la  phase  prémonitoire,  à  un  stade  avancé, 
comme  symptôme  précurseur  d'un  accident  aigu  (coma,  convulsions, 
hémiplégie). 

Les  troubles  circulatoires  centraux,  hyperémiques  ou  anémiques, 
qu'ils  soient  sous  la  dépendance  de  congestion  vraie,  d'anémie  vraie, 
ou  de  troubles  vaso-moteurs,  peuvent  être  la  cause  prochaine  de  ver- 
tiges. Tels  les  vertiges  de  la  syncope  (à  son  stade  prémonitoire),  de  la 
ménopause,  de  la  chloro-névrose,  des  anémies,  des  hémorragies,  des  affec- 
tions cardiaques,   etc. 

II.  -  AURICULAIRES. 

Vkrtige    de    Ménièrk.  —    Vkrti(;k    labyrinthiquk  (1). 

{Par  le  />''  G.  LAU1{H.\S), 

Oi  K  FATT-iL  FNTi:NDRr:  PAR  i.K  vkrti(;k  DE  l'oreille?  —  Très  sim- 
plement ceci.  Vous  savez  (ju'uue  partie  de  l'oreille  interne  sert  à  V audition, 
l'autre  à  Véquilibration,  c'est-à-dir(^  à  l'orientation  de  la  tête,  qui  joue 

(I)  l'iXlrait  de  Lalhkns,  loc  cil.,  p.  13"2  et  suiv. 


VERTIGES 


889 


un  grand  rôle  dans  l'équilibre  du  corps.  Ces  deux  parties  sont  indépen- 
dantes : 

La  lésion  de  l'une  entraîne  la  surdité  et  les  bourdonnements  ; 

La  lésion  de  l'autre,  des  vertiges. 

Qu'est-ce  que  la  maladie  de  Méniêre?  —  Il  y  a  près  de  cinquante 
ans,  Ménière  a  décrit  une  maladie  caractérisée  par  les  trois  symptômes  sui- 
vants: vertiges^  surdité^  bourdonnements^  et,  à  l'autopsie  des  rares  malades 
qui  servirent  de  base  à  son  mémoire,  il  constata  une  hémorragie  de  l'oreille 
interne.  Donc,  un  tout  petit  nombre  de  faits  a  servi  à  la  description  de 
cette  maladie. 


tcorce 
cérébraU 


t 

u 


o 


Depuis,  on  a  généralisé,  et, 
chaque  fois  qu'un  malade  pré- 
sente des  vertiges  auriculaires, 
on  dit  qu'il  est  atteint  de  la 
maladie  de  Ménière. -C'est  une 
erreur,  car,  si  le  symptôme 
est  le  même,  la  lésion  est  diffé- 
rente et  il  est  bon  de  savoir 
que  toute  lésion  de  Voreitte 
(externe,  moyenne,  interne, 
conduit  auditif,  tympan, 
caisse,...  c'est-à-dire  vulgaire 
bouchon  de  cérumen,  otite 
suppurée)  est  susceptible  de 
provoquer  du  vertige  avec 
surdité  et  bourdonnements. 
Et  cela  s'explique  par  l'irri-  p.^  .^^  _  5^^^^^^  ^^  ^^.tige  de  l'oreille. 
tation  du  labyrinthe.  Suppo-  ,,     .„    .  ^ 

,         ,  ,        ,  Deux  zones  dans  1  oreille  interne  : 

sez  un  bouchon  de  cérumen        ^^  La    zoae  auditive,  répondant  au    limaçon, 

au   contact    du  tympan,   qui    commandée  par  le  nerf  cochléaire  ; 

refoule  ce  dernier,  ainsi  que     ,^'  \^  f^'^^  de  V équilibre,  du  sens  de  l'espace. 

_^         répondant  au  vestibule  et  aux  canaux  semi-circu- 
la   chaîne   des   osselets  :  il  en    laires,  et  commandée  par  le  nerf  veslibulaire. 

résulte  une  irritation  du  la- 
byrinthe ;  de  même,  quand  il  y  a  augmentation  de  la  tension  du  li- 
quide labyrinthique  par  le  pus  d'une  otite  ;  quand  il  y  a  anémie,  con- 
gestion, infection  de  l'oreille  interne  dans  certaines  maladies  géné- 
rales, par  des  intoxications  médicamenteuses  (quinine,  salicylate  de 
soude). 


Pour  conclure  : 

10  Le  nom  de  maladie  de  Ménière  doit  être  uniquement  réservé  aux 
vertiges  déterminés  anatomiquement  par  une  hémorragie  labyrinthique. 
Cette  maladie  est  très  rare  ; 

2°  Il  y  a  un  syndrome  de  Ménière,  ou  plus  communément  des  vertiges 
auriculaires,  quand  il  y  a  une  irritation  du  labyrinthe,  quelle  qu'en 
soit  la  cause. 

Diagnostic.  '^^ 


890  LES   SYMPTOMES 

Comment  reconnaître  un  vertige  auriculaire? 

10  Par  les  troubles  accusés  par  le  malade  ; 
2°  Par  rexamen  otoscopique. 

10   Par   les  troubles   accusés   par   le   malade. 

a)  Tantôt,  il  vous  racontera  qu'au  cours  d'une  bonne  santé,  sans  cause 
appréciable,  il  a  perçu  une  sorte  de  détonation,  de  bruit  intense  dans 
l'oreille.  En  même  temps,  boiirdonnenienis,  vertiges,  parfois  chute  à  terre, 
avec  ou  sans  nausées  et  vomissemenls.  La  crise  dure  de  quelques  minutes 

à  quelques  heures  ;  dès  qu'elle  est  ter- 
minée, le  malade  s'aperçoit  qu'il  est 
3.....VV^>  //  /V  sourd.  Cette  grande  crise  aiguë  se  ré- 

pète parfois,  très  aiténuée. 

Voilà  UN   CAS  TYPE   DE  MALADIE   DE 
MÉNIÈRE. 

b)  Tantôt,  le  sujet  est  un  individu 
bien  portant  chez  lequel  les  troubles 
vertigineux  apparaissent  sans  la  moin- 
dre cause,  —  et  le  cas  est  fréquent, — 
^.      „«^  ^  ,  ..      parfois  c'est  un  sourd,  atteint  de  sclé- 

Fig.    782.    —    Les  causes    du    vcrligre    ^  ...         ,,  ... 

auriculaire.  rose  auriculaire,  d  une  otite  suppurée 

,,       â  M      lA.         A  !<.  •       aiguë  ou  chroniaue,  ou  encore,  dans  le 

IlpeutcHre  clétcrnnné  :  par  une  k^sion    "  o    "-         vi.ix^***v^i*v/,  ^^  y.  xv.v*vy,  vm«iwo 

de  l'oreille  externe  (1)  (corps  étranger,   cours   d'uiic  maladie  générale   infec- 

cérumen  au  contact  du  tympan,  etc.)  :   tiousc,  quelquefois  à  la  suite  d'absorp- 
—  par  une  otite  luovenne   ('2)  ;    -  par    ,.  ,  ...  .      /       •    •  i- 

une  1.6morraRie  labyiinlhiciue  (.iialnclio    f''""  ^0  medu-anients  (quinine,  sallCV- 

d«  Ménièrc)  (.'!)  ou  par  iuioiiiio,  coiiiro-   laie),  il  a   été   pris   des  mêmes  sym- 

tion,sup|.>,raiiun  <iu  laby.intiu'  iniuM-   ptônies  précédents,  c'est-à-dire  : 

calions  nïeuicaiiK'iitcust's  :  inar.Hlirs  «rc-    '  * 

néralos,    infect itMi^e^^.    C'est    le    vorlii:e         Vertiges,  provoquant  la  titubatioiu 

auriculaire  banal.  ne  disparaissant  pas  dans  la  position 

couchée  ou  [)ar  la  fermeture  des  yeux^ 
entraînant  le  sujet  du  côté  de  l'oreille  malade,  durant  quelques  heures  ; 
parfois  déterminant  un  état  de  malaise,  vertigineux,  continu  ;  bour- 
donnements aigus,  sifïlcmonts  intenses;  surdité  de  plus  en  plus  accen- 
tuée. Cet  cnscniblc  est  complété  parfois  j)ar  des  vomissements  bilieux, 
apparaissant  spontanément,  sans  le  moindre  cfTort,  qui  vous  feront  dire 
dyspepsie  ! 

Voilà  le  vertige  auriculaire  banal.  Il  faut  s'en  assurer  : 

2^  Par  l'kxamkn  OTOscopiguE. 

Vous  verrez  quelquefois  un  bouchon  de  cérumen,  parfois  une  otite, 
dans  d'autres  cas  enfin  un  tympan  absolument  normal  :  c'est  que  le  vertige 
est  d'origine  labyrinthique. 


VERTIGES  891 


III.  -  NÉVROPATHiaUES. 

1^  Dans  un  premier  groupe  il  faut  ranger  la  neurasthénie,  les  psycho- 
névroses,  les  névroses  congénitales,  dans  lesquelles  semble  intervenir  une 
hypersensibilité  congénitale  ou  acquise  aux  stimuli  et  impressions  de 
toutes  sortes,  avec  parfois  une  auto-suggestibilité  qui,  par  exemple, 
déclanchera  automatiquement  une  crise  vertigineuse  à  Toccasion  d'une 
circonstance  (odeur,  chemin  de  fer,  voiture,  etc.),  qui  éventuellement 
fut  associée  à  une  sensation  vertigineuse  antérieure. 

2®  Dans  un  deuxième  groupe  nous  rangerons  l'épilepsie  où  le  vertige 
peut  se  rencontrer,  soit  à  titre  d'aura  prémonitoire,  soit  à  titre  d'équi- 
valent de  ladite  crise. 

IV.  -  TOXIQUES. 

Sous  la  dépendance  de  Talcool,  du  tabac,  de  l'oxyde  de  carbone, 
de  la  quinine,  du  salicylate  de  soude,  du  haschich.  Leur  pathogénie  paraît 
complexe  (angiospasmes  encéphaliques,  congestion  labyrinthique,  anémie 
cérébrale  transitoire,  etc.). 

L'influence  des  lésions  rénales  a  été  bien  mise  en  évidence  par  Bonnier, 
qui  a  montré  la  fréquence  des  vertiges  chez  les  rénaux  et  proposé  à  ce 
sujet  le  terme  heureux  d'oiobrightisme.  Ce  qui  nous  indique  une  fois  de 
plus  qu'il  faut  examiner  la  tension  artérielle  et  les  urines  (et  plus  géné- 
ralement les  fonctions  rénales)  de  tous  les  malades  et  des  vertigineux 
en  particulier.  Se  rappeler  en  tout  cas  que  le  vertige  peut  être  condi- 
tionné :  par  l'hypertension  artérielle,  l'artériosclérose  et  l'urémie. 


V.  —  RÉFLEXES. 

Peut-être  convient-il  de  ranger  dans  cette  catégorie  les  vertiges  dits 
a  gastriques  »,  «  vertigo  a  stomaco  lasso  »  des  anciens.  Ils  ont  été  quelque 
peu  méconnus  au  cours  d'une  période  récente.  On  n'en  doit  pas  moins 
se  souvenir  —  en  grosse  pratique  —  que  le  vertige,  quel  qu'en  soit  le 
mécanisme  intime,  est  associé  de  façon  extrêmement  fréquente,  sinon 
constante,  aux  nausées  et  aux  vomissements  ;  qu'il  se  manifeste  souvent 
à  l'occasion  d'  «embarras  gastriques»  de  causes  et  d'origines  diverses  ; 
qu'il  cède  enfin  souvent  dans  ces  cas  à  un  traitement  digestif  :  régime, 
purgation,  lavages  de  l'estomac. 

Ce  qui  est  vrai,  c'est  que  vertiges  et  vomissements  ou  nausées,  conjugués, 
peuvent  être  manifestement  sous  la  dépendance  d'une  même  cause  qui 
les  engendre  de  façon  contemporaine,  les  conditionne  et  les  domine, 
comme  dans  le  «  mal  de  mer  »,  le  «  mal  des  montagnes  »,  le  «  mal  des  che- 
mins de  fer  »  (car-sickness  des  Américains),  et,  comme  nous  l'avons  vu 
d'ailleurs  précédemment,  dans  les  tumeurs  cérébrales. 


VOMISSEMENTS  [de  vomere,  vomir.] 


Le  vomissement  est  constitué  par  l'évacuation  du  contenu  stomacal 
par  la  voie  œsophago-buccale.  C'est  une  «  déglutition  renversée  »  pendant 
laquelle,  comme  dans  la  déglutition,  les  orifices  pharyngés  du  larynx 
et  des  fosses  nasales  sont  obturés.  A  la  vérité  il  peut  y  avoir  des  vomis- 
sements œsophagiens.  A  Tinverse  des  précédents,  ils  ne  s'accompagnent 
pas  à  l'ordinaire  de  nausées  et  sont  toujours  alimentaires  avec  parfois 
cependant  des  quantités  variables  de  sang. 

Le  vomissement   vrai  (stomacal)  est  un  réflexe  dont  : 

Le  centre  est  dans  le  bulbe  au  voisinage  du  centre  respiratoire  ; 

Les  voies  ceniripèles  d'excitation  émanent  surtout  : 

Du  pneumogastrique  (excitations  abdominales); 

Du  glosso-pharyngîen  (excitations  pharyngées)  ; 

Du  trijumeau  (excitations  nasales)  ; 

Du  cortex  cérébral  (excitations  cérébrales,  inflammatoires,  toxiques, 
psychiques)  ; 

Les  voies  centrifuges  motrices  empruntent  surtout  les  voies  : 

Du  nerf  phrénique  (diaphragme)  ; 

Du  nerf  pneumogastrique  (estomac)  : 

Des  nerfs  rachidiens  (muscles  de  l'ovoïde  abdominal,  droits,  etc.). 

Ces  notions  anatomo-physiologiques  nous  expliquent  que  le  vomisse- 
ment puisse  être  d'origine  centrale  (méningite,  apomorphine,  image  répu- 
gnante) ou  périphérique  (appendicite,  indigestion,  grossesse,  titillation 
de  la  luette). 

Les  matières  vomies  peuvent  être  : 

lo  Alimentaires;  leur  plus  ou  moins  grande  digestion,  leur  odeur  plus 
ou  moins  aigre  ou  alcoolique,  leur  nature,  et  surtout  la  période  plus  ou 
moins  longue  qui  sépare  le  vomissement  de  l'ingestion  sont  extrêmement 
importantes  h  noter.  Le  fait  de  constater  la  présence  d'aliments  absorbés 
la  veille  et  a  fortiori  l' avant-veille  est  un  signe  grave  de  stase  avec  sté- 
nose pylorique  bien  probable. 

2^  Bilieuses  ; 

30  Muqueuses,  comme  dans  les  pituites  matutinales  des  éthyliques  ; 

40  Sanguinolentes  (voir  Hématémèses)  ; 

5^  FécaloïdeSj  décelées  déjà  par  leur  odeur,  et  au  besoin  par  les  réactions 
pigmentaires.   Leur  signification  est  grave.    Ils  sont  presque   toujours 


VOMISSEMENTS  893 

'   p:>t pression   d'une  obstruction  ou   d'une  occlusion  intestinale   [pénto- 
'^^  t-^ ,  hernies  étranglées,  etc.). 


"VolM  oanIrtfDcaa 


VOHI8SEKENT 


Cmt»  tmlbam  vomitU. 


Pathogénie  des  vomisse menls. 


Les  commémoratits  sont  toujours  extrêmement  précieux  à'recueillir  : 

Chez  certains  sujels.  le  vomissement  (depuis  la  simple  régurgitation 
ixjsqu'au  vomissement  vrai)  est  un  phénomène  banal,  habituel,  qui  se 
l^roduit  quasi  sans  effort  avec  la  plus  grande  facilité;  il  en  est  ainsi  chez 
*tiaints  enfants,  chez  beaucoup  d'éthyliques,  chez  certains  gros  man- 
geurs et  dans  maintes  névroses  gastriques  ;  lo  symptôme  est  fort  impor- 
tant à  noter,  mais  a  l'ordinaire  dépourvu  de  signification  grave. 

Chez  d'autres,  an  contraire,  le  vomissement  est  diflicile,  pénible,  extra- 
ordinaire ;  sa  signirication  est  beaucoup  plus  haute  ;  il  faut  savoir,  ici, 
ne  pas  se  contenter  d'une  explication  superficielle  et  banale  d'indigestion, 
mais  savoir  rechercher  avec  soin  les  causes  obscures  et  graves  Je  certains 
vomissements  (urémie,  acétoncmie,  tumeurs  cérébrales,  etc.,  etc.). 

En  d'autres  termes,  il  est  des  sujets  chez  lesquels  le  vomissement  quasi 
habituel  est  presque  négligeable  ;  il  en  est  d'autres  chez  lesquels  le  vomis- 
sement exceptionnel  est  d'une  signification  considérable. 

En  ce  qui  concerne  la  fréquence  approximative  des  causes  les  plus 
habituelles  de  vomissements,  Cabot  donne  le  tableau  suivant  ; 


Grossesse  (toxËmie  cle  la). 
Dyspepsie  aiguë  (indigeslion). 
Alcoolisme. 
Mal  de  mer. 


Déliut  des  muludles  iufec  lien  ses 
(pneumonie,  maiana,  etc.),  trop 
fréquents  pour  pouvoir  être  éva- 
lués avec  quelque  précision. 


894  LES   SYMPTOMES 


Sliock  post-opératoire. 
Névroses  gastriques. 
Appendicite  aiguë. 
Affections  cardiaques. 
Ulcère  gastrique. 


Gastrite. 

Obstruction  intestinale. 

Cancer  stomacal. 

Urémie. 

Tabès. 


Les  affections  cérél)rales  (méningites,  abcès,  tumeurs)  ne  sont  pas 
mentionnées  ;  à  la  vérité,  dans  la  globalité  des  vomissements  leur  pour- 
centage est  très  faible.  Il  3*en  faut  d'ailleurs,  et  de  beaucoup,  que  la  susdite 
énumération  soit  complète;  il  convient,  en  tout  cas,  de  mentionner  tout 
au  moins  les  vomissements  des  méningites,  de  Vacétonémie  (prémonitoire 
du  coma  diabétique)  et  des  coliques  hépatiques  et  néphrétiques. 

Il  ne  peut  entrer  dans  le  cadre  de  cet  ouvrage  de  passer  en  revue  toutes 
les  causes  possibles  de  vomissements  et  d*en  analyser  les  éléments  cli- 
niques différentiels  ;  nous  nous  contenterons  donc  d'établir  un  tableau 
résumé  des  causes  les  plus  courantes  et  de  leurs  caractères  diagnos- 
tiques. 

Toutefois  nous  donnerons  quelques  développements  surtout  empruntés 
à  un  article  récent  du  professeur  Marfan  et  relatifs  à  un  diagnostic  diffé- 
rentiel particulièrement  épineux»  celui  des  vomissements  périodiques 
avec  acétonémie  de  Tenfant  et  des  vomissements  symptomatiques  de 
Tappendicitc  aiguë  (Prcsi^r  médicale^   11  septembre   1916). 

«  Les  vomissements  périodiques  avec  acétonémie  ne  sont  pas 
une  forme  de  l'appendicite.  —  On  donne  le  nom  de  «  vomissements 
périodiques  avec  acétonémie  »  à  une  affection  de  Tenfance,  caractérisée 
par  des  accès  de  vomissements,  accompagnés  dès  leur  début  d'une  forte 
élimination  d'acétones  par  l'urine  et  l'eir  expiré,  accès  survenant  en  général 
au  milieu  d'un  état  de  l>onne  santé  apparente,  durant  de  quelques  heures 
à  quohiues  jours  cl  cessant  brusquement  pour  faire  place  à  un  état  de 
tolérance  parfaite  pour  les  aliîru^nts. 

Ils  se  produisent  presque  exclusivement  chez  des  enfants  de  neuro- 
arthritique  s(rnigrainenx,  asthmatiques,  eczémateux,  lithiasiques,  obèses, 
goutteux,  diabétiques,  liémorroïdairess  Ils  sont  favorisés  par  une 
alimentation  rich(î  en  corps  gras. 

D'aucuns  ont  avancé  (jue  les  vomissements  périodiques  avec  acéto- 
némie sont  dus  à  des  poussées  aiguës  d'appendicite,  épisodes  d'une  appen- 
dicite chronique.  Le  non-fondé  de  cette  nuinière  de  voir  est  démontré 
par  ce  fait  que  ces  vomissements  périodiques  peuvent  se  produire  chez  dos 
enfants  à  qui  l'appendice  a  été  enlevé. 

M.  Marfan  a  longuement  insisté  sur  les  caractères  différentiels  de  ces 
deux  affections.  C'est  à  lui  que  nous  empruntons  les  développements 
suivants  : 

«  Le  diagnostic  entre  un  accès  de  vomissements  périodiques  et  une 
attaque  d'appendicite  est-il  donc  très  difficile?  Il  ne  l'est  pas  dans 
beaucoup  de  cas  ;  il  l'est  dans  quelques-uns  ;  et,  enfin,  il  peut  arriver  qu'il 
soit  impossil)le.  C'est  ce  que  nous  voudrions  montrer  maintenant  en 
exposant  les  éléments  sur  lesquels  on  peut  Tétabhr. 

«  Pour    distinguer    les    vomissements    périodiques    des    vomissements 


VOMISSEMENTS  895 

déterminés  par  une  appendicite  ai^uë,  on  se  fonde  principalement  sur  les 
résultats  de  Texploration  de  la  région  iléo-caecale.  Mais  on  ne  doit  négliger 
aucun  des  autres  symptômes,  bien  qu'ils  aient  moins  de  valeur. 

«  Dans  Tappendicite  aiguë  la  température  est,  en  général,  plus  élevée 
que  dans  l'accès  de  vomissements  périodiques  où  elle  est  souvent  normale 
«t  où  elle  n'est  très  haute  quo  par  ex(M;ption  et  transi toirement.  Dans 
l'appendicite  aiguë,  rarétonémie  est  inconstante,  tardive,  souvent 
légère,  car  elle  est  due  à  l'inanition  provoquée  par  le  vomissement  ou 
au  jeûne  prescrit  par  le  médecin  ;  dans  les  vomissements  périodiques, 
l'acétonémie  est  constante,  forte,  précoce  ;  elle  peut  même  être  constatée 
avant  l'accès.  Dans  l'appendicite  aiguë,  les  vomissements  et  l'état  nau- 
séeux sont  ordinairement  moins  accusés  que  dans  l'accès  d'acétonémie. 
Dans  l'appendicite  aiguë,  le  ventre  est  souvent  hallonné  ;  dans  les  vomis- 
sements périodiques,  il  l'est  très  rarement  ;  au  contraire,  il  est  habituel- 
lement plat,  quelquefois  excavé  comme  dans  la  méningite.  On  n'oubliera 
pas  qu'avant  cinq  ans  l'appendicite  est  une  alTection  relativement  rare, 
plus  rare  à  cette  période  de  la  vie  que  les  vomissements  périodiques. 

«  Mais  les  éléments  décisifs  du  diagnostic  sont  fournis  par  l'explora- 
tion de  la  région  iléo-c9e<ale.  Si  un  frôlement  superficiel  dénonce  une 
hyperesthésie  cutanée  de  toute  cette  région,  si  un  palper  appuyé  et  pro- 
fond y  révèle  une  contracture  douloureuse  des  muscles  de  la  paroi  abdo- 
minale, s'il  provoque  une  douleur  bien  localisée  ou  nettement  plus  forte 
au  niveau  du  point  de  Mac  Burney  (milieu  de  la  ligne  qui  joint  l'ombilic 
à  l'épine  iliaque  antérieure  et  supérieure  ou  un  peu  en  dehors),  il  s'agit 
d'une  appendicite  aiguë.  Nous  ne  parlons  pas  des  cas  où  le  diagnostic 
est  rendu  encore  plus  évident  par  l'existence  d'une  tuméfaction  de  la 
région  csecale  ou  par  les  symptômes  d'une  péritonite  diffuse.  Des  signes 
précédents,  l'hyperesthésie  cutanée  et  la  contracture  musculaire  dite  de 
défense  sont  les  plus  importants  ;  ils  ont,  à  notre  sens,  encore  plus  de 
signification  que  la  douleur  au  palper  profond,  souvent  difficile  à  localiser 
au  point  de  Mac  Burney,  en  raison  de  la  résistance  des  muscles. 

«  Dans  l'attaque  de  vomissements  périodiques,  l'abdomen  n'est  dou- 
loureux dans  aucun  point  ;  ce  n'est  que  lorsque  l'accès  a  duré  quelques 
jours  qu'il  peut  arriver  que  les  muscles  de  la  paroi  abdominale,  ayant 
été  tiraillés  par  les  efforts  de  vomissements,  deviennent  le  siège,  non  pas 
d'une  douleur  véritable,  mais  d'une  sensation  de  courbature,  surtout  au 
niveau  de  leurs  insertions  aux  côtes. 

«  Le  plus  souvent,  cette  exploration  de  l'abdomen  permet  d'établir 
aisément  le  diagnostic  entre  les  vomissements  périodiques  et  l'appen- 
dicite aiguë.  Mais  il  n'en  est  pas  toujours  ainsi.  Il  y  a  des  cas  où  l'on 
hésite  et  où  l'on  a  le  droit  d'hésiter.  En  voici  un  exemple.  Un  enfant  est 
pris  de  vomissements  et  d'une  fièvre  légère,  qui  ne  dépasse  guère  38<^  ; 
on  explore  la  région  iléo-caîcale  ;  l'hyperesthésie  cutanée  fait  défaut, 
la  résistance  musculaire  manque  ou  bien  elle  est  très  légère  et  étendue 
à  tout  le  ventre  ;  le  palper  profond  ne  détermine  qu'une  douleur  insigni- 
fiante et  sans  localisation  nette,  en  sorte  qu'on  se  demande  si  l'éveil 


896  LES   SYMPTOMES 

de  la  sensibilité  n'est  pas  dû  à  la  force  de  la  pression  exercée  par  le  doigt 
de  l'explorateur  ;  enfin,  l'acétonémie  est  précoce  et  assez  forte.  Dans  un 
cas  de  ce  genre,  il  est  bien  difficile  de  porter  un  jugement  ferme. 

«  Il  est  vrai  que,  parfois,  le  toucher  rectal  pourra  lever  les  doutes  ;  si 
cette  exploration  permet  de  sentir  un  empâtement  douloureux  en  haut  de 
la  paroi  droite  de  la  cavité  pelvienne,  on  devra  conclure  à  l'existence 
d'une  appendicite.  Mais  ce  signe  fait  souvent  défaut,  et,  si  on  ne  peut 
le  constater,  l'hésitation  persiste. 

«  Il  y  a  une  autre  catégorie  de  cas  où  le  diagnostic  reste  hésitant  ;  ce 
sont  ceux  où  les  résultats  de  l'exploration  de  la  région  iléo-caecale  sont 
différents  d'un  accès  à  l'autre  :  dans  un  accès,  il  n'y  a  aucune  anomalie 
de  la  région  iléo-caecale,  l'acétonémie  est  précoce  et  forte  et  on  fait  le 
diagnostic  de  vomissements  périodiques.  Dans  l'accès  suivant,  on  trouve 
les  signes  abdominaux  qui  indiquent  une  inflammation  appendiculaire. 

«  Ces  cas  s'expliquent  facilement.  Le  même  sujet  peut  être  atteint  de 
vomissements  périodiques  et  d'appendicite.  Une  poussée  appendiculaire 
agissant  chez  un  sujet  prédisposé  peut,  au  même  titre  que  toutes  les 
affections  aiguës  fébriles,  provoquer  un  accès  de  vomissements  pério- 
diques avec  forte  acétonémie. 

«  En  résumé,  dans  la  plupart  des  cas,  les  vomissements  périodiques  et 
l'appendicite  aiguë  se  présentent  sous  une  forme  typique  et  il  est  assez 
facile  de  les  distinguer.  Mais,  parfois,  ce  diagnostic  est  très  malaisé  ; 
parfois  il  est  impossible.  La  cause  la  plus  fréquente  de  ces  difficultés 
réside  dans  l'association  possible  des  deux  affections  chez  un  même  sujet. 
En  cas  d'hésitation,  on  devra  se  comporter  comme  si  l'existence  de  l'appen- 
dicite était  certaine,  c'est-à-dire  que,  s'il  s'agit  d'un  enfant,  on  devra 
presque  toujours  conseiller  l'ablation  ultérieure  de  l'appendice. 

((  Dans  ce  qui  précède,  nous  avons  envisagé  le  cas  où  le  médecin  est 
appelé  à  tranclier  la  question  du  diagnostic  pendant  l'accès  de  vomis- 
sement. Mais  il  peut  arriver  qu'il  ait  à  établir  un  diagnostic  rétrospectif, 
c'est-à-dire  plus  ou  moins  longtemps  après  un  accès  auquel  il  n'a  pas 
assisté.  Nous  croyons  qu'il  est  souvent  très  risqué  de  porter  un  jugement 
dans  de  pareilles  conditions.  Sans  doute,  il  y  a  des  cas  où  l'exploration 
delà  région  iléo-caecale  ])ermet  de  constater  des  signes  décisifs  ;  lorsque, 
l'accès  de  vomissement  étant  terminé  depuis  plus  ou  moins  longtemps, 
la  palpation  profonde  révèle  néanmoins  la  persistance  d'une  douleur 
précise  et  nettement  localisée  au  point  de  Mac  Burney,  lorsque  ce  palper 
fait  en  même  temps  constater  l'existence  d  un  certain  degré  de  contracture 
musculaire  bien  limitée  à  la  paroi  abdominale  de  la  fosse  iliaque  droite  et 
faisant  défaut  à  la  fosse  iliaque  gaucho,  alors  on  peut  conclure  qu'il  y  a  eu 
une  attaque  d'appendicite  aiguë,  laquelle  a  laissé  après  elle  un  certain 
degré  d'inflammation  sul>aiguë  ou  chronique  de  l'appendice.  Mais  ces  cas 
sont  as^ez  rares.  Le  plus  souvent  l'exploration  de  la  fosse  iliaque  droite 
après  l'accès  n<;  montre  aucune  anomalie,  ou  bien  la  recherche  de  la 
douleur  au  point  de  Mac  Burney  et  celle  de  la  résistance  musculaire 
donnent  des  résultats  si  vagues,  si  incertains,  qu'on  ne  peut  les  inter- 


VOMISSEMENTS  897 

prêter  sans  risquer  de  commettre  une  erreur.  C'est  pourquoi,  lorsqu'on 
n'a  pas  assisté  à  l'accès,  on  doit  laisser  au  médecin  qui  a  pu  l'observer 
la  responsabilité  de  formuler  un  jugement  ferme.  Si  cependant  les  cir- 
constances obligent  à  prendre  une  décision  dans  de  pareilles  conditions, 
on  ne  laissera  pas  ignorer  à  la  famille  que  cette  décision  ne  peut  être 
fondée  que  sur  des  conjectures.  » 

t¥     *     * 

Il  est  impossible  de  terminer  un  article  séméiologique  relatif  aux 
«  vomissements  y>  sans  consacrer  un  bref  addendum  relatif  aux  «vomiques  ». 
Le  mot  vomique  désigne  en  somme,  et  sans  trop  de  subtilité,  l'évacuation 
par  les  voies  respiratoires  d'une  collection  purulente  de  telle  abondance 
qu'elle  simule  un  vomissement  [vomere^  vomir). 

Le  mécanisme  est  absolument  différent  de  celui  du  vomissement, 
puisque  l'évacuation  se  fait  par  les  voies  respiratoires.  La  vomique  est, 
à  proprement  parler,  une  expectoration  purulente  de  grand  volume. 
Mais  au  point  de  vue  de  la  symptomatologie  grossière  il  y  a  «  vomique  n^ 
vomissement  purulent,  rejet  brusque  par  la  bouche  d'un  liquide  purulent 
abondant,  s'accompagnant  d'ailleurs  à  l'ordinaire  d'accès  de  toux  et  de 
suffocation  voisine  parfois  de  l'asphyxie. 

Les  vomiques  de  beaucoup  les  plus  fréquentes  sont  les  vomiques 
PLEURALES,  terminaison  possible  des  pleurésies  purulentes^  interlobaires, 
médiastines,  diaphragmatiques,  enkystées  de  la  grande  cavité,  avec  parfois 
formation  d'un  pyopneumothorax. 

Les  VOMIQUES  PULMONAIRES,  bcaucoup  plus  rares,  sont,  par  définition 
même,  consécutives  aux  abcès  du  poumon,  à  Y hépatisalion  grise  (pneumonie 
suppurée)  ;  c'est  presque  toujours  le  pneumocoque  que  l'on  trouve  dans 
le  pus  évacué.  Certaines  cavernes  pulmonaires,  certaines  dilatations  bron- 
chiques peuvent  donner  naissance  à  des  expectorations  purulentes  d'une 
telle  abondance  qu'elles  simulent  une  vomique. 

Il  convient  de  rappeler,  à  titre  exceptionnel,  les  vomiques  hydatiques 
pulmonaires,  hydatides  suppurées  pulmonaires,  simulant  les  vomiques 
pleurales,  et  qu'on  n'en  peut  distinguer  que  par  la  constatation  dans 
les  matières  rendues  de  fragments  de  membranes  hydatiques  et  de  crochets 
d'échinocoques. 

Enfin  tous  les  abcès  sous-phréniques,  que  leur  origine  soit  hépatique, 
rénale,  stomacale  ou  splénique,  peuvent  exceptionnellement  cheminer  à 
travers  le  diaphragme  et  la  plèvre  et  venir  s'extérioriser  sous  forme 
de  vomique. 

Dans  tous  ces  cas  les  commémoratifs,  une  exploration  méthodique 
permettront  à  l'ordinaire  et  très  facilement  de  remonter  du  symptôme 
vomique  à  son  origine  pleurale,  pulmonaire  ou  sous-phrénique  (hépa- 
tique, stomacale,   rénale    ou    splénique). 


VOMISSEMENTS 


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TABLE    ALPHABÉTIQUE 


L'importance  relative  des  développements  auxquels  renvoient  les  indications  de 
cette  table  suit  Téc belle  typographique  suivante  : 

Caractôres  gras  (passage  essentiel);  —  Petites  capitales  (développements 
importants)  ;  —  les  caractères  italiques  et  les  caractères  romains  —  renvoient  à  toutes 
les  matières  traitées  dans  Touvrage. 


Abcès  cérébral,  559. 
Abcès  du  foie,  730,  748. 

—  sous-PHRÉNiQUES.     voir    Hypo- 

condre  droit,  729. 

—  Hypocondre  gauche,  737. 
Acétone  (Recherche  de  V)  urinaire,  307. 
acétonémie,  616. 

—  (avec  vomissements),  894. 

Abdomen.  —  Inspection,  palpation,  per- 
cussion, succussion,  radioscopie,  58. 

Abdominales  (Diagnostic  des  affections) 
en  général,  760. 

Achilléen  {Réflexe),  336. 

Acides  biliaires  (Rech.  dans  rurine),302. 

Acide  diacétique  (Recherche  et  titrage 
approximatif  de  V)  urinaire,  307. 

Acide  picrique  (Rech.  dans  le  sang),  214. 

Acidimétrie  urinaire,  286,  307. 

Actinomycose  cutanée,  461. 

Addison  (Maladie  d'),  546,  741,  746. 

Adénopathies  (Sèméiologie),  461  à  467. 

Adénopathies  syphilitiques,  463, 632,  651. 

—  tuberculeuses,   463. 

—  septiques,  463. 

—  néoplasiques,  463. 

—  chancrelleuses,  651. 
Adénopathies    trachéo  -  bronchiques, 

118,  119,  462. 
Adiposes  nerveuses,  809. 
AÉROPHAGIE,  602,  784,  789,  841,  844,  856. 
Agraphie,  349. 

Albumine  (Rech.  de  V)  urinaire,  295. 
Albuminuries (Sém6iologie), 468  à  476. 
Albuminuries  aiguës,  468. 

CHR0NIC>t'ES,  470. 

cryptogènes,  475. 

intermittentes,  47g. 

—  simulées,  476. 

~  (Tableau  des),  472-473. 

Albuminuries  des   infections    chroniques, 
474. 


Albuminuries  des  intoxications,  474. 
de  la  grossesse,  474. 

—  de  la  gotitte,  474. 

—  du  diabète,  474. 

—  cardiaques,  475. 

—  nervo-motrices,  475. 

—  digestives,  475. 

—  cycliques,  475. 
orthostatiques,  475. 

Albuminurie  simulée  {Rech.  de  /'),  297. 
Alcoolisme,  569,  582,  584,  600,  798. 
Algiques  (Tempéraments),  799. 
Alopécie  syphilitique,  632. 
Amibes  dans  les  selles,  75. 
Antenies  (Sèméiologie),  477  à  480. 
Anémies    par     spoliation     sanguine, 
479. 

—  infectieuses    et    post-infec- 

TIEUSES,  479. 

—  toxiques,  479. 

—  autotoxiques,  479. 

— .     par    insuffisance       hémato- 
poiétique,  480. 

cryptogéniques,  480. 

—  (Asthénie  dans  les),  546. 

—  (Epis taxis  dans  les),  626. 

—  (Hypotension  artérielle),  741. 
(Œdèmes  dans  les),  820. 

Anévrysznes  de  l'aorte,  148-161. 

—  (Paralysies    récurrentlelles 

dans  les),  488. 
Anévrysmes  (Hémoptysies  des),  693. 

—  (Algies  brachiales  des),  794. 
Anévrysme  aortique  abdominal,  624. 
Angines  (Staiéiologie),  481  à  484. 

—  (Tableau  des  ) ,  482. 

—  pulUcées,  481-483. 

—  vésiculeuses,  481-483. 

—  pseudo-membraneuses,    481-483. 

—  ulcéro-membraneuses,  481-483. 
Angine  de  poitrine,  598,  611,  613,  795. 

839,  841,  844. 

—  voir  Précordialbs    (Douleurs), 


902 


DIAGNOSTIC  CLINIQUE 


Membres  SUPÉRIEURS  (Douleurs  des), 

Dyspnée,  Angoisse,  etc. 
Angine  de  Vincent,  384-483. 
Angiospasmodiques,  706. 
Angoisse  (Névrose  d'),  803  à  806. 
Anguilluie  intestinale,  82. 
Annexites  et  appendicites,  758,  759. 
Anoxémie,  615. 

Anthropométrie   clinique,  423  à  429. 
Anxiété,  805. 

Aortique  (Insuffisance),  145,  741. 
(Hétrécissement),  145. 
f  Insuffisance    et    rétrécis- 

SEMENT),    146. 

(Exagération  du   2^    bruit), 
148. 

—  (Dilatation     anévrysmale), 

148,  161,  163,  854. 
(Algies    brachiales),    794. 

—  {Angines  de  poitrine  des),  844. 
Aortites,  854. 

Aphasie  motrice  articulaire,  349. 
Aphasiques  (Troubles).  349. 
Aphonies  (Séméiolog^e  ) ,  485  à  493. 

-  -        aiguës,  485. 

—  chroniques,  485. 
(Tableau    des),  490. 

Aphteuse  (Angine),  482. 

Apoplexie  (voir  Comas,  Hémiplégies). 

Appendicites,  624,  724,  731,  754  à  760, 
895  à  898. 

Argyll  Robertson  (Signe  d'),  345. 

Ametli  (Figure  du  sang  dans  la  tuber- 
culose), 123,  226. 

Artériosclérose,  349,  547,  600,  626. 

—  voir  Hémiplégies. 
(Hypertension  dans  l'),708. 
(Prt'cordialgies  de  T),  855. 
(Syncopes  dans  1'),  îSG7. 
(Vertiges  de  1'),  888. 

Aller  lies,  7?<3. 

Arthralgies  (Séméiologie),  494  à  5U0. 
(Nosologie  dcM  îiiguo<,  chro- 
niques, troplionéM'otiques, 
trauinatiques,  495. 

—  voir    Douleurs    des  membres 

INF.,   D.   des  membres  SIPF.H., 

Nervusisme  sensitivo-senso- 

RIEL. 

Arythmies  cardiaques  (Séxnéiologie), 

500  à  530. 
Arythmie  respiratoire,  514  à  517. 
PERPÉTUELLE,  528  à  531. 
(Tableau  des),  532,  533. 
As«aris  luinl>ricoïdes,  81. 
Ascite  (Cytoloirie  de  1),  233. 
Ascite  (Séznéiologie  de  1'),  535-543. 

(Tableau  synoptihie  des),  543. 
A^^pliyxic,  567. 

locale  des  exlréinilés,  795. 
A.>tasic,  329. 

Asthénies  (Séméiologie  ) ,  544  à  548. 
(Tableau   des),  545. 


I 


Asthénies  nerveuses,  546. 
--         humorales,  546. 

—  infectieuses,  547. 
(Examen    clinh)ue    systé- 
matique des),  548. 

Asthénie  myocardique,  201. 
Asthmes,  134,135. 

—  Signes  physiques,  134-135. 
Etiologie,  135. 

voir  Dyspnées,  605  à  616. 

-  cardiaques,  612. 
Asystolie,  133,   619,  665. 

-  (Ascite  dans  V),  541. 
(Fibrillation  auriculaire  dans 

1),  527  à  531. 

-  (Hypertension  minima),  702. 
(Œdèmes  dans  1'),  820. 

Ataxie,  329,  341,  632. 

-  (Douleurs    gastralgiques    de    1'),. 

598,  624. 
-  -      Arthropathies  tabéiiques,  781. 
Douleurs  fulgurantes,  788. 
Athéromes,  148. 

Atrophie  dans  les  bradycardies,  552. 
Auscultation    broncho  -  pulxnonaire,. 

116  à  136. 

—  cardio-aortiq[aie ,  1 44  à  1 52 . 
pendant  la  compression  ocu- 
laire, 152. 

Auriculaires  (Vertiges),  888  à  891. 
Avortements  d'origine  syphilitique,  632, 
AzoTÉMiE  (Signification  de  l'),  320. 


Bactéries  (Classilic.  morphologique),  375. 
Ba6tériologie,  368  et  suivantes. 
Balaniles,  653. 
Basedow  (Maladie  de  Graves),  4. 

VOirGOITBE  EXOPHTALMIt>UE,  591 . 

592,   798. 
voir  Tachycardies. 
voir  Tremblements. 
Bile  (Recherche  dans  le  sang),  88. 
-  (Recherche  dans  l'urine),  301. 
Bilharzia,  672. 

Biliaires  {Pigments)  dans  les  selles,    73. 
Recherche   dans   l'urine,  301. 
Bilieuse  (Céphalalgie),  557. 
Bihruhine    dans    le    sang,   213. 

dans  l'urine,  301. 
Blennvrragie,  'Z72. 
Blennobragioue  (Méthite),  272. 
Blennorragie  urétro-vaginale,  277. 
Bleu  de  méthylène  (Epreuve  de  per- 
méabilité rénale),  324. 
Blocage  du  coMir,  517,  551. 
Bothriocéphale,  81. 
Botulisme,  592. 

Bradycardie  paroxystique  (Syndrome 
de  Stokes-Adams),  2,  867. 
(Séméiolog^ie  des),  549. 
(Tableau  des),  551. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


903. 


Bradyspliy^mie,  5*25. 
Brévilignes,  428,  811. 

Brightisme,  480.  I 

(Ascite  dans  le),  541.  ! 

(Rpistaxis  dans  le),  6*26.  I 

voir  Hémiplégies.  i 

(Oto-),  891. 

voir  :  Hypertensions  artérielles, 
Albuminurie^  Azotémie,  Chlo- 
r  urémie,       Exploration       des 
fonctions  rénales,  etc. 
Bronchiques    (Dilatations),   897. 
Bronchites    capillaires    (Signes    phy- 
siques), 117. 
simples  (Signes  ph  ys. ) ,  1 1 7. 
Broncho-pneumonies,  132-133. 
Broncho-puhnonaires  (Adénopathies  tra- 

chéo-bronchiqucs  des  affections),  118. 
Brown-Séquard  (Syndrome  de),  682. 
BulbO'prolubérantielles     [Lésions^,    349, 
G81,  682. 


Cachexies  (Œdèmes  dans  les),  820. 
Calculs  ur inaires  (Diagnostic    radiogra- 
phique   des),  253. 

—  vésicaux,  255,  260. 

Cancer  de  l'œsophage  (Paralysies  récur- 

rentielles  dans  le),  488. 
Cancer     de     l'estomac     (Diagpaostic 
différentiel    de    l'ulcère    et 
du),  603,  620,  664. 
(Vomissements  dans  le),  899. 
-      nu  larynx,  486  et  suivantes. 

—  DE  l'intestin,  591,  599. 
du  rein,  672. 

DU  foie,  736,  748,  753. 

—  DU     côlon     (Ar\gle    splénique), 

738. 
—      (i\nse  sigmoïde),  765. 
de  la  prostate,  275. 
Cardiaque  (Débilité),  197,  199. 
Cardiaques  (Névroses),  199  à  201. 
Cardiographie  en  décub.  latéral,   186. 
Cardio-aortiques    (Douleurs    précordiales 

dans  les  affections),  853. 
Cardio-pulmonaire        (Insuffisance), 

607-611. 
Cardio-rénales    (Complications)   chez   les 

obèses,  816. 
Calhétérisme  urdéral  (Technique),  244. 

—  urétral,  262. 

Cavernes  pulmonaires,   122,   126,  897. 
Cécité  verbale,  349. 
Céphalalgies    (Séméiologie  des),  554. 

—  d'origine  toxique,  556. 

—  d'origine     névralgique     et 

névropathique,    558. 
par  compression,  559. 
d'origine  réflexe,  560. 
d'origine    musculaire,    562. 
(Tahlf.ai;  des),  564. 


Céphalo-rachidien   (Liuuide)  : 
Examen  physique,  234. 
chimique,  235. 

—  cytologique,   236. 

—  bactériologique,   237. 
biologique,  237. 

voir   Ponction    lombaire,    352.. 
Cérébelleuses  {Tumeurs)^  888. 
Cérébrales  {Artérites),    349. 

{Tumeurs),  342,  SSH. 
Chancre  syphilitique  pharyngé,  483. 
Chancre  syphilitique,  632,  650»  661. 
Chancre  mou,  650,  651. 
Chancrelles,  649. 
Charbonneuse  (Bacléridie),  383. 
Cheveux  (Examen  des),  356. 
Chei/ne-Slokes  {Rythme  de),  517,  608. 
Chloroformique  (Syncope),  868. 
Chlorose,  480. 

Chlorures  (Dosage)  dans  le  sang,  212. 
(Dosage)    dans    l'urine,  292^ 
-  (Rétention  des),  318. 

Chlorurémie    (Recherche),  212,  319. 
Chlorurie  alimentaire  {Epreuve  de  la),  319- 
Chlorurométrie  urinaire,  292,  319. 
Cholémie  familiale,  756. 
Cholérique  (Vibrion),  72,  386. 
Chorée,  798. 
Chyleuse  (Ascite),  541. 
Circulatoire  (Examen  appareil),  142. 

intrathoracique  {central),    143. 

extrathoracique         {périphéri- 
que), 168. 

-  Hématologie,  202. 
Circulatoires     (Epreuves     fonction- 
nelles),  193  à  202,  348. 

Circulatoire  (Défaillance),  193. 
Cirrhose  atrophi^ue  (Ascite),  538. 
(Hématéméses),  663,  664. 
Cirrhoses  et  syphilis  du  foie,  753. 
Coagulabilité  sanguine,  206. 
Cœur  (Bruits  normaux  du),  144. 

--     (Percussion  du),  152. 

—     de  bœuf,  162. 
-     (Puissance   de   réserve   du),    193. 
Colorants  usuels  en  bactériologie,  368,374. 
Goxnas  (Séxnéiologie   des),   567  à  572. 

-  -      (Tableau  synoptique  des),  570. 
Congestions  pulmonaires  passives,  133. 
Constipation  (Séxnéiolog^ie  ) ,  573. 

—  (Traitement  de  la),  579. 
Convalescents    (Sommeil    des),    566. 
Convulsions  (Séxnéiolog^e),  580  à  585. 
CoPROLOGiE,  66  à  82. 

-  Mode    de    prélèvement    des^ 

selles,  66  à  68. 
Examen  macroscopique,  68. 
Examen    microscopique,  69. 

—  Analyse  chimique,  72. 
Examen  bactériologique,  74. 

—  dans  l'insuf.  hépatique,  91. 

-  -  voir  Diarrhées,  592-594. 
Cordon  et  canal  déférent  (Examen),  276. 


906 


DIAGNOSTIC  CLINIQUE 


Guéneau  de  Mussy  (Points  de)  dans  les 
péricardites,  854. 


H 


Head  (Zones  de),  562,  833. 

Helminthiase,  362. 

Héxnatéxnèses  (S6xn6iologie  des),  659. 

—  (Diagnostic  difTérentiel  des)  et  des 

hémoptysies,  660. 

—  (Hémoptysies  et),  690. 
Hématimètrc,  218. 
Hématimétrie,  220. 
Hématologie,  202  et  suivantes. 
Hématozoaire  du  paludisme,  228. 
Hématurie,  239,  305. 

Hématuries  (Séméiologie  ) ,  667  à  675. 

—  cryptogènes,    suppléantes,    672. 
— •       Pseudo-hématuries,  673. 

—  (Tableau  synoptique  des),  674. 
Hémiplégies,  342,  568,  569. 
Hémiplégies  (Séméiologie  ) ,  676  à  689. 

—  (Tableau  des),   686-687. 
Hémiplégies  alternes^  680-081. 
Hémochromomètre,  221. 
Hémoconies  (Recherche  des),  88. 
Hémoculture  dans  la  fièvre  typhoïde,  394. 
Hémoglobine  {Dosage  de  /'),  221. 

—  {Dosage  speclros.  de  /'),  422. 
Hémoglobinimèires,  221-222. 
Hémoglobinuries,  305,  667. 
Hémolyse,  207. 

Hémoly tiques   (Ictères),   750,   753. 
Hémophilies,  626,  630,  672. 
Hémoptysies,  125-130. 
—  (Diagn.  des  hématômèsesct  dos),  660. 
Hémoptysies  (Séznéiologie  des),  689. 
Fausses  hémoi)tysies,  22,  096. 
Sup|)K'nionlanos  des  rèi^les,  694, 
Hémohragik    ckrkumale,    voir    Co//i«.s-, 

Hémipléffics,  etc. 

—  (HyperliMision  dans),  702. 
Hémorragies  (Hypotension  dans  les),  740. 
Hémorroïdes,  626. 

Hépatiques  (Syndromes).  619. 

—  (Congestions),  619,  7'2-.î. 

^     (Epistaxis  des  affections),  62G. 

—  (Fièvres  intermittentes),  718. 

—  (Syphilis),  722. 

—  voir  Foie,  83   et   suivantes. 
Hernies  scrotales,  276. 

—  inguinales,    763,    765. 
Herpès  pharyngé,  482. 

Herpès  balano-préputial,  652-653. 
Herpétiques  {Angines),  482. 
Hoquet  (Séméiologie  du),  697  à  699. 
Hutchinson  { Triade  </'  ),  633. 
Hydatioue  (Maladie),  362. 

—  voir  Foie,  Douleurs  de  l'hypo- 
condre  droit,    Vomiques. 

Hydrémie,  471. 

Hydrocèles  (Cytologie  des),  233. 

Hydronéphroses,    731. 


Hydrurimélrie,  283,  313. 
H  y  perchtor  hydrique  {Syndrome),  619. 
Hypermétropes,  560. 
Hypertensions  artérielles  (Séméiolo- 

gie),  700  à  711. 

—  (Tableau  des),  710-711. 
Hypertensives  (Maladies),  626. 
Hypertension  portale,  voir  Ascile,  Hé- 

matémèses. 

—  voir  Tableau,  664. 
Hyperthermies,  712  à  721. 
Hyperthyroïdie,  798. 

—  voir  Basedow,  Goitre 
exophtalmique.  Tachycardies,  Tremble- 
ments, Névroses  cardiaques,  etc. 

Hypertrophie  de  la  prostate,  275. 
H3rpocondre    droit     (Douleurs),    721. 
—  (Tableau  des  —  de    l'), 

730-731. 
H3rpocondre  gauche  (Douleurs),    733. 
Hypodermoréactionde  la  tuberculose,396. 
Hyposphyxies,  162. 

—  (Asthénie  dans  les),  546. 

—  (Dyspnées  dans  les),  615. 

—  (Hypotension         arté- 

rielle dans  les),  741. 

—  Le  syndrome  hypj- 
sphyxique,  743  à  746. 

Hyposystolie,  133,  196,  607,   612,  820. 
H3rpotensions  artérielles,   741   et  sui- 
vantes. 

—  chez  les  tuberculeux,  742. 

--     dans  l'insuffisance  surrénale,  742. 

—  chez  les  hyposphyxiques,  743. 

—  (Tableau    des),  746. 
Hystérie,   341,  342,  556,  567,  583,  584, 

616.  662,  801,  884. 
HYSTr';Ric>UES  (Hémiplégies),  684. 
Hystérométrie,  281. 


752. 


Ictère  (Bradycardie  de  1'),  551. 

—  catarrhal,  748. 
Ictères  (Séméiologie  des),  746. 

—  hépatiques,  746. 
hématiques,  750    753. 

—  picriques,  751,   753. 

—  (Tableau  synoptique  des). 
Ictères  infectieux,  748.  752. 

—  graves,  748,  752. 

Iliaque  droite  (Douleurs  de  la  fosse  ) 
754  à  763. 

—  gauche  (Douleurs  de  la  fosse  ) 

761. 

—  (Tableau  synoptique  des), 765 
Inanition,  597. 

Indiagnosticable  actuel,  13. 

Indican    (Recherclie  de  1')  urinaire,  303 

Indices  de  robusticité,  d'obé-^ité,  427. 

Indigestion,  voir  Dyspep  ,  Vomissements 

Indoxvle  urinaire,  303. 

Indoxylurie  (Interprétation clinique). 305 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


907 


Infarctus  pulmonaire,  136. 

—  (HémoptysiesdeT),  691. 

Infectieuses    (Maladies)  (Céphalalgies 
prodromiques  des),  556. 
—    voir  Fièvres,   Hyperlhermies,    Ha- 
chialgies.    Formule  leucocytaire. 
Tachycardies,  etc. 
Influenza  (Bacille  de  V),  376. 
Inoculation    dans   la    tuberculose,     400. 
Inflomnies  (Sézn6iologie),  767  à  770. 
Intestin  (Exploration  de  l'),  58  à  62. 
Isurie,  313,  315. 


Kernig  {Signe  de),  350. 

Koch  {Bacille  de),  375. 

Kystes  hydatiques,  362,  732,  748. 


Labyrinthique  (Vertige),  888. 
Laryngites  aiguës,  485. 
Laryngites  chroniques,  485. 
Laryngoplégies,  486. 
Laryngoscopie,  109. 
LaxTnz  (Examen  du),  109  à  116. 

—  (Paralysies  du),  486  à  491. 
Lasègue  (Manœuvre  de),  785. 
Lèpre,  794. 

TiWioèmles,  464. 
Leucémie  lymphoïde,  465. 

—  myéloïde,  466. 

—  aiguë,  467. 

Leucémies  (Epistaxis  dans  les),  626. 

—        (Hématuries  dans  les),  672. 
Leucocytaire  {Formule),  222. 
Lichens,  Lichénification,  858. 
Lipémie  alimentaire,  88. 
Lipomes,  461. 
Lipothymies,  866. 
lithiase    biliaire,  598,  619,   621,   722, 

780,  747,  753. 
Lithiase  uretérale,   763-765. 

—  RÉNALE,  671,  725,  731. 
Tiombaires  (Douleurs),  771  à  778. 

—  des  affections  réno-uretérales,  777. 
Lombaire  (Ponction),  351. 
Lombric,  81. 

Longilignes,  428,  811. 
Lumbagos,  772  à  774. 

—  aigus,  772. 

—  subaigus,  773. 

—  des  psychonévroses,  773. 

—  par  congestion  veineuse,  775-776. 
Lymphadénie  ganglionnaire  aleucémîque, 

464. 
Lymphadénnme,  464. 
JLyznphadénopathies,  464. 
Lymphangites,  819. 
Lymphosarcome,  467. 


M 


Massétérin  (Réflexe),  339. 

Mastodynie,  856. 

Médiastin  (Tumeurs  du),  796. 

Médiolignes,  428,  811. 

Médullaires   (Localisations)    d'après 

les  troubles  de  la  sen- 
sibilité, de  la  motricité 
et  des  réflexes,  343. 

—  Hémiplégie  médullaire,  682. 
Membres  inférieurs  (Douleurs  des), 

779,  789. 
Membres  supérieurs  (Douleurs des). 

790  à  797. 
MÉN1ÈRE  (Vertige  de),  888  à  891. 
Méningée   (Hyperémie),   351. 
Méningisme,  351. 
MéninfiTites,  342,  344,  851,  559. 

—  (Insomnie  dans  les),  768. 

—  (Vomissements  des),  829. 
Méningites  cérébro-spinales,  351,  378. 
Méningitique  (Raie)  de  Trousseau,  344. 
Méningocoque,  378. 
Méningo-myélites  aiguës,  775. 

—  dorsales,  833. 

Météorisme  abdominal,  537. 
Migraine,  558-899. 
Millard-Gûbler  (Syndrome  de),  677. 
Mitrale  (Insuffisance),  146. 

—  (Rétrécissement),  147. 

—  (Insuffisance    et    rétrécis- 
sement), 147. 

Morphologie  humaine  (Indices),  428. 

Motricité  (Examen  de  la),  329. 

M  y  algies,  781. 

Myocardialgies,  825. 

Myocardites,  voir  Hyposystolie,  Asysto- 

lie.    Insuffisance    cardiaque.    Douleurs 

précordiales.  Arythmies,  etc. 
Myocellulite  cervicale,  563. 
Myosites,  793. 
Myopes,  560. 
Myxœdème,  547. 


N 


Narines  (Examen  des),  96. 
Naso pharyngien  {Toucher),  105. 
Nasopharyngiennes    (Adénopathies  tra- 
chéo-bronchiques   des  infections),  118. 
Néphrétiques     et     périnéphrétiques 
(Suppurations),  725,  731,735,  737. 

—  voir  Douleurs  lombaires,  Hypocondre 

droit,  Hypocondre  gauche.  Hyper- 
thermies,  Examen  des  urines,  etc. 

—  (Coliques),  725. 

Néphrites   (Hypertension    des),    707. 

—         (Œdèmes  dans  les),  820. 
Néphrites  aiguës  : 

—  aiguë  superficielle,  468. 

—  aiguë  typique,  469. 

—  suraiguës,  470. 

57.* 


908 


DIAGNOSTIC  CLINIQUE 


Néphrite  hématurique,  672. 

NÉPHRITES  CHRONIQUES  : 

—  albumineuses  simples,  471. 

—  chlorurémiques,  471. 

—  azotémiques,  471. 

—  hydrémiques,  hypertensives,  471. 
Néphrite  interstitielle,  318. 

Nerveux  (Examen  du  système),  328. 
NervoBisme    (Séméiolog^e    du),    798. 

—  moteur,  798. 

—  sensitivo-sensoriel,  799. 

—  psychique,  800. 

—  viscéral  et  vaso-moteur,  800. 
Neurasthénie,  801. 

—  (Céphalalgie),  559. 

—  ( Hypotension  artérielle  de  la  ),  74 1 . 
Neuro-arthritique  (Diabète),  655. 

—  (Obésité),  809. 

Neuro-arthritisme,  800,  809. 

NÉVRALGIES  FACIALES,  558. 

INTERCOSTALES,     833,        839, 

856. 
Nèvralffiee,  voir  Céphalalgies,  Névralgies 
faciales,  Sciatiques,  Douleurs  des  mem- 
bres supérieurs.  Douleurs  des  membres 
inférieurs,  Nervosisme  sensitivo-senso- 
riel.  Points  de  côté. 

NÉVROPATHIE  CÉRÉBRO-CARDIAQUE,   559- 

801. 

PSYCHOSPLANCHNIQUB,  801. 

Névropathiques  (V'ertiges),  891. 

NÉVROSES   CARDIAQUES,    199  à   201,   614. 

801,  845. 
Névrose  gastrique  avec  plose,  620. 
Nez  (Examen  du),  95  à  105. 
Nosologies,  5. 

—  symptomatique  de  Sauvages,  5. 

—  anatomo-palhologique  de  Laennec,5. 

—  physio-pathologique  (en  voie  de  de- 

venir), 6. 

—  étiologique  de  Lancereaux,  7. 

—  éclectique  et  intégrale,  9. 
Numérations  globulaires,  218  à  225. 
Nycturie,  314. 


Obésité,  547. 

ObésitéB  (Séméiologie),  808  à  818. 

Obstruction    intestinale    (Vomissements 

dansl'),  899. 
Oculaires  (Céphalalgies  des  a ffect .  ),  560. 
Oculo-cardiaque  (Réflexe),  346. 
Œdèmes,  318,  469. 
Œdàmee  (Séméiologie  ) ,  818. 
Œdème  préascitique,  821. 
Œdèmes  de  la  face  et  des  paupières,  821. 

—  des  membres  supérieurs,  822. 

—  des  membres  inférieurs,  823. 
Œdème  de  la  paroi  abdominale,  537. 
Œsophage  (Exploration  de  l'),  29  à  35. 

—  (Auscultation  de  1'),  30. 

—  (Gathétérisme  de  1'),  30. 


CEsophage,  Œsophagoscopie,  33. 

—  (Radioscopie  de  V),  32. 

—  (Paralysies         récurrent!  elles 

œsophagiennes),  488. 

—  (Affections  de  V),  666. 

—  (Varices  de  1'),  666. 

Œufs  de  parasites  dans    les    selles,    78. 
Oligurie,  valeur  séméiologique,  284,  314. 
Ophtalmo-réaction,  397. 
Opsiurie,  89,  315. 
Ostéo-arthrites,    779-792. 
Ostéomalacie,  780. 
Ostéomyélites,  779-780,  792. 
Ostéopériostites,  779-792. 
Ostéosarcomes,  780,  792. 
Oxycarbonée  (Intoxication),  479. 
Oxyure  vermiculaire,  82. 
Ovaire  (Kystes  de  V),  538,  765. 
Ovarienne  (Obésité  par  insufflsance),  809- 


Palpébral  {Réflexe),  342. 

Paludisme   (Hématozoaires  du),   225,. 

227,  228. 
Pancréas.  Inspection,  89. 

—  Palpation,   89. 

—  Percussion,  91. 

—  (Les  fèces  dans  les  affections  du),  91. 

—  (Tumeurs  du),  90. 

—  (Cancer  du),  748. 

—  (Diabète  pancréatique),  654. 

—  (Point  pancréatique),  90. 
Pancréatites,  621. 
Parakératoses  psoriasif ormes,  861. 
Paralysies  en  général,  329. 
Paralysie  générale  progressive,  341,. 

346,  349,  585,  588,  632,  884. 
Paralysie  labio-glosso-laryngée,  677. 
Paranoïa,  587. 

Paraphasiques  {Troubles),  349. 
Paraplégie  spasmodique,  341,  342. 
Parasites  intestinaux,   78  à  82. 

—  Recherche  des  œufs,  78. 

—  —         des  parasites,    80. 
Parasitolog^e,  361  et  suivantes. 
Parkinson  (Maladie  de),  882-883. 
Parole  (Troubles  de  la),  349. 
Patellaire  {Réflexe),  336. 

Pelade,  360. 

Percussion  cardiaque,  152  à  156. 
Péricarde  (Ponction  du),   165  à   168- 
Péricardique  (Frottement),  148. 
Péricardites,  161,  621,  853. 
Périmètres  corporels    (Mesure   des),   424. 
Péritonile  tuberculeuse  (Ascite  de  la),  539. 
Peste  (Bacille  de  la),  385. 
Pharynx  (Examen  du),  106  à  109. 
Phlébites,  782-783. 

—  (Œdèmes  dans  les),  819. 
Phlegmatia  alba  dolens,  819. 
Phosphatométrie  urinaire,  294. 
Phtiriases,  863. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


909 


Picrique  (Recherche  de  Tacide)  dans  le 

sang,  214. 
Picriqucs  (Ictères),  750. 
Pied  plat  valgus  douloureux,  780. 
Pigments  biliaires  (Recherche  des)  dans 

le  sang,  213. 
Pilaires  (Dystrophies),  356. 
Pityriasis  versicolor,  359,  360. 
Plantaire  {Réflexe),  341. 
Plaques  muqueuses  syphilitiques,  632. 
Plasma  (Récolte  du),  216. 
Pléthoriques,  705. 
Pléthore  (Séméioloffie),  824. 
Pleural  (Cytologie  du  liquide),  130. 
Pleurales  (Ponctions),  139. 
Pleuraux    (Cytologie    des    épanche- 

ments),  232-233. 
PleuréBieB,  128  à  131. 

—  Signes  physiques,  129  à  131. 

—  (Classification  des),   129. 
(Douleurs     de     l'hypocondre 

droit  dans  les),  728-731. 

—  (Points  de  côté  des),  827. 

—  diaphragmatiques,  827. 

—  in  ter  loba  ires,     828. 

—  précordiales,  829,  839,  855. 

—  (Syncopes  au  cours  des),  868. 
Pleuriie  des  sommets  y  831. 
Pleurodynies,  832. 

Plèvre  (Anatomie  de  la),  128. 

Pneumocoques  y  376. 

Pneumonie  lobaire.  Température,  cra- 
chats, radioscopie,  ana- 
tomie pathologique,  si- 
gnes physiques,    120. 

—  (Douleurs  de  l'hypocondre 

droit  dans  la),  728-731. 

—  (Douleurs  de  l'hypocondre 

gauche  dans  la),  740. 
(Points  de  côté  de  la),  830. 
Pneumothorax,  127,  827,  831. 
Poids  (Mesure  du),  424. 
Poils  (Examen  des),  356. 
Points  de  côté  (Séméiologie),  827. 
Polarimèfre,  300. 
Polygraphe  de  Jaquet,  178. 

— -  de  Mackensie,  182. 

Polyurie  (Causes  usuelles  de  la),  284,  314. 
Polyurie  expérimentale,  249. 
Ponction  lombaire,  351, 
PoTT  (Mal  de),  775,  780. 
Pouls  alternanty  527-528. 
Préoordiales    (Douleurs  )    (Séxnéiolo- 

grie) ,  837. 
Prélèvement  de  sang  pour  examen  cyto- 

logique  ou  bactériologique,  215. 
Présclérose  angiospasmodique,  voir  Hy- 

pertensions  artérielleSy  Pléthore. 
Prostatique  (Expression),  274. 
Prostatiques   {Hématuries),  668. 
Prostate  (Examen  de  la),  273. 

—  (Hypertrophie  de  la),  275. 

—  (Cancer  de  la),  275. 


Prostatïtes,  275. 

Prostalite  chronique,  272. 

Protozoaires  dans  les  selles,  78. 

Protubérantielles  (Lésions),  681. 

Prurigos,  860. 

Prurits  (Staoéiologie  des),  857  à  865. 

Prurits  toxiques,  857. 

—  dermatosiques,  858. 

—  parasitaires,  861. 

—  névropathiques,  863. 

—  (Tableau  synoptique  des),  865. 
Psychonévroses,  800  à  803. 

—  dépressives,  546,  602. 

Psychonévroses  {Insomnies  dans  les),  768. 
Ptôse  abdominale,  778. 
Pulmonaires  (Congestions),  133. 

—  Infarctus,  136. 

—  Cavernes,  122,  126-127. 

—  Tuberculose,  voir  ce   mot. 

—  (Complications)  des  obèses,  817. 
Purpuras,  626,  630,  672. 
Pyélographie,  247. 

Pyélonéphrites  calculeuses,  674. 
Pyléphlébitique  (Ascite),  541. 
Pyonéphroses,  725. 
Pyopneumothorax,  127-128,  897. 
Pyrexies  infectieuses,  777-778. 
Pyurie,  239,  285. 


% 


Quincke  (Maladie  de),  821. 


Rachialgies,  771  à  778. 
Radioscopie  du  tube  digestif,  32,  49, 

59. 

—  DE     l'appareil     respira- 

toire, 118  à  136. 

—  DE     l'appareil     circula- 
toire, 156  à  163. 

Rage,  582. 

Raie  blanche  de  Sergent,  345,  547. 

Ramollissement  cérébral,  349,  676. 

Raynaud  (Maladie  de),  794. 

Rectocèle,  278. 

Rectum.  Toucher.  Rectoscopie,  63. 

récurrentielles  (paralysies ),  487. 

Réflexes  (Généralités  sur  les),  332. 

—  tendineux  musculaires,  334. 

—  Valeur  séméiologique,  341. 

—  cutanéo-musculaires,  341. 

—  cutanéo-vaso-moteurs,  344. 

—  pupillaires,  345. 
circulatoires,  346. 

—  oculo-cardiaque,  346. 
Réflexe  abdomino-cardiaque,  201. 
Rein  (Exploration  du),  240. 

—  Inspection,   240. 

—  Points  douloureux  rénaux,  240. 

—  Palpa tion    (Procédés  divers),  241. 

—  Percussion,  243. 


^10 


DIAGNOSTIC  CLINIQUE 


Rein,  Exploration  radiologique,  251. 

Reins  (Examen  fonctionnel  au  point  de 
vue  chirurgical),  249. 

JRein  gauche  (Affections  chirurgi- 
cales du),  734  à  736. 

Rénaux  (Calculs),  671-725. 

Rénales  (Hématuries),  671. 

—  (Tuberculoses),  671. 

—  (Tumeurs),  674. 

—  (Lithiase),  671,   725,  731. 

—  (Douleurs  lombaires  des  affec- 
tions), 777. 

Bésisiance  globulaire,  207. 
Respiratoires   {Signes  physiques),  117. 
Hespiratoires  (Examen  des  voies), 94. 
Respiratoires  (Voies)  extrathoraciques,  94. 

—  {Voies)  intrathoraciques,  115. 
Rétention  d'urine,  537. 

Rhinites  aiguës  (Céphalées  dans  les),  561. 
Rhinoscopie,  97  à  105. 

—  antérieure,  97. 

—  postérieure,  100. 
Rhumatismes,  voir  Arthralgies,  494. 
Rhumatisme   vertébral   chronique,    774. 
Roger  (Maladie  de).  Communication  in  ter- 

ventriculaire,  162. 
Roséole  syphilitique,  632. 
Rougeole  (Angines  de  la),  482. 

—  Symptômes,  630,  684. 
Rubéole,  634. 

Rythme  cardiaque  normal,  501  à  506. 


S 


Salivaires   (Glandes),   examen,  93. 
Salpingites,  758-765. 

—  ET   appendicites,    758-759. 

Sang  (Recherche  du)  dans  les  selles,  71. 

—  (Recherche  du)  dans  les  urines,  305. 
Sang  (Examen  du),  202. 

—  Coagulation,  206-20S. 

—  Résistance  globulaire,   208. 

-  Examen  chimique,  209  à  215. 
Examen  cytologique  et  bacté- 
riologique, 215  à  230. 

—  Recherche  speclroscopique,  418. 
Sang  total   (Techniques  générales),  216. 
Sang  sec  (Préparations  de),  222. 
Saturnine  (Anémie),  479. 
Saturnisme.  Convulsions,  582. 

—  Gastralgies,  599. 
Scarlatine  (Angines  de  la),  482. 

—  (Symptômes de  la), 630,  684. 
SciATiQUES  (Névralgies),  776,  784  à  787. 
Scléroderinies,  631. 

Sclérose  en  plaques,  341,  342,  349. 
Sclérose  en  plaques  (Tremblement),  883. 

(Vertiges  de  la),  888. 
Sclérose  rénale,  318. 
Scrotum  (Examen  du),  276. 

—  (Ulcérations  du),  276. 
Séborrhées,  360. 

Selles,  voir  Coprologie,  GO. 


Sensibilité  (Examen  de  la),  328. 
Septicémies,  716. 

SÉRO-DIAGNOSTIC    DE       LA       FIÈVRE        TY- 
PHOÏDE,   390. 

—  Procédé  macroscopique,  390. 

—  Procédé   microscopique,    392. 

—  Réaction    hémolytique,    393. 
Sérum  (Récolte  du),  216. 
Sigmoldite,  765. 

Sigmoldoscopie,  68. 

Simulation,   voir   Albuminuries,    Apho- 
nies, Convulsions,  Hémiplégies,  etc. 

Souffles  systoliques    apexiens    mitraux    et 
cardio-pulmonaires,  150. 
—      organiques  et  fonctionnels,  152. 

Sous-PHRÉNiQUES  (Abcès),  729,  737,  738. 

—  (Points  de  côté  des  affections),  832. 

—  (Vomiques  dans  les  abcès),  897. 
Spasmophilie,  587. 

Spectroscôpique  (Examen)  de Turine,  306. 
Spectroscopie,  417  à  422. 
Spectroscopie  du  sang,  418. 

Spéculum  (Examen  au),  280. 
Spondylites  vertébrales,  774. 
Spondylose  rhizomélique,  774. 
Sphygmo-hydrurique  {Rapport),  306. 
Sphygmographie,  176. 

—  Sphygmographe  de  Marey,  176. 

—  Sphygmopolygraphe  de  Jaquet,  178. 

—  Sphygmopolygr.  de  Mackensie,  182. 
Sphygmomanométrie,  168  à  173. 

—  Méthode  palpa toire,  169. 

—  —     oscillatoire,  169. 

—  —     auscultatoire,  171. 
Spirochœte  pallidum  (Recherche  du).  378, 

402. 
Spirochétose     ictéro-hémorragique,    672, 

749, 
Spirométrie,  139. 
Spléniques  (Affections),  736,  739. 
Splénomégalies,  665,  736,  739. 
Squames  épidermiques,  358. 
Staphylocoques,  384. 
Stokes-Adams   (Syndrome  de),  2,867. 
—  voir  Dradycardies,  569. 

Stomacale  (Etude   de   la    sécrétion)    sans 

utiliser    la    sonde    (Procédé    de   Léon 

Meunier),  46. 
Stomacal  (Diagnostic     de    l'ulcère  i, 

54  à  57. 
Strabisme,  561. 
Streptocoques,  384. 
Strongyloïdes  stercoralis,  82. 
Substances  médicamenteuses  (Recherche 

des)  dans  l'urine,  308. 
Sucre  (Recherche  du)  urinaire,  298. 
Surdité  verbale,  349. 
Surrénale  (Insuffisance),  547. 

—  (Hypotension  artérielle  dans  1'),  741- 

746. 

—  voir  Asthénie. 

-—  voir  Raie  blanche  de  Sergent. 

—  (Syncopes  de  V),  868. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


911 


Syncope,  567. 

i^rnoopes  (Séméiologie  des),  866  à  869. 
Syphilis.    Procédés    bactériologiques 
et  sérolog^ques  divers, 402. 

—  Recherche  du  spirochète,  402. 

—  Réaction  de  Wassermann,  402. 

—  Procédés  divers.  Gel-réaction,  413. 

—  Conclusions,  415. 

—  (Caractères      syxnptoinatiques 

évolutifs    essentiels    de  la), 
632-633. 

—  (Manifestations  pharyngées),  483. 

—  (Manifestations  laryngées),    486. 

—  (Manifestations    cutanées),    632. 

—  (Réaction  méningée  second.),  775. 
Syphilis  héréditaire,  633. 
Syphilitique  (Urétrite),   272. 

—  (Céphalée),  560. 

—  (Foie),  730. 
Syphilomes  viscéraux,  632. 


Tabès,  voir  Ataxie. 

—  (Douleurs    fulgpirantes),    788, 

794,  797,  833,  856. 

—  (Vomissements  dans  le),  899. 
Tabéliques  (Arlhropathies),  781. 
Tachycardie  paroxystique,    185,  512, 

872. 

Tachycardie  orthostatique,  201,  875. 

Tachycardies  (Séméiologie  des),  869. 
—  (Tableau   des),  875. 

Tachyphagie,  601. 

Tœnias,  80,  362  et  suivantes. 

Taille  (Mesure  de  la),  423. 

Techniques  médicales,  27  à  458. 

Tégnixnentaire  (Examen  de  l'appa- 
reil), 356  et  suivantes. 

Teignes,  357,  358,  379. 

Tensions  artérielles  (Mesure),  voir 
Sphygmomanomélrie,  168. 

Tétanos  (Bacille  du),  383,  582. 

Thoraciques  (Mensurations),    137  à    139. 

—  (Ampliation),    137. 
Thrombose,  136. 

Thyroïde  (Paralysies  récurrentielles  dans 
les  hypertrophies  du  corps),  488. 

Thyroïdien   (Diabéte\  655. 

Thyroïdienne  (Obésité  par  insuffi- 
sance), 809. 

Toucher  vaginal,  278. 

Toux  (Séméiologie),  876  à  881. 

Toux   extrarespiratoires    (réflexes),    876. 

—  (Mécanisme  de  la),  877. 

—  Indications  thérapeutiques,  878. 

—  (Variétés  cliniques  de  la),  8*0. 
Toxémies  (Dyspnées  des),  608. 

—  (Insomnie  dans  les),  768. 
Trachéo-bronchiques    (Adéno-),    118. 

—  (Paralysies     récurrentielles     dans 

les),  488. 
Traumatisme  stomacal,  605. 


Tremblements   (Séméiologie),  882. 

—  (Tableau  des),  885. 
Treponema  pallidum,  378-402. 
Trophœdèmes,  821. 
Trychophytie,  357. 
Tuberculeuse  (Urétrite),  272. 

—  (Prostatite),275. 

—  (Obésité),  809. 
Tuberculophobie,  18-21. 
Tuberculose  (Adénonathies  trachéo-bron- 

chiques  de  la),  118: 
Tuberculose  pharyngée,  483. 

—  laryngée,  486  et  suivantes. 
Tuberculose  péritonéale.  539. 
Tuberculose.    Procédés       diagpu>sti- 

ques   bactériologiques 
divers,  396  à  402. 

—  Hypodermoréaction,  396. 

—  Cuti-réaction,  397. 

—  Ophtalmoréaction,  397. 
Recherche  des  bacilles,  398. 

—  Inoculation,  400. 

—  (Hyperthermiesde  la),  715. 
Tuberculose  pulmonaire.   Signes  phy- 
siques, 122  à  127. 

—  Signes  fonctionnels,  125. 

—  Troubles  généraux,  125. 

—  (Asthénie  dans  la),  548. 

- —  (Troubles  dyspeptiques  ),  596. 

—  (Hémoptysies  de  la),  691. 

—  (Hypotension  artérielle  dans 

la),  741-746. 
(Points  de  côté  de  la),  830. 
Tuberculose  rénale  (Pyurie  du  début 

delà),  239. 

—  {Diagnostic  bactériologique 

dtf/a),  398à402. 

—  (Hématuries  de   la),  671. 
Tuberculose    {Figure  d'Arneth   dans   la), 

123,  226. 
Tumeurs  cérébrales,  342-888. 

—  voir  Céphalalgies,    Vo- 
missements, Vertiges,  etc. 

TypboXde.  Procédés  diagnostiques, 
bactériologiques  et  séro- 
logiques  divers,  390  à  396. 

—  (Délire  dans  la),  587. 

—  (Diarrhée  dans  la)  590. 

—  (Epistaxis  dans  la),  627. 

—  (Hyperthermie  de  la),  716. 


U 


Ulcère  STOMACAL  (Diagnostic    de    l), 
46,  54  à  57,  660-664. 

—  (Diagnostic     du     cancer     et 

DE  l'),    603-604,    620. 

—  Ulcère    duodénal    et    stomacal, 

731. 

—  (Ictère  dans  ï),  748. 

—  (Vomissements  dans  V),  849. 
Urée  sanguine  (Dosage),  209  à  212. 

—     urinaire  (Dosage),  288  à  292. 


\ 


■Y 


•4. 


>^^ 


912 


DIAGNOSTIC  CLINIQUE 


URÉ19UE  (Bumination),  320  à  323. 

—  {Coefficient  d'Ambard),  320. 
Urémie  (Asthénie  dans  V),  547-54H. 

(Céphalnljories  dans  T),  557. 

—  Comas,  569. 

—  Convulsions,  582. 
Diarrhées,  591. 
(Dyspepsies  de  1'),  597. 
Dyspnées,  608-615. 

—  (fiypertension  dans  T),  702. 
(Vomissements  dans  V),  899. 

Uréoméirie  urinaire,  288  à  292. 

URÉOMÉ.TRIE  URINO-SANGUINE,  320  à  323. 

Uretéral  (Cathétérisme),  244. 
Urétral  (Spasme),  265. 

—  (Rétrécissement),  203. 
— •       Ecoulements,  272. 

Urétrales  (Hématuries),  668. 

Urèire    (Examen   de   V)   chez    Thomme, 

261. 
—     (Examen   de  V)  chez   la   femme, 

277. 
L'rétrites  (Tableau  des).  272. 

AIGUËS,   675. 

Uréirorragies,  668. 
Urinaire  {Syndrome),  469. 
UrizudroB  (Ezaznen  de  l'appareil  et 
des  fonctions),  239. 

—  {Epreuves),        hydrurimétrie, 

chlorurométrie,  rréométrie, 
313  et  suivantes. 
LFrinaires  (Dépôts),  285. 
(Cylindres).  310. 

—  (Filaments),  273. 
Urines  (Examen  des),  282. 

—  Examen  physique,  283. 

—  —       chimique,  280. 

microscopique,  310. 
Urine  (Examen  cliniç^ie.   —  Tabi.eai: 

synoptiole),  310. 
Urines  (Examen  histobaclériol.),  348. 
Urohiline    (Hecherche    de    1')    sanffiiim*, 
214. 

—  (nccherche  de  V)  urinain',  303. 
Urticaire,  G29. 

—  vulu::iire,  859. 
-—        bulbeux.  859. 

Utérus  et  annexes   (Examen    he    l'), 
278. 


I 


Vaccine,  637. 

Vagin  (Examen  du),  278. 

Vaginites,  278. 

Vago-sympathiques  (Epreuves),  801. 

Valleix  (Points  de)  dans  les  névralgies 

intercostales,  856. 
Varicelle,  636. 
Varicocèlc,  276. 
Variole,  634. 
Végétations  génitales  (vulvaires  et  balano- 

préputiales),  653. 
Veines  (Examen  des),  174. 
Veineuse  {Ponction),  174. 
Verge  (Examen  de  la),  271. 
Vermineuses  (Maladies),  361. 
Vers  parasites  de  l*homme,  361. 
Vertiges  (Séméiologie  des),  886  à  890. 
Vertigo  a  stomaco  Ise^o,  891. 
Vésicales  (Ulcérations),  260. 

—  (Néoplasies),  260.  675. 

—  (Hématuries),  669. 

Vésicules  séminales  (Examen  des),  274. 

Vessie  (Exploration  de  la),  253. 

Vibrion  cholérique,  72. 

Vincent  (Spirille  de),  384. 

V18COS1.MÉTRIE,  202  à  206. 

Viscosité   sanguine  chez  les  hyposphyxi- 

ques,  743. 
Vomissements  (Séméiologie  des), 892. 

—  (Tableau  des).  888-889. 
VoMigiES,  897. 

—  voir  Expecloralion,  Abcès  sous- 
phréniques,  Pijnpneumnlhnraj.;  etc. 

Vulve  (Exnmen  de  la),  278. 
Vulvites  278. 


W 


Wassermann     (Réaction      dite      l»e). 
Princifie,  technique.  inter[>rétation,4(»2. 
Weber  (Syndrome  de),  077. 


Ziehl  (Mélliode  de).  STô. 
Zona,   voir   Exanlhèmes,   Puinl»   de   côté, 
Névralgies  intercostales^  i<3iJ. 


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